Cours de Petro Exo 2013
Cours de Petro Exo 2013
Cours de Petro Exo 2013
Edition 2013/2014
Cours de Pétrologie Exogène et Milieux Sédimentaire /L1 Géologie
I.1. INTRODUCTION
Par contre, de façon tout à fait schématique, la sédimentologie au sens strict a pour but l'étude
des sédiments.
On appelle sédiments l’ensemble d'éléments déposés par l'eau, le vent ou la glace et qui
proviennent de l'usure des continents, c'est à dire de la destruction de roches ou d'êtres
vivants. La destruction se fait par des mécanismes physiques produisant la fragmentation des
matériaux et par des réactions chimiques donnant des solutions d’altération chimique.
Les sédiments solides sont déplacés sous l’effet des variations de vents, sous l’effet de la
gravité souvent par l’intermédiaire de l’eau ou de la glace. Les éléments en solution sont
transportés par l’eau. Une partie des produits de destruction peut s’accumuler
momentanément sur place, sans être transportée, elle constitue alors une couche
d’altérations.
Les débris sont, dans la majeure partie, déplacés puis déposés généralement dans l’eau, pour
former un sédiment détritique (alluvion s.l.). Les éléments en solution précipitent, sans ou
avec intervention des êtres vivants, pour former un sédiment d’origine chimique ou
biochimique.
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Pour les sédiments siliceux: c'est d'abord la compaction qui intervient. Elle diminue les
espaces vides entre les éléments et augmente corrélativement les zones de contact. Les
solutions interstitielles dissolvent certains constituants (silice, carbonates...) et se
concentrent. Elles déposent alors de nouveaux minéraux entre les grains (ciments
argileux, siliceux, carbonaté...) ou bien sur les grains qui augmentent de taille: c’est le
nourrissage qui est souvent de même nature chimique que le grain et de même
orientation cristalline.
Enfin, pour les sédiments argileux: les minéraux argileux recristallisent, le sédiment perd
sa plasticité et devient compact; s'il reste lité, c'est un shale.
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Les roches sédimentaires font partie inhérente du cycle géologique, puisque leurs
constituants (grains ou ions solubles) résultent de l'altération de roches ou de sédiments
préexistants ; ces constituants ont subi un certain transport et se sont déposés, ou ont été
précipités dans un bassin de sédimentation. L'évolution post-dépôt de ces sédiments
(diagenèse) les transforme en roches sédimentaires. Celles-ci peuvent subir un
métamorphisme, et être à leur tour soumises à l'altération lors de leur passage à la surface
des continents.
Souvent il n’existe pas de distinction entre sédiment et roche sédimentaire, c’est pourquoi il
est courant d’entendre parler de sédimentologie pour les deux objets d’étude.
Objectif :
L’optique ou l’objectif principal de ce cours est d’identifier les différents types des roches
sédimentaires et de comprendre leur genèse et le contexte paléogéographique de cette
genèse.
Plan du cours :
I. Données générales ;
II. Milieux sédimentaires ;
III. Sédiments détritique ;
IV. Roches carbonatées et leurs paléoenvironnements ;
V. Les Evaporites ;
VI. Les Sédiments siliceux ;
VII. Les Phosphorites ;
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Du point de vue génétique, les roches sédimentaires peuvent être classées en quatre grandes
classes:
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Dans cette classification, les roches faites d'un mélange de constituants chimiques pourront
être rangées dans plusieurs catégories: par exemple, les marnes (argile + calcaire), les
brèches polygéniques (éléments de divers types pétrographiques), le lœss (dépôt éolien
formé de quartz, d'argile et de calcaire)...
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II.1.Définition
Cette définition reste vague quant à la taille d'un milieu de sédimentation. Par exemple, on
parle souvent de milieu continental, mais celui-ci comprend les milieux torrentiels, fluviatiles,
lacustres, etc. A l’ opposé, différents milieux peuvent être regroupés en unités spatialement
plus grandes tels que les bassins sédimentaires qui regroupent les différents milieux d'une
même entité géographique dont les sédiments ont des caractères communs (origine, âge...).
Le point fondamental à retenir, c'est la notion de dépôt caractéristique d'un milieu. Ainsi, le
géologue pourra reconstituer les conditions ayant régné dans un milieu ancien à l'aide des
caractéristiques de ses dépôts.
Il s’agit de :
1) A l’état fluide :
- vents (air) ;
- Courant de traction (eau+charge) => la charge en suspension diluée ;
- Courant de turbidité (eau+charge) => suspension concentrée ;
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Le géologue cherche à reconnaître l’agent qui a transporté les éléments dans un milieu de
sédimentation ancien à partir des caractères (faciès) du dépôt. Par exemple, comment faire la
distinction entre les dunes éoliennes, produites par le vent en milieu aérien, et les dunes
hydrauliques, formées par un courant d’eau en milieu aquatique ?
On étudiera pour cela les caractères du sable formant l’accumulation dunaire ancienne, à
savoir :
- l’état de surface des grains de quartz ; les sables éoliens montrent des traces de choc
de hautes énergie ; leur surface prend un aspect dépoli ;
- l’orientation des plans de litage : la variance (la pente) est plus grande pour un dépôt
éolien ;
- l’inclinaison des litages est plus forte dans un dépôt en milieu aérien (force de
frottement plus grande entre les grains) ;
- le rapport hauteur/longueur d’onde des rides de courant sur la dune qui sont plus
serrées dans le cas du vent ;
- le type de fossile et de traces biologiques observées.
Toutefois, les transformations diagénétiques peuvent modifier les caractères originels. Ainsi,
la corrosion chimique altère la surface des grains, la compaction change la forme des
structures sédimentaires, etc.
La profondeur du dépôt dans un milieu ancien est indirectement estimée à partir des
caractères physiques, chimiques et biologiques des sédiments. La texture et les figures
sédimentaires sont généralement les indicateurs d’énergie et non de profondeur. Par
exemple, lorsque :
- l’énergie est très forte : pas de dépôt, il y a plutôt figures d’érosion sur le fond ;
- l’énergie est faible : il y a accumulation sous forme de corps sédimentaires réguliers. Les
sédiments sont fins et laminés.
- Les courants rapides peuvent déposer les sables en lamines régulières sur un fond
plat, c’est le cas de haut régime d’écoulement ;
- les courants de turbidité qui sont les courants de haute énergie déposent des corps
sédimentaires étendus et réguliers.
L’état de conservation des fossiles donne aussi une indication sur l’hydrodynamisme du
milieu de dépôt. Par exemple : des fossiles fragiles délicatement conservés (fins tests de
foraminifères, articles de crinoïdes en connexion) témoignent d’une énergie très faible. En
revanche, des coquilles cassées et classées sont caractéristiques d’un milieu agité. Leur
orientation indique l’intervention d’un courant tracteur. Les traces de locomotion laissées sur le
fond par un organisme correspondent à un milieu calme ; l’absence de traces d’activités
biologique indique souvent un milieu agité.
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C’est le cas de la matière organique qui est fermentée par les microorganismes et produit des
sulfures et du méthane.
Dans la Mer Noire par exemple, la teneur en O2 décroit avec la profondeur ; elle est nulle au-
delà de 200 m. A la surface, la sédimentation est due au métabolisme du plancton. H2S et
CH4 sont produits par la décomposition bactérienne des matières organiques des sédiments
du fonds.
Les structures de glissement : le sédiment qui glisse sur une pente avant sa consolidation
se déforme et acquiert des structures particulières dont les « slumps ». Ces structures sont
alors préservées dans la roche. Leur présence dans une couche permet d’estimer
grossièrement la pente ancienne et indirectement la profondeur minimale d’un bassin
d’accumulation.
De même, les fentes de dessiccation, les traces de gouttes de pluie, les traces de
locomotion de vertébrés terrestres (comme les dinosaures au Secondaire et
d’australopithèques au Quaternaire) témoignent d’une mise à l’air du sédiment meuble. Les
traces d’activités algaires (stromatolithes), sont caractéristiques des zones intertidales. De
nombreuses formes d’érosion telles que la fragmentation des roches par variation de la T°,
les galets éolisés ne se produisent qu’en milieu aérien. Les altérations qui donnent naissance
aux sols et aux croûtes calcaires (calcrètes) ne peuvent se produire qu’en milieu continental.
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La T° agit sur la solubilité de nombreux corps. En général, les minéraux sont solubles à
chaud, sauf pour le CO2 et les carbonates : les carbonates précipitent quand la T° s’élève. La
T° conditionne l’état physique de l’eau : glace, liquide transporteur, vapeur accompagnée de la
précipitation des corps en solution, c.à.d. d’évaporites.
En général, la T° agit sur la vitesse de réactions chimiques : son rôle est particulièrement
important dans les phénomènes d’altération.
- Composition de la faune et de la flore donne des indications pour les périodes récentes ;
par exemple, les restes d’hippopotames dans un dépôt quaternaire indiquent un climat
chaud.
- La couleur du sédiment peut apporter des renseignements sur les dépôts continentaux.
Par exemple, des dépôts sont rouges (fer ferrique) en climat tropical, c.à.d. chaud, ils
sont gris en climat froid.
- Certains minéraux ne se forment que dans des conditions de T° particulières. Par ex. le
CaSO4 précipite à l’état de gypse pour une T°< 25°C, à l’état d’anhydrite pour une
T°>25°C.
- Certains faciès sédimentologiques peuvent avoir une utilité. C’est le cas des moraines
(roches striées indiquant le passage de glacier) qui indiquent un climat froid ; les
évaporites demandent une forte évaporation pour se former, et donc un climat chaud.
- Méthodes des isotopes de l’oxygène : au cours de l’évaporation d’un corps d’eau, il y a
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départ de O (léger) et maintien de O (lourd). Le rapport O/16O sert de
paléothermomètre. On dose ainsi les carbonates marins, en particulier ceux de coquilles,
ainsi que ceux des dépôts continentaux (lacs) ; ceci a permis la mise en évidence de
grandes fluctuations climatiques au cours des temps géologiques.
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En milieux sédimentaires : si Eh>0, le milieu est oxydant c.à.d. il est en contact avec l’air, il
s’agit des milieux aériens, aquatiques superficiels ou agités. Si Eh< 0, le milieu réducteur,
c.à.d. à l’abri de l’air, c’est le cas des milieux aquatiques calmes, des eaux stratifiées et des
sols hydromorphes.
- Les minéraux à base de fer sont : des oxydes de Fe3+ en milieux oxydants, et des
oxydes, carbonates et sulfures de Fe2+ en milieux réducteurs.
- La couleur du sédiment varie de rouge ou jaune en milieu oxydant au vert-gris en milieu
réducteur.
- Les restes d’organismes disparaissent par oxydation pour Eh>0; ils sont par contre
conservés, s’accumulent et sont réduits en hydrocarbures et carbone en Eh< 0 ; dans ce
cas, le sédiment est noir.
Les minéraux tels que la calcite et la silice sont sensibles au pH qui agit sur leur solubilité.
- La calcite précipite en totalité pour pH>8. Elle est dissoute aux pH inférieurs.
- La silice précipite en grande partie pour pH<7.
Ces deux minéraux ne sont généralement pas simultanément en équilibre avec leur
environnement chimique dans un même sédiment ; s’ils coexistent, l’un a toujours tendance à
se substituer à l’autre. Il en de même de la nature du sulfure de fer qui dépend de pH : la
marcasite se forme préférentiellement en pH acides (cas des houillères), alors que la pyrite se
forme en milieu basique comme dans l’eau de mer (pH~8). Les minéraux argileux, comme la
kaolinite, se forment en milieu acide, les smectites se forment, elles, en milieux basiques.
La salinité :
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C’est la quantité de sels dissous, surtout le NaCl ; elle est évaluée en g/l ou en % d’ion
chlorure (on parle alors de chlorinité). La salinité d’eau de mer est en moyenne de 35g/l, sa
chlorinité de 19‰. La salinité des milieux aquatiques varie de 0g/l à plus de 100g/l. on
distingue donc des eaux douces, saumâtres, de mer et sursalées ou hypersalines.
Les êtres vivants agissent sur les paramètres physico-chimiques de façon directe ou indirecte.
Ils agissent en effet sur :
- l’énergie du milieu : p.ex., les organismes marins fixés diminuent, par leur présence,
l’hydrodynamisme (agitation des eaux) ambiant (cas de récifs…) et favorisent ainsi le
dépôt des sédiments ; ils créent un micromilieu protégé tel que le lagon d’un atoll.
- Eh et pH : la surproduction de la matière organique dans un milieu aquatique entraîne la
diminution de la teneur en O2 de l’eau (anoxie), la matière organique s’accumule au fond
et subit l’action des bactéries réductrices : il y a production du méthane CH4 et de sulfure
H2S.
- Le taux d’accumulation de sédiments en produisant des débris organiques
(déjections,…) et minéraux (squelettes, coquilles, tests,…) qui constituent les bioclastes
des roches calcaires (= principale source de carbonates marins).
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A. Milieux aériens :
- Sols,
- Pentes : éboulis, coulées de solifluxion,
- Vallées torrentielles : alluvions,
- Piedmonts,
- Milieux glaciaires,
- Dépôts éoliens.
B. Milieux aquatiques :
Ils sont situés aux limites du domaine marin et du domaine continental et présentent des
caractères mixtes :
III.1. Introduction
Les sédiments et roches détritiques sont les plus abondants des dépôts sédimentaires. Parmi
eux, ce sont les sédiments les plus fins qui dominent: argiles/silts: 63%; sables, graviers: 22%.
Une première distinction parmi les roches détritiques est fondée sur l'état d'agrégation des
particules sédimentaires ; on oppose les roches meubles et les roches plastiques aux
roches dures ou cohérentes.
- Dans les roches meubles, les grains détritiques sont entièrement indépendants les
uns des autres: ils forment un assemblage en équilibre mécanique dont les espaces
intergranulaires (pores) représentent une fraction importante du volume de la roche.
- Dans les roches plastiques, la présence de minéraux argileux en quantité importante
permet une déformation sous la contrainte.
- Dans les roches cohérentes, les constituants sont intimement soudés les uns aux
autres et la roche garde sa forme aussi longtemps que des contraintes ne viennent la
briser.
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Ø des particules Brongniart, 1813 Grabau (1904) sédiments meubles sédiments indurés
de 62 µm de 62 µm
silt siltite
<62 µm pélite lutite à 4 µm à 4 µm
L'étude des sédiments détritiques est relativement différente selon que l'on s'intéresse à des
roches meubles ou consolidées.
Dans le cas des sédiments meubles, l’étude débute sur le terrain par une description
minutieuse des affleurements, elle se poursuit par un échantillonnage qui exige
souvent des précautions spéciales (enrobage, carottage,...) ; elle se termine au
laboratoire par des analyses très variées dont les principales sont les suivantes:
- analyses granulométriques;
- analyses morphoscopiques (forme des grains, état de leur surface);
- analyses minéralogiques (ex: minéraux lourds);
- analyses pétrographiques sur sédiment enrobé.
Dans le cas des roches cohérentes par contre, c'est l'analyse pétrographique en
lame mince qui est l'outil privilégié et qui va permettre de déterminer non seulement la
composition minéralogique du sédiment, mais aussi les relations structurelles de ses
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différents constituants. Cette technique est surtout d'application pour les grès et les
siltites.
III.2.1.1. Généralités
Les grès sont l'équivalent consolidé des sables, c.-à-d. des roches dont les constituants
détritiques ont une granulométrie comprise entre 2mm et 62µm.
Leur examen montre d'une part une phase granulométrique principale, la plus grossière,
qui comporte les grains du grès, et d'autre part, soit une matière interstitielle qui réunit les
grains et qu'on appelle le liant, soit des fluides comme de l'eau, du pétrole, de l'air.
Le liant peut être de nature chimique et représenter une précipitation in situ de matière
minérale (silice sous forme d'opale, de calcédoine ou de quartz, carbonate de calcium ou plus
rarement hématite, goethite, gypse, anhydrite, etc.): on parlera dans ce cas du ciment de la
roche. Si l'on observe au contraire qu'une phase détritique plus fine occupe les interstices
entre les grains de la phase grossière, on parlera d'une matrice intergranulaire, représentant
une infiltration mécanique de particules fines entre des grains jointifs.
Si les grains les plus gros ne sont pas jointifs, on a affaire à un sédiment mal classé où les
particules grossières et fines ont été déposées en même temps: on distinguera alors :
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On peut envisager la composition minéralogique des grès sous des aspects très différents:
selon la nature minéralogique du liant, on parle de: grès à ciment siliceux, calcaire,
ferrugineux, etc.; et
d'après la présence de constituants minéraux exceptionnels : grès glauconifères,
micacés,...
on peut aussi opposer les constituants stables (quartz, débris de chert et de
quartzite) aux constituants instables, c.-à-d.; aisément altérables comme les
feldspaths, les micas, les débris de roches en général. Cette distinction conduit à la
notion de maturité des sédiments qui se traduit non seulement par la disparition
progressive des constituants instables mais également par l'élimination de la matrice
argileuse, par l'amélioration du classement granulométrique et par l'augmentation du
degré d'arrondi des grains.
les fragments lithiques: comme les roches plutoniques ont tendance à se désagréger
avant leur incorporation dans le sédiment, les fragments lithiques les plus fréquents
sont des morceaux de roches volcaniques, de schistes, de cherts;
les micas et les minéraux des argiles: les micas sont fréquents dans les grès. Leur
granulométrie les range dans les fractions silteuse et sableuse. Les argiles forment la
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III.2.1.3. Granulométrie
Plusieurs méthodes existent suivant les classes granulométriques et le fait que l'on étudie un
sédiment meuble ou un sédiment consolidé.
Dans le cas d’un sédiment consolidé, il faut renoncer à faire des analyses granulométriques
par tamisage; on ne peut que procéder à des comptages linéaires sous le microscope, de la
façon suivante:
le long d'une ligne, on mesure les longueurs interceptées par tous les grains dont la
longueur apparente La est égale ou supérieure à une valeur donnée;
la somme des longueurs interceptées, pour une même gamme de longueurs
apparentes (par exemple: de 0,1 à 0,2 mm; de 0,2 à 0,3 mm, etc.) représente la
fréquence de cette catégorie.
Les résultats obtenus par cette méthode sont cependant entachés d'erreurs dues au caractère
aléatoire des sections de grains et à l'accroissement des grains par précipitation syntaxique.
III.2.1.4. Classification
La classification la plus utilisée semble être celle proposée par Dott en 1964. Dott a choisi de
diviser les grès en trois grands groupes: les arénites, les wackes et les mudrocks.
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On distingue donc suivant les origines pour les quartzites : les arénites quartziques, les
arkoses, les arénites lithiques ; pour les wackes : les quartzwackes, les wackes
feldspathiques et les wackes lithiques.
(1) Les arénites quartziques sont constituées essentiellement de grains de quartz, chert,
quartzite associés à quelques minéraux lourds résistants. Leur couleur est claire. Ce sont
des sédiments matures, c.-à-d. débarrassés des constituants instables, généralement
bien triés et dont les grains possèdent un bon arrondi.
Ce type de sédiment s'observe depuis la base de la zone d'action des vagues de tempête
jusqu'au milieu continental: plages, dunes, barrières, rides, etc.
Les arkoses ne sont pas des sédiments aussi matures que les arénites quartziques: elles
sont généralement plus grossières et moins bien triées que ces dernières. Beaucoup
d'arkoses sont des sédiments continentaux, de type cône alluvial, "point bar" de rivière,
voire plage. La présence du feldspath implique, comme dit plus haut, un climat aride
(désertique ou arctique) et/ou un relief accusé (soulèvements récents, failles actives).
(3) Les arénites lithiques sont constituées de fragments de quartz et de roches diverses. Les
feldspaths sont généralement peu abondants, les micas sont communs. Ces sédiments
s'observent aussi bien dans des cônes alluviaux que des turbidites. Il s'agit de dépôts
immatures, à proximité de reliefs vigoureux.
(4) Les wackes (graywackes): ce sont des roches généralement sombres, constituées d'une
matrice et de grains de quartz, de chert, de calcaire, de roches volcaniques, de schiste, de
feldspath (souvent anguleux). Il s'agit de sédiments immatures, mis en place par des
courants de turbidité. On y retrouve en effet les granoclassements et les autres
structures sédimentaires produites par ce type d'agent de transport et de dépôt.
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Les conglomérats (appelés aussi poudingues) sont des roches cohérentes constituées de
galets arrondis à subanguleux d'un diamètre supérieur à 2mm et d'un liant. Le terme brèche
s'applique non seulement aux brèches sédimentaires (constituées d'accumulations d'éléments
anguleux), mais aussi aux roches broyées le long des accidents tectoniques (brèche de faille
ou brèche cataclastique) et aux projections volcaniques grossières recimentées (brèches
pyroclastiques).
III.2.3.1. Composition
Suite à la grande taille des constituants (plus grande que la taille moyenne des cristaux de la
plupart des roches), ce sont les fragments lithiques qui dominent. On peut classer ces
fragments en fonction de leur résistance décroissante à l'altération: quartzite, quartz filonien,
rhyolite, roches plutoniques et métamorphiques, calcaire, schiste. La présence de constituants
instables indique un faible transport/altération.
III.2.3.2. Texture
Pour la granulométrie, par exemple: même méthode que pour les grès, avec une ligne
matérialisée par une ficelle.
Le classement est généralement moins bon que dans le cas des grès. De plus, beaucoup de
conglomérats présentent une distribution granulométrique bi- ou polymodale. C'est le cas
par exemple des conglomérats d'origine fluviatile qui ont un mode pour la matrice sableuse et
un mode pour la fraction grossière. Ces deux modes correspondent à deux types de transport
différents: traction pour les galets et suspension pour les sables. Les conglomérats très riches
en matrice sont encore plus mal classés: ceci reflète leur mise en place par des agents de
transport à faible pouvoir de classement tels que glace, courants de turbidité, écoulements en
masse.
La forme: la forme des débris reflète plus la nature des roches que le type d'agent de
transport (granites, grès,... donnent des galets grossièrement équidimensionnels; schiste,
gneiss, des galets allongés). Deux exceptions: les galets striés transportés par les glaciers et
les "dreikanters" façonnés par le vent du désert.
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III.2.3.3. Classification
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opèrent un classement des débris. Les galets sont déposés en période d'écoulement
rapide, tandis que la matrice fine est déposée lors de phases de ralentissement de
l'agent de transport et elle s'infiltre entre les cailloux (exemples: rivières, plages). Les
paraconglomérats par contre, sont généralement déposés par la glace ou les
glissements en masse.
- au sein des conglomérats (extraformationnels), on distingue les conglomérats
polymictiques des conglomérats oligomictiques. Ces derniers sont formés
presqu'exclusivement de roches très résistantes: quartz filonien, quartzite, chert. Dans
les conglomérats polymictiques, on observe des éléments de roches moins stables à
l'altération comme des basaltes, des schistes et des calcaires.
- Les paraconglomérats sont subdivisés sur la base de la nature et de la fabrique de
leur matrice :
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L’étude pétrographique de ces sédiments et leur classification sont moins avancées que celles
des grès et des calcaires, en raison de leur granulométrie très fine, en partie sous le pouvoir
de résolution du microscope.
III.2.4.1. COMPOSITION
III.2.4.2. CLASSIFICATION
Ces roches appartiennent au grand groupe des "mudrocks" (littéralement "roches de boue")
des géologues anglais. Ce groupe comprend tous les sédiments siliciclastiques constitués
majoritairement d'éléments de la taille des silts (0,062 à 0,004 mm) et des argiles (<0,004
mm).
Les shales sont donc des argiles compactées, plus ou moins riches en silts, présentant une
fissilité parallèlement à la stratification. Les termes ardoise ou phyllade par contre, impliquent
un métamorphisme: la plus grande partie des minéraux ont recristallisé, des espèces
nouvelles sont apparues. Les minéraux ainsi développés sont allongés dans des plans
perpendiculaires à la pression tectonique ou lithostatique. Parallèlement à ces plans, la roche
se débite en fines plaquettes luisantes, d'aspect finement cristallin.
- la coloration, en cassure fraîche pour les roches indurées. Il s'agit d'une caractéristique
importante qui renseigne sur l'état d'oxydation du fer (Fe3+ rouge; Fe2+ vert) et sur la
présence de matière organique (schistes noirs);
- la présence de bioturbations, de laminations;
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La grande majorité des siltites et argilites provient de l'érosion continentale. Ces matériaux
fins sont transportés en suspension par les rivières et déposés dans des environnements
calmes (plaines d'inondation, lacs, deltas, océan). Le vent est aussi un agent de transport
important, qui remanie des matériaux issus d'environnements désertiques (déserts chauds ou
froids) et les dépose en milieu continental sous la forme de lœss ou dans les océans. Le
transport par la glace est à la base de la formation des tillites.
- les boues des plaines alluviales sont associées à des corps sableux (= chenaux) et
montrent souvent des indices de pédogenèse (nodules, racines, etc.);
- les boues lacustres sont caractérisées par la présence d'une lamination
millimétrique. Ces sédiments laminaires sont appelés varves. La rythmicité peut être
due à des proliférations planctoniques ou à des apports saisonniers de sédiments.
Les black shales peuvent aussi se former dans des lacs dont les eaux profondes
sont déficitaires en oxygène.
En environnement marin, les sédiments fins se déposent dans des zones allant de la
côte jusqu'à l'océan profond. Ainsi on distingue :
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- Les boues hémipélagiques sont des sédiments déposés en eaux plus profondes, en
milieu océanique. Ce type de dépôt couvre une part importante de la plate-forme
externe, des talus et des bassins océaniques. Elles sont caractérisées par : les seuls
organismes pélagiques tels que les diatomées, les foraminifères planctoniques, les
coccolithes, les radiolaires, les céphalopodes et les graptolites ; des turbidites, des
écoulements de débris ("débris flows"), parfois par des encroûtements de fer et de
manganèses et par des graviers ("lag-deposits") dus à l’érosion des courants de fond.
- Les black shales sont des sédiments au sein desquels la matière organique
s'accumule ; on les rencontre dans certains bassins isolés où la circulation des eaux est
trop faible pour renouveler l'oxygène du fond. Ils sont souvent riches en Cu, Pb, Zn, Mo,
V, U et As adsorbés sur les argiles et la matière organique. Certains de ces dépôts
peuvent être riches en hydrocarbures.
Les fragments de roche détachés de leur substrat par l'érosion, subissent un transport
sous la forme d'avalanche de débris et se déposent sous forme des cônes d’éboulis au
pied de reliefs jeunes ; ils sont caractérisés par un classement et une maturité très faibles.
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A: avalanche de débris au pied d'un relief; B: détail montrant la faible maturité des dépôts:
grande variété lithologique, mauvais classement, faible émoussé.
Dépôts éoliens
Les dunes sableuses sont de bons indicateurs de climat aride. Elles sont façonnées par
le vent. Celui-ci possède un bon pouvoir de classement ; le transport s'effectue
essentiellement par saltation et collisions intergranulaires des grains sableux ; le
matériau fin est exporté plus loin. Ceci explique l'homogénéité granulométrique des
dépôts éoliens.
Les dunes éoliennes apparaissent sous forme des champs dunaires pouvant couvrir des
centaines de km2 et former d'épaisses unités sableuses de grande continuité latérale ; la
pente des stratifications entrecroisées de ces unités peut atteindre 35° (en moyenne 25°-
30°) ; les unités individuelles peuvent avoir une épaisseur de l'ordre de 30m. Dans
l’ensemble, les dépôts sont caractérisés par l’absence de séquence-type comme c'est le
cas en milieu marin (progradation, par exemple), la présence de sables quartzeux très
bien classés, avec un bon arrondi.
Dépôts fluviatiles
En contexte fluviatile, les premiers corps sédimentaires à se former sont les cônes
alluviaux ; ils se développent au débouché d'un canyon dans une vallée ou une plaine,
quand le courant fluviatile ralentit brutalement.
Les sédiments des cônes alluviaux sont transportés non seulement par les eaux fluviales,
mais aussi par des écoulements en masse. Dans les régions désertiques, ces
écoulements ont souvent un caractère catastrophique et peuvent transporter des blocs de
plusieurs tonnes: les sédiments qui en résultent sont extrêmement mal classés et non
stratifiés.
Dépôts côtiers
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Les deltas se développent lorsque les rivières amènent au milieu marin plus de sédiment
que ce que l'érosion marine peut mobiliser. On peut subdiviser un delta en plusieurs
sous-environnements: la plaine deltaïque avec son système fluviatile et son complexe
littoral; le front deltaïque fortement incliné; et le prodelta qui fait la transition avec la
plate-forme marine.
Les deltas sont situés en contexte de marge passive; ils sont associés à des dépôts
fluviatiles et à des sédiments littoraux. Ils sont triangulaires en plan et en forme de coin en
coupe, leur superficie atteint parfois des milliers de km2 et leur puissance plusieurs km;
Les séquences deltaïques sont de type coarsening-upward, avec le passage de boues
prodeltaïques à des sables de barres ou de chenaux et ensuite éventuellement de type
fining upward en passant à des boues ou des sédiments riches en matière organique
(charbon) de la plaine deltaïque. Les sables montrent des stratifications entrecroisées.
Les levées et la plaine deltaïque sont constituées de boues laminaires à bioturbées. Les
boues prodeltaïques contiennent des niveaux sableux occasionnels correspondant à des
crues fluviales. Slumps et déformations syn-sédimentaires sont fréquents suite à
l'inclinaison du front deltaïque.
La matière organique végétale est très abondante dans la plaine deltaïque (marais,
mangrove).
Les "Schorre" ou "herbus" sont des marais maritimes qui colonisent la partie supérieure
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du littorale dans les côtes où dominent l’influence des marées en climat humide
(tempéré ou chaud). Ces marais maritimes sont couverts d'une végétation herbacée.
Les « Tidal flats » ("slikke") se développent en zone de balancement des marées (ou
zone intertidale ou estran), ce sont de zones à très faible relief. La partie supérieure de
cette zone voit le dépôt de boues en environnement relativement calme ("mud flat"); la
partie inférieure, soumise à l'action de vagues plus fortes, est caractérisée par des
dépôts sableux ("sand flat").
- le "tidal bedding", c.-à-d. une succession de lamine sableuse pour la marée haute et
de lamine de boue pour la marée basse, avec les lamines sableuses montrant des
stratifications inclinées en sens opposé, matérialisant les deux directions de courant
("herringbone").
- le "flaser bedding" et le "lenticular bedding": qui se forment par dépôt de boue
dans les espaces entre les rides de courant.
Les barrières et plages sont des complexes sableux allongés parallèlement au rivage, ils
se forment le long de côtes où l'apport sédimentaire est important. Les barrières
peuvent isoler des lagunes où domine la sédimentation boueuse. La plage est
caractérisée par des laminations planes parallèles, témoins de la rapidité des courants.
Les plages et barrières sont caractérisées par l’association des faciès côtiers avec des
faciès de mer ouverte; il s’agit des sédiments sableux matures (quartz),
occasionnellement minéraux lourds à stratification plane, herringbone ou entrecroisée.
Les fossiles sont généralement brisés. La séquence sédimentaire qui les caractérise est
de type coarsening upward et comprend les termes suivants: sables fins bioturbés, sables
bien classés avec stratifications planes et entrecroisées.
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Dépôts de plate-forme
Les sédiments de plate-forme subissent l'action des courants tidaux et des vagues de
tempêtes. On distingue en général deux grands types de plate-formes:
- les plate-formes où les processus sédimentaires sont dominés par l'action des
vagues ("weather dominated"=WD) et
- les plate-formes où ces processus sont dominés par l'action des marées ("tide-
dominated"=TD).
Les sédiments sont transportés par des courants tidaux modérés qui induisent la
formation de rides sur les fonds sableux ou par des courants forts (>60 cm/s) produisant
ainsi de mégarides ou dunes sous-marines ("megaripples"). Ces dunes sont
caractérisées par la stratification inclinée ou entrecroisée. Le sédiment sableux est bien
classé.
Les dépôts sableux de plate-forme sont des corps sableux lenticulaires au sein de
sédiments plus fins (argiles, shales). Ce sont des sédiments matures, souvent bien
classés: quartz, fragments de coquilles, glauconite. La séquence typique est progradante
et comprend des boues bioturbées, des boues à niveaux sableux, des mégarides à
stratifications inclinée. Les fossiles y ont un caractère marin ouvert, non restreint.
Dépôts de bassin
Les sédiments de bassin sont surtout des sédiments boueux. Les principaux sédiments
grossiers qu'ils contiennent sont les turbidites et les debris flows. Les "turbidites" sont
des dépôts dont le transport est dû à un courant de turbidité, c.-à-d. un fluide où les
particules sont maintenues en suspension par la turbulence seule. Par contre, les debris
flows sont des écoulements plastiques où les particules sont supportées par une matrice.
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IV.1. INTRODUCTION
Les constituants des roches carbonatées sont pour la plupart d’origine marine, et issus de
processus biologiques et biochimiques. Quelques carbonates sont aussi d’eau douce,
d’origine chimique ou biologique.
Dans les milieux marins actuels, la genèse des carbonates résulte principalement de
l’activité planctonique ; l’activité benthique n’est importante que sur les plates-formes de
mers intertropicales et tempérées.
On utilise pour leur classification des critères essentiellement descriptifs. La plupart des
carbonatées présentent une distribution granulométrique bimodale. On observe :
Les éléments calcaires figurés comprennent : des squelettes biologiques (tests), des débris
de squelettes (bioclastes), des grains sans squelette, ce sont des oolithes, pélotes fécales,
encroûtements, agrégats.
Les éléments figurés issus des calcaires préexistants (lithoclastes) sont soit des intraclastes
s’ils sont issus d’un sédiment proche et d’âge voisin ; soit d’extraclastes s’ils sont issus de
l’érosion de roches plus anciennes.
Le liant peut renfermer soit des grains reconnaissables au microscope, d’origine biologique
tels que les coccolithes de la craie, ou chimique tel que le ciment sparitique (à cristaux jointifs
de calcite dont le diamètre est supérieur à 4µm) ; soit des cristaux calcaires très petits (<4µm)
formant des plages homogènes : c’est la micrite.
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Les eaux salées (eaux de mer) contiennent 300 fois plus de substances dissoutes que les
eaux douces. Toutefois le Ca est moins abondant dans les eaux marines comparativement
aux autres principaux cations (Na, K, Mg), ceci à cause de sa forte extraction par les
organismes.
L’aragonite ne précipite pratiquement pas en eau douce, elle caractérise les milieux marins.
C’est un minéral instable qui est en équilibre durable seulement dans des conditions de HP
(ex. : faciès de schistes bleus). Dans les sédiments, il se transforme en calcite, ce qui
contribue à rendre la diagenèse carbonatée intense et rapide ; elle est donc de ce fait rare
en sédiments anciens. L’aragonite est généralement pauvre en Mg, mais peut contenir par
contre jusqu’à 1% de Sr substitué au Ca.
Il convient de noter que les carbonates anciens ou actuels sont presque toujours associés
dans les sédiments à d’autres minéraux plus ou moins abondants tels que les argiles,
l’opale, le quartz, la pyrite, l’hématite ou le phosphate.
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La précipitation chimique primaire des carbonates se fait à partir des ions contenus
dans l’eau de mer ; c’est un mécanisme peu répandu observé seulement dans certains
secteurs subtropicaux et tropicaux de faible profondeur tels que le Bahamas, le Golfe
Persique, la Mer Morte.
Bien que l’eau de mer superficielle soit sursaturée vis-à-vis de l’ensemble des carbonates,
seule l’aragonite parait susceptible de précipiter directement, car ce phénomène ne se
réalise que dans des eaux de salinité élevée, T° et temps de résidence élevés.
La précipitation directe de calcite est contrariée par les teneurs élevées en Mg dissous ;
celle de la dolomite est inhibée par la lenteur de croissance de ce minéral, minéral
déterminé par un ordre cristallin très élevé. Toutefois, la précipitation actuelle de la
dolomite est décrite dans peu de milieux littoraux et lacustres (lacs évaporitiques,
Bahamas, Golfe persique) où elle est liée à la présence de surfaces exondées
temporairement. Il s’agit d’une dolomite mal ordonnée appelée protodolomite (plus riche
en Ca qu’en Mg) qui correspond surtout à un remplacement secondaire des bioclastes.
L’accumulation des squelettes organiques non construits c.à.d. des bioclastes aboutit
à la formation des roches appelées lumachelles. Mais les bioconstructions carbonatées
sont à l’origine des récifs dont la taille des constituants va des éléments figurés grossiers
entiers tels que les coquilles de mollusques, ou brisés jusqu’aux coccolithes de matrices
sédimentaires (quelques µm).
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- les brachiopodes dont la coquille présente une fine couche externe de calcite
fibreuse perpendiculaire à la coquille, et une couche interne plus épaisse des fibres
orientées obliquement.
- les coraux (cnidaires) : on a des formes hermatypiques en symbiose avec les
algues (zooxanthelles). Leurs colonies sont responsables, en association avec les
algues rouges, de la construction des récifs modernes (boundstones).
- Les échinodermes dont les échinidés et les crinoïdes alimentent la sédimentation
calcaire marine. Les tests des échinodermes se reconnaissent à leurs grands
monocristaux de calcite percés de pores.
- les bryozoaires ; ce sont des organismes dont la coquille est formée initialement de
calcite et d’aragonite ; ils ont joué au Paléozoïque un rôle important dans la
sédimentation récifale et de plate-forme.
- Les foraminifères : ce sont des protozoaires (taille :0,05 à 10 mm) soit
planctoniques (dans ce cas ils constituent une part importante des boues calcaires
à argilo-calcaires des bassins crétacés à cénozoïques), soit benthiques dans les
mers peu profondes des régions tempérées et chaudes. Ils sont composés de
calcite peu magnésienne.
- les autres animaux tels que les spongiaires à spicules calcaires, les archéocyatidés
sont importants dans les récifs du Cambrien jusqu’au Trias ; les Stromatopores,
organismes proches des porifères sont associés à des coraux dans les calcaires
du Silurien-Dévonien. Les arthropodes dont les trilobites du Paléozoïque et les
ostracodes (crustacées millimétriques) sont indicateurs de sédimentation sur les
marges continentales.
- les algues : elles jouent un rôle important dans la sédimentation carbonatée depuis
le Précambrien ; elles interviennent à la fois comme débris, comme pièges à
sédiments et comme organismes perforants. On distingue :
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Les oolithes sont des grains sphériques ou subsphériques constitués d’un nucléus (quartz,
bioclaste, etc.) et d’un cortex. On distingue :
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- des oolithes s.s dont le cortex est formé des couches concentriques en nombre
variable, et dont le diamètre est conventionnellement inférieur à 2mm ; au-dessus de
2mm on parle de pisolithes.
- des sphérulites sont à cortex de structure radiaire ;
- des bahamites ou pseudo-oolithes sont à cortex micritique dépourvu de structure.
Il est évident que les oolithes récentes sont pour la plupart aragonitique et se développent
dans de petits fonds marins (1 à 10m), voire lacustres des régions chaudes soumises à une
forte agitation hydrodynamique et riches en carbonates dissous. Les oolithes anciennes
sont formées de calcite et ont pour la plupart des microstructures radiaires.
Le domaine continental se caractérise par des dépôts souvent très localisés, quelques
dépôts lacustres, fluviatiles, glaciaires (moraines), désertiques, karstiques, de grottes. Il
est soumis à l'action des phénomènes météoriques, ce qui est à l'origine d'importantes
transformations diagénétiques.
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CARBONATES LACUSTRES
Les carbonates lacustres (eaux douces et salées) sont le résultat de (1) précipitations
inorganiques ou (2) accumulations algaires ou (3) accumulations coquillières.
TUFS ET TRAVERTINS
GROTTES
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Elles sont moins connues que leurs homologues tropicales. Certaines de ces plate-
formes couvrent pourtant des milliers de km2 de fonds marins.
Les principaux groupes d'organismes représentés dans les sédiments de ces plate-
formes sont: les mollusques, les foraminifères benthiques, les échinodermes, les
bryozoaires, les ostracodes, les spicules (calcaires) d'éponges, les tubes de vers et les
coraux pour les animaux ; les algues rouges (Lithothamnium) pour les plantes. Les
foraminifères et les mollusques étant généralement dominants, cette association est
appelée "foramol". Les grains non squelettiques (péloïdes, ooïdes, agrégats,...) semblent
être largement liés à l'association chlorozoan (chlorophytes et zoanthaires), sauf peut-
être pour les péloïdes qui peuvent déborder sur l'association foramol.
Signalons que dans l'océan actuel, le carbonate de précipitation chimique est l'aragonite
(suite à son rapport Mg/Ca élevé). Ceci ne veut évidemment pas dire que toute boue
calcaire d'origine marine est aragonitique puisque la dégradation des tests des
organismes fournit une part importante des sédiments fins et que ces tests peuvent être
calcitiques.
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- Bioconstructions=surtout
- Barrière=surtout framestones bafflestones, bindstones
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organismes interviennent: algues, faune benthique plus riche; le seul facteur limitant
est la compétition pour l'espace disponible.
- En milieu eutrophique, l'apport en nutriment est suffisant pour que se développe
largement le phytoplancton; le facteur limitant est la lumière et la profondeur de la
zone photique ;
- et enfin, en milieu hypertrophique, le développement de phytoplancton et
l'accumulation de la matière organique sont tels que la dégradation de cette matière
consomme une bonne part de l'oxygène du sédiment, ce qui limite la vie benthique;
dans ce cas, le facteur important reste donc la teneur en oxygène.
Pour les mers où la marée est sensible, on distingue sur la plate-forme interne:
un milieu supratidal: très épisodiquement envahi par les vives eaux de hautes
marées. On y distingue de milieux particuliers tels que: sebkha, étangs côtiers,... Les
dépôts que l'on y trouve sont fortement influencés par le climat (par exemple: climat
aride=possibilité de sebkha, climat humide=platier algaire). La présence à la fois d'eaux
douces et salées en fait un milieu particulièrement favorable à la diagenèse précoce.
un milieu intertidal: c’est la zone de balancement des marées. Les périodes
d'exhondaison et d'ennoyage se marquent par des dépôts et des faciès typiques parfois
rythmiques. L'influence du climat est toujours importante, c’est ainsi que les tapis
algaires qui se développent en climat plus humide dans le supratidal, se développent
dans l'intertidal en climat aride. C'est dans le milieu intertidal que l'on rencontre les
estrans, plages, chenaux de marée, levées, mangroves, etc. C'est aussi un
environnement privilégié de la diagenèse précoce. L'énergie des dépôts y est
généralement élevée;
un milieu subtidal: dans ce milieu, l'énergie est variable en fonction de la profondeur.
Au point de vue chimique, aux faciès carbonatés et évaporitiques s'ajoutent des faciès
enrichis en silice, phosphates, oxydes de fer,... La faune et la flore y sont variées. Des
organismes comme les éponges et les échinodermes deviennent plus abondants. On
observe également l'apparition de quelques formes pélagiques.
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A: sebkha en milieu supratidal; B: mangrove et palétuviers en milieu intertidal; observer les échasses
servant à assurer la stabilité des arbres dans la boue carbonatée.
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IV.2.2. 3. Le talus
Le talus possède une pente moyenne de 0,7 à 1,3 m par km ; il s'étage d'environ 130 m à
environ 2000 m, c'est-à-dire sous la zone photique et sous la zone d'action des vagues.
Comme sédimentation caractéristique sur les talus, on a la mise en place de turbidites
par glissements (liés à la gravité, à des cisaillements mécaniques ou à des contraintes
tectoniques, à de séismes, etc.). Ces épandages sont accompagnés de coulées de
sédiments, slumps, blocs, olistholithes, etc. Le talus est de ce fait essentiellement une
zone de transit des sédiments.
A la base des talus, les dépôts du glacis continental sont étalés sous la forme d'éventails
deltaïques profonds. Ce sont des prismes détritiques bathyaux, coincés contre la base
du talus et s'épandant vers les fonds océaniques moyens. Leur superficie est parfois
considérable, avec chenaux d'épandages, interfluves, ravinements
intraformationnels et slumps.
IV.2.2. 4. Le bassin
La température des eaux y est pratiquement constante et comprise entre -1° et 4°C, on y
observe une dominance des organismes pélagiques. Le benthos est réduit. On note
l'absence totale d'algues.
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Dans les sédiments anciens, la lysocline peut être définie par le passage d'un faciès à
organismes carbonatés bien préservés à un faciès à organismes partiellement dissous.
Inversement, le contenu en SiO2 et phosphates augmente progressivement avec la
profondeur. Des concentrations en Fe et Mn, sous l'influence de mécanismes bactériens,
sont également possibles.
INTRODUCTION
Pr Pierre MASHALA 44
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Des travaux récents s'attachent principalement à préciser la nature et l'origine des divers
types de ciments qui se succèdent dans les cavités. Ces séquences peuvent ensuite être
interprétées en termes d'évolution du milieu de diagenèse: Chaque milieu principal (sous-
marin, littoral et continental) se caractérise par une diagenèse distincte conditionnée à la
fois par la qualité des eaux parentales et par le degré de saturation. L'étude diagénétique
s'inscrit donc aussi dans un cadre de reconstitution des paléoenvironnements
d'enfouissement.
PROCESSUS DIAGENETIQUES
Pr Pierre MASHALA 45
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silicification. Notons que les minéraux constituant les éléments figurés peuvent être
remplacés sans que leur morphologie soit affectée.
- la composition de l'eau: eau de mer dans les zones tidales; eau météorique en
milieu continental ;
- le contact ou non du sédiment directement avec l'air.
Ce dernier facteur permet de subdiviser les milieux diagénétiques en deux zones: zone
phréatique toujours noyée et zone vadose au-dessus du plan d'eau.
Profil schématique localisant les types de ciments précoces et leur environnement de formation. A:
subtidal (=zone phréatique marine): ciment aragonitique fibreux à disposition régulière; B: intertidal
(=zone vadose marine): ciment aragonitique fibreux à tendance microstalactitique; C: supratidal
(=zone vadose marine): aragonite micritique à disposition microstalactitique, associée à des
particules à la partie supérieure des cavités; D: continental (=zone vadose météorique): calcite
sparitique non magnésienne et silt vadose.
Ce milieu est toujours sous l'eau et le sédiment est en contact soit avec l'eau de mer, soit
avec des solutions interstitielles marines de composition variable pouvant entraîner des
dissolutions ou des précipitations.
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Dans la zone de battement des marées, les facteurs diagénétiques sont voisins de ceux
du milieu sous-marin, au moins en ce qui concerne l'eau. Néanmoins, l'émersion du
littoral qui implique le contact du sédiment avec l'air entraîne l'augmentation de la
température des eaux interstitielles et peut provoquer leur évaporation. Ces facteurs
physiques donnent un caractère particulier à la diagenèse.
Pr Pierre MASHALA 47
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Milieu continental
Dans ces régions, les sédiments déposés au départ en milieu littoral sont ensuite
cimentés hors de l'influence marine, générant une croûte appelée caliche sous laquelle
s'observe un sédiment meuble.
La diagenèse continentale affecte par ailleurs surtout des calcaires pléistocènes un peu
partout dans le monde. On peut donc considérer que la diagenèse continentale fait partie
de la diagenèse précoce, même si elle n'est pas tout-à-fait syn-sédimentaire.
Pr Pierre MASHALA 48
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V. LES EVAPORITES
V.1. INTRODUCTION
Minéraux des
Minéraux des
évaporites marines
évaporites non
marines
Les évaporites ont une grande importance économique. En particulier, elles forment le
toit imperméable de certains des plus grands gisements pétroliers du monde. Au point
de vue sédimentologique, leur reconnaissance est essentielle puisqu'elles sont de bons
marqueurs climatiques (climat aride, où l'évaporation excède de loin les précipitations).
Pr Pierre MASHALA 49
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tableau ci-après donne les temps de résidence des principaux ions de l'eau de mer
(temps de résidence en années ζ = masse totale d'un ion dans les océans / apport annuel
des rivières).
Temps de résidence
principaux types de sédiments
(années)
-
Cl évaporites
+
Na 260.000.000 évaporites
++
Mg 12.000.000 évaporites, dolomite
+
K 11.000.000 argiles, évaporites
=
SO4 11.000.000 évaporites
++
Ca 1.000.000 carbonates
- =
HCO3 et CO3 110.000 carbonates
H4SiO4 8000 cherts, dépôts siliceux
++
Mn 7000 nodules
++ +++
Fe et Fe 140 sédiments riches en Fe
-
Al(OH)4 100 argiles
Pr Pierre MASHALA 50
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Le sodium et le chlore sont très abondants dans l'eau de mer car d'une part, ils ne sont
pas utilisés par les organismes ni incorporés au sédiment sous la forme de tests comme
le calcium, la silice ou les carbonates ; et d'autre part, ils n'entrent pas dans le réseau des
argiles au cours de la diagenèse comme l'aluminium et le fer. Seule l'évaporation de l'eau
de mer, dans des circonstances forcément exceptionnelles, permet leur extraction des
océans.
Si l'on observe l'apparition progressive des précipités lorsque l'on fait évaporer de l'eau
de mer (salinité 3,5%), on a la séquence suivante:
Toutefois dans les dépôts évaporitiques naturels, cette séquence idéale est rarement
réalisée. Il y a fréquemment des répétitions, des cycles tronqués: c'est le signe d'une
évolution plus mouvementée du bassin évaporitique où on a alternance : remplissage,
périodes d'évaporation, nouveau remplissage avec dissolution d'une partie des espèces
précédemment précipitées, etc.
Les évaporites s'observent depuis le Précambrien jusqu'à l'époque actuelle, mais leur
répartition spatiale et temporelle est inégale: elles sont le plus représentées au
Cambrien, au Permien et au Trias. On classe généralement les évaporites en trois
grands types:
EVAPORITES CONTINENTALES
Ces dépôts s'accumulent dans des lacs endoréiques en région aride ou semi-aride. La
minéralogie de ces évaporites est relativement variable puisqu'elle dépend de la
Pr Pierre MASHALA 51
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Ces évaporites comprennent les dépôts inter- et supratidaux comparables à ceux qui se
forment actuellement le long du Golfe Persique, de certaines zones de la côte d'Afrique
du Nord, etc. et les dépôts subtidaux de plate-forme, on ne connait pas encore
d'équivalent actuel.
- Les premiers sont aussi appelés évaporites de sabkhas. Ces sabkhas sont des
plaines côtières développées le long de zones continentales arides. Outre les
évaporites, les sédiments de sabkhas comportent des éléments détritiques provenant
du continent (amenés par les vents, les cours d'eau) et des sables et boues provenant
de la plate-forme, transportés lors de tempêtes.
- Dépôts de plate-formes isolées par un seuil permettant une recharge continuelle par
les eaux océaniques. Dans ce cas, du gypse précipite sur le fond marin.
EVAPORITES PROFONDES
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DIAGENESE
A: dolomie et gypse en rosettes. B: célestite. C: baryte. D: de gauche à droite: dolomite (d); gypse (g);
anhydrite (a). Nicols croisés.
VI.1. INTRODUCTION
Pr Pierre MASHALA 53
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Le terme "chert" est souvent utilisé comme terme générique pour qualifier l'ensemble des
roches siliceuses massives à cassure conchoïdale, constituées de calcédoine fibreuse,
d'opale amorphe ou de quartz microcristallin. Il est synonyme des concrétions, nodules
et lits siliceux intercalés dans les calcaires ante-Crétacé ou des accidents siliceux des
roches paléozoïques. Le mot "silex" est réservé aux accidents siliceux de la craie
mésozoïque. "Porcelanite" se rapporte à des roches siliceuses à grain fin, de texture
comparable à celle de la porcelaine non vernie. On pourrait utiliser comme terme général
englobant toutes les roches siliceuses le mot "silicite".
Les silicites (ou cherts au sens large) sont généralement subdivisées en deux grandes
catégories: les silicites nodulaires et les silicites litées. Ces dernières sont
généralement considérées comme primaires et seraient les équivalents des boues
océaniques actuelles à diatomées et radiolaires. Les silicites nodulaires, fréquentes dans
les calcaires et, dans une moindre mesure, les shales et les évaporites, seraient elles
d'origine diagénétique.
Les sédiments siliceux s'observent en milieu aussi bien marin que lacustre.
VI.2. PETROGRAPHIE
Les cherts (s.l.) comprennent quatre sortes de silice: le microquartz, le mégaquartz, les
formes fibreuses et l'opale:
- le mégaquartz, comme son nom l'indique, est constitué de cristaux beaucoup plus
grands, dépassant 20 µm et montrant des formes cristallines bien développées. Ces
cristaux réguliers apparaissent lorsque les solutions siliceuses sont diluées et pauvres
en cations;
la quartzine, à allongement positif, dont les fibres forment des sphérolites ou des
éventails (divergence des fibres à partir d'un point); la quartzine remplace des
Pr Pierre MASHALA 54
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évaporites, elle remplit les cavités ; et s’observe aussi dans de nombreux autres
types de silicification;
la lutécite, dont les fibres groupées en faisceaux ont un allongement positif et se
rejoignent, non pas en un point central mais suivant des droites, en dessinant des
chevrons; l'extinction est oblique; on la rencontre essentiellement comme produit de
remplacement des sulfates;
la calcédonite est fibreuse comme les précédentes, mais possède un allongement
négatif. Elle semble se former en l'absence d'ions SO42-;
la lussatite: il ne s'agit plus ici exactement d'une forme fibreuse du quartz, mais
plutôt d'une opale dotée d'une certaine cristallinité (opale-CT). Au microscope, elle
montre un indice faible, voisin de 1,45, un aspect fibreux, une biréfringence très
faible, une extinction droite et un allongement positif.
- l'opale est une forme amorphe et hydratée de la silice (contenant jusqu'à 10% d'eau),
elle constitue le squelette des diatomées, des radiolaires et les spicules
d'hyalosponges. Elle est métastable de sorte que son abondance décroît au cours du
temps: elle est absente des roches paléozoïques. L'opale biogénique amorphe
(appelée opale-A) se transforme au cours du temps en opale-CT, déjà cristalline (il
s'agit d'un interstratifié cristobalite/tridymite), puis en quartz et calcédoine. L'opale
précieuse est constituée d'un empilement régulier de sphères dont le diamètre varie
entre 150 et 350 µm, constituant ainsi une sorte de réseau cristallin à grande échelle
dont l'ordre de grandeur est proche de celui de la lumière visible; la diffraction de la
lumière blanche produit des irisations qui varient en fonction de l'angle d'incidence.
- la lechatelliérite, forme amorphe assez rare, se rencontre dans les roches quartzeuses
vitrifiées par l'impact de la foudre (fulgurites) ou par les impacts de météorites. On en
observe aussi dans les geyserites.
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A: radiolarite; les radiolaires sont cimentés par de la calcédonite et du mégaquartz, la matrice par
du microquartz; noter la présence d'épines de radiolaires dans la matrice. B: spiculite totalement
silicifiée; C: lutécite dans un calcaire partiellement silicifié. D: fracture remplies par du quartz et de
la calcédonite; la matrice est remplacée par du microquartz. Nicols croisés.
VI.3. GEOCHIMIE
La solubilité des différentes formes de silice est variable. La silice biogénique est très
peu stable et possède une solubilité de 50 à 80 ppm à 0°C, atteignant 100 à 140 ppm à
25°C. La forme la plus stable, le quartz, est aussi la moins soluble des formes de silice: 6
à 14 ppm. Les calcédoines sont intermédiaires entre la silice biogénique et le quartz,
mais plus proches du quartz. L'opale a une solubilité variable, supérieure à celle des
calcédoines et inférieure à celle de la silice biogénique dès qu'une organisation cristalline
apparaît.
L'eau de mer est très nettement sous-saturée par rapport à la silice (environ 1 ppm). La
silice amenée par les eaux fluviales (altération continentale des silicates), fournie par
l'altération sous-marine des basaltes et injectée directement par l'hydrothermalisme est
immédiatement utilisée par les organismes. Ceci se marque notamment dans la variation
de la concentration de la silice dans l'océan en fonction de la profondeur : moins de 1
ppm dans la zone photique, jusqu'à 11 ppm au-delà de 2 km de profondeur.
La solubilité de la silice dans l'eau n'est que très peu influencée par le pH entre 2 et 9,
bien qu'elle soit un peu plus soluble en milieu acide qu'en milieu faiblement alcalin. En
solution fortement basique par contre, sa solubilité croît considérablement: elle atteint
4000 ppm à pH 11, par exemple (cas de certains lacs évaporitiques). Mais tout ceci n'est
vrai qu'à nature d'ion constante. En effet, la solubilité de la silice n'est pas fonction du seul
pH, mais aussi des ions en présence. C'est ainsi que Fe3+ en solutions acides (pH 1,5 à
3) produit une dissociation de la silice bien plus importante que Ca++ ou NH4+ dont les
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solutions ont des pH faiblement acides, neutres, voire alcalins. Parmi les autres ions,
seuls Al+++ et Mg++ affectent la solubilité de la silice en l'abaissant. Il se formerait une
mince couche protectrice de silicate d'aluminium ou de magnésium. C’est ainsi que les
organismes siliceux marins ne semblent échapper à la dissolution durant leur vie qu'en
adsorbant des ions Al ou Mg ou en formant des complexes organo-siliciques.
Enfin, il faut noter qu'en terme de stabilité, la silice se dissout si le carbonate précipite et
vice-versa: ceci explique la disparition très rapide des spicules d'éponges dans les récifs
carbonatés et le remplacement des carbonates dans les roches carbonatées (les
dolomies silicifiées du Roan).
L'accumulation des tests siliceux est la plus manifeste dans les zones où les sédiments
siliceux ne sont pas dilués par un apport en carbonates et/ou en terrigènes, c'est-à-dire
loin des embouchures fluviales et sous la zone de compensation des carbonates
(CCD).
Des équivalents anciens de ces boues siliceuses, sous la forme de cherts lités, sont
fréquemment observés. Dans ces cherts, les radiolaires sont mal conservés et on ne
remarque généralement plus que quelques moules de tests, remplis de mégaquartz,
isolés dans une matrice de microquartz. Certains de ces cherts lités montrent un
granoclassement et des laminations entrecroisées ou planes parallèles. Il s'agit dans ce
cas de turbidites remaniant des boues siliceuses provenant de zones en surélévation.
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A: radiolarites, Sumeini Group (Ladinien, Trias), Wadi Shu'yab, UAE-Oman. B: radiolarites, Al Jil
Formation (Capitanien, Permien), Wadi Hawasina, UAE. Photos A-C. da Silva.
Les cherts lités sont souvent associés avec des pillow lavas, des black shales, des
ophiolites, ou encore des turbidites siliciclastiques ou carbonatées, suivant le
contexte paléogéographique général.
Ces accidents siliceux sont fréquents dans les carbonates. Il s'agit de nodules ou de
rognons siliceux, généralement concentrés le long de certains plans de stratification.
Ces nodules peuvent être coalescents et former des bancs, ressemblant dès lors aux
cherts lités. On observe ces nodules aussi bien dans des calcaires de plate-forme que
dans des calcaires pélagiques.
Diverses hypothèses ont été émises quant à leur origine. On considère généralement que
la silice disséminée dans le sédiment (spicules en environnement peu profond, radiolaires
en environnement pélagique,...) se dissout et précipite sous la forme d'opale-CT à
proximité de germes de croissance (fossiles, grains détritiques) dans des zones
favorables (terriers, souvent).
Des sédiments siliceux peuvent se former en milieu lacustre, par exemple, par
accumulation de diatomées (diatomites), ou encore par évaporation d'eaux riches en
silice dissoute (eaux à pH >9). Dans ce dernier cas, celui de certains lacs temporaires
très riches en phytoplancton, quartz et minéraux des argiles sont dissous lors des
proliférations planctoniques ("blooms") et la silice précipite ensuite sous la forme d'un gel
lors de l'évaporation.
On trouve aussi des enrichissements en silice dans les "silcrètes", qui résultent d'une
pédogenèse en milieu très riche en silice instable (sols sur rhyolithes, volcanoclastites).
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VII.1. INTRODUCTION
Dans la plupart des sédiments, le phosphate est disséminé sous la forme de quelques
fragments d'apatite (minéral dense), de coprolithes ou d'ossements.
Débris phosphatés (orangés) dans un packstone bioclastique; à gauche, LN, à droite, nicols
croisés.
VII.2. CLASSIFICATION
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provoquent une mortalité massive des poissons, avec apport d'os et de matière
organique riche en phosphore dans le sédiment. D'un point de vue plus général, il
semble que ce type de dépôt phosphaté soit lié à des périodes de haut niveau marin,
voire de transgressions. Durant les périodes transgressives, un certain déséquilibre
de la sédimentation peut se produire, déséquilibre qui se manifeste par des baisses de
l'apport en terrigènes et la formation de fonds durcis. Dans ce cas, il est facile
d'expliquer la concentration des débris phosphatés par un arrêt de la dilution par la
sédimentation détritique.
- les "bone beds": ce sont des niveaux plus ou moins enrichis en os et écailles de
poissons qui constituent de graviers. Ces graviers se forment lorsque les courants de
vague ou de marée concentrent les éléments les plus lourds sous la forme de "lag
deposits". En lame mince, le phosphate des éléments squelettiques se distingue par
sa coloration jaune à brunâtre, la présence de structures d'origine biologique (lignes de
croissance, canaux) et son caractère isotrope ou faiblement anisotrope. Associés à
ces bone beds, on observe souvent des coprolithes riches en collophane. Au cours
de la diagenèse, une phosphatisation plus poussée des sédiments (croissance de
nodules autour des fragments osseux, cimentation par de la collophane,...) peut avoir
lieu.
- le guano: les déjections d'oiseaux et, dans une mesure moindre, de chauves-souris,
peuvent dans certaines circonstances, former des gisements de phosphate d'intérêt
économique. La percolation dans le soubassement carbonaté des solutions dérivées
du guano peut être responsable d'une phosphatisation secondaire.
VIII.1. INTRODUCTION
Comme dans le cas des phosphates, la plupart des roches sédimentaires contiennent
une proportion mineure de fer. Ne sont actuellement considérés comme minerais que les
roches où la teneur en fer dépasse 15%. Comme le fer existe sous deux degrés
d'oxydation, Fe++ (l'ion ferreux) et Fe+++ (l'ion ferrique), son comportement est contrôlé par
la géochimie des environnements sédimentaire et diagénétique.
La majorité des gisements ferrifères semblent s'être formés en milieu marin et beaucoup
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On distingue généralement deux grands types de dépôts ferrifères: les "banded iron
formations"(BIF's) du Précambrien et les sédiments ferrifères phanérozoïques. Les
premiers sont d'épaisses séquences constituées de sédiments ferrifères alternant avec
des cherts noirs, déposés dans de grands bassins intracratoniques; les seconds sont
d'extension plutôt réduite et forment des unités plus minces, généralement de nature
oolithique.
D'une manière très générale, la formation de sédiments ferrifères est favorisée par de
faibles taux de sédimentation, souvent liés à des épisodes transgressifs, et par une
forte altération chimique continentale (climat tropical). Il semble également qu'une
corrélation existe entre une faible concentration d'oxygène dans l'atmosphère et les
époques de formation des gisements ferrifères. Cette relation est vérifiée pour le
Précambrien, l'Ordovicien, le Dévonien, le Jurassique. Ce phénomène est la
conséquence d'un apport accru de Fe++ à l'océan par des eaux moins oxygénées.
On considère actuellement que la principale source de fer pour le bassin océanique est
l'altération continentale des roches basiques et des sols latéritiques, mais aussi les
apports volcaniques sous-marins et hydrothermaux.
Dans les conditions Eh et pH de la majorité des eaux de surface, le fer est à l'état Fe+++,
largement insoluble. Sa concentration en solution est dès lors très faible, de l'ordre de 1
ppm pour l'eau de rivière et de l'ordre de 0,003 ppm pour l'eau de mer.
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Une fois déposé, le fer peut être remis en solution dans le sédiment si les conditions Eh-
pH sont appropriées et être ensuite reprécipité sous la forme de minéraux ferrifères.
Rappelons qu'un des principaux facteurs affectant l'Eh des eaux est la teneur en matière
organique: sa décomposition bactérienne consomme de l'oxygène et génère des
conditions réductrices.
D'après les diagrammes Eh-pH, l'hématite est la forme stable dans des conditions
modérément à fortement oxydantes, c.-à-d. dans un sédiment pauvre en matière
organique. Pour les minéraux comprenant du fer ferreux, les champs de stabilité sont
fortement dépendants de la pCO2 et de la pS2- de la solution. Dans les sédiments marins,
le soufre est généralement disponible par la réduction bactérienne des sulfates et c'est la
pyrite ou la marcassite qui se forment; les carbonates de fer sont rares.
Par contre, en environnement météorique (eaux douces), les carbonates de fer sont plus
fréquents. En milieu marin, si tout le soufre est consommé, de la sidérite peut aussi se
former. Un bon exemple est la cristallisation de sidérite dans certains marais intertidaux
actuels. Le développement des silicates de fer (glauconite,...) est encore sujet à
hypothèses. Ajoutons enfin que beaucoup de ces réactions d'oxydation et de réduction
sont catalysées par la présence de populations microbiennes.
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jaune vif en réflexion; elle peut former des agrégats de microcristaux appelés
"framboïdes".
- La marcassite n'est fréquente qu'en nodules dans les craies et les charbons.
- Les silicates de fer les plus importants sont la berthierine-chamosite, la greenalite
et la glauconite.
Les conditions de formation de ces ooïdes sont mal connues, mais on pense que la
berthierine précipite directement dans le sédiment en milieu anoxique pauvre en soufre.
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Sur la base des minéraux ferrifères présents, il est possible de distinguer quatre faciès:
(1) oxydé (hématite-magnétite), (2) silicaté (greenalite), (3) carbonaté (sidérite) et (4)
sulfuré (pyrite).
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Le gros problème de ces BIF's concerne le transport et l'origine du fer. On suppose que
l'atmosphère précambrienne était pauvre en oxygène et plus riche en dioxyde de
carbone. La plus grande richesse en CO2 aurait diminué le pH des eaux de surface, avec
comme conséquence une altération continentale plus efficace.
Les plus importantes de ces formations sont les oolithes ferrifères, constituées
d'hématite-chamosite dans le Paléozoïque et de goethite-berthierine dans le Mésozoïque.
Accessoirement, dans les formations ferrifères phanérozoïques, il faut encore citer les
argilites et les shales riches en sidérite, correspondant vraisemblablement à des
environnements lagunaires, estuariens, voire deltaïques. La sidérite peut s'y manifester
en cristaux dispersés, en nodules ou en bancs plus ou moins continus.
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La nature du minerai est assez variable, variant depuis des ooïdes et des pisoïdes
jusqu'à une forme terreuse. Le minéral prédominant semble être la goethite, suivie par la
sidérite. Contrairement à la plupart des autres formations ferrifères, le contenu en
manganèse est assez élevé, atteignant fréquemment 40%.
Le fer des marais se forme lorsque des aquifères acides se déversent dans des lacs et
marais relativement mieux oxygénés. L'augmentation de Eh et pH qui en résulte est
responsable de la précipitation du fer ferreux en solution, sous la forme d'hydroxydes de
fer.
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NODULES POLYMETALLIQUES
Beaucoup de nodules ont leur partie supérieure (au contact des eaux océaniques)
enrichie en Fe et Co et leur partie inférieure (au contact du sédiment), riche en Fe et Mn ;
ceci suggère des échanges chimiques entre les nodules et leur environnement. De plus,
la composition des nodules est variable selon leur localisation (les nodules Pacifiques
sont plus riches en Mn, Co et Cu, au contraire des nodules Atlantiques (riches en Fe).
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densité environ 2
porosité 30-50%
Mn 29,5% Al 1,12%
Fe 6,34% K 0,8%
Si 4% Ti 0,3%
Na 2,92% Co 0,25%
Mg 2,88% S 0,23%
Ca 1,44% P 0,14%
Ni 1,40% Zn 0,14%
Cu 1,16% Mo 0,06%
INTRODUCTION
Même dans les milieux où la production primaire de matière organique est élevée, sa
conservation dans les sédiments et son insertion dans le cycle géologique est
problématique.
L'exemple de l'océan montre que la matière organique produite par le phytoplancton dans
la zone photique est en grande partie recyclée dans la chaîne alimentaire.
- Une partie réduite de cette matière organique tombe à travers la colonne d'eau vers
le fond marin en subissant encore des processus de décomposition et enfin,
- dans le sédiment, une part importante de la matière organique sera détruite par
oxydation dans la tranche bioturbée.
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Flux de la matière organique depuis sa production dans la zone photique jusqu'à son
enfouissement dans le sédiment.
C'est en fait la réaction inverse du processus mis en œuvre dans la production primaire
de sucre par la photosynthèse. Dans les sédiments bioturbés, la matière organique est
donc oxydée. Dans les milieux déficitaires en O2, la décomposition de la matière
organique est incomplète et certains composés relativement stables peuvent être
préservés.
Les principaux sédiments organiques sont les schistes bitumineux, le pétrole, le gaz, le
charbon, le lignite et son équivalent actuel, la tourbe.
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La tourbe est une accumulation de débris végétaux dans des zones marécageuses où
les conditions anaérobies inhibent la dégradation de la matière organique.
On les classe en deux groupes principaux: les sédiments organiques formés in-situ
comme la tourbe et l'humus (groupe humique) et les sédiments constitués de matière
organique transportée en suspension et déposée comme les sapropels (groupe
sapropélique).
LES CHARBONS
Les charbons sont issus de l'évolution diagénétique de débris végétaux. Ainsi, les
charbons humiques forment une série continue depuis la tourbe jusqu'à l'anthracite,
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De manière simplifiée, on peut dire que la diagenèse conduit des tourbes aux lignites
(dans lesquelles les débris de plantes sont toujours visibles) jusqu'à environ 1000m
d'enfouissement. Jusqu'à 5000 m de profondeur (soit 100-200°C) se forment ensuite des
charbons de plus en plus bitumineux, dans lesquels un processus de gélification fait
disparaître les cellules végétales au profit de la vitrinite. Enfin, les anthracites
apparaissent dans l'anchizone du métamorphisme.
valeur calorifique
C (%) volatiles (%)
Rang (KJ/g)
<50 >50
tourbe
60 50 15-25
lignite
75 45 25-30
charbon sub-bitumineux
85 35 30-35
charbon bitumineux
87 25 30-35
semi-anthracite
90 10 30-35
anthracite
>90 <5
graphite
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A: mine de charbon à ciel ouvert de Graissessac (Montagne Noire, France); les veines de charbon
alternent avec des grès fluviatiles; l'échelle est donnée par le personnage (flèche). B: détail
montrant un tronc préservé dans une des veines. Stéphanien.
Dans les charbons de type paralique, la séquence-type est constituée d'une succession
de sédiments pélitiques à fossiles marins, suivie de pélites, siltites et éventuellement grès
fluviatiles, puis de la veine de charbon qui surmonte un sol caractérisé par des traces de
racines.
Dans le cas des sols développés sur sable, le grès évolue souvent en quartzite très dur
("gangster"); dans celui de sols sur sédiments plus fins, ce sédiment contient des
nodules de sidérite.
Ces deux observations permettent de supposer que les schistes bitumineux se forment
dans des corps d'eau stratifiés, où des blooms algaires en surface donnent lieu à des
apports massifs et périodiques de matière organique sur le fond anoxique. Ceci peut se
produire aussi bien en environnement lacustre qu'en milieu marin.
LE PETROLE
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Une première migration a lieu sous l'effet de la compaction des sédiments (migration
primaire); ensuite, le pétrole est amené au réservoir par des drains (migration secondaire)
sous l'effet de la gravité (le pétrole est moins dense que l'eau).
La roche jouant le rôle de réservoir peut posséder une microporosité (sable, grès, craie,
dolomie) ou une porosité en grand (calcaire). La géométrie des réservoirs peut résulter de
la tectonique (anticlinaux, failles, diapirs) ou de la sédimentation (discontinuité, onlap,...).
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Enfin, pour que le pétrole demeure dans le réservoir, il faut que celui-ci soit surmonté
d'une barrière imperméable. Les roches-barrières les plus fréquentes sont les argiles et
les évaporites.
X. DEPOTS VOLCANO-SEDIMENTAIRES
X.1. INTRODUCTION
Ces sédiments sont essentiels pour comprendre la dynamique des orogènes; de plus,
beaucoup de dépôts volcano-sédimentaires sont associés à des minéralisations
d'importance économique et enfin, il n'est pas nécessaire d'insister sur l'importance des
manifestations volcaniques sur l'activité humaine. Malgré cela, ces sédiments ont été
peu étudiés, probablement par suite de leur identification malaisée et de leur sensibilité à
l'altération, mais aussi du fait de leur caractère mixte, impliquant à la fois des processus
sédimentaires et magmatiques (les spécialistes des deux disciplines se renvoyant la
balle et hésitant à s'aventurer dans des matières qu'ils maîtrisent plus difficilement).
Les différents matériaux impliqués dans une manifestation volcanique comprennent les
fractions solides (cendres, lapilli, bombes), les solutions hydrothermales (enrichies
en Si02, Mn, Fe, Al, Cu, As, P, Pb, Zn,...) et les émanations gazeuses (H2O, CO, CO2,
NH3, H2S, HCl, SO3,...). Il faut aussi insister sur le fait que les matériaux éjectés durant
les processus volcaniques ont un caractère réducteur. Par conséquent, tous les
éléments susceptibles d'être réduits vont l'être (Fe++, Mn++,...). De plus, si H2S est
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présent, les éléments lourds vont migrer sous forme de sulfures (ce qui est tout à fait
différent des processus de l'altération superficielle).
Notons qu'au cours d'une éruption volcanique subaérienne, seuls les produits solides
sont incorporés dans la sédimentation environnante, tandis que les solutions
hydrothermales sont diluées par les eaux météoriques et que les émanations gazeuses
sont dispersées dans l'atmosphère, alors que dans le cas des éruptions sous-marines ou
sous-lacustres, c'est la totalité de l'apport magmatique qui sera impliqué dans la
sédimentation.
Ces roches sont le résultat de la lithification des tephra. Le terme "tephra" est synonyme
de dépôt volcanoclastique, c'est-à-dire d'accumulation de matériaux éjectés par une
éruption. Comme pour les roches détritiques, une classification granulométrique est
utilisée. Elle ne tient pas compte de la composition des tephra.
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de lave refroidie avant leur éjection; les bombes sont des paquets de lave qui se figent durant leur
projection.
D'autres classifications sont basées sur des critères pétrographiques, c'est le cas par
exemple de la classification de Friedman et al. (1992) qui utilise un diagramme
triangulaire Ce diagramme permet de subdiviser les tufs en fonction de la proportion
relative de trois constituants : les débris lithiques, les cristaux (surtout des feldspaths
et du quartz, euhédraux et zonés) et les fragments de verre volcanique.
Les tufs à fragments de verre volcanique sont issus de la désagrégation de laves, les
tufs cristallins se forment quand une partie du magma a commencé à cristalliser avant
l'éruption et les tufs lithiques sont constitués de fragments de roche volcanique ou de
l'encaissant remaniés au cours de l'éruption.
Les deux classifications citées ci-dessus sont souvent combinées pour donner des noms
du type "tuf lithique à lapilli", "tuf cristallin grossier", etc.
Les retombées pyroclastiques (" pyroclastic air-fall deposits ") qui se forment à
proximité des volcans et présentent un granoclassement latéral (les éléments les plus
grossiers se situant le plus près des centres d'émission) et une épaisseur variable,
fonction de la distance au volcan. L'extension des dépôts pyroclastiques est largement
dépendante du volume des ejecta et des caractéristiques des vents dominants. Chaque
retombée peut être grossièrement granoclassée, avec les dépôts les plus fins au
sommet. Les tephra peuvent être plus ou moins soudés entre eux, en fonction de leur
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Les ignimbrites sont produites par des nuées ardentes. Celles-ci sont des nuages d'un
mélange de tephra chauds (fragments de verre, cristaux et débris lithiques) et de gaz, se
propageant sous l'effet de la gravité à des vitesses atteignant 200 km/h. D'un point de
vue textural, les ignimbrites montrent une grande variété de granulométrie, les éléments
les plus grossiers étant généralement concentrés vers le haut (granuloclassement
inverse). Une des caractéristiques importantes des ignimbrites est la présence de grains
soudés par la chaleur dans leur partie la plus interne et le caractère plan de la surface
supérieure des dépôts: contrairement aux retombées pyroclastiques, les ignimbrites ne
nappent pas le relief préexistant mais s'écoulent dans les dépressions, à la manière des
fluides.
Les lahars sont des mudflows constitués d'une majorité de matériel volcanique. Ils se
forment lorsque des dépôts pyroclastiques non consolidés sont mis en mouvement sur
le flanc d'un volcan suite à de fortes pluies ou lors d'une éruption sous-glaciaire. Les
lahars peuvent être distingués facilement des pyroclastic surges par l'absence de
stratifications et par la présence de matériaux divers comme des troncs d'arbre,
branches, etc.
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D'autres types de roches sédimentaires sont liés à une activité magmatique autre qu'une
éruption volcanique. Citons les brèches autoclastiques qui sont dues au
refroidissement et à la bréchification de la partie supérieure d'une coulée de lave en
mouvement et les hyaloclastites qui résultent de la fragmentation d'un verre volcanique
par contact avec l'eau. Beaucoup de pillow-lava sont associées à des hyaloclastites.
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à partir des eaux marines lorsque de grandes quantités de H2S sont émises.
Ainsi, les émanations volcaniques provoquent l'apparition locale de minéraux qui, dans
les conditions normales de la sédimentogenèse, ne se formeraient que durant la
diagenèse ou dans des environnements très riches en matière organique.
Les verres volcaniques sont métastables: dans la plupart des cas, ils ne sont pas
observés dans des roches plus anciennes que le Tertiaire. De ce fait, les dépôts
volcano-sédimentaires anciens sont souvent difficiles à mettre en évidence.
Les produits de l'altération des verres volcaniques sont les argiles, les zéolites et la
palagonite (altération sous-marine des basaltes).
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Pr Pierre MASHALA 79
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Pr Pierre MASHALA 80