Geologie Structurale (4) - Robertsix
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Avant de donner des exemples de dislocations tectoniques continues (de plis), je pense qu’il est utile de
revenir quelque peu sur la notion de schistosité. On en parle souvent, mais qu’est-elle au juste ?
A. Définition de la schistosité
Si je reprends la définition du dictionnaire de géologie Masson, la schistosité est le « feuillage plus ou moins
serré présenté par certaines roches, acquis sous l’influence de contraintes tectoniques, distinct de la
stratification, et selon lequel elles peuvent se débiter en lames plus ou épaisses et régulières. ».
En d’autres termes, la schistosité se forme presque systématiquement dans les roches déformées sous l’action
de contraintes tectoniques. Elle est donc un plan d’anisotropie mécanique, parallèle au plan axial des plis. Elle
représente le plan d’aplatissement maximum dans ces roches créé à la suite de forces de compression
engendrées lors d’une orogenèse.
La schistosité est donc une caractéristique plus particulière aux roches à granulométrie plus ou moins fines ou
argileuse, dont elle marque l’aplatissement.
Ces deux termes désignent la même chose, soit le débit planaire d’une roche. Cependant, on les utilise pour
des roches différentes.
Les roches faiblement métamorphisées ont une schistosité, c’est-à-dire un débit planaire de type
ardoisier. Ce débit correspond à des plans de dissolution des minéraux de la roche soumise à un REPORT THIS AD
raccourcissement.
Les roches plus métamorphisées présentent une foliation, c’est-à-dire un débit planaire formé par des
minéraux métamorphiques qui ont cristallisés selon cette direction.
Archives
C. Disposition de la schistosité
mai 2016
février 2016
Sur les schémas, on désigne généralement l’attitude des plans de schistosité par S1, par opposition à S0 qui
avril 2015
désigne les surfaces de stratification (fig. 1).
septembre 2014
septembre 2013
Fig. 1 – Schistosité – S1 : plan de schistosité ; S0 : juillet 2013
plan de stratification avril 2013
mars 2013
février 2013
D’une manière générale, la schistosité se développe dans janvier 2013
des séries fortement plissées et parallèlement aux plans
décembre 2012
axiaux de ces plis, ou en éventail légèrement divergent
novembre 2012
vers l’extérieur de la courbure. On parle de schistosité de octobre 2012
plan axial et le pli est dit synschisteux (fig. 3).
septembre 2012
août 2012
Dans des cas simples, cette disposition permet de dire, sur juillet 2012
de petits affleurements, si l’on est dans le flanc normal, ou
dans le flanc inverse du pli : dans le premier cas, la schistosité a un pendage plus fort que celui de la
stratification ; dans le cas contraire, c’est l’inverse (fig. 2).
Méta
Souvent, les plans de schistosité reflètent le fait que les micas sont réorientés, qu’ils ont cristallisés ou
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recristallisés à plat sur ces plans. C’est pourquoi, la schistosité affecte souvent les roches métamorphiques.
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Nous sommes ici dans les Pyrénées centrales, sur le flanc est du Moun Né (2.724 m), au-dessus de
Cauterets. Nous avons affaire à des strates de grès emboîtées les uns dans les autres. En première analyse,
on remarque que le flanc normal des strates se trouve à droite de la photo, tandis que le flanc inverse est
situé à la hauteur du marteau. Le point de courbure maximum correspond à la charnière du pli. Donc le pli est
synclinal, avec les couches les plus jeunes se trouvant à l’intérieur de l’ensemble.
En regardant de plus près, on remarque sur la tranche des bancs des lignes convergentes vers le cœur du pli.
C’est la schistosité qui accompagne le pli. Dans le flanc normale, elle a un pendage plus fort que la
stratification. Elle se déploie en éventail au niveau de la charnière et son pendage devient plus faible que la
stratification sur le flanc inverse. Le schéma suivant permet de mieux visualiser la chose (fig. 4)
On voit que l’axe du pli fait un angle d’environ 55° avec l’horizontal et que nous n’avons pas affaire à une
simple coupe mais à un système qui se développe en trois dimensions, ce qui ne nous rend pas la tâche facile.
Si nous voulons représenter les relations schistosité – stratification, il faut simplifié en projetant les éléments
importants sur un plan perpendiculaire à l’axe du pli. C’est que montre le schéma de la figure 5a.
Lorsque l’axe du pli n’est pas assimilable à une droite, mais dessine une courbe gauche, ou que la surface
axiale n’est pas assimilable à un plan, un bloc diagramme permettra de mieux appréhender les structures dans
l’espace (fig. 5b).
Fig. 5 – Deux manières de résumer les structures d’une formation géologique complexe (d’apeès
Mattauer)
5a. – en mettant l’accent sur les relations entre stratification et schistosité, par une projection sur un
plan perpendiculaire à l’axe du pli ;
5b. – en montrant la géométrie du plissement et celle de la surface axiale du pli au moyen d’un bloc-
diagramme.
D. Types de schistosité
la schistosité de fracture ou non pénétrative ou espacée, lorsque les plans de schistosité (ou de clivage)
sont séparés de quelques millimètres ou plus et délimitent des volumes indemnes de schistosité ;
la schistosité de flux ou pénétrative lorsqu’elle concerne toute la masse de la roche. C’est le cas des
phyllades et des ardoises, d’où le nom de clivage ardoisier également utilisé.
Une roche peut receler plusieurs schistosités qui traduisent des phases successives de plissements au cours
d’une ou de plusieurs orogenèses. On se base sur leur morphologie, pour définir différents types de
schistosité :
schistosité de crénulation, lorsque la surface de schistosité est déformée par des microplis rapprochés,
parallèles entre eux et souvent aigus ;
schistosité de flux, défini plus haut ;
un stade de foliation. Nous avons vu plus haut que la foliation affectait plus particulièrement les roches
métamorphiques d’un grade élevé. C’est en fait, une structuration en plans distincts, marquée par
l’orientation préférentielle des minéraux visibles à l’œil nu (généralement des micas). Dans ce cas, le
caractère spécifique de la foliation est la différence pétrographique nette des différents feuillets. Cela se
traduit par une alternance de feuillets clairs et foncés. On retrouve ce type de schistosité dans les
migmatites, les micaschistes et plus typiquement dans les gneiss et les mylonites.
E. Rapports angulaires entre la schistosité (S1) et les strates (S0) dans des plis déversés
Lorsque la schistosité passe d’une couche fortement déformable (compétente) et une couche qui l’est moins
(incompétente) on constate que la schistosité change d’orientation à l’interface : c’est se que l’on nomme la
réfraction. De plus la disposition de la schistosité dans le banc peu déformable se fait en éventail.
Dans la réalité la schistosité est beaucoup plus serrée dans les couches les plus déformables que dans les
bancs qui le sont moins.
Dans ce cas, les surfaces de schistosité s1 (en rouge) sont tordues de façon progressive parce que la limite
entre bancs calcaires et lit argileux est floue : le dessin de la réfraction est « sigmoïde ».
Revenons-en à nos plis et analysons quelques exemples concrets afin de bien comprendre la nature de ceux-
ci.
A. Plissement isopaque
Nous sommes cette fois à la Paillade près de Montpellier. L’ensemble repris sur la photo est un ensemble de
plis isopaques. Pour rappel, dans ce type de pli, les strates gardent la même épaisseur, qu’elle que soit la
courbure. Le rayon de courbure diminue depuis la zone externe jusqu’au cœur du pli. Dans notre cas, il s’agit
de plus d’un anticlinal, c’est-à-dire que les couches les plus jeunes sont à l’extérieur de la formation.
Analysons le contexte dans lequel s’inscrit ce pli, et à quelles structures plus larges il se rattache. Pour cela
nous établissons une coupe géologique de l’ensemble de la région de Montpellier (fig. 10).
Fig. 10 – Plissement dans les terrains secondaires de la région de Montpellier (d’après Mattauer).
Cet exemple permet de nous familiariser avec une notion importante en géologie : le changement d’échelle.
En effet, les plissement peuvent s’effectuer à des échelles fort variables, depuis le cm jusqu’aux dizaines si pas
centaines de Km.
Le plissement de type isopaque est très fréquent en bordure des chaînes de montagnes, dans les bassins
sédimentaires comprimés par l’orogenèse. Comme les plis conservent leur épaisseur, il est possible par
extrapolation de calculer les dimensions du bassin avant compression en ramenant les couches à l’horizontale.
– que le plissement des couches superficielles n’est pas si simple que çà et qu’il se complique vers le bas, ici
au niveau du pic Saint-Loup ;
– qu’une faille particulière, horizontale se forme plus bas. Elle correspond au décollement de la partie
supérieure qui se plisse par rapport au substrat plus rigide non perturbé (le socle hercynien).
B. Plissement disharmonique
Restons dans la région pyrénéenne. Nous nous trouvons au bord d’une route à 20 Km à l’est d’Andorre. Cet
empilement de roches sédimentaires, où alternent grès clairs et schistes noirs, est affecté par un plissement
disharmonique. Les strates de grès se sont plissées à épaisseur pratiquement constante (plis isopaques) mais
avec des complications dues à un microplissement, des petites failles et des filons de quartz blancs.
Par contre, les schistes se sont comportés différemment. On devine un clivage ardoisier, à peu près
perpendiculaire à la stratification, qui est en harmonie avec le plissement des grès. La roche se débite selon
des plans verticaux, parallèles à la médiane des plis. Dans ce cas on parle de schiste pour désigner ce type de
roches fortement déformées qui se clivent indépendamment de la stratification.
Cette observation permet de dire que la compression a été très importante et qu’elle s’est passée à une
dizaine de kilomètres de profondeur, à une température proche de 300°C.
Ceci n’est qu’un des nombreux événements qu’a connu cette roche de 450 Ma.
Cherchons à reconstituer son histoire.
Une nappe de charriage, ou de recouvrement, est un ensemble de terrains qui a été déplacé (allochtone) et
est venu recouvrir un autre ensemble (autochtone) dont il était éloigné à l’origine.
Ainsi, dans l’exemple de la figure 2, le Djebel Tisiren repose sur des terrains plus jeunes de l’ordre de 90 à 50
Ma, formant une nappe de charriage. A la suite d’un soulèvement du bassin sédimentaire, il y a 15 à 20 Ma,
(schéma central, à droite de la fig.), le flysch s’est trouvé en surplomb. Une partie de celui-ci s’est détaché et a
glissé par gravité vers sa place actuelle. Entre-temps, sa région d’origine s’est effondrée et se trouve quelque
part sous la Méditerranée.
Fig. 14 – Mécanisme de mise en place d’un flysch : le Djebel Tisiren dans le Rif marocain
(d’après M. Mattauer)
Dans un tel système, les parties les plus avancées forment le front de la nappe (fig. 15), le reste constituant le
corps. L’amplitude du recouvrement détermine la flèche. Dans une nappe, on peut rencontrer des fenêtres
montrant l’autochtone complètement entouré par l’allochtone, ou partiellement. Dans ce dernier, cas on parle
de demi-fenêtre. Une nappe de charriage peut comporter des lambeaux isolés dénommés klippes. Parfois elle
arrache à son substratum des lambeaux qu’elle entraîne avec elle ; ce sont les lambeaux de poussée.
Chez nous, nous avons un exemple de ce phénomène : la fenêtre de Theux. En 1992, nous avons eu
l’occasion d’appréhender ce phénomène géologique sous la conduite d’André Delmer, ancien président de la
Société géologique de Belgique et ancien directeur du Service géologique. Un compte rendu de l’excursion a
été publié dans le Bulletin du G.E.S.T. n° 57 de janvier 1993.
– dépression limitée par trois failles (G. Dewalque, 1863) : les terrains seraient descendus comme s’ils
s’étaient effondrés ;
– Fourmarier (1905) arrive à la conclusion qu’il s’agit d’un massif charrié et des observations ultérieures
(Graulich, A . Delmer) montrent que les couches de calcaire carbonifère et de houiller sont en position
inversée, out comme les échantillons houillers récoltés en profondeur, plus au nord, lors des sondages de
Pepinster.
La faille de Theux qui délimite la fenêtre au nord est une faille de charriage qui se raccorde, peut-être à la faille
de l’Eifel (= faille du Midi) : il s’agit toutefois d’un problème difficile à résoudre (présence vers l’est, de failles
radiales, de décrochement…). La fermeture méridionale de la fenêtre pose également un certain nombre de
questions auxquelles il est difficile de trouver une réponse satisfaisante.
IV. BIBLIOGRAPHIE
Eyckermans A. & C., Six R. – La fenêtre de Theux, Province de Liège (Belgique) : compte rendu de
l’excursion géologique du 16 juin 1992, in Bulletin du G.E.S.T. – N° 57, janv. 1993.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Schistosit%C3%A9
http://lgca.obs.ujf-grenoble.fr/perso/bdubacq/Metam.pdf
http://www.geol-alp.com/0_geol_gene/tectomicro/schistosit.html
http://www.geol-alp.com/0_geol_gene/glossaire_plis.html
(à suivre)
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J'aime
konesouleymane415@gmail.com
vraiment merci pour que vous nous apportez.
.
1 mars 2014
Réponse
chafouq
merci bien
Réponse
6 mars 2014
OUMAR KEITA
je ne le savais pas.
Réponse
2 août 2014
Coulibaly Jocelyne
bon document, merci!
Réponse
26 janvier 2016
Répondre
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