2016 Fiche Metiers Archeo
2016 Fiche Metiers Archeo
2016 Fiche Metiers Archeo
DE L’ARCHEOLOGIE
L'archéologie s’attache à reconstituer l’histoire de l’humanité, des origines à nos jours, à partir des
vestiges matériels qui en ont subsisté. Elle est fondée sur l’étude des objets et des traces laissées dans
le sol par les différentes occupations humaines, pour lesquelles les sources écrites sont absentes,
muettes ou complémentaires.
Ces vestiges permettent par leur étude d'appréhender un savoir-faire, une organisation sociale
et économique. La connaissance du milieu - naturel, historique et technique - dans lequel ces sociétés
ont évolué, permet de les comprendre. L’archéologie appelle la collaboration de nombreuses disciplines
scientifiques - ou spécialités -, complémentaires les unes des autres. L'archéologie est un travail
d'équipe, à la fois sur le terrain, lors de la fouille, et lors de l'étude des vestiges découverts.
Les archéologues d'aujourd'hui sont des scientifiques et des spécialistes qui doivent apprendre à lire
les indices du passé et leur contexte.
Une formation théorique et pratique solide, longue et spécialisée, est donc nécessaire. Celle-ci est
dispensée par certains établissements et universités. Cependant, elle ne peut se concevoir sans un
apprentissage sur le terrain.
Le CNRS emploie d’autre part des techniciens de recherche (niveau baccalauréat), des assistants
ingénieurs (DUT, BTS), (ces postes sont ouverts sans limite d’âge et aux ressortissant(e)s de la
communauté européenne), ainsi que des ingénieurs d’étude (diplôme de 2ème ou 3ème cycle) et des
ingénieurs de recherche (diplôme de 3ème cycle). Ces postes sont ouverts sans limite d’âge et aux
étrangers quelle que soit leur nationalité. Tous sont recrutés par concours.
Le ministère de la Culture comprend aussi parmi son personnel des techniciens de recherche
(niveau baccalauréat), des assistants ingénieurs (DUT, BTS), (ces postes sont ouverts sans limite
d’âge et aux ressortissant(e)s de la communauté européenne), des ingénieurs d’étude (diplôme
de 2ème ou 3ème cycle) et des ingénieurs de recherche (diplôme de 3ème cycle). Ces corps sont
recrutés par voie de concours. Ces postes sont ouverts sans limite d’âge et aux étrangers quelque soit
leur nationalité.
Les concours de la fonction publique de l'État et de la fonction publique territoriale proposent d'autres
formations aux carrières du patrimoine, des musées et des archives : chargés d'études documentaires,
secrétaires de documentation, bibliothécaires, concepteurs de projets d'action culturelle, guide
conférenciers, animateurs dans les musées ... Ces métiers sont liés à la médiation culturelle.
Les conservateurs spécialisés en « Archives » débutent leur carrière à l’École nationale des
Chartes où ils entrent par concours après deux années de classe préparatoire. Ils rejoignent ensuite
en fonction des postes disponibles, leurs collègues conservateurs à l’Institut national du patrimoine.
L’Institut national du patrimoine forme aussi les restaurateurs qui interviennent sur les objets d'art
et sur les vestiges ayant une valeur patrimoniale. Si la plupart des restaurateurs travaillent dans le
secteur privé, ils peuvent aussi être recrutés par des laboratoires ou des institutions patrimoniales
(C2RMF, Louvre..). Reconnu au grade de Master, le diplôme de restaurateur du patrimoine confère
l'habilitation à intervenir sur les collections des musées de France.
Quelle que soit l’orientation professionnelle initiale, les scientifiques peuvent travailler ensemble dans
le cadre d’une unité mixte de recherche (UMR – CNRS) dont la thématique recoupe leur champ
de compétence. Il existe actuellement une trentaine d’UMR « archéologie » réparties sur le territoire
national.
3) L’archéologie préventive
D'autres professions peuvent également faire appel à des connaissances approfondies en archéologie
et en histoire de l'art : commissaires priseurs, journalistes scientifiques ...
A consulter : Les métiers du patrimoine et de la culture, collection « Les guides de l'étudiant ».
• LA FORMATION THEORIQUE
L’Université forme à l’archéologie. On y accède avec le baccalauréat, sur dossier ou après un examen
d’entrée. Toutes les sections du baccalauréat permettent de faire des études en
archéologie. Si l’archéologie est une discipline des Sciences Humaines, les matières scientifiques sont
aussi essentielles pour tous les archéologues et plus particulièrement dans le cas d’une spécialisation
dans les disciplines telles que la datation, la restauration, la paléoclimatologie...). Une bonne maîtrise
des langues étrangères est nécessaire pour accéder aux publications scientifiques étrangères et
participer à l’évolution internationale de la discipline.
1) L'enseignement général
L’Université
Plusieurs universités en France offrent un cursus complet Licence-Master-Doctorat (LMD). Les diplômes
sont répertoriés par domaines (Sciences Humaines et Sociales, Arts, Histoire…).
Fiche les métiers de l’archéologie/SDA/MM/décembre 2016 3
Le 1er cycle appelé Licence se fait en 3 ans après le Baccalauréat. Dans certaines universités,
l'archéologie peut être enseignée comme une branche de l'Histoire, de l'Histoire de l'Art ou de
l'Ethnologie, souvent sous l'intitulé « mention archéologie ». Toutes les spécialités et périodes n'étant
pas enseignées dans toutes les universités, il est important de définir ses préférences au cours des
deux premières années de la Licence. Certains cursus ne commencent qu’en 3ème année.
L’École du Louvre
2) L'enseignement spécialisé
Le Master 2 – « professionnel » assure une formation théorique de haut niveau, complétée par un
ou plusieurs stages dans l'année.
Ces formations portent aussi bien sur les pratiques du terrain (Master archéologie préventive), que sur
des aspects techniques (archéométrie, techniques de fouilles…) ou la mise en valeur et la gestion du
patrimoine.
Cette liste n’est pas exhaustive. Ces enseignements sont mentionnés à titre d'exemple et le choix dépend évidemment de la formation de base
de l'étudiant(e) et de son orientation de recherches ultérieures.
Quelle que soit la spécialité, il est possible de suivre un double cursus universitaire dans un autre
domaine que l’archéologie. L’apport des autres Sciences Humaines telles que l'Histoire, la Géographie,
la Philosophie, l'Ethnologie, la Sociologie est essentiel dans la formation de l’archéologue comme
les sciences de la nature. Celles-ci conviennent plus particulièrement à l'archéozoologue qui s'attache
à l'étude de l’interaction homme-animal. Le géologue aura suivi un cursus de « sciences de la terre »
ou de géographie, parallèlement à ses études de préhistoire. Un(e) spécialiste des datations, aura tout
intérêt à posséder une formation en sciences physiques.
Il est préférable de poursuivre les études supérieures le plus loin possible, et d'effectuer un cursus
complet, c'est-à-dire jusqu'au doctorat d'archéologie, sans négliger la pratique du terrain.
• LA FORMATION PRATIQUE
1) Le travail sur le terrain
Les opérations archéologiques varient en importance et en durée. Elles nécessitent une autorisation
du Ministre chargé de la Culture. On distingue deux types d’investigations archéologique :
l’archéologie préventive et l’archéologie programmée.
Les opérations programmées à partir de thèmes de recherches précis ne sont pas soumises
aux mêmes contraintes de temps et sont souvent réalisées au printemps et en été sur plusieurs
années. En hiver, l’archéologie programmée coïncide surtout avec des études spécifiques
ne nécessitant pas ou peu d’interventions sur le terrain (études documentaires, de matériel ou encore
de territoire dans le cadre de prospections thématiques…). De nombreux bénévoles participent
essentiellement aux chantiers proposés l’été.
Il sera ainsi possible à l'issue de la fouille de se livrer à des analyses de certaines structures. L’analyse
spatiale peut permettre d’accéder à la connaissance d’aspects sociaux de la vie d’un groupe humain.
Toutefois, les problématiques, les méthodes et les techniques de fouilles varient selon la nature du site
et la période. Les objets découverts sont prélevés, nettoyés et conditionnés selon leur fragilité.
Certains nécessitent un traitement particulier en laboratoire.
Il est conseillé de varier ses expériences de terrain, sur des sites de diverses périodes, afin de choisir
au mieux sa spécialisation. En outre, les chantiers facilitent les rencontres avec les archéologues
professionnels, responsables scientifiques d’opérations.
Il est possible de commencer à fouiller à 18 ans, parfois même plus jeune. La sous-direction de
l’archéologie (ministère de la Culture et de la Communication) publie chaque année une liste
des chantiers programmés ouverts aux bénévoles sur le territoire national*. On peut également
consulter cette liste sur le site Internet du ministère ( www.culturecommunication.gouv.fr/Politiques-
ministerielles/Archeologie rubrique chantiers bénévoles ).
* Pour les chantiers à l’étranger, consulter la fiche « fouiller à l’étranger » dans la rubrique « ressources – fiches pratiques &
brochures »
3) Après la fouille
Toutes les données découvertes pendant la fouille sont mises au net et exploitées. Le mobilier fragile
est alors confié à des laboratoires de restauration et les prélèvements envoyés à des laboratoires
d’analyses.
Prenons un exemple.
Les fouilles d'un site archéologique de la période néolithique viennent de se terminer. Les vestiges
consistent en restes humains, animaux, en outils d'os et de pierre, en céramiques et en prélèvements
sédimentaires qui peuvent contenir, par exemple, des pollens. Les foyers ont livré des restes de bois
carbonisés. Ainsi, plusieurs archéologues spécialistes de différents domaines, associés dès le départ
ou sollicités à ce moment seront mobilisés par le réseau et l’équipe initiale.
L'anthropologue va étudier les restes humains. L'anthropologie physique apporte des réponses
sur la physiologie des groupes humains; elle contribue aussi à l'interprétation des gisements funéraires
(rites) et à la connaissance des populations passées.
Le lithicien étudiera l'outillage en pierre, les techniques et la gestuelle employées pour sa conception.
Le céramologue, par l'analyse des décors et des
techniques de fabrication des poteries découvertes
sur le site, pourra en donner les fonctions
(culinaires, de stockage...). Maîtrisant le corpus
des poteries de cette période, il pourra comparer
ce site avec d’autres fouilles ou d’autres cultures.
Le céramologue peut travailler avec le géologue
qui déterminera la provenance des argiles
employées.
Cette pluridisciplinarité est la seule à même de permettre l'étude des groupes humains. Elle est
donc indispensable, autant avant et pendant la fouille que lors des études postérieures.
Tous les responsables d’opérations, tant pour l’archéologie préventive que dans le cadre d’opérations
programmées, sont dans l’obligation de rendre un rapport à l’issue des fouilles. Rappelons que
l’archéologie détruit les niveaux archéologiques au fur et à mesure de la fouille et que seuls restent le
rapport et les données brutes de l’opération (vestiges, prélèvements, minutes de terrain, plans,
photographies, dessins et bases de données). Ces archives de fouilles sont déposées, à la fin de
l’opération, auprès des services de l’État. Les services régionaux de l’archéologie éditent annuellement
un bilan des opérations archéologiques (Bilans scientifiques régionaux) dans lesquels sont présentés
sous forme de notice les résultats les plus significatifs.
L'ultime étape, et le but de la recherche, est la publication. C'est la synthèse de toutes les
informations recueillies sur le terrain et en laboratoires. La publication présente le déroulement des
recherches et les conclusions de l'équipe de travail. Les travaux des archéologues sont accueillis dans
des revues spécialisées. En effet, les archéologues ont un devoir de communication du savoir qu'ils ont
constitué par leurs recherches, tant envers la communauté scientifique que pour les citoyens qui
financent cette activité de recherche et de protection du patrimoine. Ils participent à des colloques, des
congrès lors desquels ils échangent des informations et confrontent leurs points de vue avec leurs
pairs. Ils organisent aussi des conférences, préparent des expositions et des "journées portes ouvertes"
pendant lesquelles ils accueillent sur leur chantier tous ceux qui s'intéressent à l'archéologie.
Sur le Web :
• L’archéologie au ministère de la Culture :
www.culturecommunication.culture.gouv.fr/Politiques-ministerielles/Archeologie
• L’Archéologie en Questions : rubrique « ressources – fiches pratiques & brochures »
• Chantiers archéologiques ouverts aux bénévoles : rubrique « chantiers bénévoles »
• La collection Grands sites archéologiques : www.grands-sites-archeologiques.culture.fr
• A propos d’archéologie préventive : www.inrap.fr/ ( publications et vidéos )
A écouter :
L’émission Fabrique de l’Histoire, en particulier la rubrique archéologique le Salon noir sur France
Culture.
A lire :
Anne Lehoërff, dans la collection Mondes Anciens : Préhistoires d’Europe : De
Néanderthal à Vercingétorix, 40 000-52 avant notre ère. Editions Belin, 2016, 606p.
Jean-Paul Demoule, François Giligny, Anne Lehoërff, Alain Schnapp : Guide des
méthodes de l’archéologie. Editions la Découverte Paris, 2014,350 p
A voir :
Les Journées Européennes du Patrimoine (en septembre) et Les Journées Nationales de
l’Archéologie (en juin) sont organisées par le ministère de la Culture et de la Communication tous les
ans. L’occasion est donnée au grand public de visiter des sites en cours de fouilles et de rencontrer les
professionnels de l’archéologie. Des documentaires et des courts métrages sont diffusés par Arte à
l'occasion des Journées Nationales de l'Archéologie. Ces films donnent, de manière attractive, une idée
assez juste du travail de l’archéologue, sur le terrain et en laboratoire, et aux interprétations
historiques et ethnographiques que l'on peut obtenir grâce à l’étude des vestiges.
Fiche les métiers de l’archéologie/SDA/MM/décembre 2016 8
ADRESSES
www.inrap.fr/ www.inp.fr/
École pratique des hautes études École des hautes études en sciences sociales
45-47, rue des Écoles 54, boulevard Raspail
75005 Paris 75006 Paris
Téléphone : 01 40 46 31 25 Téléphone : 01 49 54 25 25
www.ephe.sorbonne.fr/ www.ehess.fr
www.enc.sorbonne.fr/ www.ecoledulouvre.fr