Faouzietal 2015 B
Faouzietal 2015 B
Faouzietal 2015 B
Résumé.- Le pistachier de l’Atlas (Pistacia atlantica Desf.) constitue un écosystème important tant sur le plan
écologique, biogéographique qu’économique. Cet arbre est à la fois protecteur que productif;
ainsi il a beaucoup d’intérêts médical, pharmaceutique et économique. Cependant cette espèce ne
cesse de régresser d’année en année suite à des actions climatiques et surtout anthropiques. Le
présent travail consiste à délimiter les peuplements du pistachier de l’Atlas dans la région
orientale du Maroc à l’aide du G.P.S. combiné au S.I.G. Ainsi, on a déterminé quatre sites au
niveau de cette région selon la densité des pieds, à savoir le couloir Oujda-Taourirt (site 1), la
région de Jerada (site 2), la plaine de Tafrata (site 3) et le couloir Ain Beni Mathar-Figuig (site
4). Les espèces accompagnatrices dans ces sites ont été également identifiées, dont Ziziphus lotus
est la plus abondante dans les quatre sites. La présente étude laisse apparaître que le pistachier
de l’Atlas occupe de grandes superficies dans la région orientale du Maroc, mais en situation
éparse et isolée. Il se retrouve également regrouper sous forme d’îlots au niveau des lieux
maraboutiques ou dans les zones protégées. Le pistachier d’Atlas dans la région orientale occupe
des bioclimats qui s’étalent depuis le semi-aride et aride au saharien sur différents types de sol.
Cette espèce est menacée principalement par le surpâturage, la pression anthropique ainsi que la
sécheresse sévère de la région de l’orientale du Maroc.
Introduction
La zone d’étude est située dans le Maroc oriental. Elle s’étale depuis le couloir
Oujda-Taourirt au Nord jusqu’au désert de Figuig au Sud. Après une prospection de cette
zone, quatre sites à peuplement de pistachier de l’Atlas ont été retenues (figure 1): le
couloir Oujda-Taourirt (site 1), la région de Jerada (site 2), la plaine de Tafrata (site 3) et le
couloir Ain Beni Mathar-Figuig (site 4).
Figure 1.- Localisation des sites d’études. Site 1 : Couloir Oujda-Taourirt ; Site 2 : Région
de Jerada ; Site 3 : Plaine de Tafrata ; Site 4 : Couloir Ain Beni Mathar-Figuig [13]
Les quatre sites d’étude ont des bioclimats différents. Ainsi, le couloir Taourirt-
Oujda et la plaine de Tafrata ont un climat semi-aride à hiver tempéré, la région de Jerada
est caractérisée par un climat semi-aride à hiver frais, tandis que le climat du couloir Ain
Beni Mathar-Figuig est aride-saharien à Hiver tempéré [7].
Sur le plan édaphique, la texture du sol a montré que le sol dans le couloir Oujda-
Taourirt, est limono-sablo-argileux, dans la région de Jerada est marneux argileux, alors
que le sol de la plaine de Tafrata et le couloir Ain Beni Mathar Figuig a une texture
limono-sableuse [7].
Figure 2.- Carte de l’aire de répartition du pistachier de l’Atlas dans les sites 1, 2 et 3 de la
région orientale du Maroc [13]
d’El Mahirija). Dans ce site, il est mis en évidence l’existence du peuplement le plus
développé et le plus dense du pistachier de l’Atlas dans la région orientale du Maroc, soit
approximativement 200 pieds/km² sur une superficie 130 km², et une altitude qui varie
entre 675 à 1390 m, sur un substrat marneux-argileux (figure 3C). Les pieds du pistachier
de l’Atlas dans cette région ont des troncs bien individualisés pouvant atteindre 25 m de
hauteur. La préservation du pistachier dans cette zone, dont l’âge approximatif s’approche
d’un siècle, revient essentiellement à la croyance des habitants qu’il s’agit d’un arbre sacré.
Il est utilisé comme abri pour le bétail contre les fortes chaleurs de l’été. Néanmoins, les
pieds présents dans la station d’Alouana sont fortement dégradés à cause de l’utilisation
des feuilles pour l’alimentation du bétail pour remédier au manque de pâturage causé par la
sécheresse. Dans ce site, le pistachier de l’Atlas est associé à Ziziphus lotus et Asparagus
stipularis au centre de la plaine, et à Tetraclinis articulata et Olea europea au piémont des
montagnes avoisinantes. En effet, le pistachier de l’Atlas est une espèce qui se rencontre
dans la plupart des zones semi-arides ou steppiques du Monde en association avec Ziziphus
lotus et Pinus halepensis [22].
Figure 3.- Photos des pieds du pistachier de l’Atlas prises sur les différents sites [A: Pieds
du pistachier de l’Atlas au niveau de la plaine de Jfira (El Aioun); B: Pieds du pistachier de
l’Atlas dans la région de Jerada; C: Peuplement du pistachier de l’Atlas dans la plaine de
Tafrata; D: Pieds du pistachier de l’Atlas au niveau du couloir Ain Beni Mathar-Figuig]
Figure 4.- Carte de l’aire de répartition du pistachier de l’Atlas dans le site 4 de la région
orientale du Maroc [13]
Dans ce site qui présente le couloir Ain Beni Mathar-Figuig, à climat saharien, on a
constaté la présence de quelques pieds du pistachier de l’Atlas au niveau des dayas et des
cours d’eau avec une densité qui varie de 30 à 50 pieds/km² sur une superficie de 50 km², à
une altitude de 995 à 1295 m sur un substrat sablo-limoneux (figure 3D). Le pistachier de
l’Atlas est associée, dans ce site, avec Ziziphus lotus, Asparagus stipularis, Arthrophytum
scoparium et Retama retam, dans une ambiance bioclimatique qui va de l’aride au
saharien. Au niveau des zones désertiques, le pistachier de l'Atlas colonise les petites
dépressions et les dayas qui recueillent les eaux de ruissellement et le limon. Ces résultats
sont en concordance avec les prospections sur le pistachier de l’Atlas en Algérie [22]. Des
cas de régénération du pistachier de l’Atlas ont été observés, dans ce site, au niveau des
falaises de montagnes difficilement accessibles qui retiennent l’eau des précipitations ce
qui favoriserait la germination des graines. La même constatation a été déjà faite par
YAAQOBI (2009) [7].
Conclusion
zones protégées, dans des bioclimats diverses allant du semi-aride au saharien sur
différents types de sol. La menace provient principalement du surpâturage, de la pression
anthropique ainsi que la sécheresse. Des efforts de préservation et de régénération
devraient être déployés dans le but de conserver ce patrimoine forestier dans la région
orientale du Maroc.
Références bibliographiques
[1].- Fennane M., Ibn Tattou M., Ouyahya A., El Oualidi J., 2007.- Flore pratique du
Maroc. Manuel de détermination des plantes vasculaires, Institut Scientifique, Rabat,
636p.
[2].- Benhssaini H., Belkhodja M., 2004.- Le pistachier de l’Atlas en Algérie entre la
survie et disparition. La feuille et l’aiguille, 54: 1-2.
[3].- Niazi M. R., Habib G., Siddiqui M. M., 1999.- Nutrient composition and in-vitro
digestibility of leaves of some wild and cultivated trees of Balochistan (Pakistan) for
ruminant livestock. Pakistan Journal of Forestry, 49: 69-74.
[4].- Harfouche A., Chebouti-Meziou N., Chebouti Y., 2005.- Comportement comparé de
quelques provenances algériennes de pistachier de l’Atlas introduites en réserve
naturelle de Mergueb (Algérie). Forêt méditerranéenne, 26: 135-142.
[5].- Kafkas S., Kaska N., 1998.- Suitability of some selected and fast growing Pistacia
Atlantica Desf. types as pistachio nut rootstock. Cahiers Options Méditerranéennes,
33: 185-190.
[6].- Monasra F., Rovira M., Vargas F.G., Romero M.A., Battle I., Rouskas D., Mendes
Gaspar A., 1997.- Caractérisation isoenzymatique de divers espèces du genre
Pistacia et leurs hybrides : Etude de leur comportement comme porte greffe du
pistachier Pistacia vera L. Options méditerranéennes, série B, 16: 133-142.
[8].- Belhadj S., Derridj A., Auda Y., Gers C., Gauquelin T., 2008.- Analyse de la
variabilité morphologique chez huit populations spontanées de Pistacia atlantica en
Algérie. Canadian Journal of Botany, 86: 520-532.
[9].- Emberger L., 1939.- Aperçu général sur la végétation du Maroc. Commentaire de la
carte phytosociologique du Maroc au 1/500000. Veröffentlichungen des
Geobotanischen Forschungsinstitutes Rübel in Zürich, 14: 40-157, I.S.C., Rabat).
[10].- Monjauze A., 1968.- Répartition et écologie de Pistacia atlantica Desf. en Algérie.
Bulletin de la Société d'histoire naturelle d'Afrique du Nord, 56: 1-127.
[12].- Benradje A., Bouazza M., Boucherit H., 2012.- Diversité floristique du peuplement à
Pistacia atlantica Desf. dans la région de Béchar (Sud- ouest algérien).
Mediterranea, 23: 66-89.
[14].- Annie C., 2000.- La Technologie du GPS en Agriculture. Fiche technique. Conseil
des productions végétales du Québec, 7 p.
[15].- Bioret F., 1997.- Typologie et cartographie des milieux en tant qu’outil de suivi et
d’aide à la gestion des réserves naturelles et des réserves naturelles volontaires. La
cartographie pour la gestion des espaces naturels : rencontres internationales, Saint-
Etienne, France, 13-17 novembre 1995: 51-62.
[16].- El Aboudi A., Smiej M. F., Layelmam M., Lacaze B., 2008.- Cartographie de
l’occupation du sol et de la densité du couvert arboré dans la région de Tamanar,
province d’Essaouira, Maroc. Les XIèmes Journées Scientifiques du Réseau
Télédétection de l’AUF, 3-7 novembre 2008, Antananarivo, Madagascar: 144-145.
[17].- Aouragh M., El Mahdad L., El Mousadik A., Msanda F., Defaa C., El Aboudi A.,
2013.- Cartographie de l’occupation du sol dans la commune de Temsia à partir des
images de télédétection à haute résolution spatiale. Congrès international de
l’arganier, 9-11 Décembre 2013, Agadir, Maroc, Pp. 19.
[18].- Faouzi K., Rharrabti Y., Boukroute A., Mahyou H., Berrichi A., 2014.- Délimitation
de l’aire de l’arganier dans les Beni-snassen occidentaux de la région orientale du
Maroc. 2ème Edition du Colloque International des utilisateurs des SIG, 20-21
Novembre 2014, Meknès, Maroc: 693-697.
[19].- Faouzi K., Rharrabti Y., Boukroute A., Mahyou H., Berrichi A., 2015.- Cartographie
de l’aire de répartition de l’arganier (Argania spinosa L. Skeels) dans la région
orientale du Maroc par le G.P.S. combiné au S.I.G. Nature et Technology, 12: 16-24.
[20].- Belhadj S. 1999.- Les pistacherais algériennes: Etat actuel et dégradation. Cahiers
Options Méditerranéennes, 56: 107-109.
[21].- Daget Ph., Godron M., 1974.- Vocabulaire d’écologie. Ed. Hachette, Paris, 273 p.
[22].- Monjauze A., 1980.- Connaissance du «Bétoum» Pistacia atlantica. Desf. Revue
forestière française, 32: 356-363.