Bakandeja - Finances Publiques-1
Bakandeja - Finances Publiques-1
Bakandeja - Finances Publiques-1
Les cadres généraux de l’activité financière de l’Etat sont constitués des dépenses et des
ressources. Dans la conception classique, les moyens de l’Etat ne se distinguaient pas dans
leur matérialisation de ceux utilisés par les privés. Ainsi, les ressources servaient à financer
les dépenses inscrites au budget qui constituent les besoins de l’Etat.
Dans la conception moderne, ce schéma reste valable, mais avec des nuances du fait du rôle
interventionniste de l’Etat. Ainsi, il est possible de concevoir certaines dépenses uniquement
avec un transfert des revenus d’une catégorie des personnes à une autre sans qu’il y ait un
échange correspondant des biens en même temps que certaines ressources comme l’impôt ne
servent parfois qu’à rétablir un équilibre. en situant ces moyens dans le contexte moderne ou
classique, on peut distinguer les conceptions relatives aux dépenses publiques et celles se
rapportant aux ressources publiques.
Selon le contexte où l’on se trouve placé, la dépense en tant que moyen d’intervention de
l’Etat est ou moins appréciée. Les auteurs classiques qui se situent dans le cadre de l’Etat
gendarme, considèrent la dépense comme un moyen improductif et sont donc réfractaires
(hostile) à l’accroissement des dépenses publiques qu’ils considèrent comme étant un gouffre
pour la société.
Les auteurs modernes sont favorables à l’accroissement des dépenses publiques en
considérant qu’elles influent sur la répartition des richesses. Ils se situent ainsi dans la
philosophie de L’Etat interventionniste qui encourage le double phénomène de prélèvement
obligatoire et de croissance des dépenses publiques. Ce double phénomène est quase universel
et se constate même en République Démocratique du Congo (sans qu’il ne se traduise ici par
le bien être économique de la société). Il est donc nécessaire de préciser préalablement la
notion des dépenses publiques (Chapitre I), procéder à la classification (chapitre II) et donner
enfin les causes de l’accroissement des dépenses publiques (chapitre III).
3
Cette notion répond à la question : « Qui est l’auteur de la dépense effectuée ? » A ce niveau,
par opposition à la dépense privée, la dépense publique serait seul opérée par une personne
morale publique. A cet effet, deux conceptions s’opposent également qui justifient une
définition traditionnelle des dépenses publiques et un autre moderne.
A) contenu de la définition
Se basant sur une distinction classique entre le droit public et le droit privé, les auteurs
classiques définissent la dépense publique comme étant celle effectuée par « les collectivités
publiques, c’est-à-dire, l’Etat et ses démembrements dotés de la personnalité juridiques. C’est
donc les dépenses des personnes morales publiques. » Autrement dit, c’est la qualité du
dépensier qui est l’unique critère opérant et déterminant la publicité de la dépense.
A) contenu de la définition
Deux conséquences peuvent être tirées de la définition moderne : toutes les dépenses des
personnes publiques ne sont pas nécessairement des dépenses publiques. De même, les
personnes privées par la technique contractuelle, peuvent acquérir ce pouvoir de
commandement de l’Etat (mission de service public) ou exécuter des dépenses privées et
deviennent publiques en raison de la pluralité des bénéficiaires de la dépense.
On se réfère ici à la fonction des dépenses effectuées. Ici encore, s’oppose la conception
classique négative des dépenses publiques de celle positive des auteurs modernes.
En considérant le rôle économique limité de l’Etat et la nature de ses dépenses qui sont
généralement de consommation, les auteurs classiques voyaient d’un mauvais œil leur
accroissement, ainsi concluent-ils : « en prélevant sur les biens et services disponibles dans la
collectivité, l’Etat s’appauvrit et appauvrit l’économie nationale et contribuerait à une
récession (aggravation de la crise économique). Cette idée était soutenue par la nature
d’activité entretenue par l’Etat qui sont des tâches régaliennes (sécurité, diplomatie, justice,
5
défense nationale) tâches qui sont par définition improductives. Ceci n’est pas vu de la même
façon que les auteurs modernes.
I. 2. 2. Conception économique moderne des dépenses publiques
Pour les financiers modernes, les dépenses publiques sont au service de l’équilibre qui se
manifeste par l’interventionnisme impliquant la redistribution des revenus. Par ailleurs, on
recourt à la sociologie politique en considérant l’Etat comme une fiction qui se manifeste par
les actes de ses représentants. Il est donc évident que les dépenses effectuées par l’Etat, les
sont au profit des personnes physiques membres de la communauté utilisant leur revenu dans
le circuit économique et n’appauvrissant donc pas la communauté.
La redistribution quant à elle, matérialise la solidarité nationale et c’est sur le plan
économique. Les entreprises en difficulté sont subventionnées par l’Etat. Enfin,
l’interventionnisme étatique à travers les taxes régaliennes peut avoir une utilité positive
notamment sur l’investissement et la croissance. De même cet interventionnisme peut se
traduire par une utilité directe quand elle corrige cet équilibre existant.
6
A ce niveau, on a deux types de classification : d’une part, les classifications organiques qui
qualifient la dépense en se basant sur l’organe de l’Etat où la personne morale de droit public
qui opère la dépense. Le critère distinctif est ici l’organisation administrative de l’Etat. Ainsi,
on aura les dépenses des ministères et celles des entités territoriales décentralisées ; d’autre
part, il y a les classifications spécifiquement juridiques qui proviennent de la volonté pour le
législateur de doter certaines dépenses d’un caractère particulier. Cette classification se réfère
à la nomenclature des dépenses publiques : Ex. : avec le service voté du fonctionnement de la
prison de Makala.
En se basant sur l’objet de la dépense publique, on oppose deux contre deux des dépenses
publiques : ainsi on aura une opposition entre les dépenses d’investissement (capital) ou
dépenses courantes, aux dépenses de fonctionnement. Les dépenses d’investissement visent à
accroître la capacité de production et l’efficacité de l’action publique ou privée en
transformant le capital. Les dépenses de fonctionnement quant à elles, ont pour objet d’assurer
l’environnement de l’Etat et de ses services. Elles contribuent donc à l’efficacité des services
7
publics. Les auteurs modernes et classiques s’accordent sur l’existence des dépenses
courantes alors qu’ils divergent sur l’opportunité des dépenses d’investissement.
D’autre part, on distingue entre les dépenses de transfert qui sont généralement des
manipulations financières ne se traduisant pas par des sorties des fonds et l’acquisition
correspondante des biens et services. Elles n’appauvrissent donc pas l’Etat, elles consistent en
des transferts des ressources d’une catégorie des personnes à une autre catégorie de l’Etat.
Par exemple : les bourses pour étudiant ou les allocations pour les homes des vieillards.
Quant aux dépenses effectives, c’est-à-dire dépenses à mettre avec contre parti, elles
occasionnent l’échange entre les biens et services, conditionnés à des sorties des fonds. Ce qui
peut avoir un impact sur le marché. Ex. : Achat des fournitures des bureaux.
Cette classification se réfère plutôt à l’utilité de la dépense effectuée qui des implications sur
son efficacité. Elle en appelle à la notion de rationalisation de choix budgétaire qui est une
politique conçue aux USA à partir de 1947 par la commission HOOVER en vue de renforcer
le pouvoir exécutif. Elle implique une optimisation de choix en matière des dépenses. Elle
s’opère de la manière suivante :
- identification des besoins et des propriétés,
- évaluation des performances et des coûts de chacun des secteurs priorisés,
- choisir les secteurs les moins coûteux mais les plus rentables.
C’est pour quoi on dit : « gouverner c’est dépenser, mais c’est dépenser économiquement dit-
il ? »
L’indiscipline budgétaire qui caractérise la gestion du budget de l’Etat a amené les bailleurs
des fonds à proposer aux autorités congolaises une nouvelle nomenclature des dépenses
publiques en vue d’assainir les finances publiques. Aussi existe depuis 2002, une
classification des dépenses en huit rubriques et cette classification constitue la base sur
laquelle est présentée le budget des dépenses. On a donc ainsi :
1°) la dette publique en capital : qui comprend le service de la dette au titre de
remboursement du principal (pour une meilleure exécution des dépenses),
8
2°) les frais financiers : comprenant les commissions bancaires et les rétributions aux
institutions financières internationales,
3°) les dépenses du personnel : (les rémunérations des membres des institutions politiques,
du personnel actif de l’Etat et les dépenses accessoires du personnel),
4°) les biens et matériels : (fournitures des bureaux, outils médicaux, produits alimentaires,
5°) les dépenses de prestation : (dépense de base : communication, l’eau, l’électricité, les
fêtes et les cérémonies politiques),
6°) les transferts et interventions de l’Etat,
7°) les équipements dans lesquels on retrouve : les équipements sportifs, éducatifs,
culturels…
8°) réfection, réparation, réhabilitation, construction d’ouvrages et édifices et addition
d’ouvrage.
9
C’est un phénomène universel. On constate presque dans tous les pays, une tendance à
l’augmentation des dépenses publiques puisque gouverner, c’est dépenser. La crainte de voir
l’Etat devenir incapable d’assurer ses fonctions a conduit de faire accepter l’idée
d’accroissement des dépenses avec corollaire leur quantification en dépense publique. Ce
pendant, le plus important est de mesurer la portée de cet accroissement avant de donner les
causes de l’accroissement.
L’accroissement des dépenses publiques peut s’avérer un pis aller en tenant compte de la
réalité de la dépense et également les bases des comparaisons, par ailleurs, se pose le
problème de la limitation de cet accroissement dans les finances modernes.
Pour apprécier la réalité de l’accroissement d’une dépense publique, il faut ne pas se laisser
tromper par les chiffres car la réalité peut être toute autre. C’est ce qu’on appelle le masque
monétaire. De plus, certaines perturbations liées à la technique budgétaire peuvent fausser
l’analyse financière.
A) le masque monétaire
C’est un phénomène qui consiste à une forte représentation de l’accroissement des dépenses
publiques parce que faisant référence à l’inscription nominale des dépenses qui s’accroissent
sans tenir compte des phénomènes inflationnistes et des dépréciations monétaires. Il constitue
donc une représentation apparente de l’accroissement des dépenses publiques. Autrement dit,
en se référant à une donnée constante, les chiffres représentés en monnaie dépréciée peuvent
apparaître comme ayant des crus d’une période à une autre.
Ex. : les dépenses publiques en :
- 2004 : 4 000 000 000 fc
- 2005 : 5 000 000 000 fc
10
Celles-ci sont de natures comptables et liées notamment aux procédés de répartitions des
compétences entre les centres et les collectivités territoriales, ceux qui peuvent entraîner une
multiplicité des budgets. Ex. : Un budget général avec ses annexes, les budgets des provinces
qui à un moment donné n’apparaissaient pas dans le budget de l’Etat central.
Le principe de l’unité budgétaire n’est pas toujours respecté dans la pratique car certains
postes n’apparaissent pas dans le budget général en raison de leur spécialité. C’est le cas du
budget de la sécurité nationale. Or, on ne tient souvent compte que du budget de l’Etat central
pour constater l’accroissement ce qui peut fausser la réalité.
L’inflation des dépenses est réelle lorsqu’on se réfère au comportement des autres agents
économiques. L’interventionnisme étatique qui se manifeste par les transferts sociaux et les
charges des biens et services est le principal indicateur de cette croissance. Cependant, il faut
apprécier cette proportion des dépenses publiques à la fois en se basant sur certains indices de
comparaison et en adoptant des procédés d’évaluation de cet accroissement relatif.
Un critère commun a été adopté par les auteurs pour mesurer l’accroissement relatif des
dépenses publiques. Il s’agit du revenu national qui est l’essentiel des salaires et profits
accumulés dans un pays pendant une période donnée généralement un an. Cependant, cette
technique n’est pas à l’abri des critiques quand on considère l’inégale efficacité des services
statistiques dans certains pays. On peut donc dire in file que la dépense publique semble avoir
le vent en poupe. Il reste cependant difficile d’en admettre toute l’importance, ce qui pose le
problème de leur limitation.
Selon le contexte (classique ou moderne) dans lequel on se trouve, la dépense publique est
plus ou moins promue. Mais cela présente des dangers aux quels on va s’intéresser, mais elle
constitue par ailleurs une chance comme le disent les financiers modernes.
Attaché à la théorie de l’Etat gendarme, les auteurs classiques soulignent les caractères
improductifs de la dépense publique et ses incidences négatives sur l’économie en ces
termes : « Les dépenses publiques pèsent sur le développement économique parce que sont
allouées aux services improductifs constitués par des tâches régaliennes non soumises à la
concurrence. Les dépenses publiques ont des effets pervers sur la formation de capital parce
12
qu’elles sont financées par le prélèvement obligatoire qui pèse sur les ménages et les
entreprises, et par des emprunts qui captent l’épargne des personnes privées. Les dépenses
publiques ne sont pas nécessaires solutions aux problèmes qu’elles sont censées résoudrent.
Ainsi, non obstant les interventions sociales, il subsiste des problèmes d’inégalité dans la
société. » Ex. : exclusion social, chômage.
Prenant le contre pieds des arguments développés par les auteurs classiques, les financiers
modernes soulignes les mérites de la dépense publique en ces termes : « Les dépenses
publiques soutiennent la demande parce que la consommation collective surtout en période
de crise et de stagnation de la demande privée a une fonction de substitution et de régulation.
Le caractère improductif des dépenses publiques n’est pas toujours convainquant. En effet,
les dépenses d’éducation, de recherche, de santé et même de la diplomatie, sont des
investissements immatériels qui peuvent accroître la production dans un sens prospectif. La
diplomatie, un système social avancé, ne sont pas en soi mauvais, c’est qui est problématique,
c’est souvent des modalités que l’Etat emploie pour assurer la solidarité sociale et la
redistribution des richesses. »
Il n’y a pas des limites absolues à la dépense publique. Il est simplement conseillé d’éliminer
les dépenses publiques inutiles, c’est-à-dire économiquement improductives. Ainsi,
l’idéologie politique et économique socialiste ou capitaliste peut servir à cet égard. Dans le
premier cas, on peut promouvoir la justice sociale alors que dans le second cas, il s’agit de
laisser faire.
13
Trois causes principales ont été identifiées pour justifier l’accroissement des dépenses
publiques. Il s’agit de :
- l’évolution technologique qui oblige l’Etat à s’adapter à la modernité. Par
exemple : En développant des programmes des conquêtes de l’espace, acquisition des
matériels sophistiqués en informatique.
- le développement du rôle socio-économique de l’Etat qui est devenu
interventionniste,
- la transformation de la conception de la finance publique.
Les auteurs modernes ont réussi à démystifier les arguments classiques qui cristallisaient les
oppositions à l’accroissement des dépenses publiques et la méfiance à l’égard d’un Etat
engloutisseur.
14
L’Etat a besoin des ressources pour exécuter son plan et couvrir ses charges publiques qui ont
tendance à s’accroître. A cet égard, c’est principalement sur des impôts, les taxes
administratives et les taxes parafiscales entant que moyens propres que l’Etat compte. Ces
ressources sont qualifiées de PERMANENTES ou DEFINITIVES.
L’insuffisance des ces ressources peut conduire l’Etat à recourir sur le plan interne aux
ressources des TRESORERIES appelées également ressources TEMPORELLES (emprunts
publics, trésor public et émission monétaire). L’Etat peut recourir encore aux appuis
financiers extérieurs au près de ses partenaires bilatéraux, multilatéraux et aux organismes
financiers extérieurs. Ces ressources sont considérées comme exceptionnelles.
On distingue ici entre les ressources fiscales et les ressources non fiscales. Le système fiscal
congolais présente toutefois quelques particularités.
L’impôt est la principale ressource de l’Etat. L’histoire de l’impôt est liée à la politique. On
dit que l’impôt est à la base de la naissance du parlement.
I. 1. 1. Historique de l’impôt
I. 1. 2. Définition de l’impôt
Il n’y a pas de définition légale de l’impôt. Les auteurs s’accordent sur une définition ainsi
ème
synthétisée par Gaston JEZE, qui est le plus grand financier du XX siècle. L’impôt « Est
une prestation pécuniaire récuse des particuliers par voie d’autorité sans contre parti et en titre
15
définitif en vue de la couverture des charges publiques. » on peut ajouter à cette définition les
qualificatifs suivants :
- les prestations pécuniaires directes: pour distinguer cette ressource de manipulation
monétaire aboutissant parfois à un prélèvement indirect sur les revenus des citoyens,
- les prestations sans contre parti et en titre définitif : parce que l’Etat rend des
services gratuits aux citoyens alors que ces services sont couverts par ces revenus qui
sont principalement fiscaux.
A côté de la couverture des charges publiques, il y a des besoins d’intervention. C’est ce qui
explique que les auteurs modernes comme BELTRAME, définissent l’impôt comme étant :
« Une prestation pécuniaire récuse des contribuables d’après les facultés contributives et qui
opèrent par voie d’autorité, un transfert patrimonial définitif et sans contre parti déterminé
en vue de la réalisation des objectifs de la puissance publique.»
On peut donc retenir de l’impôt les caractéristiques suivantes :
- c’est un acte de puissance publique,
- c’est un prélèvement sur la propriété,
- l’impôt a un but d’intérêt général qui se manifeste par la répartition entre les citoyens
des charges publiques à travers l’intervention, la dissuasion et la redistribution.
La fiscalité se traduit par une multitude des droits et prélèvements qu’il convient de classifier.
On distingue entre les classifications traditionnelles et les classifications modernes.
Les impôts sont repartis en quatre groupes qui s’opposent deux contre deux, c’est-à-dire les
impôts REELS et les impôts PERSONNELS.
- L’impôt réel : a comme un nom fondamental, l’objet sur lequel porte la fiscalité. Ex. :
la propriété foncière ou le revenu.
- L’impôt personnel : celui-ci porte sur la personne qui paie l’impôt.
16
- Les impôts directs et les impôts indirects : cette distinction est à la base de
l’organisation fiscale qui distingue entre les régies qui s’occupent de la fiscalité directe
et celles qui s’occupent de la fiscalité indirecte.
Dans la classification moderne, on distingue : l’impôt Synthétique, qui porte sur le revenu
total du contribuable, et l’impôt Analytique : qui frappe les éléments d’un patrimoine ou
d’une catégorie des revenus qu’on appelle cédule et donne les impôts cédulaires sur le revenu.
Par ailleurs, une autre distinction est faite des impôts sur le revenu, qui frappe les produits
du capital et les impôts sur le capital : qui frappe l’existence d’un bien. Et enfin, les impôts
sur la dépense : qui crèvent la consommation.
A côté de classifications traditionnelles et modernes nous avons : des groupements
fonctionnels, qui consistent à classifier les impôts en tenant compte soit de leur objet : Ex. :
fiscalité immobilière, minière, pétrolifère…, soit du sujet de l’obligation fiscal et ainsi on
parlera de la fiscalité des ménage et des entreprises. Il faut noter que l’objectif est plutôt
académique parce qu’en règle générale, ce regroupement se réfère soit à la classification
traditionnelle, soit à celle moderne.
A) l’Assiette fiscale
C’est ensemble des opérations ayant pour but de déterminer la matière imposant à travers sa
recherche et son évaluation. La recherche s’opère soit par recensement, qui consiste au
déplacement des agents du fisc sur terrain pour constater l’objet de l’impôt, soit par la
déclaration d’existence qu’implique que le contribuable déclare son bien à l’administration.
Ce dernier système encourage la responsabilisation du contribuable. L’évaluation de la
matière imposable s’opère suivant trois méthodes qui sont :
17
B) La liquidation de l’impôt
C) Le recouvrement de l’impôt
Il regroupe les opérations à l’issu desquelles il y a transfert du montant de l’impôt des poches
des contribuables au coffre du trésor. C’est l’encaissement matériel ou effectif de l’impôt de
l’administration. Le recouvrement peut se faire sur base volontaire ou par la force
l’administration de l’Etat recourt à trois techniques de prélèvement :
- La collecte : technique qui cadre le mieux avec l’impôt de répartition
18
Le régime juridique des ressources non fiscales est différent de celui des impôts pour la
simple raison que certaines ressources non fiscales ont une origine non législative. Ces
ressources comprennent :
- la taxe administrative,
- la taxe parafiscale
- les revenus domaniaux
La caractéristiques commune de ces ressources est de s’opposer à l’impôt en ce sens qu’elles
sont la rétribution d’un service rendu par l’Etat et donc qu’il n’existe une contre parti surtout à
ce qui concerne la taxe administrative et les taxes parafiscales. Depuis 199(, la gestion des
ressources non fiscales relève de la DGRAD.
La définition stricte des ressources domaniales est la suivante : « ressource que l’Etat tire de
la gestion de ses biens mobiliers et immobiliers de son domaine privé et public » Au sens
large, on inclut dans les revenus domaniaux, les recettes des établissements publics industriels
et commerciaux et même des entreprises et sociétés publiques.
On trouve plusieurs catégories d’autres ressources notamment en dehors de ressources
domaniales proprement dites, les ressources des exploitations commerciales et industrielles et
les ressources judiciaires constituées par les sommes collectées par l’administration judiciaire
dans l’administration de la justice.
19
I. 2. 1. la taxe administrative
C’est la rémunération d’un service que rend l’administration. Mais la taxe administrative peut
avoir trois sens : un impôt, la rémunération d’un service rendu ou le prix payé par usager
d’une prestation rendue par l’Etat ; c’est soit enfin, la parafiscalité.
I. 2. 2. la taxe parafiscale
Le système fiscal congolais se caractérise par une multiplicité d’impôts et taxes ainsi que des
prélèvements parafiscaux perçus au profit des collectivités publiques. C’est un système
complexe qui a justifié plusieurs réformes de modernisation. Dans ce contexte, l’Etat a
l’obligation de lever des options claires en matières de fiscalité pour rendre une administration
efficace des impôts.
L’impôt étant au centre de la politique économique, il est bon que le législateur fasse des
choix pertinents dans la mise en œuvre de la politique fiscale. A cet égard, on observe,
s’agissant des moyens de financement, une hésitation du législateur entre la taxe et l’impôt ;
l’impôt personnel et réel ; également l’impôt direct et indirect. Il en est de même en ce qui
concerne les méthodes d’évaluations, qui ont pour objectif d’éviter à la fois la fraude et
l’évasion fiscale. Un autre choix à faire entre la constatation administrative plus efficace mais
coûteuse et la déclaration contrôlée qui devra éviter la collision entre contribuables et agents
fiscaux.
20
Par ailleurs, on constate aussi une hésitation dans la fixation des tarifs. On hésite entre la
répartition et la quotité et entre les tarifs spécifiques et les tarifs ad valorem ( les tarifs des
valeurs des produits). Sur le plan de l’équilibre économique, il y a à la fois nécessité de
niveler le revenu, d’inciter à certaines activités, de dissuader l’exercice d’autres activités et de
lutter contre les pratiques de fraude à l’impôt. Malheureusement, dans tous ces cas, la
législation congolaise se caractérise par les omissions et lacunes, des imprécisions et
confusions délibérées qui limitent les possibilités de rencontrer toutes ces préoccupations.
Elles sont qualifiées de temporelles par oppositions aux ressources permanentes et surtout
parce qu’elles sont remboursables et constituent une anticipation sur les ressources futures
afin de faire face aux besoins imminents et pressants. Elles portent aussi le nom des
ressources de trésorerie, parce que leur mise en œuvre se fait par recours au trésor public qui
agit comme caissier en veillant à la disposition des ressources financières publiques ou par
recours à des conventions avec particuliers .
Le trésor public a entre autres pour fonctions de trouver des ressources nécessaires au
fonctionnement régulier de l’Etat et d’assurer le maintient de l’équilibre financier et
monétaire du pays. C’est un service de l’Etat sans personnalité juridique qui agit comme
banquier et caissier de l’Etat. Entant que caissier de l’Etat, le trésor a pour rôle d’assurer la
distribution des fonds de l’Etat dans l’espace et dans le temps. Ce qui lui permet de jouer le
rôle de garant de la solvabilité de l’Etat face à ses créanciers. Il jouit à cet égard du principe
de l’unité des caisses qui veut qu’il soit l’organe unique autorisé à détenir les fonds de l’Etat
logé dans un compte courant supervisé par des comptables publics.
Cependant, certains organismes sont autorisés à procéder aux opérations d’encaissement et de
décaissement des fonds de l’Etat et sont des correspondant du trésor. Par une convention
signée entre l’Etat et la banque centrale, ce rôle est joué par la banque centrale. Il existe
néanmoins une direction du trésor au ministère des finances qui n’a pas de rôle dans le
maniement des espèces. Entant que banquier, le trésor prête des capitaux à des entreprises afin
d’assurer la croissance de leurs activités. Il s’agit aussi comme une des structures d’émission
quand il crée directement la monnaie et il jouit d’ailleurs de monopôle et également quand il
utilise les fonds de ses correspondants.
Il faut partir ici de la distinction entre les emprunts à long terme, qui sont les emprunts
publics proprement dits, des emprunts du trésor qui sont des emprunts à court terme. Les
emprunts à long terme sont d’initiative parlementaire et sont financés par le recours à
22
l’épargne public avec comme finalité de combler les déficites budgétaires. Autrement dit, ils
doivent être autorisés par le parlement.
Les emprunts du trésor, qui sont des emprunts à court terme, sont d’initiative administrative et
sont remboursés en cours d’années et constitue une solution provisoire au manque de liquidité
dans la caisse au trésor. Les emprunts dont il sera question ici, sont ceux de moyens et long
terme. Ils ont une finalité à la fois financière et interventionniste. Il faut noter que le recours à
l’emprunt tend à contourner les réactions hostiles à l’impôt et apparaît comme une solution
accessoire qui s’adapta à la conjoncture. Alors que s’agissant des emprunts du trésor, l’Etat y
recourt pour absorber un pouvoir d’achat supplémentaire afin de lutter contre l’inflation. Mais
également pour assurer certaines dépenses de grande envergure.
L’emprunt est un contrat par lequel l’Etat recourt aux particuliers afin de financer ses
maisons. Au plan économique, l’emprunt est un instrument d’interventionnisme étatique.
Ex. : Augmentation de taux d’intérêt et souscription des emprunts au dessus du pair (la
somme sur base de laquelle l’emprunt est contracté : 50. 000. 000 $ au taux de 15% =
40.000.000 $
On sait la méfiance des financiers classiques à l’égard de l’emprunt. Les financiers modernes
recourent davantage à l’emprunt et ce moyen est accepté comme une ressource publique. Au
niveau macroéconomique, l’emprunt permet de mobiliser l’épargne nationale que l’Etat dirige
vers le secteur productif. Ex. : l’octroie de subvention des entreprises. Au niveau
microéconomique, l’emprunt permet au souscripteur de fructifier ses fonds. Ainsi, sur le plan
économique, l’effectivité d’emprunt s’apprécie en fonction de ses possibilités et de son
opportunité.
Cette opportunité s’apprécie au regard des choix à faire face au contexte économique entre
l’impôt et l’emprunt. Il s’agit en réalité de la question des répartitions des charges entre
catégorie sociales. L’appréciation est différente selon le moment de l’émission et le moment
de la répartition de la charge de la dette.
Quant au moment de l’émission, deux considérations sont possibles : l’une étant relative au
caractère limité de l’emprunt, et l’autre à sa légèreté par rapport à l’impôt qui est plus brutal
(prive à la personne ses propres moyens). Par rapport avec la répartition de la charge de la
dette, on considère que l’emprunt étant remboursable par l’impôt, (un impôt futur), l’étude de
l’évolution des revenus pendant la période devra être faite pour ne pas hypothéquer les
chances de remboursement de la dette engendrée par l’emprunt.
Elle comprend deux phases : l’une relative à la réception de l’argent (phase d’émission),
l’autre est liée au remboursement, c’est ce qu’on appelle (la phase du service de la dette).
A) l’émission de l’emprunt
L’émission de l’emprunt est autorisée par la loi de la finance, mais son exécution est du
domaine des pouvoirs réglementaires. L’émission pose sur le plan technique deux problèmes :
la détermination des avantages à consentir aux souscripteurs et le placement du titre.
Ces avantages sont constitués principalement par l’intérêt de l’emprunt. Celui-ci étant le prix
du loyer de l’emprunt. Cependant, les emprunts étatiques donnent lieu à plusieurs autres
avantages dont les garanties contre la variation monétaire.
a) l’intérêt de l’emprunt
25
C’est l’élément le plus important qui a conduit le souscripteur à contracter. Cet intérêt
pose sur le plan économique, la question de la fixation de taux ; et sur le plan technique
celle de son aménagement.
- s’agissant de la fixation du taux, étant entendu que l’emprunt est remboursable, l’Etat
devra choisir conformément aux conditions du marché le moment où le taux est peu
élevé. Par ailleurs, il peut procéder à des manipulations même quand le taux est très
élevé. A cet égard, il peut de manière directe procéder soit à la propagande, soit à
l’octroie d’autres avantages pour compenser les pertes dues à la baisse du taux
d’intérêts.
- Quant au problème de l’aménagement du taux, l’Etat dispose de deux moyens : soit il
émet l’emprunt au pair, soit l’emprunt au dessus du pair.
Ils sont constitués par les primes de remboursement et les lots, les privilèges fiscaux comme
les exonérations du titre d’emprunt, le privilège juridique comme insaisissabilité du titre de
l’emprunt, les garanties contre les variations monétaires notamment par l’indexation sur le
prix d’un produit ou bien augmentation du taux d’intérêt.
B) la dette publique
La dette publique est la conséquence de l’emprunt. En effet, l’emprunt ne crée pas une charge
par les générations futures considérées globalement, mais il crée une obligation juridique par
l’Etat de prélever les sommes nécessaires au service de la dette (intérêt, remboursement) sur
l’ensemble des citoyens. Il ne crée pas des charges publiques au sens précis du terme, mais il
26
Les politiques de gestion de la dette ont beaucoup évoluées dans le monde. Elles sont
marquées aujourd’hui par la globalisation financière. Il est cependant important de donner
quelques indications sur les confusions à éviter.
a) dette et emprunt
L’emprunt et la dette sont les composantes majeures de l’histoire financière dans beaucoup de
pays. La notion de l’emprunt a été examinée précédemment. Elle se confond souvent avec
celle de la dette. D’où la nécessité d’apporter un éclairage sur la notion de la dette publique.
En effet, la dette est une notion plus large que celle de l’emprunt. Elle comprend
généralement :
- la dette à terme ou dette consolidée : contractée directement par l’Etat à l’intérieur
ou à l’extérieur du pays.
- La dette viagère : née indépendamment de tout emprunt : Ex. : retraites et les
pensions.
- La dette flottante composée : certificat et bons du trésors, les avances consenties au
trésor par la banque centrale ou par le gouvernement et organisme intérieurs, etc.
27
La république au sens strict où elle est entendue, comprend uniquement les engagements de
l’Etat. Elle ne comprend donc pas les montants de certains emprunts qui pourtant intéressent
les finances de l’Etat parce qu’ils sont garantis par l’Etat. Il s’agit principalement des
emprunts que l’Etat contracte par l’intermédiaire des personnes morales publiques distinctes
telles les entreprises et services publics.
La dette publique intérieure est l’ensemble des engagements financiers de l’Etat régulièrement
contractés par l’ensemble des lois et règlements vis-à-vis des créanciers résidents. Elle
comprend le stock de :
- emprunt à moyen et long terme,
- bon du trésor échu et non remboursé et avance de la BCC (dette flottante),
- impayé au titre des charges sociales découlant du fonctionnement normal de l’Etat
notamment les rémunérations, soins médicaux et pharmaceutiques, dettes viagères
- arriéré se rapportant au marché des travaux des fournitures de transport et prestation
de service (dette commerciale),
- les condamnations judiciaires passées en force des choses jugées et astreintes y
afférent
- les indemnisations à la suite des décisions d’appropriation pour cause d’utilité
publique des sinistres, des catastrophes et calamités naturelles,
- et enfin les autres engagements et arriérés.
28
Le règlement de la dette intérieure se réalise par négociation avec différents créanciers dans le
sens de la dette tel que recommandé par la Banque mondiale et le FMI dans le cadre du
règlement de la dette intérieur.
C’est une phase consistant à payer les intérêts et les avantages ? On distingue ainsi entre la
gestion normale qui consiste à payer les intérêts aux souscripteurs et aussi à soutenir
éventuellement les coûts en bourse avec possibilité de transfèrement de titre par les
souscripteurs et la gestion exceptionnelle tendant à réduire le poids immédiat de la dette par
deux techniques juridiques à savoir :
- la conversion : qui est une opération de transfèrement d’un titre ancien à un titre
nouveau ayant une même valeur en capital, mais comportant un taux d’intérêt faible.
- la consolidation : consolider une dette revient à la transformer du court au moyen
terme à une dette à long terme ou perpétuelle.
Amortir un emprunt, c’est le rembourser. Cela réduit non seulement la charge en capital de la
dette publique, mais aussi la charge en intérêt puisque, l’Etat n’a plus a versé ses intérêts,
autrement dit, il s’agit du remboursement du principal ou d’une partie du capital. :
- amortissement obligatoire
- amortissement facultatif,
- amortissement dépréciation monétaire.
29
ème
CHAPITRE III LES RESSOURCES EXCEPTIONNELLES : LE FINACEMENT
EXTERIEUR
Les ressources exceptionnelles sont constituées par des emprunts contractés auprès des
gouvernements étrangers et des institutions financières internationales. Ces ressources
considérées à juste titre comme exceptionnelles, ne peuvent être mobilisés qu’à temps de paix.
Elles constituent un enjeux majeur pour les finances publiques car elles posent pour la dette
publique extérieur des Etats qui ont recourt systématiquement sans une planification
rigoureuse de la gestion du service de cette dette. Cependant, il est admis de recourir à la
guerre pour mobiliser les ressources financières ce qui est normalement inacceptable. Mais
des exemples existent qui justifient qu’on en parle.
- s’efforcer aux cas par cas de parvenir à une situation tenable de l’endettement global
en prenant en considération la totalité de la dette du pays,
- n’envisager d’agir que lorsque le pays a montré par les antécédents établis qu’il saura
faire bon usage de l’aide exceptionnelle accordée,
- faire en sorte que les nouveaux dispositifs s’inscrivent au temps que peut se faire dans
le prolongement de mécanisme existant,
- veiller à coordonner toute action supplémentaire au niveau de l’ensemble des
créanciers intéressés la participation étant large et équitable,
- s’assurer que l’action des créanciers multinationaux préserve leur intégrité financière
et leur statut des créanciers privilégiés,
- veiller à ce que tout nouveau recours financiers en faveur de pays endettés soit assorti
de conditionnalité suffisamment concessionnelle.
Dans ce banquet IPPTE, il y a trois mots clés qui sont : élections, décisions et achèvements.
Avant de bénéficier de cette initiative, le pays doit produire certains préréquis :
- être en programme avec le FMI et la Banque mondiale,
- être admissible auprès de l’AID et au concours de FASR (facilité d’ajustement
structurel renforcé)
- faire face au niveau d’endettement insoutenable même après la mise en œuvre de
mécanisme d’achèvement d’endettement.
Les principaux objectifs, c’est principalement de régler de façon définitive la charge globale
d’endettement, à en bénéficier et de ramener à un niveau tolérable dans un délai raisonnable.
Autrement dit, le ratio de la valeur nette de la dette sur les exportations doit être inférieurs à
150% enfin, deux phases sont prévues dans le cadre de mise en œuvre de l’IPPTE :
- le point de décision, c’est-à-dire date à laquelle les institutions financières
internationales décident de l’éligibilité d’un pays aux allégements des dettes pour
rendre l’endettement du pays soutenable. Ex. : La république Démocratique du
Congo, 23 juillet 2003.
- Le point d’achèvement date à laquelle un pays bénéficie de l’ensemble d’allègement
de la datte convenue dans le cadre de l’IPPTE.
Pour atteindre ce point d’achèvement, le doit mettre en œuvre des stratégies définies dans son
document appelé DSRP, pendant une durée minimale d’une année et le programme de Fmi
pendant au moins six mois sans qu’il ait à remplir d’autres conditions.
32
On considérait autre fois la création monétaire comme étant un attribut de l’Etat. On constate
aujourd’hui un phénomène international souvent indirect de création monétaire et le FMI a
remplacé cette situation par l’institution de droits de tirage spéciaux (DTS). Avec l’euro,
l’unité de compte, l’on s’achemine progressivement dans l’intégration européenne totale. Il
existe en Afrique des monnaies régionales comme le CEFA. Mais à côté de DTS, certains
Etats privilégiés voient leur monnaie acceptée comme monnaie internationale. C’est le cas
avec YEN Japonais, l’Euro et le YANG Chinois.
L’impôt international est resté au niveau de la théorie qu’au niveau de la réalité cependant,
son histoire connaît quelques exceptions. Les formes anciennes se situent dans le cadre de la
satellisation Etats à un autre ; L’Etat protecteur percevrant entre autre le droit de prélever
l’impôt dans les Etats protégés.
En dehors de mécanismes et de techniques développés ci-dessus, les Etats sont parfois amenés
à utiliser la force pour obtenir les ressources supplémentaires. L’histoire économique récente
révèle cette pratique consistant à prélever les impôts sur les territoires des Etats agressés en
organisant la vente des produits de leur sol et sous sol. Les exemples sont légions :
l’Allemagne sous HITLER, l’invasion de KOWEIT par l’Irak, de l’IRAK par les USA et de la
république du Congo par le Rwanda.
Deux aspects de ce phénomène qui semblent faire désormais école sont à relever : d’une part,
selon que les prélèvements sont effectués pendant la guerre ; et d’autre part, selon qu’ils les
sont après la guerre, au titre de dommage causé.
33
Un prélèvement direct peut être effectué soit en nature soit en argent auprès du gouvernement
des citoyens du pays conquis. Le pays conquérant peut directement prélever l’impôt ou pour
s’assurer, mettre en circulation une monnaie obligatoire, monnaie crée par lui qui lui donne
ainsi un large pouvoir. Cette forme a été largement pratiquée au XX ème.
Il s’agit en fait des prélèvements effectués au titre de réparation, indemnité par les Etats
agresseurs contraints par la justice internationale à dédommager les pays agressés.
34
1. NOTION DE BUDGET
Tout budget est une prévision d’activité. Les particuliers, les entreprises, les collectivités
publiques et l’Etat en premier lieu, sont tous amenés à établir des programmes financiers sous
la forme d’état prévisionnel de leur recette et de leurs dépenses. Ce budget est un document
comptable traduisant un plan d’action dans le plan financier. L’intérêt d’élaborer un budget
est de permettre une évaluation préalable et aussi précise que possible de la nature et du
montant des dépenses à effectuer ainsi que des recettes à recouvrir. Le budget de l’Etat est un
acte d’autorisation et il y a lieu de distinguer le budget de l’Etat et la loi des finances.
La loi des finances détermine l’ensemble des ressources et des charges de l’Etat.
L’autorisation de perception de recette et de réalisation des dépenses contenus dans la loi des
finances matérialise la volonté du parlement de doter les pays d’un moyen de sa politique. Le
budget de l’Etat, c’est l’aspect comptable de la loi des finances. Il faut donc distinguer le
budget de l’Etat et le compte de la nation. Le compte de la nation regroupe le budget de l’Etat
et les autres agents économiques.
35
Le budget de l’Etat est marqué par un certain nombre de principes fondamentaux qui ont
connu et connaissent encore des altérations multiples consécutives à l’altération des données
économiques et financières. Ces principes qui ont participés à la construction du régime
parlementaire ont tous pour objet de permettre au parlement d’exercer le contrôle approfondi
sur les finances publiques.
Le budget de l’Etat n’obéit pas seulement à des principes de base, il se conforme aussi aux
règles techniques traditionnelles. L’unité, l’universalité, l’annualité, la spécialité, et l’équilibre
budgétaire constituent le droit budgétaire congolais actuel. Ces principes ont une signification
à la fois technique et politique. Ils sont nécessaire à une bonne gestion des finances publiques
et sont destinés à faciliter le contrôle parlementaire sur la gestion gouvernementale. A ces
principes, on ajoute dans certain droit budgétaire celui de la sincérité qui participe à la fois de
la transparence budgétaire, mais également du souci de l’amélioration de la qualité de la
gouvernance financière.
Cette règle est la plus ancienne et la plus importante des finances publiques. Elle découle du
principe du consentement à l’impôt et son but est de permettre au parlement d’exercer un
contrôle sur la gestion des finances publiques.
A) le contenu du principe
Le principe signifie que le budget est voté chaque année et pour une année par le parlement et
qu’il est exécuté dans l’année par le gouvernement. En République Démocratique du Congo,
l’année budgétaire coïncide avec l’année civile comme cela est le cas pour beaucoup de pays
francophones. Dans les pays anglo-saxons principalement aux USA et en ANGLETERRE,
ainsi que le JAPON, l’année civile est dissociée de l’année budgétaire. Cette dernière allant
du 1er avril d’une année n°0 au 31 mars de l’année n° 1.
36
Certaines de ces exceptions sont liées au vote annuel du budget et d’autres à son exécution.
Ces dérogations concernent les périodes inférieurs à une année et supérieure à une année.
a) période inférieure à un an
Il s’agit ici plus des aménagements ou rectification du budget prévu par les lois des finances
ou des décisions budgétaires. Il en est ainsi pour le cas d’urgence et moyennant un
aménagement correspondant de recettes pour lesquelles les crédits supplémentaires peuvent
être ouvert par ordonnance du Président de la République ou par décision de l’autorité
hiérarchique.
C’est dans ce contexte que l’on parle de lois des finances rectificatives ou collectives
budgétaire destiné à recevoir les crédits alloués pour tenir compte des nouvelles données
économiques. Toujours dans ce cadre de l’année, il arrive souvent que le parlement soit en
retard sur le vote du budget et que les prévisions faites au début de l’année s’avère pour la
suite insuffisante. Ainsi, en cas de retard du parlement, on fait appel au crédit provisoire ; et
dans le cas de changement de prévision déjà faite au crédit additionnel.
b) Période supérieure à un an
La règle de l’annualité est particulièrement gênante pour les dépenses les dépenses en
capitales ou d’investissement pour lequel le financement est reparti sur plusieurs années. En
effet, les dépenses d’investissement bénéficient d’un mécanisme particulier de pluri annualité.
Le droit budgétaire prévoit à cet effet deux mécanismes :
- les autorisations d’engagement : relatives aux dépenses d’investissement qui prévoit
un montant des obligations pouvant être contracté pendant la durée de l’exécution du
projet.
- Le crédit de paiement : qui prévoit que le montant des dépenses pouvant être
contracté et payé en vue d’empirer les obligations contractées soit pendant l’année
37
budgétaire soit au cours des années antérieures si les engagements sont reconduits
régulièrement ou bien lorsque les obligations sont nées dans le cadre des autorisations
d’engagement précédemment utilisé.
L’universalité des recettes implique le rassemblement en une seule masse de l’ensemble des
recettes sur lesquelles doit s’imputer l’ensemble des dépenses brutes. Autrement dit, non
seulement les dépenses et les recettes doivent figurer dans un seul document, mais ce dernier
doit contenir toutes les dépenses et toutes les recettes. C’est le principe qui souffre néanmoins
des exceptions.
Il s’agit en réalité des infractions aux principes de non affectation des recettes de l’Etat.
Certaines recettes pouvant être affectées à certaines dépenses. Les exceptions qui répondent à
des justifications diverses sont de trois ordres :
- les budgets annexes : justifiés par des nécessités d’une gestion commercialisée,
- les comptes spéciaux du trésor : qui sont des comptes d’affectation spéciale. Ex. :
compte d’emploi de la redevance pétrolière, compte d’opération monétaire pour les
pertes et bénéfices de change et les opérations avec le FMI.
- Les procédés particuliers : fonds de concours.
39
Elle signifie tout simplement qu’un seul document doit retracer toutes les dépenses et toutes
les recettes de l’Etat, ce qui permet d’avoir une vue d’ensemble claire de la situation
financière. Pour que cette règle soit respectée, deux conditions doivent être remplies :
- le budget doit recenser l’ensemble des recettes et des dépenses exclusion d’aucune
sorte,
- il doit y avoir une unité de la prévision et de l’autorisation financière.
Sur le plan technique, le respect de la règle de l’unité permet de savoir si le budget est en
équilibre, s’il ne l’est pas, de mesurer l’ampleur exacte du budget. Le principe de l’unité est
applicable au budget de l’Etat et à ceux des collectivités territoriales. Il comporte des
exceptions, c’est notamment le cas de budgets annexes et des comptes du trésor.
Cette règle concerne la présentation mais surtout l’exécution des dépenses publiques. La
spécialisation par chapitre de crédits votés en loi des finances de l’année constitue le
quatrième principe fondamental du droit budgétaire mais en raison de son caractère
contraignant, il est assorti d’un certain nombre des dérogations
A) le principe
La loi financière prévoit des crédits par les lois budgétaires sont affectés à un services et sont
spécialisés par chapitre groupant les dépenses selon leur nature ou selon leur destination. Les
dépenses courantes sont classées par services et spécialisées par objet. Les dépenses en capital
sont classées par programmes et objet. Ex. : le ministère de l’économie code 452 et à
l’intérieur fonctionnement, investissement.
B) Les dérogations
Elles sont de deux ordres : les unes sont d’ordre politique et les autres relèvent de la technique
budgétaire.
40
Elles concernent les fonds spéciaux permettant au gouvernement, confronté aux problèmes
urgents d’agir rapidement.
Ce principe est la clé de voûte des finances publiques classiques. Pour l’opinion publique,
c’est un signe de bonne gestion financière par analogie aux finances privées. En effet, on ne
peut dépenser plus qu’on a des revenus. Cependant, les théories modernes des finances
publiques rejettent le caractère sacré de l’équilibre budgétaire. A un moment donné, il a été
même proposé de recourir aux déficits pour résoudre certains problèmes financiers de l’Etat.
Ce n’est pas le cas totalement aujourd’hui où on prône un déficit raisonnable à une certaine
41
hauteur par exemple de 3 à 4 % pour éviter un endettement important des Etats. Tel est le cas
des Etats de l’Union européenne.
Il existe plusieurs types d’équilibres :
- l’équilibre prévisionnaires (solde de prévision) qui correspond à l’équilibre ou au
déficit présenté dans la loi des finances,
- l’équilibre d’exécution (solde d’exécution) c’est celui qui apparaît à la clôture de
l’exercice,
- l’équilibre réel et équilibre comptable : pour pouvoir porter un jugement sur un budget
et en particulier sur son équilibre, il est nécessaire de s’assurer que les budgets que
l’on compare ont le même contenu car les pouvoirs publics sont souvent tentés de
masquer la réalité du déficit par des manupilations comptables (sans supprimer
réellement une dépense, modifier le mode de son financement).
42
La loi des finances initiales ou loi budgétaire constitue chaque année l’acte juridique qui
autorise et limite les moyens accordés aux différentes administrations de l’Etat. Elle est
l’expression la plus complète et précise de la politique gouvernementale et principal
instrument de la politique économique.
L’élaboration du budget relève de la compétence exclusive du pouvoir exécutif car le budget
constitue la traduction de la politique gouvernementale. C’est le gouvernement qui dispose
des ressources techniques nécessaires à l’émise du budget. La préparation et le vote du budget
sont insérés dans les procédures réglementaires et constitutionnelles. La préparation du budget
de l’exercice suivant occupe les trois premiers trimestres de l’année civile suivant trois phases
qui sont :
Chaque ministère fait parvenir ses propositions au ministre chargé du budget. Les réunions
budgétaires sont organisées entre les délégués de différents ministères et la direction du
budget en vue d’arrêter les grandes masses de dépenses. A l’issu de ces réunions ou
conférences, des arbitrages sont rendus par le chef du gouvernement qui se traduit par des
lettres plafonds adressées a chaque ministre leur fixant l’enveloppe globale des crédits
accordés.
43
Il s’agit de l’étape ultime au cours de laquelle des modifications des détailles sont apportées
permettant d’effectuer des redéploiements des crédits au sein de chaque ministère. Au niveau
de recettes, le ministre de finance se livre à une évaluation précise. Ce travail technique pose
deux séries des problèmes : les uns relatifs à la procédure de préparation proprement dite, les
autres à la forme et à la présentation des documents budgétaires. Dans chaque cas on retrouve
la diversité habituelle des points de vues considérés politiques, économiques et proprement
financiers et des conflits qui apparaissent. La question du calendrier de la préparation du
budget ne posant plus de problème sur le plan général comme vue ci-dessus, il reste l’aspect
politique et technique de cette préparation qui est celui des auteurs du budget.
Ceux-ci ont trait aux techniques d’évaluation des dépenses et des recettes. Il s’agira donc de
présenter des méthodes administratives des dépenses et des recettes, autrement dit, comment
sont déterminés les chiffres inscrits dans le projet de budget et sur quelle base se fait la
prévision budgétaire ? C’est le problème de l’évaluation des masses budgétaires de l’Etat.
44
Celle-ci semble relativement facile. Il suffit pour chaque ministère d’évaluer directement le
coût des services publics qui dépendent de lui, compte tenu des extensions possibles.
Techniquement, cela ne présente pas de très grandes difficultés, mais des considérations
politiques peuvent conduire quelque fois à fausser volontairement les prévisions. Ce qu’il faut
éviter et la prétendu règle de la priorité des dépenses sur les recettes.
Elle pose des problèmes de sincérité. Elle repose sur la règle de la pénultième année,
inaugurée par VILLLE en 1823. il s’agit d’une évaluation forfaitaire des recettes sur la base
des résultats du dernier budget exécuté au moment où l’on prépare l’on prépare le projet
budgétaire. Comme cette préparation intervient pendant l’application du budget de l’exercice
précédent, c’est l’avant dernier budget qui sert ainsi de base aux évaluations le budget de la
pénultième par rapport à l’année du budget qu’on élabore.
Cette règle était valable à l’époque de la stabilité économique. Elle est complétée aujourd’hui
par le système de l’évaluation directe qui repose sur une analyse aussi complète que possible
de la conjoncture économique et sociale en prenant appui sur le progrès de la statistique. Ce
progrès permet de tenir compte de flux et reflux économiques. Le calcul des recettes se fait
ainsi sur base de la conjoncture politique immédiate, ce qui n’exclut pas de recourir au passé.
Concrètement, on évalue des recettes et les dépenses à partir des réalisations de 12 derniers
mois connus, ce qui est facilité par de données statistique fondées et les études
économétriques fondées sur les perspectives économiques. C’est ce qu’on appelle dans le
langage technique : les indicateurs macroéconomique : le PIB qui permet de connaître le taux
de croissance, on y ajoute le taux d’inflation et le taux d’échange.
Lorsque le projet du budget est adopté par le gouvernement, il est soumis aux chambres
législatives pour discussion et adoption par vote au cours d’une session consacrée
spécialement à l’examen du projet budgétaire. Conformément à la constitution. Cette session
45
L’exécution de la loi des finances de l’année comporte deux catégories de tâches : assurer
l’exécution des autorisations budgétaire contenues dans la loi des finances, problèmes
essentiellement juridique régi par les règlements de la comptabilité publique et assurer la
disponibilité des fonds nécessaire aux dépenses publiques mission remplie par le trésor
public.
Droit applicable aux opérations d’exécution du budget de l’Etat, comptabilisation des
opérations et détermination du rôle de trésor constituent les questions principales abordées
dans ce chapitre. Autrement dit, la mise en œuvre des décisions budgétaires (réalisations
effective de l’opération des recettes et des dépenses) relève d’un cadre juridique, qui pour
l’essentiel procède du règlement général de la comptabilité publique (I)
Par ailleurs, il faut s’assurer de la bonne exécution du budget de l’Etat ou de la conformité
de cette exécution aux autorisations données par le parlement en vue de protéger les
deniers de l’Etat d’où l’institution des mécanismes de contrôle (II).
Il s’agit des ordonnateurs et des comptables, agents accomplissant des actes administratifs
des décisions d’engagement et ceux chargés de la manipulation des fonds.
47
A) Les ordonnateurs
B) Les comptables
Ces opérations obéissent à des règles de procédure très strictes. Parfois ce formalisme est
jugé excessif et est source de lenteur administrative, ce qui conduit à l’utilisation des
mécanismes des débits d’office.
A) L’exécution de dépenses
Elle est marquée par une procédure de droit commun d’exécution des dépenses publiques
distinguant deux phases successives dans l’exécution des dépenses : la phase administrative
relevant de l’ordonnateur et la phase comptable qui relève de la compétence exclusive du
comptable.
C’est le paiement qui libère l’organisme public de sa dette. Pour ce faire, le comptable
procède aux vérifications (disponibilité des fonds exacts, imputation de la dépense) et vise
ensuite l’ordonnance en s’assurant que le paiement a un caractère libératoire. Ces deux phases
constituent la chaîne des dépenses publiques.
La procédure de droit commun ici est structurée au tour d’un découpage d’une opération en
trois phases successives. Les deux premières incombent à l’ordonnateur (le recouvrement des
impôts directs réalisé par le service de la DGI, qui est constate le droit puis liquide l’impôt et
en fin émettre un ordre de recette qui est pris en charge par le comptable du trésor ; et ensuite
le recouvrement des impôts indirects par la DGDA et il n’y a pas de séparation entre
ordonnateur et comptable). La troisième phase concerne le recouvrement des autres recettes
qui est réalisé par la DGRAD.
La fonction de contrôle est essentielle pour la bonne exécution du budget. Il s’agit en fait de
s’assurer d’une part du respect de la légalité budgétaire, c’est-à-dire conformité de l’exécution
administrative et comptable aux règles du droit comptable et d’autre part le respect de
l’autorisation budgétaire donné par le parlement. Ainsi pour protéger les deniers de l’Etat,
plusieurs formes de contrôle sont institués : le contrôle a priori, a posteriori et le contrôle
interne. On s’intéressera ici principalement aux organes chargés aux opérations budgétaire
pour relever trois types de contrôle : les contrôles administratif, politique et judiciaire.
50
Il s’agit des contrôles internes réalisés a priori par certains corps ou instances spécialisés de
l’Etat et portant à la fois sur les ordonnateurs principaux ou secondaire et les comptables. Ces
contrôles sont exercés par deux directions : la direction du contrôle budgétaire et de la
trésorerie. Les contrôles administratifs variés, relèvent soit du pouvoir hiérarchique au sein
d’une même administration soit du rôle spécial joué par le ministre des finances et son
administration.
Ils sont réalisés par le ministre des finances par l’intermédiaire des contrôleurs financiers
(visa) les comptables par les vérifications au moment de régler des dépenses par
l’inspection générale des finances de l’Etat. L’IGF est en fait l’auditeur général des
finances de l’Etat certains corps spécialisés des contrôles sur l’ensemble des secteurs
publics.
Il est assuré par les chambres législatives par le biais dess questions orales, écrites,
interpellation et enquête.
Il est assuré par la cour de compte qui est une juridiction financière, composée en principe
des magistrats inamovibles recrutés principalement sur concourt. Leur mission est de
s’assurer de la bonne utilisation par le gestionnaire des fonds des deniers publics. Il existe
51
une procédure devant la Cour de compte : procédure contradictoire qui se termine par des
jugements des comptes avec comme résultat selon le cas : le prononcement des arrêts, des
charges lorsque les comptes sont réguliers, l’arrêt de débet en cas d’irrégularité et des
arrêts plébiscitaire lorsque le compte est en débit.
Travail Pratique :