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THESE DE DOCTORANT D’AVIGNON UNIVERSITE

Ecole Doctorale n°536 Agrosciences & Sciences

Spécialité/ Discipline de Doctorat : BIOLOGIE

Unité de Recherche Génétique et Amélioration des Fruits et Légumes (GAFL)


INRAE PACA
Unité Mixte de Recherche Qualisud Avignon Université

Déterminants moléculaires de la résistance à Myzus persicae


chez Prunus persica : Etude multi-omique des réponses à
l’infestation

Présentée par Pauline LE BOULCH

Soutenue publiquement le 30 août 2022 devant le jury composé de :


Dr. Bruno Favery Rapporteur
UMR Institut Sophia Agrobiotech – INRAE Sophia Antipolis
Dr. Annick MOING Rapporteuse
UMR1332 BFP – INRAE Bordeaux Nouvelle-Aquitaine
Dr. Nathalie Boissot Examinatrice
UR GAFL – INRAE PACA
Dr. Yvan RAHBE Examinateur
UMR5240 CNRS MAP - INRAE Lyon
Dr. Raphaël LUGAN Directeur de thèse
UMR Qualisud – Avignon Université
Dr. Jean-Luc POESSEL Co-encadrant de thèse
UR GAFL – INRAE PACA
Résumé
Parmi les nombreux ravageurs auxquels les plantes sont confrontées, les pucerons sont
certainement ceux qui causent le plus de dommages aux cultures en raison de leur multiplication
rapide, des dégâts directs qu’ils occasionnent et des virus phytopathogènes qu’ils transmettent. Le
puceron vert du pêcher (Myzus persicae, Sulzer) est un ravageur généraliste qui s’attaque à un large
panel de plantes incluant le pêcher, son hôte primaire, mais également de nombreux hôtes secondaires
de familles botaniques diverses dont différentes espèces cultivées. Des travaux antérieurs ont mis en
évidence des accessions de pêcher présentant une résistance à M. persicae conférée par le locus Rm
et caractérisée par un phénomène d’antixénose qui provoque rapidement le départ des pucerons.
L’objectif de notre travail était d’identifier par une approche intégrée de transcriptomique et de
métabolomique les facteurs impliqués dans l’expression de la résistance du pêcher à M. persicae afin
d’aboutir à une description quasi exhaustive des fonctions biologiques activées ou réprimées par
l’infestation. Notre démarche a consisté à comparer les réponses à l’infestation de deux génotypes de
pêcher, GF305 sensible à M. persicae et Rubira porteur du gène de résistance Rm2. Nous avons
concentré principalement notre étude sur le temps de 48 h après infestation qui correspond à la mise
en place effective d’une résistance induite par Rm2.
L’analyse transcriptomique et métabolomique comparative des deux variétés de pêcher a mis
en évidence une réponse très limitée de GF305 à l’infestation alors que nous avons observé une
reconfiguration profonde du transcriptome chez Rubira. Une tendance similaire a été observée dans
les profils métaboliques. Cette reconfiguration transcriptionnelle s’est traduite par une répression de
gènes intervenant dans des fonctions de croissance et développement et par une surexpression des
gènes de défense ce qui témoigne d’une réorientation du fonctionnement cellulaire au profit de la
défense. Cette observation a été confortée par la réduction importante de pools métaboliques de
carbone, d'azote et de soufre et par l'accumulation de conjugués d'acide caféique ayant des propriétés
anti-appétentes ou toxiques vis à vis des pucerons. Parmi les gènes de défense, la surexpression des
récepteurs PRR et NLR suggère une activation conjointe des deux branches du système immunitaire
des plantes, PTI et ETI. De plus, l’enrichissement des gènes liés au stress oxydatif, couplé à l'activation
de voies métaboliques génératrices de H2O2 telles que la synthèse photorespiratoire de glyoxylate et
l’activation du cycle futile P5C/proline, souligne l’implication probable de la synthèse des ROS dans la
résistance de Rubira à M. persicae. L'apparition de lésions nécrotiques révélatrices d'une réaction
hypersensible pourrait également être imputée à un burst oxydatif en réponse à l’infestation. Le
déclenchement d'une réponse systémique acquise a également été suggéré par l'activation du
métabolisme des acides salicylique et pipécolique. Enfin, l’implication de l’acide pipécolique dans la
résistance des plantes aux pucerons étant très peu documentée, nous avons cherché à déterminer le
rôle de ce composé dans la résistance du pêcher. Nous avons étudié l’effet d’un apport exogène en
acide pipécolique d’une part sur le comportement de fuite de M. persicae et sur le développement des
colonies aphidiennes et d’autre part sur le profil métabolique des apex. Bien que cette expérimentation
n’ait pas montré la capacité de l’acide pipécolique à induire la résistance, elle a apporté de nouveaux
éléments concernant les marqueurs métaboliques inductibles par cette molécule.
En conclusion, ce travail illustre l’ampleur et la complexité de l’expression de la résistance à M.
persicae conférée par Rm2 et souligne l’intérêt de l’intégration de données transcriptomiques et
métabolomiques pour l’analyse de l’interaction plante/pucerons. Ces connaissances fonctionnelles
seront cruciales pour exploiter les sources de résistance naturelles et contrôler durablement les
populations aphidiennes.
Abstract

Of the many pests that plants face, aphids are certainly the most damaging to crops due to
their rapid multiplication, the direct damage they cause and the plant pathogenic viruses they
transmit. The green peach aphid (Myzus persicae, Sulzer) is a generalist pest that attacks a wide range
of plants including peach, its primary host, but also numerous secondary hosts from various botanical
families including different cultivated species. Previous work has highlighted peach accessions with
resistance to M. persicae conferred by the Rm locus that was characterised by an antixenosis
phenomenon that rapidly causing the aphids to leave.

The objective of our study was to identify, using an integrated transcriptomics and
metabolomics approach, the factors involved in the expression of resistance to M. persicae in peach
trees in order to obtain a quasi-exhaustive description of the biological functions activated or
repressed by the infestation. We compared the responses to infestation of two peach genotypes,
GF305 susceptible to M. persicae and Rubira carrying the Rm2 resistance gene, 48 h post-infestation,
a period corresponding to the effective establishment of Rm2-induced resistance.

Comparative transcriptomic and metabolomic analysis of the two peach varieties revealed a
very limited response of GF305 to infestation while profound reconfigurations in Rubira were
observed. The transcriptional reconfiguration resulted in a repression of genes involved in growth and
development functions and an overexpression of defence genes, indicating a reorientation of cell
function towards defence. This observation was confirmed by the significant reduction in metabolic
pools of carbon, nitrogen and sulphur and by the accumulation of caffeic acid conjugates with anti-
appetent or toxic properties towards aphids. Among the defence genes, the overexpression of PRR
and NLR receptors suggested a joint activation of both branches of the plant immune system, PTI and
ETI. Furthermore, the enrichment of oxidative stress-related genes, coupled with the activation of
H2O2-generating metabolic pathways such as photorespiratory glyoxylate synthesis and P5C/proline
futile cycle activation, underlineed the probable involvement of ROS synthesis in Rubira resistance to
M. persicae. The appearance of necrotic lesions indicative of a hypersensitive reaction could also be
attributed to an oxidative burst in response to infestation. The triggering of an acquired systemic
response was also suggested by the activation of salicylic and pipecolic acid metabolism. Finally, as the
involvement of pipecolic acid in plant resistance to aphids is poorly documented and in order to
determine the role of this compound in peach resistance, the effect of an exogenous supply of
pipecolic acid on the escape behaviour of M. persicae and on the development of aphid colonies, as
well as on the metabolic profile of the apices was investigated. Although this experiment did not show
the capacity of pipecolic acid to induce resistance, it provided new informations concerning the
metabolic markers inducible by this molecule.

To conclude, this work illustrates the extent and complexity of the expression of resistance to
M. persicae conferred by Rm2 and underlines the interest of integrating transcriptomic and
metabolomic data for the analysis of the plant/aphid interaction. This functional knowledge will be
crucial in order to exploit natural sources of resistance and sustainably control aphid populations.
Remerciements
A travers ces quelques mots je voudrais remercier toutes les personnes qui ont contribué à ce projet et celles qui m’ont
soutenue pendant ces 4 années.
Je commence évidemment par mes deux principaux responsables de thèse Raphaël Lugan, mon directeur, et Jean-Luc
Poëssel, mon encadrant. Merci de m’avoir fait confiance pour la réalisation de ce projet et de m’avoir aiguillée et
conseillée durant tout ce temps. Merci à Raphaël de m’avoir formée aux analyses métabolomiques et permis de développer
mon autonomie. Merci aussi de m’avoir poussée toujours plus loin dans mes retranchements et de m’avoir montrée que
j’étais capable de faire les choses, même si je n’étais pas toujours contente ! Merci enfin pour l’accueil chaleureux et tous
les bons moments passés. Rassure-toi le chat noir s’en va bientôt, les machines vont mieux fonctionner désormais. Mes
plus sincères remerciements à Jean-Luc également, pour la patience que tu as eu et tout ce que tu m’as appris durant
ces années. Les connaissances que tu m’as transmises sont inestimables, merci d’avoir pris le temps de m’apprendre les
secrets de la résistance du pêcher, même si pour cela j’ai dû tuer des milliers de pucerons… Rendez-vous en Bretagne !
Je tiens également à remercier David Roux, mon autre encadrant de thèse qui a été essentiel tant au plan scientifique
pour les analyses transcriptomiques et l’apprentissage de R qu’au plan moral, parce que c’est toujours mieux d’être deux
pour se plaindre de la distance qui nous sépare de notre terre natale et que finir les soirées sur une tisane à la verveine
du jardin c’est coooool.
J’adresse aussi mes remerciements à trois personnes qui m’ont aidée dans la réalisation des expérimentations et l’analyse
des données : Virginie Chareyron qui m’a appris à gérer l’élevage des pucerons et les semis de pêcher. Tu as été d’une
aide très précieuse durant toute cette thèse, toujours à vouloir rendre service et m’aider. Je n’aurais pas pu faire autant
sans toi. Merci pour tout et merci aussi pour m’avoir initiée à la langue des signes. Geneniève Conejero qui m’a formée
à l’immunohistochimie et la microscopie confocale. Merci pour le temps que tu as passé à me conseiller, m’orienter et
pour tous les essais que tu as réalisés avec et sans moi. Olivier Chevallier qui a toujours été présent lorsque j’avais des
problèmes sur ces fameuses machines maudites de métabolomique !
Je remercie les membres de mon comité de suivi de thèse Yvan Rahbé, Florence Val, François Lecompte, Jean Charles
Martin et Joffrey Moiroux d’avoir répondu présent et de m’avoir conseillée durant ce projet.
Evidemment, je n’oublie pas de remercier Coline Pons, ma Jeanine. Aucun mot n’est assez fort pour exprimer l’amitié
que j’ai pour toi. Je ne pourrai jamais assez te remercier de tout ce que tu m’as apportée ces dernières années. Tu as su
briser ma carapace et me permettre de m’ouvrir aux autres. J’ai énormément appris de toi et sans toi je n’aurais sûrement
pas aussi bien supporté la vie de doctorant. Merci d’avoir toujours été à l’écoute, merci pour les sorties, les voyages et
les journées passées ensemble (même si mon compte en banque a souvent vu rouge !!). Ce sont des choses que je n’oublierai
jamais et la suite va me paraitre bien triste sans toi et les potins qu’on aime tant.
Je n’oublie pas non plus Salah Fgaier, le premier du clan à obtenir le titre de docteur. Merci pour ton accueil, ton partage
et ton amitié. Le crew des « totally spies » demeurera toujours ! Merci aussi pour tous les couscous et la découverte de
la cuisine tunisienne. Rendez-vous en Tunisie pour le grand évènement.
Toujours dans le clan des doctorants, je voudrais remercier Dresch Cédric, le petit jeune de la bande, mauvais perdant à
Just dance (oui ça restera Cédric) et complètement obnubilé par le rythme circadien. Surtout ne change pas, ta
personnalité, ton énergie et ton amitié ont été d’un véritable secours lorsque le moral n’y était pas, je te remercie pour
tout, tu vas me manquer.
Merci également à Nathalie Lacrampe pour le soutien moral lors des pannes machines et pour tous les bons moments
passés. Merci aussi à Thomas Baron, d’avoir réussi à me supporter dans le bureau et Louis Ramade, qui partage depuis
quelques mois notre bureau mais qui s’est déjà bien adapté à l’ambiance du groupe !
Je tiens également à remercier les nombreuses personnes de l’Université qui ont rendu les journées plus joyeuses ; Saad,
Simon, Gilles, Dominique, Véronique, Sandrine, Florence, François, Silué et Fanny.
Enfin, merci à Jocelyn de me soutenir et de rendre ma vie plus belle et à ma famille, en particulier mes parents de m’avoir
toujours soutenue et aidée en toute situation. J’espère que vous serez fiers de moi.
Table des matières
Chapitre 1 : Introduction générale ..................................................................... 1

1.L’immunité des plantes ......................................................................................................... 3


1.1. Co-évolution plante/bioagresseur............................................................................................ 3
1.2. Concept de relation gène pour gène ........................................................................................ 4
1.3. Modèle général de l’immunité des plantes face aux bioagresseurs ........................................ 5
2. Application du modèle en Zig Zag à la résistance des plantes aux pucerons 9
2.1. Particularités des insectes phloémophages ............................................................................. 9
2.2. Mécanismes de résistances des plantes aux insectes phloémophages ................................. 16
2.3. Approches transcriptomiques et métabolomiques des interactions plantes/pucerons ....... 52
3. Le modèle Pêcher - puceron vert ................................................................................... 56
3.1. Le pêcher : Prunus persica ...................................................................................................... 56
3.2. Le puceron vert : Myzus persicae ........................................................................................... 62
4. Objectifs des recherches ................................................................................................... 67

Chapitre 2 : Matériels et méthodes................................................................. 69

1.Matériel végétal ..................................................................................................................... 71


2. Matériel animal ..................................................................................................................... 73
2.1. Condition d’élevage de Myzus persicae ................................................................................. 73
2.2. Méthode d’infestation ........................................................................................................... 73

Chapitre 3 : Molecular mechanisms of resistance to Myzus


persicae conferred by the peach Rm2 gene : a multi-omics
view .................................................................................................................................................. 74

1.Introduction ............................................................................................................................. 76
2.Materials and methods ....................................................................................................... 79
2.1. Plant material ......................................................................................................................... 79
2.2. Aphids ..................................................................................................................................... 79
2.3. Infestation and plant sampling ............................................................................................... 79
2.4. RNA extraction and sequencing ............................................................................................. 80
2.5. RNAseq analysis ...................................................................................................................... 80
2.6. Metabolites extraction ........................................................................................................... 81
2.7. Untargeted GC-EI-TOFMS profiling ........................................................................................ 82
2.8. Untargeted UPLC-ESI-QTOF-MS/MS profiling ........................................................................ 83
2.9. Targeted UPLC-DAD-ESI-TQMS profiling ................................................................................ 83
2.10. Data analysis ......................................................................................................................... 85
3.Results ........................................................................................................................................ 87
3.1. Response to infestation: aphid behavior and plant symptoms.............................................. 87
3.2. Major transcriptomic and metabolomic patterns associated to genotypic differences and
infestation ..................................................................................................................................... 87
3.3. Constitutive differences between the susceptible and resistant genotypes ......................... 89
3.4. Responses to infestation in the susceptible genotype ........................................................... 91
3.5. Responses to infestation in the resistant genotype ............................................................... 95
4.Discussion ............................................................................................................................... 107
4.1. GF305 and Rubira showed highly contrasting transcriptomic and metabolomic responses to
infestation ................................................................................................................................... 107
4.2. GF305 weak response to infestation may reflect manipulation by M. persicae, repressing
defense and promoting growth .................................................................................................. 108
4.3. The Rm2 gene triggered ETI, PTI and SAR upon infestation................................................. 111
4.4. Infested Rubira displayed multiple hormonal changes involving SA, pipecolate, JA, IAA and
ABA .............................................................................................................................................. 114
4.5. Aphid-induced mobilization of Glyoxylate and P5C/Proline metabolisms may have promoted
ROS burst in Rubira...................................................................................................................... 117
4.6. Response to M. persicae activated protein recycling through autophagy in Rubira ........... 121
4.7. Metabolic depletion of key metabolites might have reduced the nutritional value of Rubira
for M. persicae............................................................................................................................. 121
4.8. Secondary metabolites accumulation may have contributed to antixenosis in Rubira ....... 122

Chapitre 4 : Conséquences d’un apport exogène de


pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher ..... 125

1.Introduction ........................................................................................................................... 127


1.1. Les pipécolate et N-hydroxypipécolate, composants mobiles de la SAR ............................. 127
1.2. Implication du pipécolate dans la résistance des plantes aux pucerons ............................. 129
2.Hypothèse et objectifs ....................................................................................................... 130
3.Matériels et méthodes ...................................................................................................... 131
3.1. Matériel végétal ................................................................................................................... 131
3.2. Matériel animal .................................................................................................................... 132
3.3. Mise au point et validation du protocole expérimental....................................................... 132
3.4. Dispositif expérimental retenu ............................................................................................. 134
3.5. Analyse statistique ............................................................................................................... 136
4.Résultats .................................................................................................................................. 138
4.1. Effets de l'infestation sur les profils métaboliques de GF305 et Rubira .............................. 138
4.2. Modification du profil métabolique de GF305 en réponse à l’apport exogène de pipécolate
..................................................................................................................................................... 140
4.3. Modification du profil métabolique de GF305 en réponse à la combinaison de l’apport
exogène de pipécolate et de l’infestation par M. persicae. ........................................................ 144
5.Discussion ............................................................................................................................... 148
5.1. L’apport exogène de pipécolate ne permet pas d’induire une résistance vis-à-vis de Myzus
persicae........................................................................................................................................ 148
5.2. L’efficacité du pipécolate serait dépendante du pathosystème étudié............................... 150
5.3. L’apport exogène du pipécolate provoque des changements importants dans le
métabolome susceptibles de modifier la valeur nutritionnelle du génotype sensible vis-à-vis du
puceron….. ................................................................................................................................... 153
5.4. Limites du protocole d’expérimentation.............................................................................. 155

Chapitre 5 : Tentative de localisation tissulaire et cellulaire


de l’acide 3,5-dicaféoylquinique dans les tissus aériens du
pêcher .......................................................................................................................................... 157

1.Introduction ........................................................................................................................... 158


1.1. Les composés phénoliques comme phytoalexines .............................................................. 158
1.2. L’acide 3,5-dicaféoylquinique comme potentiel facteur de résistance à Myzus persicae ... 160
2.Hypothèse & objectifs ....................................................................................................... 163
3.Matériels et méthodes ...................................................................................................... 164
3.1. Quantification du 3,5-diCQ et isomères par LC-MS ............................................................. 164
3.2. Evaluation de la spécificité des anticorps............................................................................. 165
4.Résultats .................................................................................................................................. 170
4.1. Différences de teneurs en 3,5-diCQ et isomères à l’échelle des organes ............................ 170
4.2. Spécificité des anticorps produits pour les acides caféoylquiniques ................................... 172
5.Discussion ............................................................................................................................... 174
5.1. Accumulation préférentielle du 3,5-diCQ et de ses régio-isomères dans le système
vasculaire des jeunes feuilles apicales de Rubira. ....................................................................... 174
5.2. Un transport actif du 3,5-diCQ vers le site de piqûre ? ........................................................ 177
Chapitre 6 : Discussion générale et perspectives ............................ 180

1.Intégration des mécanismes de la résistance à Myzus persicae conférée par


Rm2 dans le modèle général de l’immunité des plantes ............................................ 183
2.La résistance à Myzus persicae semble impliquer l’accumulation de ROS issus
de différents compartiments cellulaires ............................................................................ 186
3.La résistance de Rubira à Myzus persicae a-t-elle un coût en matière de
croissance ? .................................................................................................................................... 190

Références ............................................................................................................................... 193


Annexes………..............................................................................................................................225
LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Modèle en zig zag illustrant le système immunitaire des plantes……………………………………… 6


Figure 2 : Principales phases de l’alimentation des pucerons identifiées par électropénétrographie
(EPG)………………………………………………………………………………………………………………………………………… 8
Figure 3 : Implication de BAK1 dans l’antagonisme défense-croissance…………………………………………… 15
Figure 4 : Modèle hypothétique démontrant la possibilité de génération de DAMPS pendant
l'infestation par les pucerons… …………………………………………………………………………………………………17
Figure 5 : Complexes protéiques des NBS-LRR…………………………………………………………………………………. 19
Figure 6 : Formation du résistosome lors de la perception d’un agent pathogène par le récepteur
NLR……………………………………………………………………………………………………………………………………………21
Figure 7 : Activation des réponses de défense par les phytohormones selon les stratégies nutritives
des bioagresseurs……………………………………………………………………………………………………………………..24
Figure 8 : Modèle de dialogue moléculaire entre la signalisation JA et SA………………………………………. 27
Figure 9 : Modèle de fonctionnement des mécanismes possibles dans les voies de signalisation des
messagers secondaires……………………………………………………………………………………………………………..29
Figure 10 : Représentation schématique de la cascade de phosphorylation des “Mitogen Associated
Protein Kinase” (MAPK)……………………………………………………………………………………………………………. 32
Figure 11 : Défenses indirectes mises en place via la libération de composés volatils (VOCs)………….. 35
Figure 12 : Classes de composés volatils émis par les plantes en réponse a l’herbivorie………………….. 35
Figure 13 : Mécanisme d’occlusion du phloème en présence d’un insecte piqueur suceur……………… 39
Figure 14 : Production des composés toxiques issus des glucosinolates en réponse à l’herbivorie….. 41
Figure 15 : Représentation simplifiée des principales sous classes de composés phénoliques…………. 46
Figure 16 : Classification phylogénétique des espèces appartenant au genre Prunus………………………. 57
Figure 17 : Dégâts provoqués par les agents pathogènes et ravageurs de P. persica……………………….. 59
Figure 18 : Femelle adulte aptère parthénogénétique de M. persicae……………………………………………...61
Figure 19 : Localisation du gène Rm2 sur le chromosome 1 de P. persica………………………………………… 65
Figure 20 : Spots nécrotiques apparus sur le porte greffe Rubira après infestation par M.
persicae……………………………………………………………………………………………………………………………………. 65
Figure 21 : Génotype sensible GF305 et génotype résistant Rubira utilisés pour les
expérimentations…………………………………………………………………………………………………………………….. 70
Figure 22 : Protocole d'élevage de M. persicae sur pêcher……………………………………………………………….72
Figure 23 : Aphid behavior and plant symptoms after infestation with M. persicae………………………….86
Figure 24 : PCA score plots on raw transcription count data and metabolite semi-quantitative
levels…………………………………………………………………………………………………………………………………………88
Figure 25 : Venn diagram representing the distribution of DEGs between the modalities…………....... 88
Figure 26 : Gene ontology (GO) enrichment analysis for the comparison of constitutive gene
expression in the uninfested resistant Rubira compared to the susceptible GF305………………... 90
Figure 27 : Hierarchical clustering analysis of a subset of metabolites displaying a significant
difference………………………………………………………………………………………………………………………………... 92
Figure 28 : Gene ontology (GO) enrichment analysis for the comparison of gene expression variations
induced by M. persicae infestation of Rubira……………………………………………………………………….……94
Figure 29 : Gene ontology (GO) enrichment analysis for the comparison of gene expression variations
induced by M. persicae infestation of Rubira…………………………………………………………………………… 96
Figure 30 : Transcriptional regulation of ETI, PTI, HR and SAR in Rubira 48 hours after infestation with
M. persicae……………………………………………………………………………………………………………………………. 110
Figure 31 : Transcriptional regulation of glyoxylate metabolic pathways in Rubira 48 hours after
infestation with M. persicae…………………………………………………………………………………………………… 116
Figure 32 : Transcriptional regulation of arginine, proline and lysine metabolic pathways in Rubira 48
hours after infestation with M. persica…………………………………………………………………………………………118

Figure 33 : Etapes du catabolisme de la lysine conduisant à la synthèse de pipécolate…………………..126


Figure 34 : Schéma de l’expérimentation menée pour tester l’effet d’un apport du pipecolate sur le
métabolome de GF305 et sur le comportement et la démographie du puceron en comparaison avec
la réponse de résistance observée chez Rubira (non traité)……………………………………………………………133
Figure 35 : Ratio d'accumulation des métabolites primaires selon les modalités comparées 48h et 7
jours post infestation………………………………………………………………………………………… …………..……..135
Figure 36 :Pools des acides aminés dans les différents génotypes en fonction des traitements…... 137
Figure 37 : Plants de GF305 agés de 6 semaines cultivés sur perlite et sur terreau………………………...139
Figure 38 : Teneur en pipécolate dans les apex de GF305 et Rubira 48 h et 7 j après l’infestation. 139
Figure 39 : Teneur en acides aminés protéinogènes, non protéinogènes et en pipécolate 48 h et 7
jours post infestation….…………………………………………………………………………………………………………. 141
Figure 40 : Analyse en composantes principales des ions discriminants identifiés via LC-MS/QTOF
dans les apex de GF305 traités avec H2O ou pipécolate puis exposés ou non à M. persicae……143
Figure 41 : Métabolites discriminants identifiés après 7 jours d’infestation…………………………………… 143
Figure 42 : Comportement et fécondité de M. persicae après traitement au pipécolate………….. 145
Figure 43 : Variation de la teneur en dihydrokaempférol-glucoside par l’infestation sur GF305 traité
au pipécolate…………………………………………………………………………………………………………………………. 145
Figure 44 : Structure du 5-CQ , du 3,5-diCQ , et de leurs isomères respectifs………………………………... 161
Figure 45 : Observation en microscopie optique a épifluorescence de l’autofluorescence autour des
sites de piqûres des feuilles de Rubira infestées par M. persicae…………………………………………….161
Figure 46 : Immunomarquage du diCQ de racines de patates douces avec l’anticorps 3,5-diCQ……. 167
Figure 47 : Pièges à pinces…………………………………………………………………………………………………………….. 167
Figure 48 : Répartition du pool de 3,5-diCQ, de 5-CQ et leurs isomères respectifs dans les différents
organes apicaux en fonction du génotype et de l’infestation par M. persicae…………………………169
Figure 49 : Evaluation des propriétés répulsives du 3,5-diCQ et du 5-CQ vis-a-vis de M. persicae…. 171
Figure 50 : Evaluation de la toxicité du 3,5-diCQ et 5-CQ pour Myzus persicae………………………………. 171
Figure 51 : Immunomarquage des feuilles de basilic préalablement infiltrées par une solution de
3,5-diCQ ou de 5-CQ……………………………………………………………………………………………………………….173
Figure 52 : Immunomarquage de feuilles de basilic avec les anticorps 3,5-diCQ et 5-CQ……………….. 173
Figure 53 : Immunomarquage des feuilles de pêcher du génotype sensible avec ou sans
infestation……………………………………………………………………………………………………………………………... 175
Figure 54 : Immunomarquage des feuilles de pêcher du génotype résistant avec ou sans
infestation………………………………………………………………………………………………………………………………175
Figure 55 : Sources de production de ROS dans les différents compartiments cellulaires chez Rubira
infesté …………………………………………………………………………………………………………………………………...187

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Classification, propriétes et caractéristiques des « Pathogenesis Related proteins » ....... 37


Tableau 2: Méthodes d’apport et effets de traitements exogènes de pipécolate ou de NHP
mentionnés dans la littérature sur différents pathosystèmes. ................................................... 147
LISTE DES ABREVIATIONS

5-CQ : Acide chlorogénique CC (GO) : Cellular compartment FAD : Flavin adenine dinucleotide
Gene ontology
4-CQ : Acide cryptochlorogénique FDR : False discovery rate
cDNA : Complementary
3-CQ : Acide néochlorogénique Desoxyribonucleic acid Flg22 : Flagelline bactérienne 22

5-p-CoQA : Acide 5-p- CDPK : Calcium-dependent protein GABA : γ-aminobutyric acid


coumaroylquinique kinase GC : GF305 contrôle
4-p-CoQA : Acide 4-p- CE-MS : Electrophorèse capillaire
coumaroylquinique GC-MS : Chromatographie gazeuse
couplée à la spectrométrie de couplée à la spectrométrie de
AA : Acides aminés masse masse

AABA : α-aminobutyric acid CIPK : CBL-interacting GDR : Genome Database for


serine/threonine protein kinase Rosaceae
AASADH : α-aminoadipic
semialdehyde dehydrogenase CNL : Coiled-Coil-Nucleotide GI : GF305 infesté
Binding Site-Leucine Rich Repeats
ABA : Acide abscissique Gln : Glutamine
CML : Calmoduline like protein
ADP : Adénosine diphosphate Glu : Glutamate
CMV : Cucumber Mosaic Virus
Ap : Acyrtosiphon pisum Gly : Glycine
C/N : Ratio Carbone sur Azote
ARN : Acide ribonucléique G3P : Glycérol-3-phosphate
CO2 : Dioxyde de carbone
Asn : Asparagine GS : Glutamine synthase
COVs : Composés organiques
Asp : Aspartate volatiles GSA : Glutamic-γ-semialdehyde

ATP : Adénosine triphosphate CPK : Calcium-dependant protein GSH : Glutathion réduit


kinase
Avr : Avirulence GSNO : S-nitrosoglutathione
CWME : Cell Wall-modifying
BAC : Bacterial Artificial enzymes GST : Glutathion S-transférase
Chromosome
DAD : Diode array detector GO : Gene ontology
BAIBA : β-aminoisobutyric acid
DAMPS : Damage-Associated HAMPS : Herbivore-Associated
BCAAs : Branched-chain amino Molecular Patterns Molecular Patterns
acids
DEG : Differential expressed gene HCAs : Hydroxycinnamic acids
BCMV : Bean Common Mosaic
Virus DHBA : Acide dihydroxybenzoïque HCAA : Hydroxycinnamic acid
amides
BCMNV : Bean Common Mosaic DIMBOA : 2,4-dihydroxy-7-
Necrosis Virus méthoxy-2H-1,4-benzoxazin- HG : Homogalacturonanes
3(4H)-one
BP : Biological process HIPVs : Volatils végétaux induits
DP : Déhydropipécoliques par les herbivores
BR : Brassinostéroïdes
Dpi : Days post infestation HIR : Hypersensitive-induced
BSA : Bovine Serum Albumin reaction
EPG : Electropénétrographie
Ca2+ : Calcium HO2 : Radical hydroperoxyde
ESI : Electrospray Ionization
CaM : Calmoduline H2O2 : Peroxyde d’hydrogène
ET : Ethylène
CBL : Calcineurin B-like protein Hpi : Hours post infestation
ETI : Effector Triggered Immunity
CC : Coiled-Coil
ETS : Effector-Triggered
Susceptibility
HPLC : High Performance Liquid N : Azote QTOF : Quadrupole time-of-flight
Chromatography
NADP : Nicotinamide adénine RBOH : Respiratory burst oxidase
HR : Hypersensitive response dinucléotide phosphate homolog

IAA : Indole-3-acetic acid NBS : Nucleotide Binding Site RC : Rubira contrôle

Ile : Isoleucine NHP : N-hydroxypipécolate RI : Rubira infesté

JA : Acide jasmonique NLR : nucleotide-binding domain RIPK : RPM1-induced protein


leucine-rich repeat containing kinase
JA-Ile : Jasmonate-Isoleucine
NO : Oxyde nitrique RLK : Receptor-like kinases
K : Potassium
1O
2: Oxygène singulet RLP : Receptor-like proteins
KEGG : Kyoto Encyclopaedia of
Genes and Genomes NTPase : Nucleoside- Rm : Resistance to Myzus
triphosphatase
LC-MS : Chromatographie liquide RMN : Résonnance magnétique
couplée à la spectrométrie de O2.- : Anion superoxyde nucléaire
masse
OGs : Oligogalacturonides RNAseq : RNA-sequencing
Leu : Leucine
OH. : Radical hydroxyle ROS : Reactive oxygen species
LRR : Leucine-rich repeats
OPDA : Acide 12- RPW8 : Resistance to Powedery
LysM : Lysine motifs Oxophytodienoique mildew8

MACFP : Membrane attack P : Phosphate RT : Retention time


complex component/perforin
PAMPS : Pathogen-Associated SA : Acide salicylique
MALDI-MS : Ionisation laser Molecular Patterns
assistée par matrice couplée à la SAR : Systemic acquired resistance
spectrométrie de masse PBS : Tampon phosphate salin
SAG : Salicylic acid glucoside
MAMPS : Microbe-Associated PCA : Principal component
analysis SGE : Salicylic acid glucose ester
Molecular Patterns
P2C : δ1-pipéridine-2-carboxylic TAIR : Arabidopsis Information
MAPK : Mitogen-Activated Protein Resource
Kinases acid

P5C : Δ1-Pyrroline-5-Carboxylic TIR : Toll-Interleukin-Receptor


Mb : Mégabase
acid TNL : TIR-NBS-LRR
MCM : Mini-chromosome
maintenance PCD : Programmed Cell death TQ : Triple quadrupole

Mg : Magnésium PG : Polygalacturonases Trp : Tryptophane

MeJA : Methyl-jasmonate Phe : Phénylalanine Tyr : Tyrosine

MeSA : Methyl-salicylate PID : Proliferation, Ion and Death UniProt : Universal Protein
Pip : Pipécolate Resource
MF : Molecular Function
PL : Pectate lyase UPLC : Ultra Performance Liquid
MKK : Mitogen-Activated Protein Chromatography
Kinase kinase PME : Pectine méthylesterase
Val : Valine
MKKK : Mitogen-Activated Protein PR protein : Pathogenesis related
Kinase kinase kinase protein VIGS : Virus Induced Gene
Silencing
Mp : Myzus persicae PRR : Pattern Recognition
Receptor WFP : Weeping Flower Peach
MRM : Multiple reactions
monitoring PTI : Pattern-Triggered-Immunity XIC : extracted ion chromatogram

MT : Milliard de tonnes QTL : Quantitative Trait Loci

13
Chapitre 1
Introduction générale
Introduction générale

Les plantes font face à un large éventail de menaces engendrées par divers ravageurs
et agents pathogènes. Chez les espèces cultivées, on estime que ces facteurs biotiques sont
responsables de 10 à 40% de perte de rendement chaque année malgré l’utilisation de
traitements pesticides (Oerke, 2006). Parmi eux, les pucerons, grâce à leurs capacités de
multiplication et de dispersion rapides, sont l’un des principaux groupes d’insectes ravageurs
des cultures. Ces insectes piqueurs-suceurs phloémophages appartiennent à l’ordre des
hémiptères et regroupent environ 4700 espèces dont 350 sont considérées comme ravageurs
(Hullé et al., 2020). La majorité de ces espèces ne s’installe que sur un nombre restreint
d’espèces végétales mais certaines d’entre elles, dites généralistes, comme le puceron vert du
pêcher Myzus persicae, peuvent coloniser jusqu’à 40 familles botaniques différentes
(Capinera, 2018). De surcroit, les pucerons sont vecteurs, au stade de larves ou d’adultes, d’un
nombre important de virus pathogènes des plantes qui causent à leur tour des dégâts
considérables et des pertes économiques énormes. Cette contamination entraine dans de
nombreux cas la nécessité de détruire par mesure prophylactique les plants contaminés, voire
des plants environnants afin de limiter la propagation du virus (Emden et Harrington, 2017 -
Chap. 14). Bien que le recours à l’utilisation de pesticides reste à ce jour la méthode de lutte
la plus efficace, le développement fréquent de résistances multiples des pucerons à ces
traitements ainsi que l’abandon progressif de l’usage des molécules chimiques du fait de leur
toxicité pour les pollinisateurs et les humains dirigent les nouvelles recherches vers des
méthodes alternatives respectueuses de l’environnement (Dedryver et al., 2010). Les recours
au biocontrôle ou à l’exploitation de sources naturelles de résistantes aux pucerons telles que
les gènes majeurs de résistance (R gènes) sont donc des pistes très largement étudiées à ce
jour (Emden et Harrington, 2017 - Chap. 20).

Les travaux réalisés au cours de ma thèse ayant un caractère fortement exploratoire


et visant à caractériser les réponses immunitaires du pêcher Prunus persica au puceron vert
M. persicae, la synthèse bibliographique qui suit présente tout d’abord les bases conceptuelles
de l’immunité végétale et ses mécanismes, de la perception du danger à la mise en place des
réponses de défense. Une attention particulière est portée aux mécanismes liés à la réponse
des plantes aux pucerons et aux outils développés pour étudier cette interaction. Le ravageur
et son hôte sont ensuite présentés, ainsi que leurs interactions spécifiques avant de détailler
les objectifs de la thèse.

2
Introduction générale

1. L’immunité des plantes


1.1. Co-évolution plante/bioagresseur

La diversification soudaine et rapide des plantes à fleurs a été décrite comme un


« mystère abominable » par Charles Darwin dans son travail sur l’origine des espèces (Darwin,
1859). Il avait alors estimé que l’interaction évolutive entre les espèces pouvait en être la
cause. Plus tard, le terme de coévolution est introduit dans les travaux de Ehrlich et Raven,
(1964) pour décrire l’influence réciproque qui existe entre les plantes et certains insectes. En
examinant les relations évolutives de certains papillons phytophages et de leur plantes hôtes,
ils ont déterminé que les pressions de sélection exercées par des papillons phytophages sur
les plantes ont entrainé le développement de certains mécanismes de défense provoquant en
retour, chez les insectes, l’émergence de caractères leur permettant de contrer ces
mécanismes. Les composés secondaires produits par la plante, généralement impliqués dans
l’adaptation de la plante à son environnement biotique et abiotique, seraient les facteurs
dominants dans cette coévolution puisqu’ils jouent notamment un rôle essentiel dans le choix
alimentaire des insectes (Ehrlich et Raven, 1964). Par le biais de recombinaisons ou mutations
ponctuelles, les plantes vont synthétiser de nouveaux composés chimiques non essentiels à
leur croissance et développement mais qui vont avoir un effet délétère sur les agresseurs ou
réduire l’appétence de la plante. Les plantes ainsi protégées entrent dans une nouvelle zone
adaptative et, à travers la radiation évolutive, ces changements provoquent l’apparition d’une
nouvelle famille botanique (Hembry et al., 2015). C’est de cette manière que des composés
chimiques de fonction physiologique non déterminée, comme les alcaloïdes, les composés
phénoliques, les terpénoïdes, les composés cyanogéniques et les glucosinolates, auraient fait
leur apparition et auraient été conservés au cours de l’évolution pour leur intérêt dans la
résistance des plantes. Chez le panais Pastinaca sativa par exemple, la production de
furanocoumarines défensives est sensible à la sélection par les herbivores et un degré de
correspondance très élevé a été relevé entre les fréquences des phénotypes de ces plantes et
la fréquence des phénotypes de la pyrale du panais Depressaria pastinacella qui varient dans
la capacité à métaboliser les furanocoumarines (Berenbaum et Zangerl, 1998). Ainsi,
l’interaction entre ces deux organismes est caractérisée par une variation héréditaire continue
de ces traits de résistance et de virulence.

3
Introduction générale

La sélection d’une multitude de caractères a finalement abouti à la diversité et à la richesse


de l’arsenal de défenses connues à ce jour dans le règne végétal. Néanmoins, la synthèse
constitutive de composés de défense communément appelés « phytoanticipines » a un coût
métabolique important (Boots et Best, 2018). C’est la raison pour laquelle certaines plantes
ont développé des mécanismes permettant l’accumulation accrue de composés initialement
présents en faibles quantités ou la synthèse de nouveaux composés de défense chez la plante
après la reconnaissance de l’agresseur : c’est la notion de « phytoanticipines ». La mise en
place de ces mécanismes est dépendante des capacités des plantes à percevoir les
bioagresseurs, sur lesquels a également porté la sélection naturelle.

1.2. Concept de relation gène pour gène

Le concept de relation gène pour gène a été mis en évidence par Flor (1971) sur le
modèle Linum usitatissimum - Melampsora lini, la rouille du lin et constitue une avancée
importante dans la compréhension de la résistance qualitative des plantes aux maladies. Il
exprime le lien étroit qui existe entre des paires de gènes correspondants ; l’un étant le gène
d’avirulence de l’agent pathogène (Avr) et l’autre le gène de résistance correspondant de la
plante hôte (R). Ainsi, dans le cas d’une interaction incompatible, une plante hôte exprimant
un produit spécifique du gène R va reconnaitre spécifiquement l’agent pathogène qui exprime
le produit du gène Avr correspondant ce qui déclenche une forte réponse immunitaire. A
l’inverse, lors d’une interaction compatible, les gènes R ou Avr sont absents ce qui empêche
la plante de reconnaitre l’agent pathogène et de mettre en place une résistance forte.

Chez l’hôte, la résistance est majoritairement dominante et les gènes de résistance (R)
se présentent sous forme d’allèles multiples. Mais, les agents pathogènes ont la capacité de
répondre rapidement à la pression sélective exercée par les plantes grâce notamment à la
récessivité du caractère de virulence. Ainsi, l’allèle récessif codant la virulence à moins de
chance d’être exprimé et donc l’agent pathogène d’être détecté. Ces caractéristiques
permettent de maintenir l’équilibre des populations entre l’hôte et le parasite.

4
Introduction générale

Par comparaison au modèle de co-évolution établie par Ehrlich et Raven (1964), qui
associe la synthèse constitutive de métabolites secondaires chez l’hôte et le développement
de système de détoxification/séquestration chez les herbivores, le concept décrit par Flor
implique quant à lui des systèmes de reconnaissance des gènes d’avirulences des agents
pathogènes chez l’hôte pour déclencher une résistance induite et l’échappement à la
reconnaissance chez les agents pathogènes, notamment par des évènements de mutations.

Le concept de relation « gène pour gène », basé sur des études génétiques menées en
parallèle chez l’hôte et le parasite est donc applicable à la plupart des interactions
hôtes-bioagresseurs biotrophes (virus, bactéries, champignons, insectes phloémophages)
quand la résistance est contrôlée par un gène majeur de résistance. Ces travaux ont donc
permis de comprendre les mécanismes de résistance observés chez certaines espèces
végétales et d’identifier l’impact de mutation, d’hybridation ou de délétion sur la variation du
pouvoir pathogène des parasites. L’exemple du gène d’avirulence NIP1 du champignon
Rhynchosporium secalis, qui provoque la mise en place de la résistance chez les lignées d’orge
possèdant le gène Rrs1 illustre clairement les mécanismes employés par les agents
pathogènes pour échapper à la reconnaissance de la plante. Ainsi, Schürch et al., (2004) ont
montré que la virulence à Rrs1 n’est obtenue que chez des populations de R. secalis ayant
subit une délétion ou des mutations ponctuelles de NIP1.

1.3. Modèle général de l’immunité des plantes face aux bioagresseurs

La course à l’armement, induite par la co-évolution entre le parasite et sa plante hôte


a ensuite été conceptualisée par le modèle en zig zag de Jones et Dangl, (2006) intégrant les
résistances partielles (PTI) quantitatives polygéniques et les résistances fortes (ETI)
qualitatives monogéniques, l’ensemble constituant une part essentielle de l’immunité des
plantes. Ce concept s’est largement basé sur l’acquisition progressive de connaissances sur les
récepteurs PRR et NLR obtenues notamment par des outils de séquençage de génomes, de
génomique fonctionnelle et via l’utilisation de mutants Arabidopsis (Ngou et al., 2022a).

5
Introduction générale

Figure 1 : Modèle en zig zag illustrant le système immunitaire des plantes (Jones and Dangl, 2006). Le premier
niveau de résistance basale PTI (Pattern Triggered Immunity) est activité lorsque la plante perçoit des PAMPs
(Pathogenesis Associated Molecular Patterns) par des récepteurs PRR. Pour contourner ces défenses, le
pathogène libère des effecteurs pour réprimer la PTI ; c’est la phase ETS (Effector Triggered Susceptibility). Au
cours de l’évolution, les plantes ont sélectionné des récepteurs codés par un gène de résistance (R) capable de
reconnaitre spécifiquement des effecteurs de l’agent pathogène. Cette reconnaissance déclenche des
mécanismes de défense plus intenses aboutissant à une résistance forte de la plante ; c’est la phase ETI (Effector
Triggered Immunity). Enfin, les agents pathogènes peuvent contourner la reconnaissance via les récepteurs R par
la modification de leurs effecteurs qui ne seront plus reconnus, une nouvelle phase ETS est alors déclenchée.

6
Introduction générale

Ce modèle peut être décomposé en 3 étapes majeures (Figure 1). La « Pattern-


Triggered-Immunity » (PTI) est déclenchée via la reconnaissance par des récepteurs
transmembranaires de la plante ou « Pattern Recognition Receptor » (PRR) (Zipfel, 2009;
Macho et Zipfel, 2014) de motifs moléculaires propres au bioagresseur, appelés PAMPs
« Pathogen-Associated Molecular Patterns », MAMPs « Microbe-Associated Molecular
Patterns », HAMPS « Herbivore-Associated Molecular Patterns » ou encore de molécules
dérivées de l’hôte libérées par des cellules ou parois endommagées DAMPS « Damage-
Associated Molecular Patterns » (Choi et Klessig, 2016). Cette reconnaissance déclenche la
mise en place de défenses générales comme la fermeture des stomates (Melotto et al., 2008),
le renforcement des parois via le dépôt de lignine, l’obturation des plasmodesmes et tubes
criblés par l’accumulation de callose ou l’induction d’une bouffée oxydative par la libération
d’espèces réactives de l’oxygène (ROS) (Torres et al., 2006). La PTI permet surtout d’éviter ou
de ralentir la propagation du bioagresseur et non de l’éliminer (Boller et Felix, 2009). La
pression de sélection exercée par ces défenses entraîne dans les populations de bioagresseurs
la sélection d’individus porteurs d’effecteurs neutralisant les mécanismes de résistance mis
en place par la plante ce qui permet de rétablir la virulence, c’est l’état de « Effector-Triggered
Susceptibility » (ETS).
Mais cette nouvelle pression de sélection subie par les plantes aboutit à la sélection
d’individus porteurs de récepteurs généralement codés par des NLRs ou « Nucleotide Binding
– Leucine Rich Repeat » (NBS-LRR) et capables de reconnaitre spécifiquement les effecteurs
du parasite. Ce type de mécanisme fait référence à la relation « gène pour gène » décrite par
Flor (1971). Ces récepteurs intracellulaires déclenchent une cascade de signalisation
aboutissant à l’ « Effector Triggered Immunity » (ETI). Elle est décrite comme une réponse de
PTI amplifiée plus spécifique de l’agresseur ciblé qui s’accompagne généralement d’une
réponse hypersensible (HR) associée à une mort cellulaire programmée au niveau des sites
d’infection (Tsuda et Katagiri, 2010).

Cependant, bien que la PTI et l’ETI soient initiées par des mécanismes d’activation
distincts et impliquent des cascades de signalisation différentes, des études récentes ont
démontré que la coopération de ces deux mécanismes est nécessaire à l’établissement d’une
résistance efficace (Ngou et al., 2021; Yuan et al., 2021).

7
Introduction générale

Potential drop →

Figure 2 : Principales phases de l’alimentation des pucerons identifiées par Electropénétrographie


(EPG) (Sprawka et Goławska, 2010). Le schéma indique le trajet emprunté par le puceron pour
atteindre le phloème. Les courbes indiquent l'activité du stylet mesurée au fil du temps. I. Phase
d’exploration et phase extracellulaire avec ABC correspondant à la pénétration dans des tissus non
phloémien ; II. Phase d’ingestion dans le xylème; III et IV. Phase de succion avec E1 salivation dans les
éléments criblés et E2 ingestion de sève phloémienne.

8
Introduction générale

Une version révisée du modèle est proposée par Ngou et al., (2022a) dans laquelle (i) la
production d’espèces réactives de l’oxygène serait un signal critique reliant l’immunité médiée
par les récepteurs PRR et NLR et (ii) l’induction de la PTI par les récepteurs intracellulaires NLR
serait un élément indispensable et inhérent à l’ETI. De manière intéressante, ces travaux se
sont basés sur l’interaction Arabidopsis thaliana/Pseudomonas syringea et se réfèrent
également à d’autres interactions plante/bactérie, plante/champignon et même
plante/nématode. En revanche, les insectes phloémophages ne semblent pas intégrés au
modèle à ce jour.

2. Application du modèle en Zig-Zag à la résistance des plantes aux


pucerons
2.1. Particularités des insectes phloémophages
2.1.1. Stratégie de nutrition des pucerons

Les pucerons se nourrissent principalement de la sève phloémienne et ingèrent


occasionnellement de la sève du xylème afin de maintenir l’équilibre osmotique au sein de
l’hémolymphe (Pompon et al., 2010). Le comportement de nutrition peut être décomposé en
3 étapes principales, qui peuvent être mises en évidence par les signaux électriques
spécifiques obtenus par électropénétrographie (EPG) (Figure 2) (Tjallingii et Hogen Esch, 1993;
Sauge et al., 1998a). La phase extracellulaire correspond au trajet du stylet jusqu’au phloème
par les espaces intercellulaires. Durant cette étape, le puceron injecte une salive gélifiante qui
forme une gaine autour du stylet pour faciliter le passage du stylet dans l’apoplasme et limiter
le contact de la chitine du stylet, éliciteur potentiel des réponses immunitaires de la plante,
avec les tissus végétaux. De cette façon, le puceron réduit au maximum les dégâts sur les tissus
végétaux ce qui limite le déclenchement de réponses de défense, d’où sa désignation d’insecte
furtif (Züst et Agrawal, 2016). La phase d’exploration, caractérisée par une chute du potentiel
électrique, correspond à une ponction du contenu intracellulaire par les stylets. Cette étape
est nécessaire au puceron pour évaluer la qualité nutritionnelle de l’hôte et est plus ou moins
longue en fonction du niveau de résistance de la plante et de l’adaptation du puceron à son
hôte (Will et al., 2012; van Bel et Will, 2016).

9
Introduction générale

Enfin, la phase de succion débute lorsque le stylet atteint le phloème et s’accompagne d’une
libération régulière d’une seconde salive de consistance aqueuse (Tjallingii et Esch, 1993;
Tjallingii, 2006) qui facilite l’absorption de la sève, minimise l’occlusion du phloème et peut
même supprimer complètement les mécanismes de défense de la plante grâce à la délivrance
de molécules effectrices qui peuvent intéragir avec certaines protéines de l’hôte (Mondal,
2017).

2.1.2. Ressources nutritionnelles exploitées par les pucerons

Les pucerons se nourissent essentiellement dans la sève phloémienne des acides


aminés contenant la matière azotée et du saccharose pour les ressources carbonées (Dadd et
Krieger, 1968). Les acides aminés aromatiques sont particulièrement importants puisqu’ils
sont nécessaires à la synthèse de la cuticule des pucerons (Bernays et Woodhead, 1984).
D’autres en revanche comme l’asparagine ou la serine ainsi que les sucres (glucose, fructose)
sont ingérés en excès et directement excrétés sous forme de gouttelettes de miellat (Shaaban
et al., 2020). Le miellat de Brevicoryne brassicae contient par exemple 88 % de sucres,
principalement du glucose et fructose et 7 % de composés azotés (glutamine, asparagine)
(Lamb, 1959).

Néanmoins, les ressources contenues dans la sève phloémienne sont déséquilibrées


d’un point de vue nutritionnel du fait de la très forte teneur en sucre et du rapport élevé entre
les acides aminés non essentiels et essentiels (Douglas, 2006). C’est pourquoi, pour répondre
à ce stress nutrionnel et satisfaire leur besoin en acides aminés essentiels, ces insectes ont
développé des symbioses avec des micro-organismes. Ainsi, la bactérie endosymbiotique
Buchnera aphidicola, symbiote obligatoire des pucerons, installée dans des cellules
spécialisées nommées bactériocytes et transmises verticalement d’une génération de
puceron à l’autre (Brinza et al., 2009; Shigenobu et Wilson, 2011), est nécessaire aux pucerons
pour compléter leur régime alimentaire et leur assurer une croissance optimale (Munson et
al., 1991). Douglas et al., (2001) ont démontré que Buchnera produisait de la méthionine ce
qui permettait à plusieurs générations de clones de Myzus de survivre avec un régime
alimentaire dépourvu de méthionine. Des résultats similaires ont été mis en évidence pour le
tryptophane chez Acyrthosiphon pisum (Douglas et Prosser, 1992).

10
Introduction générale

Enfin, Febvay et al., (1995) ont établi un modèle d’interconversion entre acides aminés
auxquels participe B. aphidicola. Le glutamate serait le principal voire l’unique acide aminé
fourni par le puceron à B. aphidicola. La bactérie l’utiliserait comme intermédiaire pour la
synthèse d’aspartate et de nombreux acides aminés essentiels comme la lysine, la thréonine
ainsi que l’isoleucine et la méthionine. De plus, Rahbé et al., (2002) ont mis en évidence
l’échange de précurseurs et produits terminaux des voies de biosynthèse des 2 acides aminés
aromatiques tyrosine et phénylalanine entre A. pisum et B. aphidicola. L’endosymbionte est
capable de fournir le phénylpyruvate au puceron, qui pourrait alors synthéthiser de la
phénylalanine (Phe) à partir de ce précurseur puis de la tyrosine (Tyr) et en fournir en retour
à la bactérie qui est dépourvu d’enzymes de biosynthèse terminales de ces composés. Dans
cette même idée, Colella et al. (2018) ont démontré qu’une privation en Phe et Tyr induit une
reprogrammation transcriptionnelle des cellules bactériocytes contenant les endosymbiontes
qui aboutit à une augmentation de leur taille et de leur prolifération. Ainsi, ces changements
confirment l’implication des bactéries symbiotiques dans la réponse du puceron à un stress
nutritionnel et suggèrent une régulation précise de la physiologie des bactériocytes par le
puceron afin notamment d’accueillir un plus grand nombre d’endosymbiontes pour faire face
à ce stress. Enfin, d’autres fonctions liées à la nutrition du puceron ont été associées à cette
bactérie. Machado-Assefh et al., (2015) ont révélé via EPG que des clones de M. persicae
aposymbiotiques, c’est-à-dire dépourvus de Buchnera, atteignaient plus difficilement le
phloème et avaient une phase d’ingestion plus courte que des individus en symbiose avec la
bactérie. La suppression de Buchnera chez Myzus s’accompagne également d’une réduction
de l’expression de certaines protéines salivaires (Mp61 et Mp63). Ces résultats suggèrent donc
que Buchnera favorise aussi l’acceptance des plantes hôtes par les pucerons.

2.1.3. Effecteurs du puceron

La réussite d’une infection requiert l’instauration du pouvoir pathogène des


bioagresseurs, qui s’exerce en partie par l’intermédiaire des effecteurs. Selon l’agent
pathogène, ces effecteurs libérés au contact de l’hôte peuvent être (i) des enzymes
hydrolytiques qui vont faciliter l’installation du parasite et son accès aux ressources de la
plante, (ii) des toxines qui vont interférer avec le métabolisme de l’hôte pour l’affaiblir et (iii)
des protéines qui vont cibler des éléments clés des mécanismes de défense de l’hôte et les
désamorcer (Elzinga et Jander, 2013).

11
Introduction générale

Dans le cas des pucerons, les effecteurs sont exprimés au niveau des glandes salivaires et
délivrés dans la plante lors de la sécrétion salivaire. Ils peuvent induire de multiples réactions
chez l’hôte ; une réallocation des nutriments vers le site de piqûre, des changements
morphologiques (enroulements des feuilles, galles) ou la suppression des défenses
(Giordanengo et al., 2010; Compson et al., 2011).

Parmi le large répertoire d’effecteurs potentiels, seul un nombre limité a été


caractérisé dans les interactions plante/puceron et les cibles de ces effecteurs ne sont que
partiellement élucidées. Certains effecteurs sont des enzymes de détoxication
(oxidoréductases, peroxidases) ou des enzymes de dégradation de la paroi (pectinase,
amylase). D’autres, comme les glucose oxydases (GOX) oxydent le glucose pour libérer de
l’H2O2 et ainsi stimuler l’accumulation d’acide salicylique (SA) (Giordanengo et al., 2010). Le
SA pourrait agir en antagonisme avec certaines voies de signalisation hormonale nécessaire à
la réponse de défense des plantes (Morkunas et al., 2011).
En revanche, certains candidats n’ont pas de fonction connue et sont spécifiques des
pucerons. L’effecteur C002 est l’un des gènes les plus exprimés dans les glandes salivaires.
D’abord découvert chez A. pisum (Mutti et al., 2008), puis chez M. persicae (MpC002), Aphis
gossypii, Toxoptera citricida et Schizaphis graminum (Rodriguez et Bos, 2013), C002 facilite
l’accessibilité du phloème au puceron. Une mutation de ce gène engendre une incapacité des
pucerons à atteindre le phloème, aboutissant à la mort de ces derniers (Mutti et al., 2008). A
l’inverse, une surexpression de C002 chez Nicotiana benthamiana ou A. thaliana promeut la
virulence de M. persicae (Bos et al., 2010a; Pitino et Hogenhout, 2012).
Les effecteurs Mp1 et Mp2 de Myzus contribuent également à la fitness de l’insecte en
augmentant les performances du puceron. Mp1 s’associe avec un facteur impliqué dans le
trafic vésiculaire ; la protéine « Vacuolar Protein Sorting Associated Protein 52 » (VPS52).
Cette liaison entraîne une relocalisation de Mp1 vers des vésicules s’associant aux
compartiments pré-vacuolaires, notamment au niveau des cellules compagnes et provoque
une réduction des niveaux de VPS52 favorisant ainsi l’infestation (Rodriguez et al., 2017).

12
Introduction générale

La libération d’un autre effecteur de M. persicae, Mp55, au sein de la cellule végétale permet
la suppression de certaines réponses de défense incluant l’accumulation de H2O2 et de
glucosinolates comme le 4-méthoxyindol-3-ylméthylglucosinolate chez Arabidopsis (Elzinga et
al., 2014). Comme Mp55, les « Migration-Inhibition factors » (MIFs), cytokines participant à
l’immunité des pucerons, sont capables de supprimer la réponse immunitaire des plantes.
L’expression transitoire de MIF1 (Ap et Mp) dans N. benthamiana inhibe l’expression de gènes
codant pour les protéines liées à la pathogénèse (PR), de certains gènes liés à la réponse
hypersensible et supprime le dépôt de callose. Au contraire, l’inactivation du gène (knock out)
codant pour MIF1 chez M. persicae impacte négativement sa survie ainsi que son taux de
fécondité. Ces résultats démontrent l’importance de ce facteur dans le contrôle de l’hôte par
le puceron (Naessens et al., 2015).
Enfin, deux « Angiotension-converting enzymes » (ACE1 et ACE2) identifiées chez le
puceron du pois (Ap) permettraient de maintenir une interaction compatible entre le puceron
et son hôte. Bien que leur fonction ne soit pas clairement définie, le double knout out de ces
gènes chez l’insecte provoque l’accroissement de la mortalité des plantes. En parallèle, les
pucerons ayant subis cette double mutation atteignent plus rapidement le phloème et ont
donc une étape d’ingestion plus longue que les pucerons témoins (Wang et al., 2015b). Ces
deux effecteurs fonctionneraient ensemble pour contrôler le comportement nutritif du
puceron afin de favoriser la survie de la plante hôte.

2.1.4. Interactions tripartites plante/puceron/virus

De nombreux insectes herbivores sont des vecteurs d’agents pathogènes des plantes.
Les pucerons transmettent des virus à leur plante hôte grâce à leurs pièces buccales
perforantes qui facilitent la délivrance des virions dans les cellules (Ng et Perry, 2004).

La polyphagie de certaines espèces de pucerons comme M. persicae couplée à leur


rapidité de reproduction par parthénogénèse contribuent au succès de la transmission virale
dans un grand nombre d’espèces végétales. La transmission se déroule en 3 étapes qui
diffèrent en fonction de la persistance du virus dans son hôte. Ainsi, un virus persistant sera
absorbé par le puceron se nourrissant sur une plante infectée, les virions circuleront ensuite
dans l’hémolymphe de l’insecte puis seront libérés dans les cellules végétales via l’émission
de salive (Ng et Perry, 2004). En revanche, les virus non persistants seront adsorbés sur le
stylet et transmis rapidement par une simple ponctuation aux plantes visitées par le puceron.

13
Introduction générale

Chez le pêcher GF305 par exemple, un seul sondage de M. persicae infecté par le Plum
Pox Virus (Sharka) est suffisant pour inoculer les molécules d’ARN du virus et confère au virus
20% de chance d’aboutir à une infection systémique (Moreno et al., 2009).

Au sein des réseaux trophiques ces différences de transmission induisent une


modulation spécifique de la biologie des vecteurs et des plantes par les virus qui influencent
cette interaction tripartite. La sélection des plantes hôtes par les pucerons est un processus
complexe basé sur l’évaluation de signaux gustatifs et olfactifs. En conséquence, pour
favoriser leur dispersion, les virus ont développé la capacité d’agir sur la physiologie de la
plante pour la rendre plus ou moins attractive pour ces insectes. Par exemple, les virus non
persistants, qui sont localisés uniquement au niveau des pièces buccales sondeuses peuvent
réduire la qualité nutritive de la plante hôte et contrôler l’émission de composés volatiles afin
de limiter la colonisation au profit de la dispersion rapide des vecteurs (Donnelly et al., 2019).
Ainsi, les expériences de choix réalisés par Wamonje et al., (2020) sur Aphis fabae et M.
persicae ont montré que les pucerons s’installaient davantage sur les plantes de Phaseolus
vulgaris non infectées par le virus de la mosaïque commune du haricot (BCMV), le virus de la
nécrose de la mosaïque commune du haricot (BCMNV) ou le virus de la mosaïque du
concombre (CMV). Cette préférence est corrélée à l’émission de certains COVs par les plantes
infectées comme le méthyl-salicylate, le nonanal ou l'octanal et à la suppression de l’émission
de l’α-copaène, un sesquiterpène attractif pour les pucerons.
Au contraire, les virus persistants ont tendance à améliorer la qualité nutritive de l’hôte
pour augmenter le temps de nutrition et accroitre les chances d’être vectorisés (Bosque-Pérez
et Eigenbrode, 2011). Certains virus comme celui de la mosaïque du navet (Turnip mosaic
virus) sont capables d’augmenter les teneurs en acides aminés libres chez A. thaliana et de
supprimer le dépôt de callose induit en réponse aux pucerons afin de faciliter l’infestation
(Casteel et al., 2014;2015).

14
Introduction générale

Figure 3 : Implication de BAK1 dans l’antagonisme défense-croissance. Implication de BAK1 dans la


croissance (à gauche): la liaison de brassinostéroïdes avec BRI1 (Brassinosteroid insensitive protein 1)
déclenche son association à BAK1 ce qui induit la phosphorylation de BSK1 qui va activer la phosphatase
BSU1. BSU1 déphosphoryle la kinase BIN2 ce qui limite la phosphorylation du facteur de transcription
BZR1, qui peut favoriser l’expression des gènes régulés par les BR et ainsi promouvoir la croissance
végétale. En revanche, la perception des BR par BRI1 peut provoquer la phosphorylation de BIK1 qui va
alors supprimer la croissance en régulant négativement BRI1, BSU1 ou BIN2. Implication de BAK1 dans
la défense (à droite) : la détection du peptide de flagelline flg22 par le PRR FLS2 (Flagellin-sensitive 2)
provoque sa liaison avec BAK1. Cette liaison induit la phosphorylation de la « receptor-like kinase
cytoplasmique » BIK1 (Botrytis-induced kinase 1) qui aboutit à une cascade de phosphorylation des
« Mitogen-associated protein kinases » MAPK et à l’augmentation du calcium cytosolique déclenchant
la défense. La liaison de BAK1 à FLS2 empêche également sa liaison avec BRI1, ce qui inhibe la
phosphorylation de BSK1 (brassinosteroid signaling kinase 1) par BRI1 et aboutit à la dégradation de
BZR1 (Brassinazole resistant 1) par le protéasome et donc à l’inhibition de la croissance. Les flèches
rouges représentent l’inhibition, les flèches vertes l’activation et les doubles flèches une relation
d’interaction/liaison.

15
Introduction générale

2.2. Mécanismes de résistance des plantes aux insectes phloémophages


2.2.1. Récepteurs membranaires de la PTI « Pattern Recognition Receptors » (PRR)

Les Pattern Recognition Receptors (PRR) regroupent les Receptor-like kinases (RLK) et
les Receptor-like proteins (RLP). Ces récepteurs sont composés d’un domaine extracellulaire
variable permettant la reconnaissance de nombreux ligands et d’un domaine
transmembranaire. Les récepteurs RLK se distinguent des RLP par la présence d’un domaine
kinase cytoplasmique capable de relayer directement l’activation du domaine récepteur
jusqu’à la machinerie cellulaire du cytoplasme (Tang et al., 2017). Ces PRR peuvent être
classifiés en fonction de la nature de leur ectodomaine, formés de leucine-rich repeats (LRR),
de lysine motifs (LysM) ou de type lectin (Couto et Zipfel, 2016).
Parmi les RLK, la kinase réceptrice de type LRR BAK1 (synonyme SERK3) a été identifiée
comme corécepteur de plusieurs LRR-RLK et représente donc le nœud de convergence de
plusieurs voies de signalisation intervenant dans la croissance et l’immunité. Initialement,
BAK1 a été caractérisé pour son interaction avec BRI1, un récepteur des brassinostéroïdes
(BR). La liaison des BR au récepteur BRI1 entraîne sa phosphorylation qui déclenche une
cascade de signalisation promouvant la croissance (figure 3). Cependant, le plein potentiel de
la signalisation BR n’est atteint que lorsque BRI1 active BAK1 par transphosphorylation. En
retour BAK1 phosphoryle BRI1 ce qui induit une augmentation de l’activité kinase de BRI1 et
donc l’intensification de la signalisation BR (Chinchilla et al., 2009) (Figure 3).
Des fonctions dans l’immunité végétale ont par ailleurs été attribuées à BAK1. Il a été
démontré que le premier évènement de signalisation après la perception du peptide de
flagelline flg22 (PAMP bactérien) par le récepteur LRR-RLK FLS2 est le recrutement de BAK1
(Sun et al., 2013). L’interaction des domaines kinases de BAK1 et FLS2 induit la
phosphorylation de BIK1 (Botrytis-induced kinase 1) qui initie le programme de défense dans
le cytoplasme à travers une cascade de phosphorylation des Mitogen associated protein
kinases (MAPK) et l’augmentation de calcium cytosolique. En contrepartie, cette liaison
empêche l’interaction de BAK1 avec BRI1 ce qui conduit à l’inhibition de la croissance végétale
(Chinchilla et al., 2009) (Figure 3). BIK1 peut également former un complexe avec BRI1 qui va
être rompu lorsque BRI1 va percevoir les BR et se lier à BAK1.

16
Introduction générale

Figure 4 : Modèle hypothétique démontrant la possibilité de génération de DAMPs pendant l'infestation par
les pucerons (modifié d’après Silva-Sanzana et al., 2020). (1) En raison de l'augmentation de l'activité Pectine
méthylesterase (PME) globale (PME végétales et salivaires des pucerons), l'abondance d’homogalacturonanes
(HG) déméthylestérifiés augmente pendant l'alimentation des pucerons. (2) L'augmentation de l’activité des
enzymes de dégradation des HG, polygalacturonases (PG) et pectate lyases (PL) dans la sécrétion salivaire des
pucerons peut entrainer la dépolymérisation des chaînes HG déméthylestérifiées, conduisant à la production
d'oligogalacturonides (OGs). (3) Les OGs produits pendant l'alimentation des pucerons pourraient être reconnus
comme des signaux DAMPs par la plante hôte, déclenchant des réponses de défense contre l'agresseur.

17
Introduction générale

BRI1 va alors induire la phosphorylation de BIK1 qui va être libéré du complexe et supprimer
la croissance en régulant négativement BRI1 et/ou ses composants en aval (Lin et al., 2013).
BAK1 a donc un rôle central dans la régulation de plusieurs LRR-RLK et remplit ses différentes
fonctions en interagissant avec des récepteurs de liaison au ligand dépendamment du
stimulus (Ma et al., 2016).
BAK1 intervient dans la réponse des plantes à l’infestation par des pucerons. Ainsi, chez
Arabidopsis des extraits de M. persicae provoquent l’induction de BAK1 qui conditionne la
synthèse d’espèces réactives de l’oxygène et le dépôt de callose au voisinage des sites de
piqûres (Prince et al., 2014). De même, toujours chez Arabidopsis, l’induction de gènes
marqueurs de la PTI en réponse à la protéine bactérienne GRoEL provenant de Buchnera et
présente dans la salive des pucerons nécessite l’implication de BAK1 (Chaudhary et al., 2014).
En réponse à l’infestation par M. persicae, BAK1 conditionne l’influx de Ca2+ extracellulaire par
l’activation des récepteurs de glutamate GLR3.3/GLR3.6 (Vincent et al., 2017). Enfin chez la
tomate un homologue de BAK1, SlSERK1, est nécessaire à la résistance à Macrosiphum
euphorbiae conférée par le gène Mi-1.2 (Mantelin et al., 2011). Ils pourraient former un
complexe au niveau de la membrane plasmique qui est modifié en présence de la salive du
puceron (Pen et al., 2016).
Certains PRR spécifiques peuvent percevoir des « Damaged-Associated Molecular
Patterns » (DAMPs) produits lors de l’alimentation des pucerons (Silva-Sanzana et al., 2020).
Ces DAMPs incluent des fragments de matrice cellulaire comme les cellodextrines, polymères
de glucose avec différents degrés de polymérisation (cellobiose, cellotriose, cellotétraose…)
ou des oligogalactunorides (OGs), polysaccharides formés par l’hydrolyse de la pectine,
composant majeur de la paroi végétale (Pontiggia et al., 2020). Des molécules intracellulaires
libérées lors de la rupture des parois comme l’eATP, l’eNAD(P) ou les protéines « High mobility
group box 3 » (HMGB3) peuvent également faire office de DAMPs (Gust et al., 2017). Certains
auteurs ont proposé un modèle de reconnaissance des pucerons basés sur ces DAMPs (Silva-
Sanzana et al., 2020) (Figure 4). De plus, Will et van Bel, (2008) ont supposé que les enzymes
de modification de la paroi (CWME) excrétées par les pucerons pour faciliter la progression du
stylet jusqu’au phloème peuvent conduire à la production d’OGs et induire ainsi une défense
renforcée autour de la zone de pénétration (Figure 4).

18
Introduction générale

Figure 5 : Complexes protéiques des NBS-LRR. N, extrémité aminée ; TIR, domaine N-terminal « Toll/interleukin-
receptor » (vert) ; CC, domaine N-terminal « coiled-coil » (orange) ; RPW8; domaine N-terminal « Resistance to
Powdery mildew 8 » (gris) ; NBS, « Nucleotide Binding Site » (bleu); L, Linker ; LRR, « Leucine Rich Repeat »
(pourpre) ; C, extrémité carboxyle.

19
Introduction générale

2.2.2. Gènes de résistance aux pucerons (NLR)

Les récepteurs NLR sont des constituants majeurs de l’ETI et sont liés à deux modes de
perception ; (i) la reconnaissance directe de quelques facteurs d’avirulence (effecteurs)
produits par les bioagresseurs (ii) la reconnaissance indirecte, c’est-à-dire la perception de
modification par l’action du bioagresseur de protéines « de garde » (Jones et Dangl, 2006) ou
de «leurre». Cette dernière notion dans laquelle la protéine leurre imite une véritable protéine
cible effectrice fait référence au modèle « Decoy » proposé par van der Hoorn et Kamoun
(2008) ou « Integrated decoy » lorsqu’il existe une connexion physique entre le NLR et la cible
de l’effecteur (Cesari, 2018).

Chaque partie du complexe protéique des NLR joue un rôle essentiel dans la
reconnaissance et la transmission du signal d’alerte (Maruta et al., 2022). Le domaine
conservé Nucleotide Binding Site (NBS) est une NTPase pouvant fixer et hydrolyser l’ATP/ADP.
L’activation de cette fonction lors de la perception d’un agresseur déclenche la modification
conformationnelle de la protéine, la faisant passer à un état « actif » qui assure la transduction
du signal. Le domaine très variable Leucine-Rich-Repeat (LRR) est impliqué dans l’interaction
protéine-protéine et permet la liaison avec un ligand (Kobe et Kajava, 2001). Il pourrait donc
être impliqué dans des interactions directes avec les effecteurs. Certaines études soutiennent
également l’idée qu’il aurait une fonction de régulation de la transduction du signal via son
interaction avec le domaine NBS (DeYoung et Innes, 2006). Enfin, les 3 domaines N-terminal
existants des NBS-LRR ; Coiled-Coil (CC), Toll-Interleukin-Receptor (TIR) et Resistance to
Powedery mildew8 (RPW8) peuvent se dimériser et induire seuls une mort cellulaire
spontanée (Bernoux et al., 2011; Shao et al., 2014) (Figure 5).

Plus récemment, l’étude de Wang et al., (2019a) a permis d’élucider avec précision la
composition et la structure d’un CC-NBS-LRR appelé ZAR1 chez A. thaliana. Ainsi, l’interaction
de PLB2UMP, forme uridylylée de la RLK cytoplasmique PBL2 après la reconnaissance de
l’effecteur AvrAC de Xanthomonas campestris, avec le complexe ZAR1-RKS1 provoque un
changement conformationnel de ZAR1 couplé à la libération d’ADP. Ce phénomène permet
au complexe de se lier à l’ATP ce qui induit une activation complète de ZAR1 et sa modification
structurale sous forme de résistosome pentamérique. Le NLR passe alors dans son état
« actif ».

20
Introduction générale

Figure 6 : Formation du résistosome lors de la perception d’un agent pathogène par le récepteur NLR (Wang et
al. 2019a). (1) Interaction de PBL2UMP (PBL2 uridylylé par l’effecteur AvrAC de X. campestris) (bleu) avec le
complexe ZAR1-RKS1 inactif. (2) L’interaction provoque la libération d’ADP et un changement de conformation
de ZAR1. (3) La liaison de l’ATP ou dATP avec le complexe induit un remodelage structurel et un nouveau
changement de conformation de ZAR1, ce qui entraîne son activation complète et l’exposition de l’hélice α1
(rouge) aux solvants. (4) Cinq unités du complexe s’associent en pentamère pour la formation du résistosome
(représenté dans deux orientations). Les hélices α1 de ZAR1 forment une structure en forme d'entonnoir dans le
résistosome.

21
Introduction générale

Ce résistosome est notamment constitué de cinq hélices α du domaine CC (α1) qui forment
une structure en entonnoir nécessaire pour la liaison de ZAR1 à la membrane plasmique ainsi
qu’à l’induction de la mort cellulaire et de la résistance aux agents pathogènes (Figure 6). La
découverture de cette nouvelle structure a permis de faire un bond dans la compréhension
du fonctionnement des NLR.

Certains NLR conférant une résistance aux pucerons ont été caractérisés au niveau
moléculaire; Mi-1.2 chez la tomate conférant une résistance à M. euphorbiae (Rossi et al.,
1998) et Vat chez le melon contre A. gossypii (Dogimont et al., 2014). Le gène dominant Mi-
1.2 code une protéine CC-NBS-LRR, qui est localisé à la fois dans le cytoplasme, sur la
membrane plasmique et dans le noyau (Milligan et al., 1998; Peng et al., 2016). Il s’agit du
premier gène de résistance à un insecte cloné. De plus, il est le premier exemple de gène de
résistance actif contre des organismes éloignés puisqu’il confère à la tomate une résistance à
M. euphorbiae, aux psylles Bactericerca cockerelli (Casteel et al., 2006), aux aleurodes
(Nombela et al., 2003) et aux nématodes à galles (Vos et al., 1998). Cette résistance est en
partie basée sur le contrôle de la signalisation de SA (de Ilarduya et al., 2003) et nécessite le
gène « SOMATIC EMBRYOGENESIS RECEPTOR-LIKE KINASE 1 » (SlSERK1), homologue du
récepteur PRR BAK1 (Mantelin et al., 2011). De plus, Pallipparambil et al., (2015) ont démontré
que Mi-1.2 avait un impact négatif sur des hémiptères ne se nourrissant pas de sève
phloémienne. En effet, les larves d’Orius insidiosus, punaises Anthocoridae prédatrices
zoophytophages utilisées dans la lutte biologique contre les pucerons avaient un taux de
survie plus faible sur les génotypes de tomates possédant le gène Mi-1.2, étendant ainsi le
spectre d’action de la résistance contrôlée par ce gène.

Le gène Vat code également une protéine de type CC-NBS-LRR qui confère une double
résistance à A. gossypii et à des virus non-persistants comme le CMV (Cucumber mosaic virus)
lorsqu’ils sont transmis par ce vecteur (Dogimont et al., 2014). Cette résistance, qui implique
une réponse hypersensible localisée (Villada et al., 2009) et influence négativement la
nutrition du puceron, est efficace vis-à-vis de la plupart des clones d’A. gossypii (Boissot et al.,
2016a,b). Cependant des biotypes du puceron sont adaptés à la résistance conférée par Vat,
certains par la modification de leurs éliciteurs qui ne sont plus reconnus par Vat, d’autres grâce
à leur adaptation aux défenses induites (Boissot et al., 2016b).

22
Introduction générale

La résistance conférée par ces NLR est facilement exploitable en sélection variétale et
relativement efficace mais peut être menacée par la capacité des pucerons à surmonter les
mécanismes de résistance mis en place ou éviter la détection par les gènes de résistance.
D’autres cas de contournement de la résistance ont été notés chez les plantes de soja
pourvues des gènes de résistance Rag1 et Rag2. En effet, des individus de l’espèce Aphis
glycines ont développé la capacité de réprimer une partie de leurs effecteurs putatifs de
manière constitutive ou lorsqu’ils se nourrissent sur des plantes possédant les gènes Rag
(Yates-Stewart et al., 2020). La perte de fonctionnalité de certains effecteurs pourrait être
notamment imputée à la surexpression d’éléments transposables pouvant influencer la
transcription ou l’expression de certains effecteurs (Yates-Stewart et al., 2020).

Hormis Vat et Mi1.2, des loci conférant une résistance contre les pucerons ont
également été décrits chez le soja Glycine max (Rag ; Hill et al., 2017), le niébé (Rac1, Rac2 ;
Githiri et al., 1996), la luzerne tronquée Medicago truncatula (AIN/AKR, RAP1 ; Stewart et al.,
2009; Kamphuis et al., 2019), le pêcher (Rm1, Rm2, Rm3 ; Monet et Massonié, 1994; Niu et
al., 2016 ; Pascal et al., 2011) ou encore le blé (Dn, Gby ; Boyko et al., 2004; Peng et al., 2007;
Berzonsky et al., 2010) mais la nature de ces gènes n’a pas été clairement identifiée. Par
exemple, les gènes AKR (Acyrthosiphon kondoi resistance) et AIN (Acyrthosiphon induced
necrosis) chez M. truncatula contrôlent la résistance au puceron bleu-vert (Kamphuis et al.,
2019). AKR est un gène de résistance dominant qui opère au niveau du phloème en empêchant
l’ingestion de la sève par le puceron et en induisant la voie de signalisation de l’acide
jasmonique (JA). Quant à AIN, il est associé à la réduction de la biomasse des pucerons et à
l’apparition de lésions nécrotiques en réponse à l’infestation (Kamphuis et al., 2019). Ces deux
gènes ont donc des effets additifs sur le phénotype de résistance de la Luzerne et
conditionnent tous deux la production d’espèce réactives de l’oxygène au niveau du site de
piqûre. Cependant, la dominance d’AKR engendre une suppression de certaines réponses liées
à AIN, en particulier le phénomène de réponse hypersensible (HR) associé aux lésions
nécrotiques. (Kamphuis et al., 2019) Les interactions entre ces deux loci de résistance
indiquent donc une interaction complexe entre la signalisation JA et la HR pour potentialiser
la résistance aux pucerons chez M. truncatula.

23
Introduction générale

Figure 7 : Activation des réponses de défense par les phytohormones selon les stratégies nutritives des
bioagresseurs (d’après Ali et al., 2018). L’infection par les bioagresseurs biotrophes entraine l’activation de la
signalisation SA (acide salicylique) contrôlée par NPR1. NPR1 induit à son tour des protéines « Pathogenesis
related » (PR) spécifiques ; PR-1, PR-2 et PR-5 ainsi qu’une réponse systémique acquise (SAR). L’infection des
agents pathogènes nécrotrophes active la signalisation JA (acide jasmonique) qui induit les protéines PR-3, PR-4
et PR-12. Les deux voies de signalisation SA et JA sont responsables de la mise en place d’une « local acquired
resistance » (LAR). Les flèches rouges indiquent une répression et les flèches vertes une activation.

24
Introduction générale

2.2.3. Cinétique de mise en place des différents acteurs de signalisation

La perception des signaux de danger par les récepteurs précédemment décrits déclenche
une cascade de signalisation aboutissant à l’induction des mécanismes de défense ou
résistance. Les changements dynamiques des messagers secondaires, tels que le calcium
(Ca2+), les espèces réactives de l'oxygène (ROS) et l'oxyde nitrique (NO), servent de signatures
pour la signalisation intracellulaire et les communications intercellulaires (Vincent et al.,
2017). Ces molécules ainsi que les phytohormones peuvent elles aussi agir sur différentes
cibles comme les MAPK « Mitogen-Activated Protein Kinases » ou les facteurs de transcription
pour propager le signal de défense ou agir directement sur l’expression des gènes de défense.
Dans ces travaux, Vincent et al., (2017) ont par exemple démontré que la réponse
d’Arabidopsis à M. persicae est dépendante de l’interaction entre le récepteur BAK1, les
canaux ioniques de la membrane plasmique GLR3.3 et GLR3.6, le canal ionique vacuoliaire
TPC1 et pourrait être en partie affectée par la signalisation JA.

2.2.3.1. Antagonisme des signalisations de l’acide jasmonique et de l’acide salicylique

Acide jasmonique

Couramment, l’acide jasmonique (JA) est associé à la réponse des plantes contre les
agents pathogènes nécrotrophes et les herbivores broyeurs (Howe et Jander, 2008; Campos
et al., 2014) (Figure 7). Cette phytohormone et son conjugué JA-isoleucine (JA-Ile) sont issus
des lipides et synthétisés via la voie des oxylipines. Plusieurs preuves de l’implication de JA
dans la défense des plantes contre les pucerons, étant pourtant des insectes biotrophes, ont
déjà été avancées. Par exemple, chez Arabidopsis, la mutation du gène « Constitutive
expressor of vegetative storage protein 1 » (CEV1), qui code pour une cellulose synthase
faisant le lien entre la signalisation au niveau de la paroi et les réponses régulées par JA et
l’éthylène (ET), permet une activation constitutive des défenses en réponse à M. persicae et
réduit drastiquement son développement (Ellis et al., 2002. Ce mutant accumule non
seulement JA, OPDA (précurseur du JA) et ET mais surexprime également des gènes
marqueurs de la signalisation JA comme « Vegetative Storage Protein » (VSP) et « Plant
defense 1.2 » (PDF1.2) (Ellis et al., 2002).

25
Introduction générale

Dans les systèmes Solanum lycopersicum/M. euphorbiae (Fidantsef et al., 1999) ou Nicotiana
attenuata/M. persicae nicotianae (Voelckel et al., 2004), le gène codant pour
« Lipoxygenase » (LOX) qui catalyse la première étape de la biosynthèse du JA, est fortement
induit après infestation, de même que PDF1.2, marqueur de la signalisation JA, lors de
l’infestation d’A. thaliana par M. persicae (Moran et Thompson, 2001).

Acide salicylique (SA)

Le SA est une hormone clé dans la mise en place de la PTI, ETI, HR et induction de la
résistance systémique acquise (SAR) au sein des plantes (Ding et Ding, 2020). Contrairement
au JA, il est davantage associé à la résistance contre les bioagresseurs biotrophes (Glazebrook,
2005) (Figure 7), ce qui est le cas des pucerons. Le système furtif d'alimentation des pucerons,
couplé à l'interaction du stylet avec les espaces intercellulaires induisent des modèles
d'expression génique caractéristiques de la signalisation de défense SA (Moran et Thompson,
2001). Des recherches ont mis en évidence une variation des niveaux de ROS et Ca2+
provoquant une modification de l’état redox dans le cytosol suite à une accumulation de SA
lors d’une attaque (Mou et al., 2003; Morkunas et al., 2011). Cet évènement active le gène
NON-EXPRESSOR OF PR-1 (NPR1) (Wu et al., 2012) qui contrôle la signalisation de SA et induit
divers acteurs des réponses de défense comme les PATHOGENESIS RELATED PROTEIN (PR-1,
PR-2 et PR-5) chez Arabidopsis en réponse à M. persicae et B. brassicae (Zhang et al., 1999;
van Loon et al., 2006) ou des facteurs de transcription WRKY (15, WRKY26, WRKY30, WRKY38,
WRKY46, WRKY50, WRKY51 et WRKY54) contre B. brassicae (Kuśnierczyk et al., 2008).

Enfin, alors que NPR1 agit en aval de la signalisation SA, les gènes PHYTOALEXIN
DEFICIENT 4 (PAD4) et ENHANCED DISEASE SUSCEPTIBILITY 1 (EDS1) agissent en amont, en
stimulant la biosynthèse de SA, et sont régulés entre autre par des gènes R de type TIR-NBS-
LRR (Wiermer et al., 2005). En revanche, chez Arabidopsis, la défense contre M. persicae
controlée par PAD4 ne nécessite ni EDS1 ni la signalisation SA (Louis et al., 2012) mais serait
plutôt liée à la capacité de PAD4 à promouvoir la sénescence et la mort cellulaire via
l’accumulation de H2O2 (Louis et Shah, 2015).

26
Introduction générale

Figure 8 : Modèle de dialogue moléculaire entre la signalisation JA et SA (Schweiger et al., 2014). Les
flèches larges indiquent les métabolites cibles régulés par une seule des phytohormones (JA : acide
jasmonique en bleu ; SA : acide salicylique en orange) ou des cibles communes ne pouvant être induites
que par l’une ou l’autre des hormones si elles interviennent séparément. La flèche verte indique les
cibles régulées uniquement si les deux hormones sont appliquées simultanément. Les zones hachurées
correspondent à droite : aux cibles de SA pouvant être négativement régulées par JA et à gauche : aux
cibles de JA pouvant être négativement régulées par SA. L’antagonisme est indiquée au dessus par le
signe moins et la flèche étroite pointant vers les zones hachurées.

27
Introduction générale

En effet, bien que la réponse médiée par SA soit parfois observée chez les génotypes
sensibles aux pucerons, il semblerait qu’elle soit davantage associée au phénomène
d’antibiose et antixénose chez les hôtes résistants. Li et al., (2006) ainsi que de Ilarduya et al.,
(2003) ont démontré que le SA était essentiel à la résistance à M. euphorbiae contrôlée par
Mi-1.2 chez la tomate. De plus, chez M. truncatula infesté par A. kondoi, l’induction de 3 gènes
de réponse à SA était plus précoce chez le génotype Jester résistant aux pucerons. Cependant,
Pegadaraju, (2005) a mis en évidence une surexpression du gène « SALICYLIC ACID INDUCTION
DEFICIENT 2 » (SID2), codant pour l’isochorismate synthase 1 qui catalyse la dernière étape de
biosynthèse de SA, en réponse à l’infestation de M. persicae chez Arabidopsis, dépourvu de
gènes de résistance aux pucerons.

Exploitation de l’antagonisme SA/JA par les pucerons : un désamorçage des réponses de


défense ?

Certains auteurs, en s’appuyant sur des recherches précédentes, ont proposé un


modèle dans lequel le puceron pourrait exploiter l’antagonisme entre SA et JA (Figure 8) en
se servant de SA pour inhiber la signalisation JA/ET et faciliter l’infestation. Par exemple,
Schwartzberg et Tumlinson, (2014) ont rapporté que le miellat de A. pisum contenait du SA.
L’application exogène de ce miellat sur les feuilles de Vicia faba a totalement supprimé
l’accumulation de JA, entrainant une suppression des défenses induites chez la plante. De
même, chez Capsicum annuum, l’infestation de Myzus persicae a déclenché une augmentation
précoce des teneurs en JA et JA-Ile. Néanmoins, après 96h d’infestation ces niveaux ont
diminué en faveur de l’accumulation de SA ce qui suggère un « switch » entre ces deux voies
de signalisation au cours de l’infestation (Florencio-Ortiz et al., 2018). Les interconnections et
dialogues moléculaires qui subsistent entre les phytohormones sont donc des éléments clés
dans la réponse des plantes aux pucerons.

28
Introduction générale

Figure 9 : Modèle de fonctionnement des mécanismes possibles dans les voies de signalisation des
messagers secondaires. La reconnaissance du bioagresseur par un récepteur PRR entraîne l'activation
du canal cationique et l'élévation du Ca2+ cytosolique. Cette élévation augmente les liaisons de Ca2+
avec la calmoduline (CaM) (ou à la protéine de type CaM (CML)) qui induit l’expression de gènes de
défense et la synthèse d’oxyde nitrique (NO). Le Ca2+ cytosolique active également plusieurs protéines
membranaires en ciblant le motif de liaison au calcium EF-Hand. L’activation des CPK (Calcium-
dependant protein kinase) peut déclencher la réaction hypersensible (HR) et la synthèse de ROS à
travers l’induction des RBOH (Respiratory burst oxidase homolog). Sous l’effet de leur interaction avec
le Ca2+ les protéines CBL (Calcineurin B-like protein) induisent également l’expression des gènes de
défense via le recrutement des CIPK (CBL-interacting serine/threonine protein kinase). Le Ca2+ peut
également contrôler l’accumulation de H2O2 dans le cytosol via l’induction des RBOH et l’activation des
aquaporines. H2O2 et NO jouent également un rôle central dans l’expression des gènes de défense et la
mise en place de la HR. Les flèches vertes indiquent une activation, la rouge une répression et les flèches
noires une circulation à travers des canaux spécifiques.

29
Introduction générale

2.2.3.2. Messagers secondaires

Variations du flux de Ca2+

Le calcium est un messager secondaire qui permet la transduction et l’amplification


des signaux d’alerte à travers les cellules (Allan et al., 2022) grâce à la génération d’un schéma
de variation spécifique à chaque interaction (Lecourieux et al., 2005; Kosuta et al., 2008). Cette
signalisation est induite quelques secondes après une attaque et provoque une inversion des
flux de calcium, qui va alors s’accumuler dans le cytoplasme (Figure 9). Chez A. thaliana, M.
persicae déclenche la signalisation Ca2+ via l’induction de 2 gènes codant les « GLUTAMATE
RECEPTOR-LIKE » (GLR3.3 et GLR3.6) (Vincent et al., 2017).

Ces signaux sont ensuite décodés en aval par 2 types de capteurs ; (i) les Calcineurin B-
like protein » (CBL) et les calmodulines (CaM) qui ne possèdent pas de domaines fonctionnels
et jouent davantage le rôle de relais du signal et (ii) les « Calcium-dependent protein kinase »
(CDPK) et les « CBL-interacting serine/threonine-protein kinase » (Ranty et al., 2016; Ma et al.,
2020) (Figure 9). Certaines CPDK ont été caractérisées pour leur rôle dans la transduction du
signal de défense des plantes en réponse à différents herbivores. Par exemple, Hettenhausen
et al., (2016) ont montré que l’infestation du soja par Aphis glycines, induit l’expression de 10
CDPKs (GmCPDK5, 6, 9, 10, 12, 19, 24, 29, 36 et 41) après 8 h de contact. Ces réseaux
protéiques peuvent agir de façon synergique avec les MAPK (Boudsocq et al., 2010) ou avec
les ROS pour propager le signal de défense (Marcec et al., 2019).

Espèces réactives de l’oxygène (ROS) et oxyde nitrique (NO)

La signalisation calcique est essentielle à la signalisation liée aux ROS puisqu’elle


permet l’activation des enzymes générant les ROS comme les NADPH-oxydases qui présentent
un motif EF-Hand de liaison au Ca2+ (Kobayashi et al., 2007; Seybold et al., 2014) (Figure 9).
Les espèces réactives de l’oxygène ainsi formées se présentent sous différentes formes : le
peroxyde d’hydrogène (H2O2), l’oxygène singulet (1O2), l’anion superoxyde (O2.-), le radical
hydroxyle (OH.) et le radical hydroperoxyde (HO2.) (Apel et Hirt, 2004). La signalisation des ROS
s’appuie principalement sur l’oxydation des groupes thiols des résidus cystéines des protéines
cibles dont l’état redox conditionne la structure protéique et ses fonctionnalités.

30
Introduction générale

Ils vont par exemple pouvoir oxyder l’ectodomaine de certaines RLK ce qui déclenche
l’activation de la signalisation en aval dans le cytoplasme (Kimura et al., 2017). Plusieurs
études confirment l’implication de ces composés dans la réponse des plantes aux pucerons
(Goggin et Fischer, 2022). Jaouannet et al., (2015) ont montré que des mutants rbohd et rbohf
d’Arabidopsis, incapables d’accumuler les ROS, présentaient une défense réduite face à Myzus
persicae par rapport aux plantes témoins. De plus, une accumulation massive et précoce
d’H2O2 est observée dans des lignées de Triticum aestivum résistantes à Diuraphis noxia
(puceron russe du blé), contrairement aux lignées sensibles, associant ainsi les ROS au
caractère de résistance (Moloi et van der Westhuizen, 2014). Finalement, les travaux de
Kerchev, (2011) ont démontré que les premiers évènements survenant chez la pomme de
terre lors de l’attaque de Myzus persicae concernent la régulation spatiale et temporelle de la
production de ROS, essentielle pour leur fonction de signalisation. Des changements
d’expression des gènes conduisant à l’accumulation de H2O2, au piégage des ROS ou à leur
détoxification ont été observés.

De surcroît, la signalisation des ROS est fortement connectée aux processus liés à
l’oxyde nitrique, qui est un radical libre gazeux impliqué dans les réponses biotiques et
abiotiques des plantes à l’environnement (Domingos et al., 2015). NO s’accumule dans les
premières heures suivant la mise en contact de plantes avec divers bioagresseurs et peut
intervenir dans le déclenchement de la réponse hypersensible (Zhao, 2007; Yoshioka et al.,
2011). Il tient d’ailleurs une part importante dans les mécanismes de résistance du blé au
puceron russe du blé (Moloi et van der Westhuizen, 2014). Ce composé peut également se lier
de façon covalente au GSH pour former du S-nitrosoglutathione (GSNO), molécule dont
l’application sur le pois a permis de réduire l’expansion et la fécondité d’A. pisum (Woźniak et
al., 2017). Enfin, une accumulation de preuves suggère que les voies de signalisation des ROS
sont étroitement liées aux voies de signalisation des hormones dans les interactions plantes-
insectes (Kerchev, 2011).

31
Introduction générale

Figure 10 : Représentation schématique de la cascade de phosphorylation des “Mitogen associated Protein


kinase” (MAPK) (Jagodzik et al., 2018). P : phosphorylation

32
Introduction générale

2.2.3.3. Cascades signalétiques par les « Mitogen Activated Protein Kinases » (MAPK)

La reconnaissance d’un bioagresseur par un récepteur RLK, la variation du Ca 2+


cytosolique ou l’accumulation de ROS sont autant de facteurs conduisant à l’induction des
protéines kinases, transférases très conservées chez les eucaryotes qui catalysent la
phosphorylation de résidus sérine ou thréonine de protéines cibles (Thulasi Devendrakumar
et al., 2018). Cette induction se traduit par une phosphorylation en cascade des MAP-kinase
kinase kinase, qui vont elle-même activer les MAP-kinase kinase qui ensuite pourront activer
les MAP-kinase et enfin phosphoryler les substrats ciblés, dont la plupart sont des facteurs de
transcription ou des enzymes liées au stress (Hettenhausen et al., 2015) (Figure 10).

Dans l’interaction plante/puceron, Li et al., (2006) ont dévoilé l’importance des


cascades de MAPK en aval du gène de résistance Mi-1.2 chez la tomate en réponse à M.
euphorbiae. Ainsi, l’extinction transitoire par VIGS de LeMKK2 et de 3 autres MAPK pouvant
être phosphorylées par LeMKK2 (LeMPK3, LeMPK1 et LeMPK2s) atténue la résistance du
génotype de tomate porteur de Mi-1.2. Précédemment, d’autres études avaient mis en
évidence l’implication de MPK3 dans la réponse de défense au puceron chez Arabidopsis
(Moran et al., 2002). De plus, des teneurs variables en CO2 peuvent affecter certaines MAPK.
Chez N. attenuata notamment, des teneurs élevées en CO2 induisent la surexpression de
MPK4, provoquant ainsi une ouverture plus grande des stomates, la diminution des teneurs
en eau dans la plante, l’induction de la signalisation jasmonique et, de ce fait, une réduction
de la population de Myzus persicae sur la plante (Guo et al., 2017).
Les MAPK sont donc impliquées à la fois dans la résistance contrôlée par un gène NBS-
LRR et dans des réponses plus générales correspondant à la PTI. Elles peuvent aussi intégrer
des signaux environnementaux pour réguler les interactions plante/puceron.

2.2.3.4. Cible des messagers de signalisation : les facteurs de transcription

Pour aboutir à la mise en place de la résistance, les voies de signalisation


précédemment mentionnées vont cibler et induire des facteurs de transcription spécifiques.
D’une manière générale, les facteurs de transcription WRKY interviennent dans des processus
divers de croissance, développement et de stress biotique ou abiotique (Rushton et al., 2010).
Cependant, certains sont des composants essentiels de la résistance des plantes aux pucerons.

33
Introduction générale

Par exemple, le facteur de transcription WRKY70 est associé à la résistance à M. euphorbiae


contrôlée par Mi-1.2 chez la tomate. Atamian et al., (2012) ont démontré que les plantes
wrky70 étaient plus sensibles aux pucerons de la pomme de terre et aux nématodes. En
parallèle, l’infestation des plants par M. euphorbiae a prouvé l’inductibilité de ce facteur en
réponse aux pucerons.
De même, chez le Chrysanthème hôte de Macrosiphoniella sanbourni, l’infestation,
ainsi que des traitements à l’acide abscissique (ABA) et au Méthyl-jasmonate (MeJA),
provoquent la surexpression des facteurs CmWRKY42 et CmWRKY48. En outre, une expression
constitutive de CmWRKY48 dans cette plante accroît ses réponses de défense puisqu’elle
inhibe la croissance des colonies de M. sanbourni (Li et al., 2015a). Dans ce même modèle,
deux autres facteurs de transcription, CmMYB15 et CmMYB19, sont induits en réponse aux
pucerons. Contrairement aux WRKY, les MYB ne sont pas uniques aux plantes et sont très
largement distribués chez les eucaryotes. Ils participent au contrôle du cycle cellulaire
(Ambawat et al., 2013) mais sont également impliqués dans des processus spécifiques des
plantes comme le métabolisme des phénylpropanoïdes (Hichri et al., 2011). Chez le
Chrysanthème, la surexpression de ces 2 facteurs provoque l’induction des gènes CmPAL1,
CmC4H, Cm4CL, CmHCT, CmC3H, CmCCoAOMT et CmCCR responsable de la biosynthèse de la
lignine ce qui entraîne une réduction du taux de multiplication de M. sanbourni (Wang et al.,
2017; An et al., 2019).
Pourtant, certains facteurs de transcription sont au contraire des régulateurs négatifs
de la défense contre les pucerons. En effet, WRKY22, bien qu’associé à la PTI contre les agents
pathogènes, est un facteur de sensibilité à M. persicae que certains auteurs soupçonnent
d’être utilisé par Myzus pour altérer les réponses de signalisation SA/JA (Kloth et al., 2016).
De même, chez A. thaliana la surexpression du facteur MYB102 en présence de M. persicae
induit l’expression de la « 1-aminocyclopropane-1-carboxylate synthase » (ACS), qui contrôle
positivement certaines enzymes de biosynthèse de l’ET. Ainsi, l’augmentation des teneurs en
ET dans les plantes infestées a conduit à l’accroissement de leur sensibilité à M. persicae (Zhu
et al., 2018). Ces exemples illustrent la finesse mais aussi la fragilité de la signalisation mise en
place par la plante pour répondre aux agresseurs.

34
Introduction générale

Figure 11 : Défenses indirectes mises en place via la libération de composés volatils (COVs) (adapté de Ballhorn
et al., 2011). En réponse aux dommages causés par les herbivores les plantes libèrent des composés organiques
volatils (COVs) qui permettent (1) aux parasitoïdes de localiser leur hôte sur la plante (2) d’attirer des prédateurs,
(3) de repousser les ravageurs et donc de limiter la colonisation via leur propriété répulsive et enfin (4) de
transmettre un signal d’alerte aux plantes voisines afin de stimuler leurs défenses avant l’arrivée de l’herbivore.

Figure 12 : Classes de composés volatils émis par les plantes en réponse à l’herbivorie

35
Introduction générale

2.2.4. Mise en place d’un arsenal de défense diversifié


2.2.4.1. Défenses indirectes : composés volatils et attraction des parasitoïdes

Les plantes, dès la détection d’un agresseur, peuvent émettre un ensemble de


composés volatils appelés " volatils végétaux induits par les herbivores " (HIPV). Ces composés
confèrent une protection aux plantes en agissant comme composés de signalisation longue
distance. Ainsi, un mélange de composés diversifiés est émis dans l’environnement et agit à
différents niveaux, soit en induisant la défense dans des tissus non attaqués de la plante soit
en alertant les plantes voisines de la présence d’un agresseur ou encore en attirant des
ennemis naturels des ravageurs comme les coccinelles ou les guêpes parasitoïdes des
pucerons (Heil et Silva Bueno, 2007; de Vos et Jander, 2010; Turlings et Erb, 2018; Paudel
Timilsena et al., 2020) (Figure 11). Au sein de la plante, ils permettent donc un dialogue rapide
entre deux organes n’ayant pas de connexion vasculaire directe. Ils contrôlent donc un large
éventail d’interactions multitrophiques et sont eux-même régulés par le réseau complexe des
phythormones comprenant le SA et JA (Dudareva et al., 2013).

Les composés volatils intervenant dans les réponses de défense incluent des molécules
de nature différentes ; terpénoïdes, dérivés volatils d'acides gras, des benzénoïdes, des
phénylpropanoïdes ou des dérivés d'acides aminés volatils (Figure 12). Par exemple, le MeSA
ou des monoterpènes tels que le pinène ou camphène participent à l’activation de la réponse
systémique acquise (SAR) en réponse à l’infestation de M. euphorbiae sur la tomate (Digilio et
al., 2012). Un traitement au cis-jasmonate a par ailleurs affecté la croissance et la
reproduction de M. euphorbiae sur pomme de terre (Sobhy et al., 2020). Chez le choux infesté
par M. persicae, plus de 27 COVs ont été détectés, incluant l’hexenal, l’(E)-β -farnésène, le 1,8-
cineole, l’γ-terpinène ou encore l’α-caryophyllène (Ahmed et al., 2019). Ce dernier est
d’ailleurs un composé chimique important qui peut, en fonction de ses niveaux d’émission,
repousser ou attirer les herbivores et améliorer le recrutement de prédateur pour la lutte
biologique (Kos et al., 2013).

Dans le cas de l’attraction des parasitoïdes, des études ont démontré que certains
d’entre eux pouvaient détecter leur hôte sur les plantes via la reconnaissance de cocktails
d’HIPV spécifiques émis par la plante.

36
Introduction générale

Ainsi, le parasitoïde Aphidius rhopalosiphi peut reconnaitre des odeurs de cultivar de blé sur
lequel ses pucerons hôtes Metopolophium dirhodum se sont nourris et développés (Van
Emden et al., 1996). De même, Du et al. (1998) ont montré qu’en fonction de l’espèce de
puceron colonisateur (A. pisum et A. fabae), V. faba émet un cocktail d’HIPV de composition
différente. Ainsi, l'analyse GC a montré que l'alimentation d’A. pisum sur V. faba,
contrairement à celle de A. fabae induit l’émission de 6-méthyl-5-heptène-2-one et d’acide
géranique, particulièrement attractif pour le parasitoïde Aphidius ervi.

Cependant, ces mécanismes de défenses indirectes basés sur la communication de la


plante avec son environnement par les COVs suffisent rarement à éradiquer l’ensemble des
colonies de pucerons et ont généralement un périmètre d’action restreint. En parallèle les
plantes possèdent d’autres mécanismes basés sur la synthèse de composés aphicides
endogènes ou sur des variations de la valeur nutritionnelle de la sève élaborée.

2.2.4.2. Défenses directes


2.2.4.2.1. Changement de la qualité nutritionnelle de l’hôte

Equilibre des acides aminés

Les acides aminés sont des nutriments majeurs et une source d’azote importante pour
les pucerons. Chez la plante, des modifications de la composition en acides aminés et le
changement de ratio C/N peuvent contribuer à la résistance aux pucerons en réduisant à la
fois la qualité nutritionnelle de l’hôte et son appétence (Febvay et al., 1988; Rahbé et al., 1988;
Sandström et Pettersson, 1994; Ponder et al., 2000; Karley et al., 2002).

Chez un génotype de Pisum sativum sensible à A. fabae, la concentration de 10 acides


aminés, incluant l’asparagine (Asn) et l'aspartate (Asp) est significativement plus élevée par
rapport aux génotypes résistants (Holt et Wratten, 2011). Dans le cas de la résistance du soja
à Aphis glycines contrôlée par Rag1, des niveaux inférieurs d’Asn pourraient contribuer aux
mécanismes de résistance (Chiozza et al., 2010). De plus, les performances de A. glycines sont
limitées sur un milieu contenant des concentrations d'Asn, d'Asp, glutamate (Glu), glutamine
(Gln), glycine (Gly) et Valine (Val) réduites démontrant l’importance de ces acides aminés dans
le développement des colonies de pucerons (Wille et Hartman, 2008).

37
Introduction générale

Toutefois, certaines espèces végétales sont capables de modifier l’équilibre en acides


aminés en fonction de l’intensité de l’infestation. Florencio-Ortiz et al., (2018) ont détecté une
accumulation d’un seul acide aminé, Gln, chez le poivron C. annuum en présence d’une faible
densité de pucerons (20 individus M. persicae). Ce composé ainsi que l’activité de la Gln
synthase (GS) sont également induits par l’infestation chez la pomme de terre (Karley et al.,
2002). La Gln étant un composé majeur de transport de l’azote, cette variation serait le
résultat d’une remobilisation des pools d’azote hors de la zone infestée. En revanche, en
présence d’une population de pucerons 10 fois supérieure, une augmentation importante de
la teneur en acides aminés libres a été mesurée, en particulier les acides aminés aromatiques ;
Phe, Tyr, Trp, principaux précurseurs de métabolites secondaires de défense (glucosinolates,
camalexine, composés phénoliques) et les acides aminés à chaîne ramifiée ; Val, Ile et Leu.
Parmi eux, Ile a été associé aux réponses de défense d’Arabidopis et d’autres espèces
horticoles contre B. cinerea en induisant la signalisation liée au jasmonate (Li et al., 2021b).
Plusieurs études admettent la possibilité que la variation des teneurs en acides aminés
observée dans les plantes infestées peut être le résultat d’une manipulation adaptative par
les pucerons, afin d’augmenter la qualité nutritionnelle de l’hôte (Giordanengo et al., 2010).
Néanmoins, la possibilité qu’il s’agisse d’une réponse liée au stress de l’infestation n’est pas à
exclure puisque les acides aminés sont des précurseurs d’un panel important de métabolites
ayant un rôle clé dans la défense ou la signalisation.

Variation de la pression osmotique au sein du phloème

La stratégie nutritionnelle des pucerons est caractérisée par une ingestion


d’importants volumes de sève qui est régulée afin d’alléger la pression osmotique induite par
la succion. Certaines plantes sont capables d’exploiter cette contrainte subie par le puceron
en accumulant des teneurs élevées en saccharose dans le phloème, provoquant ainsi une forte
osmolarité de la sève phloémienne. En ce sens, l’infestation par M. persicae entraîne une
augmentation des teneurs en saccharose dans les premières heures suivant l’infestation qui
s’accompagne d’une surexpression des gènes impliqués dans la signalisation des sucres et la
répartition des ressources (Singh et al., 2011).

38
Introduction générale

Figure 13 : Mécanisme d’occlusion du phloème en présence d’un insecte piqueur suceur (schéma adapté de
Jiang et al., 2019). L’insecte piqueur suceur est représenté avec son stylet perçant le tissu végétal afin d'atteindre
une cellule criblée du phloème par les espaces intercellulaires (apoplaste). Lors de son trajet l’insecte sécrète une
salive gélifiante qui forme une gaine autour du stylet et facilite l’accès au phloème. Le passage du stylet et la
pénétration dans la cellule criblée induit des variations au niveau du calcium qui déclenche le dépôt de callose et
la formation de bouchon de protéines via les agrégats formés par les « Phloem protein » pour obstruer les
vaisseaux phloémiens.

39
Introduction générale

En réponse, les pucerons dépensent de l’énergie pour excréter des sucrases capables de
dégrader le saccharose en glucose et fructose puis pourrait polymériser le glucose en
oligosaccharides de faible pression osmotique par unité d’hexose (Karley et al., 2005).
Pourtant, Douglas et al., (2006) ont décrit le saccharose comme le principal stimulant
alimentaire du phloème pour le puceron et l’extinction du transporteur de saccharose StSUT1
chez la pomme de terre réduit la performance des pucerons sur les plants transformés (Pescod
et al., 2007). De même, Morkunas et al., (2016) a indiqué que les réactions de défense de P.
sativum vis-à-vis de A. pisum s’accompagnent d’une diminution du taux de saccharose dans
les quelques heures suivant l’infestation au profit d’une accumulation de flavonoïdes et d’une
surexpression de la Chalcone synthase (CHS) et Isoflavone synthase (IFS).

De surcroit, la teneur en saccharose dans le phloème est influencée par l’expression


de TPS11 qui code pour une protéine catalysant la synthèse de tréhalose. Bien que le tréhalose
ait un rôle majeur dans le stockage du carbone et l’osmorégulation chez le puceron (Moriwaki
et al., 2003), son accumulation dans la plante peut favoriser le flux de carbone du saccharose
vers l’amidon et ainsi réduire la stimulation alimentaire médiée par le saccharose et l’accès à
une source de carbone pour l’insecte (Singh et al., 2011). Il semblerait donc qu’un niveau
optimal de saccharose soit nécessaire aux pucerons pour faciliter leur nutrition et que
certaines plantes utilisent cette particularité comme mécanisme de défense (Auclair, 1967;
Singh et al., 2011).

2.2.4.2.2. Occlusion du phloème

Les nutriments contenus dans la sève élaborée sont la principale cible des insectes
piqueurs suceurs, qui ont développé des pièces buccales adaptées pour atteindre le phloème
et prélever son contenu. Pour limiter la perte de nutriments, les plantes mettent en place
certaines défenses physiques basées principalement sur le dépôt de callose pour déclencher
une constriction locale des tubes criblées (Will et al., 2013). Cet évènement est induit par les
variations du niveau de Ca2+ lors de la piqûre (Furch et al., 2007) et est généralement couplé
à un colmatage protéique faisant intervenir les « Phloem proteins » (P-proteins). Lorsque le
tube criblé est endommagé, ces protéines s’accumulent dans le cytoplasme sous forme de
corps protéiques et se dispersent progressivement en formant des agrégats qui bouchent les
pores de la paroi criblée (Kehr, 2006; Medina-Ortega et Walker, 2015) (Figure 13).

40
Introduction générale

Figure 14 : Production des composés toxiques issus des glucosinolates en réponse à l’herbivorie (adapté de
Ahuja et al., 2010). La blessure liée à la piqûre du puceron provoque une rupture des tissus végétaux. Les cellules
endommagées vont se vider de leur contenu cellulaire et permettre aux glucosinolates et leur enzyme de
dégradation ; la myrosinase, de rentrer en contact. La myrosinase va hydrolyser les glucosinolates ce qui conduit
à la production des composés toxiques ; isothiocyanates, thiocyanates, nitriles, oxazolidine thiones,
epithionitriles.

41
Introduction générale

Plusieurs études ont relaté la mise en place de ce phénomène en réponse à


l’infestation par les pucerons. Ainsi, chez Arabidopsis, B. brassicae (puceron cendré du chou)
induit la surexpression du gène codant la « CALLOSE SYNTHASE » (CALS1) 24h et 48h après le
premier contact (Kuśnierczyk et al., 2008). De même, chez un cultivar d’orge, hôte de
Diuraphis noxia, Saheed et al., (2009) ont mesuré une accumulation de callose dans les 24h
suivant l’infestation qui progresse jusqu’à 14 jours. Au contraire, des lignées d’orge ayant des
niveaux plus élevés de transcrits de β-1,3-glucanases, l’enzyme de dégradation de la callose,
sont plus sensibles à Rhopalosiphum padi (Mehrabi, 2016). Enfin, dans le modèle melon/A.
gossypii, Peng et Walker, (2020) ont prouvé que l’occlusion des tubes criblés était un
mécanisme de résistance. L’examen par microscopie confocale à balayage laser des tubes
criblés a démontré que 96% des cellules du phloème perforées par A. gossypii étaient occluses
chez le génotype résistant contre seulement 28% chez le sensible. De plus, un traitement au
lanthane de la plante résistante, qui inhibe l’occlusion provoquée par l’agrégation des
« Phloem proteins » rétablit la faculté des pucerons à se nourrir (Peng et Walker, 2020). Ces
éléments prouvent donc que les mécanismes responsables de l’occlusion du phloème sont
des facteurs de défense intrinsèques de l’interaction plante/pucerons.

2.2.4.2.3. Défenses constitutives (phytoanticipines) et défenses induites (phytoalexines)

L’une des stratégies des plantes pour répondre efficacement à une agression est de
synthétiser des composés de défense de manière constitutive en prévision d’une menace ; les
phytoanticipines (VanEtten et al., 1994). Afin de contourner le problème de toxicité liée à
l’accumulation de ces composés, certaines phytoanticipines se trouvent dans des
compartiments cellulaires différents de leur enzyme d’activation et sont sous formes
inactives. Les glucosinolates sont la meilleure illustration de ce mécanisme (Singh, 2017). Ces
composés, caractéristiques des brassicacées, s’accumulent dans les cellules spécialisées alors
que leur enzyme d’activation ; les myrosinases, sont localisées dans les vacuoles des cellules
voisines (Yactayo-Chang et al., 2020). La rupture du tissu végétal lors de l'herbivorie entraîne
le clivage des glucosinolates par les myrosinases et conduit à la production de composés
toxiques incluant les isothiocyanates, thiocyanates, nitriles et épithionitriles (Singh, 2017)
(Figure 14).

42
Introduction générale

Ainsi, lorsque M. persicae se nourrit sur A. thaliana, la production du glucosinolate 4-


méthoxyindol-3-ylméthylglucosinolate est induite (Kim et Jander, 2007), de même que
l’expression de IQD1 qui augmente les niveaux totaux de glucosinolates (Levy et al., 2005). En
outre, la prolifération de M. persicae et B. brassicae sur Arabidopsis est négativement corrélée
à la teneur en glucosinolates indoliques et à leurs produits de dégradation (Kim et Jander,
2007; Kim et al., 2008).

Les composés cyanogéniques, présents à des concentrations importantes dans les pêchers
(Sauge et al., 2010) fonctionnent sur la même base que les glucosinolates et sont activés lors
de la destruction des cellules par le contact avec la glycosidase (Zagrobelny et al., 2004). Leur
implication dans la défense contre l’herbivorie a été démontré (Zagrobelny et al., 2004) mais
aucune étude ne mentionne clairement leur effet contre les pucerons. En revanche, d’autres
phytoanticipines, fonctionnant sur le même principe ont été associés à la défense contre les
pucerons. C’est le cas de la dhurrin chez le Sorgo contre S. graminum (Dreyer et al., 1981) ou
des benzoxazinoïdes comme 2,4-dihydroxy-7-méthoxy-2H-1,4-benzoxazin-3(4H)-one
(DIMBOA) chez le maïs en réponse à R. padi (Ahmad et al., 2011).

Par ailleurs, quelques pucerons tirent profit de cette synthèse constitutive en séquestrant
les phytoanticipines pour se protéger de leur prédateur. Par exemple, B. brassicae est
spécialisé dans la séquestration des glucosinolates qu’il utilise contre la syrphe Episyrphus
balteatus (Kos et al., 2012). Kazana et al., (2007) ont montré qu’ils sont capables de produire
la myrosinase afin d’hydrolyser certains glucosinolates comme la sinigrine ou la
glucotropaéoline qu’ils prélèvent sur leur plante hôte et stockent dans leur hémolymphe. Ce
stockage augmente tout au long du développement des adultes aptères et impacte
négativement la survie des prédateurs comme les larves de coccinelles Adalia bipunctata.

D’autres mécanismes impliquant les phytoanticipines consistent à les stocker dans des
structures particulières ou à les excréter à la surface de la plante. Ainsi, les mélanges
complexes de composés toxiques constituant les huiles essentielles sont stockées dans les
trichomes glandulaires, structures fragiles pouvant se décrocher et libérer son contenu au
moindre contact avec l’insecte (Levin, 1973). Cho et al., (2017) ont montré que les trichomes
glandulaires jouent un rôle important dans la résistance de Solanum tuberosum à M.
euphorbiae.

43
Introduction générale

De plus, l’extinction du gène NtCycB2 chez le tabac, qui régule négativement l’initiation des
trichomes glandulaires à longue tige, a favorisé la production d’exsudats de trichomes et
contribué à la résistance de la plante aux pucerons (Wang et al., 2022).

Néanmoins, la synthèse constitutive de ces composés de défense et leur stockage est un


processus qui occasionne des coûts énergétiques importants lorsque les plantes ne sont pas
menacées (Bekaert et al., 2012). Les mécanismes de résistance font donc fréquemment appel
à la synthèse induite de composés de défense.

Les phytoalexines constituent un groupe hétérogène de substances appartenant à


diverses classes de métabolites secondaires ; composés phénoliques, alcaloïdes, terpénoïdes
(Ahuja et al., 2012) et ne sont donc pas chimiquement différentes des phytoanticipines. La
seule distinction réside dans la manière dont ces composés sont produits. Contrairement aux
phytoanticipines, les phytoalexines sont synthétisées par la plante suite à la perception d’un
stress biotique et s’accumulent généralement près du site d’infection (VanEtten et al., 1994).

Chez le pois (P. sativum), un premier exemple de phytoalexine induite en réponse à un


insecte a été identifié : la pisatine. L'éliciteur Bruchin B du charançon du pois (Bruchus
pisorum), insecte xylophage, induit un cytochrome P450 isoflavone synthase (CYP93C18) qui
entraîne l’accumulation de ce composé détectable 16 h après l’élicitation (Cooper et al.,
2005). De même, la glycéolline est accumulée chez le soja en réponse à plusieurs insectes ;
Diabrotica undecimpunctata, Epilachna varivestis et Pseudoplusia includens et affecte
négativement leur alimentation (Hart et al., 1983; Fischer et al., 1990). Cependant, il
semblerait que son efficacité soit dépendante du stade de développement des insectes, au
moins chez Pseudoplusia includens pour qui la glycéolline n’a pas eu d’effet sur les larves de
6ème stade (Hart et al., 1983).

Dans le cas des insectes phloémophages, Kettles et al., (2013) ont démontré que
l’infestation d’Arabidopsis par M. persicae et B. brassicae induit la surexpression du gène
PHYTOALEXIN DEFICIENT 3 (PAD3) qui catalyse la dernière étape de biosynthèse de la
camalexine, phytoalexine prédominante d’Arabidopsis (Kettles et al., 2013). Ce composé,
initialement décrit comme composé antimicrobien chez Arabidopsis, a également un effet
aphicide contre ces pucerons.

44
Introduction générale

Par conséquent, lorsque M. persicae est confronté à un régime alimentaire artificiel contenant
de la camalexine, son taux de reproduction est significativement réduit (Kettles et al., 2013).

Finalement, grâce aux avancées technologiques de ces dernières années, les


recherches sur l’activité biologique et la structure de certaines phytoalexines ont été
complétées par l’élucidation de leurs voies de biosynthèse et de leurs mécanismes de
régulation ce qui a apporté un engouement nouveau autour de ces composés. Ces progrès ont
notamment permis d’exploiter les outils de biologie moléculaire comme la manipulation
génétique pour tenter d’augmenter la résistance des plantes à travers, par exemple,
l’incorporation de régulateurs transcriptionneles favorisant l’accumulation de phytoalexines
au sein des plantes (Jeandet et al., 2013).

2.2.4.2.4. Différentes classes de métabolites actifs contre les pucerons


2.2.4.2.4.1. Alcaloïdes aphicides

Chez les plantes, les alcaloïdes ont des fonctions diverses en tant que réservoir d’azote,
de régulateur de croissance et de composés de défense, en particulier contre les herbivores.
Certains alcaloïdes ont des propriétés anti-appétantes, peuvent altérer l’activité des protéines
des herbivores après ingestion ou encore perturber le système nerveux des herbivores
(Matsuura et Fett-Neto, 2015). Chez le Lupin, il existe une corrélation positive entre la quantité
relative d’alcaloïdes totaux et le niveau de résistance de la plante à Aphis craccivora (Ridsdill-
Smith et al., 2004). De plus, la gramine qui est le principal alcaloïde du lupin et de l’orge est
fortement toxique pour R. padi (Zuñiga et Corcuera, 1986) et peut être utilisée comme
prédicteur de la résistance lors du screening des descendances F2 de lupin issus d’un
croisement résistant/sensible (Adhikari et al., 2012). Plus récemment, Yan et al., (2018) ont
démontré l’effet aphicide in vivo et in vitro sur Aphis spireacola de 9 alcaloïdes de types
isoquinoléiques isolés chez l’Amaryllis Lycoris radiata.

Cependant, certains alcaloïdes, lorsqu’ils sont conjugués à un glucoside pour former


des glycoalcaloïdes, ont un effet bénéfique sur des pucerons. C’est le cas de la solasonine chez
la pomme de terre qui stimule la reproduction de M. euphorbiae alors que les aglycones sont
répulsifs voire délétères pour l’insecte (Güntner et al., 2000).

45
Introduction générale

Figure 15 : Représentation simplifiée des principales sous classes de composés phénoliques. (Wallis and
Galarneau, 2020)

46
Introduction générale

Cette différence pourrait être induite par le caractère plus ou moins apolaire des
aglycones dont l’absorption par les intestins serait inévitable. Ils pourraient néanmoins offrir
un avantage défensif contre certains parasites en s’accumulant à de faibles concentrations
dans le corps des pucerons. En revanche, les glycoalcaloïdes, plus polaires, sont
principalement excrétés dans le miellat (Züst et Agrawal, 2016).

2.2.4.2.4.2. Composés phénoliques

Les composés phénoliques regroupent des composés non azotés présentant des cycles
aromatiques incluant les flavonoïdes, les coumarines, les acides hydroxycinnamiques ou les
lignines (Figure 15). Ils sont régulièrement associés aux mécanismes de résistance en tant que
molécules antimicrobiennes, molécules de signalisation de la défense ou barrières physiques
(Dixon et al., 2002; Treutter, 2006). De manière intéressante, Wallis et Galarneau, (2020) ont
démontré que l’augmentation des niveaux de composés phénoliques était une réponse
commune à de nombreux pathosystèmes (bactéries, champignons, insectes). Cependant, les
méta-analyses réalisées dans cette étude ont mis en évidence une réponse différente de ces
composés dans des cas spécifiques, qui pourrait être imputée au mode de vie fongique
(biotrophes/nécrotrophes) ou même à l’alimentation des insectes (broyeurs/piqueurs
suceurs).

L’activité de la Phenylalanine ammonia lyase (PAL) comme marqueur de la défense

La biosynthèse des phénylpropanoïdes puis des flavonoïdes est basée sur la désamination
de la phénylalanine par la phénylalanine ammonia lyase (PAL) qui conduit à la formation de
l’acide trans-cinnamique. La PAL est régulièrement décrite comme marqueur de l’activation
des défenses en réponse à de nombreux agresseurs ; bactéries, virus, champignons,
herbivores et serait liée à la signalisation de SA qui dérive de l’acide p-cinnamique (Usha Rani
et Jyothsna, 2010 Duan et al., 2014; Kim et Hwang, 2014). Une augmentation significative et
croissante de l’activité de la PAL a par exemple été mesurée dans les tissus foliaires du pois
confrontés à A. pisum (Mai et al., 2014). De plus, cette augmentation était proportionnelle à
la taille de la population de puceron et corrélée au niveau de phénols totaux dans les plantes
(Mai et al., 2014).

47
Introduction générale

En analysant la réponse à l’infestation de 2 génotypes de blé différant par leur niveau de


résistance à R. padi L., Xu et al., (2021b) ont mis en évidence des niveaux d’activité de la PAL
et de la tyrosine ammonia-lyase (TAL) plus élevés chez le génotype résistant, de même que les
teneurs en composés phénoliques totaux. La résistance aux pucerons serait donc directement
liée à la capacité du génotype à maintenir une forte activité enzymatique et à synthétiser
davantage de polyphénols.

Synthèse de quinones

Les phénylpropanoïdes apportent également un pouvoir antioxydant supplémentaire


à la plante pouvant être déterminant dans le contrôle du stress oxydatif provoqué par une
piqûre d’insecte (Leváková et Lacko-Bartosova, 2017). De fait, certains mécanismes de
défense de la plante sont basés sur l’oxydation des phénols en quinones catalysée par la
polyphénol oxydase (PPO) et génératrice de ROS. En raison de leur toxicité, les quinones
formées peuvent agir directement sur les herbivores lorsqu’elles sont absorbées ou réduire la
qualité nutritionnelle de la plante en alkylant des acides aminés (Duffey et Stout, 1996). Enfin,
cette réaction peut conduire au brunissement des feuilles parfois observé au niveau des sites
d’infection. Plusieurs études ont relevé un renforcement significatif de l’activité de la PPO en
réponse à l’infestation (He et al., 2011; Kaur et al., 2017). La puissance de cette activité semble
liée au niveau de résistance de la plante. Par exemple, les cultivars « Keiun » et « Han6 » de
Chrysanthème présentaient une activité PPO trois fois plus importante que le cultivar sensible
après 24 h d’infestation (He et al., 2011). Une observation similaire a été notée sur des
génotypes de blé tendre (Kaur et al., 2017).

Les acides hydroxycinnamiques (HCAs)

Les HCAs peuvent se lier de manière covalente à la paroi cellulaire et sont donc des
composés impliqués dans l’intégrité et la défense de la paroi (Faulds et Williamson, 1999). Par
exemple, chez le blé de la lignée résistante quasi isogénique (NIL), les acides
hydroxycinnamiques conjugués à des amines (HCAA) tels que la coumaroylputrescine, la
feruloylputrescine, la cinnamoyltyramine, la feruloylagmatine ou encore la feruloylsérotonine
augmentent l'épaisseur de la paroi cellulaire ce qui limite l’infection de Fusarium
graminearum (Gunnaiah et al., 2012).

48
Introduction générale

D’autres HCAs ou HCAAs sont accumulés dans les vacuoles ou cytoplasme et participent
aux réponses de défense des plantes (Macoy et al., 2015). L’acide chlorogénique (5-CQ) est
probablement l’un des polyphénols les plus étudiés pour son activité défensive au sein des
plantes. Lors d’un épisode d’herbivorie, de nombreuses études ont recensé l’accumulation de
ce composé (Kundu et Vadassery, 2019). Ainsi, chez N. attenuata, les blessures provoquées
par le foreur de tige Tricobaris mucorea ont augmenté les teneurs en acide chlorogénique
dans la tige, principalement au niveau de la moëlle et des faisceaux vasculaires (Lee et al.,
2021). Une accumulation de 5-CQ a également été rapportée dans l’interaction
pommier/puceron cendré (Dysaphis plantaginea) (Berrueta et al., 2018). Cependant, dans ce
système, la réaction d’isomérisation et donc les ratios entre acide néochlorogénique (3-
CQA)/acide cryptochlorogénique (4-CQA) /acide 5-p-coumaroylquinique (5-p-CoQA)/ acide 4-
p-coumaroylquinique (4-p-CoQA) semble être une étape métabolique clé dans la mise en
place de la résistance. Ainsi, le 4-CQA serait la forme prépondérante chez le cultivar de
pommier résistant à D. plantaginea (Berrueta et al., 2018).

Enfin, chez le noisetier, des analyses chromatographiques des feuilles ont mis en évidence
une corrélation entre la réduction du taux d’infestation de Myzocallis coryli Goetzee et
l’augmentation significative des concentrations en 5-CQ et d’autres HCAs ; acides gallique,
férulique, caféique ainsi que des acides protocatéchique et p-hydroxybenzoïque (Gantner et
al., 2019).

Les flavonoïdes

Les flavonoïdes possèdent des activités biologiques leur permettant d’agir en tant
qu’agents répulsifs et toxiques alors que d’autres flavonoïdes agissent sur les sensilles
gustatives et réponses neuronales de l’insecte pour réduire l’alimentation ou l’oviposition
(Simmonds, 2001; Treutter, 2006). Des études basées sur des tests d’alimentation in vitro ont
rapporté que certains insectes étaient sensibles à des flavonoïdes spécifiques (Simmonds,
2001). Par exemple, les traitements de feuilles de soja par l’apigénine, la daidzéine et le
kaempférol ont réduit la durée des phases d’ingestion de la sève et rendu plus difficile l’accès
au phloème pour A. pisum (Stec et al., 2021).

49
Introduction générale

De même, l’ajout de lutéoline et génistéine au régime alimentaire d’A. pisum à des


concentrations élevées (≥100 μg.cm−3 pour la lutéoline et ≥1,000 μg.cm−3 pour la génistéine)
a provoqué l’arrêt complet de la salivation et ingestion passive (Goławska et Łukasik, 2012).
Enfin chez le sorgho, la résistance à Rhopalosiphum maidis (puceron des feuilles de maïs) a
été associée à la présence d’allèles fonctionnels du facteur de transcription y1 de type MYB.
Ce facteur induit l’accumulation des 3-déoxyflavonoïdes et des 3-déoxyanthocyanidines lors
de l’infestation qui se traduit par une colonisation réduite par rapport aux plantes dépourvues
de l’allèle fonctionnel y1 et une mortalité plus importante des pucerons (Kariyat et al., 2019).

Enfin, dans certains cas la teneur en flavonoïdes peut également être associée au
caractère de résistance. Chez le niébé, des analyses HPLC ont mis en évidence une quantité
de flavonoïdes glycosydés supérieure dans les lignées résistantes à A. fabae et A. craccivora.
Ces flavonoïdes sont principalement représentés par les formes dérivées de l’isorhamnétine
et de la quercétine (Lattanzio et al., 2000). Des phytoalexines telles que la rutine ou la
taxifoline peuvent inhiber l’activité des glutathion S-transférases qui sont des enzymes
capables de métaboliser et détoxifier les pesticides au sein des insectes (Enayati et al., 2005).
Ces deux molécules peuvent donc réduire voire supprimer la résistance des insectes aux
pesticides.

Les lignines

La synthèse et accumulation de lignines, polymères de haut poids moléculaire formés


à partir d’unités dérivées de l’acide cinnamique, peuvent également influencer l’interaction
plante/puceron. De fait, une lignée mutante d’Arabidopsis (F5H-OE) altérée dans la teneur et
la composition en lignine a montré une sensibilité accrue à M. persicae se traduisant par une
augmentation significative du nombre de larves par rapport à la lignée sauvage (Gallego-
Giraldo et al., 2018). Dans le cas de l’infestation du chrysanthème par Macrosiphoniella
sanborni, Wang et al., (2017) ont noté une surexpression du facteur de transcription
CmMYB19 dans les feuilles qui s’accompagne d’une réduction de la multiplication des
pucerons. Ce facteur de transcription participe à la signalisation conduisant à la surexpression
des gènes de biosynthèse de la lignine PAL, C4H, 4CL et CCR, confirmant ainsi la participation
de la lignine aux mécanismes de résistance des plantes.

50
Introduction générale

Tableau 1 : Classification, propriétés et caractéristiques des « Pathogenesis related proteins » (Extrait de Ali et
al., 2018)

51
Introduction générale

2.2.4.2.5. Protéines de défense (PR)

En dehors des métabolites secondaires, l’expression des gènes codant les protéines
« Pathogenesis-related » (PR) est régulièrement induite par une attaque d’agents pathogènes
ou herbivores. Ces protéines possèdent des activités antimicrobiennes in vitro par le biais
d'activités hydrolytiques sur les parois cellulaires et d’une toxicité de contact et sont classées
dans 17 familles, sur la base de leur homologie de séquence et de leur activité biologique
(Tableau 1) (Edreva, 2005; van Loon et al., 2006; Ali et al., 2018). Leur induction dépend
généralement des voies de signalisation des hormones de défense que sont le SA, le JA ou l'ET.
Ainsi, PR-1, PR-2 et PR-5 sont des marqueurs de la voie du SA qui utilise le facteur de
transcription NPR1 et cible davantage les agents pathogènes biotrophes. Au contraire, les PR-
3, PR-4 et PR-12 (dont la défensine PDF1.2) sont induites par le JA/ET en réponse aux agents
pathogènes nécrotrophes (Ali et al., 2018). Dans le modèle S. tuberosum/M. persicae, la
transcription de PR-1 augmente progressivement en fonction du niveau d’infestation (Kerchev
et al., 2012). De même, sur M. truncatula, le puceron du pois A. pisum a entrainé une
surexpression de PR-5 dans les 3 premiers jours suivants l’infestation (Gao et al., 2008).

Toutefois, malgré l’opposition qui existe entre les voies de signalisation JA et SA, Moran
et Thompson, (2001) ont mis en évidence une forte induction de PR-1, BGL2 (PR-2) mais aussi
de PDF1.2 chez Arabidopsis entre 72 h et 96 h après infestation de M. persicae. Ces résultats
démontrent l’implication des 2 voies hormonales dans les réponses d’Arabidopsis aux
pucerons et partagent des similarités avec les réponses observées lors d’une infection par la
bactérie P. syringae.

2.3. Approches transcriptomiques et métabolomiques des interactions


plantes/pucerons

Depuis deux décennies, des travaux utilisent la transcriptomique, métabolomique et


protéomique pour étudier sans a priori les ARN transcrits, métabolites ou protéines et ainsi
comprendre les dynamiques de réponses des plantes à différentes conditions
environnementales, biotiques et abiotiques (Hirai et al., 2004; Zogli et al., 2020; Sun et al.,
2021).

52
Introduction générale

La revue de Zogli et al., 2020 illustre au travers d’un résumé concis l’application de ces
techniques omiques et l’apport de ces nouvelles technologies dans la compréhension des
interactions entre les plantes et les insectes phloémophages.

Pour étudier le transcriptome, le séquençage de l’ARN (RNA-sequencing) réalisé à


partir de fragments (Illumina) ou depuis peu en pleine longueur (Single-cell RNA-sequencing)
est l’une des méthodes de séquençage à haut débit les plus puissantes qui permet l’analyse
qualitative et quantitative de l’ensemble des gènes exprimés dans un échantillon donné. Cette
méthode offre donc une vision globale de la dynamique du transcriptome puisqu’elle permet
à la fois d'identifier le catalogue complet des transcrits avec les formes alternatives, de définir
avec précision la structure des gènes et de mesurer les niveaux d'expression de ces gènes
(Stark et al., 2019).

Concernant le métabolome, plusieurs technologies et méthodologies basées (i) sur la


séparation des composés par chromatographie couplée à la spectrométrie de masse (MS),
comme la GC (chromatographie en phase gazeuse)-MS, la LC (chromatographie en phase
liquide)-MS, la CE (électrophorèse capillaire)-MS ou (ii) sur la spectroscopie à résonance
magnétique nucléaire (RMN) sont fréquemment utilisées pour étudier l’impact de stress
biotiques et abiotiques sur les processus biochimiques au sein de la plante grâce à la détection
et identification des métabolites (David et Rostkowski, 2020). La diversité chimique des
molécules (polarité, polymère...) impose l’utilisation de méthodes d’extractions et
chromatographiques spécifiques de certaines classes de composés, ce qui exclut la possibilité
d’une analyse unique pour appréhender le métabolome. Plusieurs approches sont donc
généralement combinées pour réaliser un profilage métabolique détaillé et identifier un
maximum de composés dans un échantillon donné. Les analyses non ciblées permettent de
mettre en évidence des marqueurs métaboliques associés à des modalités expérimentales
choisies, qui sont ensuite identifiés dans la mesure du possible (Segers et al., 2019 ; David et
Rostkowski., 2020). Ces approches peuvent être complétées par des analyses ciblées de
profilage métabolique sur des familles de composés d’intérêts qui requièrent des procédures
analytiques spécifiques, telles que les phytohormones.

53
Introduction générale

Dans le cas des interactions plantes/pucerons, il est prouvé que l’infestation implique
une reprogrammation transcriptionnelle au sein de la plante. Ainsi, l’analyse de l’ensemble du
transcriptome puis la classification des gènes par familles ou groupes fonctionnels via des
méthodes d’enrichissement (Gene Ontology, Panther…) permet de dégager de manière
exhaustive des grandes fonctions biologiques impliquées dans les réponses de défense et de
résistance des plantes aux pucerons (Åhman et al., 2019). Cette approche a par exemple été
utilisée par Niu et al., (2018) pour analyser la dynamique trancriptomique associée à la
résistance du pêcher à M. persicae contrôlée par le gène Rm3 entre 6 h et 72 h post infestation
et a démontré une induction significative de groupes de gènes associés à des processus
biologiques cruciaux de réponses aux stress tels que l’oxydoréduction, la phosphorylation des
protéines, le catabolisme des composés organo-azotés mais aussi l’induction d’importantes
familles de facteurs de transcription comme les WRKY et les facteurs MYB, essentiels aux
processus de signalisation.

Sur le modèle d’interaction compatible S. lycopersicum/M. euphorbiae, l’analyse


RNAseq a permis d’étudier la dynamique d’induction des gènes après 24 h, 48 h et 96 h
d’infestation (Coppola et al., 2013). D’une manière générale, ces données ont mis en évidence
la surexpression des gènes impliqués dans la réponse au stress oxydatif (RBOHD, GST) ou
encore dans la signalisation de SA (NPR1, PR-1, PR-5) alors que les gènes codants pour les
enzymes impliquées dans l’activité photosynthétique (chaîne de transport d’électrons
photosynthétique, protéines associées au complexe des photosystèmes I et II) étaient
majoritairement réprimés. Cependant, les données de protéomiques obtenues en parallèle
n’ont trouvé correspondance qu’avec les données transcriptomiques recueillies après 48 h
d’infestation ce qui montre l’importance du décalage temporel entre la transcription d’un
gène et sa traduction en protéine et l’intérêt de combiner ces deux approches omiques.

Sur Arabidopsis, plante modèle dans l’étude des interactions plante/pucerons, l’analyse
transcriptomique des réponses à l’infestation des pucerons M. persicae, Myzus cerasi et R.
padi a révélé des réponses communes à ces trois espèces, en particulier en ce qui concerne la
biosynthèse des glucosinolates ou de certains acides aminés (Jaouannet et al., 2015).

54
Introduction générale

Cependant, cette comparaison a également mis en évidence de nouveaux marqueurs


potentiels de la résistance non-hôte d’Arabidopsis contre R. padi tels que le gène codant pour
la NADPH oxydase AtRbohF ou le gène VSP1 (vegetative storage protein 1), qui n’auraient pas
été mis en évidence sans une comparaison complète des modifications du transcriptome
d’Arabidopsis après infestation des trois espèces de pucerons (Jaouannet et al., 2015). De
façon similaire, Foyer et al., (2015) ont démontré une distinction dans l’induction des
mécanismes de défense liés au métabolisme secondaire chez Arabidopsis après l’infestation
du puceron généraliste M. persicae et du puceron spécialiste B. brassicae. Même si tous deux
induisent des kinases réceptrices et de nombreux facteurs de transcription WRKY, seul M.
persicae déclenche la diminution des transcrits codants pour les enzymes et protéines
associées au métabolisme des glucosinolates.

De son côté, la métabolomique permet d’avoir une vision des produits finaux façonnés
par l’induction des gènes en réponse à un stimulus. Même s’il s’agit d’une méthode non
exhaustive, elle permet d’accéder à une autre dimension omique et fourni des informations
précieuses sur les voies métaboliques induites dans des conditions d’expérimentations
déterminées. Lors d’une infestation, la plante peut déclencher une cascade de signalisation,
notamment par l’intermédiaire de phythormones comme le SA et le JA, qui va induire une
modification de son schéma métabolique pouvant affecter le comportement des pucerons
(Morkunas et al., 2011). Ces modifications impactent généralement le ratio C/N au sein de la
plante et provoquent une réallocation des ressources vers la synthèse de métabolites de
défenses (phytoalexines) (Schultz et al., 2013). Tous ces changements métaboliques peuvent
être mis en évidence et quantifiés par la combinaison de plusieurs techniques analytiques
ciblés sur des familles de composés. Ainsi, par une approche non ciblée, Sanchez-Arcos et al.,
(2019) ont montré que les variations des teneurs en flavonoïdes, saponines et acides aminés
non protéinogènes étaient impliquées dans la spécificité des interactions entre différents
clones de A. pisum et ses plantes hôtes P. sativum, Medicago sativa et Trifolium pratense. Il
semblerait que seul le clone A. pisum, race hôte de M. sativa, soit capable de réguler à la
baisse une saponine triperpénique putative, molécules régulièrement associées à la résistance
des plantes aux herbivores.

55
Introduction générale

De même, un flavonoïde glycosylé très abondant chez M. sativa a été induit uniquement par
les races de A. pisum initialement collectées sur leur plante hôte native ce qui prouve que la
spécificité de la performance des pucerons sur différentes plantes hôtes peut être liée à des
différences chimiques au sein des plantes hôtes, induites après l’infestation.

Finalement, d’autres travaux ont choisi de combiner les approches transcriptomique


et métabolomique pour étudier les réponses des plantes à l’infestation par les pucerons. C’est
le cas de Gao et al., (2021) qui ont utilisé le RNAseq et la LC-MS pour caractériser les gènes et
métabolites impliqués dans la défense du rosier Rosa longicuspis contre Macrosiphum
rosivorum. Ces méthodes analytiques couplées ont ainsi démontré l’implication de la voie
métabolique du glutathion, de la synthèse de terpénoïdes, d’acides phénoliques et du
métabolisme de l’amidon dans les réponses de défense du rosier, en plus des facteurs
généralement induits par un stress biotique ; MAP kinases, facteurs de transcription MYB et
ERF et gènes liés à la résistance (RPM1, RbohA, RPP8…).

Le développement de ces méthodes analytiques et des outils de bioinformatique a


donc ouvert la porte au concept de biologique intégrative qui permet non seulement d’étudier
l’expression de l’ensemble des gènes dans un échantillon donné mais également d’analyser
les métabolites qui découlent de cette expression. Ceci offre de nouvelles perspectives dans
la compréhension des réponses des plantes à leur environnement et dans la découverte de
nouveaux marqueurs liés à ses réponses.

3. Le modèle Pêcher - puceron vert


3.1. Le pêcher : Prunus persica
3.1.1. Espèce modèle génomique des Rosacées

Les Rosacées regroupent diverses espèces végétales d’intérêts agronomique et


ornemental. Le séquençage du génome de nombre de ces espèces a été effectué par diverses
équipes et leur génome annoté est disponible sur la plateforme «Genome Database for
Rosaceae» (GDR) (Jung et al., 2019). Au sein du genre Prunus, qui regroupe de nombreuses
espèces fruitières à noyau comme le pêcher, l’abricotier, l’amandier, les pruniers, les cerisiers,
le génome du pêcher est le premier à avoir été séquencé à partir d’un haploïde doublé
entièrement homozygote du cultivar «Lovell» (Verde et al., 2013).

56
Introduction générale

Figure 16 : Classification phylogénétique des espèces appartenant au genre Prunus (Shi et al., 2013)

57
Introduction générale

La qualité de la séquence et de l’annotation de ce génome de référence a ensuite été


améliorée (peach genome V2.0) et 26873 gènes codant pour des protéines ont été prédits
(Verde et al., 2017). Le pêcher est donc devenu un génome de référence pour les rosacées.
De plus, aucune trace de duplication récente n’a été rapportée chez P. persica qui dispose
donc d’un petit génome d’environ 265 Mb, ce qui fait de lui un modèle important pour les
études évolutives.

3.1.2. Aspects agronomiques

Le pêcher compte parmi les espèces fruitières les plus importantes économiquement
puisqu’il se place au 2ème rang mondial en termes de volume de production parmi les
Rosacées fruitières (pommes, prunes, amandes, abricots, cerises…) avec 25 millions de tonnes
(MT) de pêches et nectarines produites en 2017 derrière les 83 MT de pommes. La Chine est
le 1er producteur mondial de pêche avec 14 MT/an alors que la France se place au 14ème rang
mondial avec 0,207 MT derrière ses voisins européens l’Italie et l’Espagne
(https://www.fao.org/faostat/fr). En France, cette culture est localisée principalement dans
le bassin méditerranéen et occupe environ 9000 ha soit 5% de la surface totale des vergers
français (https://www.fao.org/faostat/fr).

3.1.2.1. Classification et cycle de développement

Le pêcher appartient au genre monophylétique Prunus regroupant plus de 200 espèces


dont certaines sont cultivées pour leurs fruits. La classification phylogénétique selon Shi et al.,
(2013) divise le genre Prunus en 3 clades majeurs: le sous-genre « Amygdalus-Prunus »
incluant le pêcher, l’amandier, les pruniers, l’abricotier, le sous-genre « Cerasus » comprenant
les cerisiers et le sous-genre « Padus » regroupant les espèces appartenant aux groupes
Laurocerasus et Padus comme le merisier à grappes (Prunus padus) ou le laurier-palme
(Prunus laurocerasus) (Figure 16).

P. persica est un arbre fruitier à croissance rapide pouvant atteindre jusqu’à 6 m de


hauteur. Cet arbre a une durée de vie d’environ 20 ans avec une période juvénile de 2 à 3 ans.
Dans les premières années, l’arbuste va former des rameaux et des feuilles en développant
des bourgeons à bois.

58
Introduction générale

Figure 17 : Dégâts provoqués par les agents pathogènes et ravageurs de P. persica

59
Introduction générale

Au bout de 2 à 3 ans, le pêcher va initier son cycle de floraison qui débute par l’apparition des
bourgeons floraux hivernaux qui vont s’épanouir au début du printemps, avant même
l’apparition des feuilles. Le pêcher étant préférentiellement autogame, les fleurs vont aboutir
à la formation de fruit de type drupe, les pêches, sans le concours de pollens étrangers.
(Guihéneuf, 1998; Hilaire et Giauque, 2003).

3.1.2.2. Impact des stress biotiques sur la culture de pêcher

Cette culture est menacée par un large panel de bioagresseurs (Figure 17) ; Taphrina
deformans, champignon responsable de la cloque du pêcher qui attaque les feuilles et réduit
la photosynthèse ; Cydia molesta, lépidoptère aussi nommé tordeuse orientale qui détruit
jeunes pousses et fruits ; Monilia laxa et Monilia fructicola qui peuvent faire chuter jusqu’à
90% des fleurs entrainant une perte de rendement importante et faire pourrir les fruits avant
et après récolte (pourriture brune des fruits (brown rot)) (Society, 1995; Oliveira Lino et al.,
2016); ou encore le virus de la Sharka, Plum Pox Potyvirus provoquant des nécroses ou
déformations des fruits et conduisant généralement à la destruction du verger contaminé
(García et al., 2014). Ce dernier est principalement véhiculé par des espèces différentes de
pucerons qui visitent les vergers. Parmi celles-ci, M. persicae et Myzus varians sont les espèces
les plus répandues chez le pêcher. En provoquant des dégâts directs par l’infestation et
indirects par la transmission des virus, elles nécessitent un protocole de traitement
phytosanitaire adapté (Kumar, 2019). Le pêcher est d’ailleurs un facteur essentiel dans le
maintien des populations de M. persicae puisqu’il est son hôte primaire, c’est-à-dire l’hôte sur
lequel elle effectue sa reproduction sexuée et dépose son œuf d’hiver.

La diversité de pression des ravageurs et maladies sur cette culture la place d’ailleurs
en seconde position des cultures fruitières les plus traitées en France avec 21 traitements par
saison contre seulement 13 sur les abricots (Penvern et al., 2010). Les fongicides et
bactéricides représentent 60% des traitements réalisés, les 40% restants étant répartis entre
les herbicides, acaricides et insecticides (Cretin et Triquenot, 2018).

60
Introduction générale

Figure 18 : Femelle adulte aptère parthénogénétique de M. persicae. Photo@Le Boulch

61
Introduction générale

3.2. Le puceron vert : Myzus persicae


3.2.1. Caractéristiques générales de l’espèce Myzus persicae

M. persicae, contrairement à d’autres espèces de pucerons, est un ravageur


« généraliste » qui se nourrit sur une quarantaine de familles botaniques. Ses populations
s’étendent dans le monde entier et ravagent de nombreuses cultures d’intérêt agronomique
majeur comme les cultures légumières ; solanacées (poivron, pomme de terre, tomate),
brassicacées (choux, chou-fleur, brocoli), cucurbitacées (courge, pastèque) et les arbres
fruitiers, principalement du genre Prunus (pêcher, abricotier, prunier) (Capinera, 2018).

Ses dégâts se traduisent généralement par des déformations de feuilles, un flétrissement de


la plante et une réduction de son taux de croissance lorsque les colonies de pucerons
atteignent des densités élevées. M. persicae se reproduit essentiellement par
parthénogénèse, ce qui donne lieu à des augmentations massives et rapides de la population,
constituée d’individus génétiquement identiques (Figure 18). La reproduction sexuée
n’intervient qu’une fois par an, à l’arrivée de l’hiver lorsque les plantes hôtes se raréfient et
lorsque les pucerons reviennent sur leur hôte primaire sous forme de morphes sexuées. Les
pucerons vont alors passer l’hiver sous forme d’œufs sur l’hôte primaire ; P. persica
(www.cabi.org/isc/ ; Emden et Harrington, 2017).

3.2.2. Résistance aux insecticides

Pour contrôler les populations de pucerons les agriculteurs ont recours à un usage
intensif d’insecticides. Ces molécules toxiques, organophosphates, carbamates,
pyréthrinoïdes, cyclodiènes et néonicotinoïdes, sont pour la plupart des agents neurotoxiques
qui agissent sur le système nerveux central au niveau des synapses cholinergiques des insectes
et provoquent leur désorientation ou leur mort (Testud et Grillet, 2007). Cependant, leur
spectre d’action n’est pas spécifique des ravageurs, c’est pourquoi des pollinisateurs comme
les abeilles domestiques sont fortement impactés par ces traitements, de même que la faune
auxiliaire comprenant des insectes parasitoïdes des pucerons (Cresswell et al., 2012). De plus,
l’utilisation massive des pesticides a permis à certaines espèces, en particulier M. persicae, de
développer des mécanismes de résistance, rendant ces molécules inefficaces contre leur
principale cible.

62
Introduction générale

En effet, M. persicae dispose d’une capacité d’évolution extrêmement efficace lui


permettant de supporter les traitements insecticides qui se succèdent, faisant de lui l’une des
espèces les plus résistantes (Silva et al., 2012; Bass et al., 2014). Différents mécanismes de
résistance ont été mis en évidence. Bass et al., (2011) ont indiqué qu’une mutation ponctuelle
d’un acide aminé au niveau de la sous unité β1 du récepteur nicotinique de l'acétylcholine,
cible des néonicotinoïdes, provoque une sensibilité réduite des pucerons à cet insecticide. De
plus, des évènements de duplication de gènes provoquent chez M. persicae une synthèse
accrue d’enzymes capables de dégrader les molécules toxiques.

Les carboxyestérases confèrent par exemple une résistance vis-à-vis de plusieurs


insecticides (Field et al., 1993) alors que le cytochrome P450 CYP6CY3 cible plutôt les
néonicotinoïdes (Puinean et al., 2010). Ainsi M. persicae peut agir directement en dégradant
les substances actives ou indirectement en modifiant la cible des insecticides afin d’accroître
sa résistance à ces traitements.
Dans ce contexte de résistance généralisée des pucerons aux insecticides et
d’interdiction des néonicotinoïdes (Alim’agri, agriculture.gouv.fr, 2018), l’application de
solutions de biocontrôle fondée sur la gestion des stress et équilibres naturels des populations
d’agresseurs prend de l’importance. Sur certaines cultures, particulièrement en serre, des
lâchés de prédateurs ou parasitoïdes (agents de lutte biologique), comme la coccinelle contre
les pucerons, sont effectués. De même, certaines pratiques culturales comme la mise en place
de bandes enherbées et plantes de service ou l’assolement se sont montrées efficaces dans
des systèmes spécifiques (Ben-Issa et al., 2017). Cependant, pour une gestion sur le long
terme, l’étude de résistances conférées par des gènes majeurs de résistance ou par des QTL
de résistance (résistance polygénique) a un intérêt certain pour la la sélection variétale à la
fois sur le plan écologique et économique.

3.2.3. Source naturelle de résistance à Myzus persicae


3.2.3.1. Mise en évidence d’une résistance polygénique chez Prunus davidiana

Les résistances polygéniques sont gouvernées par un ensemble de gènes à effet


quantitatif, localisés dans le génome dans des « Quantitative trait loci » (QTL). Elles confèrent
généralement une résistance partielle c’est-à-dire qu’elles ne bloquent pas le cycle de
l’agresseur mais réduit son expansion ou sa multiplication au sein de la plante.

63
Introduction générale

Pour la résistance aux pucerons, les résistances polygéniques se traduisent


généralement par une antibiose, mécanisme qui va interférer avec la croissance, la survie et
la fécondité des pucerons, contrairement à l’antixénose qui influence le comportement des
pucerons, en particulier le choix des plantes et l'alimentation au niveau du phloème (Nalam
et al., 2019). Dans le genre Prunus, des QTL de résistance à M. persicae ont été identifiés par
les équipes de l’INRAe Avignon chez l’accession P1908 de Prunus davidiana, espèce sauvage
étroitement apparentée au pêcher. Sauge et al., (1998a) ont observé chez P1908 une faible
fécondité et un taux réduit de croissance des populations aphidiennes, caractéristiques d’une
antibiose. Une étude du comportement alimentaire du puceron par électropénétrographie a
mis en évidence une phase de salivation prolongée dans le phloème qui suggère une difficulté
pour le puceron à s’alimenter dans les tubes criblés (Sauge et al 1998b). Une cartographie
génétique comparée a ensuite mis en évidence une co-localisation entre les composantes de
cette résistance et le comportement alimentaire du puceron (Sauge et al., 2011). En particulier
un QTL majeur de résistance est associé à une réduction drastique de l’ingestion de la sève
phloémienne, ce qui confirme l’existence d’un mécanisme de résistance localisé dans le
phloème. Par ailleurs, une étude récente chez P. davidiana combinant métabolomique et
transcriptomique a montré que l’expression des gènes de biosynthèse de la bétuline,
triterpénoïde toxique pour M. persicae, était très nettement induite en réponse à l’infestation,
ce qui suggère le rôle de ce composé dans le mécanisme de résistance à ce puceron chez cette
espèce (Wang et al., 2021a).
Néanmoins, bien que les résistances quantitatives associées à des QTL soient
intéressantes en raison de leur potentielle durabilité, un grand intérêt est également porté
aux résistances monogéniques aux pucerons, potentiellement moins durables dans le temps
mais aux effets plus marqués sur les bioagresseurs et plus facilement exploitables en sélection.

64
Introduction générale

Figure 19 : Localisation du gène Rm2 sur le chromosome 1 de P. persica (Lambert et Pascal, 2011)

Figure 20 : Spots nécrotiques apparus sur le porte greffe Rubira après infestation par M. persicae.
Photo@Poëssel Jean Luc

65
Introduction générale

3.2.3.2. Résistances monogéniques contrôlées par le gène Rm chez Prunus persica

Trois sources de résistance à M. persicae par antixénose ont été découvertes chez le
pêcher (Massonié et al., 1982), chez Weeping Flower Peach (WFP) (S2678) un pêcher
ornemental à port pleureur et à fleurs doubles, chez Rubira (S2605), un porte greffe à feuillage
rouge et chez « Fen Shouxing ». Dans le cadre d’un programme de création de variétés de
pêchers résistantes au puceron vert, l’étude de l’hérédité de la résistance à Myzus chez WFP
a mis en évidence son contrôle par un gène unique dominant dénommé Rm1 pour
« Resistance to Myzus 1» (Monet et Massonié, 1994). Chez le porte greffe Rubira, la résistance
est également monogénique dominante et a été dénommée Rm2 (Lambert et Pascal, 2011).
Enfin plus récemment, les travaux de Niu et al., (2016) ont permis de caractériser la résistance
de « Fen Shouxing », conférée par le gène dominant Rm3. Ces 3 gènes sont localisés au bas du
chromosome 1 du pêcher (Lambert et Pascal, 2011; Niu et al., 2016; Pascal et al., 2017b) et
pourraient être des allèles d’un même gène (Figure 19). Grâce à la construction d’une
bibliothèque de chromosomes artificiels bactériens (BAC) pour un génotype portant Rm3 et
le séquençage du BAC couvrant l’ensemble du locus de résistance, un gène de type TIR-NBS
LRR a été identifié comme candidat pour Rm3 et dénommé NLR1. Ce gène est uniquement
exprimé chez le génotype résistant (Pan et al., 2022). Enfin, les travaux de clonage positionnel
en cours menés au GAFL (INRAe Avignon) par l’équipe de Jean-Luc Poëssel montrent que les
gènes Rm1 et Rm2 se situent au même emplacement que Rm3 sur le génome du pêcher et
que les régions délimitées contiennent des gènes TIR-NBS-LRR (TNL) candidats qui seraient
identiques à NLR1 ou seraient des allèles.

Rm1 et Rm2 confèrent une forte résistance à M. persicae qui s’accompagne d’une
réaction hypersensible provoquant des nécroses localisées autour des zones de piqûres
(Figure 20) (Sauge et al., 1998, Lambert et Pascal, 2011). Pour Rm3, la réaction hypersensible
peut s’avérer excessive et entraîner des dégâts sérieux sur les jeunes pousses (Wang,
communication personnelle). La résistance de Rubira est accompagnée par une émission d’un
mélange de COVs principalement constitué de MeSA, farnésènes, (E)-β-ocimène et (E)-4,8-
diméthyl-1,3,7-nonatriène (Staudt et al., 2010) et par une accumulation de composés
phénoliques incluant un dérivé du 5-CQ, l’acide 3,5-dicaféoylquinique (Poëssel et al., 2002)
dont l’action aphicide a été brevetée (Poëssel et al., 2009) pour le développement de son
utilisation comme biopesticide.

66
Introduction générale

De plus, Sauge et al., (2011) ont démontré qu’une résistance induite se met en place
chez Rubira après infestation : les pucerons déposés sur des plants de pêcher préalablement
infestés fuient plus vite que lorsqu’ils sont déposés sur des plantes contrôles. Cette résistance
induite se manifeste lorsque la préinfestation a lieu au minimum 48 h avant l’infestation,
indiquant un délai dans la mise en place de la résistance. Cependant Sauge et al. (2011)
montrent qu’un seul puceron présent pendant 3 h suffit à l’induction, la résistance ne
s’exprimant qu’après un temps de latence complémentaire de 45 h. Ces résultats montrent
que Rubira répond à un stimulus très faible et bref par une résistance accrue qui demande un
délai pour sa mise en place.

4. Objectifs des recherches

Ce projet a pour objectif d’analyser les réponses du pêcher à l’infestation par M. persicae
et de dégager les éléments essentiels à la mise en place d’une résistance efficace. Il s’agit plus
précisément de comparer aux niveaux transcriptomique et métabolomique les phénotypes
moléculaires de 2 génotypes de pêchers, GF305 sensible à M. persicae et Rubira porteur du
gène de résistance Rm2, 48 h après infestation lorsque se met en place la résistance induite
décrite par Sauge et al. (2011).

Les objectifs sont :

- d’une part au niveau du transcriptome, (i) d’obtenir des données sans a priori sur
l’expression des gènes du pêcher par séquençage haut-débit (RNA-sequencing) afin
d’identifier les voies de signalisation et mécanismes de défenses déclenchés et
différentiellement exprimés chez les deux génotypes, (ii) de mettre en évidence les
grandes fonctions biologiques permettant de caractériser l’état physiologique des
plantes infestées par une annotation globale des gènes via Gene Ontology (GO) et (iii)
d’étudier plus précisément certains ensembles de gènes exprimés pour dégager de
nouvelles pistes sur la régulation des voies métaboliques impliquées dans la mise en
place de la résistance à M. persicae.

67
Introduction générale

- d’autre part, au niveau du métabolome, d’analyser les variations des composés primaires
et secondaires potentiellement impliqués dans la nutrition du puceron (sucres et acides
aminés) dans la défense (métabolites secondaires) et dans la régulation des mécanismes
de défense (phytohormones) et de les intégrer avec les informations transcriptomiques
pour mettre en évidence les processus métaboliques participant à la défense.

Les données obtenues ont été interprétées dans le cadre des modèles de défenses
présentés au chapitre 1.1 afin d’obtenir une vue intégrée de la réponse du pêcher à M.
persicae en situation compatible ou incompatible. Ces résultats sont présentés au chapitre 3
et une partie d’entre eux a fait l’objet d’un article accepté dans le journal « Frontiers in Plant
Science ».

Des travaux ont ensuite été effectués pour tenter d’élucider les modes d’action de deux
marqueurs importants révélés par cette étude : le pipécolate et l’acide 3,5-dicaféoylquinique
qui s’accumulent chez le génotype résistant Rubira après infestation. Ces résultats sont
présentés dans les chapitres 4 et 5.

68
Chapitre 2
Matériels et méthodes
Matériels et méthodes

Figure 21 : Génotype sensible GF305 (gauche) et génotype résistant Rubira (droite) utilisés pour les
expérimentations

70
Matériels et méthodes

Les expériences conduites dans cette étude ont pour objectif l’analyse comparative des
profils transcriptomiques et métabolomiques de deux génotypes de pêcher (P. persica) qui
diffèrent par leur niveau de résistance à M. persicae. Ce chapitre décrit le matériel biologique
et les méthodes d’infestation communs à toutes les expérimentations de l’étude. Une
description des expérimentations au cas par cas ainsi que les modalités d’analyse sont
présentées dans les chapitres suivants.

1. Matériel végétal
Le matériel végétal de cette étude comprend 2 génotypes de porte-greffe de pêcher (P.
persica) (Figure 21) qui diffèrent par leur niveau de résistance à M. persicae. Le porte-greffe
GF305 sélectionné par l’INRAe à Bordeaux (Domaine de «la Grande Ferrade») en 1948 est
sensible à M. persicae. Il a été utilisé pour l’élevage du puceron et comme témoin sensible
dans les expérimentations. Le porte-greffe Rubira (S2605) au feuillage de couleur pourpre,
également sélectionné par l’INRAe, porte le gène dominant Rm2 qui confère la résistance à
M. persicae et M. varians (Massonié et al., 1979; Massonié et al., 1982). Les deux porte-greffes
présentent un haut degré d’homozygotie et sont produits par semis qui présentent en
pépinière une grande homogénéité phénotypique. Les semences commerciales ont été
produites par les pépinières Lafond (Valréas, Vaucluse France) par autofécondation naturelle
en vergers isolés.

Les expériences ont été réalisées sur des pêchers de 6 à 8 semaines. Les graines de chaque
génotype extraites de leur endocarpe lignifié ont été désinfectées puis stratifiées pendant
environ 3 mois dans des boîtes de Pétri contenant de la perlite humide placées à 4°C à
l’obscurité dans une chambre froide. Après l'émergence de la radicule, les graines ont été
semées dans du compost Klasmann-Deilmann Seedling Substrate en godet, cultivées en serre
puis les jeunes plants ont été rempotés après 2 semaines. Les plantes ont été fertilisées en
continu avec l'engrais N/P/K/Mg 3,2/1,7/5,2/0,8 Plantin® (PLANTIN SARL, France) et irriguées
avec une conductivité de l'eau de 1,1-1,3 après le semis et de 1,3-1,5 après le rempotage.

71
Matériels et méthodes

Figure 22 : Protocole d'élevage de M. persicae sur pêcher

72
Matériels et méthodes

Les pousses axillaires ont été enlevées pour ne conserver que l'apex de la tige principale.
Après 6 semaines, les plantes des deux génotypes ont été acclimatées une semaine dans une
pièce climatisée à 22°C, avec une photopériode de 16 h jour / 8 h nuit.

2. Matériel animal
2.1. Condition d’élevage de Myzus persicae

La colonie de pucerons M. persicae utilisée est la lignée clonale Mp06 obtenue à partir
d'un œuf collecté en 2013 dans un verger de pêchers (Avignon, France). Depuis la population
a été cultivée uniquement sur des jeunes plants du génotype sensible GF305 dans une pièce
climatisée à 22 °C avec une photopériode Jour/Nuit de 16 h / 8 h. Les plants d’élevage, obtenus
comme décrit ci-dessus étaient placés dans des cages «insect-proof» pour isoler les pucerons
et éviter une contamination par d’autres insectes. L’élevage a été maintenu en conditions
contrôlées par transfert de femelles aptères virginipares (parthénogénèse) tous les 15 jours
sur de jeunes plants de GF305 en croissance (Figure 22).

2.2. Méthode d’infestation

Avant chaque expérience, une synchronisation des individus de l’élevage de M. persicae a


été effectuée pour obtenir des jeunes adultes de même âge. Une semaine avant l'infestation
des femelles ont été installées sur GF305 pour pondre et retirées après 48 h. Les larves nées
sont maintenues sur le plant et subissent quatre mues successives jusqu’à atteindre le stade
adulte en une semaine. Le jour de l’expérimentation, les pucerons synchronisés ont été
prélevés sur la plante d’élevage et placés pendant 4 h à 22 °C dans des boites de pétri en verre
pour subir une période de jeûne. Puis, les plantes de GF305 et Rubira ont été infestées en
déposant soigneusement 10 pucerons adultes sur leur apex à l’aide d’un pinceau. Les plantes
témoins sont également stimulées à l'aide du pinceau.

73
Chapitre 3
Molecular mechanisms of resistance to
Myzus persicae conferred by the peach
Rm2 gene: a multi-omics view
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by


the peach Rm2 gene: a multi-omics view.
Le Boulch Pauline, Poessel Jean-Luc, Roux David, Lugan Raphaël
Accepted on 8 september 2022 – doi : 10.3389/fpls.2022.992544

Abstract
We studied the transcriptomic and metabolomic responses to M. persicae infestation
of a peach variety carrying the major aphid resistance gene Rm2, encoding a probable
nucleotide-binding leucine-rich repeat receptor (NLR).
Comparative RNAseq analysis of the resistant variety Rubira with the susceptible
variety GF305 48 hours after infestation showed very limited changes in GF305 and on the
contrary a massive reconfiguration in Rubira. A similar trend was observed with regard to
metabolites.
The immune system was massively stimulated with simultaneous activation of genes
encoding cell surface receptors involved in pattern-triggered immunity and cytoplasmic NLRs
involved in effector-triggered immunity. The onset of necrotic leaf lesions was indicative of a
hypersensitive reaction, supported by the overexpression of cell death stimulating
NLRs/helpers couples as well as the activation of H2O2-generating metabolic pathways:
photorespiratory glyoxylate synthesis and activation of the futile P5C/proline cycle. The
triggering of an acquired systemic response was suggested by the activation of pipecolate
metabolism. Important reduction in carbon, nitrogen and sulphur metabolic pools and the
repression of many genes related to cell division and growth, consistent with reduced apices
elongation, suggested a decline in the nutritional value of apices. Finally, the accumulation of
caffeic acid conjugates pointed to the establishment of antixenotic defences.

Key word and Abbreviations


Antixenosis; Effector-triggered immunity; Green peach aphid; hypersensitive
response; Prunus persica; metabolomics; nucleotide binding-leucine rich repeat proteins;
pattern-triggered immunity; pipecolic acid; systemic acquired resistance; transcriptomics.

ETI, PTI, TNL, CNL, DEG, hpi, dpi, PCD, ROS, PAMPS, DAMPS, JA, SA, ABA, BR, NHP

75
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

1. Introduction
The green peach aphid, M. persicae, is a polyphagous pest found throughout the world,
attacking many crop species and whose harmful nature is largely due to its ability to transmit
plant viruses. The primary host of this aphid is the peach (P. persica), on which it overwinters
in the egg stage. Among the peach genetic resources only a few accessions resistant to M.
persicae have been characterized, carrying a loci located at the bottom of chromosome 1:
"Weeping Flower Peach", an ornamental genotype carrying the Rm1 (Resistant to Myzus 1)
gene (Monet and Massonié, 1994; Pascal et al., 2017), Rubira, a red-leaf rootstock carrying
Rm2 (Lambert and Pascal, 2011) and "Fen Shouxing", a semi-wild selection carrying Rm3 (Niu
et al., 2018b). Major aphid resistance loci have also been described in other species: Mi-1.2
confers resistance to M. euphorbiae in tomato (Rossi et al., 1998) and Vat against A. gossypii
in melon (Dogimont et al., 2014). The dominant Mi-1.2 gene was the first insect-specific
resistance gene to be cloned and the first example of a resistance gene active against distant
organisms as it confers resistance to M. euphorbiae, psyllids, whiteflies and root-knot
nematode in tomato (Nombela et al., 2003). Furthermore, Pallipparambil et al., (2015)
demonstrated an extended spectrum of resistance controlled by this gene, as Mi-1.2
negatively impacts non-phloem sap-feeding organisms like larvae of Oirus insidiosus,
beneficial zoophytophagous predators that prey on aphids. The Vat gene was found to confer
dual resistance to A. gossypii and to viruses it transmits (Dogimont et al., 2014). It involved a
localised hypersensitive response (HR), negatively influenced aphid nutrition and was also
found to extend to most A. gossypii clones (Boissot et al., 2016a; Boissot et al., 2016b).
Mi-1.2, Vat and Rm3 have been found to encode effector-triggered Immunity (ETI)
receptors, i.e. resistance proteins (R) containing remarkable Nucleotide-Binding Leucine-Rich
Repeat (NLR or NBS-LRR) motifs (see Ngou et al., 2022a and Ngou et al., 2022b for review).
These immunity proteins are divided into three classes according to their N-terminal domain:
Toll/interleukin-1 receptor (TNLs), coiled coil domain (CNLs) or RPW8-like coiled coil domain
(RNLs) (Jones et al., 2016). Both Mi-1.2 and Vat were characterised as CNLs while Rm3 and
Rm2 encode TNLs (Pan et al., 2022; Poessel personal communication). ETI is based on
intracellular NLR sensors acting alone or in pairs (Feehan et al., 2020) and is one of the two
major layers of the plant immune system.

76
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

The other layer is the pattern-triggered Immunity (PTI), made up of pattern recognition
receptors (PRRs), cell surface sensors activated by pathogenesis-associated molecular
patterns (PAMPs) or damage-associated molecular patterns (DAMPS). PRRs include receptor-
like kinases (RLKs) and receptor-like proteins (RLPs), which comprise a variable extracellular
domain allowing the recognition of various ligands, a transmembrane domain and a
cytoplasmic kinase in the case of RLKs (Tang et al., 2017) which transmits a signal to
intracellular proteins once activated. The selection pressure exerted by PTI on pathogen
populations has led to the emergence of populations carrying effector proteins that neutralize
resistance mechanisms and restore virulence. This, in turn, resulted in the evolution of plant
populations that carry cytosolic receptors capable of specifically recognize pathogen effectors
and initiating the strong defenses that constitute ETI (Jones and Dangl, 2006).
Aphids are piercing-sucking insects that feed exclusively on phloem sap, which they
collect with their specialized mouthpiece, the stylet. Their feeding behavior comprises several
phases generating signals capable of triggering plant defense: the stylet and the secreted gel-
like saliva can produce PAMPs and DAMPs during intercellular insertion and mesophyll cells
probing phases, while the watery saliva secreted when sucking phloem sap from sieve
elements contains protein effectors that suppress plant defense, (Will et al., 2007; Bos et al.,
2010), contributing to the stealthy nature of aphids, but that may potentially trigger ETI.
Indeed, defense against aphids proved to involve both PTI and ETI. The role of PTI in defense
against aphid infestation was demonstrated by application of eliciting extracts of M. persica
(Prince et al., 2014) and by the study of the Arabidopsis bak1 mutant, unable to synthesise a
RLK (Prince et al., 2014, Tungadi et al., 2021). The involvement of ETI has also been shown by
expressing salivary proteins of M. persica in tobacco (Bos et al., 2010, Elzinga et al., 2014).
Omic studies have uncovered other molecular constituents of plant-aphid interplay.
Kerchev et al., (2013), for example, showed the importance of redox control, salicylic acid (SA)
and abscisic acid (ABA) signalling pathways in Arabidopsis after infestation by M. persicae.
Analysis of transcriptional responses to M. euphorbiae in tomato also highlighted the
involvement of antioxidant mechanisms and hormonal regulations: SA, jasmonic acid (JA),
ethylene and brassinosteroids (BRs) and the activation of callose synthesis genes, dedicated
to blocking symplastic connections (Kuśnierczyk et al., 2008; Coppola et al., 2013).

77
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

In peach, a transcriptomic study of "Fen Shouxing" after M. persicae infestation,


conducted by Niu et al. (2018), revealed the activation of thousands of genes involved in
signalling cascades or resistance mechanisms, such as redox modifications, calcium fluxes,
mitogen-activated protein kinases (MAPKs), phytohormones, transcription factors,
pathogenesis-related proteins (PRs) and enzymes of secondary metabolic pathways.
Metabolomic studies on plant-aphid interactions are less common but crucial to uncovering
metabolites involved in stress signalling and defence (Zogli et al., 2020) as well as
reconfigurations of carbon and nitrogen fluxes controlling the growth and nutritional value of
infested plants. Gao et al. (2021) reported alterations in central and secondary metabolism of
rose in response to M. rosivorum and Kuśnierczyk et al. (2008) confirmed the antibiotic role
of secondary metabolites such as glucosinolates and the alkaloid camalexin in Arabidopsis.
Antibiosis is manifested by a direct toxic effect of the molecule on the insect, measured by the
mass of the aphids or their reproduction rate. Antixenosis, on the other hand, is measured by
choice tests and is manifested by the escape of aphids that cannot establish themselves on
the plant. Several studies have shown the antixenotic effect of volatile organic compounds
(VOCs), in peach, hops and cabbage for example (Staudt et al., 2010, Undas et al., 2018;
Ahmed et al., 2019). Ahmed et al. (2019) showed that the volatile signature of the plant gave
the aphid information on its nutritional quality, in this case its nitrogen content.
Plant-M. persicae relationships have been extensively studied in Arabidopsis, but this
species being partially resistant to this aphid, distinct responses to infestation are expected in
either susceptible or resistant peach genotypes. In the present study, we establish a detailed
picture of signal transduction and metabolic mechanisms triggered by a TNL activation upon
aphid infestation in the M. persicae primary host. We compared the transcriptomic and
metabolomic responses to M. persicae of a susceptible peach genotype, GF305, and the
resistant genotype Rubira, carrying the Rm2 resistance locus. After 48 hours of infestation, a
duration sufficient to trigger resistance in Rubira (Sauge et al., 2011), we looked for marker
genes for PTI, ETI and evidence for the development of hypersensitive reaction (HR) and
systemic acquired resistance (SAR). We also analyzed markers of metabolic reconfigurations
underlying the production of hormonal signals, but also metabolic pathways reflecting a
reorientation of growth fluxes and the activation of oxidative bursts or phytoalexin synthesis.

78
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

2. Materials and methods


2.1. Plant material

Two highly homozygous seedling rootstocks selected by INRAe and contrasting for
their resistance to M. persicae were used: the susceptible rootstock GF305 and the red-leaf
rootstock Rubira, carrying the dominant resistance gene Rm2 (Lambert & Pascal, 2011). Seeds
were produced by natural inbreeding in isolated orchards of a commercial nursery (Pépinières
Lafond, Valréas, France). Disinfected seeds were placed in petri dishes containing humidified
perlite and were stratified during 3 months in dark cold room at 4°C. After radicle emergence,
seeds were sown, grown in a greenhouse and kept free of pests and diseases without spraying
or biological control. Axillary shoots were removed to keep only the main stem. 8 weeks after
sowing, 10 plants of each genotype were acclimated during one week in the air-conditioned
room where experiments took place, at 22°C with a 16 h day/8 h night photoperiod. The pots
were placed in large trays filled with water to prevent the movement of aphids from one plant
to another during the experiment.

2.2. Aphids

The M. persicae clonal line used, Mp06, was obtained in 2013 from a single egg
collected in a peach orchard (Avignon, France). Since then, parthenogenetic apterous females
were continuously reared on GF305 seedlings in an air-conditioned room at 22°C with
16 h/8 h D/N photoperiod.

2.3. Infestation and plant sampling

One week before infestation, parthenogenetic females were installed on GF305


seedlings for laying and removed after 48 hours to obtain a nymph population of the same
age. The day of infestation, the synchronized adult females obtained were placed for 4 h at
22°C to mimic a fasting period. Ten plants of GF305 and Rubira were infested by placing
carefully with a brush 10 aphids on their apex. After 48 h, aphids and nymphs were pulled out
with a brush, control plants (10 for each genotype) were equally stimulated with the brush,
and the apices of control and infested plants were cut below the second node (approximately
100 mg of fresh material per plant), immediately frozen in liquid nitrogen and then stored

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Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

at -80°C until analysis. Each apex was analysed individually and a set of 4 replicates were
dedicated to transcriptomic analysis and another 5 to metabolomics.
A second experiment was conducted in the same conditions for a kinetic study of
phytohormones with harvest of apex 12, 24 and 48 hours post-infestation (hpi) and for
measure of plant elongation 7 days post-infestation (dpi).

2.4. RNA extraction and sequencing

Each sample was manually ground in liquid nitrogen with disposable pestles and total
ARN was extracted with the RNeasy Plant Mini Kit (QUIAGEN, France) according to the
manufacturer’s instructions, which comprises a guanidine isothiocyanate lysis and purification
with silica membrane. RNA concentration and purity were checked with a Nanodrop (Thermo
Fisher Scientific, Wilmington, USA), a QuBit 3.0 Fluorometer (Thermo Fisher Scientific,
Wilmington, USA ) and RNA integrity with a Bioanalyzer 2100 (Agilent Technologies, Santa
Clara, USA). Next generation sequencing of RNA (RNAseq) was realized by the GeT-PlaGe
platform (INRAE, Toulouse, France). Sixteen RNAseq libraries were prepared with the mRNA
TruSeq Stranded kit (Illumina, San Diego, USA), according to Illumina’s protocols. Briefly,
mRNAs were isolated from total RNA using poly-T beads, fragmented and converted to cDNA.
Specifics adaptors and multiplexing indexes were ligated before PCR amplification. Libraries
quality was checked using a Fragment Analyser (AATI, Ankeny, USA) and they were quantified
by qPCR using Quant Studio 6 Real-Time PCR system (Thermo Fisher Scientific, Wilmington,
USA). Finally, libraries were pooled on a single flowcell line (Illumina HiSeq3000 sequencer)
for paired-end sequencing (2 x 150 bp).

2.5. RNAseq analysis

Sequencer output raw data files (binary base call format) were converted to Fastq
format using the CASAVA (Consensus Assessment of Sequence And VAriation) Illumina
software. The global quality of sequences was assessed using FastQ Illumina filter and FastQC
software (Babraham Institute, Cambridge, UK). Sequencing adapters were removed using
Cutadapt version 1.14 (Martin, 2011).

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Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

Then, the reads were splice-aligned on the peach reference genome version 2.0.a1 (Verde et
al., 2017) using STAR version 2.5.1b software (Dobin et al., 2013). Finally, transcript expression
was quantified using RSEM version 1.3.0 (Li and Dewey, 2011).
The raw sequencing data, initially counting 26 873 transcripts (i.e. 100% of P. persica
genome V2.0.a1), was filtered by excluding transcripts with a count sum null or less than 8
(which corresponds to at least one count for half of the samples), thus reducing the number
of transcripts down to 20 606. To evaluate the statistically significant changes in gene
expression, an "Independent hypothesis weighting" test was applied according to the DESeq2
R package protocol, with a max fold change above 2, a p.value threshold set to 0.05 and an
adjusted false discovery rate (FDR). To overcome the poor annotation of the peach
transcriptome, we performed a blastp of the full peach proteome version 2.0.a1 against A.
thaliana Araport11 protein sequences. The set of best Arabidopsis homologs obtained for
each peach protein was used to conduct overrepresentation tests and enrichment of
expression data via panther.org (Thomas et al., 2003) and gProfiler (Raudvere et al., 2019)
through the Gene Ontology (GO) and KEGG (Kyoto Encyclopaedia of Genes and Genomes)
databases. A P. persica protein was considered as the "true" ortholog of an Arabidopsis
protein when it was also the best match of a reverse blastp (from Arabidopsis to P. persica
proteomes); a total of 13097 Arabidopsis orthologs were found. Detailed gene function was
also retrieved from The Universal Protein Resource (UniProt) and The Arabidopsis Information
Resource (TAIR) online databases (The UniProt Consortium, 2021; Berardini et al., 2015).

2.6. Metabolites extraction

Solvents were purchased from Honeywell (Charlotte, USA) and Thermo Fisher
Scientific (Wilmington, USA) and ultra-pure water was obtained from a Milli-Q system (Merck,
Darmstadt, Germany). Frozen fresh samples were ground in 2 mL microtubes with ball mills
for 1 min at 30 Hz (Mixer mill MM200, Retsch, Eragny, France), then 10 mg of fresh powder
was extracted for 15 min at 70°C under stirring (940 rpm) with 1.5 mL of a methanol/water
(80:20, v/v) solution containing 50 µM of ribitol as internal standard. Volume was adjusted to
keep the same ratio mass to volume in every sample.

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Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

Samples were centrifuged 5 min at 26 400 g and the supernatants containing polar
metabolites were filtered before analysis (0.22 µm filters Millex-Lg, PTFE hydrophile, 4 mm,
Sigma Aldrich, Merck, Darmstadt, Germany).

2.7. Untargeted GC-EI-TOFMS profiling

The method was adapted from Roessner et al. (2000). Samples were derivatized
online before injection with a MultiPurpose Sampler (Gerstel MPS, CTC Analytics AG, Mülheim
an der Ruhr, Switzerland): dry extracts were incubated in 50 µL of a pyridine solution
containing 20 mg/mL of methoxyamine hydrochloride under constant shaking at 900 rpm and
80°C for 90 min. Then, 80 µL of BSTFA containing a mixture of 9 n-alkanes were added before
heating for 30 min at 80°C under constant shaking at 900 rpm. Data acquisition was performed
with a gas chromatograph system (7890B GC, Agilent Technologies, Santa Clara, CA, USA)
equipped with a capillary column (ZB-SemiVolatiles, 34.59 m, internal diameter 250 µm, film
thickness 250 µm, Phenomenex, Torrance, USA) hyphenated to a time-of-flight (TOF) mass
spectrometer (Pegasus BT, Leco, Saint Joseph, Benton Harbor, MI, USA). One microliter of
sample was injected in split mode (1:50) at 230°C. Helium was used as carrier gas at 0.6
mL/min. The initial oven temperature was kept at 70°C for 1 min and then increased to 320°C
(9°C/min) and maintained for 10 min. The m/z scan range was 70–600 with a cycle time of 20
scans/s. Source temperature and transfer line were set at 250°C. The MultiPurpose Sampler
was controlled by Maestro Version 1.4.40.1. Gerstel and gas chromatography system with
mass spectrometer were controlled by ChromaTOF Version 5.20.38.0.54864 (LECO, Saint
Joseph, MI, USA). GC–EI–TOFMS data were deconvoluted with the LECO NTD software (LECO,
St.Joseph, MI, USA), then the peak list was curated manually to remove incorrectly
deconvoluted peaks and contaminants. Peak annotation was based on spectral and retention
index (RI) similarity using mass spectral libraries (Golm database, NIST 2014, Leco-fiehn rtx5).
Identification level of each metabolites was determined according to criteria inspired by
Schymanski et al. (2014): level 1, confirmed structure by comparison with authentic standard,
reverse match > 850, difference between retention index (RI) < 1%; level 2, probable structure,
reverse match > 800 and difference between RI < 1%; level 3, tentative candidate, 600 <
reverse match < 1000 and difference between RI > 1%.

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Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

A specific extracted ion chromatogram (XIC) was chosen for each molecule for integration;
then peak areas were normalized against the internal standard so the final dataset consisted
of semi-quantitative information. The list of metabolites detected and their analytical features
can be found in Appendix 1.

2.8. Untargeted UPLC-ESI-QTOF-MS/MS profiling

Analyses were performed with an Acquity I-Class UPLC system (Waters, Mildorf, MA)
hyphenated to a Synapt G2-Si quadrupole time-of-flight (QTOF) mass spectrometer (Waters,
Mildorf, MA) equipped with an electrospray ionization source (ESI). Chromatographic
separation was achieved using a Kinetex 1.7 µm F5 Core-shell LC columns (150 x 2.1 mm,
Phenomenex, California, USA). The mobile phase consisted of water (A) and acetronitrile (B),
both containing 0.1 % formic acid. One microliter of sample was injected before running the
solvent gradient: 2% B for 1 min, then up to 100 % B in 18 min followed by 2 min at 100 % B
and then back to initial conditions in 1 min (total run time 23 min). The column was maintained
at 35°C with a flow rate of 0.3 mL/min. The source temperature was set to 120°C and the
desolvation temperature to 600°C. The capillary voltage was set to 0.8 kV and the cone voltage
to 40 V. Nitrogen was used as the drying and nebulizing gas, with 50 L/h gas flow and 800 L/h
desolvation gas flow. Analysis was performed twice, in negative and positive ionization modes,
with a resolution of 40 000. Data independent acquisitions were performed simultaneously in
MS and MS/MS modes (MSe, continuum), with a collision energy ramp from 20 V to 70 V. Mass
spectra were recorded at 0.2 second per scan from 50 to 1200 m/z. Chromatograms from
negative mode acquisition were scanned to extract the major compounds. Metabolites were
identified at the level 3 (Schymanski et al., 2014) by a manual examination of MS and MS/MS
spectra in positive and negative modes and spectral comparison with in-house database and
literature (Appendix 2).

2.9. Targeted UPLC-DAD-ESI-TQMS profiling

Analyses were performed with an Acquity I-Class UPLC system (Waters, Mildorf, MA)
equipped with a diode array detector (DAD) and hyphenated to a Xevo TQ-XS (Waters, Mildorf,
MA) equipped with an ESI source. Pure standards (Merck KGaA, Darmstadt, Germany) were
injected and MRM (multiple reactions monitoring) methods were optimized by testing ESI

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Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

polarity, cone voltage and collision energy. Data acquisition and analysis were performed in
using MassLynx software (Waters, Mildorf, USA). Identification level of each metabolites was
determined according to Schymanski et al. (2014) as follows: level 1, confirmed structure by
comparison with authentic standard; level 2, probable structure by comparison with data
bases and/or literature; level 3, MS2 spectrum interpretation and light absorbance spectrum
matched a tentative candidate. List of metabolites with detailed analytical parameters are
provided in Appendix 3

2.9.1. Phenolic compounds

Chromatographic separation was achieved using a Kinetex 1.7 µm F5 Core-shell LC


columns (150 x 2.1 mm, Phenomenex, California, USA). The mobile phase consisted of water
(A) and acetronitrile (B), both containing 0.1 % formic acid. One microliter of sample was
injected before running the solvent gradient: 2 % B for 1 min, then up to 55 % B in 18 min, 1
min to reach 100 % B followed 2 min at 100 % B and then back to initial conditions in 3 min
(total run time 25 min). The column was maintained at 35°C with a flow rate of 0.25 mL/min.
The source temperature was set to 120°C and the desolvation temperature was set to 600°C.
The capillary voltage was set to 1.2 kV. Nitrogen was used as the drying and nebulizing gas,
with 50 L/h gas flow and 800 L/h desolvation gas flow.

2.9.2. Amino acids and polyamines

Polyamines and amino acids were analyzed after derivatization with 6-Aminoquinolyl-
N-hydroxysuccinimidyl carbamate (AccQ-Tag Ultra Derivitization Kit, Waters, Mildorf, USA)
according to the manufacturer’s instructions. Chromatographic separation was achieved using
an Acquity UPLC BEH C18 1.7 µm column (2.1 x 50 mm, Waters, Mildorf, USA) with a pre-
column. One microliter of sample was injected before running the solvent gradient: 0.01 % B
for 0.54 min, then up to 9.1 % B in 6.5 min, 2 min at 21.2 % B followed by 0.4 min at 59.6 % B
and then back to initial conditions in 0.6 min (total run time 10.1 min). The column was
maintained at 55°C with a flow rate of 0.7 mL/min. The source temperature was set to 150°C
and the desolvation temperature was set to 650°C. The capillary voltage was set to 3.0 kV.
Nitrogen was used as the drying and nebulizing gas, with 600 L/h gas flow and 1200 L/h
desolvation gas flow.

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Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

2.9.3. Phytohormones

One milliliter of polar extract was evaporated under vacuum overnight. The dry residue
was concentrated in 100 µL of a methanol/water (80:20, v/v) solution. Chromatographic
separation was achieved using an Acquity 1.7 µm C18 CSH LC column (100 x 2.1 mm, Waters,
Mildorf, USA). The mobile phase consisted of water (A) and methanol (B), both containing
0.01% formic acid. Five microliters of sample were injected before running the solvent
gradient: 25% B for 0,5 min, then up to 100% B in 6 min followed 2 min at 100% B and then
back to initial conditions in 1,5 min (total run time 9,5 min). The column was maintained at
45°C with a flow rate of 0.4 mL/min. The source temperature was set to 120°C and the
desolvation temperature was set to 550°C. The capillary voltage was set to 2.8 kV. Nitrogen
was used as the drying and nebulizing gas, with 150 L/h gas flow and 1000 L/h desolvation gas
flow.

2.10. Data analysis

Boxplots were generated with the R packages "PMCMRplus" and "ggoplot" and
statistically significant differences were found with a Kruskal-Wallis test and Conover post-hoc
test with Bonferroni adjustment. Principal component analysis (PCA) and Heatmap were
generated with the R package "FactoMineR" and "Pheatmap" respectively, after performing
log transformation and Pareto scaling. Metabolites were mapped to metabolic pathways using
the Plant Metabolic Network database (Hawkins et al., 2021).

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Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

Figure 23 : Aphid behavior and plant symptoms after infestation with M. persicae. Significant differences
according to a Mann Whitney test are indicated (p.value<0.01 *). A. Number of remaining aphids (out of ten
adult deposited) on the susceptible GF305 (green circles) and the resistant Rubira (purple squares) seedlings over
6 days. B. Number of nymphs produced. C. Honeydew abundance expressed per classes (0: absence; 1: low; 2:
medium; 3: high). D. Number of wilting leaves on the growing shoot. E. Height growth of the plants in seven days.
F. Average length of new internodes formed in 7 days (cm).

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Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

3. Results
3.1. Response to infestation: aphid behavior and plant symptoms

After infestation, the aphids deposited on the susceptible GF305 remained on the
plant, with an average of nine aphids per plant, while they decreased rapidly on the resistant
Rubira over 7 days, down to five aphids per plant 48 hpi, until all of them escaped 96 hpi
(Figure 23A). The number of nymphs increased constantly on GF305 up to more than 150 (120
hpi), while after a moderate increase during 24 h on Rubira, it fell down to less than five 120
hpi (Figure 23B). The evolution of honeydew abundance on the leaves corroborates these
trends: it was high on GF305 and low on Rubira, indicating an aphid feeding failure on the
resistant plants (Figure 23C). GF305 plants also displayed typical symptoms of susceptibility
48 hpi, with young twisted leaves, whereas Rubira developed necrotic lesions on shoots and
leaves and showed wilting leaves, (Figure 23D and Appendix 4). The infested resistant plants
experienced a 39% reduction in height elongation 7 dpi compared to the control plants, while
height elongation of susceptible plants was not affected by infestation (Figure 23E and 23F).

3.2. Major transcriptomic and metabolomic patterns associated to genotypic


differences and infestation

A PCA performed on the transcriptomic raw dataset with 26 873 transcripts (Figure
24A) revealed that 88 % of the total variance associated to PC1 was driven by aphid-induced
differentially expressed genes (DEGs) in the resistant genotype Rubira. The second PC only
expressed 9% of the total variance and was driven by the genotype-induced differential gene
expression. Among the 20 606 expressed genes obtained after filtration, we found a total of
5743 DEGs: 284 genes were found differentially expressed between the 2 genotypes under
control condition (175 DEGs upregulated in Rubira and 109 downregulated, Appendix 5), only
35 DEGs were found between control and infested apices of the susceptible GF305 (34
upregulated 48 hpi and 1 downregulated, Appendix 6) and 5424 DEGs between control and
infested apices of the resistant Rubira (2990 upregulated 48 hpi and 2434 downregulated,
Appendix 7). The Venn diagram (Figure 25) shows the number of common DEG for each
modality.

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Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

Figure 24 : PCA score plots on raw transcription count data and metabolite semi-quantitative levels.

Figure 25 : Venn diagram representing the distribution of DEGs between the modalities.
C : GF305 control VS Rubira control ; GI : GF305 control VS GF305 infested ; RI : Rubira control VS Rubira infested

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Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

A combination of targeted and non-targeted metabolomic approaches provided the


relative contents of 138 metabolites, including 3 phytohormones, 69 primary and 66
secondary compounds. The reliability of identification was determined as recommended by
Schymanski et al. (2014): 69 compounds were identified at level 1, 22 at level 2 and 47 at level
3. The distribution of these compounds in structural families is shown in the Appendix 8. A
total of 94 compounds showed significant variation in at least one condition: 73 discriminated
the uninfested genotypes (Appendix 9), 12 changed after infestation in GF305 (Appendix 10)
and 54 in Rubira (Appendix 11). Interestingly, the trends revealed by a PCA was similar to that
observed for gene expression (Figure 24B): PC1 explained 44 % of the variance and
discriminated aphid-infested Rubira samples from other samples, while PC2 explained only
18 % of the variance and was associated to the discrimination of the uninfested genotypes,
confirming that the molecular response of Rubira to M. persicae was several orders of
magnitude greater than that of GF305 and also exceeded the constitutive difference between
the genotypes. A hierarchical clustering analysis conducted on the 94 discriminant compounds
revealed clusters of metabolites discriminating the genotypes and/or responding to
infestation (Figure 26). The clusters 2.2.2 and 1.2 gather mostly secondary metabolites
remaining stable after infestation but with higher constitutive content in GF305 and Rubira
respectively. The cluster 2.2.2 is a mixture of flavonols and coumaroyl-acetyl-glucosides while
the cluster 1.2 contains flavonols and anthocyanins. The cluster 2.1 gathers caffeoyl esters
that were constitutively more abundant in GF305 but decreased in this genotype after
infestation while they increased in Rubira. Finally, the clusters 1.1 and 2.2.1 show respectively
the specific aphid-induced accumulation and depletion of primary metabolites in Rubira.

3.3. Constitutive differences between the susceptible and resistant genotypes

The Gene Ontology (GO) enrichment analysis of the 284 DEGs highlighted five
functions, most upregulated genes being found in Rubira (Figure 27 ; Appendix 5). The greater
differences relate to flavonoid metabolism (GO:0019748, GO:0009812), with most genes
globally overexpressed in Rubira. This is consistent with the accumulation of quercetin-3-O-
rhamnoside and especially cyanidin-3-O-glucoside (Appendix 12), responsible for the red
colour of Rubira's foliage, a trait associated with the Gr locus and independent of aphid
resistance (Pascal et al., 2002).

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Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

Figure 26 : Hierarchical clustering analysis of a subset of metabolites displaying a significant difference (Kruskall-Wallis,
p<0.05) between uninfested GF305 and Rubira control plants (GC vs RC) or between control and infested plants (Gc vs GI
and RC vs RI) 48 hpi. HCA was performed using the Euclidian distance and the Ward algorithm on data after log transformation
and Pareto normalization (mean-centered and divided by the square root of the standard deviation). Primary and secondary
metabolites are indicated by a gray scale on the left. GC, GF305 control; GI, GF305 infested; RC, Rubira control; RI, Rubira
infested.

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Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

Indeed, PpMYB10.4 (Prupe_6G175900), a candidate Gr gene encoding a transcription factor


regulating leaf pigmentation (Zhou et al., 2014b) and homologous to Arabidopsis MYB113,
was overexpressed in Rubira. The high anthocyanin content is further explained by the strong
expression of the orthologs of leucoanthocyanidin dioxygenase (Prupe_5G086700),
anthocyanidin-3-O-glucosyltransferase (Prupe_2G324700), and PpGST1 (Prupe_3G013600), a
Glutathione S-transferase, orthologous to GSTF12 and involved in the transport of
anthocyanins essential for peach coloration (Zhao et al., 2020). In contrast, GF305 had higher
levels of isorhamnetin-3-O-glucoside, isorhamnetin-3-O-rutinoside and kaempferol-3-O-
rutinoside, as well as caffeoylquinic acids, phenylpropanoid-acetyl-sucrose esters and the
three aromatic amino acids, phenylalanine, tyrosine and tryptophan.

3.4. Responses to infestation in the susceptible genotype

Only 35 genes were differentially expressed in GF305 after infestation, all but one
overexpressed (Appendix 6). Of the 34 genes overexpressed, 27 were also overexpressed in
Rubira after infestation. The small number of genes involved did not allow for an enrichment
study but many genes could be a priori assigned to a few functional groups.

3.4.1. Defense genes

A few DEGs could arguably be classified as defense genes. The most remarkable,
Prupe_5G025300, is a NLR gene that shares homology (32.5 % identity) with its Blastp best hit
in Arabidopsis, the resistance protein RPM1 (Gao et al., 2011). It was the only gene repressed
in GF305 after infestation while it was overexpressed in Rubira. GF305 infestation also induced
Prupe_7G265200, a close homolog to HSP70B involved in many defense responses (Jiang et
al., 2014; Bricchi et al., 2012) and inducible in Arabidopsis by OPDA, the precursor of JA (Taki
et al., 2005).

3.4.2. Brassinosteroid related genes

Nine genes induced by infestation in GF305 are closely or remotely related to BR


signalling. Two genes are involved in BR regulation: Prupe_1G520800 is a close homolog of
EXORDIUM, a central coordinator of BR-dependent growth control (Coll-Garcia et al., 2004),
also involved in response to herbivory (Mohanta et al., 2012).

91
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

Figure 27 : Gene Ontology (GO) enrichment analysis for the comparison of constitutive gene expression in the
uninfested resistant Rubira compared to the susceptible GF305. Bars indicate the percentage of upregulated
genes associated to GO terms. A total of 217 markers were mapped in this enrichment analysis. GO terms with
at least a 1.5-fold over-representation and an enrichment adjusted p.value lower than 0.05 are presented. For
each GO term, details are given in parentheses: (i) number of P. persica GO annotated genes, (ii) adjusted p.value
of enrichment, (iii) GO groups (BP : Biological process).

92
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

The basic helix-loop-helix (bHLH) transcription factor BEE3 is a positive and early regulator of
BR signalling (Friedrichsen et al., 2002), interacting with PAR1 to promote hypocotyl
elongation during shade avoidance syndrome (Cifuentes-Esquivel et al., 2013)
Seven other DEGs have been reported to respond to BR. Prupe_7G268600 and
Prupe_7G268900 are two homologs of AER, coding for enzymes catalyzing the α,β-
hydrogenation of reactive carbonyls, are BR-regulated and participate in plant resistance to
oxidative stress (Mano et al., 2005). Several DEGs are homologs of Arabidopsis genes
regulated by BRs and also regulated by auxin, like EOD3, KRP1 and BEE3 (Gupta et al., 2015).
EOD3 encodes the cytochrome P450 monooxygenase 78A6, repressed 3 hours after
brassinolide treatment (Goda et al., 2004; Nakamura et al., 2006) and found to enhance
reproductive organ and seed size in Arabidopsis by inducing cell proliferation and expansion
(Fang et al., 2012). KRP1 is a Calcium binding EF-hand family protein linked to calcium
homeostasis during the photoperiod and possibly controlling the diurnal sucrose synthase
activity (Solomon et al., 2010). Three more genes can be associated with BRs: the ortholog of
AT2G30070 (potassium transporter KUP1), mainly expressed in Arabidopsis roots and
repressed in Arabidopsis leaves 3 hours after brassinolide treatment (Winter et al., 2007), and
2 genes related to both BR and glucose signalling, the respective orthologs of AT4G21970 and
AT3G60650, both of unknown function but induced by brassinolide and modulated by glucose
treatments (Gupta et al., 2015).

3.4.3. Auxin and ethylene related genes

Five genes upregulated in GF305 48 hpi have been related to auxin and/or ethylene. A
putative cellulose synthase responsible for the hemicellulose formation allowing the fibers
cellulose bridging, possibly related to the auxin-dependent cell wall extensibility for cell
elongation (Majda and Robert, 2018). The ortholog of the Ethylene responsive factor ERF17
(Prupe_7G194400, ortholog), a target of the bZIP HY5 transcription factor that regulates
photomorphogenesis through the control of genes linked to phytochromes, auxin, ethylene
and gibberellin (Desai and Hu, 2008). Moreover, ERF17 was also affected by OPDA treatment,
as described by Taki et al., (2005). Another putative ethylene responsive factor is ERF012
(Prupe_1G500900), encoding a transcriptional activator involved in the regulation of plant
development and tolerance to abiotic stresses (Krishnaswamy et al., 2011).

93
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

Figure 28 : Gene Ontology (GO) enrichment analysis for the comparison of gene expression variations
induced by M. persicae infestation of Rubira. A. Upregulated genes. Bars indicate the percentage of
genes up- or down-regulated associated to GO terms. A total of 3376 markers were mapped in this
enrichment analysis. GO terms with at least a 1.5-fold over-representation and an enrichment adjusted
p.value lower than 0.05 are presented. For each GO term, details are given in parentheses: (i) number
of P. persica GO annotated genes, (ii) adjusted p.value of enrichment, (iii) GO groups (BP : Biological
process ; CC : Cellular compartment ; MF : Molecular Function).

94
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

Prupe_6G222600, ortholog to a probable HLS1-like gene, is possibly involved in the regulation


of sugar-dependent signalling, via the negative control of the auxin-dependent regulatory
pathway (Ohto et al., 2006) and finally the AT4G29780 ortholog, coding for a protein that was
suggested to interact with RGS1 and NDL1, both of which part of a multimeric protein complex
that regulates the auxin transport at the membrane level during lateral roots formation
(Visscher et al., 2015).

3.4.4. ABA-related genes

Several genes associated with ABA signalling and water deficit management were
overexpressed 48 hpi. Prupe_7G124100 is a homolog of the UDP-glycosyltransferase 73C3,
whose induction has already been reported after Arabidopsis infestation by M. persicae
(Kerchev, 2011). Among the upregulated genes Prupe_8G213800 and Prupe_8G214100 are
two homologs of the ABCCG40 transporter gene encoding PDR12, which is involved in ABA
uptake and modulates camalexin secretion in Arabidopsis after infection by the necrotrophy
Botrytis cinerea (He et al., 2019). Finally, Prupe_2G289500 is the ortholog of DREB1D, coding
for a transcription factor mediating the expression of ABA- and dehydration-inducible
transcription (Vonapartis et al.).

3.4.5. Metabolites

Only twelve metabolites showed statistically significant variations after infestation


(Appendix 10). All of them decreased: glutamate, threonine and nine secondary metabolites
related to defense, including caffeoyl-prunasin, caffeoylquinic and dicaffeoylquinic acids and
coumaroyl-acetyl-sucrose esters (Appendix 13).

3.5. Responses to infestation in the resistant genotype

24 GO terms including stress and metabolism were mostly upregulated and 31 GO


terms including cell division were mostly downregulated in Rubira after infestation (Figure 28
and 29).

95
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

Figure 29 : Gene Ontology (GO) enrichment analysis for the comparison of gene expression variations
induced by M. persicae infestation of Rubira. Downregulated genes. Bars indicate the percentage of
genes up- or down-regulated associated to GO terms. A total of 3376 markers were mapped in this
enrichment analysis. GO terms with at least a 1.5-fold over-representation and an enrichment adjusted
p.value lower than 0.05 are presented. For each GO term, details are given in parentheses: (i) number
of P. persica GO annotated genes, (ii) adjusted p.value of enrichment, (iii) GO groups (BP : Biological
process ; CC : Cellular compartment ; MF : Molecular Function).

96
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

3.5.1. Repression of cell division and growth

Most downregulated DEGs were associated to GO terms in cellular component


(GO:0005575), Molecular function (GO:0003674) and regulation process (GO:0050789)
(Figure 29). These genes are operating in the many processes of cell division and growth,
including supramolecular complex (GO:0099080), chromosomes (GO:0005694), condensed
chromosomes (GO:0000793), cytoskeleton (GO:0005856) and protein complexes such as the
mini-chromosome maintenance (MCM) complex (GO:0042555), a protein complex necessary
for the initiation and regulation of DNA replication (Tuteja et al., 2011), or the small-subunit
processome (GO:0032040), a preribosomal complex required for the 18S ribosomal RNA
biogenesis (Bernstein et al., 2004). The molecular functions involved concern ATP hydrolysis
activity (GO:0016887), and interaction with nucleic acids for DNA replication, RNA
transcription, and cell division, such as DNA polymerase binding (GO:0070182) and single-
stranded DNA binding (GO:0003697). The downregulated genes are also associated to the
regulation of cell cycle (GO:0051726), Meristem development (GO:0048507), reproductive
functions (Meiotic cell cycle GO:0051321 and meiotic nuclear division GO:0140013).
Accordingly, many homologs genes coding for ribosomal proteins were downregulated, such
as Prupe_7G102700, Prupe_6G300200, and Prupe_6G236800, the respective orthologs of
RPS14C, RPL17 and RPL12A (Appendix 7).

3.5.2. Induced expression of immune receptor genes

The genes associated with the protein serine/threonine kinase activity (GO:0004674)
and the calmodulin binding (GO:0005516) were mostly upregulated (Figure 28). Biotic stress
is first perceived by transmembrane protein kinases, such as RLKs, comprising an extracellular
domain that perceives stimuli and an intracellular domain transmitting information to several
cytoplasmic protein kinases subfamilies: mitogen-activated protein kinases (MAPKs), calcium-
dependent protein kinases (CPKs) and calcineurin B-like proteins (CBLs) (Kurusu et al., 2010);
(Tang et al., 2017). Many genes coding for these proteins were upregulated in Rubira after
infestation, probably involving reactive oxygen species (ROS)-mediated signal transduction,
since response to reactive oxygen species (GO:0000302) genes were also over-represented.
Homologs of typical PRR genes involved in PTI were activated (Appendix 7), like

97
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

Prupe_4G029800, an homolog of CLRK1/CLRK2 in Arabidopsis and homolog of Csa5M642150


in cucumber, identified as a candidate for resistance to A. gossypii (Liang et al., 2016).
Prupe_1G542300 is the ortholog of RLK7, a cell surface receptor which triggers immune
response upon detection of the PAMP-induced secreted peptide 1 (PIP1) and controls the
accumulation of ROS detoxifying enzymes such as the superoxide dismutase (Pitorre et al.,
2010; Hou et al., 2014). Prupe_3G213100 and Prupe_5G001000, orthologs of chitin elicitor
receptor kinase 1 (CERK1) and Lysin motif-containing receptor-like kinase 5 (LYK5)
respectively, both involved in chitin detection (Erwig et al., 2017), were up-regulated as well.
Prupe_1G558900 encoding a homolog of the co-receptor BAK1, involved in brassinosteroid
signalling and PTI, through its association with BRI1 or FLS2 respectively (Li et al., 2002,
Chinchilla et al., 2007), was upregulated, as well as BKI1 (Wang and Chory, 2006) and
homologs of FLS2 (Gómez-Gómez and Boller, 2000). On the contrary Prupe_5G041700,
ortholog of BSK2 involved in BR signalling, was downregulated (Tang et al., 2008). Other genes
encoding receptor kinases, the WAKs (Wall-associated kinases, like Prupe_4G093300, the
ortholog of WAK2) and WAKLs (WAK-like, such as Prupe_7G145100, the ortholog of WAKL14)
were differentially expressed after infestation, with 14 out of 15 being overexpressed and only
one repressed.
Many NLR genes were also up-regulated as Prupe_1G389500, the ortholog of ADR1-
like1, and seven homologs of NRG1 (Appendix 7). They code for cytosolic CNLs, working
downstream in parallel branches as helpers of TNLs necessary for TNL-mediated immunity
(Wu et al., 2019). These proteins associate with nucleocytoplasmic lipase-like proteins as EDS1
and PAD4 or SAG101, that enhance TNL responses (Lapin et al., 2019; Wu et al., 2019). The
orthologs of EDS1 (Prupe_5G181000), PAD4 (Prupe_4G276500) and SAG101
(Prupe_3G279300) were all upregulated in infested Rubira (Appendix 7). In addition,
Prupe_7G160100, the ortholog of the CNL ZAR1, was also overexpressed, as were several
homologs and orthologs of the associated RLCKs ZED1, RKS1 (Prupe_8G149400) and PBL2
(Prupe_1G270700) (Duxbury et al., 2021)
It is also worth mentioning the impact of infestation on the expression of lectin
receptor-like kinases genes (LecRLKs). A total of thirty-four G-type LecRLKs and nine L-type
RLKs genes were differentially expressed after infestation, thirty G-type and nine L-type being
upregulated. G-type and L-type lectin LecRLKs are transmembrane receptors with an
intracellular kinase domain (Bellande et al., 2017).

98
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

They belong to the vast family of lectins, containing a binding site with high affinity for free
carbohydrates and glycoproteins although L-type lectins are thought to lack such activity.

3.5.3. Upregulation of ROS signalling, phosphorylation cascades and HR

Downstream, defense signal transduction mechanisms were activated in Rubira.


Upregulated MAPK phosphorylation cascades included Prupe_1G564100 an homolog of the
H2O2 inducible gene MEKK1, which in turn induced MPK4 (Prupe_2G175200, ortholog)
expression(Pitzschke et al., 2009). These two central regulators of redox homeostasis in plants
control detoxification enzymes, such as the catalase CAT2 (Prupe_5G011300, ortholog) and
can induce expression of WRKY53 (Prupe_5G117000) (Pitzschke et al., 2009b), a transcription
factor responding to infection or abiotic stress (Hu et al., 2012). Other peach genes encoding
protein kinases subfamilies: CPK, CBL and CBL-interacting protein kinases (CIPKs) were also
strongly represented and generally induced. These proteins share a Ca 2+ activated EF-hand
motif and a kinase domain triggering phosphorylation events (Marcec et al., 2019). CPKs can
activate respiratory burst oxidases (RBOH), such as RBOHF, a family of NADPH-oxidase
producing O2.- in the apoplasm, which turns into H2O2, either spontaneously or by the action
of a superoxide dismutase (Kimura et al., 2017). NO signalling activation was also detected,
with the upregulation of the Nitrate reductase 1 ortholog (NR1, Prupe_1G505400).
The presence of necrotic spots near the secondary veins and on the stems indicates
the establishment of a hypersensitive response (HR). This was associated to the transcriptional
upregulation of genes involved in Response to reactive oxygen species (GO:0000302), Protein
phosphorylation" (GO:0006468) and Anion transports (GO:0006820) (Figure 28), which are
rapid events generally preceding HR. Orthologs of important HR genes were upregulated, like
the orthologs of HIR 1, HIR2 and HIR4 encoding hypersensitive-induced reaction (HIR) proteins
members of the PID (Proliferation, Ion and Death) superfamily, involved in the development
of spontaneous lesions (Choi et al., 2011; Qi et al., 2011). Other HR markers were
Prupe_7G158900, the ortholog of HSR4 (Zhang et al., 2014) and Prupe_7G097100 the ortholog
of NHL1, a member of NDR1/HIN1-like (NHL) gene family including NDR1 in Arabidopsis
(Knepper et al., 2011), required for HR and resistance conferred by R genes and HIN1, initially
identified in tobacco as an HR marker based on its induction by harpins (Pontier et al., 1999).

99
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

de Angeli et al. (2007) revealed the involvement of anionic fluxes in the alert signal
transduction which are essential for the establishment of HR. The anions may associate with
calcium signalling to depolarize the membrane and cause gradual water loss leading to cell
shrinkage characteristic of hypersensitive reactions. Our data support this statement as well,
since 66% of DEGs involved in anion transport were overexpressed after infestation of the
resistant genotype post-infestation (Figure 28). The ortholog of NLS1, which encodes a protein
of the MACPF (Membrane attack complex component/perforin) family whose KO in
Arabidopsis causes spontaneous cell death (Noutoshi et al., 2006), was overexpressed, as well
as the ortholog of MIEL, encoding an E3 ubiquitin ligase that can specifically tag and degrade
the transcription factor MYB30, a positive regulator of HR, supporting the hypothesis of a tight
HR control (Doroodian and Hua, 2021).

3.5.4. Rebalancing of phytohormones pathways

In aphid-infested Rubira, 84 % of the DEGs classified in SAR (GO:0009627) were


upregulated, including EDS1, a positive regulator of HR and SAR through salicylic acid signalling
(Gao et al., 2015; Dongus and Parker, 2021). Moreover, one of the nine repressed genes in
this GO category was SNI1, which encodes a core protein capable of suppressing the
expression of PRs and more generally of SAR (Li et al., 1999).
SAR is controlled by two immune pathways, one involves salicylic acid (SA) and PR
proteins, the other pipecolic acid. The activation of the SA pathway was demonstrated by
accumulation of SA and SAG in Rubira 48 hpi (Appendix 7 and Appendix 14) as well as the
overexpression of 87 % of salicylic acid response genes (GO:0009751) and homologs of PR-1,
PR-4, PR-5 and PR-10 (MLPs). The transcription of many genes implicated in SA regulation was
impacted, like Prupe_7G267900, the ortholog of SGT1 coding for a glycosyltransferase
catalyzing the formation of SAG and SA glucose ester (SGE), Prupe_7G142200 and
Prupe_6G168500, the respective orthologs of MES1 and SAMT1 involved in the production of
methyl-salicylate (MeSA). Upstream, the ortholog of a gene encoding a transcription factor
recruited in the promoter of many SA and PR biosynthesis genes, SARD1 (Prupe_5G22360),
was upregulated (Sun et al., 2015), as well as homologs of CBP60b, that positively regulates
immunity genes (Li et al., 2021a) and SARD1 (Huang et al., 2021). The ortholog of WRK70
(Prupe_2G265000), a transcription factor involved in SA

100
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

signaling (Wang et al., 2006) and already found to be required for the resistance to aphids and
nematodes mediated by Mi-1 in tomato (Atamian et al., 2012). By contrast, the homolog of
NPR1, that promotes SA synthesis and signalling (Zhang et al., 2006) was not differentially
expressed while the homologs of its cofactor TGA6 and its repressor NPR3 were upregulated.
Similarly, NIMIN-1 and NIMIN-2 orthologs, coding proteins that can physically interact with
NPR1 to regulate its functions (Joglekar et al., 2018), were differentially expressed after
infestation. The second SAR pathway depends on the accumulation of N-hydroxypipecolic acid
(NHP) (Návarová et al., 2012; Hartmann and Zeier, 2018). NHP could not be detected in this
study but its direct precursor, pipecolic acid, was found to accumulate 48 hpi in Rubira
(Appendix 14). Orthologs of NPH biosynthetic pathway genes were all upregulated: ALD1
(Prupe_1G558600), coding for an aminotransferase that catalyzes the first step of lysine
catabolism to ε-amino-α-keto caproic acid; SARD4 (Prupe_2G302000), which allows the
formation of pipecolate from Δ1-piperidine-2-carboxylate; and FMO1 (Prupe_7G193500)
allowing the hydroxylation of pipecolate to NHP. Finally, a global regulation of SAR was also
suggested by the overexpression of the transcription factor WRKY33 (Barco and Clay, 2020;
Wang et al., 2018a).
The response of Rubira to infestation enriched four boxes tightly related to other
phytohormones: Regulation of hormone levels (GO: 0010817), Response to wounding
(GO:0009611), Response to ABA (GO: 0009737) and Response to osmotic stress (GO:0006970)
probably related to observations of leaf wilt. Jasmonic acid (JA) and its derivatives are major
biotic stress phytohormones, responding notably to wounding and necrotrophs attacks
(Acosta and Farmer, 2010). Two genes involved in JA biosynthetic pathway were upregulated:
an homolog of AOC4 (Prupe_3G239900), catalyzing the production of the JA precursor 12-oxo-
phytodienoic acid (OPDA) and the ortholog of JAR1 (Prupe_2G184100), catalyzing the
adenylation of jasmonate to jasmonate-isoleucine (JA-Ile) (Ruan et al., 2019). The probable
implication of jasmonates is also supported by the upregulation of the orthologs of COI1,
playing a central role in the JA signalling pathway (Chini et al., 2009) and RGLG3, coding for an
E3 ubiquitin-protein ligase acting as an upstream modulator of JA signalling (Zhang et al.,
2012). The JA-related molecules changed consistently: OPDA, increased in both genotypes
from 0 to 12 hpi and remained high until 48 hpi, while JA and JA-Ile also increased early but
displayed a second phase of increase between 24 and 48 hpi (Appendix 14).

101
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

However, these responses at metabolite level were not specific to Rubira, since similar
patterns were observed in GF305 post-infestation.
The induction of many genes associated to Response to abscisic acid (GO: 0009737)
was observed. The orthologs of key enzymes for ABA biosynthesis, NCED3 and ZEP, were
upregulated 48 hpi. Moreover, genes encoding ABA signalling regulators were upregulated:
the ortholog of GPX3, encoding a glutathione peroxidase-like involved positively in ABA
signalling; an homolog of CPK12, a regulator of the calcium-mediated ABA signalling pathway
(Zhao et al., 2011); the ortholog of OST1, a ROS/ABA dependent activator of RBOHF (Mittler
and Blumwald, 2015) and the ortholog of NHL6 (Bao et al., 2016). The upstream ortholog of
ABA receptor GCR2 was also overexpressed, as well as the downstream transcription factor
ABF3, whose product binds to the promoter of ABA-inducible genes. These results however
contrast with the trends observed in ABA accumulation. ABA increased early after infestation
in both genotypes, but then decreased back to the initial level 24 hpi in Rubira plants only.
Despite the lack of significant change in indole-3-acetic acid (IAA) level observed in
Rubira after infestation (Appendix 14), the auxin signalling pathways was reconfigured to
some extent at the transcriptional level (Appendix 7). PINs auxin efflux carriers genes
orthologs were downregulated, as well as an ABC transporter, BIG GRAIN LIKE 1 proteins while
positive auxin regulators like PID, ICR1, NDL2 or RNJ, while ISS1, RGLG2, PILS2, APM1 and AVP1
were upregulated. The indole-3-pyruvate monooxygenases orthologs YUCs (Cao et al., 2019)
and AAE18 and MS17, involved in auxins biosynthesis, were differentially expressed. It is also
worth noting the variations of several other phytohormone related genes. Prupe_5G106200,
the ortholog of ACS6, coding for a lyase catalyzing the biosynthesis of 1-aminocyclopropane-
1-carboxylate (ACC), the precursor of ethylene, and of the Ethylene-responsive transcription
factor 1B (ERF1B, Prupe_5G061800), were upregulated, in line with the actual accumulation
of ACC registered 48 hpi (Appendix 14 A). Finally, orthologs of BZR1 (Prupe_1G382900), a
positive regulator of BR signalling pathways and BRS1 (Prupe_7G264200), a carboxypeptidase
involved in BR signalling, were repressed after infestation.

102
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

3.5.5. Upregulation of autophagy

Several genes involved in autophagy were upregulated upon infestation. Autophagy-


related 8 genes (e.g. Prupe_4G215300, an ATG8c isoform) produce proteins that covalently
attach to autophagic membranes and can bind autophagy receptors such as NBR1
(Prupe_5G165900, homolog) to deliver cargo in vacuole for degradation (Kirkin et al., 2009;
Yoshimoto and Ohsumi, 2018). Other markers of autophagy include Prupe_8G193300, the
ortholog of CHIP, coding for a ubiquitin ligase and Prupe_7G106600, the homolog of a heat
shock protein HSC70-4 gene, which both mediate cytosolic protein aggregate degradation (Lee
et al., 2009; Zhou et al., 2014a).

3.5.6. Reconfiguration of central metabolism

A handful of metabolites and genes indicate that the central carbon metabolism was
affected by infestation in Rubira (Appendix 11). Sorbitol level decreased massively 48 hpi
(Appendix 15), while the upregulation of genes coding for several polyol transporters and
sorbitol dehydrogenase (Nosarzewski et al., 2012), converting sorbitol to fructose, suggest an
active depletion of the sorbitol pool in infested apices.
On the contrary, glyoxylate accumulated 48 hpi and several DEGs indicate that the
three pathways contributing to glyoxylate biosynthesis, i.e. photorespiration, the glyoxylate
shunt, and purine catabolism, were all activated. The photorespiratory production of
glyoxylate (Dellero et al., 2016) is revealed by the accumulation of serine, the overexpression
of the ortholog of serine-glyoxylate aminotransferase 1 (AGT1, Prupe_4G258800) and
homolog of glyoxylate oxidase (GOX1), while Prupe_3G048100, the ortholog of the competing
Glyoxylate/succinic semialdehyde reductase 2 (GLYR2) and a homolog of
Glyoxylate/hydroxypyruvate reductase (HPR3) were repressed. A key enzyme of the
glyoxylate shunt produces glyoxylate and succinate from isocitrate: the isocitrate lyase (ICL),
whose ortholog gene, Prupe_3G219100, was also overexpressed in rubira 48 hpi. This
anaplerotic pathway shunts the tricarboxylic acid cycle and indeed, orthologs of the TCA cycle
ODH (Prupe_4G216900) and MDH (Prupe_4G170500) were downregulated after infestation
of Rubira. Consistently, citrate and glyoxylate increased and succinate and malate pool were
reduced, confirming the downregulation of the TCA cycle in favor of the glyoxylate shunt.

103
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

The shunt is fed by fatty acid-derived acetyl-CoA, condensed onto oxaloacetate to produce
citrate (Smith, 2002). In our data, the overexpression of orthologs of the long chain acyl-CoA
synthase 7 (LACS7, Prupe_1G155800), acyl-CoA oxidases (ACX1 Prupe_5G065100, ACX2,
Prupe_6G181800) and 3-ketoacyl-CoA thiolase 2 (PED1, Prupe_1G003300), traduced the
activation of lipid beta-oxidation. Moreover, the strong upregulation of Prupe_1G541200, the
ortholog of PCK1, revealed an activation of gluconeogenesis, a primary function of the
glyoxylate shunt (Smith, 2002). The third pathway of glyoxylate production involves the
degradation of purine (Werner and Witte, 2011), attested here by the overexpression of
orthologs of allantoate deaminase (AAH, Prupe_4G116700), allantoinase (ALN,
Prupe_4G045000) and xanthine dehydrogenase 1 (XDH1, Prupe_4G245700), the latter
producing glyoxylate and urea, which both accumulated 48 hpi.
The reconfiguration of central N metabolism was massive, as 66% of DEGs in metabolic
processes were linked to amino acids. Genes in the categories Arginine metabolic process (GO:
0006525) and Cellular amino acid biosynthesis process (GO: 0008652) were mostly
downregulated (Figure 29). Indeed, in infested Rubira, the major amino acids involved in
nitrogen assimilation and distribution were either stable, for aspartate and asparagine, or
reduced for glutamate and glutamine (Appendix 15B and 16B). Decrease in glutamate could
be related to the upregulation of GDH2 ortholog (Prupe_2G269800), and the decrease in
glutamine could be linked to the upregulation of GLT1 ortholog (Prupe_2G311700) and the
glutamine hydrolyzing asparagine synthetase ortholog (ASN1, Prupe_6G054800). The strong
overexpression of ASN1 after infestation, while the asparagine pool remained constant,
suggests the activation of a mechanism exporting nitrogen out of the infested apices. This
hypothesis is supported by the upregulation of cationic amino acid transporter genes (CATs)
and nitrate or ammonium transporter genes (NPF, AMT1). Nitrogen metabolism was also
impacted at the level of the urea cycle, a pathway producing urea from arginine and recycling
ornithine in the process (Winter et al., 2015). Citrulline decreased 48 hpi but ornithine and
arginine accumulated (Appendix 15C and 16C). Paradoxically, the upstream pathways
participating in arginine biosynthesis were transcriptionally downregulated: NAGK, CARB,
OCT, ArgJ and ASSY orthologs, whereas ARGAH homologs, involved in the last step turning
arginine into ornithine and urea, were upregulated. Urea content actually increased,
concomitantly with the overexpression of the DUR3 ortholog Prupe_5G019100, encoding an
active urea transporter (Bohner et al., 2015) as well as some aquaporin orthologs (NIPs)

104
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

allowing the passive transport of this molecule (Matiz et al., 2019). The catabolism of ornithine
was also activated toward the biosynthesis of proline, since the ortholog of the ornithine
aminotransferase (OAT, Prupe_4G083300) and a homolog of the pyrroline-5-carboxylate
reductase (PROC1) were upregulated. Proline level however remained stable, perhaps
because of the simultaneous transcriptional activation of its degradation via Δ-1-pyrroline-5-
carboxylate dehydrogenase (Prupe_5G187700, ortholog of ALDH12A1). The sulfur amino acid
methionine and its precursor cystathionine were notably reduced after infestation (Appendix
15D) and consistently, genes involved in methionine biosynthesis and degradation, i.e. the
orthologs of MS1 and MGL, were respectively down- and upregulated.
The branched-chain amino acids (BCAAs) isoleucine, leucine and valine were
accumulated in Rubira tissues after infestation, as well as the isoleucine precursor threonine
(Appendix 16D). The genes coding for enzymes involved in early steps of biosynthesis were all
downregulated by infestation: a homolog of OMR1 and the ortholog of ALS (Prupe_5G043100)
for isoleucine, orthologs of IMDH2 and DHAD for leucine and valine respectively. On the
contrary, homologs of BCAT3, encoding the enzyme catalyzing the last step of BCAAs
biosynthesis, were upregulated. Another discrepancy concerns histidine and lysine
metabolism, since all DEGs involved were downregulated while histidine, lysine and its
catabolites hydroxylysine and pipecolate accumulated (Appendix 16E). Beta-alanine and beta-
aminoisobutyrate accumulation (BAIBA) (Appendix 16F) could be explained by the activation
of the uracil degradation pathway (Parthasarathy et al., 2019), with the upregulation of the
dihydropyrimidase homolog (PYD2) and Beta-ureidopropionase ortholog (PYD3,
Prupe_8G070200).
Finally, it is worth mentioning the trace detection of aphid-induced alpha-aminobutyric
acid (AABA) and sarcosine (N-methyl-glycine) (Appendix 16F). No DEG could be associated to
these compounds.

3.5.7. Reconfigurations of secondary metabolism

Enrichment in the categories Phenylpropanoid metabolic process (GO: 0009698) and


Flavonoid metabolic process (GO:0009812) underlines that significant modifications
happened in secondary metabolism after Rubira was infested. The transcription of most DEGs
implicated in the phenylpropanoid pathway was downregulated (Appendix 7). Upstream, the
shikimic acid pathway genes involved in chorismic acid and aromatic amino

105
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

acids were downregulated with the exception of the chorismate mutase 2 CM2 ortholog
(Prupe_1G393400). The two peach phenylalanine ammonia lyase (PAL) genes were not
differentially expressed, but the CYP73A5 ortholog, Prupe_6G040400, encoding a trans-
cinnamate 4-monooxygenase producing coumaric acid from cinnamic acid and an homolog of
4CL3, encoding a coumarate-coA ligase specifically involved in flavonoid biosynthesis (Li et al.,
2015b), were both repressed. Homologs of genes involved in the biosynthesis of
hydroxycinnamoylquinic derivatives, HCT and C3'H, were also downregulated, as well as
downstream genes from the entrance of the flavonoid pathway (ortholog of CHS,
Prupe_1G003000) to a homolog caffeoyl methyltransferase-like (OMT1) required for lignin
syringyl (S) unit and sinapate esters formation (Goujon et al., 2003). The only exception was
the upregulation of the ortholog of CAD4 (Prupe_8G135300) and a homolog of CAD7, coding
respectively for cinnamyl alcohol dehydrogenases catalyzing the last step of monolignols
biosynthesis (Tronchet et al., 2009) and for a NADPH-dependent aldehyde reductase
converting (Z)-3-hexenal to (Z)-3-hexen-1-ol in Arabidopsis (Tanaka et al., 2018). The
metabolites however present a different pattern: while most flavonoids did not change in
response to infestation, many hydroxycinnamoylquinic derivatives were accumulated
(Appendix 17). Aromatic amino acids increased, as well as the simple phenylpropanoids caffeic
acid and isoferulic acid. Quinic acid esters increased while their direct precursor, free quinic
acid, decreased. Many of the phenylpropanoids accumulated 48 hpi were caffeic conjugates,
like caffeoyl-feruloyl-quinic acid and especially 5 isomers of dicaffeoylquinic acid. Finally, a few
coumaroyl-acetyl-glucose esters increased, as well as the defense cyanogenic glycosides
prunasin and caffeoyl-prunasin derived from phenylalanine (Yamaguchi et al., 2014;
Shimomura et al., 1987). Interestingly, contrary to what was observed in Rubira, some of these
compounds where decreased in the susceptible genotype GF305 after infestation (Appendix
13).

106
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

4. Discussion

In this work, we assessed the transcriptomic and metabolomic responses 48 hpi by


M. persicae, a main threat for horticultural and field crops, in its primary host, the peach tree.
The two varieties studied, GF305, susceptible to infestation, and Rubira, carrying the major
resistance gene Rm2, provided an opportunity to compare the molecular functions involved
in susceptibility and resistance.

4.1. GF305 and Rubira showed highly contrasting transcriptomic and


metabolomic responses to infestation

Large differences in the number of DEGs induced by aphid infestation between


susceptible and resistant genotypes are found in the literature, but generally not to the same
extent as in the present study, which involved 5424 DEGs in Rubira, i.e. 20 % of the coding
sequences, and only 35 DEGs in GF305. In peach, a previous study compared the
transcriptomic response to M. persicae of the resistant peach cultivar "Fen Shouxing", bearing
the single dominant gene Rm3, to the response of a susceptible genotype (Niu et al. 2018).
Infestation resulted in 1177 DEGs in the resistant line 48 hpi compared to the aphid-free
control plants, i.e. almost 5 times less than in the present study, and 282 in the susceptible
line, that is 8 times more than in the present study. In soybean (Glycine max) near-isogenic
lines with Rag5 alleles for resistance or susceptibility to Aphis glycines, 1391 DEGs were found
48 hpi in the resistant line compared to the aphid–free control, and only 99 in the susceptible
line (Lee et al., 2017). Similarly, 1523 DEGs were found 96 hpi in a sorghum line moderately
resistant tothe sugarcane aphid (Melanaphis sacchari) and only 136 in a susceptible line (Serba
et al., 2021). Comparisons between studies should be made with caution since environmental
conditions, plant age, genetic characteristics, initial number of aphids and RNAseq data
filtering parameters, may not be identical across experiments. However, two differences are
worth mentioning between the study of Niu et al. (2018) on Rm3 and the present work on
Rm2. The first one concerns the number of DEGs induced by infestation of the susceptible
strain, which is much lower in our experiment. This could be explained by the very high
susceptibility of GF305 to M. persicae (Sauge et al., 1998a), and/or by the high pre-adaptation
of the aphids, since they were reared on this genotype before the experiment. Indeed, aphids

107
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

continuously adapt their behavior to the plant characteristics, like their resistance level
(Pompon and Pelletier, 2012; Jhou et al., 2021). Their experience on the plants they are reared
on modulates their physiology temporarily, like duration of phloem intake, probing frequency,
salivation duration (ten Broeke et al., 2014) and the gene expression level of particular
effectors related to host utilization (Eyres et al., 2016; Thorpe et al., 2020). The second
difference concerns the number of repressed DEGs in the infested resistant line: Niu et al.
(2018) found only a small proportion of repressed genes (between 6 % 12 hpi and 38 % 72 hpi),
whereas half of the DEGs of the resistant genotype Rubira were repressed by infestation in
our experiment. This difference is due to the repression of hundreds of genes involved in
metabolism and cell division (Figure 29), in probable relation with the strong inhibition of plant
elongation measured post infestation in our experiment.

4.2. GF305 weak response to infestation may reflect manipulation by M.


persicae, repressing defense and promoting growth

The very limited transcriptional response of the susceptible genotype 48 hpi included
only one underexpressed gene: Prupe_5G025300, a homolog of the CNL RPM1, a R-protein
triggering HR-mediated defense against P. syringae (Kim et al., 2009). In Arabidopsis, RPM1
was found to interact functionally with the important defense protein RIN4, which is activated
by an RPM1-induced protein kinase (RIPK) (Liu et al., 2009; Chung et al., 2011).
Prupe_5G025300 and 12 other RPM1 homologs, as well as the RIN4 ortholog Prupe_8G19980
and the RIPK ortholog Prupe_7G198400, were upregulated in Rubira after infestation, which
might lead to the detection of a particular aphid effector, thereby activating a set of defense
responses controlled by RPM1, while by contrast, RPM1 downregulation and RIN4 and RIPK
not being differentially expressed in GF305 could traduce a neutralization of defense
mechanisms by the aphid.
The infestation impacted genes related to growth and development hormones in
GF305. Two genes in particular, EXORDIUM and BEE3 are regulators of BR signalling pathways,
a class of hormone that control plant growth and development by modulating the expression
of a large number of genes involved in the cell elongation, division and differentiation, cell
walls modification and photomorphogenesis (Sun et al., 2010). BRs were also found to act on
plant resistance to multiple stresses such as drought, temperature variation, salinity and pests
(Anwar et al., 2018).

108
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

EXORDIUM is essential for the apices and roots growth via the control of carbon metabolism
(Lisso et al., 2013) and is also strongly involved in response to herbivores: De Vos et al. (2005)
and Mohanta et al. (2012) showed an over-expression of this gene 24 hours after M. persicae
infestation in Arabidopsis and 4 hours after cotton leafworm Sodoptera littoralis infestation
in Ginkgo biloba. Several BR-inducible genes were also found inducible by auxin (Gupta et al.,
2015), an hormone involved in cell elongation and therefore directly regulating plant growth
and development: BEE3, a photomorphogenic repressor gene involved in shade avoidance by
promoting hypocotyls growth (Cao et al., 2022), KRP1/CMI1, coding for a morphogenesis
controller at the crosstalk of auxin and Ca2+ signalling (Hazak et al., 2019), and the ortholog of
the senescence regulator AT4G21970. A synergistic effect of BR and glucose treatment on
KRP1 expression was reported by Gupta et al. (2015) and besides BR and auxin, it also appears
to be controlled by OPDA (Taki et al., 2005) and induced by a TINY factor responding to abiotic
stresses such as drought or cold (Sun et al., 2010). Interestingly, though not statistically
significant, an increase in IAA level was registered in GF305 24 and 48 hpi, while in Rubira IAA
constantly dropped after infestation (Appendix 14). A correlation between high auxin levels
and sensitivity to the phloem feeder Brown planthopper was recently reported by Zhang et
al., (2022b). In the present work, the upregulation of auxin responsive genes, like the putative
hemicellulose synthase Prupe_3G214400, could indicate an aphid-induced cell elongation and
therefore a stimulation of growth in the susceptible genotype. Overall, many of these
transcriptional responses observed in GF305 are not specific to this genotype, as they were
also observed in Rubira (Sypplementary tables S6 and S7). The overexpression of several
growth-related hormones genes both in susceptible and resistant genotypes are
manifestations of the complex interplay between defense activation, resources allocation and
growth at stake during aphid infestation, that could either indicate a role in defense or the
activation of a local physiological sink beneficial to the aphid (Züst and Agrawal, 2016). In this
respect, the metabolic profiles of GF305 did not show any significant change in the levels of
primary metabolites that could improve the diet of the aphids, but rather a decrease in a single
metabolite, glutamate (Appendix 10), which may be nutritionally important (Dadd and
Krieger, 1968). Given the maintenance of plants elongation over 7 days (Figure 23E) and the
stability of nutrient metabolite levels 48 hpi, excepted glutamate, while the aphid population
was increasing, the reduction in glutamate levels could be interpreted as a the symptom of a
relative local depletion of the plant's nitrogen resources.

109
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

Figure 30 : Transcriptional regulation of ETI, PTI, HR and SAR in Rubira 48 hours after infestation with M.
persicae. A. PTI genes. B. ETI genes. Genes are annotated according to their Arabidopsis orthologs, non-orthologs
(homologs) are noted in italics. Upregulated genes/metabolites are figured in red, downregulated
genes/metabolites in blue and not found or not differentially expressed genes/metabolites in black. BIK1, Botrytis
induced kinase 1; BRI1, Brassinosteroid insensitive 1 ; ICS1, Isochorismate synthase 1; NPR1, Nonexpresser of PR
genes 1 ; OST1, Open stomata 1; RIN4, RPM1-interacting protein 4; RPM1-induced protein kinase ; Disease
resistance protein RPM1; PCD, programmed cell death; ADR1-LIKE 1, Activated disease resistance 1 like 1; ALD1,
AGD2-like defense response protein 1; APX3, Ascorbate peroxidase 3; BAK1, Brassinoid insensitive 1-associated
receptor kinase 1; BKI1, BRI1 kinase inhibitor 1; BRS1, BRI1 suppressor; BSK2, Brassinosteroid-signaling kinase 2;
BZR1, Protein BRASSINAZOLE-RESISTANT 1; CAT2, Catalase 2; CBL10 , Calcineurin B-like protein 10; CBP60B,
Calmodulin-binding protein 60 B; CERK1, Chitin elicitor receptor kinase 1; CIPK25 , CBL-interacting
serine/threonine-protein kinase 25; CPK12, Calcium-dependent protein kinase 12; EDS1, Enhanced disease
susceptibility 1; FLS2, Flagellin sensitive 2; FMO1, Probable flavin-containing monooxygenase 1; LECRK41, L-type
lectin-domain containing receptor kinase IV.1; LYK5, LysM-containing receptor-like kinase 5; MEKK1, Mitogen-
activated protein kinase kinase 1; MES1, Methyl esterase 1; MPK3, Mitogen-activated protein kinase 3; MPK4,
Mitogen-activated protein kinase 4; NIMIN1, NIM1-interacting 1; NIMIN2, NIM1-interacting 2; NPR3, NPR1-like
protein 3; NRG1, Probable disease resistance protein; PAD4, Lipase-like PAD4; PIP1, PAMP-induced secreted
peptide 1; RBOHF, Respiratory burst oxidase homolog protein F; RLK7, Receptor like protein kinase 7; SAG101,
Senescence associated gene 101; SAMT1, S-adenosylmethionine transporter 1; SARD1, Protein SAR deficient 1;
SGT1, Salicylic acid glucosyltransferase 1; TGA6, TGACG motif-binding factor 6; WKRY33, Transcription factor
WKRY33; WRKY53, Transcription factor WKRY53; ABA, Abscisic acid; SA, Salicylic acid; SAG, Salicylic acid
glucoside; OGs, oligogalacturonides; PAMP, Pathogenesis-associated molecular pattern; DAMP, Damage-
associated molecular pattern.

110
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

It is also possible that glutamate reduction impaired defense, since this compound is involved
in long distance wounding signalling (Toyota et al., 2018). The observed decrease in the pool
of defense compounds such as caffeoyl derivatives also supports the hypothesis of efficient
manipulation of metabolism orchestrated by M. persicae. Aphids are stealthy herbivores,
inducing little structural damages and actively suppressing plant recognition by secreting
salivary effectors. A recent genome analysis revealed an estimated 240 putative salivary
effectors in M. persicae. Some effectors can prevent the occlusion of sieve tube elements, a
major resistance factor against aphids (Will et al., 2007), while Mp10 was proved to suppress
the oxidative burst induced by elicitation (Bos et al., 2010). Overall the susceptibility is
manifested by a quasi-absence of transcriptional response and a controlled inhibition of plant
defenses by M. persicae in GF305, in contrast with the massive activation of defense responses
observed in the resistant genotype.

4.3. The Rm2 gene triggered ETI, PTI and SAR upon infestation

Three genes conferring high-level resistance to M. persicae, Rm1, Rm2 and Rm3, have
been detected in peach so far, located in the same genomic region at the bottom of
chromosome 1 (Lambert and Pascal, 2011); (Pascal et al., 2017); (Niu et al., 2016). These three
overlapping regions contain TNL candidate genes (Pan et al., 2022, Poëssel et al., personal
communication) which are likely receptors activated by an M. persicae saliva effector that
triggers ETI. In the present study, Rm2 activation by M. persicae seems to have triggered
coordinated processes in a dynamic network of ETI, HR, Pipecolate, SA-mediated SAR and PTI,
contributing to aphid resistance (Figure 30).
Downstream consequences of Rm2 activation involved the helper NLRs ADR1-L1 and
NRG1, whose peach orthologs were overexpressed upon infestation of Rubira. ADR1 interacts
with the lipase-like EDS1 and PAD4 to activate SAR and was recently found to localize at the
plasma membrane by interacting with phospholipids, whereas NRG1 interacts with EDS1 and
SAG101 to activate programmed cell death (PCD) (Saile et al., 2021; Collier et al., 2011; Lapin
et al., 2019). The peach orthologs of EDS1, PAD4 and SAG101 were also overexpressed in
infested Rubira and could play a major role in the activation of the resistance to M. persicae.
The peach ortholog of SARD1 and a close homolog of CBP60b were overexpressed. The
transcription factor SARD1 is thought to act downstream of EDS1 and PAD4 (Wang et al.,
2011), by binding to the promoters of defense genes, notably ALD1, FMO1 and ICS1, directly

111
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

involved in the biosynthesis of pipecolate and SA (Sun et al., 2015). SARD1 is also under the
control of transcription factors such as CBP60b and WRKY70 (Chen et al., 2021), both
overexpressed in Rubira upon infestation and the latter found to be upregulated by SA and
downregulated by JA (Atamian et al., 2012). These observations are well in line with the
overexpression of ALD1, FMO1 and the accumulation of pipecolate discussed below,
demonstrating the activation of SAR. Infestation also induced overexpression of the ortholog
of another NLR coding for ZAR1, which does not require a helper (Adachi 2019) but whose
molecular association with kinases was recently discovered (Bi and Zhou, 2021): ZED1, a decoy
pseudokinase that captures a Pseudomonas effector (Lewis et al., 2013) and ZAR1/RKS1,
which has been shown to recognize PBL2 (Wang et al., 2015a) and form a pentameric calcium-
permeable complex associated to the membrane, the resistosome, that promotes cell death
when activated by an effector (Wang et al., 2019b).
Interestingly, overexpression of peach homologs of cell surface receptors indicates
that PTI was also strongly activated, potentiating elicitors detection such as flagellin (FLS2)
chitin (CERK1, LYK5) and secreted peptides PIP1/PIP2 (RLK7). RLK7-PIP1 interaction was shown
to amplify PTI (Hou et al., 2014), self-amplification loops of signals after initial perception
being an important characteristic of plant immunity. PrePIP1 transcription was indeed
reported induced by MeSA (Hou et al., 2014) while PIP1 participates in stomatal closure (Shen
et al., 2020). BAK1 is a key regulatory RLK required downstream of numerous immune
responses through complex phosphorylation cascades of cofactors, and its implication in
aphid detection has already been extensively demonstrated (Prince et al., 2014; Vincent et al.,
2017; Chaudhary et al., 2014; Tungadi et al., 2021). BAK1 co-receptor interacts with other
RLKs, like FLS2 and BRI1 and other co-receptors BKI1, BIK1 and BSKs, essential for BR-signalling
transduction. We found an increase in the expression of BKI1, a negative regulator of BRI1,
and a decrease of the positive regulator BSK2 (Tang et al., 2011), suggesting a reduction of
BZR1 dephosphorylation and thus of its activity as a positive regulator of BR-dependent gene
expression (Ortiz-Morea et al., 2020). The downregulation of BZR1 and BSR1 confirms a
general shutdown of BR pathways that could contribute to explain the slowdown of apices
elongation measured 7 dpi. The fitness cost associated with R genes is usually considered high
because of their pleiotropic effect (Karasov et al., 2017). For example, RMP1 confers high
resistance to P. syringae in Arabidopsis but with a 10% corresponding reduction in seed
production (Tian et al., 2003a).

112
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

It is now considered that the trade-off between growth and defense is mainly the result of
transcriptional and hormonal regulations, rather than a strict lack of resources (Karasov et al.,
2017), and that metabolic manifestations of these changes involve both redirection of fluxes,
resulting in growth reduction, and the establishment of defensive metabolic pathways.
Consistently, BRS1 was described as an apoplastic regulator of redox status and stress
signalling (Zhang et al., 2021), while BAK1 also associates to OST1 to stimulate RBOHF and
trigger ABA/NO regulated stomatal closure (Sierla et al., 2016). As for lectins, G-type LecRLKs
functions remain largely unknown, whereas L-type LecRLKs respond to various abiotic and
biotic stresses (Bellande et al., 2017), such as LecRK41, a L-type lectin reported inducible by
SA (Blanco et al., 2005). Several genes encoding wall-associated receptors, WAKs, were also
overexpressed. These proteins possess an extracellular domain that binds pectin (Kohorn et
al., 2009) and are activated by oligogalacturonides (Brutus et al., 2010). (Foyer et al., 2015)
reported in a meta-analysis the overexpression of these receptors, in particular WAK1 and
WAK2, in tissues attacked by phloem-feeding insects. It has been proposed that aphid salivary
effectors such as pectin-methylesterases and polygalacturonases released during stylet
penetration between cells would produce oligogalacturonides, acting as DAMPS and detected
by WAKs to trigger MAPK signalling cascades (Silva-Sanzana et al., 2020).

Overall, our observations fit well with the emerging model of a strong interplay
between ETI and PTI. Ngou et al. (2021) showed that a strong immune response requires both
ETI and PTI, via upregulation of PTI signalling components at transcriptional and post
transcriptional levels, ETI being insufficient to activate ROS production alone, but enhancing
it upon elicitation by PAMPs and elevated protein levels of PTI signalling components. The
same finding was made by Yuan et al. (2021), who showed that ETI could not be established
without the activation of PTI, in particular the establishment of an efficient oxidative burst,
with the PRRs and NLRs receptors working in synergy. Consistently, downstream signalling
networks were activated in Rubira upon infestation, involving calcium-dependent proteins
CBLs (e.g. Prupe_1G412900, ortholog of CBL10), CPKs (e.g. Prupe_4G213800, ortholog of
CPK9), CIPK (e.g. Prupe_2G195900, ortholog of CIPK9) and NADPH oxidase (e.g.
Prupe_5G107400, ortholog of RBOHF), which can be inferred to have led to a strong
production of apoplastic ROS, mitigated by the accumulation of detoxification enzymes.

113
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

CPK2 is involved in ROS signalling through its direct interaction with RBOHD (Wang et al.,
2018b) and CPK8, CPK9 and CPK12 participate, directly or indirectly, in H2O2 homeostasis
(Zhao et al., 2011; Zou et al., 2015; Chen et al., 2019). The role of ROS in plant-aphid
interaction is well documented (see Goggin and Fischer, 2022, for review). Interestingly, we
found a specific activation of RBOHF consistent with the work on Arabidopsis/M. persicae
reported by Jaouannet et al. (2015), but different from Kuśnierczyk et al. (2007), who reported
a transcriptional upregulation of RBOHD in Arabidopsis Cvi ecotype but not in Ws after
infestation by M. persicae or B. brassicae. There thus seems to be a specialization of the RBOHs
in the defense against aphids, which would be dependent on plant genotypes. More
implication of ROS in response to M. persicae was revealed by the upregulation of
Prupe_5G117000, the ortholog of WRKY53. This transcription factor, inducible by H2O2, is a
key regulator of senescence and controls the expression of catalase genes (Miao et al., 2004).
The onset of HR is finally attested by the upregulation of the NO pathway, with upregulation
of NR1, specifically responsible for NO generation under the control of ABA and H 2O2 (Bright
et al., 2006). Early NO induction was previously reported in wheat responding to the Russian
wheat aphid (Diuraphis noxia) and nitrate reductase transcriptional upregulation was
observed in Arabidopsis upon infestation by M. persicae and B. brassicae (Kuśnierczyk et al.,
2007).

4.4. Infested Rubira displayed multiple hormonal changes involving SA,


pipecolate, JA, IAA and ABA

Rubira showed a significant accumulation of SA and pipecolate 48 hpi, consistent with


the establishment of SAR: the biosynthesis of SA upregulates NHP biosynthesis genes, then
the mobile NHP triggers de novo SA biosynthesis in systemic tissues and amplifies ETI and PTI
(Schnake et al., 2020; Yildiz et al., 2021). A response similar to that reported in the present
paper was already observed by Donze-Reiner et al. (2017) in switchgrass (Panicum virgatum)
leaves infested by the greenbug (S. graminum), suggesting pipecolate could be a major
defense player against aphids in several species. In the present work, every detected
metabolic intermediate in NHP production accumulated in Rubira 48 hpi and every gene
known to be implicated in its biosynthesis were upregulated.

114
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

The main route for NHP biosynthesis involves the conversion of lysine by ALD1, SARD4 and
FMO1 since the pipecolate deficient ald1 mutant is unable to develop SAR upon bacterial
infection (Návarová et al., 2012). Moreover, the transcriptional activation of MPK3 and
WRKY33 indicates that the SAR positive regulatory loop revealed by Wang et al. (2018c) and
involving MPK3, WRKY33, ALD1 and pipecolate was also triggered in Rubira 48 hpi.
Jasmonates increased moderately and earlier than SA, so it is possible we missed an
accumulation peak just a few hours after infestation (Appendix 14). Expression of ACO4 and
JAR1 further supports the idea of an activation of the JA pathway in Rubira's. Both SA and JA
have been reported to promote defense against aphids. Kamphuis et al. (2019) described the
recruitment of JA in M. truncatula resistance against the bluegreen aphid (A. kondoi),
conferred by the dominant resistance gene AKR, while exogenous JA spraying on tomato
reduced lifetime fecundity and increased juvenile mortality of the potato aphid (M.
euphorbiae) (Cooper and Goggin, 2005). A complementary action in time of SA and JA was
suggested by Kersch-Becker and Thaler (2019), using both a jai-1 tomato mutant impaired in
JA signalling and defense and a line overexpressing systemin displaying constitutively high JA-
dependent defenses. Jai-1 plants were more susceptible to the potato aphid, but as aphid
population density increased, SA-based defense mechanisms amplified and promoted a
negative population growth. In contrast, JA overexpressing plants were less susceptible but
did not induce SA accumulation and caused a density-independent population growth.
Duhlian et al., (2020) compared compatible and incompatible interaction between Indian
mustard (Brassica juncea) and two aphid species at the transcriptomic level; they observed
upregulation of MYC transcription factors involved in JA-mediated defense in both
interactions, but a downregulation of coronatine-induced protein1 (COI1) involved in JA signal
transduction in the compatible interaction, pointing to a manipulation by aphid effectors. The
apparent antagonism between SA and JA pathways was often mentioned (Beckers and Spoel,
2006). A simple explanation contributing to work out the contradiction could lie in the spatial
organization of defense responses. SA biosynthesis and signal transduction genes were found
upregulated in leaves of Arabidopsis infested by M. persicae, whereas JA-induced defense
proteins transcription was upregulated in systemic leaves (Kerchev et al., 2013). A similar idea
was developed by Betsuyaku et al. (2018), who reported concentric areas around P. syringae
lesions where SA and JA pathways were strictly separated. In the present work, several DEGs
involved in SA catabolism (SGT1, MES1, SAMT1) or repression of its biosynthesis (NPR3),

115
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

Figure 31 : Transcriptional regulation of glyoxylate metabolic pathways in Rubira 48 hours after infestation
with M. persicae. Genes are annotated according to their Arabidopsis orthologs, non-orthologs (homologs) are
noted in italics. Upregulated genes/metabolites are figured in red, downregulated genes/metabolites in blue and
not found or not differentially expressed genes/metabolites in black. AAH, Allantoate deiminase; ACX1,
Peroxisomal acyl-coenzyme A oxidase 1; ACX2, Acyl-coenzyme A oxidase 2; AGT1, Glyoxylate aminotransferase
1; ALN, Allantoinase; GLYR2, Glyoxylate/succinic semialdehyde reductase 2; GOX1, Glycolate oxidase; HPR3,
Glyoxylate/hydroxypyruvate reductase; ICL, Isocitrate lyase ; LACS7, Long chain acyl-CoA synthetase 7; MDH,
malate dehydrogenase; MS, Malate synthase; ODH, Oxoglutarate dehydrogenase; PCK1, Phosphoenolpyruvate
carboxykinase 1; PED1, 3-ketoacyl-CoA thiolase 2, peroxisomal; PYD2, Dihydropyrimidinase; PYD3, Beta-
ureidopropionase; XDH1, Xanthine dehydrogenase 1; BAIBA, Beta-aminoisobutyrate; PEP, Phosphoenol pyruvate.

116
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

suggest a downregulation of SA, possibly as a feedback loop after a strong stimulation of its
biosynthesis. Fine-tuning of responses to SA is also apparent in the differential expression of
transcription factors controlling SA-inducible genes. Hence one isoform of the transcription
factor NIM1 was overexpressed, the other repressed. In addition, the transcription factor gene
TGA6 was overexpressed, while its cofactor NPR1 (Pieterse and Van Loon, 2004), which
becomes active upon SA-mediated changes in cellular redox status, was repressed.
We found a transient and modest accumulation of ABA in Rubira 12 hpi and the
upregulation of several genes related to this phytohormone. As with JA and SA, the role of
ABA in plant/aphid interaction is controversial. Hillwig et al. (2016) indicated that induction of
ABA in Arabidopsis blocks the accumulation of defense compounds and allows the
development of aphids. On the contrary, Walters (2015) suggested that ABA can upregulate
the deposition of callose and the production of ROS, which is harmful to the aphid.
Auxin is necessary for the establishment of the apical-basal axis and the formation of
embryonic organs, it can therefore be assumed that the trend of decreasing IAA levels we
observed over 7 dpi resulted in an inhibition of organogenesis in Rubira apices. This is
substantiated by the simultaneous repression of several PIN transporters and auxin
biosynthesis genes YUCs that synergistically manage leaf development (Cheng et al., 2007).
Finally, the overexpression of ACS6 and ERF1B reflects the involvement of ethylene in
infestation-induced signalling processes. Thought the role of ethylene in response to aphids is
unclear, the activation of these two genes has already been documented in the
Arabidopsis/M.persicae or B. brassicae interplays (Kuśnierczyk et al., 2007; Rubil et al., 2022).

4.5. Aphid-induced mobilization of Glyoxylate and P5C/Proline metabolisms may


have promoted ROS burst in Rubira

An important metabolic consequence of aphid infestation in Rubira 48 hpi was the


accumulation of glyoxylate and the upregulation of several afferent metabolic pathways
(Figure 31). An activation of peroxisomal photorespiration was observed both at
transcriptomic and metabolomic levels. Rojas et al., (2012) has shown the role of GOX2, which
is a major source of H2O2, in the control of SA, JA and ethylene pathways (Rojas et al., 2012a).
Inoculation of P. syringae into tomato plants increased the expression of GOX2 but also AGT1
and moreover, tobacco gox2 KO lines were found to be more susceptible to infection whereas
lines overexpressing GOX2 were more resistant (Ahammed et al., 2018).

117
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

Figure 32 : Transcriptional regulation of Arginine, proline and lysine metabolic pathways in Rubira 48 hours
after infestation with M. persicae. Genes are annotated according to their Arabidopsis orthologs, non-orthologs
(homologs) are noted in italics. Upregulated genes/metabolites are figured in red, downregulated
genes/metabolites in blue and not found or not differentially expressed genes/metabolites in black. AGD2, LL-
diaminopimelate aminotransferase; AKHSDH1, Aspartokinase/homoserine dehydrogenase 1; ALD1, AGD2-like
defense response protein 1; ALDH12A1, Delta-1-pyrroline-5-carboxylate dehydrogenase 12A1; ALDH7B4,
Aldehyde dehydrogenase family 7 member B4; ARGAH1, Arginase 1; ArgJ, Arginine biosynthesis bifunctional
protein; Aspartate-semialdehyde dehydrogenase; ASSY, Arginosuccinate synthase; CARB, Carbamoyl-phosphate
synthase large chain; DAPB2, 4-hydroxy-tetrahydrodipicolinate reductase 2; DUR3, Urea-proton symporter;
FMO1, Probable flavin-containing monooxygenase 1; LKR/SDH, Alpha-aminoadipic semialdehyde synthase;
LYSA2, Diaminopimelate decarboxylase 2; NAGK, Acetylglutamate kinase; NAGPR, N-acetyl-gamma-glutamyl-
phosphate reductase; NIP1, Aquaporin Nodulin-26-like major intrinsic protein; OCT, Ornithine
carbamoyltransferase; P5CS2, Delta-1-pyrroline-5-carboxylate synthase; PIP2, Aquaporin Plasma membrane
intrinsic protein; POX2, Proline dehydrogenase 2; PROC1, Pyrroline-5-carboxylate reductase; SARD4, SAR deficient
4; AASA, alpha-amino adipate; NHP, N-hydroxypipecolate; P5C, Pyrroline-5-carboxylate; P6c, Pyrroline-6-
carboxylate.

118
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

This study also revealed the involvement of GOX2 in the regulation of SA-mediated signalling.
H2O2 production by GOX is regulated by the peroxisomal detoxification enzymes APX3 and
CAT2, which genes were overexpressed in Rubira 48 hpi. Peroxisomal H2O2 production thus
appears to be a key component of redox-mediated defense (Taler et al., 2004; Sandalio et al.,
2021), and our data confirm the recent finding of its implication in Arabidopsis response to M.
persicae (Xu et al., 2021a). The present work suggests that the glyoxylate pool was also
supplied by the glyoxylate shunt (Figure 31). Very little information is available about the
involvement of the glyoxylate shunt in defense, but the upregulation of genes involved in lipid
beta-oxidation feeding this pathway might be related to defense as well, since ACXs produce
H2O2 (Kong et al., 2017) and ACX1 and PED1 are required for JA biosynthesis in the peroxisome
(Cruz Castillo et al., 2004). Overexpression of ICL and MS have been reported in switchgrass
infested by greenbugs (Donze-Reiner et al., 2017) and in soybean under attack by B. cinerea,
interpreted in this case as a reallocation of carbon during fungus-induced senescence (Cots et
al., 2002). It is therefore possible that there is an as yet unknown function of the glyoxylate
shunt in defense, beyond fatty acid catabolism. Finally, the overexpression of purine and
pyrimidine catabolism genes (homolog of PYD2; ortholog of PYD3 and ortholog of XDH1) and
the accumulation of uracil and thymine degradation products, i.e. beta-alanine and BAIBA
(Zrenner et al., 2009) suggests the possibility that glyoxylate was also synthesized from urate
and a marker of an accelerated senescence (Figure 31; Appendix 7).
Other metabolic reconfigurations induced in Rubira by M. persicae infestation concern
the arginine, proline and lysine pathways, which revolve around the Δ1-Pyrroline-5-
Carboxylate (P5C). This compound is produced by the catabolism of proline, under the action
of POXs, or by the conversion of glutamate into glutamic-γ-semialdehyde (GSA), the latter
being in spontaneous equilibrium with P5C. A third biosynthetic pathway is the catabolism of
ornithine through the action of OAT. All P5C biosynthetic pathways were transcriptionally
activated 48 hpi, whereas ALDH12A1 (P5CDH), which catalyzes its degradation to glutamate,
was repressed (Figure 32). Furthermore, a net conversion of P5C to proline can be excluded
as the proline pool remained stable: the simultaneous overexpression of POX2 and PROC1
(P5CR) rather indicate a high flux in the futile proline/P5C cycle. This cycle is thought to be
ROS-generating because POX2 activity increases electron transfer from its cofactor FAD to the
electron transfer chain and ultimately O2, resulting in mitochondrial ROS production

119
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

(Miller et al., 2009a). In animal cells, the proline/P5C cycle is central to the control of redox
potential and cell death (Chalecka et al., 2021) and several studies have shown that it is
involved in HR in plants (Monteoliva et al., 2014). Indeed, the transcription of POXs in
Arabidopsis was stimulated by SA and their activity was found increased in cells undergoing
PCD (Cecchini et al., 2011). The authors also showed that Arabidopsis pox mutants had
reduced ROS levels and cell death and were more susceptible to P. syringae. They further
reported the same pattern as observed in the present study: POX activation was accompanied
by an increase in P5CR transcription, i.e. the proline/P5C cycle, but not P5CDH, while proline
levels remained constant. The importance of OAT activity to PTI and ETI as well as to resistance
to P. syringae has been demonstrated in N. benthamiana (Senthil-Kumar and Mysore, 2012).
In our case, the urea cycle appeared to be oriented towards P5C formation, with
overexpression of the ornithine-producing arginases ARGAH1 and ARGAH2, and
overexpression of OAT, generating P5C while citrulline formation collapsed due to repression
of OTC and CARB. The urea cycle here appears to operate in an open mode to convert arginine
to P5C. This is consistent with the reported increased susceptibility to clubroot disease
(Plasmodiophora brassicae) and B. cinerea of Arabidopsis argah mutants (Brauc et al., 2012;
Gravot et al., 2012) and the JA-dependant induction of arginase shown by Gravot et al. (2012).
Another hypothetical role for PROC1 could be the biosynthesis of pipecolate. The ALD1
pathway is thought to be the only effective pipecolate pathway in plants but an alternative
route exists, with 3 intermediates: saccharopine, α-aminoadipate-δ-semialdehyde (AASA),
and Δ1–piperidine-6-carboxylate (P6C) (Hartmann and Zeier, 2018). None of these
compounds were detected in our study but a strong accumulation of α-aminoadipate was
observed, which is a direct catabolite of AASA, and a gene coding for an enzyme of the
saccharopine pathway was also upregulated: the lysine-ketoglutarate reductase/saccharopine
dehydrogenase (LKR/SDH) that produces AASA. In human, P6C was found to be in
spontaneous equilibrium with AASA and P5CR (PROC1) to be able to turn P6C into pipecolate
(Struys et al., 2014). Though not very likely, an involvement of this pathway in pipecolate
accumulation after aphid infestation cannot be entirely ruled out. Finally, the accumulation of
hydroxyproline (Appendix 18), which may be derived from turnover of parietal proteins, as
well as pyrroline-3-hydroxy-5-carboxylate, suggests the existence of an infestation-stimulated
hydroxyproline oxidase activity. Such an enzyme is known in animals (Cooper et al., 2008) but
has no known equivalent in plants yet.

120
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

4.6. Response to M. persicae activated protein recycling through autophagy in


Rubira

The observed accumulation of lysine, arginine and ornithine contrasted singularly with
the repression of genes involved in their biosynthesis (Figure 32). This was also true to some
extent for BCAAs and histidine. The work of Niu et al. (2018) showed the similar repression of
these biosynthetic pathways 48 hpi in the "Fen Shouxing" accession carrying the major M.
persicae resistance gene Rm3. One might think that this repression followed a strong
activation earlier, but the genes of the lysine biosynthetic pathway for example were all
repressed between 6 and 72 hpi (Niu et al., 2018). The origin of these amino acids could
therefore lie in the recycling of proteins from the infestation-induced reconfiguration of the
proteome, or even from a state of senescence, as suggested by the accumulation of urea,
which is frequently accumulated in this situation (Gerendás and Sattelmacher, 1997). The
upregulation of autophagy, revealed by the induced expression of ATGs, NBR1 and genes
involved in protein aggregate degradation (CHIP and HSP70-4) support the hypothesis of
protein recycling. Interestingly, NBR1 was also found to target viral proteins, implying a
possible coactivation of defenses against the aphid and the viruses it could transmit (Hafrén
and Hofius, 2017).

4.7. Metabolic depletion of key metabolites might have reduced the nutritional
value of Rubira for M. persicae

Some amino acids have seen their pool diminish 48 hpi. This is the case for glutamine
and methionine, in a manner consistent with the transcriptional regulation of their
biosynthetic pathway. When the decrease in sorbitol is also considered, it appears that the
aphid's main sources of carbon, nitrogen and sulfur nutrition have been reduced in Rubira.
Jordan et al. (2020) reported peach infestation levels by M. persicae proportional to their
amino acid and carbohydrate content, stressing that their reduction has the potential to
impair aphid growth, a similar conclusion to that of Karley et al., (2002), who compared aphid
performance on young developing and old mature potato plants with contrasted nutritional
value. The aphid diet from phloem sap is particularly low in nitrogen, with an amino
acid/carbohydrate ratio of about 0.1 in the phloem, whereas the protein/carbohydrate ratio
is 10 times higher in the diet of leaf chewing insects (Nowak and Komor, 2010).

121
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

The importance of plant nutritional quality was demonstrated in feeding choice tests of the
specialists aphids Uroleucon tanaceti and Macrosiphoniella tanacetaria fed on tansy
(Tanacetum vulgare), as both species showed their preference for plants highly fertilized with
nitrogen and infestation with Uroleucon tanaceti even increased phloem essential amino
acids, especially methionine (Nowak and Komor, 2010; Jakobs et al., 2019). Infestation by
sucking insects is well known to modify amino acid levels: M. persicae for example increases
the amino acid/carbohydrate ratio in Brassica pekinensis sap, and the absolute amino acid
content in whole leaves (Cao et al., 2016). This study even indicated that nutritional value was
at least as important a criterion for food choice as the level of plant defense. It is therefore
likely that the reduction in key nutrients and the coincidental slowing of plant elongation
negatively impacted aphid performance on Rubira and contributed to limit colony settlement.

4.8. Secondary metabolites accumulation may have contributed to antixenosis in


Rubira

In compatible interactions, the very short exploration phase (only a few punctures
before reaching the phloem), precedes a long ingestion phase and a massive colonization
associated with leaf deformation, a symptom reported here on GF305 and previously on the
susceptible genotype "Pamirskij" (Pascal et al., 2002a) and in the progeny of the "Chun Mei"
genotype (Niu et al., 2018). On Rubira and "Fen Shouxing"however, aphids perform numerous
punctures before reaching the phloem in which they fail to feed for long periods (Sauge et al.,
1998b), a phenomenon characteristic of antixenosis. Phloem-based antixenosis is common in
aphid-plant interactions, as for instance between M. persicae and various wild Solanum
species reported by Le Roux et al. (2010). Antixenosis may result from the presence of
deterrent compounds like VOCs, that negatively impact aphid fecundity (Dardouri et al.,
2021). Some compounds such as (E)-β-farnesene and eugenol are particularly repellent to M.
persicae (Dardouri et al., 2019) and farnesene emission was detected in peach after
infestation with M. persicae, VOCs emission being correlated with resistance (Staudt et al.,
2010). In the present paper, signs of VOC production were rather associated to indirect
defense mechanisms. The overexpression of CAD7 in Rubira, coding for a NADPH-dependent
aldehyde reductase converting (Z)-3-hexenal to (Z)-3-hexen-1-ol in Arabidopsis, indicates a
change in the composition of green leaf volatiles (Tanaka et al., 2018), which play a defensive
role by attracting pest predators.

122
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

Moreover, it is reasonable to interpret the overexpression of SAMT1 in Rubira as a sign of


MeSA emission induced by the infestation, since MeSA emissions were reported higher in
resistant varieties, this compound being associated with the attraction of aphid predators in
soybean (Zhu and Park, 2005).
Soluble secondary metabolites participate to antixenosis as well. The deterrent effects
of phenolic compounds on aphid feeding have been demonstrated in vitro (Dreyer and Jones,
1981). An antixenosis or even antibiosis has also been demonstrated in vivo: in pepper (C.
annuum) the leaf contents of direct hydroxycinnamic acid derivatives, notably caffeic acid,
increased after infestation by M. persicae (Florencio-Ortiz et al., 2021a), while in peach a
negative correlation was found between the content of phenolic compounds in peach leaves
and the level of infestation by M. persicae (Jordan et al., 2020). We noted in Rubira a particular
accumulation of caffeoyl derivatives of quinic acid. Many of them increased in Rubira while
they decreased in GF305, reaching however equal levels due to the higher constitutive content
of GF305, so that no specific antixenotic or antibiotic effect of these compounds can be
inferred here. Some compounds however were more abundant in Rubira, such as 3,5-
dicaffeoylquinic acid, whose accumulation has already been demonstrated in infested Rubira,
and which exhibits strong phage-repulsive and toxic activity against M. persicae and other
aphid species tested (Poëssel, personal communication). Similarly, in apple, resistant cultivars
showed higher levels of hydroxycinnamic acids, especially 4-caffeoylquinic acid (Berrueta et
al., 2018). The presence of an orthodiphenol group on the caffeoyl residue makes these
compounds potential substrates for polyphenol oxidases and peroxidases in H2O2
detoxification reactions, as well as chelating agents for metals such as iron that can modulate
the pro-oxidative Fenton reaction. Such compound could also feed the deposition of oxidized
polyphenols along the stylet track, as shown by in the interaction between M. persicae and
potato (Kerchev et al., 2012). The apparent contradiction between the transcriptomic and
metabolomic data may come from the activation kinetics of the shikimate pathway. Indeed,
we observed an overall repression of the pathway in Rubira 48 hpi, while aromatic amino acids
clearly accumulated as well as some phenylpropanoids. Niu et al. (2018) showed a slight
induction of shikimate pathway genes in the first hours after infestation of «Fen shouxing",
but 3 hpi repression was gradually set up, until obtention of a gene expression profile close to
that seen in Rubira 48 hpi.

123
Molecular mechanisms of resistance to Myzus persicae conferred by the peach Rm2 gene

An alternative or complementary explanation to aromatic amino acid increase would be the


already mentioned putative activation of proteolysis/autophagy in infested tissues.
Furthermore, overexpression of CAD4, whose preferred substrate is p-coumaryl aldehyde,
suggests an enhancement of lignin synthesis. Increased prunasin and its caffeoyl derivative
may also play a role in resistance, as suggested by the in vitro suppressive effect of prunasin
on the duration of ingestion phase of bird cherry-oat aphid (R. padi), whose primary host is
bird cherry (Prunus Padus), rich in cyanogenic glycosides (Halarewicz and Gabryś, 2012). On
top of a direct toxic effect of cyanogenic glycosides, their turnover has also been shown to
contribute to SA biosynthesis in peach (Diaz-Vivancos et al., 2017), thereby possibly
reinforcing defense signalling.
Finally, the detection of AABA and sarcosine in the samples, reported here for the first
time to our knowledge, opens original investigation perspectives. These molecules are rarely
monitored and could only be detected here by the use of a chemical derivatization-based
profiling method.

124
Chapitre 4
Conséquences d’un apport exogène de
pipécolate sur l’infestation et le
métabolisme du pêcher
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

Figure 33 : Etapes du catabolisme de la lysine conduisant à la synthèse de pipécolate. Le catabolisme de la lysine


contrôlé par ALD1 et aboutissant à la synthèse du pipécolate est illustré en bleu. La synthèse du pipécolate
impliquant la formation de saccharopine en tant qu’intermédiaire est illustrée en orange. ALD1 : AGD2-like
defense response protein 1 ; SARD4 : SAR deficient 4 ; FMO1 : Flavin-containing monooxygenase 1 ; P5CR :
Pyrroline-5-carboxylase reductase ; OAT : Ornithine aminotransferase ; POX : Proline dehydrogenase ; AASADH :
α-aminoadipic semialdehyde dehydrogenase ; LKR/SDH : Lysine ketoglutarate reductase/saccharopine
dehydrogenase

126
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

1. Introduction
1.1 . Les pipécolate et N-hydroxypipécolate, composants mobiles de la SAR

Le pipécolate (Pip), acide aminé non protéinogène issu du catabolisme de la L-lysine,


est un important régulateur de l’immunité végétale (Návarová et al., 2012; Hartmann et al.,
2018). Sa biosynthèse et celle de son dérivé hydroxylé le N-hydroxypipécolate (NHP) ont
récemment été élucidées chez Arabidopsis (Hartmann et Zeier, 2018) (Figure 33). Deux voies
du catabolisme de la L-lysine peuvent conduire à la synthèse de Pip. La première implique
l'aminotransférase AGD2-like defense response protein (ALD1) qui utilise la lysine comme
substrat pour générer des intermédiaires cycliques déhydropipécoliques (DP) et l’acide
δ1-pipéridine-2-carboxylique (P2C). Ce dernier est ensuite réduit en Pip par la réductase SAR-
deficient 4 (SARD4). Enfin, la flavin-containing monooxygenase 1 (FMO1) intervient dans
l’hydroxylation de Pip en NHP (Hartmann et Zeier, 2018). La seconde voie, partageant des
points communs avec celle mise en évidence chez les animaux, débute par la condensation de
la lysine et α-ketoglutarate en saccharopine, catalysée par la Lysine ketoglutarate
reductase/saccharopine dehydrogenase (LKR/SDH) (Arruda et Barreto, 2020). La saccharopine
est ensuite hydrolysée pour former de l'α-aminoadipate semialdéhyde (AASA) et du
glutamate. L'AASA peut finalement se cycliser spontanément en Δ1-pipéridine-6-carboxylate
et être utilisé par la Δ1-pyrroline-5-carboxylate réductase pour produire le Pip (Figure 33).

L’activation des voies de biosynthèse de Pip et l’accumulation de Pip ont été révélées
en réponse à des agents pathogènes chez diverses espèces végétale, par exemple chez l’orge
(Hordeum vulgare; Lenk et al., 2019), le tabac (Nicotiana tabacum ; Vogel-Adghough et al.,
2013) et le soja (Glycine max ; Aliferis et al., 2014). Chez Arabidopsis, l’infection par
Pseudomonas syringae induit la surexpression de ALD1 qui s’accompagne d’une accumulation
de Pip dans les feuilles inoculées et dans les feuilles distales du site d’infection (Návarová et
al., 2012). En outre, le knock out de ALD1 engendre une chute des niveaux de Pip qui aboutit
à l’abolition de la résistance basale et de la SAR.

127
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

Cependant, les déficiences de ald1 sont corrigées par un apport exogène de Pip à des doses
physiologiques ce qui signifie que le Pip est un élément clé dans l’établissement de la SAR et
de la réponse immunitaire (Cecchini et al., 2015). En revanche, le traitement Pip ne permet
pas de restaurer la résistance et la SAR chez les mutants fmo1, ce qui indique que le Pip doit
être hydroxylé pour induire ces mécanismes (Chen et al., 2018). Pip et NHP agissent donc
comme des régulateurs critiques des réponses immunitaires locales et systémiques chez
Arabidopsis.

Plus récemment, des recherches indiquent que le NHP et le SA, autre important
régulateur de la SAR, peuvent fonctionner en synergie dans la régulation de l’immunité des
plantes et la mise en place de la SAR. Les gènes de biosynthèse de ces composés figurent
d’ailleurs parmi les gènes liés à la SAR les plus fortement régulés en cas d’infection. Ainsi, deux
nœuds de régulation communs de la biosynthèse de SA et NHP ont été révélés. Les protéines
Enhanced disease susceptibility 1 (EDS1) et Phytoalexin deficient 4 (PAD4) œuvrent dans la
régulation positive des boucles d’amplifications de la biosynthèse de SA et de NHP. Ces deux
partenaires favorisent à la fois l’expression de l’Isochorismate synthase (ICS1), nécessaire à la
synthèse de SA mais également celle de ALD1 et FMO1, et ce indépendamment de la présence
de SA (Joglekar et al., 2018). De même, les facteurs de transcription SAR-DEFICIENT-1 (SARD1)
et CALMODULIN-BINDING PROTEIN 60-LIKE G (CBP60g) provoquent une accumulation de SA
et NHP en ciblant les promoteurs des gènes responsables de leur biosynthèse (Huang et al.,
2020). Ainsi, l'action combinée SARD1/CBP60g favorise l'expression de EDS1 et de PAD4 qui
peuvent en retour réguler positivement l’expression de ces facteurs de transcription (Sun et
al., 2015; Hartmann et Zeier, 2019). Dans le même sens, une application exogène de NHP
entraine une augmentation de l’expression de ICS1 ce qui suggère que le NHP régule
positivement la biosynthèse de SA (Yildiz et al., 2021). La forme hydroxylée du Pip, plus que le
Pip lui-même, semble donc être un acteur de la signalisation longue distance capable
d’interagir avec d’autres voies de régulation de la SAR. Dans ce contexte, Schnake et al., (2020)
ont caractérisé l’effet d’une application exogène de NHP sur les réponses de défense de
différentes espèces végétales (A. thaliana, N. tabacum, Cucumis sativus et Brachypodium
distachyon) confrontées à des infections bactériennes et fongiques.

128
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

Quelles que soient les espèces étudiées, le traitement NHP a permis de réduire les
symptômes d’infection et de limiter la croissance et le développement des agents pathogènes
ce qui indique que NPH peut agir comme stimulateur de la résistance au niveau local et
systémique. A ce jour, seules quelques études ont montré l’implication de la voie de
biosynthèse de ce composé dans la réponse aux insectes. La réponse d’Arabidopsis à la ponte
du lépidoptère Pieris brassicae, insecte broyeur, implique l’activation de la SAR à travers
l’induction de ALD1 et FMO1 (Hilfiker et al., 2014). En outre, cette réponse s’accompagne d’un
amorçage puissant des gènes de défense qui permet à la plante de réduire la performance de
P. syringae lors d’une infection secondaire. Enfin, la détection de l’oviposition par la plante
peut induire un signal SAR inter-plante dépendant de ALD1 et FMO1 qui va entraîner une
accumulation de SA dans les plantes réceptrices du signal (Orlovskis et Reymond, 2020). Ces
données illustrent donc la part importante que représentent Pip et NHP dans la résistance des
plantes à des bioagresseurs d’origine différentes.

1.2 . Implication du pipécolate dans la résistance des plantes aux pucerons

Bien qu’aucune étude n’ait exploré précisément le rôle du Pip dans la résistance des
plantes aux pucerons, il existe certaines preuves de son induction lors d’une infestation. Koch
et al., (2020) ont noté une augmentation du niveau de Pip chez Panicum virgatum, le millet
vivace, après 5 jours d’infestation par les pucerons S. graminum ou Sipha flava. Cette élévation
est accompagnée d’une surexpression des gènes en amont de la biosynthèse du Pip: ALD1 et
LKR/SDH. De plus, une analyse par ionisation laser assistée par matrice (MALDI-MS) supporte
l’idée d’une accumulation de Pip localisée au niveau du site d’infestation chez le soja en
réponse à Aphis glycines (Klein et al., 2015).

Les résultats présentés dans le chapitre 3 de ce manuscrit ont révélé la participation


potentielle du Pip dans la résistance de Rubira à M. persicae. Ces résultats ont mis en évidence
au niveau transcriptomique, la surexpression des gènes appartenant aux deux voies de
biosynthèse de Pip ; ALD1, SARD4 et FMO1 ainsi que LKR/SDH, P5CR et l’α-aminoadipic
semialdehyde dehydrogenase (AASADH) qui catalyse la conversion du α-aminoadipate-δ-
semialdehyde en aminoadipate, uniquement chez le génotype résistant.

Le profilage métabolomique est venu conforter ces résultats en montrant une


multiplication par 7 de la teneur en Pip chez Rubira après infestation.

129
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

De même, des produits intermédiaires de cette voie de biosynthèse, comme l’aminoadipate,


sont accumulés. Enfin, le suivi en cinétique de l’infestation a souligné une forte similitude dans
les profils d’accumulation du Pip et du SA, qui sont les 2 composés clés dans la mise en place
de la SAR. Le Pip, qui intervient dans les réponses de défenses basales de diverses espèces
végétales en réponse à divers parasites, pourrait également être un acteur de la résistance à
M. persicae contrôlée par le gène Rm2 chez le pêcher.

2. Hypothèse et objectifs
Notre hypothèse est donc qu’une accumulation de Pip au sein de la plante va induire un
ensemble de modifications moléculaires, notamment métabolique, pouvant avoir un impact
négatif sur M. Persicae et participer ainsi à la résistance conférée par Rm2. Il s’agit en
complément de l’approche descriptive présentée précédemment, de tester
expérimentalement l’impact du Pip dans la résistance du pêcher à M. persicae par (i) l’apport
exogène de Pip sur le génotype sensible au puceron, afin de déterminer si cet apport seul peut
induire une résistance partielle chez le génotypes sensible et (ii) par inhibition par « Virus
Induced Gene Silencing » (VIGS) de la voie de biosynthèse du Pip via l’extinction transitoire de
ALD1, afin d’observer si cette inhibition compromet la résistance de Rubira.

L’approche par VIGS a été initiée grâce à une collaboration avec Nicolas Navrot à l’IBMP de
Strasbourg, équipe Evolution et diversité du métabolisme des plantes. Pour l’extinction de la
voie du Pip nous avons sélectionné le vecteur dérivé du PNRSV (Prunus Ring Spot Virus)
développé par Cui et Wang (2017) pour l’utilisation du VIGS chez les Prunus. Deux tentatives
d’extinction ont été menées, en ciblant comme gène témoin celui de la phytoène desaturase
(PDS). L’extinction transitoire de ce gène doit provoquer un phénotype de blanchissement au
niveau des feuilles, qui permet d’évaluer visuellement la réussite du VIGS. Les deux tentatives
d’extinction ont échoué et nous avons décidé d’arrêter ces essais. Cependant nous donnons
en Annexe 19 les séquences de la PDS et de ADL1 que nous avons dessinées pour l’extinction
par VIGS.

Ce chapitre porte donc essentiellement sur la réponse du génotype sensible à


l’infestation après apport exogène de Pip et son effet sur le puceron. Pour caractériser cet
effet, nous avons étudié le comportement de fuite des pucerons et développement des
colonies aphidiennes.

130
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

En parallèle, les plantes traitées ou non et infestées ou non ont fait l’objet d’un profilage
métabolique. La démarche a consisté à établir d’une part un profil métabolique sans a priori
des métabolismes primaire et secondaire afin de mettre en évidence des marqueurs
spécifiques des réponses de défense de la plante induits par le Pip et à mesurer d’autre part
les teneurs en acides aminés, susceptibles d’être directement impactés par l’apport d’un acide
aminé non protéinogène comme le Pip. Enfin, nous avions initialement envisagé un sondage
par qRT-PCR de l’expression de certains gènes cibles dont l’expression différentielle a été mise
en évidence dans le chapitre 3 ; les gènes codant pour les PR-proteins PR-1 et PDF2.1 afin de
déterminer une éventuelle induction de la signalisation SA ou JA, les gènes de biosynthèse du
Pip (ALD1, SARD4, LKR/SDH), du NHP (FMO1) et de la lysine (LYSA2) ainsi que la CALS2 (callose
synthase) et BRI1 (réponse aux brassinostéroïdes). La faible masse d’échantillon récoltée et la
multiplication des analyses métabolomiques, qui nécessite une quantité d’extrait végétal
conséquent, n’ont finalement pas permis de réaliser ce sondage.

3. Matériels et méthodes
3.1. Matériel végétal

La mise en place et la validation des protocoles expérimentaux ont été réalisées


uniquement sur GF305. L’expérience finale a été réalisée sur les 2 génotypes GF305 et Rubira
mais seul GF305 a subi le traitement au Pip. La perlite qui est un matériau neutre a été choisie
comme substrat de culture pour améliorer l’absorption du Pip par les racines et limiter la
dégradation ou rétention de la molécule par le microbiote du terreau. Les graines stratifiées
des 2 génotypes ont été semées dans la perlite et cultivées en chambre climatisée à 22°C avec
une photopériode de 16 h jour / 8 h nuit pendant 6 semaines. Les plantes ont été fertilisées
3 fois par semaine avec l'engrais N/P/K/Mg 4/2/6/2 Plantin® (PLANTIN SARL, France) et une
solution de fer à 1 g/L a été appliquée 1 fois par semaine à partir de la 3ème semaine de culture
suite à l’apparition de symptômes de chlorose ferrique. Les plants ont été disposés dans la
chambre climatisée de façon à avoir un éclairage homogène pour chaque modalité.

131
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

3.2. Matériel animal

La colonie de pucerons M. persicae utilisée dans cette expérience provenait d’une nouvelle
lignée clonale Mp07 obtenue à partir d’un individu collecté en 2021 dans un verger
expérimental de pêcher (INRAe, Avignon, France), la lignée précédente Mp06 ayant subi une
baisse importante de fécondité et un comportement alimentaire anormal (alimentation sur
les tiges et non sur les feuilles). La colonie est élevée sur des jeunes plants de GF305 dans une
pièce climatisée à 22°C avec une photopériode de 16 h / 8 h. L’élevage a été maintenu par
transfert de femelles aptères virginipares tous les 15 jours sur de jeunes plants de GF305 en
croissance.

3.3. Mise au point et validation du protocole expérimental

Le mode d’administration, le temps d’exposition au traitement et la concentration de


Pip à appliquer ont été choisies à la suite de 2 expérimentations indépendantes sur GF305.
La première expérience a consisté à administrer la solution de Pip sur les plants de
GF305 par arrosage ou infiltration des feuilles sous l’apex via une seringue. 10 mL de solutions
de Pip à deux concentrations différentes ; 1 mM et 10 mM ont été testées pour les deux modes
de traitements ce qui correspond à un apport de 10 µmol et 100 µmol de Pip respectivement.
L’apex de chaque plant a été récolté 24 h ou 48 h après traitement pour le dosage du Pip
endogène par GC-MS. L’eau a été utilisée comme témoin négatif pour les 2 méthodes
d’administration. L’apport par arrosage et le temps d’exposition de 24 h au traitement ont été
retenus pour la suite des expérimentations car la combinaison de ces deux modalités induisait
le moins de variabilité dans les teneurs apicales de Pip.

132
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

Figure 34 : Schéma de l’expérimentation menée pour tester l’effet d’un apport du pipécolate sur le métabolome
de GF305 et sur le comportement et la démographie du puceron en comparaison avec la réponse de résistance
observée chez Rubira (non traité).

133
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

La deuxième expérience visait à ajuster la concentration de la solution de Pip afin d’apporter


la molécule à des concentrations physiologiques dans les plantes sensibles. L’objectif était de
se rapprocher au maximum des teneurs induites par l’infestation chez Rubira, d’une part en
administrant une quantité suffisante pour activer les cibles du Pip et d’autre part en évitant
un apport trop élevé de Pip qui pourrait (i) engendrer des effets physiologiques non désirés
comme l’activation de voies de dégradation ou un stockage passif du Pip dans des
compartiments inappropriés tels que la vacuole afin de maintenir une homéostasie au sein de
la plante et (ii) modifier la valeur nutritionnelle de la plante en particulier dans ses teneurs en
azote et altérer l’équilibre C/N. Trois solutions de Pip à des concentrations de 7 mM, 13 mM
et 17 mM ont été administrées par arrosage sur des plantes de GF305 en comparaison d’un
témoin eau. Les apex ont été prélevés 24 h après le traitement et la teneur en Pip a été
mesurée par analyse GC-MS puis comparée à celle obtenue chez le génotype résistant Rubira
après infestation (chapitre 3). La concentration à 17 mM de Pip a permis d’obtenir la valeur la
plus proche de celle mesurée chez Rubira (1,4 µmol/g MF pour GF305 traité Pip et 1,27 µmol/g
MF pour Rubira).

3.4. Dispositif expérimental retenu

Les plantes de GF305 ont été traitées par un apport de 10mL de la solution de Pip à 17
mM (2 g/L) ou par 10 mL d’eau (témoin négatif). Les plantes de Rubira ont été uniquement
arrosées avec de l’eau. 24 h après les traitements, 10 femelles adultes synchronisées de M.
persicae ont été déposées sur la moitié des plantes de chaque modalité. Après 48 h
d’infestation, un premier lot d’apex a été prélevé afin de caractériser au niveau
métabolomique l’effet du Pip couplé à l’effet de l’infestation. Après 7 jours, les pucerons
adultes et les larves produites ont été dénombrés sur le lot de plantes restant, puis les apex
ont également été prélevés pour analyse (Figure 34).

L’échantillonnage, l’extraction des métabolites, l’analyse GC-MS non ciblée ainsi que
la quantification des teneurs en acides aminés par LC-MS ont été réalisées comme décrits dans
les matériels et méthodes du chapitre 3. De même, l’analyse ciblée des teneurs en Pip et
composés associés ; SA, NHP, acide aminoadipique et saccharopine a été menée par GC-MS
comme précédemment. La quantification a été effectuée à partir d’une gamme de dilution en
cascade pour chaque standard avec des concentrations de 100 µM à 0.015 µM.

134
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

GI_eau/GC_eau P.value GC_pip/GC_eau P.value GI_pip/GC_pip P.value GI_pip/GI_eau P.value RI_eau/RC_eau P.value GI_Pip/RI P.value
48h Threonine -0,20 3,90E-01 -0,32 5,70E-02 0,2 1,07E-01 0,03 6,20E-01 0,21 4,08E-02 -0,07 4,70E-01
Threonic_ac -0,15 5,90E-02 -0,19 4,80E-02 0,2 1,70E-02 0,21 2,10E-02 -0,23 4,70E-01 0,63 4,85E-05
Glutamine -0,13 3,80E-01 0,19 3,90E-01 0,2 1,40E-01 0,55 1,80E-03 -0,16 2,30E-01 0,85 1,38E-06
Myo_inositol -0,06 3,60E-01 -0,13 7,80E-02 0,1 1,90E-02 0,07 1,40E-01 0,01 7,70E-01 0,13 1,90E-02
Glutamate -0,06 4,10E-01 0,09 3,80E-01 0,1 9,00E-02 0,26 1,02E-03 0,30 3,90E-03 0,06 3,70E-01
Citrulline -0,06 5,20E-01 0,19 1,29E-01 0,0 7,10E-01 0,24 6,03E-02 0,35 4,04E-02 0,10 2,00E-01
Glycine -0,04 6,90E-01 0,01 1,00E+00 0,1 6,30E-01 0,11 3,70E-01 0,17 1,90E-01 0,16 1,30E-01
Aspartic_acid -0,04 7,50E-01 0,15 3,50E-01 0,1 1,06E-01 0,33 4,90E-03 0,35 7,70E-03 0,07 7,00E-01
AABA -0,03 6,00E-01 0,03 8,70E-01 0,3 3,00E-04 0,38 3,01E-05 0,71 7,75E-06 -0,23 9,60E-01
Pipecolate -0,02 8,60E-01 1,23 9,02E-05 0,1 5,90E-01 1,40 4,10E-04 0,84 8,00E-03 0,87 1,60E-02
Citric_ac -0,02 9,00E-01 -0,14 2,30E-01 0,1 2,40E-01 0,00 9,50E-01 0,08 3,00E-01 -0,07 3,40E-01
Serine -0,02 8,30E-01 -0,04 4,50E-01 0,1 6,50E-02 0,12 1,90E-01 0,33 4,00E-03 -0,05 6,30E-01
Malic_ac -0,01 9,30E-01 -0,18 1,20E-01 0,2 2,10E-02 0,05 4,10E-01 0,02 8,80E-01 0,06 2,70E-01
Methionine -0,01 9,70E-01 -0,13 2,30E-01 0,3 1,20E-02 0,16 1,90E-01 -0,14 4,60E-01 0,41 1,70E-03
Phenylalanine 0,02 8,50E-01 -0,07 4,00E-01 0,3 1,80E-02 0,23 1,80E-01 0,42 5,80E-04 0,13 6,20E-01
Mannitol 0,04 1,70E-01 -0,03 4,70E-01 0,1 6,10E-03 0,04 5,10E-01 -0,07 3,60E-02 0,08 3,00E-02
Tryptophane 0,07 2,50E-01 -0,06 7,00E-01 -0,1 2,70E-01 -0,23 9,00E-03 -0,05 7,50E-01 -0,18 3,00E-02
Valine 0,08 2,60E-01 0,00 9,50E-01 0,2 4,10E-02 0,17 4,02E-01 0,52 1,30E-03 -0,16 9,30E-01
Asparagin 0,09 5,70E-01 0,39 9,00E-03 0,1 7,00E-01 0,41 1,10E-02 0,44 1,50E-02 -0,11 5,40E-01
Isoleucine 0,09 2,60E-01 -0,27 3,00E-02 0,3 5,00E-03 -0,05 5,60E-01 0,65 5,50E-02 -0,55 1,10E-01
Alanine 0,09 2,50E-01 0,10 3,60E-01 0,3 2,70E-02 0,29 4,90E-02 0,30 6,70E-03 0,27 6,00E-02
Sarcosine 0,10 2,90E-01 0,05 5,80E-01 0,0 8,80E-01 -0,02 7,00E-01 0,05 7,20E-01 -0,04 4,70E-01
B_Alanine 0,11 2,07E-01 0,04 6,90E-01 0,0 6,80E-01 -0,04 6,03E-01 0,10 2,30E-01 -0,05 3,40E-01
Proline 0,20 1,10E-01 0,18 5,90E-02 0,2 3,80E-01 0,16 2,30E-01 0,59 4,70E-02 -0,41 2,00E-01
Leucine 0,21 2,00E-02 -0,05 7,50E-01 0,2 1,10E-01 -0,06 2,60E-01 0,41 9,10E-02 -0,38 4,00E-02
Arginine 0,23 1,30E-01 0,06 2,60E-01 0,5 1,10E-01 0,34 1,50E-01 0,36 9,80E-02 -0,08 7,50E-01
Aminoadipate 0,32 3,30E-02 0,96 1,20E-04 0,3 7,70E-01 0,89 7,00E-02 0,60 1,80E-02 0,50 5,70E-01
Salicylate 0,37 1,03E-02 -0,02 9,20E-01 0,4 1,50E-03 0,04 6,40E-01 1,28 2,60E-07 -0,86 7,80E-04
Tyrosine 0,42 4,10E-03 0,15 1,50E-01 0,4 9,60E-02 0,09 9,80E-01 0,53 3,00E-03 -0,08 4,80E-01
ACC 0,68 8,60E-02 0,06 7,20E-01 0,1 5,40E-01 -0,55 3,90E-01 0,21 1,90E-01 -0,64 1,30E-02
GABA 0,81 2,70E-02 0,11 4,60E-01 0,2 1,70E-01 -0,45 8,30E-01 -0,26 1,90E-01 -0,04 5,20E-01

GI_eau/GC_eau P.value GC_pip/GC_eau P.value GI_pip VS GC_pip P.value GI_pip VS GI_eau P.value RI_eau VS RC_eau P.value GI_Pip/RI P.value
7jours Tryptophane -0,28 3,3E-03 -0,55 8,88E-06 -0,2 4,20E-01 -0,47 1,11E-02 -0,32 2,50E-04 -0,45 1,60E-02
Citrulline -0,28 9,6E-03 0,49 7,00E-03 -0,4 9,40E-02 0,35 1,10E-03 -0,01 6,66E-01 0,10 1,70E-01
Arginine -0,23 1,9E-01 0,24 2,60E-01 -0,2 4,30E-01 0,30 1,30E-01 0,30 7,70E-01 -0,50 2,90E-01
Phenylalanine -0,20 2,5E-02 0,13 2,60E-01 -0,3 5,90E-03 0,06 7,10E-01 -0,10 2,00E-01 0,03 8,90E-01
Asparagin -0,18 3,6E-01 0,25 1,70E-02 -0,1 2,80E-01 0,33 3,90E-02 0,43 1,70E-02 -0,53 8,80E-03
Methionine -0,15 6,2E-02 0,03 7,80E-01 -0,2 3,90E-02 0,02 9,60E-01 0,02 9,60E-01 0,03 9,50E-01
Glutamine -0,13 1,6E-01 0,20 1,50E-01 -0,2 6,80E-02 0,11 3,90E-01 0,15 2,90E-01 -0,13 5,10E-01
Citric_ac -0,07 1,9E-01 0,18 5,00E-03 -0,3 2,24E-05 -0,04 4,60E-01 0,12 3,90E-02 -0,23 2,30E-04
Valine -0,07 2,7E-01 0,05 5,50E-01 0,0 8,70E-01 0,14 1,50E-01 0,08 2,70E-01 0,01 8,70E-01
Myo_inositol -0,06 2,6E-01 0,05 2,70E-01 -0,2 3,00E-03 -0,06 3,30E-01 0,00 9,10E-01 -0,10 7,00E-02
Leucine -0,04 5,7E-01 0,18 5,20E-02 -0,1 3,60E-01 0,16 1,40E-01 0,00 5,70E-01 -0,08 2,40E-01
Serine 0,00 8,8E-01 0,28 1,10E-02 -0,2 1,20E-01 0,08 4,30E-01 0,21 4,50E-02 -0,17 1,50E-01
Glycine 0,01 8,9E-01 0,38 5,80E-02 -0,3 4,60E-01 0,09 3,30E-01 0,02 6,02E-01 0,06 3,80E-01
Threonine 0,02 8,1E-01 0,28 1,20E-03 -0,1 1,30E-01 0,17 1,50E-01 0,06 5,20E-01 0,09 5,40E-01
Sarcosine 0,03 7,3E-01 0,14 7,00E-02 0,0 7,80E-01 0,12 9,90E-02 0,13 2,40E-01 -0,03 7,50E-01
Threonic_ac 0,03 7,2E-01 0,21 1,50E-02 -0,2 3,00E-02 0,01 8,60E-01 0,18 5,60E-02 0,03 9,70E-01
Isoleucine 0,04 7,3E-01 0,07 3,90E-01 0,1 8,00E-01 0,09 8,10E-01 0,13 1,20E-01 -0,06 3,60E-01
Glutamate 0,05 5,6E-01 0,28 3,60E-04 -0,1 1,20E-01 0,11 1,30E-01 0,14 7,50E-02 -0,03 8,50E-01
AABA 0,05 5,6E-01 0,20 9,00E-04 -0,1 2,40E-01 0,09 1,10E-01 0,08 2,00E-01 -0,02 6,40E-01
Aspartic_acid 0,07 5,8E-01 0,31 9,00E-03 -0,2 1,50E-01 0,04 5,59E-01 0,20 1,70E-01 -0,17 4,30E-01
B_Alanine 0,07 4,5E-01 0,18 2,00E-02 0,0 3,50E-01 0,15 1,70E-02 0,07 4,90E-01 0,00 4,10E-01
Proline 0,12 3,1E-01 0,21 4,70E-02 0,1 5,30E-01 0,16 1,20E-01 0,30 3,00E-02 -0,30 2,10E-01
Mannitol 0,13 1,9E-04 0,04 1,70E-01 0,1 1,20E-02 0,04 9,20E-01 0,06 3,10E-01 0,08 1,50E-01
Malic_ac 0,16 1,2E-03 0,14 5,00E-03 0,0 5,30E-01 -0,05 2,60E-01 0,13 1,90E-02 -0,13 1,90E-02
Alanine 0,17 2,9E-02 0,32 1,00E-04 0,0 8,10E-01 0,15 4,70E-02 0,11 2,20E-01 0,13 4,50E-02
ACC 0,27 2,0E-03 0,09 4,20E-01 0,0 8,90E-01 -0,16 3,50E-02 0,56 1,60E-02 -0,66 2,50E-03
Tyrosine 0,29 1,5E-02 0,07 6,20E-01 0,4 1,30E-03 0,14 1,30E-01 0,02 8,00E-01 0,32 6,00E-03
Pipecolate 0,33 8,4E-01 2,05 5,49E-08 -0,3 4,10E-01 1,45 5,11E-06 0,87 8,67E-05 1,09 1,90E-02
Aminoadipate 0,36 1,8E-01 1,48 2,25E-08 -0,1 7,30E-01 1,00 1,59E-05 0,62 2,10E-04 0,67 3,00E-02
GABA 0,66 9,4E-05 0,45 3,00E-03 0,4 8,00E-02 0,16 5,00E-01 0,86 3,40E-04 -0,29 6,60E-01
Salicylate 1,01 1,6E-07 0,29 1,30E-02 0,7 1,20E-03 -0,05 9,70E-01 1,38 1,34E-08 -0,52 7,00E-02

Figure 35 : Ratio d'accumulation des métabolites primaires selon les modalités comparées 48h (en
haut) et 7 jours (en bas) post infestation. Le ratio Log2 de la comparaison des modalités deux à deux
a été représenté sous forme de barre qui indique un ratio positif (rouge) ou négatif (bleu). Les p.value
indiquent la significativité des données d’après un test Kruskal Wallis et test post-hoc de Conover.

135
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

Le standard de NHP a été aimablement fourni par le Pr. Jürgen Zeier et le Dr. Michael
Hartmann (Institute for Molecular Ecophysiology of Plants, Düsseldorf, Germany).

Les analyses du métabolisme secondaire ont été réalisées avec un système UPLC
Acquity I-Class (Waters, Mildorf, MA) couplé à un spectromètre de masse quadripolaire à
temps de vol (QTOF) Synapt G2-Si (Waters, Mildorf, MA) équipé d'une source d'ionisation par
électronébulisation (ESI). La séparation chromatographique a été réalisée sur une colonne LC
Acquity 1,8 µm HSS T3 (100 x 2,1 mm, Waters, Californie, États-Unis). La phase mobile était
constituée d'eau (A) et d'acétonitrile (B), tous deux contenants 0,1 % d'acide formique. Un
microlitre d'échantillon a été injecté avant d'exécuter le gradient de solvant : 1 % de B pendant
1,5 min, puis jusqu'à 99 % de B en 16,5 min, suivi de 2,15 min à 99 % de B, puis retour aux
conditions initiales en 0,75 min (durée totale d'exécution 20 min). La colonne a été maintenue
à 45 °C avec un débit de 0,4 mL/min. La température de la source était réglée à 120 °C et la
température de désolvatation à 450 °C. La tension capillaire était réglée à 0,8 kV et la tension
du cône à 40 V. L'azote était utilisé comme gaz de séchage et de nébulisation, avec un débit
de gaz de 50 L/h et un débit de gaz de désolvatation de 650 L/h. L'expérience a été réalisée en
ionisation négative et positive, avec une résolution de 40 000, en utilisant une acquisition
indépendante des données (MSe centroïde), avec une rampe d'énergie de collision de 20 V à
30 V. Les spectres de masse ont été enregistrés à 0,1 seconde par balayage avec une plage de
balayage de 100 à 1500 m/z.

3.5. Analyse statistique

Les données de GC-MS et LC-MS ciblées ont été confrontées par les tests de Kruskal
Wallis et test post-hoc de Conover avec ajustement de Bonferroni pour distinguer les groupes
statistiques. Les données issues de l’analyse LC-MS non ciblée ont été traitées à l’aide du
logiciel « ProgenesisQI » (Waters) qui suit les étapes d’importation, d’alignement, de
détection des pics et d’identification de composants. Les données ont été filtrées à partir de
3 critères : Anova avec une p.value ≤ 0,05, Max fold change ≥ 2 et un pourcentage de
covariance (%CV) ≤ 30. Une ACP a été générée par le logiciel à partir des données filtrées.

136
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

Figure 36 : Pools des acides aminés dans les différents génotypes en fonction des traitements. Rubira (RC :
contrôle, RI : infesté) GF305 (G : contrôle, GI : infesté, GC_pip : pipécolate contrôle, GI_pip : pipécolate infesté).
Le diamètre des cercles est proportionnel à la teneur totale en AA et les sections du cercle indiquent la proportion
de chaque acide aminé dans le pool total selon le code des couleurs présenté à droite.

137
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

4. Résultats
4.1. Effets de l'infestation sur les profils métaboliques de GF305 et Rubira

La comparaison des réponses à l’infestation du génotype sensible et résistant en


l’absence de traitement met en exergue des points communs entre les deux génotypes. Ainsi,
les teneurs en tyrosine, aminoadipate et acide salicylique augmentent significativement 48h
après l’infestation, de même que celles de l’arginine et la leucine dans une moindre mesure
(non significatif) (Figure 35). Ces résultats diffèrent de ceux présentés dans le chapitre 3 de ce
manuscrit qui avaient alors mis en évidence une accumulation de ces composés uniquement
chez le génotype résistant infesté. De plus, l’origine de l’accumulation de l’aminoadipate chez
le génotype sensible infesté soulève des interrogations puisque ce composé dérive de la
dégradation de la lysine via la voie de la saccharopine qui aboutit à la synthèse de Pip, or ce
dernier n’est pas accumulé 48 hpi. Ces données ont également mis pour la première fois en
évidence l’accumulation significative du GABA, qui est spécifique de la réponse du génotype
sensible à 48 h. De surcroît, d’un point de vue quantitatif, le profil général d’accumulation des
acides aminés après l’infestation diffère fortement entre les deux génotypes puisque le pool
d’AA totaux au sein du génotype résistant est multiplié par 2,2 alors qu’il ne varie pas chez le
génotype sensible. Cette augmentation du pool total est principalement due à l’accumulation
de l’asparagine, du glutamate et également de façon inattendue à la proline (Figure 36).

Cependant les réponses du génotype résistant restent globalement les mêmes que
celles décrites dans le chapitre précédent avec une augmentation commune de l’acide
salicylique et du Pip, qui suggère une activation de la SAR, une accumulation significative de
la valine, tyrosine, phénylalanine, serine, AABA et thréonine et une diminution des teneurs en
sorbitol, méthionine et glutamine. Quelques différences notables sont à souligner pour la
proline, la citrulline, le glutamate et l’acide aspartique qui s’accumulent après l’infestation
alors que leurs teneurs ne variaient pas dans l’expérimentation précédente, voire diminuaient
dans le cas du glutamate.

138
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

Figure 37 : Plants de GF305 âgés de 6 semaines cultivés sur perlite (à gauche) et sur terreau (à droite).

Figure 38 : Teneur en pipécolate dans les apex de GF305 et Rubira 48h et 7j après l’infestation. GC : GF305
traitement eau ; GC+Pip : GF305 + pipécolate (170µmol) ; RC : Rubira traitement eau non infesté ; RI : Rubira
traitement eau + infestation par M. persicae. Les différences significatives selon le test Post-Hoc de Conover
sont indiquées par les lettres (a,b,c).

139
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

Ces différences sont vraisemblablement en partie la conséquence du changement de


substrat opéré dans cette expérimentation puisque la perlite, substrat neutre qui retient peu
l’eau, ne peut fournir les mêmes ressources que le terreau à la plante, ce qui pourrait avoir
pour effet d’altérer les réponses des deux génotypes à l’infestation. D’ailleurs, les plantes
cultivées sur perlite étaient moins développées et présentaient certaines variations de couleur
au niveau des apex (rougeâtre) par rapport aux plantes sur terreau (Figure 37).

4.2. Modification du profil métabolique de GF305 en réponse à l’apport exogène


de pipécolate

Avant de commenter les modifications du profil métabolique du génotype sensible


engendrées par l’apport exogène de Pip, il est nécessaire de prendre en compte les teneurs
en Pip endogène mesurée après l’administration du traitement. Ainsi, les teneurs en Pip dans
les apex sont 17 fois (49 µg/g MF) et 111 fois (238 µg/g MF) supérieures dans les plantes du
génotype sensible préalablement traitées après 72 h et 8 jours respectivement (48h et 7 j post-
infestation) par rapport aux plants traités par l’eau (Figure 38). Malgré les essais préliminaires
qui ont orienté le choix de la concentration du traitement Pip à 17 mM (2 g/L), les teneurs
obtenues sont bien au-delà des valeurs physiologiques de la plante et très éloignées des
teneurs mesurées dans le génotype résistant infesté, d’environ 9 µg/ g MF. De plus, les teneurs
en Pip dans les plantes traitées sont très variables ce qui semble indiquer que l’absorption de
ce composé n’est pas homogène entre les plantes. Enfin, l’accumulation excessive après 7
jours peut être provoquée par l’arrosage programmée des plantes, qui a permis la re-
solubilisation des molécules de Pip piégées dans la perlite, ou peut également correspondre
au délai de migration du composé jusqu’à l’apex. La quantité de traitement utilisée ne permet
donc pas de reproduire la teneur en Pip observée chez le génotype résistant infesté et risque
au contraire de provoquer des réactions non souhaitées chez la plante qui pourraient altérer
sa réponse à M. persicae.

Cependant des effets remarquables du Pip sont tout de même notables, en particulier
sur les acides aminés. D’une manière générale, l’apport de Pip a entrainé une augmentation
de 29 % du pool d’AA (Figure 36). Cette augmentation est due au Pip pour 20 % et aux AA
principaux Asn (34 %), Glu (21 %), Asp (12 %) et Gln (10 %) (Figure 39).

140
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

Figure 39 : Teneur en acides aminés protéinogènes, non protéinogènes et en pipécolate 48 h et 7 jours après
infestation. Les valeurs au-dessus des barres indiquent la part du pipécolate en pourcentage des AA totaux. Les
3 histogrammes représentent la variation en pourcentage de la part des AAs majoritaires dans le pool total d’AAs
liée chez GF305 au traitement pipecolate (GC+Pip versus GC et GI+Pip versus GI) ou chez Rubira à l'infestation (RI
versus RC).

141
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

48 hpi, le Pip a particulièrement provoqué une diminution des teneurs en thréonine,


isoleucine et acide thréonique et une augmentation de l’asparagine. En revanche, la proline
ainsi que l’acide aminoadipique, deux produits résultant du catabolisme de la lysine via la voie
de la saccharopine ont été accumulés (Figure 35).

7 jours après l’infestation, au moment où la teneur en Pip était en large excès au sein du
génotype sensible, d’importantes modifications du métabolisme primaire ont été relevées. En
effet, l’apport de Pip a induit une accumulation de 20 des 31 composés quantifiés (Figure 35).

Parmi ces composés, les teneurs en citrulline, GABA et aminoadipate ont fortement
augmenté. De surcroît, et contrairement à ce qui a été observé 48 hpi, le SA est également
accumulé dans GF305 traité au pipécolate. En revanche, le tryptophane est l’unique composé
dont les teneurs ont été réduites après le traitement, alors que le Pip n’a pas eu d’effet sur les
2 autres acides aminés aromatiques, phénylalanine et tyrosine (Figure 35). Enfin, la
quantification globale des acides aminés a montré une augmentation de 55 % du pool d’AA
7 jours post-infestation, presque 2 fois supérieure à celle mesurée 48 hpi (Figure 36). Le Pip,
qui représente alors 22.3 % du pool d’AA totaux, participe pour 41 % à cette augmentation
(Figure 39). Ces données confirment que l’absorption racinaire de Pip et/ou sa migration vers
l’apex se poursuit vraisemblement au-delà de 48h. De plus, elles fournissent une illustration
du chamboulement métabolomique que peut provoquer le Pip sur la plante en l’absence
d’infestation.

L’analyse du métabolisme secondaire sans a priori par LC-MS a permis d’observer le


profil général des modifications engendrées par le traitement Pip sur GF305 48 hpi et 7 jours
post-infestation. Nous avons mis en évidence 31 ions discriminant les plantes témoins des
plantes traitées 48 hpi, ce qui représente seulement 0,8 % de l’ensemble des ions détectés.
7 jours après l’infestation, 9 % des ions détectés discriminent les 2 conditions ce qui confirme
que la réponse de la plante au traitement Pip se prolonge dans le temps. Cependant, l’analyse
en composantes principales de ces mêmes données montre que le traitement au Pip n’a pas
eu d’effet significatif sur le métabolisme secondaire global au sein du génotype sensible après
48h ou 7 jours (Figure 40). Néanmoins, des observations au cas par cas des ions discriminants
ont permis d’identifier certains métabolites affectés par le traitement.

142
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

Figure 40 : Analyse en composantes principales des ions discriminants identifiés via LC-MS/QTOF dans les apex
de GF305 traités avec H2O ou pipécolate puis exposés ou non à M. persicae. Prélèvement des apex après 48h
(A) et 7 jours (B) d’infestation. Les points violets représentent les ions discriminants des modalités RC et RI, deux
modalités inclus en tant qu’individus supplémentaires. Chaque barycentre est indiqué par la forme géométrique
relative à chaque modalité. Les tracés pour chaque modalité correspondent aux ellipses de confiance. GC_eau =
GF305 non traité contrôle : vert clair ; GC_pip = GF305 traité au pipécolate contrôle : vert foncé ; GI_eau = GF305
non traité infesté : gris clair ; GI_pip = GF305 traité au pipécolate et infesté : gris foncé.

Figure 41 : Métabolites discriminants identifiés après 7 jours d’infestation. Les différences entre les conditions
sont indiquées par des lettres selon un test post-hoc de Conover après un test de Kruskall Wallis (valeur p<0,05).
GC_eau = GF305 non traité contrôle : vert clair ; GC_pip = GF305 traité au pipécolate contrôle : vert foncé ;
GI_eau = GF305 non traité infesté : gris clair ; GI_pip = GF305 traité au pipécolate et infesté : gris foncé.

143
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

Après un temps d’exposition de 7 jours, nous avons pu observer 2 groupes de métabolites


distincts (Figure 41) : la procyanidine B1, la cyanidine-glucoside et le coumaroyl-
diacétylfructosyl-iacétylglucoside dont les teneurs ont été réduites par le traitement et l’acide
dihydroxybenzoique qui au contraire s’accumule.

4.3. Modification du profil métabolique de GF305 en réponse à la combinaison


de l’apport exogène de pipécolate et de l’infestation par M. persicae.

L’apport exogène de pipécolate sur les plantes du génotype sensible a initié la fuite
significative de quelques femelles adultes dans les 24 h suivant l’infestation. Cet effet n’a pas
perduré dans le temps et le nombre d’adultes sur les plantes traitées s’est stabilisé à partir de
48 h (Figure 42A). De manière surprenante, le traitement au pipécolate a favorisé la
production de larves sur le génotype sensible après 72 h d’infestation (Figure 42B). La
comparaison de ces résultats avec les observations recueillies en parallèle sur le génotype
résistant, qui manifeste clairement une résistance vis-à-vis de M. persicae se traduisant par
une fuite rapide des adultes et une ponte très limitée, prouve que l’apport exogène de
pipécolate n’est pas suffisant pour induire la résistance chez le génotype sensible. Au
contraire, il semblerait que ce traitement ait un effet bénéfique sur l’activité de ponte.

Les réponses métabolomiques de Rubira à l’infestation sont également différentes de celle


de GF305 traité au pipécolate (GI_Pip/RI) (Figure 35). Chez Rubira, l’infestation engendre la
réduction des teneurs en acide thréonique, glutamine et méthionine alors qu’ils s’accumulent
chez GF305 traité au pipécolate. En revanche, l’infestation favorise l’accumulation de leucine,
SA et ACC chez Rubira, ce qui n’est pas le cas chez GF305 traité au pipécolate. Cette
comparaison confirme que l’apport de pipécolate chez GF305 ne permet pas d’obtenir un
profil métabolique proche de celui observé chez Rubira infesté. Cependant le pipécolate
provoque des changements au sein de GF305, il est donc intéressant d’étudier ces
changements lorsque les deux stimuli ; traitement et infestation, sont combinés.

L’infestation par M. persicae des plantes de GF305 préalablement traitées au pipécolate


(GI_Pip/GC_Pip) a multiplié par 1,4 les teneurs en AA totaux au sein des plantes (GI_Pip :
1123 µg/g MF et GC_Pip : 809 µg/g MF) (Figure 36) qui se traduit par l’accumulation de la

144
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

plupart des métabolites primaires mesurés même si des différences significatives n’ont été
relevées

Figure 42 : Comportement et fécondité de M. persicae après traitement au pipécolate. Evolution sur 7 jours du
nombre de pucerons (A, 10 pucerons déposés) et du nombre de larves produites par adulte (B) sur GF305 témoin
(rond vert), GF305 traité au pipécolate (rond gris) et Rubira résistant (carré violet). Les différences significatives
entre le génotype sensible avec et sans traitement selon le test de Mann Whitney sont indiquées (p.value<0.01 *)

Figure 43 : Variation de la teneur en dihydrokaempférol glucoside suite à l’infestation de GF305 traité au


pipécolate. Les différences entre les conditions sont indiquées par des lettres selon un test post-hoc de Conover
après un test de Kruskall Wallis (valeur p < 0,05). GC_eau = GF305 non traité contrôle : vert clair ; GC_pip = GF305
traité au pipécolate contrôle : vert foncé ; GI_eau = GF305 non traité infesté : gris clair ; GI_pip = GF305 traité au
pipécolate et infesté : gris foncé.

145
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

que pour 11 d’entre eux ; l’acide thréonique, le myo-inositol, AABA, l’acide malique, la
méthionine, la phénylalanine, le mannitol, la valine, l’isoleucine, l’alanine et le SA. Au
contraire, les teneurs en tryptophane ont été plutôt réduite et celle de la citrulline n’ont pas
varié (Figure 35). Ce profil d’induction se rapproche de la réponse observée chez Rubira 48 hpi
(RI/RC).

Toutefois, cet effet s’est atténué après 7 jours d’infestation puisque les plantes infestées
présentent une teneur en AA totaux moindre (Figure 36). De plus, le profil d’accumulation des
AA change radicalement à 7 jours puisque seulement 4 métabolites sont induits : Mannitol,
Tyrosine, GABA et le SA de nouveau. A l’inverse, les teneurs en phénylalanine, méthionine,
acide citrique et myo-inositol diminuent dans les plantes traitées au Pip après 7 jours
d’infestation (Figure 35). Concernant le métabolisme secondaire, l’effet de l’infestation sur
GF305 traité par le Pip est visible uniquement 7 jours post-infestation, avec deux groupes
distincts sur le plan de l’ACP qui exprime 94.2 % de la variance totale du jeu de données (Figure
40). D’une manière plus ciblée, l’infestation a provoqué la réduction des teneurs en Cyanidin-
glucoside et en DHBA (Figure 41).

Enfin, l’apport de Pip semble quelque peu modifier la réponse métabolique de GF305
au puceron (GI_Pip/GI) puisqu’il permet de doubler les teneurs en AA totaux (1123 µg/g MF
contre 582 µg/g MF) 48 hpi (Figure 36) en favorisant en particulier l’accumulation de
glutamine et glutamate, mais aussi de l’asparagine, aspartate, de l’alanine et de l’AABA. En
revanche, une réduction significative de la teneur en tryptophane est notable dans ces
conditions (Figure 35). Cet effet s’estompe après 7 jours d’infestation excepté pour
l’asparagine, l’alanine et le tryptophane qui conserve les mêmes profils d’accumulation. Par
contre, les teneurs en ACC sont cette fois significativement réduites ce qui fait suite à la
tendance observable 48 hpi (Figure 35). Cette modification de la réponse métabolique ne se
répercute pas sur le métabolisme secondaire global puisque GI_Pip et GI ne sont pas
discriminés sur les plans des ACP après 48 h et 7 jours d’infestation (Figure 40). Néanmoins,
l’étude au cas par cas des métabolites identifiés montre tout de même une teneur en
dihydrokaempférol-glucoside supérieure chez GI_Pip par rapport à GI 48 hpi (Figure 43), de
même que pour la procyanidin B1 7 jours après l’infestation. Par contre, l’apport de Pip n’est
pas favorable à l’accumulation du coumaroyl-fructosyl-triacetylglucoside et de la cyanidin-
glucoside chez les plantes de GF305 infestées (Figure 41).

146
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

Tableau 2: Méthodes d’apport et effets de traitements exogènes de pipécolate ou de NHP mentionnés dans la littérature sur différents pathosystèmes.

Pathosystème Traitement Réponses observées Références


Induction systémique de l'expression de marqueurs de la SAR (PR1; PR2 ; PR5 ; ALD1 ; SAG13; ICS1 ; SARD4 ; FMO1)
Arabidopsis / Pseudomonas syringae pv. maculicola NHP 1mM par infiltration Réduction symptômes nécrotiques formés par Psm Chen et al., 2018
Réduction croissance bactérienne
Intensification expression ALD1, FMO1
Arabidopsis / Pseudomonas syringae pv. Maculicola D,L-Pip 1 mM par arrosage Bernsdorff et al., 2016
Amorçage expression PR1 et production de camalexine
Amorçage biosynthèse SA et camalexine
Surexpression ALD1, FMO1 et PR1 : amorçage de la SAR
Arabidopsis / Pseudomonas syringae pv. Maculicola D,L-Pip 0,5 mM par arrosage Návarová et al., 2012
Réduction croissance bactérienne
Réduction des symptômes foliaires
Réduction symptômes nécrotiques formés par Psm
Arabidopsis / Pseudomonas syringae pv. Maculicola NHP 1mM par infiltration Cai et al., 2021
Réduction croissance bactérienne
Réduction croissance bactérienne (X. translucens )
Orge / Xanthomonas translucens
NHP 30µmol par arrosage Réduction croissance fongique et expansion des symptômes (B. graminis ) Lenk et al., 2019
Orge / Blumeria graminis
Amorçage accumulation oxyde nitrique et anion superoxide (O2.-)
Réduction croissance bactérienne
Tabac / Pseudomonas syringae pv tabaci D,L-Pip 1 mM par arrosage Absence de symptômes foliaires Vogel-Adghough et al., 2013
Amorçage de l'accumulation de SA et nicotine
Réduction de l'infection par P. xanthii et Psl
Effet concentration (maximum d'effet atteint à partir de 10 µM)
Concombre / Podosphaera xanthii
D,L-Pip 1, 10, 100 et 1000 µM dans le système d'hydroponie Réduction des symptômes foliaires lors de l'infection par P. xanthii et Psl
Concombre / Pseudomonas syringae pv lachrymans (Psl) Pazarlar et al., 2021
Pas d'effet toxique direct du pipécolate sur les pathogènes (test in vitro )
Amorçage accumulation SA et gènes liés à sa signalisation (PR1, PR2, COI1, NPR1)
Concombre / Fusarium oxysporum D,L-Pip 1, 10, 100 et 1000 µM dans le système d'hydroponie Pas d'effet sur l'ascomycète F. oxysporumin vivo et in vitro
Arabidopsis / Pseudomonas syringae pv. Maculicola NHP 1 mM par vaporisation Diminution par 50 de la croissance bactérienne (même effet que l'arrosage)
Tabac / Pseudomonas syringae pv tabaci ou Maculicola NHP 1 mM par arrosage Diminution de la croissance bactérienne
Dimunition par 100 du nombre de bactérie sur les feuilles inoculées
Concombre / Pseudomonas syringae pv lachrymans NHP 1 mM par injection dans la tige Schnake et al., 2020
Dimunition des symptômes jaunâtres et chlorotiques foliaires
Réduction par 10 du nombre de bactérie X. translucens et des symptômes nécrotiques
Brachypodium distachyon / X. translucens ou Magnoporthe oryzae NHP 1 mM par infiltration
Atténuation des symptômes de lésions nécrotiques induits par M. oryzae

147
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

5. Discussion
5.1. L’apport exogène de pipécolate ne permet pas d’induire une résistance vis-
à-vis de Myzus persicae

L’apport exogène de Pip par voie racinaire a entrainé une forte accumulation de la
molécule dans les apex (50 µg/mg MF) qui s’est accentuée après 7 jours (210 µg/mg MF) ce
qui révèle l’efficacité de l’absorption par le système racinaire et un transport de la molécule
dans l’ensemble de la plante. Ce mode d’administration avait déjà été utilisé dans des travaux
précédents sur Arabidopsis, le tabac ou l’orge et avait prouvé son efficacité dans la réduction
des symptômes provoqués par des champignons et bactéries (Tableau 2). Cependant, les
mécanismes d’absorptions du Pip via les racines et de transport n’ont pas été clairement
décrits, même si Hu et al., (2016) ont identifié Pip comme un constituant du phloème du
concombre.

Les concentrations en Pip au sein des apex de GF305 sont largement supérieures à la
concentration physiologique mesurée 48 hpi chez Rubira. Néanmoins, l’infestation des plantes
traitées Pip a déclenché une réponse métabolique chez GF305 proche de celle observée chez
Rubira, avec cependant une moindre amplitude. Dans cette situation, le pipécolate semble
donc avoir induit l’accumulation de certains AA. Parmi eux l’accumulation d’AABA, précurseur
de l’acide ophtalmique, un biomarqueur du stress oxydatif analogue du glutathion (Servillo et
al., 2018) est très marquée ce qui pourrait indiquer que M. persciae est capable d’initier une
réponse de défense dans le cas d’un pré-traitement par le Pip via la production d’un stress
oxydatif, comme c’est le cas chez le génotype résistant (chapitre 3).

Malgré tout, ces changements n’ont pas permis la mise en place d’une réponse de
défense efficace contre M. persicae puisque fuite limitée des adultes a été noté sur GF305
traité au Pip. Au contraire, ce traitement a favorisé le développement de la colonie puisque
GF305 traité abritait 2 fois plus de larves que les plantes non traitées après 7 jours
d’infestation. Ce comportement diffère par rapport à celui observé sur le génotype résistant
puisqu’une fuite des adultes et l’arrêt de la ponte après 48 h d’infestation correspondent aux
évènements associés à la résistance médiée par le gène Rm2, comme nous l’avons démontré
chapitre 3.

148
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

L’inefficacité du traitement pour induire la résistance à M. persicae pourrait s’expliquer


par l’absence d’accumulation, chez le génotype de pêcher sensible 48 hpi, de marqueurs de la
SAR normalement inductible par le pipécolate tel que le Glycérol-3-phosphate (G3P) (Wang et
al., 2018a). De même, le SA qui est une hormone de défense liée au mécanisme d’induction
de la SAR et qui partage des voies de régulation communes avec pipécolate grâce aux
protéines PAD4 et EDS1 (Joglekar et al., 2018), n’était pas accumulé. Ceci démontre une
incapacité du pipécolate à induire des réponses de défense auxquelles il est associé chez
d’autres espèces végétales (Tableau 2). De plus, l’analyse sans a priori du métabolisme
secondaire 48 hpi a mis en évidence l’induction par l’apport exogène de pipécolate d’un acide
dihydroxybenzoique (DHBA) qui correspond à l’une des principales formes inactives du SA, en
particulier le 2,5-DHBA et le 2,3-DHBA. La biosynthèse de ces composés fait intervenir les
enzymes S3H/DLO1 et S5H/DMR6 qui utilisent le SA comme substrat, ce qui entraine une
réduction du pool de SA au sein de la plante (Zhang et al., 2013; Zhang et al., 2017).

Par conséquent, même si Yildiz et al. (2021) ont démontré qu’un traitement au NHP
sur Arabidopsis induit l’expression des gènes de biosynthèse et l’accumulation de SA et si
toutes les études ciblant ces deux composés décrivent une amplification mutuelle en raison
de l’existence de régulateurs communs du SA et du pipécolate tels que les facteurs de
transcription SARD1/CBP60 ainsi que EDS1 et PAD4 (Shields et al., 2022), dans notre
expérience l’induction de DHBA et l’absence d’accumulation du SA 48 hpi suggèrent que
l’ajout en large excès du pipécolate pourrait négativement réguler l’accumulation du SA. De
plus, l’accumulation significative du SA après 7 jours de traitement pourrait davantage être
liée au stress provoqué par les teneurs excessives de pipécolate dans les apex que par l’action
de cette molécule elle-même dans la signalisation des défenses. Le SA pouvant être induit par
une multitude de facteurs biotiques et abiotiques (Khan et al., 2015; Saijo et Loo, 2020), il
n’est pas non plus exclu que les conditions particulières de culture des plantes en perlite aient
engendré cette accumulation. Cette hypothèse est d’ailleurs soutenue par le profil
d’accumulation différentiel de la proline dans cette expérience par rapport aux résultats
obtenus sur terreau (chapitre 3). En effet, la proline est ici fortement accumulée chez Rubira
infesté alors qu’aucune variation signative des teneurs de cet AA n’ont été relevé dans la
précédente étude (Annexe 16).

149
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

Plusieurs études ont montré qu’un environnement stressant provoquait la surproduction de


la proline au sein de la plante, qui peut agir à la fois comme antioxydant, intervenir dans la
stabilisation des structures subcellulaires comme les membranes ou encore dans le maintien
de l’équilibre osmotique (Hayat et al., 2012).

Dans le cas de cette expérience une analyse de l’expression de certains gènes liés à la SAR ;
PAD4, EDS1, SARD1, CBP60g, ICS1 pour le lien Pip/SA, DIR1 et AZI1 pour le G3P, permettrait
de déterminer si (i) le traitement au pipécolate chez le pêcher ne suffit pas à induire la SAR
contrairement ce qui a été démontré chez d’autres espèces végétales, (ii) l’excès de pipécolate
provoque l’inverse des effets attendus ou (iii) la culture sur un milieu pauvre comme la perlite
interfère avec les propriétés élicitrices du pipécolate. Néanmoins, nos données montrent que
dans nos conditions l’apport exogène de pipécolate n’induit pas la réaction d’antixénose
caractéristique de la résistance médiée par Rm2.

5.2. L’efficacité du pipécolate serait dépendante du pathosystème étudié

Les résultats obtenus montrant l’inefficacité du pipécolate dans la mise en place des
défenses de la plante lors d’un stress biotique ne corroborent pas les récentes études qui
décrivent le pipécolate et sa forme hydroxylée (NHP) comme des régulateurs de la SAR et des
signaux immunitaires mobiles essentiels à la mise en place d’une résistance en réponse à des
agents pathogènes bactériens ou fongiques chez certaines espèces végétales (Návarová et al.,
2012; Abeysekara et al., 2016; Schnake et al., 2020) (Tableau 2). Par exemple, Lenk et al.,
(2019) ont observé une réduction de la croissance de Xanthomonas translucens et Blumeria
graminis couplée à une induction d’oxyde nitrique (NO) après l’application de 30 µmol de
pipécolate par irrigation ce qui indique que le pipécolate induit une réponse immunitaire
innée chez l’orge à travers le priming de NO et l’accumulation de ROS. De même, l’application
de 10 mL d’une solution de pipécolate à 1 mM dans le substrat de culture de plants de tabac
a initié une réaction hypersensible (HR) sur les feuilles infectées par une souche compatible
de Pseudomonas syringae (Vogel-Adghough et al., 2013). En outre, ce même traitement sur
Arabidopsis a induit une forte réponse transcriptionnelle des gènes associés à la SAR et le
priming de la signalisation dépendante de SA qui ont conduit à la réduction de la croissance
de Pseudomonas syringae (Bernsdorff et al., 2016).

150
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

Les concentrations de traitements utilisés ne peuvent expliquer ces différences


puisque les teneurs de pipécolate endogènes mesurées dans ces études correspondent à
celles obtenues dans cette expérimentation. Par exemple, sur tabac l’apport de 10 mL de
pipécolate à 1 mM, correspondant à 1/10ème de la dose apportée sur les plants de pêcher de
cet essai a permis d’accumuler 7 µg Pip/g MF (Vogel-Adghough et al., 2013). Bernsdorff et al.,
(2016) ont également noté une accumulation de 14 µg Pip/g MF et 70 µg Pip/g MF
respectivement 24 h et 48 h après le traitement au pipécolate couplé à l’inoculation de P.
syringea. En revanche, l’utilisation du pipécolate plutôt que du NHP, considéré comme la
forme active de la molécule dans les réponses de défense (Chen et al., 2018) ne semblent pas
outre mesure impacter l’efficacité du traitement.

Il est vrai que l’administration du pipécolate par les racines ne permet pas de simuler
une accumulation systémique de la molécule comme observée lors de l’attaque d’un
bioagresseur (Návarová et al., 2012), puisque dans le cas de l’arrosage, le pipécolate provient
des racines et non d’une partie infectée. L’infiltration du pipécolate au niveau de l’apex, utilisé
par Chen et al., (2018) pour démontrer le caractère mobile du NHP et l’induction de la SAR par
cette molécule, pourrait compenser ce biais. Cependant, ce mode d’administration induit des
lésions importantes au niveau des feuilles inoculées susceptibles d’altérer la réponse de la
plante ou le comportement du puceron.

Il est possible que la localisation du pipécolate dans la plante après absorption par les
racines impacte différemment les bioagresseurs en fonction de leur mode de nutrition. Les
pucerons sont des insectes piqueurs-suceurs qui utilisent leur stylet pour atteindre le phloème
par voie apoplastique. La sécrétion de salive gélifiante forme une gaine autour du stylet lors
de sa progression jusqu’au système vasculaire qui limite le contact du puceron avec le milieu
intra et extracellulaire (Mondal, 2020). Au contraire, le cycle d’infection des bactéries et
champignons phytopathogènes tels que Pseudomonas, Xanthomonas ou Blumeria alterne
entre une phase épiphyte, durant laquelle les agents pathogènes colonisent principalement la
surface des feuilles, et une phase nécrotrophique où ils se multiplient dans l’apoplasme pour
les bactéries (Mensi, 2013) et de manière intracellulaire en pénétrant au travers des parois
pour les champignons grâce notamment aux appressoria (Lambertucci et al., 2019).

151
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

Ils prélèvent alors les ressources carbonées présentes dans ces compartiments et provoquent,
dans le cas des nécrotrophes, la destruction des tissus. Ravageurs et agents pathogènes ont
donc un mode de nutrition très différents ; les pucerons vont être en contact avec le contenu
des cellules uniquement lors de leur brève phase d’exploration alors qu’au contraire les
bactéries et champignons tentent de coloniser cette espace.

D’après la localisation des gènes de biosynthèse du pipécolate ; ALD1 et SARD4, on suppose


que Pip serait synthétisé dans les chloroplastes (Sharma et al., 2013; Cecchini et al., 2015),
puis transporté vers le cytoplasme par le transporteur Enhanced Disease Susceptibility 5
(EDS5) pour former du NHP grâce à FMO1 (Zhang et Robertus, 2002; Huang et al., 2020). Ainsi,
les bactéries et champignons serait plus susceptibles d’être confrontés au pipécolate que les
pucerons qui ne colonisent pas l’intérieur des cellules.

Néanmoins, comme l’accumulation de pipécolate n’est pas due à l’induction de sa voie de


biosynthèse dans notre expérimentation mais à un apport exogène, il n’est pas possible
d’affirmer ici que ce composé soit uniquement présent dans l’espace intracellulaire. Les
connaissances au sujet des transporteurs de Pip sont encore limitées mais il n’est pas exclu
qu’un transport apoplastique de ce composés puisse avoir lieu, comme ça a été montré pour
le SA (Lim et al., 2016).

Des éléments de réponses pourraient être apportés par l’utilisation de la technique


d’imagerie MALDI-MS qui a permis la localisation du pipécolate foliaire après infestation par
les pucerons (Klein et al., 2015). Exploiter cette technique pour déterminer la localisation
tissulaire du pipécolate après apport exogène donnerait une nouvelle dimension aux données
recueillies dans cet essai et pourrait fournir des explications permettant de comprendre les
différences d’effets observées sur des bioagresseurs distincts. Cette méthode pourrait être
combinée à l’immunohistochimie qui permettraIT de localiser le pIP au niveau cellulaire et de
déterminer si le Pip peut entrer en contact avec le stylet du puceron lors de sa progression
vers le phloème. Enfin, il serait intéressant de tester, en parallèle du puceron, le traitement
sur un autre parasite du pêcher afin de déterminer si une réponse de défense est déclenchée
et si le problème d’efficacité du traitement peut provenir du puceron (système d’alimentation,
adaptation à GF305...).

152
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

5.3. L’apport exogène du pipécolate provoque des changements importants dans


le métabolome susceptibles de modifier la valeur nutritionnelle du génotype
sensible vis-à-vis du puceron.

L’apport exogène d’une molécule azotée telle que le pipécolate modifie le statut azoté
de la plante sensible puisque les plants traités ont 28 µg/g MF de N supplémentaire (0,0028 %)
en l’absence d’infestation et 15 µg N/g MF (0,0015 %) en présence de M. persicae. L’azote
étant un élément limitant dans le régime alimentaire des pucerons (Dadd et Krieger, 1968 ;
Ponder et al., 2000), cet apport a pu affecter positivement la dynamique de la population de
pucerons en augmentant la valeur nutritionnelle de la plante, ce qui expliquerait
l’augmentation du nombre de larves 72 h après le traitement du génotype sensible. En ce sens,
Sauge et al., (2010) ont démontré sur le modèle P. persica/M. persicae qu’il existait une
concentration optimale de N pour le développement du puceron. Alors qu’une fertilisation
des pêchers avec un niveau supra-optimale de N a réduit la population de Myzus, l’une des
concentrations intermédiaires de N (6 mM d’azote) a significativement favorisé l’infestation.
De plus, la plus faible teneur en N dans les plantes infestées traitées Pip par rapport aux
plantes témoins traitées Pip peut indiquer une éventuelle modification des flux de nutriments
et en particulier une modification de l’allocation de l’azote dans la partie apicale en réponse
aux pucerons (Girousse et al., 2005). Cependant, il n’est pas exclu que ces variations
proviennent de la consommation du pipécolate par le puceron. Pour vérifier cela, un examen
des teneurs en pipécolate dans le puceron serait nécessaire.

Les analyses métabolomiques ont montré que l’apport de pipécolate par les racines a
fortement affecté le métabolisme primaire, le métabolisme secondaire ayant montré très peu
de variations en réponse aux traitements malgré l’augmentation des teneurs en
phénylalanine, précurseur des composés phénoliques. Ces modifications concernaient surtout
le profil et l’équilibre des acides aminés au sein de la plante. Ainsi, d’une manière générale,
l’apport exogène de pipécolate a doublé le pool d’AA totaux chez GF305, en affectant
davantage les teneurs en glutamine, asparagine, glutamate et acide aspartique. De manière
intéressante, l’augmentation commune de ces acides aminés a été démontrée chez le piment
(C. annuum) en réponse à M. persicae (Florencio-Ortiz et al., 2021b), chez V.faba infesté par
A. pisum dans une interaction compatible (Leroy et al., 2011) mais aussi en condition de stress
hydrique (Lugan et al., 2010).

153
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

Cependant, outre la glutamine et l’asparagine qui sont les principaux acides aminés
convoités par le puceron, qu’il échange avec son symbionte Buchnera (Douglas et al., 2001)
pour les convertir en acide glutamique et acide aspartique, d’autres acides aminés pour
lesquels l’accumulation lors de l’infestation a été favorisé par le traitement ont été décrits
comme favorables aux pucerons. Par exemple, l’alanine a été identifié comme un
phagostimulant pour A. fabae (Leckstein et Llewellyn, 1974) et l’augmentation des teneurs en
valine a été corrélée avec l’abondance de R. padi chez la Festuca Schedonorus arundinaceus
(Ryan et al., 2014).

Ces composés ont d’ailleurs tous été détectés dans la sève phloémienne de diverses
espèces végétales et sont donc susceptibles d’entrer en contact avec le puceron (Dinant et al.,
2010). De même, il semblerait que le pipécolate réduise la teneur en GABA, marqueur
spécifique de la réponse à l’infestation du génotype sensible 48 hpi. Sachant que ce composé
est un neurotransmetteur inhibiteur des systèmes nerveux des invertébrés dont la toxicité
directe contre le puceron Sitobion avenae a été démontré (Cao et al., 2014a), la réduction de
la teneur en GABA est une autre conséquence du traitement qui pourrait favoriser
l’infestation. Il semblerait donc que les changements métaboliques provoqués par le
pipécolate sur le génotype sensible jouent plutôt en faveur du puceron ce qui expliquerait la
forte augmentation du nombre de larves au cours de l’expérimentation.

Finalement, ces expériences ont permis de démontrer que l’application exogène de Pip
au niveau racinaire provoque une accumulation excessive de Pip au sein de la plante, qui
engendre des modifications du profil des acides aminés pouvant être favorables aux pucerons.
Il est donc possible que le pipécolate en large excès (i) soit en partie métabolisé par la plante,
ce qui engendrerait la libération d’atomes d’azote qui pourraient être recyclés dans la
synthèse de nouveaux AA ou (ii) induise une protéolyse qui conduirait à l’accumulation
d’acides aminés. L’augmentation par 2,5 des teneurs en Asp et de la Gln, tous deux liés au
transport de l’azote dans les plantes (Lam et al., 1996) ainsi que l’étude de Sauge et al., (2010),
qui a démontré une augmentation des concentrations en acides aminés dans de jeunes plants
de pêchers après une fertilisation azotée viennent renforcer l’idée que l’azote est au moins en
partie responsable des réponses du génotype sensible au traitement.

L’évaluation de l’activité enzymatique de la nitrate réductase, qui catalyse la réduction


du nitrate en NH2 pour la production des protéines ou l’analyse de l’expression des gènes liés

154
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

au protéasome et au système d‘ubiquitination apporteraient certaines réponses pour


comprendre l’origine de l’accumulation des acides aminés après l’apport exogène de
pipécolate. De même, il serait possible de déterminer si l’azote consommé pour la synthèse
des acides aminés provient du pipécolate exogène en utilisant une solution de traitement
contenant du pipécolate marqué. Les analyses métabolomiques permettraient ensuite de
quantifier les acides aminés contenant de l’azote marqué et donc issus de la dégradation du
pipécolate.

5.4. Limites du protocole d’expérimentation

L’ensemble de ces données fournit les premiers éléments de compréhension des effets
du pipécolate sur la résistance du pêcher à M. persicae. Cependant, l’analyse métabolomique
a des limites et il semble difficile d’associer clairement les changements observés au
pipécolate lui-même ou au stress provoqué par l’ajout d’une molécule exogène azotée ce qui
oblige une interprétation des résultats avec prudence. De plus, les conditions expérimentales
n’étaient pas optimales. En effet, l’essai a été réalisé sur la perlite, un milieu pauvre qui peut
induire un stress nutritionnel chez la plante malgré la ferti-irrigation mise en place et donc
engendrer des variations importantes dans les réponses de la plante au traitement et/ou à
l’infestation. Le manque d’information sur l’expression des gènes lié au cycle azoté et au
recyclage de l’azote rend également certaines interprétations délicates. D’autres analyses
sont donc nécessaires pour compléter ces résultats.

La répétition de l’essai sur un milieu nutritif adéquat au développement de la plante


comme le terreau semble dans un premier temps indispensable et permettra d’obtenir des
plants vigoureux sans carence nutritive. Cette éventualité avait été écartée dans un premier
temps du fait de l’utilisation de perlite ou vermiculite dans la littérature sur le pipécolate, mais
également à cause de la présence potentielle de microorganismes dans ce substrat,
susceptible de dégrader le pipécolate. Cependant, des essais préliminaires en 2022 ont
montré une bonne pénétration du pipécolate par les racines de pêchers cultivés sur terreau.

155
Conséquences d’un apport exogène de pipécolate sur l’infestation et le métabolisme du pêcher

L’essai devra être répété en ajoutant une nouvelle modalité de traitement par un second acide
aminé de structure proche du pipécolate afin de véritablement dissocier l’effet propre au
pipécolate de celui provoqué par l’apport d’une source azotée au sein de la plante. Cependant,
nous sommes conscients que chaque acide aminé possède ces propriétés physico-chimiques
et qu’il sera donc difficile de s’affranchir de ses effets propres lors de l’interprétation des
résultats. De même, les concentrations des traitements devront être diminuées pour éviter le
stress lié à l’excès d’un composé. Des conditions de culture plus favorables au développement
des plantes, un ajustement des méthodes de traitement ainsi qu’une analyse de l’expression
de gènes clés liés à la SAR ainsi qu’au recyclage de l’azote sont les corrections à apporter lors
de la mise en place du nouveau plan expérimental.

156
Chapitre 5
Tentative de localisation
tissulaire et cellulaire de l’acide
3,5-dicaféoylquinique dans les
tissus aériens du pêcher
Tentative de localisation tissulaire et cellulaire de l’acide 3,5-diCQ dans les tissus aériens du pêcher

1. Introduction
1.1 . Les composés phénoliques comme phytoalexines

Les plantes disposent d’un système de défense complexe qui comprend (i) la synthèse
constitutive de composés toxiques : les phytoanticipines et (ii) la synthèse induite de
composés ayant une activité antibiotique contre un large éventail d'organismes : les
phytoalexines. Dans de nombreux cas, les phytoalexines sont déjà présentes au sein de la
plante en faible proportion et leur accumulation est renforcée lors des réactions de défense.
Un nombre important de ces composés a été identifié dans des plantes d’intérêt économique
et ces dernières sont généralement considérées comme des marqueurs de résistance chez ces
espèces végétales (Ahuja et al., 2012).

Dans le cas d’interaction plantes-pucerons, ces molécules peuvent agir en tant


qu’agents répulsifs et de dissuasion alimentaire pour limiter l’installation des colonies ou en
tant que molécule aphicide, provoquant la mort du puceron lors de l’ingestion. Par exemple,
l’alcaloïde camalexine, phytoalexine ayant fait l’objet de nombreuses études chez les
Brassicacées en réponse à des agents pathogènes, est également accumulée chez A. thaliana
en réponse à B. brassicae et influence négativement la valeur sélective (fitness) de l’insecte
(Kuśnierczyk et al., 2008). De manière intéressante, la défense d’Arabidopsis contre les
pucerons fait également appel à des phytoanticipines. Cette plante, et les brassicacées en
général, possèdent des cellules spécialisées dans le stockage des glucosinolates, qui sont
activés par la myrosinase lors d’une rupture des tissus et génèrent des composés toxiques.
Plusieurs études ont démontré l’importance de ces composés dans la défense d’Arabidopsis
contre M. persicae (Kim et Jander, 2007; de Vos et al., 2007; Kim et al., 2008) ce qui atteste
de l’arsenal diversifié que peut posséder une plante pour répondre à un même type
d’agresseur.

De même, les composés phénoliques sont très souvent impliqués dans les réponses de
défense contre les pucerons. Par exemple, le soja sensible à Aphis glycines Matsumura
accumule des niveaux élevés de plusieurs composés phénoliques de la classe des isoflavones ;

158
Tentative de localisation tissulaire et cellulaire de l’acide 3,5-diCQ dans les tissus aériens du pêcher

daidzéine, formononétine et génistéine dans les feuilles après une infestation à long terme
(21 jours) mais seule la daidzéine a montré un effet dissuasif sur A. glycines lors des tests de
choix (Hohenstein et al., 2019). L’analyse de la distribution de ces composés par MALDI-MS a
démontré qu’ils s’accumulent préférentiellement à proximité des nervures sans être toutefois
localisés dans les tissus vasculaires. Il semblerait qu’une accumulation au niveau du
parenchyme ou des cellules épidermiques soit privilégiée dans les feuilles lors de l’infestation
(Hohenstein et al., 2019). Dans la même idée, Wojcicka (2010) a comparé une lignée de
triticale non transgénique à une lignée transgénique qui accumule davantage de composés
phénoliques et démontré que la concentration en phénols totaux et en o-dihydroxyphénols
dans les feuilles et les épis était négativement corrélée à la densité des populations de S.
avenae et R. padi. La présence abondante des composés phénoliques dans les lignées
transgéniques a donc réduit la performance des pucerons, en particulier la fécondité et le
développement larvaire. Des quantités élevées de flavonoïdes comme des dérivés de la
quercétine ou isorhamnétines glycosilées sont également impliquées dans les mécanismes de
résistance des lignées de niébé (Vigna unguiculata L. Walp.) à A. fabae (Lattanzio et al., 2000).
En outre, des cultivars de noisetiers résistants à Myzocallis coryli Goetze présentaient des
teneurs en acide gallique et acide caféique 1,5 fois plus élevées que les cultivars sensibles
(Gantner et al., 2019).

Cependant, parmi les composés phénoliques, l’accumulation de l’acide chlorogénique


(5-CQ) en réponse à l’herbivorie semble être une réponse commune à de nombreuses espèces
végétales (Kundu et Vadassery, 2019). Ainsi, l’acide cryptochlorogénique (4-CQ), isomère du
5-CQ a été identifié comme l’acteur principal de la résistance du pommier Malus domestica
au puceron Dysaphis plantaginea. De plus, Leiss et al., (2009) ont montré un effet néfaste du
5-CQ sur l’alimentation des Thrips, qui sont des insectes piqueurs suceurs au même titre que
les pucerons. Cet effet serait dû aux propriétés prooxydante du 5-CQ qui pourrait s’oxyder en
chlorogénoquinone et se lier aux acides aminés libres et aux protéines afin de réduire leur
biodisponibilité ou leur digestibilité (Felton et al., 1992).

159
Tentative de localisation tissulaire et cellulaire de l’acide 3,5-diCQ dans les tissus aériens du pêcher

1.2. L’acide 3,5-dicaféoylquinique comme potentiel facteur de résistance à


Myzus persicae

Chez Rubira, les équipes de l’INRAe Avignon ont montré dans une étude par
électropénétrographie (EPG) que M. persicae présentait une difficulté à localiser les cellules
criblées du phloème, ce qui se traduit par une phase d’exploration prolongée avec des
pénétrations répétées et une réduction de la phase d’absorption de la sève (Sauge et al.,
1998a). Ces résultats suggèrent donc la présence potentielle d’un facteur de résistance intra
ou extracellulaire sur le trajet emprunté par le stylet pour atteindre le phloème,
potentiellement un composé ayant des propriétés répulsives ou toxique vis-à-vis du puceron.
Les travaux de caractérisation fonctionnelle menés par l’INRAE sur la résistance
conférée par Rm2, ont mis en évidence que M. persicae provoque chez Rubira après 48 h
d’infestation un bouleversement métabolique (Poëssel et al., 2006) qui impacte notamment
les teneurs en composés phénoliques dans les organes infestés par M. persicae (Poëssel et al.,
2002). Les teneurs en acide 3,5-dicaféoylquinique (3,5-diCQ, dénommé aussi acide
isochlorogénique A), un dérivé du 5-CQ (aussi nommé acide 5-caféoylquinique), augmentent
nettement après infestation alors que celles du 5-CQ ne varient pas. Niu et al., (2018) ont
également mis en évidence l’expression différentielle de nombreux gènes associés aux voies
métaboliques des phénylpropanoïdes et flavonoïdes et ont donc présentés ces composés,
ainsi que les acides dicaféoylquiniques comme l’une des réponses de défense les plus
importantes pour les pêchers contre M. persicae.

Les résultats présentés dans le chapitre 3 corroborent ces travaux et montrent très
clairement des différences à la fois constitutives mais aussi induites par l’infestation dans la
composition en polyphénols entre les génotypes sensibles et résistants. Parmi ces polyphénols
les diCQ ont des teneurs plus élevées chez GF305 par rapport à Rubira en l’absence
d’infestation. Cependant, l’infestation provoque leur accumulation uniquement chez Rubira.
Il est donc possible que parmi ces composés figure un ou des facteurs de résistance présumés,
responsables du comportement alimentaire défaillant de M. persicae. Cette hypothèse est
d’autant plus raisemblable que chez la laitue, une activité plus importante de la PAL et des
teneurs plus élevées en 3,5-diCQ sont associées à la résistance contre le puceron Pemphigus
ursarius.

160
Tentative de localisation tissulaire et cellulaire de l’acide 3,5-diCQ dans les tissus aériens du pêcher

Figure 44 : Structure du 5-CQ , du 3,5-diCQ , et de leurs isomères respectifs (Clifford et al., 2017).

A B

Figure 45 : Observation en microscopie optique à épifluorescence de l’autofluorescence autour des sites de


piqûres des feuilles de Rubira infestées par M. persicae. Cette fluorescence est caractéristique des dérivés
caféiques (Poëssel et al., communication personnelle). A : grossissement x40 ; B : grossissement x400

161
Tentative de localisation tissulaire et cellulaire de l’acide 3,5-diCQ dans les tissus aériens du pêcher

Ainsi, parmi les multiples polyphénols induits par l’infestation chez Rubira, le 3,5-diCQ
semble être un bon candidat. Les équipes de l’INRAe Avignon ont étudié par des tests nutritifs
l’activité biologique vis-à-vis des pucerons du 5-CQ, du 3,5-diCQ et de leurs isomères. Elles ont
mis en évidence par des tests de choix l’activité phagorépulsive de ces composés sur toutes
les espèces de pucerons testées dont M. persicae, A. pisum, M. euphorbiae et A. gossypii. En
revanche, seul le 3,5-diCQ et ses isomères présentent une forte toxicité pour ces mêmes
espèces, mise en évidence par une mortalité larvaire élevée sur milieu nutritif contenant cette
molécule. Les propriétés aphicides des acides dicaféoylquiniques ont fait l’objet d’un dépôt
de brevet (Poëssel et al., 2009). Enfin, les propriétés aphicides de 2 régio-isomères du 3,5-
diCQ présents naturellement chez le pêcher à des concentrations plus faibles (3,4-diCQ et 4,5-
diCQ ; Figure 44) ont été évaluées et ont confirmé leur caractère toxique et répulsif pour les
espèces de pucerons précédemment mentionnées. Ainsi, quelle que soit la position des
groupements caféoyls sur la molécule, les 3 isomères ont des effets similaires (com. pers.
Poëssel., 2010). D’ailleurs, le 3,5-diCQ ainsi que son analogue structural l’acide
dicaféoyltartrique ou acide chicorique sont actuellement développées par l’INRAe en tant que
biopesticides (Lavoir et al., com. pers). Un projet Ecophyto, «DicaBio» (Valorisation des acides
dicaféoylquiniques et dicaféoyltartriques comme substances naturelles de biocontrôle),
labellisé par le pôle Terralia a été mené par 4 Unités de l’INRAe Avignon en partenariat avec
une entreprise phytopharmaceutique française pour développer ces molécules naturelles
dans cet objectif (Siegwart et al., 2022 en préparation).

Dans une autre approche histo-cytologique, l’apparition d’une autofluorescence


caractéristique des acides caféiques dans les parois des cellules autour des sites de piqûre
chez Rubira (Figure 45) suggère une accumulation locale de ces composés autour du site de
piqûre par M. persicae. Cette hypothèse est d’autant plus probable que la défense chez le
génotype résistant se manifeste par des réactions locales prononcées (réactions
hypersensible, lésions nécrotiques) (Kfoury et Massonié, 1995). Enfin, ce phénomène pourrait
également expliquer l’absence d’effet du 3,5-diCQ chez le génotype sensible qui s’accumule
pourtant à des teneurs très proches (chapitre 3). Néanmoins, les modalités précises de
l’accumulation du 3,5-diCQ et son rôle dans la résistance du pêcher à M. persicae conférée
par Rm2 restent à établir.

162
Tentative de localisation tissulaire et cellulaire de l’acide 3,5-diCQ dans les tissus aériens du pêcher

La voie de biosynthèse de ce composé n’est pas clairement élucidée, notamment l’étape finale
de sa formation à partir du 5-CQ. Une acyltransférase de la famille des GDSL-lipase catalysant
cette réaction a été récemment caractérisée chez la patate douce (Sissi et al., 2020). Des gènes
candidats de cette même famille GDSL-lipases ont été également découverts chez le pêcher
pour le contrôle des teneurs en 3,5-diCQ (Poëssel, communication personnelle).

2. Hypothèse & objectifs


Le 3,5-diCQ est présent à la fois chez GF305 et Rubira en teneur équivalente dans les apex
et bien qu’il s’accumule davantage dans le génotype résistant après infestation (chapitre 3), il
est vraisemblable qu’une localisation spécifique de ce composé chez Rubira après infestation
autour des sites de pénétration des stylets soit un facteur déterminant dans la résistance.
Cependant, seules des démarches préliminaires avaient été menées pour localiser
précisément ce composé et l’associer aux tentatives infructueuses de nutrition de M. persicae
chez Rubira. Ainsi, une étude de la distribution du 3,5-diCQ à l’échelle des organes, des tissus
puis des cellules a été mise en place afin examiner certaines hypothèses.

Sachant que M. persicae se nourrit préférentiellement sur les jeunes feuilles en croissance et
établi son site de piqûre essentiellement au niveau des nervures, un dosage quantitatif du 3,5-
diCQ, de son précurseur 5-CQ et de leurs isomères respectifs a été réalisé en LC-MS dans les
tiges, limbes et nervures des feuilles apicales de Rubira. Ces teneurs ont été comparées aux
teneurs mesurées dans GF305 et également confrontées aux concentrations létales
déterminées lors des tests de nutrition in vitro (Poëssel et al., 2009).

Les analyses par EPG ont démontré une incapacité du puceron à initier sa phase de succion du
phloème sur le génotype résistant, ce qui peut indiquer la présence d’un facteur de résistance
dans la sève phloémienne ou dans le trajet du stylet jusqu’au phloème (Sauge et al., 1998a).
Pour aborder cette question, des tentatives de localisation tissulaire du 3,5-diCQ sur des
coupes transversales de tige et de feuilles de Rubira sain et infesté ont été entreprises par
imagerie MALDI-MS.

163
Tentative de localisation tissulaire et cellulaire de l’acide 3,5-diCQ dans les tissus aériens du pêcher

Cependant, aucun résultat n’a pu être obtenu puisque l’acquisition des données a échoué en
raison de problèmes d’ionisation des molécules cibles et d’une limite de détection trop élevée.

La distribution cellulaire du 3,5-diCQ a été analysée par une approche d’immunohistochimie


sur des coupes d'apex pré- et post-infestation et confrontée à la littérature concernant le
trajet des stylets des pucerons lors de l’infestation sur des génotypes différant par leur niveau
de résistance (Hewer et al., 2011). L’approche immunohistochimique a d’ores et déjà fait ses
preuves pour localiser des métabolites secondaires végétaux ; elle a par exemple été
employée avec succès par van Breda et al., (2013) pour localiser la caféine dans le système
vasculaire de jeunes feuilles de Camellia sinensis. De même, Xu et al., (2016) ont généré un
anticorps monoclonal contre les catéchines galloylées, métabolites secondaires du théier, et
mis en évidence une localisation vacuolaire de ces composés. Cependant, l’un des défis de
cette étude a été d’évaluer la spécificité de l’anticorps puisque le pêcher contient les isomères
du 3,5-diCQ et que le 5-CQ est le monomère du 3,5-diCQ, les deux composés sont donc
structurellement très proches.

Ce chapitre va donc présenter dans un premier temps la répartition des pools de 3,5-diCQ
dans les différents organes de la plante puis se concentrer sur les démarches expérimentales
mises en place pour évaluer la spécificité des anticorps utilisés en immunohistochimie.

3. Matériels et méthodes
3.1. Quantification du 3,5-diCQ et isomères par LC-MS

Les teneurs en acide 3,5-diCQ, 5-CQ ainsi que les teneurs relatives de leur régio-
isomères (3,4-diCQ ; 4,5-diCQ ; acide néochlorogénique (3-CQ) ; 4-CQ) ont été mesurées en
l’absence ou présence de pucerons dans les tiges, limbes et nervures centrales des jeunes
feuilles de l’apex de GF305 et de Rubira, à raison de 5 plants par modalité. Les prélèvements
ont été effectués 48 h après l’infestation.

164
Tentative de localisation tissulaire et cellulaire de l’acide 3,5-diCQ dans les tissus aériens du pêcher

Les extractions ont été réalisées selon le protocole décrit chapitre 3 et une gamme
d’étalonnage du 3,5-diCQ et du 5-CQ de 0,078 µM à 500 µM a été produite. Les échantillons
ont été analysés par LC-MS avec la méthode MRM développée pour les composés phénoliques
(Chapitre 3). La significativité des différences observées a été évaluée par le test de Kruskal
Wallis et le test post-hoc de Conover pour une comparaison des données 2 à 2.

3.2. Evaluation de la spécificité des anticorps


3.2.1. Test d’immunoprécipitation

Les anticorps primaires ciblant le 5-CQ et le 3,5-diCQ ont été synthétisés à partir des
standards purs des molécules (fournisseur) par le laboratoire Davids Biotechnologie
(Allemagne) et l’anticorps secondaire Alexa Fluor 488F ciblant les anticorps primaires a été
obtenu auprès de Sigma Aldrisch (Allemagne). Le 5-CQ et le 3,5-diCQ étant des molécules très
proches ne différant que par la présence d’un groupement caféoyl supplémentaire sur le 3,5-
diCQ, la spécificité des 2 anticorps primaires devait être testée. Dans un premier temps, des
tests de Mancini et d’Ouchterlony axés sur le principe d’immunoprécipitation par diffusion sur
gélose ont été réalisés mais n’ont pas abouti, probablement à cause des concentrations des
solutions d’antigènes et d’anticorps non suffisantes pour ce type de technique.

3.2.2. Test d’immunomarquage sur matrice neutre

Plusieurs essais basés sur l’immunomarquage ont donc été entrepris sur diverses
matrices. D’abord, une membrane en Nylon Hybond imbibée d’une solution très concentrée
de 3,5-diCQ a été utilisée. L’observation de la membrane au microscope à épifluorescence a
confirmé la présence de la molécule sur la membrane. Pour l’immunomarquage, cette
membrane a été incubée dans une solution de BSA 4% (pH 7,4) afin de bloquer les sites non-
spécifiques de liaison aux anticorps pendant 1h à température ambiante, puis incubée dans la
solution d’anticorps primaire à 20 µg/ml pendant 12 h à 4°C. Après trois rinçages de 10 min
dans le PBS 0,01 M, la membrane a été incubée dans l’anticorps secondaire conjugué au
fluorochrome Alexa 488 à 4 µg/ml pendant 45 min puis rincée trois fois au PBS.
L’immunomarquage a finalement été vérifié par microscopie confocale en utilisant le laser
488, qui excite à la longueur d’onde 488 nm correspondant au fluorocrome de l’anticorps
secondaire, et comparée au marquage d’une membrane sans dépôt préalable de 3,5-diCQ.

165
Tentative de localisation tissulaire et cellulaire de l’acide 3,5-diCQ dans les tissus aériens du pêcher

Quelques marques intenses étaient visibles sur la membrane imbibée de 3,5-diCQ mais les
lavages effectués lors de l’immunomarquage ont progressivement lessivé la solution de
3,5-diCQ. De plus, la membrane en nylon Hybond fluorescence naturellement dans le vert,
comme l’anticorps secondaire utilisé ce qui a compliqué les observations. Cette solution n’a
donc pas été concluante pour la suite.

3.2.3. Le basilic comme matrice végétale pour étudier la spécificité des 2 anticorps

Les solutions de 3,5-diCQ et 5-CQ n’étant pas retenues sur une matrice neutre lors des
lavages précédant l’immunomarquage, nous nous sommes donc concentrés sur la recherche
d’espèces végétales pouvant être utilisées comme témoin et matrice naturelle pour la
réception du 3,5-diCQ et 5-CQ. L’objectif était d’identifier une espèce ne contenant pas de
3,5-diCQ ni 5-CQ afin d’infiltrer mécaniquement ces composés, pour qu’ils soient diffusés dans
les tissus végétaux et non lessivés lors du protocole d’immunomarquage. Une comparaison
de l’immunomarquage des tissus infiltré et non infiltré par les solutions de 3,5-diCQ et 5-CQ
permettrait d’évaluer la spécificité des anticorps pour chacune des deux molécules
individuellement. Dans cette optique, une analyse de la présence de ces deux molécules ainsi
que de leur régio-isomères et de certains analogues structuraux comme l’acide chicorique a
été réalisée en LC-MS. L’extraction des composés phénoliques et la vérification de leur
présence ont été réalisées, via la méthode MRM dédiée aux composés phénoliques décrite
chapitre 3, sur des feuilles de pissenlit «Dent-de-lion», des feuilles de «Grand Basilic», des
feuilles de piment du cultivar Habanero à 2 stades de maturité différents (jeune feuille apicale
et feuille ancienne) et sur jeune feuille de tomate « Cœur de bœuf ». La feuille de basilic était
le seul échantillon ne contenant aucune trace de 3,5-diCQ et 5-CQ ni de leur isomères
respectifs, c’est pourquoi nous l’avons sélectionné comme matrice végétale pour la réception
de ces molécules. Par ailleurs, nous avons montré la présence d’un analogue structural du 3,5-
diCQ, l’acide dicaféoyltartrique (acide chicorique), dans les feuilles du basilic ce qui a
également permis d’évaluer la spécificité de l’anticorps anti-3,5-diCQ vis-à-vis d’un analogue
structural.

166
Tentative de localisation tissulaire et cellulaire de l’acide 3,5-diCQ dans les tissus aériens du pêcher

10 µm 10 µm

Figure 46 : Immunomarquage du diCQ de racines de patates douces avec l’anticorps 3,5-diCQ. Les coupes ont
été observées en microsocpie confocale avec le laser 488 qui fait apparaître les marquages des anticorps en vert.
Les éléments fluorescents ont été superposés au cliché de la coupe sans fluorescence.

Figure 47 : Pièges à pinces. Les pièges à pinces permettent de séquestrer les pucerons au niveau de la surface de
la feuille. Ils sont maintenus par un statif afin de ne pas déchirer ou plier la feuille sur laquelle ils sont placés. Une
mousse entre les deux pinces permet de ne pas abimer la feuille et d’empêcher les pucerons et leurs larves de
s’échapper. Les deux faces du piège présentent une ouverture équipée d’un filet insect-proof afin de garantir une
bonne aération.

167
Tentative de localisation tissulaire et cellulaire de l’acide 3,5-diCQ dans les tissus aériens du pêcher

Des essais d’immunomarquage ont donc été effectués (i) sur des feuilles de basilic non
infiltrées (témoin négatif) et (ii) sur des feuilles de basilic préalablement infiltrées avec une
solution de 3,5-diCQ ou une solution de 5-CQ à 1 mM. Des racines de patates douces, organes
contenant des teneurs importantes en 3,5-diCQ (Poëssel et al., 2009) ont été utilisées comme
témoin positif du marquage par les anticorps (Figure 46). Des sections de 1 cm² des feuilles de
basilic et des racines de patate douce ont été découpées puis placées à la verticale dans des
cubes d’agarose. Des coupes de 80 µm d’épaisseur de ces sections ont été réalisées à l’aide
d’un vibratome puis plongées dans une solution de fixation (paraformaldéhyde 4% dans PBS
à 0,01 M + 0,1% de tween) pendant 2 h sous vide. Les coupes ont été rincées dans une solution
de PBS + Glycine 0,1 M pendant 15 min puis 2 fois dans une solution de PBS. Les étapes
suivantes concernant le blocage des sites aspécifiques et l’incubation des solutions d’anticorps
primaires et secondaires sont les mêmes que celles réalisées pour la membrane en nylon
Hybron. L’immunomarquage des coupes de chacune des modalités étudiées a été vérifié par
microscopique confocale avec une excitation à la longueur d’onde 488 nm.

En parallèle, une expérimentation a été menée sur des plants de pêchers pour
déterminer la localisation cellulaire du 3,5-diCQ et 5-CQ avant et après infestation par M.
persicae. Pour ce faire, des pièges à pinces ont été installés sur GF305 et Rubira (6 plants par
génotype), avant l’infestation pour éviter des réponses liées au stress de la manipulation.
Après 24 h, 15 pucerons ont été déposés dans la moitié des pièges de chaque génotype et le
dépôt a été mimé avec un pinceau sur les plants non infestés (Figure 47). 48 h après
infestation, des sections de 1 cm² ont été découpées dans les feuilles dans les régions insérées
dans les pièges à pinces. La séquestration des pucerons dans une zone restreinte a permis de
réduire la surface d’infestation afin de maximiser les chances d’observer un site de piqûre lors
de l’analyse des coupes en microscope confocale. Les sections ainsi obtenues ont suivi le
même protocole d’immunomarquage que décrit précédemment.

168
Tentative de localisation tissulaire et cellulaire de l’acide 3,5-diCQ dans les tissus aériens du pêcher

Figure 48 : Répartition du pool de 3,5-diCQ, de 5-CQ et de leurs isomères respectifs dans les différents organes
apicaux en fonction du génotype et de l’infestation par M. persicae. Les teneurs en 3,5-diCQ et 5-CQ ont été
quantifiées via une gamme d’étalonnage et sont exprimés en µg/g MF. Les valeurs des isomères des 2 molécules
sont exprimées en aire sous la courbe afin de comparer les niveaux de ces composés dans les différentes
modalités. Les différences significatives selon le test de Post-hoc de Conover sont indiquées par les lettres
(p.value<0,05). GC : GF305 contrôle (vert clair) ; GI : GF305 infesté (vert foncé) ; RC : Rubira contrôle (violet clair) ;
RI : Rubira infesté (violet foncé).

169
Tentative de localisation tissulaire et cellulaire de l’acide 3,5-diCQ dans les tissus aériens du pêcher

4. Résultats
4.1. Différences de teneurs en 3,5-diCQ et isomères à l’échelle des organes

L’évaluation des teneurs en 3,5-diCQ dans les différents organes a mis en évidence une
teneur élevée de ce composé dans les limbes (jusqu’à 750 µg/g MF), 2 fois plus importante
que celle mesurée dans les nervures centrales (300 µg/g MF en moyenne) et 6 fois supérieure
à celle des tiges (120 µg/g MF en moyenne), quelle que soit la modalité étudiée. En revanche,
l’infestation n’a d’effet sur les teneurs en 3,5-diCQ qu’au sein des nervures avec une
accumulation significative (RI/RC = 1,36) de ce composé chez Rubira et une réduction des
teneurs chez GF305 (GI/GC = 0,57) (Figure 48).

De plus, en considérant que les teneurs en eau dans les jeunes organes en croissance sont
généralement de l’ordre de 90 %, il est possible d’estimer la concentration du 3,5-diCQ dans
les apex du génotype résistant infesté à environ 11 mg/L. Cette concentration est 11 fois
inférieure à la dose répulsive (128 mg/L) révélée par les tests de choix in vitro et 90 fois
inférieure à la dose ayant engendré 100 % de mortalité in vitro (1,03 g/L) lors des tests de
toxicité (Poëssel et al. 2009 ; Figure 49, Figure 50).

Il est également intéressant de noter une tendance de réduction des teneurs en 3,5-diCQ
dans les limbes du génotype sensible après infestation, allant de pair avec celle observée dans
les nervures. Ces différences pourraient donc être en partie responsables du comportement
alimentaire distinct de M. persicae sur les 2 génotypes de pêchers. De plus, la comparaison
des aires sous la courbe des régio-isomères du 3,5-diCQ ; le 3,4-diCQ et 4,5-diCQ en fonction
des modalités étudiées indiquent un changement dans la teneur de ces molécules proche de
celui du 3,5-diCQ, malgré des différences non significatives lors des comparaisons non
infesté/infesté. Le 5-CQ, affiche quant à lui des variations similaires au 3,5-diCQ uniquement
dans les nervures, bien que les teneurs soient plus élevées dans les limbes.

170
Tentative de localisation tissulaire et cellulaire de l’acide 3,5-diCQ dans les tissus aériens du pêcher

Figure 49 : Evaluation des propriétés répulsives du 3,5-diCQ et du 5-CQ vis-à-vis de M. persicae. Les propriétés
répsulsives des deux composés ont été évaluées en mesurant l’indice de phagostimulation vis-à-vis de M. persicae
lors de tests de choix. Les différences significatives selon le test de Wilcoxon sont indiquées par les astérisques (*
p.value<0,05 ; ** p.value<0,01 ; *** p.value<0,001).

Figure 50 : Evaluation de la toxicité du 3,5-diCQ et 5-CQ pour M. persicae. L’évaluation de la mortalité larvaire
cumulée de M. persicae a été réalisée sur milieu nutritif contenant des doses de 3,5-diCQ et 5-CQ de 0,125 mM à
2 mM.

171
Tentative de localisation tissulaire et cellulaire de l’acide 3,5-diCQ dans les tissus aériens du pêcher

Cependant, ces teneurs sont 2,5 fois plus importantes que celles du 3,5-diCQ dans les
limbes et 5 fois plus importantes dans les nervures, ce qui pourrait indiquer qu’un pool
important de 5-CQ est présent constitutivement pour la biosynthèse du 3,5-diCQ. Enfin,
comme le 3,5-diCQ et ses régio-isomères, 3-CQ et 4-CQ montrent les mêmes tendances
globales que le 5-CQ.

4.2. Spécificité des anticorps produits pour les acides caféoylquiniques

L’immunomarquage par l’anticorps 5-CQ et 3,5-diCQ des feuilles de basilic infiltrées


par les solutions de 5-CQ ou 3,5-diCQ montre la non-spécificité des anticorps vis-à-vis de ces
deux molécules. En effet, nous observons un marquage par les anticorps anti-3,5-diCQ et anti-
5-CQ de leur molécule cible respective après leur infiltration dans les feuilles, ce qui confirme
bien l’efficacité de ces anticorps et du protocole de marquage utilisé (Figure 51). Cependant,
lorsque l’on croise l’utilisation des anticorps (anticorps anti-3,5-diCQ sur feuille infiltrée 5-CQ
et inversement) on obtient un marquage équivalent qui révèle le manque de spécificité de ces
anticorps pour les molécules cibles pour lesquelles ils ont été fabriqués. En revanche,
l’immunomarquage des feuilles non infiltrées (Figure 52) a permis d’une part de confirmer
l’abscence de 3,5-diCQ et 5-CQ dans le basilic et de montrer que les anticorps ne se lient pas
avec l’acide dicaféoyltartrique, analogue structural du 3,5-diCQ, présent en abondance dans
la plante. Le 3,5-diCQ et le 5-CQ sont donc certainement trop proches structurellement pour
accrocher spécifiquement les anticorps, l’hypothèse étant alors que la zone de liaison
antigène-anticorps se trouverait au niveau de la liaison caféoyl-quinate.

La spécificité des anticorps n’ayant pas été validée, l’utilisation de


l’immunohistochimie pour déterminer la localisation du 3,5-diCQ seul au niveau cellulaire est
donc inenvisageable. Toutefois, l’immunomarquage par ces anticorps réalisé dans un second
temps sur des feuilles de pêcher peut livrer des informations concernant la localisation globale
des dérivés caféoylquiniques dans cette espèce chez Rubira et GF305. Les marquages aux
anticorps révélés dans le génotype sensible et résistant en présence ou absence de M.
persicae (Figure 53 et Figure 54) ne montrent pas de différences flagrantes entre les 2
génotypes ni même entre les conditions d’infestation, que ce soit au niveau de la localisation

172
Tentative de localisation tissulaire et cellulaire de l’acide 3,5-diCQ dans les tissus aériens du pêcher

20 µm 20 µm

20 µm 20 µm

Figure 51 : Immunomarquage des feuilles de basilic préalablement infiltrées par une solution de 3,5-diCQ ou
de 5-CQ. Les coupes ont été observées en microsocpie confocale avec le laser 488 qui fait apparaître les
marquages des anticorps en vert. La coloration rouge correspond à l’autofluoresence de la chlorophylle entre 650
et 700 nm. Les éléments fluorescents ont été superposés au cliché de la coupe sans fluorescence.

20 µm 20 µm
20 µm

Figure 52 : Immunomarquage de feuilles de basilic avec les anticorps 3,5-diCQ et 5-CQ. Les coupes ont été
observées en microscopie confocale avec le laser 488 après immunomarquage. La coloration rouge correspond à
l’autofluorescence de la chlorophylle émise entre 650 et 700 nm.

173
Tentative de localisation tissulaire et cellulaire de l’acide 3,5-diCQ dans les tissus aériens du pêcher

ou de l’intensité du signal. Il n’est évidemment pas exclu que la non-spécificité des anticorps
masque certaines données significatives. Néanmoins, d’une manière générale, il semblerait
que ces composés s’accumulent préférentiellement dans le cytoplasme des cellules
épidermiques. De plus, l’aspect granuleux du marquage au niveau de ces cellules indique la
présence éventuelle de vésicules riches en ces composés. La nature de ces vésicules reste
indéterminée, mais ces signaux se rapprochent de ceux mesurés chez Coffea canephora, qui
montraient une concentration importante de 5-CQ et mangiférine dans des vésicules au
niveau des cellules épidermiques (Talamond et al., 2015). Enfin, la superposition du marquage
des anticorps avec le signal émis par la chlorophylle (rouge) souligne l’absence des molécules
ciblées au niveau des cellules chlorophylliennes, ce qui renforce l’idée d’une
compartimentation spécifique de ces composés.

5. Discussion
5.1. Accumulation préférentielle du 3,5-diCQ et de ses régio-isomères dans le
système vasculaire des jeunes feuilles apicales de Rubira.

La composition et les teneurs en composés secondaires dans chaque organe de la


plante vont dépendre des conditions physiologiques et environnementales dans laquelle elle
se trouve mais varient également en fonction de son stade de développement. Par exemple,
l’accumulation de métabolites secondaires dans les jeunes feuilles est récurrente et
généralement associée aux stratégies de défense contre les herbivores puisque le taux
d’attaques sur les jeunes organes en croissance est souvent plus important que sur les feuilles
matures : c’est la théorie de la « défense optimale » (Gherlenda et al., 2016 ; Barto et Cipollini,
2005; Hunziker et al., 2021). Ainsi, l’espèce Inga umbellifera, une fabacée tropicale originaire
d’Amérique, accumule des niveaux importants de flavanoïdes, et des tannins dans ses plus
jeunes feuilles. Ces niveaux diminuent ensuite dans les feuilles plus matures (Brenes-Arguedas
et al., 2006). De même, Valares Masa et al., (2016) ont montré que le type d’organe et leur
maturité influencent significativement la quantité de métabolites secondaires. Chez Cistus
ladanifer, les quantités de flavonoïdes et diterpènes totaux sont plus élevées dans les jeunes
feuilles que dans les feuilles matures et dans les tiges. Pourtant, cette théorie s’oppose à

174
Tentative de localisation tissulaire et cellulaire de l’acide 3,5-diCQ dans les tissus aériens du pêcher

20 µm
20 µm
20 µm

20 µm

20 µm
20 µm

Figure 53 : Immunomarquage des feuilles de pêcher du génotype sensible avec ou sans infestation. Les coupes
ont été observées avec le laser 488 qui fait apparaître les marquages des anticorps en vert. Les parties rouges
correspondent à l’autofluoresence de la chlorophylle entre 650 et 700 nm. Les éléments fluorescents ont été
superposés au cliché de la coupe sans fluorescence.

20 µm

20 µm

10 µm 10 µm

Figure 54 : Immunomarquage des feuilles de pêcher du génotype résistant avec ou sans infestation. Les coupes
ont été observées avec le laser 488 qui fait apparaître les marquages des anticorps en vert. Les parties rouges
correspondent à l’autofluoresence de la chlorophylle entre 650 et 700 nm. Les éléments fluorescents ont été
superposés au cliché de la coupe sans fluorescence.

175
Tentative de localisation tissulaire et cellulaire de l’acide 3,5-diCQ dans les tissus aériens du pêcher

l’hypothèse de l’équilibre croissance-différenciation qui prédit cette fois que les organes
matures, à croissance lente disposent d’un pool de ressources alloué à la défense plus
important et auraient donc un niveau de défense supérieur (Barto et Cipollini, 2005). D’autres
composés comme les tannins condensés ou les lignines, considérés comme des défenses
constitutives sont effectivement davantage présents dans les feuilles matures (Coley, 1988)
et diminuent l’attractivité de ces organes pour les herbivores.

Dans ce contexte, l’accumulation importante de 3,5-diCQ dans la zone apicale du pêcher


à des teneurs d’environ 1 mg/g MF chez les génotypes sensibles et résistants non infestés, de
0,75 mg/g MF chez le génotype sensible infesté à 1,2 mg/g MF chez le résistant après
infestation, pourrait donc être une conséquence évolutive de la pression exercée par M.
persicae ou d’autres bioagresseurs sur P. persica, comme Ehrlich et Raven, (1964) l’ont
proposé dans leur modèle de co-évolution basé sur l’interaction entre certains papillons
phytophages et leur plantes hôtes. D’ailleurs, outre le 3,5-diCQ, les teneurs
exceptionnellement élevées en Prunasine, de l’ordre de 150 mg/g MS (Sauge et al., 2010)
pourraient également être une conséquence de ce processus. Néanmoins, l’augmentation des
teneurs en 3,5-diCQ après infestation dans le génotype résistant suggèrent davantage une
réponse induite plutôt qu’une défense constitutive comme il est question dans le modèle de
co-évolution d’Ehrlich et Raven.

La mesure des teneurs du 3,5-diCQ, de son précurseur le 5-CQ, et de leurs régio-


isomères dans différents organes apicaux (tige, nervure centrale, limbe) a permis d’ajouter
une nouvelle dimension aux données précédemment recueillies qui vont dans le même sens
que les résultats acquis dans l’approche métabolomique : des composés potentiellement
actifs dans la défense diminuent après infestation chez GF305 alors qu’ils augmentent chez
Rubira. Nos données mettent en évidence une augmentation des teneurs en 3,5-diCQ, 5-CQ
et leurs isomères dans les nervures du génotype résistant infesté uniquement, alors que le
contraire a été observé chez le génotype sensible. La première hypothèse découlant de ces
observations semble donc s'orienter vers une accumulation de ces composés dans le système
vasculaire après infestation, potentiellement au niveau de la sève phloémienne puisqu’elle est
davantage convoitée par le puceron. Ainsi, de par ses propriétés répulsives, ce composé une
fois ingéré par le puceron pourrait provoquer une inhibition potentielle de protéines cibles,

176
Tentative de localisation tissulaire et cellulaire de l’acide 3,5-diCQ dans les tissus aériens du pêcher

une saturation des peroxydases et catéchol oxydases de l'intestin (Peng et Miles 1991), ou
encore la perturbation de la microflore intestinale, voire de l'endosymbiote des pucerons B.
aphidicola qui serait délétère pour le puceron.

Cette hypothèse est conforme aux données de plusieurs études qui attestent de la
présence de composés phénoliques dans le système vasculaire des plantes. Par exemple,
Schmid et al., (1984) ont localisé des polyphénols par microscopie électronique à transmission
(TEM) au niveau de la membrane du cytoplasme des tubes criblées. D’autres travaux ont lié la
présence de certains composés phénoliques du phloème à des réactions de défense. Brignolas
et al., (1995) a montré que l’inoculation de l’Epicéa de Norvège (Picea abies) par le
champignon Ophiostoma polonicum induit un changement radical de la composition des
vaisseaux de phloème. Ainsi, une accumulation de (+)catéchine intervient rapidement après
l’inoculation au détriment de la synthèse de d’isorhapontine puis les polyphénols glycosides
diminuent dans les jours qui suivent l’infection au profit des aglycones, composés insolubles
qui présentent un pouvoir fongicide important. De même, chez le manioc (Manihot esculenta
Crantz), la rutine et deux kaempferol-glycosides sont transloqués dans la sève phloémienne
lors d’une attaque de la cochenille (Phenacoccus manihoti Matt. Ferr) et sont ingérés par cet
insecte phloémophage (Calatayud et al., 1994).

Enfin, la localisation potentielle de 3,5-diCQ dans le système vasculaire est cohérente


avec le comportement alimentaire de M. persicae décrit par Sauge et al., (1998a) sur le
génotype de pêcher résistant Rubira porteur de Rm2, qui était d’incapable d’initier de longue
phase d’absorption de la sève phloémienne et multipliait les tentatives de pénétration. De
surcroît, la résistance contrôlée par Rm2 provoque la fuite des pucerons plutôt que leur mort
ce qui peut signifier que ce serait davantage le caractère répulsif du 3,5-diCQ qui pourrait agir
plutôt que sa toxicité dans le comportement de fuite du puceron.

5.2. Un transport actif du 3,5-diCQ vers le site de piqûre ?

La synthèse induite de 3,5-diCQ autour des vaisseaux conducteurs lors de l’infestation


est l’une des hypothèses qui pourrait expliquer le comportement alimentaire de M. persicae.
Cette synthèse pourrait intervenir lors de la progression du stylet jusqu’au phloème

177
Tentative de localisation tissulaire et cellulaire de l’acide 3,5-diCQ dans les tissus aériens du pêcher

et, grâce aux propriétés antioxydante et chélatrice de cations du 3,5-diCQ, permettrait à la


plante de bloquer le puceron avant qu’il ne puisse endommager le phloème. Par exemple, Will
et al., (2012) ont déterminé que le durcissement de la gaine salivaire sécrétée lors de la
progression du stylet est dépendant de l’oxygène, probablement puisque la polymérisation
des protéines de la gaine se fait par oxydation des groupes sulphyryl. La présence
d’orthodiphénols comme le 3,5-diCQ dans les espaces intercellulaires empêcherait alors le
durcissement de la gaine en réagissant avec l’oxygène pour la formation des quinones, ce qui
limiterait la protection du stylet offerte par la gaine salivaire.

Cependant, il n’est pas exclu que l’augmentation des teneurs de ce composé dans les
nervures soit uniquement la conséquence de son transport actif dans la sève phloémienne,
afin de le rediriger spécifiquement vers le site de l’infestation. Les propriétés du 3,5-diCQ
pourraient également exercer une action inhibitrice sur des protéines de la salive aqueuse
injectée dans la sève phloémienne pour faciliter son absorption et neutraliser les défenses de
la plante (Hewer et al., 2011).

Ces deux possibilités de synthèse locale ou de transport peuvent être la conséquence


directe de l’apparition des lésions nécrotiques caractéristiques de la réponse hypersensible
mise en place chez le génotype résistant Rubira après infestation (Pascal et al., 2002). En effet,
la réponse hypersensible aboutit généralement à la destruction des cellules attaquées par un
phénomène de mort programmée, dans le but de limiter l’alimentation des pucerons ou la
propagation des agents pathogènes. Cette réaction est généralement associée à d’autres
réponses de défense comme l’accumulation de composés phénoliques au niveau des zones
endommagées. Vleeshouwers et al., (2000) ont observé par microscopie électronique à
balayage le dépôt de globules extracellulaires riches en composés phénoliques près des
cellules présentant une HR. De plus, l’infiltration d’extraits de feuilles d’érable rouge
contenant des concentrations importantes en polyphénols (31 g/L) dans des feuilles de tabac
a provoqué l’apparition de lésions de type HR (Peghaire et al., 2020). La synthèse locale ou la
relocalisation du 3,5-diCQ vers les sites de piqûre grâce à la sève phloémienne doivent donc
être étudiées afin de comprendre comment ce composé peut exercer son pouvoir aphicide
avant que le puceron n’atteigne et n’endommage le phloème.

Ces résultats ont donc ouvert certaines pistes concernant le mode d’action éventuel du 3,5-
diCQ et sa participation dans la résistance du pêcher à M. persicae mais la localisation

178
Tentative de localisation tissulaire et cellulaire de l’acide 3,5-diCQ dans les tissus aériens du pêcher

précise de ce composé par des techniques appropriées reste indispensable.


L’immunomarquage n’ayant pas fonctionné du fait de la non spécificité des anticorps, d’autres
techniques doivent être envisagée. Par exemple, la stylectomie, basée sur la collecte de sève
phloémienne après section du stylet du puceron en phase d’absorption aurait pu être
employée pour confirmer ou infirmer la présence du 3,5-diCQ dans le phloème. Cependant,
l’utilisation de cette technique est limitée sur ce modèle expérimental puisque M. persicae ne
parvient pas à s’installer sur le génotype résistant et prélève donc peu voire pas de sève.
D’autres méthodes de collecte de sève qui n’ont pas recours à l’utilisation du puceron existent
également comme celle basée sur le principe de la compression capillaire et de l’air (Li et al.,
2022) ou encore l’exsudation facilitée par l’EDTA mais elles comportent également des limites
(taille du pétiole, interférence de l’EDTA avec la LC-MS, pollution par le relargage des contenus
cellulaires des cellules lésées...).

Finalement, l’imagerie par Désorption/Ionisation Laser Assistée par Matrice (MALDI),


qui a déjà prouvé son efficacité dans la localisation de certains composés phénoliques comme
les anthocyanes à la périphérie de la fraise à des stades matures (Wang et al., 2021b) ou les
flavonols et dihydrochalcones dans le péricarpe les pommes « Golden Delicious » notamment
(Franceschi et al., 2012) pourrait être la méthode la plus adaptée et efficace pour la
localisation in situ du 3,5-diCQ. Le recours à la spectrométrie de masse pourrait en effet
permettre de discriminer ce composé de son précurseur le 5-CQ grâce à leur spectre distinct.
Cependant, un ajustement de la méthode est nécessaire notamment au niveau (i) du choix
des matrices utilisées puisqu’aucun signal n’a été détecté avec les matrices de 9-
aminoacridine et de 2,5-DHBA pour le mode d’ionisation négatif et positif respectivement, (ii)
de l’optimisation du dépôt de cette matrice, qui doit être homogène sur l’ensemble de la
plaque MALDI et (iii) l’optimisation des coupes au cryotome qui doivent avoir un diamètre
suffisamment important par rapport à la largeur du laser. Ce dernier paramètre a d’ailleurs
mis en évidence la contrainte de réaliser du MALDI sur les tiges ou jeunes feuilles d’apex d’un
diamètre inférieur à 1 cm. Opter pour une séquestration des pucerons sur un organe plus
développé pourrait permettre de pallier à certaines de ces contraintes.

179
Chapitre 6
Discussion générale et perspectives
Discussion générale et perspectives

Chez le pêcher, trois résistances à M. persicae, monogéniques dominantes et


conférées par les gènes Rm1, Rm2 et Rm3 ont été identifiées dans la même région génomique
au bas du chromosome 1 (Monet et Massonié, 1994; Lambert et Pascal 2011; Niu et al., 2016;
Pascal et al., 2017). Ces gènes seraient vraisemblablement des récepteurs TIR-NBS-LRR (Pan
et al., 2022; Poëssel et al., en cours de publication). Ils confèrent une forte résistance à M.
persicae par un phénomène d’antixénose qui se traduit par la fuite rapide des pucerons et
s’accompagne de nécroses localisées aux sites de piqûres caractéristiques d’une réaction
hypersensible. L’objectif de notre travail était d’étudier l’expression de la résistance du pêcher
à M. persicae par une approche intégrée de transcriptomique et de métabolomique et
d’aboutir à une description quasi-exhaustive des fonctions biologiques activées ou réprimées
par l’infestation. Notre démarche a consisté à comparer les réponses à l’infestation de deux
génotypes de pêcher, GF305 sensible à M. persicae et Rubira porteur du gène de résistance
Rm2. Nous avons concentré principalement notre étude sur le temps de 48 h après infestation
qui correspond à la mise en place effective d’une résistance induite par Rm2 (Sauge et al.,
2011).

L’intégration de deux approches omiques a jusqu’à présent été très peu exploitée pour
caractériser la résistance des plantes aux pucerons contrôlée par un R gène (Zogli et al., 2020).
En effet, pour étudier la réponse du pêcher porteur du gène Rm3 à M. persicae, Niu et al.,
(2018) se sont essentiellement concentrés sur l’évaluation de la dynamique d’expression du
transcriptome au cours de l’infestation. Quant à l’expression des résistances aux pucerons
conférées par les gènes Vat chez le melon ou Mi-1.2 chez la tomate, elle n’a pas été
caractérisée par ce type d’approche. Nos données apportent donc une nouvelle dimension
dans la compréhension des mécanismes de résistance des plantes aux pucerons sur un modèle
d’intérêt agronomique majeur, l’interaction entre M. persicae et son hôte primaire le pêcher.
Nos analyses ont mis en évidence une très forte réponse de Rubira à l’infestation qui s’oppose
totalement à celle de GF305 chez qui, de très faibles changements ont été observés tant au
niveau transcriptomique que métabolomique. Chez Rubira, l’analyse conjointe du
transcriptome et du métabolome a permis de mettre en évidence l’activation ou la répression
de certaines voies métaboliques clés comme l’induction de la voie des polyphénols et du
pipécolate et la répression de voies liées au métabolisme des acides aminés.

181
Discussion générale et perspectives

Néanmoins les contraintes expérimentales (nombre limité de plantes, coût des


analyses) ont restreint les analyses à un seul temps de prélèvement ce qui n’a pas permis de
caractériser la cinétique d’induction des mécanismes de résistance en tenant en compte le
décalage probable qui sépare la transcription des gènes et la synthèse de métabolites. Mais le
plan expérimental proposé a permis de réaliser toutes les analyses sur les mêmes échantillons
ce qui permet de confronter plus aisément les données obtenues par les deux approches
omiques. De plus, nous avons choisi d’appliquer sur les données transcriptomiques des tris
statistiques très contraints (MFC > 2, p.value < 0.05) afin de ne pas commenter de faux-
positifs, il est donc probable que certains gènes aient été exclus des résultats bien qu’ils
montrent des différences de niveau d’expression nettes entre les conditions. Une analyse avec
différents niveaux d’exigence en termes de tri statistique, en particulier sur le max fold change
permettrait de pallier à ce problème. En outre, l’alignement des reads obtenus en RNAseq a
été effectué sur le génome de référence du pêcher qui diffère de celui de Rubira notamment
par l’absence des gènes de résistances candidats pour Rm2 et de toute la famille de TNL à
laquelle Rm2 appartient. Le génome de Rubira ayant été obtenu en long read au cours de la
thèse par l’équipe du GAFL INRAe, il serait donc pertinent de réitérer l’alignement sur ce
génome afin d’évaluer l’expression de Rm2 et des autres TNL manquants. Enfin, d’autres
approches complémentaires pourraient être engagées pour compléter cette étude telle
qu’une analyse protéomique des réponses à l’infestation ou la cinétique d’émission
d’éthylène, qui est un facteur important dans les interactions plantes/pucerons. Une
précédente étude sur plusieurs accessions résistantes de pêcher avaient déjà montré un
dégagement de composés volatiles, notamment le méthyl salicylate 48h après l’infestation
(Staudt et al., 2010).

Cependant nos résultats révèlent certains points clés de la réponse de Rubira porteur de Rm2
à l’infestation qui seront discutés dans les paragraphes suivants :

(i) L’activation conjointe des deux branches du système immunitaire des plantes : d’une
part la résistance basale, PTI, et d’autre part la résistance forte, ETI.
(ii) L’activation de gènes contrôlant l’accumulation des ROS, qui peut être corrélée à la
mise en place d’une HR suggérée par les réactions locales à la piqûre chez Rubira.

182
Discussion générale et perspectives

(iii) La répression de nombreux gènes intervenant dans la division et la croissance cellulaire


que l’on peut associer à la réduction de croissance observée chez Rubira en réponse à
l’infestation. Cette réduction de croissance pourrait être imputée à l’expression de la
résistance qui impose généralement un coût métabolique important.

1. Intégration des mécanismes de la résistance à Myzus persicae conférée


par Rm2 dans le modèle général de l’immunité des plantes

Les mécanismes de l’immunité des plantes ont d’abord été conceptualisés dans le modèle
en zig zag de Jones et Dangl (2006), qui a posé les bases de notre interprétation actuelle des
interactions plantes-agresseurs biotrophes (virus, champignons, bactéries, nématodes). Les
interactions avec les insectes phloémophages tels que les pucerons, également biotrophes et
disposant d’effecteurs capables de moduler voire d’éteindre les réponses de défense de la
plante sont cependant très peu fréquemment incluses dans ce modèle, bien que les plantes-
hôtes des insectes phloémophages possèdent aussi des gènes majeurs de résistance de type
NLR. Les données recueillies au cours de notre travail apportent de éléments contribuant à
l’intégration des interactions plante-puceron dans ce modèle d’immunité avec un couple
associant M. persicae, une espèce de puceron polyphage et ravageur majeur des cultures, et
son hôte primaire le pêcher porteur de résistances monogéniques dominantes les gènes Rm.
Jusqu’à présent la plupart des études fonctionnelles se sont concentrées sur l’interaction de
cette espèce de puceron avec A. thaliana, un hôte secondaire pour lequel on ne connaît pas
de gène R.

Nous avons révélé chez Rubira 48 h après infestation l’implication de multiples


mécanismes de défense induits à la suite d’un évènement unique : la détection de M. persicae
par le produit du gène Rm2, vraisemblablement une protéine de reconnaissance NLR. Parmi
ces mécanismes la surexpression d’environ 160 NLR sur 430 NLR dénombrés chez le pêcher
(Jia et al., 2015) suggère que Rubira pourrait recruter d’autres NLR pour renforcer la résistance
à M. persicae. L’intervention de NLR auxiliaires au récepteur NLR principal est parfois
nécessaire pour obtenir une réponse ETI robuste (Adachi et al., 2019). Par exemple, chez Oryza
sativa, les CNL RAG5 et RAG4 interagissent fonctionnellement et physiquement pour contrôler
la résistance au champignon Magnaporthe oryzae.

183
Discussion générale et perspectives

En l’absence d’infection, RAG5 interagit avec le domaine Coiled-Coil de RAG4 et inhibe son
activité. Lors de la reconnaissance de l’effecteur par RAG5, la répression de RAG5 sur RAG4
est levée ce qui permet d’induire une mort cellulaire programmée en réponse au champignon
(Cesari et al., 2014).

L’activation des NLR conduit à une cascade de signalisation, initiée en premier lieu par un
influx calcique. Chez Arabidopsis, il a récemment été montré que la présence de l’effecteur
AvrAC de X. campestris induit la formation d’un résistosome, par l’interaction du récepteur
RLCK PLB2 avec le complexe formé du CNL ZAR1 et de RKS1, qui est finalement relocalisé au
niveau de la membrane plasmique pour former un canal cationique perméable à Ca 2+ grâce
au domaine Coiled-Coil de ZAR1 (El Kasmi, 2021). Cet influx de calcium contrôlé par les NLR
est un facteur majeur dans l’initiation de la mort cellulaire et la signalisation de la résistance,
notamment au travers de l’activation des enzymes génératrices de ROS, Les NADPH-oxydases,
et des cascades de signalisation liées aux protéines CDPK et MAPK (Kobayashi et al., 2007;
Seybold et al., 2014). Vincent et al., (2017) ont démontré des élévations rapides et localisées
du Ca2+ autour des sites de piqûre chez Arabidopsis infesté par M. persicae. La surexpression
de plusieurs capteurs de signaux calciques tels que les CPDK ou CBL et des homologues de
ZAR1, RKS1 et PLB2 chez Rubira après l’infestation suggèrent qu’un mécanisme similaire se
déclenche et que la résistance médiée par Rm2 ne pourrait se mettre en place qu’avec une
activation transcriptionnelle massive de cofacteurs protéiques modifiant la perméabilité
membranaire.

Récemment, une publication de Ngou et al., (2021), faisant suite à une série de travaux, a
fait évoluer le modèle en zig zag initial de Jones et Dangl : plutôt qu’une activation distincte
de la PTI et l’ETI par des récepteurs spécifiques, la réponse immunitaire reposerait sur une
potentialisation mutuelle de ces deux voies. L’ETI déclenchée chez Arabidopsis par P. syringea
induit ainsi l’expression de nombreux composants de la signalisation PTI tels que BAK1, BIK1,
MPK3 et RbohD. Cette induction permet notamment de renforcer le burst oxydatif par
l’intermédiaire de RbohD et des MAPK afin d’initier la réaction HR caractéristique de l’ETI et
de limiter l’invasion de l’agent pathogène (Ngou et al., 2021).

184
Discussion générale et perspectives

Nos observations sont conformes à ce nouveau modèle puisque l’expression de plusieurs


gènes codants pour les RLK et RPL, protéines réceptrices PRR spécialisées dans la
reconnaissance de motifs moléculaires propres aux bioagresseurs (MAMPs, PAMPs, HAMPs)
(Couto et Zipfel., 2016) suggèrent le déploiement de la PTI en parallèle de l’ETI chez Rubira.
Nos résultats, obtenus 48h après l’infestation ne permettent néanmoins pas d’établir la
cinétique d’activation de chacun de ces éléments, d’autant que si les signalisations calciques
et oxydatives sont généralement maintenues dans le temps, Vincent et al., (2017) ont montré
qu’un pic d’induction est visible dans les minutes qui suivent le premier contact d’Arabidopsis
avec M. persicae. Il est donc ici difficile d’affirmer stricto sensu qu’une potentialisation
mutuelle de l’ETI et PTI a bien eu lieu. Pour approfondir cette hypothèse, une étude cinétique
dès les premières minutes d’infestation paraît essentielle afin de suivre pas à pas
l’enchainement des mécanismes de l’ETI et de la PTI impliqués dans la réponse à M. persicae.

De plus, si l’ampleur des réponses transcriptomiques à l’infestation chez Rubira indique


qu’un nombre élevé de mécanismes de défense sont enclenchés, il n’est pas certain que tous
soient réellement nécessaires, ou même simplement fonctionnels contre M. persicae. Par
exemple, la surexpression des gènes homologues de FLS2, qui assure une détection spécifique
de la flagelline bactérienne n’est pas liée a priori à la défense contre les pucerons, à moins
qu’elle ne soit la conséquence de la présence chez M. persicae de la bactérie endosymbiotique
B. aphidicola. A cet égard Chaudhary et al., (2014) ont mis en évidence l’initiation de réponse
de défense par la protéine bactérienne GRoEL issue de Buchnera et libérée via la salivation
des pucerons. Ces insectes sont également des vecteurs de bactéries phytopathogènes et de
virus qu’ils vont libérer dans les cellules végétales lors de la progression du stylet vers le
phloème ou via l’excrétion de miellat. Stavrinides et al., (2009) ont démontré la capacité de
vectorisation des bactéries Pseudomonas syringae par le puceron du pois et de nombreux
virus sont transmis par les pucerons comme le Plum Pox Virus transmis par M. persicae aux
espèces du genre Prunus (Isac et al., 1998). Dans ce cas, il est possible que la plante ait
développé un réseau de plusieurs récepteurs capables de reconnaitre le puceron mais
également les agents pathogènes potentiels qu’il vectorise afin d’induire une combinaison de
réponses de défenses efficaces contre ce panel d’agresseur.

185
Discussion générale et perspectives

D’ailleurs, des liens forts ont été mis en évidence entre la résistance aux pucerons et
aux virus chez les melons possédant le gène de résistance Vat (Boissot et al., 2016a ; Dogimont
et al., 2014). Le locus Vat réduit de manière drastique la colonisation des plantes par A.
gossypii via le dépôt précoce de callose et lignine dans les parois cellulaires, la synthèse de
polyphénols et une explosion micro-oxydative (Shinoda, 1993; Villada et al., 2009) mais inhibe
aussi l’infection des plantes par des virus non persistants transmis par A. gossypii comme CMV
(Cucumber mosaic virus) ou WMV (Watermelon mosaic virus).

Par ailleurs, la surexpression de l’orthologue de CERK1 et de LYK5, dans la mesure où


ces gènes assurent les mêmes fonctions chez Arabidopsis et le pêcher, suppose une
reconnaissance de la chitine puisque ces deux kinases réceptrices sont essentielles à
l’élicitation de la réponse d’Arabidopsis à la chitine (Cao et al., 2014). Ce composé est un
composant structurel de la paroi cellulaire des champignons mais est également un
constituant du stylet des pucerons qui pourrait donc contribuer au déclenchement de
certaines réponses observées chez Rubira. L’utilisation de mutant Knock out pour les
homologues de FLS2 et CERK1 permettrait d’étudier l’implication et l’importance de ces
récepteurs dans la réponse du pêcher à M. persicae et leur potentiel lien avec l’activation de
Rm2. Ces expérimentations de transformation génétique sont cependant difficiles à exécuter
étant donné le caractère récalcitrant du pêcher à la régénération in vitro.

2. La résistance à Myzus persicae semble impliquer l’accumulation de ROS


issus de différents compartiments cellulaires.
Comme l’ont souligné Ngou et al. (2021), la potentialisation de la PTI par l’ETI vise
notamment à renforcer le burst oxydatif, qui n’est pas suffisamment efficient lorsque l’ETI
seule est activée. Bien qu’aucun dosage n’ait été effectué au cours de ce projet pour
démontrer l’accumulation de ROS chez Rubira infesté et que les tentatives histochimiques de
marquages de ces ROS n’ont pas été concluantes, de nombreux indices aux niveaux
transcriptomique et métabolomique suggèrent l’implication des ROS dans la réponse de
Rubira à M. persicae et sont cohérentes avec de précédentes études ayant souligné
l’importance de la signalisation des ROS dans différents modèles d’interactions plante-
pucerons (Goggin et Fischer., 2022; Pant et Huang., 2021).

186
Discussion générale et perspectives

Figure 55 : Sources de production de ROS dans les différents compartiments cellulaires chez Rubira infesté. Les ROS peuvent
être produits dans les différents compartiments cellulaires et organites végétaux. Dans l’apoplasme, les NADPH oxydases
membranaires vont catalyser la formation de O2.- à partir d’O2, qui sera ensuite transformé en H2O2 et transporté vers le
cytoplasme via les aquaporines. Dans le peroxysome, la dissociation du complexe GOX-catalase médiée par le SA va inhiber
la détoxification de H2O2 issu de l’oxydation du glycolate par la GOX, ce qui va provoquer l’accumulation de H 2O2 peroxysomal.
Dans les mitochondries, SA peut stimuler l’activité de la POX impliquée dans le cycle futile proline/P5C ce qui va augmenter
le transfert d’e- de son cofacteur FAD vers la chaine de transfert d’électrons mtETC et induire la production de O2.- . Au niveau
des chloroplastes, les ROS peuvent être générés par la sur-réduction de la chaîne de transport des électrons liée au stress
photo-oxydatif. Le burst oxydatif une fois initié peut déclencher l’induction de la cascade de phosphorylation des MAPK et
des facteurs de transcription (WRKY) qui va conduire à l’expression de la défense. GOX : Glycolate oxydase, POX2 : Proline
déshydrogénase, SA : Acide salicylique, P5C : Pyrroline-5-carboxylate.

187
Discussion générale et perspectives

L’apoplaste et la membrane plasmique représentent le principal site de production des


ROS lors d’un stress biotique, qui dépend notamment des homologues des NADPH oxydases,
les RBOHs. Ces enzymes catalysent la formation de O2.- dans l’apoplasme, qui est ensuite
transformé de façon spontanée ou par l’action de la superoxyde dismutase (SOD) en H2O2 (Qi
et al., 2017). Cette forme plus stable de ROS est capable de circuler vers le cytoplasme par le
biais d’aquaporines qui facilitent le transport de petits composés à travers les membranes
plasmiques ou les membranes des organites. Zhang et al. (2022a) ont montré que l’induction
des MAPK lors des réponses de défense de O. sativa à Xanthomonas oryzae nécessite le
transport de H2O2 apoplastique vers le cytoplasme par l’aquaporine OsPIP2;2. Ainsi, la
surexpression de RBOHF et de 2 aquaporines homologues de PIP2-7 et de NIP1-2 chez Rubira
infesté suggère qu’un transport actif de l’H2O2 vers le cytoplasme pourrait avoir lieu pour
initier les cascades de signalisation des MAPK (MAPK4, MEKK1, …).

Cependant, nos données ont également mis en évidence l’induction chez Rubira des gènes
codants pour GOX et POX2. De manière intéressante, ces deux gènes sont inductibles par le
SA et sont susceptibles d’intervenir dans la génération des ROS au sein de deux compartiments
cellulaires distincts. En effet, la photorespiration au sein des peroxysomes génère un pool
important de H2O2 qui est, dans le cas d’une plante non stressée, finement contrôlé par la
dynamique d’interaction GOX-catalase. Cependant, en condition de stress biotique médiée
par l’hormone SA, une dissociation du complexe GOX-catalase a lieu, ce qui provoque une
accumulation de H2O2 peroxysomal (Zhang et al., 2016; Corpas et al., 2020). En revanche, dans
les mitochondries, le SA pourrait stimuler la transcription de POX2, une enzyme qui intervient
dans le cycle futile proline/P5C et dont l’activité augmente le transfert d’électron de son
cofacteur FAD vers la chaîne de transfert d'électrons et finalement O2, ce qui entraîne la
production de ROS mitochondriaux (Miller et al., 2009).

La production de ROS peroxysomaux et mitochondriaux chez Rubira infesté pourrait donc


résulter de l’accumulation de SA et s’additionner aux ROS produits par RbohF au niveau de la
membrane plasmique pour provoquer un burst oxydatif suffisant pour la résistance de Rubira
à M. persicae (Figure 55).

188
Discussion générale et perspectives

Enfin, les chloroplastes constituent un autre site majeur de production de ROS notamment
en situation de stress. Cette production est généralement issue de la sur-réduction de la
chaîne de transport des électrons liée au stress photo-oxydatif (Jamali Jaghdani et al., 2021).

Su et al. (2018) ont montré que la réduction de l’activité photosynthétique médiée par
MPK3/MPK6 lors de l’infection de Arabidopsis par Pst-AvRpt2 était responsable de la
génération de H2O2 et de O2.- et que cet évènement était nécessaire à la mise en place de l’ETI
et lié à une réaction HR.

Même si les analyses transcriptomiques n’ont pas permis de déceler de signe d’une
altération de l’activité photosynthétique ou de la chaîne respiratoire, la surexpression des
orthologues des facteurs de transcription MYB15 et MYB44 qui induisent la fermeture des
stomates sous le contrôle de l’ABA (Cominelli et al., 2010) pourrait entrainer un possible
dysfonctionnement de l’activité photosynthétique qui serait alors responsable du burst
oxydatif chloroplastique. Les ROS sont également des inducteurs bien définis de la sénescence
qui peuvent agir en synergie avec le SA dans le contrôle de ce processus (Zhang et al., 2020).
Dans nos données, l’expression de certains gènes (SAG101, SAG20, ICL) suggère l’initiation
d’un état de sénescence, qui pourrait être relié à l’accumulation des ROS comme le suppose
la surexpression de WRKY53 qui est un régulateur positif de la sénescence inductible par les
ROS. Cette hypothèse est cohérente avec la mortalité des pousses de l’accession «Fen
shouxing» porteuse de Rm3 en réponse à l’infestation de M. persicae (Niu et al., 2018
communication personnelle). Ainsi, bien qu’il ne subsiste aucun individu de M. persicae sur
Rubira au bout de 72 h, l’infestation a tout de même pu initier un processus de sénescence
irréversible susceptible de se manifester au-delà de 7 jours. Il paraît donc nécessaire de suivre
à long terme l’évolution de la sénescence sur Rubira.

Les données transcriptomiques et métabolomiques que nous avons obtenues suggèrent


donc un rôle central des ROS dans le déploiement de la HR et l’activation d’autres mécanismes
de résistance contrôlés par Rm2 chez Rubira, avec l’induction simultanée de voies
métaboliques génératrices de ROS issues de plusieurs compartiments cellulaires (figure 55).
Un dosage des ROS par spectrophotométrique sur des échantillons prélevés en cinétique
pourrait toutefois mieux nous renseigner sur l’ampleur du burst oxydatif mis en place chez
Rubira au cours de l’infestation. Ce dosage pourrait être compléter par une étude
histochimique afin de localiser précisément les ROS au sein des cellules.

189
Discussion générale et perspectives

3. La résistance de Rubira à Myzus persicae a-t-elle un coût en matière de


croissance ?

La mise en place d’une résistance, qui impose un coût métabolique important (Heil et
Baldwin, 2002; Tian et al., 2003; Kempel et al., 2011), se produit généralement au détriment
de la croissance. Ce compromis entre croissance et défense est le fait d’une reconfiguration
des voies métaboliques, du protéome et d’une priorisation du flux de carbone et d’azote pour
la production de composés de défense lorsqu’un état de stress est induit chez la plante (Züst
et Agrawal, 2017; Figueroa-Macías et al., 2021). Ainsi, une immunité constitutive chez
Arabidopsis réduit la croissance et le rendement jusqu’à 90 % développer (Todesco et al.,
2010) De même, grâce à la création de lignées transgéniques d’Arabidopsis différant
uniquement par l’absence ou la présence du transgène NLR RMP1, Tian et al., (2003) ont
montré que la résistance conférée par le RMP1 affectait la croissance et le rendement de la
plante.

Ce coût métabolique semble se manifester chez Rubira qui affiche une répression d’un
grand nombre de gènes intervenant dans les processus de division cellulaire et
d’organogénèse, signe qu’un ralentissement de croissance se met en place, au profit,
notamment, de la synthèse de composés phénoliques. Les pucerons se nourrissant
préférentiellement sur des organes en croissance (Karley et al., 2002), l’arrêt de croissance
qui s’exprime ici pourrait donc être aussi un mécanisme de résistance et non pas uniquement
la conséquence du coût de mise en place de la résistance. De plus, la diminution du pool de
certains acides aminés comme la glutamine et méthionine, deux acides aminés essentiels pour
M. persicae (Dadd et Krieger, 1968) et du sorbitol, qui est une source importante de carbone
dans le phloème (Dominguez et Niittylä, 2022) indique que les principales sources de nutrition
en carbone, azote et soufre du puceron ont été réduites chez Rubira ce qui réduit l’intérêt
alimentaire de cette plante pour M. persicae et pourrait être une conséquence
supplémentaire de sa fuite. Finalement, ce compromis croissance/défense exerce une double
peine pour le puceron qui va d’une part être confronté aux mécanismes de défense mis en
place par Rubira et d’autre part se trouver sur un hôte inhospitalier, incapable de lui fournir
les ressources alimentaires nécessaires à son développement.

190
Discussion générale et perspectives

Pourtant, d’autres études suggèrent que le compromis entre croissance et défense serait
plutôt le fait d’un antagonisme des voies de signalisation (Eichmmann et Schäfer., 2015 ; Ortiz-
Morea et al., 2020). Par exemple, le SA, à travers sa signalisation, peut affecter la division et
l’expansion cellulaire (Pokotylo et al., 2022 ; Li et al., 2022). Les BR sont aussi des régulateurs
cruciaux de ce compromis à travers la cascade de régulation contrôlée par BAK1 (Lozano-
Duran et Zipfel., 2015). Ainsi, l’expression différentielle de chacun des facteurs en aval de la
régulation de BAK1 (Cf Figure 30 Chapitre 3), corecepteur à la fois de FLS2 vers la PTI et de
BRI1 vers la signalisation des BR et de la croissance, tend vers une réduction du niveau des BR
qui aboutirait donc à une répression de la croissance au profit de la résistance ce qui pourrait
expliquer la répression des gènes impliqués dans les processus de croissance. Cependant,
même si nous n’avons pu évaluer les teneurs en BR au cours de l’infestation, certaines preuves
transcriptomiques telles que l’induction d’EXORDIUM indique une régulation positive de la
signalisation des BR qui s’oppose alors au mécanisme contrôlé par BAK1. Ces résultats quelque
peu ambivalents s’ajoutent aux questionnements soulevés par la mesure des paramètres de
croissance qui ont uniquement montré une réduction de la longueur des entre-nœuds. Les
autres paramètres de croissance mesurés : longueur de la dernière feuille étalée, nombre de
nouvelles feuilles formées, nombre d’étage foliaire, étaient identiques entre le génotype
sensible et résistant ce qui indique que l’organogénèse en particulier ne semble pas avoir été
impactée par l’infestation ou que les observations ont été effectuées dans un temps trop
restreint après le début de l’infestation pour pouvoir observer un impact phénotypique sur la
plante.

Afin de confirmer l’impact de l’infestation sur la croissance de Rubira, des paramètres


supplémentaires comme le plastochrone doivent donc être pris en compte sur une cinétique
d’analyse supérieure à 7 jours afin que les modifications du fonctionnement métabolique de
la plante lors de l’infestation aient le temps de se répercuter sur ses caractéristiques
phénotypiques. Une évaluation sur plusieurs semaines permettrait également de comprendre
l’impact du compromis croissance/défense sur l’intégrité de Rubira, puisque certaines de nos
données tels que la surexpression de gènes de sénescence (SAG101, SAG20, WRKY53)
présume l’initiation d’une sénescence. Au cours de précédentes expérimentations
l’infestation de M. persicae a entrainé la mort de jeunes semis de Rubira (Poëssel et al.,
communication personnelle).

191
Discussion générale et perspectives

De même, la résistance contrôlée par Rm3 exerce une pression très forte sur la croissance
du pêcher lors de l’infestation qui conduit, notamment en verger à la mort des plants
résistants infestés et a amené à l’interdiction de la culture de pêchers portant ce gène en zone
fortement contaminée par M. persciae. Enfin, BAK1 étant un élément central dans le contrôle
de ce compromis en particulier à travers le contrôle de la signalisation BR, une
expérimentation dans laquelle des BR sous forme de brassinolide seraient apportés par
application exogène (Dhaubhadel et al., 1999; Sun et al., 2020) pour compenser un potentiel
arrêt de croissance permettrait d’évaluer l’importance de ce phénomène dans l’expression de
la résistance de Rubira à M. persicae.

L’ensemble de ces travaux a donc mis en évidence toute la complexité de la résistance de


Rubira contrôlée par Rm2, qui fait intervenir des mécanismes de défense variés, signalisation
hormonale, burst oxydatif, HR, synthèse de composés de défense. De plus, de nouveaux
mécanismes encore jamais associés à la résistance des plantes aux pucerons ont été mis en
évidence ici. C’est le cas notamment de la surexpression des gènes de biosynthèse du
pipécolate et de son accumulation chez Rubira en réponse à M. persicae. L’accumulation de
ce composé et du N-hydroxypipécolate, qui sont d’importants régulateurs de la SAR (Návarová
et al., 2012; Hartmann et al., 2018) ont été révélées en réponse à des agents pathogènes chez
diverses espèces végétales (Lenk et al., 2019 ; Vogel-Adghough et al., 2013) mais seul Koch et
al. (2020) l’avaient précédemment mentionné en réponse aux pucerons chez Panicum
virgatum. Ainsi, même si lors de notre expérimentation l’apport exogène de Pip sur GF305 n’a
pas suffi à induire de résistance, cela ne retire en rien l’importance de ce composé dans la
résistance contrôlée par Rm2 et suggère la mise en place de la SAR chez Rubira infesté.

L’analyse conjointe et sans a priori du transcriptome et du métabolome est donc une étape
essentielle dans la compréhension des mécanismes impliqués dans la résistance des plantes
aux pucerons puisqu’elle apporte à la fois une vision globale des réponses de la plante mais
permet aussi de mettre le doigt sur des facteurs encore non décrits jusqu’alors.

192
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224
ANNEXES – Données supplémentaires

Annexe 1. Compounds identified by GC-EI-TOFMS. Identification levels: [1], confirmed structure by


comparison with authentic standard, reverse match > 850, difference between retention index (RI)
< 1%; [2], probable structure, reverse match > 800 and difference between RI < 1% but without
standard injection; [3], tentative candidate, 600 < reverse match < 1000 and difference between RI
> 1%. "U_" stands for "Unknown" level [3] molecules structurally related to known molecules. RT,
Retention Time ; RI, Retention Index ; XIC, Extracted Ion used for quantification.

Identification
Compound identity RT (s) RI XIC (m/z ) level
Organic acids
Citric acid 982 1812 273,1 [1]
Isopropylmalic acid 792 1572 275,2 [2]
Malic acid 730 1483 233,2 [1]
Oxalic acid 405 1123 147,1 [2]
Glyoxylic acid 281 982 160,1 [2]
Succinic acid 580 1314 147,1 [2]
Threonic acid 787 1555 292,2 [2]
Galactonic acid-1,4-lactone 1020 1877 217,1 [2]
Shikimic acid 967 1801 204,1 [2]
Quinic acid 1000 1848 345,2 [2]
Carbohydrates
Fructose 1016 1861 307,2 [1]
Glucose 1033 1886 319,2 [1]
Sucrose 1362 2644 361,2 [1]
Xylose 861 1652 307,2 [1]
1,6-anhydro-β-glucose 891 1700 204,1 [2]
Glucose-6-phosphate 1248 2325 387,1 [2]
U_Kestose 1594 3346 217,1 [2]
U_Glucopyranose 1072 1978 204,1 [2]
U_Mannopyranose 1129 2031 204,1 [2]
U_Mannose 1032 1895 273,1 [2]
U_Sorbofuranose 931 1762 217,1 [2]
U_Sucrose 1352 2596 361,2 [2]
U_Arabino-Hexos-2-ulose-bis-dimethyl-acetal 713 1471 234,1 [2]
Polyols
Myo_Inositol 1152 2096 305,2 [1]
Mannitol 1045 1922 319,2 [1]
Sorbitol 1052 1930 319,2 [1]
Erythritol 737 1493 205,1 [2]
Glycerol 542 1270 205,2 [2]
Fatty acids
Octadecanoic acid 1221 2247 341,3 [2]
Hexadecanoic acid 1124 2057 313,3 [2]
U_Ricinoleic_acid 1285 2429 187,1 [2]
Hydroxycinnamic acids
Trans-Caffeic acid 1170 2140 396,2 [2]
Phytohormones
Salicylic acid 753 1507 267,1 [1]
Pipecolate 629 1366 156,2 [1]
Other
Phosphoric acid 540 1268 299,1 [1]
Urea 505 1235 189,1 [1]
Benzylglucopyranoside 1276 2391 204,1 [2]
Boric acid 277 979 221,1 [2]
Prunasin 1322 2529 204,1 [2]

225
Annexe 2. Compounds identified by UPLC-ESI-QTOF-MS/MS. Identification level 3. RT, Retention Time
; MIM, Monoisotopic mass ; i-Fit, reliability of the candidate formula calculated by the consistency
between the mass shift and the isotope intensity ratio.
ESI -
[M-H]- MS in source fragments MS/MS (MSE) fragments
Putative compound identity RT (min)MIMRaw formulam/z
Precision (ppm)
i-Fit (Fit Conf %) m/z raw formula
precision (ppm) Identity m/z raw formula
precision (ppm) Identity
Cyanidin-glucoside 9,9 449 C21H21O11+ 447 1,3 36,60% 285,0389 C15H9O6 3,5 [M-2H-glucoside]- 285,0389 C15H9O6 3,5 [M-2H-glucoside]-

Cyanidin-rhamnosyl-glucoside 10 595 C27H31O15+ 593 0,2 63,70% 285,0394 C15H9O6 1,8 [M-2H-rhamnosylglucoside]-

Quercetagetin-glucoside 11 480 C22H24O12 479 0,4 83,20% 461,1085 C22H21O11 0,2 [M-H-H2O]- 299,0551 C16H11O6 1,7 [M-H-H2O-glucoside]-
317,0658 C16H13O7 0,9 [M-H-glucoside]-
Dihydroquercetin-glucosyl rhamnoside 10 612 C27H32O16 611 0,3 70,00% 285,0394 C15H9O6 1,4 |M-H-glucosylrhamnoside]- 285,0394 C15H9O6 1,4 |M-H-glucosylrhamnoside]-
593,1507 C27H29O15 0 [M-H-H2O]-
465,1031 C21H21O12 0,6 [M-H-rhamnosyl]-
Dihydrokaempferol-glucoside_1 10 450 C21H22O11 449 0,7 97,40% 431,0980 C21H19O10 0,5 [M-H-H2O]- 191,0558 C7H11O6 1
145,0294 C9H5O2 2,8
Kaempferol-acetyl-glucoside 11 490 C23H22O12 489 0,6 100,00% 285,0392 C15H9O6 0,7 [M-H-acetylhexoside]- 285,039 C15H9O6 3,2 [M-H-acetylhexoside]-

Procyanidin B 11 578 C30H26O12 577 1,4 99,62% 331,0451 C16H11O8 0,9 271,0204 C14H7O6 3 [M-H-H2O-epicatechin]-
349,0560 C16H13O9 0
Feruloylquinate 11 368 C17H20O9 367 0,5 100% 191,0561 C7H11O6 2,6 [M-H-ferulate]- 191,0561 C7H11O6 2.664.5% [M-H-quinate]-

Coumaroyl-fructosyl-diacetylglucoside_1 12 572 C25H32O15 571 0,7 99,90% 145,0292 C9H5O2 1,4


285,0394 C15H9O6 1,8
Coumaroyl-fructosyl-diacetylglucoside_2 12 572 C25H32O15 571 0,7 75,60% 145,0295 C9H5O2 3,4 [coumarate-H-H2O]-

Dihydrokaempferol-glucoside_2 12 450 C21H22O11 449 0,2 100% 287,0558 C15H11O6 0,7 [M-H-glucose]-
Quercetin-rhamnosyl-glucoside_1 13 610 C27H30O16 609 1 99,80% 301,0341 C15H9O7 2,3 [M-H-rhamnoglucoside]-

Isoferulic acid 13 194 C10H10O4 193 2,6 _


Dicaffeoylquinic acid_1 13 516 C25H24O12 515 1,2 99,80% 353,0873 C16H17O9 0 [M-H-caffeate]- 135,0449 C8H7O2 2,2 [caffeate-H-CH2O2]-
191,0559 C7H11O6 1,6 [M-H-dicaffeate]- 179,0349 C9H7O4 2,8 [caffeate-H]-

Dicaffeoylquinic acid_2 13 516 C25H24O12 515 1 99,70% 353,0873 C16H17O9 0 [M-H-caffeate]- 135,0449 C8H7O2 2,2 [caffeate-H-CH2O2]-
191,0559 C7H11O6 1,6 [M-H-dicaffeate]- 179,0349 C9H7O4 2,8 [caffeate-H]-

Dicaffeoylquinic acid_3 13 516 C25H24O12 515 0,6 99,90% 353,0873 C16H17O9 0 [M-H-caffeate]- 135,0449 C8H7O2 2,2 [caffeate-H-CH2O2]-
191,0559 C7H11O6 1,6 [M-H-dicaffeate]- 179,0349 C9H7O4 2,8 [caffeate-H]-

Quercetin-rhamnosyl-glucoside_2 14 610 C27H30O16 609 0 79,20% 301,0346 C15H9O7 0,7 |M-H-rhamnoglucoside]- 301,0346 C15H9O7 0,7 |M-H-rhamnoglucoside]-

Coumaroyl-fructosyl-triacetylglucoside_1 14 614 C27H34O16 613 0,2 49,80% 145,0294 C9H5O2 2,8 [coumarate-H-H2O]-
117,0346 C8H5O 3,4 [coumarate-H-CH2O2]-

Isorhamnetin-glucoside_1 14 478 C22H22O12 477 0,4 97,30% 477,1035 C22H21O12 0,4 [M-H]- 271,0239 C14H7O6 1,5 ref
243,0296 C13H7O5 1,2 ref

Dicaffeoylquinic acid_1 14 516 C25H24O12 515 0,8 99,80% 353,0873 C16H17O9 0 [M-H-caffeate]- 135,0449 C8H7O2 2,2 [caffeate-H-CH2O2]-
191,0559 C7H11O6 1,6 [M-H-dicaffeate]- 179,0349 C9H7O4 2,8 [caffeate-H]-

Isorhamnetin-glucoside_2 15 478 C22H22O12 477 1,5 99,90% 477,1035 C22H21O12 1,5 [M-H]- 271,025 C14H7O6 2,6 ref
271.0243 C14H7O6 0 ref 255,0301 C14H7O5 3,1 ref
299,0196 C15H7O7 1,3 ref 243,0297 C13H7O5 1,2 ref
243,0296 C13h7O5 1,2 ref 227,0351 C13H7O4 3,1 ref
Caffeoylcoumaroylquinic acid_1 14 500 C25H24O11 499 0,6 99,90% 999,2540 C50H47O22 1,9 [2M-H]- 163,0395 C9H7O3 0 [coumarate]-
521,1062 C25H22O11Na 0,4 [M-2H+Na]- 337,0925 C16H17O8 0,6 [M-H-caffeoyl]-
337,0924 C16H17O8 0,3 [M-H-caffeoyl]- 191,0559 C7H11O6 1,6 [M-H-caffeoyl-coumaroyl]-
163,0395 C9H7O3 0 [caffeoyl]-
Caffeoylcoumaroylquinic acid_2 14 500 C25H24O11 499 0,2 75,20% 999,2540 C50H47O22 1,9 [2M-H]- 163,0395 C9H7O3 0 [coumarate]-
521,1062 C25H22O11Na 0,4 [M-2H+Na]- 337,0925 C16H17O8 0,6 [M-H-caffeoyl]-
337,0924 C16H17O8 0,3 [M-H-caffeoyl]- 191,0559 C7H11O6 1,6 [M-H-caffeoyl-coumaroyl]-
163,0395 C9H7O3 0 [caffeoyl]-
Caffeoylcoumaroylquinic acid_3 14 500 C25H24O11 499 0,4 99,10% 999,2540 C50H47O22 1,9 [2M-H]- 163,0395 C9H7O3 0 [coumarate]-
521,1062 C25H22O11Na 0,4 [M-2H+Na]- 337,0925 C16H17O8 0,6 [M-H-caffeoyl]-
337,0924 C16H17O8 0,3 [M-H-caffeoyl]- 191,0559 C7H11O6 1,6 [M-H-caffeoyl-coumaroyl]-
163,0395 C9H7O3 0 [caffeoyl]-
Coumaroyl-fructosyl-triacetylglucoside_2 14 614 C27H34O16 613 1 97,40% 145,0294 C9H5O2 3,4 [coumarate-H-H2O]-
117,0346 C8H5O 1,5 [coumarate-H-CH2O2]-
Feruloyl fructosyl triacetylglucoside 14 644 C28H36O17 643 0,5 100,00% 679,1641 C28H36O14Cl 3,2 [M+Cl]- 175,0401 C10H7O3 3,4 [ferulate-H-H2O]-

Caffeoyl-feruloylquinic acid_1 14 530 C26H26O12 529 0,2 99,30% 529,1347 C26H25O12 0,2 [M-H]- 353,0872 C16H17O9 0,3 [M-H-ferulate]-

Caffeoyl-feruloylquinic acid_2 15 530 C26H26O12 529 0,9 99,80% 529,1347 C26H25O12 0,9 [M-H]- 353,0872 C16H17O9 0,3 [M-H-ferulate]-

Coumaroyl-fructosyl-triacetylglucose_3 14 614 C27H34O16 613 0,2 100% 145,029 C9H5O2 0 [coumarate-H-H2O]-


117,034 C8H5O 0 [coumarate-H-CH2O2]-
Dicaffeoylquinic acid_2 14 516 C25H24O12 515 0,8 99,90% 353,0873 C16H17O9 0 [M-H-caffeate]- 135,0449 C8H7O2 2,2 [caffeate-H-CH2O2]-
191,0559 C7H11O6 1,6 [M-H-dicaffeate]- 179,0349 C9H7O4 2,8 [caffeate-H]-

Quercetin-rhamnosyl-acetylglucoside 15 652 C29H32O17 651 1,8 99,90% 301,0341 C15H9O7 0,3 [M-H-rhamnosylacetylglucoside]- =[Quercetin-H]-)
301,0341 C15H9O7 0,3 [M-H-rhamnosylacetylglucoside]- =[Quercetin+H]+
271,0247 C14H7O6 1,5 Quercetin fragment (ref))
151,0036 C7H3O4 3,3 Quercetin fragment (ref)
Dicoumaroylquinic acid 15 484 C25H24O10 483 1,7 99,90% 337,0930 C16H17O8 2,1 [M-H-coumaroyl]- =[coumaroylquinate-H]- 163,0402 C9H7O3 4,3 [coumarate-H]-
145,0295 C9H5O2 4,1 [coumarate-H-H2O]-
Caffeoyl-prunasin 15 457 C23H23NO9 456 1,8 _

226
Coumaroyl-diacetylfructosyl-diacetylglucoside_1 15 656 C29H36O17 655 1,7 100,00% 145,0296 C9H5O2 4,1 [coumarate-H-H2O]-

Coumaroyl-diacetylfructosyl-diacetylglucoside_2 15 656 C29H36O17 655 2,3 99,90% 145,0296 C9H5O2 4,1 [coumarate-H-H2O]-
117,0346 C8H5O 5,1 [coumarate-H-CH2O2]-

Coumaroyl-acetylfructosyl-triacetylglucoside_1 15 656 C29H36O17 655 1,7 99,90% 145,0296 C9H5O2 4,1 [coumarate-H-H2O]-
117,0346 C8H5O 4,3 [coumarate-H-CH2O2]-

Coumaroyl-diacetylfructosyl-diacetylglucoside_3 16 656 C29H36O17 655 1,7 100,00% 145,0296 C9H5O2 4,1 [coumarate-H-H2O]-
117,0346 C8H5O 5,1 [coumarate-H-CH2O2]-

Coumaroyl-acetylfructosyl-triacetylglucoside_2 16 656 C29H36O17 655 1,4 100,00% 145,0296 C9H5O2 4,1 [coumarate-H-H2O]-
117,0346 C8H5O 3,4 [coumarate-H-CH2O2]-

Coumaroyl-diacetylfructosyl-diacetylglucoside_4 16 656 C29H36O17 655 0,9 100,00% 145,0296 C9H5O2 3,4 [coumarate-H-H2O]-
117,0346 C8H5O 4,3 [coumarate-H-CH2O2]-

Coumaroyl-diacetylfructosyl-diacetylglucoside_5 16 656 C29H36O17 655 1,2 99,90% 145,0296 C9H5O2 3,4 [coumarate-H-H2O]-
117,0346 C8H5O 3,4 [coumarate-H-CH2O2]-

Coumaroyl-diacetylfructosyl-triacetylglucoside_1 16 698 C31H38O18 697 1,7 99,80% 145,0295 C9H5O2 3,4 [coumarate-H-H2O]-
117,0346 C8H5O 5,1 [coumarate-H-CH2O2]-

Coumaroyl-diacetylfructosyl-triacetylglucoside_2 16 698 C31H38O18 697 1 99,20% 145,0292 C9H5O2 1,4 [coumarate-H-H2O]-


117,0343 C8H5O 2,6 [coumarate-H-CH2O2]-

Coumaroyl-diacetylfructosyl-triacetylglucoside_3 17 698 C31H38O18 697 1,4 95,80% 145,0293 C9H5O2 2,1 [coumarate-H-H2O]-
117,034 C8H5O 0 [coumarate-H-CH2O2]-

Coumaroyl-diacetylfructosyl-triacetylglucoside_4 17 698 C31H38O18 697 1,4 100,00% 145,0293 C9H5O2 2,1 [coumarate-H-H2O]-
117,0343 C8H5O 2,6 [coumarate-H-CH2O2]-

Coumaroyl-diacetylfructosyl-triacetylglucoside_5 17 698 C31H38O18 697 0,1 100,00% 145,0294 C9H5O2 2,8 [coumarate-H-H2O]-
117,0344 C8H5O 3,4 [coumarate-H-CH2O2]-

Coumaroyl-triacetylfructosyl-diacetylglucoside_1 17 698 C31H38O18 697 0,3 99,90% 145,0294 C9H5O2 2,8 [coumarate-H-H2O]-
117,0343 C8H5O 2,6 [coumarate-H-CH2O2]-

Coumaroyl-triacetylfructosyl-diacetylglucoside_2 17 698 C31H38O18 697 0,3 99,60%

227
ESI +
MS in source fragments MS/MS (MSE) fragments
Putative compound identity RT (min) MIM Raw formula m/z raw formula precision (ppm) Identity m/z
raw formula
precision (ppm) Identity
Cyanidin-glucoside 9,87 449,108 C21H21O11+ 449,11 C21H21O11 2,2 M+ 287C15H11O6 2,4 [M-glucoside]+
287,06 C15H11O6 3,5 [M-glucoside]+ 213C13H9O3 2,3
Cyanidin-rhamnosyl-glucoside 10,28 595,166 C27H31O15+ 595,17 C27H31O15 0 M+ 449C21H21O110,4 [M-rhamnoside]+
287,06 C15H11O6 1 [M-rhamnosylglucoside]+ 287C15H11O6 1 [M-rhamnosylglucoside]+
Quercetagetin-glucoside 10,91 480,127 C22H24O12 463,12 C22H23O11 0,6 [M+H-H2O]+ 301C16H13O61,7 [M+H-glucoside]+
301,07 C16H13O6 1,7 [M+H-H2O-glucoside]+
Dihydroquercetin-glucosyl rhamnoside 10,21 612,169 C27H32O16 635,16 C27H32O16Na 1,3 [M+Na]+ 287C15H21O6 1,4 [M+H-Glucosylrhamnoside]-

Dihydrokaempferol-glucoside_1 10,46 450,116 C21H22O11 433,11 C21H21O10 0 [M+H-H2O]+ 271C15H11O5 1,5


271,06 C15H11O5 1,5 [M+H-glucoside]+
Kaempferol-acetyl-glucoside 11,18 490,111 C23H22O12 491,12 C23H23O12 0 [M+H]+ 287
C15H21O6 1 [M+H-acetylhexoside]+
287,06 C15H11O6 1 [M+H-acetylhexoside]+
Procyanidin B 11,26 578,142 C30H26O12

Feruloylquinate 11,39 368,111 C17H20O9 177,06 C10H9O3 1,7 [M+H-quinate]+ 177C10H9O3 1,7 [M+H-Feruloyl]+
391,1 C17H20O9Na 0,3 [M+Na]+ 145 C9H5O2 2,1
Coumaroyl-fructosyl-diacetylglucoside_1 11,71 572,174 C25H32O15 595,16 C25H32O15Na 0,3 [M+Na]+ 147 C9H7O2 2,7

Coumaroyl-fructosyl-diacetylglucoside_2 12,46 572,174 C25H32O15 595,16 C25H32O15Na 0,3 [M+Na]+ 147 C9H7O2 2,7 [coumarate+H-H2O]+
611,14 C25H32O15K 0,2 |M+K]+ 119 C8H7O 2,5 [coumarate+H-CH2O2]+
147,04 C9H7O2 2,7 [coumarate+H-H2O]+
309,1 C15H17O7 1 [M+H-diacetylglucoside]+
Dihydrokaempferol-glucoside_2 12,45 450,116 C21H22O11
Quercetin-rhamnosyl-glucoside_1 12,74 610,153 C27H30O16 611,16 [M+H]+ 303C15H11O70,3 [M+H-rhamnoglucoside]+
633,14 C27H30O16Na 0.9 26% [M+Na+]+
649,12 C27H30O16K 0,5 [M+K]+
303,05 C15H11O7 2 [M+H-rhamnoglucoside]+
Isoferulic acid 13,18 194,058 C10H10O4 163,04 C9H7O3 1,8 [M+H-OCH3]+ 163 C9H7O3 1,8 [M+H-OCH3]+
Dicaffeoylquinic acid_1 12,98 516,127 C25H24O12 499,12 C25H23O11 0,6 [M+H-H2O]+
539,12 C25H24O12Na 0,7 [M+Na]+ 163 C9H7O3 2,5 [caffeate+H-H2O]+
555,09 C25H24O12K 0 [M+K]+
163,04 C9H7O3 2,5 [caffeate+H-H2O]+
Dicaffeoylquinic acid_2 13,26 516,127 C25H24O12 499,12 C25H23O11 0,6 [M+H-H2O]+
539,12 C25H24O12Na 0,7 [M+Na]+ 163 C9H7O3 2,5 [caffeate+H-H2O]+
555,09 C25H24O12K 0 [M+K]+
163,04 C9H7O3 2,5 [caffeate+H-H2O]+
Dicaffeoylquinic acid_3 13,39 516,127 C25H24O12 499,12 C25H23O11 0,6 [M+H-H2O]+
539,12 C25H24O12Na 0,7 [M+Na]+ 163 C9H7O3 2,5 [caffeate+H-H2O]+
555,09 C25H24O12K 0 [M+K]+
163,04 C9H7O3 2,5 [caffeate+H-H2O]+
Quercetin-rhamnosyl-glucoside_2 13,52 610,153 C27H30O16 611,16 C27H31O16 1 [M+K]+ 303C15H11O7 1,3 [M+H-rhamnoglucoside]+
649,12 C27H30O16K 2,5 [M+K]+
633,14 C27H30O16Na 0,9 [M+Na]+
303,05 C15H11O7 2 [M+H-rhamnoglucoside]+
Coumaroyl-fructosyl-triacetylglucoside_1 13,7 614,185 C27H34O16 637,17 C27H34O16Na 0,3 [M+Na]+ 147 C9H7O2 2 [coumarate+H-H2O]+
653,15 C27H34O16K 0,8 [M+K]+
597,18 C27H33O15 0 [M+H-H2O]+
Isorhamnetin-glucoside_1 13,85 478,111 C22H22O12 479,12 C22H23O12 0 [M+H]+ 317C16H13O7 0 [M+H-glucoside]+
317,07 C16H13O7 1,3 [M+H-glucoside]+
501,1 C22H22O12Na 0,6 [M+Na]+
Dicaffeoylquinic acid_1 13,94 516,127 C25H24O12 499,12 C25H23O11 0,6 [M+H-H2O]+
539,12 C25H24O12Na 0,7 [M+Na]+ 163 C9H7O3
555,09 C25H24O12K 0 [M+K]+
163,04 C9H7O3 2,5 [caffeate+H-H2O]+
Isorhamnetin-glucoside_2 15,08 478,111 C22H22O12 479,12 C22H23O12 0,6 [M+H]+ 317C16H13O7 0,9 [M+H-glucoside]+
317,07 C16H13O7 1,3 [M+H-glucoside]+
501,1 C22H22O12Na 0,6 [M+Na]+

Caffeoylcoumaroylquinic acid_1 13,97 500,132 C25H24O11 483,13 C25H23O10 0,4 [M+H-H2O]+


523,12 C25H24O11Na 0,2 [M+Na]+
119,05 C8H7O 2,5 [coumarate+H-CH2O2]+

Caffeoylcoumaroylquinic acid_2 14,11 500,132 C25H24O11 483,13 C25H23O10 0,4 [M+H-H2O]+


523,12 C25H24O11Na 0,2 [M+Na]+
119,05 C8H7O 2,5 [coumarate+H-CH2O2]+

Caffeoylcoumaroylquinic acid_3 14,17 500,132 C25H24O11 483,13 C25H23O10 0,4 [M+H-H2O]+


523,12 C25H24O11Na 0,2 [M+Na]+
119,05 C8H7O 2,5 [coumarate+H-CH2O2]+

Coumaroyl-fructosyl-triacetylglucoside_2 14,24 614,185 C27H34O16 637,17 C27H34O16Na 0,6 [M+Na]+ 147 C9H7O2 1,4 [coumarate+H-H2O]+
597,18 C27H33O15 1 [M+H-H2O]+
Feruloyl fructosyl triacetylglucoside 14,24 644,195 C28H36O17 667,19 C28H36O17Na 0,3 [M+Na]+ 177C10H9O3 1,1 [ferulate+H-H2O]+
683,16 C28H36O17K 0,4 [M+K]+
Caffeoyl-feruloylquinic acid_1 14,42 530,142 C26H26O12 513,14 C26H25O11 0,2 [M+H-H2O]+ 177C10H9O3 1,1 [ferulate+H-H2O]+
553,13 C26H26o12Na 0,7 [M+Na]+
Caffeoyl-feruloylquinic acid_2 14,51 530,142 C26H26O12 513,14 C26H25O11 0,6 [M+H-H2O]+ 177C10H9O3 0 [ferulate+H-H2O]+
553,13 C26H26o12Na 1,3 [M+Na]+
569,11 C26H26O12K 1,6 [M+K]+
Coumaroyl-fructosyl-triacetylglucose_3 14,45 614,185 C27H34O16 637,17 C27H34O16Na 2,5 [M+Na]+ 147 C9H7O2 2 [coumarate+H-H2O]+
653,15 C27H34O16K 0,2 [M+K]+
Dicaffeoylquinic acid_2 14,46 516,127 C25H24O12 499,12 C25H23O11 0,6 [M+H-H2O]+
539,12 C25H24O12Na 0,7 [M+Na]+ 163 C9H7O3 2,5 [caffeate+H-H2O]+
555,09 C25H24O12K 0 [M+K]+
163,04 C9H7O3 2,5 [caffeate+H-H2O]+
Quercetin-rhamnosyl-acetylglucoside 14,55 652,164 C29H32O17 675,16 C29H32O17Na 0,4 [M+Na]+
291,13 C29H32O17K 1,6 [M+H]+
303.0511 ( C15H11O7 2 [M+H-rhamnosylacetylglucoside]+
Dicoumaroylquinic acid 14,88 484,137 C25H24O10 467,13 C25H23O9 0,6 [M+H-H2O]+ 147 C9H7O2 2,7 [coumarate+H-H2O]+
147,05 C9H7O2 4,1 [coumarate+H-H2O]+ 119 C8H7O 2,5 [coumarate+H-CH2O2]+
Caffeoyl-prunasin 14,96 457,137 C23H23NO9 480,13 C23H23NO9Na 1,2 [M+Na]+ 163 C9H7O3 1,2 [caffeate+H-H2O]+
496,1 C23H23NO9K 0,8 [M+K]+ 147 C9H7O2 0,7 [coumarate+H-H2O]+
163,04 C9H7O3 1,2 [caffeate+H-H2O]+
Coumaroyl-diacetylfructosyl-diacetylglucoside_1 15,14 656,195 C29H36O17 695,16 C29H36O17K 0,4 [M+K]+ 147 C9H7O2 0,7 [coumarate+H-H2O]+
679,19 C29H36O17Na 0,9 [M+Na]+ 163 C9H7O3 0,6 [coumarate+H]+
639,19 C26H35O16 3,1 [M+H-H2O]+
393,12 C19H21O9 1 [M+H-diacetylglucoside]+
147,04 C9H7O2 0,7 [coumarate+H-H2O]+
163,04 C9H7O3 0,6 [coumarate+H]+

228
Coumaroyl-diacetylfructosyl-diacetylglucoside_2 15,21 656,195 C29H36O17 695,16 C29H36O17K 1,3 [M+K]+ 147 C9H7O2 2 [coumarate+H-H2O]+
679,19 C29H36O17Na 0,1 [M+Na]+ 163 C9H7O3 1,2 [coumarate+H]+
639,19 C26H35O16 1,4 [M+H-H2O]+ 119 C8H7O 3,4 [coumarate+H-CH2O2]+
393,12 C19H21O9 0,8 [M+H-diacetylglucoside]+
147,04 C9H7O2 2 [coumarate+H-H2O]+
163,04 C9H7O3 1,2 [coumarate+H]+
Coumaroyl-acetylfructosyl-triacetylglucoside_1 15,4 656,195 C29H36O17 695,16 C29H36O17K 0,4 [M+K]+ 147 C9H7O2 2 [coumarate+H-H2O]+
679,19 C29H36O17Na 0,3 [M+Na]+ 163 C9H7O3 1,8 [coumarate+H]+
639,19 C26H35O16 0,6 [M+H-H2O]+ 119 C8H7O 3,4 [coumarate+H-CH2O2]+
351,11 C17H19O8 0,9 [M+H-triacetylglucoside]+
147,04 C9H7O2 2,7 [coumarate+H-H2O]+
163,04 C9H7O3 1,2 [coumarate+H]+
Coumaroyl-diacetylfructosyl-diacetylglucoside_3 15,53 656,195 C29H36O17 695,16 C29H36O17K 0,7 [M+K]+ 147 C9H7O2 2 [coumarate+H-H2O]+
679,19 C29H36O17Na 0,1 [M+Na]+ 119 C8H7O 2,5 [coumarate+H-CH2O2]+
639,19 C26H35O16 0,6 [M+H-H2O]+
393,12 C19H21O9 0,3 [M+H-diacetylglucoside]+
147,04 C9H7O2 2,7 [coumarate+H-H2O]+
163,04 C9H7O3 1,8 [coumarate+H]+
Coumaroyl-acetylfructosyl-triacetylglucoside_2 15,56 656,195 C29H36O17 695,16 C29H36O17K 0,3 [M+K]+ 147 C9H7O2 2 [coumarate+H-H2O]+
679,19 C29H36O17Na 0,3 [M+Na]+ 119 C8H7O 2,5 [coumarate+H-CH2O2]+
351,11 C17H19O8 1,1 [M+H-triacetylglucoside]+
147,04 C9H7O2 2,7 [coumarate+H-H2O]+
Coumaroyl-diacetylfructosyl-diacetylglucoside_4 15,69 656,195 C29H36O17 695,16 C29H36O17K 0,4 [M+K]+ 147 C9H7O2 2,7 [coumarate+H-H2O]+
679,19 C29H36O17Na 0,7 [M+Na]+ 119 C8H7O 2,5 [coumarate+H-CH2O2]+
639,19 C29H35O16 0,2 [M+H-H2O]+
393,12 C19H21O9 0,8 [M+H-diacetylglucoside]+
147,04 C9H7O2 2,7 [coumarate+H-H2O]+
Coumaroyl-diacetylfructosyl-diacetylglucoside_5 15,82 656,195 C29H36O17 695,16 C29H36O17K 0,6 [M+K]+ 147C9H7O2 2 [coumarate+H-H2O]+
679,19 C29H36O17Na 0 [M+Na]+ 119 C8H7O 2,5 [coumarate+H-CH2O2]+
639,19 C29H35O16 0,2 [M+H-H2O]+
393,12 C19H21O9 0,3 [M+H-diacetylglucoside]+
147,04 C9H7O2 2 [coumarate+H-H2O]+
Coumaroyl-diacetylfructosyl-triacetylglucoside_1 16,19 698,206 C31H38O18 721,19 C31H38O18Na 1,2 [M+Na]+ 147 C9H7O2 0,7 [coumarate+H-H2O]+
737,17 C31H38O18K 1,6 [M+K]+ 119 C8H7O 2,5 [coumarate+H-CH2O2]+
393,12 C19H21O9 0 [M+H-triacetylglucoside]+
147,04 C9H7O2 2 [coumarate+H-H2O]
Coumaroyl-diacetylfructosyl-triacetylglucoside_2 16,43 698,206 C31H38O18 721,2 C31H38O18Na 0,4 [M+Na]+ 147 C9H7O2 2 [coumarate+H-H2O]+
737,17 C31H38O18K 0,3 [M+K]+ 119 C8H7O 3,4 [coumarate+H-CH2O2]+
393,12 C19H21O9 0,3 [M+H-triacetylglucoside]+
147,04 C9H7O2 1,4 [coumarate+H-H2O]
Coumaroyl-diacetylfructosyl-triacetylglucoside_3 16,61 698,206 C31H38O18 721,2 C31H38O18Na 0,6 [M+Na]+ 147 C9H7O2 1,2 [coumarate+H-H2O]+
737,17 C31H38O18K 1,2 [M+K]+ 119 C8H7O 1,7 [coumarate+H-CH2O2]+
393,12 C19H21O9 0,3 [M+H-triacetylglucoside]+
147,04 C9H7O2 2 [coumarate+H-H2O]+
Coumaroyl-diacetylfructosyl-triacetylglucoside_4 16,72 698,206 C31H38O18 721,2 C31H38O18Na 0,7 [M+Na]+ 147 C9H7O2 2 [coumarate+H-H2O]+
737,17 C31H38O18K 1,1 [M+K]+ 119 C8H7O 2,5 [coumarate+H-CH2O2]+
393,12 C19H21O9 0,3 [M+H-triacetylglucoside]+
147,04 C9H7O2 1,4 [coumarate+H-H2O]+
Coumaroyl-diacetylfructosyl-triacetylglucoside_5 16,75 698,206 C31H38O18 721,2 C31H38O18Na 0,4 [M+Na]+ 147 C9H7O2 2 [coumarate+H-H2O]+
737,17 C31H38O18K 0,9 [M+K]+ 119 C8H7O 2,5 [coumarate+H-CH2O2]+
393,12 C19H21O9 0 [M+H-triacetylglucoside]+
147,04 C9H7O2 1,4 [coumarate+H-H2O]+
Coumaroyl-triacetylfructosyl-diacetylglucoside_1 16,96 698,206 C31H38O18 721,19 C31H38O18Na 1,7 [M+Na]+ 147 C9H7O2 0 [coumarate+H-H2O]+
737,17 C31H38O18K 2 [M+K]+ 119 C8H7O 0,8 [coumarate+H-CH2O2]+
435,13 C21H23O10 1,4 [M+H-diacetylglucoside]+
147,04 C9H7O2 0,7 [coumarate+H-H2O]+
Coumaroyl-triacetylfructosyl-diacetylglucoside_2 17,04 698,206 C31H38O18 721,19 C31H38O18Na 1,1 [M+Na]+ 147 C9H7O2 0,7 [coumarate+H-H2O]+
119,05 C8H7O 0,8 [coumarate+H-CH2O2]+

229
Annexe 3. Compounds identified by UPLC-DAD-ESI-TQMS. Identification levels: [1] confirmed
structure by comparison with authentic standard; [2], probable structure by comparison with data
bases and/or literature; [3], MS2 spectrum interpretation. RT, Retention Time.

Ionization Cone Collision Identification


Compound identity RT (min) λ (nm) Molecular formula Parent adducts MRM transition (m/z)
mode voltage (V) energy (V) level
Anthocyanins
Cyanidin-3-O-glucoside 9,97 220 ; 279; 512 C21H21 O11+ positive [M+H]+ 449.1>287.1 25 30 [1]
U_Anthocyanin 10,53 218; 276; 499 C21H21 O10+ positive - 433.1>271.1 40 20 [3]
Flavanols
Epicatechin 10,38 221 C15H14O6 negative [M-H]- 289>122.58 40 35 [1]
Catechin 8,66 220; 276 C15H14O6 negative [M-H]- 289.04>122.58 50 35 [1]
Flavones and derivatives
Naringenin-7-O-glucoside 13,49 219; 327 C21H22O10 negative [M-H]- 432.9>270.8 20 20 [1]
Luteolin-4-O-glucoside 13,67 219; 347 C21H20O11 negative [M-H]- 447.15>284.95 40 21 [1]
Flavonols and derivarives
Quercetin-3-O-galactoside 12,93 219; 315 C21H20O12 negative [M-H]- 463.25>300 60 28 [1]
Quercetin-3-O-rhamnoside 13,73 265; 346 C21H20O11 negative [M-H]- 446.92>300.8 50 20 [1]
Quercetin-rutinoside_1 12,79 220; 324 C27H30O16 negative [M-H]- 609.24>299.95 20 28 [1]
Kaempferol-3-O-glucoside 13,67 265; 346 C21H20O11 negative [M-H]- 446.9>254.8 60 40 [1]
Kaempferol-3-O-galactoside 13,43 266; 345 C21H20O11 negative [M-H]- 446.91>283.8 60 30 [1]
Kaempferol-3-O-rutinoside 13,41 265; 349 C27H30O15 negative [M-H]- 593.4>284.9 20 28 [1]
Isorhamnetin-3-O-rutinoside 13,65 220; 283; 347 C28H32O16 negative [M-H]- 622.9>314.8 60 30 [1]
Isorhamnetin-3-O-glucoside 13,9 221; 346 C22H22O12 negative [M-H]- 476.9>313.8 60 30 [1]
Hydroxycinnamic acids and derivatives
Chlorogenic acid 9,12 325 C16H18O9 negative [M-H]- 353.14>190.79 10 14 [1]
Cryptochlorogenic acid 8,89 325 C16H18O9 negative [M-H]- 353.09>172.7 60 14 [1]
Neochlorogenic acid 6,02 324 C16H18O9 negative [M-H]- 353.14>178.12 40 21 [1]
3,4-Dicaffeoylquinic acid 13,31 325 C25H24O12 negative [M-H]- 514.7>352.8 40 20 [1]
3,5-Dicaffeoylquinic acid 13,47 327 C25H24O12 negative [M-H]- 515.31>190.78 30 28 [1]
4,5-Dicaffeoylquinic acid 14 324 C25H24O12 negative [M-H]- 515>172.8 30 36 [1]
Coumaroylquinic acid 10,07 281; 311; 512 C16H18O8 negative [M-H]- 337>172.9 40 20 [2]
Dicoumaroylquinic acid 14,94 313 C25H24O10 negative [M-H]- 483>162.9 10 30 [2]
Coumaroyl-hydroxyferuloylquinic acid 10,56 281; 515.4 C26H26O12 negative [M-hydroxyferuloyl]- 337>191 10 20 [2]
Feruloylquinic acid 11,47 325 C17H20O9 negative [M-H]- 367>190.9 25 20 [2]
Amino acids
Asparagine 1,44 - C4H8N2O3 positive [M+171]+ 303.3>171.2 30 32 [1]
Serine 1,88 - C3H7NO3 positive [M+171]+ 276.2>171.2 34 18 [1]
Glutamine 2,04 - C5H10N2O3 positive [M+171]+ 317.1>171.2 29 24 [1]
Glutamic acid 3,07 - C5H9NO4 positive [M+H+170]+ 318.2>171.2 42 24 [1]
Arginine 1,8 - C6H14N4O2 positive [M+171]+ 345.1>175.3 34 16 [1]
Glycine 2,06 - C2H5NO2 positive [M+171]+ 246.3>171.2 31 16 [1]
Aspartic acid 2,51 - C4H7NO4 positive [M+H+170]+ 304.1>171.2 33 24 [1]
Citrullin 3,11 - C6H13N3O3 positive [M+171]+ 346.3>171.2 32 32 [1]
Alanine 4,06 - C3H7NO2 positive [M+171]+ 260.2>171.2 28 24 [1]
Beta-alanine 2,83 - C3H7NO2 positive [M+171]+ 260.0>171.0 29 24 [2]
Threonine 3,53 - C4H9NO3 positive [M+171]+ 290.2>171.2 32 24 [1]
Gamma-aminobutyric acid (GABA) 4,36 - C4H9NO2 positive [M+171]+ 274.2>171.2 34 24 [1]
Beta-aminoisobutyric acid (BAIBA) 5,11 - C4H9NO2 positive [M+171]+ 274.2>171.2 34 24 [1]
Alpha-aminobutyric acid (AABA) 6,17 - C4H9NO2 positive [M+171]+ 274.3>171.2 30 24 [1]
Proline 5,27 - C5H9NO2 positive [M+171]+ 286.3>171.2 34 24 [1]
Hydroxyproline 1,15 - C5H9NO3 positive [M+171]+ 302.1>171.2 32 40 [2]
Hydroxylysine 6,14 - C6H14N2O3 positive [M+171]+ 503.2>171.2 40 32 [2]
Lysine 6,87 - C6H14N2O2 positive [M+H+170+170]+ 487.2>171.2 40 35 [1]
Ornithine 6,56 - C5H12N2O2 positive [M+H+170+170]+ 473.2>171.2 38 26 [1]
Tyrosine 6,9 - C9H11NO3 positive [M+171]+ 352.3>171.2 36 34 [1]
Methionine 6,96 - C5H11NO2S positive [M+171]+ 320.2>171.2 38 24 [1]
Valine 7,11 - C5H11NO2 positive [M+171]+ 288.3>171.2 35 26 [1]
Isoleucine 7,78 - C6H13NO2 positive [M+171]+ 302.3>171.2 34 24 [1]
Leucine 7,85 - C6H13NO2 positive [M+171]+ 302.3>171.2 34 24 [1]
Phenylalanine 7,94 - C9H11NO2 positive [M+171]+ 336.2>171.2 40 24 [1]
Tryptophan 8,04 - C11H12N2O2 positive [M+171]+ 375.2>171.2 40 28 [1]
Histidine 1,11 - C6H9N3O2 positive [M+171]+ 326.1>110.1 27 35 [1]
L-1-Methylhistidine 1,43 - C7H11N3O2 positive [M+171]+ 340.1>170.0 21 24 [1]
L-3-Methylhistidine 1,43 - C7H11N3O2 positive [M+171]+ 340.1>170.0 21 24 [1]
Aminoadipic acid 5,02 - C6H11NO4 positive [M+171]+ 332.0>171.0 21 24 [1]
Polyamines
Sarcosine 3,16 - C3H7NO2 positive [M+171]+ 260.0>171.0 29 24 [2]
Spermidine 7,47 - C7H19N3 positive [M-2H+CH3+170] 328.8>171.1 28 20 [1]
Putrescine 6,9 - C4H12N2 positive [M-H+170+170]+ 429.2>171.1 32 36 [1]
Cystathionine 6,61 - C7H14N2O4S positive [M-H+170+170]+ 563.1>171.0 29 36 [1]
Others
Ammonium 0,9 - NH4Cl positive [M+170]+ 187.98>171 29 24 [2]
Ethanolamine 2,16 - C2H7NO positive [M+170]+ 232.2>171.2 32 24 [2]
Phytohormones (kinetics 0 hpi, 12 hpi, 24 hpi, 48 hpi)
Abscisic acid (ABA) 4,37 - C15H20O4 positive [M+H-H2O]+ 247>135 30 24 [1]
positive [M+H]+ 265>135 30 24
Jasmonic acid (JA) 4,86 - C12H18O3 positive [M+H]+ 211.1>133 30 16 [1]
Jasmonoyl-isoleucine (JA-ile) 5,52 - C18H29NO4 positive [M+H]+ 324.2>151.1 20 16 [2]
12-Oxophytodienoic acid (OPDA) 6,27 - C18H28O3 positive [M+H]+ 293.2>54.9 30 32 [2]
positive [M+H]+ 293.2>81.1 30 24
Indole-3-acetic acid (IAA) 3,87 C13H16O8 positive [M+H]+ 176.1>130 20 16 [1]
Salicylic acid glucoside (SAG) 1,4 C13H16O8 negative [M-H]- 299>137 48 18 [2]
Salicylic acid (SA) 3,4 C7H6O3 negative [M+H]- 136.9>65 20 24 [1]

230
Annexe 4. Symptoms on susceptible and resistant peach genotypes after infestation by M. persicae.
A. Curled leaves of the susceptible GF305 96 hpi, B. Wilting leaves on resistant Rubira seedlings 48 hpi.
C. Leaves folded upwards on Rubira 48 hpi. D. High contrast picture of Rubira leaf 48 hpi showing
necrotic lesions (clear spots).

231
Annexe 5. Selection of DEGs between uninfested genotypes. Significant variations (p.adj) were
determined using the DeSEQ2 package (R) at the threshold α = 0.05.

ID_Prunus ID_Arabidopsis % identity Ortholog LFC (RC/GC) p.adj Anotation_Arabidopsis


Flavonoid/anthocyanidin metabolism
Prupe_6G175900 AT1G66370 59,589 No 12,3 1,4E-24 MYB113; Transcription factor
Prupe_5G086700 AT4G22880 79,9 Yes 2,2 1,5E-04 LDOX; Leucoanthocyanidin dioxygenase
Prupe_2G324700 AT5G17050 53,2 Yes 6,7 5,1E-65 UGT78D2; Anthocyanidin 3-O-glucosyltransferase
Prupe_3G013600 AT5G17220 56,8 Yes 8,1 2,3E-200 GSTF12; Glutathione S-transferase F12

232
ID_Prunus ID_Arabidopsis % identity Ortholog LFC (GI/GC) p.adj Anotation_Arabidopsis A B C
Defense-related genes
Prupe_5G025300 AT3G07040 32,5 No -6,1 3,0E-02 Disease resistance protein RPM1 55 15 37
Prupe_4G155100 AT1G17020 61,64 Yes 2,0 7,9E-03 SRG1; Senescence related gene 1 5 3 2
Prupe_7G265200 AT1G16030 86,23 Yes 2,0 4,9E-02 Heat shock 70 kDa protein 5 1
Brassinosteroid-related genes
Prupe_1G520800 AT4G08950 68,2 No 2,7 3,4E-03 Protein EXORDIUM 4 2
Prupe_7G268600 AT5G16990 70,52 No 3,0 1,7E-07 AER, NADP-dependent alkenal double bond reductase P2 5 3
Prupe_7G268900 AT5G16990 65,23 No 4,7 7,0E-03 AER, NADP-dependent alkenal double bond reductase P2 4 2
Prupe_5G129900 AT2G46660 69,9 No 4,6 7,5E-17 EOD3, Cytochrome P450 78A6 1
Prupe_5G222200 AT1G73830 60,2 Yes 5,7 7,6E-03 Transcription factor BEE 3 2 1
Prupe_4G214900 AT4G21970 43,7 Yes 3,0 1,3E-02 Uncharacterized protein 1 1
Prupe_2G138500 AT3G60650 30 Yes 3,5 7,8E-03 Uncharacterized protein 1
Auxin- & Ethylene-related genes
Prupe_7G192600 AT5G20820 58,5 Yes 4,4 1,1E-07 Auxin-responsive protein SAUR76 1
Prupe_3G214400 AT2G32530 49,3 No 2,7 1,0E-07 Cellulose synthase-like protein B3 1 1
Prupe_7G194400 AT1G19210 54,5 Yes 4,5 9,2E-03 Ethylene-responsive transcription factor ERF017 1 1
Prupe_1G500900 AT1G21910 47,7 Yes 3,7 6,1E-03 Ethylene-responsive transcription factor ERF012 1
Prupe_6G222600 AT2G23060 71,5 Yes 3,4 5,2E-03 Probable N-acetyltransferase HLS1-like 2 2
Prupe_7G205200 AT4G29780 59 Yes 2,9 9,1E-04 Uncharacterized protein 1
differentially expressed in the whole dataset.

Prupe_4G193800 AT4G27280 68,7 Yes 2,9 1,0E-02 KRP1/CMI1; Ca2+-dependent modulator of ICR1 4 3
Prupe_2G138500 AT3G60650 30 Yes 3,5 7,8E-03 RGF10; Root meristem growth factor 10 1
Water stress and ABA-related genes
Prupe_8G213800 AT1G15520 69 No 2,2 1,6E-05 PDR12; ABC transporter G family member 40 12 3 9
Prupe_8G214100 AT1G15520 67,3 No 2,8 3,0E-07 PDR12; ABC transporter G family member 40 1
Prupe_7G124100 AT2G36780 53,5 No 2,3 7,9E-03 UDP-glycosyltransferase 73C3 3 1 2
Prupe_2G289500 AT5G51990 63,35 Yes 6,2 8,0E-03 Dehydration-responsive element-binding protein 1D 2 2
Prupe_6G054100 AT2G30070 71,5 Yes 2,2 2,8E-05 KUP1; Potassium transporter 1 2 2
Other genes
Prupe_1G244700 AT1G59960 57,5 No 4,3 7,0E-03 NAD(P)-linked oxidoreductase superfamily protein 4 4
Prupe_8G268800 AT1G02700 43,9 Yes 2,5 1,1E-02 GATA transcription factor-like protein 1
Prupe_6G139200 AT5G22250 74,9 Yes 2,6 2,8E-05 Probable CCR4-associated factor 1 homolog 11 2 1
Prupe_8G066100 AT5G64310 41,26 No 2,8 2,6E-02 Classical arabinogalactan protein 1 4 4
Prupe_3G164200 AT5G37490 48,8 Yes 3,6 2,3E-02 U-box domain-containing protein 21 2 2
Prupe_1G348300 AT5G23210 68,5 Yes 2,4 2,8E-03 Serine carboxypeptidase-like 34 1
Prupe_3G276500 AT3G28340 71,8 Yes 2,8 1,2E-02 Probable galacturonosyltransferase-like 10 1
Prupe_6G053400 AT2G30090 53,3 Yes 2,9 1,8E-02 Acyl-CoA N-acyltransferases (NAT) superfamily protein 1
Prupe_7G089000 AT5G06570 55,2 Yes 2,0 3,4E-03 Probable carboxylesterase 15 2 1
Prupe_5G116400 AT4G27250 35 No 2,2 3,7E-02 Epimerase domain-containing protein 1
Prupe_1G486000 AT5G11070 43,75 No 3,2 1,4E-02 Uncharacterized protein 1 1
Prupe_1G321600 AT3G03280 37,6 No 2,6 2,2E-02 PADRE protein up-regulated after infection by S. sclerotiorum. 2 2
Prupe_8G098600 AT1G49310 37,5 No 2,9 6,6E-03 Uncharacterized protein 3 1
uninfested plants. Significant variations (p.adj) were determined using the DeSEQ2 package (R)at
the threshold α = 0.05. A : total number of P. persica homologs ; B : number of homologs also
differentially expressed in Rubira after infestation ; C : Number of homologs not expressed or not
Annexe 6. All DEGs in the susceptible genotype GF305 after M. persicae infestation compared to

233
Annexe 7. Selection of DEGs in the resistant genotype Rubira after M. persicae infestation, cited in
the text and figures. Significant variations (p.adj) were determined using the DeSEQ2 package (R) at
the threshold α = 0.05.

ID_Prunus ID_Arabidopsis % identity Ortholog LFC (RI/RC) p.adj Anotation_Arabidopsis


Ribosomal proteins
Prupe_7G102700 AT3G52580 91 Yes -1,4 4,5E-02 RPS14C, 40S ribosomal protein S14-3
Prupe_6G300200 AT3G54210 73 Yes -1,6 3,2E-06 RPL17; 50S ribosomal protein L17
Prupe_6G236800 AT2G37190 89 Yes -1,4 8,9E-03 RPL12A; 60S ribosomal protein L12-1
Prupe_7G241400 AT5G20160 92 Yes -1,5 3,2E-04 Ribonucleoprotein
Autophagy
Prupe_2G200500 AT3G61960 52,206 Yes 1,3 4,8E-02 ATG1A; Autophagy-related protein 1a
Prupe_4G019800 AT1G62040 82,906 No 2,7 1,8E-14 ATG8C; Autophagy-related protein 8c
Prupe_4G215300 AT1G62040 91,453 Yes 1,6 6,7E-04 ATG8C; Autophagy-related protein 8c
Prupe_5G072400 AT4G16520 90,909 Yes 2,4 1,6E-14 ATG8F; Autophagy-related protein 8f
Prupe_1G107100 AT3G15580 76,522 Yes 2,0 2,8E-09 ATG8I; Autophagy-related protein 8i
Prupe_3G004300 AT3G15581 73,684 No 2,8 7,5E-05 ATG8I; Autophagy-related protein 8i
Prupe_1G102400 AT4G30790 66,638 Yes 1,6 1,2E-03 ATG11; Autophagy-related protein 11
Prupe_6G164000 AT3G18770 55,943 Yes 1,4 1,1E-02 ATG13B; Autophagy-related protein 13b
Prupe_4G201900 AT5G54730 45,714 Yes 2,4 1,3E-23 ATG18F; Autophagy-related protein 18f
Prupe_5G165900 AT4G24690 50,538 No 2,5 2,4E-05 NBR1; Neighbor of BRCA1
Prupe_8G193300 AT3G07370 66,545 Yes 1,4 2,3E-02 CHIP; Carboxyl terminus of HSC70-interacting protein
Prupe_7G106600 AT3G12580 61,047 No 6,8 5,6E-06 HSP70-4; Heat shock 70 kDa protein 4
Receptor-like kinases and associated Serine/threonine-protein kinases
Prupe_4G029800 AT5G15730 46 No 8,3 2,3E-10 CRLK2; Calcium/calmodulin-regulated receptor-like kinase 2
Prupe_1G542300 AT1G09970 64 Yes 5,2 5,3E-116 RLK7; Receptor like protein kinase 7
Prupe_5G001000 AT2G33580 47 Yes 4,8 1,1E-15 LYK5; LysM-containing receptor-like kinase 5
Prupe_7G147500 AT2G33580 36 No 5,6 2,3E-03 LYK5; LysM-containing receptor-like kinase 5
Prupe_3G213100 AT3G21630 57 Yes 1,9 1,1E-08 CERK1; Chitin elicitor receptor kinase 1
Prupe_1G558900 AT4G33430 74 Yes 2,0 4,1E-15 BAK1; Brassinoid insensitive 1-associated receptor kinase 1
Prupe_8G115900 AT4G33950 87 Yes 1,3 9,1E-03 OST1; Open stomata 1
Prupe_1G437500 AT5G42750 48 Yes 1,8 2,3E-03 BKI1; BRI1 kinase inhibitor 1
Prupe_5G041700 AT5G46570 84 Yes -1,7 6,9E-04 BSK2; Brassinosteroid-signaling kinase 2
Prupe_2G048900 AT5G46330 35 No 6,8 8,7E-15 FLS2; Flagellin sensitive 2
Prupe_4G076500 AT5G46330 54 Yes 2,3 3,1E-10 FLS2; Flagellin sensitive 2
Prupe_5G170700 AT5G46330 47 No 3,2 7,8E-09 FLS2; Flagellin sensitive 2
Prupe_3G099500 AT3G57750 40 No 8,7 3,4E-12 ZED1; HOPZ-ETI-deficient 1
Prupe_8G149300 AT3G57750 44 No 3,5 1,1E-14 ZED1; HOPZ-ETI-deficient 1
Prupe_8G149500 AT3G57750 50 No 7,6 1,6E-08 ZED1; HOPZ-ETI-deficient 1
Prupe_3G099400 AT3G57710 35 No 3,2 1,0E-09 RKS1; Resistance related kinase 1
Prupe_8G149400 AT3G57710 42 Yes 6,5 6,9E-53 RKS1; Resistance related kinase 1
Prupe_8G149700 AT3G57710 41 No 2,8 3,7E-07 RKS1; Resistance related kinase 1
Prupe_1G270700 AT1G14370 74 Yes 1,6 1,5E-05 PBL2; PBS1-like protein 2
Wall-associated kinases
Prupe_7G154100 AT1G17910 37 No 2,1 1,5E-08 WAKL13; Putative wall-associated receptor kinase-like 13
Prupe_1G442500 AT1G21270 46 No 6,1 1,6E-09 WAK2; Wall-associated receptor kinase 2
Prupe_4G093300 AT1G21270 46 Yes 7,9 1,3E-07 WAK2; Wall-associated receptor kinase 2
Prupe_4G215700 AT1G21270 33 No 9,0 4,7E-12 WAK2; Wall-associated receptor kinase 2
Prupe_2G325000 AT1G21210 40 No 3,4 2,2E-04 WAK4; Wall-associated receptor kinase 4
Prupe_1G205100 AT1G21230 49 No 9,8 1,6E-14 WAK5; Wall-associated receptor kinase 5
Prupe_5G171500 AT5G50290 64 Yes -1,8 2,3E-03 Wall-associated receptor kinase galacturonan-binding protein
Prupe_1G386400 AT2G23450 51 No 2,1 1,2E-07 WAKL14; Wall-associated receptor kinase-like 14
Prupe_7G145100 AT2G23450 55 Yes 2,0 7,3E-12 WAKL14; Wall-associated receptor kinase-like 14
Prupe_3G181200 AT1G16120 46 No 6,5 4,4E-52 WAKL1; Wall-associated receptor kinase-like 1
Prupe_2G240400 AT5G02070 55 No 4,4 3,3E-16 WAKL20; Wall-associated receptor kinase-like 20
Prupe_6G357200 AT1G16130 55 No 8,8 1,7E-04 WAKL2; Wall-associated receptor kinase-like 2
Prupe_1G188400 AT1G16260 47 Yes 5,7 1,9E-02 WAKL8; Wall-associated receptor kinase-like 8
Prupe_2G139700 AT1G16260 48 No 5,0 9,5E-03 WAKL8; Wall-associated receptor kinase-like 8
Prupe_3G181800 AT1G69730 44 No 4,3 1,2E-04 WAKL9; Wall-associated receptor kinase-like 9
Nucleotide binding leucine-rich repeat domain proteins and associated helpers and transcription factors
Prupe_5G025300 AT3G07040 32,5 No 12,1 3,0E-02 Disease resistance protein RPM1
Prupe_1G389500 AT4G33300 55 Yes 3,5 2,5E-41 ADR1-LIKE 1; Activated disease resistance 1 like 1
Prupe_8G199800 AT3G25070 43 Yes 1,9 5,5E-10 RIN4; RPM1-interacting protein 4
Prupe_1G402700 AT2G05940 67 No 5,9 1,4E-03 RIPK; RPM1-induced protein kinase
Prupe_7G198400 AT2G05940 72 Yes 3,5 1,4E-25 RIPK; RPM1-induced protein kinase
Prupe_7G138600 AT5G66900 38 No 4,4 2,0E-57 NRG1; N requirement gene 1; Probable disease resistance protein
Prupe_7G138700 AT5G66900 43 No 2,3 2,0E-04 NRG1; N requirement gene 1; Probable disease resistance protein
Prupe_7G138900 AT5G66900 40 No 7,4 7,3E-40 NRG1; N requirement gene 1; Probable disease resistance protein
Prupe_7G139500 AT5G66900 42 Yes 3,8 5,4E-19 NRG1; N requirement gene 1; Probable disease resistance protein
Prupe_7G139600 AT5G66900 42 No 1,5 3,1E-02 NRG1; N requirement gene 1; Probable disease resistance protein
Prupe_7G139700 AT5G66900 36 No 5,0 1,5E-04 NRG1; N requirement gene 1; Probable disease resistance protein
Prupe_7G139800 AT5G66900 41 No 1,8 1,2E-03 NRG1; N requirement gene 1; Probable disease resistance protein
Prupe_2G019500 AT3G52430 27 No 3,8 5,9E-52 SAG101; Senescence associated gene 101
Prupe_3G279300 AT3G52430 25 Yes 2,3 1,3E-22 SAG101; Senescence associated gene 101
Prupe_3G279000 AT3G52430 26 No 3,6 5,7E-45 PAD4; Lipase-like PAD4
Prupe_4G276500 AT3G52430 38 Yes 5,9 1,4E-46 PAD4; PHYTOALEXIN DEFICIENT 4
Prupe_5G180900 AT3G48090 39 No 2,8 3,5E-30 EDS1; Enhanced disease susceptibility 1
Prupe_5G181000 AT3G48090 40 Yes 3,9 1,4E-47 EDS1; Enhanced disease susceptibility 1
Prupe_5G22360 AT1G73805 52 Yes 8,6 1,3E-88 SARD1; Protein SAR DEFICIENT 1
Prupe_6G315700 AT5G57580 37 No 3,4 2,6E-23 CBP60B; Calmodulin-binding protein 60 B
Prupe_4G036400 AT5G57580 62 No 1,5 1,9E-05 CBP60B; Calmodulin-binding protein 60 B
Prupe_7G160100 AT3G50950 61 Yes 5,6 4,9E-59 ZAR1; HOPZ-activated resistance 1

234
Lectin-domain containing receptor kinase
Prupe_6G260000 AT2G37710 67 Yes 6,9 5,54E-25 LECRK41; L-type lectin-domain containing receptor kinase IV.1
Prupe_8G022700 AT5G42120 54 Yes 5,4 1,5E-04 LECRKS6; L-type lectin-domain containing receptor kinase S.6
Prupe_6G282700 AT5G01550 53 Yes 7,6 6,1E-09 LECRK63; Lectin-domain containing receptor kinase VI.3
Prupe_7G258800 AT3G16030 56 No 6,0 5,6E-06 CES101; G-type lectin S-receptor-like serine/threonine-protein kinase CES101
Prupe_4G033000 AT1G61500 51 Yes 7,3 3,3E-17 G-type lectin S-receptor-like serine/threonine-protein kinase
MAP kinases
Prupe_1G564100 AT4G08500 69 No 1,3 4,3E-02 MEKK1; Mitogen-activated protein kinase kinase 1
Prupe_2G175200 AT4G01370 88 Yes 1,6 8,0E-07 MPK4; Mitogen-activated protein kinase 4
Prupe_6G091700 AT3G45640 86 Yes 3,4 8,0E-42 MPK3; Mitogen-activated protein kinase 3
Prupe_1G325700 AT1G73670 66 No 1,4 4,0E-02 MPK15; Mitogen-activated protein kinase 15
Prupe_5G236900 AT1G73500 66 No 3,8 2,0E-27 MEKK9; Mitogen-activated protein kinase kinase 9
Prupe_4G270800 AT1G53570 60 Yes 1,5 6,1E-06 MAPKKK3; Mitogen-activated protein kinase kinase kinase 3
Prupe_1G389800 AT5G66850 57 No 4,0 1,3E-42 MAPKKK5 : Mitogen-activated protein kinase kinase kinase 5
Prupe_3G099000 AT5G67080 38 No 2,2 1,9E-04 MAPKKK19; Mitogen-activated protein kinase kinase kinase 19
Hypersensitive response
Prupe_1G203300 AT4G28460 47 No 9,1 3,0E-11 PIP1; PAMP-induced secreted peptide 1
Prupe_6G228500 AT4G37290 40 Yes 9,2 2,4E-11 PIP2; PAMP-induced secreted peptide 2
Prupe_7G171200 AT4G35000 79 Yes 1,5 7,1E-05 APX3; Ascorbate peroxidase 3
Prupe_5G011300 AT4G35090 89 Yes 2,0 1,3E-06 CAT2; Catalase 2
Prupe_5G117000 AT4G23810 45 Yes 3,1 7,2E-12 WRKY53; Transcription factor WKRY53
Prupe_5G107400 AT1G64060 77 Yes 2,3 4,1E-12 RBOHF; Respiratory burst oxidase homolog protein F
Prupe_7G090800 AT3G10660 68 No 4,8 1,2E-21 CPK2; Calcium-dependent protein kinase 2
Prupe_7G064300 AT5G19450 79 No 2,3 1,7E-17 CPK8; Calcium-dependent protein kinase 8
Prupe_4G213800 AT3G20410 75 Yes 1,8 4,8E-08 CPK9; Calcium-dependent protein kinase 9
Prupe_4G233300 AT5G23580 44 No 5,5 1,6E-02 CPK12; Calcium-dependent protein kinase 12
Prupe_1G412900 AT4G33000 72 Yes 1,5 2,3E-02 CBL10 ; Calcineurin B-like protein 10
Prupe_5G122100 AT4G26570 60 No -2,7 6,4E-04 CBL3 ; Calcineurin B-like protein 3
Prupe_2G188700 AT5G24270 63,5 No 3,3 2,4E-03 CBL4 ; Calcineurin B-like protein 4
Prupe_1G392900 AT5G25110 71 Yes 1,9 1,7E-05 CIPK25 ; CBL-interacting serine/threonine-protein kinase 25
Prupe_2G195900 AT1G01140 76 Yes 1,8 1,0E-07 CIPK9 ; CBL-interacting serine/threonine-protein kinase 9
Prupe_5G186400 AT5G62740 65 Yes 2,6 6,63E-13 HIR1; HYPERSENSITIVE INDUCED REACTION 1
Prupe_1G268100 AT1G69840 93 Yes 1,7 2,69E-06 HIR2; HYPERSENSITIVE INDUCED REACTION 2
Prupe_2G281600 AT5G51570 87 Yes 1,4 6,33E-04 HIR4; HYPERSENSITIVE INDUCED REACTION 4
Prupe_7G158900 AT3G50930 65 Yes 2,6 1,26E-16 HSR4; HYPER-SENSITIVITY-RELATED 4
Prupe_7G097100 AT3G11660 62 Yes 1,5 4,54E-03 NHL1; NDR1/HIN1-LIKE 1
Prupe_4G051500 AT1G28380 64 Yes 2,0 2,73E-13 NLS1; NECROTIC SPOTTED LESIONS 1
Prupe_1G141000 AT5G18650 82 Yes 2,4 1,01E-11 MIEL; MYB30-INTERACTING E3 LIGASE 1
Nitric oxide
Prupe_1G505400 AT1G77760 78 Yes 2,4 4,6E-02 NR1; Nitrate reductase 1
Systemic acquired resistance / Salicylic acid / Pipecolic acid
Prupe_4G055900 AT4G18470 47 Yes -2,2 9,76E-07 SNI1; SUPPRESSOR OF NPR1-1
Prupe_8G153800 AT2G14610 64 Yes 8,2 1,0E-80 PR-1; Pathogenesis related protein 1
Prupe_8G153100 AT2G14580 65 No 6,8 2,8E-05 PR-1; Pathogenesis related protein 1
Prupe_8G153500 AT2G14580 65 No 4,8 1,6E-02 PR-1; Pathogenesis related protein 1
Prupe_8G153700 AT2G14580 65 Yes 7,3 1,4E-07 PR-1; Pathogenesis related protein 1
Prupe_7G050700 AT1G75040 55 No 9,0 1,2E-21 PR-5; Pathogenesis related protein 5
Prupe_7G050900 AT1G75040 50 No 7,9 2,5E-54 PR-5; Pathogenesis related protein 5
Prupe_7G051300 AT1G75040 50 No 11,1 2,1E-28 PR-5; Pathogenesis related protein 5
Prupe_7G051500 AT1G75040 52 No 6,9 1,1E-05 PR-5; Pathogenesis related protein 5
Prupe_1G328500 AT1G70840 40 No 3,0 7,4E-03 MLP31; Major latex protein 31 (PR-10 protein)
Prupe_1G128700 AT1G24020 37 No 5,1 4,0E-37 ML423; Major latex protein 423 (PR-10 protein)
Prupe_7G267900 AT2G43820 55 Yes 3,5 7,16E-24 SGT1; Salicylic acid glucosyltransferase 1
Prupe_7G142200 AT2G23620 60 Yes -1,9 6,67E-05 MES1; METHYL ESTERASE 1
Prupe_6G168500 AT4G39460 80 Yes -1,7 1,35E-08 SAMT1; S-ADENOSYLMETHIONINE TRANSPORTER 1
Prupe_4G107800 AT5G45110 62 No 1,6 2,66E-07 NPR3; NPR1-LIKE PROTEIN 3
Prupe_7G037900 AT3G12250 77 No 1,8 8,70E-13 TGA6; TGACG MOTIF-BINDING FACTOR 6
Prupe_3G005700 AT1G02450 35 No 2,5 1,75E-06 NIMIN1; NIM1-INTERACTING 1
Prupe_7G248700 AT1G02450 48 Yes -2,8 3,13E-14 NIMIN1; NIM1-INTERACTING 1
Prupe_1G309800 AT3G25882 36 Yes 6,8 2,42E-12 NIMIN2; NIM1-INTERACTING 2
Prupe_6G046900 AT2G38470 48 Yes 5,7 1,16E-63 WKRY33; Transcription factor WKRY33
Prupe_2G265000 AT3G56400 41 Yes 6,0 5,95E-65 WRKY70; Transcription factor WKRY70
Prupe_1G509100 AT2G13810 66 No 12,7 2,9E-14 ALD1; AGD2-like defense response protein 1
Prupe_1G558600 AT2G13810 70 Yes 8,5 2,1E-11 ALD1; AGD2-like defense response protein 1
Prupe_2G302000 AT5G52810 66 Yes 2,1 1,1E-07 SARD4; SAR DEFICIENT 4
Prupe_7G193500 AT1G19250 70 Yes 9,7 2,2E-14 FMO1; Probable flavin-containing monooxygenase 1
Prupe_8G177100 AT1G19250 43 No 2,9 2,6E-11 FMO1; Probable flavin-containing monooxygenase 1
Prupe_7G189800 AT4G33150 72 Yes 3,1 1,8E-10 LKR/SDH; Alpha-aminoadipic semialdehyde synthase
Prupe_3G091800 AT1G80460 81 Yes 2,4 6,43E-16 GLI1 : GLYCEROL INSENSITIVE 1
Prupe_1G179900 AT5G48485 48 No -2,1 6,99E-03 DIR1 : Defective in Induced Resistance
Prupe_6G046900 AT2G38470 48 Yes 5,7 1,2E-63 WRKY33; Transcription factor WRKY33
Prupe_6G286000 AT2G38470 60 No 4,8 2,5E-36 WRKY33; Transcription factor WRKY34
Jasmonic acid biosynthesis
Prupe_3G239900 AT1G13280 70 No 2,1 2,6E-06 AOC4; Allene oxide cyclase 4
Prupe_2G184100 AT2G46370 66 Yes 1,5 9,1E-04 JAR1; Jasmonic acid-amido synthetase 1
Prupe_2G246000 AT2G39940 73 Yes 1,6 5,7E-07 COI1; Coronatine-insensitive protein 1
Prupe_4G273300 AT5G63970 73 Yes 11,3 4,2E-04 RGLG3; E3 ubiquitin-protein ligase RGLG3
Prupe_7G129300 AT4G05160 65 Yes 2,2 3,04E-05 4CLL7; 4-coumarate--CoA ligase-like 7

235
Abscisic acid biosynthesis and signaling pathway
Prupe_4G150100 AT3G14440 75 Yes 3,7 8,8E-07 NCED3; 9-cis-epoxycarotenoid dioxygenase 3
Prupe_6G150900 AT1G04580 62 Yes 1,4 2,7E-02 AAO; Abscissic-aldehyde oxidase related
Prupe_7G133100 AT5G67030 72 Yes 1,9 5,8E-05 ZEP; Zeaxanthin epoxidase, chloroplastic
Prupe_6G138600 AT1G52340 46 No -5,2 8,7E-07 ABA2; Xanthoxin dehydrogenase
Prupe_1G186500 AT2G43350 64 Yes 2,1 2,6E-10 GPX3; Probable glutathione peroxidase 3, mitochondrial
Prupe_8G057600 AT4G09570 84 Yes 1,7 7,6E-10 CPK4; Calcium-dependent protein kinase 4
Prupe_8G115900 AT4G33950 87 Yes 1,3 1,0E-02 SRK2E; Serine/threonine-protein kinase
Prupe_8G267700 AT1G65690 54 Yes 5,1 3,1E-15 NHL6; NDR1/HIN1-like protein 6
Prupe_7G09710 AT3G11660 62 Yes 1,5 4,5E-03 NHL1; NDR1/HIN1-like protein 1
Prupe_4G185600 AT1G52920 69 Yes 2,0 3,6E-05 GCR2; LanC-like protein GCR2
Prupe_8G126600 AT4G34000 48 Yes 1,9 1,5E-10 ABF3; ABSCISIC ACID-INSENSITIVE 5-like protein 6
Auxin biosynthesis, regulation, transport
Prupe_7G031400 AT1G73590 64 No -2,0 1,9E-04 PIN1; Auxin efflux carrier component 1
Prupe_6G360300 AT5G16530 73 Yes -3,3 9,3E-04 PIN5; Auxin efflux carrier component 5
Prupe_8G018200 AT1G77110 67 Yes -3,5 6,9E-11 PIN6; Auxin efflux carrier component 6
Prupe_1G103800 AT2G47000 73 No -1,9 2,0E-02 ABC transporter
Prupe_1G104100 AT2G47000 73 No 6,5 3,5E-54 ABC transporter
Prupe_1G406300 AT3G13980 47 Yes -3,5 1,9E-28 Protein BIG GRAIN 1-like A
Prupe_7G203200 AT3G42800 39 Yes -4,3 5,8E-06 Protein BIG GRAIN 1-like C
Prupe_4G088000 AT2G34650 68 Yes -2,3 3,9E-07 PID; Protein kinase PINOID
Prupe_4G148800 AT1G17140 52 Yes -2,3 8,8E-06 ICR1; Interactor of constitutive active ROPs 1
Prupe_1G413900 AT5G11790 78 Yes -2,2 3,5E-06 NDL2; N-MYC DOWNREGULATED-LIKE 2
Prupe_5G152800 AT5G63420 72 Yes -1,5 6,0E-03 RNJ; Ribonuclease J
Prupe_3G075300 AT1G80360 72 Yes 2,3 8,4E-21 ISS1; Aromatic aminotransferase
Prupe_3G295000 AT5G14420 73 No 1,4 4,2E-03 RGLG2; E3 ubiquitin-protein ligase
Prupe_1G322300 AT1G71090 74 Yes 2,1 2,0E-10 PILS2; Protein PIN-LIKES 2
Prupe_3G044500 AT4G33090 57 No 3,8 2,4E-12 APM1; Aminopeptidase M1
Prupe_7G250800 AT1G15690 89 No 2,4 3,7E-08 AVP1; Pyrophosphate-energized vacuolar membrane proton pump 1
Prupe_1G468500 AT5G11320 72 Yes -3,9 2,3E-12 YUC4; Probable indole-3-pyruvate monooxygenase YUCCA4
Prupe_1G453400 AT5G25620 74 Yes -2,1 1,1E-03 YUC6; Indole-3-pyruvate monooxygenase YUCCA6
Prupe_8G252500 AT1G48910 50 No 2,3 2,7E-09 YUC10; Probable indole-3-pyruvate monooxygenase YUCCA10
Prupe_6G005900 AT1G55320 70 Yes -2,4 2,7E-14 AAE18; Probable acyl-activating enzyme 18
Prupe_6G040000 AT3G10870 54 No 5,5 6,2E-48 MES17; Methylesterase 17
Other Phytohormones
Prupe_5G106200 AT4G11280 68 Yes 3,4 7,7E-16 ACS6; 1-aminocyclopropane-1-carboxylate synthase 6
Prupe_5G176300 AT4G11280 29 No 1,4 2,8E-03 ACS6; 1-aminocyclopropane-1-carboxylate synthase 6
Prupe_5G061800 AT4G17500 58 Yes 5,3 1,6E-37 ERF1B; Ethylene-responsive transcription factor 1B
Prupe_2G272300 AT4G17500 50 No 5,5 9,7E-52 ERF1B; Ethylene-responsive transcription factor 1B
Prupe_1G382900 AT1G75080 64 Yes -1,6 2,3E-02 BZR1; Protein BRASSINAZOLE-RESISTANT 1
Prupe_7G264200 AT4G30610 74 Yes -1,7 9,6E-03 BRS1; BRI1 suppressor
Polyols
Prupe_2G288800 AT5G51970 81 yes 1,6 1,4E-02 Sorbitol dehydrogenase
Prupe_4G240300 AT5G51970 76 No 2,3 9,1E-03 Sorbitol dehydrogenase
Prupe_8G142900 AT5G51970 76 No 4,9 2,4E-26 Sorbitol dehydrogenase
Prupe_8G143000 AT5G51970 76 No 5,2 8,3E-22 Sorbitol dehydrogenase
Prupe_8G100900 AT3G18830 68 No 4,9 4,8E-17 PLT5; Polyol transporter 5
Prupe_8G100700 AT3G18830 65 No 3,5 1,8E-13 PLT5; Polyol transporter 5
Prupe_8G101200 AT3G18830 71 No 2,0 1,8E-14 PLT5; Polyol transporter 5
Prupe_8G101500 AT3G18830 65 No 2,3 3,3E-05 PLT5; Polyol transporter 5
Prupe_7G231500 AT3G18830 55 No -5,2 8,7E-04 PLT5; Polyol transporter 5
Glyoxylate metabolism
Prupe_1G155800 AT5G27600 76 Yes 1,3 2,3E-02 LACS7; Long chain acyl-CoA synthetase 7, peroxisomal
Prupe_5G065100 AT4G16760 80 Yes 1,5 8,3E-04 ACX1; Peroxisomal acyl-coenzyme A oxidase 1
Prupe_7G067100 AT4G16760 74 No -3,6 4,2E-11 ACX1; Peroxisomal acyl-coenzyme A oxidase 1
Prupe_6G181800 AT5G65110 83 Yes 1,9 1,9E-04 ACX2; Acyl-coenzyme A oxidase 2, peroxisomal
Prupe_1G003300 AT2G33150 86 Yes 1,6 3,9E-06 PED1; 3-ketoacyl-CoA thiolase 2, peroxisomal
Prupe_8G206400 AT2G33150 76 No 1,5 4,1E-05 PED1; 3-ketoacyl-CoA thiolase 2, peroxisomal
Prupe_3G219100 AT3G21720 84 Yes 4,3 2,5E-34 ICL; Isocitrate lyase
Prupe_1G541200 AT4G37870 82 Yes 4,3 1,1E-28 PCK1; Phosphoenolpyruvate carboxykinase (ATP) 1
Prupe_4G170500 AT1G53240 85 Yes -1,8 5,6E-09 MDH; malate dehydrogenase 1 mitochondriale
Prupe_4G058400 AT3G15020 82 Yes -2,1 3,9E-06 MDH; malate dehydrogenase 2 mitochondriale
Prupe_4G116700 AT4G20070 71 Yes 2,1 2,6E-03 AAH; Allantoate deiminase
Prupe_4G045000 AT4G04955 73 Yes 3,3 3,2E-22 ALN; Allantoinase
Prupe_4G245700 AT4G34890 77 Yes 1,8 9,9E-09 XDH1; Xanthine dehydrogenase 1
Prupe_4G216900 AT4G26910 70 Yes -2,0 1,1E-03 ODH; Oxoglutarate dehydrogenase
Prupe_2G151800 AT1G12550 52 No -2,2 6,2E-05 HPR3; Glyoxylate/hydroxypyruvate reductase
Prupe_3G048100 AT1G17650 77 Yes -1,6 4,0E-04 GLYR2; Glyoxylate/succinic semialdehyde reductase 2, chloroplastic
Prupe_4G258800 AT2G13360 86 Yes 2,2 5,6E-06 AGT1; Glyoxylate aminotransferase 1
Prupe_4G082600 AT3G14420 88 No 2,9 3,4E-20 GOX1; Glycolate oxidase
Glutamine and ammonium metabolisms
Prupe_6G054800 AT3G47340 85 Yes 4,5 1,1E-29 ASN1; Asparagine synthetase [glutamine-hydrolyzing] 1
Prupe_2G269800 AT5G07440 89 Yes 2,1 1,3E-04 GDH2; Glutamate dehydrogenase 2
Prupe_2G311700 AT5G53460 83 Yes 2,5 3,5E-17 GLT1; Glutamate synthase 1
Prupe_4G089000 AT4G21120 72 Yes 4,0 3,8E-33 CAT1; Cationic amino acid transporter 1
Prupe_4G118600 AT2G34960 79 No 3,2 8,2E-16 CAT5; Cationic amino acid transporter 5
Prupe_4G118700 AT2G34960 68 Yes 6,0 8,2E-16 CAT5; Cationic amino acid transporter 5
Prupe_3G211600 AT3G21670 74 Yes 1,4 3,7E-02 NPF6.4; Protein NRT1/ PTR FAMILY 6.4
Prupe_2G110400 AT1G32450 71 No 3,9 1,5E-08 NPF7.3; Protein NRT1/ PTR FAMILY 7.3
Prupe_1G052400 AT4G13510 80 Yes 1,8 2,1E-07 AMT1; Ammonium transporter 1
Prupe_1G505400 AT1G77760 78 Yes 2,4 4,2E-02 NIA1; Nitrate reductase [NADH] 1
Prupe_3G300900 AT5G40780 83 Yes 5,5 7,8E-43 LHT1; Lysine/histidine transporter 1

236
Urea cycle / Proline metabolism
Prupe_1G463900 AT3G57560 70 Yes -1,6 2,0E-03 NAGK; Acetylglutamate kinase, chloroplastic
Prupe_8G115600 AT2G19940 81 Yes -2,3 5,2E-10 NAGPR; N-acetyl-gamma-glutamyl-phosphate reductase
Prupe_6G093800 AT1G29900 82 Yes -1,7 3,6E-07 CARB; Carbamoyl-phosphate synthase large chain, chloroplastic
Prupe_1G376500 AT1G75330 79 Yes -1,8 1,6E-17 OTC; Ornithine carbamoyltransferase
Prupe_6G250400 AT2G37500 75 Yes -1,4 5,3E-03 ArgJ; Arginine biosynthesis bifunctional protein ArgJ, chloroplastic
Prupe_5G153100 AT4G24830 79 Yes -2,9 5,9E-19 ASSY; Arginosuccinate synthase
Prupe_7G058500 AT4G24830 79 No -1,5 8,4E-06 ASSY; Arginosuccinate synthase
Prupe_3G092300 AT4G08900 30 No 2,2 8,7E-04 ARGAH1; Arginase 1
Prupe_2G076400 AT4G08870 68 No 6,8 3,5E-06 ARGAH2; Arginase 2
Prupe_5G019100 AT5G45380 79 Yes 2,0 5,2E-08 DUR3; Urea-proton symporter
Prupe_4G068700 AT4G18910 63 Yes 2,0 4,2E+64 NIP1; Aquaporin Nodulin-26-like major intrinsic protein
Prupe_5G138000 AT4G10380 82 Yes 2,0 4,7E-04 NIP5; Aquaporin Nodulin-26-like major intrinsic protein
Prupe_3G096600 AT1G80760 78 Yes -1,9 1,6E-03 NIP6; Aquaporin Nodulin-26-like major intrinsic protein
Prupe_2G097000 AT4G35100 36 No 2,9 1,9E-03 PIP2; Aquaporin Plasma membrane intrinsic protein
Prupe_4G083300 AT5G46180 75 Yes 1,4 2,7E-02 DELTA-OAT; Ornithine aminotransferase, mitochondrial
Prupe_7G045400 AT5G14800 59 No 4,0 9,7E-17 PROC1; Pyrroline-5-carboxylate reductase
Prupe_3G243500 AT5G38710 60 Yes 2,1 1,1E-05 POX2; Proline dehydrogenase 2
Prupe_6G262300 AT3G55610 75 No 1,5 4,6E-03 P5CS2; Delta-1-pyrroline-5-carboxylate synthase
Prupe_5G187700 AT5G62530 81 Yes 1,5 9,2E-03 ALDH12A1; Delta-1-pyrroline-5-carboxylate dehydrogenase 12A1, mitochondrial
Methionine metabolism
Prupe_7G009200 AT5G17920 89 Yes -1,6 1,9E-03 MS1; 5-methyltetrahydropteroyltriglutamate--homocysteine methyltransferase 1
Prupe_5G129800 AT1G64660 76 Yes 3,8 8,0E-35 MGL; Methionine gamma-lyase
Leucine, isoleucine, valine biosynthesis
Prupe_6G116600 AT3G10050 68 No -4,0 3,4E-02 OMR1; Threonine dehydratase
Prupe_5G043100 AT3G48560 80 Yes -1,4 2,6E-02 ALS; Acetolactate synthase
Prupe_3G094300 AT1G80560 82 Yes -1,5 4,3E-07 IMDH2; 3-isopropylmalate dehydrogenase 2
Prupe_1G003100 AT3G23940 82 Yes -3,2 7,7E-21 DHAD; Dihydroxy-acid dehydratase
Prupe_1G416900 AT3G49680 59 No 3,0 1,7E-03 BCAT3; Branched-chain-amino-acid aminotransferase 3
Prupe_1G417000 AT3G49680 61 No 3,4 1,2E-02 BCAT3; Branched-chain-amino-acid aminotransferase 3
Lysine and histidine metabolism
Prupe_8G007000 AT1G31230 80 Yes -2,7 8,6E-10 AKHSDH1; Aspartokinase/homoserine dehydrogenase 1
Prupe_1G334400 AT1G14810 81 Yes -1,9 5,0E-05 ASADH; Aspartate-semialdehyde dehydrogenase
Prupe_7G270700 AT3G59890 83 No -2,0 1,6E-13 DAPB2; 4-hydroxy-tetrahydrodipicolinate reductase 2
Prupe_6G152500 AT3G59890 81 Yes -2,1 4,6E-13 DAPB2; 4-hydroxy-tetrahydrodipicolinate reductase 2
Prupe_8G156100 AT4G33680 81 No -4,1 1,8E-19 AGD2; LL-diaminopimelate aminotransferase
Prupe_8G092300 AT5G11880 80 Yes -1,5 1,9E-06 LYSA2; Diaminopimelate decarboxylase 2
Prupe_7G196700 AT1G54100 81 Yes 2,0 2,4E-12 ALDH7B4; Aldehyde dehydrogenase family 7 member B4
Prupe_7G189800 AT4G33150 72 Yes 3,1 1,8E-10 LKR/SDH; Alpha-aminoadipic semialdehyde synthase
Prupe_8G090900 AT4G39120 66 Yes -1,6 8,7E-04 HISN7; Bifunctional phosphatase IMPL2, chloroplastic
Beta-alanine and Beta-aminosiobutyrate biosynthesis
Prupe_4G264100 AT5G12200 81 No 1,8 8,4E-12 PYD2; Dihydropyrimidinase
Prupe_8G070200 AT5G64370 84 Yes 2,0 1,3E-08 PYD3; Beta-ureidopropionase
Shikimate pathway
Prupe_2G143700 AT2G45300 77 Yes -1,8 2,5E-07 EPSPS; 3-phosphoshikimate 1-carboxyvinyltransferase
Prupe_1G393400 AT5G10870 67 Yes 2,2 4,3E-09 CM2; Chorismate mutase 2
Prupe_1G281400 AT1G69370 66 Yes -3,2 8,4E-23 CM3; Chorismate mutase 3
Prupe_6G119200 AT1G08250 80 Yes -1,4 3,6E-02 PDT6; Arogenate dehydratase/prephenate dehydratase 6
Phenylpropanoid and flavonoïds biosynthesis
Prupe_6G040400 AT2G30490 86 Yes -1,6 1,2E-04 CYP73A5; Trans-cinnamate 4-monooxygenase
Prupe_2G326300 AT1G65060 70 No -1,9 1,2E-04 4CL3; 4-coumarate-CoA ligase 3
Prupe_3G101400 AT5G48930 68 No -3,8 8,6E-06 HCT; Shikimate O-hydroxycinnamoyltransferase
Prupe_1G580300 AT2G40890 80 No -2,1 4,2E-06 CYP98A3; C3'H; p-coumaroylshikimate/quinate 3'-hydrolxylase
Prupe_8G135300 AT3G19450 78 Yes 1,6 2,4E-06 CAD4; Cinnamyl alcohol dehydrogenase 4
Prupe_6G207700 AT4G37980 75 No 9,1 1,1E-11 CAD7; Cinnamyl alcohol dehydrogenase 7
Prupe_1G002900 AT5G13930 85 No -2,6 6,1E-20 CHS; Chalcone synthase
Prupe_1G003000 AT5G13930 85 Yes -2,0 6,8E-06 CHS; Chalcone synthase
Prupe_2G225200 AT3G55120 71 Yes -2,6 7,3E-29 Chalcone isomerase
Prupe_1G376400 AT5G42800 70 Yes -2,9 2,5E-18 DFR; Dihydroflavonol 4-reductase
Prupe_7G168300 AT3G51240 81 Yes -1,9 1,6E-11 F3H; Naringenin,2-oxoglutarate 3-dioxygenase
Prupe_1G502700 AT5G08640 61 Yes -4,2 1,8E-02 FLS; Flavonol synthase
Prupe_2G199600 AT5G54160 56 No -3,1 3,5E-08 OMT1; Flavone 3'-O-methyltransferase 1

237
Annexe 8. Metabolites detected by GC-MS and LC-MS analyses, classified according to their metabolic
family.

238
GF305-Control GF305-Infested Rubira-Control Rub-Infested p-value (3) Log2 ratios
Identification
Compound identity Class p-value (2)
Familly level Mean SD * Mean SD * Mean SD * Mean SD * RC vs GC GI vs GC RI vs RC RC / GC GI / GC RI / RC
(1)

Dihydroquercetin-glucosyl-rhamnoside II Flavonols and derivatives [3] 1 ± 0 a 1 ± 0 a 50428 ± 8452 b 45903 ± 7303 b 6,4E-03 5,7E-04 1,0E+00 1,0E+00 15,6 0,0 -0,1
Cyanidin-rhamnosyl-glucoside II Anthocyanins [3] 1 ± 0 a 1 ± 0 a 45365 ± 5636 b 40616 ± 6715 b 4,9E-03 8,2E-05 1,0E+00 3,4E-01 15,5 0,0 -0,2
U_Anthocyanin II Anthocyanins [3] 204 ± 239 a 118 ± 204 a ###### ± 1559484 b 2900380 ± 1471738 b 9,8E-03 9,0E-03 1,0E+00 1,0E+00 13,7 -0,8 0,1
Kaempferol-acetyl-glucoside II Flavonols and derivatives [3] 1 ± 0 a 1 0 a 4190 1478 b 4989 931 b 6,0E-03 3,0E-03 1,0E+00 1,0E+00 12,0 0,0 0,3
Quercetagetin-glucoside II Flavonols and derivatives [3] 1 ± 0 a 2 ± 2 a 3468 ± 2049 b 5121 ± 1678 b 7,4E-03 7,2E-03 1,0E+00 1,0E+00 11,5 0,7 0,6
Cyanidin-3-O-glucoside II Anthocyanins [1] 158482 ± 171331 a 78956 ± 126831 a ###### ± 21777711 b 48465638 ± 20308186 b 1,1E-02 1,3E-02 1,0E+00 1,0E+00 8,1 -1,0 0,1
Quercetin-3-O-rhamnoside II Flavonols and derivatives [1] 966 ± 482 a 1395 ± 967 ab 11964 ± 2422 bc 18222 ± 5132 c 5,5E-03 4,3E-03 1,0E+00 1,6E-01 3,6 0,5 0,6
Quercetin-rhamnosyl-acetylglucoside II Flavonols and derivatives [3] 10315 ± 1410 a 11568 ± 3044 a ###### ± 41820 b 156062 ± 28643 b 6,7E-03 8,1E-03 1,0E+00 3,8E-01 3,3 0,2 0,6
Quercetin-rutinoside_2 II Flavonols and derivatives [3] 4378 ± 862 a 5391 ± 2698 a 31208 ± 10957 b 53990 ± 12162 b 5,0E-03 5,5E-03 1,0E+00 6,9E-02 2,8 0,3 0,8
Urea I Others [1] 112 ± 38 a 101 ± 22 a 330 ± 86 b 1554 ± 274 c 4,4E-03 1,2E-02 1,0E+00 2,3E-02 1,6 -0,2 2,2
Glyoxylic acid I Organic acids [2] 98 ± 29 a 86 ± 14 a 254 ± 63 b 1109 ± 193 c 4,3E-03 1,1E-02 1,0E+00 2,2E-02 1,4 -0,2 2,1
Arginine I Amino acids [1] 2806534 ± 729294 a 2896703 ± 1017186 a ###### ± 2200389 b 11597589 ± 3754755 b 5,3E-03 1,2E-02 1,0E+00 7,8E-02 1,2 0,0 0,9
U_Kestose I Carbohydrates [3] 5 ± 2 a 3 ± 0 a 10 ± 4 b 172 ± 67 c 3,4E-03 1,8E-02 2,5E-01 5,5E-03 1,1 -0,6 4,1
Quercetin-rutinoside_1 II Flavonols and derivatives [1] 22495 ± 332 a 17099 ± 332 a 38763 ± 6825 b 39296 ± 3158 b 9,3E-03 3,0E-02 4,8E-01 1,0E+00 0,8 -0,4 0,0
Coumaroylquinic acid II Hydroxycinnamic acids and derivatives [2] 1331422 ± 156647 ab 923994 ± 80194 a ###### ± 738655 c 1934633 ± 421827 bc 1,2E-02 4,3E-02 4,8E-01 1,0E+00 0,8 -0,5 -0,2
Cystathionine I Amines [1] 4159 ± 589 a 10437 ± 4221 a 3319 ± 542 b 1028 ± 280 c 3,3E-03 5,0E-02 5,2E-02 4,2E-03 -0,3 1,3 -1,7
U_Glucopyranose I Carbohydrates [3] 102 ± 14 ab 85 ± 7 ac 79 ± 6 c 127 ± 24 b 6,0E-03 5,6E-03 1,9E-01 6,4E-05 -0,4 -0,3 0,7
Sarcosine I Amines [1] 806914 ± 116430 a 612956 ± 48917 ab ###### ± 79291 b 2486207 ± 444620 c 5,5E-03 2,5E-02 6,0E-02 7,9E-05 -0,4 -0,4 2,0
Hydroxyproline I Amino acids [1] 342152 ± 57755 a 289136 ± 27515 ab ###### ± 29763 b 355883 ± 86176 a 3,9E-02 4,6E-02 8,5E-01 3,0E-02 -0,5 -0,2 0,5
U_Mannopyranose I Carbohydrates [3] 45 ± 5 a 34 ± 3 b 32 ± 1 b 57 ± 11 a 6,0E-03 6,3E-03 4,0E-02 1,1E-04 -0,5 -0,4 0,8
Caffeoyl-coumaroylquinic acid_2 II Hydroxycinnamic acids and derivatives [3] 45705 ± 4143 a 34719 ± 1339 ab 32459 ± 7493 b 41429 ± 5035 ab 3,3E-02 4,6E-02 5,3E-02 1,3E-01 -0,5 -0,4 0,4
Coumaroyl-fructosyl-triacetylglucoside_1 II Hydroxycinnamic acid acetylglucoside esters [3] 13021 ± 1040 a 10817 ± 1419 ab 9216 ± 1074 b 10930 ± 1651 ab 4,6E-02 1,8E-02 4,2E-01 5,8E-01 -0,5 -0,3 0,2
Serine I Amino acids [1] 14976871 ± 2019159 a 12765693 ± 353155 a ###### ± 1414994 b 26307824 ± 3614379 c 3,6E-03 8,3E-04 5,6E-01 1,7E-06 -0,5 -0,2 1,3
Coumaroyl-diacetylfructosyl-diacetylglucoside_2 II Hydroxycinnamic acid acetylglucoside esters [3] 27104 ± 3921 a 21171 ± 680 ab 18783 ± 1835 bc 16792 ± 1166 c 6,9E-03 2,3E-03 3,1E-01 8,1E-01 -0,5 -0,4 -0,2
Alanine I Amino acids [1] 8049356 ± 1313113 a 7194509 ± 138142 ab ###### ± 559509 b 7001223 ± 741623 ab 2,6E-02 6,2E-03 1,0E+00 9,0E-02 -0,5 -0,2 0,3
Coumaroyl-diacetylfructosyl-diacetylglucoside_3 II Hydroxycinnamic acid acetylglucoside esters [3] 14959 ± 3618 a 11808 ± 1921 ab 9870 ± 2208 b 12898 ± 1086 ab 4,8E-02 2,3E-02 3,9E-01 2,4E-01 -0,6 -0,3 0,4
Coumaroyl-diacetylfructosyl-triacetylglucoside_2 II Hydroxycinnamic acid acetylglucoside esters [3] 8231 ± 2046 a 5911 ± 927 ab 5375 ± 144 b 5070 ± 580 b 2,2E-02 4,4E-02 1,6E-01 1,0E+00 -0,6 -0,5 -0,1
Isoleucine I Amino acids [1] 1604438 ± 285688 a 1359335 ± 62406 a ###### ± 136955 b 7125451 ± 1009886 c 4,0E-03 1,9E-03 1,0E+00 3,1E-06 -0,7 -0,2 2,8
Coumaroyl-diacetylfructosyl-triacetylglucoside_3 II Hydroxycinnamic acid acetylglucoside esters [3] 5403 ± 1389 a 3899 ± 471 ab 3345 ± 294 b 2794 ± 573 b 1,4E-02 2,3E-02 4,6E-01 1,0E+00 -0,7 -0,5 -0,3
Threonine I Amino acids [1] 8670845 ± 1309276 a 6455473 ± 258277 b ###### ± 499369 b 7932272 ± 811518 a 6,2E-03 1,4E-04 8,7E-03 5,0E-04 -0,7 -0,4 0,6
Feruloylquinic acid II Hydroxycinnamic acids and derivatives [3] 14834 ± 1512 a 11263 ± 926 ab 9084 ± 763 b 13874 6 1681 a 1,1E-02 1,6E-03 1,2E-01 2,1E-03 -0,7 -0,4 0,6
Caffeoyl-coumaroylquinic acid_3 II Hydroxycinnamic acids and derivatives [3] 17323 ± 2785 a 12791 ± 2176 ab 10419 ± 1850 b 14241 ± 2969 ab 3,3E-02 1,0E-02 2,6E-01 1,5E-01 -0,7 -0,4 0,5
Coumaroyl-triacetylfructosyl-diacetylglucoside_1 II Hydroxycinnamic acid acetylglucoside esters [3] 6224 ± 1203 a 5337 ± 962 ab 3639 ± 622 bc 2665 ± 600 c 7,1E-03 7,0E-03 9,7E-01 3,1E-01 -0,8 -0,2 -0,4
Coumaroyl-fructosyl-diacetylglucoside_1 II Hydroxycinnamic acid acetylglucoside esters [3] 3451 ± 674 ab 2445 ± 309 ac 1991 ± 478 c 3851 ± 284 b 6,6E-03 3,3E-03 7,1E-02 1,4E-04 -0,8 -0,5 1,0
Coumaroyl-diacetylfructosyl-triacetylglucoside_1 II Hydroxycinnamic acid acetylglucoside esters [3] 2791 ± 681 a 1980 ± 20 b 1608 ± 324 c 2208 ± 100 d 2,9E-03 1,8E-07 1,7E-05 1,6E-05 -0,8 -0,5 0,5
1-Aminocyclopropanecarboxylic acid (ACC) PH Phytohormones [1] 2943 ± 373 a 2937 ± 957 ab 1687 ± 435 b 90770 ± 35627 c 5,3E-03 1,7E-02 1,0E+00 2,1E-05 -0,8 0,0 5,7
post-hoc test for pairwise comparisons of RC vs Gc; GI vs GC; RI vs RC.

Glycine I Amino acids [1] 1084017 ± 272435 a 859456 ± 82930 ab ###### ± 144418 b 665976 ± 90521 b 3,1E-02 2,4E-02 1,0E+00 1,0E+00 -0,8 -0,3 0,1
Sorbitol I Polyols [1] 9563 ± 2964 a 8399 ± 1010 a 5210 ± 435 b 1158 ± 960 c 4,4E-03 8,7E-03 1,0E+00 2,4E-02 -0,9 -0,2 -2,2
Procyanidin B II Flavanols and dérivatives [3] 2801 ± 292 a 2242 ± 266 ab 1465 ± 256 b 1718 ± 548 ab 3,8E-02 3,1E-02 1,0E+00 1,0E+00 -0,9 -0,3 0,2
3,5-Dicaffeoylquinic acid II Hydroxycinnamic acids and derivatives [1] 119880 ± 4293 a 92812 ± 9456 ab 62323 ± 20889 b 114560 ± 18138 a 1,9E-02 1,3E-02 2,9E-01 6,8E-03 -0,9 -0,4 0,9
Coumaroyl-diacetylfructosyl diacetylglucoside_1 II Hydroxycinnamic acid acetylglucoside esters [3] 6192 ± 1010 a 5027 ± 1079 ab 3210 ± 892 bc 2214 ± 602 c 7,1E-03 7,1E-03 9,7E-01 3,1E-01 -0,9 -0,3 -0,5
Alpha-aminobutyric acid (AABA) I Amino acids [1] 172142 ± 30108 ab 141076 ± 9657 ac 89041 ± 15591 c 204715 ± 31138 b 7,2E-03 4,3E-03 5,3E-01 1,2E-04 -1,0 -0,3 1,2
Isorhamnetin-3-O-rutinoside II Flavonols and derivatives [1] 3244 ± 268 a 2266 ± 590 ab 1674 ± 126 b 1871 ± 947 b 2,9E-02 1,3E-02 1,6E-01 1,0E+00 -1,0 -0,5 0,2
Coumaroyl-diacetylfructosyl-diacetylglucoside_5 II Hydroxycinnamic acid acetylglucoside esters [3] 31561 ± 5257 a 21064 ± 4003 ab 16230 ± 1631 b 15057 ± 1580 b 1,1E-02 8,1E-03 3,1E-01 1,0E+00 -1,0 -0,6 -0,1
Coumaroyl-fructosyl-triacetylglucoside_3 II Hydroxycinnamic acid acetylglucoside esters [3] 5872 ± 871 a 4314 ± 977 ab 2976 ± 231 b 3136 ± 837 b 1,3E-02 5,5E-03 7,4E-01 1,0E+00 -1,0 -0,4 0,1
Catechin II Flavanols and dérivatives [1] 133205 ± 21944 a 82462 ± 38187 ab 65818 ± 12386 b 73447 ± 21056 ab 5,2E-02 4,2E-02 4,1E-01 1,0E+00 -1,0 -0,7 0,2
Isoferulic acid II Hydroxycinnamic acids and derivatives [3] 4224 ± 479 a 2653 ± 529 bc 2052 ± 426 b 2874 ± 287 c 8,2E-03 1,5E-04 2,1E-02 3,2E-02 -1,0 -0,7 0,5
Coumaroyl-diacetylfructosyl-diacetylglucoside_4 II Hydroxycinnamic acid acetylglucoside esters [3] 10646 ± 2085 a 7240 ± 1359 ab 5105 ± 182 bc 4520 ± 345 c 4,0E-03 4,1E-04 1,5E-01 6,5E-02 -1,1 -0,6 -0,2
3,4-Dicaffeoylquinic acid II Hydroxycinnamic acids and derivatives [1] 133400 ± 27469 a 94135 ± 12820 bc 63577 ± 11666 b 116767 ± 12118 ac 7,0E-03 1,7E-04 1,3E-02 1,1E-03 -1,1 -0,5 0,9
infested; RC: Rubira control; RI: Rubira infested. The p.value of a Kruskall Wallis test is given, at
Annexe 9. Metabolites variations between uninfested genotypes. GC: GF305 control; GI: GF305

threshold α = 0.05. (1) Class : (I), primary metabolites; (II), secondary metabolites; (PH), phytohormone.

239
(2) p-value of a Kruskall Wallis test followed by a Conover (*) post-hoc test. (3) p-value of Conover
GF305-Control GF305-Infested Rubira-Control Rub-Infested p-value (3) Log2 ratios
Identification
Compound identity Class p-value (2)
Familly level Mean SD * Mean SD * Mean SD * Mean SD * RC vs GC GI vs GC RI vs RC RC / GC GI / GC RI / RC
(1)
Naringenin-7-O-glucoside II Flavones and derivatives [1] 38980 ± 3789 a 31996 ± 10105 ab 18330 ± 8178 b 16479 ± 4880 b 1,6E-02 1,6E-02 1,0E+00 1,0E+00 -1,1 -0,3 -0,2
Caffeoyl-prunasin II Hydroxycinnamic acids and derivatives [3] 8728 ± 554 a 6147 ± 183 bc 4089 ± 673 b 7063 ± 897 c 4,0E-03 4,8E-06 5,1E-04 2,6E-04 -1,1 -0,5 0,8
Beta-aminoisobutyric acid (BABA) I Amino acids [1] 44904 ± 7372 a 43642 ± 5912 a 20913 ± 3551 b 74935 ± 11146 c 4,2E-03 3,6E-03 1,0E+00 4,6E-06 -1,1 0,0 1,8
Tyrosine I Amino acids [1] 861317 ± 122127 a 730555 ± 105535 a ###### ± 41982 b 1448328 ± 330659 c 4,0E-03 1,9E-03 1,0E+00 3,1E-06 -1,1 -0,2 1,9
Kaempferol-3-O-rutinoside II Flavonols and derivatives [1] 42920 ± 8070 a 39661 ± 9682 ab 19371 ± 3377 c 25369 ± 4518 bc 8,9E-03 7,0E-04 1,0E+00 4,4E-01 -1,1 -0,1 0,4
Aminoadipic acid I Amino acids [1] 51923 ± 12482 a 50697 ± 21617 a 22621 ± 10281 b 291360 ± 100779 c 4,2E-03 3,6E-03 1,0E+00 4,6E-06 -1,2 0,0 3,7
Caffeoyl-coumaroylquinic acid_1 II Hydroxycinnamic acids and derivatives [3] 7953 ± 758 a 5208 ± 392 ab 3400 ± 1010 b 4762 ± 710 b 9,0E-03 2,5E-04 1,3E-01 1,9E-01 -1,2 -0,6 0,5
Kaempferol-3-O-galactoside II Flavonols and derivatives [1] 505680 ± 178039 a 595652 ± 206351 a ###### ± 95041 b 352531 ± 71180 ab 1,9E-02 8,3E-03 1,0E+00 2,8E-01 -1,3 0,2 0,8
Coumaroyl-fructosyl-triacetylglucoside_2 II Hydroxycinnamic acid acetylglucoside esters [3] 5629 ± 1727 a 3621 ± 717 b 2317 ± 267 c 2975 ± 301 b 3,8E-03 2,6E-06 5,0E-02 7,1E-03 -1,3 -0,6 0,4
Dicoumaroylquinic acid II Hydroxycinnamic acids and derivatives [2] 211338 ± 53588 a 148283 ± 55314 ab 86402 ± 21789 b 103274 ± 29103 b 2,2E-02 7,1E-03 1,0E+00 1,0E+00 -1,3 -0,5 0,3
Isorhamnetin-3-O-glucoside II Flavonols and derivatives [1] 274398 ± 38641 a 204343 ± 57447 ab ###### ± 42370 bc 70251 ± 39699 c 9,0E-03 7,8E-03 1,0E+00 1,0E+00 -1,3 -0,4 -0,7
4,5-Dicafeoylquinic acid II Hydroxycinnamic acids and derivatives [1] 71128 ± 8811 a 41419 ± 6878 bc 28033 ± 6676 b 52671 ± 11082 c 5,2E-03 2,1E-05 3,6E-03 1,5E-03 -1,3 -0,8 0,9
Coumaroyl-triacetylfructosyl-diacetylglucoside_2 II Hydroxycinnamic acid acetylglucoside esters [3] 1349 ± 329 a 856 ± 221 ab 527 ± 83 bc 415 ± 127 c 6,9E-03 2,3E-03 3,1E-01 8,1E-01 -1,4 -0,7 -0,3
Tryptophan I Amino acids [1] 961917 ± 151166 ab 859461 ± 95051 ac ###### ± 40406 c 1341745 ± 264958 b 5,3E-03 2,8E-03 6,0E-01 2,4E-05 -1,4 -0,2 1,8
Caffeoyl-feruloylquinic acid_1 II Hydroxycinnamic acids and derivatives [3] 1566 ± 159 a 1226 ± 44 b 587 ± 129 c 1147 ± 134 b 5,0E-03 1,3E-05 3,4E-02 9,3E-03 -1,4 -0,4 1,0
Caffeoyl-feruloylquinic acid_2 II Hydroxycinnamic acids and derivatives [3] 8680 ± 271 a 6360 ± 589 b 3156 ± 657 c 6143 ± 1062 b 5,2E-03 1,7E-05 2,6E-02 8,4E-03 -1,5 -0,4 1,0
Valine I Amino acids [1] 16614220 ± 5324113 a 11935971 ± 4338857 ab ###### ± 1002132 c 9760207 ± 1093698 b 8,2E-03 1,5E-04 1,7E-01 2,3E-02 -1,8 -0,5 1,0
Glucose I Carbohydrates [1] 5908 ± 3805 a 5045 ± 1987 ab 1672 ± 348 bc 1557 ± 565 c 1,4E-02 2,8E-02 1,0E+00 1,0E+00 -1,8 -0,2 -0,1
U_Arabino-Hexos-2-ulose-bis-dimethyl-acetal I Carbohydrates [3] 725 ± 65 a 560 ± 100 ab 200 ± 42 bc 166 ± 69 c 6,2E-03 9,8E-04 3,8E-01 1,0E+00 -1,9 -0,4 -0,3
Phenylalanine I Amino acids [1] 4061776 ± 810644 a 3622241 ± 79023 a ###### ± 47384 b 9447349 ± 1897727 c 4,0E-03 1,9E-03 1,0E+00 3,1E-06 -1,9 -0,2 3,1
Dicaffeoylquinic acid_2 II Hydroxycinnamic acids and derivatives [3] 5060 ± 830 a 2883 ± 446 b 1305 ± 370 c 3236 ± 540 b 4,6E-03 9,3E-06 2,5E-03 1,5E-03 -2,0 -0,8 1,3
Dihydrokaempferol-glucoside_2 II Flavonols and derivatives [3] 6560 ± 2033 a 5812 ± 2962 a 872 ± 727 b 1663 ± 1048 b 8,7E-03 1,1E-03 1,0E+00 1,0E+00 -2,9 -0,2 0,9
Isorhamnetin-glucoside_2 II Flavonols and derivatives [3] 2156 ± 932 a 1182 ± 936 ab 257 ± 258 b 1174 ± 1410 ab 7,3E-02 4,8E-02 1,0E+00 1,0E+00 -3,1 -0,9 2,2
Isopropylmalic acid I Organic acids [2] 980 ± 449 a 914 ± 651 a 20 ± 4 b 21 ± 7 b 1,0E-02 6,1E-03 1,0E+00 1,0E+00 -5,6 -0,1 0,1

240
GF305-Control GF305-Infested Rubira-Control Rub-Infested p-value (3) Log2 ratios

Identificatio p-value
Compound identity
Class (1) Familly n level Mean SD * Mean SD * Mean SD * Mean SD * (2) Rc vs GC GI vs GC RI vs RC RC / GC GI / GC RI / RC

Dicaffeoylquinic acid_2 II Hydroxycinnamic acids and derivatives [3] 5060 ± 830 a 2883 ± 446 b 1305 ± 370 c 3236 ± 540 b 4,6E-03 9,3E-06 2,5E-03 1,5E-03 -2,0 -0,8 1,3

4,5-Dicaffeoylquinic acid II Hydroxycinnamic acids and derivatives [1] 71128 ± 8811 a 41419 ± 6878 bc 28033 ± 6676 b 52671 ± 11082 c 5,2E-03 2,1E-05 3,6E-03 1,5E-03 -1,3 -0,8 0,9

Isoferulic acid II Hydroxycinnamic acids and derivatives [3] 4224 ± 479 a 2653 ± 529 bc 2052 ± 426 b 2874 ± 287 c 8,2E-03 1,5E-04 2,1E-02 3,2E-02 -1,0 -0,7 0,5

Coumaroyl-fructosyl-triacetylglucoside_2 II Hydroxycinnamic acid acetylglucoside esters [3] 5629 ± 1727 a 3621 ± 717 b 2317 ± 267 c 2975 ± 301 b 3,8E-03 2,6E-06 5,0E-02 7,1E-03 -1,3 -0,6 0,4

Caffeoyl-prunasin II Hydroxycinnamic acids and derivatives [3] 8728 ± 554 a 6147 ± 183 bc 4089 ± 673 b 7063 ± 897 c 4,0E-03 4,8E-06 5,1E-04 2,6E-04 -1,1 -0,5 0,8

3,4-Dicaffeoylquinic acid II Hydroxycinnamic acids and derivatives [1] 133400 ± 27469 a 94135 ± 12820 bc 63577 ± 11666 b 116767 ± 12118 ac 7,0E-03 1,7E-04 1,3E-02 1,1E-03 -1,1 -0,5 0,9

Coumaroyl-diacetylfructosyl-triacetylglucoside_1 II Hydroxycinnamic acid acetylglucoside esters [3] 2791 ± 681 a 1980 ± 20 b 1608 ± 324 c 2208 ± 100 d 2,9E-03 1,8E-07 1,7E-05 1,6E-05 -0,8 -0,5 0,5

Glutamic acid I Amino acids [1] 36066921 ± 5126510 a 25613608 ± 1848593 bc 29331658 ± 2665877 a b 25215603 ± 2194381 c 9,0E-03 5,9E-01 3,5E-03 1,8E-02 -0,3 -0,5 -0,2

Caffeoyl-feruloylquinic acid_2 II Hydroxycinnamic acids and derivatives [3] 8680 ± 271 a 6360 ± 589 b 3156 ± 657 c 6143 ± 1062 b 5,2E-03 1,7E-05 2,6E-02 8,4E-03 -1,5 -0,4 1,0

Threonine I Amino acids [1] 8670845 ± 1309276 a 6455473 ± 258277 b 5321379 ± 499369 b 7932272 ± 811518 a 6,2E-03 1,4E-04 8,7E-03 5,0E-04 -0,7 -0,4 0,6

U_Mannopyranose I Carbohydrates [3] 45 ± 5 a 34 ± 3 b 32 ± 1 b 57 ± 11 a 6,0E-03 6,3E-03 4,0E-02 1,1E-04 -0,5 -0,4 0,8

Caffeoyl-feruloylquinic acid_1 II Hydroxycinnamic acids and derivatives [3] 1566 ± 159 a 1226 ± 44 b 587 ± 129 c 1147 ± 134 b 5,0E-03 1,3E-05 3,4E-02 9,3E-03 -1,4 -0,4 1,0
value of Conover post-hoc test for pairwise comparisons of RC vs Gc; GI vs GC; RI vs RC.
infested; RC: Rubira control; RI: Rubira infested. The p.value of a Kruskall Wallis test is given, at
Annexe 10. Metabolites variations induced by M. persicae in GF305. GC: GF305 control; GI: GF305

241
threshold α = 0.05. (1) Class : (I), primary metabolites; (II), secondary metabolites; (PH),
phytohormones. (2) p-value of a Kruskall Wallis test followed by a Conover (*) post-hoc test. (3) p-
GF305-Control GF305-Infested Rubira-Control Rub-Infested p-value (3) Log2 ratios
Identification
Compound identity Class p-value (2)
Familly level Mean SD * Mean SD * Mean SD * Mean SD * Rc vs GC GI vs GC RI vs RC RC / GC GI / GC RI / RC
(1)

Salicylic acid PH Phytohormones [1] 1 ± 0 a 1 ± 0 a 1 ± 0 a 172 ± 46 b 2,4E-03 1,0E+00 1,0E+00 8,4E-08 0,0 0,0 7,4
1-Aminocyclopropanecarboxylic (ACC) PH Phytohormones [1] 2943 ± 373 a 2937 ± 957 ab 1687 ± 435 b 90770 ± 35627 c 5,3E-03 1,7E-02 1,0E+00 2,1E-05 -0,8 0,0 5,7
U_Kestose I Carbohydrates [3] 5 ± 2 a 3 ± 0 a 10 ± 4 b 172 ± 67 c 3,4E-03 1,8E-02 2,5E-01 5,5E-03 1,1 -0,6 4,1
Pipecolic acid PH Phytohormones [1] 68156 ± 14327 ab 76258 ± 17933 a 34801 ± 15045 b 463661 ± 260178 c 5,1E-03 5,4E-02 1,0E+00 1,7E-05 -1,0 0,2 3,7
Aminoadipic acid I Amino acids [1] 51923 ± 12482 a 50697 ± 21617 a 22621 ± 10281 b 291360 ± 100779 c 4,2E-03 3,6E-03 1,0E+00 4,6E-06 -1,2 0,0 3,7
Phenylalanine I Amino acids [1] 4061776 ± 810644 a 3622241 ± 79023 a 1070174 ± 47384 b 9447349 ± 1897727 c 4,0E-03 1,9E-03 1,0E+00 3,1E-06 -1,9 -0,2 3,1
Isoleucine I Amino acids [1] 1604438 ± 285688 a 1359335 ± 62406 a 1006969 ± 136955 b 7125451 ± 1009886 c 4,0E-03 1,9E-03 1,0E+00 3,1E-06 -0,7 -0,2 2,8
Lysine I Amino acids [1] 605667 ± 160164 a 510058 ± 85636 a 647239 ± 106531 a 4195810 ± 525276 b 1,2E-02 1,0E+00 1,0E+00 3,3E-02 0,1 -0,2 2,7
Ornithine I Amino acids [1] 216537 ± 99423 a 135518 ± 25304 a 353689 ± 150835 a 1977388 ± 543867 b 7,3E-03 7,7E-01 9,3E-01 2,9E-02 0,7 -0,7 2,5
Beta-alanine I Amino acids [2] 21 ± 3 a 16 ± 1 a 18 ± 4 a 98 ± 14 b 7,6E-03 9,9E-01 7,5E-02 1,7E-03 -0,2 -0,4 2,4
Urea I Others [1] 112 ± 38 a 101 ± 22 a 330 ± 86 b 1554 ± 274 c 4,4E-03 1,2E-02 1,0E+00 2,3E-02 1,6 -0,2 2,2
Glyoxylic acid I Organic acids [2] 98 ± 29 a 86 ± 14 a 254 ± 63 b 1109 ± 193 c 4,3E-03 1,1E-02 1,0E+00 2,2E-02 1,4 -0,2 2,1
Sarcosine I Amines [1] 806914 ± 116430 a 612956 ± 48917 ab 601808 ± 79291 b 2486207 ± 444620 c 5,5E-03 2,5E-02 6,0E-02 7,9E-05 -0,4 -0,4 2,0
Tyrosine I Amino acids [1] 861317 ± 122127 a 730555 ± 105535 a 389156 ± 41982 b 1448328 ± 330659 c 4,0E-03 1,9E-03 1,0E+00 3,1E-06 -1,1 -0,2 1,9
Tryptophan I Amino acids [1] 961917 ± 151166 ab 859461 ± 95051 ac 372604 ± 40406 c 1341745 ± 264958 b 5,3E-03 2,8E-03 6,0E-01 2,4E-05 -1,4 -0,2 1,8
Beta-aminoisobutyric acid (BAIBA) I Amino acids [1] 44904 ± 7372 a 43642 ± 5912 a 20913 ± 3551 b 74935 ± 11146 c 4,2E-03 3,6E-03 1,0E+00 4,6E-06 -1,1 0,0 1,8
Leucine I Amino acids [1] 740443 ± 193807 a 762847 ± 96924 a 876114 ± 227755 a 2889030 ± 314015 b 1,4E-02 8,1E-01 1,0E+00 3,3E-02 0,2 0,0 1,7
Hydroxylysine I Amino acids [1] 1541 ± 477 a 1410 ± 352 a 1869 ± 270 a 5013 ± 907 b 1,4E-02 1,0E+00 1,0E+00 4,3E-02 0,3 -0,1 1,4
Serine I Amino acids [1] 14976871 ± 2019159 a 12765693 ± 353155 a 10455947 ± 1414994 b 26307824 ± 3614379 c 3,6E-03 8,3E-04 5,6E-01 1,7E-06 -0,5 -0,2 1,3
Dicaffeoylquinic acid_2 II Hydroxycinnamic acids and derivatives [3] 5060 ± 830 a 2883 ± 446 b 1305 ± 370 c 3236 ± 540 b 4,6E-03 9,3E-06 2,5E-03 1,5E-03 -2,0 -0,8 1,3
Alpha-aminobutyric acid (AABA) I Amino acids [1] 172142 ± 30108 ab 141076 ± 9657 ac 89041 ± 15591 c 204715 ± 31138 b 7,2E-03 4,3E-03 5,3E-01 1,2E-04 -1,0 -0,3 1,2
Benzylglucopyranoside II Others [2] 576 ± 69 a 505 ± 40 a 502 ± 82 a 1083 ± 138 b 1,2E-02 1,0E+00 6,6E-01 3,2E-03 -0,2 -0,2 1,1
Valine I Amino acids [1] 16614220 ± 5324113 a 11935971 ± 4338857 ab 4744487 ± 1002132 c 9760207 ± 1093698 b 8,2E-03 1,5E-04 1,7E-01 2,3E-02 -1,8 -0,5 1,0
value of Conover post-hoc test for pairwise comparisons of RC vs Gc; GI vs GC; RI vs RC.
infested; RC: Rubira control; RI: Rubira infested. The p.value of a Kruskall Wallis test is given, at
threshold α = 0.05. (1) Class : (I), primary metabolites; (II), secondary metabolites; (PH),
Annexe 11. Metabolites variations induced by infestation in Rubira. GC: GF305 control; GI: GF305

242
phytohormones. (2) p-value of a Kruskall Wallis test followed by a Conover (*) post-hoc test. (3) p-
GF305-Control GF305-Infested Rubira-Control Rub-Infested p-value (3) Log2 ratios
Identification
Compound identity p-value (2)
level
Class (1) Familly Mean SD * Mean SD * Mean SD * Mean SD * Rc vs GC GI vs GC RI vs RC RC / GC GI / GC RI / RC

Phosphoric acid I Others [1] 4788 ± 433 a 3793 ± 630 a 4685 ± 580 a 9199 ± 1945 b 9,4E-03 1,0E+00 2,0E-01 6,0E-03 0,0 -0,3 1,0
Caffeoyl-feruloylquinic acid_1 II Hydroxycinnamic acids and derivatives [3] 1566 ± 159 a 1226 ± 44 b 587 ± 129 c 1147 ± 134 b 5,0E-03 1,3E-05 3,4E-02 9,3E-03 -1,4 -0,4 1,0
Caffeoyl-feruloylquinic acid_2 II Hydroxycinnamic acids and derivatives [3] 8680 ± 271 a 6360 ± 589 b 3156 ± 657 c 6143 ± 1062 b 5,2E-03 1,7E-05 2,6E-02 8,4E-03 -1,5 -0,4 1,0
Coumaroyl-fructosyl-diacetylglucoside_1 II Hydroxycinnamic acid acetylglucoside esters [3] 3451 ± 674 ab 2445 ± 309 ac 1991 ± 478 c 3851 ± 284 b 6,6E-03 3,3E-03 7,1E-02 1,4E-04 -0,8 -0,5 1,0
4,5-Dicafeoylquinic acid II Hydroxycinnamic acids and derivatives [1] 71128 ± 8811 a 41419 ± 6878 bc 28033 ± 6676 b 52671 ± 11082 c 5,2E-03 2,1E-05 3,6E-03 1,5E-03 -1,3 -0,8 0,9
Histidine I Amino acids [1] 2107653 ± 413003 ab 1763661 ± 571892 a 1855797 ± 266615 a 3457451 ± 1217162 b 2,2E-02 1,0E+00 1,0E+00 1,3E-02 -0,2 -0,3 0,9
3,5-Dicaffeoylquinic acid II Hydroxycinnamic acids and derivatives [1] 119880 ± 4293 a 92812 ± 9456 ab 62323 ± 20889 b 114560 ± 18138 a 1,9E-02 1,3E-02 2,9E-01 6,8E-03 -0,9 -0,4 0,9
3,4-Dicaffeoylquinic acid II Hydroxycinnamic acids and derivatives [1] 133400 ± 27469 a 94135 ± 12820 bc 63577 ± 11666 b 116767 ± 12118 ac 7,0E-03 1,7E-04 1,3E-02 1,1E-03 -1,1 -0,5 0,9
U_Mannopyranose I Carbohydrates [3] 45 ± 5 a 34 ± 3 b 32 ± 1 b 57 ± 11 a 6,0E-03 6,3E-03 4,0E-02 1,1E-04 -0,5 -0,4 0,8
Caffeoyl-prunasin II Hydroxycinnamic acids and derivatives [3] 8728 ± 554 a 6147 ± 183 bc 4089 ± 673 b 7063 ± 897 c 4,0E-03 4,8E-06 5,1E-04 2,6E-04 -1,1 -0,5 0,8
Quercetin-3-O-galactoside II Flavonols and derivatives [1] 340778 ± 98121 ab 316628 ± 81439 ab 291700 ± 53145 a 483338 ± 96857 b 6,2E-02 1,0E+00 1,0E+00 4,3E-02 -0,2 -0,1 0,7
U_Glucopyranose I Carbohydrates [3] 102 ± 14 ab 85 ± 7 ac 79 ± 6 c 127 ± 24 b 6,0E-03 5,6E-03 1,9E-01 6,4E-05 -0,4 -0,3 0,7
Feruloylquinic acid II Hydroxycinnamic acids and derivatives [3] 14834 ± 1512 a 11263 ± 926 ab 9084 ± 763 b 13874 6 1681 a 1,1E-02 1,6E-03 1,2E-01 2,1E-03 -0,7 -0,4 0,6
Trans-caffeic acid II Hydroxycinnamic acids and derivatives [2] 248 ± 17 ab 213 ± 8 a 255 ± 27 b 383 ± 37 c 6,0E-03 1,0E+00 1,7E-01 1,2E-02 0,0 -0,2 0,6
Threonine I Amino acids [1] 8670845 ± 1309276 a 6455473 ± 258277 b 5321379 ± 499369 b 7932272 ± 811518 a 6,2E-03 1,4E-04 8,7E-03 5,0E-04 -0,7 -0,4 0,6
Hydroxyproline I Amino acids [1] 342152 ± 57755 a 289136 ± 27515 ab 249979 ± 29763 b 355883 ± 86176 a 3,9E-02 4,6E-02 8,5E-01 3,0E-02 -0,5 -0,2 0,5
Isoferulic acid II Hydroxycinnamic acids and derivatives [3] 4224 ± 479 a 2653 ± 529 bc 2052 ± 426 b 2874 ± 287 c 8,2E-03 1,5E-04 2,1E-02 3,2E-02 -1,0 -0,7 0,5
Prunasin II Others [1] 57572 ± 13134 ab 50481 ± 4179 a 54355 ± 7905 a 75128 ± 5660 b 3,6E-02 1,0E+00 1,0E+00 4,2E-02 -0,1 -0,2 0,5
Coumaroyl-diacetylfructosyl-triacetylglucoside_1 II Hydroxycinnamic acid acetylglucoside esters [3] 2791 ± 681 a 1980 ± 20 b 1608 ± 324 c 2208 ± 100 d 2,9E-03 1,8E-07 1,7E-05 1,6E-05 -0,8 -0,5 0,5
Dicaffeoylquinic acid_1 II Hydroxycinnamic acids and derivatives [3] 229343 ± 11781 ab 203416 ± 22125 ab 191166 ± 20403 a 245831 ± 28850 b 3,1E-02 1,4E-01 3,3E-01 2,3E-02 -0,3 -0,2 0,4
Coumaroyl-fructosyl-triacetylglucoside_2 II Hydroxycinnamic acid acetylglucoside esters [3] 5629 ± 1727 a 3621 ± 717 b 2317 ± 267 c 2975 ± 301 b 3,8E-03 2,6E-06 5,0E-02 7,1E-03 -1,3 -0,6 0,4
Glutamic acid I Amino acids [1] 36066921 ± 5126510 a 25613608 ± 1848593 bc 29331658 ± 2665877 ab 25215603 ± 2194381 c 9,0E-03 5,9E-01 3,5E-03 1,8E-02 -0,3 -0,5 -0,2
Threonic acid I Organic acids [2] 79 ± 10 a 90 ± 37 a 63 ± 8 a 45 ± 7 b 8,4E-03 1,7E-01 1,0E+00 4,3E-02 -0,3 0,2 -0,5
Malic acid I Organic acids [1] 859 ± 121 ab 1187 ± 504 a 962 ± 283 a 589 ± 147 b 2,6E-02 1,0E+00 1,0E+00 4,4E-02 0,2 0,5 -0,7
Coumaroyl-hydroxyferuloylquinic acid II Hydroxycinnamic acids and derivatives [2] 2099290 ± 421000 a 1785860 ± 419637 a 1730407 ± 193967 a 968168 ± 86594 b 1,3E-02 7,7E-01 1,0E+00 2,3E-02 -0,3 -0,2 -0,8
Pyrroline-3-hydroxy-5-carboxylic acid I Amino acids [2] 4557 ± 863 a 3895 ± 402 a 3538 ± 1153 a 1612 ± 201 b 1,1E-02 3,5E-01 1,0E+00 3,8E-02 -0,4 -0,2 -1,1
Succinic acid I Organic acids [2] 106 ± 13 a 135 ± 46 a 99 ± 28 a 36 ± 7 b 1,3E-02 1,0E+00 1,0E+00 3,8E-02 -0,1 0,3 -1,5
Cystathionine I Amines [1] 4159 ± 589 a 10437 ± 4221 a 3319 ± 542 b 1028 ± 280 c 3,3E-03 5,0E-02 5,2E-02 4,2E-03 -0,3 1,3 -1,7
Glutamine I Amino acids [1] 17305993 ± 4036681 a 15204318 ± 1925254 a 11223572 ± 2813118 a 3069196 ± 248777 b 6,6E-03 5,6E-02 1,0E+00 4,1E-02 -0,6 -0,2 -1,9
Methionine I Amino acids [1] 255461 ± 62785 a 215794 ± 28352 ab 237828 ± 59093 a 57777 ± 7236 b 1,8E-02 1,0E+00 1,0E+00 1,2E-02 -0,1 -0,2 -2,0
Sorbitol I Polyols [1] 9563 ± 2964 a 8399 ± 1010 a 5210 ± 435 b 1158 ± 960 c 4,4E-03 8,7E-03 1,0E+00 2,4E-02 -0,9 -0,2 -2,2

243
Annexe 12. Selection of metabolites differentially accumulated between uninfested GF305 and
Rubira. The metabolites belong to the cluster 2.2.2 of the HCA presented in figure 26. Differences
between conditions are indicated by letters according to a Conover post-hoc test following a Kruskall
Wallis test (p-value < 0.05). GC, GF305 control; GI, GF305 infested; RC, Rubira control; RI, Rubira
infested.

244
Annexe 13. Selection of metabolites decreasing 48 hpi in GF305 but increasing in Rubira. The
metabolites belong to the cluster 2.1 of the HCA presented in figure 26. Differences between
conditions are indicated by letters according to a Conover post-hoc test following a Kruskall Wallis test
(p-value < 0.05). GC, GF305 control; GI, GF305 infested; RC, Rubira control; RI, Rubira infested.

Annexe 14. Variations of phytohormones. A. Selection of metabolites increasing 48 hpi in Rubira. B.


time-course variations of phytohormones from 0 to 48 hpi. Differences between conditions are
indicated by letters according to a Conover post-hoc test following a Kruskall Wallis test (p-value <
0.05). GC, GF305 control; GI, GF305 infested; RC, Rubira control; RI, Rubira infested.

245
Annexe 15. Selection of metabolites decreasing 48 hpi in Rubira. A. Central carbon metabolites. B.
Central nitrogen metabolites. C. Urea cycle metabolites. D. Sulfur metabolites. The metabolites belong
to the cluster 2.2. of the HCA presented in figure 26. Differences between conditions are indicated by
letters according to a Conover post-hoc test following a Kruskall Wallis test (p-value < 0.05). GC, GF305
control; GI, GF305 infested; RC, Rubira control; RI, Rubira infested.

246
Annexe 16. Selection of primary metabolites increasing 48 hpi in Rubira. A. Central carbon
metabolites. B. Central nitrogen metabolites. C. Urea cycle metabolites. D. Branched-chain amino
acids. E. Lysine metabolisme and histidine. F. Other metabolites. The metabolites belong to the cluster
1.1. of the HCA presented in figure 26. Differences between conditions are indicated by letters
according to a Conover post-hoc test following a Kruskall Wallis test (p-value < 0.05). GC, GF305
control; GI, GF305 infested; RC, Rubira control; RI, Rubira infested.

247
Annexe 17. Selection of secondary metabolites increasing 48 hpi in Rubira. The metabolites belong
to the cluster 1.1. of the HCA presented in figure 26. Differences between conditions are indicated by
letters according to a Conover post-hoc test following a Kruskall Wallis test (p-value < 0.05). GC, GF305
control; GI, GF305 infested; RC, Rubira control; RI, Rubira infested.

248
Annexe 18. Variations of other metabolites 48 hpi. Differences between conditions are indicated by
letters according to a Conover post-hoc test following a Kruskall Wallis test (p-value < 0.05). GC, GF305
control; GI, GF305 infested; RC, Rubira control; RI, Rubira infested.

249
250
251
Annexe 19. Séquence de la PDS et ALD1 choisie pour le VIGS.

Phytoème désaturase (PDS) :


5’- AGAAAGCTGAAGAACACATATGATCATCTACTTTTTAGCAGAAGTCCTCTTTTAAGTGTCTATG
CCGACATGTCCGTAACATGTAAGGAATATTACAATC - 3’

AGD2-like defense response protein 1 (ALD1) :

5’ – ATGTACAAGTTTCCTGCTAGTACATTAGTGTCCCATGCAATCATATTGCAGCCTGTTATTGTTCAGGCCGTT
TCAAGACCCAAAAGGACCTACTTGGTTGTCGTACAAAGGTACCTCGCAATGTAAACATGGAGAAATTGCGGAA
TGGCTATTTGTTTC – 3’

252
Résumé
Parmi les nombreux ravageurs auxquels les plantes sont confrontées, les pucerons sont
certainement ceux qui causent le plus de dommages aux cultures en raison de leur multiplication
rapide, des dégâts directs qu’ils occasionnent et des virus phytopathogènes qu’ils transmettent. Le
puceron vert du pêcher (Myzus persicae, Sulzer) est un ravageur généraliste qui s’attaque à un large
panel de plantes incluant le pêcher, son hôte primaire, mais également de nombreux hôtes secondaires
de familles botaniques diverses dont différentes espèces cultivées. Des travaux antérieurs ont mis en
évidence des accessions de pêcher présentant une résistance à M. persicae conférée par le locus Rm
et caractérisée par un phénomène d’antixénose qui provoque rapidement le départ des pucerons.
L’objectif de notre travail était d’identifier par une approche intégrée de transcriptomique et de
métabolomique les facteurs impliqués dans l’expression de la résistance du pêcher à M. persicae afin
d’aboutir à une description quasi exhaustive des fonctions biologiques activées ou réprimées par
l’infestation. Notre démarche a consisté à comparer les réponses à l’infestation de deux génotypes de
pêcher, GF305 sensible à M. persicae et Rubira porteur du gène de résistance Rm2. Nous avons
concentré principalement notre étude sur le temps de 48h après infestation qui correspond à la mise
en place effective d’une résistance induite par Rm2.
L’analyse transcriptomique comparative via RNAseq des deux variétés de pêcher a mis en
évidence une réponse très limitée de GF305 à l’infestation alors que nous avons observé une
reconfiguration profonde du transcriptome chez Rubira. Une tendance similaire a été observée dans
les profils métaboliques. Cette reconfiguration transcriptionnelle s’est traduite par une répression de
gènes intervenant dans des fonctions de croissance et développement et par une surexpression des
gènes de défense ce qui témoigne d’une réorientation du fonctionnement cellulaire au profit de la
défense. Cette observation a été confortée par la réduction importante de pools métaboliques de
carbone, d'azote et de soufre et par l'accumulation de conjugués d'acide caféique ayant des propriétés
anti-appétentes ou toxiques vis à vis des pucerons. Parmi les gènes de défense, la surexpression des
récepteurs PRR et NLR suggère une activation conjointe des deux branches du système immunitaire
des plantes, PTI et ETI. De plus, l’enrichissement en gènes liés au stress oxydatif, couplé à l'activation
de voies métaboliques génératrices de H2O2 telles que la synthèse photorespiratoire de glyoxylate et
l’activation du cycle futile P5C/proline, souligne l’implication probable de la synthèse des ROS dans la
résistance de Rubira à M. persicae. L'apparition de lésions nécrotiques révélatrices d'une réaction
hypersensible pourrait également être imputée à un burst oxydatif en réponse à l’infestation. Le
déclenchement d'une réponse systémique acquise a également été suggéré par l'activation du
métabolisme des acides salicylique et pipécolique. Enfin, l’implication de l’acide pipécolique dans la
résistance des plantes aux pucerons étant très peu documentée, nous avons cherché à déterminer le
rôle de ce composé dans la résistance du pêcher. Nous avons étudié l’effet d’un apport exogène en
acide pipécolique d’une part sur le comportement de fuite de M. persicae ainsi que sur le
développement des colonies aphidiennes et d’autre part sur le profil métabolique des apex. Bien que
cette expérimentation n’ait pas montré la capacité de l’acide pipécolique à induire la résistance, elle a
apporté de nouveaux éléments concernant les marqueurs métaboliques inductibles par cette
molécule.
En conclusion, ce travail illustre l’ampleur et la complexité de l’expression de la résistance à M.
persicae conférée par Rm2 et souligne l’intérêt de l’intégration de données transcriptomiques et
métabolomiques pour l’analyse de l’interaction plante/pucerons. Ces connaissances fonctionnelles
seront cruciales pour exploiter les sources de résistance naturelles et contrôler durablement les
populations aphidiennes.

253

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