L'Inra Au SIA 2019: La Vie Secrète
L'Inra Au SIA 2019: La Vie Secrète
L'Inra Au SIA 2019: La Vie Secrète
La vie secrète
des plantes et des animaux
1
Partie 1
La vie secrète des plantes
Unité pluridisciplinaire Prairies et plantes fourragères
URP3F
Centre Nouvelle-Aquitaine-Poitiers
Les activités de l’équipe Ecophysiologie de l’URP3F portent sur le fonctionnement des
prairies semées face aux contraintes de l’environnement couplant des approches expéri-
mentales et de modélisation. La lumière est l’un des facteurs abiotiques étudiés de par
son importance en tant que source d’énergie pour la photosynthèse et aussi en tant que
signal permettant aux plantes de s’informer et de « visualiser » leur voisinage.
Cette équipe propose une visite express mais lumineuse au sein du thème « La vie secrète
des plantes ». Les visiteurs découvrent que les plantes voient toutes les couleurs de la
lumière dans le visible et le proche infra-rouge qu’elles utilisent pour grandir et pour
s’informer. Ils peuvent reproduire l’expérience de Newton et se rendre compte que nos
yeux n’ont pas cette capacité. Grâce à un banc spectral, équipé d’un capteur de lumière et
d’un spectroradiomètre, ils peuvent voir que les plantes se comportent comme des filtres
modifiant la composition en couleur de la lumière transmise et que cette lumière a un
effet sur la morphogenèse des plantes voisines, c’est la photomorphogenèse. De vraies
plantes privées de couleur bleue pendant leur croissance sont également exposées. Et
pour achever leur visite, les visiteurs peuvent s’immerger dans le monde virtuel d’une
plante.
Dans le cadre du thème « La vie secrète des plantes », l’équipe présente quelques com-
portements de réaction de plantes à des stimulations mécaniques telles que la gravité ;
laquelle sera illustrée grâce à un dispositif expérimental exposé au public. Les scienti-
fiques abordent aussi les questions de la proprioception et de l’acclimatation des arbres
au vent à travers des photos, des films et des échantillons de bois ainsi que les processus
de communication entre les organes d’une plante.
Des tests en laboratoire ont été mis au point pour évaluer rapidement le potentiel des
plantes compagnes, analyser les composés volatils émis et comprendre leur mode d’ac-
tion. Une simulation de l’effet de l’introduction de ces plantes compagnes répulsives a été
réalisée pour montrer l’intérêt des signaux olfactifs pour perturber le comportement du
puceron, améliorer la protection de la plante cultivée et réduire l’usage de pesticides.
Comme les œufs des poules, les graines des plantes ont aussi un albumen : un tissu
assez méconnu mais au combien important pour le développement de l’embryon. En
observant des graines de différentes plantes au microscope et en manipulant des mo-
dèles 3D de graines, les visiteurs peuvent étudier la structure de ce tissu chez différentes
espèces de plantes, son origine génétique unique et sa fonction dans le développement
de la graine. L’intérêt agronomique de ce tissu, qui sert de réservoir en nutriments chez
certaines espèces, est aussi abordé.
Unité Santé de la vigne et qualité du vin
UMR SVQV Inra/Université de Strasbourg
Centre Grand Est-Colmar
Les activités de l’équipe Virologie et vection de l’UMR SVQV portent sur l’identification de
nouvelles alternatives à la lutte chimique pour réduire les populations d’insectes rava-
geurs ou vecteurs de maladies de plantes (puceron, cochenille, nématode...). Au travers
de différentes approches alliant la biologie moléculaire à l’analyse comportementale des
vecteurs, les chercheurs tentent d’identifier les interactions essentielles entre un virus, sa
plante hôte et son insecte vecteur pour pouvoir, à long terme, bloquer la propagation des
virus dans les champs.
Au sein du thème « La vie secrète des plantes », les visiteurs peuvent observer sous loupe
binoculaire des pucerons vivants et voir les dégâts provoqués sur les plantes par les virus
qu’ils transportent. Les scientifiques présentent, à l’aide de maquettes, le parcours du
virus ingéré par un puceron. A l’aide d’un diaporama, l’équipe explique comment certains
virus dits « manipulateurs » sont capables d’altérer le comportement de l’insecte vecteur
et même la physionomie de la plante hôte pour faciliter leur survie et leur propagation.
Les visiteurs du salon peuvent découvrir la diversité des abeilles sauvages et domestiques
en observant les boîtes de collection de l’unité. Les visiteurs ont un aperçu des travaux
que mènent les scientifiques sur l’importance de la diversité génétique pour lutter contre
le déclin des abeilles, avec entre autres des études sur la diversité des réponses aux
stresseurs environnementaux tels que les pesticides et le varroa. De grandes maquettes
et une colonie de bourdons permettent de découvrir la biologie et les rôles des abeilles.
Au sein du thème « La vie secrète des animaux », le stand permet d’observer des tiques
vivantes dans deux terrariums où a été reconstitué leur biotope naturel. Les visiteurs
peuvent ainsi observer à l’œil nu ou avec des loupes de bureau des femelles en train de
pondre leurs milliers d’œufs dans une litière forestière et des tiques à l’affût en quête
d’un hôte à l’extrémité de brins d’herbe. Une loupe binoculaire permet de les observer à
un plus fort grossissement.
Les scientifiques présentent au public la biologie de ces organismes, les étonnantes adap-
tations que ces arthropodes exclusivement hématophages ont développées au cours de
leur évolution en interaction avec leurs hôtes vertébrés et leur rôle dans la transmission
de microorganismes à l’origine de maladies vectorielles zoonotiques.
En lien avec la thématique « La vie secrète des animaux », le stand présente des cartels
sur la vie secrète d’une brebis lait et viande (cycle de production, recherches) et le
programme de recherche sur la robustesse des animaux. Un jeu de reconnaissance, à
l’aveugle, présente des aliments produits sur l’unité avec des cubes en plexiglass conte-
nant les échantillons.
Au sein du thème « La vie secrète des animaux », le stand sur les relations mère-petit
via le lait permet de découvrir la composition du lait en observant une goutte de lait au
microscope et en apprenant à précipiter les protéines du lait. Deux vidéos présentent
des composants du lait découverts très récemment, les microARN et les exosomes. Les
visiteurs peuvent prendre conscience, à l’aide d’un jeu, qu’il n’existe pas un lait mais des
laits selon l’âge des petits ou encore selon l’espèce. La biologie de la glande mammaire,
ainsi que l’effet de l’environnement de la mère sur la santé de la glande mammaire et sur
la composition du lait et donc du développement du petit, sont présentés autour de quiz
et de cartels.
Unité Physiologie, environnement et génétique pour l’animal
et les systèmes d’élevage
UMR PEGASE Inra/Agrocampus Ouest
Centre Bretagne-Normandie
Les activités de PEGASE portent notamment sur l’étude du comportement animal, en
particulier de l’espèce porcine. L’unité étudie la communication entre les animaux et
la communication entre l’animal et l’humain pour mieux comprendre comment les
animaux perçoivent leur environnement social et humain. Elle travaille aussi sur les
conditions de logement et l’alimentation. Ces informations leur permettent de proposer
des outils d’évaluation objectifs du bien-être des porcs et de proposer des inflexions ou
des innovations des conditions d’élevage qui soient plus respectueuses du bien-être
animal.
Au sein du thème « La vie secrète des animaux », le stand de PEGASE permet au public
de se familiariser avec la communication sonore entre les animaux. Les scientifiques
présentent la diversité de la communication sonore utilisée par les animaux et son rôle
dans la communication intra-spécifique et avec l’éleveur. Ils montrent comment cette
connaissance leur permet d’évaluer objectivement l’état de satisfaction ou de frustration
des animaux. Les visiteurs peuvent écouter divers sons émis par des porcs et participer
à un jeu leur demandant d’associer chaque son à une situation ressentie par l’animal et
objectivée par les scientifiques comme positive ou négative.
Une deuxième animation est proposée sur l’évaluation du bien-être animal à partir de
critères qui renseignent sur quatre dimensions : la qualité du logement, l’alimentation,
la santé animale et le comportement. A partir d’un jeu de cartes illustrant les critères
potentiels d’évaluation de ces quatre dimensions, les visiteurs construisent une grille
d’évaluation.
Une troisième animation permet de discuter des travaux de l’unité sur l’utilisation des
techniques de l’élevage de précision, ou élevage sur mesure, pour améliorer le bien-être
des porcs. Ces travaux visent à repérer les problèmes comportementaux au sein des
groupes pour que l’éleveur puisse intervenir à un stade précoce. Les visiteurs manipule-
ront un outil en cours de développement qui permet de suivre en temps réel le compor-
tement des porcs via un accéléromètre posé à leur oreille. Une application smartphone
reçoit les informations du capteur, intègre les données (via des méthodes d’intelligence
artificielle) et en extrait une information accessible aux éleveurs. Un système d’alerte sms
prévient l’éleveur d’un comportement indicateur d’un problème de bien-être (bagarre
dans le cas présent). Il s’agit d’un prototype et de nombreuses améliorations sont néces-
saires avant une utilisation sur le terrain.
Au sein du thème « La vie secrète des animaux », le stand présente des vidéos illustrant
des comportements sociaux ou émotionnels importants chez le mouton, la poule ou le
cheval et des tests que les chercheurs réalisent pour étudier leurs capacités aptitudes
cognitives. Les visiteurs peuvent également découvrir la diversité morphologique des
cerveaux animaux, en manipuler certains en impression 3D ou encore tenter de répondre
à un quiz sur les capacités cognitives des animaux. Les scientifiques présentent au public
un panel du registre comportemental que les animaux possèdent et qui leur est indis-
pensable à la vie en troupeau et à la prise en compte des éléments de l’environnement.
Ces connaissances sont essentielles pour élaborer de futurs systèmes d’élevage encore
plus respectueux de leur bien-être.
Unité Herbivores
UMRH Inra/VetAgroSup
Centre Auvergne-Rhône-Alpes
L’équipe CARAIBE (Comportement Animal, robustesse et approche intégrée du bien-être)
de l’UMR Herbivores, conduit des recherches en comportement et bien-être animal.
CARAIBE se focalise sur la compréhension des besoins psychologiques, des perceptions
(émotion et cognition) et des réponses comportementales des animaux de ferme à leur
environnement, en particulier envers l’homme, pour améliorer leur qualité de vie. Elle
s’intéresse notamment aux systèmes herbagers valorisant le pâturage (environnement
météorologique, alimentaire, social, sanitaire, humain...). Dans une perspective de
« One Welfare », ces recherches visent à mettre en relation bien-être animal et bien-être
de l’éleveur : rôle du travail de l’éleveur sur le bien-être animal, impact du bien-être
animal sur les performances et la santé animales, la qualité des produits, ainsi que sur le
travail des professionnels en élevage et à l’abattage.
Les recherches sont basées sur les analyses de comportement animal (en situation
d’élevage et/ou expérimentale), de réponses physiologiques de stress et d’indicateurs
d’inflammation ou de douleur. Via des collaborations en France et à l’international,
CARAIBE enrichit son approche par des indicateurs microbiologiques et immunolo-
giques... et par des analyses génétiques pour comprendre la variabilité individuelle.
L’équipe est aussi très présente dans les réseaux internationaux s’intéressant à l’utilisation
des technologies récentes conçues pour l’élevage de précision. Des outils de géoloca-
lisation des animaux ou des accéléromètres permettent d’enregistrer les réponses de
l’animal en continu sur de longues périodes. Ce monitoring associé à de la modélisation
occupe une place significative dans les recherches de l’équipe afin de mieux phénotyper
les animaux ou comprendre les modifications comportementales en réponses à des
perturbations ou précédant les signes cliniques d’une maladie. Les collaborations avec
des chercheurs en sciences humaines et les partenaires privés permettent de concevoir
des pratiques novatrices pour une gestion intégrée du bien-être animal et de la santé.
Au sein du thème « La vie secrète des animaux », les animations issues des travaux de
l’équipe CARAIBE permettent aux visiteurs de découvrir la vie quotidienne d’une vache
grâce à un film en caméra subjective et de s’interroger sur ce qui peut enrichir cette vie au
travers d’un jeu interactif.
L’URZF propose également une initiation à la reconnaissance des insectes sous forme
d’observation et de jeu.
Mieux on sait décrire la nature et nommer les espèces la composant, plus on se sent
partie prenante de son environnement et de sa gestion. La conservation de la biodiversi-
té, comme la gestion des ravageurs par des approches respectueuses de l’environnement,
nécessitent donc de développer une bonne connaissance du monde environnant dès le
plus jeune âge. Or, le monde des insectes et des arthropodes, composante essentielle
des éco et agrosystèmes, peut être tout à la fois perçu comme fascinant ou comme répu-
gnant, voire effrayant. L’objectif est de mieux les faire connaître. Toutes les « bestioles »
ne sont pas indistinctement des insectes. Comment les classer autrement que comme
ceux qui font bzbzbz ou ceux qui font krkrkr ?
Animation sur les champignons pathogènes des arbres (les « méchants champignons ») :
l’équipe présente les mécanismes d’infection de la rouille du peuplier, principale maladie
en plantation de peupliers (populiculture). Les visiteurs peuvent observer à l’œil nu et
sous loupe binoculaire les symptômes de la maladie sur des feuilles de peuplier infectées
par différentes souches du champignon. A l’aide d’un jeu électronique interactif illustrant
l’interaction entre les gènes de résistance du peuplier et les facteurs de virulence du
champignon, les scientifiques expliquent les mécanismes de co-évolution entre un hôte
et son agent pathogène.
Les activités de l’équipe Ecogénomique des interactions de l’unité IAM portent sur les
interactions qui s’établissent entre les arbres, les champignons et les bactéries des sols
forestiers, à travers un panel d’approches pluridisciplinaires allant de l’écologie micro-
bienne à la bioinformatique, en passant par des techniques de pointe en génomique et
en métagénomique. L’équipe cherche à déchiffrer le fonctionnement de ces interactions,
dont le rôle est primordial pour le cycle du carbone dans les sols, afin d’améliorer la
durabilité des écosystèmes forestiers.
Les visiteurs peuvent également observer la diversité des nez et langues des insectes sur
photos, sous loupe binoculaire, sur insectes en collection et insectes ravageurs vivants
(chenilles, vers de farine). Un petit jeu d’association de photos (puzzle) permet au jeune
public de reconstruire des interactions néfastes (chenille/plante cultivée, moustique/
homme) et d’autres bénéfiques (abeille/fleur, coccinelle/puceron, parasitoïde/chenille),
l’idée étant d’illustrer les différentes interactions possibles et comment on peut les
détourner pour le contrôle des ravageurs tout en préservant les insectes utiles. Pièges
et diffuseurs de phéromones sont présentés pour illustrer la mise en pratique des
recherches de l’unité.
Unité Infectiologie et santé publique
UMR ISP Inra/Université de Tours
Centre Val de Loire
L’unité de recherche Infectiologie et santé publique étudie les maladies infectieuses
humaines et/ou animales responsables de lourdes pertes économiques ou de problèmes
de santé publique. L’objectif des équipes est, d’une part de proposer des méthodes pré-
ventives ou curatives pour contrôler ces maladies et, d’autre part de réduire l’utilisation
des intrants médicamenteux dans les élevages. Les recherches de l’unité visent ainsi à
améliorer la santé et le bien-être de l’animal de rente et à assurer une alimentation plus
sûre pour l’homme.
L’équipe Signalisation, portage et virulence bactérienne (SPVB) est l’une des 12 équipes
de l’unité ISP. Elle étudie les mécanismes responsables de la virulence de Salmonella,
bactérie responsable de la salmonellose, et les mécanismes de portage asymptoma-
tique, en particulier chez les volailles. Au sein d’un réseau européen bien établi, l’équipe
décrypte les mécanismes d’invasion, de survie et de multiplication intracellulaire des
salmonelles, ainsi que les mécanismes de défense de l’hôte. Parmi ces mécanismes de
défense, l’équipe se focalise sur le rôle de la réponse immunitaire et sur l’effet barrière du
microbiote intestinal de l’hôte.
Sur le stand, le public participe à des manipulations courantes en laboratoire telles que
pipetages et dilutions. Les scientifiques présentent des notions d’hygiène des mains,
en montrant notamment la diversité microbienne présente sur la peau. L’unité propose
également des jeux sur les agents pathogènes pour l’homme et les animaux. Enfin, grâce
à des films d’animation sur tablettes, le public découvre les mécanismes qu’utilisent les
bactéries pour entrer dans les cellules et les avancées que l’équipe a réalisées dans ce
domaine.
Plusieurs équipes du LIPM sont représentées sur le stand de l’Inra. Des chercheurs
travaillant sur les agents pathogènes interagissent avec le public via l’application
E-phytia, qui permet d’identifier les maladies et ravageurs de diverses plantes cultivées.
D’autres chercheurs proposent des jeux pour tester les connaissances du public sur les
légumineuses, des plantes dont la nutrition azotée est facilitée par l’interaction avec
des microorganismes symbiotiques, et dont on redécouvre aujourd’hui les multiples
intérêts sur le plan agronomique, environnemental et nutritionnel. Enfin, des chercheurs
présentent le projet Optima, une expérience de science participative menée dans 11
départements français qui vise à définir une carte génétique de l’adaptation de l’arabette
à son environnement (sol, microbiote, climat). Des petits pots de cette plante sont
distribués au public.