Entomologie Medicale 2019
Entomologie Medicale 2019
Entomologie Medicale 2019
ENTOMOLOGIE MEDICALE
G2 BIOMEDICALE
2019
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ENTOMOLOGIE MEDICALE
Sommaire
I. Importance médicale des insectes
I.1. Pourquoi étudier l’entomologie médicale ? Difficultés méthodologiques
I.2. Groupes à étudie
II. Présentation des taxa et rôle médical des principaux arthropodes
2.1. Diptères
2.1.1. Moustiques : Anophèles, Culex, Phlébotomes, Aedes.
2.1.2 Mouches : Glossines, Simulies, mouche domestique, Lucilie bouchère, mouches à
Myiases
2.2. Hémiptères
F. Cimicidae (punaises)
F. Reduviidae ( Triatoma, Rhodnius)
2. 3 Autres arthropodes importants
O. Acariens (tiques)
O. Anoploure (poux)
O. Aphaniptères (puces)
2.4 Insectes vecteurs du Congo
3.1. Principales stratégies
3.2. Considérations écologiques
3.3. Difficultés majeures et facteurs génétiques
5. Illustrations, lectures complémentaires libres
REFERENCES
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OMS, Les arbovirus et leur rôle dans la pathologie humaine, in Chronique OMS. Vol. 21.
N° 11, p. 513 Ŕ 516
OMS. Les maladies transmissibles et la lutte antivectorielle, In chronique OMS, vol. 28.
p.353 Ŕ 366
Pal, R. Génétique des insectes vecteurs de maladie, in Chronique OMS, vol. 21 n° 21.
282 Ŕ 389.
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Introduction
C’est en 1936 qu’un entomologiste russe, E.N. Pavlovsky, a formulé la théorie des foyers
d’infection naturels, une théorie qui a défini pour la première fois les relations existant
dans la nature, entre les agents pathogènes, les vecteurs arthropodes et leurs hôtes
vertébrés, y compris les êtres humains. Depuis lors, les études détaillées et approfondies
sur ce sujet toujours actuel, sont poursuivies dans tous les continents.
Un foyer naturel peut être défini comme une portion de territoire géographique plus ou
moins délimité, qui constitue un système organisé (biocénose) dont l’agent pathogène fait
partie intégrante. Quand l’homme et les animaux domestiques pénètrent dans ce territoire,
ils deviennent les hôtes accidentels de ces vecteurs et ces agents pathogènes.
Pourquoi étudier l’Entomologie médicale ?
L’Entomologie médicale n’est pas un cours de parasitologie. Plutôt qu’étudier le parasite,
c’est l’insecte vecteur qui intéresse ici ; son mode de vie (éthologie, Ecologie), ses
fonctions vitales (biologie, morphologie, physiologie). Le rôle de l’agent est juste cité ou
très brièvement décrit. A part la classe des insectes, quelques autres arthropodes seront
mentionnés, comme les tiques. Comme l’Entomologie couvre seulement les arthropodes,
elle n’étudie, donc qu’une partie des vecteurs ex. Le mollusque vecteur de la bilharziose
relève de la Malacologie.
Il est important pour le médecin de connaître la morphologie, l’écoéthologie et la biologie
des insectes vecteurs des maladies. L’étude du rôle épidémiologique de ces animaux dans
la zone de santé permet de mettre au point quelques moyens prophylactiques appropriés,
en perfectionnant avec l’aide éventuelle des entomologistes et des parasitologues, les
stratégies de lutte.
Le paludisme est, dans le monde, 4 fois plus meurtrier que les accidents de roulage. Il tue
plus d’un million de personnes par an. Les filarioses (mouches simulies notamment
comme vecteurs) affectent plus de 250 millions de personnes.
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moustique
moustique, nom commun à environ deux mille espèces d'insectes ayant deux ailes.
On les trouve des tropiques au cercle arctique et des basses terres au sommet des montagnes.
Les moustiques ont des ailes longues et fines, et diffèrent des autres diptères, comme les
mouches, par la présence de petites écailles sur la plupart des nervures des ailes. Leur corps
est ténu. Les longues antennes ont de nombreuses touffes de poils, courts chez la femelle,
longs et touffus chez le mâle. Chez un grand groupe de moustiques, les pièces buccales de la
femelle sont de type piqueur-suceur, adaptées pour aspirer le sang. Le mâle, qui se nourrit de
nectar et d'eau, a des pièces buccales rudimentaires. Les femelles se nourrissent
principalement du sang des animaux à sang chaud. Lorsqu'elles piquent, elles injectent leur
suc salivaire, provoquant œdème et irritation. De nombreux moustiques transmettent des
micro-organismes responsables de maladies telles que le paludisme, la fièvre jaune, la dengue
et la filariose (voir Filaire).
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Moustique suçant du sang
Tim Shepherd/Oxford Scientific Films
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Larve de moustique
Les larves de moustiques, aquatiques (les femelles pondent leurs œufs dans les eaux
stagnantes), possèdent de part et d'autre de la bouche deux brosses labiales qui leur permettent
de récolter leur nourriture. Chez la plupart des espèces, les larves se nourrissent de bactéries et
de débris d'algues ; certaines toutefois sont carnassières et s'attaquent à d'autres larves.
Lorsqu'elles ne perçoivent pas de vibrations qui indiqueraient la présence d'un prédateur, les
larves se tiennent non loin de la surface, laissant émerger à l'air libre leur siphon respiratoire
(le fin tube gris que l'on voit sur cette photographie), relié à leur abdomen. Si elles se sentent
menacées, elles descendent vers le fond en pratiquant de rapides mouvements latéraux (en
d'autres termes, elles se déplacent en se « tortillant »).
Minoo Koen Konchuukan
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Aile de moustique
Le moustique a les ailes couvertes de petites écailles disposées le long des nervures.
Dorling Kindersley
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Les femelles pondent toujours leurs œufs dans l'eau, certaines espèces dans l'eau courante,
d'autres dans les eaux stagnantes (étangs, marais, marécages, ou même des récipients comme
les citernes d'eau de pluie). Les larves nagent dans l'eau avec des mouvements frétillants
caractéristiques. Un grand nombre d'œufs et de larves sont dévorés par les poissons. On peut
lutter contre les moustiques en traitant leurs sites de reproduction avec des produits chimiques
(pétrole, insecticides).
Les moustiques sont plus abondants dans les régions chaudes. Une espèce est vecteur de
l'encéphalite, d'autres sont responsables de la transmission de la fièvre jaune et de la dengue.
Plusieurs espèces d'un groupe apparenté transmettent le paludisme. Les mâles et les femelles
de ce groupe sont caractérisés par la présence de palpes (organes sensoriels) sur les pièces
buccales, aussi longs que la trompe suceuse. Les ailes de ces moustiques sont parsemées de
zones blanches et sombres. Au repos, leur tête et leur trompe sont parallèles au support, tandis
que le reste du corps fait un angle avec le support. Les autres moustiques, y compris le
moustique domestique commun, ont le corps parallèle à la surface et la tête faisant un angle
avec elle.
Le moustique tigre asiatique est un piqueur féroce qui peut transmettre un type d'encéphalite,
la dengue et d'autres maladies. Robuste et peu sensible aux insecticides, il résiste souvent aux
méthodes de lutte traditionnelles.
Classification : les moustiques forment le sous-ordre des Nématocères dans l'ordre des
Diptères. Les moustiques dont les femelles ont des pièces buccales de type piqueur-suceur
appartiennent à la famille des Culicidés. Le moustique commun a reçu le nom de Culex
pipiens. Les espèces qui transmettent le paludisme sont classées dans le genre Anopheles. Le
moustique tigre asiatique porte le nom d'Aedes albopictus.
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mouche
mouche, insecte diptère cosmopolite au corps trapu et velu, et dont les gros yeux composés
sont très rapprochés.
Les mouches vraies ont des pièces buccales de type suceur, mais un certain nombre d’espèces
possèdent également un appareil piqueur (pièces buccales de type piqueur / suceur). Les
mouches, comme les autres diptères, ne possèdent qu’une paire d’ailes. Les cellules du goût
sont situées sur les pattes et sur les pièces buccales. Les mouches se nourrissent d’aliments
liquides qu’elles aspirent grâce à une petite trompe.
D’autres espèces de diptères portent le nom courant de mouche et vivent partout en France : la
petite mouche domestique abonde surtout à la fin du printemps et au début de l’été ; la
mouche des étables ; la mouche bleue ; la mouche du vinaigre ; la mouche verte, etc.
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Tipule
Les tipules appartiennent, tout comme les moustiques, à l'ordre des diptères. Ces insectes aux
longues pattes grêles sont cependant inoffensifs et se nourrissent de nectar, tandis que leurs
larves consomment des végétaux.
D. R. Thompson-G. D. Dodge/Bruce Coleman, Inc.
diptères, ordre d’insectes caractérisés par la présence d’une seule paire d’ailes, et représenté
par l’ensemble des mouches et des moustiques. Les diptères, dont les ancêtres avaient quatre
ailes, ont une forme aérodynamique et sont parmi les insectes volants les plus rapides. Les
ailes postérieures persistent à l’état vestigial sous forme d’haltères, des pédoncules bosselés
servant de balanciers pour équilibrer le vol.
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Par leur nombre, les diptères représentent le quatrième ordre animal, avec plus de quatre-vingt
mille espèces connues. On rencontre ces insectes dans le monde entier, y compris dans
l’Antarctique, mais ils sont particulièrement abondants sous les climats chauds et humides.
Mouche domestique
On trouve la mouche domestique (Musca domestica) dans le monde entier. Elle pond ses œufs
sur des organismes animaux en décomposition, dont se nourrissent ensuite les larves. Cette
mouche est vecteur de nombreux germes.
L. West/Bruce Coleman, Inc.
Les diptères sont répartis dans deux sous-ordres principaux et dans plus d’une centaine de
familles. Le premier sous-ordre, celui des nématocères (moustiques), groupe des insectes
plutôt minces dotés de longues antennes, comme le moustique, la tipule, les moustiques non
piqueurs, les producteurs de gale (ou cécidomies), le moucheron, les bibionidés et la simulie.
Les membres du second ordre, les brachycères (mouches), ont un corps plus robuste et de
petites antennes. On y trouve la mouche domestique, le taon, les asilidés, le gastrophile, la
drosophile et la mouche tsé-tsé.
2 CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES
Bombyliidé
Appartenant à l'ordre des diptères (mouches et moustiques), la famille des bombyliidés est
représentée par environ 2 500 espèces qui habitent les régions chaudes et tempérées chaudes
du globe. Ce sont des mouches au corps couvert de duvet et dont l'aspect global et la couleur,
en vol, évoquent les abeilles ou les bourdons (elles sont d'ailleurs appelées, en anglais,
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« mouches abeilles » ŕ bee flies). Les adultes se nourrissent de nectar de fleurs, et pratiquent
souvent le vol stationnaire devant les corolles. Les larves, en revanche, sont des parasites :
elles se développent dans les larves des abeilles et des guêpes solitaires, de certains
coléoptères et lépidoptères, ou encore dans des œufs de sauterelles.
John Pontier/Animals Animals
Comme tous les insectes, les diptères ont des yeux composés, formés de quatre mille facettes
dans le cas de la mouche domestique. Ces yeux ne perçoivent pas d’images nettes mais plutôt
les changements de luminosité et les mouvements brusques. Les membres des deux sous-
ordres possèdent des pièces buccales adaptées à leur régime alimentaire. Chez les moustiques,
les pièces buccales sont de type piqueur, tandis que, chez les mouches, elles sont de type
suceur, leur permettant d’aspirer les liquides grâce à une pompe en soufflet située sur la tête.
Les bombyles sont dotés d’un long stylet qui s’enfonce profondément dans les fleurs pour en
aspirer le nectar. Les taons ont également des mandibules et des maxilles, des pièces buccales
en forme de couteau, semblables à des mâchoires, grâce auxquelles ils percent la peau de leurs
hôtes. Les moustiques femelles sont munies d’une seconde paire de pièces buccales qui
permet à la salive de s’écouler dans la blessure pour empêcher la coagulation. Certaines
mouches percent et vident le corps d’autres insectes à l’aide de leur appareil buccal.
Les six pattes des diptères se terminent par le tarse, ou pied, et par une paire de griffes en
forme de pinces servant à agripper les surfaces irrégulières. Les griffes recouvrent un coussin
charnu glandulaire, appelé pulvillus, qui leur permet de marcher sur les surfaces lisses.
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Taon
Les pièces buccales du taon sont de type piqueur-suceur. Le mâle, inoffensif, consomme du
nectar, mais la femelle se nourrit du sang de nombreux mammifères en les piquant. Elle peut,
au cours de cette opération, transmettre à l'homme comme aux animaux (notamment au bétail)
des maladies telles que le charbon.
Fran Hall/Photo Researchers, Inc.
Les brachycères ont les ailes moins nervurées que les autres insectes. Le nombre et la
disposition de ces nervures constituent un moyen efficace de différencier les espèces. Les
haltères, ou ailes postérieures résiduelles, vibrent verticalement au même rythme que les ailes
antérieures et permettent de maintenir une course régulière pendant le vol.
3 REPRODUCTION
Drosophile pondant
J.A.L. Cooke/Oxford Scientific Films
Les diptères subissent une métamorphose complète et passent par plusieurs stades de
développement : œuf, larve, chrysalide et insecte adulte. Les œufs, dont la taille et la forme
varient considérablement d’une espèce à l’autre, sont généralement déposés en grand nombre
dans un milieu capable de nourrir les larves (chair d’un animal en décomposition, fumier ou
eau d’un étang). Les mouches domestiques ont des ovipositeurs télescopiques permettant
d’enterrer les œufs dans un milieu mou en décomposition. Les insectes producteurs de gale,
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les moucherons et les mouches des fruits ont un ovipositeur rigide pour transpercer les tiges et
les fruits. Les moustiques et les mouches noires déposent leurs œufs sur l’eau.
Les diptères sont, dans de nombreux cas, vecteurs de maladies. Ainsi, les mouches détruisent
les récoltes, parasitent les animaux et provoquent des myases. Elles peuvent transmettre
plusieurs maladies dont la typhoïde, l’anthrax, le choléra et la dysenterie. Les moustiques sont
les agents de transmission du paludisme, de la dengue, de l’encéphalite, de l’éléphantiasis, de
la fièvre jaune et de la maladie du sommeil (voir trypanosomiase).
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Asilidé
Les asilidés forment une famille de l'ordre des diptères, rassemblant des mouches prédatrices
qui attaquent, plein vol, les abeilles, les guêpes et les libellules. Ils saisissent leurs proies entre
leurs pattes puis leur injecte un venin constitué de neurotoxines et de diverses enzymes
digestives. Elles aspirent ensuite l'intérieur liquifié de leurs victimes. Ces mœurs leur ont valu
leurs noms anglais de assassin flies (« mouches assassins ») et robber flies (« mouches
bandits »).
Phil Devries/Oxford Scientific Films
Malgré leur fréquente nocivité pour l’homme, les mouches jouent un rôle important dans
l’équilibre de la nature. Elles transportent le pollen de plante en plante (voir pollinisation).
Elles constituent également un maillon important de la chaîne alimentaire, car elles accélèrent
la décomposition des cadavres d’animaux, des excréments et des végétaux. En outre, elles
consomment bon nombre d’insectes. Environ cinq mille espèces de mouches se nourrissent
d’autres insectes et sont parfois utilisées pour lutter contre des espèces nuisibles.
5 CLASSIFICATION
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Chironomidé
Les chironomidés sont des cousins des moustiques aux pièces buccales peu développées, et
qui ne piquent pas. En fait, les adultes des deux sexes ne s'alimentent pas. Les larves,
aquatiques, sont en revanche prédatrices. Les chironomidés se déplacent souvent en nuages
très denses renfermant des milliers d'individus.
J.H. Robinson/Photo Researchers, Inc.
Les diptères forment un ordre de la sous-classe des insectes (classe des hexapodes). Ils sont
divisés en deux sous-ordres : celui des nématocères, qui groupe les moustiques, et celui des
brachycères, qui réunit l’ensemble des mouches.
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tique
tique, acarien parasite vivant sur la peau des mammifères (et parfois de l'Homme), dont il
suce le sang, appelé aussi ixode ou ricin.
Les tiques sont les plus grands des acariens. Certaines, l'abdomen plein de sang, peuvent
dépasser 1 cm de longueur. Les tiques vivent dans les bois et dans la végétation épaisse, d'où
elles se laissent choir sur leurs hôtes. Au cours de leur cycle de vie, qui comporte plusieurs
stades larvaires, les tiques changent d'hôtes. Les tiques ont une peau épaisse et quatre paires
de pattes griffues. Les pièces buccales forment un organe d'ancrage, le rostre, qui se plante
dans la peau des mammifères et par lequel le sang est aspiré. Plusieurs maladies dont la
leptospirose sont transmises à l'Homme par des tiques.
Classification : les tiques appartiennent à l'ordre des Acariens. Elles forment la famille des
Ixodidés.
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bilharziose
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1 PRÉSENTATION
bilharziose, maladie parasitaire provoquée par l'infestation du corps humain par des
trématodes du genre Schistosoma (douve du foie).
Le trématode sanguin d'Égypte, Schistosoma haematobium, a été décrit pour la première fois
par le médecin allemand Theodor Bilharz en 1851. Le mâle adulte mesure environ 1,5 cm de
long tandis que la femelle est légèrement plus longue et plus fine. Les cercaires des
trématodes sanguins d'Égypte transpercent la peau ou les muqueuses des êtres humains au
cours d'un bain dans de l'eau infestée. Finalement, ils envahissent les veinules et les capillaires
de la vessie. Ils s'accouplent et déposent leurs œufs qui provoquent une grave réaction
inflammatoire des parois de la vessie. Ils migrent ensuite vers l'intérieur de la vessie en
provoquant des hémorragies ; d'où des hématuries et des douleurs à la miction. L'examen
microscopique permet de déceler des œufs dans les urines.
Les trématodes sanguins rectaux (S. mansoni) et les trématodes sanguins du Japon
(S. japonicum) se concentrent respectivement dans les vaisseaux sanguins du gros intestin et
du foie. Ces derniers sont transportés jusqu'au foie via les veines portes où ils provoquent une
inflammation et une dilatation de l'organe. En raison de l'obstruction de la circulation
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sanguine hépatique, il apparaît une distension des veines, en particulier de celles de
l'œsophage (varices œsophagiennes). Il arrive fréquemment que ces veines se rompent,
provoquant de graves hémorragies.
3 TRAITEMENT
Une schistosomiase non traitée entraîne souvent le décès du malade. La prévention nécessite
des installations sanitaires convenables et l'extermination des mollusques. Jusqu'en 1982,
aucun des médicaments utilisés n'était totalement efficace et tous présentaient des effets
secondaires importants. Depuis, un nouveau médicament, le praziquantel, a démontré son
efficacité. Il est administré par voie orale en prise unique ou en plusieurs prises le même jour.
Il est très actif contre Schistosoma mansoni, S. japonicum et S. haematobium, sans effets
secondaires graves. Le praziquantel augmente la perméabilité des membranes cellulaires du
parasite aux ions calcium, ce qui provoque une paralysie et sa destruction.
Les maladies à vecteurs, encore appelées maladies à transmission vectorielle, sont des
maladies infectieuses dans lesquelles l'agent pathogène (virus, bactérie, parasite) est
obligatoirement transmis par un intermédiaire vivant (le vecteur), le plus souvent un insecte
hématophage à l'occasion d'un « repas de sang ». Largement répandues dans les zones
tropicales et subtropicales, où elles sont responsables d'une morbidité et d'une mortalité
importantes (paludisme, maladie du sommeil, maladie de Chagas, bilharziose, dengue,
chikungunya, onchocercoses...), elles se rencontrent également dans les climats tempérés ou
froids (maladie de Lyme, peste, typhus...). Leur existence est intimement liée aux
écosystèmes qui permettent le maintien de populations d'insectes vecteurs.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu'il y a entre trois cents millions et six
cents millions de cas cliniques de paludisme dans le monde, provoquant de un million à trois
millions de décès annuels. Il est pratiquement impossible d'évaluer le nombre total d'humains
souffrant d'une maladie à vecteur, mais il n'est pas hasardeux d'avancer le chiffre d'au moins
un milliard d'individus en situation de chronicité ou d'infections répétées, indépendamment
des poussées épidémiques occasionnelles (par exemple, les épidémies de chikungunya en
territoire français depuis 2006). Ces populations vivent pour l'essentiel dans les zones
intertropicales pauvres. Ces infections sont grevées d’une morbidité et d'une mortalité souvent
élevées (paludisme, maladie du sommeil), d’effets sur l'état général des populations (maladie
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de Chagas, chikungunya, dengue) et de lourds effets individuels au long terme (cécité de
l'onchocercose, séquelles neurologiques de l'encéphalite japonaise, destruction mutilante des
muqueuses et des cartilages des leishmanioses forestières, etc.). Les principales maladies à
vecteurs, leur agent, leur vecteur et leur localisation géographique sont indiqués dans le
tableau.
Au contraire des zoonoses Ŕ qui, selon leur définition stricte, sont des infections
transmissibles directement par l'animal à l’homme (et vice versa) Ŕ, une maladie à vecteur
exige une transmission indirecte à l'homme de l'agent pathogène, et cela par l'intermédiaire
obligé d'un vecteur. Le cas historique de la fièvre jaune permet de préciser la singularité des
maladies vectorielles.
La fièvre jaune débute brutalement par une forte fièvre, suivie de signes cliniques liés à une
atteinte hépatique (ictère infectieux), rénale (insuffisance rénale aiguë) et digestive
(hémorragies abondantes, le vomito negro des anciens auteurs). La mort survient dans 20 à 50
p. 100 des cas avérés. Jusqu'à l'introduction d'un vaccin vers 1935, cette maladie a dévasté les
zones côtières tropicales de l'Afrique et de l'Amérique jusqu'en Floride. Le rôle de la
navigation dans la propagation de la fièvre jaune a entraîné des quarantaines très strictes.
Comme on croyait à une transmission du « microbe » d'homme à homme, les autres mesures
de prophylaxie reposaient sur la désinfection des locaux et des effets personnels des malades.
Si, dès 1880, Finlay avait conclu à la transmission de la maladie par des moustiques, ses
travaux ont été marginalisés pendant vingt ans par la recherche d’inspiration pasteurienne du
« microbe de la fièvre jaune » (microbe de Sanarelli). C'est l'Américain Walter Reed (1851-
1902) et son équipe qui ont démontré, en 1900, la transmission de la fièvre jaune par des
moustiques à des sujets volontaires : l'agent de cette maladie était bien transmis par un
moustique du genre Aedes (à l'époque appelé Stegomya) qui s'était infecté quelques jours
auparavant lors d'un repas de sang sur un malade. Ce résultat fut confirmé presque
immédiatement par des chercheurs brésiliens de Rio de Janeiro. Il n'y a pas de transmission
d'homme à homme ni par les effets d'un malade. La prophylaxie a donc évolué
immédiatement vers la destruction des [...]
Les virus ou parasites absorbés à l'occasion d'un repas de sang ne survivront que dans
l'organisme des insectes hématophages auxquels ils sont adaptés. Il leur faut traverser les
organes digestifs pour se retrouver in fine sous forme infectieuse dans les glandes salivaires
du vecteur (ou son intestin postérieur dans le cas de l'agent de la maladie de Chagas) pour être
injectés ou déposés lors d'un prochain repas de sang. Il s'écoule en général plusieurs jours
avant qu'un vecteur ne devienne capable de transmettre une infection, et il le restera alors le
plus souvent jusqu'à sa mort.
L’insecte vecteur n’est pas une simple « seringue ». Il est surtout un lieu d’amplification ou de
maturation de l’agent pathogène. Ce dernier peut simplement se multiplier dans l'insecte,
comme dans le cas des arboviroses. Dans le cas des protozoaires parasites et des filaires, dont
les cycles biologiques sont complexes, plusieurs situations se présentent. Le parasite ingéré
doit obligatoirement terminer chez l'insecte son cycle de reproduction sexuée (paludisme)
avant de redevenir infectieux. Il peut subir dans l'insecte de multiples changements de
morphologie avant de redevenir transmissible (trypanosomes). Il existe une co-adaptation de
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l'agent infectieux à son vecteur. L'efficacité de cette co-adaptation détermine l'efficacité
relative de transmission du même pathogène par différents vecteurs.
L'étude historique et écologique des maladies à vecteurs montre le rôle essentiel de l'action
humaine dans leur émergence puis dans leur dissémination. On retrouve ici un trait bien
connu pour de nombreuses maladies émergentes : toute action humaine sur un environnement
fait courir le risque de révéler ou d'amplifier une pathologie latente ou ignorée. Ainsi le
reboisement en Amérique du Nord, qui s'est traduit par une prolifération de cervidés, donc de
tiques vivant sur ces cervidés, a entraîné une explosion de maladies à tiques (dont la maladie
de Lyme) chez les humains travaillant dans ces zones. Les situations épidémiologiques des
maladies à vecteurs sont en évolution permanente, sous l'influence majoritaire du rôle de l'eau
en agriculture, des grands travaux (en particulier des barrages), des transports, du
développement de l'élevage et de l'agriculture en général, et enfin de l'urbanisation sauvage en
zone intertropicale.
Chacune de ces maladies est soignée pour elle-même. Des traitements antibiotiques ont été
mis au point pour presque toutes les maladies bactériennes à vecteurs, ainsi que des vaccins
pour certaines maladies virales (encéphalite japonaise et fièvre jaune). Il n'existe que peu ou
pas de traitements contre les autres maladies virales. Quant aux maladies parasitaires, à côté
de la quinine classique, d'autres molécules extraites de plantes comme l'artémisinine sont
efficaces contre différentes formes de paludisme. Le traitement de la maladie du sommeil
repose sur des molécules efficaces mais non dépourvues d'effets secondaires. Le traitement de
la maladie de Chagas est décourageant. Cependant, un espoir est apparu en 2016 dans la lutte
contre les deux précédentes maladies et contre les leismanioses : une molécule appelée
GNF6702 produite par les laboratoires Wellcome semble active contre elles trois. De plus, le
traitement de l'onchocercose et des filarioses par l'ivermectine donne de bons résultats et a
amené à la quasi-éradication de la cécité des rivières dès 2002. Cependant, cet arsenal
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pharmacologique contre des agents de maladies à vecteurs est souvent utilisable surtout en
milieu hospitalier.
Cette courte liste cache cependant mal la faible efficacité au niveau des populations et le coût
des approches purement médicales. Les mesures de prévention conservent donc toute leur
importance. L'éradication n'est pas à l'ordre du jour, mais la diminution significative de la
fréquence de ces maladies par interruption de la chaîne de transmission est un objectif. Les
mesures mises en œuvre concernent :
Ŕ la protection physique des humains, selon des moyens adaptés à chaque vecteur (vêtements,
moustiquaires, grillages aux portes et fenêtres, répulsifs...), et le traitement des personnes
infectées lorsque cela est possible ;
Les pulvérisations de Propoxur a l’intérieur des habitations ont réduit les densités de
A. funestus à des niveaux négligeables. Le taux d’agressivité d’A. gambiae à l’égard
de l’homme est toutefois restée élevée, alors que les nombres de moustiques se
reposant à intérieur des habitations étaient réduites à un niveau négligeables. Les
différences de densités vectorielles, évaluées par 2 méthodes étaient dues à l’éxophilie
du vecteur. En outre, les variations des taux d’agressivité signalées par différents
villages après application de l’insecticide s’expliquaient par de taux divers d’éxophilie
qui avaient été aussi observés avant les opérations de pulvérisation.
La réduction de la densité et de l’âge moyen d’A. gambiae après le traitement
insecticide est d’ordinaire considérée comme le résultat d’une exposition uniforme de
la population vectorielle à l’insecticide.
Après l’arrêt des pulvérisations de Propoxur, des essais biologiques ont mis en
évidence un effet résiduel marqué de l’insecticide, qui a durée encore au moins 2
saisons principales de transmission. Cependant, le taux d’aggressivité d’A. gambiae
s.1 à l’égard de l’homme est revenu à ses niveaux primitifs durant la première saison
principale de transmission qui a suivi arrêt des pulvérisations et l’on a constaté qu’A
gambiae tendait à devenir éxophilie et exophage (modifications chromosomiques ?).
Etude longitudinales des sujets de tous les âges a permis de mieux connaître aussi :
i) L’incidence et la prévalence du paludisme
ii) Les facteurs parasitologies et sérologiques se rapportant à l’immunité
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Dans les années 1990, cette mouche était à la une des journaux en Lybie. Le succès de
la technique des males stériles pour détruire cette mouche en Floride (USA) a donné
quelque espoir.
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douleurs musculaires et osseuses intenses, surtout au tibia ; rate hypertrophiee.
Souvent guérison et immunisation après 5-6 semaines.
O. APHANIPTERES
a) F. PULICIDAE (les puces)
- Pulex irritans : puce de l’homme
- Xenopsylla cheopis : puce du rat. Les 2 sont vecteurs de la peste bubonique ( Yersinta
pestis) transmise par piqûre.
- Ctenocephalus canis (puce du chien). Typhus du rein causé par Rickettsia sp. Par
déjections de la puce.
b) F. TUNGIDAE
-Tunga penetrans (chiques). La femelle fécondée se fixe sur la peau de l’homme par son
rostre et s’enfonce dans celle-ci ou elle grandit et produit un grand amas d’œufs en quelques
jours. Parfois accident inflammatoire plus ou moins grave. Origine américaine venue en
Afrique sur des bateaux esclavagistes.
3° O. MALLOPHAGA
Métamorphoses incomplètes. Ressemblent aux poux. Dans le plumage des oiseaux et
poils des mammifères. Appareil buccal broyeur et suceur. Trichodectes ecqui détermine
l’anémie infectieuse du cheval. Menora gallinae causa un prurit aigu pendant une année chez
une femme qui nettoyait un poulailler.
4° O. HEMIPTERA
S/O Heteroptera : 2 paires d’ailes, l’une cornée, l’autre membraneuse : Piqueurs, le Labre
est rudimentaire ; l’hypopharynx et les palpes font défaut. Presque tous ont une glande à
odeur forte et repoussante sur la face ventrale du mésothorax au niveau de la 3ème paire de
pattes. L’orifice de cette glande est visible à l’œil nu chez les grands spécimens ( Reduviidae).
La femelle de punaise présente 2 orifices sexuels : un orifice de ponte et l’orifice copulateur
sur le côté droit de la face ventrale. L’organe de Ribaga qui reçoit le sperme avant le
spermathèque.
a) F. CIMICIDAE :
Tête large, sans cou. Pas d’ocelles. Antennes à 4 segments
Sous-Familles intéressantes : Cimicinae (corps aplati plus ou moins arrondi) et
Anthocorines (corps oblong, antenne d’épaisseur uniforme).
S/F Cimicinae
g. Cimex, g. Ornithocoris, g. Paracimex, g. Oeciacus, g. Leptocimex, g. Haematosiphon
g. Cimex
- Cimex lectucarius, punaise de lit cosmopolite, pique la nuit. La cannibalisme s’observe
parfois. Rôle très effacé en pathologie humaine, malgré la quantité de sang qu’elles absorbent
et malgré leur voracité. Elles peuvent transmettre parfois la fièvre récurrente cosmopolite. La
transmission de la peste est moins nette.
Ennemis naturels : Reduviidae, Blattes, quelques fourmis.
- Cimex rotundatus : punaise isnterropicale des régions chaudes, ancien et nouveau
monde. Même mœurs que C. Lectucarius. Pour manifester une évolution de
Leishmania, Trypanosoma cruzi et spirochètes de la fièvre récurrente
cosmopolite mais son rôle vecteur et imprécis.
- Cimex columbarius : vit dans les poulaillers, mais peut pénétrer dans les
habitations. Ressemblent fort à la punaise de lit.
- Haematosiphon inodorus : Poulaillers au Mexique, Dermatite chez l’homme.
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S/F Anthocorines
Anthocoris congolensis BRUMPT 1910. 2 mm L. Kinshasa
b) F. REDUVIIDAE : tête allongée Cou distinct avec sans Ocelles ( ou non ) Ailes bien
développées.
- Reduviides prédateurs : détruisent d’autres Anthropodes vecteurs
(Phlébotomes…). Piqûres très douloureuse et parfois réaction inflammatoire.
Ex. Eulyes amoena à Bornéo et à Java.
Reduvius personatus Europe, Afrique. S’attaque aux punaises de lit.
Ploiaria domestica détruit mouches, moustique, phlébotomes dans les maisons en
Tunisie.
- Reduviidae hématophages : les espèces à jeûn peuvent s’attaquer à leurs
congeneres gorgées de sang. Ce sont les Triatomides. Une douzaine de sous-
genres du genre Triatoma, 2 espèces africaines et 89 américaines.
Triatoma maxima : vecteur de Trypanosoma cruzi ; la plus grande Triatome.
Triatoma phyllosoma : vecteur de T. cruzi. Très abondant dans les maisons au
Mexique
O. APHANIPTERES ou SIPHONAPTERES (Puces)
Pattes développées favorisant le saut. Glandes salivaires faciles à extra ire du corps.
Morphologie interne pareille aux insectes typiques. Quelques espèces vectrices de la peste
bubonique, typhus murin et tularémie Classification basée sur l’absence ou la présence d’yeux
et de peignes, la position des poils, la subdivision des sternites, la forme du spermathèque. 4
familles nous intéressent.
F. PULICIDAE, F. DOLICHOPSYLLIDAE, F. HISTRICHOPSYLIDAE, F.
SARCHOPSYLLIDAE.
Insectes à métamorphose complète ; pondent des œufs qui tombent dans les vêtements etc. La
ponte peut se prolonger pendant des mois avec 2 à 5 œufs déposés par jour. Après un ou
plusieurs jours selon la température, il sort une larve vermiforme qui a percé la coque de l’œuf
grâce à sa corne frontale. Elle se nourrit des déjections maternelles notamment. Quelques
jours plus tard, devient nymphe ; d’abord blanche, puis brune qui donne l’insecte adulte après
sa mue.
F. PULICIDAE
g. Pulex, Xenopsylla, Synosternus, Hoplopsylus, Spilopsyllus
Pulex irritans : puce de l’homme. Pique l’homme et volontiers plusieurs animaux. La
piqûre s’accompagne de l’inoculation d’un liquide salivaire irritant qui provoque un prurit
chez les personnes sensibles. La puce bien nourrie peut v ivre 513 jours.
Xenopsylla cheopis : bacilles pesteux dans les déjections qui pénètrent volontiers la faveur
des grattages par l’homme.
Diptères
A part la famille des Culicidés (moustique), des Psychodides (phlébotomes) des simulies
(simulies) et des Muscidés (mouches) on peut mentionner aussi les Tabanidés (taons). Parmi
le mouches, il y a notamment :
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g. Fannia : Œufs déposés sur la nourriture, avalés, les larves se développent dans l’estomac,
violents vomissements ; ou bien les œufs déposés dans les latrines, contact avec les voies
génitales, développement des œufs dans les voies génitales (douleurs).
F. CALIPHORIDAE agents des myiases
Ex. : Auchmeromyia luteola (vers de case) ; provoque des myiases cutanées d’Afrique
centrale. Les œufs sont déposés dans le sol. Les larves restent cachées le jour. La nuit, elles
sortent pour chercher des victimes dont elles se gorgent de sang pendant 15 minutes, puis
repartent.
Cordyline anthropophaga : myiase cutanée d’Afrique équatoriale. Œufs déposés sur le sol
souillé et sur les vêtements sales. La larve en sort 24 h plus tard et pénètre l’hote (rat, homme)
et se développe sous l’aspect d’un furoncle ouvert après 8-10 jours ; à 10-15 mm ; sous la
peau ; elle tombe sur le sol et s’empulpe.
Callitroga hominivorax (ver en vis, screw-worms). Myiase cavitaire américaine. Les œufs
sont déposés sur plaies, oreilles, nez chez le bétail et l’homme. La larve très vorace dévore les
tissus profonds, même les cartilages grâce à sa bouche munie de crochets. Occasionne même
la mort. Lutte biologique réussie grâce la libération des males stérilises aux rayons-x.
Lucilia sericata : dans les plaies de l’homme. La larve ne se nourrit que des tissus nécroses ou
gangrènes.
F. SARCOPHAGIDAE (vivipares)
g. Sarcophaga : myiase cavitaire de l’orifice vaginale ou de l’intestin.
myiase cutanée d’Amérique latine
F. CHIRONOMIDAE
Sub/F. Ceratopogoninae
Culicoides : C. austeni, C. grahami (transmet Dipetalonema perstan)
F. SIMULIDAE
Simulies d’Afrique
Simulium albivirgulatum (cuvette centrale au Congo)
Simulium damnosum (un complexe) :
- Simulium damnosum sensu strico ( Afriqe de l’Ouest, Sud Soudan, Uganda en
savane)
- S. kilibanum (localement Est Afrique)
- S. mengense ( cameroun)
- S. rasyani (Yémen) S. sanctipauli (Ouest Afrique et Soudan)
- S. sirbanum (Ouest Afrique en savanes sèches, Soudan)
- S. soubrense (Forêts de l’Afrique de l’Ouest)
- S.quamosum (savanes boises Ouest Afrique et Congo)
- S. yabense
« Jimma sibling » ( Ethiopie)
«Kapere » sibling ( Kivu)
« Ketaketa sibling » (Tanzanie)
« Nkusi sibling (Tanzanie)
- S. neavei (groupe)
- S. ethiopiense (Ethiopie)
- S. neavei (Uganda, Congo ; anciennement au Kenya)
- S. woodi (Tanzanie)
Amérique latine
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- Simulium callidum (Guatemala, Mexique)
- Simulium exiguum (complexe) Colombie, Equateur, Nord du Venezuela
- Simulium guianense (Brésil, Venezuela, hautes altitudes de l’amazone)
- Simulium horacioi (Guatemala)
- Simulium metallicum (complexe) Guatemala, Mexique et Venezuela)
- Simulium ochraceum (complexe) Guatemala et Mexique
- Simulium oyapockense (Brésil, Venezuela, bases altitudes de l’Amazone
- Simulium quadrivittatum : Equateur
N.B. : Rodolfo Robert, un médecin guatémaltèque a été le premier à citer les simulies comme
vecteurs de l’onchocercose en 1971. C’est seulement en 1933 que Gibbing découvre le stade
larvaire des simulies (avant d’être tué par des paysans que l’accusaient de faire de la
sorcellerie avec des échantillons de sang humain. Uganda, 1942).
F. PSYCHODIDAE
Sub/F. Phlebotominae
g. phlebotomus
P. Papatasi
Stegomyia
S. fasciata (fièvre jaune, dengue)
S. albopicta
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Section Brachycera
F. CULICIDAE
S/F. Anophelinae
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Culicoides austeini : très répandu en Afrique. Hôte intermédiaire de Dipetalonema perstans.
Pique dans l’obscurité. C. grabami, C. baberi, C. langeroni, (Tunisie), C. milnei, piquent
l’homme en Afrique.
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TIQUES
Tiques et acariens du Congo et spécifiquement du Kivu
Les acarines et les stades préadultes des tiques qui parasitent les petits mammifères, oiseaux
et reptiles servent de réservoir à quelques maladies ; tandis que les tiques adultes
transmettent l’agent pathogène ( virus, rickettsias, bactéries, champignons, protozoaires,
vers parasites) aux grands mamifères y compris l’homme ; c’est dite aux boîtes accidentels.
On trouve aussi des foyers naturels dont le cycle entre le s grands mammifères par tous les
stades évolutifs des tiques dans le cas, par exemple, de l’ « east coast fever »
Genres de tiques vectrices au Congo et au Kivu
N° Genre Congo # Kivu #
1 Amblyomma 12 6
2 Aponomma 3 2
3 Boophilus 2 1
4 Dermacentor 2 1
5 Haemaphysalis 4 4
6 Hyalomma 3 0
7 Ixodes 23 19
8 Rhipicephalus 28 18
9 Rhipicentor 1 0
Total 78 51
Cycles évolutifs
1) Cycles monophasiques ( un seul hote) ex. : Boophilus decoloratus
Tous les stades évolutifs se trouvent sur le mêe hote ; les œufs seulement sont pondus par
terre et les larves qui se trouvent sur l’herbe grimpent sur une vache (une chèvre ou un
mouton) qui passe et s’y fixent dans le cou ou les oreilles où elles sucent du sang.
Elles muent ensuite vers le stade nymphal. Les nymphes restent attachées au même endroit,
y sucent du sang et muent vers les stades adultes (male et femelle). Les adultes se détachent
et se déplacent dans le pelage pour se fixer de préférence sur la région dorsale, les flancs, les
épaules, parfois sur les membres et le fanon. Les males et les femelles s’accouplent sur
l’animal. Ensuite, le male meurt, la femelle se gorge de sang et se laisse tomber par terre où
elle pond. Le cycle, sans la compter la ponte est terminée en 3 ou 4 semaines. La ponte dure
de 8 à 10 jours qui souvent une période de pré-oviposition de 6 à 9 jours.
2) Cycle diphasique (2 hôtes)
Ex. : Rhipicephalus eversti. Les larves et les nymphes se gorgent sur le même hôte et la
(mutation) d’un stade à l’autre au point de fixation des larves (dans les oreilles des vaches,
chèvre et mouton). Ensuite, les nymphes gorgées tombent par terre où elles se
métamorphosent en adultes. Ceux-ci, males et femelles, recherchent un nouvel hôte, mais
différent ( vache, mouton) sur lequel ils s’accouplent et se gorgent. La ponte et le
développement embryonnaire ont lieu par terre. Le cycle entier, y compris la ponte et la pré-
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oviposition est terminé dans un délai, allant de 92 à 175 jours selon les conditions
environnementales.
3) Cycle triphasique (3 hôtes)
Exemple : Rhipicephalus appendiculatus
Chaque stade évolutif (larve, nymphe et tiques adultes) se gorge sur un hote différent et
toutes les mues sont effectuées par terre. La durée du cycle entier peut aller de 61 à 146
jours.
Espèces courantes au Kivu
Rhipicephalus appendiculatus : espèce la plus importante quantitativement, dont le nombre
de spécimens sur une seule vache approche en moyenne 400 à 500. Cette espèce est connue
comme vecteur des maladies suivantes transmises :
- A l’homme : fièvre boutonneuse (Rickettsia conori) ; le virus de la Ruft valley
fever
- Au bétail : East Coast Fever ( Théileria parva)
- Pseudo East coast fever ( Theileria mutans)
- Babesiose ou Redwater Fever ( Babesia bigemina)
- Aux moutons et aux chèvres. Nairobi Sheep Disease (virus)
- Aux chevaux : Looping illness (virus)
1) Boophilus decoloratus : espèce très commune sur les vaches. Le nombre moyen
de spécimen s’élève à 200- 300. Cette espèce transmet les maladies suivantes :
- à ‘homme
a) Fièvre Q ( Coxiella burneti)
b) et tick toxicose
- Au bétail bovin :
a) Redwater fever ( Babesia bigemina)
b) Spirochetose ( Borrelia theileri)
c) Anaplasmose ( Anaplasma marginales )
- Aux moutons, aux chèvres et aux chevaux : Spirochetose (Borrelia Theileri)
- Aux cochons :
Babesiose (Babesia trautmanni)
Cette espèce peut aussi produire une sévère irritation dermique et une paralysie toxique,
ainsi que la mort, résultant de l’exsanguination causée par les infestations massives, chez tous
les animaux qu’elle attaque.
2) Amblyomma variagatum
Cette espèce relativement grande, aux écussons colores se trouve souvent sur les v aches. Les
maladies qu’elle transmet sont les suivantes :
- à l’homme :
a) la fièvre Q ( Coxiella burneti)
b) irritation et abcès (morsures des larves et nymphes)
- aux bovins :
a) heartwater Fever ( Rickettsia ruminantium=
b) lymphangite des bovins
c) Fungus ( Cryptococus, actinomyces)
d) Abcès septiques, inflammation des glandes mammaires
- Aux moutons :
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a) Nairobi sheep disease ( Rickettsia ruminantium)
- aux cochons:
a) Pytoplasnose ( Babesia trautmanni)
3) Rhipicephalus composites
Cette espèce est très commune sur le bétail dans les regions montagneuses du
Kivu, où elle paraît en association avec Rhipicephalus appendiculatus, et parfois
remplace cette dernière. Cette espèce est un vecteur important de l’East Coast
Fever (Theileria parva)
Fièvres à tiques
Fortes fièvres au début 390-400, céphalées élevées, nausées, vecteurs : les tiques de la famille
d’ixodidae haeamaphysalis humerosia. Dermacentor venestus. Amblyomma americanum et
hyalomma savignyi
- Colorado tick : maladie à ultravirus. Absence éruptions
La fièvre pourprée des rocheuses. Vecteur : Dermacentor veinustus. Le virus
peut traverser des filtrès de 262 microns.
- Bullis fever : Vecteur Amblyomma americanum, qui transmet également Q.
Fever, fièvre pourprée américaine et twaremie, fièvre brusque en céphalée
frontales ;
- Pseudo-typhus du Kenya : identique à la fièvre boutonneuse. Invasion brusque,
accompagnée de frissons, pyrexie continue, éruptions sur la peau ; même sur la
face à partir du 2e Ŕ 4e jour.
- Pseudo-typhus du Nigeria : fièvre continue ; éruption sur face, pieds, tous le
corps. Probablement transmis par un moustique Culicoides.
- Fièvre de Kumâon ou faux typhus des Indes : céphalées, douleurs articulaires,
éruptions vecteurs : Rhipicephalus sanguines, Rhipicephalus haemaphysalondes
- Meningo-encéphalite à tiques de la Taiga Ressemble à encéphalite japonaise.
Tiques Ixodes persulcatus. Haemaphysallis concinna, Dermaceutor silvarum. A
ultra virus.
- Chorio-meningite lymphocytaire (maladie d’Armostrong). Fréquente chez les
souris dans plusieurs pays du globe. Piqûre et déjection de Dermacentor.
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- Erythema chronicum migrans : Dermacentor avec papules. Ixodes rianus
Tularemie : Bactérie (Pasteurella tularensis). Fièvre brusque, douleurs, grand
abattement. Hypertrophie des ganglions dans la zone de pénétration ulcérée.
Les poudres prédominaient avant, mais elles sont d’un maniement difficile dans les aéronefs
(exigences de conditions météo optimales, dérive de « nuage » ; faible adhérence, blocage de
conduits sur l’avion). Préférence de concentrés émulsiftables et huileux. Les granules
pénètrent dans des surfaces réduites (rivières, canaux, marécages …). La charge utile que
peut enlever un aéronef est faible. La technique « forte concentration » est intéressante.
Dans certaines circonstances, l’hélicoptère s’avèrera d’un emploi plus économique que les
appareils à votlure fixe. L formule du Prof. Baltin ( Univ. Iena, Allemagne) permet d’estimer
le rendement horaire de l’aéronef lors de la lutte anti-vectorielle.
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ne le sont pas- qu’il a été possible de procéder à éradication du paludisme en Europe. En sera
Ŕt-il, un jour de même en Afrique ?
4.3.2.2. Aptitude vectrice
On soupçonne depuis longtemps l’existence d’un fondement génétique à l’aptitude
des insectes à héberger ou transmettre un agent pathogène. Dès 1931, HUFF avait démontré
que l’aptitude de Culex pipiens à transmettre le paludisme aviaire était déterminée par
l’allélisme d’un gène unique. On a démontré que l’aptitude d’Aedes aegypti à transmettre
Brugia malayi, une filaire parasite, était conditionnée par un gène unique récessif, lié au
sexe. De même, on a prouvé que chez Aedes aegypti un gène unique détermine la sensibilité
au paludisme aviaire.
4.3.2.3. Souches normalisées
Avec l’aide de l’O.M.S., certaines souches ont déjà été établies, notamment pour les
insectes suivants :
- Mouche domestique : souches de référence pour les insectes, souches de
référence pour l’incompatibité et souches marqueuses. Ces souches sont
disponibles à l’O.M.S.
4.4.2. Lutte génétique
On entend par lutte génétique l’emploi de toutes les conditions et méthodes de traitement
susceptibles de réduire le potentiel reproductif des formes nuisibles par une altération ou un
remplacement du matériel héréditaire. La lutte utilise souvent la libération d’insectes stérilisés
par des rayonnements ionisants ou par des produits chimiques. Cependant, on peut recourir
aussi à l’incompatibilité cytoplasmique, à la stérilité des hybrides et aux facteurs modifiant la
proportion des sexes.
Ex. : dans certaines complexes espèces de moustiques, le cytoplasme de l’œuf d’une
population est incompatible avec le sperme d’une autre espèce ; ainsi, les croisements entre
certaines espèces de moustiques ne donnent pas de descendants. Pour lutter contre une
population de moustiques, on pourrait donc faire un élevage massif de mâles appartenant à un
seul type de croisement puis libérer ces mâles dans une région peuplée par une souche
incompatible. Ce principe ressemble au lâcher des mâles stériles.
On sait qu’il existe des incompatibilités dans le complexe de Culex pipiens.
Les insectes du complexe Anophèles gambiae représentent les principaux vecteurs du
paludisme en Afrique. Des croisements entre différentes espèces de ce complexe ont abouti à
une génération F1 ou les femelles sont fertiles mais ou les mâles ne le sont pas. Les mâles
stériles ainsi obtenus ont été obtenus introduits dans des cages de laboratoire ou ils se sont
trouvés en concurrence sexuelle avec des mâles normaux. Il en est résulté une réduction des
œufs fertiles proportionnels au nombre de mâles stériles.
On fonde de grands espoirs sur des facteurs de stérilité liée au sexe, principalement les gènes
létaux affectant les larves arrivées à maturité ainsi que les nymphes chez Aedes aegypti.
Ex. Un village de Birmanie. Avec plusieurs rizières. Population de Culex fatigans fluctuait
entre 2000 mâles Ŕ 2000 femelles et 10.000 mâles Ŕ 10.000 femelles. Des essais avec mâles
incompatibles produits par l’Université Johannes Gutenberg, de Mayence (RFA) ont donné
11,5% d’œufs stériles après une semaine du lâcher suite au faible nombre de mâles lâchers.
Après la libération de 5000 incompatibles par jour, la proportion d’œufs stériles a atteint
100% au bout de 12 semaines. Cette lutte est sélective, car on peut viser une espèce précise.
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LECTURE LIBRE
Maladies tropicales
1 PRÉSENTATION
tropicales, maladies, maladies qui sont soit ŕ cas le moins fréquent ŕ spécifiques aux
régions tropicales et subtropicales, soit ŕ cas plus fréquent ŕ plus répandues ou plus
difficiles à maîtriser dans ces régions à cause des conditions d’hygiène et sanitaires précaires
qui y prévalent, de la pauvreté qui y règne, d’un climat humide et d’un milieu végétal (forêts
notamment) favorables au développement des agents infectieux.
Les plus grandes maladies tropicales rencontrées dans les régions de l’Asie du Sud, de
l’Afrique et de l’Amérique du Sud sont principalement la lèpre, due à une bactérie,
Mycobacterium leprae ou bacille de Hensen, et des parasitoses, qui pour se transmettre ont
besoin d’un hôte intermédiaire, de réservoirs ou de vecteurs avec lesquels les êtres humains
entrent en contact. Tout comme le paludisme, les leishmanioses, les trypanosomiases
américaines (maladie de Chagas), les trypanosomiases africaines (maladie du sommeil), les
filarioses (filariose lymphatique, ou éléphantiasis, et onchocercose, ou cécité des rivières) et
les bilharzioses (ou schistosomiases) ont un vecteur qui joue un rôle déterminant dans la
transmission du parasite et dans la dissémination de la maladie. Bien que le sida sévisse dans
le tiers-monde, il n’est pas considéré comme une maladie tropicale, car il est aussi présent
dans l’ensemble des pays de la planète.
2.1 Paludisme
Une médication correcte, associée à l’emploi d’insecticides, est presque parvenue
à éradiquer le paludisme sur les continents américain et européen. En revanche,
ces mesures ont eu un succès discutable en Asie. L’infection et son vecteur
deviennent résistants aux médicaments courants. Ainsi, 200 millions de personnes
sont atteintes de paludisme dans les régions tropicales et, en Afrique sub-
saharienne, un million d’enfants âgés de moins de cinq ans meurent chaque année
de cette maladie.
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Pays touchés par le paludisme
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2.2 Bilharziose
On estime à 200 millions le nombre de personnes infectées par le ver plat, ou bilharzie (du
genre Schistosoma), dont trois espèces sont pathogènes pour l’Homme. Schistosoma mansoni
(en Afrique) et Schistosoma japonicum (en Asie) provoquent des lésions du foie, une
hypertension portale, une atteinte des viscères et du rein. Schistosoma haematobium (en
Afrique et au Moyen-Orient) provoque des lésions de l’appareil uro-génital, des reins et de la
vessie. Environ 600 millions de personnes dans 76 pays risquent d’être infestés. Le
Praziquantel est le seul médicament efficace pour tous les types de schistomosiases. On
cherche à mettre au point un vaccin bon marché, accessible aux pays pauvres.
2.3 Filarioses
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Éléphantiasis
L'éléphantiasis correspond à un œdème lymphatique très important et étendu : dû à un arrêt de
la circulation de la lymphe, il se traduit par un gonflement important et permanent de la région
du corps atteinte, accompagné par un épaississement et un durcissement de la peau.
L'éléphantiasis touche généralement les membres inférieurs, mais peut aussi concerner
d'autres parties du corps ; son nom vient du fait que lorsque les jambes sont atteintes, elles
prennent un aspect évoquant celui d'une patte d'éléphant. Il peut être dû à plusieurs facteurs, le
plus souvent l'infection par un filaire (ver nématode parasite) ŕ trois espèces de filaires
provoquent un éléphantiasis : Wuchereria bancrofti, Brugia malayi et Brugia timori ŕ, mais
aussi la compression des vaisseaux lymphatiques par une tumeur ou encore une malformation
du système lympathique.
Lester V. Bergman/Corbis
Les filarioses regroupent deux maladies causées par un ver très fin et rond : ce sont les
filarioses lymphatiques et les onchocercoses.
Les filarioses lymphatiques sont dues à trois espèces de filaires : Wuchereria bancrofti,
Brugia malayi et Brugia timori. Toutes trois transmises par des moustiques, ces filaires
provoquent des filarioses lymphatiques connues sous le nom d’éléphantiasis, qui se
manifestent par un œdème des membres, provoqué par une inflammation des vaisseaux
lymphatiques des extrémités. Ces infections sont présentes dans 76 pays d’Afrique,
d’Amérique latine et d’Asie. Plus de 90 millions de personnes ont contracté la maladie et dix
fois plus sont exposées au risque d’infection. L’onchocercose, ou cécité des rivières, est due à
la filaire Onchocerca volvus, dont l’atteinte conduit à la perte de la vision. Deux médicaments
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sont préconisés dans la lutte contre les filarioses : la diéthylcarbamazine (DEC), qui est
cependant inefficace contre les parasites adultes, et la suramide, efficace mais difficile à
utiliser à grande échelle car son mode d’administration intraveineux exige une surveillance
médicale. L’ivermectine, nouveau médicament prometteur, faiblement toxique, et efficace
contre les vers adultes, est en cours d’évaluation à grande échelle.
2.4 Trypanosomiase africaine
La trypanosomiase américaine, ou maladie de Chagas (du nom du médecin brésilien qui l’a
décrite en 1909), est équivalente à la forme africaine. Mais, l’affection prend un caractère
chronique avec des atteintes cardiaques et un grossissement de l’œsophage et du côlon. La
transmission de l’infection par voie sanguine est un problème de santé supplémentaire dans
les zones endémiques. En effet, le parasite se trouve dans la circulation sanguine, puis migre
dans les viscères. En Amérique latine, on dénombre 90 millions de personnes exposées à
l’infestation par ce parasite et on estime à 15 millions le nombre de personnes infectées par
cette forme de maladie. Le nifurtimox et le benznidazole sont les deux médicaments
communément utilisés pour la forme aiguë de la maladie.
2.6 Leishmaniose
La leishmaniose cutanée, ou kala-azar (sanscrit, « maladie noire »), est le résultat d’une
infestation par L. donovani (au Bangladesh, en Inde, au Népal), L. infantum (dans le sud de
l’Europe, en Afrique du Nord) et par L. chagasi (en Amérique latine). L’atteinte viscérale se
manifeste par une forte fièvre, une perte de poids, une toux et une diarrhée, enfin par une
hyperpigmentation de la peau. Elle évolue vers la mort en absence de traitement. Elle est
présente d’une manière sporadique en Chine, en Asie du Sud-Ouest, mais également en
Afrique orientale et en Amérique latine.
Mouche tsé-tsé
La mouche tsé-tsé est le vecteur de la trypanosomiase, plus connue sous le nom de maladie du
sommeil.
David Shale/Oxford Scientific Films
Les maladies tropicales sont transmises par des vecteurs. En effet, le parasite a un cycle
évolutif avec une phase chez le vecteur et une autre chez l’hôte (humain ou animal). Les
moustiques transmettent les agents infectieux du paludisme et de la filariose lymphatique, les
mouches ceux de la maladie du sommeil, de la cécité des rivières et de la leishmaniose, les
punaises ceux de la maladie de Chagas, et les mollusques ceux de la bilharziose. Certains
parasites peuvent contaminer aussi les animaux, qui constituent à leur tour un facteur
aggravant de la maladie. Potentiellement contaminants, ils diffusent, en effet, l’infestation ;
c’est le cas du trypanosome, qui provoque la maladie du sommeil chez le porc, le bétail et le
chien.
4 LUTTE CONTRE LES VECTEURS
Pour éradiquer les maladies transmises par des vecteurs, il est important de suivre
simultanément deux voies : d’une part, s’attaquer au parasite lors de son séjour dans le corps
humain au moyen de médicaments quand la maladie est déjà installée, ou en prévenir la
survenue par des vaccins ; d’autre part, s’attaquer aux vecteurs par des moyens chimiques,
comme l’utilisation des insecticides (pulvérisation dans les habitations), par assèchement des
marais et des eaux stagnantes qui offrent un lieu d’hébergement aux larves et aux moustiques,
par une utilisation de poissons se nourrissant des larves, ou encore par asphyxie des larves de
moustiques au moyen de substances huileuses répandues à la surface des eaux.
Les chercheurs essaient par ailleurs de trouver une alternative aux insecticides chimiques afin
de réduire l’incidence sur l’écosystème et de minimiser la résistance chimique et génétique
des vecteurs et des agents des maladies.
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5 FACTEURS AGGRAVANTS DES MALADIES TROPICALES
La sévérité des maladies tropicales tient à l’existence de plusieurs facteurs aggravants : une
pauvreté durable, un système sanitaire précaire et des conditions climatiques propices à la vie
permanente des parasites et des vecteurs. Avec des ressources nationales insuffisantes et des
vaccins qu’ils doivent se procurer près des pays riches, plusieurs pays en développement ne
peuvent respecter le calendrier vaccinal nécessaire pour prévenir chez les jeunes enfants des
maladies mortelles et invalidantes comme la poliomyélite, la fièvre jaune et la rougeole. Sur
80 millions d’enfants des pays pauvres, seuls 10 p. 100 sont vaccinés et ont eu un rappel pour
la diphtérie, le tétanos, la coqueluche. Ces mêmes pays n’ont pas les moyens nécessaires pour
pouvoir distribuer les médicaments contre des maladies très contagieuses comme la
tuberculose ou la lèpre. La pauvreté entraîne une malnutrition et, indirectement, expose les
personnes fragilisées aux maladies. Une hygiène de vie précaire et une politique de santé
publique aléatoire favorisent la prolifération des maladies contagieuses. Plusieurs facteurs
associent leurs effets pour compliquer la situation : la sécheresse, l’existence de marécages ou
d’eaux stagnantes, la difficulté des vaccinations ou de la recherche sur le terrain, la
malnutrition, le manque d’information et de ressources, etc. Une politique globale visant à un
équilibre harmonieux entre l’Homme et son environnement, partout dans le monde, devrait
permettre de lutter contre la fatalité des maladies tropicales.
paludisme
1 PRÉSENTATION
paludisme, maladie infectieuse affectant l’homme, les oiseaux et les singes, due à un parasite
appelé plasmodium, transmis par la piqûre d’un moustique (anophèle), et caractérisée par des
accès de fièvre récurrents.
Évoqué dans les écrits du poète Homère, le paludisme est décrit par le médecin Hippocrate :
celui-ci mentionne des fièvres sévissant dans les lieux humides, provoquant des frissons et des
températures corporelles très élevées à intervalles réguliers, tous les trois ou quatre jours, avec
une rate dilatée et douloureuse. En Inde, les signes cliniques de la maladie sont également
décrits très tôt.
2.2 Premiers traitements
Dans l’Amérique précolombienne, les Amérindiens traitent les fièvres des marais par des
infusions d’écorce d’un arbre appelé quinquina. Dans les années 1640, les Jésuites importent
la poudre d’écorce de quinquina en Europe, où elle est connue sous le nom de poudre des
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Jésuites. En 1820, les pharmaciens français Joseph Pelletier et Jean-Baptiste Caventou
extraient et identifient chimiquement son principe actif, baptisé quinine. Dans les années
1830, le médecin militaire français François Clément Maillot codifie son emploi et sa
posologie dans les fièvres intermittentes ou continues. La quinine commence également à être
utilisée en traitement préventif.
2.3 Découverte de la cause du paludisme
Le paludisme, corrélé depuis l’Antiquité aux zones humides, est jusqu’à la fin du XIXe siècle
attribué au « mauvais air » (malaria) des marais (le mot paludisme vient d’ailleurs du latin
palus ou paludis, « marais »). C’est au début des années 1880 que le médecin français
Alphonse Laveran démontre que la maladie est provoquée par un parasite, qu’il met en
évidence dans les globules rouges de patients contaminés ŕ découverte qui lui vaut le prix
Nobel de médecine ou physiologie de 1907. Laveran est également le premier à émettre
l’hypothèse d’une transmission de ce parasite par les piqûres de moustiques.
En 1897, le Britannique sir Ronald Ross confirme cette hypothèse en mettant en évidence la
présence de plasmodiums à différents stades de leur vie dans le tube digestif de moustiques, et
établit le cycle de vie du parasite impliqué dans le paludisme des oiseaux. Ross reçoit, pour
ses travaux, le prix Nobel de médecine ou physiologie de 1902. Enfin, en 1898, l’Italien
Giovanni Battista Grassi démontre que les moustiques impliqués dans la transmission du
Page 50 sur 71
paludisme chez l’homme sont les femelles du genre Anopheles ŕ les anophèles ŕ, et décrit
le cycle de vie du parasite à l’intérieur de l’organisme des moustiques.
Après la Seconde Guerre mondiale, le paludisme est éradiqué dans les régions d’Europe
tempérée où il sévit, grâce à l’épandage massif de DTT et à de larges campagnes
d’assèchement des marais.
2.4 Découvertes ultérieures
La quinine reste pendant longtemps le seul traitement disponible contre le paludisme. Mais en
1930 que de nouvelles molécules font leur apparition : ce sont les premiers antipaludéens de
synthèse, avec la chloroquine (1934). D’autres molécules sont régulièrement découvertes tout
au long du XXe siècle, mais l’histoire du paludisme est alors marquée par l’apparition de
souches de parasites résistantes aux médicaments utilisés de façon massive.
L’agent responsable du paludisme est un parasite unicellulaire appelé plasmodium. Pour une
présentation complète de ce parasite, voir l’article plasmodium.
4 VECTEUR
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Paludisme : globule rouge envahi de Plasmodium
Le cycle de vie des parasites responsables du paludisme, des protozoaires du genre
Plasmodium, passe par l'envahissement des globules rouges. À l'intérieur de ces cellules du
sang, les Plasmodium, sous la forme de schizontes, se multiplient jusqu'à provoquer
l'éclatement des globules. Ce sont ces éclatements qui provoquent les accès de fièvre (accès
palustres) caractéristiques du paludisme.Globule rouge infesté de Plasmodium sous leur forme
schizontes.
Omikron/Science Source/Photo Researchers, Inc.
Après l’accès fébrile de la première invasion, il existe un risque de passage aux accès
intermittents. Ce sont des épisodes de crises paludéennes dans lesquelles se succèdent de
façon typique une phase de frissons intense, une phase de fièvre puis une phase de sueurs
froides (baisse de la température et transpiration abondante). Ces épisodes, appelés accès
palustres, correspondent à l’éclatement des globules rouges en raison de la multiplication des
parasites ; ils apparaissent selon un rythme régulier dont la périodicité dépend de l’espèce de
plasmodium impliquée : tous les deux jours (fièvre tierce bénigne due à Plasmodium vivax et
Plasmodium ovale, fièvre tierce maligne due à Plasmodium falciparum) ou tous les trois jours
(fièvre quarte due à Plasmodium malariae). Il peut toutefois exister des fièvres quotidiennes
en cas de double infestation dans laquelle les cycles des parasites sont décalés, ou en cas de
fièvre tierce maligne, qui présente des symptômes plus atypiques (la succession frisson-
fièvre-sueurs froides y est moins nette).
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5.2 Évolution en l’absence de complication
Chez les personnes qui vivent en région d’endémie, le risque est élevé d’infections
successives, accompagnées de fréquentes récidives de la maladie. Ces patients finissent
cependant assez fréquemment par être immunisés contre la souche de plasmodium à laquelle
ils sont régulièrement confrontés.
Chez les personnes qui quittent la région d’endémie et en l’absence de traitement, la maladie
finit généralement par se résorber de façon spontanée. Dans les cas non compliqués, elle
disparaît ainsi en deux à trois mois pour Plasmodium falciparum. Chez les autres espèces de
plasmodiums, la formation de « stocks » de parasites dans le foie conduit à la possibilité de
rechutes et de persistance du parasite dans l’organisme pendant des périodes beaucoup plus
longues : deux à trois ans pour Plasmodium vivax, cinq ans environ avec Plasmodium ovale et
de 10 à 20 ans, voire jusqu’à 30 ans, pour Plasmodium malariae.
5.3 Complications
Les complications potentielles du paludisme sont liées dans la majorité des cas à une
infestation par Plasmodium falciparum ŕ les autres espèces de paludisme provoquant des
formes bénignes (même si elles peuvent persister plusieurs années) de la maladie.
5.3.1 L’accès pernicieux ou neuropaludisme
Chez les sujets non immunisés ou ne suivant pas de traitement, l’infection à Plasmodium
falciparum présente un risque de développement d’une forme grave potentiellement mortelle :
le neuropaludisme, responsable d’une grande partie de la mortalité infantile liée au paludisme.
Il se traduit en particulier par des altérations de la conscience, des délires, des convulsions,
pouvant aboutir à un coma et à la mort. Les mécanismes du neuropaludisme ne sont pas
encore élucidés ; l’une des hypothèses est le blocage des petits vaisseaux sanguins
(capillaires) du cerveau par des amas de globules rouges infestés. Le neuropaludisme
constitue une urgence médicale ; un traitement adapté administré à temps permet
généralement une guérison sans séquelle.
5.3.2 Le paludisme viscéral évolutif
Le paludisme viscéral est une complication assez rare qui peut survenir avec Plasmodium
falciparum et, dans une moindre mesure, Plasmodium vivas. Il apparaît à la suite
d’infestations successives et massives mal ou non traitées chez des sujets non immunisés, ou
ayant perdu leur immunisation (par exemple chez les natifs de zones d’endémies quittant ces
régions pendant de longues périodes et y retournant de façon ponctuelle). Le paludisme
viscéral évolutif associe notamment pâleur, fatigue intense (asthénie), anémie, splénomégalie
(augmentation du volume de la rate), fièvres irrégulières. En l’absence de traitement, il existe
un risque permanent de neuropaludisme (en cas d’infestation par Plasmodium falciparum).
5.3.3 Le paludisme chez la femme enceinte
L’infection par un plasmodium chez la femme enceinte a des conséquences très sévères, en
particulier si l’infection a lieu pendant le premier ou le troisième trimestre de la grossesse :
elle peut se traduire par un avortement spontané ou la mort néonatale. Dans les cas moins
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sévères, elle s’accompagne de risques élevés de prématurité, ou de mise au monde d’un enfant
de faible poids.
6 TRAITEMENTS
Les traitements contre le paludisme portent le nom générique d’antipaludéens. Pour une
présentation complète des traitements actuellement disponibles contre le paludisme, voir
l’article antipaludéens.
7 PERSPECTIVES THÉRAPEUTIQUES
Dans le domaine des traitements antipaludéens, des résultats parus en février 2002 font état de
la découverte d’une nouvelle molécule, baptisée G 25, qui, chez le singe, détruit les parasites
au stade mérozoïte dans les globules rouges. Les travaux sont en cours pour l’application de
cette découverte à l’homme.
8 PRÉVENTION
La protection totale contre le paludisme est impossible ; la réduction du risque passe par
l’évitement, dans la mesure du possible, des piqûres de moustiques : usage de moustiquaires
et de répulsifs anti-moustiques, port de pantalons et vêtements couvrants et de chaussures
fermées pendant les périodes d’activité des moustiques.
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contaminé. Par ailleurs, le traitement préventif n’offre pas une protection totale : il ne
dispense donc pas de la protection contre les piqûres de moustiques.
9 LE PALUDISME DANS LE MONDE
9.1 Un problème majeur de santé publique
Le paludisme est, avec le sida et la tuberculose, l’une des trois principales causes de mortalité
d’origine infectieuse. L’organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’il touche entre
300 et 500 millions de personnes dans le monde, dont 90 p. 100 en Afrique subsaharienne ŕ
les autres cas survenant en Asie du Sud-Est et en Amérique du Sud. Il cause entre 1,5 et
2,7 millions de décès par an. L’Afrique est particulièrement touchée : la maladie y tue un
enfant toutes les 30 secondes (plus de 1 million de décès infantiles par an).
Dans les pays exempts de paludisme, il existe toutefois un paludisme dit d’importation, qui
touche les personnes rentrent de voyages en régions d’endémie (pour environ 95 p. 100 des
cas en Afrique subsaharienne). En France, le paludisme d’importation concerne quelques
milliers de personnes par an.
9.2 Lutte contre le paludisme
Outre l’épandage d’insecticides, qui peuvent être toxiques pour les écosystèmes (c’est ainsi
que le DDT est aujourd’hui interdit dans de nombreux pays) et provoquer l’apparition
d’insectes résistants, la lutte contre les moustiques passe par l’assèchement des marais ou leur
transformation en eaux courantes et la destruction des points d’eau stagnante (sites privilégiés
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de reproduction des anophèles), en particulier aux alentours des habitations. Ces mesures sont
toutefois difficiles à appliquer dans les pays où sévit la sécheresse ou dans les régions où les
installations sanitaires sont déficientes.
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maladie du sommeil
1 PRÉSENTATION
La maladie du sommeil est transmise à l’homme par la piqûre de mouches piqueuses, les
glossines, plus connues sous le nom de mouches tsé-tsé. Pour une présentation complète de
ces insectes, voir l’article mouche tsé-tsé.
4 SYMPTÔMES ET ÉVOLUTION
4.1 Premières manifestations
Les premiers symptômes d’une infection par la maladie du sommeil consistent en l’apparition
d’un chancre d’inoculation sur la peau, zone tuméfiée, violacée et douloureuse autour du point
de piqûre de la mouche. Cette phase est suivie par une période d’incubation, asymptomatique,
d’une durée de quelques jours à quelques mois.
4.2 Phase de généralisation
Cette phase correspond à l’atteinte du système nerveux central après passage des parasites à
travers la barrière méningée (les méninges sont les membranes qui entourent le cerveau et la
moelle épinière), ce qui provoque une inflammation des méninges et des tissus cérébraux
(méningo-encéphalite). La fièvre se maintient, mais les autres symptômes de la phase
précédente disparaissent, tandis qu’apparaissent des troubles neurologiques. Les symptômes
qui en découlent, très variables, comprennent : troubles du toucher, notamment une sensibilité
extrême à la pression, troubles importants du comportement et de l’humeur, troubles moteurs
(de la paralysie aux mouvements anarchiques), troubles hormonaux… Enfin et surtout, la
maladie du sommeil finit toujours par se manifester par les troubles du sommeil qui lui ont
donné son nom : cycles de veille et de sommeil anarchiques (l’endormissement et le réveil
pouvant se produire de jour comme de nuit, à n’importe quel moment) ou, souvent, inversion
totale du cycle : éveil la nuit et endormissement le jour. En l’absence de traitement, cette
phase s’achève par un état de cachexie du malade (affaiblissement général avec
amaigrissement extrême) puis un coma conduisant à la mort. La maladie du sommeil est
toujours mortelle en l’absence de traitement.
4.4 Forme chronique et forme aiguë
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• en Afrique centrale et de l’Ouest sévit une forme chronique, qui évolue sur plusieurs mois à
années ; elle est due à la sous-espèce trypanosome Trypanosoma brucei gambiense ;
• en Afrique de l’Est et du Sud, la maladie du sommeil existe sous une forme aiguë, qui se
manifeste et évolue beaucoup plus rapidement, parfois en quelques semaines seulement ; elle
est due à la sous-espèce de trypanosome Trypanosoma brucei rhodesiense.
5 TRAITEMENT
Selon l’Organisation mondiale pour la Santé (OMS), la maladie du sommeil touche entre
300 000 et 500 000 personnes chaque année. Trente-six pays d’Afrique sont concernés et près
de 55 millions de personnes vivent dans des régions infestées par les mouches tsé-tsé, et sont
donc potentiellement exposées. Après avoir quasiment disparu du continent africain dans les
années 1960, la maladie du sommeil est, depuis, en recrudescence, en particulier depuis les
années 1990. Certains estiment que la situation épidémiologique actuelle, très préoccupante,
est équivalente à celle des années 1930, avant les premières campagnes de prévention et de
lutte contre la maladie. Ce retour de la maladie est dû, entre autres causes, au relâchement ŕ
voire à l’abandon ŕ du dépistage et de la prévention.
Les zones à risque pour la transmission de la maladie du sommeil, qui sont les zones où
vivent les mouches tsé-tsé, sont rurales (la maladie n’existe pas dans les villes) : lisières
forestières proches des villages, galeries de forêts fréquentées par l’homme, points d’eau dans
les savanes où se concentrent les activités ménagères, rizières, forêts dégradées où circule
l’homme. Les guerres, qui entraînent des déplacements des populations et des déstructurations
des structures sanitaires, favorisent également le développement de la maladie. D’une façon
générale, tout facteur favorisant la survie et la multiplication des tsé-tsé augmente l’incidence
de la maladie du sommeil.
6.2 Lutte contre la maladie du sommeil
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base sur l’information, le dépistage et le traitement des populations touchées, et sur la lutte
contre les mouches tsé-tsé.
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arbovirus
1 PRÉSENTATION
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Les moustiques Aedes, vecteurs d'arboviroses
Les moustiques du genre Aedes se reconnaissent aux taches blanches qui parsèment leur tête,
leur thorax et leurs pattes. On en connaît plus de 85 espèces dans le monde. Dans les régions
tropicales, plusieurs sont des vecteurs de maladies virales appartenant au groupe des
arboviroses. La piqûre d'un Aedes aegypti, par exemple, peut transmettre (si le moustique est
infecté) les virus de la fièvre jaune, de la dengue et du chikungunya. Aedes albopictus est
quant à lui vecteur du chikungunya, de la dengue, de l'encéphalite de Saint-Louis, de
l'encéphalite de La Crosse et des encéphalites équines.
Hans Pfletschinger/Peter Arnold, Inc.
Les hôtes des arbovirus sont des vertébrés. La transmission des arbovirus se fait de vertébré à
vertébré par l’intermédiaire d’animaux vecteurs qui sont des arthropodes piqueurs-suceurs :
moustiques, tiques et phlébotomes. La plupart des arboviroses sont des zoonoses (maladies
animales), mais certaines sont transmissibles à l’homme, provoquant des syndromes de
gravité variable, de bénins à mortels.
3 PATHOLOGIES ASSOCIÉES : LES ARBOVIROSES
On peut classer les arboviroses en trois grands groupes : les fièvres de type hémorragique, les
fièvres de type dengue et les encéphalites virales. Cette classification n’est toutefois pas
absolue, ni ces catégories exclusives. Ainsi par exemple la dengue, outre sa forme dite
classique, peut aussi se manifester sous la forme d’une fièvre hémorragique potentiellement
mortelle.
3.1 Fièvre jaune et autres fièvres hémorragiques
Ce groupe d’arboviroses rassemble des fièvres hémorragiques dont la pathologie type est la
fièvre jaune (Amérique du Sud, Afrique). Due au virus amaril transmis par des moustiques du
genre Aedes, elle est historiquement la première fièvre hémorragique et la première arbovirose
identifiées. Parmi les autres maladies de ce groupe figurent la fièvre hémorragique de Crimée-
Congo (FHCC, Europe et Asie centrales, Afrique), provoquée par un Nairovirus transmis par
des tiques du genre Hyalomma, ainsi que la fièvre hémorragique d’Omsk (Sibérie
occidentale), due à un Flavivirus transmis également par des tiques (espèces Dermacentor
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reticulatus, Dermacentor marginatus et Ixodes persulcatus). Il convient également de citer,
parmi les arboviroses se manifestant sous la forme de fièvres hémorragiques, la forme
hémorragique de la dengue qui, d’apparition assez récente (au milieu des années 1950 en Asie
du Sud-Est), connaît depuis une augmentation continue de sa fréquence.
Nota Bene : un certain nombre de fièvres hémorragiques, bien que d’origine virale, ne sont
pas dues à des arbovirus, à l’image par exemple de la fièvre Ebola.
3.2 Dengue et fièvres dengue-like
La dengue est la première maladie de ce groupe à avoir été décrite, à la fin du XVIIIe siècle
(1779). Originaire d’Asie du Sud-Est, mais aujourd’hui étendue à de nombreuses autres
régions tropicales, elle est provoquée par un Flavivirus transmis par des moustiques du genre
Aedes. Elle se manifeste sous une forme « classique », dont la rémission, sans séquelles,
survient en une dizaine de jours, ou sous une forme rare, très grave, la dengue hémorragique.
Les encéphalites virales dues à des arbovirus sont essentiellement représentées par
l’encéphalite japonaise, qui, transmise par divers moustiques du genre Culex, sévit en Asie, et
par l’encéphalite à tiques, transmise par la piqûre de tiques de la famille des ixodidés,
endémique en Europe et en Asie tempérées.
Par ailleurs, l’infection par certains autres arbovirus n’ayant pas pour cible primaire les
méninges (les membranes qui entourent le cerveau) peut également se compliquer d’une
encéphalite. C’est le cas, par exemple, de la fièvre à virus du Nil occidental ou fièvre West
Nile (Afrique, Asie, Océanie, Proche-Orient, Europe centrale et du Sud, Amérique du Nord).
4 ÉLÉMENTS DE CLASSIFICATION
Plus de 600 arbovirus ont été décrits, parmi lesquels une cinquantaine est identifiée comme
pathogène pour l’homme. Les arbovirus forment un groupe très hétérogène tant par leur
structure, leur forme, leur taille, leurs hôtes que leur pouvoir pathogène. Leur seul point
commun est leur mode de transmission par l’intermédiaire d’arthropodes piqueurs. Ceci
explique que les familles virales dans lesquelles ils sont classés ne renferment pas que des
arbovirus, mais comprennent aussi des virus présentant d’autres modes de transmission. De
même, la classification des arbovirus ne recouvre pas la classification par type de pathologie
provoquée ; ainsi, une même famille peut renfermer des arbovirus responsables des trois
grands types d’arboviroses.
Les arbovirus sont classés dans une dizaine de familles virales, dont quatre principales :
fièvre jaune
1 PRÉSENTATION
fièvre jaune, maladie infectieuse non contagieuse, causée par un virus et caractérisée, dans les
cas graves, par une fièvre importante et une jaunisse ou ictère.
Autrefois, la fièvre jaune était considérée comme une affection touchant exclusivement
l'Homme, mais des études ont révélé que des singes et d'autres animaux pouvaient contracter
cette maladie. Les scientifiques estiment même aujourd'hui que des singes d'Afrique et
d'Amérique tropicale ont constitué les premiers foyers d'infection, et qu'un moustique a
transmis la fièvre jaune à l'Homme. Lorsque cette maladie survient seulement de façon
sporadique, elle est appelée fièvre jaune de brousse ou selvanique. Dans les zones urbanisées,
la fièvre jaune est transmise par une espèce de moustique semi-domestique, Aedes aegypti,
qui vit à proximité des habitations. Ce dernier se nourrit de sang humain et constitue le
principal agent de transmission.
2 HISTORIQUE
En 1881, le médecin cubain Carlos Finlay avança l'hypothèse selon laquelle la fièvre jaune
était transmise par une piqûre de moustique. Cette théorie fut vérifiée en 1901 par plusieurs
chercheurs, dont le bactériologiste américain Walter Reed, qui découvrirent sa nature virale.
La maladie fut ensuite contrôlée grâce à l'amélioration des conditions sanitaires, à
l'assainissement des lieux d'incubation des moustiques et à la quarantaine observée par les
navires provenant des zones infestées.
3 SYMPTÔMES
La période d'incubation de la fièvre jaune est de trois à six jours. Dans les cas aigus,
l'apparition est brutale et se traduit par des symptômes typiques : céphalées, douleurs dorsales
et fièvre. La première phase de la maladie est également caractérisée par des nausées, des
vomissements, et la présence d'albumine dans les urines. Après la première fièvre, la
température revient à la normale, puis, au quatrième ou cinquième jour, la fièvre reprend. La
deuxième phase de la maladie se manifeste par une jaunisse, une hémorragie des muqueuses,
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des vomissements contenant du sang (typiques de la fièvre jaune), compliqués d'atteintes
hépatiques, rénales et cardiaques. La destruction des cellules du foie conduit à l'accumulation
de pigments biliaires jaunâtres dans la peau, donnant son nom à la maladie. La mort survient
souvent entre le quatrième et le huitième jour. En cas de guérison spontanée, la convalescence
est courte, bien que la jaunisse persiste longtemps. La maladie ne réapparaît jamais, le premier
contact avec l'agent pathogène entraînant une immunisation durable.
4 PRÉVENTION
On ne connaît pas de traitement de la fièvre jaune mais, en 1939, le médecin sud-africain Max
Theiler mit au point un vaccin contre la maladie. La vaccination est obligatoire pour les
personnes voyageant dans les régions où la fièvre jaune est endémique.
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chikungunya
1 PRÉSENTATION
chikungunya, maladie tropicale due à un virus transmis par un moustique, se caractérisant par
une forte fièvre accompagnée d’importantes douleurs dans les articulations.
Le chikungunya, ou chik, a été identifié pour la première fois ŕ et son virus isolé ŕ en
Tanzanie en 1952. Son nom, qui signifie en swahili « marcher courbé », vient de l’attitude des
malades, qui sont souvent « pliés » par la douleur. Le chikungunya sévit de façon ponctuelle,
sous la forme d’épidémies, dans les régions tropicales d’Afrique, d’Asie du Sud-Est, d’Inde et
de l’océan Indien.
2 AGENT CAUSAL
Le virus chikungunya infecte les primates (singes et homme), d’autres mammifères (rongeurs)
et les oiseaux. Les singes semblent être les réservoirs naturels du virus (ils peuvent être
porteurs mais ne présenter aucun symptôme). La transmission d’un individu à l’autre se fait
par la piqûre de moustiques infectés. Un moustique s’infecte en piquant et en absorbant le
sang d’un individu dont la charge virale a atteint le seuil de contamination (le taux de
particules virales dans le sang est suffisant pour que le moustique s’infecte). Le virus se
multiplie dans ses intestins, puis gagne ses glandes salivaires. À partir de ce moment, le
moustique devient infectant quand il pique (lors de la piqûre, il commence par injecter un peu
de salive aux propriétés anesthésiantes).
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Par ailleurs, une transmission materno-fœtale peut se produire lorsque la mère est infectée par
le virus au moment de l’accouchement.
4 VECTEUR
Les moustiques impliqués dans la transmission du virus chikungunya sont des espèces du
genre Aedes : dans les cas de transmission à l’homme, il s’agit de Aedes aegypti et Aedes
albopictus (également vecteurs de la dengue et de la fièvre jaune), ainsi que Aedes
polynesiensis ; la transmission aux autres primates se fait par l’intermédiaire de Aedes
africanus et Aedes furcifer. L’aire de répartition de la maladie est liée à l’aire de répartition de
ces moustiques. Ainsi, l’épidémie de chikungunya apparue en 2005 sur l’île de La Réunion
n’a pu se produire ŕ probablement à partir de voyageurs infectés ŕ que parce que le
moustique Aedes albopictus, jadis cantonné à l’Asie du Sud-Est, s’est implanté et bien
acclimaté dans l’île.
5 SYMPTÔMES ET COMPLICATIONS
Une grande partie des infections (estimées, dans l’état actuel des connaissances, à plus de
50 p. 100 des cas environ) par le virus chikungunya est asymptomatique et passe totalement
inaperçue. En d’autres termes, la personne infectée ne développe pas la maladie. La faculté du
virus à déclencher une infection symptomatique (une maladie) ou une forme grave de la
maladie semble liée à l’état général de l’individu et à son âge (les personnes âgées,
notamment, sont plus fragiles).
Dans certains cas, la maladie peut se développer sous une forme grave accompagnée de
complications sévères, telle une atteinte méningo-céphalitique, une péricardite (inflammation
du péricarde, la membrane qui enveloppe le muscle cardiaque) ou encore une hépatite
fulminante. Le taux de mortalité associé à la maladie est faible, mais non nul.
6 TRAITEMENT ET PRÉVENTION
Il n’existe aucun traitement antiviral contre le chikungunya. La lutte contre les symptômes
(douleurs articulaires et musculaires) se fonde sur la prise de paracétamol et d’anti-
inflammatoires.
Aucun vaccin n’est pour l’heure commercialisé contre le virus chikungunya. La seule
prévention possible consiste à éviter, dans la mesure du possible, les piqûres de moustiques
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(utilisation de moustiquaires et de répulsifs anti-moustiques ; port de pantalons et vêtements à
manches longues pendant les périodes d’activité des moustiques ŕ en l’occurrence diurne
pour Aedes, avec un pic d’activité le matin et le soir ; évitement des zones infestées) et à
détruire leurs gîtes larvaires (assèchement des points d’eau stagnante ŕ où les moustiques
pondent ŕ aux alentours des habitations, destruction des larves par des insecticides).
Une première infection par le virus chikungunya confère une immunité durable ŕ lors d’une
nouvelle infection, le système immunitaire, qui reconnaît le virus, est capable d’enrayer sa
multiplication et d’empêcher le développement de la maladie.
7 ÉPIDÉMIOLOGIE
La maladie apparaît sous la forme de pics épidémiques, au cours desquels une grande partie
de la population d’une région touchée est infectée ŕ des études sérologiques fondées sur la
détection d’anticorps anti-chik ont montré qu’au Nigeria et à Java (Indonésie), 70 à 80 p. 100
de la population avait été infectée. Il convient toutefois de noter que plus de la moitié de la
population n’avait développé aucun symptôme.
peste, maladie infectieuse contagieuse due à la bactérie Yersinia pestis et affectant les
rongeurs et l’homme. Chez ce dernier, la peste existe sous trois formes différentes : la peste
bubonique, la peste pulmonaire et la peste septicémique. Le nom de « Peste noire » donné à
l’épidémie qui a ravagé l’Europe au XIVe siècle (encore appelée « Grande Peste ») est dû à la
couleur violacée caractéristique que prend la peau de toutes les victimes de la peste au cours
des dernières heures ŕ phénomène provoqué par une défaillance respiratoire (hypoxie).
2 HISTORIQUE
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Victime de la Grande Peste
Sur cette enluminure du xiv e siècle, la Mort personnifiée étrangle une victime de la Grande
Peste. L'épidémie de peste noire qui a atteint l'Europe en 1348, appelée la Grande Peste, a été
particulièrement dévastatrice, décimant quelque 25 millions de personnes.Enluminure
illustrant un manuscrit du Codex Stiny, xiv e siècle. Bibliothèque de l'université, Prague
(République tchèque).
Werner Forman Archive, University Library, Prague/Art Resource, NY
On connaît la peste depuis au moins trois mille ans. Des épidémies ont été enregistrées en
Chine depuis 224 av. J.-C. Pendant tout le Moyen Âge, diverses pandémies ont anéanti la
population de villes entières. Les épidémies ont été sporadiques depuis cette époque. La
dernière grande pandémie de peste remonte à la fin du XIXe siècle. Elle a débuté en Chine en
1894, puis a gagné l'Afrique, les îles du Pacifique, l'Australie, et le continent américain pour
atteindre San Francisco en 1900. C’est lors de cette pandémie que le microbiologiste
Alexandre Yersin a identifié le bacille responsable de la maladie.
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La peste bubonique est la forme la plus connue. Elle a été nommée ainsi en raison des bubons,
gonflements inflammatoires des ganglions lymphatiques. La peste bubonique se transmet par
la morsure d'un insecte parasite des rongeurs, principalement de la puce du rat brun,
Xenophylla cheopsis.
Sa période d’incubation est de deux à sept jours après la piqûre de la puce. Fièvre et frissons
précèdent souvent l’apparition des bubons de un à trois jours. Les bubons, qui siègent le plus
souvent à l’aine, au cou ou sous les aisselles, sont douloureux et hypertrophiques, gonflant
jusqu’à atteindre la taille d’un œuf. Le pouls et la respiration s'accélèrent ; le malade est
épuisé et prostré. On note souvent une gêne abdominale. En l’absence de traitement, la
maladie évolue vers une infection généralisée avec hypotension et décès dans les deux à dix
jours qui suivent.
3.2 Peste pulmonaire
La peste pulmonaire, ainsi nommée parce que les poumons sont le site de l'infection, est le
plus souvent transmise par l'air sortant des poumons des personnes contaminées. L'infection
peut toucher les autres parties du corps et aboutir à la peste septicémique.
La peste septicémique est due à l’envahissement du sang (et donc de l’organisme entier) par
les bactéries. Elle peut apparaître après la piqûre d’une puce du rat ou l’inhalation de
bactéries, mais aussi être provoquée par contact direct des mains avec des objets contaminés.
Un certain nombre de patients développent une peste septicémique sans bubons visibles.
L’évolution est alors rapide ; le malade présente une brusque poussée de fièvre avec nausées,
vomissements et délire. La mort survient au bout de vingt-quatre ou quarante-huit heures.
4 DIAGNOSTIC
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Le traitement de la peste est antibiotique : streptomycine, tétracyclines et chloramphénicol,
plus efficaces que les sulfamides utilisés pendant la Seconde Guerre mondiale. Un vaccin a
été mis au point pour les sujets exposés mais la durée d’immunisation est limitée à six mois.
Les personnes qui ont contracté la maladie doivent être isolées, alitées et nourries avec des
aliments liquides facilement assimilables. De simples précautions comme l’hygiène des mains
peuvent suffire à se prémunir contre l’infection par un patient atteint de forme bubonique
simple. Les sujets en contact avec des malades atteints de peste pulmonaire doivent recevoir
un traitement préventif à base de tétracycline par voie orale.
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Aide-mémoire OMS
Mis à jour le 6 septembre 2016
Principaux faits
La maladie à virus Zika est due à un virus transmis principalement par des moustiques
du genre Aedes.
Les sujets atteints peuvent présenter une fièvre modérée, une éruption cutanée
(exanthème), une conjonctivite, des douleurs musculaires et articulaires, un état de
malaise ou des céphalées. Normalement, ces symptômes disparaissent en 2 à 7 jours.
Un consensus scientifique s’est établi pour dire que le virus Zika est à l’origine de cas
de microcéphalie et de syndrome de Guillain-Barré. Les liens avec d’autres
complications neurologiques sont en cours d’étude.
Introduction
Le virus Zika est un flavivirus transmis par les moustiques et il a été identifié pour la première
fois en Ouganda en 1947 chez des singes, par le biais d’un réseau de surveillance de la fièvre
jaune selvatique. On l’a ensuite identifié chez l’homme en 1952 en Ouganda et en République
Unie de Tanzanie. Des flambées de maladie à virus Zika ont été enregistrées en Afrique, dans
les Amériques, en Asie et dans le Pacifique.
Des années 1960 aux années 1980, on a observé des infections humaines en Afrique et en
Asie, s’accompagnant en général de symptômes bénins. La première grande flambée de
maladie à virus Zika a été notifiée sur l’île de Yap (États fédérés de Micronésie) en 2007. En
juillet 2015, le Brésil a signalé un lien entre l’infection à virus Zika et le syndrome de
Guillain-Barré. En octobre 2015, il a aussi signalé le lien avec la microcéphalie.
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Signes et symptômes
Après un examen complet des données disponibles, un consensus scientifique s’est établi pour
dire que le virus Zika est à l’origine de cas de microcéphalie et du syndrome de Guillain-
Barré. Des efforts intenses se poursuivent pour étudier, dans un cadre de recherches
rigoureuses, le lien entre ce virus et un certain nombre de troubles neurologiques.
Transmission
Le virus Zika se transmet à l’être humain par la piqûre d’un moustique infecté du genre
Aedes, surtout l’espèce Aedes aegypti, dans les régions tropicales. Ces moustiques piquent en
général pendant la journée, avec un pic d’activité aux petites heures du matin ainsi qu’en fin
d’après-midi et en début de soirée.
Diagnostic
On peut suspecter l’infection à virus Zika sur la base des symptômes et des antécédents
récents de voyage (par exemple le fait d’habiter dans une région où l’on sait que le virus est
présent ou d’y être allé). Le diagnostic ne peut être confirmé que par des analyses de
laboratoire du sang ou d’autres liquides biologiques, comme les urines, la salive ou le sperme.
Traitement
La maladie à virus Zika est en général relativement bénigne et ne requiert aucun traitement
spécifique. Les sujets atteints doivent beaucoup se reposer, boire suffisamment et prendre des
médicaments courants contre la douleur et la fièvre. En cas d’aggravation des symptômes, ils
doivent consulter un médecin. Il n’existe actuellement aucun vaccin.
Prévention
Piqûres de moustiques
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La protection contre les piqûres de moustiques est une mesure essentielle pour la prévention
de l’infection à virus Zika.
Pour y parvenir, on peut appliquer des produits répulsifs, porter des vêtements (de préférence
de couleur claire) couvrant le plus possible le corps, installer des obstacles physiques comme
les écrans anti-insectes, fermer les portes et fenêtres, dormir sous des moustiquaires, et utiliser
des produits répulsifs contenant du DEET, de l’IR3535 ou de l’icaridine en suivant les
instructions sur l’étiquetage du produit.
Une attention particulière devra être accordée à ceux qui ne sont peut-être pas capables de se
protéger efficacement, comme les jeunes enfants, les malades ou les personnes âgées. Les
voyageurs et les personnes habitant dans des zones affectées doivent prendre les précautions
de base décrites ci-dessus pour se protéger des moustiques
Il est également important de vider ou de nettoyer tous les gîtes larvaires potentiels (sites de
ponte) des moustiques comme les seaux, les bidons, les pots de fleurs, les gouttières ou les
pneus usés. Les communautés doivent soutenir les efforts des autorités locales pour réduire la
densité de moustiques dans leur localité. Les autorités sanitaires peuvent également conseiller
de procéder à des pulvérisations d’insecticide.
Transmission sexuelle
Le virus Zika peut se transmettre lors d’un rapport sexuel. C’est un fait préoccupant en raison
de l’association entre l’infection à virus Zika et les issues défavorables de la grossesse ou
issues fœtales indésirables.
Dans les régions de transmission active du virus Zika, toutes les personnes contaminées par le
virus et leurs partenaires sexuels (en particulier les femmes enceintes) doivent être informées
des risques de transmission sexuelle.
Les femmes qui ont eu des rapports sexuels non protégés et qui ne souhaitent pas tomber
enceintes par crainte de l’infection à virus Zika doivent avoir facilement accès à la
contraception d’urgence et aux services de conseil associés. Les femmes enceintes doivent
avoir des rapports protégés (notamment grâce à l’usage correct et systématique du préservatif)
ou s’abstenir de tout rapport pendant au moins toute la durée de leur grossesse.
Dans les régions sans transmission active du virus Zika, l’OMS recommande aux hommes et
aux femmes qui se sont rendus dans des zones de transmission active d’avoir des rapports
sexuels protégés ou de s’abstenir de tout rapport pendant 6 mois pour éviter de transmettre
l’infection par voie sexuelle. Les partenaires sexuels des femmes enceintes qui vivent ou se
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sont rendus dans des zones où le virus Zika se transmet localement doivent avoir des rapports
protégés ou s’abstenir de tout rapport pendant toute la grossesse.
Action de l’OMS
L’OMS aide les pays à endiguer la maladie à virus Zika en appliquant les mesures décrites
dans le Cadre stratégique de riposte:
définir les recherches nécessaires sur la maladie à virus Zika et établir un ordre de
priorité les concernant en réunissant les experts et les partenaires;
renforcer la surveillance du virus Zika et des complications potentielles;
renforcer les capacités de communication concernant les risques afin d’engager les
communautés pour qu’elles comprennent mieux les risques associés au virus Zika;
renforcer la capacité des laboratoires à détecter le virus;
aider les autorités sanitaires à mettre en œuvre des stratégies de lutte antivectorielle
visant à réduire les populations de moustiques du genre Aedes;
préparer des recommandations concernant les soins cliniques et le suivi des personnes
présentant des complications liées au virus Zika, en collaboration avec les experts et
les autres organisations travaillant dans le domaine de la santé.
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