Zoonoses
Zoonoses
Zoonoses
animaux
par François Moutou
Récemment, le regard des biologistes sur l’origine de la vie et sur ses développements,
jusque dans le domaine de la santé, a considérablement évolué. L’unité fondamentale du vivant
est représentée par la cellule. Il existe des êtres vivants unicellulaires, mais les plantes et les
animaux que nous voyons sont pluricellulaires. Les premières cellules devaient être des
procaryotes, comme les bactéries d’aujourd’hui. Leur chromosome flotte dans leur cytoplasme.
La cellule eucaryote, dotée d’un noyau hébergeant ses chromosomes, pourrait être née de la
fusion de deux cellules procaryotes, une bactérie et une archée par exemple, l’une devenant le
noyau de l’ensemble. On imagine alors l’importance des échanges entre toutes les nombreuses
formes du vivant au cours des temps géologiques. Comme seules les plantes dotées de
chloroplastes (anciennes bactéries devenues symbiotes, indispensables aux plantes, elles-mêmes
incapables de vivre sans, dans une association gagnant-gagnant) sont autotrophes, c’est-à-dire
capables de générer leur propre matière organique, le reste du vivant, hétérotrophe, doit
consommer un autre vivant, végétal ou animal, tout en essayant de ne pas devenir proie soi-
même. La prédation et l’alimentation ne représentent pas la seule voie de transmission de
germes entre espèces, mais elles illustrent une des plus pratiquées car imposant le
rapprochement d’individus d’espèces différentes. On peut remarquer que le système
immunitaire adaptatif apparaît avec les vertébrés à mâchoires (Gnathostomes). Le reste du
règne animal ne dispose que du système immunitaire inné. Il est tentant de faire le lien avec le
risque de contamination par voie orale...
Le fait est que la vie fonctionne en réseaux, en interrelations, qu’il s’agisse de symbioses,
de parasitisme, de relations de type proies-prédateurs, etc... Chaque individu est lui-même une
symbiose. Un humain ne peut vivre sans les bactéries et les virus de son microbiote, les
mitochondries (bactéries symbiotiques) de ses cellules ou les séquences virales intégrées à son
génome. Il existe donc un lien entre biodiversité au sens le plus large et santé, des individus, des
populations, des espèces, des écosystèmes. Cette association permet l’évolution et l’adaptation
de chaque niveau d’organisation du vivant face aux changements quels qu’ils soient, géologiques,
climatiques, pollutions, destructions ou rencontres avec de nouveaux microorganismes, espèces,
écosystèmes.
L’espèce humaine est une parmi de nombreuses autres (518 espèces de Primates, 6.495
espèces de Mammifères au dernier recensement de 2018, des dizaines de milliers de vertébrés,
des millions d’espèces animales). Elle-même est issue du monde animal et procède des mêmes
phénomènes. C’est ainsi que son microbiote et ses parasites doivent être compris et visités en
pensant à ses proies, à ses prédateurs, mais aussi au reste du vivant croisé dans les différents
écosystèmes habités tout au long de son histoire. Il faut alors distinguer les germes responsables
des zoonoses proprement dites, au sens de l’OMS (cf. supra), et les maladies humaines dues à
des microorganismes issus du monde animal non humain, secondairement adaptés à notre
espèce, « humanisés ». Dans tous les cas ces maladies sont la conséquence d’un certain partage
de l’espace et à replacer dans le temps. Autrefois, l’espace propice aux rencontres se limitait aux
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terrains de chasse parcourus à pied ; maintenant c’est la planète tout entière, avec les élevages,
les marchés, les mégalopoles, les animaux de compagnie, tous reliés par les échanges
commerciaux dont les volumes et la rapidité échappent à trop de contrôles sanitaires. Tout cela
peut conduire à des expositions et à des contaminations.
Pour chaque exemple, essayer de repérer le début de cette relation, quand le passage du
germe d’une espèce à l’autre a eu lieu, ne peut qu’éclairer nos histoires communes. L’émergence
(l’apparition d’un nouveau microbe par évolution, mutation, recombinaison d’un précédent)
peut être vraie ou ne correspondre qu’à la découverte d’un phénomène bien plus ancien, mais
soit ignoré, soit confondu avec un autre, soit non compris. Avant Pasteur et Koch, comment
comprendre la rage ou la tuberculose sans les notions de virus, bactéries, exposition,
contamination, infection, contagion, transmission, incubation, immunité, autant de termes
encore parfois bien mal utilisés en 2020 ? En 2020, peut-on prétendre ne plus ignorer aucun
concept ?
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Contact et voisinage
L’histoire de la tuberculose, vieille maladie toujours actuelle, est également très riche,
mais assez complexe dans ses relations avec de nombreuses espèces de mammifères dont l’espèce
humaine. En fait, il faut plutôt parler du complexe bactérien Mycobacterium tuberculosis
regroupant plusieurs « espèces » qui semblent remonter à une autre bactérie, Mycobacterium
africanum, probablement associée à la lignée humaine avant même sa sortie d’Afrique. Une
branche se serait diversifiée sur place en s’adaptant à d’autres espèces de mammifères et une
autre serait sortie d’Afrique avec les humains. Aujourd’hui la tuberculose bovine à
Mycobacterium bovis est comprise comme une adaptation de la bactérie humaine aux bovins lors
de leur domestication, dans un mouvement inverse de celui expliquant l’origine de la rougeole.
La leçon associée suggère que les passages entre espèces sont plus liés aux proximités de vie,
comme la domestication, qu’aux proximités phylogénétiques.
Pour terminer avec les mycobactéries il faut encore citer la lèpre, causée par deux espèces
du même genre (Mycobacterium leprae et Mycobacterium lepromatosis), maladie bien présente en
Europe jusqu’au Moyen-Âge et malheureusement encore active dans d’autres régions du
monde. La découverte d’écureuils roux (Sciurus vulgaris) britanniques infectés par l’une et l’autre
a été une surprise. Les animaux peuvent porter des lésions ou sembler sains.
La rage est l’exemple type d’une zoonose au sens strict du terme, avec transmission par
contact, morsure. Il n’y a pas de cas humain sans une exposition à un animal porteur d’un virus
du genre Lyssavirus (famille des Rhabdoviridés). Les quelques transmissions entre humains par
greffes d’organes sont tout à fait particulières. Dans pratiquement tous les cas, l’animal est un
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chien domestique. Sans soin, sans prise en charge des individus contaminés, l’évolution de la
maladie est la même, quelle que soit l’espèce de mammifère, et conduit à la mort du patient.
Des textes très anciens encore accessibles décrivent une maladie liée aux chiens qui ressemble
beaucoup à la rage. Le chien (Canis familiaris), forme domestique du loup (Canis lupus), présent
auprès des humains depuis au moins 15.000 ans est responsable de peut-être 50.000 décès de
rage par an, chiffre mal connu et seulement estimé. De nombreuses espèces de carnivores
sauvages peuvent héberger ce virus mais leurs contacts avec les humains restent
exceptionnels. Durant tous ces millénaires, il n’y a jamais eu d’adaptation d’un Lyssavirus à
Homo sapiens, alors que des souches du virus rabique se sont adaptées aux chiens, aux renards
roux (Vulpes vulpes), aux ratons laveurs (Procyon lotor) ou à diverses espèces de mangoustes,
parfois assez récemment semble-t-il. Les chauves-souris sont à considérer à part, car elles
hébergent la plus grande diversité connue de Lyssavirus avec des cycles épidémiologiques
uniques, mais pratiquement sans impact en santé publique. Les chauves-souris semblent
capables de résister à l’infection rabique.
Si les chiens et les bovins représentent deux modèles anciens d’animaux domestiques,
certaines autres espèces sont entrées plus récemment sous nos toits. Les rongeurs de compagnie
proposent des schémas épidémiologiques intéressants, en particulier quand les virus en cause
sont proches de celui de la variole humaine.
Début 2010, plusieurs cas de lésions cutanées à cowpox, infection causée par un virus du
genre Orthopoxvirus (famille des Poxviridés), ont été signalés chez des propriétaires de rats de
compagnie (Rattus norvegicus) issus du même élevage situé en Europe centrale et distribués dans
diverses animaleries d’Europe occidentale. Les lésions étaient localisées sur les joues ou sur le
cou des patients, les personnes portant volontiers leur animal sur l’épaule, au contact de la peau.
Quelques années auparavant, en 2003, un épisode assez sérieux avait eu lieu aux États-
Unis à la suite de l’importation au Texas de 800 rongeurs sauvages africains, plusieurs espèces,
tous issus du Ghana et destinés au commerce des animaux de compagnie. Le virus identifié était
le monkeypox, autre Orthopoxvirus (Poxviridés), probablement plus à craindre que le cowpox.
Ces animaux étaient entrés aux USA légalement, mais sans contrôle sanitaire. La voie de
transmission du virus des rongeurs africains aux humains est originale. Le virus est passé par
des chiens de prairie (écureuils terrestres, Cynomys spp.) nord-américains, assez populaires
comme animaux de compagnie, en vente dans les mêmes animaleries. Ils ont été contaminés au
contact des rongeurs africains d’une cage à l’autre. Le virus a circulé dans les points de vente
proposant au public les deux groupes de rongeurs. Les chiens de prairie ont développé la maladie
et en sont morts, ce qui a permis d’identifier le virus alors qu’il n’a jamais été possible de l’isoler
à partir des rongeurs africains examinés a posteriori. Les lésions observées chez les personnes
touchées étaient cutanées et liées à la manipulation de leurs animaux. Le virus ne s’est pas adapté
aux humains, bien qu’il y ait eu au moins un passage entre humains. Depuis la disparition de la
variole humaine, le virus responsable du monkeypox est surveillé par l’OMS en Afrique, car ces
deux virus sont assez proches. Les générations humaines actuelles les plus jeunes, non vaccinées
contre la variole, pourraient s’avérer réceptives et sensibles à d’autres Poxviridés de rongeurs ou
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de primates non humains. À ce jour, les cas restent heureusement sporadiques. Les animaleries
pour animaux exotiques de compagnie permettent la mise en contact d’espèces de continents
différents et offrent à leurs microorganismes et parasites des possibilités d’échanges et de
recombinaisons impensables dans les conditions naturelles.
Le virus Ebola, du genre Filovirus (famille des Filoviridés) fait bien trop parler de lui
depuis le début du XXIe siècle en Afrique tropicale, seule région du monde où il est connu. Le
schéma épidémiologique proposé associe des émergences répétées à des épidémies qui s’auto-
entretiennent au sein des populations humaines avant de disparaitre, jusqu’à l’émergence
suivante. Le virus n’est connu que depuis les années 1970, mais existait certainement avant. Le
réservoir serait certaines espèces de chauves-souris frugivores africaines (ptéropodidés) mais il
semble y avoir eu peu de passages directs entre chiroptères et humains. D’autres espèces chassées
(grands singes, antilopes forestières) semblent jouer le rôle de vecteurs. Le virus se transmet par
contact direct avec un animal virulent chassé ou trouvé mort. Tous les fluides d’un malade sont
virulents, jusqu’à 48h après sa mort. Le risque doit être moindre lors de la consommation de
viande de faune sauvage, la « viande de brousse », quand elle a subi différents traitements tels
que fumage (« boucanage ») ou cuisson. Le virus n’est pas si résistant. S’il est toujours délicat de
tracer le véritable cas primaire de chaque épidémie, son évolution s’explique ensuite par de
nombreux contacts entre humains, entre parents, avec du personnel soignant. Le retour vers le
réservoir sauvage ne semble pas vraiment nécessaire pour entretenir une épidémie. L’importance
de l’épisode de 2014-2015 en Afrique de l’Ouest (Guinée, Libéria, Sierre Leone) s’explique
beaucoup plus par des problèmes de logistique, d’organisation, de mauvaises structures locales
que par des difficultés liées au virus ou à son épidémiologie. Dans le cas du virus Ebola
aujourd’hui, faut-il craindre le réservoir sauvage, quel qu’il soit, le commerce et la consommation
de viande de brousse, ou les guerres civiles qui détruisent le tissu social et les administrations, la
corruption, la perte de confiance intra-humaine de régions entières ? L’épidémie en cours dans
l’est de la République Démocratique du Congo illustre toutes ces questions.
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avec adaptation à l’espèce humaine, fait encore l’objet de nombreuses études. On pense
évidemment à des actions de chasse et à une contamination sanguine entre les singes et les
chasseurs, qui aurait eu lieu au début du XXe siècle. Mais pourquoi une diffusion de la maladie
à ce moment-là ? Ces questions restent en suspens. Aujourd’hui, le SIDA est une maladie
humaine qui s’entretient sans repasser par le réservoir animal.
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On pense que le prion bovin préexistait à un taux très faible sans jamais avoir été identifié. Le
recyclage des cadavres bovins dans les FVO, à l’occasion d’une modification des conditions
techniques de fabrication dans les années 1980, aurait permis de démarrer l’anazootie, terminée
aujourd’hui.
Un autre cas assez démonstratif a émergé avec l’épisode du syndrome respiratoire aigu
sévère (SRAS), dû au coronavirus SARS-CoV-1 fin 2002 et début 2003 dans le sud de la Chine.
La voie de contamination comme les facteurs facilitants restent délicats à bien cerner. On pense
que les premières contaminations humaines ont eu lieu à partir de civettes palmistes masquées
(Paguma larvata), petits mammifères carnivores de la famille des Viverridés consommés en
Chine du Sud. Les premières personnes contaminées n’ont pas été des éleveurs, des chasseurs,
des marchands, ni même des consommateurs, mais les cuisiniers de restaurants les proposant
sur leurs menus. Mais quel mode de contamination était en cause : voie orale, inhalation,
contact ? La contamination interhumaine a pris le relais avec un nombre important de
transmissions nosocomiales des personnels soignants dans les divers hôpitaux locaux. Il ne
semble pas que le nombre de patients directement contaminés et infectés par des civettes parmi
les 8000 cas recensés dans le monde soit très élevé. On est très vite passé de la situation
« zoonose » à une situation « maladie humaine d’origine animale ». Tous les virus identifiés chez
des animaux étaient des « SRAS-like », différents du virus pathogène pour les humains.
Les études ultérieures ont montré que l’ancêtre probable du virus du SRAS était présent
chez quelques espèces de chauves-souris locales chez lesquelles on n’avait jamais recherché de
coronavirus auparavant, ni en Asie, ni ailleurs. L’analyse de l’épidémie permet d’exclure une
contamination directe à partir du réservoir chiroptères et indique que les civettes ont
probablement joué le rôle de vecteur vers l’espèce humaine. Encore aujourd’hui, il n’est pas
possible de savoir quand le passage chauve-souris - civette a eu lieu, ni où le passage d’une forme
non ou très faiblement pathogène du virus vers une forme hautement pathogène pour les
humains s’est effectué. La notion de réservoir se complique puisque le « vrai » virus du SRAS
n’a été retrouvé que chez des malades humains. Les chiroptères hébergent des ancêtres
potentiels de formes pathogènes et les civettes une forme plus proche du virus pathogène
humain mais néanmoins distincte. Fallait-il craindre les virus hébergés par les chiroptères ou
l’élevage et la consommation de civettes ?
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Contamination par vecteur hématophage
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Conclusion
Les questions posées par les zoonoses et les maladies d’origine animale sont de deux
ordres. (i) Quelle est la probabilité qu’un « microbe » quitte le réservoir animal vers l’espèce
humaine en réussissant son passage ? Cette probabilité n’est jamais nulle, mais paraît faible au
vu des événements passés. (ii) Quelles sont les conséquences d’un tel passage vers l’espèce
humaine ? Elles sont peu prévisibles a priori, mais l’influence de facteurs anthropiques peut
modifier les paramètres épidémiologiques. Les impacts sanitaires, économiques, sociaux,
sociétaux en dépendent. Or les comportements humains sont encore plus délicats à anticiper et
à modéliser que les paramètres épidémiologiques classiques. Faut-il insister sur la probabilité,
jamais nulle, de l’échappement d’une souche microbienne depuis le réservoir vertébré, ou doit-
on chercher à mieux maîtriser les conséquences sanitaires évidentes de la démographie humaine,
des avancées technologiques, des inégalités, de la pauvreté, des instabilités politiques et de la
mondialisation ? Faut-il considérer l’espèce humaine seulement comme une victime, ou faut-il
la considérer comme un acteur majeur des cycles épidémiologiques qui la concernent ?
La diversité des « microbes » ne peut se comprendre qu’au sein d’une biodiversité tout
aussi vaste d’hôtes vertébrés, mais également invertébrés, champignons, végétaux, espèces et
individus. Une notion intéressante et débattue est celle du « rôle » possible de cette double
biodiversité, parasites et hôtes, dans la « dilution » des souches pathogènes, ce qui se traduirait
par un effet positif de cette biodiversité sur la santé à l’échelle de la planète. Un écosystème peu
modifié est riche d’une grande diversité d’espèces, contrairement à une culture ou à un élevage
où une seule espèce est élevée et dont les individus sont le plus homogène possible. L’arrivée
d’un virus, d’une bactérie ou d’un parasite pathogène pour un individu de la culture ou de
l’élevage se traduira probablement par l’envahissement de tous les autres et cela donnera une
épidémie. Dans une prairie naturelle, une savane arborée, une forêt tropicale, un marais, une
mangrove, chaque plante, chaque animal est entouré de nombreux individus de nombreuses
autres espèces. Dans ce contexte, l’agent pathogène propre à une espèce a plus de difficulté pour
passer d’hôte en hôte et se « perdrait » dans la biodiversité locale. Cette notion est débattue car,
selon les études, les données confirment ou infirment. Pourtant, d’une part, le rythme actuel
d’érosion de la biodiversité est tel que si jamais l’hypothèse avait un certain fondement, elle ne
pourrait être démontrée qu’a contrario, ce qui représenterait une bien maigre consolation.
D’autre part, imaginer que l’espèce humaine serait extérieure aux écosystèmes qu’elle habite au
point de ne pas agir sur les cycles épidémiologiques qu’elle y croise serait irresponsable.
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On ne peut pas répondre à ces questions par oui ou par non. Raison de plus pour
chercher des éléments nuancés, responsables, durables et communs entre les diverses médecines
humaines et animales, entre toutes les communautés.
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