Banques Participatives
Banques Participatives
Banques Participatives
Bhour hamza
19/12/2015
Sommaire
Introduction ........................................................................................................... 3
Conclusion ........................................................................................................... 16
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Introduction
De nos jours, la crise économique et financière mondiale a imposé aux pays de trouver
des solutions profondes et urgentes pour répondre à la dégradation de leurs grands équilibres
macro-économiques. Plusieurs secteurs sont touchés par cette crise en particulier le secteur
financier dans plusieurs pays occidentaux. Ce qui a généré l’effondrement et la défaillance de
plusieurs groupes bancaires internationaux. Ces derniers perçoivent dans le niveau de
résilience dont ont fait preuve certaines banques islamiques suite à la crise des subprimes
l’assurance d’un système plus résistant aux turbulences et plus performant que le système
bancaire classique.
La finance islamique a vu ses premiers jours dans les années 1970 dans les pays des
pétrodollars. Mais ses fondements sont apparus bien avant, au début du XXe siècle, temps où
les chercheurs et les praticiens musulmans cherchaient une alternative aux paradigmes
économiques dominants, à savoir le capitalisme libéral et le communisme.
En 1972, lors de la conférence islamique tenue à Djeddah, un plan global de réforme des
systèmes monétaires et financiers classiques en fonction des règles de l’islam a été lancé.
Ainsi, ce concept (la finance islamique) se veut comme remède aux exigences de la
finance internationale basée sur la rémunération des crédits par des intérêts en proposant des
produits légitimés par la référence à l’Islam. Elle a pu s’intégrer facilement dans les circuits
de la finance internationale à travers sa propagation dans une grande partie des pays arabes et
islamiques.
Actuellement, la BID abrite 56 pays membres, mais les parts sont détenues en majorité
par une minorité des pays : Arabie Saoudite : 26,5%; Lybie : 10,6%; Emirats Arabes :
7,5%;…
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Par la suite des banques islamiques ont vu le jour dans la majorité des pays du Golfe : la
Dubaï Islamic Bank au Qatar (1975), la Kuwait Finance House et la Banque Fayçal en Egypte
(1977), la Banque Islamique de Jordanie (1978),…
Mais, ce n’est qu’au 21ème siècle que l’essor de la finance islamique a commencé à
attirer les intérêts et à marquer l’histoire de la finance mondiale. En effet, le nombre des
institutions financières a explosé pour atteindre plus de 300 institutions opérant
essentiellement dans 75 pays à travers le monde.
En 2008, les actifs conformes à la Charia sont estimés à 951 milliards de dollars contre
758 milliards de dollars un auparavant, soit une hausse de 25%. Ce chiffre est estimé à près de
1000 milliards de dollars d’actifs en 2011, pour confirmer la tendance haussière des
transactions conformes à la Charia.
Les produits bancaires représentent l’essentiel des actifs, le reste étant composé des
produits d’investissements, d’émission des Sukuks, des Fonds d’Investissements (FI) et des
produits Takaful.
Le législateur marocain a réglementé les activités des banques participatives dans le titre
3 de la loi la nouvelle loi bancaire n°103-12 publiée au Bulletin Officiel daté du 22 janvier
2015, le législateur marocain a préféré donné ce nom afin d’éviter d’autre appellations d’ordre
religieux pouvant influencer la prise de décisions des différents clients comme la
dénomination « banque islamique ».
Le but de ce travail est de mettre l`accent sur les principes régissant des banques
participatives afin de pouvoir déterminer les points de divergences régissant leur
fonctionnement par rapport aux banques classiques à la lumière de la nouvelle bancaire
loi 103-12. En quoi la finance participative est différente de la finance classique ?? S`agit-il
de banques reposant sur des techniques autonomes dans leur de fonctionnement par rapport
aux banques classiques ? Dans un contexte économique caractérisé par la complexité de ses
relations économiques et la pluralité des prises de participation et de fusions entre sociétés
peut –on parler d`une finance Islamique Halal ? En quoi les banques participatives sont
spécifiques par rapport aux banques classiques ?
Pour répondre à cette problématique nous allons diviser notre travail en deux parties. La
première partie sera dédiée à l`étude de la spécificité des principes régissant le
fonctionnement de la banque participative. Puis la deuxième sera consacrée à l`étude de la
tutelle et le contrôle des banques participatives.
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Partie I : Spécificité au niveau du fonctionnement des banques
Participatives
La finance participative diffère de la finance classique de point de vue de ses principes et
de ses modes de financement.
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Paragraphe 2 : Principes et fondements de la finance islamique
Toute transaction dans le cadre du modèle financier islamique ne doit pas aller en
l’encontre de cinq principes fondamentaux :
Riba-Al-fadl : Il s'agit de tout surplus concret perçu lors d'un échange direct entre
deux choses de même nature qui se vendent au poids ou à la mesure.
Riba-Annassia : Le surplus perçu lors de l'acquittement d'un dû, dont le paiement
a été posé comme condition de façon explicite ou implicite dans le contrat, en
raison du délai accordé pour le règlement différé. Riba-Annassia est le type le
plus répandu dans la société, notamment à travers les crédits, des prêts et des
placements proposés par les établissements bancaires et les organismes de
financement traditionnels.
Selon les règles de la Charia, l’argent n’a aucune valeur intrinsèque car il constitue
simplement un moyen d’échange et ne pourrait dont pas être un moyen de réaliser un profit.
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Le Gharar peut être défini comme étant tout flou non négligeable au niveau d'un des
biens échangés et/ou qui présente en soi un caractère hasardeux et incertain.
Quant au Maysir, elle est liée à la notion de jeu de hasard qui peut générer un
enrichissement injustifié au détriment des autres, et désigne toute forme de contrat dans lequel
le droit des parties contractantes dépend d'un événement aléatoire. Ainsi, chaque contrat doit
avoir tous les termes fondamentaux (tels que l'objet, le prix, les délais d'exécution et l'identité
des parties contractantes) clairement définis au jour de sa conclusion.
L`Article 54 de la loi 103-12 de la loi bancaire dispose que << Sont considérées comme
banques participatives les personnes morales régies par les dispositions du présent titre,
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habilitées à exercer à titre de profession habituelle les activités visées aux articles l er, 55 et
58 de la présente loi, ainsi que les opérations commerciales, financières et d'investissements,
après avis conforme du Conseil supérieur des Ouléma visé à l'article 62 ci-dessous. Les
activités et opérations sus mentionnées ne doivent pas impliquer la perception et/ou le
versement d'intérêt>>.
On entend par dépôts d'investissement les fonds recueillis par les banques participatives
auprès de sa clientèle en vue de leur placement dans des projets et selon des modalités
convenus entre les parties. Les conditions et modalités de collecte et de placement de ces
dépôts sont fixées par circulaire du wali de Bank A1-Maghrib, après avis du comité des
établissements de crédit et avis conforme du Conseil supérieur des Ouléma.
Les banques participatives peuvent exercer, sous réserve du respect des dispositions
législatives et réglementaires applicables en la matière et dans les mêmes conditions prévues à
l'article 54 ci-dessus, les opérations prévues aux articles 7, 8, 9 et 16 de la loi 103-12.
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L'Ijara peut revêtir l'une des deux formes suivantes :
- Ijara tachghilia qui consiste en une location simple ;
- Ijara wa iqtinaa qui consiste en une location assortie de l'engagement ferme du
locataire d'acquérir le bien loué à l'issue d'une période convenue d'avance.
c- Moucharaka :
Tout contrat ayant pour objet la participation, par une banque participative, à un projet, en
vue de réaliser un profit. Les parties participent aux pertes à hauteur de leur participation et
aux profits selon un prorata prédéterminé.
d- Moudaraba :
Tout contrat mettant en relation une ou plusieurs banques participatives (Rab el Mal) qui
fournissent le capital en numéraire et/ou en nature et un ou plusieurs entrepreneurs
(Moudarib) qui fournissent leur travail en vue de réaliser un projet. La responsabilité de la
gestion du projet incombe entièrement aux entrepreneur(s). Les bénéfices réalisés sont
partagés selon une répartition convenue entre les parties et les pertes sont assumées
exclusivement par Rab el Mal, sauf en cas de fraude commise par le(s) Moudarib.
e- Salam :
Il s’agit d’un contrat de vente avec livraison différée de la marchandise. Le Salam est
une exception à la règle générale qui s’applique en cas de vente car le vendeur est autorisé à
vendre à terme, ce qui signifie que l’objet de la vente n’existe pas au moment où elle est
conclue. Le Prophète autorisait les fermiers à vendre à terme un produit agricole non encore
récolté, l’acheteur acquittant le prix intégral le jour un et les parties convenant de la quantité à
livrer et du moment de la livraison. Les fermiers pouvaient ainsi utiliser l’argent payé comme
capital pour commencer à cultiver. À l’échéance, le fermier livrait la quantité convenue de
produits à l’acheteur.
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f- Istisna :
L’Istisna est une extension du concept du Salam. Le Salam porte uniquement sur des
marchandises dont le paiement intégral doit être effectué d’avance. À l’inverse, l’Istisna est
un contrat utilisé pour la construction ou la fabrication de biens uniques (conformément à un
cahier des charges précis). Il se rapproche du Salam en ce sens qu’il est utilisé pour financer
des marchandises qui n’existent pas encore; mais il n’exige pas le paiement intégral d’avance
(les modalités de paiements sont plus souples).
Les caractéristiques techniques des produits des banques participatives ainsi que les
modalités de leur présentation à la clientèle sont fixées par circulaire du wali de Bank Al-
Maghrib, après avis du comité des établissements de crédit et avis conforme du Conseil
supérieur des Ouléma.
Les banques participatives peuvent financer leur clientèle à travers tout autre produit dont
les caractéristiques techniques ainsi que les modalités de leur présentation à la clientèle sont
fixées par circulaire du wali de Bank Al-Maghrib après avis du comité des établissements de
crédit et avis conforme du Conseil supérieur des Ouléma.
Il existe deux sortes de contrôle : un contrôle de conformité et un contrôle de régularité.
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Cette démarche traduit la spécificité du Maroc et le distingue des autres pays où la
responsabilité des avis de conformité est confiée à des comités dont les membres sont
nommés par les institutions bancaires elles-mêmes. Elle présente par ailleurs un avantage
certain dans le sens où elle permet d’appliquer le principe d’unicité du référentiel religieux au
domaine de la finance participative et devrait favoriser une évolution cohérente du secteur.
Les prérogatives du Conseil Supérieur des Oulémas consistent à émettre des avis de
conformité sur les produits et services offerts par les banques participatives, et ce en
application des principales dispositions ci-après :
L’obligation d’obtenir l’avis de conformité du Conseil Supérieur des Oulémas, comme
condition de création des banques participatives ;
L’obligation d’obtenir l’avis de conformité du Conseil Supérieur des Oulémas, comme
condition pour commercialiser des produits ou des services participatifs que ce soit par
des banques participatives ou d’autres établissements de crédits et organismes
assimilés ;
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Les banques participatives sont tenues de communiquer à Bank AlMaghrib, dans les
conditions fixées par circulaire du Wali de Bank AlMaghrib, après avis du comité des
établissements de crédit, un rapport sur la conformité de leur activité aux dispositions du
présent titre.
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Les conditions et les modalités de fonctionnement de ce Fonds sont arrêtées par
circulaire du wali de Bank Al-Maghrib, après avis du comité des établissements de crédit et
avis conforme du Conseil supérieur des Ouléma.
Selon l’agence Ecofin « l’encours global de ces produits alternatifs n’a atteint que 800
millions de dirhams en 2011 en comparaison avec 9,4% du total de l’actif bancaire en Egypte
et 9,6% en Turquie. Au Maroc, « ils ne pèsent que 1,8% dans l’actif bancaire à fin 2010 »,
selon le journal marocain L’Economiste.
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Conclusion
La finance islamique représente une bonne alternative à la finance conventionnelle.
L’industrie des services financiers islamiques est en plein essor dans le monde, elle attire les
institutions financières de tous azimuts. La taille de cette industrie a largement dépassé les
1000 milliards USD en 2011, et cette croissance exponentielle est loin de s'estomper.
Il ne s’agit pas là d’une mode, ou du fruit d’un contexte politique particulier, mais plutôt d’un
système alternatif venant compléter, et non se substituer au système conventionnel, offrant
des opportunités pour le financement de l’économie, la relance de l’emploi, la lutte contre la
pauvreté, l’amélioration des conditions de vie des citoyens.
Toutefois, la majorité écrasante d’entre eux (46%), espère avoir des produits conformes aux
préceptes de l’Islam, sans pour autant être chers.
Par conséquent, Il sera intéressant de suivre avec attention l'évolution de la finance islamique
au Maroc. Va-t-elle connaitre un succès? Va-t-elle attirer des investisseurs des pays du Golfe
? Les clients marocains vont investir dans les produits offerts par les banques participatives ?
Quels effets vont créer ces nouveaux produits dans l’économie nationale ?
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Bibliographie :
Bank Al-Maghrib, (septembre 2007). « Directive n° RN 33/G/2007 ».
Webographie :
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