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Chap1 Histoire

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CHAPITRE 1

Ancien régime : société de privilèges composée de trois catégories juridiques ; le Clergé (1%), la
Noblesse (2%) et le Tiers-État (97%), soumis à l’autorité des deux premiers.
Révolution : renversement d’un régime politique d’une nation, du gouvernement d’un État, par un
mouvement populaire visant à la rupture avec l’ordre existant et à l’instauration d’un nouvel ordre
social.
Pourquoi la période de la révolution française et de l’empire sont à l’origine d’une rupture politique
majeure en France et en Europe ?

I/ La naissance de la souveraineté nationale (1789 – 1792)


A) La nation souveraine, rupture avec l’Ancien Régime
Louis XVI arrive au pouvoir en 1774 : l’État est déjà affaibli par un déficit budgétaire. Dès 1788 la
population se réunit pour élire des députés des trois ordres et écrire des cahiers de doléance. Le 5 mai
1789 les États Généraux s’ouvrent solennellement à Versailles, confrontés à la dette de l’État et sous
la pression des trois ordres. La demande de vote par tête est rejetée et celui par ordre maintenu.
État généraux : assemblée qui réunit les députés des trois ordres et convoqués par le roi pour des
circonstances exceptionnelles.
Cahiers de doléance : textes rédigés dans les paroisses recueillant les plaintes et souhaits des trois
ordres.
Vote par tête : une voix par député.
Vote par ordre : une voix pour chacun des trois ordres.
Déçus par le roi, les députés du Tiers-État se proclament Assemblé Nationale le 17 juin 1789,
estimant qu’ils représentent la presque entièreté de la Nation. Il s’agit du premier acte révolutionnaire
; le roi refuse d’accepter cette réforme.
Le 20 juin 1789, des députés du TE et quelques-uns du Clergé jurent de ne pas se séparer avant
d’avoir donné une Constitution à la France : c’est le Serment du Jeu de Paume.
Le roi cède alors et ordonne le 27 juin 1789 aux membres du Clergé et de la Noblesse de rejoindre
L’AN. Cette révolution politique met fin à l’absolutisme en transférant le pouvoir législatif du roi à la
Nation.
La France n’est plus une monarchie absolue.
Souveraineté Nationale : elle fait de la nation et de ses représentants des détenteurs du pouvoir
politique. (L’AN exerce le pouvoir au nom de la nation).

De plus en plus déçus par la faiblesse du roi, les parisiens se soulèvent le 14 juillet 1789 en
prenant d’assaut la Bastille (= symbole de l’arbitraire royal). Sous la pression de la rue, le roi est
ensuite contraint de reconnaître la Commune de Paris et la Garde Nationale.
Commune de Paris : administration formée spontanément et illégalement par des bourgeois le 12
juillet 1789
Garde Nationale : milice municipale de citoyens armés, chargée de maintenir l’ordre et de lutter
contre l’ennemi de la révolution.
À partir du 20 juillet 1789 des rumeurs selon lesquelles les seigneurs font appel à des brigands pour
écraser les récoltes se répandent. En retour, les paysans attaquent les châteaux : c’est la Grande Peur.
Pour mettre fin à ces troubles les députés abolissent les privilèges des Nobles et du Clergé la nuit du 4
août 1789.

De nouveaux principes prennent alors place.

- La DDHC, votée le 26 août, est l’un des textes fondateurs de la démocratie moderne,
proclamant liberté et égalité. Cette déclara° définit les bases d’une nouvelle organisa°
politique et sociale et se veut universelle. Elle instaure aussi un régime politique basé sur
l’exercice des libertés individuelles + un État de droit où tout le monde est citoyen.
- La proclamation de l’égalité juridique. En effet l’été 1789 marque la fin des privilèges.
- Les femmes marchent sur Versailles les 5 et 6 octobre 1789 pour contraindre le roi affaibli à
s’installer à Paris en réclamant du pain. Le château est envahi et le roi est obligé de résider au
Palais des Tuileries à Paris, où il vit sous la pression permanente des sans-culottes. Et le 14
juillet 1790, une fête de Fédération est organisée dans la capitale. Le roi doit prêter serment à
la Constitu° en cours de rédaction par l'Assemblée.
Nation : communauté unie vivant sur le même territoire et affirmant une volonté de vivre ensemble.

B) La rupture entre le roi et la nation


On constate tout d’abord une rupture religieuse. Après la nationalisation des biens du Clergé le 2
novembre 1789 la Constitu° civile du Clergé est adoptée le 12 juillet 1790. Les prêtres nommés par le
pape sont élus par les fidèles et rémunérés par l’État, auquel ils doivent d’ailleurs prêter serment de
fidélité à la Nation.
La rupture politique est aussi très présente. Le roi est très hostile aux réformes. La nuit entre le 20 et
le 21 juin 1791, le roi et sa famille fuient secrètement sa capitale. Ils sont reconnus et arrêtés à
Varennes et ramenés de force à Paris, perdant une grande partie de leur prestige.
Le 3 septembre 1791 l’Assemblé Nationale Constituante (transformée le 9 juillet 1789) adopte une
Constitution, la monarchie constitutionnelle.
Le 30 septembre 1791 on arrive à la fin de l’ANC et le roi approuve la Constitution.
Ainsi le roi n’est plus “Roi de France” mais “Roi des français”. Il doit composer avec une Assemblée
législative qu’il ne peut dissoudre mais peut s’opposer à ses décisions grâce à son veto pendant quatre
ans. Ce veto suspensif lui permet seulement de différer l’applica° de la loi votée par l’Assemblée.
Le suffrage est censitaire et indirect : les + pauvres et les femmes sont exclus du droit de vote.

C) Un nouvel univers social, politique et religieux


Plusieurs nouveaux acteurs de la vie politique entrent en jeu ;
-Les assemblées législatives.
-Les partis politiques, par exemple le parti patriote qui se divise ensuite en monarchie et en parti
constitutionnel.
-Les extrémistes qui soit rejettent totalement la Révolution soit qui la maintiennent (les sans-culottes).
-Les clubs, par exemple les Jacobins et les Cordeliers
-La rue, par exemple les sans-culottes qui sont exclus de la vie politique.
-Les journaux, par exemple L’ami du Peuple de Marat.

Assemblée législative : haut lieu du débat politique.


Clubs : groupe de députés ou de citoyens de même sensibilité politique se réunissant régulièrement
dans un même lieu pour débattre.
La révolution française connaît de nombreuses difficultés, avec un fort climat d’inégalités
économique par exemple. En 1791 la loi le Chapelier interdit les corporations (interdic° de toute
association personnelle). C’est la destruction d’un symbole de l’ancien régime. On compte également
de grandes difficultés financières, religieuses et politiques.
Trois nouveaux impôts sont mis en place et supportés proportionnellement aux revenus par tous : la
contribution foncière, la mobilière et la patente.

II/ La nation déchirée (1792 – 1799)

A) La République en guerre
La République va être proclamée le 22 septembre de la même année. Deux groupes dominent alors la
Conven°:
-Les Girondins, attachés à la propriété, sont modérés et veulent condamner les violences et le
centralisme politique. Ils sont opposés à la mort du roi.
-Les Montagnards, plus proches du peuple et des revendications des sans-culottes, insistent sur
l’égalité sociale et l’encadrement de l’économie. Ils sont favorables à la mort du roi.
Entre ces deux groupes, les députés de la Plaine font office d’arbitre. Ils sont très hétérogènes et sont
selon les députés favorables à l’un ou l’autre groupe.
Les souverains européens offrent l’asile aux émigrés français et le 20 avril 1792, la guerre est déclarée
à l’Autriche (pays d’origine de la reine Marie-Antoinette) qui est soupçonnée de vouloir rétablir par la
force la monarchie absolue en France. Alors que la patrie est déclarée en danger, le général en chef
des armées austro-prussienne et un noble émigré écrivent le manifeste de Brunswick, un texte
d’intimidation destiné aux français pour éviter une nouvelle opposition à Louis XVI, le 1er août 1792.
À la suite de ce manifeste, le 10 août 1792, une insurrec° parisienne (les sans culottes) prennent
d’assaut le Palais des Tuileries et la famille royale est incarcérée à la prison du Temple.
Du 2 au 5 septembre 1792, les SC massacrent 1400 personnes suspectées d’activité contre-
révolutionnaire dans les prisons parisiennes. Quelques jours plus tard, la bataille de Valmy est
remportée (20 septembre 1792, France / Prusse) et la Conven° vote le 21 septembre 1792 l’aboli° de
la monarchie et l’instaura° d’une République.
En revanche le procès du roi révèle les divergences Montagnards / Girondins. Il est finalement
condamné à mort le 21 janvier 1793 et est guillotiné. Sous la pression des Montagnards, les Girondins
sont arrêtés le 2 juin 1793.

B) La Terreur pour sauver la République


Le gouvernement se déclare révolutionnaire : les Montagnards deviennent maîtres de la Conven° et
instaurent une nouvelle Constitu° en 1793 qui reconnaît le suffrage universel, le droit au travail, à
l’instruction et à l’insistance, et qui ne sera jamais appliquée. C’est également une période où le
calendrier chrétien est remplacé par le calendrier révolutionnaire : les Montagnards veulent
déchristianiser la France. Le tutoiement devient obligatoire et en février 1794 les députés votent
l’aboli° de l’esclavage.
Rapidement, le pouvoir est confié à un comité de salut public dirigé par la suite par Robespierre et des
mesures exceptionnelles sont prises : par exemple la loi des Suspects multiplie les arrestations et les
condamnations qui sont mises en place par le tribunal révolutionnaire et entraîne l'élimina° des
opposants.
Près de 20 000 exécutions ont lieu pendant la Terreur ; environ 500 000 personnes (“sympathie
royaliste”) sont arrêtées. Robespierre, lui, est de + en + considéré dictateur.
Comité de salut public : principal organe du gouvernement révolutionnaire institué par la Convention
en avril 1793.
Les armées étrangères sont refoulées et le maintien de la Terreur divise les Montagnards en trois
classes : les Indulgents (demandent l’arrêt de la Terreur), les Enragés (souhaitent la continuer) et les
Modérés. Les dirigeants jugés extrémistes (Enragés ou les plus Indulgents) sont guillotinés.
Le 9 thermidor de l’an II (= 27 juillet 1794) Maximilien de Robespierre est guillotiné. Cette mort
signe la fin de la Terreur ; tous les suspects sont libérés.

C) La République accaparée par la bourgeoisie


La Conven° est maintenant dominée par les députés Modérés, les thermidoriens. Ils votent une
nouvelle Constitution le 22 août 1795, qui donne naissance à un nouveau régime républicain : le
Directoire (1795 - 1799). Le pouvoir exécutif est confié à cinq directeurs élus pour cinq ans, et deux
assemblées élues au suffrage censitaire ; le pouvoir législatif est divisé en deux entre le Tribunat
(discute les lois) et le Corps législatif (vote les lois sans débat). Ce régime profite essentiellement aux
propriétaires qui s’enrichissent sur le commerce. La loi sur le maximum des prix est supprimée
entraînant une inflation -> la richesse des élites augmente. En conséquence, les inégalités se creusent
et les coups d’État se succèdent.
III/ Le Consulat et l’Empire : consolida° de la Nation et un retour à un régime
d’ordre

A) Un nouveau régime politique autoritaire


L’instabilité politique du Directoire accrue par une série de coups d’État fait de l’armée l’arbitre de la
pol française. Ses succès militaires en Italie et en Égypte (1798 – 1799) lui permettent de prendre le
pouvoir par la force et provoque ainsi un coup d'État le 18 brumaire de l’an 8 (= 9 novembre 1799).
C’est l’affirma° de la fin de la Révolution.
Bonaparte fait adopter sa Constitu° en décembre 1799. Elle donne un pouvoir pour 10 ans à un consul
(le Premier Consul) et Bonaparte est assisté par deux autres consuls. Le suffrage universel masculin
est maintenu mais manipulé.
La souveraineté N est limitée. C’est une forme de retour à la monarchie par plébiscites.
Plébiscite : vote sur une question à laquelle les électeurs répondent par oui ou non et qui témoigne de
leur degré d’adhésion au pouvoir.
En 1802, Napoléon est nommé Premier Consul à vie par plébiscite et rétablit l’esclavage dans les
colonies. Deux ans plus tard, le 2 décembre 1804, il est couronné empereur des Français. Il devient
empereur héréditaire en présence du pape à la cathédrale de Notre Dame. Napoléon 1er prétend créer
une nouvelle dynastie : il recrée une noblesse (dite l’Empire) et instaure la Légion d’honneur.
Une cour impériale se constitue autour de la nouvelle noblesse de l’empire crée en 1808. On parle du
“Césarisme Impérial”.

B) Une société réorganisée et encadrée : les “masses de granites”


“Masses de granites” > expression de Napoléon désignant les institu° et réformes ayant pour
but de ramener la stabilité.
Napoléon réorganise la société :
-Par une uniformisa° et une centralisa° du territoire. Le Code Civil promulgué en 1804
garantit l’égalité des citoyens devant la loi mais y inscrit l’infériorité juridique de la femme
placée sous la tutelle de son mari.
Code civil : recueil unifiant les différentes lois concernant les personnes et les biens.

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