Institut Sup Erieur Des Etudes Technologiques de Bizerte D Epartement de G Enie M Ecanique Analyse Et Alg' Ebre Premi' Ere Ann EE
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3
4 TABLE DES MATIÈRES
Chapitre 1
Matrices
Définition
Une matrice de type n, p est un ensemble de nombres réels ou complexes(appelés coef-
ficients de la matrice) rangés dans un tableau de n lignes et p colonnes.
Exemple
0 1 2
A=
3 5 6
Est une matrice de type 2, 3
Notations
– On notera Mn,p (R) l’ensembles des matrices de type n, p à coefficients réels et Mn,p (C)
celles à coefficients complexes.
– On notera Mn (R), respectivement Mn (C), l’ensemble des matrices de type n, n à
coefficients réels, respectivement complexes. On appelera de telles matrices : matrices
carrées d’ordre n.
0 2 6
Par exemple 1 3 −1 ∈ M3 (R).
−1 5 7
– Soit A ∈ Mn,p . On écrit
A = (aij )1≤i≤n (1.1)
1≤j≤p
Où le coefficient aij se trouve sur l’intersection de la ligne numéro i avec la colonne
numéro j.
1 5
Exemple A = 2 6 ; a11 = 1, a32 = 7, a22 = 6 . . .
4 7
5
1.1. OPERATIONS SUR LES MATRICES CHAPITRE 1. MATRICES
Exercice 1
(−1)i+j
Expliciter la matrice A = (aij = i+j
) 1≤i≤2
1≤j≤2
Exemple
0 −1 1 2 0 + 1 −1 + 2 1 1
1 2 + 1 −1 = 1 + 1 2 + (−1) = 2 1
3 5 1 3 3+1 5+3 4 8
Exemples
2 1
1 5 3 15 4 2
3 = ;
8 = 2 4
0 6 0 18
0 0
Exemple 1
a11 a12 c11 c12
a21 a22 b11 b12 = c21 c22
b b
a31 a32 | 21 {z 22 } c31 c32
| {z } de type 2,2 | {z }
de type 3,2 de type 3,2
2
X
c32 = a3j bj2 = a31 b12 + a32 b22
j=1
Exemple 2
1 1
1 3 5 1 × 1 + 3 × 2 + 5 × 1 1 × 1 + 3 × 3 + 5 × 0 12 10
2 3 = =
0 2 1 0×1+2×2+1×1 0×1+2×3+1×0 5 6
| {z } 1 0 | {z }
de type 2,3 | {z } de type 2,2
de type 3,2
Exercice 2
Soient les matrices
1
0 5 1 2 1
A= ; B= ; C= ; D= 0
1 3 5 3 2
5
1 1 5
E= 1 1 2 ; F = 0 −1 1
1 2 1
Calculer AB, BA, BC, DE, ED, EF et F D.
Remarques
– On ne peut pas calculer F A, ni DB . . .
– DE est de type 3, 3 et ED est de type 1, 1
– AB et BA sont de type 2, 2, mais AB 6= BA. Le produit de matrices carrées (d’ordre
n, en général) n’est pas commutatif.
1.1.4 Transposition
La transposée d’une matrice A = (aij )1≤i≤n ∈ Mn,p est la matrice notée tA ∈ Mp,n et
1≤j≤p
définie par
tA = (a0ij ) 1≤i≤p ; où a0ij = aji , ∀i, j, 1 ≤ i ≤ p, 1 ≤ j ≤ n
1≤j≤n
Remarquons que cette definition implique que la colonne numéro i de la matrice tA est la
ligne numéro i de la matrice A.
Exemple
1 0
1 3 7
A= , tA = 3 6
0 6 9
7 9
Remarque
Soient A, B ∈ Mn et λ ∈ R.
On a A + B ∈ Mn , λA, λB ∈ Mn , AB et BA ∈ Mn . Ainsi l’ensemble Mn est stable par
addition, multiplication et multiplication par un scalaire. Dans la suite nous allons étudier
cet ensemble muni de ces opérations.
Autrement dit les coefficients de la diagonale sont égaux à 1 et les autres sont nuls.
Par exemple
– I1 =
(1)
1 0
– I2 =
0 1
1 0 0
– I3 = 0 1 0
0 0 1
On pourra vérifier que ∀A ∈ Mn , on a AIn = In A = A.
P (A) = a0 In + a1 A + · · · + ap Ap
2 1 0
Exemple P (X) = X − 3X + 2, A =
2 1
2 1 0 1 0 1 0 2 0 0 0
On a, P (A) = A − 3A + 2I2 = −3 + =
2 1 2 1 2 1 0 2 2 0
aij = 0, ∀i, j /i 6= j
Autrement dit tous les coefficients qui ne se trouvent pas sur la diagonale sont nuls. On
notera Dn le sous ensemble de Mn constitué des matrices diagonales, et pour toute matrice
A ∈ Dn , on notera A = (aii )1≤i≤n
Par exemple
2 0 0 0
0 6 0 0
0 0 −7 0 ∈ D4
0 0 0 5
– Soient A et B ∈ Dn . Vérifier que AB = BA. Deux matrices diagonales commutent.
– Vérifier que
2 2
a 0 0 a 0 0
0 b 0 = 0 b2 0
0 0 c 0 0 c2
Ap = (apii )1≤i≤n
Matrices triangulaires
Matrices nilpotentes
Une matrice carrée A d’ordre n non nulle est dite nilpotente si et seulement si il existe
p ∈ N tel que Ap = 0 (la matrice nulle)
2
0 a 0 0
Par exemple = ∀a ∈ R
0 0 0 0
0 b c
– Verifier que A = 0 0 e est nilpotente.
0 0 0
– Plus généralement soit A = (aij ) 1≤i≤n ∈ Mn telle que aij = 0 pour i ≥ j. Verifier que
1≤j≤n
A est nilpotente.
Exercice 3
0 3 0 0
Soient les matrices A = et B =
0 0 0 1
– Verifier que B = B. Remarquer que, dans R, b2 = b =⇒ b = 1 ou 0. Ceci n’est plus
2
Exercice 4
On considère la matrice
1 2 3 4
A= 5 6 7 8
9 10 11 12
2
– Trouver une matrice X telle que AX = 6 . Autrement dit, on se propose
10
d’extraire le deuxième colonne.
2
– Peut-on trouver une matrice Y telle que Y A = 6 ? On justifiera.
10
– Trouver une matrice Y telle que Y A = 5 6 7 8 . Autrement dit, on se propose
d’extraire la deuxième ligne.
– Peut-on trouver une matrice X telle que AX = 5 6 7 8 ? On justifiera.
– Trouver les matrices X et Y telles queY AX
= 7.
2 3
– Trouver la matrice Z telle que AZ =
6 7
1.2.4 Le déterminant
Idée
a c
Soient et deux vecteurs de R2 . Deux cas sont possibles : ou bien il existe
b d
une relation entre ces deux vecteurs (on dit alors qu’ils sont colinéaires) ; ou bien il n’existe
aucune relation (auquel
cas on dit qu’ils sont libres). Dans le premier cas il existe un
a c
nombre α tel que =α , ce qui est équivalent à ad − bc = 0. Dans le deuxième
b d
cas α ne peut exister et, par conséquent, on a nécessairement ad − bc 6= 0. De sorte que le
nombre ad − bc indique si les deux
vecteurs
0 sont liés par une relation ou non.
00
a a a
Dans le cas de trois vecteurs b , b0 et b00 de R3 l’existence d’un lien se
c c0 c00
traduit par le fait que l’un des trois vecteurs s’écrit en fonction des deux autres. Le nombre
qui indique l’existence ou non d’un lien est alors : ab0 c00 + a0 b00 c + a00 bc0 − ab00 c0 − a0 bc00 − a00 b0 c.
Exemples :
2 1
– On a =2 . Ces deux vecteurs sont donc colinéaires ;
4 2
et
on a bien : 2 ×2 −
4 × 1 =0.
0 1 −1
– 5 = 2 + 3 . Ces trois vecteurs sont donc liés (coplanaires) ; et on
2 −2 4
a bien : 1×5×4+0×3×(−2)+(−1)×2×2−1×3×2−0×2×4−(−1)×5×(−2)
= 0.
1 0 −1
– Par contre, aucun des trois vecteurs 2 ; 1 ; et 3 ne peut s’écrire
1 0 4
en fonction des deux autres, et on a bien, en effet :
1 × 1 × 4 + 0 × 3 × 1 + (−1) × 2 × 0 − 1 × 3 × 0 − 0 × 2 × 4 − (−1) × 1 × 2 = 5 6= 0.
Dans la suite nous allons définir le déterminant d’une familles de n vecteurs de Rn ; autre-
ment dit, d’une matrice carrée d’ordre n.
Ce nombre servira à prédire si l’un des n vecteurs peut s’écrire en fonction des autres.
Exercice 5
Ecrire les 8 autres mineurs de la matrice A.
Le déterminant
A chaque matrice A dans Mn on associe un nombre appelé le déterminant de A et noté
detA. Nous allons définir ce nombre d’une manière inductive.
– Dans M1 , A = (a), detA = a
a b
– Dans M2 , A = , detA = ad − bc.
c d
– Dans M3 nous travaillerons
avecun exemple.
1 0 1
Soit la matrice A = 2 3 1 .
1 1 2
Pour chaque i, 1 ≤ i ≤ 3 considérons le nombre
3
X
∆i = (−1)i+j aij detAij = (−1)i+1 ai1 detAi1 + (−1)i+2 ai2 detAi2 + (−1)i+3 ai3 detAi3
j=1
On a
3
X
∆2 = (−1)2+j a2j detA2j = (−1)2+1 a21 detA21 + (−1)2+2 ai2 detA22 + (−1)2+3 a23 detA23
j=1
0 1 1 1 1 0
= −2det + 3det − det
1 2 1 2 1 1
= −2(0 × 2 − 1 × 1) + 3(1 × 2 − 1 × 1) − (1 × 1 − 1 × 0)
= 4
et
n
X
Γj = (−1)l+j alj detAlj (1.6)
l=1
Remarque
En developpant le déterminant d’une matrice il est pratique de choisir la ligne ou la
colonne qui contient le plus de zéros.
Par exemple, en choisissant la ligne i = 2 on a
1 7 2
5 1 7
det 0 0 1 = (−1) det = −(2 − 7) = 5
1 2
1 2 4
Si on avait choisit la ligne i = 1 on aurait fait un calcul plus long pour aboutir au même
résultat. En effet :
1 7 2
1+1 0 1 1+2 0 1 1+3 0 0
det 0 0 1 = (−1) det + (−1) 7det + (−1) 2det
2 4 1 4 1 2
1 2 4
=7−2=5
Exercice 6
a 0 0
– Vérifier que det 0 b 0 = abc
0 0 c
Plus généralement soit A = (aii )1≤i≤n ∈ Dn . Vérifier que detA = a11 a22 . . . ann .
En particulier on a detIn = |1 × 1{z· · · × 1} = 1
n fois
a b c
– Verifier que det 0 d
e = adf .
0 0 f
Plus généralement soit A = (aij ) 1≤i≤n ∈ Tn une matrice triangulaire supérieure,
1≤j≤n
vérifier que
detA = a11 a22 . . . ann (1.7)
– Posons :
5 0 4 5 2
4 0 9 11 7
A=
4 0 54 13 7
78 0 12 33 5
93 0 13 17 3
Que vaut det(A) ? (on ne fera pas de calcul).
Quelques proprietés
1. Soient A et B deux matrices dans Mn . On a
Exercice 7
Soit A ∈ M4 . Trouver les matrices X{i,j} ∈ M4 telles que l’opération AX{i,j} permute
les colonnes i et j de A. On fera les 6 cas.
En d’autres termes :
a11 a12 . . . a1p + λa1q . . . a1n a11 a12 . . . a1p . . . a1n
a21 a22 . . . a2p + λa2q . . . a2n a21 a22 . . . a2p . . . a2n
... ... ...
det ... ... ... ... ... ... ... ... ...
= det
... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ...
an1 an2 . . . anp + λanq . . . ann an1 an2 . . . anp . . . ann
(1.10)
Quelques soient les colonnes p et q, (p 6= q) et le scalaire λ.
Autrement dit le déterminant reste inchangé si on ajoute à une colonne un mul-
tiple réel d’une autre. Un resultat analogue vaut aussi pour les lignes. Remarquons
par ailleurs que ce resultat sert à simplifier le calcul du déterminant. Par exemple :
1 2 3 1 + (−2) × 2 2 3 −1 2 3
det 2 1 1 = det 2 + (−2) × 1 1 1 = det 0 1 1 = −(1−2) = 1
4 2 1 4 + (−2) × 2 2 1 0 2 1
Exercice 8
– Calculer rapidement
1 2 −1 7 1 1 1 1
1 2 −1 1
2 1 3 1
det ; et det
1 3 −1 2 4 1 −1 1
1 5 3 4 1 2 2 1
3 1 4 4 2
4 1 9 4 7
– Posons A =
4 1 54 4 7 . Vérifier rapidement que det(A) = 0.
78 1 12 4 5
93 1 13 4 3
– Soit A ∈ Mn . Montrer que si A possède deux colonnes (resp. deux lignes) iden-
tiques alors detA = 0. Montrer que si A possède deux colonnes (resp. deux lignes)
proportionnelles alors detA = 0
Exemple
Soit
1 2
A=
3 5
On a
1 0 X 0
– XI2 = X = (multiplication par un scalaire).
0 1 0 X
1 2 X 0 1−X 2
– A − XI2 = − = (addition de matrices)
3 5 0 X 3 5−X
1−X 2
– det(A − XI2 ) = det = X 2 − 6X − 1 (définition du déterminant)
3 5−X
Enfin PA (X) = X 2 − 6X − 1
Remarque
On a
2 7 12 6 12 1 0 0 0
PA (A) = A − 6A − I2 = − − =
18 31 18 30 0 1 0 0
Exercice 9
1 0 1
Soit A = 2 0 1 .
3 1 1
Vérifier que PA (X) = −X 3 + 2X 2 + 3X + 1 et que PA (A) = 0 (la matrice nulle de M3 ).
A retenir
Soit A ∈ Mn une matrice carrée d’ordre n et PA (X) son polynôme caractéristique. On
a:
PA (A) = 0 (1.12)
Exemple 1
0 1
Soit la matrice P = .
3 0
– Vérifier que : P 2 = 3I2
– En déduire que P ( 13 P ) = I2 .
– Conclure que :
0 31
−1
P =
1 0
Exemple 2
1 2
Soit A = . On se propose de trouver une matrice B telle que AB = I2 .
2 5
– Verifier que PA (X) = X 2 − 6X + 1
– Justifier que A2 − 6A + I2 = 0. En déduire que A2 − 6A = −I2 .
– Remarquer que A2 − 6A = −I2 =⇒ 6A − A2 = I2 . D’où, en mettant en facteur :
A (6I2 − A) = I2
| {z }
A−1
– Enfin
−1 5 −2
A = 6I2 − A =
−2 1
– Vérification : en éffet, nous avons
1 2 5 −2
= I2
2 5 −2 1
Exercice 10
Soit la matrice
1 0 1
A= 2 0 1
3 1 1
Exercice 11
Soit la matrice
1 2 1
A= 0 3 5
0 2 2
1 12 − 74
A−1 = 0 − 12 54
0 21 − 34
Exercice 12
Soient A et B deux matrices non nulles de Mn . On suppose de plus que AB = 0. On
se propose de démontrer que cette condition implique que A n’est pas inversible. A cette
fin on supposera le contraire, et on cherchera une contradiction.
Supposons donc que A est inversible (A−1 existe), on a
Remarque
Rappelons que dans R, xy = 0 =⇒ x = 0 ou y = 0. L’exercice précédent montre que
ce résultat n’est plus vrai dans Mn (sauf pour n = 1).
Exercice 13
1 2 −4 2
Soient A = et B = .
2 4 2 −1
Vérifier que AB = 0 (la matrice nulle de M2 ). En déduire que A n’est pas inversible (A−1
n’éxiste pas).
Cas particuliers
a 0 0
– Soit A = 0 b 0 avec a, b et c non nuls.
0 0 c 1 1
a 0 0 a
0 0 1 0 0 a
0 0
Il est clair que 0 b 0 0 1b 0 = 0 1 0 d’où A−1 = 0 1b 0
0 0 c 0 0 1c 0 0 1 0 0 1c
Remarquer que la condition a, b et c non nuls équivaut à det(A) 6= 0. Plus généralement
si A = (aii )1≤i≤n ∈ Dn 2 telle que det(A) 6= 0 alors A est inversible et A−1 = ( a1ii )1≤i≤n .
a b
– Soit A =
c d
a b d −b ad − bc 0
Remarquer que = = (det(A))I2
c d −c a 0 ad −
bc
a b 1 d −b
D’où, si ad − bc 6= 0 (det(A) 6= 0), on a = I2
c d det(A) −c a
Ainsi
−1
a b 1 d −b
=
c d det(A) −c a
Remarquons que dans ces cas particuliers A est inversible si et seulement si
det(A) 6= 0. Dans le paragraphe qui suit nous allons voir que c’est encore vrai dans
le cas général.
Exercice 14
Soit
a b 0
A= c d 0
0 0 1
telle que ad − bc 6= 0. Trouver A−1 . En s’inspirant de cet exemple, donner deux autres
formules analogues.
A retenir
Soit A ∈ Mn une matrice carrée d’ordre n et PA (X) = a0 +a1 X +. . . an X n son polynôme
caractéristique. On a
det(A) = a0 (1.13)
Condition d’inversion
Le résultat précédent nous permet de trouver la condition nécéssaire et suffisante pour
qu’une matrice soit inversible.
En effet, soit A ∈ Mn et PA (X) = a0 + a1 X + . . . an X n , son polynôme caractéristique.
– Supposons que det(A) 6= 0. Ceci implique que a0 6= 0.
D’autre part
PA (A) = 0 =⇒ an An + an An−1 + · · · + a1 A + a0 In = 0
1
A (− (an An−1 + · · · + a1 In )) = In
a
| 0 {z }
A−1
A retenir
Soit A ∈ Mn . A est inversible si et seulement si det(A) 6= 0.
Exercice 14
Soient A et B ∈ Mn toutes les 2 inversibles. Montrer que AB est inversible et que
d −b d −c
La matrice est la transposée de la matrice . Cette dernière s’ap-
−c a −b a
pelle la comatrice de A.
Plus généralement, étant donnée une matrice A = (aij ) 1≤i≤n , la comatrice de A, notée
1≤j≤n
com(A), est la matrice définie par :
1
A−1 = tcom(A) (1.16)
det(A)
1 1 2
Exemple : Soit la matrice A = 2 1 1
1 1 3
– Vérifier que det(A) = −1.
2 −5 1
– Vérifier que com(A) = −1 1 0
−1 3 −1
−2 1 1
−1
– En déduire que A = 5 −1 −3 . On pourra s’assurer, en explicitant le
−1 0 1
calcul, que AA−1 = I3 .
1.2.8 L’équation AX = b
Dans R, l’équation ax = b, avec a 6= 0, admet pour unique solution le nombre ab = a−1 b.
Dans Rn , a est remplacé par une matrice A ∈ Mn 3 et x par un vecteur X ∈ Rn . La condition
a 6= 0 devient alors det(A) 6= 0, et la solution de l’équation AX = b est X = A−1 b.
Exemple : Résoudre le système :
x + y + 2z = 1
2x + y + z = 1
x + y + 3z = 1
x −2 1 1 1 0
y = 5 −1 −3 1 = 1
z −1 0 1 1 0
Autrement dit x = 0, y = 1 et z = 0.
x + y + 2z = 1
−y − 3z = −1
z = 1
x + y + 2z = 1
−L1 + L3 → 2x + y + z = 1
z = 0
x + y + 2z = 1
−2L1 + L2 → −y − 3z = −1
z = 0
x+y = 1
−3L3 + L2 ; et − 2L3 + L1 → −y = −1
z = 0
x = 0
L2 + L1 → −y = −1
z = 0
x = 0
−L2 → y = 1
z = 0
Un exemple dans R4
On se propose de trouver les nombres x, y, z et t tels que
x + 2y + z − 2t = 2
x + 3y + t = 2
x+y+z−t = 5
x + 4y + 2z + 3t = 3
(I3 |A−1 ) = 0 1 0 12 1 12
0 0 1 14 12 43
.
– En déduire que
3 1 1
4 2 4
A−1 = 1
2
1 1
2
1 1 3
4 2 4
– Faire une vérification.
4. Dans le membre gauche on aura In = A−1 A, et alors, nécessairement, dans le membre droite on doit
avoir A−1 In ; car A−1 s’écrit sous la forme A−1 = Ap . . . A1 où les matrices Ai représentent les opérations
élémentaires éffectuées
Équations incompatibles
x + 3y = 1 x + 3y = 1
Le système équivaut au système . Évidemment il
2x + 6y = 8 x + 3y = 4
ne possède pas de solutions rélles car 1 6= 4 dans R.
Infinité de solutions :
x + 2y + 3z = 0
En appliquant la méthode du pivot de Gauss au système 3x + 4y + 7z = 0 nous
x − 2y − z = 0
obtenons
1 2 3 0 1 2 3 0 1 2 3 0
3 4 7 0 → 0 −2 −2 0 → 0 −2 −2 1
1 −2 −1 1 0 −4 −4 0 0 0 0 1
x + 2y + z = 0
Ce qui se traduit par le système . On voit bien que ces conditions
y+z = 0
= z =−y. Autrement
équivalentà x dit, le vecteur solution doit nécessairement prendre
x x
la forme y = −x . Pour chaque choix de x nous avons donc une solution, et
z x
l’ensemble de toutes les solutions est donné par :
1
S = {x −1 , x ∈ R}
1
Exercice 15
– Vérifier qu’on a bien
1 0 0 1 a b c d a+i b+j c+k d+l
0 1 0 0 x y
z t x
y z t
0 0 =
1 0 e f g h e f g h
0 0 0 1 i j k l i j k l
– Résoudre le système
x − y + 2z = 5
3x + 2y + z = 10
2x − 3y − 2z = −10
– Résoudre le système :
2x − y − z − t = −1
x − 3y + z + t = −2
x + y − 2z + 4t = 4
x − y + z − 2t = −8
Exemple
1 1
7
− 12
2 2
2 1 1 1 2
1 =
2
−1 1 3 1 −1 − 21 32
| {z 2 } | {z } | {z } | {z }
P B P −1 A
Remarque
Etant donnée une matrice carrée A, il est trés avantageux (bien que ce ne soit pas
toujours possible) de trouver une matrice diagonale qui lui est équivalente.
Exercice 16
A − XIn = P BP −1 − X P
|P
−1 −1 −1
{z } = P (BP − XP ) = P (B − XIn )P
−1
In
Exercice 17
−11 30
Soit la matrice A = .
4 −11
– Verifier que
5 3 1 0 −1 3
A=
2 1 0 −1 2 −5
– En déduire A2 , A3 , A2n et A2n+1 , où n ∈ N
Exercice 18
1 2 1 1
Soient A = et P =
2 1 −1 1
7
– Essayer de calculer A .
−1 0
– Calculer P −1 . Vérifier que A = P P −1 .
0 3
– En déduire A7 .
Exercice 19
Montrer qu’il est impossible de trouver l’analogue de i dans M3 . (On pourra supposer
le contraire et penser au déterminant).
L’analogie entre K2 et C permet de voir que la notion de matrice est une généralisation
de la notion de nombre, de sorte que l’on peut parler de nombres matriciels. L’ensemble C
généralise l’ensemble R ; l’ensemble M2 généralse l’ensemble C et ainsi de suite.
Dans le domaine de l’informatique les matrices jouent un rôle trés important puisque
l’ordinateur ne comprend que le langage numérique. Pour communiquer quelque chose à
un ordinateur il faut d’abord le traduire dans le langage des nombres(matriciels).
Par exemple si l’on veut programmer un robot pour faire certains mouvements il faut
d’abord exprimer ces mouvements en termes de matrices. Nous en verront des exemples
simples dans le paragraphe suivant.
Exercice 20
– Trouver SO , la matrice associée à la symétrie centrale de centre O.
– Trouver SOx , la matrice associée à la symétrie orthogonale d’axe (Ox). Trouver SOy .
Calculer leur produit et interpréter.
– Trouver la matrice associée à l’homothétie de centre O et de rapport k.
– Trouver S∆0 , où ∆0 : x = −y.
– Ecrire la matrice associée à la projection orthogonale sur l’axe (Ox).
1.4.2 Rotation
0 x
– Trouver les coordonnées du point M , image du point M par la rotation de
y
centre O et d’angle π2 . En déduire R π2 , la matrice associée à cette rotation.
– Considérons
Rθ , la rotation de centre O et d’angle
θ. Vérifier que l’image du point
x x cos θ − y sin θ
M est le point M 0 . Il est clair que la matrice qui permet
y x sin θ + y cos θ
0 cos θ − sin θ
de passer du point M au point M est Rθ =
sin θ cos θ
Composition
On considère le mouvement suivant :on fait d’abord une rotation d’angle θ, puis une
rotation d’angle θ0 autour du point O. Le mouvement resultant est une rotation d’angle
θ + θ0 (Rθ0 oRθ = Rθ0 +θ ).
Remarquer que
cos θ0 − sin θ0 cos θ cos θ0 − sin θ sin θ0 −(sin θ cos θ0 + sin θ0 cos θ)
cos θ − sin θ
=
sin θ0 cos θ0 sin θ cos θ sin θ cos θ0 + sin θ0 cos θ cos θ cos θ0 − sin θ sin θ0
cos(θ + θ0 ) − sin(θ + θ0 )
=
sin(θ + θ0 ) cos(θ + θ0 )
La matrice associée à la composée de deux rotations est le produit des matrices associées.
Exercice 21
Ecrire la matrice associée à la composée S∆ oRθ
Exemple
x
Soit M y . Faites tourner le point M autour de l’axe (Oz) d’un angle π2 et déterminer
z
les coordonnées du point M 0 correspondant. Quelle est la matrice qui permet de passer du
point M au point M 0 ?
Cas général
Notons Rz,θ la matrice associée à la rotation d’axe (Oz) et d’angle θ. Montrer que :
cos θ − sin θ 0
Rz,θ = sin θ cos θ 0
0 0 1
Exercice 22
– Trouver les matrices Rx,θ et Ry,θ .
– Trouver SO , la matrice essociée à la symétrie centrale de centre O.
– Trouver Sxy , la matrice associée à la symétrie orthogonale par rapport au plan (Oxy).
Trouver Sxz et Syz .
– Vérifier que Sxy Sxz Syz = SO . Interpréter. Quel est le résultat analogue dans le plan ?
– TrouverPxy , la matrice associée à la projection sur le plan (Oxy). Trouver les autres.
1
– Soit M 2 . Trouver les coordonnées du point M 0 , image de M par la composition
1
suivante : rotation d’angle π2 et d’axe (Ox), suivie de la symétrie orthogonale par
rapport au plan (Oyz) et enfin de la rotation d’axe (Oy) et d’angle π.
Exercice 24
Rappelons d’abord que si a et b sont deux nombres réels tels que a 6= 0, alors l’équation
ax = b admet une unique solution, à savoir a−1 b.
x =
b1
b2
.
Soient maintenant A = (aij ) 1≤i≤n et B = .. telles que A est inversible.
1≤j≤n .
..
bn
x1
x2
L’équation AX = B, où X = .. ∈ Mn1 est l’inconnue admet une unique solution, à
.
xn
−1
savoir la matrice A B ∈ Mn1 .
En effet AX = B =⇒ A−1 AX = A−1 B =⇒ X = A−1 B.
Dans la suite, nous noterons l’ensemble Mn1 par Rn . Ses éléments seront appelés vecteurs.
Exercice 25
On se propose de trouver les réels x, y et z tels que
x − 2y + z = 1
2x + y − z = −5
x + 3y + z = 2
On a
x − 2y + z = 1 1 −2 1 x 1
2x + y − z = −5 =⇒ 2 1 −1 y = −5
x + 3y + z = 2 1 3 1 z 2
−1
x 1 −2 1 1
=⇒ y = 2 1 −1 −5
z 1 3 1 2
−1
1 −2 1 4 5 1
1
– vérifier que 2 1 −1 = 15
−3 0 3
1 3 1 5 −5 5
x = − 19
5
– En déduire que y = 15
z = 83
Exercice 26
1 2 x 0
Montrer que l’unique solution de l’équation = 0 est 0 = .
3 5 y 0
Exercice 27
Soit A = (aij ) 1≤i≤n . Montrer que, lorsque detA 6= 0, l’unique solution de l’équation
1≤j≤n
x1 0
x2 0
. .
A .. = 0 est 0 = .. .
. .
.. ..
xn 0
Définition
Soit V = {v1 , v2 , . . . , vp } une famille de p vecteurs de Rn .
– On dit que ces vecteurs sont indépendants si et seulement si aucun de ces vecteurs ne
peut s’écrire sous la forme d’une combinaison linéaire (Par exemple α1 v1 +α2 v2 +α3 v3
est une combinaison linéaire des vecteurs v1 , v2 et v3 ) des autres.
– On associe à ces vecteurs une matrice, notée MV , et dont les colonnes sont ces mêmes
vecteurs.
1 1 1 1
– Exemple : V = { 3 ; 1 }. On a MV = 3 1 .
1 1 1 1
Exercice 28
– Montrer que la définition précédente implique que l’unique solution de l’équation
x1
x2
MV .. = 0
.
xp
Définition
Soit A ∈ Mnp . On appelle rang de M , le nombre maximum de colonnes indépendantes
de M .
Exemple :
2 3 3 1
– Ecrire les vecteurs 4 , 5 et 7 en fonction des vecteurs 1 et
3 5 4 2
1
3
1
1 1 2 3 3
– En déduire que rang 1 3 4 5 7 = 2
2 1 3 5 4
Exercice 29
1 2 x
On se propose de résoudre le système : =0
3 6 y
−2 −4
– Vérifier que et sont des solutions de léquation.
1 2
– Montrer que l’équation estéquivalente
à x + 2y
= 0
x −2y −2
– Ceci est équivalent à = =y .
y y 1
−2
– De sorte que l’ensemble de toutes les solutions est S = {y , y ∈ R}. On dit
1
−2
que c’est l’espace vectoriel engendré par le vecteur . Etant engendré par un
1
seul vecteur, l’espace
S est appelé droite vectorielle.
1 2
Remarquer que det =0
3 6
−2
Le vecteur est dit Base de S.
1
Exercice 30
x
1 3 2 1 y
On se propose de résoudre AX = 0, où A = et X =
z .
1 1 1 2
t
– Exprimer x et t en fonction de y et z.
2 1
Exercice 31
On garde les données de l’exercice 34.
– Vérifier que AX = BX1 + N X2 , avec :
1 1 3 2 x y
B= ; N= ; X1 = ; X2 =
1 2 1 1 t z
Exercice 32
Soit A ∈ Mm,n avec m ≤ n, une matrice de rang m. Soit S l’ensemble des solutions de
b1
b2
.
l’équation AX = b = .. .
.
..
bm −1
B b − B −1 N Y
Montrer que S peut s’écrire sous la forme { , Y ∈ Rn−m } où B ∈ Mm
Y
est une matrice inversible extraite de A.
Définition
Soit A ∈ Mmn . On appellera Espace Vectoriel l’ensemble des solutions de léquation
AX = 0 5 .
5. C’est une définition restreinte
Exercice 33
Remarque
– Soit A ∈ Mmn , m et n ∈ N∗ . On pourra noter A par
A = (V1 , V2 , . . . , Vn )
AX = x1 V1 + x2 V2 + . . . xn Vn
Les coefficients aij , 1 ≤ j ≤ n de chaque vecteur Vi sont considérés comme étant les
coordonées de Vi pa rapport à une base B = {B1 , B2 , . . . Bn }, de sorte que
Exercice 35
On se propose de résoudre le système
f 0 (t) = f (t) + g(t)
0
g (t) = 2f (t) + g(t)
f (0) = g(0) = 1
– Montrer que
p − 1 −1 Lf (p) 1
=
−2 p − 1 Lg(p) 1
– En déduire Lf (p) et Lg(p), puis f (t) et g(t).
On trouvera ( √ √ √ √
f (t) = 21 [(1 + 22 )e(1+√2)t + (1 − 22 )e(1− √2)t ]
√ √
g(t) = 12 [(1 + 2)e(1+ 2)t + (1 − 2)e(1− 2)t ]
Exercice 36
Trouver les fonctions f et g, vérifiant les conditions du système S
0
f (t) = −6f (t) + 28g(t)
S g 0 (t) = −2f (t) + 9g(t)
f (0) = g(0) = 1
Exercice 37
Résoudre le système
f 0 (t) = f (t) + 3g(t)
g 0 (t) = 3f (t) − 2g(t) − h(t)
h0 (t) = −g(t) + h(t)
f (0) = g(0) = h(0) = 1
Cette formule est encore valable si on remplace q par une matrice (pour une certaine classe
de matrices que nous préciserons dans la suite).
Exemple
1
2
0
Soit la matrice A = 1
01 n3
n (2) 0
– Verifier que A =
0 ( 13 )n
– Verifier que
N
2(1 − ( 21 )N +1 )
X
n 2 3 N 0
A = I2 + A + A + A + · · · + A = 3 1 N +1
0 2
(1 − ( 3
) )
n=0
1
−1
−1 0 2 0
– Remarquer que (I2 − A) = 2
2 =
0 3
0 32
– Conclure que
∞
X
An = (I2 − A)−1
n=0
Plus généralement, si A = (λij ) est une matrice diagonale d’ordre p telle que |λii | < 1, ∀i,
0 ≤ i ≤ p alors
X∞
An = (I2 − A)−1
n=0
Exercice 38
Soient A, D et P trois matrices carrées d’ordre p telles que A = P DP −1 ; D = (dij ) est
diagonale telle que |dii | < 1
– Verifier que
XN XN
n
A = P( Dn )P −1
n=0 n=0
– En déduire que
∞
X
An = P (Ip − D)−1 P −1
n=0
– Soient les matrices
7 1 1
1 2 2
1 1 2
0
A= , P = et D = 1
9 1 4 2 −1 0 3
Montrer que A = P DP −1
En déduire que :
∞ 1
X 1 n 5 2
A = 11
3 1 2
n=0