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    À L'aplomb: Claude Esteban

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    Ce poème explore les thèmes de la nature, de la lumière et de l'ombre, et de la relation du poète à son corps et au monde qui l'entoure.

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    À L'aplomb: Claude Esteban

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    Ce poème explore les thèmes de la nature, de la lumière et de l'ombre, et de la relation du poète à son corps et au monde qui l'entoure.

    Description originale:

    Littérature

    Titre original

    96_2001_p26_31

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    sur 6

    Claude Esteban

    À l’aplomb

    pour André du Bouchet

    Ce soir

    ce qui reste
    du soleil

    ne me concerne plus

    je me contente
    et tout le corps ancien

    d’une brûlure.

    Ailleurs que dans la pierre


    mais comme si

    forçant l’issue

    j’émigrais, hors
    de moi

    j’accomplissais le devenir d’une pierre.

    26

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    Je sors, j’oublie que j’ai tout le ciel
    devant

    je me rassemble, tant bien que mal,


    dans la tête

    j’épouse l’os, je touche


    une seconde
    l’émiettement de l’air

    j’étouffe.

    Absence ou bien surcroît


    de la couleur

    impossible à cerner,
    à discerner

    la nuit
    dans son retrait de nuit

    sereinement,
    souverainement.

    27

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    Je n’ai pas vu
    l’oiseau

    j’ai vu le cri
    plus tard

    écrit, pareil à moi, sur la poussière.

    L’été, son odeur


    sur les doigts, cette bruyère

    j’irai
    jusqu’au bout

    j’effacerai, un par un,


    les signes

    je chasserai de ma bouche
    le mot bruyère.

    28

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    Tout un jour, au-dedans
    de l’œil

    cette parcelle de chaleur, rien


    qu’elle

    pour me soutenir.

    Le corps
    comme arraché de soi

    le souffle
    court

    coupé, repris, ramassé


    une fois encore

    dans l’alvéole
    rouge

    je suis ce corps, je suis l’air


    qui le traverse.

    29

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    Le défaut
    dans le sol, l’infime déclivité, la saccade

    j’ai subi, suivi


    mon pas

    jusqu’au fond, jusqu’au


    repli

    la bouche à même les cailloux.

    Ici, à l’angle
    d’une phrase, de cette phrase

    croyant
    qu’une syllabe pourrait suffire

    avec, toujours plus


    loin

    chaque chose à l’aplomb.

    30

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    Une dernière fois, sans même
    savoir

    que c’était la dernière fois

    je me suis retourné

    comme si le soleil
    avait laissé, rien que pour moi,
    quelque trace.

    Ces poèmes, écrits en août 2000, font partie d’un livre


    à paraître aux éditions Farrago, intitulé Étranger devant la porte.

    31

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