Maladies Transmissibles
Maladies Transmissibles
Maladies Transmissibles
INSTITUT LA CONFÉRENCE H I P P O C R AT E
www.laconferencehippocrate.com
La Collection Hippocrate
Épreuves Classantes Nationales
MALADIES INFECTIEUSES
SANTÉ PUBLIQUE
Epidémiologie et prévention
des maladies transmissibles :
méthodes de surveillances
1-7-75
Dr Jérôme SALOMON
Praticien Hospitalier
www.laconferencehippocrate.com 1
1-7-75
Epidémiologie
et prévention des maladies
transmissibles
Objectifs :
– Préciser les bases de l’épidémiologie des maladies transmissibles et
les mesures de surveillance et de prévention.
– Déclarer une maladie transmissible.
Définitions
1. Maladie infectieuse
● Une maladie infectieuse est une maladie induite par la pénétration dans l’organisme d’un
agent pathogène.
● L’évolution d’une maladie infectieuse est le plus souvent la suivante :
– Une période d’incubation (durée entre la pénétration de l’agent pathogène dans l’organis-
me et l’apparition des premiers signes de l’infection).
– Des prodromes (apparition de signes non spécifiques de la maladie).
– Une phase d’expression clinique (apparition des signes caractéristiques de la maladie).
– Une phase de défervescence (disparition progressive des signes cliniques).
– Une phase de convalescence (retour à une physiologie “normale”).
2. Agent pathogène
● Les agents pathogènes à l’origine d’une maladie infectieuse sont multiples : bactérie, virus,
parasite, champignon ou encore prion.
● Les agents pathogènes responsables d’une maladie infectieuse se caractérisent par :
– Leur contagiosité (capacité de se transmettre d’un individu à un autre).
www.laconferencehippocrate.com 1
Epidémiologie et prévention des maladies transmissibles 1-7-75
a) D’origine endogène
● L’organisme héberge 1013 à 1014 germes de 500 espèces différentes. Une partie de cette flore est
potentiellement pathogène et susceptible de provoquer une infection chez certaines per-
sonnes et dans certaines circonstances lorsque par exemple les défenses locales ou générales
sont altérées (blessure avec effraction de la barrière cutanée ou muqueuse, intervention chi-
rurgicale, matériel étranger de type prothèse, cathéter vésical ou vasculaire, défaillance
immunitaire chimio induite, stress intense, dénutrition). Ces infections sont alors appelées
“ opportunistes ”.
b) D’origine exogène
– Elle est acquise à partir d’un réservoir humain, animal ou environnemental. L’homme est
ainsi l’unique réservoir de la variole, la rougeole, la poliomyélite, la varicelle, le choléra, la
typhoïde, le méningocoque, la syphilis, le paludisme et le réservoir principal de la tubercu-
lose ou de la grippe. De nombreuses infections ont un réservoir animal : peste, fièvre jaune,
brucellose, rage…Enfin, certains agents infectieux se trouvent dans le sol (Clostridium teta-
ni, Clostridium perfringens), les poussières (Histoplasma, Aspergillus, Coccidioïdomycose) ou
l’eau (légionelle, amibes).
3. Transmission
● Une maladie infectieuse et contagieuse présente un ou des cycles de transmission qui se
caractérisent par :
– La source qui est l’origine de la propagation également appelé le réservoir (individu mala-
de, individu non malade mais porteur de germes, réservoir animal, réservoir tellurique).
– La porte d’entrée de l’agent pathogène (conjonctives, appareil digestif, appareil respiratoi-
re, appareil génito-urinaire, effraction cutanée).
– Le mode de transmission :
* Direct : d’individu à individu (survie éphémère dans le milieu extérieur).
■ Aérien : rougeole, grippe, tuberculose, varicelle.
■ Par les mains ou les contacts directs pour les transmissions entériques et certaines bac-
■ Par contact avec un animal contagieux : voie aérienne (grippe du poulet, fièvre Q),
■ Sol : parasites.
■ Arthropodes : anophèle femelle pour le paludisme, aedes pour la fièvre jaune, tique
www.laconferencehippocrate.com 2
Epidémiologie et prévention des maladies transmissibles 1-7-75
– Les maladies contagieuses à cycle fermé sont les maladies qui se transmettent par l’inter-
médiaire d’un arthropode vecteur.
– Les autres maladies contagieuses sont dites à cycle ouvert et se transmettent d’hôte à hôte
par contact direct ou indirect.
4. Phénomène de masse
● Les maladies infectieuses contagieuses peuvent être à l’origine d’un phénomène de masse en
fonction de la contagiosité, de la virulence et des possibilités de propagation (en particulier
les mouvements de population, transports aériens) :
– L’épidémie correspond à l’apparition inhabituelle d’un nombre important de cas d’une
maladie, mais dans une période de temps limité et dans un espace géographique circonscrit
(ex : TIAC).
– La pandémie correspond à l’apparition inhabituelle d’un nombre important de cas d’une
maladie, ceci dans une période de temps limité et dans un espace géographique illimité (ex :
grippe).
– L’endémie correspond à l’existence d’un nombre élevé de cas d’une maladie, ceci dans une
période de temps illimité et dans un espace géographique circonscrit (ex : paludisme).
MÉTHODES
DE SURVEILLANCE
www.laconferencehippocrate.com 3
Epidémiologie et prévention des maladies transmissibles 1-7-75
● On distingue classiquement :
– Un recueil d’information exhaustif sur l’ensemble de la population ou à partir de l’ensemble
des médecins ou laboratoires ou services (but de la notification obligatoire).
– Un recueil d’information sur un échantillon de la population ou à partir d’un échantillon
de médecins, de laboratoires ou de services (réseau de volontaires).
● En 1992, a été créé le Réseau National de Santé Publique avec pour mission “d’améliorer la
connaissance, l’observation et la surveillance épidémiologique ainsi que de développer l’aide
à la décision pour l’élaboration et la mise en oeuvre des politiques de santé publique”.
● Il a été remplacé en 1998 par un établissement public (de même que les agences de sécurité
sanitaire des aliments d’une part et des produits de santé d’autre part créées par la loi du
1er juillet) : l’Institut national de veille sanitaire (InVS) avec des missions élargies et des
moyens financiers et humains importants.
● Les sources d’information sur les maladies contagieuses sont multiples et notamment :
– La mortalité et les causes de décès (analyses des certificats de décès par l’INSERM).
– Les études ponctuelles sur la morbidité permettant de calculer les taux de prévalence
et/oud’incidence (enquêtes épidémiologiques descriptives).
– La notification obligatoire de certaines maladies (décrets 1999 et mises à jour récentes des
maladies potentiellement liées au bio terrorisme, nouvelles modalités du suivi de l’infection
par le VIH ou le VHB).
– Les centres nationaux de référence (laboratoires experts ; ex. : Centre national de référence
sur la leptospirose).
– Les réseaux sentinelles de médecins (ex. : réseau GROG de surveillance de la grippe, des
bronchiolites, des gastro-entérites, de la varicelle, sur Internet, coordination par INSERM
U 444) ou de laboratoires (ex. : études des chlamydioses à partir d’un réseau de laboratoires
d’analyses médicales).
2. Maladies faisant l’objet d’une notification individuelle à l’autorité sanitaire
a) Circuit
– La loi du 1er juillet 1998 renforce la veille sanitaire et définit des maladies faisant l’objet
d’une transmission obligatoire de données individuelles à l’autorité sanitaire.
– 2 décrets du 6 mai 1999 fixent les modalités de transmission des informations à l’autorité
sanitaire et la liste des maladies qui relèvent d’une transmission obligatoire.
– Ces maladies sont notifiées au médecin inspecteur de santé publique (MISP) de la DDASS
sous la forme d’une fiche qui comporte des éléments à caractère nominatif et les données
nécessaires à l’enquête épidémiologique.
– Les informations ont pour but d’assurer la surveillance nécessaire à la conduite et à l’éva-
luation d’une politique de santé publique.
– Certaines maladies font l’objet d’une procédure de signalement immédiat car elles peuvent
justifier d’une intervention urgente :
* Locale (tuberculose par exemple, enquête autour du cas).
* Nationale (épidémie importante de TIAC).
* Internationale (peste, choléra, fièvre jaune, 1 cas de variole, attaque biologique terroris-
te : signalement immédiat à l’Organisation Mondiale de la Santé : OMS).
– Elles sont signalées par tout médecin ou biologiste sans délai pour mettre en place les
mesures de prévention individuelle ou collective (chimio prophylaxie, isolement, vaccin…)
dès que le diagnostic est posé ou suspecté.
– L’identité précise, l’adresse exacte du malade sont fournies au médecin inspecteur.
L’ensemble des intervenants est évidement soumis au strict respect du secret professionnel.
– Les fiches sont validées au niveau de la DDASS ou de l’InVS par vérification des critères
de déclaration (éventuellement rappel du MISP ou du médecin traitant).
– Les situations nécessitant la mise en route d’une information du public ou d’une chimio
prophylaxie sont traitées en urgence (ex : méningite à méningocoque).
– Les situations épidémiques sont repérées au plus vite et font l’objet d’une enquête :
www.laconferencehippocrate.com 4
Epidémiologie et prévention des maladies transmissibles 1-7-75
* Locale (DDASS).
* Régionale (cellule interrégionale d’épidémiologie : CIRE).
* Nationale (InVS, services des différents ministères concernés).
– La DDASS transmet par voie informatique à l’Institut national de veille sanitaire dans un
premier temps le nombre hebdomadaire de cas recensés puis dans un deuxième temps les
fiches de déclarations.
www.laconferencehippocrate.com 5
Epidémiologie et prévention des maladies transmissibles 1-7-75
INVESTIGATIONS
● Les investigations lors d’une épidémie comprennent différentes phases (les investigations
conduites lors d’une T.I.A.C. sont un cas particulier) qui ne sont pas nécessairement consé-
cutives dans le temps.
● Mise en évidence du caractère épidémique :
– Vérification du diagnostic sur les premiers cas.
– Prélèvements pour isolement et identification précise de l’agent pathogène.
– Analyse micro biologique de l’environnement si nécessaire.
– Mise en évidence du caractère épidémique (taux d’incidence ou d’attaque important, notion
de seuil épidémique dépassé).
– Déclaration, alerte des autorités sanitaires.
– Identification de l’ensemble (ou du plus grand nombre) des cas.
● Recherche de l’étiologie et des facteurs de risque (enquête épidémiologique analytique) :
– Description de l’épidémie (évolution des cas dans le temps et répartition géographique).
– Informations sur la période d’incubation, le risque et la durée de contagiosité.
– Identification de caractéristiques communes aux malades (exposition à une source commu-
ne).
– Réalisation de tableaux de type :
www.laconferencehippocrate.com 6
Epidémiologie et prévention des maladies transmissibles 1-7-75
MESURES PREVENTIVES
● Le contrôle de l’épidémie peut être obtenu grâce à diverses mesures préventives que l’on peut
classer en trois catégories :
– Destruction de l’agent pathogène : traitement des malades et des porteurs de germes, trai-
tement des réservoirs.
– Arrêt de la transmission : isolement et éviction des sujets malades, limitation des déplace-
www.laconferencehippocrate.com 7
Epidémiologie et prévention des maladies transmissibles 1-7-75
ments (quarantaine), désinfection des supports et des objets contaminés, destruction des
vecteurs.
– Actions sur les individus non malades et sur la population : immunisation active (vaccina-
tion) ou passive (prophylaxie par sérum), éducation pour la santé.
www.laconferencehippocrate.com 8
Epidémiologie et prévention des maladies transmissibles 1-7-75
* Eviction : non.
* Mesures d’hygiène : précautions en cas de contact avec le sang.
* Mesures préventives : consultation spécialisée urgente en cas d’accident d’exposition au
sang.
– Hépatite C :
* Eviction : non.
* Mesures d’hygiène : précautions en cas de contact avec le sang.
* Mesures préventives : consultation spécialisée urgente si accident d’exposition au sang.
– Impétigo : nourrissons +++, grave chez immunodéprimé.
* Eviction : non si lésions protégées, oui si lésions étendues (72h après le début de l’anti-
biothérapie).
* Mesures d’hygiène : renforcées.
* Mesures préventives : couverture des lésions par pansement.
– Infection à Cytomégalovirus : grave chez la femme enceinte et l’immunodéprimé.
* Eviction : non.
* Mesures d’hygiène : renforcées.
* Mesures préventives : information du personnel et des parents, lavage soigneux des
mains.
– Infection à Herpes simplex virus : grave si eczéma atopique, immunodéprimé (Kaposi-
Juliusberg).
* Eviction : non.
* Mesures d’hygiène : standard.
* Mesures préventives : lésions protégées, éviter les contacts directs et les objets communs.
– Infection à méningocoque : très grave chez le drépanocytaire et l’asplénique.
* Eviction : hospitalisation.
* Mesures d’hygiène : standard.
* Mesures préventives : prophylaxie par antibiotique et vaccination (QS).
– Infection à streptocoque A : enfants, grave si antécédent de rhumatisme articulaire aigu.
* Eviction : oui, 48h après le début de l’antibiothérapie.
* Mesures d’hygiène : standard.
* Mesures préventives :
– Infection à VIH :
* Eviction : non.
* Mesures d’hygiène : précautions en cas de contact avec le sang.
* Mesures préventives : consultation spécialisée urgente si accident d’exposition au sang.
– Méningite virale :
* Eviction : non.
* Mesures d’hygiène : standard.
* Mesures préventives :
– Mégalérythème épidémique (parvovirus B19) : grave si anémie hémolytique chronique,
grossesse.
* Eviction : non.
* Mesures d’hygiène : standard.
* Mesures préventives : information du personnel et des parents, consultation des per-
sonnes à risque.
– Oreillons : vaccination recommandée dès 12 mois, grave chez l’homme adulte.
* Eviction : oui, 9 jours après le début de la parotidite.
* Mesures d’hygiène : standard.
* Mesures préventives : information du personnel et des parents, consultation des sujets
contact pour éventuelle vaccination.
– Pédiculose : surtout à l’école primaire.
* Eviction : non.
* Mesures d’hygiène : pas de partage des brosses, espacement des porte-manteaux.
www.laconferencehippocrate.com 9
Epidémiologie et prévention des maladies transmissibles 1-7-75
www.laconferencehippocrate.com 10
Epidémiologie et prévention des maladies transmissibles 1-7-75
POINTS FORTS
www.laconferencehippocrate.com 11