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Maladies Transmissibles

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Question mise à jour le 11 février 2005

INSTITUT LA CONFÉRENCE H I P P O C R AT E
www.laconferencehippocrate.com

La Collection Hippocrate
Épreuves Classantes Nationales

MALADIES INFECTIEUSES
SANTÉ PUBLIQUE
Epidémiologie et prévention
des maladies transmissibles :
méthodes de surveillances
1-7-75

Dr Jérôme SALOMON
Praticien Hospitalier

L’institut la Conférence Hippocrate, grâce au mécénat des Laboratoires SERVIER, contri-


bue à la formation des jeunes médecins depuis 1982. Les résultats obtenus par nos étudiants
depuis plus de 20 années (15 majors du concours, entre 90 % et 95 % de réussite et plus de 50%
des 100 premiers aux Épreuves Classantes Nationales) témoignent du sérieux et de la valeur de
l’enseignement dispensé par les conférenciers à Paris et en Province, dans chaque spécialité
médicale ou chirurgicale.
La collection Hippocrate, élaborée par l’équipe pédagogique de la Conférence Hippocrate,
constitue le support théorique indispensable à la réussite aux Épreuves Classantes Nationales
pour l’accès au 3ème cycle des études médicales.
L’intégralité de cette collection est maintenant disponible gracieusement sur notre site
laconferencehippocrate.com. Nous espérons que cet accès facilité répondra à l’attente des étu-
diants, mais aussi des internes et des praticiens, désireux de parfaire leur expertise médicale.
A tous, bon travail et bonne chance !
Alain COMBES, Secrétaire de rédaction de la Collection Hippocrate

Toute reproduction, même partielle, de cet ouvrage est interdite.


Une copie ou reproduction par quelque procédé que ce soit, microfilm, bande magnétique,
disque ou autre, constitue une contrefaçon passible des peines prévues
par la loi du 11 mars 1957 sur la protection des droits d’auteurs.

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Les droits d’exploitation de ces textes sont gracieusement mis à votre disposition par les Laboratoires Servier

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1-7-75

Epidémiologie
et prévention des maladies
transmissibles

Objectifs :
– Préciser les bases de l’épidémiologie des maladies transmissibles et
les mesures de surveillance et de prévention.
– Déclarer une maladie transmissible.

EPIDÉMIOLOGIE DES MALADIES TRANSMISSIBLES

Définitions

● L’épidémiologie est l’étude de la fréquence et de la répartition des maladies (épidémiologie


descriptive), des facteurs déterminants cette fréquence et cette répartition (épidémiologie
analytique), des résultats des interventions de prévention ou de lutte (épidémiologie d’éva-
luation).
● La connaissance épidémiologique est indispensable à la prise en charge et à la prévention de
maladies transmissibles. A la prise en charge clinique et micro biologique s’ajoute donc un
volet épidémiologique essentiel de prise en compte des facteurs de risque et de mise en place
de programmes de santé publique et de lutte contre la maladie.

1. Maladie infectieuse
● Une maladie infectieuse est une maladie induite par la pénétration dans l’organisme d’un
agent pathogène.
● L’évolution d’une maladie infectieuse est le plus souvent la suivante :
– Une période d’incubation (durée entre la pénétration de l’agent pathogène dans l’organis-
me et l’apparition des premiers signes de l’infection).
– Des prodromes (apparition de signes non spécifiques de la maladie).
– Une phase d’expression clinique (apparition des signes caractéristiques de la maladie).
– Une phase de défervescence (disparition progressive des signes cliniques).
– Une phase de convalescence (retour à une physiologie “normale”).

2. Agent pathogène
● Les agents pathogènes à l’origine d’une maladie infectieuse sont multiples : bactérie, virus,
parasite, champignon ou encore prion.
● Les agents pathogènes responsables d’une maladie infectieuse se caractérisent par :
– Leur contagiosité (capacité de se transmettre d’un individu à un autre).

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– Leur caractère pathogène (capacité à induire la maladie).


– Leur pouvoir envahissant (capacité à se propager, donner des localisations septiques).
– Leur virulence (capacité à provoquer des troubles graves).
● Toutes les maladies infectieuses ne sont donc pas des maladies contagieuses (ex. : le tétanos).
● Le niveau de contagiosité s’exprime par le taux d’attaque secondaire (transmission entre
individus).
● L’infection peut être :

a) D’origine endogène
● L’organisme héberge 1013 à 1014 germes de 500 espèces différentes. Une partie de cette flore est
potentiellement pathogène et susceptible de provoquer une infection chez certaines per-
sonnes et dans certaines circonstances lorsque par exemple les défenses locales ou générales
sont altérées (blessure avec effraction de la barrière cutanée ou muqueuse, intervention chi-
rurgicale, matériel étranger de type prothèse, cathéter vésical ou vasculaire, défaillance
immunitaire chimio induite, stress intense, dénutrition). Ces infections sont alors appelées
“ opportunistes ”.
b) D’origine exogène
– Elle est acquise à partir d’un réservoir humain, animal ou environnemental. L’homme est
ainsi l’unique réservoir de la variole, la rougeole, la poliomyélite, la varicelle, le choléra, la
typhoïde, le méningocoque, la syphilis, le paludisme et le réservoir principal de la tubercu-
lose ou de la grippe. De nombreuses infections ont un réservoir animal : peste, fièvre jaune,
brucellose, rage…Enfin, certains agents infectieux se trouvent dans le sol (Clostridium teta-
ni, Clostridium perfringens), les poussières (Histoplasma, Aspergillus, Coccidioïdomycose) ou
l’eau (légionelle, amibes).

3. Transmission
● Une maladie infectieuse et contagieuse présente un ou des cycles de transmission qui se
caractérisent par :
– La source qui est l’origine de la propagation également appelé le réservoir (individu mala-
de, individu non malade mais porteur de germes, réservoir animal, réservoir tellurique).
– La porte d’entrée de l’agent pathogène (conjonctives, appareil digestif, appareil respiratoi-
re, appareil génito-urinaire, effraction cutanée).
– Le mode de transmission :
* Direct : d’individu à individu (survie éphémère dans le milieu extérieur).
■ Aérien : rougeole, grippe, tuberculose, varicelle.

■ Par contact avec des gouttelettes de salive : méningite, VRS.

■ Par les mains ou les contacts directs pour les transmissions entériques et certaines bac-

téries multi résistantes en milieu hospitalier.


■ Par voie sexuelle : syphilis, gonocoque, VIH.

■ Par voie sanguine : VIH, VHB, VHC, CMV, paludisme…

■ Par contact avec un animal contagieux : voie aérienne (grippe du poulet, fièvre Q),

cutanée (tularémie, brucellose).


* Indirect : passe par l’intermédiaire d’un objet inanimé (eau, aliment) ou par un vecteur,
c’est à dire un organisme vivant (arthropode ou autre animal) :
■ Eau et aliments : salmonelle, shigelle, choléra, amibes, VHA, légionelle…

■ Sol : parasites.

■ Arthropodes : anophèle femelle pour le paludisme, aedes pour la fièvre jaune, tique

pour la maladie de Lyme (Borrelia).


● A ces modes de transmission “ horizontaux ” s’ajoute pour certaines infections une trans-
mission verticale de la mère à l’enfant par voie transplacentaire ou au moment de l’accou-
chement (rubéole, syphilis, toxoplasmose, VHB, VIH).
● L’hôte avec ses caractéristiques (état de santé, état immunitaire, facteurs génétiques...)

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– Les maladies contagieuses à cycle fermé sont les maladies qui se transmettent par l’inter-
médiaire d’un arthropode vecteur.
– Les autres maladies contagieuses sont dites à cycle ouvert et se transmettent d’hôte à hôte
par contact direct ou indirect.

4. Phénomène de masse
● Les maladies infectieuses contagieuses peuvent être à l’origine d’un phénomène de masse en
fonction de la contagiosité, de la virulence et des possibilités de propagation (en particulier
les mouvements de population, transports aériens) :
– L’épidémie correspond à l’apparition inhabituelle d’un nombre important de cas d’une
maladie, mais dans une période de temps limité et dans un espace géographique circonscrit
(ex : TIAC).
– La pandémie correspond à l’apparition inhabituelle d’un nombre important de cas d’une
maladie, ceci dans une période de temps limité et dans un espace géographique illimité (ex :
grippe).
– L’endémie correspond à l’existence d’un nombre élevé de cas d’une maladie, ceci dans une
période de temps illimité et dans un espace géographique circonscrit (ex : paludisme).

MÉTHODES
DE SURVEILLANCE

1. Méthodes et moyens de surveillance


● Les systèmes de surveillance permettent, à partir d’une collecte et d’une analyse d’informa-
tions :
– D’identifier l’apparition d’une nouvelle maladie contagieuse dans la population (ex :
SARS).
– De suivre dans le temps l’extension d’une maladie contagieuse connue dans la population
(suivi de l’incidence de la varicelle par exemple).
– De repérer, pour une maladie donnée, le moment ou un seuil épidémique est franchi (bron-
chiolite du nourrisson par exemple), ceci afin de mettre en oeuvre précocement un contrô-
le de la maladie, des actions curatives ou préventives.
– De suivre la résistance aux anti-infectieux (ex : pneumocoque et résistance à la pénicilline) ;
d’évaluer l’impact de la prévention (ex : campagne vaccinale) et de suggérer des hypothèses
de recherche.
● Les modalités de la surveillance dépendent de la fréquence, de la gravité du profil évolutif,
du potentiel épidémique, de l’impact des mesures préventives. La surveillance des maladies
fréquentes, graves, contrôlées par des mesures de prévention doit ainsi être prioritaire.
● Les systèmes utilisés dépendent du mode de diagnostic, des possibilités de diagnostic facile
en laboratoire, de la spécialité médicale concernée, du recours aux médecins libéraux ou aux
structures hospitalières.
● Les systèmes de surveillance peuvent reposer sur :
– Des systèmes de déclaration obligatoire (liste officielle de maladies).
– Des systèmes de déclaration volontaire (par des médecins généralistes ou spécialistes, des
laboratoires de biologie, des centres de référence ou des services hospitaliers).
● Ces systèmes sont éventuellement complétés par des indicateurs indirects de consommation
médicamenteuse, de suivi de la couverture vaccinale, de données de dépistage, de données de
l’assurance maladie : absentéisme, consultations, prescriptions.
● Les systèmes de surveillance reposant sur des sources de surveillance indépendantes per-
mettent de mieux interpréter les variations d’incidence d‘une maladie, d’évaluer l’exhausti-
vité et la qualité des informations recueillies.

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● On distingue classiquement :
– Un recueil d’information exhaustif sur l’ensemble de la population ou à partir de l’ensemble
des médecins ou laboratoires ou services (but de la notification obligatoire).
– Un recueil d’information sur un échantillon de la population ou à partir d’un échantillon
de médecins, de laboratoires ou de services (réseau de volontaires).
● En 1992, a été créé le Réseau National de Santé Publique avec pour mission “d’améliorer la
connaissance, l’observation et la surveillance épidémiologique ainsi que de développer l’aide
à la décision pour l’élaboration et la mise en oeuvre des politiques de santé publique”.
● Il a été remplacé en 1998 par un établissement public (de même que les agences de sécurité
sanitaire des aliments d’une part et des produits de santé d’autre part créées par la loi du
1er juillet) : l’Institut national de veille sanitaire (InVS) avec des missions élargies et des
moyens financiers et humains importants.
● Les sources d’information sur les maladies contagieuses sont multiples et notamment :
– La mortalité et les causes de décès (analyses des certificats de décès par l’INSERM).
– Les études ponctuelles sur la morbidité permettant de calculer les taux de prévalence
et/oud’incidence (enquêtes épidémiologiques descriptives).
– La notification obligatoire de certaines maladies (décrets 1999 et mises à jour récentes des
maladies potentiellement liées au bio terrorisme, nouvelles modalités du suivi de l’infection
par le VIH ou le VHB).
– Les centres nationaux de référence (laboratoires experts ; ex. : Centre national de référence
sur la leptospirose).
– Les réseaux sentinelles de médecins (ex. : réseau GROG de surveillance de la grippe, des
bronchiolites, des gastro-entérites, de la varicelle, sur Internet, coordination par INSERM
U 444) ou de laboratoires (ex. : études des chlamydioses à partir d’un réseau de laboratoires
d’analyses médicales).
2. Maladies faisant l’objet d’une notification individuelle à l’autorité sanitaire

a) Circuit
– La loi du 1er juillet 1998 renforce la veille sanitaire et définit des maladies faisant l’objet
d’une transmission obligatoire de données individuelles à l’autorité sanitaire.
– 2 décrets du 6 mai 1999 fixent les modalités de transmission des informations à l’autorité
sanitaire et la liste des maladies qui relèvent d’une transmission obligatoire.
– Ces maladies sont notifiées au médecin inspecteur de santé publique (MISP) de la DDASS
sous la forme d’une fiche qui comporte des éléments à caractère nominatif et les données
nécessaires à l’enquête épidémiologique.
– Les informations ont pour but d’assurer la surveillance nécessaire à la conduite et à l’éva-
luation d’une politique de santé publique.
– Certaines maladies font l’objet d’une procédure de signalement immédiat car elles peuvent
justifier d’une intervention urgente :
* Locale (tuberculose par exemple, enquête autour du cas).
* Nationale (épidémie importante de TIAC).
* Internationale (peste, choléra, fièvre jaune, 1 cas de variole, attaque biologique terroris-
te : signalement immédiat à l’Organisation Mondiale de la Santé : OMS).
– Elles sont signalées par tout médecin ou biologiste sans délai pour mettre en place les
mesures de prévention individuelle ou collective (chimio prophylaxie, isolement, vaccin…)
dès que le diagnostic est posé ou suspecté.
– L’identité précise, l’adresse exacte du malade sont fournies au médecin inspecteur.
L’ensemble des intervenants est évidement soumis au strict respect du secret professionnel.
– Les fiches sont validées au niveau de la DDASS ou de l’InVS par vérification des critères
de déclaration (éventuellement rappel du MISP ou du médecin traitant).
– Les situations nécessitant la mise en route d’une information du public ou d’une chimio
prophylaxie sont traitées en urgence (ex : méningite à méningocoque).
– Les situations épidémiques sont repérées au plus vite et font l’objet d’une enquête :

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* Locale (DDASS).
* Régionale (cellule interrégionale d’épidémiologie : CIRE).
* Nationale (InVS, services des différents ministères concernés).
– La DDASS transmet par voie informatique à l’Institut national de veille sanitaire dans un
premier temps le nombre hebdomadaire de cas recensés puis dans un deuxième temps les
fiches de déclarations.

b) Les 26 maladies relevant d’une déclaration obligatoire :


– Botulisme
– Brucellose
– Charbon (Bacillus anthracis) ; (agent biologique terroriste catégorie A)
– Choléra
– Diphtérie
– Fièvre hémorragique africaine ; (agent biologique terroriste catégorie A)
– Fièvre jaune
– Fièvres typhoïdes et paratyphoïdes
– Infection par le VIH, quel que soit le stade
– Infection aiguë symptomatique par le VHB
– Infection invasive à méningocoque
– Légionellose
– Listériose
– Orthopoxviroses dont la variole ; (agent biologique terroriste catégorie A)
– Paludisme autochtone et paludisme d’importation dans les DOM
– Peste ; (agent biologique terroriste catégorie A)
– Poliomyélite antérieure aiguë
– Rage
– Saturnisme de l’enfant mineur (qui n’est pas une maladie infectieuse !)
– Suspicion de maladie de Creutzfeldt-Jakob et autres encéphalopathies subaiguës spongi-
formes transmissibles humaines (ESST)
– Tétanos
– Toxi-infections alimentaires collectives
– Tuberculose
– Tularémie ; (agent biologique terroriste catégorie A)
– Typhus exanthématique
● Un nouveau dispositif de notification anonymisée de l’infection à VIH quel que soit le stade
(suivi de l’incidence des nouveaux cas correspondant à la dynamique de l’épidémie et de l’in-
cidence des cas de SIDA = maladie) ainsi que de l’hépatite B (évolution de la maladie après
les modifications de la politique vaccinale) a été mis en place en 2003. Il impose l’obligation
de déclaration à tous les biologistes et à tous les médecins confrontés à un nouveau cas. Il fait
appel à une protection renforcée des données, une double anonymisation (permettant d’évi-
ter les doublons mais pas de remonter à la source avec une intention malveillante) et une
obligation d’information des personnes concernées.
● Les maladies vénériennes ne sont plus soumises à notification obligatoire mais la syphilis en
pleine résurgence (400 cas en 2002) est actuellement surveillée par le biais des dispensaires
antivénériens et de certains centres de dépistage.
● Pour information, le nombre de cas déclarés de quelques maladies surveillées est :
– Paludisme d’importation : 8000 cas en 2000 (autochtone : 8 cas).
– Tuberculose : environ 6000 cas / an (en baisse, populations à risque : migrants).
– SIDA : 1700 cas en 2000 (environ 5 000 nouvelles contaminations par le VIH/an).
– Légionellose : 1000 cas / an (en hausse).
– TIAC : 1300 foyers déclarés en 1999 - 2000 (17 500 malades).
– Infection invasive à méningocoque : 500 cas / an en 2000.
– Listériose : 250 cas en 2000 (en baisse).
– Typhoïde : 150 cas en 2000.

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– Maladie de Creutzfeldt - Jakob : 1000 suspicions mais 100 cas/an.


– Brucellose : 45 cas en 2000.
– Tétanos : 35 cas en 2000.
– Botulisme : 20 cas en 2000 (en baisse).
– Exceptionnellement : diphtérie, choléra, rage, fièvre jaune, peste, charbon, polio, tularémie.
– Variole : aucun cas dans le monde depuis 1977 !

INVESTIGATIONS

● Les investigations lors d’une épidémie comprennent différentes phases (les investigations
conduites lors d’une T.I.A.C. sont un cas particulier) qui ne sont pas nécessairement consé-
cutives dans le temps.
● Mise en évidence du caractère épidémique :
– Vérification du diagnostic sur les premiers cas.
– Prélèvements pour isolement et identification précise de l’agent pathogène.
– Analyse micro biologique de l’environnement si nécessaire.
– Mise en évidence du caractère épidémique (taux d’incidence ou d’attaque important, notion
de seuil épidémique dépassé).
– Déclaration, alerte des autorités sanitaires.
– Identification de l’ensemble (ou du plus grand nombre) des cas.
● Recherche de l’étiologie et des facteurs de risque (enquête épidémiologique analytique) :
– Description de l’épidémie (évolution des cas dans le temps et répartition géographique).
– Informations sur la période d’incubation, le risque et la durée de contagiosité.
– Identification de caractéristiques communes aux malades (exposition à une source commu-
ne).
– Réalisation de tableaux de type :

– Elaboration d’hypothèses et vérification de ces hypothèses.


– Utilisation d’un test de dépistage :
* Utile en dépistage de masse.
* Notion simple de seuil de positivité.
* Valide.
* Reproductible.
* Sans risque.
* A faible coût.
* Bonne sensibilité et bonne spécificité.
● Sensibilité (Se) : capacité à repérer les malades :
– VP : vrais positifs (malades à test positif).
– FN : faux négatifs (malades à test négatif).
– Sensibilité : proportion de malades ayant un test positif sur tous les malades.
– Se : VP / VP + FN.
● Spécificité (Sp.) : capacité d’éliminer la maladie quand le test est négatif.
– VN : vrais négatifs : sujets sains à test négatif.

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– FP : faux positifs : sujets sains à test positif.


– Spécificité : proportion de sujets sains à test négatif sur tous les sujets sains.
– Sp. : VN / VN+FP.
● La sensibilité et la spécificité sont liées et varient en sens inverse :

● Le choix du seuil de décision d’un test dépend de la maladie, de la sensibilité et de la spéci-


ficité du test :
– Maladie rare : la sensibilité doit être élevée pour ne pas laisser passer les rares cas de la mala-
die.
– Maladie grave : le dépistage précoce améliore le pronostic, la sensibilité doit être élevée,
quitte à gérer une partie de faux positifs. Les faux négatifs doivent par contre être évités.
– Maladie fréquente : la spécificité doit alors être élevée pour ne pas gérer de nombreux faux
positifs.
– Pour augmenter l’efficacité d’un dépistage on doit s’adresser à une population à risque éle-
vée (ex : dépistage de l’hépatite C chez les opérés, de l’infection à VIH chez les toxicomanes
IV).
● Incidence : nombre de nouveaux cas recensés (incidence de la varicelle ou taux d’apparition
annuelle ; ex : incidence du VIH en 2003).
● Prévalence : nombre de cas présents dans une populations donnée (ex : nombre de personnes
vivant avec le VIH en France).
● Valeur prédictive positive : capacité du test à exprimer la vérité : nombre de malades réelle-
ment repérés.
– VPP = VP / VP+FP.
– La VPP augmente lorsque la spécificité augmente ou, à sensibilité constante, lorsque la pré-
valence augmente.
● Valeur prédictive négative : capacité du test à repérer les sujets réellement sains.
– VPN = VN/ VN+FN

MESURES PREVENTIVES

● Le contrôle de l’épidémie peut être obtenu grâce à diverses mesures préventives que l’on peut
classer en trois catégories :
– Destruction de l’agent pathogène : traitement des malades et des porteurs de germes, trai-
tement des réservoirs.
– Arrêt de la transmission : isolement et éviction des sujets malades, limitation des déplace-

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ments (quarantaine), désinfection des supports et des objets contaminés, destruction des
vecteurs.
– Actions sur les individus non malades et sur la population : immunisation active (vaccina-
tion) ou passive (prophylaxie par sérum), éducation pour la santé.

1. L’éviction scolaire et les mesures à prendre en collectivité


● Pour certaines maladies contagieuses survenant dans des établissements d’enseignement des
mesures de prophylaxie à l’égard des élèves et du personnel sont définies.

● Extraits des recommandations officielles 2004 :


– Angine non streptococcique : très contagieuse.
* Eviction : non
* Mesures d’hygiène : standard
* Mesures préventives :
– Bronchiolite : attention aux nourrissons <3 mois, malades ou immunodéprimés.
* Eviction : non
* Mesures d’hygiène : standard
* Mesures préventives :
– Conjonctivite :
* Eviction : non (éviter les contacts si possible).
* Mesures d’hygiène : renforcées.
* Mesures préventives : traitement rapide pour éviter la transmission.
– Coqueluche : vaccination du nourrisson recommandée, grave chez le nourrisson.
* Eviction : Oui, 5 jours après le début du traitement par macrolides.
* Mesures d’hygiène : standard.
* Mesures préventives : information du personnel et des parents, vérification du statut vac-
cinal, chimio prophylaxie des enfants non ou mal vaccinés, consultation si toux > 15 jours.
– Diphtérie : vaccination du nourrisson obligatoire :
* Eviction : oui jusqu’à 2 prélèvements négatifs à l’issue du traitement antibiotique
* Mesures d’hygiène : standard.
* Mesures préventives : information du personnel et des parents, vérification du statut vac-
cinal, revaccination, dépistage et traitement des porteurs sains, chimio prophylaxie des
sujets contacts proches.
– Gale :
* Eviction : oui, jusqu’à 3 jours après le traitement.
* Mesures d’hygiène : lavage du linge, décontamination par acaricides.
* Mesures préventives : information du personnel et des parents, consultation médicale des
sujets contact.
– Gastro-entérite : attention à la déshydratation du nourrisson.
* Eviction : non sauf E. Coli O157 H7 (syndrome hémolytique et urémique surtout enfant
< 3 ans) et Shigelle, 2 coprocultures de contrôle à 24 heures d’intervalle 48 h après l’ar-
rêt du traitement.
* Mesures d’hygiène : renforcées.
* Mesures préventives : hygiène des mains.
– Grippe :
* Eviction : non.
* Mesures d’hygiène : standard.
* Mesures préventives : vaccinations des sujets à risque et des professionnels en contact
régulier avec sujets à risque.
– Hépatite A : grave chez l’adulte ou en cas d’hépatopathie sous-jacente.
* Eviction : oui, 10 jours depuis le début de l’ictère.
* Mesures d’hygiène : renforcées.
* Mesures préventives : information du personnel et des parents.
– Hépatite B : vaccination recommandée (nourrissons, enfants).

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* Eviction : non.
* Mesures d’hygiène : précautions en cas de contact avec le sang.
* Mesures préventives : consultation spécialisée urgente en cas d’accident d’exposition au
sang.
– Hépatite C :
* Eviction : non.
* Mesures d’hygiène : précautions en cas de contact avec le sang.
* Mesures préventives : consultation spécialisée urgente si accident d’exposition au sang.
– Impétigo : nourrissons +++, grave chez immunodéprimé.
* Eviction : non si lésions protégées, oui si lésions étendues (72h après le début de l’anti-
biothérapie).
* Mesures d’hygiène : renforcées.
* Mesures préventives : couverture des lésions par pansement.
– Infection à Cytomégalovirus : grave chez la femme enceinte et l’immunodéprimé.
* Eviction : non.
* Mesures d’hygiène : renforcées.
* Mesures préventives : information du personnel et des parents, lavage soigneux des
mains.
– Infection à Herpes simplex virus : grave si eczéma atopique, immunodéprimé (Kaposi-
Juliusberg).
* Eviction : non.
* Mesures d’hygiène : standard.
* Mesures préventives : lésions protégées, éviter les contacts directs et les objets communs.
– Infection à méningocoque : très grave chez le drépanocytaire et l’asplénique.
* Eviction : hospitalisation.
* Mesures d’hygiène : standard.
* Mesures préventives : prophylaxie par antibiotique et vaccination (QS).
– Infection à streptocoque A : enfants, grave si antécédent de rhumatisme articulaire aigu.
* Eviction : oui, 48h après le début de l’antibiothérapie.
* Mesures d’hygiène : standard.
* Mesures préventives :
– Infection à VIH :
* Eviction : non.
* Mesures d’hygiène : précautions en cas de contact avec le sang.
* Mesures préventives : consultation spécialisée urgente si accident d’exposition au sang.
– Méningite virale :
* Eviction : non.
* Mesures d’hygiène : standard.
* Mesures préventives :
– Mégalérythème épidémique (parvovirus B19) : grave si anémie hémolytique chronique,
grossesse.
* Eviction : non.
* Mesures d’hygiène : standard.
* Mesures préventives : information du personnel et des parents, consultation des per-
sonnes à risque.
– Oreillons : vaccination recommandée dès 12 mois, grave chez l’homme adulte.
* Eviction : oui, 9 jours après le début de la parotidite.
* Mesures d’hygiène : standard.
* Mesures préventives : information du personnel et des parents, consultation des sujets
contact pour éventuelle vaccination.
– Pédiculose : surtout à l’école primaire.
* Eviction : non.
* Mesures d’hygiène : pas de partage des brosses, espacement des porte-manteaux.

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Epidémiologie et prévention des maladies transmissibles 1-7-75

* Mesures préventives : traitement, dépistage des contacts, information du personnel et des


parents, examen de toute la classe et de la famille.
– Rougeole : vaccination des nourrissons recommandée.
* Eviction : oui, 5 jours depuis le début de l’éruption.
* Mesures d’hygiène : standard.
* Mesures préventives : information du personnel et des parents, consultation rapide des
sujets non vaccinés pour vaccination.
– Rubéole : vaccination recommandée à 1 an, adolescentes et jeunes femmes non immunisées.
* Eviction : non.
* Mesures d’hygiène : standard.
* Mesures préventives : information du personnel et des parents, vérification du statut vac-
cinal, consultation des femmes enceintes.
– Teigne :
* Eviction : oui jusqu’au traitement.
* Mesures d’hygiène : renforcées (objets).
* Mesures préventives : examen clinique de la classe et de la famille.
– Tuberculose : grave chez le nourrisson, l’immunodéprimé.
* Eviction : oui, si bacillifère.
* Mesures d’hygiène : standard.
* Mesures préventives : vaccin BCG obligatoire avant entrée en collectivité, information
du personnel et des parents, dépistage des sujets contacts (IDR tuberculine, radiographie
pulmonaire).
– Typhoïde :
* Eviction : oui, 2 coprocultures de contrôle négatives à 24 h, 48h après arrêt des antibio-
tiques.
* Mesures d’hygiène : renforcées.
* Mesures préventives :
– Varicelle : grave chez l’immunodéprimé, plus sévère chez l’adulte.
* Eviction : non.
* Mesures d’hygiène : standard.
* Mesures préventives : information du personnel et des parents, consultation des sujets
contacts non immunisés.

2. Les vaccinations : une arme préventive remarquablement efficace (cf. QS)


● Pour avoir des informations en temps réel sur les maladies contagieuses, les sites officiels :
– Ministère de la santé : www.sante.gouv.fr
– Institut de veille sanitaire : www.invs.fr
– OMS : www.who.int
– CDC Atlanta (USA) : www.cdc.gov

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Epidémiologie et prévention des maladies transmissibles 1-7-75

POINTS FORTS

● Les agents pathogènes responsables d’une maladie infectieuse se caractérisent par


leur contagiosité, leur caractère pathogène, leur pouvoir envahissant et leur viru-
lence.
● Toutes les maladies infectieuses ne sont donc pas des maladies contagieuses.
● Les maladies infectieuses contagieuses peuvent être à l’origine de phénomène de
masse : épidémie, pandémie, endémie.
● Certaines maladies infectieuses (26) sont à déclaration obligatoire.
● La notification aux autorités sanitaires doit se faire sans délai.
● Des mesures urgentes peuvent être prises au niveau local, régional, national ou
mondial.
● Le contrôle de l’épidémie peut être obtenu grâce à diverses mesures préventives
que l’on peut classer en trois catégories : destruction de l’agent pathogène, arrêt de
la transmission, actions sur les individus non malades et sur la population.
● Pour certaines maladies contagieuses survenant dans des établissements d’éduca-
tion, des mesures de prophylaxie à l’égard des élèves et du personnel sont définies.
● Les vaccinations sont l’une des armes disponibles, et sans doute la plus spectacu-
laire, au service d’une politique de prévention primaire des maladies infectieuses.
● Les indications d’une vaccination dépendent pour l’essentiel du cadre législatif en
vigueur, des caractéristiques épidémiologiques des maladies transmissibles, des
caractéristiques démographiques et médicales des patients, des propriétés intrin-
sèques du vaccin, et des ressources disponibles au sein du système de santé.

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