Arthrose Les Solutions Naturelles Pour Vos Articulations L Philippe
Arthrose Les Solutions Naturelles Pour Vos Articulations L Philippe
Arthrose Les Solutions Naturelles Pour Vos Articulations L Philippe
DR PHILIPPE VEROLI
Collection dirigée par Brigitte Karleskind
ISBN 978-2-36549-042-9
INTRODUCTION
PARTIE 1
Présentation de la maladie
CHAPITRE 1
L’arthrose: qu’est-ce que c’est?
CHAPITRE 2
Une maladie du vieillissement
CHAPITRE 3
Les mécanismes à l’origine de l’arthrose
CHAPITRE 4
Les facteurs de risque
CHAPITRE 5
Sur quels critères se fait le diagnostic?
CHAPITRE 6
Comment évolue l’arthrose?
PARTIE 2
La prévention de l’arthrose
CHAPITRE 1
Ne pas attendre si on présente des facteurs de risque
CHAPITRE 2
Les mesures de prévention
PARTIE 3
Les traitements symptomatiques
CHAPITRE 1
Pourquoi est-il important de traiter l’arthrose?
CHAPITRE 2
L’alimentation et l’activité physique
CHAPITRE 3
Les traitements physiques
CHAPITRE 4
Les traitements médicamenteux
PARTIE 4
Les traitements de fond
CHAPITRE 1
Limiter la prise de médicaments et l’évolution de la maladie
CHAPITRE 2
Les compléments alimentaires qui protègent les cartilages
CHAPITRE 3
La vitamine D
CHAPITRE 4
Les plantes
CHAPITRE 5
Les antioxydants
CHAPITRE 6
Les autres substances
PARTIE 5
Les interventions chirurgicales
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
AVERTISSEMENT
Les informations contenues dans ce livre
ne peuvent pas remplacer un avis autorisé.
Avant toute automédication,
consultez un médecin ou un pharmacien qualifié.
INTRODUCTION
PRÉSENTATION DE LA MALADIE
CHAPITRE 1
À RETENIR
L’arthrose est une maladie inflammatoire qui atteint toutes les structures de
l’articulation. Ce n’est pas seulement une maladie du cartilage.
a Le syndrome métabolique (maintenant dénommé syndrome cardiométabolique) n’est pas une maladie
en soi, mais un regroupement de plusieurs facteurs de risque qui semblent avoir des mécanismes
communs et augmentent le risque de survenue de diabète de type 2, de maladies cardiaques et d’accident
vasculaire cérébral. On parle de syndrome métabolique quand au moins trois des anomalies suivantes
sont réunies chez une même personne:
- obésité abdominale (tour de taille supérieur à 100 cm pour les hommes, et à 88 cm pour les femmes);
- hypertension artérielle (pression artérielle systolique > 140 mmHg et/ou pression artérielle diastolique >
90 mmHg);
- HDL cholestérol bas (le HDL est le «bon» cholestérol);
- hyperglycémie à jeun égale ou supérieure à 5,6 mmol/l (ou 101 mg/dl);
- hypertriglycéridémie (triglycérides sanguins supérieurs à 1,7 mmol/l (ou 150 mg/dl).
Le syndrome métabolique multiplie par trois le risque d’accident cardio-vasculaire. Il est donc important
de traiter ces anomalies.
CHAPITRE 2
À RETENIR
La fréquence de l’arthrose augmente avec l’âge.
b L’épidémiologie est l’étude de la fréquence et de la dynamique des états de santé dans la population
(épidémiologie descriptive) ainsi que des relations causales en rapport avec la santé humaine
(épidémiologie causale).
c La prévalence est le nombre de personnes malades à un instant donné sans distinction entre les cas
nouveaux et les cas anciens. Le taux de prévalence (souvent rapporté sous le terme de «prévalence») est
la prévalence rapportée à la population totale.
CHAPITRE 3
À RETENIR
Grâce aux cartilages, nous pouvons mobiliser toutes nos articulations et
nous déplacer sans difficulté ni douleur.
Mais le cartilage ne peut remplir ses fonctions que s’il est en bonne santé.
Qu’est-ce qu’un cartilage en bonne santé?
Le cartilage sain a un aspect lisse, poli et brillant. Tissu vivant, il est
normalement en perpétuel renouvellement, même chez les personnes les plus
âgées. Il se renouvelle tous les trois mois. Un cartilage sain doit disposer de
trois éléments pour assurer sa souplesse et sa solidité: des protéoglycanes, des
fibres de collagène et des chondrocytes.
LES PROTÉOGLYCANES
Ce sont des molécules ayant une structure et des propriétés biochimiques très
particulières qui procurent au cartilage son élasticité. On dit qu’elles sont
hydrophiles: elles attirent et retiennent l’eau comme des éponges.
Un protéoglycane est constitué d’une molécule d’acide hyaluronique sur
laquelle s’attachent, comme les poils d’une brosse à dents, des
glycosaminoglycanes qui sont des protéines de soutien garnies de chaînes de
sucres.
Les chaînes de sucres des glycosaminoglycanes sont de deux types:
• des sulfates de chondroïtine (environ 100 par glycosaminoglycane);
• des sulfates de kératane (environ 60 par glycosaminoglycane).
Le sulfate de chondroïtine est constitué de séquences répétées de deux
sucres: l’acide glucuronique et le sulfate de N-acétyl-galactosamine.
Le sulfate de kératane est constitué de séquences répétées d’acide
glucuronique et de sulfate de N-acétyl-glucosamine.
Un protéoglycane
LES CHONDROCYTES
Les chondrocytes sont des cellules spécialisées qui permettent au cartilage de
se renouveler: ils détruisent et reconstruisent en permanence la matrice
constituée de collagène et de protéoglycanes. Les chondrocytes représentent 10
% du volume du cartilage. Il semble exister un nombre fixe de cellules qui
décroît à partir de l’âge de 20 ans.
À RETENIR
Un cartilage de bonne qualité est indispensable pour le bon fonctionnement
d’une articulation. Mais notre capital cartilagineux est fragile. Le
mouvement des articulations favorise l’irrigation et le renouvellement du
cartilage.
d Les cytokines permettent la communication intercellulaire. Elles agissent à très faible concentration et
permettent d’orchestrer la réponse immunitaire.
CHAPITRE 4
À RETENIR
Il n’est pas «normal» de souffrir des articulations parce que l’on vieillit.
La ménopause
Les études épidémiologiques démontrent que la fréquence de l’arthrose est
plus élevée chez l’homme que chez la femme, à âge égal, jusqu’à la
cinquantaine. Au-delà, c’est l’inverse. Or la grande différence entre les sexes à
cet âge est la survenue de la ménopause chez la femme. Il est donc logique de
penser que la privation d’hormones féminines favorise l’éclosion de l’arthrose.
Les œstrogènes auraient un effet bénéfique sur les cellules du cartilage.
Des études récentes montrent que l’arthrose de la hanche est moins
fréquemment observée chez les femmes ayant reçu ou recevant un traitement
hormonal substitutif. Par contre, en cas d’arthrose installée, il n’existe aucun
argument scientifique pour penser qu’un traitement œstrogénique puisse avoir
un quelconque effet.
Les traumatismes
Un traumatisme articulaire peut être directement responsable d’une lésion du
cartilage. C’est le cas du traumatisme du genou qui heurte le tableau de bord
en voiture, responsable d’une lésion cartilagineuse de la rotule qui pourra
provoquer une arthrose fémoro-patellaire (arthrose de l’articulation entre le
fémur et la rotule, appelée patella en latin).
Mais les traumatismes peuvent aussi être dus à une activité professionnelle,
comme ceux qui sont engendrés par les vibrations et chocs répétés (marteaux-
piqueurs par exemple).
La fracture d’une extrémité osseuse, recouverte de cartilage, peut aussi être
suivie d’arthrose. C’est le cas de la fracture de l’extrémité supérieure du tibia
avec arthrose secondaire du genou et la fracture de l’extrémité inférieure des os
de la jambe avec arthrose secondaire de la cheville.
Enfin, une entorse (qui est une atteinte des ligaments) grave du genou ou de
la cheville, une lésion du ménisque et surtout son ablation peuvent aussi
conduire à l’arthrose. On sait qu’une ablation méniscale chirurgicale peut se
compliquer d’arthrose du genou et ce d’autant plus que le ménisque a été
enlevé dans sa totalité et que la personne continue à pratique des activités
sportives intenses.
À RETENIR
L’arthrose n’est pas une maladie inéluctable de la vieillesse, même si elle
est plus fréquente avec l’âge. Elle est surtout liée au mode de vie,
notamment au surpoids et à la sédentarité.
CHAPITRE 5
LA DOULEUR
La douleur est la première gêne qui se manifeste et amène à consulter un
médecin. La douleur est dite de type «mécanique» car elle présente les
caractéristiques suivantes:
1• Elle est déclenchée et aggravée par le mouvement. Elle survient lorsque
l’articulation atteinte est mobilisée et lorsqu’elle subit une charge (par exemple
douleurs au genou en descendant les escaliers). Parfois, la douleur apparaît
lorsque la personne bouge après un moment de repos, on parle alors de douleur
de «mise en route» ou de douleur de «dérouillage». Mais la douleur peut aussi
se manifester à distance de l’articulation atteinte. Ainsi, l’arthrose de la hanche
peut provoquer des douleurs au niveau de l’aine, de la cuisse, de la fesse ou du
genou. À un stade plus avancé, la douleur peut survenir au repos, même
pendant le sommeil.
2• Elle cesse ou s’atténue plus ou moins complètement lorsque l’articulation
est au repos.
3• Elle est moins importante le matin, puis augmente dans la journée et est
maximale le soir.
4• Elle gêne traditionnellement l’endormissement, mais peut également
entraîner des réveils nocturnes (environ 50 % des patients arthrosiques sont
réveillés la nuit par leur douleur).
À RETENIR
Il faut consulter dès les premières douleurs de l’arthrose car les traitements
sont d’autant plus efficaces que le diagnostic est fait au début de la maladie.
LA RAIDEUR
En plus des douleurs, l’arthrose provoque souvent une raideur de l’articulation
qui se manifeste notamment après un moment de repos. Une certaine raideur
peut par exemple être ressentie en se mettant en mouvement après être resté
longtemps en position assise. Dans ce cas, on parle d’une «raideur de mise en
route» qui disparaît avec le mouvement.
C’est la question que l’on se pose le plus fréquemment lorsque l’on est atteint.
Il est malheureusement impossible de savoir à quel rythme se fera cette
évolution.
À RETENIR
Avoir des signes d’arthrose ne signifie pas obligatoirement que l’on
deviendra invalide. L’évolution de la maladie s’étale le plus souvent sur
plusieurs années avant d’aboutir à une destruction articulaire. Et lorsque
l’on en arrive à cette extrémité, il reste encore la possibilité de remplacer
l’articulation détruite par une prothèse.
PARTIE 2
LA PRÉVENTION DE L’ARTHROSE
CHAPITRE 1
«Quand quelqu’un désire la santé, il faut d’abord lui demander s’il est prêt
à supprimer les causes de sa maladie. Alors seulement, il est possible de
l’aider.»
HIPPOCRATE
CHAPITRE 2
À RETENIR
Réduire l’inflammation protège le cartilage. De manière générale,
l’acidification de l’organisme favorise l’inflammation et entraîne un
vieillissement prématuré.
À RETENIR
La nature des matières grasses que l’on consomme a une influence sur le
degré d’inflammation de l’organisme.
Limiter le tabagisme
Le tabagisme génère un stress oxydant: il est à l’origine d’une augmentation de
la production de radicaux libres que l’organisme ne parvient plus à neutraliser.
Ceci favorise un état inflammatoire général de l’organisme. Les mécanismes
qui lient tabac et inflammation sont multiples: augmentation des cytokines pro-
inflammatoires, diminution des cytokines anti-inflammatoires, promotion des
cellules de l’immunité produisant des cytokines pro-inflammatoires, activation
de certains globules blancs appelés macrophages. La Protéine C Réactive
(protéine de l’inflammation produite par le foie) augmente également avec la
quantité de cigarettes fumées.
LES TRAITEMENTS
SYMPTQMATIQUES
CHAPITRE 1
À RETENIR
La prise en charge non médicamenteuse est tout aussi, voire plus,
importante que la prise en charge médicamenteuse. Elle nécessite de
s’informer sur les moyens et techniques disponibles et d’apprendre à les
utiliser en les adaptant à son cas personnel.
CHAPITRE 2
L’ALIMENTATION ET L’ACTIVITÉ
PHYSIQUE
L’exercice physique
En cas d’arthrose, l’exercice physique, pratiqué en dehors des poussées
inflammatoires, contribue à réduire la douleur et la raideur des articulations.
Par contre, la mise au repos de l’articulation est indispensable pendant les
périodes douloureuses.
L’arthrose exerce une influence néfaste sur les muscles et les tendons qui
entourent l’articulation et, normalement, facilitent la mobilité articulaire.
En cas d’arthrose, les muscles et les tendons subissent des charges
inhabituelles susceptibles de provoquer des contractures musculaires et de
contribuer aux douleurs et aux raideurs. L’inactivité que provoquent les
douleurs affaiblit elle-même les muscles et aboutit à une instabilité de
l’articulation. D’où l’importance de pratiquer régulièrement (quinze à trente
minutes, au moins trois fois par semaine), avec les conseils d’un professionnel
compétent (kinésithérapeute, physiothérapeute, coach sportif), des exercices de
renforcement musculaire qui sollicitent les articulations raides ou
douloureuses, sans toutefois leur faire subir de trop fortes pressions.
Les mouvements articulaires favorisent les apports en éléments nutritifs
dans le cartilage, accélérant ainsi sa cicatrisation. Les exercices physiques
n’aggravent pas les lésions et renforcent les structures péri-articulaires,
contribuant à réduire les douleurs. Des muscles et des tissus forts procurent un
plus grand support aux articulations lésées et affaiblies par l’arthrose.
Différents types d’exercices permettent d’atténuer la douleur et la raideur,
ainsi que d’améliorer la forme physique générale et l’humeur:
• Les exercices d’amplitude réduisent la douleur et la raideur et préservent la
mobilité des articulations.
• Les exercices de renforcement augmentent le tonus musculaire et protègent
les articulations.
• Les étirements aident à soulager la douleur et à maintenir la souplesse des
muscles et des tendons qui entourent les articulations touchées. Peu importe
l’âge, un muscle a toujours la capacité de s’étirer. Alors que le vieillissement
nous ramène à la position fœtale (tendance à se recroqueviller, enroulement des
épaules, arrondissement du dos, avancée de la tête vers l’avant), tous les
exercices qui favorisent l’extension et le redressement du corps contribuent à
améliorer l’état général.
• Les exercices d’endurance (marche, natation, vélo) renforcent le cœur. Il est
parfois préférable d’éviter les activités comme la course à pied, qui soumettent
les articulations à des chocs répétés.
Ces exercices ont aussi un rôle de signal d’alarme: en cas de douleur, il
faudra ménager l’articulation.
Pour les arthroses de la hanche, on conseille la bicyclette plutôt que la
marche car cette activité physique entretient la musculature en usant moins le
cartilage de la hanche qui est déchargée du poids du corps.
Le tai-chi, gymnastique chinoise ancestrale douce (dans sa forme non
martiale!) serait selon les médecins chinois, gage de santé et de longévité.
Intégrant une approche par le corps mais également par l’esprit, il permet
d’améliorer la fonction musculaire, l’équilibre et la souplesse articulaire. Des
études cliniques ont montré son efficacité dans les douleurs et raideurs
arthrosiques2.
À RETENIR
L’arthrose n’est pas une contre-indication à la pratique d’une activité
physique. Le repos de l’articulation touchée est nécessaire uniquement en
cas de poussée inflammatoire de la maladie (phase d’aggravation), et pour
un temps limité.
Pour vous porter mieux durablement, quelques séances de kinésithérapie ne
suffisent pas: il faut s’astreindre à des exercices réguliers qui ont pour
objectifs de maintenir l’amplitude des mouvements, de prévenir les attitudes
vicieuses et de renforcer la musculature.
CHAPITRE 3
La physiothérapie
La physiothérapie regroupe l’ensemble des traitements utilisant des agents
physiques naturels.
CHAUD
L’application de chaleur aide à détendre les muscles contractés
(enveloppements chauds avec de la Ouate Thermogène®, bains chauds de dix
minutes à 40 °C).
FROID (CRYOTHÉRAPIE)
En cas de poussée inflammatoire, c’est au contraire l’application de froid qui
soulagera. Le froid provoque en effet:
• un ralentissement de la conduction nerveuse et donc du message douloureux;
• un rétrécissement du diamètre des vaisseaux sanguins freinant ainsi l’arrivée
des médiateurs chimiques de l’inflammation;
• une réduction de l’activité des cellules enflammées.
On peut utiliser des packs réfrigérants ou tout simplement de la glace
(toujours interposer un linge pour éviter un contact direct avec la peau qui
provoquerait une gelure). Pour un effet optimal, il faut les appliquer pendant
vingt minutes, et renouveler l’opération deux à trois fois dans la journée.
L’ergothérapie
L’ergothérapie vise l’indépendance de la personne dans les activités de la vie
de tous les jours.
L’ergothérapeute donne des conseils pour ménager les articulations, afin de
maintenir le plus longtemps possible son autonomie, au travail comme au
domicile. Il enseigne comment adopter une posture correcte et propose des
outils facilitant l’exécution des tâches quotidiennes (siège de douche, brosse
longue pour se laver les pieds, choix d’une canne si besoin).
La podologie
Un podologue pourra donner des conseils sur les soins des pieds et l’adaptation
des chaussures. La confection de semelles orthopédiques sur mesure peut aider
à corriger une anomalie de la statique osseuse, prévenant l’excès de contrainte
sur les articulations et limitant ainsi les douleurs et la progression de l’arthrose.
Les orthèses
Par opposition à une prothèse qui remplace un élément manquant, une orthèse
permet de compenser une fonction déficiente. Elle permet de limiter la
déformation articulaire et soutient l’articulation pour éviter la douleur. On
l’utilise notamment pour la mise au repos de l’articulation dans la rhizarthrose
(arthrose du pouce).
L’acupuncture
L’acupuncture fait partie de la médecine traditionnelle chinoise avec les
plantes, la diététique, le qi gong (gymnastique thérapeutique) et les massages
tui na. Elle repose sur le principe d’une circulation harmonieuse du Qi, ou
énergie vitale, en vue de prévenir et de traiter les troubles de santé.
L’acupuncteur agit sur des points précis à l’aide d’aiguilles, de pointes
chauffées (moxa) ou parfois de stimulations électriques.
L’effet de l’acupuncture sur la douleur a été abondamment démontré, bien
que le soulagement soit souvent de courte durée et nécessite des séances
successives.
Bien conduite, elle a l’avantage d’être dénuée d’effets indésirables.
Les neurologues, qui rejettent en général le principe du Qi, expliquent
l’effet antalgique de l’acupuncture comme une stimulation locale qui vient
noyer la sensation douloureuse.
Plusieurs essais cliniques ont évalué l’efficacité de l’acupuncture sur les
douleurs liées à l’arthrose. Une méta-analyse publiée en 2007 et portant sur
plus de 1 300 personnes a conclu que l’acupuncture pouvait réduire les
douleurs et l’incapacité liées à l’arthrose8.
Cependant, certains essais ont montré que l’acupuncture factice pouvait elle
aussi être efficace. Quoi qu’il en soit, les recommandations internationales sur
la prise en charge de l’arthrose du genou et de la hanche reconnaissent
l’acupuncture comme un moyen efficace pour soulager les douleurs et
améliorer la mobilité.
Il faut prévoir un minimum de cinq à six séances pour constater une
amélioration.
LES TRAITEMENTS
MÉDICAMENTEUX
Contre-indication et précautions
Comme tout médicament, le paracétamol possède des contre-indications et des
effets indésirables. Votre médecin saura vous conseiller, mais il faut savoir que
ce médicament est dangereux en cas de maladie du foie et que de fortes doses
peuvent endommager cet organe (hépatotoxicité), même s’il est sain.
Rappelons qu’en France, chaque année, surviennent 8 000 cas d’hépatites
toxiques dont le premier responsable est le paracétamol (le plus souvent par
surdosage lié à des douleurs chroniques), à l’origine de la majorité des greffes
du foie.
LE TRAMADOL (TOPALGIC®)
Le tramadol est une molécule originale qui agit sur les récepteurs du cerveau
sensibles à la morphine, ainsi que sur ceux d’autres messagers chimiques
(sérotonine et noradrénaline).
Le chlorhydrate de tramadol est commercialisé sous plusieurs noms de
spécialités avec des formes à libération immédiate dosées à 50 mg et des
formes à libération prolongée (LP) dosées de 50 à 200 mg. Les formes
immédiates sont données à la posologie d’une à deux gélules toutes les quatre
à six heures. Les formes LP sont données deux fois par jour. La dose maximale
est de 400 mg par jour. Il existe des formes commerciales associant tramadol et
paracétamol.
Effets secondaires
Essentiellement des vertiges, des nausées, une sédation. Il peut engendrer une
dépendance modérée.
LE NÉFOPAM (ACUPAN®)
Présenté en ampoules injectables qui peuvent aussi être avalées, ce
médicament présente une efficacité intéressante dans les douleurs arthrosiques
avec peu d’effets secondaires. Il peut être associé au paracétamol ainsi qu’aux
autres traitements donnés dans l’arthrose.
L’ASPIRINE, L’IBUPROFÈNE ET LE
DICLOFÉNAC
Les anti-inflammatoires soulagent la douleur, mais ils ne sont pas seulement
symptomatiques comme les antalgiques purs. Ils traitent aussi la composante
inflammatoire de l’arthrose.
En cas de poussée inflammatoire avec douleur au repos et gonflement, les
anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), appelés ainsi pour les distinguer
des anti-inflammatoires sté-roïdiens ou corticoïdes, sont indiqués en cure la
plus courte possible même s’il faut parfois les prendre pendant plusieurs
semaines avant qu’ils ne fassent réellement effet.
Cette famille de médicaments regroupe de nombreuses molécules, parmi
lesquelles on peut citer l’acide acétylsalicylique (l’aspirine), l’ibuprofène et le
diclofénac.
L’administration de cette classe de médicaments est malheureusement
associée à la survenue possible de nombreux effets secondaires, notamment
digestifs.
Effets secondaires
Ils sont nombreux. Les complications digestives sont les plus fréquentes et les
plus graves.
Les AINS peuvent provoquer des ulcérations digestives se manifestant par
des symptômes cliniques tels que des brûlures gastriques, mais également
parfois par des événements plus graves comme une hémorragie digestive ou
une péritonite en raison d’une perforation de l’ulcère dans l’abdomen.
Ces effets secondaires graves que sont l’hémorragie et la perforation
peuvent survenir très rapidement (parfois dès le premier jour de traitement).
Pour limiter ce risque digestif, le médecin qui prescrit des anti-
inflammatoires les associe souvent à des médicaments protecteurs de la paroi
de l’estomac (le plus souvent des «inhibiteurs de la pompe à protons», tels que
oméprazole, pantoprazole, ésoméprazole), surtout chez les personnes à risque,
notamment les personnes âgées.
D’autres risques sont aussi associés à la prise d’anti-inflammatoires:
• La coagulation peut être perturbée, entraînant un risque accru d’hémorragie.
• Une prise prolongée peut altérer le bon fonctionnement des reins, notamment
chez les personnes âgées et/ou prenant des médicaments pour soigner une
hypertension artérielle (en particulier avec l’association diurétique – inhibiteur
de l’enzyme de conversion).
• Enfin, des réactions allergiques sont possibles.
LES COXIBS
Il existe une sous-classe particulière d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, les
coxibs (inhibiteurs sélectifs de la cyclooxygénase-2 ou Cox-2, une enzyme
impliquée dans le processus inflammatoire), aussi efficaces que les AINS
classiques mais dont le mécanisme d’action plus sélectif permet une meilleure
tolérance digestive. Parmi les coxibs, on peut citer le célécoxib (Celebrex®) et
le meloxicam (Mobic®).
Effets secondaires des coxibs
Ces produits doivent être utilisés avec beaucoup de prudence car ils
n’éliminent pas totalement le risque de symptômes gastro-intestinaux et sont
parfois responsables d’accidents cardio-vasculaires graves ayant conduit à
retirer du marché plusieurs molécules de cette famille, la plus connue étant le
rofecoxib (Vioxx®), retiré du marché en 2004.
LES CORTICOÏDES
Lorsque la douleur et l’inflammation sont très importantes, le médecin pourra
prescrire de la cortisone ou l’un de ses dérivés (glucocorticoïdes).
Là encore, ces médicaments comportent des risques, notamment gastro-
intestinaux et rénaux, et des contre-indications. C’est pourquoi ils doivent être
pris exclusivement en cures courtes. L’utilisation à long terme des corticoïdes
est déconseillée en cas d’arthrose car le bénéfice est minime et les effets
secondaires indésirables nombreux.
Pour passer un cap, en cas de poussée inflammatoire (surtout si elle
s’accompagne d’un épanchement de synovie), le médecin peut recourir à une
infiltration de corticoïdes consistant à injecter ces anti-inflammatoires
puissants directement dans l’articulation. L’amélioration qui en résulte peut
durer plusieurs mois. On limite en général à trois par an le nombre d’injections
pour une même articulation, afin de réduire les effets secondaires (perte
minérale osseuse).
Effets secondaires et complications
La complication la plus grave des infiltrations demeure l’infection de
l’articulation à partir d’un microbe provenant de la peau du patient. Cette
complication est grave, car l’infection peut détruire l’articulation, mais très
rare (un cas sur 50 000 infiltrations). Son risque est diminué au maximum par
une désinfection soigneuse de la peau.
À RETENIR
En cas de douleur chronique, la prise d’antalgiques à intervalles réguliers
permet de calmer la douleur plus efficacement que la prise à la demande
(«quand ça fait mal»).
Il est recommandé de ne pas utiliser d’antalgiques plus de cinq jours sans avis
médical.
À RETENIR
Les infiltrations d’acide hyaluronique ne sont pas un traitement de la
poussée d’arthrose mais un traitement d’entretien à moyen/long terme.
Elles sont indiquées lorsque le genou reste douloureux, avec peu ou pas
d’épanchement, malgré les autres traitements médicamenteux et non
médicamenteux.
LE LAVAGE ARTICULAIRE
Le lavage articulaire s’applique à l’articulation du genou. Son but est de
diminuer la douleur en la débarrassant (provisoirement) des débris
cartilagineux microscopiques, des enzymes et cristaux qui entretiennent
l’inflammation.
Il consiste à faire passer à l’intérieur de l’articulation un litre de sérum
physiologique à l’aide de deux aiguilles placées dans le genou sous anesthésie
locale (ou au cours d’une arthroscopie chirurgicale). Ce lavage dure cinq à dix
minutes et se termine par une infiltration de corticoïdes ou d’acide
hyaluronique.
Ce geste est indiqué dans les arthroses non soulagées par les infiltrations
cortisoniques lorsque l’on ne veut pas ou ne peut pas être opéré. Il est efficace
dans environ un cas sur deux et son effet peut durer de six mois à un an.
Néanmoins, il n’y a pas aujourd’hui de consensus concernant sa pratique, de
récents travaux n’ayant pu confirmer son efficacité.
PARTIE 4
LIMITER LA PRISE DE
MÉDICAMENTS ET L’ÉVOLUTION
DE LA MALADIE
LES COMPLÉMENTS
ALIMENTAIRES QUI PROTÈGENT
LES CARTILAGES
LE SULFATE DE CHONDROÏTINE
(STRUCTUM®, CHONDROSULF®)
Comme nous l’avons vu précédemment, la chondroïtine est un des constituants
des protéoglycanes du cartilage et son apport favorise leur synthèse par les
chondrocytes (lire p. 22). Cette molécule inhibe aussi l’élastase, une des
enzymes participant à la dégradation du cartilage.
Plusieurs méta-analysesg, synthèses et essais cliniques concluent à son
efficacité pour soulager les symptômes de l’arthrose légère à modérée et
freiner son évolution. On constate une diminution de la douleur et de la raideur
articulaires, et un ralentissement de la progression de la maladie10,11.
Posologie
1 200 mg par jour, en deux ou trois prises, pendant les repas. L’effet peut être
constaté après quatre à huit semaines de traitement. La chondroïtine proposée
dans le commerce est soit extraite du cartilage de bœuf, soit d’origine marine
(cette dernière étant à éviter en cas d’allergie au poisson).
LE SULFATE DE GLUCOSAMINE
La glucosamine, produite naturellement par l’organisme, joue un rôle
important dans le maintien de l’intégrité du cartilage de toutes les articulations
en stimulant la production de protéoglycanes (lire p. 21). Elle facilite
l’assimilation du soufre qui est nécessaire à la fabrication et à la réparation des
cartilages. Elle semble aussi améliorer la qualité du liquide synovial.
De très nombreux travaux (essais cliniques et méta-analyses) ont été
réalisés pour étudier les effets de la glucosamine. Certaines études concluent à
une amélioration des symptômes de l’arthrose et à un ralentissement de son
évolution, alors que d’autres ne montrent aucune supériorité par rapport à un
placebo. Il semblerait que seul le sulfate de glucosamine (contrairement aux
autres formes de glucosamine) soit bénéfique sur la douleur et la mobilité de
l’articulation12,13, 14,15,16.
Cet acide aminé occasionne très peu d’effets secondaires, et si son efficacité
n’est pas formellement démontrée, son innocuité semble certaine.
Posologie
1 500 mg par jour, en deux ou trois prises, pendant les repas. L’effet peut être
constaté après deux à huit semaines de traitement. Deux études cliniques
menées sur des personnes souffrant d’arthrose du genou ont montré que la
prise quotidienne de 1 500 mg de sulfate de glucosamine pendant trois ans
permettrait de bloquer la progression de la maladie.
ASSOCIATION GLUCOSAMINE-
CHONDROÏTINE
Les chondrocytes sains synthétisent normalement chondroïtine et glucosamine
à partir du glucose des aliments au terme de plusieurs réactions biochimiques.
En cas d’arthrose, les chondrocytes même bien alimentés en glucose ne
parviennent plus à accomplir correctement leur tâche. De plus, la production
par l’organisme de ces deux substances diminue progressivement avec l’âge.
L’association glucosamine-chondroïtine est pertinente puisque les mécanismes
d’action de ces deux molécules sont différents et complémentaires. On estime
que la prise de ces deux produits améliore l’état des arthrosiques dans environ
80 % des cas17,18.
Il existe dans le commerce des préparations associant ces deux molécules,
mais leur dosage est souvent insuffisant.
g Une méta-analyse est la synthèse statistique des résultats d’études distinctes portant sur un même sujet.
Le but de cette compilation d’études est d’augmenter le nombre des malades inclus.
CHAPITRE 3
LA VITAMINE D
LES PLANTES
ATTENTION!
Les plantes ne sont pas toujours dénuées d’effets secondaires et elles
peuvent interagir avec le métabolisme de nombreux médicaments. Il est
donc indispensable de demander conseil à votre médecin ou à votre
pharmacien, et de toujours signaler d’éventuels traitements en cours.
LA GRIFFE DU DIABLE
HARPAGOPHYTUM
Récoltée dans les déserts d’Afrique du Sud et de Namibie, la racine de la griffe
du diable (Harpagophytum procumbens) a démontré une puissante capacité à
réduire l’inflammation et la douleur grâce aux principes actifs qu’elle contient
(harpagoside, harpagide, procumboside, procumbide). Les résultats de
plusieurs essais cliniques indiquent que la racine de griffe du diable peut
améliorer la mobilité articulaire et soulager sensiblement la douleur. La plante
favoriserait aussi la détente musculaire24,25.
Posologie
De 2 à 4 g par jour d’extrait sec, ou 20 à 40 gouttes trois fois par jour de
teinture-mère d’Harpagophytum.
Le plein effet est obtenu après six à huit semaines de traitement. Il est
conseillé de suivre ce traitement au long cours.
Précautions, contre-indications et effets indésirables
L’effet indésirable le plus fréquent est la diarrhée (qui survient dans moins de
10 % des cas): il faut alors diminuer la posologie quotidienne. D’autres effets
secondaires sont possibles bien que rares: nausées, vomissements, douleurs
abdominales, maux de tête, bourdonnements dans les oreilles, perte d’appétit et
de goût. Il peut aussi y avoir des réactions allergiques cutanées.
L’harpagophytum peut également faire baisser le taux de sucre dans le sang
(donc attention en cas de prise de médicament antidiabétique), modifier la
pression artérielle et le rythme cardiaque.
LE BOSWELLIA SERRATA
Le boswellia est un arbre que l’on trouve dans les régions montagneuses de
l’Inde. Utilisé de longue date en médecine ayurvédique (médecine
traditionnelle de l’Inde) et en médecine traditionnelle chinoise, il fait partie des
plantes médicinales orientales les mieux étudiées par les scientifiques
occidentaux.
Les propriétés anti-inflammatoires de sa résine ont été démontrées in vitro
et sur des animaux. Plusieurs études cliniques ont indiqué un effet bénéfique
sur l’arthrose du genou26,27.
L’acide boswellique, principe actif du boswellia, bloque la synthèse des
leucotriènes qui sont des substances favorisant la réaction inflammatoire. De
plus, il améliore la circulation sanguine dans les articulations et les autres
tissus touchés par l’inflammation.
Posologie
300 à 500 mg d’extrait standardisé, trois fois par jour. Effet obtenu après deux
à quatre semaines de traitement.
Précautions, contre-indications et effets indésirables
Le boswellia ne présente aucune toxicité et il n’y a aucune interaction connue
avec les médicaments.
LE CURCUMA
Utilisé depuis des siècles pour ses propriétés antirhumatismales en médecine
ayurvédique, de même que dans les médecines traditionnelles de la Chine, du
Japon, de la Thaïlande et de l’Indonésie, le curcuma (Curcuma longa) est une
épice tirée du rhizome du même nom.
Les rhizomes du curcuma contiennent de nombreux antioxydants. Parmi
eux, on trouve des substances appelées curcuminoïdes (curcumine et
turmérones) dont le pouvoir antioxydant est extrêmement puissant. Le curcuma
se situe au cinquième rang quant à son contenu en antioxydants parmi plus de
1 000 aliments analysés.
Le curcuma est aussi riche en manganèse qui agit comme cofacteur de
plusieurs enzymes et participe à la prévention des dommages causés par les
radicaux libres.
Les bienfaits du curcuma contre l’arthrose ont été démontrés dans des
études cliniques et ses mécanismes d’action élucidés (lire encadré).
Le curcuma peut être inclus dans les plats cuisinés ou consommé en tisane
(une cuillerée à café de poudre de curcuma infusée durant dix minutes). Il est
aussi disponible sous forme de comprimés ou de gélules.
Pour une bonne assimilation, il doit être associé à un corps gras et à du
poivre qui augmente grandement (× 20) son absorption intestinale. Ainsi,
l’ajout de poivre à un mets contenant du curcuma est une façon simple
d’accroître le potentiel thérapeutique de la curcumine.
Posologie
Prendre de 1,5 g à 3 g par jour de rhizome séché en poudre, ce qui correspond
à environ 60 mg à 200 mg de curcuminoïdes. Il existe des comprimés associant
extrait de curcuma et poivre.
LE GINGEMBRE
Les médecines ayurvédique et chinoise utilisent depuis des millénaires le
gingembre (Zingiber officinale) pour combattre les inflammations de toutes
natures. Le gingembre est étudié depuis une vingtaine d’années par les
scientifiques qui ont confirmé le caractère anti-inflammatoire de ses composés.
En s’opposant à l’action pro-inflammatoire de deux types d’enzymes, les
cyclo-oxygénases et les lipo-oxygénases, il serait aussi efficace contre la
douleur que les traitements allopathiques pour les trois quarts des patients
l’ayant substitué à leurs médicaments. Il réduirait la fréquence des poussées
responsables de la destruction du cartilage.
Une quarantaine de composés antioxydants ont été découverts dans le
gingembre. Le gingembre moulu se situe au troisième rang quant à son
contenu en antioxydants parmi plus de 1 000 aliments analysés. Il est aussi
riche en cuivre et en manganèse qui contribuent également à la défense du
corps contre les radicaux libres.
Le gingembre peut être consommé de multiples façons: frais et cru, râpé sur
des plats cuisinés, en infusion, mariné au vinaigre, confit, sauté ou cuit. Il est
aussi disponible en gélules sous forme de poudre (gingembre moulu).
En consommant du gingembre avec de l’ail et/ou de l’oignon, on créerait
une synergie entre leurs différents composés antioxydants (un composé
retrouvé dans l’ail, le disulfure de diallyle, réduirait l’usure des cartilages), ce
qui leur permettrait de surpasser leurs effets antioxydants individuels. Il existe
des compléments alimentaires contenant de l’extrait d’ail vieilli standardisé en
disulfure de diallyle.
Posologie
1 à 2 g de gingembre en poudre ou environ 10 g de gingembre frais par jour.
Effet obtenu après six à huit semaines.
À RETENIR
Gingembre et curcuma ont un rôle doublement bénéfique dans l’arthrose. Ils
luttent contre les processus inflammatoires dans l’organisme et agissent
comme de puissants antioxydants.
LA GRIFFE DU CHAT
La griffe du chat (Una de gato, Uncaria tomentosa) est une plante
antioxydante qui calme les états inflammatoires et stimule les défenses
naturelles.
Liane grimpante qui pousse sur les hauts plateaux de l’Amazonie
péruvienne, on l’appelle «griffe de chat» en raison de ses petites stipules en
forme de griffes de chat.
L’écorce de la liane Uncaria tomentosa contient un grand nombre de
composants hautement actifs (alcaloïdes, triterpènes, polyphénols et
phytostérols). Elle peut être récoltée sans détruire inutilement la liane, ce qui
permet de protéger l’écosystème fragile de l’Amazonie.
Posologie
500 mg d’extrait standardisé, trois fois par jour au moment des repas.
LE CASSIS
Les feuilles de cassis (Ribes nigrum) ont un effet anti-inflammatoire et peuvent
être utilisées sous plusieurs formes:
• infusion quotidienne (5 à 10 g de feuilles séchées dans 250 ml d’eau
bouillante durant quinze minutes);
• gélules de poudre totale de feuilles (1,5 g par jour);
• macération glycérinée;
• teinture-mère (macération alcoolique) 100 à 200 gouttes par jour;
• extrait fluide.
Il existerait une synergie entre l’Harpagophytum et le Ribes nigrum qui
optimiserait l’effet anti-inflammatoire des deux plantes.
LA PRÊLE
Riche en flavonoïdes et en minéraux (silicium, calcium, potassium), la prêle
(Equisetum arvense) est une plante reminéralisante qui favoriserait la
reconstruction du cartilage. Elle est utilisable en décoction et aussi disponible
en gélules ou comprimés.
Posologie
I à 1,5 g par jour de poudre de prêle (disponible en gélules).
LE BAMBOU
II appartient à la grande famille des bambusoideae qui compte plus de 1 200
espèces.
Tout comme la prêle, le bambou est une plante très riche en silice et serait
donc d’une aide importante pour protéger les os et le cartilage. Il stimulerait la
synthèse du collagène contenu dans le tissu conjonctif et faciliterait ainsi la
reconstitution du cartilage détruit au cours des maladies articulaires.
Posologie
1 à 1,5 g par jour de poudre de bambou tabashir (disponible en gélules).
L’ORTIE
Utilisée depuis l’Antiquité pour traiter l’arthrite, le mécanisme d’action de
l’ortie (Urtica dioica et Urtica urens) reste inconnu. Son efficacité pourrait être
liée à leur teneur en sérotonine et histamine, deux neurotransmetteurs qui
pourraient influer sur la perception et la transmission de la douleur au niveau
des terminaisons nerveuses.
Mais l’ortie est aussi riche en minéraux (comme le zinc, le cuivre, la silice,
le calcium) qui lui procurent des vertus reminéralisantes.
On peut utiliser les fleurs et feuilles séchées en infusion (5 à 10 g pendant
dix à quinze minutes dans 150 ml d’eau bouillante, à prendre trois fois par
jour). Existent aussi:
• l’extrait solide en capsules ou comprimés (de 300 mg à 700 mg, trois fois par
jour);
• l’extrait fluide (de 2 ml à 5 ml, trois fois par jour);
• la teinture alcoolique (de 2 ml à 6 ml dans un verre d’eau, trois fois par jour);
• le jus frais stabilisé de la plante (de 5 ml à 10 ml, trois fois par jour).
LA REINE-DES-PRÉS
La reine-des-prés (Filipendula ulmaria) est une plante importante dans le
traitement des douleurs liées à l’arthrose car elle contient de l’acide salicylique
(aspirine végétale). Elle a une action anti-inflammatoire progressive
particulièrement bien tolérée.
En traitement de fond de la maladie rhumatismale chronique, on conseille
d’associer la reine-des-prés au cassis.
Posologie
De 800 à 1 500 mg par jour de poudre totale sous forme de gélules, ou en
infusion des sommités fleuries. En teinture-mère: 100 à 200 gouttes par jour.
LE SAULE BLANC
Le saule blanc (Salix alba) est riche en salicine que l’organisme transforme en
acide salicylique. On utilise l’écorce des jeunes branches de deux ou trois ans,
récoltée au printemps.
L’écorce de saule blanc serait plus efficace qu’un placebo pour réduire la
douleur articulaire causée par l’arthrose, mais moins efficace que le
diclofénac28.
La teneur en salicine pouvant varier considérablement d’un produit à
l’autre, on recommande généralement d’utiliser un extrait normalisé indiquant
la teneur en salicine de chaque dose.
Posologie
60 mg de salicine, quatre fois par jour.
LE PIN MARITIME
Les extraits d’écorce de pin (Pinus pinaster), pin maritime principalement,
mais aussi d’autres espèces de pin, constituent une source importante d’oligo-
proanthocyanidines (OPC) qui sont des substances flavonoïdes dotées de
puissantes propriétés antioxydantes. On estime que leur activité antioxydante
est de vingt à cinquante fois plus importante que celle des vitamines C et E.
Les OPC ont une affinité particulière avec le collagène, protéine qui forme
l’essentiel des tissus conjonctifs de l’organisme, notamment la peau, les
tendons, ligaments et cartilages, ainsi que la paroi interne des vaisseaux
sanguins. Les OPC se lient au collagène et contribuent à préserver l’intégrité
de la structure des tissus conjonctifs. Cela s’explique par leur activité
antioxydante, mais également parce que les OPC inhibent la synthèse de
certaines substances ayant pour effet de déclencher des réactions allergiques et
inflammatoires.
Parmi les OPC, le Pycnogenol® est un extrait spécifique d’écorce de pin
maritime dont on a démontré l’efficacité dans le traitement de l’arthrose, avec
diminution de la douleur et de la raideur articulaires29.
Deux études en double aveugle avec placebo ayant porté sur 258 personnes
atteintes d’arthrose indiquent que la prise de 100 mg à 150 mg de
Pycnogenol® par jour réduit le recours aux médicaments anti-
inflammatoires30,31.
Au cours d’un de ces essais, la Protéine C Réactive (marqueur de
l’inflammation) a nettement diminué dans le groupe Pycnogenol® tandis
qu’elle est restée inchangée dans le groupe placebo32.
Posologie
100 à 200 mg de Pycnogenol® par jour.
LE PIMENT DE CAYENNE
Des crèmes ou lotions à base de capsaïcine, le composé actif du piment de
Cayenne (Capsicum frutescens), soulagent la douleur causée par l’arthrose.
Cette utilisation est approuvée par la Food and Drug Administration (FDA)
américaine33.
Posologie
Appliquer trois à quatre fois par jour une lotion ou un onguent renfermant de
0,025 % à 0,075 % de capsaïcine sur les parties atteintes. L’effet thérapeutique
est obtenu au bout d’une à deux semaines.
CHAPITRE 5
LES ANTIOXYDANTS
LES OLIGOÉLÉMENTS
Les oligoéléments sont des éléments minéraux nécessaires à la vie d’un
organisme, mais en quantités très faibles (moins de 1 mg/kg de poids du
corps).
LE CUIVRE
Le cuivre est connu depuis l’Antiquité pour son rôle dans le soulagement de
l’arthrose. Cet oligoélément essentielh joue un rôle fondamental pour les
articulations. Il intervient dans la formation du collagène qui est nécessaire au
bon fonctionnement des articulations et à la réparation du cartilage.
Le cuivre a démontré son efficacité sur l’arthrose, notamment sur la douleur
qu’il peut diminuer de 30 % dès le premier mois de traitement. Il agirait en
enrayant le processus inflammatoire par son action antioxydante (en favorisant
l’action de la superoxyde dismutase, une enzyme qui inactive les radicaux
libres) et en bloquant l’interleukine-1, messager de la destruction du cartilage
(lire p. 31).
Les besoins quotidiens chez l’adulte sont de 2 mg. Dans l’alimentation, le
cuivre est apporté essentiellement par les féculents, les légumes secs et le foie.
Mais la consommation de zinc, de calcium ou de sucres rapides peut diminuer
l’absorption intestinale du cuivre et il ne faut pas hésiter à se supplémenter en
cas d’arthrose.
LE SÉLÉNIUM
Le sélénium est indispensable à l’activité de la sulfotransférase, nécessaire à la
synthèse des protéoglycanes du cartilage. Un déficit en sélénium entraîne une
dégénérescence des chondrocytes à l’origine d’une perturbation de la synthèse
du collagène. C’est aussi un facteur de faible densité minérale osseuse.
Le sélénium protège les chondrocytes des radicaux libres en favorisant
l’action de la glutathion-peroxydase qui est une enzyme antioxydante sélénium
dépendante. Puissant antioxydant, son action est renforcée en présence des
vitamines A, C et E.
Une maladie rare a été observée dans le nord de la Chine (maladie de
Kashin-Beck), caractérisée par une arthrose diffuse qui semble liée à un
manque de sélénium dans la nourriture.
Les apports journaliers recommandés (AJR) sont de 75 μg, les besoins
variant entre 20 et 200 μg par jour selon l’âge et l’activité physique. Le
sélénium est présent de manière générale dans les aliments riches en protéines
et certains légumes. On le trouve dans les fruits et légumes (essentiellement les
champignons, les tomates, le chou, le brocoli, l’oignon, l’ail…), les céréales
(complètes de préférence), les abats (foie, rognons), la viande (surtout rouge,
mais aussi la dinde, le porc…), le poisson (maquereau, thon…), les fruits de
mer (huîtres et moules), les œufs et en moindre quantité, dans les produits
laitiers et les eaux minérales.
Une prise quotidienne jusqu’à 500 μg par jour de sélénium (même pendant
plusieurs mois) ne pose a priori aucun problème. Le surdosage devient toxique
au-delà de 1 000 μg par jour (soit dix à quinze fois plus que la dose
recommandée).
LE SILICIUM
Le silicium est l’élément le plus abondant sur terre après l’oxygène. Présent
dans toutes les cellules, c’est l’agent constitutif primordial du tissu conjonctif.
Il est impliqué dans la synthèse du collagène, de l’élastine et des
protéoglycanes. Sa place en biologie est celle d’un agent de structure et
d’architecture au sein des tissus de soutien. C’est avant tout un initiateur de
croissance et de régénération qui intervient dans tous les mécanismes vitaux
organiques.
Le silicium a une action anti-inflammatoire (en intervenant sur le
métabolisme des cytokines) et favorise le processus de minéralisation osseuse
(il facilite la fixation du calcium au niveau du squelette et potentialise l’action
du zinc et du cuivre).
Les besoins quotidiens sont estimés entre 15 et 40 mg par jour et considérés
comme largement couverts par l’alimentation, sans qu’aucune étude n’avalise
cette assertion.
Le silicium est apporté par l’eau de boisson et par les aliments: les céréales
complètes et les fruits (notamment pommes, agrumes, bananes) et légumes
(notamment lentilles, champignons, ail, olives) sont riches en silicium alors
que les produits animaux en sont pauvres. Une alimentation qui contient peu
de végétaux peut donc être la cause d’un apport insuffisant. Il n’y a pas de
carence connue en silicium avec des signes spécifiques, mais une déficience
est très probable du fait que dans notre alimentation actuelle, les céréales ne
sont plus complètes, les fruits et légumes sont peu abondants et de qualité
insuffisante. Quant à l’eau courante, elle est fréquemment floculée par
l’aluminium qui élimine une grande partie des silicates.
Le taux de silicium dans les tissus diminue de façon importante avec l’âge.
Or une déficience favoriserait l’athérosclérose, l’hypertension artérielle, les
troubles ostéo-articulaires et diverses dégénérescences liées à une mauvaise
qualité du tissu conjonctif.
Toutefois, les effets du silicium sur la santé sont ignorés par la médecine
académique car aucune étude scientifique n’a cherché à les démontrer.
Pour éviter une déficience en silicium, une alimentation riche en fruits et
légumes et en céréales complètes est indispensable.
Pour une supplémentation en silicium, on pourra recourir à des plantes qui
en sont riches, comme la prêle (plante la plus riche en silice), le bambou ou
l’ortie, très utilisées en phytothérapie. Il existe aussi des préparations
commerciales (médicaments ou compléments alimentaires) qui apportent du
silicium sous forme de silice colloïdale (association d’acide orthosilicique à
des glucides ou des protéines) ou d’acide orthosilicique stabilisé par de la
choline (sous forme de chlorure de choline).
En dehors de ses activités biologiques vérifiées par l’expérience, le silicium
pourrait avoir des propriétés plus subtiles que n’explique pas la biochimie. Le
silicium, utilisé en informatique pour ses propriétés conductrices, pourrait
maintenir la cellule dans un état vibratoire compatible avec son bon
fonctionnement et capter puis transmettre des informations biologiques. Il
s’agit actuellement d’un domaine d’hypothèses, mais que tendent à confirmer
des recherches scientifiques récentes.
LES VITAMINES
Les vitamines C et E sont indispensables au renouvellement et à la protection
du cartilage.
In vitro, la vitamine C augmente la stabilité des protéo-glycanes en inhibant
l’arylsulfatase (qui détruit ses liaisons sulfate).
Les radicaux oxygénés peuvent inhiber la synthèse des protéoglycanes par
les chondrocytes, mais in vitro l’acide L-ascorbique (vitamine C) et l’alpha-
tocophérol (vitamine E) protègent les chondrocytes de ces radicaux libres.
In vivo, l’étude de la consommation d’antioxydants chez 640 participants de
la Framingham Osteoarthritis Cohort Study, dont 149 présentaient une
arthrose du genou, a révélé qu’une consommation élevée d’acide ascorbique en
particulier et, dans une moindre mesure, de bêta-carotène et d’alpha-tocophérol
(vitamine E) réduit le risque de perte de cartilage et protège de l’arthrose.
Tous les végétaux contiennent de la vitamine C, mais en quantité très
variable. On en trouve également dans le foie, le lait, la viande et les poissons
mais en très faibles quantités.
h Un oligoélément est dit essentiel s’il provoque par son absence des anomalies physiologiques qu’il peut
prévenir ou corriger par sa seule présence.
i Une étude randomisée est une étude au cours de laquelle les participants sont répartis de façon aléatoire
par tirage au sort dans le groupe témoin et le groupe expérimental. Toute autre méthode induit des biais
de sélection. L’étude est dite en double aveugle quand ni l’expérimentateur ni le volontaire ne savent si le
produit absorbé est le médicament testé ou un placebo.
CHAPITRE 6
LA BROMÉLAÏNE
Enzyme protéolytique extraite de la tige de l’ananas, la bromélaïne a de
multiples vertus par ses effets anti-inflammatoires. Elle est sans toxicité ni
dose maximale.
Plusieurs études en double aveugle, contrôlées contre placebo, ont montré
son efficacité pour diminuer la douleur et l’œdème après une intervention
chirurgicale.
Quelques essais cliniques indiquent que l’administration de bromélaïne peut
atténuer les douleurs et raideurs articulaires en cas d’arthrose. Cet effet est
attribué à son action anti-inflammatoire, mais la bromélaïne pourrait également
agir sur les récepteurs de la douleur34.
Posologie
L’activité de la bromélaïne s’exprime en GDU (Gelatin Digesting Units) par
gramme. Les concentrations des préparations commerciales proposées varient
de 1 000 à 3 000 GDU/g. En cas d’arthrose, on peut recommander de prendre 4
000 à 6 000 GDU par jour, en deux ou trois prises en dehors des repas.
LA SAMe (S-ADENOSYL-L-MÉTHIONINE)
Synthétisée naturellement par toutes les cellules du corps à partir des protéines
des aliments, elle est impliquée dans de nombreux processus biochimiques
fondamentaux où elle agit notamment comme donneur de groupes méthyles.
La SAMe protégerait les articulations en stimulant la synthèse des
protéoglycanes par les chondrocytes. Utilisée sous forme de complément
alimentaire, elle serait aussi efficace sur la douleur que les anti-inflammatoires
classiques sans en avoir les effets indésirables35,36,37,38.
Posologie
400 mg trois fois par jour, pendant trois semaines, puis réduire la dose
quotidienne à 200 mg, deux fois par jour. Le plein effet est obtenu au bout d’un
mois de traitement.
LES INTERVENTIONS
CHIRURGICALES
Chez une personne non arthrosique, une anomalie osseuse susceptible
d’être ultérieurement à l’origine d’une arthrose peut être corrigée par une
intervention chirurgicale préventive. L’exemple le plus connu est celui de la
luxation congénitale de la hanche où l’intervention chirurgicale vise à
diminuer la charge exercée sur l’articulation et ainsi à éviter ou à retarder la
survenue d’une arthrose.
La chirurgie peut aussi être indiquée en cas d’arthrose débutante chez un
patient ayant une anomalie anatomique dont on sait qu’elle favorisera le
développement de l’arthrose: réaxation des os de la jambe (ostéotomie) en
cas d’arthrose du genou débutante, recentrage de la rotule en cas d’arthrose
débutante entre la rotule et le fémur.
En cas d’arthrose avérée, l’arthroscopie permet de retirer des débris de
cartilage et d’os dans l’articulation. Cette intervention simple, qui se
termine par l’injection de corticoïdes dans l’articulation, peut procurer un
soulagement pour une durée de quelques mois.
Mais le plus souvent, c’est devant une articulation gravement atteinte
entraînant des douleurs intenses et une impotence fonctionnelle que les
traitements physiques et les médicaments n’arrivent plus à soulager, que le
médecin adresse son patient au chirurgien orthopédiste pour la pose d’une
prothèse articulaire.
Chaque année en France, 50 000 prothèses de genou et 150 000
prothèses de hanche sont posées, dont 10 000 prothèses de hanche et 7 000
prothèses de genou chez des patients de plus de 75 ans.
Il y a, en France, environ 360 000 personnes de plus de 75 ans vivant
avec une prothèse de hanche (8 % de la population concernée) et 140 000
avec une prothèse de genou (3 % de la population concernée).
La maladie touche des patients de plus en plus jeunes, et grâce aux
progrès de la chirurgie, on constate actuellement une augmentation
importante de la pose de prothèses totales de genou chez des patients de
moins de 60 ans (dans la tranche d’âge 50-60 ans, 1,6 patient sur 1 000 est
porteur d’une prothèse totale du genou).
La pose d’une prothèse articulaire (hanche, genou, épaule) est
aujourd’hui une intervention «de routine» qui permet de soulager les
douleurs, faire disparaître la boiterie et redonner une autonomie aux
malades. Les complications sont peu fréquentes, même si elles peuvent être
très graves (luxation, descellement, complications infectieuses). Un bon
résultat est obtenu dans 98 % des cas pour la hanche et 60 % des cas pour le
genou.
Les prothèses sont très efficaces. Le principe opératoire n’a pas
beaucoup évolué depuis une cinquantaine d’années: on remplace
l’articulation lésée par une prothèse. En revanche les techniques opératoires
ainsi que les matériaux utilisés ont fait de grands progrès.
Les prothèses sont aujourd’hui bien tolérées par le corps, elles se
descellent beaucoup plus rarement et sont de plus en plus solides. À ce jour,
une prothèse peut durer quinze à vingt ans et permettre la reprise d’une
activité physique presque normale après la récupération complète post-
chirurgicale (qui peut prendre six à douze mois).
Les arthroses des doigts peuvent aussi être opérées. La rhizarthrose du
pouce, qui peut être très handicapante pour les gestes quotidiens, peut être
guérie par la chirurgie.
À RETENIR
La prothèse (remplacement de l’articulation normale par une articulation
artificielle) peut transformer la vie des patients en cas d’arthrose
évoluée. Cependant, une articulation prothétique ne donne jamais une
fonction équivalente à une articulation naturelle et l’indication d’une
prothèse ne doit être portée qu’en cas de gêne fonctionnelle importante.
CONCLUSION
Très fréquente, l’arthrose est un vrai problème de Santé publique du fait des
handicaps qu’elle provoque, mais aussi de par la forte augmentation de
mortalité qui lui est associée.
Malgré les progrès de la recherche médicale, les traitements
conventionnels actuellement proposés restent peu efficaces à long terme et
entachés de multiples effets secondaires.
C’est pourquoi les mesures préventives sont si importantes. Elles sont
faciles à mettre en œuvre, peu coûteuses et permettent de promouvoir une
bonne santé générale: éviter le surpoids, avoir une alimentation riche en
fruits et légumes, limiter les graisses saturées, pratiquer une activité
physique régulière, ne pas être carencé en vitamine D.
En cas d’arthrose déclarée, il existe une grande variété de produits
naturels, efficaces et bien tolérés, qui permettent de retarder, limiter, voire
éviter le recours aux antiinflammatoires de synthèse. Les traitements
physiques ont aussi toute leur importance et nécessitent une éducation
thérapeutique du patient, comme dans toute maladie chronique.
L’éducation thérapeutique a pour but l’autonomie du patient et sa prise
de pouvoir sur la maladie. Pour cela, il doit la comprendre et connaître les
traitements efficaces ainsi que leurs effets secondaires. Cette éducation
demandant du temps et étant peu rémunératrice, les médecins y adhèrent
peu. Pour changer les pratiques, une amélioration du cadre économique est
aujourd’hui souhaitable.
Ce n’est le plus souvent qu’après une longue évolution, si les moyens
précédents n’ont pas été mis en œuvre, que la chirurgie prothétique
permettra de rendre au patient son autonomie et de soulager ses douleurs.
BIBLIOGRAPHIE
28. BIEGERT C ET AL.: Efficacy and safety of willow bark extract in the
treatment of osteoarthritis and rheumatoid arthritis: results of 2
randomized double-blind controlled trials. J Rheumatol. 2004 Nov; 31(11):
2121-30.