Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Arthrose Les Solutions Naturelles Pour Vos Articulations L Philippe

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 113

ARTHROSE

LES SOLUTIONS NATURELLES


POUR VOS ARTICULATIONS

DR PHILIPPE VEROLI
Collection dirigée par Brigitte Karleskind

Dans la même collection


Vitamine D mode d’emploi
Potassium mode d’emploi
Prévenez et soulagez vos allergies naturellement

Conception graphique et réalisation:


Catherine Julia (Montfrin)
Illustrations: Idée Graphic (Toulouse)

ISBN 978-2-36549-042-9

Imprimé par Qualibris/Imprimerie Quercy à Mercuès


(France)

Dépôt légal: 2e trimestre 2013

©Thierry Souccar Éditions, 2013, Vergèze


www.thierrysouccar.com
Tous droits réservés
SOMMAIRE

INTRODUCTION

PARTIE 1
Présentation de la maladie
CHAPITRE 1
L’arthrose: qu’est-ce que c’est?
CHAPITRE 2
Une maladie du vieillissement
CHAPITRE 3
Les mécanismes à l’origine de l’arthrose
CHAPITRE 4
Les facteurs de risque
CHAPITRE 5
Sur quels critères se fait le diagnostic?
CHAPITRE 6
Comment évolue l’arthrose?

PARTIE 2
La prévention de l’arthrose
CHAPITRE 1
Ne pas attendre si on présente des facteurs de risque
CHAPITRE 2
Les mesures de prévention

PARTIE 3
Les traitements symptomatiques
CHAPITRE 1
Pourquoi est-il important de traiter l’arthrose?
CHAPITRE 2
L’alimentation et l’activité physique
CHAPITRE 3
Les traitements physiques
CHAPITRE 4
Les traitements médicamenteux

PARTIE 4
Les traitements de fond
CHAPITRE 1
Limiter la prise de médicaments et l’évolution de la maladie
CHAPITRE 2
Les compléments alimentaires qui protègent les cartilages
CHAPITRE 3
La vitamine D
CHAPITRE 4
Les plantes
CHAPITRE 5
Les antioxydants
CHAPITRE 6
Les autres substances

PARTIE 5
Les interventions chirurgicales

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE
AVERTISSEMENT
Les informations contenues dans ce livre
ne peuvent pas remplacer un avis autorisé.
Avant toute automédication,
consultez un médecin ou un pharmacien qualifié.
INTRODUCTION

L’arthrose résulte d’une dégradation progressive du cartilage des


articulations. Maladie très fréquente, elle touche près de 10 millions de
Français et on estime à 9 millions le nombre de personnes arthro-siques
consultant un médecin chaque année en France.
L’augmentation du nombre de personnes touchées par cette affection
dans la population est préoccupante. Ainsi, l’arthrose est en France la
deuxième cause d’invalidité, une des principales sources de handicap de la
personne âgée, et la première indication de prothèses de hanche et de
genou. Il s’agit donc d’un problème majeur de Santé publique dont le coût
dépasserait aujourd’hui 2 milliards d’euros par an.
Une étude très récente a montré que l’arthrose n’est pas seulement une
maladie handicapante, elle est aussi une maladie mortelle: le taux de
mortalité des personnes atteintes d’arthrose est en effet supérieur de 55 % à
celui des non arthrosiques. Notamment parce qu’elles ont plus de risques
que les autres de souffrir de problèmes cardio-vasculaires.
La prise en charge médicale de l’arthrose associe des traitements
médicamenteux ou non, ces derniers étant tout aussi, voire plus, importants
que les premiers. En effet, les médicaments agissent surtout sur les
symptômes: antalgiques et anti-inflammatoires soulagent temporairement la
douleur mais n’ont aucune action sur la progression de la maladie dont les
mécanismes ne sont pas totalement élucidés à ce jour.
Alors que ces médicaments présentent des effets indésirables parfois
graves, limitant ainsi leur utilisation prolongée, la Nature nous offre une
vaste palette de plantes, vitamines, oligoéléments et autres substances
pouvant agir très efficacement dans la maladie arthrosique sans les
inconvénients des médicaments allopathiques. Ces produits naturels, encore
trop souvent méconnus des médecins, mériteraient d’être prescrits en
première intention aux personnes atteintes d’arthrose car ils freinent
l’évolution de la maladie et limitent le risque iatrogène (risque d’effets
secondaires des médicaments).
Pour combattre l’arthrose le plus efficacement possible, il est aussi et
surtout nécessaire de reconsidérer de nombreuses habitudes quotidiennes
tant sur le plan de l’alimentation que des activités physiques. Tout comme il
a fallu plusieurs mois voire plusieurs années pour abîmer une articulation,
c’est dans la durée que ces modifications de comportement permettront de
limiter au maximum la progression de la maladie.
Ce n’est qu’en cas d’échec de toutes ces mesures, et quand l’articulation
est très endommagée, que l’on doit se tourner vers le chirurgien pour la
pose d’une prothèse articulaire. Les grands progrès de la chirurgie et de
l’anesthésie permettent alors de retrouver une réelle autonomie.
PARTIE 1

PRÉSENTATION DE LA MALADIE
CHAPITRE 1

L’ARTHROSE: QU’EST-CE QUE


C’EST?

L’arthrose est une affection chronique des articulations, on l’appelle aussi


«arthropathie chronique dé-générative». C’est la maladie rhumatismale la plus
fréquente, loin devant les rhumatismes inflammatoires et les autres maladies
des articulations. Elle se caractérise par l’usure anormale du cartilage
articulaire et de l’ensemble de l’articulation.
Les médecins ont longtemps pensé que cette maladie consistait en une
simple usure mécanique du cartilage. En fait, on sait maintenant que l’arthrose
est une maladie inflammatoire articulaire, et que c’est l’inflammation
chronique qui détruit progressivement le cartilage et toutes les structures de
l’articulation, notamment l’os et le tissu synovial. C’est pourquoi on parle
aussi d’«ostéoarthrite» («ite» étant un suffixe qui désigne l’inflammation).

À RETENIR
L’arthrose est une maladie inflammatoire qui atteint toutes les structures de
l’articulation. Ce n’est pas seulement une maladie du cartilage.

Selon des données récentes, l’arthrose ne serait pas seulement une


pathologie locale mais une maladie systémique qui s’intégrerait dans une
altération globale de la santé. Ainsi, on constate que l’arthrose généralisée est
plus fréquente chez les personnes atteintes de syndrome métaboliquea. Il a
aussi été montré que l’arthrose peut favoriser d’autres maladies: chez des
souris susceptibles de développer une maladie d’Alzheimer, celle-ci est plus
fréquente quand on déclenche une arthrose expérimentale. Les molécules
inflammatoires produites dans l’articulation arthrosique pourraient, en passant
dans le sang, favoriser d’autres maladies en créant des lésions à distance.
Les premiers symptômes apparaissent généralement à partir de 40-50 ans,
mais la maladie commence souvent bien plus tôt dans la vie. Elle est
caractérisée par la douleur, typiquement mécanique (c’est-à-dire survenant lors
des mouvements) et diurne (survenant le jour).
Les articulations les plus fréquemment touchées sont celles du genou, de la
hanche et de la colonne vertébrale. Cependant, les autres articulations, comme
l’épaule, la cheville et le poignet, peuvent aussi être atteintes. L’arthrose des
doigts (appelée arthrose digitale) est également très fréquente, surtout chez les
femmes.
Localisation des articulations présentant les arthroses les plus
fréquentes

a Le syndrome métabolique (maintenant dénommé syndrome cardiométabolique) n’est pas une maladie
en soi, mais un regroupement de plusieurs facteurs de risque qui semblent avoir des mécanismes
communs et augmentent le risque de survenue de diabète de type 2, de maladies cardiaques et d’accident
vasculaire cérébral. On parle de syndrome métabolique quand au moins trois des anomalies suivantes
sont réunies chez une même personne:
- obésité abdominale (tour de taille supérieur à 100 cm pour les hommes, et à 88 cm pour les femmes);
- hypertension artérielle (pression artérielle systolique > 140 mmHg et/ou pression artérielle diastolique >
90 mmHg);
- HDL cholestérol bas (le HDL est le «bon» cholestérol);
- hyperglycémie à jeun égale ou supérieure à 5,6 mmol/l (ou 101 mg/dl);
- hypertriglycéridémie (triglycérides sanguins supérieurs à 1,7 mmol/l (ou 150 mg/dl).
Le syndrome métabolique multiplie par trois le risque d’accident cardio-vasculaire. Il est donc important
de traiter ces anomalies.
CHAPITRE 2

UNE MALADIE DU VIEILLISSEMENT

L’épidémiologieb de l’arthrose, qui reste mal connue, peut être grossièrement


calquée sur celle de l’espérance de vie. En effet, la fréquence de l’arthrose
augmente avec l’âge.
Du fait du baby-boom et d’un apport migratoire important, la population
française est passée, entre 1950 et 2000, de 41,6 millions à 58,7 millions
d’habitants (soit un taux moyen annuel de croissance de l’ordre de 1 %).
Durant cette période, la répartition par tranche d’âge est restée stable, mais
il n’en sera pas de même dans les cinquante ans à venir. En effet, en raison de
l’allongement considérable de l’espérance de vie (estimée pour 2050 à 89 ans
pour les femmes et 82 ans pour les hommes, alors qu’elle était de 83 ans et 75
ans respectivement en 2000), la pyramide des âges va être remaniée de façon
importante à l’horizon 2050. À cette date, 22,4 millions d’habitants seront âgés
de plus de 60 ans, soit 85 % de plus qu’en 2000. Ils représenteront alors 35 %
de la population totale. Les plus de 75 ans seront trois fois plus nombreux
qu’en 2000 et les plus de 85 ans quatre fois plus nombreux (soit
respectivement 11,6 et 4,8 millions, pour 4,2 et 1,2 millions en 2000).
Évolution de la population sur la période 2000-2050

Alors que l’arthrose touchait environ 4 % de la population en 1900, elle


concernait 12,5 % de la population en 1988 et devrait atteindre 22 % des
Français en 2030 du fait du vieillissement de la population. En effet, la
prévalencec de l’arthrose augmente avec l’âge. Par ailleurs, il s’agit d’une
maladie que l’on voit maintenant chez des personnes de plus en plus jeunes, ce
qui augmente encore le pourcentage de personnes touchées dans la population.
Ainsi, compte tenu du vieillissement de la population, il faut s’attendre à
une très forte augmentation de la prise en charge de cette maladie dans les
années à venir.
On estime actuellement que l’arthrose fait souffrir entre 9 et 10 millions de
Français, touchant principalement les personnes de plus de 45 ans. Alors que
seulement 3 % de la population de moins de 45 ans est touchée, 60 % des plus
de 65 ans et 80 % des plus de 80 ans sont atteints d’arthrose à une ou plusieurs
articulations.

La fréquence de la maladie varie en fonction de


l’articulation touchée
L’arthrose du genou (appelée gonarthrose) est particulièrement importante et
représente la première cause d’incapacité fonctionnelle chronique dans les
pays développés. Le genou est l’articulation la plus fréquemment atteinte par
l’arthrose: 6 % des femmes sont concernées entre 50 et 59 ans (contre 4,7 %
pour les hommes), 10,5 % des femmes entre 60 et 69 ans (contre 6,8 % des
hommes), et le taux atteint 15 % pour les femmes âgées de 70 à 75 ans (contre
10 % des hommes).
L’arthrose de la hanche (appelée coxarthrose) est moins fréquente
puisqu’elle touche 2,2 % des femmes entre 50 et 59 ans (contre 1,6 % des
hommes), et ce taux atteint 5,1 % pour les femmes âgées de 70 à 75 ans (contre
3,9 % des hommes du même âge). Dans 50 % des cas, la coxarthrose est en
rapport avec une anomalie de l’articulation.
L’arthrose digitale (arthrose des doigts) atteint 10 % de la population âgée
de 40 à 50 ans. Cette prévalence augmente très significativement avec l’âge,
puisque chez les personnes de plus de 70 ans, plus de 90 % des femmes et 80
% des hommes en sont atteints.
L’arthrose de la colonne vertébrale (arthrose rachidienne ou
spondylarthrose) est la plus fréquente, mais non la plus invalidante. Une étude
anglaise récente a montré que sur une population de personnes âgées de plus
de 50 ans, 84 % des hommes et 74 % des femmes présentent des lésions
arthrosiques rachidiennes visibles sur une radiographie. L’atteinte des vertèbres
dorsales et lombaires est la plus fréquente, mais les symptômes se manifestent
surtout lorsque l’atteinte est lombaire.
Toutes les autres articulations peuvent aussi être concernées mais l’épaule,
le coude, le poignet, la cheville sont plus rarement atteints.
On estime à 9 millions le nombre de consultations annuelles pour arthrose.
Consultations suivies de prescriptions de médicaments, d’arrêts de travail, et
parfois de chirurgie: l’arthrose représente une charge pour la collectivité de
plus de 2 milliards d’euros par an. Il s’agit donc d’un véritable problème de
Santé publique.

À RETENIR
La fréquence de l’arthrose augmente avec l’âge.

b L’épidémiologie est l’étude de la fréquence et de la dynamique des états de santé dans la population
(épidémiologie descriptive) ainsi que des relations causales en rapport avec la santé humaine
(épidémiologie causale).
c La prévalence est le nombre de personnes malades à un instant donné sans distinction entre les cas
nouveaux et les cas anciens. Le taux de prévalence (souvent rapporté sous le terme de «prévalence») est
la prévalence rapportée à la population totale.
CHAPITRE 3

LES MÉCANISMES À L’ORIGINE DE


L’ARTHROSE

Pour bien comprendre les mécanismes de l’arthrose, il est nécessaire de


connaître la structure et le fonctionnement d’une articulation normale.

Anatomie d’une articulation normale


Une articulation est composée d’extrémités osseuses qui se mobilisent l’une
par rapport à l’autre. Ces extrémités sont recouvertes de cartilage et sont tenues
les unes aux autres par une capsule articulaire qui délimite l’articulation, et par
les ligaments de l’articulation qui assurent sa stabilité. La face interne de la
capsule articulaire est tapissée d’une muqueuse appelée synoviale.
Cette dernière (voir schéma page suivante) fabrique un liquide articulaire
(le liquide synovial ou synovie), de consistance filante (comme du blanc
d’œuf), qui baigne le cartilage et lubrifie l’articulation.
Articulation normale

Le rôle essentiel du cartilage


Le cartilage qui recouvre les extrémités osseuses a une double fonction dans
l’articulation.
Il absorbe les chocs grâce à un effet amortissant: lorsque l’articulation subit
une pression, le cartilage est comprimé; quand la pression se relâche, le
cartilage retrouve ses dimensions d’origine.
Son autre fonction est de permettre aux extrémités osseuses un glissement
parfait, sans friction, l’une par rapport à l’autre. Cette fonction est
fondamentale car elle permet à l’ensemble du squelette de se mobiliser de
manière fluide.

À RETENIR
Grâce aux cartilages, nous pouvons mobiliser toutes nos articulations et
nous déplacer sans difficulté ni douleur.

Mais le cartilage ne peut remplir ses fonctions que s’il est en bonne santé.
Qu’est-ce qu’un cartilage en bonne santé?
Le cartilage sain a un aspect lisse, poli et brillant. Tissu vivant, il est
normalement en perpétuel renouvellement, même chez les personnes les plus
âgées. Il se renouvelle tous les trois mois. Un cartilage sain doit disposer de
trois éléments pour assurer sa souplesse et sa solidité: des protéoglycanes, des
fibres de collagène et des chondrocytes.

LES PROTÉOGLYCANES
Ce sont des molécules ayant une structure et des propriétés biochimiques très
particulières qui procurent au cartilage son élasticité. On dit qu’elles sont
hydrophiles: elles attirent et retiennent l’eau comme des éponges.
Un protéoglycane est constitué d’une molécule d’acide hyaluronique sur
laquelle s’attachent, comme les poils d’une brosse à dents, des
glycosaminoglycanes qui sont des protéines de soutien garnies de chaînes de
sucres.
Les chaînes de sucres des glycosaminoglycanes sont de deux types:
• des sulfates de chondroïtine (environ 100 par glycosaminoglycane);
• des sulfates de kératane (environ 60 par glycosaminoglycane).
Le sulfate de chondroïtine est constitué de séquences répétées de deux
sucres: l’acide glucuronique et le sulfate de N-acétyl-galactosamine.
Le sulfate de kératane est constitué de séquences répétées d’acide
glucuronique et de sulfate de N-acétyl-glucosamine.
Un protéoglycane

Les chaînes latérales ont une densité élevée de charges électriques


négatives qui leur permettent d’attirer les molécules d’eau

L’acide hyaluronique est pour sa part constitué de séquences de deux sucres


qui se répètent: l’acide glucuro-nique et la N-acétyl-glucosamine.
Nous verrons plus loin qu’en cas d’arthrose, les protéoglycanes synthétisés
sont de moins bonne qualité et plus facilement dégradés par des enzymes
appelées métallopro-téases (lire p. 31).

LES FIBRES DE COLLAGÈNE


Le collagène est la principale protéine de structure de l’organisme; il est
constitué d’une famille d’au moins dix-sept protéines différentes.
Les fibres de collagène organisées en réseau maintiennent les
protéoglycanes en place. La solidité du cartilage lui vient de ses fibres de
collagène.

LES CHONDROCYTES
Les chondrocytes sont des cellules spécialisées qui permettent au cartilage de
se renouveler: ils détruisent et reconstruisent en permanence la matrice
constituée de collagène et de protéoglycanes. Les chondrocytes représentent 10
% du volume du cartilage. Il semble exister un nombre fixe de cellules qui
décroît à partir de l’âge de 20 ans.

Le cartilage a la propriété très particulière de n’être ni innervé ni


vascularisé, contrairement à l’os. Sous l’effet des pressions provoquées par les
mouvements, il est compressé puis relâché, ce qui lui permet, à la manière
d’une éponge, de s’imprégner du liquide synovial qui lui apporte les éléments
nutritifs nécessaires à son renouvellement.
Cette absence de nerfs et surtout de vaisseaux sanguins explique qu’il se
répare difficilement spontanément à l’âge adulte. Autant l’os se consolide bien
après une fracture et permet des cicatrices solides, autant le cartilage se
régénère peu et cicatrise mal. C’est pourquoi les sportifs, même jeunes, sont
parfois immobilisés longtemps quand ils souffrent de blessures impliquant le
cartilage.

Cartilage articulaire sain avec chondrocytes et os sous-jacent, dont les


vaisseaux nourrissent le cartilage

À RETENIR
Un cartilage de bonne qualité est indispensable pour le bon fonctionnement
d’une articulation. Mais notre capital cartilagineux est fragile. Le
mouvement des articulations favorise l’irrigation et le renouvellement du
cartilage.

LE RÔLE DE LA MEMBRANE SYNOVIALE


La membrane synoviale fabrique de l’acide hyaluronique qui entre dans la
composition des protéoglycanes et sert aussi à «lubrifier» l’articulation pour
éviter les frictions et rend le mouvement articulaire fluide. L’acide
hyaluronique est responsable de la viscosité et de l’élasticité du liquide
synovial.
De minuscules fragments de cartilage sont régulièrement libérés dans la
cavité articulaire. Ces fragments sont récupérés par la membrane synoviale qui
les relargue dans la circulation sanguine sous forme de petites molécules qui
seront ensuite éliminées dans les urines.

QUE SE PASSE-T-IL EN CAS D’ARTHROSE?


En cas d’arthrose, le cartilage est progressivement détruit. Cette destruction est
la conséquence de l’inflammation chronique des chondrocytes.
Celle-ci entraîne un déséquilibre entre les mécanismes qui régissent la
dégradation de la matrice cartilagineuse et ceux qui tentent de la réparer.
Lorsque les mécanismes de destruction l’emportent sur la régénérescence
cartilagineuse, l’épaisseur du cartilage diminue et l’articulation s’altère
définitivement.

Les quatre stades de destruction du cartilage


Du point de vue anatomique, les lésions du cartilage articulaire sont classées
en quatre stades:
• stade I: ramollissement du cartilage (chondromalacie);
• stade II: apparition de fissures superficielles;
• stade III: apparition de fissures profondes ou détachement d’un fragment de
cartilage;
• stade IV: ulcération avec mise à nu de l’os situé sous le cartilage (l’os sous-
chondral).

DES CAUSES ENCORE MAL DÉFINIES


Selon certaines études récentes, la destruction du cartilage ne serait pas la
cause première de l’arthrose qui pourrait en fait être provoquée par une
altération de la qualité de l’os sous-chondral, elle-même due à une
irrigation sanguine déficiente par dysfonctionnement du réseau capillaire
sanguin. La baisse des apports en nutriments aux cellules osseuses
entraînerait secondairement les lésions cartilagineuses.
Une répercussion sur l’ensemble de l’articulation
Toutes ces anomalies retentissent sur les autres tissus de l’articulation: l’os se
décalcifie par endroits (ostéoporose) et se condense en d’autres (notamment au
niveau des zones de pression).
Sur les bords de l’articulation se forment des excroissances osseuses
appelées ostéophytes (dénommées communément «becs-de-perroquet» en
raison de leur aspect à la radiographie), responsables des déformations
articulaires que l’on observe surtout au niveau des mains et des genoux.
Toutes ces lésions peuvent s’accompagner d’une inflammation de la
membrane synoviale, appelée synovite.

L’inflammation, un facteur central du


développement de l’arthrose
Comme nous l’avons vu, l’inflammation des chondrocytes joue un rôle majeur
dans la destruction progressive du cartilage. On sait aujourd’hui que
l’apparition de l’arthrose est liée à une sensibilité accrue de ces cellules aux
médiateurs de l’inflammation.

QU’EST-CE QUE L’INFLAMMATION?


En temps normal, l’inflammation est la réponse de l’organisme à la suite d’une
agression qui altère son intégrité, et ce, quelle que soit sa nature: infectieuse,
chimique ou mécanique. Elle vise à se débarrasser de l’éventuel élément
étranger qui a pénétré dans l’organisme (virus ou bactérie en cas d’infection) et
permet finalement la cicatrisation des tissus blessés. Une inflammation
«normale» est donc une inflammation «aiguë», avec un début et une fin.
La réaction inflammatoire est un processus complexe qui fait toujours
intervenir les cellules du système immunitaire et met en jeu de nombreuses
substances chimiques appelées «médiateurs de l’inflammation». Un médiateur
est un messager chimique. Il est produit par une cellule et va agir sur une autre
cellule possédant un récepteur spécifique de ce médiateur. La fixation du
médiateur sur le récepteur déclenche l’activation de la cellule porteuse du
récepteur.
Parmi les médiateurs de l’inflammation, trois substances ont une
importance majeure: l’interleukine-1, l’interleukine-6 et le TNF alpha (Tumor
Necrosis Factor alpha). Ce sont des cytokinesd, dotées de puissantes propriétés
proinflammatoires, responsables (avec d’autres médiateurs) des signes locaux
et généraux de l’inflammation: rougeur, chaleur, gonflement, douleur et,
éventuellement, fièvre.
La réaction inflammatoire peut être schématiquement décomposée en trois
phases: une phase d’initiation correspondant à la mise en route de
l’inflammation, une phase d’amplification au cours de laquelle est recruté et
activé un grand nombre de cellules immunitaires et enfin une phase de
résolution, très importante, car elle permet la restauration de l’intégrité du tissu
au site de l’agression. Cette dernière étape de l’inflammation est une phase de
cicatrisation qui fait intervenir des molécules particulières appelées lipoxines
et résolvines.

LES ANTI-INFLAMMATOIRES PERTURBENT LA


CICATRISATION
Les médicaments anti-inflammatoires allopathiques agissent en bloquant
la synthèse des médiateurs de l’inflammation mais empêchent aussi le bon
déroulement de la phase de réparation tissulaire, ce qui pourrait expliquer
leur inefficacité à long terme… et l’intérêt de trouver des solutions
alternatives.

Pourquoi l’inflammation entraîne-t-elle la


destruction du cartilage?
Dans l’arthrose, on est en présence d’une inflammation qui ne vise à éliminer
aucun élément étranger à l’organisme.
Elle est la conséquence accidentelle d’une surexcitation des cellules
spécialisées du cartilage, les chondrocytes.
Cette inflammation «anormale» peut être la conséquence de plusieurs
facteurs: facteurs héréditaires, traumatisme ou contrainte mécanique excessive
(lire p. 40). Il peut aussi s’agir d’un état inflammatoire général lié à une autre
maladie articulaire (comme la polyarthrite rhumatoïde), à une maladie «de
système» (comme le lupus) ou à une maladie métabolique (comme le diabète,
la goutte ou l’hémo-chromatose).
On assiste à un déséquilibre des activités d’anabolisme (construction) et de
catabolisme (destruction) des chondrocytes, au profit du catabolisme.
Lorsqu’ils sont en bonne santé, les chondrocytes et les cellules synoviales
produisent naturellement des enzymes appelées métalloprotéases, chargées de
dégrader les grosses molécules (protéoglycanes et collagène) du cartilage
quand elles sont usées.
Ces métalloprotéases ont pour noms collagénases, gélatinases et
stromélysines. Leur activité est très finement régulée par les cellules
synoviales et les chondrocytes qui produisent des substances inhibitrices pour
les garder sous contrôle et éviter qu’elles ne détruisent le cartilage sain.
Mais dans l’arthrose, sous l’effet de l’inflammation, la synthèse de
métalloprotéases est augmentée et les inhibiteurs sont submergés.
Conséquence: la dégradation du cartilage devient excessive.
L’inflammation provoque aussi une hypertrophie de la synoviale et un
épaississement de la capsule articulaire. C’est elle qui rend l’articulation
douloureuse.
L’ensemble du processus est activé par les cytokines pro-inflammatoires
produites par les chondrocytes (interleukines-1, interleukine-6, TNF alpha).
Une fois synthétisées, elles sont à l’origine d’un véritable cercle vicieux car
elles encouragent les chondrocytes à continuer de les fabriquer (action
autocrine). C’est ainsi que l’inflammation se perpétue et devient chronique.

POURQUOI DES CELLULES SAINES DU CARTILAGE SE


METTENT-ELLES À PRODUIRE CES CYTOKINES PRO-
INFLAMMATOIRES?
D’abord, parce qu’il existe dans certains cas un terrain génétique qui favorise
l’inflammation. Un tel terrain expliquerait au minimum 15 à 20 % des cas
d’arthrose après 55 ans. Si votre père ou votre mère souffrait d’une arthrose de
ce type, vous avez une chance sur deux d’avoir hérité de cette vulnérabilité.
Le surpoids est aussi une cause majeure d’arthrose, en particulier d’arthrose
du genou, à cause de la pression qui s’exerce sur l’articulation. Lorsqu’elle est
soumise à une pression excessive, les chondrocytes réagissent en fabriquant
des cytokines pro-inflammatoires.
Dans les suites d’un traumatisme articulaire, les chondrocytes synthétisent
aussi des cytokines pro-inflammatoires qui, les années passant, vont entraîner
une destruction du cartilage et l’apparition de la douleur.
Tous ces facteurs sont aggravés par la sédentarité et un régime déséquilibré
sur le plan des graisses alimentaires. Certaines d’entre elles, qu’on appelle
oméga-6, donnent naissance à des hormones favorisant l’inflammation (ces
hormones sont appelées éicosanoïdes). D’autres graisses, les oméga-3, ont au
contraire des effets anti-inflammatoires et protecteurs du cartilage.
Nous verrons dans les deuxième et troisième parties de l’ouvrage comment,
en choisissant judicieusement les graisses de son alimentation, on peut exercer
un contrôle positif de l’inflammation.

UNE HYPERSENSIBILITÉ AUX MÉDIATEURS DE


L’INFLAMMATION
De nombreuses études suggèrent que l’interleukine-1 (IL-1) serait
impliquée dans la plupart des mécanismes dé-génératifs des tissus de
l’articulation. Son action s’exerce par une liaison à des récepteurs
spécifiques situés sur la surface membranaire. Or, en cas d’arthrose, le
nombre de récepteurs à l’IL-1 est multiplié par deux comparativement à
des cellules articulaires en bonne santé. En d’autres termes, les personnes
souffrant d’arthrose ont des articulations particulièrement sensibles à la
stimulation par les messagers de l’inflammation comme l’IL-1.

LE CERCLE VICIEUX DE L’INFLAMMATION


Au début de la maladie arthrosique, les chondrocytes tentent de fabriquer plus
de matrice pour compenser celle qui a été perdue. Mais un chondrocyte
enflammé n’est plus capable de synthétiser un cartilage neuf de bonne qualité,
notamment les précieux protéoglycanes, et cette réparation imparfaite fait que
le cartilage perd en qualité. Sa surface devient rugueuse et il se fissure. Des
fragments de cartilage se détachent par effritement et se mobilisent dans
l’espace articulaire.
Ces débris cartilagineux intra-articulaires qui apparaissent dès les premières
lésions aggravent l’inflammation car ils attirent des cellules «nettoyeuses»
appelées macrophages qui produisent elles-mêmes des médiateurs
inflammatoires. La membrane synoviale s’abîme et s’épaissit. On peut avoir un
gonflement de l’articulation par hyperproduction de liquide synovial.
La diminution de la concentration en acide hyaluronique dans une
articulation malade contribue aussi à l’augmentation des phénomènes
inflammatoires synoviaux et donc à l’aggravation de l’agression du cartilage.

UNE DÉGRADATION IRRÉMÉDIABLE


De plus, les chondrocytes ne se divisent plus après la fin de l’adolescence. À
l’âge adulte, les chondrocytes détruits par l’inflammation ne sont plus jamais
remplacés.
Plus la maladie avance, moins il y a de cartilage et moins il y a de
chondrocytes pour le régénérer. L’espace articulaire se réduit, l’articulation
devient de plus en plus «raide» et amortit de moins en moins bien les chocs
provoqués par le mouvement, exactement comme pour une voiture dont les
amortisseurs seraient abîmés. Les contraintes mécaniques subies par l’os
augmentent sous le cartilage endommagé. Pour compenser cette charge plus
importante qu’il subit, l’os devient plus épais et des proliférations osseuses
(ostéophytes) se constituent, déformant l’articulation.
On aboutit finalement dans les formes graves à une disparition quasi-totale
du cartilage et le mouvement articulaire se fait alors directement os contre os.

PLUS DE MALADIES CHRONIQUES CHEZ LES PATIENTS


SOUFFRANT D’ARTHROSE
Les recherches les plus récentes indiquent que les cytokines pro-
inflammatoires peuvent quitter les articulations malades où elles ont été
produites, passer dans la circulation sanguine générale et générer une
inflammation silencieuse de faible intensité (de bas grade) dans tout
l’organisme.
Cet état inflammatoire chronique favoriserait la survenue et la
pérennisation de toutes les maladies chroniques et dégénératives (cancer,
maladies cardio-vas-culaires, diabète…).
Ce mécanisme pourrait expliquer l’augmentation importante de la
mortalité (+55 %) observée chez les patients atteints d’arthrose et la
corrélation entre l’arthrose et les maladies cardio-vasculaires, ces
dernières étant favorisées par l’inflammation.

Les dégâts causés à l’articulation atteinte d’arthrose peuvent finir par


entraîner sa déformation qui est irréversible (l’arthrose est désignée en latin par
arthrosis deformans, ce qui signifie «déformation des articulations»). Les
tendons et les muscles responsables des mouvements de l’articulation sont
alors soumis à des sollicitations inhabituelles, ce qui est un facteur
supplémentaire de douleur, de raideur et de diminution de la mobilité.

d Les cytokines permettent la communication intercellulaire. Elles agissent à très faible concentration et
permettent d’orchestrer la réponse immunitaire.
CHAPITRE 4

LES FACTEURS DE RISQUE

Plutôt que de «causes» de l’arthrose, mieux vaut parler de «facteurs favorisants


sa survenue ou son aggravation». Pour optimiser la prise en charge, le médecin
doit connaître ces facteurs de risque.
La survenue d’une arthrose est le fruit de deux types de facteurs:
«systémiques» (responsables d’une vulnérabilité particulière du cartilage), et
«biomécaniques» (déterminant la localisation particulière des lésions). Par
contre, l’arthrose, bien qu’associée à l’âge, n’est pas une conséquence directe
du vieillissement.

À RETENIR
Il n’est pas «normal» de souffrir des articulations parce que l’on vieillit.

Les prédispositions héréditaires


L’arthrose n’est pas une maladie génétique, mais il existe une prédisposition
génétique aux phénomènes dégénératifs, notamment féminine.
Si un de nos parents souffre d’arthrose, le risque d’être également atteint est
deux à trois fois plus élevé que pour le reste de la population. Il existe des
familles d’arthrosiques et la maladie atteint plus fréquemment les femmes que
les hommes.
Pour certaines formes d’arthrose, le facteur héréditaire est certain, c’est le
cas par exemple de l’arthrose des doigts et des genoux.
Enfin, lors du développement d’une articulation, la qualité du cartilage peut
être imparfaite dès l’origine.
Une charge trop importante exercée sur
l’articulation
Un excès de poids (surcharge pondérale), un travail physique avec port de
charges lourdes, la pratique d’un sport ou d’une activité professionnelle
sollicitant de manière répétée et intense les articulations peuvent provoquer des
contraintes mécaniques excessives et entraîner l’usure prématurée d’une ou
plusieurs articulations. Toutefois, il semblerait que l’usage intense des
articulations ne suffise pas à lui seul à expliquer la survenue d’une arthrose. En
revanche, une activité physique pratiquée avec modération est bénéfique.
On sait aujourd’hui que l’obésité favorise le développement de l’arthrose.
Mais alors que le lien qui relie l’arthrose du genou à l’obésité semble bien
établi, il paraît beaucoup moins clair avec l’arthrose de la hanche. Et
l’articulation de la cheville n’est pratiquement jamais atteinte chez les patients
obèses alors qu’elle est soumise au même surpoids que le genou.
Les désordres métaboliques associés à une obésité pourraient jouer un rôle,
expliquant ainsi que les personnes obèses présentent deux fois plus de risque
de développer une arthrose des mains.
L’obésité pourrait favoriser la survenue d’arthrose non seulement pour des
raisons mécaniques, mais aussi parce que le tissu adipeux libère des cytokines
pro-inflammatoires (adipokines) qui exercent une action délétère sur
l’organisme dans son ensemble, et sur les articulations en particulier.
L’anomalie d’une articulation (notamment de la hanche), ou encore un
important trouble de la statique osseuse, inné ou acquis (inégalité de longueur
des jambes, scoliose, genoux cagneux ou «genu valgum», jambes arquées ou
«genu varum», pieds plats…), peuvent également contribuer au développement
d’une arthrose. Le poids du corps et les charges portées ne sont alors plus
répartis harmonieusement sur les différentes articulations et s’exercent sur des
zones restreintes qui vont alors s’user prématurément.

Le manque d’activité physique


Un manque d’activité physique diminue le tonus musculaire, réduit l’apport
sanguin aux muscles et entraîne une mauvaise oxygénation du cartilage.

La ménopause
Les études épidémiologiques démontrent que la fréquence de l’arthrose est
plus élevée chez l’homme que chez la femme, à âge égal, jusqu’à la
cinquantaine. Au-delà, c’est l’inverse. Or la grande différence entre les sexes à
cet âge est la survenue de la ménopause chez la femme. Il est donc logique de
penser que la privation d’hormones féminines favorise l’éclosion de l’arthrose.
Les œstrogènes auraient un effet bénéfique sur les cellules du cartilage.
Des études récentes montrent que l’arthrose de la hanche est moins
fréquemment observée chez les femmes ayant reçu ou recevant un traitement
hormonal substitutif. Par contre, en cas d’arthrose installée, il n’existe aucun
argument scientifique pour penser qu’un traitement œstrogénique puisse avoir
un quelconque effet.

Les traumatismes
Un traumatisme articulaire peut être directement responsable d’une lésion du
cartilage. C’est le cas du traumatisme du genou qui heurte le tableau de bord
en voiture, responsable d’une lésion cartilagineuse de la rotule qui pourra
provoquer une arthrose fémoro-patellaire (arthrose de l’articulation entre le
fémur et la rotule, appelée patella en latin).
Mais les traumatismes peuvent aussi être dus à une activité professionnelle,
comme ceux qui sont engendrés par les vibrations et chocs répétés (marteaux-
piqueurs par exemple).
La fracture d’une extrémité osseuse, recouverte de cartilage, peut aussi être
suivie d’arthrose. C’est le cas de la fracture de l’extrémité supérieure du tibia
avec arthrose secondaire du genou et la fracture de l’extrémité inférieure des os
de la jambe avec arthrose secondaire de la cheville.
Enfin, une entorse (qui est une atteinte des ligaments) grave du genou ou de
la cheville, une lésion du ménisque et surtout son ablation peuvent aussi
conduire à l’arthrose. On sait qu’une ablation méniscale chirurgicale peut se
compliquer d’arthrose du genou et ce d’autant plus que le ménisque a été
enlevé dans sa totalité et que la personne continue à pratique des activités
sportives intenses.

Les facteurs climatiques


Des climats froids ou humides ne provoquent pas la survenue d’une arthrose,
mais peuvent favoriser l’apparition de douleurs chez une personne déjà
atteinte.

Les facteurs alimentaires


Les données scientifiques s’accumulent sur le rôle de la nutrition dans la
survenue de l’arthrose.
Il a été démontré que les femmes atteintes d’arthrose à 70 ans, ont à 50 ans
un taux sanguin plus bas de vitamines D, C et E. Par contre, un excès de
vitamine A est associé à un risque plus important de détérioration du cartilage.
Le manque de vitamine D pourrait augmenter le risque d’arthrose chez les
seniors. Les hommes âgés carencés en vitamine D (taux sanguin inférieur à 15
ng/ml) ont deux fois plus de risques de souffrir d’arthrose de la hanche que
ceux qui ont un taux normal (plus de 30 ng/ml). La vitamine D favorise la
minéralisation de la matrice des os et du cartilage.
Une alimentation pauvre en fruits et légumes favoriserait la survenue de
l’arthrose. En effet, ceux-ci apportent les minéraux et vitamines indispensables
à une bonne santé osseuse, ainsi que des substances antioxydantes (vitamines
C, E, caroténoïdes, polyphénols) qui neutralisent les «radicaux libres», des
molécules hautement réactives, produites naturellement par l’organisme mais
qui endommagent les cellules et favorisent leur vieillissement. Le taux de ces
molécules très réactives augmente en cas d’articulations douloureuses, et elles
seraient impliquées dans le développement des maladies cardio-vasculaires et
d’autres maladies liées au vieillissement.
De même, une alimentation riche en acides gras saturés (beurre, produits
laitiers, viande grasse) et déséquilibrée dans son rapport entre acides gras
oméga-3 (huiles d’olive et de colza, graines de lin, sardines, thon, saumon,
maquereau) et oméga-6 (huiles et margarines de tournesol, de maïs et de
pépins de raisin) au profit de ces derniers, favorise un état inflammatoire
propice au développement de l’arthrose.
Une corrélation a aussi été montrée entre la gravité de l’arthrose et le niveau
élevé de certaines substances appelées protéines glyquées dans le cartilage.
Ces protéines glyquées proviennent d’un phénomène appelé «glycation»,
une réaction biochimique au cours de laquelle du glucose se lie de façon
irréversible à des protéines constitutives des tissus, les empêchant de
fonctionner normalement. Les protéines «glyquées» se forment
proportionnellement à la quantité de glucose dans les tissus, mais
l’alimentation en apporte aussi directement: c’est le «grillé» des pommes de
terre sautées, des frites, le «caramélisé» des pâtisseries et viennoiseries…

À RETENIR
L’arthrose n’est pas une maladie inéluctable de la vieillesse, même si elle
est plus fréquente avec l’âge. Elle est surtout liée au mode de vie,
notamment au surpoids et à la sédentarité.
CHAPITRE 5

SUR QUELS CRITÈRES SE FAIT LE


DIAGNOSTIC?

Le diagnostic de l’arthrose est avant tout clinique. Il repose sur un


interrogatoire fait par le médecin et des radiographies des articulations.
L’arthrose atteint chaque individu de manière différente, avec des variations
dans le nombre d’articulations touchées et l’intensité de la douleur.
Pour aider au diagnostic, il est important de savoir rechercher tous les
facteurs de risque de l’arthrose que nous avons vus précédemment.

Les signes cliniques de l’arthrose


Douleur et raideur sont les principaux signes de l’arthrose. Les articulations
arthrosiques ne sont, en principe, ni rouges, ni chaudes. Elles peuvent être
gonflées lorsque survient un épanchement de liquide (épanchement de
synovie), particulièrement fréquent au niveau des genoux. L’état général est
toujours bon. Il n’y a ni fièvre ni amaigrissement.

LA DOULEUR
La douleur est la première gêne qui se manifeste et amène à consulter un
médecin. La douleur est dite de type «mécanique» car elle présente les
caractéristiques suivantes:
1• Elle est déclenchée et aggravée par le mouvement. Elle survient lorsque
l’articulation atteinte est mobilisée et lorsqu’elle subit une charge (par exemple
douleurs au genou en descendant les escaliers). Parfois, la douleur apparaît
lorsque la personne bouge après un moment de repos, on parle alors de douleur
de «mise en route» ou de douleur de «dérouillage». Mais la douleur peut aussi
se manifester à distance de l’articulation atteinte. Ainsi, l’arthrose de la hanche
peut provoquer des douleurs au niveau de l’aine, de la cuisse, de la fesse ou du
genou. À un stade plus avancé, la douleur peut survenir au repos, même
pendant le sommeil.
2• Elle cesse ou s’atténue plus ou moins complètement lorsque l’articulation
est au repos.
3• Elle est moins importante le matin, puis augmente dans la journée et est
maximale le soir.
4• Elle gêne traditionnellement l’endormissement, mais peut également
entraîner des réveils nocturnes (environ 50 % des patients arthrosiques sont
réveillés la nuit par leur douleur).

À RETENIR
Il faut consulter dès les premières douleurs de l’arthrose car les traitements
sont d’autant plus efficaces que le diagnostic est fait au début de la maladie.

POURQUOI L’ARTHROSE FAIT-ELLE MAL?


Comme nous l’avons vu précédemment, l’arthrose est une maladie
inflammatoire. Et c’est parce que l’articulation est enflammée en permanence
qu’elle fait mal (lire p. 33).

LA RAIDEUR
En plus des douleurs, l’arthrose provoque souvent une raideur de l’articulation
qui se manifeste notamment après un moment de repos. Une certaine raideur
peut par exemple être ressentie en se mettant en mouvement après être resté
longtemps en position assise. Dans ce cas, on parle d’une «raideur de mise en
route» qui disparaît avec le mouvement.

POURQUOI L’ARTICULATION EST-ELLE RAIDE?


Dans une articulation en bonne santé, les mouvements articulaires se font par
glissement des surfaces cartilagineuses et le cartilage permet d’absorber des
chocs.
Dans l’arthrose, l’articulation est raide parce qu’une partie du cartilage, qui
lui donne sa souplesse, a été détruite et que le cartilage restant est abîmé. Dans
les formes sévères, le cartilage a même totalement disparu et le mouvement
articulaire se fait os contre os.
LA LIMITATION DES MOUVEMENTS
Une articulation douloureuse et raide fonctionne moins bien, on comprend
donc que certains mouvements deviennent difficiles. Une arthrose de la hanche
ou du genou peut rendre la marche et la position assise pénibles. Des gestes
quotidiens, comme mettre des chaussettes ou des bas et lacer ses chaussures,
peuvent devenir de véritables épreuves. En cas d’arthrose de l’épaule, se
coiffer peut devenir impossible.
Moins performante, l’articulation peut perdre de sa stabilité, augmentant les
risques de chute et de fracture.

LA MODIFICATION DE LA STATIQUE CORPORELLE


Si la maladie arthrosique est évoluée, elle peut entraîner une modification de la
position des os. Ainsi, une arthrose du genou peut favoriser le développement
de jambes arquées (genu varum) ou de genoux cagneux (genu valgum). Une
arthrose de la hanche peut avoir pour conséquence une différence de longueur
entre les deux jambes.

Les signes biologiques


Il n’existe aucun signe biologique spécifique de l’arthrose. Contrairement à
l’arthrite, il n’y a pas de syndrome inflammatoire biologique: la vitesse de
sédimentation (VS) et les protéines de l’inflammation (C Réactive Protéine,
orosomucoïde, haptoglobine) sont normales (en dehors des poussées
évolutives).
Une arthrose ne peut donc pas être dépistée par une analyse de sang.
Toutefois, le médecin peut en demander une pour éliminer une autre maladie.

Les signes radiologiques


La radiographie standard, sans préparation, est suffisante pour diagnostiquer la
maladie arthrosique.
Quatre signes radiologiques sont caractéristiques:
• le pincement de l’articulation par destruction du cartilage: la diminution de
l’épaisseur du cartilage entraîne un rétrécissement de l’espace entre les deux
extrémités osseuses (interligne articulaire);
• une condensation osseuse sous le cartilage;
• la présence d’excroissances osseuses ou ostéophytes;
• la présence de géodes (trous à l’emporte-pièce) dans l’os autour de
l’articulation.
Il n’y a pas de lien entre l’importance des signes radiographiques et les
symptômes ressentis: une arthrose importante sur la radiographie peut n’être
associée à aucun symptôme. Inversement, une arthrose très douloureuse peut
ne présenter que de modestes altérations radiologiques.
CHAPITRE 6

COMMENT ÉVOLUE L’ARTHROSE?

C’est la question que l’on se pose le plus fréquemment lorsque l’on est atteint.
Il est malheureusement impossible de savoir à quel rythme se fera cette
évolution.

Une évolution imprévisible


L’évolution de la maladie est très variable d’un individu à l’autre.
Elle est le plus souvent lente, s’étalant sur plusieurs dizaines d’années, mais
il n’y a pas de règle stricte.
Parfois, elle peut être très rapide (on parle dans ce cas d’«arthrose
destructrice rapide») et imposer la pose d’une prothèse en moins de cinq ans.
Enfin, il existe une forme intermédiaire où l’évolution est émaillée de
périodes durant lesquelles l’arthrose progresse extrêmement rapidement et
d’autres où au contraire elle n’évolue pas ou très peu.
Nombre d’années après le début de l’arthrose
Modes d’évolution de l’arthrose A = arthrose destructrice rapide, B =
arthrose progressive lente et régulière, C = arthrose évoluant par
poussées

L’évolutivité d’une arthrose se juge uniquement sur la vitesse de diminution


de l’espace entre les deux extrémités osseuses (interligne articulaire) à la
radiographie. On ne connaît pas à ce jour de marqueur biologique qui
permettrait de prévoir la vitesse de progression de la maladie.
Certaines études suggèrent que la maladie arthrosique est plus fréquente,
plus sévère et évolue plus rapidement chez la femme que chez l’homme.
L’arthrose peut toucher une ou plusieurs articulations, d’emblée ou
progressivement. Ce qui est malheureusement certain, c’est que les lésions du
cartilage ne régressent pas spontanément au cours du temps. L’évolution
naturelle se fait vers l’aggravation progressive et irréversible avec déformation
articulaire et enraidissement, aboutissant au pire à un blocage articulaire total,
appelé ankylose.
La maladie arthrosique est une maladie chronique au cours de laquelle on
distingue des périodes d’accalmie relative, avec une gêne quotidienne variable
et une douleur modérée, entrecoupées de poussées aiguës au cours desquelles
la douleur peut être intense dès le matin et parfois même la nuit.
Dans les périodes d’accalmie, il est recommandé de conserver une activité
physique régulière pour préserver au mieux la mobilité articulaire. Par contre,
lors de poussées douloureuses, il faut prendre soin de mettre l’articulation au
repos car c’est au cours de cette phase qu’intervient la destruction du cartilage.

À RETENIR
Avoir des signes d’arthrose ne signifie pas obligatoirement que l’on
deviendra invalide. L’évolution de la maladie s’étale le plus souvent sur
plusieurs années avant d’aboutir à une destruction articulaire. Et lorsque
l’on en arrive à cette extrémité, il reste encore la possibilité de remplacer
l’articulation détruite par une prothèse.
PARTIE 2

LA PRÉVENTION DE L’ARTHROSE
CHAPITRE 1

NE PAS ATTENDRE SI ON PRÉSENTE


DES FACTEURS DE RISQUE

Les personnes cumulant les facteurs de risque d’arthrose peuvent mettre en


place des mesures de prévention.
Le fait d’avoir un ou deux parents atteints d’arthrose, d’être en excès de
poids, d’être une femme en préménopause, d’avoir eu une profession
demandant des efforts physiques intenses, d’avoir souffert d’entorse… sont
autant de bonnes raisons de prendre de l’avance sur la maladie.
Les mesures de prévention seront d’autant plus efficaces qu’elles seront
mises en œuvre précocement, mais elles restent valables quand l’arthrose a
débuté pour freiner au maximum son évolution.
Ces mesures ne mettent pas totalement à l’abri de l’arthrose mais limitent
les risques de sa survenue.
Bon nombre des conseils suivants sont utiles au maintien d’une bonne santé
générale, et pas seulement à la prévention de l’arthrose. Il s’agit de
comportements simples et de bon sens, peu ou pas coûteux, qui permettraient
de substantielles économies à notre système de protection sociale.

«Quand quelqu’un désire la santé, il faut d’abord lui demander s’il est prêt
à supprimer les causes de sa maladie. Alors seulement, il est possible de
l’aider.»
HIPPOCRATE
CHAPITRE 2

LES MESURES DE PRÉVENTION

Lutter contre l’excès de poids


Le maintien d’un «poids santé» est une mesure très générale ayant un intérêt
dans la prévention de l’arthrose mais également de nombreuses maladies.
Un excès de poids entraîne une majoration de la contrainte mécanique sur
les articulations portantes comme les genoux ou les hanches et favorise l’usure
du cartilage.
Le lien causal entre l’obésité et l’arthrose du genou est bien démontré. La
relation est moins nette concernant l’arthrose de la hanche. 90 % des personnes
qui subissent une arthroplastie du genou (remplacement total ou partiel de
l’articulation par une prothèse) et 80 % de celles qui subissent une arthroplastie
de la hanche souffrent de surpoids ou d’obésité.
L’obésité augmente également le risque d’arthrose des doigts, sans que l’on
comprenne vraiment pourquoi1.
L’accroissement de la fréquence de l’obésité dans la population laisse
entrevoir une probable augmentation du nombre de personnes atteintes
d’arthrose dans les années à venir.

COMMENT SAVOIR SI VOTRE POIDS EST EXCESSIF?


Pour savoir si vous avez un excès de poids et pour l’évaluer, il suffit de
calculer votre Indice de Masse Corporelle (IMC). Pour cela pesez-vous,
mesurez-vous, et appliquez la formule suivante:
• IMC = Poids en kg/(Taille en m X Taille en m)
Par exemple, si votre taille est de 1,70 m et que vous pesez 60 kg, votre
IMC est égal à 20,76 (60/1,7 x 1,7).
L’IMC est considéré comme normal de 20 à 25.
On parle de surpoids pour un IMC de 25 à 30, d’obésité modérée de 30 à
35, d’obésité sévère de 35 à 40, et d’obésité morbide pour un IMC supérieur à
40.

Veiller à la qualité de son alimentation


AUGMENTER SA CONSOMMATION DE FRUITS ET
LÉGUMES
Une alimentation riche en fruits et légumes permet un apport en vitamines et
minéraux, indispensables au bon fonctionnement de notre organisme et, en
particulier, à la santé osseuse. Or en France, 73 % de la population ne
consomme pas les cinq fruits et légumes recommandés par le Programme
National Nutrition Santé (PNNS).
Les fruits et légumes sont riches en potassium. Celui-ci freine les fuites de
calcium osseux en neutralisant les effets de l’alimentation moderne qui acidifie
notre organisme. C’est pourquoi une alimentation riche en fruits et légumes est
indiquée pour prévenir l’ostéoporose, mais aussi en cas d’arthrose car l’acidose
rencontrée au niveau du cartilage n’est pas neutralisée (il n’existe pas de
système tampone au niveau des cartilages). Ceci est particulièrement important
en cas d’arthrose car les enzymes qui détruisent le cartilage (dites
protéolytiques) fonctionnent à pHf acide (pH 5 à 5,5), alors que les enzymes
qui empêchent cette destruction (dites anti-protéolytiques) fonctionnent à un
pH plus élevé (pH 6 à 6,5).
On sait qu’il existe une correspondance étroite entre le pH acide de
l’organisme et celui de l’urine: l’urine devient acide quand l’organisme est
acide (lire encadré page 63).
Pour évaluer le pH de son urine, il suffit de se procurer en pharmacie des
papiers réactifs (rouleaux ou bandelettes) qui changent de couleur en fonction
du pH des liquides dans lesquels ils sont trempés.
C’est la mesure la plus simple pour mettre en évidence et suivre l’évolution
d’une acidose tissulaire. Si la bandelette montre un pH acide des urines, il est
judicieux d’augmenter la part de fruits et de légumes dans l’alimentation.
Les fruits et légumes apportent aussi des antioxydants (vitamines A, C, E,
sélénium, caroténoïdes, polyphénols…). Ces substances neutralisent les
radicaux libres qui attaquent les tissus sains et sont impliqués dans le
vieillissement. Or on sait que lorsque les articulations sont douloureuses, le
nombre de radicaux libres augmente.
Parmi les fruits, on privilégiera les baies et fruits rouges (myrtilles, fraises,
framboises, mûres, groseilles, cerises), les agrumes, les prunes, les kiwis,
l’ananas et les dattes, très riches en antioxydants. Parmi les légumes, les
crucifères (chou-fleur, chou rouge et blanc, chou de Bruxelles, chou frisé,
brocoli, chou-rave, chou romanesco, radis noir, navet, rutabaga, raifort, etc.)
sont les plus riches en antioxydants.
Fruits et légumes ont aussi l’intérêt de contenir beaucoup de fibres, qui ont
également des propriétés anti-inflammatoires.

À RETENIR
Réduire l’inflammation protège le cartilage. De manière générale,
l’acidification de l’organisme favorise l’inflammation et entraîne un
vieillissement prématuré.

«L’acide est le plus nuisible de tous les états des humeurs.»


HIPPOCRATE

COMMENT LE CORPS LUTTE CONTRE L’ACIDITÉ


Les acides provoquent des phénomènes inflammatoires au niveau de tous
les tissus. Pour se défendre, l’organisme tente de les neutraliser en
mobilisant les substances basiques dont il dispose. Celles-ci sont
constituées des minéraux alcalins et leur prélèvement continu conduit à
une déminéralisation progressive des articulations (ainsi que des dents,
cheveux et ongles) dont la fragilisation et l’inflammation pourraient
favoriser l’arthrose.
Du fait des relations étroites qui existent entre potassium et équilibre
acide-base, il est intéressant d’évaluer le degré d’acidité de l’organisme
qui est une conséquence possible d’un manque de potassium.
Pour rester en bonne santé, le corps cherche à se débarrasser de tous les
acides excédentaires qui irritent et déminéralisent ses tissus. La porte de
sortie principale qu’il utilise à cet effet est le rein.
Le taux normal d’excrétion des acides par les reins donne aux urines un
pH se situant entre 6,5 et 7,5 chez une personne en bonne santé qui se
nourrit correctement.
En mesurant le degré d’acidité des urines, on peut donc déterminer si le
corps rejette des quantités normales d’acides ou non. Si le taux
d’excrétion des acides est plus élevé que la normale, le pH de l’urine sera
également plus acide, indiquant que le corps cherche à se débarrasser d’un
trop-plein d’acides.

ÉQUILIBRER SES APPORTS EN GRAISSES


Certaines graisses favorisent l’inflammation dans l’organisme: ce sont les
acides gras saturés (beurre, fromages, viande grasse, viennoiseries) et les
acides gras insaturés de la famille des oméga-6 (présents dans les huiles et
margarines de tournesol, les huiles de maïs et de pépins de raisin). Au
contraire, les acides gras insaturés de la famille des oméga-3 (dans les huiles
d’olive et de colza, les graines de lin, les noix et les poissons gras) ont un effet
anti-inflammatoire.
Or notre alimentation moderne présente un grand déséquilibre en faveur des
acides gras saturés et des oméga-6. Et plus on mange de graisses pro-
inflammatoires, plus on fabrique de substances favorisant l’inflammation.
Il est donc souhaitable de réduire l’apport en graisses saturées et en acides
gras oméga-6, au profit des acides gras oméga-3.
Pour cela, on limitera au maximum la consommation de viandes grasses, de
fromages, de plats cuisinés et de vien-noiseries, ainsi que l’usage des huiles de
tournesol, de maïs et de pépins de raisin. Au contraire, on favorisera la
consommation d’huile d’olive pour la cuisson, d’huile de colza pour
l’assaisonnement, de poissons gras riches en oméga-3 (sardines, thon, saumon,
maquereau) deux à trois fois par semaine et des noix ou des graines de lin tous
les jours.

À RETENIR
La nature des matières grasses que l’on consomme a une influence sur le
degré d’inflammation de l’organisme.

LIMITER LES PHÉNOMÈNES DE GLYCATION


Nous avons vu qu’il existe une corrélation entre la gravité de l’arthrose et le
niveau élevé de protéines glyquées dans le cartilage. Les protéines glyquées
déclenchent une augmentation de la production de cytokines inflammatoires et
d’enzymes dégradant la matrice du cartilage.
L’accumulation de protéines glyquées dans l’organisme peut être fortement
réduite en limitant les aliments frits, grillés et rôtis. On privilégiera donc les
cuissons à basse température.
Pour limiter la glycation spontanée dans les tissus, il est utile de suivre un
régime alimentaire à faible index glycémique (en limitant les aliments de goût
sucré ou qui se transforment rapidement en sucre). Demandez conseil à votre
médecin.

Limiter le tabagisme
Le tabagisme génère un stress oxydant: il est à l’origine d’une augmentation de
la production de radicaux libres que l’organisme ne parvient plus à neutraliser.
Ceci favorise un état inflammatoire général de l’organisme. Les mécanismes
qui lient tabac et inflammation sont multiples: augmentation des cytokines pro-
inflammatoires, diminution des cytokines anti-inflammatoires, promotion des
cellules de l’immunité produisant des cytokines pro-inflammatoires, activation
de certains globules blancs appelés macrophages. La Protéine C Réactive
(protéine de l’inflammation produite par le foie) augmente également avec la
quantité de cigarettes fumées.

Surveiller son taux de vitamine D


La vitamine D est essentielle à la santé des os car elle a un rôle crucial dans
l’absorption intestinale du calcium et dans la minéralisation de la matrice des
os et du cartilage. Elle aurait aussi un effet protecteur contre l’usure des
articulations. On sait que le manque de vitamine D est associé à un risque plus
élevé d’arthrose chez les seniors.
De plus, on sait que la vitamine D a de puissants effets anti-inflammatoires
et pourrait donc agir sur le mécanisme initial à l’origine de la maladie
arthrosique.
La vitamine D est maintenant aussi reconnue pour avoir d’importants effets
sur la santé globale, avec une diminution du risque de nombreuses maladies
comme les maladies cardio-vasculaires, le diabète, les maladies infectieuses,
les maladies auto-immunes et certains cancers.
La vitamine D est fabriquée par notre corps grâce à l’action des rayons
ultra-violets B (UVB) du soleil sur la peau. L’exposition de 25 % de la surface
corporelle pendant cinq à quinze minutes (en fonction de la couleur de peau, de
l’âge et de la latitude où l’on vit) au soleil de midi au mois de juin, permet la
synthèse d’environ 1 000 UI de vitamine D. C’est quand le soleil est à la
verticale de notre tête qu’il fournit le plus d’UVB et que nous fabriquerons le
plus efficacement de la vitamine D, donc entre 11 et 14 heures. Il est inutile de
rester au soleil de midi plus de quinze minutes pour synthétiser suffisamment
de vitamine D. Si votre peau commence à rougir, c’est aussi le signe qu’il faut
arrêter votre exposition: vous ne fabriquerez alors plus de vitamine D, en
revanche vous augmenterez votre risque de cancer de la peau. En respectant
ces règles simples, vous obtiendrez les bénéfices maximum du soleil, sans les
risques.
La vitamine D peut aussi être apportée par l’alimentation. Elle est présente
dans les graisses animales, surtout les huiles de poisson (c’est pourquoi on
donnait jadis de l’huile de foie de morue aux enfants). Mais les apports
alimentaires sont en fait très limités car les portions nécessaires pour satisfaire
les besoins quotidiens sont difficilement atteignables en pratique. Ainsi sous
nos latitudes, ce n’est que par la supplémentation que l’on peut lutter contre la
carence en vitamine D (qui est encore aujourd’hui une pandémie mondiale).
N’hésitez pas à demander à votre médecin un dosage de la vitamine D qui
mérite de faire partie du bilan sanguin initial.

Limiter les risques de traumatisme articulaire


Les traumatismes articulaires, qu’ils soient majeurs, comme lors d’un accident
de la voie publique ou d’une pratique sportive violente, ou mineurs mais
répétés, peuvent entraîner une détérioration du cartilage.
C’est pourquoi l’apparition d’une arthrose est plus fréquente chez les
athlètes et les personnes ayant eu un travail physique exigeant.
En cas de blessure, même mineure, il est évidemment souhaitable d’attendre
une guérison complète et l’absence de douleur avant la reprise de l’activité en
cause. Cette règle est bien souvent bafouée par les sportifs passionnés qui
n’ont pas toujours la patience nécessaire à une bonne cicatrisation de leur
blessure.
Corriger ou compenser une anomalie de la statique
osseuse
Le dépistage et la correction d’anomalies très fréquentes de la statique osseuse
(lire p. 48) permettent de limiter le risque de survenue d’une arthrose
ultérieure. Pensez à dépister et corriger une bascule du bassin, des pieds plats,
une inégalité dans la longueur des membres inférieurs.

Être prudent en cas de manutention


Le port de charges répond à des règles qui permettent de limiter le risque de
blessure. Pour soulever un objet lourd, il faut plier les genoux et garder le dos
droit en conservant l’objet près du corps.

Les articulations atteintes d’arthrose doivent être protégées des


charges excessives

Pratiquer une activité physique régulière


La pratique d’une activité physique régulière permet de maintenir une bonne
santé générale, d’assurer une bonne oxygénation des articulations et de
renforcer les muscles. Des muscles solides permettent de protéger les
articulations, en particulier le genou, et donc de limiter le risque d’arthrose.
Toutefois pour prévenir l’arthrose, le choix de l’activité physique et son
mode de pratique ne sont pas anodins. Toutes les activités violentes (football,
arts martiaux…) et/ou intensives favoriseront l’arthrose au lieu de l’éviter. Des
activités non traumatisantes et d’intensité modérée, pratiquées après un
échauffement initial, auront par contre un effet bénéfique sur les articulations
(marche, natation, tai-chi, bicyclette…). On préconise par exemple une heure
de marche trois fois par semaine.
L’exercice physique modéré favorise la production de cytokines anti-
inflammatoires. L’exercice intense a au contraire un effet pro-inflammatoire.
Si vous n’avez pas pratiqué d’activité physique depuis longtemps, pensez à
débuter très progressivement pour éviter de vous blesser.

Soigner les maladies articulaires


Les maladies articulaires, comme la goutte ou la polyarthrite rhumatoïde,
favorisent la survenue de l’arthrose. Le meilleur contrôle possible de ces
maladies, grâce à un traitement et un suivi médical efficaces, est donc
indispensable pour en limiter le risque.

Lutter contre le stress, éviter de s’isoler et bien


dormir
On sait que l’interleukine-6 est un des messagers principaux de la réaction
inflammatoire. En cas de stress et lorsque l’on vieillit, son taux augmente.
Cette molécule, sécrétée par les cellules du système immunitaire, est un des
responsables de l’inflammation dans le corps. Un fort taux d’interleukine-6
dans le sang augmenterait les risques d’ostéoporose, d’arthrose, de maladies
cardio-vasculaires, de cancers et de maladies d’Alzheimer.
Lorsque nous sommes stressés, la glande surrénale sécrète du cortisol qui a
une action anti-inflammatoire. Le stress pourrait favoriser l’inflammation par
épuisement de la sécrétion de cortisol. Les personnes stressées ont aussi
tendance à faire peu de sport, mal se nourrir et négliger de se relaxer, ce qui
peut aggraver l’évolution de la maladie arthrosique.
Un bon sommeil et une vie sociale active seraient deux facteurs
primordiaux pour réduire le risque d’avoir un taux d’interleukine-6 élevé. Ce
qui augmenterait ainsi les chances de bien vieillir.

e Un système tampon est un système permettant la neutralisation de l’acidité.


f Le pH est une unité de mesure permettant de quantifier l’acidité d’un milieu. Plus le pH est bas, plus le
milieu est acide. Inversement, plus le pH est élevé, plus le milieu est alcalin. 7 est la valeur de neutralité
du pH (à pH 7, le milieu n’est ni acide ni alcalin, on dit qu’il est neutre).
PARTIE 3

LES TRAITEMENTS
SYMPTQMATIQUES
CHAPITRE 1

POURQUOI EST-IL IMPORTANT DE


TRAITER L’ARTHROSE?

Bien qu’il n’existe actuellement aucun moyen de guérir l’arthrose, les


traitements disponibles à ce jour permettent le plus souvent de maîtriser la
douleur et, pour certains, de freiner la progression de la maladie afin de
conserver le plus longtemps possible des articulations fonctionnelles.
Le traitement de l’arthrose doit être adapté aux symptômes et aux besoins
de chacun. Les recommandations énoncées tout au long de la partie 2 pour la
prévention restent évidemment indiquées quand l’arthrose est déclarée.

À RETENIR
La prise en charge non médicamenteuse est tout aussi, voire plus,
importante que la prise en charge médicamenteuse. Elle nécessite de
s’informer sur les moyens et techniques disponibles et d’apprendre à les
utiliser en les adaptant à son cas personnel.
CHAPITRE 2

L’ALIMENTATION ET L’ACTIVITÉ
PHYSIQUE

Adopter une alimentation plus équilibrée


Les changements alimentaires à mettre en place sont identiques à ceux que
nous avons vus pour la prévention (lire p. 59).
Une alimentation riche en fruits et légumes (apportant vitamines, minéraux,
fibres et substances antioxydantes) et une réduction des apports en graisses
saturées et en acides gras oméga-6 au profit des oméga-3 permettront non
seulement de limiter l’inflammation générale de l’organisme mais également
de contribuer à lutter contre un excès de poids quand il existe. Il en est de
même pour les aliments «gly-qués» ou favorisant la «glycation».
La perte de poids augmente considérablement le confort. Il est démontré
que l’amaigrissement des patients arthro-siques en surpoids retarde l’évolution
de la maladie. Pour l’arthrose du genou, perdre de 5 % à 10 % de son poids
permet parfois d’éliminer les douleurs grâce à un allégement de la charge
pesant sur l’articulation. La perte de 5 kg réduit de 25 % le risque de devoir
recourir à la chirurgie.
Voici un exemple de menu adapté à un patient arthrosique:
• Petit déjeuner: 50 g céréales, un œuf, figues sèches, thé vert.
• Déjeuner: salade avocat crevette + une cuillère à soupe d’huile de colza, 150
g de poulet au curry, 200 g de pommes de terre, 200 g de brocolis, 60 g de
fromage de brebis, pain complet.
• Collation vers 16-17 heures: fruits frais, fruits secs, chocolat noir.
• Souper: une ou deux assiettes de soupe, 100 g de saumon, 80 g de riz, 200 g
d’épinards.
À RETENIR
La lutte contre l’obésité représente à l’heure actuelle un des meilleurs
traitements de l’arthrose du genou.

L’exercice physique
En cas d’arthrose, l’exercice physique, pratiqué en dehors des poussées
inflammatoires, contribue à réduire la douleur et la raideur des articulations.
Par contre, la mise au repos de l’articulation est indispensable pendant les
périodes douloureuses.
L’arthrose exerce une influence néfaste sur les muscles et les tendons qui
entourent l’articulation et, normalement, facilitent la mobilité articulaire.
En cas d’arthrose, les muscles et les tendons subissent des charges
inhabituelles susceptibles de provoquer des contractures musculaires et de
contribuer aux douleurs et aux raideurs. L’inactivité que provoquent les
douleurs affaiblit elle-même les muscles et aboutit à une instabilité de
l’articulation. D’où l’importance de pratiquer régulièrement (quinze à trente
minutes, au moins trois fois par semaine), avec les conseils d’un professionnel
compétent (kinésithérapeute, physiothérapeute, coach sportif), des exercices de
renforcement musculaire qui sollicitent les articulations raides ou
douloureuses, sans toutefois leur faire subir de trop fortes pressions.
Les mouvements articulaires favorisent les apports en éléments nutritifs
dans le cartilage, accélérant ainsi sa cicatrisation. Les exercices physiques
n’aggravent pas les lésions et renforcent les structures péri-articulaires,
contribuant à réduire les douleurs. Des muscles et des tissus forts procurent un
plus grand support aux articulations lésées et affaiblies par l’arthrose.
Différents types d’exercices permettent d’atténuer la douleur et la raideur,
ainsi que d’améliorer la forme physique générale et l’humeur:
• Les exercices d’amplitude réduisent la douleur et la raideur et préservent la
mobilité des articulations.
• Les exercices de renforcement augmentent le tonus musculaire et protègent
les articulations.
• Les étirements aident à soulager la douleur et à maintenir la souplesse des
muscles et des tendons qui entourent les articulations touchées. Peu importe
l’âge, un muscle a toujours la capacité de s’étirer. Alors que le vieillissement
nous ramène à la position fœtale (tendance à se recroqueviller, enroulement des
épaules, arrondissement du dos, avancée de la tête vers l’avant), tous les
exercices qui favorisent l’extension et le redressement du corps contribuent à
améliorer l’état général.
• Les exercices d’endurance (marche, natation, vélo) renforcent le cœur. Il est
parfois préférable d’éviter les activités comme la course à pied, qui soumettent
les articulations à des chocs répétés.
Ces exercices ont aussi un rôle de signal d’alarme: en cas de douleur, il
faudra ménager l’articulation.
Pour les arthroses de la hanche, on conseille la bicyclette plutôt que la
marche car cette activité physique entretient la musculature en usant moins le
cartilage de la hanche qui est déchargée du poids du corps.
Le tai-chi, gymnastique chinoise ancestrale douce (dans sa forme non
martiale!) serait selon les médecins chinois, gage de santé et de longévité.
Intégrant une approche par le corps mais également par l’esprit, il permet
d’améliorer la fonction musculaire, l’équilibre et la souplesse articulaire. Des
études cliniques ont montré son efficacité dans les douleurs et raideurs
arthrosiques2.

À RETENIR
L’arthrose n’est pas une contre-indication à la pratique d’une activité
physique. Le repos de l’articulation touchée est nécessaire uniquement en
cas de poussée inflammatoire de la maladie (phase d’aggravation), et pour
un temps limité.
Pour vous porter mieux durablement, quelques séances de kinésithérapie ne
suffisent pas: il faut s’astreindre à des exercices réguliers qui ont pour
objectifs de maintenir l’amplitude des mouvements, de prévenir les attitudes
vicieuses et de renforcer la musculature.
CHAPITRE 3

LES TRAITEMENTS PHYSIQUES

La physiothérapie
La physiothérapie regroupe l’ensemble des traitements utilisant des agents
physiques naturels.

CHAUD
L’application de chaleur aide à détendre les muscles contractés
(enveloppements chauds avec de la Ouate Thermogène®, bains chauds de dix
minutes à 40 °C).

FROID (CRYOTHÉRAPIE)
En cas de poussée inflammatoire, c’est au contraire l’application de froid qui
soulagera. Le froid provoque en effet:
• un ralentissement de la conduction nerveuse et donc du message douloureux;
• un rétrécissement du diamètre des vaisseaux sanguins freinant ainsi l’arrivée
des médiateurs chimiques de l’inflammation;
• une réduction de l’activité des cellules enflammées.
On peut utiliser des packs réfrigérants ou tout simplement de la glace
(toujours interposer un linge pour éviter un contact direct avec la peau qui
provoquerait une gelure). Pour un effet optimal, il faut les appliquer pendant
vingt minutes, et renouveler l’opération deux à trois fois dans la journée.

COURANTS, ONDES, ULTRASONS, CHAMPS


MAGNÉTIQUES
Il peut être intéressant de consulter un physiothérapeute afin de bénéficier de
certains soins particuliers:
• application de courants de basse fréquence (électrothérapie) calmant les
douleurs;
• ionisations permettant le transport de médicaments à travers la peau, ceux-ci
étant entraînés par l’application simultanée d’un courant électrique;
• ultrasons et ondes mécaniques dégageant de la chaleur en traversant les tissus
(tendons et ligaments), et effectuant un «micro-massage»;
• ondes électromagnétiques de haute fréquence soulageant les douleurs en
échauffant les tissus;
• champs magnétiques périodiques de basse fréquence ou champs magnétiques
pulsés semblant favoriser la réparation tissulaire osseuse et cartilagineuse sans
engendrer d’échauffement des tissus3,4,5.

L’ergothérapie
L’ergothérapie vise l’indépendance de la personne dans les activités de la vie
de tous les jours.
L’ergothérapeute donne des conseils pour ménager les articulations, afin de
maintenir le plus longtemps possible son autonomie, au travail comme au
domicile. Il enseigne comment adopter une posture correcte et propose des
outils facilitant l’exécution des tâches quotidiennes (siège de douche, brosse
longue pour se laver les pieds, choix d’une canne si besoin).

La podologie
Un podologue pourra donner des conseils sur les soins des pieds et l’adaptation
des chaussures. La confection de semelles orthopédiques sur mesure peut aider
à corriger une anomalie de la statique osseuse, prévenant l’excès de contrainte
sur les articulations et limitant ainsi les douleurs et la progression de l’arthrose.

Les orthèses
Par opposition à une prothèse qui remplace un élément manquant, une orthèse
permet de compenser une fonction déficiente. Elle permet de limiter la
déformation articulaire et soutient l’articulation pour éviter la douleur. On
l’utilise notamment pour la mise au repos de l’articulation dans la rhizarthrose
(arthrose du pouce).

Orthèse de pouce utilisée en cas de rhizarthrose

Les cures thermales


En France, la rhumatologie concerne plus de 60 % des curistes. Le traitement
des douleurs est le premier champ d’action du thermalisme qui a fait ses
preuves dans le soulagement de la douleur liée à l’arthrose6.
Les cures thermales permettent d’améliorer la mobilité ainsi que le bien-
être, et parfois de réduire voire d’arrêter le traitement pharmacologique
pendant plusieurs mois. Reconnue d’intérêt public, la cure thermale contre
l’arthrose est prise en charge par l’assurance maladie7.
La cure pour traiter l’arthrose se déroule habituellement sur trois semaines,
dont quinze jours de soins. Les soins généraux sont des bains chauds, des bains
de vapeurs, des massages, des applications de boue et des douches au jet. L’eau
thermale combinée à la chaleur a un effet apaisant sur les parties douloureuses
du corps. L’eau chaude aide à détendre les muscles et à soulager la douleur
articulaire ainsi que les raideurs.
L’objectif de cette cure est bien sûr de diminuer les douleurs, mais c’est
aussi l’occasion de changer son environnement, d’initier une prise en charge
kinésithérapeutique et diététique, d’apprendre de nouveaux gestes et postures
qui apporteront un soulagement au quotidien.
Par contre, il n’existe aucun argument scientifique suggérant une
quelconque efficacité de l’eau bue dans une station thermale.

L’acupuncture
L’acupuncture fait partie de la médecine traditionnelle chinoise avec les
plantes, la diététique, le qi gong (gymnastique thérapeutique) et les massages
tui na. Elle repose sur le principe d’une circulation harmonieuse du Qi, ou
énergie vitale, en vue de prévenir et de traiter les troubles de santé.
L’acupuncteur agit sur des points précis à l’aide d’aiguilles, de pointes
chauffées (moxa) ou parfois de stimulations électriques.
L’effet de l’acupuncture sur la douleur a été abondamment démontré, bien
que le soulagement soit souvent de courte durée et nécessite des séances
successives.
Bien conduite, elle a l’avantage d’être dénuée d’effets indésirables.
Les neurologues, qui rejettent en général le principe du Qi, expliquent
l’effet antalgique de l’acupuncture comme une stimulation locale qui vient
noyer la sensation douloureuse.
Plusieurs essais cliniques ont évalué l’efficacité de l’acupuncture sur les
douleurs liées à l’arthrose. Une méta-analyse publiée en 2007 et portant sur
plus de 1 300 personnes a conclu que l’acupuncture pouvait réduire les
douleurs et l’incapacité liées à l’arthrose8.
Cependant, certains essais ont montré que l’acupuncture factice pouvait elle
aussi être efficace. Quoi qu’il en soit, les recommandations internationales sur
la prise en charge de l’arthrose du genou et de la hanche reconnaissent
l’acupuncture comme un moyen efficace pour soulager les douleurs et
améliorer la mobilité.
Il faut prévoir un minimum de cinq à six séances pour constater une
amélioration.

La relaxation et les thérapies émotionnelles


Les méthodes de relaxation induisent un état de conscience modifié. Cet état
de fonctionnement particulier du système nerveux, qui est naturel, limite les
conséquences néfastes de la douleur sur l’organisme. Deux techniques sont
plus particulièrement utilisées dans la prise en charge globale de la douleur: la
sophrologie et l’hypnose.
La sophrologie permet un apprentissage de méthodes de relaxation avec un
objectif d’autonomie du patient. Elle peut mettre en place un véritable
programme de gestion de la douleur qui amène à diminuer les sensations
pénibles et leurs conséquences sur l’organisme.
L’hypnose nécessite la présence d’un thérapeute et utilise la capacité de
suggestion qui est accrue en état de conscience modifiée. Elle permet de
contrôler des douleurs aiguës, en situation d’urgence, mais aussi d’améliorer
des douleurs chroniques dans le cadre d’un suivi pluridisciplinaire. De
nombreuses personnes ressentent une appréhension à l’idée d’être hypnotisées;
c’est pourquoi il est important de préciser qu’une personne sous hypnose reste
toujours maîtresse d’elle-même.
Selon la théorie du «décodage biologique», toute maladie serait la résultante
d’un conflit émotionnel que vit la personne, qu’elle en soit consciente ou non.
L’arthrose serait associée à une rigidité des pensées, des attitudes et des
comportements. Elle surviendrait lorsque nous sommes trop inflexibles,
exigeants, intolérants ou moralistes. Un apaisement de ces tensions
émotionnelles pourrait avoir une influence favorable sur la maladie.
CHAPITRE 4

LES TRAITEMENTS
MÉDICAMENTEUX

La prise de médicaments n’est pas toujours nécessaire. En l’absence de douleur


ou en cas de douleur minime, mieux vaut s’abstenir. À l’inverse, en cas de
douleurs importantes et persistantes, une prise continue de médicaments peut
s’avérer indispensable. Mais les médicaments ne suffisent pas à eux seuls à
traiter l’arthrose; il faudra toujours y associer des mesures d’hygiène de vie si
l’on veut freiner son évolution. Quant aux produits naturels que nous
aborderons dans la partie 4, ils ont leur place quel que soit le stade de la
maladie car, outre le soulagement de la douleur, ils permettent de retarder,
voire d’éviter, son aggravation.

La douleur chronique plus nocive que la douleur


aiguë
Alors que la douleur aiguë est un signal d’alarme utile car elle protège
l’homme (on retire brutalement sa main quand elle s’approche trop du feu), la
douleur chronique (au-delà de trois à six mois) devient une maladie en elle-
même, avec des mécanismes complexes, neurophysiologiques et
psychologiques, et des phénomènes comportementaux spécifiques.
Cette douleur est dévastatrice, nocive physiquement, émotionnellement et
sociologiquement. Elle peut conduire à la dépression.
Depuis toujours, la médecine recherche les moyens de combattre la douleur.
Des progrès considérables ont été réalisés au cours des vingt dernières années
dans la compréhension de ses mécanismes et dans sa prise en charge, mais
celle-ci reste parfois largement insuffisante, en France comme ailleurs.
QU’EST-CE QUE LA DOULEUR?
La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable,
associée ou non à un dommage tissulaire. Une douleur prend naissance en
un point de l’organisme, déclenchée par des terminaisons nerveuses
périphériques appelées «nocicepteurs» (voir schéma ci-contre). Elle est
ensuite conduite par voie nerveuse jusqu’au cortex cérébral où elle est
intégrée et analysée. À toutes les étapes de la transmission de la douleur,
il existe une modulation qui explique le caractère individuel de la douleur.
Au niveau cérébral, les principaux systèmes régulateurs sont le thalamus
et la substance grise périventriculaire.

Circuit de l’influx nerveux de la douleur

Les paliers de la douleur


L’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe la douleur selon trois paliers
auxquels correspondent trois niveaux d’antalgiques.

DOULEUR FAIBLE À MODÉRÉE (PALIER I)


Elle est traitée par des antalgiques de niveau I qui sont des antalgiques
périphériques (c’est-à-dire n’agissant pas au niveau du système nerveux
central): paracétamol, aspirine, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).

DOULEUR MODÉRÉE À SÉVÈRE (PALIER II)


On administre des antalgiques de niveau II: antalgiques centraux opioïdes
faibles (codéine, tramadol), auxquels peuvent être associés des antalgiques
périphériques et/ou des gluco-corticoïdes.
Les opioïdes faibles ne figurent pas sur la liste des stupéfiants.

DOULEUR TRÈS INTENSE (PALIER III)


Elle est traitée par des antalgiques de niveau III: antalgiques centraux opioïdes
forts (dont le chef de file est la morphine), auxquels peuvent être associés des
antalgiques périphériques, des glucocorticoïdes et des psychotropes
(antidépresseurs par exemple).
Chaque palier n’est atteint que lorsque les médicaments du palier précédent,
utilisés à dose optimale, se révèlent insuffisants ou inefficaces.

Les traitements de la douleur


Tous les médicaments utilisés dans l’arthrose ont pour but in fine de calmer la
douleur.
La puissance des molécules utilisées est fonction du palier douloureux.

LES ANTALGIQUES DE NIVEAU I


Ils sont représentés essentiellement par le paracétamol (ou acétaminophène):
Efferalgan®, Dafalgan®, Doliprane®. Le paracétamol fait diminuer la douleur
et la fièvre, on dit que c’est un antalgique antipyrétique. Il n’a pas d’activité
anti-inflammatoire. C’est le premier médicament qu’un médecin prescrira
devant une douleur d’arthrose. Lorsqu’il n’y a pas de signe clinique
d’inflammation de l’articulation, l’efficacité du paracétamol peut être
suffisante. Il peut être utilisé à long terme pour maîtriser la douleur. Il est
préféré à l’aspirine du fait de sa bonne tolérance digestive et de son absence
d’effet perturbateur de la coagulation.
Lorsque la douleur est permanente, il ne faut pas attendre qu’elle devienne
insupportable pour prendre du paracétamol, car le traitement d’une douleur est
toujours plus efficace lorsqu’il est précoce. On le prendra alors à heure fixe,
tout au long de la journée, en trois ou quatre prises car il agit pendant environ
quatre à six heures. Le délai d’action est le plus souvent d’une heure.
Pour un adulte de plus de 50 kg, la dose par prise est de 1 g, au maximum
toutes les quatre heures, sans dépasser une dose totale de 4 g par vingt-quatre
heures.

Contre-indication et précautions
Comme tout médicament, le paracétamol possède des contre-indications et des
effets indésirables. Votre médecin saura vous conseiller, mais il faut savoir que
ce médicament est dangereux en cas de maladie du foie et que de fortes doses
peuvent endommager cet organe (hépatotoxicité), même s’il est sain.
Rappelons qu’en France, chaque année, surviennent 8 000 cas d’hépatites
toxiques dont le premier responsable est le paracétamol (le plus souvent par
surdosage lié à des douleurs chroniques), à l’origine de la majorité des greffes
du foie.

LES ANTALGIQUES DE NIVEAU II


Placés en termes d’efficacité entre le paracétamol et la morphine, les
antalgiques de niveau II utilisés dans le cadre de l’arthrose regroupent
essentiellement la codéine, le trama-dol et le néfopam. Ils peuvent être
prescrits si les douleurs ne sont pas soulagées par le paracétamol seul à sa
posologie maximale de 4 g par jour. Contrairement au paracétamol, leur
délivrance se fait exclusivement sur prescription médicale.
Mis à part le néfopam qui est un antalgique central non opiacé (il n’agit pas
sur les récepteurs de la morphine), les antalgiques de niveau II ont une action
centrale opioïde faible: ils induisent donc des effets indésirables similaires aux
opioïdes forts mais d’intensité plus faible: nausées, constipation, somnolence,
vertiges. Ils sont utilisés dans les cas où les anti-inflammatoires sont contre-
indiqués, insuffisants, inefficaces et/ou mal tolérés.
LA CODÉINE
La codéine est un dérivé naturel de l’opium présent dans diverses préparations
antalgiques associé au paracétamol (exemples: Codoliprane®, Dafalgan
codéiné®, Klipal®…). Sa durée d’action est d’environ quatre heures. Elle est
aussi utilisée comme antitussif (pour lutter contre la toux).
Pour la plupart des spécialités, la dose recommandée est de un à deux
comprimés à chaque prise, à renouveler toutes les quatre à six heures. Ce
schéma conduit habituellement à prendre environ 3 g par jour de paracétamol
et 150 à 180 mg par jour de codéine.
Effets secondaires
La codéine est souvent responsable de troubles digestifs (constipation surtout,
nécessitant d’adjoindre systématiquement un laxatif, nausées et vomissements)
et de troubles neurosensoriels (somnolence, vertiges, céphalées). Son usage
peut être détourné par les toxicomanes et une prise prolongée de fortes doses
de codéine peut provoquer une dépendance physique.

LE TRAMADOL (TOPALGIC®)
Le tramadol est une molécule originale qui agit sur les récepteurs du cerveau
sensibles à la morphine, ainsi que sur ceux d’autres messagers chimiques
(sérotonine et noradrénaline).
Le chlorhydrate de tramadol est commercialisé sous plusieurs noms de
spécialités avec des formes à libération immédiate dosées à 50 mg et des
formes à libération prolongée (LP) dosées de 50 à 200 mg. Les formes
immédiates sont données à la posologie d’une à deux gélules toutes les quatre
à six heures. Les formes LP sont données deux fois par jour. La dose maximale
est de 400 mg par jour. Il existe des formes commerciales associant tramadol et
paracétamol.
Effets secondaires
Essentiellement des vertiges, des nausées, une sédation. Il peut engendrer une
dépendance modérée.

LE NÉFOPAM (ACUPAN®)
Présenté en ampoules injectables qui peuvent aussi être avalées, ce
médicament présente une efficacité intéressante dans les douleurs arthrosiques
avec peu d’effets secondaires. Il peut être associé au paracétamol ainsi qu’aux
autres traitements donnés dans l’arthrose.

LES ANTALGIQUES DE NIVEAU III (MORPHINE ET SES


DÉRIVÉS)
Ils sont rarement utilisés dans l’arthrose, et seulement en cas de douleurs
chroniques pas ou peu soulagées par les antalgiques de niveaux 1 et 2. Leur
maniement est délicat et il vaut mieux que le suivi soit assuré par un médecin
spécialiste de la douleur. Leur effet est double: élévation du seuil de perception
de la douleur et modification du comportement du patient à l’égard de sa
douleur (indifférence). Dans le cadre de l’arthrose, l’utilité des analgésiques de
niveau III est faible et le risque d’effets secondaires important.

LES ANTI-INFLAMMATOIRES NON STÉROÏDIENS (AINS)

L’ASPIRINE, L’IBUPROFÈNE ET LE
DICLOFÉNAC
Les anti-inflammatoires soulagent la douleur, mais ils ne sont pas seulement
symptomatiques comme les antalgiques purs. Ils traitent aussi la composante
inflammatoire de l’arthrose.
En cas de poussée inflammatoire avec douleur au repos et gonflement, les
anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), appelés ainsi pour les distinguer
des anti-inflammatoires sté-roïdiens ou corticoïdes, sont indiqués en cure la
plus courte possible même s’il faut parfois les prendre pendant plusieurs
semaines avant qu’ils ne fassent réellement effet.
Cette famille de médicaments regroupe de nombreuses molécules, parmi
lesquelles on peut citer l’acide acétylsalicylique (l’aspirine), l’ibuprofène et le
diclofénac.
L’administration de cette classe de médicaments est malheureusement
associée à la survenue possible de nombreux effets secondaires, notamment
digestifs.
Effets secondaires
Ils sont nombreux. Les complications digestives sont les plus fréquentes et les
plus graves.
Les AINS peuvent provoquer des ulcérations digestives se manifestant par
des symptômes cliniques tels que des brûlures gastriques, mais également
parfois par des événements plus graves comme une hémorragie digestive ou
une péritonite en raison d’une perforation de l’ulcère dans l’abdomen.
Ces effets secondaires graves que sont l’hémorragie et la perforation
peuvent survenir très rapidement (parfois dès le premier jour de traitement).
Pour limiter ce risque digestif, le médecin qui prescrit des anti-
inflammatoires les associe souvent à des médicaments protecteurs de la paroi
de l’estomac (le plus souvent des «inhibiteurs de la pompe à protons», tels que
oméprazole, pantoprazole, ésoméprazole), surtout chez les personnes à risque,
notamment les personnes âgées.
D’autres risques sont aussi associés à la prise d’anti-inflammatoires:
• La coagulation peut être perturbée, entraînant un risque accru d’hémorragie.
• Une prise prolongée peut altérer le bon fonctionnement des reins, notamment
chez les personnes âgées et/ou prenant des médicaments pour soigner une
hypertension artérielle (en particulier avec l’association diurétique – inhibiteur
de l’enzyme de conversion).
• Enfin, des réactions allergiques sont possibles.

LES COXIBS
Il existe une sous-classe particulière d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, les
coxibs (inhibiteurs sélectifs de la cyclooxygénase-2 ou Cox-2, une enzyme
impliquée dans le processus inflammatoire), aussi efficaces que les AINS
classiques mais dont le mécanisme d’action plus sélectif permet une meilleure
tolérance digestive. Parmi les coxibs, on peut citer le célécoxib (Celebrex®) et
le meloxicam (Mobic®).
Effets secondaires des coxibs
Ces produits doivent être utilisés avec beaucoup de prudence car ils
n’éliminent pas totalement le risque de symptômes gastro-intestinaux et sont
parfois responsables d’accidents cardio-vasculaires graves ayant conduit à
retirer du marché plusieurs molécules de cette famille, la plus connue étant le
rofecoxib (Vioxx®), retiré du marché en 2004.
LES CORTICOÏDES
Lorsque la douleur et l’inflammation sont très importantes, le médecin pourra
prescrire de la cortisone ou l’un de ses dérivés (glucocorticoïdes).
Là encore, ces médicaments comportent des risques, notamment gastro-
intestinaux et rénaux, et des contre-indications. C’est pourquoi ils doivent être
pris exclusivement en cures courtes. L’utilisation à long terme des corticoïdes
est déconseillée en cas d’arthrose car le bénéfice est minime et les effets
secondaires indésirables nombreux.
Pour passer un cap, en cas de poussée inflammatoire (surtout si elle
s’accompagne d’un épanchement de synovie), le médecin peut recourir à une
infiltration de corticoïdes consistant à injecter ces anti-inflammatoires
puissants directement dans l’articulation. L’amélioration qui en résulte peut
durer plusieurs mois. On limite en général à trois par an le nombre d’injections
pour une même articulation, afin de réduire les effets secondaires (perte
minérale osseuse).
Effets secondaires et complications
La complication la plus grave des infiltrations demeure l’infection de
l’articulation à partir d’un microbe provenant de la peau du patient. Cette
complication est grave, car l’infection peut détruire l’articulation, mais très
rare (un cas sur 50 000 infiltrations). Son risque est diminué au maximum par
une désinfection soigneuse de la peau.

LES TRAITEMENTS LOCAUX (TOPIQUES)


Il existe de nombreuses crèmes, gels et pommades conçus pour soulager les
douleurs de l’arthrose. Ces produits contiennent le plus souvent une
association de plusieurs substances, parmi lesquelles on peut retrouver un
salicylate ou un autre anti-inflammatoire non stéroïdien, de la capsaï-cine
(composé actif du piment de Cayenne), du camphre et du menthol. Les
salicylates atténuent la douleur et l’inflammation. La capsaïcine inhibe une
molécule (appelée substance P) intervenant dans la transmission du message
douloureux au cerveau. Le camphre et le menthol calment la douleur en
provoquant respectivement une sensation de chaleur ou de fraîcheur.
Les traitements locaux sont intéressants pour soulager les douleurs des
articulations arthrosiques superficielles comme celles des doigts ou des
genoux. L’application quotidienne permet un effet local avec un passage limité
des principes actifs dans la circulation générale.
En application cutanée, les anti-inflammatoires n’ont pas (ou beaucoup plus
rarement) les effets indésirables qu’ils provoquent quand ils sont pris en
comprimés ou en gélules.
Les gels (sans phase grasse) pénètrent très rapidement et peuvent
s’appliquer sous pansement occlusif, sans massage. Certains produits existent
en compresses imprégnées à appliquer ou en cataplasmes.
Effets secondaires et complications
Les principales contre-indications des médicaments topiques sont les lésions
de la peau en regard de l’articulation douloureuse.
En cas de réaction de la peau après l’application, il convient de stopper
immédiatement l’application du produit.

À RETENIR
En cas de douleur chronique, la prise d’antalgiques à intervalles réguliers
permet de calmer la douleur plus efficacement que la prise à la demande
(«quand ça fait mal»).

Il est recommandé de ne pas utiliser d’antalgiques plus de cinq jours sans avis
médical.

L’INJECTION D’ACIDE HYALURONIQUE


DANS L’ARTICULATION
En cas d’arthrose, la viscosité du liquide synovial est abaissée car sa teneur en
acide hyaluronique diminue.
Nous avons vu que l’acide hyaluronique, normalement présent dans
l’articulation, est responsable des propriétés visco-élastiques du liquide
synovial. Il permet de lubrifier l’articulation et d’amortir les chocs. De plus, il
aurait un effet anti-inflammatoire local.
L’injection d’acide hyaluronique, encore appelée visco-supplémentation, est
utilisée surtout pour les arthroses du genou. L’efficacité dans d’autres
localisations arthro-siques, telles que la hanche, l’épaule ou la cheville, reste à
évaluer.
Le traitement consiste en trois injections à une semaine d’intervalle, et peut
être répété tous les ans. Le bénéfice clinique débute, selon les auteurs, entre
deux et quatre semaines après la première injection et peut se prolonger
jusqu’à six mois ou un an après le début du traitement. L’action est
symptomatique, se marquant par une diminution de la douleur et de la gêne
fonctionnelle. Les infiltrations d’acide hyaluronique agissent plus lentement
mais plus durablement que les infiltrations de corticoïdes.
Cette technique présente trois avantages:
• Elle permet un traitement local de l’articulation atteinte.
• Elle est bien tolérée (l’effet indésirable le plus souvent rapporté est une
douleur au point d’injection pendant ou après celle-ci).
• Elle évite la prescription d’un traitement médicamenteux supplémentaire
avec son cortège d’effets indésirables possibles, ce qui est très intéressant
notamment chez des personnes souvent âgées et fragiles qui prennent par
ailleurs de nombreux médicaments.
Ce traitement s’adresse à des articulations douloureuses dans des
circonstances mécaniques: douleur à la marche, à la montée et à la descente
des escaliers, sensation de raideur articulaire, en cas de douleur chronique en
dehors des poussées congestives, donc en dehors de périodes d’épan-chement
articulaire.
Le seul effet scientifiquement prouvé est une réduction des douleurs. Aucun
effet protecteur du cartilage n’a pu être scientifiquement démontré à ce jour
avec la visco-supplémentation.
Ces produits sont onéreux et ne sont que partiellement remboursés par la
Sécurité sociale.

À RETENIR
Les infiltrations d’acide hyaluronique ne sont pas un traitement de la
poussée d’arthrose mais un traitement d’entretien à moyen/long terme.
Elles sont indiquées lorsque le genou reste douloureux, avec peu ou pas
d’épanchement, malgré les autres traitements médicamenteux et non
médicamenteux.

LE LAVAGE ARTICULAIRE
Le lavage articulaire s’applique à l’articulation du genou. Son but est de
diminuer la douleur en la débarrassant (provisoirement) des débris
cartilagineux microscopiques, des enzymes et cristaux qui entretiennent
l’inflammation.
Il consiste à faire passer à l’intérieur de l’articulation un litre de sérum
physiologique à l’aide de deux aiguilles placées dans le genou sous anesthésie
locale (ou au cours d’une arthroscopie chirurgicale). Ce lavage dure cinq à dix
minutes et se termine par une infiltration de corticoïdes ou d’acide
hyaluronique.
Ce geste est indiqué dans les arthroses non soulagées par les infiltrations
cortisoniques lorsque l’on ne veut pas ou ne peut pas être opéré. Il est efficace
dans environ un cas sur deux et son effet peut durer de six mois à un an.
Néanmoins, il n’y a pas aujourd’hui de consensus concernant sa pratique, de
récents travaux n’ayant pu confirmer son efficacité.
PARTIE 4

LES TRAITEMENTS DE FOND


CHAPITRE 1

LIMITER LA PRISE DE
MÉDICAMENTS ET L’ÉVOLUTION
DE LA MALADIE

La Nature fourmille de richesses que nous allons détailler et qui peuvent


constituer une aide précieuse supplémentaire dans la lutte contre l’arthrose,
limitant son évolution et donc l’utilisation des médicaments accompagnés de
leur cortège d’effets indésirables. De nombreuses plantes et compléments
alimentaires sont efficaces contre les méfaits de l’arthrose: il ne s’agit pas de
les prendre tous mais de savoir ceux qui vous seront les plus bénéfiques.
Ces produits naturels sont efficaces contre la douleur et l’inflammation. Ils
mériteraient d’être prescrits en première intention, avant le paracétamol et les
AINS (lire p. 99). Chez les patients prenant déjà des AINS et les tolérant mal,
leur prescription est particulièrement intéressante. On peut regretter que les
recommandations européennes pour le traitement de l’arthrose n’en fassent pas
mention alors que leur efficacité a pourtant été démontrée.
En toute logique, ces traitements devraient être prescrits dès que le
diagnostic d’arthrose est posé, et administrés indéfiniment si le patient en retire
un bénéfice clinique. Ils peuvent être associés aux traitements précédents.
CHAPITRE 2

LES COMPLÉMENTS
ALIMENTAIRES QUI PROTÈGENT
LES CARTILAGES

Plusieurs molécules revendiquent une action de protection du cartilage (dite


«chondroprotectrice»), et sont regroupées sous le nom d’«anti-arthrosiques
symptomatiques d’action lente» (AASAL). L’efficacité de ces traitements ne se
manifeste pas chez tous les arthrosiques, et n’apparaît pas avant plusieurs
semaines ou plusieurs mois d’administration. Il est donc très important de ne
pas les interrompre au bout de quelques jours devant l’absence d’amélioration.
Ces produits ont un effet «rémanent», ce qui signifie qu’il se prolonge après
l’arrêt du traitement. Cela autorise éventuellement des cures discontinues, une
prise continue étant toutefois préférable.
On n’a jamais démontré que les AASAL font repousser le cartilage détruit,
mais ils ralentiraient l’évolution de la maladie arthrosique. Il s’agit là d’un
avantage notable sur les AINS qui ont plutôt tendance à accélérer la
progression de l’arthrose.
Ces traitements contribuent aussi à lutter contre la douleur arthrosique. La
plupart des patients en retirent un réel bénéfice clinique, alors que pour
d’autres l’amélioration peut être très modeste. Dans ce cas il faut s’assurer que
les AASAL ont été prescrits à dose suffisante.
Quatre molécules sont couramment utilisées en France: le sulfate de
glucosamine, le sulfate de chondroïtine, les insaponifiables d’avocat et de soja
et la diacéréine. Elles diffèrent dans leur mode d’action, leur coût et leur
tolérance.
Des études ont permis de constater un ralentissement de la progression
radiologique de l’arthrose et du pincement articulaire chez certains patients
prenant des AASAL. Il est donc possible que ces molécules aient un effet sur
la structure même du cartilage ainsi que sur l’évolution de l’arthrose, et non
pas seulement sur les symptômes. Leur action nécessite qu’il reste encore dans
l’articulation des cellules qui fabriquent le cartilage (les chondrocytes), c’est-à-
dire que celui-ci n’ait pas été totalement détruit. D’où l’importance de débuter
la prise d’AASAL dès les premiers signes d’arthrose. Leur effet antalgique
propre contribuera à limiter la consommation de médicaments antalgiques et
anti-inflammatoires.

LE SULFATE DE CHONDROÏTINE
(STRUCTUM®, CHONDROSULF®)
Comme nous l’avons vu précédemment, la chondroïtine est un des constituants
des protéoglycanes du cartilage et son apport favorise leur synthèse par les
chondrocytes (lire p. 22). Cette molécule inhibe aussi l’élastase, une des
enzymes participant à la dégradation du cartilage.
Plusieurs méta-analysesg, synthèses et essais cliniques concluent à son
efficacité pour soulager les symptômes de l’arthrose légère à modérée et
freiner son évolution. On constate une diminution de la douleur et de la raideur
articulaires, et un ralentissement de la progression de la maladie10,11.
Posologie
1 200 mg par jour, en deux ou trois prises, pendant les repas. L’effet peut être
constaté après quatre à huit semaines de traitement. La chondroïtine proposée
dans le commerce est soit extraite du cartilage de bœuf, soit d’origine marine
(cette dernière étant à éviter en cas d’allergie au poisson).

LE SULFATE DE GLUCOSAMINE
La glucosamine, produite naturellement par l’organisme, joue un rôle
important dans le maintien de l’intégrité du cartilage de toutes les articulations
en stimulant la production de protéoglycanes (lire p. 21). Elle facilite
l’assimilation du soufre qui est nécessaire à la fabrication et à la réparation des
cartilages. Elle semble aussi améliorer la qualité du liquide synovial.
De très nombreux travaux (essais cliniques et méta-analyses) ont été
réalisés pour étudier les effets de la glucosamine. Certaines études concluent à
une amélioration des symptômes de l’arthrose et à un ralentissement de son
évolution, alors que d’autres ne montrent aucune supériorité par rapport à un
placebo. Il semblerait que seul le sulfate de glucosamine (contrairement aux
autres formes de glucosamine) soit bénéfique sur la douleur et la mobilité de
l’articulation12,13, 14,15,16.
Cet acide aminé occasionne très peu d’effets secondaires, et si son efficacité
n’est pas formellement démontrée, son innocuité semble certaine.
Posologie
1 500 mg par jour, en deux ou trois prises, pendant les repas. L’effet peut être
constaté après deux à huit semaines de traitement. Deux études cliniques
menées sur des personnes souffrant d’arthrose du genou ont montré que la
prise quotidienne de 1 500 mg de sulfate de glucosamine pendant trois ans
permettrait de bloquer la progression de la maladie.

ASSOCIATION GLUCOSAMINE-
CHONDROÏTINE
Les chondrocytes sains synthétisent normalement chondroïtine et glucosamine
à partir du glucose des aliments au terme de plusieurs réactions biochimiques.
En cas d’arthrose, les chondrocytes même bien alimentés en glucose ne
parviennent plus à accomplir correctement leur tâche. De plus, la production
par l’organisme de ces deux substances diminue progressivement avec l’âge.
L’association glucosamine-chondroïtine est pertinente puisque les mécanismes
d’action de ces deux molécules sont différents et complémentaires. On estime
que la prise de ces deux produits améliore l’état des arthrosiques dans environ
80 % des cas17,18.
Il existe dans le commerce des préparations associant ces deux molécules,
mais leur dosage est souvent insuffisant.

LES INSAPONIFIABLES D’AVOCAT ET


DE SOJA (PIASCLÉDINE®)
Des substances extraites de l’avocat et du soja contribuent à améliorer la
fonction des articulations et à diminuer la douleur et les besoins en
médicaments anti-inflammatoires19,20,21,22.
Il s’agit de la fraction insaponifiable de leurs huiles, composée
principalement de trois phytostérols: le bêta-sitostérol, le campestérol et le
stigmastérol.
Les effets indésirables sont rares.
Posologie
Un produit pharmaceutique est disponible en France sous le nom de
Piascledine 300®: une gélule par jour à prendre au milieu d’un repas pour
éviter les régurgitations à odeur lipidique.

LA DIACÉRÉINE (ART 50®, ZONDAR®)


Isolée à partir de la rhubarbe de Chine (Rheum Palmatum), la diacéréine agit
par deux mécanismes: l’inhibition in vitro de la synthèse de l’interleukine-1
(IL-1), principale cytokine destructrice du cartilage, et l’activité stimulante sur
la synthèse des protéoglycanes, glycosaminoglycanes et de l’acide
hyaluronique, principaux constituants du cartilage (lire p. 22).
Une étude menée en France chez des patients souffrant d’arthrose de la
hanche a montré qu’une prise quotidienne prolongée sur trois ans de diacéréine
diminuait la détérioration cartilagineuse en comparaison à un placebo.
Posologie
Une gélule matin et soir pendant les repas. L’effet débute après un à deux mois
de traitement.

g Une méta-analyse est la synthèse statistique des résultats d’études distinctes portant sur un même sujet.
Le but de cette compilation d’études est d’augmenter le nombre des malades inclus.
CHAPITRE 3

LA VITAMINE D

Nous avons vu précédemment l’importance de la vitamine D pour une bonne


santé osseuse et son effet protecteur contre l’usure des articulations.
De plus, en cas de carence en vitamine D, les douleurs chroniques seraient
réfractaires au soulagement par les analgésiques classiques et les anti-
inflammatoires non stéroïdiens.
La vitamine D intervient dans le métabolisme de la matrice extra-cellulaire
du cartilage et il semble qu’une carence en vitamine D accélérerait son
catabolisme.
Par ailleurs, la vitamine D possède des effets antiinflammatoires généraux.
Des chercheurs américains ont récemment montré (sur une culture cellulaire
de globules blancs) que, face à un stress oxydant, la production de médiateurs
de l’inflammation (interleukine-6 et TNF alpha) était très élevée en présence
d’une concentration de vitamine D inférieure à 75 nm/l (nanomoles par litre).
Elle était réduite entre 75 et 125 nm/l et très réduite à partir de 125 nm/l. La
vitamine D inhibe la production par les macrophages de cytokines
proinflammatoires en activant un gène (MKP-1) qui interfère avec la cascade
inflammatoire.
La vitamine D favorise aussi l’expansion des lymphocytes T régulateurs,
des globules blancs très spécialisés qui diminuent la réponse inflammatoire.
La carence en vitamine D favoriserait donc un état d’inflammation
chronique de bas grade, susceptible d’endommager les tissus et considéré
aujourd’hui comme un processus biologique commun à toutes les maladies
chroniques et dégénératives.
La vitamine D pourrait être un élément essentiel dans la prévention et le
traitement au long cours de la maladie arthrosique, et ce d’autant plus qu’elle
possède des effets bénéfiques sur la santé en général, que son coût est modeste
et qu’en dehors d’exceptionnels surdosages ou contre-indications, sa tolérance
est excellente.
La carence en vitamine D, très répandue dans la population en l’absence de
complémentation, est en relation directe avec une augmentation de la douleur
et un ralentissement de la marche chez les patients atteints d’une arthrose du
genou23.
Les études permettant de vérifier qu’il s’agit bien d’un lien direct de cause à
effet restent toutefois à réaliser.
Plusieurs travaux épidémiologiques ont établi une association entre
hypovitaminose D et douleurs ostéoarticulaires.
Une étude multiethnique réalisée en 2003 à Minneapolis (États-Unis) a
montré que parmi les 150 patients inclus consultant pour des douleurs
ostéoarticulaires non spécifiques, 140 avaient des taux de vitamine D inférieurs
à 50 nm/l (20 ng/ml) et près d’un tiers d’entre eux, des taux inférieurs à 20
nm/l (8 ng/ml). Les participants qui avaient les taux les plus bas étaient les
Afro-Américains, les Africains, les Hispaniques et les Indiens.
D’autres études ont indiqué qu’une supplémentation en vitamine D pourrait
aider les patients douloureux carencés.
Ceci suggère qu’en cas de douleurs chroniques, il faudrait faire doser
sa vitamine D afin de dépister une éventuelle hypovitaminose D et pouvoir
la corriger.
Votre taux sanguin de vitamine D ne devrait pas être inférieur à 75 nm/l: il
s’agit de la valeur minimum pour assurer une bonne santé osseuse (des valeurs
plus élevées pourraient être préférables pour mieux contribuer à la prévention
d’autres maladies).
Alors qu’un taux inférieur à 75 nm/l est insuffisant, un taux inférieur à 50
nm/l constitue une réelle carence.
Concrètement: prenez de la vitamine D3 (meilleur précurseur de la vitamine
D active que la vitamine D2), soit tous les jours, soit de façon plus espacée
(tous les mois ou tous les deux mois). L’important, c’est d’obtenir un bon taux
sanguin de vitamine D (qui doit donc être vérifié) et de le conserver tout au
long de l’année. On constate que supplémenter seulement en hiver ne suffit pas
à maintenir le taux de vitamine D toute l’année.
La crainte d’un surdosage en vitamine D est souvent excessive:
l’intoxication à la vitamine D est rare et ne survient que lors d’un apport
chronique et massif. Demandez conseil à votre médecin.
CHAPITRE 4

LES PLANTES

La phytothérapie peut constituer une alternative ou un complément aux


médicaments classiques, permettant alors d’en diminuer le nombre et la
posologie.
De nombreuses plantes ont des propriétés anti-inflammatoires et/ou
reminéralisantes démontrées. Leur effet sera d’autant plus important qu’elles
seront utilisées dès le début de la maladie arthrosique. Les posologies efficaces
sont bien établies et, aux bonnes doses, ces plantes ont une puissance anti-
inflammatoire et antalgique souvent comparable à celle des médicaments.
Sans rechercher un catalogue exhaustif, nous détaillerons les plantes dont
les effets sont les plus significatifs et les mieux étayés par des travaux
scientifiques. La cure devra durer au moins six semaines et elle peut être
renouvelée plusieurs fois dans l’année.

ATTENTION!
Les plantes ne sont pas toujours dénuées d’effets secondaires et elles
peuvent interagir avec le métabolisme de nombreux médicaments. Il est
donc indispensable de demander conseil à votre médecin ou à votre
pharmacien, et de toujours signaler d’éventuels traitements en cours.

LA GRIFFE DU DIABLE
HARPAGOPHYTUM
Récoltée dans les déserts d’Afrique du Sud et de Namibie, la racine de la griffe
du diable (Harpagophytum procumbens) a démontré une puissante capacité à
réduire l’inflammation et la douleur grâce aux principes actifs qu’elle contient
(harpagoside, harpagide, procumboside, procumbide). Les résultats de
plusieurs essais cliniques indiquent que la racine de griffe du diable peut
améliorer la mobilité articulaire et soulager sensiblement la douleur. La plante
favoriserait aussi la détente musculaire24,25.
Posologie
De 2 à 4 g par jour d’extrait sec, ou 20 à 40 gouttes trois fois par jour de
teinture-mère d’Harpagophytum.
Le plein effet est obtenu après six à huit semaines de traitement. Il est
conseillé de suivre ce traitement au long cours.
Précautions, contre-indications et effets indésirables
L’effet indésirable le plus fréquent est la diarrhée (qui survient dans moins de
10 % des cas): il faut alors diminuer la posologie quotidienne. D’autres effets
secondaires sont possibles bien que rares: nausées, vomissements, douleurs
abdominales, maux de tête, bourdonnements dans les oreilles, perte d’appétit et
de goût. Il peut aussi y avoir des réactions allergiques cutanées.
L’harpagophytum peut également faire baisser le taux de sucre dans le sang
(donc attention en cas de prise de médicament antidiabétique), modifier la
pression artérielle et le rythme cardiaque.

LE BOSWELLIA SERRATA
Le boswellia est un arbre que l’on trouve dans les régions montagneuses de
l’Inde. Utilisé de longue date en médecine ayurvédique (médecine
traditionnelle de l’Inde) et en médecine traditionnelle chinoise, il fait partie des
plantes médicinales orientales les mieux étudiées par les scientifiques
occidentaux.
Les propriétés anti-inflammatoires de sa résine ont été démontrées in vitro
et sur des animaux. Plusieurs études cliniques ont indiqué un effet bénéfique
sur l’arthrose du genou26,27.
L’acide boswellique, principe actif du boswellia, bloque la synthèse des
leucotriènes qui sont des substances favorisant la réaction inflammatoire. De
plus, il améliore la circulation sanguine dans les articulations et les autres
tissus touchés par l’inflammation.
Posologie
300 à 500 mg d’extrait standardisé, trois fois par jour. Effet obtenu après deux
à quatre semaines de traitement.
Précautions, contre-indications et effets indésirables
Le boswellia ne présente aucune toxicité et il n’y a aucune interaction connue
avec les médicaments.

LE CURCUMA
Utilisé depuis des siècles pour ses propriétés antirhumatismales en médecine
ayurvédique, de même que dans les médecines traditionnelles de la Chine, du
Japon, de la Thaïlande et de l’Indonésie, le curcuma (Curcuma longa) est une
épice tirée du rhizome du même nom.
Les rhizomes du curcuma contiennent de nombreux antioxydants. Parmi
eux, on trouve des substances appelées curcuminoïdes (curcumine et
turmérones) dont le pouvoir antioxydant est extrêmement puissant. Le curcuma
se situe au cinquième rang quant à son contenu en antioxydants parmi plus de
1 000 aliments analysés.
Le curcuma est aussi riche en manganèse qui agit comme cofacteur de
plusieurs enzymes et participe à la prévention des dommages causés par les
radicaux libres.
Les bienfaits du curcuma contre l’arthrose ont été démontrés dans des
études cliniques et ses mécanismes d’action élucidés (lire encadré).

MODE D’ACTION DE CUCURMINOÏDES


Les curcuminoïdes inhibent l’activation d’une protéine (NF-kB) qui
déclenche l’inflammation et la destruction de l’articulation. La production
de nombreux médiateurs de l’inflammation est freinée: cytokines
proinflammatoires (notamment TNF alpha et interleukine-8) et
leucotriènes. On constate aussi une diminution de production de substance
P (molécule qui génère la douleur au niveau des terminaisons nerveuses).

Le curcuma peut être inclus dans les plats cuisinés ou consommé en tisane
(une cuillerée à café de poudre de curcuma infusée durant dix minutes). Il est
aussi disponible sous forme de comprimés ou de gélules.
Pour une bonne assimilation, il doit être associé à un corps gras et à du
poivre qui augmente grandement (× 20) son absorption intestinale. Ainsi,
l’ajout de poivre à un mets contenant du curcuma est une façon simple
d’accroître le potentiel thérapeutique de la curcumine.
Posologie
Prendre de 1,5 g à 3 g par jour de rhizome séché en poudre, ce qui correspond
à environ 60 mg à 200 mg de curcuminoïdes. Il existe des comprimés associant
extrait de curcuma et poivre.

LE GINGEMBRE
Les médecines ayurvédique et chinoise utilisent depuis des millénaires le
gingembre (Zingiber officinale) pour combattre les inflammations de toutes
natures. Le gingembre est étudié depuis une vingtaine d’années par les
scientifiques qui ont confirmé le caractère anti-inflammatoire de ses composés.
En s’opposant à l’action pro-inflammatoire de deux types d’enzymes, les
cyclo-oxygénases et les lipo-oxygénases, il serait aussi efficace contre la
douleur que les traitements allopathiques pour les trois quarts des patients
l’ayant substitué à leurs médicaments. Il réduirait la fréquence des poussées
responsables de la destruction du cartilage.
Une quarantaine de composés antioxydants ont été découverts dans le
gingembre. Le gingembre moulu se situe au troisième rang quant à son
contenu en antioxydants parmi plus de 1 000 aliments analysés. Il est aussi
riche en cuivre et en manganèse qui contribuent également à la défense du
corps contre les radicaux libres.
Le gingembre peut être consommé de multiples façons: frais et cru, râpé sur
des plats cuisinés, en infusion, mariné au vinaigre, confit, sauté ou cuit. Il est
aussi disponible en gélules sous forme de poudre (gingembre moulu).
En consommant du gingembre avec de l’ail et/ou de l’oignon, on créerait
une synergie entre leurs différents composés antioxydants (un composé
retrouvé dans l’ail, le disulfure de diallyle, réduirait l’usure des cartilages), ce
qui leur permettrait de surpasser leurs effets antioxydants individuels. Il existe
des compléments alimentaires contenant de l’extrait d’ail vieilli standardisé en
disulfure de diallyle.
Posologie
1 à 2 g de gingembre en poudre ou environ 10 g de gingembre frais par jour.
Effet obtenu après six à huit semaines.

À RETENIR
Gingembre et curcuma ont un rôle doublement bénéfique dans l’arthrose. Ils
luttent contre les processus inflammatoires dans l’organisme et agissent
comme de puissants antioxydants.
LA GRIFFE DU CHAT
La griffe du chat (Una de gato, Uncaria tomentosa) est une plante
antioxydante qui calme les états inflammatoires et stimule les défenses
naturelles.
Liane grimpante qui pousse sur les hauts plateaux de l’Amazonie
péruvienne, on l’appelle «griffe de chat» en raison de ses petites stipules en
forme de griffes de chat.
L’écorce de la liane Uncaria tomentosa contient un grand nombre de
composants hautement actifs (alcaloïdes, triterpènes, polyphénols et
phytostérols). Elle peut être récoltée sans détruire inutilement la liane, ce qui
permet de protéger l’écosystème fragile de l’Amazonie.
Posologie
500 mg d’extrait standardisé, trois fois par jour au moment des repas.

LE CASSIS
Les feuilles de cassis (Ribes nigrum) ont un effet anti-inflammatoire et peuvent
être utilisées sous plusieurs formes:
• infusion quotidienne (5 à 10 g de feuilles séchées dans 250 ml d’eau
bouillante durant quinze minutes);
• gélules de poudre totale de feuilles (1,5 g par jour);
• macération glycérinée;
• teinture-mère (macération alcoolique) 100 à 200 gouttes par jour;
• extrait fluide.
Il existerait une synergie entre l’Harpagophytum et le Ribes nigrum qui
optimiserait l’effet anti-inflammatoire des deux plantes.

LA PRÊLE
Riche en flavonoïdes et en minéraux (silicium, calcium, potassium), la prêle
(Equisetum arvense) est une plante reminéralisante qui favoriserait la
reconstruction du cartilage. Elle est utilisable en décoction et aussi disponible
en gélules ou comprimés.
Posologie
I à 1,5 g par jour de poudre de prêle (disponible en gélules).
LE BAMBOU
II appartient à la grande famille des bambusoideae qui compte plus de 1 200
espèces.
Tout comme la prêle, le bambou est une plante très riche en silice et serait
donc d’une aide importante pour protéger les os et le cartilage. Il stimulerait la
synthèse du collagène contenu dans le tissu conjonctif et faciliterait ainsi la
reconstitution du cartilage détruit au cours des maladies articulaires.
Posologie
1 à 1,5 g par jour de poudre de bambou tabashir (disponible en gélules).

L’ORTIE
Utilisée depuis l’Antiquité pour traiter l’arthrite, le mécanisme d’action de
l’ortie (Urtica dioica et Urtica urens) reste inconnu. Son efficacité pourrait être
liée à leur teneur en sérotonine et histamine, deux neurotransmetteurs qui
pourraient influer sur la perception et la transmission de la douleur au niveau
des terminaisons nerveuses.
Mais l’ortie est aussi riche en minéraux (comme le zinc, le cuivre, la silice,
le calcium) qui lui procurent des vertus reminéralisantes.
On peut utiliser les fleurs et feuilles séchées en infusion (5 à 10 g pendant
dix à quinze minutes dans 150 ml d’eau bouillante, à prendre trois fois par
jour). Existent aussi:
• l’extrait solide en capsules ou comprimés (de 300 mg à 700 mg, trois fois par
jour);
• l’extrait fluide (de 2 ml à 5 ml, trois fois par jour);
• la teinture alcoolique (de 2 ml à 6 ml dans un verre d’eau, trois fois par jour);
• le jus frais stabilisé de la plante (de 5 ml à 10 ml, trois fois par jour).

LA REINE-DES-PRÉS
La reine-des-prés (Filipendula ulmaria) est une plante importante dans le
traitement des douleurs liées à l’arthrose car elle contient de l’acide salicylique
(aspirine végétale). Elle a une action anti-inflammatoire progressive
particulièrement bien tolérée.
En traitement de fond de la maladie rhumatismale chronique, on conseille
d’associer la reine-des-prés au cassis.
Posologie
De 800 à 1 500 mg par jour de poudre totale sous forme de gélules, ou en
infusion des sommités fleuries. En teinture-mère: 100 à 200 gouttes par jour.

LE SAULE BLANC
Le saule blanc (Salix alba) est riche en salicine que l’organisme transforme en
acide salicylique. On utilise l’écorce des jeunes branches de deux ou trois ans,
récoltée au printemps.
L’écorce de saule blanc serait plus efficace qu’un placebo pour réduire la
douleur articulaire causée par l’arthrose, mais moins efficace que le
diclofénac28.
La teneur en salicine pouvant varier considérablement d’un produit à
l’autre, on recommande généralement d’utiliser un extrait normalisé indiquant
la teneur en salicine de chaque dose.
Posologie
60 mg de salicine, quatre fois par jour.

LE PIN MARITIME
Les extraits d’écorce de pin (Pinus pinaster), pin maritime principalement,
mais aussi d’autres espèces de pin, constituent une source importante d’oligo-
proanthocyanidines (OPC) qui sont des substances flavonoïdes dotées de
puissantes propriétés antioxydantes. On estime que leur activité antioxydante
est de vingt à cinquante fois plus importante que celle des vitamines C et E.
Les OPC ont une affinité particulière avec le collagène, protéine qui forme
l’essentiel des tissus conjonctifs de l’organisme, notamment la peau, les
tendons, ligaments et cartilages, ainsi que la paroi interne des vaisseaux
sanguins. Les OPC se lient au collagène et contribuent à préserver l’intégrité
de la structure des tissus conjonctifs. Cela s’explique par leur activité
antioxydante, mais également parce que les OPC inhibent la synthèse de
certaines substances ayant pour effet de déclencher des réactions allergiques et
inflammatoires.
Parmi les OPC, le Pycnogenol® est un extrait spécifique d’écorce de pin
maritime dont on a démontré l’efficacité dans le traitement de l’arthrose, avec
diminution de la douleur et de la raideur articulaires29.
Deux études en double aveugle avec placebo ayant porté sur 258 personnes
atteintes d’arthrose indiquent que la prise de 100 mg à 150 mg de
Pycnogenol® par jour réduit le recours aux médicaments anti-
inflammatoires30,31.
Au cours d’un de ces essais, la Protéine C Réactive (marqueur de
l’inflammation) a nettement diminué dans le groupe Pycnogenol® tandis
qu’elle est restée inchangée dans le groupe placebo32.
Posologie
100 à 200 mg de Pycnogenol® par jour.

LE PIMENT DE CAYENNE
Des crèmes ou lotions à base de capsaïcine, le composé actif du piment de
Cayenne (Capsicum frutescens), soulagent la douleur causée par l’arthrose.
Cette utilisation est approuvée par la Food and Drug Administration (FDA)
américaine33.
Posologie
Appliquer trois à quatre fois par jour une lotion ou un onguent renfermant de
0,025 % à 0,075 % de capsaïcine sur les parties atteintes. L’effet thérapeutique
est obtenu au bout d’une à deux semaines.
CHAPITRE 5

LES ANTIOXYDANTS

L’augmentation du nombre de radicaux libres joue probablement un rôle dans


la destruction cartilagineuse et les douleurs articulaires de l’arthrose.
Ces derniers, responsables du «stress oxydatif», sont neutralisés par les
antioxydants qui se retrouvent dans un grand nombre d’aliments,
principalement les fruits (surtout les fruits rouges: framboises, myrtilles,
cerises…), les légumes (plus particulièrement les crucifères: choux divers,
radis noir…), et les légumineuses (haricots, lentilles…). Ces antioxydants sont
également présents dans de nombreuses épices et plus particulièrement dans le
gingembre et le curcuma.
Plusieurs études ont montré que la supplémentation en certains
oligoéléments et vitamines antioxydants a un effet favorable sur l’arthrose.

LES OLIGOÉLÉMENTS
Les oligoéléments sont des éléments minéraux nécessaires à la vie d’un
organisme, mais en quantités très faibles (moins de 1 mg/kg de poids du
corps).

LE CUIVRE
Le cuivre est connu depuis l’Antiquité pour son rôle dans le soulagement de
l’arthrose. Cet oligoélément essentielh joue un rôle fondamental pour les
articulations. Il intervient dans la formation du collagène qui est nécessaire au
bon fonctionnement des articulations et à la réparation du cartilage.
Le cuivre a démontré son efficacité sur l’arthrose, notamment sur la douleur
qu’il peut diminuer de 30 % dès le premier mois de traitement. Il agirait en
enrayant le processus inflammatoire par son action antioxydante (en favorisant
l’action de la superoxyde dismutase, une enzyme qui inactive les radicaux
libres) et en bloquant l’interleukine-1, messager de la destruction du cartilage
(lire p. 31).
Les besoins quotidiens chez l’adulte sont de 2 mg. Dans l’alimentation, le
cuivre est apporté essentiellement par les féculents, les légumes secs et le foie.
Mais la consommation de zinc, de calcium ou de sucres rapides peut diminuer
l’absorption intestinale du cuivre et il ne faut pas hésiter à se supplémenter en
cas d’arthrose.

ALIMENT TENEUR EN CUIVRE (MG/100 G)


Légumes secs 0,15 à 0,30
Féculents 0,10
Fruits 0,10
Légumes 0,05 à 0,10

Chez le sportif, les déchirures musculaires («claquages»), fractures de


fatigue et entorses pourraient être favorisées par un déficit en cuivre, celui-ci
étant fortement éliminé dans la sueur.
Posologie
Une supplémentation avec 1 mg par jour est sans danger et peut constituer une
aide appréciable en cas d’arthrose (des problèmes hépatiques sont possibles en
cas de supplémen-tation massive dépassant 30 mg par jour).

LE SÉLÉNIUM
Le sélénium est indispensable à l’activité de la sulfotransférase, nécessaire à la
synthèse des protéoglycanes du cartilage. Un déficit en sélénium entraîne une
dégénérescence des chondrocytes à l’origine d’une perturbation de la synthèse
du collagène. C’est aussi un facteur de faible densité minérale osseuse.
Le sélénium protège les chondrocytes des radicaux libres en favorisant
l’action de la glutathion-peroxydase qui est une enzyme antioxydante sélénium
dépendante. Puissant antioxydant, son action est renforcée en présence des
vitamines A, C et E.
Une maladie rare a été observée dans le nord de la Chine (maladie de
Kashin-Beck), caractérisée par une arthrose diffuse qui semble liée à un
manque de sélénium dans la nourriture.
Les apports journaliers recommandés (AJR) sont de 75 μg, les besoins
variant entre 20 et 200 μg par jour selon l’âge et l’activité physique. Le
sélénium est présent de manière générale dans les aliments riches en protéines
et certains légumes. On le trouve dans les fruits et légumes (essentiellement les
champignons, les tomates, le chou, le brocoli, l’oignon, l’ail…), les céréales
(complètes de préférence), les abats (foie, rognons), la viande (surtout rouge,
mais aussi la dinde, le porc…), le poisson (maquereau, thon…), les fruits de
mer (huîtres et moules), les œufs et en moindre quantité, dans les produits
laitiers et les eaux minérales.

ALIMENTS TENEUR EN SÉLÉNIUM (G/100 G)


Poisson 29 à 35
Coquillages 30 à 50
Œufs 19
Viandes 5 à 20
Fromages 4à9

Une prise quotidienne jusqu’à 500 μg par jour de sélénium (même pendant
plusieurs mois) ne pose a priori aucun problème. Le surdosage devient toxique
au-delà de 1 000 μg par jour (soit dix à quinze fois plus que la dose
recommandée).

LE SILICIUM
Le silicium est l’élément le plus abondant sur terre après l’oxygène. Présent
dans toutes les cellules, c’est l’agent constitutif primordial du tissu conjonctif.
Il est impliqué dans la synthèse du collagène, de l’élastine et des
protéoglycanes. Sa place en biologie est celle d’un agent de structure et
d’architecture au sein des tissus de soutien. C’est avant tout un initiateur de
croissance et de régénération qui intervient dans tous les mécanismes vitaux
organiques.
Le silicium a une action anti-inflammatoire (en intervenant sur le
métabolisme des cytokines) et favorise le processus de minéralisation osseuse
(il facilite la fixation du calcium au niveau du squelette et potentialise l’action
du zinc et du cuivre).
Les besoins quotidiens sont estimés entre 15 et 40 mg par jour et considérés
comme largement couverts par l’alimentation, sans qu’aucune étude n’avalise
cette assertion.
Le silicium est apporté par l’eau de boisson et par les aliments: les céréales
complètes et les fruits (notamment pommes, agrumes, bananes) et légumes
(notamment lentilles, champignons, ail, olives) sont riches en silicium alors
que les produits animaux en sont pauvres. Une alimentation qui contient peu
de végétaux peut donc être la cause d’un apport insuffisant. Il n’y a pas de
carence connue en silicium avec des signes spécifiques, mais une déficience
est très probable du fait que dans notre alimentation actuelle, les céréales ne
sont plus complètes, les fruits et légumes sont peu abondants et de qualité
insuffisante. Quant à l’eau courante, elle est fréquemment floculée par
l’aluminium qui élimine une grande partie des silicates.
Le taux de silicium dans les tissus diminue de façon importante avec l’âge.
Or une déficience favoriserait l’athérosclérose, l’hypertension artérielle, les
troubles ostéo-articulaires et diverses dégénérescences liées à une mauvaise
qualité du tissu conjonctif.
Toutefois, les effets du silicium sur la santé sont ignorés par la médecine
académique car aucune étude scientifique n’a cherché à les démontrer.
Pour éviter une déficience en silicium, une alimentation riche en fruits et
légumes et en céréales complètes est indispensable.
Pour une supplémentation en silicium, on pourra recourir à des plantes qui
en sont riches, comme la prêle (plante la plus riche en silice), le bambou ou
l’ortie, très utilisées en phytothérapie. Il existe aussi des préparations
commerciales (médicaments ou compléments alimentaires) qui apportent du
silicium sous forme de silice colloïdale (association d’acide orthosilicique à
des glucides ou des protéines) ou d’acide orthosilicique stabilisé par de la
choline (sous forme de chlorure de choline).
En dehors de ses activités biologiques vérifiées par l’expérience, le silicium
pourrait avoir des propriétés plus subtiles que n’explique pas la biochimie. Le
silicium, utilisé en informatique pour ses propriétés conductrices, pourrait
maintenir la cellule dans un état vibratoire compatible avec son bon
fonctionnement et capter puis transmettre des informations biologiques. Il
s’agit actuellement d’un domaine d’hypothèses, mais que tendent à confirmer
des recherches scientifiques récentes.

LES VITAMINES
Les vitamines C et E sont indispensables au renouvellement et à la protection
du cartilage.
In vitro, la vitamine C augmente la stabilité des protéo-glycanes en inhibant
l’arylsulfatase (qui détruit ses liaisons sulfate).
Les radicaux oxygénés peuvent inhiber la synthèse des protéoglycanes par
les chondrocytes, mais in vitro l’acide L-ascorbique (vitamine C) et l’alpha-
tocophérol (vitamine E) protègent les chondrocytes de ces radicaux libres.
In vivo, l’étude de la consommation d’antioxydants chez 640 participants de
la Framingham Osteoarthritis Cohort Study, dont 149 présentaient une
arthrose du genou, a révélé qu’une consommation élevée d’acide ascorbique en
particulier et, dans une moindre mesure, de bêta-carotène et d’alpha-tocophérol
(vitamine E) réduit le risque de perte de cartilage et protège de l’arthrose.
Tous les végétaux contiennent de la vitamine C, mais en quantité très
variable. On en trouve également dans le foie, le lait, la viande et les poissons
mais en très faibles quantités.

ALIMENTS TENEUR EN VITAMINE C (MG/100 G)


Cassis 200
Kiwis 94
Agrumes 50
Fraises 60
Framboises 25
Fruits exotiques 20 à 180
Choux 50
Poivrons 126
Tomates 18

La vitamine C est la plus fragile des vitamines. Elle est particulièrement


sensible à l’oxydation et à la chaleur. La teneur en vitamine C est donc très
variable pour un même aliment selon la maturité et la durée de stockage après
la récolte.
L’effet secondaire principal d’un excès de vitamine C est la diarrhée. En
effet, les fortes doses sont très mal absorbées. La toxicité de la vitamine C est
donc quasi nulle.
Les études randomisées en double aveuglei ayant évalué l’efficacité d’une
supplémentation en vitamine E dans l’arthrose ont toutes montré un effet
antalgique supérieur au placebo et équivalent au diclofenac à la posologie de
90 mg par jour. Les effets secondaires sont 3,4 fois moindres sous vitamine E
(7,7 %) que sous diclofenac (25,9 %).
Les aliments les plus riches en vitamine E sont les huiles végétales et les
margarines, les fruits oléagineux et les germes de céréales. On en trouve
également, en moindre proportion, dans les fractions lipidiques de certains
produits d’origine animale (foie, œufs et matière grasse du lait) et dans certains
légumes verts.
La vitamine E n’est pas toxique même à fortes doses. Néanmoins, elle
diminue l’adhésion des plaquettes du sang nécessaires à une bonne coagulation
et peut diminuer l’absorption de la vitamine K.
Les antioxydants coopèrent entre eux: ainsi la vitamine C régénère la
vitamine E, la glutathion peroxydase ne peut agir sans la vitamine E et le
sélénium.

ALIMENTS TENEUR EN VITAMINE E (UI/100 G)


Huile de tournesol 56
Autres huiles végétales 10 à 30
Margarine 10
Noisettes, amandes 20 à 25
Pistaches, cacahuètes 5 à 10
Beurre 1,5
Œufs 1,5
Légumes verts 0,1 à 2

h Un oligoélément est dit essentiel s’il provoque par son absence des anomalies physiologiques qu’il peut
prévenir ou corriger par sa seule présence.
i Une étude randomisée est une étude au cours de laquelle les participants sont répartis de façon aléatoire
par tirage au sort dans le groupe témoin et le groupe expérimental. Toute autre méthode induit des biais
de sélection. L’étude est dite en double aveugle quand ni l’expérimentateur ni le volontaire ne savent si le
produit absorbé est le médicament testé ou un placebo.
CHAPITRE 6

LES AUTRES SUBSTANCES

LES ACIDES GRAS OMÉGA-3


On les trouve dans les légumes à feuilles vertes, les noix, les poissons gras
(comme les anchois, harengs, maquereaux, sardines, saumons), les graines de
lin, les huiles de colza et de noix. Une fois absorbés, ces acides gras donnent
naissance à des substances qui ont de puissantes propriétés anti-
inflammatoires.
Empiriquement, les malades atteints d’arthrose ont constaté de longue date
une amélioration de leurs douleurs articulaires par la prise d’huile de foie de
morue qui est riche en acides gras oméga-3 (et en vitamine D).
Des études cliniques ont montré que les acides gras oméga-3 freinent la
destruction cartilagineuse et réduisent l’inflammation et la douleur.
Expérimentalement, l’exposition en laboratoire de cartilage arthrosique à de
l’huile de foie de morue provoque une inhibition des enzymes dégradant le
cartilage (métalloprotéases).
Les acides gras oméga-3 freinent la production des cytokines pro-
inflammatoires et favorisent la production de résolvines, molécules intervenant
à la phase finale de la réaction inflammatoire et permettant la réparation
complète (dite ad integrum) des tissus (lire p. 29).
Dans notre alimentation actuelle, nous consommons environ dix à quatorze
fois plus d’oméga-6 que d’oméga-3, alors que le rapport souhaitable serait de
trois pour un. Ce déséquilibre semble impliqué dans la survenue de nombreux
problèmes de santé chroniques en favorisant un état inflammatoire permanent
dans l’organisme.
Les oméga-3 ralentissant de manière significative la dégradation des
cartilages, il est important de rééquilibrer la part des oméga-3 par rapport à
celle des oméga-6 dans l’alimentation.
Des suppléments d’oméga-3 peuvent toutefois être préconisés en veillant à
respecter un bon équilibre entre l’EPA (acide eicosapentaenoique) et l’DHA
(acide docosahexaenoique) qui sont deux acides gras de la famille des oméga-
3. Demandez conseil à votre médecin.
Posologie
En cas d’arthrose avérée, elle est d’au moins 2 g par jour. Une diminution du
taux de CRP (Protéine C Réactive) de 16 % est constatée après une
supplémentation avec des huiles de poisson (acides gras oméga-3 à longue
chaîne).

LA BROMÉLAÏNE
Enzyme protéolytique extraite de la tige de l’ananas, la bromélaïne a de
multiples vertus par ses effets anti-inflammatoires. Elle est sans toxicité ni
dose maximale.
Plusieurs études en double aveugle, contrôlées contre placebo, ont montré
son efficacité pour diminuer la douleur et l’œdème après une intervention
chirurgicale.
Quelques essais cliniques indiquent que l’administration de bromélaïne peut
atténuer les douleurs et raideurs articulaires en cas d’arthrose. Cet effet est
attribué à son action anti-inflammatoire, mais la bromélaïne pourrait également
agir sur les récepteurs de la douleur34.
Posologie
L’activité de la bromélaïne s’exprime en GDU (Gelatin Digesting Units) par
gramme. Les concentrations des préparations commerciales proposées varient
de 1 000 à 3 000 GDU/g. En cas d’arthrose, on peut recommander de prendre 4
000 à 6 000 GDU par jour, en deux ou trois prises en dehors des repas.

LA SAMe (S-ADENOSYL-L-MÉTHIONINE)
Synthétisée naturellement par toutes les cellules du corps à partir des protéines
des aliments, elle est impliquée dans de nombreux processus biochimiques
fondamentaux où elle agit notamment comme donneur de groupes méthyles.
La SAMe protégerait les articulations en stimulant la synthèse des
protéoglycanes par les chondrocytes. Utilisée sous forme de complément
alimentaire, elle serait aussi efficace sur la douleur que les anti-inflammatoires
classiques sans en avoir les effets indésirables35,36,37,38.
Posologie
400 mg trois fois par jour, pendant trois semaines, puis réduire la dose
quotidienne à 200 mg, deux fois par jour. Le plein effet est obtenu au bout d’un
mois de traitement.

LE MSM (MÉTHYL SULFONYL


MÉTHANE)
«Du soufre pour ne plus souffrir.»
Le soufre est présent en concentration élevée dans le collagène de la peau, des
articulations et des vaisseaux sanguins. Dans les articulations, il participe à la
production du sulfate de chondroïtine, du sulfate de glucosamine et de l’acide
hyaluronique qui confèrent au cartilage son élasticité (lire p. 22). Il joue un
rôle critique dans la stabilité et l’intégrité du tissu conjonctif et des protéines.
Le méthyl-sulfonyl-méthane (MSM) est une source stable, riche et naturelle
de soufre organique. Hautement biodisponible, il est naturellement présent en
faible quantité dans de nombreux aliments (lait de vache, particulièrement
riche s’il n’est pas chauffé, viande, fruits de mer, algues, fruits et légumes, thé,
café, chocolat), mais il est détruit par chauffage, séchage et autres méthodes de
traitement de l’industrie alimentaire moderne. De plus, l’agriculture moderne a
réduit considérablement la présence de MSM dans les plantes.
Grâce au soufre qu’il renferme, le MSM contribuerait à maintenir en bon
état les tissus conjonctifs (tendons, derme profond, collagène, cartilage, etc.).
Le soufre est crucial à l’action du glutathion, un neutralisateur de radicaux
libres très puissant, nécessaire pour la formation et la restauration de la matrice
cellulaire du cartilage.
Découvert dans les années 1970 aux États-Unis, le MSM a été initialement
très utilisé en médecine vétérinaire pour lutter contre les troubles
inflammatoires musculaires et articulaires, notamment chez les chevaux de
course et les chiens de race. Actuellement, il est essentiellement proposé dans
le contexte des compléments alimentaires, pour soulager les douleurs liées à
l’arthrose.
Deux essais cliniques de bonne qualité méthodologique sur plusieurs
centaines de personnes souffrant d’arthrose semblent justifier son usage dans
ce contexte. Des études de plus grande envergure restent toutefois nécessaires
pour mieux définir les conditions de cet usage.
Une étude en double aveugle a montré une réduction de 82 % de la douleur
de patients arthrosiques après six semaines de supplémentation avec 2,25 g de
MSM quotidiens.
Un essai clinique de qualité a également montré que l’association de MSM
et de glucosamine soulage efficacement les douleurs arthrosiques.
L’association des deux molécules semble synergique et donner de meilleurs
résultats que chaque composé pris séparément.
Des études montrant que le taux de MSM dans l’organisme baisse fortement
avec l’âge, la supplémentation apparaît donc logique en cas d’arthrose, surtout
chez les personnes qui ne consomment ni lait ni aliments non traités.
Non toxique et sans incompatibilité médicamenteuse, le MSM doit être pris
de façon régulière chaque jour pendant une période prolongée. Les premiers
résultats bénéfiques apparaissent après trois semaines environ.
Les effets indésirables sont rares. Les plus fréquemment signalés sont des
nausées, des diarrhées et des maux de tête.
Posologie
Prendre 1,5 g par jour en deux ou trois prises. Augmenter la dose jusqu’à 6 g
par jour, au besoin. Il est parfois associé dans des compléments alimentaires au
sulfate de chondroitine et au sulfate de glucosamine.
PARTIE 5

LES INTERVENTIONS
CHIRURGICALES
Chez une personne non arthrosique, une anomalie osseuse susceptible
d’être ultérieurement à l’origine d’une arthrose peut être corrigée par une
intervention chirurgicale préventive. L’exemple le plus connu est celui de la
luxation congénitale de la hanche où l’intervention chirurgicale vise à
diminuer la charge exercée sur l’articulation et ainsi à éviter ou à retarder la
survenue d’une arthrose.
La chirurgie peut aussi être indiquée en cas d’arthrose débutante chez un
patient ayant une anomalie anatomique dont on sait qu’elle favorisera le
développement de l’arthrose: réaxation des os de la jambe (ostéotomie) en
cas d’arthrose du genou débutante, recentrage de la rotule en cas d’arthrose
débutante entre la rotule et le fémur.
En cas d’arthrose avérée, l’arthroscopie permet de retirer des débris de
cartilage et d’os dans l’articulation. Cette intervention simple, qui se
termine par l’injection de corticoïdes dans l’articulation, peut procurer un
soulagement pour une durée de quelques mois.
Mais le plus souvent, c’est devant une articulation gravement atteinte
entraînant des douleurs intenses et une impotence fonctionnelle que les
traitements physiques et les médicaments n’arrivent plus à soulager, que le
médecin adresse son patient au chirurgien orthopédiste pour la pose d’une
prothèse articulaire.
Chaque année en France, 50 000 prothèses de genou et 150 000
prothèses de hanche sont posées, dont 10 000 prothèses de hanche et 7 000
prothèses de genou chez des patients de plus de 75 ans.
Il y a, en France, environ 360 000 personnes de plus de 75 ans vivant
avec une prothèse de hanche (8 % de la population concernée) et 140 000
avec une prothèse de genou (3 % de la population concernée).
La maladie touche des patients de plus en plus jeunes, et grâce aux
progrès de la chirurgie, on constate actuellement une augmentation
importante de la pose de prothèses totales de genou chez des patients de
moins de 60 ans (dans la tranche d’âge 50-60 ans, 1,6 patient sur 1 000 est
porteur d’une prothèse totale du genou).
La pose d’une prothèse articulaire (hanche, genou, épaule) est
aujourd’hui une intervention «de routine» qui permet de soulager les
douleurs, faire disparaître la boiterie et redonner une autonomie aux
malades. Les complications sont peu fréquentes, même si elles peuvent être
très graves (luxation, descellement, complications infectieuses). Un bon
résultat est obtenu dans 98 % des cas pour la hanche et 60 % des cas pour le
genou.
Les prothèses sont très efficaces. Le principe opératoire n’a pas
beaucoup évolué depuis une cinquantaine d’années: on remplace
l’articulation lésée par une prothèse. En revanche les techniques opératoires
ainsi que les matériaux utilisés ont fait de grands progrès.
Les prothèses sont aujourd’hui bien tolérées par le corps, elles se
descellent beaucoup plus rarement et sont de plus en plus solides. À ce jour,
une prothèse peut durer quinze à vingt ans et permettre la reprise d’une
activité physique presque normale après la récupération complète post-
chirurgicale (qui peut prendre six à douze mois).
Les arthroses des doigts peuvent aussi être opérées. La rhizarthrose du
pouce, qui peut être très handicapante pour les gestes quotidiens, peut être
guérie par la chirurgie.

Radiographie d’une articulation du genou avec prothèse.

À RETENIR
La prothèse (remplacement de l’articulation normale par une articulation
artificielle) peut transformer la vie des patients en cas d’arthrose
évoluée. Cependant, une articulation prothétique ne donne jamais une
fonction équivalente à une articulation naturelle et l’indication d’une
prothèse ne doit être portée qu’en cas de gêne fonctionnelle importante.
CONCLUSION

Très fréquente, l’arthrose est un vrai problème de Santé publique du fait des
handicaps qu’elle provoque, mais aussi de par la forte augmentation de
mortalité qui lui est associée.
Malgré les progrès de la recherche médicale, les traitements
conventionnels actuellement proposés restent peu efficaces à long terme et
entachés de multiples effets secondaires.
C’est pourquoi les mesures préventives sont si importantes. Elles sont
faciles à mettre en œuvre, peu coûteuses et permettent de promouvoir une
bonne santé générale: éviter le surpoids, avoir une alimentation riche en
fruits et légumes, limiter les graisses saturées, pratiquer une activité
physique régulière, ne pas être carencé en vitamine D.
En cas d’arthrose déclarée, il existe une grande variété de produits
naturels, efficaces et bien tolérés, qui permettent de retarder, limiter, voire
éviter le recours aux antiinflammatoires de synthèse. Les traitements
physiques ont aussi toute leur importance et nécessitent une éducation
thérapeutique du patient, comme dans toute maladie chronique.
L’éducation thérapeutique a pour but l’autonomie du patient et sa prise
de pouvoir sur la maladie. Pour cela, il doit la comprendre et connaître les
traitements efficaces ainsi que leurs effets secondaires. Cette éducation
demandant du temps et étant peu rémunératrice, les médecins y adhèrent
peu. Pour changer les pratiques, une amélioration du cadre économique est
aujourd’hui souhaitable.
Ce n’est le plus souvent qu’après une longue évolution, si les moyens
précédents n’ont pas été mis en œuvre, que la chirurgie prothétique
permettra de rendre au patient son autonomie et de soulager ses douleurs.
BIBLIOGRAPHIE

1. YUSUF E ET AL.: Association between weight or body mass index and


hand osteoarthritis: a systematic review. Ann Rheum Dis. 2010 Apr; 69(4):
761-5.

2. LEE MS ET AL.: Tai chi for osteoarthritis: a systematic review. Clin


Rheumatol. 2008 Feb; 27(2): 211-8. Epub 2007 Sep 14. Review.

3. HULME J ET AL.: Electromagnetic fields for the treatment of


osteoarthritis. Cochrane Database Syst Rev. 2002(1): CD003523.

4. FINI M ET AL.: Effects of pulsed electromagnetic fields on articular


hyaline cartilage: review of experimental and clinical studies. Biomed
Pharmacother. 2005; 59(7): 388-94.

5. McCARTHY CJ ET AL.: Pulsed electromagnetic energy treatment offers


no clinical benefit in reducing the pain of knee osteoarthritis: a systematic
review. BMC Musculoskelet Disord. 2006; 7: 51.

6. HARZY T ET AL.: Short- and long-term therapeutic effects of thermal


mineral waters in knee osteoarthritis: a systematic review of randomized
controlled trials. Clin Rheumatol. 2009 May; 28(5): 501-7.

7. FOLEY A ET AL.: Does hydrotherapy improve strength and physical


function in patients with osteoarthritis? A randomised controlled trial
comparing a gym based and a hydrotherapy based strengthening
programme. Ann Rheum Dis. 2003; 62(12): 1162-7.

8. WHITE A ET AL.: Acupuncture treatment for chronic knee pain: a


systematic review. Rheumatology (Oxford). 2007 Mar; 46(3): 384-90. Epub
2007 Jan 10. Review.

9. ZHANG W ET AL.: OARSI recommendations for the management of hip


and knee osteoarthritis, Part II: OARSI evidence-based, expert consensus
guidelines. Osteoarthritis Cartilage. 2008 Feb; 16(2): 137-62. Review.

10. KAHAN A ET AL.: Long-term effects of chondroitins 4 and 6 sulfate


on knee osteoarthritis: The study on osteoarthritis progression prevention, a
two-year, randomized, double-blind, placebo-controlled trial. Arthritis &
Rheum 2009; 60: 524-33.

11. WILDI LM ET AL.: Chondroitin sulphate reduces both cartilage


volume loss and bone marrow lesion in knee osteoarthritis patients starting
as early as 6 months after initiation of therapy: a randomized, double-blind,
placebo-controlled pilot study using MRI. Ann Rhem Dise 2011 Jun; 70(6):
982-9. Epub 2011 Mar 1.

12. POOLSUP N ET AL.: Glucosamine long-term treatment and the


progression of knee osteoarthritis: systematic review of randomized
controlled trials, Ann. Pharmaother, June 2005, 39(6): 1080-7.

13. PAVELKA K ET AL.: Glucosamine use and delay of progression of


knee osteoarthritis: a 3-year, randomized, placebo-controlled, double-blind
study. Arch Intern Med 2002 Oct 14; 162(18): 2113-23.

14. RINDONE JP ET AL.: Randomized, controlled trial of glucosamine for


treating osteoarthritis of the knee. West J Med 2000 Feb; 172(2): 91-4.

15. HUGHES R, CARR A: A randomized, double-blind, placebo-controlled


trial of glucosamine sulphate as an analgesic in osteoarthritis of the knee.
Rheumatology (Oxford) 2002 Mar; 41(3): 279-84.

16. REGINSTER JY ET AL.: Long-term effects of glucosamine sulphate on


osteoarthritis progression: a randomised, placebo-controlled clinical trial.
Lancet 2001 Jan 27; 357(9252): 251-6.
17. CLEGG DO ET AL.: Glucosamine, chondroitin sulfate, and the two in
combination for painful knee osteoarthritis. N Engl J Med, 2006 Feb 23;
354(8): 795-808.

18. VANGSNESS CT JR ET AL.: A review of evidence-based medicine for


glucosamine and chondroitin sulfate use in knee osteoarthritis.
Arthroscopy. 2009 Jan; 25: 86-94.

19. MAHEU E ET AL.: Symptomatic efficacy of avocado/soybean


unsaponifiables in the treatment of osteoarthritis of the knee and hip: a
prospective, randomized, double-blind, placebo-controlled, multicenter
clinical trial with a six-month treatment period and a two-month followup
demonstrating a persistent effect. Arthritis Rheum. 1998 Jan; 41(1): 81-91.

20. BLOTMAN F ET AL.: Efficacy and safety of avocado/soybean


unsaponifiables in the treatment of symptomatic osteoarthritis of the knee
and hip. A prospective, multicenter, three-month, randomized, double-blind,
placebo-controlled trial. Rev Rhum Engl Ed. 1997 Dec; 64(12): 825-34.

21. APPELBOOM T ET AL.: Symptoms modifying effect of


avocado/soybean unsaponifiables (ASU) in knee osteoarthritis. A double
blind, prospective, placebo-controlled study. Scand J Rheumatol. 2001;
30(4): 242-7.

22. LEQUESNE M ET AL.: Structural effect of avocado/soybean


unsaponifiables on joint space loss in osteoarthritis of the hip. Arthritis
Rheum. 2002 Feb; 47(1): 50-8.

23. GLOVER TL ET AL.: Vitamin D, race, and experimental pain


sensitivity in older adults with knee osteoarthritis. Arthritis Rheum 2012
dec; 64 (12): 3926-35.

24. CHANTRE P ET AL.: Efficacy and tolerance of Harpagophytum


procumbens versus diacerhein in treatment of osteoarthritis.
Phytomedicine. 2000 Jun; 7(3): 177-83.
25. WARNOCK M ET AL.: Effectiveness and safety of Devil’s Claw tablets
in patients with general rheumatic disorders. Phytother Res. 2007 Dec;
21(12): 1228-33.

26. ETZEL R: Special extract of Boswellia serrata in the treatment of


rheumatoid arthritis. Phytomedicine 1996; 3: 91-94.

27. KIMMATKAR N ET AL.: Efficacy and tolerability of Boswellia


serrata extract in treatment of osteoarthritis of knee-a randomized double
blind placebo controlled trial. Phytomedicine. 2003 Jan; 10(1): 3-7.

28. BIEGERT C ET AL.: Efficacy and safety of willow bark extract in the
treatment of osteoarthritis and rheumatoid arthritis: results of 2
randomized double-blind controlled trials. J Rheumatol. 2004 Nov; 31(11):
2121-30.

29. FARID R ET AL.: Pycnogenol supplementation reduces pain and


stiffness and improves physical function in adults with knee osteoarthritis.
Nutr Res 2007; 27: 692-697.

30. CISÁR P ET AL.: Effect of pine bark extract (pycnogenol) on symptoms


of knee osteoarthritis. Phytother Res. 2008 Aug; 22(8): 1087-92.

31. BELCARO G ET AL.: Treatment of osteoarthritis with pycnogenol.


The SVOS (San valentine Osteo-Arthtosis Study). Evaluation of signs,
symptoms, physical performance and vascular aspects. Phytother Res 2008;
22(4): 518-23.

32. BELCARO G ET AL.: Variations in C Reactive protein, plasma free


radicals and fibrinogen values in patients with osteoarthritis treated with
pycnogenol. Redox Rep. 2008; 13(6): 271-6.

33. ZHANG W ET AL: Osteoarthritis Cartilage. OARSI recommendations


for the management of hip and knee osteoarthritis, Part II OARSI evidence-
based, expert consensus guidelines. 2008 Feb; 16(2): 137-62. Review.
34. KLEIN G ET AL.: Efficacy and tolerance of an oral enzyme
combination in painful osteoarthritis of the hip. A double-blind, randomised
study comparing oral enzymes with non-steroidal anti-inflammatory drugs.
Clin Exp Rheumatol. 2006; 24(1): 25-30.

35. MACCAGNO A ET AL.: Double-blind controlled clinical trial of oral


S-adenosylmethionine versus piroxicam in knee osteoarthritis. Am J Med
1987 Nov 20; 83(5A): 72-7.

36. VETTER G: Double-blind comparative clinical trial with S-


adenosylmethionine and indomethacin in the treatment of osteoarthritis.
Am J Med 1987 Nov 20; 83(5A): 78-80.

37. MULLER-FASSBENDER H: Double-blind clinical trial of S-


adenosylmethionine versus ibuprofen in the treatment of osteoarthritis. Am
J Med 1987 Nov 20; 83(5A): 81-3.

38. KONIG B: A long-term (two years) clinical trial with S-


adenosylmethionine for the treatment of osteoarthritis. Am J Med. 1987
Nov 20; 83(5A): 89-94.

Vous aimerez peut-être aussi