Espace Vectoriel
Espace Vectoriel
Espace Vectoriel
Espaces vectoriels
Sommaire
2.1 Espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.1.1 Dénition et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.1.2 Exemples fontamentaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.1.3 Règles de calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.1.4 Produit d'espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.2 Sous espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.2.1 Partie stable pour les deux lois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.2.2 Dénition d'un sous-esapce espace vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.2.3 Caractérisation d'un sous-espace vectoriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.2.4 Intersections et sommes de sous espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . 20
2.2.5 Somme de sous espaces vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.3 Sommes directes. Sous-espaces supplémentaires ............. 22
2.3.1 Sommes directes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.3.2 Sous-espaces supplémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.4 Sous-espace engendré par une famille de vecteurs. Familles génératrices 23
2.4.1 Combinaison linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.4.2 Sous-espace engendré par une partie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.4.3 Propriétés des sous-espaces engendrés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.5 Familles libres . Bases . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.5.1 Vecteurs colinéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.5.2 Famille libre - Famille liée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.5.3 Propriétés des Familles libres ( liées) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
2.5.4 Base. Coordonnées d'un vecteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
2.6 Espace de dimension ni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.6.1 Espace de dimension ni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.6.2 Le théorème de la dimension nie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.7 Produit cartésien d'espaces de dimension nie . . . . . . . . . . . . . . . 30
2.8 Rang d'une famille nie de vecteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
2.9 Espaces de dimension innie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.10 Espaces vectoriels quotients . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.11 Sous-espace d'un spaces de dimension nie . . . . . . . . . . . . . . . . 32
15
16 CHAPITRE 2. ESPACES VECTORIELS
Exemple 2.1.5. (1) Pour n ∈ N∗ , on munit Kn , l'ensemble des n-uplets d'éléments de K, des lois :
interne + et externe . dénies par :
Pour tout (x1 , ..., xn ), (y1 , ..., yn ) ∈ (Kn )2 et λ ∈ K
(x1 , ..., xn ) + (y1 , ..., yn ) = (x1 + y1 , ..., xn + yn )
λ.(x1 , ..., xn ) = (λ.x1 , ..., λ.xn ).
Munit de ces deux lois, (Kn , +, .) est un K-espace vectoriel.
Un vecteur ici est un n-uplet (x, ..., xn ).
l'élément n'eutre pour la somme est le vecteur 0 = (0, ..., 0), l'opposé du vecteur u = (x, ..., xn ) est le
vecteur −u = (−x, ..., −xn ).
(2) (R2 , +, .) est un R-espace vectoriel. Un vecteur ici est un couple (x, y), où x et y sont dans R.
(3) (R3 , +, .) est un R-espace vectoriel. Un vecteur ici est un triplet de réels. L'élément neutre pour
la somme est le vecteur 0 = (0, 0, 0).
(4) En particulier, (R, +, .) est un R-espace vectoriel. Un vecteur ici est alors directement un réel.
La loi externe (λ, x) → λ.x est en fait la multiplication de deux nombres réels.
(5) De mêm, (C, +, .) est un C-espace vectoriel.
(6) (C, +, .) est aussi un R-espace vectoriel. Les vecteur ici sont les nombres complexes et les sca-
laires sont les nombres réels. La loi externe (λ, x) → λ.x est en fait la multiplication d'un réel par un
complexe. Le vecteur nul est le nombre complexe 0 et l'opposé du vecteur z est le vecteur −z .
Dénition 2.2.2. Soit (E, +, .)un K-espace vectoriel. Soit F , une partie non vide de E , stable pour
les lois + et ..
F × F −→ F K × F −→ F
Les applications et
(x, y) 7−→ x+y (λ, x) 7−→ λ.x
S'appellent des lois induites sur F par les lois de E .
Démonstration. Suposons que F est un sous-espace vectoriel de l'espace (E, +, .), alors F est
stable pour les lois + et .. D'autre part le fait que F 6= ∅ implique que F contient un vecteur x.
D'après la Proposition2.1 −x ∈ F . Donc 0 = x + (−x) ∈ F .
Réciproquement, soit F une partie de E contenant 0 et stable pour les deux lois + et .. Donc F est
non vide et la loi, induite sur F par l'addition dans E , est une loi de décomposition interne sur F .
Soit (x, y) ∈ F 2 , montrons que x − y ∈ F . En eet, d'abord −y = (−1).y (Proposition.) ce qui implies
−y ∈ F .
Et on a x − y = x + (−y) ∈ F . Donc F est un sous groupe du groupe (E, +). En particulier (F, +)
est commutatif. D'autre part, les quatre axiomes concernant la loi externe restent valables dans F
par restriction. Finalement, F muni des lois induites est un K-espace vectoriel ou encore F est un
sous-espace vectoriel de l'espace vectoriel E.
0E ∈ F
∀λ ∈ K, ∀ (x, y) ∈ F 2 , x + λ · y ∈ F
Exemple 2.2.8. 1. Si K = R, R est un sous R-espace vectoriel de C.
2. Si K = C, R n'est pas un sous C-espace vectoriel de C.
3. F = {(x, y, z) ∈ R3 /2x − y + 3z = 0} est un sous R-espace vectoriel de R3 .
4. G = {(x, y, z) ∈ R3 /2x − y + 3z = 1} n'est pas un sous R-espace vectoriel de R3 .
5. F = {P ∈ K[X]/3P (1) − P (2) + 5P (0) = 0} est un sous K-espace vectoriel de K[X].
0 00
6. G = {(x, y, z) ∈ R3 / xy = 0}.
Proposition 2.2.9. Soit Σ le système linéaire à coecients réels suivant :
a11 x1 + a12 x2 + ... a1n xn = 0
a21 x1
+ a22 x2 + ... a2n xp = 0
Σ: .. .. .. ..
. . . .
ap1 x1 + ap2 x2 + ... apn xn = 0
i∈I
2.2. SOUS ESPACES VECTORIELS 21
Réunion
Remarque 2.2.14. Une intersection quelconque de sous-espaces est un sous-espace. Par contre, une
réunion de sous K-espaces vectoriels n'est pas un sous espace vectoriel en générale.
Exercice 2.2.15. Soit (E, +, .) un K-espace vectoriel. Soient F et G deux sous-espaces vectoriels de
(E, +, .).
Montrer que F G est un sous-espace de l'espace vectoriel (E, +, .) si, et seulement si F ⊂ G ou
S
G ⊂ F.
F + G = {x + y/x ∈ F, y ∈ G}.
Preuve : En classe .
Remarque 2.2.19. On a déja vu que si F et G deux sous-espaces d'un e.v. (E, +, .), F G n'est pas
S
toujours un sous-espace vectoriel de E .
Mais on a le résultat suivant :
F + G est le plus petit sous-espace vectoriel de E contenant F G.
S
En eet
Preuve : En classe.
22 CHAPITRE 2. ESPACES VECTORIELS
Autrement dit,
φ : F × G −→ E
La somme F + G est directe si, et seulement si l'application est injective.
(x, y) 7−→ x+y
Théorème 2.3.2. Soient F et G deux sous-espaces d'un K-espace vectoriel (E, +, .).
F ⊕ G ⇐⇒ F ∩ G = {0} .
Preuve
Remarque 2.3.3. cette propriété est fausse s'il y a plus de deux sous-espaces vectoriels.
Preuve
Gnéralisation à plusieurs sous-espaces.
Dénition 2.3.4. Soit n ≥ 2, Soient F1 , ...., Fn n sous-espaces d'un K-espace vectoriel (E, +, .).
La somme F1 + .... + Fn est directe si, et seulement si tout élément u de F1 + .... + Fn s'écrit de manière
unique sous la forme u = x1 + ... + xn où xi ∈LFi pour tout i ∈ {1, ..., n}.
Dans ce cas, on écrit F1 ⊕ ... ⊕ Fn ou encore ni=1 Fi
Autrement dit, Qn
φ : i=1 Fi −→ PnE
La somme F1 + .... + Fn est directe si, et seulement si l'application est
(x1 , ...xn ) 7−→ i=1 xi
injective.
Remarque : Observons l'exemple suivant : on considère E1 = {x.(1, 0)/x ∈ R} = {(x, 0)/x ∈ R},
E2 = {x.(0, 1)/x ∈ R} = {(0, x)/x ∈ R} et E3 = {x.(1, 1)/x ∈ R} = {(x, x)/x ∈ R}.
ce sont des sous-espaces de R2 tels que E1 ∩ E2 = {0}, E1 ∩ E3 = {0} et E2 ∩ E3 = {0}.
Mais la somme E1 + E2 + E3 n'est directe car le vecteur (1, 1) s'écrit de deux manières diérentes :
Donc la caractérisation de la somme de plusieurs sous espaces vectoriels (plus de deux) se donne de
façon diérente comme suite
Théorème 2.3.5. Soit n ≥ 2, Soient F1 , ...., Fn n sous-espaces d'un K-espace
P vectoriel (E, +, .).
La somme F1 + .... + Fn est directe si, et seulement si ∀i ∈∈ [[1, n]], Fi ∩ j6=i Fj = {0}.
Preuve =exercice
Dénition 2.3.6. Soient F et G deux sous-espaces d'un K-espace vectoriel (E, +, .).
F et G sont supplémentaires si, et seulement si tout vecteur u ∈ E s'écrit de manière unique sous la
forme u = x + y , où x ∈ F et y ∈ G.
Dans ce cas, on écrit E = F ⊕ G.
Autrement dit,
E = F ⊕ G si, et seulement si l'application :
φ : F × G −→ E
est bijective.
(x, y) 7−→ x + y
Preuve :
Exercice 2.3.8. On considère F = {(x, y, z) ∈ R3 /x + y + z = 0} et G = {(a, a, a)/a ∈ R}.
Montrer que R = F ⊕ G.
3
Exercice 2.3.9. On considère E = RR muni des opérations usuelles. P (resp. I le sous-espace des
fonctions paires (respi. impaires).
Montrer que E = PF ⊕ P .
Autrement dit,
E = Q i=1 Fi si, et seulement si l'application :
Ln
n
φ : i=1 Fi −→ P E
n est bijective.
(x1 , ..., xn ) 7−→ i=1 xi
Preuve.
Remarque 2.4.6. 1. V ect(∅) = {0}.
2. Pour un vecteur u ∈ E , V ect(u) = {λu/λ ∈ K}.
Si u 6= 0, V ect(u) est la droite engendrée par le vecteur u.
3. Pour deux vecteurs u, v ∈ E , V ect(u, v) = {λu + µv : (λ, µ) ∈ K2 }.
Si u et v ne sont pas colinéaires, V ect(u, v) est le plan engendré par u et v .
4. K[X] = V ect(X n )n∈N et Kn [X] = V ect(X k )0≤k≤n .
`
2.5. FAMILLES LIBRES . BASES 25
Remarquons que :
→ v est colinéiare à u ⇐⇒ u est colinéiare à v .
→ On peut dire donc que les vecteurs u et v sont colinéaires.
→ Si les vecteurs u et v sont colinéaires, on dit aussi qu'ils sont liées.
1. La famille (xi )1≤i≤n est libre (ou encore les vecteurs x1 , ..., xn sont linéairement indépendants)
si, et seulement si pour tout (α1 , ..., αn ) ∈ Kn
2. On dit que (xi )1≤i≤n est une famille liée (ou que les vecteurs x1 , ..., xn sont linéairement
dépendants) si, et seulement si, elle n'est pas libre,
c'est-à- dire ∃(α1 , ..., αn ) ∈ Kn tels que α1 x1 + ... + αn xn = 0 et (α1 , ..., αn ) 6= (0, ..., 0).
Dénitions 2.5.3. (Cas d'une famille quelconque ).
Soient (E, +, .) un K-espace vectoriel. Soit I un ensemble non vide d'indices et (xi )i∈I ∈ E I .
1. La famille (xi )i∈I est libre si et seulement si toute sous-famille nie de la famille (xi )i∈I est libre
ou encore pour tout partie nie non vide J de I , la famille (xi )i∈J est libre.
C-à-d Pour toute partie nie J de I, pour tout (αi ) ∈ KJ et pour tout (xi ) ∈ AJ ,
X
αi xi = 0 =⇒ ∀i ∈ J αi = 0.
i∈J
2. On dit que (xi )i∈I est liée si, et seulement si, elle n'est pas libre, ou encore il existe une partie
non vide J de I telle que la famille (xi )i∈I soit liée.
26 CHAPITRE 2. ESPACES VECTORIELS
Convention. Dans le cas où I = ∅, on dit que la famille (xi )i∈I est vide. Par convention, la
famille vide, notée ∅, est libre.
Exercice 2.5.4. On munit E = R3 des opérations usuelles.
(1) Soient u1 = (1, 0, 1) , u2 = (0, 2, 1), u3 = (2, 2, 5).
Montrer que la famille B = {u1 , u2 , u3 } est libre.
(2) Soient v1 = (1, −1, 1), v2 = (14, −2, 5), v3 = (4, 0, 1). La famille S = {v1 , v2 , v3 } est-elle libre ?
Solution de l'exercice
(1) Soient
α, β, γ ∈ R \ αu1 + βu2 +γu3 = (0, 0, 0)
α + 2γ = 0 α + 2γ = 0 α = −2γ
Donc 2β + 2γ = 0 =⇒ 2β + 2γ = 0 =⇒ β = −γ
α + β + 5γ = 0 β + 3γ = 0 2γ = 0
D'où α = β = γ = 0. Ce qui implique que B est une famille libre de R3 .
(2). On considère la famille S = {v1 , v2 , v3 } et soient a, b, c ∈ R tels que av1 + bv2 + cv3 = (0, 0, 0),
donc
a +14b +4c = 0 a +14b +4c =0
−a −2b = 0 ⇒ 12b +4c =0
a +5b +c = 0, −9b −3c =0
a +14b +4c = 0 a = −2b
=⇒ =⇒
3b +c = 0 c = −3b
Soient b = −1, a = 2 et c = 3. Pour ce choix on a
2v1 − v2 + 3v3 = (0, 0, 0).
Preuve
Proposition 2.5.8. Soit (E, +, .)un K− espace vectoriel. Soit (xi )i∈I une famille non vide de vecteurs
de E .
2.5. FAMILLES LIBRES . BASES 27
1. Si l'un des vecteurs de la famille (xi )i∈I est nul, alors elle est liée.
2. Si la famille (xi )i∈I est libre, alors tous les vecteurs de cette famille sont non nuls.
3. Si il existe i, j ∈ I tels que i 6= j et xi et xj soient colinéaires, alors la famille (xi )i∈I est liée.
4. Si la famille (xi )i∈I est libre, alors les vecteurs de cette famille sont deux à deux non colinéaires.
Preuve
i∈J
sont des éléments du corps K.
→ Les (λi )i∈J sont appelés les composantes de x dans la base B ou encore les coordonnées de
x dans cettte base.
28 CHAPITRE 2. ESPACES VECTORIELS
1. Dans E = Kn , où n ∈ N∗ , le système S = {e1 , e2 , ..., en } déni par : (∀i ∈ {1, ..., n}) ei =
(δij )1≤j≤n = (0, 0, ..., 1, 0, ..., 0) où 1 est à la iième place, est une base de Kn .
2. Pour tout n ∈ N et E = Kn [X] l'ensemble des polynômes de degré inférieur ou égal à n,
B = 1, X, X 2 , ..., X n est une base de Kn [X].
3. Pour I = N, le système 1, X, X 2 , ...., X n , .... est une base de K [X] .
Proposition 2.5.17. Soient E un espace vectoriel, (Ei )i∈I une famille de sous-espaces vectoriels de
et (∀i ∈ I) Bi est une base de Ei . Si E = Ei , alors B = est une base de E .
M [
E Bi
i∈I i∈I
Elle est appelée la base adaptée à la décomposition E = Ei .
M
i∈I
i∈I
Ei , d'où
X X X M X
αi ei = 0 =⇒ αj eij = 0 ∈ αj eij = 0 =⇒ (∀j ∈ Ji ) αj = 0.
i∈I i∈I j∈Ji i∈I j∈Ji
Kn −→ E
n
Autrement dit, si l'application (α , α , ..., α ) −→ X
αi xi
est surjective.
1 2 n
i=1
Dans le cas contraire, E est dit de dimension innie.
Exemple 2.6.2. 1. ({0}, +, .) est un e.v de dimension nie car il admet {0} comme famille géné-
ratrice. Une autre famille génératrice est la famille vide ∅.
2. Pour tout n ∈ N∗ , Kn est un e.v. de dimension nie sur K.
3. Pour tout n ∈ N, E = Kn [X] l'ensemble des polynômes de degré inférieur ou égal à n, est de
dimension nie sur K.
4. L'espace vectoriel K [X] est de dimension innie sur K, le système 1, X, X 2 , ...., X n , .... en est
On va maintenant démontrer qu'en dimension nie, il existe au moins une base et que deux bases
de E ont le même nombre d'éléments.
Théorème 2.6.3. Soit (E, +, .) un K-espace vectoriel. Soit G une famille génératrice de E nie de
cardinal card(G) = n.
Alors on peut extriare de G une base de E .
En particileir, tout espace de dimension nie admet une base nie.
Preuve :
Théorème 2.6.4. Soit L une famille libre d'un K-espace vectoriel de dimension nie E .
le raisonnement précédent montre que l'on peut compléter L en une base de E .
Preuve :
Théorème 2.6.5. Soit E un K−espace vectoriel de dimension nie n.
Alors tout système libre dans E comporte au plus n vecteurs.
Autrement dit, si L est une famille libre de E et G un système générateur de E , alors
card(L) ≤ card(G).
Démonstration. 1. ⇒ 2. évident.
2. ⇒ 3. B est une base de E d'après 3. du corollaire précédente, donc c'est une partie génératrice de
E ayant n éléments.
3. ⇒ 1. D'après 2. du corollaire précédent.
Exemple 2.6.10. Exemple Montrer que {1, X − 1, (X − 1)2 , (X − 1)3 } est une base de R3 [X].
(1) On a card{1, X − 1, (X − 1)2 , (X − 1)3 } = 4 = dimR3 [X] donc il sut de montrer qu'elle
est libre. En eet α + β(X − 1) + γ(X − 1)2 + λ(X − 1)3 = 0 si, et seulement si, α = β = γ = λ = 0
ce qui montre que ce système est libre et donc c'est une base de R3 [X].
Exemple 2.6.11. Exemple On munit E = R3 desopérateurs usuelle.
Soient u1 = (2, 0, −1), u2 = (2, 1, 3) et u3 (0, 1, 2).
Montrer que B = {u1 , u2 , u3 } est une base de E = R3 .
2. Si (E, +, .) est un espace vectoriel de dimension nie, alors dim(E n ) = n.dim(E) pour tout
n ∈ N∗ .
Si la famille est vide, le sous-espace engendré est {0} et on pose donc rg(∅) = 0.
2.9. ESPACES DE DIMENSION INFINIE 31
Théorème 2.8.2. Soit (E, +, .) un K-espace vectoriel de dimension nie n. Soit (u1 , ..., up ) une
famille de p vecteurs de E (p ∈ N∗ ). Soit r = rg((ui )1≤i≤p ) = dim(V ect((ui )1≤i≤p ).
1. rg(ua , ..., up ) ≤ M in{n, p}.
2. rg(ua , ..., up ) = p ⇐⇒ la famille (ui , ..., up ) est libre.
3. rg(ua , ..., up ) = n ⇐⇒ la famille (ui , ..., up ) est génératrice de E .
Dans ce cas n ≤ p, et on peut extraire de (ui , ..., up ) une base de E .
4. rg(ua , ..., up ) = p = n ⇐⇒ la famille (ui , ..., up ) est base de E
Exercice 2.8.3. Déterminer les rangs des systèmes de vecteurs suivants :
1. {u1 = (1, 0, 2), u2 = (2, 1, 1), u3 = (−1, −2, 4), u4 = (2, −1, 7)}.
2. {(2, 3, 5), (−1, 2, −3), (4, −3, 8)}.
3. {(2, 3, 5), (−1, 2, −3), (1, 5, 2)}.
Démonstration. En classe.
x<y ⇔ x − y ∈ F
Démonstration. On a (E/F, +) est un groupe commutatif pour la loi + dénie comme suit :
x̄ + ȳ = x + y .
1) La multiplication externe est bien dénie. En eet, soient α ∈ K, x, y ∈ E tels que x̄ = ȳ on
cherche à montrer que αx̄ = αȳ : On a x̄ = ȳ donc x − y = c ∈ F d'où αx − αy = αc ∈ F car c'est un
sous espace vectoriel, ce qui montre que
αx̄ − αȳ = αx − αy = αx − αy = 0̄
Démonstration. (1) Soit L une famille libre de F . L est une famille libre de E et donc card(L) ≤
n. Ce qui montre que F n'est pas un espace de dimension innie.
Soit maintenant B une base de F . B est une famille libre de E et donc card(B) ≤ n. Ce qui montre
que dim(F ) ≤ n.
(2) ( =⇒ ) evident.
(⇐) Supposons que dim(F ) = dim(E) = n. Soit B = {e1 , ..., en } une base de F . On a B est famille
libre dans F donc elle est libre dans E et card(B) = dim(E), donc B est une base de E .
On en déduitque F = vect(B) = E .
Démonstration. Soit (e1 , e2 , ..., em ) une base de F. D'après le théorème de la base incomplète il
existe des vecteurs (u1 , u2 , ..., up ) de E tels que (e1 , e2 , ..., em , u1 , u2 , ..., up ) soit une base de E.
Posons H = V ect(u1 , u2 , ..., up ). Tout vecteur x de E s'écrit d'une façon unique :
x = λ1 e1 + λ2 e2 + ... + λm em + α1 u1 + ... + αp up (∗)
où λi , αi ∈ K.
Donc x s'écrit de manière unique comme somme de d'un vecteur de F et d'un vecteur de H . Ce qui
2.11. SOUS-ESPACE D'UN SPACES DE DIMENSION FINIE 33
montre que E = F ⊕ H .
Reste à montrer que dimK H = dimK (E/F ) = dim (E) − dim (F ) .
Pour tout x ∈ E/F , l'égalité (∗) implique que
x̄ = λ1 e1 + λ2 e2 + ... + λm em + α1 u1 + ... + αp up = α1 u1 + ... + αp up .
Donc {u1 , u2 , ..., up } est une famille génératrice de E/F . Montrons que les vecteurs u1 , u2 , ..., up sont
linéairement indépendants.
Soient β1 , β2 , ..., βp ∈ K tels que :
β1 (u1 ) + β2 (u2 ) + ... + βp (up ) = 0̄
Corollaire 2.11.6. Soit E un K-espace vectoriel de dimension nie. Si F et G sont deux sous espaces
vectoriels de E et si la somme de F et G est directe alors :
dim(F ⊕ G) = dim(F ) + dim(G).
34 CHAPITRE 2. ESPACES VECTORIELS
Preuve :
Proposition 2.11.7. Soient E un espace vectoriel de dimension nie et E1 , E2 , ... et Ep sont des
sous- espaces vectoriels de E de dimensions n1 , n2 , ... et np respectivement alors :
dim (E1 ⊕ E2 ⊕ ... ⊕ Ep ) = n1 + n2 + ... + np .
p
En particulier si E1 , E2 , ..., Ep sont supplémentaires, alors dim (E) =
X
dim (Ei ) .
i=1
Proposition 2.11.8. Soit (E, +, .) un K-espace vectoriel de dimension nie n. Soit F et G deux
sous-espaces de E . Soit B1 une base de F et B2 une base de G.
B1 ∩ B2 = ∅
1. F et G sont en somme direct ⇐⇒ B1 ∪ B2 est une base de F + G
dim(E) = dim(F ) + dim(G)
2. E = F ⊕ G ⇐⇒ F ∩ G = {0}