Syllabus de Cours: Université Alassane Ouattara UFR: Communication, Milieu Et Société Département: Géographie
Syllabus de Cours: Université Alassane Ouattara UFR: Communication, Milieu Et Société Département: Géographie
Syllabus de Cours: Université Alassane Ouattara UFR: Communication, Milieu Et Société Département: Géographie
Syllabus de cours
Courriel : agbocho@hotmail.com
Téléphone: 01 02 62 64 90 / 07 58 76 72 46
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Plan du cours
Résumé du cours
La démographie en tant science sociale a pour objet l’étude des différents aspects des
sociétés humaines. Elle a pour champs d’étude les événements et les phénomènes
démographiques dont les principaux sont la mortalité, la natalité, la migration, la nuptialité,
etc. L'analyse démographique est cependant une méthode, un outil de compréhension et
d’explication des phénomènes de nature diverse. Elle repose sur des concepts et des notions
précis dont les effets démographiques.
La démographie revêt plusieurs dimensions, mais l’approche quantitative reste
fondamentale.
Elle s’appuie à cet effet sur plusieurs instruments de mesure dont les Recensements, l’Etat
civil, les Enquêtes, etc.
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Objectif général du cours
L’objectif de ce cours est de maîtriser les méthodes d’analyse
démographique, c’est-à-dire apprendre à décrire et expliquer les
événements et les phénomènes démographiques.
Prérequis
Méthodologie
Ce cours est organisé en 3 ou 4 séances de Cours Magistraux qui seront suivies des séances de
Travaux Dirigés. Il s’appuiera sur un support de cours qui sera mis à la disposition des étudiants
dès le début du cours.
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Contenu du cours
Il existe d’autres approches de cette définition mais allons nous arrêter à ces deux définitions,
surtout que nous n’avons pas le temps.
Si vous voulez aussi avoir des détails sur l’histoire de la démographie référez vous à la
bibliographie à la fin de la section.
Sachez simplement que le terme démographie a été créé par Achille Guillard en 1855
(naturaliste et démographe, 1799 - 1876).
Mais la naissance même de la discipline est plus ancienne que son nom.
Elle remonte au 17è siècle et est liée au besoin des régimes féodaux en Europe, précisément
en Angleterre (il s’agissait généralement déterminer la liste des imposables).
Elle était essentiellement consacrée à l’étude de la mortalité avant de s’étendre à d’autres
phénomènes démographiques.
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Quelles sont les caractéristiques de cette science ?
- Si l’on s’en tient à la définition précédente, la démographie est une science sociale car elle
fait partie des disciplines (comme la sociologie, l’histoire, etc.) qui ont pour objet l’étude des
différents aspects des sociétés humaines.
- Elle a donc pour fondement l’étude des événements ou des phénomènes
démographiques dont les principaux sont
la nuptialité : les mariages
la natalité : les naissances
la mortalité : les décès
la divortialité : les ruptures d’union
les migrations : les déplacements d’hommes
- Mais pour comprendre les causes et les conséquences des évolutions quantitatives des
événements, la démographie étudie non seulement les facteurs agissant sur ces événements,
mais aussi leurs conséquences. On parlera alors de Démographie explicative.
Une étude démographique complète doit donc aborder ces deux aspects qui sont en réalité
complémentaires (On ne peut pas par exemple se contenter de décrire un phénomène
démographique, il faut aussi chercher à l’expliquer).
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L’analyse démographique (c’est quoi ?)
Analyser c'est décomposer. Faire de l'analyse démographique c'est mettre au jour les
facteurs démographiques qui expliquent les faits ou phénomènes observés.
C’est dire que le démographe peut s’intéresser à tout ensemble présentant un intérêt et c’est
de plus en plus le cas avec le progrès des outils statistiques et la puissance des méthodes
d’analyse. C’est d’ailleurs la variété et la diversité de ses champs d’étude qui donne une
importance à la Démographie (comparativement à d’autres sciences sociales).
Mais on emploie plus communément le mot population pour désigner l'ensemble des
habitants d'un territoire, souvent d’un pays, d’un Etat. C’est dans cette approche que nous
situerons notre cours : Démographie et population en Côte d’Ivoire.
Il est important de remarquer ici que la population en question est l’ensemble des personnes
qui vivent sur le territoire quel que soit leur lien juridique avec ce pays.
La population d’un Etat n’est donc pas constituée uniquement des nationaux, elle englobe
aussi les étrangers.
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Cela étant, on oublie très souvent cette évidence, et on a tendance à confondre la population
de la Côte d’Ivoire avec les Ivoiriens et ceci peut conduire à de fausses interprétations dont
les conséquences peuvent être dramatiques (je vous laisse le soin de trouver des exemples : le
concept de l’Ivoirité et ses conséquences).
Effets en démographie
- Effet d’âge
Il traduit la variation, liée à l’âge, de la probabilité de subir un événement particulier (décès,
mariage, etc.).
Par exemple, les chances pour femme de se marier quand elle a 20 ans ne sont pas les
mêmes quand elle a 45 ans.
Quand on est jeune et belle, et qu’on n’a pas pu avoir la chance de rencontrer l’heureux élu,
quand on aura des rides, les choses seront plus compliquées, hé bien, c’est cela l’effet d’âge.
- Effet de génération
Il traduit le changement, d’une génération à l’autre, de la probabilité de subir un
événement particulier à un âge donné.
Par exemple à 15 ans, les filles de la génération 1980 ont plus de chances d’être scolarisées
que celles de la génération 1960. (Simplement parce que les contextes ne sont pas les mêmes
pour ces deux générations : Infrastructures d’accueil, évolution des mentalités par rapport à la
scolarisation des filles).
- Effet de période
Il traduit l’influence de la conjoncture (circonstances particulières, guerres, etc.) sur les
comportements démographiques
Exemple : être étudiant dans les années 1980, n’est pas le même que être étudiant en 2020).
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Notez que la différence entre ces différents effets n'est pas toujours aussi évidente, en
particulier, dans les enquêtes d'opinion, de croyance ou de pratique. Plusieurs effets pouvant
intervenir au même moment. Il appartient donc au chercheur de faire la part des choses, et
c’est ici qu’intervient la qualité individuelle de l’analyste.
- Effet de structure
Il traduit la perturbation qu’introduisent, lors d’une comparaison de deux phénomènes
démographiques, les structures des populations étudiées.
Par exemple la natalité d’une population jeune est plus élevée que celle d’une population
vieille du fait des structures par âge différentes.
Parmi les structures qui peuvent influencer les phénomènes démographiques on peut citer
le sexe, l’âge, la CSP ou catégorie socioprofessionnelle, etc.
- Effet de sélection
Il traduit une liaison entre la probabilité de subir un événement, au sein d’une catégorie
donnée, et la probabilité d’appartenir à cette catégorie.
Cet effet est très important en analyse démographique. Il permet d’éviter des conclusions
erronées.
Par exemple quand on fait une étude sur la mortalité et qu’on découvre que les personnes
inactives ont des taux de mortalité plus élevés que les personnes actives. Vous comprenez
que ce n’est pas simplement du fait qu’on ne travaille pas qu’on meurt plus, mais en
considérant la catégorie des inactifs, on sélection les individus en mauvaise santé, qui n’ont
pas les moyens de se soigner et qui courent plus de risques de mourir de maladies.
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Pour en savoir plus …
CHESNAIS, J. C., 1992, La démographie, Que sais je, n° 2546, Paris, 113 p.
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Section 2 : Description d’une population
[Nous ne présenterons que les grands traits de la population Ivoiriens que la suite de notre
analyse nous permettra de comprendre].
[Nous commencerons notre description par la présentation des instruments de mesure d’une
population en générale].
Les sources qui nous permettent de disposer de données démographiques peuvent être
regroupées selon leur nature:
-les statistiques d’état (pas état comme pays, mais état comme situation)
-les statistiques du mouvement
-les statistiques du futur
- Le recensement général
Un recensement Général de la population est une opération qui consiste à recueillir des
données démographiques et sociales se rapportant, à un moment donné, à tous les habitants
d’un territoire déterminé, le plus souvent un pays.
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Le recensement se distingue en outre d’un simple dénombrement par la richesse des
renseignements fournis: date de naissance, sexe, état matrimonial, nombre et âge des
enfants, lieu de naissance, profession, niveau d’instruction, localité de résidence, nationalité,
etc.
Les Nations Unies ont suggéré la réalisation d’un recensement de la population tous les 10
ans dans chaque pays.
La Côte-d’Ivoire a effectué cinq recensements : RGP 1975, RGPH 1988 et RGPH 1998, 2014,
2018
En France, l’organisme chargé des recensements (l’Insee) a institué depuis 2004 un nouveau
mode recensement : le « recensement continu » : Les communes seront réparties en 5 sous-
ensembles et Chaque sous ensemble sera recensé tous les cinq ans (de manière rotative).
Ce mode de recensement présenterait un avantage en matière de coût et de qualité des
données collectées.
Ils concernent une frange de la population ou un secteur d’activité donné sur l’ensemble du
pays. On les appelle communément les recensements nationaux pour les différencier du
recensement général (qui obéit dorénavant à des exigences internationales).
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C’est le cas en France du recensement agricole qui fournit périodiquement des informations
sur la vie rurale, l’activité de la population agricole et sur la structure par âge des chefs
d’exploitation.
On a aussi ce que l’on appelle les recensements complémentaires, qui sont réalisés sur une
partie du territoire pour apporter un complément d’information entre deux recensements
pour des besoins de planification.
Quand les événements sont recueillis au fur et à mesure qu'ils se produisent on parle
d'observation continue (Exemple : enregistrement des naissances et des décès à l'état
civil).
Si ces événements sont recueillis après leurs survenu, on parle d'observation rétrospective
(Exemple : les enquêtes rétrospectives).
- L’état civil
Il est dans de nombreux pays, l’institution qui fournit les statistiques du mouvement de la
population, notamment le mouvement naturel (les naissances et les décès).
Si dans les pays développés, ces données d’Etat civil peuvent être considérées comme
parfaites. En revanche, dans les pays en voie de développement, l’enregistrement des
naissances, des mariages et des décès est incomplet; voire inexistant dans d’autres pays.
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c Autres instrument de mesure de l’état et du mouvement de la
population
A côté du recensement, de l’état civil, il existe d’autres moyens ou techniques qui permettent
d’avoir des informations plus fines sur la population: Ce sont les enquêtes démographiques
et les registres de population.
- Le registre de population
Dans de nombreux pays européens, les municipalités tiennent des registres de population qui
donnent aussi une statistique d'état.
En effet, ces registres sont en fait des répertoires des habitants de la commune, sous forme d'un
fichier mis à jour par les déclarations des intéressés lors des naissances, décès, déménagements et
des emménagements.
Dans les pays en développement, les premières enquêtes, (dans les années 60 surtout),
avaient pour objet d’estimer les niveaux de natalité et de mortalité.
Autour de 1980, ont eu lieu dans ces pays, des enquêtes de fécondité avec questionnaire
commun : Il s’agit de l'Enquête mondiale de fécondité.
Cette opération s'est répétée autour de 1990 sous le terme de Enquête Démographie et
Santé.
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d Mesure du futur: Les perspectives démographiques
Les perspectives démographiques ont pour but d’estimer quel sera l’état de la population à
une date donnée.
Elles sont d’une grande utilité pour l’action des pouvoirs publics, pour certaines institutions
comme les caisses de retraites ou les compagnies d’assurance, etc.
Elles permettent par exemple de prévoir le nombre d’enfants qui doivent intégrer le système
scolaire.
On distingue deux types de Perspectives démographiques:
- Projections démographiques
Dès que l’horizon visé s’éloigne (plus de 5 ans en général), de nombreuse incertitudes
apparaissent dans l’estimation, on parlera alors de Projections démographiques.
Les prévisions sont donc les estimations à court terme, alors que les projections concernent
le moyen et long terme et fondées sur des hypothèses comportant davantage d’aléas.
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Il existe aussi ce que l’on appelle les perspectives dérivées qui consiste à établir des
perspectives démographiques pour une population spécifique (exemple: les retraités).
[Après la connaissance des instruments de l’état et du mouvement de la population, nous allons
maintenant passer à l’analyse descriptive de la population proprement dite].
Signalons que la Côte d’Ivoire, comme la plus par des pays d’Afrique subsaharienne, n’a pas
une longue tradition statistique. De ce fait, les données démographiques ne sont pas
nombreuses. Cependant celles qui sont disponibles montrent que la Côte-d’Ivoire a connu
une croissance relativement importante à partir de 1950.
En effet, de 2 170 000 habitants en 1950, la population de la Côte d’Ivoire est passée à
10 814 694 au recensement de 1988 et à 15 366 672 au recensement de 1998.
Au recensement de 2014, la Côte d’Ivoire compte 22 671 331 habitants et celui de 2021
aboutit à plus de 29 millions d’habitants.
Cette forte croissance de la population n’est pas seulement liée aux seuls facteurs
biologiques (natalité et mortalité). Les migrations y contribuent pour une part relativement
importante.
En effet la prospérité relative du pays attire les immigrants des pays voisins.
La population totale d’un pays peut être aussi caractérisée par sa densité (d).
Cela revient à faire le rapport, généralement rapporté au kilomètre carré, entre le nombre
d’habitants (P) et l’étendue du territoire (s) : d = p/s
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Pour la Côte d’Ivoire, sa densité est estimée à environ 56 habitants au kilomètre carré. (sur la
base des 18 millions d’habitants)
Au recensement de 2014, la densité de la population de la Côte d’Ivoire est de 70 habitants
au kilomètre carré.
Si l’on considère la population totale d’un pays, le rapport de masculinité (RM) est le rapport
du nombre des hommes (H) par celui des femmes (F) : RM = H/F
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Mais dans les pays en développement où existe une surmortalité féminine en raison
notamment de l’importance de la mortalité maternelle ou obstétricale, ce rapport est
souvent supérieur à 1.
En Côte d’Ivoire, les données issues du recensement de 1998 donnent un RM = 1,04 ; celui
de 2021 about à 109 hommes pour 100 femmes (1,09)
Dans les pays du Nord, on assiste aussi à une diminution régulière du rapport de
masculinité avec l’âge en raison d’une surmortalité masculine à tous les âges, surtout aux
âges élevés.
Dans les pays du Sud par contre, cette évolution est irrégulière (augmentation du RM aux
périodes de surmortalité féminine entre 15 et 40 ans en raison et la mortalité maternelle et
diminution à partir de 40 ou 50 ans.
On peut aussi calculer le taux de masculinité (Tm) qui est le rapport du nombre des
hommes (H) par l’effectif total de la population étudiée (PT) exprimé en pour cent.
(Tm = (H/PT) * 100)
- Le rapport de jeunesse = Effectif des jeunes (0-19 ans) divisé par l’effectif total de la
population.
- Le rapport d’adultes ou taux de la population en âge d’activité= Effectif des adultes (20-
64 ans) divisé par l’effectif total de la population.
- Le rapport de vieillissement = Effectif des personnes âgées (65 ans et plus) divisé par
l’effectif total de la population.
- Le rapport de dépendance = Effectif des jeunes (0-19 ans) et des vieux (65 an et plus)
divisé par l’effectif des adultes (20-64 ans).
Pour le cas de la Cote d’Ivoire, les données du recensement de 1998 nous permettent de
constater que la population est caractérisée par son extrême jeunesse (43 % de moins de 15
ans contre seulement 4 % de personnes âgées). Au recensement de 2014 les moins de 15
représentent 41,8 % de la population.
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- Répartition par âge et par sexe
La combinaison de la structure par âge et par sexe s’exprime à travers un graphique nommé
la Pyramide des âges.
La pyramide des âges est un double histogramme donnant la représentation d’une
population par sexe et par âge à un moment donné. Elle peut représenter tout type de
population.
Pour sa construction
. Il suffit de prendre 2 angles droits que l’on met dos à dos
. Par convention l’angle de droite représente les effectifs féminins et l’angle de gauche
les effectifs masculins.
. En abscisse on met les effectifs (selon une échelle à déterminer)
. En ordonnées on met les âges (âge par âge ou par groupe d’âges)
1986 5 1986
1991 0 1991
4000 2000 0 0 2000 4000
Effectif par classe d’âges (en milliers)
Remarque: Pour faciliter les commentaires, on peut porter les générations sur le graphique.
Si cette pyramide représente la structure de la population au 1er janvier 1992 ; Ce qui veut
dire que les individus qui ont 0 an révolu en 1992 sont nés en 1991 : Ils sont donc de la
génération 1991.
Les pyramides peuvent avoir toutes sortes de formes ; Mais de façon générale, on distingue
deux formes de référence:
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Graphique 2: Structure par âge et par sexe de la population de la Côte d'Ivoire
Base peu étendue et sommet arrondi traduisant la faiblesse de l’effectif des jeunes et
l’importance des personnes âgées: cas des pays occidentaux dont la France.
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L’analyse de la structure de la population de la Côte d’ivoire selon la nationalité montre la
présence d’une proportion relativement importante de populations d’origine étrangère sur
le territoire Ivoirien. En 1998, elles représentaient 26 % de la population totale.
Mais la détermination de ces populations d’origine étrangère (notamment ceux provenant
des pays voisins) n’est pas sans difficulté en raison de la présence des mêmes communautés
linguistiques de part et d’autres des frontières et des difficultés d’application des législations
relatives à la nationalité.
On remarque par ailleurs que les non ivoiriens sont dominés numériquement par les
Burkinabés suivis des Maliens, des Guinéens et des Ghanéens qui représentent
respectivement 56 % ; 19,8 % ; 5,7 % et 3,3 de la population étrangère selon le recensement
de 1998.
La structure selon l’ethnie fait apparaître que la Côte-d’Ivoire est composée d’un grand
nombre de groupes, différents par leur mode d’organisation politique économique et sociale,
par leur culture, par leur religion qui souvent débordent largement le cadre des frontières
actuelles.
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- La répartition selon les régions met en évidence un certain déséquilibre.
Globalement, les régions forestières (qui sont censées être hostiles à l’implantation humaine)
sont relativement plus peuplées que les régions de savanes (situées au nord et au centre).
En effet dans le nord, les densités varient entre 5 et 10hab/km2.
Dans le sud-ouest, elles ont connu une forte hausse pour atteindre 15 hab/km2.
Dans le sud forestier d’une façon générale, les densités se situent entre 15 et 50 hab/km2
(selon les données du dernier recensement).
Si certains facteurs historiques peuvent expliquer cette distribution spatiale, l’essentiel des
explications résident dans les facteurs économiques, notamment l’économie de plantation
qui a entraîné les premiers mouvements massifs de main-d’œuvre vers les régions
forestières.
Pour la Côte d’Ivoire, l’analyse de la structure selon l’âge, le sexe, la nationalité, l’ethnie et
l’espace nous a permis de caractériser globalement la population de ce pays.
Mais en raison des conséquences démographiques des différentes crises (déplacement de
populations, décès, …), il est important d’actualiser les indicateurs calculés sur la base des
données disponibles afin de prendre en compte les récentes évolutions.
CHESNAIS, J. C., 1992, La démographie, Que sais je, n° 2546, Paris, 113 p.
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VANDESCHRICK Christophe, 1995, Analyse démographique, Population et
Développement n°1, Academia/L’Harmattan, Louvain-la-Neuve, 183 p.
1 Natalité - Fécondité
1-1 Définition
- La natalité
C’est l’ensemble des naissances dans une population au cours d’une période de temps
donnée.
- On parle de fécondité quand on s’intéresse aux naissances, mais dans une sous population
donnée (exemple: Population féminine en âge de procréer).
- La fécondité - fertilité
La fécondité (qui est le résultat de la procréation: la procréation effective) se distingue de la
fertilité qui est l’aptitude à procréer quel qu’en soit le résultat.
- Naissance - accouchement.
La naissance est l'arrivée d'un enfant.
Tandis que l’accouchement est la mise au monde d'un ou de plusieurs enfants.
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- Infécondité - Stérilité.
L'infécondité est le contraire de la fécondité. Elle peut résulter de la volonté ou provenir de
la stérilité qui est l'incapacité physiologique de procréer.
Aujourd’hui on considère comme né vivant un enfant qui a respiré (ou crié) au moment de
l’accouchement.
Il est important de noter que la notion de taux en Démographie est différente du taux
traditionnel:
- De façon générale, un taux est toujours la division d'un sous ensemble par un ensemble.
Quand numérateur et dénominateur sont des ensembles distincts, on parle de rapport.
-En Démographie, un taux est la fréquence annuelle d’un événement au sein d’une
population.
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Par exemple les naissances annuelles au sein d’un ensemble de femmes en âge de procréer
(fréquence annuelle car un taux a le plus souvent une dimension annuelle; le taux en
démographie est donc proche d’un rapport)
Sur la base de ce qui précède, le TBN (souvent appelé Taux de natalité) est le nombre
annuel moyen de naissances par les individus constituant la population étudiée.
On l’exprime pour 1000 personnes.
N
TBN =
Pm
Dans le monde, le TBN varie globalement entre 8 ‰ et 50 ‰ (faible dans les pays du nord et
élevé dans les pays du sud). En 1999, le TBN de la CI est de 43 ‰
N
TGFG =
F15-49
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Nx
fx =
Fx
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isf = ∑ fx avec fx = Taux de fécondité générale par âge
x=15
- La descendance finale [DF (g)] est le rapport entre les naissances d’une génération
donnée et l’effectif de cette génération.
- C’est aussi la somme des taux de fécondité par âge dans une génération.
49
DF (g) = ∑ fx,g avec fx,g = Taux de fécondité générale par âge de la génération
x=15
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- Donne des informations longitudinales ; Mesure le comportement passé des générations.
Remarque:
- On parlera de descendance brute quand cette descendance est calculée en ne tenant pas
compte de la mortalité des femmes.
- Par contre, si on tient compte de la mortalité des femmes on parlera de descendance nette.
Le calcul peut être fait au sein d’une génération ou pour une année donnée.
Calcul pour une année donnée Calcul au sein d’une génération
Remarque: Un taux net de reproduction = 1 signifie qu’une mère est remplacer par sa fille.
On parle de seuil de renouvellement des générations.
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- Âge moyen à la maternité (a)
Si l’indice synthétique de fécondité résume le niveau de fécondité d’une année donnée, il
peut être utile de fois d’étudier le calendrier du phénomène à travers l’âge moyen à la
maternité.
49
∑ x fx
x=15
Remarque:
- Il peut se calculer au sein d’une génération comme pour une année donnée.
- Au lieu du taux de fécondité, on peut utiliser directement les naissances par âge
2 Mortalité
2-1 Définition
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- Dans une perspective transversale, on mesure la mortalité au cours d’une période, par
exemple l’année.
- A l’opposé, on peut adopter un point de vue longitudinal où la mortalité est mesurée dans
une génération.
Ceci étant, l’approche transversale est plus souvent pertinente car la mortalité dépend
étroitement des conditions du moment (développement économique et social, niveau
sanitaire et médical, etc.)
D
TBM =
Pm
Ce taux, comme les taux démographiques d'une façon générale, a toujours une dimension
annuelle (les décès d'une période non annuelle doivent donc être ramenés à l'année).
En 2009, le TBM pour la Côte d’Ivoire est de 14 ‰. En guise de comparaison pour cette
même année, ce taux est de 12 ‰ pour l’ensemble de l’Afrique, 9 ‰ pour l’Europe
occidentale et 9 ‰ en France (source: tous les pays du monde, INED)
Remarque: Le TBM est sensible à la structure de la population étudiée. Il n’est donc pas un
indicateur pertinent pour les études comparatives (comparer le niveau de mortalité de 2 pays
qui ont des structures de population différentes).
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Pour prendre en compte l’effet de structure, on calcule les taux comparatifs de mortalité
(TCM) à partir d’une structure type de population ou d’une mortalité type.
[La méthode de calcul se verra en TD]
[Mais ce TD ne sera pas obligatoire si le temps n’est pas suffisant]
. Le taux de mortalité néo-natale = rapport des décès des 30 premiers jours par les naissances
vivantes
. Le taux de mortalité néo-natale précoce = rapport des décès des 07 premiers jours par les
naissances vivantes
. Taux de mortalité infanto juvénile = rapport des décès des moins de 5 ans par les naissances
vivantes
. Taux de mortalité juvénile= rapport des décès entre 1 et 5 ans par les naissances vivantes
On s’intéresse plus à la mortalité à ces divers âges car la mortalité avant 5 ans représente
une part importante dans la mortalité totale (28% des décès ont en effet lieu avant 1 an et 47
% avant 5ans). La mortalité infantile est même considérée comme un indicateur du niveau
général de la santé dans une population (Bouvier-Colle et al., 1990).
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2-3 La table de mortalité et espérance de vie à la naissance
La table de mortalité n’est autre chose que le décompte, année par année, des survivants
d’un groupe initial de 100 000 ou 10 000 nouveau-nés (10 000 étant un choix imposé par
l’usage).
Il s’agit à priori d’une analyse longitudinale (au sein d’une génération) contrairement aux
taux qui se calculent pour une année donnée.
Ceci suffit pour décrire une table de mortalité. Mais pour être explicite, on rajoute l’effectif
des décès [ d(x, x+1) ] et les quotients [ qx(‰) ] entre 2 âges successifs.
[La méthode de calcul des décès [ d(x, x+1) ] et des quotients [ qx(‰) ] se verra en TD]
[Mais ce TD ne sera pas obligatoire si le temps n’est pas suffisant]
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- L’espérance de vie à la naissance
A partir de la table de mortalité (les survivants de la table), on peut calculer l’espérance de
S1 + S2 + S3 + S4 + ...... (S0, S1, S2 sont les survivants à 0 an, à 1 an, à 2 ans, etc.)
еo = 0,5 +
S0
Remarque : Le 0,5 vient du fait qu’on estime que entre 2 anniversaires, les individus qui
sont décédés vivent en moyenne 0,5 an.
De façon générale, on peut calculer le nombre moyen d’année restant à vivre aux personnes
ayant atteint un âge x donné noté ( еx )
Sx+1 + Sx+2 + Sx+3 + ...... (Sx+1, sont les survivants à l’âge (x+1))
еx = 0,5 +
Sx
Ces formules peuvent aussi être établies pour des tables abréges. Pour une table avec
données quinquennale, la formule générale еx est la suivante:
5(Sx+5 + Sx+10 + Sx+15 + ...) (Sx+5, sont les survivants à l’âge (x+5))
еx = 2,5 +
Sx
Remarque :
- Le 2,5 vient du fait qu’on estime que dans une période quinquennale, les individus qui sont
décédés vivent en moyenne 2,5 ans
- Le 5 s’obtient simplement par factorisation
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- les facteurs biologiques
. Le sexe: la mortalité est en général plus forte chez les hommes que les femmes sauf à une
3 Migration
3-1: Définition
La migration se définit par rapport à un territoire donné.
Est migrant celui qui, de façon temporaire ou définitive, se déplace d’un territoire vers un
autre.
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On parle de migration internationale quand il y a franchissement de frontières (entre
états).
Si non, il s’agit de migration interne ou intérieure.
Accroissement = (N - D) + (I - E)
Accroissement naturel Solde migratoire
N = Naissance
D = Décès
I : Immigration
E : Emigration
3-2: Indicateurs
Tout comme dans les autres phénomènes, on peut calculer ici aussi des taux de migration
- Taux d’émigration (TE): Rapport de l’effectif annuel des émigrants par la population
moyenne.
E
TE =
Pm
- Taux d’immigration (TI): Rapport de l’effectif annuel des immigrants par la population
moyenne.
I
TI =
Pm
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Pm = Population moyenne [(Effectif de départ + Effectif arrivé)/2] ou
l’effectif de cette population en milieu de période.
TMN = TI - TE
= (I-E) / Pm
L'étranger est celui qui n'a pas la nationalité du pays dans lequel il vit.
Il s'oppose donc au national. Il n'est pas à confondre avec l'immigré.
En toute rigueur démographique, un immigré est celui qui n'est pas né sur le territoire où il
habite.
En Côte d’Ivoire, les mouvements migratoires ont un impact très important sur le volume, la
répartition spatiale de la population.
Sur une population de 15 366 672 personnes recensées en 1998, 42,7 % ont déjà effectué au
moins une migration au cours de leur vie.
Déjà en 1988, les données du recensement général de la population donnaient des résultats
semblables, avec 42 % de migrants.
En 1998, les 42,7 % de migrants se décomposent en migrants internes (28,7 %) et migrants
internationaux (14,1 %) ; ce qui conduit à une forte proportion de non-nationaux dans la
population totale (26,0 %).
En milieu urbain, les migrants constituent plus de la moitié de la population (51,4 %).
CHESNAIS, J. C., 1992, La démographie, Que sais je, n° 2546, Paris, 113 p.
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PRESSAT Roland, 1980, démographie statistique, 2e édition, PUF, Paris, 194 p.
[Nous ne saurons terminer cette leçon sans évoquer les problèmes démographiques en Côte
d’Ivoire. C’est d’ailleurs ce qui donne un certain intérêt au cours, malheureusement, faute de
temps, nous ne ferons qu’énumérer sommairement quelques problèmes.
Il vous appartient d’approfondir par votre propre recherche, l’initiation à la recherche faisant
partie de votre formation. Il vous appartient donc d’établir la bibliographie de cette section.]
La Côte d’ivoire, à l’instar de la majorité des pays d’Afrique subsaharienne est confrontée à
un certain nombre de défis démographiques qui représentent un frein à son développement.
Il s’agit notamment de:
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Dans les systèmes politiques qui se veulent démocratique, l’accession au pouvoir repose sur
le vote du peuple, ce qui suppose une identification précise des électeurs.
Ce travail n’est pas une simple affaire de statistique. Il concerne aussi le démographe, celui-là
même qui donne un sens aux chiffres.
[La résolution de ces problèmes demande la mise en place d’une vraie politique
démographique prenant en compte les préoccupations des populations et répondant
aux besoins de développement de notre pays.
Pour ceux qui seraient tentés par les études démographiques, le pays vous attend pour
relever ce défi. Alors bon courage].
Indications bibliographiques
CHESNAIS, J. C., 1992, La démographie, Que sais je, n° 2546, Paris, 113 p.
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VALLIN J., G. CASELLI et G. WUNSCH éds, 2001, Démographie : analyse et
synthèses, vol. I- La dynamique des populations, INED, Paris, 550 p.
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