Chapitre 5 Les Mortiers
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Sommaire du chapitre 5
5.1 Introduction
5.2 Composition
5.5 Expériences
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CHAPITRE 5 LE MORTIER
5.1 Introduction
Dans toute construction, il est indispensable de réunir entre eux les différents éléments (blocs de béton, briques,
éléments en béton préfabriqué, etc.) au moyen d’un mortier de ciment ou d’autre liant qui a pour but de:
solidariser les éléments entre eux;
assurer la stabilité de l’ouvrage;
combler les interstices entre les blocs de construction.
Le mortier est obtenu par le mélange d’un liant (chaux ou ciment), de sable, d’eau et éventuellement d’additions.
Des compositions multiples de mortier peuvent être obtenues en jouant sur les différents paramètres: liant (type et
dosage), adjuvants et ajouts, dosage en eau. En ce qui concerne le liant, tous les ciments et les chaux sont
utilisables; leur choix et le dosage sont fonction de l’ouvrage à réaliser et de son environnement.
La durée de malaxage doit être optimale, afin d’obtenir un mélange homogène et régulier.
Les mortiers peuvent être:
préparés sur le chantier en dosant et en mélangeant les différents constituants y compris les adjuvants.
préparés sur le chantier à partir de mortiers industriels secs prédosés et avant l’utilisation, il suffit d’ajouter
la quantité d’eau nécessaire.
livrés par une centrale: ce sont des mortiers prêts à l’emploi.
Les mortiers industriels sont beaucoup développés ces dernières années; permettant d’éviter le stockage et le
mélange des constituants sur des chantiers.
5.2 Composition
Le mortier est un des matériaux de construction, qui contient du ciment; de l’eau; du sable; des adjuvants et
éventuellement des additions. Ils peuvent être très différents les uns des autres selon la nature et les pourcentages
des constituants, le malaxage, la mise en oeuvre et la cure.
Les mortiers sont constitués par des mélanges de:
liant (ciment ou chaux)
eau
sable
adjuvants
Les liants:
Généralement, on peut utiliser:
les ciments normalisés (gris ou blanc);
les ciments spéciaux (alumineux fondu, prompt, ..)
les liants à maçonner;
les chaux hydrauliques naturelles;
les chaux éteintes
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Les sables:
Normalement, les sables utilisés sont les sables appelés “sable normalisé”. Les sables de bonne granulométrie
doivent contenir des grains fins, moyens et gros. Les grains fins se disposent dans les intervalles entre les gros
grains pour combler les vides. Ils jouent un rôle important: Ils réduisent les variations volumiques, les chaleurs
dégagées et même le prix. Les dosages se feront en poids plutôt qu’en volume comme c’est souvent le cas, afin
d’éviter les erreurs de dosage, par suite de l’augmentation de volume de sable humide.
Ils peuvent être:
naturels et roulés (de rivières, de sablières, ..), de nature siliceuse ou silico-calcaire;
naturels concassés (roches de carrières), comme des basaltes, porphyres, quartzites. Ils sont anguleux et
durs.
spéciaux (lourds, réfractaires, légers):
o sable de laitier;
o sable d’oxydes de fer, de chromite;
o corindon;
o sable de briques concassées;
o liège torréfié;
o polystyrène expansé;
o vermiculite, perlite.
Certains sables sont à éviter, notamment les “sables à lapin”, généralement très fins, les sables crus qui manquent
de fines et les sables de dunes ou de mer qui contiennent des sels néfastes pour les constituants des ciments, par
contre ils doivent être propres.
Le diamètre maximum des grains de sable utilisés pour les mortiers est:
extra-fins: jusqu’à 0,8 mm (en tamis), soit 1 mm (en passoire);
fins: jusqu’à 1,6 mm;
moyens: jusqu’à 3,15 mm;
gros: jusqu’à 5 mm.
Les adjuvants:
Les adjuvants sont des produits chimiques que l’on utilise dans le cas des bétons. Ils modifient les propriétés des
bétons et des mortiers auxquels ils sont ajoutés en faible proportion (environ de 5% du poids de ciment). Les
mortiers peuvent comporter différents types d’adjuvants:
les plastifiants (réducteurs d’eau);
les entraîneurs d’air;
les modificateurs de prise (retardateurs, accélérateurs);
les hydrofuges.
Dans tous les cas des soins particuliers doivent être pris afin d’obtenir des mortiers sans ressuage, homogènes
d’une gâchée à l’autre.
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Les ajouts:
Les ajouts que l’on utilise dans les mortiers sont:
poudres fines pouzzolaniques (cendres, fumée de silice..);
fibres de différentes natures;
colorants (naturels ou synthétiques);
polymères.
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Les fabricants de mortiers industriels proposent une gamme complète de produits répondant à tous les besoins:
mortiers pour enduits de couleur et d’aspect varié,
mortiers d’imperméabilisation,
mortier d’isolation thermique,
mortier de jointoiement,
mortier de ragréage,
mortier de scellement, mortier pour chapes,
mortier-colle pour carrelages, sur fond de plâtre ou de ciment, etc.,
mortier de réparation.
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Fig. 5.4.1 : Courbe granulométrique du sable normalisé selon les normes Afnor
5.4.1 Ouvrabilité
L'ouvrabilité d'un mortier se mesure à l'aide de divers appareils. Les plus connus sont:
a) La table à secousses: le mortier, après avoir été mis en place et démoulé d'un moule tronconique, reçoit 15 chocs
en 15 secondes. On mesure le diamètre de la galette ainsi obtenue. L'étalement en % est donné par la formule:
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5.4.2 Prise
Le temps de prise se mesure habituellement sur une pâte pure de ciment de consistance normale (24 à 30% d'eau)
et conformément à la norme concernée (à l'aide de l'appareil de Vicat). Il est possible d'obtenir (hors norme) le
temps de prise d'un mortier avec le même appareillage mais en plaçant une surcharge de 700 grammes sur le
plateau supérieur. Le poids de l'aiguille pénétrant dans le mortier est de 1000 grammes. Le début de prise est
l'instant où l'aiguille s'arrête à 2,5 mm du fond (taille des plus gros grains de sable) et la fin de prise est l'instant où
l'aiguille s'arrête à 2,5 mm du niveau supérieur.
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Les essais sont souvent effectués sur les éprouvettes prismatiques de 4 x 4 x 16 cm conservés dans l'eau à 20 °C.
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en un an. En moyenne, le retrait sur mortier est 2 à 3 fois plus faible que celui de la pâte pure (avec le même
ciment).
Le gonflement des mortiers (qui se produisent lorsqu'ils sont conservés dans l'eau) se mesure sur les mêmes
éprouvettes de 4 x 4 x 16 cm conservées dans l'eau à 20 °C. Ils sont en général assez faibles (cas de ciment stable
ayant une expansion aux aiguilles de le Châtelier inférieure sur pâte pure à 10 mm).
5.5. Expériences
5.5.1. DEFINITION DU MORTIER NORMAL (EN 196-1)
Le mortier normal est un mortier qui sert à définir certaines caractéristiques d’un ciment et notamment sa
résistance. Ce mortier est réalisé conformément à la norme ( pour déterminer la consistance de la pâte de ciment).
Le sable utilisé est un sable appelé “sable normalisé CECN EN 196-1”, lui-même étant défini par rapport à un
”sable de référence CEN”. Ce sable est commercialisé en sac plastique de 1350 + 5g. sa courbe granulométrique
doit se situer à l’intérieur du fuseau indiqué sur la figure 5.5.1
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Introduire l’eau en premier dans la cuve du malaxeur ; y verser ensuite le ciment ; mettre le malaxeur en
marche à vitesse lente.
Après 30 s de malaxage, introduire régulièrement le sable pendant les 30 s suivants. Mettre alors le
malaxeur à sa vitesse rapide et continuer le malaxage pendant 30s supplémentaires.
Arrêter le malaxeur pendant 1 min 30s. Pendant les 15 premières secondes enlever au moyen d’une raclette
en caoutchouc tout le mortier adhérant aux parois et au fond du récipient en le repoussant vers le milieu de
celui-ci.
Reprendre ensuite le malaxage à grande vitesse pendant 60 s.
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Objectif de l'essai
C'est une mesure qui est utile pour apprécier l'efficacité d'un adjuvant plastifiant, ou superplastifiant, sur la fluidité
d'un mortier ou sur la réduction d'eau qu'il permet de réaliser à consistance égale. Il convient donc de définir un
mode opératoire susceptible d'apprécier cette consistance ; c'est l'objet des essais définis par les normes NF P 18 -
452 et NF P 15 -437.
Principe de l'essai
Dans ces essais, la consistance est caractérisée par le temps que met le mortier pour s'écouler sous l'effet d'une
vibration.
Equipement nécessaire
L'appareil utilisé est appelé maniabilimètre B" et est schématisé sur la figure ci-dessous. Il consiste en un boîtier
parallélépipédique métallique ( 60 cm x 30 cm x 30cm ), posé sur des supports en caoutchouc, équipe d'un
vibrateur et muni d'une cloison amovible.
Un malaxeur normalisé est également requis pour la réalisation du mortier.
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Conduite de l'essai
Le mortier est introduit dans la partie la plus grande délimitée par la cloison et mis en place par piquage
en 4 couches. 4 minutes après la fin du malaxage, la cloison est retirée, provoquant la mise en route du
vibrateur et le déclenchement d'un chronomètre par l'opérateur. Sous l'effet de la vibration le mortier
s'écoule. Le chronomètre est arrêté quand le mortier atteint un trait repère sur la paroi opposée du boîtier.
Le temps t mis par le mortier pour s'écouler caractérise sa consistance. Ce temps sera d'autant plus court
que le mortier sera plus fluide (ou plus maniable, d'où le nom de l' appareil).
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Objectif de l’essai
La résistance d’un mortier est directement dépendante du type de ciment donc, il s’agit de définir les qualités de
résistance d’un ciment plutôt que d’un mortier.
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Principe de l’essai
L’essai consiste à étudier les résistances à la traction et à la compression d’éprouvettes de mortier normal. Dans un
tel mortier la seule variable est la nature de liant hydraulique; la résistance du mortier est alors considérée comme
significative de la résistance du ciment.
Equipement nécessaire
L’ensemble est décrit de manière détaillée par la norme EN 196-1. Il est énuméré ci-dessous.
Une salle maintenue à une température de 20 °C ± 2 °C et à une humidité relative supérieure ou égale à 50 %.
Une chambre ou une armoire humide maintenue à une température de 20 °C ± 1 °C et à une humidité
relative supérieure à 90 %.
Un malaxeur normalisé (figure 5.5.3)
Des moules normalisé permettant de réaliser 3 éprouvettes prismatiques de section carrée 4cm×4cm et de longueur
16cm ( ces éprouvettes sont appelés “éprouvettes 4×4×16” ).
Un appareil à chocs permettant d’appliquer 60 chocs aux moules en les faisant chuter d’une hauteur de 15mm±
0,3mm à la fréquence d’une chute par seconde pendant 60 s.
Une machine d’essais de résistance à la flexion permettant d’appliquer des charges jusqu’à 10KN avec une vitesse
de mise en charge de 50 N/s ± 10N/s. La machine doit être pourvue d’un dispositif de flexion tel que celui
schématisé sur la figure 5.6.
Une machine d’essais à la compression permettant d’appliquer des charges jusqu’à 150 KN ( ou plus si les essais
l’exigent ) avec une vitesse de mise en charge de 2400 N/s ± 200 N/s. Cette machine est équipée d’un dispositif de
compression tel que celui schématisé sur la figure.
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Conduite de l’essai
La norme EN 196-1 décrit de manière détaillée le mode opératoire concernant cet essai.
Avec le mortier normal préparé comme indiqué (à la partie supérieure), on remplit un moule 4 x 4 x 16. Le serrage
du mortier dans ce moule est obtenu en introduisant le mortier en deux fois et en appliquant au moule 60 chocs à
chaque fois. Après quoi le moule est arasé, recouvert d’une plaque de verre et entreposé dans la salle ou l’armoire
humide.
Entre 20 h et 24 h après le début du malaxage, ces éprouvettes sont démoulées et entreposées dans de l’eau à 20 C°
± 1 C° jusqu’au moment de l’essai de rupture.
Au jour prévu, les 3 éprouvettes sont rompues en flexion et en compression. Les normes ENV 197-1 et NFP 15-
301 définissent les classes de résistance des ciments d’après leur résistance à 2 (ou 7 jours) et 28 jours. Ces âges
sont donc impératifs pour vérifier la conformité d’un ciment. Si des essais sont réalisés à d’autres âges, ils devront
être réalisés dans les limites de temps indiquées dans le tableau ci-dessous.
La rupture de chaque éprouvette en flexion est effectuée conformément au dispositif décrit sur la figure.
Cette contrainte est appelé la résistance à la flexion. Compte tenu des dimensions b et l , Si Ff est exprimée en
newtons (N), cette resistance exprimée en méga pascals (MPa) vaut :
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Cette contrainte est appelée résistance à la compression et, si FC est exprimée en newton, cette résistance exprimée
en mégapascals vaut :
Les résultats obtenus pour chacun des 6 demi-prismes sont arrondis à 0,1 MPa près et on en fait la moyenne. Si
l’un des 6 résultats diffère de ± 10 % de cette moyenne, il est écarté et la moyenne est alors calculée à partir des 5
résultats restants. Si à nouveau un des 5 résultats s’écarte de ± 10 % de cette nouvelle moyenne, la série des 6
mesures est écartée. Auquel cas il convient de chercher les raisons de cette dispersion : malaxage, mis en place,
conversation ?
Lorsque le résultat est satisfaisant, la moyenne ainsi obtenue est la résistance du ciment à l’âge considéré.
Résistance normale
La résistance dite résistance normale pour un ciment donné est la résistance ainsi mesurée à l’âge de 28 jours.
C’est cette résistance qui définit la classe du ciment : si un ciment a, (à 28 jours), une résistance normale de 52
MPa, on dira que sa classe vraie est de 52 MPa.
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Objectif de l’essai
Il s’agit d’évaluer le retrait, ou le gonflement, que provoque le ciment étudié sur des éprouvettes de mortier
normal.
Principe de l’essai
On compare, à différents temps t, la variation de longueur d’une éprouvette 4 x 4 x 16 cm, par rapport à sa
longueur à un temps t0 pris pour origine.
Equipement nécessaire
Il est décrit dans la norme NF P 15-433.
Une salle maintenue à une température de 20 °C ± 2 °C et à une humidité relative supérieure ou égale à 50 % ± 5
%.
Eventuellement deux bains d’eau dont la température est maintenue à 20 °C ± 1 °C et. 5 °C ± 1 °C. Un malaxeur
normalisé (figure 5.5.3)
Des moules équipés de plots de retrait en laiton. Les plots sont vissés au moule au moment de la mise en place du
mortier puis désolidarisé du moule avant le démoulage. Après durcissement, les éprouvettes 4 x 4 x 16 sont donc
munies à leurs deux extrémités de plots comme indiqué sur la figure 5.5.8.
Un déformètre (tel que celui schématisé sur la figure 5.5.8) équipé d’un comparateur permettant de réaliser des
mesures avec une exactitude inférieure ou égale à 0,005 mm. Une tige de 160 mm de longueur doit permettre de
régler le zéro du déformètre. Cette tige est en Invar de façon à ce que les variations de température qu’elle peut
connaître au cours de la manipulation n’entraînent pas de modification appréciable de sa longueur.
Conduite de l’essai
Au moment de la mesure, le comparateur est mis au zéro sur la tige étalon en Invar de longueur L = 160 mm. Soit
dl(t) la valeur lue sur le comparateur au temps t; l’éprouvette a une longueur au temps considéré:
Soit l(t0) la longueur de l’éprouvette au temps t0 choisi d'origine. En général, cette origine est prise au moment du
démoulage, 24 h après la confection des éprouvettes. La variation de longueur au temps t sera:
Δl(t) est obtenu en faisant la moyenne sur les 3 éprouvettes issues du même moule. Lorsque les éprouvettes sont
conservées dans l’air, Δl(t) est généralement négatif et l’on parle alors de retrait de l’éprouvette. Lorsque
l’éprouvette est conservée dans l’eau, Δl(t) peut être positif: il y a alors gonflement.