Texte Paul-Rand
Texte Paul-Rand
Texte Paul-Rand
Logo
Les années 1950 sont celles des grandes entreprises. Paul Rand crée des logos qui
sont encore aujourd’hui parmi les plus célèbres du monde : Ford, UPS, ABC, IBM
● Lorsque que Paul Rand rejoint IBM, le logo aussi bien que la devise
d'entreprise - Think -, sont toujours composés en Beton gras « étroitisé »,
police courante dans les années 30, mais qui paraît archaïque au cœur
des années 50. Mais Rand sait que la société est encore très attachée à
cette forme pour accepter un changement radical :
« J'avais le sentiment qu'ils ne accepterai que ce qui ressemblait à ce qu'ils
avaient déjà, affirme Rand. Ils utilisaient une police à empattements
rectangulaires, j'en ai choisi une avec des empattements légèrement
différents, loin du style égyptien du logo de 1947 qui ne cadrait guère avec
l'image d'ouverture et de progrès que voulait donner IBM. »
Ainsi Rand remplace dans un premier temps le Beton gras par le City
Medium, police aux empattements plus nets, de facture constructiviste.
Mais il sait que ce logo ne peut être que temporaire et marquer une étape de
transition avec ce qu'il souhaite réellement proposer.
Identité visuelle
→ IBM
Paul Rand est un homme sincère, entier, brutal parfois dans ses commentaires.
Ses interlocuteurs sont des hommes d’affaires. Bien que certains semblent
partager ses idées, pour eux, tout se résume par la fameuse expression
“ un bon graphisme est une bonne affaire” (Good Design is Good Business).
C’est en effet comme outil commercial et non comme art visuel que le graphisme
devra s’imposer aux Etats-Unis.
→ cabbage
→ Coronet
Le génie de Paul Rand fut d’établir son autorité au tout début de sa carrière en
négociant, s’il le fallait, une moindre rémunération pour garder le contrôle
artistique du projet.
Maître de la situation, il ne proposait qu’une solution graphique par projet, mais il
la déclinait dans toutes ses applications, prévoyant son utilisation sur toutes sortes
de supports, de la plus petite étiquette jusqu’aux façades d’usines ou aux fuselages
d’avions.
→ Country Club
Livres
En même temps, il illustre des couvertures de livres qui marqueront leur époque par
leur facture minimaliste et pourtant pleine d’esprit.
Conclusion
Pour tenir tête à ces dirigeants autoritaires, il n’avait dans sa sacoche qu’une seule
pierre : la certitude que les principes graphiques qu’il appliquait étaient les bons
- que le langage visuel était universel,
- que la rigueur n’excluait pas la poésie,
- que simplicité ne voulait pas dire nudité,
- que liberté n’était pas synonyme d’anarchie,
- que l’abstraction était un formidable moyen de communication.