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LEURS ACTIVITÉS
Mathieu Strale
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https://www.cairn.info/revue-d-economie-regionale-et-urbaine-2013-1-page-139.htm
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Mathieu S TRALE
Université Libre de Bruxelles
Institut de Gestion de l’Environnement et d’Aménagement du Territoire
(IGEAT-ULB)
mstrale@ulb.ac.be
rticle on line 2013 - N° 1 - pp. 139-162 Revue d’Économie Régionale & Urbaine 139
Une typologie empirique des plates-formes logistiques et de leurs activités
Résumé
L’engouement récent et marqué pour la création de plates-formes logistiques pose la question des
facteurs déterminant l’attrait de telles structures et la composition des entreprises qui les occupent. Après
avoir mis en évidence le jeu d’acteurs présents lors de la mise en place de ces plates-formes, cet article
présente une méthode basée sur l’étude de la composition et de la morphologie de ces parcs industriels,
ainsi que des acteurs impliqués dans leur création et leur localisation, et aboutissant à une typologie
des plates-formes logistiques. Les résultats ébauchent un modèle centre-périphérie assez classique en
géographie économique et allant à l’encontre de l’image de plates-formes logistiques pouvant être
reproduites partout et garantissant la création d’activités. L’importance des acteurs impliqués lors de
la mise en place de ces structures est également mise en évidence.
Abstract
The creation of logistics platforms experiences a recent and important craze. This raises two questions:
the factors determining the attractiveness of such structures and the composition of firms that occupy
them. First, we highlight the set of actors involved in the implementation of these platforms and their
role. Then, we differentiate the logistics platforms according their occupation, their location and their
morphology, as well as the actors involved in their creation. Results are summarized in a typology of
logistics platforms. These results outline a center-periphery model that is fairly common in economic
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geography. This contradicts the ideas that logistics platforms can be reproduced everywhere and that
they ensure the creation of activities. In this context, the important role of the actors involved in the
implementation of these structures is highlighted.
-1-
Introduction
La logistique acquiert une importance croissante dans le fonctionnement de
l’économie actuelle, marquée par le développement rapide des flux de biens et
d’informations entre les lieux. Cette activité assure la coordination des échanges
de marchandises et d’informations liées entre les différents acteurs économiques et
intervient à tous les stades de la chaîne de production et de distribution (VALLIN,
1999). Elle demande des localisations proches des grands centres de consommation
et bénéficiant d’une bonne accessibilité (STRALE, 2010). Dans ce cadre, les entreprises
actives dans la logistique tendent à s’installer de plus en plus fréquemment, dans
des espaces spécialement aménagés pour les accueillir, les plates-formes logistiques.
La mise en place de telles structures, multimodales ou non, offrant des services
efficaces devient un avantage pour le développement d’activités logistiques et de
nombreuses autorités publiques régionales promeuvent leur développement (HESSE,
2008). Des promoteurs privés spécialisés dans l’immobilier logistique ont également
fait leur apparition et mettent place de nombreuses structures. Cet engouement pour
les plates-formes logistiques pose la question des facteurs qui contribuent à leur
attrait et qui déterminent la composition des entreprises qui les occupent. Après
avoir expliqué les raisons de cet essor des plates-formes logistiques en Europe, cet
article présente une étude, basée sur l’analyse systématique de la composition d’un
échantillon de plates-formes européennes et aboutit à une typologie identifiant les
différentes structures présentes et leurs caractéristiques.
140
Mathieu S TRALE
-2-
L’essor des plates-formes logistiques en Europe
Le rôle joué aujourd’hui par la logistique est lié à l’évolution économique de la
seconde moitié du XXe siècle. Durant cette période, on est entré dans une économie
libérale et mondialisée, basée sur l’offre et sur des productions en petites séries
renouvelées rapidement (CARROUÉ, 2002). La complexification des activités de
gestion des stocks, d’échanges de marchandises et de coordination de la production
a entraîné la naissance d’une industrie de la logistique. Son développement a
accompagné et facilité l’éclatement des chaînes de production et la création d’une
économie flexible reposant sur des stocks réduits.
Activité à l’interface entre les différents maillons de l’économie, entre les entre-
prises et les consommateurs, entre les chaînes de montages et les fournisseurs, la
logistique demande des localisations qui permettent, d’une part, une accessibilité
et une proximité avec les clients la meilleure possible et, d’autre part, des coûts
d’installation les plus bas (HESSE et RODRIGUE, 2004). Les bâtiments logistiques sont
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typiquement de grands entrepôts de plain-pied avec des quais d’embarquement
pour les camions, permettant un traitement rapide des marchandises (SAVY, 2006).
Ces implantations nécessitent des surfaces étendues, planes, facilement accessibles
en transport routier et à l’écart des riverains pour que les activités ne soient pas
entravées par des mesures de limitation de nuisances. Les entreprises actives dans
la logistique tendent donc à s’installer à la périphérie des agglomérations, dans les
banlieues urbaines, les arrière-pays portuaires et, de plus en plus fréquemment, dans
des espaces spécialement aménagés pour les accueillir (HESSE et RODRIGUE, 2004).
Ces parcs industriels particuliers, appelés, selon les auteurs et les pays, plates-formes
logistiques, parcs logistiques, villages de fret, interports (MEIDUTE, 2005), offrent
différents avantages : disponibilité de terrains et possibilité d’extension, accès aisé,
situation au sein du marché, aménagements particuliers et présence d’acteurs spé-
cialisés. La création de plates-formes logistiques connaît dès lors un engouement
marqué en Europe (HESSE, 2008).
demande. C’est à partir de ces lieux que sont gérées les informations relatives à la ges-
tion de la chaîne logistique, aux approvisionnements et aux livraisons et finalement
à la production. Pour abriter ces centres, les entreprises recherchent des entrepôts
de grande superficie spécialement conçus pour des fonctions de distribution. Ces
bâtiments (SAVY, 2006) sont loués par les entreprises pour une durée moyenne de
trois à cinq ans et ce afin de pouvoir répondre rapidement à d’éventuels changements
de conjoncture.
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seront laissés nus jusqu’à la signature d’un contrat. Les promoteurs d’immobilier
logistique peuvent commercialiser et gérer ces parcs eux-mêmes, s’allier avec d’autres
spécialistes de l’immobilier ou revendre la plate-forme après la construction. Il s’agit
d’un marché en pleine croissance car il assure un rendement élevé, de l’ordre de 8%
par an, ce qui attire les capitaux ; ainsi certaines compagnies d’assurances de même
que les branches immobilières des grandes banques investissent en partenariat avec
les opérateurs immobiliers dans la mise en place de telles structures.
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Mathieu S TRALE
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-3-
Questionnement et données utilisées
Les constats relatifs à l’essor des plates-formes logistiques en Europe posent
la question des facteurs qui contribuent à leur succès et celle de l’attrait pour les
différents types d’activités logistiques. Dès lors, la localisation de ces plates-formes est
au cœur de l’interrogation ; la proximité avec de grands terminaux de transport, ports
ou aéroports, ou de centres de consommation majeurs tels que les agglomérations
urbaines influe probablement sur l’attrait et la composition de ces espaces logistiques.
De même, l’accessibilité et en particulier la présence d’infrastructures de transport
multimodales, semble être un critère important. Enfin, la morphologie de ces plates-
formes, leur taille, et le type d’acteurs impliqués dans leur mise en place peuvent
également modifier l’attrait de ces structures. Cependant ces éléments ont rarement
été quantifiés et différenciés selon le type d’activité logistique. Cette étude vise à
combler ce manque et à replacer la logistique dans une perspective plus large de
géographie économique.
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Pour répondre à cette interrogation, environ 200 parcs logistiques ont été
localisés au sein de l’Europe du Nord-Ouest, au niveau communal (cf. Figure 2). Cet
échantillon est constitué de données issues des principaux promoteurs immobiliers
logistiques (liste en annexe 1) et des informations issues du projet ESPON TRACC
pour les plates-formes publiques. Il reprend les principales plates-formes logistiques
de l’espace étudié. Divers renseignements relatifs à leur dotation en infrastructures
de transport, multimodales ou non, à la taille des terrains mis à disposition des
entreprises et à la présence d’opérateurs actifs dans l’immobilier logistique ont
également été recueillis (cf. Tableau 1).
La gestion est divisée en trois catégories, selon que la plate-forme ait été mise en
place et géré par une structure publique, un prestataire privé ou par un partenariat
entre ces deux acteurs. La taille de la plate-forme est constituée de la somme de
la surface des entrepôts qu’elle abrite. La dotation en infrastructures de transport
intermodal est divisée en trois catégories :
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1) Routier : exclusivement accessibles par la route ;
2) Potentiel multimodal : accessibles uniquement par la route mais l’implantation
jouxte une voie de chemin de fer ou une voie navigable ;
3) Intermodal : plates-formes disposant d’un terminal de transbordement intermo-
dal.
Le type d’espace dans lequel ces plates-formes sont implantées a été classé en
quatre catégories :
– Rural : terrain situé en dehors d’une agglomération, non bâti initialement et entouré
de zones vierges de construction ;
– Périurbain : terrain jouxtant une agglomération, non bâti initialement ;
– Industriel : terrain situé dans une zone industrielle et/ou issu d’une reconversion
d’un ancien espace industriel ;
– Urbain : terrain inclus dans une agglomération urbaine dense.
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spécialisées dans la logistique routière et les régions non-classées ont été regroupées
sous le titre « régions périphériques ».
146
Mathieu S TRALE
-4-
Traitements préliminaires
Afin de pouvoir établir la typologie des plates-formes logistiques, l’objet de
ce quatrième chapitre est d’identifier les critères sur base desquels ces structures
pouvaient être différenciées.
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lancer des projets de grande envergure (HESSE, 2008). De plus, si les terrains ne
trouvent pas preneur auprès de logisticiens ou d’entreprises cherchant à implanter un
centre de distribution, les autorités pourront vendre ceux-ci à d’autres types d’acteurs,
ce qui est plus malaisé pour des opérateurs privés qui auraient déjà bâti des entrepôts.
Les projets en partenariat public privé sont généralement d’ampleur importante, il
s’agit notamment de reconversion d’anciens terrains industriels, le besoin important
de capitaux expliquant la mise en place de tels montages.
Type d’espace
Développeur/ rural + Urbain +
Promoteur Rural Industriel Périurbain Urbain périurbain industriel
Total 45% 30% 20% 5% 65% 35%
Partenariat
public/privé 45% 55% 0% 0% 45% 55%
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Privé 46% 27% 23% 4% 69% 31%
Public 42% 36% 14% 8% 56% 44%
Une grande majorité des plates-formes logistiques est exclusivement accessible par
la route, témoignant de la domination de ce mode pour les échanges de marchandises
(cf. Tableau 5). Les plus grandes structures sont cependant plus régulièrement reliées
à un mode de transport alternatif, ce qui se reflète dans la part des surfaces couvertes
plus élevée que la part des parcs. En additionnant les plates-formes multimodales
à celles pouvant potentiellement le devenir, on atteint un peu plus de la moitié
des effectifs. Dans ce domaine, il existe une opposition entre les plates-formes
privées et publiques, avec une part remarquablement faible d’infrastructures privées
multimodales alors que leurs homologues publiques sont plus souvent reliées au rail
ou à la voie d’eau. A l’image des cas précédents, cette différence peut être envisagée
148
Mathieu S TRALE
comme un reflet des divergences d’objectifs de ces deux acteurs ; le public pouvant
fixer des priorités de report modal qui entrent moins en compte lors de la mise en
place d’une structure privée. Ce constat doit être nuancé en rappelant que la dotation
d’une plate-forme en infrastructures multimodales n’implique pas naturellement
un report modal vers des modes alternatifs à la route. Il faut pour cela que ce
report soit financièrement rentable pour les entreprises actives sur la plate-forme,
que ces dernières traitent des marchandises pouvant être transportées par le rail
ou la voie d’eau et qu’un opérateur de transport multimodal relie effectivement
cette plate-forme aux grands terminaux portuaires ou urbains (SAVY, 2006). Même
si le report modal connaît un intérêt croissant, son usage effectif reste relativement
faible, ce qui se reflète dans la faible part des plates-formes privées reliées. Si les
clients demandaient de telles infrastructures au préalable à leur installation, les
développeurs privés auraient adapté leur offre.
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Multimodal Potentiel multimodal
Développeur/
Promoteur Part des
Part des Part des Part des surfaces
surfaces
plates-formes plates-formes couvertes
couvertes
Le nombre moyen d’entreprises par plate-forme est plus élevé dans les plates-
formes logistiques publiques (cf. Tableau 6), ce constat s’inscrit dans la continuité
de ce qui avait été remarqué à propos de la taille moyenne de ces infrastructures.
Les prestataires logistiques et les acteurs autres que logistique sont surreprésentés
au sein des plates-formes publiques alors qu’à l’inverse les centres de distribution
représentent plus de la moitié des entreprises implantées dans les structures privées.
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Total 11,3 37% 37% 16% 21% 26%
Partenariat
8,5 57% 37% 12% 25% 8%
public privé
Privé 5,3 36% 52% 15% 37% 12%
Public 26,4 37% 30% 17% 13% 33%
150
Mathieu S TRALE
pourrait être le reflet de la préférence des premiers pour les plates-formes privées,
généralement monomodales, alors que les seconds se localisent plus fréquemment
dans leurs homologues publiques, plus souvent multimodales.
Centres de distribution
Prestataire
logistique Biens de
Total Industrie
consommation
Portuaire 1,54 0,65 0,90 0,47
Urbain 1,47 0,70 0,65 0,72
Péricentral
0,76 1,00 0,74 1,17
Type de région international
Péricentral
1,22 0,93 0,50 1,31
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terrestre
Périphérique 0,78 1,20 1,42 1,04
-5-
Vers une typologie des plates-formes et des logiques
d’implantation
Le clivage le plus fort mis en évidence par les premiers résultats est celui lié
à la gestion publique ou privée des plates-formes logistiques (cf. Tableau 8). Les
modalités de gestion et les résultats attendus varient, ce qui engendre des choix de
localisation et d’accessibilité différents et a un impact sur les occupants potentiels de
ces plates-formes.
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groupe le plus proche (ANTOINE et GUILLAUME. 1984). Ce processus se répète jusqu’à
obtenir une structure stable ou selon un seuil fixé par l’utilisateur. Les données sont
pondérables et le nombre classes est fixé par l’utilisateur. Nous avons choisi une
typologie en quatre classes (cf. Tableaux 9 et 10).
Les deux premiers types sont réunis dans une catégorie « plates-formes pour
entreprises de distribution ». Il s’agit de structures très majoritairement mises en
place par des développeurs privés et dont les occupants sont spécifiquement des
entreprises de distribution. Leur taille est moyenne. La différence entre les deux
types apparaît au niveau des catégories de centres de distribution occupant ces
plates-formes, le premier est tourné vers l’industrie alors que le second concentre les
entreprises de distribution de biens de consommation.
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Tableau 10 – Caractéristiques des différents types de plates-formes
logistiques
Développeur
Catégorie Partenariat public
Public Privé
privé
Grandes plates-formes
58% 32% 10%
logistiques
Plates-formes
périphériques ou pas 20% 80% 0%
logistiques
Les grandes plates-formes logistiques ont des localisations plus centrales, près
de la moitié de celles-ci sont installées dans des espaces portuaires et/ou urbains
(cf. Tableau 11). De même, elles sont plus régulièrement implantées au sein des
agglomérations.
Plates-
Industrie 40% 13% 47% 0% 27% 27% 47%
formes
pour
entre- Distribution
prises de de biens de
consomma- 57% 27% 16% 0% 11% 51% 38%
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distribu
tion tion
courante
Grandes plates-formes
34% 16% 45% 5% 42% 19% 39%
logistiques
Plates-formes
périphériques ou pas 55% 30% 10% 5% 15% 25% 60%
logistiques
Routier
Catégorie Multimodal
Potentiel
Routier
multimodal
Plates-
formes Industrie 40% 27% 33%
privées
pour
entre- Distribution
prises de de biens de
distribu consomma- 16% 35% 49%
tion tion
courante
Grandes plates-formes
58% 13% 29%
logistiques
Plates-formes
périphériques ou pas 15% 10% 75%
logistiques
154
Mathieu S TRALE
Ces éléments peuvent être résumés dans le Tableau 13 qui présente trois catégo-
ries de plates-formes logistiques. Les plates-formes pour entreprises de distribution
constituent la plus grande partie de l’échantillon. Elles sont majoritairement mises
en place à l’initiative de développeurs privés le long des grands axes routiers, à la
périphérie des agglomérations. Une communauté d’intérêts se crée entre ces promo-
teurs immobiliers particuliers et les entreprises créant des centres de distribution.
Les premiers développent des parcs d’entrepôts logistiques et visent des clients
recherchant de grandes surfaces couvertes, en location et situées dans les périphéries
urbaines alors que les seconds ont besoin de surfaces de stockages importantes et
équipées, disponibles rapidement et selon des modalités souples. Leurs demandes
étant complémentaires, ils travaillent de plus en plus régulièrement de concert, les
promoteurs devenant parfois les fournisseurs exclusifs de bâtiments pour certaines
entreprises (MERENNE-SCHOUMAKER, 2007). Les plates-formes accueillant ce type
d’acteurs sont généralement accessibles uniquement par la route.
Les grandes plates-formes logistiques sont généralement mises en place par les
pouvoirs publics. Elles sont localisées au sein d’espaces centraux ou péricentraux,
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dans des zones industrielles ou sur d’anciens terrains reconvertis. Ce type de
localisation est recherché par les prestataires logistiques qui doivent être proches des
marchés centraux. Les surfaces mises en œuvre sont étendues car le marché potentiel
est important. Les distributeurs sont moins représentés au sein de ces structures
probablement à cause des coûts du foncier qui sont plus élevés. La taille de ces
plates-formes justifie leur dotation en infrastructures multimodales, en particulier
pour les structures publiques.
-6-
Conclusion
Nos résultats empiriques démontrent la possibilité de différencier les plates-
formes logistiques selon leur localisation, leurs modalités de mise en place et la
composition de leurs occupants. La typologie à laquelle nous avons abouti ébauche
une opposition centre-périphérie. Elle différencie de grandes plates-formes centrales,
concentrant les prestataires logistiques et les activités de plus haut niveau, et des
sites péricentraux ou périphériques, dédiés à la distribution de biens parfois mis en
place dans un cadre spéculatif, de la part d’investisseurs privés cherchant des revenus
financiers rapides, ou d’autorités publiques, visant à créer de l’activité.
Plates-formes périphériques
Développeur Public ou privé
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Entreprises de distribution, prestataires logistiques et entreprises non
Occupants
logistiques
Type de lieu Périphérique, hors agglomérations
Accès Routier
Taille Moyenne ou petite
Si la plate-forme est privée: terrains laissés non-bâtis en attendant l’arrivée
d’entreprises logistiques.
Si la plate-forme est publique: remplissage des espaces n’ayant pas trouvé preneur
par des acheteurs extérieurs à la logistique
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Mathieu S TRALE
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modal, les choix actuels de localisation sont cruciaux et une multiplication des
infrastructures est assurément défavorable.
-7-
Annexes
Les activités de transport express présentent une forte affinité pour les régions
urbaines. En effet, elles utilisent majoritairement le transport aérien pour les échanges
internationaux et s’implantent à proximité des marchés à desservir pour assurer
un traitement le plus rapide possible. De plus, les activités tertiaires, grandes
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consommatrices de services de transport express, se concentrent dans ces zones
urbaines. La logistique portuaire se caractérise par une sur représentation de l’industrie
et de l’automobile, qui sont des activités utilisant le transport maritime pour leurs
échanges internationaux. Au contraire, les activités liées au transport terrestre et à
l’entreposage sont sous-représentées au sein des régions centrales. Elles nécessitent
des espaces plus grands et recherchent surtout une bonne accessibilité routière,
critères qu’elles ne rencontrent pas au sein de ces espaces congestionnés et où les
prix de l’immobilier sont particulièrement élevés.
Les territoires repris au sein de ces différents types forment le cœur de l’activité
logistique nord-ouest européenne et regroupent près du tiers de son activité. Ils
constituent une interface majeure entre l’Europe et le reste du monde puisqu’ils
regroupent 75% des échanges maritimes et 50% du fret aérien ainsi que les plus
grandes villes européennes, insérées dans les réseaux mondiaux.
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Tableau A1. Coefficient de spécificité des différents types d’activités logistiques en fonction de la typologie régionale.
Logisti
0,88 0,58 0,55 0,50 0,81 1,45 0,65 2,18 0,82
que urbaine
Logisti
Régions que portu 0,81 0,87 1,24 0,85 1,18 0,34 0,53 1,19 0,81
centrales aire
Logisti
que urbaine
0,93 1,40 1,15 0,93 0,67 0,52 0,30 1,71 0,99
et portu
aire
2013 - N° 1
Logisti
que interna 1,00 0,94 0,59 0,64 1,09 0,83 0,73 1,48 0,84
Régions tionale
intermé
diaires Logisti
que conti 0,97 1,27 1,01 0,97 1,01 1,35 1,24 0,66 1,83
nentale
Régions périphériques 1,18 0,85 1,12 1,34 1,16 1,04 1,31 0,22 1,12
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Tableau A2. Répartition de la richesse produite, de la superficie et du fret aérien et maritime en fonction de la typologie
régionale
Logistique
18,5% 15,7% 9,2% 232 7,5% 37,8%
internationale
Régions intermé Logistique
diaires 19,5% 20,3% 12,4% 180 4,6% 15,2%
continentale
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Mathieu S TRALE
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de surfaces suffisamment importantes pour implanter des entrepôts et facilement
accessibles depuis les interfaces mondiales de transport, ports et aéroports. L’industrie
du transport express y est également présente, principalement pour ses activités
terrestres, assurées presque exclusivement par la route.
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© Armand Colin | Téléchargé le 29/04/2021 sur www.cairn.info via Université libre de Bruxelles (IP: 164.15.12.12)
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