Electron I Que
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Fascicules de TP
Électronique
Préambule
Ce fascicule contient les énoncés des huit premières séances de travaux pratiques d’électronique. Il a pour but de vous aider à
réaliser des expériences de base, que vous pourrez présenter lors de vos leçons et montages. Chaque TP contient de nombreuses
expériences, et il sera difficile de toutes les réaliser au cours d’une seule séance. Les expériences dites de "seconde lecture" ne
sont pas indispensables pour la première séance sur le sujet et vous pouvez donc les réaliser uniquement si vous avez le temps.
Il sera possible de revenir dessus au cours des moments libres ou des séances de révisions plus tard dans l’année. Cependant, ce
fascicule n’est pas exhaustif, et il est tout à fait possible (et même conseillé) de développer de nouvelles expériences au cours de
l’année. Vous pouvez alors demander aux responsables, encadrants et techniciens des conseils si vous avez besoin pour concevoir
et monter de nouvelles expériences pertinentes.
Une séance de TP se prépare à l’avance. Il faut arriver en séance de TP en sachant quelles expériences vous voulez réaliser,
pourquoi vous la faite et avoir compris un minimum la théorie sous-jacente. Á partir de cette année, le jour de l’oral vous aurez
accès à internet (pages uniquement publiques sans mot de passe et accessibles par tous). Cela ne vous empêche en aucun cas
de vous renseigner où il est possible de trouver ces expériences dans les livres et de porter un regard critique sur celles-ci. Ce
fascicule est une base de travail mais les manipulations que vous allez présenter le jour J doivent être personnelles, abouties et
réfléchies.
Ce fascicule est une sélection de manipulations non exhaustive qui peut aussi contenir quelques erreurs. Si vous avez des
requêtes, ajouts ou correction de ce fascicule, vous pouvez contacter le responsable des TP, jeremy.ferrand[at]ens-lyon.fr (merci
pour les futures promotions d’agrégatifs qui bénéficieront de ces ajouts). Enfin, je tiens à remercier Charles-Edouard Lecomte,
Vincent De Zotti et Valentin Raban pour la rédaction de ce fascicule.
Bon travail à tous,
1
Table des matières
2
TP 1
Acquisition et traitement de base d’un signal en électronique
Bibliographie
b [Duffait], Expériences d’électronique
b [Krob], Électronique expérimentale
b [BUP 822(1)], Arbouet, Réalisation d’un analyseur de spectre
Mesures à l’oscilloscope :
Observer sur l'oscilloscope le signal d'un GBF délivrant une tension sinusoïdale d'amplitude peak-to-peak 1 V, de
fréquence 1 kHz et un oset de 2 V (utiliser la sortie Output, et ne pas oublier de l'activer en appuyant sur le
bouton Output). On pourra utiliser le bouton Auto scale pour avoir une première visualisation du signal. Mesurer les
caractéristiques de ce signal (fréquence, amplitude, moyenne) avec les mesures automatiques de l'oscilloscope (bouton
Meas).
L’utilisation du bouton Auto scale peut se révéler pratique pour observer rapidement un signal, mais n’est pas toujours
efficace, et il est alors indispensable de savoir synchroniser l’oscilloscope.
Synchronisation du temps : Pour observer de manière stable un signal périodique, il faut que le balayage en temps de l’oscil-
loscope soit synchronisé sur le signal pour démarrer toujours au même moment. Pour cela, il faut choisir l’amplitude que doit
dépasser le signal pour commencer le balayage avec la molette Level. Avec le bouton Trigger, il faut ensuite choisir la source
(voie d’entrée) et le type de déclenchement (front montant ou descendant). Enfin, le bouton Mode Coupling permet 2 modes
d’observation :
— Le mode Auto (utilisé le plus souvent), pour lequel le balayage est automatiquement déclenché. Si le niveau de déclenche-
ment est supérieur à la tension appliquée, le signal défile sur l’écran sans synchronisation.
— Le mode Normal, pour lequel le balayage ne se déclenche que si la tension appliquée est supérieure au Trigger. Si ça n’est
pas le cas, l’oscilloscope reste en attente. Ce mode est particulièrement utile pour visualiser des régimes transitoires, car
en appuyant sur le bouton Single de l’oscilloscope, il gardera affiché sur l’écran le signal qui a suivi le déclenchement
(appuyer ensuite sur le bouton Run Stop pour le relancer).
Envoyer une rampe de tension sur la voie 1 de l'oscilloscope, et relier la sortie Sync du GBF (tension créneau de même
fréquence que le signal, utilisée pour la synchronisation) à la voie 2 de l'oscilloscope. Acher les signaux sur l'écran et
tester les diérentes synchronisations : changer la voie, le type et le niveau de déclenchement.
Réaliser un circuit RC série (avec R ≈ 10 kΩ et C ≈ 1 µF par exemple), alimenté par une tension continue U délivrée
par un GBF (bouton Utility, puis sélectionner DC), et intercaler un interrupteur P30.23 entre l'alimentation et le
circuit (gure 1.1). Fermer l'interrupteur pour observer la charge du condensateur en mesurant la tension à ses bornes.
Utiliser le bouton Single en mode Normal pour déclencher la synchronisation au moment de la charge et garder la
courbe achée sur l'écran. Utiliser un niveau de déclenchement assez haut, typiquement U /2.
3
U R
C
voie 1
Couplage d’entrée : Il existe 2 modes de couplages pour visualiser un signal envoyé sur l’oscilloscope :
— le couplage CC (ou DC), qui permet d’observer la totalité du signal sur l’écran (composante continue et alternative).
— le couplage CA (ou AC), qui permet d’éliminer la composante continue d’un signal (grâce à un condensateur), pour n’ob-
server que sa composante alternative. La fréquence de coupure étant d’environ 10 Hz, ce mode peut altérer la forme des
signaux de basses fréquences.
Dans la pratique, la quasi-totalité des signaux observés doit se faire en couplage CC, le passage en CA ne présente que peu
d’intérêt et doit toujours se faire dans un second temps.
Délivrer une tension sinusoïdale présentant un oset avec le GBF, et l'observer sur l'oscilloscope en couplage CC
(bouton 1, puis Couplage). Passer en couplage CA, et observer que l'oset a disparu.
Délivrer une tension créneau basse fréquence (10 Hz par exemple) avec le GBF, et observer comment le signal se
déforme lors du passage de CC à CA.
R R
i i
voie 2 voie 2
F IGURE 1.2 – Tracé de caractéristique d’un dipôle D : avec un GBF à masse flottante (à gauche), en isolant la masse du GBF (à
droite).
Les tensions mesurées par un oscilloscope sont toujours mesurées par rapport au potentiel d’une référence (la masse), qui
doit être commune entre les différentes voies de l’oscilloscope et avec les autres appareils du circuit (GBF, AO. . .). Ce qui a plu-
sieurs conséquences pour notre montage :
— La masse de l’oscilloscope, qui est reliée à la terre, doit donc être placée entre R et D, comme indiqué sur la figure 1.2. Il
faudra donc inverser la tension mesurée par la voie 2 (bouton 2, puis Invert).
— La masse du GBF doit être isolée de la terre.
La plupart des générateurs, comme le Agilent 33220A, sont à « masse flottante » (ils sont isolés de la terre). C’est donc la
solution à privilégier pour tracer une caractéristique.
4
Si ce n’est pas le cas, il existe différents dispositifs pour isoler la masse entre le GBF et le circuit, comme par exemple un
transformateur d’isolement P66.24 (figure 1.2, circuit de droite). Cependant, la bande passante n’est pas très large (de 10 Hz à
10 kHz environ), ce qui risque de déformer le signal en sortie.
Une autre solution consiste à insérer une sonde différentielle P37.12 entre la tension à mesurer et l’oscilloscope, dans le
but d’isoler la masse du circuit de l’oscilloscope. Elle fonctionne pour une gamme de fréquences très large (jusqu’à 1 MHz), et
produit en sortie un signal est identique au signal d’entrée, mais atténué d’un facteur 10 (ou 100).
Il faut également choisir avec soin la fréquence à utiliser pour tracer la caractéristique. En effet, comme l’on souhaite obtenir
la caractéristique statique d’un dipôle, il faut choisir une fréquence inférieure à celle de son comportement dynamique : une
diode présente un hystérésis à partir de 1 kHz, un AO a une fréquence de coupure à 10 Hz (comportement passe-bas). . . Dans
la pratique, il est donc conseillé de tracer les caractéristiques autour de 10 Hz, en utilisant le mode Haute résolution de l’os-
cilloscope (bouton Acquire, puis dans Mode acquisition sélectionner Haute résolution). Il est possible de laisser le tracé
affiché sur l’écran en utilisant le mode Persistance (bouton Display, puis sélectionner Persistance ∞, appuyer sur Effacer
Persistance pour remettre à zéro).
Tracer la caractéristique d'une diode, par exemple une diode de redressement 1N4007 ou une diode signal 1N4148,
sur l'oscilloscope (gure 1.2), avec une alimentation sinusoïdale d'amplitude 5 V et de fréquence 10 Hz, en isolant la
masse du GBF de diérentes manières (penser à inverser la tension de la voie 2).
Zint
GBF Z
Mesure de Zint
Relier une résistance variable Z à la sortie du GBF, l'alimenter avec une tension sinusoïdale d'amplitude 2 V (en mode
High Z), et mesurer la tension à ses bornes avec un oscilloscope.
Pour Z ≈ 10 kΩ ( Z À Zint ), retrouver l'amplitude de 2 V sur l'oscilloscope. Puis réduire progressivement Z jusqu'à
mesurer une tension de 1 V (méthode de la tension moitié), on déduit alors du pont diviseur de tension que Zint = Z
(retrouver Zint ≈ 50 Ω).
5
1.4 Impédance de l’oscilloscope (en seconde lecture)
En position CC, l’impédance d’entrée de l’oscilloscope est équivalente à une résistance d’entrée R e (de 1 MΩ ou 50 Ω) en
parallèle avec un condensateur C e (de quelques dizaines de pF), comme représenté sur la figure 1.4.
Oscilloscope
E Re Ce
Il est possible de passer d’une résistance à l’autre avec le bouton 1, puis en sélectionnant l’impédance. Pour la plupart des
mesures, il faut utiliser la résistance de 1 MΩ pour éviter que du courant passe dans l’oscilloscope, mais la résistance de 50 Ω
peut être utile dans des cas d’adaptation d’impédance à très hautes fréquences (pour l’étude de la fonction de transfert d’un
câble coaxial par exemple). L’effet de la capacité est négligeable pour des signaux à basses fréquences, mais elle ne l’est plus à
hautes fréquences.
Mesure de R e :
Relier en série le GBF (délivrant une tension sinusoïdale d'amplitude 2 V) avec une résistance variable R et l'oscilloscope
(gure 1.4). Retrouver cette tension de 2 V sur l'oscilloscope en court-circuitant la boîte à décades (R = 0 Ω). Augmenter
R jusqu'à mesurer une tension de 1 V sur l'oscilloscope (méthode de la tension moitié), on en déduit alors que R e = R .
Mesure de C e :
Garder la résistance variable à R = Re , et appliquer une tension créneau 0-2 V de fréquence 1 kHz. Lors des phases de
décharge du condensateur, la tension sur l'oscilloscope chute de 1 V à 0 V. Mesurer la constante de temps τ = Re C e /2
(temps pour que la tension chute de 1 V à 0,37 V), en utilisant les curseurs de l'oscilloscope (bouton Cursors) pour
remonter à C e .
2.1 Description
La carte d’acquisition SYSAM (Eurosmart) est constituée d’un Convertisseur Analogique Numérique (CAN) de 12 bits, et d’un
Convertisseur Numérique Analogique (CNA). Les 8 voies d’entrée analogique (EA0 à EA7) et les 2 voies de sortie analogique (SA1
et SA2) sont situées sur un périphérique externe relié à l’ordinateur. L’impédance d’entrée de la carte est d’environ 1 MΩ (il est
possible de la mesurer par une méthode similaire à celle de l’oscilloscope).
Le logiciel Latis-Pro permet de programmer la carte d’acquisition, de visualiser les signaux mesurés, puis de les traiter et de
les enregistrer.
Délivrer avec un GBF une tension sinusoïdale d'amplitude 2 V et de fréquence 100 Hz, et l'envoyer sur la voie EA0 de
la carte. Lancer le logiciel Latis-Pro, cliquer sur l'icône au centre de l'écran pour démarrer, puis paramétrer la carte avec
la fenêtre à gauche Paramètres puis l'onglet Paramétrage de l'Acquisition : sélectionner la voie EA0, régler le
calibre (clic droit sur la voie) sur ±5 V), le nombre de points sur 2000, puis le pas de temps Te sur 50 µs. Il est également
possible de choisir le mode de déclenchement pour la synchronisation. Appuyer sur F10 pour lancer l'acquisition.
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Gestion des courbes
Familiarisez-vous avec la gestion des courbes sur Latis-Pro : renommer la courbe tracée (fenêtre Paramètres, puis
onglet Liste des courbes, et double-clic), modier les axes (double-clic), retirer une courbe (clic-droit sur son
nom)...
Mesure automatique des caractéristiques
Menu Outils/Mesures Automatiques : mesurer les caractéristiques (amplitude, fréquence, valeur moyenne) du signal
précédent.
Modélisation par un modèle
Menu Traitement/Modélisation : modéliser la courbe expérimentale par un modèle Sinus, puis comparer ses para-
mètres au signal.
Utilisation de la feuille de calcul Menu Traitement/Feuille de calculs : il est possible de traiter les données et de définir
de nouvelles variables et fonctions dans la feuille de calculs. Chaque ligne tapée est considérée comme une nouvelle commande
qui sera calculée en appuyant sur F2 (ou Calcul/Exécuter). Par défaut, les variables mesurées ont les noms EA0,..., EA7, et le
temps d’acquisition s’écrit Temps. La fenêtre Aide décrit les principales fonctions que propose Latis-Pro et leur syntaxes.
Utiliser la feuille de calculs pour créer une fonction sinusoïdale de même fréquence et amplitude que le signal mesuré
(syntaxe : U=sin(2*pi*100*Temps)), et acher les 2 courbes en mode XY (pour cela, glisser le nom d'une des courbes
sur l'axe des abscisses). Puis calculer le déphasage entre cette courbe et le signal (syntaxe : phi=Dephasage(U;EA0)).
Le pas de quantification : Lors de la conversion analogique-numérique d’un signal, la résolution de la mesure est donnée par
le nombre de bits n du convertisseur. Pour une étendue de mesure (un calibre) X , le pas de quantification de la mesure vaut
X /2n . Il convient donc d’utiliser toujours le calibre le plus petit permettant de réaliser une mesure pour réduire cet effet. La carte
SYSAM étant une carte 12 bits, pour le calibre ±10,24 V (X = 20,48 V) on obtient un pas élémentaire ∆V = 20, 48/212 = 5 mV.
Brancher la sortie analogique SA1 de la carte sur l'entrée EA0, et utiliser cette sortie en générateur pour délivrer
une tension triangle ±1 V et de fréquence 10 Hz (fenêtre Paramètres puis onglet Paramètres de l'émission,
sélectionner Émettre pendant l'acquisition, cocher "Mode GBF"). Lancer une acquisition avec 2000 points, un
pas de temps de 10 µs et le calibre ±10 V pour EA0. Zoomer sur la courbe pour observer le pas élémentaire de
quantication ∆V .
Dérivée et lissage d’une courbe : La quantification peut poser des problèmes lors du traitement d’un signal, en particulier pour
la dérivation numérique.
Dériver le signal précédent avec Latis-Pro (menu Traitement/Dérivée). On observe que la dérivée est fortement
bruitée à cause de la quantication.
Pour réduire cet effet, il faut d’une part choisir un calibre plus adapté, et d’autre part augmenter le pas de temps de l’acquisi-
tion. En effet, contrairement à ce que l’on pourrait penser, utiliser un pas de temps très petit n’est pas toujours bénéfique.
Recommencer l'acquisition avec un pas de temps de 1 ms, et calculer sa dérivée. Elle est beaucoup moins bruitée.
Pour réduire encore ce bruit, il est conseillé de lisser les courbes expérimentales avant de les dériver (menu Traitement/Lissage).
Lisser fortement la courbe obtenue avec un pas de 1 ms avant de la dériver. Le bruit est encore davantage réduit.
7
2.4.1 Tracé du spectre d’un signal
Il est possible de tracer le spectre en fréquence d’un signal dans le menu Traitements/Calculs Spécifiques/Analyse
de Fourier.
Acquérir une tension sinusoïdale de fréquence 100 Hz avec un pas de temps de 100 µs, puis tracer sa FFT. La comparer
aux FFT d'une tension triangulaire et d'une tension créneau de même fréquence. Le spectre est plus riche en fréquence
pour ces signaux.
La FFT est très utilisée en physique pour la caractérisation des systèmes, mais son utilisation pratique présente plusieurs
limites dont il faut être conscient lors de son utilisation.
Acquérir une tension sinusoïdale de fréquence 1130 Hz avec un pas de temps de 100 µs, et tracer sa FFT. On retrouve
la fréquence du signal, bien que la courbe ne contienne que quelques points pour chaque oscillation. Recommencer
avec un pas de temps de 1 ms, puis tracer sa FFT. Elle détecte alors une basse fréquence (à 130 Hz) qui n'existe pas
dans le signal (car le critère de Shannon n'est pas respecté).
Acquérir une tension créneau de fréquence 1130 Hz avec un pas de temps de 100 µs, et tracer sa FFT. Avec ce pas,
le critère de Shannon nous permet de détecter les fréquences inférieures ou égales à 5000 Hz. Nous observons bien
le fondamental à 1130 Hz sur le spectre, ainsi que son premier harmonique à 3390 Hz, mais l'harmonique suivant
(théoriquement à 5650 Hz) apparait autour de 4350 Hz. Il y a repliement du spectre : tous les harmoniques supérieurs
à 5000 Hz sont repliés (comme le reet d'un miroir). Essayer de retrouver dans le spectre les harmoniques suivants
à 7910 Hz (vers 2090 Hz), 10170 Hz (vers 170 Hz, replié 2 fois)...
Pour un signal périodique : il faut que la durée d’analyse soit constituée d’un nombre entier de période, pour reconstruire
un signal infini similaire à celui d’origine. Si ce n’est pas le cas, il apparait des fréquences parasites dans le spectre (à cause des
problèmes de raccordement du signal périodisé). On veillera également à sélectionner un maximum de périodes pour améliorer
la résolution fréquentielle.
Tracer la FFT d'une tension sinusoïdale de fréquence 100 Hz avec un pas de temps de 100 µs, en sélectionnant
manuellement une durée d'analyse qui est un multiple de sa période, puis recommencer avec une durée d'analyse
quelconque. Les pics apparaissent alors plus larges.
Pour un signal non-périodique (régime transitoire par exemple) : il faut sélectionner une durée d’analyse la plus longue
possible (avec un maximum de points), pour obtenir une bonne résolution en fréquence. Nous reviendrons sur le cas des régimes
transitoires lors de l’étude de la réponse indicielle d’un filtre RC.
Une autre possibilité pour diminuer l’importance des discontinuités lors de la construction du signal infini est d’utiliser des
fenêtres de pondération (dans le Mode Avancé, puis Fenêtres de pondération). Le principe consiste à diminuer le poids
des échantillons situés aux extrémités de la durée analysée en les multipliant par une fonction de pondération (Hamming par
exemple). Pour plus de détails, il est conseillé de lire le paragraphe correspondant dans [Duffait] p.51.
Enfin, le nombre de points utilisé pour calculer une FFT a également une influence. En effet, l’algorithme de calcul d’une FFT
est toujours réalisé avec un nombre de points qui est une puissance de 2 (1024, 2048. . .). Si la durée d’analyse ne contient pas
8
exactement 2n points, un signal de 2n points est recalculé par interpolation. La FFT est ensuite réalisée sur ce signal, les hautes
fréquences du spectre peuvent alors être modifiées. Il est donc préférable de sélectionner une durée d’analyse composée de 2n
points (mais ce critère est moins important que les précédents).
2.5 Résumé
Pour réaliser une bonne acquisition et une bonne analyse spectrale d’un signal, il faut :
— faire une acquisition avec un calibre adapté,
— utiliser un pas de temps suffisamment petit pour respecter le critère de Shannon, c’est-à-dire au moins inférieur à 1/2 f max
(bien qu’un pas inférieur à 1/10 f max soit préférable), mais suffisamment grand pour éviter d’être perturbé par la quantifi-
cation,
— lisser fortement la courbe (plusieurs fois si nécessaire) avant de la dériver numériquement,
— pour la FFT : si le signal est périodique, sélectionner une durée d’analyse qui correspond à un maximum de périodes
entières ; si le signal n’est pas périodique, sélectionner la durée d’analyse la plus longue possible.
Pour un signal d’entrée quelconque, la réponse d’un SLIT s’écrit sous la forme d’un produit de convolution :
Z +∞
h t − t 0 e t 0 dt 0
¡ ¢ ¡ ¢
s(t ) =
−∞
où h(t ) est une fonction qui contient toute l’information sur le système. Or la transformée de Fourier de cette convolution donne :
S( j ω) = TF(h).E ( j ω). Avec la définition de la fonction de transfert H ( j ω), on déduit que TF(h) = H ( j ω).
Si le système est excité par une impulsion de Dirac e imp (t ) = δ(t ), alors s imp (t ) = h(t ), c’est la réponse impulsionnelle du
système. On déduit des relations précédentes que la fonction de transfert peut s’exprimer comme : H ( j ω) = TF s imp .
¡ ¢
De même, si le système est excité par un échelon de tension (fonction de Heaviside : e ind (t < 0) = 0 et e ind (t > 0) = 1), alors
Z +∞
s ind (t ) = h(t − t 0 )dt 0 , et comme le filtre est causal (h(t < 0) = 0) :
0
Z t
s ind (t ) = h(t 0 )dt 0
0
µ ¶
ds ind
C’est la réponse indicielle du système. On déduit que la fonction de transfert peut s’exprimer comme : H ( j ω) = TF =
dt
j ω TF (s ind ).
9
Dans la suite, nous allons nous intéresser au filtre passe-bas RC (figure 1.5), dont la fonction de transfert vaut :
1
H ( j ω) =
1 + j RC ω
Nous allons tracer son diagramme de Bode par mesure directe en régime sinusoïdal, puis en réalisant une réponse indicielle.
3.2 Tracé du diagramme de Bode par mesure directe : utilisation du logiciel Regressi
b [Duffait] p.141-142
Réaliser un ltre passe-bas RC (gure 1.5), avec R = 10 kΩ et C = 10 nF (d'où une fréquence de coupure f 0 = 1/ (2πRC ) ≈
1,6 kHz), alimenté par un GBF en régime sinusoïdal d'amplitude 2 V. Acher la tension d'entrée et celle aux bornes du
condensateur sur un oscilloscope, puis utiliser les mesures automatiques pour obtenir leurs amplitudes et le déphasage
entre les courbes. Balayer une large gamme de fréquence (de 10 Hz à 100 kHz par exemple) pour pouvoir tracer le
diagramme de Bode sur plusieurs décades.
Pour tracer une courbe expérimentale (comme ce diagramme de Bode par exemple), nous vous conseillons d’utiliser le logi-
ciel Regressi. C’est un outil simple et pratique pour présenter des courbes expérimentales, puis pour effectuer des modélisations
simples ou plus complexes, pouvant prendre en compte les incertitudes de chaque point.
Lancer le logiciel Regressi, sélectionner Fichier/Nouveau/Clavier, rentrer les noms des variables expérimentales
f, E, S et phi (exprimées en V plutôt qu'en mV, pour éviter les problèmes avec Regressi) et valider. Vous pouvez
compléter le tableau avec vos données, ainsi que les incertitudes en sélectionnant l'onglet Incertitudes. Il est aussi
possible de rajouter des paramètres (des constantes par exemple) et de calculer de nouvelles variables avec les onglets
Paramètres et Expressions. Pour représenter le diagramme de Bode, créer les variables : w=2*pi*f_rad/s et H=S/E
(ne pas oublier de cliquer sur Mise à jour).
Pour tracer le diagramme de Bode à partir des données, il faut aller dans la fenêtre Graphe, puis l'onglet Coord.
Pour eectuer une modélisation, il faut cliquer sur le bouton Modélisation à gauche, puis choisir un modèle prédéni
ou rentrer une expression manuellement. Essayer les modélisations : H=1/sqrt(1+(w/w0)∧2) et phi=-atan(w/w0),
puis comparer les valeurs obtenues. Il est possible d'améliorer une modélisation en prenant en compte les incertitudes
(chaque point est pondéré en fonction de son incertitude). Pour cela, faire un clic droit dans la fenêtre de modélisation,
puis dans Options de modélisation, cocher Utilisation des incertitudes.
Il est préférable de réaliser des régressions linéaires plutôt que des modélisations non-linéaires (car nous ne savons pas
comment celles-ci sont calculées). Pour cela, dénir les nouvelles variables : Hmoins2=H∧(-2) et w2=w∧2, puis réaliser
la régression linéaire Hmoins2=1+w2/w0∧2, et comparer la valeur de la pulsation de coupure obtenue aux précédentes.
10
Réponse indicielle sur Latis-Pro :
Conserver le même montage (gure 1.5), et mesurer la tension aux bornes du condensateur et du GBF avec la carte
d'acquisition SYSAM. Paramétrer Latis-Pro pour que l'acquisition se déclenche dès que la tension créneau dépasse un
seuil montant (de 100 mV par exemple), avec un pas de temps de 10 µs et un nombre de points égal à 2000 pour bien
voir le régime stationnaire.
Pour obtenir le diagramme de Bode du système à partir de sa¯ réponse indicielle : lisser fortement la courbe, la dériver,
puis faire une analyse de Fourier en Amplitude (pour obtenir ¯H ¯) en sélectionnant manuellement une durée d'analyse
¯
courte ne contenant que le régime transitoire. La résolution en fréquence obtenue n'est alors pas de bonne qualité.
Recommencer avec une durée d'analyse la plus longue possible (contenant le régime transitoire et un maximum de
régime permanent) : la résolution est bien meilleure (due¡ à ¢la relation d'incertitude de Heisenberg-Gabor).
Tracer également la FFT en Argument (pour obtenir arg H ) avec le mode Avancé. La courbe est moins satisfaisante
à hautes fréquences que celle obtenue par mesure directe.
Tracer un diagramme de Bode avec une réponse indicielle permet donc de balayer un large spectre de fréquence très rapide-
ment. Cependant, sa résolution étant limitée, le diagramme de Bode (en échelle logarithmique) paraît plus incomplet aux basses
fréquences que par mesure directe (attention à la composante continue, qui correspond à log ω = −∞). De plus, l’évolution de la
phase n’est pas concluante à hautes fréquences à cause d’un problème de position d’échantillonnage (pour plus de détail et une
correction de ce problème, voir [Krob] p.209).
j RC ω
H=
1 − LC ω2 + j R totC ω
p en compte la résistance du GBF et celle de la bobine : R tot = R + R GBF + R L . La résonance en intensité est
Il faut penser à prendre
obtenue pour ω0 = 1/ LC , avec un facteur de qualité Q = Lω0 /R tot .
C
L
Réaliser un ltre passe-bas RLC (gure 1.5), avec R = 100 Ω, C = 100 nF et L = 0,1 H, l'alimenter par un GBF en
régime sinusoïdal. Acher la tension d'entrée et celle aux bornes de la résistance sur un oscilloscope, puis tracer le
diagramme de Bode du ltre en utilisant les mesures automatiques.
Mesurer la fréquence de résonance du ltre ( f 0 ≈ 1,59 kHz), ainsi que son facteur de qualité Q = f 0 / f 2 − f 1 où f 1 et
¡ ¢
¡ ¢ p
f 2 correspondent aux limites de la bande passante du ltre (Vs f 1 = Vs f 2 = Vs f 0 / 2), et les comparer aux valeurs
¡ ¢ ¡ ¢
prédites.
Réponse indicielle : Lorsque Q > 1/2, le régime transitoire provoqué par un échelon de tension est un régime d’oscillations
amorties, de pseudo-pulsation ω2 = ω20 − (R t ot / (2L))2 .
11
Pour diérentes valeurs de R avec le circuit précédent, en conservant Q > 1/2, mesurer la pseudo-période des oscillations,
et remonter par régression linéaire à f 0 .
Alimenter le ltre avec une tension créneau basse fréquence, et mesurer la réponse indicielle du ltre avec la carte
d'acquisition. Lisser fortement la courbe, la dériver, puis calculer sa TF en amplitude et en phase (en sélectionnant
manuellement une durée d'analyse la plus longue possible). Retrouver les caractéristiques de ce ltre avec son diagramme
de Bode.
Lorsque Q < 1/2, le régime transitoire provoqué par un échelon de tension est un régime apériodique. Il n’est plus possible
de remonter à f 0 par des mesures de pseudo-périodes, mais la réponse indicielle permet toujours de retrouver la fonction de
transfert. Cependant, les courbes obtenues dans la pratique sont beaucoup moins exploitables que précédemment.
Réaliser le traitement de la réponse indicielle avec R = 3 kΩ, et comparer le diagramme de Bode obtenu au précédent.
Nous nous sommes limités à l’étude de filtres passifs dans ce TP. Cependant il pourrait être intéressant d”étudier également
des filtres actifs (avec AO), comme un passe-bas du 1er ordre ([Duffait] p.145), ou un passe-bande du second ordre ([Krob] p.47).
Mettre en route la source. Pour ce faire, appuyer sur le bouton Source : régler l'amplitude (Level : 2 V), choisir
Random Noise puis mettre On.
On veut maintenant tracer le diagramme de Bode en échelle logarithmique.
Sélectionner le bouton Inst mode , choisir 2 channel, puis le bouton Disp Format , choisir Bode diagramm. Mettre
en échelle logarithmique avec le bouton Trace coord , X-axis −→ log. Appliquer la fenêtre de pondération Hamming :
bouton Window −→ Hamming. Pour obtenir un achage plus propre, moyenner avec le bouton Avg : régler le nombre
sur 10, utiliser la fonction Fast Avg pour accélérer l'acquisition, et appuyer sur On.
Pour régler la fenêtre de fréquence : la gamme de fréquence est par défaut 128 Hz - 51,2 kHz et comprend 400 pas de fréquence
(chacun fait donc 128 Hz).
Augmenter le pas avec le bouton Freq : Resolution line, entrer 800. On peut régler les fréquences minimales
(Start, par exemple 1 Hz) et maximale (Stop, par exemple 60 kHz). L'analyseur choisira la puissance de 2 la plus
proche automatiquement. La résolution fréquentielle sera alors d'une dizaine de Hz. Pour zoomer, il faut réduire la
fenêtre de fréquence, dans ce cas la résolution sera meilleure (on conserve le pas de fréquence constant.)
La fréquence maximale est limitée à 51,2 kHz à cause de la source de bruit blanc. On peut également régler la fenêtre suivant
les Y :
Avec le bouton Scale , sélectionner Autoscale −→ On. Puis appuyer sur le bouton Active trace pour passer du
réglage sur le gain au réglage sur la phase. On peut également régler la valeur en haut (Top reference, la valeur
en bas (Bottom reference) avec le pavé numérique ou la molette mais la commande Autoscale fonctionne bien et
permet d'éviter des réglages manuels à chaque changement.
Quelques astuces supplémentaires :
— Utiliser le bouton Start pour rafraichir l’affichage.
— Pour obtenir le tracé de Nyquist, utiliser le bouton Trace coord : More −→ Nyquist.
1. On peut également choisir un signal sinusoïdal wobbulé.
12
Analyse spectrale d’un signal émis par le GBF
Mettre sur la chaîne 1 de l'analyseur un signal triangle ou carré de fréquence 1 kHz. Choisir sur le bouton Disp Format :
Single, pour n'avoir qu'une fenêtre, sur le bouton Instant mode , 1 channel, pour ne réaliser l'acquisition que de
la première chaîne. Sur le bouton Trace coord , sélectionner Linear magnitude. Régler la fréquence entre 800 et 10
kHz par exemple (voir plus haut), et Scale −→ Autoscale. Repérer la position des diérents pics ou leur amplitude.
.
13
TP 2
Autour de l’électronique numérique
Bibliographie
b [Duffait], Expériences d’électronique
b [Pérez], Électronique. Fondements et applications
b [Asch], Acquisition de données
Nous vous conseillons de terminer dans un premier temps le TP n°1, avant de commencer celui-ci.
Grandeur physique
Chaîne d’acquisition
Traitement
Capteur Conditionneur Amplificateur
analogique
Conversion
Traitement
analogique- Échantillonnage
numérique
numérique
Expérimentateur
14
Les capteurs physiques fournissent des signaux analogiques : ce sont eux que vous avez étudié jusqu’ici. La chaîne d’acquisi-
tion les transforme en signaux numériques, qui sont plus faciles à transmettre, moins lourds à stocker et surtout moins sensibles
au bruit. Les signaux numériques, qualifiés aussi de logiques (ou binaires, ou encore booléens), ne peuvent prendre que deux
valeurs : 0 ou 1. En pratique, on utilise deux états électriques nettement séparables : le plus souvent 0 et 5 V. Par exemple, une
tension inférieure à 0,5 V sera considérée comme le chiffre 0, une tension supérieure à 4,5 V sera considérée comme le chiffre 1,
et on s’arrange pour qu’il n’y ait pas de tensions comprises entre ces deux valeurs.
On distingue :
— Les portes logiques : ce sont les éléments de base de la logique combinatoire : l’état de sortie des portes ne dépend que
des variables d’entrée à cet instant : elles sont faciles à réaliser et disponibles sous forme de circuits intégrés. Certaines
sont câblées dans des boîtiers disponibles dans la collection. Le tableau ci-dessous présente la sortie de différentes portes
logiques en fonction des valeurs des variables d’entrée. Ce tableau est appelé table de vérité de la porte logique.
& & ≥1 =1
Notons qu’il est possible de réaliser toutes les fonctions logiques avec des portes NON ET. On dit que c’est une fonction
complète. Quelques exemples de ces réalisations sont exposés dans [Duffait] p.251.
— Les bascules, dont la sortie dépend des entrées à l’instant présent, mais aussi de la sortie à l’état antérieur. Ils obéissent à
une logique dite séquentielle. On pourra se reporter pour plus de détails à [Duffait] p.256 ou à [Pérez] p.579.
À l'aide d'un générateur de tension continue (module Hameg P27.18 par exemple), vérier la table de vérité d'une
porte NON ET (NAND en anglais). On rappelle que le 1 logique correspond à +5 V et le 0 à 0 V (connexion à la masse).
On utilisera le boîtier P42.52. Vous pouvez aussi câbler un circuit intégré
£ 7400,¤disponibles dans la réserve. Les schémas
de branchement sont donnés dans la notice ou à la dernière page de Duait . Les composants logiques doivent être
alimentés en 5 V.
Vérier qu'en connectant les deux entrées d'une porte NON ET, on fabrique un opérateur NON (renvoyant 0 si l'entrée
est 1, et inversement).
Boucler deux portes NON ET, comme sur le schéma ci-dessous. Imposer 0 à l'entrée de la première porte, via la masse.
Retirer ensuite la masse et vérier que le système conserve bien le bit en mémoire. On peut faire de même en imposant
1 (via l'alimentation).
& &
Boucler maintenant trois portes NON ET en série. Le système est instable (0 en entrée de la première, donc 1 en entrée
de la seconde, etc.). Observer les oscillations et mesurer leur période.
Dès que le nombre de portes NAND n est impair, le système est instable et on observe des oscillations dont la période est
proportionnelle au temps de commutation τ : T = 2nτ. En déduire le temps de commutation et comparer à la valeur fournie par
le constructeur (τ ≈ 100 ns).
15
Comparateur Redressement Suiveur
à hystérésis et pont diviseur
de tension
−
Signal − R3 Entrée fréquencemètre
+ (Signal BF)
+
R4
R2
R1
F IGURE 2.3 – Transformation d’un signal sinusoïdal en un signal numérique de même fréquence.
Principe La façon la plus simple de mesurer une fréquence est de compter le nombre d’oscillations au cours d’un temps fixé.
On peut ainsi compter le nombre d’oscillations d’un pendule pendant un temps que l’on mesure au chronomètre.
Mesure de la fréquence d’un signal créneau numérique issu d’un GBF On désire compter le nombre de fois que ce signal
(entre 0 et 5 V) atteint 5 V pendant 1 s. Pour cela, on va réaliser un ET logique entre le signal dont on veut mesurer la fréquence, et
un signal d’horloge créneau TBF à 0,5 Hz (valant par conséquent 5 V pendant 1 s, puis 0 V pendant 1 s). Un compteur numérique
se charge ensuite de compter le nombre de seuils montants du signal ainsi obtenu.
Pour remettre à zéro le compteur, il faut que la tension passe de 5 à 0 V. On utilise une bascule JK : pour J = K = 1, la sortie
change d’état à chaque front montant de l’horloge TBF. C’est-à-dire que si l’état était 0 (resp. 1), il passe à 1 (resp. 0) lorsque
l’horloge TBF passe de 0 à 1.
Finalement, le compteur compte le nombre de seuils montants pendant 1 s, laisse l’affichage 1 s, remet à zéro puis recom-
mence le comptage 2 s plus tard.
Utiliser le boîtier "Principe du fréquencemètre" P42.49 schématisé gure 2.2. Alimenter le boîtier ainsi que le compteur
avec une tension continue de 5 V. Les signaux d'entrée et d'horloge TBF sont des créneaux entre 0 et 5 V, 40 Hz pour
le premier, 0,5 Hz pour le second (utiliser des GBF). Observer simultanément sur un oscilloscope à quatre voies les
signaux d'entrée, le signal arrivant sur le compteur P70.9 et le signal de remise à zéro (RAZ). Mesurer la fréquence
d'un signal de fréquence inférieure à 100 Hz.
Porte ET E = 5 V Masse
Signal BF Horloge
& & Compteur
RAZ
J=1
K=1
Pour mesurer une fréquence supérieure à 100 Hz, il faut utiliser plusieurs compteurs. Pour cela, la sortie "Dépassement",
située sur le côté, doit être branchée sur l'entrée "Horloge" du second. Les remises à zéro, les alimentations et les masses
doivent être connectées. Vérier le bon fonctionnement du fréquencemètre à des fréquences supérieures.
Mesure de la fréquence d’une note émise par un diapason Pour mesurer la fréquence d’un signal quelconque, il faut d’abord
transformer ce signal en un signal créneau entre 0 et 5 V, de même fréquence. Pour cela, on va utiliser un comparateur à hystéré-
sis : ce montage sera vu plus en détail dans le TP sur les amplificateurs opérationnels.
R1
Le comparateur à hystérésis bascule lorsque la tension d’entrée passe au-dessus de Vsat : il faut donc choisir un rap-
R1 + R2
R1
port assez petit : par exemple R 2 = 390 kΩ et R 1 = 100 Ω. La seconde partie du montage convertit les tensions de +Vsat et
R2
16
−Vsat en 5 V et 0 V : on peut choisir R 3 = 6, 2 kΩ etR 4 = 3, 9 kΩ. Le second amplificateur opérationnel, câblé en suiveur, permet
une bonne adaptation d’impédance avec l’entrée du fréquencemètre.
Câbler le montage 2.3. Tester le montage avec un signal délivré par le GBF de faible amplitude (20 mV) et de fréquence
connue. Vérier que la sortie du suiveur est un créneau entre 0 et 5 V à la fréquence du GBF. Si ce n'est pas le cas,
vérier l'oset de l'AO (voir TP3,1.1).
À l'aide d'un micro P74.37 (demandez-les aux techniciens), relié a un adaptateur P74.38, mesurer la fréquence d'une
note émise par un diapason P71.1.
Évolution possible (en seconde lecture)
Pour ne rafraîchir l’affichage qu’après la mesure effectuée, vous pouvez utiliser un registre à décalage : voir [Duffait], p.275.
3.1 Généralités
La conversion analogique-numérique consiste à transformer une tension analogique et continue, en un nombre binaire de
n bits, prenant 2n valeurs différentes s’échelonnant entre 0 et 2n − 1.
Un convertisseur analogique-numérique est caractérisé par :
— la plage de tension analogique convertible (par exemple 0 à 10 V),
— le nombre de bits,
— le temps nécessaire pour effectuer la conversion.
Quantification lors d’une conversion analogique-numérique Dans une conversion analogique-numérique à n bits, on sub-
divise l’amplitude maximale du signal en N = 2n intervalles réguliers. On définit ainsi le pas de la conversion ou quantum
q = Umax /N . Cette quantification induit une erreur qui est de l’ordre du pas de quantification. Tout se passe comme si une
tension de bruit était ajoutée à la tension réelle, permettant d’avoir une tension ne prenant comme valeurs que des multiples du
pas de quantification. On définit le rapport signal sur bruit comme le rapport de l’écart-type de l’erreur sur la valeur efficace du
signal : le calcul est réalisé dans [Pérez] p.607 et dans [Asch] p.263.
Principe Le convertisseur analogique-numérique simple rampe est unipolaire, c’est-à-dire que les signaux d’entrée que l’on
peut convertir sont nécessairement positifs. Le temps d’acquisition étant d’une dizaine de seconde, la fréquence d’échantillon-
nage des signaux doit être très faible : on prendra en pratique des signaux continus.
Le principe du convertisseur analogique-numérique simple rampe est le suivant. Une tension de référence est intégrée à
l’aide de l’intégrateur, à partir du temps t = 0 où l’on ouvre l’interrupteur. À l’instant initial (interrupteur fermé), la tension de
sortie est v − = v + = 0. D’où :
E ref
V (t ) = t
RC
Un comparateur permet de repérer le moment où l’on dépasse la tension à mesurer U . Le temps d’intégration est directement
relié à la tension à mesurer :
U
T = RC
E ref
17
Départ à
l’ouverture
Chronomètre
C numérique
R
− P96.26
Relais
−
P29.13
+
−E ref
+ Arrêt à
U l’ouverture
Illustration du principe
Câbler le montage 2.4. On choisira une constante de temps RC autour de la seconde, par exemple R = 4, 7 MΩ et C = 1
µF, et une valeur de tension de référence autour de 5 V. Attention au câblage, la tension en amont de la résistance
doit être −E ref : utiliser un générateur isolé (module Hameg ou GBF). On envoie une tension U de 1 V (à l'aide
d'un GBF), que l'on souhaite mesurer. On doit utiliser en parallèle un double interrupteur mécanique (P30.24 par
exemple), le premier sert à débuter la rampe de tension, l'autre à déclencher le chronomètre dès son ouverture. L'arrêt
du chronomètre est causé par l'ouverture d'un relais.
Observer à l'oscilloscope la rampe de tension en sortie de l'intégrateur, la tension à mesurer U puis le signal en sortie du
comparateur. Vérier le déclenchement du chronomètre au départ de la rampe (ouverture de l'interrupteur) et son arrêt
après le dépassement de la tension à mesurer. Comparer avec la valeur lue à l'oscilloscope (en utilisant les curseurs).
Pour plusieurs tensions U , mesurer le temps T au chronomètre numérique et montrer qu'il est proportionnel à la tension
à mesurer.
Quantification et immunité au bruit [Duffait] p.271
Reprendre le circuit précédent pour câbler le circuit 2.5. On prendra R1 = 2, 2 kΩ et R2 = 3, 9 kΩ. La première porte
logique utilisée est un OU exclusif : on utilisera un circuit intégré 7486. Les portes logiques suivantes sont des NON
ET (NAND) : on utilisera le boîtier prévu P42.52 ou deux sorties d'un circuit intégré 7400. On utilisera les mêmes
compteurs que pour la mesure de fréquence temporelle P70.9.
R C
−
− R2
+
−E ref =1
Ve + & & Compteur
R1
RAZ
− Horloge
R2
+
R1
18
On ajoute un second comparateur qui détecte le début de la rampe. Les deux diodes ainsi que les deux ponts diviseurs de
tension ont pour but de ramener les tensions ±Vsat à 0/5 V. Le compteur est ainsi remis à zéro au début de la rampe. L’utilisation
de l’opérateur OU exclusif a pour but d’obtenir une tension nulle sauf entre le début et la fin de la rampe. Les deux portes logiques
NAND qui suivent ont pour but d’obtenir un signal créneau 0/5V entre le début et la fin de la rampe. Le nombre de montée est
ensuite compté et affiché. Connaissant la fréquence du signal d’horloge, on connaît ainsi le temps d’intégration.
Vérier à une fréquence d'horloge élevée (autour du kHz) la linéarité de la valeur achée par le compteur N en fonction
de la tension à mesurer U .
Si on baisse la fréquence d'horloge, le nombre de créneau diminue et le pas de quantication devient non négligeable.
Refaire la droite ci-dessus à une fréquence d'horloge plus faible (autour de la dizaine de Hz). Observer l'évolution de
N en fonction de U par paliers. Calculer le pas de quantication.
Mesurer, au lieu d'une tension continue, une tension sinusoïdale présentant un oset : on mime alors l'acquisition d'un
signal bruité. Observer la dépendance de la valeur N achée en fonction de l'amplitude et de la fréquence du bruit.
On détecte le franchissement par la rampe de la tension d’entrée. Si celle-ci est fortement bruitée, cela induit de nombreux
basculements du comparateur.
4 Échantillonnage
4.1 Généralités
b [Duffait] p.279, [Asch] p.251
La conversion analogique-numérique nécessite une tension stable pendant l’acquisition. Pour réaliser l’acquisition de si-
gnaux variables dans le temps, on échantillonne le signal, c’est-à-dire que la valeur de la tension variation u(t ) est maintenue
constante, ou bloquée, pendant la durée de la conversion analogique-numérique.
Tester le fonctionnement de l'interrupteur commandé. Pour cela, utiliser le boîtier échantillonneur bloqueur P41.24
alimenté par l'alimentation spécique P42.39. Mesurer à l'ohmmètre la résistance entre l'entrée et la sortie de l'inter-
rupteur, pour une tension de commande U H continue de 0 V, puis de 10 V. La résistance varie de quelques ohms (l)
à une valeur importante (interrupteur ouvert).
19
−
Commande U H v s (t )
+
v e (t ) C
Câbler le circuit 2.6. On pourra prendre C = 47 nF. On pourra commencer par un signal de commande U H pulsé, à 1
kHz et une largeur de pulse de quelques dizaines de µs, et pour le signal échantillonné v e (t ), un signal sinusoïdal de
100Hz, d'amplitude quelques volts.
Observer l'échantillonnage du signal v e (t ) sur la sortie v s (t ). Calculer la transformée de Fourier du signal (à l'oscilloscope
ou sur Latis-Pro après acquisition du signal échantillonné). Abaisser la fréquence du signal d'horloge. Mettre en évidence
le critère de Shannon ainsi que le repliement spectral.
5 Stratégie d’acquisition
b [Duffait] p.219-222
5.1 Principe
Pour illustrer une stratégie d’acquisition, on va considérer le problème suivant : on désire mesurer la fréquence du "Do" émis
par un diapason dans un environnement très bruité. On suppose également que la carte d’acquisition ne peut échantillonner
que jusqu’à 200 Hz. C’est un problème qu’on rencontre souvent lors de l’acquisition de signaux hautes fréquences (GHz à THz).
On sait que la fréquence du diapason est voisine de 500 Hz, mais on aimerait la mesurer plus précisément.
Ce problème sera l’occasion d’illustrer les éléments successifs de la chaîne d’acquisition, qui ont été présentés en première
partie.
Le principal outil pour le traitement du signal sera la détection synchrone. Cette technique est très utilisée en instrumen-
tation pour extraire un signal informatif d’un bruit. Un bruit est une variation stochastique temporelle de la quantité physique
portant le signal, s’ajoutant au signal. Le bruit est présent le plus souvent sur une très large gamme de fréquence (pour le bruit
blanc, le spectre est constant sur l’ensemble du domaine fréquentiel). Pour quantifier l’amplitude du bruit par rapport au signal
informatif, on utilisera le rapport signal-sur-bruit, le plus souvent abrégé par son acronyme anglais SNR (signal-to-noise ratio),
défini ainsi, en dB :
Vsignal
µ ¶
SNR = 20 log
Vbruit
5.2 Exemple
On réalise l’acquisition du signal physique par un micro : le signal sonore est converti en une tension.
Placer le micro P74.37 (demandez-les aux techniciens), relié à un adaptateur P74.38, à l'entrée de la caisse de
résonnance du diapason P71.1. Observer sur l'oscilloscope le signal en sortie du micro après avoir frappé le diapason.
Le signal étant une tension, il n’est pas nécessaire d’utiliser un conditionneur. En revanche, la tension obtenue est de faible
amplitude, et la résistance interne du micro est élevée : on ne peut donc pas assurer un transfert optimal du signal entre le micro
et la suite de la chaîne d’acquisition.
Câbler un amplicateur non-inverseur (voir schéma 2.7). Prendre R1 = 100 Ω et R2 = 39 kΩ. Observer de même le
signal en sortie de l'amplicateur opérationnel.
20
+
−
R2
ve
vs
R1
Avant de réaliser l’acquisition numérique, on va devoir réaliser un traitement analogique du signal pour extraire le signal du
bruit d’une part, et résoudre le problème de la fréquence d’échantillonnage d’autre part : la détection synchrone. Son principe
est schématisé figure 2.8.
Pour gagner en résolution sur le spectre en fréquence du signal, tout en évitant le repliement lié à une fréquence d’échan-
tillonnage trop faible,
¡ on ¢translate le spectre du signal dans un domaine ¡ de plus
¢ basse fréquence. Pour ce faire, on multiplie le
signal V (t ) = Vs cos 2π f t par un signal de fréquence f 0 connue V0 cos 2π f 0 t , tel que δ f = f − f 0 soit petit :
¡ ¢ ¡ ¢
V× (t ) = K A s V0 cos 2π f 0 t cos 2π f t
K A s A0 ¢ K A s A0
cos 2π 2 f 0 + δ f t
¡ ¡ ¡ ¢ ¢
= cos 2πδ f t +
2 2
Spectre
f
δf fc f 0 +δ f f 0 + 2δ f
(facultatif) Tracer le diagramme de Bode du ltre de Butterworth P41.21, réglé sur f = 10 Hz.
Observer à l'oscilloscope les signaux en entrée et en sortie du multiplieur P41.15, et en sortie du ltre passe-bas.
Utilisation de l’ensemble de la chaîne d’acquisition Le principe de l’acquisition est schématisé ci-dessous :
Signal sinusoï-
dal à 500 Hz
21
Placer à côté du diapason une radio (P74.8 par exemple) dans le but de bruiter fortement le signal issu du micro.
Faire l'acquisition des signaux en sortie du micro, du multiplieur et du ltre passe-bas sur Latis-Pro. Estimer le rapport
signal sur bruit en comparant les amplitudes du pic principal et des autres pics. Constater l'amélioration du rapport des
écarts-types avant et après la détection synchrone.
Pour illustrer une stratégie d’acquisition, on peut aussi étudier le signal variable émis par une lampe à incandescence au sein
d’une pièce éclairée par différentes sources par ailleurs. On peut se reporter à la fiche TP "Effet Doppler". On reverra également
la détection synchrone dans des TP futurs, notamment la démodulation d’amplitude et l’étude de l’effet Doppler.
1
vs = ve
1 + j ωωc
22
TP 3
Amplificateur opérationnel et transistor bipolaire
Bibliographie
b [Duffait], Expériences d’électronique
b [Krob], Électronique expérimentale
b [Brenders], Électronique PSI, Précis Bréal
b [Malvino], Principes d’électronique
b [Donnini-Quaranta], Introduction à l’électronique
1 L’amplificateur opérationnel
1.1 Généralités
Avant de commencer les manipulations, il est utile de rappeler quelques généralités sur l’AO 1 :
Le composant C’est un circuit intégré, comportant normalement huit broches. Étant par nature un amplificateur différentiel,
les trois broches utiles sont les deux entrées V+ et V− (nommées respectivement non-inverseuse et inverseuse) ainsi que la sortie
Vs . L’énergie nécessaire à l’amplification est fournie grâce aux deux broches d’alimentation E + et E − , qui ne figurent jamais sur
les schémas mais qu’il ne faut évidemment pas oublier en pratique. Enfin, deux autres broches servent au réglage de l’offset : il
faut pour cela intercaler un potentiomètre entre celles-ci et ajuster la valeur de la résistance. La dernière broche ne sert à rien. La
répartition de ces huit broches est donnée dans la notice du composant.
Modèle de l’AO idéal Puisque ce TP va se concentrer en partie sur l’illustration expérimentale des limites de l’AO, on commence
par rappeler les caractéristiques de son fonctionnement idéal :
— courants d’entrée nuls (équivalent à impédance d’entrée infinie),
— impédance de sortie nulle,
— gain statique infini,
— bande passante infinie,
— offset nul,
— pas de slew-rate.
En pratique, les courants d’entrées sont effectivement très faibles (< 10 pA) et seront donc considérés nuls. Au contraire, les
autres critères seront mis en défaut dans ce TP.
Pour tous vos montages, il est conseillé de prendre un AO en boîtier P41.4, car ils s’alimentent facilement par une prise
secteur. Ce sont des TL081. Un récapitulatif de leurs valeurs typiques est proposé dans [Krob] p.96.
Tester un AO Pour commencer, il n’y a pas de test miracle pour vérifier qu’un AO fonctionne correctement, mais on peut déjà
vérifier qu’il sature à environ ± 15 V.
Réaliser le montage gure 3.1. Imposer une tension continue V+ = 1 V et V− = 0 V (masse) en entrée, et mesurer Vs
en sortie (oscilloscope ou multimètre). On attend Vs ≈ 15 V. De même, on attend Vs ≈ − 15 V si V+ = − 1 V.
Si l’AO est grillé, on n’obtient pas les tensions voulues. Si l’AO délivre les bonnes tensions mais qu’il présente un comporte-
ment douteux lors de son utilisation ultérieure, le plus aisé sera de le sortir de votre montage et de le tester sur un circuit simple
(amplificateur non inverseur par exemple, voir plus loin).
1. Désormais appelé amplificateur linéaire intégré ou ALI dans les nouveaux programmes de prépa.
23
+
V+ −
Vs
Régler la tension d’offset La tension d’offset est un défaut interne à l’AO, dont on propose une illustration en figure 3.3. Pour
pouvoir la compenser, il faut relier deux broches de l’AO par un potentiomètre dont on ajuste la résistance. Ce potentiomètre est
déjà intégré sur les boîtiers P41.4, ce qui rend ce réglage très facile. Son ajustement se fait par le bouton de réglage en haut à
gauche.
Câbler le montage suivant (gure 3.2). Observer la sortie à l'oscilloscope en mode Roll et tourner le bouton de réglage
de l'oset jusqu'à obtenir une tension nulle en sortie (on a Vs ≈ ± 15 V si l'oset est mal réglé). Remarquer la faible
plage pour passer de +Vsat à −Vsat : annuler l'oset est un travail minutieux.
−
vs
Pour votre amusement personnel, vous pouvez vérifier l’extrême sensibilité de ce réglage en soufflant (éventuellement avec
un sèche-cheveux P101.10) sur l’AO : il devrait re-saturer directement. L’annulation de l’offset n’est donc pas définitive : il faut
souvent la refaire. Notons malgré cela que peu de montages en boucle fermée sont sensibles à la présence de l’offset. L’exception
notable est le montage intégrateur.
Tracer la caractéristique statique de l’AO Il s’agit de tracer Vs en fonction de ε = V+ −V− en régime statique. Le comportement
attendu dans le régime linéaire est :
Vs = µ (V+ − V− − Voff )
5
avec µ le gain statique de l’ordre de 10 et Voff la tension de décalage ou d’offset. Hors du régime linéaire, l’AO est saturé. Cela
conduit à la caractéristique donnée en figure 3.3.
+ −
On considérera dans toute la suite que Vsat = Vsat et Vsat = −Vsat .
Sachant que l’AO sature vers ± 15 V et en supposant Voff = 0 V, le régime linéaire est délimité par |ε| = |V+ −V− | < Vsat /µ ≈ 15 · 10−5
V. Pour obtenir ces tensions très faibles, on utilise un pont diviseur de tension (fig. 3.4).
24
vs
+
Vsat
pente µ
ε
Voff
−
Vsat
Câbler le montage de la gure 3.4 avec R1 = 1 MΩ et R2 = 620 Ω. Envoyer un signal sinusoïdal basse fréquence (0,1
Hz, à comparer à la fréquence de coupure de 10 Hz) d'amplitude 1 V pour u1 . Alors :
R2
ε = u+ = u 1 ≈ 10−4 u 1
R1 + R2
Acquérir à l'oscilloscope u1 (u+ est bien trop petit !) et u2 en mode XY pour visualiser directement la caractéristique.
On attend une allure similaire à celle de la gure 3.3. Mesurer la pente dans la zone linéaire (c'est µ R2 /(R1 + R2 ))
et les tensions de saturation. La caractéristique est souvent bruitée, mais on obtient µ ≈ 4 105 , conforme à ce qui est
·
attendu. Si la caractéristique ne passe pas par l'origine, c'est à cause de la tension de décalage.
R1
+
u1
−
R2 u2
REMARQUE : On peut utiliser un AO TL081 seul, alimenté par deux batteries P54.21 pour tracer la caractéristique, car la tension
d’alimentation des AO dans les boîtiers P41.4 est bruitée. Ceci n’est pas gênant pour la plupart des manipulations.
Résistance d’entrée et de sortie Outre le gain statique µ, les impédances d’entrée Ze et de sortie Z s sont des propriétés im-
portantes des AO. En pratique, il faut Ze très grande et Z s petite. La figure 3.5, qui représente une situation typique, permet de
comprendre pourquoi. Les signaux d’entrée et de sortie sont e et v s , mais l’amplification concerne v e et v (on a v = Av e , avec A
le coefficient d’amplification, qu’on noterait µ pour un AO). Par un pont diviseur de tension, on obtient :
Ze
ve = e
Z g + Ze
Il faut donc effectivement Ze À Z g pour ne pas avoir de chute de tension à l’entrée de l’amplificateur. On aura alors bien v e = e.
En sortie, on a :
Zu
vs = v
Z s + Zu
Il faut cette fois Z s ¿ Zu pour ne pas avoir de chute de tension en sortie de l’amplificateur (v s = v).
En résumé, pour une transmission optimale de la tension entre une source et une charge par un amplificateur, il faut que ce
dernier ait une très grande impédance d’entrée et une faible impédance de sortie.
De manière générale, les impédances d’entrée et de sortie d’un quadripôle se mesurent par la méthode de la « tension moitié ».
Cela se fait en deux temps : on mesure la tension directement aux bornes de la sortie (à vide), puis on rajoute une résistance
réglable (boîte à décades) et on ajuste cette résistance pour obtenir la moitié de la tension précédente. Un calcul par pont diviseur
de tension montre que la résistance de sortie et la résistance rajoutée sont alors égales (voir TP1).
25
ZG ie is
Zs
e ve Ze v vs Zu
F IGURE 3.5 – Schéma pour les impédances d’entrée et de sortie d’un amplificateur.
L’impédance d’entrée du TL081 est uniquement résistive, et R e ≈ 1012 Ω, ce qui est bien supérieur à celles des boîtes à dé-
cades 2 . Il est par conséquent impossible de mesurer l’impédance d’entrée de l’AO par cette méthode.
L’impédance de sortie, elle aussi quasi uniquement résistive, s’obtient quant à elle en réalisant à nouveau le montage 3.4.
Reprendre le montage gure 3.4. Prendre R1 = 1 MΩ , R2 = 620 Ω, et u1 = 1 V continue. S'assurer d'être dans le
régime linéaire (pas de saturation en sortie). Brancher la boîte à décades (résistance R ) en sortie. Relever u2 à ses
bornes en simulant un circuit ouvert par une grande valeur de résistance (R = 5 MΩ). Abaisser ensuite la résistance de
sorte à avoir maintenant u2 /2. La résistance de la boîte à décades a alors la même valeur que la résistance de sortie de
l'AO. On attend environ 300 Ω.
REMARQUE : La précision n’est pas capitale dans ces expériences (la tension de sortie est d’ailleurs sûrement très bruitée, et peut
dériver dans le temps). Remarquons cependant que le bon protocole de mesure est de sortir la boîte à décades du montage et de
mesurer sa résistance avec un appareil de mesure (ohmmètre : Fluke 187 par exemple), plutôt que de lire la valeur sur la boîte
(qui n’est qu’une indication).
Comportement dynamique de l’AO Le comportement linéaire de l’AO en régime dynamique est très bien modélisé par un
filtre passe-bas d’ordre 1 jusqu’aux plus hautes fréquences utilisées en pratique (MHz). En fréquentiel, on peut écrire v s ( j ω) =
µ( j ω) ε( j ω) avec :
µ
µ( j ω) =
1 + j ω/ωc
ce qui correspond du point de vue temporel à l’équation différentielle suivante :
dv s
τ + vs = µ ε
dt
On propose ici de tracer le diagramme de Bode (gain et déphasage) point par point avec un oscilloscope (et exploitation
des données par Regressi) en réalisant toujours le montage de la gure 3.4. Prendre R1 = 1 MΩ , R2 = 620 Ω, et u1 =
1 V sinusoïdal. On peut raisonnablement balayer deux décades en fréquence pour u1 de part et d'autre de la coupure,
soit de 0,1 Hz à 1 kHz. Au-delà la sortie peut être très bruitée. La fréquence de coupure f c = ωc /2π est d'environ 10
Hz. L'obtenir par un ajustement sur Regressi.
2. et aussi à celles des multimètres et oscilloscopes (≈ 106 Ω). Par une méthode de tension moitié, on mesurerait par conséquent plutôt l’impédance de
l’appareil de mesure.
26
Montage suiveur et limitation en courant - [Krob] p.105 Le montage suiveur (figure 3.6) est utilisé généralement pour décou-
pler deux parties d’un circuit, grâce au courant i + nul de l’AO.
Réaliser le montage suiveur de la gure 3.6. Pour cela, on prend v e = 10 V sinusoïdale 1 kHz, et une boîte à décades
pour R . Commencer à 10 kΩ par exemple. Constater que v s = v e . Tout en observant v e et v s à l'oscilloscope, diminuer
progressivement R . On nit par voir v s saturer. Mesurer alors i sat
+
et i sat
−
comme les tensions saturées divisées par la
résistance de la boîte à décades. On attend environ 20 mA.
ATTENTION : On a grâce à la rétroaction v s = v e < Vsat : la saturation observée n’a donc rien à voir avec la saturation de la tension
de sortie ! Elle est due au fait que l’AO ne peut pas délivrer un courant trop important.
−
is
+
R vs
ve
Montage amplificateur inverseur et slew-rate - [Duffait] p.86 Sur le montage amplificateur inverseur (figure 3.7), on a V− =
V+ = 0 V et puisque i − = 0 A, un pont diviseur de tension donne v s = − R 2 /R 1 v e d’où le nom d’amplificateur « inverseur ».
Réaliser le montage de la gure 3.7. Pour cela, prendre R1 = 1 kΩ , R2 = 10 kΩ, et v e = 1 V sinusoïdal à 10 kHz.
Observer v e et v s à l'oscilloscope : constater que v s = −10v e . Augmenter la fréquence jusqu'à voir une triangularisation
du signal de sortie (en ordre de grandeur, vers les 100 kHz). Continuer à augmenter la fréquence : la pente du signal
triangle ne change pas : c'est une caractéristique interne à l'AO. Mesurer alors cette pente en V.s−1 grâce aux curseurs
sur l'oscilloscope. On appelle le phénomène et la valeur de la pente slew-rate ou vitesse de balayage . On attend
13 V/µs.
R2
ie R1
−
ve +
vs
L’origine du slew-rate est complexe. Il provient en partie des condensateurs présents dans le circuit intégré de l’AO, mais c’est
un effet clairement non linéaire puisque la sortie correspondant à une entrée sinusoïdale n’est pas elle-même sinusoïdale.
ATTENTION : Le slew-rate apparaît ici comme une fréquence maximale d’utilisation de l’AO. Il n’en est rien ! Il y a seulement un
compromis amplitude/fréquence. Notamment, la triangularisation devrait disparaître si à fréquence fixée on diminue l’ampli-
tude de v e (et par conséquent de v s ).
A0
A( j ω) =
1 + j ωωc
27
Par définition son produit gain-bande vaut A 0 ωc . Prenons maintenant le circuit bouclé figure 3.8, avec l’amplificateur opéra-
tionnel en chaîne directe et un filtre B d’ordre 0 en chaîne de retour. On a alors v s ( j ω) = A( j ω) (v e ( j ω) − v r ( j ω)) avec v r ( j ω) =
B v s ( j ω) soit :
A( j ω)
v s ( j ω) = v e ( j ω)
1 + A( j ω)B ( j ω)
En utilisant l’expression de A( j ω), on obtient :
A 0 /(1 + A 0 B )
v s ( j ω) = ω v e ( j ω)
1 + j ωc (1+A 0B )
Le nouveau produit gain-bande est donc A 0 /(1 + A 0 B ) · ωc (1 + A 0 B ) = A 0 ωc . On dit que le produit gain-bande est conservé :
augmenter le gain diminue la bande passante 3 .
A0
A jω =
¡ ¢
ve + vs
− 1 + j ωω0
vr
F IGURE 3.8 – Système bouclé avec une chaîne directe d’ordre 1 et une chaîne de retour d’ordre 0.
Intégration non souhaitée sur un amplificateur non inverseur La discussion se fait sur le montage 3.9. La rétroaction est sur
l’entrée inverseuse donc V+ = V− = v e . Un pont diviseur de tension (possible car i − = 0 A) donne :
R2
µ ¶
vs = 1 + ve
R1
C’est donc un circuit amplificateur non-inverseur. Il est intéressant de visualiser ce montage comme un circuit bouclé, dans
lequel l’AO joue le rôle de filtre d’ordre 1 en chaîne directe, et le pont diviseur celui de la chaîne de retour. Le produit gain-bande
de l’AO en boucle ouverte vaut µωc ≈ 106 rad.s−1 . Pour un retour de faible gain, par exemple B = R 1 /(R 1 +R 2 ) = 10−1 , la pulsation
de coupure devient :
R1
µ ¶
ωc 1 + µ ≈ 104 ωc ≈ 105 rad.s−1
R1 + R2
et par conséquent l’amplificateur non-inverseur se comportera comme un intégrateur au-dessus d’environ 16 kHz.
Câbler le montage 3.9. Prendre v e = 10 V, R2 = 10 kΩ et R1 = 1 kΩ. En balayant quelques décades, observer par
exemple le déphasage du signal de sortie sur le signal d'entrée. Les signaux sont en phase à basse fréquence, mais
déphasés à haute fréquence de π/2 (comportement passe-bas attendu). À haute fréquence, envoyer alors un signal
carré pour observer directement son intégration en signal triangle.
REMARQUE : L’intégration d’un signal triangle en bouts de parabole est moins spectaculaire puisqu’on confond facilement ces
derniers avec un sinus.
Montage intégrateur et problème d’offset Dans ce paragraphe, on considère que la tension d’offset Voff n’est pas nulle. Sur le
montage de gauche de la figure 3.10, on a grâce à la rétroaction stabilisante, V+ − V− − Voff = 0 (et plus seulement V+ − V− = 0)
donc V− = Voff et le théorème de Millman conduit alors à :
Z t
1 1
v s ( j ω) = Voff δ(ω) − (v e ( j ω) − Voff δ(ω)) soit v s (t ) = v s (0) + Voff − (v e (t 0 ) − Voff ) dt 0
j RC ω RC 0
On peut poser Voff = 0 pour voir plus facilement qu’il s’agit bien d’un circuit intégrateur. On constate ainsi qu’en plus du signal
d’entrée, l’offset est aussi intégré par ce montage. Cela conduit à un terme de dérive Voff t /RC dans v s qui finira par atteindre sa
valeur de saturation.
Pour empêcher cela, on peut utiliser le montage pseudo-intégrateur de droite (figure 3.10). Il s’agit d’un filtre passe-bas
d’ordre 1, qui n’intègre que les fréquences typiquement supérieures à 1/R 2C . Un choix judicieux de R 2 permet donc de ne pas in-
tégrer l’offset (de fréquence nulle), tout en intégrant le signal d’intérêt de fréquence caractéristique f : il faut pour cela R 2 & 1/C f .
3. La conservation du produit gain-bande passante a été obtenue pour ce système, mais elle n’est pas valable pour tout système bouclé de ce type.
28
+ G (dB)
−
R2
ve
vs
log(ω)
vr R1
F IGURE 3.9 – Schéma d’un montage amplificateur non-inverseur. À droite l’illustration graphique de la conservation du produit
gain-bande : plus le gain statique est faible, plus la fréquence de coupure est grande.
Câbler le montage de droite de la gure 3.10. On choisira R1 = 10 kΩ, C = 10 nF et R2 = 100 kΩ, avec un signal
sinusoïdal de fréquence 5kHz. Constater qu'il s'agit bien d'un circuit intégrateur, par exemple en obtenant rapidement
son diagramme de Bode en amplitude grâce à la méthode de la réponse indicielle. En enlevant ensuite R2 (montage de
gauche), observer la dérive du signal de sortie (pour v e , prendre un sinus de 1 Vpp et 5 kHz). Il peut être nécessaire
de toucher le bouton de réglage de l'oset pour le dérégler, puisque le phénomène est d'autant plus marqué que ce
dernier est grand.
R2
C C
R R1
− −
ve + ve +
vs vs
Diode sans seuil - [Krob] p.113 L’association « diode-résistance » est très utilisée pour redresser un signal, c’est-à-dire couper
toutes ses valeurs négatives. Elle souffre néanmoins du fait que les tensions inférieures à 0,6 V sont aussi coupées, à cause de la
tension de seuil de la diode. On peut utiliser le montage de la figure 3.11 pour s’affranchir de ce problème.
Un calcul expliquant ce montage est proposé dans [Krob], mais on peut également raisonner par l’absurde.
— On suppose d’abord que v e est négative, dans ce cas on veut v s = 0 pour redresser. On suppose alors que la diode est
passante, dans ce cas i diode = v s /R (car i − = 0) mais la boucle de rétroaction est fermée donc v s = v e < 0 donc i diode < 0.
C’est absurde car la diode est passante. On conclut que la diode est bloquée donc i diode = 0 et v s = 0 V : c’est bien ce qu’on
veut.
— Supposons maintenant que v e est positive, dans ce cas on veut v s = v e . Supposons alors que la diode est bloquée, alors il
n’y a pas de courant dans la résistance donc v s = v − = 0. Il n’y a pas de rétroaction et v e − v − > 0 donc la sortie de l’AO est
à + 15 V. La tension aux bornes de la diode est donc 15 V > 0,6 V et elle devrait donc conduire. L’hypothèse de départ étant
ainsi absurde, la diode doit être passante, donc la boucle de rétroaction est fermée et v s = v e comme souhaité.
Réaliser le montage 3.11 avec une diode signal 1N4148 ou 1N4107 P29.2 et R = 10 kΩ. Observer le redressement
sans seuil d'un signal sinusoïdal v e = 5 V à 1 kHz. Comparer au redressement avec seuil qu'on obtient avec un simple
montage diode-résistance en série.
29
−
+
R vs
ve
F IGURE 3.11 – Montage d’une diode sans seuil pour redresser un signal.
Comparateur simple Ce montage très simple n’a pas de rétroaction. Il ne sert qu’à introduire l’utilisation de l’AO comme
+
comparateur. V− est à la masse, le signal est sur V+ , voir figure 3.12. On compare V+ à V− donc à 0. Si V+ > 0, alors Vs = Vsat , sinon
−
Vs = Vsat .
V− +
Vs
V+
Le comparateur simple est très sensible au bruit : pour un signal de faible amplitude, les fluctuations peuvent être suffi-
santes pour changer le signe de la tension d’entrée et ainsi provoquer des basculements intempestifs du comparateur. On peut
s’affranchir de cela en réalisant un comparateur à double seuil ou « à hystérésis ».
Comparateur à hystérésis - [Duffait] p.94-95 La rétroaction permet cette fois de comparer V− à ± R 1 /(R 1 + R 2 ) Vsat plutôt qu’à
0, ceci afin d’être moins sensible au bruit. Le montage proposé est celui d’un comparateur à hystérésis inverseur.
Câbler le circuit 3.13 et obtenir le cycle d'hystérésis en mode XY à l'oscilloscope. On peut pour cela choisir R2 = 4 R1
et pour v e une tension sinusoïdale d'amplitude 5 V. Se mettre à basse fréquence (0,5 Hz) pour observer le sens du
cycle.
2 Le transistor bipolaire
Cette partie a pour but de se familiariser avec le transistor bipolaire, qui est probablement un composant nouveau. On se
contentera dans ce TP du tracé des caractéristiques et d’un exemple d’utilisation en régime de commutation. Un autre TP beau-
coup plus complet lui sera entièrement consacré. On pourra se référer pour des détails supplémentaire à l’annexe A.
On utilise un transistor bipolaire NPN 2N2222. Sa notice est disponible dans les classeurs de la salle de TP.
30
vs
− +Vsat
+ R1 R1
− Vsat Vsat
ve vs R1 + R2 R1 + R2
ve
R2
R1
−Vsat
Schéma C’est un composant à trois broches : la base (dopée p), l’émetteur et le collecteur (dopés n, mais pas de la même
façon : le transistor n’est donc pas symétrique). En salle de TP, ils sont montés sur une plaquette sur laquelle ces trois dernières
sont indiquées par B, E et C.
C
B
E
Tester un transistor Pour comprendre la manipulation suivante, il faut voir grossièrement le transistor comme deux diodes
B→E et B→C. Avec un multimètre en mode « diode », on attend donc ≈ 0,6 V dans le sens indiqué, et overload dans le sens
contraire. Le transistor est grillé si vous obtenez autre chose.
Identification de B, C et E Si vous utilisez un 2N2222 4 isolé, il est nécessaire d’identifier les broches avant de l’utiliser. Pour
cela, on teste avec un multimètre en mode « diode » tous les couples B-E-C possibles dans les deux sens. On identifie B par la
broche qui donne deux fois ≈ 0,6 V. On identifie ensuite C comme la borne qui est reliée à la carcasse du transistor.
Grandeurs pertinentes Le transistor peut être vu comme une source de courant IC commandée en courant par I B . Ce sont
donc a priori les deux grandeurs les plus pertinentes. On tracera par conséquent les caractéristiques du transistor en fonction de
ces deux courants. Le courant I E se déduit par une loi des nœuds I E = IC + I B . Pour décrire complètement l’état du transistor,
il faut aussi préciser deux tensions. On choisit VB E et VC E . VBC s’en déduit par une loi des mailles VBC = VB E − VC E . Toute la
phénoménologie du transistor est représentée sur les trois caractéristiques suivantes : IC = f (I B ), VB E = f (I B ) et IC = f (VC E ). La
quatrième, VB E = f (VC E ) traduit l’effet de la sortie VC E sur l’entrée VB E , qui est négligeable en pratique.
Lois simples La loi la plus utile est IC = β I B . Avec β ≈ 160 pour un 2N2222, c’est elle qui justifie que le transistor peut amplifier
des signaux : c’est justement l’« effet transistor ». Mais attention, cette loi n’est valable que hors saturation. On peut aussi retenir
que VB E vaut 0,6 V dès que I B > 0, et 0 V si I B = 0 (caractéristique de diode). Ces deux lois sont résumées sur les deux quadrants
de gauche de la figure 3.15.
REMARQUE : Notons qu’on ne peut pas avoir I B < 0 puisque le transistor équivaut à deux diodes B→E et B→C.
4. forcément NPN donc. Le test serait différent s’il s’agissait d’un PNP.
31
IC
IB VC E
VB E
Les différents régimes On peut ensuite identifier sur le quadrant en haut à droite les différents régimes d’utilisation du tran-
sistor.
— Le premier régime est celui pour lequel I B = 0 A. Alors IC = 0 A : on parle de régime bloqué. Le transistor équivaut alors à
un interrupteur ouvert entre C et E, et VC E est fixée par le reste du montage.
— Le second régime, qui occupe quasiment l’ensemble de la caractéristique IC = f (VC E ), est celui pour lequel IC = β I B . On
parle de régime linéaire. VC E est encore donnée par le circuit extérieur.
— Le dernier régime est celui pour lequel IC = ICsat 6= β I B . Le courant β I B appelé par le transistor ne peut pas être fourni par le
circuit extérieur. Par exemple, sur la figure 3.17, le courant maximal qui peut être appelé pour IC est eC /RC . Si β I B > eC /RC ,
alors on est en régime de saturation : IC = ICsat = eC /RC . Dans ce cas, VC E ≈ 0 V et le transistor équivaut à un fil entre E et C.
REMARQUE : Dans le régime de saturation, c’est donc bien le circuit extérieur qui « sature » dans le sens où il ne peut pas délivrer
le courant appelé par le transistor !
Tracé de VB E = f (I B ) C’est la caractéristique la moins intéressante puisqu’il s’agit de celle d’une diode.
Elle se trace en réalisant le montage gure 3.16, avec une acquisition sur Latis-Pro. Prendre RB = 100 kΩ. Ici eC = 2
V (continu) xe VC E , et on fait varier I B en mettant une rampe e B avec un GBF à basse fréquence (1 Hz) entre 0 et
3 V. On acquiert directement VB E , et on obtient I B par (e B − VB E )/RB . Tracer alors I B = f (VB E ).
RB
VC E eC
eB VB E
Notons que sur ce montage il n’y a pas de résistance en sortie du transistor. On peut donc y appeler des courants arbitraire-
ment grands, ce qui peut conduire à la détérioration du transistor. Pour ne pas le griller, il faut lui fournir une puissance inférieure
à la puissance maximale qu’il peut dissiper 5 . On doit donc s’assurer que VC E IC < P max i.e. VC E β I B < P max . Ici, pour VC E = 2 V
et β = 160, on a I Bmax ≈ 1 mA en ordre de grandeur. Avec R B = 100 kΩ, cela demande e B < 100 V (toujours en ordre de grandeur),
ce qu’on respectera en pratique.
5. Celle-ci est donnée dans sa notice (P max ≈ 500 mW), mais on peut lui ajouter un radiateur à ailettes pour l’augmenter.
32
Tracé de IC = f (VC E ) C’est le réseau de caractéristiques du quadrant supérieur droit.
Câbler le montage 3.17. Fixer I B en xant e B (2 V continu pour commencer) et faire varier VC E en imposant avec un
GBF une rampe eC de basse fréquence 1 Hz entre 0 et 3 V. Garder RB = 100 kΩ et prendre RC = 200 Ω. On acquiert
directement VC E et on obtient IC par (eC − VC E )/RC . Tracer à Latis-Pro la caractéristique IC = f (VC E ). Recommencer
pour diérents I B , en notant ces I B (qu'on obtient par exemple avec un ampèremètre).
REMARQUE : On rappelle que pour tracer plusieurs courbes d’abscisses différentes sur une même figure avec Latis-Pro, il faut
tracer chacune de ces courbes dans une fenêtre (à raison d’une courbe par fenêtre). Les noms de ces courbes apparaissent alors
en bas à gauche. Il faut ensuite ouvrir une nouvelle fenêtre, et cliquer-glisser les noms un par un dans celle-ci.
RC
eC
RB
VC E
eB VB E
Pour tracer rapidement ces caractéristiques, on peut utiliser la sortie analogique de LatisPro : on impose E1=Int(Temps)
et E2=10*(Temps-Int(Temps)).
Tracé de IC = f (I B )
Relever les IC sur les plateaux des caractéristiques précédentes et les tracer point par point en fonction des I B corres-
pondants.
Calculer la pente de IC = f (I B ) par un ajustement linéaire. On trouve typiquement β ≈ 160.
Porte NON ET Sur le montage 3.19, si l’un des deux transistors est bloqué (I B = 0 A) l’intensité en sortie est nulle et VC vaut 5 V.
Si les deux sont saturés alors les deux VC E sont nulles et VC = 0 V. On a construit une porte NON ET.
Réaliser la porte NON ET de la gure 3.19 avec les mêmes valeurs de composants que pour la porte NON.
33
+E
RC
VB VC
VC 0V 5V
RB 5V 0V
VB
F IGURE 3.18 – Schéma d’une porte NON avec un transistor. À droite, sa table de vérité.
+E
RC
Vout V1 V2 Vout
RB 0V 0V 5V
V1 5V 0V 5V
0V 5V 5V
RB 5V 5V 0V
V2
F IGURE 3.19 – Schéma d’une porte NON ET avec un transistor. À droite, sa table de vérité.
Cette porte est dite universelle puisque toutes les autres portes logiques peuvent être obtenues à partir de portes NON ET : c’est
donc un élément très répandu en électronique logique. En pratique cependant, les technologies ont évolué et les circuits intégrés
avec des transistors bipolaires se font rares.
34
TP 4
Amplification de signaux
Bibliographie
b [Duffait], Expériences d’électronique
b [Pérez], Électronique. Fondements et applications
b [Malvino] Principes d’électronique
b [Donnini-Quaranta], Introduction à l’électronique
b [Mérat], Génie électronique
1 Amplification de signaux
b [Duffait] p.116, [Mérat] p.158
1.1 Définition
Comme on l’a vu dans le TP2, la fonction amplification est essentielle car les signaux produits par les capteurs, la plupart
du temps des tensions, sont de faible amplitude. Il est alors nécessaire d’amplifier en tension pour interpréter les signaux issus
des capteurs. Mais cette amplification en tension n’est pas toujours suffisante. Lorsque l’on veut commander un actionneur
(haut-parleur, moteur,...), il faut également amplifier en puissance (pour réaliser un asservissement, utiliser un haut-parleur par
exemple).
Brancher directement un micro P74.37 (demandez-le au techniciens), via un adaptateur P74.38 sur un haut-parleur
P74.29 : on n'entend aucun son en sortie du haut-parleur.
Un amplificateur est un quadripôle unidirectionnel transformant une grandeur électrique g , imposée en entrée en une
e
grandeur g délivrée en sortie, de façon à ce que :
s
g = Ag
s e
On peut distinguer les amplificateurs inverseurs, pour lesquels A < 0, des amplificateurs non inverseurs, pour lesquels A > 0.
Toutes les grandeurs sont a priori complexes et dépendent de la pulsation ω.
ZG ie is
Zs
e ve Ze A0 ve vs Zu
35
— son impédance d’entrée Ze :
Ue
Ze =
Ie
On a alors :
Ze
ve = e
Ze + Z g
Il faut donc assurer Ze À Z g pour éviter une chute de tension en entrée de l’amplificateur.
— son impédance de sortie Z s . Pour la charge, le quadripôle se comporte comme un générateur de Thévenin dont la force
électromotrice est reliée à la tension d’entrée v e et dont la résistance est Z s . En sortie, on a :
Zu
vs = A0 ve
Z s + Zu
L’impédance de sortie doit donc être la plus petite possible pour un amplificateur dont la grandeur de sortie est une tension.
En général, les impédances d’entrée et de sortie sont globalement résistives et dépendent assez faiblement de la fréquence
(tant qu’on reste à relativement basse fréquence).
— l’amplification en tension en sortie ouverte A 0 . Elle dépend de manière générale de la fréquence. Si on note A 0,max la
valeur maximale que prend l’amplification en tension, on définit alors la bande passante comme l’intervalle de fréquence
A 0,max
pour lequel le gain est au moins égal à p .
2
On verra comment ces grandeurs sont mesurées dans le cas pratique des amplificateurs qui seront présentés dans la suite.
Nous définirons alors :
vs
— l’amplification en tension A v = ;
ve
is
— l’amplification en courant A i = ;
ie
ℜ v s i s∗
¡ ¢
— l’amplification en puissance A p = ¡ ∗ ¢ .
ℜ ve ie
Il est important de garder à l’esprit que ces amplifications dépendent des caractéristiques de la charge Zu .
Pour les amplificateurs de puissance, on peut enfin s’intéresser à leur rendement énergétique, rapport de la puissance fournie
à la charge et des puissances fournies (puissance en entrée et puissance fournie par l’alimentation du circuit) :
P charge P charge
η= ≈
P alim + P e P alim
La puissance fournie en entrée P e est en effet souvent négligeable dans le bilan énergétique de l’amplificateur.
2 L’amplificateur émetteur-commun
Au cours de ce TP, on se référera à une fiche théorique en annexe A en annexe détaillant le fonctionnement des différents
circuits à transistors, et justifiant le choix des composants. L’amplificateur émetteur-commun est un montage qui permet d’ob-
tenir un gain en tension élevé ; il constituera pour cette raison souvent le premier étage d’une chaîne d’amplification. Par contre,
comme il possède une impédance de sortie élevée, il ne peut pas délivrer de forts courants et ainsi servir d’amplificateur de
puissance.
36
+E
RC
RB
vs
Cb
Cc
v e (t )
iC
E
+E RC
RC RC I C
RB I B RB
IC iB %
E
IB VC E
VB E RB
vC E
iB +E
vB E
37
2.1.2 Paramètres hybrides de fonctionnement
b [Duffait] p.68-70, [Donnini-Quaranta] p.72-75
L’examen des caractéristiques du transistor montre qu’il existe des zones où son comportement est pratiquement linéaire. Si
l’on choisit le point de fonctionnement dans ces zones, on peut relier linéairement les variations des grandeurs d’entrée et de
sortie. On rappelle la définition des paramètres hybrides de fonctionnement :
µ ¶ µ ¶ µ ¶
vB E h 11 h 12 iB
= ×
iC h 21 h 22 vC E
L’étude qui a précédé nous a déjà permis de déterminer le coefficient h 21 = β. Il est possible d’avoir accès expérimentalement
à la résistance d’entrée du transistor h 11 .
Câbler le montage 4.4. On choisira C B = 10 µF et CC = 10 µF. Placer un ampèremètre pour mesurer i B . Pour le signal
d'entrée, utiliser un GBF délivrant un signal de faible amplitude (moins de 60 mV) à 1 kHz.
! Les deux condensateurs de grande capacité sont électrochimiques : ils doivent être placés dans le
bon sens (la borne + vers les tensions continues les plus élevées, c’est-à-dire vers le transistor).
+E
RC
RB
vs
Cb
Cc
A
v e (t ) vB E
! Utiliser un ampèremètre de bonne qualité (Fluke 187 P69.25 ou multimètre de précision 8846A
P69.35), car les courants mesurés sont faibles.
Mesurer i B pour diérentes valeurs de v B E en mode AC (utiliser un voltmètre en mode AC, attention à son placement
car l'impédance de l'ampèremètre n'est pas négligeable) et tracer v B E en fonction de i B : la pente correspond à h11 .
Comparer à la valeur théorique (en Ohms) ≈ 30 mV/I B avec I B en mA.
L’impédance de sortie 1/h 22 est grande devant RC : pour cette raison, il est difficile de la mesurer expérimentalement. En
pratique, cette résistance n’intervient pas dans les montages courants.
Le coefficient de réaction de la sortie sur l’entrée h 12 est négligeable. Le système se réduit donc à :
(
v B E = h 11 i B
i C = h 21 i B
Reprendre le montage de la gure 4.2 (enlever l'ampèremètre). Mesurer, pour des signaux sinusoïdaux d'entrée à 1
kHz et d'amplitude inférieure à 40 mV, l'amplitude en sortie v s . Calculer le rapport d'amplication G 0 = v s /v e . Vérier
qu'il vaut :
RC β
G0 = −
h 11
REMARQUE : Garder toujours un œil sur la valeur de VC E pour vérifier que le point de polarisation ne se déplace pas.
Constater la déformation des signaux pour des amplitudes plus importantes. Pour mettre en évidence la distorsion due
à la non-linéarité de la caractéristique d'entrée, observer la transformée de Fourier du signal amplié à l'oscilloscope :
des harmoniques de la fréquence du signal d'entrée apparaissent. Mettre en évidence l'écrêtement pour de plus grand
signaux.
38
2.2 Second montage : résistance d’émetteur découplée et pont de base.
Ce second montage permettra l’étude détaillée d’un amplificateur de tension, en particulier son gain et sa dépendance en
fonction de la fréquence, ses impédances d’entrée et de sortie. On considèrera le montage figure 4.5. La tension d’entrée est v e
et celle de sortie est v s .
+E
RC
R2 CC
Cb vs
v e (t ) R1
RE CE
Amplificateur
+E
RC On rappelle les valeurs des tensions et des courants continus dans le montage de polarisation (voir
R2 fiche en annexe A) :
R1
C
VB = E
R + R2
1
R1
µ ¶
1
B
IB =
E − 0, 6 V
RE β + 1
¡ ¢
R1 + R2
E R1
· ¸
1
IC ≈ E − 0, 6 V
R R 1 + R2
E
R1
VC E = E − (RC + R E ) IC
RE
La valeur de VB est imposée par le pont diviseur de tension en entrée. Si le transistor n’est pas
bloqué, VE est imposé car VB E = 0, 6 V donc I E ≈ IC est imposé par la valeur de R E . Enfin, RC impose
la valeur de VC E . Le point de polarisation est alors entièrement fixé par les valeurs de résistance : le
montage de polarisation sera beaucoup plus stable en température.
39
2.2.2 Fonctionnement en régime alternatif
b [Duffait] p.122-124, [Malvino] p.328, [Donnini-Quaranta] p.91
On utilise là encore des condensateurs afin de superposer les courants de polarisation du transistor aux signaux utiles. Ils se
comportent comme des coupe-circuits pour le courant continu, et comme des fils pour les signaux variables.
Constater la déformation des signaux à l'oscilloscope pour des amplitudes plus importantes. Pour mettre en évidence
la distorsion due à la non-linéarité de la caractéristique d'entrée, observer la transformée de Fourier du signal amplié :
des harmoniques de la fréquence du signal d'entrée apparaissent. Mettre en évidence l'écrêtement pour de plus grand
signaux.
On peut se fixer un critère arbitraire sur l’amplitude pour pouvoir dire si la distorsion est acceptable ou non. Par exemple,
l’amplitude de l’harmonique suivant doit être inférieur à une fraction de l’amplitude de l’harmonique principal. Ce critère dé-
pendra de l’utilisation pratique de l’amplificateur.
Mesurer le gain G 0 pour diérentes fréquences du signal d'entrée (entre 1 Hz et quelques MHz). Tracer le diagramme
de Bode de l'amplicateur. En déduire sa bande passante.
R GBF ie is
Rs
e ve Ze G0 ve vs Zu
On désire maintenant accéder expérimentalement aux résistances d’entrée (notée Ze ) et de sortie (notée Z s ) de l’amplifica-
teur.
40
Impédance d’entrée Pour déterminer la résistance d’entrée de l’amplificateur, on utilise la méthode de la tension moitié.
Revenir au montage gure 4.5 et à un signal d'entrée de 1kHz et d'amplitude 50 mV. Intercaler entre le GBF et
l'entrée de l'amplicateur une résistance variable R (voir gure 4.8). Mesurer la valeur de la tension en entrée v e
de l'amplicateur quand R est court-circuitée. Ajuster ensuite R pour diminuer de moitié la tension en entrée de
l'amplicateur. Relever la valeur de la résistance et retrancher la résistance interne du GBF (50 Ω) pour obtenir Ze .
Comparer à la valeur théorique :
1 1 1 1 1
= + + ≈
Ze R 1 R 2 h 11 600 Ω
Impédance de sortie Pour déterminer la résistance de sortie de l’amplificateur, on utilise une méthode analogue.
Mettre en sortie de l'amplicateur une résistance variable R (voir gure 4.9). En gardant l'entrée de l'amplicateur
constante, mesurer la valeur de la tension à ses bornes v s lorsque R est très grande. Ajuster ensuite R pour diminuer de
moitié la tension de sortie. Relever la valeur de la résistance. Comparer à la valeur théorique Zs = RC / (1 + h22 RC ) ≈ RC
is
Zs De façon générale :
R
G0 ve vs R vs = G0 ve
R + Zs
Si R est infinie (circuit ouvert), alors :
v s0 = G 0 v e
Amplificateur
Si R = Z s , alors v s = v s0 /2.
F IGURE 4.9 – Mesure de l’impédance de sortie.
Le montage possède une impédance d’entrée élevée : c’est un point positif. Par contre, il possède une impédance de sortie
élevée et ne peut donc pas délivrer de forts courants. Ce montage ne peut donc servir d’amplificateur de puissance.
Intercaler l'amplicateur émetteur-commun entre le micro et le haut-parleur : ça ne marche toujours pas. Mesurer
la résistance du haut-parleur et la comparer avec l'impédance de sortie de l'amplicateur. Ne démontez pas votre
amplicateur émetteur-commun : on s'en reservira.
41
3 Le montage push-pull
b [Duffait] p.129-132, [Donnini-Quaranta] p.102
+E
v e (t )
iu
Ru
−E
42
+E
R
v e + 0, 6 V
v e (t )
Ru
v e − 0, 6 V
R
−E
La solution à ce problème est de placer deux résistances à l’émetteur qui limiteront le courant de sortie et permettront de
stabiliser le montage par une contre-réaction négative. Elles ajoutent à l’amplificateur une impédance de sortie, leur valeur doit
donc être assez petite devant la résistance de charge (utiliser des rhéostats).
+E
R C
B
E
v e (t ) RE
Ru
RE
E
B
R C
−E
Câbler le montage 4.12. Utiliser comme transistor NPN un BD135 (celui du haut), et comme PNP (celui du bas) un
BD136. On choisira R = 620 Ω, RE = 5 Ω (rhéostats de puissance P61.5 et P61.6), et des diodes de redressement
1N4007. Veiller à égaliser les valeurs des deux résistances RE à l'ohmmètre. Vérier au multimètre les tensions aux
bornes des diodes. Observer à l'oscilloscope la tension en sortie et constater la disparition de la distorsion.
Calculer l'impédance de sortie et conclure sur la possibilité d'utiliser cet amplicateur en amplicateur de puissance.
Câbler à la suite le micro, l'amplicateur émetteur-commun, le push-pull et le haut-parleur. Écouter.
On peut aussi réaliser une contre-réaction par amplificateur opérationnel. Le principe est le même que celui de la diode sans
seuil (voir TP3) et est expliqué dans [Duffait], p. 132.
43
TP 5
Oscillateurs quasi-sinusoïdaux
Bibliographie
b [Duffait], Expériences d’électronique
b [Krob], Électronique expérimentale
b [Brenders], Électronique PSI, Précis Bréal
b [Pérez], Électronique. Fondements et applications
b [BUP 691], Millet J.-M., Julliard P., Montage simulant une résistance négative
b [BUP 727], Kervaec R., Résistance négative
Introduction
b [Duffait] p.165, [Krob] p.119
Un oscillateur est un système qui génère un signal périodique. Dans le cas où la source est elle aussi périodique, on parle
d’oscillateur forcé. On va s’intéresser ici au cas des oscillateurs auto-entretenus, c’est-à-dire dont l’excitation est une source
continue.
Dans ce TP, nous allons voir les principes de base des oscillateurs quasi-sinusoïdaux en électronique. Le but est de créer
des oscillations sinusoïdales à partir de sources de tension continues. Ces oscillations sont considérées comme faiblement non
linéaires : même si les non-linéarités sont essentielles pour fixer l’amplitude des oscillations, elles sont relativement faibles et ne
jouent pas sur la fréquence ou la forme des oscillations. Les signaux créés seront alors très proches de signaux sinusoïdaux.
A jω
¡ ¢
E + S
+
B jω
¡ ¢
A jω
¡ ¢
S= ¢ ¡ ¢E
1− A jω B jω
¡
Comme on cherche à avoir un système auto-entretenu, l’entrée du système doit être nulle, E = 0. Pour avoir une sortie non
nulle, il faut alors vérifier la condition de Barkhausen :
A jω B jω = 1
¡ ¢ ¡ ¢
Cette condition doit être vérifiée en module et en phase pour la fonction de transfert A B . Le gain de la boucle ouverte (le
module de A B ) doit donc être de 1. La condition sur la phase signifie que le signal de sortie de la boucle ouverte doit être en
phase avec le signal en entrée : le signal, après un tour dans la boucle, doit avoir la même phase qu’au départ.
Cette condition d’instabilité peut également se traduire graphiquement. Pour cela il faut tracer le diagramme de Nyquist de
la fonction de transfert en boucle ouverte (qui est ici la fonction A B ) et vérifier le critère dit du revers : si la courbe de Nyquist de
la fonction de transfert en boucle ouverte entoure le point (1, 0), le système en boucle fermée est instable.
44
2 Oscillateur de Wien
b [Duffait] p.181-183, [Krob] p.131-139, [Brenders] p.242-245
2.1 Description
Nous allons étudier un système simple permettant de mettre en évidence le critère de Barkhausen : l’oscillateur de Wien,
présenté en figure 5.2.
+ C
R
−
ve vs
R C
R2
R1
Amplificateur Filtre
Ce montage peut se décomposer sous la forme d’une chaîne directe et d’une contre-réaction/chaîne de retour :
— la chaîne directe est un filtre passe-bande d’ordre 2 (RC série RC parallèle) de fonction de transfert
j ωRC
A=
1 + 3 j ωRC + ( j ωRC )2
R 2 & 2R 1
La condition de Barkhausen est une condition stricte : R 2 = 2R 1 , impossible à réaliser en pratique. Si l’on se place légèrement
au-dessus de ce seuil, les oscillations apparaissent mais ne sont pas purement sinusoïdales. Plus on s’éloigne du seuil et plus les
oscillations s’écartent d’oscillations sinusoïdales. C’est l’objet de l’étude qualitative de la partie 2.4.
Câbler le circuit 5.2. On prendra R1 = 1 kΩ, R2 variable (boîte à décade), R = 1 kΩ et C = 1 µF. Envoyer en entrée
v e une tension sinusoïdale de quelques volts. Relever la tension en sortie v s et son déphasage φ par rapport à l'entrée
pour diérentes fréquences entre 1 Hz et 100 kHz. Réaliser cela pour R2 = 1, 9 kΩ (donc légèrement inférieure à 2R1 ),
puis pour R2 = 2, 1 kΩ (donc légèrement supérieure à 2R1 ). Tracer le diagramme de Bode de la boucle ouverte en gain
et en module et le caractériser (ordre, fréquence de coupure, facteur de qualité).
45
Le filtre obtenu est un filtre passe-bande de facteur de qualité Q = 1/3. Pour R 2 inférieure à 2R 1 , le gain de la fonction de
transfert doit toujours être inférieur à 1. Pour R 2 > 2R 1 , à la résonance, le gain doit être légèrement supérieur à 1 dans une petite
bande de fréquence et les oscillations peuvent apparaître. Pour s’en convaincre et sans faire de mesure supplémentaire, on peut
tracer le diagramme de Nyquist dans les deux cas, et vérifier le critère graphique.
À partir des données précédentes, calculer la partie réelle (G cos(φ), G = v s /v e ) et la partie imaginaire (G sin(φ)) de la
fonction de transfert et tracer le diagramme de Nyquist, c'est-à-dire la partie imaginaire en fonction de la partie réelle.
On doit obtenir un cercle dans les deux cas, et dans le second cas, la courbe doit entourer le point (1,0), signe de
l'instabilité et donc des oscillations.
On peut également tracer le diagramme de Nyquist à l’aide d’un analyseur de spectre (voir TP1, partie 5.1). Cela permet de
voir l’évolution en direct du diagramme lorsqu’on change R 2 .
Démarrage des oscillations On peut s’intéresser à la façon dont les oscillations naissent lorsqu’on boucle le système. Un bon
moyen de visualiser le démarrage des oscillations est de tracer le portrait de phase du signal d’entrée e(t ).
Dans le cas où R2 est légèrement supérieure à 2R1 , acquérir la naissance des oscillations sur Latis-Pro. Pour cela on
règle le début de l'acquisition avec un seuil de quelques dizaines de millivolts : dans le menu "Déclenchement", choisir
EA0, seuil montant, 20 mV sans pre-trig. Ensuite, court-circuiter R2 avec un l, lancer l'acquisition, puis débrancher le
dv
l de court-circuit. Lisser puis dériver la courbe obtenue, et tracer e en fonction de v e .
dt
Il est également possible d’effectuer une dérivation analogique, qui a l’avantage de réaliser la dérivation et le lissage en une
seule étape. Pour le montage dérivateur, on peut se reporter aux indications de [Krob] p.139.
Le signal est une spirale dans le plan de phase, qui converge vers un cycle limite elliptique. On peut voir que l’ellipse est
légèrement aplatie sur les côtés, à cause des non linéarités.
On peut observer plus précisément la forme de l’enveloppe lors de la croissance des oscillations en utilisant un détecteur de
crête.
Ajouter un détecteur de crête sans seuil (montage 5.3) en sortie de la boucle et acquérir sur Latis-Pro les signaux v s
et v s0 , et les comparer. Pour le détecteur de crête, prendre C c = 1 µF et Rc = 1 MΩ. Pour l'acquisition, utiliser le même
protocole que pour la naissance des oscillations.
Tracer ln v s0 (t ) en fonction de t et ajuster la courbe par une droite : sélectionner les bornes de la modélisation avant
¡ ¢
de lancer celle-ci. On remonte ainsi au temps τ de croissance des oscillations : c'est l'inverse du coecient directeur.
Faire de même pour diérentes valeurs de R2 . Tracer 1/τ en fonction de R2 .
R 1C
On attend une croissance exponentielle de l’amplitude des oscillations avec un temps typique τ = R2
, donc une crois-
2R 1 − 1
sance linéaire de 1/τ en fonction de R 2 .
46
−
vs
Cc Rc v s0
Reprendre le montage 5.2. À l'aide de l'oscilloscope, tracer la transformée de Fourier du signal. En augmentant R2 ,
augmenter progressivement le gain de l'amplicateur et noter les changements sur l'amplitude et la forme du signal,
ainsi que sur son spectre. On peut également tracer le portrait de phase comme dans le cas précédent.
L’augmentation du gain ne change pas ici l’amplitude des oscillations qui sont fixées par la saturation de l’AO, qui ne peut pas
amplifier de signaux au-delà d’une douzaine de volts. Cependant le signal est de moins en moins sinusoïdal quand on augmente
le gain. En effet, lorsque le gain n’est plus à la limite de l’apparition des oscillations, toute une bande de fréquences autour de la
fréquence d’oscillation est amplifiée et se retrouve dans le signal de sortie.
Le portrait de phase n’est alors plus du tout elliptique dans le cas fortement non linéaire et l’on peut distinguer deux phases
lorsqu’on parcourt le graphe : une partie de la courbe est parcourue rapidement et l’autre partie est parcourue plus lentement.
Ces oscillations sont appelées "oscillations de relaxation". On en observe dans de nombreux systèmes électroniques (et méca-
niques). Des exemples classiques seront étudiés dans le TP6, où les oscillateurs "fortement" non linéaires seront étudiés plus en
détail.
3 Oscillateur à quartz
b [Krob] p.147-152, [Brenders] p.259-262
L’oscillateur précédent est un bon exemple pédagogique, mais du fait de son mauvais facteur de qualité (Q = 1/3), les oscil-
lations obtenues ne sont pas très pures. Nous présentons ici un deuxième oscillateur qui est très utilisé en pratique pour deux
raisons principales : il possède un facteur de qualité très important (de l’ordre de 105 ) et la fréquence des oscillations peut être
très élevée (ce qui ne peut pas être le cas pour l’oscillateur de Wien, notamment à cause du slew-rate de l’AO).
47
+E
RC L
R2
CL
C1 C2
R1
RE Cd
3.3 Raffinement : utilisation d’une sonde passive à oscilloscope (en seconde lecture)
£ ¤
b [Duffait] p.27-28, Notice de l’oscilloscope p.37
À hautes fréquences, l’impédance d’entrée de l’oscilloscope n’est pas très élevée, à cause de sa capacité d’entrée (de l’ordre de
10 pF). La mesure à l’oscilloscope peut donc parasiter le circuit, en particulier car les capacités C 1 et C 2 sont choisies de manière
à faire fonctionner le quartz dans sa partie inductive et sont par conséquent très faibles, de l’ordre de 10 − 100 pF. De plus, la
forme des signaux non-sinusoïdaux peut être altérée car l’amplitude observée des signaux dépend de la fréquence de ceux-ci.
Pour éviter ces problèmes, on utilise une sonde de mesure, dont on présente le circuit simplifié figure 5.5.
Cs
Rs
vs Cc Re Ce v s0
48
La tension observée sur l’oscilloscope est alors :
Rs
v s0 = 1+jR C ω
vs
R s + R e 1+jRe (Cse +C
s
c )ω
On trace d’abord la caractéristique de la résistance négative, dont la forme est présentée figure 5.6.
— La partie linéaire du dipôle est celle obtenue pour les faibles tensions et se comporte comme une résistance négative :
R1 R0
v = −R 0 i avec R 0 = .
R2
— Les deux zones de part et d’autre de la partie linéaire sont les zones dues à la saturation de l’AO. Leurs équations sont
v(i ) = R 1 i + Vsat et v(i ) = R 1 i − Vsat .
Résistance négative
v
R1
+
R0
u
GBF
F IGURE 5.6 – À gauche, circuit pour le tracé de la caractéristique de la résistance négative. Un montage suiveur a été intercalé
entre le GBF et le circuit. À droite, caractéristique de la résistance négative.
49
Réaliser le montage de la gure 5.6. On prendra R1 = R2 = 10 kΩ, R = 1 kΩ et R0 = 500 Ω variable. Pour l'excitation, on
utilisera une oscillation sinusoïdale de quelques volts, de fréquence de l'ordre de 10 Hz. L'important est que l'amplitude
de l'excitation soit susante pour voir toute la caractéristique. Observer les tensions u et v sur l'oscilloscope, puis en
u−v
faire l'acquisition sur Latis-Pro. Tracer v en fonction de i = . Modéliser la partie linéaire (résistance négative) et
R
R1 R0
en déduire R . Comparer à la valeur attendue
0 0
R = .
R2
R1
−
i
C
+
R2
R,L
R0
d2 i (t ) R − R 0 di (t ) 1
2
+ + i (t ) = 0
dt L dt LC
R désigne la résistance interne de la bobine.
Câbler le montage 5.7 et observer la tension aux bornes de la bobine par exemple. Prendre C = 100 nF, L = 0.2 H
(P60.8), R1 = R2 = 10 kΩ. En partant de R0 = 10 Ω et en augmentant R0 , augmenter progressivement la valeur de
la résistance négative jusqu'à obtenir des oscillations. Noter la fréquence f 0 des oscillations et la comparer à celle de
1
l'oscillateur LC pur : f 0 = p . Augmenter encore R0 : les oscillations deviennent de moins en moins sinusoïdales.
2π LC
De même que précédemment, on peut étudier la pureté du signal, sa représentation dans un portrait de phase et le
temps de montée des oscillations en fonction de l'écart R 0 − R .
50
TP 6
Oscillateurs à relaxation et non-linéarité en électronique
Bibliographie
b [Duffait], Expériences d’électronique
b [Krob], Électronique expérimentale
b [Brenders], Électronique PSI, Précis Bréal
1 Oscillateurs à relaxation
Les oscillateurs à relaxation sont des oscillateurs fortement non-linéaires. Ils sont caractérisés par une alternance entre deux
phases :
— Une première phase où l’énergie est progressivement accumulée, la contrainte du système augmente alors jusqu’à at-
teindre un certain seuil.
— Une seconde phase de décharge d’énergie, qui débute dès que le seuil est dépassé, le système relaxe alors jusqu’à une
contrainte plus faible, puis le cycle recommence.
Nous allons dans la suite principalement nous intéresser à différents exemples d’oscillateurs à relaxation en électronique.
Cependant, des oscillateurs à relaxation existent également dans d’autres domaines de la physique, en particulier en mécanique :
l’expérience du vase de Tantale est proposée dans ce TP et le frottement en stick-slip d’un patin est détaillé dans le fascicule de
TP Divers.
C
R R2
− R1
+
+
v e1 −
v s1 v e2
v s2
Le comparateur à hystérésis non-inverseur renvoie une tension de sortie v s2 = ±Vsat . À saturation positive v s2 = +Vsat , l’in-
tégrateur va intégrer cette tension au cours du temps, sa tension de sortie décroit alors linéairement à la vitesse −Vsat / (RC ).
Lorsque v s1 = v e2 atteint le seuil de l’oscillateur à relaxation −V0 = −R 1 Vsat /R 2 , le comparateur bascule à saturation négative
v s2 = −Vsat . La tension en sortie de l’intégrateur est alors croissante à la vitesse Vsat / (RC ), jusqu’à atteindre le seuil +V0 . Il y a
alors à nouveau basculement, et le cycle recommence.
Au final, la tension v s2 est une tension créneau ±Vsat de période T = 4R 1 RC /R 2 , et la tension v s1 est une tension triangulaire
±R 1 Vsat /R 2 de même période. Il s’agit bien d’un oscillateur à relaxation.
51
Réaliser l'oscillateur à relaxation de base (gure 6.1) avec R = 100 kΩ, C = 10 nF, R1 = 3,3 kΩ et R2 = 10 kΩ.
Observer les tensions v s1 et v s2 sur un oscilloscope, et comparer leurs périodes à la valeur théorique T = 4R1 RC /R2 . La
légère diérence peut provenir de la résistance de sortie du second AO.
Tracer la trajectoire dans l'espace des phases de l'oscillateur en mode XY. On observe les phases de remplissage et de
décharge de l'énergie.
R
−
+
v e1 C v s1 v e2 v s2
R2
R1
Réaliser un oscillateur commandé en tension (gure 6.3) avec R = 10 kΩ, C = 10 nF, R1 = 3,3 kΩ et R2 = 10 kΩ.
Pour plusieurs tensions continues v c comprises entre 1 et 8 V, mesurer la fréquence f des oscillations de v s1 (ou v s2 )
et montrer qu'elle évolue linéairement avec v c .
Envoyer un signal sinusoïdal en v c d'amplitude 2 V avec un oset de 3 V (il faut toujours garder v c > 0), et observer
la tension v s1 . On obtient un signal modulé en fréquence (nous reviendrons sur ce type de modulation dans le TP8).
52
v c (t )
X
C
R R2
− R1
+
+
−
v e1
v s1 v e2
v s2
(a) (b)
F IGURE 6.4 – Vase de Tantale : phase de remplissage (a) puis de vidange (b).
Un robinet alimente en continu le vase de Tantale. Durant la phase de remplissage, il se remplit jusqu’à ce que le niveau d’eau
atteigne le haut du tuyau. Le siphon s’amorce alors et vide le vase plus rapidement qu’il ne se remplit. La vidange s’arrête lorsque
le niveau d’eau atteint le bas du tuyau. Le vase se remplit alors à nouveau, et le cycle recommence.
Placer le vase de Tantale P105.5 sous un let d'eau continu pour observer l'alternance des phases de remplissage et
de vidange du vase.
53
X
X
R 1n R 2n N.L.
e −
s
+ e s
R 3n
V0 R 4n
Description En considérant que les multiplieurs sont idéaux, l’expression qui relie la sortie s du montage à son entrée e peut
s’écrire sous la forme : µ 2
R 4n R 1n + R 2n K R 2n 3
µ ¶ ¶
s= − K V0 e + e ≡ αe + βe 3
R 4n + R 3n R 1n R 1n
Cet élément a une fonction de transfert polynomiale cubique, et on remarque qu’il est possible de modifier α en faisant varier
V0 .
2.2.1 Description
L’oscillateur de Van der Pol étudié est présenté en figure 6.6, il contient l’élément non-linéaire étudié précédemment.
3
En prenant en compte la caractéristique de l’élément non-linéaire (s N L = αe N L + βe N L ), l’équation de cet oscillateur peut
s’écrire sous la forme de l’équation de Van der Pol :
µµ ¶2
d2 s s
¶
ds
2
+ εω0 − 1 + ω20 s = 0
dt s0 dt
s s
1 αRC 1 + R N L R 1 R 2C 2 αRC 1 + R N L
avec ω0 = p , s0 = − et ε = − .
R 1 R 2C 1C 2 3βRC 1 C1 R N L RC 1
Cette équation est proche de celle d’un oscillateur harmonique amorti, mais son comportement va dépendre du signe de
l’amortissement. Plusieurs cas sont possibles :
54
R NL
N.L.
RC 1
R C2
R1 C1
− R
− R2
+ −
+
s +
u
— Si ε > 0 : lorsque s(t ) < s 0 , l’amortissement est négatif et s(t ) croît. A l’inverse lorsque s(t ) > s 0 , l’amortissement est positif
et s(t ) décroît, d’où l’apparition d’oscillations dans le circuit. La forme de ces oscillations dépend de ε :
• Pour ε ¿ 1, l’importance du terme non-linéaire est très faible dans l’équation, et les oscillations seront quasi-sinusoïdales.
Le circuit se comporte alors comme un oscillateur quasi-sinusoïdal.
• Lorsque ε croit, les non-linéarités deviennent de plus en plus importantes. Le circuit se comporte alors comme un
oscillateur à relaxation. On peut montrer que la période des oscillations devient proportionnelle à ε/ω0 lorsque ε À 1.
— Si ε < 0 : la dynamique de l’oscillateur½dépend des conditions
¾ initiales. En considérant que l’oscillateur est initialement au
ds
repos, le point de l’espace des phases s = 0, = 0 est stable et attracteur, l’oscillateur ne démarre pas.
dt
55
! L’expression de l’amplitude dans [Krob] présente une erreur !
Pour diérentes valeurs de R N L comprises entre 23,1 kΩ et 34,7 kΩ, mesurer l'amplitude crête-à-crête scc des oscillations
sur l'oscilloscope, puis tracer scc2 en fonction de R N L et remonter aux coecients α et β par régression linéaire.
Réduire progressivement R N L de 20 kΩ jusqu'à quelques centaines de ohms, et observer la transition vers les oscillations
de relaxation (ne pas descendre trop bas car dans la pratique les oscillations disparaissent à cause de la saturation des
composants). En mode XY, le cycle limite se déforme.
On peut montrer que lorsque ε À 1, la période des oscillations de relaxation T tend vers (3 − ln 4)ε/ω0 .
Pour diérentes valeurs de R N L , mesurer la période des oscillations T et calculer ε. Tracer T en fonction de ε, puis
superposer la droite d'équation T = (3 − ln 4)ε/ω0 pour observer la convergence vers cette droite.
3.1 Description
b [Krob] p.176
L’oscillateur anharmonique double-puit étudié est présenté figure 6.7, il contient le même élément non-linéaire que précé-
demment.
RC 1
R C2
R1 C1
− R
− R2
+ −
+
u +
x
N.L.
3
En prenant en compte la fonction de transfert de l’élément non-linéaire (s N L = αe N L + βe N L ), l’équation différentielle de cet
oscillateur anharmonique double-puit s’écrit sous la forme :
d2 x dx
2
+r + δx + λx 3 = 0
dt dt
1 α β
avec r = ,δ= et λ = .
RC 1 C 1 R 1 R 2C 1C 2 R 1 R 2C 1C 2
Le système est analogue à un oscillateur mécanique amorti soumis à une force de rappel non-linéaire. Le potentiel qui dérive
1 1
de cette force vaut V (x) = δx 2 + λx 4 , avec δ < 0 et λ > 0, son allure est représentée figure 6.8. Il y a 2 états d’équilibres stables
p 2 4
(en x = ± −δ/λ) et 1 état d’équilibre instable (en x = 0), d’où le nom de potentiel « double-puit ».
dx
En connectant les tensions x et u = R 2C 2 au mode XY d’un oscilloscope, il est possible de visualiser la trajectoire du
½ ¾ dt
dx
système dans l’espace des phases x, .
dt
56
3
-2 -1 1 2
-1
Réaliser l'oscillateur anharmonique double-puit présenté gure 6.7, avec R = 1 kΩ, R1 = 1 kΩ (attention la valeur
est diérente du Van der Pol), R2 = 10 kΩ, C 1 = C 2 =3 µF, RC 1 une résistance variable et l'élément non-linéaire
précédemment utilisé. Acher les tensions u et x sur un oscilloscope.
La période des oscillations est contrôlée par l’intermédiaire de C 1 , tandis que l’amortissement du système est contrôlé par
l’intermédiaire de RC 1 . Il est possible de réduire fortement cet amortissement en ouvrant le circuit au niveau de RC 1 (à la résis-
tance de fuite de C 1 près).
Observer la trajectoire du système dans l'espace des phases, dans le cas d'un amortissement faible (prendre RC 1 ≈ 1
MΩ), en partant d'une condition initiale éloignée. Pour cela, on peut court-circuiter l'entrée inverseuse du troisième
AO en la reliant à la masse par un l, puis retirer ce l pour laisser le système évoluer à partir de la condition initiale
éloignée (correspondant à la saturation des AO). On peut également court-circuiter de la même façon la tension x pour
partir d'une autre condition initiale.
La trajectoire dans l’espace des phases passe par plusieurs états successifs (représentés sur la figure 6.9) :
A) Au-dessus des puits de potentiel, le système évolue périodiquement autour des 2 puits (en trait continu sur la figure 6.9).
L’oscillation est anharmonique mais présente une symétrie suivant l’axe des ordonnées. Le spectre d’amplitude de s(t ) ne
contient alors que des harmoniques impairs.
B) Dès que le système est piégé par l’un des puits, il n’évolue plus que dans celui-ci (en tiret sur la figure 6.9). Étant encore éloi-
gné de la position d’équilibre (le fond du puit), son oscillation est anharmonique et asymétrique. Le spectre d’amplitude
de s(t ) contient alors des harmoniques pairs et impairs.
C) Lorsque le système se rapproche de la position d’équilibre du puit de potentiel, sa trajectoire devient quasi-elliptique (en
pointillé sur la figure 6.9). Ses oscillations sont alors quasi-sinusoïdales et les harmoniques disparaissent.
En reproduisant plusieurs fois l’expérience précédente avec une même condition initiale, le système doit converger vers le
même puit de potentiel. Cependant, ce n’est pas toujours le cas en pratique, car l’ouverture du court-circuit modifie légèrement
la condition initiale.
Pour modifier l’état final du système, il faut jouer sur son amortissement, en modifiant RC 1 .
Modier l'amortissement du système en faisant varier RC 1 , puis recommencer l'expérience précédente, et tenter de
prédire vers quel puit de potentiel le système converge.
Répéter plusieurs fois chaque expérience avec la même condition initiale pour observer le déterminisme de la trajectoire
(convergence vers le même puit).
Il est possible d’observer l’évolution des harmoniques au cours de la trajectoire en traçant le spectre d’amplitude de s(t ) à
différents instants.
Acquérir les tensions x et u sous Latis-Pro en parallèle de l'oscilloscope, puis ouvrir le circuit au niveau de RC 1 pour
réduire fortement l'amortissement, et court-circuiter l'entrée inverseuse du troisième AO comme précédemment. Lancer
une acquisition lorsque le système balaye chacun des 3 états présentés ci-dessus (A, B, C), puis tracer leurs FFT pour
observer l'évolution des harmoniques : uniquement des harmoniques impairs (état A), harmoniques pairs et impairs
(état B), disparition des harmoniques (état C).
57
0.5
-0.5
µ ¶
dx
F IGURE 6.9 – Trajectoire dans l’espace des phases x, de l’oscillateur anharmonique double-puit : état A en trait continu, état
dt
B en tiret, état C en pointillé.
58
TP 7
Asservissement et couplage
Bibliographie
b [Duffait], Expériences d’électronique
b [Brenders], Électronique PSI, Précis Bréal
£ ¤
b Granjon , Automatique
b [Manneville], Systèmes bouclés linéaires, de communication et de filtrage
b [Quaranta], Dictionnaire de physique expérimentale, Tome IV
b [BUP 685], Benarroche, À propos d’oscillateurs couplés
Ce TP est constitué de deux parties totalement indépendantes. L’une étudie l’asservissement en position d’un moteur à cou-
rant continu, la deuxième aborde le couplage capacitif puis inductif de deux circuits RLC. Nous vous conseillons de consacrer un
temps similaire aux deux parties.
Test du moteur Un GBF a une puissance suffisante pour faire tourner le moteur. On peut donc l’utiliser pour vérifier que le
moteur fonctionne correctement.
Brancher directement le GBF à l'entrée v m du moteur P95.16 comme sur la gure 7.1 (ne rien mettre sur les entrées
+15 V/-15 V et v out pour l'instant), et envoyer 1 V continu. Le moteur se met à tourner. Augmenter la tension : le
moteur tourne plus vite. Changer le signe de la tension : le moteur tourne dans l'autre sens.
La caractéristique d’une machine à courant continu est e = Ri + kΩ avec e la tension qu’on lui applique, Ω sa vitesse de rotation,
R sa résistance interne et i l’intensité qui le traverse. À une tension constante correspond donc une vitesse de rotation constante,
comme ce qui est observé.
Circuit électrique C’est celui présenté dans [Duffait] p.333. On le reproduit en figure 7.2. Le dernier AO, ainsi que tout ce qui
l’entoure (y compris les deux résistances de 10 kΩ) est remplacé par un amplificateur de puissance HSA 4005 P47.6 ou HSA
4011 P47.5. La sortie de l’AO 2 est alors directement branchée sur l’entrée « Input A » de l’amplificateur. Notons que le circuit de
[Duffait] utilise deux montages inverseurs (AO2 et aussi AO3 d’amplification −1). Un circuit équivalent mais avec deux montages
non-inverseurs est proposé dans [Brenders] p.196, on peut l’utiliser aussi.
59
v out
+ 15 V - 15 V
vm
− R1 R2
R −
+ HSA 4005
v r (t ) R +
v e (t ) R v m (t )
Réaliser le montage gure 7.2, identique à celui de Duait en remplaçant le dernier AO par un amplicateur de
£ ¤
puissance HSA. Sélectionner Input A , régler le gain sur x10 (c'est le minimum), Zin sur 600 Ω et BIAS sur OFF.
Prendre R = 100 kΩ, R1 = 10 kΩ, et utiliser une boîte à décade pour R2 = 1kΩ.
Le premier AO est le cœur d’un montage soustracteur. Par deux théorèmes de Millman, on obtient en effet :
v s = ve − vr
La deuxième partie est un amplificateur inverseur, de facteur −R 2 /R 1 . L’amplificateur de puissance doit aussi inverser le signal.
En pratique, on branche simplement sa sortie à l’envers sur le moteur pour avoir un gain total 10 R 2 /R 1 .
Notons que l’amplificateur de puissance est effectivement utile ici car contrairement à un GBF, les AO ne peuvent pas fournir
une puissance suffisante pour alimenter le moteur. Une fois le circuit électrique correctement câblé, on le branche sur le moteur
(figure 7.1).
Brancher v m sur le moteur. Pour cela, relier la sortie Output de l'amplicateur à la masse du moteur, et la masse de
l'amplicateur sur l'entrée v m du moteur (gure 7.2) an d'avoir un gain de -10 pour l'amplicateur. Mettre v r à la
masse pour l'instant, et appliquer avec un GBF une tension 1 V continue sur v e . Le moteur doit tourner.
Chaîne de retour On boucle maintenant le circuit par la chaîne de retour. Le signal de sortie du moteur provient d’un capteur
potentiométrique. La tension qu’il délivre est proportionnelle à la position (angulaire) θ de la vis. On a bien sûr Ω = dθ/dt avec Ω
la vitesse angulaire du moteur, qu’on commande par notre tension d’entrée. La chaîne de retour comprend donc implicitement
un intégrateur, ce qu’on schématise sur la figure 7.3.
e + Circuit et moteur Ω
−
Z
v out ∝ θ = Ωdt
Potentiomètre de sortie
60
Avec une alimentation +15/-15 V Jeulin P54.12, alimenter le potentiomètre en +15/-15 V. ATTENTION, la masse
de l'alimentation doit être reliée à celles des AO, mais pas à celle du boîtier du moteur (pour éviter un court-circuit).
Par pont diviseur de tension, on a alors v out compris entre +5/-5 V (à cause des deux résistances de part et d'autre
du potentiomètre). Relier v r et v out . Mettre en entrée une tension continue 1 V. Observer que la position de la vis est
maintenant asservie (elle ne tourne plus). Appliquer un signal créneau de fréquence 0,5 Hz pour voir la vis passer d'une
position à une autre.
Description du système bouclé Pour résumer, la tension d’entrée v e se voit soustraire v r = v out , qui est proportionnelle à la
position de la vis. La tension en sortie du soustracteur v e − v r commande ensuite la vitesse de rotation du moteur. On comprend
donc que pour la position pour laquelle le potentiomètre renvoie v r = v e , on commandera une vitesse nulle pour le moteur :
si la vis est sur cette position, elle y reste. Si maintenant on s’en écarte d’un angle négatif, alors v r diminue et on se retrouve
avec v r < v e . Par conséquent on commande en sortie de soustracteur une vitesse positive, qui ramène la vis vers sa position
d’équilibre. On peut faire le même raisonnement pour un angle positif, et on se rend compte qu’on est bien en train d’asservir en
position la machine à courant continu.
On peut dès lors observer que, sur une tension continue, le moteur répond plus ou moins fortement à un écart à la consigne.
La « résistance » qu’oppose la vis lorsqu’on appuie dessus avec notre doigt change quand R 2 varie. On reviendra plus en détail
sur l’influence de R 2 sur l’asservissement.
Réponse statique On commence par mesurer l’angle de la vis en fonction de la tension en entrée. Attention, pour une trop
grande tension d’entrée (en valeur absolue) la chaîne de retour ne joue plus son rôle. Le potentiomètre est en effet « à course
infinie », c’est-à-dire qu’on peut le tourner indéfiniment contrairement aux potentiomètres habituels. La plage de tension étant
restreinte à +5/-5 V, il sautera à -5 V une fois arrivé à +5 V et renverra donc une tension qui ne correspond plus à la véritable
position angulaire de la vis. Si cela arrive, la vis se met à tourner indéfiniment.
Balayer toutes les tensions pour lesquelles la sortie est bien asservie. Tracer l'angle θ en fonction de la tension d'entrée
v e . On obtient une droite.
Ces mesures sont surtout utiles pour connaître la plage sur laquelle on peut faire varier v e sans rencontrer de problème avec le
potentiomètre en sortie. La pente de la droite ne nous intéresse pas ici.
Fonction de transfert On peut obtenir la fonction de transfert par la méthode de la réponse indicielle. Le système est un passe-
bas du deuxième ordre (cf. [Duffait] pour la mise en équation (XIII-15)). La fonction de transfert présentera donc un pic si le
facteur de qualité est suffisamment grand.
Appliquer un échelon de tension en v e (en pratique, créneau de fréquence 0,2 Hz par exemple), et faire l'acquisition
avec Latis-Pro de la réponse v r . Utiliser v e = 1 V et R2 = 1 kΩ. Prendre peu de points car on va dériver (environ 2000).
Lisser, dériver, prendre la transformée de Fourier (le module), et la tracer en log/log. Vérier qu'on obtient bien l'allure
d'un passe-bas, mais qui ne présente pas de pic.
Changer R 2 permet de passer d’un régime apériodique à un régime pseudo-périodique, ce qui se traduit en fréquentiel par
l’apparition d’un pic avant la coupure.
Prendre maintenant R2 = 5 kΩ et observer l'apparition d'un régime pseudo-périodique dans la réponse à un échelon
de tension (ou créneau basse fréquence). Lisser la courbe, la dériver, prendre la transformée de Fourier, et la tracer en
log/log. Observer cette fois l'apparition d'un pic.
Le module de la fonction de transfert s’exprime :
¯ ¡ ¢¯ ω20
¯ H jω ¯ = q
¢2
ω2 − ω20 + (2mω0 ω)2
¡
Pour déterminer l’amortissement m, on peut ajuster la courbe expérimental (en lin/lin) par la formule avec ω0 et m en para-
mètres d’ajustement. Mais on peut aussi remarquer que, lorsque m 2 < 1/2, |H | possède un maximum
1
|H |max = p
2m 1 − m 2
61
soit q
1− 1 − 1/|H |2max
m2 =
2
Mesurer |Hmax | pour diérents R2 , dans le régime pseudo-périodique, et en déduire m 2 . Tracer m 2 en fonction de 1/R2 .
On obtient une droite, ce qui correspond bien à ce qui est attendu ([Duffait] formule (XIII-12) et (XIII-17), le facteur d’amplifica-
tion A v du livre est pour nous 10 R 2 /R 1 ). Ici, le coefficient directeur de la droite ne nous intéresse pas : il dépend en partie des
grandeurs mécaniques du moteur, que nous n’avons pas mesurées 1 .
On veut ensuite vérifier la loi du dépassement en fonction de l’amortissement [Duffait] (XIII-27) 2 . Le dépassement est donné par
v max − v ∞
D=
v∞
avec v max la tension maximale mesurée lors des oscillations et v ∞ la tension de consigne.
Tracer par exemple ln(D) en fonction de πm/ 1 − m 2 qui devrait donner une droite de pente −1. Notons qu'on ne
p
s'attend pas à un résultat fabuleux, déjà parce qu'on trace une évolution logarithmique sur moins d'une décade (on relève
typiquement des valeurs de dépassement dans un seul ordre p de grandeur), et parce que l'abscisse est alambiquée : une
petite erreur sur m peut conduire à une grosse erreur sur m/ 1 − m 2 , ce qu'on vérie par propagation des incertitudes.
Ainsi, plus R 2 augmente, plus l’amortissement est faible donc le dépassement grand, comme on peut le remarquer dans le
domaine temporel. Ce dépassement peut être problématique dans certains contextes (usinage...). Afin d’améliorer notre asser-
vissement, on a donc a priori tout intérêt à diminuer R 2 .
Précision (statique) La précision d’un système asservi caractérise la fidélité avec laquelle il peut répondre à la consigne. Sur
l’asservissement en position du moteur, il n’y a pas d’erreur intrinsèque en raison de la présence d’un intégrateur dans le modèle
(caché dans le potentiomètre de la chaîne de retour). Le système est donc précis.
À faible R2 (prendre 100 Ω par exemple), déplacer la vis avec le doigt. La vis ne revient pas à la position de la consigne.
Attention, ici, ce sont les frottements solides qui empêchent la vis de revenir. Le gain est trop petit, donc la réponse face à l’erreur
à la consigne trop faible devant les frottements pour la mettre en mouvement. Notons que les frottements solides ne sont pas pris
en compte dans le modèle linéaire, cette absence de précision n’est donc pas en contradiction avec la présence de l’intégrateur.
À nouveau, on constate qu’augmenter R 2 permet de résoudre ce problème.
Temps de réponse Il y a plusieurs façons de définir un temps de réponse pour l’asservissement. On peut prendre le temps de
réponse t r à 5% au bout duquel la valeur est comprise entre 95% et 105% de la valeur de consigne. On peut aussi regarder le temps
de montée t m : c’est le temps nécessaire au système pour passer de 10% à 90% de la valeur de consigne. Un bon asservissement
devrait a priori avoir des temps de réponse courts.
Toujours sur une réponse à un échelon, constater en changeant R2 que le temps de montée tm diminue lorsque R2
diminue. Vous pouvez si vous le souhaitez vérier la loi approchée (XIII-29) proposée dans [Duait], mais il faut
reconnaître qu'elle n'est pas très explicite. Vous pouvez préférer la loi simpliée tr = 3/mω0 (elle aussi proposée dans
[Duait]).
Cette fois il faut augmenter R 2 pour améliorer la rapidité de l’asservissement. Il y a donc un compromis à faire entre préci-
sion/dépassement et temps de réponse.
0. Si cela vous intéresse, des protocoles de mesure pour ces grandeurs sont proposés dans [Duffait].
2. En montage, assurez-vous de savoir démontrer toutes les formules que vous utilisez. Ici, le calcul de (XIII-27) est long mais direct.
62
Notes sur la stabilité On évoque souvent le compromis « précision-stabilité » pour les systèmes asservis. Il se trouve en effet
qu’un trop grand gain déstabilise le système linéaire qu’on étudie, dans le sens où il peut apparaître des oscillations spontanées
au sein de celui-ci (se référer au TP sur les oscillateurs quasi-sinusoïdaux). MAIS ATTENTION ! Ici, on peut observer que le sys-
tème se met en rotation (et n’est donc plus asservi) à grand gain mais c’est à cause d’un mauvais signal de retour envoyé par le
capteur potentiométrique : voir le paragraphe « Réponse statique ». Cela n’a donc rien à voir l’instabilité linéaire du TP sur les
oscillateurs. Le problème du potentiomètre fait que celle-ci n’est pas observable sur notre expérience.
2 Couplage d’oscillateurs
b [Quaranta], Tome IV, à « Couplages » p.144-155
Cette deuxième partie est indépendante de la première. On y présente deux expériences qui illustrent le couplage linéaire de
deux oscillateurs (R)LC. Les équations générales de ce système sont (pour des résistances nulles) :
ω21 x 1 + f (x 2 )
½
x¨1 =
x¨2 = ω22 x 2 + g (x 1 )
Si f et g sont proportionnelles à ẍ, on parle de couplage inductif (ou inertiel pour l’équivalent mécanique). Si elles sont
proportionnelles à x, on parle de couplage capacitif (ou élastique). Il existe évidemment beaucoup d’autres façons, notamment
non linéaires, de coupler deux oscillateurs.
De manière générale, si les deux oscillateurs sont accordés (même pulsation propre ω1 = ω2 ), l’effet du couplage est de lever
la dégénérescence entre les deux pulsations. Suivant le couplage choisi, le clivage ne sera pas le même. La lecture de [BUP 685]
est particulièrement instructive à ce propos.
Résonance aux bornes de la résistance Rappelons que dans un circuit RLC les tensions aux bornes des condensateurs ou des
bobines ne présentent pas de résonance. Au mieux, si le facteur de qualité est suffisamment élevé, on aura un pic dans la fonction
de transfert, mais il ne s’agit pas d’une résonance pour au moins deux raisons :
— le pic n’est pas à la fréquence propre, mais décalé,
— on définit une résonance comme le transfert maximale de puissance entre la source et le système. Mais aux bornes d’un
condensateur ou d’une bobine, on a (sur l’exemple du condensateur)
µ ¶
du d 1
P =u i =u C = C u2
dt dt 2
La puissance est ainsi une dérivée exacte, et par conséquent sa valeur moyenne sur une période est nulle 3 : il n’y a donc en
moyenne aucun transfert d’énergie entre le générateur et le condensateur (ou la bobine) !
Au contraire, on a une vraie résonance de la tension aux bornes de la résistance. Pour cette raison, on en placera une de 50 Ω
dans le circuit qu’on souhaite étudier et on regardera la tension à ses bornes. Pour des valeurs typiques L ≈ 10 mH et C ≈ 10 nF,
le facteur de qualité est alors de l’ordre de s
1 L
Q= ≈ 20
R C
1 T 0
Z
3. on a en effet f (t ) dt = f (T ) − f (0) = 0 si f est périodique de période T .
T 0
63
On devrait donc observer une vingtaine de pseudo-périodes dans la réponse à un échelon de tension 4 . Notons par ailleurs que
sur le montage asymétrique 7.5, on s’attend à ce que les deux pics aient quasiment la même largeur (même Q) car même si on
ne met pas de résistance dans le circuit de gauche, le GBF a une impédance interne de 50 Ω.
p RLC On souhaite coupler deux circuits RLC série avec L ≈ 10 mH et C ≈ 10 nF pour obtenir une fréquence
Accordage des deux
de résonance 1/2π LC de l’ordre de 10 kHz.
Commencer par construire deux circuits RLC série : le premier composé d'une bobine L 1 d'environ 10 mH P60.20,
d'un condensateur C 1 d'environ 10 nF et d'une résistance R = 50 Ω ; et le second d'une bobine L 2 d'environ 10 mH
P60.20, d'une boîte à décades pour C 2 P58.17 et d'une résistance R = 50 Ω. On peut les faire sur deux plaquettes
diérentes pour clarier le montage.
On souhaite maintenant accorder ces deux circuits. Il s’agit de repérer la fréquence de résonance d’un circuit et d’ajuster la
capacité du deuxième afin d’obtenir sa résonance à la même fréquence.
Appliquer au circuit 1 une tension sinusoïdale 1 V et 10 kHz avec un GBF (gure 7.4). Observer à l'oscilloscope la
tension excitatrice e et la tension aux bornes de la résistance s en mode XY. Faire varier la fréquence de telle sorte
à avoir une droite en XY. On est alors à la résonance (puisque la phase de la fonction de transfert est nulle à la
résonance), mesurer cette fréquence à l'oscilloscope.
L 1,2 C 1,2
e R s
Ne pas changer la fréquence. Alimenter le circuit 2 à la place du circuit 1. Faire varier la capacité pour obtenir à
nouveau une droite en XY. Les deux oscillateurs sont accordés et on a alors L 1C 1 = L 2C 2 .
Excitation asymétrique des deux oscillateurs On souhaite observer la levée de dégénérescence des fréquences de résonance.
Pour cela, on couple les deux oscillateurs par une capacité variable Γ (boîte à décade), comme représenté sur la figure 7.5, et on
souhaite obtenir la fonction de transfert du système couplé par la méthode de la réponse indicielle. Les calculs donnent :
C
µ ¶
2 1 2 1
w antisym = et w sym = 1+2
LC LC Γ
On définit le coefficient adimensionné du couplage par K = C /Γ. Il peut varier entre 0 et ∞ : nous verrons que ce n’est pas le
cas pour le couplage par inductance mutuelle.
Réaliser le montage de la gure 7.5, avec une capacité variable Γ P58.17 réglée sur 10 nF (la résistance R du circuit 1
est remplacée par l'impédance de 50 Ω du GBF). Envoyer un signal créneau basse fréquence à 20 Hz d'amplitude 2 V.
Relever la tension aux bornes de la résistance dans le deuxième circuit sous Latis-Pro (10 000 points pendant 20 ms).
Penser à synchroniser le déclenchement avec le signal du GBF. Lisser, dériver, prendre le module de la transformée de
Fourier. Déterminer les deux fréquences de résonance par les maxima de ce dernier. Le faire pour diérents couplages
(Γ entre 5 nF et 50 nF) et tracer ω2a et ω2s en fonction de 1/Γ. On doit obtenir une droite de pente nulle et une droite
de pente 2/L . Vérier que la pente est bien 2/L , en mesurant L au RLC-mètre (LCR 4080 de VoltCraft P69.33).
4. Effectivement, Q = ω0 τ où τ est le temps typique de la décroissance exponentielle et ω0 est proche de la pseudo-pulsation.
64
C1 C2
L1 L2
e
R s
(GBF)
La fréquence de l’un des modes ne dépend donc pas du couplage. Il s’agit du mode antisymétrique. Un montage simple
permet d’observer l’autre mode, qui est lui symétrique.
Remarquons que pour un couplage trop faible (Γ trop grand), les deux résonances ne sont plus discernables à cause de leur
largeur (reliée à leur facteur de qualité Q). Cela peut être vu comme un « critère de Rayleigh », exactement comme en diffraction.
Observation du mode symétrique En excitant les deux RLC en phase, on isole le mode symétrique. La fonction de transfert est
alors
s( j ω) 1
H ( j ω) = =
e( j ω)
¡ Lω
− 1+2C /Γ
¢
1+ j R RC ω
pour un circuit simplifié où on a R 1 = R 2 = R, L 1 = L 2 = L et C 1 = C 2 = C .
Réaliser le montage de la gure 7.6, en commençant avec Γ = 400 nF. Comme précédemment, appliquer une tension
créneau et mesurer la tension aux bornes de l'une des deux résistances. Remonter par réponse indicielle au module
de la fonction de transfert. Il n'y a qu'un seul maximum, dont la fréquence dépend de la valeur du couplage 1/Γ.
C'est le mode symétrique. Observer ensuite à l'oscilloscope les tensions aux bornes des deux résistances pour un signal
sinusoïdal du GBF proche de la résonance : elles sont bien en phase, c'est pourquoi on parle de mode symétrique.
C1 C2
L1 Γ L2
R e R s
Observation du régime libre Les deux systèmes étant couplés, ils peuvent échanger de l’énergie. Cela se traduit par un phéno-
mène de battement dans le régime libre.
Réaliser le montage de la gure 7.7. S'assurer que le GBF est à masse ottante (c'est normalement le cas des Agilent,
sauf s'ils sont défectueux). Comme précédemment, appliquer une tension créneau et mesurer la tension aux bornes des
deux résistances à l'oscilloscope. Observer les battements entre les deux signaux, pour un couplage fort (Γ = 20 nF) et
un couplage faible (Γ = 100 nF).
65
C1 C2
L1 L2
GBF R2 s2
R1
s1
Notons que ces expériences sont a priori plus difficiles que celle du couplage capacitif, car le couplage par induction mutuelle
est toujours assez faible et par conséquent le signal à l’induit est facilement noyé dans le bruit. Pour avoir un couplage raison-
nable, il faut une intensité importante dans le circuit inducteur pour que son flux magnétique dans l’induit soit conséquent.
C’est pourquoi on utilise un amplificateur de puissance HSA 4005 (P47.6) ou 4011 (P47.5) et des rhéostats de 33 Ω à l’inducteur
et à l’induit (P61.3), comme sur la figure 7.9. Pour maximiser le flux, on présente les bobines face à face. On peut les mettre sur
un banc optique pour pouvoir les écarter l’une de l’autre sans changer leur alignement, et pour pouvoir mesurer facilement la
distance entre les deux. On peut aussi utiliser le dispositif des bobines de Helmholtz. L’avantage de ces dernières est qu’elles sont
fines : il est donc plus aisé de définir la distance d entre elles.
Commencer par mesurer l'inductance des deux bobines du dispositif de Helmholtz P64.18 avec le RLC-mètre VoltCraft
P69.33. Réaliser ensuite un circuit inducteur 1 avec un rhéostat de 33 Ω P61.3, un condensateur de 10 nF et une
des bobines du dispositif de Helmholtz. Pour le circuit induit 2, prendre un rhéostat de 33 Ω, une boîte de capacités
variable P58.17 et la deuxième bobine du dispositif de Helmholtz.
Accordage des circuits En éloignant les deux bobines d’une vingtaine de centimètres, on les découple suffisamment pour les
considérer indépendantes.
Avec une capacité variable à l'induit, accorder les deux circuits RLC avec la même méthode que pour le couplage
capacitif (gure 7.4). Il n'y a pas besoin de l'amplicateur de puissance pour l'instant. Avec les valeurs données, la
résonance est autour de 40 kHz.
Étalonnage de M en fonction de la distance La définition de l’inductance mutuelle est
di 1
u 2L = M
dt
66
Câbler le circuit 7.8. Rapprocher les deux bobines à quelques centimètres. Utiliser maintenant l'amplicateur de puis-
sance avec gain x10 (c'est le minimum) en sortie du GBF (sinus 1 Vpp , à résonance). Le courant peut devenir important 5
et les rhéostats ne peuvent supporter plus de 3 A : on doit donc le surveiller. Relever le courant à l'inducteur i 1 par un
ampèremètre Fluke 187 P69.25 en mode alternatif et la tension aux bornes de la bobine à l'induit u2L au voltmètre Fluke
187 en mode alternatif. Observer que la tension à l'induit change quand on déplace les bobines. On a M = u2L / (ωi 1 ) en
régime harmonique. Mesurer M avec cette formule pour diérentes distances d entre les bobines en gardant la même
fréquence pour chaque d (de l'ordre de 10 kHz, ce qui sera notre fréquence de travail ensuite puisque de l'ordre de
grandeur de celle de résonance) et tracer la courbe d'étalonnage. On attend typiquement la dizaine de µH.
i1
M
Il semble qu’un ajustement par M ∝ 1/d 3 fonctionne raisonnablement, mais c’est une loi phénoménologique 6 .
Fréquences de résonance
Comme pour le couplage capacitif, on excite de manière asymétrique le système couplé (gure 7.9). Pour diérentes
distances d entre les bobines, obtenir par réponse indicielle avec Latis-Pro les fréquences de résonance comme les
maxima de la tension aux bornes de la résistance à l'induit, et tracer ces fréquences en fonction du couplage (obtenu
par la courbe d'étalonnage précédente - en pratique, reprendre les mêmes distances). Observer que les résonances sont
d'autant plus séparées que le couplage est fort, donc que les bobines sont rapprochées.
C1 C2
M
s1
1 1
w+ = p et w − = p
C (L + M ) C (L − M )
Les courbes correspondantes sont montrées dans [Quaranta] p.152. On peut avantageusement tracer 1/ω2± = f (M ) qui doit don-
ner des droites de pentes ± C etpune ordonnée à l’origine LC .
Enfin, rappelons que M < L 1 L 2 soit ici M < L. Le coefficient de couplage adimensionné K = M /L est donc toujours plus
petit que 1 : le couplage est toujours faible et les résonances peu séparées.
5. À la résonance, l’impédance du circuit RLC est en effet seulement R (la partie imaginaire y est rigoureusement nulle), qui est ici seulement de 33 Ω + 50 Ω
(rhéostat + amplificateur).
~ partout et pas seulement sur l’axe.
6. Le calcul est en effet impossible analytiquement puisque pour déterminer le flux, il faut connaître B
67
TP 8
Télécommunications
Bibliographie
b [Duffait], Expériences d’électronique
b [Quaranta 4], Dictionnaire de physique expérimentale, Tome 4
b [Girard], Boucles à verrouillage de phase
b [Malvino], Principes d’électronique
b [Manneville], Systèmes bouclés linéaires, de communication et de filtrage
Nous allons voir dans ce TP comment sont transmis la plupart des signaux que nous utilisons au quotidien. L’information
que l’on cherche à transmettre est généralement de basse fréquence : entre 20 Hz et 20 kHz pour un signal audio et entre 0
et 6 MHz pour un signal vidéo ; mais on peut aussi utiliser des plus hautes fréquences, comme pour les signaux numériques
dans les fibres optiques. Nous avons plusieurs canaux disponibles pour transmettre l’information : les lignes électriques, les
guides d’ondes (fibre optique) ou encore le support hertzien (propagation dans l’air). La modulation permet le transport de
l’information dans un canal choisi, et surtout elle offre la possibilité de transporter plusieurs signaux dans le même canal (ce
qu’on appelle le multiplexage).
i (x, t ) i (x + dx, t )
Λdx
En utilisant la loi des mailles et la loi des nœuds, on obtient une équation de propagation pour la tension :
∂2 u ∂2 u
= ΓΛ
∂x 2 ∂t 2
p
Λ désigne l’inductance linéique et Γ la capacité linéique. La vitesse de propagation est c = 1/ ΓΛ. De plus, pourp une onde
plane progressive vers les x positifs, la tension et le courant sont reliés par l’impédance caractéristique de la ligne Z = Λ/Γ.
68
Mesure de la vitesse de propagation
Prendre la bobine de 100 m de câble coaxial P58.34. Envoyer en entrée un burst sinusoïdal (1 cycle, fréquence 5 MHz,
amplitude 5 V, intervalle entre les burst : susamment long par rapport au temps de propagation dans le câble, par
exemple 1 ms), ne rien mettre en sortie. En regardant à l'oscilloscope le signal à l'entrée du câble, on doit voir le pulse
envoyé puis ce même pulse qui a été rééchi et qui est revenu. Mesurer la durée entre le signal envoyé et le signal
rééchi. Le plus aisé est de prendre comme référence le premier maximum. En déduire la vitesse de propagation dans
le câble. On attend environ 2×108 m.s−1 .
Le pulse réfléchi est déformé : le câble est en réalité dispersif, ce qui n’est pas pris en compte dans notre modélisation.
Mesure de Z L’impédance du câble est purement résistive, dans le sens où u et i ne sont pas déphasés. Attention cependant
à ne pas conclure trop vite : il n’y a pas d’effet Joule dans ce modèle, puisque nous n’avons pas pris en compte de résistance
linéique.
Placer une boîte à décades ou un potentiomètre de 100 Ω en sortie du câble (résistance R ). Chercher à annuler
autant que possible l'onde rééchie à l'entrée du câble en réduisant la résistance en sortie. Lorsqu'il n'y a plus d'onde
rééchie, sortir la boîte à décades ou le potentiomètre du circuit et mesurer sa résistance à l'ohmmètre. On attend 50
Ω (attention, il existe d'autres câbles d'impédances diérentes dans la collection).
Le coefficient de réflexion en amplitude est r = (Z − R)/(Z + R). À l’annulation de l’onde réfléchie, on a donc R = Z .
Fonction de transfert du câble coaxial Le câble coaxial se comporte comme un filtre passe-bas.
Retirer la boîte à décades et brancher la sortie sur l'oscilloscope. Régler l'impédance d'entrée de l'oscilloscope sur 50
Ω (voir TP1, partie 1.4). Pour diérentes tensions sinusoïdales (amplitude 5 V) en entrée de fréquence variable entre
1 Hz et 20 MHz, relever la tension en entrée ue et en sortie u s du câble. Tracer le gain linéique G dB = 20 log(u s /ue )/l
avec l la longueur du câble, en fonction de la fréquence. On attend un comportement passe-bas de coupure de l'ordre
du MHz.
Ce moyen de transport sera alors efficace pour transporter des signaux contenant des fréquences inférieures au MHz et sur des
distances de l’ordre de la centaine de mètres.
2 Introduction à la modulation
Pour émettre une onde électromagnétique de fréquence 1 kHz, il faudrait une antenne de l’ordre de 300 km de haut. On
voit donc l’impossibilité de transmettre directement l’information dans ce cas. La modulation propose de résoudre ce problème
en utilisant à la place un signal que l’on peut facilement émettre (100 MHz pour la radio par exemple), appelé la porteuse.
L’information est alors encodée sur ce signal, dans son amplitude ou sa fréquence. De plus, la modulation permet le multiplexage,
augmentant ainsi le débit de la ligne de transmission.
Une télécommunication typique comporte donc trois étapes : modulation, transport et démodulation. Un schéma plus com-
plet est proposé en figure 8.2.
69
3 Modulation d’amplitude
3.1 Principe
b [Duffait] p.209
La porteuse est un signal sinusoïdal v p (t ) = A p cos(2π f p t ). Le signal informatif est noté v i (t ). Un signal modulé en amplitude
est un signal pour lequel l’amplitude de la porteuse varie en fonction de v i (t ). On réalise cela en multipliant les deux signaux :
v m (t ) = k A p v i (t ) cos(2π f p t )
−1
avec k une constante en V .
Considérons un signal informatif sinusoïdal de fréquence f : v i (t ) = A i cos(2π f t + φ). Le signal v m (t ) devient
k A p Ai ³ ´
v m (t ) = cos(2π( f p − f )t − φ) + cos(2π( f p + f )t + φ)
2
Le spectre de v m (t ) a alors deux composantes : f p + f et f p − f . En pratique cependant, on peut avoir besoin de rajouter une
composante continue à v i (t ) : ³ ´
v i (t ) = A i 1 + m cos(2π f t + φ)
X
vp
vm
vi
Réaliser le montage 8.3. Pour la porteuse v p prendre un signal sinusoïdal d'amplitude 2 V et de fréquence 10 kHz.
Pour le signal informatif v i prendre un sinus d'amplitude 1 V et de fréquence 500 Hz. Observer le signal informatif
v i et le signal modulé v m à l'oscilloscope (synchroniser la base de temps sur le signal v i ). Acquérir ensuite le signal
modulé v m avec Latis-Pro, et observer la fréquence des pics de sa FFT. on attend 9 500 Hz et 10 500 Hz. Observer le
signal en temporel. L'enveloppe a une fréquence apparente de 1000 Hz, soit le double de celle attendue : on parle de
surmodulation. Rajouter alors une composante continue de 1,5 V (m < 1) à v i . Cette fois, l'enveloppe a une fréquence
apparente de 500 Hz comme attendu : le signal est démodulable par détection d'enveloppe. Observer l'apparition d'un
pic à 10 000 Hz dans la FFT. Baisser la composante continue à 0,5 V (m > 1) et voir que l'enveloppe n'est plus le
signal informatif.
On notera que les GBF ont une fonction qui permet de sortir directement des signaux modulés.
70
En utilisant la fonction de modulation du GBF (bouton Mod ), observer à l'oscilloscope le signal modulé en amplitude
en sortie du GBF. Par exemple, choisir une porteuse de 10 kHz, d'amplitude 2 V (bouton Sine ), puis à l'aide du
bouton Mod , choisir AM, Int, un taux de modulation (AM Depth) de 50 %, et une fréquence du signal informatif (AM
Freq) de 500 Hz. Faire varier les diérents paramètres et observer le signal résultant.
En pratique, la modulation d’amplitude consiste à utiliser les propriétés non linéaires de composants semi-conducteurs.
Cependant, le signal obtenu comporte de nombreux harmoniques. Un exemple est proposé dans [Duffait], p.213.
4 Démodulation d’amplitude
+
vm C R vs C R vs
vm
71
Cette méthode consiste à multiplier le signal modulé par un signal de même fréquence que la porteuse, puis à filtrer passe-
bas. On peut comprendre simplement ce principe dans le domaine spectral. Les fréquences d’un signal de fréquence f modulé
par une porteuse f p sont f p − f et f p + f (dans le cas où il n’y a pas de composante continue ajoutée au signal informatif ). Si
l’on multiplie ce signal par un sinus de fréquence f p on obtient des pics aux fréquences suivantes : f , 2 f p − f , 2 f p + f . En filtrant
passe-bas de telle sorte que les fréquences de l’ordre de 2 f p soient supprimées, on se retrouve avec seulement la composante f
du signal informatif (on pourra consulter la partie 5 du TP 2 pour rappel). Notons qu’il n’y a ici aucune condition sur le taux de
modulation. Il est d’ailleurs a priori inutile d’avoir une composante continue dans le signal informatif.
Rc L
X
vp
v s0 C C Rc vs
vm
Câbler le circuit 8.5 en prenant deux GBF. Avec le premier, reprendre le signal modulé en amplitude v m précédent
(utilisé pour le détecteur d'enveloppe). Avec le second, créer une sinusoïde v p de fréquence 100 kHz et d'amplitude 5
V. La seconde partie est un ltre passe-bas du troisième ordre : on prendra Rc = 4, 7 kΩ, C = 2 nF, et L = 100 mH. On
doit récupérer en sortie du ltre un sinus à 5 kHz, auquel s'ajoute un oset de très basse fréquence (voir remarque).
Vérier que cela fonctionne aussi si le signal informatif est un triangle, puis si le taux de modulation dépasse 100 %.
REMARQUE : on observe qu’un offset oscillant de très basse fréquence s’ajoute à la tension. Ceci est dû au fait que les GBF ne
sont pas parfaitement synchronisés, il persiste un déphasage entre les deux signaux.
Pour pallier ce problème, on utilise une boucle à verrouillage de phase, qui est étudiée dans la partie suivante. Il est alors
nécessaire de rajouter une composante continue au signal informatif pour avoir une composante à f p dans le signal modulé. On
peut alors s’accrocher à cette fréquence par une boucle à verrouillage de phase (voir plus loin), et ainsi pouvoir re-multiplier par
la bonne fréquence f p afin de démoduler le signal. On pourra lire après la séance de TP [Manneville], p.132.
Autre manipulation possible (en seconde lecture) Pour éviter ce problème en TP, on peut reprendre le montage 8.5. Pour
obtenir la tension v m , on utilise un multiplieur (voir partie 3.2), avec les tensions v p et v i en entrée. La tension v p du modulateur
et du démodulateur seront délivrées par le même GBF, ce qui supprime le problème de synchronisation. En pratique cependant,
un émetteur et un récepteur radio sont physiquement séparés et on ne peut pas faire une telle chose.
Multiplexage (en seconde lecture) On peut facilement montrer le multiplexage dans le cas de la modulation d’amplitude.
Créer deux signaux modulés 1 et 2 par deux porteuses de fréquences diérentes, et avec deux signaux informatifs
diérents (par exemple un sinus et un triangle). Sommer ces deux signaux à l'aide d'un montage soustracteur [Duait]
p.90, puis envoyer la sortie du soustracteur sur le montage démodulateur précédent. En fonction de la fréquence du
démodulateur choisie, on observe en sortie du ltre le signal informatif 1 ou 2.
5 Modulation de fréquence
b [Duffait] p.222
Dans ce type de modulation, l’information est encodée dans la variation de la fréquence instantanée de la porteuse v p (t ) =
A p cos(2π f t ). Si v i (t ) est le signal informatif, la fréquence instantanée du signal modulé est du type :
f (t ) = f p + k.v i (t )
où k est un facteur de proportionnalité s’exprimant en Hz.V−1 . Un signal modulé en fréquence est donc décrit par trois gran-
deurs différentes : la fréquence centrale f p , la plage de fréquence f max − f min qui dépend de l’amplitude de v i (t ), et la fréquence
de balayage en fréquence, qui est la fréquence de v i (t ).
72
L’outil fondamental pour moduler en fréquence est un oscillateur commandé en tension (OCT), qui est étudié dans le TP 6.
Ici, on utilisera directement les GBF qui ont la possibilité de délivrer un signal modulé en fréquence à partir d’un signal d’entrée
qu’on branche sur la face arrière.
Créer un signal sinusoïdal de fréquence f = 100 kHz et d'amplitude 4 V. À l'aide d'un deuxième GBF, envoyer un signal
constant 1 V en commande sur la face arrière du premier GBF (entrée Modulation In). Pour le moduler de manière
externe, utiliser le bouton Mod puis FM et Ext (sur le premier GBF). Régler la plage d'excursion Freq Dev sur 100
kHz. La fréquence du signal en sortie du premier GBF est modiée. Appliquer pour la commande (second GBF) un
sinus de 0,5 Hz et d'amplitude 5 V (c'est le maximum qu'elle doit recevoir) et observer le signal modulé en fréquence.
La modulation en fréquence est largement répandue pour les signaux hertziens (radio FM évidemment). Comparée à la
modulation en amplitude, elle est moins sensible au bruit et à l’atténuation du signal lors de la propagation.
Étalonnage de l’OCT
Pour diérentes tensions continues de commande v i entre -5 V et 5 V, mesurées au voltmètre, mesurer la fréquence
de sortie du premier GBF à l'aide de l'oscilloscope. Tracer f = f (v i ) et en déduire la constante k , pente de la droite.
La valeur attendue pour k (en Hz.V−1 ) correspond à Freq Dev divisée par 5 V 1 .
GBF
−
R Modulation In Output
X +
ve vF vs
vΦ C
73
Cas statique : verrouillage de la PLL On prend un signal en entrée non modulé : v e (t ) = A cos(2π f e t ).
Câbler le montage gure 8.6. Pour l'OCT, utiliser un GBF qui délivre une tension sinusoïdale d'amplitude 4V, de
fréquence 100 kHz, modulée de façon externe avec une excursion en fréquence Freq Dev de 100 kHz. On choisira R =
10 kΩ et C = 15 nF. Envoyer une sinusoïde non modulée de fréquence 100 kHz et d'amplitude 4 V en v e . On doit
alors avoir une tension v F nulle. Si on observe le signal d'entrée v e et le signal en sortie de l'OCT v s , ils doivent être
identiques mais déphasés de π/2.
En effet, dans notre cas, nous avons déjà réglé l’oscillateur à la bonne fréquence, et la rétroaction ne la modifie donc pas.
Cependant même dans ce cas simple, il y a eu une synchronisation. Les phases des deux signaux ne sont a priori pas identiques
au moment de la multiplication : la sortie du comparateur v F est alors proportionnelle à cos φ, et la fréquence de l’OCT est
modifiée : v s se décale alors par rapport à v e jusqu’à ce que cos φ soit nul. La PLL se verrouille sur cette position. Cela correspond à
un déphasage de ±π/2. Pour des raisons de stabilité, c’est la position +π/2 qui est choisie. En effet, si φ est légèrement supérieure
à π/2, son cosinus est négatif et la fréquence instantanée de v s diminue, ce qui diminue le déphasage entre v s et v e , et on revient
bien vers π/2.
On peut maintenant modier la fréquence de l'entrée v e sans modier celle de la sortie. Changer f e de quelques hertz
pour vérier que la PLL reste verrouillée. La tension en sortie du ltre v F doit être une constante, et v e et v s restent
déphasés, mais plus de π/2. Regarder sur quel intervalle de fréquence la PLL reste accrochée. Cet intervalle s'appelle
la plage de verrouillage. L'expression théorique est fournie dans [Duait] p.234. Le coecient k de l'OCT a été
déterminé lors de son étalonnage.
On définit une seconde plage qui s’appelle la plage de capture et qui correspond à la zone de fréquence pour lequel la boucle
se verrouille alors qu’elle n’est pas verrouillée.
Modier la fréquence f e , par exemple en l'augmentant, jusqu'à sortir de la plage de verrouillage. Une fois que la PLL
n'est plus verrouillée, re-diminuer cette fréquence jusqu'à qu'au ré-accrochage. Constater l'hystérésis : la plage de
capture n'est pas identique à la plage de verrouillage. Vous pouvez faire varier k , les amplitudes v e et v s et observer
l'inuence sur les plages de verrouillage et de capture.
Évolution du montage (seconde lecture) L’OCT est conçu pour recevoir une commande comprise entre +5 et -5 V. Ce seuil est
loin d’être atteint : on peut rajouter un amplificateur non-inverseur entre la sortie du filtre et l’entrée de l’OCT, et régler son gain
afin de se rapprocher de 5 V.
Envoyer maintenant un signal modulé en fréquence sur l'entrée v e en utilisant deux autres GBF (par exemple le signal
décrit dans la partie 5 : OCT du modulateur : f = 100 kHz, amplitude 4 V, modulation FM externe, Freq Dev= 100
kHz ; GBF de commande : sinus de fréquence f = 0.5 Hz et d'amplitude 100 mV). Prenez garde à ce que l'excursion
en fréquence soit bien comprise dans la plage de verrouillage : pour une déviation de fréquence de 100 kHz du premier
OCT, il ne faut pas dépasser 300 mV d'amplitude pour le signal modulant. Observer le signal en sortie du ltre. On
doit retrouver le signal modulant.
Multiplexage (en seconde lecture) On peut aussi montrer le multiplexage dans le cas de la modulation de fréquence.
Créer deux signaux modulés 1 et 2 par deux porteuses de fréquences diérentes, et avec deux signaux informatifs
diérents (par exemple un sinus et un triangle). Sommer ces deux signaux à l'aide d'un boîtier sommateur, puis envoyer
la sortie du sommateur sur le montage démodulateur précédent. En fonction de la fréquence du démodulateur choisie,
on observe en sortie du ltre le signal informatif 1 ou 2.
REMARQUE : La boucle à verrouillage de phase est également utilisée en pratique en modulation d’amplitude afin de retrouver
avec exactitude la fréquence de la porteuse. La réalisation pratique est un peu plus délicate, on pourra néanmoins trouver des
explications théoriques dans [Manneville]. À titre d’exemple, lorsqu’on veut écouter une radio, on règle grossièrement la fré-
quence d’oscillation de l’oscillateur interne. Si l’on est suffisamment proche de la fréquence du signal à démoduler, la boucle à
verrouillage de phase accroche et la fréquence est modifiée de façon à être exactement celle de la porteuse : le déphasage entre
les deux signaux est alors constant, ce qui permet de démoduler.
74
Annexe A
Amplification de signaux : considérations théoriques
Bibliographie
b [Duffait], Expériences d’électronique
b [Pérez], Électronique. Fondements et applications
b [Malvino], Principes d’électronique
b [Donnini-Quaranta], Introduction à l’électronique
C
E vC B
iC
B
vC E
B
iB
C
vB E iE
E
Les différentes intensités et tensions sur la figure A.1 ne sont pas indépendantes. En effet, la loi des nœuds et la loi des mailles
donnent :
i B + iC = i E
vC B + v B E = vC E
Transistor bloqué Si on applique une tension inférieure au seuil de la jonction B/E (0,6 V pour le silicium), celle-ci est bloquée.
Tous les courants sont dus aux porteurs minoritaires et sont par conséquent très faibles. Le transistor se comporte comme si les
trois fils de connexion étaient coupés : on dit que le transistor est bloqué.
Transistor conducteur Si on applique une tension v B E ≈ 0, 6 V, les électrons arrivent par l’émetteur en bon nombre. Vu le faible
dopage de la base, le nombre de trous est faible, le taux de recombinaison électron-trou est faible. Les électrons ont donc une
longue durée de vie dans la base et celle-ci étant fine, l’essentiel des électrons arrivent dans le collecteur : typiquement 99.5 %.
On définit alors α, le rapport du courant collecteur sur le courant émetteur :
iC
α=
iE
75
On définit enfin β, nommé gain statique d’un transistor, comme le rapport entre le courant collecteur et le courant de base :
iC
β=
iB
α étant de l’ordre de 99.5 %, on en déduit que β est de l’ordre de 200. À une faible valeur du courant de base i B est associée une
forte valeur du courant collecteur i C : c’est l’effet transistor.
iC
é
Régime linéaire
e satur
Régim
iB %
Pour vC E & 0.5 V
vC E
iB
vB E
76
+E
RC
RB
vs
Cb
Cc
v e (t )
But du montage La polarisation permet d’obtenir un point de fonctionnement statique (en l’absence de signal d’entrée) dans
le régime linéaire (où la relation i C = βi B est valide). Le point de fonctionnement doit donc se situer sur le plateau des caracté-
ristiques i C = f (vC E ).
Les deux condensateurs permettent le découplage entre :
— La polarisation statique du transistor, maintenue constante, qui permet d’avoir un fonctionnement dans le régime linéaire
(plateaux des courbes i C = f (vC E )). Ces tensions et intensités continues seront notés avec des majuscules dans la suite (IC ,
VC E , etc.).
— Les tensions d’entrée et de sortie, imposées par l’utilisateur de l’amplificateur, qui peuvent prendre des valeurs quel-
conques. Ces tensions et intensités seront notés avec des primes (i C0 , vC0 E , etc.).
Ainsi, pour trouver le point de polarisation du transistor, il suffit d’étudier le circuit en ignorant les capacités. L’ajout des signaux
d’entrée et de sortie ajoutera des variations autour de ce point de polarisation. Le circuit considéré alors est en figure A.4.
iC
E
+E RC
RC RC I C
RB I B RB
IC iB %
VC E E
IB RB
VB E vC E
iB +E
vB E
77
Choix des composants La sortie v s étant le signal d’entrée amplifié, sa valeur peut atteindre une amplitude de quelques volts, et
des valeurs positives et négatives. Le signal VC E est somme de ce signal amplifié et de la tension continue servant à la polarisation
du transistor. Pour avoir un fonctionnement dans la zone linéaire le plus large possible, on doit imposer une valeur médiane de
E E
VC E au repos, par exemple VC E = E /2. Dans ce cas, IC = . Or, en régime linéaire, IC = βI B = β . On doit donc choisir
2RC RB
R B = 2βRC . La caractéristique v B E = f (i B ) étant celle d’une diode, il faut utiliser la zone où cette dernière est la plus linéaire. On
prendra I B = 25 µA donc IC = 5 mA. D’où, si E = 10 V et β = 200, RC = 1 kΩ et RC = 400 kΩ.
Limites du transistor
— Zone saturée : la zone de saturation correspond à vC E < 0.5 V. Dans cette zone, i C < βi B (i C = βi B correspond aux pla-
teaux des courbes i C = f (vC E )). Dans ce cas, i C ≈ E /RC et une augmentation de i B n’a alors aucune influence sur i C . On
s’affranchit de ce souci en choisissant de façon adéquate la polarisation du transistor.
— Zone bloquée : la zone de blocage correspond à des intensités i C et i B quasiment nulles, et à une valeur de v B E inférieure
à 0,6 V. Or v B E + R B i B = E . Si E ≈ 10 V, ce régime ne peut être atteint dans le montage présenté.
Défauts du montage Comme on l’a vu, la valeur de R B choisie dépend du rapport d’amplification β. Or il n’est pas rare de voir
des dispersions sur la valeur de β d’un facteur 2, pour un même type de transistor. De plus, β dépend fortement de la température
(environ 1% par degré) : le point de polarisation changera donc aussi si les conditions d’utilisation de l’amplificateur changent.
Par exemple, si β(20°C)≈ 200, on peut avoir β(70°C)≈ 350 : pour les valeurs choisies (R B = 400 kΩ, RC = 1 kΩ et E = 10 V) :
VC E = 5V à 25°C et VC E ≈ 1V à 70°C : on est à la limite du régime linéaire !
i B = I B + i B0 avec ¯i B0 ¯ ¿ I B i C = IC + i C0 avec ¯i C0 ¯ ¿ IC
¯ ¯ ¯ ¯
et
Dans le cas de petites variations autour du point de fonctionnement (fonctionnement petits signaux), on pourra écrire :
∂g ∂g
µ ¶ µ ¶
v B0 E = × (i B − I B ) + × (vC E − VC E )
∂i B I B ,VC E ∂vC E I B ,VC E
Donc :
∂g ∂g
µ ¶ µ ¶
0 0
v
BE = i + v0
∂i B I B ,VC E B ∂vC E I B ,VC E C E
∂f ∂f
µ ¶ µ ¶
0
i B0 + v0
iC =
∂vC E I B ,VC E C E
∂i B I B ,VC E
On introduit alors traditionnellement les paramètres h i j , dont les valeurs dépendent en général du point de fonctionnement, et
on écrit : ( 0
v B E = h 11 i B0 + h 12 vC0 E
i C0 = h 21 i B0 + h 22 vC0 E
∂v B E
— h 11 = : c’est la pente de la tangente au point de fonctionnement. La caractéristique v B E = f (i B ) est celle d’une diode :
∂i B
ev B E
µ ¶
i B = i sat exp
kB T
78
iC iC
Pente h 22
Pente β
VC E VC E
−VE a iB
VB E
Pente h 11
F IGURE A.5 – À gauche, caractéristique de sortie – effet Early. À droite, illustration des paramètres hybrides du transistor au
voisinage du point de fonctionnement.
Donc :
∂v B E k B T 1 26 mV
h 11 = = ≈
∂i B e iB IB
Il s’agit de la caractéristique la moins linéaire : le paramètre h 11 dépend beaucoup du point de fonctionnement.
∂i C
— h 21 = : au voisinage du point de fonctionnement, c’est le gain en courant du transistor β : ce paramètre dépend très
∂i B
faiblement du point de polarisation.
∂i C
— h 22 = : c’est la pente des caractéristiques du transistor à saturation. Cette pente est faible, mais pas totalement nulle
∂vC E
(voir figure A.5). Ces droites se croisent au point d’intensité i C = 0, à une tension commune notée v E a de l’ordre de 100 V
IC
(voir schéma). Cet effet est appelé effet Early. On a donc : h 22 ≈ . L’ordre de grandeur de 1/h 22 est de 20 kΩ.
VE a
∂v B E
— h 12 = caractérise la réaction de la sortie sur l’entrée : ce dernier paramètre est négligeable.
∂VC E
i B0 h 11 i C0
B C
h 22 vC0 E
βi B0
h 12 vC0 E 1
v B0 E vC0 E
≈0 h 22
Capacité d’entrée Afin de superposer les courants de polarisation du transistor sans modifier ces derniers, on utilise un conden-
sateur de capacité C B en série avec le générateur sinusoïdal : ce condensateur se comporte comme un coupe-circuit pour le
courant continu. L’association de la capacité et des résistances donne un filtre passe-haut de fréquence de coupure :
1 1
R B h 11
≡
Ze C b
R B +h 11 C b
Il faut que cette pulsation soit assez faible pour faire passer le signal. En pratique h 11 ≈ 1 kΩ donc Ze ≈ h 11 . On choisira C = 10 µF
pour un signal d’une centaine de Hz.
79
CB CC
ve v B0 E vC0 E
i B0
1
RB h 11 RC Ru vs
h 22
βi B0 (t )
RC /h 22 RC
Capacité de sortie Notons Z s = = . Le générateur de courant βi B0 de résistance interne Z s est équivalent à
RC + 1/h 22 1 + h 22 RC
un générateur de tension de force électromotrice Z s βi B0 et de résistance interne Z s . L’association des résistances et de la capacité
induit donc :
j Ru C ω
vs = Z s βi B0
1 + j (R u + Z s )C ω
La fréquence de coupure est :
1 1
fc = <
2π (R u + Z s )C 2πZ s C
En pratique, h 22 ≈ 20 kΩ, donc Z s ≈ RC : on prendra également une capacité C 2 de 10 µF.
Du point de vue du signal alternatif, les condensateurs se comportent donc comme des fils. Dans ce cas, le montage se
simplifie ainsi :
Zs
ve
i B0
RB h 11 Z s βi B0 (t ) Ru vs
80
E iC
RC
VC E
iB +E
VB E
F IGURE A.9 – Addition d’un signal variable au point de polarisation statique (les pointillés signalent les valeurs extrêmes).
— À haute fréquence, le gain est diminué par des effets capacitifs entre les trois conducteurs (base, émetteur et collecteur) :
ceux-ci sont en effet matériellement très proches, induisant des capacités parasites très faibles mais dont les effets peuvent
se manifester à haute fréquence. Nous pouvons admettre que l’effet produit peut-être modélisé par un filtre passe-bas du
premier ordre dont la fréquence de coupure se situe autour du MHz.
h 11 R B
Ze =
h 11 + R B
Limites du modèle petits signaux : distorsion Lorsque le signal d’entrée est trop important, la caractéristique v B0 E = f i B0
¡ ¢
étant fortement non linéaire, le signal i B0 , donc i C0 puis v s par conséquent, peut être distordu, comme le montre le schéma A.10.
iB
VB E
F IGURE A.10 – Quand l’amplitude du signal d’entrée devient trop importante, le signal est déformé.
La figure A.9 montre que la tension vC E est limitée entre 0 et E, et l’intensité i C entre 0 et E /RC , et ceci peu importe la valeur
de i B . Si ce fonctionnement est atteint, le signal de sortie de l’amplificateur sera écrêté.
81
3 Second montage : résistance d’émetteur découplée et pont de base
On considère le montage exposé figure A.11.
+E
RC
R2
Cc
vs
Cb
v e (t ) R1
RE Ce
Comme précédemment, on commence par étudier le circuit de polarisation A.12 : là encore, les
capacités servent à découpler les tensions d’entrée et de sortie des tensions et courants de polari-
+E
sation.
La méthode d’analyse est semi-empirique : on tient compte des ordres de grandeur des tensions et
RC des courants dans le circuit.
R2 Appliquons d’abord la loi des nœuds au nœud d’entrée : I = I 0 + I B . Si R 1 et R 2 sont de l’ordre de
quelques kΩ, I et I 0 sont de l’ordre de la dizaine de mA : I B ¿ I , I 0 . En appliquant de ce fait la
I0 formule du pont diviseur de tension, on en déduit :
IB
R1
VB = E
I R1 + R2
Donc :
R1 R1
RE VB E = VB − VE = E − RE I E
R1 + R2
R1
E − RE β + 1 I B
¡ ¢
=
R1 + R2
En traçant cette droite sur la caractéristique VB E = f (I B ), on obtient de la même façon que pour le
premier circuit :
F IGURE A.12 – Analyse du VB E = 0, 6 V
circuit de polarisation. R1
µ ¶
1
IB = E − 0, 6 V
RE β + 1
¡ ¢
R1 + R2
On obtient une première exigence : pour éviter un fonctionnement dans la zone bloquée de la jonction B-E, et avoir VB E = 0, 6
R1 R1
V, il faut avoir VB = E supérieur à 1 V typiquement. On prendra VB = 1, 6 V donc VE = 1 V. Imposons donc E = 1, 6
R1 + R2 R1 + R2
0
V. Pour garder I , I À I B , on prendra R 1 = 1, 6 kΩ et R 2 = 8, 4 kΩ.
REMARQUE : VB étant imposé par le pont diviseur de tension, et VB E étant fixée à 0,6 V, la valeur de VE est fixée quelque soit la
valeur de I E .
82
VE
La valeur de R E impose donc I E = et la valeur de IC par conséquent :
RE
R1 β
· ¸
1
IC = E − 0, 6 V
RE R1 + R2 β+1
R E I E + VC E + RC IC = E
Or IC ≈ I E donc :
VC E = E − (RC + R E ) IC
C’est l’équation de la droite de charge. On constante que la valeur de RC permet de fixer VC E . Fixons VC E = 5 V (pour un fonc-
tionnement au milieu des plateaux des courbes IC = f (VC E )). IC = 5 mA, donc R E + RC = 1 kΩ, i.e. RC = 800 Ω.
On remarque alors que le point de polarisation est entièrement fixé par les valeurs de résistance : le montage de polarisation
sera beaucoup plus stable en température. Le point de fonctionnement est également moins sensible à de petites variations de
résistance.
i B = I B + i B0 avec ¯i B0 ¯ ¿ I B et i C = IC + i C0 avec ¯i C0 ¯ ¿ IC
¯ ¯ ¯ ¯
kB T 1
La caractéristique d’entrée i B = f (v B E ) reste inchangée. Au voisinage du point de polarisation v B0 E = h 11 i B0 où h 11 = .
e IB
IC
On a également en sortie i C = h 22 vC E , où h 22 = . Le schéma de l’amplificateur émetteur-commun est donc équivalent celui
VE a
présenté figure A.13.
CB B C CC
ve v B0 E vC0 E vs
i B0
1
R1 R2 h 11 RC
h 22
E βi b0 (t )
CE RE
Capacité d’entrée Comme pour le montage précédent, afin de superposer les courants de polarisation du transistor sans modi-
fier ces derniers, on utilise un condensateur de capacité C B en série avec le générateur sinusoïdal : ce condensateur se comporte
comme un coupe-circuit pour le courant continu. L’association de la capacité et des résistances donne un filtre passe-haut de
fréquence de coupure :
1 1 1 1 1
où = + +
Ze C b Ze h 11 R 1 R 2
Il faut que cette pulsation soit assez faible pour faire passer le signal. En pratique h 11 ≈ 1 kΩ donc Ze ≈ 600 Ω. On choisira C = 10
µF pour un signal d’une centaine de Hz.
83
Capacité de sortie Là encore, pour couper la composante continue, on utilise une capacité. Comme pour le premier montage,
RC
l’association de la résistance des capacités et des résistances induit donc que, en notant Z s = :
1 + h 22 RC
j Ru C ω
vs = Z s βi B0
1 + j (R u + Z s )C ω
La fréquence de coupure est :
1 1
fc = <
2π (R u + Z s )C 2πZ s C
En pratique, h 22 ≈ 20 kΩ, donc Z s ≈ RC : on prendra également une capacité C 2 de 10 µF.
Capacité à l’émetteur La résistance d’émetteur est nécessaire pour polariser correctement le transistor, mais sa présence di-
minue beaucoup le gain en régime variable. En effet, si on ignore la capacité C E :
v e = Ze i B0 + R E i E0
= Ze + R E β + 1 i B0
¡ ¡ ¢¢
ve ve
Ainsi i B0 = ¢ contre i B0 = en l’absence de la résistance d’émetteur. Or Ze ≈ 600 Ω et R E β + 1 = 20 kΩ. La tension
¡ ¢
Ze + R E β + 1
¡
Ze
de sortie étant commandé par i B0 , le gain est considérablement diminué !
L’astuce consiste donc à placer en parallèle de cette résistance une capacité de forte valeur qui se comporte comme un court-
circuit en alternatif. On doit choisir une valeur telle que :
β+1
¿ Ze
Cω
En prenant la plus grande valeur de capacité disponible, C E = 1 mF. Pour f = 100 Hz, on a :
β+1
≈ 300 Ω
Cω
Le gain est tout de même diminué de 30% pour cette fréquence.
Du point de vue du signal alternatif, les condensateurs se comportent donc comme des fils. Dans ce cas, le montage se
simplifie ainsi :
Zs
ve vs
i B0
R1 R2 h 11 Z s βi B0 (t )
Gain Pour calculer le gain, on procède de la même façon que pour le premier montage. À vide :
βZ s
v s = Z s i C0 = βZ s i B0 = ve
h 11
D’où l’expression du gain à vide :
Zs β
G0 =
h 11
84
Impédances d’entrée et de sortie On peut facilement les obtenir vu le schéma A.8 :
— L’impédance d’entrée est le rapport des tensions et intensités d’entrée :
1 1 1 1
= + +
Ze R 1 R 2 h 11
h 11 R 1 R 2
Ze =
h 11 R 1 + h 11 R 2 + R 1 R 2
— L’impédance de sortie est tout simplement Z s :
RC /h 22 RC
Zs = =
RC + 1/h 22 1 + h 22 RC
Limites du modèle petits signaux : distorsion Lorsque le signal d’entrée est trop important, la caractéristique v B0 E = f i B0
¡ ¢
étant fortement non linéaire, le signal i B0 , donc i C0 puis v s par conséquent, peut être distordu, comme le montre le schéma A.10.
La tension VC E est encore limitée entre 0 et E, et l’intensité i C entre 0 et E / (RC + R E ), et ceci peu importe la valeur de i B . Si on
atteint ce fonctionnement, le signal de sortie de l’amplificateur sera écrêté.
4 Le montage push-pull
L’impédance de sortie du montage émetteur-commun est élevée : il ne peut donc pas délivrer de forts courants. Si on veut
obtenir un fort courant, on doit utiliser un autre montage à la suite du montage émetteur-commun. On étudiera ici le montage
push-pull, dont une version simplifiée est présentée en figure A.15.
+E
v e (t )
Ru
−E
Pour comprendre son fonctionnement, étudions d’abord ce montage simplifié figure A.16.
+E
R int
ve
Ru vs
vC E + v s = E
85
Dès que vC E > 1 V environ, on est en régime linéaire (sur les plateaux des courbes i C = f (vC E )). C’est le cas si v s < (E − 1 V).
Supposons maintenant cette condition vérifiée, et appliquons la loi des mailles à gauche :
v e − R int i B + R u i E − v B E = 0
Ainsi : ¡ ¢
v B E = v e − R int + (β + 1) i B
En traçant cette droite sur la caractéristique v B E = f (i B ), on trouve une condition pour que le transistor ne soit pas bloqué :
v e > 0, 6 V approximativement. Sinon, les trois intensités sont nulles et la tension de sortie également.
Cette loi des mailles peut ensuite se réécrire si le transistor n’est pas bloqué :
R int i E
v e − 0, 6 V = + Ru i E
β+1
Ru
v s = Ru i S = R
(v e − 0, 6 V)
int
R u + β+1
R int
À vide (R u grande), v s = v e − 0, 6 V. L’impédance de sortie du montage est donc .
β+1
Conclusion
— Si la tension d’entrée est inférieure à 0,6 V, la tension de sortie, ainsi que les différentes intensités dans le
montage sont nulles.
— Si la tension d’entrée est supérieure à 0,6 V, le montage se comporte comme un amplificateur de gain 1 et de
résistance de sortie R int /(β + 1).
— Si la tension d’entrée excède E − 1 V environ, le signal de sortie est écrêté à cette valeur.
Le transistor pnp se comporte comme le transistor npn mais pour les tensions négatives. Ainsi, si la tension d’entrée est
positive, le premier transistor est passant tandis que l’autre est bloqué : tous les courants provenant du second transistor sont
nuls et on se ramène au montage étudié ci-dessus. Si la tension d’entrée est négative, c’est le transistor npn qui est bloqué et le
fonctionnement est identique.
86
Bibliographie
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[Krob] M. K ROB , Électronique expérimentale, Ellipses (2002)
[Quaranta] J.-M. D ONNINI et L. QUARANTA, Dictionnaire de physique expérimentale, Tome IV : Électricité et applications, Pierron
(2004)
[Brenders] P. B RENDERS et al., Électronique PSI, Les nouveaux précis Bréal (2005)
[Pérez] J.-P. P ÉREZ et C. L AGOUTE, Électronique. Fondements et applications, Dunod (2012)
[Malvino] A.P. M ALVINO et D.J. B ATES, Principes d’électronique, Dunod (2008)
[Donnini-Quaranta] J.-M. D ONNINI et L. QUARANTA, Introduction à l’électronique, Masson (1998)
[Asch] G. A SCH et al. Acquisition de données : du capteur à l’ordinateur, Dunod (2011)
[Mérat] R. M ÉRAT et al., Génie électronique, Nathan (1997)
[Girard] M. G IRARD, Boucles à verrouillage de phase, McGraw-Hill (1988)
£ ¤
Granjon Y. G RANJON, Automatique, Dunod (2003)
[Manneville] F. M ANNEVILLE et J. E SQUIEU, Systèmes bouclés linéaires, de communication et de filtrage, Dunod (1995)
[BUP 685] M. B ENARROCHE, À propos d’oscillateurs couplés, BUP 685 p.1001 et suivantes (1986)
[BUP 691] J.-M. M ILLET et P. J ULLIARD, Montage simulant une résistance négative, BUP 691 p.209 et suivantes (1987)
[BUP 727] K ERVAEC R., Résistance négative, BUP 727 p.1047 et suivantes (1990)
[BUP 822(1)] A. A RBOUET, Réalisation d’un analyseur de spectre, BUP 822(1) p.577 et suivantes (2000)
87
Liste du matériel
TP 4 : Amplification de signaux
— Micro-cravate P74.37
— Adaptateur micro-cravate P74.38
— Haut-parleur P74.29
88
— Sèche-cheveux P101.10
— Amplificateur Push-Pull P41.18
— Rhéostat 5Ω P61.5 et P61.6 (en seconde lecture)
— Diode de redressement 1N4007 P29.4 (en seconde lecture)
TP 5 : Oscillateurs quasi-sinusoïdaux
— Oscillateur à quartz 2 MHz P42.47
— Sonde pour oscilloscope P37.3 (en seconde lecture)
— Self 0,1 H P60.7
TP 7 : Asservissement et couplage
— Banc pour asservissement de position P95.16
— Amplificateur de puissance HSA 4011 P47.5 ou HSA 4005 P47.6
— Alimentation stabilisée Electronic 2 Jeulin P54.12
— Bobine 500 spires P60.20
— RLC-mètre LCR4080 P69.33
— Rhéostat 33Ω P61.3
— Bobines de Helmholtz P64.18
TP 8 : Télécommunications
— Câble coaxial 50Ω 100m P58.34
— Multiplieur analogique P41.15
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