23 I-E Poly-Prof
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Cinétique électrochimique
BLAISE PASCAL
PT 2022-2023
Plan du cours
I Réaction électrochimique 2
I.A Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
I.B Vitesse d’une réaction électrochimique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
I.C Étude expérimentale : montage à trois électrodes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
II Courbe courant-potentiel d’un couple redox 7
II.A Oxydation, réduction et potentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
II.B Allure des courbes courant-potentiel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
II.C Lien qualitatif avec les diagrammes de prédominance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
III Courbes courant-potentiel en présence de plusieurs couples 12
III.A Espèces présentes en quantités comparables : vagues successives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
III.B Une espèce en large excès : exemple d’un métal impur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
III.C Une espèce en large excès : mur du solvant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
IV Blocage cinétique d’une transformation d’oxydoréduction 15
IV.A Rappel de PTSI : aspect thermodynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
IV.B Prise en compte de la cinétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Au programme
Extrait du programme officiel : partie 6 « Électrochimie », bloc 2 « Étude cinétique des réactions d’oxydo-réduction :
courbe courant-potentiel ».
Cette partie se fonde sur les acquis de cinétique chimique de première année et les prolonge par le tracé et l’exploi-
tation de courbes courant-potentiel. Ces courbes sont un outil essentiel dans la compréhension et la modélisation des
systèmes électrochimiques. L’écart entre le potentiel d’une électrode et son potentiel d’équilibre est appelé surpotentiel
plutôt que surtension pour des raisons pédagogiques, en cohérence avec le vocabulaire anglo-saxon correspondant.
L’électrochimie est le domaine à l’interface entre l’électricité et la chimie. Il s’agit d’un domaine dont les
applications sont d’importance cruciales : piles, batteries (production et stockage d’énergie électrique) mais aussi
tout ce qui a trait à la métallurgie (purification des métaux, protection contre la corrosion, etc.).
I - Réaction électrochimique
I.A - Définition
On appelle réaction électrochimique un transfert d’électrons
entre un métal appelé électrode et une solution ionique appelée électrolyte.
⇝ réaction hétérogène entre une phase solide et une phase liquide, qui a lieu à l’interface entre l’électrode et
l’électrolyte.
Remarque : Le métal fait souvent partie d’un couple redox commun avec un des ions de l’électrolyte,
mais ce n’est pas toujours le cas.
▷ un réducteur en un oxydant :
il s’agit d’une oxydation, l’électrode est appelée anode, il y a consommation d’électrons.
il s’agit d’une oxydation, l’électrode est appelée anode, il y a consommation d’électrons.
il s’agit d’une oxydation, l’électrode est appelée anode, il y a consommation d’électrons.
toto Espace 2
e− e− e− H2(g)
Fe Fe Pt
e− e−
Fe Fe2+ Fe Fe2+ e− H+
▷ Solution aqueuse contenant des ions Fe2+ dans laquelle on place une lame de fer solide :
→ si un dispositif extérieur amène des électrons (figure 1a) :
Fe2+ + 2 e− −−→ Fe
Réaction de réduction, l’électrode se comporte en cathode.
Fe2+ + 2 e− −−→ Fe
Réaction de réduction, l’électrode se comporte en cathode.
Fe2+ + 2 e− −−→ Fe
Réaction de réduction, l’électrode se comporte en cathode.
toto Espace 3
▷ Solution aqueuse acide dans laquelle on plonge une électrode de platine Pt (métal inerte) : si un dispositif extérieur
amène des électrons (figure 1c),
H+ + 2 e− −−→ H2
Réaction de réduction, l’électrode se comporte en cathode.
H+ + 2 e− −−→ H2
Réaction de réduction, l’électrode se comporte en cathode.
H+ + 2 e− −−→ H2
Réaction de réduction, l’électrode se comporte en cathode.
toto Espace 5
, , , Attention ! Les équations de réaction électrochimiques ont le goût, l’odeur, la couleur des demi-équations
d’oxydoréduction mais ce n’en sont pas !
▷ demi-équation d’oxydoréduction : les électrons sont formels et ne sont là que pour indiquer des variations de
nombre d’oxydation ;
▷ équation de réaction électrochimique : les électrons sont bien réels et circulent l’électrode métallique sous forme
d’un courant électrique.
On peut alors relier ξ aux quantités de matière des différentes espèces impliquées dans la transformation via un bilan
de matière : pour une réaction algébrique (νi > 0 si Ai est un produit ; νi < 0 si Ai est un réactif)
X
0= νi Ai
i
Généralisation : pour une réaction électrochimique au cours de laquelle un nombre d’électrons νe est échangé
(νe est le nombre stoëchiométrique algébrique des électrons), l’avancement est proportionnel à la quantité de matière
algébrique ne d’électrons échangés,
ne
ne = νe ξ donc ξ=
νe
L’électrode est un conducteur ohmique, elle donc constamment neutre. On en déduit : i dt − eNA νe dξ =
dξ
0 d’où i = eNA νe
dt
dξ
i dt − eNA νe dξ = 0 d’où i = eNA νe
dt
dξ
i dt − eNA νe dξ = 0 d’où i = eNA νe
dt
toto Espace 11
• Conclusion
En introduisant dans le résultat précédent la vitesse surfacique de réaction (S est la surface active de l’électrode),
dξ
= S vs d’où i = eNA νe S vs .
dt
Pour se ramener à une grandeur intensive, on peut utiliser l’intensité par unité de surface de l’électrode, nommée
densité de courant par analogie avec l’électromagnétisme,
i
j= = eNA νe vs .
S
U0
i
E/réf
V A
iref = 0 i
Ref ET CE
En plus de l’électrode de travail, on ajoute donc une contre-électrode, qui est là pour garantir l’électroneutralité
et « fermer le circuit ». Ces deux électrodes sont reliées par un générateur de fém réglable, et d’un ampèremètre pour
mesurer l’intensité.
La conservation de l’électroneutralité de la solution impose que l’électrode de travail et la contre-électrode soient
parcourues des courants i opposés : il y a donc une deuxième réaction électrochimique qui a lieu à la surface de la
contre-électrode. Celle-ci ne doit pas affecter le comportement du système : on ne veut étudier que l’électrode de
travail. C’est généralement l’électrode pour laquelle j est le plus élevé qui impose son comportement à l’ensemble.
jET SCE
|iET | = |iCE | alors |jET | SET = |jCE | SCE donc =
jCE SET
jET SCE
|iET | = |iCE | alors |jET | SET = |jCE | SCE donc =
jCE SET
jET SCE
|iET | = |iCE | alors |jET | SET = |jCE | SCE donc =
jCE SET
toto Espace 13
⇝ on choisit une contre-électrode de grande surface, par exemple en forme de demi-cylindre alors que l’électrode
de travail est un fil.
• Électrode de référence
Le générateur impose une tension U0 entre l’électrode de travail et la contre-électrode ... mais cette tension n’est
pas facilement reliable aux caractéristiques du couple redox. Pour accéder au potentiel redox du couple, il faut mesurer
la tension entre l’électrode de travail et, théoriquement, l’ESH (électrode standard à hydrogène, électrode fictive), ou
en pratique entre l’électrode de travail et une électrode de référence, dont le potentiel est parfaitement connu.
Pour que son potentiel soit connu, une électrode de référence doit être à l’équilibre thermodynamique, donc
parcourue par aucun courant : on place donc un simple voltmètre (impédance d’entrée infinie donc aucun courant ne
le traverse) entre les deux.
Remarque : se reporter au TP sur le dosage du sérum physiologique pour un rappel sur les électrodes
de référence.
• En pratique
La mesure de courbes intensité-potentiel se fait grâce à un potentiostat : l’utilisateur indique un potentiel E,
et l’appareil ajuste la tension U0 jusqu’à ce que ce potentiel soit atteint grâce à un circuit électronique fait de
comparateurs et de rétroactions. Il mesure et affiche alors l’intensité.
⇝ même si ce n’est pas tout à fait exact, on dit que le potentiel est « imposé » et l’intensité « mesurée ».
, , , Attention ! Par convention, les potentiels standard sont tabulés à pH = 0 : la loi de Nernst doit toujours être
écrite à partir d’une équation équilibrée avec H+ , jamais avec HO – .
Écrire la loi de Nernst relative aux couples Fe3+ /Fe2+ ; Cu2+ /Cu et Cr2 O27 – /Cr3+ .
toto Espace 14
[Fe3+ ]
ENernst = E ◦ + 0,06 log
[Fe2+ ]
On suppose partir d’un état initial d’équilibre, puis à l’aide d’un montage à trois électrodes, on impose un poten-
tiel E = E1 . Comment le couple redox réagit-il ?
État initial : état d’équilibre, donc E = EN,i .
État final : le système cherche à évoluer vers un nouvel état d’équilibre tel que E = E1 = EN,f ̸= EN,i .
Sens de la transformation :
▷ si E1 > EN,i alors le rapport [Fe3+ ]/[Fe2+ ] doit augmenter, il y a donc une oxydation de Fe2+ en Fe3+ c’est-à-dire
que l’électrode est parcourue par un courant i > 0.
▷ de même, si E1 < EN,i alors la transformation est une réduction de Fe3+ en Fe2+ .
a
État initial : état d’équilibre, donc E = EN,i .
État final : le système cherche à évoluer vers un nouvel état d’équilibre tel que E = E1 = EN,f ̸= EN,i .
Sens de la transformation :
▷ si E1 > EN,i alors le rapport [Fe3+ ]/[Fe2+ ] doit augmenter, il y a donc une oxydation de Fe2+ en Fe3+ c’est-à-dire
que l’électrode est parcourue par un courant i > 0.
▷ de même, si E1 < EN,i alors la transformation est une réduction de Fe3+ en Fe2+ .
a
État initial : état d’équilibre, donc E = EN,i .
État final : le système cherche à évoluer vers un nouvel état d’équilibre tel que E = E1 = EN,f ̸= EN,i .
Sens de la transformation :
▷ si E1 > EN,i alors le rapport [Fe3+ ]/[Fe2+ ] doit augmenter, il y a donc une oxydation de Fe2+ en Fe3+ c’est-à-dire
que l’électrode est parcourue par un courant i > 0.
▷ de même, si E1 < EN,i alors la transformation est une réduction de Fe3+ en Fe2+ .
a
toto Espace 15
• Généralisation
i
courbe
en oxydation ▷ si E = ENernst : i = 0, système à l’équilibre
i = 0, système à l’équilibre
Red −→ Ox toto Espace 16
Figure 3 – Une réaction électrochimique à l’échelle microscopique. Pour l’exemple, la figure représente ici le cas
d’une réduction
Red −→ Ox Red −→ Ox
η0,c η0,a
EN
E E
EN
Red ←− Ox Red ←− Ox
Remarques :
▷ Le critère « i devient non négligeable » ne être qu’un critère approximatif, ne serait-ce que parce
qu’il dépend de la sensibilité des appareils utilisés : il nous suffira cette année, mais il existe des
définitions plus rigoureuses.
▷ Les surpotentiels peuvent être différents en oxydation et en réduction, en revanche un couple lent
dans un sens l’est généralement dans l’autre également. On dit qu’un couple rapide « ne présente
pas de surpotentiel ».
▷ Lorsque les deux espèces du couple sont gazeuses ou en solution, les surpotentiels peuvent dépendre de
la nature de l’électrode utilisée. Par exemple, le couple H+ /H2 en réduction présente un surpotentiel
de 100 mV sur platine, 400 mV sur fer et 800 mV sur zinc.
Red −→ Ox
EN
E
palier de Red ←− Ox
diffusion
Remarque : Lorsque la solution n’est pas agitée, le transfert de matière est purement diffusif et le
courant limite de diffusion est proportionnel à la concentration du soluté. Agiter la solution permet
d’accélérer le transfert de matière et donc d’augmenter le courant limite de diffusion, c’est pourquoi
certains montages à trois électrodes utilisent une électrode tournante.
• Mise en pratique
Le couple Cu2+ /Cu est un couple rapide. Représenter l’allure qualitative de sa courbe intensité-potentiel pour une
concentration [Cu2+ ] = C0 = 1 · 10−2 mol · L−1 puis pour [Cu2+ ] = 2C0 en supposant la solution non agitée.
Donnée : E ◦ (Cu2+ /Cu) = 0,34 V
Préciser qu’il faut légender correctement l’axe des abscisses mais pas l’axe des ordonnées.
Potentiel à courant nul déduit de la loi de Nernst,
Sachant que 0,03 × log 2 = 0,01, il est quasiment inchangé dans le deuxième cas.
Pas de palier de diffusion en oxydation mais en réduction seulement. Le courant de diffusion est doublé si on double
la concentration.
Tracé du diagramme :
Comme dans un diagramme potentiel-pH, il est parfois nécessaire de choisir des conventions de tracé, en particulier
quand le réducteur est un métal, mais le potentiel frontière est toujours de l’ordre du potentiel standard. En outre,
c’est toujours l’oxydant qui est prédominant pour les potentiels élevés.
i
Red −→ Ox
EN
E
Red ←− Ox
domaine de stabilité
élargissement cinétique apparent thermodynamique
du domaine de stabilité de l’oxydant de l’oxydant
Red1 −→ Ox1
Red1 ←− Ox1
Interprétation qualitative : Les impuretés sont présentes en quantités tellement faibles par rapport à l’espèce en
excès, que lorsqu’une impureté se trouve en contact avec la solution la réaction se fait instantanément mais le courant
global est à peine modifié.
Exemple : Considérons le cas de la purification du cuivre, étape final de son obtention par hydrométallurgie. L’anode
est une électrode de cuivre impur dont il faut extraire les impuretés, qui sont principalement du plomb et de l’argent.
Pour cela, l’anode est dissoute en solution afin que seul le cuivre se redépose à la cathode : on parle de procédé à
anode soluble. Le courant I d’électrolyse dans l’anode est imposé.
Ag
des réducteurs
de stabilité
Domaines
apparents
Pb
Cu
i
Cu −→ Cu2+
I
Pb −→ Pb2+ Ag −→ Ag+
toto Espace 22
Sur le plan de l’oxydoréduction, le couple H2 O/H2 est exactement équivalent au couple H+ /H2 .
Son potentiel standard est nul par convention : c’est le couple qui intervient dans l’ESH.
toto Espace 23
Le domaine de potentiel compris entre les deux vagues en réduction et en oxydation de l’eau est appelé domaine
d’inertie électrochimique de l’eau : l’eau n’est pas active sur le plan électrochimique dans cette gamme de
potentiel, c’est-à-dire qu’elle ne réagit pas. Les deux vagues forment les murs du solvant.
Remarque : La figure est tracée en assimilant le potentiel de Nernst au potentiel standard, ce qui n’est
valable qu’à pH nul. À pH non nul, les potentiels de Nernst sont tous les deux diminués de 0,06 pH et
les murs du solvant décalés vers la gauche.
i
H2 O −→ O2
0V 1,23 V
E
Li ←− Li+
H2 ←− H2 O
Interprétation de la figure 6 : le solvant est présent en quantités « illimitées », donc c’est lui qui fixe le potentiel
à courant fixé. Les ions Li+ ne pourront jamais être réduit dans l’eau dans ces conditions : quel que soit le point se
trouvant sur la courbe de l’eau, il se trouve dans le domaine de stabilité apparent de l’oxydant.
le solvant est présent en quantités « illimitées », donc c’est lui qui fixe le potentiel à courant fixé. Les ions Li+ ne
pourront jamais être réduit dans l’eau dans ces conditions : quel que soit le point se trouvant sur la courbe de l’eau,
il se trouve dans le domaine de stabilité apparent de l’oxydant.
le solvant est présent en quantités « illimitées », donc c’est lui qui fixe le potentiel à courant fixé. Les ions Li+ ne
pourront jamais être réduit dans l’eau dans ces conditions : quel que soit le point se trouvant sur la courbe de l’eau,
il se trouve dans le domaine de stabilité apparent de l’oxydant.
toto Espace 24
Remarque : en pratique, la production de lithium métallique par électrolyse est possible, mais avec
un solvant organique.
Généralisation : i
Il est impossible de réaliser des transformations
à un potentiel hors du domaine d’inertie électrochimique de l’eau.
Conséquence importante : tous les paliers de diffusion se terminent sur le mur du solvant.
Une réaction est thermodynamiquement possible si sa constante d’équilibre est suffisamment grande.
n [E ◦ (Ox) − E ◦ (Red)]
K ◦ = 10 0,059
En pratique, pour un électron échangé au cours de la réaction, la réaction peut être considérée totale (K ◦ > 103 )
dès que |∆E ◦ | ≳ 0,2 V, seuil qui passe à 0,1 V pour deux électrons échangés. Ainsi, un très faible écart de potentiels
standards suffit pour que la réaction soit totale.
• Règle du gamma
La règle du gamma est une recette permettant de prévoir sans calcul si une transformation est thermodynami-
quement possible ou non, c’est-à-dire concrètement si sa constante d’équilibre est supérieure ou inférieure à 1. Elle
utilise un axe vertical, correspondant au potentiel standard du couple.
E◦ Possibilité d’une réaction entre Cu2+ et Pb ?
oui gamma dans le bon sens
Cu2+ Cu (0,34 V) oui gamma dans le bon sens
côté des réducteurs
côté des oxydants
demande donc de comparer deux courbes i-E, une courbe anodique et une courbe cathodique.
• Unicité du potentiel redox
Dans un système électrochimique, le potentiel d’oxydoréduction E prend une unique valeur,
identique pour tous les couples mis en contact :
▷ lorsque le système est à l’équilibre, cette valeur est contrainte par les lois de Nernst relatives à
chaque couple ;
▷ lorsque la réaction est en cours, elle est contrainte par les courbes intensité-potentiel.
• Blocage cinétique
On étudie la stabilité du magnésium (couple Mg2+ /Mg, E1◦ = −2,37 V) et du plomb (couple Pb2+ /Pb, E2◦ =
−0,13 V) en milieu acide (couple H+ /H2 , E3◦ = 0 V). La surtension cathodique du couple H+ /H2 est nettement plus
élevée sur le plomb que sur le magnésium.
1 - Montrer que ces deux réactions sont thermodynamiquement possibles.
2 - Déterminer graphiquement le potentiel mixte dans le cas de la réaction sur le magnésium. Conclure.
3 - Déterminer graphiquement le potentiel mixte dans le cas de la réaction sur le plomb. Conclure.
i i
Mg −→ Mg2+ Pb −→ Pb2+
0V 0V
E E
H2 ←− H+ H2 ←− H+
Mg Pb
1 Règle du gamma.
2 Cas du magnésium : prendre une règle verticale et la déplacer de gauche à droite pour identifier le potentiel
mixte. Pour ce potentiel, le courant est non nul donc la réaction a bien lieu, plus ou moins rapidement selon qu’il est
« grand » ou « petit ».
3 Cas du plomb : les seules valeurs de potentiel qui pourraient satisfaire à l’égalité des courants anodique et
cathodique imposent un courant nul, c’est-à-dire une vitesse de réaction nulle.
4 Règle du gamma.
5 Cas du magnésium : prendre une règle verticale et la déplacer de gauche à droite pour identifier le potentiel
mixte. Pour ce potentiel, le courant est non nul donc la réaction a bien lieu, plus ou moins rapidement selon qu’il est
« grand » ou « petit ».
6 Cas du plomb : les seules valeurs de potentiel qui pourraient satisfaire à l’égalité des courants anodique et
cathodique imposent un courant nul, c’est-à-dire une vitesse de réaction nulle.
toto Espace 28
Remarque : dans le second cas, le potentiel mixte prend une valeur « non unique » : on dit qu’il n’est
pas défini.
Une réaction permise par la thermodynamique n’a réellement lieu que s’il existe un potentiel mixte,
pour lequel les courants anodique et cathodique sont égaux en valeur absolue et non nuls.
Dans le cas contraire, on dit qu’il y a blocage cinétique.
, , , Attention ! La cinétique peut empêcher des réactions permises par la thermodynamique, mais la réciproque
n’est pas vraie : une réaction thermodynamiquement impossible n’aura jamais lieu grâce à la cinétique.