Le Meilleur Thérapeute C'est Vous - Prendre Soin de Soi de - Alain Braconnier
Le Meilleur Thérapeute C'est Vous - Prendre Soin de Soi de - Alain Braconnier
Le Meilleur Thérapeute C'est Vous - Prendre Soin de Soi de - Alain Braconnier
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-4150-0615-0
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de
l’article L. 122-5 et 3 a, d’une part, que les « copies ou
reproductions strictement réservées à l’usage du copiste et non
destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les
analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et
d’illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou
partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants
droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette
représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée
par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété
intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo.
Avant-propos
Il y a aujourd’hui une forte demande qui s’exprime de
vouloir prendre soin de soi. La survenue de maladies
physiques demande incontestablement l’aide d’un médecin ou
d’un chirurgien. En est-il de même lorsqu’il s’agit d’une
difficulté plus ou moins importante pour soi ou pour ses
enfants ? Confrontés à des contraintes qui paraissent
difficilement surmontables, à l’empêchement d’être
suffisamment heureux, nous cherchons des solutions pour
vivre mieux. Quels sont les moyens dont nous pouvons
disposer ?
Le monde a changé. Les sources d’information et les offres
dans le domaine du mieux-être mental se sont multipliées. Est-
il possible de nos jours de prendre soin de soi, pour soi-même
et par soi-même ? Serait-il opportun de choisir de faire appel à
un coach, à condition de se prémunir de tout endoctrinement ?
Et quand décider de faire une thérapie avec un vrai
professionnel de santé, diplômé comme tel, sans pour autant
écarter les possibilités précédentes ? Trois situations que ce
livre cherche à clarifier, en les illustrant par des exemples
concrets et des questionnaires qui aideront à préciser les
problèmes.
Tout d’abord, il existe une grande variété d’options pour
prendre soin de soi, beaucoup plus accessibles aujourd’hui
qu’hier. Les médias et Internet n’y sont pas étrangers.
Toutefois, il ne faut pas ignorer les risques graves que
certaines pratiques posent lorsqu’elles sont à l’origine
d’emprise sur une personne en difficulté.
Il est toujours possible en fin de compte de devenir son
propre thérapeute soit par une démarche personnelle, soit avec
l’aide d’un thérapeute, soit en associant ces deux approches.
Peut-on mieux prendre soin de soi et de ses états d’âme
aujourd’hui qu’hier ? La réponse est oui. La question n’est
plus le manque de possibilités offertes à chacun, mais plus
certainement le trop-plein.
Introduction
Pendant quarante ans de pratique clinique, j’ai fait le choix
de chercher la bonne méthode adaptée aux besoins de chacun
de mes patients plus ou moins en difficulté face à eux-mêmes
et aux évolutions de ce monde marqué par l’incertitude. J’ai
acquis la certitude que, pour susciter l’adhésion, il est
indispensable de partager le même diagnostic de la situation
qui se présente, les mêmes moyens pour le traiter et qu’il faut
s’appuyer sur une relation empathique. Aujourd’hui, grâce aux
études scientifiques dans le domaine, 30 à 50 % des résultats
positifs obtenus quelle que soit la méthode reposent sur les
liens favorables établis entre le thérapeute et le patient, c’est-à-
dire l’écoute, l’attention à l’autre et l’alliance de travail 1. Cette
expérience de plus de quarante années m’a également appris
que personne ne réussira à être aidé ou à s’aider lui-même s’il
ne le veut pas. De même, il s’avère qu’aucune méthode
n’assure à 100 % de bons résultats. Une certaine modestie
reste de rigueur.
L’histoire de Sarah
Un jour, une amie, Sarah, enseignante en sciences, me
raconte qu’elle avait présenté un an auparavant une
paralysie faciale qui l’avait fortement gênée vis-à-vis de
ses amies et de ses étudiants, et beaucoup angoissée.
Après avoir consulté un neurologue qui élimina toute
cause médicale, elle envisagea une raison
psychologique qui aurait expliqué ce trouble apparu
brusquement après une déception sentimentale. Ce lien
largement plausible ne changea rien à cette image
pénible qu’elle avait alors d’elle-même. Une angoisse
bien compréhensible l’envahissait. Elle lut un article qui
proposait un atelier d’« hypno-relaxation pour
améliorer son quotidien ». Cela ne la convainquit pas.
Persévérant dans ses recherches, elle tomba par hasard
sur Internet sur un article qui suscita son intérêt. On y
recommandait d’actionner simplement les muscles de la
joue, en y pensant, cinq fois par jour. Quelle ne fut pas
sa surprise quand, au bout de trois semaines, sa
paralysie disparut. Elle était contente de me raconter
cette histoire dont elle était assez fière sans pour autant
tomber dans le spiritisme. Je la sentais, à juste titre,
séduite par elle-même. S’est-il agi des effets de la
suggestion ou de l’autosuggestion ? Personne ne le
saura. Elle interpréta, tout en y croyant qu’à moitié, que
cette technique avait dû reposer sur une meilleure
circulation de l’influx nerveux de ses synapses et de ces
neurones cérébraux. Elle en parla à son neurologue qui
l’écouta mais parut douter de cette méthode et de cette
explication. Elle en sourit, mais garda pour elle sa
conviction que la méthode qu’elle avait elle-même
utilisée avait été la bonne.
Chacun connaît l’histoire de la petite souris qui vient
remplacer par une pièce de monnaie la première dent de
lait que le petit enfant, angoissé, a perdu. Première
histoire de la vie qui montre que l’on peut souffrir, être
angoissé et astucieusement en guérir par une
récompense et… surtout y croire.
Cette histoire est à l’origine de ce livre dont l’objectif est
d’offrir une inspiration et un guide pour devenir le meilleur
thérapeute pour soi-même ou ses enfants. Cette démarche
repose sur trois principes simples et applicables par chacun :
– se prendre soi-même en charge ;
– savoir pourquoi et à qui on confie son stress ;
– choisir sinon un psychothérapeute qui vous convient.
L’histoire de Juliette
Juliette est d’origine italienne. Elle se sent mal dans sa
peau, trouvant difficilement sa place, loin de son pays
d’origine. Elle ressent de plus en plus souvent des
moments de cafard, elle ne dort que de façon
fractionnée et se réveille toujours fatiguée avec des
idées négatives. Sa sexualité est en berne. Cette jeune
femme de 30 ans constate que sa vie stagne. Elle ne
trouve pas de compagnon qui lui convienne et prend
conscience que ses amies du même âge commencent à
s’engager dans la vie plus facilement. Sa vie
professionnelle lui offre une certaine autonomie
financière, mais elle ne « s’éclate pas ». Son rêve serait
de créer une activité où elle s’exprimerait
artistiquement. Ne se sentant pas l’âme d’une
aventurière, elle craint de ne pas y parvenir. Elle en fait
régulièrement des cauchemars.
Elle résume rapidement son histoire. Elle est consciente
qu’elle se sent toujours disponible pour les autres
comme elle l’a toujours été dans son enfance pour sa
sœur cadette moins brillante qu’elle à l’école. Leurs
parents très occupés par leur travail ne pouvaient être
suffisamment à l’écoute de leurs enfants. Juliette est
ravie d’aider ses amies, mais elle aimerait aussi un
retour de leur part qu’elle ne sent pas. Tout cela, pense-
t-elle, doit venir de son enfance.
Comme beaucoup, elle a regardé la série En thérapie.
Elle s’y est pour une part retrouvée : une thérapie
l’aiderait-elle ? « Est-ce bien nécessaire ? » Son
problème est-il si important que cela ? me demande-t-
elle. Ses amies n’en ont apparemment pas eu besoin.
Cela lui fait peur aussi. Elle a le sentiment qu’elle a
généralement réussi par elle-même à faire face aux
problèmes, mais souvent seule. Pour moi qui l’écoute,
elle ne me paraît pas franchement déprimée, elle ne
ressent pas des crises d’angoisse à répétition, elle n’a
pas de symptômes invalidants. Que lui conseiller ?
« Le besoin énorme de confiance est un problème de
petite fille dont je ne me suis jamais guérie », me dit-
elle. Elle ajoute : « J’aimerais me sentir suffisamment
en confiance pour me lancer dans une thérapie. » Je lui
dis que je suis prêt à l’aider, mais que ce n’est pas une
décision qui me revient ; en revanche, je suis prêt à
l’informer des différentes possibilités qui existent :
– soit mettre mieux en valeur ce qui la détend et la rend
agréable à ses propres yeux ;
– soit être aidée par un coach en sophrologie, de yoga
ou de méditation, qu’elle peut trouver seule ou par
l’intermédiaire de ses amies.
– soit entreprendre une thérapie, en lui précisant les
différents types de thérapie, pour prendre confiance en
elle ou mieux comprendre ce qui l’a amenée à trop
dépendre des autres.
J’ajoute que ces trois démarches ne sont pas
incompatibles. Au contraire, elles se compléteront et si
cela ne lui convient pas suffisamment elle pourra
toujours se réorienter. Je lui donne ainsi les grandes
lignes que je présente systématiquement à ceux qui
s’interrogent sur ce qu’ils doivent entreprendre : se fier
à ce qui leur convient personnellement après s’être
informé un minimum.
Pourquoi agir ainsi ? Une thérapie aurait pu être
adaptée, mais j’ai entendu chez Juliette le désir de
découvrir en elle à la fois une image favorable de
personne autonome mais aussi de personne aidant les
autres et enfin le besoin de trouver un lien lui permettant
de se sentir elle-même soutenue. Je pense qu’il est utile
qu’elle développe cette image positive d’elle-même pour
s’aider par ses propres ressources et reconnaître aussi
son besoin de se sentir soutenue par un autre, que je
peux à mon niveau représenter comme elle le demande
également.
Nous devons avoir aujourd’hui un nouveau mode de
relation avec nos patients, une relation de confiance et
non plus de totale neutralité, ni de dominance excessive.
La situation de Juliette est suffisamment explicite et
beaucoup plus fréquente qu’on le croit. Chaque être
humain a besoin de l’autre à condition de n’être ni
dépendant ni infériorisé dans sa propre image de soi.
Le choix appartient à Juliette. Compte tenu de ses
qualités personnelles et de la prise de conscience de ses
difficultés, Juliette choisit de trouver une méthode
naturelle pour mieux prendre soin d’elle : avoir une
activité physique régulière avec une amie et « sortir »
plus souvent dans des lieux de détente et de rencontre
after-work. Juliette pourra ainsi progresser dans sa vie
et avoir besoin parfois d’un soutien pour mieux faire
face au stress quotidien qui l’envahit.
Face aux manifestations d’angoisse, aux moments de
déprime ou aux traits de caractère qui l’empêchent de
vivre la vie qu’elle souhaiterait, il sera possible
d’envisager une thérapie. La contrepartie est qu’elle se
sente prête pour cela et que la thérapie proposée lui
convienne ainsi que celui qui l’exerce. La confiance
dans ce qu’elle entreprend compte pour une part
importante dans le résultat.
Contrairement à ce que certains pensent, l’association de
ces deux démarches n’est pas contradictoire, à condition
qu’elles ne s’opposent pas et qu’on en connaisse les avantages
respectifs.
Comme l’histoire de Juliette l’illustre, ce livre souhaite
apporter des réponses aux questions suivantes :
– Peut-on aujourd’hui traiter nos problèmes plus
facilement seul que par le passé ?
– Quand doit-on accepter de se soigner et comment ?
– À quel moment doit-on se faire aider par un « coach »
sans risque de dépendance à son égard ?
– À quel moment un psychothérapeute qualifié devient
nécessaire ?
Rétrospectives
L’histoire de la « médecine de l’âme » s’est développée
dans des sociétés traditionnelles à partir des pratiques de
suggestion des chamans, des gourous, des marabouts ou des
« guérisseurs ». Depuis plus d’un siècle, des recherches
scientifiques, dans des sociétés plus rationnelles et
individualistes 1, ont permis d’apporter de vrais bénéfices à la
demande de « mieux-être » largement exprimée à tous les âges
de la vie. Le développement des recherches en psychologie
clinique et en neurosciences a permis de soigner ces maladies
de l’âme. Beaucoup plus récemment, depuis ce début du
e
XXI siècle, de nombreuses méthodes de soin sont devenues
Un long parcours
De même que les « maladies de l’âme » ont connu des
métamorphoses dans leurs désignations et leurs conceptions,
les soins qu’elles ont inspirés se sont parallèlement
métamorphosés au fil du temps. Si le terme « mélancolie »
désigne aujourd’hui une forme de dépression, elle associait
dans l’Antiquité grecque kholé (« bile ») et mélas (« noire ») 7.
Parallèlement, les soins de cet état d’âme sont passés du
fétichisme et de la magie – voire de la sorcellerie – à un
traitement dit de « bonne pratique clinique », défini au niveau
international et associant médicaments et psychothérapie.
Aujourd’hui, qu’il s’agisse des termes utilisés ou des
traitements proposés, le lien avec le passé peut facilement
s’établir à travers plusieurs attitudes contemporaines observées
dans la recherche de guérison.
Y croire
Nous avons normalement l’intuition que l’efficacité d’une
méthode que l’on choisit dépend de notre propre
autosuggestion, d’une certaine « pensée magique », mais aussi
d’une confiance dans les connaissances de celle ou de celui
qui nous conseille. Il est prouvé aujourd’hui que le plus
important dans la guérison des problèmes personnels est la
relation avec soi-même et/ou avec un coach ou un thérapeute
exerçant une activité réglementée, qui sait vous informer des
avantages mais aussi des risques de sa méthode 4.
La présence en chacun de nous d’une résonance à la pensée
magique et à l’autosuggestion de nos ancêtres est évidente. Le
fait de prendre une petite balle en mousse au travail pour
apaiser ses tensions a peut-être un effet physique de détente,
mais sûrement un effet psychologique relevant de
l’autosuggestion. Rappelons que les objets d’art premier
africains sont valorisés précisément parce qu’ils sont tenus
pour « magiques », c’est-à-dire porteurs pour certains d’une
force immanente de guérison qui échapperait à la rationalité.
On pourrait ajouter à cela avec une note d’humour (anglais)
que le nouveau roi d’Angleterre Charles III est un fervent
défenseur de la « biodynamie » (branche de l’anthroposophie),
des médecines alternatives et de l’homéopathie. Rappelons
que l’anthroposophie, courant de pensée fondé par l’occultiste
autrichien Rudolf Steiner, est un savant mélange de
pseudoscience, d’ésotérisme et de mysticisme.
Edvard Munch
En même temps que j’écrivais ce livre, je lisais le résumé
de l’histoire de la vie d’Edvard Munch, dont chacun connaît le
tableau le plus célèbre, Le Cri 3. Ce peintre norvégien de
renommée mondiale définissait l’art comme « la forme que
prend une image une fois passée à travers les nerfs de l’être
humain ». Son histoire permet de comprendre à la fois sa
sensibilité et ce que sa création picturale représente : une
remarquable sublimation de ce qu’a pu être cette histoire
marquée par des « ressauts tragiques ». Alors qu’il n’avait que
5 ans, sa mère décède de tuberculose ; neuf ans plus tard, sa
sœur décède de la même maladie ; une autre de ses sœurs sera
internée en asile ; lui-même, à l’âge de 46 ans, sera hospitalisé
six mois pour dépression. On peut en effet dire que « les anges
noirs se sont penchés sur son berceau ». On peut aussi
constater qu’il a pu exprimer ses « orages intimes » et ainsi
« s’autotraiter » tout en en faisant profiter tous ceux que sa
peinture touche particulièrement. On peut dire qu’Edvard
Munch a su se confronter ainsi à lui-même et à ses
« malheurs » à travers l’art (il était également passionné de
théâtre) et il n’a eu besoin de soins que très tardivement.
Évidemment, on pourra opposer que tout le monde n’est
pas un artiste exceptionnel comme pouvait l’être Edvard
Munch. Mais, plus simplement, on peut aussi se poser la
question suivante : peut-on se confronter soi-même à ses
soucis et à ses inquiétudes sans avoir recours à des soins
prescrits et par des moyens que la vie peut nous proposer ?
Je rappellerai d’abord ce qui généralement peut nous
empêcher de vivre de façon suffisamment agréable.
Le corps s’exprime
L’union de l’âme et du corps fait partie de l’histoire de
l’humanité. Par le passé, elle fut au centre des débats
philosophiques 4 ; aujourd’hui elle passionne les
neuroscientifiques 5.
Plus concrètement, les plaintes psychocorporelles peuvent
prendre une place importante sous des formes diverses,
généralement passagères : troubles du sommeil, troubles
digestifs, douleurs inexpliquées. Certaines sont clairement
liées à un événement précis : examen, compétition, problème
relationnel, mauvaises nouvelles, etc. D’autres, apparemment
inexpliquées, prennent une apparence plus somatique que
l’examen médical n’explique pas. On parle alors de troubles
fonctionnels en raison d’une absence de raison médicale
clairement établie : maux de tête, vertiges, douleurs dorsales
ou lombaires, syndrome du côlon irritable, trouble cutané,
fibromyalgie, etc. Il s’agit évidemment d’éliminer une cause
médicale précise. On y retrouvera toujours un certain degré
d’anxiété, à la fois cause et conséquence.
Ces plaintes représentent une gêne et peuvent conduire à
chercher une solution. Voici les trois approches envisageables
qu’il est une fois de plus utile de différencier :
• La solution peut relever soit d’une « médecine douce »,
en cas de difficulté mineure, reposant sur des moyens
« naturels » que nous avons rapidement évoqués et que
nous détaillerons (chapitre 8, ici). L’autoprescription est
alors souvent envisagée après, idéalement, un avis
médical éliminant une raison précise qui nécessiterait un
traitement allopathique.
• Si ces troubles ne sont pas passagers et entraînent une
gêne psychosociale, les approches plus spécifiques, telles
que celles traitant un état de stress réel sont
recommandées 6.
• Sans amélioration ou avec un vécu trop pénible, le
recours à un psychothérapeute, médecin psychiatre ou
psychologue est nécessaire.
Croyances ou certitudes ?
Nos pensées et nos actions contiennent une part
d’irrationnel. On pourrait même avancer l’idée selon laquelle
notre raison nous donne la possibilité d’accéder à une
meilleure connaissance de soi, du monde, et de prendre des
décisions adaptées 8. Nos jugements peuvent être source
d’erreurs. Les chercheurs renommés en sciences cognitives
l’ont démontré 9.
En même temps, nous pouvons affirmer que notre cerveau
est capable de résoudre des problèmes complexes tout en
sachant qu’il ne suffit pas d’être intelligent pour être rationnel.
Mais, en nous faisant confiance et en développant un état
d’esprit toujours plus constructif et plus efficace, nous
pouvons conforter l’idée de notre pouvoir de résoudre nos
problèmes et choisir de ne désespérer de rien. Nous avons une
plus grande capacité d’autodéfense que nous le pensons vis-à-
vis des problèmes qui nous bouleversent 10.
CHAPITRE 4
Les bénéfices
Chacun dispose de plusieurs possibilités pour faire le point
sur soi. Le choix vous appartient. J’en retiendrai trois :
– soit vous décidez de vous lancer seul avec vous-même
et vous y parvenez ;
– soit vous souhaitez avoir des conseils concrets sur votre
comportement pour être moins inhibé et plus sûr de vous,
en échangeant avec des personnes de votre famille, des
amis, de collègues de travail ;
– soit vous souhaitez comprendre les raisons plus
profondes qui vous font vous sentir souvent prisonnier de
votre enfance. Dans ce cas, l’aide d’un thérapeute vous
sera utile à condition de choisir le bon, c’est-à-dire celui
qui vous convient avec la méthode proposée. Comme je
le préciserai plus loin, on sait que le plus important sera
la relation qui s’établira entre vous et le thérapeute.
Les objectifs
Il est utile de se fixer des objectifs pour s’engager dans
cette démarche pour mieux se connaître et comprendre ce qui
nous arrive. On peut malheureusement trop facilement se dire
qu’on se connaît suffisamment pour éviter d’aller plus loin. Au
contraire, savoir faire le point sur soi peut répondre à deux
objectifs qui se présentent à des moments différents :
– lorsqu’on prend conscience du sentiment grandissant
d’insatisfaction et de gêne provoqué par la répétition de
comportements négatifs, il devient utile de connaître les
raisons objectives et le degré de souffrance intime
provoqué ;
– et au moment de l’évaluation des moyens choisis pour y
remédier.
Les répétitions
Pour ce voyage personnel, votre « valise » sera plus ou
moins légère. La meilleure méthode pour l’évaluer consiste à
prendre conscience des répétitions dans vos attitudes qui sont
sources d’échecs. Les comportements qui se répètent sont
faciles à retrouver quand on fait le point sur soi. Il y a d’une
part ceux qui ont pu vous concerner, ceux qui ont concerné les
relations avec des proches ou bien qui ont été repérés par ceux
autour de vous qui envisagent de vouloir les changer. La liste
des comportements qui nous portent trop souvent préjudice
n’est pas limitative. À chacun de les identifier et d’évaluer le
degré d’empêchement produit. Voici quelques pistes :
• Refuser les challenges personnels, sentimentaux
professionnels, physiques. Refuser systématiquement
toute prise de risque. Vivre dans le regret.
• Se dévaloriser (physiquement, moralement,
socialement).
• Être déçu de soi sur un point précis ou trop facilement
pour tout. Se sentir découragé. Trouver que plus rien n’a
de sens. Avoir des comportements d’« autosabotage ».
• Se sentir débordé et souhaiter mieux gérer ses émotions.
• Avoir peur de craquer, de s’effondrer, de ne plus pouvoir
faire face.
• Manquer de souplesse dans sa relation aux autres. Être
trop exigeant à l’égard de soi-même, à l’égard d’autrui.
Trop douter des autres (sentimentalement, socialement).
• Être facilement dans la contradiction.
• Trop ruminer. Trop remettre au lendemain (un
rangement, une démarche, une discussion, une
rencontre, etc.).
• Être trop émotif (mal gérer ses émotions ou être
hypersensible).
• Être trop sûr de soi (vouloir toujours avoir raison,
refuser les échecs).
• Avoir peur des autres (timidité excessive, peur d’une
prise de parole y compris à table, repli sur soi).
• Attendre trop des autres (dépendance affective,
passivité).
• Retraverser les blessures de l’enfance jamais cicatrisées.
• Voir fréquemment le verre à demi vide plutôt qu’à
moitié plein.
• Se sentir trop souvent, et sans raison objective, habité
par un danger qui empêche toute nouvelle situation, toute
nouvelle relation.
• Et surtout, répéter les rencontres qui échouent est la
plainte que j’ai le plus souvent constatée.
Esprit, es-tu là ?
Prendre soin de soi ne procède pas d’un pouvoir mystique
comme nos ancêtres le croyaient. La croyance en ce pouvoir
n’est pas pour autant totalement à exclure. Des études
scientifiques ont montré que la croyance en un pouvoir
supérieur, mystique ou religieux avait des effets protecteurs, si
ce n’est positifs, sur l’amélioration de l’angoisse et même de la
dépression. Il n’en reste pas moins que ce pouvoir de se sortir
des difficultés rencontrées – et de l’angoisse que cela suscite –
passe trop souvent naturellement par une attente de
changement de la part des autres (ce qui n’est pas à exclure),
par une attente de la venue de ce pouvoir personnel dans le but
d’un changement plus satisfaisant.
Quoi qu’il en soit, un minimum de recul et de réflexion sur
ce qui pourrait nous soulager requiert des compétences
personnelles que chacun possède. Je présenterai ici celles qui
me sont apparues les plus utiles et accessibles.
Clarifier
« Sois plus clair », sommes-nous amené à dire à quelqu’un
qui nous pose une question ou nous expose un problème pour
lequel il souhaite notre aide. Notre esprit et notre cerveau nous
procurent cette possibilité, y compris avec nous-même. La
clarification est d’autant plus nécessaire quand on se sent
troublé, si ce n’est perdu, face aux difficultés rencontrées.
C’est un moyen utile d’aborder des questions qui restent
vagues, décousues ou diffuses. Elle permet aussi de distinguer
les points importants des points secondaires, ce qui est
possible, accessible, de ce qui est inaccessible. Clarifier ses
intentions permet aussi de vérifier notre propre jugement sur la
démarche que nous souhaitons entreprendre. Cette attitude
n’est pas toujours facile à développer spontanément. Elle peut
même être source d’erreur, mais elle permet de comprendre
plus précisément l’origine de nos motivations. C’est une
démarche qui demande donc un effort mais, en même temps,
elle peut être la source d’un mieux-être grâce au contrôle et à
la maîtrise plus importante que nous mettons en œuvre pour
sortir du flou dans lequel on se perd.
Confronter
À cette première phase de clarification succède la
confrontation, qui permet d’envisager des voies possibles mais
aussi de constater les limites des moyens dont on pense
disposer. La confrontation entre nos aspirations à trouver des
solutions et la réalité de nos moyens peut paraître moins
agréable que l’étape précédente. Elle peut même engendrer un
sentiment d’impuissance, de colère. Il est plus facile de se
confronter aux autres qu’à soi-même. Elle permet néanmoins
de faire le point sur soi-même et de préciser le pouvoir dont
nous disposons pour nous sortir seul ou non des difficultés que
nous rencontrons. Il existe des hasards heureux.
Interpréter
Il s’agit également de ne pas être dupe du fait que notre
esprit dans le récit qu’on se fait de notre vie, de nos relations
aux autres, comporte une part d’interprétation. L’attitude
interprétative est souvent considérée comme l’outil essentiel
du thérapeute psychodynamique, permettant aux patients
d’opérer une prise de conscience et de faire des liens entre ce
qu’il pense et ce qu’il pourrait penser. Interpréter ce qui se
passe ou ce à quoi nous pensons est une attitude beaucoup plus
générale qu’il faut distinguer de l’observation objective de la
réalité. Elle permet à chacun, quel que soit son problème, d’en
expliquer les ressorts et la signification. L’interprétation peut
évidemment être source d’erreur et doit être régulièrement
confrontée à ce qui peut en découler plus ou moins utilement
ou agréablement.
Séduction et autoséduction
Notre esprit a également cette capacité d’être séduit et de
s’autoséduire pour satisfaire ou renforcer l’image que nous
avons de nous-même et que nous avons besoin de soutenir. La
séduction et l’autoséduction peuvent être agaçantes lorsqu’on
les constate chez l’autre ou lorsqu’elles sont excessives à
l’égard de nous-même. La séduction peut paraître
« narcissique ». Paradoxalement, elle nous est utile pour
confirmer notre attente ou notre capacité à réussir ou à tenter
de réussir. Elle peut aussi nous mener à exprimer trop
fortement notre point de vue, nos convictions, notre jugement
sur nous-même ou sur les autres. Elle peut être justement
perçue chez ceux qui cherchent à nous entraîner sur des voies
dont nous doutons ou que nous n’acceptons pas.
Suggestion et autosuggestion
Si la suggestion peut se définir comme l’influence d’une
personne ayant un statut d’autorité dans un domaine sur
une autre personne, elle peut également se manifester par une
capacité de l’esprit à agir sur soi-même. La suggestion est un
appui important reconnu depuis longtemps comme un moyen
de susciter chez l’autre un intérêt et un guide pour mieux se
soigner. Cette capacité de l’esprit qui la produit et la reçoit
s’exerce dans les trois approches que j’ai présentées
antérieurement. L’autosuggestion est utile pour renforcer ses
convictions et entreprendre de les concrétiser. C’est un moyen
de réaliser ce à quoi on croit plus ou moins consciemment.
Mais, en l’absence de résultat, l’autosuggestion trouve sa
limite dans l’obstination. Elle peut aussi entrer en compétition
avec les effets positifs de la suggestion à laquelle un autre
vous soumet pour vous soulager. La suggestion elle-même est
présente dans toutes les thérapies de l’esprit depuis l’origine
des temps. Les récentes approches du soulagement du stress
reposent en partie sur cette attitude de suggestion des coachs
divers et variés, mais aussi des psychothérapeutes qualifiés, y
compris des thérapeutes d’orientation psychanalytique. Les
effets de cette dernière approche ont suscité de longs débats en
comparaison de l’interprétation « neutre et bienveillante ». Ce
refus de l’effet de la suggestion a été originellement un
principe important de la psychanalyse 1. Mais même Freud a
remis en avant son intérêt après avoir rejeté le pouvoir de la
suggestion 2.
Persévérer
Face au désarroi qui naît du doute ou d’une attente
prolongée, il est important de distinguer l’acharnement contre
soi-même de ce qui encourage à persévérer dans les efforts
entrepris pour se soigner. La persévérance fait partie intégrante
de l’éducation de tout enfant. Cette attitude s’apprend pour
obtenir un résultat qui, au départ, ne va pas de soi. Dans le
domaine des soins, elle est une qualité sur laquelle on s’appuie
généralement pour obtenir un résultat positif.
Ces différentes attitudes s’appliquent à tout désir de
prendre soin de soi et aux différentes méthodes qui sont des
moyens d’atteindre nos objectifs en ce domaine.
TROISIÈME PARTIE
Avantages et inconvénients
de la démarche autosoignante
Prendre soin de soi par ses propres moyens a et aura
toujours des avantages et des inconvénients, il est important de
les connaître. Il est aussi utile de prendre en compte les
qualités personnelles requises avant de choisir de se guérir par
soi-même :
Pour les avantages, citons :
• Croire en ses capacités personnelles sans narcissisme ni
mégalomanie mais avec aussi un minimum de confiance
en soi.
• Choisir le moment, le rythme et la durée qui convient à
chacun.
• Aller vers le moyen le plus facilement accessible.
• Accepter de s’en sentir responsable.
Trois pistes
Quitte à recourir à des « soins naturels », autant s’orienter
vers des méthodes naturelles. On distingue trois grands
groupes. On fera son choix, une fois de plus, selon sa propre
intuition, son goût personnel et des avis qu’on a pu recueillir
autour de soi ou par la lecture d’articles ou en s’informant sur
Internet.
LES SOLUTIONS NATURELLES
« RELAXANTES »
Qu’elles soient artistiques comme la danse 1 ou la peinture,
corporelles comme le sport ou la pratique d’un jeu qui vous
détend, ces activités ont une dimension ludique. « Retomber
en enfance » n’est pas toujours négatif. Ces solutions sont
« attrayantes », au sens humain du terme, qu’elles soient
physiques, culturelles, artistiques ou religieuses. Elles sont
source de véritables bienfaits et, pour beaucoup, offrent des
pauses de calme, de tranquillité et de mieux-être. Dans un
monde où la pression est généralement davantage mentale que
physique, leurs bienfaits sont loin d’être négligeables. Ces
activités sont facilement accessibles à condition de s’en
donner le temps même s’il est limité. Elles peuvent se
pratiquer chez soi ou non, seul ou à plusieurs. L’intérêt que
l’on y trouvera dépend plus de soi que des contraintes
externes.
L’ACTIVITÉ PHYSIQUE
Commençons par la plus accessible de toutes les activités
possibles : la marche qui peut aller de la simple promenade au
trekking lointain 3. Joie du mouvement, de la découverte, de la
promenade et de la réflexion, la marche a toujours représenté
un temps de détente et de réflexion. Chacun peut suivre les
traces de Montaigne ou de Rousseau, et de bien d’autres pour
lesquels la marche était source de joie du mouvement, de
découverte, de réflexion 4. Si les recherches ont montré que
faire 10 000 pas par jour était associé à un risque plus faible de
cancer et de maladies cardiaques 5, il serait sûrement possible
de montrer que la marche quotidienne, ou au moins
hebdomadaire, est associée à un risque plus faible de stress,
d’angoisse ou de mal-être.
Dans le même esprit, le jogging est pratiqué par de
nombreuses personnes, dans un but à la fois de détente et de
santé. Plus encore, les bienfaits du sport sur le cerveau, en
particulier sur l’angoisse et la dépression, ont été validés par
de nombreuses études.
Mlle J. se plaint d’acouphènes et de vertiges qui
surgissent dès qu’elle ressent la moindre contrariété.
Les examens médicaux n’ont montré aucune anomalie
organique. Une amie lui a proposé de venir faire un
jogging avec elle le dimanche matin. Elle hésitait car
elle n’est pas sportive, dit-elle un peu triste. Relancée
par cette amie, elle finit par accepter. Quel n’est pas son
étonnement quand elle réalise que ce jogging « lui fait
du bien », au point que ses vertiges et ses acouphènes
deviennent moins fréquents. Est-ce ce lien avec cette
amie ou est-ce tout simplement que son corps avait
besoin de se libérer des nœuds qu’elle ressentait en
elle ?
À un degré supérieur, une activité sportive individuelle ou
collective peut être envisagée pour le plaisir mais aussi pour le
bien-être physique et mental qu’elle procure. Là aussi des
proches mais aussi Internet peuvent aider. Je lisais récemment
un article intitulé « Six youtubeurs nous remettent au sport 6 ».
Allant du programme le plus complet au plus relaxant,
pourquoi ne pas s’informer ! Le Pilates est actuellement à la
mode. Cette méthode a un intérêt comme toute autre forme
d’exercice, qu’il s’agisse de la gymnastique, du jogging ou du
yoga.
LA DANSE
Établissant un pont entre l’« activité physique » et
l’« intellect », la danse peut aussi, dès l’enfance et tout au long
de la vie, être un moyen de se libérer de ses soucis et des
contraintes ressenties comme des poids difficiles à supporter.
Elle libère le corps et l’esprit.
Qu’elle soit ludique, artistique ou « rythmée », rappelant
les bienfaits de la transe des pratiques ancestrales 7, la danse,
pratiquée seul, à deux ou à plusieurs, procure à la fois une
détente et du plaisir en libérant des tensions. Elle donne même
le sentiment de renaître à soi. Elle favorise la diffusion
d’endorphines, aussi appelées « hormones du bonheur » dans
le cerveau, qui ont une action anxiolytique et relaxante.
Ne vaut-il pas mieux danser que prendre un anxiolytique –
sauf en cas de nécessité médicale ? La danse est accessible à
chacun qui peut en faire une activité régulière ou pas. Le seul
risque serait d’en faire en excès, devenant plus une addiction
qu’une « thérapie naturelle ».
LE THÉÂTRE
J’ai souvent conseillé à des adolescents et à leurs parents,
qui me consultaient pour des problèmes variés, la pratique du
« théâtre » qui amène à développer les relations sociales, sa
confiance en soi, à incarner des rôles qui confrontent aux
questions d’identité. Cette activité peut être « thérapeutique »
à tout âge. Jouer des scènes de la vie sous des jours à la fois
évocateurs pour chacun et suffisamment distants de la vie
quotidienne permet d’exprimer plus librement des pulsions,
ses désirs et ses angoisses. Les jeux de rôle et le psychodrame
constituent également un outil thérapeutique utilisé par les
« psys » sous la forme du psychodrame.
LA MUSIQUE
La musique, quel qu’en soit le style, peut être une immense
source de plaisir et d’apaisement. Chacun en a fait
l’expérience. Il y a aujourd’hui un consensus croissant sur le
rôle bénéfique de la musique dans le développement cognitif
social et émotionnel des enfants.
Selon une étude publiée en juillet 2022 8, la musique
classique « peut être une méthode potentielle pour réduire la
tension artérielle, la fréquence cardiaque, le stress, l’anxiété et
la dépression ». Cette étude a conforté une intuition que les
chercheurs explorent depuis plusieurs années. Ils ont fait
écouter à 1 000 personnes une minute du premier mouvement
de la Cinquième symphonie (avec son rythme soutenu), puis
une minute de la Sonate au clair de lune (plus lente), deux
célèbres pièces de Ludwig van Beethoven. À la suite de
l’écoute, les participants avaient à répondre à un questionnaire
les interrogeant sur les émotions qu’ils avaient ressenties. Les
chercheurs ont estimé que l’écoute de la musique avait produit
des bienfaits sur « le système cardio-vasculaire et des
bénéfices émotionnels potentiels évidents, notamment le
système nerveux autonome et le nerf vague qui répond aux
vibrations musicales en déclenchant la relaxation du corps ».
La musique agit également sur d’autres parties du cerveau, qui
à leur tour modifient l’humeur par la libération de
neurotransmetteurs tels que la dopamine. Les taux de
libération de cette hormone dite « du plaisir » ont permis de
détecter que 83 % des sujets trouvaient la musique rapide
positivement motivante (contre 56 % pour la musique lente).
Enfin, la quasi-totalité des individus (environ 99 %) pensaient
que la musique classique pouvait les aider à gérer le stress.
Une étude était-elle nécessaire pour savoir tout cela ? En
tout cas, elle confirme scientifiquement les bienfaits de
l’écoute de la musique pour la santé globale.
Écouter de la musique en famille, apprendre un instrument,
en jouer, faire partie d’un petit groupe favorise le
développement émotionnel, cognitif et social des enfants et
des adolescents 9. Cela est également vrai pour l’adulte qui en
retire un bienfait au point que ce rôle positif peut être choisi
pour se sentir mieux dans sa peau et être choisi comme
autothérapie.
LE DESSIN, LA PEINTURE,
LE COLORIAGE
Là aussi, l’enfant nous montre le chemin des activités qu’il
affectionne et qui le font sortir de ses tourments. La meilleure
preuve en est donnée par les parents qui proposent à leur
enfant énervé ou en colère : « Prends tes crayons ou des
pinceaux et dessine-moi ce que tu veux. »
Ces trois familles d’activités qui sollicitent les sens –
marcher en plein air, écouter de la musique classique et
dessiner – sont largement utilisées par les psychologues ou les
psychiatres qui s’occupent de jeunes enfants. Ils savent
combiner ces activités sources d’expression et de libération
des émotions et des pensées de leurs jeunes patients.
Mais il n’est pas rare de voir certaines personnes, devenues
adultes et confrontées à des moments plus difficiles, choisir
une de ces activités créatives pour à la fois s’éloigner de ce qui
les préoccupe et se détendre.
D’autres activités plus « intellectuelles » sont également
pourvoyeuses de bienfaits.
LA LECTURE
Chacun sait que les romans offrent des récits et de
personnages auxquels chacun peut s’identifier. On cherche un
roman, on s’y plonge s’il nous inspire, on le rejette s’il nous
déplaît. On s’identifie aux personnages principaux selon le
degré que l’on souhaite. La lecture permet de se sentir dans un
espace transitionnel entre soi et la vie. Michel Houellebecq, le
romancier, a dénoncé lui-même son profond pessimisme de la
vie. Dans une lectio magistralis qu’il a prononcée le 15 juin
2022 à l’Université Kore d’Enna en Sicile, dont il était fait
docteur honoris causa ce jour-là, il a exposé ce que peut
apporter le roman quand on souffre : « La fiction, pour
l’homme, n’est pas seulement un plaisir ; c’est un besoin. »
L’ÉCRITURE
« L’écriture me rend heureuse », confie Anne Goscinny à
propos de son huitième roman, Romance 10, un livre très
authentique et passionnant qu’elle présente comme un récit
très personnel à mi-chemin entre la fiction et l’autobiographie.
Chacun connaît l’intérêt porté au journal intime à
l’adolescence et même plus tard. L’écriture d’un journal peut
avoir plusieurs fonctions, dont celle d’apaiser les questions
existentielles et intimes qui se posent. Le journal n’est pas un
simple récit de son histoire ou de son vécu, il s’agit aussi
d’une mise en mots, d’une traduction de ses tourments dans un
langage singulier. Cette expérience se transformera pour
certains en une vraie passion conduisant à l’écriture de romans
pour les autres, mais aussi pour soi. On peut même
recommander l’exercice de l’écriture accompagné par un
professionnel dans un but de thérapie : « Écrire, c’est parfois
hurler en silence 11. »
En écrivant ces lignes, je lis un article sur le témoignage
d’une auteure qui vient d’écrire son premier livre
Développement d’amour 12. Elle témoigne que l’origine de son
besoin d’écrire ce livre remonte à son premier chagrin
d’amour qui l’a « marquée au fer rouge » alors qu’elle avait
21 ans. À ce moment, elle se serait alors dit : « Je ferai un livre
sur ça. » Elle y relate les neuf états amoureux qu’elle a connus
depuis ce projet d’écriture jusqu’à son lien à son animal de
compagnie en passant par le lien avec sa grand-mère. Elle y
présente ce qu’elle appelle « une petite trousse à pharmacie du
cœur » et précise que son intention était aussi d’écrire pour les
femmes ayant traversé des expériences similaires, qui « ont eu
le cœur brisé au même âge ». Elle en conclut qu’il faut
toujours croire en ses rêves.
Ce témoignage permet de comprendre combien l’écriture et
la lecture peuvent devenir des thérapies pour soi-même et pour
les autres. En 2022, Annie Ernaux recevait le prix Nobel de
littérature grâce à ses romans écrits à la première personne,
« je », qui sont des « autofictions » sur sa vie personnelle,
intime et familiale, racontant le rapport à soi et à la vérité.
Dans un autre genre d’écriture, je pourrais aussi évoquer la
pratique de la calligraphie au Japon utilisée comme méthode
antistress.
Les « grigris »
Au-delà des activités que nous avons décrites, pourquoi ne
pas exploiter notre propension humaine à être sensible à la
superstition et l’autosuggestion en utilisant des objets
« fétiches » comme cela fut la règle par le passé ?
Les grigris, ces petits objets magiques connus pour conjurer
le mauvais sort, ont des héritiers contemporains dans nos
sociétés occidentales. On peut citer par exemple un matériel
fait de matière suffisamment souple pour être pressé dans sa
main, comme une balle antistress, équipé et connecté pour
faire en sorte de diffuser et enseigner une méthode considérée
comme relaxante. Je pense ici à un anneau « magique » ou au
galet « Morphée Zen », qui peuvent être utilisés à la maison,
dans les transports en commun ou au travail. L’objectif est
d’obtenir un rapide sentiment de détente. Ce dernier appareil
propose de nombreuses séances de relaxation divisées en six
grands thèmes : une pause méditation de 2 minutes, une
relaxation profonde, un voyage immersif, une relaxation
dynamique des sons de la nature une musique relaxante que
l’on peut obtenir en appuyant sur un bouton et en branchant
des écouteurs. Évidemment, l’appareil est payant.
Attention au charlatanisme
Afin de ne pas pousser la porte du premier cabinet venu, il
faut savoir discerner les charlatans et pour cela s’informer en
amont. Même si un prescripteur de médecine dite « douce »
porte une blouse blanche, s’il n’est pas médecin, pharmacien,
sage-femme ou kinésithérapeute, il convient de le choisir avec
prudence naturopathe, chiropracteur et ostéopathe 16, bien que
la loi Kouchner de 2002 ait reconnu ces deux derniers titres –
mais pas celui de naturopathe. II faut aussi reconnaître qu’il
n’existe pas encore aujourd’hui de cadres officiels pour ces
praticiens, équivalant au Conseil de l’ordre qui veille au
respect de la déontologie pour les médecins, les pharmaciens,
les sages-femmes ou les masseurs-kinésithérapeutes. Le
conseil a pour mission de surveiller ou de sanctionner les
professionnels déviants. La polémique autour du site Doctolib
accueillant dans son référencement certains « prescripteurs » a
conduit les responsables de ce site, en accord avec le Conseil
de l’ordre des médecins, à entreprendre une réflexion sur ce
sujet. Il faut reconnaître qu’il existe des « risques réels de mise
sous emprise, d’arnaques et de retards de diagnostic » par la
pratique de certains de ces « pseudo-praticiens 17 ». En
conséquence, il est crucial de se méfier des promesses de
guérison.
Un des signes qui montre que l’on se trouve face à un
charlatan est la mise à l’écart, la critique et même le
dénigrement de la médecine moderne allant souvent de pair
avec des promesses de guérison miraculeuse. « Les pratiques
non conventionnelles à visée thérapeutique relèvent le plus
souvent de la croyance ou de la “pensée magique” et non du
savoir », signale Joséphine Cesbron, la présidente de l’Union
nationale des associations de défense des familles et de
l’individu victimes de secte (Unadfi). On « croit » en
l’homéopathie ou au reiki, mais pas à la gastro-entérologie ?
Aucune de ces pratiques n’est reconnue scientifiquement à la
différence des spécialités médicales.
Il faut s’interroger dès lors que l’on vous prédit des
miracles ou des résultats très généraux et imprécis comme une
meilleure spirale dynamique, une énergie vitale retrouvée et
une découverte de votre « Être profond » ou encore si l’on
vous présente de « mystérieuses techniques psycho-énergie-
bio-somato-émotionnelles, relationnelles-
micronutitionnelles 18 » !
Il est toujours important, face à un désir de mieux-être, de
ne pas trop généraliser les approches et chacun garde sa liberté
de choisir, après s’être informé sur la technique et l’effet
attendu par celui qui la conseille. Le risque serait de subir
l’influence de discours sectaires, de charlatans ou de gourous
maltraitants, mais également d’être dans le déni des problèmes
rencontrés.
Je lisais récemment un article intitulé « Détendez-vous
avec des sons apaisants ». Suivait une recommandation :
« Mieux que le yoga ou une thérapie, votre iPhone et votre
iPad vous aideront à décompresser et à éliminer les tensions au
moyen de musiques apaisantes. » La proposition est
alléchante. Elle fait appel au bon sens. Aujourd’hui, cette
démarche n’est pas mauvaise si elle correspond à vos goûts, il
faut toutefois garder une capacité critique pour ne pas tomber
dans des « faire semblant » ou pire, souscrire à des pseudo-
théories farfelues. Les « solutions naturelles » ne sont tout
simplement pas adaptées à toutes les situations et demandes de
vivre suffisamment mieux.
CHAPITRE 9
L’amour
L’amour d’un parent pour son enfant s’appuie sur une
passion et sur la compassion. Cet amour lui permet de
s’exprimer, y compris à propos de ses maux physiques réels ou
imaginaires, de ses angoisses et de ses états d’âme. Ce n’est
pas un amour à n’importe quel prix, dont il s’agit ici, qui
pourrait mener à votre propre épuisement et à entretenir des
petites « manipulations » qu’un enfant ou un adolescent sait
utiliser pour obtenir ce qu’il désire. Les plaintes, y compris
physiques, peuvent être des appels. Il s’agit de savoir sacrifier
une partie de son temps qui est déjà bien chargé à l’appel de
l’enfant qui souffre.
Le bon sens
Cette faculté permet de trouver l’équilibre entre ce qu’il
vous revient d’être et de faire pour soulager l’enfant et ce qui
ne relève pas de votre compétence. Il s’agit d’éviter toute
culpabilisation qui est généralement le fruit de votre propre
angoisse. Votre enfant peut être fatigué physiquement et
psychiquement parce qu’il passe trop de temps sur son
portable à échanger avec ses amis ou à jouer, mais il peut
également ressentir une lassitude en raison de difficultés qu’il
rencontre avec des camarades de classe, avec les autres enfants
autour de lui ou avec lui-même. Il s’agit alors de lui manifester
votre confiance dans l’aide que vous pouvez lui apporter pour
qu’il ait un meilleur moral, ce qui lui permettra de reprendre
lui-même espoir.
La logique
Il existe une logique propre à cet amour et à ce bon sens :
vous ressentez être capable de l’aider ou non. Il s’agit, si vous
pouvez, de le lui dire et de montrer votre énergie et votre
engagement. Si vous ne ressentez pas ce pouvoir l’aider, l’avis
d’un tiers est nécessaire. Ce peut être l’autre parent, un proche
qui connaît bien votre enfant et que celui-ci apprécie
particulièrement, ou un psychothérapeute avec qui vous
entretenez une relation de confiance. Il ne s’agit pas de vous
décharger, mais de donner à votre enfant la représentation que
les liens que vous entretenez avec ce tiers ne se situent pas
dans une rivalité le concernant mais dans un lien cohérent et
logique de complémentarité ou de collaboration.
Face à un mal-être de l’enfant, il est également dans la
logique éducative de lui proposer un des loisirs à l’effet
apaisant évoqués un peu plus haut (danse, théâtre, dessin, etc.).
Il s’agira alors de ne pas imposer mais de lui proposer des
activités qu’il aimerait faire. Il pourra ne pas y adhérer
initialement en raison de ses angoisses ou de sa morosité
envahissante. Il s’agira alors de l’inciter à essayer au moins
une fois de s’y engager, si possible aidé par un de ses amis
qu’il lui est encore agréable de voir.
Devenir un thérapeute pour ses enfants, c’est aussi prendre
soin de soi en apaisant l’angoisse que le mal-être de l’enfant
fait monter en vous.
QUATRIÈME PARTIE
Coacher un stress
« excessif »
Il est indispensable de savoir de ce dont il est réellement
question quand on dit : « Je suis stressé. » Comment connaître
le degré, la durée et l’intensité de son stress ? Le stress n’est
pas un trouble psychologique en soi mais peut le devenir. Faire
la distinction entre le stress et l’anxiété n’est pas facile. De
même, faire la différence entre un état de stress important et un
véritable trouble anxieux diagnostiqué médicalement peut être
difficile. Aujourd’hui, de simples questionnaires
scientifiquement validés permettent de faire le point sur soi-
même. Je propose un de ces questionnaires en annexe
(annexe I), mais il en existe d’accessibles sur Internet.
CHAPITRE 10
CE QU’EST LE STRESS
Le stress se définit par le ressenti d’une tension liée à une
pression et par le sentiment de débordement que
l’environnement suscite en vous. Il existe donc un bon stress
qui est une réaction qui fait réagir utilement et un mauvais
stress qui inhibe et vous rend tendu avec le sentiment d’être
dépassé pour y faire face. À cela s’ajoute le rôle reconnu du
stress chez les patients se plaignant de symptômes physiques
inexpliqués au plan médical ou de syndromes de natures
variées : fibromyalgie, douleur chronique, côlon irritable,
trouble gastro-intestinal fonctionnel. L’ensemble de ces
manifestations concernerait 25 à 50 % des demandes de soins
primaires et spécialisés.
Quels sont les repères à connaître quand on se sent stressé,
de façon importante et durable, face à certaines situations de
vie ? Je m’inspirerai ici d’un ouvrage collectif déjà évoqué,
qui en est à sa quatrième édition, parue en 2021 aux États-
Unis. Cet ouvrage est dirigé par un professeur émérite de
psychiatrie et un professeur de psychologie qui ont consacré
une grande partie de leur vie à la recherche et à la clinique du
« stress et de son management ». Il comporte de nombreux
chapitres écrits par des professionnels compétents et
expérimentés chacun dans les méthodes qu’ils ont étudiées et
recommandent 1.
En ce qui concerne plus généralement le « stress ressenti »,
la meilleure façon de savoir si on relève ou non d’une aide est
de remplir le questionnaire qui mesure l’échelle du stress
perçu en dix questions qui permettent d’évaluer votre niveau
de stress (annexe I).
Quant aux symptômes physiques liés au stress, je prendrai
comme exemple le syndrome de l’intestin irritable (ou
colopathie fonctionnelle). Sa fréquence dans la population est
de l’ordre de 15 % avec une nette prépondérance féminine. La
colopathie fonctionnelle se caractérise par des douleurs
abdominales sans raisons médicales retrouvées. S’y associent
généralement des ballonnements abdominaux et des troubles
du transit intestinal : constipation et/ou diarrhée. On retrouvera
généralement chez la personne concernée des événements de
vie stressants, tels des deuils, des séparations, des problèmes
familiaux ou professionnels. Il existe un fond anxieux connu
depuis longtemps par la personne sans pathologie anxieuse
proprement dite. Nous avons bien là un état déclenché par un
ou plusieurs facteurs de stress ainsi qu’une gêne durable et
incontestable et donc un besoin de s’en libérer. Voilà qui
justifie de chercher des solutions par soi-même.
CHAPITRE 11
Les risques
Les trois risques principaux sont les suivants : se tromper
sur son propre diagnostic ; se méprendre sur le coach à qui
vous vous adressez ; et ne pas choisir la bonne méthode ou
celle qui vous correspond.
Il existe un risque de se tromper sur son propre diagnostic,
avec deux erreurs qui se révèlent fréquentes. La première est
d’attribuer au stress des troubles physiques, par exemple des
douleurs dorsales qui relèvent en réalité d’une cause organique
que des examens médicaux pourraient révéler. La deuxième
est de confondre les manifestations spécifiques du stress avec
les attaques de panique, crises d’angoisse aiguës à répétition,
avec une menace dépressive ou une réelle dépression. Ces
états sont médicalement bien connus et relèvent d’un
diagnostic médical spécialisé qui confirmera ou infirmera le
diagnostic et dont le traitement relèvera alors d’un
professionnel qualifié (médecin et psychologue clinicien).
Il existe aussi un risque de se tromper sur le coach auquel
vous souhaitez vous adresser. Avant de pousser la porte du
premier cabinet venu, il convient de s’informer. Certains
coachs prétendent que leur approche est la meilleure et sans
danger. Tout ce qui relève de la relaxation, de la méditation, de
l’hypnose, de l’acupuncture, de l’ostéopathie ou même du
biofeedback ou de l’EMDR demande une expérience du
thérapeute validée, supervisée, et de solides connaissances sur
les indications, les effets et les risques de la pratique. Le
diplôme de psychologue ou de médecin ne garantit pas une
totale sécurité, mais il apporte en général un préalable de
sérieux. D’autres « coachs » peuvent ne pas avoir ces diplômes
et ne pas être des charlatans pour autant. Chaque personne
souhaitant traiter son stress invalidant doit se renseigner sur le
parcours de ceux qui proposent une aide et un soulagement.
Il s’agit ensuite de choisir la bonne méthode qui, comme
toujours, dépend de l’intuition du bienfait qu’elle pourra
apporter. Si après une période suffisante d’une durée moyenne
de trois mois vous ne voyez aucun changement, ou pire une
aggravation, il est temps de changer. Là aussi, il est important
de prendre le temps de s’informer et d’apprécier ce qui peut
vous paraître le mieux vous convenir. Nous verrons plus loin
(ici) qu’il y a deux grands types de méthodes, l’un s’appuyant
plus sur les aspects physiologiques de l’état de stress, l’autre
plus orienté vers une démarche de réflexion méditative. Ces
deux types ont néanmoins en commun la relaxation et la
détente.
On peut aussi ne pas choisir la bonne méthode parce qu’on
se laisse influencer par des proches qui ont obtenu des
résultats favorables avec une autre méthode et vous la
conseillent fortement. En effet, ce qui peut être utile à certains
ne l’est pas forcément à d’autres.
On peut également se méprendre en croyant trop naïvement
à l’existence de méthodes miracles valables pour tous comme
certains articles plus ou moins publicitaires le prétendent.
CHAPITRE 12
LA SOPHROLOGIE
La sophrologie combine des exercices qui travaillent à la
fois sur la respiration, la décontraction musculaire et
l’imagerie mentale (ou visualisation). Le but, comme c’est le
cas pour le yoga, est d’harmoniser le corps et l’esprit. Elle se
pratique individuellement ou en groupe. Le coach sophrologue
propose d’atteindre une détente par des exercices de
concentration, de respiration, de visualisation et de relaxation.
La sophrologie apprend à lâcher-prise dans les situations
sources de stress et à mieux gérer ses émotions. Elle est
efficace quand il s’agit de troubles relatifs à un mode de vie
fatigant et stressant. Elle est utilisée particulièrement dans les
cas où les troubles du sommeil sont au premier plan.
L’HYPNOSE
Dans la continuité des états de transe du lointain passé,
aujourd’hui proche de la sophrologie et à l’origine de la
découverte de la psychanalyse, l’hypnose a une place à part
pour aborder le stress « pathologique » mais aussi les douleurs
corporelles. L’hypnose est également pratiquée par certains
pour préparer une intervention chirurgicale. Cette technique
repose sur la suggestion et la suggestibilité de ceux qui
peuvent en profiter. Des recherches ont porté sur
l’« hypnotisabilité » variable selon les individus 2. L’hypnose
peut être associée en complément à des thérapies cognitivo-
comportementales dont elle améliorerait les effets sur le stress,
les douleurs ressenties et même les véritables « troubles
anxieux 3 ». On peut également s’inscrire à des ateliers
d’autohypnose.
LE YOGA
Le yoga est régulièrement recommandé pour apaiser le
stress. Qu’elle soit accompagnée ou non d’une dimension
spirituelle ou de conseils d’hygiène de vie, sa pratique
nécessite un apprentissage initial auprès d’un coach, soit en
présentiel, en groupe, soit par Internet. Le yoga est considéré
par les spécialistes du stress comme une méthode
particulièrement utile 4 à condition d’être « enseignée » par un
coach à l’éthique irréprochable afin d’éviter toute dérive
sectaire.
Cette pratique ancestrale remonte à l’aube de la civilisation.
Des fouilles archéologiques entreprises en 1920 et 1930 dans
la vallée indo-pakistanaise du fleuve Indus 5 en trouvent des
traces remontant à neuf mille ans. L’image du dieu Shiva,
« maître des âmes », dans l’hindouisme, représenté en position
du lotus, évoque le yoga dès cette époque. La description de
cette pratique a été retrouvée dans des récits épiques décrivant
ses fondements philosophiques. Le yoga a pu être défini
comme la recherche d’un état élevé de stabilité mentale
obtenue par le contrôle de la respiration, un retrait des sens, la
méditation, la concentration, la contemplation et une
« autoabsorption » du monde environnant 6.
Aujourd’hui, le yoga a acquis une grande popularité dans le
monde entier. De nombreuses études scientifiques menées
avec des personnes de différents âges, allant des enfants aux
personnes âgées, ont confirmé que faire du yoga réduisait la
nervosité, avait une action positive sur la qualité du sommeil,
de l’humeur, le sentiment de bien-être mental, le stress et la
tension anxieuse comparées à des populations témoins ne
bénéficiant pas de cette technique 7. Il est recommandé de
commencer avec un professeur de yoga, si possible sur
prescription médicale, et d’éviter toute pratique à connotation
ésotérique ou dirigée dans un esprit militant ou religieux.
Cette technique ancienne libère du stress et des tensions
quotidiennes. Elle associe des postures axées sur l’alignement
du corps et des techniques de respiration. On peut alterner des
exercices de respiration et la pratique du rire, dont on connaît
les bienfaits, même si on se force un peu pour y parvenir. Le
yoga s’adresse à ceux qui cherchent une méthode à faire seul
chez eux tout en ayant montré son efficacité pour prendre soin
de soi, atténuer un stress trop invalidant ou surmonter un
moment douloureux de la vie.
LA MÉDITATION EN PLEINE
CONSCIENCE
Des études récentes ont montré que la pratique régulière de
la « méditation en pleine conscience destinée au traitement du
stress […] pouvait même être aussi efficace qu’un traitement
médicamenteux sur de véritables troubles anxieux 8 » ou même
dépressifs 9. Cette technique associe la prise de conscience de
sa respiration, la présence profonde de son corps et de soi. Il
en existe plusieurs modes d’utilisation : les uns sont plus liés à
l’approche cognitive, d’autres plus spécifiquement basés sur la
réduction du stress, d’autres centrés sur la « pratique de
l’autocompassion 10 ». Tous ont en commun l’objectif de se
concentrer sur soi au cours des séances, en prenant contact
avec ses sensations, son corps, ses pensées, en lâchant prise
sur les événements extérieurs et en observant son
« vagabondage mental » pour être en mesure ensuite de
s’exposer mentalement aux tracas de la vie. L’objectif étant de
réguler ses émotions, de se laisser être en se permettant ainsi
de se sentir plus libre.
LE BIOFEEDBACK
ET LE NEUROFEEDBACK
L’objectif est que le sujet puisse maîtriser progressivement
ses réactions physiologiques en fonction de ses échecs ou de
ses réussites objectivées par l’électromyogramme qui
détermine le niveau d’activité du muscle.
L’électrocardiogramme est l’appareil évaluant la variabilité de
la fréquence cardiaque, l’électroencéphalogramme évalue
l’activité électrique du cerveau dans les deux hémisphères. Ce
dernier est essentiellement utilisé pour le neurofeedback. Par
exemple, le sujet agit seul au cours d’exercices mentaux
proposés avec l’électroencéphalogramme qui renvoie ainsi par
feed-back le résultat au sujet qui peut ainsi mieux se contrôler
en prenant conscience de ses propres signaux physiologiques
de stress. Il en est de même pour les autres examens et cela en
fonction du problème qui stresse le sujet.
Si le neurofeedback produit rarement des effets négatifs, le
biofeedback peut produire une hyperventilation respiratoire,
surtout s’il est associé à une technique de relaxation et des
effets de perte de vigilance.
Ces deux méthodes doivent être pratiquées par des
médecins formés à la technique qui garantissent une sécurité
médicale en termes d’indications et de contre-indications.
Choisir la méthode
e
Depuis le début du XX siècle, le champ des méthodes
psychothérapeutiques s’est largement développé. Se
substituant aux pratiques de sorcellerie ou à l’enfermement des
êtres considérés comme fous, le siècle des Lumières a appelé à
avoir une attitude plus humaine envers les personnes souffrant
de leurs émotions, de leurs pensées et de la difficulté de
relation aux autres et au monde environnant. Au XIXe siècle,
l’apparition de la suggestion hypnotique pour soulager ces
souffrances est le premier pas vers la compréhension de
l’intérêt de l’écoute et de l’effet positif de la suggestion de la
part des « thérapeutes de l’âme ». Cette suggestion n’est plus
utilisée pour soumettre l’autre mais pour lui permettre d’ouvrir
un champ de connaissances sur lui-même et les autres qu’il
ignorait et dont, grâce à l’hypnose, il peut découvrir
l’existence. On en est arrivé alors à reconnaître l’importance
des psychothérapies suggestives avec ou sans hypnose. Au
cours du XIXe siècle émerge un autre type de psychothérapie,
appelé psychothérapie morale, qui repose en plus sur les effets
éducatifs des valeurs morales et logiques. Apparaissent les
travaux d’un chercheur neurologue qui pratiquait initialement
l’hypnose, Sigmund Freud ; on découvre qu’une méthode
beaucoup plus spontanée peut donner les mêmes résultats. Il
est demandé au patient d’associer librement tout ce qui lui
vient à l’esprit en lui permettant de comprendre ce que ces
associations signifient grâce à une interprétation du thérapeute
et ce qu’elles peuvent révéler des changements psychiques
souhaités et des résistances inconscientes et préconscientes qui
s’y opposent. Dans ce prolongement, en parallèle ou même en
opposition avec cette approche psychanalytique, de
nombreuses autres formes de psychothérapie se développeront
tout au long du XXe siècle.
LES THÉRAPIES
RELATIONNELLES
Elles s’appuient sur le soutien que cherche un patient ou
une famille pour avancer dans sa vie. Elles offrent la
possibilité d’exprimer ce qui empêche d’avancer dans sa vie
sans être jugé. La disponibilité, les encouragements, les
conseils et la recherche de pistes pour aller mieux représentent
la majeure partie des interventions du thérapeute. On peut y
associer les thérapies de la communication qui cherchent à agir
essentiellement sur la façon dont nous entrons en relation avec
les autres et les thérapies systémiques qui traitent les
dysfonctionnements des systèmes personnels, familiaux ou
groupaux. On ajoutera enfin dans ce groupe l’analyse
transactionnelle et la Gestalt-thérapie.
L’effet « Dodo »
Aujourd’hui nous disposons d’un nombre suffisant d’études
comparatives entre les effets des différentes thérapies pour
affirmer que, quelle que soit la méthode, elles peuvent
contribuer à traiter efficacement plusieurs problèmes
comportementaux et psychologiques humains allant de
troubles anxieux invalidants à divers troubles de la
personnalité en passant par l’éventail des différents types de
dépression 7. Il en découle la réussite dans l’obtention des
effets attendus qui dépend pour une part importante du souhait
du patient et du choix d’un thérapeute à qui on accorde sa
confiance. De toutes les variables étudiées, l’alliance
thérapeutique s’est révélée être la plus prédictive d’efficacité.
Le recoupement de ces études a permis de conclure que toute
thérapie bien menée, au-delà de la technique particulière
utilisée, a de fortes chances de donner de bons résultats. Ce
point de vue a été présenté pour la première fois en 1976 dans
un article qui posait la question suivante : « Est-il vrai que tout
le monde a gagné et que chacun doit recevoir un prix ? » Le
sous-titre de cette étude, « L’effet Dodo », était inspiré du livre
de Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles, dans lequel le
dodo, l’oiseau-juge, déclare que tous ceux qui ont participé à
la course ont gagné. Cette étude concluait que toutes sortes de
thérapies, très différentes les unes des autres, démontraient
néanmoins une efficacité comparable face à des problèmes
semblables. Il en a été déduit que des « facteurs communs »
présents dans la majorité des thérapies pouvaient être à
l’origine de ce qu’on appelle désormais l’« effet Dodo ». Le
plus important concerne la qualité de la relation thérapeutique
comme l’empathie et la recherche d’alliance du thérapeute
ainsi que les caractéristiques du patient comme le désir de
changement, les résistances à cela, le style d’attachement
(confiant, ambivalent ou méfiant), l’acceptation du temps
nécessaire, etc.
En résumé, la plupart des recherches concluent au fait qu’il
existe quatre éléments qui seraient communs à tous les types
de thérapie :
– la qualité de l’alliance thérapeutique ;
– la motivation et la détermination du patient à s’engager
dans une démarche de thérapie ;
– la confiance dans l’efficacité du traitement (introduisant
la suggestion et l’effet placebo) ;
– les spécificités de l’approche thérapeutique choisie d’un
commun accord entre le thérapeute professionnel et le
patient, montrant que le choix du thérapeute et de la
technique doit être partagé et n’est pas un détail.
L’intersubjectivité ou la relation
à l’autre
Rappelons que toute thérapie se déroule dans une relation
entre un thérapeute et son patient qui s’influencent l’un l’autre.
On peut dire qu’il y a deux subjectivités dans le bureau ou le
cabinet de consultation 6. Elles suscitent une « résonance 7 »
qui comporte une dimension interactive et intersubjective.
Toute thérapie constitue une rencontre, une interaction, une
relation et une intersubjectivité qui prendra une place plus
importante, variable selon la méthode, mais l’existence de
cette intersubjectivité n’est pas réservée à une méthode plus
qu’à une autre. Elle concerne tout autant l’approche cognitivo-
comportementale que l’approche humaniste ou bien
évidemment existentielle et psychanalytique. Seul se
distinguera l’accent mis sur cette dimension humaine du soin,
sur l’importance qui lui est donnée et sur le processus plus
précis auquel elle se réfère. L’intersubjectivité sous-tend une
expérience de l’étrangeté de l’autre. Cette relation conduit à
une reconnaissance mutuelle de l’un et de l’autre, tout en
prenant en compte les positions différentes de chacun, dans le
but d’ouvrir un champ nouveau d’expériences.
La thérapie, quelle que soit la théorie sur laquelle elle
s’appuie, représente une expérience interpersonnelle dans
laquelle chacun interprète et construit dans sa tête le
comportement de l’autre, en cherchant la contribution de
chacun et la confirmation de ses propres attentes. La
conséquence concrète est aussi de permettre à chacun de
discuter la position de l’autre sans immédiatement l’interpréter
comme un transfert d’une relation antérieure, tel qu’en
particulier la psychanalyse classique en cherchait
l’interprétation.
L’alliance thérapeutique
La définition de l’alliance thérapeutique demeure l’objet de
controverses. Tout le monde s’accorde cependant pour penser
qu’elle concerne la collaboration entre le patient et le
thérapeute et qu’elle se compose d’au moins deux aspects
fondamentaux : la négociation (pour s’accorder ou construire
une signification partagée) et la mutualité (pour agir de concert
et se coordonner 8). Plusieurs chercheurs ont développé des
outils de mesure pour valider ce concept et en évaluer la
qualité.
L’alliance exige le respect d’un corpus théorique comme
d’une certaine technicité, mais en « ni trop ni trop peu ». D’un
point de vue général, c’est-à-dire quels que soient les âges de
la vie, il est admis que les paramètres impliqués dans le
développement de l’alliance sont nombreux. Parmi ceux-ci, on
distingue quatre groupes de facteurs, soit les caractéristiques
du patient, soit les caractéristiques du thérapeute, soit les
échanges intersubjectifs entre le patient et le thérapeute, soit
enfin la technique utilisée par le thérapeute.
D’emblée une question se pose en ce qui concerne en
particulier les traitements d’adolescents : les paramètres
impliqués dans le développement de l’alliance précoce sont-ils
les mêmes que ceux de l’alliance avec l’adulte ?
Gaston 9 relève quatre dimensions de l’alliance, dont nous
voyons les éventuelles distinctions selon qu’il s’agisse de
l’alliance précoce ou de l’alliance plus avancée dans le
traitement :
– la relation affective du patient vis-à-vis du thérapeute ;
– le niveau de compréhension empathique et l’implication
du thérapeute ;
– l’accord entre le patient et le thérapeute au sujet des
buts et des tâches du traitement ;
– l’alliance de travail ou la capacité du patient à travailler
« de façon réfléchie ».
DU CÔTÉ DU PATIENT
La motivation au changement est souvent teintée
d’ambivalence. Chez le patient, il s’agit de considérer en
premier lieu les différents types de relation avec les
représentations de lui-même et des autres, auxquelles il faut
ajouter les mécanismes de défense, puisque ceux-ci
représentent un élément essentiel de la personnalité. Quand il
s’agit d’une thérapie avec un adolescent, plus ce dernier
fonctionne avec des niveaux de relations infantiles plus la
construction de l’alliance requiert du temps. Le principe
fondamental est d’offrir du soutien dans les moments où l’on
s’aperçoit que le manque de ressources de l’adolescent entrave
la possibilité d’un mouvement psychique.
En ce qui concerne les mécanismes de défense, nous avons
nous-même, à la suite d’autres collègues, insisté sur les trois
types de défense les plus problématiques pour la mise en
œuvre et le respect des traitements à l’adolescence : le défi, le
déni et le délit, c’est-à-dire le jeu avec les limites. Un tel
déséquilibre exige, pour qu’une véritable rencontre se
produise, que l’adolescent puisse quitter, un moment du
moins, la sécurité que lui offrent ces défenses pour se montrer
introspectif. Dans ce genre de situation, le niveau d’alliance
est vite compromis, surtout si le patient perçoit les
interprétations du thérapeute comme des intrusions. Selon le
mode d’intervention du thérapeute, certains patients risquent
de développer une forme de méfiance et d’aggraver leur état,
ceci a été bien étudié chez l’adulte 13. Enfin, si la configuration
défensive représente pour une part le potentiel d’adaptation du
patient, il semble utile d’imaginer que le thérapeute devrait lui
aussi adapter ses interventions aux capacités introspectives du
patient.
DU CÔTÉ DU THÉRAPEUTE
La difficulté tient à ce qu’il doit être attentif à découvrir les
éléments de la personnalité du patient et y répondre de façon à
ne pas susciter chez ce dernier une importante montée
d’angoisse. Du point de vue clinique, il est admis de
considérer les défenses psychologiques avant d’offrir des
interprétations, susceptibles parfois d’alarmer le patient. Les
défenses représentent un point de repère qui aide le thérapeute
à évaluer les risques du patient de déclencher une angoisse.
Lorsque chez celui-ci s’activent des défenses plus infantiles
comme vouloir ce qu’on désire tout de suite sans prendre en
compte les réalités ou encore ne jamais vouloir avoir tort, etc.,
la tâche du thérapeute se complique. Dévoiler trop rapidement
certaines défenses risque de confronter le patient à des conflits
intérieurs qu’il n’est pas en mesure d’assumer. Les premières
séances peuvent être l’occasion de lui offrir la possibilité de se
départir de ses représentations erronées, mais les impairs qui
sont commis lors des premières rencontres sont beaucoup plus
déterminants que ceux qui ont lieu plus tard lorsque le
processus est engagé. Il est fréquent d’observer par exemple,
après une seule séance, si la confiance du patient s’est affaiblie
ou au contraire affermie. Le fait de ne pas se présenter au
deuxième rendez-vous par exemple met en acte la « non-
rencontre » entre le patient et le thérapeute. Les premières
séances peuvent être un moment « d’apprentissage » de ce que
sont une psychothérapie et le travail qui s’y fait, dans la
mesure où le patient parvient à renoncer momentanément à
l’intérêt porté à ses symptômes et à ses défenses psychiques.
Enfin, que ce soit en termes d’investigation ou de familiarité
avec la démarche psychothérapeutique, il est reconnu qu’au-
delà de leur valeur exploratoire les premières séances
possèdent un effet thérapeutique. Le but demeure d’aider le
patient à s’engager dans un travail thérapeutique tout en lui
permettant d’en saisir le sens 14.
Il est évident que, par le biais de ses interventions, le
thérapeute manifeste d’une part son savoir et d’autre part
dévoile à certains moments des réactions de l’ordre de son
contre-transfert. Concernant le savoir du thérapeute, une de ses
tâches est de saisir les émotions du patient, la qualité de son
moi et d’être conscient des défenses de celui-ci. Lorsque le
thérapeute n’éprouve pas trop de difficultés à identifier ces
éléments, il favorise certainement une meilleure qualité dans la
rencontre.
Il s’agit donc pour le thérapeute de doser ses interventions
entre le soutien et l’interprétation, selon les deux grandes
interventions du thérapeute que sont l’interprétation et la
confrontation d’une part et le soutien et la clarification d’autre
part. Ce choix n’est pas toujours une tâche aisée. Le travail
délicat que cela représente est souvent sous-estimé. La
présence du contre-transfert chez des thérapeutes est à certains
moments clairement observable. Il apparaît en effet parfois
problématique d’offrir des interventions de soutien, avec par
exemple le risque que le thérapeute s’en sente coupable 15.
Cette difficulté à s’adapter et à offrir du soutien lorsque cela
semble indiqué est associée à une croyance longtemps
répandue selon laquelle l’interprétation représente l’outil de
travail « sacré ». Le risque dans ces cas est que la
problématique contre-transférentielle, celle qui est
inconsciente au thérapeute, aboutisse à une escalade dans
l’interprétation pour tenter de réduire le malaise du thérapeute
et mène en fait à une rupture du traitement.
En définitive, l’émergence d’une bonne alliance peut être
comparable à une réaction chimique favorable ou néfaste dans
laquelle certains composants jouent des rôles différents.
L’empathie
L’empathie est la faculté de se mettre à la place de l’autre
tout en restant soi-même, de ressentir ce qu’il ressent et de
mieux comprendre ses réactions. C’est « la capacité de
s’immerger dans le monde subjectif d’autrui à partir des
éléments fournis par la communication verbale et non
verbale 16 ». L’empathie est une condition essentielle pour
qu’une thérapie quelle qu’en soit l’approche théorique
réussisse (annexe IV). Le terme « empathie » est devenu un
terme de psychologie courant. Il remonte au début du
e
XX siècle et rendait compte initialement de la sensibilité
esthétique par laquelle on accédait à une œuvre d’art en se
mettant à la place de la figure ou de l’image représentée. Il est
devenu rapidement une explication du processus par lequel
nous imaginons et comprenons l’expérience subjective
d’autrui 17. Psychologiquement, il renvoie à l’intersubjectivité,
c’est-à-dire à la relation à l’autre et à l’identification à l’autre.
L’empathie favorise la compréhension d’autrui mais ne
constitue pas en soi un facteur thérapeutique direct, si ce n’est
qu’elle peut permettre d’entendre ce que l’autre ne peut
exprimer facilement de lui-même. L’empathie doit être
distinguée de la sympathie. Il ne s’agit pas de partager un
sentiment ou une croyance mais d’être en mesure de se
représenter les sentiments, les désirs et les croyances d’autrui.
L’empathie n’est jamais totale ; certaines pensées ou certains
sentiments éprouvés par autrui peuvent échapper ou être
désagréables à imaginer. On peut douter de son empathie,
même lorsqu’on est thérapeute. Ce dernier pourra ainsi oser
déclarer : « Je crois comprendre ce que vous dites, ce que vous
pensez et ressentez mais je peux me tromper. »
On distingue l’empathie cognitive, consistant à reconnaître
les intentions et les états mentaux d’une autre personne, de
l’empathie émotionnelle ou affective, consistant à répondre
aux états mentaux de l’autre personne avec une émotion
appropriée. L’empathie serait en partie innée mais pas
systématique et elle peut même parfois être absente. On
pourrait parler d’une capacité miroir nichée dans les plis de
notre cerveau nous amenant à ressentir les états d’âme de
l’autre comme nôtres et qui nous pousse à l’aider. L’empathie
peut aussi se travailler pour développer une meilleure
communication et une écoute plus profonde des autres.
La relation entre un thérapeute et son patient ne repose pas
sur les seules connaissances et compétences professionnelles.
De nombreux travaux ont montré au cours des cinquante
dernières années l’importance de la relation entre le thérapeute
et son patient dans les résultats recherchés et obtenus quelle
que soit la méthode. Si certaines méthodes sont plus directives
ou plus neutres que d’autres, il n’en demeure pas moins que la
capacité de se mettre à la place de l’autre, et plus précisément
de ressentir vis-à-vis de lui de l’empathie, lui offre des
bienfaits et un intérêt pour ce que le patient entreprend.
Si la thérapie permet au patient de se libérer de ses
contraintes personnelles et de ses empêchements de vivre de
façon suffisamment satisfaisante, le thérapeute doit lui-même
se sentir libéré et libre d’exprimer une empathie et offrir à son
patient plusieurs attitudes humaines dont il ressent les
bienfaits. On en dénombre cinq principales 18 :
– le sentiment d’être écouté par quelqu’un voulant
vraiment travailler à le comprendre sans a priori ni
jugement ;
– le sentiment d’avoir été compris dans les différents
aspects de sa vie et suffisamment profondément ;
– le sentiment d’être accepté dans les conflits, les
contradictions et les hésitations qu’il peut exprimer ;
– l’occasion de comprendre quels sont les chemins de sa
difficulté à partir des explications du thérapeute, ce qui
contribuera ainsi à donner du sens aux difficultés qui
persistent encore au moment de la thérapie ;
– la possibilité d’établir une nouvelle relation au monde,
aux autres et à lui-même pour compenser ces failles et ses
anciens défauts.
QUESTION 1. Au cours ❐1 ❐2 ❐3 ❐4 ❐5
du dernier mois,
avez-vous été
dérangé(e) par un
événement
inattendu ?
QUESTION 2. Au cours ❐1 ❐2 ❐3 ❐4 ❐5
du dernier mois,
vous a-t-il semblé
difficile de contrôler
les choses
importantes de votre
vie ?
QUESTION 3. Au cours ❐1 ❐2 ❐3 ❐4 ❐5
du dernier mois,
vous êtes-vous
senti(e) nerveux(se)
ou stressé(e) ?
QUESTION 4. Au cours ❐5 ❐4 ❐3 ❐2 ❐1
du dernier mois,
vous êtes-vous
senti(e) confiant(e) à
prendre en main vos
problèmes
personnels ?
QUESTION 5. Au cours ❐5 ❐4 ❐3 ❐2 ❐1
du dernier mois,
avez-vous senti que
les choses allaient
comme vous le
vouliez ?
Jamais Presque Parfois Assez Souvent
jamais souvent
QUESTION 6. Au cours ❐1 ❐2 ❐3 ❐4 ❐5
du dernier mois,
avez-vous pensé
que vous ne pouviez
pas assumer toutes
les choses que vous
deviez faire ?
QUESTION 7. Au cours ❐5 ❐4 ❐3 ❐2 ❐1
du dernier, avez-
vous été capable de
maîtriser votre
énervement ?
QUESTION 8. Au cours ❐5 ❐4 ❐3 ❐2 ❐1
du dernier mois,
avez-vous senti que
vous dominiez la
situation ?
QUESTION 9. Au cours ❐1 ❐2 ❐3 ❐4 ❐5
du dernier mois,
vous êtes-vous
senti(e) irrité(e)
parce que les
événements
échappaient à votre
contrôle ?
Jamais Presque Parfois Assez Souvent
jamais souvent
Question 10. Au ❐1 ❐2 ❐3 ❐4 ❐5
cours du dernier
mois, avez-vous
trouvé que les
difficultés
s’accumulaient à un
tel point que vous ne
pouviez les
contrôler ?
Total
SCORE INFÉRIEUR À 21
Vous savez GÉRER VOTRE STRESS, vous savez vous adapter et
qu’il existe toujours des solutions.
SCORE SUPÉRIEUR À 27
La vie est UNE MENACE PERPÉTUELLE : vous avez le
sentiment de subir la plupart des situations et de ne pouvoir
rien faire d’autre. Ce fort sentiment d’impuissance lié à votre
représentation de la vie peut vous faire basculer dans la
maladie. Un travail sur votre schéma de pensée est souhaitable
ainsi qu’un changement dans votre manière de réagir.
ANNEXE II
Mesurer sa santé mentale
Questionnaire traduit du Mental Health Continuum Short
Form (MHC-SF)
Au cours du Jamais 1 ou Environ Environ Presque Tous
dernier mois, à 2 fois 1 fois 2 ou tous les les
quelle fréquence par par 3 fois jours jours
vous êtes-vous semaine semaine par
senti(e)/avez- semaine
vous senti*…
heureux(se) ? ❐0 ❐1 ❐2 ❐3 ❐4 ❐5
intéressé(e) par la ❐ 0 ❐1 ❐2 ❐3 ❐4 ❐5
vie ?
satisfait(e) à ❐0 ❐1 ❐2 ❐3 ❐4 ❐5
l’égard de votre
vie ?
que le ❐ 0 ❐1 ❐2 ❐3 ❐4 ❐5
fonctionnement de
la société a du
sens pour vous ?
capable de penser ❐ 0 ❐1 ❐2 ❐3 ❐4 ❐5
ou d’exprimer vos
propres idées et
opinions ?
PREMIÈRE PARTIE
Rétrospectives
1. Renaut A., L’Ère de l’individu, Gallimard, 1989.
2. 01net, 14 mars-4 avril 2023, no 994, p. 52-54.
CHAPITRE 1
UNE HISTOIRE PASSIONNANTE
1. À cette occasion, j’ai découvert que cette spécialité médicale et
psychologique amenait beaucoup de mes confrères et collègues à
s’intéresser à ce domaine des arts premiers africains. Pour quelle raison ?
2. Falgayrettes-Leveau C. et al. (dir.), Magies, Éditions du musée
Dapper, 1996 (premier ouvrage, catalogue d’une exposition tenue au
musée Dapper en 1996-1997).
3. Coppens Y., Une mémoire de mammouth, Odile Jacob, 2022.
4. Kolbert E., La 6e Axtinction, Vuibert, 2015.
5. Bion W. R., Aux sources de l’expérience, PUF, 1962.
6. Corcos M., « Philosophie », rubrique « Imprécis », Le CarnetPsy,
juillet 2022, no 254, p. 46-47.
7. Prigent H., Mélancolie. Les Métamorphoses de la dépression,
Gallimard, 2005.
8. Le Figaro.fr, 7 août 2022.
9. Clervoy P., Les Pouvoirs de l’esprit sur le corps, Odile Jacob, 2018.
10. Nathan T., L’Influence qui guérit, op. cit.
11. Définition donnée par le dictionnaire Larousse.
CHAPITRE 2
AUJOURD’HUI, LE GRAND CHANGEMENT
1. On connaît l’importance des traits psychologiques dans le vécu et la
manière de se prendre en charge dans de nombreuses affections
somatiques, hypertension, diabète et même cancer.
2. Les professions non réglementées recouvrent les naturopathes, mais
aussi les hypnothérapeutes, les sophrologues ou encore les
psychanalystes, autres que psychologues, médecins ou infirmier(ère)s.
3. Edinger J. D. et al., « Behavioral and psychological treatments for
chronic insomnia disorder in adults : An American Academy of Sleep
Medicine clinical practice guideline », Journal of Clinical Sleep
Medicine, 2021, vol. 17, no 2, p. 255-262.
4. Kahn M., Between Therapist and Client : The New Relationship,
Henry Holt and Company, 2001.
5. La revue Psychologies Magazine a publié un hors-série sur ce sujet en
août-septembre 2022.
6. Études sur les médecines alternatives et complémentaires par la
société Viavoice pour le groupe VYV, sondage mars 2022.
7. Lehrer P. M., Woolfolk R. L. (dir.), Principles and Practice of Stress
Management, op. cit.
8. Winnicott D., Conversations ordinaires, Gallimard, 1986. Gabbard
G., Psychothérapie psychodynamique, Elsevier Masson, 2010.
9. Kahn M., Between Therapist and Client : The New Relationship, op.
cit.
10. Ibid.
DEUXIÈME PARTIE
Choisir de prendre soin de soi
CHAPITRE 3
CE QUI NOUS PERTURBE
1. Kahneman D., Sibony O., Sunstein C. R., Noise. Pourquoi nous
faisons des erreurs de jugement et comment les éviter, Odile Jacob, 2021.
2. H. Taine, Les Origines de la France contemporaine, Robert Laffont,
1986.
3. Lambron M., « Edvard Munch, entre madones et vampires », Le
Point, 2022, no 2616, p. 83-84.
4. Merleau-Ponty M., L’Union de l’âme et du corps chez Malebranche,
Biran et Bergson, Vrin, 1968.
5. Damasio A., L’Erreur de Descartes, Odile Jacob, 1995.
6. Lehrer P. M., Woolfolk R. L. (dir.), Principles and Practice of Stress
Management, op. cit.
7. Braconnier A., Optimiste, Odile Jacob, 2013 et L’Enfant optimiste,
Odile Jacob, 2015.
8. Mercier H., Sperber D., L’Énigme de la raison, Odile Jacob, 2021.
9. Kahneman D., Sibony O., Sunstein C. R., Noise. Pourquoi nous
faisons des erreurs de jugement et comment les éviter, op. cit.
10. Pinker S., Comprendre la nature humaine, Odile Jacob, 2005.
CHAPITRE 4
FAIRE LE POINT SUR SOI-MÊME
1. Braconnier A., Protéger son soi. Pour vivre pleinement, Odile Jacob,
2010.
2. Ibid.
CHAPITRE 6
ESPRIT, ES-TU LÀ ?
1. Edelson M., Hypothesis and Avidence in Psychoanalysis, University
of Chicago Press, 1984.
2. Freud S. Introduction à la psychanalyse [1916-1917], Payot, 1951.
TROISIÈME PARTIE
S’en sortir seul
CHAPITRE 7
CHOISIR SON PROPRE POUVOIR DE THÉRAPEUTE
1. Un exemple nous en a été donné en 2022 à propos de la place à
donner à des intervenants figurant dans le site Doctolib. Cela a amené ce
site à suspendre 17 profils, surtout ceux se réclamant de la naturopathie.
Une discussion approfondie devrait s’ouvrir entre Doctolib, les autorités
de santé et les ordres professionnels pour mieux définir le cadre dans
lequel les professionnels peuvent être recensés sur la plateforme.
2. Boghossian E., Au royaume de l’espoir, il n’y a pas d’hiver, Robert
Laffont, 2022.
CHAPITRE 8
INSPIREZ, RESPIREZ, SOURIEZ
1. Schott-Billmann F., La Thérapie par la danse rythmée, Odile Jacob,
2020.
2. Boelens M., Smit M.S. et al., « Associations between organised
leisure-time activities and mental health problems in children », Eur. J.
Pediatrics, 2022, 181, p. 3867-3877.
3. Tesson S., Sur les chemins noirs, Gallimard, 2016
4. Droit R.-P., Agid Y., Je marche donc je pense, Albin Michel, 2022.
5. Del Pozo Cruz B., Ahmadi M. N., Lee I. M., Stamatakis E.,
« Prospective associations of daily step counts and intensity with cancer
and cardiovascular disease incidence and mortality and all-cause
mortality », JAMA Intern Med., 182 (11), p. 1139-1148.
6. 01net, 7 septembre 2022, 981, p. 28.
7. Schott-Billmann F., La Thérapie par la danse rythmée, op. cit.
8. Darki C., Riley J., Dadabhoy D. P. et al., « The effect of classical
music on heart rate, blood pressure, and mood », Cureus, 2022, 14 (7),
e27348.
9. Beer L. E., Birnbaum J. C., Using Music in Child and Adolescent
Psychotherapy, Guilford Press, 2022.
10. Goscinny A., Romance, Grasset, 2022.
11. Chidiac N., Les Bienfaits de l’écriture, les bienfaits des mots. Un
atelier d’écriture, Odile Jacob, 2022.
12. Legendre C., Développement d’amour, autoédition.
13. Attention aux prescripteurs ou aux conseillers se proclamant
naturopathes. Certains n’ont pas la compétence ni l’éthique nécessaires et
se présentent comme « pseudo-médecins ».
14. Lack C., Rousseau J., Critical Thinking, Science, and
Pseudoscience : Why We Can’t Trust Our Brains, Springer Publishing
Company, 2016, p. 212-214.
15. Sondage sur les rapports des Français à la science, cité dans
l’hebdomadaire L’Express, 20 octobre 2022, no 3720.
16. La médecine dite « douce », « alternative » ou « naturelle » n’est pas
toujours aussi douce pour le bien-être ou le portefeuille. C’est ce que
révélait le rapport de la Direction générale de la concurrence, de la
consommation et de la répression des fraudes en 2018. Les investigations
leur montraient que plus des deux tiers des 675 prescripteurs contrôlés
présentaient des insuffisances, en raison de défaut d’information, mais
aussi, dans certains cas, de risques pour ceux qui ne se renseignaient pas
suffisamment sur ce qui leur était proposé.
17. Benz S., Saviana A., « La face cachée du bien-être », L’Express,
octobre 2022, no 3720, p. 20-26.
18. Enquête du collectif NoFakeMeds, cité dans Benz S., Saviana A.,
« La face cachée du bien-être », art. cit.
CHAPITRE 9
DEVENIR UN « THÉRAPEUTE » POUR SES ENFANTS
1. Braconnier A., Être parent aujourd’hui. Amour, bon sens, logique,
Odile Jacob, 2012.
QUATRIÈME PARTIE
Coacher un stress « excessif »
CHAPITRE 10
CONNAÎTRE SON STRESS POUR BIEN LE MANAGER
1. Lehrer P. M., Woolfolk R. L (dir.)., Principles and Practice of Stress
Management, op. cit.
CHAPITRE 11
LES BONNES RAISONS ET LES RISQUES DE VOULOIR
GÉRER SON STRESS AVEC OU SANS COACH
1. Anisman H., Merali Z., Kusnecov J., The Immune System and Mental
Health, Elsevier, 2018.
CHAPITRE 12
CHOISIR AUJOURD’HUI LA BONNE MÉTHODE
1. P. M. Lehrer, R. L. Woolfolk (dir.), Principles and Practice of Stress
Management, op. cit.
2. Perry C., « Is hypnotizability modifiable ? », Int. J. Clin. Exp. Hypn.,
1977, 25 (3), p. 125-146.
3. Kirsh I., Montgomery G., Sapirstein G., « Hypnosis, as an adjunct to
cognitive-behavoral psychotherapy », J. Consult. Clin. Psychol., 1995,
63, p. 214-220.
4. Telles S., Kala N., Gupta R. K., Balkrishna A., « Yoga for stress
management : History, research, and practical details », in P. M. Lehrer,
R. L. Woolfolk (dir.), Principes and Practice of Stress Management, op.
cit., p. 472-486.
5. Sarkar A., Mukherjee A. D., Bera M. K. et al., « Oxygen isotope in
archeological bioapatites from India : Implications to climate change and
decline of Bronze Age Harappan civilization », Scientific Reports, 2016,
6, 26555.
6. Hume R. E., The Thirteen Principal Upanishads. Translated from the
Sanskrit with an outline of the philosophy of the Upanishads, Oxford
University Press, 1971.
7. Telles S., Kala N., Gupta R. K., Balkrishna A., « Yoga for stress
management : History, research, and practical details », art. cit.
8. Hoge E. A. et al., « Mindfulness-based stress reduction vs
escitalopram for the treatment of adults with anxiety disorders : A
randomized clinical trial », JAMA Psychiatry, 2023, 80 (1), p. 13-21.
9. Mirabel-Sarron C. et al., Pratiquer la thérapie en pleine conscience
(MBCT) pas à pas, Dunod, 2018.
10. Neff K., Germer C., Minful Self-Compassion Wordbook, The
Guildford Press, 2018.
11. La mise en avant de ces approches plus psychophysiologiques
propose une explication des manifestations du stress en opposition à
l’approche plus psychodynamique qui donne la première place aux
facteurs plus affectifs et inconscients mentalement.
CHAPITRE 13
CHERCHER LE BON « COACH »
1. En France, il existe plusieurs instituts de formation. Je citerai en
particulier l’institut Uside, dont je connais la qualité de la formation.
2. Skovholt T. M., « Qualities for the therapist/counselor », in Becoming
a Therapist : On the Path to Mastery, Wiley, 2012.
CINQUIÈME PARTIE
Choisir une thérapie et un psychothérapeute
CHAPITRE 14
RECONNAÎTRE CE QUI LE JUSTIFIE
1. André J., « Introduction », in Guyomard P. (dir.), Le moi, cet
incorrigible, PUF, 2014, p. 11-20.
CHAPITRE 15
CHOISIR LA MÉTHODE
1. Smith M. L., Glass G.V., Miller T. I., The Benefits of Psychotherapy,
Johns Hopkins University Press, 1980.
2. Widlöcher D., Marie-Cardine M., Braconnier A., Hanin B., Choisir sa
psychothérapie, Odile Jacob, 2006. Messer S. B., Kaslow N. J.,
Essentials Psychotherapies. Theory and Practice, The Guilford Press,
2020, 4e édition.
3. Cottraux J., Les Ennemis intérieurs, Odile Jacob, 2005, et Sortir des
émotions négatives, Odile Jacob, 2021.
4. Tadié J.-Y., Le Lac inconnu. Entre Proust et Freud, Gallimard, 2012.
5. Bohler S., Où est le sens ?, Robert Laffont, 2020.
6. Corcos M., Pham-Scottez A., Speranza M. (dir.), Troubles de la
personnalité borderline à l’adolescence, Dunod, 2013.
7. Roten Y. de, « Ce qui agit effectivement en psychothérapie : facteurs
communs ou agents spécifiques », Bulletin de psychologie, 2006, no 485,
p. 585-590.
CHAPITRE 17
POURQUOI UNE BONNE RELATION EST DEVENUE
LE FACTEUR LE PLUS IMPORTANT
CONCLUSION
LE MONDE A CHANGÉ
1. Enquête de l’Institut Gallup menée dans 140 pays depuis quinze ans.
L’indice d’expérience négative mesurant la synthèse des sentiments de
stress, de douleur physique, d’inquiétude, de tristesse et de colère est en
hausse de 10 points depuis 2007 avec une accélération nette depuis 2014.
2. Clervoy P., Les Pouvoirs de l’esprit sur le corps, Odile Jacob, 2018.
3. Yalom I. D., The Gift of Therapy, op. cit.
SOMMAIRE
Avant-propos
Introduction
Les problèmes personnels le plus souvent rencontrés
Les choix pour y répondre aujourd’hui
L’histoire de Sarah
L’histoire de Juliette
Un livre en cinq parties
PREMIÈRE PARTIE - Rétrospectives
CHAPITRE 1 - Une histoire passionnante
Retour aux origines
Les premiers thérapeutes
Un long parcours
Méthodes rationnelles, méthodes irrationnelles
Le pouvoir de l’esprit sur le corps
CHAPITRE 2 - Aujourd’hui, le grand changement
Des conseils où vous voulez, quand vous voulez
Y croire
Des clés de décision
DEUXIÈME PARTIE - Choisir de prendre soin de soi
CHAPITRE 3 - Ce qui nous perturbe
Edvard Munch
Le corps s’exprime
Le stress jusqu’à l’hypersensibilité
Les pensées négatives
Croyances ou certitudes ?
CHAPITRE 4 - Faire le point sur soi-même
Les bénéfices
Les objectifs
Les conseils concrets
Les bonnes questions à se poser
Les répétitions
CHAPITRE 5 - Le pouvoir de s’en sortir
Les trois possibilités qui s’offrent à nous
Les trois appuis
CHAPITRE 6 - Esprit, es-tu là ?
Clarifier
Confronter
Interpréter
Séduction et autoséduction
Suggestion et autosuggestion
Persévérer
TROISIÈME PARTIE - S’en sortir seul
CHAPITRE 7 - Choisir son propre pouvoir de thérapeute
Les trois temps de la démarche autosoignante
Avantages et inconvénients de la démarche autosoignante
Les bonnes et les mauvaises raisons
Les qualités requises pour se prendre en charge seul
CHAPITRE 8 - Inspirez, respirez, souriez
Trois pistes
Du loisir à l’effet apaisant
Les « grigris »
Les médecines douces, naturelles ou alternatives
Attention au charlatanisme
CHAPITRE 9 - Devenir un « thérapeute » pour ses enfants
L’amour
Le bon sens
La logique
QUATRIÈME PARTIE - Coacher un stress « excessif »
CHAPITRE 10 - Connaître son stress pour bien le manager
Une définition difficile
CHAPITRE 11 - Les bonnes raisons et les risques de vouloir gérer son stress
avec ou sans coach
Les bonnes raisons
Les risques
CHAPITRE 12 - Choisir aujourd’hui la bonne méthode
Les méthodes de relaxation et de méditation
Les méthodes plus psychophysiologiques
CHAPITRE 13 - Chercher le bon « coach »
CINQUIÈME PARTIE - Choisir une thérapie et un psychothérapeute
CHAPITRE 14 - Reconnaître ce qui le justifie
On a besoin d’un professionnel de santé qualifié
Les bonnes raisons de faire une thérapie
Les risques de ne pas s’y engager
CHAPITRE 15 - Choisir la méthode
Qu’est-ce qu’une psychothérapie ?
Les grandes familles de thérapie reconnues et validées
Des approches plus récentes
L’application de l’ensemble de ces méthodes
L’effet « Dodo »
CHAPITRE 16 - Choisir un thérapeute légalement diplômé
Les sept compétences à attendre d’un thérapeute professionnel
Les qualités d’un thérapeute professionnel
Les compétences d’un thérapeute professionnel pour enfants
CHAPITRE 17 - Pourquoi une bonne relation est devenue le facteur le plus
important
Une nouvelle relation entre thérapeute et patient
Les attitudes qui permettent de mesurer la qualité de la relation
L’intersubjectivité ou la relation à l’autre
L’alliance thérapeutique
L’empathie
CONCLUSION - Le monde a changé
Annexes
ANNEXE I - Échelle de mesure du stress perçu : un questionnaire de 10 items
Calcul et interprétation du score pour le stress perçu
ANNEXE II - Mesurer sa santé mentale
ANNEXE III - Les qualités pour « être un bon thérapeute »
ANNEXE IV - Un thérapeute empathique
Notes
Du même auteur chez Odile Jacob
Du même auteur
chez Odile Jacob
Les parents aussi ont besoin d’amour, 2021.
La Peur du futur. Comment ne plus s’angoisser, 2019.
On ne m’écoute pas !, 2017.
L’Enfant optimiste, 2015.
Optimiste, 2014.
Être parent aujourd’hui. Amour, bon sens, logique, 2012.
Protéger son soi. Pour vivre pleinement, 2010.
Nos bébés, nos ados (avec Bernard Golse), 2008.
Les Filles et les Pères, 2007.
Le Guide de l’adolescent de 10 à 25 ans, 2007.
Mère et fils, 2005.
Petit ou grand anxieux ?, 2002.
L’Adolescence aux mille visages (avec Daniel Marcelli), 1998.
Le Sexe des émotions, 1996.
www.odilejacob.fr
Suivez nous sur :