Proteger
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3. PROTÉGER ET VALORISER
L’ENVIRONNEMENT
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PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
3.1.1.UNE TROP FAIBLE PLACE DONNÉE AUX les coupures dues aux infrastructures routières,
ESPACES DE NATURE ET DE LOISIRS ferroviaires et fluviales dont le développement a
contribué à l’accélération de l’érosion de la bio-
Une nature discrète diversité locale. Le morcellement du territoire
est en effet la deuxième cause de disparition des
Les espaces naturels peuvent être définis espèces végétales et animales. Les mesures de
comme des espaces où la nature se développe compensation mises en œuvre à l’occasion de
librement depuis plusieurs années sans que l’aménagement de nouveaux axes s’avèrent sou-
l’homme n’intervienne vraiment ou de façon vent insuffisantes.
limitée. On ajoute généralement aux zones ainsi
définies les espaces qui présentent soit un niveau Des espaces récréatifs de plein air qui
satisfaisant de diversité biologique, au regard du ne répondent pas aux besoins des habitants
potentiel qu’offre le milieu, soit un potentiel très de la métropole
fort de développement de la biodiversité (cas des
zones humides, par exemple). Ainsi défini, l’es- En périphérie, la forêt de Phalempin est le plus
pace naturel occupe une très faible superficie grand « espace vert » de la métropole. Deux grandes
dans l’arrondissement de Lille. bases de loisirs, les Prés du Hem à Armentières et le
Lac du Héron à Villeneuve d’Ascq, et celle, plus
Ces milieux riches et diversifiés, qu’il s’agisse petite, des Six Bonniers à Willems ont également
de prairies, de zones humides, d’espaces boisés, une attractivité métropolitaine.
etc. sont recensés dans l’inventaire des Zones
naturelles d’intérêt écologique floristique et Dans la zone urbaine de la Communauté
faunistique (ZNIEFF) et l’inventaire des sites urbaine de Lille (23 700 ha), on recensait 515 ha
sensibles de l’arrondissement de Lille. Ils repré- d’espaces verts et 298 ha d’espaces boisés
sentent environ 7 000 ha essentiellement localisés ouverts au public en 1993. Les principaux parcs
sur quatre secteurs : les vallées de la Deûle, de urbains situés dans l’agglomération (les parcs
la Marque, de la Lys et la forêt de Phalempin. de la Citadelle et Matisse à Lille, le parc
Certains de ces espaces font l’objet de mesures Barbieux à Roubaix, l’espace naturel de Lomme,
spécifiques au titre d’un classement en réserve le parc du Lion à Wattrelos, de l’Yser à
naturelle volontaire, d’un arrêté préfectoral de Tourcoing, etc.), jouent un rôle social et
biotope, ou de la politique des espaces naturels urbanistique évident.
sensibles du Département. Cependant, dans la
plupart des cas, la protection de ces espaces Les jardins de quartier et les squares, de
n’est pas assurée et ils ne font pas l’objet d’une superficie restreinte, ont un intérêt local très
gestion spécifique. important ; ils font défaut particulièrement dans
les quartiers anciens et denses. On note dans
Parmi ces sites, les espaces boisés sont protégés l’agglomération, en zone centrale et périphérique,
mais rares - moins de 3% de la superficie de un grand nombre de parcs boisés bâtis. Ils
l’arrondissement - et une disparité existe entre le accompagnent des bâtiments publics (mairies, le
sud-est, relativement boisé, et le nord-ouest plus souvent) ou des châteaux, et sont rarement,
presque dépourvu. La forêt domaniale de dans ce dernier cas, ouverts au public, ne serait-
Phalempin (650 ha) qui fait l’objet d’une gestion ce qu’occasionnellement.
particulière, constitue le seul massif forestier de
la métropole. L’importante fréquentation des espaces verts
suffit à démontrer le manque d’équipements
À cette rareté des espaces naturels, s’ajoutent de nature et de loisirs de niveau métropolitain.
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PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
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PROTECTION DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL,
URBAIN, PAYSAGER ET NATUREL
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
Cette démarche, déjà engagée par les collectivi- quatre territoires, quatre grands écosystèmes
tés, a été l’occasion de recenser sur l’arrondisse- dont il faut assurer la protection, la gestion et
ment les territoires propices au développement l’ouverture au public, ce sont :
d’espaces de nature et de loisirs, de monter avec
les collectivités et les acteurs concernés les struc- • la vallée de la Marque ;
tures qui en assureront la réalisation et la gestion • la vallée de la Deûle ;
en ayant préalablement défini un projet d’aména- • la chaîne boisée de Phalempin et de la Pévèle ;
gement paysager dans un souci de cohérence • les prairies de la Lys.
métropolitaine.
Les documents d’urbanisme doivent prévoir
Le projet de trame métropolitaine verte et bleue la protection de ces territoires où l’agriculture
affiche une ambition forte, en se fixant l’objectif reste très présente, mais aussi saisir toute
de 10 000 ha voués à la nature et aux loisirs à opportunité d’étendre les espaces boisés et
l’horizon 2015. Ceci passe par de multiples naturels, en s’appuyant de préférence sur la
actions dont le développement et la protection trame existante constituée à partir des « zones
des espaces naturels, un plan massif de boise- naturelles d’intérêt écologique faunistique et
ment multipliant par deux la surface boisée floristique » de la région Nord - Pas de Calais et
actuelle, l’ouverture et l’accès contrôlé pour tous des « sites sensibles » de l’arrondissement
à la nature, etc. de Lille.
La mise en place de cette trame s’appuie sur Le parc de la Deûle, dont les aménagements se
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PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
poursuivent, compte pour l’instant un périmètre et le Mont d’Halluin ; la partie belge s’étend sur
de gestion de 350 has et un périmètre d’influence plusieurs centaines d’hectares (arrondissement
directe d’environ 1 000 ha. Les aménagements de Courtrai) ;
ont permis l’ouverture d’un espace récréatif, de
découverte de la nature et des activités agricoles, • le parc des Jeux, parc récréatif, sportif et pay-
tout en redonnant une cohérence à un paysage sager sur une superficie de 200 ha entre Lille,
morcelé. Le parc doit maintenant pouvoir mettre Lezennes, Ronchin, Lesquin et Villeneuve
en œuvre des équipements culturels et scienti- d’Ascq. Ce projet est né à l’occasion de la can-
fiques, et l’opportunité est désormais donnée à didature de Lille aux Jeux olympiques de 2004.
d’autres collectivités de participer à Plusieurs études ont permis de définir une nou-
ce projet pour en étendre le périmètre et les velle ambition sportive et ludique pour ce terri-
retombées. toire, situé au nord de l’autoroute de Paris ;
• le Val de Marque est un espace comprenant • l’espace paysager de l’Arc Nord, qui s’étend
les territoires situés à l’est de l’actuel parc du sur les secteurs agricoles des communes
Héron à Villeneuve d’Ascq. Il concerne les de Bondues, Marcq-en-Barœul, Marquette-lez-
communes du Syndicat intercommunal du bas- Lille, Mouvaux, Wambrechies, à l’ouest de
sin de la Marque (SIBM) et celles de la com- l’autoroute A22. Ces territoires ont fait l’objet
munauté de communes du Pays de Pévèle. Il d’une étude portée par le Conseil général
s’étend sur environ 800 ha. Plusieurs aména- et les villes en 1998 qui propose des projets
gements d’initiatives communales ont déjà été d’aménagements nouveaux, de valorisation
réalisés : bases de loisirs, chemins de et de gestion.
randonnée, etc.
Les parcs périurbains ont pour vocation
De son coté, le SIBM a réalisé une charte pay- l’accueil du public. Ils sont localisés de préfé-
sagère et procédé aux aménagements hydrau- rence aux portes de l’agglomération. Ils doivent
liques et au traitement des berges de la Marque être spécialement aménagés pour la récréation,
dans le cadre d’un contrat de rivière. Pour que donc comprendre des espaces boisés ou des
ces initiatives soient développées, confortées et surfaces en herbes, avec des plans d’eau, et
cohérentes, un « Agenda 21 » est aujourd’hui des équipements spécifiques établissant une
en cours d’élaboration. Il permettra de rassem- spécialisation des lieux pour éviter les conflits
bler l’ensemble des acteurs du secteur autour d’usage.
d’un projet commun de développement envi-
ronnemental, économique et social. Un espace peut davantage être consacré aux
sports nautiques, un autre aux sports
Sont au stade des études : de deux ou quatre roues, un autre encore
aux activités d’observation de la nature, ou à
• l’espace naturel des Périseaux, d’une superfi- la promenade, à la pêche, etc. Dans la plupart
cie d’environ 250 ha, qui s’étend sur la plaine des cas, on aura cependant affaire à des espaces
agricole située entre Wattignies, Fâches- multifonctionnels, de telle sorte que les
Thumesnil, Templemars et Vendeville. Un syndi- amateurs de telle ou telle activité ne soient pas
cat intercommunal d’étude a été créé par ces trop éloignés d’un lieu d’exercice.
quatre communes en 1998 pour concevoir, avec
l’ensemble des acteurs concernés, un projet Les aménagements nécessaires à l’accueil du
d’aménagement qui arrive aujourd’hui à son public devront être conçus de manière à minimi-
terme, et entrera prochainement dans une phase ser l’impact sur les milieux écologiques sen-
opérationnelle ; sibles. Les parcs périurbains seront gérés de telle
sorte que les grands écosystèmes décrits ci-dessus
• le parc transfrontalier du Ferrain qui a fait soient développés.
l’objet d’une première esquisse. La partie fran-
çaise pourrait concerner environ 250 ha entre le De même, l’agriculture, comme mode d’occu-
site d’accueil de l’ex-poste douanier de Rekkem pation de l’espace et comme activité écono-
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PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
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PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
cet objectif. Le premier, après avoir mené VNF, le Port de Lille, etc. pour éviter l’installa-
une action expérimentale de traitement des tion d’entreprises en contradiction avec l’esprit
boues toxiques des canaux, s’est doté en 1999 du parc, conditionner le dépôt de terres d’élar-
d’une charte d’aménagement qu’il compte gissement, etc.
dès à présent mettre en œuvre. Le second, après
avoir réalisé sa charte en 1997, a accéléré • La Coulée verte de la Basse-Deûle, entre
ses travaux d’aménagement, multipliant les Lambersart et Deûlémont, s’étend sur 16 km
plantations, l’amélioration du cheminement, du cœur de l’agglomération à la Lys frontalière.
l’installation et la rénovation d’équipements Le Syndicat intercommunal de valorisation et
(guinguette, mobilier urbain etc.). d’aménagement de la Deûle, créé en 1991, a
pour objet de valoriser cette rivière canalisée,
Conjointement, les deux syndicats sont entrés, favoriser l’accès aux berges et créer une liaison
avec l’ensemble des acteurs locaux et sous verte ville-campagne. Il a déjà procédé sur ce
le pilotage de VNF (Voies navigables de France), linéaire à de nombreux aménagements complé-
dans une phase active de remise en navigation de mentaires aux travaux de mise à grand gabarit
cette succession de canaux qui relient la Deûle à réalisés par VNF et à ceux liés au nautisme de
l’Escaut. Une première phase de travaux, en plaisance entrepris par le Conseil régional. Au
cours d’achèvement, a permis de requalifier les total, en une décennie, ces travaux coor-
défenses de berges. Une seconde phase, beau- donnés ont fondamentalement transformé la
coup plus importante, s’avère indispensable pour Basse-Deûle.
voir dans les cinq prochaines années des bateaux
de plaisance emprunter à nouveau ce haut lieu Après les deux premières phases de travaux
du patrimoine industriel et fluvial. Pour y parve- du SIVA Deûle, achevées respectivement en
nir, il sera nécessaire de procéder à des travaux 1997 et 2001, la quasi-continuité de la coulée
de curage et au traitement des sédiments, à la verte est obtenue.
remise en état des ouvrages (écluses, ponts, etc.)
et à l’installation d’un système fiable d’alimenta- Une troisième phase de travaux devra être
tion en eau. réalisée afin, notamment, de faire « sauter le
verrou » du site Rhodia à la Madeleine pour
• La Deûle urbaine, d’Haubourdin à Lille, tra- finaliser la continuité de la coulée verte entre
verse, dans un contexte urbain et industriel dif- Lambersart et Deûlémont.
ficile, des territoires à reconquérir pour per-
mettre le retournement de la ville sur sa voie • La Lys entre Erquinghem-Lys et Halluin offre
d’eau et la liaison entre la ville et sa campagne. aussi un potentiel d’aménagement en axe vert.
À l’image du projet d’aménagement des Rives Les berges de la Lys ont fait l’objet d’un pro-
de la Haute-Deûle, d’autres projets mériteront gramme franco-belge de requalification en plu-
d’êtres soutenus et engagés comme la recon- sieurs tranches. Débuté en 1994, piloté par le
quête des sites industriels en bord de canal conseil régional et VNF avec le concours des
entre Saint-André et Marquette ou la réalisa- communes, il s’est traduit par l’aménagement
tion et la mise en œuvre d’une charte paysagè- du chemin de halage, des défenses de berges
re sur les berges de la Deûle de Lille au parc de végétalisées, de ports de plaisance, de relais
la Deûle, etc. nautiques, de lagunage, d’espaces verts sur des
dépôts de boue. Quelques travaux restent à
• La Deûle, du Bassin minier aux portes de la effectuer à Comines, Armentières, etc. pour
métropole, et le canal de Seclin s’inscrivent dans assurer la continuité de cheminement. Depuis le
un parc de la Deûle qui s’étend naturellement début de l’année 2001, le Syndicat Lys Nord
au-delà des limites administratives du départe- Métropole a décidé de mettre en place, avec VNF,
ment pour rejoindre dans un premier temps le sur les territoires qui le concernent, une conven-
parc de Wingles. Ces canaux seront les artères tion de superposition de gestion.
centrales du « poumon vert » de l’aire sud métro-
politaine, l’aménagement de leurs berges devra • Concernant la Marque rivière, un grand
faire l’objet d’un projet partenarial à bâtir avec nombre d’opérations ont été réalisées entre
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PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
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PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
• réintroduire la nature dans la ville en déve- Ses premiers travaux devront porter sur la
loppant des « jardins écologiques », en amé- mise à jour de l’inventaire des « sites
nageant des terrasses et toitures végétalisées, sensibles » et la réalisation de l’inventaire des
des bassins d’orage et des parcs de stationne- espaces verts publics de l’arrondissement
ment végétalisés et paysagés, en limitant l’im- de Lille.
perméabilisation des sols et en gérant les
espaces verts dans une optique plus Une compétence intercommunale
écologique ;
Il s’agit de mettre en place une structure
• protéger et développer, en améliorant leur métropolitaine pour la création et la gestion
mode de gestion, les jardins familiaux ; des espaces paysagers, des parcs périurbains,
voire de certains parcs urbains, intégrant des
• intégrer les espaces sportifs dans la trame partenariats avec les communes pour la
verte urbaine en améliorant leur aspect gestion de leur patrimoine.
paysager ;
Des moyens juridiques renforcés
• mettre en œuvre localement une véritable
politique de gestion du patrimoine arboré Les moyens juridiques existent pour la pro-
(plan de gestion, schéma des espaces poten- tection et la gestion des espaces naturels et
tiels de plantation...) ; certains sont déjà utilisés : « espaces naturels
sensibles » du département, ZNIEFF, sites
• inviter les collectivités locales à adopter la classés et inscrits.
gestion différenciée des espaces verts et
conforter pour cela les actions expérimentales Le respect de ces dispositions s’impose.
déjà engagées ; D’autres moyens appropriés sont à recher-
cher : extension des espaces naturels sen-
• promouvoir la qualité des réalisations en sibles du département, multiplication des
favorisant la collaboration des communes et réserves naturelles volontaires, arrêtés de
des autres maîtres d’ouvrages avec des biotope, création de réserves naturelles,
professionnels. protection par acte conventionnel.
100
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
Une politique foncière active que sur le long terme et exige une maîtrise des
terrains disponibles.
À une protection réglementaire des espaces
naturels doit s’ajouter une protection par la Une politique d’intégration des activités agricoles
maîtrise foncière.
L’agriculture doit demeurer dans les espaces
La mise en œuvre d’une politique d’urbanis- les plus vastes de la trame verte et bleue, en
me favorisant la création d’espaces verts cohérence avec les objectifs de la protection de
structurant l’agglomération ne peut se faire l’environnement.
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PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
3.2.1. DES HANDICAPS CERTAINS affleure, elle inonde les terres agricoles et par-
fois les caves des habitations.
Les conditions géographiques rendent vulné-
rable l’hydrosystème urbain lillois et limitent la Le lourd héritage de l’industrialisation
ressource en eau. et de l’urbanisation
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PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
usées représente un total de près de 2 000 000 Mélantois sont vulnérables sur les plans qualitatif
équivalent-habitants pour une pollution et quantitatif. Certains présentent des teneurs en
totale évaluée à plus de 3 000 000 équivalent- nitrates qui dépassent la limite réglementaire
habitants. actuelle de potabilisation des eaux brutes de 100
mg/l ; d’autres, peu profonds, sont sensibles à
3.2.2.LA PROTECTION DE LA RESSOURCE toute baisse de la nappe. Le champ captant des
EN EAU POTABLE Ansereuilles est le mieux protégé, mais certains
captages subissent l’influence des pollutions par
Aucune ville ne peut envisager un développe- les métaux lourds de la Deûle (nickel). Avec une
ment durable sans garantir, à ses habitants, production journalière de 102 000 m3, ces champs
un approvisionnement suffisant et de qualité en captants assurent plus du tiers des besoins journa-
eau potable à long terme. Assurer l’approvision- liers en eau potable de la Communauté urbaine.
nement en eau potable des habitants de la
métropole est une priorité de ce schéma directeur. Les champs captants du bassin d’Orchies four-
nissent à la Communauté urbaine environ
Des ressources fragiles 31 000 m3 par jour d’une eau de qualité correcte.
Quelques chiffres fixent vite les idées : la métro- L’apparition de nouvelles normes européennes,
pole a besoin d’au moins 200 000 m3 d’eau quoti- traduites en droit français en décembre 2001 et
diennement. Cette demande atteint parfois qui seront applicables en décembre 2003, pour-
240 000 m3 voire exceptionnellement 270 000 m3. rait encore accélérer les difficultés d’utilisation de
cette ressource.
Pour répondre à ces besoins, la métropole tire
deux tiers de ses ressources dans la nappe Les collectivités voisines de la métropole ont
de la craie qui affleure dans la partie sud du ter- bien quelques ressources, mais également
ritoire. Cette nappe est exploitée par des champs limitées. Les collectivités belges diminuent
captants situés dans les vallées de la Deûle et de progressivement les volumes de prélèvements
la Marque, au nord de Lille (Nord Mélantois), dans la nappe du Carbonifère et recherchent à
dans le Sud Mélantois (Seclin, Houplin- accroître leur production par des captages
Ancoisne, Les Ansereuilles) et, hors de l’arron- d’eau de surface.
dissement, dans le bassin d’Orchies (Flers en
Escrebieux et Pecquencourt). Le tiers restant La consommation baisse, les ressources aussi
vient, pour moitié de la nappe d’eau profonde
du carbonifère au nord et, pour l’autre moitié, Depuis dix ans, la consommation de la métro-
de l’eau de la Lys potabilisée. pole ne cesse de se ralentir, en particulier grâce
aux efforts déployés par les industriels et les
De plus, le secteur industriel prélève 45 000 m3 collectivités. Elle suit un mouvement national
par jour dans les nappes et utilise 100 000 m3 qui enregistre une baisse de 1 à 1,5 % par an. La
par jour d’eau de surface. Enfin, l’agriculture métropole a fait mieux : depuis 1990 la consom-
pompe environ 3 000 m3 par jour dans les nappes. mation a baissé de 15 % permettant d’économiser
ainsi 30 000 m3 d’eau par jour. Si la consommation
En raison de la forte vulnérabilité de la nappe domestique a baissé de 8 %, c’est surtout la
de la craie aux pollutions de surface, la qualité demande des autres consommateurs qui a fait la
de son eau est souvent médiocre voire inutili- différence en chutant de 23 %. L’amélioration du
sable. L’eau captée au nord de Lille peut présen- réseau a fait le reste.
ter des teneurs naturelles élevées en potassium,
ammonium et sodium et des traces de pollutions Un métropolitain ne consomme aujourd’hui
d’origine humaine dont des métaux et des orga- que 100 litres d’eau par jour (la moyenne natio-
no-chlorés (production de l’ensemble des cap- nale est de 125 litres). On peut sans doute faire
tages de 26 000 m3 par jour). mieux encore dans la conception économe des
maisons, la récupération des eaux de pluie pour
Les forages des champs captants du Sud certains usages, etc.
103
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
Compte-tenu des hypothèses démographiques s’appuyer sur une réflexion globale afin de trou-
retenues pour 2015, différents scénarios d’évolu- ver les moyens et de mettre en œuvre une poli-
tion de la demande ont été testés. tique sur le long terme permettant à la fois de
En résumé, les besoins actuels (200 à pérenniser les ressources locales, les développer
270 000 m3/jour) de la métropole métropole ne si nécessaire et de coordonner le mieux possible
devraient pas varier sensiblement à l’horizon du l’ensemble des acteurs concernés.
schéma directeur et pourraient être satisfaits sur En effet, un bilan des ressources actuellement
son propre territoire si on ne tenait pas compte disponibles, établissant les besoins futurs en eau
de la qualité. De fait, des 280 000 m3/jour que la et tenant compte de l’abandon des captages non
métropole pourrait théoriquement produire, on conformes aujourd’hui et après application de la
ne peut exploiter raisonnablement que nouvelle réglementation, met en évidence l’insuf-
193 000 m3 ; il existe donc un risque de rupture fisance des ressources en eau souterraine et l’im-
dans l’approvisionnement. portance de l’approvisionnement par l’usine
d’eau potable d’Aire sur la Lys.
Deux facteurs nouveaux menacent la sécurité
de l’approvisionnement en eau : A partir de ces conditions initiales, des mesures
• la baisse du niveau de la nappe du calcaire car- de gestion des eaux devront être prises selon les
bonifère oblige à limiter pour l’avenir l’utilisa- axes suivants :
tion de cette ressource. Une concertation trans- • protéger et restaurer les ressources existantes :
frontalière doit se poursuivre sur ce point ; « mieux vaut prévenir que guérir » et éviter toute
• la contamination de la nappe par des pol- pollution, même si on sait la traiter. Les experts
luants qui va conduire à la fermeture de certains estiment possible de restaurer à plus ou moins
forages du nord de Lille - dont l’environnement long terme les captages du Sud Mélantois
urbain ne permet pas d’assurer la protection - et (Emmerin et Ansereuilles notamment). Pour cela,
à la réduction de l’exploitation au sud de Lille, il est indispensable de faire aboutir les procé-
en raison d’une qualité hors normes des forages. dures de protection réglementaires en cours
(DUP) pour protéger efficacement ces champs
Gérer les ressources pour assurer l’avenir captants. Il semble par ailleurs envisageable de
lutter contre le nickel aux Ansereuilles et de sta-
Tous les avis convergent sur trois points biliser ou réduire les prélèvements de la nappe du
essentiels : carbonifère ;
• face à des ressources fragiles, il faut prendre • mettre en conformité avec la future réglementa-
des mesures de protection et de restauration tion les unités de production actuellement utilisées,
partout où c’est techniquement possible ; • rechercher et développer de nouvelles res-
• il faut avoir l’ambition de réduire encore la sources ; des pistes sont envisageables :
consommation, les pertes dans le réseau et - le rachat des forages privés exploitant la
mieux utiliser l’eau industrielle ; nappe du carbonifère, par voie amiable ou par
• malgré ces indispensables efforts, à moyen et voie de préemption voire d’expropriation ;
long termes, la métropole sera vraisemblable- - la réalisation du projet « Boucles de la Lys »,
ment dans l’obligation de trouver des ressources nouveau captage de la Lys à Erquinghem et
d’appoint en dehors de son territoire. construction d’une usine de traitement mais avec
Il s’agit, à partir de là, de bien mesurer les un risque d’impact écologique négatif qu’il faut
efforts à réaliser et d’adopter une stratégie prendre en compte ;
« eau » à long terme. • gérer au mieux les ressources actuellement
exploitées :
Cette stratégie doit pouvoir conjuguer diverses - regroupement et contrôle de la production et
approches pour assurer pour plusieurs décennies suivi des distributeurs ;
la distribution d’eau potable en quantité suffisan- - meilleure gestion des réseaux d’eau indus-
te permettant de subvenir aux besoins de la trielle : récupération des volumes d’eau potable
population et répondre à la demande des acteurs injectés dans les réseaux d’eau industrielle
économiques, tout en préservant les ressources (Roubaix-Tourcoing), rénovation et extension du
pour les générations à venir. Cette stratégie devra réseau et incitation des activités qui consomment
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PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
beaucoup d’eau à s’installer de façon prioritaire à pollution de la nappe. Il faut prévoir le rempla-
proximité ; cement ou la réparation des collecteurs non
- accroissement du rendement des réseaux ; étanches, en priorité dans les zones les plus sen-
- mise en œuvre d’une politique incitant aux éco- sibles.
nomies d’eau : promotion de la récupération et de Dans le cadre de la politique de gestion des
l’utilisation d’eau de pluie pour des usages ne eaux, développée notamment par la Lille
nécessitant pas d’eau potable, équipements éco- Métropole Communauté urbaine, des travaux
nomes en eau pour les constructions nouvelles ou d’assainissement se poursuivent dans la zone des
les réhabilitations, campagne d’information et de champs captants.
sensibilisation auprès des différentes catégories Lille Métropole Communauté urbaine a égale-
d’abonnés, individualisation de la fourniture d’eau ment participé aux travaux d’assainissement
en immeuble collectif (loi SRU), progressivité de la dans la zone du sud-ouest de l’arrondissement,
facture d’eau… hors du périmètre communautaire.
Ces différentes stratégies seront mises en place La mise en place de bassins de traitement des
progressivement, et pourront, en dernier ressort, eaux pluviales
se combiner avec des importations d'eau et/ou L’introduction de métaux lourds, d’hydrocar-
l'exploitation de nouvelles ressources, provenant bures et autres polluants d’origines diverses
par exemple : dans les eaux pluviales, est responsable de la
détérioration des aquifères. Il faut donc piéger et
• des collectivités belges ; solution qui requiert une éliminer, avant leur introduction dans le milieu
étroite concertation avec les collectivités concer- naturel et les sols, ces différents polluants.
nées, une bonne coordination de part et d’autre de
la frontière au sein de la Conférence Permanente Les techniques actuelles (bassin de décanta-
Intercommunale Transfrontalière (COPIT), des tion bétonné à ciel ouvert) ne sont pas forcé-
engagements réciproques et la programmation des ment les plus efficaces. Elles restent surtout dif-
investissements nécessaires à la réalisation du ficilement intégrables en zones fortement urba-
maillage du réseau d’eau potable ; nisées (consommation d’espace, manque d’es-
• de l’exploitation d’anciennes carrières, dont la thétisme, présence d’eaux sales). Il faudra donc
fermeture est programmée dans l’Avesnois ; retenir l’eau en amont ou installer des équipe-
• si nécessaire, d’autres sites plus éloignés (vallées ments spécifiques en aval. Le recours à des tech-
de la Sensée, de la Canche, de l’Authie, de la niques alternatives plus écologiques, plus facile-
Somme). Ces solutions impliquent de répondre aux ment intégrables dans le paysage et équivalentes
résistances locales qui pourraient se manifester, et en termes de coût économique s’impose, en par-
de mettre en place des solidarités dans l’allocation ticulier dans les secteurs de parcs.
de la ressource.
La protection des zones de champs captants
La limitation des pollutions à la source
La proximité de la nappe, la faible protection
L’examen de la sensibilité de la nappe de la géologique dans certains secteurs (perméabilité
craie aux pollutions fait apparaître une large des formations superficielles sur la craie), mais
bande ouest-est située au sud de l’aggloméra- aussi l’abondance de la ressource et son carac-
tion correspondant à l’anticlinal du Mélantois. tère irremplaçable posent comme principe
C’est sur ces territoires que des mesures sont d’aménagement la protection de la zone des
prioritaires. Pour limiter les pollutions à la sour- champs captants, particulièrement des zones de
ce, plusieurs actions sont à mettre en œuvre : « très forte vulnérabilité » et de « vulnérabilité
totale » de la nappe de la craie au sud de Lille,
La restauration des réseaux d’assainissement définies dans le projet d’intérêt général (PIG)
Lille Métropole Communauté urbaine et les approuvé par l’État en 1992.
syndicats d’assainissement procèdent à des
études diagnostics qui indiquent une déficience En dehors des servitudes liées à l’exploitation en
du système d’assainissement responsable d’une eau potable, la limitation de l’urbanisation, l’adap-
106
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
Une déclaration d’utilité publique des captages est en cours de préparation et viendra préciser
prochainement ces prescriptions de protection.
107
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
tation des voiries, l’interdiction de certaines activi- situés au nord de la métropole est une donnée à
tés industrielles et l’adaptation des pratiques prendre en compte, notamment dans les PLU, soit
culturales s’imposent sur les territoires de vulnéra- parce qu’ils constituent des opportunités pour
bilité de la nappe de la craie. l’eau potable, soit parce qu’ils présentent des
risques de diffusion de la pollution.
Dans cet esprit, le Syndicat mixte chargé de l’éla-
boration de ce schéma directeur a renoncé à tout Une œuvre de long terme
projet autoroutier dans ce secteur et favorisé la
protection des zones de vulnérabilité totale notam- L’amélioration de la qualité de l’eau souterraine
ment par la mise en œuvre du Parc de la Deûle. doit s’inscrire sur le long terme en raison des diffi-
cultés liées à :
Les services de l’État ont engagé des études en • l’application des mesures d’urbanisme dans les
vue de la mise en place des servitudes. Toutes ces communes concernées par le PIG, et déjà en gran-
mesures de protection n’ont de sens que si des dis- de partie urbanisées. Pour ces communes, un sys-
positions sont prises rapidement pour améliorer tème de compensation doit être durablement mis
l’état existant de l’environnement. en place, véritable « contrat de ressources » entre
les communes garantissant la ressource en eau, les
Il est essentiel d’améliorer la qualité environne- entreprises limitant leurs rejets et la collectivité
mentale des zones d’activités ou des friches indus- bénéficiaire ;
trielles présentes sur ce secteur. Il faut aussi ren- • la grande inertie des nappes souterraines, les
forcer le traitement des eaux usées par une résultats d’actions d’amélioration ne se faisant
meilleure collecte et une meilleure performance sentir qu’après plusieurs années ;
des stations d’épuration. • la difficulté de mobiliser d’autres ressources
d’approvisionnement.
Aucune infrastructure ou construction nouvelle
ne pourra être autorisée ou réalisée si les études
n’établissent pas la compatibilité des aménage- 3.2.3. L’AMÉLIORATION DE LA QUALITÉ
ments avec la protection de la ressource en eau. Le DES EAUX DE SURFACE
cas échéant, une attention particulière devra être
portée à la préservation de la perméabilité de la L’origine de la détérioration de la qualité des
zone concernée. Face au défi de la protection de la eaux des ruisseaux, becques, rivières, canaux et
ressource en eau au sud de Lille, c’est une stratégie étendues d’eau est double :
de « haute qualité environnementale » qu’il est • des eaux usées domestiques ou industrielles
nécessaire de mettre en œuvre. insuffisamment traitées avant leur rejet dans le
milieu naturel ;
La garantie d’une eau irréprochable pour • des eaux pluviales en zone urbaine qui entraî-
certaines activités industrielles et agricoles nent une pollution directe et indirecte.
108
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
ment de Lille s’inscrit dans cette volonté d’amé- dissement si l’on veut valoriser pleinement les
lioration. Il prévoit à l’horizon 2015 un niveau investissements réalisés par les collectivités
de qualité 2 pour l’ensemble des cours d’eau de pour la réhabilitation ou la reconstruction
la métropole, contre 3 à 4 aujourd’hui. Pour des stations d’épuration, dans l’objectif
cela, un échéancier des actions à entreprendre d’une reconquête de la qualité des eaux
en concertation avec les acteurs concernés (Lille superficielles.
Métropole Communauté urbaine, Agence de
l’Eau Artois-Picardie, services administratifs, Dans les secteurs plus ruraux où les réseaux de
usagers…) est prévu. collecte sont peu denses voire inexistants, les
schémas directeurs d’assainissement réalisés ou
Le tableau de bord 2000 du SDAGE Artois- en en cours sur l’arrondissement de Lille per-
Picardie met en évidence les efforts restant à mettent de définir trois secteurs : une zone
faire pour atteindre les objectifs de référence : vouée à l’assainissement collectif, une zone
• la Lys : une classe de qualité d’écart en amont vouée à l’assainissement autonome, éventuelle-
de la confluence avec la Deûle, deux classes de ment une zone où l’imperméabilisation des sols
qualité en aval. est à limiter.
• la Deûle : gain d’une classe de qualité en aval
de Lille ; il reste encore une classe de qualité à Des zones d’assainissement non collectif
gagner ; Des zones d’assainissement non collectif sont
• la Marque : situation inchangée par rapport à à prévoir dans les secteurs peu urbanisés,
la situation de référence ; il reste une classe de notamment hors de la Communauté urbaine de
qualité à gagner pour atteindre l’objectif de qua- Lille, où l’installation d’un réseau de collecte ne
lité 2 ; amélioration d’une classe de qualité sur se justifie pas, soit parce qu’elle ne présente pas
l’affluent de la Marque à Forest-sur-Marque. d’intérêt pour l’environnement, soit parce que
son coût serait excessif. La loi sur l’eau du 3 jan-
L’assainissement des eaux usées vier 1992 et ses décrets d’application permettent
la délimitation de ces zones ; l’étude du BRGM
L’assainissement des eaux dans l’arrondisse- a montré qu’il existait différents niveaux d’apti-
ment de Lille pose des difficultés. L’amélioration tude à l’assainissement autonome dont il faudra
considérable constatée dans le domaine de la tenir compte.
collecte et du traitement doit se poursuivre et
s’étendre aux eaux pluviales. C’est le prix d’une Augmenter la capacité de traitement
qualité retrouvée des eaux de surface. Pour éliminer l’ensemble de la pollution indus-
trielle et domestique de la région lilloise, il est
Collecter plus et mieux nécessaire de porter la capacité de traitement de
Dans la communauté urbaine de Lille, en rai- 2 à 3 000 000 équivalent-habitants. L’extension
son de la densité importante de la population, la de la collecte posera inévitablement le problème
priorité doit être donnée à l’assainissement col- de la capacité des stations d’épuration.
lectif. Les efforts pour le raccordement se porte-
ront sur les secteurs de la Becque de Neuville, En conséquence, il faut poursuivre un pro-
de La Bassée, de la vallée de la Deûle, de la zone gramme de construction de nouveaux outils
sud-ouest de Lille. d’épuration en application du décret 94-469 du
3 juin 1994.
L’objectif reste d’étendre la zone raccordable En plus des deux dernières stations réalisées
à la totalité de la zone agglomérée et parallèle- par Lille Métropole Communauté urbaine que
ment d’inciter les particuliers au raccordement. sont Salomé (8 000 EH) et Houplines (95 000 EH),
L’autre volet de cette action pour l’amélioration plusieurs nouvelles stations entreront en service
de la collecte est la restauration des collecteurs à l’horizon 2005 sur le territoire de la commu-
les plus anciens, pour éviter les rejets dans le nauté urbaine :
milieu naturel et notamment dans la nappe • Neuville-en-Ferrain d’une capacité de 65 000 EH
phréatique. Ce volet est d’une importance capi- (ouverture prévue en 2002) ;
tale sur l’ensemble des collectivités de l’arron- • Pérenchies (16 000 EH), Quesnoy sur Deûle
110
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
La directive européenne ERU concernant la collecte, le traitement et le rejet des eaux usées rési-
duaires urbaines et le traitement et le rejet des eaux usées de certains secteurs industriels a été trans-
crite en droit français dans la loi sur l’eau de 1992 et ses décrets d’application.
Ces textes édictent des obligations réglementaires des collectivités en matière d’assainissement
pour les agglomérations de plus de 2000 équivalent-habitants (EH).
L’agglomération d’assainissement est définie comme " zone dans laquelle la population ou les acti-
vités économiques sont suffisamment concentrées pour qu’il soit possible de collecter les eaux usées
et les acheminer vers un système d’épuration unique ".
En 1997, deux arrêtés préfectoraux ont défini 23 périmètres d’agglomération d’assainissement pour
Lille Métropole Communauté Urbaine et 18 périmètres pour le reste de l’arrondissement.
Des échéances pour la collecte et le traitement effectifs des eaux usées sont fixées, en fonction de
la taille de la collectivité et de la sensibilité du milieu récepteur.
- Doivent d’ores et déjà être équipées pour la collecte et/ou le traitement, les agglomérations d’as-
sainissement suivantes : Lille Communauté Urbaine (CU) Armentières , Lille CU Comines, Lille CU
Halluin, Lille CU Houplin-Ancoisne, Lille CU Marquette Lez Lille, Lille CU Neuville-en-Ferrain, Lille
CU Villeneuve-d’Ascq, Lille CU Wattrelos.
- Avant le 31 décembre 2005, devront être équipées : Lille CU Frelinghien, , Lille CU Pérenchies,
Lille CU Quesnoy-sur-Deûle, Lille CU Salomé, Lille CU Verlinghem ; hors Lille Métropole :
Annoeullin, Attiches, Aubers, Auby (Moncheaux), Bauvin, Camphin en Carembault, Cobrieux,
Cysoing, Gondecourt, Ostricourt, Pont à Marcq, Templeuve, Thumeries.
Pour une collectivité de moins de 2 000 EH, la mise en place d’un ouvrage de traitement collectif
des eaux usées n’est obligatoire que si un système de collecte des eaux usées existe (y compris les
réseaux pluviaux transformés au fil du temps en réseaux unitaires). Si tel est le cas, l’échéance est
fixée au 31 décembre 2005.
111
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
112
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
Limiter l’imperméabilisation des sols Les PLU préciseront les mesures applicables
localement, relatives à la construction des habi-
La limitation de l’imperméabilisation de l’es- tations, à l’aménagement de la voirie et des
pace urbain et périurbain est un préalable à espaces publics.
l’écrêtement des crues dues aux orages d’été, et
aux débordements des égouts. Traiter les eaux pluviales
Les solutions sont curatives, mais aussi et La majorité des réseaux d’assainissement
surtout préventives. Elles rassemblent un des communes de l’arrondissement de Lille
ensemble de dispositions visant à limiter l’im- sont unitaires, c’est à dire qu’ils collectent à
perméabilisation, le ruissellement des eaux la fois les eaux usées et, par temps de pluie,
pluviales et à assurer une meilleure maîtrise les eaux pluviales. Lors des fortes pluies
des écoulements d’eaux pluviales. Il s’agit d’orage, les forts débits qui en résultent ne
notamment : peuvent pas être traités dans leur totalité à la
• de privilégier l’infiltration à la parcelle lorsque station d’épuration ; une partie des débits
les conditions physiques et de protection de la importants est rejetée au milieu naturel sans
nappe le permettent ; traitement et participe à la dégradation de la
• d’étudier la compatibilité de la qualité du rejet qualité des cours d’eau par temps de pluie. La
d’eaux pluviales avec le milieu naturel et privi- solution consiste, pour parvenir à traiter les
légier si possible cet émissaire avant d’envisager effluents unitaires de temps de pluie, à traiter
l’utilisation du réseau d’assainissement ; en différé les excédents de débit stockés dans
• de limiter le débit de fuite pluvial à la parcel- des bassins d’orage en amont des stations. Ce
le de toute construction neuve dont la surface traitement des premières pluies doit être envi-
active dépasse un certain seuil, et de toute sagé pour les bassins versants les plus urba-
extension, réhabilitation, reconversion aggra- nisés : l’agglomération de Lille, la Marque, la
vant le régime des eaux ; zone sud de Lille, l’Espierre, la Becque de
• de mettre en oeuvre des techniques alterna- Neuville, la Lys en amont, le secteur de La
tives d’assainissement pluvial telles que : les toi- Bassée, etc.
tures et terrasses végétalisées, les puits d’infil-
tration à la parcelle, les chaussées réservoirs, les L’augmentation simultanée du taux de col-
bassins d’écrêtement paysagers, les revêtements lecte, du niveau de traitement et du rende-
poreux et drainants ou végétalisés, etc (voir ment des stations d’épuration améliorera
encadré ci-après). significativement le taux d’épuration global et
diminuera l’impact des rejets sur le milieu
Sur les communes concernées par le problème naturel.
des affaissements miniers, il faudra veiller aux
conséquences de l’urbanisation sur l’écoulement
des eaux pluviales transitant par les stations de 3.2.5. VERS UNE PLANIFICATION DES USAGES
relevage. ET DE L’UTILISATION DE L’EAU
La création d’une cellule d’assistance et de L’eau doit se gérer dans sa globalité, à l’échelle
conseil aux maîtres d’ouvrage pourra aussi du bassin versant. Cela nécessite une concertation
être envisagée en partenariat avec la MISE qui entre de multiples acteurs, à une échelle pertinente
veille déjà à la limitation de l’imperméabilisa- qui dépasse les limites de l’arrondissement.
tion des sols.
Le Schéma directeur d’aménagement et de ges-
L’ensemble de ces techniques permettra tion des eaux (SDAGE) du bassin Artois Picardie
de limiter et de mieux gérer les apports a été approuvé le 20 décembre 1996. Il
d’eaux pluviales. Elles devront être systéma- fixe les grandes orientations de protection et
tiquement imaginées pour les nouveaux de gestion de l’eau à l’échelle de ce bassin et
aménagements. définit des grandes unités hydrographiques de
référence, base d’une délimitation des
114
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
Les noues
Une noue est un fossé large et peu profond avec des rives en pente douce. Elle sert à stocker un
épisode de pluie (décennal par exemple) ou à écouler un épisode plus rare (centennal). L'eau est col-
lectée soit par l'intermédiaire de canalisations (récupération des eaux de toiture et de chaussée), soit
directement, après ruissellement sur les surfaces adjacentes. L'eau est ensuite évacuée vers un exu-
toire (réseau, puits ou bassin de rétention) ou par infiltration dans le sol.
115
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
périmètres des Schémas d’aménagement et de garantir la qualité des eaux de la Lys pour un
gestion des eaux (SAGE), qui déclinent ces usage aussi exigeant que celui de l’alimentation
grandes orientations au niveau des bassins ver- en eau potable.
sants locaux.
Aucun périmètre de SAGE n’est actuellement
L’arrondissement de Lille est concerné pour envisagé sur le bassin de la Deûle, mais la
partie par les bassins de la Lys, de la Deûle et de Marque a fait l’objet d’un contrat de rivière
la Marque. aujourd’hui achevé.
Le SAGE de la Lys est en cours d’élaboration. De façon plus générale, le respect des prescrip-
Son périmètre a été arrêté le 29 mai 1995 et la tions du SDAGE et son application, comme réfé-
composition de la Commission Locale de l’Eau rence constante de l’action publique, condition-
(CLE) le 10 janvier 1996. Sur les 226 communes nera l’amélioration générale de la qualité des
qui constituent le périmètre du SAGE, 19 se eaux dans la métropole.
trouvent dans l’aire du schéma directeur :
Armentières, Aubers, La Bassée, Bois-Grenier, De plus, la directive 2000/60/CE, promul-
La Chapelle-d’Armentières, Englos, Ennetières- guée le 22 décembre 2000, fixe un cadre pour
en-Weppes, Erquinghem-Lys, Escobecques, une politique communautaire dans le domaine
Fournes-en-Weppes, Frelinghien, Fromelles, de l’eau particulièrement ambitieuse. Ce texte
Herlies, Houplines, Illies, Le Maisnil, établit une politique globale de gestion des
Pérenchies, Premesques, Radinghem-en- milieux aquatiques de toute nature, des cours
Weppes. Les principaux enjeux portés par ce d’eau aux eaux souterraines. Il stipule une
SAGE concernent : la lutte contre les inonda- obligation de résultat dans un délai de quinze
tions, la protection de la ressource en eau, l’ali- ans. La transposition de ce texte en droit fran-
mentation en eau potable, la protection et la res- çais doit être achevée pour 2003. Les exigences
tauration des milieux aquatiques. Les prescrip- européennes viendront ainsi accélérer le grand
tions réglementaires et le programme d’actions programme d’actions que la métropole élabore
qui découleront de ce SAGE, en cohérence avec pour assurer la protection et l’enrichissement
les dispositions du SDAGE, devront permettre de de sa ressource en eau.
116
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
Si l’on se réfère aux organismes compétents graphie précise des ressources énergétiques
et en particulier l’Agence de l’environnement et de la locales, c’est-à-dire des potentialités climatiques
maîtrise de l’énergie (ADEME) et l’Agence régionale locales (ensoleillement, répartition des vents,
de l’énergie (ARE), il n’existe pas de données exploi- précision des zones micro climatiques…) et des
tables permettant de dresser un bilan de la produc- opportunités, tant en termes de réseaux que de
tion et des consommations d’énergie à l’échelle de la sources d’énergies renouvelables.
métropole. Les données régionales nous fournissent
cependant des tendances intéressantes. L’analyse de chaque filière
« énergie renouvelable »
Les quelques chiffres disponibles sur la métro-
pole portent sur les énergies renouvelables. Deux filières ont davantage de capacités de déve-
On recense sur la métropole 81 établissements, loppement dans la métropole : l’éolien et le solaire.
maisons, bâtiments collectifs, individuels, L’énergie éolienne connaît un fort développe-
industriels et tertiaires qui utilisent une énergie ment dans la région Nord - Pas de Calais et pos-
renouvelable (photovoltaïque, solaire thermique, sède un potentiel aujourd’hui évident. Cette
héliogéothermie, éolien, bois-énergie, valorisa- énergie doit faire l’objet d’une démarche pour
tion des déchets, cogénération au gaz), chiffre réguler son implantation, c’est-à-dire :
dérisoire au regard de l’importance de l’agglo- • établir une cartographie des gisements de vents
mération et des potentialités offertes par ces sur la métropole lilloise, s’inscrivant dans le sché-
énergies en constant développement. ma régional éolien en cours de finalisation ;
• analyser les opportunités de développement
Pour mettre en place une politique cohérente et de cette filière ;
efficace de valorisation de ces « nouvelles éner- • intégrer le développement de l’éolien dans une
gies » et s’inscrire ainsi dans une logique de déve- démarche « Analyse environnementale sur l’ur-
loppement durable, il est nécessaire d’avoir une banisme – Haute qualité environnementale ».
image claire du contexte, en se dotant d’un
« observatoire métropolitain des énergies ». Les L’énergie solaire a également un potentiel à
observations collectées devront être cohérentes développer sur l’agglomération. La démarche à
avec celles de Noréner, banque de données trai- adopter est la même que pour l’éolien.
tant de la question à l’échelle régionale, relancée
en 1996 et gérée par l’ARE avec le concours de D’autres énergies renouvelables doivent aussi
l’ADEME et la Région. être développées et promues : le bois-énergie (la
plateforme SELVA à Seclin trie les déchets de
bois pour les revaloriser), le biogaz (le STEP de
3.3.1.UNE MEILLEURE CONNAISSANCE DES Marquette alimente des bus à partir du biogaz
ÉNERGIES TRADITIONNELLES ET RENOUVELABLES produit, le CVO pourrait jouer le même rôle), la
POUR UNE OPTIMISATION DE LEUR UTILISATION biomasse, etc.
117
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
118
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
119
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
Jeter moins signifie, pour la collectivité, la Seuls les résidus ultimes doivent être stockés,
mise en place d’une politique de sensibilisation dans des conditions de sécurité ne présentant
et de promotion de la collecte sélective, avec aucun risque pour l’environnement et dans des
l’objectif de transformer le « jeteur passif » de centres situés à des emplacements judicieuse-
déchets en « consommateur avisé » d’un service ment choisis. La destination finale de ces centres,
qu’il paye. en termes de réutilisation, est définie avant leur
De nombreuses actions ont été entreprises par mise en exploitation.
les industriels, les pouvoirs publics, les associa-
tions pour produire moins de déchets, sinon Tout ceci permet de définir, pour le territoire de
pour en faciliter le recyclage. Les bouteilles de la Communauté urbaine de Lille, les solutions
boisson en chlorure de polyvinyle (PVC) sont qui paraissent les plus pertinentes et qui respec-
désormais en polyéthylène (PET) plus facile- tent le triptyque ci-dessus.
ment recyclable, d’autres en verre allégé rédui-
sant ainsi les quantités de matières premières. Ces solutions sont les suivantes :
Le rôle joué par l’Adelphe (recyclage du verre) et • le développement, à terme, de collectes sélec-
Cyclamed (recyclage des médicaments), le sou- tives en porte-à-porte lorsque cela est possible.
tien apporté aux collectivités par une structure 600 000 habitants sont concernés en 2001 sur 78
telle qu’Eco-Emballage, contribuent à recycler communes ;
une part de plus en plus importante de nos • le développement de collectes sélectives en
déchets. apport volontaire pour renforcer la collecte en
Mais beaucoup d’autres mesures restent à porte-à-porte ;
prendre pour inverser la tendance actuelle, • le développement d’un réseau de 17 déchette-
qui demeure orientée vers la croissance de la ries capable de couvrir l’ensemble du territoire
production de déchets. communautaire ;
• la construction d’un centre de valorisation orga-
Trier plus est essentiel pour exploiter la part nique d’une capacité de 108 000 tonnes/an à
valorisable des déchets et limiter ainsi l’utili- Sequedin au bord du canal de la Deûle. Il per-
sation de matières premières. Le problème du mettra la production de biogaz et de compost ;
recyclage des déchets ne peut, en effet, être • la construction de trois centres de tri de déchets
renvoyé à des solutions uniquement « techno- " propres et secs " issus des déchets ménagers. Le
logiques ». La condition nécessaire à la réus- premier, à Halluin, sur le site de l’ancienne usine
site d’un tel choix passe nécessairement par le d’incinération des ordures ménagères, est opéra-
tri à la source, c’est-à-dire par la collecte tionnel depuis 1994. Il traite 60 000 tonnes par
sélective. À l’issue de ces collectes à la sour- an. Deux autres centres seront construits au
ce, les techniques de tri apportent les solu- niveau du port de Lille et à Roubaix-Carihem
tions technologiques fiables pour la fabrica- • l’optimisation et la collecte et du traitement des
tion de produits recyclés répondant aux stan- déchets encombrants ;
dards de qualité des différents marchés • la mise ne service, début 2001, d’un centre de
d’écoulement. valorisation énergétique (CVE) d’une capacité de
350 000 tonnes/an, situé sur le site de l’ancienne
Traiter mieux signifie la valorisation matière, usine d’incinération des ordures ménagères à
organique ou énergétique des déchets ména- Halluin
gers (objectif réglementaire fixé à 50% des • l’élimination des déchets ultimes dans des ins-
ordures ménagères à échéance 2010), dans des tallations conformes à la réglementation et ins-
conditions allant parfois au-delà des normes crites au plan départemental d’élimination des
si nécessaire.Pour y parvenir, le PDEDMA déchets ménagers.
impose à toutes les communes du départe- • les résidus d’épuration des fumées d’incinéra-
ment la collective sélective 5 matériaux et tion devront être traités en CET de classe I confor-
déchets verts à partir du 1er juillet 2002, la mément au PREDIS et au PDEDMA.
collecte sélective de la FFOM (fraction fer- Les mâchefers (105 000 tonnes / an estimées)
mentescible des ordures ménagères) à partir pourront être valorisés dans les chantiers de tra-
du 1er juillet 2005. vaux publics, après maturation sur la plate-forme
120
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
de Fretin, dès lors qu’ils ne présentent aucun ton, matière organique, verre, bois, caoutchouc,
risque pour l’environnement ou la santé publique. plastiques, textiles, etc.
122
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
voir des unités de traitement de DICB, tels que installations que celles qui accueillent des rési-
centres de tri, de compostage, d’incinération et dus urbains ;
de stockage des résidus ultimes. • les autres déchets spéciaux, non produits par
l’industrie : ils doivent être traités dans les
Cette recherche des sites s’effectuera en tenant mêmes filières que les déchets industriels spé-
compte : ciaux, du fait de leur spécificité et notamment
• des contraintes géologiques ; de leur caractère toxique ;
• des sources de production, notamment à • les sols et sédiments pollués, notamment par
proximité de la zone dense Lille-Roubaix- les activités industrielles, devant être éliminés à
Tourcoing et à proximité des différentes zones l’extérieur des sites d’origine.
industrielles ;
• de la proximité des infrastructures autorou- Le développement de filières performantes et
tières et fluviales ; respectueuses de l’environnement autorise
• de l’implantation des unités de traitement aujourd’hui un traitement plus local, notam-
d’ordures ménagères en projet. ment pour certains secteurs d’activités bien
représentés dans l’arrondissement de Lille.
3.4.4. LES DÉCHETS INDUSTRIELS SPÉCIAUX Les investisseurs apprécient de trouver sur
ET LES DÉCHETS DE SOINS place les moyens d’une élimination de leurs
déchets ; l’absence de filière propre et fiable agit
Les autres catégories de déchets à prendre en comme une contrainte au développement éco-
compte sont : nomique d’une métropole.
• les déchets industriels spéciaux dont une
faible partie est toxique ; Les déchets industriels spéciaux
• les déchets d’activités de soins, en particulier
les déchets hospitaliers. Le PREDIS stipule qu’au-delà de l’arrondisse-
ment, la région Nord - Pas de Calais produit de
La gestion des déchets industriels spéciaux et grandes quantités de déchets industriels spé-
de soins est envisagée aujourd’hui dans un ciaux (5,2M de tonnes, 1er rang national en
cadre régional. La loi du 13 juillet 1992 prévoit, 1990), que le recours à la mise en décharge est
en effet, l’élaboration d’un Plan régional d’éli- important, même si la valorisation est significa-
mination des déchets industriels et des déchets tive et qu’elle se développe, et que la connais-
de soins à risques (PREDIS). Ce Plan a été arrêté sance sur les déchets produits en quantité dis-
pour la région Nord - Pas de Calais le 2 février persée reste imprécise.
1996 ; il s’appuie sur quatre grands principes :
• le principe d’autosuffisance, visant à rendre la Les orientations visent au développement de
région aussi autonome que possible pour l’éli- technologies propres, d’outils de connaissance et
mination de ses déchets ; de suivi, à l’information du public, à l’engage-
• le principe de proximité, visant à traiter les ment d’études pour réduire à la source la pro-
déchets au plus près de leur lieu de production ; duction de ces déchets, faciliter leur valorisation,
• le principe de progrès, visant à traiter le améliorer leurs conditions d’élimination, etc.
déchet dans des conditions de plus en plus per- Pour répondre à ces orientations, des actions
formantes, à la fois sur le plan économique et de sont proposées par branche professionnelle,
la protection de l’environnement ; engagements contractuels, chartes d’objectifs.
• le principe de développement de la connais-
sance, afin de mieux appréhender les problèmes Le PREDIS signale enfin « qu’il est difficile de pré-
liés aux déchets, et de mieux informer le public. voir avec précision l’évolution de la production de
déchets », même si l’on constate « une production
Le PREDIS s’applique à trois grandes catégories sensiblement constante sur le plan quantitatif ».
de déchets :
• les déchets industriels spéciaux (DIS) qui Il existe très peu d’entreprises d’élimination de
ne peuvent pas être traités dans les mêmes DIS sur l’arrondissement, ce sont principale-
123
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
124
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
Ils sont applicables à l’ensemble des gestionnaires publics et privés de l’arrondissement et concernent
les déchets ménagers et assimilés et les déchets des entreprises.
Valoriser la matière
La récupération des matières telles que les papiers cartons, le verre, les métaux, les plastiques, et la
valorisation des matières organiques par biométhanisation et compostage sont des objectifs à mettre
en œuvre ou à développer.
Le tout-incinération n’est plus de mise, mais on ne pourra pas, à court terme, faire l’économie de ce
procédé d’élimination pour une partie des déchets dont la valorisation matière n’est pas réalisable.
Les déchets n’ayant pu faire l’objet d’un recyclage-matière doivent être incinérés de manière à récu-
pérer le potentiel énergétique qu’ils présentent. La biométhanisation des déchets organiques peut
également, si le contexte technique et économique local le permet, améliorer le bilan énergétique de
la collectivité.
125
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
3.4.5. LES SÉDIMENTS DE CURAGE DES CANAUX à terme, des espaces paysagers auxquels seront
associées des contraintes d’usage.
Les sédiments mêmes pollués ne sont pas léga-
lement considérées comme des déchets. Ils L’implantation de ces terrains de dépôt est
relèvent de la responsabilité de Voies navigables indispensable si l’on veut développer le trans-
de France (VNF) qui doit assurer leur stockage port fluvial et ainsi réduire l’augmentation du
ou leur traitement dans le respect des textes en trafic routier. De même, il convient, dans l’esprit
vigueur, notamment la loi sur l’eau. du principe de subsidiarité qui prévaut dans
la loi sur les déchets, que ces sédiments soient
L’agglomération lilloise compte 66 km de traités sur le territoire de l’arrondissement,
canaux et de rivières canalisées. Les travaux et non exportés ailleurs.
d’élargissement de la Deûle et de la Lys au gaba-
rit 1 350 tonnes, la réouverture envisagée à la En ce qui concerne la technique de traitement,
navigation de plaisance du canal de Roubaix et il conviendra de tirer des enseignements des
de la Marque urbaine, le curage nécessaire pour conclusions de l’étude expérimentale menée
entretenir les fonds de canaux et de rivières, sur les boues de curage du Port du Dragon à l’ini-
posent des difficultés. tiative du syndicat intercommunal de la Marque
urbaine en partenariat avec VNF et l’Agence
Celles-ci sont dues aux volumes importants de l’eau.
de terre d’élargissement à stocker et à traiter et à la
toxicité en métaux lourds et en hydrocarbures des À ce jour aucune méthode de traitement des
sédiments à curer. Le passage au gabarit 1350 t de la polluants contenus dans ces sédiments n’est
Deûle, entré dans sa phase finale, génère 150 000 m3 opérationnelle techniquement et économique-
de terre ; son passage envisagé au gabarit 3 000 ment. Les conditions d’implantation des sites de
tonnes en génèrera 700 000 m3. Pour les vingt ans à confinement doivent faire l’objet d’études spéci-
venir, le curage de la Marque urbaine et du canal de fiques multicritères. L’Agence de l’eau a émis
Roubaix génèrera 220 000 m3 de sédiments pollués, plusieurs recommandations sur ces sites :
celui de la confluence Deûle – Lys 180 000 m3 et • le dépôt doit être spécialisé et réservé aux
l’entretien du réseau 460 000 m3. sédiments pollués de curage ;
• un calendrier doit fixer l’ouverture et la fin
Le stockage de ces terres d’élargissement d’exploitation du site ;
nécessite la mise en place de « surfaces d’épan- • une expertise hydrogéologique doit être faite
dage » conséquentes. Le stockage des sédiments préalablement au projet ;
pollués issus d’un lourd passé industriel est • l’information, la concertation et la transparen-
beaucoup plus délicat. Il demandera la construc- ce sur le projet d’implantation du dépôt doivent
tion de nouveaux sites de confinement, les ter- être de mise ;
rains de dépôts actuels étant bientôt saturés. • le contrôle en cours d’activité et la surveillance
après fermeture du dépôt doivent être organisés.
VNF a engagé en 2001 un schéma directeur des
terrains de dépôt, afin d’identifier les sites La loi du 3 janvier 1992 précise elle aussi que
potentiels de stockage. Ce travail, mené en « les schémas d’aménagement et de gestion des
partenariat avec les acteurs concernés, devrait eaux doivent prendre en compte un inventaire
arriver à son terme fin 2001. des sédiments, apprécier la toxicité et prévoir
des sites de confinement nécessaires ou des
Suite à une analyse multicritère, 130 ha de sur- techniques de traitement ».
faces potentielles ont été identifiés sur l’agglo-
mération pour accueillir ces dépôts, la majorité Un certain nombre de communes de l’arrondis-
des parcelles se situant en bord de canal. Les sement devront donc accueillir ce type d’installa-
besoins représentent une surface de 20 à 25 ha tion. Des emplacements réservés, avec un
(sur une hauteur de 3m). Ces terrains seront zonage particulier, devront figurer dans les futurs
réaménagés après leur utilisation pour devenir, PLU à cet effet. Ils indiqueront les parcelles
126
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
retenues qui seront retirées aux activités agricoles transformer les friches industrielles en espaces
et à la construction pour une durée à définir. verts afin de mieux les intégrer au monde urbain ».
Une réflexion particulière reste à lancer avec les Une dernière catégorie de produits de curage
pouvoirs publics et tous les acteurs concernés sur pouvant contenir des éléments polluants devra
l’opportunité d’utiliser des sites pollués pour aussi être prise en considération. Il s’agit
stocker ces sédiments pollués dans la mesure où des sédiments récupérés lors des curages de
ce stockage s’inscrirait dans un projet global de fossés et de becques d’assainissement. Des
requalification paysagère et de protection de terrains de dépôts devront êtres réservés dans
l’environnement. Le SDAGE évoque la possibilité, les PLU pour traiter ces sédiments dans les
dans certains cas, « d’utiliser ces sédiments pour meilleures conditions.
127
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
Les transports et l’industrie, sont les deux la prise en compte des effets " domino " et sur la
principales sources de désagréments portant maîtrise de l’urbanisation autour des établisse-
atteinte à la qualité et au cadre de vie en ville. ments. Deux catégories d’établissements sont
désormais distinguées : les établissements à
Malgré un cadre réglementaire strict, la pré- hauts risques (seuils hauts) et les établissements
sence d’activités industrielles en milieu urbain à risques plus bas (seuils bas).
reste une source importante de risques, de pol-
lutions (de l’air, de l’eau, des sols) et de nui- Dans la métropole, quatre établissements sont
sances (par le bruit, les odeurs). classés AS (Seveso seuil haut) :
De leur côté, les transports ferroviaire, aérien • « Produits chimiques de Loos » à Loos – type
et surtout routier constituent une source crois- de production : industrie du chlore et des chlo-
sante de risques, de pollution de l’air et de rures – nature des risques : toxique ;
nuisances sonores. • « Rhodia Intermédiaire » à La Madeleine –
type de production : fabrication de TDA –
nature des risques : toxique / explosif ;
3.5.1. LES RISQUES TECHNOLOGIQUES • « Cappelle Frères » à Halluin – type de produc-
tion : fabrication de pigments minéraux – nature
Un certain nombre de sites industriels font des risques : toxique.
peser, par la nature de leurs activités, des • « Nobel Explosifs France » à Ostricourt –
risques toxiques, d’incendie ou d’explosion sur stockage de matières explosives - nature des
les populations situées dans leur voisinage risques : explosion ;
immédiat et parfois plus lointain. Les établisse-
ments industriels présentant les risques les plus Par ailleurs, la fabrique de nitroglycérine
importants pour les personnes, les biens et l’en- « Nitrochimie » de Billy-Berclau dans le Pas-de-
vironnement, sont soumis à une réglementation Calais, également classée AS (Seveso « seuil
spécifique dite « Seveso ». haut »), est assortie d’un périmètre de danger
d’un rayon de 800 m autour de l’établissement qui
Dans sa première version, adoptée le 24 juin concerne la commune de Bauvin sur le territoire
1982, cette directive européenne demandait aux de l’arrondissement de Lille.
Etats membres de mettre sur pied une procédure
de notification par les industriels d’informations On recense également sur la métropole
relatives aux risques. Etaient visées non seule- 8 établissements classés A (« Seveso seuil bas »)
ment les installations nouvelles mais également présentant un risque moins important.
les installations existantes.
Cette directive est aujourd’hui remplacée par La prévention des risques se traduit dans les
une directive du 9 décembre 1996, appelée règlements d’urbanisme, et en particulier dans
" SEVESO 2 " et applicable à la France depuis le les PLU, par l’instauration de zonages autour
3 février 1999. Cette dernière reprend les exi- des entreprises présentant le plus de risques.
gences de sécurité de la directive de 1982 et ren- Ces zones sont alors soumises à des mesures
force les dispositions relatives à la prévention. A d’aménagement spécifiques.
ce titre, parmi les principaux points nouveaux, il
faut souligner l’accent mis sur les notions de poli- Pour les établissements dits « Seveso », voir pour
tique de prévention des accidents majeurs et de d’autres établissements soumis à la législation sur
systèmes de gestion de la sécurité à mettre en les installations classées, peuvent être demandées :
œuvre par les exploitants, et, pour ce qui relève • la réalisation périodique d’études de dan-
des autorités des Etats-membres, sur des pro- gers (au minimum tous les cinq ans) ;
grammes d’inspection. Elle insiste par ailleurs sur • l’élaboration de plans de secours :
128
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
- Plans d’opérations internes (POI), élaboré par Pour les installations existantes, s’il appartient à
l’exploitant et sous contrôle de l’Etat, celui-ci l’Etat d’informer la commune de l’existence de
définit l’organisation des secours et de l’inter- zones à risques, le maire est responsable de leur
vention à mettre en œuvre en cas d’accident : prise en compte dans le PLU. Le préfet peut
celui de Produits Chimiques de Loos a été réac- cependant se substituer au maire et déclarer d’in-
tualisé en avril 2002, celui de Rhodia en térêt général la prise en compte des risques en
novembre 2001, celui de Cappelle Frères est définissant un Projet d’Intérêt Général (PIG) qui
devenu opérationnel suite au classement de ne peut remettre en cause la situation existante de
l’entreprise en septembre 1999 et a été été remis l’urbanisation et n’ouvre pas droit à l’indemnisa-
à jour en janvier 2002, celui de Nobel explosifs tion des propriétaires des terrains. Au terme d’une
France en septembre 2000 et celui de procédure administrative, le PIG s’impose dans les
Nitrochimie en avril 2001 ; documents d’urbanisme de la commune (PLU).
- Plan particulier d’interventions (PPI), établi
par les services de l’Etat sous l’autorité du Préfet. Des PIG ont été arrêtés sur le territoire de l’ar-
Il définit les conditions de gestion de l’accident et rondissement de Lille et viennent renforcer les
de ses conséquences par les pouvoirs publics. Le mesures visant à limiter l’urbanisation autour
PPI de Produits Chimiques de Loos date de juin de deux sites classés Seveso :
2001, celui de Rhodia d’octobre 2001, celui de • Rhodia : l’arrêté concernant ce site a été pris le
Nitrochimie de novembre 2001. 21 juin 1996 ; il fixe des mesures et définit un
périmètre de 500 mètres autour de l’entreprise
Les POI et PPI font l’objet d’exercices de dans lequel la construction est limitée. Le PIG a
prévention. été transcrit d’office dans le POS en décembre
2000 par le Préfet du Nord. L’évolution prévue de
En complément des plans de secours, la loi du la production de cet établissement est la suivan-
22 juillet 1987 prévoit deux autres types de te : arrêt de la production de TDI et suppression
mesures visant à limiter les conséquences d’un de la présence de chlore et de phosgène sur le site
accident : en janvier 2002 ; fermeture annoncée en 2005.
• la maîtrise de l’aménagement de l’espace, Les contraintes de protection pourront être revues
• l’information du public autour des sites à à terme en fonction de ces évolutions.
risques majeurs. • Produits Chimiques de Loos : un PIG défi-
nissant une zone de 500 mètres autour de
Aussi convient-il d’instaurer un contrôle des l’installation a été pris le 31 août 1985. Il a été
constructions au voisinage des entreprises à annulé le 23 avril 2001 par décision du tribu-
risque, c’est à dire de prévoir les règles d’aména- nal administratif : un recours a été engagé
gement limitatives pour les autres installations contre cette annulation.
industrielles (de façon à éviter la propagation
d’un sinistre important), pour les voies de circu- Les PIG sont repris dans les POS et dans les
lation qu’empruntent des tiers et pour les zones PLU en cours d’élaboration.
d’habitation.
C’est l’inspection des installations classées qui Par ailleurs, dans l’arrondissement, plus de
est chargée d’afficher les risques et de proposer 500 établissements sont susceptibles de présenter
des zones à aménager avec leur règlement, en des nuisances pour leurs rejets dans l’atmosphè-
considérant, si la situation locale le rend possible, re, l’émission de bruits, leurs rejets dans le réseau
deux niveaux de limitation (définis en fonction hydrographique, ou le stockage de leurs déchets.
des différents scénarios des études de danger).
Ces entreprises, parce qu’elles sont suscep-
Pour des installations nouvelles sur un site nou- tibles de créer des nuisances pour l’homme et
veau présentant des risques très importants, le pré- son environnement, sont répertoriées comme
fet peut assortir l’autorisation d’exploitation de « installations classées » soumises à une autori-
l’instauration de servitudes d’utilité publique, sation préfectorale pour leur fonctionnement.
ouvrant droit à l’indemnisation éventuelle des pro-
priétaires, sur des zones avoisinantes de l’usine. On notera enfin l’existence de servitudes liées
130
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
à d’anciens puits miniers à Bauvin, Annœullin (dessiccation de l’argile). Elles ont donné lieu à la
et Ostricourt. prise d’arrêtés de catastrophe naturelle et à la
nécessité pour les collectivités locales d’inscrire ce
D’autres sites et activités présentent des risque dans leur PLU. Dans le même temps, des
risques technologiques comme les centres de Plans de prévention des risques (PPR) ont été pres-
triage ferroviaire de Lille Délivrance et Saint- crits le 13 février 2001 dans les communes
Sauveur, lieux de transit de matières dange- d’Aubers, Bondues, Croix, Hem, Houplines,
reuses, les dépôts de liquides inflammables. Linselles, Mérignies, Mouvaux, Roncq, Roubaix,
Tourcoing.
Le transport des matières dangereuses est éga-
lement un facteur de risque qui mérite attention. • Pour les carrières souterraines, il est obligatoire
En particulier, il conviendra de prévoir des de consulter le Service départemental des
mesures de police concernant leur circulation carrières souterraines (SDICS).
dans les parties habitées de la métropole. Pour les affaissements miniers, la consultation
peut se faire aussi auprès de la Direction
régionale de l’industrie, de la recherche et de
3.5.2. LES RISQUES NATURELS l’environnement (DRIRE).
L’information relative aux risques naturels est Les risques liés aux inondations
contenue dans le dossier départemental des
risques majeurs approuvé le 23 juillet 1996. La La maîtrise du risque d’innondation nécessite
prise en compte de ces risques naturels s’effec- une approche globale du cycle de l’eau, prenant en
tue au moyen des plans de prévention des compte les bassins versants, notamment à l’occa-
risques (PPR) ou en s’appuyant sur l’article sion de la réalisation d’infrastructures ou d'amé-
R111-2 du code de l’urbanisme. nagements. En milieu urbain, cette approche passe
Dans l’arrondissement de Lille, les risques par une maîtrise de l’urbanisation, voire des
naturels recensés sont les inondations et les réaménagements dans certains quartiers.
mouvements de terrain dus aux carrières sou-
terraines (catiches) ou à des conditions clima- A l’échelle communale ou intercommunale, la
tiques exceptionnelles (sécheresse). maîtrise de l’urbanisation est effectuée par le
biais des PPR " inondation " qui, une fois arrê-
Les risques liés aux mouvements de terrain tés, s’imposent aux documents locaux d’urba-
nisme (PLU).
Afin d’éviter tous risques liés aux sous-sols, les
projets d’aménagement, quelle que soit leur • Un PPR « Inondation » a été prescrit pour la val-
nature, doivent prendre en considération plu- lée de la Lys, par arrêté interpréfectoral du
sieurs types de données : 24 juillet 2000, d’Aire-sur-la-Lys à la confluence
avec la Deûle. Il a fait l’objet d’une mesure d’ap-
• L’ensemble des contraintes cartographiées par plication par anticipation par arrêté préfectoral du
le BRGM, liées aux problèmes de sous-sol, 21 mai 2002.
zones de carrières souterraines, présence de for-
mations compressibles, d’affaissements miniers, Pour le secteur de la vallée de la Marque, un arrê-
d’anciennes décharges, etc. té de prescription de PPRI a été pris le 29
Douze communes au sud de Lille sont exposées au décembre 2000. Il concerne les 23 communes
risque de mouvement de terrain dû aux catiches. identifiées dans l’Atlas des zones inondables
Elles ont fait l’objet de Plans d’exposition aux situées entre Tourmignies et Croix. L’approbation
risques (PER), annexés aux POS, valant Plan de de ce PPRI à l’horizon 2003 devrait voir son péri-
prévention des risques (PPR) conformément aux mètre étendu jusque Mons en Pévèle.
dispositions du décret du 5 octobre 1995.
• Cette procédure a été étendue à 62 autres
Quarante sept communes sont concernées par les communes de l’arrondissement qui ont fait l’ob-
mouvements de terrain consécutifs à la sécheresse jet d’un arrêté de prescription d’un PPR inonda-
131
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
tion en 2001. La prescription de PPR inondation 3.5.3. LUTTER CONTRE LA POLLUTION DE L’AIR
aux communes non riveraines de cours d’eau
est justifiée par les phénomènes de remontée de L’importance donnée au niveau international à
nappe et les événements orageux récurrents qui la lutte contre l’effet de serre et à la réduction de
provoquent des submersions et des dégâts dans la couche d’ozone, traduite dans les accords de
des secteurs à topographie défavorable ou en Kyoto, traduit une préoccupation majeure des
raison de l’insuffisance des ouvrages d’eaux décideurs, des scientifiques et du grand public
pluviales de collecte et de franchissement. pour la qualité de l’air.
132
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
des produits pétroliers expliquent en grande par- tra aussi de réduire les nuisances olfactives sou-
tie cette baisse des rejets. vent liées au trafic routier.
Cependant, l’activité industrielle reste la pre- Une meilleure gestion des déplacements passe
mière source de certains polluants spécifiques par un nouveau partage de la voirie et le recours
comme le SO2. Ainsi, en 1997, le Citepa avait accru aux transports en commun, au vélo et à la
estimé que l’industrie était responsable de marche à pied pour des déplacements urbains
55,9% des rejets de SO2 dans l’air. trop souvent effectués en voiture. Les principes
et actions figurant dans le PDU, le PPA et le
Pour réduire les émissions de SO2, une Zone PRQA vont dans ce sens.
de protection spéciale (ZPS) a été mise en place
en 1974 sur les communes de Lille, La Les mesures ayant les effets les plus directs sont :
Madeleine, Loos, Lomme, Haubourdin, Croix,
Wasquehal, Roubaix, Tourcoing, Wattrelos. Elle • le développement de l’offre de transports en
contraint les industriels, en cas de concentration commun par métro, tramway, TER et bus ;
de SO2, à réduire leurs rejets ou à utiliser des • la densification des réseaux d’itinéraires pié-
combustibles à basse teneur en soufre. tonniers et cyclables, l’amélioration des condi-
tions de stationnement des vélos et une
Le projet de Plan de protection de l’atmo- meilleure interface vélo / transports en
sphère prévoit, entre autres mesures, une commun ;
extension du périmètre de la ZPS à l’ensemble • la mise en place de « plans mobilité entreprise » ;
du territoire de Lille Métropole Communauté • la réduction de la place de l’automobile sur cer-
urbaine étendu aux communes de Bourghelles, taines voies et espaces publics ;
Louvil et Cysoing, ainsi qu’une réduction des • la modération de la vitesse notamment dans le
rejets de SO2 de 1 000 tonnes/an et l’amélio- cadre de zones 30 à instaurer ;
ration de la procédure d’information et d’aler- • la mise en place du concept de véhicules par-
te en cas de pic de pollution. tagés ou du covoiturage.
On notera aussi que les unités de chauffage L’organisation de ces mesures est notamment
urbain qui participent aux émissions de SO2 définie, sur le territoire de Lille Métropole
adoptent des procédés de plus en plus efficaces Communauté urbaine, par les chartes du PDU
pour le traitement de leurs fumées et, surtout, adopté en 2000.
s’équipent de chaudières utilisant des combus-
tibles moins polluants (Resonor à Lille modifie Certaines options d’aménagement ont aussi
sa chaufferie afin de passer pour l’essentiel du des effets importants :
charbon au gaz naturel).
• la réalisation d’un « réseau vert métropoli-
Aujourd’hui, les transports routiers sont la prin- tain », axe de déplacement en site protégé pour
cipale source de pollution atmosphérique. Ils piétons et vélos reliant ville et campagne ;
sont à l’origine de la majorité des émissions de
NOx (oxydes d’azote), de COV (composés orga- • la promotion de plateformes de distribution et
niques volatils– hydrocarbures et solvants), du de services pour les livraisons des commerçants
CO (monoxyde de carbone), des particules, de et artisans ;
l’Ozone (O3)…
• le recours plus systématique aux voies
Seule une gestion efficace des déplacements navigables.
permettra de réduire le niveau de ces polluants
dans l’agglomération lilloise où la concentration Au-delà de ces différentes actions, d’autres
d’ozone a dépassé, au cours des cinq dernières moyens peuvent contribuer directement ou
années, à plusieurs reprises, le seuil de 180 indirectement à une réduction de la pollution
microg/m3 (niveau II de la procédure d’informa- atmosphérique : il en va ainsi de la diversifica-
tion et d’alerte du public). Cette gestion permet- tion énergétique, des nouvelles techniques de
134
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
135
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
peut également contribuer à faire émerger des Mais c’est le bruit routier qui est principalement
solutions innovantes pour le traitement des mis en cause : 62% des habitants de la métropole
produits de curage des canaux et, par ce biais, le ressentent comme un problème important et
contribuer à protéger les ressources en eau de 13 % de la population française sont exposés à un
l’agglomération. niveau de bruit supérieur à 65 décibels, niveau au-
delà duquel le sommeil est difficile.
3.5.5. LUTTER CONTRE LES NUISANCES SONORES Deux outils sont aujourd’hui disponibles pour
limiter cette nuisance issue de la circulation
Trois sources principales de bruits sont identi- automobile :
fiables, celles liées aux activités industrielles, aux • Le classement des voies bruyantes : engagé par
transports et au voisinage. la Lille Métropole Communauté urbaine et
la DDE du Nord, il consiste à déterminer les
Certaines activités industrielles et assimilées niveaux de bruit des voiries principales (ayant un
occasionnent toujours des nuisances sonores et trafic moyen journalier annuel supérieur à 5 000
de nombreux riverains ont encore à se plaindre véhicules) conformément à la loi sur le bruit de
du bruit fait par une usine proche. Les problèmes 1992 et son arrêté du 30 mai 1996. Plus de 800
apparaissent souvent lors d’un changement d’oc- kilomètres de voies bruyantes ont déjà été
cupation d’un immeuble, car une modification répertoriées sur la métropole et les arrêtés pré-
d’activité peut donner lieu à des nuisances si le fectoraux de classement sont en cours de prépa-
bâtiment n’y est pas adapté. Les habitants et les ration. Ce classement permettra, lorsqu’il sera
autorités locales doivent rester vigilants face à ce officiellement établi, d’imposer, suite à une
type de situation. demande de permis de construire, des niveaux de
performance d’isolation acoustique dans les nou-
Concernant ce genre de bruits et leur diffusion velles constructions qui tiennent compte de la
à l’extérieur de l’entreprise, une application proximité de la voirie et de son classement. Une
rigoureuse de la réglementation sur les actualisation des données et des mesures de
Installations classées et de la loi du 31 décembre contrôle seront aussi à envisager ;
1992 sur le bruit devrait suffire à limiter le
nombre des conflits. • le Plan de déplacements urbains de Lille
Métropole Communauté urbaine : c’est aujourd’hui
Dans ce domaine, ce sont surtout les bruits res- un outil incontournable pour participer à la réduc-
sentis dans l’entreprise, sur les postes de travail tion des nuisances sonores générées par le trafic
et de manière prolongée, qui ont les plus graves routier. Plusieurs orientations y sont retenues :
conséquences sur la santé, sachant qu’à partir de - identification des points noirs dus aux bruits
85 à 90dB, le niveau de bruit est considéré des transports et détermination des valeurs
comme dangereux. Dans ce cas, le capotage des maximales admissibles ;
machines, la pose d’écrans et de parois acous- - accroissement de l’effort financier consacré
tiques sont des mesures qui permettent d’amélio- à la lutte contre le bruit dans le contrat de plan
rer la situation. 2000-2006 ;
- prise en compte des nuisances sonores des
Les sources de bruit que sont les trafics ferro- transports dans la planification urbaine.
viaire, aérien et routier constituent aujourd’hui,
pour les habitants des villes, les premiers fac- Différentes mesures peuvent venir compléter
teurs de gêne sonore. ces dispositifs. Pour lutter contre les nuisances
sonores, plusieurs d’entre elles ont été reprises
L’aéroport de Lesquin fait l’objet d’un Plan dans le PDU de Lille Métropole Communauté
d’exposition au bruit (PEB), arrêté en 1982, qui urbaine :
définit un ensemble de contraintes pour l’urba- • réaliser un état des lieux et une actualisation
nisation de ses abords. Ces contraintes portent régulière des niveaux sonores dans l’aggloméra-
sur la nature des constructions autorisées et sur tion, dans l’optique de constituer un « observa-
les niveaux d’isolation phonique. toire du bruit » en s’inspirant notamment de la
136
PROTÉGER ET VALORISER L’ENVIRONNEMENT
carte du bruit réalisée par la ville de Lille ; et d’aménagement « Haute qualité environnemen-
• envisager pour certains secteurs sensibles la tale » qui préconise des niveaux d’isolation
mise en place de limitations de l’urbanisation ou phonique optimale dans les bâtiments (cette
de contraintes de construction en fonction des démarche contribue aussi à lutter efficacement
niveaux sonores mesurés ; contre les bruits de voisinage) ;
• utiliser la construction de bâtiments d’activi- • mettre en place un système d’aides financières
tés comme écran anti-bruit le long des infra- incitant les particuliers à renforcer l’isolation pho-
structures ; nique de leur habitation lorsque celle-ci se trouve
• prévoir systématiquement, lors de la réalisation dans le périmètre de voies classées comme
et de la requalification d’axes de transports, bruyantes ;
des équipements intégrés au paysage qui rédui- • inviter les collectivités à lutter contre cette nui-
sent les nuisances sonores en dessous d’un sance en montrant l’exemple par l’utilisation de
niveau acceptable pour les personnes exposées véhicules et de machines « plus silencieux » ;
(murs antibruits, écrans acoustiques végétaux, • engager une réflexion transfrontalière sur le
revêtements de chaussées en enrobés drainants bruit, dans la perspective des futures normes
ou poreux, etc.) ; instituées par le projet de directive européenne
• promouvoir la démarche de construction sur le bruit.
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