Chapitre 02
Chapitre 02
Chapitre 02
Généralités sur
le transfert de
chaleur
CHAPITRE 01: GENERALITES SUR LE TRANSFERT DE CHALEUR
1. Introduction
2. Définitions :
Dans l’étude des phénomènes dus aux transferts de chaleur, il est important de passer par quelques
définitions des grandeurs relatives à ces phénomènes.
a) Température :
La température est la grandeur physique qui mesure le degré de chaleur d’un milieu :
Solide : c’est l’état de vibration des atomes à l’intérieur d’un réseau cristallin ou de
mouvement d’électrons pour les matériaux qui ont la faculté d’échanger des électrons
(les métaux par exemple) ;
b) Champ de température :
La notion de champ est d'origine physique, et elle sert à décrire des quantités variant en fonction
de leur point de définition : champ de température, champ de densité, champ de vitesse ...etc.
Les transferts d’énergie sont déterminés à partir de l’évolution dans l’espace et dans le temps
de la température : T = f (x,y,z,t). La valeur instantanée de la température en tout point de
l’espace est un scalaire appelé champ de température.
Le champ de température peut être :
c) Gradient de température :
Un gradient de température est une grandeur physique qui décrit dans quelle direction et à quelle
vitesse la température change le plus rapidement autour d'un emplacement particulier. Le gradient
de température est une quantité dimensionnelle exprimée en unités de degrés (sur une échelle de
température particulière) par unité de longueur. L’unité SI est le kelvin par mètre (K/m).
(1.1)
Avec :
d) Flux de chaleur :
Lorsqu’un objet ou matériau est porté à une température différente de celle des objets environnants,
le transfert d’énergie thermique d’une zone chaude à une zone froide est appelé flux de chaleur.
(1.2)
La densité du flux thermique est la quantité de chaleur transmise par unité de temps et
par unité d’aire de la surface isotherme :
(1.3)
Le but est de déterminer quantitativement l’évolution de la température à l’intérieur d’un système dans
l’espace et dans le temps.
a) Bilan d’énergie
Il faut tout d’abord définir un système (S) par ses limites dans l’espace (la figure I.2). il faut
ensuite établir l’inventaire des différents flux de chaleur qui influent sur l’état du système et
qui peuvent être:
1. Introduction
Le transfert de chaleur est effectué par trois modes qui sont régis par des lois spécifiques
Cependant strictement parlant, seuls la conduction et le rayonnement sont des modes
fondamentaux de transmission de la chaleur ; la convection, tout en étant très importante, ne fait
que combiner la conduction avec un déplacement de fluide.
En outre il est rare qu’une situation particulière ne concerne qu’un seul mode : le plus souvent
deux sinon trois modes entrent en jeu. Il sera donc nécessaire de poser correctement les
problèmes pour prendre en compte ces différents mécanismes (figure 2.1).
Notons aussi qu’il y a autre mode de transfert : il s’agit des changements d’état.
Dans notre chapitre , on s’intéresse particulièrement aux trois modes existant dans les machines
électriques.
Conduction
On comprend donc intuitivemment que la conduction a une origine microscopique. Il s’agirt d’un
mécanisme de diffusion de la chaleur.
La conduction de la chaleur est le cas particulier où la non-uniformité de la température entraîne
un transfert d’énergie d’un point à un autre du système sans transport macroscopique de matière.
Pour un système solide, seul ce processus de transfert est possible.
Considérons un transfert élémentaire de chaleur entre deux plans indéfinis portés aux
températures T et T+dT. Ces deux plans délimitent une portion de solide et sont supposés
perpendiculaires à un axe Ox. La loi de Fourier exprime naturellement que la chaleur échangée
est proportionnelle à : la surface d’échange, la différence de température entre les deux parois, le
temps écoulé et inversement proportionnel à la distance entre plans.
∅ = −λ𝑆 𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝑇) (2.1)
Le signe moins dans l’équation (-) provient d’une convention qui rend positif un flux de chaleur
s’écoulant du chaud vers le froid dans le sens d’un gradient négatif (voir figure 2.4).
φ : Flux de chaleur transmis par conduction [w]
λ : Conductivité thermique du milieu [w .°C-1.m-1] ou [w .K-1.m-1]
s : Aire de la section de passage du flux [m2].
T T + dT
Q
O x
Volume
macroscopique
z+dz
y
O
y
z x
x
y+dy x+dx
Flux x z Elément
de volume
Avec :
(𝜑𝑥 + 𝜑𝑦 + 𝜑𝑧 ) : chaleur reçue par l’élément de volume suivant les directions Ox, Oy et Oz
respectivement en x, y et z
(𝜑𝑥+𝑑𝑥 + 𝜑𝑦+𝑑𝑦 + 𝜑𝑧+𝑑𝑧 ): chaleur sortant de l’élément de volume suivant les directions Ox, Oy
et Oz respectivement en ( x + dx, y + dy, z + dz).
La multiplication par dt est effectuée pour passer du flux à 𝛿𝑄.
De plus il peut y avoir production interne de chaleur au sein du matériau. Citons par exemple la
chaleur produite au sein d’un conducteur électrique par effet Joule.
Si l’on appelle 𝑞̇ la source interne correspondant à la chaleur produite à l’intérieur de matériau par
unité de temps et par unité de volume, il faut donc prendre en compte dans le bilan thermique
effectué sur l’élément de volume d , la quantité 𝑞̇ 𝑑𝜏𝑑𝑡
𝝏𝝋𝒙
𝝋𝒙 − 𝝋𝒙+𝒅𝒙 = − 𝒅𝒙
𝝏𝒙
𝝏𝝋𝒚
𝝋𝒚 − 𝝋𝒚+𝒅𝒚 = − 𝒅𝒚 (2.6)
𝝏𝒚
𝝏𝝋𝒛
𝝋𝒛 − 𝝋𝒛+𝒅𝒛 = − 𝒅𝒛
𝝏𝒛
𝜕𝑇
Avec : 𝜑𝑥 = −𝜆𝑥 𝑆 𝜕𝑥 (2.7)
S=dx dy
Et : 𝒅𝝉 = 𝒅𝒙𝒅𝒚𝒅𝒛 (2.8)
𝜕𝜑𝑦 𝜕 𝜕𝑇
− 𝑑𝑦 = 𝜕𝑦 [𝜆𝑦 𝜕𝑦] 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧 (2.9)
𝜕𝑦
𝜕𝜑𝑧 𝜕 𝜕𝑇
− 𝑑𝑧 = [𝜆𝑧 ] 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧
𝜕𝑧 𝜕𝑧 𝜕𝑧
x, y, z désigne les conductivités principales du milieu :
𝜕 𝜕𝑇 𝜕 𝜕𝑇 𝜕 𝜕𝑇
(𝜕𝑥 [𝜆𝑥 𝜕𝑥 ] + 𝜕𝑦 [𝜆𝑦 𝜕𝑦] + 𝜕𝑧 [𝜆𝑧 𝜕𝑧 ]) 𝑑𝜏𝑑𝑡 + 𝑞̇ 𝑑𝜏𝑑𝑡 = 𝜌𝐶𝑝 𝑑𝜏𝑑𝑡 (2.10)
𝝏 𝝏𝑻 𝝏 𝝏𝑻 𝝏 𝝏𝑻 𝝏𝑻
[𝝀𝒙 𝝏𝒙] + 𝝏𝒚 [𝝀𝒚 𝝏𝒚] + 𝝏𝒛 [𝝀𝒛 𝝏𝒛 ] + 𝒒̇ = 𝝆𝑪𝒑 𝝏𝒕 (2.11)
𝝏𝒙
𝜕2 𝑇 𝜕2 𝑇 𝜕2 𝑇 𝜕𝑇
𝜆( 2
+ 2
+ ) + 𝑞̇ = 𝜌𝐶 𝜕𝑡 (2.12)
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧 2
Soit
𝝏𝑻
𝝀𝜟𝑻 + 𝒒̇ = 𝝆𝑪 (2.13)
𝝏𝒕
Avec : 𝜟𝑻 : Laplacien de T
𝜕𝑇
➢ En régime permanent ou stationnaire =0
𝜕𝑡
➢ Sinon, on dira que l’on est en régime variable (éventuellement périodique)
➢ Il n’y a pas nécessairement production interne de chaleur ; dans ce cas 𝑞̇ = 0 et on dira
que l’on est en conduction morte.
➢ Dans le cas contraire, on parlera de conduction vive.
En effectuant un bilan thermique sur le système (S) constitué par la tranche de mur comprise
entre les abscisses x et x + dx il vient :
(2.14)
(2.15)
Le profil de température est donc linéaire. La densité de flux de chaleur traversant le mur s’en
déduit par la relation :
(2.16)
(2.17)
- Analogie électrique :
Cette relation est analogue à la loi d’Ohm en électricité qui définit l’intensité du courant
comme le rapport de la différence de potentiel électrique sur la résistance électrique.
𝑒
Où la température apparait ainsi comme un potentiel thermique, 𝑅 = λ 𝑆 est la résistance
C’est le cas des murs réels constitués de plusieurs couches de matériaux différents où on
connaît que les températures Tf1 et Tf2 des fluides en contact avec les deux faces du mur de
surface latérale S comme indiqué sur la figure (2.8)
(2.18)
(2.19)
(2.20)
Il existe deux méthodes de résolution des problèmes du transfert de chaleur par conduction
multidirectionnel, la première méthode est la méthode dite de coefficient de forme ( figure 2.10) ,
la deuxième est les méthodes numériques ( figure 2.11).
Le coefficient de forme F ne dépend que de la forme, des dimensions et de la position relative des
deux surfaces S1 et S2. Les valeurs de F pour les configurations les plus courantes sont les
suivants:
b) Méthodes numériques
Ces méthodes numériques transforment (EDP) à des systèmes d’équations algébriques dont la
solution fournit une approximation de l’inconnue dans de différents points situés aux nœuds du
réseau géométrique correspondant à la discrétisation. Parmi ces méthodes suivantes: La méthode
des différences finies (FDM,) la méthode des volumes finis (FVM) et la méthode des éléments
finis (FEM).
Les deux méthodes, on associe une subdivision du domaine d’étude, en éléments simples, appelés
éléments finis, comme il est indiqué sur la figure ci-dessous, et à approximer la fonction inconnue
sur chaque élément par des fonctions d’interpolation.
A1
A2
A
A3
A4
L’appellation éléments finis vient de la division du domaine d’étude en éléments : ils sont
souvent représentés par un Maillage, voir figure ci-après :
L’étape suivante consiste à approximer ou remplacer toutes les dérivées partielles par des
schémas discrets (différence finies). L’EDP sera transformée en équation algébrique. Cette
équation est ensuite appliquée sur l’ensemble des nœuds de la Grille de calcul. Le résultat sera un
système d’équation comportant autant d’équations que d’inconnues (nœuds). Ce système sera
ensuite résolu par une méthode appropriée. Le résultat sera une distribution discrète de la solution
sur l’ensemble des points du domaine de calcul.
Grille de calcul
1 2 3 x
∆X ∆X
Figure 2.16 Nœuds du maillage a une dimension.
Figure 2.17. Types d’ailettes : (a) ailette droite à section constante, (b) ailette droite à
section variable, (c) ailette annulaire, (d) ailette en forme d’aiguille à section variable.
Le choix parmi ces configurations est conditionné par de nombreux critères : l’espace
disponible dans le système, le poids, la facilité de fabrication, les coûts…Il faut également
prendre en compte la perturbation de l’écoulement engendrée par la présence des ailettes (pertes
de charge).
Les ailettes servent à orienter le flux d'air de manière à obtenir la poussée maximum avec le
meilleur rendement. Turbines Inversement, les ailettes d'une turbine puisent autant d’énergie
cinétique du fluide en circulation que possible, pour la convertir en énergie mécanique.
La figure (2.18) illustre quelques applications industrielles des différentes configurations des
ailettes.
a) L’équation de la barre
Le problème de la barre encastrée schématise le problème pratique important du
refroidissement d’un solide par des ailettes. (figure 2.19)
Considérons une barre de section constante (épaisseur e et largeur ℓ) encastrée entre 2
surfaces à température T0 et baignant dans un fluide à température T.
(2.25)
λ :Conductivité thermique du milieu (W m-1 °C-1)
S :Aire de la section de passage du flux de chaleur (m2)
𝜌 : Masse volumique (kg m-3)
h Coefficient de transfert de chaleur par convection(W m-2 °C-1)
La symétrie du problème montre l’existence d’une valeur extrême de la température au
milieu de la barre ce qui permet de simplifier la géométrie et de ne considérer qu’une demi-barre
avec condition de flux nul à l’extrémité située en contact avec le milieu à T∞ (figure 2.19).
La barre est supposée de section suffisamment faible pour qu’il n’y ait pas de variation de
température dans une même section droite à une distance x de l’encastrement dans la paroi à T0.
Effectuons un bilan d’énergie sur le système constitué par la portion de barre comprise entre les
abscisses x et x+dx (nous retenons l’hypothèse du régime permanent et nous négligeons le
rayonnement) :
Figure 2.20 : Représentation des flux élémentaires sur une barre encastrée.
Avec :
Qx Flux de chaleur transmis par conduction à l’abscisse x.
Qx+dx Flux de chaleur transmis par conduction à l’abscisse x+dx
Qc Flux de chaleur transmis par convection à la périphérie de la barre entre x et x+dx.
a) B)
Figure 2.22. Exemples d’application de la convection thermique
𝑑
𝑑𝑄 s’exprime en Joules, (𝑑𝑄)en Watts.
𝑑𝑡
a) La convection naturelle
La convection naturelle – aussi appelée libre – ne concerne que les cas où les
mouvements du fluide sont occasionnés par des fluctuations de masse volumique. Ces gradients
de masse volumique – que l’on peut définir comme des taux de variation spatiale – constituent le
moteur de l’écoulement du fluide. Cet écoulement provoque le transfert de chaleur à
l’environnement. La convection naturelle est le transfert thermique quand le mouvement du fluide
se fait de lui-même par suite d’une anomalie de masse volumique d’origine thermique.
(2.30)
Avec : Nombre de Prandtl :
(2.31)
= Nombre de Grashof
(2.32)
Où :
Cp: Capacité calorifique du fluide ([J.kg-1.°C-1]
µ : Viscosité dynamique du fluide [kg.s-1.m-1]
β : Coefficient de dilatation cubique du fluide [°C-1]
g : Force de gravitation [m.s-2]
(2.33)
• Nombre de Reynolds
(2.34)
Où :
ρ: Densité volumique du fluide [kg.m-3]
v : vitesse du fluide [m.s-1]
a, b et c sont des coefficients qui dépendent du régime de convection et de la géométrie.
4. Transfert de chaleur par rayonnement
C’est le mode de transfert par lequel la chaleur passe d’un corps à haute température à un
autre froid. Les deux corps ne se touchent pas mais ils sont séparés par un milieu transparent
tel que l’air.( figure 2.26)
La densité de flux maximale émise par une surface est donnée par la loi de Stephan Boltzmann :
(2.35)
: Constante de Stephan = 5,669.10-8 W/m2 .K . 4
Le flux maximum est obtenu pour une surface idéale (corps noir). Cependant, les surfaces
réelles (corps gris) ont une certaine émissivité (ε) qui vient réduire le flux émis par la surface :
filament d'ampoule à incandescence émet dans le rouge à environ 700°C, et blanc voire bleu pour
des températures supérieures. ( voir figure 2.28)
(2.37)
Avec :
T est la température en kelvin
λ est longueur d’onde en μm
(2.38)
d. Loi de Kirchhoff :
La loi du rayonnement de Kirchhoff relie l'absorption et l'émission d'un radiateur réel en
équilibre thermique. Elle exprime qu'émission et absorption sont liées. Le physicien allemand
Gustav Robert Kirchhoff formula cette loi en 1859 au cours de ses recherches sur la spectroscopie.
Elle fut la première pierre de l'étude du rayonnement et par delà de la théorie des quanta de Max
Planck. ( figure 2.29).
Matériau a ɛ
(2.39)
Avec :
M0λT : est l'émittance monochromatique du corps noir. L'émittance totale (MT) d'un
corps gris à la température (T) est égale au produit de son pouvoir absorbant (αT) par
Deux surfaces
L’échange radiatif réciproque entre deux surfaces est donné par :
(2.40)
S1, S2 : Aires des surfaces 1 et 2 [m2].
ε1, ε2 : Facteurs d’émission des surfaces 1 et 2.
T1 , T2 : Températures des surfaces 1 et 2 [°C].
f1,2 : facteur de forme entre S1et S2 qui représente la fraction du flux total de S1 qui atteint S2.
f1,2 = 1 veut dire que tout ce qui est émis de S1 atteint S2.
Plusieurs surfaces
Une surface Si est environnée par un nombre n de surfaces et φi est envoyé sur toutes ces surfaces
( la surface Si peut également rayonnée vers elle-même si elle est concave).
4.3. Analogie électrique :
L’échange radiatif entre deux surfaces peut être représenté par le schéma électrique équivalent
suivant :
Figure 2.30. Schéma électrique équivalent du flux radiatif échangé entre deux surfaces.