Stomie Digestive
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Lesexplicationsdoiventêtre claires,précises,adaptéesà de poserde m anière percutanée le bouton de gastrosto-
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que le fût distalde l’anse est suturé au ras de la peau.
L’iléostom ie peutêtre aussiterm inale,soitperm anente,soit
tem poraire.D ans ce cas,l’anse grêle estextériorisée à tra-
versla paroietéversée pourcréerune petite «trom pe» de
2 cm de hauteurselon la technique de Brooke.L’indication
àlaconfection d’une iléostom ie estretenue en casde m ala-
die inflam m atoire du côlon,de protection d’une anastom o-
se digestive,de perforation intestinale ou alors en cas de
traum atism esabdom inauxgraves.Habituellem ent,l’iléosto-
m ie estsituée dans le quadrantinférieurdroitde l’abdo-
m en,au tiers proxim ald’une ligne virtuelle allantde l’om -
bilic à la crête iliaque antéro-supérieure et traversant la
paroiau niveau du m uscle droit (figure 1C).L’iléostom ie
doitêtre m arquée en préopératoire parle chirurgien ou la
stom athérapeute en position assise,couchée et debout,
afin que le patientpuisse voirfacilem entla stom ie etm aî-
triser les soins de m anière adéquate. L’appareillage de
l’iléostom ie estplus com plexe que celuide la colostom ie
car le débit est im portant,entre 1000 et 1500 m lpar 24
heures,etque la qualité deseffluentsestliquide,visqueu-
se,abondante ettrèscorrosive.La peau doitêtre protégée
parun appareillage adapté pouréviterle contactavec les
selles.D urant les périodes de pertes im portantes ou ac-
crues,ilestim portantde m esurerle débitjournalierdes
selles par l’iléostom ie. O n surveillera de près la perte
d’électrolytes etles apports de liquides afin d’éviterune
déshydratation.
La colostomie
La colostom ie se définitcom m e l’abouchem entd’une
partie du côlon à la peau.Elle peutêtre latérale etle plus
souventtem poraire.D ans ce cas,une anse intestinale est
extériorisée,ouverte etm aintenue surl’abdom en pardes
points de filrésorbable ou non etéventuellem entla pré-
sence d’une baguette.Une colostom ie peutêtre égalem ent
term inale et,dans ce cas,l’extrém ité distale du côlon est
suturée au rasde lasurface cutanée.Lacolostom ie peutêtre
définitive ou provisoire:elle estperm anente en casd’am -
putation abdom ino-périnéale.Elle peutêtre provisoire en
cas de protection d’une anastom ose colorectale basse ou
à la suite d’une résection sigm oïdienne selon H artm ann.
Lescolostom iespeuventêtre situéesà différentsniveaux
du côlon.La colostom ie droite estle plus souventsituée
dansl’hypochondre droit,lessellessontplutôtliquidesà
pâteusesavecun débitentre 500 et850 m lpar24 heures.
Lescolostom iestransversespeuventêtre situées,soitdans
l’hypochondre droit,soit dans l’hypochondre gauche,le
débitestvariable à environ 1000 m lpar24 heures avec Figure 1.
des selles plus ou m oins liquides ou pâteuses.Enfin,la A. Repérage des muscles grands droits
colostom ie gauche estsituée en fosse iliaque gauche au Les stomies doivent être placées à travers les muscles grands droits.
tiersproxim ald’une ligne virtuelle entre l’om bilicetl’épi- Ceux-ci se situent sur une ligne allant de la pointe des seins au pubis.
ne iliaque antéro-supérieure gauche au traversdu m uscle B. Repérage de la colostomie gauche
Imaginer un triangle allant de l'ombilic au pubis et à la crête iliaque anté-
droità gauche (figure 1A,B).Les selles sontnorm ales à ro-supérieure. Le point idéal se situe à l'intersection des bissectrices.
sem i-solidesavecun débitvariable. C. Repérage de l'iléostomie
Choisir un anneau dont le diamètre soit égal à la moitié de la distance
Complications entre la médiane et la crête iliaque antéro-supérieure.
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Tableau 1. Complications des stomies
Eventration stomiale Voussure soulevant la stomie Correction chirurgicale avec filet non Eviter un orifice aponévrotique trop
résorbable large
Prolapsus Extériorisation en «trompe d'éléphant» Correction chirurgicale si Anse trop longue, orifice stomial
étranglement trop large
Sténose Rétrécissement à la peau de la stomie Correction chirurgicale si dilatation Eviter lésions cutanées péristomiales,
instrumentale inefficace éviter résection cutanée trop petite
Rétraction Invagination de la stomie Correction chirurgicale si lésions Eviter la tension sur la stomie
cutanées péristomiales
Saignements Hémorragie de la stomie ou plus Endoscopie si suspicion d'hémorragie –
interne proximale
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d’évacuation de la stom ie n’estplussastisfaisante.
Le prolapsusstom ialse retrouve dansenviron 20% des Alimentation
stom ies.Ilsurvientaussifréquem m entsurune stom ie ter- Le tableau 2 résum e de m anière synoptique les effets
m inale que latérale.Souvent,ilrelève d’une faute techni- de différentsalim entsetboissonssurle débitstom ialetla
que.Le prolapsus devientchirurgical,s’ilestvolum ineux, production de gazou d’odeurs.Iln’yapasen principe un ré-
difficile à réduire etm enace de s’étrangler. gim e alim entaire strictà suivre pourle patientstom isé:on
La sténose stom iale estfavorisée parune résection cu- préfère donnerdessuggestionsd’hygiène alim entaire que
tanée ou pariétale trop petite,une rétraction de lastom ie ou chaque individu adaptera selon sesbesoinspersonnels.
des inflam m ations cutanées péristom iales.Le plus sou- Chez le patientiléostom isé,ilestparticulièrem entné-
vent,lesdilatationsdigitalesou instrum entalessontsuffi- cessaire de surveillerle flux stom ial,soitparl’adjonction
santes sila sténose estpeu serrée.D ans la plupartdes de m ucilages,soitparla prise d’antidiarrhéiques de type
cas,un geste chirurgicalde correction estnécessaire.Les lopéram ide,ceciafin d’éviterune déshydratation.
saignem ents de la stom ie sontfréquents etsouventsans
conséquence.Siles hém orragies sontplus proxim ales,il Matériel
convientde proposerune exploration endoscopique. Les différents types de m atérielde stom ies sontrap-
En ce quiconcerne les lésions cutanées péristom iales, portésdansle tableau 3.
on distingue deuxgrandstypesde com plications: Ilestbon de rappelerque le forfaitassurance LAM alpour
1.Les irritations cutanées dues au contactde la peau m atérielde stom ie estde CH F 6000.–/an pourles iléosto-
avec des selles liquides ou à une intolérance de la peau m iesetde CH F 7000.–/an pourlescolostom ies.
auxproduitset/ou à l’appareillage.La conduite à tenircon-
siste à: LES DIFFÉRENTES ÉTAPES DU PROCESSUS
• Traiterleslésionsavecdesproduitscicatrisantstelsque VERS L’AUTONOMIE
poudre,pâte etanneauxd’hydrocolloïdes.
• Prévenir le contact des selles liquides avec la peau: La découverte de la stomie
jointd’étanchéité avecpâte protectrice ou anneau,plaque Pendantla période postopératoire,le patientestcon-
convexe en cas de stom ie rétractée,portd’une ceinture fronté à plusieurs difficultés.Ildécouvre pourla prem ière
élastique. fois la présence de la stom ie,etcom m ence à réaliserson
• Changerrégulièrem entl’appareillage. changem entcorporel,c’est-à-dire le passage d’un orifice
• D écouperl’orifice de la plaque ou de la poche à la taille caché anatom iquem entà un orifice visible surl’abdom en
de la stom ie. provisoire ou perm anent.Ilressentira aussidesnouvelles
• Prévenirlesirritationsen proscrivantl’utilisation d’alcool, sensations à la reprise du transit,avec l’ém ission des gaz
de benzine,d’éther,de savons parfum és pournettoyerla etdesprem ièresselles.Ilprend conscience peu à peu du
peau. nouveau fonctionnem entde son corps.
2.Lesm ycoses:se développentsouventautourde la sto- Com m e toute perte d’un organe ou d’une fonction,
m ie,m ilieu hum ide,chez le patientaffaiblietdénutri.Il cette perte du contrôle sphinctérien a des aspects spéci-
suffitde nettoyerla peau avecsoin etde bien la sécher.Si fiques.En effet,dans notre société occidentale,l’individu
cela n’entraîne pas d’am élioration,un traitem enttopique a le sentim entque l’excrétion estune fonction hautem ent
d’antim ycosique doit être prescrit. O n peut rencontrer intim e qu’ilne peutgérerau m ieuxque chezlui,dansson
d’autres com plications m oins fréquentes telles que les cadre fam ilier;cette perception peutêtre m ise en relation
abcès péristom iaux et le lâchage de points de sutures avec la notion du caractère néfaste,autantpoursoique
(voircom plicationschirurgicales). pour autrui,de la «saleté».Le patient stom isé est ainsi
Parm iles com plications m étaboliques,on peutrelever dansune position particulièrem entdélicate.La confection
la déplétion sodée ethydrique quiestretrouvée fréquem - de la dérivation intestinale etl’incontinence soudaine en-
m entchezle patientiléostom isé.M algré une réponse réna- traînentaussidessoinsetlam anipulation d’un m atérielspé-
le norm ale,un apportalim entaire insuffisanten eau eten cifique pourun acte quin’en nécessitaitpasauparavant.
sodium peutentraînerune déshydratation etune hypovo- Aprèsl’intervention chirurgicale etavantde m aîtriserles
lém ie.D anscescas,une réhydratation etla prise de bois- soins,le patientexprim e souventla peur,voire la terreur
sons iso-osm otiques sontconseillées.Les déplétions po- d’avoirdesfuites,de se salir,de sentirm auvais.Un accident
tassique eten m agnésium sontplus rares.La carence en peutentraînerun traum atism e im portantetpeutluifaire
vitam ine B12 peutêtre retrouvée chezlespatientsiléosto- craindre d’être un objetde dégoûtetde ne plus être ac-
m isés,en l’absence de résection iléale parune dim inution cepté parson entourage proche.Ce prem iercontactavecla
de l’absorption de la vitam ine B12.La prévalence de la li- stom ie suscite bien souvent un choc ém otionnelintense
thiase urinaire chezl’iléostom isé varie de 7à18% selon les chez le patientcaractérisé parde l’angoisse,du découra-
séries,avecune m oyenne àenviron 4%.Elle estliée en fait gem ent,de la tristesse liés à la perspective d’un change-
à l’élim ination d’urines acides etconcentrées quifavori- m ent d’habitudes de vie et parfois par un retard ou un
sentlaprécipitation de l’acide urique.Laprévention repo- refusd’exécuterlessoinslui-m êm e.
se essentiellem entsurl’augm entation de ladiurèse etl’al-
calinisation des urines.Enfin,la prévalence de la lithiase Apprendre à s’adapter
biliaire est retrouvée sila résection iléale term inale est Le patientstom isé apprend à regarder,toucherla sto-
supérieure à 10 cm .Un traitem entm édicam enteuxou chi- m ie puis à m aîtriserles soins,la gestion de l’alim entation
rurgicaln’estindiqué que sile patientestsym ptom atique.
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Tableau 2. Alimentation et stomies
Fruits Figues, fruits frais, Banane, myrtille, Airelle (baie rouge), Fruits frais
pruneau, raisin pomme rapée avec écorce myrtille (poires en particulier)
noix de coco, raisin sec
Légumes Choucroute, choux, Betterave cuite, carotte, Epinard Ail, asperge, chou-fleur,
épinard, oignon, céleri, maïs, patate chou-rave, choux, concombre,
rhubarbe, salade verte légumineuses (arachide, fève,
haricot, pois, soja), oignon,
rhubarbe
Boissons Alcool, bière, boissons Thé noir, vin rouge – Bière, boissons gazeuses,
gazeuses, café, café, coca-cola, thé
eau froide, jus de fruits
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tourà dom icile,après avoirquitté le m ilieu sécurisantde pactim portantsurla qualité de vie.La reprise de cette
l’hôpital,le patientressentsouventune grande solitude.Il activité peutdéterm inerl’adaptation à la stom ie.Cepen-
doitacquérirune confiance en son appareillage etlessoins dantpourle patientstom isé,certainesdifficultéssurvien-
de stom ie.Ilestaussiconfronté auxdifficultésde parlerde nentparexem ple aprèsune chirurgie pelvienne pourcan-
sa stom ie,de sa m aladie etde son étatde fatigue.Ilpeut cerrectal.D estroublesphysiologiquesliésauxlésionsdes
constaterun changem entde statutsocialetde rôle fam ilial. fibres nerveuses des systèm es parasym pathique etsym -
Professionnellem ent,le patientpeutsubirune dim inution pathique,entraînentdes problèm es d’érection ou d’éjacu-
de son activité ou perdre son em ploi.Ilestnécessaire àcet- lation chez l’hom m e,des problèm es d’anorgasm ie etde
te étape-làque le patientse sente suffisam m enten sécurité lubrification chez la fem m e;étantdonné l’étendue de la
pours’adresserà la stom athérapeute ou à une infirm ière tum eurou deslésionsinflam m atoires,la longueurdu vagin
spécialisée afin de partagerses préoccupations,parlerde peutêtre dim inuée entraînantalorsune sévère dyspareu-
ses craintes ettrouverdes pistes pourpallierces problè- nie.La radiothérapie com plém entaire peutaussidétruire
m es.Lorsdu suiviam bulatoire,desquestionsdiversessont des nerfs ou des vaisseaux sanguins affectantla fonction
abordéesetellespeuventconcerner,parexem ple,un pro- sexuelle.
blèm e de m atérielou un problèm e cutané,l’alim entation, Desdifficultésd’ordre psychologique peuventem pêcher
la reprise du travailetdes loisirs,des difficultés psycholo- l’activité sexuelle:ces obstacles sontliés à la peurde ne
giquesface à la stom ie,la pratique d’un sport,sa sexualité. plus être aussiattrayantou séduisant,liés à la baisse de
l’estim e de soi,à la honte,à la peurd’être confronté au
Qualité de vie m om entdes relations sexuelles,à des problèm es avec la
Le patientporteurd’une dérivation intestinale tem po- stom ie,ou à la peurde l’échecquireste,en soi,un facteur
raire ou définitive vitdeschangem entsetselon lesperson- d’échec.L’attitude du conjointetla qualité de la com m u-
nes,ilsserontintégrésavecplusou m oinsde facilité.Cette nication dansle couple onticiun rôle prim ordial.L’adapta-
période,quipeuten m oyenne durerune bonne année, tion de la personne stom isée estsouventinterdépendante
peut être considérée com m e un long parcours pendant de sa relation avec son conjoint.C’est pour cette raison
lequelle patientstom isé redéfinitson état.D ans le cas que l’on s’intéresse auxpréoccupationsetauxcraintesde
d’une stom ie définitive,ilestpossible que le patientcon- la personne proche ou de l’entourage avecautantde soin
serve de sérieux soucis surtout liés à une altération de que pourle patientstom isé.
l’im age corporelle etde l’activité sexuelle. Desdysfonctionssexuellespeuventreleverdirectem ent
de la dynam ique de la relation dans le couple.Ilestim -
L’image corporelle portant pour les soignants (chirurgien,m édecin,stom a-
Une stom ie entraîne une altération de l’im age du corps; thérapeute)lors du suiviam bulatoire à long term e,d’ex-
ily a une rupture dans la représentation m entale que l’in- plorerce dom aine afin de discernerle m ieux possible le
dividu a de son propre corps.Certaines personnes décri- type de difficultés etorienterle patientvers des consulta-
ventle sentim entd’être am putées,endom m agées,etpeu- tionsspécialisées:urologie,sexologie,thérapie de couple
ventavoirla sensation d’être coupéesen deux.Ce change- ou psychothérapie.
m entsuscite une baisse de l’estim e de soi,un sentim entde
dévalorisation.Bien souvent,l’intensité desréactionsém o- Les facteurs d’adaptation
tionnellesà la m odification du corpsestm oinsliée à la gra- Aprèscesbouleversem entsde vie,lespersonnestrou-
vité de l’incapacité qu’à l’im portance attribuée à l’aspect venten généralles m oyens de surm ontercette épreuve.
physique.Cette perte d’intégrité engendre parfoisune réac- Elles s’adaptentetapprennentà résisterpuis à dépasser
tion dépressive ou d’autres m écanism es de défense com - cette période de crise pourcontinuerà vivre le m ieuxpos-
m e le déni,la banalisation ou parfoisl’hum ourquiperm et- sible.La personne stom isée déterm ine peu à peu sa nou-
tentde ne passe laissersubm ergerparl’angoisse etle dé- velle conception de la qualité de vie.La notion de subjecti-
sespoir.Ces réactions sontà reconnaître età respecterpar vité prend toute sa valeurlorsqu’on s’interroge surl’auto-
lessoignantscarce processusa la fonction de faire face à la nom ie,sur l’effet du tem ps et sur la perception indivi-
douleurde la perte.Ils’agitpourles soignants d’avancer duelle.Pourle patient,c’estla signification de cette stom ie.
avec,en tentantde m obiliserle patientetses ressources Com m entse représente-t-ilsastom ie?Com m entpeut-elle
pourl’aideràintégrercette atteinte danssavie quotidienne. affecterson avenir,sasanté,son pronosticde vie,son im age
La m anière dontla stom ie a été confectionnée influence de soi? Les réponses qu’ilse donnera influencerontses
l’im age corporelle du stom isé:sa taille,sa form e favorise- com portem entsd’adaptation.La personne stom isée cher-
rontou pasl’intégration de lastom ie danslanouvelle im age che à s’adapterà partirdes ressources personnelles dont
que la personne percevra d’elle-m êm e.Une stom ie petite, elle dispose.Elle inventera de nouvelles façons de fonc-
bien faite etbien placée nécessitera m oinsd’attention,de tionneretce changem entpersonnelversl’autonom ie peut
tem psetde soinspourl’appareiller. luidonnerune force intérieure surlaquelle elle pourra s’ap-
D essensationsfantôm esdansla région du rectum ,lors puyerparla suite.Le patientdevientl’expertde sessoins
d’am putation,peuventpersister,entraînantde l’inconfort etde sa prise en charge.C’estce que l’on tentera d’explo-
etdescraintes. reravec le patientlors des consultations afin de m esurer
le type d’autonom ie qu’ila atteint.Une personne peutêtre
L’activité sexuelle en apparence toutà faitadaptée etavoirintégré la stom ie
La sexualité estl’un des aspects de santé ayantun im - danssavie,m aisvivre un grand désarroiintérieuretrisquer
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de s’isoleren ne com m uniquantpasce quila touche. m ière stom athérapeute,Ce groupe estouvertauxperson-
Les soutiens externes aurontaussiun rôle im portant. nes colostom isées,iléostom isées eturostom isées.Ilexiste
Com m e pourle suivid’une atteinte chronique,l’accom pa- égalem entune association nationale de patientsstom isés:
gnem entindividuelde la personne stom isée s’inscritsur ILCO .
une longue durée avecdesphasesde récupération etdes
phases de crise.Le patientestencadré parle soutien du
m édecin etles consultations régulières chez la stom athé- CONCLUSIONS
rapeute.D ans cetespace de consultation,le patientdoit N ousconstatonsque de nom breuxobstaclesjalonnent
se sentirlibre d’aborderdes points spécifiques etprécis le parcoursde la personne stom isée.Cette atteinte corpo-
concernantsa m aladie,sa stom ie etson étatém otionnel. relle peutavoirde lourdes répercussions fam iliales,socia-
Cela dem ande de la part des soignants d’être en état lesetprofessionnelles.Un suiviprécoce dèsla phase pré-
d’alerte,de se sentirvraim entconcernésparla problém a- opératoire,un soutien à long term e,technique etpsycho-
tique du patientetd’aborderla relation avecauthenticité, logique favorisentune adaptation de qualité.L’aiderà bien
tactetrespect. vivre son handicap estune tâche com plexe quim obilise
L’apprentissage desirrigationspourun patientcolosto- les com pétences d’une équipe de soignants pluridiscipli-
m isé apporte un regain de confortetd’autonom ie.Cette naire;la m aîtrise destechniqueschirurgicalespourla con-
technique consiste à effectuerun lavem entparla colosto- fection des stom ies ainsiqu’une collaboration étroite entre
m ie quivise à viderle côlon de son contenu pourdeuxou le chirurgien etla stom athérapeute,sontessentielsdansla
troisjoursetperm etainsiau patientde portersim plem ent prise en charge personnalisée des patients stom isés.Les
une m ini-poche plus discrète que l’habituelle.En retrou- progrès dans les divers appareillages,systèm es de poches
vantune form e de contrôle surl’évacuation des selles,le et irrigations,sont des m oyens concrets quicontribuent
patientpeutpresque oubliersa stom ie etretrouverses largem ent à am éliorer la qualité de vie du patient.Les
activités. altérations de l’im age corporelle etde l’activité sexuelle,
L’aide etle soutien de l’entourage im m édiat,la fam ille, parfois ignorées,peuventpersisterdans le tem ps etné-
le conjointou la personne significative sontdes facteurs cessitentd’être abordées dans un sens de réhabilitation.
quiinfluencentprofondém entsa capacité de s’adapterà Un soutien individuelpersonnalisé,lesgroupesd’entraide,
sa nouvelle im age.Lesrencontresavecd’autrespersonnes l’apportde consultationsspécialiséessontdesressources
stom isées,perm ettentaux participants de partagerleurs à utiliser dans nos interventions de soins pour éviter le
préoccupations etde découvrirleurs ressources.Ilexiste pluspossible au patientde se réfugierdansun isolem ent
à G enève,dans le cadre de la Ligue contre le cancer,un affectifetsocialetl’aiderà retrouverle goûtà la vie.
groupe quise réunitune foisparm ois,anim é parune infir-
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