Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Stomie Digestive

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 8

revue

Les stomies digestives :


indications, complications,
prise en charge pré et postopératoire

Le but de cette mise au point est de présenter la prise en


charge et les indications des stomies digestives. Cette atteinte
corporelle, à savoir la confection d’une stomie, peut avoir de
lourdes répercussions familiales, sociales et professionnelles.
Un suivi précoce dès la phase préopératoire, un soutien à long
terme, technique et psychologique favorisent une adaptation
de qualité. Aider le patient à bien vivre son handicap est une
Rev Med Suisse 2005 ; 1 : 708-18 tâche complexe qui mobilise les compétences d’une équipe
de soignants pluridisciplinaire ; la maîtrise des techniques chi-
C. Soravia rurgicales pour la confection des stomies ainsi qu’une colla-
boration étroite entre le chirurgien et la stomathérapeute,
S. Beyeler sont essentielles pour la prise en charge personnalisée des
L. Lataillade patients stomisés. Les progrès dans les divers appareillages,
systèmes de poches et irrigations, sont des moyens concrets
Dr Claudio Soravia, PD qui contribuent largement à améliorer la qualité de vie du
Spécialiste FMH en chirurgie
patient. Les altérations de l’image corporelle et de l’activité
et chirurgie viscérale
11 route de Chêne, 1207 Genève sexuelle, parfois ignorées, peuvent persister dans le temps et
Mmes Laurence Lataillade
nécessitent d’être abordées dans un sens de réhabilitation.
et Sonia Beyeler
Infirmières spécialistes cliniques en
stomathérapie
Clinique de chirurgie viscérale
Hôpitaux universitaires de Genève INTRODUCTION
1211 Genève 14 Le butde cette m ise au pointestde traiterlesindications,la
prise en charge etles com plications des stom ies digestives.
Le term e estem prunté au grec«στοµα» quisignifie «bouche».
D ansle langage m édical,une stom ie se définitparl’abouche-
Intestinal stome : preoperative and post- m entd’un viscère àlapeau,en dehorsde son em placem entnaturel.Lesstom ies
operative management digestives sontdes opérations palliatives tem poraires ou définitives consistant
The aim ofthis review is to presentthe m a-
à fistuliserà la peau un segm entdu tube digestifsain,en avalou en am ontd’une
nagem entand indicationsofintestinalstom as.
A stom a induces a body im age alteration lésion,soitpoursuppléerà l’alim entation,soitpourdécom prim eretdrainerle
with im portantfam ilialand socialconsequen- tube digestifen occlusion,soitenfin pourprotégerune anastom ose digestive en
ces.A preoperative visitto the stom a nurse dérivanttransitoirem entle fluxintestinal.
prevents technical and/or psychological
com plications.Stom a nurses,surgeons and
generalpractionners work togetherto help L’ANNONCE DE LA MALADIE ET DE L’OPÉRATION
the patient in his/her new life.N ew stom a
devices have also contributed to im prove
D ans la phase préopératoire,le patienttraverse une période de crise.Ilva
quality oflife.Socialand sexualactivity can éprouverla plupartdu tem psdesém otionsbouleversantestellesque la révolte,
be m aintain despite intestinal stom a with le déni,la colère,la dépression qui,toutes,sontliéesà un processusde deuil.
appropriate education. Ilva devoir,en effet,vivre plusieursdeuils,celuide la perte d’un organe,d’une
fonction,l’exonération dessellesetla perte de l’intégrité de son im age corporelle.
Ilse retrouve face à de nom breusesinconnues,générantdespeurs,la peurde:
• La m aladie,souventle cancer,avecle spectre de la m ort.
• L’anesthésie etl’opération.
• La stom ie,souventperçue com m e inconciliable avecune vie décente.
• Son devenir,tantsurle plan personnel:vie de couple,de fam ille que surle
plan professionnel,faudra-t-ilou non envisagerune réinsertion professionnelle?

Comment aider le patient et son entourage ?


Le patientva recevoirune foule d’inform ations,souventnouvelles pourlui.

708 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 9 mars 2005 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 5 janvier 2005 0
Lesexplicationsdoiventêtre claires,précises,adaptéesà de poserde m anière percutanée le bouton de gastrosto-

locale avec ou sans stand-by anesthésique;une participa-


son niveau de connaissances etde com préhension.Faire m ie.La technique de Fontan peutse réaliseren anesthésie
desschém assim plesval’aideràm ieuxcom prendre en quoi
consiste son opération.Etre à son écoute,l’aiderà expri- tion active du patientestdoncsouhaitée.D ansle cascon-
m erses peurs,ses angoisses,l’encourager,le soutenir,lui traire,l’intervention doitse faire sous anesthésie générale.
m ontrerqu’iln’estpasseuldanscesm om entsde détresse L’intervention consiste àsaisirlapartie déclive de l’estom ac
estune aide précieuse que peuventluioffrirlessoignants, et de préparer une double bourse afin de m aintenir de
son m édecin traitant,le chirurgien etla stom athérapeute. m anière étanche la sonde (le plussouventde type Foley)
Luiprésenter le m atériel,luiproposer de rencontrer un quiseraextériorisée dansl’hypochondre gauche.L’estom ac
patientstom isé,s’ille souhaite,peutluiperm ettre de m ieux estam arré à la paroipostérieure de l’abdom en de m anière
se projeterdansl’avenir. étanche.
La consultation am bulatoire préopératoire avec la sto- La m orbidité d’une gastrostom ie n’estpasnégligeable:
m athérapeute perm etde créerun lien avec le patientet reflux de liquide acide,brûlures cutanées péristom iales,
son entourage,une relation de confiance quiva se déve- désunion stom iale avecrisque de fuite de liquide gastrique
loppertoutau long du suividu patient. dans la cavité péritonéale,ou sepsis pariétal.La plupart
Le m arquage de la stom ie estfaitparle chirurgien ou la du tem ps,lastom athérapeute peutcontrôlerlocalem entces
stom athérapeute et conditionne la qualité de vie future com plications parune adaptation de l’appareillage.Quand
du patient.C’est égalem ent l’occasion de com pléter les cela n’estpluspossible,ilfaudra envisagerune correction
inform ationsdonnées. chirurgicale.
Une préparation préopératoire bien faite perm etde:
• D im inuerle taux d’anxiété du patientetde son entou- La jéjunostomie
rage. La jéjunostom ie estla m ise à la peau du jéjunum proxi-
• Favoriserla participation active du patientdansla prise m al,habituellem entla prem ière ou la deuxièm e anse intes-
en charge de sa m aladie. tinale afin de pouvoirinstituerune alim entation entérale
• Inclure la personne significative dansla dém arche. hypercalorique.Elle estindiquée souventaprèsune résec-
C’estle débutdu suivietde lacollaboration étroite entre tion chirurgicale pourcancerœ sophagien ou gastrique en
le chirurgien,l’équipe soignante etla stom athérapeute. cas de dénutrition;elle peutaussiêtre utile pourles pa-
tientsavecm aladie de Crohn quisontcachectiquesetqui
LES DIFFÉRENTS TYPES DE STOMIES ont besoin d’une nutrition hypercalorique en vue d’une
intervention chirurgicale. Il en va de m êm e pour toute
L’œsophagostomie autre situation où une alim entation perorale n’estpaspos-
L’œ sophagostom ie se définitparla m ise à la peau cer- sible ou insuffisante.
vicale gauche de l’œ sophage proxim al.Cette intervention La pose d’une jéjunostom ie se réalise le plus souvent
estrare,elle estsouventindiquée en casde lésion causti- parvoie chirurgicale,etaussiparvoie endoscopique (tech-
que de l’œ sophage où le chirurgien doitréaliserune œ so- nique sem blable à la gastrostom ie endoscopique m ais
phagectom ie etterm ine l’intervention parune œ sophago- avecl’aide de l’échographie).Elle estsituée classiquem ent
stom ie tem poraire.Le butestde conserverle plus d’œ - dans l’hypochondre gauche.La confection d’une jéjuno-
sophage cervicalpossible,afin de le suturerà la peau,et stom ie peutbénéficierde l’utilisation d’un kitchirurgical
de le réutiliserensuite plustard lorsde la chirurgie recon- sim ple avec sonde d’alim entation.Ce kitperm etde con-
tructive.En casde brûluresgravesde l’hypopharynx,ilfaut fectionneraisém entl’iléostom ie d’alim entation;son incon-
parfoisaccepterd’avoirun courtm oignon œ sophagien qui vénientconsiste dans le faitque sila sonde estenlevée
sera extériorisé en stom ie au m oyen d’une sonde.L’appa- de m anière accidentelle,ilestpresque im possible de re-
reillage de cette œ sophagostom ie estparfois difficile,m ais trouverle trajetà travers la paroiabdom inale.D ès lors,si
nécessaire puisqu’il s’agit de recueillir la salive que le une jéjunostom ie d’alim entation doitêtre m aintenue pour
patientdéglutitdurantla journée. une longue durée ou de m anière définitive,ilestpréfé-
rable de choisirla technique de W itzelquiconsiste à uti-
La gastrostomie liserune sonde de type Foley en pratiquantun trajetséro-
La gastrostom ie est l’abouchem ent de l’estom ac à la séreux etun am arrage étanche à la paroipostérieure de
peau destiné à l’alim entation.Elle estindiquée chez des l’abdom en.D e cette façon,et à cause de la taille de la
patients souffrant d’un cancer du larynx ou de l’oropha- sonde,le trajetpercutané estm aintenu,donclasonde peut
rynx,etde l’œ sophage en casd’im possibilité de s’alim en- être changée aussisouventque nécessaire à partirdu m o-
terparla voie naturelle.Elle peutêtre aussiutilisée pour m entque le trajetfistuleux estcréé (au-delà de trois se-
alim enterlespatientsaprèsune intervention abdom inale m aines).
m ajeure pour leur éviter une sonde naso-gastrique de
longue durée. L’iléostomie
La confection d’une gastrostom ie peutse réaliser,soit L’iléostom ie estl’abouchem entde l’iléon term inalà la
parvoie endoscopique avecl’aide d’un gastroscope,soitpar peau.L’iléostom ie peutêtre latérale:elle estle plus sou-
une m ini-laparotom ie en utilisantparexem ple latechnique ventprovisoire,ils’agitde suturerune anse intestinale en
de Fontan.La technique endoscopique consiste à am ener utilisantla technique de Turnbulloù le fûtproxim alde l’an-
la poche gastrique contre la paroiabdom inale etensuite se intestinale estéversé 2 cm au-dessus de la peau,alors

0 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 5 janvier 2005 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 9 mars 2005 709
que le fût distalde l’anse est suturé au ras de la peau.
L’iléostom ie peutêtre aussiterm inale,soitperm anente,soit
tem poraire.D ans ce cas,l’anse grêle estextériorisée à tra-
versla paroietéversée pourcréerune petite «trom pe» de
2 cm de hauteurselon la technique de Brooke.L’indication
àlaconfection d’une iléostom ie estretenue en casde m ala-
die inflam m atoire du côlon,de protection d’une anastom o-
se digestive,de perforation intestinale ou alors en cas de
traum atism esabdom inauxgraves.Habituellem ent,l’iléosto-
m ie estsituée dans le quadrantinférieurdroitde l’abdo-
m en,au tiers proxim ald’une ligne virtuelle allantde l’om -
bilic à la crête iliaque antéro-supérieure et traversant la
paroiau niveau du m uscle droit (figure 1C).L’iléostom ie
doitêtre m arquée en préopératoire parle chirurgien ou la
stom athérapeute en position assise,couchée et debout,
afin que le patientpuisse voirfacilem entla stom ie etm aî-
triser les soins de m anière adéquate. L’appareillage de
l’iléostom ie estplus com plexe que celuide la colostom ie
car le débit est im portant,entre 1000 et 1500 m lpar 24
heures,etque la qualité deseffluentsestliquide,visqueu-
se,abondante ettrèscorrosive.La peau doitêtre protégée
parun appareillage adapté pouréviterle contactavec les
selles.D urant les périodes de pertes im portantes ou ac-
crues,ilestim portantde m esurerle débitjournalierdes
selles par l’iléostom ie. O n surveillera de près la perte
d’électrolytes etles apports de liquides afin d’éviterune
déshydratation.

La colostomie
La colostom ie se définitcom m e l’abouchem entd’une
partie du côlon à la peau.Elle peutêtre latérale etle plus
souventtem poraire.D ans ce cas,une anse intestinale est
extériorisée,ouverte etm aintenue surl’abdom en pardes
points de filrésorbable ou non etéventuellem entla pré-
sence d’une baguette.Une colostom ie peutêtre égalem ent
term inale et,dans ce cas,l’extrém ité distale du côlon est
suturée au rasde lasurface cutanée.Lacolostom ie peutêtre
définitive ou provisoire:elle estperm anente en casd’am -
putation abdom ino-périnéale.Elle peutêtre provisoire en
cas de protection d’une anastom ose colorectale basse ou
à la suite d’une résection sigm oïdienne selon H artm ann.
Lescolostom iespeuventêtre situéesà différentsniveaux
du côlon.La colostom ie droite estle plus souventsituée
dansl’hypochondre droit,lessellessontplutôtliquidesà
pâteusesavecun débitentre 500 et850 m lpar24 heures.
Lescolostom iestransversespeuventêtre situées,soitdans
l’hypochondre droit,soit dans l’hypochondre gauche,le
débitestvariable à environ 1000 m lpar24 heures avec Figure 1.
des selles plus ou m oins liquides ou pâteuses.Enfin,la A. Repérage des muscles grands droits
colostom ie gauche estsituée en fosse iliaque gauche au Les stomies doivent être placées à travers les muscles grands droits.
tiersproxim ald’une ligne virtuelle entre l’om bilicetl’épi- Ceux-ci se situent sur une ligne allant de la pointe des seins au pubis.
ne iliaque antéro-supérieure gauche au traversdu m uscle B. Repérage de la colostomie gauche
Imaginer un triangle allant de l'ombilic au pubis et à la crête iliaque anté-
droità gauche (figure 1A,B).Les selles sontnorm ales à ro-supérieure. Le point idéal se situe à l'intersection des bissectrices.
sem i-solidesavecun débitvariable. C. Repérage de l'iléostomie
Choisir un anneau dont le diamètre soit égal à la moitié de la distance
Complications entre la médiane et la crête iliaque antéro-supérieure.

Le tableau 1 résum e les différents types de com plica-


tionschirurgicalesprécocesou tardivesdesiléostom ieset stom ies digestives:les com plications chirurgicales préco-
descolostom iesen particulier. cesettardives,leslésionscutanéespéristom ialesetenfin
O n distingue quatre groupesde com plicationsliéesaux lescom plicationsm étaboliques.

0 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 5 janvier 2005 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 9 mars 2005 711
Tableau 1. Complications des stomies

Complications précoces Présentation clinique Traitement Prévention

Hémorragie péristomiale Hémorragie extériorisée ou Observation, réintervention si Hémostase soigneuse de la


interne (hémopneumopéritoine) persistance de l'hémorragie ou tranche de section et du mésentère
instabilité hémodynamique
Nécrose de la stomie Muqueuse cyanosée 씮 noire Surveillance (poche transparente) Marquage préopératoire du site
sphacèle au niveau de la suture Reprise chirurgicale si désinsertion de la stomie, éviter traction de
complète l’intestin à travers la paroi abdominale
Rétraction de la stomie Invagination de la stomie dans Observation, plaque convexe Eviter la tension de la stomie
la paroi abdominale
Abcès péristomial Ecoulement purulent Drainage et rinçage Eviter la contamination de la paroi
abdominale par liquide intestinal
à travers la paroi abdominale
Fistule péristomiale Déchirure de l’intestin et drainage Superficielle : drainage et rinçage Eviter les points transfixiants de la
spontané à la peau Profonde : reprise chirurgicale paroi intestinale
Eviscération parastomiale Visualisation de l'épiploon ou des anses Reprise chirurgicale en urgence Eviter un orifice aponévrotique trop
intestinales large
Occlusion grêle Absence de reprise du transit Observation, pose d’une sonde –
naso-gastrique
Occlusion colique Absence de reprise du transit Observation, pose d’une sonde –
naso-gastrique

Complications tardives Présentation clinique Traitement Prévention

Eventration stomiale Voussure soulevant la stomie Correction chirurgicale avec filet non Eviter un orifice aponévrotique trop
résorbable large
Prolapsus Extériorisation en «trompe d'éléphant» Correction chirurgicale si Anse trop longue, orifice stomial
étranglement trop large
Sténose Rétrécissement à la peau de la stomie Correction chirurgicale si dilatation Eviter lésions cutanées péristomiales,
instrumentale inefficace éviter résection cutanée trop petite

Rétraction Invagination de la stomie Correction chirurgicale si lésions Eviter la tension sur la stomie
cutanées péristomiales
Saignements Hémorragie de la stomie ou plus Endoscopie si suspicion d'hémorragie –
interne proximale

Parm ilescom plicationschirurgicalesprécoces,on relève urgence estnécessaire.Enfin,en cas d’occlusion grêle ou


l’hém orragie péristom iale quiestla conséquence d’un dé- colique précoce,l’attitude est l’observation avec m ise à
fautd’hém ostase au niveau de la paroiintestinale ou du jeun du patientetlapose d’une sonde nasogastrique.D ans
m ésentère grêle/colique.Sil’hém orragie n’estpasextério- le casoù le transitne reprend pasde façon adéquate,une
risée,cela peutêtre la cause d’un hém opéritoine.D ansce exploration chirurgicale peutêtre envisagée.
cas,une réintervention chirurgicale en urgence estnécessai- Parm ilescom plicationstardives,on note un m auvaisem -
re.La nécrose de la stom ie se diagnostique quand la cou- placem entde la stom ie,située,soitdansun plide flexion,
leurde cette dernière devientcyanosée puis noire.Sile ou proche d’une saillie osseuse.Chezl’obèse,lesstom ies
sphacèle estlim ité à la m uqueuse,une surveillance rigou- onttendance à être placées trop bas.Cecirenforce la né-
reuse perm etd’éviterune reprise chirurgicale.Parcontre,si cessité d’un m arquage préopératoire du site de la stom ie,
la nécrose s’étend à la partie visible de l’intestin,une nou- en essayant,dans la m esure du possible,de prévoirles
velle intervention chirurgicale s’im pose.Larétraction de la m odifications corporelles du patient,consécutives à des
stom ie précoce survientsila stom ie a été faite sous ten- interventionschirurgicalesou à une prise/perte pondérale.
sion;elle expose au risque d’abcès péristom ialet,à un L’éventration survient chez environ 10% des patients
stade plusavancé,de péritonite.L’abcèspéristom ialpeut colostom isés.Elle estplus rare après iléostom ie.L’éven-
survenir par sim ple contam ination du trajet pariétal ou tration peutêtre favorisée parune déficience de la paroi
secondaire àune stom ie rétractée parexem ple.Lesfistules etl’hyperpression intra-abdom inale.L’éventration estcen-
péristom iales sontla conséquence de la déchirure de la trée parla stom ie etalors on diagnostique une véritable
paroiintestinale pardespointstransfixiants;ellespeuvent soufflure pariétale.D ’autre part,l’éventration estparasto-
être superficiellesou profondes,avecun risque associé de m iale etdonc latéralisée parrapportà l’orifice de stom ie,
péritonite.D ansce cas,une réintervention estnécessaire. souvent elle est la conséquence d’un orifice aponévro-
Siune éviscération parastom iale survientparce que l’orifice tique trop large.L’indication à une intervention chirurgicale
aponévrotique esttrop large ou à cause d’une m auvaise de correction estindiquée quand le patientne peutplus
fixation du m ésentère au péritoine,une intervention en appareiller correctem ent sa stom ie ou que la fonction

712 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 9 mars 2005 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 5 janvier 2005 0
d’évacuation de la stom ie n’estplussastisfaisante.
Le prolapsusstom ialse retrouve dansenviron 20% des Alimentation
stom ies.Ilsurvientaussifréquem m entsurune stom ie ter- Le tableau 2 résum e de m anière synoptique les effets
m inale que latérale.Souvent,ilrelève d’une faute techni- de différentsalim entsetboissonssurle débitstom ialetla
que.Le prolapsus devientchirurgical,s’ilestvolum ineux, production de gazou d’odeurs.Iln’yapasen principe un ré-
difficile à réduire etm enace de s’étrangler. gim e alim entaire strictà suivre pourle patientstom isé:on
La sténose stom iale estfavorisée parune résection cu- préfère donnerdessuggestionsd’hygiène alim entaire que
tanée ou pariétale trop petite,une rétraction de lastom ie ou chaque individu adaptera selon sesbesoinspersonnels.
des inflam m ations cutanées péristom iales.Le plus sou- Chez le patientiléostom isé,ilestparticulièrem entné-
vent,lesdilatationsdigitalesou instrum entalessontsuffi- cessaire de surveillerle flux stom ial,soitparl’adjonction
santes sila sténose estpeu serrée.D ans la plupartdes de m ucilages,soitparla prise d’antidiarrhéiques de type
cas,un geste chirurgicalde correction estnécessaire.Les lopéram ide,ceciafin d’éviterune déshydratation.
saignem ents de la stom ie sontfréquents etsouventsans
conséquence.Siles hém orragies sontplus proxim ales,il Matériel
convientde proposerune exploration endoscopique. Les différents types de m atérielde stom ies sontrap-
En ce quiconcerne les lésions cutanées péristom iales, portésdansle tableau 3.
on distingue deuxgrandstypesde com plications: Ilestbon de rappelerque le forfaitassurance LAM alpour
1.Les irritations cutanées dues au contactde la peau m atérielde stom ie estde CH F 6000.–/an pourles iléosto-
avec des selles liquides ou à une intolérance de la peau m iesetde CH F 7000.–/an pourlescolostom ies.
auxproduitset/ou à l’appareillage.La conduite à tenircon-
siste à: LES DIFFÉRENTES ÉTAPES DU PROCESSUS
• Traiterleslésionsavecdesproduitscicatrisantstelsque VERS L’AUTONOMIE
poudre,pâte etanneauxd’hydrocolloïdes.
• Prévenir le contact des selles liquides avec la peau: La découverte de la stomie
jointd’étanchéité avecpâte protectrice ou anneau,plaque Pendantla période postopératoire,le patientestcon-
convexe en cas de stom ie rétractée,portd’une ceinture fronté à plusieurs difficultés.Ildécouvre pourla prem ière
élastique. fois la présence de la stom ie,etcom m ence à réaliserson
• Changerrégulièrem entl’appareillage. changem entcorporel,c’est-à-dire le passage d’un orifice
• D écouperl’orifice de la plaque ou de la poche à la taille caché anatom iquem entà un orifice visible surl’abdom en
de la stom ie. provisoire ou perm anent.Ilressentira aussidesnouvelles
• Prévenirlesirritationsen proscrivantl’utilisation d’alcool, sensations à la reprise du transit,avec l’ém ission des gaz
de benzine,d’éther,de savons parfum és pournettoyerla etdesprem ièresselles.Ilprend conscience peu à peu du
peau. nouveau fonctionnem entde son corps.
2.Lesm ycoses:se développentsouventautourde la sto- Com m e toute perte d’un organe ou d’une fonction,
m ie,m ilieu hum ide,chez le patientaffaiblietdénutri.Il cette perte du contrôle sphinctérien a des aspects spéci-
suffitde nettoyerla peau avecsoin etde bien la sécher.Si fiques.En effet,dans notre société occidentale,l’individu
cela n’entraîne pas d’am élioration,un traitem enttopique a le sentim entque l’excrétion estune fonction hautem ent
d’antim ycosique doit être prescrit. O n peut rencontrer intim e qu’ilne peutgérerau m ieuxque chezlui,dansson
d’autres com plications m oins fréquentes telles que les cadre fam ilier;cette perception peutêtre m ise en relation
abcès péristom iaux et le lâchage de points de sutures avec la notion du caractère néfaste,autantpoursoique
(voircom plicationschirurgicales). pour autrui,de la «saleté».Le patient stom isé est ainsi
Parm iles com plications m étaboliques,on peutrelever dansune position particulièrem entdélicate.La confection
la déplétion sodée ethydrique quiestretrouvée fréquem - de la dérivation intestinale etl’incontinence soudaine en-
m entchezle patientiléostom isé.M algré une réponse réna- traînentaussidessoinsetlam anipulation d’un m atérielspé-
le norm ale,un apportalim entaire insuffisanten eau eten cifique pourun acte quin’en nécessitaitpasauparavant.
sodium peutentraînerune déshydratation etune hypovo- Aprèsl’intervention chirurgicale etavantde m aîtriserles
lém ie.D anscescas,une réhydratation etla prise de bois- soins,le patientexprim e souventla peur,voire la terreur
sons iso-osm otiques sontconseillées.Les déplétions po- d’avoirdesfuites,de se salir,de sentirm auvais.Un accident
tassique eten m agnésium sontplus rares.La carence en peutentraînerun traum atism e im portantetpeutluifaire
vitam ine B12 peutêtre retrouvée chezlespatientsiléosto- craindre d’être un objetde dégoûtetde ne plus être ac-
m isés,en l’absence de résection iléale parune dim inution cepté parson entourage proche.Ce prem iercontactavecla
de l’absorption de la vitam ine B12.La prévalence de la li- stom ie suscite bien souvent un choc ém otionnelintense
thiase urinaire chezl’iléostom isé varie de 7à18% selon les chez le patientcaractérisé parde l’angoisse,du découra-
séries,avecune m oyenne àenviron 4%.Elle estliée en fait gem ent,de la tristesse liés à la perspective d’un change-
à l’élim ination d’urines acides etconcentrées quifavori- m ent d’habitudes de vie et parfois par un retard ou un
sentlaprécipitation de l’acide urique.Laprévention repo- refusd’exécuterlessoinslui-m êm e.
se essentiellem entsurl’augm entation de ladiurèse etl’al-
calinisation des urines.Enfin,la prévalence de la lithiase Apprendre à s’adapter
biliaire est retrouvée sila résection iléale term inale est Le patientstom isé apprend à regarder,toucherla sto-
supérieure à 10 cm .Un traitem entm édicam enteuxou chi- m ie puis à m aîtriserles soins,la gestion de l’alim entation
rurgicaln’estindiqué que sile patientestsym ptom atique.
0 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 5 janvier 2005 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 9 mars 2005 713
Tableau 2. Alimentation et stomies

Aliments Plutôt laxatifs Plutôt constipants Diminuant Augmentant


odeurs/flatulence odeurs/flatulence

Produits laitiers Lait Fromage – Fromage à pâte dure

Fruits Figues, fruits frais, Banane, myrtille, Airelle (baie rouge), Fruits frais
pruneau, raisin pomme rapée avec écorce myrtille (poires en particulier)
noix de coco, raisin sec

Légumes Choucroute, choux, Betterave cuite, carotte, Epinard Ail, asperge, chou-fleur,
épinard, oignon, céleri, maïs, patate chou-rave, choux, concombre,
rhubarbe, salade verte légumineuses (arachide, fève,
haricot, pois, soja), oignon,
rhubarbe

Pains Flocons d’avoine Flocons d'avoine – –


et céréales cuits, pain complet, (dans muesli), pain blanc,
son pâtes

Graisses Graines de lin Amande, noix, noisette – Graisses animales


et huiles

Viandes Bouillon de viande – – Poisson


et poissons

Boissons Alcool, bière, boissons Thé noir, vin rouge – Bière, boissons gazeuses,
gazeuses, café, café, coca-cola, thé
eau froide, jus de fruits

Divers Riz non décortiqué, Cacao, chocolat, – Aliments fumés, champignons,


sucre riz décortiqué ciboulette, épices (paprika,
curry), mayonnaise, œufs et dérivés

Tableau 3. Matériel de stomie

Matériel Poche fermée 1 pièce Poche vidable 1 pièce Système 2 pièces

Indications Colostomie gauche Iléostomie Iléostomie


Colostomie droite Colostomie droite
Colostomie sur baguette Colostomie gauche

Particularités Selles formées Selles liquides Utilisée en postopératoire immédiat


Changement 1-3 x/jour Changement de la poche tous Changement de la plaque
Filtre neutralisant les odeurs les 2-3 jours de base tous les 4 jours
Poche convexe si stomie plane Changement de la poche
ou rétractée tous les 2 jours
Filtre neutralisant les odeurs Poche convexe fermée
ou vidable si stomie plane
ou rétractée

Accessoires Anneaux d’étanchéité Pâte protectrice Pâte protectrice


Ceinture élastique adaptable Ceinture élastique adaptable
Anneaux d'étanchéité Anneaux d'étanchéité

puisl’organisation générale de la vie avecune poche.Cet D espetitsobjectifssontnégociésau furetàm esure avec


enseignem ent se donne pas à pas par l’infirm ière ou la le patientquiestencouragé etvalorisé toutau long du pro-
stom athérapeute dans un cadre relationnelchaleureux et cessus.Un appareillage adapté à la stom ie,un m atérielfia-
em pathique.Ils’agitpourle soignantde trouverle juste ble contribuent à le sécuriser.La personne stom isée ap-
accom pagnem entpourla personne en décryptantla de- prendra ainsipeu à peu les gestes pourchangersa poche,
m ande du patient,en l’aidantà verbaliserautourde son s’entraînera à les pratiqueretdeviendra partiellem entou
atteinte touten explorantsesreprésentations. com plètem entautonom e à sa sortie de l’hôpital.A son re-

714 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 9 mars 2005 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 5 janvier 2005 0
tourà dom icile,après avoirquitté le m ilieu sécurisantde pactim portantsurla qualité de vie.La reprise de cette
l’hôpital,le patientressentsouventune grande solitude.Il activité peutdéterm inerl’adaptation à la stom ie.Cepen-
doitacquérirune confiance en son appareillage etlessoins dantpourle patientstom isé,certainesdifficultéssurvien-
de stom ie.Ilestaussiconfronté auxdifficultésde parlerde nentparexem ple aprèsune chirurgie pelvienne pourcan-
sa stom ie,de sa m aladie etde son étatde fatigue.Ilpeut cerrectal.D estroublesphysiologiquesliésauxlésionsdes
constaterun changem entde statutsocialetde rôle fam ilial. fibres nerveuses des systèm es parasym pathique etsym -
Professionnellem ent,le patientpeutsubirune dim inution pathique,entraînentdes problèm es d’érection ou d’éjacu-
de son activité ou perdre son em ploi.Ilestnécessaire àcet- lation chez l’hom m e,des problèm es d’anorgasm ie etde
te étape-làque le patientse sente suffisam m enten sécurité lubrification chez la fem m e;étantdonné l’étendue de la
pours’adresserà la stom athérapeute ou à une infirm ière tum eurou deslésionsinflam m atoires,la longueurdu vagin
spécialisée afin de partagerses préoccupations,parlerde peutêtre dim inuée entraînantalorsune sévère dyspareu-
ses craintes ettrouverdes pistes pourpallierces problè- nie.La radiothérapie com plém entaire peutaussidétruire
m es.Lorsdu suiviam bulatoire,desquestionsdiversessont des nerfs ou des vaisseaux sanguins affectantla fonction
abordéesetellespeuventconcerner,parexem ple,un pro- sexuelle.
blèm e de m atérielou un problèm e cutané,l’alim entation, Desdifficultésd’ordre psychologique peuventem pêcher
la reprise du travailetdes loisirs,des difficultés psycholo- l’activité sexuelle:ces obstacles sontliés à la peurde ne
giquesface à la stom ie,la pratique d’un sport,sa sexualité. plus être aussiattrayantou séduisant,liés à la baisse de
l’estim e de soi,à la honte,à la peurd’être confronté au
Qualité de vie m om entdes relations sexuelles,à des problèm es avec la
Le patientporteurd’une dérivation intestinale tem po- stom ie,ou à la peurde l’échecquireste,en soi,un facteur
raire ou définitive vitdeschangem entsetselon lesperson- d’échec.L’attitude du conjointetla qualité de la com m u-
nes,ilsserontintégrésavecplusou m oinsde facilité.Cette nication dansle couple onticiun rôle prim ordial.L’adapta-
période,quipeuten m oyenne durerune bonne année, tion de la personne stom isée estsouventinterdépendante
peut être considérée com m e un long parcours pendant de sa relation avec son conjoint.C’est pour cette raison
lequelle patientstom isé redéfinitson état.D ans le cas que l’on s’intéresse auxpréoccupationsetauxcraintesde
d’une stom ie définitive,ilestpossible que le patientcon- la personne proche ou de l’entourage avecautantde soin
serve de sérieux soucis surtout liés à une altération de que pourle patientstom isé.
l’im age corporelle etde l’activité sexuelle. Desdysfonctionssexuellespeuventreleverdirectem ent
de la dynam ique de la relation dans le couple.Ilestim -
L’image corporelle portant pour les soignants (chirurgien,m édecin,stom a-
Une stom ie entraîne une altération de l’im age du corps; thérapeute)lors du suiviam bulatoire à long term e,d’ex-
ily a une rupture dans la représentation m entale que l’in- plorerce dom aine afin de discernerle m ieux possible le
dividu a de son propre corps.Certaines personnes décri- type de difficultés etorienterle patientvers des consulta-
ventle sentim entd’être am putées,endom m agées,etpeu- tionsspécialisées:urologie,sexologie,thérapie de couple
ventavoirla sensation d’être coupéesen deux.Ce change- ou psychothérapie.
m entsuscite une baisse de l’estim e de soi,un sentim entde
dévalorisation.Bien souvent,l’intensité desréactionsém o- Les facteurs d’adaptation
tionnellesà la m odification du corpsestm oinsliée à la gra- Aprèscesbouleversem entsde vie,lespersonnestrou-
vité de l’incapacité qu’à l’im portance attribuée à l’aspect venten généralles m oyens de surm ontercette épreuve.
physique.Cette perte d’intégrité engendre parfoisune réac- Elles s’adaptentetapprennentà résisterpuis à dépasser
tion dépressive ou d’autres m écanism es de défense com - cette période de crise pourcontinuerà vivre le m ieuxpos-
m e le déni,la banalisation ou parfoisl’hum ourquiperm et- sible.La personne stom isée déterm ine peu à peu sa nou-
tentde ne passe laissersubm ergerparl’angoisse etle dé- velle conception de la qualité de vie.La notion de subjecti-
sespoir.Ces réactions sontà reconnaître età respecterpar vité prend toute sa valeurlorsqu’on s’interroge surl’auto-
lessoignantscarce processusa la fonction de faire face à la nom ie,sur l’effet du tem ps et sur la perception indivi-
douleurde la perte.Ils’agitpourles soignants d’avancer duelle.Pourle patient,c’estla signification de cette stom ie.
avec,en tentantde m obiliserle patientetses ressources Com m entse représente-t-ilsastom ie?Com m entpeut-elle
pourl’aideràintégrercette atteinte danssavie quotidienne. affecterson avenir,sasanté,son pronosticde vie,son im age
La m anière dontla stom ie a été confectionnée influence de soi? Les réponses qu’ilse donnera influencerontses
l’im age corporelle du stom isé:sa taille,sa form e favorise- com portem entsd’adaptation.La personne stom isée cher-
rontou pasl’intégration de lastom ie danslanouvelle im age che à s’adapterà partirdes ressources personnelles dont
que la personne percevra d’elle-m êm e.Une stom ie petite, elle dispose.Elle inventera de nouvelles façons de fonc-
bien faite etbien placée nécessitera m oinsd’attention,de tionneretce changem entpersonnelversl’autonom ie peut
tem psetde soinspourl’appareiller. luidonnerune force intérieure surlaquelle elle pourra s’ap-
D essensationsfantôm esdansla région du rectum ,lors puyerparla suite.Le patientdevientl’expertde sessoins
d’am putation,peuventpersister,entraînantde l’inconfort etde sa prise en charge.C’estce que l’on tentera d’explo-
etdescraintes. reravec le patientlors des consultations afin de m esurer
le type d’autonom ie qu’ila atteint.Une personne peutêtre
L’activité sexuelle en apparence toutà faitadaptée etavoirintégré la stom ie
La sexualité estl’un des aspects de santé ayantun im - danssavie,m aisvivre un grand désarroiintérieuretrisquer

0 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 5 janvier 2005 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 9 mars 2005 717
de s’isoleren ne com m uniquantpasce quila touche. m ière stom athérapeute,Ce groupe estouvertauxperson-
Les soutiens externes aurontaussiun rôle im portant. nes colostom isées,iléostom isées eturostom isées.Ilexiste
Com m e pourle suivid’une atteinte chronique,l’accom pa- égalem entune association nationale de patientsstom isés:
gnem entindividuelde la personne stom isée s’inscritsur ILCO .
une longue durée avecdesphasesde récupération etdes
phases de crise.Le patientestencadré parle soutien du
m édecin etles consultations régulières chez la stom athé- CONCLUSIONS
rapeute.D ans cetespace de consultation,le patientdoit N ousconstatonsque de nom breuxobstaclesjalonnent
se sentirlibre d’aborderdes points spécifiques etprécis le parcoursde la personne stom isée.Cette atteinte corpo-
concernantsa m aladie,sa stom ie etson étatém otionnel. relle peutavoirde lourdes répercussions fam iliales,socia-
Cela dem ande de la part des soignants d’être en état lesetprofessionnelles.Un suiviprécoce dèsla phase pré-
d’alerte,de se sentirvraim entconcernésparla problém a- opératoire,un soutien à long term e,technique etpsycho-
tique du patientetd’aborderla relation avecauthenticité, logique favorisentune adaptation de qualité.L’aiderà bien
tactetrespect. vivre son handicap estune tâche com plexe quim obilise
L’apprentissage desirrigationspourun patientcolosto- les com pétences d’une équipe de soignants pluridiscipli-
m isé apporte un regain de confortetd’autonom ie.Cette naire;la m aîtrise destechniqueschirurgicalespourla con-
technique consiste à effectuerun lavem entparla colosto- fection des stom ies ainsiqu’une collaboration étroite entre
m ie quivise à viderle côlon de son contenu pourdeuxou le chirurgien etla stom athérapeute,sontessentielsdansla
troisjoursetperm etainsiau patientde portersim plem ent prise en charge personnalisée des patients stom isés.Les
une m ini-poche plus discrète que l’habituelle.En retrou- progrès dans les divers appareillages,systèm es de poches
vantune form e de contrôle surl’évacuation des selles,le et irrigations,sont des m oyens concrets quicontribuent
patientpeutpresque oubliersa stom ie etretrouverses largem ent à am éliorer la qualité de vie du patient.Les
activités. altérations de l’im age corporelle etde l’activité sexuelle,
L’aide etle soutien de l’entourage im m édiat,la fam ille, parfois ignorées,peuventpersisterdans le tem ps etné-
le conjointou la personne significative sontdes facteurs cessitentd’être abordées dans un sens de réhabilitation.
quiinfluencentprofondém entsa capacité de s’adapterà Un soutien individuelpersonnalisé,lesgroupesd’entraide,
sa nouvelle im age.Lesrencontresavecd’autrespersonnes l’apportde consultationsspécialiséessontdesressources
stom isées,perm ettentaux participants de partagerleurs à utiliser dans nos interventions de soins pour éviter le
préoccupations etde découvrirleurs ressources.Ilexiste pluspossible au patientde se réfugierdansun isolem ent
à G enève,dans le cadre de la Ligue contre le cancer,un affectifetsocialetl’aiderà retrouverle goûtà la vie.
groupe quise réunitune foisparm ois,anim é parune infir-

Bibliographie
• Baig MK,Wexner SD, Uriburu JCP, et al. Is laparoto- • * Edelman DS. Laparoendoscopic approaches to ente- • * Pringle W, Swan E. Continuing care after discharge
my mandatory for parastomal hernia repair ? Colo- ral access. Sem Laparoscopic Surg 2001;8:195-201. from hospital for stoma patients. Br J Nurs 2001;10:
rectal Dis 2000;2:229-32. • Godbole P, Margabanthu G, Crabbe DC, et al. Limi- 1275-88.
• Boulétreau P, Berger M, Berrada K, et al. Nutrition tations and uses of gastrojejunal feeding tubes.Arch Dis • Salter M. Altération de l’image corporelle, Paris : In-
entérale chez l’adulte. Encycl Méd Chir, Gastro-entéro- Child 2002;86:134-7. ter-éditions, 1992;255-74.
logie, 2000;9-110-A-15. • Gooszen AW, Geelkerken RH, Hermans J, Lagaay MB, • ** Shellito PC. Complications of abdominal stoma sur-
• Cataldo PA. Intestinal stomas. 200 years of digging. Gooszen HG. Quality of life with a temporary stoma. gery. Dis Colon Rectum 1998;41:1562-72.
Dis Colon Rectum 1999;42:137-42. Ileostomy vs colostomy. Dis Colon Rectum 2000;43: • Subramaniam MH, Liscum KR, Hirschberg A. The
• Cheung MT, Chia NH, Chiu WY. Surgical treatment 650-5. floating stoma :A new technique for controlling exposed
of parastomal hernia complicating sigmoid colostomies. • http://www.ilco.ch Site internet de l’association des fistulae in abdominal trauma. J Trauma 2002;53:386-8.
Dis Colon Rectum 2001;44:266-70. patients stomisés. • Tekkis PP, Kocher HM, Payne JG. Parastomal hernia
• * Colwell JC, Goldberg M, Carmel J.The state of the • http://www.stoma-ch.com Site internet de l’associa- repair. Dis Colon Rectum 1999;42:1505-8.
standard diversion. J World Ostomy Care Nurs 2001; tion des infirmières stomathérapeutes. • Thodore C, Frileux P, Vidal A, Berger A, Morel R,
28:6-17. • ** Martin L, Foster G. Parastomal hernia. Review. Roche A. Iléostomie et colostomie. Encycl Méd Chir,
• * de la Fuente SG, Levin S, Reynolds JD, et al. Elective Ann R Coll Surg Engl 1996;78:81-4. Gastro-entérologie, 1994;9-068-X-10.
stoma construction improves outcomes in medically in- • Moisidis E, Curiskis JI, Brooke-Cowden GL. Impro- • Zorcolo L, Covotta L, Carlomagno N, Bartolo DC.
tractable pressure ulcers. Dis Colon Rectum 2003;46: ving the reinforcement of parastomal tissues with Marlex Toward lowering morbidity, mortality, and stoma for-
1525-30. mesh. Dis Colon Rectum 2000;43:55-60. mation in emergency colorectal surgery : The role of
• * Dominicé P, Favario C, Lataillade L. La pratique des • ** Nugent KP, Daniels P, Stewart B, Patankar R, John- specialization. Dis Colon Rectum 2003;46:1461-7.
infirmères spécialistes. Paris : Editions Seli Arslan, 2000; son CD. Quality of life in stoma patients. Dis Colon Rec-
149-50. tum 1999;42:1569-74.
• ** Duchesne JC, Wang YZ, Weintraub SL, Boyle M, • Park JJ, Del Pino A, Orsay CP, et al. Stoma complica-
Hunt JP. Stoma complications : A multivariate analysis. tions. The Cook County Hospital experience. Dis * à lire
Am Surg 2002;68:961-6. Colon Rectum 1999;42:1575-80. ** à lire absolument

718 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 9 mars 2005 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 5 janvier 2005 0

Vous aimerez peut-être aussi