Technique Et Technicité

TECHNIQUE ET TECHNICITE
INTRODUCTION
Chaque bâtiment se doit de reposer sur une structure qui peut être en pierre,
en bois, en brique, en métal, en béton armé ou faite de plusieurs matériaux,
mais dont la fonction demeure la même quel que soit le mode de construction :
une structure doit entourer un espace dans un but particulier tout en résistant
à la gravité et aux phénomènes naturels, tels que la pluie, le vent, le feu et les
séismes. Comme vous l’avez sans doute deviné, la paille et le papier ne sont
pas des options très prisées.
Colonnes ou poteaux, poutres, arcs, murs et planchers peuvent s’associer d’une

multitude de façons pour rendre une architecture stable et fonctionnelle. Mais
les structures ont une capacité limitée à se plier aux lois de la nature.
Il existe en gros 02 types de structure : les structures à base de piédroits et les

linteaux (on dira plus simplement système poteaux-poutres) et les structures à
base d’arcs.
Les systèmes à la base de piédroits et linteaux
Le type de structure le plus simple est un linteau (ou poutre) entre deux
piédroits (ou colonnes). Depuis l’Antiquité, les piédroits et linteaux servent à
construire aussi bien des huttes en bois que des monuments en pierre. Les
grecs et les romains ont perfectionné ce système dans les temples aux colonnes
de pierre sculptées en linteaux supportant des toits pointus.
Les structures à base de piédroits et linteaux sont capables de supporter des

charges importantes, mais elles peuvent aussi avoir une forme de boite pas très
gaie. Pour avoir des espaces ouverts dynamiques, une méthode consiste à
prolonger une poutre en ôtant l’un des 02 piédroits. On parle alors de poutre
en porte-à-faux ou en console.
L’architecte moderne Frank Lloyd Wright aimait particulièrement utiliser

poutres en console afin que les toits et terrasses de ses maisons semblent
flotter dans l’espace.
La maison sur la cascade « Fallingwater» de Frank Lloyd Wright
Pennsylvanie 1934
La maison sur la cascade « Fallingwater» de Frank Lloyd Wright
Pennsylvanie 1934
L’art de la courbe : les systèmes à base d’arcs
Les structures en arcs ont constitué une avancée majeure par rapport aux
structures de piédroits et linteaux, car elles permettent de couvrir des espaces
plus importants à l’aide de support moins massifs. Imaginez l’arc comme 02
« éléments faibles » prenant appui l’un contre l’autre pour former un
« ensemble fort ».
Le fait d’étendre un arc dans la troisième dimension revient à créer une

structure dotée d’un plafond incurvé et connu sous le nom de voute. Lorsqu’elle
est parfaitement arrondie, on parle de voute en berceau. Nombre de superbes
structures construites par les Romains comme le Colisée de Rome ont des
voutes en berceau.
Une autre structure à base d’arcs est demi-sphérique et connue sous le nom de
dôme. Vous créez un dôme en disposant une série d’arcs sur 360 degrés autour
d’un axe vertical. C’est une structure fine mais solide qui peut couvrir une
surface importante.
1.2 – Le vocabulaire relatif aux arcs et voûtes
À la base de l’arc et de la voûte à claveaux (figure 5),
on trouve l’imposte , à son sommet la clef d’arc ou de
voûte dernier claveau que l'on pose au sommet de l’arc
ou de la voûte pour les fermer. L’intérieur de l’arc est
l’intrados , l’extérieur est l’extrados . L’arc ou la voûte
sont définis par leur portée et leur flèche ; le rapport
de la portée sur la flèche qualifie l’élancement de l’arc
ou la voûte. Enfin l’écoinçon est l’espace entre deux
arcs ou entre un arc et une délimitation rectangulaire.
Le Colisée de Rome
Le Colisée de Rome
Arc de Constantin Le Panthéon de Rome
Les nouvelles formes pour les structures modernes
Pendant la révolution industrielle, de nouvelles techniques sont apparues

permettant aux armatures de gagner en ouverture et en légèreté. La fonte, le
fer forgé et l’acier ont révolutionné les espaces en permettant de répartir le
poids d’un bâtiment sur les colonnes et des poutres intérieures plutôt que sur
des murs extérieurs porteurs, en pierre ou en brique. Ce type de système
structurel léger a permis d’édifier des constructions de plus en plus hautes. Au
XXème siècle, le béton armé et le plastique ont encore débridé cette course
vers le ciel.
PARABOLOÏDE HYPERBOLIQUE POUR S’ÉLANCER VERS LE CIEL

Pour certains architectes modernes, sortir du lot impliquait d’employer un
embrasement, ou Paraboloïde hyperbolique. Pour simuler ce type de structure,
remontez les 02 coins opposés d’un mouchoir, puis abaissez les deux autres
coins. Si les dômes et les voute en berceau présentent des courbures vers le bas,
dans toutes les directions, un Paraboloïde hyperbolique présente des courbures
vers le haut à certains endroits, et des courbures vers le bas à d’autres. Cela
donne une forme qui s’élance vers le ciel avec des allures de papillon ou
d’oiseau. Dans les années 1950-1960, les toits paraboliques sont devenus un
moyen prisé de donner aux bâtiments des formes organiques irrégulières.
L’architecte espagnole Félix Candela est le maître du Paraboloïde hyperbolique.
Félix Candela
Centre culturel de Bakou Zaha Hadid
Centre culturel de Bakou Zaha Hadid
The Bosjes Chapel Afrique du Sud Studio et TV3 Architects
DES VOILES QUI RESSEMBLENT À DES COQUILLAGES
Des voiles qui ressemblent à des coquillages

Les innovations en matière de voiles après la guerre ont également débouché
sur des structures plus complexes et élaborées. Les voiles sont un type de
structure dont la résistance est obtenue en façonnant le matériau en fonction
des charges à supporter. Ils sont suffisamment fins pour éviter les flexions, mais
suffisamment épais pour résister à des charges par compression, par traction ou
par un mélange des deux. Bien que l’on puisse employer divers matériaux pour
les construire, c’est le béton armé, matériaux capable de résister à la fois à la
traction et la compression, qui convient le mieux.
Parmi les voiles en béton les plus impressionnants figurent ceux de l’Opéra de
Sydney (1957-1973), dessiné par Jorn Utzon.
L’Opéra de Sydney
SUSPENSE AU RENDEZ-VOUS AVEC LES STRUCTURES SUSPENDUES
Les structures suspendues, courantes pour les ponts, ont représenté un autre
moyen de créer des formes architecturales palpitantes. Suivant l’exemple du
pont de Brooklyn de New-York et du Golden Gate Bridge de San Francisco,
l’architecte Eero Saarinen a conçu l’aéroport international de Washington-
Dulles avec un toit suspendu entre les piliers en béton. Avec sa forme d’arc en
l’envers, le toit est doté de câbles en acier précontraints avec du béton et étayés
par des piliers inclinés vers l’extérieur.
Olympiastadion-Montréal
Print of Reebok Stadium Art Bolton Wanderers 1997
SOUS LA TENTE
Certains bâtiments contemporains parmi les plus impressionnants expriment le retour vers
la plus élémentaire de toutes les structures, à savoir la tente. A l’instar des nomades
étendant des peaux de bêtes entre les poteaux en bois, les architectes actuels séparent
leurs tentes en deux composantes :
Une membrane de tissu étirée entre des câbles en acier,

Des mâts en acier ou composés d’autres matériaux qui supportent des câbles suspendus et
le tissu.
Une fois en place, le tissu résiste à la traction et peut supporter différentes charges. On
appelle les tentes des structures tensostatiques. Elles permettent de créer des formes
architecturales, car elles résistent à des charges en modifiant leur forme.
Les tentes sont désormais en plastique, ce qui, contrairement aux tentes en toile et autres
fibres naturelles, les rend plus rigides. Les enduits en fibres de verre et des enduits en
Téflon renforcent la résistance physique, la résistance au feu et les propriétés d’isolation et
de réflexion des tissus. Aujourd’hui, les tentes servent pour les auvents dans les aéroports
et les stades et jouent aussi le rôle de toit. La plus grande tente du monde est le Dôme de
millénaire à Londres (De Richard Rogers) dont la surface est de 100 000m²
Dôme du millénaire
Dôme du millénaire
Structure Tendue en Toile de Parapluie - Plage Internationale de Weihai - Chine

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Colonnes ou poteaux, poutres, arcs, murs et planchers peuvent s’associer d’une

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