Theorie de Group
Theorie de Group
Theorie de Group
Nour-Eddine Fahssi
3 Isomorphisme de groupes
6 Homomorphismes
7 Produits directs
Exemple 2
Le groupe à deux éléments C2 = {e, a} dont l’un doit être l’identité et
l’autre doit vérifier a2 = e. La table de multiplication du groupe est
· e a b
· e a
e e a b
e e a
a a b e
a a e
b b e a
Exemple 3
Il existe un et un seul groupe à 3 éléments G = {e, a, b} (voir Exercice 1,
fiche 1).
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Exemples
Exercice
Montrer qu’un groupe ne possède qu’un élément neutre et qu’un élément
ne possède qu’un inverse.
Définition 2
Un groupe abélien est un groupe dont tous les éléments commutent :
a · b = b · a pour tout élément de a et b de G.
Définition 3
L’ordre d’un groupe est le nombre de ses éléments.
· e a b c
e e a b c
a a e c b
b b c e a
c c b a e
Il est utile de visualiser ce groupe abélien par son association à une symétrie
géométrique (qui peut être réalisée par un système physique, comme une
molécule).
1
4 2
4 2
e ←→ Transformation identité
a ←→ Réflexion par rapport à l’axe (13)
b ←→ Réflexion par rapport à l’axe (24)
c ←→ Rotation % au centre O d’angle π.
Exercice
Montrer que l’ensemble de ces quatre transformations muni de la composi-
tion peut être identifié au groupe diédral D2 .
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Groupe diédral D3
Le groupe non-abélien le plus petit est d’ordre 6. Il est généré par les six
transformations de symétrie du triangle équilatéral.
Définition 4
Un sous-ensemble W d’un groupe G qui forme un groupe sous la même loi
de multiplication que G est dit un sous-groupe de G.
Exemple 5
Le groupe d’ordre 4 a trois sous-groupes : {e, a}, {e, b} et {e, c}. Le carré
de a, par exemple, est e. Donc {e, a} coïncide avec le groupe C2 . Il en est
de même pour les deux autres sous-ensembles.
Exemple 6
Le groupe S3 a quatre sous-groupes distincts constitués des éléments
{e, (12)}, {e, (23)}, {e, (31)} et {e, (123), (321)}. Les trois premiers sous-
groupes (une réflexion avec l’identité) sont identiques au groupe C2 . Le
dernier, qui est d’ordre 3 (les deux rotations avec l’identité), a la structure
de C3 .
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Groupes de matrices
De nombreux groupes physiquement significatifs contiennent un nombre in-
fini d’éléments indiqués par des paramètres continus. Ce sont des groupes
continus. Les groupes de rotations dans les espaces euclidiens et les
groupes de translations continues sont des exemples importants. Nous
désignerons les groupes de rotations dans l’espace à 2 et 3 dimensions par
R(2) et R(3) ; et les groupes combinés de rotations et de translations dans
les mêmes espaces par E2 et E3 , respectivement. Les deux derniers sont des
exemples de groupes euclidiens.
Proposition 1
Tout ensemble de matrices n×n inversibles, qui comprend la matrice identité
et qui est stable par multiplication matricielle, forme un groupe de matrices.
Exercice
1 Montrer que l’intersection de 2 sous-groupes est un sous-groupe.
2 Soir H ⊂ G. Montrer que H est un sous-groupe de G si et seulement
si quels que soient a et b ∈ H on a ab −1 ∈ H.
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Exemples de groupes matriciels
Exemple 7
i le groupe linéaire général GL(n) constitué de toutes les matrices n × n
inversibles ;
ii le groupe unitaire U(n) constitué de toutes les matrices unitaires, c’est-
à-dire des matrices n × n, U, qui vérifie UU † = 1 ;
iii le groupe unitaire spécial SU(n) constitué des matrices unitaires à dé-
terminant égal à 1 ;
iv le groupe orthogonal O(n) constitué des matrices orthogonales réelles,
c’est à dire des matrices réelles n × n vérifiant OO T = 1.
Ce sont des exemples de groupes classiques qui occupent une place cen-
trale dans la théorie des représentations des groupes et ont de nombreuses
applications dans diverses branches des mathématiques et de la physique.
Clairement, SU(n) et O(n) sont des sous-groupes de U(n) qui est lui-même
un sous-groupe de GL(n).
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Quelques propriétés du groupe des permutations Sn
(1) Soit un ensemble de 5 objets désignés par les nombres 1, 2, 3, 4,
5. Une permutation σ des 5 objets est une bijection de {1, 2, 3, 4, 5} →
{1, 2, 3, 4, 5}. Par exemple, σ(1) = 3, σ(2) = 1, σ(3) = 2, σ(4) = 5,
σ(5) = 4 peut être représenté comme
( )
1 2 3 4 5
σ= .
3 1 2 5 4
La permutation identité e s’écrit :
( )
1 2 3 4 5
σ= .
1 2 3 4 5
( )
1 2 3 4 5
(2) Produit de deux permutations. Soit σ0 = . Alors
5 3 1 2 4
( )( ) ( )
1 2 3 4 5 1 2 3 4 5 1 2 3 4 5
σ ◦ σ 0 ≡ σσ 0 = = .
3 1 2 5 4 5 3 1 2 4 1 5 3 4 2
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Exercice
1 Calculer σ −1 et σ 0−1 . Vérifier la règle (σσ 0 )−1 = σ 0−1 σ −1 .
2 Vérifier que σσ 0 6= σ 0 σ (non commutativité du produit).
τ = (1 4 6 7 5)(2 3 9)
Théorème 1
Tout cycle peut être décomposé en un produit de transpositions .
Démonstration.
.............
Par exemple
(1 2 3 4 5 6) = (1 6)(1 5)(1 4)(1 3)(1 2)
Exercice
Décomposer la permutation
( )
1 2 3 4 5 6 7 8 9
7 1 2 3 8 5 4 6 9
en un produit de transpositions.
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(5) Parité d’une permutation : Une permutation est dite paire (impaire)
si elle est décomposée en un nombre pair (impair) de transposition. Par
exemple, la permutation
(1 2 3)(4 5)(6 7 8) = (1 3)(1 2)(4 5)(6 8)(6 7)
est impaire.
Exercice
Étudier la parité d’une permutation circulaire.
Exemple 8
1 Le groupe constitué des nombres {−1, 1, i, −i} par rapport à la multi-
plication usuelle est isomorphe au groupe cyclique d’ordre 4 C4 ;
2 Le groupe diédral D3 est isomorphe au groupe symétrique S3 .
Théorème 2 (Cayley)
Tout groupe G d’ordre n est isomorphe à un sous-groupe de Sn .
Preuve.
...
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Isomorphisme de groupes
Exemple 9
1 Le groupe cyclique d’ordre 3 {C3 : e, a, b = a2 } est isomorphe au
sous-groupe de S3 constitué des éléments
Exemple 10
Dans le groupe de permutation S3 , l’élément (12) est conjugué de (31) car
(23)(12)(23)−1 = (23)(12)(23) = (31). De même, (123) ∼ (321) puisque
(12)(123)(12)−1 = (321).
Proposition 2
La structure en cycles est la même pour deux éléments conjugués et, réci-
proquement, deux permutations ayant même structure en cycles sont conju-
guées.
Preuve.
TD.
Remarque
Les différentes classes de Sn peuvent s’obtenir à l’aide des diagrammes de
Ferrers (ou Young).
De la même façon les autres classes pourront être décrites par 4 carrés
disposés autrement :
toutes les rotations d’un même angle mais autour d’axes différents
appartiennent à la même classe.
Définition 8
On dit qu’un sous-groupe H d’un groupe G est invariant (ou distingué ou
normal) dans G s’il est stable par conjugaison, c’est-à-dire si :
σ C ℓ3 σ −1 = C ℓ3 .
Exercice
1 Montrer que les matrices n × n de déterminant unité forment un sous-
groupe invariant dans le groupe GL(n).
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Sous-groupe invariant
Définition 9
Un groupe simple est un groupe qui ne contient pas de sous-groupe
invariant (exceptés {e} et G). Un groupe semi-simple est un groupe qui ne
contient aucun sous-groupe invariant abélien.
Exemple 15
1 Les groupes cycliques Cn avec n nombre premier sont des groupes
simples ;
2 Les groupes Cn avec n un nombre non premier ne sont ni simples ni
semi-simples. Par exemple, C4 = {e, a, a2 , a3 } a un sous-groupe {e, a2 }
qui est invariant et abélien.
3 Le groupe S3 n’est ni simple ni semi-simple, il possède un groupe
invariant abélien {e, (123), (321)} ;
4 Le groupe de rotations tridimensionnelles SO(3) est simple, mais le
groupe de rotations bidimensionnelles SO(2) ne l’est pas !!
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Classes résiduelles & Groupe quotient
Définition 10
Soit H un sous-groupe de G et soit x un élément de G qui n’est pas dans
H, alors l’ensemble des éléments xH = {xh : h ∈ H} est appelé une classe
résiduelle à gauche de H (an. left cosets). De même, Hx = {hx : h ∈ H}
est une classe résiduelle à droite de H.
les classes résiduelles ne sont pas des sous-groupes (car ils ne contiennent
pas l’élément neutre !).
Chaque classe résiduelle a exactement le même nombre d’éléments dis-
tincts que H.
Lemme 1
Deux classes résiduelles à gauche (ou à droite) d’un sous-groupe H coïn-
cident ou n’ont aucun élément en commun.
Preuve.
...
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Classes résiduelles & Groupe quotient
Théorème 3 (Lagrange)
L’ordre d’un sous-groupe H d’un groupe fini G est un diviseur de l’ordre de
G : nH | nG .
Corollaire 1
Tout groupe d’ordre premier n’a pour sous-groupes que les sous-groupes
triviaux.
e e e
(31) (23) (31) (23) (31) (23)
(12) (12) (12)
M H2 Cℓ 2
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Remarque
Une définition équivalente à la définition d’un sous-groupe invariant :
Un sous-groupe est dit invariant si les classes résiduelles à droite
et à gauche sont identiques : ∀a ∈ G \ H, aH = Ha.
Nous verrons plus loin, lors de l’étude des automorphismes intérieurs,
une autre définition des sous-groupes invariants.
Exemple 17
Considérons le sous-groupe invariant H = {e, a2 } du groupe cyclique C4 .
H et la classe M = {a, a3 } = aH forment le groupe quotient C4 /H. En
appliquant la règle de multiplication des classes résiduelles décrite ci-dessus,
· H M
H H M
M M H
e e e
(31) (23) (31) (23) (31) (23)
(12) (12) (12)
M H2 Cℓ 2
· H1 M
H1 H1 M
M M H1
H
ϕ
(123) (321) e
e
(31) (23) a
(12)
C2
M
Cet exemple illustre le résultat général : si G a un sous-groupe invariant H,
alors il existe un homomorphisme naturel G → G/H tel que g 7→ gH ∈ G/H.
la loi de multiplication est préservée par définition.
Preuve.
...
q Ker(f)
q'
Ker(f) e'
p'
pKer(f)
G'
G/Ker(f)
Exemple 19
Considérons le groupe C6 = {e = a6 , a, a2 , a3 , a4 , a5 }. Montrer que
C6 ' C2 ⊗ C3 .
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Produits directs
Considérons les deux sous-groupes de C6 : H1 = {e, a3 } et H2 = {e, a2 , a4 }.Le
critère (i) ci-dessus est trivialement satisfait car le groupe est abélien, et (ii)
peut être vérifié en notant que
Exemple 21
G1 est le groupe Z/4Z muni de l’addition modulo 4 et G2 = (Z/5Z)∗ =
{1, 2, 3, 4} muni de la multiplication modulo 5. Par exemple, les opérations
sur le produit direct des deux groupes s’effectue de la manière suivante :
Exercice
1 Vérifier les axiomes des groupes. Ordre du groupe produit.
2 Montrer que si G = G1 ⊗ G2 alors G1 et G2 sont des sous-groupes
invariants de G et pour tout (g1 , g2 ) ∈ G1 × G2 , g1 g2 = g2 g1 .
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Exercice
Si un groupe G contient 2 sous-groupes invariants H1 et H2 tels que
H1 ∩ H2 = {e}, H1 ∪ H2 = G et h1 h2 = h2 h1 , alors G = H1 ⊗ H2 .
Fin du chapitre 1.