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355505lectures
Modifié le : 24 juin 2022
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Guide de lecture.
LE RECOURS POUR EXCÈS DE POUVOIR EN
DROIT ADMINISTRATIF.
Le nom de ce recours mythique du droit administratif français fascine dès le
départ : "EXCÈS DE POUVOIR" ! Magnifique, le pouvoir de l’Administration peut
donc être excessif et être combattu !
Les citoyens peuvent donc recourir au juge quand ils estiment que
l’Administration Française a outrepassé ses pouvoirs, à savoir ses fonctions.
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En effet, par un arrêt en date du 17 février 1950, « Dame Lamotte », le Conseil d’État a eu
l’occasion de consacrer un nouveau principe général du droit selon lequel toute décision
administrative peut faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir. Et depuis, ce recours,
bien que menacé à de multiples reprises, est toujours utilisé quotidiennement par des
administrés mécontents, des fonctionnaires en conflit avec leur "employeur", ou des étrangers
frappés d’une mesure restreignant leurs libertés.
Mais si l’erreur de fait en est un préalable, c’est au final une erreur de droit ou une erreur
d’appréciation que le juge estimera manifestement fondée ou non.
Mais comment comprendre les lignes principales de ce recours, si particulier et si technique,
avant de franchir la porte d’un avocat expert en droit administratif pour obtenir réparation de
l’Administration, ou plutôt changement, réformation, de la décision qui vous fait grief ?
I. Quelles sont les conditions de recevabilité d’un recours devant les juridictions
administratives ?
On appelle « conditions de recevabilité » les conditions devant être réunies pour que le juge
puisse être saisi et rendre une décision « prononce sur le fond ». Si l’une des conditions n’est
pas remplie, le juge rejette la requête en la déclarant irrecevable, sans même examiner si elle
est bien fondée, c’est à dire si l’acte attaqué est effectivement illégal. Les conditions de
recevabilité sont les suivantes :
- Le requérant doit avoir un intérêt à agir.
Un détenu a toujours intérêt à contester une mesure qui le vise personnellement ou qui
modifie les conditions de détention de tous les détenus. En revanche, les personnes extérieures
ne peuvent contester que les mesures qui les touchent directement : elles ne peuvent pas agir à
la place du détenu.
- Le requérant doit avoir la capacité à agir.
C’est-à-dire avoir l’aptitude à faire valoir lui-même ses droits en justice. Les mineures et les
incapables majeurs n’ont pas la capacité d’agir : ils doivent faire appel à leur représentant
légal pour les assister devant un tribunal.
- Le requérant doit, dans certains cas, être représenté par un avocat.
A l’inverse l’action en responsabilité de l’administration ne nécessite pas obligatoirement
l’assistance d’un avocat. Il en est de même lorsque le recours pour excès de pouvoir doit être
exercé directement devant le Conseil d’Etat (cas notamment des contestations d’acte
réglementaire émanant d’un ministre).
- L’acte attaqué doit être un acte administratif qui fait grief.
C’est-à-dire un acte susceptible de produire des effets juridiques (qui change la situation
juridique de la personne).
- Le recours doit être rédigé en français.
Rédigé sur papier libre, comporter des indications suffisantes pour identifier son auteur
(identité et adresse pour prendre contact avec lui). Il doit impérativement être signé.
- La décision attaquée doit être produite en annexe de la requête.
En cas d’impossibilité, lorsque la décision n’a pas été notifiée, une copie de la décision de
l’administration refusant de la communiquer ou la preuve de la saisine de la CADA
(Commission d’accès aux documents administratifs) peuvent être suffisantes.
- Les pièces produites en annexe de la requête.
Elles doivent être numérotées et il est nécessaire d’en dresser la liste après l’exposé des
conclusions.
- la requête doit être accompagnée de plusieurs copies.
Dans le cas le plus courant, il faut un original et trois copies, à savoir quatre exemplaires en
tout. (sauf dans le cas récent de la dématérialisation via une clef RPVA, mais ceci est
uniquement réservé aux avocats)
II. Quel est le régime des délais pour saisir les juridictions administratives ?
Le délai de recours contre un acte administratif débute avec la mesure officielle d’information
qui en est faite. Cette information se réalise par publication ou affichage pour les actes
réglementaires (mesures générales et impersonnelles), par notification pour les décisions
individuelles (mesures nominatives).
Dans le cas des décisions individuelles, le délai n’est déclenché que si la notification
mentionne tant l’existence et la durée du délai que les recours qui peuvent être exercés.
L’exercice d’un recours hiérarchique ou d’un recours gracieux conserve est implicite (non
écrite). Ainsi, le silence gardé, pendant plus de deux mois (en principe) par l’autorité
administrative saisie d’une demande, vaut décision de rejet.
Cette décision de rejet peut être attaquée dans un délai de deux mois devant les juridictions
administratives. Ce délai ne court que si la demande a fait l’objet d’un accusé réception de la
part de l’administration, mentionnant les voies et délais de recours.
La requête doit parvenir au greffe du tribunal avant l’expiration du délai imparti. Ainsi, en
présence d’une décision notifiée le 4 mars, le recours devra avoir été déposé au greffe au plus
tard dans la journée du 5 mai. Toutefois, si ce dernier jour est un samedi, un dimanche ou un
jour férié, le délai est prolongé jusqu’à la fin du prochain jour ouvrable suivant.
S’agissant d’une réglementation, il est encore possible d’en contester la légalité, alors même
que le délai est écroulé. Pour cela, il faut demander à l’autorité administrative à l’origine
d’une réglementation d’abroger le texte illégal.
Le refus éventuel de faire disparaître le règlement constitue une décision administrative
contestable devant une juridiction. C’est donc la réponse (explicite ou implicite) de
l’administration à la demande d’abrogation qui devra être contestée devant le tribunal dans un
délai de deux mois.
III. Mais qu’est ce donc au final qu’un « recours pour excès de pouvoir » ?
Il s’agit d’un recours dirigé contre des actes émanant d’une autorité administrative, qu’ils
soient réglementaires (actes ayant un caractère général et impersonnel) ou individuels (actes
nominatifs).
L’objectif de ce recours est de contrôler la légalité de l’acte et, le cas échéant, de l’annuler. Ce
recours est possible contre toute décision administrative (décision qui n’est pas qualifiée de
« mesure d’ordre intérieur ») sans qu’il soit besoin qu’un texte particulier le prévoit.
Si un texte déclare qu’un acte n’est pas « susceptible de recours », la jurisprudence considère
que tous les recours sont exclus sauf le recours pour excès de pouvoir. Le tribunal
administratif est compétent pour toutes les décisions prises au niveau local (sanction
disciplinaire, règlement intérieur…).
Le Conseil d’Etat est compétent pour examiner la légalité des réglementations nationales
(décrets, circulaires impératives...). La représentation par un avocat n’est pas obligatoire, sauf
pour l’exercice des voies de recours devant les cours administratives d’appel et le Conseil
d’Etat (pourvoi en cassation).
IV. Faut-il faire appel à un avocat dans les cas où la représentation n’est pas
obligatoire ?
Dans la mesure du possible, un requérant doit faire appel à un avocat afin d’éviter de
commettre des erreurs tactiques et techniques.
Il est donc vivement recommandé de solliciter un avocat spécialisé en droit public ou qui tout
le moins en fait un de ses domaines d’activité principaux.
En revanche, si l’on possède une certaine habitude du contentieux devant les tribunaux
administratifs, il est tout-à-fait possible de se passer des services d’un avocat.
Seul un nombre limité d’avocats pratiquent le droit public (10% seulement et encore bien
moins en tant que domaine d’activité exclusif).
En effet, une des principales raisons de ce manque de candidat avocat maîtrisant le droit
administratif réside essentiellement dans le fait que le droit administratif est trop souvent
enseigné de manière rébarbative à l’université. Forçant l’étudiant à apprendre par cœur des
centaines de décisions de jurisprudence avant de commencer à étudier la procédure (pas avant
le Master en Droit).
Voilà pourquoi cette matière est trop souvent ignorée, pourtant, lorsqu’on le manie avec
dextérité, le contentieux administratif se révèle être bien plus efficace, et les procédures bien
moins coûteuses que chez ses voisins du judiciaire.
Alors vive le droit administratif, et vive le recours pour excès de pouvoir ! Fondement de la
défense de nos droits et de nos libertés individuelles.
Maître Benjamin Brame
Avocat au Barreau de Paris
Droit Administratif & Contentieux Publics
Site Web : http://www.brame-avocat.com/droit-administratif-contentieux-publics/
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par riviere , Le 21 juin à 14:53
excès de pouvoir
Bonjour Mâitre,
Une obligation de nouvelle déclaration (occupation d’habitation) s’est parachutée sur la vie
des français récemment. Personne n’en avait entendu parler, bien que le code général des
impôts brandit la contravention non des moindres ( 150 euros) à quiconque oublierait, ferait
une erreur dans cette déclaration.
Par ailleurs, la nouvelle règle impose de procéder par voir dématérialisée uniquement.
Deux choses m’apparaissent dès lors sur cette activité fiscale /
les propriétaires de leur résidence principale sont tenus à cette obligation déclarative alors
qu ils sont déjà connus par le foncier et la déclaration des revenus. Il est évident qu une
troisième déclaration est inutile. Si les propriétaires héberge temporairement un enfant , ils
doivent le déclarer. Que devient le droit privé dans cette mesure fiscale et inquisitrice ?
Concernant la déclaration par voie électronique exclusive, aucune loi ne peut contraindre
quiconque à dépendre , utiliser, acheter, un ordinateur, internet. Comment peut il être exiger
par l administration une procédure privant de son droit le citoyen ? Devons nous alors
appartenir aux lobbies commerciaux qui fournissent moyennant paiement une prestation (
connexion, matériel) par l’appel de règles , de lois émanant de notre gouvernement mises en
exécution par ses administrations.
Voila pourquoi j’estime que cette dernière obligation dépasse son champ de compétences en
foulant le respect des droits fondamentaux, il existe bien une hiérarchie des normes ! ainsi je
ne comprend comment de telles exigences gouvernementale puissent se faire sans qu aucun
juriste digne de défendre le droit ou éviter que celui ci soit méprisé à des fins occultes du
public.
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