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Chapitre 1

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Matériaux 2 20/01/2023

Classi cation périodique des éléments


I. Historique du tableau périodique

A mesure qu'augmentait le nombre d'éléments connus, les chimistes du XIXème siècle éprouvaient le besoin de les
ordonner. On connaissait alors les masses atomiques (g.mole-1) et on avait déjà l'habitude de classer les éléments
d'après l'augmentation de cette caractéristique. La simple progression des masses atomiques ne pouvait toutefois
expliquer logiquement les di érents comportements des éléments

• Depuis l’antiquité : On connait quelques corps simples comme Cu, Au, Fe Ag ou S.

• 1700 : Seuls 12 corps simples (formés d’un seul élément) ont été isolés : Sb, Ag, As, C, Cu, Sn, Fe, Hg, Au, P, Pb, S.

• 1790 : Le français Antoine LAVOISIER identi e 33 éléments, élément qu’il dé nit comme une substance qu’on ne
peut décomposer. Ces éléments sont encore peu nombreux que l’on cherche à les classer.

• 1817 : Le chimiste allemand Johan Wolfang DOBEREINER suggère l’existence de triades d’élements semblables
tels que le chlore, le brome et l'iode. Il montra en outre que la masse atomique du second élément était
intermédiaire entre celles des deux autres.

• 1818 : L’anglais Humphry DAVY révèle les propriétés communes à la triade Li, Na, K.

• 1850 : Une vingtaine de triades sont identi ées et plusieurs tentatives de classi cation des éléments suivent mais
sans succès.

• 1869 : C’est au chimiste Russe MENDELEIEV que revient le mérite d’avoir structuré une classi cation cohérente de
l'ensemble des éléments. En 1869, il présente une première version de son tableau périodique qui contient alors les
63 éléments connus à cette époque. Les propriétés physiques et chimiques de ces 63 éléments sont dans l'ensemble
assez bien décrites mais leurs masses atomiques sont souvent oues, voire méconnues. Dans ce tableau, les
éléments sont classés verticalement (ils sont disposés horizontalement dans la classi cation actuelle). Les rangées
horizontales se succèdent régulièrement au fur et à mesure que certaines propriétés chimiques et physiques se
répètent.
Pour respecter la loi périodique à laquelle il croyait fermement, Mendeleïev dut parfois modi er l'ordre déterminé par la
progression des masses atomiques et laisser certaines cases vides, persuadé qu'on nirait bien par découvrir les
éléments manquants (correspondant aux masses atomiques 44, 68 et 72). Il va même jusqu'à prédire les propriétés de
ces 3 éléments manquants en se basant sur les propriétés des 4 éléments voisins. Entre 1875 et 1886, ces 3 éléments
(Scandium, Gallium, Germanium) furent découverts et chacun possédait bien les propriétés prédites par le chimiste
russe. Les scienti ques reconnaissent alors l'utilité de son tableau périodique. Bien sûr, il contient certaines anomalies
dues à des masses atomiques encore mal déterminées à l'époque

• 1875 : Le chimiste écossais RAMSAY découvre l’argon et l’hélium. Aucune place n'était prévue pour ces éléments
de grande stabilité chimique dans le tableau de Mendeleïev, on ajoute donc une colonne au tableau a n de les insérer
entre les halogènes et les alcalins, place qui convient à leur masse atomique.
Peu de temps après, Ramsay découvre le néon le krypton et le xénon.

• 1914 : Le physicien anglais MOSELEY réussit grâce aux rayons X à déterminer le nombre de protons de chacun des
éléments. On en conclut que la structure atomique serait une base de classi cation plus appropriée que la masse
atomique.
Les éléments sont maintenant disposés en ordre croissant des numéros atomiques (nombre de protons) et on observe
la même périodicité concernant les propriétés.
Les moodoofocations de Mendeleiev avait du e ectuer en intervertissant l’ordre de certains éléments se trouvent ainsi
justi ées.

• 1945 : C’est à SEABORD, chimiste américain que revient la disposition moderne du tableau de classi cation
périodique caractérisées par des rangées horizontales (périodes) et des colonnes verticales (familles
chimiques).

Même si de nombreux éléments furent découverts après la classi cation des éléments par Mendeleiev et malgré
quelques erreurs de classi cation, sa théorie de la périodicité des propriétés des éléments constitue la base de notre
tableau de classi cation périodique moderne.

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II. Structure actuelle du tableau périodique

On canait actuellement 115 éléments dont 90 « naturels » , le dernier étant l’Uranium U Z=92 (le Technitium Tc Z=43 et
le Promethium Pm Z=61 sont synthétiques)

La classi cation de Mendeleiev faisait apparaitre des lignes ou périodes et des colonnes qui déterminaient les éléments
ayant des propriétés physico-chimiques voisines.

La classi cation actuelle est voisine de celle de Mendeleiev, les éléments sont classés par numéro atomique Z
croissant.

Elle est formée de 18 colonnes et 7 périodes et les éléments sont répartis en période par remplissage successif des
niveaux d’énergie croissants. Le remplissage des orbitales se fait selon les règles de KLECHKOWSKI.

Règles de KLECHKOWSKI :

En pratique, E4s = E3d et E5s = E4d


Cela peut entrainer des anomalies de remplissage,
surtout dans le cas des métaux de transitions.

Orbitale D → métaux de transitions

Exemples : Cu Z=29 3d94s2 prévue 3d104s1 réelle


Cr Z=24 3d44s2 prévue 3d54s1 réelle

On admet que le remplissage total des 5 orbitales d (10 e-) ou le demi-remplissage (5 e-) stabilise la con guration
électronique.

Groupes principaux : 8 colonnes, con guration électronique externe nsxnpy


Colonne Eléments Con guration Nom de famille
électronique

I Li→Fr ns1 Alcalins

II Be→Ra ns2 Alcalino-terreux

III B→Ti ns2np1 Eléments colonne III

IV C→Pb ns2np2 Eléments colonne IV

V N→Bi ns2np3 Pnictogènes

VI O→Po ns2np4 Chalcogènes

VII F→At ns2np5 Halogènes

VIII He→Xe ns2np6 Gaz rares

Les gaz rares ont une activité réduite car leurs couches s et p sont complètes, on parle ainsi souvent de gaz « inertes ».
En fait, seuls He, Ne et Ar le sont.

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Les éléments à sous-couche de type d incomplète sont les métaux de transition :
• 1ère serie : Sc→ Zn remplissage 3d
• 2ème série : Y→ Cd remplissage 4d
• 3ème serie : Hf→ Hg remplissage 5d

Les éléments à sous-couche de type f incomplète sont :


• Les lanthanide : La→ Lu remplissage 4f
• Les actinides : Ac→ Lr remplissage 5f

Remarque : par construction même du tableau, les éléments d’une même colonne ont la même con guration
électronique externe c’est a dire le même nombre d’électrons de valence. Les éléments appartenant à un même groupe
ont donc des propriétés voisines.
Le tableau périodique peut donc se diviser en blocs s, p, d, et f.

III. Evolution des propriétés à travers le tableau périodique

A. Propriétés physico-chimiques

1. Potentiel d’ionisation PI

C’est l’énergie qu’il faut fournir à un atome neutre à l’état gazeux pour lui arracher un électron :
M(g) → M+(g) + e-(g) H = PI1 > 0

M+(g) → M2+(g) + e-(g) PI2

Ces potentiels d’ionisations sont toujours positifs (réactions endothermiques) et sont souvent exprimées en eV et l’on
doit multiplier par 96,485 pour les exprimer en kJ.mol-1

L’énergie de deuxième ionisation est associée à la réaction :


M(g) → M2+(g) + 2e-(g) H = PI1 + PI2

Pour des raisons électrostatiques évidentes, PI1 < PI2< PI3 car il faut dans certains cas entamer une nouvelle couche
électronique.

Potentiel d’ionisation des 10 premiers éléments :

Eléments H He Li Be B C N O F Ne

Z 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

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Eléments H He Li Be B C N O F Ne

PI1(eV) 13,6 24,6 5,4 9,3 8,3 11,3 14,5 13,6 17,4 21,6

Les éléments de gauche sont plus facilement ionisables.


Les gaz rares sont di cilement ionisables.

Variation générale à travers le tableau périodique :


PI V

V
PI V
PI

Plus l’élément est gros plus il est di cile de l'ioniser

Le PI est inversement proportionnel au volume des éléments. Dans une période, Z augmente, l’atome diminue de taille.
Dans une colonne, Z augmente ainsi que le nombre de couches, on arrache les électrons plus facilement, le volume
augmente.

Plus une élément est petit, plus on a du mal à lui arracher un électron qui est très attiré par le noyau → il faut fournir
beaucoup d’énergie, PI est grand.

Le potentiel d’ionisation traduit principalement l’aptitude des éléments à former des cations donc l’aptitude à
conduire à une chimie ionique. A gauche du tableau périodique les PI sont plus faibles qu’à droite :

Gauche du tableau pratique Droite du tableau périodique


Chimie ionique Chimie covalente

2. A nité électronique AE

C’est l’énergie libérée lors de la xation d’un électron par un atome à l’état gazeux donc elle traduit l’aptitude
d’un élément à former des anions.

X(g) + e-(g)→ X-(g) AE = - Hformation (anion)

L’a nité électronique est l’énergie libérée par cette réaction (en eV ou kJ.mol-1). L’a nité électronique peut être
positive et négative.
Contrairement à la réaction précédente (où ill faut toujours fournir de l’énergie à l’atome qui est un système stable pour
oui arracher un électron) pour laquelle le potentiel d’ionisation ou l’a variation d’enthalpie correspondante est un
processus endothermique donc toujours positif, cette réaction est le plus souvent légèrement exothermique, un
électron supplémentaire peut assez facilement être ajouté à l’atome, l’anion obtenu pouvant être aussi stable, voire plus
stable que l’atome lui-même.

En revanche, l’addition d’un deuxième électron est un processus toujours défavorisé et fortement endothermique, la
charge négative de l’anion s’opposant à celle du deuxième électron.

En général, en thermodynamique, une énergie dégagée est négative et une énergie fournie positive, ici on utilise la
convention contraire, l’énergie dégagée est positive.

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En règle générale : AE1 > 0 et AE2 < 0

A nités électroniques des 10 premiers éléments :

Elément H He Li Be B C N O F Ne

Z 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

AE1(kJ. 78,8 0 59,6 0 26,7 153,9 7 141 328 0


mol-1

Les éléments situés à droite du tableau périodique ont tendance à former des anions AE >> 0

3. Rayons covalents et rayons ioniques

La répulsion interélectronique diminue donc la taille diminue


→ rcation < rcovalent

La répulsion interélectronique augmente donc la taille augmente


→ranion > rcovalent

4. Electronégativité χ

C’est la tendance d’un élément à attirer les électrons dans une liaison covalente.

Liaison covalente polarisée caractérisée par un moment dipolaire.

Il existe plusieurs échelles relatives d’électronégativté des éléments fondées sur des critères di érents mais
aboutissant toutes au même classement des éléments entre eux donc à la même évolution de ce critère à travers le
tableau périodique.

Echelle de MULIKEN :

χ=(1/2) x (PI + AE)

La dé nition de Muliken est attachée étroitement aux concepts de potentiels d’ionisation et d’a nité électronique. En
e et, l’électronégativité d’un atome est, par dé nition, d’autant plus grande que cet atome possède à la fois des
énergies de xation électronique et d’ionisation élevées. Muliken dé nit donc l’électronégativité comme
proportionnelle à la moyenne arithmétique des valeurs numériques de ces deux énergies.

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Echelle de PAULING:
C’est la plus ancienne et celle qui sert encore de référence aujourd’hui. Il s’est basé sur les données chimiques des
énergies de liaison.
Pour une molécule diatomique homonucléaire AA, la liaison est 100% covalente.
Pour une molécule diatomique hétéonucléaire AB, la liaison covalente est polarisée, elle a un caractère ionique partiel
d’autant plus important que la di érence d’électronégativité entre A et B est grande.

0,7 < χ < 4,0

H réagit avec la quasi-totalité du tableau périodique

Potentiel rédox E° : Mn+(aq) + ne-(aq) M(s)

Une réaction d’oxydoréduction est une réaction de transfert électronique à laquelle on associe un potentiel rédox
standard E° en V.

Oxydant : accepteur d’électron Mn+ + ne- → M0 E° > 0


Réducteur : donneur d’électron M0 → Mn+ + ne- E° < 0

Echelle des potentiels rédox : -3V < E° < 3V

Variation générale à travers le tableau périodique :



Couple le plus oxydant : F2/F- E°= 2,87 V


Couple le plus réducteur : Li+/Li E° = -3,04 V

B. Propriétés chimiques

Métaux et non métaux

• Métaux :
• PI relativement faibles (tendance à former les ions Mn+)
• Electropositifs
• Réducteurs
• Tous solides sauf Hg liquide
• Luisants, malléables, ductiles
• Conduisent l’électricité et la chaleur
→ Ils sont à gauche du tableau périodique, bas de la colonne, chimie ionique.

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Règle de Sanderson : Un élément est considéré comme métallique si le nombre total d’électrons de sa couche de
valence est inférieur ou égal au numéro de la période auquel il appartient.

• Non métaux :
• Tendance à former des anions
• Électronégatifs
• Oxydants
• Ternes, non ductile
• Ne conduisent ni l’électricité nu la chaleur.
→ Ils sont à droite du tableau périodique, haut de colonne, chimie covalente.

NON METAUX (chimie covalente)


METAUX (chimie ionique)

METALLOIDES (semi-conducteurs)

Les métalloïdes ressemblent chimiquement aux non métaux mais conduisent à divers degrés le courant électrique
comme les métaux.

Relation en diagonale :

Les éléments d’une même colonne ont en première approche des propriétés chimiques voisines. En fait, le premier
élément d’une colonne a en général une chimie di érente des autres car :

• Pour n=2 (premier élément de la colonne), il n’existe pas d’orbitales d d’énergie accessible or il en existe pour
n=3 par exemple.

• Le premier élément a moins de possibilités de degrès d’oxydation. Ex : O = -II à -I


S = -II à + VI

• Le premier élément est le plus petit et le plus électronégatif, il est donc plus polarisant et sa chimie sera plus
covalente que celle des autres éléments de la colonne. Ex : colonne V N : gaz
P : solide
Relation en diagonale :

Ces relations en diagonale peuvent s’expliquer dans le cas des métaux par des pouvoirs polarisants comparables des
cations correspondants et dans le cas des non-métaux par des similitudes d’électronégativité.

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