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TP3 Financement de Linnovation

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TRAVAUX PRATIQUE 3 – FRANCE

GES863.01 – FINANCEMENT DE L’INNOVATION : DE L’IDEE AU MARCHE

ENSEIGNANT : STEPHANE LACHARITE

AUTEUR : ADDI EMMA, AMIR SOFIANE, BOUGUERRA IBTIHEL, NAILA INES NOUIDJEM

MONTRÉAL, LE 22 NOVEMBRE 2023

ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPERIEURE


Table des matières
Introduction .............................................................................................................................................1
I. Objectifs et conditions du plan France 2030 ........................................................................................2
1) Les objectifs du plan France 2030 ................................................................................................2
2) Les 5 conditions de réussites du Plan France 2030 .....................................................................3
II. Système de gouvernance .....................................................................................................................4
III. Grappes industrielles et territoires en action .....................................................................................5
1) Les grappes industrielles française ..............................................................................................5
2) Les territoires en action ...............................................................................................................6
IV. Investissement dans l’innovation ........................................................................................................7
1) Mobilisation de différents acteurs ...............................................................................................7
2) Projets d’innovation .....................................................................................................................7
3) Projets collaboratifs de recherche et développement ................................................................8
V. Start-Up lauréates du plan France 2030 et leurs écosystèmes ............................................................9
1) Lauréate de France 2030 dans le domaine spatial, Exotrail ........................................................9
2) Lauréate de France 2030 dans le domaine nucléaire, Naaera ....................................................9
VI. Analyse des résultats de la première année de France 2030 ...........................................................11
1) Les projets retenus.....................................................................................................................11
2) Des chiffres concrets ..................................................................................................................11
VII. Ambition Européenne......................................................................................................................12
Conclusion ..............................................................................................................................................13
Introduction
Depuis la fin des années 1990, la politique industrielle en France et en Europe a
privilégié l'utilisation d'instruments "horizontaux" accessibles à toutes les entreprises, tels que
le soutien à l'innovation, comme le crédit d'impôt recherche, ou des mesures transversales
favorisant la compétitivité, comme les allègements des coûts de production. (Faure,
Retailleau, Le Maire, Lescure, & Barrot, 2023 ; Gradeva & Dillies, 2022)

Cependant, cette approche a progressivement évolué au cours de la dernière décennie. Des


institutions telles que l'OCDE (The Organization for Economic Cooperation and Development )
et le FMI soulignent désormais les avantages d'une intervention plus ciblée, complémentaire
aux politiques horizontales, notamment dans des secteurs spécifiques en vue de favoriser la
transition écologique. Les crises récentes, comme la crise financière de 2008 et la crise
sanitaire de 2020, ont également mis en lumière l'importance de maintenir certaines activités
industrielles sur son territoire pour faire face à différents types de situations. À l'échelle
européenne, le manifeste franco-allemand sur la politique industrielle en 2019 a été un
véritable catalyseur de ce changement de paradigme en faveur d'une intervention plus ciblée,
suivant l'exemple des États-Unis, de la Chine et de la Corée du Sud. (Pierre-André Buigues,
2012)

Le Plan France 2030, doté de 54 milliards d'euros, s'inscrit parfaitement dans cette évolution,
en soutenant des stratégies principalement industrielles pour répondre aux enjeux des
transitions économique et sociétale, en mettant l'accent sur des acteurs à fort potentiel de
croissance.
La gouvernance et les modalités de sélection des projets dans le cadre de France 2030
reposent sur des principes de transparence, de mobilisation de compétences adaptées,
d'évaluation et d'abandon des projets inefficaces, le tout associé à une prise de risque
marquée.
En un an, France 2030 a déjà mobilisé 15 milliards d'euros, dont près de 60% ont bénéficié à
des petites et moyennes entreprises, soulignant ainsi son impact sur l'économie nationale. Le
Plan France 2030 représente ainsi une initiative ambitieuse qui vise à redéfinir les fondements
de l'économie française pour les années à venir.(Gradeva & Dillies, 2022)

Le présent travail se concentre sur l'analyse et la mise en lumière des éléments clés du Plan
France 2030, une initiative stratégique visant à redéfinir le paysage économique de la France
pour la prochaine décennie. À travers une série de mesures, ce plan s'articule autour
d'objectifs soigneusement définis, de leviers stratégiques, et d'un système de gouvernance. Il
mobilise un ensemble d'acteurs, notamment des ambassadeurs et des experts de la société
civile, tout en s'appuyant sur des réseaux territoriaux pour favoriser l'émergence d'entreprises
innovantes. L'investissement dans l'innovation et les projets collaboratifs de recherche et
développement constituent des éléments clés de cette stratégie. Dans cette analyse, nous
passerons en revue les deux programmes spécifiques du plan, ainsi que les résultats
observés au cours de sa première année d'implémentation. Enfin, nous examinerons
l'ambition européenne qui sous-tend cette initiative, mettant en lumière son impact potentiel
sur la compétitivité et la résilience de l'industrie française à l'échelle continentale.

1
I. Objectifs et conditions du plan France 2030
Le plan France 2030 a pour objectif de transformer durablement les secteurs clés de
l'économie française par l'innovation et l'investissement industriel et ainsi de positionner la
France en leader de l'économie de demain.
1) Les objectifs du plan France 2030

Le plan France 2030 suit 10 objectifs s’articulant autour de trois enjeux, mieux produire,
mieux vivre et mieux comprendre.

Tout d’abord dans la catégorie mieux produire, le premier objectif s’intitule “réacteurs
nucléaires de petite taille et innovants”, il fait référence à la volonté du gouvernement de
développer sur le territoire français des réacteurs nucléaires de petite taille, innovants et
permettant une meilleure gestion des déchets. Cela pourrait signifier la création de nouvelles
technologies de réacteurs nucléaires plus sûrs et plus efficaces.

Le deuxième objectif de cette catégorie est de “devenir le leader de l'hydrogène vert”, en


effet, la France déjà en avance dans ce domaine pense pouvoir devenir un leader mondial
dans la production et l'utilisation de l'hydrogène vert d’ici 2030. Cela implique le
développement de technologies permettant de produire de l'hydrogène à partir de sources
d'énergie renouvelable.

Le troisième objectif toujours pour mieux produire est de parvenir à “décarboner notre
industrie”. Cet objectif vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de l'industrie
française. Cela pourrait impliquer des mesures telles que l'adoption de technologies plus
propres, l'augmentation de l'efficacité énergétique et la transition vers des sources d'énergie
plus durables.

Le quatrième objectif de cette catégorie est la “Production de véhicules électriques et


hybrides”. La France souhaite produire près de 2 millions de véhicules électriques et hybrides
avant 2030. Cela s'inscrit dans la transition vers une mobilité plus respectueuse de
l'environnement et la réduction de la dépendance aux combustibles fossiles.

Enfin le cinquième objectif est dernier de l’enjeu mieux produire est de “Produire le premier
avion bas-carbone”. Cela signifie produire le premier avion dont les émissions de carbone
sont considérablement réduites par rapport aux avions conventionnels. Cela pourrait impliquer
l'utilisation de nouvelles technologies aéronautiques et de carburants plus propres. Cet
objectif est clé pour la France qui ne voudrait pas perdre son leadership en aéronautique.

Ensuite dans la catégorie mieux vivre, le sixième objectif du plan et “d’investir dans une
alimentation saine, durable et traçable”. Il s'agit d'investir dans une agriculture et une
industrie alimentaire qui favorisent la santé, la durabilité et la traçabilité des produits
alimentaires. Cela pourrait impliquer des pratiques agricoles plus respectueuses de
l'environnement et une meilleure gestion de la chaîne d'approvisionnement alimentaire.

Le septième objectif dans la même catégorie s’intitule “biomédicaments et dispositifs


médicaux”, le but est de produire 20 biomédicaments pour traiter les cancers et les maladies
chroniques, y compris celles liées au vieillissement. De plus, il s'agit de développer les
dispositifs médicaux de demain, ce qui pourrait inclure des avancées technologiques dans le
domaine de la santé.

Le huitième objectif du plan et dernier de la catégorie mieux vivre est la “production de


contenus culturels et créatifs”. La France cherche à retrouver sa position de leader de la

2
production de contenus culturels et créatifs. Cela pourrait impliquer le soutien à l'industrie de
la culture, des arts et des médias.

Pour finir, dans la catégorie mieux comprendre, le neuvième objectif du plan concerne
“l’exploration des fonds marins”. Cet objectif vise à prendre part activement à la découverte
et l'exploration des fonds marins. Cela pourrait impliquer des investissements dans la
recherche océanographique et la technologie sous-marine.

Enfin le dernier objectif du plan et toujours dans la catégorie mieux comprendre est intitulé
“développement des petites et moyennes entreprises”. L’Etat souhaite investir dans le
développement des petites et moyennes entreprises pour stimuler l'innovation, la croissance
économique et la création d'emplois.

Quand nous regardons ces 10 objectifs ensemble, nous voyons que le plan France 2030 tend
à développer la compétitivité industrielle de la France par l’émergence de technologies
innovantes. Le plan est également conçu pour aider la France à retrouver son indépendance
environnementale, industrielle, technologique, sanitaire et culturelle. (Gouvernement, 2022a)
2) Les 5 conditions de réussites du Plan France 2030

L’atteinte des objectifs que nous venons de citer repose sur le respect de cinq
conditions essentielles.

La première condition concerne l’accès aux matériaux et matières premières, le contexte


sanitaire et géopolitique des dernières années a révélé l’importance de la sécurisation de
l’approvisionnement de matières critiques. En effet la France doit donc impérativement réduire
sa dépendance à l’importation si elle souhaite atteindre les objectifs du plan France 2030.
La deuxième condition concerne la sécurisation des composants électroniques, indispensable
à l’industrie future. Les pénuries des semi-conducteurs, composants électroniques et
robotique des dernières années ont montré les enjeux mondiaux autour de l’acquisition de
ces ressources. Ainsi pour réussir France 2030 il faudra organiser une stratégie européenne
et doubler la production de composants électronique en France d’ici 2030.
La troisième condition est de maîtriser les technologies numériques souveraines et sûres. En
effet, il faut que la France possède ses propres solutions numériques de confiance,
performantes et innovantes, sans quoi l’innovation française ira forcément de pair avec le
sacrifice de la souveraineté technologique. Plus concrètement il faut des solutions nationales
en termes d’intelligence artificielle, de cyber sécurité, de 5G et de cloud.
La quatrième condition concerne l’émergence de talents et l’accélération de l’adaptation des
formations aux besoins de compétences de nouvelles filières et des métiers d’avenir. Cette
condition signifie qu’il faut aussi investir dans l’éducation (universités, écoles et laboratoires
de recherches) notamment dans les domaines d’avenir où les talents manquent.
Enfin la dernière condition nécessaire à l’atteinte des objectifs du plan, est le soutient des
start-ups. En effet celles-ci jouent un rôle décisif dans l’innovation et c’est pour cette raison
que le plan souhaite en faire émerger d’avantage et aider celles qui existent déjà et qui
travaillent dans des domaines d’avenir. (Gouvernement, 2022a)

3
II. Système de gouvernance
Une bonne gouvernance du plan France 2030 est un facteur décisif de la réussite du
projet. Tout d’abord, France 2030, en tant que plan à long terme bénéficiant de nouveaux
crédits, doit être nettement distingué des dépenses courantes. Cette distinction vise à assurer
une gestion financière responsable et durable du projet. De plus il est essentiel d’observer
une collaboration de divers talents, universitaires, chercheurs, entreprises et investisseurs.
Cette collaboration permettrait d'éviter tout financement routinier.

Concernant le pilotage du plan France 2030, de grandes discussions ont eu lieu visant à
déterminer les principes directeurs de ce pilotage. Trois grands principes ont été retenus, le
premier concerne la simplification de la gouvernance et des procédures. Cela est primordial
pour ne pas dissuader les acteurs souhaitant prendre part au projet. Le deuxième principe du
pilotage repose sur la confiance dans l'émergence de start-ups, PME et ETI. En effet, France
2030 mise sur l’écosystème français d’innovation et notamment sur les start-up et PME, ainsi,
la moitié de l’investissement financier du plan sera consacrée au soutien des acteurs
émergents. Par ce parti pris, l’Etat français souhaite voir un changement d’équilibre de la
politique industrielle. Enfin le dernier principe de pilotage porte sur l’acceptation de la prise de
risque et de la possibilité d’échec. En effet, la gouvernance reconnaît la nécessité d'accepter
les risques inhérents au processus d'innovation, ainsi que la possibilité d'échecs, dans le but
d'encourager une culture de l'expérimentation et de l'amélioration continue. (Cohen & Lorenzi,
2000)

La gouvernance de la France pour l'année 2030 est confrontée à divers enjeux et défis, selon
les propositions d'Alexandre Saubot, président de France Industrie. Il met en avant l'aspect
crucial de la manière dont le plan sera dirigé, plaidant en faveur d'une approche à boucle
courte afin d'éviter toute tendance bureaucratique rapide. De son côté, le Medef souligne la
nécessité d'une agilité accrue, essentielle pour permettre une réorientation rapide des
investissements. Ces observations mettent en lumière la complexité de la gestion de l'avenir
de la France et soulignent l'importance d'une gouvernance efficace et réactive. (Bellaiche,
2016)

4
III. Grappes industrielles et territoires en action
1) Les grappes industrielles française

En France comme ailleurs il existe de nombreuses grappes industrielles aussi nommée


“pôles de compétitivité”. Ce sont des regroupements d'entreprises, d'organismes de
recherche et d'acteurs publics qui collaborent dans des domaines d'innovation spécifiques
pour renforcer la compétitivité des entreprises françaises. Ils ont pour objectif de favoriser la
recherche, le développement, l'innovation et la croissance économique dans des secteurs
stratégiques.
Les grappes industrielles française sont représentées sur la carte ci-dessous, la couleur des
cercles désigne le secteur d’activité et le diamètre des cercles le nombre d’emplois qu’ils
génèrent.

Les Pôles de compétivité en France, 2016 (Image1)

Les pôles représentent des regroupements dynamiques d'entreprises, d'organismes de


recherche et d'acteurs publics qui collaborent dans des domaines spécifiques d'innovation,
visant à renforcer la compétitivité globale des entreprises françaises.
La dénomination de "vallée" est utilisée pour désigner des régions françaises qui se
distinguent par leurs domaines d'expertise particuliers.
L'importance de ces régions dans le panorama industriel et innovant de la France est
indéniable, et elles contribuent de manière significative à la vitalité économique du
pays.(Bellaiche, 2016)

5
2) Les territoires en action

La carte illustre la répartition géographique des projets financés dans le cadre de France
2030 jusqu'au 31 juillet 2023. On observe une distribution équilibrée à travers toutes les
régions françaises, y compris les territoires d'outre-mer. Cependant, une concentration
significative de projets se remarque dans les grandes grappes industrielles, notamment la
vallée de la Seine en Île-de-France avec 1606 projets, et la vallée de l'Isère en Auvergne-
Rhône-Alpes avec 1264 projets. Cette concentration s'explique par divers facteurs tels que
l'importance économique de ces régions, l'existence d'infrastructures développées, des
compétences spécialisées et des partenariats industriels stratégiques.

Cartographie des Projets France 2030 en Régions au, 31/07/20203 (Image2)

6
IV. Investissement dans l’innovation
L'investissement dans l'innovation est un pilier central de l'initiative "France 2030". Cela
concerne la mobilisation d'acteurs variés, le soutien à des projets d'innovation spécifiques et
la promotion de projets collaboratifs de recherche et développement (R&D).

1) Mobilisation de différents acteurs

À l'horizon 2030, la France aspire à renforcer sa position de leader en matière


d'innovation en créant un écosystème inclusif qui capitalise sur les forces conjointes des
entreprises, des institutions de recherche, des investisseurs et des pouvoirs publics. Les
startups et PME, reconnues pour leur dynamisme, sont encouragées à adopter une culture
d'innovation ouverte et à poursuivre des partenariats stratégiques, soutenues par des
politiques publiques qui favorisent l'entrepreneuriat et l'internationalisation. Les institutions de
recherche jouent un rôle pivot en facilitant le transfert de technologie et en alignant leurs
programmes de recherche sur les besoins concrets du marché, tout en adaptant
l'enseignement aux compétences demandées dans l'industrie. Les investisseurs sont invités
à injecter des capitaux dans les phases critiques du développement des entreprises,
proposant une panoplie d'instruments financiers et partageant leur expertise. Les pouvoirs
publics, quant à eux, s'engagent à offrir un cadre réglementaire agile, assorti d'incitations
fiscales et de subventions attractives, ainsi qu'à investir dans des infrastructures essentielles
et une éducation axée sur les compétences de demain. Les clusters et les pôles de
compétitivité sont le terreau fertile de cette innovation collaborative, encourageant la
spécialisation dans des domaines de pointe et la mobilité des talents. Ensemble, ces efforts
concertés visent à lancer de grands projets technologiques et à créer des zones d'innovation
à la française, véritables catalyseurs de la croissance et du progrès technologique pour
positionner la France au premier plan de l'économie mondiale de demain.(Gouvernement,
2022a ; Tabourin, s.d.)

2) Projets d’innovation

La stratégie pour dynamiser l'innovation et soutenir les entreprises émergentes


pourrait s'articuler autour de divers leviers. Les aides financières directes, telles que des
subventions ou des avances remboursables, sont essentielles pour aider les entreprises à
surmonter les premiers obstacles critiques. Parallèlement, des mesures de soutien fiscal,
telles que le Crédit d'Impôt Recherche (CIR) ou le statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI),
peuvent alléger considérablement les charges liées à la recherche et au développement. De
plus, il est crucial de faciliter l'accès au capital en favorisant la création de fonds spécialisés
dans l'innovation et en encourageant les banques à financer des projets plus risqués.

Pour appuyer ce cadre financier, des structures telles que les incubateurs et accélérateurs
jouent un rôle déterminant en fournissant un éventail de services essentiels au développement
accéléré des entreprises, depuis la phase d'idéation jusqu'à la commercialisation. En effet, le
plan d'investissement France 2030 illustre cet engagement en soutenant une variété de
projets d'innovation. Il vise notamment à catalyser l'émergence d'entreprises à la pointe de la
technologie grâce à une mobilisation active d'investisseurs, d'incubateurs et d'accélérateurs.
En parallèle, il stimule les initiatives de recherche et développement collaboratives, surtout
dans des domaines stratégiques tels que la conception de nouveaux réacteurs nucléaires, de
lanceurs de satellites, de dispositifs médicaux, ou encore des technologies avancées pour la
production et le stockage d'énergie, les robots industriels et l'agriculture. En combinant ces
approches, la stratégie globale vise à créer un écosystème propice à l'innovation et au
développement économique durable.(BSI Economics, s.d. ; Faure et al., 2023)

7
3) Projets collaboratifs de recherche et développement

Les projets de recherche et développement (R&D) collaboratifs sont essentiels pour


plusieurs raisons stratégiques en France. D'abord, ils permettent de partager les risques et
les coûts liés à la R&D, ce qui est particulièrement bénéfique pour les projets ambitieux ou à
long terme. En rassemblant diverses compétences et connaissances, ces collaborations entre
chercheurs, ingénieurs et entrepreneurs favorisent l'innovation de rupture et stimulent la
créativité.

Ensuite, ces projets soutiennent les filières stratégiques en alignant la R&D sur les besoins
spécifiques des industries clés, renforçant ainsi l'économie nationale. L'investissement dans
la R&D collaborative est encouragé par des programmes gouvernementaux tels que le
Programme d'Investissements d'Avenir (PIA) et par des partenariats au niveau européen avec
des initiatives comme Horizon Europe.

Ces efforts concertés créent un environnement propice à l'innovation qui peut mener à une
croissance économique robuste, à la création d'emplois et à une position renforcée de la
France dans le domaine des technologies de pointe à l'échelle mondiale. (Faure et al., 2023,
2023 ; Salvador, 2022)

8
V. Start-Up lauréates du plan France 2030 et leurs
écosystèmes
Dans le cadre du plan France 2030, l’Etat a proposé différents appels à projets auxquels les
entreprises ont pu et peuvent toujours candidater. Tous ces appels à projets s’alignent avec
les objectifs de France 2030, présentés précédemment. Dans cette partie nous présentons
deux start-ups, travaillant dans des domaines différents et toutes deux lauréates du plan
France 2030.
1) Lauréate de France 2030 dans le domaine spatial, Exotrail

Exotrail est une start-up née en 2017 qui compte à ce jour plus de 90 employés et une
vingtaine de clients. La société a créé un logiciel d’analyse de mission qui permet à ses clients
de définir leur besoin en termes de mobilité spatiale. Elle a aussi créé des systèmes de
propulsions embarqués ainsi que des services de mobilité spatiale. Leur offre de mobilité
complète nommée “mobilityhub” permet aux satellites d’optimiser leur déploiement,
d’augmenter leur performance et de diminuer la pollution spatiale. Les innovations entreprises
par Exotrail sont selon moi de nature incrémentale. En effet, l’objectif principal de cette
entreprise est d’optimiser et d’améliorer les technologies existantes pour répondre au besoin
actuel du marché. Cependant cette jeune pousse s’engage aussi dans des projets de
recherche et de développement plus radicaux.(Werner, 2022)

Cette start-up a fait une levée de fond spectaculaire de 54millions en début d’année 2023,
parmi ses investisseurs on retrouve le plan France 2030, qui a décidé de soutenir cette start-
up dont le projet s’inscrit parfaitement avec l’objectif 9 du plan, “ prendre toute notre part dans
l’aventure spatiale”. Pour obtenir un financement, l’entreprise a répondue à l’appel à projet «
Développement de systèmes pour la Surveillance de l’Environnement Orbital (Space
Situational Awareness) ». Cette levée de fond va permettre à Exotrail d’industrialisés ses
produits de mobilités spatiale à l’internationale, notamment vers les marchés américain et
asiatique. Parmi ses investisseurs on retrouve aussi des fonds de capital-risque privés gérés
par des sociétés de gestion de fonds privée telles que 360 Capital, Karista et Irdi Capital
Investissement. Bpifrance, banque publique française a aussi investi dans Exotrail via ses
fonds F3A et Digital Venture, cela rajoute une autre dimension publique au financement de la
start-up.

Exotrail est une des locomotives de l’écosystème français du New space. Cet écosystème en
pleine effervescence regroupe le CNES (Centre National d’Etude Spatiale), de grandes
entreprises telles que Ariane et Thales et de nombreuses start-ups. Le but du New Space est
d’unir tous les acteurs du spatiale en France pour accélérer l’innovation dans ce domaine et
réduire les coûts. Selon le CNES, c’est l’avenir de la course à l’espace. Même si les levées
de fonds se sont accélérées et que des aides exceptionnels sont promises aux start-ups de
ce domaine, les acteurs du new space français reproche toujours à l’état un manque de
commande publique.(Lelièvre, 2022 ; Ruher, 2023)
2) Lauréate de France 2030 dans le domaine nucléaire, Naaera

Naaera est une start-up française crée par Jean-Luc Alexandre en 2020, elle compte
aujourd’hui plus de 160 employés. Cette entreprise développe un micro-générateur nucléaire
nommé le XAMR (eXtrasmall Advanced Modular Reactor) capable de produire de l’électricité
et de la chaleur d’une capacité de 40MW électrique ou 80MW thermique. Leur solution
énergétique combine les technologies sels fondus et les neutrons rapides, ceux qui faits qu’il
n’y a pas besoin d’utiliser d’eau dans ce générateur contrairement aux autres. Enfin, leur
micro-générateur utilise des combustibles usagés de longues vies (déchets nucléaires) pour
produire son électricité. Leur micro générateur est destiné à être produit industriellement en
grande série pour être directement auprès des industriels et dans les territoires isolés, cela

9
permettra de supprimer la contrainte d’acheminement de l’énergie. Il y a quelques mois la
start-up a finalisé son premier jumeau numérique et ainsi respecte ses engagements. Par la
suite un prototype devrait être mis en service avant 2027 et la construction de l’usine de
fabrication devrait débuter d’ici 2030.(Raynal, 2023)

L’entreprise dont le projet s’aligne parfaitement avec l’objectif “décarboner notre industrie” du
plan France 2030 a candidaté à l’appel à projet “réacteurs nucléaires innovants” et a ainsi
décroché 10 millions d’euros de subvention pour financer la première phase du projet. En plus
de la subvention, la start-up bénéficie d’un appui technique précieux du CEA (Commissariat
à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) organisme de recherche extrêmement
renommé. Ce soutient va grandement faciliter la constitution du dossier de Naaera pour
obtenir l’autorisation du gendarme nucléaire. Cette jeune pousse avec son micro-générateur
sels fondus à neutron rapide fait de l’innovation radicale puisqu’elle utilise un principe de
recyclage de déchets nucléaires, technologie inédite. Les 10 millions accordés à Naaera
montre que le gouvernement français suit sa volonté de prise de risque en subventionnant
une innovation de rupture.

En vue du contexte climatique et géopolitique actuel, le gouvernement cherche à faire


émerger des start-ups dans le secteur clé du nucléaire qui reposait jusqu’alors principalement
sur EDF. En effet, les barrières capitalistiques et réglementaires de ce domaine dissuadaient
les start-ups. Cependant cela est en train de changer, on constate l’émergence d’un
écosystème naissant rassemblant déjà une dizaine de jeunes pousses telles que Jimmy,
Newcleo, Transmutex, Neext Engineering et d’autres. Maintenant il faut que les
investissements suivent pour que les ambitions nucléaires française soient atteintes. (Raynal,
2023) (Lelièvre, 2023)

10
VI. Analyse des résultats des premières années de France
2030
1) Le financement dans les différents secteurs d’activités

Le plan d'investissement France 2030 est un projet à long terme, mais il est possible de
dresser un premier bilan après sa première année de mise en œuvre. Selon le rapport
d’analyse des résultats de la première année de France 2030, publié en 2020, plusieurs
projets ont été retenus pour bénéficier du soutien financier de l'État. Ces projets concernent
notamment les secteurs de la santé, de l'environnement, de l'industrie et de la défense.

Des investissements substantiels ont été alloués à des secteurs stratégiques en 2022,
totalisant 15 milliards d'euros. L'écologie est au premier plan, avec 5 milliards d'euros dédiés
à l'énergie propre, qui devrait permettre la création de 10 000 emplois et la réduction des
émissions de CO2. Le domaine de la santé n'est pas en reste, puisqu’il a bénéficié de 3
milliards d'euros, dans le but de développer de start-ups et de nouveaux médicaments.
L'industrialisation intelligente et les technologies de pointe, y compris l'automobile électrique
et l'intelligence artificielle, se sont vu attribuer 4 milliards d'euros, en vue de doper la
production et l'emploi. Le secteur du numérique a quant à lui reçus 2 milliards d’euros pour
solidifier la recherche et la production de semi-conducteurs. Enfin, la formation et l'éducation,
ont reçus un milliard d'euros, pour forger une nouvelle génération de talents. Ces efforts
coordonnés dessinent un futur où la France est à l'avant-garde du progrès technique et
écologique, les résultats concrets de ces initiatives devant être mesurés par des analyses
futures.(Gouvernement, 2022b)

2) Les résultats de l’année 2022

Selon le dossier de presse de France 2030, plus d'une soixantaine de dispositifs ont été
ouverts et plus de 1700 lauréats ont bénéficié de soutiens financiers sur tout le territoire durant
l’année 2022. Ainsi, 15 milliards d'euros ont déjà été engagés, avec un objectif de 20 milliards
d'euros d'ici la fin de 2023. Une moitié des financements vont à des acteurs émergents, et
l’autre moitié vont aux actions de décarbonation.(Fournier, 2018)

11
VII. Ambition Européenne
En 2030, la France s'engage pleinement dans l'élan européen post-crise sanitaire en
approuvant le plan de relance européen, en mettant en œuvre le Pacte Vert européen et en
revisitant la stratégie industrielle européenne pour renforcer l'autonomie stratégique. Cet
engagement dynamique comprend des mesures concrètes telles que la réduction des
émissions de gaz à effet de serre de 55 % d'ici 2030, soutenant ainsi la transition vers la
neutralité carbone d'ici 2050.

La transformation industrielle s'articule autour de normes environnementales innovantes,


propulsant des filières industrielles émergentes telles que l'avion zéro carbone, les réacteurs
nucléaires novateurs, les véhicules connectés sans émission, et la production d'énergie
renouvelable. La France s'engage à renforcer son industrie pour relever ces défis tout en
contribuant à la souveraineté numérique européenne. Cette souveraineté est défendue à
travers des règles visant à protéger les valeurs en ligne, soutenant des projets comme le
Digital Services Act et le Digital Markets Act, et favorisant l'émergence de champions
européens du numérique. Dans le domaine des technologies numériques, la France participe
à des projets collaboratifs liés au cloud, à l'électronique, à l'espace et à l'intelligence artificielle,
soutenu par l'initiative "France 2030". Consciente de la dépendance européenne à l'égard de
produits critiques, la stratégie industrielle européenne rénovée se concentre sur la résilience
et l'autonomie stratégique. Des investissements sont planifiés dans des secteurs clés tels que
l'électronique, les semi-conducteurs, les biothérapies et les dispositifs médicaux innovants
pour réduire les vulnérabilités stratégiques de la région.
Pour soutenir ces ambitions, des règles européennes sont nécessaires pour assurer une
concurrence équitable. Des initiatives telles que le règlement sur la réciprocité dans les
marchés publics, le renforcement des mécanismes de filtrage des investissements, et la lutte
contre les effets négatifs des subventions étrangères sont prioritaires. Ainsi, la France
contribue activement à la construction d'une Europe résiliente, durable, souveraine et
compétitive, stimulant l'innovation et assurant la prospérité de la région. (Gouvernement,
2022a)

12
Conclusion
Le plan France 2030 est un projet ambitieux ayant pour objectif de faire de la France un pays
d’innovation. Ce plan vise aussi à redonner de l’indépendance à la France et cela passe par
la réindustrialisation.
Le plan France 2030 souhaite investir massivement en innovation, en encourageant surtout
le travail collaboratif entre différents acteurs allant des start-ups aux grands organismes de
recherches. Ces partenariats sont rendus possibles par les grappes industrielles, écosystème
inclusif et dynamique qui regroupent ces différents acteurs. Dans les secteurs ou ces zones
de développement n’existent pas encore, le plan France 2030 essayent de les faire naitre, en
subventionnant les projets des start-ups de ces secteurs par exemple. De plus comme nous
l’avons vu des programmes d’investissements tel que le Programme d'Investissements
d'Avenir, soutiennent les projets collaboratifs de recherche et développement, cela renforce
ainsi les filières stratégiques et contribuent à la croissance économique.
La répartition géographique des projets financés par le plan en 2023 montre un équilibre entre
les différentes régions, tout en mettant en lumière des concentrations significatives dans des
régions économiquement cruciales. Cette analyse est cohérente avec la volonté du
gouvernement de dynamiser toutes les régions, pour ainsi augmenter les offres d’emplois sur
l’ensemble du territoire et pas seulement la région parisienne.
Exotrail dans le domaine spatial et Naaera dans le nucléaire, toutes deux lauréates du plan
France 2030 témoignent de l’engagement du plan en soutenant des entreprises innovantes
dans des secteurs clés. En outre, les milliards d'euros engagés ainsi que les nombreux
emplois crée illustre aussi l'impact immédiat de ce projet pourtant à long terme.
Finalement, l'engagement européen de la France, en alignement avec le Pacte Vert européen,
renforce la position du pays dans la construction d'une Europe résiliente et compétitive, tout
en stimulant l'innovation et en assurant la souveraineté numérique.
Tous ces éléments nous laissent penser que la France en 2030 sera un pays leader de
l’innovation dans plusieurs domaines et ainsi compétitif sur la scène mondiale. Bien évidement
il demeure cependant de nombreux risques et il faut aussi accepter la possibilité
d’échec.(Gouvernement, 2022b) )

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