LDP Hg4 Chap5
LDP Hg4 Chap5
LDP Hg4 Chap5
La logique du chapitre
Dans la logique du programme, la transformation des colonies passent par plusieurs étapes : explorations, conquêtes, installation et
exploitation brutales dans des colonies, lesquelles ont des répercussions sur la société autochtone, dont les hiérarchies, les modes de vie
sont transformés. Une société coloniale, complexe et inégalitaire, se met en place. Les recherches des historiens au tournant des années
2000 mettent en effet en valeur la façon dont les États européens ont utilisé la violence tout en prônant des valeurs universalistes. De
même, l’étude des sociétés coloniales montre que les échanges, économiques, sociaux sont inégaux, mais laissent une place à des
parcours individuels qui tentent de transgresser les rapports de domination imposés par les Européens.
La première Étude « Les abolitions de l’esclavage au XIXe siècle » (pp. 118-119) présente le processus qui a abouti à la libération des
populations réduites en esclavage dans les colonies européennes. Libération dont le mouvement est double : interne (révoltes
d’esclaves) et externe (mouvement abolitionniste international de quelques élites).
Un deuxième dossier d’Étude présente les explorations d’une Europe qui, portée par les progrès techniques liés à son industrialisation,
repousse les frontières de la connaissance du globe (pp. 120-121).
Le dossier suivant, « La conquête de Madagascar » (pp. 122-123), envisage les modalités d’une expédition et d’une mise sous tutelle
d’une colonie par la France. Il est suivi par une double page sur « Les empires coloniaux » (pp. 124-125) qui permet de mettre en œuvre
une compétence de repérage et de localisation d’une situation historique.
On voit ensuite, dans la double page « L’histoire autrement » (pp. 128-129) comment la société en Algérie est transformée par la
présence des colons et colonisateurs français.
Enfin, les deux leçons font le point de synthèse des dossiers d’Étude, venant les compléter par des documents.
Bibliographie
Sitographie
P . 1 1 6 -1 1 7 O U V E R T U R E
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Cette double page permet d’entrer dans le cœur du sujet de la leçon : l’appropriation d’un territoire par un État étranger processus
de colonisation et la mise sous tutelle de la population par des cadres venus des métropoles créant une société coloniale qui
transforme le fonctionnement de la société autochtone.
Le document 1 est tiré du Petit journal du 19 novembre 1892. L’illustration montre à la fois la supériorité du corps expéditionnaire
français (armement récent, fusil Lebel et canons) mais aussi la résistance de la population qui, à l’appel du roi Béhanzin et armée de
vieux fusils de traite, refuse par le combat la présence militaire française. L’image diffusée en France montre des militaires français
héroïques et n’évoque que rarement les pertes, pourtant conséquentes : deux expéditions militaires, en 1890 et en 1892, seront
nécessaires à la France avant de s’imposer par la force.
Une fois conquis, le territoire devient colonie européenne, comme ici au Congo (doc. 2), colonie belge. La population est alors utilisée
comme main-d’œuvre dans le cadre de travail forcé afin de construire les lignes de chemin de fer qui permettront de relier au port
les mines de matières premières exploitées et les plantations de produits agricoles tropicaux. Les cultures tropicales sont produites
par de grandes sociétés et entreprises européennes au profit de la métropole vers laquelle elles sont envoyées.
La frise chronologique permet de contextualiser les étapes : exploration, conquêtes, installation et exploitation des colonies.
P . 1 1 8 -1 1 9 É TUDE L E S A B O L I T I O N S D E L ’ E S C L A V A G E
Cette double page permet à l’élève d’appréhender les abolitions de l’esclavage comme un processus long, près d’un siècle,
international (doc. 1), initié par un mouvement abolitionniste d’élites européennes (doc. 2 et 4), accéléré voire mis en œuvre par les
esclaves en révolte (doc. 1 et 3) et qui trouve une voie légale dans son caractère définitif (doc. 5 et 6).
La compétence mise en œuvre permet d’allier connaissances et analyse d’une œuvre d’art.
ACTIVITÉS
1. Saint-Domingue s’est libérée de l’esclavage à la suite de révoltes d’esclaves emmenés par Toussaint-Louverture dans un premier
temps, puis proclamant la République d’Haïti en 1804.
2. Le premier pays à abolir l’esclavage dans ses colonies est l’Angleterre en 1833.
3. En France, le processus de l’abolition de l’esclavage est long. Des élites abolitionnistes y sont favorables dès 1788 et des esclaves
se révoltent contre leur situation en 1790-1791. Mais il faut attendre 1794 pour que la Convention vote l’abolition de l’esclavage dans
les colonies françaises. Toutefois, Napoléon le rétablit en 1802. Ce n’est qu’en 1848 qu’il est définitivement aboli sous la IIe
République.
4. Pour convaincre l’opinion, les abolitionnistes utilisent plusieurs arguments : les Noirs sont considérés comme des humains comme
les autres, des « frères » ; or ils sont traités comme des marchandises, objets de maltraitance et de violences.
5. La République abolit l’esclavage car il est contraire à la devise républicaine « Liberté – Égalité – Fraternité ». Une indemnité
dédommagera les propriétaires d’esclaves.
6. a. Réalisé en 1849, cette peinture suit de quelques mois l’abolition de l’esclavage votée en avril 1848.
b. Deux types de personnages sont représentés : des esclaves, hommes femmes et enfants, et deux hommes dont le commissaire de
la République Sarda-Garriga.
c. Dans le décor, un buste de Marianne et le mot « Liberté » gravé rappellent la République. Une usine, une machine agricole, des
outils rappellent le travail.
d. Sarda-Garriga, placé devant le buste de Marianne, pointe de sa main gauche les outils de travail forcé des esclaves et de l’autre
main tient le décret qui précise qu’ils sont désormais libres.
P . 1 2 0 -1 2 1 É TUDE L E S E X P L O R A T I O N S E U R O P É E N N E S
Cette double page permet à l’élève d’approcher une étape parfois négligée et pourtant préalable au processus de colonisation : les
explorations européennes. Au faîte de sa puissance, portée par ses innovations techniques et son industrialisation, l’Europe
encourage l’esprit d’aventure, les explorateurs dans la découverte de nouvelles terres. Celles-ci concernent aussi bien les régions
polaires (doc. 1) que de gigantesques espaces abordés par les Européens seulement depuis les côtes comme l’Afrique. La biographie
de Livingstone (doc. 4), la Une du Petit Journal consacrée à Brazza (doc. 3) et les notes de voyages de Gustave Binger (doc. 5)
abordent les personnalités, les motivations et les objectifs des explorateurs. La carte de l’Afrique (doc. 2) donne à voir les trajets des
explorateurs à l’échelle d’un continent.
ACTIVITÉS
2.
Identité de l’explorateur Régions explorées Objectifs de l’explorateur
Pierre Savorgnan de Région africaine du golfe de Guinée entre 1849 et collecter des objets des régions
Brazza, officier français 1873 ; explorées ;
remonte le cours du fleuve Ogoué depuis la côte cartographier ces régions ;
atlantique, au niveau de l’équateur. représenter la République
française auprès des populations
rencontrées.
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David Livingstone, Régions africaines au Sud de l’équateur entre évangéliser les populations non
missionnaire anglais 1849 et 1873 ; chrétiennes
part de la colonie du Cap et remonte vers le Nord, trouver les sources du Nil ;
en suivant le cours du Zambèze jusqu’à l’océan -cartographier les espaces
Indien. Puis remonte jusque vers le Lac Tanganyika parcourus.
et, vers la côte Ouest, jusqu’à la côte atlantique ;
plus de 6 000 km d’après l’échelle.
Gustave Binger, officier Région du Sénégal entre le tropique du Cancer et découvrir et cartographier de
de marine français l’équateur entre 1887 et 1889 ; nouvelles terres ;
remonte le cours du fleuve Niger puis descend prendre possession de territoires
vers le Sud jusqu’au golfe de Guinée. au nom de la France ;
esprit d’aventure.
3. a. Le but des explorateurs des régions polaires est scientifique. Il est de rapporter des objets et des traces de populations qui
autrefois ont vécu aux pôles, et de cartographier ces nouveaux espaces encore inexplorés.
b. L’objectif n’est donc pas le même que les explorateurs africains car il n’existe pas de volonté de conquérir, de soumettre ou de
prendre possession de territoires.
P . 1 2 2 -1 2 3 É TUDE L A C O N Q U Ê T E D E M A D A G A S C A R
Largement médiatisée en France, la campagne de Madagascar abordée dans cette double page montre les enjeux de la colonisation
(doc. 2). Conquête rapide mais difficile, l’armée coloniale, composée de Français et d’indigènes, doit faire face à la résistance de la
reine Ranavalona III et ses troupes (doc. 3 et 4). La « pacification » menée par Gallieni dure jusqu’en 1904 : les méthodes sont
violentes, les populations civiles ne sont pas épargnées (doc. 5 et 6).
La compétence mise en œuvre permet à l’élève, en croisant des documents de différente nature, d’aborder les enjeux, les facteurs, le
déroulement et les conséquences de la conquête, première phase de la mise sous tutelle d’une colonie.
ACTIVITÉS
1. Madagascar, grande île située dans l’océan Indien, à proximité de la rive est du continent africain offrirait, selon le député, un intérêt
stratégique pour la marine française, militaire ou marchande, sur le chemin des Indes. D’autre part, elle pourrait avoir un intérêt
économique par son exploitation et sa mise en valeur.
2. L’armée coloniale est formée d’officiers blancs français, et d’hommes de troupes africains, les « tirailleurs sénégalais ». D’après
l’illustration, les Français sont plus nombreux, mieux armés et mieux organisés.
3. L’affiche représente le moment où la France prend possession de l’île de Madagascar et signifie la fin de la souveraineté des
Malgaches et la proclamation de Madagascar comme colonie française.
4. L’armée française réprime durement la résistance malgache en s’en prenant aux résistants supposés comme aux populations
civiles. Les codes de combats ne sont pas respectés : on continue de tirer malgré le cessez-le-feu, et les prisonniers sont exécutés.
5. a. Gallieni annonce aux Malgaches que, tout en conservant leurs traditions, ils pourront profiter des bienfaits que la France leur
promet.
b. La dernière phrase peut toutefois être comprise comme un avertissement si jamais les Malgaches ne coopéraient pas avec la
France.
6. Dans les années 1890, la France décide de s’emparer de l’île de Madagascar.
Les motivations de la conquête : Madagascar permettrait à la France une présence plus forte dans l’océan Indien, offrirait à la
marine française un point d’appui et procurerait un territoire à mettre en valeur.
La violence de la conquête : la guerre est une guerre longue et difficile qui se déroule en deux étapes. La première voit des combats
entre un corps expéditionnaire français, composé d’Européens et de troupes coloniales, et le peuple malgache armé qui se soulève à
l’appel de sa reine. La deuxième étape correspond à la « pacification » c’est-à-dire à l’éradication de toute résistance en s’en prenant
de façon violente et systématique à toute opposition, qu’elle soit militaire ou non.
Le projet colonial proposé aux Malgaches par Gallieni : une fois complètement conquise, Madagascar est proclamée colonie
française. La monarchie perd ainsi sa souveraineté, alors assurée par la France qui exerce un contrôle total sur un territoire qu’elle
intègre au sien. Gallieni propose aux Malgaches de conserver leurs coutumes et leurs lois en profitant « peu à peu des bienfaits »
apportés par la France.
P . 1 2 4 -1 2 5 É TUDE L E S E M P I R E S C O L O N I A U X
Cette double page montre que deux grandes puissances coloniales se partagent le monde dominé au début du XXe siècle : la France et
le Royaume-Uni de Grande-Bretagne. Très étendu, leur empire colonial s’est constitué en quelques décennies.
La compétence mise en œuvre permet à l’élève de localiser distinctement les principaux empires coloniaux.
ACTIVITÉS
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1. Le Royaume-Uni est fortement présent en Afrique : dans le Golfe de Guinée (Côte de l’Or et Nigeria) et, selon un axe Nord/Sud qui
part d’Egypte vers l’Afrique du Sud passant par le soudan, le Kenya, la Rhodésie. Sa présence en Asie en 1914 est aussi
importante en Malaisie et en Inde, appelée par les Britanniques « l’empire des Indes ».
2. La superficie de l’empire britannique est de plus de 22 millions de km2. L’importance de sa population, 400 millions, est due à sa
présence en inde, très peuplée.
3. Les principales colonies françaises en 1914 en Afrique se trouvent au Nord de l’équateur, plutôt à l’Ouest : l’Afrique occidentale
française et l’Afrique équatoriale française. La France est aussi présente à Madagascar. En Asie, la France dispose de quelques
comptoirs en en Inde (Pondichéry par exemple) et est présente en Indochine.
4. En 1914, d’autres puissances européennes possèdent des colonies, mais en moindre importance : la Belgique (Congo), les Pays-
Bas (Indes néerlandaises), l’Allemagne (Togo, Cameroun), l’Espagne (Canaries), le Portugal (Angola), l’Italie (Lybie).
5. La grande période de l’expansion coloniale européenne correspond à la fin du XIXe siècle. En 1870 en effet, la présence européenne
en Afrique est très réduite et située sur les côtes, alors qu’en 1914, le continent est complètement sous possession et contrôle
européen, de même en Asie, en Inde et Indochine.
P . 1 2 6 -1 2 7 COURS 1 L E S C O N Q U Ê T E S C O L O N I A L E S
Par cette double page, l’élève est amené à replacer les conquêtes coloniales dans une perspective européenne : le texte de Jules Ferry
(doc. 1) expose les grands axes qui justifient à ses yeux de mener une politique colonialiste, l’image d’Épinal (doc. 2) donne à voir les
moyens mis en œuvre, la carte (doc. 3) présente les conséquences territoriales des conquêtes et le document 4 expose les raisons
pour lesquelles les puissances européennes peuvent être amenées à s’affronter ou s’opposer entre elles à propos de ces conquêtes.
P . 1 2 8 -1 2 9 L ’ HIS TOI R E A U TR E ME N T V I V R E E N A L G É R I E
Cette double page permet à l’élève de s’exercer à la réalisation d’une tâche complexe. Chaque élève peut travailler la compétence
« Raisonner » en choisissant une démarche lui permettant de réaliser son projet. Grâce aux documents proposés (doc. 1et 7 : la Une
d’un almanach de 1893 qui montre la cohabitation de deux sociétés et la transformation des paysages et des activités sous l’effet de
la colonisation par des Européens de plus en plus nombreux ; doc. 2 : un graphique qui montre l’appropriation croissante des terres
par les Européens en Algérie ; doc. 3 : une complainte populaire algérienne contre les effets de la colonisation française, doc. 4 et 6 :
une photographie qui montre la volonté française de modifier les habitudes culturelles des Algériens ainsi que ses limites ; doc. 5 :
une gravure dans un journal populaire qui montre une inauguration de chemin de fer par les autorités françaises), les élèves
peuvent mener une enquête en Algérie.
Proposition d’article de presse
« Lors de mon second voyage en Algérie, en ce début de XXe siècle, que de changements j’ai pu observer ! Il me faut d’abord rappeler
à nos lecteurs comment le territoire et la population algérienne ont été conquis par la force et dans la brutalité dès 1830 par l’armée
française depuis une expédition qui traversa la Méditerranée. Aujourd’hui, 80 ans après, 14 % de la population de l’Algérie est
européenne. Des Européens qui ont profondément transformé l’économie : mise en place de chemins de fer, aménagement du port
d’Alger, implantation de la culture de la vigne. Un confrère français met aussi en avant, dans un article de l’Illustration, la volonté
d’enseigner la langue de Molière en Algérie. Mais faut-il ne conserver que cette image idyllique qui répondrait aux volontés de Jules
Ferry ? Le colonisateur français, qui a favorisé l’arrivée de colons venus d’Europe, a facilité leur implantation au détriment des
populations locales en confisquant plusieurs millions d’hectares de terres fertiles. Elles ont aussi dû payer des impôts nouveaux et se
sont appauvries. On pourrait penser que les Algériens pourraient s’en sortir par l’école et réussir par leurs études, mais 95 % des
enfants qui sont scolarisés sont d’origine européenne contre seulement 5 % d’enfants algériens. Vivre en Algérie est facile pour les
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uns, difficile pour les autres. La société est devenue inégalitaire. Mon prochain séjour dans ce beau pays profondément transformé
verra-t-il l’amélioration de la condition des populations colonisées ? »
P . 1 3 0 -1 3 1 COURS 2 L E S S O C I É T É S C O L O N I A L E S
Par cette double page, l’élève approche l’après conquête et la complexité des rapports qui peuvent se mettre en place dans les
sociétés coloniales. Foncièrement inégalitaire dans le domaine économique (doc. 1 et 2 : travail forcé, exploitation économique au
profit des métropoles colonialistes), l’influence culturelle des Européens se marque dans la vie quotidienne (doc. 3 et 5 :
évangélisation, apprentissage de la langue des colonisateurs, importation de fêtes chrétiennes) mais n’en reste pas moins
inéquitable et engendre des résistances et des revendications (doc. 4) tant les populations autochtones semblent tenues à l’écart des
progrès dont le profit revient aux colonisateurs.
P . 1 3 2 -1 3 3 JE M’ E XE RC E P A R C OMP É TE NCE
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religion européen. Ce dessin dénonce le massacre des Hereros en mettant en valeur la brutalité de gens numériquement plus
nombreux et armés face à un homme seul et sans armes et en soulignant l’inaction des représentants religieux.
P . 1 3 4 JE P RÉ P A RE LE B R E VE T
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résistance des populations indigènes. De même, l’armée française s’est livrée à des massacres de civils ce que ne montre pas cette
image de propagande.
P . 1 3 5 JE CONS TR U I S MON B I L A N
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