Cours Normes IFRS
Cours Normes IFRS
Cours Normes IFRS
Plan du cours :
1
Chapitre 1
IFRS Foundation
and Monetary Board
(Conseil de surveillance)
Stratégie et Financement
IASB : Organe central de l’organisation chargé d’approuver les normes IFRS (14 membres
permanents issus en majorité des pays anglo-saxons).
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Liste des normes IAS-IFRS
Numéro Titre
IAS 1 Présentation des états financiers
IAS 2 Stocks
IAS 7 Tableaux des flux de trésorerie
IAS 8 Méthodes comptables, changements d’estimations comptables et erreurs
IAS 10 Événements postérieurs à la période de reporting
IAS 12 Impôts sur le revenu
IAS 16 Immobilisations corporelles
IAS 18 Produits des activités ordinaires
IAS 19 Avantages du personnel
IAS 20 Comptabilisation des subventions publiques et informations à fournir sur
l'aide publique
IAS 21 Effets des variations des cours des monnaies étrangères
IAS 23 Coûts d'emprunt
IAS 24 Informations relatives aux parties liées
IAS 26 Comptabilité et rapports financiers des régimes de retraite
IAS 27 États financiers individuels
IAS 28 Participations dans des entreprises associées et des coentreprises
IAS 29 Information financière dans les économies hyper inflationnistes
IAS 30 Informations à fournir dans les états financiers des banques et des
institutions financières assimilées
IAS 32 Instruments financiers : présentation
IAS 33 Résultat par action
IAS 34 Information financière intermédiaire
IAS 36 Dépréciation d'actifs
IAS 37 Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels
IAS 38 Immobilisations incorporelles
IAS 40 Immeubles de placement
IAS 41 Agriculture
IFRS 1 Première adoption des normes d’information financière internationale
IFRS 2 Paiements fondés sur des actions
IFRS 3 Regroupements d’entreprises
IFRS 4 Contrats d’assurances
IFRS 5 Actifs non courants détenus en vue de la vente et activités abandonnées
IFRS 6 Prospection et évaluation de ressources minérales
IFRS 7 Instruments financiers : informations à fournir
IFRS 8 Secteurs opérationnels
IFRS 9 Instruments financiers
IFRS 10 États financiers consolidés
IFRS 11 Partenariats
IFRS 12 Informations à fournir sur les intérêts détenus dans d'autres entités
IFRS 13 Évaluation de la juste valeur
IFRS 15 Produits des activités ordinaires tirés des contrats conclus avec des
clients
IFRS 16 Contrats de location
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B) Normes IASB
Les normes IASB sont appelées normes IFRS. Elles regroupent les anciennes normes
(IAS – 41) et les nouvelles normes. Ces normes sont les référentiels comptables
définissant les méthodes de comptabilisation. Elles s’appliquent aux états financiers
individuels et consolidées de toutes les entreprises à but lucratif ainsi qu’aux informations
qu’elles publient.
Les normes IFRS sont plutôt bâties sur des principes tandis que les normes américaines
(GAAP) sont bâties sur des règles précises à respecter.
Caractéristiques essentielles :
La pertinence : Une information financière est pertinente si elle revêt une valeur
prédictive et/ou une valeur de confirmation.
Exemple :
Le crédit-bail doit être présenté à l’actif du bilan (phénomène économique).
Sa présentation hors bilan (qui n’est pas acceptable en IFRS) se réfère à un
phénomène juridique.
US GAAP and IASB se sont rapprochés dans leur traitement du crédit-bail.
IFRS 16 et US GAAP lease accounting s’appliquent depuis 2019. Le crédit-bail
doit maintenant être présenté à l’actif et au passif du bilan des sociétés cotées.
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Caractéristiques auxiliaires
Comparabilité : L’utilisateur doit être en mesure de relever les similitudes et les
différences de 2 séries de phénomènes économiques.
Vérifiabilité
Rapidité
Compréhensibilité. L’information doit être intelligible.
E) Comptabilisation et décomptabilisation
La comptabilisation est la saisie dans les états financiers (bilan et compte de résultat)
d’un objet qui correspond à la définition d’un élément des états financiers.
La décomptabilisation est la suppression d’un actif ou d’un passif de l’état de la
situation financière (bilan).
F) Méthodes d’évaluation
Distinction entre le cout historique et la juste valeur.
- Le cout historique : Fournit des informations monétaires sur les actifs, passifs,
produits et charges en utilisant les informations provenant de la transaction qui les
a créées. Il ne fournit pas d’information sur l’évolution des prix.
- La valeur actuelle : Fournit des informations monétaires sur les actifs, passifs,
produits et charges en utilisant des informations mises à jour afin de refléter la
situation à la date d’évaluation.
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Pour évaluer la valeur actuelle on a à disposition deux méthodes :
- La valeur d’utilité pour les actifs et la valeur de remboursements pour les passifs.
- La juste valeur (traduction de l’anglais « fair value ») est le prix qui serait perçu à
l’occasion de la vente d’un actif ou le prix payé pour transférer un passif, dans le cadre
d’une opération conclue dans des conditions entre des intervenants de marchés, à la date
d’évaluation (IFRS 13).
La valeur de marché est retenue comme juste valeur. Cependant, en l’absence de
marchés organisés lorsqu’il s’agit par exemple d’instruments négociés entre
établissements de crédits (transferts de dettes), on utilise des techniques financières
spécifiques comme l’actualisation des flux de trésorerie futurs ou d’autres modèles.
La valeur d’utilité est la valeur actualisée des flux de trésorerie attendus de l’utilisation
d’un actif.
Exemple : Une machine est supposée générer 10 000 euros de flux de trésorerie
annuels pendant une durée de 5 ans. En utilisant 5% comme taux d’actualisation on
obtient :
Valeur d’utilité = 10 000 x 1 – 1.05-5 = 43 295 euros
0.05
La valeur de remboursement est la valeur actualisée des flux de trésorerie qui sera
consacrée à l’acquittement d’un passif.
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Exemple : La machine a été acquise pour 40 000 euros par emprunt sur 5 ans au taux
de 6% l’an.
On calcule l’annuité telle que 40 000 euros = Annuité x 1 – 1.06-5
0.06
Annuité = 40 000 x 0.06 = 9 496 euros
1 – 1.06-5
Valeur de remboursement = 9 496 x 1 – 1.05-5 = 41 113 euros
0.05
On distingue :
Les états financiers consolidés pour un groupe dont les états financiers de la
société mère et de ses filiales sont présentés comme ceux d’une entité unique.
(IFRS 10) ;
Les états financiers individuels ;
Norme IAS 1
Cette norme impose :
- Un état de la situation financière à la fin de la période (Bilan ; Balance sheet) ;
- Un état du résultat net et des autres éléments du résultat global (Income satement +
statement of other comprehensive income) ;
- Un état de variation des capitaux propres pour la période (statement of equity) ;
- Un tableau des flux de trésorerie pour la période (Statement of cash flows) ;
- Des notes annexes comprenant un résumé des principales méthodes comptables et
les autres notes explicatives.
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Listes des informations à fournir :
Passif courant
Fournisseurs
Emprunt à court terme
Partie à court terme de
emprunts à long terme
Impôts exigibles
Instruments financiers à terme
Provisions à court terme
Passifs associés à des actifs non
courants destinés à être cédés.
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4. L’état du résultat net et des autres éléments du résultat global
État financier présentant à la fois l’information sur l’obtention du résultat net d’une
entité au cours d’une période et les autres éléments de produits et de charges
comptabilisées directement en capitaux propres.
Il peut être établi avec un classement de charges par nature ou par fonction.
On doit distinguer :
- Le résultat net et résultat global attribuables aux intérêts minoritaires
- Le résultat net et résultat global attribuables aux porteurs de capitaux propres de la
société mère.
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Modèle d’état du résultat net
Autres produits d’expl. non courants Autres produits d’expl. non courants
Autres charges d’expl. non courantes Autres charges d’expl. non courantes
Résultat d’exploitation Résultat d’exploitation
Résultat net des activités poursuivies Résultat net des activités poursuivies
Résultat net des activités abandonnées Résultat net des activités abandonnées
Résultat par actions des activités des Résultat par actions des activités des
poursuivies poursuivies
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N N-1
Résultat Net
+ Éléments qui seront reclassés (ou recyclables) ultérieurement en résultat net
Écarts de conversion
Réévaluation des instruments dérivés de couverture
Réévaluation des actifs financiers disponibles à la vente
Éléments de la quote-part des gains et partes comptabilisés directement en
capitaux propres des entreprises mises en équivalence
+ Éléments qui ne seront pas reclassés (ou non recyclables) ultérieurement en résultat net
Réévaluations des immobilisations
Impôts liés
Réévaluations (ou écarts actuariels) au titre des régimes à prestation définis
Éléments de la quote-part des gains et partes comptabilisés directement en
capitaux propres des entreprises mises en équivalence
Réévaluation des placements en instruments des capitaux propres
Impôts liés
C’est l'état financier qui présente les différentes activités économiques qui ont influé sur
les capitaux propres entre deux dates données, généralement il s'agit de la date du début de
l'exercice financier et celle de la fin.
Aucun modèle n'est imposé pour ce tableau, que ce soit par l'IASB ou l'Autorité des comptes
comptables. Ce qui est imposé par la norme IAS 1 et le règlement 99-02, ce sont des rubriques
minimales.
Doivent figurer les éléments qui impactent les capitaux propres consolidés
- Pour chaque composante des capitaux propres, chaque élément de variation trouvant son
origine dans le résultat net, les autres éléments du résultat global, et les transactions avec des
propriétaires d’actions (apport et distributions) ainsi que les changements dans les
participations dans les filiales qui ne donnent pas lieu à une perte de contrôle.
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Exemple d’état de variation des capitaux propres
Capital Réserves Titres Réserves et Gains/ Pertes Capitaux Capitaux propres Total
liées autodétenus résultat comptabilisées propres Part des intérêts Capitaux
au consolidés directement en Part du groupe minoritaires propres
capital capitaux propres
Capitaux propres clôture N-1
Changements de méthode
comptable
Capitaux propres clôture N-1
corrigés
Opérations sur capital
Dividendes
Résultat net de la période
- La méthode indirecte : Le résultat net est ajusté des transactions sans effets de
trésorerie (amortissements…), des décalages ou régularisations d’entrées ou de
sortis de trésorerie opérationnelle et des éléments de produits ou de charges liés
aux flux de trésorerie les investissements ou le financement.
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7. Le résultat par action, l’information sectorielle et les informations
intermédiaires
A) Le résultat par action (Traitée par la norme IAS 33). (Pas au programme)
- Le résultat de base par action (Résultat net attribuable aux actionnaires ordinaires/
Nombre moyen pondéré d’actions ordinaires en circulation)
- Le résultat dilué par action. Il s’agit du résultat de base par action ajusté de toutes
les actions ordinaires potentielles dilutives.
Elles doivent :
- Présenter des informations sur la base d’établissement des états financiers et sur
les méthodes comptables ;
- Indiquer les informations imposées par les IFRS qui ne sont pas présentées dans
les 4 tableaux requis par l’IAS 1 ;
- Fournir des informations supplémentaires qui ne sont présentées dans les états
financiers, mais qui sont nécessaires pour comprendre chacun d’entre eux.
Afin de permettre aux utilisateurs des états financiers d’évaluer la nature et les effets
financiers des activités dans lesquelles une société est engagée et les environnements
économiques dans lesquelles elle opère, IFRS 8, Secteurs opérationnels exige de cette
société la présentation d’informations sur ses secteurs opérationnels, ses produits et
services, les zones géographiques dans lesquelles elle exerce ses activités et ses principaux
clients.
IFRS 8 exige qu’une entité présente des informations financières et des informations
descriptives au sujet de ses secteurs à présenter. Un secteur à présenter est un secteur
opérationnel ou un regroupement de secteurs opérationnels qui répond à des critères
précis :
- Les produits des activités ordinaires présentés pour le secteur dans lequel la société
est impliquée, comprenant à la fois les ventes à des clients externes et les ventes ou
transferts intersectoriels, représentent au moins 10 % des produits des activités
ordinaires cumulés, de sources internes et externes, de tous les secteurs
opérationnels de cette société ;
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- Les actifs du secteur représentent au moins 10 % des actifs cumulés de tous les
secteurs opérationnels.
Correction d’erreurs
Une erreur d’une période antérieure doit être corrigée par retraitement rétrospectif,
par imputation sur les capitaux propres et les résultats des exercices précédents.
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A) Identification d'un regroupement d'entreprises
Une entité doit déterminer si une transaction ou un autre événement constitue un
regroupement d’entreprises en appliquant la définition de la norme, qui prévoit que les
actifs acquis et les passifs repris doivent constituer une entreprise. Si les actifs acquis
ne constituent pas une entreprise, l’entité préparant les états financiers doit
comptabiliser cette transaction ou autre événement comme une acquisition d’actifs.
B) La méthode de l'acquisition
Une entité doit comptabiliser tout regroupement d'entreprises par l'application de la
méthode de l'acquisition.
Appliquer la méthode de l’acquisition signifie :
- Identifier l’acquéreur ;
- Déterminer la date d’acquisition ;
- Comptabiliser et évaluer les actifs identifiables acquis, les passifs repris et toute
participation ne donnant pas le contrôle dans l’entreprise acquise ;
- A la date d’acquisition, l’acquéreur doit comptabiliser, séparément du goodwill,
les actifs identifiables acquis, les passifs repris et toute participation ne donnant
pas le contrôle dans l’entreprise acquise.
A la même date, l’acquéreur doit classer ou désigner les actifs identifiables acquis et
les passifs repris de manière à permettre l’application ultérieure d’autres IFRS.
L’acquéreur doit procéder à ces classifications ou désignations sur la base des
dispositions contractuelles, des conditions économiques, de ses politiques comptables
ou de gestion et d’autres conditions pertinentes en vigueur à la date d’acquisition.
- L'acquéreur doit évaluer les actifs identifiables acquis et les passifs repris à leur
juste valeur à la date d'acquisition.
(b) le solde net des montants, à la date d’acquisition, des actifs identifiables acquis
et des passifs repris, évaluées selon la norme.
Exemple :
La société M rachète 100% des titres de la société F pour 2 500 000 euros.
A la date de l’acquisition le bilan de la société F se présente de la manière suivante :
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Actif Capitaux propres
Immobilisations 1 300 000 Capital 1 000 000
Actifs circulants 500 000 Réserves 800 000
Dettes 0
A cette même date, le fonds de commerce (non valorisé à l’actif de la filiale) est évalué à 430 000
euros et il existe une plus-value latente de 100 000 euros sur un terrain figurant à l’actif de F.
On obtient :
Contrepartie transférée 2 500 000
- Valeur comptable de l’actif net 1 800 000
= Écart de première consolidation = 700 000 euros
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CHAPITRE 2
LES INSTRUMENTS FINANCIERS (NORME IFRS 9)
1) Présentation de la norme
IFRS 9, qui remplace IAS 39, Instruments financiers : Comptabilisation et évaluation, est
envisagée essentiellement dans le cadre de l’établissement des états financiers consolidés dans
lesquelles les postes de titres de participation sont remplacés notamment par les actifs et
passifs des filiales.
Elle comporte des dispositions sur la comptabilisation et l’évaluation, la dépréciation, et la
décomptabilisation ainsi que des directives sur la comptabilité de couverture.
La version révisée d’IFRS 9 présente un modèle logique de classement des actifs financiers,
fondé sur les caractéristiques des flux de trésorerie et le modèle économique dans lequel
l’actif est détenu. La nouvelle norme comprend également un modèle de dépréciation unique
pour tous les instruments financiers, ce qui élimine une source de complexité qui était
associée aux anciennes exigences comptables.
IFRS 9 introduit une approche logique et unique de classification pour tous les actifs
financiers, soit au coût amorti, soit à la juste valeur, y compris pour les actifs financiers qui
comportent un dérivé. Dans ce cas de figure, l'actif financier est classé dans son intégralité
plutôt que d'être soumis à des règles complexes de décomposition. L'approche est fondée sur
des principes plutôt que sur des règles comme dans IAS 39, jugées complexes et difficiles à
appliquer.
Deux critères doivent être utilisés pour déterminer comment les actifs financiers doivent être
classifiés et mesurés :
- Au cout amorti
- A la juste valeur par résultat
- A la juste valeur par le biais du résultat global (OCI) recyclable
Ainsi pour échapper à la valorisation à la juste valeur par résultat deux conditions sont à
remplir :
le test SPPI (solely payment of principal and interests), les flux de trésorerie de l’actif
sont uniquement le remboursement du principal et des intérêts sur le principal restant
dû (exemples : créances client, prêts…),
le business model peut prendre deux formes : soit percevoir les flux de trésorerie
contractuels et garder jusqu’à l’échéance (HTC : held to collect); soit percevoir les
flux contractuels et vendre l’actif (HTCS : held to collect and sell).
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Pour un actif financier dans le champ d'IFRS 9, il y a 3 types de modèles économiques :
- L'objectif du modèle économique est uniquement de détenir des actifs financiers
pour encaisser des flux de trésorerie contractuels : l'actif financier est évalué au
coût amorti.
- L'objectif du modèle économique est à la fois de détenir des actifs financiers pour
encaisser des flux de trésorerie contractuels et de vendre des actifs financiers :
l'actif financier est évalué à la juste valeur par le biais des autres éléments du
résultat global.
- Les actifs financiers qui ne sont détenus dans le cadre d'aucun des deux modèles
économiques ci-dessus sont évalués à la juste valeur par le résultat.
IFRS 9 requiert qu'un actif financier soit reclassé d'une catégorie à une autre, si et seulement
si le modèle économique de l'entité pour gérer les actifs financiers est modifié, ce qui en
conséquence devrait se produire peu souvent. Dans ce cas de figure, des informations sur le
reclassement devront être fournies en application de la norme « IFRS 7 Instruments financiers
: informations à fournir ».
Concernant le passif :
IFRS 9 instaure un nouveau modèle de dépréciation, qui nécessitera une reconnaissance plus
rapide des pertes de crédit prévues. Plus précisément, la nouvelle norme exige que les entités
comptabilisent les pertes de crédits prévues dès le moment où les instruments financiers sont
comptabilisés et que les pertes attendues soient comptabilisées pour toute la durée de vie du
prêt sur une base plus régulière. L'IASB a déjà annoncé son intention de créer un groupe
spécifique pour aider les parties prenantes dans leur transition vers les nouvelles dispositions
de dépréciation.
En outre, selon IAS 39, la dépréciation d'un instrument financier est différente selon la
classification de cet instrument. Avec IFRS 9, le même modèle de dépréciation s'appliquera à
tous les actifs financiers pouvant faire l'objet d'une dépréciation, quel que soit le type
d'instrument ou quelle que soit sa classification.
2) Définitions
Un instrument financier désigne tout contrat qui donne lieu à un actif financier
d’une entité et à un passif financier ou à un instrument de capitaux propres d’une
autre entité.
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Un passif financier désigne tout passif qui est :
- Une obligation contractuelle de remettre à une autre entité de la trésorerie ou un
autre actif financier (ex : emprunt ou dette fournisseur) ;
- Une obligation contractuelle d’échanger des actifs ou passifs financiers avec une
autre entité à des conditions potentiellement défavorables à l’entité (ex : option
défavorable d’achat de devises « short call ») ;
- Un contrat qui sera réglé ou pourra être réglé en instruments de capitaux propres
de l’entité elle-même (ex : option défavorable de vente d’action « short put » …)
Les actions propres sont des actions qui ont été émises par l’entreprise et qu’elle
détient ;
Un instrument dérivé est un instrument financier (ou tout autre contrat) qui
présente trois caractéristiques :
- Sa valeur fluctue en fonction de l’évolution d’un taux d’intérêt, du prix
d’un instrument financier ou d’une marchandise, d’un cours de change ou
d’une autre variable « le sous-jacent » ;
- Il ne requiert aucun placement initial ;
- Il est réglé à une date future (swap de taux, de devises, option d’achat
d’actions, de devises, de marchandises, contrat à terme de taux d’intérêt
…) ;
Le cout amorti est le montant auquel est évalué l’actif ou le passif financier lors de
sa comptabilisation initiale, diminué des remboursements en principal, majoré ou
diminué de la différence entre les intérêts calculée par la méthode du taux d’intérêt
effectif et les intérêts réellement encaissés ou décaissés, et diminué de toute
réduction pour dépréciation ou irrécouvrabilité. Ce modèle est proche des règles de
la comptabilité française, où l’actif est enregistré au bilan pour sa valeur historique
(juste valeur initiale). Il s’applique aux créances d’exploitation ou à des prêts et
éventuellement à des placements de taux qui auraient été inscrits sous IAS 39 en
« titres détenus jusqu’à l’échéance ».
20
la revente. Ce mode de comptabilisation évite de créer de la volatilité dans le
compte de résultat pendant la période de détention de l’actif.
Exemple : Un emprunt de 1 000 obligations de nominal 100 euros est effectué au taux de 3,3% sur 20 ans. La
valeur d’émission des obligations est de 95 euros et la valeur de remboursement est de 110 euros. Frais
d’émission : 2 858 euros.
Taux de l’emprunt sur la valeur de remboursement est de :
100 x 3,3% = 110 x taux
= 3%
L’annuité constante de remboursement est de
110 x 1 000 = Annuité x (1 – (1 + 0,03)-20)
0,03
Annuité = 7 393,73 euros
Le taux effectif i actualise exactement les décaissements ou encaissements de trésorerie futurs sur la durée de vie
prévue de l’instrument financier. Donc :
- Les actifs financiers évalués à la juste valeur par le biais des autres
éléments du résultat global :
L'objectif du modèle économique est à la fois de détenir des actifs
financiers pour encaisser des flux de trésorerie contractuels et de
vendre des actifs financiers : l'actif financier est évalué à la juste
valeur par le biais des autres éléments du résultat global.
21
Le classement par défaut est juste valeur par résultat. Une
classification qui pose problème en particulier pour les actions non
consolidées (non détenues à des fins de trading ou de placement). La
valorisation à la juste valeur par résultat ne semble à l’évidence pas
appropriée car elle crée une volatilité du résultat qui n’est pas en
adéquation avec l’objectif de gestion.
Pour répondre à cette incohérence, une option est ouverte pour les
titres de participation non consolidés.
22
4) Les relations de couverture
IFRS 9 distingue couverture et éléments couverts.
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Le cout d’acquisition est donc de 20 000 + 500 = 20 500 euros.
Ces titres doivent être évalués à la juste valeur par le biais du résultat global :
Au 1/6/N
Titres immobilisés 20 500
État, TVA déductible 100
Banque 20 600
En revanche, si les titres acquis avaient été des titres de placements pouvant être vendues à l’occasion d’une
évolution positive de leur valeur ils auraient été évalués à la juste valeur par le biais du résultat net :
Au 1/6/N
Valeurs mobilières 20 000
Frais sur titres 500
État, TVA déductible 100
Banque 20 600
Cas des actifs évalués à la juste valeur par le biais du résultat net
Exemple :
Si au 31/12/N le cours de l’action est de 22 euros, la plus-value serait de
1 000 x (22 – 20) = 2 000 euros, les écritures à passer seraient :
Si elles étaient cédées le 1/3/N+1 au cours de 24 euros, on passerait les écritures suivantes :
Banque 24 000
Valeurs mobilières 22 000
Autres produits financiers 2 000
Cas des actifs évalués à la juste valeur par le biais du résultat global
Exemple :
Supposons que A est acquis le 1/2/N 12% du capital de B pour 1 000 000 euros. Les titres sont des placements
en instruments de capitaux propres. Ils sont évalués à la juste valeur par le biais des autres éléments du résultat
global. Au 31/12 N, la juste valeur de ces titres est de 1 200 000 euros.
31/12/N
Titres de participation B 200 000
Écart d’évaluation sur instruments financiers 200 000
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La plus-value constatée dans le résultat N+1 sera de 1 100 000 – 1 000 000 = 100 000 euros.
Année 1 2 3 4 5
Amortissements 60 000 60 000 60 000 60 000 60 000
+ Intérêts 3 000 2 400 1 800 1 200 600
= Flux de trésorerie 63 000 62 400 61 800 61 200 60 600
Pour un taux effectif de 5% la valeur actualisée des flux de trésorerie sera de 267 815 euros.
La différence entre 300 000 et 267 815 euros (32 185 euros) sera comptabilisée en perte.
Au 1/4/N
Prêt au personnel 300 000
Banque 300 000
Banque 63 000
Prêt au personnel 63 000
(Remboursement 60 000 +3 000)
Au 1/4/N+1 le cout amorti est bien de 267 815 – 63 000 + 13 391 = 218 206 euros
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Cas des dépréciations
Durant la crise financière, la reconnaissance tardive des pertes de crédit sur les prêts (et autres
instruments financiers) a été identifiée comme une faiblesse des normes comptables en
vigueur. Le modèle selon IAS 39 (modèle de pertes encourues) repoussait la reconnaissance
des pertes de crédit jusqu'à la survenance d'un événement.
IFRS 9 instaure un nouveau modèle de dépréciation, qui nécessitera une reconnaissance plus
rapide des pertes de crédit prévues. Plus précisément, la nouvelle norme exige que les entités
comptabilisent les pertes de crédits prévues dès le moment où les instruments financiers sont
comptabilisés et que les pertes attendues soient comptabilisées pour toute la durée de vie du
prêt sur une base plus régulière.
Avec IFRS 9, le même modèle de dépréciation s'applique à tous les actifs financiers pouvant
faire l'objet d'une dépréciation, quel que soit le type d'instrument ou quelle que soit sa
classification.
Le nouveau modèle distingue 3 phases :
1ère phase : dès l'investissement, l'entité comptabilise les pertes attendues sur 12 mois et le
produit financier (intérêt) est calculé sur la base du montant brut de l’instrument.
2ème phase : dans un deuxième temps, si le risque de crédit augmente sensiblement et que le
risque de crédit n'est pas considéré comme faible, les pertes prévues sur la durée du
prêt doivent être reconnues et le produit financier (intérêt) est calculé sur la base du montant
brut de l’instrument.
3ème phase : dans un troisième temps, si la qualité du crédit se détériore au point que la
recouvrabilité du principal est menacée, le produit financier (intérêt) est calculé sur la base du
montant de l’instrument net de la dépréciation et la perte attendue sur la durée du prêt
continue d’être provisionnée.
Comptabilité de couverture
L’instrument de couverture doit toujours être évalué à la juste valeur.
L’élément couvert doit s’adapter à la comptabilisation du dérivé.
Exemple : La société A prête 100,000 euros à taux variable à Euribor + 1%. La société se couvre en vendant à terme un
contrat de taux d’intérêt.
Les 100 000 euros (élément couvert) aurait dû être évalués au cout amorti (actif financier émis par la société A), mais il
sera évalué à la juste valeur car l’élément de couverture est toujours évalué à la juste valeur.
26
. La partie du gain ou de la perte sur l’instrument de couverture déterminé comme étant une
couverture efficace doit être comptabilisée en autres éléments du résultat global.
. La partie inefficace du profit ou de la perte sur l’instrument de couverture doit être comptabilisé en
résultat net.
La couverture d’un investissement net dans une entité étrangère
Comptabilisée de la même manière que les flux de trésorerie.
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CHAPITRE 3
L'objectif d'IFRS 2 est de « spécifier l'information financière à présenter par une entité qui
entreprend une transaction dont le paiement est fondé sur des actions ». En particulier, elle
impose à une entité de refléter dans son résultat et dans sa situation financière les effets des
transactions dont le paiement est fondé sur des actions, y compris les charges liées à des
transactions attribuant aux membres du personnel des options sur actions.
Cela comprend :
- Des transactions dont le paiement est fondé sur des actions et qui sont réglés en
instruments de capitaux propres ;
- Des transactions dont le paiement est fondé sur des actions et qui sont réglés en
trésorerie ;
- Des transactions dont les caractéristiques de l’accord laissent à l’entité le choix
entre un règlement en trésorerie ou en instruments de capitaux propres.
Ces transactions englobent des opérations diverses à destination des salariés de l’entreprise,
avec une utilisation majoritairement réservée aux dirigeants : options d’achat d’actions,
options de souscription d’actions. Bons de Souscriptions d’Actions (BSA), augmentations de
capital réservées aux salariés via les Plans d’Épargne Entreprise (PEE), attributions gratuites
d’actions...
Comptabilisation
Une entité doit comptabiliser les biens ou services reçus ou acquis dans le cadre d'une
transaction dont le paiement est fondé sur des actions, au moment où elle obtient les biens ou
au fur et à mesure qu'elle reçoit les services. L'entité doit comptabiliser en contrepartie soit
une augmentation de ses capitaux propres si les biens ou services ont été reçus dans le cadre
d'une transaction dont le paiement est fondé sur des actions et qui est réglée en instruments de
capitaux propres, soit un passif si les biens ou services ont été acquis dans le cadre d'une
transaction dont le paiement est fondé sur des actions et qui est réglée en trésorerie.
Lorsque les biens ou services reçus ou acquis dans le cadre d'une transaction dont le paiement
est fondé sur des actions ne remplissent pas les conditions de comptabilisation en tant
qu'actifs, ils doivent être comptabilisés en charges.
Pour des transactions dont le paiement est fondé sur des actions et qui sont réglées en
instruments de capitaux propres, l'entité doit évaluer les biens ou les services reçus et
l'augmentation de capitaux propres qui en est la contrepartie, directement, à la juste valeur des
biens ou services reçus, sauf si cette juste valeur ne peut être estimée de façon fiable. Si
l'entité ne peut estimer de façon fiable la juste valeur des biens ou des services reçus, elle doit
en évaluer la valeur et l'augmentation des capitaux propres qui en est la contrepartie,
indirectement, par référence à la juste valeur des instruments de capitaux propres attribués.
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Pour appliquer les dispositions du paragraphe précédent :
- Aux transactions menées avec des membres du personnel, la juste valeur des
instruments de capitaux propres doit être évaluée à la date d'attribution ;
- Aux transactions avec des parties autres que des membres du personnel, la juste
valeur doit être évaluée à la date à laquelle l'entité obtient les biens ou l'autre partie
fournit le service.
Ainsi pour les plans d’attribution d’actions, le principe général de la norme IFRS 2 est
d’enregistrer, pour chaque plan d’attribution, la Juste Valeur des droits offerts aux
bénéficiaires. Cette valorisation doit se faire à la date d’attribution. La notion de Juste Valeur
suppose de valoriser une option en tenant compte de ses caractéristiques objectives et
mesurables, pour estimer dans le temps son prix de vente théorique.
La charge prévisionnelle ainsi calculée est alors étalée sur autant d’années que celles
constituant la période d’acquisition et enregistrée dans le compte de résultat au crédit du
compte « charges de personnel ». En contrepartie, au niveau du bilan, on crédite du même
montant, le compte « capitaux propres ». À chaque date d’exercice, la société́ doit recalculer
le nombre d’options potentiellement exerçables, en tenant compte de la réalisation ou non des
conditions hors marché, mais la Juste Valeur ne sera pas recalculée. En particulier, la charge
sera annulée pour un salarié ayant quitté́ l’entreprise et perdu ses droits.
Exemple 1 :
Une entreprise veut instaurer un plan de stock-options au début de l’année N. Elle décide de donner à chacun de
ses 100 salaries 100 stock-options dont la Juste Valeur est, compte tenu des paramètres du plan, estimée à 15 €.
Le plan prévoit notamment les paramètres suivants, utilises dans le calcul de la Juste Valeur :
Période d’acquisition de 4 ans ;
Maturité́ des stock-options : 8 ans (les options sont à exercer au plus tard 4 ans après la période d’acquisition) ;
Prix d’exercice 50 € ;
Parité́ : 1 stock option donne droit à une action ;
L’entreprise anticipe un turnover de 20 % sur la période d’acquisition.
Pour comptabiliser cette charge, l’entreprise doit estimer la charge à repartir pendant la période d’acquisition.
Cette charge est donc théorique. Chaque année, au moment de la clôture comptable, l’entreprise calcule la charge
réelle. La charge réelle est très certainement différente de la charge théorique étant donné que de nombreux
facteurs estimés deviennent observés.
La charge prévisionnelle annuelle devrait être de 120 000 euros / 4 = 30 000 euros
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Début année N+3
L’hypothèse de turnover a été révisée à 12%
Charge réelle : 10 000 * 15 * 88%*3/4 = 99 000euros
Charge réelle de l’année : 99 000 – 31 875 – 33 375 = 33 750 euros à comptabiliser
Exemple 2
Le DG de la société X a droit, chaque année, a une rémunération complémentaire sous forme d’options de
souscription en action de la société.
Au 31/12/N son droit de souscription est estimé à 100 actions attribuables au 31/12/N+2 au prix d’émission de
120 euros. Au 31/12/N, Le cours de l’action est de 150 euros. Le service du DG est donc estimé à 100 x (150 –
120) = 3 000 euros. Au « 31/12/N+2, le cours de l’action est de 158 euros. Le DG exerce l’option. La compagnie
va émettre 100 actions à 158 euros (nominal 50 euros) que le DG paiera 120 euros et les lui attribuer.
Comptabilisation
31/12/N
Autres charges de personnel 3 000
Prime d’émission 3 000
Options attribuées 100 x (150 – 120)
31/12/N+2
Banque (100 x 120 euros) 12 000
Capital (100 x 50) 5 000
Prime d’émission 7 000
(150 - 50) x 100 - 3 000
La Norme fournit une définition du contrôle qui comprend les trois éléments suivants :
- Pouvoir sur l'autre entité ;
- Exposition, ou droits, à des rendements variables de cette autre entité ; et
- Capacité d'utiliser son pouvoir afin d'impacter ses rendements.
https://www.google.fr/url?
sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwjF2KXU
xtv1AhXNzIUKHeNQCLAQFnoECA0QAQ&url=https%3A%2F
%2Fwww.loreal-finance.com%2Fsystem%2Ffiles%2F2019-
30
09%2FLOreal_Document_de_Reference_2018.pdf&usg=AOvVaw3k
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Résultat Global
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Exemple #1
Méthode d’évaluation :
Test SPPI : Oui
Modèle de gestion : HTC
Donc évaluation au cout amorti
Taux effectif
98 000 + 333 = 6 000 x 1 – (1 + i)-5 + 100 000
Payé + Frais i (1+i)5
I = 6.4%
Tableau d’amortissement
1/1/N-1 98 333
Au bilan
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