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L'homme Et L'histoire

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Sommaire

INTRODUCTION

I- DEFINITION DES CONCEPTS


1- Définition de l’homme
2- Définition de l’histoire

II- RAPPORTS ENTRE L’HOMME ET L’HISTOIRE


A-L’IMPACT DE L’HISTOIRE SUR L’HOMME
1- L’homme, objet de l’histoire
2- L’homme sujet de l’histoire

III- ASPECTS PEDAGOGIQUES DE L’HOMME DANS


L’HISTOIRE
A-Aspects positifs de l’homme dans l’histoire
B-Aspects négatifs de l’homme dans l’histoire

CONCLUSION
EXPOSE DE PHILOSOPHIE _ L’HOMME ET L’HISTOIRE

INTRODUCTION
Il faut distinguer « faire l’histoire » et « faire de l’histoire ». Tel peuple ou tel
homme important fait l’histoire, alors que l’historien fait de l’histoire.
L’histoire se définit donc de deux manières. D’une part, l’histoire est
l’ensemble des faits passés, et d’autre part, l’histoire est la connaissance de
ces faits passés. Mais au-delà du simple savoir historique, une véritable
question philosophique se pose à propos du sens de l’histoire (de la
direction comme de la signification) et de la réalité historique : l’Homme
est-il maître de son histoire, de ce qui lui arrive ? Est-ce l’histoire qui fait
l’Homme, ou est-ce l’Homme qui fait l’histoire, son histoire ? Pour le dire
autrement : notre histoire est-elle guidée par des forces qui nous
échappent, un dieu, un destin, ou le hasard par exemple ? Ou à l’inverse,
l’histoire est-elle simplement le résultat de la volonté humaine ? Le
problème est de savoir si nous sommes inévitablement passifs dans
l’histoire et donc non responsables de ce qui nous arrive, ou au contraire, si
nous jouons un rô le actif, étant ainsi responsables des faits de l’histoire.
Pour traiter cette question, nous verrons une opposition classique entre
deux courants de pensées issus du XIX e siècle : la philosophie de l’histoire
de Hegel, pour qui l’histoire fait l’Homme, puis la philosophie de l’histoire
de Marx, pour qui l’Homme fait l’histoire.
L’Homme est-il maître de son histoire, de ce qui lui arrive ?
Est-ce l’histoire qui fait l’Homme, ou est-ce l’Homme qui fait l’histoire, son
histoire ?

I- DEFINITION DE CONCEPTS
1- Définition de l’homme
Du latin “humanitas”, le terme se traduit par nature humaine, culture
générale de l’esprit. L’Humanitas est le caractère de ce qui est humain. Elle
désigne aussi « les hommes » en général, le genre humain considéré dans
son unité. La plupart des philosophes définissent comme humain tout être
doué de raison. “Qu’est-ce que l’homme ?” est la question métaphysique par
excellence. A noter également que la définition de l’homme préoccupe
les scientifiques.

Lycée Moderne Tapani Dominique _ Prof : M. SIAPA


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EXPOSE DE PHILOSOPHIE _ L’HOMME ET L’HISTOIRE

Définitions de l’homme par les Philosophes :


– Simone de Beauvoir :
« L’humanité est une suite discontinue d’hommes libres qu’isole
irrémédiablement leur subjectivité. »- Husserl sur l’homme :
« Chaque figure spirituelle se situe par nature dans l’espace de l’histoire
universelle […]. Ce procès fait apparaître l’humanité comme une unique vie
embrassant hommes et peuples et liée seulement par des traits spirituels :
elle enveloppe une multitude de type d’humanité et de culture, mais qui, par
transitions insensibles, se fondent les uns dans les autres. »
– Nietzsche sur la notion d’homme et d’humanité :
« L’humanité ! Fut-il jamais entre toutes les vieilles, une vieille plus horrible
(si ce n’est peut-être la vérité ; un problème à l’usage des philosophes ? »
“L’homme est une corde tendue entre l’animal et le Surhomme, une corde
au-dessus d’un abîme”
– Merleau-Ponty sur l’historicité de l’homme :
“L’homme est une idée historique et non pas une espèce naturelle”
– Sartre :
“L’homme n’est rien d’autre que son projet, il n’existe que dans la mesure
où il se réalise, il n’est donc rien d’autre que l’ensemble” (extrait
de l’existentialisme est un humanisme)
– Heidegger :
“L’homme est un être des lointains”
– Pascal :
“L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature ; mais c’est un
roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser :
une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer. Mais quand l’univers
l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il
sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien”
(explication du roseau pensant)

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EXPOSE DE PHILOSOPHIE _ L’HOMME ET L’HISTOIRE

2- Définition de l’histoire
Historia en grec (ἱστορία - historìa) signifie enquête, observation. Que
signifie donc étudier l'histoire? De toutes les disciplines qui étudient
l’évolution humaine, l’histoire figure parmi les plus anciennes. L’histoire,
c’est la connaissance des itinéraires suivis par les générations précédentes,
c’est la mémoire de l’humanité, c'est l'étude du passé. L’histoire est une
science humaine qui formule des problèmes et propose des explications;
analyser un événement dans une perspective historique permet de mieux le
comprendre et parfois de mieux comprendre le présent. Ainsi l’histoire
n’est pas une simple accumulation de dates, d’événements, de récits de vies
de personnages importants.
L'Histoire est un effort vers le mieux connaître : par suite une chose en
mouvement. L’objet de l’histoire est par nature l’homme. Disons mieux : les
hommes. Plutô t que le singulier, favorable à l’abstraction, le pluriel, qui est
le mode grammatical de la relativité, convient à une science du divers.
Derrière les traits sensibles du paysage, les outils ou les machines, derrière
les écrits en apparence les plus glacés et les institutions en apparence les
plus complètement détachées de ceux qui les ont établies, ce sont les
hommes que l’histoire veut saisir. Qui n’y parvient pas, ne sera jamais, au
mieux, qu’un manœuvre de l’érudition. Le bon historien, lui, ressemble à
l’ogre de la légende. Là où il flaire la chair humaine, il sait que là est son
gibier.

3- RAPPORTS ENTRE L’HOMME ET L’HISTOIRE


1- L’homme, objet de l’histoire
Si l'homme est objet de l'histoire, il en est aussi le sujet. Et on peut relever
que tout au long de l'histoire de l'humanité divers phénomènes notamment
l'esclavage, le racisme, l'apartheid, la colonisation et la domination ont
marqué les rapports entre les hommes et les peuples.
Les religions révélées (le judaïsme, le christianisme, l’islam) enseignent que
l’histoire humaine est assujettie à la volonté de la Providence, en un mot de
Dieu. Car les hommes qui sont les créatures de Dieu ne peuvent s’affranchir
du plan préétabli par le créateur. Dans cette optique, le courant fataliste est
révélé par les adeptes du stoïcisme, en particulier Marc-Aurèle (121-180)

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EXPOSE DE PHILOSOPHIE _ L’HOMME ET L’HISTOIRE

qui affirme : « Tout ce qui arrive est nécessaire et utile au monde universel
dont tu fais partie ». Pensées pour moi-même. Ce point de vue indique que
l’histoire est influencée par des facteurs qui échappent à la volonté de
l’homme. C’est avec HEGEL (1770-1831) que cette vision trouve une plus
grande expansion lorsqu’il évoque la ruse et le règne de l’Esprit (ou la
Raison) universel. Il soutient ainsi « Semblable à Mercure le conducteur des
â mes, l’Idée est en vérité ce qui mène les peuples et le monde ; et c’est
l’Esprit, sa volonté raisonnable et nécessaire qui a guidé et qui continue de
guider les évènements du monde. » La raison dans l’histoire. En dernier
ressort l’essentialisme réduit l’histoire au destin faisant de l’homme un
pantin, un instrument ou un jouet dans le devenir historique. Malgré tout, le
déterminisme historique est-il absolu ?
2- L’homme, sujet de l’histoire
À l’encontre de cette vision, fataliste et essentialiste, Karl MARX (1818-
1883) et ENGELS (1820- 1895) défendent le matérialisme historique. Ils
affirment en ce sens : « La conception hégélienne de l’histoire qui suppose
un Esprit abstrait ou absolu faisant de l’humanité une Masse relève d’une
double insuffisance. » La Sainte Famille. Et Karl Marx précise : « Les
hommes font leur propre histoire dans des conditions directement héritées
du passé. » Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte. Il ressort que l’homme est
le maître ou l’agent de son devenir. Alors SARTRE reprend à son compte la
thèse marxiste à propos de l’histoire. Celui-ci a justement fondé la doctrine
de l’existentialisme athée dont le principe relève de l’assertion suivante : «
L’existence précède l’essence » L’existentialisme est un humanisme. Dès
lors l’histoire n’est rien d’autre que l’œuvre de l’homme en clouant au
piloris le déterminisme historique. Il souligne à ce titre : « Ainsi l’homme
fait l’histoire. En ce sens l’histoire est l’œuvre propre de toute l’activité de
tous les hommes. » Critique de la Raison Dialectique. Admettons tout de
même que toute l’histoire de l’humanité ne dépend pas pleinement de la
volonté et de la liberté des hommes.

4- ASPECTS PEDAGOGIQUES DE L’HOMME DANS L’HISTOIRE


A- Aspects positifs de l’homme dans l’histoire

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EXPOSE DE PHILOSOPHIE _ L’HOMME ET L’HISTOIRE

D’après Hegel, l’histoire de l’humanité est un progrès d’autant plus que la


nature se déploie et se réalise toujours par étape successive. Elle est
dialectique, c’est-à -dire elle va de l’inférieur au supérieur par le biais de la
contradiction. C’est pourquoi il dit : « tout ce qui est rationnel, est réel ; tout
ce qui est réel, est rationnel » (La Raison dans l’histoire).L’histoire
universelle est donc la marche graduelle de l’Idée, l’incarnation de la Raison
dans les grands hommes tels que : Napoléon Bonaparte, Nelson Mandela,
Luther King, Jules César. Les hommes apparaissent dans l’histoire comme
des simples pions dans un théâ tre dont le maître est la Raison. Ils croient
agir d’eux-mêmes par leur propre volonté alors que c’est la Raison qui
manifeste ses ruses. La Raison désigne dans ce contexte une puissance
spirituelle divine immanente à la nature, qui est à la fois objective et
subjective. Selon Hegel, rien ne se produit dans la nature sans la volonté de
la Raison, c’est ainsi qu’il affirme : «La Raison gouverne le monde et par
conséquent a gouverné l’histoire universelle » (La Raison dans l’histoire).
En effet, tous les événements historiques obéissent à un ordre rationnel.
D’où Hegel est l’un des pionniers à avoir donné à l’histoire un sens rationnel
dont la finalité est d’établir dans la société une égalité juridique..

B- Aspects négatifs de l’homme dans l’histoire


Karl Marx tout en déterminant le sens et la finalité de l’histoire, critique la
conception de Hegel qu’il qualifie d’idéaliste. Selon lui, l’histoire des
sociétés n’est pas l’œuvre de l’Idée (Raison), non plus l’accomplissement
d’une volonté divine. L’histoire suit un ordre établit par les hommes eux-
mêmes. Autrement dit, elle obéit au déterminisme économique, relevant de
la praxis sociale ou de l’activité productrice des hommes. Ainsi, Marx
détermine l’évolution de l’humanité comme une totalité dialectique des lois
matérielles et économiques qui déterminent nos rapports de production. A
cet effet, l’histoire est l’œuvre des masses laborieuses, c’est-à -dire ce sont
des hommes qui la réalisent. C’est en produisant et en reproduisant leurs
moyens de subsistance que les hommes font l’histoire. . La fin de l’histoire
sera marquée par l’abolition du capitalisme pour l’instauration d’une
société sans classes : le communisme. C’est ainsi, Marx écrit: «l’histoire de
toute société jusqu’à nos jours est l’histoire de la lutte des classes »
(Manifeste du parti communiste). D’après Marx, la véritable histoire

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humaine commence avec la fabrication des outils de travail, c’est lorsque


cesse l’exploitation de l’homme par l’homme. . L’histoire est prévisible, ce
sont donc des hommes qui la font consciemment pour atteindre leurs fins.
C’est ainsi qu’il affirme : « L’histoire ne se sert pas de l’homme comme d’un
moyen pour réaliser ses propres buts, elle n’est que l’activité de l’homme
qui poursuit ses objectifs » (La Sainte famille). Pour Marx, L’histoire est le
produit de la lutte, des contradictions entre les classes : maître et esclave
dans la société esclavagiste, seigneur et serf dans la société féodale,
bourgeois et prolétaire dans la société capitaliste. Ainsi, les
bouleversements qu’interviennent dans l’ordre historique sont l’expression
des antagonismes des classes. La révolution prolétarienne serait la dernière
phase qui entrainera l’abolition de la propriété privée et l’exploitation de
l’homme par l’homme. Elle va marquer la fin de l’histoire par la naissance
d’une société sans classes : le communisme. Eric Weil l’avait écrit : « la fin
de l’histoire (…) c’est la fin de l’oppression qui empêche les hommes de se
tenir ouverts pour ce qui est, en droit d’humanité, toujours à leur
disposition » (Philosophie et réalité Beauchesne)

CONCLUSION
En définitive, l’histoire de l’humanité permet de saisir le parcours des
hommes et des peuples à travers le temps. Elle donne l’occasion de rendre
compte des productions et des acquis résultant de la culture, de la
civilisation et de l’existence. Alors le rejet ou le refus de l’ethnocentrisme et
de la domination au sein de l’humanité acquièrent une légitimité au nom du
principe du rationalisme selon lequel la raison est une faculté universelle et
caractérise la réflexion philosophique.

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