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Philo Tle - L6 - Lhistoire Et Lhumanité

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Niveau: TERMINALE toutes séries CÔTE D’IVOIRE – ÉCOLE

Discipline : PHILOSOPHIE NUMÉRIQUE

COMPÉTENCE III : TRAITER UNE SITUATION RELATIVE AUX


CONDITIONS D’EPANOUISSEMENT DE L’HOMME

THÈME : LES CONDITIONS DU BONHEUR

LEÇON 1 : L’HISTOIRE ET L’HUMANITE

Situation d’apprentissage
Après les cours d’histoire sur les relations internationales, les élèves de la Terminale A1 du Lycée
Moderne 1 de Port-Bouët découvrent la volonté manifeste de certains peuples de dominer le reste de
l’humanité. Choqués par l’attitude de ces peuples, les élèves s’interrogent sur le sens de l’humanité.
Aussi, décident-ils de connaître davantage la notion d’humanité, montrer que décoloniser et désaliéner
sont des exigences humaines et apprécier les conditions de l’humanité.

Introduction
L’histoire et l’humanité révèlent l’identité spécifique de l’homme parmi l’ensemble des êtres vivants.
A ce titre il s’agit de faire une évaluation des caractéristiques de l’histoire et de l’humanité. Ainsi donc
l’évolution de l’humanité rend compte des diverses productions accomplies par les hommes. Dès lors
l’histoire permet-elle de saisir les caractéristiques fondamentales de la notion d’humanité ?

I. LES CARACTERISTIQUES DE L’HUMANITE


Comment peut-on caractériser l’humanité ?
A. La compréhension de la notion d’humanité à travers l’histoire, la culture, la civilisation et
l’existence
Au sens propre, l’humanité désigne la totalité des hommes intégrant l’ensemble des communautés sur
la terre. De manière spécifique, l’humanité correspond à un ordre éthique et moral qui réunit les hommes
et les distingue des autres êtres de la nature notamment les animaux. Selon Sophocle (496-406 AV. J.C)
: « Il est bien des merveilles en ce monde, il n’en est pas de plus grand que l’homme. » Antigone.
Ce jugement expose la singularité voire la grandeur de l’homme. Et Blaise PASCAL (1623-1662)
ajoute : « L’humanité désigne toute la suite des hommes à travers les générations pour apparaître
comme un même individu qui apprend continuellement et se transforme sans cesse. » Le Traité du
vide. De ce fait le cours des évènements qui jalonnent la vie des hommes et des générations renvoie à
l’histoire. Justement l’histoire désigne d’une part l’ensemble des faits et évènements du passé humain,
et d’autre part l’étude et la connaissance de ces faits. On découvre alors que dans le cours de l’histoire,
les hommes ont réalisé des productions à la fois matérielles et intellectuelles.
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En effet, la culture et la civilisation caractérisent ces productions. Par culture on entend en premier lieu
l’ensemble des modifications que l’homme imprime à la nature qui l’entoure et à sa propre personne.
En second lieu, elle révèle les connaissances acquises dans le processus d’éducation. Quant à la
civilisation, Leopold SEDAR SENGHOR (1906-2001) l’appréhende comme la culture en action, en
ces termes : « Elle est l’ensemble des valeurs morales et techniques et la manière de s’en servir »
Liberté.
S’agissant de l’existence, on peut la saisir suivant l’étymologie ‘’existentia’’ comme le fait d’exister,
d’être présent au monde et d’en prendre conscience. Puis elle traduit les pensées et les jugements qui
stimulent les conduites de l’homme. Aussi l’existence se distingue-t-elle de l’essence et de la vie : celle-
ci est en partage chez les différents êtres vivants. À propos de l‘essence, on note qu’elle s’oppose à
l’existence et traduit ce qu’est une chose ou un être, ce qui les définit indépendamment du fait même
qu’ils existent. Selon Jean Paul SARTRE (1905-1980) : « L’existence précède l’essence. »
L’existentialisme est un humanisme. Alors, les notions d’existence et d’essence ont suscité des courants
de pensées ou doctrines philosophiques notamment l’existentialisme et l’essentialisme.
En substance, quels liens peut-on établir entre l’humanité, la culture, la civilisation et l’histoire ?

B. Les interactions entre l’humanité, la culture, la civilisation et l’histoire

On perçoit sans aucun doute l’idée et l’image de l’homme à travers la culture, la civilisation et l’histoire.
Pour ce faire, l’homme se distingue fondamentalement de l’animal. Car la culture, la civilisation et
l’histoire confèrent à l’humanité une spécificité. Selon Jean Jacques ROUSSEAU (1712-1778) :
« Cette différence de l’homme et de l’animal réside dans une qualité très spécifique, c’est la faculté
de se perfectionner. » Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes. Ici,
l’évocation de la perfectibilité par ROUSSEAU souligne la nécessité de la culture et de la civilisation
qui caractérisent l’humanité et l’éloignent de l’animalité. Aussi, Emmanuel KANT (1724-1804) peut-
il renchérir : « L’homme ne peut devenir homme que par l’éducation. Et l’éducation fait faire à la
nature un pas vers la perfection. » Anthropologie du point de vue pragmatique. Il approfondie cette
analyse dans son Traité de pédagogie où il fait l’examen de la discipline et de l’instruction comme les
deux branches de l’éducation qui permettent d’humaniser l’être humain. De ce fait, la culture, la
civilisation et l’éducation constituent la trame du cadre et des facteurs qui déterminent l’existence
humaine et l’évolution de l’humanité. Dans ces conditions, quels rôles l’homme joue-t-il dans le cours
de l’histoire ?

II. LES DIFFERENTS ROLES DE L’HOMME DANS L’HISTOIRE

Tout en admettant l’histoire comme l’étude et la connaissance du passé humain, il n’est pas exclu de
souligner le fait que le passé des hommes n’est pas en rupture totale avec le présent et par la même
occasion, le présent contribue à tracer les sillons de l’avenir. Telle est la signification de l’historicité qui
caractérise l’humanité.

A. L’historicité comme l’expression de l’humanité


Par l’historicité on entend le récit des actions des évènements relatifs à une époque, à une nation ou une
branche du savoir, et qui sont dignes de mémoire. Dans ce sens, la mémoire individuelle et collective
donne l’occasion de restituer le passé qui va servir de repère et justifier la dimension dynamique du
parcours de l’humanité. C’est pourquoi l’historien et sociologue Raymond Aron (1905-1983) a mis en

2
lumière dans Les Dimensions de la conscience historique, la nécessité de connaître le passé, de ne point
le négliger afin de rendre la marche et l’évolution de l’humanité performantes. D’autant plus que
l’homme demeure le seul être historique, l’histoire acquiert la dimension d’un devenir puisqu’elle
intègre le passé, le présent et l’avenir. Si tel est le cas, quel rôle l’homme assure-t-il dans le devenir
historique ?

B. La responsabilité de l’homme dans le cours de l‘histoire


Il convient d’évaluer la part de responsabilité de l’homme dans le processus historique.

1. L’homme, objet de l’histoire


Les religions révélées (le judaïsme, le christianisme, l’islam) enseignent que l’histoire humaine est
assujettie à la volonté de la Providence, en un mot de Dieu. Car les hommes qui sont les créatures de
Dieu ne peuvent s’affranchir du plan préétabli par le créateur. Dans cette optique, le courant fataliste
est révélé par les adeptes du stoïcisme, en particulier Marc-Aurèle (121-180) qui affirme : « Tout ce
qui arrive est nécessaire et utile au monde universel dont tu fais partie ». Pensées pour moi-même.
Ce point de vue indique que l’histoire est influencée par des facteurs qui échappent à la volonté de
l’homme. C’est avec HEGEL (1770-1831) que cette vision trouve une plus grande expansion lorsqu’il
évoque la ruse et le règne de l’Esprit (ou la Raison) universel. Il soutient ainsi « Semblable à Mercure
le conducteur des âmes, l’Idée est en vérité ce qui mène les peuples et le monde ; et c’est l’Esprit,
sa volonté raisonnable et nécessaire qui a guidé et qui continue de guider les évènements du
monde. » La raison dans l’histoire. En dernier ressort l’essentialisme réduit l’histoire au destin faisant
de l’homme un pantin, un instrument ou un jouet dans le devenir historique. Malgré tout, le
déterminisme historique est-il absolu ?

2. L’homme, sujet de l’histoire

À l’encontre de cette vision, fataliste et essentialiste, Karl MARX (1818-1883) et ENGELS (1820-
1895) défendent le matérialisme historique. Ils affirment en ce sens : « La conception hégélienne de
l’histoire qui suppose un Esprit abstrait ou absolu faisant de l’humanité une Masse relève d’une
double insuffisance. » La Sainte Famille. Et Karl Marx précise : « Les hommes font leur propre
histoire dans des conditions directement héritées du passé. » Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte.
Il ressort que l’homme est le maître ou l’agent de son devenir. Alors SARTRE reprend à son compte la
thèse marxiste à propos de l’histoire. Celui-ci a justement fondé la doctrine de l’existentialisme athée
dont le principe relève de l’assertion suivante : « L’existence précède l’essence » L’existentialisme est
un humanisme. Dès lors l’histoire n’est rien d’autre que l’œuvre de l’homme en clouant au piloris le
déterminisme historique. Il souligne à ce titre : « Ainsi l’homme fait l’histoire. En ce sens l’histoire
est l’œuvre propre de toute l’activité de tous les hommes. » Critique de la Raison Dialectique.
Admettons tout de même que toute l’histoire de l’humanité ne dépend pas pleinement de la volonté et
de la liberté des hommes.

3. L’homme à la fois produit et agent de l’histoire

L’histoire est un processus complexe qui échappe à l’ordre répétitif des évènements. En ce sens
MACHIAVEL (1469-1527) expose la vision selon laquelle les hommes sont à la fois produits et agents
de l’histoire. De ce fait il démontre respectivement dans Le Prince comme dans Le discours sur la
première décade de Tite-Live que l’histoire n’est pas totalement prédéterminée, car elle laisse une place
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à l’engagement et à l’action des hommes. Il existe seulement des circonstances susceptibles de favoriser
des leçons ou des enseignements. Si l’homme est objet de l’histoire, il en est aussi le sujet. Et on peut
relever que tout au long de l’histoire de l’humanité divers phénomènes notamment l’esclavage, le
racisme, l’apartheid, la colonisation et la domination ont marqué les rapports entre les hommes et les
peuples. Alors comment peut-on édifier l’humanité ?

III. DECOLONISER ET DESALINER : DEUX EXIGENCES DE L’HUMANITE


Le fait colonial a eu pour effet d’une part la domination politique et économique, et d’autre part
l’aliénation intellectuelle et culturelle. Ce conteste à susciter une volonté des peuples de s’affranchir de
cette domination.

1. Décoloniser et désaliéner comme refus de la domination

La notion d’humanité repose sur la valorisation de la dignité humaine et sur la diversité culturelle, en
cela elle est incompatible avec l’idée de domination. En ce sens l’ethnocentrisme, en tant que tendance
à privilégier un type de société et de culture auquel on appartient, s’avère illégitime et dangereux. Dans
la mesure où cette attitude conduit à la division, au racisme, à l’exclusion, à la discrimination, à
l’esclavage, au sexisme, à la domination coloniale et bien d’autres pratiques du même genre. À en croire
MONTESQUIEU (1689-1755) dans son ouvrage De l’Esprit des lois, l’esclavage des noirs et
l’extermination des indiens d’Amérique sont justifiés du fait que ceux-ci n’ont pas de raison et
n’appartiennent pas à l’humanité ou au genre humain. Contre cette position Senghor, Césaire, Damas,
Frantz Fanon revendiquent l’égalité des peuples et des cultures à travers le courant remarquable de la
négritude. Il importe donc de dénoncer et de faire cesser toutes les formes d’exclusion et de domination
au sein de l’humanité. Selon Claude Lévi-Strauss (1908-2009) : « Aucune société n’est foncièrement
bonne ; mais aucune n’est absolument mauvaise » Tristes Tropiques. Tel est le sens de la promotion
de la diversité culturelle pour enrichir l’humanité.

2. La diversité culturelle comme facteur d’enrichissement de l’humanité

L’universalité de la condition humaine autorise la réfutation de l’ethnocentrisme et de la domination au


sein de l’humanité. Celle-ci étant une totalité qui se construit dans la diversité des peuples, des hommes
et des cultures. Etant donné que les modes de vies, les traditions et coutumes sont liés à l’histoire
singulière ou spécifique de chaque groupe humain ou peuple. Ce qui fait dire à Antoine de SAINT-
EXUPÉRY (1900-1944) ceci : « Si tu diffères de moi mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis. »
Terre des hommes. Il faut rendre raison de l’humanisme, de la philanthropie, de l’altruisme pour
promouvoir et bâtir l’humanité. Puisque pour Auguste COMTE (1798-1857) : « Tout en nous
appartient à l’humanité. Et notre harmonie morale repose exclusivement sur l’altruisme. »
Catéchisme positiviste. Quant à SENGHOR, il a prôné la civilisation de l’universel. Sans oublier
Nelson MANDELA (1918-2013) dont la vie fût consacrée à la lutte pour l’unité des hommes et le rejet
de toutes les formes de domination.

4
CONCLUSION
En définitive, l’histoire de l’humanité permet de saisir le parcours des hommes et des peuples à travers
le temps. Elle donne l’occasion de rendre compte des productions et des acquis résultant de la culture,
de la civilisation et de l’existence. Alors le rejet ou le refus de l’ethnocentrisme et de la domination au
sein de l’humanité acquièrent une légitimité au nom du principe du rationalisme selon lequel la raison
est une faculté universelle et caractérise la réflexion philosophique.
Activité d’application
Coche parmi les assertions suivantes celles qui soutiennent que l’homme est agent de l’histoire.

Les hommes qui sont les créatures de Dieu ne peuvent s’affranchir du plan préétabli par le
créateur.
L’homme est le maître ou l’agent de son devenir
« L’essence précède l’existence »
L’histoire n’est rien d’autre que l’œuvre de l’homme en clouant au pilori le détermine
historique.
L’Idée est en vérité ce qui mène les peuples et le monde.

SITUATION D’EVALUATION
Dans le cadre d’une réflexion sur l’histoire et l’humanité, le texte ci-dessous t’est proposé, fais-en
une étude ordonnée et dégage son intérêt philosophique.
L’homme n'est rien d'autre que son projet, il n'existe que dans la mesure où il se réalise, il n'est donc
rien d'autre que l'ensemble de ses actes, rien d'autre que sa vie. D'après ceci, nous pouvons comprendre
pourquoi notre doctrine fait horreur à un certain nombre de gens. Car souvent ils n'ont qu'une seule
manière de supporter leur misère, c'est de penser : “Les circonstances ont été contre moi, je valais
beaucoup mieux que ce que j'ai été ; bien sûr, je n'ai pas eu de grand amour, ou de grande amitié, mais
c'est parce que je n'ai pas rencontré un homme ou une femme qui en fussent dignes, je n'ai pas écrit de
très bons livres, c'est parce que je n'ai pas eu de loisirs pour le faire ; je n'ai pas eu d'enfants à qui me
dévouer, c'est parce que je n'ai pas trouvé l'homme avec lequel j'aurais pu faire ma vie (…)
Or, en réalité, pour l'existentialiste, il n'y a pas d'amour autre que celui qui se construit, il n'y a pas de
possibilité d'amour autre que celle qui se manifeste dans un amour ; il n'y a pas de génie autre que celui
qui s'exprime dans des œuvres d'art : le génie de Proust c'est la totalité des œuvres de Proust ; le génie
de Racine c'est la série de ses tragédies, en dehors de cela il n'y a rien ; pourquoi attribuer à Racine la
possibilité d'écrire une nouvelle tragédie, puisque précisément il ne l'a pas écrite ? Un homme s'engage
dans sa vie, dessine sa figure, et en dehors de cette figure il n'y a rien.
Jean Paul Sartre (1905-1980), L’existentialisme est un humanisme

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CORRIGE

I. Problématique du texte
Thème : L’homme et son devenir.
Problème : L’homme a-t-il une emprise sur son devenir ?
Thèse : L’homme est entièrement responsable de son devenir.
Antithèse : L’homme est soumis au déterminisme.
Intention : L’auteur veut montrer que l’homme est le sujet de son devenir.
Enjeu : La liberté.

II. Structure logique du texte en vue de son étude ordonnée


Ce texte comprend deux (02) mouvements.
Premier mouvement : (L1 – L11) « L’homme n’est rien (…) ma vie »
Idée principale : L’homme est fondamentalement libre et responsable de son devenir.

Deuxième mouvement : (L11 – L18) « Or en réalité (…) il n’y a rien »


Idée principale : L’existentialisme comme expression de l’engagement de l’homme.

III. Intérêt philosophique

A. Critique interne
Nature du texte : Polémique.
Type de raisonnement : Antithétique.
Adéquation entre la démarche et l’intention.
❖ L’homme est-il toujours responsable de son devenir ?

B. Critique externe
Axe 1 : L’homme est entièrement responsable de son devenir.
Argument 1 : L’homme est un être qui existe d’abord et par la suite se réalise.
• Cf. : Sartre : « L’existence précède l’essence » L’existentialisme est un humanisme.
Argument 2 : L’homme trace lui-même le chemin de son devenir à travers les différentes contradictions
sociales.
• Cf. : Karl Marx et Engels : « L’histoire de toutes sociétés jusqu’à nos jours n’a été que
l’histoire de la lutte des classes » Le manifeste du parti communiste.

Axe 2 : L’homme est le produit de son devenir.


Argument 1 : L’homme est un objet au service de l’histoire ou de la raison absolue qui le manipule
indépendamment de sa volonté.

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EXERCICES

Activité d’application 1
Coche les cases qui correspondent aux arguments qui peuvent être illustrés par cette assertion :
« Si tu diffères de moi mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis »

La culture est un facteur de division entre les peuples.

Toute forme de culture a des traits rudimentaires qui peuvent être polis par les productions
novatrices d’une tradition différente.

L’humanité est une totalité qui se construit dans la diversité des peuples, des hommes et des
cultures.

Activité d’application 2
Coche parmi les assertions suivantes celles qui soutiennent que l’homme est agent de l’histoire.

Les hommes qui sont les créatures de Dieu ne peuvent s’affranchir du plan préétabli par le
créateur.
L’homme est le maître ou l’agent de son devenir
« L’essence précède l’existence »
L’histoire n’est rien d’autre que l’œuvre de l’homme en clouant au pilori le détermine
historique.
L’Idée est en vérité ce qui mène les peuples et le monde.

Activité d’application 3
A l’aide d’une croix désigne l’auteur de ces citations :

CITATIONS AUTEURS
J.J Rousseau B. Pascal L.S Senghor E. Kant

« L’humanité désigne toute la suite des


hommes à travers les générations pour
apparaître comme un même individu qui
apprend continuellement et se
transforme sans cesse ».

« L’homme ne peut devenir homme que


par l’éducation. Et l’éducation fait faire
à la nature un pas vers la perfection. »

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SITUATION D’EVALUATION 1
Dans le cadre d’une réflexion sur l’impact des diversités culturelles, les élèves des Terminales A sont
soumis au sujet suivant : La pluralité des cultures est-elle un obstacle au rapprochement des
peuples ?
Dans une production argumentée, donne ton point de vue sur cette question.
CORRIGE
I- Définition des termes et expressions essentiels

La pluralité des cultures : la diversité culturelle, la différence entre les cultures.


Être un obstacle à : Constituer une entrave à, s’opposer à, compromettre.
Rapprochement des peuples : l’unité du genre humain, l’égalité entre les hommes.
I- Problème à analyser

L’égalité entre les hommes est-elle une illusion ?


II- Axes d’analyse et références possibles.

Axe 1 : La diversité culturelle ne favorise pas l’unité du genre humain.


Argument 1 : Les différences culturelles sont sources de conflits entre les hommes.
Cf. Claude Lévi-Strauss dans Race et culture : « L’attitude la plus ancienne, et qui repose sans doute
sur des fondements psychologiques solides, consiste à répudier purement et simplement les formes
culturelles : morales, religieuses, sociales, esthétiques, qui sont les plus éloignées de celles
auxquelles nous nous identifions. »
Argument 2 : La multiplicité des cultures engendre l’ethnocentrisme et le complexe de supériorité
des peuples dits évolués sur les autres.
Cf. HEGEL, La Raison dans l’histoire.
Cf. Jules Ferry dans son discours sur l’expansion coloniale devant la chambre des députés le 28
juillet 1885 : « il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races
inférieures. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures.»
Axe 2 : La pluralité culturelle peut être facteur de rapprochement entre les peuples.
Argument 1 : L’humanité se définit comme l’ensemble de tous les hommes ou de tous les peuples
malgré leurs différences de races ou de cultures. La multiplicité des cultures est la richesse du genre
humain.
Cf. Auguste COMTE dans Catéchisme positiviste : « Vous devez d’abord définir l’humanité comme
l’ensemble des êtres humains, passés, futures et présents ».
Argument 2 : Le brassage culturel est source d’enrichissement mutuel et permet à l’humanité de
progresser.

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Cf. Aimé CESAIRE dans Discours sur le colonialisme : « j’admets que mettre les civilisations
différentes en contact les unes avec les autres est bien ; que marier des mondes différents est
excellent ».
Cf. Saint Exupéry, Terre des hommes : « Si tu diffères de moi, loin de me léser, tu m’enrichis ».
Argument 3 : Le respect des autres malgré nos différences est une exigence morale.
Cf. Emmanuel KANT : « Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne
que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement
comme un moyen ». Fondements de la métaphysique des mœurs.

SITUATION D’EVALUATION 2

Dans l’intention de connaître ton point de vue sur un débat relatif au travail, le sujet suivant t’est
proposé : Le travail humanise-t-il ?
A travers une production argumentée, fais-nous connaître ta position.
CORRIGE
I- Définition des termes et expressions essentiels du sujet

Travail : activité consciente de transformation de la nature et de l’homme, activité de production de


biens utiles…
Humanise : ce qui rend humain, ce qui confère à l’homme de la dignité, de la valeur ; ce qui soustrait
l’homme de l’animalité c'est-à-dire qui le met à l’abri des tendances primaires, des penchants animaux
II- Problème à analyser

Le travail, activité consciente de production de biens utiles, soustrait-il l’homme à l’animalité ?


III- Axes d’analyse et références possibles

Axe 1 : Le travail, facteur d’humanisation


Argument 1 : Le travail est une activité consciente ; il est donc une spécificité humaine et de ce fait,
distingue l’homme de l’animal qui, à proprement parler, ne travaille pas.
KARL MARX, Le capital « Le travail est de prime abord, un acte qui se passe entre l’homme et la
nature (…) En même temps qu’il agit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifie
sa propre nature et développe les facultés qui y sommeillent »

Argument 2 : Le travail comme activité de transformation de la nature et de production de biens utiles,


permet à l’homme de satisfaire ses besoins vitaux et d’être ainsi, à l’abri des vices, expression des
tendances animales. VOLTAIRE, Candide « Le travail éloigne de nous, trois grands maux : l’ennui, le
vice et le besoin … »

Axe 2 : Dans sa forme moderne le travail aliène et déshumanise l’homme.

Argument 1 : Avec l’avènement du machinisme (utilisation de la machine) et de la division du travail,


le travailleur est entièrement sacrifié à la machine, il perd ainsi toute dignité et toute noblesse. Il est
aliéné. KARL MARX, Manuscrits de 1844 « Le travail produit l’ouvrier en tant que marchandise… »
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Argument 2 : Le travail est pénible et même dégradant, surtout dans sa forme artisanale. Il déforme le
corps mais aussi l’âme. Le travail est donc non seulement aliénant mais aussi deshumanisant.
PLATON, La République « Tout ce qui est artisanal et manœuvrier porte honte et déforme l’âme en
même temps que le corps ».
On peut voir un troisième axe pour montrer que malgré ses aspects négatifs le travail reste l’activité
principale de l’homme. Il socialise l’individu, le raffine physiquement, intellectuellement,
moralement. C’est pourquoi le refus de travailler n’a pas de sens, il peut même apparaitre comme un
mal, un acte contre nature
EMMANUEL MOUNIER, Le Personnalisme « tout travail travaille à faire l’homme »

DOCUMENTS A CONSULTER
Sophocle – Epictète – Montaigne – Erasme – Pascal – Spinoza – Montesquieu - Rousseau – Kant –
Hegel – Marx – Engels – Schopenhauer – Bergson – Merleau-Ponty – Lévi-Strauss – Raymond Aron –
Irénée Marrou – Sartre – Senghor – Aimé Césaire - Auguste Comte - Saint Augustin – Kierkegaard –
Hérodote

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