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DISSERTATION - Eléments de Corrigé

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DISSERTATION

ÉLÉMENTS DE CORRIGÉ – PLAN DÉTAILLÉ

Colette est une femme de lettres née le 28 janvier 1873 à Saint-Sauveur-en-Puisaye dans
l’Yonne et morte le 3 août 1954 à Paris.
Elle est l'une des plus célèbres romancières de la littérature française, aussi bien en France qu'à
l'étranger. Elle montre un style épuré, élevé, une attention particulière à la justesse des mots, notamment
lorsqu'ils sont chargés d'exprimer l'effusion de la nature et la poésie du monde qui sont les lignes de
force de son écriture comme on peut le constater dans cette citation du Blé en herbe :« Derrière la
fenêtre, les yeux de la Pervenche le suivaient, et les gouttes glissantes le long de la vitre semblaient
ruisseler de ces yeux anxieux, d’un bleu qui ne dépendait ni de l’étain jaspé du ciel ni du plomb verdi
de la mer. »
Sido est un récit d’enfance écrit par Colette, dont la première publication dans sa version définitive date
de 1930. Plus de vingt ans plus tôt, elle publie un recueil de textes épars, Les Vrilles de la vigne, dont
le texte liminaire souligne l’importance, puisque c’est en se libérant des contraintes d’écriture que son
premier mari lui imposait, que Colette parvient à la maturité littéraire. Ces deux œuvres ont pour point
commun leur style poétique par lequel l’autrice partage ses souvenirs, ses expériences et sa vision
esthétique du monde. Les textes ne sont pas organisés chronologiquement et il n’y a pas de ligne
narrative claire, car il ne s’agit pas tant de raconter que de partager une façon poétique d’« habiter le
monde » pour reprendre le célèbre vers du poète allemand Hölderlin. Ainsi, l’intérêt des deux œuvres
de Colette réside certes dans la narration mais surtout dans le style que son écriture nous invite à
découvrir dans ce nouveau rapport au monde qu’elle nous propose.
Ainsi, nous montrerons la façon d’être au monde que défend Colette dans son œuvre et comment cette
appréhension est traduite poétiquement par l’écriture. Puis nous nous intéresserons à la manière dont
l’autrice invite aussi le lecteur à changer son regard sur le monde.

Édition de référence : Le livre de Poche n° 36566, juin 2022.

I/ Une façon personnelle d’avoir sa place dans le monde :

1- Sido un modèle :
- Sido montrée comme la porte-parole de l’univers, celle qui offre à Colette enfant la
possibilité de battre la campagne à l’aube (extraits pages 43-45)
- Sido fascinée par le spectacle d’un merle dévorant des cerises (p. 55-56)
- Sido anticléricale, femme cultivée (Paris), maîtresse absolue de la maisonnée.

2- Colette, une femme libérée des contraintes :


- Elle se libère de Willy et devient maîtresse de son écriture ( Les Vrilles de la vigne : Le
rossignol).
- Revendication de son homosexualité et de sa liberté (« Nuit Blanche » Les Vrilles de la
vigne).
- Elle s’affranchit des contraintes d’écriture (Les 4 nouvelles animalières).
3- Le goût de l’anecdote :
- Récit autobiographique à la 1ère personne qui raconte de petits événements (Les orages,
Les hivers enneigés et étincelants, les cristaux de neige p. 41/42)
- L’amour du Capitaine pour Sido, sa grivoiserie.
- La découverte de l’œuvre du Capitaine : les pages blanches et la manière dont chacun
s’en empare.
- Le mariage de Juliette, la demi-sœur de Colette.

II/ Une écriture poétique :

1- La description comme un tableau sensoriel :


- Épisode de la sortie à l’aube
- Description de la mer ou de la forêt (« En marge d’une plage blanche II », Les Vrilles de
la vigne) – Noces / Camus - Expérience synesthésique.
- Récit de la « grille » dans « Les Sauvages », comment ce non-événement devient à travers
la description un élément fondamental et crée un moment d’écriture exceptionnel.

2- De la poésie même dans la satire :


- Description stéréotypée des pêcheurs et des gens en baie de Somme, traits d’humour,
invention de vocabulaire (« En marge d’une page blanche I et II »).
- Manière d’évoquer ses frères et sa sœur (« Les Sauvages »)

3- Écriture qui mêle les genres littéraires :


- Théâtre : « Dialogue de bêtes »
- Comme un journal ou un journal intime : « Partie de pêche »
- Univers du spectacle : « Music-Halls »

III/ Inviter le lecteur à voir le monde autrement :

1- L’écriture de Colette, expérience personnelle qui devient universelle :


- Des souvenirs d’enfance qui n’ont rien d’extraordinaire mais que l’écriture sublime et qui
peuvent parler à tous. (Puiser dans Sido)

2- Un style original :
- Écriture autobiographique atypique qui conduit le lecteur à rester en alerte, à profiter de
ce qui le surprend pour l’étendre à sa propre expérience. Maintien du lien entre l’œuvre
et son lecteur. (Explorer les particularités stylistiques de Colette)

3- Un regard nouveau sur le monde :


- Colette invite dans son œuvre à regarder le monde autrement : reprendre l’injonction
formulée dans la citation d’Hölderlin « Il faut … »
- Explorer le regard de l’autrice porté sur la famille, sur la nature.
- Expression de la Tolérance (homosexualité, liberté …)
CONCLUSION :

L’œuvre de Colette est novatrice parce qu’elle concrétise dans son écriture l’injonction
du poète Hölderlin à « habiter poétiquement le monde ». En effet, il ne s’agit pas seulement pour
l’autrice de partager avec nous ce regard émerveillé hérité de sa mère qu’elle porte sur la nature,
sur les animaux, et sur ses semblables, mais elle va plus loin en traduisant cette façon d’être au
monde dans son écriture. Ainsi l’expérience personnelle atteint une portée universelle et rejoint
chacun. Lire Colette, c’est ressentir par tous ses sens la communion mystérieuse qui unit tous
les composants du monde.
Ainsi, la démarche de Colette est poétique dans le sens étymologique du mot « poïen », qui
signifie « créer ». En effet, c’est par l’écriture qu’elle crée le monde. Nous ne regarderons plus
un rossignol comme avant après avoir lu Les Vrilles de la Vigne.

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