Incendies Résumé
Incendies Résumé
Incendies Résumé
Lubna AZABAL
SORTIE LE 12 JANV IE R 20
F ranc e / C ana da – 20 1 0 – D ol b y S R D – 2. 3 5 – 2h 1 0
Jeanne voit dans cet énigmatique legs la clé du silence de sa mère, enfermée dans un
mutisme inexpliqué les dernières semaines précédant sa mort. Elle décide
immédiatement de partir au Moyen-Orient exhumer le passé de cette famille dont elle
ne sait presque rien…
Simon, lui, n’a que faire des caprices posthumes de cette mère qui s’est toujours
montrée distante. Mais son amour pour sa sœur jumelle le poussera bientôt à
rejoindre Jeanne et à sillonner avec elle le pays des ancêtres sur la piste d’une
mère bien loin de celle qu’ils ont connue.
EN TRE TIE N A VEC DE NI S VI LLE NE U VE
La même impression que quand j’ai vu Apocalypse Now pour la première fois : soufflé.
La pièce était présentée dans le tout petit théâtre des Quat’Sous de Montréal. J’étais
assis au deuxième rang, ayant acheté les derniers billets de la dernière
représentation. J’ai reçu le texte dans la figure et suis sorti du théâtre sur les
genoux. Je ne cherchais pas à faire une adaptation à cette époque mais j’ai
immédiatement su que j’allais en faire un film.
Le texte d’Incendies est comme une partition d’un grand compositeur classique : il
inspire directement des images fortes. Aussi, la mise en scène de Wajdi est truffée
d’images théâtrales d’une très grande puissance, d’une beauté rare. Appartenant à
l’alphabet du théâtre, je n’ai pas pu les utiliser, mais j’ai pu remonter à leur source
et les traduire en cinéma. Wajdi m’a aussi donné quelques clés qui m’ont aidé.
Com ment av ez -v ou s réu ss i à c onv ain c re Waj di qu'i l ét ai t p os si ble d’a dap t er
Incen di es p ou r l e gran d écran ?
Beyrouth ou Daresh ? Cette question m’a hanté durant toute l’écriture du scénario.
J’ai finalement décidé de faire comme la pièce et d’inscrire le film dans un espace
imaginaire comme Z de Costa Gravas afin de dégager le film d’un parti pris politique.
Le film traite de politique mais demeure aussi apolitique. L’objectif de la pièce est de
creuser le thème de la colère et non pas de la générer. Le territoire d’Incendies
étant un champ de mines historiques.
Pour transposer un texte aussi dramatique à l’écran, et pour éviter le mélodrame, j’ai
opté pour la sobriété d’un réalisme cru, en conservant le facteur mythologique de la
pièce à l’aide d’un travail sur la lumière naturelle et les ombres. L’émotion ne doit
pas être une fin mais un moyen pour atteindre l’effet de catharsis désiré. Incendies
c’est aussi, le voyage de Jeanne et Simon vers la source de la haine de leur mère.
C’est une quête universelle et elle me touche profondément. Mais j’avoue que
l’équilibre dramatique du film a été long à trouver au scénario. Chaque séquence
pouvait inspirer un long métrage !
Son premier long métrage, Un 32 août sur Terre, est présenté dans plus de trente-
cinq festivals internationaux en 1998, faisant notamment partie des sélections
officielles de festivals comme Cannes (Un Certain Regard), Telluride et Toronto, en
plus de représenter le Canada à la course aux Oscars en 1999.
En 2000, son deuxième film, Maelström, est sélectionné par une quarantaine de
festivals (dont Sundance et Toronto) et rafle plus de vingt-cinq prix à travers le
monde, dont le Prix de la Critique Internationale (FIPRESCI) au Festival de Berlin en
2001 et celui de la SACD pour le Meilleur Scénario, neuf Prix Jutra et cinq Prix
Genie dont ceux de Meilleur Film et Meilleur Réalisation. Et il représente encore
une fois le Canada pour la course aux Oscars en 2000.
En 2009, sort son troisième long métrage, Polytechnique. Suite à une première
mondiale à Cannes à la Quinzaine des Réalisateurs, le film est présenté dans
plusieurs festivals dont ceux d’Helsinki, Namur, Londres, Tapei et Gijon. Fort de son
succès auprès des critiques et du public, Polytechnique a récemment été récompensé
du Prix du Meilleur Film Canadien de 2009 par l’Association des critiques de films de
Toronto.
Son quatrième long métrage, Incendies, une adaptation de la pièce de Wajdi Mouawad,
est une
coproduction Canada-France tournée au Québec et en Jordanie.
FILMOGRAPHIE
Révélation du théâtre contemporain de ces dix dernières années, Wajdi Mouawad est
un artiste complet qui joint l'écriture et la mise en scène à l’interprétation.
Né au Liban en 1968, il est contraint d’abandonner sa terre natale à l’âge de huit ans,
pour cause de guerre civile. Débute une période d’exil avec sa famille qui le conduit
d’abord en France. De l’Hexagone, il émigre à nouveau et se fixe définitivement à
Montréal en 1983. C’est là qu’il fait ses études et obtient un diplôme en
interprétation de l’École Nationale de Théâtre. À sa sortie, il joue, écrit et met en
scène plusieurs spectacles avec le Théâtre Ô Parleur, compagnie qu’il fonda avec
Isabelle Leblanc.
En 1990 et 1991, il signe déjà trois œuvres. Sa carrière de metteur en scène s’amorce
à peu près à la même époque. Par la suite, son parcours de metteur en scène lui
permettra d’explorer des univers aussi riches qu’hétéroclites.
Alors qu’il est déjà officier de l’Ordre du Canada et Chevalier de l’Ordre des Arts et
des Lettres, il s’est vu remettre cette année le Grand Prix de l’Académie Française
pour l'ensemble de son œuvre dramatique.
Wajdi Mouaw ad parle d' Incen dies
"Je n'invente pas mes histoires, je les rencontre dans la rue : elles sont belles et
elles me plaisent. Alors on va prendre un café, on s'asseoit l'un en face de l'autre et
je lui demande comment elle s'appelle. Je m'appelle Incendies. Et qui es-tu ? Je suis
une femme qui s'est tue. Là, je tombe follement amoureux. Je lui dis attention, je suis
en train de tomber amoureux. Ou on s'arrête tout de suite car je n'ai pas envie qu'une
histoire comme vous me laisse tomber, ou vous restez et on travaille ensemble, moi
comme auteur, vous comme histoire. Elle me dit revoyons-nous dans une semaine,
prenons le temps. On se revoit une semaine plus tard, je lui dis vous m'avez manqué,
elle me dit vous aussi. Je lui demande ce qu'elle peut me dire de plus. Je suis une
femme qui s'est tue et j'ai des jumeaux. Je vois des paysages quand elle dit ça, je vois
des choses et c'est ça l'histoire. Je ne peux rien faire si je n'ai pas cette rencontre-
là."
Incendies
de wajdi mouawad par antoine de baecque
Cela fait plus de vingt ans que Wajdi Mouawad écrit des pièces de théâtre, qu'il les
monte, que parfois il les joue. Cet homme de quarante ans est déjà célèbre dans les
milieux de la scène, des deux côtés de l'Atlantique, à Montréal où il est arrivé à 15
ans, à la suite de parents fuyant la guerre civile au Liban, en France où ses pièces
sont souvent mises en scène et où elles sont éditées. Le Festival d'Avignon a consacré
en 2009 cette place centrale dans la dramaturgie contemporaine en lui proposant
d'être son artiste associé. Dans la Cour d'honneur du Palais des papes, cet été-là,
Wajdi Mouawad a proposé trois pièces, qui se poursuivaient toute une nuit durant, du
crépuscule à l'aube : Littoral, Incendies, Forêts. De cette trilogie de l'exil et du
retour sur les lieux où une famille s'est déchirée, le second volet, Incendies, est
destiné à devenir le texte classique de notre temps.
Dans les livres d'histoire de la littérature française écrits dans un siècle, dans les
futurs livres d'histoire tout court, il est absolument certain qu'Incendies tiendra un
rôle majeur : ce sera LA pièce des débuts du XXIe siècle, celle d'une bouleversante
quête initiatique, celle d'une odyssée des origines, celle des trajets et des
migrations, celle du choc des cultures entre l'Occident et l'Orient, celle où se
croisent la question de l'intime, du singulier, et les violences des guerres, des
communautés malmenées par l'histoire, celle, enfin, où l'écriture, les dialogues, la
construction, portés par un souffle épique et une intelligence aiguë, font revivre le
monde de ces trente dernières années, le monde tel qu'il ne va plus, parcouru de
folies, de massacres, de prisons, d'attentats, de désespoir et d'égoïsme. Si tout va mal
dans ce monde en proie à la déraison, pourtant — et c'est la force de ce texte — on y
rit, on y aime, on s'attache à des personnages si proches, si faibles, si vaillants, on
tremble comme dans un thriller familial, et on finit même par savoir d'où l'on vient et
par comprendre les bourreaux autant que les victimes.
Ce texte-monde, né sur scène en 2003 par la volonté d'un artiste qui possède ce
pouvoir suprême qu'est l'art de raconter, devait absolument passer à l'écran : la
puissance universelle de cette écriture exigeait cette confrontation autant que cette
fusion avec le cinéma, et ses manières, souvent très différentes, de visualiser, de
monter, d'incarner les histoires. Denis Villeneuve a tenté ce pari, et le relève avec sa
propre personnalité, celle d'un des cinéastes québecquois les plus talentueux de sa
génération, auteur de trois films remarqués, Un 32 août sur Terre, Maelström,
Polytechnique. Il le fait avec une grande liberté, tout en rendant à Incendies son
tourment, ses destins, sa géographie mouvante, sa construction captivante. Comme si
ce film avait réussi à faire naître du texte toutes les images dont il était porteur.
Les acteu rs
LUBNA AZABAL
Lubna Azabal est née en Belgique où elle suit des cours au Kleine Academie et au
Conservatoire Royal de Bruxelles avant de débuter sa carrière d’actrice au théâtre.
En 1997, elle tient son premier rôle au cinéma au côté d’Olivier Gourmet dans J’adore
le Cinéma de Vincent Lanno.
Par la suite, cette actrice francophone aux origines espagnole et marocaine initie une
carrière internationale qui lui permettra de jouer, entre autres, dans le thriller
politique Paradise Now de Habbu Assad, Golden Globes 2006 du Meilleur Film
Etranger. Mais aussi dans Loin de André Téchiné, Aram de Robert Kechichan, Un monde
presque paisible de Michel Deville, Exils de Tony Gatlif (Cannes 2004 – Prix de la Mise
en Scène), 24 Mesures de Jalil Lespert, Mensonges d’Etat de Ridley Scott, ou encore
Comme les cinq doigts de la main de Alexandre Arcadi.
MÉLISSA DÉSORMEAUX-POULIN
Jeune actrice québécoise, Mélissa Désormeaux-Poulin, a fait ses débuts sur le petit
écran aussi bien dans des séries que dans des publicités. En 2008, elle participe au
film Dédé, à travers les brumes aux côtés de Sébastien Ricard qui sera un grand
succès du box-office canadien. Incendies est son quatrième film.
MAXIME GAUDETTE
Révélation du film Polytechnique, réalisé en 2009 par Denis Villeneuve, pour lequel
il obtient le Prix Génie (équivalent des Césars en France) cet acteur canadien, issu du
Conservatoire d'Art Dramatique de Montréal en 1997, a longtemps arpenté les
planches dans une variété de rôles issus d'un vaste répertoire, flirtant tantôt avec
le registre classique, tantôt avec le théâtre de création avant d’entamer une
carrière au cinéma.
RÉMY GIRARD
Rémy Girard est l’un des acteurs québécois les plus connus sur la scène
internationale depuis sa sélection dans la liste des vingt meilleurs acteurs du New
York Times en 2004.
Acteur de théâtre mais aussi du grand et du petit écran, nous avons pu le remarquer
en France par ses interprétations dans Les films de Denys Arcand Les invasions
barbares, Le déclin de l’empire américain et Jésus de Montréal.
LISTE ARTISTIQUE
LISTE TECHNIQUE