Forces Intermoléculaire
Forces Intermoléculaire
Forces Intermoléculaire
Roald Hoffmann
(né en 1937)
Des études récentes semblent indiquer que la remarquable capacité du lézard gecko à escalader
les murs et à adhérer aux surfaces solides repose sur les forces intermoléculaires.
© 2015 Pearson France – Principes de Chimie, une approche moléculaire – Nivaldo Tro, Eveline Clair, Julie Vézina, Jean-Marie
A
u chapitre 1, nous avons appris que la matière existe essentiellement dans trois états :
solide, liquide et gaz. Les états solide et liquide ont plus de points communs entre eux
qu’ils n’en ont avec l’état gazeux. En effet, dans l’état gazeux, les particules consti
tuantes – atomes ou molécules – sont très distantes les unes des autres et n’interagissent
pas beaucoup entre elles, car les forces de cohésion sont pratiquement inexistantes. Dans les
états condensés, les particules constituantes sont proches les unes des autres et établissent
entre elles des forces d’attraction modérées (forces intermoléculaires) à fortes (liaisons).
Contrairement à l’état gazeux, pour lequel on dispose d’un bon modèle quantitatif simple
(la théorie cinétique moléculaire) permettant de décrire et de prédire le comportement
des gaz, il n’existe pas de tel modèle pour les phases condensées (liquides et solides). En fait,
la modélisation des états condensés est un domaine de recherche actif aujourd’hui. Dans le
présent chapitre, nous nous intéresserons à la description des états de la matière et de leurs
propriétés, et nous présenterons quelques principes qualitatifs pour nous aider à comprendre
ces propriétés.
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Afin d’amorcer notre compréhension des différences entre les trois états courants de
la matière, examinons le tableau 7.1. Remarquez que les masses volumiques des états solide
et liquide sont beaucoup plus élevées que celle de l’état gazeux. Notez également que les
volumes molaires des états solide et liquide sont plus semblables entre eux qu’ils ne le sont
par rapport à l’état gazeux. Les représentations moléculaires illustrent la raison de ces
différences. Les molécules dans l’eau liquide et la glace sont en contact étroit les unes avec
les autres, se touchant presque. Elles sont maintenues par les forces de dispersion et par les
interactions dipôle-dipôle de type ponts hydrogène, alors que les molécules de l’eau
gazeuse sont séparées par de grandes distances et que les forces intermoléculaires y sont
pratiquement inexistantes. Notez que la représentation moléculaire de l’eau à l’état gazeux
au tableau 7.1 n’est pas à l’échelle, car les molécules d’eau dans le dessin devraient être
beaucoup plus éloignées les unes des autres par rapport à leur taille. (Si elle était dessinée
à l’échelle, seul un fragment de molécule apparaîtrait dans le schéma.) Ainsi, la grande
distance qui sépare les molécules permet d’expliquer la faible masse volumique de l’eau
gazeuse (plus de 1000 fois plus faible que celles des états liquide et solide).
Gazeuse
100 5,90 3 1024 30,5 L
(vapeur)
Remarquez également que, dans le cas de l’eau, le solide est légèrement moins dense
que le liquide (sa masse volumique est légèrement plus faible). Il s’agit d’un comportement
atypique. En effet, la plupart des solides sont légèrement plus denses que leurs liquides
correspondants parce que les molécules se rapprochent lors de la congélation (création
d’un maximum de forces intermoléculaires). Comme on le verra à la section 7.7, la glace
est moins dense que l’eau liquide parce que la structure cristalline particulière de la glace
permet une légère séparation des molécules d’eau au moment de la congélation.
Du point de vue moléculaire, la liberté de mouvement des molécules ou des atomes
constituants illustre une différence importante entre les liquides et les solides. Même si les
atomes ou les molécules dans un liquide sont en contact étroit, l’énergie thermique plus
importante en phase liquide affaiblit les forces intermoléculaires ou les liaisons, ce qui
permet aux molécules ou aux atomes de se déplacer et de tourner les uns autour des autres.
Ce phénomène ne se produit pas dans les solides, car les atomes ou les molécules retenus
par de puissantes forces intermoléculaires ou par des liaisons efficaces sont presque
immobilisés dans leurs positions, ne pouvant que vibrer sans cesse autour d’un point fixe.
Le tableau 7.2 résume les propriétés des liquides et des solides, de même que les propriétés
des gaz aux fins de comparaison.
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Les liquides tout comme les gaz adoptent la forme de leurs contenants parce que les
atomes ou les molécules qui les composent sont libres de s’écouler (ou de se déplacer les
▲ Figure 7.1 Les liquides adoptent uns par rapport aux autres) (figure 7.1). Contrairement aux gaz, les liquides se compriment
la forme de leur contenant Quand
vous versez de l’eau dans un récipient, difficilement parce que les molécules ou les atomes qui les composent sont en contact
elle adopte la forme du récipient parce que étroit ; on ne peut les rapprocher plus qu’ils le sont. Au contraire, dans un gaz, les molé-
les molécules d’eau sont libres de s’écouler. cules sont très distantes les unes des autres et il est facile de les forcer à occuper un
volume plus petit en augmentant la pression externe (figure 7.2).
Liquide Gaz
▲ Figure 7.2 Les gaz sont compressibles Dans un liquide, les molécules sont proches les unes des autres et
sont difficilement compressibles. Dans un gaz, les molécules sont très espacées, ce qui rend les gaz compressibles.
Selon certaines définitions, un solide Les solides ont une forme définie parce que, contrairement aux liquides et aux gaz,
amorphe est considéré comme un les molécules ou les atomes composant les solides sont figés en place. Comme les
état unique, différent de l’état solide liquides, les solides ont un volume défini et ne peuvent généralement pas être comprimés
normal parce qu’il manque d’ordre
sur de longues distances.
parce que les molécules ou les atomes qui les composent sont déjà en contact étroit. Les
solides peuvent être cristallins quand les atomes ou les molécules qui les composent sont
disposés dans un réseau tridimensionnel bien ordonné (par exemple, le sel de table), ou ils
peuvent être amorphes (par exemple, le verre), quand les atomes ou les molécules qui les
composent ne sont pas disposés de façon régulière sur de longues distances.
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Chaleur ou
Chaleur pression réduite
Refroidissement Refroidissement ou
pression augmentée
Quel diagramme représente le mieux la vapeur qui s’échappe d’un pot d’eau
bouillante ?
7.3 Gaz
Au chapitre 1, vous avez appris comment la méthode scientifique passe des observations
aux lois et finalement aux théories. Une théorie du comportement des gaz explique, par
exemple, pourquoi le volume d’un gaz augmente quand la température s’élève. Le modèle
le plus simple pour expliquer le comportement des gaz est la théorie cinétique des gaz.
Dans sa version la plus élémentaire, on néglige les forces qui peuvent s’exercer entre les
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TPN ou température et pression atomes ou les molécules gazeux : ce sont ces gaz dits « parfaits », avec lesquels vous avez
normales sont des conditions travaillé au secondaire. Une mole d’un gaz parfait occupe un volume de 22,41 L à tem-
de pression et de température pérature et pression normales (TPN). La figure 7.3 illustre le volume molaire de plu-
normalisées, soit celles au niveau
de la mer (0 8C et 101,3 kPa). sieurs gaz réels à TPN. Comme vous pouvez le constater, le volume de la plupart de ces
gaz est très proche de 22,41 L, ce qui signifie qu’ils ont un comportement qui ressemble
fortement à celui des gaz parfaits. Les gaz se comportent de façon idéale quand les deux
hypothèses suivantes sont vraies : 1) le volume des particules du gaz est négligeable par
rapport à la distance qui les sépare ; et 2) les forces de cohésion entre les particules de gaz
sont négligeables. À TPN, ces hypothèses sont valides pour la plupart des gaz courants,
d’où les volumes similaires observés à la figure 7.3. Toutefois, elles ne tiennent plus dans
le cas de pressions plus élevées et de températures plus faibles comme nous le verrons un
peu plus loin.
Volume molaire
30
20
10
0
Gaz parfait Cl2 CO2 NH3 N2 He H2
▲ Figure 7.3 Volume molaire des gaz réels Les volumes molaires de plusieurs gaz à TPN sont tous près
de 22,41 L, ce qui indique que la déviation au comportement idéal est petite.
Molécules de gaz Rappelez-vous que la pression est le résultat des collisions constantes entre les atomes
ou les molécules dans un gaz et les surfaces qui les entourent (figure 7.4). À cause de la pres-
sion, on peut boire avec des pailles, gonfler des ballons de basket-ball et respirer. Les varia-
tions de pression dans l’atmosphère terrestre créent le vent et les changements de pression
nous aident à prévoir les conditions météorologiques. La pression est tout autour de nous et
même à l’intérieur de notre corps ; par exemple, elle permet la circulation du sang dans les
vaisseaux sanguins, les échanges gazeux dans les poumons ou la filtration de l’urine dans
les reins. La pression exercée par un échantillon de gaz est la force par unité de surface qui
résulte des collisions de particules de gaz avec les surfaces environnantes :
Surface force F
Force Pression 5 5
surface A
▲ Figure 7.4 Pression d’un gaz
La pression est la force par unité de surface
exercée par des particules de gaz qui
entrent en collision avec les surfaces
Gaz parfaits et théorie cinétique moléculaire
qui les entourent. Dans la théorie cinétique des gaz, un gaz est représenté comme un ensemble de particules
(soit des molécules, soit des atomes, selon la nature du gaz) en mouvement constant
(figure 7.5). Une particule se déplace en ligne droite jusqu’à ce qu’elle entre en collision
avec une autre particule (ou avec la paroi du contenant). Les postulats de base (ou hypo-
thèses) de la théorie cinétique moléculaire sont les suivants :
1. La taille d’une particule est négligeable. La théorie cinétique moléculaire suppose
que les particules elles-mêmes n’occupent aucun volume, même si elles ont une masse.
Ce postulat est justifié parce que, sous des pressions normales, l’espace entre les
atomes ou les molécules dans un gaz est considérable par rapport à la taille des molé-
cules ou des atomes eux-mêmes. Par exemple, dans un échantillon d’argon à TPN, les
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atomes occupent seulement environ 0,01 % du volume et la distance moyenne d’un Théorie cinétique moléculaire
atome d’argon à un autre est de 3,3 nm. En comparaison, le rayon atomique de l’argon
est de 97 pm. Si un atome d’argon était de la taille d’une balle de golf, son plus proche
voisin se trouverait, en moyenne, à un peu plus de 1,2 m de distance, à TPN.
3. La collision d’une particule avec une autre (ou avec les parois) est complètement ▲ Figure 7.5 Modèle de comporte
élastique. Cela signifie que lorsque deux particules entrent en collision, elles peuvent ment des gaz Dans la théorie cinétique
échanger de l’énergie, mais il n’y a pas de perte d’énergie globale. Toute énergie moléculaire des gaz, un échantillon de
cinétique perdue par une particule est complètement gagnée par l’autre. Il en est ainsi gaz est représenté comme un ensemble
de particules en mouvement rectiligne
parce que les particules ne sont pas déformées par la collision. Autrement dit, une constant. La taille de chaque particule
rencontre entre deux particules dans la théorie cinétique moléculaire ressemble plus est négligeable et leurs collisions sont
à la collision entre deux boules de billard qu’entre deux mottes d’argile (figure 7.6). élastiques.
Entre les collisions, les particules n’exercent aucune force l’une sur l’autre.
▲ Figure 7.6 Collisions élastiques et inélastiques La collision entre deux boules de billard est élastique :
l’énergie cinétique totale des corps en collision est la même avant et après la collision. Par contre, la collision
entre deux mottes d’argile est inélastique : l’énergie cinétique des corps en collision est dissipée sous forme
de chaleur durant la collision.
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SOLUTION
(a) La pression d’un gaz est causée par les collisions des molécules sur les parois
du ballon. La pression partielle est la pression exercée par un composant gazeux
particulier à l’intérieur d’un mélange. Dans le ballon, il y a des quantités équimo-
laires (même nombre de moles) de chacun des gaz. Comme la pression ne dépend
que du nombre de particules et non de la nature des particules dans un gaz aux
conditions ambiantes, les trois gaz auront des pressions partielles identiques.
(b) L’énergie cinétique des particules (le mouvement des atomes ou des molécules
dans un gaz) dépend de la température de l’échantillon. On parle d’énergie ciné-
tique moyenne, car à tout moment certaines particules se déplacent plus vite que
d’autres, mais, de façon générale, plus la température est élevée, plus le mouve-
ment de l’ensemble est rapide. Ici, tous les gaz sont à la même température.
Leurs énergies cinétiques moyennes sont donc identiques.
(c) La vitesse des particules dépend de leur énergie cinétique, mais aussi de leur
masse. Comme tous les gaz sont à la même température, leurs énergies cinétiques
moyennes sont identiques. Par contre, le gaz H2 est plus léger (2,02 g/mol) que
les gaz O2 (32,00 g/mol) et H2O (18,02 g/mol). Les molécules de H2(g) auront
donc une vitesse moyenne plus grande que celles de O2(g) et de H2O(g).
(d) Comme le H2(g) est plus léger, ses molécules se déplacent plus rapidement (voir c).
Elles auront donc un rythme d’effusion plus rapide que les molécules de O2(g) et
de H2O(g).
À partir des postulats de la théorie cinétique des gaz, on peut déduire mathémati
quement la loi des gaz parfaits : le volume d’un gaz est directement proportionnel à la
quantité de molécules d’un gaz et à sa température, mais il est inversement proportionnel
à la pression du gaz :
nT
V
P
On peut replacer le signe de proportionnalité par des signes d’égalité en incorporant R,
une constante de proportionnalité appelée constante des gaz parfaits :
RnT
V =
P
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En réarrangeant, on obtient
PV 5 nRT
Un gaz hypothétique qui suit cette loi est appelé gaz parfait. La valeur de R, la constante
des gaz parfaits ou constante molaire des gaz, est la même pour tous les gaz et possède
la valeur suivante :
L # atm L # kPa
mol # K mol # K
R = 0,082 06 ou 8,314
0,45
0,4
0,35 Comportement non idéal :
Volume molaire (L)
0
0 200 400 600 800 1000 1200
Pression (atm)
▲ Figure 7.8 Influence du volume des particules sur le volume molaire À des pressions élevées, 1 mol
d’argon occupe un volume plus grand que devrait occuper 1 mol d’un gaz parfait à cause du volume des atomes
d’argon eux-mêmes. (Cet exemple a été choisi afin de minimiser les effets des forces intermoléculaires, qui sont
très faibles dans l’argon à 500 K, ce qui permet d’isoler l’influence du volume des particules.)
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En 1873, Johannes Van der Waals (1837-1923) a modifié l’équation des gaz parfaits
Tableau 7.3 Constantes
pour l’adapter au comportement des gaz réels. À partir du graphique de l’argon, vous pou-
de Van der Waals
des gaz courants vez constater que la loi des gaz parfaits prédit un volume trop petit. Van der Waals a proposé
d’ajouter un petit facteur de correction qui prend en compte le volume des particules de gaz :
Gaz a (L 2?atm/mol2) b (L/mol) nRT
He 0,0342 0,023 70 Comportement idéal V =
P
Ne 0,211 0,017 1 nRT
Ar 1,35 0,032 2 Équation corrigée pour le volume des particules de gaz V = + nb
P
Kr 2,32 0,039 8
La correction influe donc sur le volume, où n est le nombre de moles et b, une constante
Xe 4,19 0,051 1
qui dépend de la nature du gaz (voir le tableau 7.3). On peut réarranger l’équation corrigée
H2 0,244 0,026 6
comme suit :
N2 1,39 0,039 1 nRT
O2 1,36 0,031 8 (V - nb) = [7.1]
P
Cl2 6,49 0,056 2
H2O 5,46 0,030 5
CH4 2,25 0,042 8
Gaz réels : influence des forces intermoléculaires
CO2 3,59 0,042 7 ou des liaisons à faible température
CCl4 20,4 0,138 3 Nous avons vu aux chapitres 5 et 6 que la cohésion des substances métalliques et ioniques
dépend des liaisons chimiques entre leurs atomes et que la cohésion des substances molé-
culaires résulte des forces intermoléculaires. Dans un gaz, ces attractions sont faibles et
négligeables à faible pression, lorsque les molécules sont trop éloignées les unes des
autres pour « sentir » les attractions. Ces attractions n’ont pas non plus beaucoup d’impor-
tance aux températures élevées parce que les molécules possèdent une énergie cinétique
considérable. Quand deux particules avec des énergies cinétiques élevées entrent en col-
lision, la faible attraction qu’elles ont l’une pour l’autre n’a guère d’influence sur la colli-
sion. À faible température, cependant, les collisions se produisent avec moins d’énergie
cinétique, et ces attractions peuvent alors exercer des effets sur les collisions. On peut
comprendre cette différence grâce à une analogie avec des boules de billard. Imaginez
deux boules de billard qui sont recouvertes d’une substance qui les rend légèrement
collantes. Si elles entrent en collision à des vitesses élevées, l’adhésivité aura peu d’effet :
les boules rebondissent l’une sur l’autre comme si elles n’étaient pas enduites de substance
collante. Toutefois, si ces boules de billard entrent en collision alors qu’elles se déplacent
très lentement (disons qu’elles roulent à peine), la substance collante aurait une influence :
les boules de billard pourraient même se coller et ne pas rebondir l’une sur l’autre. Par
exemple, il est possible d’imaginer que, dans une substance ionique que l’on a vaporisée,
il existe des couples ioniques à l’état gazeux.
Ces attractions entre des particules ont pour effet de réduire le nombre de collisions
sur les surfaces du contenant, diminuant ainsi la pression par rapport à celle d’un gaz
parfait. On peut constater l’influence des forces intermoléculaires en comparant la pres-
sion de 1,0 mol de xénon gazeux à celle de 1,0 mol d’un gaz parfait en fonction de la
température et d’un volume fixe de 1,0 L, comme le montre la figure 7.9. À température
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élevée, la pression du xénon gazeux est presque identique à celle d’un gaz parfait. Mais à
des températures plus basses, la pression du xénon est inférieure à celle d’un gaz parfait.
À des températures plus basses, les atomes de xénon passent plus de temps à interagir les
uns avec les autres par l’intermédiaire des forces de dispersion et moins de temps à entrer
en collision avec les parois, ce qui rend la pression réelle inférieure à celle prédite par la
loi des gaz parfaits.
nRT
Comportement idéal P=
V
nRT n 2
Équation corrigée pour les forces intermoléculaires P= - a¢ ≤
V V
n 2
Comportement non idéal ¢P + a ¢ ≤ ≤ (V nb) nRT
V
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L ? atm
5,00 mol 3 0,082 06 3 500 K
mol ? K L
V 5 5,00 mol 3 0,0266
2
L ? atm mol
0,244 (5,00 mol)2
mol 2
500 atm
(0,515 537 L )2
5 0,525 293 L
L ? atm
5,00 mol 3 0,082 06 3 500 K
mol ? K L
V 5 5,00 mol 3 0,0266
2
L ? atm mol
0,244 (5,00 mol)2
mol 2
500 atm
(0,525 293 L )2
5 0,525 927 L
nRT
V 5 2 nb
an2
P 2
V
L ? atm
5,00 mol 3 0,082 06 3 500 K
mol ? K L
5 5,00 mol 3 0,0266
2
L ? atm mol
0,244 (5,00 mol)2
mol 2
500 atm
(0,525 927 L )2
5 0,525 967 L
V 5 0, 526 L
Analyse : Étant donné que le gaz est à très haute pression (550 fois la pression atmosphérique
normale), le volume des particules n’est plus négligeable par rapport au volume du gaz lui-même.
Les molécules elles-mêmes se frappent les unes les autres de façon appréciable ; le volume réel
occupé est alors plus grand (0,526 L) que le volume habituel d’un gaz parfait (0,410 L) .
EXERCICE PRATIQUE 7.2
Un ballon de 1,00 L contient 5,00 mol de O2(g) à 95 K. Utilisez l’équation de Van der Waals et l’équation
des gaz parfaits pour calculer la pression. Expliquez pourquoi les deux valeurs sont différentes.
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Tension superficielle
Un pêcheur à la mouche lance délicatement une petite mouche artificielle (un hameçon
camouflé avec quelques plumes et des fils attachés pour qu’il ressemble à une mouche) qui
se pose à la surface de l’eau et attire les truites. Pourquoi l’hameçon flotte-t-il ? Il flotte
même si le métal qui compose l’hameçon est plus dense que l’eau à cause de la tension
superficielle qui résulte de la tendance des liquides à réduire au minimum leur surface.
On peut comprendre la tension superficielle en examinant attentivement la figure 7.10,
qui décrit les forces intermoléculaires subies par une molécule à la surface du liquide
comparées à celles auxquelles une molécule est exposée à l’intérieur du liquide.
Remarquez qu’une molécule à la surface interagit avec relativement moins de molécules
voisines. Elle est donc nécessairement moins stable parce qu’elle possède une énergie
potentielle plus élevée que les molécules au sein du liquide (souvenez-vous que les inter
actions attractives avec d’autres molécules – forces de dispersion, forces dipôle-dipôle ou
encore forces ion-dipôle – diminuent l’énergie potentielle). Afin d’augmenter l’aire de la
surface du liquide, des molécules dans le liquide doivent se déplacer vers la surface, et, ▲ Une mouche pour la pêche à la truite
étant donné que les molécules à la surface ont une énergie potentielle plus élevée que peut flotter sur l’eau à cause de la tension
superficielle.
celles de l’intérieur, ce déplacement exige de l’énergie. Par conséquent, les liquides
tendent à réduire leur aire de surface au minimum.
Rappelez-vous, nous avons vu à la
section 6.5 que les interactions entre
La molécule de surface les molécules diminuent leur énergie
interagit avec seulement potentielle à l’instar de l’interaction
quatre molécules voisines. entre les protons et les électrons,
en accord avec la loi de Coulomb.
La molécule
à l’intérieur
interagit avec
six molécules ◀ Figure 7.10 Origine de la tension
voisines. superficielle Les molécules à la surface
du liquide ont une énergie potentielle plus
élevée que celles se trouvant à l’intérieur,
car elles sont stabilisées par un nombre
inférieur de molécules voisines. Par consé
quent, les liquides tendent à réduire l’aire
de leur surface au minimum et cette surface
se comporte comme une membrane ou
une « peau ».
La tension superficielle d’un liquide est l’énergie requise pour augmenter la surface
d’une quantité unitaire. Par exemple, à température ambiante, l’eau a une tension super-
ficielle de 72,8 mJ/m2, ce qui signifie qu’il faut 72,8 mJ pour augmenter la surface de
l’eau de 1 m2.
Pourquoi la tension superficielle permet-elle à la mouche montée sur l’hameçon du
pêcheur de flotter sur l’eau ? La tendance des liquides à rendre leur surface minimale crée
une sorte de pellicule superficielle qui résiste à la pénétration. Pour que l’hameçon
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s’enfonce dans l’eau, la surface de l’eau doit augmenter légèrement, une augmentation à
laquelle résiste la tension superficielle. La mouche du pêcheur, même si elle est plus dense
que l’eau, flotte à la surface. Un coup léger sur la mouche vient à bout de la tension super-
ficielle et la fait s’enfoncer.
La tension superficielle diminue lorsque les forces intermoléculaires diminuent. On
ne pourrait pas faire flotter une mouche de pêcheur sur du benzène (C6H6), par exemple,
parce que les forces de dispersion entre les molécules qui composent le benzène sont beau-
coup plus faibles que les ponts hydrogène entre les molécules d’eau. La tension superfi-
cielle du benzène n’est que de 28 mJ/m2 ; elle ne représente que 38 % de celle de l’eau.
La tension superficielle explique également pourquoi des gouttelettes d’eau (qui ne
sont pas assez grosses pour être déformées par la gravité) forment des sphères presque
parfaites. À bord de la Station spatiale internationale, l’absence complète de gravité
permet à des échantillons d’eau même volumineux de former des sphères presque par-
▲ Figure 7.11 Eau sphérique À bord
de la Station spatiale internationale en faites (figure 7.11). Pourquoi est-ce possible ? Tout comme la gravité attire la matière d’une
orbite, dans des conditions d’apesanteur, planète ou d’une étoile vers l’intérieur pour former une sphère, les forces intermolé
l’eau forme des sphères parfaites réunies culaires dans des collections de molécules d’eau attirent l’eau qui forme une sphère. Une
par les forces intermoléculaires entre les sphère est la forme géométrique ayant le plus petit rapport surface/volume ; par consé-
molécules d’eau.
quent, la formation d’une sphère minimise le nombre de molécules à la surface, ce qui
réduit l’énergie potentielle du système au minimum.
Viscosité
La viscosité, la résistance d’un liquide à l’écoulement, est une autre manifestation des
forces intermoléculaires. L’huile à moteur, par exemple, est plus visqueuse que l’essence et
le sirop d’érable est plus visqueux que l’eau. La viscosité est mesurée dans une unité appe-
lée la poise (P), qui équivaut à 1 g/cm·s. La viscosité de l’eau à température ambiante est
d’environ 1 centipoise (cP). La viscosité est plus élevée dans les substances dont les forces
intermoléculaires sont plus grandes parce que si les molécules sont plus fortement attirées
les unes aux autres, elles ne s’écoulent pas entre elles aussi librement. La viscosité dépend
également de la forme moléculaire ; elle augmente dans les molécules plus longues qui
peuvent interagir sur une plus grande surface et possiblement s’entremêler. Le tableau 7.4
donne la liste de la viscosité de plusieurs hydrocarbures dont la cohésion est assurée par
les forces de dispersion. Rappelez-vous que plus une molécule contient d’électrons au
total, plus ses forces de dispersion sont importantes.
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(b) Entre l’essence pour les voitures (considérez qu’il s’agit ici de C8H18(l) uniquement,
bien que ce soit en réalité un mélange) et l’essence à briquet [C4H10(l)], laquelle
est le plus visqueuse ? Expliquez.
SOLUTION
(a) L’eau est une substance dont la cohésion est assurée par des ponts hydrogène (force
dipôle-dipôle de forte intensité), alors que le propane [C3H8(l)] est une substance de
London (force dipôle induit-dipôle induit ou force de dispersion). La tension super-
ficielle de l’eau est donc plus élevée que celle du propane ; la surface de celui-ci
serait donc plus facile à briser et le choc serait moins douloureux. Le propane étant
cependant très inflammable, ce n’est bien sûr pas une pratique envisageable !
(b) Les deux substances sont des hydrocarbures, c’est-à-dire des substances compo-
sées de molécules non polaires retenues les unes aux autres par des forces dipôle
induit-dipôle induit (forces de dispersion). L’essence pour les voitures est plus
visqueuse car, comme les molécules qui la composent sont plus volumineuses
(possèdent plus d’électrons), leurs forces de cohésion sont plus efficaces.
EXERCICE PRATIQUE 7.3
Classez les substances suivantes : NH3(l), Br2(l), Hg(l) et C6H6(l) par ordre
(a) de viscosité,
(b) de tension de surface.
Capillarité
La capillarité est la capacité d’un liquide de s’élever contre la gravité dans un tube mince.
C’est cette propriété que les techniciens médicaux mettent souvent à profit lorsqu’ils
prennent des échantillons de sang. En piquant le doigt d’un patient avec une aiguille, ils
font sortir un peu de sang par pression et le recueillent au moyen d’un tube capillaire.
Lorsque l’extrémité du tube vient en contact avec le sang, le sang est aspiré dans le tube
par capillarité. La même force joue un rôle lorsque les arbres et les plantes tirent l’eau du
sol. Vous avez vous-même déjà observé cette force au laboratoire lorsque les liquides
forment des ménisques dans la verrerie.
La capillarité est le résultat de la combinaison de deux forces issues des forces inter-
▲ Le sang est aspiré dans un tube
moléculaires : l’attraction entre les molécules dans un liquide, appelée forces de cohésion, capillaire par capillarité.
et l’attraction entre ces molécules et la surface du tube, appelée forces d’adhésion. Les
forces d’adhésion incitent le liquide à s’étendre sur la surface interne du tube, alors que
les forces de cohésion permettent aux constituants du liquide de rester ensemble. Si les
forces d’adhésion sont plus fortes que les forces de cohésion (comme c’est le cas pour le
sang dans un tube de verre), l’attraction exercée par la surface du tube capillaire attire
le liquide vers le haut. Le sang monte dans le tube jusqu’à ce que la force de gravité équi-
libre la capillarité : plus le tube est mince, plus le sang monte haut. Si les forces d’adhésion
sont plus petites que les forces de cohésion (comme c’est le cas pour le mercure liquide),
le liquide ne monte pas du tout dans le tube. Notez que, dans le cas des thermomètres à
mercure, ce n’est pas la capillarité qui fait monter le liquide dans le tube, mais bien le
métal lui-même, par suite de sa dilatation sous l’effet de la chaleur.
On peut observer le résultat des différences entre les grandeurs relatives des forces de
cohésion et d’adhésion en comparant le ménisque de l’eau à celui du mercure lorsqu’on verse
▲ Figure 7.12 Ménisques de l’eau et
ces liquides dans un tube de verre (figure 7.12). (Le ménisque est la forme arrondie que prend du mercure Le ménisque de l’eau (colorée
la surface d’un liquide dans un tube.) Le ménisque de l’eau est concave parce que les forces en rouge pour une meilleure visibilité, à
d’adhésion sont plus grandes que les forces de cohésion de sorte que l’eau grimpe un peu gauche) est concave parce que les molécules
sur les parois du tube, déterminant la concavité familière. Par contre, le ménisque du mer- d’eau sont plus fortement attirées par les
cure est convexe parce que les forces de cohésion – dues à la liaison métallique entre les parois de verre qu’elles ne le sont entre
elles. Celui du mercure est convexe parce
atomes – sont plus grandes que les forces d’adhésion. Les atomes de mercure se regroupent
que les atomes de mercure sont plus
vers l’intérieur du liquide afin de maximiser les liaisons entre eux, ce qui crée un renfle- fortement attirés l’un à l’autre que par
ment vers le haut au centre de la surface du liquide. les parois de verre.
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Énergie cinétique
minimale nécessaire
▶ Figure 7.14 Distribution de pour s’échapper
l’énergie thermique Les énergies
thermiques des molécules dans un liquide
sont réparties sur une plage de valeurs.
Quand la température augmente, la courbe
de distribution de l’énergie cinétique
s’étale et prend des valeurs plus élevées. Énergie cinétique
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Énergétique de la vaporisation
Pour comprendre l’énergétique de la vaporisation, considérons encore un bécher d’eau
d’un point de vue moléculaire, sauf que maintenant, le bécher est isolé thermiquement de
sorte que la chaleur du milieu ne peut pas entrer dans le bécher. Qu’arrive-t-il à la tempé-
rature de l’eau qui reste dans le bécher à mesure que les molécules s’évaporent ? Pour
répondre à cette question, reportez-vous de nouveau à la courbe de distribution (voir la
figure 7.14). Les molécules qui quittent le bécher sont celles qui se trouvent à l’extré-
mité droite de la courbe d’énergie ; ce sont les plus énergétiques. Si on n’apporte aucune
chaleur additionnelle au bécher, l’énergie moyenne de l’ensemble des molécules diminue
– tout comme la moyenne d’une classe à un examen diminue si vous éliminez les étu-
diants qui ont obtenu les meilleures notes – et, par conséquent, la vaporisation ralentit.
Ainsi, la vaporisation est un processus endothermique ; il faut de l’énergie pour vaporiser
les molécules dans un liquide. Une autre façon de comprendre le caractère endothermique
de la vaporisation consiste à se rappeler que la vaporisation exige de rompre les forces
intermoléculaires qui retiennent les molécules à l’état liquide. Comme il doit y avoir
absorption d’énergie pour séparer les molécules, le processus est donc endothermique.
Notre corps utilise la nature endothermique de la vaporisation pour se refroidir.
Quand on a chaud, on transpire et de l’eau liquide se dépose à la surface de notre peau.
Lorsque cette eau s’évapore, elle absorbe la chaleur de notre corps, refroidissant la peau à
mesure que l’eau et la chaleur quittent notre corps. Un ventilateur nous donne l’impression
de fraîcheur parce qu’il souffle l’eau nouvellement vaporisée et l’éloigne de notre corps, ce
qui accélère la vaporisation de la sueur et génère encore plus de fraîcheur. Une humidité
élevée, par contre, ralentit la vitesse nette d’évaporation, ce qui empêche le refroidisse-
ment. Lorsque l’air contient déjà de grandes quantités de vapeur d’eau, la sueur s’évapore
plus lentement, ce qui rend le système de refroidissement de notre corps moins efficace.
La condensation, l’inverse de la vaporisation, est exothermique : de la chaleur est
libérée quand un gaz se condense en liquide (lorsqu’il y a formation de liaisons ou d’inter
actions entre les atomes ou les molécules). Si par mégarde vous avez déjà placé votre main
au-dessus d’une bouilloire ou ouvert trop rapidement un sac de maïs soufflé au
four micro-ondes, vous avez peut-être subi une brûlure de vapeur occasionnée par la
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Équilibre dynamique :
vitesse d’évaporation =
vitesse de condensation
▲ Figure 7.15 Vaporisation dans un récipient scellé (a) Lorsque l’eau est placée dans un contenant
scellé, les molécules d’eau commencent à se vaporiser. (b) Lorsque les molécules d’eau s’accumulent dans l’état
gazeux, elles commencent à se recondenser en liquide. (c) Lorsque la vitesse d’évaporation égale la vitesse
de condensation, un équilibre dynamique est atteint.
Équilibre
dynamique
Vitesse
d’évaporation
Vitesse
Vitesse de
condensation
Temps
▲ Figure 7.16 Équilibre dynamique L’équilibre dynamique se produit lorsque la vitesse de condensation
est égale à la vitesse d’évaporation.
à des substances volatiles dont les pressions de vapeur sont élevées parce que les forces
intermoléculaires sont facilement vaincues par l’énergie thermique. Les forces intermolé-
culaires intenses (par exemple, les ponts hydrogène) créent des substances moins volatiles
dont les pressions de vapeur sont plus faibles. Les liaisons chimiques, beaucoup plus
fortes, créent habituellement des substances non volatiles dont les pressions de vapeur
sont à peu près nulles. C’est le cas notamment du mercure dont la cohésion à l’état liquide
est assurée par des liaisons métalliques.
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200
Éthylène
glycol
0
0 20 40 60 80 100
Température (°C)
SOLUTION
Comme l’eau possède une pression de vapeur aux conditions ambiantes, elle est donc volatile et une certaine
partie des molécules se vaporise spontanément. Comme il s’agit d’un système ouvert, les molécules d’eau
gazeuses peuvent s’échapper et, peu à peu, toutes les molécules à l’état liquide passent à l’état gazeux.
Comme l’été il fait plus chaud, la pression de vapeur de l’eau augmente, car une plus grande proportion
des molécules possède une énergie cinétique suffisante pour s’échapper à l’état gazeux. Le processus est
alors plus rapide. Notez que même à l’état de glace, l’eau possède une certaine pression de vapeur (on
l’appelle alors pression de sublimation du solide), bien que celle-ci soit beaucoup plus basse (3,01 mm Hg).
7.6 Solides
Les solides peuvent être cristallins (organisés selon un arrangement ordonné d’atomes ou
de molécules) ou amorphes (sans aucune structure ordonnée importante). Les fibres natu-
relles (cellulose, collagène, kératine), les matières plastiques, les caoutchoucs, les colles,
les peintures et les résines sont habituellement des solides amorphes. Toutefois, la grande
majorité des solides se présentent sous forme de cristaux composés par la répétition
périodique d’un motif atomique ou moléculaire tridimensionnel. On peut diviser les
solides cristallins en trois catégories (moléculaires, ioniques et atomiques) en se basant
sur les entités individuelles qui composent le solide. Dans le cas des solides atomiques, il
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est possible de les subdiviser eux-mêmes en trois catégories (du groupe des gaz nobles,
métalliques et covalents) selon les types d’interactions qui s’établissent entre les atomes
dans le solide. La figure 7.18 illustre les différentes catégories de solides cristallins.
Solides cristallins
Solides atomiques
Les unités
Solides moléculaires Solides ioniques constitutives sont
des atomes.
Sel de table
Or Quartz
Glace Xénon solide (dioxyde de silicium)
▲ Figure 7.18 Types de solides cristallins Les solides cristallins se divisent en trois grandes catégories
selon le mode de liaison des atomes entre eux. Leur point de fusion dépend de la force des liaisons ou
des interactions qui assurent leur cohésion à l’état solide.
Solides moléculaires
Les solides moléculaires sont des solides dont les unités constitutives sont des molécules.
La glace (H2O solide) (figure 7.19(a)) et la glace sèche (CO2 solide) (figure 7.19(b)) en sont
des exemples. Les solides moléculaires sont des solides dont les constituants sont réunis
par les forces intermoléculaires (attractions électrostatiques mettant en jeu des charges
partielles), soit les forces de dispersion et les forces dipôle-dipôle dont font partie les ponts
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hydrogène, que nous avons étudiés dans le chapitre précédent. D’une façon générale,
les solides moléculaires tendent à avoir des points de fusion bas ou relativement bas com-
parés aux solides maintenus par des forces de liaison. Cependant des forces intermolé
culaires intenses (comme les ponts hydrogène de l’eau ou encore les forces de dispersion
de grosses molécules comme le diiode) peuvent élever les points de fusion de certains
solides moléculaires.
Solides ioniques
Les solides ioniques sont des solides dont les unités constitutives sont des ions. Le sel de
table (NaCl) (figure 7.20(a)) et le fluorure de calcium (CaF2) (figure 7.20(b)) en sont des
exemples. Les solides ioniques sont des solides dont les atomes sont réunis par des liai-
sons ioniques (attractions électrostatiques entre des charges complètes) qui s’établissent
entre les cations et les anions. La structure cristalline d’un composé ionique donné sera
celle qui possède l’énergie potentielle la plus basse, tout en accommodant la neutralité
des charges (chaque motif élémentaire doit être de charge nulle) et les différentes tailles
des cations et des anions qui constituent le composé en question.
Na+ F–
Ca2+
Étant donné que les forces qui réunissent les atomes des solides ioniques sont des
attractions électrostatiques intenses (ou liaisons ioniques) et étant donné que ces forces
sont beaucoup plus grandes que les forces intermoléculaires décrites précédemment, les
solides ioniques tendent à avoir des points de fusion beaucoup plus élevés que les solides
moléculaires. Par exemple, le chlorure de sodium (NaCl) fond à 801 8C, alors que le
disulfure de carbone (CS2), un solide moléculaire dont les interactions dominantes sont
des forces de dispersion, fond à 2110 8C.
Solides atomiques
Les solides dont les unités constitutives sont des atomes individuels sont appelés solides
atomiques. Le xénon solide (Xe), le fer (Fe) et le dioxyde de silicium (SiO2) sont des
exemples de solides atomiques. Comme on l’a vu à la figure 7.18, les solides atomiques se
classent en trois catégories : les solides atomiques du groupe des gaz nobles, les solides
atomiques métalliques et les solides atomiques covalents (aussi appelés solides macro-
moléculaires), chacun mettant en jeu un type de forces ou de liaisons différentes.
Le groupe des solides atomiques du groupe des gaz nobles réunit essentiellement
des gaz nobles dans leur forme solide. Les atomes de ces solides sont maintenus par des
forces de dispersion relativement faibles (86e2 au maximum – souvenez-vous que l’in-
tensité des forces de dispersion dépend du nombre d’électrons que contient l’atome au
total). Afin de maximiser ces interactions, les atomes des solides atomiques du groupe
des gaz nobles forment des empilements compacts, afin de réduire au minimum la
distance entre eux. Les solides atomiques du groupe des gaz nobles ont donc des points
de fusion très bas, qui augmentent uniformément avec l’importance de leurs nuages
électroniques. L’argon, par exemple, a un point de fusion de 2189 8C et le xénon, de
2112 8C. Le plus volumineux des gaz nobles, le radon, a un point de fusion de 271 8C.
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2+
2+ 2+
2+
2+ 2+
2+ 2+7.6 Solides 293
2+
2+ 2+
– 2+ 2+ –
Les solides atomiques métalliques, comme le fer ou l’or, sont des solides dont les 2+ 2+ – – –
– – – 2+
atomes sont réunis par des liaisons métalliques qui, dans le modèle le plus simple, sont 2+ 2+
– 2+ 2+ 2+– –
représentées par l’interaction des cations métalliques avec la mer d’électrons qui les 2+ 2+ – –
2+ – 2+
– 2+ – 2+
entourent, comme nous l’avons décrit à la section 5.4 (figure 7.21). – 2+ – 2+
2+ – 2+ – –
2+ 2+– 2+– – – 2+
Étant donné que les liaisons métalliques ne sont pas directionnelles, les métaux – 2+ 2+ –
– – – 2+ – 2+
tendent également à former des structures cristallines compactes. Par exemple, le nickel – –
2+– 2+ 2+ 2+
– –
cristallise en formant un réseau cubique compact, tandis que le zinc cristallise en formant 2+ – – 2+ – 2+
– 2+ – 2+
2+ 2+
–
un réseau hexagonal compact (figure 7.22). Les liaisons métalliques sont de forces d’inten- 2+ 2+ – –
sité variables. Certains métaux, comme le mercure, ont des points de fusion sous la tem- 2+ 2+ 2+
▲ Figure 7.21 Modèle 2+ de la mer
2+
pérature ambiante, alors que d’autres métaux, comme le fer, ont des points de fusion d’électrons 2+ 2+
2+ Dans le modèle de la mer
relativement élevés (le fer fond à 1809 8C). Les points de fusion des métaux varient notam- d’électrons utilisé pour représenter2+
les
ment en fonction de la densité de la mer d’électrons ; ils dépendent aussi de la grosseur des métaux, les cations 2+ 2+ existent 2+
2+ métalliques
cations et de leur charge ainsi que de la structure cristalline. Il est possible aussi d’insérer dans une « mer » d’électrons.
2+ 2+
des atomes d’éléments différents dans la mer d’électrons d’une substance métallique afin 2+
de créer des alliages dont les propriétés se distinguent de celles de l’élément initial.
2+
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Les liaisons sigma et pi sont expliquées Dans le graphite de la figure 7.23(b), les atomes de carbone (hybridés sp2) sont dispo-
à la section 5.7. sés en couches. Dans chaque couche, les atomes sont liés par covalence l’un à l’autre par
un réseau de liaisons sigma (simple) et pi (double). En réalité, la structure covalente du
graphite fait de la résonance et les électrons des liaisons pi sont délocalisés sur toute la
couche, de sorte que le graphite est un bon conducteur électrique. La longueur de liaison
entre les atomes de carbone dans un feuillet est de 142 pm. Cependant, la liaison entre les
couches (feuillets) est très différente. Ces couches sont distantes l’une de l’autre de
341 pm. Il n’y a pas de liaisons covalentes entre les couches ; celles-ci ne sont maintenues
que par des forces de dispersion relativement faibles. Par conséquent, les couches peuvent
se mouvoir relativement facilement l’une par rapport à l’autre, ce qui explique que le gra-
phite ait une texture onctueuse au toucher et qu’il soit un lubrifiant efficace. Lorsque vous
écrivez avec vos crayons à mine, ce sont les feuillets de graphite qui s’étalent graduelle-
ment sur le papier. Toutefois, comme le point de fusion du graphite dépend ultimement
des liaisons covalentes dans les feuillets, celui-ci est plus élevé que celui du diamant
(3675 8C) à cause des liaisons doubles présentes dans la structure.
Les silicates (des réseaux étendus de silicium et d’oxygène) sont les solides atomiques
covalents les plus communs. Les géologues estiment que 90 % de la croûte terrestre est
composée de silicates, dont la forme cristalline la plus commune est appelée quartz. La
structure du quartz est constituée d’un réseau de SiO2 tétraédrique dans lequel des atomes
d’oxygène sont partagés, comme le montre la figure 7.24(a). À cause de la présence de
liaisons covalentes fortes silicium-oxygène, le quartz a un point de fusion élevé, de l’ordre
de 1600 8C, mais qui est tout de même bien inférieur à celui du diamant. En effet, ces
liaisons sont plus polaires et plus longues (voir la section 5.6), donc beaucoup plus fragiles
que celles du diamant et du graphite. Le verre ordinaire est aussi composé de SiO2, mais
dans sa forme amorphe (figure 7.24(b)).
(a) (b)
▲ Figure 7.24 Structure du quartz (a) Le quartz est constitué d’un réseau de SiO2 tétraédrique avec
des atomes d’oxygène partagés. (b) Le verre est du SiO2 amorphe.
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Le C(s) est le plus dur des quatre, car la cohésion du solide est assurée par des liai-
sons covalentes qui sont des liens physiques très forts entre les atomes. La cohésion
dans le fer dépend de la liaison métallique, une force électrostatique entre des
charges complètes, alors que la cohésion dans le CO2 et dans l’eau est assurée par
des forces intermoléculaires, des forces électrostatiques faisant intervenir des
charges partielles. À température donnée, le fer est plus solide que le CO2 et le H2O.
Finalement, les ponts hydrogène de l’eau sont plus efficaces que les forces de disper-
sion du CO2. La glace est donc plus dure que la glace sèche.
EXERCICE PRATIQUE 7.6
Pour chaque couple, indiquez le solide qui est le plus dur à rayer. Expliquez.
(a) SiO2(s) ou CH3OH(s). (c) NH3(s) ou N2(s).
(b) Ca(s) ou Al(s). (d) NaCl(s) ou CaO(s).
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150
H2O
100
50
Point d’ébulition (°C)
HF Température ambiante
0 H2Te
NH3 H2Se SbH3
H2S AsH3 HI
–50
SnH4
PH3 HBr Liaisons H
–100
HCl GeH4
CH4 SiH4
–150
–200
1 2 3 4 5
Période ▲ Figure 7.26 Liaisons hydrogène
dans l’eau Une molécule d’eau peut
▲ Figure 7.25 Points d’ébullition des hydrures des groupes principaux L’eau est le seul hydrure former quatre liaisons hydrogène fortes
commun des groupes principaux liquide à température ambiante. avec quatre autres molécules d’eau.
comme San Francisco par exemple, la variation quotidienne de la température peut être
inférieure à 10 8C. Sans eau, les fluctuations quotidiennes de température sur notre pla-
nète pourraient ressembler davantage à celles observées sur Mars, où l’on a enregistré des
écarts de 63 8C entre la nuit et le milieu du jour. Imaginez que vous vous éveillez à des
températures sous le point de congélation pour ensuite rôtir à des températures estivales
du désert dans l’après-midi !
La façon dont l’eau gèle est également unique. Contrairement aux autres substances
qui se contractent en gelant, l’eau prend de l’expansion. Par conséquent, la glace est moins
dense que l’eau liquide et elle flotte à la surface. Cette propriété en apparence banale a
pourtant d’énormes conséquences. En hiver, la couche de glace isole l’eau dans le lac et
l’empêche de geler davantage. Si cette couche de glace s’enfonçait, elle détruirait les
organismes aquatiques vivant au fond de l’eau et le lac risquerait de geler jusqu’au fond,
éliminant ainsi presque toute vie du lac.
Par contre, à cause de l’expansion que l’eau gelée prend, la plupart des organismes ne
survivent pas au gel. En effet, la glace provoque souvent la rupture des membranes cellu-
laires, tout comme l’eau qui gèle dans un tuyau le fait éclater. Beaucoup d’aliments,
notamment ceux dont le contenu en eau est élevé, supportent mal le gel. Avez-vous déjà
essayé, par exemple, de congeler vos propres légumes ? Si vous placez de la laitue ou des
épinards dans le congélateur, ils seront flasques et endommagés lors du dégel.
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Ébullition et condensation
Nous avons vu à la section 7.5 que certains liquides dits volatils s’évaporent spontanément
dans les conditions normales. Toutefois, le processus est relativement lent, car seule une
partie des molécules ou des atomes de la substance dispose de l’énergie nécessaire pour
se vaporiser. Plus la température de la substance s’élève, plus sa pression de vapeur aug-
mente (c’est-à-dire qu’il y a plus de molécules ou d’atomes ayant l’énergie nécessaire pour
s’échapper à l’état gazeux).
Le point d’ébullition d’un liquide est la température à laquelle sa pression de
vapeur est égale à la pression externe. Au point d’ébullition, toutes les molécules d’une
substance possèdent suffisamment d’énergie pour se vaporiser. L’énergie thermique est
alors suffisante pour que les molécules contenues dans le liquide (pas seulement celles à
la surface) se libèrent des forces de cohésion qui les retiennent à leurs voisines et passent
à l’état gazeux (figure 7.27). Elles se déplacent alors librement les unes par rapport aux
autres. Les bulles qu’on aperçoit dans l’eau bouillante sont des poches d’eau à l’état de gaz
qui se sont formées dans l’eau liquide. Les bulles remontent à la surface et s’échappent
sous forme de gaz ou de vapeur d’eau. Le contraire de l’ébullition est la condensation,
durant laquelle un gaz se transforme en liquide. À l’inverse de l’ébullition, la condensa-
tion se produit lorsque l’énergie cinétique des molécules n’arrive plus à vaincre les forces
de cohésion. Les molécules s’agglomèrent alors et passent à l’état liquide.
mer, et l’eau bout aux alentours de 94 8C. Pour cette raison, il est un peu plus long de faire 100
cuire des aliments dans l’eau bouillante à Denver qu’à San Francisco (qui est au niveau 80 Ébullition
de la mer). Une fois que le point d’ébullition d’un liquide est atteint, le fait de chauffer plus
60
fort ne fait qu’accélérer l’ébullition ; cela n’élève pas la température du liquide au-dessus
de son point d’ébullition, comme le montre la courbe de chauffage de la figure 7.28. Par 40
conséquent, l’eau bouillante à pression normale aura toujours une température de 100 8C. 20
Tant que de l’eau liquide est présente, la chaleur sert à briser les forces de cohésion et Apport de chaleur
sa température ne peut pas augmenter au-dessus de son point d’ébullition. Cependant, ▲ Figure 7.28 Température durant
une fois que toute l’eau a été convertie en vapeur, la température de celle-ci peut alors l’ébullition La température de l’eau
continuer à augmenter au-dessus de 100 8C. demeure à 100 8C durant l’ébullition.
Fusion et congélation
Prenons maintenant un bloc de glace et examinons ce qui se passe à l’échelle molé
culaire quand on augmente sa température. Nous avons vu qu’à l’état solide, l’eau établit Le terme fusion est utilisé pour la fonte
des solides parce que si on chauffe
un maximum de ponts hydrogène : les molécules ne peuvent donc se déplacer et ne font plusieurs cristaux d’un solide,
que vibrer. Quand l’énergie thermique augmente, la vibration des molécules d’eau ils fusionnent en un liquide continu
devient de plus en plus intense. Au point de fusion (0 8C pour l’eau), les molécules ont en fondant.
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50 suffisamment d’énergie thermique pour affaiblir ou briser les forces intermoléculaires qui
40 les maintiennent à leurs points stationnaires. Ces molécules peuvent alors se mettre à
Température (°C)
30 rouler et à glisser les unes sur les autres et le solide se transforme en liquide. Ce processus
20 est appelé fusion. Une fois le point de fusion atteint, un chauffage additionnel ne fait
Fusion qu’augmenter la vitesse de fusion ; la température du solide ne s’élève pas au-dessus de
10
0 son point de fusion (figure 7.29). C’est seulement une fois que toute la glace a fondu qu’un
–10 chauffage additionnel va faire monter la température de l’eau liquide au-dessus de 0 8C.
Apport de chaleur Un mélange d’eau et de glace aura toujours une température de 0 8C (à une pression nor-
male). Le contraire de la fusion est la congélation, au cours de laquelle un liquide se
▲ Figure 7.29 Température au cours solidifie. Lorsque l’on refroidit une substance, l’énergie thermique diminue et les forces
de la fusion La température de l’eau
au cours de la fusion demeure à 0,0 8C intermoléculaires deviennent de plus en plus grandes et finissent par immobiliser les
aussi longtemps qu’il reste de l’eau solide atomes ou les molécules les uns par rapport aux autres.
et liquide.
Sublimation et déposition
H2O(g) Même si un bloc de glace est solide, les molécules d’eau possèdent de l’énergie thermique
et cette énergie fait vibrer chacune de ces molécules autour d’un point fixe. Comme dans
les liquides, il se trouve que certaines molécules d’un bloc de glace auront plus d’énergie
thermique que la moyenne et d’autres en auront moins. Celles qui ont suffisamment
d’énergie thermique peuvent s’échapper de la surface de la glace. En effet, ces molécules
sont retenues moins solidement qu’à l’intérieur du bloc de glace en raison du moins grand
nombre de molécules voisines, ce qui leur permet de passer directement dans la phase
gazeuse (figure 7.30). Ce processus est appelé sublimation. Certaines des molécules d’eau
à l’état gazeux (celles qui se trouvent à l’extrémité inférieure de la courbe de distribution
d’énergie pour les molécules de gaz) peuvent entrer en collision avec la surface de la glace
et être capturées par les forces intermoléculaires avec d’autres molécules. Ce processus
inverse de la sublimation est appelé déposition et définit la transition du gaz au solide.
H2O(s) Comme dans le cas des liquides, la pression d’un gaz en équilibre dynamique avec son
solide est la pression de vapeur du solide, aussi appelée pression de sublimation du solide.
▲ Figure 7.30 Sublimation de la
glace Les molécules d’eau à la surface Bien que la sublimation et la déposition se produisent à la surface d’un bloc de glace
d’un cube de glace peuvent se sublimer exposé à l’air à 210 8C, la sublimation se produit habituellement à une vitesse plus grande
directement à l’état gazeux. que la déposition parce que la majorité des molécules nouvellement sublimées s’échappent
dans l’atmosphère environnante et ne reviennent jamais. Il en résulte une diminution
notable de la taille du bloc de glace avec le temps (même si la température est inférieure
au point de fusion).
Si vous vivez dans une région aux hivers rigoureux, vous avez peut-être remarqué
qu’une partie de la glace et de la neige au sol disparaît même si la température demeure
inférieure à 0 8C. De même, des cubes de glace qui séjournent longtemps au congélateur
perdent lentement de leur volume, même si le congélateur est toujours réglé à une tempé-
rature bien inférieure à 0 8C. Dans les deux cas, la glace se sublime, passant directement à
l’état de vapeur d’eau. La glace se sublime également dans les aliments congelés. Vous
▲ Les cristaux de glace qui se forment avez peut-être remarqué, par exemple, l’apparition et la croissance graduelle de cristaux de
sur les aliments congelés sont dus à
la sublimation de l’eau des aliments et à
glace sur les aliments à l’intérieur des sacs de plastique refermables dans votre congéla-
la redéposition des cristaux à leur surface. teur. Les cristaux de glace sont composés d’eau qui s’est sublimée des aliments et qui s’est
redéposée à la surface interne du sac ou à la surface des aliments. C’est pour cette raison
que les aliments qui restent trop longtemps dans un congélateur semblent secs et ratatinés.
Il est toutefois possible d’éviter cette déshydratation jusqu’à un certain point en congelant
les aliments à des températures plus froides. Durant cette opération, appelée surgélation,
la température plus froide fait baisser la pression de vapeur de la glace, ce qui protège les
aliments plus longtemps. La viande brûlée par le froid au congélateur est une autre mani-
festation courante de la sublimation. Lorsque la viande n’est pas conservée de façon appro-
priée (c’est-à-dire quand son contenant n’est pas fermé hermétiquement), la sublimation se
poursuit au même rythme : la surface se décolore et la viande perd sa saveur et sa texture.
Le dioxyde de carbone solide, ou glace sèche, qui ne fond pas à pression atmosphé-
rique, peu importe la température, est une substance normalement associée à la sublima-
▲ La glace sèche (CO2 solide) se sublime, tion. En effet, à 278 8C, les molécules de CO2 possèdent suffisamment d’énergie pour
mais ne fond pas à pression atmosphérique. quitter la surface de la glace sèche et devenir gazeuses par sublimation.
© 2015 Pearson France – Principes de Chimie, une approche moléculaire – Nivaldo Tro, Eveline Clair, Julie Vézina, Jean-Marie
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Gaz
Fluide
Liquide super-
critique
▲ Figure 7.31 Transition des points critiques Quand on chauffe du n-pentane dans un contenant scellé,
il se transforme en fluide supercritique. Au point critique, le ménisque qui sépare le liquide et le gaz disparaît,
et le liquide devient supercritique, c’est-à-dire ni liquide, ni gaz.
125
5
Point
100
d’ébullition 4
75
Température (°C)
50 3 Vapeur d’eau
Eau
Point de
25 fusion
2
0
1 Glace
–25
0 10 20 30 40 50 60 70
Apport de chaleur (kJ/mol)
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Aires
Chacune des trois aires – solide, liquide et gaz – dans le diagramme de phases repré-
sente les conditions dans lesquelles cet état particulier est stable. Par exemple, à toutes
les températures et pressions dans l’aire du liquide de ce diagramme de phases, le liquide
est l’état stable. Remarquez que le point à 25 8C et à 101,3 kPa pour l’eau se situe dans
l’aire du liquide, comme on le sait d’après notre expérience quotidienne. En général, une
faible température et une pression élevée favorisent l’état solide : une température élevée
et une pression faible favorisent l’état gazeux ; et des conditions intermédiaires favorisent
l’état liquide. Un échantillon de matière qui n’est pas dans l’état indiqué par son dia-
gramme de phases pour un ensemble donné de conditions se transformera dans cet état
lorsqu’on lui imposera ces conditions. Par exemple, la vapeur que l’on refroidit à tempé-
rature ambiante à 101,3 kPa se condensera en liquide.
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FLUIDE
SUPERCRITIQUE
Courbe de fusion LIQUIDE
Courbe de vaporisation
Courbe de sublimation
Point triple
GAZ
0 °C 100 °C
Température (pas à l’échelle)
Courbes
Chacune des courbes (lignes) dans le diagramme de phases représente un ensemble de
températures et de pressions dans lesquelles la substance est en équilibre entre les deux
états de part et d’autre de la courbe. Par exemple, dans le diagramme de phases de l’eau,
considérons la courbe qui commence juste après 0 8C et sépare le liquide du gaz. Cette
ligne correspond à la courbe de vaporisation de l’eau (aussi appelée courbe de pression de
vapeur et telle qu’illustrée à la figure 7.17). À toutes les températures et pressions qui se
situent le long de cette courbe, les états liquide et gazeux de l’eau sont également stables
et en équilibre. Par exemple, à 100 8C et à une pression de 1 atm, l’eau et sa vapeur sont
en équilibre ; elles sont également stables et coexistent. Les deux autres courbes princi-
pales dans un diagramme de phases sont la courbe de sublimation (qui sépare le solide et
le gaz) et la courbe de fusion (qui sépare le solide et le liquide).
Point triple
On peut utiliser, par exemple, le point Dans un diagramme de phases, le point triple représente l’unique ensemble de condi-
triple d’une substance comme l’eau tions dans lesquelles les trois états sont également stables et en équilibre. Dans le dia-
pour calibrer un thermomètre ou gramme de phases de l’eau, le point triple se situe à 0,0098 8C et à 0,006 03 atm. Dans
un manomètre avec une température
et une pression connues.
ces conditions uniques (et seulement dans ces conditions), les états solide, liquide et gazeux
de l’eau sont également stables et en équilibre.
Point critique
Comme nous l’avons appris à la section 7.8, à la température et à la pression critiques, les
états liquide et gazeux fusionnent en un fluide supercritique. Le point critique dans un
diagramme de phases représente la température et la pression au-dessus desquelles
un fluide supercritique existe.
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72,9
Point
atm LIQUIDE critique
Pression (pas à l’échelle)
49,4 Point
atm triple
SOLIDE
5,1
atm B
A GAZ
1 atm
–78,5 °C –56,7 °C 31 °C
Température (pas à l’échelle)
Dioxyde de carbone
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LIQUIDE
SOLIDE
GAZ
25 °C 55 °C 131 °C
Pression (pas à l’échelle)
40
Pression (× 10 000 kPa)
30
DIAMANT
LIQUIDE
20
10
GRAPHITE
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Résumé du chapitre
Concepts clés
États de la matière (7.2) leur énergie potentielle. La tension superficielle permet aux goutte-
▶▶ Les trois principaux états de la matière sont l’état gazeux, l’état lettes d’eau de former des sphères et aux insectes et aux mouches
liquide et l’état solide. artificielles des pêcheurs de se maintenir à la surface de l’eau.
▶▶ Les forces qui maintiennent les molécules et les atomes ensemble ▶▶ La viscosité est la résistance d’un liquide à l’écoulement. La vis-
dans un liquide ou un solide sont les forces intermoléculaires ou cosité s’accroît avec l’augmentation de l’intensité des forces inter-
les forces de liaison. L’intensité des forces dans une substance moléculaires ; elle diminue lorsque la température augmente.
détermine son état. ▶▶ La capillarité est la capacité d’un liquide à s’élever contre la gra-
vité dans un tube mince. Elle est le résultat des forces d’adhésion
Gaz (7.3) (l’attraction entre les molécules et la surface du tube) et des forces
▶▶ La théorie cinétique moléculaire est un modèle quantitatif simple de cohésion (l’attraction entre les molécules dans le liquide).
permettant de décrire et de prédire le comportement des gaz. Ce ▶▶ La vaporisation est le passage de l’état liquide à l’état gazeux.
modèle prend en compte trois hypothèses : 1) la taille des parti- Elle se produit quand l’énergie thermique surmonte les forces pré-
cules de gaz est négligeable ; 2) l’énergie cinétique moyenne sentes dans un liquide. La vaporisation est endothermique et la
d’une particule de gaz est proportionnelle à la température en vitesse de vaporisation s’accroît sous l’effet de l’augmentation de
kelvins ; 3) la collision d’une particule de gaz avec une autre est la température, de l’augmentation de la surface et de la diminution
complètement élastique (les particules ne collent pas ensemble). de l’intensité des forces intermoléculaires.
▶▶ La loi des gaz parfaits, PV 5 nRT, découle de la théorie cinétique ▶▶ Dans un contenant scellé, une solution et sa vapeur forment un
des gaz et donne la relation entre la pression, la température, le équilibre dynamique lorsque la vitesse de vaporisation égale la
volume et la quantité d’un gaz. Toutefois, cette loi n’est valable vitesse de condensation. La pression d’un gaz en équilibre dyna-
que pour les gaz à faible pression et à température relativement mique avec son liquide est appelée pression de vapeur.
élevée dans lesquels les forces intermoléculaires sont pratique- ▶▶ La pression de vapeur d’une substance s’accroît avec l’augmen
ment inexistantes.
tation de la température et avec la diminution de l’intensité des
▶▶ Les gaz réels diffèrent des gaz parfaits par le fait qu’ils ne se
forces intermoléculaires.
conforment pas aux hypothèses de la théorie cinétique molé
culaire. Ces hypothèses ne sont plus valides dans le cas des pres-
Solides (7.6)
sions élevées. Le volume est en effet plus grand que prédit parce
que la taille des particules n’est plus négligeable au regard de ▶▶ Les principaux types de solides sont les solides moléculaires,
l’espace qui les sépare. ioniques et atomiques. Les solides atomiques peuvent être subdi-
▶▶ Les hypothèses ne tiennent plus également pour les températures visés en trois catégories différentes : du groupe des gaz nobles,
basses. La pression est plus faible que prédit parce que l’attraction métalliques et covalents.
entre les molécules combinée à des énergies cinétiques faibles
provoque des collisions partiellement inélastiques. Caractère unique de l’eau (7.7)
▶▶ On peut utiliser l’équation de Van der Waals pour prédire les pro- ▶▶ L’eau est liquide à la température ambiante malgré son nombre
priétés des gaz dans des conditions non idéales. d’électrons relativement faible. L’eau forme de fortes liaisons
hydrogène, ce qui explique son point d’ébullition élevé.
Liquides (7.4 et 7.5) ▶▶ La polarité élevée de l’eau lui permet de dissoudre de nombreux
▶▶ La tension superficielle est le résultat de la tendance des liquides à composés polaires et ioniques, et même des gaz non polaires.
réduire au minimum leur surface afin d’accroître autant que possible ▶▶ L’eau prend de l’expansion en gelant, de sorte que la glace est
les interactions entre leurs particules constituantes, abaissant ainsi moins dense que l’eau liquide.
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Relation entre la pression (P), la force (F ) et la surface (A) (7.3) Équation de Van der Waals (7.3)
F n 2
P5 ¢P a ¢ ≤ ≤ (V nb) nRT
A V
Exercices
F facile M moyen D difficile
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M 35. Le fructose est un sucre simple que l’on trouve naturellement Liquide
Rhombique
dans certains végétaux. Comme son pouvoir sucrant est de
20 % à 40 % plus élevé que le sucre de table habituel (saccha- Monoclinique
rose), il était préconisé autrefois dans les diètes diabétiques.
Des études récentes démontrent toutefois qu’il pourrait avoir 119 C, 0,027 mm Hg
une certaine toxicité lorsque consommé en grande quantité,
particulièrement pour le foie. Tracez la courbe de chauffage 96 C, 0,0043 mm Hg
du fructose si son point de fusion est de 105 8C et son point
Vapeur
d’ébullition, de 552 8C. Expliquez les variations observées.
F 36. À partir du diagramme de phases ci-dessous, identifiez les
états présents aux points a à g. Température (pas à l’échelle)
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Eau
gazeuse
Problèmes récapitulatifs
M 42. Dans les locaux renfermant du matériel de grande valeur ou F 46. Examinez le diagramme de phases du dioxyde de carbone
dans lesquels un système de gicleurs à eau ne peut être utilisé illustré à la figure 7.34. Quelles transitions s’effectuent
(salles informatiques, musées, bibliothèques, etc.), on utilise lorsqu’on augmente uniformément la pression sur un échantil-
souvent une installation d’extinction automatique à gaz lon gazeux de dioxyde de carbone de 5,0 atm à 256 8C jusqu’à
(IEAG) pour lutter contre les incendies. Le gaz agit alors de 75 atm à 256 8C ?
façon à étouffer le début d’incendie (système à l’argon, au D 47. Le tétrachlorure de carbone présente un point triple à 249,0 K
CO2 et à l’azote) ou comme un inhibiteur (halon). Ces sys- et un point de fusion (à 1 atm) de 250,3 K. Le tétrachlorure de
tèmes sont toutefois moins efficaces à basse température. carbone est-il plus dense à l’état solide ou à l’état liquide ?
Expliquez pourquoi. Expliquez votre réponse.
M 43. Dans une démonstration fréquemment faite en classe, un bal- D 48. Les climatiseurs ne refroidissent pas seulement l’air, mais
lon est rempli d’air et plongé dans l’azote liquide. Le ballon se l’assèchent également. Supposons qu’une pièce d’une maison
contracte à mesure que les gaz dans le ballon se refroidissent. mesure 6,0 m 3 10,0 m 3 2,2 m. Si la température extérieure
Supposez que le ballon contienne initialement 2,95 L d’air à est de 30 8C et la pression de vapeur de l’eau dans l’air est à
une température de 25 8C et à une pression de 0,998 atm. 85 % de la pression de vapeur de l’eau à cette température,
Calculez le volume attendu du ballon après un refroidissement quelle masse d’eau faut-il retirer de l’air chaque fois que le
à −196 8C (le point d’ébullition de l’azote liquide). Lorsque la volume d’air de la pièce circule dans le climatiseur ? La pres-
démonstration est effectuée, le volume réel du ballon décroît sion de vapeur de l’eau à 30 8C est de 0,0418 atm.
à 0,61 L. Comment le volume observé du ballon se compare- D 49. Un récipient scellé contient 0,55 g d’eau à 28 8C. La pression
t-il avec la valeur calculée ? Expliquez la différence. de vapeur de l’eau à cette température est de 0,037 32 atm.
Quelle doit être le volume minimal du contenant pour qu’il
n’y ait aucune eau liquide dans le récipient ?
M 50. Les substances suivantes sont toutes solides aux conditions
ambiantes : le chlorure de rubidium (RbCl), le naphtalène
(C10H8), le scandium (Sc) et le quartz (SiO2).
(a) À quelle classe de solides appartient chacune de ces subs-
tances ? Quelles sont les forces assurant la cohésion du
solide dans chaque cas ?
(b) Laquelle de ces formules est une formule moléculaire ?
(c) Laquelle de ces substances devrait avoir la plus haute
température de fusion ?
(d) Laquelle devrait avoir la plus basse température de fusion ?
(e) Laquelle devrait conduire l’électricité à l’état solide ?
(f) Laquelle devrait conduire l’électricité seulement en
solution ?
(g) Laquelle devrait être malléable ?
(h) Laquelle devrait être la plus facile à rayer ?
(i) Laquelle devrait être la plus volatile ?
D 44. La pression de vapeur de l’eau à 25 8C est de 3,17 kPa. Si on M 51. Placez les solides suivants en ordre croissant de points de
place 1,25 g d’eau dans un contenant scellé de 1,5 L, y aura- fusion : C(s), H2O(s), C6H12O6(s), CaCO3(s) et CO2(s), Al(s).
t-il présence d’un liquide à l’équilibre ? Si oui, quelle sera la D 52. La substance A fond à −210 8C et bout à −195 8C. La subs-
masse de ce liquide ? tance B fond à 0 8C et bout à 100 8C. La substance C fond à
D 45. La pression de vapeur de CCl3F à 300 K est de 1,13 atm. Si on 1324 8C et bout à 2300 8C. La substance D fond à 3675 8C.
place 11,5 g de CCl3F dans un contenant scellé de 1,0 L, y aura- Sans déterminer exactement la nature de chacune des subs-
t-il présence d’un liquide à l’équilibre ? Si oui, quelle sera la tances, dites quelle pourrait être la force de cohésion domi-
masse de ce liquide ? nante dans chacune. Justifiez votre raisonnement.
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D 53. Associez chacune des courbes de chauffage ci-dessous aux substances suivantes : HF, H2, SiO2 et NaCl.
3500 1600
3000 1400
Température (°C)
Température (°C) 2500 1200
2000 1000
1500 800
1000 600
500 400
0 200
75 –230
50 –235
Température (°C)
Température (°C)
25 –240
0 –245
–25 –250
–50 –255
–75 –260
–100 –265
Problèmes défis
D 55. Lorsqu’on ionise les particules d’un gaz à l’aide d’un fort cou- Pourquoi est-ce possible ? Si la pompe à vide a une capacité
rant électrique, on obtient un état de la matière appelé état suffisante, et qu’elle fonctionne pendant une longue période,
plasma, que l’on considère comme le 4e état de la matière. En l’azote liquide commence à geler. Expliquez ce phénomène.
tenant compte des étoiles, on estime que 99 % de la matière D 57. Trois récipients de 1,0 L, maintenus à 308 K, sont reliés l’un à
visible est à l’état plasma dans l’Univers. Sur Terre, on l’ob- l’autre par des robinets. Initialement, les robinets sont fermés.
serve peu. Il se manifeste par temps orageux lors de la forma- Un des récipients contient 1,0 atm de N2, le deuxième, 2,0 g de
tion des éclairs ou encore dans certains objets fabriqués par H2O et le troisième, 0,50 g d’éthanol, C2H6O. La pression de
l’être humain, comme les torches à soudure et certains télévi- vapeur de l’eau à 308 K est de 42 mm Hg et celle de l’éthanol
seurs. Bien que les plasmas aient certaines propriétés com- est de 102 mm Hg. Les robinets sont alors ouverts et le contenu
munes avec les gaz, ils ne répondent pas du tout à la loi des des récipients se mélange librement. Quelle est la pression ?
gaz parfaits. Expliquez ce phénomène. D 58. Le diamant et le graphite sont deux formes solides du carbone
D 56. L’azote liquide est utilisé comme substance cryogénique. À pur. Le diamant est la matière la plus dure existant sur Terre,
pression atmosphérique, l’azote liquide bout à 77 K, ce qui per- alors que le graphite s’effrite facilement et est utilisé dans les
met d’atteindre des températures très basses. Cependant, si on crayons à mine. Toutefois, la température de fusion du dia-
place l’azote dans un contenant isolé et scellé, relié à une pompe mant est de 3547 8C, alors que celle du graphite est de 3652 8C.
à vide, on peut obtenir des températures encore plus basses. Expliquez cette apparente contradiction.
Problèmes conceptuels
F 59. Dans les conditions standard (TPN), les gaz réels possèdent forme à la surface des étendues d’eau) n’augmentera pas le
un volume molaire similaire à celui de gaz parfaits. Expliquez niveau des océans, pas plus que la fonte de la glace dans un
ce phénomène. verre d’eau n’augmente le niveau de liquide dans le verre.
M 60. Une des prédictions du réchauffement climatique est la fonte Est-ce une critique valable ? La fonte d’un cube de glace
des glaces à l’échelle planétaire, ce qui risque de causer des dans un verre d’eau augmente-t-elle le niveau de liquide
inondations côtières. Les détracteurs de cette prédiction dans le verre ? Dans l’affirmative ou la négative, expliquez
affirment que la fonte des banquises (couche de glace qui se pourquoi. En réponse à cette critique, les scientifiques ont
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affirmé qu’ils ne sont pas préoccupés par la fonte des ban- D 63. La masse volumique d’une substance est plus grande dans son
quises, mais plutôt par la fonte des glaciers (masses de glace état solide que dans son état liquide. Si le point triple dans le
qui se forment par le tassement de la neige accumulée sur diagramme de phases de la substance est inférieur à 1 atm,
les sols) situés sur le continent de l’Antarctique et sur le lequel présentera la température la plus basse, le point triple
Groenland. La fonte de cette glace pourrait-elle faire monter ou le point de fusion normal ?
le niveau des océans ? Dans l’affirmative ou la négative, D 64. Examinez la courbe de chauffage de l’eau à la section 7.8. Si
expliquez pourquoi. on ajoute de la chaleur à l’eau à vitesse constante, lequel des
M 61. La vitesse de vaporisation dépend de la surface du liquide. trois segments dans lesquels la température augmente présen-
Cependant, la pression de vapeur d’un liquide ne dépend pas tera la pente la moins abrupte ? Pourquoi ?
de sa surface. Expliquez cette différence. D 65. Un caveau est une chambre souterraine utilisée pour conserver
M 62. Sur la surface extérieure des navettes spatiales, on utilise des les fruits, les légumes et même les viandes. Par froid extrême,
céramiques (principalement des solides ioniques) et des les fermiers placent de grandes cuves d’eau dans les caveaux
solides carbone-carbone covalents pour permettre à la navette pour empêcher les fruits et les légumes de geler. Expliquez le
de résister à la chaleur, plutôt que des matières plastiques principe.
comme le polyuréthane (voir la figure ci-dessous) couram- M 66. Pourquoi l’énergie nécessaire à la fusion d’une substance e st-elle
ment utilisées dans l’isolation résidentielle. Expliquez. toujours plus petite que l’énergie nécessaire à sa vaporisation ?
H H H
O C N C N C O + HO C C OH
H H H
O H O H H
C N C N C O C C O
H H H H H n
Monomère de polyuréthane
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