Cours Hydro2
Cours Hydro2
Cours Hydro2
Nom de
l’intervenant Multiphasiques
Noureddine Lebaz
noureddine.lebaz@univ-lyon1.fr
2024-2025 1
Bibliographie
Livres
• Cabane, B., Henon, S., 2007. Liquides : solutions, dispersions, émulsions, gels. Belin.
• Clift, R., Grace, J.R., Weber, M.E., 2005. Bubbles, Drops, and Particles. Courier Corporation.
• Derjaguin, B.V., Churaev, N.V., Muller, V.M., 1987. Surface Forces. Springer US, Boston, MA.
• Elimelech, M., Gregory, J., Jia, X., 2013. Particle Deposition and Aggregation: Measurement, Modelling and Simulation. Butterworth-Heinemann.
• Everett, D.H., 2007. Basic Principles of Colloid Science. Royal Society of Chemistry.
• Gennes, P.-G. de, Brochard-Wyart, F., 2015. Gouttes, bulles, perles et ondes. Humensis.
• Hunter, R.J., 2013. Zeta Potential in Colloid Science: Principles and Applications. Academic Press.
• Hunter, R.J., Hunter, R.J., 2000. Foundations of Colloid Science, Second Edition, Second Edition. ed. Oxford University Press, Oxford, New York.
• Israelachvili, J.N., 2011. Intermolecular and Surface Forces. Academic Press.
• McClements, D.J., 2015. Food emulsions: principles, practices, and techniques. CRC press.
• Ohshima, H., 2012. Electrical Phenomena at Interfaces and Biointerfaces: Fundamentals and Applications in Nano-, Bio-, and Environmental Sciences. John Wiley & Sons.
• Ohshima, H., 2006. Theory of Colloid and Interfacial Electric Phenomena. Elsevier.
• Probstein, R.F., 2005. Physicochemical Hydrodynamics: An Introduction. John Wiley & Sons.
• Russel, William Bailey, Russel, W. B., Saville, D.A., Schowalter, W.R., 1991. Colloidal Dispersions. Cambridge University Press.
Articles
• Bentley, B.J., Leal, L.G., 1986. An experimental investigation of drop deformation and breakup in steady, two-dimensional linear flows. JFM, 167, 241–283.
• Berry, J.D., Neeson, M.J., Dagastine, R.R., Chan, D.Y.C., Tabor, R.F., 2015. Measurement of surface and interfacial tension using pendant drop tensiometry. JCIS, 454, 226–237.
• Desnoyer, C., Masbernat, O., Gourdon, C., 2003. Experimental study of drop size distributions at high phase ratio in liquid–liquid dispersions. CES, 58, 1353–1363.
• Eversole, W.G., Boardman, W.W., 1941. The Effect of Electrostatic Forces on Electrokinetic Potentials. JCP, 9, 798–801.
• Helmholtz, H., 1879. Studien über electrische Grenzschichten. Annalen der Physik 243, 337–382.
• Kamp, J., Villwock, J., Kraume, M., 2017. Drop coalescence in technical liquid/liquid applications: a review on experimental techniques and modeling approaches. RCE, 33, 1–47.
• Kynch, G.J., 1952. A theory of sedimentation. Transactions of the Faraday Society 48, 166.
• McClements, D.J., Jafari, S.M., 2018. Improving emulsion formation, stability and performance using mixed emulsifiers: A review. ACIS, 251, 55–79.
• Ohshima, H., 1994. A Simple Expression for Henry’s Function for the Retardation Effect in Electrophoresis of Spherical Colloidal Particles. JCIS, 168, 269–271.
• Stone, H.A., Bentley, B.J., Leal, L.G., 1986. An experimental study of transient effects in the breakup of viscous drops. JFM, 173, 131–158.
• P. Bacchin, Physico-chimie des colloïdes et des interfaces
2
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Sommaire
• Partie 0: Description d’une particule et d’une population de particules
Taille d’une particule, formes des particules, population de particules, classification, répartition
granulométrique, propriétés moyennes, densité en nombre, aspects expérimentaux.
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Introduction
Définition: Systèmes multiphasiques = phase continue + phase(s) dispersée(s)
Gaz/Liquide/Solide Gaz/Liquide/Solide
Quelques intérêts:
• Génération d’une nouvelle phase (généralement solide): e.g. cristallisation
• Amélioration des flux échangés (matière, chaleur): e.g. colonne à bulles, séchage en lit fluidisé
• Contrôle des propriétés rhéologiques/texturales, (de)stabilité: e.g. émulsions
4
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Introduction
Domaines d’application:
La quasi-totalité des procédés à l’échelle industrielle !
Filtration
Décantation
Séchage
Extraction liquide-liquide
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Contenu
Deux parties suivant l’échelle spatiale …
0.1 mm
0.1 nm 50 mm
1 nm 1 mm 1 mm
Partie 0
Description d’une particule et d’une population de particules
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
8
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Introduction
9
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Taille d’une particule de forme donnée
Définition de la taille d’une particule → pas toujours simple!
↪Objets de forme idéale simple (cubes, sphères…) : Utilisation d’une dimension unique.
↪Objets de forme complexe : Nécessité de connaître plusieurs dimensions (bâtonnets,
plaquettes…)
↪Objets de forme irrégulière : impossible de définir une taille représentant une
géométrie claire.
Taille choisie = représentation pratique, mais approximative, de la dimension des
particules
Paramètre de taille:
↪Fonction des propriétés particulaires importantes vis-à-vis de l’application visée:
• Activité spécifique d’un catalyseur: surface active totale
• Chute de particules (décantation, sédimentation,…): surface projetée (force de trainée)
d?
dV : diamètre équivalent en volume d’une sphère hypothétique de volume identique à celui de la particule
dV
dA : diamètre équivalent en surface d’une sphère hypothétique de surface identique à celui de la particule
dA
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Taille d’une particule de forme donnée
Notation Sphère = forme de référence pour évaluer
Dénomination Définition la taille de particules irrégulières
Expression
1ൗ
diamètre équivalent en 6V 3
dv Diamètre de la sphère de même volume V que la particule dV =
volume π
d3V
dst =
Diamètre de la sphère de même vitesse limite de chute en dT
dst diamètre de Stokes
régime laminaire que la particule
ρS − ρf gd3V
avec dT =
18 µ ulim
Formes = faciès
Ici : granulaires, granulaires arrondis, aiguilles, bâtonnets
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Population de particules
Caractérisation des objets dans leur ensemble constituant un lot de grains, ou lot granulométrique.
⇒ Représentation de la distribution de tailles des particules nécessaire
Notion de classes de tailles : cas du tamisage
Tamis T Tamis numéroté de 0 à T
Particules retenues de tailles comprises entre Li et Li+1
L +L
Taille moyenne : Lത i = i 2 i+1
Répartition cumulée :
La somme des termes de l’équation précédente est égale à 1. Répartition cumulée :
RCM(Lmax) = 1 La somme des termes de l’équation précédente est égale à 1.
RCN(Lmax) = 1
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Population de particules
Fonction de répartition granulométrique: densité en nombre
Passage d’une fonction discontinue (histogramme) → fonction continue
Propriétés :
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Population de particules
Fonction de répartition granulométrique: densité en nombre
Passage d’une fonction discontinue (histogramme) → fonction continue
↪ Moments d’une fonction densité → Propriétés intégrales de la densité
• Loi normale :
o Symétrique
o Mode (abscisse du max) :
o Variance :
• Loi log-normale :
o Asymétrique
o Mode (abscisse du max) :
o Variance :
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Population de particules – Aspects expérimentaux
Comment accéder expérimentalement aux propriétés de la phase dispersée ?
Mesure dépend de plusieurs paramètres:
↪ Taille des particules : limite de coupure = 1 micron (limite de la microscopie optique)
↪ Propriétés d’une seule particule ou de la population ?
↪ Les particules sont-elles fluides ou solides ?
↪ Mesure in situ ou ex situ ?
Avantages Inconvénients
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Population de particules – Aspects expérimentaux
Comment accéder expérimentalement aux propriétés de la phase dispersée ?
Mesure dépend de plusieurs paramètres:
↪ Taille des particules : limite de coupure = 1 micron (limite de la microscopie optique)
↪ Propriétés d’une seule particule ou de la population ?
↪ Les particules sont-elles fluides ou solides ?
↪ Mesure in situ ou ex situ ?
Avantages Inconvénients
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Population de particules – Aspects expérimentaux
Comment accéder expérimentalement aux propriétés de la phase dispersée ?
Mesure dépend de plusieurs paramètres:
↪ Taille des particules : limite de coupure = 1 micron (limite de la microscopie optique)
↪ Propriétés d’une seule particule ou de la population ?
↪ Les particules sont-elles fluides ou solides ?
↪ Mesure in situ ou ex situ ?
Avantages Inconvénients
• Large gamme de détection (1-3000 microns) • Pas d’information sur la forme des particules
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Population de particules – Aspects expérimentaux
Comment accéder expérimentalement aux propriétés de la phase dispersée ?
Mesure dépend de plusieurs paramètres:
↪ Taille des particules : limite de coupure = 1 micron (limite de la microscopie optique)
↪ Propriétés d’une seule particule ou de la population ?
↪ Les particules sont-elles fluides ou solides ?
↪ Mesure in situ ou ex situ ?
Avantages Inconvénients
Avantages Inconvénients
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Population de particules – Aspects expérimentaux
Comment accéder expérimentalement aux propriétés de la phase dispersée ?
Mesure dépend de plusieurs paramètres:
↪ Taille des particules : limite de coupure = 1 micron (limite de la microscopie optique)
↪ Propriétés d’une seule particule ou de la population ?
↪ Les particules sont-elles fluides ou solides ?
↪ Mesure in situ ou ex situ ?
Avantages Inconvénients
• Mesure ex situ
• Détection d’objets à l’échelle nano
• Nécessite une dilution
• Mesure rapide
• Aucune visualisation des objets
• Accès à la distribution de taille
• Nécessite de connaitre les propriétés du
• Accès à la charge électrique de surface
milieu
0.1 mm
0.1 nm 50 mm
1 nm 1 mm 1 mm
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Introduction Vaccins
Pommades et
Produits Lotions
laitiers
Pharma/Cosmétique
Sirops
Agroalimentaire Energie
Mayonnaise
et sauces
Industrie pétrolière
Autres
4. Changement d’échelle (scale-up) pour une production industrielle: quel procédé, paramètres
de fonctionnement, …
Intervenir sur une dérive …
Emulsion = dispersion d’une phase liquide (phase dispersée) dans une autre
phase liquide (phase continue) sous forme de gouttelettes
Généralement: + agent tensioactif pour la stabilisation des gouttes
Partie 2 Partie 1
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Définitions
Les deux phases liquides sont non miscible !
Emulsion = dispersion d’une phase liquide (phase dispersée) dans une autre
phase liquide (phase continue) sous forme de gouttelettes
Généralement: + agent tensioactif pour la stabilisation des gouttes
Couramment, les émulsions sont constituées d’une phase hydrophile (dite aqueuse) et d’une phase
lipophile (dite lipidique)
• Emulsion huile dans eau (O/W: oil-in-water): ou émulsion directe
• Emulsion eau dans huile (W/O: water-in-oil): ou émulsion inverse
O/W W/O
↪ 3ème classification: suivant le nombre de phases
Emulsion = dispersion d’une phase liquide (phase dispersée) dans une autre
phase liquide (phase continue) sous forme de gouttelettes
Généralement: + agent tensioactif pour la stabilisation des gouttes
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Composition
Les deux phases liquides sont non miscible !
Emulsion = dispersion d’une phase liquide (phase dispersée) dans une autre
phase liquide (phase continue) sous forme de gouttelettes
Généralement: + agent tensioactif pour la stabilisation des gouttes
↪ Exemple:
Composition :
Eau, huile de colza 25%, vinaigre d'alcool, MOUTARDE de
Dijon (eau, graines de MOUTARDE, vinaigre d'alcool, sel,
acidifiant : acide citrique), vinaigre de vin rouge affiné en
Vinaigrette industrielle fût de chêne, sel, sucre, amidon modifié de pomme de
terre, jus de citron concentré, épaississant : gomme
xanthane, colorant : caroténoïdes, arôme, poivre blanc
moulu.
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Notion d’énergie de surface
L’interface entre deux phases = couche d’épaisseur d avec des propriétés différentes de celles loin de l’interface
Potentiel chimique de
Energie libre de surface Entropie Energie interfaciale
l’ensemble des molécules
Tension superficielle = Energie libre nécessaire pour augmenter la surface d’une interface d’une unité
dI
I
Energie
F F
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Travail mécanique fourni Variation d’énergie superficielle 35
Notion d’énergie de surface
Tension superficielle = Energie libre nécessaire pour augmenter la surface d’une interface d’une unité
Origine :
Forces de van der Waals Forces polaires (liaisons H)
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Notion d’énergie de surface
Pierre-Simon Laplace
1749 - 1827
Thomas Young
1773 - 1829
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Notion d’énergie de surface
Pierre-Simon Laplace
1749 - 1827
Thomas Young
1773 - 1829
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Notion d’énergie de surface
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Tension superficielle – méthodes de mesure
↪ Méthode de la lame de Wilhelmy (W. plate method)
Lame d’ongle de contact q très petit est plongée dans le fluide. Elle est
soulevée et la force d’arrachement est mesurée avec une balance jusqu’à la
limite de détachement. Bilan de forces sur le liquide entrainé:
L. Wilhelmy
1812 - 1864
Ri
Re
Pierre du Nouÿ
1883 - 1947
Le choix du matériau (lame et anneau) est très important: il faut que l’angle de contact q soit ~0.
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Tension superficielle – méthodes de mesure
↪ Méthode de la goutte pendante (pendant drop method)
• Gravité induit la déformation de la goutte/bulle
• Equilibre gravité – force interfaciale : forme
• Analyse de la forme à la limite de la rupture : volume
• Bilan des forces :
poids de la goutte/bulle = tension superficielle au niveau du capillaire
Si mouillage parfait :
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Tension superficielle – tensioactifs: définition et classification
Création d’interfaces = amélioration des échanges (matière, chaleur, …) mais … dépense d’énergie !
Loi de Laplace : énergie plus importante pour casser des inclusions de petite taille !
Ajout d’agents tensioactifs !
Définition : soluté modifiant la tension superficielle/interfaciale de manière notable même à très faible concentration
Phase aqueuse
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Tension superficielle – tensioactifs: organisation en phase continue
Tension interfaciale = f(concentration en tensioactif)
Trois phases:
• Phase I: [] très inférieure à la saturation de l’interface
Exemple :
Système Eau-Benzène (C6H6) stabilisé par l’oléate de sodium (NaC₁₈H₃₃O₂)
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Tension superficielle – tensioactifs: choix et règles de formulation
↪ Règle empirique de Bancroft (1949) :
La méthode proposée par Griffin est basée sur une classification des tensioactifs en fonction de leur
caractère hydrophile avec un nombre HLB compris sur une échelle allant jusqu’à 20.
45
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Tension superficielle – tensioactifs: choix et règles de formulation
↪ Méthode HLB (Griffin, 1954) : (hydrophilic-lipophilic balance)
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Procédés d’émulsification - généralités
Cuves agitées
Ultrasonication Microfluidique
Mode Continu
Mode Batch
Mélangeurs
Rotor-Stator
statiques
HPH* Membranes
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2 *HPH: High Pressure Homogenizers
Procédés d’émulsification – analyse de la rupture des gouttes
Emulsion = 2 phases + tensioactif(s) + énergie
Méthodologie : Traduire la variation de la taille en fonction des propriétés physico-chimiques et des propriétés
locales du champ hydrodynamique.
Préliminaires - Nombre adimensionnels :
• Nombre capillaire :
• Nombre de Weber :
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Procédés d’émulsification – analyse de la rupture des gouttes
Emulsion = 2 phases + tensioactif(s) + énergie
Analyse dimensionnelle :
Taux de variation = f(We, Ca, Eö, Rep, ) = fraction de la phase dispersée
Modèles statistiques :
Nécessité d’analyser la phénoménologie à l’échelle locale et d’intégrer les résultats dans des modèles statistiques à
l’échelle de la population.
Dépendance des lois vis-à-vis des conditions d’écoulement: laminaire cisaillé, élongationnel, turbulent ...
Rupture visqueuse
49
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Procédés d’émulsification – analyse de la rupture des gouttes
↪ Rupture visqueuse :
Rupture = énergie de cohésion de la goutte < travail de la force externe exercée sur la goutte
Processus : Déformation, augmentation de la surface, croissance d’instabilités, fragmentation
Rupture
Elongationnel
Cisaillé simple
50
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Procédés d’émulsification – analyse de la rupture des gouttes
↪ Rupture visqueuse :
Solution approchée :
Larges déformations :
Elongationnel :
Cisaillé simple :
Expériences :
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Procédés d’émulsification – analyse de la rupture des gouttes G(s-1)
↪ Rupture visqueuse :
Dans la réalité, les gouttes sont soumises à une contrainte pendant un temps donné: effet des
t(s)
instationnarités !
t0
0<t<t0
t0<t
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Procédés d’émulsification – analyse de la rupture des gouttes
↪ Rupture inertielle :
Le concept de la rupture en écoulement turbulent est avancé pour la première fois par Hinze (1955)
Hypothèse : seuls les tourbillons dont la taille caractéristique est voisine du diamètre de la goutte sont
susceptibles de la casser.
Spectre de la turbulence 53
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Procédés d’émulsification – analyse de la rupture des gouttes
↪ Rupture inertielle :
Le concept de la rupture en écoulement turbulent est avancé pour la première fois par Hinze (1955)
Hypothèse : seuls les tourbillons dont la taille caractéristique est voisine du diamètre de la goutte sont
susceptibles de la casser.
Régime inertiel si :
Domaine inertiel :
✓ Ck: constante de Kolmogorov (~1) Théorie K41
Spectre de la turbulence 54
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Procédés d’émulsification – analyse de la rupture des gouttes
↪ Influence de la fraction volumique :
Deux explications :
• Coalescence des gouttes
• Modulation de la turbulence
Si : v
Sinon
sédimentation
Pression de Laplace
Floculation Coalescence
Séparation de
phases
Emulsion + =
métastable
Interaction de
surface
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Mécanismes de déstabilisation – crémage/sédimentation
Gouttes montent vers le haut du récipient Crémage
Effet de la gravité :
Gouttes descendent vers le fond du récipient Sédimentation
▪ Force de trainée :
57
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Mécanismes de déstabilisation – crémage/sédimentation
Gouttes montent vers le haut du récipient Crémage
Effet de la gravité :
Gouttes descendent vers le fond du récipient Sédimentation
Equation de Stokes
58
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Mécanismes de déstabilisation – crémage/sédimentation
Gouttes montent vers le haut du récipient Crémage
Effet de la gravité :
Gouttes descendent vers le fond du récipient Sédimentation
Mouvement d’une population de gouttes (sédimentation) :
60
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Mécanismes de déstabilisation – coalescence
Dynamique = taux de collisions entre gouttes X probabilité de coalescence
61
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Vue satellitaire du Delta du Gange
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Contenu
Deux parties suivant l’échelle spatiale …
0.1 mm
0.1 nm 50 mm
1 nm 1 mm 1 mm
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Introduction
Qu’est ce qu’un colloïde ?
• Mvt Brownien • Mvt Brownien > effet de la gravité • Sédimentation sous effet de la gravité
• Etat solubilisé stable • Etat dispersé métastable • Etat dispersé = suspendre par agitation
1 nm 10 nm 100 nm 1000 nm
65
N. Lebaz • Hydrodynamique 2 P. Bacchin, Physico-chimie des colloïdes et des interfaces
Introduction
Qu’est ce qu’un colloïde ?
Les systèmes colloïdaux ont les propriétés des interfaces et de leurs interactions et
non pas celles des phases qui les composent !
• Entités qui interagissent faiblement (par rapport à la réaction chimique classique) mais sur des
distances importantes (jusqu’à 10 fois leur rayon).
• Systèmes contrôlés par des interactions faibles: peu d’énergie suffit à entrainer des réponses
importantes.
66
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Introduction Robert Brown
1773 - 1858
Le mouvement Brownien
Mouvement aléatoire, diffusionnel des entités dispersées dû à
l’agitation thermique (Robert Brown, 1827).
Concept de la double couche électrique (Helmholtz, 1879) – electrical double layer (EDL)
• 1ère couche : charges de surface de la particule colloïdale
• 2nde couche : contre-ions de la phase continue qui s’accumulent à l’interface
Double couche électrique diffuse : à cause du mouvement brownien en solution
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Distribution du potentiel électrostatique 68
Les charges électriques – distribution du potentiel électrostatique
▪ Equation de Poisson (équation fondamentale d’électrostatique) :
Hypothèse 1 : dans le cas d’un sel simple (N=2) et une solution électrolyte symétrique (z = z+ = -z-)
Approximation de Debye-Hückel :
Comparaison entre la solution exacte (ligne Effet de la concentration en sel sur l’épaisseur
continue) de l’équation de Poisson-Boltzmann de la couche de Debye dans le cas d’un
et l’approximation de Debye-Hückel (ligne électrolyte symétrique (1-1)
discontinue)
72
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Les charges électriques – la densité de charge surfacique
Surface plane plongée dans une solution électrolyte :
Electroneutralité préservée : charge de surface = charge de la double couche électrique
73
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Les charges électriques – la densité de charge surfacique
Surface plane plongée dans une solution électrolyte :
Electroneutralité préservée : charge de surface = charge de la double couche électrique
Otto Stern
1888 - 1969
74
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Les phénomènes électrocinétiques – mobilité électrophorétique
+ U - E : champ électrique [N.C-1]
U: vitesse électrophorétique [m.s-1]
F + F a : rayon de la particule [m]
a + e
++ Fe: force électrique [N]
F : force de trainée exercée par le fluide [N]
Q : charge de surface [C]
mc : viscosité dynamique du milieu [Pa.s]
• Force électrique : h : mobilité électrophorétique [m2.s-1.J-1]
• Force de trainée :
A l’état stationnaire :
Avec : (Hückel)
(Smoluchowski)
Ohshima (1994)
76
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Les phénomènes électrocinétiques – mobilité électrophorétique
Potentiel de surface vs potentiel zeta :
Le potentiel zêta est mesuré au niveau du plan de cisaillement (position D).
La relation entre le potentiel zêta et le potentiel de surface est donné par :
1/k
77
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Interactions entre interfaces - généralités
78
N. Lebaz • Hydrodynamique 2 P. Bacchin, Physico-chimie des colloïdes et des interfaces
Interactions entre interfaces – attraction de Van der Waals
Forces de Van der Waals sont la résultante de 3 forces :
• Force de Keesom (1915) :
Interaction dipôle permanent – dipôle permanent Willem Keesom
Les molécules polaires modifient mutuellement leurs orientations et tendent à aligner 1876 - 1956
leurs dipôles.
• Force de Debye (1921) :
Interaction dipôle permanent – dipôle induit
Les molécules polaires possèdent des dipôles permanents qui peuvent, en modifiant la répartition
des charges, créer des dipôles (appelés dipôles induits) dans des molécules initialement apolaires
mais polarisables.
• Force de London (1930) : (prédominante) Fritz London
1900 - 1954
Interaction dipôle instantané – dipôle instantané
ou dipôle instantané – dipôle instantané induit
Les électrons sont en perpétuel mouvement autour des noyaux des atomes des molécules, ce qui fait qu’une molécule même
apolaire présente à tout instant un moment dipolaire non nul (appelé dipôle instantané). Cependant, la valeur et l’orientation
dans le temps de ces dipôles étant aléatoires, le moment dipolaire total d’une molécule apolaire est en moyenne nul.
Chaque dipôle instantané est en interaction avec les dipôles instantanés voisins, et polarise de plus instantanément ces
molécules voisines en créant des dipôles instantanés induits.
d
J. Van der Waals
A: constante d’Hamaker [J] 1837 - 1923
d
a
Si a >> d :
Si a1 >> d et a2 >> d :
Hugo Hamaker
1905 - 1993
80
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Interactions entre interfaces – attraction de Van der Waals
1 3 2
Si 3 est le vide :
↪ Exemple :
Sphères de polystyrène de rayon 100 nm dans l’eau
• Comparaison par rapport à la diffusion :
d 1 nm 10 nm
VA/kBT -27 -2.7
• Comparaison par rapport à la force de trainée (u=1 mm/s, d=10 nm) :
81
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Interactions entre interfaces – répulsion des surfaces chargées
d
a
82
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Interactions entre interfaces – théorie DLVO
Théorie DLVO
Derjaguin & Landau (1941) Verwey & Overbeek (1948)
↪ Entre deux sphères chargées identiques grandes devant la distance qui les sépare :
83
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Interactions entre interfaces – théorie DLVO
Théorie DLVO
Derjaguin & Landau (1941) Verwey & Overbeek (1948)
En réalité …
85
N. Lebaz • Hydrodynamique 2 P. Bacchin, Physico-chimie des colloïdes et des interfaces
Interactions entre interfaces – théorie DLVO
Coagulation
Concentration optimale = ccc
• Règle de Schulze-Hardy
Règle empirique qui permet d’estimer la ccc :
mol/m3
Evolution of the total free energy between two spherical particles (a=100
nm) with the variation of the electrolyte solution concentration. The
surface potential of the particles is 𝜓s=50 mV. The system is at 25 °C and
the Hamaker constant is assumed to be AH=10-20 J.
86
N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Interactions entre interfaces – interactions non DLVO
• La stabilisation stérique
88
N. Lebaz • Hydrodynamique 2 P. Bacchin, Physico-chimie des colloïdes et des interfaces
Interactions entre interfaces – agrégation
↪ Types d’agrégation
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Interactions entre interfaces – agrégation
↪ Cinétique d’agrégation
n : nombre total de particules [m-3]
• Cinétique de disparition des particules : t : temps [s]
ka : constante de vitesse [m3.s-1]
n0 : nombre total initial de particules [m-3]
• Nombre de particules à un instant t :
↪ Agrégation péricinétique
• ks : constante d’agrégation lente (RLA) (Smoluchowski 1917)
• kD : constante d’agrégation rapide (DLA) (Verwey et Overbeek 1948) Orthocinétique
Vitesse ka=ko
W : rapport de stabilité [-] Diffusion
Péricinétique
D : coefficient de diffusion [m2.s-1] RLA DLA
a : rayon des particules [m] ka=ks ka=kD
Efficacité des collisions Réaction
Diffusion
DLVO
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Interactions entre interfaces – agrégation
↪ Agrégation lente ou rapide ?
• Coagulent :
Avec :
c : concentration [mol.dm-3]
z : valence des contre-ions [-]
Benoit Mandelbrot
1924 - 2010
df = 1.7 df = 2.2
Coagulation rapide = limitée par la diffusion Coagulation lente = limitée par la réaction
: fraction volumique[-]
• Agitation turbulente :
(Camp et Stein 1943)
Approche valide uniquement pour les premiers temps de l’agrégation puisque les
agrégats eux-mêmes peuvent s’agréger et non seulement les particules élémentaires !
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Interactions entre interfaces – agrégation
↪ Agrégation et bilan de population Hyp: toutes les collisions sont efficaces et irréversibles
• Equation de coagulation de Smoluchowski (1917)
+ =
i j k
Collisions entre les particules de tailles i Collions des particules de taille k pour
et j pour former une particule de taille k former d’autres particules
• Modes d’agrégation
>>1 Orthocinétique
o Agrégation péricinétique : Pe<<1
Pe
Péricinétique
<<1 RLA DLA
o Agrégation orthocinétique : Pe>>1
>>1 ~1
W
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Interactions entre interfaces – applications
↪ Traitement des eaux et des effluents
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2 https://www.step-agglo-villefranche.fr/station
Interactions entre interfaces – applications
↪ Traitement des eaux et des effluents: coagulation-floculation
Objectif : élimination des matières en suspension (MES)
• Coagulation
o Ajout de coagulants (minéraux ou organiques) apportant des cations
o Neutralisation des chargés surfaciques anioniques des MES
o Forte agitation pour améliorer les rencontres
o Coagulation des colloïdes sous forme de petits agrégats
• Floculation
o Utilisation de polymères synthétiques à longues chaines
2.3 mm
o Formation de flocs par l’agrégation des petites particules
o Agitation douce pour ne pas casser les flocs
o Flocs grands = vitesse de décantation élevée
• Décantation gravitaire
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N. Lebaz • Hydrodynamique 2
Theo Overbeek George Stokes Boris Derjaguin
1819 - 1903 1902 - 1994 L. Wilhelmy
M. Smoluchowski 1911 - 2007 1812 - 1864
1872 - 1917
Willem Keesom
1876 - 1956
Ludwig Boltzmann
1844 - 1906
Andreï Kolmogorov
1903 - 1987
Benoit Mandelbrot
Pierre du Nouÿ 1924 - 2010
Albert Einstein
1883 - 1947 Pierre-Simon Laplace 1879 - 1955 Siméon Denis Poisson Otto Stern
1749 - 1827
1781 - 1840 1888 - 1969
Hugo Hamaker
1905 - 1993 Fritz London
Thomas Young 1900 - 1954
1773 - 1829
Lev Landau
Evert Verwey 1908 - 1968
H. Helmholtz Peter Debye Robert Brown
1905 - 1981
1821 - 1894 1884 - 1966 1773 - 1858
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