L3-Etude Riz
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l’Union européenne
ANALYSE APPROFONDIE DE LA
CHAINE DE VALEUR RIZ AU NIGER
2021-2030
Juillet 2022
A2397
Cette étude a été produite avec le soutien financier de l’Union européenne. Son contenu relève
de la seule responsabilité de ses auteurs et ne reflète pas nécessairement les opinions de
l’Union européenne.
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2027 dans l’appui aux développement des chaines de valeurs agro-sylvo-pastorales au Niger
SOMMAIRE ...................................................................................... 9
1 INTRODUCTION .....................................................................16
La Chaine de valeur riz dans le contexte sub-saharien et Ouest
Africain .............................................................................................. 16
La Chaine de valeur riz dans le contexte Nigérien ........................ 18
Contexte général................................................................................. 18
Importance économique et sociale du riz ........................................... 18
Atouts et potentialités de la riziculture ................................................ 20
Politiques Régionales et Nationales de Relance de la Filière
Rizicole .............................................................................................. 20
Déclaration de Malabo (2014) ............................................................ 20
Les politiques régionales de relance de la filière riz en Afrique.......... 21
Une stratégie très ambitieuse : la SNDR - Stratégie Nationale de
Développement de la Riziculture ....................................................... 21
Un objectif réitéré d’autosuffisance en riz au Niger avant 2030 ? ...... 22
Méthodologie employée et structure des rapports ....................... 23
Les rencontres d’acteurs de la chaine de valeur Riz .................... 24
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6 CONCLUSION .......................................................................123
BIBLIOGRAPHIE ...........................................................................125
ANNEXES ......................................................................................127
Annexe 1 : Projets et Programmes traitant de la riziculture ................ 128
Annexe 2 : Inventaire des coopératives membres de FUCOPRI (2021)
......................................................................................................... 133
Annexe 3 : Liste des acteurs rencontrés ............................................... 134
Annexe 4 : Synthèse des Défis de la Production Locale de Riz et
Mesures de Mitigation. .................................................................. 135
Annexe 5 : Difficultés et Solutions pour améliorer la Qualité du Riz au
Niger ................................................................................................ 136
Annexe 6 : Liste des Distributeurs de Pesticides Agréés au Niger (2018)
......................................................................................................... 137
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SOMMAIRE
Maillon Production
Le maillon production doit faire face à une série de contraintes comme (i)
l’insuffisance d’entretien des infrastructures d’Aménagements Hydro Agricoles
(AHA) ; (ii) la mise en culture de variétés non homologuées ; (iii) la faible maitrise
des coûts de production ; (iv) le faible recours à la mécanisation ; (v) le faible
accès aux intrants en quantité et en qualité ; (vi) des problèmes fonciers (faible
disponibilité et sécurisation) ; (vii) un manque d’accompagnement des
producteurs hors AHA, (viii) peu de structuration des producteurs ; (ix) le faible
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rendement sur les systèmes hors AHA et enfin (x) l’absence de statistiques
fiables sur les productions hors AHA.
La Fédération Nationale des Unions des Coopératives des Producteurs du Riz
(FUCOPRI) œuvre « pour la fourniture de services concrets aux membres à la
base avec la prise en charge des questions d’approvisionnement, de
financement, de la commercialisation, de l’accompagnement de la transition
entrepreneuriale des sociétés coopératives ainsi que de la défense de leurs
intérêts matériels et moraux ». Néanmoins la FUCOPRI qui regroupe environ
50% de l’ensemble des producteurs ne couvre que 65% des besoins en engrais
des producteurs par manque de moyens financiers.
Maillon Stockage - Conservation
Au niveau des aménagements hydroagricoles, chaque coopérative a son
magasin pour recevoir les intrants et la récolte du riz paddy.
Les coopératives incitent leurs membres à utiliser un nombre de variétés
restreintes pour avoir des stocks homogènes et des performances d’usinage
meilleures. Les rizeries exigent de plus en plus la variété Gambiaca et IR15 par
rapport aux variétés Waihidjo ou Moussa Marouro qui ont des performances à
l’usinage bien plus faibles.
Le contrôle de qualité dans les magasins est primordial, les coopératives ont un
dispositif de contrôle de la qualité du paddy lorsque qu’elles collectent. Ce
contrôle porte surtout sur le taux d’humidité (toutes les coopératives ont été
équipées d’hygromètres) et la pureté spécifique (taux d’impuretés).
Au vu des disponibilités réduites de paddy sur le marché et la préemption rapide
des volumes disponibles par les négociants du Nigéria et des collecteurs locaux,
les volumes et durées de stockage du paddy au niveau des producteurs et des
coopératives restent actuellement limités. Le riz paddy destiné à la
commercialisation ne reste pas longtemps dans le magasin (1 à 1,5 mois).
Maillon Transformation
Le maillon transformation est affecté principalement par les contraintes
suivantes : (i) l’insuffisance de fonds de roulement des acteurs de la
transformation ; (ii) l’accès limité au crédit (taux d’intérêt élevé) ; (iii) le coût élevé
de transformation pour les plus grosses unités de transformation. Par ailleurs le
coût élevé du riz paddy dû à la concurrence avec les opérateurs du Nigeria limite
les marges des transformateurs.
La chaîne de valeur riz est de façon structurelle fortement dépendante des
transformateurs, le riz paddy devant être transformé en riz pour être consommé.
Ainsi sur une chaîne de valeur qui selon les scénarios devrait tripler voire
sextupler sa production de paddy, il faudra s’assurer que les capacités des
transformateurs évoluent de la même façon, tout en prévoyant comment
exploiter les sous-produits additionnels générés (soutien à l’investissement,
facilités de crédit…).
Les unités de transformation artisanales sont majoritaires et drainent l’essentiel
du paddy produit. 88% du riz est décortiqué dans les moulins villageois. Elles
reposent sur des équipements sommaires et sont peu exigeantes en main
d’œuvre. Les moulins villageois sont présents partout dans les régions rizicoles
(AHA et hors AHA). Le décorticage par moulin représente des inconvénients,
d’une part la balle de riz est broyée et ne peux pas être récupéré à des fins
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énergétiques et d’autre part la qualité du produit final est moins bonne. Ces
agents décortiqueurs traitent en moyenne 20 sacs de paddy par jour (1 400 kg)
soit 300-400 tonnes de paddy par an.
Les femmes étuveuses se sont organisées et structurées récemment au cours
des 10 dernières années sous l’impulsion de la FUCOPRI. Elles se sont
constituées en Unions. Depuis 2011, la FUCOPRI appuie ces unions à mieux
se structurer et se doter en matériel de transformation adapté (Kit d’étuvage).
Cinq unions intégrant 46 groupements et rassemblant 1 451 femmes, font
maintenant partie de la FUCOPRI.
Les rizeries et mini-rizeries ont des capacités de transformation variant de 2 000
à 8 000 tonnes mais elles tournent souvent très en dessous de leur capacité
(25% pour les usines RINI), accentuant les coûts de transformation. Le
rendement global d’usinage est de 66,78% en 2020 ce qui est d’un bon niveau,
le rendement nominal du riz blanchi étant de 65%.
La transformation primaire comporte les produits suivants : riz blanc (3 types :
15%, 5% et 0% brisure en rizeries, ou qualité moyenne en artisanat), riz étuvé,
farine, semoule et brisures de riz, et un sous-produit : le son de riz.
La transformation secondaire comporte des produits existants (couscous et
biscuits simples de riz) et des produits potentiels (galettes, biscuits élaborés,
pâte/nouilles et vermicelles de riz), tous à base de farine de riz.
Maillon Commercialisation
Le maillon de la commercialisation est surtout affecté par la concurrence des
acteurs Nigérians pour l’achat du paddy : les rizeries ne peuvent pas atteindre
leur seuil de rentabilité, et donc baisser leurs coûts de production/kg et leur prix
de vente du riz, ce qui leur permettrait de mieux concurrencer le riz importé.
Ce maillon aussi affecté par le coût excessif du crédit (15%) pour les opérateurs
de la CDV. Les autres contraintes sont (i) la moindre qualité du riz artisanal
produit par les moulins villageois, (ii) les équipements rudimentaires de transport
et de stockage du riz des commerçants ruraux, (iii) la méconnaissance et
l’indisponibilité du riz étuvé dans les centres urbains, et (iv) le manque
d’information des consommateurs et d’image de marque des produits locaux.
Le riz importé (25% de brisures) est vendu en gros à 330-340 000 FCFA/tonne
et à 370-380 000 francs CFA la tonne aux détail (août 2021). Pour ce riz importé,
la marge totale de distribution est de 40 000 FCFA/tonne. Le riz local, « le riz 32
» qui représente l’essentiel de la production transformée, est vendu en gros à
380 000 FCFA/tonne et à plus de 400 000 FCFA la tonne aux détaillants soit
une marge de distribution de 20 000 FCFA/tonne. Ceci encourage les
opérateurs à privilégier le riz importé sur lesquels ils font une meilleure marge.
En plus de ces structures de prix en défaveur du riz local, il faut ajouter la
dérégulation du marché lié à la spéculation dans l’importation (MAE, 2021).
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Analyse économique
La chaîne de valeur riz domestique au Niger représente actuellement un produit
brut de 49 millions US$ (43 millions €). En comparaison, le PIB global du Niger
est de 13,7 milliards US$ (2020). Ainsi la chaine de valeur du riz ne représente
en fait que 0,36 % du PIB National et 0,90 % du PIB agricole. Les revenus
économiques issus du Moringa des ménages producteurs sont actuellement
limités à près de 245 €/ménage en comptant la partie autoconsommée.
Cette chaîne de valeur représente actuellement l’équivalent de près de 25 000
emplois à temps plein en termes de travail mobilisé par an. En réalité le travail
mobilisé peut être estimé à l’équivalent de 9,4 millions de jours de travail fournis
par plus de 70 000 ménages acteurs dans la filière.
Dans le scénario de croissance réaliste 2030, la valeur ajoutée additionnelle
générée par rapport à 2020 est de 89 millions € par an ; ceci représente une
croissance annuelle de la valeur ajoutée du secteur Riz de 12,5% par an. En
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2030 le Riz représenterait plus de 1,5 % du PIB national et 3,6% du PIB agricole.
Par ailleurs la CDV Riz génèrerait plus de 8 000 emplois additionnels.
Analyse sociale
Dans cette chaine de valeur on a d’un côté des journaliers payés à 1 250 FCFA
par jour (1,9 €), et des producteurs avec un revenu annuel de 245 €. Dans le
scénario de croissance réaliste 2030, le revenu des riziculteurs devrait pouvoir
tripler sur 10 ans passant de 245 à 696 Euros par riziculteur.
Les revenus des autres agents devraient connaitre de nettes améliorations avec
23% d’augmentation de revenu pour les collecteurs/micro-transformateurs, 45%
d’augmentation pour les usiniers/transformateurs, 36% pour les grossistes, mais
pas de changement notable pour les détaillants.
Analyse environnementale
Le développement de systèmes irrigués constitue pour les producteurs une
option majeure d’adaptation face aux changements climatiques : elle offre aux
producteurs rizicoles la possibilité de s’affranchir dans une certaine mesure des
risques climatiques et d’accéder à des marchés suffisamment rémunérateurs
pour financer l’intensification des systèmes de production. Cependant, le
développement de cultures irriguées intensives s’accompagne généralement
d’un accroissement des risques sanitaires pour les communautés rurales, liés à
une exposition accrue des producteurs aux effets toxiques de produits
phytosanitaires mal utilisés, à de possibles pollutions de l’eau, des sols, et des
produits agricoles, ainsi qu’à l’extension de maladies vectorielles favorisées par
le facteur hydrique.
La SPN2A entend de ce fait accompagner l’extension des surfaces irriguées au
Niger par un dispositif de prévention des risques sanitaires de court, moyen et
long termes, associés à l’intensification agricole dans les périmètres irrigués.
L’empreinte carbone de la CDV Riz est actuellement de 2,76 tCO2-e par tonne
de riz. Ce chiffre prend en compte 2,47 tCO2 par tonne de paddy produite, 0,23
tCO2 émis pour sa transformation et 0,04 tCO2 pour le transport.
Investissements publics à mobiliser : L’extension des superficies nécessite des
investissements publics notamment dans la réhabilitation et la construction de
périmètres irrigués. En considérant le coût unitaire moyen de construction ou de
réhabilitation des surfaces irriguées à 8 000 Euros (source FAO 2020), le coût total
pour les nouvelles superficies irriguées est de 372 millions d’Euros pour le scénario
optimiste. L’adoption des pratiques améliorées (BPA) et la formation des agriculteurs
sont estimées à 4,7 et 16,7 millions d’Euros respectivement.
Les soutiens aux investissements privés concernent essentiellement la production
et la transformation :
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Conclusion
Le premier effort à réaliser en vue de satisfaire la demande domestique tout en
réduisant les niveaux d’importation du riz porte sur l’accroissement de la production
de paddy, à la fois dans les AHAs et hors AHAs. Cela passe, d’une part, par de gros
efforts financiers pour accélérer le processus de réhabilitation des périmètres
irrigués en mauvais état et de construction de nouveaux périmètres, et, d’autre part,
par des soutiens financiers (co-financement + micro-crédit) pour l’équipement de
riziculteurs hors AHA pour l’achat de pompes solaires et de réseaux d’irrigation.
Le deuxième effort porte sur la réduction des exportations de paddy vers le Nigeria
par les divers moyens proposés dans cette étude. Les interventions nécessaires à
ce niveau sont toutes financières et incluent : (i) La constitution de fonds de
roulement ou le recours au crédit intégré pour désengager les riziculteurs de leur
dettes vis-à-vis des acheteurs nigérians ; (ii) soutenir les rizeries en offrant des
services aux producteurs et aux coopératives en termes d’approvisionnement en
intrants, en machines agricoles et/ou en équipement d’irrigation, payables en paddy
à la prochaine récolte, ce qui déplacerait les engagements des producteurs vers les
rizeries nigériennes ; (iii) aider les rizeries (et plus particulièrement la RINI) à se
constituer un fond de roulement suffisant pour acheter plus de paddy au prix de
marché, ce qui leur permettrait d’améliorer leur rentabilité actuelle par effet d’échelle,
en accroissant fortement leurs niveaux de production ; et (iv) introduire le principe
d’une prime à la production de paddy, qui serait servi aux coopératives et aux
producteurs pour chaque tonne de paddy fournie aux transformateurs industriels et
semi-industriels locaux à un prix attractif (en lien avec une baisse du coût de
production du paddy).
Cette dernière intervention permettrait :
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1 INTRODUCTION
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Figure 1 : Consommation Annuelle de Riz par Habitant dans les pays de la CEDEAO
La Côte d’Ivoire et le Nigéria surpassaient de loin les 13 autre pays membres aussi
bien en demande qu’en production et importation (USDA,2016) et leurs taux d’auto-
suffisance était de l’ordre de 50-60% en 2016, en comparaison de 19% pour le Niger
(monté à 25% aujourd’hui)
La consommation totale en riz de la CEDEAO augmente de 3% par an alors que la
population croît de 2.3% et la consommation par habitant de 0.7% annuellement. La
production de riz local est compétitive par rapport aux importations de riz. La
compétitivité peut être améliorée à travers l’identification des causes des écarts de
rendements, les réduire, pour renforcer la productivité à travers des pratiques de
gestion améliorées. Une contrainte majeure à la productivité du riz ans la région de
la CEDEAO réside dans les liens faibles entre les acteurs de la chaîne de valeurs
de la filière riz (Source : World, Rice, & Outlook, 2021).
Au niveau régional, la CEDEAO a adopté en 2014 le programme d’Offensive
régionale pour la relance durable et soutenue de la production rizicole en Afrique de
l’Ouest. Son objectif est de produire 25 millions de tonnes de riz usiné à l’horizon
2025 pour couvrir les besoins de l’Afrique de l’Ouest. Ce programme comporte
quatre axes d’intervention : (i) augmenter durablement la production rizicole ; (ii)
transformer et valoriser la production rizicole locale ; (iii) promouvoir le marché
régional du riz local ; et (iv) améliorer l’environnement du développement rizicole
(IRDR, 2016).
Cependant, plusieurs contraintes s’opposent encore au développement de la filière
dans la sous-région (Etude MAG/EL/RN-UEMOA, 2018). Ce sont essentiellement :
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2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2017 3 790 028 1 945 136 1 958 149 112 632
2018 3 856 344 2 100 190 2 376 727 101 607
Mil Sorgho Niébé Riz
2019 3 270 453 1 896 638 2 386 735 121 760
2020 3 508 903 2 132 295 2 637 486 179 382
Source : FAOSTAT
En revanche, La consommation de riz a connu des progrès vertigineux au cours des
dix dernières années. Le besoin en riz est passé de 248 000 tonnes en 2010 pour
atteindre 435 000 tonnes en 2018, soit une augmentation de 75% en 9 ans, et de
plus de 2 000 tonnes en moyenne et par an.
600 000
526 000
500 000
435 150
400 000
300 000 248 249
200 000 165 000
100 000 58 470 75 135
‐
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
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décennie. Ces problèmes incluent les défis de répondre aux besoins alimentaires et
nutritionnels des populations africaines et de réduire les inégalités économiques et
la pauvreté. Elle a été baptisée « Déclaration de Malabo sur l'accélération de la
croissance et de la transformation agricoles pour une prospérité partagée et de
meilleures conditions de vie ».
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« Initiative 3N - les Nigériens nourrissent les Nigériens » qui consacre une place
importante au développement de l'irrigation dans son axe « accroissement et
diversification des productions agro sylvo pastorales et halieutiques».
Cette stratégie constitue un cadre de référence pour tout investissement dans le
secteur rural en général, et le secteur agricole en particulier. Afin d’opérationnaliser
ladite stratégie, le gouvernement du Niger a doté le secteur d’un instrument d’impact
direct sur les producteurs qui est la Stratégie Nationale d’Achats Locaux auprès des
Petits Producteurs (SNALAP) (MAE, 2021).
Un document intitulé Stratégie Nationale de Développement de la Riziculture. SNDR
/ NIGER 2021–2030 est en préparation 1 . De manière spécifique, il s’agira : (i)
d’accroitre la production et la productivité du riz ; (ii) de promouvoir l’industrialisation,
la transformation, la commercialisation, la compétitivité du riz local et l’implication du
secteur privé dans la CDV ; et enfin (iii) d’améliorer l’environnement institutionnel et
les capacités techniques et organisationnelles des acteurs (MAE, 2021). Les
objectifs exprimés dans le document draft de la SNDR seraient de passer d’une
production de 127 861 tonnes en 2021 à 1 458 059 tonnes de paddy en 2030 soit
respectivement en équivalent riz blanchi, de 83 109 tonnes à 947 738 tonnes. Ceci
représenterait une croissance annuelle de 22,49% (un facteur x12 en 10 ans), en
fait irréaliste et à priori impossible, mais qui néanmoins souligne l’importance donnée
par le gouvernement à un véritable décollage de la production rizicole.
En appui aux chiffres avancés dans la SNDR concernant la stratégie de croissance
rapide des surfaces irriguées, on peut noter le degré d’avancement du Programme
de développement des ressources en eau et de gestion durable des écosystèmes
dans le bassin du fleuve Niger, également connu sous le nom de programme
Kandadji. Démarré depuis 20082, il devrait être opérationnalisé entre 2025 et 2030.
Le barrage de Kandadji, avec son réservoir et son système de régulation, permettra
d’améliorer l’approvisionnement en eau et sa gestion au profit du développement de
l’agriculture avec à la clé, 45 000 hectares irrigués, et aussi d’assurer une production
d’électricité de 629 GWh supplémentaires par an. Ce programme représente un coût
agrégé de 1,2 milliard US$ (ABK, 2021).
Une nouvelle version de la SNDR est en cours d’adoption par le Gouvernement. Il
s’agit de la SNDR version 2 couvrant la même période 20121-2030, qui s’harmonise
avec la stratégie régionale de l’Union Africaine, avec le soutien de la Coalition pour
le Développement de la Riziculture en Afrique (CARD).
1
Elle a été adoptée par les autorités en février 2022 non encore rendu publique en avril 2022.
2
L'avancement des travaux atteignait 12% en septembre 2019
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aménagements n’a pas suivi. L’objectif aujourd’hui est d’assurer que les 150
milliards FCFA de frais d’importations annuelles soient éliminés... Pour y faire face,
nous allons améliorer notre production et notre rendement, ensuite étendre les
surfaces de production. Donc pour atteindre l’objectif, il faut aménager 50 000
hectares de terre d’ici 2023 pour produire 500 à 600 mille tonnes par an. », a-t-il
expliqué.
Ces objectifs de production locale de riz pour 2023, 2025 puis 2030 ne sont pas
réalistes pour plusieurs raisons :
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L’un des concepts les plus critiques de l’analyse de la chaîne de valeur est la
« valeur ajoutée » dans le processus intégral de production. La « valeur ajoutée »
(VA) mesure l’accumulation de richesses et la contribution du processus de
production à la croissance économique, et est l’un des concepts clés identifiés par
Porter, puis par la FAO (FAO, 2014) puis repris dans la méthodologie VCA4D.
L’analyse du cycle de vie (ACV) est une approche reconnue à l’échelle internationale
qui évalue les impacts environnementaux potentiels des produits et services tout au
long de leur cycle de vie. L’ACV est une technique quantitative d’évaluation des
aspects environnementaux potentiels associés à un produit. L’empreinte carbone
du produit (ECP) est généralement utilisée pour calculer les émissions de gaz à effet
de serre (GES) émises par les chaines d’approvisionnement alimentaire à l’instar de
l’outil EX-ACT de la chaîne de valeur.
Les informations nécessaires à ces analyses ont été collectées par divers moyens
complémentaires : analyse de documents et de statistiques (voir Bibliographie en fin
de ce rapport), missions de terrain, interviews d’acteurs de la CDV, etc.
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2 ANALYSE FONCTIONNELLE
DE LA CDV RIZ
Source : Stratégie et le plan national d’adaptation aux changements climatiques dans le secteur agricole (SPN2A)
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Source : SOFRECO
Figure 4 : Carte schématique des Flux de la CDV Riz au Niger (2021) pour les Produits Primaires
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La production totale de riz paddy en 2021 est de l’ordre de 121 300 Tonnes
dont 70% (88 400 Tonnes) produites par les producteurs en périmètres
irrigués AHA (± 25 000 riziculteurs cultivant autour de 7 000 ha, soit 025-0,30
ha par producteur, avec un rendement moyen de 6 t/ha par cycle, soit 12 t/ha par
an) et 30 % (39 200 Tonnes) produites par, d’une part, les petits producteurs
privés (±10 000 riziculteurs cultivant autour de 6 000 ha, soit 0,5 à 30 ha par
producteur, et produisant environ 32 000 tonnes/an avec des rendements de 3 à
5 t/ha et un seul cycle) et, d’autre part, les producteurs traditionnels (± 50,000
riziculteurs produisant au total autour de 7 000 tonnes/an sur environ 10 000 ha
(0,2 ha par producteur), avec des faibles rendements de 0,1 à 1,5 t/ha et 0,2 t/ha
en moyenne).
Les Coopératives agrègent et stockent temporairement qu’une partie de la
production de paddy des périmètres irrigués ; la majeure partie de la production
totale de paddy est vendue aux collecteurs et aux commerçants ruraux.
Les Minoteries Industrielles (3) et Semi-industrielles (9) transforment environ 1/3
du riz paddy en riz blanc essentiellement, et aussi en semoule et farine de riz ;
alors que les 2/3 restants sont transformés par des Unités Artisanales (plus de
2 000 moulins villageois, plus de 1 000 petites minoteries dans la Communauté
urbaine de Niamey avec 1-3 personnes chacune ; et plus de 4 000 femmes
étuveuses, dont 1 400 en 26 groupements et 4 Unions départementales sous la
FUCOPRI).
La production totale de riz est de l’ordre de 59 000 Tonnes en 2021, dont environ
20 000 Tonnes (33%, riz blanc et dérivés) produites par les Unités Industrielles
et Semi-industrielles, et 40,000 Tonnes (66%, riz blanc et riz étuvé) produites par
les petites Unités Artisanales. Les taux de transformation sont corrects.
Le riz blanc villageois et le riz étuvé sont produit par les unités artisanales et
consommé majoritairement par les ménages ruraux et seulement dans les zones
de production rizicole (dont 50% consommé par les producteurs eux-mêmes).
Le riz blanc industriel (et ses différents dérivés : brisure, semoule, farine) est
produit uniquement par les Unités Industrielles et Semi-industrielles, et est
consommé majoritairement par les ménages urbains, comme cela est le cas pour
le riz blanc importé d’Asie.
346 000 Tonnes de riz ont été importés en 2021, alors que seulement 225 000
Tonnes de riz importé ont été vendues par les détaillants.
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Paddy Production Préparation des champs, ± 25 000 Producteurs des La vallée du fleuve
primaire semis et entretien des périmètres irrigués ayant la Niger (Tillabéry et
cultures ; maîtrise totale de l’eau Dosso) ;
Récolte, battage et ± 10 000 Producteurs de la La vallée de la
stockage du paddy ; petite riziculture privée Komadougou
Vente du riz paddy. ± 50 000 Producteurs (Région de Diffa) ;
pratiquant la Riziculture Les bas-fonds et
traditionnelle autour des mares
des Régions de
Tillabéry, Dosso.
Paddy Agrégation / Achat du riz paddy aux Coopératives Toutes les régions
Stockage producteurs ; Collecteurs ruraux de production
Transport du riz des Commerçants
fermes aux hangars
Stockage hangar.
Riz blanc Transforma- Négociation ; Rizeries Industrielles : la Tillabéry, Kollo et
Riz étuvé tion primaire Achat du riz paddy ; Société RINI (Riz du Niger) Kirkissoye (Niamey)
Brisures 1ère décortication du avec 3 Unités
Semoule paddy (riz complet) Unités semi-industrielles
Farine de Riz Etuvage du paddy
Son de riz Blanchiment (riz blanc et 1 unité exploitée par SSL Niamey
(sous-produit) riz étuvé) 1 unité exploitée par la Kollo
Mouture du riz blanc SOTAGRI
Conditionnement ; 5 unités de la FUCOPRI Tara, Gaya, Falmey,
Conservation ; Sébéri et Say,
Vente des produits.
2 unités exploitées par Daibéri et Diffa
d’autres entreprises
Unités artisanales Essentiellement en
Moulins villageois (> 2 000) Régions de Niamey,
Minoteries urbaines (> 1 000) Tillabéry, Dosso.
Etuveuses (> 4 000)
Produits Transfor- Achat de semoule fine Unités artisanales en zone Niamey
existants mation Mouillage / Roulage urbaine
Couscous Secondaire Mi-cuisson vapeur
Biscuits
Effritage / Séchage
Pesée / Emballage
Vente
Produits Transfor- Achat farine et brisures Petites Unités modernes Niamey d’abord
potentiels mation Ajout eau et sucre / sel en zone urbaine à créer Autres villes ensuite
Biscuit* Secondaire Pétrissage / formage
Galettes*
Cuisson (biscuit/galette)
Pâtes*
Nouilles* Extrusion / séchage
Vermicelles* (nouilles, vermicelles)
Emballage et Vente
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Qualité des semences officielles fournies aux producteurs des Unions membres
de la FUCOPRI par les fermes semencières et les paysans multiplicateurs laisse
parfois à désirer par manque de contrôle durant le processus ;
Les Producteurs non-AHA et non-membres des Unions sous la FUCOPRI sont
en fait laissés pour compte par le système et doivent soit se faire aider par des
projets d’ONG locales, soit se débrouiller seuls (autoproduction des semences) ;
Indisponibilité et/ou prix trop élevé 3 des engrais minéraux à importer sur les
marchés internationaux, sauf peut-être pour l’urée importée du Nigéria ;
Incapacité financière de la FUCOPRI d’approvisionner ses coopératives en
engrais au niveau des besoins de leurs membres (taux de couverture de 66%) ;
Recours des producteurs indépendants (et des producteurs AHA pour compléter
la fourniture d’engrais par leur coopératives) aux commerçants (dont Nigérians)
pour compléter leurs besoins en engrais, payés en paddy à la récolte ;
Manque de contrôle des services de l’état sur l’importation, la distribution et
l’utilisation des produits phytosanitaires, dont beaucoup sont interdits dans l’UE ;
Marché insuffisant pour l’importation de matériel agricole moderne.
3
Dû à la suppression des subventions sur les engrais
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4
Les semences de prébase (G1, G2, G3) : issues du matériel G0 (Génération 0), elles doivent être à
un niveau de pureté le plus élevé possible. Elles sont le plus souvent produites par la recherche. Les
semences de base (SB ou G4) : issues de la multiplication des prébases, ce sont les semences mères
des semences commerciales.
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5
Etablissement Public à Caractère Industriel et Commercial créée en 2010 à la suite de la restructuration
de la Centrale d’Approvisionnement datant de 1978
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6
Di-Ammonium Phosphate (engrais phosphaté)
7
L’urée est un engrais azoté, produit à partir du pétrole
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8
Urée : 46% N par kg – TSP : 46% P2O5 par kg
9
Il faut noter une nette progression car il y a 10 ans les coopératives n’arrivaient pas à satisfaire plus de
10% des besoins d’engrais de leurs membres (FAO, 2011).
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on peut s’attendre à une flambée des prix de l’engrais qui limiterait davantage
l’accessibilité de ces produits auprès des producteurs et favoriserait le recours au
secteur informel (voir ci-dessous). D’autre part, la FUCOPRI en 2021, rapporte que
depuis la réforme, la CAIMA donne priorité à l’achat à des commerçants malgré la
volonté de la FUCOPRI et sa capacité d’acheter directement des engrais à la CAIMA
(la FUCOPRI bénéficie de l’agrément de distributeur), ceci a obligé la FUCOPRI à
se fournir auprès de ces commerçants à un prix plus élevé. Cette situation a été
confirmée lors des entretiens avec la FUCOPRI.
Les producteurs indépendants (ou les producteurs AHA pour compléter l’a fourniture
d’engrais par leur coopératives) ont aussi recours au crédit de campagne auprès de
commerçants informels généralement sous forme d’un système de troc pour
accéder aux engrais. Ils remboursent leur dette aux commerçants sous forme de
paddy après récolte. Généralement, les commerçants profitent de cette dépendance
des producteurs pour échanger des engrais de faible qualité ou pas forcément
appropriés pour la culture du riz (engrais 15-15-15), qu’ils peuvent se procurer
facilement là où ils commercialisent le paddy ou au Nigéria. De la même façon les
commerçants n’ont qu’une faible exigence sur la qualité du paddy qu’ils exportent
souvent au Nigéria (FAO, 2011). Il arrive aussi que certains producteurs AHA
profitent de prix relativement bas et revendent les engrais aux producteurs hors AHA
qui ont peu de facilité pour accéder aux engrais.
Le secteur informel joue donc un rôle important dans la distribution de l’engrais car
il propose des facilités d’accès en termes de crédit. Il s’approvisionne principalement
au Nigéria, les prix offerts par les commerçants nigérians seraient plus bas. Il est
très difficile de connaitre les flux qui circulent via ce circuit informel. Celui-ci échappe
aux dispositions mises en place pour assurer la qualité des intrants (Décret 2016-
304/PRN/MAG/EL du 26 juin 2016 portant modalité d’application du règlement
C/REG.13/12/2012 relatif au contrôle de la qualité des engrais dans l’espace de la
CEDEAO).
Au plan national, le dispositif de contrôle de qualité des intrants n’est pas pleinement
fonctionnel. Pour ce qui concerne la FUCOPRI, elle exige de tous ses fournisseurs
un bulletin d’analyse des laboratoires de l’INRAN qui atteste de la qualité des
produits avant d’en prendre livraison.
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Assurer un meilleur contrôle de la qualité des semences produites par les fermes
semencières et les paysans multiplicateurs ;
Assurer la disponibilité en semences de qualité à un prix raisonnable dans toutes
le zones de production et pour tous les riziculteurs, AHA et non AHA, par
l’extension du nombre et de la répartition des agents multiplicateurs.
Promouvoir l’usage de semences de qualité et de variétés améliorées par les
producteurs, par la mise en place de plots de démonstration comparatifs dans
des fermes pilotes permettant aux producteurs de comprendre et visualiser les
différences de résultats entre semences auto-produites et semences neuves,
variétés anciennes et variétés améliorés.
Se référant à la SNDR, il est à noter que la désorganisation de la filière de production
de semences à l'étape de la multiplication des semences de base (ferme de Saadia)
à destination des producteurs multiplicateurs n'a pas permis jusqu'à présent de
satisfaire la demande des producteurs. D’autre part, certaines coopératives sont
débitrices de la ferme semencière et, à ce titre, ne se sont plus manifestées pour
acheter des semences auprès d’elle. Ce qui fait que l’on note un accès difficile aux
nouvelles variétés de riz (cas de variétés tolérantes au sel ou encore des variétés
interspécifiques les NERICA de AfricaRice). Par ailleurs, il faut souligner le fait que
la non-diffusion des nouvelles variétés résulte également des difficultés de
fonctionnement de la ferme semencière qui ne parvient pas à fournir ce service aux
producteurs. Pour inverser cette tendance et contribuer à l’atteinte des objectifs de
la stratégie, il faudra : (i) redynamiser une ferme semencière de R1 et R2, (ii)
appuyer la production de semences améliorées ou sélectionnées de riz ayant un
bon rendement au décorticage et (iii) mettre en place un circuit de distribution et un
mécanisme de mise à disposition de ces semences aux producteurs notamment à
travers la mise en relation entre les différents acteurs (contrat).
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Faire assurer par les organisations de riziculteurs et/ou leur faitière (comme la
FUCOPRI) et les institutions financières la gestion de l’approvisionnement en
engrais des producteurs (distribution et suivi des comptes de remboursement
des crédits intrants). Les organisations de producteurs réalisent des achats
groupés (donc moins chers) grâce à des prêts à la banque pour après remettre
à crédit les engrais aux producteurs qui les rembourseront après la récolte.
Subventionner la vente d’engrais aux riziculteurs les plus vulnérables.
Promouvoir et appuyer le SRI et le recours à la fertilisation organique (fumier,
engrais verts) pour améliorer la fertilité des sols, accroitre les rendements et la
résilience du riz au stress et aux maladies, et réduire les besoins en fumure
minérale.
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10
AHA = Aménagement Hydro-Agricole
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Tableau 6 Répartition de la Production de Paddy par Région - Riz irrigué 2020- 2021
Libellé Agadez Diffa Dosso Maradi Niamey Tahoua Tillabéry Zinder TOTAL
Superficie (ha) 0 2 002 7 484 0 0 91 4 817 413 14 807
Rendement (kg/ha) 0 6 020 6 800 0 0 5 360 5 630 3 740 6 220
Production (Tonnes) 0 12 052 50 891 0 0 488 27 120 1 545 92 095
Source : MA/EL Rapport de l’Enquête sur les Production Irriguées 2020-2021
Il existe actuellement trois grands systèmes de production rizicole au Niger :
11
En 2009, le Ministère en charge de l’Agriculture fournissait les données suivantes : « Les exploitations
ne dépassent pas 0,3 ha, avec des rendements oscillants entre 0,1 et 1,5 t/ha. La production annuelle
est estimée à 11.000 tonnes de paddy ».
12
0,7 T/ha selon le RECA en 2014.
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d’acquérir des motopompes afin de prévenir les éventuels manques d’eau. Ceux
qui n’ont pas les moyens cherchent les opportunités pour s’en acquérir.
B) Une petite riziculture privée irriguée de bas-fond, avec pompage
individuel d’appoint. Il s’agit le plus souvent de petites exploitations (entre 0,5
et 30 ha) sur aménagement sommaire, pratiquant le riz surtout en hivernage au
bord des fleuves ou des marres. Ce système est en train de prendre de l’ampleur
et tend à récupérer les espaces jusque-là occupés par la riziculture pluviale faute
de précipitations suffisantes. En effet, les producteurs pratiquant la riziculture
traditionnelle inondée cherchent à acquérir des motopompes pour se prémunir
des aléas climatiques et avoir une meilleure maitrise de l’eau. C’est ainsi que la
riziculture se développe dans les vallées dallols, les koramas et dans l’Ader
Doutchi-Maggia avec le soutien de divers projets notamment des Projets de
Développement des Marchés Agro Sylvo Pastoraux, NIG 018 et NIG 025 de Lux
Dev et de l’Agence Nigérienne pour la Promotion de l’Irrigation Privée, sous
l’impulsion de l’initiative 3N13. Selon la FUCOPRI, dans ce type de riziculture,
les pratiques sont similaires à celles utilisées sur les périmètres AHA (utilisation
de variétés améliorées, repiquage, fertilisation minérale, etc.). Les surfaces
mises en valeur sont présentement estimées à 1 500 ha, avec des rendements
moyens de 3 t/ha de paddy (MAE, 2021), mais qui devraient s’accroitre
fortement, car beaucoup de riziculteurs pluviaux ont envie d’y accéder, d’autant
plus que, connaissant bien le système AHA et le système de bas-fond, ils
affirment que dans les mêmes conditions de production, ce dernier système
donnerait un rendement plus élevé que celui des AHA, à cause notamment de
la plus forte fertilité des sols du secteur privé.
C) Une riziculture irriguée sur périmètre aménagé AHA (Aménagement
Hydro Agricole) avec maîtrise totale de l’eau. Ce système est aujourd’hui
dominant ; il est essentiellement présent dans la vallée du fleuve Niger et
Komadougou (Région de Diffa), bénéficiant des aménagements hydro-agricoles
réalisés par l’Etat. Près de 10 000 ha sont encadrés par l’ONAHA Ce système
se caractérise par la possibilité de cultiver en hivernage et en contre-saison
grâce au pompage (environ 8 000 ha sont effectivement cultivés en double
culture par an14). Après plusieurs années de hausse, les rendements sont en
moyenne de plus de 7,0 T/ha en saison sèche et de 5,4 T/ha en saison
d’hivernage, Les exploitations sont de petite taille 0,25 ha / 0,33 ha / 0,50 ha
(selon les aménagements) et le travail reste principalement manuel, mis à part
le labour (charrue attelée) et l’utilisation des herbicides pour le contrôle des
mauvaises herbes. La pratique du repiquage est généralisée. Les producteurs
AHA utilisent des semences améliorées (principalement Gambiaca, IR15 et
Nerica à fort potentiels de rendement, qui sont des variétés à paille courte et à
cycle moyen), une fertilisation chimique15 mais peu de fumure organique. La
gestion de l’eau est collective. Le Système de Riziculture Intensive (SRI), qui
nécessite un contrôle très précis de la lame d’eau est très peu pratiqué -
généralement sa pratique est liée à des projets et prend fin dès la fin des dits
projets (MAE, 2021).
13
3N = Les Nigériens Nourrissent les Nigériens
14
2 000 ha ne sont pas mis en valeur en contre-saison à cause de problèmes d’irrigation, de parcelles
trop basses toujours inondées, de parcelles ensablées suite à des apports lors du ruissèlements en
provenance des plateaux ou des koris selon la FUCOPRI.
15
400Kg par hectare (Gergely, 2014)
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Les données sur les trois principaux systèmes de production sont présentées dans
le Tableau 7 ci-dessous. Leur comparaison montre que si la Riziculture pluviale
couvre les ¾ de la surface totale de riziculture au Niger, elle ne réalise que 1/4 de la
production rizicole totale du pays, alors que cela est l’inverse pour la riziculture
irriguée AHA et non-AHA, dû au grand très écart entre leurs rendements annuels
respectifs (1,70 t/ha avec un seul cycle annuel contre 12 t/ha avec 2 cycles (7 t/ha
+ 5 t/ha), soit 7 fois plus.
Il faut enfin noter que la quasi-totalité des riziculteurs cultivent d’autres cultures à
savoir des cultures pluviales (mil, sorgho, niébé), et du maraîchage, et pratiquent
également de l’élevage. Cette diversification est un facteur de sécurité en cas de
problème dans la culture du riz (accident physiologique, maladie, ravageurs).
Cependant ces autres activités productives peuvent affecter la production de riz, par
exemple la production de mil crée une concurrence pour la main d’œuvre en période
hivernale.
B) Petite
A) Riziculture
Riziculture
pluviale ou semi-
privée irriguée
Système de Production pluviale sous TOTAL
+
inondation,
C) Riziculture
traditionnelle
irriguée AHA
Hivernage +
Période de Production Hivernage
contresaison
Superficie (ha) 19 357 7 382 26 739
% de surface 72% 28% 100%
Rendement (tonnes/ha) 1,70 12,00 4,55
Production (tonnes) 33 175 88 585 121 760
% de production 27% 73% 100%
Surface riz par exploitant 0,50 0,30 0,42
Nombre de producteurs 38 714 24 607 63 321
Source : FAO 2019
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16
Hors AHA : de 16 000 à 156 000 puis 170 000ha – En AHA : de 18 000 à 42 000, puis 82,000ha
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Tableau 9 : Part des différentes céréales dans la production nationale du Niger (2019)
Croissance annuelle
Céréale Production (T) % de la production
2015-2019
Mil 3 270 453 61,27% -1,00%
Sorgho 1 896 638 35,53% -0,28%
Riz, paddy 121 760 2,28% 7,60%
Maïs 37 900 0,71% 1,73%
Fonio 6 046 0,11% 1,01%
Blé 4 920 0,09% -11,69%
Total 5 337 717 100,00% -0,58%
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Par exemple, la FUCOPRI appuie les unions de femmes étuveuses
18
Etablissement Public à Caractère Industriel et Commercial ayant pour mission de développer l’irrigation
et de sécuriser les espaces aménagés
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19
29 jeunes ont bénéficié avec l’appui financier du Conseil Régional de Dosso d’une subvention adossée
à un crédit.
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vertu d’une convention passée avec l’ONAHA, qui ne leur donne théoriquement pas
le droit de vendre, de louer ou de partager la parcelle » (Gergely, 2014). Cependant,
dans la réalité, il est rare d’observer des expulsions d’exploitants qui ne payeraient
pas leur redevance 20 ou n’exploiteraient pas leur terre. En revanche il existe un
marché informel des droits fonciers connu de tous et cela entraine le morcellement
incontrôlable des parcelles. L’insécurité foncière des producteurs et des AHA, liée à
des contrats d’exploitation précaires et à l’absence de titre foncier établi au nom de
l’État sur les périmètres irrigués, engendre en effet des risques pour une gestion
apaisée et optimale des AHA. Préoccupé par cette situation, l’ONAHA a engagé un
processus d’immatriculation et de sécurisation foncière de ces périmètres irrigués,
pour, d’une part, obtenir des titres fonciers au nom de l’État, et, d’autre part,
renouveler les contrats d’occupation des parcelles pour les exploitants (Cf.
L’ONAHA face aux défis de la sécurité foncière ; ONAHA, 2017).
L’Etat a mis en place récemment une série de mesures sur le foncier pour améliorer
la gestion foncière de l’agriculture irriguée et la gestion performante des périmètres
rizicoles. Il s’agit de :
20
“Des notables et responsables locaux sont fréquemment endettés vis‐à‐vis des coopératives sans que l’expulsion
qui devrait être la sanction pour non‐acquittement de la redevance soit prononcée et encore moins souvent
exécutée (PAFRIZ, 2006).
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défavorise les clients qui sont très éloignés du lieu d’implantation de la banque.
La FUCOPRI a développé des relations d’affaires avec des banques
(SONIBANK, Atlantic Bank, BAGRI) en vue de financer l’approvisionnement en
engrais des coopératives et de leurs membres.
Dans les pays en développement, la pauvreté et la vulnérabilité sont souvent plus
fortes en milieu rural. Le secteur agricole est confronté à une multitude de risques
covariants ce qui fait que les assureurs restent très réticents à intervenir dans ce
domaine principalement à cause de la nature des risques (fréquence et covariance
élevées). Si l’assurance agricole reste encore possible dans les pays développés, il
n’en demeure pas moins qu’elle continue à être très coûteuse pour l’État en termes
de subvention. Selon Nabeth et Levy, 2007, aux États-Unis par exemple, il a été
estimé qu’un dollar d’assurance fourni à l’agriculture revient à cinq dollars de
subventions. Outre ce soutien public important, l’assurance agricole est confrontée
comme toutes les assurances au problème d’asymétrie d’information. Au Niger,
l’assurance agricole est un outil de gestion de risques agricoles encore non exploré.
En raison des coûts élevés qu’elle engendre et des problèmes d’asymétrie
d’information qu’elle présente, l’assurance agricole classique (conventionnelle)
semble, a priori, peu appropriée aux pays en développement (De Janvry et al.,
2010). En revanche, l’assurance basée sur des indices climatiques (pluviométrie,
température, vent, etc.) est parfois vue comme une solution prometteuse. Une
assurance basée sur ces indices consiste à indemniser les agriculteurs assurés dès
lors qu’un indice défini à partir des variables météorologiques passe un certain seuil,
en échange d’une prime d’assurance (Leblois et Quirion, 2013). L’asymétrie
d’information est ainsi éliminée de l’assurance indicielle car les indemnisations sont
basées sur des valeurs vérifiables, observables et quantifiables (de Janvry et al.,
2010). Par ailleurs, l’intérêt d’une assurance indicielle est de faciliter et de rendre
plus rapide le paiement des indemnités. La construction de l’indice à partir des
données climatiques et des rendements agricoles est donc un enjeu central.
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Le prix du riz local étant supérieur à celui du riz importé, ce dernier exerce une
compétition désavantageuse pour le développement de la production de riz local,
même si le riz local est de meilleure qualité et plus apprécié par les Nigériens. Il
serait donc souhaitable de réduire les coûts de production du riz local. Ces coûts de
production comprennent les principaux éléments suivants :
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Etuveuses - De leur côté, les femmes étuveuses n’ont pas la capacité d’assumer le
stockage, elles ne peuvent pas conserver leur production dans de bonnes conditions
et sont donc contraintes d’acheter et vendre en continu. Les groupements
d’étuveuses peuvent avoir recours à des intermédiaires commerciaux pour assurer
le stockage. Les femmes étuveuses s’approvisionnent très localement,
principalement auprès de leur mari et dans leur village. Par manque de moyen, elles
peuvent difficilement stocker pour passer la période de soudure. Outre le manque
d’infrastructure, elles n’ont de toute façon pas accès non plus à un fonds de
roulement suffisant pour constituer un véritable stock. Elles suspendent donc leur
activité pendant la période de soudure.
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du paddy dont elles disposent. Des recherches sont menées pour sélectionner les
variétés les plus adaptées à l’étuvage ;
Comme indiqué plus loin (§ 2.5.3.3), l’amélioration des techniques d’étuvage et
notamment l’amélioration des équipements est un premier levier ; dans un deuxième
temps pour les femmes bénéficiant d’un kit amélioré des recherches sont menées
pour améliorer encore les rendements en sélectionnant des variétés plus adaptées
à cette pratique. Il faut d’abord se concentrer sur l’équipement de toutes les femmes.
Pour l’heure, nous ne connaissons pas la proportion de femmes qui utilisent un kit
d’étuvage amélioré.
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21
Une augmentation légère du prix d’achat du paddy permettrait d’augmenter les volumes d’achat et donc
la rentabilité des unités, ce qui pourrait compenser ce surcoût, permettant de maintenir le prix de vente
du riz blanc local au prix actuel, qui est légèrement supérieur au riz importé, mais de meilleure qualité et
mieux apprécié par les ménages urbains.
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Les Opérations - Le battage du riz (séparation du grain des pailles et des épillets)
peut être réalisé de plusieurs façons, soit manuellement à la ferme, soit
mécaniquement à l’aide de moissonneuses-batteuses ou de batteuses. L’opération
suivante, le décorticage (enlèvement des glumes et glumelles du grain, donnant les
balles de riz comme sous-produit) peut s’effectuer manuellement (pilon et mortier),
semi-mécaniquement (avec décortiqueuse à rouleau) ou mécaniquement avec des
machines beaucoup plus sophistiquées, qui peuvent séparer aussi les diverses
impuretés (paille, terre, graviers), trier le riz (grains entiers et brisures), pour obtenir
du riz complet (avec enveloppes adhérentes et germe), plus long à cuire mais plus
nourrissant. La dernière phase est le blanchiment (enlèvement des enveloppes
adhérentes et du germe par abrasion et polissage) pour obtenir du riz blanc, et deux
sous-produits : le son et les brisures de riz ; l’abrasion se fait à l’aide de machines
munies de pierres rotatives, qui tournent et râpent la partie périphérique de la
céréale ; le polissage consiste en une micro-pulvérisation d’eau sur le produit pour
le nettoyer. Ici aussi les machines sont plus ou moins sophistiquées avec des
rendements et des taux de transformation et de brisure variables. L’étuvage est un
procédé hydro-thermique qui dure 24 heures, réalisé à partir du paddy, comportant
trempage, égouttage, étuvage à la vapeur (transformation et gélatinisation de
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Le riz blanc industriel, qui est commun au niveau des unités industrielles et semi-
industrielles. Ce riz blanc comporte très peu d’impuretés et peu de brisures
Le riz blanc artisanal produits par les moulins villageois/décortiqueurs artisanaux
avec beaucoup d’impuretés et de brisures
La gamme des divers produits de riz blanchi (Riz 32, Riz 33, semoule, brisures
et riz de luxe), développée par le RINI et produite dans ses unités industrielles.
Le riz étuvé produit par les opératrices d’étuvage ;
Le riz complet issu de la première décortication, qui contient encore le germe et les
enveloppes internes, n’est pas consommé au Niger car inhabituel, moins attirant
(non poli), et plus long à cuire et à digérer (fibres), malgré d’être plus nourrissant.
Le riz blanc artisanal – La SNDR précise que près de 88% du paddy produit est
transformé par les moulins villageois et que la production provient aussi bien des
AHA que des périmètres hors AHA (SNDR, mars 2021).
Le riz blanc - sous diverses formes développées par le RINI, qui incluent :
Le Riz 32 ou riz entier avec 15% de Brisure ;
Le Riz 33 ou riz entier avec 5% de Brisure, produit après ré-usinage du Riz 32
La Brisure de Riz, composée de grains brisés entre ¼ et ¾ de leur taille ;
La Fine Brisure, faite de grains brisés à moins d’¼ de leur taille ;
Le blanchiment génère aussi un sous-produit, le Son de riz, composé du germe, des
enveloppes adhérentes et de la farine produite par les opérations d’abrasion et de
polissage, et qui a une bonne valeur marchande en alimentation animale.
Le riz étuvé – Les unités de transformation artisanale transforment principalement
le riz paddy en riz étuvé. Le riz étuvé est obtenu en faisant passer le paddy trempé
sous vapeur ou bien en procédant à la cuisson partielle du riz dans sa balle. Celui
est ensuite décortiqué pour être consommé. Ce processus permet d’obtenir un taux
de brisure moins important et une meilleure conservation du produit dans le temps.
(voir détails au § 2.5.3.3 ci-dessous).
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paddy. Pour simplifier, les statistiques de la F.A.O. estiment qu'à 100 kg de paddy
correspondent 65 kg de riz exportable.
22
Le riz est d’abord décortiqué, débarrassé de sa balle et de ses enveloppes extérieures non comestibles
puis blanchi, débarrassé du péricarpe et des téguments qui enveloppent la graine.
23
Riz Marsa : Riz Supérieur – Riz Rahusa : Riz de Luxe
24
En 2014 le cout additionnel dû à la sous-utilisation des unités pouvait être estimé à 10FCFA/kg de Riz
blanc (Gergely, 2014).
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15 000
Collecte
10 838
Moyenne 9 3819 4189 899
10 000 8 380 8 100 8 150 8 069
7 022
5 015 5 869
5 000 3 801
1 794 2 663
‐
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Coût de la prestation
N° Type Zone
(FCFA /kg paddy)
01 Riz du Niger (RINI) 32 FCFA / kg
02 NZJ 15/20 20 FCFA /kg Say
10 FCFA/ kg Sébéri
03 Moulin villageois
8 FCFA / kg Tillabéry
13,33 FCFA / kg Gaya
04 SB30
10,66 FCFA / kg Sébéri
Source : FUCOPRI (pers. com)
Les produits d’usinage du paddy par le RINI sont indiqués dans le Tableau 14 ci-
après, et dans les proportions indiquées à partir du riz paddy.
Tableau 14 : Rendement et conditionnement des produits du RINI
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d’une tonne par heure. Les équipements de ces anciennes rizeries sont
assez vétustes (MAE, 2021).
Sept unités récentes :
o 5 unités de la FUCOPRI, installées à Tara, Gaya, Falmey, Sébéri (Kollo) et
Say (Say I et Say II)
o 2 unités exploitées par d’autres entreprises privées, et localisées à
Daibéri et Diffa.
o Auxquelles on peut ajouter quelques petites unités : (i) Décortiqueuse de
riz étuvé à Gaya ; (ii) Mini-rizerie Ibrahim Beydou à Gaya, et (iii) Mini-rizerie
de la Coopérative de Bonféba implantée avec l’appui d’ADRAO.
Au total ces mini-rizeries ne transforment que 2% du paddy produit annuellement
au Niger (2 400 tonnes).
3 principales difficultés sont connues par les mini-rizeries : (i) l’écoulement lent du
riz blanc conséquemment à l’inondation du marché par le riz importé ; (ii) la faible
capacité technique et d’organisation ; et (iii) l’insuffisance des fonds de roulement.
Les mini-rizeries complètent RINI et soulagent les nombreux petits producteurs qui
n’ont pas accès à ce dernier. Afin de les amener à jouer leur rôle combien essentiel,
les mini-rizeries nécessitent une meilleure organisation, un renforcement de leurs
capacités techniques et financières et un soutien à la commercialisation du riz
blanchi à travers la mise en œuvre des règlements UEMOA adoptés par les Pays
de la CEDEAO relativement aux facilités accordées : harmonisation des prix, respect
du quota de riz local dans les importations.
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Le capital du RINI est aujourd’hui détenu à 70,39% par l’Etat ; les coopératives
ainsi que quelques acteurs privés sont aussi actionnaires. Chaque année, le RINI et
la FUCOPRI négocient le prix du riz paddy. Mais en réalité, le prix du paddy
rétrocédé au RINI par les coopératives est resté de 184,55 FCFA/kg depuis 2014.
Le RINI usine principalement le riz pour son propre compte (95%) et les 5% restant
sont effectués sous la forme de prestations de service.
Le RINI est confronté à des difficultés financières principalement dues au niveau
d’enlèvement insuffisant du riz paddy. Son rapport d’activité 2020 indique que « seul
le niveau de collecte du riz paddy constitue une difficulté majeure pour le
développement des activités de la société ». En effet ses usines ont un seuil de
rentabilité de 12 000 tonnes de paddy transformé par an or ce seuil n’a jamais été
atteint (Voir Figure 8 ci-dessus).
N’ayant pas un fonds de roulement suffisant, le RINI est dépendant du financement
des banques locales pour son approvisionnement. Il sollicite notamment la Banque
Sahélo-Saharienne pour l’Investissement et le Commerce (BSIC), la Banque
Commerciale du Niger (BCN) et la Banque Agricole du Niger (BAGRI). Cependant,
il n’arrive pas à mobiliser suffisamment de fonds pour atteindre son seuil de
rentabilité. Par ailleurs, les prix d’achat proposés aux producteurs ne sont pas
attractifs (13 000FCFA / sac contre 15 000 FCFA / sac proposé par les commerçants
nigérians en saison sèche 2020) et les producteurs se détournent du RINI. Les frais
bancaires liés aux crédits constituent une charge importante pour le RINI, les prêts
obtenus par les banques au niveau national sont à un taux de 12,75% avec un délai
de remboursement court (6 mois) ce qui crée une véritable tension de trésorerie.
Une prime à la production de paddy pourrait être envisagée (comme le fait l’UE à
travers la PAC), qui serait servi aux coopératives et producteurs pour chaque tonne
de paddy fournie aux transformateurs industriels et semi-industriels locaux à un prix
attractif (en lien avec une baisse du coût de production du paddy), ce qui permettrait
à la fois :
- aux producteurs de paddy d’obtenir un prix de vente supérieur à celui offert par
les commerçants Nigérians ;
- d’éliminer la concurrence Nigériane dans l’achat du paddy aux producteurs par
les transformateurs ;
- de réduire le coût de production du riz blanc et de ses dérivés par les
transformateurs, à la fois par la baisse du prix d’achat du paddy aux producteurs,
et par l’accroissement du volume de transformation.
Comme ils le disent eux-mêmes, le seul problème de RINI est le niveau de collecte
du paddy. Ils ne sont donc pas pour l’instant en besoin d’investissement. Ils le seront
plus tard, pour augmenter leur capacité de production, si les projections prévues
dans la SNDR 2020-2030 se réalisent, du moins en partie (voir la stratégie réaliste
présentée au § 4.1.2).
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25
Rikolto est une Organisation Internationale avec plus de 40 ans d'expérience dans le secteur agricole
en Afrique de l’Ouest
26
Le Centre du riz pour l'Afrique (AfricaRice) est un Centre d'excellence panafricain de recherche rizicole,
de développement et de renforcement des capacités. AfricaRice est l'un des 15 centres internationaux
de recherche agricole du CGIAR, un partenariat mondial de recherche pour un avenir sans faim
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Elles ont bénéficié de nombreux appuis (surtout d’ONGs) pour se former à la gestion,
se doter en matériel et améliorer leur technique d’étuvage.
En terme financier, la FUCOPRI appuie les nouveaux groupements à constituer
leurs fonds de roulement. L’IMF Asusu-sa et la BOA bénéficient de lignes de crédit,
mises en place par l’Etat au titre des projets et de la coopération bi/multilatérale pour
faire bénéficier de crédits les femmes commerçantes et étuveuses de riz paddy.
(BAWA GAOH, 2018), mais les conditions de remboursement sont contraignantes.
Deux ONGs (SIDI et AGRA) appuient les groupements et unions de transformatrices
pour l’établissement d’unités de transformation et la mise en place de fonds de
roulement pour la collecte primaire du paddy.
Généralement, les femmes étuveuses achètent le paddy avec leurs fonds propres,
elles peuvent avoir recours (mais c’est plus rare) à des institutions de microfinance
ou obtenir des crédits de leurs proches. Les femmes étuveuses peuvent aussi, mais
plus rarement, agir comme des prestataires de services pour des commerçants.
Pour les opératrices d’étuvage, à Gaya dans la région de Dosso, l’activité d’étuvage
du riz représente 30 à 80% de leur activité économique selon que l’on se trouve en
milieu urbain ou rural. Dans la région de Tillabéry au niveau des îles, l’activité
ordinaire et traditionnelle des femmes est la transformation du riz.
Les Besoins en investissement
Le niveau d’appui de la FUCOPRI en termes de fourniture de kits d’étuvage aux
groupements et unions d’étuveuses n’est pas connu. Une enquête devra donc être
réalisée dans ce sens pour évaluer la couverture des besoins de ces unions et des
groupes d’étuveuses non encore enregistrés auprès de la FUCOPRI. Cela permettra
de chiffrer le besoin d’investissement complémentaire en kits d’étuvage des
étuveuses présentement en opération.
Un travail similaire sera à réaliser plus tard durant 2023-2025, puis 2026-2030 au
fur et à mesure du développement de la production rizicole dans les AHA et hors
AHA, pour appuyer les nouveaux groupes de femmes étuveuses, à la fois en termes
de kits d’étuvage moderne, et en formation à leur utilisation et au contrôle de qualité
des produits.
Comme expliqué plus haut, ces appuis en équipement pourraient être complétés
par les aides suivantes aux groupes d’étuveuses :
Une aide pour la construction de petits magasins et d’ateliers communautaires /
villageois pour les groupes d’étuveuses (par exemple pour l’achat des matériaux,
les femmes fournissant elles le terrain et la main d’œuvre de construction)
Une aide pour l’obtention de crédits de campagne auprès des IMFs ou la constitution
d’un fonds de roulement de groupe, leur permettant d’acheter suffisamment de
paddy pour chaque saison au moindre coût financier.
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- soit des prestataires de service de décortication pour ces clients, qui leurs
apportent leur paddy à décortiquer et récupèrent ensuite le riz blanc ou le riz étuvé
- soit des transformateurs commerçants qui achètent du paddy (étuvé ou non), le
décortiquent et vendent les produits (riz blanc ou riz étuvé et son) par eux-mêmes.
Ils ont de petites entreprises, capables de transformer en moyenne 50 sacs de paddy
par semaine, et parcourent les marchés hebdomadaires pour vendre leurs produits.
Ils se financent à travers le soutien de projets et de banques locales mais ont surtout
recours à des pratiques d’entre-aide et de filets sociaux (tontine), des appuis de
proches en exode ou la décapitalisation du bétail (Bawa Goah, 2018).
Pour les étuveuses du centre de Gaya, le coût du décorticage est de l’ordre de 1 000
FCFA par sac de 70-80kg (dont 200 FCFA pour le salaire du meunier), soit 12 à 15
FCFA par kg de paddy étuvé. Ceci peut se comparer au 20 FCFA par kg de paddy
pris en moyenne par les décortiqueuses de riz non étuvé au Niger, et au 32 FCFA /
kg de paddy donné par le RINI pour la décortication du paddy non étuvé. Il faut noter
que Le prix de prestation facturé par RINI (selon les dispositions contractuelles avec
l’OPVN) est très élevé, alors que le coût de prestation d’usinage pratiqué par les
rizeries au Sénégal, en Mauritanie et au Mali est de l’ordre de 20 FCFA/kg.
Les Besoins en investissement
Par nature les besoins d’investissement des moulins villageois sont d’abord les
déchiqueteuses elles-mêmes. Elles sont très souvent rudimentaires et assez peu
performantes, provoquant beaucoup de déchets, aussi bien pout le grain (taux de
brisure élevé), que pour les balles qui sont déchiquetées et mêlées au son.
Ces déchiqueteuses sont généralement associées à des vanneuses pour séparer le
son du riz, et aussi souvent complétées par des broyeurs pou produire la farine.
Pour éviter ces pertes et mieux valoriser le riz complet - et surtout le riz étuvé – en
particulier en milieu urbain, Il serait donc judicieux de pouvoir changer ces machines
par des modèles plus performants. Cela pourrait faire l’objet de co-financements,
une partie du coût étant couvert par une donation, et le restant couvert par un prêt
à taux raisonnable et peut-être un peu de fonds propres.
Pour les transformateurs commerçants ayant besoin de petits magasins pour le
stockage du paddy avant décortication, on pourrait utiliser le même système que
pour les groupes d’étuveuses ci-dessus.
La paille de riz est utilisée pour le paillage et l’alimentation du gros bétail soit
par le producteur lui-même, soit vendue, à un prix moyen de 40.000 FCFA pour
une parcelle de 0,25 ha soit 160.000 FCFA par hectare, ou de 15 000-30 000
FCFA par tonne, selon les saisons, que ce soit en zone urbaine ou rurale. Pour
chaque tonne de paddy produite, les producteurs obtiennent environ une tonne
de paille. 80-90% de cette paille est recyclée. Sur la base de 10% de paille
vendue comme aliment du bétail, il y aurait 8-9 000 T de paille mises sur le
marché en 2021 soit une valeur de produit vendu de 1,8 milliard FCFA. Il faut
noter que l’appétence et la digestibilité de la paille de riz par les bovins
pourraient être significativement améliorée par son traitement à l’urée.
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La balle de riz est en fait vendue avec le paddy, ou riz brut avec balle, à un prix
d'achat du riz paddy de 184,55 FCFA/kg auquel il faut ajouter le transport et la
manutention. La balle représente 21-22% du poids du paddy acheté et le prix
d'achat proportionnel est donc d’environ 40 FCFA/kg de paddy acheté. C’est,
pour l’instant pour le RINI, une perte sèche à l'achat à laquelle il faut ajouter le
coût de son évacuation comme déchet à l'usinage. Elle peut cependant être
utilisée comme combustible ou incorporée dans la fabrication des briques.
Le son de riz est destiné à l’alimentation du bétail et est vendu 4 000 FCFA le
sac de 40 kg. Il y a 13-15% de son par kg de paddy. Donc le son produit chaque
année comme sous-produit correspond à plus de 17 000 T soit un produit brut
additionnel de 1,7 milliard FCFA. Le son de riz peut également être utilisé de
façon satisfaisante dans l’alimentation des poulets et des poissons.
Les équipements des usines modernes permettent une valorisation plus aisée des
sous-produits car elles disposent de volumes critiques de ces sous-produits
contrairement aux moulins villageois.
Le RINI a initié la mise en œuvre d’une unité de cogénération d’électricité à base de
balles de riz. Avec la technologie utilisée par la société ANKUR SCIENTIFIC en Inde,
la balle de riz est gazéifiée puis le gaz est utilisé pour alimenter un groupe produisant
l’électricité pour l’usine. Avec seulement 60% de la balle produite, le RINI pourrait
couvrir les besoins en électricité de l’usine. Une unité pilote est en cours d’installation
à l’usine de Kirkissoye (source RINI - atelier SOFRECO Déc 2021). Le résidu issu
de la gazéification pourrait être utilisé comme fumure organique dont une étude
définira les conditions d’utilisation.
Par ailleurs des fours à balle de riz, qui ont été testés au Niger en 2015 par
l’Association Néerlandaise de Volontariat (SNV) (devenue aujourd’hui Organisation
Néerlandaise de Développement), pourraient aider les ménages à réduire leur
consommation du bois domestique. Des fours similaires (appelés réchaud ou foyers
améliorés) sont assez courants en Asie, comportant une double ou triple paroi
métallique, et utilisant du bois, ou du charbon de bois comme combustible, avec des
réductions de consommation de plus de 50%, et surtout une forte diminution des
émissions de microparticules responsables de maladie pulmonaires, surtout chez
les enfants, lorsque les ménagères utilisent des foyers ouverts.
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Demande encore très faible des produits secondaires du riz déjà existants au
Niger (semoule, couscous, farine), de la part des ménages urbains, qui, pour la
plupart d’entre eux, n’en sont pas familiers et restent d’utilisation méconnue.
Disponibilité aux ménages urbains limitée aux magasins de détail de RINI, ce
qui ne facilite pas leur visibilité par le grand public.
Les produits à base de riz issus de la petite industrie alimentaire nigérienne
(couscous, biscuits) sont très récents, encore considéré comme anecdotiques
et souvent seulement produits sur commande, vu la petitesse du marché.
Les difficultés ci-dessus rencontrées par les entreprises agro-alimentaires pour
intégrer ces nouveaux produits dans les habitudes alimentaires des ménages
urbains seront certainement exacerbées pour l’adoption de produits encore plus
nouveaux comme les nouilles et vermicelles de riz.
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Il faut souligner que certains défis sont à relever pour la promotion de ces produits.
II s’agit de la cherté et du manque d’emballages et d’équipements de production et
de séchage. La pauvreté des emballages est très nette sur les photos ci-dessus. Il
en est de même de l’image de marque pour le couscous Riz-Niébé, intitulé NIERIZ,
un nom qui, si sa signification est claire, n’est pas très attractif.
Les autres produits secondaires du riz, comme le lait de riz, le vin de riz, les pâtes /
nouilles et vermicelles de riz, et les biscuits et galettes de riz, sont essentiellement
développés et utilisés en Asie, et très peu connus en Afrique, et donc très peu ou
pas du tout demandés par les consommateurs.
Parmi ceux-ci, les quatre derniers (pâtes fraiches, vermicelles, biscuits et galettes)
paraissent les produits les plus facilement adoptables par les consommateurs
urbains, déjà familiers de produits similaires à base de blé ou d’autres céréales. De
plus leurs processus de production sont très simples et sans difficulté majeure
(contrairement à des produits comme le vin, l‘alcool ou le vinaigre de riz, qui tous
demandent de la maîtrise technique). Leur introduction pourrait donc se baser sur la
formation des producteurs, l’octroi d’équipements simples et de petites campagnes
d’information / publicitaires.
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- Assistance pour créer une bonne image des produits (nom, logo, moto, etc.)
- Assistance pour sourcer, choisir et se procurer des emballages attractifs avec
de bonnes étiquettes (logo, composition, etc.)
- Participation et/ou organisation de foires locales pour promouvoir ces produits
auprès du grand public, ainsi que ceux provenant des 5 autres CDV.
Ces diverses interventions pourraient en fait faire l’objet d’un appel à proposition de
micro-projets, couvrant les aspects ci-dessus pour les propositions qui seraient
retenues par un Comité indépendant selon des critères prédéfinis.
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600 000
526 000
500 000
435 150
400 000
300 000 248 249
200 000 165 000
100 000 58 470 75 135
‐
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
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Concurrence des prix et conditions de vente entre riz importé et riz local
Comme indiqué dans le Tableau 15 ci-dessous, le riz importé avec 25% de brisures
était vendu en gros à 330-340 000 francs CFA/tonne et à 370-380 000 francs CFA
la tonne aux détaillants en juillet-aout 2021. Pour ce riz importé, la marge de
distribution est donc de 40 000 francs CFA/tonne. Quant au riz local, « le riz 32 »,
qui représente l’essentiel de la production transformée, il est vendu en gros à
380 000 francs CFA/tonne et à plus de 400 000 francs CFA la tonne aux détaillants
soit une marge de distribution de 20 000 francs/tonne (MAE, 2021). Ceci encourage
les opérateurs à privilégier le riz importé sur lesquels ils font une meilleure marge.
En plus de ces structures de prix en défaveur du riz local, il convient d’ajouter la
dérégulation du marché lié à la spéculation dans l’importation (MAE, 2021). De plus
les importateurs et commerçants de gros paraissent plus familiers avec les banques
et bénéficier plus facilement de leur soutien pour obtenir des crédits, et/ou de délais
de paiement de leurs fournisseurs pour leurs achats de riz d’importation. Ce n’est
par contre pas le cas des rizeries qui sont sans arrêt en difficultés financières avec
leurs banques et ne peuvent consentir des délais de paiement à leurs clients.
Tableau 15 : Descriptif des prix dans la CDV Riz en juillet 2021 (FCFA/tonne)
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l’organisme de contrôle des importations, et d’un impot forfaitaire sur les bénéfices.
La TVA à laquelle le riz importé était soumis n’est plus prélevé depuis 2012 (Gergely,
2014).
Face à la concurrence forte du riz importé il est difficile pour les transformateurs
comme le RINI de commercialiser leur riz blanc auprès des grossistes. Le
gouvernement nigérien a mis en place un dispositif imposant un quitus d’enlèvement
de 3% de riz local obligatoire pour toute importation. Cependant, ce dispositif semble
être peu contrôlé et n’est pas fonctionnel. Pour le RINI, seul 1,66% de son chiffre
d’affaires en 2020 était généré par l’application de ce quitus. Le RINI estime que
l’application stricte de ce quitus lui permettrait « d’écouler des quantités de riz
équivalente au double de son chiffre d’affaires et du coup réglerait la question de
mobilisation du fonds de commercialisation » Notons qu’aujourd’hui, le RINI n’a pas
de difficulté à écouler ses produits : 99,60% des produits transformés en 2020 ont
été écoulés. Mais ce chiffre d’affaires reste très insuffisant pour que ses rizeries
dépassent leur seuil de rentabilité, en dépit d’une demande de plus en plus forte
pour le riz local. La principale contrainte des rizeries pour accroitre leur production,
devenir rentable et baisser leur coût de production et, par suite, leurs prix de vente
du riz, reste l’insuffisance de leurs fonds de roulement pour acheter du paddy.
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expliquerait le gros écart (120 000 tonnes) entre les volumes d’importation et de
consommation de riz importé notés dans le § 2.1.2 sur la carte CDV Riz.
La question de financement se pose beaucoup plus en termes d’organisation des
producteurs. L’essentiel des besoins de financement des producteurs étant lié aux
intrants, le système d’organisation des acteurs à travers les faîtières des Unions de
coopérative peut jouer le rôle de préfinancement de la campagne. Les
remboursements seront faits à la récolte conformément aux modalités retenues
entre les parties. Il est donc question de renforcer les capacités de ces faîtières afin
d’être en mesure de rendre ce service important de préfinancement de la campagne
à leurs membres. De façon spécifique, la FUCOPRI doit rechercher davantage de
moyens pour sa politique d’élargissement du nombre de ses adhérents.
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3 ORGANISATION ET
GOUVERNANCE
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http://www.enterprisesurveys.org/data/exploreeconomies/2017/niger
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nécessaire pour : (i) préfinancer les opérations de mise à disposition des intrants
aux producteurs ; (ii) acheter le surplus de paddy commercialisable à la récolte.
Ce fonds pourrait faire l’objet d’une cogestion FUCOPRI /RINI. La mise en place
d’un tel fonds permettrait à la CDV de ne pas payer de frais bancaires très élevés
pour la production et la transformation, qui renchérissent les prix de revient du
riz paddy et du riz blanc. Le fonds de commercialisation sera alimenté par l'Etat
et les PTF au travers les banques et les ONG de financement.
Une alternative à ce fond de commercialisation est le passage progressif au
crédit intégré ou achat avec paiement différé (par versements échelonnés), par
lequel les acheteurs bénéficient de délais de paiement de leurs fournisseurs,
contre un léger surcoût dans le prix d’achat des produits. Si un tel système est
relativement courant dans les pays développés, il est par contre rare dans les
Pays en Développement où les acteurs économiques utilisent des paiements
comptants. La possibilité de son introduction devra être examiné ultérieurement
et comparée en coûts/avantages à l’apport de fonds de roulement.
L’ensemble des lois et réglementations affectant la CDV Riz en matière de
foncier et d’irrigation sont détaillés dans le 2.3.5.2, celles couvrant les intrants
(semences et engrais) dans les § 2.2.2 et 2.2.3, et celles couvrant la qualité des
produits dans le § 3.2.
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vers les rizeries nigériennes. C’est déjà le cas pour le groupement d’étuveuses de
Gaya (voir § 2.7.3.1).
Il reste cependant le problème de la concurrence sur les prix d’achat du paddy entre
ces acheteurs indésirables et les rizeries et transformateurs artisanaux (étuveuses
et moulins villageois). Cette question a été évoquée précédemment (§ 2.5.4.1)
Pour que les rizeries offrent un meilleur prix d’achat du paddy aux coopératives, il
faut qu’elles puissent réaliser des économies sur les autres coûts de production
(exploitation, amortissements et frais financiers), ce qui leur demande d’améliorer
leur rentabilité actuelle par effet d’échelle, en accroissant fortement leurs niveaux de
production. Pour cela elles doivent pouvoir acheter plus de paddy. On en revient
donc ici aussi à des besoins de financement pour ces rizeries, à couvrir soit par des
appuis en fonds de roulement soit par du crédit intégré comme expliqué plus haut
entre coopératives et rizeries pour l’achat du paddy par ces dernières.
En complément de ces interventions, comme proposé en fin du § 2.5.4.1, une prime
à la production de paddy pourrait être envisagée (comme le fait l’UE à travers la
PAC), qui serait servi aux coopératives et producteurs pour chaque tonne de paddy
fournie aux transformateurs industriels et semi-industriels locaux à un prix attractif
(en lien avec une baisse du coût de production du paddy), ce qui permettrait :
- aux producteurs de paddy d’obtenir un revenu de vente supérieur à celui offert
par les commerçants Nigérians en cumulant la prime et la vente aux rizeries ;
- d’éliminer la concurrence Nigériane dans l’achat du paddy aux producteurs par
les rizeries ;
- de réduire le coût de production du riz blanc et dérivés par les rizeries, à la fois
par la baisse du prix d’achat du paddy aux producteurs, et par l’accroissement
du volume d’usinage des rizeries.
Pour les étuveuses et leurs groupements, l’approche de solution est similaire, mais
à une plus petite échelle : améliorer leur productivité et la qualité du riz étuvé par
l’utilisation de kits d’étuvage plus modernes, pour réduire les coûts de production et
accroitre légèrement leur prix de vente, de façon à offrir un meilleur prix d’achat du
paddy aux producteurs. Cela pourrait se combiner avec la méthode utilisée par le
groupement d’étuveuses de Goya expliquée au § 2.7.3.1).
Exportation de Riz importé vers le Nigéria
La déviation de riz blanc importé vers le Nigéria est probablement aussi importante
dans la responsabilité du fort accroissement des importations de riz asiatique, que
l’accroissement de la demande intérieure en riz blanc. Cette situation n’affecte
cependant pas pour l’instant la riziculture nigérienne, car celle-ci n’est pour l’instant
pas en mesure de satisfaire la demande en riz blanc local, préféré au riz importé
malgré son prix supérieur, pour sa meilleure qualité et son meilleur goût, surtout vu
la dégradation de qualité du riz importé dans ces dernières années. Par contre cela
pourrait être le cas dans le futur, une fois la production locale fortement accrue.
Cette situation pourrait être améliorée par un meilleur contrôle des importations en
ligne avec les besoins réels du Niger, et un suivi des produits importés au niveau
des grossistes. Ces mesures seraient à compléter par une législation interdisant la
revente et le transport du riz importé d’Asie vers les pays voisins.
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Coût par ha établi sur base du coût total du projet Réhabilitation des Périmètres Irrigués Publics PRIP
au Niger (2021) de 21.5 millions Euros pour réhabiliter 2 532 ha de périmètres irrigués pour 8 150
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Euros/ha) soit 15 000 Ha entre 2021 et 2030 (investissement total 127 millions
Euros). Cela permettrait d’atteindre un objectif de 336 000 tonnes de paddy en 2030.
Les principales caractéristiques de ce scénario de croissance réaliste 2020-2030
sont présentées dans le Tableau 17 ci-dessous. Les surfaces et les rendements
agrègent irrigué et pluvial. La part de surface irriguée est triplée et passe de 7 400
ha à 22 900 ha avec un rendement moyen de 12 t/ha/an sur 2 cycles (6 t/ha par
cycle), tandis que les surfaces en pluvial passent de 19 400 ha en 2020 à 27 600 ha
en 2030 (+40%). Le rendement en pluvial passe lui de 1,7 tonnes actuellement à 2,3
tonnes d’ici 2030.
Ces évolutions se traduisent par une forte évolution du rendement moyen qui passe
de 4,54 T/ha en 2020 à 6,81 T /ha en 2030 soit une augmentation annuelle du
rendement de 4,1% par an.
Dans ce scénario, l’accroissement de la production annuelle totale de paddy entre
2020 et 2030 (+216 500 t/an) est surtout dû à l’augmentation des surfaces rizicoles
irriguées (triplement), contribuant pour 86% (+186 000 t/an) à l’accroissement de la
production, alors que celle de la riziculture pluviale n’est que de 14% (+ 30 500 t/an).
Ceci est en accord avec le rôle prépondérant que devrait prendre la riziculture
irriguée (AHA et hors AHA) par rapport à la riziculture pluviale (cf. §1.5.4).
Le rendement moyen de 12 t/ha/an, identique le long de la période 2020-2030,
s’explique par le fait que les augmentations de rendement sur les surfaces irriguées
déjà en place en 2020 sont compensées par des rendements moindres durant les
premières années dans les surfaces nouvellement irriguées du fait de l’acquisition
progressive de la maîtrise de la riziculture irriguée intensive par les nouveaux
riziculteurs.
De plus ces valeurs couvrent en réalité à la fois les AHAs et les petits riziculteurs
indépendants irriguant par motopompes, les accroissements de surface étant de
1 000 ha/an pour les AHAs et de 500 ha/an pour les petits riziculteurs. En réalité une
part de l’investissement public mobilisé qui est cité dans le tableau correspond en
fait à de l’investissement privé pour l’achat de ces motopompes. Ces données ont
été cependant montrées fusionnées dans le tableau pour pouvoir être comparées
avec celles données dans la SNDR pour le scénario très optimiste.
Le taux de transformation du paddy en riz blanc est identique à 66% en 2020 et
2030. En effet le meilleur taux actuel pour des rizeries de la capacité de celles
présentes au Niger est de 67%. Le taux maximum possible en rizerie avec des
équipements ultra-modernes incluant l’étuvage est de 70%. La FAO utilise elle-
même 65% dans ses estimations. De plus une part importante de la transformation
restera réalisée par les transformateurs artisanaux dans les villages, dont beaucoup
seront de nouveaux artisans dans cette activité de production de riz (riz blanc et riz
étuvé). Si les artisans présents verront sans doute leur rendement en riz légèrement
progresser grâce aux nouveaux équipements (+1-2%), par contre les nouveaux
artisans mettront du temps pour bien maitriser les techniques d’étuvage et de
décorticage du paddy, avec des rendements inférieurs aux moyennes d’aujourd’hui
durant les premières années de leur activité.
exploitants. Le projet vise la réhabilitation de 10 Périmètres Irrigués Publics (PIP) d’une superficie de 2
532 ha dans les régions de Tillabéry et Dosso. L’ABN est le Maitre d’Ouvrage du Projet, le Maitre
d’ouvrage délégué est le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage du Niger
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2020 2030
Nombre de producteurs 63321 112516
Surface moyenne par producteur 0,42 0,45
Surface totale de riz 26 739 50 526
Rendement moyen 4,54 6,81
production paddy 121 492 343 972
taux de transformation 66% 66%
production riz blanc 80 185 227 022
consommation 426 000 572 508
taux de croissance de la consommation 3%
taux d'autosuffisance 0,19 0,40
import (+)/Export (-) du riz (tonnes) 345 815 345 487
prix riz importe/export (FCFA/tonne) 380 000 380 000
valeur riz importe/export 000 FCFA) 131 409 824 131 285 007
Investissement public mobilisé (000 Euro) 136 281
Consortium SOFRECO 90
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2020 2030
Nombre de producteurs 63321 190005
Surface moyenne par producteur 0,42 0,43
Surface totale de riz 26 739 81 522
Rendement moyen 4,54 8,88
production paddy 121 492 723 705
taux de transformation 66% 66%
production riz blanc 80 185 477 645
consommation 426 000 572 508
taux de croissance de la consommation 3%
taux d'autosuffisance 0,19 0,83
import (+)/Export (-) du riz (tonnes) 345 815 94 863
prix riz importe/export (FCFA/tonne) 380 000 380 000
valeur riz importe/export 000 FCFA) 131 409 824 36 047 998
Investissement public mobilisé (000 Euro) 404 815
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2027 dans l’appui aux développement des chaines de valeurs agro-sylvo-pastorales au Niger
50000
45000
40000
35000
30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
2014 2015 2016 2017 2018 2019
Consortium SOFRECO 92
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2020-2021 2030
Producteurs 63321 110501
Collecteurs- micro transformateurs 148 430
Gros transformateurs 6 19
Grossistes 7 19
Détaillants 742 1833
Nombre total d’agents 64224 112801
Source : Modélisation SOFRECO -EX-ACT VC Tool 2021
Il en ressort les résultats présentés au Tableau 22 ci-dessous. Les revenus
économiques issus du riz des ménages producteurs restent limités à près de 245
€/ménage en comptant la partie autoconsommée. Ce niveau assez bas souligne un
degré réduit de spécialisation des producteurs dont les revenus sont assurés par
une variété d’autres produits et une surface réduite par producteur. Il traduit par
ailleurs l’effet délétère du riz importé à bas prix qui maintient les prix au producteur
au plus bas et le manque de pouvoir de négociation des représentants de
producteur.
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WHOLESALERS
Nb of operator eq 7
Nb of employment-eq 480 jobs
Gross production v alue 1 483 000 Euro
Value added 1 018 000 Euro
Gross income 650 000 Euro
VA / tonne of product 17 EUR
Gross income / operator 97 550 EUR
RETAILERS
Nb of operator 742
Nb of employment-eq 475 Jobs
Gross production v alue 1 813 000 Euro
Value added 255 000 Euro
Gross income 62 000 Euro
VA / tonne of product 4 EUR
Gross income / operator 13 175 EUR
AGGREGATED SOCIO-ECONOMIC PERFORMANCES Current
VALUE ADDED 26 451 000 Euro
GROSS PRODUCTION VALUE 42 914 000 Euro
TOTAL JOB GENERATED 25 892 Jobs creat ed
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21% 58%
Grossiste
Détaillant
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PERFORMANCES SOCIO-ECONOMIQUES DE LA CHAINE DE VALEUR RIZ COMPARAISON 2020 2030 -hors transport
PRODUCTOR 2020 2030 Balance
Nb of employment-eq 19 754 68 426 48 672 jobs
Gross production value 30 716 207 439 176 723 000 Euro
Value Added (VA) 17 985 171 584 153 599 000 Euro
Gross Income (GI) 15 228 159 631 144 403 000 Euro
VA / tonne of product 161 227 66 EUR
Gross income / HH 240 840 600 EUR
COLLECTORS MICRO PROCESSORS
Nb of operator-eq 148 836
Nb of employment-eq 4 464 25 684 21 220 jobs
Gross production value 6 822 46 073 39 251 000 Euro
Value Added (VA) 6 521 44 505 37 985 000 Euro
Gross income 4 007 27 817 23 810 000 Euro
VA / tonne of product 58 59 1 EUR
Gross income / operator 27 074 33 274 6 200 EUR
PROCESSOR
Nb of operator-eq 6 33
Nb of employment-eq 719 5 171 4 452 Jobs
Gross processed production v alue (GPPV) 2 080 14 957 12 877 000 Euro
Value added 721 5 688 4 966 000 Euro
Gross income 237 1 892 1 656 000 Euro
VA / tonne of product 38 41 4 EUR
Gross income / operator 39 481 57 089 17 608 EUR
WHOLESALERS
Nb of operator eq 7 36
Nb of employment-eq 480 3 450 2 970 jobs
Gross production v alue 1 483 10 665 9 182 000 Euro
Value added 1 018 7 331 6 313 000 Euro
Gross income 650 4 689 4 039 000 Euro
VA / tonne of product 17 17 0 EUR
Gross income / operator 97 550 130 489 32 939 EUR
RETAILERS
Nb of operator 742 3 557
Nb of employment-eq 475 3 415 2 940 Jobs
Gross production v alue 1 813 13 035 11 222 000 Euro
Value added 255 2 308 2 053 000 Euro
Gross income 62 950 888 000 Euro
VA / tonne of product 4 5 1 EUR
Gross income / operator 13 175 13 359 183 EUR
AGGREGATED SOCIO-ECONOMIC PERFORMANCES Current Upgrading Balance
VALUE ADDED 26 500 231 416 204 916 000 Euro
GROSS PRODUCTION VALUE 42 914 292 169 249 255 000 Euro
TOTAL JOB GENERATED 25 892 106 146 80 254 Jobs created
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surtout pour les ménages au-dessus du seuil de pauvreté. Dans les zones rurales
productrices de riz, le riz est autoconsommé, il contribue à la sécurité alimentaire
des familles et à l’amélioration de leur revenu.
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Source : Données FAO étude régionale 2020 revues avec Groupe de travail riz Niamey
4.3.4 Place des femmes dans la CDV et égalité d’accès aux moyens
de production
Selon la FUCOPRI on ne trouve qu’une très faible proportion de femmes comme
chef d’exploitation rizicole. L’activité de production est dominée par les hommes.
Toutefois, dans le département de Falmey (Région de Dosso), les femmes
rizicultrices représentent au moins 80% de l’effectif des producteurs, les plaçant
comme premiers fournisseurs de main d’œuvre sur le riz dans la région.
On note une forte implication des femmes dans les activités de semis, sarclage et
récolte. Les travaux lourds pour la préparation des parcelles (défrichage, nettoyage,
labour, etc.) sont des activités exclusivement réservées aux hommes. Le niveau
d’implication des femmes dans les opérations post-récolte est assez similaire au
Niger et au Mail ou au Burkina Faso. Après la récolte du riz, l’égrenage, le vannage
et la mouture sont l’œuvre de femmes essentiellement dans les ménages. Les
femmes s’occupent aussi de l’ensachage.
En termes de transformation et/ou commercialisation, le développement de la
riziculture a connu une évolution remarquable pour les femmes étuveuses. Elles
participent directement à la transformation du riz paddy, au contrôle de qualité du
paddy et des produits, et à la commercialisation du riz étuvé. Ces femmes étuveuses
sont localisées dans la vallée du fleuve Niger, notamment dans les zones de
Tillabéry, Niamey et Gaya où elles sont regroupées en groupements ou unions de
femmes étuveuses. Comme vu précédemment, elles ont depuis leur structuration
de plus en plus accès à des appuis techniques et financiers, mais cela peut encore
être amélioré.
Figure 18 : Impact simulé des changements climatiques sur les rendements des
cultures pluviales au Niger (base 2020)
Climate Mitigation dimension of the whole value chain Current Upgrading Balance
GHG impact (tCO2-e per year) 190 219,3 139 607,5
GHG impact (tCO2-e per year per hectare) - Production level only 3,7 2,3 - 1,41
Carbon footprint of production (tCO2-e per tonne of product) 2,5 0,4 - 2,03
Annual tCO2-e [emitted (+) / reduced or avoided (-)] - 50 612
Annual tCO2-e from renewable energy -
Equivalent project cost per tonne of CO2-e reduced or avoided (in US$ on 20 years) -
Equivalent value of mitigation impact per year 30 US$ /tCO2-e/year 30 1 518 354,05
Equivalent value of mitigation impact per year per ha (tCO2-e per year per ha) 42,15
L’empreinte carbone de la CDV est actuellement de 2,76 tCO2-e par tonne de paddy.
Grace aux améliorations portées à la CDV riz par le développement potentiel du SRI
(9% de la surface totale), on estime que l’on pourrait descendre l’empreinte carbone
de la CDV riz à moins de 0,7 tCO2-e par tonne de paddy.
En effet le SRI a une très forte incidence positive sur l’empreinte carbone de la
culture du riz car, en SRI, le sol est seulement maintenu humide et non gardé inondé,
afin de permettre l’aération et favoriser le développement du système racinaire en
profondeur ; cela réduit fortement les émissions de méthane liées à la submersion
continue du sol en riziculture habituelle, et donc réduit l’empreinte carbone. Par
ailleurs le SRI permet une augmentation du rendement moyen de 4,5 t/ha à 6,8 t/ha,
ce qui affecte aussi positivement l’empreinte carbone par tonne de paddy.
En comparaison, la chaine de valeur riz en Côte d’Ivoire présente une empreinte
carbone deux fois plus élevée : 5,2 tCO2-e par tonne de paddy en 2020 (Ouedraogo
S. , Bockel, Arouna, Fatogno, & Padmini, 2020). La situation de la filière riz au Mali
est plus proche de celle du Niger, l’empreinte carbone du paddy y est actuellement
de 3,6 tCO2-e par tonne de paddy avec des grandes différences selon les systèmes
de production : 2,7 tCO2-e en maîtrise totale, 4,8 tCO2-e en submersion contrôlée et
13,0 tCO2-e en submersion libre (Ouedraogo A. , Bockel, Dembélé, Arouna, &
Padmini, 2020).
Scénario optimiste
Les modifications de l’empreinte carbone de la CDV riz en 2030 par rapport à la
situation actuelle dans le cadre du scénario optimiste de développement de la
riziculture du Niger est présenté dans le Tableau 31 ci-après :
Climate Mitigation dimension of the whole value chain Current Upgrading Balance
GHG impact (tCO2-e per year) 190 219,3 150 803,4
GHG impact (tCO2-e per year per hectare) - Production level only 2,2 1,2 - 1,03
Carbon footprint of production (tCO2-e per tonne of product) 2,5 0,2 - 2,28
Annual tCO2-e [emitted (+) / reduced or avoided (-)] - 39 416
Annual tCO2-e from renewable energy -
Equivalent project cost per tonne of CO2-e reduced or avoided (in US$ on 20 years) -
Equivalent value of mitigation impact per year 30 US$ /tCO2-e/year 30 1 182 477,20
Equivalent value of mitigation impact per year per ha (tCO2-e per year per ha) 30,94
1 To w hat extent does upgrading the v alue chain improv e land cov er? (e.g. agroforestry, cov er crops 1 1
2 To w hat extent does upgrading the v alue chain reduce soil erosion? 3 2
3 To w hat extent does upgrading the v alue chain improv e soil conditions (e.g. soil moisture, soil structure 3 2
4 To w hat extent does upgrading the v alue chain improv e efficient use of w ater? 4 3
5 To w hat extent does upgrading the v alue chain sav e w ater? 4 3
6 To w hat extent the v alue chain area upgraded is protected from climate shocks ? 4 3
7 To w hat extend the v alue chain infrastructure - building inv estments are climate-proof ? 4 3
Sub-Result 61 High 34
Sub-Result 38 High 24
Sub-Result 38 Medium 28
Sub-Result 30 High 20
Une analyse des surfaces agricoles et des ménages bénéficiant d’une meilleure
résilience aux chocs et accidents climatiques et donc d’une meilleure sécurité
alimentaire est également fournie dans le Tableau 36 ci-dessous :
Tableau 36 : Dimensions de la Résilience de la CDV Riz
System resilience dimensions Upgraded VC
5 PROSPECTIVES FUTURES
DE LA CHAINE DE VALEUR
Forces Faiblesses
Bon niveau de technicité acquise par les En AHA
producteurs AHA, et rendements en hausse Insuffisance des AHAs, et de l’appui financier aux
Appui conseil important aux producteurs AHA coopératives et groupements de producteurs
Producteurs AHA bien organisés Mauvaise gestion des périmètres, de l’eau
Meilleure fertilité des sols hors AHA, propice d’irrigation et des fonds des coopératives coût de
aux producteurs privés avec motopompes l’eau trop élevé pour les producteurs
Usines de transformation modernes et Infrastructures fortement dégradées et équipements
relativement neuves bénéficiant d’une bonne en très mauvais état dû au manque d’entretien
capacité de stockage et de transport Morcellement des parcelles (initialement de 0,25ha à
Moyens et petits transformateurs assez bien 0,50ha, aujourd’hui à 0,06ha et moins dans
structurés (surtout les étuveuses) beaucoup de cas)
Bonne qualité du riz produit par les grandes et Pauvreté des sols et ensablement des parcelles des
moyennes rizeries plus anciens périmètres
Potentiel d’investissement en matière Engrais fournis avec retard et généralement
d’aménagement AHA insuffisants décalage avec la période correcte
d’épandage, et doses d’utilisation non respectées
Potentiel d’équipement des producteurs hors
AHA en motopompes Souches de semences sélectionnées rarement
remplacées à temps, si ce n’est usage de variétés
provenant d’une sélection massale incontrôlée (6 à
10 variétés de tout-venant par périmètre) ; en outre
les producteurs doutent de la qualité des semences
certifiées de la ferme semencière de Saadia
Défaut de lutte contre les oiseaux granivores
29
Strength, Weaknesses, Opportunities and Threats, soit Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces
Forte mobilisation des acteurs autour de la Prédominance du secteur informel, faible niveau de
chaine de valeur riz formalisation des contrats entre fournisseurs et
Partenariat entre les acteurs institutionnels distributeurs
(ONAHA, INRAN, RINI, NIGELEC, FUCOPRI, Non compétitivité du riz local par rapport au riz
Coopératives de producteurs), les importé
Organisations sous régionales (UMOA,
CEDEA, CILSS) et les partenaires au
développement (UE, FAO, BM, BAD) pour
mieux produire et contribuer à la bonne gestion
des périmètres ;
Orientation progressive et engouement des
paysans nigériens vers la production du riz
hors périmètre.
Une synthèse des défis de la production locale de riz et des mesures de mitigation
envisageables, extraite de l’ « Etude pour la Définition d'un Cahier des Charges sur
la Qualité du Riz Local », produite par le MAG/EL/RN-UEMOA en Août 2018 est
présentée en Annexe 4, en complément du Tableau SWOT ci-dessus.
Ce même document propose un tableau synthétique des niveaux d‘interventions,
difficultés rencontrées, et solutions possibles pour les acteurs successifs de la CDV
riz, qui est présenté en Annexe 5.
Semences :
o Assurer un meilleur contrôle de la qualité des semences produites par les
fermes semencières et les paysans multiplicateurs ;
o Assurer la disponibilité en semences de qualité à un prix raisonnable dans
toutes le zones de production et pour tous les riziculteurs, AHA et non AHA,
par l’extension du nombre et de la répartition des agents multiplicateurs ;
o Promouvoir l’usage de semences de qualité et de variétés améliorées par
les producteurs, par la mise en place de plots de démonstration
comparatifs dans des fermes pilotes ;
o Appuyer la production de semences améliorées ou sélectionnées de riz
ayant un bon rendement au décorticage ;
o Mettre en place des circuits de distribution et un mécanisme de mise à
disposition de ces semences aux producteurs notamment à travers la mise
en relation entre les différents acteurs (arrangements contractuels).
Engrais
o Utiliser les nouveaux services de l’OMEN et du COTEN pour identifier les
meilleures sources d’approvisionnement en engrais minéraux sur les
marchés internationaux en termes de qualité et de prix, et ce longtemps à
l’avance ;
o Informer régulièrement la FUCOPRI, les Coopératives rizicoles et l’ANIDE
sur les meilleures sources d’approvisionnement en engrais convenant à la
production rizicole au Niger (urée et engrais phosphatés DAP, TSP) ;
o Evaluer 1 an à l’avance les besoins de l’ensemble des riziculteurs du Niger
et en informer l’ANIDE pour que les commandes d’engrais soient passées
à l’avance par les importateurs nigériens auprès de fournisseurs
internationaux, et éviter indisponibilités et retards dans les futures
livraisons ;
o Imposer aux importateurs des standards minimum de qualité pour les
engrais qu’ils importent, et en vérifier le respect par des analyses réalisés
par l’INRAN et/ou le MAG-EL avant leur distribution ;
o Subventionner l’achat des engrais par les importateurs seulement si cela
devient nécessaire, suite à l’augmentation excessive de leur prix sur les
marchés ;
o Faire assurer par les organisations de riziculteur et/ou leur faitière (comme
la FUCOPRI) et les institutions financières la gestion de
l’approvisionnement en engrais des producteurs (distribution et suivi des
comptes de remboursement des crédits intrants) ;
o Subventionner la vente d’engrais (50%) aux riziculteurs les plus
vulnérables ;
o Promouvoir et appuyer le SRI et le recours à la fertilisation organique
(fumier, engrais verts) pour améliorer la fertilité des sols, accroitre les
la mise en place des cultures (gestion et contrôle des tours d’eau, respect des
calendriers culturaux) et un meilleur entretien du réseau de distribution d’eau en vue
de réduire les fuites.
Concernant les riziculteurs hors AHA, A, il faudrait subventionner l’achat de pompes
solaires soit individuelles pour les grandes parcelles, soit partagées (petits groupes
de 5-20 producteurs), qui permettraient des économies importantes en achat de fuel
et/ou d’électricité.
AHA, pour appuyer les nouveaux groupes de femmes étuveuses, à la fois en termes
de kits d’étuvage moderne, et en formation à leur utilisation et au contrôle de qualité
des produits. Ces appuis en équipement pourraient être complétés par les aides
suivantes aux groupes d’étuveuses :
Rendements Prix
N° Type
(Kg/h) (FCFA)
1 Moulin villageois 300 à 550 500 000
2 NZJ 15/15 600 12 000 000
3 SB30 1 100 à 1 500 5 000 000
4 NZJ 15/20 1 400 16 000 000
5.3.1.6 Commercialisation
Comme expliqué précédemment, le problème des exportations vers le Nigeria est
double :
(iii) L’achat de paddy par les commerçants Nigériens et Nigérians à des prix
élevés, et son exportation vers les rizeries nigérianes, déprive les rizeries
nigériennes de matière première, ce qui affecte directement leur rentabilité
et donc leur stabilité financière. Ces achats aussi affecte les étuveuses et
les moulins villageois qui peinent à se fournir en paddy à un prix acceptable.
(iv) L’achat de riz blanc importé par le Niger par des grossistes locaux qui en
revendent une partie à des acheteurs Nigérians qui l’exporte au Nigéria
n’affecte pas directement la riziculture du Niger, mais, à contrario, grève très
fortement ses importations et les besoins de devises correspondants
Concurrence Nigériane pour l’achat du paddy
Le premier problème doit être traité par divers biais, car, en sus de la concurrence
sur le prix d’achat, les acheteurs travaillant pour le compte des rizeries nigérianes
offrent également des solutions aux producteurs pour le financement de leurs
campagnes et pour d’autres besoins : provision d’intrants payés en paddy après
récolte, matériel agricole nigérian payé de la même façon, désendettement auprès
des usuriers, etc. Tout cela a créé petit à petit des conditions de forte dépendance
et d’obligation des producteurs vis-à-vis de ces acheteurs. Il est donc nécessaire de
les aider à s’en dégager si l’on veut mettre un frein à ces exportations indésirables.
La constitution de fonds de roulement ou le recours au crédit intégré évoqués plus
haut font partie des moyens possibles pour arriver à ce désengagement des
producteurs vis-à-vis de ces acheteurs problématiques.
On pourrait aussi imaginer que les rizeries appliquent les mêmes stratégies que les
acheteurs nigérians, en offrant des services aux producteurs et aux coopératives en
termes d’approvisionnement en intrants ou en machines agricoles, payables en
paddy à la prochaine récolte, ce qui déplacerait les engagements des producteurs
vers les rizeries nigériennes. C’est déjà le cas pour le groupement d’étuveuses de
Gaya (voir § 2.7.3.1).
Il reste cependant le problème de la concurrence sur les prix d’achat du paddy entre
ces acheteurs indésirables et les rizeries et transformateurs artisanaux (étuveuses
et moulins villageois). Cette question a été évoquée précédemment (§ 2.5.4.1)
Pour que les rizeries offrent un meilleur prix d’achat du paddy aux coopératives, il
faut qu’elles puissent réaliser des économies sur les autres coûts de production
(exploitation, amortissements et frais financiers), ce qui leur demande d’améliorer
leur rentabilité actuelle par effet d’échelle, en accroissant fortement leurs niveaux de
production. Pour cela elles doivent pouvoir acheter plus de paddy. On en revient
donc ici aussi à des besoins de financement pour ces rizeries, à couvrir soit par des
appuis en fonds de roulement soit par du crédit intégré comme expliqué plus haut
entre coopératives et rizeries pour l’achat du paddy par ces dernières.
En complément de ces interventions, comme proposé en fin du § 2.5.4.1, une prime
à la production de paddy pourrait être envisagée (comme le fait l’UE à travers la
PAC), qui serait servi aux coopératives et producteurs pour chaque tonne de paddy
fournie aux transformateurs industriels et semi-industriels locaux à un prix attractif
(en lien avec une baisse du coût de production du paddy), ce qui permettrait :
- aux producteurs de paddy d’obtenir un revenu de vente supérieur à celui offert
par les commerçants Nigérians en cumulant la prime et la vente aux rizeries ;
- d’éliminer la concurrence Nigériane dans l’achat du paddy aux producteurs par
les rizeries ;
- de réduire le coût de production du riz blanc et dérivés par les rizeries, à la fois
par la baisse du prix d’achat du paddy aux producteurs, et par l’accroissement
du volume d’usinage des rizeries.
Pour les étuveuses et leurs groupements, l’approche de solution est similaire, mais
à une plus petite échelle : améliorer leur productivité et la qualité du riz étuvé par
l’utilisation de kits d’étuvage plus modernes, pour réduire les coûts de production et
accroitre légèrement leur prix de vente, de façon à offrir un meilleur prix d’achat du
paddy aux producteurs. Cela pourrait se combiner avec la méthode utilisée par le
groupement d’étuveuses de Goya expliquée au § 2.7.3.1).
Exportation de Riz importé vers le Nigéria
La déviation de riz blanc importé vers le Nigéria est probablement aussi importante
dans la responsabilité du fort accroissement des importations de riz asiatique, que
l’accroissement de la demande intérieure en riz blanc. Cette situation n’affecte
cependant pas pour l’instant la riziculture nigérienne, car celle-ci n’est pour l’instant
pas en mesure de satisfaire la demande en riz blanc local, préféré au riz importé
malgré son prix supérieur, pour sa meilleure qualité et son meilleur goût, surtout vu
la dégradation de qualité du riz importé dans ces dernières années. Par contre cela
pourrait être le cas dans le futur, une fois la production locale fortement accrue.
Cette situation pourrait être améliorée par un meilleur contrôle des importations en
ligne avec les besoins réels du Niger, et un suivi des produits importés au niveau
des grossistes. Ces mesures seraient à compléter par une législation interdisant la
revente et le transport du riz importé d’Asie vers les pays voisins.
Besoins en investissements
Avec la montée en puissance de la production de paddy, un soutien à la mise en
place et l’équipement de nouveaux transformateurs (micro transformateurs, mini-
rizeries et rizerie), le maillon commercialisation devra gérer un volume croissant de
riz avec des capacités additionnelles de stockage et de transport.
Les coûts spécifiques d’investissements publics mobilisés pour la commercialisation
concernent le soutien au stockage des groupements privés (2,2 millions euros) et la
mise en place d’un fonds de garantie de 0,9 million Euros pour couvrir les risques à
la commercialisation et ainsi améliorer l’accès à un crédit à meilleur marché des
opérateurs aval.
Interventions complémentaires
Comme indiqué dans la SNDR, le riz national offre moins de marge que le riz
importé, le rendant ainsi moins compétitif, malgré des fondamentaux économiques
satisfaisants (voir § 2.7.5). Pour tirer profit de ces avantages et améliorer la
compétitivité du riz local, les leviers sur lesquels on pourrait jouer sont les suivants :
La réduction du prix des intrants notamment les engrais qui représente 30% des
charges totales ;
La réduction des coûts liés à la modernisation du système de production (labour,
repiquage, désherbage et récolte) qui représentent 34,11% du coût de
production ;
Améliorer le rendement / la productivité du riz paddy ;
La réduction des pertes post récolte estimées à 20% de la production de paddy
La réduction du coût de la redevance eau représentant 24% des charges ;
La réduction du coût de l’énergie à la transformation ;
Augmenter les marges de distribution ;
La régulation du marché.
Le coût des équipements pour 400 nouvelles petites unités de transformation avec
une capacité de stockage correspond à un coût de près de 8 à 12000 Euros par
unité qui serait couvert en partie par une subvention à l’investissement (30-50%) et
un autofinancement par l’opérateur privé. Ceci représente 5 millions Euros
d’investissements.
Les investissements à prévoir au niveau des 5000 étuveuses additionnelles qui
pourraient s’installer entre 2022 et 2026 est de l’ordre de 400 Euros par étuveuse,
soit un total de 2 millions d’Euros avec une possibilité de soutien à l’investissement
(50% de financement).
Les investissements à l’installation d’une quarantaine de plus grosses unités de
transformation devraient comprendre un ensemble complet d'équipement de
mouture de riz c’est-à-dire un ensemble d'équipement de production continue qui se
compose d'un dépoussiéreur, d'un stoner, d'un décortiqueur de riz, d'un séparateur
de riz décortiqué, d'une rizerie, d'une polisseuse et d'un équipement de traitement
du riz. Sur une base de 150000 Euros par unité (subventionnable à 30%), le coût
est évalué à 6 millions Euros. Finalement, le coût total des investissements privés
est de 32 millions d’Euros.
Ainsi, le coût total des investissements publics s’élève à 411 millions d’Euros pour
le scénario optimiste. Pour le scénario réaliste, ces coûts sont estimés à 155 millions
d’Euros.
6 CONCLUSION
En adoptant l’approche des chaines de valeur durable, cette étude avait pour objectif
de conduire une analyse prospective et de dégager des stratégies pour une
transformation de la filière rizicole au Niger. Ainsi, il s’agissait spécifiquement
d’évaluer l’impact socio-économique (i.e. sur le revenu, la valeur ajoutée et l’emploi)
et environnemental (i.e. sur la mitigation et la résilience climatique) de plusieurs
scénarios de croissance en s’inspirant de l’approche VCA4D de l’UE et en utilisant
l’outil EX-ACT VC de la FAO. Les données qui ont servi à cette analyse ont été
obtenues à partir d’un large travail de consultation sur place avec l’appui du HCI3N,
d’une revue bibliographique élargie et de FAOSTAT.
Les scénarios considérés correspondent aux hypothèses suivantes : (i) scénario
réaliste : stabilisation du volume de riz importé (345 000 T) et des coûts d’importation
du riz au niveau actuel, degré d’autosuffisance en riz porté de 19% à 40%,
croissance annuelle de production de 11%, (ii) scénario optimiste : réduction des
coûts d’importation en riz et du volume importé en dessous de 100 000 T, degré
d’autosuffisance en riz porté de 19% à 83%, croissance annuelle de la production à
près de 20%.
Les résultats de cette étude montrent que la valeur ajoutée actuelle dans la filière riz
est estimée à près de 39 millions de dollars. Les scénarios de croissance définis
basés respectivement sur une croissance annuelle de la production de 12 à 20%
devraient induire une croissance totale de la valeur ajoutée sur les 10 prochaines
années jusque 102 et 180 millions Euros
Ce qui va entrainer une croissance du volume d’emplois dans le secteur passant de
29 000 emplois en 2020 à près de 56 200 (scénario réaliste) et 106 000 (scénario
optimiste) en 2030. La croissance du revenu sera très forte dans la production tant
pour le scénario réaliste (de 246 à 699 Euros) que pour le scénario optimiste (de
246 à 844 Euros par riziculteur). Ce résultat démontre un gros potentiel de réduction
de la pauvreté de la chaîne de valeur.
A l’horizon 2030, la chaine de valeur riz devrait représenter 1,5% du PIB 2030
(estimé à 20,2 milliards Euros sur base croissance annuelle de 5,9% entre 2020 et
2030). Elle représenterait 3,6% du PIB agricole. Le revenu réalisé par les
producteurs devrait augmenter de plus de 13% par an passant de 246 à 844 Euros
sur 10 ans.
L’analyse environnementale souligne que les deux scénarios soutenant des
pratiques climato-intelligentes peuvent générer une réduction notable des émissions
annuelles de GES de la chaîne de valeur passant de 190200 TCO2e à 139600
TCO2e (scénario réaliste) et à 150803 TCO2e (scénario optimiste). Ceci se traduira
par une réduction notable de l’emprunte carbone par tonne de paddy passant de
2,76 Tco2e/tonne paddy actuellement à 0,7 Tco2e/tonne paddy (scénario réaliste),
voire à 0,45 Tco2e/tonne paddy (scénario optimiste).
L'impact environnemental du scénario de croissance de la chaine de valeur en
termes de réduction des émissions de CO2 représente un bien public international
dont la valeur est estimée entre 1,05 et 1,32 millions d’Euros par an sur base d'une
valeur unitaire de la tonne de carbone de 26 Euros (11-13 millions Euros sur 10 ans).
Elle pourrait éventuellement justifier des paiements de services environnementaux
aux producteurs de près de 25-32 euros par ha par an.
L’extension des superficies nécessite des investissements publics notamment dans
la réhabilitation et la construction de périmètres irrigués. En considérant le coût
unitaire moyen de construction ou de réhabilitation des surfaces irriguées à 8 000
Euros (source FAO 2020), le coût total pour les nouvelles superficies irriguées est
de 372 millions d’Euros pour le scénario optimiste. L’adoption des pratiques
améliorées (BPA) et la formation des agriculteurs sont estimées à 4,7 et 16,7 millions
d’Euros respectivement.
Les soutiens aux investissements privés concernent essentiellement la production
et la transformation :
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
Période de mise
Projet Objectifs / cibles Régions Budget Supervision
en œuvre
AfDB, GAFSP, AECID
PMERSA-MTZ Objectif général : Augmenter de façon durable la production et la 2011-2019 Maradi, Tahoua et 40 M US$ MAG/EL – DG
Projet de mobilisation des productivité agricole par la mobilisation des eaux souterraines et Zinder (32 M €) Génie rural
eaux pour le renforcement de de surface.
la sécurité alimentaire Objectifs spécifiques
i) Promotion des activités génératrices de revenus au profit des
femmes.
ii) Maîtrise de l’eau et développement de l’agriculture irriguée
(seuils d’épandage, mini-barrages, mares, puits et forages, 3
centres semenciers)
Cible : 200 000 Bénéficiaires, 41 805 emplois directs créés
AICS (Italie)
PAMIRTA Objectif 2017-2022 Région de Tahoua 21 M € FIDA/Ministère
Projet d’Accès aux Marchés et i) Contribuer à atteindre l’Objectif du Millénaire pour le de l’Agriculture
aux Infrastructures Rurales Développement O1 T1 : réduire de moitié le taux de pauvreté d’ici du Niger
dans la région de Tahoua 2015 à travers le soutien à l’agriculture irriguée, au
développement de l’entreprenariat rural et à la promotion du
développement économique local.
ii) Augmenter les revenus des populations rurales vivant dans la
région de Tahoua, grâce à l’amélioration de l’accès aux marchés
et aux intrants pour les producteurs de bassins agropastoraux, à
la réorganisation et au support des points de commercialisation
autour des pôles de développement économiques ruraux.
Cible
Bénéficiaires directs, environ 485 000 personnes des communes
rurales directement impliquées dans les activités d'amélioration de
l'accès aux marchés et d’infrastructures économiques.
Bénéficiaires indirects : populations des villages traversés par les
pistes, soit 142 715 personnes
LUX Développement
Programme d’appui au i) Soutenir l’insertion de jeunes agricultures dans la région de 2016 – 2022 Dosso 27 M € MAG/EL
développement agricole Dosso HCI3N
(69 mois) 80%-20% entre
durable dans la région de ii) Participer aux efforts d’amélioration du rendement et à Gouvernement
Dosso, Phase II (NIG/025) l’extension des surfaces de production en formant de luxembourgeois et
nombreux jeunes à la culture du riz irrigué. le Niger
iii) Favoriser la commercialisation du riz nigérien
Période de mise
Projet Objectifs / cibles Régions Budget Supervision
en œuvre
Coopération Suisse
PAOP Objectif : 2017–2021 Tout le Niger 7,5 M CHF RPCA (Réseau
Appui aux organisations i) Moderniser l’agriculture, améliorer les politiques sectorielles et OP régionales et (± 7,3 M €) de Prévention
paysannes du Niger pour une la gouvernance des Organisations de Producteurs ; faitières des Crises
meilleure sécurité alimentaire Appui au RECA (8 Alimentaires)
ii) Contribuer à la sécurité alimentaire
et nutritionnelle CRA)
Projet n° 7F05733 Cible : exploitations familiales (300 000 pers. dont 46% de
femmes)
Période de mise
Projet Objectifs / cibles Régions Budget Supervision
en œuvre
MCC (Millennium Challenge corporation) - MCA (Millennium Challenge Account)
Programme Compact du Projets de récupération de terres, petite irrigation et renforcement 2018- 2023 16 communes 37 M US$ MCA-Niger
Niger des structures foncières. rurales dans 4 (34 M €)
Projet du Périmètre irrigué de Konni (mise en place d’une coop. régions : Dosso, Par les Etats
Ensemble de projets dans Mise en place de magasins de stockage d’oignon, séchoirs, Tahoua (Konni), Unis pour une
l’irrigation, l’agriculture, hangars et unités de transformation d’arachide) ; Maradi et Tillabéry durée de 5 ans,
l’élevage et la réhabilitation Barrage et périmètre irrigué de Gaya (Sia-Kouanza) - dont 1/3 pour les
des routes Réhabilitation du barrage de Mozagué (département de Konni. projets routiers
Aménagement ou réhabilitation de plus de 5.000 hectares de
cultures irriguée à Gaya et à Konni ;
Campagnes nationales de vaccination ;
Réhabilitation de 4 corridors de passage entre zones de pâturage
et marchés frontaliers du Niger ;
Projets routiers : réhabilitation de 300 km de routes ; travaux de la
RN7 Dosso–Bella – Travaux de la RN 35 Margou-Gaya et bretelle
entre Guitodo et Sambera.
FIDA (Fonds International de Développement Agricole)
ProDAF Objectif : assurer durablement la sécurité alimentaire et 2015-2023 Maradi, Tahoua, 110 M US$ MAG/EL
Programme de nutritionnelle et les capacités de résilience aux crises des Zinder (100 M €)
Développement de ménages ruraux
l’Agriculture Familiale dans les Objectif spécifique : Augmenter durablement les revenus de 240
régions de Maradi, Tahoua et 000 exploitations agricoles familiales, leur résilience aux chocs
Zinder extérieurs, dont le changement climatique, ainsi que leur accès
aux marchés locaux, urbains et régionaux dans les trois régions
ProDAF-Diffa Objectif : assurer durablement la sécurité alimentaire et 2018–2025 Diffa 25,5 M US$ MAG/EL
Programme de nutritionnelle et les capacités de résilience aux crises de 70 000 (23 M €)
Développement de ménages
l’Agriculture Familiale Activités : i) développement d'un marché de demi-gros ;
ii) aménagement en petite irrigation des zones intermédiaires
proches de la route nationale n° 1 ; iii) augmentation de la
productivité des cultures pluviales et irriguées ; iv) protection des
cuvettes d'intervention par la fixation des dunes ; v) amélioration
des parcours et des points d'eau pastoraux ; et vi) intégration
socioéconomique des groupes de réfugiés.
Période de mise
Projet Objectifs / cibles Régions Budget Supervision
en œuvre
IsDB (Islamic Development Bank)
RRVCDP30 - Niger Objectif : contribuer à réduire le taux élevé d’importation du riz 2020 Dosso, Tillabéry et 10,2 milliards MAG/EL
Programme Régional de et à stimuler la croissance économique en améliorant la (initié en 2010 Niamey FCFA
Développement des CDVs du production, la transformation et la commercialisation et en mais démarré en (±10 M €)
Riz - Composante Niger renforçant la participation du secteur privé. Ce programme 2020) (dont environ
participe à la traduction opérationnelle du cadre stratégique de 5,8% de
l’initiative 3N en contribuant à la mise en œuvre de la Stratégie contribution de
Nationale de Développement du Riz (SNDR) au Niger l’Etat du Niger
Cible : 70.000 ménages de producteurs dans la zone
d’intervention dont 5.250 productrices
30 L'objectif global du projet est d'augmenter considérablement la production et la productivité du riz et de développer des entreprises nationales et régionales de la chaîne de valeur efficaces et
axées sur le profit avec une forte participation du secteur privé. Le programme vise à améliorer les moyens de subsistance de 2 millions de ménages de petits exploitants (bénéficiaires directs). Ce
programme devrait multiplier par au moins trois la production et la productivité du riz afin d'augmenter considérablement les revenus des petits exploitants et de réduire la pauvreté et l'insécurité
alimentaire. Le projet catalysera et soutiendra une transformation agricole inclusive pour améliorer la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des petits riziculteurs dans chaque pays
bénéficiaire. Le projet appuiera plusieurs points d'entrée : (a) l'élevage, (b) les Bonnes Pratiques agronomiques ; (c) améliorer les pratiques post-récolte pour le séchage, la mouture et la
transformation afin de réduire les pertes et de maintenir la qualité ; (d) Politique - en encourageant l'adoption de pratiques durables ; e) marchés ; (f) Agriculture contractuelle en internalisant les
normes de durabilité dans les contrats de production entre commerçants et producteurs de riz
Nom Poste
OMAR MAMAI ALIMI Directeur Général Société Riz du Niger (RINI)
Sani Mahamadou Expert Chaînes de valeur ONG ECODEL
Mamoudou Massaoudou Directeur Général Fédération des Unions des
Coopératives de producteurs de Riz (FUCOPRI)
MAMOUDA Mahaman Bachar Expert qualiticien, Directeur du Département
Programmation et Prospective- HCI3N
Mme MOUSSA Zeinabou Directrice Marketing de la Ferme Semencière
AINOMA
Le potentiel de production Les superficies exploitées dans les régions (Agadez, Maradi, Identifier les espaces aménageables pour la production de riz et construire les
1 disponible pour l’irrigation Tahoua) sont faibles (voir méconnues), malgré le potentiel infrastructures pour la consommation locale et l’exportation.
est sous exploité. existant.
Le niveau de la production La place du riz local nigérien est méconnue dans les Conduire les enquêtes spécifiques au riz local nigérien, ajuster les statistiques
2 nationale en riz est sous- statistiques de la CEDEAO. CEDEAO en la matière.
estimé.
L’approche filière du riz Les impacts négatifs constatés sont : la baisse des productions L’approche de vulgarisation par CEP est une mesure d’accompagnement qui peut
3 présente des nationales, des rendements et des revenus d’exploitations, renverser la tendance actuelle d’abandon des technologies introduites sur les
dysfonctionnements réduction du taux d’exploitation des aménagements et des AHAs à maîtrise totale de l’eau. Cette approche donne des résultats positifs sur la
causés par la mauvaise superficies. riziculture pluviale dans la vallée du Fleuve, les Korama et la Maggia.
gestion.
Les effets néfastes du L’érosion hydrique ravine les périmètres, perturbe les Prendre des mesures d’anticipation sur les effets néfastes des changements
4 changement climatique écosystèmes avec de graves conséquences sur la stabilité climatiques à travers : (i) des actions d’adaptation (mesures sociales de
aggravent la vulnérabilité des systèmes de production. renforcement de la vulnérabilité) et de mitigation (réduction des effets du
des exploitations. L’érosion éolienne entraine l’ensablement des périmètres et la changement climatique sur les périmètres : brise-vent, nettoyage et renforcement
verse des pieds de riz. Les fortes chaleurs influent sur le cycle des bras morts, désherbage régulier des ouvrages, etc.)
végétatif du riz et occasionnent le dépérissement des plants.
Les ravageurs apparaissent de plus en plus nombreux en
dehors de leurs périodes habituelles et les plants deviennent
de moins en moins résistants.
Le cadre institutionnel L’accompagnement par l’ONAHA ne donne pas suffisamment Revoir le contrat de prestation de service ONAHA-Exploitants des périmètres afin
5 national de la filière riz de satisfaction aux exploitants des périmètres. d’y introduire des clauses de pénalité de retard (paiement par les coopératives et
éprouve des difficultés à Le rythme de construction des périmètres ne cadre pas avec exécution par l’ONAHA)
s’engager suffisamment les besoins nationaux. Nécessité pour l’ONAHA de disposer de ses propres fonds comme stipuler dans la
auprès des producteurs. Le RINI n’achète que l’équivalant de la redevance en paddy. Loi de sa structuration en EPIC
Infléchissement de la Douane et des importateurs par rapport Déléguer les moyens nécessaires à la société RINI pour une commercialisation
la TEC CEDEAO. régulière et entière du paddy local et implanter des rizeries supplémentaires.
Contrôler/régulariser la commercialisation du paddy vers le Nigéria voisin.
Faire respecter les différentes lignes de la TEC concernant l’import-export de
marchandises diverses.
Lever les facilités accordées aux importateurs de riz.
Faire respecter le taux de 10% d’achat local sur toute importation de riz.
Les remises en cause Etant dessaisis de la propriété foncière des aménagements Respecter scrupuleux des clauses du bail emphytéotique conçu pour les nouveaux
6 fréquentes du statut foncier construits par l’Etat, certains exploitants investissent de moins périmètres
par les attributaires. en moins sur les périmètres, ils prennent souvent des mesures Formuler les contrats d’exploitation (ans) de façon à barrer la route à toute
impopulaires pour casser le moral des autres. contestation de nature à remettre en cause le statut foncier des AHA publics.
Conduire le processus d’immatriculation des AHA de la puissance publique dans la
transparence.
Niveau
Acteur filière riz Difficulté rencontrée Solution possible
d’intervention
Fournisseurs d’intrants Circuit de Faible accès aux intrants Renforcement des capacités
Consommateurs commercialisation Faible qualité des intrants techniques et financière des
d’intrants Périmètre Non-maîtrise des technologies acteurs
Riziculteurs Périmètre AHA Non-respect des engagements Sensibilisation au respect des
Hors périmètre Non-respect du calendrier cultural textes
Non-maîtrise des technologies Formation technique
Pression foncière, conflit, pauvreté Suivi rapproché des exploitations
des sols Amélioration de l’accès au
Fonds de roulement insuffisants financement
Ouvriers (MO) : Périmètre Non-maitrise des techniques de Formation technique des
séchage, récolte, Hors périmètre séchage, récolte et battage producteurs et ensuite de la main
battage d’œuvre
Meuniers/décorticage Villages/périmètre Ruptures de stocks Sensibilisation des batteurs
Coût élevé du carburant Sensibilisation des vanneurs et
Pannes dues à la présence des exploitants
d’impureté dans le paddy grèvent
les coûts de fonctionnement
Femmes décortiqueuses Villages/périmètre Pertes au décorticage Formation des meuniers
Faible rentabilité Entretien régulier des meuneries
Travail fastidieux Formation au conditionnement et
Pas d’emballage approprié mise en place d’un système
d’ensachage approprié
Femmes étuveuses et Villages/périmètre Vallée du Fleuve : Création de comptoirs officiels de
vendeuses de riz étuvé o Absence d’un comptoir ; vente du riz étuvé
o Cherté du paddy Amélioration de l’accès au
o Fiable rentabilité ; financement
o Insuffisance des fonds de Formation à l’étuvage, au
roulement conditionnement et mise en place
Maggia/Tahoua et Korama/Zinder : d’un système d’ensachage
o Faible maitrise des technologies approprié
o Absence d’un comptoir ;
o Cherté du paddy
o Fiable rentabilité ;
o Insuffisance des fonds de
roulement
Vendeurs de paddy Comptoir Prix de vente au RINI peu motivant Amélioration du fonds de
Coopérative Achat par RINI de l’équivalant de la roulement de RINI afin de
Marchés locaux redevance, le reste est bradé sur les l’amener à augmenter les
marchés locaux quantités de paddy acheté
Réduction des importations de riz
afin d’amener les grossistes à
s’orienter vers le riz local pour
satisfaire la demande nationale
Vendeurs de riz blanchi Marchés locaux Cherté du riz blanchi local amenuise Respect des textes CEDEAO en
Comptoirs RINI la demande de ce produit matière d’importation de riz
Concurrence déloyale d’avec le riz Motivation de la consommation de
importé riz local
Facilités accordées aux Appui à la commercialisation du
importateurs de riz par l’Etat, riz local par un meilleur
freinent les performances des encadrement /renforcement des
vendeurs de riz local capacités techniques et
financières des commerçants
locaux