Rapport Filliere Datte Lait Oeuf
Rapport Filliere Datte Lait Oeuf
Rapport Filliere Datte Lait Oeuf
RAPPORT FINAL
Mauritanie
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TABLE DES MATIERES
Liste des acronymes ..................................................................................................................... 10
FILIERE DATTES.......................................................................................................................... 17
1. INTRODUCTION .................................................................................................................. 18
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2.7.5 Importations de dattes. ................................................................................................................. 30
3
4.6.3 Rôle de la femme dans le milieu oasien .................................................................................. 52
Budgétisation des actions prioritaires du plan d’action de la filière dattes (période 2017-2025) ..... 69
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1. Introduction ....................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
2. Place de la filière dans l’économie nationale ..................................... Erreur ! Signet non défini.
2.1.2 Les importations de lait et de produits laitiers ..................................... Erreur ! Signet non défini.
2.2 Incidence de la filière dans l’économie nationale .................... Erreur ! Signet non défini.
2.2.1 La filière laitière et la lutte contre la pauvreté ...................................... Erreur ! Signet non défini.
2.2.2 Incidence de la filière sur le plan de la sécurité alimentaire.............. Erreur ! Signet non défini.
3. analyse des politiques gouvernementales de soutien à la filière ........ Erreur ! Signet non défini.
3.1 Revue des politiques de l’élevage .......................................... Erreur ! Signet non défini.
3.3 Programmes et projets en cours ou prévus ............................ Erreur ! Signet non défini.
3.5 Les institutions intervenant dans la filière ............................... Erreur ! Signet non défini.
3.5.1 L’institut supérieur de l’enseignement technologique (ISET) : ... Erreur ! Signet non défini.
3.5.2 L’Ecole Nationale de Formation et Vulgarisation Agricole (ENFVA)Erreur ! Signet non défini.
Les ONG, fondations, et partenaires au développement : .......................... Erreur ! Signet non défini.
5
4.1 Les systèmes d’élevage ......................................................... Erreur ! Signet non défini.
4.2 Analyse des systèmes d’élevage ............................................ Erreur ! Signet non défini.
4.4 Les circuits de distribution du lait ............................................ Erreur ! Signet non défini.
4.5.1 Les fournisseurs d’aliment de bétail ..................................................... Erreur ! Signet non défini.
4.5.2 Les fournisseurs de services et d’intrants vétérinaires ...................... Erreur ! Signet non défini.
4.5.3 Le rôle des femmes dans les activités d’élevage : ....................... Erreur ! Signet non défini.
6.1 Description de la stratégie de développement de la filière ...... Erreur ! Signet non défini.
6.1.2.1Composante 1. L’organisation des bassins laitiers : ........................ Erreur ! Signet non défini.
6
7.1 Au niveau de l’Etat : .................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
Budgétisation des actions prioritaires du plan d’action de la filière de la filière lait pour la période
2017-2025 ............................................................................................. Erreur ! Signet non défini.
2- Place de la filière dans l'économie nationale ................................ Erreur ! Signet non défini.
2.1 La production nationale en viande blanche .......................... Erreur ! Signet non défini.
2.2 Les importations de la Mauritanie en viande blanche ........... Erreur ! Signet non défini.
2.2.1 Description des catégories de viandes importées .............................. Erreur ! Signet non défini.
2.2.2 Importations de la Mauritanie en intrants (poussins, œufs, aliments)Erreur ! Signet non défini.
2.3 Estimations des besoins futurs de la Mauritanie en viande blancheErreur ! Signet non défini.
2.4 Incidence de la filière dans l'économie nationale .................... Erreur ! Signet non défini.
3. Analyse des politiques gouvernementales de soutien à la filière ....... Erreur ! Signet non défini.
5. Analyse diagnostique de la filière (analyse SWOT) ........................... Erreur ! Signet non défini.
7
5.1 Indentification des contraintes au développement de la filière Erreur ! Signet non défini.
6.4 Mesures d'incitation en faveur des investisseurs privés .......... Erreur ! Signet non défini.
6.6 Mesures de protection du marché national ............................. Erreur ! Signet non défini.
7.5 Risques, hypothèses critiques et conditions de durabilité ....... Erreur ! Signet non défini.
Budgétisation des actions prioritaires du plan d’action de la filière volailles (période 2017-2025)
Erreur ! Signet non défini.
8. Les créneaux porteurs dans la filière ................................................. Erreur ! Signet non défini.
8.2. Créneaux connexes à la filière en amont et en aval .............. Erreur ! Signet non défini.
Cohérence entre les Recommandations et Plan d’action et la SNDSP. . Erreur ! Signet non défini.
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Liste des acronymes
ACP : Associations Communautaires Pastorales
AGPO : Associations de gestion participative des oasis
AGRHYMET : Service Agronomie-Hydrologie- météorologie
ALCL : lait et crème de lait sucré
ALCNS : lait et crème de lait non sucré
AMAD : Association Mauritanienne pour l'Auto Développement
APLS : Produits laitiers, sucrés et/ou aromatisés ou avec fruits
APLVB : Association des Producteurs de Lait et de Viande du Brakna
APLVT : Association des Producteurs de Lait et de viande du Trarza
BL : Bassins laitiers
BT Brevet technique
BTS : Brevet technique supérieur
CAF : Prix au port d’un produit importé
CAIE : Centre d’Approvisionnement en Intrants
CCL : Centre de collecte de lait
CCQSP : Centre de Contrôle de Qualité des Semences et des Plants
CDD : Caisse des Dépôts et de Développement
CIE : Compagnie des Industries de l’élevage
CNERV : Centre national d’élevage et de recherches vétérinaires
CNRADA : Centre National de Recherche Agronomique et de Développement Agricole
CSA : Commissariat à la Sécurité Alimentaire
CSDL : Cadres Stratégiques de Développement Local
CSLCP : Cadre Stratégique de Lutte Contre la Pauvreté
CSLP : Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
DPCSE : Direction des Politiques, de la Coopération, du Suivi et de l'Evaluation
EMEA : Enquête auprès de Ménages et des Exploitants Agricoles
ENFVA : Ecole Nationale de Formation et de Vulgarisation Agricole
EPCV : Enquête Permanente sur les Conditions de Vie des Ménages
FADES : Fonds Arabes pour le Développement Economique et Social
FAO : Food and Agriculture Organization
FG : Focus Groupe
FIDA : Fonds International pour le Développement Agricole
FSMS : Food Security Monitoring System
GIE : Groupements d'Intérêt Économique
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GIRNEM : Gestion des ressources naturelles de l’Est Mauritanien
GMN : Grands Moulins de Nouakchott
GMS : Grands Moulins du Sahel (GMS)
GNAP : Groupement National des Associations de coopérative. Pastorale de Mauritanie
H/F : Hommes/Femmes
ISET : Institut supérieur de l’enseignement technologique
JICA : Agence Japonaise de Coopération Internationale
LCE : Lait concentré emballé
LCNCS : lait et crème de lait non concentré ni sucré lait
LOA : LoisOrientationAgropastorale
MA : Ministère de l'agriculture
MAG : Malnutrition AigueGlobale
MDRE : Ministère du Développement Rural et de l’Environnement
ME : Ministère de l’élevage
MICO : Mutuelles d’investissement et de crédits des oasis
ONG : Organisations Non Gouvernementales
OSPs : Organisationssocio-professionnelles
OXFAM : Organisation internationale de développement
PAM : ProgrammeAlimentaireMondial
PDCO : Plan de Développement Communautaire Oasien
PDDO : Programme de Développement Durable des Oasis
PIB : ProduitIntérieur Brut
PME : Petite et moyenne entreprise
PNDA : Programme National de Développement de l’Agriculture
PNDE : Plan national de développement de l’élevage
PNIASA : Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire
PREF : Programme de Redressement Economique et Financier)
PRoLPRAF : Programme de Lutte contre la Pauvreté Rurale par l'Appui aux Filières
PTFs : Partenaires Techniques et Financiers
RFA : République fédérale d’Allemagne
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SCA : la Stratégie de Croissance Accélérée
SCAPP : Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée
SDDM : Stratégie de Développement Durable de la Mauritanie
SDRS : Stratégie pour le Développement du Secteur rural
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SDSP : Cadre de la stratégie de développement du secteur privé
SMIC : Salaire minimum interprofessionnel de croissance
SNDSP : Stratégie Nationale de Développement du Secteur Privé
SNMG : Stratégie Nationale en Matière de Genre
SNPF : Stratégie Nationale de Promotion Féminine
SNSA : Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire
SONADER : Société Nationale pour le Développement Rural
SWOT ; Strengths , Weaknesses, Opportunities , Threats
UHT :Stérilisation par Upérisation à Haute Température
UL : Unités laitières
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RESUME EXECUTIF
Le présent rapport constitue le résultat principal de la mission de l’étude sur les filières avicole,
dattes et lait en Mauritanie. Celle-ci, réalisée à partir d’une analyse documentaire, des entretiens
avec les acteurs et des responsables des structures d’appui et des missions d’enquêtes sur le
terrain, tente d’apporter des éléments de réponse aux attentes de la DGPSP exprimées dans les
termes de référence.
La mission a donc consisté à conduire un diagnostic de ces filières pour une meilleure
compréhension de leurs structures, leur contribution actuelle à l’économie nationale, révéler leurs
forces et faiblesses, déterminer les opportunités d’investissement qu’elles offrent pour le Secteur
Privé et formuler des recommandations et des actions afin de mieux les intégrer à l’économie
nationale et en faire des leviers de croissance, de lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire.
Des diagnostics des filières, il ressort les caractéristiques communes, dont les principales sont les
suivantes :
- des performances encore faibles (faible productivité), malgré les différents programmes
d’appui dont elles ont bénéficié,
- un impact encore faible en termes de sécurité alimentaire et de réduction de la pauvreté,
surtout en milieu rural,
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- des opportunités certaines d’investissement insuffisamment exploitées (potentiel de création
d’entreprises) au regard des besoins de la demande locale,
- un potentiel futur de développement pour la couverture des besoins nationaux et la
possibilité d’exporter (cas du lait en particulier),
- un faible volume d’investissements publics pour réaliser des infrastructures de soutien à leur
développement et des investissements privés pour exploiter les opportunités qu’elles offrent
(industries de transformation, industries et services connexes),
- des structures d’encadrement insuffisantes ou ne disposant pas de moyens humains et
matériels adéquats,
- une absence de compétitivité vis-à-vis des produits importés, aggravée par une concurrence
déloyale,
- une insuffisance des mesures d’incitation pour amener le secteur privé à investir pour
accroitre la production et sa transformation,
- une faible capacité technique des acteurs (producteurs et transformateurs) résultant de leur
niveau de formation et de l’insuffisance des structures de vulgarisation.
Par ailleurs, l’analyse SWOT de l’environnement révèle certaines faiblesses, entre autres :
- les difficultés d’accès au crédit et absence financements adaptés (taux d’intérêt et durée),
- l’absence ou l’insuffisance des structures de financement et de garantie facilitant l’accès des
acteurs des filières au crédit pour réaliser des investissements rentables d’augmentation et
de la valorisation de la production,
- la faiblesse des organisations professionnelles pour un meilleur encadrement des acteurs
des filières,
- l’enclavement des zones de production les rendant inaccessibles et entrainant des coûts de
transport élevés pour l’évacuation de la production vers les unités de transformation et les
marchés,
- l’atomisation de l’offre qui ne permet pas une transformation industrielle des produits (cas
des dattes et du lait),
- l’absence de structures de stockage et de conservation des produits se traduisant par des
pertes importantes de production,
- l’inorganisation des circuits de commercialisation pour l’accessibilité des produits au
consommateur sur toute l’étendue du territoire,
- la faible intégration entre le secteur agricole (agriculture et élevage) et le secteur industriel
qui valorise insuffisamment les productions nationales,
- la faiblesse du réseau routier et les moyens inadéquats qui ont un impact négatif sur la
qualité des produits qui se détériore au cours du transport.
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Pour lever les contraintes au développement des filières étudiées, des propositions
d’amélioration sont faites et un plan d’action est élaboré. Celui-ci regroupe les actions prioritaires
et met un accent particulier sur l’appui des pouvoirs publics pour réaliser des infrastructures et
services de base pour susciter des activités de production.
L’Etat devra également mettre en place des structures de financement et prendre des
dispositions règlementaires, en particulier celles visant à restreindre les importations aupic des
saisons de production, pour améliorer la productivité et la compétitivité des filières et créer un
environnement favorable à l’investissement privé pour valoriser le potentiel des filières.
Il est, dans cette optique, demandé également à l’Etat d’offrir des incitations ciblées en faveur
des acteurs de ces filières (taux d’intérêt bonifiés, primes pour l’acquisition des équipements et
matériels de production, tarif préférentiel de l’électricité et de l’eau, exonération pour
l’importation de certains facteurs de production tels que les emballages).
Des actions pour l’amélioration génétique des animaux, de leurs conditions d’alimentation par
une meilleure gestion des parcours, le développement des cultures fourragères et la création
d’unités de fabrication d’aliments composés pour bétail figure en bonne place dans les
propositions. Il en est de même pour la production de dattes dont la productivité et la qualité
devraient être améliorée par l’introduction de nouvelles variétés et des méthodes modernes de
lutte contre les maladies et les ravageurs.
Le rapport met aussi l’accent sur la formation et l’organisation des acteurs en associations
professionnelles.
15
- Les centres de collecte de lait,
- Les entreprises de prestations de service : bureaux d’études et de conseil en qualité,
ventes d’aliments, de produits vétérinaires, collecte, transport et distribution de lait.
Pour aider les porteurs de projets, en particulier les jeunes diplômés, à créer des industries de
transformation, des industries et services connexes et financer des activités de soutien, l’étude et la
création d’un fonds de développement est proposée. Ce fonds permettra d’accompagner les
producteurs et les transformateurs à réaliser des études de faisabilité ainsi que l’établissement de
nouvellesentreprises, la diversification des produits et l’extension des capacités installées.
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ETUDE DES FILILERES AVICOLE, LAIT ET DATTES EN MAURITANIE AU PROFIT DE LA
DGPSP DU MINISTERE DE L'ECONOMIE ET DES FINANCES
FILIERE DATTES
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1. INTRODUCTION
1.1 Justification de la mission
L’exploitation du palmier dattier est profondément ancrée dans la culture des mauritaniens et
principalement chez ceux qui vivent dans les zones oasiennes. L’arbre en tant que tel constitue une
ressource importante pour les dans les Wilayas d’exploitation comme l’Adrar, le Tagant, l’Assaba et
les deux Hodhs. Les ménages qui tirent directement la totalité ou une partie de leurs revenus de
l’agriculture oasienne sont estimés à 26.8411 soit environ 187 900 individus ce qui représente 16 %
de la population des zones oasiennes estimée à 1 159 218 habitants, pour les cinq wilayas : Hodh
Charghi (371 317 habitants), Hodh El Gharbi (280 761 habitants), Assaba (338 708 habitants),
Tagant (89 871 habitants) et Adrar (78 561 habitants) ; La production dattières nationale repose sur
un parc de 2. 641 .3432 palmiers dattiers dont 1. 192. 218 palmiers en Adrar, 635. 811 palmiers au
Tagant, 516. 957 palmiers en Assaba, 242. 741 palmiers au Hodh El Gharbi et 53. 616 palmiers au
Hodh Charghi.
De ce capital dattier, 71% sont productifs soit 1.869 .717 palmiers répartis dans 352
Osais3 dont 127 au Tagant, 97 en Assaba, 75 en Adrar, 31 au Hodh El Gharbi et 22 au Hodh
Charghi totalisant une superficie de 19. 687 ha répartie comme suit : 7.914 ha en Assaba, 5.673
ha en Adrar, 4.275 ha au Tagant, 1.357 ha au Hodh El Gharbi et 468 au Hodh Charghi.
La production dattières avait atteint en 2012, selon le dernier recensement des palmiers dattiers
en Mauritanie, 58.8704 tonnes. Cette production reste faible au regard du rendement très moyen du
palmier dattier soit 31,49Kg par pied. Elle est consommée à 51% localement lors de la période de
la GETNA et 16% sont perdus pour diverses raisons (dattes déclassées ou rebus). Bien que la
production soit importante par rapport à la taille de la population, la Mauritanie continue d’importer
des quantités importantes principalement sous forme de dattes branchées des pays voisins du
Nord. L’industrie de conditionnement et de transformation des dattes est encore à son balbutiement
donc timide voire au point mort.
1
Ministère du Développement Rural/Direction des Politiques, de la Coopération, du Suivi et de l’évaluation :
Recensement des Pamiers Dattiers en Mauritanie en 2012.
2
Ministère du Développement Rural/Direction des Politiques, de la Coopération, du Suivi et de l’évaluation :
Recensement des Pamiers Dattiers en Mauritanie en 2012.
3
Idem
4
Idem
18
La valorisation des dattes produites dans les oasis en vue et la promotion des activités des
producteurs en milieu phœnicicole et la création d’opportunités d’investissement du secteur privé
dans ces zones et de l’inciter à les exploiter en investissant dans la création d’unités industrielles de
conditionnement de congélation et de transformation des dattes, sont autant de pistes à explorer par
le Secteur Privé.
Une fois ces bases fondées, le développement de la Filière contribuera à :
améliorer le revenu des producteurs oasiens et avec la création d’activités supplémentaires
susceptible d’accroître la fixation et la stabilité de la population dans les Wilayas de
production ;
valoriser les 16% de dattes déclassées et les écarts de la récolte qui sont aujourd’hui perdus
soit très mal utilisés ;
préserver la production des dattes fraiches à travers un conditionnement et un stockage
adéquat dont la consommation est actuellement saisonnière alors qu’elle peut bien s’étaler
moyennant un accompagnement dans la conservation (ex. chambres froides). Il s’agit
d’étaler dans le temps la vente de ce type de produit ;
traiter et conditionner les dattes sèches en vue d’améliorer leur présentation à la vente
surtout si la datte mauritanienne doit explorer les marchés internationaux,
inciter à la création dans les différentes oasis des unités industrielles de conditionnement de
conservation et de transformation des dattes en vue de donner de la valeur ajoutée à ce
produit ;
concrétiser les relations fonctionnelles des différents maillons de la chaîne : Producteurs,
collecteurs, transformateurs et vendeurs.
1. Une méthodologie fondée sur une démarche participative, en accordant une importance
majeure à l’écoute des producteurs et intermédiaires actifs dans la Filière et en associant
pleinement toutes les parties prenantes de la mission (Maires, Préfets, Personnes ressources
et responsables des Organisations locales mises en place avec l’appui du PDDO,
Groupements et Coopératives et les Services déconcentrés de l’Etat dans les Wilayas de
production dattières (Délégations Régionales du MA/ME) et les partenaires clés de chaque
Filière (Secteur Privé, producteurs, collecteurs, vendeurs, responsables des Unités de
conditionnement et transformation).
La prise en compte des avis et suggestions des producteurs dans la filière et des populations
et responsables techniques concernées par l’étude. Il s’agit, dans la mesure du possible,
d’élargir davantage le champ des investigations (entretien individuel ou Focus-group avec les
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producteurs des dattes, les responsables des groupements Coopératifs, des personnes
ressources.
Une revue documentaire extensive centrée sur les différentes stratégies nationales et
programmes en cours dont :
La Stratégie de Développement Durable de la Mauritanie ;
La Stratégie pour le Développement du Secteur rural (SDSR) à l’horizon 2025 adoptée en
2013 ;
La Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire (SNSA) pour la Mauritanie à l’horizon 2015,
vision 2030 et son Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire
PNIASA) 2011-2014 adopté en Mars 2012 ;
Le programme de développement Durable des Oasis et le Programme d’Eau Potable pour le
Développement des Oasis (PDDO-PEPDO 2014-2018) ;
La Stratégie Nationale de Développement du Secteur Privé (SNDSP) 2015-2020 ;
La Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité partagée (SCAPP).
La revue a concerné d’autres documents clés du MA, des programmes et projets afférents à
la filière dattes.
La «triangulation» des informations recueillies pour mieux assurer la fiabilité des données
collectées aux fins d’analyses devant servir de base solide pour les conclusions,
enseignements tirés et recommandations à formuler.
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chaîne (Producteurs-Collecteurs-Conditionneurs-Transporteurs-Vendeurs et autres intermédiaires
actifs dans la filière : ramasseurs, trieurs, etc….), les services techniques de l’Etat. Les différents
entretiens ont porté sur l’analyse de l’existant, l’identification des contraintes et les pistes de
développement des différentes filières susceptibles d’attirer le secteur privé.
Des informations clés contribuant à cerner la filière ont été collectées sur le terrain. Elles ont
concerné :
les superficies des palmeraies ;
les productions dattières ;
les rendements ;
les nappes aquifères ;
les menaces d’ensablement ;
Les moyens de transport des récoltes des oasis aux marchés ;
Les systèmes d’emballage ;
Les moyens de conservation ;
La chaine de commercialisation ;
Les sites favorables à l’implantation de nouvelles palmeraies
2.1 Contexte.
La Mauritanie est un pays saharo sahélien qui couvre une superficie de 1 030 700 km2, et
peuplée de 3.537.368 habitants (selon le recensement de 2013)5 avec une croissance moyenne
annuelle de 2,77% entre 2000 et 2013. Cette population se caractérise par sa jeunesse car plus de
la moitié (57,1%) de la population est âgée de moins de 20 ans.
Désagrégée par genre, la population compte 49,3% d’hommes et 50,7% de femmes soit
respectivement 1 743 074 hommes et 1 794 294 femmes. Sur la base d’une moyenne de 5,7
personnes comme taille du ménage, cette population renferme 620.590 ménages. Cette taille des
ménages varie selon les Wilayas où elle reste plus élevée au sud notamment dans les wilayas du
Guidimakha avec 8,5 et du Gorgol avec 6,6 membres par ménage.
Les avatars climatologiques récurrents qui ont bouleversé les modes de vie socio-
organisationnels des populations rurales entrainant ainsi des exodes selon l’acuité des chocs dans
le monde rural, ont modifié significativement la répartition démographique du pays. En effet suite au
dépeuplement des wilayas rurales consécutif aux départs massifs vers les villes notamment la
capitale Nouakchott, cette dernière a connu une forte urbanisation accueillant ainsi de nombreux
ruraux cantonnés dans les quartiers périphériques, dans les Kebbas et les Gazras.
5
ONS : RGPH, 2013.
21
2.2 Dynamique démographique.
Nouakchott bâtie aux premières heures de l’indépendance, abritait déjà en 2000 près de 22%
d’une population croissante qui s’établit aujourd’hui à près de 27% selon le dernier recensement en
2013.
Dans cette dynamique démographique, certaines Wilayas ont connu des évolutions positives
notamment : (i) les Wilayas de Nouakchott avec 3,85%; (ii) la Wilaya de Dakhlet Nouadhibou avec
(3,53%) ; (iii) le Guidimakha avec 3,11%; (iv) et la Wilaya du Hodh El Chargui avec 3,9%. Le fort
potentiel économique de ces Wilayas a sans doute été à l’origine de cette croissance
démographique dans ces différentes régions. Cependant, d’autres Wilayas ont plutôt vu leur
population diminuer comme en Adrar, au Tagant.
Les sécheresses récurrentes des dernières décennies ont poussé les populations à se
sédentariser réduisant ainsi de manière drastique la vie nomade. La précarité des conditions de vie
en milieu rural et la récurrence des catastrophes et fléaux ont provoqué un exode massif vers les
grands centres urbains qui n’étaient pas préparés à accueillir cette population nouvelle. C’est ainsi
que selon le RGPH de 2013, on ne compte plus que 66.328 personnes recensées comme
nomades. Malgré une sédentarisation en forte croissance notamment à Nouakchott qui abrite
aujourd’hui 27% de la population et les autres milieux urbains, l’essentiel de la population (51%) est
resté dans son terroir soit en milieu rural et renferme 65% de la main d’œuvre active vivant
essentiellement des activités agropastorales.
6
Idem
22
de reconnaître que les performances du secteur rural sont en dessous des capacités édaphiques,
des ressources hydrauliques et des ressources humaines. Ce secteur reste confronté à la faiblesse
de sa productivité, aux contraintes écologiques (sécheresses récurrentes), aux divers fléaux
également récurrents (acridiens, aviaires, inondations et feux de brousses) et aux technologies
inadaptées. En particulier, les performances de l’agriculture demeurent structurellement faibles car
la production agricole (végétale) ne couvre que 30% à 40% des besoins nationaux imposant ainsi
un recours constant aux importations commerciales et partant aux marchés internationaux où les
prix des principales denrées de base varient selon l’offre et la demande. Le coût de ces importations
– plus de 300 millions d’USD7 ce qui pèse lourdement sur le budget de l’Etat.
7
CSA : Contribution Au Processus d’élaboration de la Stratégie De Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée (SCAPP) 2016-
2030/2016 et confirmée par la SCAPP (paragraphe 157).
8
CSA/PAM : FSMS 2014.
23
Graphe 1 : Niveau d’insécurité alimentaire 2010-2014.
Pour 2015, les enquêtes conjointes FSMS/CSA révélaient que 23,8% des ménages
mauritaniens étaient en insécurité alimentaire au début de Janvier 2015. Dans la zone oasienne on
notait 27.3% en l’Assaba, 31.4% au Tagant, 21.1% au Hodh El Gharbi 37.1% au Hodh Echarghi.
9
Séries médianes MAG, 2008-2014, utilisées pour la préparation du Cadre Harmonisé de Novembre 2016.
24
Tableau 1 : Insécurité alimentaire dans les Wilayas de production dattières.
25
Face à ces grands défis, le gouvernement de la République Islamique de Mauritanie n’a
pas manqué d’engager des efforts louables pour faire du secteur rural un moteur pour maintenir
les populations dans leurs terroirs en sécurisant une production qui puisse les cantonner dans
leurs milieux respectifs. La pauvreté en Mauritanie étant avant tout rurale, un accent particulier
est mis sur ce secteur rural qui fait vivre plus de 60%10 de la population et qui constitue l’une des
sources de la croissance économique. Le Bilan de la mise en œuvre du Cadre Stratégique de
Lutte Contre la Pauvreté (CSLCP) 2006-2010, qui a passé en revue les nombreuses activités
mises en œuvre au cours de cette période dans le secteur rural notamment l’agriculture, a
constaté des faiblesses au niveau des cinq objectifs fondamentaux qui sont: (i) favoriser la
croissance du secteur pour assurer la sécurité alimentaire du pays; (ii) assurer un accès
équitable aux ressources; (iii) accroître l’offre et la disponibilité des biens et services nécessaires
au développement du secteur; (iv) améliorer les capacités de gestion du développement rural
intégré et participatif; et (v) renforcer le dispositif de surveillance contre les maladies graves
(végétales et animales).
10
Volume 1 : Bilan de la mise en œuvre du CSLP 2006-2010
26
Carte 1 : Wilayas abritant la culture du palmier dattier11.
11
FIDA : Programme de Développement Durable des Oasis (PDDO), 2016.
12
FEWS net/FAO/ACF : Profil des Moyens d’Existence-Carte des Zones de Moyens d’Existence En Mauritanie/Janvier
2015.
13
Mohamed Kneyta et Sylvie Dulbeau : Le palmier dattier en Mauritanie/Revue scientifique de l’IRD : Biotechnologies du Palmier
dattier/Actes du 3e Séminaire du réseau AUF-BIOVEG « Biotechnologies du palmier dattier »Montpellier (France), 18-20
novembre 2008.
27
2.7.2 Les Zones de production : Superficie et nombres de pieds.
La production dattières nationale repose sur un parc de 2. 641 .34314 palmiers dattiers
dont 1. 192. 218 palmiers en Adrar, 635. 811 palmiers au Tagant, 516. 957 palmiers en Assaba,
242. 741 palmiers au Hodh El Gharbi et 53. 616 palmiers au Hodh Charghi.
De ce capital dattier, 71% sont productifs soit 1.869 .717 palmiers répartis dans 352
15
Osais dont 127 au Tagant, 97 en Assaba, 75 en Adrar, 31 au Hodh El Gharbi et 22 au Hodh
Charghi totalisant une superficie de 19. 687 ha répartie comme suit : 7.914 ha en Assaba, 5.673
ha en Adrar, 4.275 ha au Tagant, 1.357 ha au Hodh El Gharbi et 468 au Hodh Charghi.
2.7.3 Les ménages producteurs.
La population oasienne, recensée en 2012 par le Département de l’Agriculture au niveau des
cinq (5) Wilayas de production dattières, est composée de 26.841 ménages regroupant 187.900
individus soit 16% de la population totale des Wilayas productrices de dattes estimée à 1. 159.
21816 habitants se répartissant ainsi :
(i) Hodh Charghi (371 317 habitants) ;(ii) Hodh El Gharbi (280 761 habitants) ;(iii) Assaba
(338 708 habitants) ; (iv) Tagant (89 871 habitants) ; et (v) Adrar (78 561 habitants) ;
Pour autant, seuls 16% (soit 26.841 familles/ménages ou environ 187.900 personnes) de celle-ci
tire directement leur revenu de l’agriculture oasienne soit intégralement ou partiellement.
14
Ministère du Développement Rural/Direction des Politiques, de la Coopération, du Suivi et de l’évaluation : Recensement des
Pamiers Dattiers en Mauritanie en 2012.
15
Idem
16
Idem
17
Idem
28
Tableau 2 : La production par wilaya en 201218 (estimation).
Nombre Nombre de Nombre de Nombre de Rdt Kg
total des palmiers palmiers non palmiers par Production
Wilaya palmiers productifs productifs males palmier en tonnes
Hodh El
Charghi 53. 616 34 .505 12 .682 3 .686 28,29 976
Hodh El Gharbi 242.741 163. 777 71. 910 7. 319 41,46 6. 790
Assaba 516. 957 381. 157 136. 354 8. 174 31,73 12. 093
Tagant 635. 811 381. 482 241. 605 12. 718 37,42 14. 275
Adrar 1 .192. 218 908. 796 263. 157 20 .245 27,22 24. 736
Les variétés les exploitées au niveau national sont différentes d’une zone de production à
une autre. Ainsi les principales variétés cultivées en Assaba sont : Tinterguel, Tidiguert, Ahmar. A
côté de ces variétés définies, il en existe une grande diversité d’autres issues de noyaux, la
plupart sont sans valeur dont l’appellation est précédée de «alfat». Exemple : alfat Tidiguert, ce
qui signifie noyau de Tidiguert. Les produits de ces variétés sont consommés en général avant
maturité à la Guetna.
En Adrar, les variétés les plus prisées sont par ordre 19: Lehmar, Sekany, Selmedina,
Lemdina, El valha, Tiguidert, Tijib. Dans la zone d’Ouadane, on trouve les variétés suivantes :
Taggett, Tenouazidi, Lehboubou, El Valha, variétés assez rares dans les autres zones sauf à
Ouadane. A chinguetti, c’est la Selmedina qui est la plus présente.
Cependant au Tagant, c’est plutôt la Mahboula qui a la côte, surtout qu’on lui prête des
vertus médicales.
Le laboratoire des Biotechnologies de l’Université de Nouakchott et le PDDO ont été
recensé 164 cultivars20 en Mauritanie se répartissant ainsi :
18
Ministère du Développement Rural/Direction des Politiques, de la Coopération, du Suivi et de l’évaluation : Recensement des
Pamiers Dattiers en Mauritanie en 2012.
19
O.Boukhari et O. Bouna : Principales Variétés/Identification et caractérisation des ressources génétiques du palmier/
Décemebre2008.
20
ALI O. MOHAMED SALEM O. BOUKHARY/PDDO-Laboratoire de biotechnologies de l’Université de Nouakchott : Le patrimoine
génétique phœnicicole en Mauritanie/2012.
29
Tableau 3 : Répartition des cultivars à travers les Wilayas de production dattières.
Les importations de dattes ont été de 4000 tonnes en 2012, 2900 tonnes en 2013 et plus
de 5300 tonnes en 2014. Elles proviennent essentiellement de trois (3) pays au cours de la
période concernée : la Tunisie pour 40, 50%, le Royaume d’Arabie Saoudite pour 32,34% et les
Emirats Arabes Unis pour 18,13%.
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
1.039 1.172 2.566 2.056 3.326 2.820 3.646 4.010 2.890 5.308
Source : Direction Générale des Douanes.
En tenant compte de la production nationale, de la moyenne des importations des cinq
dernières années et de la taille de la population issue du dernier recensement soit 3.537.368
habitants, la consommation moyenne de dattes est estimée à 14,85 kg par habitant et par an en
Mauritanie.
21
Chambre Algérienne de Commerce et d’Industrie : Analyse Statistique du Marché Mondial de la Datte et Place de
l’Algérie/2015.
22
Ministère de l’Agriculture : Secteur des Dattes/Site web.
23
MEF/Direction Générale des Douanes.
30
2.7.6 Incidence de la Filière dans l’économie nationale, en particulier dans la stratégie
de lutte contre la pauvreté (sécurité alimentaire, emplois, revenus, emploi des femmes, etc.)
La contribution de la Filière dans l’économie nationale est difficile à cerner notamment celle
afférente au PIB du pays. Pour autant, la filière produit 58 .870 Tonnes dont 51% sont
consommée localement. La production à elle seule occupe 26.841 familles/ménages producteurs
directs soit environ 187.900 personnes. A cette population s’ajoute tous ceux qui s’agitent autour
des opérations post récoltes (pré triage, triage, conditionnement), et actifs dans le transport et la
commercialisation. Son incidence réelle dans la lutte contre la pauvreté devra faire l’objet d’une
étude approfondie pour en mesure la contribution chiffrée qui permettrait d’apprécier avec
objectivité la réelle contribution de la filière dans: (i) la sécurité alimentaire du pays et des zones
de production; (ii) les emplois créés; (iii) les revenus générés par la filière; (iv) l’occupation des
femmes (maillons de la chaîne occupés les plus par les femmes) et leur valeur ajoutée dans les
performances de la filière.
31
Il est donc prévu de mettre l’accent sur les activités de rechargement des nappes
aquifères et la mobilisation de l’eau des nappes profondes qui naturellement profitent à la filière
dattes dans sa partie production. Il est aussi prévu de favoriser la diversification des sources de
revenu des habitants en particulier pour les femmes.
Comme partout en Mauritanie, l’exode rural concerne au premier plan les hommes en âge
de travailler qui se dirigent vers les grands centres ( Nouakchott , Nouadhibou,
Zouerate….) laissant derrière eux les femmes peupler les zones rurales. L’agriculture oasienne
contribue à la fixation des populations, à la régénération du milieu naturel et à la sécurité
alimentaire du pays.
Cependant, face au constat peu performant du développement des activités
agropastorales, les Autorités nationales ont initié une série de stratégies spécifiques et pris des
actes juridiques pour accompagner le développement du secteur rural :
Elle balise le chemin du secteur rural et plante des jalons à atteindre à un rythme
échelonné d’ici 2025. Cette stratégie vise à adopter une approche intégrée pour le secteur rural
en se focalisant sur cinq axes stratégiques et cinq domaines prioritaires pour rester conformes au
CSLP 2011-2015. Son objectif est de rendre ce secteur rural attractif pour les partenaires au
développement et les investisseurs, afin de le dynamiser pour faire face aux enjeux de la sécurité
alimentaire et de la lutte contre la pauvreté. Elle se décline en cinq axes stratégiques : (i) la
promotion de l’élevage ; (ii) la promotion de l’agriculture ; (iii) le développement local ; (iv) la
maîtrise de la gestion des ressources naturelles et (v) l’adaptation du cadre juridique et
institutionnel.
La mise en œuvre de ces axes s’articule autour des domaines stratégiques comme : (i)
les infrastructures ; (ii) la recherche ; (iii) le conseil rural et la formation ; (iv) le financement et (v)
le commerce.
32
Pour opérationnaliser la mise en œuvre de cette stratégie, le Département de l’Agriculture a
élaboré un Programme National de Développement de l’Agriculture (PNDA), horion 2025
reposant sur les principes fondamentaux suivants: (i) le renforcement du rôle de l’Etat et ses
PTF; (ii) la promotion de l’investissement privé responsable et solidaire; (iii) la responsabilisation
des acteurs et la promotion du Partenariat Public-Privé et (iv) l’assainissement des conditions
cadre et l'amélioration du climat des affaires.
(i) Elle est également soutenue par une loi d’orientation agropastorale (LOA) adoptée par
le parlement le 27 mai 2013 et qui a pour objet de déterminer les orientations
politiques constituant le cadre de référence en matière de développement de
l’agriculture et de l’élevage.
(ii) Des Plans Locaux de Développement de l’Elevage et de l’Agriculture conçus par
filière, par bassin de production, par zone agro-écologique, par communes ou par
wilaya.
A travers cette stratégie, il est visé, entre autres, la promotion de l’agriculture soutenue par le
développement des filières végétales pour accroître les productions et renforcer la compétitivité
en mettant l’accent sur les filières végétales à fortes potentialités de croissance.
Il s’agit de mettre l’accent sur le développement de filières porteuses24 de croissance,
génératrices d’emplois permanents et de revenus incitatifs. Pour cela, le Gouvernement compte
s’appuyer sur les organisations des acteurs des filières qui devront s’engager à mettre en place
des cadres de concertation avec l’appui de l’Etat pour la gestion efficace de ces filières.
Ces cadres de concertation devront être structurés et représentatifs de différentes catégories
d’acteurs.
C’est dans ce cadre que la Filière dattes est mise en exergue dans la stratégie notamment
dans son chapitre : Axes Stratégiques et Objectifs. Ainsi, il est visé un accroissement des
superficies exploitées en dattes de 53%25 en 2025 c'est-à-dire passant de 11.380 Ha en 2012 à
15.400 Ha en 2025. Sur le plan des rendements (T/Ha), de 4,146T en 2012, le rendement
passerait à 9T/Ha grâce aux nouvelles plantations à introduire à partir de 2020. Concernant la
production et la couverture des besoins, les objectifs visés sont +52% de la production de 2012
et 121% pour la couverture des besoins nationaux de 2012, comme illustré par les graphiques ci-
dessous :
24
MDR : SDSR-Horizon 2025.
25
Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire (Août/2011).
33
Graphe 2 : Projections Superficies, Rendements, Production et Couverture des besoins.
Son objectif global vise à26«Assurer la sécurité alimentaire de toutes les couches de
la population au plan national et sans aucune discrimination ». Les objectifs spécifiques
visent à :
1. La promotion d’une agriculture productive, diversifiée, durable et régionalement
intégrée (agriculture, élevage, pêche, environnement) adaptée aux changements
climatiques ;
2. Le développement, la fluidification et l’intégration sous régionale des marchés
agricoles et agro-alimentaires ;
3. L’amélioration durable des conditions d’accès des groupes et zones vulnérables à
l’alimentation et aux services sociaux de base ;
4. L’amélioration des dispositifs de prévention et de gestion aux crises
26
Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire (Août/2011).
34
conjoncturelles, en cohérence avec la construction de la sécurité structurelle ;
5. Le renforcement des capacités des acteurs et la promotion d’une bonne
gouvernance de la sécurité alimentaire.
35
nationale. Par ailleurs, la faible consommation de dattes par habitant soit 7 à 10 Kg, ne permet
pas une offre substantielle pour un marché aussi étroit que celui des dattes.
La commercialisation est principalement dominée par les dattes fraîches produites entre juillet
et septembre donc une période peu élastique provoquant une offre abondante au cours de cette
période. Quatre lieux de consommation qui sont aussi de grands marchés intérieurs se partagent
la partie de la production réservée à la commercialisation. Il s’agit des marchés de Nouakchott,
Nouadhibou, Zouerate et Kiffa qui sont, au demeurant, les principaux centres urbains du pays.
Les quantités disponibles de la production nationale sont commercialisées à l’intérieur des
frontières nationales et de ce fait ne font l’objet d’une exportation.
Ces mêmes marchés reçoivent d’autres produits venant principalement du Royaume d’Arabie
Saoudite, des Emirats Arabes Unis et du Qatar exposés à la veille et au courant du mois béni du
Ramadan où la demande est élevée. Les dattes d’Algérie et de la Tunisie présentées dans un
emballage de luxe sont plus présentes dans les rayons des Supermarchés et grandes Epiceries
des grands centres urbains accessibles à une classe aisée de la population.
La production dattières s’appuie sur un système traditionnel assez rodé pour écouler la
production nationale. Quatre circuits (4) traditionnels sont présents dans la culture des
producteurs de dattes. Il s’agit :
La vente sur pied d’un régime à un palmier ou plusieurs qui s’effectue sur place. Ce genre
de vente est plus pratiqué au moment de la GUETNA qui voit des familles entières se
déplacer pour jouir de ces moments aujourd’hui très ancrés dans la culture
mauritanienne.
Le second circuit traditionnel essentiellement basé sur une relation de confiance consiste
à l’envoi par le producteur/propriétaire de sa marchandise à une personne établie dans un
marché afin que celle-ci commercialise le produit. Un système d’identification est en
vigueur pour la reconnaissance des caisses contenant les dattes (Nom de propriétaire, du
destinataire et aujourd’hui son numéro de son téléphone portable) car les transporteurs
peuvent convoyer pour plusieurs destinataires. Pour ce circuit, le propriétaire ne se
déplace pas. Deux cas de figures se présentent selon que : (i) le destinataire est membre
de la famille du producteur auquel cas, d’habitude il n’y a pas de rémunération fixée. Le
plus souvent celle-ci est gratuite ou au maximum il perçoit environ 10% des recettes ; (ii)
le destinataire est une tierce personne. Dans ce cas précis, la négociation intervient sur la
rémunération de la prestation qui s’effectue selon l’accord conclu.
La vente du produit par le producteur lui-même. Là il est au début et à la fin de l’opération
se chargeant de tous les détails afférents à la commercialisation de sa production.
36
L’intervention des intermédiaires/facilitateurs qui se chargent des opérations de récoltes
et post-récoltes et commercialisent la production. Dans ce cas de figure le producteur
vend sur pied sa production à un intermédiaire (généralement un commerçant) et perçoit
son dû laissant à ce dernier toutes les charges liées de la récolte à la commercialisation.
A ces circuits bien ancrés dans la culture des producteurs des dattes, s’ajoutent des
réseaux informels de petits collecteurs qui s’activent dans la chaine des valeurs.
- Les Prix.
Les dattes commercialisées dans les marchés intérieurs du pays (petits comme ceux des
villes secondaires et grands comme ceux de grands centres urbains) sont divisées
regroupées en deux catégories : (i) celles importées de l'extérieur donc des pays voisins
comme la Tunisie, l’Algérie, le Royaume d’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et le
Qatar. Sur les marchés, elles se distinguent par la qualité de leur emballage et de leurs
conservation ; (ii) les dattes issues de la production nationale facilement identifiables à cause
de leur emballage généralement consistant à les stocker dans des caisses jadis
confectionnées pour la conservation du thé destiné à l’exportation (Caisse de Thé Vert de la
Chine). Cet emballage est très populaire dans le milieu producteur des dattes.
Cet aspect de la différenciation influe sur les prix pratiqués pour les dattes nationales et
importées. Ces prix varient en fonction des variétés et des origines et fluctuent selon les
saisons surtout pour les dattes nationales.
Pour les deux grandes zones de production à savoir le Tagant et l’Adrar, les prix de leurs
produits sont28 :
28
www.noorinfo.com/Marches-des-dattes-a-Nouakchott-La-guetna-dans-tous-ses-etats/26 Juillet 2011
29
MA/DPCSE : Etude sur la Filière de la datte en Mauritanie/Février 2016 : Prix pratiqué en 2015 par le GIE d’ATAR à
travers son point de vente à Nouakchott.
37
Quant aux dattes de qualité premium généralement vendues dans les Supermarchés et
grandes Epiceries que fréquentent les classes aisées des grands centres urbains, le prix du
Kg peut atteindre 2300UM selon le produit et la marque.
Elle a identifié trois Axes stratégiques clés qui demeurent les piliers pour renforcer le
secteur et en le moteur de la croissance. Il s’agit : (i) d’Améliorer la productivité et la
compétitivité ; (ii) de créer un environnement favorable au développement des investissements
privés ; (iii) Développer les industries agroalimentaires et autres industries et services connexes.
La SNSDP est soutenue par la Loi N°52/2012 du 31 juillet 2012 portant Code des
Investissements.
3.1.6 La Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité partagée (SCAPP) :
1. Il s’agit, au terme des 15 prochaines années, de créer les conditions favorables pour
une croissance forte et durable, qui doit rester autour d’une moyenne annuelle de 5%,
sur les 5 premières années et croitre, par la suite, pour passer à 10% et 12%,
respectivement, pour le second et troisième quinquennat31.
2. Toutes les politiques et stratégies de développement qui ont abordé de manière
explicite la problématique dattières (filière des dattes), à savoir son potentiel, sa
contribution dans l’économie des ménages des producteurs et des zones de production,
ont contribué à alimenter le processus d’élaboration de la SCAPPqui devient de facto le
document de
30
Ministère des Affaires Economiques et du Développement (MAED) : Stratégie Nationale de Développement du
Secteur Privé (SNDSP) 2015-2020/ Décembre 2014.
31
MEF : SCAPP-2020
38
référence de l’ensemble des activités concourant au développement du pays. Ainsi,
l’importance et la priorité accordées au secteur rural a reçu une attention toute
particulière dans la Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée
2016-2030 (SCAPP) que vient d’adopter le Gouvernement.
3. Cette stratégie de référence n’a pas manqué d’aborder la production des dattes sous
l’angle de la Filière phœnicicole. Pour la SCAPP, il s’agit de promouvoir la
compétitivité des filières agricoles (dont la phœnicicole) à travers l’amélioration des
infrastructures et des équipements de stockage, la transformation et le conditionnement
des produits.
(i) Le Programme de Lutte contre la Pauvreté Rurale par l'Appui aux Filières
(ProLPRAF).
Il s’agit, pour le Gouvernement de la Mauritanie et le Fonds International pour le
Développement Agricole (FIDA), d’améliorer la résilience des populations rurales, à travers la
diversification et l’amélioration des leurs moyens d’existence, par l’appui aux filières.
Globalement, ce programme vise l’amélioration des revenus et des conditions de vie des
populations rurales pauvres (femmes et jeunes) de les zones qu’il couvre à savoir l’Adrar, le
Brakna, le Trazra, le Tagant, le Gorgol, le Guidimakha, l’Assaba, les Hodh El Chargui et
Hodh El Gharbi. Plus spécifiquement, il s’agit, d’améliorer l’insertion économique et sociale des
populations cibles et d’accroître durablement les revenus et la part générée à partir des
retombées de la valeur ajoutée. Le développement des filières sera la passerelle pour atteindre
cet objectif. Le Document du PRoLPRAF élaboré en 2008, détaille plus amplement les objectifs,
les approches, les composantes, les zones d’intervention et les bénéficiaires dont: (i) les
producteurs; (ii) les commerçants/importateurs/exportateurs à terme et leurs organisations; (iii)
les transformateurs et leurs organisations; (iv) les artisans impliqués dans la fabrication,
l’installation et l’entretien des équipements; (v) les fournisseurs d’intrants et de matériels
agricoles; (vi) les organisations de producteurs.
39
(ii) Le Programme de Développement Durable des Oasis (PDDO).
Son objectif est de générer les conditions permettant aux populations oasiennes de se prendre
en charge et de participer effectivement à l’amélioration de leur condition de vie et à la lutte
contre la dégradation de l’environnement. Pour atteindre cet objectif, le Programme est structuré
autour de cinq (5) composantes : (i) structuration des communautés oasiennes ; (ii)
développement durable des capacités productives des oasis ; (iii) développement des services
financiers de proximité ; (iv) développement des infrastructures de base (sur financement du
Fonds Arabe de Développement Economique et Social FADES) et (v) coordination, suivi et
évaluation.
32
PDDO
40
Les ONGs nationales et le secteur privé intéressés par la création de nouvelles palmeraies sont en train
d’expérimenter de nouvelles palmeraies avec en perspective la création de nouveaux emplois.
La pose de la première pierre de cette usine par le Chef de l’Etat a eu lieu en novembre 2016. Le coût
global pour sa réalisation est d’environ 4,5 millions de dollars US, soit près de 1,5 milliard d’ouguiyas.
L’usine est destinée au conditionnement des dattes et des légumes de la Wilaya de l’Adrar, grande
productrice de ces spéculations. Elle pourra conserver, dans un premier temps, jusqu’à 500 tonnes de dattes
et légumes dans ses chambres froides.
Le schéma de financement des investissements s’effectuera ainsi qu’il suit
Le premier lot concerne le génie civil et l’installation du froid pour un cout global de 775 millions
d’Ouguiyas qui est pris en en charge par le PDDO et le FADES.
Le second lot qui consiste en l'acquisition des équipements et des ateliers pour un coût de 600 Millions
d’Ouguiya est pris entièrement en charge par le PDDO ;
En fin, le financement du fond de roulement durant la phase de fonctionnement de l’unité :en cours des
discussions sont en cours avec la CDD (Caisse de Dépôts et de Développement) pour son intervention pour
la constitution du fonds de roulement.
A la date de fin mai 2017, l’état d’avancement des travaux est satisfaisant : tous les murs du bâtiment
principal ont été élevés, le château d’eau construit. Cependant, il reste la toitureet la mise en place des
installations (machines, chambres froides, etc.).
Le statut envisagé pour l’usine est celui d’une Société d’économie mixte (SEM) entièrement contrôlée par
l’Etat pendant les 2 premières années de construction et une ouverture au capital privé au démarrage des
activités de production.
iii) Le laboratoire de Phytobiotechnologie d’Atar :
Pour renforcer les capacités de protection du patrimoine dattier, le Fonds Arabe pour le
Développement Economique et Social (FADES) a fiancé un laboratoire de
Phytobiotechnologie au niveau de la plus grande zone de phœniciculture à savoir l’Adrar.
Implanté à Atar, ce laboratoire est sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture à travers sa
Délégation Régionale. Son unité expérimentale en phase de démarrage permettra de planter une
collection représentative du patrimoine phœnicicole de Mauritanie.
41
3.2.1 Institutions d’appui.
Cette insuffisance crée un vide qui affecte l’encadrement de la production de cette filière.
Pour parer à cette préoccupation le Programme de Développement Durable des Oasis 33 a tenté
des expériences comme la contractualisation avec les Délégations du Ministère de l’Agriculture
(MA) dans les Wilayas de production dattières, des ONG et Opérateurs spécialisés et la
formation et la contractualisation des Animateurs résidents pour densifier l’encadrement dans ses
zones d’intervention.
Quant à la Recherche Agronomique, elle est l’apanage du Centre National de Recherche
Agronomique et de Développement Agricole (CNRADA) établi dans la partie sud du pays
(Kaédi/Gorgol). Globalement, le CNRADA est chargé d’organiser, d’exécuter et de diffuser les
travaux de recherche intéressant l’agriculture et la promotion des productions agricoles. Bien qu’il
ait opté pour une approche basée sur la diversité des zones agro écologiques du pays,
son appui à la filière datte reste encore faible. La céréaliculture reste le champ d’action privilégié
de la recherche agronomique.
33
MA/DPCSE : Etude sur la Filière de la datte en Mauritanie/Février 2016.
42
3.3 Enseignement et conclusions des politiques gouvernementales et de soutien de l’Etat pour la filière dattes
Stratégies et Objectifs Période de mise principaux Forces faiblesses Observations
programmes principaux en œuvre enseignements
projets et conclusions
pour
développement
de lafilière
dattes
La préservation des Horizon 2030 Les populations qui Désirs ardents des Manque de moyens Mettre en place un
La Stratégie de ressources en eaux ressentent le oasiens à rester sur financiers et fonds dédié aux
et de l’écosystème manque d’eau ont place et rentabiliser interruption de activités dans les
Développement très fragile des compris les palmeraies certains palmeraies pour
Durable de la zones oasiennes. l’importance d’une programmes pallier à
Mauritanie bonne gestion des l’insuffisance des
(SDDM) ressources en eau financements
Promotion de : 2013-2025 Les acteurs ont Volonté politique Morcellement des La mise en valeur
La Stratégie pour l’élevage, compris la des Autorités à sites qui de nouveaux sites
l’agriculture ; le nécessité absolue protéger les oasis ; appartenaient à des de palmeraies dans
le Développement développement de bien gérer les Mise en valeur de tribus et des des zones
du Secteur Rural local ; ressources limitées nouveaux sites de familles ; sécurisées est une
(SDSR) Maîtrise de la dans les zones palmeraies dans solution souhaitée
gestion des phœnicicole des zones Menaces par les populations
ressources sécurisées permanentes qui n’ont pas de
naturelles et d’ensablement des parcelles
l’adaptation du palmeraies
cadre juridique et
institutionnel.
Assurer la sécurité 2015, vision 2030 Les populations Volonté politique De poches Permettre aux
La Stratégie alimentaire de sont encore manifeste des d’insécurité populations
toutes les couches confrontées à des pouvoirs publics à alimentaire concernées de
Nationale de de la population au périodes de lutter contre subsistent encore, gérer les
Sécurité plan national et soudure en dépit de l’insécurité surtout en période programmes, aides
Alimentaire sans aucune nombreuses alimentaire de soudure. et autres donations,
(SNSA) discrimination actions dont elles à travers leurs
ont bénéficié collectivités locales
43
Stratégies et Objectifs principaux Période de principaux Forces faiblesses Observations
programmes mise en enseignements et
projets œuvre conclusions pour
développement
de la filière dattes
La préservation des Horizon 2030 Les populations qui Désirs ardents Manque de moyens Mettre en place un
La Stratégie de ressources en eaux et de ressentent le des oasiens à financiers et fonds dédié aux
l’écosystème très fragile manque d’eau ont rester sur place interruption de activités dans les
Développement des zones oasiennes. compris l’importance et rentabiliser les certains palmeraies pour
Durable de la d’une bonne gestion palmeraies programmes pallier à l’insuffisance
Mauritanie des ressources en des financements
(SDDM) eau
Promotion de : l’élevage, 2013-2025 Les acteurs ont Volonté politique Morcellement des La mise en valeur de
La Stratégie pour l’agriculture ; le compris la nécessité des Autorités à sites qui nouveaux sites de
développement local ; absolue de bien protéger les appartenaient à palmeraies dans des
le Développement Maîtrise de la gestion des gérer les ressources oasis ; des tribus et des zones sécurisées est
du Secteur Rural ressources naturelles et limitées dans les Mise en valeur de familles ; une solution
(SDSR) l’adaptation du cadre zones phœnicicole nouveaux sites souhaitée par les
juridique et institutionnel. de palmeraies Menaces populations qui n’ont
dans des zones permanentes pas de parcelles
sécurisées d’ensablement des
palmeraies
Le Programme Améliorer les conditions 2011-2014 Les exploitants ont La volonté Le programme de Prendre des
National d’accès des groupes acquis un savoir-faire politique sélection des mesures urgentes
d’Investissement vulnérables à en pollinisation en manifeste des clones et des pour la mise en
Agricole et de l’alimentation et aux préservation des pouvoirs publics variétés œuvre du
services sociaux de ressources de la performantes pour programme de
Sécurité
base ; filière à travers une catalyser le sélection des clones
Alimentaire extension maîtrisée développement et et des variétés dont
(PNIASA) Associer les
investissements privés des plantations, la régénération des dépend la survie des
dans la production et la compatible avec les palmeraies plus oasis
commercialisation et disponibilités productives n’a pas
l’amélioration qualitative phréatiques. débuté ;
et quantitative des dattes e développement
de l'infrastructure
routière a touché
certains grands
axes sans aller
jusqu’aux sites des
oasis
44
Renforcer les capacités 2014 -2018 Le PDDO a Les oasiens se sont Le programme eau Renforcer les
Le programme de des structures de véritablement joué approprié les outils potable a ses AGPO, les MICO
développement développement locales ; un rôle positif dans des AGPO et des limites : même si un en leur accordant
Durable des l’encadrement et la MICO et ces peu partout il y a
Réaliser des ouvrages formation des structures jouent des châteaux d’eau
Oasis et le
hydro-agricoles (forages, agriculteurs pleinement leurs et des
Programme d’Eau barrages, seuil et rôles dans la canalisations ;
Potable pour le diguettes) ; majorité des cas certaines
Développement concessions n’ont
des Oasis Améliorer le système pas l’eau courante
(PDDO-PEPDO d’irrigation (exhaure et
2014-2018). distribution) ;
Préserver le patrimoine
variétal en voie de
disparition par le
développement de la
culture in-vitro ; la
diffusion du savoir
Améliorer la productivité 2015-2020 La SNDSP met La SNSDP est Retard dans la La filière dattes
La Stratégie et la compétitivité ; l’accent sur le rôle soutenue par la Loi création d’unités offre de
Nationale de du secteur privé N°52/2012 du 31 industrielles et dans nombreuses
Créer un environnement dans la réalisation juillet 2012 portant la création opportunités
Développement
favorable au des Code des d’activités connexes d’investissement
du Secteur Privé développement des investissements Investissements qui en l’absence du non rentables au
(SNDSP) investissements privés ; pour valoriser le accorde des mise en œuvre secteur privé
potentiel de la filière avantages aux (opérationnalisation) mauritanien
Développer les industries investisseurs privés de la Stratégie
agroalimentaires et en particulier à
autres industries et l’intérieur du pays
services connexes.
Il s’agit, au terme des 15 2016 à 2030 La Volonté politique Certaines Politiques
La Stratégie de prochaines années, de commercialisation forte et prise de infrastructures ne cohérentes et
Croissance créer les conditions des produits sera conscience des sont pas en place résultats
favorables pour une renforcée en populations pour aider à accessibles
Accélérée et de
croissance forte et s’appuyant sur un impliquées démarrer des
Prospérité durable, qui doit rester marketing de projets prioritaires
partagée autour d’une moyenne qualité et sur la
(SCAPP) : annuelle de 5%, sur les 5 mise en place d’un
45
premières années et environnement
croitre, par la suite, pour favorable à la
passer à 10% et 12%, compétitivité de la
respectivement, pour le filière, notamment
second et troisième par l’introduction
quinquennat. des normes de
qualité et des
facilités d’accès des
producteurs à
divers services
d’appui, aux
promoteurs publics,
privés et
communautaires
Le Programme Améliorer la résilience des 2008 -2016 A touché un grand A assuré de Le problème de la Types de programmes
de Lutte contre populations rurales, à nombre de nombreuses commercialisation à renouveler
la Pauvreté travers la diversification et populations oasiennes formations au profit des produits demeure
Rurale par l’amélioration des leurs qui ont vu leur savoir- des acteurs de la posé du fait de
moyens d’existence, par faire amélioré et leurs filière, en particulier l’insuffisance de
l'Appui aux
l’appui aux filières. revenus croitre les femmes débouchés et de
Filières Globalement, ce programme l’enclavement des
(ProLPRAF). visait l’amélioration des zones de production
revenus et des conditions de ou pas assez pour les
vie des populations rurales produits ; l’état des
pauvres (femmes et jeunes) pistes laisse à désirer
dans les zones qu’il a
couvert à savoir l’Adrar, le
Brakna, le Trazra, le
Tagant, le Gorgol, le
Guidimakha, l’Assaba, les
Hodh El Chargui et Hodh
El Gharbi.
46
4. L’organisation de la Filière.
L’économie oasienne à travers la production des dattes fait intervenir plusieurs acteurs
regroupés en deux pôles : (i) les acteurs directs et (ii) les prestataires.
47
Caisses usagées de thé vert servant de contenants aux dattes. Un véhicule transport des biens
et des Personnes.
Ils sont des acteurs importants dans la distribution de la production dattières nationale.
Cependant, on distingue deux types de stratégies qui consiste à :
un achat sur pied où le producteur se décharge des responsabilités liées aux opérations
post récolte. En effet, avec cette transaction, il (producteur) n’est plus concerné par le tri
des dattes, la manutention, les pertes, et la distribution auprès des vendeurs grossistes.
Ces tâches reviennent à l’acheteur. Dans cette transaction, le producteur vend le plus
souvent sa production en dessous du marché.
La vente au commerçant du marché qui reçoit la production que lui envoie le producteur.
Cette transaction est basée sur la confiance entretenue entre les deux acteurs. En effet,
une fois la production disponible, le producteur contacte le commerçant au niveau du
marché qui va se charger de payer le transport et la manutention, de fixer le prix et la
marge bénéficiaire. Dans ce genre d’opération, le producteur reste un acteur passif
surtout quand sa production est faible et peut susceptible d’influencer le cours du marché.
4.1.3 Les Groupements d’Intérêt Economique (GIE).
Nouvellement entrés dans la commercialisation des dattes, ces nouvelles structures ont
apporté un savoir-faire qui, dans la durée, pourra impulser une nouvelle dynamique pour assurer
une plus-value à la datte mauritanienne. Cependant, cette forme reste encore très limitée et
localisée au niveau d’Atar (Adrar) où un GIE se charge de la commercialisation des dattes de
cette grande région productrice de datte. Des pratiques modernes sont observées comme la
passation de contrat avec l’Unité de Conditionnement sise à Atar, l’achat et la conservation des
dattes au froid, et sa distribution dans des lieux aujourd’hui très prisés comme les Epiceries et les
Supermarchés. Cette expérience s’est étendue à la capitale Nouakchott où un point de vente a
vu le jour.
48
4.2 Les acteurs indirects.
4.2.1 Les Institutions de la Société Civile :
La Société civile joue aujourd’hui un rôle important dans la défense des droits et intérêts
des populations. A ce titre, plusieurs ONG nationales, Associations, Organisations
socioprofessionnelles (OSPs), Syndicats, Unions et Fédérations des diverses corporations sont
actives grâce à la liberté d’expression et d’opinion dont elles jouissent. Bon nombre d’entre elles
sont actives dans le développement.
4.2.2 Le secteur privé :
Il est le moteur de la croissance économique du pays. Sa part grandissante dans les
activités agropastorales témoigne de l’importance des investissements du privé dans ce secteur.
Au niveau agricole et en particulier sur toute la chaîne des valeurs associée à la riziculture, le
secteur privé y joue un rôle prépondérant de la production à la commercialisation. Cependant, la
Filière Datte reste encore très peu envahie par le Secteur Privé hormis les quelques expériences
dans le conditionnement et la transformation.
4.2.3 Les Groupements, Coopératives et Associations de femmes :
A l’image de la Société Civil, le mouvement associatif (coopératif) a été très prolifique ces
dernières années. L’environnement mauritanien regorge d’une floraison de Coopératives
notamment féminines dans le secteur agropastoral. L’environnement oasien n’a pas échappé à
cette dynamique. Dans les oasis, ces coopératives féminines sont focalisées sur les activités
post récoltes notamment le ramassage, le pré triage, le triage de la production dattières. Par
ailleurs, elles très activent le maraîchage pratiqué à l’ombre des palmiers (cultures sous
palmiers) et dans la transformation des sous-produits du palmier dattier.
4.2.4 Les Associations socio professionnelles.
La Fédération des agriculteurs de Mauritanie est l’organisation faîtière qui est sensée
regrouper tous ceux qui s’adonne à la production végétale. Cependant, force est de constater
qu’elle est plus focalisée sur les intérêts de la culture irriguée avec une adhésion massive de
l’agrobusiness. Pour autant, la dynamique au sein de la filière datte a insufflé une forme
d’organisation à travers les Associations de Gestion Participative des Oasis (AGPO), l’Union des
AGPO, la Mutuelle d’Investissement et Crédit Oasienne (MICO), les Groupements d'Intérêt
Économique (GIE). Toutes ces structures sont mises en place dans le cadre du Programme de
Développement durable des Oasis (PDDO). Mais il demeure clair, que pour jouer pleinement
leurs rôles dans la filière, un renforcement des capacités s’avère indispensable.
49
établie dans un marché éloigne du producteur ; (iii) l’intervention des intermédiaires/facilitateurs
qui se chargent des opérations de récoltes et post-récoltes et commercialisent la production; (iv)
des réseaux informels de petits collecteurs qui s’activent dans la chaine des valeurs.
50
D’autres techniques d’emballage sont également pratiquées comme l’usage des sacs
initialement contenant le riz, des sacs en polyéthylène également utilisés dans les techniques de
maturation des dattes récoltées au stade de «liblah» pour ainsi accélérer leur maturation. Cette
maturation obéit à des techniques bien rodées et constitue un savoir-faire jalousement gardé par
les producteurs.
(iii) Le séchage :
Il est la technique la plus couramment utilisée par le producteur pour conserver les dattes. En
effet, elle concerne en plus les dattes de qualités moyennes ou les méventes car celles jugées
de qualité supérieure sont généralement destinées à la vente pour engranger des revenus
substantiels pour le ménage du producteur. C’est une technique simple consistant à laver le
produit et à l’exposer au soleil généralement sur une natte et au bout d’une semaine, le produit
séché est prêt pour sa conservation/son stockage comme indiqué ci-dessus.
(iv) Le stockage :
La grande partie des dattes étant consommée à l’état frais et directement à la
commercialisation dans les centres urbains de Nouakchott, Nouadhibou, le stockage proprement
dit au niveau de la zone de production n’est presque pas pratiqué. De manière générale, le
stockage est confronté aux variations des températures inégales dans les régions de production
et de commercialisation. Cette pratique contribue aux altérations des produits préjudiciables à
leur écoulement.
Pour les grossistes, il n’existe pas de répertoires authentifiés attestant cette fonction.
Néanmoins, quelques acteurs achètent des quantités importantes au niveau des zones de
production pour les acheminer vers les grands centres de commercialisation comme Nouakchott,
Nouadhibou et Zoueirat.
Par contre les détaillants font légion dans ces centres de commercialisation. Le marché des
dattes de Nouakchott en est une illustration avec les tables, petits hangars et échoppes.
51
Détaillant vendeur de dattes au marché de Nouakchott34.
52
Le niveau des revenus des ménages dirigés par des femmes étant plus bas par rapport aux
autres ménages, la paupérisation de ces ménages est un facteur important à prendre en
considération pour le développement du milieu oasien.
Les principales activités génératrices des revenus des femmes dans le milieu oasien sont le
maraîchage, l’artisanat, le séchage des légumes ou le petit commerce. L’activité génératrice de
revenus qui intéresse le plus les femmes est le maraîchage. Toutefois, même si les récoltes sont
significatives dans certaines zones oasiennes, la vente des produits ne permet pas de générer
des revenus suffisants du fait des difficultés d’écoulement de la production : état défectueux des
pistes, distances longues, enclavement. Dans la filière, les femmes sont également présentes
s’activant autour des tâches de base non moins importantes contribuant à l’amélioration de la
qualité. En effet, le ramassage des dattes, le pré-triage et le triage sont des tâches qu’elles
exercent exclusivement. Par ailleurs, elles se servent des sous-produits pour l’alimentation des
petits ruminants élevés autour des oasis (dattes déclassées et les noyaux). Elles se servent
également des branches pour la protection des parcelles de maraîchage, de brises vent et de
lutte contre l’ensablement.
35
MA/DPCSE : Etude sur la Filière de la datte en Mauritanie/Février 2016.
53
donc des besoins diversifiés mais convergents (Coopératives et leurs unions, associations et
leurs unions, les groupements d’intérêts économiques, les fédérations des producteurs, les
syndicats professionnels agricoles, les structures informelles).
54
5. Analyse diagnostique de la filière (analyse SWOT).
Dans certaines zones le manque d’eau a décimé des palmiers et même des palmeraies ;
c’est le cas à Téyarett et à Tawaz en Adrar et surtout dans la grande palmeraie de Tidjikja au
Tagant.
5.1.2 L’ensablement, la menace des dunes et de la salinisation.
Les 5 wilayas oasiennes étant les zones par excellence des dunes de sable et des grands
vents, souvent, les anciennes palmeraies sont menacées d’ensablement. A cela s’ajoute le
phénomène de salinisation des terres dû un déséquilibre des constantes pédologiques.
Ces contraintes d’ordre abiotiques sont consécutifs aux sécheresses récurrentes et aux
vents violents pour l’ensablement et la surexploitation des nappes phréatiques et au
vieillissement du peuplement dattier pour le phénomène de la salinisation.
La solution idéale pour lever ces contraintes est de promouvoir la création de nouvelles
plantations dans des sites à l’abri d’éventuels ensablements.
55
5.1.4 Le conditionnement peu attractif.
La première Unité de Conditionnement des Dattes installée à Atar qui avait suscité
beaucoup d’espoir s’est vite confrontée à des difficultés qui ont conduit à son arrêt. Construite
pour une production annuelle de 300 tonnes, l'unité qui a démarré en 2005 et a poursuivi son
activité jusqu'à 2009, n’a observé que 10% uniquement de son potentiel de production36 soit
annuellement entre 20 à 30 tonnes de la variété Ahmar annuellement. Par ailleurs, les hausses
des prix d'achat, le manque de fond de roulement, la rareté des dattes de bonne qualité et la
concurrence des intermédiaires, ont plombé les performances de l’Unité de Conditionnement la
forçant à l’arrêt.
36
MA/DPCSE : Etude sur la Filière de la datte en Mauritanie/Février 2016.
56
Stade Final d’un Palmier Dattier atteint de Appelée 'Rheifiss' en Mauritanie37, 'Guemla'
Bayoud. au Maroc, 'Sem' en Algérie et 'Djereb' en
Tunisie, la cochenille blanche
(ParlatoriablanchardiTarg) cause des dégâts
importants au palmier dattier. Elle se fixe sur
les feuilles et diminue la respiration et la
photosynthèse et cause des altérations
métaboliques
37
Contraintes biotiques et abiotiques de la culture du palmier dattier (Phoenix dactylifera L.). Exemples relatifs
aux pays du Maghreb : IIIième Biennale Européenne des Palmiers, 'Les ravageurs des palmiers', Sanremo, Italie, 4-
5 Décembre 2003.
57
Existence de palmeraies bien entretenues Enclavement de plusieurs sites de
avec des rendements de 50 KG par arbre production ;
et plus, des écartements optimums. Utilisation limitée d’engrais et de
Savoir-faire ancestral dans la pesticides ;
phœniciculture ; Faibles rendements des palmiers ;
Possibilité d’améliorer la productivité par Absence de chaine de froid pour
l’introduction de nouvelles variétés et conserver les fruits ;
l’amélioration des techniques culturales ; Transport inadéquat et désordonné des
Une denrée demandée et appréciée par les dattes ;
populations en particulier pendant le Absence d’emballages adéquats pour les
ramadan ; produits ;
régulation des quantités quotidiennes de Mauvaise gestion des ressources
dattes à vendre pour réguler le marché hydriques ;
existe déjà ; Faible taux d’investissement ;
nombreuses zones favorables à la Faiblesse des organisations
phœniciculture dans les 5 wilayas professionnelles ;
productrices de dattes et même ailleurs en Atomisation de l’offre de dattes ;
Mauritanie. Hétérogénéité des variétés ;
Début d’organisation des agriculteurs en Absence de financements adéquats ;
AGPO, en MICO très actives Faible encadrement technique des
producteurs ;
Pertes après récolte importantes ;
Inorganisation des circuits de
commercialisation ;
Opportunités : Menace :
Politiques et stratégies de développement Ensablement et salinisation de certaines
favorables à l’amélioration de la oasis ;
productivité, de la qualité et de la Manque de motivation des agriculteurs dû
compétitivité de la filière dattes. aux faibles retombés de leurs activités ;
Possibilité de création de nombreux Existence de la concurrence de gros
emplois dans tous les segments de la producteurs et exportateurs de dattes
phœniciculture et dans des activités (Tunisie, Egypte, pays du Golfe) ;
connexes Conditions climatiques parfois défavorables
Contribution significative à sortir les (sécheresse entrainant l’assèchement de
populations pauvres de leur précarité certaines nappes phréatiques) ;
Forte demande en dattes à l’intérieur ; Exode rural entrainant l’abandon de
Possibilité de création d’unités de certaines palmeraies ;
valorisation et d’activités connexes Faible intérêt des opérateurs privés à
Larges possibilités d’exporter dans la sous- investir dans ce domaine ;
région (Sénégal, Guinée, Cote d’Ivoire…) Maladies et ravageurs ;
Potentiel d’augmentation de la production
et d’amélioration de la qualité des produits ;
58
6.1 Créneaux directs
En plus des dattes conditionnées, la filière offre d’autres initiatives industrielles. On peut
citer, à titre d’exemples, les confitures, les marmelades, les sirops, aliments de bétails fabriqués
à partir des dattes déclassées et autres gâteaux à base de dattes.
désenclaver les sites de productions par les constructions de routes adaptées aux reliefs
souvent montagneux ou sablonneux des zones de production ;
faire l’inventaire des ressources en eau et creuser des forages conséquents pour un
approvisionnement adéquat des zones de productions dattières et maraichères ;
Réaliser des investissements publics dans les infrastructures (irrigation, gestion des
ressources en eau, transport, électrification),
Aider en mettre en place des chaines de froid de la palmeraie jusqu’à la vente du produit
fini ;
59
7.2 Accompagnement à l’amélioration de la productivité, la qualité, et de la production :
L’amélioration de la production passera par réhabilitation et renforcement du potentiel
existant à travers l’entretien du patrimoine et la conservation des écotypes performants.
Cependant, il semble important d’engager des changements pragmatiques comme le
remplacement progressif de tous les palmiers séniles par de nouvelles générations de palmiers
dattiers plus productifs soutenu par un paquet technologique adéquat.
Par ailleurs, un accent particulier devra être mis sur la productivité du palmier dattier
mauritanien pour améliorer sa production à travers des rendements plus élevés que les
31Kg/pied d’aujourd’hui. L’amélioration génétique des palmiers s’avère indispensable au besoin
un renouvellement du paquet technologique utilisé en Mauritanie. Le respect des normes
agronomiques et environnementales est impératif au risque de voir certaines poches se dégrader
et mettre en péril les palmeraies qui y évoluent. Il est dès lors important de soutenir un Conseil
Agricole imbu des techniques modernes de production dattières pour encadrer et accompagner
les producteurs. L’accès aux intrants étant un handicap pour le petit producteur, il est urgent de
développer un circuit d’approvisionnement rapproché (près des producteurs) pour diminuer les
charges. La protection phytosanitaire et celle contre l’ensablement devront nécessiter un
programme soutenu.
60
Accélérer le démarrage des activités du laboratoire financé par le FADES à Atar dédié au
suivi des maladies du palmier et ses ravageurs ;
Mettre en place un programme de lutte basé sur des principes écologiques faisant appel
à des pratiques raisonnées et aux choix de moyens qui préservent l’écosystème.
Ce programme exploitera les résultats de la recherche sur les cycles biologiques
des ravageurs (cochenilles et leurs prédateurs : coccinelles) et les conditions de leur
prolifération.
Le programme consistera aussi au choix des variétés résistantes, au nettoyage
périodique des palmeraies, au traitement avec des pesticides biologiques ou des produits
«propres», à l’utilisation des ennemies naturels des ravageurs (coccinelles, parasitoïdes)
et des pièges sexuels ou autres (phéromones contre le CRP : charançon rouge du
palmier).
Renforcer le laboratoire de lutte contre les maladies du palmier par la mise en place dans
les meilleurs délais d’un laboratoire pour le développement de la culture in vitro du
palmier et la protection du patrimoine phœnicicole. Ce laboratoire doit être doté de tous
les instruments nécessaires et d’un personnel qualifié et motivé.
Mettre un accent particulier sur la formation des futurs jeunes adeptes de la
phœniciculture par le biais de l’ENFVA (Ecole Nationale de Formation et de Vulgarisation
Agricole) qui doit reprendre sa vocation première de former l’encadrement des paysans
mais également de donner les connaissances nécessaires aux futurs gestionnaires des
oasis.
Mettre en œuvre des programmes d’alphabétisation au profit des producteurs,
particulièrement les femmes, pour la maitrise des notions élémentaires de la lecture et du
calcul. Sur ce point des progrès notables sont enregistrés un peu partout dans les AGPO.
Former le personnel des AGPO pour qu’ils puissent gérer l’offre de services de leur
structure et la mettre en œuvre auprès des producteurs ;
Permettre aux producteurs d’améliorer leur production et leur compétitivité en leur offrant
des incitations spécifiques à la conduite d’actions matérielles et immatérielles en liaison
avec les AGPO ;
Permettre aux producteurs d’accéder au financement des actions recommandées, à
travers la mise en place d’un mécanisme de financement spécifique ;
Œuvrer à la création de filières intégrées de la production des dattes à la
commercialisation du produit bien traité et bien emballé ;
61
7.4 Accompagnement pour l’amélioration de la qualité et de la salubrité.
Pour la qualité et la salubrité, la filière devra maitriser les techniques post récoltes
(ramassage, le pré triage, le triage, la conservation, le conditionnement) et s’assurer que le
produit sur le marché est attractif à l’œil nu. Les produits doivent également subir des traitements
adéquats pour leur conserver leurs gouts, senteurs et saveurs en mot leur potentiel
organoleptique. Dans ce cadre, les producteurs doivent être accompagnés par des formations
adaptées et aidés pour l’acquisition de moyens et d’intrants de traitement. Par ailleurs, si la filière
entend se positionner sur les marchés hors du pays (exportation), ses produits doivent : (i) attirer
l’attention de l’acheteur potentiel ; (ii) et impérativement avoir une présentation attirante à travers
des emballages à l’instar de celles de la sous-région comme la Tunisie et l’Algérie.
La certification aux normes de conformités calquées sur celles des pays en concurrence
ainsi que la labellisation des produits peuvent promouvoir leur écoulement sur le marché national
et même affronter la concurrence internationale qui se fait de plus en plus rude.
Pour inciter les producteurs à accorder une attention particulière à la qualité de leurs
produits, l’Etat peut instituer un prix national de la meilleure doté d’une récompense décerné
chaque année au cours d’une manifestation de promotion de la datte.
62
Promouvoir la création d’un crédit agricole au profit des exploitants agricoles et des
transformateurs ;
Réaliser des investissements publics dans les infrastructures (irrigation, gestion des
ressources en eau, transport, électrification),
Aider à la création de mutuelles de cautionnement collectif pour faciliter l’accès des
producteurs au financement.
63
7.7 Mesures de protection du marché national.
Celles-ci doivent s’inscrire dans le cadre global des mesures prises de protection des produits
agricoles et industriels nationaux, dans le respect des engagements internationaux de la
Mauritanie.
Elles peuvent consister en :
Les produits concurrents doivent être soumis à un dédouanement rigoureux et taxés à
leur valeur réelle ;
La qualité et la traçabilité des produits concurrents doivent être assurées des structures
nationales compétentes ;
La préférence doit être accordée aux produits nationaux dans le cadre de
l’approvisionnement des structures publiques : hôpitaux, casernes, établissements
scolaires, etc…
64
PLAN D’ACTIONS POUR LA FILIERE DATTE
Axe stratégique 1 de la SNDSP Stratégie Nationale de Développement du Secteur Privé) : améliorer la productivité et la compétitivité.
Calendrier
Acteurs concernés/
Sources de Indicateurs de de mise
Actions prioritaires Contenu/objectifs Pertinence/référence instances de mise en
financement suivi/ résultats en œuvre/
œuvre
durée
Réalisation des
Désenclaver les Kilomètres de
investissements
palmeraies, pistes et routes
publics dans les Utilisation abusive de
Faciliter l’accès à Etat Nombre de
infrastructures l’eau, défaut de transport Etat et partenaires au
l’eau et à l’énergie, Partenaires au forages 2017-2025
(irrigation, gestion des adéquat et manque développement.
Faciliter développement Centrales
ressources en eau, d‘électrification
l’écoulement des électriques
transport,
produits. installées.
électrification.
Assurer la
Nombre de
conservation de la
Mise en place des chambres
récolte Etat
chaines de froid dans Absence de moyens Etat et installées.
Diminuer les Opérateurs privés
les zones de adéquats de conservation partenaires au 2017-2025
pertes après- Partenaires au
production et des de la récolte. développement Nombre de
récolte développement
grands centres de palmeraies
Conserver la
commercialisation. concernées
qualité des dattes.
;
Remplacement
Mise en œuvre de Vieillissement des des vieux
programmes de Améliorer la palmeraies Etat palmiers
diversification de la productivité et la Hétérogénéité des Recherche agronomique Etat et Extension des
production de dattes. qualité par variétés Partenaires au partenaires au palmeraies 2017-2025
l’introduction de Faible productivité développement développement existantes
nouvelles variétés. Mauvaise qualité des Secteur Privé. Création de
dattes. nouvelles
palmeraies.
Modernisation du Préserver la Absence de moyens Nombre de
Etat, Système bancaire,
transport des dattes qualité des adéquats du transport Etat et institutions véhicules
Secteur Privé 2018-2020
produits au cours des dattes. de financement acquis.
de leur transport
65
Eviter des pertes. Détérioration de la qualité Volume de
des produits au cours du crédit consenti
transport. pour l’achat de
véhicules.
Enrayer les
Mise en place d’un
principaux
programme de lutte Pertes importantes du fait
Existence de ravageurs du
contre les ravageurs de la pullulation de Etat,
nombreux palmier.
et les maladies du ravageurs. Recherche Agronomique Etat
ravageurs et
palmier dattier. Partenaires au Partenaires au 2017-2025
maladies mettant Méthodes de
Moyens de lutte centrés développement, développement
en péril l’existence lutte contre les
sur les ravageurs ONG.
des palmeraies. ravageurs et les
insuffisants.
maladies
introduites.
Meilleur
encadrement des
producteurs.
Nombre de
Mise en œuvre de
jeunes formés
programme de Acquisition de
formation des futurs connaissances par Insuffisance de Etat
Programmes de
jeunes les jeunes pour programmes de formation Etat, Partenaires au
formation 2017-2025
phoeniciculteurs une meilleure dispensée dans les ENFVA, ISET développement
incluant un
exploitation des structures de formation ONG
cursus
palmeraies.
spécialisé sur
les dattes.
Introduction d’un
cursus sur la
phœniciculture.
Assurer une
concurrence saine
des produits Tarif douanier
Concurrence des produits
nationaux. adéquat et
importés
Mise en œuvre de Protéger le rigoureusement
Importations
mesures de protection consommateur. Etat Etat appliqué, 2017-2025
frauduleuses
du marché national. Traçabilité des
Origines parfois
produits.
inconnues.
66
Axe stratégique 2 de la SNDSP : Créer un environnement favorable au développement des investissements privés
Calendrier
Acteurs concernés/
Sources de Indicateurs de de mise
Actions prioritaires Contenu/objectifs Pertinence/référence instances de mise en
financement suivi en œuvre/
œuvre
durée
Nombre de prêts
Promouvoir la création
Manque de structures de accordés pour
d’un crédit agricole au Aider les acteurs
financement(ou CDD, Fonds pour la Etat, Secteur financer le Horizons
profit des exploitants de la filière à
étroitesse) pour le phoeniculture Bancaire national. développement 2025
dattiers et des accéder aux prêts.
secteur dattier. du secteur
transformateurs.
dattier
Pour inciter le
Octroi de subventions Nombres
secteur privé, Manque d’engouement Etat, CDD, et
et de primes au profit d’investisseurs
booster la filière des investisseurs Investisseurs privés autres fonds Horizon
des investisseurs. ayant obtenus
dattes et amener mauritaniens à s’essayer mauritaniens dédiés à la 2025
des subventions
les investisseurs à à la phoeniculture. phœniculture
et/ou des primes
s’engager.
Dans un premier
Augmentation
Renforcer les temps Etat
du nombre de
mutuelles de Rapprocher les bailleurs
Existe déjà et bien mutuelles à Horizons
cautionnement agriculteurs Les oasiens extérieur, CDD,
perçues par les oasiens travers les 2025
collectif. oasiens Fonds dédiés aux
zones de
oasis.
production.
Créer et / ou renforcer
les associations Responsabiliser Certaines palmeraies ne Aspect
socioprofessionnelles les agriculteurs sont pas encore PDDO/ Etat/Min organisationnelle / Augmentation Horizon
dans la gestion de organisées en AGPO et Agriculture Ressources des associations 2025
leurs oasis. MICO humaines
Axe stratégique 3 de la SNDSP : Développer les industries agroalimentaires et autres industries et services connexes
Calendrier
Acteurs concernés/ instances Sources de Indicateurs de de mise en
Actions prioritaires Contenu/objectifs Pertinence/référence
de mise en œuvre financement suivi œuvre/
durée
67
Octroi de crédits à
Manque criard
taux bonifiés pour la
d’unités de
réalisation des
Installer des transformation de la
investissements pour Nombres
unités de datte. Etat/ Fonds
l’accroissement de la CDD/ Banques / d’unités Horizon
transformation à Faible attraction de la d’industrialisation/Fédération
production et la PTF industrielles 2025
coté é des zones datte du fait d’un des Industries(PMI)
réalisation des unités construites
de production. conditionnement
industrielles de
encore assez
conditionnement et de
traditionnel.
transformation de la
datte ;
Alléger les
Octroi de subventions charges
et de primes au profit et baisser ainsi le
Les taxes et autres Nombre d’unités
des industries de prix de vente des
impôts qui fragilisent Min Finances et ses ayant bénéficié Horizons
conditionnement et de produits dattiers :
une industrie à ses démembrements. de 2025
transformation. impulser la
débuts. dégrèvements.
dynamique du
conditionnement
des dattes.
Accorder des Impulser la
Tarifs préférentiels
tarifs préférentiels dynamique du
d’énergie en faveur Nombre d’unités
pour alléger les conditionnement / Mi Finances et ses
des unités de ayant bénéficié Horizons
charges et transformation des démembrements (douanes /
conditionnements et de tarifs 2025
baisser ainsi le dattes à travers des Impôts/) Min Energie
de transformation. préférentiels
prix de vente des coûts d’énergie
produits dattiers. préférentiels.
Faciliter
Exonérations à l’importation des
l’importation de facteurs de
Très peu de facteurs
certains facteurs de production pour Mi Finances et ses Nombre d’unités
de production sont Horizons
production. ainsi alléger les démembrements (douanes / ayant bénéficié
fabriqués en 2025
charges et Impôts/) d’exonérations
Mauritanie
baisser le prix de
vente des
produits dattiers.
68
Budgétisation des actions prioritaires du plan d’action de la filière dattes (période 2017-2025)
Axe stratégique de Actions prioritaires programmées Indicateurs cout unitaire cout estimatif total
la SNDSP estimatif période 2017-2025
Réalisation des investissements publics dans les 50 forages 10.000.000 500.000.000
infrastructures (irrigation, gestion des ressources en 500 km de pistes 5.000.000 2.500.000.000
eau, transport, électrification) 10 centrales solaires 100.000.000 1.000.000.00
Réalisation de palmeraies dans les Zones de 50 Nouvelles Palmeraies pour 1000 hectares 3, 5 Millions / hectares
production avec équipement Solaires entre 2017-2019 Plantation de 160.000 Palmiers aménagé 4.140.000.000
4000 UM / Palmiers
Mise en place des chaines de froid dans les zones de 50 chambres froides 20.000.0000
axe 1 : améliorer production et des grands centres de commercialisation 1.000.000.000
la productivité
et la Mise en œuvre de programmes de diversification de la Octroi d’un crédit annuel aux organismes de 60.000.000 540.000.0000
compétitivité production de dattes recherches
Modernisation du transport des dattes Subvention de 20 pour cent pour l’acquisition de 200 3.000.0000 600.000.000
véhicules pour toute la période
Mise en place d’un programme de lutte contre les Crédit annuel octroyé aux services de lutte contre les 60.000.0000 540.000.000
ravageurs et les maladies du palmier dattier. ravageurs
Mise en œuvre de programme de formation des futurs 5 sessions de formations par an soit 45 sessions pour 2.000.000 / session
jeunes phoeniciculteurs et Mise en œuvre de mesures la période 9.000.000
de protection du marché national.
Axe 2 : Créer un Promouvoir la création d’un crédit agricole au Voir fonds de développement de l’agro-industrie -
environnement profit des exploitants dattiers et des transformateurs.
favorable au Octroi de subventions et de primes au profit des 20 % de cout des investissements de 10 projets 30.000.000
300.000.0000
développement investisseurs.
des Renforcer les mutuelles de cautionnement collectif. Subvention annuelle de 100.millions pendant 9 ans 100.000.000 900.000.000
investissements Créer et / ou renforcer les associations Subvention annuelle de 50 millions pendant 9 ans 50.000.000 450.000.000
privés socioprofessionnelles
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Octroi de crédits à taux bonifiés pour la réalisation des Subvention annuelle destinée à la bonification des crédits 100.000.000
Axe 3 : investissements pour l’accroissement de la production consentis aux producteurs et transformateurs de dattes
900.000.0000
Développer les et la réalisation des unités industrielles de
industries conditionnement et de transformation de la datte ;
agroalimentaires Octroi de subventions et de primes au profit Subvention annuelle de 50 millions pour les industries de 50.000.0000
transformation 450.000.000
et autres des industries de conditionnement et de transformation
industries et Tarifs préférentiels d’énergie en faveur des unités de Dégrèvement annuel de 25 % de la facture électrique des 20.000.000
services unités de transformation de la datte 180.000.000
conditionnements et de transformation
connexes Exonérations à l’importation de certains facteurs de Réduction des droits d’entrée sur l’importation des intrants 20.000.000
de production 180.000.000
production.
Total 14.189.000.000
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