La Liberte de La Presse Dans Le Contexte Africain: Etude Critique Des Textes Juridiques Sur La Presse Au Rwanda
La Liberte de La Presse Dans Le Contexte Africain: Etude Critique Des Textes Juridiques Sur La Presse Au Rwanda
La Liberte de La Presse Dans Le Contexte Africain: Etude Critique Des Textes Juridiques Sur La Presse Au Rwanda
Pour un continent en crises comme l'Afrique, caractérisé dans certains cas par le recul
de la démocratie et les réflexes résiduels de l'état d'exception, dans d'autres cas par les
conflits armés et un peu partout par la mal gouvernance, la liberté de la presse est
souvent mise à rude épreuve.
Elle est mise à rude épreuve non seulement par les pouvoirs mais aussi par toutes les
forces qui exercent sur elle des pressions multiformes.
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La présente communication est structurée en trois parties:
Les origines de la liberté de la presse sont lointaines. Dans l'histoire de toutes les
sociétés, on trouve des références aux conditions d'exercice de la liberté
d'expression, quels que soient les outils utilisés. Toutefois la revendication de la
liberté de la presse a été notamment formulée lors de la Révolution française de
1789. L'article 11 de la Déclaration des droits de l'Homme et des Citoyens stipule «
la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus
précieux de l'homme, tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement sauf à
répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
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De nos jours, cette convention a été insérée dans l'ordonnancement juridique interne
de la plupart, sinon de tous les Etats.
Après avoir cerné ces approches, on peut se poser la question de savoir: Quels sont
les fondements de la revendication de la liberté de la presse ? Pourquoi depuis sa
revendication formelle en 1789, cette question se pose encore de nos jours et se
posera toujours ?
Le refus donc de l'absolutisme, la quête d'une expression plurielle pour tous les
citoyens, motiveront durant des siècles cette lutte pour la liberté de la presse. Un
imprimeur anglais du nom de John Milton, plaidait déjà en 1664 pour la liberté
d'imprimer des journaux sans autorisation ni censure.
Mère de tous les médias modernes, la presse écrite a été en premier lieu et pendant
longtemps le champ d'action de tous les combats pour la liberté de presse. La
démonopolisation du domaine de la communication audiovisuelle, intervenue
seulement vers la fin des années 1990 en Afrique, élargira l'espace médiatique.
La liberté de la presse n'est autre que le droit reconnu à chaque individu d'utiliser, en
toute liberté, l'outil de communication de son choix pour exprimer son opinion, pour
rapporter des faits liés à la vie en société, pour informer les autres sans autres
restrictions que celles prévues par la loi. (Francis BALLE).
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1.2. Liberté de presse et démocratie
Le choix de cette approche pour définir la démocratie n'est pas fortune. Il permet de
voir la place qu'occupe la liberté de presse dans ce système politique.
Autant cette démocratie est garantie par les personnes chargées de juger les
différends et les manquements, autant cette démocratie n'en serait pas une si elle
n'offrait pas la possibilité aux citoyens d'exprimer librement leur point de vue.
Ceux-ci ont également le droit de choisir non seulement parmi les langages ou les
formes empruntées par la pensée pour s'exprimer, mais également entre les
différents médias susceptibles de rendre l'expression de cette pensée accessible aux
autres, à travers les journaux, la radio, la télévision, en passant par l'Internet et tout
autre support de communication.
Francis BALLE disait même que: «la liberté de communication n'est assurément
pas une liberté comme les autres, ni même la plus importante : elle constitue
pour les autres libertés personnelles ou politiques, à la fois leur refuge et leur
condition d'existence ».
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La liberté de la presse est aussi au service du développement et de l'épanouissement de
la personne. Elle doit s'impliquer dans la défense ou la promotion des actions en faveur
du développement.
Bref, Démocratie et liberté de la presse sont les deux faces d'une même médaille, car il
est impossible de les séparer. On ne peut pas parler d'une véritable démocratie si celle-ci
ne respecte pas les droits de la presse et, par ailleurs, on ne pourrait pas concevoir que la
liberté de la presse s'épanouisse dans un régime autre que démocratique.
La liberté de presse n'est pas une valeur absolue. Si le droit garantit pour tous la libre
circulation des moyens de communication, il en fixe aussi les limites. Selon Francis
BALLE « L'existence de certaines limites n'est pas contraire, en tant que telle, à
l'affirmation juridique de la liberté d'expression la liberté n'est pas la licence. Il n'est
guère de système juridique qui ne permette, expressément, de limiter l'exercice des
libertés affirmées. Mais ces limitations, outre leur caractère explicite et déterminé,
ne peuvent à leur tour dépasser certaines limites, faute de quoi l'espace de la
liberté se réduit comme une peau de chagrin. Ces limites - ou ces bornes - méritent
d'être considérées sous un double aspect d'abord celui de leurs motifs ou de leurs
justifications, ensuite, celui des modalités de ces limitations ou des
procédures pour en garantir le respect. »
Les motifs d'abord : seules des raisons techniques ou des raisons de « Sécurité »
peuvent justifier de telles limitations. Raisons techniques : ainsi le nombre limité de
fréquences qui impose une procédure de réparation de la pénurie - il y a plus de
demandes, souvent que d'offres - selon des critères aussi neutres et aussi «
objectifs » que possible. Raisons de « Sécurité », individuelle ou collective : lorsque
l'exercice de la liberté de communication est susceptible de porter atteinte à
d'autres libertés tenues pour respectables ou « fondamentales », et pour autant que
l'on puisse subsumer sous la même notion de sécurité ce qui a trait aux libertés
personnelles, comme le respect de la réputation d'autrui, et ce qui assure le
maintien de l'ordre collectif, comme le respect des « bonnes mœurs »
(Balle Francis).
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Les éléments juridiques apparaissent comme les moyens d'inscrire l'exercice de la
liberté dans les exigences de l'état de droit. Malgré le rôle capital qu'elle joue, la
liberté de la presse ne saurait se situer au-dessus de la loi. La liberté, comme je l'ai
dit, n'est pas la licence. Elle n'est pas un état de non droit. C'est ce qui justifie la
codification des délits de presse dans la même loi qui garantit et protège la liberté de
la presse.
Comment parler de la liberté de la presse dans les pays où les questions sensibles
comme la religion entraînent pour un mot mal placé, une terrible déflagration comme
c'est le cas souvent au Nigeria, ou au Niger ?
Alors faut-il trouver des excuses dans tous ces pays où la liberté de presse est
chaque jour bafouée ?
Selon le rapport de Reporter Sans Frontières, plus de 180 journalistes ont été
interpellés en fin 2003.
Les interpellations souvent opérées par les forces de l'ordre ont trait à des cas de
divulgation de secrets, d'atteinte à la sécurité ou à l'ordre public.
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Au Niger, il y a quelques semaines, le journaliste Moussa KAKA a été détenu au
cachot pendant quatre jours pour avoir interviewé un des leaders de la rébellion
touareg au Nord du Pays.
En Centrafrique, un journaliste est toujours détenu depuis plus d'un mois sans
jugement pour avoir rapporté un cas de corruption touchant à un haut responsable
de l'Etat.
Les cas d'emprisonnement suite à des procès sont rapportés en Algérie, au Maroc,
en Tunisie, au Zimbabwe, en Angola etc.
Dans le pire des cas, des journalistes sont assassinés comme le cas célèbre de
Norbert Zongo au Burkina Faso en 1998.
Des journalistes ont également trouvé la mort dans l'exercice de leur métier en
Angola, en Algérie, en Erythrée, au Liberia, en Cote d'Ivoire.
Les sanctions civiles infligées aux organes de presse entraînent aussi leur
disparition.
Les médias publics ne sont pas non plus épargnés par les atteintes à la liberté de
la presse. Alors que la presse écrite publique semble acquérir un peu plus
d'autonomie et de liberté, tel n'est pas le cas de la radiodiffusion et de la télévision
publique.
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Ces facteurs expliquent en partie pourquoi les pouvoirs en place sont allergiques à
la critique des médias.
Mais les dispositions légales sont telles qu'elles constituent les facteurs principaux
de limitation à la liberté de presse.
De façon générale, tous les pays africains, sans exception, conservent un arsenal de
textes et de lois souvent héritées de l'ère coloniale qui sont incompatibles avec la liberté
d'expression, celle des médias en particulier, et représentent une menace pour elle. On
trouve ainsi dans les législations sur la presse des dispositions limitant ou restreignant
l'accès aux informations officielles, des dispositions portant sur les activités séditieuses
et subversives, la sécurité nationale, la diffamation civile et pénale et la censure, en
passant par les dispositions enjoignant la divulgation des sources, pour citer quelques
exemples courants.
Bref, les dispositions limitant la liberté de presse tiennent donc essentiellement aux
dispositions relatives à la sécurité nationale, à la sédition, aux fausses nouvelles et à
l'ordre public. Une autre caractéristique commune à la plupart des pays africains, sinon
la totalité d'entre eux, concerne la notion extensive de la diffamation qui, le plus souvent,
est à la base des sanctions pénales infligées aux journalistes.
Faut-il pour autant dédouaner les journalistes et leurs médias, lorsqu'ils commettent
des erreurs ou des fautes plus ou moins graves ? Assurément non! Quand bien
même on est un défenseur intrépide de la liberté de la presse dans le monde, on doit
reconnaître la part de responsabilité des journalistes dans les sanctions qui sont
prises à leur encontre.
Loin d'être parfaits, les journalistes posent des actes qui les desservent. Les raisons
sont de plusieurs ordres.
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2.3.2 - L'insuffisance de formation
La plupart des journalistes qui évoluent particulièrement dans les médias publics
n'ont reçu aucune formation. On pourrait qualifier nombre d'entre eux de journalistes
«auto-proclamés« . Mais que l'on se comprenne bien. Je ne dis pas que pour être
bon journaliste, il faut nécessairement passer par une école de journalisme. Pas du
tout. Il existe des journalistes confirmés qui n'ont jamais mis pied dans une école de
journalisme tout comme on en voit qui sont issus de grandes écoles mais qui sont
incapables de rédiger un bon article.
2.3.3 - La corruption
Sujet tabou dans les rédactions, la corruption frappe durement le milieu de la presse
en Afrique. Moyennant quelques francs, dollars ou euros, des journalistes sont prêts
à écrire ou produire n'importe quoi. La question de la vénalité constitue une véritable
menace no seulement pour la crédibilité du journaliste mais aussi et surtout pour une
liberté de presse dont les fondements reposent sur l'honnêteté, l'objectivité,
l'impartialité, l'indépendance et la cause juste ou la justice sociale.
Mesdames et Messieurs
Ce tour d'horizon qui est loin d'avoir épuisé la question, m'amène à aborder la
troisième partie de mon de mon exposé relative à la réglementation de la législation
de la presse dans votre pays. Je sais compter sur votre indulgence pour les erreurs
d'appréciations que je viendrai à commettre car je suis loin d'être un spécialiste de la
presse rwandaise. Les éminentes personnalités, intellectuelles et journalistes
présents dans la salle pourront enrichir ce travail.
Une certaine opinion internationale estime que la presse est muselée au Rwanda.
Après deux séjours dans votre pays, après avoir rencontré les responsables de tous
les médias qui diffusent régulièrement, après avoir rencontré le Ministre en charge
de l'information et les membres du HCP avec lesquels j'ai eux des échanges directs
et francs, je n'ai pas eu cette impression. Certes, il existe des problèmes comme
partout ailleurs. Certes, un de vos célèbres hebdomadaires fait beaucoup parler de
lui en bien ou en mal. Mais la même situation se trouve au Burkina Faso, au
Sénégal, au Nigéria etc.
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III - DU CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL REGISSANT LA LIBERTE DE
PRESSE ET DE COMMUNICATION AU RWANDA
Enoncée donc dans la Constitution, le législateur l'a codifiée dans la loi No. 18/2002 du 11
mai 2002 régissant la presse en respectant à la lettre l'esprit de la Constitution.
Le régime de la presse rwandaise comme dans toutes les démocraties est libre. Les
articles 10 et l'ide la loi no. 18/2002 sont très explicites sur cet aspect :
Ces dispositions mettent les médias à l'abri de tout contrôle a priori et même a
posteriori. Ainsi, c'est le régime de la déclaration qui caractérise la création de
journaux.
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Le Rwanda s'inscrit dans le lot des pays africains qui ont démonopolisé le secteur de
la radiodiffusion et de la télévision. Le chapitre 2 de la loi sur la presse fixe les
conditions de création des radios et des télévisions.
C'est dire que la législation rwandaise est favorable à la création des entreprises de
presse.
Par contre comme dans la plupart des pays africains, la loi reste muette sur le
service public de la radiodiffusion et de la télévision. Pourtant, il apparaît tout aussi
important de fixer dans la loi les obligations des médias publics. Ces obligations
concernent essentiellement: les missions de service public, . le pluralisme et
l'équilibre de l'information, l'accès de toutes les composantes de la société aux
médias publics.
Tout spécialiste des médias est frappé par certaines dispositions de la loi sur la
presse au Rwanda qui accordent des droits et des privilèges aux journalistes que
l'on ne retrouve pas toujours ailleurs y compris même dans les pays où la
démocratie est plus avancée. Les articles 65, 66 et 67 sont édifiants à ce propos
(Lire les articles concernés).
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3.4 - Des dispositions coercitives
L'offense commise par voie de presse envers le chef de l'Etat rwandais ou d'un
pays étranger, aux ambassadeurs des pays étrangers, aux chefs de missions
diplomatiques accrédités au Rwanda ou la diffamation ou injures faites envers les
autorités publiques et militaires par voie de presse sont passibles au maximum de
peines prévues par le code pénal ».
Certes, il faut protéger l'autorité publique contre les dérives des médias. Mais de
mon point de vue, avec l'évolution de la situation politique dans nos pays, ces
dispositions méritent d'être précisées. Du fait de son élection au suffrage universel,
le président de la République est comptable de ses actes devant les citoyens. La
presse devrait avoir une marge de manœuvre pour dénoncer les actes anti-
constitutionnels posés par nos chefs d'Etat.
Les délits de fausses nouvelles ou d'atteinte à l'ordre public ou aux bonnes mœurs
sont également des notions difficiles à cerner.
Ne serait-il pas judicieux de tendre vers un allègement du régime des peines
carcérales à défaut de les abolir simplement comme le Togo vient de le faire.
Que l'on se comprenne bien, je ne plaide pas pour une dépénalisation totale des
délits de presse.. L'histoire de votre pays nous enseigne à quel point les médias
peuvent constituer des vecteurs de désintégration sociale lorsqu'ils se livrent à la
propagande haineuse, tribale et génocidaire. Ces crimes commis par voie de
presse méritent de sévères sanctions pénales.
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3.5 - Du Haut Conseil de la presse
C'est l'article 34 de la Constitution du 4 juin 2003 qui institue le HCP. Il spécifie « ...
Il est créé un organe indépendant dénommé `Haut Conseil de la Presse'. Une
loi détermine ses attributions et son fonctionnement » . Paradoxalement,
l'article 73 de la loi sur la presse stipule « Il est créé un haut conseil de la
presse. C'est un organe autonome en matière de presse. Le Haut Conseil est
rattaché à la Présidence de la République.»
Ceci étant dit, je constate tout de même que le HCP entretient de bons rapports avec
le Ministère en charge de l'information. Contrairement à ce que pensent certains, il
ne devrait exister ni antinomie ni concurrence entre le Ministère en Charge de la
Communication et le Haut Conseil de la Presse. Le Ministère conduit la politique du
gouvernement dans son domaine d'action et le Conseil régule la presse.
Je constate ensuite que l'État met des moyens importants à la disposition du HCP
contrairement à ce qui se passe dans certains pays africains où les instances de
régulation ne disposent d'aucun moyen de fonctionnement.
Ma troisième observation est un signe d'espoir. Dans aucun pays la loi n'est parfaite.
Les textes ne reflètent pas toujours la réalité sur le terrain. Je fonde donc l'espoir que
l'attachement aux valeurs démocratiques qui caractérise le Rwanda, des améliorations
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seront apportées aux différents textes sur la presse dans le but de renforcer la liberté de
la presse et les compétences de l'instance de régulation.
La liberté de la presse doit puiser sa source dans les évènements tragiques de 1994
dont les médias ont été en partie les instigateurs. Seule une presse responsable peut
faire la part des choses est mériter la confiance de la société.
Mesdames et Messieurs,
Cette ébauche de l'étude critique a été périlleuse pour moi. Dans mon approche
équilibriste, j'avais le souci n'ont seulement de ne pas me tromper dans l'interprétation
des textes mais aussi et surtout de ne pas m'ériger en donneur de leçons. Alors, je
voudrais que vous considériez cet exposé comme une contribution d'un africain
convaincu que la liberté de la presse est un moindre mal pour nos pays; un africain
qui par ailleurs aime sincèrement le Rwanda.
Au contraire, faut-il plutôt considérer la presse comme toute activité soumise aux
règles de droit ?
Dans l'un ou l'autre cas le meilleur garant cette liberté demeure le sens de
responsabilité des journalistes. C'est par le sens de leur responsabilité au quotidien
que leur combat pour plus de liberté portera davantage des fruits.
Les pouvoirs publics garants de l'intérêt public ont besoin d'être rassurés quant à la
capacité des médias à rendre plus de service à la société qu'à la nuire.
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Les réformes des textes que nous recommandons pourraient dans cette
perspective recueillir l'adhésion de toutes les forces vives de la société rwandaise.
AOUT 2004
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