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Beton 1

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Chapitre 2 : Prescriptions réglementaires

Chapitre 2
Prescriptions réglementaires

2.1 Introduction
Le matériau béton associé à l’acier induit un comportement plus complexe que
ne peuvent le décrire les hypothèses très simplificatrices de la RDM.
C’est pourquoi, des règles de calcul précises destinées aux structures en béton armé
ont été établies. Elles sont contenues dans le règlement BAEL (Béton Armé aux
Etats Limites). La dernière version majeure date de 91 mais des modifications
mineures ont été réalisées depuis. Dans ce cours on va se limiter à la version
91 révisées 99.

2.2 Actions et sollicitations

2.2.1 Les actions


Les actions sont les forces et couples dus aux charges appliquées
(permanentes, climatiques, d'exploitation, etc.) et aux déformations imposées
(variations de température, tassements d'appuis, etc.) (A.3.1).

Le règlement BAEL 91 distingue: les actions permanentes, les actions


variables et les actions accidentelles.
 Les actions permanentes, notées G, sont celles dont l'intensité est constante ou
très peu variable dans le temps. Les actions permanentes comprennent notamment
le poids propre de la structure, celui des équipements fixes de toute nature (par
exemple cloisons des bâtiments), les efforts (poids, poussées, pressions) dus à des
terres ou liquides dont les niveaux varient peu, les efforts dus aux déformations
imposées en permanence à la construction. La masse volumique du béton armé est
prise égale à 2,5 t/m3.

 Les actions variables, notées Q, dont l'intensité varie fréquemment et de façon


importante dans le temps. Il s’agit des charges suivantes :

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- Charges d’exploitation (ratio d’utilisateurs, de véhicules, etc.) classées par


durée d’application (provisoire, longue durée)
- Charges climatiques (neige et vent)
- Effets thermiques
 Les actions accidentelles, notées FA, provenant de phénomènes rares, tels que
séismes ou chocs.

2.2.2 Les sollicitations

Les sollicitations sont les efforts (effort normal N, effort tranchant T) et les
moments (moment de flexion Mf, moment de torsion Mt) calculés à partir des actions
par des méthodes appropriées. Les sollicitations sont calculées après combinaisons
des actions, en retenant le cas le plus défavorable.

2.2.3 Les combinaisons d'actions

Notations :
Gmax : l’ensemble des actions permanentes défavorables ;
Gmin : l’ensemble des actions permanentes favorables;
G : l’ensemble des actions permanentes ;
Q1 : une action variable dite de base :
- QB : la charge d’exploitation des bâtiments :
- W : le vent
- S : la neige
Qi : autres actions variables dites d’accompagnement avec i> 2;
 : coefficient affectant les actions variables d’accompagnement ;
Qr : les charges d’exploitation des ponts-routes sans caractère particulier (systèmes
A et B et charges sur trottoirs) ;
Qrp : les charges d’exploitation des ponts-routes de caractère particulier (convois
militaires ou exceptionnels) ;
T : les variations uniformes de la température ;
 : le gradient thermique (éventuel) ;
FA : la valeur représentative d’une action accidentelle.

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Les combinaisons d’actions à considérer pour les sollicitations de calcul sont


les suivantes :
 Les combinaisons des états limites ultimes,
 Les combinaisons des états limites de service.

2.2.3.1 Pour la vérification des états limites ultimes de résistance (E.L.U.R.)


 Cas des structures de bâtiment

Actions variables
Actions permanentes
de base d’accompagnement
1,35 Gmax + Gmin
Q1Q1 1,3 02Q2
1,5 QB 0 ou W ou Sn ou W + Sn
1,35 G ou G 1,5 W 0 ou 1.30QB ou Sn ou 1.30QB + Sn
1,5 Sn 0 ou 1.30QB ou W ou 1.30QB + W

2.2.3.2 Pour la vérification des états limites de service (E.L.S.)


 Cas des structures de bâtiment

Actions variables
Actions permanentes
d’accompagnement
Gmax + Gmin de base Q1
1,3 02Q2
QB 0 ou 0.77 W ou 0.77 Sn
G W 0 ou 0 QB
Sn 0 ou 0 QB

Remarques :
 Dans le cas le plus courant, l'unique combinaison d'actions à considérer pour les
fondations et les poteaux est: 1,35. G + 1,5. Q.

 Pour le cas des planchers (poutres ou dalles) :

a. Cas d’une seule travée sans porte-à-faut :


 La combinaison à considérer aux états limites E.L.U.R. est : 1,35 . G + 1,5 . Q.
 La combinaison à considérer aux états limites E.L.S. est : G + Q

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b. Cas d'une poutre reposant sur deux appuis, prolongée par un porte-à-
faux

b.1 Aux états limites E.L.U.R.

1,35. G + 1,5. Q 1,35. G


a

1,35. G 1,35. G+ 1,5. Q


b

1,35. G+ 1,5. Q 1,35. G+ 1,5. Q


c

G+ 1,5. Q G
d

e G G+ 1,5. Q

 La combinaison d est prise en compte pour la justification de l'équilibre


statique mais avec 0,9G au lieu de G dans la travée adjacente au porte-à-
faux.

b.2 Aux états limites E.L.S.

1 G G+Q

2 G+Q G

2.2.3.3 Combinaisons accidentelles


Elles s’écrivent symboliquement : Gmax + Gmin + FA + 11Q1 + Σ2iQi
avec :
- FA : valeur nominale de l'action accidentelle (Séisme par exemple);

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- 11Q1 : valeur fréquente d'une action variable ;


- 2iQi : valeur quasi permanente d'une autre action variable.
 Dans les structures de bâtiment, on se réfère au règlement RPA 99 Version 2003
(Règlement Parasismique Algérien).

2.3 Déformations et contraintes de calcul

2.3.1 Etat limite ultime de résistance

2.3.1.1 Hypothèses de calcul

 les sections droites restent planes et il n'y a pas de glissement relatif entre les
armatures et le béton (les déformations sont les mêmes pour les deux matériaux
béton et acier);
 la résistance à la traction du béton est négligée;
 les déformations des sections sont limitées pour l'allongement unitaire de l'acier à
10 ‰, pour le raccourcissement unitaire du béton à 3,5 ‰ en flexion et 2 ‰ en
compression simple ;
 le diagramme déformations-contraintes du béton est défini au paragraphe 2.3.1.2.
 le diagramme déformations-contraintes de l’acier est défini au paragraphe 2.3.1.3.
 on peut supposer concentrée en son centre de gravité la section d'un groupe de
plusieurs barres, tendues ou comprimées, pourvu que l'erreur ainsi commise sur la
déformation unitaire ne dépasse pas 15 %.
 Le diagramme des déformations limites d'une section fait I’objet de la règle dite des
«trois pivots» A, B, C (voir paragraphe 2.3.1.4).

2.3.1.2 Diagrammes déformations-contraintes du béton (B.A.E.L. A.4.3.41)

On distingue deux types de diagrammes (Fig. 2.1):


• Le diagramme «parabole-rectangle» (BAEL A.4.3,41);
• Le diagramme rectangulaire simplifié (Fig. 2.2). Ce diagramme peut remplacer le
diagramme parabole-rectangle si la section considérée n'est pas entièrement
comprimée (cas de la flexion simple) (BAEL A.4.3,42).

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bc
diagramme de réel
fcj
diagramme de calcul
fbu

bc (‰)
O 2 3,5

Fig. 2.1 : Diagramme Parabole-Rectangle

εbc = εbu = 3.5 ‰ σbc = fbu σbc = fbu

Fb Fb

0.80YU
YU

h d Mu

d - 0.80YU
Axe neutre

εst Fs Fs

Diagramme des Diagramme des contraintes Diagramme des contraintes


Parabole-rectangle rectangulaire simplifié
déformations

Fig. 2.2 : Diagrammes déformations-contraintes du béton

Notations:

h : la hauteur totale de la section ;


d : hauteur utile en flexion simple ;
yu : position de la fibre neutre ;
σbc : contrainte de compression du béton ;
fbu : résistance conventionnelle ultime à la compression ;
εbc : déformation du béton en compression.

 La valeur fbu de la contrainte de calcul pour une déformation comprise entre 2 ‰


et 3,5 ‰ est :

 fcj : résistance caractéristique du béton en compression à j jour


 b : coefficient de sécurité

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- b =1,5 dans le cas général


- b =1,15 pour les combinaisons accidentelles
  : dépend de la durée d'application des charges.
-  = 1 : lorsque la durée probable d'application des charges considérées est
supérieure à 24 heures ;
-  = 0,9 : lorsque cette durée est comprise entre 1 heure et 24 heures ;
-  = 0,85 : lorsqu'elle est inferieure à 1 heure.

2.3.1.3 Diagramme déformations-contraintes de I’acier (B.A.E.L. 4.3,2)

Le diagramme de calcul se déduit de celui conventionnellement défini des


déformations-contraintes conformément à la figure 2.3.
s
fe Diagramme réel
Diagramme de calcul

s (‰)
o
10

Fig. 2.3 : Déformations-contraintes de I’acier

• fe : Limite d'élasticité garantie;


• s : Coefficient de sécurité :
- Cas courants: s = 1,15
- Combinaisons accidentelles : s = 1
• Module d'élasticité longitudinale : Es =200 000MPa

• Contrainte de calcul:

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2.3.1.4 Diagramme des déformations limites d’une section (Règles des trois

pivots)

Le dimensionnement à l'état-limite ultime est conduit en supposant que le


diagramme des déformations passe par l'un des trois pivots A, B ou C définis sur la
Fig. 2.4.

Allongement Raccourcissement
Section de béton armé Traction Compression
Fibre la plus 2 ‰ 3.5 ‰
comprimée B

Traction simple
1 C
d

h
h

Compression
21

simple
Ast
A
31
10 ‰
Fibre tendue ou 2‰
la moins comprimée
Section avant déformation

Fig. 2.4 : Diagramme des déformations limites de la section

L’analyse de ce diagramme est comme suit :

 Pivot A (Domaine 1):


- Allongement de l'acier le plus tendu : εst = 10 ‰;
- Pièces soumises à la traction simple ou à la flexion simple ou composée.

 Pivot B (Domaine 2):


- Raccourcissement de la fibre de béton la plus comprimée : εbc = 3,5 ‰ ;
- Pièces soumises à la flexion simple ou composée (béton partiellement comprimé).

 Pivot C (Domaine 3):


- Raccourcissement du béton comprimé εbc = 2 ‰ pour yu = (3/7)h ;
- Pièces soumises à la compression simple (Si la droite de déformation est parallèle
à la droite représentative de la section avant déformation) ou à la flexion composée.

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2.3.2 Etat limite de service

Les vérifications à effectuer portent sur :


- un état limite de compression du béton (A.4.5,2) ;
- un état limite d'ouverture des fissures (A.4.5,3).

2.3.2.1 Hypothèses de calcul (BAEL A.4.5,1)


 Les sections droites restent planes après déformation ;
 Pas de glissement relatif entre armatures et béton εb = εs ;
 La résistance à la traction du béton tendu n'est pas prise en compte dans les
calculs;
 Le béton et l’acier ont un comportement élastique linéaire ;
 Par convention, le rapport n du module d'élasticité longitudinale de l'acier
sur celui du béton ou « coefficient d'équivalence » a pour valeur 15 (Es/Eb = n
= 15).

2.3.2.2 Etat limite de compression du béton à l'ELS

 La contrainte de compression du béton, symbole σbc, est limitée à:


σbc = 0.6 fcj

2.3.2.3 Etat limite d'ouverture des fissures

Les formes et dimensions de chaque élément, ainsi que les dispositions des
armatures, sont conçues de manière à limiter la probabilité d'apparition de fissures
d'une largeur supérieure à celle qui serait tolérable en raison du rôle et de la situation
de l'ouvrage, car les fissures de largeur excessive peuvent compromettre l'aspect
des parements, l'étanchéité des parois, la tenue des armatures vis-à-vis de la
corrosion. Donc pour limiter la fissuration, la contrainte de traction des armatures est
― ―
limitée à la valeur σst (σst ≤ σst )

Contraintes limites de traction des aciers ( ―


σst )

 Cas où la fissuration est considérée comme peu préjudiciable (locaux


couverts et clos non soumis aux condensations) : ―
σst = fe

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Chapitre 2 : Prescriptions réglementaires

 Cas où la fissuration est considérée comme préjudiciable (éléments exposés


aux intempéries (pluie, neige, vent...) ou bien en contact avec l’eau) :


• fe : limite élastique.
• η : coefficient de fissuration, avec :
- η = 1 pour ronds lisse
- η = 1,6 pour H.A (diamètres ≥ 6 mm)
- η = 1,3 pour H.A (diamètres < 6 mm)
• ftj: la contrainte du béton à la traction à j jours.

 Cas où la fissuration est considérée comme très préjudiciable (l’élément est


soumis à un milieu agressif) :

2.4 Condition de non - fragilité (A.4.2,1)


Par définition est considérée comme non fragile, une section tendue ou fléchie
telle que la sollicitation provoquant la fissuration du béton dans le plan de la section
considérée entraîne dans les aciers une contrainte au plus égale à leur limite
d'élasticité garantie.
Une section minimum d'armatures longitudinales est imposée
réglementairement. Cette section doit équilibrer la sollicitation de fissuration du béton
non armé.
Pour des pièces soumises à la traction simple, la condition de non-fragilité
s'exprime alors par la condition suivante :

Avec :
fe : limite d'élasticité de l'acier ;
B : section totale du béton tendu;
ft28 : résistance caractéristique du béton à la traction.

Dans le cas des pièces de section rectangulaire soumises à la flexion simple:

b et d : sont les dimensions de la section.

Référence de Cours
TAALLAH Bachir, UNIVERSITE MOHAMED KHIDER BISKRA, Faculté des Sciences et de La Tech-
nologie Département de Génie Civil et d’Hydraulique.

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