1MARFA2023003
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MAROC
2023 - DEMANDE D’UN ACCORD AU TITRE DE LA
Octobre 2023 FACILITÉ POUR LA RÉSILIENCE ET LA DURABILITÉ -
COMMUNIQUÉ DE PRESSE ET RAPPORT DES SERVICES
DU FMI
Dans le cadre de la demande d’un accord en 2023 au titre de la facilité pour la résilience
et la durabilité, les documents ci-après ont été publiés et inclus dans le présent dossier :
• Un communiqué de presse.
• Le rapport des services du FMI établi par une équipe des services du FMI pour
examen par le conseil d’administration le 28 septembre. Ce rapport a été établi à la
suite des entretiens avec les autorités marocaines sur l’évolution de la situation et de
la politique économiques, qui ont pris fin le 21 juillet 2023. La rédaction du rapport,
qui repose sur les informations disponibles au moment de ces entretiens, a été
achevée le 15 septembre 2023.
La politique de transparence du FMI autorise la suppression, dans les rapports des services
du FMI et autres documents publiés, d’informations délicates au regard des marchés et
d’informations de nature à révéler prématurément les intentions de politique économique
des autorités.
Cet accord aidera le Maroc a remédier à ses vulnérabilités face aux changements climatiques,
à renforcer sa résilience face au changement climatique et à tirer parti des possibilités qu’offre
la décarbonation. Il permettra également aux autorités marocaines d’améliorer leur
préparation face aux catastrophes naturelles et à attirer des capitaux en faveur du
développement durable. La durée de l’accord coïncidera avec les 18 mois qu’il reste à
l’accord conclu en avril 2023 au titre de la ligne de crédit modulable (LCM).
« L’accord au titre de la FRD aidera également le Maroc à susciter les investissements dans
les énergies renouvelables, à accroître son efficacité énergétique, à renforcer sa résilience
face aux catastrophes naturelles, à verdir son secteur financier et à remédier aux pénuries
d’eau. Il soutiendra en outre la stabilité extérieure du pays en réduisant sa dépendance à
l’égard des importations d’énergie et en l’aidant à attirer l’investissement direct étranger. En
poursuivant ces objectifs et avec l’appui continu des autres partenaires pour le
développement, l’accord au titre de la FRD devrait contribuer à mobiliser les financements
privés dont le Maroc a besoin pour son action en faveur de l’adaptation au changement
climatique et de l’atténuation de ses effets. »
MAROC
DEMANDE D’ACCORD AU TITRE DE LA FACILITÉ POUR LA
15 septembre 2023
RÉSILIENCE ET LA DURABILITÉ
RÉSUMÉ
Maroc à rembourser le FMI. Les mesures de réformes proposées dans le cadre de la FRD
sont exhaustives et consistent notamment à lutter contre la pénurie d’eau, libéraliser le
marché de l’électricité, améliorer l’efficacité énergétique, intégrer les considérations
relatives au changement climatique dans le système de fiscalité et de transferts, intégrer le
risque climatique dans la surveillance financière et verdir le secteur financier. Ces mesures
de réforme sont élaborées en étroite collaboration avec d’autres institutions financières
internationales et donateurs bilatéraux, notamment la Banque mondiale, l’Union
européenne, la BERD et l’Agence française de développement. La FRD devrait contribuer à
déclencher les financements d’autres institutions financières internationales et du secteur
privé.
CONTEXTE _______________________________________________________________________________________ 5
PERSPECTIVES ET RISQUES______________________________________________________________________ 7
ENCADRÉ
1. Contributions déterminées au niveau national et stratégie bas carbone à long terme _______ 13
GRAPHIQUES
1. Évolution du secteur réel ______________________________________________________________________ 29
2. Évolution de la situation extérieure ____________________________________________________________ 30
3. Évolution des finances publiques ______________________________________________________________ 31
4. Évolution des secteurs monétaire et financier _________________________________________________ 32
TABLEAUX
1. Maroc : Calendrier des revues et de l’achèvement des mesures de réforme ___________________ 24
2. Mesures de réforme au titre de la FRD ________________________________________________________ 25
3. Proposition de niveau d’accès et d’échelonnement des décaissements au titre de la FRD ___ 27
4. Proposition de calendrier des décaissements et de dates de disponibilité des MR au titre de la
FRD ______________________________________________________________________________________________ 28
5. Principaux indicateurs économiques, 2018-28 _________________________________________________ 33
6a. Situation financière de l’administration centrale, 2018-28 ____________________________________ 34
6b. Situation financière de l’administration centrale, 2018-28____________________________________ 35
7. Balance des paiements, 2018-28 ______________________________________________________________ 36
8. Situation monétaire, 2018-23 _________________________________________________________________ 37
9. Indicateurs de solidité financière, 2017-22 ____________________________________________________ 38
10a. Indicateurs de crédit auprès du FMI – scénario défavorable ________________________________ 39
10b. Indicateurs de la capacité de rembourser par rapport aux pays empruntant uniquement
auprès du CRG ___________________________________________________________________________________ 40
ANNEXES
I. Collaboration avec les partenaires de développement _________________________________________ 41
II. Évaluation du secteur extérieur ______________________________________________________________ 50
III. Matrice d’évaluation des risques ______________________________________________________________ 53
IV. Évaluation du risque souverain et de la viabilité de la dette __________________________________ 57
V. Analyse de viabilité de la dette extérieure ___________________________________________________ 68
APPENDICE
I. Lettre d’intention _____________________________________________________________________________ 70
Pièce jointe I. Mémorandum de politiques économiques et financières________________________ 73
CONTEXTE
1. Les sécheresses de plus en plus fréquentes mettent en évidence la vulnérabilité du
Maroc face au changement climatique. Au moment de sa demande de ligne de crédit modulable
(LCM), le Maroc faisait face à des risques prononcés de détérioration de la situation, essentiellement
liés à la conjoncture extérieure difficile. Même si le Maroc a continué de bénéficier d’une stabilité
macroéconomique jusqu’à présent en 2023 et de progresser dans son ambitieux programme de
réformes structurelles, la pénurie d’eau s’est avérée être un obstacle à la croissance plus sérieux que
prévu au moment de l’approbation de la LCM. Malgré une forte dynamique du tourisme et des
exportations, la croissance du PIB pour cette année a été révisée à la baisse en raison d’une
production agricole plus faible que prévu. La sécheresse a également eu un effet sur l’inflation en
contribuant à la hausse des prix des denrées alimentaires. Les sécheresses plus fréquentes et la
raréfaction des ressources en eau menacent le potentiel de production du Maroc, avec des effets
disproportionnés sur les ménages ruraux vulnérables.
2. Le séisme qui a frappé le Maroc le 8 septembre 2023 est un nouveau choc qui souligne
la nécessité de renforcer la résilience face aux catastrophes naturelles, notamment face au
changement climatique. Même s’il a été ressenti dans l’ensemble du pays, ce tremblement de terre
a essentiellement touché la région de Marrakech-Safi, où il a coûté la vie à environ 3 000 personnes,
fait plus de 5 000 blessés, et gravement endommagé les bâtiments et les infrastructures, notamment
dans la vieille ville de Marrakech. Il est trop tôt pour évaluer l’impact économique du séisme et pour
savoir dans quelle mesure, parallèlement à la sécheresse et au choc sur les termes de l’échange
provoqué par l’invasion russe de l’Ukraine, il ralentira la reprise du Maroc au lendemain de la
pandémie. Tout dépendra dans une très grande mesure du retour ou non des touristes dans les
mois à venir (la région de Marrakech-Safi représente environ 8 % du PIB national)1.
1Les prévisions données dans le présent rapport des services du FMI ont été élaborées avant le séisme et ne tiennent
pas compte de son impact sur l’économie marocaine.
2 Selon le rapport national sur le climat et le développement (CCDR) de la Banque mondiale de 2022, le financement
total nécessaire pour soutenir les activités du Maroc en matière d'adaptation au changement climatique et
d'atténuation de ses effets s'élèverait à environ 78 milliards de dollars en valeur actuelle nette d'ici à 2050, ce qui
équivaut à environ 2 % du PIB par an.
4. Dans ce contexte, les autorités ont sollicité un accord au titre de la Facilité pour la
résilience et la durabilité (FRD) afin de les aider à faire face aux facteurs de vulnérabilité
climatiques et à saisir les opportunités présentées par la décarbonation. Cet accord au titre de
la FRD aiderait les autorités à renforcer leur résilience face au changement climatique, notamment
leur niveau de préparation aux catastrophes naturelles, et à encourager les financements en faveur
du développement durable. Il coïnciderait avec la période de 18 mois restante dans le cadre de
l’accord au titre de la LCM approuvé en avril 2023.
PERSPECTIVES ET RISQUES
8. La croissance devrait s’accélérer en 2023 et l’inflation continuer de baisser
progressivement. En raison de la pénurie d’eau entraînée par la sécheresse de l’an dernier, la
production agricole ne renouera pas cette année avec ses niveaux moyens. Toutefois, grâce aux
fortes recettes du tourisme, à l’atténuation du choc sur les termes de l’échange et à l’amélioration
des perspectives relatives à la demande extérieure, la croissance devrait être portée à 2,5 % en 2023,
contre 1,3 % l’an dernier (en effet, la croissance s’est accélérée au premier semestre 2023 par
rapport à l’an dernier). Les prévisions de croissance pour 2024 ont été révisées à la hausse, de 3,1 à
3,5 %, grâce à l’effet de base et à l’hypothèse d’une saison agricole normale. Le déficit des
transactions courantes devrait s’améliorer cette année sous l’effet de la normalisation du choc sur
les termes de l’échange, et du maintien des recettes du tourisme et des envois de fonds des
travailleurs Marocains résidant à l’étranger bien au-dessus de leurs niveaux d’avant la Covid.
L’inflation devrait s’établir à 3,6 % en glissement annuel à la fin de 2023 et continuer de baisser pour
atteindre 2,3 % à la fin de 2025, malgré l’impact de la suppression progressive des subventions
encore en vigueur pour le gaz butane, le blé et le sucre.
9. L’équilibre des risques reste dominé par des risques de détérioration de la situation
(annexe II). La récurrence des sécheresses pourrait creuser les inégalités et créer des tensions
sociales en réduisant la croissance et en augmentant l’inflation des denrées alimentaires. Les effets
prolongés du tremblement de terre sur le tourisme pourraient restreindre une source primordiale de
la croissance prévue. Une escalade des tensions géopolitiques et la guerre en Ukraine pourraient
affecter le Maroc en infligeant un nouveau choc sur les termes de l’échange et en affaiblissant la
demande extérieure. Du côté positif, des mesures de reconstruction ambitieuses après le
tremblement de terre, des envois de fonds plus élevés que prévu, ainsi qu’une mise en œuvre plus
rapide et plus efficace du programme de réformes structurelles sont autant de facteurs qui
pourraient accélérer la croissance.
registre social unifié et la réforme des entreprises publiques. Il est également primordial d’épargner
les futurs gains exceptionnels issus d’une réduction plus rapide des cours des produits de base,
plutôt que de les utiliser pour financer des subventions sectorielles. Le remplacement annoncé des
subventions existantes par des transferts en espèces et la réforme du régime de TVA visant à
harmoniser les taux restent des mesures fondamentales qui devraient être incluses dans la
prochaine loi de finances. La dette souveraine du Maroc présente un risque global modéré et une
forte probabilité de viabilité. Les coûts d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de
ses effets, ainsi que les risques démographiques, peuvent poser des problèmes à long terme pour la
dette publique (voir annexe IV).
12. Le Maroc est l’un des pays les plus touchés par le stress hydrique. Le pays a enregistré
une forte diminution de l’eau disponible, passée de 2 560 m3 à environ 620 m3 par personne par an
entre 1960 et 2020, en raison essentiellement de la croissance démographique, situation
compliquée par une baisse de la pluviométrie et une hausse des températures. Le déficit hydrique a
été estimé en 2020 à 1,8 milliard de mètres cube par an et la demande devrait augmenter de 15 %
entre 2020 et 2050. Ces défis de sécurité hydrique sont compliqués par la répartition inégale des
ressources en eau dans l’espace et dans le temps, dans la mesure où la plupart des ressources en
eau de surface sont concentrées dans le Projections: Extreme Water Scarcity by 2050
nord-ouest du pays. Les pénuries d’eau de 4000
Water (in m3 per capita) Population (in millions; rhs)
50
surface ont entraîné une surexploitation
45
3500
des ressources en eaux souterraines, qui
40
sont prélevées plus rapidement qu’elles ne 3000
35
se reconstituent. Les prélèvements actuels 2500
30
d’eaux souterraines dépassent de 28 % les
2000 25
niveaux exploitables, ce qui oblige à
20
pomper à des niveaux plus profonds et 1500
15
augmente les émissions de gaz à effet de 1000
serre (GES) liées à l’énergie. 10
500
5
13. Les autorités ont élaboré un plan
0 0
national de l’eau de grande envergure 1960 2005 2015 2050
sur la période 2020-50 pour relever les Source: World Bank.
de dollars sur la période 2020-50. Les autorités ont l’intention de recourir à des modes de
partenariat public-privé pour tirer parti du financement et des compétences techniques et de
gestion du secteur privé (en particulier dans le programme de dessalement).
14. Mais afin de relever le défi hydrique du Maroc, il faut également prendre des mesures
pour gérer la demande, notamment réviser les tarifs actuels de l’eau, en particulier pour
l’agriculture d’irrigation. Les tarifs de l’eau ont été maintenus artificiellement bas et ne
correspondent pas à la possibilité de couvrir les coûts ni à la valeur de rareté de cette ressource. La
révision des mesures actuelles de valorisation de l’eau permettrait d’encourager une utilisation plus
rationnelle de l’eau, d’encourager le secteur privé à investir (notamment dans l’entretien) et de
dégager des économies budgétaires. Les autorités marocaines commencent à prendre des mesures
dans ce sens, reconnaissant que la sous-tarification de l’eau pour l’agriculture d’irrigation n’est plus
viable3. La Banque mondiale apporte un financement et une assistance technique pour faire avancer
ces réformes (voir annexes I, VI).
décarbonation du secteur de la Source: ONEE, and Ministry of Energy Transition and Sustainable Development.
3 Le rapport sur le nouveau modèle de développement (2021) souligne la nécessité de « tenir compte de la valeur
réelle de la ressource en eau et d'encourager une utilisation et une gestion plus efficaces et rationnelles de la
ressource », notamment en assurant une plus grande transparence des coûts tout au long de la chaîne de l'eau (de la
mobilisation à la consommation et au traitement) et une nouvelle gouvernance du secteur (avec la création d'une
agence nationale de l'eau).
4 Les émissions de gaz à effet de serre du Maroc ont doublé entre 2000 et 2019, passant de 44,6 à 91,2 millions de
tonnes d'équivalent CO2, mais restent relativement faibles (elles représentent seulement 0,18 % des émissions
mondiales et l'intensité en carbone de l'économie marocaine est inférieure de 30 % à la moyenne de la région
MENA).
5 À partir des simulations présentées dans le rapport national sur le climat et le développement (CCDR) de la Banque
mondiale (Banque mondiale, 2022), la transition énergétique pourrait générer environ 28 000 emplois nets dans
l’ensemble de l'économie marocaine chaque année jusqu'en 2030 (soit environ 9 % du déficit de 300 000 emplois
estimé actuellement chaque année au Maroc).
6 https://www.cese.ma/docs/accelerer-la-transition-energetique-pour-installer-le-maroc-dans-la-croissance-verte/
7 Cette dissociation est également rendue nécessaire par la réforme récemment annoncée qui mettra
progressivement en place des sociétés régionales multiservices, responsables de la distribution de l'électricité et de
l'eau dans chacune des douze régions du Maroc.
8Cette proposition devra clarifier i) les périmètres des activités liées à la production, au transport et à la distribution
de l'énergie électrique, ii) les règles de répartition des actifs et des passifs, ainsi que des produits et des charges entre
ces périmètres, et iii) les principes régissant les relations financières entre les activités comptables.
9 Il s’agit notamment de : i) l’adoption de la loi 82-21 permettant aux investisseurs de produire de l'électricité pour
leur autoconsommation tout en envoyant l’excédent dans le réseau électrique, iii) la publication par l'ANRE en 2022
des règlements d'accès au réseau de transport, et ii) l'approbation d'un décret en 2022 permettant la vente directe
de l'électricité produite par les énergies renouvelables aux petits clients industriels.
10 L'étude comparative la plus récente (2022) des indicateurs réglementaires pour l'énergie durable (RISE) montre que
le Maroc se classe relativement bien, avec un score global de 74 (sur 100) pour l'accès à l'électricité et de 67 pour les
énergies renouvelables, mais seulement de 54 pour l'efficacité énergétique (contre une moyenne de 75 dans les pays
de l'OCDE).
21. Une réforme du système fiscal pourrait générer des ressources pour financer ces
besoins. La bonne mise en œuvre de la réforme entre 2013 et 2015 a permis d’éliminer la plupart
des subventions explicites sur les carburants, à l’exception de celles sur le gaz butane. Toutefois,
comme le souligne le rapport national sur le climat et le développement (CCDR) de la Banque
mondiale, le Maroc maintient encore de considérables subventions « brunes » implicites sous forme
d’exonérations fiscales (essentiellement de TVA, voir tableau 1 du texte) qui entraînent un montant
non négligeable de manque à gagner fiscal (d’environ 1 % du PIB en 2022). Une réforme de la
fiscalité qui augmenterait le prix du carbone, supprimerait le reste des subventions explicites sur le
gaz butane et éliminerait les exonérations fiscales sur les combustibles fossiles, permettrait de
susciter des changements de comportement qui correspondraient mieux aux objectifs climatiques,
tout en réunissant des ressources budgétaires pour contribuer à réduire la dette publique et
encourager les investissements dans les stratégies d’adaptation ou d’atténuation.
22. Le Maroc a élaboré une architecture exhaustive de gestion des risques de catastrophe
(GRC) et de financement des risques de catastrophe (FRC), mais il reste encore beaucoup à
faire. Avec l’aide de la Banque mondiale, le pays a mis en place un système de GRC reposant sur des
dispositifs innovants, notamment le Fonds de lutte contre les effets des catastrophes naturelle
(FLCN), initialement créé pour financer la reconstruction après une catastrophe, puis transformé en
mécanisme de cofinancement des investissements dans la réduction des risques et la préparation
aux risques de catastrophe au niveau local.
Tableau 1 du texte. Maroc : Exonérations fiscales sur les produits énergétiques bruns,
2022
Montant (millions
Droit ou taxe Type de dépense fiscale % du PIB
de DHM)
Le Maroc a également renforcé sa résilience financière face aux catastrophes naturelles en mettant
en place un double régime d’assurance contre les risques de catastrophes : un régime de cotisation
pour les ménages souhaitant être assurés, géré par des assureurs privés, et un régime public
d’indemnisation, offrant un dédommagement partiel aux non-assurés par le biais du Fonds de
solidarité contre les événements catastrophiques (FSEC) 11. Il est toutefois encore possible
d’améliorer la protection offerte par ces mécanismes pour mieux faire face aux événements
11Le rapport national sur le climat et le développement (CCDR) 2022 de la Banque mondiale signale qu'au moins 8,9
millions de personnes étaient assurées en 2021 et qu’environ 95 % des personnes sans contrat d’assurance ont
bénéficié du FSEC.
12Selon le rapport national sur le climat et le développement (CCDR) 2022 de la Banque mondiale, la conjugaison
des régimes privé et public actuellement en place ne peut couvrir qu'une part relativement faible des dommages
potentiels des catastrophes (entre 5 et 10 % des dommages économiques directs dans le cadre de scénarios
catastrophiques moyens, et environ 25 % des pertes sur les actifs couverts dans le cas d'un scénario extrême).
extrêmes, notamment au changement climatique12. Le cadre législatif peut également être amélioré
pour diminuer plus facilement l’exposition financière de l’État aux risques de catastrophes. En effet,
même si les deux régimes d’assurance cèdent aux réassureurs internationaux la part du risque qui
est au-delà de leurs capacités, l’absence de définition précise d’un événement catastrophique dans
la législation empêche les réassureurs internationaux d’évaluer pleinement les risques et pourrait les
décourager de participer au régime13. Cette situation présente des risques pour les finances
publiques car, dans le cas où les réassureurs marocains ne parviennent pas à trouver une couverture
auprès des réassureurs étrangers, c’est l’État qui se porte garant à leur place.
23. La transition verte du Maroc devra également comporter un dispositif complet de
gestion des risques climatiques dans le secteur financier et une stratégie détaillée de
financement durable. La banque centrale (BAM) a fait de la gestion des risques climatiques une
priorité fondamentale et a annoncé une série de plans ambitieux pour verdir le secteur financier. En
2016, BAM, le ministère de l’Économie et des Finances (MEF), l’Autorité marocaine du marché des
capitaux (AMMC) et d’autres grands acteurs du secteur financier ont élaboré une feuille de route
pour adapter le secteur financier marocain au développement durable. En 2019, la banque centrale a
ainsi créé un service interne spécialisé dans les risques climatiques et le financement vert au sein de
son département de surveillance bancaire, et en 2021, elle a publié une directive de haut niveau
relative à la gestion des risques financiers liés au climat et à l’environnement (voir CCDR de la
Banque mondiale, 2022). Avec le soutien du Groupe de la Banque mondiale (IFC en particulier), BAM
a également lancé une série d’ateliers pour aider les banques à recueillir et à analyser des données
granulaires sur l’exposition aux risques climatiques qui les conduira à terme à effectuer des analyses
approfondies de ces risques. Le MEF et l’AMMC soutiennent tous deux activement le
développement de la finance verte en étudiant les mesures d’incitation susceptibles de favoriser la
diffusion de produits de financement vert (tels que les obligations vertes). Malgré ces mesures
essentielles, les autorités n’ont pas encore publié une stratégie détaillée de gestion des risques
climatiques dans le secteur financier ni une stratégie de financement durable à part entière qui
évalue le déficit de financement à combler pour atteindre les objectifs d’atténuation et d’adaptation
et montre comment réunir ces différentes sources de financement pour combler ce déficit. À
l’avenir, il importera également de maintenir une distinction claire entre ces deux objectifs
(amélioration de la gestion des risques climatiques dans le secteur financier et incitations au
développement de la finance verte) car ils requièrent des méthodes et des mesures différentes 14.
13 L'une des améliorations possibles consisterait à introduire une clause définissant une limite horaire pour
l'agrégation des dommages au sein d'un même événement catastrophique (de sorte que, si une catastrophe dure
plus longtemps que la période définie par la clause, elle sera considérée comme un événement catastrophique
différent). Cela permettrait aux réassureurs internationaux de mieux évaluer leur exposition aux risques.
14Voir l'annexe II pour une analyse de la participation des partenaires de développement au renforcement de la
capacité du Maroc à faire face aux risques liés au changement climatique.
• Au titre de la MR2, l’ANRE approuvera la proposition présentée par l’ONEE de dissocier les
comptes financiers relatifs au transport de l’électricité du reste de ses activités15.
• Au titre des MR3 et MR4, l’ANRE fournira un cadre transparent sur les coûts de connexion au
réseau, les frais de service du système (coûts liés à l’exploitation et à l’entretien du réseau
national de transport d’électricité), ainsi que des informations sur la capacité du réseau. Il s’agit
d’une condition essentielle pour que les investisseurs se lancent dans la production d’électricité
pour les clients privés et les distributeurs. Plus particulièrement, l’ANRE publiera : i) les tarifs
d’accès au réseau de distribution d’électricité de moyenne tension pour les producteurs
d’énergies renouvelables, ii) les tarifs d’utilisation du réseau national de transport d’électricité, iii)
les frais de service du système, et iv) la capacité annuelle du réseau de transport à recevoir de
l’électricité provenant de sources d’énergies renouvelables.
• Au titre de la MR5, le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable
adoptera progressivement les arrêtés ministériels nécessaires à l’application des textes de loi
régissant le secteur de l’électricité (lois n° 48-15, 40-19 et 82-21). Même si le programme
« Énergie Verte » de l’Union européenne (voir annexe I) prévoit l’approbation d’au moins deux
de ces arrêtés en 2024, la mesure au titre de la FRD requiert un effort plus ambitieux au cours
des 18 prochains mois.
• Au titre de la MR6, l’ANRE approuvera et publiera i) les indicateurs de qualité à respecter par le
réseau national de transport de l’électricité en termes de sécurité, de fiabilité et d’efficacité, et à
mettre à jour régulièrement, et ii) le code de bonne conduite du gestionnaire du réseau de
transport (GRT). Ces mesures contribueront à garantir que, dans l’attente de la mise en place
d’un GRT indépendant, le réseau national de transport soit géré efficacement et équitablement,
sans pratique discriminatoire.
Pilier 3 : Améliorer l’efficacité énergétique. La MR7 comporte plusieurs éléments visant à
appliquer le dispositif juridique prévu par la loi sur l’efficacité énergétique n° 47-09 et à garantir que
les produits et services à haut rendement énergétique soient disponibles pour tous les
consommateurs et toutes les entreprises. Cette mesure comprend : i) l’approbation par le ministère
de la Transition énergétique et du Développement durable des décrets d’application précisant les
normes d’étiquetage et les normes minimales d’informations sur une série de produits
(réfrigérateurs, climatiseurs, et moteurs et compresseurs industriels) ; ii) l’élaboration d’un décret
ministériel du même ordre pour les produits d’éclairage ; iii) l’adoption d’un décret ministériel sur les
ESCO (sociétés de services énergétiques spécialisées dans le financement, la réalisation et le suivi
des travaux nécessaires aux économies d’énergie) ; et iv) l’élaboration d’études et de textes
15 Le programme « Énergie verte » de l'UE inclut également cette mesure, mais prévoit l'approbation de l'ANRE d'ici
à 2026, c'est-à-dire un an plus tard.
16 Actuellement, les entreprises dont la consommation d'énergie est supérieure à 1 500 tonnes d'équivalent pétrole
(tep) par an dans le secteur industriel et à 500 tep par an dans le secteur des services doivent se soumettre à des
audits réalisés par des sociétés certifiées afin de les aider à définir des solutions et des objectifs pour économiser
l'énergie. Les entreprises soumises à l'audit doivent transmettre à l'Autorité marocaine pour l'efficacité énergétique
(AMEE) un rapport annuel sur la mise en œuvre de leur plan d'efficacité énergétique.
17Cette mesure s'inscrit dans le cadre de la réforme annoncée du système de protection sociale marocain, qui prévoit
de remplacer toutes les subventions restantes (sur le gaz butane, le blé et le sucre) par des transferts en espèces plus
ciblés, en utilisant le nouveau registre social unifié. En 2022, les subventions pour le gaz butane ont atteint au Maroc
2,1 milliards de dollars (environ 1,5 % du PIB).
surfaces et aide les ménages à remplacer le gaz butane par des chauffe-eau électriques ou
solaires.
Pilier 5 : Renforcer le niveau de préparation aux catastrophes naturelles. Le programme
d’action pour la lutte contre le changement climatique de la Banque mondiale comporte une série
de mesures visant à renforcer la résilience du Maroc face aux catastrophes naturelles, en particulier
pour les groupes (population rurale, notamment) et les écosystèmes (oasis et forêts) vulnérables
(voir annexe I). En complément du programme d’action de la Banque mondiale et au titre de la
mesure RM13, le ministre de l’Économie et des Finances devra modifier le décret ministériel
précisant la définition d’un événement catastrophique, afin d’améliorer les conditions de
souscription d’assurance pour placer les risques de catastrophes naturelles sur le marché
international de la réassurance.
Pilier 6 : Verdir le système financier.
• La MR14 prévoit l’adoption et la publication d’une stratégie nationale globale de financement
de la lutte contre le changement climatique qui évaluera le financement à réunir pour atteindre
les objectifs d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets, et qui
définira une feuille de route pour combler les déficits de financement identifiés. Cette stratégie
permettra également d’améliorer la gestion des risques climatiques et de favoriser un système
financier plus résilient et plus durable.
• Au titre de la MR15, le ministère de l’Économie et des Finances demandera une évaluation de
l’impact sur l’environnement pour tous les programmes de prêts subventionnés dépassant un
seuil précis. Cette mesure devrait inciter les institutions financières à mieux intégrer les
considérations d’ordre environnemental dans leurs décisions de prêt.
• Au titre de la MR16, Bank Al-Maghrib devrait publier des directives prudentielles sur la
communication et les déclarations des banques relatives aux risques climatiques. Ces lignes
directrices, fondées sur les orientations publiées par le Conseil international des normes de
durabilité, imposeront aux banques de publier et de déclarer les informations relatives à leurs
risques et niveaux d’exposition en matière climatique. BAM publiera également des orientations
précises à l’intention des banques pour qu’elles recueillent des informations et déclarent les
expositions des grands emprunteurs aux principaux risques climatiques.
MODALITÉS DU PROGRAMME
26. Niveau d’accès, échelonnement des décaissements et revues au titre de la FRD. Le
Maroc est admissible au financement au titre de la FRD. Le niveau d’accès proposé est de 112 % de
la quote-part, soit 1 milliard de DTS
(environ 1 milliard 323 millions de Morocco: Financing Gap and Sources of Financing
dollars), compte tenu de la solidité des (Billions of U.S. dollars, unless otherwise specified)
2023 2024 2025
mesures de réformes proposées. La Current account balance -4.4 -4.8 -4.8
(in percent of GDP) -3.0% -3.0% -2.9%
FRD servira d’appui budgétaire direct Balance of goods and services -15.0 -15.2 -15.6
au Maroc et lui apportera un Balance on primary income -2.5 -2.9 -2.9
Balance on secondary income 13.1 13.4 13.7
financement plus abordable assorti Capital account, net 0.0 0.0 0.0
Financial account, net 6.8 5.2 6.0
d’échéances plus longues, continuant Direct investment, net 1.7 2.0 2.3
proposées et par la capacité Additional change in official reserves (increase: -) 0.0 -0.7 -0.6
Total change in official reserves (increase: -) -2.4 -1.2 -1.8
satisfaisante du Maroc à rembourser le
FMI. La FRD fera l’objet de trois revues Source : IMF staff calculations.
27. La capacité du Maroc à rembourser le FMI reste satisfaisante à moyen et à long terme.
Le programme est entièrement financé, et l’exposition du FMI est modérée. L’encours de crédit du
FMI devrait culminer à 5 % du PIB ou 12 % des exportations (de biens et services) en 2023 dans le
cadre du scénario défavorable (tableau 10a). Par ailleurs, les obligations actuelles et futures du
Maroc envers le FMI sont globalement comparables à celles d’autres débiteurs auprès du CRG
(tableau 10b) : elles fluctuent autour de la médiane en pourcentage des recettes publiques et des
exportations et sont très inférieures à la médiane en pourcentage des services de la dette publique
et de la dette extérieure. La balance des paiements est entièrement financée et le niveau d’accès
proposé au titre de la FRD renforcera les réserves brutes.
28. Les risques pesant sur l’accord au titre de la FRD sont jugés limités. Un regain de
tensions géopolitiques et de nouveaux chocs sur les termes de l’échange pourraient compliquer la
transition prévue du Maroc vers une économie plus résiliente et plus verte. Ces risques, qui sont
communs à tous les pays, sont atténués par les paramètres fondamentaux et les cadres d’action
institutionnels très solides du Maroc, son robuste historique de mise en œuvre de mesures très
fortes, et sa volonté continue de maintenir ces mesures à l’avenir, autant de facteurs qui ont motivé
l’approbation d’un accord au titre de la LCM en avril 2023. Les risques au niveau de la mise en
œuvre du programme sont également jugés minimes dans la mesure où les autorités mettront en
place une commission interministérielle pour assurer le suivi de la mise en œuvre des mesures de
réformes prévues à l’accord au titre de la FRD en renforçant la coordination entre les différentes
parties prenantes.
29. Cet accord au titre de la FRD devrait permettre de déclencher d’autres financements
publics et privés. L’étroite collaboration avec plusieurs donateurs bilatéraux et internationaux dans
le cadre de l’accord au titre de la FRD tire parti de leur savoir-faire comparatif et de leurs
connaissances institutionnelles. La bonne mise en œuvre des mesures de réformes au titre de la FRD
démontrerait la volonté du Maroc de faire avancer les réformes fondamentales qui permettront de
relever les défis de l’adaptation au changement climatique et de l’atténuation de ses effets. Des
financements privés pourraient également être réunis, en particulier dans les secteurs de l’énergie et
de l’eau, grâce à un environnement des affaires plus favorable et plus prévisible, des structures de
tarification attrayantes et des incitations efficaces pour encourager l’investissement.
31. Les autorités marocaines ont pris des mesures décisives pour lutter contre le
changement climatique et se sont fixé des objectifs ambitieux pour décarboner l’économie et
accroître la production d’eau. La CDN révisée a pour but d’atteindre une réduction de 45,5 % des
émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à un scénario de maintien du statu quo et
les autorités ont commencé à élaborer une stratégie à long terme de développement à faibles
émissions d’ici à 2050. Le plan national de l’eau 2050 (PNE) est un plan d’infrastructure ambitieux
conçu pour accroître les ressources hydriques et améliorer la productivité de l’eau.
33. Les services du FMI appuient la demande des autorités d’un accord au titre de la FRD.
Les risques qui pèsent sur l’accord au titre de la FRD sont jugés limités. En complément des
programmes de lutte contre le changement climatique mis en place par d’autres institutions
internationales, les mesures proposées au titre de la FRD aideront le Maroc à intensifier ses
investissements en énergies renouvelables, accroître son efficacité énergétique, renforcer sa
résilience face aux catastrophes naturelles, verdir son secteur financier et ses systèmes de fiscalité
et remédier aux pénuries d’eau en jetant les bases d’une nouvelle grille de tarification de l’eau et en
assurant une meilleure protection des ressources souterraines. Ces mesures contribueront
également à favoriser la stabilité future de la balance des paiements en réduisant la dépendance du
pays envers les importations d’énergie et à attirer les IDE. En atteignant ces objectifs, la FRD devrait
stimuler le financement privé et ainsi atténuer les pressions exercées sur les finances publiques et
sur la balance des paiements par les mesures d’adaptation au changement climatique et
d’atténuation de ses effets.
RM5. The Ministry of Energy Transition and RM2. ANRE will approve the proposal presented
RM3. ANRE will publish the tariffs for the by ONEE on the unbundling of its
Pillar 2: Sustainable Development will adopt gradually
utilization of the national electricity ministerial decrees for the implementation of transmission financial accounts.
transmission network and the system service legislation that regulates the electricity sector
Reforming fees (by Oct 2023) and the capacity of the grid RM4. ANRE will publish the tariffs for the
(law 48-15, 40-19, and 82-21) (in addition to
Morocco’s to receive electricity from renewable sources. access of RE producers to the medium voltage
the two decrees envisaged under the EU Energy
Electricity Verte program). electricity distribution network.
Market
RM6. ANRE will approve and publish i) quality
indicators to be met by the national
transmission grid in terms of safety, reliability,
and efficiency, to be updated regularly, and ii)
the code of good conduct for the Transmission
System Operator (TSO).
RM14. The Ministry of Economy and Finance, RM16. BAM will issue supervisory guidelines
BAM and the Capital Market and Insurance on disclosure and reporting for banks in
regulators will adopt and publish a National relation to climate risks, based on the guidance
Pillar 6:
Climate Finance Strategy that estimates the issued by the International Sustainability
funding potential to be mobilized to meet the Standards Board (ISSB) and issue specific
Greening country’s climate mitigation and adaptation guidance to banks on collecting and reporting
Morocco’s targets and plans to close them, and that large borrower exposures to major climate risks.
Financial improve climate risk management in the
System financial sector.
RM15. The Ministry of Economy and Finance
will advance in greening the national support
system for access to financing by implementing
requirements for assessing the environmental
impacts of funded projects exceeding a certain
threshold.
Tableau 4. Maroc : Proposition de calendrier des décaissements et de dates de disponibilité des MR au titre de la FRD
Pourcentage de la
MR Dates de disponibilité DTS (million) Conditions d’accès
quote-part
1 25 février 6,99 % 62,5 Achèvement de la revue au titre de la FRD de la mise en œuvre des MR 1
2 25 février 6,99 % 62,5 Achèvement de la revue au titre de la FRD de la mise en œuvre des MR 2
3 24 février 6,99 % 62,5 Achèvement de la revue au titre de la FRD de la mise en œuvre des MR 3
4 25 février 6,99 % 62,5 Achèvement de la revue au titre de la FRD de la mise en œuvre des MR 4
5 24 septembre 6,99 % 62,5 Achèvement de la revue au titre de la FRD de la mise en œuvre des MR 5
6 24 septembre 6,99 % 62,5 Achèvement de la revue au titre de la FRD de la mise en œuvre des MR 6
7 25 février 6,99 % 62,5 Achèvement de la revue au titre de la FRD de la mise en œuvre des MR 7
8 25 février 6,99 % 62,5 Achèvement de la revue au titre de la FRD de la mise en œuvre des MR 8
9 25 février 6,99 % 62,5 Achèvement de la revue au titre de la FRD de la mise en œuvre des MR 9
10 24 février 6,99 % 62,5 Achèvement de la revue au titre de la FRD de la mise en œuvre des MR 10
11 24 février 6,99 % 62,5 Achèvement de la revue au titre de la FRD de la mise en œuvre des MR 11
12 24 février 6,99 % 62,5 Achèvement de la revue au titre de la FRD de la mise en œuvre des MR 12
13 24 février 6,99 % 62,5 Achèvement de la revue au titre de la FRD de la mise en œuvre des MR 13
14 24 septembre 6,99 % 62,5 Achèvement de la revue au titre de la FRD de la mise en œuvre des MR 14
15 24 septembre 6,99 % 62,5 Achèvement de la revue au titre de la FRD de la mise en œuvre des MR 15
16 25 février 6,99 % 62,5 Achèvement de la revue au titre de la FRD de la mise en œuvre des MR 16
10
10
5
0 0
-5
-10
-10
-15 -20
2021-Q3
2022-Q1
2019-Q1
2019-Q2
2019-Q3
2019-Q4
2020-Q1
2020-Q2
2020-Q3
2020-Q4
2021-Q1
2021-Q2
2021-Q4
2022-Q2
2022-Q3
2022-Q4
2023-Q1
-20
2020-Q1
2022-Q2
2019-Q1
2019-Q2
2019-Q3
2019-Q4
2020-Q2
2020-Q3
2020-Q4
2021-Q1
2021-Q2
2021-Q3
2021-Q4
2022-Q1
2022-Q3
2022-Q4
2023-Q1
2023-Q2
Sources: HCP; and IMF staff calculations.
Source: Haver.
La contribution nette des exportations a soutenu la Le chômage reste plus élevé qu’avant la pandémie, la hausse du ratio
croissance du PIB au premier trimestre. d’emploi étant compensée par la hausse du taux de participation au
Demand Contribution to Real GDP Growth deuxième trimestre.
(Percentage change, y-o-y, seasonally adjusted) Contributions to Employment
Private Consumption Public Consumption Investment (Percentage change, y-o-y)
Net Exports GDP Growth
20 (-) Labor Force Employment Unemployment Rate, SA; Percent (rhs)
8 14
10 6
4 12
0 2
0 10
-10 -2
-4 8
-20
-6
2019-Q4
2020-Q1
2020-Q2
2020-Q3
2020-Q4
2021-Q1
2021-Q2
2021-Q3
2021-Q4
2022-Q1
2022-Q2
2022-Q3
2022-Q4
2023-Q1
2023-Q2
-8 6
2021-Q4
2022-Q4
2019-Q2
2019-Q3
2019-Q4
2020-Q1
2020-Q2
2020-Q3
2020-Q4
2021-Q1
2021-Q2
2021-Q3
2022-Q1
2022-Q2
2022-Q3
2023-Q1
2023-Q2
Sources: Haver; and IMF staff calculations.
Sources: Haver; and IMF staff calculations.
L’indice de production industrielle a augmenté de 1,9 % en glissement annuel au Le climat des affaires s’améliore, même si la confiance des ménages
premier trimestre, grâce à la forte croissance du secteur automobile.
reste amoindrie par la forte inflation.
Industrial Production Household and Industry Confidence Surveys
(Index, lhs; percent change y-o-y, rhs) (Indices)
Industrial Production, Manufacturing (SA; lhs) Household Confidence Survey (lhs)
Industrial Production, Automative Industry Products (rhs) Industry Survey: New Orders (12m mov. avg., rhs)
130 100% 90 25
120 80% 85 20
80
110 60% 15
75
100 40% 10
70
90 20%
65 5
80 0% 60 0
70 -20% 55
-5
60 -40% 50
45 -10
50 -60%
Mar-23
40 -80% 40 -15
Jan-18
Feb-20
Jan-23
Mar-17
Aug-17
Jun-18
Nov-18
Apr-19
Sep-19
Jul-20
Dec-20
May-21
Oct-21
Mar-22
Aug-22
Jun-23
Jan-23
Jan-17
Jan-18
Jan-19
Jan-20
Jan-21
Jan-22
Jul-22
Jul-17
Jul-18
Jul-19
Jul-20
Jul-21
La croissance des exportations est soutenue par les secteurs de Les recettes du tourisme maintiennent une bonne tenue et
l’automobile et du textile, tandis que les exportations de phosphates ont dépassé les niveaux d’avant la pandémie…..
ont diminué d’environ 40 % en valeur Tourism Revenues
(Cumulative, Bil. Dirhams)
Goods Exports 2021 2019 2020 2022 2023
(Growth rate, y-o-y) 100
Phosphates and Derivatives Agriculture and Food Industry
90
Textile and Leather Automobile
Electronics 80
150%
70
60
100% 50
40
50% 30
20
0% 10
Jul-23 0
Jan Feb Mar Apr May Jun Jul Aug Sep Oct Nov Dec
-50% Source: Office des Changes.
Sep-19 Jun-20 Mar-21 Dec-21 Sep-22 Jun-23
Source: Office des Changes.
… tandis que les envois de fonds dépassent également les niveaux de Les IDE nets continuent d’afficher des résultats médiocres par
2022. rapport aux années précédentes.
Remittances Net FDI
(Cumulative, Bil. Dirhams) (Bil. Dirhams, YTD)
2019 2020 2021 2022 2023
2021 2019 2020 2022 2023 20
120
100 15
80
10
60
5
40
0
20
0 -5
Jan Feb Mar Apr May Jun Jul Aug Sep Oct Nov Dec Jan Feb Mar Apr May Jun Jul Aug Sep Oct Nov Dec
Source: Office des Changes. Source: Office des Changes.
Le déficit budgétaire en juillet est légèrement supérieur à ce Tandis que du côté des recettes, les recouvrements au titre
qu’il était à la même période l’an dernier… de l’IRPP et de la TVA ont considérablement augmenté …
Overall Fiscal Balance Revenues
(Bil. Dirhams, year-to-date) (July 2023 minus July 2022, in million of Dirham)
2021 2022 2023 6,000
20
5,000
0
4,000
-20
3,000
-40
2,000
-60
1,000
-80
0
-100 Personnal Corporate VAT Other fiscal Grants Other
Jan Feb Mar Apr May Jun Jul Aug Sep Oct Nov Dec income tax income tax revenues revenues
… les dépenses ont été alimentées par les dépenses Le rééquilibrage budgétaire devrait se poursuivre cette
d’investissement année.
Expenditure Fiscal Impulse
(July 2023 minus July 2022, in million of Dirham) (Y/Y change in cyclically adjusted balance)
15,000 1.5
10,000 1
0.5
5,000
0
0
-0.5
-5,000
-1
-10,000
Wages G&S Interest Subsidies Grants Social Other Investment -1.5
Transfers current 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028
spend
La dette publique devrait culminer cette année et baisser Les écarts souverains continuent de se réduire en 2023.
progressivement à moyen terme. Weighted Average Spread
Central Government Debt and Gross Financing Needs (Bps)
Morocco J.P. Morgan EMBI Global Spread
(Percent of GDP) 700
Gross Central Government Debt Gross Financing Needs (rhs)
75 20
600
500
70
15 400
65 300
10 200
60
100
8/24
0
55 5
Jan-20 Jul-20 Jan-21 Jul-21 Jan-22 Jul-22 Jan-23 Jul-23
2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028
BAM a maintenu son taux directeur inchangé en juin, après des Le dirham s’est apprécié jusqu’à présent en 2023 et se
hausses de taux de 150 points de base depuis septembre 2022 rapproche du milieu de la bande de fluctuation
Inflation Expectations and Policy Rate
(Percent)
Two-year ahead Policy rate Dirham Band
5 0.5
0.4
4 0.3
0.2
3 0.1
0
-0.1
2
-0.2
-0.3
1
-0.4 Aug- 31
-0.5
0
01-Sep-2022
31-Mar-2020
16-Jun-2021
05-Oct-2021
13-May-2022
20-Jul-2020
06-Nov-2020
25-Feb-2021
24-Jan-2022
21-Dec-2022
11-Apr-2023
2-Aug-2023
Q4-12 Q2-14 Q4-15 Q2-17 Q4-18 Q2-20 Q4-21 Q2-23
Sources: Bank Al- Maghrib; and Haver.
Source: Haver.
Le crédit au secteur privé s’est ralenti en 2023 La croissance des dépôts bancaires a ralenti cette année,
Credit to Non-Financial Private Firms mais reste solide.
(Y-o-Y) Deposits Growth
Working Capital Equipment Total (Y-o-Y)
20%
Total Savings Accounts at Banks Sight Deposits at Bank
12%
15%
10%
10%
8%
5%
6%
0%
-5% 4%
-10% 2%
-15% July-23
0%
Nov-16
May-14
Jan-16
May-19
Jan-21
Sep-12
Jul-13
Mar-15
Sep-17
Jul-18
Mar-20
Nov-21
Sep-22
Jul-23
Feb-16
Feb-20
Oct-12
Feb-14
Oct-14
Oct-16
Feb-18
Oct-18
Oct-20
Feb-22
Oct-22
Jun-13
Jun-15
Jun-17
Jun-19
Jun-21
Les PNP sont restés relativement stables jusqu’à présent en Les avoirs des banques en obligations d’État ont continué
2023 d’augmenter.
Non-Performing Loans Banks: Treasury Bonds As Share of Assets
(in percent, y-o-y) (Percent)
16 25
14 23
21
12
19
10
17
8 15
6 13
11
4
9
2
7
0 5
Jan-20 Jul-20 Jan-21 Jul-21 Jan-22 Jul-22 Jan-23 Jul-23 Oct-01 Mar-04 Aug-06 Jan-09 Jun-11 Nov-13 Apr-16 Sep-18 Feb-21 Jul-23
Sources: Bank Al-Maghrib; and IMF staff estimates. Sources: Bank Al-Maghrib; and IMF staff calculations.
2018 2019 2020 2021 2022 2023 2023 FCL 2024 2024 FCL 2025 2026 2027 2028
Revenue 289.8 295.2 311.1 322.4 359.2 401.9 402.2 422.8 423.1 444.1 467.5 494.1 519.0
Taxes 242.5 246.9 230.8 251.0 294.2 307.4 307.6 322.3 322.6 341.7 360.4 380.6 401.5
Taxes on income, profits, and capital gains 95.5 97.8 95.8 93.4 116.3 119.6 119.7 128.8 128.0 137.0 144.8 152.7 161.1
Taxes on property 12.6 11.8 9.9 12.2 14.3 14.5 14.9 15.5 15.9 16.4 17.4 18.4 19.4
Taxes on goods and services 117.6 121.0 110.8 127.9 143.3 152.6 152.8 156.8 158.1 166.1 175.1 184.8 194.9
Taxes on international trade and transactions 10.1 10.2 9.9 12.4 14.5 14.4 14.0 14.6 14.0 15.1 15.7 16.6 17.5
Other taxes 6.7 6.1 4.3 5.2 5.7 6.2 6.2 6.7 6.6 7.1 7.4 8.1 8.6
Grants 4.4 2.8 5.0 1.5 1.5 1.9 1.9 1.0 1.0 1.0 1.0 1.0 1.0
Other revenue 42.9 45.5 75.4 69.9 63.6 92.7 92.7 99.5 99.5 101.4 106.1 112.4 116.5
Expense 272.9 286.9 328.6 327.2 375.3 401.4 403.4 415.4 419.1 429.7 447.2 468.5 487.7
Compensation of employees 124.5 131.4 133.5 140.5 147.8 155.8 155.8 161.3 161.3 166.2 172.2 181.6 191.5
Use of goods and services 29.6 31.2 33.1 45.1 37.8 39.4 39.4 44.0 44.0 47.5 49.2 51.9 54.8
Grants 1/ 52.3 61.1 65.3 61.5 74.9 93.7 93.8 99.3 99.5 103.9 104.0 109.7 115.7
Subsidies 17.7 16.1 13.5 21.8 42.1 26.6 26.6 8.9 8.9 0.2 0.2 0.2 0.2
Social benefits 3.0 3.0 23.3 10.8 11.4 12.5 12.5 24.1 24.1 26.3 26.3 26.3 26.3
Interest 26.9 26.3 28.8 27.1 28.6 36.0 34.2 41.9 36.4 46.0 49.4 53.2 54.7
Other expenses 2/ 18.8 17.9 31.0 20.4 32.7 37.6 41.3 35.9 44.9 39.6 45.8 45.6 44.5
Net acquisition of nonfinancial assets 57.9 52.3 64.9 71.5 53.4 71.3 71.3 73.0 73.0 76.2 80.2 84.6 89.3
Primary balance -14.1 -17.7 -53.6 -49.2 -40.9 -34.8 -38.4 -23.6 -32.5 -15.7 -10.5 -5.8 -3.3
Overall balance -41.0 -44.0 -82.4 -76.3 -69.5 -70.8 -72.6 -65.5 -69.0 -61.8 -59.9 -59.0 -58.0
Cyclical adjusted primary balance 3/ -46.0 -47.5 -64.0 -76.7 -68.3 -71.7 -72.9 -66.5 -69.1 -62.8 -60.8 -59.8 -58.7
Change in net financial worth -41.0 -44.0 -82.4 -76.3 -69.5 -70.8 -72.6 -65.5 -69.0 -61.8 -59.9 -59.0 -58.0
Net acquisition of financial assets 3.2 -9.8 14.7 -8.7 -11.2 -5.0 -5.0 -5.0 -5.0 -5.0 -5.0 -5.0 -5.0
Domestic 3.2 -9.8 14.7 -8.7 -11.2 -5.0 -5.0 -5.0 -5.0 -5.0 -5.0 -5.0 -5.0
Shares and other equity 0.0 -5.3 0.0 -4.0 0.0 -5.0 -5.0 -5.0 -5.0 -5.0 -5.0 -5.0 -5.0
Foreign Loans 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Net incurrence of liabilities 44.2 34.2 97.1 67.6 58.2 65.8 67.6 60.5 64.0 56.8 54.9 54.0 53.0
Domestic 46.1 16.9 54.1 59.4 52.1 26.6 37.5 42.6 45.5 27.9 30.7 32.8 37.6
Currency and Deposits 8.2 7.7 -6.9 14.5 10.3 1.0 1.0 1.0 1.0 1.0 1.0 1.0 1.0
Securities other than shares 40.6 -1.9 73.5 38.4 42.6 25.6 36.5 41.6 44.5 26.9 29.7 31.8 36.6
Other accounts payable -2.7 11.2 -12.5 6.4 -0.8 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Foreign Loans -1.8 17.3 43.1 8.2 6.1 39.2 30.0 17.9 18.4 28.8 24.2 21.2 15.4
Memorandum Item:
Total investment (including capital transfers) 76.7 70.2 95.9 92.0 86.1 108.8 112.5 108.9 117.9 115.8 126.1 130.2 133.7
Central Government Debt 722.7 747.3 832.6 885.3 950.8 1,006.8 1,019.3 1,066.3 1,082.1 1,122.1 1,176.0 1,229.0 1,281.0
General Government Debt 4/ 620.3 655.1 747.7 793.4 864.3 912.9 922.2 966.1 979.2 1,015.9 1,064.1 1,111.0 1,156.5
GDP 1,195.2 1,239.8 1,152.5 1,274.7 1,330.2 1,445.0 1,492.9 1,540.8 1,582.1 1,633.1 1,722.0 1,816.1 1,915.4
Sources: Ministry of Economy and Finance; and IMF staff estimates.
1/ Includes transfers to other general government units, international organizations, and foreign governments.
2/ Includes capital transfers to public entities.
3/ Excl. grants.
4/ IMF estimates based on government data.
Revenue 24.2 23.8 27.0 25.3 27.0 27.8 26.9 27.4 26.7 27.2 27.2 27.2 27.1
Taxes 20.3 19.9 20.0 19.7 22.1 21.3 20.6 20.9 20.4 20.9 20.9 21.0 21.0
Taxes on income, profits, and capital gains 8.0 7.9 8.3 7.3 8.7 8.3 8.0 8.4 8.1 8.4 8.4 8.4 8.4
Taxes on property 1.1 1.0 0.9 1.0 1.1 1.0 1.0 1.0 1.0 1.0 1.0 1.0 1.0
Taxes on goods and services 9.8 9.8 9.6 10.0 10.8 10.6 10.2 10.2 10.0 10.2 10.2 10.2 10.2
Taxes on international trade and transactions 0.8 0.8 0.9 1.0 1.1 1.0 0.9 0.9 0.9 0.9 0.9 0.9 0.9
Other taxes 0.6 0.5 0.4 0.4 0.4 0.4 0.4 0.4 0.4 0.4 0.4 0.4 0.4
Grants 0.4 0.2 0.4 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1
Other revenue 3.6 3.7 6.5 5.5 4.8 6.4 6.2 6.5 6.3 6.2 6.2 6.2 6.1
Expense 22.8 23.1 28.5 25.7 28.2 27.8 27.0 27.0 26.5 26.3 26.0 25.8 25.5
Compensation of employees 10.4 10.6 11.6 11.0 11.1 10.8 10.4 10.5 10.2 10.2 10.0 10.0 10.0
Use of goods and services 2.5 2.5 2.9 3.5 2.8 2.7 2.6 2.9 2.8 2.9 2.9 2.9 2.9
Grants 1/ 4.4 4.9 5.7 4.8 5.6 6.5 6.3 6.4 6.3 6.4 6.0 6.0 6.0
Subsidies 1.5 1.3 1.2 1.7 3.2 1.8 1.8 0.6 0.6 0.0 0.0 0.0 0.0
Social benefits 0.3 0.2 2.0 0.8 0.9 0.9 0.8 1.6 1.5 1.6 1.5 1.4 1.4
Interest 2.3 2.1 2.5 2.1 2.2 2.5 2.3 2.7 2.3 2.8 2.9 2.9 2.9
Other expenses 2/ 1.6 1.4 2.7 1.6 2.5 2.6 2.8 2.3 2.8 2.4 2.7 2.5 2.3
Net acquisition of nonfinancial assets 4.8 4.2 5.6 5.6 4.0 4.9 4.8 4.7 4.6 4.7 4.7 4.7 4.7
Primary balance -1.2 -1.4 -4.6 -3.9 -3.1 -2.4 -2.6 -1.5 -2.1 -1.0 -0.6 -0.3 -0.2
Overall balance -3.4 -3.6 -7.1 -6.0 -5.2 -4.9 -4.9 -4.3 -4.4 -3.8 -3.5 -3.2 -3.0
Cyclical adjusted primary balance 3/ -1.6 -1.7 -3.1 -3.9 -3.0 -2.5 -2.6 -1.6 -2.1 -1.0 -0.7 -0.4 -0.2
Change in net financial worth -3.4 -3.6 -7.1 -6.0 -5.2 -4.9 -4.9 -4.3 -4.4 -3.8 -3.5 -3.2 -3.0
Net acquisition of financial assets 0.3 -0.8 1.3 -0.7 -0.8 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3
Domestic 0.3 -0.8 1.3 -0.7 -0.8 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3
Shares and other equity 0.0 -0.4 0.0 -0.3 0.0 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3
Foreign Loans 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Net incurrence of liabilities 3.7 2.8 8.4 5.3 4.4 4.6 4.5 3.9 4.0 3.5 3.2 3.0 2.8
Domestic 3.9 1.4 4.7 4.7 3.9 1.8 2.5 2.8 2.9 1.7 1.8 1.8 2.0
Currency and Deposits 0.7 0.6 -0.6 1.1 0.8 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1
Securities other than shares 3.4 -0.2 6.4 3.0 3.2 1.8 2.4 2.7 2.8 1.6 1.7 1.8 1.9
Other accounts payable -0.2 0.9 -1.1 0.5 -0.1 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Foreign Loans -0.2 1.4 3.7 0.6 0.5 2.7 2.0 1.2 1.2 1.8 1.4 1.2 0.8
Memorandum Item:
Total investment (including capital transfers) 6.4 5.7 8.3 7.2 6.5 7.5 7.5 7.1 7.5 7.1 7.3 7.2 7.0
Central Government Debt 60.5 60.3 72.2 69.5 71.5 69.7 68.3 69.2 68.4 68.7 68.3 67.7 66.9
General Government Debt 4/ 51.9 52.8 64.9 62.2 65.0 63.2 61.8 62.7 61.9 62.2 61.8 61.2 60.4
GDP (Billions Dirham) 1,195.2 1,239.8 1,152.5 1,274.7 1,330.2 1,445.0 1,492.9 1,540.8 1,582.1 1,633.1 1,722.0 1,816.1 1,915.4
Sources: Ministry of Economy and Finance; and IMF staff estimates.
1/ Includes transfers to other general government units, international organizations, and foreign governments
2/ Includes capital transfers to public entities.
3/ Excl. grants.
4/ IMF estimates based on government data
Proj.
2018 2019 2020 2021 2022 2023 2023 FCL 2024 2024 FCL 2025 2026 2027 2028
Current account -6.2 -4.4 -1.4 -3.3 -4.6 -4.4 -5.2 -4.8 -5.1 -4.8 -5.1 -5.2 -5.5
Trade balance -20.3 -19.8 -15.5 -20.0 -26.5 -27.0 -23.9 -27.7 -24.4 -28.4 -29.1 -29.6 -30.2
Exports, f.o.b. 24.6 24.7 23.6 31.7 36.5 34.5 35.6 36.6 37.5 38.7 40.6 42.8 45.2
Food products 5.7 5.9 6.0 7.0 7.2 7.1 7.5 7.3 7.9 7.6 7.8 8.2 8.5
Phosphates and derived products 5.5 5.1 5.4 8.9 11.4 10.7 10.6 11.0 10.5 11.7 12.3 13.0 13.7
Automobiles 7.7 8.3 7.6 9.3 11.0 11.7 10.5 12.0 11.2 12.4 12.8 13.2 13.6
Imports, f.o.b. -44.9 -44.5 -39.1 -51.7 -63.0 -61.5 -59.5 -64.3 -61.9 -67.1 -69.8 -72.4 -75.4
Energy -8.8 -7.9 -5.3 -8.4 -15.1 -11.6 -12.3 -12.1 -11.6 -11.9 -11.6 -11.3 -11.2
Capital goods -12.8 -13.2 -11.6 -13.8 -14.7 -14.8 -14.3 -15.6 -15.7 -16.5 -17.4 -18.2 -19.0
Food products -4.9 -5.0 -5.8 -6.7 -8.5 -7.7 -8.4 -7.6 -8.4 -7.8 -8.0 -8.2 -8.4
Services 8.1 9.7 6.7 6.8 11.4 12.0 11.3 12.5 11.8 12.9 13.3 13.7 14.0
Tourism receipts 7.8 8.2 3.8 3.8 9.2 9.9 7.3 10.3 7.7 10.6 10.9 11.2 11.5
Income -2.1 -2.0 -1.2 -2.0 -1.9 -2.5 -2.2 -2.9 -2.7 -2.9 -3.1 -3.3 -3.5
Transfers 8.0 7.7 8.6 11.8 12.3 13.1 9.7 13.4 10.2 13.7 13.9 14.1 14.2
Private transfers (net) 7.6 7.4 8.1 11.7 12.2 12.9 9.6 13.2 10.0 13.5 13.7 13.8 14.0
Workers' remittances 6.9 6.7 7.1 10.4 10.7 11.2 8.3 11.4 8.9 11.7 11.8 11.9 12.0
Official grants (net) 0.4 0.3 0.5 0.2 0.1 0.2 0.2 0.2 0.2 0.2 0.2 0.2 0.2
Capital account 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Financial account 3.9 5.3 7.0 3.9 2.3 6.8 6.1 5.2 6.7 6.0 7.1 7.3 7.4
Direct investment 2.8 0.8 1.0 1.6 1.5 1.7 2.0 2.0 2.0 2.3 2.6 2.8 3.0
Portfolio investment -0.8 1.2 2.2 -0.3 -1.1 2.7 2.6 1.0 0.6 1.7 1.2 1.0 0.7
Other 1.9 3.3 3.9 2.6 2.0 2.4 1.5 2.2 4.1 2.0 3.3 3.5 3.7
Private 2.0 2.4 2.1 1.6 0.0 0.9 1.2 1.7 3.0 0.7 1.3 1.3 1.7
Public medium-and long-term loans (net) -0.1 0.9 1.8 1.0 1.9 1.5 0.3 0.5 0.2 1.3 2.0 2.1 2.0
Amortization -2.1 -2.1 -2.3 -3.6 -2.3 -2.5 -2.1 -4.6 -2.8 -3.7 -2.4 -2.3 -2.4
Of which : IMF PLL net financing 0.0 0.0 3.0 0.8 0.0 0.0 0.0 -1.3 -1.3 -0.7 0.0 0.0 0.0
Errors and omissions 1.3 1.1 1.7 0.9 2.1 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Overall balance -1.0 1.9 7.3 1.5 -0.2 2.4 0.9 0.4 1.6 1.2 2.0 2.1 1.9
Financing 1.0 -1.9 -7.3 -1.5 0.2 -2.4 -0.9 -0.4 -1.6 -1.2 -2.0 -2.1 -1.9
Reserve asset accumulation (-increase) 1.0 -1.9 -7.3 -1.5 0.2 -2.4 -0.9 -0.4 -1.6 -1.2 -2.0 -2.1 -1.9
Financing gap 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
RSF disbursement 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.7 0.0 0.6 0.0 0.0 0.0
Additional reserve asset accumulation (-increase) 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 -0.7 0.0 -0.6 0.0 0.0 0.0
(Percent of GDP)
Current account -4.9 -3.4 -1.2 -2.3 -3.5 -3.0 -3.7 -3.0 -3.4 -2.9 -2.9 -2.8 -2.8
Trade balance -15.9 -15.3 -12.8 -14.1 -20.2 -18.3 -17.2 -17.6 -16.6 -17.1 -16.6 -16.0 -15.5
Exports, f.o.b. 19.3 19.2 19.4 22.4 27.9 23.4 25.6 23.3 25.5 23.2 23.1 23.1 23.1
Food products 4.4 4.5 4.9 4.9 5.5 4.8 5.4 4.6 5.4 4.5 4.5 4.4 4.4
Phosphates and derived products 4.3 3.9 4.4 6.3 8.7 7.3 7.7 7.0 7.1 7.0 7.0 7.0 7.0
Automobiles 6.1 6.5 6.3 6.6 8.4 7.9 7.5 7.7 7.6 7.4 7.3 7.1 6.9
Imports, f.o.b. -35.2 -34.5 -32.2 -36.4 -48.1 -41.7 -42.9 -40.9 -42.1 -40.3 -39.7 -39.1 -38.6
Energy -6.9 -6.2 -4.3 -5.9 -11.5 -7.9 -8.9 -7.7 -7.9 -7.1 -6.6 -6.1 -5.7
Capital goods -10.1 -10.2 -9.6 -9.7 -11.2 -10.1 -10.3 -10.0 -10.7 -9.9 -9.9 -9.8 -9.7
Food products -3.8 -3.9 -4.8 -4.7 -6.5 -5.3 -6.1 -4.8 -5.7 -4.7 -4.5 -4.4 -4.3
Services 6.4 7.5 5.5 4.8 8.7 8.1 8.1 8.0 8.0 7.7 7.6 7.4 7.2
Tourism receipts 6.1 6.4 3.2 2.7 7.0 6.7 5.2 6.6 5.2 6.4 6.2 6.0 5.9
Income -1.6 -1.6 -1.0 -1.4 -1.4 -1.7 -1.6 -1.9 -1.8 -1.7 -1.8 -1.8 -1.8
Transfers 6.3 6.0 7.1 8.3 9.4 8.9 7.0 8.5 6.9 8.2 7.9 7.6 7.3
Private transfers (net) 6.0 5.8 6.7 8.2 9.3 8.7 6.9 8.4 6.8 8.1 7.8 7.5 7.2
Workers' remittances 5.4 5.2 5.9 7.3 8.2 7.6 6.0 7.3 6.1 7.0 6.7 6.4 6.1
Official grants (net) 0.3 0.2 0.4 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1
Capital account 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Financial account 3.1 4.1 5.8 2.8 1.8 4.6 4.4 3.3 4.5 3.6 4.1 3.9 3.8
Direct investment 2.2 0.6 0.8 1.1 1.2 1.2 1.4 1.3 1.4 1.4 1.5 1.5 1.5
Portfolio investment -0.6 0.9 1.8 -0.2 -0.8 1.8 1.9 0.7 0.4 1.0 0.7 0.5 0.3
Other 1.5 2.5 3.2 1.8 1.5 1.7 1.1 1.4 2.8 1.2 1.9 1.9 1.9
Private 1.6 1.9 1.7 1.1 0.0 0.6 0.9 1.1 2.0 0.4 0.7 0.7 0.9
Public medium-and long-term loans (net) -0.1 0.7 1.5 0.7 1.5 1.0 0.2 0.3 0.1 0.8 1.2 1.2 1.0
Memorandum items:
Exports of goods and services (in U.S. dollars, percentage change) 11.6 1.9 -15.0 26.0 24.4 -2.1 -2.6 5.0 5.0 4.7 4.2 4.4 4.6
Imports of goods and services (in U.S. dollars, percentage change) 12.2 -2.3 -14.5 30.3 22.4 -1.8 -5.3 4.3 4.1 4.2 3.7 3.7 4.0
Terms of trade (percentage change) 1/ 1.9 1.7 -1.9 1.9 -15.1 1.5 -2.2 -1.8 -0.9 0.5 0.7 0.6 0.4
Gross official reserves (including RSF) 24.4 26.4 36.0 35.6 32.3 36.8 32.7 38.0 33.0 39.7 41.8 43.8 45.8
In months of prospective imports of GNFS 5.4 6.9 7.2 5.8 5.4 5.8 5.4 5.8 5.3 5.8 5.9 6.0 6.0
In percent of the Assessing Reserve Adequacy (ARA) metric 83.6 86.9 109.3 100.4 90.4 93.5 94.8 92.4 91.0 92.4 92.6 93.0 93.1
In percent of the adjusted Assessing Reserve Adequacy (ARA) metric 110.2 113.4 143.3 132.9 117.8 121.1 123.0 119.7 117.7 119.7 119.9 120.4 120.7
Gross official reserves (excluding RSF) 24.4 26.4 36.0 35.6 32.3 36.8 32.7 37.2 33.0 38.4 40.5 42.5 44.5
Debt service (percent of export of GNFS and remittances) 2/ 7.3 7.4 12.1 9.2 7.9 7.0 5.8 12.8 8.8 9.4 9.0 9.0 8.9
External public and publicly guaranteed debt (percent of GDP) 27.3 27.4 32.6 29.7 31.5 31.8 27.9 30.9 27.4 31.0 30.9 30.6 29.9
DHs per US$, period average 9.4 9.6 9.5 9.0 10.2 ... ... ... ... ... ... ... ...
Nominal GDP (in billions of U.S. dollars) 127.3 128.9 121.4 141.8 130.9 147.4 142.9 157.1 151.4 166.5 175.6 185.2 195.3
Oil price (US$/barrel; Brent) 68.5 61.4 41.8 69.2 96.4 81.3 81.3 76.8 76.8 72.7 69.6 67.0 64.8
Sources: Ministry of Finance; Office des Changes ; and IMF staff estimates and projections.
1/ Based on WEO data projections.
2/ Public and publicly guaranteed debt.
(Billions of dirhams)
Memorandum items:
Velocity (GDP/M3) 0.91 0.90 0.78 0.82 0.79 0.82
Velocity (non-agr. GDP/M3) 0.81 0.81 0.70 0.72 0.71 0.75
Claims to economy/GDP (in percent) 85.6 87.1 98.3 92.3 94.7 90.5
of which credit to private sector 57.8 58.9 66.2 62.4 62.8 60.0
Claims to economy/nonagricultural GDP (in percent) 95.8 97.1 109.4 104.1 105.7 99.1
Regulatory capital 1/
Regulatory capital to risk-weighted assets 13.7 13.8 14.0 14.7 15.1 15.6 15.5 15.7 16.0 15.8 15.3 15.6
Tier 1 capital to risk weighted assets 11.0 10.9 10.5 10.9 11.0 11.5 11.4 11.4 11.9 12.0 11.8 12.4
Capital to assets 9.1 9.1 9.1 9.1 9.2 9.5 9.3 9.6 9.5 9.5 9.4 9.5
Asset quality
Sectoral distribution of loans to total loans
Industry 17.8 17.1 17.8 16.5 15.5 15.9 16.3 15.5 15.9 15.5 16.9 17.0
Of which : agro-business 3.3 3.3 3.6 3.6 3.3 3.4 3.3 3.4 3.5 3.7 4.0 4.0
Of which : textile 0.8 0.7 0.7 0.6 0.7 0.7 0.7 0.7 0.7 0.8 0.8 0.8
Of which : gas and electricity 6.2 5.5 5.6 4.9 4.6 4.5 4.7 3.8 3.8 4.1 4.8 5.1
Agriculture 3.6 3.8 3.6 4.1 4.0 4.1 3.9 3.8 3.9 4.0 4.1 3.8
Commerce 6.7 6.7 6.6 6.4 6.6 6.4 6.6 6.4 6.5 6.7 7.1 8.1
Construction 11.2 11.3 11.1 10.5 10.4 10.2 9.5 9.9 8.9 7.9 7.7 7.4
Tourism 1.9 1.8 1.8 1.6 1.6 1.5 1.6 1.8 1.8 2.0 1.9 1.9
Finance 13.0 12.7 11.6 12.5 12.2 12.7 13.1 13.5 13.1 12.7 12.4 12.7
Public administration 4.6 4.9 5.7 8.4 8.2 8.6 8.2 8.3 8.6 8.4 8.1 7.7
Transportation and communication 4.8 4.5 4.7 4.0 4.5 4.2 4.1 4.1 4.0 4.1 3.5 3.7
Households 32.4 32.6 32.8 31.9 31.8 31.6 30.5 30.9 30.8 31.1 30.1 29.9
Other 4.0 4.6 4.2 4.3 5.2 4.8 6.2 5.8 6.6 7.7 8.2 7.7
FX-loans to total loans 2.8 2.3 2.7 2.7 3.1 3.3 3.8 3.0 3.3 3.1 5.1 3.8
Credit to the private sector to total loans 89.9 89.2 88.2 85.9 86.2 86.0 86.4 86.6 86.7 84.4 87.7 87.1
Credit to non financial public enterprises to total loans 5.5 6.2 6.1 6.1 6.0 5.5 5.5 5.2 5.0 4.5 4.2 5.2
Nonperforming Loans (NPLs) to total loans 7.5 7.5 7.5 7.3 7.5 7.5 8.0 8.2 8.3 8.6 8.5 8.4
Specific provisions to NPLs 70.0 71.0 70.0 69.1 69.3 69.3 67.9 68.6 68.6 67.5 66.7 68.4
NPLs, net of provisions, to Tier 1 capital 16.3 15.8 16.4 16.5 16.3 16.0 17.9 17.5 17.7 18.5 18.7 18.4
Large exposures to Tier 1 capital 318.0 284 296.0 288 262.9 240.1 255.0 237.0 249.0 228.8 259.4 274.5
Loans to subsidiaries to total loans 8.8 8.5 8.3 8.3 8.7 8.1 8.4 8.3 8.4 8.3 8.7 8.2
Loans to shareholders to total loans 1.0 0.6 0.8 1.0 0.7 0.5 0.6 0.7 0.6 0.6 0.7 0.5
Specific provisions to total loans 5.3 5.3 5.2 5.0 5.2 5.2 5.4 5.6 5.7 5.8 5.7 5.7
General provisions to total loans 1.0 1.0 1.0 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.3 1.4 1.3 1.3
Profitability
Return on assets (ROA) 1.1 0.9 1.1 0.9 1.1 0.9 0.6 0.5 1.2 0.8 1.0 0.7
Return on equity (ROE) 11.2 9.5 11.5 9.5 11.8 9.4 5.6 4.8 12.2 8.2 10.9 6.9
Interest rate average spread (b/w loans and deposits) 3.9 3.9 3.9 3.9 3.7 3.7 3.7 3.8 3.7 3.7 3.8 3.7
Interest return on credit 4.9 4.9 4.8 4.8 4.7 4.6 4.5 4.5 4.6 4.3 4.3 4.3
Cost of risk as a percent of credit 0.9 0.8 0.9 0.9 0.8 0.8 1.4 1.3 0.9 1.9 0.6 0.7
Net interest margin to net banking product (NPB) 2/ 71.4 70.1 72.1 71.2 68.6 67.5 68.2 68.2 69.6 69.3 73.5 75.4
Operating expenses to NPB 46.4 50.6 46.7 50.6 46.1 50.2 45.8 50.0 44.6 48.5 46.2 53.0
Operating expenses to total assets 1.9 1.9 1.8 1.8 1.8 1.8 1.7 1.7 1.7 1.6 1.6 1.6
Personnel expenses to noninterest expenses 47.5 47.5 47.0 47.5 47.5 47.6 47.6 47.4 46.8 47.0 47.5 43.5
Trading and other noninterest income to NPB 28.6 29.9 27.9 28.8 31.4 32.5 31.8 31.8 30.4 32.5 26.5 27.7
Liquidity
Liquid assets to total assets 11.8 13.7 12.9 12.2 12.8 14.0 14.8 16.1 16.5 16.4 16.8 16.1
Liquid assets to short-term liabilities 15.7 17.3 14.4 15.1 16.2 17.9 18.7 20.0 20.4 19.9 19.6 19.2
Deposits to loans 104.2 107.5 104.9 103.8 102.2 102.2 101.1 103.2 103.6 105.9 105.0 106.3
Deposits of state-owned enterprises to total deposits 2.4 2.4 1.9 2.7 2.2 2.2 1.7 1.6 2.2 1.7 2.2 2.7
MAROC
Tableau 10a. Maroc : Indicateurs de crédit auprès du FMI – scénario défavorable (accords au titre du CRG et de la FRD)
(en millions de DTS, sauf indication contraire)
FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030 2031 2032 2033 2034 2035 2036 2037 2038 2039 2040 2041 2042 2043 2044 2045
Memorandum items:
Quota (SDR million) 894.4 894.4 894.4 894.4 894.4 894.4 894.4 894.4 894.4 894.4 894.4 894.4 894.4 894.4 894.4 894.4 894.4 894.4 894.4 894.4 894.4 894.4 894.4
Tableau 10b. Maroc : Indicateurs de la capacité de rembourser par rapport aux pays
empruntant uniquement auprès du CRG, tous programmes 1/ 2/ 3/ 4/ 5/ 6/ 7/ 8/
(en pourcentage de la variable indiquée)
A. Total Fund Credit Outstanding
Percent of GDP Percent of Gross International Reserves Percent of Public External Debt
11 60
20
10
Interquartile Range 50
9
Median
8 15
Morocco GRA+RST 40
7
Morocco GRA
6
30
10
5
4 20
3
5
2 10
1
0 0 0
T+10
T+11
T+12
T+13
T+14
T+15
T+16
T+17
T+18
T+19
T+20
T+1
T+2
T+3
T+4
T+5
T+6
T+7
T+8
T+9
T
T+19
T+17
T+18
T+19
T+20
T+1
T+2
T+3
T+4
T+5
T+6
T+7
T+8
T+9
T+10
T+11
T+12
T+13
T+14
T+15
T+16
T+17
T+18
T+20
T+1
T+2
T+3
T+4
T+5
T+6
T+7
T+8
T+9
T+10
T+11
T+12
T+13
T+14
T+15
T+16
T
T
Percent of Government Revenue Percent of Exports of Goods and Services Percent of Public External Debt Service
8.0 6.0 50
7.0
5.0
40
6.0
4.0
5.0
30
4.0 3.0
3.0 20
2.0
2.0
10
1.0
1.0
0.0 0.0 0
T+12
T+1
T+2
T+3
T+4
T+5
T+6
T+7
T+8
T+9
T+10
T+11
T+13
T+14
T+15
T+16
T+17
T+18
T+19
T+20
T
T+20
T+14
T+1
T+2
T+3
T+4
T+5
T+6
T+7
T+8
T+9
T+10
T+11
T+12
T+13
T+14
T+15
T+16
T+17
T+18
T+19
T+1
T+2
T+3
T+4
T+5
T+6
T+7
T+8
T+9
T+10
T+11
T+12
T+13
T+15
T+16
T+17
T+18
T+19
T+20
T
T
C. Largest Peaks
For Fund Credit Outstanding (Percent of GDP) For Total Debt Service to the Fund (Percent of exports of goods and
25 Morocco 25th Percentile of Peaks 75th Percentile of Peaks 25 services)
20
20
15
15 10
10 5
0
MAR GRA+RST…
5
COM (2024)
TUN (2019)
BIH (2014)
EGY (2024)
MKD (2015)
BLR (2014)
NGA (2024)
CYP (2020)
SRB (2014)
KNA (2016)
UKR (2014)
ISL (2013)
MAR (2027)
GEO (2014)
ARM (2014)
LVA (2013)
JAM (2015)
SOM (2020)
LBR (2011)
DOM (2015)
GNB (2011)
BOL (2021)
JOR (2018)
TZA (2022)
HUN (2013)
IRL (2015)
ROU (2014)
PAK (2014)
GRC (2015)
ARG (2023)
SDN (2022)
LKA (2015)
VUT (2020)
PRT (2018)
0
BRB (2021)
UKR (2018)
UKR (2020)
UKR (2010)
UKR (2015)
UKR (2012)
UKR (2015)
SYC (2021)
ATG (2013)
ARG (2022)
ATG (2013)
ARM (2011)
ARG (2019)
KNA (2013)
JAM (2019)
JAM (2012)
ISL (2010)
MEX (2011)
SUR (2024)
MEX (2017)
ECU (2022)
COL (2021)
ROM (2010)
MEX (2016)
MEX (2012)
GEO (2010)
HUN (2010)
CHL (2020)
ROM (2011)
IRL (2013)
GRC (2012)
GRC (2014)
SUR (2018)
YFR (2010)
PRT (2013)
Footnotes:
1/ T = date of GRA arrangement approval.
2/ Red lines/bars indicate the CtR indicator for the arrangement of interest.
3/ The median, interquartile range, and comparator bars reflect all RFIs and UCT arrangements approved under the GRA (excluding blending arrangements) between 2008 and 2022.
4/ Countries in the control group with multiple RFIs and/or GRA arrangements are entered as separate events in the database.
5/ Comparator series is for GRA arrangements only and runs up to T+5.
6/ Total Debt Service to the Fund consists of GRA, RST and SDR-related obligations. Reflects prospective payments, including for the current year.
7/ All charts use data at the time of program approval with the exception of the chart on the right-hand side of section C, which uses ex-post data due to data limitations.
8/ Morocco is eligible for the RST and is classified as group C country.
1. Banque mondiale
Le Maroc collabore étroitement avec la Banque mondiale pour mettre en place ses politiques
climatiques dans les domaines de l’eau, de l’électricité et du développement durable. Les
programmes climatiques en cours sont les suivants :
• Programme d’action climatique au Maroc1. Le programme d’action climatique/de soutien
à la CDN axé sur les résultats (350 millions de dollars) a pour but de mettre en œuvre un
certain nombre des principales recommandations du CCDR, notamment l’ « approche
pangouvernementale » qui vise à renforcer les mécanismes de coordination pour faire face
aux thèmes urgents liés à la fois au climat et au développement, tant au niveau national
qu’au niveau territorial. Plus précisément, ce programme d’action climatique intégrera les
considérations climatiques dans les politiques du secteur financier et les mesures
budgétaires, en utilisant les pratiques de planification fiscale, de budgétisation, de gestion
des investissements publics et de passation de marchés comme outils d’accélération de la
transition climatique2. Il met également en place des mécanismes institutionnels pour
favoriser une approche intégrée du climat et du développement au niveau territorial, axés
sur le renforcement de la résilience des groupes et des écosystèmes vulnérables.
• Revue des finances publiques : la RFP en cours a notamment pour objectif d’aider les
autorités marocaines à évaluer: a) la nature et l’ampleur des dépenses publiques en matière
d’eau au cours des dix dernières années (notamment dépenses d’investissement et
d’exploitation et entretien) ; b) les modes d’exécution de ces dépenses et les personnes
concernées ; et c) les tendances apparues dans les programmes de dépenses publiques de
ces dix dernières années dans les principaux sous-secteurs de l’eau.
• Programme pour la sécurité et la résilience hydriques au Maroc3. Un programme de
financement à hauteur de 350 millions de dollars (programme pour les résultats) pour
aider les autorités marocaines à mettre en œuvre leur programme national
2. Union européenne
En octobre 2022, les autorités marocaines ont signé le Partenariat vert Maroc-UE5 pour promouvoir
le potentiel d’énergies renouvelables du royaume, en particulier ses ressources en énergie éolienne
et solaire, et accompagner les efforts de l’UE en faveur d’une transition et d’une diversification vers
une énergie propre. Ce partenariat a quatre objectifs:
• Progresser sur la voie d’une économie verte, à faible émission de carbone et résiliente face au
changement climatique.
4Lancé en 2020, le PNAEPI vise à améliorer la sécurité de l’eau en accélérant les investissements dans ce secteur et
en renforçant la résilience de l’approvisionnement en eau potable et de l’irrigation.
5L'UE et le Maroc lancent le premier Partenariat vert sur l'énergie, le climat et l'environnement à la veille de la COP
27 (europa.eu)
En tant que banque de l’UE pour le climat, la BEI est fortement engagée dans l’action climatique et
encourage les investissements innovants pour relever le défi du développement durable. Elle a, par
exemple, soutenu la stratégie du Maroc en matière d’énergies renouvelables en finançant de grands
projets solaires et éoliens. Depuis 2012, la BEI a consacré au total 1,4 milliard d’euros à l’action
climatique au Maroc.
• Le soutien de la BEI aux infrastructures énergétiques du Maroc s’articule en deux axes : augmenter
les énergies renouvelables et améliorer l’efficacité énergétique. La Banque a financé, par exemple,
le projet d’énergie solaire Noor à Ouarzazate, l’un des plus grands complexes d’énergie solaire au
monde, au moyen d’un prêt de 250 millions d’euros, auquel s’ajoutent des contributions d’autres
institutions internationales. Grâce à une capacité installée de 580 MW, cette centrale devrait
fournir de l’électricité à plus d’un million de personnes au Maroc. Ce complexe devrait également
permettre de réduire les émissions de CO2 de 760 000 tonnes par an, soit l’équivalent de 2,5
millions de tonnes de pétrole importé. Cette centrale joue un rôle crucial dans l’objectif ambitieux
du Maroc de porter la part des énergies renouvelables à 52 % de la puissance installée d’ici à 2030.
• La Banque européenne d’investissement a également soutenu le projet Noor Atlas, qui vise à
construire sept centrales solaires photovoltaïques dans l’est et le sud du Maroc, avec une capacité
installée totale de 240 MW. Cette opération permettra de stabiliser les réseaux électriques grâce
à l’énergie solaire produite dans les régions reculées du Maroc. Le prêt de 129 millions d’euros de
la BEI contribuera à améliorer la qualité de vie des communautés rurales et à créer des emplois
dans un secteur en plein essor.
4. Banque africaine de développement (BAD)
Au cours des dix dernières années, la BAD a appuyé la modernisation de l’infrastructure énergétique
du Maroc, en apportant une contribution totale de 1,6 milliard de dollars. La participation de la BAD
au développement des énergies renouvelables au Maroc comporte une contribution de 485 millions
de dollars à la phase initiale du complexe solaire de Ouarzazate. La BAD a également soutenu un
projet éolien intégré de 850 MW et une station de transfert d’énergie par pompage de 350 MW à
Taroudant. En outre, le secteur privé marocain bénéficie du soutien du Fonds d’assistance au secteur
privé africain (FAPA) pour promouvoir les contributions déterminées au niveau national (CDN)7. La
BAD a également répondu à plusieurs demandes d’assistance technique, notamment pour intégrer
le genre dans les projets climatiques ou pour réaliser des études de cadrage sur la mise en œuvre
des CDN.
7 BAD, 2021, Mise en œuvre des CDN au Maroc au moyen d'investissements verts du secteur privé: étude de cadrage
La BERD8 soutient la transition verte au Maroc en investissant (environ 1,7 milliard d’euros) et en
entretenant un dialogue stratégique pour construire des économies sobres en carbone et résilientes.
Cette approche a été utilisée et adaptée pour aider les pays à faire face à la pandémie de Covid-19,
en identifiant les domaines porteurs d’opportunités en faveur d’une reprise verte. La BERD a ainsi
investi dans divers projets innovants, avec notamment des transactions dans le domaine des
énergies renouvelables pour soutenir des projets pionniers dans le cadre de la structure privé-privé,
ainsi que le premier projet de rééquipement de parc éolien en Afrique, des projets d’infrastructure
durable en participant à la première obligation verte d’infrastructures du Maroc et à la première
obligation municipale du Maroc, posant ainsi les jalons du lancement d’un programme de ville verte
à Agadir. La Banque a également fourni des lignes de crédit vertes à plusieurs banques marocaines
(pour plus de 400 millions d’euros), notamment la facilité de financement de l’efficacité énergétique
durable au Maroc (MorSEEF), la chaîne de valeur verte (GVC) et la facilité de financement de
l’énergie verte (GEFF), en utilisant des financements de l’UE et du Fonds vert pour le climat afin de
fournir des incitations et des conseils techniques aux prêteurs et aux emprunteurs. La BERD soutient
également la conservation de l’eau au Maroc par le biais de son programme d’investissement
échelonné aux côtés de l’UE et du Fonds vert pour le climat, à l’appui du plan d’irrigation de Saiss et
Garet dirigé par le ministère de l’Agriculture.
La BERD a également soutenu les autorités marocaines et l’Autorité nationale de régulation de
l’électricité (ANRE) dans leurs efforts d’atténuation du changement climatique, notamment i) en
élaborant le premier code du réseau électrique au Maroc pour favoriser un accès équitable et non
discriminatoire au réseau à tous les participants, ii) en évaluant la capacité du réseau électrique à
absorber l’électricité renouvelable intermittente supplémentaire.
6. AFD (Agence Française de Développement).
• Pour continuer d’intégrer les considérations climatiques dans la politique budgétaire et les
pratiques de gestion des finances publiques du Maroc, l’AFD a récemment lancé un
programme exhaustif intitulé « Politique publique pour une transition budgétaire verte ». Ce
programme est structuré en six domaines de résultats, avec pour chacun des indicateurs de
décaissement correspondants, à réaliser au cours des cinq prochaines années. Ces domaines
vont de la mise en place d’un dispositif institutionnel pour la réponse au changement
climatique, à la mise en œuvre d’un budget labellisé en faveur du climat, en passant par
l’intégration des considérations climatiques dans les marchés publics, la promotion des
émissions d’obligations vertes, l’élaboration d’une taxonomie de la finance verte, et la
promotion de la participation du secteur privé dans les investissements respectueux du
climat. Le programme est également axé sur l’importance de la responsabilité sociale et
environnementale au sein des entreprises publiques. En adoptant une approche holistique de
la transition verte au Maroc, l’AFD vise à s’assurer que la politique budgétaire et les pratiques
de gestion des finances publiques sont en totale harmonie avec les objectifs climatiques.
9 KfW, 2023, Maroc | Banque de développement KfW, accès au site Internet le 29/6/2023
associant énergie solaire thermique et énergie solaire photovoltaïque au sein d’un même
complexe).
o Secteur de l’eau : KfW soutient les programmes en cours dans le secteur de l’eau au
Maroc pour un montant de 700 millions d’euros.
• Développement économique durable: La banque KfW favorise l’octroi de prêts et de capitaux
propres aux micro-entreprises et aux petites et moyennes entreprises en fournissant des
fonds de refinancement et en venant en aide aux banques et aux institutions de microfinance.
Elle aide à mettre en place des structures dans le secteur financier, notamment pour financer
l’innovation et la création d’entreprises, pour contribuer à des processus de production plus
efficaces sur le plan énergétique ou pour octroyer des financements dans les zones rurales.
8. Autres
En juin 2023, le Maroc et le gouvernement des Pays-Bas ont signé un accord de 300 millions d’euros
en faveur d’investissements verts au cours des trois prochaines années. Ces fonds seront octroyés à
hauteur d’environ 35 % sous forme de don et le reste sous forme de prêt. Ils financeront des
projets dans les domaines des infrastructures, de l’eau, de l’agriculture, des énergies renouvelables
et de l’hydrogène vert.
1
Les objectifs de développement de ce programme (PDO) consistent à renforcer la capacité institutionnelle pour mettre en œuvre les CDN et améliorer la résilience
climatique des groupes et des écosystèmes vulnérables ciblés par le programme. Les indicateurs liés aux décaissements (ILD) associés aux résultats liés aux
décaissements (RLD) ont été sélectionnés pour suivre l’état d’avancement dans les principales dimensions du programme.
Tableau 2. Programme de la Banque mondiale pour la sécurité et la résilience hydriques
45 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 49
INTERNATIONAL MONETARY FUND 49
MAROC
Réponses des pouvoirs publics : À court terme, la politique monétaire devrait ramener l’inflation à des
niveaux plus faibles, et l’orientation de la politique budgétaire devrait favoriser un resserrement de la
politique monétaire. À moyen terme, il conviendrait de résorber le déficit des finances publiques tout en
accroissant l’investissement de façon à faire face au changement climatique et aux autres problématiques
à long terme. Les politiques structurelles visant à accroître la compétitivité consistent notamment à
moderniser les infrastructures liées au climat, renforcer la scolarisation et la formation, améliorer le climat
des affaires et mettre en œuvre les mesures destinées à accroître la participation au marché du travail,
notamment des femmes.
l’appréciation de l’euro par rapport au dollar ont entraîné une hausse des réserves qui se sont situées à
environ 35 milliards de dollars en juillet 2023.
Évaluation. Le niveau des réserves à environ 120 % en 2022 du niveau adéquat des réserves (corrigé
pour contrôles de capitaux) selon l’évaluation du FMI (ARA), est jugé satisfaisant. Selon les services du
FMI, les réserves resteront à des niveaux appropriés au cours de la période de prévision, car
l’amélioration du compte courant et du financement extérieur liée à la poursuite des réformes
structurelles compensera le remboursement de la LPL en 2024 et 2025. Le passage à un régime de
politique monétaire axé sur le ciblage de l’inflation avec un taux de change plus souple permettrait de
réduire la nécessité de détenir des réserves en dehors d’un budget pour financer des interventions sur le
marché des changes en cas de volatilité excessive du marché.
• Europe :
l’intensification des
retombées de la
guerre en Ukraine,
la crise énergétique
récurrente, les
ruptures
d’approvisionnement
et le resserrement de
la politique
monétaire
exacerbent les
ralentissements
économiques et les
corrections sur les
marchés du
logement et de
l’immobilier
commercial.
• Chine : un
ralentissement plus
A. Contexte
B. Prévisions de référence
3. Dans le scénario de référence des services du FMI, la dette publique est censée rester
inférieure à 70 % à moyen terme. Conformément au cadre budgétaire à moyen terme publié dans
le cadre de la loi de finances 2023, le ratio dette/PIB de l’administration centrale devrait baisser à
mesure que se poursuit le rééquilibrage budgétaire. Au niveau des administrations publiques, la
dette publique devrait avoisiner 62 % du PIB jusqu’en 2025, avant de diminuer pour s’établir à 60,4
% en 2028. Les mesures prévues de rééquilibrage budgétaire à moyen terme semblent réalistes, si
elles sont comparées aux mesures d’ajustement budgétaire prises dans un groupe de pays
1
La présente annexe ne tient pas compte de l’impact du séisme et des coûts de reconstruction qui y sont liés, qui
pourraient aggraver le profil de la dette, au moins à court terme.
6. La dette publique du Maroc reste sensible à plusieurs chocs à moyen terme. L’indicateur
du graphique en éventail de l’endettement, qui mesure les risques de solvabilité à moyen terme,
affiche une note égale à 1,8, qui est une note modérée. La trajectoire de référence de la dette et du
graphique en éventail suivent une tendance stable ou légèrement descendante à la fin de la période,
et la probabilité que la dette ne se stabilise pas est jugée limitée. Les besoins bruts de financement
retrouvent également une trajectoire descendante ou se stabilisent dans le scénario d’endettement.
Dans l’ensemble, les risques de solvabilité devraient être contenus grâce au rééquilibrage budgétaire
continu, aux réformes des finances publiques et à une reprise progressive de l’économie. Toutefois,
cette évaluation est sujette à d’autres chocs économiques, notamment des sécheresses, un
ralentissement économique mondial et de nouveaux chocs sur les termes de l’échange. Les passifs
conditionnels liés aux régimes publics de retraite non capitalisés2, aux garanties accordées à la dette
extérieure des entreprises publiques commerciales (environ 8 % du PIB), et aux prêts subventionnés
dans le cadre de la crise de la Covid-19 (environ 5 % du PIB) pourraient représenter des facteurs de
vulnérabilité supplémentaires ; toutefois, le transfert de ces prêts à un nouvel établissement financier
sous le contrôle de Bank al Maghrib (qui absorbera les premières pertes associées à d’éventuels
appels en garantie) est de nature à atténuer ces risques. Face à ces risques, les pouvoirs publics
doivent absolument accélérer le rééquilibrage budgétaire et réaffirmer leur attachement aux
réformes structurelles pour ramener le ratio dette/PIB en-deçà de 70 % du PIB à moyen terme. À
plus long terme, les risques de dette souveraine sont jugés modérés. Grâce aux récentes réformes,
les déficits de financement de nombreux régimes de retraite ont pu être réduits (voir études
actuarielles récentes de l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS)
et de la Cour des Comptes). Les autorités préparent un remaniement complet des régimes de santé
et de retraite pour les rendre financièrement viables. De vastes réformes dans les secteurs de l’eau
ou de l’énergie seront également indispensables pour réduire les facteurs de vulnérabilité de plus en
plus prononcés du Maroc face aux risques liés au changement climatique.
2
Une partie de ces passifs est déjà comptabilisée dans l’analyse, car la dette de l’administration centrale inclut les
obligations du Trésor détenues par l’administration de la sécurité sociale (d’environ 10 points de pourcentage du
PIB).
Mechanical Final
Horizon Comments
signal assessment
Overall … Moderate The overall risk of sovereign stress is moderate, reflecting moderate levels of vulnerability in the
medium and long-term horizons. Relevant reforms in the budgetary framework or the pension
system are expected in the coming years. Comprehensive reforms will also be needed to reduce
climate-related risks.
Near term 1/ Near-term risks of sovereign stress is low, reflecting a mechanical signal that is only marginally
above the low-risk threshold and also low sovereign spreads (equal to 211).
Medium term Moderate Moderate Relevant reforms in the budgetary framework are expected in the coming years, including the
Fanchart Moderate … reinforcement of the MTFF, the analysis of budget risks, and the implementation of a fiscal rule
anchored on the public debt.
GFN Moderate …
Stress test ... …
Long term … Moderate Indicators of the large amortization module show high risks in all three scenarios for all three ratios
considered. The climate-change adaptation and mitigation modules suggest substantial long-term
risks to the debt trajectory. A recent actuarial study from ACAPS projects a continuous degradation of
the active to retired population ratio and predicts that three of the main pension regimes will exhaust
financial reserves between years 2028 and 2044. In the health care system, a recent study from the
OECD predicts a deficit of the CNSS starting in 2026. An ambitious program of structural reforms is
Sustainable The projected debt path is expected to decrease in the medium term and GFNs will remain at
Sustainability
… with high manageable levels, conditional on the implementation of fiscal adjustment measures that are
assessment 2/
probability assessed as feasible. Therefore debt is assessed as sustainable with high probability.
4 State governments No
CPS
5 Local governments No
6 Public nonfinancial corporations No
7 Central bank No
8 Other public financial corporations No
3. Instrument coverage: Currency Oth acct.
Debt
& Loans payable IPSGSs 3/
securities
deposits 2/
Color code: █ chosen coverage █ Missing from recommended coverage █ Not applicable
2 Extra-budget. funds 0
CG
4 State govt. 0
CPS
5 Local govt. 0
6 Nonfin pub. corp. 0
7 Central bank 0
8 Oth. pub. fin. corp 0
Total 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1/ CG=Central government; GG=General government; NFPS=Nonfinancial public sector; PS=Public sector.
2/ Stock of arrears could be used as a proxy in the absence of accrual data on other accounts payable.
3/ Insurance, Pension, and Standardized Guarantee Schemes, typically including government employee pension liabilities.
4/ Includes accrual recording, commitment basis, due for payment, etc.
5/ Nominal value at any moment in time is the amount the debtor owes to the creditor. It reflects the value of the instrument at creation and
subsequent economic flows (such as transactions, exchange rate, and other valuation changes other than market price changes, and other
volume changes).
6/ The face value of a debt instrument is the undiscounted amount of principal to be paid at (or before) maturity.
7/ Market value of debt instruments is the value as if they were acquired in market transactions on the balance sheet reporting date (reference
date). Only traded debt securities have observed market values.
Commentary: The authorities have started to produce general government data, with technical assistance from the Fund. Under this accounting,
the perimeter of public debt would include the Treasury, extrabudgetary central government (e.g., public non-profit enterprises), local entities,
pension funds, and social welfare organizations. Consolidation of the debt under the general government perimeter would reduce the debt-to-
GDP ratio by about 6½ percent of GDP in 2022 (to about 62 percent). Contingent liabilities linked to subnational governments (debt level
estimated at about 2 percent of GDP in 2022), guarantees to commercial SOEs external debt (about 8 percent of GDP), and unconsolidated social
security funds, could represent additional vulnerabilities.
70
60
50
40
30
20
10
0
2013 2015 2017 2019 2021 2023 2025 2027 2029 2031
Foreign currency Local currency Local-linked
Note: The perimeter shown is central government.
Public debt by holder (percent of GDP) Public debt by governing law, 2022 (percent)
80
70
60
50
40
30
20
10
0
2013 2015 2017 2019 2021
Other identified flows -1.6 -0.4 -0.4 -0.4 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3
Contingent liabilities 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
(minus) Interest Revenues 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Other transactions -1.6 -0.4 -0.4 -0.4 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3
Contribution of residual 1.4 -0.9 -0.1 -0.1 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Gross financing needs 12.2 19.2 18.8 18.9 16.6 16.1 15.4 14.9 14.5 13.9 12.0
of which: debt service 9.1 16.8 17.2 18.0 15.9 15.7 15.3 14.7 14.3 13.8 11.9
Local currency 7.3 15.5 14.4 16.2 14.3 13.9 13.1 12.1 11.7 11.3 10.7
Foreign currency 1.8 1.3 2.9 1.7 1.7 1.8 2.1 2.6 2.6 2.5 1.2
Memo:
Real GDP growth (percent) 1.3 2.5 3.5 3.4 3.4 3.4 3.4 3.4 3.4 3.4 3.4
Inflation (GDP deflator; percent) 3.1 6.0 3.0 2.5 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0
Nominal GDP growth (percent) 4.3 8.6 6.6 6.0 5.4 5.5 5.5 5.4 5.4 5.4 5.4
Effective interest rate (percent) 0.0 3.8 4.2 4.3 4.4 4.5 4.5 4.4 4.3 4.2 4.2
Contribution to change in public debt
(percent of GDP)
20 30
Primary deficit
15 Projection 20
7 Real Interest rate
10 and relative
10 13 inflation
0 Real GDP
-1 -9
5 -4 growth
-10 Exch. rate
0 -24 depreciation
-20
Other flows
-5
-30
Residual
-10 -40
2013 2015 2017 2019 2021 2023 2025 2027 2029 2031 Cumulative
Commentary: Public debt will stabilize before start declining in 2026, reflecting expectations of a narrowing of primary deficits and stable
economic conditions. Long-term real GDP growth is assumed to be equal to the potential growth estimate. The real GDP growth and primary
deficit are the two main contributors to the change in public debt.
Banking crisis Commodity prices Exchange rate Contingent liab. Natural disaster
Medium-term index (index number) Medium-term risk analysis
0.50 Norm.
0.40 Value Value Weight Contribution
Debt fanchart index 1.78 0.39 0.50 0.20
0.30
GFN finaceability index 12.99 0.25 0.50 0.12
0.20
Medium-term index 0.3
0.10
Risk signal: 5/ Moderate
0.00 Final assessment: Moderate
2020 2021 2022 2023
Medium-term index
Low risk Prob. of missed crisis, 2023-2028, if stress not predicted: 18.2 pct.
High risk Prob. of false alarms, 2023-2028, if stress predicted: 23.9 pct.
Commentary: Both, the Debt Fanchart Module and the GFN Financeability Module, suggest moderate level of risk. The medium-term index is
also above the low risk threshold. The change in bank claims in the stress scenario is relatively low, which is mainly driven by the low marginal
interest rate paid by banks, which have high demand for government bonds (perceived as very safe). The contingent liability stress test is
triggered as the debt coverage is for a perimeter narrower than the general government. This test shows a path of gross financing needs
relatively similar to the baseline. Relevant reforms in the budgetary framework are expected in the coming years, including the reinforcement
of the MTFF, the analysis of budget risks, and the implementation of a fiscal rule anchored on the public debt.
Source: IMF staff estimates and projections.
1/ See Annex IV of IMF, 2022, Staff Guidance Note on the Sovereign Risk and Debt Sustainability Framework for details on index calculation.
2/ The comparison group is emerging markets, non-commodity exporter, program.
3/ The signal is low risk if the DFI is below 1.13; high risk if the DFI is above 2.08; and otherwise, it is moderate risk.
4/ The signal is low risk if the GFI is below 7.6; high risk if the DFI is above 17.9; and otherwise, it is moderate risk.
5/ The signal is low risk if the GFI is below 0.26; high risk if the DFI is above 0.40; and otherwise, it is moderate risk.
Grands amortissements :
GFN-to-GDP ratio Total public debt-to-GDP ratio
30.0 140
25.0 120
100
20.0
80
15.0
60
10.0
40
5.0 20
0.0 0
25.0 80
70
20.0
60
15.0 50
40
10.0 30
20
5.0
10
0.0 0
Baseline: Extension of fifth projection year Baseline: Extension of fifth projection year
With climate adaptation (standardized scenario) With climate adaptation (standardized scenario)
With climate adaptation (customized scenario) With climate adaptation (customized scenario)
30.0 120
25.0 100
20.0 80
15.0 60
10.0 40
5.0 20
0.0 0
Baseline: Extension of fifth projection year Baseline: Extension of fifth projection year
With climate mitigation (standardized scenario) With climate mitigation (standardized scenario)
With climate mitigation (customized scenario) With climate mitigation (customized scenario)
Commentaire : Le module de grands amortissements par défaut calcule les besoins bruts de financement et la dette à partir de
l’amortissement de la dette existante dans le cadre de trois scénarios illustratifs. Les indicateurs montrent des risques élevés dans les
trois scénarios pour les trois ratios étudiés. Les ratios besoins bruts de financement/PIB et dette publique/PIB montrent des
augmentations régulières dans deux des scénarios. Le module normalisé d’adaptation au changement climatique ajoute les coûts des
investissements associés de 0,2 % du PIB par an. Le module normalisé d’atténuation du changement climatique ajoute les coûts
d’environ 5 % du PIB par an en moyenne au cours de la période de prévision, bien que ces coûts soient censés être assumés en début
de période. Le module sur mesure d’atténuation du changement climatique suppose des coûts correspondant aux estimations du
rapport national sur le climat et le développement (CCDR) de 2022 (2 % du PIB par an jusqu’en 2050). Les scénarios semblent indiquer
qu’une combinaison de coûts supplémentaires non prévus liés à l’adaptation au changement climatique et à l’atténuation de ses effets
présentent des risques considérables à long terme pour la trajectoire d’endettement. Outre le changement climatique, le Maroc est
confronté à de considérables problématiques à long terme liées à ses systèmes publics de santé et de retraite. Une récente étude
actuarielle de l’ACAPS prévoit également une détérioration continue du ratio de la population active aux retraités et prévoit que trois
des principaux régimes de retraite auront épuisé leurs réserves financières entre les années 2028 et 2044. En ce qui concerne le
système de santé, une récente étude de l’OCDE prévoit un déficit de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) à compter de 2026
(la CNOPS a atteint un déficit en 2017). Les autorités préparent une refonte complète des systèmes de santé et de retraite pour les
rendre financièrement viables.
Change in external debt 6.1 2.0 11.7 -8.3 3.6 0.6 -1.7 -0.9 -0.5 -0.5 -0.8
Identified external debt-creating flows -1.2 4.1 3.2 -3.4 -0.3 -0.6 -0.5 -1.1 -0.8 -0.8 -0.6
Current account deficit, excluding interest payments 5.9 4.4 2.3 3.2 4.5 4.3 4.6 4.5 4.5 4.5 4.4
Deficit in balance of goods and services 9.5 7.8 7.3 9.2 11.5 10.2 9.7 9.4 9.0 8.6 8.3
Exports 34.0 34.2 30.8 33.2 44.8 39.0 38.4 37.9 37.5 37.1 36.8
Imports 43.5 42.0 38.1 42.5 56.3 49.1 48.1 47.3 46.5 45.7 45.1
Net non-debt creating capital inflows (negative) -5.2 -3.0 -1.0 -1.1 -1.5 -3.0 -1.9 -2.4 -2.2 -2.1 -1.9
Automatic debt dynamics 2/ -1.9 2.7 2.0 -5.5 -3.2 -2.0 -3.2 -3.2 -3.2 -3.2 -3.1
Contribution from nominal interest rate -0.8 -1.1 -1.1 -1.0 -0.8 -1.1 -1.6 -1.6 -1.6 -1.7 -1.6
Contribution from real GDP growth -1.0 -1.3 3.3 -4.0 -0.5 -0.9 -1.7 -1.6 -1.5 -1.5 -1.5
Contribution from price and exchange rate changes 3/ -0.1 5.1 -0.2 -0.6 -1.8 ... ... ... ... ... ...
Residual, including change in gross foreign assets (2-3) 4/ 7.3 -2.1 8.5 -5.0 3.9 1.2 -1.2 0.2 0.3 0.2 -0.2
External debt-to-exports ratio (in percent) 119.3 124.5 175.8 138.0 110.5 128.6 126.0 125.1 125.2 125.1 124.0
Gross external financing need (in billions of US dollars) 5/ 15.7 14.0 13.8 15.3 17.6 17.0 22.3 20.3 20.3 21.1 21.7
Percent of GDP 12.3 10.9 11.4 10.8 13.4 10-Year 10-Year 11.6 14.2 12.2 11.6 11.4 11.1
Scenario with key variables at their historical averages 6/ 48.9 49.0 50.9 52.3 53.7 53.5 -4.6
Historical Standard
Key Macroeconomic Assumptions Underlying Baseline Average Deviation
Nominal GDP (US dollars) 127.3 128.9 121.4 141.8 130.9 122.6 9.7 147.4 157.1 166.5 175.6 185.2 195.3
Real GDP growth (percent) 3.1 2.9 -7.2 8.0 1.3 2.5 4.0 2.5 3.5 3.4 3.4 3.4 3.4
GDP deflator in US dollars (change in percent) 0.4 -11.2 0.5 1.1 4.2 -0.2 5.9 9.8 3.0 2.5 2.0 2.0 2.0
Nominal external interest rate (percent) -2.4 -2.5 -2.4 -1.9 -1.9 -2.4 0.3 -3.0 -3.4 -3.6 -3.6 -3.7 -3.7
Growth of exports (US dollar terms, percent) 11.6 1.9 -15.0 26.0 24.4 6.1 12.9 -2.1 5.0 4.7 4.2 4.4 4.6
Growth of imports (US dollar terms, percent) 12.2 -2.3 -14.5 30.3 22.4 5.1 14.9 -1.8 4.3 4.2 3.7 3.7 4.0
Current account balance, excluding interest payments -5.9 -4.4 -2.3 -3.2 -4.5 -4.6 1.6 -4.3 -4.6 -4.5 -4.5 -4.5 -4.4
Net non-debt creating capital inflows 5.2 3.0 1.0 1.1 1.5 2.1 1.5 3.0 1.9 2.4 2.2 2.1 1.9
d’atténuation prévues dans le cadre de notre CDN est important et s’élève à environ 78,8 milliards
USD.
Le Maroc est également exposé aux risques liés aux catastrophes naturelles. Afin d’y faire face, notre
pays a fait le choix, durant les dernières années, d’une politique de gestion des « risques naturels »
orientée vers l’anticipation des crises. A ce titre, nous avons mis en place en 2020 un régime de
couverture contre les conséquences d’évènements catastrophiques au profit à la fois des personnes
assurées et des personnes ne disposant pas de couverture. Ce régime jouera un rôle important dans
l’indemnisation des victimes du tremblement de terre qui a touché notre pays le 8 septembre courant.
C’est dans ce contexte que le Maroc sollicite un accord au titre de la Facilité pour la résilience et la
durabilité (RSF), d’un montant de 1 milliard de DTS (112% de la quote-part), afin de soutenir ses efforts
d’atténuation et d’adaptation au changement climatique et contribuer à la stabilité prospective de la
balance des paiements, à travers la gestion des principaux risques liés au changement climatique. Cet
accord, sur une durée de 18 mois, complétera celui conclu avec le FMI, en avril 2023, au titre de la ligne
de crédit modulable (LCM), d’un montant équivalent à 3,7262 milliards de DTS (417% de la quote-
part), que nous considérons comme un dispositif de précaution pour faire face aux risques extrêmes
en cas de chocs sévères sur la balance des paiements. L’accord au titre de la RSF nous permettra, en
complémentarité avec les financements mobilisés auprès d’autres bailleurs de fonds, de mettre en
œuvre notre ambitieux programme de réformes et de catalyser des financements climatiques
supplémentaires de sources privées.
Les mesures de réformes (MR) qui seront financées par la RSF, telles que présentées au niveau du
mémorandum de politiques économiques et financières (MPEF), ci-joint, visent principalement i) à
préserver nos ressources en eau et à les valoriser au juste prix ; ii) à poursuivre la refonte du secteur
de l’électricité afin d’accroître la part des énergies renouvelables dans le mix-énergétique et de réduire
notre dépendance aux énergies fossiles ; iii) à canaliser l’investissement privé vers les activités
respectueuses du climat à travers le verdissement du système financier et son alignement sur les enjeux
du développement durable ; et iv) à renforcer le système de couverture contre les catastrophiques
naturelles.
Dans le cadre des efforts menés par le Maroc pour atténuer l’impact des risques liés au changement
climatique sur la stabilité de la balance des paiements, notre pays s’engage également à intégrer les
considérations climatiques dans la gestion des finances publiques et à procéder à une refonte
progressive de sa fiscalité environnementale. Cette refonte sera accompagnée de la mise en place de
mesures d’appui au profit des populations les plus vulnérables, afin d’assurer une transition
énergétique juste et équitable.
Durant la mise œuvre de l’accord au titre de la RSF, nous poursuivrons le dialogue étroit avec le FMI
et nous le consulterons avant toute révision des mesures de réformes contenues dans le MPEF,
conformément aux politiques du Fonds relatives à ces consultations. En outre, nous fournirons au FMI
les informations se rapportant aux progrès réalisés dans la mise en œuvre de ces mesures et à l’atteinte
de leurs objectifs.
Conformément à notre politique de transparence, nous autorisons également le FMI à publier cette
lettre, ses pièces jointes et le rapport d’évaluation relatif à l’accord au titre de la RSF.
Nous tenons à remercier les Administrateurs, l’équipe Maroc, les services et la direction du FMI pour
leur soutien tout au long de ce processus et pour leurs avis constructifs lors des discussions. Nous
aspirons à poursuivre, au cours des prochaines années, notre coopération étroite et fructueuse avec le
Fonds.
3. La problématique de l’eau est une priorité pour le Maroc. Le projet du plan national de l’eau
(PNE) prévoit des investissements importants dans ce secteur sur la période 2020-2050, afin de
combler l’écart entre l’offre et la demande. Pour sa part, le programme national pour
l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation pour la période 2020-2027 (PNAEPI) vise la
consolidation des efforts de sécurisation de l’approvisionnement en eau pour un coût estimé à
14 milliards USD. A ce titre, le Maroc poursuivra la construction de barrages, le développement des
projets de dessalement de l’eau de mer en utilisant les énergies renouvelables (avec un objectif de 1
milliard de m3 d’ici 2030) et le renforcement et la sécurisation de l’alimentation en eau potable via
des projets d’interconnexion entre systèmes hydrauliques. Le Maroc cible également une meilleure
gestion de la demande via l’économie et la valorisation de l’eau (potable, industrielle et d’irrigation),
ainsi que la réutilisation des eaux usées tout en mettant en place une stratégie de communication et
de sensibilisation.
5. Le gouvernement est également déterminé à poursuivre les actions visant la préservation des
ressources en eaux souterraines, notamment à travers l’adoption de deux importants arrêtés
d’application de la loi 36-15 sur l’eau (MR 1, février 2025). Ces textes réglementaires ont pour
objectif de fixer, pour le premier, les conditions et les modalités de délimitation des périmètres de
sauvegarde et d’interdiction, d’octroi des autorisations et des concessions à l’intérieur de ces
périmètres et, pour le second, les critères et les modalités de délimitation des périmètres de
protection rapprochée ou éloignée, les installations, les travaux et les actes pouvant être interdits ou
réglementés à l’intérieur desdits périmètres.
6. Les réformes engagées dans le secteur de l’eau sont étroitement liées à celles dans le secteur
énergétique, notamment lorsqu’il s’agit du dessalement de l’eau de mer ou de la réutilisation des
eaux usées épurées, qui sont fortement énergivores. Le Maroc a été l’un des premiers pays à revenu
intermédiaire à s’engager dans un ambitieux programme de développement des énergies
renouvelables, à travers sa stratégie énergétique nationale 2009-2030. Cette stratégie, vise
notamment à réduire la dépendance du pays aux énergies fossiles, y compris le charbon, à travers
des investissements très importants, visant principalement :
• le développement des énergies renouvelables dans le mix énergétique pour atteindre 52% de
capacité installée en énergies renouvelables d'ici 2030. Le gouvernement compte poursuivre un
plan d’équipement en moyens de production et de réseau de transport d’électricité porté par
l’ONEE, MASEN et le secteur privé qui favorise l’installation d’une capacité additionnelle
notamment de source renouvelable ;
• l’augmentation de la part du gaz naturel (combustible de la transition énergétique) dans le mix
énergétique. Il est ainsi prévu la conversion des Turbines à gaz à base de Fioul de Kénitra et de
Mohammedia en Gaz Naturel à l’horizon 2027 dans le cadre du Plan d’Equipement Electrique
2023-2027, l’objectif étant de diminuer progressivement la part du charbon afin d’encourager la
production des énergies propres. Dans ce sens, le Ministère de la transition énergétique et du
développement durable (MTEDD) transmettra, une stratégie gazière pour permettre à l’ONEE de
planifier ses investissements en gaz naturel dans le cadre de son plan d’équipement ;
• le renforcement du réseau de transport pour évacuer les quantités importantes de l’énergie
éolienne de la région Sud vers la région Centre (3000 MW sur 1600 Km) ;
• le développement de l’hydrogène vert à travers la préparation de « l’offre Maroc » en la matière,
couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur de la filière hydrogène vert.
7. Pour atteindre les objectifs fixés par la stratégie énergétique et attirer plus d’investissements
privés, le gouvernement est engagé à poursuivre la restructuration profonde du marché de
l’électricité, à travers notamment :
ainsi, d’améliorer son efficacité énergétique de 20% d’ici 2030. Le pays s’engage à poursuivre les
efforts menés dans ce sens, en complétant le cadre législatif relatif à l’efficacité énergétique (loi 47-
09) par l'adoption de plusieurs arrêtés ministériels précisant l'étiquetage et les normes minimales
d'efficacité énergétique pour trois produits énergivores, à savoir : les moteurs électriques, les
climatiseurs et les réfrigérateurs. Ces produits ainsi que les normes qui s’y rapportent ont été
identifiés sur la base d’études d’impact et d’analyses préalables menées par le MTEDD. Un arrêté
similaire sera préparé pour les produits d'éclairage et ce, en suivant la même procédure. Dans le
même sens, le projet de décret relatif aux entreprises de services énergétiques (ESCO) sera adopté
avant fin février 2025, permettant ainsi, d’encadrer cette activité et de promouvoir le recours aux
contrats de performance énergétique qui constituent une des solutions aux difficultés rencontrées
par certaines entreprises pour la mobilisation des financements destinés aux travaux d’efficacité
énergétique. De plus, les études préalables et les textes juridiques relatifs à l’abaissement du seuil de
la consommation énergétique associée à l’audit obligatoire seront élaborés en vue notamment
d’augmenter la part des entités qui y sont assujetties (MR 7).
9. Au niveau des finances publiques, et dans le cadre de sa gestion des risques climatiques, le
MEF publiera régulièrement, sur une base annuelle, en commençant par le document de
programmation budgétaire triennale accompagnant la loi de finances 2025 et avec l’assistance
technique du FMI, une analyse de la soutenabilité de la dette qui intégrera l'impact du changement
climatique (MR 8, février 2025). Par ailleurs, l’étiquetage du budget climatique (Climate Budget
Tagging), en cours de mise en place avec l’appui de la BM et de l’Agence Française de
Développement (AFD), permettrait notamment, de mieux identifier, apprécier et suivre les
programmes et les dépenses publiques liés au climat et ainsi optimiser les ressources disponibles et
déterminer les financements nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques du pays.
10. L’amélioration de la résilience climatique passe également par une intégration des
externalités négatives liées à l’utilisation des énergies et des produits « bruns » dans le cadre des
politiques économiques, notamment fiscales. A ce titre, le gouvernement s’engage à élaborer et
adopter progressivement une feuille de route pour la mise en place d'une taxe carbone (MR 9, février
2025). Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de l’article 7 de la loi
cadre n°69-19 sur la fiscalité et devrait intervenir en concertation avec l’ensemble des parties
prenantes, publiques et privées. Il s’agit de procéder, dans une première étape, à l’analyse de l´état
des lieux (inventaire et évaluation de l’efficacité des mesures fiscales environnementales existantes)
et, dans une deuxième étape, à l’identification des préalables à l’adoption d’une taxe carbone, à son
périmètre (il pourrait concerner les 5 secteurs visés par le mécanisme européen d'ajustement
carbone aux frontières CBAM, permettant d’éviter de payer des taxes à l’UE et les maintenir au
niveau national), à son fait générateur et à son niveau. Avec l’appui technique de la BM, ce travail se
basera sur les bonnes pratiques au niveau international ainsi que sur des exercices de simulation et
de modélisation des impacts macroéconomique et microéconomique.
11. Le Maroc a déjà adopté plusieurs mesures pour réformer son système de la fiscalité
environnementale. A titre d’exemple, il a mis en place plusieurs incitations fiscales au profit des
activités considérées vertes, comme l’exonération des véhicules à moteur électrique et des véhicules
12. Dans l’optique d’orienter la consommation vers les produits « verts », le MEF établira et
approuvera une liste qui distingue mieux, dans le Système harmonisé (SH) de l'OMD, les produits
respectueux du climat de ceux polluants et introduira dans la loi de finances des changements de
politique tarifaire sensibles au climat sur la base de cette liste de produits. Concrètement, il s’agit de
l’identification et la classification des produits selon leur impact environnemental, afin d’adapter la
politique tarifaire aux objectifs environnementaux, soit pour promouvoir, soit pour décourager la
circulation transfrontière de certains produits en fonction de leur impact sur l’environnement. A ce
titre, nous veillerons à ce que les ajustements tarifaires proposés soient conformes aux règles de
l'OMC.
13. S’agissant de la gestion des risques liés au catastrophes naturelles, le Maroc a mis en place
en 2020 un régime de couverture qui porte sur deux volets : un volet assurantiel qui couvre le
préjudice corporel et les biens assurés (résidence, commerce, industrie, …) et un volet allocataire qui
garantit, à travers le Fonds de solidarité contre les événements catastrophiques (FSEC), à l’ensemble
des individus non assurés présents sur le territoire national un droit minimal de compensation des
préjudices en cas de survenance d’un événement catastrophique. Afin de renforcer le régime de
couverture contre les conséquences des catastrophiques naturelles, le Ministère de l’économie et des
finances complétera le cadre juridique régissant ce régime à travers notamment, l’amendement du
Décret n°2-18-785 du 29 avril 2019 pris pour l’application de la loi n° 110-14 instituant un régime de
couverture des conséquences d’évènements catastrophiques. Cette mesure devrait permettre
notamment de définir une clause horaire des événements catastrophiques, ce qui est de nature à
améliorer les conditions de transfert du risque au marché de la réassurance internationale, qui est
devenu de plus en plus sévère avec l'augmentation observée de la fréquence et de la gravité des
catastrophes naturelles (MR 13, février 2024).
14. La canalisation et l’orientation des financements privés vers les priorités climatiques et
environnementales restent fondamentales, en particulier pour atteindre les objectifs ambitieux de la
CDN du Royaume. C’est dans ce sens, que le MEF, Bank Al-Maghrib (BAM), l'Autorité Marocaine du
Marché des Capitaux (AMMC), l’Autorité de contrôle des assurance et de prévoyance sociale
(ACAPS), ainsi que d’autres acteurs, se sont inscrits, dès 2016 à l’occasion de l’organisation de la
COP22 à Marrakech, dans un processus de verdissement du système financier, à travers l'élaboration
d'une feuille de route pour la finance climat visant l’alignement du secteur financier, dans toutes ses
composantes, sur les enjeux du développement durable.
15. Dans ce sens, BAM s’est engagée dans un processus visant à prendre en considération le
changement climatique dans ses missions pour assurer la préservation de la solidité du secteur
bancaire face aux risques climatiques, promouvoir la finance verte et réduire l’empreinte
environnementale de ses activités. Elle a, de ce fait, entrepris plusieurs actions dans ce sens, telles
que la publication, en 2021, de la directive relative au dispositif de gestion des risques financiers liés
au changement climatique et à l'environnement. Cette directive s’inspire des principes internationaux
et des meilleures pratiques édictées en matière de finance verte, particulièrement les
recommandations du Réseau des Banques Centrales et Superviseurs pour le verdissement du secteur
financier (NGFS), dont BAM est membre depuis 2018, et les recommandations de la Task Force on
Climate-Related Financial Disclosure (TCFD).
16. De même, l’AMMC a mis en place des guidelines pour le développement d’un cadre des
émissions des obligations vertes et durables au Maroc, ce qui a permis de réaliser plusieurs
opérations d’émission d’obligations vertes par les acteurs nationaux. Egalement, pour renforcer la
coopération internationale, le MEF a rejoint la Plateforme internationale sur la finance durable en
2019 et la Coalition des ministres des Finances pour le changement climatique en 2022 et œuvre
pour le verdissement du secteur financier et la promotion des investissements verts. Capitalisant sur
ces acquis, et afin d’accélérer, notamment, la mobilisation du secteur privé au profit du financement
de la transition climatique, le Maroc s’engage à mettre en place un ensemble de mesures concrètes,
à savoir :
• une stratégie nationale de financement climatique qui permet notamment d’estimer le potentiel
de financement à mobiliser par le secteur financier pour atteindre les objectifs du pays en matière
d'atténuation et d'adaptation au changement climatique et les moyens de les mobiliser, tout en
améliorant la gestion du risque climatique dans le secteur financier (MR14, septembre 2024). Les
détails se rapportant à cette stratégie (y compris ses piliers, ses besoins de financement et ses
options) et le calendrier de sa mise en œuvre seront discutés lors de la première revue de l’accord
au titre de la RSF ;
• une taxonomie financière verte nationale, qui constitue un élément essentiel pour orienter le
financement privé vers des actifs et des projets verts, avec l’appui de la BM, et en coordination
entre le MEF et les régulateurs du secteur financier (BAM, AMMC et ACAPS) ainsi que les autres
parties prenantes des secteurs public et privé ;
• la définition d’un cadre pour la réalisation des émissions d’obligations vertes souveraines, avec le
soutien de la BM, qui pourrait faciliter la réalisation desdites émissions sur le marché financier
international dans une seconde étape, si les conditions sont réunies ;
• le MEF mettra en place progressivement, à travers la Société Nationale de Garantie et de
Financement de l'Entreprise (TAMWILCOM) des exigences d'évaluation des impacts
environnementaux des projets financés qui bénéficient de la garantie et qui dépassent un certain
seuil. Ce dernier, ainsi que les modalités techniques de cette évaluation, feront l’objet de
discussions approfondies entre le MEF, TAMWILCOM et, éventuellement, d’autres acteurs
concernés, en vue de définir des critères appropriés pour l’évaluation de ces projets (MR 15,
septembre 2024). Cette réforme permettra de générer un effet de démonstration important et
devrait inciter les établissements bancaires marocains à intégrer la dimension environnementale
dans le processus de prise de décision, et les entreprises à évaluer l’implication de leurs activités
sur le plan environnemental. Elle permettra également à l’Etat de jouer le rôle de catalyseur pour
le verdissement graduel du secteur financier et l’orientation des financements vers les
investissements verts ou les projets à impact favorable sur le climat/environnement ;
• BAM procédera à la publication, d’ici fin février 2025, des directives de surveillance sur la
divulgation et la communication d'informations aux banques en matière de risques climatiques,
sur la base des directives émises par l'International Sustainability Standards Board (ISSB), ainsi que
des directives spécifiques aux banques sur la collecte et la déclaration des expositions des grands
emprunteurs aux principaux risques climatiques (MR 16). Cette mesure complétera celles déjà
engagées ou en cours de mise en place avec l’appui d’autres bailleurs de fonds. Ainsi, un
mémorandum a été conclu en 2022 entre BAM, le GPBM et la BERD afin de faciliter la convergence
des pratiques de gestion des risques climatiques des banques marocaines avec les dispositions
de la directive réglementaire sur les risques climatiques de 2021 et les bonnes pratiques
internationales. De même, elle a procédé en 2022, avec l’appui de la BM, à la finalisation du 1er
exercice d’évaluation des risques climatiques pour le secteur bancaire marocain.
17. Un comité interministériel sera institué par le MEF afin d’assurer la coordination entre les
différentes parties prenantes, ainsi que le suivi de la mise en œuvre des mesures de réformes
prévues dans le cadre de l’accord RSF.
Numéro Date de
Les mesures de réforme (MR) du Maroc au titre de l’accord RSF Revues
de MR réalisation
1 Le ministère de l'Eau et de l'Equipement soumettra à la Commission Février-25 3
interministérielle de l'eau une étude qui évalue le coût réel de l'eau et présente
le principe de recouvrement des coûts qui pourrait éclairer une méthodologie
de tarification basée sur des références internationales. Le ministère de l'Eau et
de l'Equipement adoptera également deux décrets d'application de la loi sur
l'eau (36-15) afin de renforcer la protection des ressources en eaux souterraines
(décret sur les périmètres de sauvegarde et d'interdiction et décret sur les
périmètres de protection immédiate, rapprochée ou lointaine).
2 L'ANRE approuvera la proposition présentée par l'ONEE sur la dissociation de Février-25 3
ses comptes financiers de transport
3 L'ANRE publiera les tarifs d'utilisation du réseau national de transport Février-24 1
d'électricité et les frais du service système (d'ici octobre 2023) ainsi que la
capacité du réseau à recevoir de l'électricité provenant de sources renouvelables.
4 L'ANRE publiera les tarifs d'accès des producteurs d'énergie renouvelable au Février-25 3
réseau de distribution d'électricité moyenne tension.
5 Le ministère de la Transition Energétique et du Développement Durable Septembre-24 2
adoptera progressivement des arrêtés ministériels pour la mise en œuvre
complète de la législation encadrant le secteur de l'électricité (loi 48-15, 40-19
et 82-21) (en plus des deux arrêtés prévus dans le cadre du programme « Énergie
Verte » de l'UE).
6 L'ANRE approuvera et publiera i) les indicateurs de qualité que doit respecter le Septembre-24 2
réseau national de transport en termes de sécurité, de fiabilité et d'efficacité, à
mettre à jour régulièrement, et ii) le code de bonne conduite du gestionnaire du
réseau de transport.
7 Le ministère de la Transition Energétique et du Développement Durable Février-25 3
complétera le cadre juridique de l'efficacité énergétique en i) adoptant des
arrêtés ministériels précisant l'étiquetage et les normes minimales d'efficacité
pour une série de produits ; ii) préparer un arrêté ministériel similaire sur les
produits d'éclairage ; iii) adopter le projet d'arrêté ministériel relatif aux ESCO
(Entreprises de Services Énergétiques) , et iv) élaborer les études préalables et
les textes juridiques relatifs à l’abaissement du seuil de la consommation
énergétique associé à l’audit obligatoire.
8 Le ministère de l’Économie et des Finances publiera régulièrement, à Février-25 3
commencer par le Document de programmation budgétaire triennale
accompagnant la loi de finances 2025, une analyse de la soutenabilité de la dette
qui inclura l’impact du changement climatique, avec l’assistance technique du
FMI.
9 Le ministère de l'Économie et des Finances produira et commencera à adopter Février-25 3
un document de conception pour l'introduction d'une taxe carbone,
conformément aux recommandations des institutions financières
internationales, et en consultation avec le ministère de la Transition énergétique
et du Développement durable.
10 Le ministère de l'Économie et des Finances introduira dans la loi de finances Février-24 1
2024 une réforme qui éliminera progressivement les dépenses fiscales brunes
existantes en augmentant le taux de taxation des produits pétroliers polluants.
11 Le ministère de l'Économie et des Finances publiera un arrêté ministériel qui Février-24 1
éliminera progressivement les subventions sur le gaz butane, à partir de 2024.
12 Le ministère de l'Économie et des Finances atténuera l'impact sur la population Février-24 1
de la mesure RM10 en élargissant les transferts monétaires dans le cadre du
nouveau registre social unifié et en aidant les agriculteurs à remplacer le gaz
butane par des pompes solaires pour l'irrigation des petits champs.
Numéro Date de
Les mesures de réforme (MR) du Maroc au titre de l’accord RSF Revues
de MR réalisation
13 Le Ministère de l'Economie et des Finances complétera le cadre juridique de la Février-24 1
couverture contre les risques de catastrophes naturelles en amendant le décret
pris pour l’application de la loi n° 110-14 instituant un régime de couverture des
conséquences d’évènements catastrophiques.
14 Le ministère de l'Économie et des Finances, BAM et les régulateurs du marché Septembre-24 2
des capitaux et des assurances adopteront et publieront une stratégie nationale
de financement climatique qui estime le potentiel de financement à mobiliser
pour atteindre les objectifs du pays en matière d'atténuation et d'adaptation au
climat et les moyens de les mobiliser, et qui améliore la gestion des risques
climatiques dans le secteur financier.
15 Le ministère des Finances progressera dans le verdissement du dispositif Septembre-24 2
national d’aide à l'accès au financement en mettant en place des exigences
d'évaluation des impacts environnementaux des projets financés dépassant un
certain seuil.
16 BAM publiera des directives de surveillance sur la divulgation et la Février-25 3
communication d’informations aux banques en matière de risques climatiques,
sur la base des orientations émises par l'International Sustainability Standards
Board (ISSB) et des orientations spécifiques aux banques sur la collecte et la
déclaration des expositions des grands emprunteurs aux risques climatiques
majeurs.
Cette situation est devenue de plus en plus évidente au cours de ces dernières années,
amplifiant les fortes fluctuations de croissance qui ont accompagné les multiples chocs subis
par l’économie marocaine depuis la pandémie de COVID-19. Les sécheresses peuvent
également avoir des répercussions sur les finances publiques et la balance des paiements, car
elles contraignent les autorités à prendre des mesures d’urgence coûteuses pour venir en aide
aux agriculteurs et à augmenter les importations de denrées alimentaires pour compenser
l’insuffisance de la production nationale. En 2022, cette situation a coïncidé avec une flambée
mondiale des cours des denrées alimentaires à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie,
ce qui a accentué les conséquences de la sécheresse de cette année-là pour la balance des
paiements. Les inondations, quant à elles, entraînent des pertes directes moyennes estimées à
environ 450 millions de dollars par an.
1
Javier Diaz Cassou, Amina Iraqi, Carole Megevand, Federica Marzo, « Rapport de suivi de la situation
économique au Maroc : la reprise économique tourne à sec », Washington, 2022, Groupe de la Banque
mondiale.
2
Banque mondiale, 2022 : « Maroc : Rapport climat et développement », Washington. Banque mondiale
://www.https://openknowledge.worldbank.org/server/api/core/bitstreams/0a549cdc-c5c8-53a0-a570-
078800be7e02/content
MAROC
1,9 million de Marocains à migrer vers les villes. Dans les zones urbaines, les cartes de risques
établies pour plusieurs villes montrent que les quartiers défavorisés (où les migrants
climatiques seront plus susceptibles de s’installer) sont également plus exposés aux
inondations et aux risques liés à l’élévation du niveau de la mer.
Les autorités marocaines ont renforcé leurs politiques et leurs engagements pour faire
face au changement climatique au cours de la dernière décennie. Le Maroc a présenté sa
première contribution déterminée au niveau national (CDN) en 2015, et une version actualisée
de cette contribution en 2021. En ce qui concerne l’adaptation, la CDN révisée prévoit un
renforcement des interventions dans les quatre secteurs sur lesquels portait déjà la CDN de
2015 (agriculture, eau, pêche et aquaculture, et foresterie) au moyen d’objectifs élargis, et
comprend plusieurs secteurs supplémentaires : météorologie, espaces sensibles (littoral,
montagnes et oasis), aménagement urbain et rural, et santé. Les objectifs d’adaptation définis
dans la CDN sont précisés dans le Plan national stratégique d’adaptation, qui a été adopté en
janvier 2022. Ce plan fixe une feuille de route pour 2020-2030, assortie d’un cadre concerté et
inclusif pour appuyer la planification de l’adaptation et les mesures prioritaires visant à
renforcer la résilience de la population et des territoires face au changement climatique.
Faire face à la pénurie d’eau constitue depuis longtemps une priorité nationale pour le
Maroc. L’investissement dans les infrastructures (principalement dans des barrages et des
interconnexions de bassins) a traditionnellement été la pierre angulaire de la stratégie des
pouvoirs publics pour faire face à la pénurie d’eau3.C’est toujours le cas aujourd’hui, et tant le
Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation (2020-2027) que
le Plan national de l’eau (2020-50) continuent de donner la priorité aux solutions du côté de
l’offre, en mettant de plus en plus l’accent sur les ressources en eau non conventionnelles,
notamment celles issues du dessalement et de la réutilisation des eaux usées. Depuis
l’adoption du Plan Maroc Vert en 2008, le gouvernement a également soutenu l’adoption de
techniques d’irrigation modernes pour augmenter la productivité de l’eau. Cependant, la
faiblesse des politiques de gestion de la demande en eau et les tarifs peu élevés de certains
services (en particulier pour l’irrigation) ont favorisé la surconsommation, et les politiques de
fixation des tarifs ne tiennent pas encore pleinement compte de la rareté relative de l’eau. Le
nouveau modèle de développement du pays a été établi en tenant compte de ce problème et
en mettant l’accent sur la nécessité de renforcer la gestion de la demande d’eau, notamment
par l’adoption de tarifs qui correspondent à la valeur réelle de la ressource en eau. Les
autorités procèdent actuellement à une analyse du coût de l’eau qui servira de base à la mise
au point d’un nouveau cadre de tarification de l’eau dans le pays. En outre, le secteur de l’eau
3
Depuis lors et jusqu’en 2020, le nombre de grands barrages est passé de 20 à 146, et la capacité de stockage
totale est passée de 2 à 19,1 milliards de m3.
doit définir le bon modèle de gouvernance pour gérer de manière adéquate les demandes
concurrentes des différents secteurs, par l’intermédiaire d’une entité nationale forte et
compétente, mais aussi d’entités décentralisées renforcées (organismes chargés des bassins
fluviaux) capables de prendre en considération les spécificités locales dans le processus de
prise de décision. Le Maroc a déjà lancé une réforme visant à renforcer la gouvernance du
secteur, et la loi sur l’eau approuvée en 2016 prévoit une gestion et une planification
décentralisées, intégrées et participatives des ressources en eau, ainsi que la mise en place de
systèmes d’information sur l’eau à l’échelle nationale et au niveau des bassins fluviaux.
Bien qu’elles aient considérablement augmenté au cours des dernières décennies, les
émissions de gaz à effet de serre du Maroc restent relativement faibles. Les émissions
annuelles totales du pays ont doublé entre 2000 et 2019 (de 44,6 à 91,2 millions de tonnes
d’équivalent CO2). Elles ne représentent toutefois que 0,2 % des émissions mondiales, et
l’intensité carbone de l’économie marocaine est inférieure de 9 % à celle du monde et de 30 %
à celle de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. En outre, depuis le début des
années 2010, le Maroc est entré dans une dynamique de découplage relatif dans le cadre de
laquelle le PIB réel croît plus rapidement que les émissions de gaz à effet de serre, ce qui laisse
entendre que l’intensité carbone du PIB a commencé à diminuer.
Le secteur de l’électricité est le plus grand contributeur aux émissions du Maroc, ce qui
justifie un programme de décarbonisation qui a été axé, à juste titre, sur le
développement des énergies renouvelables. Le secteur de l’énergie représentait 65,1 % du
total des émissions brutes de gaz à effet de serre en 2018, suivi par l’agriculture (22,1 %), les
procédés industriels (6 %) et la gestion des déchets (5,4 %). En ce qui concerne les émissions
liées à l’énergie, le secteur de l’électricité arrive en tête avec 36,1 %, suivi du secteur des
transports (29 %). Ainsi, comme dans de nombreux autres pays, les politiques d’atténuation du
Maroc ont jusqu’à présent donné la priorité à la décarbonisation de la production d’électricité.
En effet, plusieurs projets solaires et éoliens d’envergure ont été conçus pour exploiter le fort
potentiel d’énergie renouvelable du pays.
Cependant, les efforts de décarbonisation du Maroc par les énergies renouvelables ont
été contrebalancés par une utilisation croissante du charbon pour produire de
l’électricité. Malgré les progrès récents, les énergies éolienne, solaire et hydroélectrique n’ont
représenté que 20 % de la production d’électricité du pays et 9,8 % de sa consommation totale
d’énergie en 2019 (si les biocarburants et les déchets sont pris en compte), contre 56,5 % pour
le pétrole, 29,8 % pour le charbon et 3,9 % pour le gaz naturel. Parallèlement aux efforts
déployés pour exploiter le vaste potentiel d’énergies renouvelables du pays, trois nouvelles
centrales au charbon ont été mises en service dans les années 2010, ce qui a porté la capacité
totale de production d’électricité à base de charbon à plus de 4 GW (39 % de la production
totale d’électricité en 2021). Par conséquent, l’intensité carbone du secteur de l’électricité a
continué d’augmenter, avec environ 600 tonnes de CO2 émises par GWh en 2020, soit l’une
des plus élevées au monde
Avant la COP-26 qui s’est tenue à Glasgow en novembre 2021, le Maroc a présenté une
contribution déterminée au niveau national (CDN) révisée avec un objectif d’atténuation
renforcé. Dans le cadre de sa CDN révisée, le pays vise à réduire de 45,5 % ses émissions de
gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à un scénario de maintien du statu quo. Cela
représente une augmentation de 3,5 points de pourcentage de l’objectif d’atténuation par
rapport à la CDN de 2016. Il est à noter que la CDN actualisée porte pour la première fois sur
les secteurs du ciment et des phosphates. L’inclusion de ce dernier secteur est particulièrement
pertinente, étant donné qu’il est estimé que le Maroc détient environ 75 % des réserves
mondiales de phosphate et qu’il est devenu, au niveau mondial, le cinquième plus grand
exportateur d’engrais. Selon le projet Climate Action Tracker, les objectifs et les politiques
climatiques du Maroc sont « presque suffisants », et les objectifs fixés dans le cadre de son
don inconditionnel sont conformes à leur contribution équitable à l’Accord de Paris.
L’essentiel de cet effort d’investissement pourrait être assumé par le secteur privé si des
réformes fondamentales sont mises en œuvre. Selon le CCDR, jusqu’à 85 % des
investissements de décarbonisation nécessaires à la concrétisation d’un Maroc sobre en
carbone et résilient pourraient être réalisés par le secteur privé, ce qui réduirait au minimum la
pression sur les finances publiques du pays, déjà fortement mises à l’épreuve. Toutefois, pour
que ce scénario se concrétise, le pays devrait transformer fondamentalement son marché de
l’électricité et ses structures institutionnelles. L’une des réformes les plus urgentes consiste à
autoriser l’accès de tiers aux réseaux de transmission et de distribution à des tarifs réglementés
afin que les investisseurs privés dans les énergies renouvelables puissent vendre directement
aux clients remplissant les conditions requises, sans discrimination. Il est plus probable que le
secteur public conserve un rôle de premier plan dans les investissements d’adaptation.
Néanmoins, la participation du secteur privé à l’effort de mobilisation concernant l’eau peut
être accrue, par exemple au moyen de partenariats public-privé bien conçus dans le domaine
du dessalement et de la réutilisation des eaux usées, comme l’envisagent déjà les autorités. Là
encore, pour encourager la participation du secteur privé à l’adaptation, il faudra disposer de
cadres réglementaires solides.
Le cadre de partenariat pays (CPF) de la Banque mondiale fait de l’action climatique l’un de ses
principaux objectifs. L’examen des résultats et de l’apprentissage au titre du CPF, présenté au
Conseil des Administrateurs de la Banque mondiale le 23 août 2023, a renforcé l’accent initial
que le CPF mettait sur le changement climatique et a ajouté au cadre stratégique un nouveau
pilier stratégique intitulé « Soutenir la transition climatique », assorti de l’objectif n° 8
« Améliorer l’accès à des ressources en eau durables », de l’objectif n° 9 « Accroître la
résilience aux chocs/changements climatiques et renforcer les mesures d’atténuation » et de
l’objectif n° 10 « Promouvoir une approche du changement climatique dans l’ensemble des
administrations publiques ». À l’heure actuelle, la Banque mondiale dispose d’un solide
portefeuille d’opérations de prêt et d’assistance technique axées sur le changement climatique.
Sur le plan analytique, le rapport portant sur Maroc, publié en novembre 2022, a été l’un des
premiers rapports sur le changement climatique et le développement établis par la Banque
mondiale.
• L’opération Action climatique / Appui au programme CDN axé sur les résultats
(350 millions de dollars) porte principalement sur la mise en œuvre de certaines des
recommandations essentielles du CCDR, notamment l’approche qui vise à renforcer dans
l’ensemble des administrations publiques les mécanismes de coordination pour traiter les
questions urgentes liées au changement climatique et au développement, tant au niveau
national que territorial. En particulier, l’opération Action climatique permettra d’intégrer des
considérations climatiques dans les politiques du secteur financier et les pratiques relatives aux
finances publiques, en utilisant la planification budgétaire, l’établissement des budgets, la
gestion des investissements publics et les pratiques de passation des marchés comme des
instruments permettant d’accélérer la transition climatique4.Elle permet également de mettre
en place des mécanismes institutionnels qui favorisent une approche intégrée du changement
4
Le Maroc a rejoint la Plateforme internationale sur la finance durable en 2019 et la Coalition des ministres
des Finances pour l’action climatique en 2022. L’opération Action climatique permettra d’aider le
gouvernement marocain à mettre en œuvre ses engagements concernant les « Principes d’Helsinki ».
D’autres opérations de prêt actuelles ont des retombées positives majeures sur le plan
de l’action climatique. Il s’agit notamment de : i) la série concernant le financement à
l’appui de politiques de développement pour le renforcement du capital humain et la
résilience (première opération approuvée en 2022 pour un montant de 500 millions de
dollars), qui comprend parmi ses objectifs l’adaptation des services de santé et de protection
sociale aux risques liés au changement climatique, ainsi que l’amélioration de la gestion des
risques climatiques et de la résilience face aux évènements catastrophiques ; ii) le
financement du projet d’investissement pour des ressources en eau résilientes et
durables dans l’agriculture (180 millions de dollars), qui vise à renforcer la gouvernance de
l’eau dans ce secteur, à améliorer la qualité des services d’irrigation et à accroître l’accès aux
services de conseil et aux technologies modernes d’irrigation dans les exploitations agricoles ;
iii) le prêt-programme pour les résultats en faveur de l’économie bleue (350 millions de
dollars), qui vise à créer des cadres institutionnels, à améliorer la gestion intégrée des
ressources naturelles et à renforcer certains secteurs dans l’optique d’une économie bleue
résiliente au changement climatique dans des zones ciblées ; iv) le projet de centrale solaire
Noor (463 millions de dollars fournis par la BIRD et 144 millions de dollars par le Fonds pour
les technologies propres), dont l’objectif est d’accroître la production innovante d’énergie
solaire dans le pays ; v) le projet « Énergie propre et efficacité énergétique » (125 millions
de dollars provenant de la BIRD et 24 millions de dollars du Fonds pour les technologies
propres), qui favorise la production d’énergie propre et l’amélioration de l’efficacité
opérationnelle de la société nationale de production d’électricité ; vi) le programme pour la
résilience et la gestion intégrée des risques de catastrophes (300 millions de dollars) qui
vise à améliorer le cadre institutionnel de financement des activités de réduction des risques
de catastrophe et à renforcer la résilience financière aux catastrophes naturelles pour les
populations ciblées ; vii) le programme « Green Generation » (250 millions de dollars) qui
vise à promouvoir la durabilité environnementale des chaînes de valeur agroalimentaires ; et
viii) le programme de transport urbain (350 millions de dollars) qui appuie des solutions de
transport intelligentes sur le plan de l’action climatique.
En outre, la Banque mondiale soutient les autorités marocaines par diverses activités
d’analyse et de conseil. Celles-ci portent notamment sur : la conception de modèles
macroéconomiques et microéconomiques complémentaires pour l’évaluation ex ante des
incidences que pourrait avoir une réforme de la fiscalité environnementale (y compris la mise
en place d’une taxe carbone) sur l’économie marocaine et sur les ménages ; une revue des
finances publiques dont le secteur de l’eau est l’un des principaux domaines d’intérêt et qui
vise à étayer des politiques publiques destinées à garantir la durabilité financière du secteur ;
la préparation d’un diagnostic et de recommandations pour la mise en œuvre de marchés
publics verts ; l’appui à l’adoption d’un marquage du budget alloué à l’action climatique ; et un
appui technique en ce qui concerne, entre autres, la gestion de l’eau, la résilience de
l’agriculture, la gestion et le financement des risques de catastrophe, et l’économie bleue.
L’accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) proposé pour le
Maroc contribuerait à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le CCDR,
ainsi qu’à d’autres activités de la Banque mondiale. Les réformes envisagées dans le cadre
du programme au titre de la FRD ont été définies en étroite coordination avec les services de
la Banque mondiale. Dans le CCDR, elles sont considérées comme des réformes essentielles à
la poursuite d’un développement résilient et sobre en carbone. Elles s’appuient sur les activités
de la Banque mondiale décrites ci-dessus et les complètent. L’assistance technique que la
Banque mondiale apporte en ce qui concerne la taxe carbone, le verdissement du secteur
financier et la réforme des secteurs de l’électricité et de l’eau contribuerait à la mise en œuvre
du programme au titre de la FRD.
Introduction
Le Maroc a fait preuve d’une résilience exceptionnelle face aux chocs provoqués par une
grave sécheresse ces dernières années et par une conjoncture mondiale difficile. Grâce à la
structure diversifiée de son économie, le pays a pu surmonter les répercussions d’une situation
extérieure très défavorable. Malgré la conjoncture intérieure et extérieure difficile, caractérisée
par des risques de hausses des prix des denrées alimentaires et des produits énergétiques et par
l’augmentation du coût de la vie, les autorités ont persévéré dans leur programme de réforme.
Le Maroc est l’un des pays du monde les plus touchés par le stress hydrique. La disponibilité en
eau a considérablement chuté entre 1960 et 2020, puisqu’elle est passée au cours de cette période
de 2 560 mètres cube par personne par an à environ 620 mètres cube par personne par an, en
raison essentiellement de la croissance démographique, mais aussi d’une baisse de la
pluviométrie et d’une hausse des températures. Le déficit hydrique a été estimé en 2020 à 1,8
milliard de mètres cube par an et la demande devrait augmenter de 15 % entre 2020 et 2050.
Ces défis de sécurité hydrique sont encore aggravés par la répartition inégale des ressources en
eau dans la région, car la plupart des ressources en eau de surface sont concentrées dans le nord-
ouest du pays. Les pénuries d’eau de surface ont entraîné une surexploitation des ressources en
eaux souterraines.
Les autorités se rendent pleinement compte des risques et de la vulnérabilité de leur pays face
aux effets du changement climatique. Conscientes de la gravité des défis climatiques auxquels le
pays est confronté, les autorités déploient des efforts considérables pour mettre en œuvre des
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mesures d’atténuation et bâtir des infrastructures résilientes face au climat. Les priorités
environnementales font désormais partie intégrante des principales politiques de développement
du pays, afin d’assurer la croissance économique et la pérennité environnementale.
Les autorités ont sollicité un accord au titre de la FRD pour les aider à faire face aux facteurs de
vulnérabilité climatique et saisir les possibilités qu’offre la décarbonation. Cet accord au titre de la
FRD devrait permettre au Maroc de surmonter les risques macroéconomiques fondamentaux liés au
changement climatique et de réunir d’autres sources de financement pour procéder à sa transition
écologique prévue. Cet accord au titre de la FRD aiderait également les autorités à renforcer leur
résilience face au changement climatique, notamment leur niveau de préparation aux catastrophes
naturelles, et à encourager les financements en faveur du développement durable.
Les mesures prévues au titre de la FRD aideront le Maroc à augmenter ses investissements
en énergies renouvelables, à améliorer son efficacité énergétique, à renforcer sa résilience
face aux catastrophes naturelles et à verdir son secteur financier et ses systèmes de
fiscalité. La FRD soutiendra les efforts déployés par les autorités pour remédier à la
pénurie d’eau en posant les jalons d’une valorisation de l’eau au prix approprié et en
assurant une meilleure protection des ressources en eaux souterraines. Elle devrait
contribuer à garantir la stabilité de la balance des paiements en réduisant la dépendance
envers les importations d’énergie, à attirer les IDE et à susciter les financements privés.
Inciter le secteur privé à jouer un plus grand rôle dans la lutte contre le changement
climatique permettra d’alléger les pressions exercées sur le budget et sur la balance des
paiements par les mesures d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses
effets. L’accord au titre de la FRD aidera le Maroc à atteindre son objectif ambitieux de
parvenir à une économie à zéro émission nette d’ici à 2050.
Mesures prises par le Maroc pour relever les défis du changement climatique
Le Maroc se targue d’être l’un des premiers pays à revenu intermédiaire à se lancer dans un
ambitieux programme de développement des énergies renouvelables en mettant en place sa
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stratégie énergétique nationale 2009-30. Il a lancé il y a plus d’une dizaine d’années des projets
phares en énergies renouvelables, essentiellement en énergie éolienne et solaire, qui ont permis
de porter la part des énergies renouvelables à environ 38 % de la capacité installée de production
d’électricité en 2022. Le Maroc peut également tirer parti de l’abondance et de la compétitivité
de ses ressources en énergies renouvelables pour réduire sa dépendance encore prononcée envers
les combustibles fossiles, renforcer la compétitivité des entreprises marocaines sur les marchés
voisins et protéger son économie contre les effets de chocs extérieurs. Le Maroc bénéficie de l'un
des taux d'ensoleillement les plus élevés au monde, avec environ 3 000 heures de soleil par an.
La vitesse moyenne du vent est de 5,3 mètres par seconde sur plus de 90 % du territoire.
Afin d’attirer les investissements du secteur privé dans les énergies renouvelables, la réforme du
marché de l'électricité au Maroc doit se poursuivre. Jusqu'à il y a dix ans, l'Office national de
l'électricité et de l'eau potable (ONEE), société de service public, détenait le monopole de la
production, du transport et de la distribution de l'électricité au Maroc. Les autorités reconnaissent
depuis longtemps qu’il convient de réformer le marché de l'électricité. Les textes de loi ont
ouvert la production d'énergies renouvelables au secteur privé et ont octroyé à l'Autorité
nationale de régulation de l'énergie (ANRE) le pouvoir et les ressources nécessaires pour réguler
le secteur de l'électricité ; et les activités de distribution ont été ouvertes aux municipalités et aux
concessionnaires privés. Actuellement, la dissociation prévue de l'ONEE en sociétés distinctes
pour la production, le transport et la distribution stimulerait la concurrence et l'investissement
dans les énergies renouvelables et conduirait en définitive à une baisse des prix de l'électricité.
Avant de procéder à cette dissociation, il convient de séparer les comptes financiers de l'activité
de transport d'électricité de l'ONEE de ses autres activités.
Les autorités reconnaissent que de nouvelles mesures s’imposent également pour améliorer
l'efficacité énergétique dans tous les secteurs. La stratégie nationale de développement durable
comporte un objectif d’efficacité énergétique de 20 % d'ici à 2030, en particulier dans les
secteurs suivants : transports, construction, industrie, agriculture et éclairage public. L’un des
objectifs de l’agence marocaine pour l’efficacité énergétique est de proposer et de recommander
des normes et des étiquetages relatifs à l’efficacité énergétique des appareils et des équipements
électriques. Cette agence est également responsable du suivi et de la coordination au niveau national
des audits énergétiques obligatoires et de veiller à la mise en œuvre des recommandations issues de
ces audits.
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Gestion de l’eau
Les autorités marocaines accordent une grande priorité à la lutte contre la pénurie d’eau.
Elles ont pris des mesures dans ce domaine qui consistent notamment à accroître
l’approvisionnement en eau, à utiliser efficacement les ressources en eau existantes, à mieux
garantir la protection des ressources en eaux souterraines, mais aussi à poser les jalons d’un
nouveau dispositif de tarification de l’eau. De grands projets hydriques sont déjà en cours de
réalisation, notamment ceux qui consistent à détourner l’eau des régions excédentaires vers
celles souffrant de pénurie d’eau, tels que l’interconnexion entre le fleuve Sebou, dont l’eau
excédentaire se perd généralement dans l’océan Atlantique, et le bassin du Bouregreg, afin de
garantir l’approvisionnement en eau de près de 12 millions d’habitants des régions de Rabat et
de Casablanca, tout en allégeant les pressions exercées sur le barrage Al-Massira. Les réformes
du secteur de l’eau sont étroitement liées à celles du secteur de l’énergie. Le dessalement de
l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées traitées sont des activités très énergivores.
Plusieurs projets de dessalement et de réutilisation de l’eau sont déjà opérationnels ou en cours
de construction et devraient être alimentés par des énergies renouvelables. Les autorités
prévoient de continuer d’accroître les investissements dans les infrastructures hydriques et de
compléter ces mesures par des réformes de gestion de la demande pour rapprocher le prix de
l’eau de son coût réel et susciter un changement de comportement chez les usagers.
À plus long terme, les autorités ont élaboré un plan national de l’eau 2020-50 exhaustif et de
grande envergure pour relever les défis hydriques du Maroc. Ce plan prévoit de nouveaux
investissements dans des barrages, des interconnexions entre bassins, des usines de dessalement
et des centrales d’utilisation des eaux usées. Le Maroc prévoit de tripler sa capacité de
dessalement d’ici à 2030, en ajoutant neuf nouvelles usines aux 11 existantes et aux 7 en cours de
construction. Ce plan prévoit également des mesures visant à réduire les déperditions d'eau dans
le transport et la distribution, ainsi que d’autres mesures visant à accroître l'efficacité de l'eau
dans le secteur agricole en poursuivant la modernisation des systèmes d'irrigation.
L’investissement global de ce plan 2020-50 devrait être financé par des structures de partenariat
public-privé.
Les autorités marocaines sont déterminées à compléter leurs mesures de lutte contre les défis du
changement climatique par des mesures d’accompagnement dans les domaines des politiques
budgétaire et financière. La bonne mise en œuvre de la réforme entre 2013 et 2015 a permis
d'éliminer la plupart des subventions explicites sur les carburants, à l'exception de celles sur le
gaz butane. Les autorités reconnaissent qu’il existe toujours des subventions « brunes »
implicites sous forme d’exonérations fiscales. Une réforme de la fiscalité qui augmenterait le
prix du carbone, supprimerait progressivement le reste des subventions « brunes » et des
exonérations fiscales permettrait de susciter des changements de comportement qui
correspondraient mieux aux objectifs climatiques.
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Simultanément, les autorités prévoient d’étendre les transferts en espèces aux ménages les
plus vulnérables dans le cadre du nouveau registre social unifié et d’aider les agriculteurs à
remplacer le gaz butane par des pompes solaires pour l’irrigation de petites surfaces
agricoles. Le Maroc a instauré des incitations fiscales pour les activités considérées vertes
afin d’encourager la transition vers des énergies propres.
Bank Al-Maghrib (BAM) s'est engagée à intégrer le changement climatique dans sa mission, à
assurer que le secteur bancaire reste solide face aux risques climatiques, à promouvoir la finance
verte et à réduire l'empreinte environnementale de ses activités. BAM a pris une série
d'initiatives, dont la publication en 2021 d'une directive sur la gestion du changement climatique
et des risques financiers liés à l'environnement.
Pour tirer parti des résultats obtenus dans le verdissement du système financier au lendemain de
la COP22 à Marrakech en 2016 et dans la mobilisation du secteur privé en faveur du
financement de la transition climatique, le Maroc est déterminé à définir et à mettre en œuvre
une stratégie nationale de financement de l’action climatique. L’objectif de cette stratégie est
d’évaluer les financements potentiels à réunir par le secteur financier et les moyens d’y parvenir
en vue d’atteindre les objectifs nationaux d'adaptation au changement climatique et d'atténuation
de ses effets, tout en améliorant la gestion des risques climatiques dans le secteur financier.
Le Maroc a élaboré une architecture exhaustive de gestion des risques de catastrophe (GRC) et de
financement de ces risques. Avec l’aide de la Banque mondiale, le pays a mis en place un système
de GRC reposant sur des dispositifs innovants, notamment le Fonds pour la résilience face aux
catastrophes naturelles, initialement créé pour financer la reconstruction après une catastrophe, puis
transformé en mécanisme de cofinancement des investissements dans la préparation aux risques de
catastrophe au niveau local et leur réduction. Le Maroc a également renforcé sa résilience financière
face aux catastrophes naturelles en mettant en place un double régime d'assurance contre les risques
de catastrophes : un régime de cotisation pour les ménages assurés, géré par des assureurs privés, et
un régime public d'indemnisation, offrant un dédommagement partiel aux non-assurés par le biais du
Fonds de solidarité contre les événements catastrophiques.
Conclusion
Les autorités marocaines sont déterminées à atteindre les objectifs ambitieux de leur
programme d’action climatique au titre de leur contribution déterminée au niveau national
(CDN), révisée en 2021, dont l’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre
(GES) de 45,5 % d’ici à 2030. L’accord demandé au titre de la FRD permettrait au Maroc de
mettre en œuvre ses stratégies dans les domaines de l’énergie et du climat et d’honorer les
engagements qu’il a pris dans le cadre de la Convention cadre des Nations Unies sur le
changement climatique en complétant les financements réunis par d’autres donateurs. Pour
atteindre les objectifs fixés par la stratégie énergétique et attirer davantage
d’investissements privés, les autorités sont déterminées à poursuivre la restructuration
approfondie du marché de l’électricité.