Civ Fa 202300
Civ Fa 202300
Civ Fa 202300
CÔTE D’IVOIRE
DEMANDES D’UN ACCORD ELARGI AU TITRE DU
Juin 2023
MECANISME ELARGI DE CREDIT ET D’UN ACCORD DE
40 MOIS AU TITRE DE LA FACILITE ELARGIE DE CREDIT—
COMMUNIQUE DE PRESSE, RAPPORT DES SERVICES DU
FMI, ANALYSE DE VIABILITÉ DE LA DETTE, ET
DÉCLARATION DE L’ADMINISTRATEUR POUR LA
COTE D’IVOIRE
Dans le contexte de Cote d’Ivoire – Demandes d’un accord élargi au titre du Mécanisme élargi
de crédit et d’un accord de 40 mois au titre de la Facilite élargie de crédit, les documents ci-
après ont été publiés et figurent dans le présent dossier :
• Le rapport des services du FMI, établi par une équipe des services du FMI pour examen
par le conseil d’administration le 24 mai 2023, à la suite des entretiens avec les autorités
ivoiriennes sur l’évolution économique et les politiques économiques sous-tendant
l’accord du FMI au titre de la Facilite élargie de crédit, qui ont pris fin le 14 mars 2023. La
rédaction du rapport des services du FMI, qui repose sur les informations disponibles au
moment de ces entretiens, a été achevée le 11 mai 2023.
• Une analyse de viabilité de la dette établie par les services du FMI et ceux de
l’Association internationale de développement.
La politique de transparence du FMI autorise la suppression, dans les rapports des services
du FMI et autres documents publiés, d’informations délicates au regard des marchés et de
données qui divulgueraient de façon prématurée les intentions de politique économique des
autorités.
Washington
Le principal programme de réforme prévu par ces accords porte sur l’augmentation
des recettes intérieures, qui est essentielle pour préserver la viabilité des finances
publiques et de la dette. Cette augmentation, associée aux démarches entreprises par
les autorités pour accroître l’efficience des dépenses, devrait générer un espace
budgétaire qui contribuera à financer les besoins d’investissement et les dépenses
essentielles dans la santé et l’éducation, afin de permettre une transformation
économique plus profonde.
Les réformes structurelles devraient encore améliorer le climat des affaires, les
investissements du secteur privé et l’inclusion financière afin de créer les conditions
nécessaires à une croissance inclusive, notamment en renforçant la gouvernance et les
investissements dans le capital humain, en particulier chez les jeunes et les femmes.
Frappé par un triple choc, à savoir la pandémie, les retombées négatives de la guerre
menée par la Russie en Ukraine et le resserrement monétaire mondial, le pays est
confronté à des déséquilibres macroéconomiques croissants. Les autorités sont
déterminées à poursuivre leur programme qui promeut une croissance inclusive alimentée
par le secteur privé, ainsi qu’à poursuivre le rééquilibrage des finances publiques,
principalement grâce à une augmentation des recettes intérieures soutenue par des
mesures immédiates et une stratégie globale de mobilisation des recettes à moyen terme,
afin de réunir les ressources nécessaires à son ambitieux programme d’investissement
social et en capital. Les principales réformes structurelles visent à améliorer davantage le
climat des affaires, notamment en améliorant la gouvernance et l’inclusion financière, ainsi
qu’en investissant dans le capital humain, et à renforcer la résilience du pays face au
changement climatique.
« Les chocs qui se sont succédé à l’échelle mondiale ont mis à rude épreuve les finances
publiques et les réserves régionales de la Côte d’Ivoire. Les autorités ont riposté en
mettant en œuvre un rééquilibrage budgétaire fondé sur les recettes, en complément au
financement du FMI dans le cadre des accords MEDC/FEC. Des mesures solides prises
d’emblée sur le plan des recettes, comme le rétablissement du mécanisme de fixation des
prix du pétrole début 2023, sont essentielles pour réduire les risques pesant sur la viabilité
de la dette et favoriser la convergence vers l’objectif de déficit fixé par l’UEMOA. Il est
également essentiel que les autorités travaillent en priorité à l’amélioration du cadre
institutionnel et législatif de la gestion de la dette, pour préserver la viabilité de cette
dernière.
Production
Croissance du PIB réel (%) 8,3 1,7 7,0 6,7 6,2
Prix
Inflation (moyenne annuelle, %) 0,8 2,4 4,2 5,2 3,7
Monnaie et crédit
Monnaie au sens large (variation en %) 11,0 21,4 18,1 9,8 …
Crédit au secteur privé (variation en %) 6,1 9,2 12,5 7,3 …
Taux de change
TCER (variation en %, dépréciation –) -3,9 5,1 -0,6 -5,2 …
RESUME
Contexte : Les chocs qui se sont succédé à l’échelle mondiale ont aggravé les déséquilibres
macroéconomiques, mis à rude épreuve les finances publiques et les réserves régionales et
mis en lumière les contraintes qui pèsent depuis longtemps sur la transformation
économique. Bien que la croissance ait atteint un niveau record durant la dernière décennie
et que la pauvreté ait été notablement réduite, de vastes besoins de dépenses sociales
prioritaires et de dépenses d’investissement ne sont pas satisfaits, alors que la faiblesse
relative de la mobilisation des recettes intérieures crée d’importantes contraintes de
financement. Dans ce contexte, les autorités ont demandé au FMI une aide représentant
400 % de la quote-part (2 601,6 millions de DTS) pour un programme économique visant à
répondre aux besoins pressants de financement, préserver la stabilité macroéconomique et
ancrer le plan national de développement (PND) sur des réformes structurelles
fondamentales afin de permettre à la Côte d’Ivoire d’accéder au statut de pays à revenu
intermédiaire de la tranche supérieure.
Principaux engagements
Viabilité des finances publiques et de la dette. La stratégie à court terme prévue dans
le cadre du programme est axée sur un rééquilibrage des finances publiques fondé sur
les recettes, appuyé par une ferme détermination à atteindre l’objectif de déficit
budgétaire de l’UEMOA de 3 % du PIB d’ici à 2025 et à maintenir un risque modéré de
surendettement. De plus, l’aide financière et le rôle de catalyseur joué par le programme
contribueront à doper les réserves de change régionales.
Efficience des dépenses. Les autorités ont déjà commencé à réduire les dépenses liées à
la crise, en particulier les subventions généralisées aux produits alimentaires et aux
combustibles, tout en continuant d’aider les plus vulnérables à l’aide de transferts
monétaires ciblés. Les dépenses sociales essentielles consacrées à l’éducation et à la
santé seront également protégées dans le cadre du programme. Un train de réformes de
la gestion des finances publiques continuera d’accroître les retombées des réformes de
l’administration fiscale réalisées ces dernières années.
Approuvé par Les entretiens se sont déroulés à Abidjan du 1er au 14 mars 2023.
Montie Mlachila L’équipe de la mission était composée de O. Unteroberdoerster
(département (chef de mission), C. Gicquel, J. Ntamatungiro (à distance), K. Youssef
Afrique) et Boileau (tous du département Afrique), R. Koepke (département de la
Loko (département de stratégie, des politiques et de l’évaluation), K. Tamiru Gulilat
la stratégie, des (département des finances publiques) et K. Kouao (économiste
politiques et de local). D. Datshkovsky a apporté son concours à l’équipe depuis le
l’évaluation) siège. A. Tall (bureau des administrateurs) a participé aux entretiens
de politique générale. L’équipe du FMI a rencontré M. Tiémoko
Koné, Vice-président ; M. Patrick Achi, Premier ministre ; M. Kobenan
Adjoumani, Ministre d’État et Ministre de l’Agriculture ; Mme. Nialé
Kaba, Ministre du Plan et du Dévelopement ; M. Sangafowa
Coulibaly, Ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie ; M. Adama
Coulibaly, Ministre de l’Économie et des Finances ; M. Moussa
Sanogo, Ministre du Budget et du Portefeuille de l’État ;
M. Souleymane Diarrassouba, Ministre du Commerce et de
l’Industrie et M. Abdourahmane Cissé, Ministre et Secrétaire général
de la Présidence, ainsi que d’autres hauts cadres de l’État et de la
BCEAO. K. Kalonji (représentant résident) a participé à la
coordination de ce rapport et Edwin Magno a apporté une aide
administrative à sa préparation.
CONTEXTE ________________________________________________________________________________________ 6
ENCADRÉ
1. Subventions au carburant _____________________________________________________________________ 19
GRAPHIQUES
1a. Tendances économiques et sociales, 2012-22 ________________________________________________ 11
1b. Évolution économique récente, 2017–janvier 2023___________________________________________ 12
2. Perspectives à moyen terme, 2020-26 _________________________________________________________ 14
TABLEAUX
1. Principaux indicateurs économiques et financiers, 2020–26 ___________________________________ 30
2a. Balance des paiements, 2020–26 (en milliards de FCFA) _____________________________________ 31
2b. Balance des paiements, 2020–26 (en pourcentage du PIB) ___________________________________ 32
3a. Opérations budgétaires de l’administration centrale, 2020–26 (en milliards de FCFA)_______ 33
3b. Opérations budgétaires de l’administration centrale, 2020–26 (en pourcentage du PIB) ____ 34
4. Situation des institutions de dépôts, 2020–26 _________________________________________________ 35
5. Capacité à rembourser le FMI, 2023-32 ________________________________________________________ 36
6. Indicateurs de solidité financière, 2015-22 ____________________________________________________ 37
7a. Tableau récapitulatif du programme d’emprunt extérieur prévisionnel ______________________ 38
7b. Nature de la nouvelle dette extérieure _______________________________________________________ 38
8. Décomposition de la dette publique et du service de la dette par créancier __________________ 39
9. Proposition de calendrier des revues et des achats/décaissements dans le cadre de
l’accord de 40 mois au titre de la FEC et du MEDC, 2023–26 _______________________________ 40
ANNEXES
I. Évaluation du secteur extérieur _________________________________________________________________ 41
II. Matrice d’évaluation des risques_______________________________________________________________ 44
III. Mobilisation des recettes intérieures (MRI) ___________________________________________________ 47
IV. Transferts monétaires _________________________________________________________________________ 52
V. Défis liés au changement climatique __________________________________________________________ 54
VI. Stratégie de renforcement des capacités _____________________________________________________ 58
APPENDICE
I. Lettre d'intention _______________________________________________________________________________ 62
Pièce jointe I. Mémorandum de Politiques Économiques et _________________________________ 66
Pièce jointe II. Protocole d'accord technique _______________________________________________ 102
Abréviations
AVD analyse de viabilité de la dette
BAD Banque africaine de développement
BADEA Banque arabe de développement économique
BCEAO Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest
BEI Banque européenne d’investissement
C2D Contrat désendettement développement
CAIF cadre d’appui à l’inclusion financière
CBMT cadre budgétaire à moyen terme
CDMT cadre de dépense à moyen terme
CGRAE Caisse générale de retraite des agents de l’État
CME centres des moyennes entreprises
CNDP Comité national de la dette publique
CNPS Caisse nationale de prévoyance sociale (secteur privé)
CUT compte unique du Trésor
DGBF Direction générale du budget et des finances
DGD Direction générale des douanes
DGTCP Direction générale du Trésor et de la comptabilité publique
EGIP évaluation de la gestion des investissements publics
EPN établissements publics nationaux
FEC Facilité élargie de crédit
FIN financement intérieur net
FRPC Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance
GFP gestion des finances publiques
IDE investissement direct étranger
IHPI indices harmonisés de la production industrielle
IGC indice global de compétitivité
IRRSF Initiative de réforme et de renforcement du secteur financier
MEDC Mécanisme élargi de crédit
MPEF Mémorandum de politiques économiques et financières
MSFP Manuel de statistiques des finances publiques
PAT protocole d’accord technique
PATP projet d’assistance technique pluriannuelle
PDESFI programme de développement du secteur financier
PEM Perspectives de l’économie mondiale
PME petites et moyennes entreprises
PND Plan national de développement
PNIA Programme national d’investissement agricole
PNRD page nationale récapitulative de données
PNUD Programme des Nations Unies pour le développement
SGDD-a système général de diffusion des données amélioré
TOFE tableau des opérations financières de l’État
UEMOA Union économique et monétaire ouest-africaine
CONTEXTE
1. Ces dix dernières années, la Côte d’Ivoire a connu un développement économique
remarquable, avec une croissance largement supérieure à celle des pays comparables, une
réduction sensible de la pauvreté et un
Côte d’Ivoire : croissance du PIB réel
accès accru aux services de base. Grâce (moyenne 2012–2022)
à la mise en œuvre des trois plans Moyenne 2012–2022 Moyenne PFR Moyenne PEPD
7
successifs de 2012–2015, 2016–2020 et
5
2021–2025, la croissance réelle a atteint
3
en moyenne près de 8 % durant les
1
8 années précédant la pandémie, ce taux -1
étant lui aussi bien supérieur à celui des -3
pays comparables en 2012–22. Ces -5
0 0
1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 2019 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020
Sources : Banque mondiale ; calculs des services du FMI. Sources : Programme conjoint de suivi de l’OMS/UNICEF ; calculs des services du FMI.
40 40
30 30
20 20
10 10
0 0
2009 2015 2018 2009 2015 2018
Sources : Banque mondiale et calculs des services du FMI. Sources : Banque mondiale ; calculs des services du FMI.
3. Ces difficultés ont été exacerbées par le triple choc de la pandémie de COVID 19, des
retombées négatives de la guerre en Ukraine et du resserrement rapide de la politique
monétaire à l’échelle mondiale. Bien que la croissance ait fortement rebondi après le choc initial
de la pandémie, les déséquilibres macroéconomiques se sont sensiblement aggravés, et ont
augmenté les besoins de financement. La Côte d’Ivoire a certes continué d’accéder aux marchés
mondiaux durant la pandémie, mais le durcissement des conditions financières mondiales dans un
contexte d’une montée de l’aversion des investisseurs pour le risque qui a suivi la guerre en
Ukraine et la hausse des taux directeurs dans les pays avancés ont contraint les autorités à
émettre sur les marchés intérieur et régional et à faire appel à des crédits commerciaux extérieurs,
l’émission d’euro-obligations prévue en 2022 ayant été abandonnée.2
2
Depuis 2014, la Côte d’Ivoire a eu régulièrement accès, tous les ans, au marché euro-obligataire.
Secteur financier. Le ratio des prêts improductifs, qui était passé de 8,4 % en décembre 2019
à 9,7 % en juin 2021, a été ramené à 8,8 % en juin 2022 (tableau 6). La solvabilité des banques
s’est également renforcée, le ratio fonds propres de première catégorie/actifs pondérés en
fonction des risques ayant été porté de 9,7 % à la fin de 2019 à 12,4 % à la fin juin 2022. Les
créances nettes du système bancaire sur l’administration centrale ont fortement augmenté en
2020-2022, les autorités ayant eu recours au système bancaire national pour financer un
creusement des déficits budgétaires. En revanche, la croissance du crédit net au secteur privé
a ralenti, passant de 12,6 % en 2021 à 7,3 % en 2022, les PME continuant de se heurter à des
contraintes structurelles pour accéder aux financements. Pour durcir sa politique monétaire, la
BCEAO a porté son taux directeur à 3 % en mars 2023, réduisant ainsi la demande de titres
souverains nouvellement émis dans l’ensemble de la région de l’UEMOA.
Sources : PEM ; calculs des services du FMI. Sources : PEM ; calculs des services du FMI.
0 -5
-6
Jan-18
Apr-18
Jul-18
Oct-18
Jan-19
Apr-19
Jul-19
Oct-19
Jan-20
Apr-20
Jul-20
Oct-20
Jan-21
Apr-21
Jul-21
Oct-21
Jan-22
Apr-22
Jul-22
Oct-22
Jan-23
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Sources : Bloomberg ; calculs des services du FMI. Sources : PEM ; calculs des services du FMI.
Depuis la pandémie, l’équilibre budgétaire s’est ... ce qui se traduit par une augmentation plus rapide
détérioré beaucoup plus que dans les pays pairs... de la dette.
Capacité nette/besoin net de financement de l’administration centrale Dette publique brute
(en pourcentage du PIB)
(en pourcentage du PIB)
0 Moyenne PPE d’AfSS hors CIV Moyenne AfSS hors CIV
Moyenne PEPD Côte d’Ivoire
-1 70
-2 60
-3 50
-4 40
-5 30
-6 20
Moyenne PPE d’AfSS hors CIV
-7 Moyenne AfSS hors CIV 10
-8 0
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Sources : PEM ; calculs des services du FMI. Sources : PEM ; calculs des services du FMI.
Parallèlement à une détérioration des termes de L’inflation a atteint un pic, tandis que les prix des
l’échange, la balance commerciale s’est dégradée. produits alimentaires se modéraient.
Commerce Contribution à l’inflation
(en millions de FCFA, somme mobile sur 12 mois) (variation en pourcentage, en glissement annuel)
Exportations (gauche) Importations (gauche) Termes de l'échange (droite)* Alimentation Énergie Sous-jacent IPC
12.000 100,6 8
10.000 100,5
100,4 6
8.000 100,3
4
6.000 100,2
4.000 100,1
2
100,0
2.000 99,9
0
0 99,8
2017 2018 2019 2020 2021 2022 -2
* Moyenne mobile sur 12 mois ; l’amélioration des termes de l’échange reflète la hausse des prix
relatifs des exportations par rapport aux importations. 2019m1 2020M1 2021M1 2022M1 2023M1
Perspectives à court terme : Selon les prévisions, la croissance devrait ralentir à 6,2 % en
2023, principalement en raison d’une conjoncture extérieure défavorable, notamment un
fléchissement de la demande de la part des pays avancés et, dans une moindre mesure, du
rééquilibrage budgétaire prévu (voir plus bas). L’inflation annuelle devrait être ramenée à
3½ %, ce qui concorde avec le relâchement des pressions sur les prix mondiaux des produits
alimentaires et des produits de base, ainsi qu’avec le durcissement de la politique monétaire
de la BCEAO. Le déficit courant devrait être ramené à 5,7 % du PIB à mesure que les termes de
l’échange se redresseront, selon les prévisions.
Perspectives à moyen terme : À moyen terme, la croissance devrait atteindre son niveau
potentiel, en supposant que des politiques macroéconomiques prudentes et des réformes
structurelles résolues soient appliquées comme prévu dans le PND. Après s’être établie en
moyenne à plus de 6 ½ % en 2024–25, sous l’effet d’une reprise alors que la conjoncture
mondiale actuellement défavorable s’améliore, la croissance devrait se rapprocher de son
potentiel estimé à long terme de 6 % environ. Les projections des services du FMI tablent sur
une dynamique de transformation économique un peu plus modérée que prévu dans le PND,
mais supposent que l’accroissement du ratio capital/travail reste un levier important de la
croissance économique, en grande partie grâce à l’investissement privé. La croissance de la
productivité globale des facteurs devrait se remettre de la pandémie du fait des améliorations
constantes dans les domaines de la santé et de l’éducation.3 L’inflation devrait poursuivre sa
baisse et s’établir à 2 %.
9. Les risques sont orientés à la baisse. Les risques mondiaux résident principalement dans
l’incertitude qui entoure la guerre en Ukraine et les retombées négatives d’une éventuelle
escalade sur la croissance, les termes de l’échange, l’inflation, les conditions de financement et les
3Voir le Rapport pour les consultations de 2021 au titre de l’article IV (Rapport du FMI no 21/170) pour une analyse
détaillée de la comptabilité de la croissance et du potentiel de croissance à long terme.
perspectives d’un retour sur les marchés financiers internationaux. À court terme, les risques
propres au pays tiennent essentiellement à l’instabilité dans le Nord liée aux activités terroristes
dans des pays voisins. Compte tenu de la situation sécuritaire déjà tendue, et de la composition
démographique des réfugiés qui arrivent dans le pays, les autorités ont souligné qu‘il était
important de veiller à ce que les conditions de vie et les services assurés dans les régions
touchées soient une priorité. À moyen terme, la découverte de réserves importantes de pétrole et
de gaz pourrait donner une impulsion supplémentaire aux perspectives de croissance (annexe II).
Côte d’Ivoire UEMOA, hors CIV Pays préémergents d’AfSS, hors CIV Côte d’Ivoire
16
10
14
8 12
6 10
4 8
2 6
0 4
-2 2
0
-4
2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026
60 50
50 40
40
30
30
20
20
10
10
0 0
A. Politique budgétaire
11. La performance fiscale globale de la Côte d’Ivoire est restée faible au fil des ans, et
par rapport aux pays comparables. Les recettes fiscales, qui représentaient en moyenne environ
12,4 % du PIB depuis 2016, sont également considérablement en-deçà de l’objectif de l’UEMOA
de 20 % du PIB.4 Malgré des améliorations dans l’administration fiscale et certains efforts de
réduction des exonérations fiscales, les recettes fiscales sont restées faibles car l’assiette de
l’impôt est étroite, les exonérations, l’activité informelle et les manquements aux obligations étant
généralisés (annexe III).
L’écart le plus grand par rapport aux pays pairs tient aux recettes fiscales indirectes. La TVA perçue
par la Côte d’Ivoire, qui s’élève en moyenne à 3 % du PIB, ne représente que la moitié environ de
celle d’autres pays préémergents, principalement du fait de l’étroitesse de l’assiette.
L’écart en matière de recettes fiscales directes est également significatif. Alors que le régime
d’imposition des revenus des personnes physiques est complexe et régressif, l’impôt sur les
4Pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité de l’UEMOA. De plus, la réforme de 2015 a révisé
un critère de convergence « de second rang » de façon à porter le ratio des recettes fiscales au PIB de 17 % à 20 %
du PIB afin d’encourager les États membres de l’UEMOA à mobiliser davantage les ressources intérieures.
bénéfices des sociétés est fragilisé par de nombreuses exonérations fiscales, un code des
investissements généreux et l’activité informelle.
Des progrès ont été enregistrés dans l’administration fiscale, en particulier grâce à la
digitalisation, mais il est encore possible d’adopter d’autres réformes, en particulier en matière
de gestion des arriérés d’impôt.
Côte d’Ivoire : performance globale des recettes fiscales par rapport aux pays
comparables
Côte d’Ivoire : écart des recettes de TVA par rapport aux pays comparables
`
4
du PIB)
(%GDP)
(%GDP)
du
2
3
(% of
(% of
de TVA
de TVA
2
ÉcartGap
Gap
1
Écart
VAT
VAT
0 0
2000 2005 2010 2015 2020 2000 2005 2010 2015 2020
Year Year
Différence
Difference entre
between la SSAFM*
CIV and CIV et les pays préém. d’AfSS* Différence
Difference entre
between la CIV
CIV and et les
WAEMU* pays de l’UEMOA
Source : Calculs des services du FMI
Source:
Source: IMF
IMF staffCalculations
Staff calculations
Source : Calculs des services du FMI.
**Excluding
Hors Maurice
*Excluding et Afrique
Mauritius
Mauritius andand du Sud
South
South Africa
Africa
12. La stratégie budgétaire dans le cadre du programme est axée sur un rééquilibrage
des finances publiques fondé sur les recettes.
Les autorités s’engagent à respecter de nouveau d’ici à 2025 l’objectif de déficit budgétaire de
l’UEMOA de 3 % du PIB. Éviter d’autres retards dans la convergence vers l’objectif régional
permet d’assurer la viabilité des finances publiques et de la dette, d’instaurer la confiance, de
revenir sur les marchés financiers internationaux et de rendre l’UEMOA plus crédible en tant
qu’union.
13. Une réduction des subventions directes et indirectes mises en place durant la crise
soutiendra les efforts d’assainissement des finances publiques. Les mesures prises par les
autorités face aux chocs liés à la COVID-19 et à la guerre en Ukraine se sont traduites par une
nette augmentation des subventions directes, qui ont atteint en moyenne 1,4 % du PIB environ en
2021–22, contre 0,4 % du PIB environ en 2016–19. En outre, les subventions indirectes aux
carburants sous forme de manque à gagner de recettes pour stabiliser les prix à la pompe ont
donné lieu à une subvention implicite de l’ordre de 0,9 % du PIB rien qu’en 2022 (encadré 1). Dans
le cadre de leur effort d’assainissement des finances publiques, les autorités ont augmenté les prix
de l’essence au début de 2023 et rétabli le mécanisme d’établissement des prix des carburants, ce
qui a permis de mettre fin aux subventions aux carburants implicites qui étaient généralisées et
coûteuses, et de recouvrer de nouveau des recettes sur les produits pétroliers. Si les prix du
pétrole venaient encore à flamber, les autorités pourraient tirer parti du système de transferts
monétaires existant pour apporter une aide plus ciblée aux groupes les plus vulnérables
5Plus précisément, le programme vise à fixer un plafond sur le ratio service de la dette extérieure/recettes de 18 %
avec une marge qui rendrait la notation de l’analyse de viabilité de la dette (AVD) suffisamment solide face aux
chocs ou aux révisions apportées aux données et aux méthodologies. Ainsi, le passage en cours de programme au
MSFP 2014 permettrait d’inclure les entreprises publiques dans la dette et les recettes du secteur public, ce qui
pourrait avoir des répercussions sur les indicateurs du risque de l’AVD.
(annexe IV). En outre, les autorités mettent également fin aux dépenses engagées durant la
pandémie de COVID et rationalisent le budget de l’État de façon à réduire les dépenses courantes
non prioritaires.6 Ces mesures contribueront à donner une marge de manœuvre pour les
nécessaires dépenses de sécurité supplémentaires qui n’avaient pas été prévues, et qui ont atteint
en moyenne 0,5 % du PIB environ entre 2020 et 2022.
14. En 2023, un train de mesures initiales accroîtra les recettes fiscales d’environ 1,1 %
du PIB. L’augmentation des recettes sera obtenue grâce à des mesures représentant 0,9 % du PIB,
dont 0,7 % grâce à la reprise du recouvrement des recettes fiscales sur les produits pétroliers. Un
ensemble de mesures consistant à relever les droits d’enregistrement sur le cacao, élargir le
champ d’application de la taxe sur les télécommunications, rationaliser certaines exonérations de
TVA arrivant à expiration et des exonérations fiscales spéciales en vertu de conventions, ainsi que
l’imposition d’une taxe sur les denrées alimentaires non essentielles (riz de luxe) rapporteront
environ 0,2 % du PIB. En outre, d’autres gains obtenus grâce aux réformes en cours de
l’administration fiscale, en particulier la digitalisation et les réformes de la fiscalité foncière, le
renforcement de la surveillance des risques et de la fraude et le recensement des contribuables,
rapporteront en plus 0,2 % du PIB. Ce train de mesures trouve un juste milieu en permettant de
maintenir un soutien public suffisant face à de fortes contraintes politiques et économiques de
différents groupes d’intérêts.
6En2022, les subventions et transferts ont été portés à 1,8 % du PIB, essentiellement du fait de la riposte des
pouvoirs publics face à la guerre en Ukraine. En 2023, les subventions et transferts seront réduits de 0,5 % du PIB,
pour atteindre 1,3 % du PIB. Les dépenses courantes baisseront de 0,5 % du PIB environ grâce à la réduction des
coûts liés au Plan de riposte sanitaire et dépenses sur dons privés.
et la production agricole. *De janvier 2022 à février 2023, en ce qui concerne les prix du diesel.
Une modulation plus souple des prix des carburants aurait permis aux autorités de réaliser des
économies considérables. Les services du FMI estiment que si les prix à la pompe avaient été augmentés
plus tôt en 2022 , le manque à gagner aurait été inférieur de 0,4 % du PIB, et cette augmentation aurait été
annulée par la baisse des cours de pétrole. Au lieu de cela, la stabilité des prix a été obtenue en
supprimant un aspect essentiel du mécanisme d’établissement des prix qui fixe un seuil minimal de la base
imposable à 25 % du prix de parité avec les cours internationaux des carburants. La base imposable peut
augmenter jusqu’à 100 %.
Les autorités ont rétabli le mécanisme automatique d’établissement des prix du carburant, y
compris la base imposable. Dans les faits, cette mesure établit un plancher pour les recettes fiscales sur
les produits pétroliers et laisse une latitude pour
Côte d’Ivoire : prix du pétrole et recettes fiscales sur les produits pétroliers
récupérer une partie du manque à gagner en 2023.
Recettes fiscales sur les produits pétroliers (en pourcentage du PIB)
C’est en outre une solution viable pour éviter de subir Cours WTI moyen du pétrole par baril (éch. dr.)
1,8 100
une érosion des recettes analogue à l’avenir. Les 90
1,6
autorités sont déterminées à appliquer le mécanisme 1,4 80
mécanisme de transferts monétaires déjà en place, qui 2018 2019 2020 2021 2022
devrait, avec le concours de la Banque mondiale, atteindre 300 000 ménages de plus (annexe V).
15. Une stratégie globale de mobilisation des recettes à moyen terme visera à accroître
davantage les recettes afin de créer l’espace budgétaire nécessaire pour approfondir la
transformation de l’économie. Après l’augmentation des recettes fiscales concentrée durant la
première année du programme, les autorités sont déterminées à procéder à de nouvelles hausses
représentant 0,5 % environ du PIB chaque année jusqu’en 2026, pour parvenir à une hausse de
3 points de pourcentage par rapport à la moyenne entre 2016 et 2022. La réalisation de cet
objectif reposera sur des réformes de politique fiscale destinées à élargir l’assiette de l’impôt,
16. Des efforts visant à élargir le périmètre des comptes budgétaires et inclure les
recettes publiques extrabudgétaires sont également en cours. Les autorités s’emploient à
intégrer dans le budget les recettes extrabudgétaires affectées perçues par des entreprises privées
telles que la Société ivoirienne de raffinage. En particulier, l’inclusion rétroactive de la péréquation
produit8 devrait accroître les recettes fiscales inscrites dans le tableau des opérations financières
de l’État (TOFE) de 0,3 % du PIB. De plus, à la suite d’une directive du Conseil des ministres de
l’UEMOA et conformément aux principes directeurs du MSFP 2014, les autorités ont commencé à
inclure les taxes payées et perçues par l’État dans le cadre de projets financés par des bailleurs
extérieurs, ce qui devrait augmenter rétroactivement le ratio recettes fiscales/PIB inscrit dans le
TOFE de 0,3 % du PIB.9 Cependant, si ces améliorations du périmètre améliorent la transparence
du budget et la responsabilisation, l’augmentation du ratio recettes fiscales/PIB inscrit qui en
résulte n’est pas considérée comme une mesure de mobilisation des recettes dans le cadre du
programme.
7On trouvera une analyse détaillée des possibilités de mobiliser les recettes intérieures dans le
document SM/22/123.
8Lapéréquation produit et la péréquation transport sont des recettes perçues par la raffinerie de pétrole SIR à la
seule fin de subventionner les livraisons de butane, qui n’ont pas encore été prises en compte dans le TOFE, bien
que les principes directeurs du MSFP 2014 permettent de le faire.
9Ilest prévu que les recettes et dépenses correspondantes soient budgétisées à partir de la loi de finances
rectificative 2023, mais elles sont déjà intégrées dans le cadre macroéconomique et prises en compte dans les
sous-catégories des recettes fiscales indirectes et des dépenses d’investissement.
17. Pour assurer la reconstitution de l’espace budgétaire, les efforts résolus visant à
améliorer la gestion des finances publiques vont se poursuivre (MPEF, ¶35, ¶¶45-48). Parmi les
principales mesures envisagées dans le cadre du programme, on peut citer les suivantes :
10
Pour une analyse du rôle des ajustements stock-flux dans les États membres de l’UEMOA, voir le Rapport du FMI
no 23/103.
11
SIGOMAP, le système informatique de dématérialisation des marchés publics, devrait être mis en place d’ici le
dernier trimestre 2023. La dématérialisation des marchés publics sera réalisée dans un premier temps à titre
expérimental, avec un taux d’utilisation d’au moins 10 % dans les procédures de passation des marchés à partir
d’octobre 2023.
B. Gestion de la dette
18. Les autorités se sont engagées à améliorer davantage la gestion de la dette, et ainsi
soutenir les efforts pour préserver la viabilité de la dette.
Comme le montre l’analyse de viabilité de la dette (AVD) 2023 ci-jointe établie conjointement
par la Banque mondiale et le FMI, les risques de surendettement global et extérieur de la
Côte d’Ivoire sont jugés modérés. L’effet de la dégradation des indicateurs du poids de la
dette est atténué par les solides antécédents du pays en matière d’accès aux marchés, de
gestion active de la dette de façon constante et d’amélioration permanente de la qualité des
politiques publiques et du cadre institutionnel. Dans la droite ligne de cette évaluation, la
Côte d’Ivoire continue en outre de bénéficier de l’une des notations les plus solides des pays
d’Afrique subsaharienne, comme indiqué plus haut.
De plus, pour réduire davantage les risques qui pèsent sur la viabilité de la dette, les autorités
continueront de gérer activement les engagements de portefeuille, y compris les opérations
de gestion des passifs, et sont en outre déterminées à privilégier les emprunts concessionnels,
à maintenir la valeur actualisée des nouveaux emprunts compatible avec un risque modéré de
surendettement, c’est-à-dire inférieure à 4 650 millions de dollars en 2023 (MPEF, tableau 1)
et à ne pas accumuler d’arriérés (critère de réalisation continu pour l’administration centrale et
objectif indicatif pour les entités publiques).
Nouvelle loi sur la politique d’endettement public (adoption par le Conseil des ministres,
repère structurel pour septembre 2023). Cette nouvelle loi i) définira les objectifs généraux de
la dette publique et les règles prudentielles ; ii) mettra en place les procédures d’engagement
de la dette publique ; iii) rationalisera le cadre de fonctionnement et de gestion de la dette ;
iv) clarifiera les règles et les objectifs de l’État en matière de rétrocession ; v) renforcera le
cadre institutionnel de gestion de la dette publique.
20. Le secteur privé devrait jouer un rôle central dans la mise en œuvre du PND
2021–25. Les mesures prévues dans le programme appuyé par le FMI viseront donc
21. Amélioration du climat des affaires (MPEF, ¶¶ 57–59). Le système fiscal devrait devenir
plus efficient, transparent et équitable dans le cadre de la stratégie de mobilisation des recettes à
moyen terme et des réformes de la gestion des finances publiques de façon à renforcer la
redevabilité du secteur public, notamment grâce à la dématérialisation systématique des marchés
publics. En outre, l’accent sera mis sur la réduction du coût de la pratique des affaires par la
transformation numérique de l’administration, la refonte du portail unique des services à
l’investisseur (PUSI) et la simplification des formalités pour les PME. De plus, les autorités sont
déterminées à favoriser les grappes industrielles et les agro-pôles pour la transformation de
produits agricoles et encourager l’entrepreneuriat et l’émergence de PME et de start-ups solides
et résilientes.
22. Stabilité et inclusion financières (MPEF, ¶¶52–53). Les autorités se sont engagées à
achever la restructuration en cours de deux banques publiques12 et accéléreront la mise en œuvre
du plan de développement du secteur financier (PDESFI) qui vise à approfondir le marché
financier et à promouvoir l’inclusion financière. Dans ce contexte, les mesures prises depuis 2022
pour renforcer le cadastre et améliorer les droits fonciers devraient faciliter l’accès aux
financements bancaires pour les PME ainsi que diverses activités dans la chaîne de valeur des
principales cultures de rapport. De plus, les autorités réaliseront un examen à mi-parcours de la
stratégie nationale d’inclusion financière (SNIF 2019–2024) de façon à tenir compte des nouvelles
priorités relatives aux objectifs du PND, en particulier l’accès aux services financiers par les
femmes (repère structurel, mai 2024).
12Ces banques ne présentent aucun risque systémique pour le système bancaire ni aucun risque budgétaire
notable.
des coûts et un programme d’apurement des arriérés dus aux producteurs d’électricité
indépendants et aux fournisseurs de gaz.13
D. Changement climatique
13
Les résultats financiers se sont dégradés en raison du recours, au 4e trimestre 2021, au gazole lourd sous vide
(HVO) plus coûteux et de l’accumulation d’arriérés de paiements par Énergies du Mali (EDM).
14
La Constitution impose au Président de la République (article 60) et aux autres hauts fonctionnaires (article 41)
de faire une déclaration de patrimoine. Bien que l’ordonnance no 2013-660 dispose que les déclarations de
patrimoine sont confidentielles, elle prévoit également que la liste des hauts fonctionnaires qui ont soumis une
déclaration de patrimoine est publiée au Journal officiel. De plus, le décret no 2014-319 stipule que les
déclarations de patrimoine peuvent être communiquées, sur requête, aux commissions du parlement, à la police,
aux cours et tribunaux et aux institutions chargées de la protection des biens publics et de la prévention du
blanchiment des capitaux.
15
Un projet de rapport d’évaluation détaillé sur la LBC/FT sera examiné par le Groupe intergouvernemental
d’action contre le blanchiment de l’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) du 28 mai au 2 juin 2023 pour adoption
comme rapport d’évaluation mutuelle de la Côte d’Ivoire.
27. Rôle catalyseur. Le programme est intégralement financé, avec des engagements fermes
pour les 12 premiers mois et des perspectives favorables pour le reste de la période couverte par
le programme. Le déficit de financement cumulé prévu de l’ordre de 3 700 milliards de FCFA (soit
6,3 % du PIB) sera couvert par une aide budgétaire de créanciers bilatéraux (1 064 milliards de
FCFA environ), de la Banque mondiale (435 milliards de FCFA environ), de la BAfD (119 milliards
de FCFA) et d’autres créanciers multilatéraux. Les financements bruts du FMI couvriraient plus de
la moitié de ce déficit en 2023–26 (un quart environ si l’on inclut les financements de projets). La
charge incombant au FMI serait donc relativement élevée, mais les nouveaux financements nets
du FMI représenteraient un tiers environ du déficit de financement avant remboursements. L’effet
catalyseur du programme devrait être amplifié par le retour de la Côte d’Ivoire sur le marché
euro-obligataire alors que la situation des marchés financiers mondiaux redevient plus stable,
850 milliards de FCFA devant être émis en 2024–26. Ce nouvel accès au financement euro-
obligataire représenterait plus de 20 % du déficit de financement sur la période couverte par le
16
Les réserves mises en commun de l’UEMOA ont été ramenées, selon les estimations, à 4,1 mois d‘importations
en février 2023, soit moins que la fourchette d’adéquation de la mesure ARA, et en diminution par rapport aux
5,6 mois d’importations à la fin de 2021.
D. Financement du budget attendu du secteur officiel 535 492 403 250 1.680
Banque mondiale 123 124 94 94 435
BAD 55 21 21 21 119
Autres créanciers multilatéraux 3 16 16 26 62
Créanciers bilatéraux 355 330 271 108 1.064
Pour mémoire :
Variation des réserves officielles (financement du FMI inclus) 868 718 785 772 3.143
PIB nominal 51.876 56.270 60.858 65.568 ...
28. Les risques liés à la mise en œuvre du programme sont gérables. Ceci s’explique par
les bons antécédents des autorités dans la mise en œuvre des programmes précédents appuyés
par le FMI en 2016–20 et 2012–15 dont toutes les revues ont été achevées dans les délais, ainsi
que par leur ferme engagement à réaliser les objectifs du nouveau programme, soutenu par leur
détermination à préserver la notation de risque modéré de surendettement de la Côte d’Ivoire,
leur attachement à l’objectif de convergence budgétaire de l’UEMOA et leur programme
ambitieux de transformation dans le cadre du PND 2021–25. La dette est viable à moyen terme.
Les risques pesant sur l’exécution du programme pourraient augmenter en cas de revers
économique ou de nouvelle dégradation de la conjoncture mondiale (annexe II). Si ces risques se
matérialisaient, pour maintenir le programme sur les rails, il faudrait adapter sans délai la stratégie
macroéconomique en consultation avec les services du FMI. En outre, l’élection présidentielle
prévue en 2025 pourrait présenter certains risques de mise en œuvre à moyen terme.
L’échelonnement régulier des décaissements proposé contribuerait à atténuer les risques liés à
l’exécution du programme.
29. La capacité à rembourser le FMI est satisfaisante mais elle est exposée à des risques,
comme l’indiquent les indicateurs habituels (tableau 5). D’après les projections, l’encours du crédit
envers le FMI devrait être porté de 3,5 % du PIB à un maximum de 4,3 % du PIB en 2025, soit
davantage que le 75e centile des pays comparables admissibles au fonds fiduciaire RPC. Les
indicateurs du service de la dette (aussi bien en termes d’exportations que de recettes publiques)
culmineraient en 2024 à des niveaux supérieurs au 75e centile pour les pays comparables.
30. Conditionnalité du programme. Le programme fera l’objet d’un suivi dans le cadre de
revues semestrielles au moyen de critères de réalisation quantitatifs, d’objectifs indicatifs et de
repères structurels (MPEF, tableaux 1 et 2). Les critères de réalisation se rapportent au solde
budgétaire global, au financement intérieur net, à la valeur actualisée des nouveaux emprunts
extérieurs, aux recettes fiscales de l’État et à la non-accumulation d’arriérés. Les objectifs indicatifs
sont fixés sur les dépenses sociales ciblées, la non-accumulation de nouveaux arriérés par les
entités publiques, les dépenses par avances de trésorerie , la réduction des montants dus et le
solde primaire de base. Les critères de réalisation et objectifs indicatifs sont définis dans le
protocole d’accord technique (PAT).
31. Évaluation des sauvegardes. La BCEAO a appliqué toutes les recommandations issues de
l’évaluation des sauvegardes menée en 2018. L’évaluation a conclu que les dispositifs de
gouvernance de la BCEAO sont globalement adaptés et qu’elle dispose d’un robuste système de
contrôle. Une évaluation actualisée des sauvegardes de la BCEAO est en cours.
que la croissance ait atteint un niveau record durant la décennie précédant la pandémie et que la
pauvreté ait été notablement réduite, les principaux indicateurs de développement humain
révèlent de vastes besoins d’investissements sociaux prioritaires, alors que la faiblesse de la
mobilisation des recettes intérieures limite le financement durable d’une transformation
économique plus profonde.
35. Le programme économique des autorités est ambitieux et met l’accent à juste titre
sur la stabilité macroéconomique à court terme et une transformation économique
permettant d’accéder à moyen terme au statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche
supérieure. Des progrès sensibles dans la mobilisation des recettes intérieures, à commencer par
des mesures solides prises d’emblée, seront essentiels pour atteindre tous les objectifs du
programme.
36. À court terme, des mesures pérennes et de qualité de mobilisation des recettes
réduiront les risques pesant sur la viabilité de la dette et favoriseront la convergence vers
l’objectif de déficit de l’UEMOA. La volonté de respecter l’objectif régional de déficit de
l’UEMOA d’ici à 2025 rendra l’UEMOA encore plus crédible en tant qu’union. Le critère de
réalisation relatif au plancher sur les recettes prévu dans le programme montre l’engagement des
autorités à procéder à un rééquilibrage budgétaire ambitieux, les deux tiers de l’effort de
rééquilibrage durant la première année du programme étant assurés par des augmentations des
recettes fiscales. Le rétablissement du mécanisme de fixation des prix du pétrole au début de
2023 est une première étape importante de la stratégie budgétaire du programme et devrait
écarter les risques budgétaires futurs résultant des subventions indirectes aux combustibles.
37. La mise en œuvre d’une stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme sera
nécessaire pour financer durablement la transformation de l’économie. Une hausse soutenue
des recettes fiscales représentant 0,5 % du PIB par an jusqu’en 2026 devrait reposer sur
l’élaboration, la publication et la mise en œuvre d’une stratégie de mobilisation des recettes à
moyen terme. Cette stratégie devrait viser à orienter les réformes de la politique fiscale vers des
réductions considérables des exonérations fiscales, en particulier en matière de TVA, et des
exonérations fiscales inefficientes, de façon à élargir l’assiette de l’impôt en adoptant un régime
fiscal plus simple, transparent et équitable. Une mise en œuvre réussie devrait permettre
40. Les réformes structurelles prévues dans le programme sont judicieusement ciblées.
Conformément aux objectifs du PND, une croissance plus élevée et inclusive reposera sur des
mesures favorisant une croissance tirée par le secteur privé, notamment en renforçant la
gouvernance et l’inclusion financière et en réduisant le coût de la pratique des affaires. L’adoption
de la stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLC) et la mise en œuvre renforcée de la
stratégie nationale de lutte contre la corruption et de la stratégie nationale de lutte contre le
blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération des
armes de destruction massive contribueront à favoriser la transparence et attirer davantage
d’investissements privés.
41. Les services du FMI souscrivent à la demande des autorités d’un accord de 40 mois
au titre de la facilité élargie de crédit et du mécanisme élargi de crédit avec un accès
équivalent à 133 % de la quote-part (867,2 millions de DTS) et 267 % de la quote-part
(1 734,4 millions de DTS), respectivement, pour un total de 400 % de la quote-part (soit
l’équivalent de 2 601,6 millions de DTS). La lettre d’intention et le mémorandum de politique
économique et financière énoncent les mesures qui s’imposent en vue de réaliser les objectifs du
programme. Les financements du FMI joueront un rôle important de catalyseur, la capacité à
rembourser le FMI est adéquate et les risques entourant l’exécution du programme sont gérables,
compte tenu des solides antécédents des autorités dans la mise en œuvre des politiques
économiques établis au cours des précédents programmes appuyés par le FMI.
Revenu primaire (net) -1.061 -1.240 -1.179 -1.256 -1.384 -1.467 -1.543
Dont : intérêts sur la dette publique -416 -435 -525 -537 -603 -620 -627
Revenu secondaire (net) -402 -375 -437 -429 -467 -506 -548
Administrations publiques 23 11 194 202 191 133 85
Autres secteurs -425 -385 -631 -631 -658 -639 -632
Compte de capital et d’opérations financières 1.942 2.698 2.247 3.319 2.875 2.807 2.698
Compte d’opérations financières (hors financements exceptionnels) 1.842 2.606 2.207 3.200 2.796 2.720 2.573
Investissements directs étrangers 409 614 612 858 1.038 1.182 1.278
Investissement de portefeuille (net) 280 363 401 -140 308 40 134
Acquisition d’actifs financiers -310 -413 -353 -400 -427 -416 -439
Accumulation de passifs 589 776 754 260 735 456 573
Dont : Euro-obligations 309 608 0 0 300 200 350
Autres investissements (net) 1.154 1.631 1.195 2.482 1.450 1.494 1.146
Officiels (net) 1.414 1.018 1.279 1.455 403 304 601
Prêts-projets 612 802 1.440 1.549 990 980 1.317
Amortissement échu de l’administration centrale -267 -330 -686 -589 -980 -1.125 -1.062
Acquisition nette d’actifs financiers 0 -12 -14 -14 -14 -14 -14
Non officiels (net) -402 621 -84 1.027 1.047 1.190 546
Pour mémoire :
Solde global (pourcentage du PIB) 2,1 2,6 -1,3 1,4 0,8 1,0 1,0
Solde des transactions courantes, dons compris (pourcentage du PIB) -3,1 -4,0 -6,5 -5,6 -4,7 -4,0 -3,4
Solde des transactions courantes, hors dons (pourcentage du PIB) -3,7 -4,5 -7,0 -6,3 -5,3 -4,4 -3,8
Balance commerciale (pourcentage du PIB) 4,7 4,2 2,2 2,4 2,9 3,4 3,7
Réserves officielles brutes de l’UEMOA (milliards de dollars) 21,7 24,2 18,5 … ... ... ...
(pourcentage de la monnaie au sens large) … ... ... ... ... ... ...
(mois d’importations de biens et services hors facteurs de l’UEMOA) 5,4 5,2 4,5 … ... ... ...
PIB nominal 36.252 39.821 43.681 47.642 51.876 56.270 60.858
Taux de change moyen (FCFA/$EU) 539 580 619 … ... ... ...
Taux de change (FCFA/$EU), fin de période 575 554 622 … ... ... ...
Revenu primaire (net) -2,9 -3,1 -2,7 -2,6 -2,7 -2,6 -2,5
Dont : intérêts sur la dette publique -1,1 -1,1 -1,2 -1,1 -1,2 -1,1 -1,0
Revenu secondaire (net) -1,1 -0,9 -1,0 -0,9 -0,9 -0,9 -0,9
Administrations publiques 0,1 0,0 0,4 0,4 0,4 0,2 0,1
Autres secteurs -1,2 -1,0 -1,4 -1,3 -1,3 -1,1 -1,0
Compte de capital et d’opérations financières 5,4 6,8 5,1 7,0 5,5 5,0 4,4
Compte d’opérations financières (hors financements exceptionnels) 5,1 6,5 5,1 6,7 5,4 4,8 4,2
Investissements directs étrangers 1,1 1,5 1,4 1,8 2,0 2,1 2,1
Investissement de portefeuille (net) 0,8 0,9 0,9 -0,3 0,6 0,1 0,2
Acquisition d’actifs financiers -0,9 -1,0 -0,8 -0,8 -0,8 -0,7 -0,7
Accumulation de passifs 1,6 1,9 1,7 0,5 1,4 0,8 0,9
Dont : Euro-obligations 0,9 1,5 0,0 0,0 0,6 0,4 0,6
Autres investissements (net) 3,2 4,1 2,7 5,2 2,8 2,7 1,9
Officiels (net) 3,9 2,6 2,9 3,1 0,8 0,5 1,0
Prêts-projets 1,7 2,0 3,3 3,3 1,9 1,7 2,2
Amortissement échu de l’administration centrale -0,7 -0,8 -1,6 -1,2 -1,9 -2,0 -1,7
Acquisition nette d’actifs financiers 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Non officiels (net) -1,1 1,6 -0,2 2,2 2,0 2,1 0,9
Pour mémoire :
Solde global (pourcentage du PIB) 2,1 2,6 -1,3 1,4 0,8 1,0 1,0
Solde des transactions courantes, dons compris (pourcentage du PIB) -3,1 -4,0 -6,5 -5,6 -4,7 -4,0 -3,4
Solde des transactions courantes, hors dons (pourcentage du PIB) -3,7 -4,5 -7,0 -6,3 -5,3 -4,4 -3,8
Balance commerciale (pourcentage du PIB) 4,7 4,2 2,2 2,4 2,9 3,4 3,7
Réserves officielles brutes de l’UEMOA (milliards de dollars) 21,7 24,2 18,5 … ... ... ...
(pourcentage de la monnaie au sens large) … ... ... ... ... ... ...
(mois d’importations de biens et services hors facteurs de l’UEMOA) 5,4 5,2 4,5 … ... ... ...
PIB nominal (en milliards de francs CFA) 36.252 39.821 43.681 47.642 51.876 56.270 60.858
Taux de change moyen (FCFA/$EU) 539 580 619 … ... ... ...
Taux de change (FCFA/$EU), fin de période 575 554 622 … ... ... ...
Total des dépenses 7.390 8.257 9.666 10.351 10.955 11.488 12.746
Dépenses courantes 5.341 5.930 6.526 6.801 7.283 7.905 8.523
Traitements et salaires 1.828 1.860 2.007 2.241 2.400 2.667 2.897
Prestations de sécurité sociale 353 371 390 450 519 563 578
Subventions et autres transferts courants 666 907 768 620 674 732 791
Autres dépenses courantes 1.441 1.548 1.873 1.701 1.813 1.966 2.154
Dépenses correspondant aux impôts pré-affectés 207 209 356 395 415 439 463
Dépenses liées à la sécurité et aux élections 182 250 162 303 290 257 275
Intérêts dus 664 785 970 1.091 1.173 1.282 1.365
Sur la dette intérieure 274 330 448 551 569 661 737
Sur la dette extérieure 390 455 523 540 604 621 628
Dépenses d’investissement 2.049 2.327 3.141 3.550 3.672 3.583 4.223
Financées sur ressources intérieures 1.374 1.394 1.668 1.874 2.601 2.515 2.778
dont fonds de contrepartie pour les impôts des projets 178 194 208 222
Financées sur ressources extérieures, dont 675 932 1.473 1.676 1.071 1.068 1.445
Financées par des prêts extérieurs 574 840 1.433 1.557 992 981 1.319
Solde primaire de base -820 -429 -772 -69 -174 423 754
Solde budgétaire (dons inclus) -1.966 -1.962 -2.982 -2.514 -2.147 -1.707 -1.845
Solde budgétaire (hors dons) -2.159 -2.146 -3.216 -2.836 -2.417 -1.926 -2.055
Pour mémoire :
PIB nominal 36.252 39.821 43.681 47.642 51.876 56.270 60.858
Dette extérieure (administration centrale) 10.757 12.291 15.084 16.973 17.992 18.778 19.784
Sources : autorités ivoiriennes ; estimations et projections des services du FMI.
1/ Dans la zone FCFA, les ressources du FMI sont déposées à la banque centrale régionale, qui remet un crédit équivalent en FCFA à l’État
concerné.
Total des recettes et dons 15,0 15,8 15,3 16,4 17,0 17,4 17,9
Total des recettes 14,4 15,3 14,8 15,8 16,5 17,0 17,6
Recettes fiscales 12,4 13,2 12,9 13,9 14,6 15,1 15,7
Impôts non pré-affectés 11,8 12,7 12,1 13,1 13,8 14,4 15,0
Impôts directs 3,3 3,5 3,7 3,7 4,0 4,1 4,2
Impôts indirects 8,5 9,1 8,4 9,4 9,8 10,3 10,7
dont impôts sur les dépenses de projets 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4
Impôts pré-affectés 0,6 0,5 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8
Recettes non fiscales 2,0 2,2 1,9 1,8 1,8 1,8 1,8
Dons, dont 0,5 0,5 0,5 0,7 0,5 0,4 0,3
Dons-projets 0,3 0,2 0,1 0,3 0,2 0,2 0,2
Total des dépenses 20,4 20,7 22,1 21,7 21,1 20,4 20,9
Dépenses courantes 14,7 14,9 14,9 14,3 14,0 14,0 14,0
Traitements et salaires 5,0 4,7 4,6 4,7 4,6 4,7 4,8
Prestations de sécurité sociale 1,0 0,9 0,9 0,9 1,0 1,0 1,0
Subventions et autres transferts courants 1,8 2,3 1,8 1,3 1,3 1,3 1,3
Autres dépenses courantes 4,0 3,9 4,3 3,6 3,5 3,5 3,5
Dépenses correspondant aux impôts pré-affectés 0,6 0,5 0,8 0,8 0,8 0,8 0,8
Dépenses liées à la sécurité et aux élections 0,5 0,6 0,4 0,6 0,6 0,5 0,5
Intérêts dus 1,8 2,0 2,2 2,3 2,3 2,3 2,2
Sur la dette intérieure 0,8 0,8 1,0 1,2 1,1 1,2 1,2
Sur la dette extérieure 1,1 1,1 1,2 1,1 1,2 1,1 1,0
Dépenses d’investissement 5,7 5,8 7,2 7,5 7,1 6,4 6,9
Financées sur ressources intérieures 3,8 3,5 3,8 3,9 5,0 4,5 4,6
dont fonds de contrepartie pour les impôts des projets 0,4 0,4 0,4 0,4
Financées sur ressources extérieures, dont 1,9 2,3 3,4 3,5 2,1 1,9 2,4
Financées par des prêts extérieurs 1,6 2,1 3,3 3,3 1,9 1,7 2,2
Solde primaire de base -2,3 -1,1 -1,8 -0,1 -0,3 0,8 1,2
Solde budgétaire (dons inclus) -5,4 -4,9 -6,8 -5,3 -4,1 -3,0 -3,0
Solde budgétaire (hors dons) -6,0 -5,4 -7,4 -6,0 -4,7 -3,4 -3,4
Variation du fonds en route (hors service de la dette) 0,2 0,0 -0,3 -0,1 0,0 0,0 0,0
Solde global (base caisse) -5,2 -5,0 -7,1 -5,3 -4,1 -3,0 -3,0
Avoirs extérieurs nets 3.140 4.206 3.886 4.555 4.987 5.556 6.194
Banque centrale 2.389 2.944 2.304 2.972 3.405 3.974 4.612
Autres institutions de dépôts 751 1.262 1.582 1.582 1.582 1.582 1.582
Avoirs intérieurs nets 10.747 12.189 14.120 15.928 18.317 20.912 23.251
Crédit net à l’État 3.911 4.617 5.894 6.851 8.317 9.615 10.569
Banque centrale 785 1.505 1.459 1.971 2.479 2.999 3.220
Autres institutions de dépôts 3.126 3.112 4.435 4.880 5.838 6.616 7.349
Autres postes (net) (actifs = +) -1.286 -1.567 -1.581 -1.724 -1.877 -2.036 -2.202
Avoirs extérieurs nets 5,6 7,7 -2,0 3,7 2,1 2,4 2,4
Avoirs intérieurs nets 15,8 10,4 11,8 10,0 11,7 11,1 8,8
Crédit net à l’État 9,8 5,1 7,8 5,3 7,2 5,6 3,6
Banque centrale 1,9 5,2 -0,3 2,8 2,5 2,2 0,8
Autres institutions de dépôts 7,9 -0,1 8,1 2,5 4,7 3,3 2,8
Crédit à l’économie 6,0 7,3 4,1 5,5 5,3 6,2 5,9
Masse monétaire 21,4 18,1 9,8 13,8 13,8 13,6 11,2
Avoirs extérieurs nets 25,7 34,0 -7,6 17,2 9,5 11,4 11,5
Avoirs intérieurs nets 20,2 13,4 15,8 12,8 15,0 14,2 11,2
Crédit net à l’État 40,0 18,0 27,7 16,2 21,4 15,6 9,9
Banque centrale 37,6 91,7 -3,1 35,1 25,8 21,0 7,4
Autres institutions de dépôts 40,6 -0,5 42,5 10,0 19,6 13,3 11,1
Crédit à l’économie 9,2 12,5 7,3 10,1 10,0 12,3 11,6
Masse monétaire 21,4 18,1 9,8 13,8 13,8 13,6 11,2
Sources : Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ; estimations et projections des services du FMI.
1/ La monnaie au sens large comprend tous les dépôts auprès des banques, y compris les dépôts restrictifs.
Utilisation nette du crédit du FMI (millions de DTS) 501,1 383,2 461,5 178,3 -193,1 -253,6 -351,4 -436,0 -450,1 -462,5
Décaissements 743,3 743,3 743,3 371,7 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Remboursements et rachats 242,2 360,2 281,9 193,4 193,1 253,6 351,4 436,0 450,1 462,5
Pour mémoire :
Exportations de biens et services (milliards de FCFA) 11.453,2 12.598,4 13.766,5 15.033,8 16.246,0 17.484,9 18.610,9 19.720,3 20.886,1 22.060,3
Recettes publiques et dons (milliards de FCFA) 7.837,1 8.808,4 9.780,5 10.900,4 11.704,7 12.659,0 14.244,9 15.515,2 16.768,6 18.177,1
Dette extérieure (milliards de FCFA) 14.095,4 14.630,9 15.215,3 16.041,2 16.952,1 17.779,5 18.653,9 19.529,2 20.420,1 21.302,2
juin
Résultats et rentabilité 2/
Coûts moyen des fonds empruntés 2,0 2,1 2,1 1,9 0,6 1,8 1,7 ...
Taux d’intérêt moyen sur les prêts 9,2 8,9 8,6 7,7 7,5 7,1 6,7 ...
Marge moyenne des taux d’intérêt 3/ 7,2 6,8 6,5 5,8 6,9 5,3 5,0 ...
Rendement des actifs (net d’impôt) 1,4 1,6 1,4 1,3 1,6 1,4 1,8 ...
Rendement des fonds propres moyens (net d’impôt) 24,5 29,2 21,5 16,5 19,0 16,9 20,7 ...
Ratio dépenses hors intérêts/revenu bancaire net 59,6 57,5 55,6 59,3 57,1 55,8 53,2 ...
Ratio traitements et salaires/revenu bancaire net 26,3 25,5 23,8 25,4 24,6 24,2 22,7 ...
Liquidité
Actifs liquides/total des actifs 35,5 33,7 32,0 31,7 29,6 29,6 28,7 26,6
Actifs liquides/total des dépôts 48,6 48,1 46,9 46,0 42,6 41,4 38,3 36,0
Ratio total des crédits/total des dépôts 84,1 87,2 89,5 90,7 87,2 79,7 73,8 74,0
Ratio total des dépôts/total des passifs 72,9 70,2 68,2 68,9 69,4 71,4 74,9 73,8
Source : BCEAO.
Par source de financement par l’emprun 5535,7 100 4650,3 100 4683,3 100
Dette concessionnelle, dont 432,5 8 211,9 5 211,9 5
Dette multilatérale 287,4 5 145,1 3 145,1 3
Dette bilatérale 145,1 3 66,8 1 66,8 1
Autre 0,0 0 0,0 0 0,0 0
Dette non concessionnelle, dont 5103,1 92 4438,4 95 4471,4 95
Semi-concessionnelle 4516,9 82 3852,1 83 3852,1 82
Conditions commerciales 586,3 11 586,3 13 619,3 13
Utilisation du financement par l’emprun 5535,7 100 4650,3 100 4683,3 100
Infrastructures 1438,3 26 1275,5 27 1286,7 27
Dépenses sociales 2584,6 47 2065,2 44 2070,2 44
Financement budgétaire 833,9 15 744,6 16 744,6 16
Autre 678,9 12,3 565,0 12,1 581,8 12,4
pour mémoire
Projections indicatives
Année 2 0,0 0,0 0,0
Année 3 0,0 0,0 0,0
1/ Données communiqués par les autorités nationales suivant leur classification des créanciers, y compris officiels et commerciaux. La couverture de la dette est la
même que dans l’AVD, à l’exception de la dette garantie.
2/ Des dettes publiques peuvent ne pas figurer dans le tableau en raison de l’indisponibilité de certaines informations.
(ex. : la dette non garantie des entreprises publiques et la dette des collectivités locales).
3/ Les créanciers multilatéraux sont simplement les institutions ayant plus d’un actionnaire officiel et ne correspondent pas forcément à la classification des
créanciers dans les politiques du FMI (politique de prêt aux pays en situation d’arriérés, par exemple).
4/ Une dette est garantie lorsque le créancier a des droits sur un actif ou un flux de revenus qui lui permettrait, si l’emprunteur ne respecte pas ses obligations de
remboursement, d’utiliser l’actif ou le flux de revenus pour assurer le remboursement de la dette. Un prêt est garanti lorsque l’emprunteur met en gage certains
actifs existants ou certains effets futurs à recevoir contre le remboursement du prêt. Une garantie est « non liée » lorsqu’elle n’a aucun rapport avec un projet
financé par l’emprunt. Exemple : un emprunt visant à financer le déficit budgétaire garanti par des recettes pétrolières. Voir la note rédigée conjointement par le
FMI et la Banque mondiale pour le G20 intitulée « Collateralized Transactions: Key Considerations for Public Lenders and Borrowers » pour une analyse des questions
soulevées par les garanties.
5/ Comprend les autres garanties ponctuelles non incluses dans la dette garantie par l’État (lignes de crédit par exemple) et d’autres passifs conditionnels explicites
non classés ailleurs (créances juridiques potentielles et paiements résultant d’accords de PPP par exemple).
CÔTE D’ IVOIRE
Tableau 9. Côte d’Ivoire : proposition de calendrier des revues et des achats/décaissements dans le cadre de l’accord de
40 mois au titre de la FEC et du MEDC, 2023–26
FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL
24 mai 2023 Approbation des accords FEC/MEDC par le conseil d’administration. 371,7 123,9 247,8 57,1 19,0 38,1
Réponses possibles des pouvoirs publics. Un rééquilibrage durable des finances publiques fondé sur
la mobilisation des recettes intérieures sera important pour maintenir le solde extérieur de la
Côte d’Ivoire globalement conforme aux paramètres économiques fondamentaux et aux politiques
souhaitables, et favoriserait en outre la stabilité extérieure dans l’union monétaire de l’UEMOA. De plus,
la mobilisation des recettes faciliterait une hausse des dépenses de santé, qui contribuent le plus (en
termes bruts) à l’écart de politique économique de la Côte d’Ivoire selon le modèle EBA-lite. Le
programme de réformes structurelles devrait être propice à la diversification et à la croissance du
secteur des exportations de la Côte d’Ivoire, ce qui bénéficiera à sa position extérieure à moyen terme.
2. Évaluation. La position extérieure globale de la Côte d’Ivoire est viable dans le scénario de
référence. La PEGN devrait se dégrader davantage les prochaines années avant de se stabiliser
autour de -55 % du PIB en raison des déficits courants moins importants que prévu et d’une forte
croissance du PIB nominal. Les risques pesant sur la viabilité extérieure tiennent à la possibilité
d’un assainissement des finances publiques plus lent que prévu, d’une nouvelle dégradation des
termes de l’échange et d’un ralentissement de la croissance du PIB réel.
contre 4,1 % en 2021 et 2,5 % du PIB en moyenne en 2016–2020. Selon les estimations, l’excédent
du commerce de marchandises a été ramené à 2,2 % environ du PIB environ, contre 4,2 % en 2021,
sous l’effet d’une hausse de près de 30 % de la valeur des importations qui n’a été que
partiellement compensée par une augmentation des exportations (graphique 1). Le déficit des
échanges de services s’est creusé de 0,7 point de pourcentage environ, à 5 % du PIB, en raison de
la hausse des coûts du fret et des assurances des produits importés.
Mai.2018
Sept.2018
Jan.2019
Mai.2019
Sept.2019
Jan.2020
Mai.2020
Sept.2020
Jan.2021
Mai.2021
Sept.2021
Jan.2022
Mai.2022
Sept.2022
4. Évaluation. Le modèle de compte courant EBA-lite fait apparaître un écart de -1,5 % du
PIB en 2022, du fait d’un solde des transactions courantes corrigé de -6,6 % du PIB et d’une norme
corrigée de -5,0 % du PIB (tableau 1). En 2021, cet écart représentait 0,9 % du PIB. L’écart de
politique économique estimé est nul sur une base nette, avec une forte contribution positive de
0,9 % du PIB des faibles dépenses de santé (épargne de précaution) compensée par des
contributions négatives de la politique budgétaire expansionniste, une baisse des réserves et un
compte d’opérations financières plus restrictif que ce qui aurait été souhaitable.
5. Contexte. La Côte d’Ivoire est membre de l’union monétaire de l’UEMOA, dans laquelle le
franc CFA est rattaché à l’euro. Le taux de change effectif réel du pays s’est déprécié de 5,6 % en
2022, sous l’effet de la dépréciation de l’euro par rapport à des monnaies tierces alors que la zone
euro subissait les retombées de la guerre en Ukraine. En 2022, le taux de change effectif réel
(TCER) moyen était inférieur de 4 % environ à celui des cinq années précédentes.
6. Évaluation. Sur la base du modèle de compte courant EBA-lite, on estime l’écart du TCER à
9,6 % (un nombre positif dénote une surévaluation), en retenant une élasticité du TCER par rapport
au solde des transactions courantes de -0,16 %. Le modèle du TCER estime un écart du TCER
de -11,0 % (un nombre négatif dénote une sous-évaluation). L’ajustement de ce modèle n’étant
pas aussi bon que celui du modèle de solde courant, l’évaluation se fonde sur le modèle de solde
courant.
7. Contexte. On estime que les flux de capitaux des investisseurs du secteur privé vers la
Côte d’Ivoire ont ralenti en 2022 sous l’effet d’un fort durcissement des conditions financières
mondiales et d’une réduction généralisée des mouvements de capitaux vers les pays émergents et
préémergents. Les données officielles de 2022 sur le compte d’opérations financières ne sont pas
encore disponibles, mais d’autres sources de données font apparaître une forte augmentation des
entrées au titre des prêts à l’État de la part de créanciers multilatéraux et bilatéraux, y compris des
prêts-projets. Les autorités ont remplacé l’émission d’euro-obligations prévue en 2022 par des
crédits commerciaux extérieurs et des emprunts intérieurs et régionaux.
8. Évaluation. La hausse des taux d’intérêt dans les pays avancés et des primes de risque sur
la dette de la Côte d’Ivoire a créé des conditions de financement extérieur très complexes. Les
besoins importants de financements extérieurs de la Côte d’Ivoire devraient être satisfaits à la fois
à l’aide de crédits du FMI et d’un soutien budgétaire de la part de créanciers multilatéraux et
bilatéraux. Le rééquilibrage des finances publiques contribuera à réduire les besoins d’emprunts
extérieurs à moyen terme.
9. Contexte. Les conditions de financement extérieur difficiles ont provoqué une forte baisse
des réserves régionales de l’UEMOA, ramenées à environ 4,5 mois de couverture des importations
à la fin de 2022. Le taux de couverture des importations par les réserves devrait diminuer avant de
se redresser et de se stabiliser autour de 4,6 mois d’importations prospectives. La contribution de
la Côte d’Ivoire aux réserves communes a sensiblement diminué depuis août 2022, la réduction
totale du pays étant estimée à 1,3 mois environ de couverture des importations, ramenant cette
couverture à 4,8 mois. Ce recul a suivi une période d’accumulation notable des réserves, y compris
durant les deux premières années de la pandémie de COVID-19, favorisée par un soutien financier
de grande ampleur du FMI à la région.
10. Évaluation. L’indice ARA pour les pays soumis à des contraintes de crédit estime qu’un
niveau adéquat de réserves devrait être compris entre 4,5 et 6,4 mois de couverture d’importations
prospectives pour l’UEMOA (sur la base des données disponibles pour 2021), l’extrémité basse
étant paramétrée pour les pays fragiles et l’extrémité haute pour les pays non riches en ressources
naturelles. En fonction de ce modèle, le niveau de réserves estimé pour la fin 2022 (4,5 mois
d’importations) ainsi que la projection à moyen terme (4,6 mois à la fin 2027) sont considérés
comme assez adéquats. Un rééquilibrage budgétaire propice à la croissance et la mise en œuvre
de réformes structurelles propres à diversifier la base d’exportation de la Côte d’Ivoire
contribueraient à reconstituer les réserves et apporter une contribution importante à la stabilité
extérieure au niveau de l’UEMOA.
1La matrice d’évaluation des risques montre des événements qui pourraient modifier sensiblement la trajectoire de
référence. La probabilité relative de réalisation des risques correspond à l’évaluation subjective, par les services du
FMI, des risques pesant sur le scénario de référence (« faible » indique une probabilité inférieure à 10 %,
« moyenne » une probabilité entre 10 et 30 % et « élevée » une probabilité entre 30 et 50 %). La matrice
d’évaluation des risques reflète le point de vue des services du FMI sur les sources des risques et le niveau général
de préoccupation qu’ils suscitaient lors des échanges avec les autorités. Les risques qui ne s’excluent pas
mutuellement peuvent interagir et se réaliser simultanément. Les chocs et les scénarios conjoncturels mettent en
évidence les risques qui pourraient se réaliser à un horizon plus court (entre 12 et 18 mois) compte tenu de la
situation de référence actuelle. Les risques structurels sont ceux qui sont de nature à rester saillants sur un horizon
plus long. Les directives opérationnelles de la matrice mondiale d’évaluation des risques peuvent être
consultées sur le site Internet de l’unité risques macroéconomiques du département de la stratégie, des
politiques et de l’évaluation.
Côte d’Ivoire : performance globale des recettes fiscales par rapport aux pays comparables
1
Pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité de l’UEMOA. Les critères de convergence « de
premier rang » de ce cadre sont notamment les suivants : plafond du déficit budgétaire global de l’État de 3 % du
PIB (y compris les dons et engagements de solde budgétaire après la révision de 2015 de ce cadre) ; encours
nominal de la dette au plus égal à 70 % du PIB et objectif d’inflation annuelle moyenne de 3 %. De plus, la réforme
de 2015 a révisé un critère de convergence « de second rang » de façon à porter le ratio des recettes fiscales au PIB
de 17 % à 20 % du PIB afin d’encourager les États membres de l’UEMOA à mobiliser davantage les ressources
intérieures.
2
Dans la présente annexe, les coefficients fiscaux de la Côte d’Ivoire ne comprennent pas les postes de recettes
extrabudgétaires mentionnés au paragraphe 16 du texte principal faute de données comparables.
2. L’écart le plus grand de la Côte d’Ivoire par rapport aux pays pairs tient aux
recettes fiscales indirectes. Malgré quelques améliorations ces dernières années, avec une
moyenne de 3 % du PIB, la Côte d’Ivoire ne perçoit que la moitié environ de la taxe sur la valeur
ajoutée (TVA) que recouvrent les pays préémergents non pétroliers. En outre, l’écart de ces
dernières années reste notable par rapport à la moyenne des pays préémergents non pétroliers
d’Afrique subsaharienne (1,9 % du PIB) et des pays de l’UEMOA hors Côte d’Ivoire (2,6 %). La
faiblesse des impôts indirects s’explique principalement par l’étroitesse de l’assiette de la TVA,
comme le montre le faible ratio d’efficacité C de 0,2 (estimations de 2019), alors que la moyenne
se situe à 0,4 dans les pays émergents et les pays en développement.3 Le régime de TVA de la
Côte d’Ivoire regorge de multiples exonérations ainsi que de taux réduits ou de taux nuls sur une
vaste gamme de produits. En outre, des écarts analogues persistent en matière de recettes des
droits d’accise, mais à une échelle relativement plus réduite (de l’ordre de 1 % du PIB par rapport
aux pays préémergents non exportateurs de pétrole d’Afrique subsaharienne).
Côte d’Ivoire : écart des recettes de TVA par rapport aux pays comparables
Les recettes de TVA de la Côte d’Ivoire sont largement
inférieures à celles des pays préémergents non … ainsi qu’à celles des pays comparables de l’UEMOA.
exportateurs de pétrole d’Afrique subsaharienne...
4
du PIB)
du PIB)
(%GDP)
( GDP) )
2
3
(% of
(%
( of
de TVA
depTVA
(%
2
Gap
Gap
1
Écart
Écart
VAT
VAT
0 0
2000 2005 2010 2015 2020 2000 2005 2010 2015 2020
Année
Year Année
Year
Source : Calculs des services du FMI. Source : Calculs des services du FMI.
*Hors Maurice et Afrique du Sud. *Hors CIV.
3. L’écart de la Côte d’Ivoire en matière de recettes des impôts directs par rapport
aux pays comparables est lui aussi significatif. Alors que le régime d’imposition du revenu
des personnes physiques (IRPP) de la Côte d’Ivoire est complexe et régressif, l’impôt sur les
bénéfices des sociétés est fragilisé par de nombreuses exonérations fiscales, un code des
investissements généreux et l’activité informelle. Il existe donc de larges possibilités d’évasion
fiscale, tandis que les coûts élevés de mise en conformité avec un système excessivement
complexe réduisent les incitations, en particulier pour les PME, à transférer leurs activités vers
l’économie formelle.
3
Le ratio d’efficacité C est défini comme étant les recettes de la TVA par rapport aux recettes théoriques qui
seraient perçues si la taxe était prélevée à un taux uniforme sur l’ensemble de la consommation finale en
supposant un respect total des règles fiscales.
4. Une mobilisation accrue des recettes passe par des réformes aussi bien de la
politique fiscale que de l’administration fiscale. Les autorités ont annoncé leur objectif
d’élargir la base d’imposition, de simplifier les régimes fiscaux et de moderniser les impôts
fonciers, mais la mise en œuvre de cet objectif a souvent marqué le pas. Des progrès sensibles
ont été enregistrés dans les réformes de l’administration fiscale, en particulier grâce à la
digitalisation,4 mais il est encore possible d’adopter d’autres réformes, en particulier en matière
de gestion des arriérés d’impôt.
Fiscalité directe. Simplifier le régime d’imposition des revenus des personnes physiques
en adoptant un régime dual : remanier le barème appliqué aux traitements et salaires en
appliquant des taux progressifs et appliquer un taux forfaitaire aux capitaux mobiliers/
immobiliers. Adopter des taux compétitifs de l’impôt sur les bénéfices des sociétés dans le
Code général des impôts tout en éliminant les avantages fiscaux procurés par d’autres
instruments, y compris le code des investissements, et les exonérations fiscales
discrétionnaires.
4
Jusqu’à présent, les principales réformes de l’administration fiscale ont reposé sur la transformation numérique,
notamment la mise en place du nouveau système informatique des impôts SIGICI dans tous les services chargés
des contribuables, les télédéclarations avec le portail internet e-Impôts et les paiements électroniques par virement
bancaire ou débit immédiat.
Côte d’Ivoire : écart des recettes des impôts directs par rapport aux pays comparables
L’écart des recettes de l’IRPP par rapport aux pays
... et des efforts notables s’imposent pour combler l’écart
préémergents non exportateurs de pétrole d’Afrique
en matière d’impôt sur les sociétés (sur les bénéfices).
subsaharienne demeure considérable...
of GDP)
3
(%PIB)
(%PIB)
(% du
(% du
CIT Gap
1
PIT Gap
0
2000 2005 2010 2015 2020 2000 2005 2010 2015 2020
Year
Year Year
Année
Différence
Difference entre
between la SSAFM*
CIV and CIV et les pays préém. d’AfSS* Différence
Difference entre
between la SSAFM*
CIV and CIV et les pays préém. d’AfSS*
Source : Calculs des services du FMI. Source : Calculs des services du FMI.
*Hors Maurice et Afrique du Sud.
*Hors Maurice et Afrique du Sud.
Bibliographie
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propositions de réforme” IMF Technical Assistance Report. FAD, IMF.
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Rota-Graziosi, G. G. Gilbert, and S. Leduc. (2018). Côte d’Ivoire. La taxe sur la valeur ajoutée, la
fiscalisation du secteur informel et l’impôt foncier. IMF Technical Assistance Report.
2. Le PTMP cible les ménages pauvres sur la base de l’évaluation indirecte des
moyens et la validation communautaire. Les bénéficiaires sont inscrits dans ce programme
pendant trois ans, puis ils en sortent et de nouveaux bénéficiaires rejoignent le programme.
Ils reçoivent tous les trimestres des transferts monétaires d’un montant de 36 000 FCFA via
les téléphones mobiles. La couverture de ce programme est cependant limitée par le registre
social existant, et l’efficience du système de paiement entravée par des déficiences qui
empêchent les bénéficiaires de choisir leur prestataire de services de paiement et retardent
la communication d’informations sur le versement des paiements.
4. Le PTMP comprend également une composante réaction aux chocs, qui sera
renforcée avec le concours de la Banque mondiale afin d’aider les groupes les plus
vulnérables à faire face aux chocs et réduire le risque que ces groupes se maintiennent dans
la pauvreté. Cet aspect du PTMP vise à élaborer des protocoles et des dispositifs
institutionnels clairs afin de préparer des plans de riposte aux chocs, et peut ainsi servir à
renforcer la résilience des pauvres face à de fortes hausses des prix mondiaux des produits
de base comme celles observées en 2022.
0,05 27,4
0 27,2
-0,05 27
-0,1 26,8
-0,15 26,6
-0,2 26,4
-0,25 26,2
-0,3 26
-0,35 1980 1983 1986 1989 1992 1995 1998 2001 2004 2007 2010 2013 2016 2019
1991-2000 2001-2010 2011-2020 Source : Banque mondiale ; calculs des services du FMI.
1/ Les 30 dernières années correspondent aux 30 années qui précèdent – incluant un point de données.
Sources : Banque mondiale ; calculs des services du FMI.
causée par la production agricole intensive de noix de cajou et de coton. D’autres activités comme
l’exploitation minière contribuent au processus de dégradation des sols.
5. Les 566 kilomètres de littoral sont une autre source majeure de vulnérabilité. Avec
7,5 millions d’habitants, le littoral représente environ 30 % environ de la population et 80 % de
l’activité économique. L’élévation du niveau de la mer a des répercussions sur les zones de
peuplement côtier sous forme d’inondations, de recul du littoral et d’érosion des plages. Les
villages et les peuplements à faible altitude doivent parfois être relocalisés plus à l’intérieur des
terres. L’intrusion d’eau salée dans les nappes aquifères côtières pourrait s’aggraver en raison de
1
La température moyenne sur 5 ans est passée de 26,29°C en 1970 à 27,22°C en 2021, soit une augmentation de
0,93°C. Si l’on ne retient que les températures annuelles, plus susceptibles de présenter des valeurs aberrantes, la
hausse durant cette période est de 0,70°C.
l’élévation du niveau de la mer, ce qui peut avoir des conséquences négatives sur
l’approvisionnement en eau. De plus, la pêche est déjà menacée en raison de la surexploitation
comme ailleurs en Afrique de l’Ouest. Le changement climatique va dégrader davantage le stock
halieutique avec l’augmentation de la température, de l’acidité et de la désoxygénation des
océans.
6. La Côte d’Ivoire, qui est déjà un pays faiblement émetteur, s’est engagée à réduire
encore ses émissions de CO2. L’objectif est de ramener les émissions de CO2 de 0,41 tonne par
habitant en 2019 à 0,37 tonne d’ici à 2025, soit 3 % environ du niveau des États-Unis. Après avoir
pris cet engagement, les autorités ont annoncé l’introduction d’automobiles électriques dans la
capitale en 2022. De plus, la Côte d’Ivoire est signataire de l’Accord de Paris sur le climat.
7. Alors que le PND prend en considération certains défis posés par le changement
climatique et que le programme Initiative Abidjan prévoit des engagements essentiels, il
importerait d’élaborer une stratégie globale et intégrée visant à renforcer la résilience au
changement climatique. Les autorités ont indiqué qu’elles avaient besoin i) de consolider la
gouvernance dans le secteur de l’agriculture afin de favoriser un développement durable ; ii) de
sensibiliser les citoyens en gérant mieux les ressources naturelles et la biodiversité ; iii) d’intégrer
le développement durable dans les politiques et stratégies et iv) de renforcer la lutte contre le
changement climatique afin de rendre la population plus résiliente.
Bibliographie
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Resilient Growth Post COVID-19.
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IMF Climate change dashboard: Country Data | Climate Change Indicators Dashboard (imf.org).
May 2022, The Abidjan Legacy Programme: UN convention to combat desertification, COP15,
Abidjan 2022.
L’assistance technique (AT) du FMI soutiendra les objectifs du programme appuyé par la FEC et le
MEDC. Elle sera principalement axée sur la mobilisation des recettes intérieures afin de contribuer à
préserver la viabilité du budget et de la dette, tout en créant un espace budgétaire pour les
dépenses prioritaires. Elle servira en outre à renforcer l’appareil statistique et la gouvernance.
Évaluer les effets socioéconomiques des Évaluer les avantages relatifs Exercice 2024–25
dépenses fiscales des dépenses fiscales
existantes, outre le manque à
gagner.
Renforcer les capacités de l’unité de politique Doter les autorités des outils Exercice 2024–25
fiscale et des compétences
techniques nécessaires pour
élaborer et mettre en œuvre
la politique fiscale.
Administration des douanes : Aider à développer Lutter contre la contrebande Exercice 2024–25
la fonction de surveillance et de renseignement et la fraude et améliorer le
suivi du transit.
Administration des douanes : Encourager le Repérer les fraudes, optimiser Exercice 2024–25
recours à l’intelligence artificielle dans le la sélection des cas à
contrôle du prédédouanement et la sélection contrôler, améliorer
automatisée des inspections l’efficience des contrôles.
Administration des douanes : Conseiller sur le Réduire les possibilités de Exercice 2024–25
contrôle des produits pétroliers (aussi bien fraude et de détournement de
importés que raffinés localement) produits exonérés
Renforcer les capacités en matière de Meilleur suivi des risques Exercice 2024
quantification et de suivi des risques budgétaires.
budgétaires. La mission consistera à dresser le
bilan de l’analyse des risques budgétaires et à
permettre de progresser dans le suivi infra-
annuel des risques, la quantification des
principaux risques ainsi que la gestion de ces
risques et leur intégration dans le processus
budgétaire. Les autorités sont appelées à utiliser
les outils afin de i) surveiller la santé financière
des entreprises publiques (outil de vérification
de l’état de santé des entreprises publiques SOE
Health Check) ; ii) réaliser des tests de résistance
sur les entreprises publiques (SOE Stress Test) et
iii) analyser les garanties et les rétrocessions de
prêts aux entreprises publiques (outil
d’évaluation des garanties de la dette et des
crédits DGLAT).
Statistiques
Statistiques des finances publiques et de la dette Améliorer la couverture des Exercice 2024/25
du secteur public. Le département des statistiques entreprises publiques dans les
poursuivra son programme d’assistance technique statistiques de finances
afin d’aider les autorités à améliorer la publiques.
ponctualité, l’exhaustivité et l’exactitude des
statistiques de finances publiques et d’harmoniser
les méthodologies avec le Manuel de statistiques
de finances publiques 2014 (MSFP 2014) et les
directives de l’UEMOA relatives au tableau des
opérations financières de l’État. Parmi les priorités
de l’assistance technique, on peut citer
l’élargissement progressif de la couverture
institutionnelle des statistiques de finances
publiques de façon à inclure les administrations
locales, les unités extrabudgétaires et les
administrations de sécurité sociale, en vue
d’obtenir des données exhaustives sur les
opérations des administrations publiques. Une
assistance technique sera également fournie afin
d’élargir la couverture institutionnelle de la dette
du secteur public de façon à intégrer l’ensemble
des entreprises publiques marchandes (sociétés
publiques non financières). L’établissement des
données sur les entreprises publiques
conformément au MSFP 2014 complètera
l’assistance technique de département des
finances publiques sur le chiffrage et le suivi des
risques budgétaires posés par les entreprises
publiques.
Législation
Mener à bien l’évaluation en cours de la lutte Aider à mettre en œuvre les Exercice 2024
contre le blanchiment des capitaux et le réformes prioritaires
financement du terrorisme (LBC/FT) recommandées par
l’évaluation de la LBC/FT
pilotée par le FMI.
Les principaux risques comprennent les lacunes qui compromettent la capacité de l’administration
fiscale à réaliser les réformes et améliorer la mobilisation des recettes fiscales, comme indiqué dans
l’évaluation TADAT de 2021. Les enjeux sont particulièrement élevés car les recettes fiscales
intérieures sont un critère de réalisation dans le cadre du programme. Parmi les facteurs
d’atténuation, on peut citer : i) le ferme engagement des autorités au plus haut niveau, qui
considèrent que la mobilisation des recettes intérieures est une priorité nationale essentielle pour
assurer le succès du PND 2021–2025 ; ii) le fait qu’une grande partie des mesures de mobilisation
des recettes fiscales sont déjà en place avant le début du programme ; iii) la définition dans le
programme de repères structurels bien ciblés et échelonnés, notamment une stratégie de
recouvrement des arriérés fiscaux et l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie de
mobilisation des recettes à moyen terme ; iv) la prestation de cours de formation spécialement
conçus pour les agents du fisc ; v) des gains d’efficience grâce à une coordination plus étroite avec
d’autres prestataires d’assistance technique, à savoir la Banque mondiale et la France.
Les autorités ont souligné leur engagement à l’égard du programme, en rappelant leurs antécédents
établis au cours du programme précédent appuyé par le FMI, dont toutes les revues ont été
facilement achevées. Elles se sont déclarées extrêmement satisfaites de l’assistance technique
fournie par le FMI, qui a aidé à mettre en place des réformes fiscales et administratives essentielles.
Elles ont insisté sur leur volonté de travailler avec les spécialistes de l’AT afin de faire progresser les
réformes de l’administration et de la politique fiscales et de réaliser les objectifs ambitieux du
programme. Elles ont exprimé un vif intérêt pour les domaines suivants : i) formulation de la
stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme et de la stratégie de recouvrement des arriérés
fiscaux ; ii) assistance technique sur l’EGIP-climat et la GFP verte en vue d’accéder aux ressources du
fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité ; iii) renforcement des capacités en matière de
chiffrage et de suivi des risques budgétaires et iv) aide par le département juridique à la mise en
œuvre des réformes prioritaires recommandées par l’évaluation pilotée par le FMI de la lutte contre
le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
1. Les performances économiques réalisés par la Côte d’Ivoire grâce à la mise en œuvre
du PND 2016-2020 ont été remarquables, ce qui lui a permis de rejoindre le groupe des pays à
revenu intermédiaire de la tranche inférieure. La croissance du PIB réel s’est établie en moyenne
à 6,5 % l’an. Le revenu réel par tête1 a progressé de 13,0 % pour s’afficher à USD 2238,8 en 2019. Les
infrastructures socioéconomiques et le capital humain ont été renforcés en lien avec la hausse des
investissements publics et des dépenses pro-pauvres. Le déficit budgétaire s’est progressivement
réduit pour s’établir à 2,2 % du PIB en 2019. L’inflation a été maîtrisée en dessous de 3 %, et le taux
d’endettement est ressorti à 37,9 % du PIB. Ainsi, la Côte d’Ivoire a respecté tous les critères de
convergence de premier rang de l’UEMOA à fin 2019. Quant au déficit du solde courant, il a été
contenu en dessous de 5 % du PIB, en lien avec la bonne tenue de l’excédent commercial. Ces
performances ont été possibles grâce à l’exécution du Plan National de Développement (PND 2016-
2020) et du Programme Economique et Financier 2016–2020, soutenu par la Facilité Elargie de
Crédit couplée au Mécanisme Elargi de Crédit du FMI. L’évaluation des politiques et institutions
nationales par la Banque mondiale a relevé un score CPIA de 3,5 en 2019 contre 2,7 en 2010. La
notation souveraine du pays par Moody’s a été rehaussée, passant de B1 en 2015 à Ba3 en 2019.
Des progrès ont également été accomplis en matière de lutte contre la corruption et, selon le
1
Données du World Development Indicators de la Banque Mondiale.
classement 2022 de Transparency International, la Côte d’Ivoire est passée de la 105ème place en
2021 à la 99ème place en 2022. La solidité du système bancaire s’est davantage consolidée avec la
mise en œuvre des dispositions de Bâle 2 et 3 qui a permis de porter le ratio de solvabilité à 10,5 %
à fin décembre 2019, au-dessus du minimum de la norme prudentielle de l’UMOA de 8,625 %.
2. A partir de l’année 2020, la Côte d’Ivoire, à l’instar des autres pays, a subi les chocs de
la pandémie à coronavirus (Covid-19) et de la crise en Ukraine, déclenchée en février 2022. Les
mesures drastiques d’endiguement de la pandémie mises en œuvre par les différents pays et les
incertitudes inhérentes ont entrainé une perturbation des circuits de commercialisation. En plus de
la persistance des effets de la Covid-19 et des menaces terroristes dans le Sahel, l’année 2022 a été
marquée par les répercussions de la guerre en Ukraine qui ont eu pour conséquences, l’aggravation
de la perturbation du commerce international et des chaînes d’approvisionnement, de même qu’une
flambée des prix internationaux du pétrole brut, des intrants agricoles, des denrées alimentaires, et
du resserrement des conditions sur les marchés financiers internationaux.
4. Toutefois, ces chocs ont induit des déséquilibres interne et externe. Au niveau
budgétaire, les efforts du Gouvernement pour contenir l’effet de ces chocs ont induit une hausse
des dépenses et des manques à gagner au niveau des recettes. Ainsi, le déficit budgétaire s’est
progressivement creusé passant de 2,2 % en 2019 à 5,4 % en 2020, 4,9 % en 2021 et 6,8 % en 2022.
Sous l’effet du renchérissement des prix des denrées alimentaires et énergétiques, le taux d’inflation
s’est accéléré, allant de 2,4 % en 2020 à 4,2 % en 2021, puis à 5,2 % en 2022 au-dessus de la norme
communautaire de l’UEMOA de 3 %. Au niveau extérieur, le déficit du solde des transactions
courantes s’est progressivement dégradé de 3,1 % en 2020, 4,0 % en 2021 et 6,9 % en 2022 sous le
poids du renchérissement des prix à l’importation.
7. Le Gouvernement est convaincu que les politiques et mesures inscrites dans le MPEF
ci-joint sont adéquates pour atteindre les objectifs du programme. Il prendra toutes les mesures
additionnelles qui pourraient s’avérer nécessaires pour les atteindre. Dans ce cadre, le
Gouvernement consultera le FMI avant l’adoption desdites mesures et avant toute révision des
politiques contenues dans le mémorandum conformément aux politiques de consultation du FMI en
la matière. De plus, le Gouvernement envisage de solliciter les financements au titre du Fonds
Fiduciaire pour la Résilience et la Durabilité pour poursuivre les réformes sur le changement
climatique.
______________________/s/____________________
Adama COULIBALY
Le ministre de l’Économie et des Finances
Annexes :
CONTEXTE
1. La Côte d’Ivoire a réalisé des performances économiques remarquables sur la période
2016-2019 grâce à la mise en œuvre satisfaisante du PND 2016-2020 qui lui a permis de
rejoindre le groupe des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. La croissance du
PIB réel s’est établie en moyenne à 6,5 % l’an. Le revenu réel par tête1 a progressé de 13,0 % pour
s’afficher à USD 2238,8 en 2019. Les infrastructures socioéconomiques et le capital humain ont été
renforcés en lien avec la hausse des investissements publics et des dépenses pro-pauvres. Le cadre
macroéconomique s’est consolidé avec un déficit budgétaire qui s’est progressivement réduit pour
s’établir à 2,2 % du PIB en 2019. L’inflation a été maîtrisée en dessous de 3 %, et le taux
d’endettement est ressorti à 37,9 % du PIB. Ainsi, la Côte d’Ivoire a respecté tous les critères de
convergence de premier rang de l’UEMOA à fin 2019. Quant au déficit du solde courant, il a été
contenu en dessous de 5 % du PIB, en lien avec la bonne tenue de l’excédent commercial. Ces
performances ont été possibles grâce à l’exécution du Plan National de Développement (PND 2016-
2020) et du Programme Economique et Financier 2016-2020, soutenu par la Facilité Elargie de
Crédit couplée au Mécanisme Elargi de Crédit du FMI. Dans ce contexte, la politique budgétaire a
été appropriée et d’importantes réformes structurelles ont été mises en œuvre dans les secteurs clés
de l’économie. L’évaluation des politiques et institutions nationales par la Banque mondiale a relevé
un score CPIA de 3,5 en 2019 contre 2,7 en 2010 sur une échelle de 1 à 6. La notation souveraine du
pays par Moody’s a été rehaussée, passant de B1 en 2015 à Ba3 en 2019. Aussi, des progrès ont été
accomplis en matière de lutte contre la corruption. Selon le classement 2022 de Transparency
International, la Côte d’Ivoire est passée de la 105ème place en 2021 à la 99ème place en 2022. Par
ailleurs, la solidité du système bancaire s’est davantage consolidée avec la mise en œuvre des
dispositions de Bâle 2 et 3 qui a permis de porter le ratio de solvabilité à 10,5 % à fin décembre
2019 contre 7,9 % à fin décembre 2016, au-dessus du minimum de la norme prudentielle de
l’UMOA de 8,625 %.
2. Au niveau social, des avancées majeures ont été réalisées dans la lutte contre la
pauvreté et la réduction des inégalités. Selon la Banque Mondiale, la forte croissance de la
dernière décade et les mesures prises pour réduire la pauvreté ont permis de diminuer le taux de
pauvreté de 55 % en 2011 à 44 % en 2015 puis 39,5 % en 2018-2019, et permis à 1,57 million de
personnes de s’affranchir de la pauvreté au cours de 2011-2018. L’inégalité au niveau de la
consommation des ménages, mesurée par le coefficient de Gini, a également diminué, passant de
38,5 à 35,1 au cours de cette période. La part de la classe moyenne a augmenté passant de 34,5 %
en 2015 à 36,5 % en 2018. Sur la période, les principaux facteurs qui expliquent la réduction de la
1
Données du World Developement Indicators de la Banque Mondiale.
3. A partir de l’année 2020, la Côte d’Ivoire, à l’instar des autres pays, a subi les chocs de
la pandémie à coronavirus (Covid-19) et de la crise en Ukraine, déclenchée en février 2022. Les
mesures drastiques d’endiguement de la pandémie mises en œuvre par les différents pays et les
incertitudes inhérentes ont entrainé une perturbation des circuits de commercialisation. En plus de
la persistance des effets de la Covid-19 et des menaces terroristes dans le Sahel, l’année 2022 a été
marquée par les répercussions de la guerre en Ukraine qui ont eu pour conséquences, l’aggravation
de la perturbation du commerce international et des chaînes d’approvisionnement, de même
qu’une flambée des prix internationaux du pétrole brut, des intrants agricoles, des denrées
alimentaires, et du resserrement des conditions sur les marchés financiers internationaux.
5. Toutefois, ces chocs ont induit des déséquilibres interne et externe. Au niveau
budgétaire, les efforts du Gouvernement pour contenir l’effet de ces chocs ont induit une hausse
des dépenses et des manques à gagner au niveau des recettes. Ainsi, le déficit budgétaire s’est
progressivement creusé passant de 2,2 % en 2019 à 5,4 % en 2020, 4,9 % en 2021 et 6,8 % en 2022.
Sous l’effet du renchérissement des prix des denrées alimentaires et énergétiques, le taux d’inflation
s’est accéléré, allant de 2,4 % en 2020 à 4,2 % en 2021, puis à 5,2 % en 2022 au-dessus de la norme
communautaire de l’UEMOA de 3 %. Au niveau extérieur, le déficit du solde des transactions
courantes s’est progressivement dégradé de 3,1 % en 2020, 4,0 % en 2021 et 6,9 % en 2022 sous le
poids du renchérissement des prix à l’importation.
la période 2021-2025, porté principalement par les secteurs secondaire et tertiaire. Au niveau social,
le revenu par tête devrait atteindre 2 415 $ US en 2025et 3 444 $ US en 2030, soit environ le double
de celui de 2020. L’économie devrait créer 5 millions d’emplois de 2021 à 2025. Ces performances
seront possibles grâce à une stratégie axée sur la transformation structurelle de l’économie et la
réduction de la pauvreté à la faveur de l’industrialisation qui prendra appui sur le développement de
grappes industrielles et des agro-pôles. Les efforts porteront également sur la réalisation
d’infrastructures socioéconomiques structurantes, le développement du capital humain, la
modernisation de l’administration publique et la mise en œuvre des initiatives visant la préservation
de l’environnement. Par ailleurs, en vue de rendre la croissance plus inclusive et atténuer les impacts
des différents chocs sur les conditions de vie des populations, les actions sociales du Gouvernement
seront renforcées à travers le PSGouv 2.
7. Pour résorber les déséquilibres internes et externes, et atteindre les objectifs du PND
2021-2025, le Gouvernement sollicite un nouvel arrangement de 40 mois au titre de la Facilité
Elargie de Crédit couplée avec le Mécanisme Elargi de Crédit (FEC et MEDC). Les objectifs du
nouveau PEF sont de (i) maintenir la viabilité des finances publiques et de la dette à travers une
hausse graduelle de la pression fiscale et la convergence du déficit budgétaire à la norme
communautaire de l'UEMOA d'ici 2025 ; (ii) lutter contre la pauvreté et stimuler la création d’emplois
en faveur des jeunes ; (iii) faire évoluer le paradigme de croissance de la Côte d’Ivoire vers un
modèle axé sur la productivité du secteur privé et la diversification verticale ; (iv) développer le
secteur financier et approfondir l’inclusion financière; et (v) améliorer la résilience au changement
climatique.
10. Ainsi, l’économie a retrouvé son sentier de croissance après le ralentissement de 2020.
Du côté de l’offre, la croissance est tirée par l’ensemble des secteurs. L’évolution du secteur
primaire est portée par le dynamisme de l’agriculture d’exportation (le cacao, le caoutchouc
naturel et l’anacarde) et le regain de l’agriculture vivrière. La progression du secteur secondaire
s’explique par la bonne tenue de toutes ses composantes à savoir les BTP, les produits
pétroliers, l’extraction minière, les industries agro-alimentaires, les Energies et les autres
industries manufacturières. Quant au secteur tertiaire, il est porté par l’ensemble de ses
branches à savoir les télécommunications, les transports, le commerce et les autres services.
la réforme des prix des baguettes de pain mises en vente sur le territoire national a été adoptée en mai
2022, avec 150 FCFA la baguette de 174g et 200 FCFA pour celle de 232g ;
le principe de l'information préalable et de concertation avant toute augmentation de prix des denrées
de grande consommation a été instauré depuis mars 2022;
31 comités locaux de lutte contre la vie chère présidés par les Préfets de Région et composés, entre
autres, de commerçants et d’association de consommateurs ont été créés en 2021 et rendus
opérationnels en 2022 ;
la communication autour des actions de lutte contre la vie chère a été renforcée.
Les mesures de court terme visant l’amélioration de l’offre sur le marché local
la norme de la production du pain a été révisée en mars 2022, et autorise désormais l’utilisation d’au
moins 15 % de farine de céréales locales ;
des appuis financiers, de matériels agricoles et d’intrants à hauteur de 2 milliards FCFA ont été alloués
aux femmes du vivrier à décembre 2022 afin de faciliter l'approvisionnement des marchés ;
la soumission à autorisation préalable de toute exportation de produits vivriers, notamment la banane
plantain, le manioc et dérivés, l’igname, le riz local afin de garantir la desserte des marchés intérieurs, a
été adoptée à partir de mars 2022 ;
Les enquêtes de la Commission de la Concurrence ont été intensifiées en vue de démanteler les cartels et
de lutter contre les abus de positions dominantes.
12. L’exécution budgétaire à fin 2022 est caractérisée par un creusement du déficit à 6,8 %
du PIB contre 4,9 % en 2021. Cette dégradation résulte essentiellement de l’effet combiné d’un
ralentissement de l’accroissement des recettes fiscales et d’une hausse des dépenses générées par
les mesures de lutte contre la cherté de la vie et l’augmentation des dépenses de sécurité.
Les recettes totales et dons sont ressortis à 14,5 % du PIB contre 15,4 % en 2021 en lien avec les
manques à gagner sur les produits pétroliers.
Les dépenses totales et prêts nets ont été exécutés à hauteur de 21,3 % du PIB en 2022 contre
20,3 % en 2021 liée principalement à l’augmentation des dépenses de sécurité, à la poursuite de
la mise en œuvre du Plan de riposte contre le Coronavirus, et l’accroissement des dépenses
d'investissement.
Le besoin de financement a été couvert essentiellement par le recours aux marchés monétaire et
financier sous-régional.
13. La compétitivité extérieure prix de la Côte d’Ivoire s’est améliorée en 2022 par rapport
à 2021. Le taux de change effectif réel s’est contracté en moyenne de 6,5 % provenant notamment
d’un différentiel d’inflation favorable de -3,0 % et d’une appréciation de 13,1 % de l’USD par rapport
à l’Euro.
16. La situation monétaire à fin décembre 2022 est caractérisée par la hausse de la masse
monétaire de 9,0 % après une accélération de 18,1 % en 2021. Cette évolution résulte des effets
combinés de l’accroissement des créances intérieures et du repli des actifs extérieurs nets, impactés
par l'alourdissement de la facture des importations. La hausse des créances intérieures s’explique
par la forte progression des créances nettes sur l’Administration Centrale en lien avec un recours
plus important au système bancaire pour financer le déficit budgétaire dans un contexte de
resserrement des conditions financières internationales. Quant aux créances à l’économie, elles ont
progressé de 7,3 % portant ainsi le ratio crédit à l’économie sur PIB à 22,3 %, soit un repli de
0,5 point de pourcentage par rapport à 2021.
17. Le système bancaire ivoirien est demeuré solide à fin décembre 2022 en dépit des
effets des chocs liés à la pandémie à covid-19 et à la guerre en Ukraine. Le ratio moyen de
fonds propres sur risques pondérés de l’ensemble des banques s’est établi à 13,1 %, au-dessus du
minimum prudentiel de l’UEMOA de 11,5 % conformément aux dispositions transitoires des normes
de Bâle 2 et Bâle 3. Seules trois (03) banques ne respectent pas cette norme de solvabilité. Elles
détiennent 2,6 % du total bilan du secteur, 2,3 % des encours de crédits et 2,9 % des dépôts
collectés. Par ailleurs, la qualité du portefeuille de crédit du système bancaire affiche une nette
amélioration avec des taux brut et net de dégradation du portefeuille respectivement de 7,8 % et
2,5 %, contre 8,8 % et 3,1 % à fin 2021.
19. La gestion des finances publiques s’est améliorée à travers la mise en œuvre du
budget-programmes et la digitalisation des services et des procédures.
- la mise en place en 2021 d’un nouveau système d’information plus performant dénommé
Système Intégré de Gestion des Opérations Budgétaires de l’État (SIGOBE) ;
- l’instauration en 2022 d’une conférence de performance qui sert de cadre à l’élaboration des
Projets Annuels de Performance (PAP) ;
- L’instauration des Débats d’Orientation Budgétaire depuis 2019 au sein des deux chambres
du parlement (Assemblée Nationale et Sénat) ;
- la vulgarisation du budget citoyen depuis 2021, pour traduire l’information budgétaire dans
un langage accessible aux populations ;
- l’élaboration de la Déclaration sur les Risques Budgétaires comme annexe à la Loi des
Finances depuis 2020.
Les flux financiers des administrations publiques ont été digitalisés à travers la mise en place de la
plateforme unique du Trésor Public (TresorPay - TresorMoney) en décembre 2020 afin de fluidifier
les paiements et sécuriser le recouvrement des ressources publiques en réduisant les déperditions
en termes de frais à payer aux opérateurs privés. Les ressources recouvrées à travers TresorPay -
TresorMoney ont progressé de 3,2 milliards FCFA en 2021 à 16,9 milliards en 2022 ;
A fin 2022, la dette fournisseurs de l’Administration Centrale a été payée dans un délai moyen
de 20 jours contre un délai réglementaire de 90 jours.
La plateforme e-entreprise mise en place pour permettre la création d’entreprise en ligne avec
génération d’un identifiant unique d’immatriculation, depuis le 4 octobre 2018 ;
L’Observatoire des Plaintes Foncières (OPF) a été mis en place par arrêté n°008/MBPE du
05 février 2021 portant création, attributions, organisation et fonctionnement de l’observatoire
des plaintes non juridictionnelles en matière foncière. Le dispositif est opérationnel depuis juillet
2021 ; et
La télédéclaration et le télépaiement des cotisations sociales sont effectifs depuis juillet 2021.
lotissements, et 55 % du grand Abidjan est couvert par les prises de vue aériennes et une
cartographie numérique 3D a été établie sur 2 100 km2. Ces actions ont porté notamment sur :
22. Enfin, le cadre de gouvernance des infrastructures industrielles a été renforcé. En effet,
par décret n°2022-245 du 30 mars 2022, le Gouvernement a créé la Société de Gestion et des
Développements des Infrastructures Industrielles (SOGEDI), en remplacement de l’AGEDI et du FODI,
afin d’assurer une meilleure coordination des activités de développement des infrastructures
industrielles. A fin 2022, les organes de gouvernance ont été installés. Par ailleurs, les travaux de
renforcement des infrastructures industrielles se sont poursuivis à travers la mise en œuvre des
projets de réhabilitation des trois (3) zones industrielles de la ville d'Abidjan Yopougon (469 ha),
Koumassi (120 ha) et Vridi (120 ha), et l’aménagement de nouvelles zones industrielles à Akoupé-
Zeudji (864 ha) et Bonoua (329 ha) au Sud, San-Pedro (540 ha) au Sud-ouest, et Yamoussoukro
(750 ha) et Bouaké (150 ha) au Centre.
13 000 tables-bancs, 406 784 kits scolaires et 285 903 manuels scolaires ont été distribués ;
142 localités ont été électrifiées ;
50 forages positifs ont été réalisés, 50 superstructures de forage ont été construites, 31 pompes ont
été posées, 577 PMH ont été réparées, et 3 354 PMH ont été maintenues sur 3 129 prévues pour
l’année 2022 ;
645,5 km de routes en terre ont été reprofilées au titre de l’ouverture de voies et réhabilitation ;
21 507 jeunes ont bénéficié des programmes formations Complémentaires Qualifiantes, formations
d’apprentissage, etc.
au titre des filets sociaux, tous les 175 000 bénéficiaires ont reçu des transferts monétaires pour un
montant total de 15,58 milliards de FCFA ; et
au titre de la gratuité ciblée, sur 684 788 accouchements par voie basse réalisés, 402 737 ont été faits
gratuitement ; tous les 41 784 césariennes réalisées, l’ont été gratuitement ; 1 253 822 enfants de
moins de 5 ans malades du paludisme et 341 161 femmes enceintes ont été traités gratuitement.
24. L’appareil statistique a été renforcé avec la rétropolation des comptes nationaux
annuels (CNA) au format SCN 2008 en année de base 2015, la réalisation du 5ème
Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH-5) en 2021 et au niveau des
ressources humaines, par le recrutement de jeunes professionnels de la statistique. Les CNA
ont été retropolés sur la période 1996-2015, et les CNA définitifs 2018, et 2019, ainsi que les
provisoires 2020 ont été diffusés en février 2023. Le rapport définitif du RGPH 2021 a été publié en
février 2023 et fait ressortir une population totale estimée à 29,39 millions en 2021 et un taux de
croissance démographique de 2,9 %. Le personnel des directions techniques de l’INS et de certains
services statistiques ministériels a été renforcé avec le recrutement de 48 jeunes professionnels de la
statistique dans le cadre du Projet d’Harmonisation et d’Amélioration des Statistiques (PHAS).
25. Le Gouvernement est résolument engagé à accélérer la marche vers une nation
prospère et solidaire avec l’adoption du Plan Stratégique Côte d’Ivoire 2030. Cette vision est
bâtie autour de six piliers : (i) la transformation approfondie de l’économie ; (ii) le renforcement du
capital humain et la promotion de l’emploi ; (iii) le renforcement des opérateurs privés et du capital
physique et privé ; (iv) le renforcement du secteur social et la promotion de la solidarité et
l’inclusion ; (v) l’organisation du développement des régions et la promotion du développement
durable et ; (vi) la transformation structurelle et culturelle de l'Administration et de la gouvernance.
L’objectif à l’horizon 2030 est de doubler le revenu par habitant pour se rapprocher de celui des
pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, de réduire la pauvreté de moitié, et de
rehausser l’espérance de vie de 10 ans.
maintenir la viabilité des finances publiques et de la dette à travers une hausse graduelle de la
pression fiscale et la convergence du déficit budgétaire à la norme communautaire de l'UEMOA
d'ici 2025 ;
faire évoluer le paradigme de croissance de la Côte d’Ivoire vers un modèle axé sur la
productivité du secteur privé et la diversification verticale ;
28. Les équilibres internes et externes seront rétablis sans compromettre la dynamique de
croissance.
Le déficit budgétaire s’établirait à 5,2 % du PIB en 2023 puis serait réduit progressivement pour
atteindre 3 % du PIB en 2025 ;
Le déficit du solde du compte courant serait progressivement réduit pour s’établir à 4,3 % du
PIB en 2026.
moyenne sur la période avec des taux moyens d’investissement privé et public respectifs de
18,2 % et 10,7 %.
Du côté de l’offre, la croissance serait soutenue principalement par les secteurs secondaire et
tertiaire. Le secteur secondaire afficherait une progression moyenne de 11,0 % portée
principalement par les BTP, l’énergie, l’industrie agro-alimentaire, et les autres industries
manufacturières. Le secteur tertiaire devrait croître de 8,3 % en moyenne grâce à l’ensemble de
ses composantes que sont les télécommunications, les transports, le commerce et enfin aux
autres services. Quant au secteur primaire, il afficherait un taux de croissance de 0,9 % en lien
avec la stagnation de l’agriculture d’exportation.
30. La situation extérieure sera caractérisée par une réduction progressive du déficit du
solde du compte courant pour se situer en dessous de 5 % du PIB à partir de 2026. Le déficit
courant passerait de 5,7 % du PIB en 2023 à 4,8 % en 2026. Quant au solde global, il serait
déficitaire en moyenne de 2,1 % sur la période 2023-2026.
C. Politique budgétaire
32. La politique budgétaire 2023-2025 visera à contenir les effets négatifs des chocs
externes et internes et se concentrer sur les objectifs prioritaires du programme. Le
Gouvernement est déterminé à atteindre l’objectif de déficit budgétaire de l’UEMOA de 3 % du PIB
d’ici fin 2025, et à assurer la soutenabilité des finances publiques en maintenant le risque modéré de
surendettement du pays. Pour atteindre ces objectifs, le Gouvernement prendra les mesures
nécessaires en vue d’accroître la mobilisation des recettes intérieures à court et moyen termes. Ces
dispositions et la continuation de la gestion active de la dette permettront de conserver le risque de
surendettement à un niveau modéré. Conjointement à l’engagement de poursuivre la rationalisation
des dépenses courantes y compris les subventions non-ciblées, l’augmentation envisagée des
recettes fiscales permettra au Gouvernement de maintenir l’enveloppe des dépenses
d’investissement et de réduction de la pauvreté conformément au PND 2021-2025. En outre, le
Gouvernement accordera une priorité à la mise en œuvre de réformes de gestion des finances
publiques permettant de moderniser davantage le cadre de gestion de la politique budgétaire à
travers la poursuite de l’amélioration de la gestion, de la transparence et de la redevabilité,
maximisant ainsi l'efficacité des finances publiques. Dans ce cadre, l’orientation budgétaire sera
caractérisée par :
sociaux. L'assainissement budgétaire fondé sur les recettes jouera un rôle central dans la réalisation
des objectifs du programme. Le Gouvernement est déterminé à réduire le déficit budgétaire de
3,8 points de pourcentage du PIB pour revenir à 3 % du PIB d’ici 2025. L’ajustement reposera
notamment sur une augmentation des recettes fiscales de 2,2 point de pourcentage du PIB qui les
portera de 12,9 % en 2022 à 15,1 % du PIB en 2026 et la continuation d’une gestion prudente de la
dette, privilégiant les emprunts concessionnels tout en respectant les meilleures pratiques
d’investissement public recommandées par l’Evaluation de la Gestion des Investissements Publics
(EGIP).
une stratégie globale de mobilisation des recettes intérieures à moyen terme (MTRS) sera
élaborée au cours de l’année à venir pour approbation par le Gouvernement et publication, qui
comprendra des objectifs de recettes et un calendrier de mise en œuvre (RS pour fin mai 2024).
Cette stratégie aidera à approfondir les réformes de la fiscalité et de l’administration fiscale dans
le but de tendre progressivement vers l’objectif de pression fiscale d’au moins 20 % du PIB de
l’UEMOA.
36. Afin de réduire le déficit budgétaire global en 2023 d’un montant de 1,6 % du PIB par
rapport à 2022 pour le ramener à 5,2 % du PIB, le Gouvernement est déterminé à augmenter
les recettes fiscales totales de 1,1 % du PIB. A cet effet, il a rétabli l'assiette fiscale sur la vente de
produits pétroliers et s'est engagé à la maintenir, afin de s'assurer qu'un plancher pour les recettes
fiscales associées est sauvegardé en vertu des principes du mécanisme d'ajustement des prix du
pétrole. Le Gouvernement s'est engagé à mobiliser en 2023 au titre de la taxe sur les produits
pétroliers 522 milliards FCFA, soit 1,2 % du PIB. Le Gouvernement surveillera de près la perception
mensuelle des revenus des produits pétroliers et augmentera ou baissera les prix à la pompe, si
nécessaire, afin d'atteindre les objectifs de recettes du programme (ci-dessus) tout en continuant de
protéger les populations vulnérables. Par ailleurs, il entend :
poursuivre les projets de cadastrage et de renforcement de la sécurité des parcelles financés par
les partenaires au développement (PAGEF, PIDUCAS) ;
réviser la fiscalité foncière : le dispositif fiscal en matière d’impôt foncier sera simplifié en vue de
renforcer le rendement de cet impôt. Cette réforme sera réalisée au deuxième semestre 2023 ;
renforcer la surveillance des régimes spéciaux et des mesures dérogatoires pour éviter la fraude
sur ces régimes ;
renforcer le contrôle fiscal basé sur l’analyse-risque à partir d’un modèle d’évaluation des
risques de fraude inhérents aux contribuables ;
étendre la TVA sur certains produits alimentaires qui ne sont pas de première nécessité en
septembre 2023 ; et
37. Pour 2023, le financement du déficit sera assuré par des ressources domestiques et
régionales ainsi que des ressources extérieures. Concernant les ressources domestiques et
régionales, le montant de financement net envisagé est limité à 1 160 milliards de FCFA. Le
Gouvernement s’engage à ne pas dépasser ce plafond. Quant aux ressources extérieures nettes,
elles s’élèvent à 1 439,1 milliards de FCFA incluant les prêt-projets, les appuis budgétaires et un
recours au marché financier international.
38. La dernière analyse de viabilité de la dette indique que la Cote d’Ivoire reste classée en
« risque de surendettement modéré ». Toutefois, le portefeuille de la dette extérieure reste
vulnérable à un choc négatif sur la croissance du PIB, les recettes d’exportation, le taux de change
de l’euro par rapport au dollar US et les passifs conditionnels. De même, le portefeuille de la dette
publique totale reste vulnérable à un choc sur le taux de croissance économique.
40. Pour 2023, le Gouvernement entend recourir à de nouveaux prêts dans la limite de
5,9 milliards de US dollar en valeur actuelle. En cohérence avec la stratégie de financement, le
plan d’emprunts devrait être financé à hauteur de 6,4 % par un recours aux ressources
concessionnelles des bailleurs multilatéraux et bilatéraux, à hauteur de 68,5 % par les ressources
semi-concessionnelles et 25,1 % par la dette commerciale. Le Gouvernement continuera à privilégier
les emprunts concessionnels en respectant les meilleures pratiques d’investissement public
recommandées par l’Evaluation de la Gestion des Investissements Publics (EGIP).
Le PJGouv est structuré autour de trois (03) axes comprenant plusieurs actions notamment:
I. Accélération de la formation, de l’insertion professionnelle et de la promotion de
l’entrepreneuriat des jeunes
- la mise en place de l’Initiative pour l’Entrepreneuriat Rapide des Jeunes basée sur le
financement d’Activités Génératrices de Revenus ;
- la mise en place d’un « Programme National d’accélération des Start-Ups et PME Numériques » ;
- l’augmentation du nombre d’élèves et étudiants bénéficiaires de bourses et de soutiens
financiers ;
- la mise en place d’un « Programme Campus Numériques » consistant à déployer des centres
numériques au sein des universités et grandes écoles publiques ;
II. Renforcement de l’engagement citoyen et de l’éthique sociale de la jeunesse
- l’institution de cadres d’échanges réguliers entre les plus hautes autorités de l’Etat et les jeunes
(Président de la République, Premier Ministre, Présidents d’Institutions, Ministres) ;
chantiers-écoles », et « des champs-écoles » dans le cadre de l’E2C, et (ii) adapter les curricula et
programmes de formation aux besoins des secteurs économiques.
F. Réformes structurelles
- poursuivre la mise en œuvre des actions contenues dans la stratégie de la masse salariale ;
- poursuivre les efforts de réduction des délais de passation des marchés publics ;
étendre le Système Intégré de Gestion des Opérations Budgétaires de l’Etat (SIGOBE) aux RNE
et aux EPN en vue de permettre l’exécution des budgets des RNE et des EPN dans ladite
application ;
évaluer les conseils d’administration des entreprises publiques : les Conseils d’administration seront
évalués par un prestataire indépendant, afin principalement d’identifier les mesures et réformes à
mettre en œuvre pour l’amélioration de la gouvernance des entreprises publiques ;
47. Les acquis du Compte Unique du Trésor (CUT) seront renforcés. A fin 2022, les efforts
déployés ont permis la centralisation et la disponibilité de l'ensemble des recettes publiques pour
une gestion optimale de la trésorerie. Toutes les opérations de dépenses sont désormais effectuées
à travers le CUT. Les délais et l'efficacité des paiements se sont améliorés de façon significative au
niveau de la dette publique et des mises à disposition de fonds au profit des organismes publics.
Pour consolider ces acquis, le Gouvernement adoptera au plus tard à fin 2023 un chronogramme de
clôture des comptes ouverts dans les banques commerciales (RS pour fin décembre 2023). Un
dispositif spécifique sera mis en place dans le processus de fermeture des comptes concernés
actuellement ouverts à la BNI pour tenir compte de la nature des fonds gérés par cette banque.
49. Les travaux d’élargissement du champ du TOFE selon le MSFP 2014 devraient être
poursuivis pour aboutir progressivement à un TOF du secteur public. A la suite de l’intégration
de onze (11) unités extrabudgétaires, autres que EPN, dans le champ du Tableau des Opérations
Financières (TOF) depuis 2021, les travaux se sont poursuivis en 2022 avec l’intégration de quatre
(04) entreprises publiques à savoir AIR-COTE D’IVOIRE, SIR, PETROCI, CI-ENERGIES. Pour l’année
2023, il est prévu l’intégration de quatre (04) autres entreprises publiques : la SOTRA, le Conseil
Coton Anacarde, l’ONECI et l’ADERIZ, avec l’appui de l’assistance technique du FMI. Par ailleurs, le
Gouvernement poursuivra la production du TOFE trimestriel de l’Administration Centrale selon le
MSFP 2014, soixante (60) jours après la fin du trimestre. Quant au TOFE 2022, les travaux se
poursuivront en vue de la rendre disponible en juin 2023. En ce qui concerne la prise en compte des
avantages en nature, après les travaux préliminaires effectués, le Gouvernement envisage de mettre
en place une méthodologie d’évaluation des avantages en nature liés aux véhicules de fonction,
avec l’assistance technique de l’AFRITAC de l’Ouest. Il prévoit d’adhérer à la couverture de la dette
des entreprises publiques conformément au Guide pour les Statistiques de la Dette du Secteur
Public (GSDSP 2011) avant fin 2025 et d’achever la transition progressive vers le MSFP 2014.
50. Les prix minimums bord champ garantis aux producteurs de cacao, café et anacarde
continueront d’être fixés conformément aux mécanismes en vigueur.
51. Les actions de lutte contre la cherté de la vie seront poursuivies afin de préserver le
pouvoir d’achat des ménages. Dans ce cadre, à court terme, pour assurer l’approvisionnement
adéquat des marchés, le Gouvernement envisage de (i) construire trois marchés de gros et douze
marchés relais dans le cadre du Projet de Développement des Chaînes de Valeur Vivrières (PDC2V)
et quarante (40) marchés ruraux de proximité dans le cadre du Programme d’Urgence Agricole
(PURGA 2), et (ii) adopter une stratégie de commercialisation des produits vivriers. A moyen terme,
les actions viseront à (i) moderniser les techniques de production agricole, animale et halieutique,
avec le recours à l’irrigation, à la mécanisation et aux engrais, (ii) accroitre les moyens de
production, de conservation et de transformation des produits vivriers, (iii) mettre en place un
mécanisme de constitution et de gestion d’un stock de sécurité alimentaire, (iv) mettre en place des
mesures incitatives pour accroître les investissements dans le transport spécifique des produits
vivriers, (v) poursuivre la réhabilitation des pistes rurales de desserte pour réduire les pertes post-
récoltes, et (vi) construire des gares routières modernes et des aires de stationnement.
52. Les efforts pour renforcer la solidité du système financier vont se poursuivre. Dans ce
cadre, le Gouvernement œuvrera à parachever la restructuration et la recapitalisation des banques
publiques sous-capitalisées.
S’agissant de la Banque de l’Habitat de Côte d’Ivoire (BHCI), entre 2020 et 2022, l’augmentation
de son capital a permis d’améliorer considérablement le niveau de ses fonds propres de base et
par conséquent le ratio de solvabilité. Dans cette dynamique, le Gouvernement travaille à mettre
en conformité la banque aux normes réglementaires par des apports complémentaires de fonds
propres. Tenant compte des effets de l’augmentation du capital, des actions d’optimisation des
frais généraux et surtout de la vision du Gouvernement de faire de la banque, la référence du
financement de l’immobilier, sa solidité devrait se renforcer sur les cinq (5) prochaines années.
Au niveau de la Banque Populaire de Côte d’Ivoire (BPCI), les efforts déployés au cours des cinq
dernières années ont permis de diviser par 4 le taux de dégradation du portefeuille à fin 2022.
Les perspectives 2023-2027 demeurent ambitieuses et reposent sur des actions visant à
renforcer la solidité financière de la banque et à sa mise en conformité avec la norme
réglementaire sur le ratio de solvabilité. Ces actions portent essentiellement sur l’adoption d’un
schéma de recapitalisation, et l’ouverture du capital à un partenaire financier.
Par ailleurs, la BCEAO veillera au respect des normes réglementaires, en particulier, celles prévues
par les dispositions transitoires de Bâle 2 et 3.
d’inclusion financière de 41 % en 2017 à 60 % en 2024. A cet effet, une revue à mi-parcours de ladite
stratégie sera réalisée en vue de prendre en compte les nouvelles priorités du Gouvernement en lien
avec les objectifs du PND, notamment l’accès aux services financiers pour les femmes (RS pour fin mai
2024). Une nouvelle SNIF pour la période 2025-2029 sera élaborée à la fin de l’année 2024.
d) Entreprises publiques
54. Les entreprises du portefeuille de l’Etat continueront de faire l’objet d’un suivi
accentué à travers le déploiement des contrats de performance et la poursuite des audits. De
2017 à fin 2022, 37 contrats de performance ont été signés et ont fait l’objet d’un suivi régulier.
Pour l’année 2023, ces actions se poursuivront avec la signature de 05 nouveaux contrats. Au niveau
des audits, conformément à la Communication en Conseil des Ministres relative aux risques
budgétaires, adoptée en 2018, trente-neuf (39) missions d’audits ont été diligentées dans les
entreprises publiques sur la période allant de 2018 à 2022. En perspective, le Gouvernement prévoit
la réalisation de ces audits au moins une fois tous les trois (3) ans dans chaque entreprise à
participation publique majoritaire, et systématiquement pour toute entreprise déficitaire depuis
deux ans ou en difficulté financière.
Au niveau du secteur électricité, il œuvre à restaurer l’équilibre financier, impacté par les effets
négatifs des chocs liés au covid-19 et à la crise en Ukraine. En effet, le niveau des arriérés dus
aux IPPs et fournisseurs de gaz naturel s’est accru à partir de février 2022 en raison (i) du retard
de la mise en service des nouveaux ouvrages de production thermique entrainant une baisse
des volumes exportés, (ii) du recours, au 4ème trimestre 2021, au HVO, plus onéreux que le gaz et
(iii) de l’accumulation d’arriérés export, principalement par Energies du Mali (EDM). Afin de
rétablir l’équilibre financier du secteur électricité, sur la période 2023-2027, le Gouvernement
envisage de (i) procéder à des ajustements tarifaires périodiques, et (ii) négocier la mise en
place d’un mécanisme de refinancement des arriérés dus aux IPPs et fournisseurs de
combustible.
Concernant la SIR, les performances économiques et financières de l’année 2022 ont été
meilleures que 2021 grâce à la hausse des marges de raffinage, et au dynamisme du marché
sous-régional. Dans le cadre du plan de développement de la SIR, les projets en cours visent la
mise aux normes internationales des carburants, l’amélioration de l’efficacité énergétique ainsi
Concernant ACI, les efforts porteront sur le renforcement des réseaux régional et domestique, le
renforcement du capital humain, et l’amélioration de l’efficacité opérationnelle afin d’assurer sa
rentabilité financière d’ici cinq (5) ans. A cet effet, le Gouvernement compte apporter les appuis
nécessaires pour poursuivre la mise en œuvre du Plan de Compétitivité (PCOM) de la
compagnie. Sur le plan opérationnel, la flotte sera renforcée en 2023 à travers la mise en service
de trois (3) avions de location.
Concernant les grappes industrielles, plusieurs zones industrielles dédiées seront aménagées sur
l’ensemble du territoire. Ainsi, (i) la zone industrielle de Bonoua, exclusivement dédiée au
développement de l’Agro-industrie, est en cours d’aménagement et elle a vu l’implantation de
plusieurs entreprises alimentaires (Production de l’eau, de boisson, emballages alimentaires
etc.), (ii) une aire dédiée au développement des matériaux de construction notamment le ciment
dans la zone industrielle de PK 24 (Akoupé-Zeudji) est en cours d’aménagement avec près de
¾ des unités industrielles de production de ciment installées dans cette zone, et (iii) l’étude de
faisabilité du projet de création de la zone franche textile à Bouaké a été engagée. Par ailleurs,
les études de mise en œuvre des sept (07) grappes seront finalisées avant fin 2023.
S’agissant des agro-pôles, les neuf (09) pôles identifiés seront progressivement déployés après
le démarrage des travaux des Agro-pôles 1 et 2 respectivement dans le centre (2PAI-Bélier à
Yamoussoukro) et le nord (2PAI-Nord à Sinématiali).
59. L’accompagnement des PME sera renforcé avec les réaménagements apportés à la
fiscalité des PMEs ainsi que l’opérationnalisation du GUDE-CI et du programme PEPITE.
la fiscalité applicable aux PME (y compris les entreprenants) a été réaménagée en 2021 en vue de
(i) l’adapter aux exigences de simplification, de modernité et d’optimalité, et (ii) de faciliter la
migration des agents économiques du secteur informel vers le secteur formel. Deux (02) nouveaux
régimes d’imposition sont désormais applicables : le régime de l’entreprenant pour les entreprises
avec un chiffre d’affaires annuel inférieur à 50 millions F CFA, et le régime des micro-entreprises
pour celles dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur à 50 millions et inférieur ou égal à
200 millions FCFA. Par ailleurs, une opération d’enrôlement des entreprenants a permis d’identifier
23 236 Entreprenants, de délivrer 18 909 attestations d’entreprenants à fin décembre 2022 ;
Le Guichet Unique de Développement des Entreprises de Côte d’Ivoire (GUDE-PME), créé par
Ordonnance n°2022-73 du 26/01/2022, vise à accompagner le développement des PME et faciliter
leur accès au financement. Il s’agit d’une holding comprenant deux filiales : la société
d’accompagnement (Côte d’Ivoire PME) et la société de garantie des crédits aux PME (SGPME). La
SGPME devrait bénéficier de l’appui financier de la Banque Mondiale et du KfW à hauteur
respectivement de 19,7 milliards FCFA et 11,6 milliards FCFA ; et
SPACIA a pour mission de recevoir les signalements des actes de corruption et infractions
assimilées, de procéder à leur traitement et d’en saisir les autorités compétentes. Il vise à
mettre à la disposition du Gouvernement une base de données statistiques pour la prise de
décision. Au cours de l’année 2022, à travers SPACIA, cinq cent dix-neuf (519) cas de
signalements ont été reçus dont 390 cas présumés de corruption et infractions assimilées. A
terme, SPACIA devrait permettre d’accroitre la participation citoyenne à la lutte contre la
corruption, et renforcer l’efficacité des actions en matière de gouvernance. Par ailleurs, en
2023, l’élaboration du premier rapport d’étape du Plan National d’Actions (PNA) lié au
Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP) devrait permettre d’identifier les progrès
réalisés par la Côte d’Ivoire et les défis à relever au regard de la gouvernance. S’agissant des
déclarations de patrimoine, les mesures nécessaires seront prises pour améliorer le taux et le
porter à 90 % à fin décembre 2024.
63. Par ailleurs, le Gouvernement s’attèlera à mettre en œuvre ses engagements au titre
de l’Initiative d’Abidjan adopté en mai 2022 dans le cadre de la COP 15 sur la désertification
et la sécheresse. L’initiative d’Abidjan vise à créer les conditions d’une durabilité environnementale,
à replacer le secteur agricole dans un rôle de création d’emplois et de revenus, à produire un
équilibre social qui garantisse le droit à une alimentation équilibrée et à une vie décente. Elle est
organisée autour de quatre composantes :(i) la lutte contre la déforestation, (ii) la restauration d’au
moins 20 % du couvert forestier d’ici la fin de la décennie, (iii) l’amélioration de la productivité
agricole et l’identification des chaînes de valeur du futur, et (iv) la durabilité des chaînes de valeurs
actuelles. Dans le cadre de sa mise en œuvre, le Gouvernement a mise en place une Unité de
Coordination. Cette unité assurera le suivi, notamment du Plan National de Lutte contre la
Sécheresse et des projets de restauration des terres. Pour ce faire, le Gouvernement a adopté Un
plan d’investissement de 1,5 milliard de dollars sur les cinq (5) prochaines années dont le
financement nécessite l’accompagnement des partenaires techniques et financiers.
g) Appareil statistique
mettre à jour et améliorer l’indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC), mettre
à jour et élargir l’indice des prix à la production (IPP), et développer les indices des prix
à l’exportation et à l’importation (IPXI);
achever les travaux d’alignement des Comptes Nationaux Trimestriels (CNT) aux
Comptes Nationaux Annuels (CNA) rebasés, en janvier 2024, et poursuivre le
développement des comptes sectoriels ;
refondre le site internet de l’INS afin de le rendre plus convivial et diffuser l’ensemble
des indicateurs disponibles;
poursuivre les efforts en vue d’adhérer à la Norme Spéciale de Diffusion des Données
(NSDD) en 2025 et devenir ainsi le 6 ème pays africain à être à la NSDD
Objectifs globaux
Garantir à la majorité des producteurs de cacao (60 %) et leurs familles un niveau de revenu supérieur
au revenu décent à l’horizon 2030 ;
Remonter progressivement le couvert forestier de 11 % en 2015 à 20 % à l’horizon 2030 ; et
Éradiquer les pires formes de travail des enfants (PFTE) et le travail en dessous de l’âge minimum
d’admission à l’emploi dans la cacao-culture à l'horizon 2025.
Axes et orientations stratégiques
Axe 1 : Durabilité économique
L’amélioration des revenus et des conditions de vie des producteurs ;
Le développement d’une production cacaoyère durable à l’échelle nationale et le renforcement de la
gestion de l’offre de fèves de cacao ;
La revalorisation du statut du producteur de cacao ;
68. Le programme fera l’objet d’un suivi semestriel par le Conseil d’Administration
du FMI sur la base de critères et indicateurs quantitatifs de suivi et de repères
structurels (tableaux 1 & 2). Ces critères, indicateurs quantitatifs et repères structurels,
sont définis dans le Protocole d’Accord Technique (PAT) ci-joint qui comprend notamment
le récapitulatif des hypothèses de projections, base d’appréciation de certaines
performances. Les revues seront semestrielles, les deux premières revues ayant lieu le ou
après le 15 novembre 2023 et le 15 mai 2024, et basées respectivement sur les échéances de
fin juin 2023 et de fin décembre 2023 pour les critères de réalisation périodiques. A cet
effet, et en addition des critères de réalisation (CR) et objectifs indicatifs mentionnés ci-
dessus et/ou listes dans le tableau 1, le Gouvernement s’engage notamment à :
éviter toute forme d’avances sur les recettes et de contracter des emprunts extérieurs
non concessionnels autres que ceux spécifiés dans le PAT ;
n’émettre que des titres publics par adjudication à travers la BCEAO ou par toute autre
forme d’appel d’offres compétitif sur le marché financier local et sur celui de l’UEMOA et
à se concerter avec les services du FMI, pour tout nouveau financement;
ne pas introduire ou intensifier des restrictions sur les paiements et transferts afférents
aux transactions internationales courantes, introduire des pratiques de taux de change
multiples, conclure tous les accords bilatéraux de paiement qui ne seraient pas
conformes à l’article VIII des statuts du FMI, imposer ou intensifier toutes restrictions
aux importations aux fins d’équilibrer la balance des paiements ; et
A. Critères de réalisation
Plancher du solde budgétaire global (dons inclus) -1338 -2007 -2514 -486
Plafond du financement intérieur net (émission de titres en FCFA incluse) 777 952 1160 196
Plafond pour la valeur actuelle de nouvelles dettes extérieures (échéances de plus d’un an) contractées ou
2533 4242 4650 1393
garanties par l’État (en millions de dollars)
Plancher des recettes fiscales de l’État 3079 4620 6306 1690
B. Objectifs indicatifs
Plancher des dépenses sociales ciblées 307 700 949 171
Plafond pour les dépenses exécutées par procédure d’avances de trésorerie 167 263 370 65
Plancher pour la réduction nette des montants exigibles de l’administration centrale ( - = réduction) -132 -78 -25 -100
Plancher du solde budgétaire de base -162 -130 -69 349
Pour mémoire :
Dons programme (en millions de dollars) 2/ 162 162 324 76
Prêts programme (en millions de dollars) 2/ 349 445 759 70
Dons projet (en millions de dollars) 2/ 67 124 191 31
Prêts projet (en millions de dollars) 2/ 1139 1895 2496 304
C2D cumulé 80 140 200 10
C2D trimestriel 78 60 60 10
Total des dépenses de lutte contre la pauvreté 1623 2403 3318 756
Sources : autorités ivoiriennes ; estimations des services du FMI.
er er
1/ Montant cumulé depuis le 1 janvier 2023 pour les objectifs de 2023, et depuis le 1 janvier 2024 pour les objectifs de 2024.
2/ Converti avec le taux de change du programme USD/FCFA.
CÔTE D’ IVOIRE
Tableau 2. Repères structurels du programme (2023–24)
Domaine de
Repères structurels Raison Echéance
réforme
Elaborer et mettre en œuvre un plan de gestion Augmenter les recettes intérieures pour préserver Septembre
et de recouvrement des restes à recouvrer la viabilité des finances publiques et de la dette, et 2023
d’impôts. créer un espace budgétaire pour l'investissement
public et la réduction de la pauvreté.
Mobilisation
Une stratégie globale de mobilisation des Augmenter les recettes intérieures pour préserver Mai 2024
des recettes
recettes intérieures à moyen terme (SRMT) sera la viabilité des finances publiques et de la dette, et
élaborée au cours de l’année à venir pour créer un espace budgétaire pour l'investissement
approbation par le Gouvernement et sa public et la réduction de la pauvreté.
publication, qui comprendra les objectifs de
recettes et un calendrier de mise en œuvre.
Adopter par le Conseil des Ministres un projet (i) Définir les objectifs généraux de la dette Septembre
de loi portant politique nationale d’endettement publique et les règles prudentielles ; (ii) mettre en 2023
public. place des procédures d'engagement de la dette
publique pour les départements ministériels et les
organismes de l'Etat ; (iii) rationaliser le cadre de
Gestion des fonctionnement et de gestion de la dette ;
Finances (iv) clarifier les règles et les objectifs du
Publiques gouvernement en matière de rétrocession ; (v) et
renforcer le cadre institutionnel de gestion de la
dette publique.
Compte Unique du Trésor (CUT) : Adopter par le Améliorez la gestion de trésorerie et minimisez les Décembre
gouvernement un chronogramme de clôture charges financières. 2023
des comptes ouverts dans les banques
commerciales.
Rendre obligatoire l’utilisation de la passation Améliorer l'efficacité et la transparence dans les Décembre
électronique des marchés publics pour au moins marchés publics. 2023
10 % des opérations dont la procédure de
passation débutera à partir d’octobre 2023.
Secteur Réaliser une revue à mi-parcours de la Stratégie Améliorer l'accès aux services financiers, en Mai 2024
financier Nationale d’Inclusion Financière en vue de particulier pour les populations défavorisées.
prendre en compte les nouvelles priorités du
gouvernement en lien avec les objectifs du PND,
notamment l’accès aux services financiers pour
les femmes.
FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL 101
CÔTE D’ IVOIRE
CÔTE D’IVOIRE
2. Sauf indication contraire, l’État est défini dans le présent PAT comme l’administration
centrale de la Côte-d’Ivoire, y compris la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) et la
Caisse générale de retraite des agents de l’État (CGRAE), et les activités du Trésor pour les
sociétés publiques en liquidation ; cette définition n’inclut pas les collectivités locales, la Banque
centrale des États de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) ou toute autre entité publique ayant une
personnalité juridique autonome.
3. Sauf indication contraire, les entités publiques sont définies dans le présent PAT comme
les sociétés à participation financière publique majoritaire, la Société ivoirienne de raffinage (SIR)
et autres entités publiques disposant de recettes fiscales et quasi-fiscales affectées.
Les CR comprennent :
(b) un plafond pour le financement intérieur net (y compris l'émission de titres en francs
de la Communauté financière africaine (CFA) ;
(c) un plafond pour la valeur actuelle de nouvelles dettes extérieures (échéances de plus
d’un an) contractées ou garanties par l'administration centrale ;
(f) un plafond zéro pour l'accumulation des nouveaux arriérés intérieurs pour
l’administration centrale.
Les RI sont :
c) un plancher pour la réduction nette des montants dus par l'administration centrale ; et
5. Les CR, les RI et les ajusteurs sont calculés en variation cumulée à partir du
1er janvier 2023 pour les objectifs de 2023, et du 1er janvier 2024 pour les objectifs de 2024
(cf. tableau 1 du Mémorandum de politiques économiques et financières-MEFP).
{Recettes budgétaires (fiscales et non fiscales) + (Dons-projets)} – {Dépenses + Prêts nets (base
ordonnancement)}.
Financement intérieur net (FIN) = Variation des créances nettes du système bancaire sur l'État
(TOFE) + Financement intérieur non bancaire net (hors variation nette des exigibles) +
Emprunts libellés et remboursés en Franc de la Communauté financière africaine (FCFA), hors
prêts de la BOAD + Marge de financement de 15 milliards de FCFA.
8. Pour tout nouvel emprunt au-delà d’un montant total cumulé de 50 milliards de
FCFA, l’État s’engage à ne procéder que par émission de titres publics par adjudication à travers
la BCEAO ou par toute autre forme d’émission de titres publics sur le marché financier de
l’UEMOA enregistré auprès de L’Autorité des Marchés Financiers de l’UMOA (AMF-UMOA), en
concertation avec les services du FMI.
10. Aux fins du programme, la définition de la dette est formulée au paragraphe 8(a)
des directives sur la conditionnalité relative à la dette publique dans les accords du
FMI adoptée par la décision du Conseil d’administration du FMI n° 16919-(20/103) du
28 octobre 2020.1
(a) Aux fins de ces directives, le terme « dette » s’entend comme une obligation courante,
donc non conditionnelle, résultant d’un accord contractuel prévoyant la mise à disposition
d’une valeur sous forme d’actifs (y compris monétaires) ou de services, et par lequel le
débiteur s’engage à effectuer un ou plusieurs paiements sous forme d’actifs (y compris
monétaires) ou de services à un moment futur, selon un échéancier déterminé ; ces
paiements libéreront le débiteur des engagements contractés en termes de principal ou
d’intérêts. La dette peut prendre plusieurs formes, les principales étant les suivantes :
(i) les prêts, c'est-à-dire les avances de fonds à l'emprunteur par le prêteur sur la base
d'un engagement selon lequel l’emprunteur remboursera les fonds à l'avenir
(y compris les dépôts, les obligations, les garanties, les prêts commerciaux et les
crédits-acheteurs), ainsi que les échanges temporaires d'actifs qui équivalent à des
prêts entièrement garantis, dans le cadre desquels l'emprunteur est tenu de
1Voir:Réforme de la politique sur les limites de la dette publique dans les programmes appuyés par le FMI 15688-
(14/107), se référer à : https://www.imf.org/en/Publications/Selected-Decisions/Description.aspx?decision=15688-
%2814/107%29.
(ii) les crédits fournisseurs, c'est-à-dire les contrats par lesquels le fournisseur permet à
l'emprunteur de différer des paiements jusqu'à un moment donné après la date où
les biens sont livrés ou les services rendus ; et
(iii) les baux, c'est-à-dire des accords par lesquels un bien est fourni que le locataire a le
droit d'utiliser pour une ou plusieurs périodes précises généralement plus courtes
que la durée utile totale escomptée du bien, tandis que le bailleur conserve le titre de
propriété. Aux fins des directives, la dette est la valeur actuelle (au début du bail) de
tous les paiements de loyer qui sont censés être effectués sur la période de l'accord,
hormis les paiements concernant l'exploitation, la réparation ou l'entretien du bien.
(b) D'après la définition susmentionnée de la dette, les arriérés, les pénalités et les dommages-
intérêts accordés par les tribunaux en cas de non-paiement d'une obligation contractuelle
constituant une dette sont des dettes. Le manquement au paiement d'une obligation qui
n'est pas considérée comme une dette selon cette définition (le paiement à la livraison par
exemple) ne donne pas lieu à une dette.
11. La dette extérieure est définie comme une dette contractée ou remboursée dans
une monnaie autre que le franc de la Communauté financière africaine (FCFA), à
l'exception de la dette libellée en FCFA due à la Banque ouest africaine de développement
(BOAD), qui est également considérée comme une dette extérieure.
12. Le critère de réalisation (CR) relatif à la valeur actuelle (VA) de la nouvelle dette
extérieure contractée par l’administration centrale s’applique à toutes les dettes
extérieures (concessionnelles ou non) contractées ou garanties, y compris les engagements
contractés ou garantis pour lesquels aucune valeur n’a été reçue. Ce critère de réalisation ne
s’applique pas :
aux dettes commerciales normales liées à des opérations d’importation et ayant une
échéance de moins d’un an ;
Aux fins du suivi du programme, la dette extérieure est considérée comme contractée ou
garantie une fois que toutes les conditions à son entrée en vigueur ont été satisfaites, y compris
l’approbation de sa convention par le gouvernement de la Côte-d’Ivoire (Conseil des Ministres)
si cela est nécessaire. Dans le cas d’une émission d’euro-obligations, le montant réputé
13. La VA de la nouvelle dette extérieure est calculée en actualisant tous les paiements
futurs de service de la dette (principal et intérêts) à partir d’un taux d’actualisation du
programme de 5 pour cent et en tenant compte de tous les paramètres des prêts, dont
l’échéance, le différé d’amortissement, l’échéancier de paiements, les commissions initiales et
les frais de gestion. La VA est calculée en utilisant le modèle du FMI pour ce type de calcul2 et à
partir du montant du prêt. Une dette est dite concessionnelle si à la date à laquelle elle est
contractée, le ratio de sa valeur actuelle rapportée à sa valeur nominale est inférieur à 65 %
(ce qui équivaut à un élément don d’au moins 35 %). S’agissant des prêts dont l’élément don
est nul, ou inférieur à zéro, la VA est fixée à un montant égal à la valeur nominale.
14. Dans le cas des dettes assorties d’un taux d’intérêt variable sous la forme d’un taux
d’intérêt de référence majoré d’une marge fixe, la VA de la dette est calculée à partir d’un
taux de référence du programme majoré d’une marge fixe (en points de base) spécifiée
dans la convention d’endettement. Le taux de référence du programme pour le six mois euro
FIRF est de 2,63 % et restera fixe pendant toute la durée du programme. La marge du dollar EU
six mois FIRF sur l’euro six mois FIRF est de 50 points de base.
16. Les autorités feront part aux services du FMI de tout endettement extérieur projeté
et des conditions y afférentes avant que ledit endettement ne soit contracté ou garanti
par l’État.
2https://www.imf.org/en/Topics/sovereign-debt/debt-limits-policy
Dette non concessionnelle 2859.4 2473.6 4637.0 4030.0 5103.1 4438.4 1575.2 1393.4
Semi-concessionnelle 2386.2 2000.4 4101.2 3494.2 4516.9 3852.1 1457.3 1275.6
Commerciale 473.2 473.2 535.8 535.8 586.3 586.3 117.8 117.8
Emploi de l’endettement 2982.0 2532.9 5069.5 4241.9 5535.7 4650.3 1575.2 1393.4
Infrastructure 974.6 884.5 1438.3 1275.5 1438.3 1275.5 0.0 0.0
Dépenses sociales 1471.1 1163.3 2118.5 1656.8 2584.6 2065.2 0.0 0.0
Financement budgétaire 0.0 0.0 833.9 744.6 833.9 744.6 0.0 0.0
Autres 536.3 485.1 678.9 565.0 678.9 565.0 1575.2 1393.4
17. Les recettes fiscales totales sont définies comme l'ensemble des recettes perçues
par la Direction générale des impôts (DGI), la Direction générale du Trésor et de la comptabilité
publique (DGTCP) et la Direction générale des douanes (DGD), ainsi que les recettes fiscales
affectées telles que définies dans le tableau des opérations financières de l'État (TOFE). En sont
exclues toutes les recettes provenant de cessions d'actifs, de dons et de recettes non fiscales.
Pour mesurer l'impact des réformes de la politique budgétaire et des améliorations opérées au
niveau de l'administration fiscale, le programme fixera un plancher pour les recettes fiscales de
l’administration centrale qui sera arrêté à 95% des projections des recettes fiscales pour le reste
de l’année en cours pour tenir compte de la variation de recettes due à des facteurs imprévus
échappant au contrôle du gouvernement.3 L'objectif de recettes est calculé comme le flux
cumulatif depuis le début de l'année civile.
18. Les recettes fiscales affectées font l'objet d'un suivi spécifique. À fin mars 2023, les
recettes fiscales affectées ne comprennent que la liste suivante d'affectations (voir tableau 2).
Les autorités informeront le FMI de toute modification de la liste des affectations.
3La marge de 95% ne s’applique pas sur les recettes trimestrielles réalisées.
20. Les « exigibles » (ou « restes à payer ») comprennent les arriérés intérieurs et la
dette flottante et correspondent aux obligations impayées de l’État Ils sont définis comme
les dépenses prises en charge par le comptable public, mais qui ne sont pas encore payées. Au
sens du programme, ces obligations comprennent (i) les factures exigibles et non réglées aux
entreprises publiques et privées non financières ; et (ii) le service de la dette financière
intérieure.
21. Au sens du programme, les arriérés intérieurs comprennent les arriérés vis-à-vis
des fournisseurs, et ceux sur le service de la dette financière intérieure. Les arriérés vis-à-
vis des fournisseurs sont définis comme étant les obligations impayées de l'État auprès des
entreprises publiques et privées non financières dont le délai de paiement dépasse le délai
réglementaire de 90 jours ; les arriérés sur le service de la dette financière intérieure sont les
obligations de service de la dette dont le délai de paiement dépasse un délai de 30 jours
suivant la date d’échéance, au-delà de l’échéance stipulée dans le contrat, y compris tout délai
de grâce applicable.
22. La dette flottante représente les « restes à payer » dont le délai de paiement ne
dépasse pas le délai réglementaire (90 jours pour la dette aux entreprises non financières et
30 jours pour le service de la dette financière).
23. Les « restes à payer » sont éclatés par payeur et type ainsi que par ancienneté et
durée (<90 jours, 90−365 jours, > 1 année pour les restes à payer en faveur des entreprises non
financières, et <30 jours, 30-365 jours, > 1 année pour les restes à payer en faveur des
institutions financières).
25. Les dépenses sociales spécifiques sont dérivées de la liste détaillée des programmes
spécifiques dans le système SIGOBE (voir tableau 3) et décrits comme suit :
‐ Éducation
26. Les avances de trésorerie sont définies dans le programme comme les dépenses
payées par le Trésor en dehors des procédures normales et simplifiées (cf. décret n° 1998-
716) d’exécution et de contrôle, et n’ayant notamment pas fait l’objet d’engagement et
de mandatement préalables. Elles excluent les « régies d’avance » prévues par le décret
n° 2013-762, ainsi que les procédures dérogatoires pour les dépenses financées sur ressources
extérieures, les salaires, les subventions et transferts, et le service de la dette définies par le
décret n° 1998-716. Le montant cumulatif des dépenses par avances de trésorerie telles que
définies par le programme ne dépassera pas les plafonds trimestriels cumulatifs qui ont été
fixées à 10 % des dotations budgétaires trimestrielles (hors dépenses financées sur ressources
extérieures, hors salaires, hors subventions et transferts, hors service de la dette). La liste
nominative et limitative des dépenses éligibles aux avances de trésorerie est définie par arrêté
ministériel n° 178/MEF/CAB-01/26 du 13 mars 2009.
27. Le solde primaire de base correspond à la différence entre les recettes budgétaires
de l’État (hors dons) et les dépenses totales (y compris les dépenses correspondant aux recettes
affectées) et prêts nets hors intérêts, hors dépenses en capital financées sur ressources
extérieures. Les dépenses de l'État sont définies sur la base des dépenses ordonnancées et
prises en charge par le Trésor :
Recettes budgétaires (fiscales et non fiscales, hors dons) – {Dépenses totales + Prêts nets -
Intérêts - Dépenses en capital financées sur ressources extérieures (base ordonnancement pour
toutes les lignes de dépenses}.
POUR MÉMOIRE
A. Créances nettes du système bancaire sur l’État
28. Les créances nettes du système bancaire sur l’État sont définies comme la différence
entre les dettes de l’État et ses créances vis-à-vis de la Banque centrale et des banques
commerciales (y compris les dépôts C2D). Le champ des créances nettes du système bancaire
sur l’État est défini par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) et
correspond à celui de la Position nette du gouvernement, y compris les dépôts C2D (PNG).
29. Dans le cadre du programme, les définitions suivantes s’appliquent : (i) les dons-
projets désignent les sommes d’argent ou des biens non remboursables destinés au
financement d’un projet spécifique ; (ii) les dons-programmes sont les sommes d’argent ou des
biens non remboursables non destinés au financement d’un projet spécifique ; (iii) les prêts-
projets sont les sommes d’argent ou des biens remboursables assortis d’un taux d’intérêt
accordés par un bailleur de fonds dans le cadre du financement d’un projet spécifique ; et
(iv) les prêts-programmes sont les sommes d’argent ou des biens remboursables assorties d’un
taux d’intérêt accordés par un bailleur de fonds non destinés au financement d’un projet
spécifique.
30. Le suivi des CR, RI et repères structurels fera l’objet d’un rapport d’évaluation
trimestriel, qui sera établi par les autorités dans un délai maximum de 45 jours après la fin de
chaque trimestre.
33. Les autorités s’engagent à consulter les Services du Fonds sur toute proposition de
nouvelle dette extérieure. Les autorités informeront les services du FMI dès la signature de
toute nouvelle dette extérieure contractée ou à laquelle l’État donnera son aval, ainsi que des
conditions de cette dette. Les données concernant les nouvelles dettes extérieures ainsi que
l’encours, l’accumulation et le remboursement des arriérés de paiements extérieurs seront
transmises chaque mois dans les six semaines à compter de la fin du mois.
34. Plus généralement, les autorités communiqueront aux services du FMI toutes les
informations nécessaires à un suivi effectif de la mise en œuvre des politiques
économiques.
D. Dépenses pro-pauvres
35. Les dépenses pro-pauvres sont définies comme la liste des « dépenses pro-
pauvres » dans le système SIGOBE, tel que détaillé dans le tableau 4.
Décentralisation (hors éducation, santé, et agriculture) 22.6 55.1 82.7 110.3 23.7
Décentralisation 22.6 55.1 82.7 110.3 23.7
Autres domaines de lutte contre la pauvreté 6.5 11.1 16.6 22.2 6.9
Promotion et insertion des jeunes 5.3 8.6 13.0 17.3 5.6
Développement du tourisme et de l'artisanat 1.2 2.5 3.7 4.9 1.3
National income
GDP at constant prices 1.7 7.0 6.7 6.2 6.6 6.4 6.3
Consumer price index (annual average) 2.4 4.2 5.2 3.7 1.8 1.7 1.7
External Sector
Current account balance -3.1 -4.0 -6.5 -5.6 -4.7 -4.0 -3.4
Non-interest current account balance -2.1 -2.9 -5.3 -4.4 -3.6 -2.9 -2.4
Memorandum item
Nominal GDP (CFAF billions) 36,252 39,821 43,681 47,642 51,876 56,270 60,858
Sources: Ivorian authorities, and IMF staff estimates and projections.
La Côte d’Ivoire continue de présenter des risques de surendettement global et extérieur modérés. Le
ratio service de la dette extérieure/recettes dépasse deux fois le seuil correspondant, en 2024 et
en 2025, mais est inférieur à celui-ci durant le reste de la période de projection. Dans le scénario de
référence, les autres indicateurs d’endettement extérieur se situent en deçà du seuil défini pour chacun
d’entre eux. Tous les indicateurs, sauf le ratio VA de la dette extérieure/PIB, se dégraderaient dans
plusieurs tests de résistance, le plus extrême étant un choc sur les exportations. Quant au ratio VA de
la dette globale/PIB, il est en dessous du seuil correspondant, mais le franchit dans différents tests de
résistance, le plus extrême étant ici un choc sur les prix des produits de base. L’impact de la
détérioration des indicateurs d’endettement est atténué par une conjonction de facteurs : le faible
nombre d’occurrences de dépassement des seuils, les bons résultats de la Côte d’Ivoire en matière de
mise en œuvre des réformes dans le cadre des deux derniers accords conclus avec le FMI, de solides
antécédents sur le plan de l’accès au marché, une gestion active de la dette s’inscrivant dans la durée
et un signal de risque modéré émanant des indicateurs des risques de financements de marché. Enfin
la marge d’absorption des chocs reste restreinte.
1Selon le cadre de viabilité de la dette révisé pour les pays à faible revenu, la Côte d’Ivoire est classée parmi les
pays présentant une capacité d’endettement jugée moyenne en raison d’un indicateur composite (IC) de
2,94, calculé à partir des Perspectives de l’économie mondiale d’octobre 2022 et de l’évaluation de la politique
et des institutions nationales (EPIN) réalisée en 2021.
CÔTE D’IVOIRE
L’ensemble de la dette garantie des entreprises publiques et de la dette rétrocédée est comptabilisé
dans l’encours de la dette du scénario de référence3.
La dette des entreprises publiques non garantie est prise en compte dans le choc sur les passifs
conditionnels ; ce choc est établi par défaut à 2 % du PIB.4
2. Des efforts continuent d’être déployés pour accroître les capacités de l’administration
publique à enregistrer et à suivre aussi bien la dette publique que les passifs conditionnels. Les
autorités sont déterminées à réaliser des travaux supplémentaires pour élargir la couverture des
données relatives aux entreprises publiques dans le scénario de référence de l’AVD, notamment en
2La dette contractée auprès de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) a été reclassée de dette
intérieure en dette extérieure de façon à uniformiser le traitement de la dette vis-à-vis de la BOAD dans l’ensemble
des pays de l’UEMOA. En revanche, les émissions en francs CFA sur le marché régional sont toujours considérées
comme de la dette intérieure en raison du manque de données. Par ailleurs, la dette privée extérieure reste hors du
champ de la dette extérieure dans cette AVD faute d’informations suffisantes sur l’encours de dette privée extérieure
et sur les paiements y afférents. L’utilisation de droits de tirage spéciaux (DTS) est comptabilisée dans la dette
intérieure en raison de la convention de prêt conclue entre les autorités et la BCEAO.
3Le montant correspondant au service de la dette dû par le Port autonome d’Abidjan (PAA) est ajouté aux recettes
aux fins du calcul du ratio service de la dette extérieure/recettes pour tenir compte du fait que le PAA honore le
service de sa dette et affiche une situation financière solide.
4Ladette des entreprises publiques non garantie et la dette des administrations locales ne sont pas incluses dans le
scénario de référence, faute d’informations suffisantes.
consolidant les comptes budgétaires de l’administration centrale avec les états financiers des entreprises
publiques (du côté des recettes, des dépenses et des financements) et les projections à 20 ans
correspondantes. Elles considèrent cette consolidation comme une condition préalable à l’incorporation
de la dette des entreprises publiques dans la dette totale (dans le scénario de référence) et ont bénéficié
d’une assistance technique à cet effet. En outre, le travail de rapprochement des données avec le
système de notification de la dette établi par la Banque mondiale se poursuit. Dans le cadre de la
Politique de financement du développement durable de l’AID (SDFP), les autorités ont mené des
réformes (mesures de performance et politique publique) dans les domaines de la transparence de la
dette (publication trimestrielle des prêts rétrocédés aux entreprises publiques), de la viabilité budgétaire
(adoption d’un cadre juridique en matière de collecte et de surveillance des recettes non fiscales) et de
la gestion de la dette (adoption d’un mécanisme d’approbation des rétrocessions de prêts aux
entreprises publiques).
3. L’ampleur du choc dans le test de résistance relatif aux passifs conditionnels utilisé dans
l’analyse de sensibilité tient compte d’éventuels passifs supplémentaires. Les paramètres par
défaut du cadre de viabilité de la dette des pays à faible revenu (CVD PFR) ont été appliqués pour
définir le choc sur les passifs conditionnels. Des passifs conditionnels supplémentaires pourraient
émaner de la dette des entreprises publiques non comprise dans le périmètre des données, en
particulier de la dette non garantie et des arriérés intérieurs, d’accords de partenariat public-privé et du
secteur financier. Le total des passifs conditionnels pour le test relatif aux passifs conditionnels est
estimé à 9,3 % du PIB (tableau 2 du texte). Le stock de dette au titre des partenariats public-privé
représentait environ 6,6 % du PIB à fin 2022, plus de la moitié des engagements d’investissement
concernant le secteur de l’énergie.
Tableau 2 du texte. Côte d’Ivoire : ampleur du choc retenu pour le test de résistance sur les
passifs conditionnels
1 Couverture des données sur la dette publique du pays Administration centrale plus administrations de sécurité sociale, banque centrale, dette garantie par l'État
Défaut Utilisés pour l'analyse Raisons de s'écarter des paramètres retenus par défaut
2 Autres dettes des administrations publiques non prises en compte dans 1 0 pourcentage du PIB 0
3 Dette des entreprises publiqes (garantie ou non par l'État) 1/ 2 pourcentage du PIB 2
4 PPP 35 pourcentage du stock en PPA 2,30
5 Marché financier (la valeur par défaut de 5 % du PIB est la valeur minimale) 5 pourcentage du PIB 5
Totale (2+3+4+5) (en pourcentage du PIB) 9,3
1/ Le choc de 2% du PIB retenu par défaut sera appliqué aux pays dont la dette garantie par l'État n'est pas pleinement prise en compte dans la définition de leur dette publique (1.). Si elle est déjà incluse dans la dette publique (1.) et si les risques associés à
la dette des entreprises publiques non garantie par l'État sont jugés négligeables, une équipe-pays peut réduire ce pourcentage à 0%.
5Dans la présente AVD, la dette extérieure contractée ou garantie par l’État exclut les créances associées au contrat
de désendettement et de développement (C2D), qui ont été annulées dans le cadre de l’allégement de la dette au
titre de l’initiative PPTE. Le C2D est un outil de restructuration de la dette au titre duquel la Côte d’Ivoire continue de
rembourser sa dette bilatérale envers la France et l’Espagne jusqu’à ce qu’elle soit épongée. Les montants
remboursés lui sont rétrocédés sous forme de dons pour financer des programmes de réduction de la pauvreté. Les
(continued)
5. Les titres en francs CFA forment la majeure partie de la dette intérieure. Ces titres ont
une échéance de 3 mois à 15 ans et sont détenus par des investisseurs nationaux et d’autres
investisseurs de l’UEMOA. Les autorités sont
Graphique 2 du texte : Côte d’Ivoire :
conscientes qu’un recours excessif au marché
composition de la dette intérieure
régional risque de resserrer les conditions de
financement et d’évincer le crédit au secteur
100
90
60
30
changé sa procédure d’adjudication d’injection 2017 2018 2019 2020 2021 2022
de liquidité à taux d’intérêt fixe et quantité BCEAO Prêts bancaires Autres prêts Titres de créance
Source : données des autorités ivoiriennes.
illimitée au profit d’une procédure à taux
services du FMI incluent les flux liés au processus C2D dans les comptes extérieur et budgétaire pour tenir compte
des flux de trésorerie bruts (service de la dette et dons). Voir le rapport pays du FMI no 14/358 et le Supp. 1,
21/11/2014 pour plus de détails.
variable et quantité limitée, ce qui a conduit à une baisse de la demande de nouvelles émissions de
titres souverains dans l’ensemble de l’UEMOA.
considérable pour financer sa riposte à la Créanciers multilatéraux Créanciers bilatéraux Créanciers bancaires Garantie
pandémie. La part de la dette extérieure détenue Source : données des autorités ivoiriennes.
par des créanciers bilatéraux a, en revanche, baissé depuis 2016, elle représentait environ 16 % de
l’encours de la dette extérieure fin 2022, contre 21 % en 2017. Le reste de la dette correspond à des
emprunts vis-à-vis de créanciers commerciaux (51,7 %) et à la dette garantie (3,7 %).
reviendrait à un niveau modéré à moyen terme grâce à l’arrimage du taux de change à l’euro, une
amélioration graduelle de la position extérieure et un rééquilibrage budgétaire progressif pour
satisfaire d’ici 2025 à la norme fixée pour le déficit budgétaire régional de 3 % du PIB à l’aide des
politiques présentées ci-dessous. Les projections supposent en outre un recours équilibré à
l’endettement intérieur et extérieur.
La croissance du PIB fluctue entre 6 % et 6,7 % à moyen terme, comme dans l’AVD
précédente. La croissance du PIB réel continue de se redresser, mais elle a été freinée par les
conséquences de l’invasion de l’ Ukraine par la Russie sur l’économie mondiale et maintenant
par le resserrement monétaire aux niveaux mondial et régional. Elle devrait atteindre 6,2 %
en 2023 puis rebondir aux alentours de 6½ % au cours des prochaines années et converger vers
6 % à moyen terme grâce à la poursuite des investissements dans le capital humain et les
infrastructures et des réformes propices à la concurrence dans les secteurs du numérique, des
télécommunications, de la finance et des transports bénéficiant du financement à l’appui des
politiques de développement de la Banque mondiale. La croissance devrait être portée par les
secteurs de l’industrie et des services grâce à une amélioration de la concurrence du côté de
l’offre sous l’effet des réformes et par les investissements dans les infrastructures et le capital
humain du côté de la demande. La mise en œuvre d’un ambitieux programme de réforme
conformément au PND et la récente découverte de pétrole pourraient cependant renforcer la
confiance et l’investissement des entreprises et accroître un peu plus la productivité et la
croissance. À l’inverse, la persistance de problèmes de sécurité dans le nord du pays et les
incertitudes qui entourent la conjoncture mondiale représentent des risques baissiers. La
croissance du PIB réel et l’inflation moyennes sont similaires aux projections utilisées dans la
dernière AVD, contrairement au PIB nominal en dollars, qui leur est inférieur de près de 10 %
sur la période considérée en raison de la dépréciation de l’euro vis-à-vis du dollar.
Creusement des déficits budgétaires à court terme. En 2022, les déficits budgétaires primaire
et global ont respectivement atteint 4,6 % et 6,8 % du PIB, en raison des mesures prises face
aux retombées négatives de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, de la hausse des dépenses
pour assurer la sécurité dans le nord du pays et de l’accélération de l’investissement public en
application du PND. Si ce dernier met l’accent sur l’augmentation des investissements du
secteur privé, il comporte également des objectifs en matière d’investissement public et de
projets d’investissement public financés par la dette. Les autorités sont déterminées à faire
converger le déficit vers l’objectif régional, fixé à 3 % du PIB, d’ici 2025, au moyen d’importants
efforts d’assainissement, passant notamment par la hausse des recettes intérieures, tout en
préservant les dépenses prioritaires. Le renforcement de la mobilisation des recettes intérieures
permettra également de dégager une marge de manœuvre budgétaire pour réaliser des
investissements publics et des dépenses prioritaires. Le rééquilibrage attendu au titre des
accords FEC/MEDC est basé sur la mobilisation des recettes intérieures afin de préserver les
dépenses d’investissement et les dépenses sociales prioritaires dont le pays a grand besoin.
Des projections de recettes fiscales plus élevées. L’un des grands objectifs des autorités dans
le cadre des accords FEC/MEDC est de préserver le risque de surendettement modéré de la
Côte d’Ivoire. Pour y parvenir, le pays doit déployer des efforts de mobilisation des ressources
importants et soutenus dans le cadre du programme et au-delà. Un critère de réalisation
quantitatif sera utilisé pour suivre le niveau de recettes fiscales à l’aune d’un seuil plancher. A
cet effet, des progrès continus sont attendus à travers Le renforcement du numérique et de
l’administration fiscale, mais aussi à travers la politique fiscale , appuyée par la définition et la
mise en œuvre d’une stratégie globale de mobilisation des recettes à moyen terme et par
l’assistance technique fournie par le FMI, la Banque mondiale et d’autres donateurs (repère
structurel). Les recettes fiscales devraient passer de 12,9 % du PIB en 2022 à 15,1 % du PIB
en 2025, pour atteindre 18 % du PIB à la fin de la période de projection. Les efforts visant à
renforcer la mobilisation des recettes intérieures devraient porter sur l’élimination des
exonérations de TVA, l’accélération de la suppression des exonérations de taxe professionnelle,
la rationalisation du régime de l’impôt sur le revenu des personnes physiques, l’amélioration du
régime de la propriété, le déploiement complet du nouveau système informatique et la
poursuite des réformes de gestion des finances publiques.
Couverture des recettes. Outre l’intensification des efforts de mobilisation des recettes, le
périmètre des comptes budgétaires sera élargi conformément aux dispositions de l’édition 2014
du Manuel de statistiques de finances publiques (GFSM 2014) de sorte à englober les recettes
hors budget préaffectées collectées par les entreprises publiques.6 En outre, à la suite d’une
directive du Conseil des ministres de l’UEMOA, les autorités commenceront également à
comptabiliser les impôts et taxes versés et collectés par l’État en lien avec des projets financés
sur ressources extérieures par des bailleurs de fonds.
Risques. Ces hypothèses sont exposées à des risques, notamment d’éventuels chocs
défavorables sur les termes de l’échange ainsi qu’une croissance mondiale plus faible que prévu
dans un contexte marqué par la pandémie, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le durcissement
6En particulier, les produits de péréquation collectés par la Société ivoirienne de raffinage (SIR) y seront inclus de
façon rétroactive.
Revenu national
PIB à prix constants 1,7 7,0 6,7 6,2 6,6 6,4 6,3 6,1 6,0
Déflateur du PIB 1,6 2,7 2,8 2,7 2,1 1,9 1,7 1,5 2,0
Secteur extérieur (sur la base du franc CFA)
Exportations de biens, f.à.b., en prix courants -2,9 18,2 20,7 4,3 9,6 8,9 8,8 8,1 7,6
Importations de biens, f.à.b., en prix courants -1,5 24,3 36,5 3,1 6,6 6,3 7,2 6,8 7,5
Volume des exportations -2,4 10,2 0,3 5,3 7,9 8,1 8,0 7,2 6,3
Volume des importations 1,9 11,7 7,0 5,3 6,0 5,7 6,6 6,1 6,1
Secteur extérieur
Solde des transactions courantes -3,1 -4,0 -6,5 -5,6 -4,7 -4,0 -3,4 -3,1 -3,1
Solde des transactions courantes hors intérêts -2,1 -2,9 -5,3 -4,4 -3,6 -2,9 -2,4 -2,1 -2,2
Sources : autorités ivoiriennes ; Banque mondiale ; estimations et projections des services du FMI.
Investissement direct étranger (net) 1,3 1,6 1,9 2,0 2,3 2,7
Sources : autorités ivoiriennes ; Banque mondiale ; estimations et projections des services du FMI.
9. La stratégie de gestion de la dette des autorités vise à satisfaire les besoins bruts de
financement tout en préservant la viabilité de la dette, au moyen d’un juste équilibre entre
instruments de financement extérieur et intérieur. Conformément à la stratégie de gestion de la
dette à moyen terme des autorités, les besoins de financement de la Côte d’Ivoire devraient être
satisfaits en 2023 grâce à diverses sources en devises et en monnaie nationale. Les autorités ont
communiqué leur objectif d’emprunter à l’extérieur conformément à leur stratégie d’endettement à
moyen terme. Le niveau des emprunts commerciaux extérieurs est établi aux alentours de la
projection du service de la dette extérieure aux conditions du marché. S’élevant à 5 % du PIB
en 2022, les financements multilatéraux et bilatéraux devraient diminuer progressivement et
s’établir à 2,3 % du PIB en 2042. Ces chiffres tiennent compte des projections de décaissements les
plus récentes de l’AID. La part de ce bailleur dans le financement multilatéral total devait augmenter
à court terme puis diminuer à long terme parallèlement à l’augmentation du revenu par habitant,
passant ainsi de 70 % en 2022 à 21 % en 2042. Les flux nets provenant de l’AID resteront positifs
durant la prochaine décennie. À court terme, l’administration centrale devrait recourir à des
emprunts concessionnels et non concessionnels pour répondre à ses besoins de financement. Le
service de la dette en euro-obligations représente 25 % du service de la dette extérieure des trois
prochaines années. Les autorités entendent aussi faire appel aux marchés internationaux et
régionaux de façon équilibrée compte tenu du risque d’effet d’éviction à l’échelle régionale. En
suivant leur stratégie d’endettement à moyen terme, elles cherchent à faire augmenter la part de la
dette intérieure par rapport à la dette extérieure dans la combinaison des financements. Cette
stratégie sera révisée cette année à la lumière des dernières évolutions sur les marchés
internationaux et régionaux. Le financement intérieur devrait s’appuyer sur l’émission de titres en
francs CFA avec les échéances suivantes : moins d’un an (12 % des émissions), un à trois ans (8 %),
trois à sept ans (46 %) et plus de sept ans (34 %)7. Les taux d’intérêt des obligations régionales et
des euro-obligations devraient en moyenne s’élever à 5,4 % et à 5,5 % respectivement sur la
période de projection, des niveaux supérieurs aux trajectoires passées. Les autorités continuent de
renforcer les processus liés à la gestion de la dette, avec le soutien de la Banque mondiale. En outre,
la mise en œuvre du programme aura pour effet d’améliorer le cadre institutionnel et législatif et
partant de renforcer un peu plus la gestion de la dette :
Création d’un nouvel organe dédié à la gestion de la dette, à savoir la Direction générale des
financements (DGF) : La DGF a été créée en mars 2023 avec pour mission d’optimiser la
mobilisation et la gestion des ressources financières. Plus précisément, cet organe est chargé de
superviser la mobilisation des prêts et des dons, d’assurer la coordination technique des projets
financés par des donateurs bénéficiant de cofinancements, de contrôler la définition et la mise
en œuvre de la stratégie de gestion de la dette à moyen terme, dont fait partie l’AVD, de
7L’augmentation prévue du financement intérieur nécessiterait des achats considérables de titres ivoiriens par les
résidents de l’UEMOA, avec un risque d’éviction des petits emprunteurs. La part de la Côte d’Ivoire sur le marché
régional n’augmenterait que légèrement, passant de 36 % en 2021 à 38 % en 2026. Si ces achats n’avaient pas lieu,
le financement extérieur aux conditions du marché devrait augmenter pour combler cet écart. Les projections
d’emprunts intérieurs dépendent de la capacité de la Côte d’Ivoire à augmenter de 35 % le volume d’émissions
intérieures durant les quatre années à venir (de 2 600 milliards de francs CFA projetés en 2022 à 3 500 milliards
en 2026) aux rendements actuels.
centraliser les données et l’analyse sur la dette Graphique 4 du texte : Côte d’Ivoire :
publique et d’élaborer de nouveaux taux d’intérêt implicites
instruments et stratégies de financement.
8
7
Adoption de la nouvelle loi sur les politiques de
6
dette publique : Les autorités comptent 5
1
i) définira les objectifs généraux de la dette
0
publique et des règles prudentielles ; ii) établira 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Euro-obligations Dette intérieure
des procédures d’engagement en matière de Sources : autorités ivoiriennes ; Banque mondiale ; calculs des services du FMI.
10. Bien qu’il fixe des objectifs ambitieux, le cadre macroéconomique est globalement
plausible (graphique 4). D’après l’outil de réalisme, le cadre macroéconomique est plausible, mais
suppose de vigoureux efforts d’assainissement pour atteindre les objectifs ambitieux fixés. Les flux
générateurs d’endettement prévus à moyen terme sont inférieurs à ceux observés durant les cinq
années écoulées, lesquels s’expliquaient par un écart résiduel considérable. L’écart résiduel de 2,2 %
du PIB calculé pour 2022 tient principalement à un enregistrement différent des décaissements de
prêts projets dans les comptes budgétaires et les statistiques de la dette, ainsi qu’à la non-
intégration dans les comptes budgétaires des flux associés aux nouvelles dettes contractées par
l’État et rétrocédées aux entreprises publiques, qui sont incluses dans la dette publique.
8Le cadre macroéconomique comporte cinq autres variables : la croissance du PIB réel, les envois de fonds, la
couverture des importations par les réserves, la valeur au carré de la couverture des importations par les réserves et
la croissance économique mondiale. L’indicateur composite (IC) utilise des données sur une période de dix ans
(5 années de données effectives et 5 années de projections) pour lisser les cycles économiques.
12. Étant donné que la Côte d’Ivoire est dépendante des marchés internationaux des
capitaux, un test sur mesure a été réalisé concernant le financement sur ces marchés. La
Côte d’Ivoire a émis un montant considérable d’euro-obligations en 2020 et au début de 2021
(approximativement 1,2 milliard de dollars et 1 milliard de dollars, respectivement), et a utilisé
environ la moitié de l’émission de 2020 pour racheter des obligations à échéances plus courtes et
réduire le risque de change. Sa stratégie de gestion de la dette vise à faire appel aux marchés
mondiaux de capitaux pour satisfaire une partie de ses besoins bruts de financement lorsque les
conditions de marché sont favorables. Le test sur mesure du financement sur les marchés prend
pour hypothèse une hausse temporaire de 400 points de base du coût des nouveaux emprunts
commerciaux extérieurs, conjuguée à une dépréciation nominale de 15 % du FCFA par rapport au
dollar et à un raccourcissement des échéances et des différés d’amortissement.9
Classement basé sur Classement basé sur Classement basé sur les deux
Final l’édition actuelle l’édition précédente”; précédentes éditions
Service de la dette en % de
Exportations 15
Recettes 18
13. Un choc sur les passifs éventuels a été simulé afin de saisir les risques budgétaires
émanant des entreprises publiques, des PPP et du marché financier. Ce test de résistance sur
mesure inclut les 2 % du PIB normalisés correspondant aux risques liés aux entreprises publiques,
un choc de 2,3 % du PIB pour tenir compte des risques budgétaires potentiels sur 35 % du stock de
capital des PPP et d’un choc sur le secteur financier de 5 % du PIB.
14. Des tests de résistance normalisés sur la croissance du PIB réel, le solde primaire, les
exportations, les transferts courants et la dépréciation du taux de change ainsi que des tests
sur mesure sur les cours des matières premières ont aussi été effectués. Les quatre premiers
chocs fixent la plus basse de chacune des variables susmentionnées à sa moyenne historique ou à
sa projection de référence (moins un écart-type). La dépréciation du taux de change appliquée est
9Ilest estimé que la part de la dette libellée en dollars diminue progressivement. Le raccourcissement des échéances
des emprunts extérieurs aux conditions du marché est envisagé comme suit : si l’échéance initiale est supérieure à
5 ans, la nouvelle échéance est fixée à 5 ans et si l’échéance initiale est inférieure à 5 ans, la nouvelle échéance est
raccourcie de 2 ans ou de 3 ans.
une dépréciation nominale de 30 % du FCFA par rapport au dollar lors de la première année de la
projection. Le choc sur les prix des produits de base saisit l’incidence d’une baisse soudaine d’un
écart-type de ces prix.
16. Eu égard aux solides antécédents du pays sur le plan de l’accès au marché et à un
usage actif des opérations de gestion des passifs, il y a lieu de retenir un élément
d’appréciation pour maintenir le risque de surendettement à un niveau modéré. La
Côte d’Ivoire dispose d’un bon accès au marché, comme en témoignent les émissions d’euro-
obligations au cours de la dernière décennie, et elle continue d’afficher l’une des meilleures notes
de crédit de l’Afrique subsaharienne. Les garanties accordées par les banques régionales pourraient
permettre au pays d’obtenir des conditions de financement plus avantageuses dans le cas des
emprunts publics extérieurs aux conditions du marché si la normalisation du marché devait prendre
plus de temps que prévue. Forte de ces atouts, la Côte d’Ivoire se trouve dans une position
favorable pour réaliser des opérations de gestion des passifs afin d’atténuer les risques
d’endettement dès que les conditions de marché s’assoupliront. Le signal de risque modéré, calculé
à partir des indicateurs des risques de financement de marché, est un autre argument en faveur de
la prise en compte d’un élément d’appréciation (graphique 6).
17. Tous les indicateurs de la dette contractée ou garantie par l’État se situent en dessous
de leurs seuils correspondants pour les dix prochaines années dans le scénario de référence.
Le ratio VA de la dette extérieure/PIB devrait passer de 30,5 % en 2023 à 19,5 % en 2033
(tableau 1 et graphique 1), un niveau nettement en deçà du seuil correspondant de 40 %.10 Le ratio
VA dette extérieure/exportations culmine à 126,8 % au début de la période de projection avant de
diminuer et le ratio service de la dette/exportations devrait atteindre 14,9 % en 2024, sachant que
10L’opération de gestion des passifs de novembre 2020, qui impliquait le rachat de 486 millions de dollars
d’obligations arrivant à échéance en 2028 et en 2032 et 85 millions d’obligations en euros à échéance en 2025, a
légèrement amélioré les indicateurs de liquidité.
leurs seuils respectifs s’élèvent à 180 % et à 15 %. Après avoir atteint un pic en 2024-25, le ratio
service de la dette/recettes devrait inférieur au seuil y relatif tout au long des années suivantes. La
trajectoire du ratio service de la dette/recettes souligne combien il est crucial d’améliorer la
mobilisation des recettes intérieures afin que les autorités puissent disposer d’une source viable de
financement pour satisfaire leurs besoins importants de développement et dégager une marge de
manœuvre pour le service de la dette.
18. Des chocs liés aux exportations et à une dépréciation du taux de change
pénaliseraient fortement la viabilité de la dette extérieure de la Côte d’Ivoire. Un choc sur les
exportations amènerait le ratio service de la dette/exportations à dépasser le seuil correspondant à
partir de 2024, tandis que la plupart des chocs porteraient l’indicateur du service de la
dette/recettes au-dessus du seuil correspondant à partir de cette même année. Ces résultats
soulignent l’importance d’accélérer la mise en œuvre de politiques de gestion de la dette afin de
réduire le recours aux emprunts extérieurs à des fins de gestion de la liquidité de façon à accroître
la résilience de l’économie ivoirienne aux chocs.
20. Les tests de résistance révèlent que la vulnérabilité la plus extrême pour la dette
publique de la Côte d’Ivoire proviendrait d’un choc sur les prix des produits de base et d’un
choc sur un ensemble de passifs conditionnels (graphique 2 et tableau 4). Dans le test de
résistance normalisé simulant un choc sur les prix des produits de base, le ratio VA de la dette
publique/PIB dépasserait son seuil, fixé à 55 %, à compter de 2023, et continuerait de croître par la
suite. Ce choc ferait exploser deux indicateurs de la dette, une situation qui pourrait être exacerbée
si les prix des matières premières devaient encore augmenter. Les exportations de produits du
cacao représentent plus d’un tiers des exportations totales, c’est pourquoi la Côte d’Ivoire est
particulièrement sensible à la fluctuation de son prix, d’où l’importance d’accélérer les politiques de
diversification. Un choc sur les passifs conditionnels entraînerait une hausse importante du ratio
service de la dette/recettes en 2025.
lorsqu’un élément d’appréciation est retenu et une capacité restreinte d’absorption des
chocs. À l’exception des deux dépassements temporaires en 2024 et 2025, le ratio service de la
dette/recettes reste inférieur mais proche du seuil correspondant dans le scénario de référence, et
les autres indicateurs de la dette demeurent en dessous des seuils correspondants. Les tests de
résistance standard montrent que les ratios VA dette extérieure/exportations, service de la
dette/exportations et service de la dette/recettes excèderaient leur seuil dans les scénarios de choc
les plus extrêmes. La marge de manœuvre pour absorber les chocs est limitée sachant que le ratio
service de la dette extérieure/recettes dépasse le seuil puis reste en dessous mais proche de celui-ci
pendant la période de projection (graphique 5). Ces résultats renforcent l’importance des
engagements pris au titre du programme appuyé par les FEC et MEDC en vue d’intensifier la
mobilisation des recettes et de diversifier la base des exportations par des transformations
structurelles à moyen terme. Il est également primordial d’adopter une stratégie d’emprunt
extérieur prudente visant à équilibrer les coûts et les risques des nouveaux prêts afin de préserver la
marge de manœuvre de la Côte d’Ivoire en matière d’emprunt et la viabilité de sa dette à moyen
terme. Les autorités devront évaluer l’opportunité et le moment de faire appel au marché extérieur
(comme en 2022, lorsqu’elles ont choisi de ne pas réaliser d’émissions internationales) étant donné
que l’EMBI s’est détérioré depuis l’AVD de 2022. Les accords FEC/MEDC, ainsi que les opérations de
politique de développement de la Banque mondiale devraient permettre au pays de mobiliser des
financements d’autres bailleurs de fonds à des conditions concessionnelles.
22. La présente AVD indique que le risque global de surendettement reste lui aussi
modéré, mais les tests de résistance mettent en évidence le fait que la dette extérieure et la
dette globale sont très vulnérables aux chocs. Bien que le risque de viabilité de la dette globale
demeure modéré, le ratio VA de la dette publique/PIB dépasse son seuil de 55 % à compter de
2024 en cas de réalisation du choc le plus extrême (prix des produits de base) dans les tests de
résistance normalisés. Trois des quatre indicateurs de la dette extérieure dépasseraient leur seuil si
les chocs les plus extrêmes (exportations et dépréciation) devaient se produire. Les risques ont été
exacerbés par la pandémie de la COVID-19, l’invasion de l’Ukraine par la Russie et le resserrement
monétaire mondial, dans la mesure où la reprise de la croissance mondiale, et donc celle des
exportations ivoiriennes, pourrait s’avérer plus lente que prévu.
23. Les autorités accordent l’attention adéquate au renforcement de la résilience face aux
chocs qui pourraient peser sur la viabilité de la dette. Maintenir le risque de surendettement à
un niveau modéré est une priorité pour les autorités et constitue donc un pilier des accords
FEC/MEDC. Il est crucial que les autorités assainissent les finances publiques au moyen d’une
mobilisation des recettes intérieures continue et soutenue tout en restant déterminées à contenir
les dépenses publiques à moyen terme, de façon à atteindre l’objectif de déficit budgétaire de
l’UEMOA, fixé à 3 % du PIB, autre pilier du programme appuyé par le FMI. En outre, les résultats de
l’AVD soulignent la nécessité de suivre attentivement les indicateurs de la dette, d’établir des
projections prudentes de croissance du PIB, de dégager une marge de manœuvre budgétaire,
d’appliquer des politiques judicieuses pour préserver la stabilité macroéconomique et de surveiller
de près les emprunts contractés par les entreprises publiques. Dans ce contexte, les autorités sont
déterminées à intégrer pleinement la dette de ces entreprises dans leur analyse. Une gestion
prudente et active de la dette, passant notamment par le maintien de l’équilibre entre la dette
intérieure et extérieure, sera primordiale pour préserver la viabilité de la dette et maintenir le risque
de surendettement à un niveau modéré.
40
35 200
30
150
25
20
100
15
10
50
5
Choc le plus extrême: Dépréciation ponctuelle Choc le plus extrême: Exportations
0 0
2023 2025 2027 2029 2031 2033 2023 2025 2027 2029 2031 2033
25
20
20
15
15
10
10
5
5
Choc le plus extrême: Exportations Choc le plus extrême: Dépréciation ponctuelle
0 0
2023 2025 2027 2029 2031 2033 2023 2025 2027 2029 2031 2033
Note: "Yes" indique toute modification de la taille ou des * Note: Tous les besoins de financement supplémentaires générés par les chocs dans le cadre des
interactions des paramètres par défaut pour les tests de tests de résistance sont supposés être couverts par la dette externe de MLT PPG dans l'AVD externe.
résistance. "n.a." indique que le test de résistance ne s'applique Les termes par défaut de la dette marginale sont fondés sur des projections de référence sur 10 ans
pas.
Graphique 2. Côte d’Ivoire : indicateurs de la dette publique selon différents scénarios, 2023–33
Ratio VA de la dette/PIB
70
60
50
40
30
20
Choc le plus extrême: prix des matières premières
10
0
2023 2025 2027 2029 2031 2033
350 70
300 60
250 50
200 40
150 30
100 20
50 Choc le plus extrême: prix des matières Choc le plus extrême: combinaison des passifs éventuels
10
premières
0 0
2023 2025 2027 2029 2031 2033 2023 2025 2027 2029 2031 2033
Scénario de référence Choc le plus extrême 1/
Repère dette publique TOTALE Scénario historique
Hypothèses sur les conditions du financement additionnel résultant des tests Défaut Défini par
de résistance * l'utilisateur
Part de la dette marginale
Dette extérieure CGE à moyen et long terme 58% 58%
Dette intérieure à moyen et long terme 37% 37%
Dette intérieure à court terme 5% 5%
Modalités de la dette marginale
Dette extérieure à MLT
Taux d'intérêt nominal moyen des nouveaux emprunts en dollars EU 3,2% 3,2%
Échéance moyenne (y compris période de grâce) 18 18
Période de grâce moyenne (minimum 1) 5 5
Dette intérieure à MLT
Taux d'intérêt réel moyen des nouveaux emprunts 3,7% 3,7%
Échéance moyenne (y compris période de grâce) 1 1
Période de grâce moyenne 0 0
Dette intérieure à court terme
Taux d'intérêt réel moyen 3,6% 3,6%
* Note : dans le AVD publique, le financement intérieur couvre les besoins de financement additionnels résultant des chocs
dans les test de résistance relevant de l'AVD publique. Par défaut, les modalités de la dette marginale sont fondées sur les
projections de référence pour une période de 10 ans.
AVD Actue
50
Résiduel
80 30
AVD précédente
proj. Gamme
70 DSA-2017 25
Prix et taux de interquartile (25-
change 75)
60 20
50 Croissance du PIB 15
réel Variation de la
0 dette CGE 3/
40 10
Taux d'intérêt
30 nominal 5
20 0 Médian
Compte courant +
IDE
10 ‐5
0 ‐50
dont : variation de la ‐10
Contribution des
dette contractée ou Changement Changement
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
2025
2026
2027
2028
2029
2030
2031
2032
2033
Dette publique
Dette Publique Brut, Nominale Flux Créateurs d'Endettement Variations de la Dette Inattendues 1/
(en pourcentage du PIB; anciennes AVDs) (en pourcentage du PIB) (5 dernières années, en pourcentage du PIB)
60 Dépréciation du
taux de change réel
10 20
50
Croissance du PIB Variation de la
40 réel 0 dette
10
30
Taux d'intérêt réel
‐10
20 0
40 180 Seuil
35 160
140 (1-X)*Seuil
30
120
25 (1-Y)*&Seuil
100
20
80
15
60
10
40
5 20
0 0
2023 2025 2027 2029 2031 2033 2023 2025 2027 2029 2031 2033
14
20
12
10 15
8
10
6
4
5
2
0 0
2023 2025 2027 2029 2031 2033 2023 2025 2027 2029 2031 2033
1/ Besoins de financement bruts maximum (BFB) sur un horizon de projection de référence de trois ans.
2/ Les spreads EMBI correspondent à la valeur maximale de la dernière période de trois mois..
20 60
15
40
10
5 20
0 0
2023 2025 2027 2029 2031 2033 2023 2025 2027 2029 2031 2033
12
15
10
8
10
6
4 5
2
0 0
2023 2025 2027 2029 2031 2033 2023 2025 2027 2029 2031 2033
CÔTE D’ IVOIRE
(en pourcentage du PIB, sauf indication contraire)
FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL
2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2033 2043 Scénario Projections
hi t i
Dette extérieure (nominale) 1/ 31,4 32,2 35,8 36,8 35,8 34,4 33,5 33,0 32,2 25,3 20,1 22,9 31,3 Définition de la dette extérieure/intérieure Currency-based
dont : contractée ou garantie par l'État (CGE) 31,4 32,2 35,8 36,8 35,8 34,4 33,5 33,0 32,2 25,3 20,1 22,9 31,3
Existe-t-il une grande différence entre les
Yes
deux critères?
Variation de la dette extérieure 4,0 0,7 3,7 1,0 -1,0 -1,4 -0,9 -0,4 -0,9 -0,8 -0,7
Flux générateurs d'endettement net identifiés 2,9 1,7 8,7 5,4 4,5 4,0 3,5 3,3 3,4 5,0 8,1 2,2 4,1
Déficit extérieur courant hors intérêts 2,1 2,9 5,5 4,4 3,6 2,9 2,4 2,1 2,2 3,2 5,7 1,6 2,8
Déficit de la balance des biens et services -0,9 -0,1 2,8 2,0 1,2 0,5 0,0 -0,3 -0,2 0,8 3,3 -1,2 0,4
Exportations 21,0 22,6 24,9 24,0 24,3 24,5 24,7 24,8 24,7 22,4 19,5
Accumulation de la dette
Importations 20,1 22,5 27,6 26,1 25,5 25,0 24,7 24,5 24,4 23,2 22,8
4,0 35
Transferts courants nets (négatifs = entrées) 1,1 0,9 1,0 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9 0,9
dont : officiels -0,1 0,0 -0,4 -0,4 -0,4 -0,2 -0,1 -0,1 0,0 0,0 0,0
3,5 30
Autres flux extérieurs courants (négatifs= entrées nettes) 1,9 2,0 1,7 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1,8 1,5
IDE nets (négatifs = entrées) 1,1 1,5 1,4 1,8 2,0 2,1 2,1 2,1 2,2 2,4 2,9 1,1 2,2 3,0
25
Dynamique endogène de la dette 2/ -0,3 -2,7 1,8 -0,9 -1,1 -1,0 -1,0 -0,9 -0,9 -0,7 -0,5
Contribution du taux d'intérêt nominal 1,1 1,1 1,0 1,1 1,2 1,1 1,0 1,0 1,0 0,7 0,6 2,5
20
Contribution de la croissance du PIB réel -0,4 -1,9 -2,2 -2,0 -2,3 -2,1 -2,0 -1,9 -1,9 -1,4 -1,1
2,0
Contribution des variations de prix et de taux de change -0,9 -1,9 3,0 … … … … … … … …
15
Résiduel 3/ 1,1 -1,0 -5,0 -4,4 -5,5 -5,4 -4,4 -3,8 -4,3 -5,7 -8,7 0,1 -5,1 1,5
dont : financement exceptionnel 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
10
1,0
Indicateurs de viabilité
0,5 5
VA de la dette extérieure CGE/PIB ... ... 30,1 30,5 29,3 27,8 26,8 26,2 25,5 19,5 15,6
VA de la dette extérieure CGE/exportations ... ... 121,1 126,8 120,8 113,7 108,4 105,9 103,4 87,0 80,1
0,0 0
Ratio service de la dette CGE/exportations 8,4 8,9 9,0 11,6 14,9 14,4 12,3 10,5 11,2 10,5 8,9 2023 2025 2027 2029 2031 2033
Ratio service de la dette CGE/recettes 12,3 13,1 15,1 17,6 21,9 20,6 17,2 14,8 15,7 12,5 8,5
Total des besoins de financement bruts (milliards de dollars EU) 3121,8 4604,8 6381,1 6973,1 7676,4 7678,5 7310,3 7135,0 7872,2 13026,6 35485,3 Accumulation de la dette
Financement équivalent don (% du PIB)
Principales hypothèses macroéconomiques
Élément dont des nouveaux emprunts (% échelle droite)
Croissance du PIB réel (en pourcentage) 1,7 7,0 6,7 6,2 6,6 6,4 6,3 6,1 6,0 5,8 5,6 6,8 6,1
Déflateur du PIB en dollars EU (variation en pourcentage) 3,5 6,5 -8,5 3,6 1,3 1,6 1,4 1,0 0,9 2,0 2,0 0,1 1,8
Taux d'intérêt effectif (pourcentage) 4/ 4,1 4,1 3,1 3,5 3,4 3,3 3,2 3,2 3,1 3,1 3,1 3,9 3,2 Dette extérieure (nominale) 1/
Croissance des exportations de biens & services ($, en %) -4,1 22,7 7,5 6,4 9,1 8,9 8,8 7,5 6,5 5,7 6,7 3,3 7,0
dont : contractée ou garantie par l'État (CGE) Privé
Croissance des importations de biens & services ($, en %) -1,7 27,9 19,8 3,8 5,5 6,0 6,5 6,4 6,5 7,0 5,7 5,5 6,3 40
Élément don des nouveaux emprunts du secteur public (en %) ... ... ... 20,8 26,2 29,2 30,3 29,5 28,4 25,0 22,0 ... 26,8
Recettes publiques (hors dons, en pourcentage du PIB) 14,4 15,3 14,8 15,8 16,6 17,1 17,7 17,6 17,6 18,7 20,3 13,9 17,7 35
Flux d'aide (en milliards de dollars) 5/ 336,3 333,1 375,5 1307,1 1336,6 1312,2 1405,0 1528,0 1251,0 1235,2 425,0
30
Financement équivalent don (en pourcentage du PIB) 6/ ... ... ... 1,8 1,6 1,5 1,4 1,3 1,2 0,9 0,4 ... 1,3
Financement équivalent don (en % du financement extérieur) 6/ ... ... ... 29,4 34,2 36,0 36,5 36,0 34,8 30,1 22,0 ... 33,2 25
PIB nominal (milliards de dollars EU) 63.074 71.849 70.180 77.194 83.384 90.141 97.114 104.087 111.348 163.588 344.520
Croissance du PIB nominal en dollars 5,3 13,9 -2,3 10,0 8,0 8,1 7,7 7,2 7,0 7,9 7,7 6,8 8,0 20
15
Pour mémoire :
VA de la dette extérieure 7/ ... ... 30,1 30,5 29,3 27,8 26,8 26,2 25,5 19,5 15,6 10
En pourcentage des exportations ... ... 121,1 126,8 120,8 113,7 108,4 105,9 103,4 87,0 80,1
Ratio service de la dette/exportations 8,4 8,9 9,0 11,6 14,9 14,4 12,3 10,5 11,2 10,5 8,9 5
VA de la dette extérieure CGE (milliards de dollars EU) 21124,6 23530,2 24457,4 25066,6 26007,6 27307,6 28390,1 31855,1 53847,1 0
(VAt - VAt-1/PIBt-1 (en pourcentage) 3,4 1,2 0,7 1,0 1,3 1,0 0,9 0,7
2023 2025 2027 2029 2031 2033
Déficit extérieur courant hors intérêts stabilisant le ratio d'endettement -1,9 2,1 1,8 3,5 4,6 4,3 3,3 2,6 3,0 4,0 6,3
Scénario
2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2033 2043 historique Projections
Dette du secteur public 1/ 48,1 52,1 58,1 59,3 59,4 58,6 57,7 56,6 55,6 44,3 32,6 38,0 53,7
Définition de la dette
dont : libellée en devises 31,4 32,2 35,8 36,8 35,8 34,4 33,5 33,0 32,2 25,3 20,1 22,9 31,3 Currency-based
extérieure/intérieure
dont : libellée en monnaie locale
Variation de la dette du secteur public 8,0 4,0 5,9 1,3 0,1 -0,8 -0,9 -1,1 -1,1 -2,0 -0,7
Existe-t-il une grande différence
Flux générateurs d'endettement identifiés 2,0 2,9 3,7 0,0 -0,7 -1,6 -1,4 -1,2 -1,2 -1,4 -0,3 1,0 -1,3 Yes
entre les deux critères?
Déficit primaire 3,6 3,0 4,6 3,0 1,9 0,8 0,9 0,8 0,9 -0,3 0,4 1,9 0,6
Recettes et dons 15,0 15,8 15,3 16,4 17,0 17,4 17,9 17,9 17,9 18,8 20,3 14,8 18,0
dont : dons 0,5 0,5 0,5 0,7 0,5 0,4 0,3 0,3 0,3 0,2 0,0 Dette du secteur public 1/
Dépenses primaires (hors intérêts) 18,6 18,8 19,9 19,4 18,9 18,1 18,8 18,7 18,7 18,5 20,7 16,7 18,6
Dynamique automatique de la dette -1,6 -0,1 -0,6 -3,0 -2,6 -2,4 -2,2 -2,0 -2,1 -1,1 -0,7 dont: en monnaie nationale
Contribution de l'écart de taux d'intérêt/croissance 0,6 -2,9 -3,8 -3,0 -2,6 -2,4 -2,2 -2,0 -2,1 -1,1 -0,7
dont: en monnaie étrangère
dont : contribution du taux d'intérêt réel moyen 1,3 0,3 -0,5 0,4 1,1 1,2 1,3 1,3 1,1 1,4 1,0
dont : contribution de la croissance du PIB réel -0,7 -3,1 -3,3 -3,4 -3,7 -3,6 -3,5 -3,3 -3,2 -2,5 -1,8 70
Contribution de la dépréciation du taux de change réel -2,2 2,8 3,2 ... ... ... ... ... ... ... ...
60
Autres flux générateurs d'endettement identifiés 0,0 0,0 -0,3 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -0,1 0,0
50
Produit des privatisations (négatif) 0,0 0,0 -0,3 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Comptabilisation des passifs implicites ou conditionnels 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 40
Allégement de la dette (Initiative PPTE et autres) 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 30
Autres (à préciser, par ex., recapitalisation bancaire) 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
20
Résiduel 6,0 1,2 2,2 1,3 0,8 0,8 0,4 0,1 0,1 -0,6 -0,4 2,3 0,0
10
Indicateurs de viabilité 0
VA de la dette du secteur public 2/ ... ... 52,2 53,1 53,0 52,1 51,0 50,0 49,0 38,5 28,2 2023 2025 2027 2029 2031 2033
Ratio VA de la dette public/recettes et dons (en %) … … 341,0 323,0 312,0 299,5 285,0 279,9 274,5 204,5 138,8
Ratio service de la dette/recettes et dons (en %) 3/ 32,4 32,8 41,5 42,8 46,8 46,9 37,1 32,6 29,4 19,0 12,5
Besoin de financement brut 4/ 8,4 8,1 10,6 10,0 9,8 8,9 7,5 6,6 6,1 3,3 2,9 dont: détenu par les résidents
Taux d'intérêt réel moyen sur la dette intérieure (en pourcentage) 4,5 2,7 2,7 2,4 3,1 3,4 3,6 3,9 3,4 3,5 3,7 3,3 3,4 1
Dépréciation du taux de change réel (en pourcentage, + dénote une dépréciation) -7,9 9,6 11,1 … ... ... ... ... ... ... ... 3,1 ... 1
1 n.a.
Taux d'inflation (déflateur du PIB, en pourcentage) 1,6 2,7 2,8 2,7 2,1 1,9 1,7 1,5 2,0 2,0 2,0 1,9 2,0
0
Croissance des dépenses primaires réelles (corrigée du déflateur du PIB, en %) 19,0 8,2 13,2 3,7 3,4 2,3 10,0 5,5 6,3 6,7 10,8 10,0 5,4 0
Déficit primaire stabilisant le ratio dette/PIB 5/ -4,4 -1,1 -1,3 1,7 1,8 1,5 1,8 1,9 1,9 1,8 1,1 -2,3 1,9 0
VA des passifs conditionnels (non inclus dans dette du secteur public) 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0
0
2023 2025 2027 2029 2031 2033
Sources : autorités nationales; estimations et projections des services.
1/ Indiquer la couverture du secteur public: Administration centrale plus administrations de sécurité sociale, banque centrale, dette garantie par l'État . Definition de la dette extériure/intérieure est Currency-based.
2/ Le ratio VA de la dette extérieure par rapport au PIB dans l’AVD publique diffère de l’AVD externe, l’ampleur des différences dépendant des projections de taux de change.
3/ Le service de la dette est égal à la somme des intérêts et de l'amortissement de la dette à moyen et long terme.
4/ Le besoin de financement brut est égal au déficit primaire plus le service de la dette plus l'encours de la dette à court terme à la fin de la période précédente et autres flux générateurs ou réducteurs d'endettement.
5/ Déficit primaire moins variation du ratio dette publique/PIB ((-) : excédent primaire), qui stabiliserait le ratio de la dette uniquement dans l'année en question.
CÔTE D’ IVOIRE
6/ Les moyennes historiques et les écarts types sont généralement calculés sur les 10 dernières années, pour autant que les données soient disponibles.
CÔTE D’IVOIRE
Ratio VA de la dette/PIB
Scénario de référence 53 53 52 51 50 49 47 45 43 40 39
A. Scénarios de rechange
A1.Principales variables à leur moyenne historique en 2023-2033 2/ 53 53 53 53 52 52 51 50 50 49 48
0 #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A
B. Tests paramétrés
B1. Croissance du PIB réel 53 56 58 58 58 58 57 55 54 53 52
B2. Solde primaire 53 54 57 55 54 53 51 49 46 44 42
B3. Exportations 53 56 60 59 58 56 54 52 49 46 43
B4. Autres flux 3/ 53 53 53 52 51 50 48 46 43 41 39
B5. Dépréciation 53 59 56 53 51 49 45 42 38 35 32
B6. Combinaison de B1-B5 53 52 53 52 51 49 47 45 42 40 37
C. Tests Adaptés
C1. Passifs éventuels combinés 53 61 60 59 57 56 54 52 49 47 45
C2. Catastrophes naturelles n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.
C3. Prix des produits de base 53 56 58 61 62 63 63 61 59 58 57
C4. Financement de marché 53 54 53 52 51 50 48 46 43 41 39
Ratio VA de la dette/recettes 2/
Scénario de référence 323 312 299 285 280 274 254 240 227 215 204
A. Scénarios de rechange
A1.Principales variables à leur moyenne historique en 2023-2033 2/ 323 313 306 294 292 290 275 269 265 260 257
0 43 39 30 21 16 14 15 14 14 13 11
B. Tests paramétrés
B1. Croissance du PIB réel 323 327 332 323 323 324 306 296 287 279 273
B2. Solde primaire 323 320 325 309 303 297 275 259 246 233 222
B3. Exportations 323 329 346 329 323 316 293 276 260 244 230
B4. Autres flux 3/ 323 314 304 289 284 278 258 243 230 217 207
B5. Dépréciation 323 348 324 299 285 272 244 224 204 186 171
B6. Combinaison de B1-B5 323 307 308 291 284 277 255 239 224 211 199
C. Tests Adaptés
C1. Passifs éventuels combinés 323 362 345 327 321 314 291 275 261 248 236
C2. Catastrophes naturelles n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.
C3. Prix des produits de base 323 371 377 379 379 375 347 327 317 307 300
C4. Financement de marché 323 315 305 290 286 280 259 244 231 218 208
Scénario de référence 43 47 47 37 33 29 29 26 25 22 19
A. Scénarios de rechange
A1.Principales variables à leur moyenne historique en 2023-2033 2/ 43 47 47 40 36 33 33 32 33 32 30
0 43 39 30 21 16 14 15 14 14 13 11
B. Tests paramétrés
B1. Croissance du PIB réel 43 49 52 44 40 37 37 35 34 32 29
B2. Solde primaire 43 47 51 45 37 32 31 28 27 25 22
B3. Exportations 43 47 47 39 34 31 30 29 29 26 22
B4. Autres flux 3/ 43 47 47 37 33 30 29 27 25 22 19
B5. Dépréciation 43 47 51 40 35 33 33 30 29 25 21
B6. Combinaison de B1-B5 43 45 47 41 34 29 29 26 25 22 19
C. Tests Adaptés
C1. Passifs éventuels combinés 43 47 70 47 38 33 32 29 27 24 21
C2. Catastrophes naturelles n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.
C3. Prix des produits de base 43 53 61 55 51 47 44 39 38 35 33
C4. Financement de marché 43 47 47 38 33 30 32 29 27 22 19
Tableau 4. Côte d’Ivoire : analyse de sensibilité pour les principaux indicateurs de la dette
publique, 2023–33
(en pourcentage)
2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030 2031 2032 2033
Ratio VA de la dette/PIB
Scénario de référence 53 53 52 51 50 49 47 45 43 40 39
A. Scénarios de rechange
A1.Principales variables à leur moyenne historique en 2023-2033 2/ 53 53 53 53 52 52 51 50 50 49 48
0 #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A
B. Tests paramétrés
B1. Croissance du PIB réel 53 56 58 58 58 58 57 55 54 53 52
B2. Solde primaire 53 54 57 55 54 53 51 49 46 44 42
B3. Exportations 53 56 60 59 58 56 54 52 49 46 43
B4. Autres flux 3/ 53 53 53 52 51 50 48 46 43 41 39
B5. Dépréciation 53 59 56 53 51 49 45 42 38 35 32
B6. Combinaison de B1-B5 53 52 53 52 51 49 47 45 42 40 37
C. Tests Adaptés
C1. Passifs éventuels combinés 53 61 60 59 57 56 54 52 49 47 45
C2. Catastrophes naturelles n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.
C3. Prix des produits de base 53 56 58 61 62 63 63 61 59 58 57
C4. Financement de marché 53 54 53 52 51 50 48 46 43 41 39
Ratio VA de la dette/recettes 2/
Scénario de référence 323 312 299 285 280 274 254 240 227 215 204
A. Scénarios de rechange
A1.Principales variables à leur moyenne historique en 2023-2033 2/ 323 313 306 294 292 290 275 269 265 260 257
0 43 39 30 21 16 14 15 14 14 13 11
B. Tests paramétrés
B1. Croissance du PIB réel 323 327 332 323 323 324 306 296 287 279 273
B2. Solde primaire 323 320 325 309 303 297 275 259 246 233 222
B3. Exportations 323 329 346 329 323 316 293 276 260 244 230
B4. Autres flux 3/ 323 314 304 289 284 278 258 243 230 217 207
B5. Dépréciation 323 348 324 299 285 272 244 224 204 186 171
B6. Combinaison de B1-B5 323 307 308 291 284 277 255 239 224 211 199
C. Tests Adaptés
C1. Passifs éventuels combinés 323 362 345 327 321 314 291 275 261 248 236
C2. Catastrophes naturelles n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.
C3. Prix des produits de base 323 371 377 379 379 375 347 327 317 307 300
C4. Financement de marché 323 315 305 290 286 280 259 244 231 218 208
Scénario de référence 43 47 47 37 33 29 29 26 25 22 19
A. Scénarios de rechange
A1.Principales variables à leur moyenne historique en 2023-2033 2/ 43 47 47 40 36 33 33 32 33 32 30
0 43 39 30 21 16 14 15 14 14 13 11
B. Tests paramétrés
B1. Croissance du PIB réel 43 49 52 44 40 37 37 35 34 32 29
B2. Solde primaire 43 47 51 45 37 32 31 28 27 25 22
B3. Exportations 43 47 47 39 34 31 30 29 29 26 22
B4. Autres flux 3/ 43 47 47 37 33 30 29 27 25 22 19
B5. Dépréciation 43 47 51 40 35 33 33 30 29 25 21
B6. Combinaison de B1-B5 43 45 47 41 34 29 29 26 25 22 19
C. Tests Adaptés
C1. Passifs éventuels combinés 43 47 70 47 38 33 32 29 27 24 21
C2. Catastrophes naturelles n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.
C3. Prix des produits de base 43 53 61 55 51 47 44 39 38 35 33
C4. Financement de marché 43 47 47 38 33 30 32 29 27 22 19
Grâce à des mesures vigoureuses, la Côte d’Ivoire a relativement mieux résisté aux chocs
que les pays comparables, malgré la détérioration de ses réserves intérieures et
extérieures. Dans un contexte difficile et afin de préserver les acquis obtenus de haute
lutte et poursuivre l’élan des réformes de transformation structurelle, les autorités
sollicitent un accord mixte au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) et un accord
de 40 mois au titre de la facilité élargie de crédit (FEC).
L’évolution économique récente a été marquée par la reprise post-COVID-19 et par les
mesures prises pour contenir la hausse des prix des carburants et des produits de première
nécessité due à la crise en Ukraine et aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement
occasionnées par la pandémie.
des prix à l’exportation des produits de base, de l’évolution de la guerre en Ukraine et des
retombées de l’insécurité au Sahel.
Dans le cadre de l’accord mixte MEDC/FEC, les autorités auraient pour objectif de
renforcer la stabilité macroéconomique à court terme, en reconstituant progressivement
les réserves intérieures et extérieures, tout en mettant en œuvre leur vaste programme de
transformation structurelle. Le programme est en accord avec le dernier PND et la Vision
Côte d’Ivoire 2030 et comporte des réformes de grande envergure visant à accroître la
résilience et à jeter les bases d’une croissance plus forte et plus inclusive.
Politiques budgétaires
En matière de politique budgétaire, les autorités ont pour objectif d’augmenter les
ressources nationales pour les dépenses prioritaires et celles consacrées aux secteurs
sociaux. Dans le cadre du programme, les principales mesures comprennent un vaste plan
de rééquilibrage budgétaire en début de période, afin d’assurer la viabilité des finances
publiques et de converger vers l’objectif de déficit régional de 3 % du PIB d’ici 2025.
En ce qui concerne les recettes, les autorités entendent appliquer des mesures
fiscales et d’administration des recettes qui devraient rapporter l’équivalent de 1,1 % du
PIB en 2023. Les principales interventions portent sur le rétablissement du mécanisme de
tarification automatique des produits pétroliers, la dématérialisation et les mesures
d’administration fiscale visant à élargir l’assiette fiscale, à lutter contre la fraude et à
accélérer le recouvrement des arriérés d’impôts. En s’appuyant sur l’assistance technique
du FMI, les autorités élaboreront et adopteront, d’ici fin mai 2024, une stratégie de
mobilisation des recettes à moyen terme afin de remédier aux insuffisances persistantes
du recouvrement des recettes et d’élargir durablement l’assiette fiscale. Ces mesures
devraient permettre d’augmenter les recettes d’environ 0,5 % supplémentaire du PIB par
an de 2024 à 2026.
principales initiatives retenues visent à créer davantage d’opportunités d’emploi pour les
femmes et les jeunes, en particulier par la formation professionnelle (PJGouv 2023–25).
Les autorités prévoient également de poursuivre le processus de réforme des budgets-
programmes et la rationalisation de la chaîne de la dépense, afin de réaliser des gains
d’efficacité supplémentaires.
Le système bancaire est resté solide, les ratios d’adéquation des fonds propres avoisinant
les 13 %, ce qui est supérieur au niveau fixé par les exigences prudentielles pour les
établissements de la région. Les autorités monétaires continueront de surveiller le secteur
bancaire afin de s’assurer de sa bonne santé.
Réformes structurelles
Dans le but d’améliorer le climat des affaires et de favoriser une croissance portée
par le secteur privé, les autorités prévoient de renforcer les réformes déjà en cours, de
rationaliser le fonctionnement de l’administration publique, de simplifier et de
dématérialiser les procédures d’établissement et d’enregistrement des entreprises, ainsi
que le registre des titres de propriété. S’agissant de la dématérialisation, les pouvoirs
publics ont lancé la plateforme en ligne e-fournisseur, qui a pour but de numériser
intégralement le processus de passation des marchés publics et d’en améliorer la
transparence. Elles ont également présenté plusieurs initiatives de promotion d’un
écosystème dynamique pour les PME, en particulier un guichet unique pour le
développement des entreprises, GUDE-CI, et PEPITE-CI 2030, avec des fonctions de
renforcement des capacités et de financement pour les PME. La création de pôles
industriels et agricoles sera également accélérée dans l’ensemble du pays. Des zones
industrielles spécifiques et deux des neuf pôles agricoles prévus sont d’ores et déjà en
cours de développement.
Les autorités prévoient également des réformes majeures pour améliorer l’efficacité des
entreprises publiques, par le renforcement du contrôle exercé par le conseil
d’administration, l’utilisation obligatoire d’un contrat de performance pour les PDG, ainsi
que la mise en place d’audits externes réguliers des opérations des entreprises publiques.
En outre, un consultant indépendant sera chargé d’une évaluation et de la formulation de
recommandations sur l’amélioration de la gouvernance des entreprises publiques. Dans le
secteur clé de l’électricité, les autorités prévoient d’augmenter les investissements pour
conforter la position de la Côte d’Ivoire comme pôle énergétique de la sous-région. Elles
entendent rétablir la solidité financière du secteur en réglant la question des arriérés
export accumulés par Énergies du Mali et des arriérés dus aux producteurs indépendants
d’électricité.
6
CONCLUSION
Sur la base des engagements pris par les autorités et au vu des mesures judicieuses
qu’elles ont su appliquer par le passé, nous souhaiterions que les administrateurs
apportent leur soutien aux demandes présentées par les autorités en vue de bénéficier
d’un accord élargi au titre du mécanisme élargi de crédit et d’un accord de 40 mois au
titre de la facilité élargie de crédit.