1CAFFA2023001
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RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
CONSULTATIONS DE 2023 AU TITRE DE L’ARTICLE IV
Mai 2023 ET DEMANDE D’ACCORD DE 38 MOIS AU TITRE DE LA
FACILITE ELARGIE DE CREDIT — COMMUNIQUÉ DE
PRESSE ; RAPPORT DES SERVICES ; DÉCLARATION DE
L’ADMINISTRATEUR POUR LA RÉPUBLIQUE
CENTRAFRICAINECENTRAFRICAINE
Dans le cadre des consultations de 2023 au titre de l’article IV et de la demande d’accord
de 38 mois au titre de la facilité élargie de crédit, les documents ci-après ont été publiés
et inclus dans le présent dossier :
• Le rapport des services du FMI établi par une équipe des services du FMI pour être
soumis à l’examen du conseil d’administration le 27 avril 2023. Ce rapport a été établi
à l’issue des entretiens qui ont pris fin le 3 mars 2023 avec les autorités centrafricaines
sur l’évolution et les politiques économiques. La rédaction du rapport, qui repose sur
les informations disponibles au moment de ces entretiens, a été achevée le 18 avril
2023.
• Une analyse de viabilité de la dette préparée par les services du FMI et de la Banque
mondiale.
• Un supplément des services du FMI qui met à jour les informations sur l’évolution
récente de l’économie.
Questions générales.
La politique de transparence du FMI autorise la suppression, dans les rapports des services
du FMI et autres documents publiés, d’informations délicates au regard des marchés et de
données qui divulgueraient de façon prématurée les intentions de politique économique
des autorités.
2
• Ce programme s’inscrit dans le cadre d’un effort coordonné des institutions financières
internationales (IFI) qui vise à soutenir le peuple centrafricain et à éviter une crise
humanitaire. Le programme comporte d’importantes dispositifs de sauvegardes et de
gouvernance permettant d’encadrer l’utilisation des ressources du FMI.
Dix ans après la guerre civile de 2013, la République centrafricaine fait face à une succession
de crises qui entraînent des difficultés exceptionnelles pour la population et placent le pays au
bord d’une crise humanitaire ponctuée par une situation d’insécurité alimentaire aiguë. La
RCA, où près de 80 % de la population vit dans la pauvreté, reste l’un des pays les plus
pauvres du monde.
Le programme soutenu par la FEC s’inscrit dans le cadre des efforts coordonnés déployés par
les IFI pour soutenir la population de la République centrafricaine. Il aidera le pays à répondre
à ses besoins persistants de financement et à maintenir les dépenses consacrées aux
services publics de base, notamment dans la santé et l’éducation. Selon le Bureau de
coordination de l’assistance humanitaire des Nations Unies (OCHA), 3,4 millions de
personnes – soit 56 % de la population – auront besoin d’assistance humanitaire et de
protection en 2023, ce qui représente une augmentation de 10 % par rapport à 2022.
2
À l'issue des débats du conseil d’administration, M. Kenji Okamura, directeur général adjoint
et président par intérim, a fait la déclaration suivante :
« La République centrafricaine (RCA) a été affectée par une conjugaison de chocs associés à
la pandémie de COVID-19, aux bouleversements de sa sécurité intérieure et à la guerre de la
Russie en Ukraine. De ce fait, ses besoins humanitaires ont fortement augmenté et la sécurité
alimentaire a continué de se détériorer, affectant jusqu’à 3 millions d’habitants.
« Avec la suspension de l’appui budgétaire des bailleurs de fonds, la RCA est confrontée à
des décisions de financement difficiles face à une situation où la demande de services publics
d’une population déjà en souffrance est la plus pressante, et où l’environnement extérieur
n’est pas favorable.
« Nous attendons des autorités qu’elles poursuivent la mise en œuvre de profondes réformes
budgétaires. La priorité est de renforcer l’administration des douanes et des impôts et de
rationaliser les exonérations fiscales afin d’accroître la mobilisation des recettes intérieures et
d’élargir l’enveloppe des dépenses sociales. Le programme soutenu par le FMI comporte
d’importantes dispositifs de sauvegardes et gouvernance permettant d’encadrer l’utilisation
des ressources du FMI destinées à aider le pays et sa population à éviter une crise
humanitaire.
« Les autorités continueront à coopérer avec les institutions régionales sur le projet Sango et
d’autres projets liés aux crypto-monnaies pour assurer la cohérence avec le cadre juridique de
la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
PIB à prix constants 1.0 1.0 0.5 2.2 3.0 3.8 3.8 3.7
PIB par habitant à prix constants -0.8 -1.0 -1.5 0.2 1.0 1.9 1.6 1.5
PIB à prix courants 2.8 4.3 6.9 9.1 7.2 6.4 6.3 6.2
Déflateur du PIB 1.9 3.3 6.4 6.7 4.1 2.5 2.4 2.4
IPC (fin de période) 1.8 2.7 7.9 4.4 2.5 2.9 2.4 2.5
Monnaie et crédit
Monnaie au sens large 11.5 14.6 2.5 3.6 4.0 5.6 3.2 6.4
Crédit à l'économie 8.5 -2.2 0.6 8.0 11.9 9.6 9.5 7.2
Secteur extérieur
Volume des exportations de
9.4 -5.3 2.6 9.0 5.2 9.0 5.4 8.9
marchandises
Volume des importations de
7.3 -11.5 -5.6 6.7 8.5 10.1 4.8 9.2
marchandises
Termes de l'échange -16.2 1.8 -9.4 12.4 10.3 7.8 2.8 10.2
Épargne nationale brute 10.7 4.6 1.9 6.7 8.2 10.6 12.5 13.9
Dont : transferts officiels 5.1 0.0 0.0 1.6 1.5 1.9 3.0 3.0
Épargne intérieure brute -0.5 -2.5 -5.4 -2.1 -0.8 1.3 2.1 3.5
Secteur privé 4.0 0.9 -1.5 1.0 1.1 2.3 2.4 3.5
Secteur privé 90.9 93.4 97.0 94.2 93.3 91.4 90.8 89.4
Investissement brut 18.9 15.7 14.9 15.3 16.0 17.5 17.8 18.5
Secteur privé 7.5 8.3 8.9 9.5 10.0 10.5 11.1 11.6
avec dons -8.2 -11.1 -13.0 -8.7 -7.9 -6.9 -5.3 -4.5
sans dons -14.9 -13.0 -15.0 -12.3 -11.4 -10.8 -10.3 -9.6
Balance globale des paiements -0.9 0.0 -8.0 -2.9 -2.3 -1.0 0.6 2.7
Situation financière de l'administration
centrale
Total des recettes (avec dons) 21.8 13.7 12.3 13.8 14.5 16.3 17.7 17.6
dont : recettes intérieures 9.2 8.8 7.8 7.9 8.8 9.9 10.5 10.7
Solde global
sans dons -16.0 -10.9 -9.9 -8.9 -8.1 -8.1 -7.1 -6.9
avec dons -3.4 -6.0 -5.3 -3.0 -2.4 -1.7 0.1 0.0
4
Dont : dette extérieure 34.0 34.4 34.2 32.0 30.8 29.9 28.9 27.7
RÉSUMÉ
Contexte. La République centrafricaine (RCA) est au bord de la crise humanitaire, avec une
exacerbation de l’insécurité alimentaire et une réduction dramatique de l’accès aux soins. Les
tensions sociales se multiplient, notamment sous la forme de grèves dans divers secteurs,
attisées par la crise du coût de la vie qui a fait suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les
tensions politiques, elles aussi, s’enveniment face au projet du président de briguer un
troisième mandat, ce qui nécessiterait une révision de la constitution. La suspension de l’aide
budgétaire en 2021, qui a privé l’État de financements équivalant à 5 % du PIB, se fait
maintenant durement ressentir en raison de l’épuisement des ressources financières,
incluant l’allocation de DTS de 2021. Les besoins durables de financement de la balance des
paiements empêchent l’État centrafricain de fournir des services publics de base à une
population déjà éprouvée. Dans ces circonstances, les autorités centrafricaines sont amenées
à solliciter l’aide financière du FMI.
Engagement du FMI. Les autorités ont demandé à bénéficier d’un accord de 38 mois au
titre de la Facilité Élargie de Crédit (FEC) pour 127,18 % de la quote-part (141,68 millions de
DTS ou 189,5 millions de dollars) afin de faire face aux besoins durables de financement de
la balance des paiements. L’accord FEC de 2019 a déraillé et a finalement expiré mi-2022. Un
Programme de Référence d’une durée de neuf mois (2022), visant à relancer un programme
donnant accès aux tranches supérieures de crédit, n’a pas pu être entièrement mené à bien,
mais des mesures correctives et des engagements pris récemment ont permis de progresser
dans l’implémentation et la crédibilité des politiques économiques.
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
FIGURES
1. Évolution récente de l’économie ______________________________________________________________ 30
2. Perspectives économiques à moyen terme, 2015–25 __________________________________________ 31
3. Indicateurs de la capacité de remboursement vis-à-vis les accords relatifs aux tranches
supérieures de crédit au titre du fonds fiduciaire RPC ___________________________________________ 33
TABLES
1. Principaux indicateurs économiques et financiers, 2020–27 ___________________________________ 34
2a. Opérations financières de l’État, 2020–27 (milliards de francs CFA) __________________________ 35
2b. Opérations financières de l’État, 2020–27 (en pourcentage du PIB) __________________________ 36
3. Situation monétaire, 2020–27 _________________________________________________________________ 37
4a. Balance des paiements, 2020–27 (milliards de francs CFA) ___________________________________ 38
4b. Balance des paiements, 2020–27 (en pourcentage du PIB)___________________________________ 39
5: Besoins de financement extérieur, 2020–27 ___________________________________________________ 40
6. Indicateurs de solidité financière, 2015–2022 _________________________________________________ 41
7. Critère de performance quantitatif dans le cadre du programme de référence, 2021 et 2022 _ 42
8. Repères structurels du programme de référence pour fin février 2022 ________________________ 43
10. Indicateurs de la capacité à rembourser le FMI, 2023–33 ____________________________________ 45
11. Synthèse du programme d’emprunts extérieurs _____________________________________________ 46
9. Proposition de calendrier des décaissements, 2023–26 _______________________________________ 44
ANNEXES
I. RCA–État de mise en œuvre des recommandations résultant de la mission de 2018 au titre de
l’article IV ________________________________________________________________________________________ 47
II. Matrice d’évaluation des risques _____________________________________________________________ 50
III. Évaluation du secteur extérieur _______________________________________________________________ 53
APPENDICES
1. Lettre d’Intention______________________________________________________________________________ 58
Pièce jointe I. Mémorandum de politiques économiques et __________________________________ 60
Pièce jointe II. Protocole d’Accord Technique ________________________________________________ 74
Graphique 1 du texte. Carte de l’insécurité alimentaire aiguë aux niveaux de Crise (orange) et
d’Urgence (rouge)
(sept. 2022–mars 2023 c. prévisions pour avril–août 2023)
Source : « Coup d’œil sur la situation », Classification intégrée des phases de la sécurité alimentaire , sept. 2022–août 2023
2. La RCA doit parvenir à une stabilisation sur plusieurs fronts — la paix, la sécurité,
l’aide humanitaire et la situation macroéconomique — et n’est toujours pas en mesure de le
faire sans un soutien international. Après la guerre civile de 2013, une opération
multidimensionnelle de maintien de la paix des Nations Unies (MINUSCA) a été déployée en 2014
dans le cadre d’une initiative internationale beaucoup plus large visant à aider la RCA à s’installer
dans une paix durable. Par la suite, la Conférence de Bruxelles du 17 novembre 2016 a permis de
mobiliser les bailleurs pour financer le Plan de Relèvement et de Consolidation de la Paix (RCPCA)
en complément de programmes avec les IFI — dont l’accord FEC approuvé le 20 juillet 2016. Le
14 novembre 2022, le Conseil de sécurité des Nations Unies a renouvelé le mandat de la MINUSCA
tout en reconnaissant la nécessité de continuer à soutenir la RCA. Sur le front de la sécurité
alimentaire, le PAM continue d’assurer la première ligne de défense.
• Croissance. Après des résultats en demi-teinte en 2020-21, l’économie devrait connaître une
modeste croissance de 0,5 %, imputable essentiellement aux secteurs de la sylviculture, des
activités extractives, de l’hôtellerie et des télécommunications. Toutefois, les pénuries de
carburant ont eu des répercussions néfastes sur les secteurs des transports et de l’industrie
manufacturière.
• Inflation. La hausse des prix des denrées alimentaires a poussé l’inflation annuelle globale à
7,6 % en décembre 2022, contre 2,0 % un an plus tôt, soit le taux le plus élevé de la région
CEMAC. Les tensions inflationnistes se sont poursuivies au premier trimestre de 2023 compte
tenu de la forte augmentation du prix des carburants à la pompe.
mai-22
févr.-22
mars-22
avr.-22
juin-22
juil.-22
oct.-22
sept.-22
nov.-22
janv.-22
août-22
l’année, le Trésor avait presque épuisé son solde de
trésorerie, avait utilisé une bonne partie de Sources : autorités centrafricaines ; estimations des
l’allocation de DTS (50,5 milliards de francs CFA), et services du FMI.
levé des fonds sur le marché intérieur pour 46 milliards de francs CFA.
• Dette publique. Le ratio dette publique/PIB devrait atteindre 51,9 % à la fin de 2022,
principalement en raison de l’utilisation du reste de l’allocation de DTS, d’une émission nette
d’obligations souveraines de 31,7 milliards de francs CFA et de la dépréciation du franc CFA par
rapport au dollar américain.
• Stabilité bancaire. Les indicateurs combinés de solidité financière restent globalement adéquats,
avec une certaine hétérogénéité, mais les indicateurs de liquidité se sont détériorés depuis la fin
de 2021. Les prêts non productifs (PNP) restent élevés, à 14,8 %, à la fin d’avril 2022. Une seule
banque commerciale a un ratio d’adéquation des fonds propres se rapprochant du minimum
réglementaire et n’a pas encore mis en œuvre de mesures de recapitalisation et de
recouvrement des avoirs.
• Évaluation externe. La position extérieure est nettement plus faible que ne le laissent supposer
les paramètres fondamentaux à moyen terme et les paramètres de politiques publiques
souhaitables (annexe III), ce qui s’explique en grande partie par l’épuisement des ressources
financières et par un manque important de compétitivité, aggravés par les chocs sur les prix des
produits de base.
PERSPECTIVES ET RISQUES
6. Les perspectives à moyen terme sont très incertaines. Le scénario de référence suppose
une reprise partielle de l’appui budgétaire et un renforcement sensible des politiques publiques,
selon les engagements pris dans le cadre du programme. La croissance du PIB réel devrait remonter
à 2,2 % en 2023, en partie grâce à l’effet de base et à un ajustement des politiques ouvrant la voie à
une amélioration de l’approvisionnement en carburants. L’inflation devrait atteindre 6,3 % en
moyenne en 2023, un chiffre supérieur à l’objectif de 3 % fixé par la CEMAC. À moyen terme, la
croissance pourrait être de 3,6 % en moyenne entre 2024 et 2027 et l’inflation devrait être inférieure
à l’objectif régional et converger vers 2,5 % à partir de 2026. En supposant que les autorités mettent
en œuvre les objectifs budgétaires de leur programme à moyen terme, le déficit primaire intérieur
tomberait à environ 1,4 % du PIB en 2027, le déficit du compte courant extérieur s’amenuisant
concomitamment pour redescendre à 4,5 % en 2027.
7. La RCA reste exposée à des risques élevés de surendettement extérieur et global. Les
projections sont celles d’une dette publique viable, malgré des risques pour la liquidité élevés,
attestés par certains indicateurs de la dette, dans l’éventualité d’une insuffisance de l’aide des
bailleurs et de l’accès au marché national ou régional. Par rapport à la précédente analyse de
viabilité de la dette, la dette intérieure a augmenté en l’absence d’aide budgétaire des bailleurs et en
raison de besoins de financement plus importants, mais le ratio de la dette publique au PIB reste
inférieur au seuil applicable. Les indicateurs de solvabilité relatifs à la dette extérieure sont eux aussi
inférieurs aux seuils, tandis que ses indicateurs de liquidité (service de la dette rapporté aux
exportations et rapporté aux recettes) franchissent les seuils pendant cinq années à compter de
2023, principalement en raison de l’arrivée à échéance des obligations envers le FMI. Les projections
pour la balance des paiements indiquent un écart de financement d’environ 3,5 à 4,5 % du PIB par
an. On assume que les autorités seront en mesure de mobiliser suffisamment de financement auprès
des IFI, FMI compris, ou sur le marché régional, voire les deux. L’écart de financement projeté est
nettement inférieur à la moyenne de l’appui budgétaire au cours des derniers exercices, soit 6 % du
PIB, du fait d’un important ajustement axé sur les recettes.
• L’incapacité à mobiliser l’aide concessionnelle des bailleurs dans des proportions suffisantes
pour couvrir le déficit de la balance des paiements.
• Un resserrement plus important que prévu des conditions financières régionales et mondiales,
qui limiterait la capacité de l’État à emprunter localement.
• Le risque bien réel que les chocs susmentionnés, compte tenu de la situation extrêmement
fragile de la RCA, fassent basculer le pays dans une crise profonde, l’État étant incapable de
fournir les services de base ou de payer ses fonctionnaires. Dans cette situation, des arriérés
intérieurs et extérieurs pourraient apparaître.
9. Les autorités sont globalement d’accord avec les perspectives et risques recensés, et
sont déterminées à poursuivre les efforts de paix et les initiatives diplomatiques nécessaires,
tout en faisant preuve de prudence budgétaire. Les autorités reconnaissent la fragilité de la
dynamique de la dette et les conséquences d’une absence ou d’une insuffisance d’aide budgétaire.
Ainsi, elles affirment qu’il convient de maintenir une politique budgétaire prudente tout en
redoublant d’efforts pour augmenter les recettes intérieures et améliorer la transparence budgétaire.
Les autorités poursuivront les discussions avec les bailleurs afin de débloquer l’appui budgétaire qui
reste indispensable. Elles ont accepté la recommandation des services du FMI de mettre en œuvre
des réformes macroéconomiques, notamment en ce qui concerne la mobilisation des recettes, la
gouvernance, la gestion des dépenses et l’amélioration du climat des affaires. Les autorités ont
indiqué que la transition vers un nouvel accord FEC était une évolution bienvenue qui leur
permettrait de bénéficier de financements pour soutenir les réformes transformationnelles, ainsi que
du rôle catalyseur du FMI.
10. L’orientation budgétaire serait encore resserrée en 2023. La loi de finances 2023 prévoit
une réduction du déficit primaire intérieur de 0,9 % du PIB, compatible avec des moyens de
financement limités. Les recettes intérieures devraient augmenter à 7,9 % du PIB (131,7 milliards de
francs CFA), contre 7,8 % (119,0 milliards de francs CFA) en 2022, grâce à un rebond de l’activité
économique et à un train de mesures axées sur les recettes. Du côté des dépenses intérieures, la loi
de finances prévoit un ajustement des dépenses primaires équivalant à 0,7 % du PIB (à 11,5 % du
PIB contre 12,2 % en 2022), pesant principalement sur les biens et services et sur les investissements
financés par ressources intérieures. Les autorités se sont engagées à donner la priorité aux dépenses
primaires intérieures afin d’atténuer les difficultés pour les citoyens vulnérables et de préserver les
fonctions essentielles de l’État, notamment le maintien de la sécurité.
11. Le rééquilibrage budgétaire en 2023 est axé sur les recettes. Les autorités ont pris des
mesures relatives à la collecte des recettes — principalement dans la fiscalité des
télécommunications et du tabac — et à leur administration, dont elles attendent environ
18,5 milliards de francs CFA (1,1 % du PIB) supplémentaires. Après celui de janvier, qui a entraîné
une modeste augmentation des recettes, les autorités prévoient d’autres ajustements des prix des
carburants, notamment pour décourager les importations du marché noir ; ils devraient générer
environ 15 milliards de francs CFA (0,9 % du PIB ; voir la section C). En l’absence de ces mesures, les
recettes intérieures s’effondreraient à 5,9 % du PIB en 2023 dans le scénario de référence.
Tableau 1 du texte. République centrafricaine – Mesures axées sur les recettes adoptées dans
la loi de finances 2023 et ajustement des prix des carburants
Recettes
attendues
Recettes attendues
Mesure (en
(en milliards de francs CFA)
pourcentage
du PIB)
Plage A – Nouveaux prélèvements ou modification des taux
Fiscalité des télécommunications 6,0 0,36
Fiscalité du tabac 4,0 0,24
Rationalisation des exonérations fiscales 1,0 0,06
Application de la taxe extérieure commune fixée par la
0,33 0,02
CEMAC
Plage B – Administration de l’impôt et discipline fiscale
Transférer au CUT les petites recettes perçues par les
4,0 0,24
ministères
Autres mesures d’administration des recettes et de
3,2 0,19
discipline fiscale
Plage C – Ajustement du prix des carburants
Taxes sur les produits pétroliers 15,0 0,90
Total 33,5 2,0
Sources : estimations et projections des services du FMI.
12. Les possibilités de financement restent limitées. La Banque mondiale poursuit une
opération d’environ 50 millions de dollars pour garantir la provision de services sociaux, dont
28 millions devraient être décaissés en 2023, tandis que l’Union européenne continue de différer son
appui budgétaire pour 2023 et le moyen terme. Le nouvel accord FEC permettrait le déblocage d’un
appui budgétaire de la BAD de l’ordre d’environ 14 millions de dollars en 2023. La RCA prévoit de
lever 38,2 milliards de FCFA (2,3 % du PIB) en valeur nette sur les marchés intérieur et régional.
Finalement, le nouvel accord FEC devrait couvrir le déficit de financement équivalant à 38,5 millions
de dollars en 2023. Dans le cas où le financement extérieur prévu ne se concrétiserait pas, l’État
s’emploierait à combler le déficit par des émissions de dette intérieure, cela à des taux d’intérêt
élevés.
13. Les perspectives budgétaires à moyen terme dépendent d’un ajustement substantiel
axé sur les recettes et de la mobilisation de financements suffisants. La stratégie budgétaire à
moyen terme se concentre sur l’amélioration de la collecte des recettes, la réforme de la gestion des
finances publiques et le renforcement de l’efficacité des dépenses. De 3,6 % en 2023, le déficit
budgétaire primaire devrait diminuer progressivement jusqu’à environ 1,4 % du PIB en 2027 et la
dette publique devrait descendre à 43,2 % du PIB. Les recettes intérieures sont supposées
augmenter progressivement, d’environ 0,9 % du PIB par an. L’amélioration du recouvrement des
recettes devrait se faire par la mise en œuvre de réformes budgétaires structurelles consistant en
particulier à rationaliser les taxes parafiscales, à supprimer certaines exonérations fiscales et
douanières, et à renforcer l’administration des impôts et des douanes grâce aux activités de
développement des capacités poursuivies par le FMI.
14. Par ailleurs, la reprise de l’appui budgétaire nécessite des améliorations en matière de
gouvernance et de transparence budgétaire. Les mesures visant à débloquer le financement des
bailleurs comprennent, mais ne sont pas limitées à, la fourniture d’informations détaillées sur
l’exécution du budget, l’engagement que les entités sanctionnées ne seront pas financées par le
budget ou d’autres sources publiques, le rétablissement des réunions mensuelles du comité du
Trésor avec les partenaires techniques et financières, et la publication des résultats de l’évaluation
de gestion des finances publiques (PEFA) en cours.
15. Les risques budgétaires sont élevés, mais les autorités sont prêtes à prendre des
mesures d’urgence. Si les conditions de financement se détériorent, les autorités ajusteront le
déficit primaire intérieur proportionnellement et à la hauteur de 0,75 % du PIB au maximum
— 0,55 % sur les recettes intérieures et 0,2 % sur les dépenses primaires intérieures — à mettre en
œuvre dans la loi de finances rectificative de juillet. En ce qui concerne les recettes, le plan prévoit
des accises plus élevées sur certains produits, l’accélération de certains aspects de la réforme
portant sur le transfert au CUT des recettes perçues par divers ministères et organismes, des
mesures administratives, telles que l’application du régime d’exonération de la TVA et de
l’assujettissement à l’impôt. Les autorités continuent de chercher d’autres alternatives pour des
mesures axées sur les recettes à mettre en œuvre dans la loi de finances rectificative. En ce qui
concerne les dépenses, le plan prévoit de réduire les frais de déplacement des missions et d’autres
investissements non prioritaires financés au niveau national, bien qu’il existe peu de marge de
manœuvre dans le budget. Un facteur de hausse éventuel est le montant des dividendes à verser
par la BEAC, qui devrait être connu pendant le 2ème trimestre de 2023. Au cas où le financement de
la Banque mondiale s’avérait insuffisant dans le moyen terme, les autorités se sont engagées à
introduire une réduction supplémentaire des dépenses non-prioritaires et à augmenter les recettes.
De plus, les autorités continueront leurs efforts pour attirer du financement des bailleurs,
particulièrement par des mesures pour déraciner la corruption et promouvoir la transparence,
semblable aux changements récents de personnel dans le Ministère des Finances et les douanes.
16. Les autorités reconnaissent que la viabilité du budget à court et moyen termes
nécessite des réformes budgétaires et des initiatives diplomatiques. À cette fin, elles ont adopté
un ensemble de mesures axées sur les recettes dans la loi de finances 2023 et se sont engagées à
mettre en œuvre d’autres mesures budgétaires à l’avenir. Elles se sont aussi engagées à poursuivre
les discussions avec les principaux bailleurs dans l’espoir de parvenir à un accord pour débloquer
leur financement. Les autorités reconnaissent l’ampleur des risques budgétaires, notamment
l’accumulation d’arriérés intérieurs et extérieurs. Elles ont préparé un plan d’urgence qui sera mis en
œuvre dans la loi de finances rectificative de juillet, au cas où le financement serait insuffisant au
cours du premier semestre. Les autorités se sont engagées à donner la priorité aux dépenses
primaires intérieures afin d’atténuer les difficultés pour les citoyens vulnérables et de préserver les
fonctions essentielles de l’État, notamment le maintien de la sécurité. Compte tenu du risque élevé
de surendettement de la RCA et de l’incertitude considérable entourant les perspectives
économiques, les autorités ont convenu de faire preuve de prudence lorsqu’il s’agit de contracter de
nouveaux emprunts extérieurs, en privilégiant les financements sous forme de dons, les possibilités
de financement avec des prêts concessionnels étant limitées.
juil.-21
avr.-19
juil.-19
oct.-19
avr.-20
juil.-20
oct.-20
avr.-21
oct.-21
avr.-22
juil.-22
oct.-22
janv.-19
janv.-20
janv.-21
janv.-22
de l’objectif de réserves ou de dérapages
budgétaires dans la région. Source : BEAC
18. Les rendements des titres publics devraient rester élevés. Les rendements souverains de
la RCA sont les plus élevés de la région ; cela tient à des raisons idiosyncratiques, et non à
l’orientation de la politique monétaire de la BEAC. Les rendements des titres publics centrafricains
sont montés en 2021, lorsque le pays a commencé à émettre sur le marché régional, et restent
élevés dans l’ensemble de la courbe.
20. Bien que les indicateurs de solidité financière restent globalement adéquats, le secteur
bancaire est encore confronté à certains défis. Les créances improductives étaient encore élevées
à la fin de décembre 2022, à 12,4% du total des prêts bruts. Étant donné que le ratio des prêts non
productifs (PNP) d’une banque commerciale est supérieur à 20 % et que le niveau de PNP est élevé
dans l’ensemble du système bancaire, il est nécessaire d’appliquer rapidement les mesures de
recouvrement d’actifs. En outre, d’autres mesures, telles qu’un plan d’action sur les prêts
improductifs comme dans d’autres pays de la CEMAC, venant compléter celles de l’autorité
régionale de supervision, sont justifiées.
21. Les autorités ont noté le niveau élevé du coût des emprunts, dû à des facteurs
idiosyncrasiques. Elles ont également reconnu qu’il fallait étendre la base d’investisseurs afin
d’accéder davantage aux financements intérieurs. Les autorités conviennent de la nécessité de
concentrer en début de programme les émissions intérieures pour une meilleure prévisibilité de
l’exécution du budget. Finalement, elles ont admis que des mesures de recouvrement d’actifs étaient
nécessaires pour réduire le ratio de PNP de la banque concernée.
C. Politiques structurelles
22. La lutte contre les pénuries de carburant revêt une importance macroéconomique.
Depuis juin 2022, les pénuries de carburant ont fait ralentir l’activité économique et chuter les
recettes de l’État — avec une contraction de 95 % pour celles liées aux hydrocarbures —, perturbé
l’aide humanitaire et affaibli la sécurité dans
certaines parties du pays. Au second semestre de Graphique 5 du texte. Encours des titres
2022, l’offre sur le marché officiel s’est tarie, l’État publics, à la fin d’octobre 2022
n’ayant pas les moyens de compenser les (Mensuel ; en milliards de francs CFA)
100
importateurs agrées, en raison de l’écart croissant
Thousands
90
entre les prix intérieurs et les prix internationaux. 80 BTA
OTA
Les autorités avaient en effet rejeté d’augmenter 70
60
les prix intérieurs, même si les importateurs ont 50
bénéficié d’une certaine indulgence et ont pu 40
30
approvisionner le marché parallèle à un prix deux
20
fois plus élevé que le prix officiel. 10
0
janv.-23
janv.-19
janv.-20
janv.-21
janv.-22
janv.-24
juil.-18
juil.-19
juil.-20
juil.-21
juil.-22
juil.-23
juil.-24
est indispensable. Le 3 janvier 2023, les autorités ont augmenté le prix de tous les produits
pétroliers — sans mettre en œuvre des mesures de mitigation, faute de ressources. Les prix officiels
du diesel, du super et du pétrole lampant ont ainsi bondi, respectivement, de 70 % (à 1 450 FCFA),
50 % (à 1 300 FCFA) et 78 % (à 1 150 FCFA). Cela n’a toutefois entraîné qu’une modeste hausse des
recettes, en raison de la concurrence persistante du marché noir, qui propose des prix plus bas. La
réforme devrait combler les lacunes existantes dans la structure des prix et du marché tout en
conciliant trois objectifs, à savoir : i) préserver les recettes pétrolières du pays ; ii) garantir la
disponibilité d’un carburant de bonne qualité pour tous les citoyens ; iii) protéger les plus
vulnérables.
24. Le succès de la réforme dépend de la levée des obstacles du côté de l’offre et d’une
meilleure communication. Pour que la réforme réussisse, il sera nécessaire i) d’inclure toutes les
parties prenantes ; ii) d’élaborer une campagne de communication ; iii) de mettre en place des
mesures de mitigation ; iv) d’assurer la continuité de l’approvisionnement en carburants. Pour éviter
les pénuries de carburant au cours du premier semestre de 2023, les autorités doivent mettre un
terme aux perturbations des échanges commerciaux dans le couloir Douala-Bangui et inciter les
pays voisins à supprimer les obstacles à l’exportation.
25. Les autorités ont reconnu la nécessité de réformer le marché des carburants. Elles ont
admis que les pénuries de carburant avaient des conséquences économiques indésirables,
notamment une croissance moindre et une baisse des recettes pétrolières et non pétrolières, et que
les prix officiels élevés encourageaient le marché noir en le rendant plus lucratif. Finalement, les
autorités sont globalement d’accord avec la plupart des recommandations du FMI en matière
d’assistance technique visant à concevoir un marché des carburants durable et efficace, tout en
protégeant les plus vulnérables.
26. Les récents chocs sur les prix des denrées alimentaires et des carburants ont déclenché
une nouvelle vague de pénuries alimentaires en RCA, exacerbant les causes structurelles
préexistantes de l’insécurité alimentaire (« Selected Issues »). D’avril à août 2022, environ
2,4 millions de Centrafricains ont connu une insécurité alimentaire « aiguë », 27 % d’entre eux
s’étant trouvés dans une situation « d’urgence » alimentaire. Ce nombre devrait passer à 2,7 millions
entre septembre 2022 et mars 2023 et pourrait atteindre 3 millions (61 % de la population) entre
avril et août 2023. Une telle détérioration est à mettre au compte de l’augmentation des coûts de
transport, de l’aggravation de la pénurie de carburant et de la hausse des prix des denrées
alimentaires. Des pénuries de carburant ont commencé à apparaître en RCA avec l’augmentation
des prix mondiaux des carburants en 2022, ce qui a renchéri le coût du transport pour les agences
humanitaires et pénalisé les opérations de secours. Cette récente détérioration vient s’ajouter aux
causes structurelles préexistantes de l’insécurité alimentaire, notamment les déplacements de la
population à l’intérieur du pays avec le prolongement du conflit, la faible productivité agricole et les
chocs climatiques récurrents.
Relèvement rapide
40 Éducation
Télécommunications d’urgence
30 Sécurité alimentaire
100 Santé
20 Logistique
Multisectoriel
50 Pas précisé
10 Nutrition
Autres
0 0 Protection
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Protection - protection de l’enfance
Assainissement et hygiène
Part des dépenses humanitaires totales (pourcentage, éch. de droite) Secteurs multiples (partagés)
Source : Bureau de la coordination des affaires Source : Bureau de la coordination des affaires
humanitaires (OCHA) des Nations Unies. humanitaires (OCHA) des Nations Unies.
27. En l’absence d’un système de protection sociale, l’assistance alimentaire à court terme
dépend fortement de l’aide humanitaire ; les programmes à plus long terme, eux, dépendent
du financement de projets par les bailleurs. Le Programme alimentaire mondial (PAM) est un
acteur majeur pour l’assistance à court terme, principalement par le biais de son programme d’aide
alimentaire inconditionnelle, qui comprend la distribution de denrées alimentaires et des transferts
en espèces. Le programme représente près des deux tiers de l’ensemble des opérations du PAM,
que l’on estime à environ 90 millions de dollars par an en moyenne pour la période de 2019 à 2021.
Un autre programme est le projet PACAD de la Banque mondiale1 (16 millions de dollars) approuvé
en 2021, qui permet le paiement numérique sur téléphone mobile de transferts monétaires ciblés
aux ménages déplacés et aux personnes touchées par la pandémie et les inondations. En outre, la
BAD a approuvé un don de 5,4 millions de dollars en juillet 2022 afin de stimuler la production et
d’éviter d’éventuelles pénuries alimentaires. Les programmes à plus long terme comprennent un
projet de relance agricole (25 millions de dollars pour la période 2019–24) de la Banque mondiale, et
le projet de réponse aux crises alimentaires d’urgence (50 millions de dollars pour 2021–24) mis en
œuvre en coordination avec le PAM et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO).
28. La protection des retraités et des étudiants vulnérables peut contribuer à atténuer
l’incidence de l’insécurité alimentaire, en complétant l’action des organisations humanitaires
en faveur d’autres groupes. Malgré l’absence d’un système de protection sociale, la RCA alloue
des ressources provenant du budget aux groupes vulnérables tels que les retraités et les étudiants
en situation de précarité. Il est possible de soutenir l’État par une aide budgétaire directe
supplémentaire qui permettrait de libérer davantage de ressources pour ces groupes, qui ne sont
1Le Projet d‘appui aux Communautés affectées par le déplacement (PACAD) est un programme entièrement financé
par la Banque mondiale en partenariat avec l’État. Il est mis en œuvre depuis mai 2021 et devrait s’achever en juin
2023.
généralement pas ciblés par les agences humanitaires. Les retraités font partie des groupes de
population les plus vulnérables en raison du niveau extrêmement faible des pensions mensuelles et
de l’impossibilité dans laquelle ils sont, à un âge avancé, d’avoir une activité complémentaire. Il y a
de fortes chances pour que le taux de pauvreté soit élevé chez les personnes âgées si l’on considère
que plus de 70 % de la population vit en dessous du seuil international de pauvreté. À l’autre
extrémité de la pyramide des âges, les étudiants subissent de plein fouet l’arrêt du versement des
bourses depuis 2020. Si l’on n’y remédie pas, cela pourrait augmenter le taux d’abandon
universitaire, ce qui se traduirait par une perte de capital humain. Cela reviendrait aussi à un
gaspillage des ressources budgétaires allouées précédemment aux bourses.
30. Les autorités ont reconnu que la sécurité alimentaire était une question transversale,
et souligné que l’aide internationale et l’appui budgétaire restaient essentiels. Elles ont indiqué
que l’option éventuelle d’utiliser l’appui budgétaire pour financer l’aide alimentaire gérée par
d’autres agences humanitaires devrait prendre en considération les coûts de fonctionnement d’un
tel accord. Elles ont également noté qu’un tel accord ne permettrait pas de créer au sein de
l’administration les capacités pour gérer des projets connexes à l’avenir. Dans ce contexte, elles ont
exprimé leur préférence pour une aide budgétaire directe visant la protection des groupes
vulnérables qui ne sont pas ciblés par les agences humanitaires, tels que les retraités et les étudiants.
Elles ont noté que l’unité de gestion des fonds des bailleurs au sein du ministère des Finances
pourrait contribuer à garantir une utilisation saine et transparente de l’aide budgétaire.
31. Les réformes et initiatives en matière de gestion des finances publiques progressent
bien.
• Les tableaux de situation budgétaire des premier, deuxième et troisième trimestre de 20222 ont
été publiés en ligne. Ils ont été préparés selon le format proposé par les services du FMI, qui
permet une analyse plus détaillée et plus cohérente de la situation budgétaire.
• La consolidation du compte unique du Trésor (CUT) progresse à un bon rythme, grâce à l’appui
technique apporté par les services du FMI. Le projet de convention entre la BEAC et le Trésor
pour la gestion du CUT est bien avancé. Toutefois, certaines annexes importantes relatives à
l’architecture du CUT, à la liste de ses sous-comptes et à son champ d’application doivent être
achevées avant la signature de la convention. Celle-ci devrait être signée au cours du premier
semestre de 2023.
• Conformément aux recommandations issues de l’audit des trois entreprises publiques (ENERCA,
SODECA et SOCATEL), le plan d’apurement des arriérés a été élaboré, mais sa mise en œuvre
reste problématique en raison du manque de flux de trésorerie auquel est confronté l’État.
• Pour augmenter le recouvrement des impôts, les autorités ont élaboré un plan qui permettra à
l’État de percevoir 2,7 milliards de francs CFA d’impôts supplémentaires. Le plan comprend :
i) l’application de l’arrêté ministériel rendant obligatoire l’utilisation systématique par les
grandes entreprises du système de télédéclaration fiscale ; ii) la pénalité de 10 % (sur la valeur
des importations) et un minimum de 1 million de francs CFA en paiement de redevances pour
les importateurs non-inscrits au registre des contribuables de la Direction générale des impôts
(DGI) ; iii) le recouvrement des sommes dues par tous les importateurs et bénéficiaires de
marchés publics qui ne sont pas à jour de leurs obligations fiscales ; iv) une mission conjointe
entre la DGI, la Direction des douanes et la Direction du commerce dans les quartiers de la ville
de Bangui.
• La Direction des douanes a commencé à mettre en œuvre les mesures suivantes en 2023 :
i) application du tarif extérieur commun de la CEMAC ; ii) application des taux d’imposition
correspondant aux activités de codes 800 et 200 de la nomenclature du Code des douanes,
précédemment exonérées, et iii) création du code 900 pour la gestion des exonérations dans le
secteur extractif.
• Un accord a été signé avec l’UE pour adopter le nouveau logiciel douanier SYDONIA World. Il
permettra un échange sécurisé d’informations entre les systèmes utilisés par la direction des
douanes et la direction d’impôts, facilitant ainsi le recours à un numéro d’identification fiscale
(NIF) unique. Les autorités prévoient de passer à ce système au cours du second semestre
de 2023.
• Le projet de loi anti-corruption — qui est conforme aux recommandations des services du FMI
et aux exigences de la Convention des Nations Unies contre la corruption (CNUCC) — a été
soumis à l’Assemblée nationale le 4 février 2022, mais le texte n’a pas encore été adoptée par le
Parlement.
• Les autorités poursuivent la révision du code minier et intègrent les recommandations des
partenaires techniques et financiers. Le nouveau code minier vise à être pleinement conforme
aux recommandations des partenaires techniques, notamment en ce qui concerne les normes de
LBC-FT et la réglementation des changes de la CEMAC.
37. La législation d’avril 2022 accordant le statut de monnaie légale aux cryptoactifs et
garantissant leur convertibilité a révélé de nombreux risques et présenté des questions
juridiques. Elle va à l’encontre du droit exclusif de la BEAC de battre monnaie dans l’union
monétaire et donne lieu à une série de risques en matière macro-budgétaire ou encore de stabilité
financière et d’intégrité financière. À moins d’une harmonisation complète du cadre juridique de la
RCA sur les cryptoactifs avec celui de la CEMAC, les institutions financières centrafricaines seront
confrontées à un conflit de lois qui pourrait amener la Commission bancaire de l’Afrique centrale
(COBAC) à prendre des mesures, et faire peser de risques sur leurs activités et sur le système
financier plus largement. Les risques budgétaires découleraient de passifs éventuels liés à tout
mécanisme de « convertibilité » approuvé par l’État entre les cryptoactifs et la monnaie légale
existante, ainsi que de la fragilité des recettes publiques si les obligations fiscales sont acquittées
sous forme de cryptoactifs. La « cryptoïsation » risque également d’affaiblir l’efficacité de la
réglementation des changes dans l’union monétaire.
38. La RCA a également lancé sa propre cryptomonnaie dans le cadre du projet Sango. En
juillet 2022, la RCA dévoilait le projet Sango, destiné à remodeler l’économie du pays par le biais de
la cryptoïsation, et commençait l’émission de son cryptoactif « national », la cryptomonnaie
Sango Coin3 (voir SIP). La Cour constitutionnelle ayant depuis invalidé une partie du projet en
jugeant « anticonstitutionnel » tout ce qui a trait à « la vente de la nationalité centrafricaine [...], de
l’e-résidence, [...] de la terre et des richesses naturelles », la mise en œuvre du projet est au point
mort. Jusqu’à présent, on estime que moins de 2 millions de dollars de Sango Coin ont été vendus
(0,2 % de l’émission totale prévue, soit un retard significatif sur le calendrier). Le Sango Coin ne fait
pas encore l’objet d’échanges, car les avoirs sont bloqués pendant un an, et d’autres éléments du
projet n’ont pas encore été mis en œuvre.
39. La vision des autorités selon laquelle la blockchain Sango pourrait promouvoir la
tokenisation4 des abondantes richesses naturelles du pays et attirer les investisseurs
internationaux, pose de multiples défis qui doivent encore être résolus. Si la mise en place
d’une infrastructure blockchain peut être à l’origine d’opportunités financières et d’innovation, les
avantages potentiels de la tokenisation des actifs dépendent des choix de conception
technologiques et de gouvernance, ainsi que d’un cadre réglementaire solide. Le projet Sango pose
aussi de multiples défis dans les domaines de l’intégrité financière, de la gouvernance et de la
protection des consommateurs notamment. Les autorités doivent créer les conditions préalables
adéquates en matière d’infrastructures, d’institutions, de cadre juridique et réglementaire, de
développement des capacités etc., ce qui demande du temps et des ressources. En outre, le projet
se heurte à des obstacles majeurs qui l’empêchent de tirer rapidement parti de ces avancées
3Le Sango Coin est un actif cryptographique émis sur la blockchain, appuyé sur le bitcoin et promu par l’État
centrafricain qui vise à être au centre de l’écosystème du projet Sango.
4La tokenisation est la représentation d’actifs existants ou nouveaux dans un registre décentralisé qui consigne leur
propriété et transfert de propriété.
40. Les autorités sont convaincues qu’il faut tirer parti de la technologie de la blockchain
pour attirer les investissements dont le pays a tant besoin. La blockchain Sango permettrait la
tokenisation des abondantes ressources naturelles du pays afin d’attirer des investisseurs
internationaux. Les autorités centrafricaines conviennent toutefois que le cours légal et la
convertibilité garantie ne sont pas nécessaires pour atteindre leurs objectifs. Elles ont fait part de
leur intention de collaborer avec la BEAC pour harmoniser la loi sur la cryptomonnaie avec la
réglementation de l’UMAC, en modifiant le cadre juridique des cryptoactifs. Le 20 janvier 2023, les
autorités ont institué un groupe de travail gouvernemental afin d’élaborer un cadre juridique plus
complet sur l’utilisation des cryptoactifs et la tokenisation en RCA. Les autorités reconnaissent les
risques pour l’intégrité financière associés aux cryptoactifs et sont conscientes de la nécessité de
continuer à atténuer les risques en matière de LBC-FT.
42. Le FMI continuera à soutenir la RCA par d’amples activités de développement des
capacités dans des domaines prioritaires qui correspondent aux besoins du pays. L’assistance
technique que le Fonds fournira dans les années à venir se concentrera sur les points suivants : i) la
politique de dépenses, en particulier la conception de la réforme des subventions aux carburants ;
ii) la politique fiscale et l’administration des recettes ; iii) la gestion des finances publiques, la
gouvernance et la lutte contre la corruption ; iv) la programmation et les statistiques
macroéconomiques ; v) la capacité de gestion de la dette. Les services du FMI continueront à
discuter avec les autorités la hiérarchisation et la programmation de l’assistance technique afin que
celle-ci soit effectivement en adéquation avec les besoins du pays. Les autorités ont également
accepté que, en cas de besoin urgent d’assistance technique supplémentaire, les services du FMI
s’attachent à faire en sorte que ce besoin puisse être satisfait rapidement.
43. En dépit de quelques lacunes, les données fournies sont globalement adéquates aux
fins de la surveillance. L’équipe-pays reçoit régulièrement des informations sur la situation
budgétaire et l’inflation ; les informations sur les comptes nationaux, la balance des paiements et les
données monétaires sont en revanche soumises avec un certain retard. La plupart des ensembles de
données présentent des problèmes liés aux données source et à la compilation, mais ceux-ci
devraient être résolus par la stratégie de développement des capacités en cours, qui vise à produire
des statistiques plus exactes sur les prix, les comptes nationaux, les finances publiques et le secteur
extérieur.
44. Conformément à l’article IV, durant les discussions sur la demande de programme, les
autorités ont accepté de mettre en œuvre les réformes prioritaires ci-après, détaillées dans le
Mémorandum de Politiques économiques et financières (MPEF).
5La Banque mondiale fournit une assistance technique sur le code minier, et cela fait partie des critères de
conditionnalité de l’institution.
d’exécution du budget (MPEF, ¶28 et ¶30), la mise à profit de la transformation numérique pour
renforcer la transparence de la gestion des ressources publiques, le rétablissement des réunions
mensuelles du comité de trésorerie avec les partenaires techniques et financiers (MPEF, ¶28), et
la publication des résultats de l’évaluation de la gestion de finances publiques (PEFA) en cours
(MPEF, ¶28). L’État s’est engagé à mettre en œuvre la réforme comptable qui vise à améliorer
l’exactitude, la transparence et la responsabilité de l’information et de la gestion financières au
sein des directions et des services de l’État (MPEF, ¶34).
• Améliorer la mobilisation des recettes intérieures. Les progrès dans ce domaine seront
essentiels pour améliorer la résilience face à l’irrégularité des flux d’aide. Les progrès visent un
ajustement du solde primaire de 2 % du PIB sur trois ans en combinant des réformes
d’élargissement de l’assiette et des mesures de politique fiscale (voir le tableau 1). Le
programme s’appuiera sur la transformation numérique pour favoriser l’efficacité et la
transparence dans l’administration des recettes publiques, tout en s’attaquant aux sources
potentielles de pertes de recettes (MPEF, ¶26). De plus, les autorités avancent dans le travail
préparatoire pour mettre en place le reversement vers le CUT de l’ensemble des recettes
perçues par les ministères et les institutions en contrepartie des services rendus aux usagers
(MPEF, ¶26). Les autorités sont en train de préparer une stratégie de recettes à moyen terme,
pour laquelle elles pourraient recevoir une assistance technique du FMI. Elles vont réaliser, en
collaboration avec les partenaires techniques et financiers, une étude sur les dépenses fiscales
qui examinera en particulier les exonérations (MPEF, ¶26).
• Mettre un terme aux pénuries de carburant. Les progrès dans ce domaine seront essentiels
pour stabiliser les finances publiques et éviter que les activités économiques, humanitaires et
sécuritaires ne s’arrêtent. En outre, la résolution du problème des pénuries de carburant est
essentielle pour la collecter des recettes. Les réformes dans ce domaine consistent à établir un
mécanisme transparent et efficace de fixation des prix du carburant pendant la durée du
programme, i) en simplifiant la formule de la structure des prix, rationalisant tous les
prélèvements parafiscaux et accompagnant leur perception d’un plan d’investissements ; ii) en
assurant le prélèvement de toutes les taxes et quasi-taxes en douane ; iii) en publiant la
structure des prix mensuelle ; iv) en réalisant un audit du coût des importations (marges et
redevances) ; v) en révisant les prix à la pompe tous les six mois jusqu’à la mise en œuvre
effective du mécanisme automatique d’ajustement des prix. La première étape de ce processus
consiste à appliquer les taux d’imposition et les quasi-taxes prévus par le code des impôts, la loi
de finances et les directives de la CEMAC afin d’assurer le recouvrement des recettes. En outre,
afin de réduire les incitations au marché noir et de protéger la population la plus vulnérables, les
prix officiels à la pompe seront abaissés conformément aux recommandations de la mission
d’assistance technique du FMI (MPEF, ¶27).
• Maintien des programmes sociaux. Les progrès dans ce domaine seront essentiels pour
protéger les plus vulnérables. Le seul programme d’aide sociale à l’initiative de l’État, le PACAD,
qui couvre actuellement 30 000 ménages, est administré conjointement par les autorités
centrafricaines et l’UNOPS, avec un financement de la Banque mondiale. Il devrait être
interrompu entre juin 2023 et juin 2024 en raison d’un manque de financement. Les autorités
doivent intervenir afin d’éviter toute suspension du programme ,notamment en maintenant une
contribution budgétaire minimale (Objectif indicatif, tableau 1 du MPEF). Plus généralement,
pour éviter d’aggraver les vulnérabilités sociales, l’État devrait également s’abstenir d’accumuler
des arriérés de salaires, de pensions et de bourses.
• Améliorer la gestion de la dette publique. Les progrès dans ce domaine seront essentiels, car
l’État s’appuie de plus en plus sur le financement intérieur pour atténuer les autres chocs
financiers. Une gestion active de la dette devrait réduire les risques pour la liquidité. Les
autorités continuent de renforcer leurs capacités dans ce domaine grâce à l’assistance technique
du FMI, notamment en ce qui concerne la conception et l’exécution des plans d’emprunt
annuels et l’élaboration d’un cadre de coordination et de gestion de la dette publique (MPEF,
¶21). Les autorités devraient intensifier leur action auprès des investisseurs en titres
centrafricains afin d’augmenter le nombre de spécialistes en valeurs du Trésor. L’élaboration et
la publication des rapports annuels sur la dette doivent se poursuivre (MPEF, ¶20). Des mesures
visant à éviter l’accumulation de nouveaux arriérés intérieurs sont également nécessaires (MPEF,
¶23). Finalement, les emprunts non concessionnels seront limités afin de préserver la viabilité de
la dette.
MODALITÉS DU PROGRAMME
45. Type d’accord et accès. Les autorités ont demandé un accord de 38 mois au titre de la FEC
d’un montant total correspondant à 127,18 % de la quote-part (141,68 millions de DTS ;
189,5 millions de dollars). Les décaissements aideront à combler le déficit durable de la balance des
paiements qui résulte des besoins humanitaires significatifs, des chocs alimentaires et énergétiques
mondiaux et des obligations de service de la dette envers le FMI, et ils seront entièrement utilisés
pour l’appui budgétaire. Quatre-vingt-dix pour cent de l’accès proposé serait versé directement sur
le compte en DTS de la RCA auprès du Département des DTS pour couvrir les obligations de service
de la dette envers le FMI entre 2023 et 2026, qui représentent une charge exceptionnellement
lourde, car elles détournent les ressources des besoins humains plus fondamentaux. Les 10 %
restants de l’accès proposé seraient versés sur le compte existant du FMI à la BEAC, qui sera utilisé
par les autorités pour reconstituer un compte séquestre auprès de la BEAC. Les fonds du compte
séquestre seront utilisés pour compléter une opération de la Banque mondiale pour la garantir la
provision de services sociaux.
repères structurels à fin décembre 2021 et quatre des cinq repères structurels à fin février 2022
(tableau 8a). Le programme proposé répond aux besoins durables de balance des paiements nés
des chocs sur les termes de l’échange provoqués par la guerre menée par la Russie en Ukraine et le
manque de financements dû à la suspension de l’aide financière officielle.
47. Actions préalables: i) Amendement des dispositions pertinentes de la législation sur les
cryptomonnaies (n° 22.004 du 22 avril 2022) afin de supprimer le cours légal et la convertibilité des
cryptoactifs ; ii) Établir un compte séquestre à la BEAC pour compléter le décaissement effectué par
la Banque mondiale dans le cadre du programme de recouvrement des coûts ou d’un autre
programme de protection sociale, qui sera réapprovisionné par le compte existant du FMI à la BEAC
où les décaissements de la FEC seront effectués; et iii) promulguer le décret de transposition en
droit interne de la directive CEMAC n 01/20-UEAC-CM-35 du 8 septembre 2020 relative à la
comptabilité des matières, qui devrait contribuer à améliorer la sincérité, l’exhaustivité et la
transparence des comptes publics.. Étant donné du rôle de la gouvernance budgétaire et de la
transparence pour débloquer le soutien des bailleurs, l’application sans délai de ces trois mesures
est essentielle pour une mise en œuvre réussie du programme. Les trois actions préalables ont été
satisfaites.
48. Financement. Même si le programme est un cas limite, il devrait être entièrement financé,
avec des engagements fermes de la Banque mondiale et de la BAD pour les douze prochains mois
et de bonnes perspectives pour la suite. Malgré l’importance de l’exposition au Fonds, l’exposition
nette n’augmenterait que de 10 % de la quote-part à la fin du programme.
49. Suivi du programme. Les résultats du programme seront contrôlés au moyen de critères de
réalisation quantitatifs, d’objectifs indicatifs et de repères structurels chaque semestre. Les autorités
ont mis en œuvre trois actions préalables, comme indiqué ci-dessus. Les critères de réalisation
quantitatifs, objectifs indicatifs et repères structurels, figurent dans les tableaux 7b et 8b. Si de
nombreuses réformes importantes seront suivies dans le cadre du programme, les repères
structurels sont utilisés avec parcimonie — étant donné que la RCA est un État fragile et en proie un
conflit (FCS) — et échelonnés en fonction des contraintes de capacité :
6Ces taux comprennent la TVA, les droits d’importation, la taxe communautaire de la CEMAC, la contribution
communautaire pour l’intégration (CCI) de la CEEAC, et la taxe sur les produits pétroliers.
7 Ces quasi-taxes comprennent la redevance sur les équipements informatiques (REIF), la taxe pour le financement de
l’extension des capacités de stockage, de contrôle et de répression des fraudes, et la redevance d’usage
routier (RUR).
l’arrêté interministériel avec les nouveaux prix des hydrocarbures conformément aux
recommandations de l’assistance technique du FMI sur les prix des carburants (¶26).
• Transférer au CUT tous les fonds collectées directement par les ministères en échange des
services rendus aux usagers.
• Soumission au conseil des ministres d’un projet de nouvelle loi organique régissant le statut et
les fonctions de la Cour des comptes, conformément aux recommandations du FMI pour assurer
son indépendance financière et opérationnelle.
• Avec le programme FCE proposé, l’encours total des crédits du FMI restera pour l’essentiel
constant en tant que part de la dette extérieure pendant la durée du programme, tandis qu’il
diminuera progressivement en tant que part du PIB. Le service de la dette envers le FMI par
rapport au service total de la dette extérieure augmenterait légèrement, car les remboursements
au Fonds devraient augmenter à moyen terme, pour culminer en 2026 à environ 37 millions de
DTS (environ 12 % des exportations de biens et de services, et environ 19 % des recettes hors
dons — voir graphique 3). Ces niveaux élevés prévus pour le service de la dette envers le FMI
peuvent présenter des risques pour la capacité de remboursement à moyen terme.
• Cependant, ces risques sont atténués par plusieurs facteurs : le programme est conçu pour
conduire à un rééquilibrage budgétaire important, de 2 % du PIB sur la période du programme,
ce qui se traduira par une trajectoire de la dette publique à la baisse et réduira les vulnérabilités
de la dette ; la conception du programme est fondée sur une collaboration étroite avec d’autres
IFI dans le but de catalyser des financements supplémentaires ; un dialogue étroit avec les
autorités nationales (RCA) et régionales (CEMAC) au plus haut niveau politique ; l’engagement
des autorités en faveur du programme ; le niveau d’accès relativement faible ; l’accès aux
réserves de la BEAC (à condition que l’accès au marché intérieur soit préservé). Néanmoins, les
risques résiduels entourant le programme (voir ci-dessus) et les risques pour la viabilité de la
dette (y compris la faible capacité d’endettement) pèsent sur la capacité de remboursement.
52. Sauvegardes. Afin d’atténuer les risques pour la réputation du FMI et pour la capacité de
remboursement, l’équipe-pays demandera aux autorités de s’engager volontairement à déposer sur
le compte DTS de la RCA 90 % de l’accès proposé, destiné à préfinancer 100 % des obligations
envers le Fonds pour les six mois à venir. Les autorités sont fortement incitées à respecter cet
engagement, qui est essentiel pour garantir le paiement en temps voulu des obligations de la RCA
envers le FMI.
53. Une évaluation actualisée des sauvegardes de la BEAC a été achevée en avril 2022. Les
conclusions indiquent que la BEAC a maintenu des mécanismes de gouvernance solides et qu’elle
est passée avec succès aux normes internationales d’information financière. Les recommandations
portaient notamment sur la nécessité de renforcer les fonctions d’audit interne et de gestion des
risques, ainsi que le cadre de résilience face à d’éventuelles cyber-attaques et de continuité des
activités. Depuis lors, la BEAC progresse dans la mise en œuvre de la plupart des recommandations
concernant les sauvegardes. La BEAC consolide ses pratiques d’audit interne en renforçant ses
capacités et en projetant une évaluation externe de la qualité ; des mesures sont également prises
pour évaluer sa cyber-résilience. Les services du FMI poursuivent leur dialogue avec les autorités sur
d’autres recommandations.
54. Assurances sur les politiques régionales. Le programme conservera le soutien des
politiques mises en œuvre par les institutions régionales. Les assurances sur les politiques régionales
ont été fournies dans les lettres de soutien aux programmes de redressement et de réforme
entrepris par les pays membres de la CEMAC, signées par le gouverneur de la BEAC. L’évaluation des
politiques régionales réalisée en janvier 2023 reste valable et une nouvelle évaluation devrait être
examinée par le conseil d’administration en juin ou juillet 2023.
55. La RCA a accumulé auprès de certains créanciers non-membres du Club de Paris des
arriérés datant d’avant le point d’achèvement dans le cadre de l’initiative PPTE. Les autorités
sont en contact avec les créanciers (Argentine, Guinée équatoriale, Iraq, Libye et province chinoise
de Taïwan) pour trouver une voie vers l’apurement de ces arriérés. À l’exception de la Libye, tous les
créanciers officiels auxquels des arriérés extérieurs sont dus ont consenti à un financement du FMI
malgré ces arriérés. Le pays reste à jour de ses obligations en matière de service de la dette
extérieure, y compris à l’égard de ses créanciers du secteur privé. Les services du FMI estiment qu’en
dépit des arriérés de la RCA à l’égard de la Libye, les trois critères autorisant les prêts du FMI sont
satisfaites (voir l’annexe 1).
57. Le pays n’a pas surmonté les obstacles à une reprise économique vigoureuse et à un
développement durable. Malgré les progrès réalisés, en particulier dans les zones urbaines, la
situation en matière de sécurité reste instable dans la majeure partie du pays. Le niveau de capital
humain et physique est encore extrêmement bas, avec des contraintes majeures en matière
d’infrastructures, notamment un réseau routier déficient, un approvisionnement en électricité peu
fiable, une faible pénétration des télécommunications et d’importants problèmes de gouvernance.
58. La mise en œuvre des politiques économiques est entravée par les chocs, une adhésion
inégale et des contraintes de capacité. Un programme de politiques et de réformes économiques
mis en œuvre dans le cadre d’un accord triennal de la FEC (2016-2019) a été en grande partie
achevé. L’accord FCE qui lui succède (2019) a déraillé à la suite de profonds dérapages de la
politique budgétaire et des réformes structurelles, et a finalement expiré en juillet dernier. Pour
consolider les antécédents, les autorités ont continué à mettre en œuvre des réformes dans le cadre
d’un Programme de Référence, ce qui a permis d’ouvrir la voie à la demande d’un nouvel accord de
38 mois au titre de la FEC.
59. Les perspectives sont très incertaines et les risques de détérioration élevés. Le pays doit
accélérer les réformes et s’assurer des appuis budgétaires pour stabiliser les finances publiques et
faire face aux défis humanitaires urgents et immédiats. Les priorités immédiates sont la stabilisation
du marché des carburants, la lutte contre l’insécurité alimentaire et le recouvrement des recettes
intérieures. Une augmentation progressive du taux de croissance à moyen terme et des progrès
dans la réduction de la pauvreté dépendraient de manière cruciale de la poursuite des réformes
accompagnée d’une aide au développement des capacités et de financements concessionnels
suffisants. Les risques interdépendants d’insécurité, de dérapage des réformes et d’insuffisance des
financements pèsent lourdement sur les perspectives à court et moyen termes de la RCA, une crise
humanitaire majeure n’étant pas du tout à exclure.
60. L’orientation de la politique budgétaire est appropriée, mais les autorités devront
affiner leurs plans d’urgence si les conditions de financement se détériorent. Les services du
FMI saluent la volonté des autorités de déployer des mesures d’urgence en cas d’aggravation des
conditions de financement intérieures. Toutefois, étant donné que la rationalisation des dépenses a
atteint ses limites, les autorités devraient mettre davantage l’accent sur un nouveau train de mesures
axées sur les recettes plutôt que sur l’ajustement des dépenses. En outre, l’État devrait adopter des
mesures spécifiques pour concrétiser son engagement de donner la priorité aux dépenses primaires
intérieures et d’assurer la continuité du fonctionnement de l’État. Le renforcement des relations avec
les investisseurs et l’amélioration de la gestion de la dette sont nécessaires pour renforcer la
capacité de l’État à lever des fonds sur le marché régional des titres publics.
61. La révision des prix du carburant et une meilleure protection des populations les plus
vulnérables sont d’une importance capitale. La réforme des subventions aux carburants devrait
viser à garantir la disponibilité de carburants de bonne qualité pour tous les Centrafricains, un
niveau adéquat de recettes fiscales et la protection des populations les plus vulnérables. En janvier,
l’État a augmenté le prix des carburant à la pompe de plus de 50 % en moyenne, ce qui a fait chuter
de moitié la demande dans le secteur formel, réduisant ainsi les recettes escomptées des ventes
d’hydrocarbures. Une première étape pour renflouer ces recettes consistera à baisser les prix et à
appliquer la réglementation fiscale actuelle. L’augmentation de la demande sur le marché officiel
compensera les pertes de recettes engendrées par la réduction des prix. Un effort doit être fait pour
réduire les obstacles au commerce des produits pétroliers dans la région.
62. Le versement en temps voulu des dépenses publiques destinées aux groupes
vulnérables devrait contribuer à la lutte contre l’insécurité alimentaire. En l’absence d’un
système de protection sociale, la RCA ne peut compter que sur l’aide humanitaire pour faire face à
l’insécurité alimentaire. Par ailleurs, certains groupes vulnérables ont récemment été
particulièrement touchés par la hausse des prix des denrées alimentaires, mais ne sont pas
nécessairement couverts par l’aide humanitaire ; c’est, en particulier, le cas des retraités et des
étudiants vulnérables. Les transferts à ces groupes devraient faire partie des dépenses prioritaires.
63. La suppression du cours légal et de la convertibilité garantie pour les cryptoactifs était
nécessaire pour assurer la cohérence avec le cadre monétaire de la CEMAC et commencer à
supprimer les risques entourant le projet Sango. À cette fin, les cadres réglementaires relatifs aux
actifs numériques devraient être coordonnés au niveau régional, afin de garantir la stabilité
monétaire et financière, d’atténuer les risques, d’assurer la protection des consommateurs et
d’encourager le respect des normes de LBC-FT. En particulier, la tokenisation des ressources
naturelles nécessiterait un cadre juridique solide conforme aux normes du GAFI pour éviter les
risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme qui y sont associés.
64. Les réformes de la gestion des finances publiques devraient continuer à améliorer
l’efficacité de l’administration. Il s’agit notamment de renforcer le compte unique du Trésor (CUT)
et de veiller à ce que toutes les recettes non fiscales y soient effectivement reversées. Dans ce
contexte, les services du FMI encouragent les autorités à accélérer la signature de l’accord entre la
BEAC et le Trésor pour la gestion du CUT. Finalement, les autorités doivent accélérer l’audit et le
65. Le secteur bancaire doit être renforcé. Compte tenu du niveau élevé des prêts
improductifs, des mesures de recouvrement des actifs sont nécessaires pour réduire leur ratio. En
outre, d’autres mesures, telles qu’un plan d’action sur les prêts improductifs comme en ont adopté
d’autres pays de la CEMAC, venant compléter celles de l’autorité régionale de supervision, sont
justifiées
66. Les réformes relatives au climat des affaires et à la lutte contre la corruption doivent
être accélérées. L’adoption et la mise en œuvre de la loi anticorruption constituent une étape
importante dans le renforcement de la transparence, de la responsabilité et de la bonne
gouvernance. De même, le nouveau code minier contribuera au développement du secteur,
encouragera les investissements et augmentera la perception des recettes dans le secteur. En outre,
la publication des déclarations d’avoirs serait essentielle pour améliorer la transparence et la
responsabilité, conformément aux recommandations formulées dans le rapport sur les consultations
de 2018 au titre de l’article IV.
67. Bien que la communication des données soit globalement adéquate aux fins de la
surveillance, elle doit être améliorée. L’équipe-pays reçoit certaines données avec retard. La
plupart des ensembles de données présentent des problèmes liés aux données source et à la
compilation, L’équipe est d’avis que la stratégie de développement des capacités en cours permettra
de produire des statistiques plus précises et opportunes. Finalement, la RCA n’a pas recouru
récemment à des restrictions de change ni à des pratiques de changes multiples.
68. Compte tenu des besoins de financement durables de la balance des paiements de la
RCA et du solide programme de politiques et de réformes économiques des autorités, les
services du FMI appuient la demande de ces dernières pour un accord élargi au titre de la FEC
d’un montant équivalent à 141,68 millions de DTS (127,18 % de la quote-part). La FEC est un
cas limite pour le FMI quant aux assurances de financement et les politiques de viabilité de la dette.
Cependant, il est attendu que la FEC soie complètement financée et qu’elle offre des stratégies de
mitigation de risques et de plan de contingences pour de développements économiques inattendus
ou de dérapages temporaires. Toutefois, il y a de risques géopolitiques et de sécurité significatifs.
69. Les services du FMI recommandent que les prochaines consultations au titre de l’article IV
pour la République centrafricaine suivent le cycle habituel de 24 mois, en accord avec les Décisions
de Cycles de Consultation de l’Article IV No. 14747-10/96.
Compte tenu des pénuries de carburant, la croissance Sous l’effet du déclenchement de la guerre de la Russie
devrait entrer en territoire négatif en 2022. en Ukraine, l’inflation a fortement augmenté au second
semestre de 2022, emmenée par la forte hausse des
prix des denrées alimentaires et des carburants.
Contribution à la croissance Contribution à l’inflation
(en pourcentage) (en pourcentage)
5
-1
La dette publique a augmenté dû à la dépréciation du Le déficit du compte courant s’est creusé en raison
franc CFA face au dollar et à la réorientation vers les d’une forte détérioration des termes de l’échange et de
financements intérieurs motivée par les déficits l’absence persistante d’appuis budgétaires.
budgétaires.
0 60 -5
-2 55 -10
-4 50 -15
2022e
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021e
2022e
2015
2018
2016
2017
2019
2020
La croissance devrait reprendre en 2023 grâce à la Après une forte hausse en 2022, l’inflation en
mise en œuvre de mesures pour remédier à la pénurie glissement annuel devrait se modérer progressivement
de carburant. mais rester supérieure à l’objectif de 3 % fixé par
l’Union monétaire jusqu’en 2023.
PIB réel IPC, moyenne
(Variation en %) (Variation en %)
20
6 18
République centrafricaine
16 CEMAC (hors RCA)
4 Afrique subsaharienne
14
12
2
10
8
0
6
-2 République centrafricaine 4
CEMAC (hors RCA) 2
Afrique subsaharienne
-4 0
2020
2015
2016
2017
2018
2019
2021
2022
2023
2024
2025
2024
2025
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
Le total des recettes et des dons ne devrait pas
augmenter sensiblement à moyen terme, car ...ce qui limiterait la marge de manœuvre pour accroître les
l’augmentation des recettes intérieures pourrait être dépenses.
compensée par une diminution progressive des dons...
25 30
25
20
20
15
15
10
10
5
5
0 0
2016
2023
2015
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2024
2025
2022
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2023
2024
2025
Après avoir fortement chuté en 2020, le solde primaire En même temps, le solde du compte courant se
intérieur devrait se redresser à moyen terme grâce aux renforcerait lui aussi grâce à l’amélioration de la
mesures de rééquilibrage budgétaire. balance commerciale.
5 0
0 -5
-5
-10
-10
-15
2020
2021
2015
2016
2017
2018
2022
2023
2024
2025
2024
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2025
Sources : autorités de la République centrafricaine ;
estimations des services du FMI.
1
IPC (moyenne annuelle) 0.9 4.3 5.8 6.3 2.7 2.8 2.5 2.5
IPC (fin de période) 1.8 2.7 7.9 4.4 2.5 2.9 2.4 2.5
Monnaie et crédit
Monnaie au sens large 11.5 14.6 2.5 3.6 4.0 5.6 3.2 6.4
Crédit à l'économie 8.5 -2.2 0.6 8.0 11.9 11.4 9.3 7.2
Secteur extérieur
Exportations de biens en volume 9.4 -5.3 2.6 9.0 5.2 9.0 5.4 8.9
Importation de biens en volume 7.3 -11.5 -5.6 6.7 8.5 9.8 5.0 9.2
Termes de l'échange -16.2 1.8 -9.4 12.4 10.3 7.8 2.8 10.2
Épargne nationale brute 10.7 4.6 1.9 6.7 8.2 10.3 12.5 13.9
Dont: transferts officiels courants 5.1 0.0 0.0 1.6 1.5 1.7 3.0 3.0
Épargne nationale brute -0.5 -2.5 -5.4 -2.1 -0.8 1.2 2.1 3.5
Administrations publiques -4.5 -3.4 -3.8 -3.1 -1.9 -0.9 -0.3 0.0
Secteur privé 4.0 0.9 -1.5 1.0 1.1 2.1 2.4 3.5
Consommation 100.5 102.5 105.4 102.1 100.8 98.8 97.9 96.5
Administrations publiques 9.6 9.1 8.3 7.9 7.5 7.2 7.1 7.0
Secteur privé 90.9 93.4 97.0 94.2 93.3 91.6 90.8 89.4
Investissement brut 18.9 15.7 14.9 15.3 16.0 17.4 17.8 18.5
Administrations publiques 11.3 7.4 5.9 5.8 6.0 6.9 6.7 6.9
Secteur privé 7.5 8.3 8.9 9.5 10.0 10.5 11.1 11.6
Solde global
Dons non compris -16.0 -10.9 -9.9 -8.9 -8.1 -7.8 -7.1 -6.9
Dons compris -3.4 -6.0 -5.3 -3.0 -2.4 -1.7 0.1 0.0
2
Solde primaire intérieur -6.6 -5.1 -4.5 -3.6 -2.6 -1.9 -1.6 -1.4
Dette du secteur public 3 43.4 47.6 51.9 50.5 49.6 48.5 45.8 43.3
4
Dont : dette intérieure 9.4 13.2 17.6 18.4 18.8 18.6 17.0 15.6
Dont : dette extérieure 34.0 34.4 34.2 32.0 30.8 29.9 28.9 27.7
Pour mémoire :
PIB par habitant (en dollars) 495 525 490 534 557 578 599 619
PIB nominal (milliards de FCFA) 1,373 1,432 1,532 1,671 1,791 1,906 2,025 2,151
Sources: autorités centrafricaines; estimations et projections des services du FMI
1
La révision des coefficients de l'IPC et la transition vers COICOP a été faite depuis 2020. Il y a donc une rupture structurelle
dans les series pour 2019.
2
Dépenses en base caisse.
3
Hors dons, paiements d’intérêts et dépenses en capital financées sur ressources extérieures.
4
Les modifications des estimations de la dette intérieure reflètent une correction des estimations dans les tableaux
des rapports des services FMI sur de la FCR, qui n’avaient pas été actualisées. Cela n'a pas affecté l'analyse de la
5
Y compris dette publique envers la BEAC et les banques commerciales, et arriérés publics.
1
Dépenses 344.7 281.9 270.1 281.1 302.0 343.2 355.9 378.6
Dépenses primaires courantes 184.8 171.6 173.1 175.5 181.2 194.1 202.6 213.5
Traitements et salaires 80.1 81.2 86.9 92.7 90.7 90.4 91.2 96.2
Transferts et subventions 53.0 40.7 45.2 43.0 47.1 55.0 58.6 62.5
Biens et services 51.7 49.7 40.9 39.8 43.5 48.7 52.8 54.8
Dépenses en capital 155.7 106.3 90.8 96.5 107.7 133.6 136.0 147.7
Financées sur ressources intérieures 31.0 27.7 14.0 16.4 23.4 36.4 42.1 45.6
Financées sur ressources extérieures 124.7 78.6 76.8 80.0 84.2 97.2 93.9 102.1
Solde global
Hors dons -219.1 -156.0 -151.2 -149.3 -144.3 -154.5 -143.5 -149.4
2
Dont: solde primaire intérieur -90.1 -73.4 -68.2 -60.2 -46.9 -41.8 -32.3 -29.9
Dons compris -46.1 -86.2 -81.9 -50.3 -42.9 -32.5 1.8 -0.5
Solde primaire intérieur 82.8 -3.6 1.1 38.9 54.4 80.2 113.0 119.0
Variation nette des arriérés ( - = réduction) -14.4 -11.4 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Intérieurs -14.4 -11.4 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Extérieurs 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Erreurs et omissions -1.5 -0.9 -7.3 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Solde global (base caisse) -62.0 -98.5 -89.2 -50.3 -42.9 -32.5 1.8 -0.5
Financements identifiés 62.0 98.5 89.2 50.2 42.9 32.5 -1.8 0.5
Extérieurs, net 18.6 5.3 0.6 3.6 5.1 6.3 16.8 41.1
Prêts-projet 21.9 8.8 7.5 7.5 10.0 11.8 8.6 18.2
Prêts-programme 3 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 15.0 30.0
Amortissement -5.4 -5.6 -6.2 -2.8 -3.8 -5.1 -6.4 -6.6
Financement exceptionnel 2.1 2.2 -0.7 -1.1 -1.1 -0.4 -0.4 -0.4
Intérieurs, net 43.4 93.2 88.7 46.6 37.8 26.2 -18.6 -40.6
Système bancaire 38.7 87.9 84.7 46.6 33.8 24.2 -21.4 -39.4
BEAC 41.8 60.9 53.0 8.5 9.8 4.5 -9.1 -33.7
Emprunts -1.7 0.4 0.0 0.0 0.0 -2.2 -2.2 -2.2
Utilisation d' allocation DTS 0.0 35.0 50.5 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Contrepartie aux ressources du FMI (BEAC) 27.0 14.2 -1.7 12.3 9.2 9.5 -4.4 -29.7
Retraits de dépôts 16.5 11.3 4.3 -3.8 0.6 -2.8 -2.5 -1.8
Banques commerciales -3.1 27.0 31.7 38.2 24.0 19.7 -12.3 -5.7
Non bancaires 0.0 0.0 0.0 0.0 4.0 2.0 2.8 -1.2
4
Financement exceptionel (CCRT) 4.7 3.5 2.2 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Recettes de privatisation 0.0 3.6 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Besoin de financement résiduel 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Pour mémoire:
Depenses Primaires 215.8 199.3 187.1 191.9 204.6 230.5 244.7 259.1
Dette publique totale 596.2 681.9 794.1 843.2 888.0 925.3 928.3 930.7
5
Dette publique en monnaie nationale 129.3 189.6 269.7 307.9 335.9 355.5 343.8 334.7
PIB nominal 1372.8 1432.5 1531.6 1670.9 1791.0 1906.2 2025.5 2150.9
Sources: données communiquées par les autorités centrafricaines et estimations et projections des services du FMI.
1
Les dépenses sont enregistrées sur une base caisse.
2
Hors dons, paiement d'intérets, et dépenses en capital financées sur ressources extérieures.
3
Prêts d’appui budgétaire à déterminer pour les années 2023 et 2024.
4
Cette subvention couvre service de la dette couvrant tous les paiements dus au FMI du 14 avril 2020 au 13 avril 2022 dans le cadre du CCRT.
5
Y compris dette publique envers la BEAC et les banques commerciales, et arriérés publics.
(Pourcentage du PIB)
1
Dépenses 25.1 19.7 17.6 16.8 16.9 18.0 17.6 17.6
Dépenses primaires courantes 13.5 12.0 11.3 10.5 10.1 10.2 10.0 9.9
Traitements et salaires 5.8 5.7 5.7 5.5 5.1 4.7 4.5 4.5
Transferts et subventions 3.9 2.8 3.0 2.6 2.6 2.9 2.9 2.9
Biens et services 3.8 3.5 2.7 2.4 2.4 2.6 2.6 2.5
Dépenses en capital 11.3 7.4 5.9 5.8 6.0 7.0 6.7 6.9
Financées sur ressources intérieures 2.3 1.9 0.9 1.0 1.3 1.9 2.1 2.1
Financées sur ressources extérieures 9.1 5.5 5.0 4.8 4.7 5.1 4.6 4.7
Solde global
Hors dons -16.0 -10.9 -9.9 -8.9 -8.1 -8.1 -7.1 -6.9
2
Dont: solde primaire intérieur -6.6 -5.1 -4.5 -3.6 -2.6 -2.2 -1.6 -1.4
Dons compris -3.4 -6.0 -5.3 -3.0 -2.4 -1.7 0.1 0.0
Variation nette des arriérés (- = réduction) -1.0 -0.8 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Intérieurs -1.0 -0.8 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Extérieurs 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Erreurs et omissions -0.1 -0.1 -0.5 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Solde global (base caisse) -4.5 -6.9 -5.8 -3.0 -2.4 -1.7 0.1 0.0
Financements identifiés 4.5 6.9 5.8 3.0 2.4 1.7 -0.1 0.0
Extérieurs, net 1.4 0.4 0.0 0.2 0.3 0.3 0.8 1.9
Prêts-projet 1.6 0.6 0.5 0.4 0.6 0.6 0.4 0.8
3
Prêts-programme 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.7 1.4
Amortissement -0.4 -0.4 -0.4 -0.2 -0.2 -0.3 -0.3 -0.3
Financement exceptionel 0.1 0.2 0.0 -0.1 -0.1 0.0 0.0 0.0
Intérieurs, net 3.2 6.5 5.8 2.8 2.1 1.4 -0.9 -1.9
Système bancaire 2.8 6.1 5.5 2.8 1.9 1.3 -1.1 -1.8
BEAC 3.0 4.3 3.5 0.5 0.5 0.2 -0.4 -1.6
Emprunts -0.1 0.0 0.0 0.0 0.0 -0.1 -0.1 -0.1
Utilisation d' allocation DTS 0.0 2.4 3.3 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Contrepartie aux ressources du FMI (BEAC) 2.0 1.0 -0.1 0.7 0.5 0.5 -0.2 -1.4
Retraits de dépôts 1.2 0.8 0.3 -0.2 0.0 -0.1 -0.1 -0.1
Banques commerciales -0.2 1.9 2.1 2.3 1.3 1.0 -0.6 -0.3
Non bancaires 0.0 0.0 0.0 0.0 0.2 0.1 0.1 -0.1
4
Financement exceptionel (CCRT) 0.3 0.2 0.1 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Besoin de financement résiduel 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Pour mémoire:
Depenses primaires 15.7 13.9 12.2 11.5 11.4 12.1 12.1 12.0
Dette publique totale 43.4 47.6 51.9 50.5 49.6 48.5 45.8 43.3
5
Dette publique intérieure 9.4 13.2 17.6 18.4 18.8 18.6 17.0 15.6
Sources: données communiquées par les autorités nationales et estimations et projections des services du FMI.
1
Les dépenses sont enregistrées sur une base caisse.
2
Hors dons, paiement d'intérets, et dépenses en capital financées sur ressources extérieures.
3
Prêts d’appui budgétaire à déterminer pour les années 2023 et 2024.
4
Cette subvention couvre service de la dette couvrant tous les paiements dus au FMI du 14 avril 2020 au 13 avril 2022 dans le cadre du CCRT.
5
Y compris dette publique envers la BEAC et les banques commerciales, et arriérés publics.
Avoirs extérieurs nets 88.7 72.0 -22.7 -27.4 -41.2 -47.8 -65.0 -100.6 -113.3 -93.9 -29.5
Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) 49.2 -11.1 20.2 -2.0 -11.1 0.0 -48.2 -11.1 -220.6 -207.9 -150.6
Avoirs exterieurs 242.5 291.9 196.6 186.9 176.0 164.4 158.8 125.6 116.0 124.3 151.9
Passifs exterieurs 193.3 303.0 305.5 302.4 307.4 304.3 317.8 327.0 336.5 332.1 302.4
Allocation DTS 41.4 130.0 137.9 137.9 137.9 137.9 137.9 137.9 137.9 137.9 130.8
Utilsation des ressources du FMI 150.2 170.6 168.8 165.8 170.7 167.6 181.1 190.3 199.8 195.4 165.7
Autres passifs exterieurs 1.7 -1.2 -1.2 -1.2 -1.2 -1.2 -1.2 -1.2 -1.2 -1.2 -1.2
Banques commerciales 39.5 83.0 86.2 88.2 90.1 92.1 94.0 100.8 107.3 114.0 121.1
Avoirs intérieurs nets 327.7 405.1 511.7 524.1 546.4 556.2 571.4 669.5 667.6 639.9 614.5
Crédit intérieur 436.5 522.9 608.7 620.8 653.7 658.7 669.2 725.3 769.7 770.0 748.7
Crédit au secteur public 260.7 351.0 435.7 433.3 436.0 450.3 482.3 516.1 540.4 519.0 479.6
Crédits à l’administration centrale (net) 260.7 351.0 435.7 433.3 436.0 450.3 482.3 516.1 540.4 519.0 479.6
BEAC 252.9 313.5 366.5 355.5 336.8 351.1 375.0 384.7 389.2 380.2 346.4
Prêts 114.7 115.0 115.0 115.0 115.0 115.0 115.0 115.0 112.8 110.7 108.5
Utilisation d' allocation DTS 0.0 35.0 85.5 85.5 85.5 85.5 85.5 85.5 85.5 85.5 85.5
Credits du FMI (net) 150.2 170.6 168.8 165.8 170.7 167.6 181.1 190.3 199.8 195.4 165.7
Dépôts -12.0 -7.1 -2.8 -10.8 -34.4 -16.9 -6.6 -6.1 -8.9 -11.4 -13.2
Banques commerciales 7.8 37.5 69.2 77.9 99.2 99.2 107.4 131.4 151.1 138.8 133.1
Crédit à d’autres entités publiques (net) 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Crédit à l’économie 175.8 171.9 173.0 187.5 217.8 208.4 186.9 209.2 229.3 251.1 269.1
Entreprises publiques 8.5 11.9 11.9 11.9 11.9 11.9 11.9 11.9 11.9 11.9 11.9
Secteur privé 167.3 160.1 161.2 175.6 205.9 196.5 175.1 197.3 217.4 239.2 257.3
Autres postes (net) -108.8 -117.9 -97.0 -96.7 -107.3 -102.6 -97.8 -97.9 -100.2 -102.4 -108.8
Monnaie et quasi-monnaie 416.4 477.1 488.9 496.7 505.2 508.4 506.4 526.8 556.2 573.7 610.4
Monnaie 210.5 239.1 254.8 258.8 257.0 262.1 263.0 271.9 299.4 304.2 317.0
Dépôts 205.9 238.0 234.1 237.9 248.2 246.3 243.4 254.9 256.8 269.6 293.4
Dépôts à vue 137.9 163.3 158.8 160.9 169.5 165.8 161.2 166.8 181.5 182.9 194.2
Dépôts à terme et d’épargne 67.9 74.7 75.3 77.1 78.8 80.5 82.2 88.1 75.3 86.7 99.2
Avoirs extérieurs nets -0.9 -18.9 -131.6 20.4 81.3 110.1 185.8 54.8 12.6 -17.1 -68.6
Avoirs intérieurs nets 15.4 23.6 26.3 2.4 6.8 8.7 11.7 9.8 6.7 -0.3 -4.1
Base monétaire 20.7 2.5 6.9 20.5 19.7 19.3 9.1 7.2 6.4 6.3 6.2
Crédit à l’économie 8.5 -2.2 0.6 8.3 25.9 20.4 8.0 11.9 9.6 9.5 7.2
Entreprises publiques 93.8 39.6 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Secteur privé 6.1 -4.3 0.7 9.0 27.8 22.0 8.6 12.7 10.2 10.0 7.5
Pour mémoire :
AIN de la banque centrale (en millards de FCFA) 225.5 292.6 409.9 430.2 452.9 464.8 487.4 553.4 595.2 605.9 573.2
Base monétaire (en milliards de FCFA) 274.7 281.5 301.0 314.7 321.5 324.9 328.3 352.0 374.6 398.0 422.7
PIB nominal (milliards de FCFA 1372.8 1432.5 1531.6 … … … 1670.9 1791.0 1906.2 2025.5 2150.9
Vitesse de circulation (PIB/monnaie au sens large)
Fin de période 3.3 3.0 3.1 … … … 3.3 3.4 3.4 3.5 3.5
Sources: autorités centrafricaines; estimations et projections des services du FMI.
(Milliards de FCFA)
Solde des transactions courantes -112.1 -158.9 -198.6 -144.7 -141.2 -131.3 -107.5 -97.7
Solde des biens -226.3 -222.1 -260.6 -245.1 -246.3 -254.1 -268.6 -266.6
Exportations, f.à.b. 82.7 91.4 104.9 120.4 134.1 153.2 171.2 199.1
dont: diamants 3.8 6.9 9.6 13.8 19.7 26.0 31.4 35.9
dont: produits du bois 50.6 48.3 47.8 54.6 58.6 66.6 73.2 91.6
Importations, f.à.b. -309.0 -313.5 -365.5 -365.6 -380.3 -407.3 -439.8 -465.7
dont : produits pétroliers -66.3 -88.0 -107.3 -89.8 -90.5 -91.2 -92.8 -96.1
Services (net) -39.3 -39.2 -49.0 -46.5 -55.9 -56.0 -49.0 -54.4
Crédit 108.9 104.7 105.2 118.1 119.9 142.7 154.1 162.9
Débit -148.2 -143.9 -154.2 -164.6 -175.7 -198.7 -203.1 -217.2
Revenus (nets) -1.6 -1.2 -1.9 -4.5 -6.1 -5.3 -5.3 -5.3
Crédit 13.1 13.2 13.3 13.5 13.9 14.7 15.3 15.8
Débit -14.7 -14.4 -15.2 -18.0 -20.0 -20.0 -20.6 -21.1
Transferts (nets) 155.2 103.6 113.0 151.3 166.9 184.1 215.4 228.5
Privés 62.0 76.8 82.3 90.9 103.4 108.7 114.3 120.2
Officiels 93.1 26.9 30.7 60.5 63.6 75.4 101.1 108.4
dont: Programme 70.1 0.0 0.0 26.5 27.1 36.6 60.0 65.0
Compte de capital 102.8 69.8 69.3 72.5 74.2 85.4 84.4 83.9
Dons-projet 102.8 69.8 69.3 72.5 74.2 85.4 84.4 83.9
Autres transferts (remise de dette) 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Compte d’opérations financières -2.5 89.7 6.3 23.2 25.7 27.2 36.2 71.5
Investissements directs 1.0 3.0 15.0 23.5 24.5 25.5 28.9 35.0
Investissements de portefeuille 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Autres investissements -3.5 86.7 -8.7 -0.3 1.2 1.7 7.2 36.6
Secteur public (net) 16.5 91.7 1.3 4.7 6.2 6.7 17.2 41.6
Décaissement au titre de projets 21.9 8.8 7.5 7.5 10.0 11.8 8.6 18.2
Décaissement au titre de programmes 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 15.0 30.0
Amortissement inscrit à l’échéancier -5.4 -5.6 -6.2 -2.8 -3.8 -5.1 -6.4 -6.6
Autorités monétaires (allocation de DTS) 0.0 88.5 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Autres flux à court terme -20.0 -5.0 -10.0 -5.0 -5.0 -5.0 -10.0 -5.0
Erreurs et omissions 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Solde global -11.8 0.6 -123.0 -49.0 -41.3 -18.7 13.1 57.7
Financements identifiés 11.7 -89.1 123.1 49.0 41.2 18.7 -14.0 -57.7
Crédit net du FMI 27.0 14.2 -1.7 12.3 9.2 9.5 -4.4 -29.7
Achat de crédits au FMI -31.9 -18.8 0.0 -23.5 -30.5 -37.0 -26.5 0.0
Rachats au FMI 4.9 4.6 1.7 11.2 21.3 27.5 30.9 29.7
Autres réserves ( - = augmentation) -22.0 -109.1 123.3 37.8 33.2 9.6 -8.3 -27.6
Financement exceptionnel 6.7 5.7 1.5 -1.1 -1.1 -0.4 -1.3 -0.4
Rééchelonnement de la dette 2.1 2.2 -0.7 -1.1 -1.1 -0.4 -0.4 -0.4
1
Autres financements exceptionnels (CCRT) 4.7 3.5 2.2 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Arriérés de paiement de la dette ( - = réduction) 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Besoins résiduels de financement 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Pour mémoire:
Termes de l’échange (variation en pourcentage) -16.2 1.8 -9.4 12.4 10.3 7.8 2.8 10.2
Prix unitaire des exportations -19.6 16.7 11.9 5.3 5.8 4.9 6.0 6.8
Prix unitaire des importations -4.1 14.7 23.6 -6.3 -4.1 -2.7 3.1 -3.1
Solde des transactions courantes (% du PIB) -8.2 -11.1 -13.0 -8.7 -7.9 -6.9 -5.3 -4.5
Compte de capital (en pourcentage du PIB) 7.5 4.9 4.5 4.3 4.1 4.5 4.2 3.9
PIB nominal (milliards de FCFA) 1373 1432 1532 1671 1791 1906 2025 2151
Sources: autorités centrafricaines; estimations et projections des services du FMI.
1
Cette subvention couvre service de la dette couvrant tous les paiements dus au FMI du 14 avril 2020 au 13 avril 2022 dans le cadre du CCRT.
(Pourcentage du PIB)
Compte des transations courantes -8.2 -11.1 -13.0 -8.7 -7.9 -6.9 -5.3 -4.5
Solde des biens -16.5 -15.5 -17.0 -14.7 -13.7 -13.3 -13.3 -12.4
Exportations, f.à.b. 6.0 6.4 6.9 7.2 7.5 8.0 8.5 9.3
dont: diamants 0.3 0.5 0.6 0.8 1.1 1.4 1.6 1.7
dont: produits du bois 3.7 3.4 3.1 3.3 3.3 3.5 3.6 4.3
Importations, f.à.b -22.5 -21.9 -23.9 -21.9 -21.2 -21.4 -21.7 -21.7
dont : produits pétroliers -4.8 -6.1 -7.0 -5.4 -5.1 -4.8 -4.6 -4.5
Services (net) -2.9 -2.7 -3.2 -2.8 -3.1 -2.9 -2.4 -2.5
Crédit 7.9 7.3 6.9 7.1 6.7 7.5 7.6 7.6
Débit -10.8 -10.0 -10.1 -9.8 -9.8 -10.4 -10.0 -10.1
Revenus (nets) -0.1 -0.1 -0.1 -0.3 -0.3 -0.3 -0.3 -0.2
Crédit 1.0 0.9 0.9 0.8 0.8 0.8 0.8 0.7
Débit -1.1 -1.0 -1.0 -1.1 -1.1 -1.0 -1.0 -1.0
Transferts (nets) 11.3 7.2 7.4 9.1 9.3 9.7 10.6 10.6
Privés 4.5 5.4 5.4 5.4 5.8 5.7 5.6 5.6
Officiels 6.8 1.9 2.0 3.6 3.5 4.0 5.0 5.0
dont: Programme 5.1 0.0 0.0 1.6 1.5 1.9 3.0 3.0
Compte de capital 7.5 4.9 4.5 4.3 4.1 4.5 4.2 3.9
Dons-projets 7.5 4.9 4.5 4.3 4.1 4.5 4.2 3.9
Autres transferts (remise de dette) 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Compte d’opérations financières -0.2 6.3 0.4 1.4 1.4 1.4 1.8 3.3
Investissement direct 0.1 0.2 1.0 1.4 1.4 1.3 1.4 1.6
Investissement de portefeuille 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Autres investissements -0.3 6.1 -0.6 0.0 0.1 0.1 0.4 1.7
Secteur public (net) 1.2 6.4 0.1 0.3 0.3 0.4 0.9 1.9
Décaissement au titre de projets 1.6 0.6 0.5 0.4 0.6 0.6 0.4 0.8
Décaissement au titre de programmes 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.7 1.4
Amortissement inscrit à l’échéancier -0.4 -0.4 -0.4 -0.2 -0.2 -0.3 -0.3 -0.3
Autorités monétaires (allocation de DTS) 0.0 6.2 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Autres flux à court terme -1.5 -0.3 -0.7 -0.3 -0.3 -0.3 -0.5 -0.2
Erreurs et omissions 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Solde global -0.9 0.0 -8.0 -2.9 -2.3 -1.0 0.6 2.7
Financements identifiés 0.9 -6.2 8.0 2.9 2.3 1.0 -0.7 -2.7
Crédit net au FMI 2.0 1.0 -0.1 0.7 0.5 0.5 -0.2 -1.4
Achat de crédits au FMI -2.3 -1.3 0.0 -1.4 -1.7 -1.9 -1.3 0.0
Rachats au FMI 0.4 0.3 0.1 0.7 1.2 1.4 1.5 1.4
Autres réserves ( - = augmentation) -1.6 -7.6 8.0 2.3 1.9 0.5 -0.4 -1.3
Financement exceptionnel 0.5 0.4 0.1 -0.1 -0.1 0.0 -0.1 0.0
Rééchelonnement de la dette 0.1 0.2 0.0 -0.1 -0.1 0.0 0.0 0.0
Autres financements exceptionnels (CCRT) 1 0.3 0.2 0.1 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Arriérés de paiement de la dette ( - = réduction) 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Besoins résiduels de financement 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Termes de l’échange (variation en pourcentage) -16.2 1.8 -9.4 12.4 10.3 7.8 2.8 10.2
Prix unitaire des exportations -1.4 1.2 0.8 0.3 0.3 0.3 0.3 0.3
Prix unitaire des importations -0.3 1.0 1.5 -0.4 -0.2 -0.1 0.2 -0.1
PIB nominal
Sources: (milliards
C.A.R. de FCFA)
authorities and IMF staff estimates and projections. 1373 1432 1532 1671 1791 1906 2025 2151
Sources: autorités centrafricaines; estimations et projections des services du FMI.
1
Cette subvention couvre service de la dette couvrant tous les paiements dus au FMI du 14 avril 2020 au 13 avril 2022 dans le cadre du CCRT.
1. Besoins de financement totaux 214.5 278.2 83.3 147.5 160.3 185.8 213.0 226.6
Déficit du compte des transactions courantes (hors appui budgétaire) 182.2 158.9 198.6 171.3 168.3 166.7 167.5 162.7
Amortissement de la dette 5.4 5.6 6.2 2.8 3.8 5.1 6.4 6.6
Remboursement au FMI 4.9 4.6 1.7 11.2 21.3 27.5 30.9 29.7
Variations des autres réserves 22.0 109.1 -123.3 -37.8 -33.2 -13.5 8.3 27.6
2. Financement disponible total 105.7 165.2 81.8 98.5 103.7 117.7 113.0 133.1
Transferts de capitaux 102.8 69.8 69.3 72.5 74.2 85.4 84.4 83.9
Investissement direct étranger (net) 1.0 3.0 15.0 23.5 24.5 25.5 28.9 35.0
Investissement de portefeuille (net) 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 1.0 1.0
Financement de la dette 21.9 8.8 7.5 7.5 10.0 11.8 8.6 18.2
Secteur public 21.9 8.8 7.5 7.5 10.0 11.8 8.6 18.2
Allocation DTS 0.0 88.5 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Autres entrées nettes de capitaux -20.0 -5.0 -10.0 -5.0 -5.0 -5.0 -10.0 -5.0
3. Écart de financement 108.8 113.1 1.5 48.9 56.5 68.1 100.1 93.6
4. Sources de financement attendues 70.1 0.0 0.0 26.5 27.1 31.6 75.0 95.0
dont : Appui budgétaire (dons) 1 70.1 0.0 0.0 26.5 27.1 31.6 60.0 65.0
dont : Appui budgétaire (prêts) 2 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 15.0 30.0
5. Besoin de financement résiduel 38.6 113.1 1.5 22.4 29.4 36.5 25.1 -1.4
Financement FMI FEC 9.6 18.8 0.0 23.5 30.5 37.0 26.5 0.0
FCR 22.3 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Fonds fiduciaire ARC 3 4.7 3.5 2.2 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
G20 DSSI 4 2.1 2.2 -0.7 -1.1 -1.1 -0.4 -0.4 -0.4
Financement non identifié 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Bénéfices et rentabilité
Résultat net / moyenne des actifs (rendement de l’actif) -1.1 0.2 0.7 1.7 1.7 0.0 0.6 1.1
Résultat net / moyenne des fonds propres (rendement des fonds propres) -6.4 0.3 3.0 6.9 7.6 0.1 4.3 8.2
Charges hors intérêts/revenu brut 77.8 81.3 85.2 90.5 78.9 71.5 82.2 ….
Liquidité
Actifs liquides/total des actifs 40.0 31.9 30.7 29.9 26.3 32.2 26.9 26.4
Actifs liquides/passifs à court terme 276.1 219.6 227.4 198.6 165.8 202.0 162.2 151.8
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
2021 et 2022
(Milliards de FCFA ; en cumul depuis le début de l’année)
Repères quantitatifs
Financement intérieur net des administrations publiques (plafond, total cumulé de l'année) 79.6 75.1 Atteint 18.0 10.4 Atteint
Recettes intérieures (plancher, total cumulé pour l’année)1 124.0 125.9 Atteint 32.0 34.1 Atteint
Déficit budgétaire primaire intérieur (plafond, total cumulé pour l’année)2 -77.0 -74.0 Atteint -14.0 -7.3 Atteint
Repères continus
Obtention ou garantie de nouvelles dettes extérieures non concessionnelles (plafond, cumulé a partir du 1er Octobre 2021) 3,4 0.0 0.0 Atteint 0.0 0.0 Atteint
Déboursement de dettes extérieures non concessionnelles (plafond, cumulé a partir du 1er Octobre 2021) 3,4 0.0 0.0 Atteint 0.0 0.0 Atteint
Non-accumulation d’arriérés extérieurs (plafond, total cumulé pour l’année)3,4 0.0 0.0 Atteint 0.0 0.0 Atteint
Objectifs indicatifs
Dépenses sociales (plancher, total cumulé pour l’année)5 24.0 40.0 Atteint 5.0 TDT ---
Dépenses suivant des procédures extraordinaires (plafond, total cumulé pour l’année) 6.7 7.4 Non atteint 1.7 TDT ---
Réduction des arriérés de paiement intérieurs (plancher, total cumulé pour l’année) 12.0 10.5 Non atteint 0.0 0.0 Atteint
Nouvelle dette extérieure/concessionnelle contractée ou garantie par l’État (plafond, total cumulé pour l'année) 25.0 0.0 Atteint 15.0 0.0 Atteint
Pour mémoire :
Appui budgétaire 0.0 0.0 0.0 0.0
Recettes de privatisation 3.6 1.8 1.8 0.0
Sources : autorités centrafricaines ; estimations des services du FMI.
1
Recettes intérieures à l’exclusion des dons extérieurs et des recettes provenant du désengagement de l’État.
2
Le solde primaire intérieur est défini comme la différence entre les recettes intérieures de l’État et les dépenses totales de l’État, nettes des charges d’intérêts et dépenses en capital financées sur ressources extérieures.
3
Ces objectifs feront l’objet d’un suivi permanent.
4
Contractée ou garantie par l’État.
5
Les dépenses sociales sont définies comme les dépenses hors salaires dans les secteurs de l’éducation primaire et secondaire, la santé, l’action sociale, l’eau et l’assainissement, la microfinance, l’agriculture, et le développement rural.
Tableau 8. République centrafricaine : Repères structurels du programme de référence pour fin février 2022
44 FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL
État
Mesures Cible Justification économique
d’avancement
Assurer la stabilité
Soumission à l’Assemblée nationale d’un projet de loi de finances
Fin décembre 2021 macroéconomique, la responsabilité Respectée
2022 conforme aux objectifs du SMP
budgétaire et la transparence
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
anticorruption conforme aux recommandations des services du FMI
Fin janvier 2022 Améliorer la gouvernance Respectée*
et aux exigences de la Convention des Nations Unies contre la
corruption (CNUCC)
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
44
FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL
2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030 2031 2032 2033
Obligations envers le FMI sur la base des crédits existants
(millions de DTS)
Principal 1 15.1 25.8 32.9 37.1 35.7 25.2 17.3 8.8 2.4 0.0 0.0
Commissions et intérêts 4.0 5.4 5.3 5.3 5.3 5.4 5.3 5.3 5.3 5.4 5.3
Pourcentage des exportations de biens et services 73.9 73.4 66.8 59.4 45.2 36.3 28.9 22.8 16.0 10.5 5.9
Pourcentage du service de la dette 694.1 473.8 407.6 351.5 301.7 315.0 281.8 240.4 177.6 105.3 56.8
Pourcentage du PIB 10.5 10.4 10.4 9.5 7.6 6.2 5.0 3.9 2.9 1.9 1.0
Pourcentage de la quote-part 191.9 201.9 212.1 207.4 175.4 151.5 129.3 107.6 82.9 57.5 33.2
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Utilisation nette du crédit du FMI (en millions de DTS)
Décaissements 28.6 36.9 44.4 31.8 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Remboursements et rachats 19.1 31.1 38.3 42.4 41.0 31.9 30.1 29.5 32.9 33.7 32.4
Pour mémoire :
PIB nominal (milliards de francs CFA) 1670.9 1791.0 1906.2 2025.5 2150.9 2277.6 2409.5 2549.0 2696.4 2852.5 3017.7
Exportations de biens et services (milliards de FCFA) 238.5 254.0 295.8 325.2 362.0 388.8 416.6 439.9 483.1 508.1 524.1
Recettes publiques (milliards de FCFA) 131.7 157.7 188.7 212.4 229.2 244.7 263.1 287.0 312.1 335.3 362.4
Service de la dette (milliards de FCFA) 25.4 39.4 48.5 55.0 54.2 44.9 42.8 41.7 43.5 50.9 54.6
Quote-part du FMI (en millions de DTS) 111.4 111.4 111.4 111.4 111.4 111.4 111.4 111.4 111.4 111.4 111.4
1
Nouvelle dette contractée ou garantie. La valeur actuelle de la dette est calculée à partir des conditions de chaque prêt et avec
application du taux d’actualisation de 5 % du programme.
2
Dette dont l’élément don dépasse un seuil minimum, qui est généralement de 35 %, mais peut être fixé à un niveau plus élevé.
3
Dette présentant un élément don positif mais inférieur au seuil d’élément don minimum.
4
Dette ne présentant pas d’élément don positif. Pour la dette commerciale, la valeur actuelle serait définie comme la valeur
nominale ou la valeur faciale.
Mesures axées sur les • Augmenter les taxes sur les exportations • En cours.
recettes de bois et de diamants et la taxe sur les
• L’opérationnalisation du
revenus locatifs (0,1 % du PIB)
système SYDONIA a été
• Renforcer les contrôles fiscaux, transférer achevée en 2018.
au Trésor public les recettes du bureau
de douane de Douala et rendre
pleinement opérationnel le système
informatique (SYDONIA) au poste de
douane de Beloko (0,1 % du PIB)
• Réduire les marges des intermédiaires
dans la structure des prix des produits
pétroliers (0,2 % du PIB)
Mesures axées sur les • Réduire les dépenses courantes non • Mise en œuvre dans le
dépenses prioritaires (0,5 % du PIB) budget 2019 en vertu du
programme FEC
Arriérés intérieurs
• Examiner la mise en œuvre de la • En cours.
stratégie d’apurement des arriérés
intérieurs et la mise en œuvre des • Un plan d’action complet et
limité dans le temps a été
sauvegardes.
adopté en 2018, mais les
arriérés pourraient
réapparaître.
Risques conjoncturels
1 La matrice d’évaluation des risques présente des événements qui pourraient significativement altérer la trajectoire
de référence. La probabilité relative est l’évaluation subjective par les services du FMI des risques entourant le
scénario de référence (« faible » signifie une probabilité inférieure à 10 %, « moyenne » une probabilité comprise
entre 10 et 30 %, et « élevée » une probabilité comprise entre 30 et 50 %). Cette matrice illustre l’avis des services du
FMI sur les sources de risques et sur le niveau global d’inquiétude au moment des entretiens avec les autorités. Les
risques qui ne s’excluent pas mutuellement peuvent interagir et se matérialiser simultanément. Les chocs et scénarios
conjoncturels mettent en évidence des risques qui pourraient se concrétiser à un horizon plus court (entre 12 et
18 mois) compte tenu du scénario de référence actuel. Les risques structurels sont ceux qui resteront probablement
importants à plus long terme.
En ce qui concerne la dette extérieure, elle est restée relativement stable à 35 % du PIB. Le pays a bénéficié
de plusieurs cycles d’allégement de la dette liées à la pandémie de la part des créanciers bilatéraux (Initiative
de suspension du service de la dette (ISSD) du G20) et du FMI (fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux
catastrophes). La dette envers les créanciers multilatéraux et les arriérés antérieurs à l’initiative PPTE
continuent de représenter la majeure partie de la dette extérieure.
Évaluation. Alors que les indicateurs de solvabilité tant pour la dette extérieure que pour la dette totale sont
inférieurs à leurs points de repère respectifs, les indicateurs de liquidité pour la dette extérieure dépassent
leurs seuils entre 2023 et 2027, principalement en raison d’importants remboursements au Fonds. La RCA
reste exposée à des risques élevés de surendettement extérieur et de surendettement global, avec
d’importants risques à la baisse causés par la grande incertitude concernant le financement extérieur et par
une conjoncture extérieure plus difficile.
Compte courant
Contexte. Le déficit du compte courant s’est creusé en 2021 atteignant 11,1 % du PIB, principalement en
raison du renchérissement des importations de produits pétroliers et du non-décaissement de l’aide
budgétaire pour 2021. Les échanges commerciaux se concentrent sur les diamants et le bois, qui
représentent 69 % des exportations totales de la RCA, ainsi que sur le pétrole, qui représente 27 % de ses
importations. L’augmentation de l’activité économique a logiquement conduit les importations de pétrole et
de produits non pétroliers à peser sur la balance des opérations courantes. De leur côté, les transferts
(principalement des dons) et les revenus ont contribué en positif au compte courant.
CC effectif -10,6
CC corrigé -11,0
Élasticité -0,15
déprécier en 2022, essentiellement sous l’effet de la dépréciation de la monnaie. Depuis le début des années
2000, le TCER s’est apprécié d’environ 2,5 % par an, érodant progressivement la compétitivité déjà modeste
de la RCA. Les chocs négatifs sur les termes de l’échange en 2020–22 soulignent encore davantage la
nécessité d’une diversification économique.
Évaluation. Le modèle EBA-Lite du taux de change effectif réel (TCER) indique un écart de CC de 12,7 % du
PIB (correspondant à un écart de TCER de -83,5 %). Compte tenu du déficit persistant du compte courant de
la RCA, les services du FMI considèrent que les résultats de l’approche fondée sur le TCER sont moins fiables
et ils estiment l’écart de compte courant sur la base du modèle de CC. En conséquence, la position extérieure
de la RCA est jugée nettement plus faible que ne l’impliquent les paramètres fondamentaux et les politiques
souhaitables, et le TCER est surévalué, avec un écart du taux de change de 41,2 %.
Évaluation. Les flux de capitaux privés devraient rester atones en 2022, par suite de la confluence de
plusieurs chocs : les prix des produits de base (la RCA étant un importateur net de denrées alimentaires et de
carburants), l’imminence de volatilités budgétaires, et des risques pour la viabilité de la dette, dans un
contexte d’incertitude politique accrue. À l’avenir, l’assainissement progressif des finances publiques, associé
à la mise en œuvre résolue du programme de réformes visant à améliorer l’environnement des affaires,
contribuera à attirer des flux durables de capitaux étrangers — la projection pour les IDE est d’environ 1,5 %
du PIB à moyen terme.
1
Les estimations du modèle sont fondées sur les paramètres de politique économique souhaitables suivants : i) solde
budgétaire global corrigé des variations conjoncturelles à -1,0 % du PIB ; i) dépenses de santé publique à 2 % du PIB ;
iii) variation des réserves à 0 % du PIB ; iv) crédit au secteur privé à 12 % du PIB ; v) variation du crédit au secteur privé à
1 % du PIB ; vi) indice de contrôle des capitaux à 0,37 ; vii) taux d’intérêt réel à 1 %.
• Une aide financière rapide de la part du FMI est jugée essentielle et le pays membre met
en œuvre des politiques économique appropriées. La République centrafricaine continue de
faire face à de graves difficultés macroéconomiques, qui ont été accentuées par les séquelles de
la pandémie, la guerre que mène la Russie en Ukraine et les rigidités structurelles profondément
ancrées qui entravent sa croissance. L’aide financière du FMI est jugée essentielle pour
permettre à la République centrafricaine d’opérer un ajustement ordonné en satisfaisant les
besoins durables de financement de sa balance des paiements, en accélérant la mobilisation
d’aide extérieure et en favorisant la bonne exécution de son programme. La politique
économique menée par la République centrafricaine dans le cadre du programme appuyé par la
facilité élargie de crédit négociée vise à renforcer la stabilité macroéconomique et la viabilité
extérieure par le biais de réformes budgétaires et structurelles consistant notamment à accroître
les recettes intérieures, à améliorer la gestion des finances publiques et l’efficacité des dépenses,
à remettre en état ou à mettre en place des infrastructures et des services publics de base, et à
améliorer la gouvernance et le climat des affaires tout en mobilisant des aides financières
supplémentaires de la part des autres institutions financières internationales.
• Le pays débiteur fait des efforts de bonne foi pour conclure un accord avec le pays
créancier en ce qui concerne une contribution compatible avec les paramètres du
programme appuyé par le FMI :
o Pour ce qui est de la procédure, les autorités centrafricaines ont contacté les autorités
libyennes bilatéralement (la plus récente lettre date du mois de mars 2023), pour leur
proposer d’entamer une collaboration en vue d’un apurement des arriérés. Les informations
pertinentes ont été communiquées aux autorités libyennes en temps opportun. Les autorités
centrafricaines sont déterminées à continuer à déployer leurs efforts de bonne foi jusqu’à ce
que tous les arriérés soient apurés ;
o Les conditions offertes par les autorités centrafricaines aux autorités libyennes sont
conformes aux objectifs du programme appuyé par le FMI en matière de financement et
d’endettement, et n’entraîneraient pas de contributions de financement qui dépasseraient
les exigences de ce programme. Elles prévoient une contribution qui n’est pas
disproportionnée par rapport à celles sollicitées auprès d’autres créanciers bilatéraux
officiels au moment de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE). En fait, les
autorités cherchent à obtenir de la Libye des conditions exactement comparables, à savoir
une annulation de 94 % de la dette.
• La décision d’octroyer un financement en dépit des arriérés ne devrait pas avoir un effet
négatif excessif sur la capacité du FMI à mobiliser des financements officiels à l’avenir. La
contribution sollicitée auprès de la Libye ne représentait pas la majorité des contributions de
financement obtenues auprès de créanciers bilatéraux officiels dans le contexte de l’initiative
PPTE. La Libye ne semble pas présenter d’antécédents solides en ce qui concerne les
contributions apportées dans le cadre de programmes appuyés par le FMI (elle n’a procédé qu’à
cinq restructurations au titre de l’initiative PPTE sur un total de 18 pays débiteurs ayant atteint le
point d’achèvement). Par conséquent, selon les services du FMI, l’octroi d’un financement à la
République centrafricaine en dépit des arriérés ne devrait pas avoir un effet négatif excessif sur
la capacité du FMI à mobiliser des financements à l’avenir, compte tenu de l’appui solide de la
communauté internationale dans le contexte du FMI.
1. En raison des multiples chocs globaux qui se sont succédés depuis 2020 et la suspension des
appuis budgétaires en 2021, la Centrafrique fait aujourd’hui face à un risque d’instabilité
macroéconomique d’envergure inégalée depuis la fin de la guerre civile de 2013. Soumis à un
contexte d’envolée des cours des matières premières et de pénuries récurrentes de carburants, notre
population est de plus en plus proie à la vulnérabilité, ses moyens de subsistance s’érodent et
l’accès aux biens alimentaires et services sociaux de base est considérablement compromis. Les
dernières estimations suggèrent une progression de 10 percent de l’effectif des Centrafricains en
besoin d’assistance humanitaire et de protection, soit 3.4 millions de personnes.
2. Face à cette situation, nous avons adopté une politique de prudence budgétaire, notamment
en ajustant les dépenses, rationalisant les subventions, reportant le remboursement des arriérés
domestiques, et augmentant notre recours aux emprunts sur le marché communautaire. Nous
comptons, par la suite, dérouler un ambitieux agenda de réformes structurelles destinées à renforcer
la résilience des finances publiques aux chocs tout en garantissant la continuité des services publics
de base. Afin de soutenir la mise en œuvre de ces réformes et nous aider à faire face à nos besoins
de financement extérieur, nous venons officiellement solliciter un arrangement au titre de la Facilité
Elargie de Crédit (FEC) pour une durée de 38 mois et pour un montant de 141.68 millions de DTS
(approximativement $189.5 millions ou 127.18 pour cent du quota de la Centrafrique). Nous allons
également solliciter le soutien financier des autres partenaires multilatéraux et bilatéraux.
3. Nous comptons utiliser le financement du FMI selon l’affectation suivante : (i) quatre-vingt-
dix pour cent de l'accès proposé seraient versés directement sur le compte DTS de la RCA auprès du
Département des DTS pour couvrir les obligations envers le Fonds entre 2023 et 2026, qui sont
exceptionnellement lourdes et détournent les ressources budgétaires des besoins sociaux de base;
et ii) les dix pour cent restants de l'accès proposé seraient versés sur le compte existant de la BEAC
au FMI, qui sera utilisé pour réapprovisionner un compte séquestre spécial à la BEAC. Les fonds du
compte séquestre seront utilisés pour préserver les services sociaux essentiels, en complément de
l'opération de de la Banque mondiale.
subordonnés au respect des critères de réalisation et des repères structurels indiqués dans les
tableaux 1 et 2 du MPEF ci-joint.
5. Nous sommes convaincus que les mesures et politiques énoncées dans le MPEF sont
appropriées pour atteindre les objectifs du programme appuyé par la FEC, mais nous sommes prêts
à prendre toutes les mesures supplémentaires qui pourraient être nécessaires pour atteindre ces
objectifs. Le gouvernement prévoit de consulter le FMI avant toute révision des politiques contenues
dans le MPEF, conformément aux règles relatives à une telle consultation. En outre, nous fournirons
aux services du FMI toutes les données et informations nécessaires pour évaluer les politiques et
mesures présentées dans le protocole d'accord technique (PAT).
6. Nous avons l'intention de publier le rapport des services du FMI, y compris cette lettre
d'intention et le MPEF et le PAT ci-joints. Nous autorisons donc les services du FMI à publier ces
documents sur le site Internet du FMI une fois que le Conseil d'administration aura approuvé ce
nouveau programme au titre de la FEC.
Nous vous prions d’agréer, Madame la Directrice générale, l’expression de nos sentiments
distingués.
/s/ /s/
Hervé Ndoba Félix Moloua
Ministre des Finances et du Budget Premier Ministre
Pièces jointes :
Mémorandum de politiques économiques et financières (MPEF)
Protocole d’accord technique (PAT)
A. Contexte général
1. Notre pays a été frappé par des chocs successifs pendant les trois dernières années.
Nous avons connu la crise de la Covid-19 en 2020, une intensification du conflit armé interne au
début de 2021 qui a abouti à une fermeture prolongée du corridor commercial avec le Cameroun, la
suspension d’appui budgétaire par certains bailleurs et récemment la guerre en Ukraine. Tous ces
chocs sis-mentionnés ont eu des impacts économiques substantiels, mis en péril la stabilité
macroéconomique et aggravé l’insécurité alimentaire. En septembre 2022, le Programme alimentaire
mondial (PAM) estimait que 2,4 millions de personnes étaient en situation d'insécurité alimentaire
aiguë.
5. L’augmentation des prix des produits alimentaires a été à l’origine des pressions
inflationnistes. En décembre 2022, l’inflation en glissement annuel a atteint 7,9 % et 5,8 % en
moyenne annuelle. Cette inflation élevée est tirée en grande partie par l’augmentation des prix des
produits alimentaires qui a atteint 10 % à fin décembre 2022. Les pressions inflationnistes se sont
poursuivies au cours des premiers mois de l'année 2023 suite à une augmentation des prix du
carburant à la pompe.
7. Le déficit primaire budgétaire a augmenté en 2022 due à la baisse des recettes. Les
recettes fiscales se sont établies à 119 milliards de francs CFA à fin décembre 2022, enregistrant un
manque à gagner mensuel de 3 milliards de francs CFA au deuxième semestre due principalement à
la baisse de la fiscalité pétrolière. Cependant, les dépenses intérieures primaires ont été maitrisées.
Elles se sont établies à 187,1 milliards de francs CFA, en dessous de celles dans le collectif budgétaire
(191 milliards de francs CFA), reflétant en partie le faible niveau des dépenses d’investissement
financées par les ressources propres, ainsi que notre volonté d’exécuter en priorité les dépenses
essentielles, dans un contexte économique difficile. Au même moment, nous avons dû augmenter les
dépenses de personnel, notamment les recrutements dans le domaine de la sécurité, afin de
renforcer notre capacité à assurer la paix sur l’étendue du territoire. Même si nous avons pu maitriser
les dépenses primaires, la baisse des recettes a entraîné une détérioration du solde primaire
intérieur. Nous avons réussi à financer le solde primaire intérieur en tirant de l'allocation restante de
DTS et en émettant les titres publics sur le régional.
8. Reflétant les émissions de titres publics et l’utilisation des DTS, la dette publique a
augmenté en 2022, tout en restant en deca des critères de convergence. Elle a atteint 51,9 % du
PIB contre 47,6% du PIB en 2021 due à l’augmentation de la dette intérieure. Pour compenser la
baisse des recettes fiscales et le non-décaissement des appuis budgétaires des partenaires au
développement, nous avons mobilisé 46 milliards de francs CFA de titres publics et utilisé 50,5
milliards de francs CFA de l'allocation des DTS en 2022. La dette publique extérieure est restée
presque inchangé à 34,2% du PIB.
10. Les perspectives à court et à moyen terme sont très incertaines. Le scénario de référence
repose sur une reprise partielle de l'appui budgétaire et un renforcement significatif des politiques
économiques conformément aux engagements du nouveau programme soutenu par la FEC. La
croissance du PIB réel devrait rebondir à 2,2% en 2023, tirée en partie par un ajustement de prix à la
pompe de carburant permettant à une amélioration de l'approvisionnement en carburant. L'inflation
moyenne devrait atteindre 6,3 % en 2023, au-dessus de l'objectif de la CEMAC de 3 %. La croissance
moyenne pourrait atteindre 3 % en 2024 et augmenterait progressivement pour attendre 3,8% à
moyen terme. L’inflation devrait être inférieure à l'objectif régional et converger vers 2,5 % à partir de
2026.
11. Le succès de notre programme soutenu par la FEC est soumis à la fois à des risques à la
hausse et à la baisse. La dégradation importante de l’environnement international vient exacerber
des risques des vulnérabilités macroéconomiques déjà importantes. La détérioration de la situation
sécuritaire, la continuité de la guerre en Ukraine, la hausse des prix internationaux des produits
pétroliers et de base dont nous sommes particulièrement dépendants, la volatilité des conditions
financières internationales, et le ralentissement potentiel de la demande extérieure et des chaines de
valeurs internationales, constituent des risques substantiels. A contrario, une dynamique économique
plus favorable pour notre pays, pourrait découler d’une implémentation plus rapide des réformes
structurelles, un retour plus rapide de la paix sur tout le territoire, et des gains plus significatifs de
nos efforts de mobilisation des recettes fiscales et de maitrise des dépenses publiques.
Notre programme économique soutenu par la FEC vise à soutenir les réformes visant à améliorer la
résilience face à la volatilité des termes de l'échange suite a la guerre en Ukraine et aux chocs liés à
l’absence d’appui budgétaire tout en préservant la prestation des services publics de base, essentiels à
la légitimité de l'État.. Le programme se concentrera sur des actions ayant un impact immédiat sur la
situation de financement, y compris en catalysant le financement privé, tout en créant des conditions
favorables à la poursuite des progrès des réformes structurelles essentielles avec un solide soutien au
renforcement de capacité. Plus généralement, nous comptons sur le programme pour atténuer le risque
d'une crise humanitaire majeure et faciliter la reprise en vue d'une sortie progressive de la fragilité
aiguë après les récents revers.
12. Nous continuons de mettre en œuvre une politique budgétaire prudente en 2023. En
décembre 2022, le Parlement a voté la Loi de Finance (LdF) de 2023 qui prévoit une réduction du
déficit primaire intérieur de 0,9 points du PIB (de 4,5% du PIB à 3,6%), en ligne avec nos
financements très limités. Les recettes intérieures sont projetées à 7,9 % du PIB (131,7 milliards de
FCFA) contre 7,8 % (119,0 milliards de FCFA) en 2022, grâce à un rebond de l'activité économique et
à un ensemble de mesures de mobilisation de recettes que nous comptons mettre en œuvre en
2023. Un ajustement à la baisse des dépenses primaires est prévu à 0,7 % du PIB (de 12,2 % du PIB
en 2022 à 11,5 %).
13. Sur le plan des recettes : Dans la LdF 2023, nous avons adopté des mesures de politique
fiscale—principalement dans les secteurs des télécommunications et du tabac—et des mesures
d'administration fiscale, qui devraient générer environ 18,5 milliards de francs CFA (1,1 % du PIB). En
plus, l'ajustement des prix du carburant à la pompe à la hausse devrait générer environ 15 milliards
de francs CFA (0,9 % du PIB). En l'absence de ces mesures, les recettes domestiques se seraient
effondrées à 5,9 % du PIB en 2023. Plus de détails sont rapportés dans la section III C sur les
réformes structurelles.
14. Sur le plan des dépenses : Nous avons maintenu l’enveloppe des dépenses primaires à 191
milliards de francs CFA au même niveau que celui du collectif de 2022. Nous comptons faire les
ajustements sur les charges de fonctionnement et les dépenses d’investissement financées sur
ressources propres. Nous nous sommes engagés à prioriser les dépenses primaires intérieures afin
de limiter les difficultés des personnes vulnérables et de préserver les fonctions essentielles du
gouvernement, y compris la sécurité.
15. Nous sommes prêts à réajuster le budget si nécessaire comme prévu dans notre plan de
contingence. Si le financement sur le marché régional devient problématique, nous avons préparé
un plan de contingence à mettre en œuvre dans un collectif budgétaire qui visera à ajuster
davantage les dépenses primaires non-prioritaires et mobiliser des recettes supplémentaires. Le plan
prévoit 1,0 % du PIB (16,7 milliards de FCFA) d'ajustement sur le déficit primaire domestique—
composé de 0,7 % sur les recettes intérieures et de 0,3 % sur les dépenses primaires intérieures. Du
côté des recettes, le plan comprend la mise en place des droits d'accise plus élevés sur certains
produits, l'accélération de la mise en œuvre du transfert des recettes perçues par différents
ministères et agences vers le CUT, la rationalisation des exonérations de TVA et des mesures
administratives telles que le recouvrement des arriérés fiscaux. Nous nous engageons à continuer de
travailler à identifier d'autres avenues sur les mesures de mobilisation de recettes à mettre en place
dans le collectif budgétaire. Du côté des dépenses, le plan prévoit une réduction des dépenses non
prioritaires telles que les frais des missions et d'autres dépenses non-prioritaires sur les
investissements financés sur ressources propres. Nous sommes convaincus que compte tenu de la
combinaison de cet ajustement supplémentaire et de l'effet conjugué fourni par la nouveau
programme soutenue par la FEC, le marché régional sera en mesure de fournir au moins le même
montant de financement domestique brut (45 milliards de FCFA) que l'année dernière. En plus, nous
nous engageons à faire davantage d’efforts dans la gestion des finances publiques afin d’éviter
l’accumulation future d’arriérés intérieurs et des « restes à payer » qui contraignent la liquidité du
secteur privé et peuvent poser des risques sur notre système bancaire. Sur cette base, nous sommes
confiants que toutes les cibles quantitatives et indicatives trimestrielles dans le cadre de notre
nouveau programme de la FEC seront atteintes.
17. Face à tous ces risques budgétaires, nous poursuivrons nos efforts pour faciliter le
déboursement des appuis budgétaires des partenaires au développement. Vu l’importance de la
contribution de nos partenaires au développement sur le financement des besoins de notre pays et
sur le soutien à notre population, nous allons continuer le dialogue avec les bailleurs. Nous ne
ménagerons aucun effort pour renforcer la transparence budgétaire par des actions rapides, fortes,
et concrètes, et sommes disposés à explorer des arrangements budgétaires alternatifs afin de
rassurer les bailleurs et garantir la continuité du soutien à notre population.
18. Le financement viable du budget de 2023 est essentiel. Nous prévoyons de lever sur le
marché des titres régional la somme de 80 milliards de francs CFA pour compléter la mobilisation
des recettes internes. En plus, nous travaillons avec la Banque Mondiale (BM) pour remplir les
conditions préalables nécessaires pour leur financement des dépenses récurrentes de sept
départements ministériels sociaux et les travaux avancent bien. Le décaissement dans le cadre de la
FEC va aussi couvrir une partie de besoin de financement résiduel. Toutefois, si le financement
extérieur prévu ne se matérialisait pas, nous allons combler le besoin de financement résiduel en
émettant davantage de titres publics sur le marché régional.
19. Une priorité du gouvernement est l’amélioration de la communication avec les acteurs
du marché des titres. Etant donné que la grande partie de notre besoin de financement va être
couvert par l’émission des titres publics, nous allons renforcer nos relations avec les investisseurs
pour élargir le nombre des spécialistes en valeurs du trésor (SVT) ainsi que leur participation active
aux émissions de titres.
20. Nous poursuivrons nos efforts pour améliorer la gestion de la dette publique. Nous
avons pris les mesures nécessaires pour que la Direction de la Dette Publique dispose de toutes les
informations nécessaires à la réalisation d'un suivi exhaustif de nos engagements et travaillons au
renouvellement de la licence du programme Sygade, avec l’appui de nos partenaires. Nous allons
continuer à préparer le rapport de gestion de la dette [sur une base annuelle] et le publier sur le site
Web du ministère des Finances. Nous continuerons de négocier de bonne foi avec les créanciers
auxquels sont dus des arriérés pré-PPTE et avec qui nous n'avons pas encore conclu d'accords
d'allègement de la dette.
21. D’ici fin septembre 2023, nous mettrons en place un cadre pour renforcer la
coordination de la gestion de la dette publique et la coordination avec la politique budgétaire
(repère structurel). Le cadre sera mis en place avec l’assistance technique du Fonds Monétaire
International. La DGB, la Direction de la Coopération, l’ACCT, la CSREF, DDPE et d’autres
départements ministériels qui interviennent dans la gestion de la dette publique seront impliqués. Le
fonctionnement de ce cadre sera précisé par un texte réglementaire.
22. D’importants remboursements de titres publics en mai et en août 2023 vont faire
l’objet d’une stratégie spécifique afin d’éviter un défaut de paiement. Le gouvernement va
explorer la possibilité de convaincre les détenteurs de ces titres de les refinancer et/ou de racheter
une partie, ou de mettre des ressources dans le compte séquestre logé à la BEAC en vue de faire des
remboursements à échéances.
23. Une meilleure gestion préventive des arriérés domestiques est nécessaire pour réduire
les risques budgétaires et limiter les effets négatifs sur le secteur privé. Nous procèderons à un
recensement de tous les arriérés domestiques et à l’élaboration de leur plan d’apurement. Nous
allons initier la réflexion sur la titrisation des arriérés déjà audités. De même, nous proposerons dans
les plus brefs délais, une stratégie pour mettre un terme à l’accumulation de nouveaux arriérés. La
stratégie comprendra à minima : (i) un calendrier détaillé ; (ii) les critères qui seront utilisés pour la
liquidation des arriérés afin de minimiser la possibilité de favoritisme et corruption dans la sélection
des bénéficiaires ; et (iii) l'amélioration du plan de trésorerie et sa synchronisation avec les comptes
consolidés, plan d'engagement et le plan d'émission de titres publics.
24. Le contrôle de la dette intérieure envers les entreprises et établissements publics est un
objectif important de notre politique. Dans ce sens, l'audit des arriérés des trois entreprises
publiques (ENERCA, SODECA et SOCATEL) a été achevé. Nous avons élaboré un plan d’apurement
des arriérés de ces trois entreprises publiques, ainsi que les arriérés datant d'avant 2019. Cependant,
nous n'avons pas pu mettre en œuvre le plan de paiement de ces arriérés. Nous allons auditer les
arriérés acquis à partir de 2019. Nous nous engageons à ce que toute nouvelle dette envers les
entreprises publiques soit dûment enregistrée dans les livres de dette, de [juin 2023]. De plus, nous
nous engageons à mettre à jour les plans de paiement des arriérés pour inclure les nouveaux arriérés
au plus tard en [novembre 2023]. Par ailleurs, nous allons veiller à la stricte application des
dispositions de la loi 20/004, qui impose à toutes entités publiques d’obtenir l’autorisation écrite du
ministre des Finances et du Budget avant toute signature d’accords de prêts.
25. Compte tenu du risque élevé de surendettement, nous allons continuer de recourir aux
dons et ne conclure aucun accord de prêt non concessionnel. Le recours aux prêts concessionnels
sera limité aux projets d'investissements prioritaires pour lesquels il ne sera pas possible d'obtenir
des dons, et dans les limites convenues avec le FMI. Afin de ne pas augmenter davantage les ratios
déjà élevés du service de la dette aux exportations et aux recettes prévus à moyen terme, ces prêts
devront avoir de longs délais de grâce et/ou échéanciers de remboursement.
REFORMES STRUCTURELLES
Cette section rend compte des actions que nous avons mises et allons mettre en œuvre afin d’accroitre
la mobilisation des recettes, l’amélioration du climat des affaires, la protection sociale, ainsi que la
transparence dans la gestion des finances publiques.
26. Nous mettrons en œuvre une série de mesures pour renforcer notre capacité de
collecte et de sécurisation des recettes fiscales. En particulier :
• En septembre 2022, nous avons mis en place un comité de suivi des droits et frais de service
(menues recettes). Ce comité a pour objectif de proposer des mesures concrètes pour éliminer
les anomalies dans la collecte de ces recettes et leur transfert vers le CUT (repère structurel). Sur
orientation de ce comité, nous avons fait l’inventaire de toutes les poches des recettes perçues
par les ministères. L’objectif ultime de cette mesure est d'assurer le transfert des fonds collectés
vers le compte unique du Trésor. Cela fait aussi partie de notre stratégie de consolidation du
CUT.
• Pour augmenter le recouvrement des impôts, nous avons élaborer un plan qui va nous permettre
de récupérer 2,7 milliards de FCFA supplémentaires d'impôts. Le plan comprend : (i) la mise en
œuvre de l'arrêté ministériel qui ordonne l'utilisation systématique du système de déclaration
électronique pour toutes les grandes entreprises; (ii) l’application d’une pénalité de 10% (sur la
valeur des importations) et un minimum de 1 million de FCFA en paiement de droits aux
importateurs non immatriculés au registre des contribuables de l'administration fiscale ; (iii) le
recouvrement des sommes dues par tous les importateurs et bénéficiaires de marchés publics
qui ne sont pas à jour de leurs obligations fiscales, et (iv) une mission conjointe entre la direction
des impôts, la direction des douanes et la direction du commerce dans les arrondissements de la
ville de Bangui.
• Le service des douanes a commencé à mettre en œuvre les mesures suivantes en 2023 : (i)
application du tarif extérieur commun de la CEMAC SH2022 ; (ii) l'application des taux
d'imposition correspondant aux opérations soumises aux codes 800 et 200, précédemment
exonérés, et (iii) la création du code 900 pour la gestion des exonérations dans le secteur minier.
• Avec l’AT des PTFs, nous conduirons une étude des dépenses fiscales (exonérations fiscales), qui
affectent significativement le volume effectif des recettes fiscales. Les résultats de cette étude,
ainsi que les recommandations des études déjà réalisées par nos partenaires techniques et
financiers (BAD et BM), permettront l'élaboration d'un plan de travail pour une meilleure gestion
des exonérations fiscales. Ce plan devrait inclure un examen de la pertinence des exonérations
compte tenu des priorités économiques et sociales du pays, ainsi qu'une liste détaillée des
mesures visant à améliorer la transparence dans l'utilisation des exonérations fiscales.
• Nous avançons vers la mise en œuvre de systèmes d’information pour la télédéclaration des
impôts Bien que nous ayons connu des retards dans la mise en œuvre du système, nous nous
engageons à ce que toutes les grandes entreprises utilisent le système de télédéclaration d’ici fin
décembre 2023. Nous étendrons progressivement l'utilisation du système de télédéclaration aux
entreprises de taille moyenne à partir du quatrième trimestre de 2023, et nous le rendrons
obligatoire pour toutes les entreprises à partir de janvier 2024. Avec l'aide de l'Union
européenne, nous développons et assurons le déploiement du système informatique qui
permettra la mise en place de télédéclaration et télépaiement pour toutes les entreprises. Ce
système devrait être pleinement opérationnel au troisième trimestre 2023 (repère structurel).
• Avec l'appui de l'Union Européenne, nous avons migré de SYDONIA++à SYDONIA World. Nous
comptons déployer progressives le système à toute l’étendue du territoire, ce qui facilitera
l'échange d'informations entre les systèmes de la Direction Générale des Impôts et de la
Direction Générale des Douanes. Nous comptons finaliser le déploiement du système d’ici la fin
de du mois de juin 2023.
1TVA, Taxe Douanière, Taxe Communautaire CEMAC, Contribution Communautaire d’Intégration CEEAC et Taxe
Unique sur les Produits Pétrolières (TUPP)
parafiscalité2 définis dans le code des impôts, la loi de finances et les directives CEMAC, et (ii) signer
l’arrêté interministériel avec les nouveaux prix des hydrocarbures, c'est-à-dire la baisse des prix
officiels à la pompe après impôt conformément aux recommandations du FMI sur les prix des
carburants (repère structurel ). Le prix officiel sera fixé à 1.100 FCFA par litre pour le super, 1.350
FCFA pour le diesel et 850 FCFA pour le pétrole lampant. Nous explorerons la mise en œuvre des
recommandations de la mission d'assistance technique du FMI, en particulier (i) effectuer un audit et
un examen des composants des coûts d'approvisionnement (marges et frais); (ii) l'unification de la
formule des prix par voie d’approvisionnement; (iii) la rationalisation de la parafiscalité en une
contribution unique, en même temps que les taxes pétrolières seront unifiées en une seule taxe; (iv)
la mise en œuvre d'un appel d'offres pour l'importation publique d'hydrocarbures pour le marché
agréé; et (v) l'introduction d'un mécanisme automatique de révision des prix approprié au contexte
de la RCA.
28. Dans le cadre des discussions en cours avec les bailleurs à propos des appuis
budgétaires, nous renforcerons significativement la transparence budgétaire :
• Nous allons continuer à tenir régulièrement des réunions mensuelles portant sur la gestion de
notre trésorerie, avec la participation des partenaires techniques et financiers.
• En novembre 2022, nous avons commencé le processus de l’évaluation PEFA (Public Expenditure
and Financial Accountability) pour les années 2018—2020. Une fois finalisé, nous allons
transmettre le projet du rapport à tous nos partenaires techniques et financiers au plus tard en
avril 2023, et les résultats de cette évaluation seront publiée dès que le rapport final sera
disponible.
• Pour maximiser la transparence dans la gestion des appuis budgétaires et assurer nos partenaires
au développement que les fonds décaissés ne seront pas utilisés pour d’autres fins, nous avons
créé un compte séquestre à la BEAC pour déposer 10% des décaissements du FMI pour
compléter l’opération de la Banque Mondiale (action préalable).
• Nous avons préparé et publié en ligne les tableaux trimestriels d’exécution budgétaire (TOFE) en
20223. Ils ont été préparés selon le format proposé par les services du FMI, qui permet une
analyse plus détaillée et cohérente de la situation budgétaire. Nous continuerons à publier les
mêmes tableaux en 2023, au plus tard 45 jours après la fin du trimestre.
2 Redevance Équipement Informatique (REI), Financement Extension Capacités de Stockage, Contrôle et Lutte Contre
la Fraude, Redevance d’Usage Routier (RUR)
3 Disponible ici, ici, ici et ici
l'architecture du CUT, à la liste des sous-comptes et à la portée du CUT doivent être finalisées avant
la signature de l'accord. Nous comptons signer cet accord avant le 15 avril 2023. Même si on a
expérimenté certaines contraintes techniques, l’interconnexion du logiciel Sygma-Systac et du
logiciel SimBa, qui va nous permettre de mieux suivre l’exécution du budget, est opérationnelle, et
nous allons exécuter le budget avec le dit système. Depuis 2022, nous utilisons le nouvel applicatif
numérique pour faire la gestion des arriérés de pensions, ce qui nous a permis de mettre fin à
l’accumulation d’arriérés envers les nouveaux retraités. Cet applicatif prendra en charge les pensions
des nouveaux retraités immédiatement après leur départ à la retraite.
30. Nous allons produire des tableaux budgétaires trimestriels basés sur la méthodologie
MSFP 2014. Les tableaux budgétaires nous permettront de mieux : (i) planifier et suivre les
dépenses ; (ii) évaluer la performance des différents ministères et organismes gouvernementaux, et ;
(iii) coordonner les démarches interministérielles en fournissant une vue d’ensemble de l’utilisation
des fonds publics. Nous utiliserons les tableaux relais fournis par l’AT du Fonds au Secrétariat
Technique du Comité (STC)-TOFE, et soumettre les résultats au FMI (AFRITAC-Centre).
32. Nous n'hésiterons pas à mener à bien toutes les actions nécessaires pour rassurer nos
partenaires financiers sur la transparence dans l'utilisation des ressources. En réponse à
l'exigence de la Banque Mondiale pour la prestation des services sociaux, le gouvernement a
effectué un audit de la solde des sept ministères sélectionnés y compris les ministères de la santé et
l’éducation. Nous nous engageons à prendre toutes les mesures nécessaires pour finir l’audit du
logiciel utilisé pour la gestion de la solde, et à prendre toutes les mesures nécessaires pour corriger
toute défaillance qui soit trouvée avant la fin de juin 2023.
33. Nous poursuivrons nos efforts de renforcement de la transparence sur les marchés
publics. Nous avons publié les noms des entreprises ayant bénéficié de transferts destinés à faire
face à la pandémie ainsi que les critères de leur sélection, jusqu’au ce que les dits marchés publics
soient exécutés. Ainsi, nous continuerons à publier toutes les informations détaillées sur tous les
marchés publics au-dessus du seuil de 10 millions de francs, y-compris les noms des bénéficiaires
effectifs, mesure en vigueur depuis août 2021.4 Nous continuerons à mettre à disposition toutes les
informations exigées par l’arrêté ministériel du 4 août 2021
34. Nous accélèrerons la mise en œuvre du plan d’action à résultats rapides convenues
avec le département des finances publiques, AFRITAC centre et le PNUD. Cette initiative s’inscrit
dans le cadre de la préparation de la bascule en budget programme et à la comptabilité en droits
constatés et patrimonial. A cet effet, nous veillerons à mettre en œuvre la programmation
pluriannuelle des investissements et la déconcentration budgétaire d’ici fin 2025. Nous poursuivrons
la préparation du passage à la comptabilité de droits constatés en accélérant les travaux d'audit du
solde agrégé des comptes de l'État et en adoptant les normes comptables de l'État et le règlement
d'application de la réglementation des stocks et des immobilisations. Comme première étape de la
réforme comptable, nous avons promulgué le décret de transposition en droit interne de la directive
CEMAC n°01/20-UEAC-CM-35 du 8 septembre 2020 relative à la comptabilité des matières (Action
préalable). Cela contribuera à améliorer la sincérité, l'exhaustivité et la transparence des comptes
publics et démontrera notre attachement à la transparence aux yeux de nos partenaires
35. Renforcer les mesures de protection de la population vulnérable fait partie de notre
agenda de réforme. La dotation de la BM pour le programme PACAD (Projet d’appui aux
communautés affectées par le déplacement) se terminera en juin 2023. Compte tenu de l'importance
du programme, nous nous engageons à assurer son financement sur fonds propres dans la limite
des ressources budgétaires prévues dans la Loi de Finance 2023.
36. Malgré les efforts de consolidation budgétaire, nous nous engageons à maintenir les
dépenses sociales au profit des populations à un niveau adéquat, conformément à nos
objectifs quantitatifs dans le cadre du programme. Notre programme FEC intègre un objectif
quantitatif sur l’exécution des dépenses budgétaires au profit des secteurs sociaux, y compris la
santé, l’éducation, la protection sociale et les actions humanitaires. Ce critère de réalisation se limite,
à l’heure actuelle, à l’exécution des dépenses sur fonds propres pour lesquels le gouvernement a
davantage de contrôle. Cependant, nous allons étudier, dans le cadre du programme, la possibilité
d’étendre la portée de ce critère de réalisation aux principaux projets sociaux financés par les
bailleurs afin de s’assurer de la bonne exécution de l’ensemble des programmes au service de la
population.
• Nous allons nous rassurer que tous les commentaires des partenaires techniques et financiers sur
le code minier soient pris en compte avant qu’il soit voté par l’Assemblée nationale afin de
s’assurer que le code minier est conforme aux recommandations du GAFI en termes de lutte
contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et aux directives de la CEMAC
relatives à la règlementation des changes. De même, avec l'appui de la Banque mondiale, nous
4 Disponible ici.
• Le projet de loi anti-corruption - qui est conforme aux recommandations des services du FMI et
aux exigences de la Convention des Nations Unies contre la corruption (CNUCC) - a été soumis à
l'Assemblée nationale le 4 février 2022. Cependant, la loi n'a pas encore été votée par le
Parlement. Nous allons faire le suivi auprès de l’ASN et nous assurer de l’adoption de ladite loi au
plus tard fin mars 2024 (repère structurel).
• Nous avançons dans la mise en place des recommandations du Comité National Economique et
Financier (CNEF). Nous avons ainsi : (i) transmis à la COBAC pour évaluation, le projet de statuts
qui constituera le cadre de fonctionnement du centre d’arbitrage et de médiation, et la chambre
d’arbitrage au sein du tribunal de commerce chargée des contentieux en matière bancaire et
financière et (ii) adopté à travers le CNEF, les statuts de la société chargée du recouvrement des
créances bancaires en souffrance, et la première Assemblée Générale constitutive sera
convoquée au plus tard fin décembre 2023.
• Vu les incompatibilités de la loi sur les cryptoactifs avec le cadre réglementaire de la sous-région
nous avons supprimé, en collaboration avec les instances de la CEMAC le cours légal et la
convertibilité garantie des actifs cryptographiques pour assurer la cohérence avec le cadre
monétaire de la CEMAC et atténuer les risques pour la stabilité budgétaire et macro financière.
Plus précisément, les articles 1, 4, 5, 7, 10, 11, 12, 20, 22, 23, et 24 de la législation sur la
cryptographie ont été amendés (Action préalable).
• En ce qui concerne le projet Sango et autres initiatives liées aux cryptoactifs, nous continuerons à
coordonner avec les institutions régionales pour assurer la conformité de toute nouvelle initiative
avec les dispositions communautaires applicables dans la CEMAC, en vue de sauvegarder la
stabilité macro-financière et la soutenabilité budgétaire.
E. RENFORCEMENT DE CAPACITE
38. L'assistance technique et la formation fournie par le FMI et les autres partenaires seront
essentielles dans les années à venir pour renforcer notre capacité institutionnelle et assurer le succès
dans la mise en œuvre de ce nouveau programme soutenu par la FEC. Nous recevons une assistance
technique continue avec l'appui du Fonds, du Groupe de la Banque mondiale, l'Union européenne, la
BAD et d'autres partenaires au développement dans les domaines suivants : (i) amélioration de
l'administration des recettes ; (ii) le renforcement de la gestion des finances publiques et
l'amélioration de la gouvernance budgétaire et mécanismes anti-corruption ; (iii) construction de la
programmation macroéconomique et la gestion de la dette ; et (iv) l'amélioration de la qualité des
statistiques économiques et financières.
F. SUIVI DU PROGRAMME
39. Le suivi du programme sera effectué à l'aide de critères de réalisation quantitatifs, des
objectifs indicatifs et des repères structurels tels que définis dans le protocole d’accord technique
(Pièce jointe II). Des critères de réalisation quantitatifs ont été fixés pour fin juin et décembre 2023, et
les objectifs indicatifs ont été fixés pour fin mars 2023, fin septembre 2023 et fin mars 2024 (tableau
1). Des repères structurels ont été mis en place jusqu'en février 2024 (Tableau 2). La première revue
des performances dans le cadre de l'accord FEC aura lieu le 30 octobre 2023 ou après cette date. La
deuxième revue des performances aura lieu le 30 avril 2024 ou après cette date. Nous continuerons
de fournir aux services du FMI les données et informations statistiques identifiées dans le protocole
d'accord technique ci-joint, ainsi que toute autre information qu'ils jugeront nécessaire ou que les
services du FMI pourraient demander à des fins de suivi.
Fin mars Fin juin Fin septembre Fin décembre Fin mars
2023 2023 2023 2023 2024
Critere de Critere de
Objectifs Objectifs Objectifs
realisation realisation
indicatifs indicatifs indicatifs
quantitatifs quantitatifs
Financement intérieur net des administrations publiques (plafond, total cumulé de l'année) 19.0 11.0 28.0 37.0 13.0
Recettes intérieures (plancher, total cumulé pour l’année)1 30.0 62.0 96.0 130.0 37.0
Déficit budgétaire primaire intérieur (plafond, total cumulé pour l’année) 2 -12.0 -24.0 -35.0 -64.0 -15.0
Objectifs indicatifs
Dépenses sociales (plancher, total cumulé pour l’année)5,6 2.5 8.0 17.0 22.0 4.0
Dépenses suivant des procédures extraordinaires (plafond, total cumulé pour l’année) 1.5 2.5 4.0 5.0 2.0
Nouvelle dette extérieure/concessionnelle contractée ou garantie par l’État (plafond, total cumulé pour l'année) 20.0 20.0 20.0 20.0 20.0
Pour mémoire :
Appui budgétaire 0.0 18.0 18.0 26.6 0.0
Recettes de privatisation 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Sources : autorités centrafricaines ; estimations des services du FMI.
1
Recettes intérieures à l’exclusion des dons extérieurs et des recettes provenant du désengagement de l’État.
2
Le solde primaire intérieur est défini comme la différence entre les recettes intérieures de l’État et les dépenses totales de l’État, nettes des
charges d’intérêts et dépenses en capital financées sur ressources extérieures.
3
Ces objectifs feront l’objet d’un suivi permanent.
4
Contractée ou garantie par l’État.
5
Les dépenses sociales sont définies comme les dépenses hors salaires dans les secteurs de l’éducation primaire et secondaire, la santé,
l’action sociale, l’eau et l’assainissement, la microfinance, l’agriculture, et le développement rural.
6
Ces depenses sociales comprennent aussi l'allocation de 500 millions de FCFA au projet PACAD
Répondre aux pénuries de carburant et stabiliser les recettes publiques en : (i) calculant
la structure des prix des hydrocarbures en respectant les taux d'imposition* et quasi-
Ameliorer la collecte des
taxes** définis dans le code des impôts, la loi de finances et les directives de la CEMAC ;
revenus domestiques RS première revue (Octobre 2023)
et (ii) signant l'arrêté interministériel avec les nouveaux prix des hydrocarbures
conformément aux recommandations de l'assistance technique du FMI sur les prix des
carburants
Transférer au CUT tous les fonds collectés directement par les ministères en échange des
RS deuxième revue (Avril 2024)
services rendus aux usagers
Soumission au conseil des ministres d'un projet de nouvelle loi organique régissant le
statut et les fonctions de la cour des comptes, conformément aux recommandations du RS deuxième revue (Avril 2024)
FMI pour assurer son indépendance financière et opérationnelle
Promouvoir la
transparence et la bonne
Adopter la loi anti-corruption présentée au parlement le 4 février 2022, conformément
gouvernance RS deuxième revue (Avril 2024)
aux recommandations du FMI.
A. Définitions
2. Sauf indication contraire, l’État est défini comme l’Administration centrale de la RCA et
n'inclut pas les collectivités locales, la banque centrale ou toute autre entité publique ayant une
personnalité juridique autonome (à savoir, les entreprises détenues entièrement ou partiellement par
l’État) et n'entrant pas dans le champ du tableau des opérations financières de l’État (TOFE).
a) La Dette s'entend comme une obligation directe, donc non contingente, résultant d'un accord
contractuel prévoyant la mise à disposition de valeurs sous forme d’actifs (y compris de devises)
ou de services, et par lequel le débiteur s'engage à effectuer un ou plusieurs paiements sous
forme d’actifs (y compris de devises) ou de services, selon un échéancier déterminé ; ces
paiements libéreront le débiteur des engagements contractés en termes de principal ou
d'intérêts. La dette peut prendre plusieurs formes, dont les principales sont les suivantes :
i. des prêts, c’est-à-dire des avances d’argent effectuées au profit du débiteur par le créancier
sur la base d'un engagement du débiteur de rembourser ces fonds dans le futur (notamment
dépôts, bons, titres obligataires, prêts commerciaux, crédits-acheteurs) et d’échanges
temporaires d’actifs, équivalents à des prêts totalement sécurisés, au titre desquels le
débiteur doit rembourser les fonds prêtés, et habituellement payer un intérêt, en rachetant
les actifs donnés en garantie à l'acheteur dans le futur (par exemple, accords de rachats ou
accords officiels d'échange) ;
ii. des crédits fournisseurs, c’est-à-dire des contrats par lesquels le fournisseur accorde au client
un paiement différé jusqu’à une date postérieure à celle de la livraison des biens ou de la
réalisation du service ; et
iii. des accords de crédit-bail, c’est-à-dire des accords donnant au preneur le droit d'utiliser une
propriété pour une ou plusieurs durée(s) donnée(s) généralement plus courte(s) que la durée
de vie des biens concernés mais sans transfert de propriété, dont le titre est conservé par le
bailleur. S’agissant de ces accords, la dette est la valeur actualisée (à la création du bail) de
tous les paiements anticipés du bail durant la période de l’accord à l'exception des paiements
nécessaires au fonctionnement, aux réparations et à l'entretien des biens concernés.
b) Conformément à la définition de la dette énoncée ci-dessus, tout arriéré, toute pénalité, et tout
dommage et intérêt accordé par un tribunal à la suite du non-règlement d'une obligation
contractuelle est une dette. Le non-règlement d’une obligation contractuelle qui n'est pas
considérée comme une dette aux termes de la présente définition (par exemple, paiement à la
livraison) ne sera pas à l'origine d’une création de dette.
4. Dette garantie. La garantie d'une dette par l'Etat s'entend comme une obligation juridique
explicite d'assurer le service d'une dette en cas de non-paiement par l'emprunteur (par le biais de
règlements en espèces ou en nature).
6. Le total des recettes de l’État est constitué des recettes fiscales et non fiscales ou autres
recettes comptabilisées sur une base caisse. Le produit de la vente d’actifs financiers, les recettes de
privatisations ou de l’octroi de licences et les produits de placement sur les avoirs du gouvernement
et les dons ne sont pas considérés comme des recettes de l’Etat aux fins du programme.
7. On entend par total des dépenses de l’État l’ensemble des dépenses de salaires et
traitements des employés publics, de biens et services, des transferts (y compris les subventions, les
dons, les prestations sociales et autres charges), paiement d’intérêt et des dépenses d’investissement
comptabilisées sur une base règlement, sauf indication contraire. Le total des dépenses de l’État
inclut aussi les dépenses avant ordonnancement qui n’ont pas été régularisées.
8. Les salaires et traitements correspondent à la rémunération des employés publics telle que
décrite aux paragraphes 6.8 à 6.18 du Manuel de statistiques de finances publiques 2014, à savoir
tous les employés (permanents et temporaires), y compris les employés des forces armées et de
sécurité. La rémunération est définie comme la somme des traitements et salaires, des indemnités,
primes, cotisation à la caisse de retraite et de toute autre forme de paiement monétaire et non
monétaire.
9. Aux fins du présent mémorandum, le terme d’arriéré est défini comme toute dette (telle que
définie dans le paragraphe 3 ci-dessus) et qui n’a pas été remboursée conformément aux conditions
10. Les arriérés de paiements intérieurs sont la somme (i) des arriérés de paiement sur les
dépenses et (ii) des arriérés de paiement sur la dette intérieure.
• Un arriéré de paiement sur les dépenses est défini par tout mandat de paiement créé par
l’Ordonnateur des dépenses, mais non-payé 90 jours après la prise en charge par le Trésor. Les
arriérés de dépenses ainsi définis font partie des « restes à payer » (ou « exigibles »). Les restes à
payer correspondent aux obligations impayées de l’Etat et comprennent la dette flottante
intérieure en plus des arriérés de dépenses. Ils sont définis comme les dépenses engagées, visées
par le contrôleur financier, liquidées, (« ordonnancées ») et prises en charge par le Trésor public
mais qui ne sont pas encore payées. Ces obligations comprennent les factures exigibles et non
réglées aux entreprises publiques et privées, mais elles ne comprennent pas le service de la dette
financière intérieure (principal et intérêts). Pour l’objectif du programme, les arriérés de paiement
intérieurs sont les « restes à payer » dont le délai de paiement dépasse le délai réglementaire de
90 jours, tandis que la dette flottante représente les « restes à payer » dont le délai de paiement
ne dépasse pas le délai de 90 jours.
• Les arriérés de paiement sur la dette intérieure sont définis comme la différence entre le
montant qui doit être versé en vertu du contrat et le montant effectivement payé après la date
limite de paiement indiquée dans le contrat.
11. Les arriérés de paiements extérieurs sont définis comme étant les arriérés sur les dettes
extérieures. Ils représentent la différence entre le montant qui doit être versé en vertu du contrat et
le montant effectivement payé après la date limite de paiement indiquée dans le contrat pertinent.
B. Objectifs quantitatifs
12. Les objectifs quantitatifs qui figurent dans la liste qui suit sont ceux qui sont spécifiés
dans le Tableau 1 du MPEF. Les clauses d’ajustement de ces objectifs sont précisées dans la section
D. Sauf indication contraire, tous les critères de réalisation quantitatifs et objectifs indicatifs sont
évalués sur une base cumulée à compter du début de l’année calendaire durant laquelle ils sont fixés.
• Financement intérieur net de l’État est défini comme la somme i) du crédit bancaire net à
l’État, défini ci-dessous; et ii) du financement non bancaire de l’État, y compris le produit de la
vente d’actifs financiers, les recettes de privatisations ou de l’octroi de licences, les titres et bons
du Trésor et autre dette titrisée émis par l’État sur le marché financier régional de la CEMAC,
libellés en franc CFA et non détenus par le système bancaire local, ainsi que tout crédit par la
Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) à l’État, y compris tout tirage associé à la
contrepartie en franc CFA de l’allocation des Droits de tirage spéciaux (DTS).
• Le crédit bancaire net à l’État est défini comme le solde des dettes et des créances de l’État vis-
à-vis de la Banque centrale, à l'exclusion de l'utilisation du crédit du FMI, et des banques
commerciales locales. Le champ du crédit à l’État est celui utilisé par la BEAC et est conforme à la
pratique générale du FMI en la matière. Il implique une définition de l’État plus large que celle
qui figure au paragraphe 3. Les créances de l’État comprennent l’encaisse en francs CFA, les
comptes chèques postaux, les obligations cautionnées, ainsi que l’ensemble des dépôts auprès
de la BEAC et des banques commerciales des organismes publics, à l’exception des
établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) et des sociétés d’État, qui sont
exclues de ce calcul. Les dettes de l’État envers le système bancaire couvrent l’ensemble des
dettes vis-à-vis de la Banque centrale et des banques commerciales locales, y compris les titres et
bons du Trésor et autre dette titrisée.
• Recettes intérieures de l’État : seules les recettes sur base caisse (au titre des recettes fiscales et
non fiscales) seront prises en compte dans le TOFE.
• Le solde budgétaire primaire intérieur, sur base caisse, est défini comme la différence entre les
recettes intérieures et les dépenses de l’État, hormis les paiements d’intérêts et les dépenses
d'investissement sur financement extérieur. Le paiement des arriérés ne rentre pas dans le calcul
du solde primaire intérieur.
• L’État s'engage à ne pas accumuler d'arriérés de paiements extérieurs sur la dette extérieure
contractée ou garantie par l’Etat, à l'exception d'arriérés de paiement provenant de dettes en
cours de renégociation ou de rééchelonnement. Ce critère de réalisation quantitatif s'applique de
façon continue. Ce critère de réalisation continu sera contrôlé en permanence par les autorités et
tout non-respect sera immédiatement signalé au Fonds.
Objectifs indicatifs
• Les dépenses sociales de réduction de la pauvreté comprennent les dépenses publiques non-
salariales relatives à l’éducation nationale (enseignement primaire, secondaire et supérieur), la
santé, l’action sociale (promotion de la femme et de la famille, et actions humanitaires), l’eau et
assainissement, la microfinance (PME-PMI), l’agriculture, élevage et le développement rural.
Seules les dépenses financées sur ressources intérieures sont prises en compte. Leur exécution
est suivie sur base ordonnancements durant le programme.
• Ce plafond est fixé à 5 % du total des dépenses hors salaires, service de la dette (principal et
intérêts) et sur ressources externes.
Plafond relatif à la nouvelle dette externe concessionnelle contractée ou garantie par l’État
• Ce plafond est fixé à 25 milliards de francs CFA en 2023 et à 15 milliards de francs CFA au
premier trimestre 2024.
13. En plus des CRs spécifiques énumérés au paragraphe 12, comme pour tout accord du Fonds,
les CRs continus incluent également la non-introduction de restrictions de change et de pratiques en
matière de devises multiples. Plus précisément, la conditionnalité continue couvre (i) la non-
imposition ou l'intensification des restrictions sur les paiements et les transferts pour les transactions
internationales courantes ; (ii) la non-introduction ou la modification des pratiques de devises
multiples ; (iii) la non-conclusion d'accords bilatéraux de paiement incompatibles avec l'article VIII ; et
iv) non-imposition ou renforcement des restrictions à l'importation pour des raisons de balance des
paiements. Ces CRs continus, compte tenu de leur caractère non quantitatif, ne sont pas répertoriés
dans le tableau 1 des CRs annexé au MPEF.
14. Pour tenir compte de circonstances ou de changements qui sont essentiellement extérieurs à
la performance du Gouvernement, divers critères de réalisation quantitatifs seront ajustés comme
suit :
i. Le plafond relatif au financement intérieur net de l’État sera ajusté à la hausse pour un
ii. Le plancher relatif au solde budgétaire primaire intérieur sera ajusté à la baisse pour un
montant équivalent à 50 % de ces recettes supplémentaires.
• Si le total des appuis budgétaires est supérieur à leur montant programmé, le plafond relatif au
financement intérieur net de l’État sera ajusté à la baisse pour un montant équivalent à 100 % de
la différence entre les décaissements programmés et ceux réalisés.
• Si le total des appuis budgétaires est inférieur à leur montant programmé, le plafond relatif au
financement intérieur net de l’État sera ajusté à la hausse pour un montant équivalent à 100 % de
la différence entre les décaissements programmés et ceux réalisés.
D. Actions préalables
15. Ces mesures devront être mises en œuvre cinq jours au moins avant le Conseil
d’Administration du FMI.
E. Repères structurels
16. Les repères structurels suivants devraient être mis en œuvre pour la première et la deuxième
revue de l'accord FEC :
• Répondre aux pénuries de carburant et stabiliser les recettes publiques en : (i) calculant la
structure des prix des hydrocarbures en respectant les taux d'imposition1 et parafiscalité2
1 TVA, taxe douanière, Taxe communautaire CEMAC, Contribution communautaire d'intégration CEEAC et TUPP
2Redevance équipement informatique finances (REIF), Financement extension capacités de stockage, Contrôle et lutte
contre la fraude, Redevance d'usage routier (RUR)
définis dans le code des impôts, la loi de finances et les directives de la CEMAC ; et (ii)
signant l'arrêté interministériel avec les nouveaux prix des hydrocarbures conformément
aux recommandations de l'assistance technique du FMI sur les prix des carburants.
• Transférer au CUT tous les fonds collectés directement par les ministères en échange des
services rendus aux usagers.
• Soumission au conseil des ministres d'un projet de nouvelle loi organique régissant le
statut et les fonctions de la cour des comptes, conformément aux recommandations du
FMI. Cette loi organique qui régit la cour des comptes pour garantir son indépendance
opérationnelle et financière sera soumis au conseil des ministres au plus tard avril 2024.
Rapport semestriel d’évaluation des indicateurs qualitatifs et des mesures Dans les quatre semaines suivant la fin de
structurelles (tableaux 1 et 2 du MPEF), accompagné de pièces justificatives chaque trimestre.
Situation monétaire, comptes mensuels de la Banque centrale et des banques Dans les quatre semaines suivant la fin de
commerciales chaque mois.
Tableau des opérations mensuelles de trésorerie du gouvernement, réconcilié avec la Dans les dix jours suivant la fin de chaque
BEAC mois.
Montant total mensuel des arriérés de paiements intérieurs sur les biens, services et Dans les quatre semaines suivant la fin de
salaires, y compris les pensions et les primes impayées chaque mois.
Tableau récapitulatif des dépenses réelles dans les secteurs prioritaires, notamment la Dans les quatre semaines suivant la fin de
santé, l’éducation et la sécurité chaque trimestre.
Ventilation des débours au titre des dépenses courantes et en capital, financés sur Dans les quatre semaines suivant la fin de
fonds propres et extérieurs chaque trimestre.
Recettes et dépenses comptabilisées en contrepartie les unes des autres sans Dans les quatre semaines suivant la fin de
règlement en espèces (par type de dépenses et de recettes) chaque trimestre.
Ventilation du service de la dette et des arriérés extérieurs, notamment par intérêts et Dans les quatre semaines suivant la fin de
principal et par principaux créanciers chaque mois.
Montant de la nouvelle dette extérieure non-concessionnelle et concessionnelle Dans les quatre semaines suivant la fin de
contractée par l’État chaque mois.
Prêts directs 1 :
Montant
Date de
Date approuvé (en Montant tiré (en
tirage/d’expiratio
Type d’engagement millions de millions de DTS)
n
DTS)
FCR 20 avril 2020 22 avril 2020 27,85 27,85
FCR 14 sept. 2015 24 sept. 2015 8,36 8,36
FCR 18 mars 2015 26 mars 2015 5,57 5,57
1 Lesdécaissements directs non tirés (IFR et FCR) arrivent automatiquement à expiration 60 jours après la date
d’engagement, c.-à.-d la date d’approbation par le conseil d’administration.
Obligations en retard et projections des paiements au FMI (en millions de DTS ; sur la base
de l’utilisation des ressources et des avoirs actuels en DTS) 2
À échoir
2023 2024 2025 2026 2027
Commissions/int
4,60 4,65 4,65 4,65 4,65
érêts
2
Lorsqu’un pays membre a des obligations financières impayées pendant plus de trois mois, le montant de ces
arriérés apparaît dans cette section.
3
L’aide engagée dans le cadre initial est exprimée en valeur actuelle nette (VAN) au point d’achèvement, tandis que
l’aide engagée dans le cadre renforcé est exprimée en VAN au point de décision. De ce fait, ces deux montants ne
peuvent pas être additionnés.
4
Dans le cadre de l’initiative renforcée, un décaissement additionnel est effectué au point d’achèvement. Il
correspond aux intérêts courus sur le montant engagé au point de décision mais non décaissé pendant la période
transitoire.
Point de décision : point auquel le FMI et la Banque mondiale déterminent si un pays est
admissible à une aide au titre de l’initiative PPTE et décident du montant de l’aide à engager.
Point d’achèvement : point auquel un pays reçoit le reliquat de l’aide engagée au point de
décision, ainsi qu’un complément au titre des revenus d’intérêts, tel que défini à la note 4 ci-
dessus. La date du point d’achèvement dépend de l’application de réformes structurelles clés
préalablement convenues (c’est-à-dire du point d’achèvement flottant).
5
L’IADM fournit aux pays membres admis à en bénéficier d’un allégement intégral de leur dette. L’aide sous forme
de dons en provenance du compte de fiducie de l’IADM et de l’initiative PPTE porte sur l’intégralité de l’encours de la
dette envers le FMI à fin 2004 qui reste exigible au moment où le pays remplit les conditions nécessaires pour en
bénéficier.
La Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC) est la banque centrale régionale de la Communauté
économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC). Dans le cadre de la politique du FMI en
matière de sauvegardes et conformément au cycle quadriennal d’évaluation des sauvegardes des
banques centrales régionales, une évaluation actualisée des sauvegardes de la BEAC a été achevée
en 2022. D’après cette évaluation, la BEAC a maintenu des dispositifs de gouvernance solides à la
suite des réformes juridiques globales de 2017 qui ont renforcé les dispositifs de gouvernance et
d’autonomie et a achevé les travaux supplémentaires sur les instruments juridiques secondaires en
2019. La BEAC a franchi une étape importante et renforcé ses pratiques d’information financière
grâce à la mise en œuvre des Normes internationales d’information financière. Les mécanismes
d’audit externe continuent d’être solides grâce à des audits conjoints menés par des cabinets
d’experts. Néanmoins, en raison de l’insuffisance des capacités, la fonction d’audit interne n’est pas
encore pleinement conforme aux pratiques internationales, et des efforts s’imposent pour
développer la fonction de gestion des risques, la cyber-résilience et les plans de continuité des
opérations et de reprise après une catastrophe. La BEAC a entamé des mesures pour mettre en
œuvre les recommandations formulées dans l’évaluation des sauvegardes.
Régime de change
Le régime de change de jure de l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC) est une parité fixe
conventionnelle. La RCA est membre de l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale et n'a pas de
monnaie distincte. La monnaie commune de la BEAC est le franc CFA, qui depuis le 1er janvier 1999
est rattaché à l’euro au taux de 1 EUR = 655,957. La RCA a un régime de change qui ne comporte
aucune restriction ni pratique de changes multiples sur les paiements et les transferts au titre des
transactions internationales courantes.
Actuellement, les consultations au titre de l'article IV avec la RCA ont lieu tous les 24 mois, le cycle
habituel pour les pays bénéficiant d'un programme appuyé par le FMI. Les dernières consultations au
titre de l’article IV ont été conclues le 19 décembre 2018.
Représentant résident
Samba Mbaye depuis octobre 2022
QUESTIONS STATISTIQUES
I. Évaluation de l’adéquation des données pour de la surveillance
Général : Les données communiquées présentent certaines lacunes, mais elles sont globalement suffisantes pour
assurer la surveillance. Les questions relatives aux données de base et à l'établissement affectent la plupart des
catégories de données. L'actuelle stratégie de développement des capacités vise à établir des statistiques plus
précises des prix, des comptes nationaux, des finances publiques et du secteur extérieur.
Comptabilité nationale : Les estimations relatives aux comptes nationaux sont disponibles jusqu’en 2019. Les séries
actuellement disponibles sont établies avec une année de référence obsolète (2005) et suivent les recommandations
du Système de comptabilité nationale de 1993 (SCN 1993). STA et AFRITAC fournissent une assistance technique
visant à produire des données de comptabilité nationale, mais les progrès sont freinés par l'insuffisance des capacités
et les déficiences du système statistique. Une initiative de rebasage du PIB suivant les recommandations du SCN de
2008 et utilisant 2019 comme nouvelle année de référence est en cours pour déterminer la nouvelle structure de
l’économie et les estimations actualisées du niveau du PIB.
Statistiques de prix. L’IPC couvre à la fois les régions urbaines et rurales, avec des pondérations fondées sur
l’Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages de 2019. Le panier comprend plus de 700 articles. Les
méthodes d’établissement des indices sont harmonisées avec celles des autres pays de la CEMAC. Aucun indice des
prix à la production n’est établi.
Statistiques de finances publiques : Dans l'ensemble, les données fournies sont satisfaisantes aux fins de la
surveillance, bien que la couverture soit incomplète. Les procédures de comptabilité budgétaire et de trésorerie,
ainsi que les statistiques de la dette intérieure, continuent de souffrir de sérieuses insuffisances, de retards et
d'omissions. Les statistiques des administrations publiques ne sont pas disponibles. L'AFRITAC-Centre s'emploie à
remédier à ces problèmes à court terme, ainsi qu'à aider les autorités à adopter le TOFE harmonisé de la CEMAC
fondé sur le MSFP 20014 à moyen et à long terme.
Statistiques monétaires : Les données fournies sont dans l'ensemble satisfaisantes aux fins de la surveillance. Les
statistiques monétaires pour la banque centrale et les autres institutions de dépôts sont établies chaque mois
dans le format des formulaires de déclaration normalisés et sont communiquées au département des statistiques
par la BEAC avec des retards considérables. Toutefois, les autorités communiquent régulièrement des données
monétaires, parfois avec des retards d’environ un mois. Depuis 2018, la RCA n’a pas communiqué de données
dans le cadre de l’enquête sur l’accès aux services financiers. Jusqu’en 2018, le pays avait fourni quelques
indicateurs pour ladite enquête, y compris les données relatives à l’argent mobile et les deux indicateurs adoptés
par l’ONU (succursales de banques commerciales pour 100 000 adultes et guichets automatiques de billet pour
100 000 adultes) pour suivre la cible 8.10 des Objectifs de développement durable.
Surveillance du secteur financier : En mars 2016, la RCA a commencé à communiquer au département des
statistiques des indicateurs de solidité financière pour les institutions collectrices de dépôts. Le COBAC
communique actuellement les ISF à la STA avec des retards de plus de six mois.
Statistiques du secteur extérieur. La RCA ne communique pas au Département des statistiques du FMI des
statistiques du secteur extérieur pour publication dans l'Annuaire des statistiques de la balance des paiements et
de la position extérieure globale (BOPSY) et les Statistiques financières internationales (IFS) en raison du manque
de capacités. La mission de statistiques du secteur extérieur menée en avril 2022 a relevé des problèmes de
cohérence et de couverture des données en ce qui concerne le commerce des biens et les comptes financiers, en
particulier les investissements directs et la dette extérieure.
Risque de surendettement
Élevé
extérieur
Risque de surendettement
Élevé
global
Niveau de détail de la
Viable
notation du risque
Recours au jugement Non
1La présente AVD a été établie conformément au cadre révisé de viabilité de la dette pour les pays à faible revenu et
à sa note d’orientation (2017), en vigueur depuis le 1er juillet 2018. La précédente AVD est consultable ici.
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
l'arrivée à échéance des obligations envers le FMI. La sensibilité des indicateurs d’endettement aux
tests de résistance normalisés, l'incertitude accrue quant aux projections macroéconomiques et au
financement, et le volume des passifs conditionnels sont des éléments qui contribuent tous à cette
évaluation de risque élevé. Cette dernière repose sur l’attente que les autorités continueront
d'accorder la priorité aux dons pour financer les dépenses courantes essentielles et les projets de
développement2.
2L'indicateur composite de la RCA, calculé à partir des données de Perspectives de l'économie mondiale d'octobre
2022 et de l’évaluation de la politique et des institutions nationales de la Banque mondiale pour 2021, est de 2,25, ce
qui correspond à une faible capacité d’endettement (voir tableau 3 du texte).
3. L'AVD comprend un test combiné de résistance sur les passifs conditionnels, qui
prend le cas d'un choc fixé à 15 % du PIB afin de considérer l'exposition du secteur
public aux chocs sur les arriérés, les entreprises publiques et le marché financier. Ce
chiffre reflète l'incertitude vis-à-vis de la dette non garantie par l'État et des arriérés des
entreprises publiques, des éventuels arriérés intérieurs supplémentaires et des risques liés au
marché financier (tableau 1 du texte). Depuis la dernière AVD, la RCA a commencé à publier
des rapports détaillés sur la dette et le plus récent fait état d'un endettement des entreprises
publiques à hauteur de 48,6 milliards de francs CFA et d'arriérés à hauteur de 147,9 milliards
de francs CFA pour la seconde moitié de 2021. Le choc sur les passifs conditionnels résultant
de la dette des entreprises publiques est fixé à 5 % du PIB (au lieu de 2 % pour sa valeur par
défaut) afin de tenir compte des risques accrus associés à la dette non garantie de ces
entreprises et à de possibles arriérés de dépenses. Le choc résultant des arriérés intérieurs est
fixé à 5 % du PIB afin d’intégrer les carences historiques et persistantes des systèmes de
3 Conformément à la mesure de performance et de politique publique n°1 prévue pour l'exercice 2023 dans le
cadre de la SDFP, les autorités entendent établir et publier un rapport annuel sur les résultats financiers et les
risques budgétaires de ces trois entreprises publiques, l'objectif étant d'éviter que ces dernières procèdent à
des dépenses budgétaires associées à une performance faible et d'améliorer la gestion et la transparence de la
dette. Le premier rapport annuel devrait couvrir la période allant de janvier à décembre 2021, contenir des
informations essentielles sur la gouvernance, les contrôles internes et la viabilité des entreprises, et fournir des
éléments étayés sur leur financement et leur fonctionnement au public. Ce rapport vise, en outre, à prévenir la
récurrence d'arriérés.
4L'exécution de ce plan, qui porte sur la période 2023-2025, est actuellement suspendue en raison de graves
pressions sur la trésorerie, imputables à l'absence d'appui budgétaire de la part des partenaires de
développement, elle-même due au manque de transparence quant aux dépenses de sécurité.
gestion des dépenses publiques du pays. Compte tenu de la petite taille du secteur financier et
du faible développement des circuits financiers en RCA, le choc lié aux risques du marché
financier a été calibré et est maintenu par défaut à 5 % du PIB.
6. En mai 2022, la RCA avait utilisé la totalité de son allocation de DTS de 2021, en
trois fois, afin de soutenir son budget. En décembre 2021, comme l'aide des donateurs
demeurait suspendue, la RCA a effectué un premier tirage de son allocation de DTS pour
2021 : elle a tiré 35 milliards de francs CFA (44,5 millions de droits de tirage) afin de couvrir
certaines de ses dépenses courantes (salaires des fonctionnaires) et rembourser une partie de
ses arriérés intérieurs. En 2022, l'aide budgétaire n'ayant toujours pas été versée et face à une
détérioration importante des termes de l'échange, les autorités centrafricaines ont effectué un
nouveau tirage de 20 milliards de francs CFA (25 millions de droits de tirage) en mars et un
dernier de 30,5 milliards de francs CFA (37,3 millions de droits de tirage) en mai. L'utilisation de
l'allocation de DTS en 2021 et 2022 est comptabilisée en tant que dette intérieure et ajustée
pour tenir compte des termes de valeur actuelle.
5 La mesure de performance et politique publique n°2 prévue dans le cadre de la SDFP pour l'exercice 2023 est
la suivante : afin d'améliorer la viabilité de la dette, l'État ne contractera et ne garantira aucun prêt extérieur
assorti d'obligations non concessionnelles au cours de l'exercice 2023, sauf si le plafond du dit prêt non
concessionnel est ajusté a) par la Banque mondiale afin de tenir compte de changements importants de
situation ou b) en coordination avec le FMI, en particulier conformément aux ajustements prévus dans sa
politique de plafonds d'endettement.
province chinoise de Taiwan). La dette bilatérale représente environ 6% du PIB, les principaux
créanciers étant l’Inde, la Chine, l'Arabie saoudite, le Koweït et le Congo. Le montant de la
dette contractée auprès de créanciers privés est négligeable. Celle-ci est incluse dans le
scénario de référence.
10. Les autorités sont restées à jour sur leurs obligations liées à la dette extérieure, à
l'exception d'arriérés temporaires mineurs pour des raisons techniques. Le pays a
accumulé des arriérés extérieurs de faible montant (0,15 millions de dollars) auprès du Fonds
international de développement agricole (FIDA) à partir de décembre 2020, lesquels ont été
réglés en mars 2021. Ceux-ci étaient dus à des problèmes de coordination entre la direction de
la dette et le Trésor mais aussi au retard pris dans le déploiement du nouveau logiciel de
virements internationaux de la BEAC. Ces difficultés ont depuis été surmontées grâce à
l'assistance technique fournie par cette dernière..
6 L'Inde, la Chine et l'Arabie saoudite, ainsi que le Koweït ont pris part à l'initiative de suspension du service de
la dette du G20.
Croissance
• On estime que la croissance du PIB réel a stagné à 1,0 % en 2021, du fait de la pandémie
de COVID-19 et du retour de l’insécurité à la suite des élections. En 2022, l’économie a
7Les donateurs ont assujetti la reprise de l'aide budgétaire à trois conditions : la fourniture d'informations
détaillées sur les dépenses liées à la sécurité, l'engagement à ne pas financer les entités sanctionnées à partir
du budget ou d'autres ressources publiques, et l'amélioration des mécanismes de transparence budgétaire.
légèrement progressé de 0,5 % grâce à l’activité minière et forestière mais a été pénalisée
par les pénuries de carburants. En 2023, la croissance du PIB réel devrait s’élever à 2,2 %
grâce à un meilleur approvisionnement en carburants et de l’effet de base de la croissance
faible enregistrée en 2022. Les risques à la baisse qui pèsent sur les perspectives du pays
sont importants. Par exemple, une détérioration de la situation de sécurité pourrait
perturber l'activité économique et réduire considérablement les recettes et le financement
des donateurs.
• Les prévisions de croissance à moyen terme (2024-2027) ont été revues à la baisse : elles
sont estimées à 3,6 % contre 5 % dans la précédente AVD. Cette révision tient compte
d'une dynamique de croissance moindre, imputable au non-décaissement de l'aide
budgétaire et au rééquilibrage budgétaire plus marqué qui en découle.
• La croissance à long terme (2028-2042) est estimée à 3,2 %, étant entendu que le pays
normalisera ses relations avec la communauté internationale, rétablira progressivement la
sécurité dans le cadre de l'accord de paix, redéployera graduellement les services publics
dans les provinces, s'acquittera de ses arriérés intérieurs, intensifiera les investissements
publics et privés, et améliorera le capital humain et la productivité en se montrant
déterminé à mettre en œuvre des réformes et poursuivre ses projets d'investissement8. Par
rapport à la précédente AVD, dans laquelle il était estimé à 4,3 %, le taux de croissance à
long terme a été revu à la baisse pour correspondre aux estimations de la croissance
potentielle après la crise de 2013 (environ 2,9 % par an). La croissance à long terme est
estimée de façon à être réaliste et tient compte de la faiblesse de la croissance moyenne
par habitant (1,2 %), de la détérioration des perspectives mondiales et du recalibrage du
potentiel de croissance à long terme de la RCA, l'objectif étant de la mettre en regard de la
manière la plus juste possible avec les chiffres enregistrés au cours des 30 dernières
années (période durant laquelle la RCA a connu une croissance par habitant négative). La
crise structurelle prolongée liée à la sécurité, et ses répercussions négatives à long terme
sur la productivité et la croissance, ont été analysées dans le dernier mémorandum
économique publié en 20229.
8 Par exemple, en juin 2022, la Banque mondiale a approuvé un don de 138 millions de dollars afin de favoriser
l'accès à l'électricité, de renforcer le secteur de l'énergie et de promouvoir l'installation de systèmes solaires
hors réseau dans les écoles, les hôpitaux et les centres administratifs et à des fins agricoles, et un financement
de 70 millions de dollars afin de consolider et d'améliorer la qualité des soins de santé dispensés à plus de
40 % de la population centrafricaine. De plus, plusieurs projets ont été approuvés au cours des dernières
années afin de stimuler la productivité agricole, et de soutenir les entreprises agroalimentaires, le
développement du secteur privé, la gouvernance numérique et l'enseignement de qualité.
9 Banque mondiale (2022), République centrafricaine, De la fragilité à la croissance accélérée et inclusive,
mémorandum économique
(https://documents1.worldbank.org/curated/en/099950005022233200/pdf/P1749960827ced0720aa8f080829c
a0b248.pdf).
Inflation
• Le taux moyen d'inflation a atteint 5,8 % en 2022, du fait de la hausse récente des prix des
carburants et des denrées alimentaires due aux répercussions de la guerre menée par la
Russie en Ukraine et à la forte dépendance de la RCA aux importations de matières
premières. L'inflation devrait rester relativement élevée en 2023, avant de retomber
progressivement et de repasser sous le plafond régional de 3 % en 2024, grâce à la baisse
graduelle des prix des importations de matières premières.
Finances publiques
• Les crises imbriquées et le gel prolongé de l'aide budgétaire en 2021 et 2022 ont donné
lieu à une situation budgétaire difficile. Selon les estimations, la majeure partie des besoins
de financement pour 2022 ont été couverts grâce à l'utilisation de l'allocation de DTS, les
besoins restants ayant été satisfaits grâce à l'emprunt sur les marchés intérieur et régional.
En 2023, le besoins de financement seraient couverts par les IFIs, c’est-à-dire la Banque
mondiale et la Banque africaine de développement. Le reste des besoins de financement
devraient être couverts par l'emprunt auprès de banques commerciales. 10
• À long terme, (2028-2042), les recettes intérieures (recettes publiques hors dons) devraient
progressivement augmenter pour atteindre 13,8 % du PIB à la fin de la période de
projection. L'amélioration des prévisions relatives au recouvrement des recettes intérieures
s'explique par la mise en place de réformes structurelles et budgétaires, et d'une assistance
technique aux fins de collecte de données et d'élaboration de normes en la matière. Les
réformes relatives aux recettes consistent i) à rendre opérationnelles les fonctionnalités des
nouveaux systèmes informatiques de la Direction générale des impôts et des domaines,
notamment l'enregistrement en ligne, aussi bien que le dépôt de documents et le
paiement à distance ; ii) à revoir la méthode d'établissement des prix des hydrocarbures en
incorporant tous les impôts requis par la loi; iii) à inclure l'ensemble des taxes et des
charges liées aux services perçues par les différents ministères dans le compte unique du
Trésor. L'aide budgétaire sous forme de dons devrait baisser pour atteindre 0,6 % du PIB :
10 Etant un repère structurel dans la nouvelle FEC, les autorités créeront un cadre de travail pour coordonner
les émissions domestiques et d’autres politiques de gestion de la dette.
11L’accord assumerait un cadre macroéconomique adéquat, la présence d’un programme avec le FMI, et des
conditions de sécurité et gouvernance consistantes.
ce chiffre tient compte du fait que les conditions ordinaires de crédit de l'IDA devraient
s'appliquer pendant la période de projection pour laquelle la Banque mondiale ne s'est pas
encore engagée à verser des financements sous forme de dons). À long terme, le déficit
budgétaire primaire devrait progressivement baisser et atteindre 0,7 % du PIB grâce aux
efforts de rééquilibrage budgétaire et à la mise en œuvre d'autres réformes budgétaires.
La moitié des besoins de financement devraient être couverts par des emprunts
concessionnels extérieurs—avec une diminution progressive du niveau de
concessionnalité— et la moitié restante par l'emprunt intérieur.
Secteur extérieur
• Selon les estimations, le solde du compte courant s'est détérioré en 2021 et a atteint un
déficit de 11,1 % du PIB, principalement en raison du non-décaissement de l'aide
budgétaire par les donateurs, de la crise liée à la sécurité et de la hausse des prix à
l'importation. En 2022, le déficit du compte courant s'est encore creusé et a atteint 13,1 %
du PIB, essentiellement sous l'effet d'une dégradation de 9,4 % des termes de l'échange
(imputable aux chocs sur les prix des carburants et de l'alimentation), raison pour laquelle
les importations ont diminué dans une moindre mesure que la croissance des
exportations. À moyen terme, le déficit du compte courant devrait atteindre 4,5 % du PIB
grâce à la hausse attendue des exportations à la suite de réformes visant à améliorer la
diversification économique et à accroître la valeur des produits d'exportation existants.
• Selon les estimations, à moyen terme, les transferts courants publics devraient reprendre et
les flux entrants d'investissement direct étranger augmenter de manière modérée pour
atteindre environ 1,5 % du PIB. Dans l'ensemble, la balance des paiements devrait être
modérément excédentaire, à hauteur d'environ 2,6 % du PIB à moyen terme.
15. Les outils de réalisme présentent des risques liés au scénario de référence autour
des prévisions de croissance, du rééquilibrage budgétaire prévu et des perspectives à
long terme en matière d'investissement privé (graphique 4). La trajectoire budgétaire
prévue compte tenu du rééquilibrage projeté à trois ans du solde primaire est dans le quartile
supérieur par rapport au groupe de référence et semble donc relativement ambitieuse au
regard de l'expérience d'autres pays à faible revenu. La reprise de la croissance en 2022 et
2023 semble solide compte tenu de la consolidation fiscale avec des multiplicateurs fiscaux
standard. Cela s'explique par le fait que la croissance est essentiellement portée par le rebond
du secteur privé à la suite du choc créé par la pénurie de carburants, et en particulier par le
secteur primaire (agriculture et extraction de minerais). L'outil croissance/investissement
montre que, qu'il s'agisse de la présente AVD ou de l'AVD précédente, au fil du temps, le
facteur de croissance n'est plus l'investissement public mais l'investissement privé, tendance
comparable à celle observée dans des pays au même stade de développement. Cela
correspond au graphique donnant à voir les contributions à la croissance, qui montre que
l'investissement public devrait jouer un élément moins déterminant qu'autrefois dans la
croissance future, au profit d'autres sources de croissance.
16. La capacité d'endettement de la RCA est jugée faible, tout comme dans la
dernière AVD de décembre 2020. L’indicateur composite (IC) du pays ressort à 2,25, en se
fondant sur les données des Perspectives de l'économie mondiale d'octobre 2022 et sur les
scores EPIN de 2021 (tableau 4 du texte). Dans la catégorie « capacité d’endettement faible »,
les seuils applicables à la dette extérieure contractée ou garantie par l’État se situent à 30 %
pour la valeur actuelle du ratio dette/PIB, à 140 % pour la valeur actuelle du ratio
dette/exportations, à 10 % pour le ratio service de la dette/exportations et à 14 % pour le ratio
service de la dette/recettes. Le repère pour la valeur actuelle de la dette publique totale est
35 % du PIB.
Sources : estimations des services du FMI, Évaluation de la politique et des institutions nationales de la Banque mondiale et
autorités nationales.
VIABILITÉ DE LA DETTE
A. Analyse de viabilité de la dette extérieure
17. Par rapport aux précédentes AVD, les indicateurs de solvabilité de la dette
extérieure se sont améliorés (graphique 1). La valeur actuelle du ratio dette/PIB baisse à un
rythme moindre que dans la précédente AVD et reste bien en-deçà du seuil défini dans le
cadre du scénario de référence. Toutefois, elle s'en approche dans le cadre du test de
résistance normalisé le plus extrême (choc combiné sur la croissance, solde primaire,
19. Portés par l'envolée de la dette intérieure, l'ensemble des indicateurs de la dette
publique ont augmenté par rapport à la précédente AVD mais restent en-deçà des seuils
établis (graphique 2). La valeur actuelle du ratio dette/PIB est plus élevée que dans la
précédente AVD mais diminue progressivement jusqu'en 2027 avant de se stabiliser. Toutefois,
ces prévisions reposent sur des hypothèses de financement prudentes, selon lesquelles les
déficits de financement seront couverts par la dette intérieure et la reprise de l'aide des
donateurs créera des dynamiques bien plus favorables. La valeur actuelle du ratio
dette/recettes baisse jusqu'en 2027, année pendant laquelle elle devrait légèrement
augmenter. Le ratio service de la dette/recette et dons devrait atteindre 40 % d'ici à 2025 et
rester élevé, compte tenu de la hausse des paiements au titre du service de la dette extérieure.
12Le choc suppose que la croissance du PIB réel est inférieure d’un écart-type à sa moyenne historique dans la
deuxième et la troisième années de la période de projection.
22. La dette publique devrait rester viable. Cependant, comme le montrent les
indicateurs, il existe un risque non négligeable de pénurie de liquidités en l'absence
d'une aide suffisante de la part des donateurs et un accès aux marchés intérieur et
régional. L'AVD met en évidence l'urgence qu'il y a à prendre des mesures budgétaires pour
accroître les recettes et à redoubler d'efforts pour rétablir les relations avec les donateurs et
ainsi garantir la viabilité de la dette. À court terme, le rééquilibrage strict du déficit primaire et
les mesures visant à endiguer les pertes de recettes induites par le mécanisme d'établissement
des prix des carburants, aussi bien que par le support de la Banque mondiale et de la Banque
africaine de développement et le décaissement prévu au titre de la FEC devraient permettre de
couvrir les besoins de financement pour 2023. De plus, les autorités ont élaboré un plan
d'urgence aux fins de rééquilibrage du déficit primaire intérieur à hauteur de 0,75 % du PIB
(soit 12,5 milliards de franc CFA), qui serait mis en œuvre dans le cadre du budget révisé en
juillet si les conditions de financement se dégradent. Le pays conserve son accès aux liquidités
du marché intérieur de la CEMAC. Par conséquent, il pourrait contracter des emprunts
intérieurs supplémentaires afin de couvrir tout écart additionnel et utiliser le vaste outil de
réserves de change régionales pour atténuer les risques liés au remboursement. Toutefois,
pour garantir la viabilité de sa dette à moyen terme, il devra parvenir à un accord avec les
donateurs en vue de débloquer l'aide budgétaire et accepter le retour d'un programme
couvert par la tranche supérieure de crédit. Décaisser le prêt hautement non-concessionnel de
la BDEAC signé en 2021 ferait plonger les indicateurs de la viabilité de la dette extérieure et
par conséquent les services du FMI y restent défavorables.
Graphique 1. Indicateurs de la dette extérieure contractée ou garantie par l’État selon divers
scénarios, 2022–2032
Dette extérieure
Dette publique
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
20
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
21
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
• Depuis la publication du rapport, les services du FMI ont reçu de l’information nouvelle
sur le consentement de la Libye vis-à-vis le prêt du FMI à la RCA. La Libye a consenti
pour que le FMI prête à la RCA sous la Facilite Elargie de Crédit malgré ces arriérés. En
cohérence avec la politique du FMI en matière de prêts aux pays en situation
d’arriérés, tous les créditeurs ont à présent consenti à que le FMI prête à la RCA malgré
ces arriérés. Le sens de l’évaluation des services du FMI demeure inchangé.
Déclaration de M. Sylla, administrateur pour la République centrafricaine, M. N’Sonde,
Administrateur Suppléant, et M. Touna Mama, Chef de Mission
Le 27 avril 2023
INTRODUCTION
1. Au nom des autorités de la République centrafricaine (RCA), nous tenons à remercier la
direction et les administrateurs du FMI pour leur soutien à la RCA. Nous saluons en particulier
leurs missions d’assistance technique et de renforcement des capacités pour la mise en œuvre de
politiques de réformes macroéconomiques. Nous souhaitons également exprimer notre
reconnaissance aux services du FMI pour leur dialogue constructif avec les autorités
centrafricaines lors des discussions tenues à Bangui et à Washington, ainsi que pour l’ensemble
de rapports exhaustifs. Les autorités souscrivent dans l’ensemble à l’évaluation faite par les
services du FMI par rapport aux défis considérables auxquels le pays est confronté et des
priorités de politiques publiques pour le futur.
2. Depuis les violences sectaires de 2013, le gouvernement démocratiquement élu de la
République centrafricaine a continué à éprouver des épisodes de conflits récurrents, tout en
luttant pour reprendre le contrôle de l’ensemble du territoire et assurer les fonctions
administratives essentielles dans certaines parties du pays. Une part importante de la population
est toujours déplacée à l’intérieur du pays et manque d’accès aux services publics de base tels
que l’eau et l’électricité.
3. Outre ses difficultés internes et son absence d’accès à la mer, la RCA souffre de la crise
économique mondiale en cours. En particulier, les perturbations de la chaîne
d’approvisionnement liées à la pandémie de COVID-19 et les répercussions de la guerre en
Ukraine ont donné lieu à une flambée des prix des denrées alimentaires et des produits de base,
des pénuries de carburant, des besoins supplémentaires de financement de la balance des
paiements et une plus grande perte de recettes. Selon la dernière analyse du Cadre intégré de
classification de la sécurité alimentaire (IPC), 3 millions de Centrafricains, soit 49 % de la
population totale du pays, pourraient souffrir d’insécurité alimentaire aiguë entre avril 2023 et
septembre 2023; parmi eux, les personnes déplacées à l’intérieur du pays, les rapatriés et les
réfugiés seront les plus touchés.
4. De plus, le resserrement mondial des politiques macroéconomiques, combiné à l’absence
d’appui budgétaire, génère d’importantes pressions financières. Dans ce contexte d’espace de
financement considérablement réduit, les autorités redoublent d’efforts pour accroître la
perception de recettes tout en continuant à mettre en œuvre des mesures destinées à préserver la
stabilité macroéconomique — parfois à grands frais — et en faisant avancer les réformes
structurelles afin de favoriser une croissance plus forte et inclusive.
5. Pour soutenir leur programme de réformes, les autorités demandent un nouvel accord au
titre de la facilité élargie de crédit (FEC) du FMI, portant sur un montant équivalant à
141,68 millions de DTS (127,18 % de la quote-part), sur la base des progrès réalisés en matière
de réformes dans le cadre des programmes FEC précédents ainsi que du dernier Programme de
Référence avec le FMI. Les décaissements au titre du nouvel accord FEC, s’il est approuvé,
serviront à couvrir les obligations envers le FMI arrivant à échéance entre 2023 et 2026, ainsi
qu’à financer la protection sociale en étroite coordination avec la Banque mondiale. Le fait d’être
à jour dans ses obligations envers le FMI permettra à la RCA de continuer à collaborer avec
l’institution. Les décaissements au titre de la FEC contribueront aussi à libérer de l’espace
budgétaire indispensable pour les services publics essentiels.
La conception du programme du FMI intègre des éléments de sauvegarde robustes et devrait
jouer un rôle de catalyseur pour l’obtention d’ appuis budgétaires des partenaires financiers.
ÉVOLUTION ECONOMIQUE RECENTE ET PERSPECTIVES
6. Après la reprise modérée qui a suivi la crise de la COVID-19 en 2021, le PIB réel a
stagné en 2022 (0,5 % de croissance), en conséquence des multiples chocs sur l’économie,
notamment les pénuries de carburant et la suspension de l’aide budgétaire. L’inflation est passée
de 4,3 % à 5,8 % en moyenne annuelle, principalement sous l’effet de la hausse des prix des
denrées alimentaires. La position extérieure s’est affaiblie, la balance des paiements s’étant
détériorée de 8 % en 2022, alors qu’elle était excédentaire l’année précédente.
7. Avec la résorption progressive des pénuries de carburant, la croissance économique
devrait se redresser à 2,2 % en 2023, et dépasser 3 % à moyen terme. L’inflation devrait encore
augmenter pour atteindre 6,3 %, en raison de la hausse continue des prix des carburants, avant de
repasser sous le seuil cible de 3 % de la zone monétaire de la CEMAC en 2024.
8. Ces perspectives sont encore incertaines et dépendent de la reprise de l’appui budgétaire,
de l’accès au marché financier régional et d’une mise en œuvre rigoureuse des politiques de
réforme. En outre, les risques de dégradation restent exceptionnellement élevés et sont liés à
l’évolution de la sécurité en RCA et dans la région, à la reprise de l’aide des donateurs et aux
conditions financières régionales et mondiales. La matérialisation de ces risques pourrait plonger
le pays dans une crise grave, et avoir des répercussions importantes sur la stabilité sociale ainsi
que sur le contexte régional. Toutefois, le coût de ne pas soutenir la RCA dans un moment aussi
critique serait bien supérieur aux risques mentionnés auparavant.
POLITIQUES A COURT ET MOYEN TERMES ET DEMANDE D’UN NOUVEL ACCORD FEC
9. Le nouvel accord au titre de la FEC ancrera le travail accompli par les autorités pour
i) améliorer la résilience économique, ii) soutenir les plus vulnérables et iii) catalyser d’aides
budgétaires supplémentaires. Les autorités ont mené à bien les trois actions préalables, en
s’occupant notamment d’abroger les dispositions problématiques et controversées de la loi sur la
cryptomonnaie, de créer un compte séquestre à la BEAC pour garantir la provision de services
sociaux, et de promulguer un décret transposant en droit interne la directive de la CEMAC sur la
comptabilité des stocks et des immobilisations, dans le but d’améliorer la précision et la
transparence des comptes publics.
10. Les autorités sont prêtes à prendre, en consultation avec les services du FMI, les mesures
qui s’imposeraient pour que les objectifs du programme restent réalisables et que la capacité à
rembourser le FMI se renforce. Elles comptent aussi sur un élargissement de l’assistance au
développement des capacités fournie par le FMI, la Banque mondiale et les autres partenaires
techniques pour améliorer leur capacité de mise en œuvre et atténuer les risques qui pèsent sur le
programme.
2
Politique budgétaire
11. Les autorités sont résolues à augmenter les recettes nationales requises pour assurer les
services publics essentiels et à renforcer la résilience de l’économie en cas de choc, alors qu’il
est de plus en plus difficile d’obtenir des financements concessionnels suffisants.
12. Le programme budgétaire de la RCA est axé sur un rééquilibrage des finances publiques
d’environ 1 % du PIB par an. Pour atteindre cet objectif, les autorités prévoient d’accroître la
mobilisation des recettes intérieures, notamment en réformant le mécanisme de fixation des prix
des produits pétroliers, en prenant de nouvelles mesures de politique fiscale, en procédant à des
réformes administratives et en renforçant l’application de la législation pertinente. Du côté des
dépenses, la priorité sera donnée aux secteurs qui ont le plus d’incidence sur la croissance et à la
protection des ménages vulnérables, tout en améliorant l’efficacité des déboursements.
13. Les autorités se sont également engagées à renforcer la gestion des finances publiques,
avec le soutien de l’assistance technique du FMI. Parmi les mesures envisagées figurent
l’application de la réforme du compte unique du Trésor, l’amélioration des procédures
d’approvisionnement et la mise en œuvre de la budgétisation par programme et des politiques
régionales de gestion des finances publiques.
14. Les efforts visant à mieux cibler les dépenses sociales pour les ménages les plus
vulnérables et à renforcer les mécanismes de protection sociale seront intensifiés. Les autorités
sont déterminées à mieux cibler les subventions aux carburants, et à protéger les dépenses
sociales, notamment pour les retraités vulnérables et les groupes sociaux subissant les
déplacements, alors que le programme PACAD de la Banque mondiale doit prendre fin en juin
2023.
15. Les autorités ont également la volonté d’intensifier les efforts visant à mobiliser d’aides
budgétaires supplémentaires. Les réunions mensuelles du comité du Trésor accueilleront
régulièrement la participation des représentants du FMI et des donateurs. En leur ouvrant leurs
livres, les autorités centrafricaines souhaitent non seulement donner des assurances
supplémentaires quant à la bonne utilisation des ressources, mais aussi bénéficier des conseils et
du savoir-faire de leurs partenaires.
16. Les autorités sont résolues à assurer la viabilité des finances publiques et de la dette en
adhérant à la trajectoire d’assainissement budgétaire tout en recourant à l’emprunt qu’à des
conditions concessionnelles. Elles s’efforceront aussi de réduire le coût des emprunts intérieurs
en élargissant leur base d’investisseurs nationaux et en procédant à des opérations de gestion du
passif. Les autorités se sont également engagées à renforcer leurs capacités de gestion de la dette
avec l’aide du FMI.
17. Les arriérés antérieurs à l’initiative PPTE représentent 25 % de la dette extérieure totale
de la République centrafricaine. À cet égard, les autorités vont poursuivre la normalisation des
relations avec les créanciers en s’efforçant de bonne foi de régler les arriérés.
Politiques monétaire et financière
18. La politique monétaire menée au niveau régional par la BEAC s’est resserrée. Les
autorités centrafricaines comprennent que, compte tenu des tensions inflationnistes persistantes
3
au niveau régional, l’orientation de la politique monétaire devrait être maintenue pour ancrer les
anticipations d’inflation.
19. La vigilance est nécessaire pour assurer la stabilité financière. Les indicateurs du secteur
financier sont restés sains, les banques étant suffisamment capitalisées et affichant des ratios de
liquidité élevés. Les prêts improductifs sont relativement importants mais correctement
provisionnés. Néanmoins, les autorités continuent à surveiller de près les différentes banques
pour s’assurer qu’elles restent saines.
20. En ce qui concerne la transition numérique dans le secteur financier, les autorités
entendent faire progresser leurs objectifs d’inclusion financière dans le cadre d’un partenariat
plus étroit avec les institutions régionales. À travers le projet Sango, elles ont cherché à tirer parti
des évolutions nouvelles en matière de fintech et de transformation numérique pour promouvoir
un ambitieux programme de développement à plusieurs volets. Elles ont pris bonne note des
conseils des services du FMI, notamment en ce qui concerne les risques budgétaires et pour le
secteur financier, y compris en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le
financement du terrorisme. Pour faire face à ces risques, elles ont déjà révisé le cadre juridique
afin de retirer le statut de cours légal aux cryptoactifs et de mieux aligner la législation sur le
cadre réglementaire régional. Elles espèrent continuer à bénéficier des conseils et de l’assistance
technique des services du FMI pour réussir à promouvoir l’inclusion financière.
21. L’évaluation des sauvegardes réalisée en 2022 a révélé que la banque centrale régionale,
la BEAC, maintenait des sauvegardes solides depuis les réformes destinées à renforcer son cadre
de gouvernance et la mise en œuvre des normes internationales d’information financière.
L’évaluation a également souligné la solidité des contrôles externes de la BEAC. Conformément
aux recommandations issues de l’évaluation des sauvegardes pour 2022, la BEAC prend des
mesures pour renforcer sa capacité d’audit interne et son cadre de gestion des risques,
notamment en élaborant des plans de continuité des activités et de reprise après sinistre
conformes aux meilleures pratiques internationales.
Réformes structurelles
22. Les priorités des autorités en matière de réformes structurelles consistent à renforcer la
compétitivité et la résilience de l’économie, tout en jetant les bases d’une croissance économique
inclusive à moyen terme.
23. Les autorités prévoient de maintenir l’élan de la réforme du marché des carburants pour
garantir l’approvisionnement du pays et préserver les recettes publiques, tout en protégeant les
ménages vulnérables. En s’appuyant sur l’assistance technique du FMI, elles prévoient d’adopter
et de mettre en œuvre une formule de tarification rationalisée et de s’attaquer aux importations
frauduleuses de carburant.
24. En outre, des politiques minières saines aideront la RCA à tirer le meilleur parti de ses
abondantes ressources naturelles. À cet égard, les autorités prévoient de réviser le code minier
pour l’aligner sur les meilleures normes internationales. Le code intégrera les améliorations
suggérées par le FMI et l’assistance technique de la Banque mondiale.
25. Les autorités sont résolues à renforcer la gouvernance et la transparence. Entre
autres actions, elles suivront le processus auprès de l’Assemblée nationale pour s’assurer de
l’adoption du projet de loi anticorruption qui reflète l’avis du FMI. De plus, le rôle de la Cour
4
des comptes sera renforcé par l’adoption d’une nouvelle loi organique et de dispositions visant à
garantir son fonctionnement et son autonomie financière.
CONCLUSION
26. Compte tenu de l’engagement des autorités à mener des politiques saines et sur la base de
leurs antécédents en matière de mise en œuvre de programmes dans le cadre du précédent
programme FEC, du Programme de Référence, et des actions préalables mises en œuvre, nous
appelons les administrateurs à soutenir la demande des autorités de la RCA pour un nouvel
accord FEC. Nous sollicitons également l’approbation de la conclusion des consultations au titre
de l’article IV pour 2022.
27. En outre, le soutien continu du conseil d’administration pour aider à débloquer d’aides
budgétaires supplémentaires seront d’une grande utilité. Cette aide est essentielle pour répondre
aux besoins humanitaires urgents de la RCA, car le pays est confronté à une insécurité
alimentaire aiguë alors que des programmes sociaux clés, tels que le PACAD de la Banque
mondiale, arrivent à leur terme.