1 Gin Fa 2023001
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GUINEE
CONSULTATIONS DE 2022 AU TITRE DE L’ARTICLE IV ET
Janvier 2022 DEMANDE DE DECAISSEMENT AU TITRE DE LA FACILITE
DE CREDIT RAPIDE — COMMUNIQUE DE PRESSE,
RAPPORT DES SERVICES DU FMI, ANALYSE DE
VIABILITE DE LA DETTE, ANNEXE D’INFORMATION ET
DECLARATION DE L’ADMINISTRATEUR POUR LA
GUINEE
Conformément aux dispositions de l’article IV de ses Statuts, le FMI procède, habituellement
chaque année, à des consultations bilatérales avec ses pays membres. Dans le cadre des
consultations de 2022 au titre de l'article IV avec la Guinée, les documents ci-après ont été
publiés et sont inclus dans le présent dossier :
• Le rapport des services du FMI établi par une équipe des services du FMI pour examen
par le conseil d’administration le 22 décembre 2022. Le rapport a été établi à la suite des
entretiens avec les autorités guinéennes sur l’évolution et la politique économiques qui
ont pris fin le 4 novembre 2022. La rédaction du rapport, qui repose sur les informations
disponibles au moment de ces entretiens, a été achevée le 8 décembre 2022.
• Une analyse de viabilité de la dette établie par les services du FMI et ceux de
l’Association internationale de développement.
La politique de transparence du FMI autorise la suppression, dans les rapports des services
du FMI et autres documents publiés, d’informations délicates au regard des marchés et
d’informations de nature à révéler prématurément les intentions de politique économique
des autorités.
Le présent document peut être obtenu sur demande à l’adresse suivante :
La croissance devrait atteindre 4,7 % en 2022 et 5,6 % en 2023, tirée par la vigueur
persistante du secteur minier, bien que les autres secteurs souffrent des chocs
internationaux sur les prix.
La Guinée est aux prises avec une situation délicate sur les fronts de l’économie et de la
sécurité alimentaire. La priorité à court terme reste de contenir les effets des chocs sur les
prix et d’en amortir l’impact sur la sécurité alimentaire.
1
Conformément aux dispositions de l’article IV de ses Statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations
bilatérales avec ses pays membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et
financières, et s’entretient avec les responsables nationaux de l’évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège,
les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du conseil d’administration.
reste élevée, en partie à cause des prix des denrées alimentaires. Une aide financière
d’urgence au titre du nouveau guichet « chocs alimentaires » de la FCR contribuerait à
répondre aux besoins urgents de financement de la balance des paiements et à atténuer les
effets du choc alimentaire. Les autorités entendent utiliser ces appuis pour venir en aide aux
couches les plus vulnérables de la population, en coordination avec le Programme alimentaire
mondial, et pour fournir des engrais pour améliorer la prochaine récolte, une initiative que
nous saluons. Il sera fondamental d’utiliser ces ressources de manière transparente et
efficace.
« Face à l’inflation, il est indispensable de continuer d’appliquer une politique monétaire stricte
et de maintenir les prêts de la banque centrale à l’État en deçà des limites prévues.
L’élaboration d’un nouvel indice des prix à la consommation englobant l’ensemble du pays est
une bonne chose. La banque centrale devra commencer à l’utiliser de façon progressive,
conformément aux bonnes pratiques.
Production et inflation
Croissance du PIB réel (variation annuelle en %) 4,9 4,3 4,7 5,6
Secteur minier (variation annuelle en %) 28,3 6,6 11,8 11,1
Industries extractives (variation annuelle en %) 1,6 -0,6 10,9 11,9
Secteur non minier (variation annuelle en %) 0,3 3,7 2,9 4,1
Inflation moyenne (variation annuelle en %) 10,6 12,6 12,2 11,4
Secteur extérieur
Solde des transactions courantes (y compris transferts
officiels) -16,1 -2,1 -7,4 -6,8
Solde des transactions courantes (hors transferts
officiels) -16,9 -2,1 -7,4 -6,8
Balance globale des paiements -0,9 2,4 -0,3 0,4
Réserves brutes disponibles (en mois d’importations) 2,5 2,7 2,5 2,4
Dette publique brute 47,1 40,4 34,9 35,3
PIB nominal (en milliards de GNF) 135 612 157 725 185 329 215 692
RÉSUMÉ
Contexte. Après un coup d’État en septembre 2021 et une année marquée par des
tensions sociopolitiques, la situation s’est stabilisée lorsque les autorités ont convenu
avec la CEDEAO d’un calendrier de transition révisé et plus court (24 mois). Bien que le
secteur non minier demeure affaibli par les chocs successifs — la pandémie, les
incertitudes politiques, le choc mondial sur les prix des produits alimentaires et de
l’énergie et l’insécurité alimentaire qui en résulte — la croissance globale reste
vigoureuse, portée par une production minière dynamique. L’inflation est restée proche
de 12 % pendant la plus grande partie de 2021 et de 2022, en dépit de fortes pressions
sur les prix internationaux. L’insécurité alimentaire est devenu plus sévère en 2022 sous
l’effet du choc sur les prix et pourrait s’accentuer l’an prochain.
Recommandations. Les priorités à court terme sont d’aider les ménages vulnérables
face au choc sur les prix par des mesures ciblées et de renforcer la protection sociale. La
politique budgétaire et la politique monétaire doivent aussi soutenir les efforts de
maîtrise de l’inflation. Il convient de poursuivre les efforts pour accroître les recettes, en
particulier celles qui émanent du secteur minier, et améliorer l’efficience des dépenses,
investir dans les infrastructures et dans le capital humain et renforcer le cadre de
politique monétaire. À moyen terme, les politiques doivent jeter les bases d’une
croissance économique plus diversifiée et plus résiliente et d’une réduction de la
pauvreté.
GUINÉE
Politique budgétaire. Malgré un manque à gagner significatif résultant des subventions sur les
carburants, l’orientation de la politique budgétaire devrait être plus stricte en 2022 qu’en 2021, en
raison de la diminution des dépenses courantes et d’une sous-exécution des dépenses en capital.
Les autorités réalisent des avancées considérables sur le front de la mobilisation des recettes,
notamment grâce aux mesures visant à limiter les transferts de bénéfices dans le secteur minier.
L’amélioration de la qualité des dépenses par une réduction des subventions régressives et des
progrès dans la gestion des investissements publics permettront de dégager une marge
supplémentaire pour investir dans les infrastructures, dans l’éducation et dans la protection sociale,
ce qui augmentera le potentiel de la croissance tout en préservant la viabilité de la dette.
Approuvé par Une équipe du FMI composée de Mme Mira (cheffe de mission),
Montfort Mlachila Mme Lyngaas, MM. Massara, Otero Nule et Medenou (tous du
(département Afrique) département Afrique), Mme Zuniga (département de la stratégie, des
et Eugenio Cerutti politiques et de l’évaluation), M. Bidawi (département des finances
(département de la publiques), M. Weber (département des marchés monétaires et de
stratégie, des capitaux), M. Issoufou (représentant résident), Mme Diallo et M. Diallo
politiques et de (économistes locaux) s’est entretenue avec les autorités en ligne et en
l’évaluation) présentiel du 4 octobre au 4 novembre 2022. M. Sylla (administrateur)
et Mme Bah (bureau de l’administrateur) ont pris part à certaines
réunions. L’équipe Guinée souhaite également remercier les
personnes suivantes : Gregory Legoff (département des statistiques) et
Fahd N’Diaye (Afritac Ouest) pour l’assistance apportée sur les
données et la réconciliation des comptes nationaux ; Brian Graf
(département des statistiques) pour l’assistance sur les statistiques de
prix ; Patrick Petit et Pierre Kerjean (tous deux du département des
finances publiques) pour leur contribution à l’analyse des recettes
minières ; Jean Pierre Nguenang, David Kamano et Aristide Karangwa
(tous du département des finances publiques) pour leur assistance sur
les questions de gestion des finances publiques ; Céline Thévenot
(département des finances publiques) pour ses contributions sur la
rationalisation des dépenses ; Nicolas Kacou (Afritac Ouest) pour son
assistance sur les statistiques de finances publiques ; Nicolas Hiol et
Rene Ossa (tous du département des finances publiques) sur les
réformes relatives à l’administration des recettes ; David Amaglobeli,
Emine Hanedar et Samir Jahan (tous du département des finances
publiques) sur les réformes des subventions sur les carburants ; Dan
Devlin (département des finances publiques) sur la politique de
taxation de l’or et Alejandro Badel (département de la stratégie, des
politiques et de l’évaluation) sur les inégalités.
L’équipe a rencontré le ministre de l’Économie et des Finances,
Moussa Cissé, le ministre du Budget, Lanciné Condé, le gouverneur de
la banque centrale, Karamo Kaba, d’autres hauts responsables ainsi
que des représentants du secteur privé, de la société civile et de la
communauté des partenaires du développement. Mme Manning a aidé
à préparer ce rapport et Mme Ly (assistante au bureau local) à
organiser les réunions virtuelles.
ENTRETIENS _____________________________________________________________________________________ 19
A. Politique budgétaire ___________________________________________________________________________ 19
B. Politiques monétaire et financière _____________________________________________________________ 28
C. Diversification, résilience et gouvernance _____________________________________________________ 31
ENCADRES
1. Le Programme de référence intérimaire et le Plan de relance économique ____________________ 9
2. Réforme des prix de transfert de la bauxite en Guinée ________________________________________ 24
3. Développement de la mine de fer de Simandou_______________________________________________ 33
GRAPHIQUES
1. Population en insécurité alimentaire aiguë _____________________________________________________ 7
2. Prix et utilisation ________________________________________________________________________________ 7
3. Guinée : prix des produits pétroliers et subventions ____________________________________________ 8
4. Évolution du secteur réel ______________________________________________________________________ 10
5. Guinée : indicateurs de genre __________________________________________________________________ 11
6. Inflation et politique monétaire ________________________________________________________________ 12
7. Évolution du secteur financier _________________________________________________________________ 13
8. Indicateurs des finances publiques et de la dette ______________________________________________ 15
9. Indicateurs du secteur extérieur _______________________________________________________________ 17
10. Indicateurs du filet de protection sociale _____________________________________________________ 23
11a. Recettes fiscales/PIB _________________________________________________________________________ 24
11b. Indicateurs réels du secteur minier __________________________________________________________ 24
12a. Effet à long terme des réformes _____________________________________________________________ 26
12b. Effet à long terme sur la pauvreté ___________________________________________________________ 26
13. Décomposition historique de l’inflation ______________________________________________________ 29
TABLEAUX
1. Principaux indicateurs économiques et financiers, 2019-27 ___________________________________ 38
2. Balance des paiements, 2019–27 ______________________________________________________________ 39
3a. Opérations budgétaires de l’administration centrale, 2019–27 _______________________________ 40
3b. Opérations budgétaires de l’administration centrale, 2019–27 _______________________________ 41
ANNEXES
I. Mise en œuvre des recommandations au titre de l’article IV ___________________________________ 45
II. Évaluation du secteur extérieur ________________________________________________________________ 47
III. Matrice d’évaluation des risques de la Guinée ________________________________________________ 53
IV. Extraction d’or artisanal et tendances régionales _____________________________________________ 55
V: Le secteur de l’électricité en Guinée : contexte et réformes possibles _________________________ 59
VI. Investir les recettes minières pour conforter le développement de la Guinée ________________ 62
VII. Inflation et politique monétaire — tendances récentes et perspectives ______________________ 66
VIII. Soutenir la diversification des exportations en prêtant attention à la complexité ___________ 71
IX: Rôle de l’agriculture et du changement climatique dans la sécurité alimentaire ______________ 76
X. Renforcement des capacités ___________________________________________________________________ 81
APPENDICE
I. Lettre d’intention _______________________________________________________________________________ 84
CONTEXTE
1. Le coup d’État survenu en septembre 2021 a engendré une période d’incertitudes
sociopolitiques, qui se sont récemment stabilisées. L’armée guinéenne a renversé le président
Condé, qui avait obtenu un troisième mandat controversé lors de l’élection d’octobre 2020. Par la
suite, la junte militaire a approuvé une charte de la transition, nommé un gouvernement civil de
transition et une assemblée législative, et annoncé un calendrier de transition de 36 mois jusqu’aux
élections. Ce calendrier, jugé trop long, a été rejeté par la CEDEAO et l’opposition nationale. À la
suite de sanctions ciblées prononcées par la CEDEAO en septembre 2022, un accord provisoire a
été trouvé en octobre sur un calendrier de transition ramené à 24 mois, que les chefs d’État de la
CEDEAO ont validé le 4 décembre 2022. Les chefs d’État ont demandé que la période de transition
prenne effet immédiatement, exhorté les autorités guinéennes à ouvrir un dialogue inclusif avec
l’ensemble des acteurs politiques et appelé les partenaires internationaux à soutenir le processus de
transition1. Les tensions politiques se sont apaisées depuis, mais l’ouverture du dialogue inclusif
s’avère difficile.
2. L’invasion de l’Ukraine par la Russie et le choc sur les prix mondiaux des denrées
alimentaires, des carburants et des engrais qui s’en est suivi ont ralenti le redressement de la
Guinée après la pandémie de COVID-19 et compromettent gravement la sécurité alimentaire.
La COVID-19 a eu des conséquences plus importantes et plus persistantes sur le secteur nonminier
qu’on ne l’envisageait au moment des consultations de 2021 au titre de l’article IV. L’évolution des
prix à la consommation, en grande partie imputable à la hausse des prix des produits alimentaires
et des transports associée aux perturbations des circuits d’approvisionnement causées par la
COVID, demeure supérieure à 10 % depuis fin 2020. Bien que le choc sur les prix mondiaux ait
également entraîné une hausse des prix des minerais — notamment l’or et la bauxite, les
principales exportations de la Guinée — ces gains ont été annihilés par l’effet de la hausse des prix
des produits alimentaires, des carburants et des engrais. Le taux de vaccination contre la COVID-19
reste faible, comme le nombre de cas déclarés.
3. L’insécurité alimentaire est chronique en Guinée, mais le choc sur les prix mondiaux a
accentué les difficultés. Le Programme alimentaire mondial (PAM) estime que la proportion de la
population en insécurité alimentaire aiguë avoisine 11 % (1,2 million de personnes) et ce chiffre sera
probablement revu à la hausse. La malnutrition a elle aussi augmenté et d’autres indicateurs
sociaux, déjà faibles, se sont à nouveau dégradés. En outre, l’augmentation des prix des engrais
locaux — de 300 % par rapport à 2021 — et leur rareté laissent à penser que la récolte pourrait être
inférieure à la moyenne, ce qui pourrait encore diminuer l’offre de produits alimentaires l’an
prochain (graphiques 1 et 2).
1
https://ecowas.int/wp-content/uploads/2022/12/Fr_Communique-Final_62em-Sommet-de-la-CEDEAO_Rev.pdf
6 20 15 300
130 200
4 3,76 10
2,85 100
3,05
2,6
2 0 0
2
2021 2022
0 0,21
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 Utilisation (milliers de tonnes) Prix local, milliers de GNF (éch. dr.)
Source : Programme alimentaire mondial. Source : autorités guinéennes et Programme alimentaire mondial
5. Les autorités prennent des mesures pour atténuer les conséquences des chocs.
Lorsque les prix des carburants ont commencé à augmenter, elles ont supprimé les droits de
douane et réduit la TVA sur les importations de carburant afin de protéger les consommateurs
de la hausse des prix. Fin juin 2022, les prix des carburants ont été relevés de 20 % pour
atténuer l’impact sur le budget, mais ils sont restés inchangés par la suite (graphique 3). Les
droits de douane sur les denrées alimentaires essentielles (dont le riz, l’huile végétale, le sucre
et la farine de blé) ont été également supprimés. Des efforts sont en cours pour accroître la
participation du secteur privé à la production agricole, car la superficie des terres cultivables a
été nettement revue à la hausse. Le gouvernement a également demandé des financements
extérieurs à la Banque arabe pour le développement économique (BADEA) et à la Banque
africaine de développement (BAD) afin d’acquérir des intrants et des semences agricoles.
Les augmentations des prix internationaux des …hormis une hausse des prix à la pompe en juin 2022.
carburants n’ont pas été répercutées...
Évolution des prix des produits pétroliers Structure des prix de l’essence, 2019-22
(prix au litre, 2016-22) (en GNF par litre)
La suppression de plus de taxes a nettement augmenté …ce qui s’est traduit par un important manque à
les subventions... gagner pour le budget.
Subventions sur les carburants au litre en 2022 Total des subventions sur les carburants,
(en GNF/litre) 2019–22
(en pourcentage du PIB)
Sources : autorités guinéennes, données sur les cours mondiaux du pétrole, AIE ; estimations des services du
FMI.
7. Malgré l’environnement politique changeant, les autorités ont avancé dans la mise en
œuvre des principales recommandations issues des consultations de 2021 au titre de
l’article IV, mais des défis persistent (annexe I). Les autorités ont fait preuve de retenue sur le
plan des recours aux avances de la banque centrale. Conformément à leur objectif d’augmentation
des recettes, elles se sont attaquées à la question des prix de transfert de la bauxite. Elles ont en
outre mené une politique budgétaire prudente, et des travaux sont en cours pour poursuivre le
renforcement des procédures de gestion des finances publiques.
2
Les exportations d’or artisanal ont atteint 83 tonnes en 2021, soit plus de 10 fois les exportations moyennes
enregistrées au cours de la décennie qui a précédé la pandémie. Le cadre sous-jacent des services du FMI se base
sur l’hypothèse qu’environ 40 % des exportations d’or artisanal auraient été passés en contrebande depuis les pays
voisins pour être réexportés. L’Institut national de la statistique réalise une étude sur le secteur, ce qui pourrait
conduire à une révision à la hausse.
aient porté un coup au fragile secteur non minier et aux faibles indicateurs sociaux3. La pandémie,
le choc sur les prix dû à la guerre en Ukraine et l’insécurité alimentaire ont sans doute
particulièrement touché les femmes en Guinée, avec à la clé le risque d’une dégradation des
inégalités de genre — qui sont déjà fortes par rapport aux pays comparables de la région
(graphique 5).
Le secteur minier devrait rester le moteur de la croissance ...stimulé par une production vigoureuse de bauxite et
globale... d’or.
3
La guerre en Ukraine n’a pas eu d’effet sensible sur la production et les exportations minières de la Guinée. Bien
que les exportations de bauxite d’une société aient temporairement pâti de la fermeture d’une raffinerie en Ukraine
en mars 2022, ces exportations ont ensuite été redirigées vers une autre raffinerie.
Ces résultats diffèrent en fonction du genre. En moyenne, une ...et elle a 90,4 % de chance de survivre jusqu’à l’âge de
fille ne fréquente l’école que pendant six ans environ en 5 ans.
Guinée...
Espérance de scolarisation, filles (2020) Probabilité de survie à l’âge de 5 ans, filles (2020)
(en années) (en pourcentage)
Source : Banque mondiale, indice du capital humain, Indicateurs du développement dans le monde et calculs des
services du FMI.
Note : Les graphiques comparent la Guinée aux pays à faible revenu et aux pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.
9. L’inflation reste élevée, bien qu’elle ait légèrement reculé en juillet 2022, sur fond de
diminution des financements de l’État par la banque centrale et d’appréciation du taux de
change. L’inflation moyenne a culminé à 12,6 % en 2021, sous l’effet de la hausse des prix des
denrées alimentaires et des tarifs de fret international associée aux perturbations des chaînes
d’approvisionnement causées par la COVID (graphique 6). En dépit des fortes pressions dues à la
guerre en Ukraine, l’inflation a légèrement reculé pour atteindre 12,3 % en juillet 2022, grâce à la
hausse des prix à l’exportation et à une faible croissance de la monnaie centrale due à la diminution
du financement du budget par la banque centrale, à l’appréciation de 15 % du franc guinéen (GNF)
face au dollar enregistrée entre février 2021 et août 2022 et au prix intérieur fixe des carburants au
premier semestre 2022.
La croissance de la monnaie centrale est traditionnellement ...mais elle a été récemment maîtrisée car l’État a moins
forte en raison du financement monétaire... recouru aux avances de la banque centrale.
Décomposition : croissance de la monnaie centrale Agrégats monétaires et inflation
(contribution en pourcentage, 2010-19) (en pourcentage, e glissement annuel)
Avec une forte répercussion du taux de change sur l’inflation ...la récente appréciation du taux de change après
et la politique monétaire restrictive affectant le taux de l’introduction de la nouvelle règle d’intervention sur le
change... marché des changes a permis de contenir l’inflation.
Répercussion du taux de change sur l’inflation Taux de change officiel et parallèle
(variation de l’IPC après une variation de 1 % du (éch. gauche = pourcentage, éch. droite = GNF
TCEN) par dollar)
Crédit au secteur privé et croissance des dépôts Répartition des prêts des banques commerciales
(en pourcentage, en glissement annuel) (en pourcentage du total)
Une dégradation de la qualité des actifs s’est amorcée en La profondeur financière du secteur bancaire formel
raison des prêts improductifs, principalement dans deux mesurée par la pénétration des agences bancaires est faible
secteurs. par rapport aux pays comparables...
Ratio de prêts improductifs par secteur Succursales de banques commerciales
(en pourcentage) (nombre pour 100 000 adultes)
Déposants auprès des banques commerciales Encours des prêts des banques commerciales
(nombre pour 1 000 adultes) (en pourcentage du PIB)
Sources : autorités guinéennes. ; Indicateurs du développement dans le monde (Banque mondiale) ; enquête du FMI
sur l’accès aux services financiers et calculs des services du FMI.
Notes : Pour les trois dernières plages : 1) Variable sur l’axe des abscisses : PIB par habitant, PPA (dollars
internationaux constants de 2017)-moyenne 2016-2020. 2) Pays à faible revenu = cercles noirs ; pays émergents et
pays en développement = cercles gris ; pays avancés =cercles bleu foncé.
10. Le secteur bancaire commercial peu profond s’adapte aux incertitudes liées à la
pandémie et à la situation politique, mais des fragilités demeurent. Le ratio de prêts
improductifs a augmenté de 1 point de pourcentage par rapport à 2019, atteignant 11 % au
2e trimestre de 2022, sous l’effet du choc de la COVID et de l’application plus stricte de la
classification des prêts problématiques après la normalisation de l’assouplissement
temporaire des mesures prudentielles lié à la COVID. Les prêts se concentrent dans quelques
secteurs, et le transport ainsi que le commerce sont les plus gros contributeurs au ratio élevé de
prêts improductifs (graphique 7). Quelques banques peinent à satisfaire aux exigences de liquidité,
ces difficultés tenant principalement à des contraintes opérationnelles4. En raison de l’augmentation
des prêts improductifs, la rentabilité au premier semestre 2022 a baissé d’environ 1/4 par rapport
aux chiffres antérieurs à la crise. Cependant, les coussins de fonds propres des banques demeurent
robustes, grâce à l’augmentation progressive des obligations de fonds propres réglementaires en
2022 qui, sauf quelques exceptions, sont respectées partout. Le crédit au secteur privé, qui
s’établissait à 8,8 % du PIB en décembre 2021, restait faible par rapport aux pairs — pâtissant de la
conjoncture économique difficile et de l’éviction opérée par les besoins de financement du secteur
public après le choc de la COVID. Une reprise s’est toutefois amorcée, une croissance moyenne de
13,6 % ayant été enregistrée sur la période janvier-août 2022. Les services d’argent mobile ont
doublé depuis 2018, avec près de 3,2 millions de comptes actifs en 2020.
4
Lorsque leurs réserves excédentaires sont négatives, les banques doivent payer des amendes, qui sont supérieures
au coût du recours au guichet de liquidité de la BCRG.
Cela a réduit les besoins d’emprunt et permis à l’État ... et, conjugué à la forte croissance nominale, a contribué
de rembourser les avances de la banque centrale... à réduire les ratios d’endettement.
Emprunt public net (hors recapitalisation) Dette contractée ou garantie par l’État
(en milliards de GNF) (en pourcentage du PIB)
12. Les performances du commerce extérieur en 2021 ont été meilleures qu’attendu,
mais la dynamique s’est nettement dégradée en 2022. La croissance des exportations a été
vigoureuse en 2021, ce dynamisme tenant principalement à la production d’or et à une forte
progression des exportations non traditionnelles (graphique 9). Le solde global positif a porté
les réserves de change à 2,7 mois d’importations prospectives et, conjugué au resserrement de
la politique monétaire, a entraîné une appréciation du taux de change effectif réel (TCER) de
près de 3 % en moyenne. Cela étant, la flambée des prix internationaux des produits de base a
eu des conséquences nettes négatives sur la Guinée en 2022 (tableau 1 du texte), tandis que le
resserrement des conditions financières mondiales a pesé sur les flux financiers. Bien que la
Tableau 1 du texte. Effets de la guerre en Ukraine sur la balance des paiements et canaux
de transmission*
Effets positifs Effets négatifs
Augmentation prévue des cours de l’aluminium en 2022 10,9% Augmentation prévue des prix moyens des denrées alimentaires 14,2%
Augmentation prévue des prix de transfert 2,2% Augmentation prévue des prix moyens du pétrole 41,4%
Augmentation subséquente des importations alimentaires (en
Augmentation prévue des cours de l’or en 2022 1,1% millions de dollars) 63,0
Augmentation subséquente des exportations de bauxite Augmentation subséquente des importations de pétrole (en
(en millions de dollars) 71,5 millions de dollars) 500,9
Augmentation subséquente des exportations nettes d’or
(en millions de dollars) 41,2 Hausse de la facture d’importation d’engrais 31,9
dont production industrielle 15,2 Augmentation totale de la facture d’importation 595,8
Augmentation du rapatriement des bénéfices tirés des
dont production artisanale 26,0 exportations de minerai 37,6
Augmentation des flux sortants privés provenant des activités
minières artisanales 13,0
Effet positif global sur la balance des paiements (en Effet négatif global sur la balance des paiements (en millions
millions de dollars) 112,7 de dollars) 646,4
Effet net global 533,7
Le déficit courant a diminué en 2021 et l’accumulation de L’appréciation tendancielle du taux de change effectif réel a
réserves s’est poursuivie. repris avec vigueur en 2021.
L’appréciation du GNF fait figure d’exception parmi les La BCRG a été acheteur net de devises sur le marché aux
pays africains, avec des signes de stabilisation observés plus enchères en 2021, mais elle a vendu des réserves plus
récemment. récemment.
Avant l’introduction de la règle d’intervention sur le marché Elle a nettement augmenté à fin 2021, avec l’introduction
des changes, le taux de change variait très peu. des règles.
Histogramme : taux de change journaliers (2018–20) Histogramme : taux de change journaliers (2021–22)
(axe des abscisses : variation en pourcentage, axe (axe des abscisses : variation en pourcentage, axe
des ordonnées : fréquence) des ordonnées : fréquence)
PERSPECTIVES ET RISQUES
14. Malgré la lenteur de la reprise dans le secteur non minier, l’expansion de l’activité
minière devrait soutenir la croissance globale en 2023, tandis que l’inflation devrait rester
forte. La croissance du secteur minier devrait rester vigoureuse, grâce à une capacité de production
accrue et aux investissements en cours dans de nouvelles mines, outre la forte demande chinoise
de bauxite. Le secteur non minier devrait poursuivre sa reprise graduelle à mesure que les effets du
choc sur les prix causé par la guerre en Ukraine se dissipent et que la situation politique se
normalise. Avec quelques effets de second tour, l’inflation, qui était supérieure à 12 % en 2022,
devrait progressivement diminuer pour passer au-dessous de 10 % d’ici 2024 avec l’atténuation du
choc sur les prix internationaux, sous réserve que l’orientation prudente de la politique monétaire
soit maintenue5. Cependant, l’inflation des produits alimentaires devrait rester supérieure à 12 % en
2023.
15. À moyen terme, les services du FMI anticipent une poursuite de la croissance, portée
par le secteur minier, notamment par la production de bauxite (tableau 2 du texte). La
production d’or artisanal, qui a fortement augmenté entre 2020 et 2022, devrait se stabiliser
progressivement. Le secteur non minier devrait se redresser pleinement d’ici en 2024, sous l’effet
d’une plus grande stabilité sociopolitique et d’une conjoncture internationale plus favorable.
Production et inflation
Croissance du PIB réel (variation annuelle en %) 4,3 4,7 5,6 5,8 5,6 5,5 5,4
Secteur minier (variation annuelle en %) 6,6 11,8 11,1 9,3 6,3 5,1 6,3
Secteur non minier (variation annuelle en %) 3,7 2,9 4,1 4,8 5,4 5,6 5,1
Inflation moyenne (variation annuelle en %) 12,6 12,2 11,4 9,5 8,9 8,3 7,8
16. Les risques restent élevés sur fond d’incertitudes accrues, en particulier sur le front
extérieur (annexe III). Les perturbations des prix et de l’offre consécutives à l’invasion de l’Ukraine
5
Un nouvel indice des prix couvrant l’ensemble du territoire est en cours d’élaboration.
par la Russie et de possibles autres chocs sur les chaînes d’approvisionnement mondiales causés
par la COVID risquent de prolonger la période d’inflation, d’accroître les besoins de financement
budgétaire et de financement de la balance des paiements et d’aggraver l’insécurité alimentaire en
2023. L’augmentation des besoins de financement pourrait également inciter à recourir davantage
au financement monétaire, ce qui compromettrait la stabilité des prix et du taux de change. Le choc
sur les prix et le durcissement des conditions financières mondiales pourraient réduire la demande
de bauxite, ce qui diminuerait les exportations et les recettes. Côté positif, l’avancement du projet
de minerai de fer de Simandou pourrait s’accélérer, ce qui stimulerait la croissance ainsi que les
exportations et les recettes. Des évolutions positives pourraient également intervenir si les réformes
des recettes conduites par les autorités donnent des résultats plus rapides que prévu.
17. Les autorités sont plus optimistes quant aux perspectives. Les comptes nationaux pour
2020 devraient être finalisés fin 2022. Bien que les services du FMI aient incorporé une révision
préliminaire à la baisse communiquée par les autorités qui indique que le secteur non minier a été
gravement touché par la pandémie, ces chiffres pourraient être trop pessimistes. De même, les
autorités prévoient un redressement plus rapide du secteur non minier après la pandémie et le choc
causé par la guerre en Ukraine sur la période 2021–23. S’agissant de l’inflation, les autorités pensent
qu’elle sera ramenée à 10 % en 2023 et au-dessous par la suite grâce à l’appréciation continue du
GNF qu’elles anticipent, à une demande plus faible dans un contexte de discipline budgétaire et à
un repli de l’inflation mondiale.
ENTRETIENS
Les principaux entretiens ont été consacrés au dosage des politiques budgétaire et monétaire à court
terme qui permettrait de juguler l’inflation et de protéger les plus vulnérables tout en menant à bien
l’ambitieux programme d’investissement des autorités. S’agissant des défis à moyen terme, les
entretiens ont porté sur la nécessité de diversifier l’économie afin de rendre la croissance plus
inclusive, d’accroître la résilience et d’améliorer le climat des affaires.
A. Politique budgétaire
18. Le déficit global en 2022 devrait être nettement inférieur à ce qui était prévu au
moment des consultations de 2021 au titre de l’article IV et dans le budget des autorités. Le
déficit prévisionnel de 1,3 % du PIB tient aux bonnes performances des recettes hors carburants, à
la maîtrise des dépenses courantes et à une sous-exécution du programme national de dépenses
en capital.
Bien que les recettes non minières aient été inférieures aux prévisions — en raison du manque à
gagner de plus de 2 % du PIB résultant des subventions sur les carburants et les denrées
alimentaires — des initiatives visant à assurer un meilleur respect de leurs obligations par les
contribuables et à promouvoir la dématérialisation des démarches fiscales, conjuguées au
paiement exceptionnel de redevances dans les secteurs des mines et des télécommunications,
devraient partiellement compenser cet écart.
La baisse des besoins de financement, conjuguée à l’allocation de DTS, a évité de recourir une
nouvelle fois au financement monétaire — ce qui a contribué à maîtriser l’inflation — et de
rembourser une partie des arriérés intérieurs accumulés en 20216.
19. Pour le budget de 2023, les projets sont de mobiliser des recettes intérieures et de
gérer les besoins de développement, en particulier des infrastructures. Selon la lettre de
cadrage budgétaire du Premier ministre, le budget 2023, qui est en cours de préparation,
consacrera environ un quart des dépenses aux investissements d’infrastructure, poursuivra les
efforts d’augmentation des recettes intérieures et privilégiera l’agriculture, le développement rural,
la santé et l’éducation. Il couvrira aussi les dépenses de préparation des élections. Selon la lettre de
cadrage, le déficit pourrait être de 4,5 %, mais après les entretiens, les services du FMI pensent qu’il
pourrait être plus proche de 3,5 %.
20. Le projet des autorités consistant à accroître les dépenses en capital en augmentant
les recettes intérieures va dans le bon sens, mais il doit s’appuyer sur les financements
disponibles. Les discussions préliminaires sur le budget 2023 indiquent que les projets des
autorités donneraient une impulsion budgétaire positive, jugée nécessaire par les services du FMI
pour accompagner la reprise du secteur non minier. Néanmoins, au vu de l’insuffisance des
capacités de mise en œuvre et des financements disponibles prévisionnels, les services du FMI
anticipent une accélération plus progressive des investissements d’infrastructure, ce qui produirait
un déficit global plus proche de 2,3 % du PIB. Sachant que l’augmentation des dépenses serait
consacrée aux investissements d’infrastructure — avec un fort contenu d’importations — son
potentiel inflationniste devrait être modéré. Dans ce contexte, les services du FMI ont souligné qu’il
importe de veiller à disposer des financements appropriés, y compris en évitant le financement par
la banque centrale compte tenu de la forte inflation, et de veiller à ce que le recours aux
financements par les banques commerciales — déjà élevé en perspective historique — n’évince pas
le secteur privé. Il serait essentiel de maximiser le recours aux financements concessionnels.
6
La BCRG a converti l’allocation de DTS de la Guinée en dollars (284,5 millions de dollars) en janvier 2022 et a vendu
l’actif et le passif à l’État. Les autorités allouent ces ressources au remboursement des avances, à des projets
d’investissement et au remboursement des arriérés intérieurs accumulés en 2021, conformément aux
recommandations des services du FMI.
Maîtriser le choc sur les prix des produits alimentaires et des carburants afin de protéger
les plus vulnérables
21. Le décaissement demandé au titre du guichet pour les chocs alimentaires fournira un
financement pour amortir le choc sur les prix. Cette aide contribuerait à financer la riposte des
autorités à l’insécurité alimentaire et à maîtriser les pressions sur les prix intérieurs sans
compromettre la disponibilité de financements intérieurs. Environ 30 % des ressources seront
affectés à la distribution directe de produits alimentaires, gérée par le PAM. Environ 40 % seraient
alloués aux transferts monétaires, tandis que le solde permettrait d’importer des engrais. Les
services du FMI ont conseillé aux autorités de veiller à la transparence et d’assurer une coordination
efficace entre les différentes entités intervenant dans la riposte au choc. En outre, il conviendrait
que les ressources du guichet pour les chocs alimentaires contribuent au renforcement du système
de protection sociale plus large.
22. Les subventions sur les prix des carburants ont amorti l’impact du choc mais elles ont
opéré une ponction significative et non ciblée sur les ressources. Le coût du manque à gagner
est estimé à environ 2 % du PIB. Les subventions sur les carburants sont donc non seulement
coûteuses, mais elles sont aussi régressives : moins de 2 % de ces subventions bénéficieront
directement aux 20 % les plus pauvres de la population, selon les calculs du FMI basés sur l’enquête
de la Guinée auprès des ménages réalisée en 2018/19. C’est pourquoi les services du FMI ont
recommandé d’établir un programme visant à progressivement supprimer les subventions sur les
carburants et à adopter un mécanisme de tarification automatique assorti d’un système de lissage,
conformément aux recommandations de la mission d’assistance technique du FMI, notamment en
menant une bonne campagne de communication tout en bâtissant un système de protection
sociale plus résilient.
23. Des programmes de protection sociale ciblés seraient plus efficients pour protéger les
personnes vulnérables, mais le système de protection sociale a besoin d’être renforcé. La
Guinée est à la traîne par rapport aux pays comparables en matière de dépenses de protection
sociale (graphique 10). En outre, ces faibles dépenses de protection sociale ont été historiquement
inefficientes, avec des effets négligeables sur la réduction de la pauvreté et des inégalités. L’agence
publique chargée de la protection sociale, l’Agence nationale pour l’inclusion économique et
sociale (ANIES), s’emploie à amplifier ses interventions et à renforcer ses capacités par un
programme de transferts monétaires lié à la COVID, soutenu par la Banque mondiale. Il convient de
poursuivre ces efforts afin d’établir un cadre viable de protection sociale adaptative en l’intégrant
dans le cadre budgétaire à moyen terme — car actuellement, les transferts monétaires sont
entièrement financés par les donateurs — et en assurant une meilleure coordination entre les
ministères et agences compétents. La poursuite de l’élaboration d’un registre social complet est
également critique pour cibler les transferts vers les populations vulnérables tant en zone urbaine
qu’en zone rurale.
24. Les autorités conviennent qu’il est urgent de s’attaquer aux conséquences des chocs
sur les prix des produits alimentaires et des carburants. Elles reconnaissent le coût élevé des
subventions sur les carburants mais elles rappellent que leur suppression totale immédiate
engendrerait des effets de second tour qui nuiraient à la croissance et à l’inflation à court terme et
auraient des conséquences néfastes pour la population tout entière. Elles se sont déclarées
intéressées par une collaboration avec le FMI dans ce domaine. Elles ont en outre demandé le
soutien de la communauté internationale pour gérer les conséquences du choc sur les prix des
produits alimentaires.
25. L’augmentation des recettes demeure une priorité cruciale pour la Guinée. Bien que la
production de bauxite ait fortement augmenté en volume depuis 2015, les recettes minières n’ont
pas progressé et ont même affiché un recul relativement à la production et à la valeur ajoutée du
secteur, entraînant un déclin global du ratio recettes fiscales/PIB (graphiques 11a et 11b). Les
contrats miniers ont souvent dérogé à l’excellent Code minier en accordant des privilèges fiscaux
plus généreux. La résolution de ces problèmes, en particulier celui des prix de transfert dans les
contrats de bauxite, pourrait fournir d’importantes ressources ; comme le montre le rapport sur les
consultations de 2021 au titre de l’article IV, une réforme modeste pourrait permettre de mobiliser
près de 4 fois l’équivalent du budget national de l’agriculture7.
26. Les autorités ont pris une mesure importante en vue de régler les problèmes de prix
de transfert dans le secteur minier, mais d’autres travaux sont indispensables pour garantir sa
mise en œuvre effective. En juillet 2022, les autorités ont signé un décret limitant les transferts de
bénéfices résultant de prix de transfert erronés dans l’industrie de la bauxite. Cette réforme
bienvenue fait suite à la mission d’assistance technique du FMI (encadré 2). Elle doit maintenant
être soigneusement appliquée, notamment par des consultations et un processus participatif. Une
autre mesure importante est celle des audits des grandes sociétés minières actuellement en cours,
qui doivent être poursuivis et exécutés conformément au Code minier de 2013, dont la rédaction
est satisfaisante. Les nouveaux contrats doivent respecter les dispositions du Code minier, et les
exemptions et exonérations fiscales se limiter à celles qui y sont prévues. Le secteur de l’or artisanal
— qui a enregistré une vive progression en 2021 et 2022 (annexe IV) — pourrait aussi fournir une
source complémentaire de recettes. L’accord conclu en juin 2022 entre les autorités et le syndicat
des orpailleurs — qui comprend une taxe à l’exportation de 200 dollars par kilogramme d’or brut —
est un modeste premier pas dans le bon sens.
7
Document de la série des questions générales sur les recettes des industries extractives en Guinée, rapport du
FMI n° 21/147.
...tandis que les dépenses de santé et d’éducation de la Dans une simulation, le pourcentage de prestations de
Guinée restent inférieures à celles de ses pairs. protection sociale allant aux plus pauvres ne représentait que
7,6 % des dépenses totales en 2012, un chiffre très inférieur aux
prestations moyennes observées dans les PDFR et les PEPD.
Dépenses publiques moyennes d’éducation et de Effet simulé des dépenses de protection sociale,
santé, 2016-19 dernière année disponible (2012)1
(en pourcentage du PIB) (en pourcentage)
Source : Enquête des autorités guinéennes auprès des ménages réalisée en 2018/19 ; outil d’évaluation des dépenses du
département des finances publiques, PEM du FMI, revue des dépenses publiques de la Guinée par la Banque mondiale,
2022, et calculs des services du FMI.
1
Les indicateurs d’impact qualifiés de « simulés » signifient qu’un indicateur est mesuré en supposant l’absence des
programmes de protection sociale et du marché du travail (répartition des richesses avant transfert). Variation exprimée
en pourcentage, pas en point de pourcentage.
Sources : données des autorités ; PEM du FMI et calculs des services du FMI.
27. Les efforts pour accroître les recettes non minières doivent être également poursuivis,
en prenant appui sur les récents progrès et les résultats de la mission TADAT (outil
diagnostique d’évaluation de l’administration fiscale) conclue récemment. Le nouveau Code
général des impôts, établi avec l’assistance technique du FMI, est entré en vigueur en janvier 2022
et devrait soutenir l’effort d’augmentation des recettes à partir du prochain exercice. Bien que sa
mise en œuvre rencontre une certaine résistance, le nouveau code améliore la progressivité (en
ajoutant une nouvelle tranche d’imposition de 20 % ; la plus élevée était précédemment de 15 %) et
supprime les vides juridiques. La mission TADAT de septembre 2022 a relevé des améliorations en
matière d’administration des recettes, telles que la création d’un identifiant unique par contribuable
et la dématérialisation des déclarations fiscales et du paiement des impôts. Elle a également
souligné la nécessité de poursuivre la modernisation de l’administration des recettes suivant un
plan stratégique pluriannuel. Au-delà de l’application progressive d’un mécanisme d’ajustement
automatique des prix des carburants, les grandes priorités pour accroître les recettes sont les
suivantes : i) étendre la gestion dématérialisée des impôts à tous les contribuables, ii) rapprocher les
bases de données fiscales et douanières et iii) appliquer une approche basée sur les risques dans la
détection des infractions. Une stratégie à moyen terme visant à donner la priorité aux réformes de
l’administration des recettes est actuellement envisagée, avec l’appui technique du FMI.
8
Les tarifs appliqués aux ménages s’établissaient entre 0,01 et 0,03 dollar/kWh en 2020, pour un coût de fourniture
moyen estimé à 0,19 dollar/kWh.
9
Diagnostic du secteur privé de la Guinée (Guinea Country Private Sector Diagnostic), IFC 2020. Pour prévenir toute
incidence négative sur les ménages les plus pauvres, le tarif subventionné (tarif social) pourrait rester en place pour
les clients faibles utilisateurs.
cette combinaison d’investissements aurait le plus d’impact sur la croissance, la pauvreté et l’équité
(graphique 12 et annexe VI).
Graphique 12a. Guinée : effet à long terme Graphique 12b. Guinée : effet à long
des réformes sur la croissance du PIB terme sur la pauvreté et les inégalités
(en points de pourcentage) (en points de pourcentage)
Train de réformes
31. Les progrès se poursuivent dans le domaine de la gestion des finances publiques, mais
des efforts supplémentaires sont nécessaires :
L’amélioration de l’efficience des investissements doit être une priorité afin de mieux gérer les
importants besoins d’infrastructure du pays et la sous-exécution persistante. La rédaction du
manuel de gestion des investissements publics entreprise avec l’assistance technique du FMI est
une mesure positive, mais son achèvement a été retardé pendant plusieurs années et un
réexamen complet du rôle et des responsabilités de la structure institutionnelle est désormais
nécessaire. Il faut également veiller à l’efficacité de la budgétisation pluriannuelle et de
l’engagement des projets d’investissement. Une prochaine mission d’évaluation de la gestion
des investissements publics (PIMA) et une mission conjointe climat-PIMA devraient soutenir ce
travail.
de dépenses couvrant la période 2014-2020 est en cours avec l’appui de l’AFD ; l’achèvement
de cet audit et l’adoption d’un plan d’apurement sont de premières étapes importantes sur la
voie de la réduction du stock. Des améliorations dans le domaine de l’enregistrement des
arriérés de dépenses, de la gestion de trésorerie et des contrôles de dépenses sont
indispensables pour prévenir de nouveaux arriérés.
Le cadre budgétaire à moyen terme 2023-25 établi par les autorités a suivi un processus
transparent et participatif et a été débattu par le parlement de transition.
Les autorités ont avancé dans la modernisation de l’information financière et la mise en œuvre
du compte unique du Trésor, sa couverture étant désormais élargie à 80 % des entités
publiques autonomes à Conakry.
32. Des travaux sont en cours pour améliorer la gestion de la dette, après les premières
adjudications d’obligations à 5 ans et 3 ans intervenues respectivement en avril et en août
2022. Bien qu’elle ait été globalement fructueuse, l’expérience a montré qu’il est important d’établir
un calendrier d’émission précis et de bien communiquer les intentions du gouvernement. L’absence
de calendrier aurait pu limiter la participation des banques commerciales aux enchères dans un
contexte d’incertitude relative aux futures options d’investissement. Les autorités travaillent avec
l’assistance technique du FMI pour établir un plan d’action visant à renforcer ces domaines, et
notamment à améliorer la coordination entre les principales parties prenantes, qui est indispensable
pour garantir un financement approprié du budget. D’autres efforts visant à développer un marché
secondaire seraient également utiles à moyen terme.
34. L’augmentation des recettes devrait contribuer à financer l’accélération prévue des
investissements d’infrastructure à moyen terme. Grâce aux efforts déployés, les recettes fiscales
devraient progresser d’environ 2,8 % du PIB sur la période 2022–27. Un recul des dons est anticipé
en raison de l’orientation vers des prêts à long terme de l’enveloppe allouée à la Guinée au titre de
l’IDA 20. Les dépenses d’infrastructure augmenteraient, mais plus modestement qu’on ne le
prévoyait avant la pandémie, ce qui engendrerait un déficit global de 2,4 % du PIB en moyenne sur
la période 2023-27, avec des excédents budgétaires de base de 0,2 % du PIB en moyenne.
36. Les autorités souscrivent dans l’ensemble aux principaux conseils en matière de
politique budgétaire. En ce qui concerne les recettes, elles soulignent l’importance du nouveau
décret sur les prix de transfert et l’expansion du recouvrement dématérialisé des impôts. Elles
entreprennent une enquête sur le secteur de l’or artisanal. Elles soulignent également les efforts
pour rationaliser les dépenses et maintenir l’élan de la réforme de la gestion des finances publiques.
En ce qui concerne la question du genre, elles mettent en avant les solides politiques et lois sur le
genre qui, néanmoins, n’ont pas été pleinement mises en œuvre, associées à une forte volonté de
progresser dans ce domaine tout en relevant que les ressources insuffisantes sont une forte
contrainte. Enfin, les autorités conviennent qu’il est important de rechercher des financements
concessionnels afin de maintenir le risque modéré de surendettement. Néanmoins, elles relèvent
que ce type de financement n’est pas disponible à l’échelle nécessaire pour répondre aux besoins
considérables du pays en matière d’infrastructures.
37. La politique monétaire en 2022 résiste bien dans une conjoncture difficile. Quoique
structurellement élevée, l’inflation est restée maîtrisée, à environ 12 % en 2022 — un niveau
similaire à celui de 2021. Les principaux facteurs à l’origine de cette performance positive sont les
suivants : i) l’orientation monétaire suffisamment restrictive, soutenue par le recul du crédit net de
la banque centrale à l’État, qui a maintenu la monnaie centrale au-dessous des moyennes
historiques (graphique 13), ii) l’application de la règle d’intervention sur le marché des changes
récemment adoptée, qui a permis d’améliorer la transmission de la politique monétaire en
augmentant la flexibilité du taux de change10 ; iii) l’introduction de contrôles des prix face au choc
sur les prix des produits alimentaires et des carburants et iv) l’allocation de DTS — qui a allégé les
10
La règle d’intervention sur le marché des changes a été adoptée fin 2020 et a été depuis globalement respectée.
Selon cette règle, publiée et connue de tous les opérateurs, la BCRG peut décider d’organiser une enchère d’achat
ou de vente de devises à la clôture de la séance si le cours de référence du jour s’écarte de plus de 0,25 % de sa
(suite)
39. Les travaux en cours pour rebaser l’IPC et étendre sa couverture sont opportuns et il
conviendrait que l’introduction du nouvel indice suive les meilleures pratiques. L’Institut
national de la statistique (INS) a entrepris des travaux en vue d’étendre l’IPC au-delà de Conakry et
d’actualiser à 2019 ses pondérations qui dataient de 2002, en utilisant les méthodologies
harmonisées de calcul de l’IPC définies par l’UEMOA et AFRISTAT. Les services du FMI ont conseillé
aux autorités de procéder par étapes à l’introduction du nouvel indice, en commençant par le
nouvel indice global de Conakry et ses principales composantes, puis en passant à l’indice national
lorsqu’on disposera de données suffisantes pour calculer les variations annuelles. Il est également
important de veiller à la fiabilité des méthodes de compilation et des données sous-jacentes. Le
moyenne mobile sur 5 jours. Dans les autres cas, elle n’intervient pas. Le montant de devises achetées ou vendues
lors de l’enchère est plafonné à 8 millions de dollars par jour.
FMI est prêt à continuer d’accompagner ce processus, notamment en fournissant une assistance
technique.
40. Les efforts en cours pour limiter le financement monétaire du déficit et améliorer la
transmission de la politique monétaire ouvriront la voie au ciblage de l’inflation à moyen
terme. Même avant la guerre en Ukraine, l’inflation en Guinée était élevée et figurait parmi les plus
persistantes en Afrique subsaharienne (annexe VII). Les autorités souhaitent passer de l’actuel
ciblage de la monnaie centrale à un cadre dont l’instrument opérationnel est le taux d’intérêt. Les
services du FMI ont conseillé d’établir une feuille de route détaillée pour guider ce processus. Les
grandes étapes seraient les suivantes : i) une réduction durable du financement monétaire du
déficit budgétaire ; ii) des prises de décision de politique monétaire transparentes afin de guider les
anticipations ; iii) une couverture élargie des données et leur communication au public (par
exemple, mesures d’activité infra-annuelles et informations sur les taux d’intérêt) ; iv) une plus
grande flexibilité du taux de change (éventuellement en relevant le seuil de déclenchement des
interventions sur le marché des changes) ; et iv) une réduction progressive des exigences de
réserves afin de réduire les coûts d’intermédiation et de faciliter l’approfondissement financier.
42. Il conviendrait que les autorités adoptent une approche séquentielle, basée sur les
risques, pour le programme de réforme du secteur financier. Priorité devrait être donnée à
l’achèvement de la loi bancaire, au renforcement de la capacité de contrôle et aux mesures incitant
les banques à mieux gérer la liquidité. Il conviendrait également d’établir un cadre juridique et
opérationnel pour le traitement des banques fragiles (par exemple, celles qui ont un ratio élevé de
prêts improductifs). Des mesures facilitant le recouvrement rapide auprès des débiteurs non viables
ou insolvables, au moyen de procédures en justice accélérées sont indispensables. Il conviendrait
ensuite de poursuivre les travaux de mise en place d’un filet de sécurité financière et de plans
d’urgence. Afin de préserver l’indépendance de la banque centrale et son efficacité, il convient de
résoudre rapidement les insuffisances relevées lors de l’évaluation des sauvegardes de 2021 qui ne
sont pas encore résorbées. Le règlement du litige en cours avec Affinor, un raffineur belge, portant
sur les produits de trois tonnes d’or des banques centrales demeure également essentiel. À moyen
11
Les recommandations de la RSSF étaient les suivantes : modifier la loi bancaire et les statuts de la banque centrale
afin de préciser son mandat en matière de contrôle bancaire et de surveillance macroprudentielle ; insérer des
dispositions spécifiques pour résoudre les préoccupations relatives à la banque de développement (y compris céder
la participation de la BCRG dans la banque de développement) et conforter la base légale et les outils à la
disposition de la BCRG pour le régime de résolution des crises bancaires.
terme, des avancées sont nécessaires en ce qui concerne le renforcement de l’inclusion financière,
le développement des marchés de la dette et des marchés secondaires, ainsi que la résolution des
obstacles à l’amélioration du crédit au secteur privé (par exemple, progresser sur la question des
registres des garanties et du crédit).
43. Les mesures en cours pour approfondir le crédit au secteur privé et améliorer le climat
des affaires sont opportunes. Grâce au remboursement partiel des arriérés dus par les
administrations en 2022, les banques ont pu octroyer de nouveaux crédits. Le nouveau tribunal de
commerce et le fonds de garantie des prêts aux PME devraient accroître la sécurité juridique et
permettre une intermédiation du crédit plus généralisée et à plus long terme. Grâce aux outils
d’analyse des risques et au registre du crédit qui sont prévus, les prêts bancaires devraient devenir
moins risqués et donc moins coûteux. Cependant, tant que ces initiatives ne sont pas pleinement
opérationnelles, l’absence de marchés secondaires de la dette, les incertitudes juridiques et
l’absence de garanties appropriées freinent l’expansion du crédit, en particulier aux secteurs où les
services bancaires sont moins répandus — comme l’agriculture — qui pourrait être vitale pour la
diversification. En outre, d’autres travaux sont nécessaires pour que le système d’information sur le
crédit soit pleinement opérationnel, ce qui contribuera à la mise en œuvre du bureau d’information
sur le crédit et à une meilleure gestion des risques. Les ratios de fonds propres des banques
demeurent solides, mais la récente augmentation des prêts improductifs (surtout nets de
provisions) requiert aussi une attention accrue de l’autorité de contrôle afin de suivre de près la
qualité des actifs.
44. Les autorités souscrivent globalement aux conseils relatifs à la réforme de la politique
monétaire et du secteur financier. Elles conviennent que l’orientation de la politique monétaire
doit rester prudente jusqu’à ce que l’inflation repasse au-dessous de 10 %, moment auquel les taux
pourraient être ajustés pour soutenir l’expansion du crédit accordé par les banques commerciales.
Elles considèrent que la transformation numérique, l’investissement dans les systèmes de paiement
et l’interopérabilité des banques continueront à favoriser l’approfondissement financier. Elles
estiment que l’assistance technique est essentielle pour gagner en résilience et renforcer l’efficacité
de la politique monétaire. Enfin, elles considèrent que le développement du marché intérieur de la
dette est une priorité nationale. Elles souhaiteraient adopter le nouvel IPC dès que possible car en
général, il affiche des taux d’inflation plus faibles.
mais aussi des liens plus complexes en amont avec le secteur minier concurrentiel (annexe VIII).
Il conviendrait également que la Guinée constitue des réserves suffisantes pour maîtriser les risques
que posent les fluctuations des prix ou de la production dans ses exportations très concentrées
pour la viabilité extérieure.
46. La crise en Ukraine a souligné la nécessité d’accroître la résilience aux chocs externes,
que le changement climatique pourrait exacerber (annexe IX). Pour mieux atténuer les
répercussions, il conviendrait que les autorités privilégient les investissements dans l’adaptation au
changement climatique qui exploitent la richesse naturelle du pays. L’accélération du raccordement
complet du barrage hydroélectrique de Souapiti au réseau serait nécessaire pour recueillir les fruits
de sa production. Sur le front alimentaire, la Guinée dispose d’abondantes capacités pour
développer sa production agricole et réduire ainsi sa dépendance aux importations tout en
donnant l’urgent coup de pouce dont les revenus ruraux ont besoin. La modernisation de
l’aménagement du territoire et du suivi de l’occupation des sols, outre la mise en relation des
agriculteurs avec les services bancaires et d’assurance, favoriserait une expansion des
investissements dans l’agriculture. Enfin, les autorités devraient veiller à la réduction progressive des
émissions du secteur minier, conformément à la Contribution déterminée au niveau national de la
Guinée de 2021 dans le cadre de son engagement à l’égard de l’Accord de Paris12.
47. La bonne mise en œuvre du projet de Simandou devrait être une priorité. Le projet
d’exploitation du gisement de fer de Simandou a connu une accélération en 2022, car les autorités
ont réuni les deux principaux concurrents pour codévelopper les mines (encadré 3). La présence
d’un régime fiscal satisfaisant dans les contrats en cours de négociation — garantissant que l’État
recueille sa juste part des recettes tout en respectant les meilleurs pratiques environnementales,
sociales et de gouvernance — pourrait radicalement changer la donne pour la Guinée.
48. Bien que des réformes soient en cours sur le front de la gouvernance, des travaux
complémentaires sont nécessaires pour renforcer le système de lutte contre la corruption. Les
autorités ont créé la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), pour
poursuivre les détournements de fonds, la corruption et d’autres infractions financières. La CRIEF
poursuit également l’ex-Premier ministre et d’autres anciens dignitaires, accusés d’avoir détourné
plus de 40 millions de dollars des fonds alloués à la riposte à la pandémie. Pour avancer encore
dans le domaine de la gouvernance, il conviendrait que les autorités confèrent une base légale plus
ferme pour l’établissement de l’Agence nationale de lutte contre la corruption. Il importerait
également d’accroître le nombre de juges spécialisés au sein du Tribunal de commerce car ils ne
sont que quatre pour l’ensemble du pays, ce qui entraîne de longs délais dans la résolution des
affaires. De manière générale, il serait important de renforcer le système judiciaire, notamment en
formant les juges et en construisant des infrastructures judiciaires. Le coup d’État a ralenti les efforts
de réforme appuyés par le FMI concernant le régime de déclaration de patrimoine, qui se trouve
aujourd’hui dans une impasse juridique.
12
La Guinée s’est engagée à placer le secteur minier sur une trajectoire net zéro émissions à l’horizon 2040.
49. Des travaux complémentaires sont également nécessaires pour renforcer le régime de
lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). Les
autorités préparent un recueil des règlements en matière de LBC/FT ainsi qu’un manuel de
procédure à l’intention des autorités de surveillance. Afin d’améliorer le cadre juridique, elles sont
encouragées à poursuivre l’harmonisation des lois et des règlements conformément au plan
national de LBC/FT, et à prendre les décrets d’application de la loi de LBC/FT de 2021. D’autre part,
il serait également important d’accroître les ressources et les capacités de la BCRG et de la cellule
nationale de traitement des informations financières (CENTIF) pour leur permettre de s’acquitter
efficacement de leurs missions. La Guinée a déjà résolu d’importantes carences présentes dans le
cadre de LBC/FT, avec l’appui du FMI, notamment au niveau de la conformité technique.
Cependant, d’autres améliorations sont requises, en particulier au niveau de l’efficacité de la mise
en œuvre. Dès lors, un effort concerté des autorités serait nécessaire pour renforcer le régime de
13
Le projet de Simandou est divisé en quatre blocs d’exploration. Les blocs 1 et 2 sont détenus par le consortium
SMB-Winning (désormais appelé Winning Consortium Simandou, ou WCS, 90 %) et l’État guinéen (10 %). Les blocs
3 et 4 sont détenus par SIMFER, une coentreprise entre Rio Tinto (45,05 %), Chinalco (39,95 %) et l’État guinéen
(15 %). On estime que chaque moitié du gisement contient environ deux milliards de tonnes de réserves de minerai
de fer de haute qualité.
14
Les projections macroéconomiques du scénario de référence des services du FMI ne comprennent qu’une fraction
des IDE et de la croissance liés à la construction d’une voie ferrée et d’un port.
51. Les autorités mettent en avant leur ambitieux programme de réformes structurelles
exposé dans leur PRI et leur PRE et relèvent plusieurs réussites récentes. Mais surtout, elles
soulignent leurs efforts pour prendre une forte position dans le projet de Simandou et la législation
sur le contenu local récemment approuvée. En ce qui concerne le climat, elles relèvent la
publication, en 2021, de leur Contribution déterminée au niveau national afin de planifier les
investissements dans l’adaptation au changement climatique et son atténuation. Les autorités axent
principalement les efforts de diversification sur les liaisons aval du secteur minier, en particulier le
raffinage d’alumine. Elles conviennent aussi que les réformes visant à renforcer la lutte contre la
corruption et l’état de droit sont prioritaires.
53. Les autorités ont l’intention d’utiliser l’aide du guichet sur les chocs alimentaires
comme une aide budgétaire, pour répondre aux besoins tout en évitant d’évincer le secteur
privé ou de recourir au financement monétaire. À ce titre, le financement devrait permettre
d’atténuer les pressions inflationnistes et de soutenir la croissance du crédit au secteur privé. Un
protocole d’accord entre le ministère de l’Économie et des Finances et la banque centrale a été
établi afin de définir les responsabilités du service des obligations financières à l’égard du FMI ; il
sera signé avant la rétrocession.
54. La capacité à rembourser le FMI est adéquate et le risque de surendettement est jugé
modéré. L’encours total de crédit basé sur les tirages réalisés et prospectifs auprès du FMI devrait
s’établir à environ 167 % de la quote-part à fin 2022, soit 5 % des exportations et environ 27 % des
réserves officielles brutes (tableau 6). Les politiques budgétaire et monétaire prudentes, doublées du
solide historique de la Guinée en matière d’exécution de ses obligations à l’égard du FMI, contribuent
à réduire le risque relatif à la capacité de remboursement. En outre, les risques liés à la viabilité de la
dette demeurent modérés, avec une certaine marge de manœuvre pour absorber les chocs.
55. Les autorités se sont engagées à faire une utilisation transparente et efficiente des
ressources du guichet pour les chocs alimentaires. Afin de bénéficier des connaissances et des
canaux de distribution du PAM et dans un souci d’efficience et de plus grande transparence,
20 millions de dollars seront gérés par le PAM et utilisés pour la distribution de denrées
alimentaires. En outre, les autorités créeront un sous-compte de dépenses au sein du compte
unique du Trésor et veilleront à l’application de procédures et de contrôles appropriés des
dépenses, notamment de procédures normales de passation des marchés publics, et publieront
tous les contrats y afférents. Au fil des dépenses, les autorités acceptent de publier des rapports
d’exécution complets mensuels, trimestriels et annuels, et à effectuer fin 2023 un audit complet de
l’utilisation des ressources d’urgence. Elles ont également accepté d’exécuter les recommandations
formulées par la Cour des comptes, qui préconise de régler rapidement les vulnérabilités en matière
de gestion des finances publiques recensées lors de l’audit du plan de riposte à la COVID-19, et
établiront un plan d’action d’ici au 30 juin 2023. Enfin, les autorités ont convenu d’actualiser leur
évaluation des sauvegardes après le décaissement du guichet pour les chocs alimentaires.
AUTRES QUESTIONS
56. La communication de données est globalement adéquate aux fins des activités de
surveillance, mais d’importantes lacunes sont relevées. Les autorités continuent d’améliorer
leurs statistiques avec l’appui du FMI. Les axes d’amélioration prioritaires comprennent
l’achèvement de la transition au Manuel de statistiques des finances publiques (MSFP) 2014, le
changement de base des données des comptes nationaux et l’amélioration des données relatives à
la dette et au secteur extérieur. Les autorités sont également invitées à poursuivre le renforcement
des capacités afin d’améliorer leur cadre macroéconomique avec l’assistance technique du FMI.
secteur minier, à accroître l’efficience des dépenses publiques, à réduire les risques budgétaires, à
conforter le cadre de politique monétaire tout en améliorant le contrôle bancaire, à mieux gérer la
dette et à améliorer la collecte et la diffusion des statistiques macroéconomiques et financières
(annexe X).
59. Les autorités ont engagé plusieurs initiatives en vue de mieux gérer les ressources
économiques, parmi lesquelles la rationalisation des dépenses, des efforts pour augmenter les
recettes — notamment par une courageuse réforme des prix de transfert de la bauxite,
l’introduction d’un nouvel IPC rebasé et le lancement de la première émission obligataire. La
persévérance, la transparence et une mise en œuvre appropriée de ces réformes — progressive
pour certaines — seraient essentielles pour obtenir les résultats attendus.
60. Les efforts de gestion prudente du budget 2022 consentis par les autorités semblent
porter leurs fruits. De moindres besoins de financement et la substitution d’emprunts auprès des
banques commerciales aux avances de la banque centrale ont contribué à maîtriser l’inflation. Les
récents efforts pour accroître la part des financements intérieurs et en allonger l’échéance sont
positifs ; néanmoins, il convient de poursuivre les travaux d’amélioration de la gestion de la
trésorerie afin de garantir un financement fluide du budget, notamment en améliorant la
coordination entre les principales parties prenantes, en développant les marchés obligataires et en
limitant l’accumulation des arriérés intérieurs. En outre, l’apurement du stock d’arriérés intérieurs
audités doit s’inscrire dans une stratégie exhaustive de gestion de la dette.
61. Les subventions à l’énergie, qui constituent toujours une ponction importante et
régressive sur le budget, doivent être traitées. En l’absence de solides filets de protection
sociale, les subventions sur les carburants sont une bonne mesure de second choix, et les services
du FMI ont conseillé d’établir un programme visant à les supprimer progressivement et à adopter
un mécanisme de tarification automatique, assorti d’un système de lissage. Il convient de reprendre
la réforme des subventions à l’électricité, qui a été partiellement retardée par la pandémie. Associée
aux mesures visant à accroître les recettes, une réduction des subventions à l’énergie peut
permettre de dégager une marge de manœuvre pour les besoins d’investissement critiques dans
les infrastructures, le capital humain et la protection sociale — l’ensemble de mesures le plus
efficace et le plus efficient pour une croissance durable, selon les recherches des services du FMI —
sans compromettre la viabilité de la dette.
62. Il faut poursuivre les efforts pour garantir la maîtrise de l’inflation. Les interventions de
politique monétaire ont été opportunément restrictives. Les travaux de l’Institut national de la
statistique en vue de la création d’un IPC actualisé et rebasé, non limité à la capitale sont les
bienvenus. Les services du FMI pensent que l’adoption du nouvel indice doit être progressive et
qu’il est essentiel que la nouvelle politique monétaire ne réagisse que graduellement aux nouvelles
informations, en veillant, dans l’intervalle, à maintenir l’orientation restrictive. Lorsque les
subventions à l’énergie seront supprimées, il sera également important de coordonner la politique
budgétaire et la politique monétaire afin de maîtriser l’inflation.
64. Le renforcement de la protection sociale demeure une priorité cruciale. Étant donné la
vulnérabilité de la Guinée et le niveau élevé de pauvreté, la poursuite des efforts pour renforcer le
système de protection sociale est un pas dans la bonne direction, qu’il faut continuer. Les
ressources du guichet pour les chocs alimentaires devraient permettre de renforcer les systèmes et
procédures en place, dans le cadre d’une stratégie de protection sociale plus générale et plus
viable.
65. Des efforts de diversification de l’économie pour une croissance plus résiliente et
inclusive sont nécessaires à moyen terme. Afin de réduire les expositions aux chocs sur le secteur
minier et de créer des sources de croissance plus pérennes, les autorités devraient réfléchir aux
possibilités d’exploiter le potentiel de la Guinée dans l’agriculture, la chaîne de valeur de l’industrie
minière et les services, tout en développant le capital humain et les infrastructures.
66. Dans ce contexte, les services du FMI souscrivent à la demande des autorités au titre
du guichet pour les chocs alimentaires et à leur projet d’utiliser les ressources pour atténuer
l’impact du choc pour les plus vulnérables. L’intervention urgente consistant à distribuer des
produits alimentaires et à accroître les transferts monétaires, tout en mobilisant les engrais, aiderait
les plus vulnérables à un moment difficile et améliorerait les perspectives du secteur agricole. La
collaboration avec le PAM faciliterait la mise en œuvre rapide et efficiente de ces mesures.
67. Les services du FMI recommandent que les prochaines consultations au titre de
l’article IV pour la Guinée suivent le cycle habituel de 12 mois.
Exportations, fàb 3.945 8.931 10.239 9.765 10.042 10.444 11.066 11.811 12.665
Produits miniers 3.519 8.385 8.572 9.006 9.186 9.488 10.040 10.715 11.490
Autre 427 546 1.667 759 856 956 1.026 1.095 1.175
Importations, f.à.b. -4.799 -7.527 -8.029 -8.727 -8.804 -8.667 -8.425 -8.872 -9.430
Produits alimentaires -390 -436 -566 -807 -889 -936 -988 -1.053 -1.124
Autres biens de consommation -512 -635 -969 -1.055 -1.120 -1.199 -1.284 -1.371 -1.467
produits pétroliers -743 -579 -1.209 -1.620 -1.441 -1.429 -1.435 -1.455 -1.485
Biens intermédiaires et d’équipement -3.154 -2.986 -3.004 -3.474 -4.060 -4.366 -4.718 -4.994 -5.355
Biens importés pour réexportation /3 0 -2.892 -2.282 -1.770 -1.296 -736 0 0 0
Balance commerciale des services -755 -2.521 -697 -820 -895 -940 -990 -1.044 -1.108
Exportations de services 95 65 27 27 27 28 28 29 30
Importations de services -850 -2.586 -724 -847 -922 -968 -1.019 -1.073 -1.138
Solde des revenus -576 -1.459 -2.273 -2.318 -2.502 -2.544 -3.047 -3.234 -3.326
Dont : Intérêts sur la dette publique -20 -23 -41 -61 -82 -107 -130 -144 -160
Solde global 258 -121 388 -72 97 227 262 347 321
Financement -258 121 -388 0 -97 -227 -262 -347 -321
Utilisation des ressources du FMI (net) 24 160 -60 -29 -46 -50 -51 -69 -62
Décaissements 23 219 0 0 0 0 0 0 0
Variation des réserves officielles brutes ( - =
augmentation) -281 -120 -410 20 -22 -147 -193 -278 -259
Dont : Allocation de DTS 293
Allégement de dette /1 0 82 81 10 -30 -30 -17 0 0
Variation des arriérés ( - = réduction) -1 -1 0 0 0 0 0 0 0
Écart de financement 0 0 0 -71 0 0 0 0 0
Guichet « chocs alimentaires » de la FCR 0 0 69 0 0 0 0 0
Écart de financement résiduel 0 0 0 -2 0 0 0 0 0
Postes pour mémoire :
Solde des transactions courantes (en % du PIB)
Transferts officiels compris -15,5 -16,1 -2,1 -7,4 -6,8 -4,5 -3,0 -2,6 -1,9
Hors transferts officiels -15,7 -16,9 -2,1 -7,4 -6,8 -4,5 -3,0 -2,6 -1,9
Solde global (en % du PIB) 1,9 -0,9 2,4 -0,3 0,4 0,9 0,9 1,2 1,0
Ratio exportations/PIB (en %) 30,1 63,5 63,5 46,0 42,2 40,6 40,1 40,1 40,1
Ratio importations/PIB (en %) -42,0 -71,3 -54,2 -45,0 -40,8 -37,4 -34,1 -33,7 -33,4
Ratio IDE/PIB (en %) 14,5 9,6 10,5 10,4 9,3 8,9 9,6 9,0 7,5
Réserves brutes disponibles (en millions de dollars) 1.245 1.365 1.774 1.755 1.776 1.923 2.116 2.394 2.653
/2 2,1 2,5 2,7 2,5 2,4 2,4 2,6 2,7 2,8
PIB nominal (en millions de dollars) 13.443,1 14.177,8 16.155 ... ... ... ... ... ...
(moyenne) 9.184 9.565 9.763 … ... ... ... ... ...
Total des recettes et dons 18.166 18.860 21.457 24.229 27.963 34.508 41.723 48.378 56.158
Recettes 17.305 17.321 20.486 23.329 27.600 34.103 41.481 48.381 55.888
Recettes fiscales 15.868 16.587 19.011 20.316 25.124 31.067 37.585 43.454 50.415
Secteur minier 2.373 2.294 3.310 3.822 4.848 5.747 6.851 8.084 9.725
Fonds de développement local 356 283 352 573 727 862 1.028 1.213 1.459
Secteur non minier 13.495 14.293 15.701 16.495 20.276 25.321 30.734 35.370 40.690
Impôts directs 2.563 2.936 3.051 3.931 4.575 5.266 6.036 6.848 7.772
Impôts indirects 10.932 11.357 12.650 12.564 15.701 20.055 24.698 28.521 32.918
Taxes sur les biens et services 7.583 8.237 8.784 9.266 11.215 13.652 16.503 19.224 22.367
Taxes sur le commerce international 3.349 3.121 3.866 3.298 4.486 6.403 8.194 9.297 10.551
Recettes non fiscales 1.437 733 1.362 2.912 2.372 2.867 3.654 4.413 5.202
Recettes de la centrale hydroélectrique de Souapiti 3 ... ... 112 100 104 168 242 257 272
Dons 861 1.539 971 901 363 405 243 253 270
Dons-projet 377 547 930 901 363 405 243 253 270
Appui budgétaire 216 992 40 0 0 0 0 0 0
Autres dons affectés … ... ... ... ... ... ... ... ...
Dépenses et prêts nets 18.498 23.086 24.168 26.661 32.943 40.904 48.867 56.851 66.218
Dépenses courantes 13.830 18.309 20.467 19.731 23.066 27.819 31.429 35.330 39.919
Dépenses primaires courantes 13.253 17.295 19.576 18.177 21.335 25.271 28.248 31.818 35.828
Traitements et salaires 4.430 6.162 6.315 6.520 7.866 9.629 11.181 12.686 14.396
Biens et services 4.253 5.037 5.460 4.115 4.629 6.200 6.392 7.352 8.444
Subventions et transferts 4.570 6.097 7.801 7.542 8.840 9.441 10.674 11.780 12.987
EDG 2.157 2.921 4.493 3.500 3.400 3.300 3.200 3.200 3.200
Subventions 2.057 2.534 4.493 3.500 3.400 3.300 3.200 3.200 3.200
Fonds de garantie 100 387
Autres subventions et transferts 2.413 3.176 3.309 4.042 5.440 6.141 7.474 8.580 9.787
Intérêts sur la dette 577 1.014 1.003 1.654 1.835 2.717 3.423 3.769 4.091
Dette intérieure 391 788 487 1.004 922 1.450 1.767 1.854 2.156
Dette extérieure 186 226 404 550 809 1.098 1.414 1.658 1.935
Dette en lien avec la centrale hydroélectrique de
3
... ... 112 100 104 168 242 257 272
Souapiti
Dépenses en capital 4.545 4.703 3.594 6.810 9.745 12.941 17.282 21.351 26.117
Financées sur ressources intérieures 2.766 1.159 1.366 3.707 4.853 7.075 10.145 12.703 16.370
Investissement (exéc. du budget central) 2.766 1.159 1.366 3.707 5.392 7.447 10.145 12.703 16.370
Fonds de développement local 356 283 352 573 727 862 1.028 1.213 1.459
Transferts en capital 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Financées sur ressources extérieures 1.779 3.544 2.228 3.104 4.892 5.866 7.136 8.648 9.746
Prêts nets 117 74 107 119 132 144 157 169 182
Financement 777 4.262 2.901 2.431 4.379 6.396 7.144 8.473 10.060
Financement intérieur -1.372 -5.410 1.141 -1.465 -1.084 127 2.408 2.400 3.311
Financement bancaire 1.206 4.529 -191 1.944 2.817 3.975 3.255 3.118 3.967
Position nette à la banque centrale, dont : -167 1.790 -266 222 367 207 316 -509 -509
Amortissement (convention) -284 -284 0 0 -99 -209 -209 -209 -209
Autre 117 2.074 0 222 466 415 525 -300 -300
Banques commerciales 1.373 2.739 75 1.722 2.450 3.768 2.939 3.626 4.476
Financement non bancaire -1.129 -1.933 -1.767 -808 -658 -421 -313 -184 -122
Recettes de privatisation 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Emprunt/amortissement de la dette intérieure
-1.175 -1.387 -1.767 -808 -658 -421 -313 -184 -122
(net)
Autres/recettes exceptionnelles 46 0 0 0 0 0 0 0 0
Remboursement d’autres emprunts non bancaires -546 0
Variation des arriérés -1.448 -2.505 3.099 -2.600 -534 -534 -534 -534 -534
Souapiti : réduction des stocks d’actifs intérieurs 3
... ... 0 0 0 0 0 0 0
Souapiti : rétrocession de fonds à l’entité spécialisée 3
... -5.501 0 0 -2.709 -2.893 0 0 0
Financement extérieur (net) 2.148 9.672 1.760 3.896 5.462 6.269 4.736 6.073 6.749
Tirages 2.799 3.387 1.925 2.682 4.529 5.461 6.894 8.795 9.901
Projet 3
1.402 2.997 1.298 2.203 4.529 5.461 6.894 8.394 9.476
Programme 1.397 390 628 479 0 0 0 401 424
Amortissement échu -644 -771 -600 -1.129 -1.444 -1.732 -2.009 -2.406 -2.815
Amortissement du prêt pour la centrale
... ... 0 0 0 0 0 0 0
hydroélectrique de Souapiti 3
Décaissements en lien avec la centrale hydroélectrique
3
... 5.501 0 0 2.709 2.893 0 0
de Souapiti
Allégement de la dette 0 0 509 -106 -267 -284 0 0 0
Allocation de DTS 2.479
Variation des arriérés en capitaux ( - = réduction) -7 -7 0 0 0 0 0 0 0
Variation des arriérés en intérêts ( - = réduction) 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Rééchelonnement de la dette hors Club de Paris 0 228 0 0 0 0 0 0 0
4
Décaissement au titre de la FCR 0 1.441 0 0 0 0 0 0 0
Remboursements au FMI 0 -107 -74 -31 -64 -69 -148 -317 -337
Total des recettes et dons 14,7 13,9 13,6 13,1 13,0 13,9 14,7 15,0 15,3
Recettes 14,0 12,8 13,0 12,6 12,8 13,7 14,6 15,0 15,3
Recettes fiscales 12,9 12,2 12,1 11,0 11,6 12,5 13,2 13,5 13,8
Secteur minier 1,9 1,7 2,1 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,7
Secteur non minier 10,9 10,5 10,0 8,9 9,4 10,2 10,8 11,0 11,1
Impôts directs 2,1 2,2 1,9 2,1 2,1 2,1 2,1 2,1 2,1
Impôts indirects 8,9 8,4 8,0 6,8 7,3 8,1 8,7 8,8 9,0
Taxes sur les biens et services 6,1 6,1 5,6 5,0 5,2 5,5 5,8 6,0 6,1
Taxes sur le commerce international 2,7 2,3 2,5 1,8 2,1 2,6 2,9 2,9 2,9
Recettes non fiscales 1,2 0,5 0,9 1,6 1,1 1,2 1,3 1,4 1,4
Recettes de la centrale hydroélectrique de Souapiti 3 ... ... 0,1 0,1 0,0 0,1 0,1 0,1 0,1
Dons 0,7 1,1 0,6 0,5 0,2 0,2 0,1 0,1 0,1
Dons-projet 0,3 0,4 0,6 0,5 0,2 0,2 0,1 0,1 0,1
Appui budgétaire 0,2 0,7 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Autres dons affectés … ... ... ... ... ... ... ... ...
Dépenses et prêts nets 15,0 17,0 15,3 14,4 15,3 16,5 17,2 17,6 18,1
Dépenses courantes 11,2 13,5 13,0 10,6 10,7 11,2 11,0 10,9 10,9
Dépenses primaires courantes 10,7 12,8 12,4 9,8 9,9 10,2 9,9 9,9 9,8
Traitements et salaires 3,6 4,5 4,0 3,5 3,6 3,9 3,9 3,9 3,9
Biens et services 3,4 3,7 3,5 2,2 2,1 2,5 2,2 2,3 2,3
Subventions et transferts 3,7 4,5 4,9 4,1 4,1 3,8 3,8 3,6 3,5
EDG 1,7 2,2 2,8 1,9 1,6 1,3 1,1 1,0 0,9
Subventions 1,7 1,9 2,8 1,9 1,6 1,3 1,1 1,0 0,9
Fonds de garantie 0,1 0,3 … ... ... ... ... ... ...
Autres subventions et transferts 2,0 2,3 2,1 2,2 2,5 2,5 2,6 2,7 2,7
Intérêts sur la dette 0,5 0,7 0,6 0,9 0,9 1,1 1,2 1,2 1,1
Dette intérieure 0,3 0,6 0,3 0,5 0,4 0,6 0,6 0,6 0,6
Dette extérieure 0,2 0,2 0,3 0,3 0,4 0,4 0,5 0,5 0,5
Dette en lien avec la centrale hydroélectrique de Souapit ... ... 0,1 0,1 0,0 0,1 0,1 0,1 0,1
Dépenses en capital 3,7 3,5 2,3 3,7 4,5 5,2 6,1 6,6 7,1
Financées sur ressources intérieures 2,2 0,9 0,9 2,0 2,3 2,9 3,6 3,9 4,5
Investissement (exéc. du budget central) 2,2 0,9 0,9 2,0 2,5 3,0 3,6 3,9 4,5
Fonds de développement local 0,3 0,2 0,2 0,3 0,3 0,3 0,4 0,4 0,4
Transferts en capital 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Financées sur ressources extérieures 1,4 2,6 1,4 1,7 2,3 2,4 2,5 2,7 2,7
Prêts nets 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,0
Solde global
Dons non compris -1,0 -4,3 -2,3 -1,8 -2,5 -2,7 -2,6 -2,7 -2,8
Dons compris -0,3 -3,1 -1,7 -1,3 -2,3 -2,6 -2,5 -2,6 -2,7
Instances de paiement 0,5 -0,0 0,0 -0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Financement 0,6 3,1 1,8 1,3 2,0 2,6 2,5 2,6 2,7
Financement intérieur -1,1 -4,0 0,7 -0,8 -0,5 0,1 0,8 0,7 0,9
Financement bancaire 1,0 3,3 -0,1 1,0 1,3 1,6 1,1 1,0 1,1
Position nette à la banque centrale -0,1 1,3 -0,2 0,1 0,2 0,1 0,1 -0,2 -0,1
Amortissement (convention) -0,2 .. -0,2 . 0,0 0,0 0,0 -0,0 -0,1 -0,1 -0,1
Autre 0,1 .. 1,5 . 0,0 0,1 0,1 0,2 0,1 0,2 -0,1
Banques commerciales 1,1 2,0 0,0 0,9 1,1 1,5 1,0 1,1 1,2
Financement non bancaire -0,9 -1,4 -1,1 -0,4 -0,3 -0,2 -0,1 -0,1 -0,0
Recettes de privatisation 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Emprunt/amortissement de la dette intérieure (net) -1,0 -1,0 -1,1 -0,4 -0,3 -0,2 -0,1 -0,1 -0,0
Autres/recettes exceptionnelles 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Remboursement d’autres emprunts non bancaires ... -0,4 ... ... ... ... ... ...
Variation des arriérés -1,2 -1,8 2,0 -1,4 -0,2 -0,2 -0,2 -0,2 -0,1
Souapiti : réduction des stocks d’actifs intérieurs 3 ... ... 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Souapiti : rétrocession de fonds à l’entité spécialisée 3
... -4,1 0,0 0,0 -1,3 -1,2 0,0 0,0 0,0
Financement extérieur (net) 1,7 7,1 1,1 2,1 2,5 2,5 1,7 1,9 1,8
Tirages 2,3 2,5 1,2 1,4 2,1 2,2 2,4 2,7 2,7
Projet
3
1,1 2,2 0,8 1,2 2,1 2,2 2,4 2,6 2,6
Programme 1,1 0,3 0,4 0,3 0,0 0,0 0,0 0,1 0,1
Amortissement échu -0,5 -0,6 -0,4 -0,6 -0,7 -0,7 -0,7 -0,7 -0,8
Amortissement du prêt pour la centrale hydroélectrique
... ... 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
de Souapiti 3
Décaissements en lien avec la centrale hydroélectrique
... 4,1 0,0 0,0 1,3 1,2 0,0 0,0 ...
de Souapiti 3
Allégement de la dette 0,0 0,0 0,3 -0,1 -0,1 -0,1 0,0 0,0 0,0
Allocation de DTS 1,3
Variation des arriérés en capitaux ( - = réduction) -0,0 -0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Variation des arriérés en intérêts ( - = réduction) 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Rééchelonnement de la dette hors Club de Paris 0,0 0,2 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Financement lié à l’initiative PPTE 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Décaissement FCR 4
0,0 1,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Remboursements au FMI 0,0 -0,1 -0,0 -0,0 -0,0 -0,0 -0,1 -0,1 -0,1
Déficit de financement -0,0 0,0 0,0 0,0 0,3 0,0 0,0 0,0 0,0
Financement anticipé 0,0 0,0 0,0 0,0 0,3 0,0 0,0 0,0 0,0
FMI 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Guichet « chocs alimentaires » de la FCR ... ... ... 0,0 0,3 0,0 0,0 0,0 0,0
Écart de financement résiduel -0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Situation monétaire
Avoirs extérieurs nets 9.563 12.179 14.620 17.026 18.615 21.031 24.280 29.336 34.651
Avoirs intérieurs nets 20.853 25.792 25.912 27.686 33.947 40.696 47.925 52.998 60.693
Créances sur l’administration centrale 14.613 20.478 20.323 20.631 23.824 28.205 31.897 35.488 39.455
Créances sur le secteur privé 12.044 13.009 13.887 15.541 17.344 20.753 25.552 32.154 41.639
Autres postes, net (actifs +) -5.804 -7.695 -8.524 -8.642 -8.618 -10.123 -9.961 -10.434 -10.434
Monnaie au sens large (M2) 30.416 37.421 40.582 44.711 52.562 61.727 72.205 82.334 95.344
Circulation fiduciaire 8.817 11.542 12.072 12.966 14.192 13.580 15.885 16.467 20.976
Dépôts 21.599 25.879 28.510 31.745 38.371 48.147 56.320 65.867 74.368
banque centrale
avoirs extérieurs nets 7.780 8.747 9.493 11.624 12.965 15.819 19.490 23.989 28.689
Avoirs intérieurs nets 6.025 7.708 7.964 6.383 7.155 5.739 6.157 5.148 4.490
Créances nettes sur l’administration centrale 9.203 11.567 11.623 10.210 10.952 11.564 12.318 12.283 11.774
Dont : pour le Trésor (TPN 1) … 9.520 11.766 11.896 12.118 12.485 12.691 13.007 12.499 11.990
Dont : Avances … 1.284 3.347 4.148 2.734 3.477 4.089 4.843 4.807 4.299
Créances sur le secteur privé 89 92 92 42 47 49 51 51 51
Engagements envers les banques créatrices
de monnaie (-) … 0 -275 25 25 25 -500 -1.000 -1.500 -1.650
Autres postes, net (actifs +) -3.267 -3.676 -3.776 -3.894 -3.869 -5.375 -5.213 -5.686 -5.686
Monnaie centrale 13.805 16.455 17.457 18.007 20.120 21.557 25.647 29.137 33.179
Circulation fiduciaire hors banques 8.817 11.542 12.072 12.966 14.192 13.580 15.885 16.467 20.976
Réserves bancaires 4.654 4.594 4.980 4.632 5.516 7.561 9.320 12.229 11.761
Dépôts 3.874 3.830 4.262 4.117 5.029 7.097 8.910 11.819 11.351
Avoirs extérieurs nets 1.783 3.432 5.127 5.402 5.650 5.213 4.790 5.347 5.961
Crédit intérieur 17.365 21.828 22.722 26.076 31.566 39.206 45.517 51.098 59.302
Crédit à l’État (net) 5.411 8.911 8.700 10.421 12.872 16.640 19.579 23.206 27.681
Créances sur le secteur privé … 11.955 12.917 13.795 15.388 18.383 22.208 25.528 27.428 31.094
Engagements envers le secteur privé (dépôts) 21.265 25.560 28.105 31.337 37.958 47.730 55.878 65.425 73.927
Rentabilité des actifs 2,68 3,21 3,48 3,78 3,73 3,90 4,14 4,25 3,60 3,70 2,94 3,99 2,46 3,06
Rentabilité des fonds propres 14,03 17,07 18,80 20,54 21,31 22,54 25,02 25,15 22,23 22,46 16,23 24,66 13,53 17,71
Ratio marge d’intérêt/revenu brut 43,79 42,08 42,01 41,76 39,21 36,65 33,07 35,38 36,45 36,01 38,43 36,22 39,94 39,38
Ratio charges hors intérêts/revenu brut 65,86 63,90 63,87 62,53 67,58 67,90 70,28 68,59 72,20 70,43 74,10 68,02 72,49 71,59
Ratio actifs liquides/total des actifs 48,21 49,41 47,16 48,16 50,13 54,03 52,67 54,90 56,58 56,90 55,49 54,98 54,56 55,03
Ratio actifs liquides/passifs à court terme 78,06 81,90 78,68 78,17 83,59 87,70 86,03 91,23 91,53 92,32 88,81 88,90 90,75 96,18
Encours de crédit 324,97 303,09 268,75 231,18 193,13 142,10 96,58 54,51 19,32 0,00 0,00 0,00
Pourcentage de la quote-part 151,71 141,50 125,46 107,93 90,16 66,34 45,09 25,45 9,02 0,00 0,00 0,00
Remboursement du principal 36,41 1,84 34,35 37,56 38,06 51,03 45,52 42,08 35,19 19,32 0,00 0,00
Commissions et intérêts 0,27 0,00 7,13 7,14 7,14 7,14 7,14 7,14 7,14 7,14 7,14 7,14
dont : Commissions sur DTS 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Obligations envers le FMI au titre de futurs tirages
Encours de crédit 0,00 53,55 53,55 53,55 53,55 53,55 53,55 42,84 32,13 21,42 10,71 0,00
Pourcentage de la quote-part 0,00 25,00 25,00 25,00 25,00 25,00 25,00 20,00 15,00 10,00 5,00 0,00
Remboursement du principal 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 10,71 10,71 10,71 10,71 10,71
Commissions et intérêts 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Encours de crédit 324,97 356,64 322,30 284,73 246,68 195,65 150,13 97,35 51,45 21,42 10,71 0,00
Pourcentage de la quote-part 151,71 166,50 150,46 132,93 115,16 91,34 70,09 45,45 24,02 10,00 5,00 0,00
Pourcentage des réserves extérieures brutes disponibles 26,09 27,36 24,14 19,82 15,70 11,08 7,72 4,58 2,21 0,84 0,39 0,00
Remboursement du principal 36,41 1,84 34,35 37,56 38,06 51,03 45,52 52,79 45,90 30,03 10,71 10,71
Commissions et intérêts 0,27 0,00 7,13 7,14 7,14 7,14 7,14 7,14 7,14 7,14 7,14 7,14
Total paiements au FMI 36,68 22,28 34,89 38,10 38,60 51,57 46,06 42,62 35,73 19,86 0,54 0,54
Pourcentage des exportations de biens et de services 0,51 0,31 0,46 0,49 0,47 0,59 0,49 0,43 0,33 0,17 0,00 0,00
Pourcentage du service de la dette publique extérieure 26,76 14,02 16,65 15,91 14,74 17,16 14,09 11,76 9,41 5,13 0,12 0,10
4. Réformes structurelles et climat des affaires. Les autorités ont continué d’améliorer le
climat des affaires en Guinée par des travaux de transformation numérique visant à soutenir le
secteur privé, et des mesures pour atténuer les problèmes juridiques commerciaux et financiers. Un
portail numérique pour le commerce extérieur et un guichet unique pour l’immatriculation des
entreprises sont pleinement opérationnels. En outre, le Code général des impôts et le Code des
procédures fiscales de 2022 représentent un pas important dans l’amélioration du climat des
affaires. La mise en service du guichet unique pour les enregistrements fonciers, créé en 2015-16,
continue de poser des difficultés car les conditions préalables de numérisation s’avèrent pesantes.
Cependant, un guichet unique pour les permis de construire est désormais opérationnel. La fiabilité
de la fourniture d’électricité demeure problématique, mais les autorités continuent d’avancer en
investissant dans la production et la distribution d’électricité1.
5. Gouvernance. Des progrès ont été accomplis sur le front de la gouvernance, mais des
difficultés persistent. Les autorités ont exécuté la totalité de leurs engagements pris en 2020 au titre
1
Un centre de formation professionnelle a récemment été raccordé au réseau grâce à l’ouverture d’une sous-station
électrique à Boke (carrefour minier), ce qui a donné un accès de 24h/24 à la ville et à ses alentours à l’électricité
produite par le complexe hydroélectrique de Kaleta-Souapiti. Cette action s’inscrit dans la volonté des autorités
guinéennes de rehausser le taux d’électrification du pays, et notamment de raccorder de nombreux centres de
formation ajourd’hui dépourvus d’électricité.
de la FCR. En outre, la junte militaire a établi un tribunal spécialisé dans les infractions économiques
et financières, qui pourrait contribuer à réduire l’impression d’impunité. Toutefois, la gouvernance
demeure fragile, et le changement de régime a entravé les efforts de réforme concernant les
déclarations de patrimoine. Une nouvelle loi de LBC/FT a été adoptée en 2021, mais les décrets
d’application ne sont pas encore publiés.
Mesures possibles : les déséquilibres extérieurs devraient progressivement se réduire sous l’effet
conjugué des mesures suivantes : i) mise en œuvre de la nouvelle politique de prix de transfert, qui
devrait rehausser la valeur des exportations de bauxite, ii) exploitation des ressources naturelles,
notamment le minerai de fer, qui devrait encore accroître les exportations minières et iii) la
consolidation budgétaire graduelle à long terme. Le respect continu de la politique d’intervention de la
BCRG sur le marché des changes basée sur des règles, qui permet une plus grande flexibilité des taux
de change, contribuerait à éviter une nouvelle surévaluation du TCER et préserverait les réserves face
à la dépréciation de la monnaie. Les autorités devraient également envisager des objectifs de réserve à
moyen terme plus ambitieux.
A. Compte courant
1. Contexte. Le déficit courant de la Guinée a été ramené à 2,1 % du PIB en 2021, grâce à la
vigueur des exportations minières et à la normalisation du déficit de la balance des services après
son augmentation liée à la COVID. Le solde courant en 2021 ayant lui aussi nettement bénéficié
d’une forte hausse ponctuelle des exportations non minières (qui était sans précédent et semble
s’être estompée en 2022), les services du FMI anticipent un creusement du déficit courant pour
l’année en cours et la suivante, suivi d’une amélioration les années suivantes due au dynamisme des
exportations minières et aux solides termes de l’échange. Les exportations de biens et de services
ont augmenté, passant de 24 % du PIB en moyenne sur la période 2010-15 à 48 % du PIB en 2021
et, après la normalisation des exportations non minières en 2022, elles devraient avoisiner 40 à
45 % du PIB sur la période 2022-26. Le secteur minier a été le contributeur majeur à la croissance
des exportations enregistrée ces dernières années et devrait le rester en 2022. En raison de la forte
participation étrangère dans la production minière, plus de 50 % des recettes minières industrielles
nettes sont rapatriées par le biais des dividendes. Étant donné la forte concentration en or et en
bauxite du panier d’exportations de la Guinée, des revers dans les prix ou la production de ces deux
produits de base constituent les principaux risques pour le compte courant.
2. Évaluation. Conformément au modèle EBA-Lite 3.0 du compte courant (tableau 1), les
services du FMI estiment une norme du compte courant de -4,3 % du PIB, pour un compte courant
corrigé des variations cycliques de
Tableau 1. Guinée : estimations modélisées pour
-6,9 % du PIB, ce qui produit un déficit 2021
de -2,9 % du PIB. Les services du FMI ont
Modèle
ajusté le solde courant de 4,3 % du PIB pour appliqué au
Modèle
appliqué au
solde
tenir compte d’une partie de l’augmentation courant 1/
TCER 1/
3. Contexte. La monnaie guinéenne s’est fortement appréciée en 2021, cette évolution allant
même à l’encontre de la tendance observée dans les pays de référence, et n’a donné des signes de
stabilisation que mi-2022 (plage A). Le taux de change effectif réel, supérieur de 2,9 % en moyenne
à celui de 2020, a continué d’augmenter en 2022, reprenant une tendance haussière de longue date
qui n’a été interrompue que quelques mois entre mai et décembre 2020 (plage B). L’appréciation
réelle, qui s’explique par la production minière dynamique et des termes de l’échange favorables, a
plus récemment bénéficié de l’orientation restrictive de la politique monétaire. La vigueur du TCER
concorde avec les signes d’une perte plus générale de compétitivité extérieure en dehors du
secteur minier guinéen, ce qui pose un défi pour la diversification des exportations.
TCER (2010=100)
B. Taux de change réel
4. Évaluation. Sur la base du modèle EBA-lite du TCER, les services du FMI estiment que la
surévaluation du TCER par rapport à la norme découlant du modèle a été voisine de 34,8 % en
2021. En prenant pour référence l’écart par rapport au modèle du compte courant et en appliquant
la semi-élasticité de 0,33 estimée par le modèle, on obtient une surévaluation de 8,0 %. La
divergence entre le TCER et le déficit courant pourrait s’expliquer par la dépendance de la Guinée
aux exportations de produits de base combinée à une faible part d’importations de biens de
consommation, qui indique une élasticité probablement beaucoup plus faible du compte courant
au TCER. La surévaluation s’est sans doute accentuée en 2022 compte tenu de l’appréciation réelle
en cours. L’assainissement des finances publiques à long terme devrait modérer cette surévaluation
et réduire le déficit courant. Bien que l’appréciation du taux de change à moyen terme puisse être
justifiée par la forte croissance tirée par les ressources naturelles, les autorités doivent
soigneusement évaluer et gérer les risques à court terme (macroéconomiques) et à moyen terme
(structurels) associés à cette appréciation, par exemple en constituant si possible davantage de
réserves et en adoptant des politiques encourageant la diversification (voir annexe VII).
5. Contexte. Les entrées d’IDE en Guinée ont été vigoureuses pendant plusieurs années —
notamment aux fins de la construction du barrage hydroélectrique de Souapiti sur la période 2017-
20. Les IDE et les prêts-projets devraient rester soutenus dans les prochaines années, en raison des
investissements considérables réalisés dans les secteurs de l’extraction minière, de l’électricité et
des transports. Les risques haussiers prédominent car les entrées d’IDE liées à l’exploitation du
gisement de minerai de fer de Simandou pourraient être supérieures aux prévisions ; selon les
estimations les plus optimistes de l’industrie, ces entrées d’IDE pourraient totaliser jusqu’à
15 milliards de dollars dans les deux prochaines années (près de 100 % du PIB de la Guinée en
2021). D’importantes sorties de capitaux devraient toutefois modérer la solidité du compte des
opérations financières, car les produits du boom de l’orpaillage artisanal ont été utilisés jusqu’ici
pour acheter des actifs étrangers privés.
6. Évaluation. Les entrées de capitaux en Guinée ont pris la forme d’IDE relativement stables
et de prêts-projets. À ce titre, les flux de capitaux posent des risques de refinancement et de
liquidité relativement faibles, mais un ralentissement des financements extérieurs et des flux privés,
dans le contexte d’une politique monétaire et de conditions financières restrictives dans les pays
avancés, a contribué à un besoin de financement de la balance des paiements en 2022. Comme il
est exposé dans l’AVD, il est recommandé que les autorités fassent preuve de prudence à l’égard
d’un recours accru à la dette non concessionnelle ou moins concessionnelle, qui alourdirait la
charge des amortissements et augmenterait les risques de refinancement.
7. Contexte. Le stock des réserves internationales brutes augmente régulièrement depuis 10 ans.
Depuis l’introduction d’une nouvelle politique d’intervention sur le marché des changes basée sur des
règles en novembre 2020, la BCRG est passée d’un régime de parité mobile à un régime de jure de
flottement dirigé, mais des informations complémentaires sont nécessaires pour modifier son
classement de fait. Selon le règlement, la BCRG organise une enchère pour acheter (vendre) des devises
lorsque le cours de référence est inférieur (supérieur) de 0,25 % à sa moyenne mobile sur 5 jours1.
Depuis l’adoption de cette politique, le taux de change n’a pas subi l’épreuve de fortes pressions
baissières. Au contraire, pendant la plus grande partie de l’année 2021, la BCRG a été acheteur net de
devises sur le marché aux enchères bilatérales de devises (MEBD), avec de premiers signes d’une
atténuation de cette tendance mi-2022, parallèlement à la stabilisation du GNF. Au-delà de ces
opérations de marché, la BCRG augmente ou réduit ses réserves par le biais d’autres opérations hors
marché, notamment dans le cadre de son rôle d’agent financier du Trésor. À la suite d’événements
ponctuels, dont l’allocation de DTS en 2021 et la vente de licences d’exploitation minière et de
télécommunications début 2022, la variation nette des réserves au cours des derniers mois a été
négative. Le stock de réserves internationales brutes de la Guinée à fin 2021 correspond à 2,7 mois
d’importations prospectives et à 40 % de la monnaie au sens large (agrégat M2 ; au-dessus de la règle
empirique des 20 %).
1
Pour plus de détails, voir l’annexe IV du rapport pays no20/316.
8. Évaluation. Sur la base du cadre d’adéquation des réserves du FMI, qui recommande un
ratio de couverture des importations égal à 2,1, le niveau des réserves de change de la Guinée
apparaît adéquat dans une optique de précaution. Néanmoins, les services du FMI ont toujours
considéré qu’une approche plus prudente et une accumulation supplémentaire de réserves de
change sont opportunes. La transition de la Guinée vers un régime de change plus flexible réduit la
nécessité de détenir des réserves et son statut de PFR2 accroît le coût d’opportunité de la détention
de réserves, avec une productivité marginale du capital de 6,9 %3. Cependant, la Guinée est un pays
très riche en ressources qui rencontre des difficultés d’accès au crédit, ce qui indique qu’elle a
intérêt à détenir des réserves de précaution afin de lisser les chocs externes4.
9. Selon une analyse coûts-avantages tenant compte de ces facteurs et utilisant le cadre
d’évaluation de l’adéquation des réserves du FMI pour les PFR confrontés à des contraintes
de crédit (ARA-CC), le niveau adéquat des réserves de la Guinée est de 2,1 mois
d’importations. Les réserves actuelles correspondent ainsi à 159 % de l’indicateur ARA-CC.
Cependant, les autorités devraient envisager des objectifs plus ambitieux afin de minimiser les
risques multiples ; en particulier, l’extrême concentration en ressources des exportations
guinéennes, les fortes fluctuations de la balance des paiements causées par des facteurs ponctuels
comme de gros projets d’investissement, ainsi que l’historique relativement court du pays en
matière de flexibilité du taux de change,
combinés à l’effet néfaste qu’aurait une
dépréciation sur l’évolution de la dette
extérieure (voir l’AVD) justifient la
recommandation faite à la BCRG de poursuivre
l’accumulation progressive de réserves jusqu’à
ce que celles-ci atteignent au moins 3,0 mois
d’importations prospectives (pour un ratio
prévisionnel de 2,5 en 20225). En outre, cette
évaluation est sujette à des risques baissiers
liés à la perte potentielle de réserves que
pourrait engendrer le litige en cours avec l’entreprise de raffinage d’or Affinor, pour lequel, selon
les informations du FMI, la BCRG va provisionner des réserves de change.
2
Dans cette évaluation, la Guinée ne figure plus parmi les pays fragiles, même si la « stratégie du FMI pour les pays
fragiles ou en conflit » de 2022, qui se base sur la classification de la Banque mondiale, souligne que des risques
institutionnels sont encore présents.
3
La « Guidance Note on the Assessment of Reserve Adequacy and Related Considerations » indique que cela est
mesuré par la variation du ratio production/capital dans les pays dont l’accès au crédit est faible.
4
La « Guidance Note on the Assessment of Reserve Adequacy and Related Considerations » de 2016 définit un pays
riche en ressources naturelles comme étant un pays dont les ressources naturelles représentent au moins 20 % des
exportations. Comme il l’a été montré plus haut, les industries extractives représentent près de 90 % des
exportations totales de la Guinée en 2021.
5
Cette estimation comprend le financement du FMI de 2022 s’élevant à 69 millions de dollars, sous réserve de
l’approbation du conseil d’administration.
1
Préparée par Rachel Lyngaas et Alexander Massara (tous deux du département Afrique). Les contributions à cette
annexe comprennent une enquête interne sur le secteur de l’or artisanal réalisée par les équipes pays du
département Afrique en juillet 2022. Bien qu’il y ait peu de données sur le secteur, les équipes pays ont fait état
d’une croissance dans le secteur avant la pandémie de COVID-19, de problèmes liés à l’exposition au cyanure et au
mercure, au travail des enfants et à la sécurité, et d’efforts menés par les pays de l’UEMOA pour harmoniser les
politiques régionales.
2
Code minier de 2013 de la Guinée.
3
Au sein de l’Union du fleuve Mano, l’activité minière artisanale et à petite échelle est confrontée à des problèmes liés
à des carences de gouvernance, notamment la corruption, la contrebande, le travail des enfants et la dégradation de
l’environnement. Amidu Kalokoh et Lada V. Kochtcheeva, voir : « Governing the artisanal gold mining sector in the
Mano River Union: A comparative study of Liberia and Sierra Leone », J. of Int. Development, 2022.
4
Diagnostic de l’exploitation artisanale de l’or en Guinée, septembre 2017. Projet d’appui à la gouvernance dans le
secteur minier. Ministère des Mines et de la Géologie.
Graphique 3. Guinée : importations d’or des Tableau 1. Guinée : importations d’or des
EAU, 2020 EAU et production déclarée totale, 2020
(en tonnes) (en tonnes)
Importations en
provenance des Production
É.A.U. totale
Guinée 106,12 100,78
Ghana 25,81 86,18
Mali 47,25 67,34
Burkina Faso 0,12 62,10
Côte d’Ivoire 0,01 38,50
République démocratique
du Congo 2,14 29,96
Zimbabwe 21,85 29,20
Libéria 0,22 7,16
Niger 27,93 1,21
Sierra Leone 0,44 0,02
Sources : base de données Comtrade des Nations Unies, autorités guinéennes et calculs des services du FMI.
5
Yves Bertran Alvarez et al., « Supply chains of artisanal gold in West Africa », Alliance for Responsible Mining, 2016.
6
Les contrôles des importations par les EAU exonèrent également de déclarations en douane l’or entrant sur le
territoire dans des bagages à main, ce qui permet de le vendre aux acheteurs d’or du souk de Dubaï et de
contourner les systèmes de contrôle établis par l’autorité de réglementation des métaux précieux. Alan Martin et
Hélène Helbig de Balzac, « The West African Eldorado: Mapping the Illicit Trade of Gold in Côte d’Ivoire, Mali, and
Burkina Faso », Partnership Africa Canada, 2017
une taxe de 1,5 % sur l’or non traité car elles Sources : autorités nationales ; estimations des services du FMI.
7
Anna Dessertine, « From pickaxes to metal detectors: Gold mining mobility and space in Upper Guinea, Guinea
Conakry », The Extractive Industries and Society, 2016.
8
Ekow Dontoh, « Smuggling Prompts Africa’s Biggest Gold Producer to Rethink Export Tax », Bloomberg, 5
novembre 2021.
9
Les autorités guinéennes considèrent que la production d’or artisanale et à petite échelle est importante pour
obtenir des dollars par le biais des obligations de rapatriement.
10
« Getting a Grip on Central Sahel’s Gold Rush », International Crisis Group, 13 novembre 2019.
A. Contexte
3. Les subventions à l’électricité sont depuis longtemps un gouffre financier pour les
finances publiques de la Guinée. EDG a été créée en 2001 pour succéder aux deux précédentes
compagnies d’électricité5. Elle est entièrement détenue par l’État et placée sous la tutelle technique
du ministère de l’Énergie et sous la tutelle financière du ministère de l’Économie et des Finances.
Dès 2004, la Banque mondiale relevait qu’EDG combinait des pertes techniques et non techniques
dans le transport et la distribution représentant environ 60 % de la production envoyée au réseau
et que le taux de recouvrement de la compagnie n’atteignait que 75 %. Un programme de
1
Préparée par Alexander Massara, Rachel Lyngaas (tous deux du département Afrique) et Hussein Bidawi
(département des finances publiques).
2
International Journal on Hydropower et Dams’ World Atlas. En 2020, la production annuelle nette avoisinait
2 500 GWh.
3
AIE, IRENA, Banque mondiale, OMS, 2022. « Tracking SDG7: The Energy Progress Report 2022 ».
4
Ibid.
5
https://edg.com.gn/historique/
référence du FMI de 2005 prévoyait deux repères structurels relatifs à l’amélioration des résultats
financiers et de la gouvernance d’EDG, et depuis, l’entreprise a été la cible régulière de réformes au
cours de plusieurs programmes appuyés par le FMI et la Banque mondiale.
4. Bien que les autorités aient régulièrement reconnu la nécessité de réformes, EDG
souffre toujours de performances insuffisantes et de carences de gouvernance. En 2019, les
autorités ont réorganisé la structure de gouvernance d’EDG, nommé un conseil d’administration et
recruté une nouvelle équipe de direction. Les autorités ont relevé les tarifs d’électricité en 2018,
2019 et 2021. Cependant, la pandémie a pesé sur les performances financières d’EDG, car les
autorités ont suspendu la facturation d’électricité pour certains clients, ce qui a fait replonger les
taux de recouvrement et retardé les nouvelles hausses prévues dans la structure tarifaire.
6. Le coût d’approvisionnement est une autre source de mauvais résultats financiers. Bien
que l’hydroélectricité représente plus des deux tiers des capacités installées à fin 2020, le solde est
produit à partir de sources thermiques (à base de pétrole) qui dépendent de coûteuses importations de
carburants. EDG a plusieurs contrats d’achat d’électricité en place avec des fournisseurs d’électricité
indépendants qui produisent de l’électricité à partir de sources thermiques. Ces contrats d’achat
d’électricité — qui sont coûteux comparativement aux sources renouvelables — sont nécessaires pour
couvrir la demande croissante d’électricité. En outre, les clauses de ces contrats ne sont pas publiées et
ces contrats ont été négociés auprès d’une source unique, et sont donc probablement non compétitifs
et coûteux. L’achèvement en 2020 du barrage hydroélectrique de Souapiti a pratiquement doublé la
capacité de production, ce qui réduira la production à base de carburants et pourrait déboucher sur des
opportunités d’exportation. Cependant, les retards pris dans la construction des lignes d’évacuation et la
clause d’achat ferme figurant dans le contrat ont obligé EDG à payer la production d’électricité totale,
alors qu’il était impossible d’en distribuer la totalité, ce qui a contraint le gouvernement à dépenser
3 % du PIB en subventions à l’électricité en 2021, soit près de deux fois le montant inscrit au budget. Les
lignes de transport devraient être achevées en 2024.
6
Banque mondiale, note d’orientation sur le secteur de l’énergie (Energy Sector Policy Note), novembre 2021.
7
À titre d’exemple, près de 90 % des ménages urbains non pauvres ont accès à l’électricité, contre 45 % de la
population totale (Banque mondiale – Évaluation de la pauvreté en Guinée (Guinea Poverty Assessment), 2021).
8
Banque mondiale, opérations d’appui au développement, 2021.
50 % même avant la pandémie9. En dépit d’efforts accrus pour installer des compteurs pour sa
clientèle, près de 85 % des clients paient un forfait au lieu d’un tarif reflétant la consommation
réelle, et les raccordements illégaux sont nombreux.
C. Réformes possibles
Réforme des tarifs. La pandémie a retardé les hausses de tarif qui étaient prévues, lesquelles,
selon le plan, devraient être alignées sur les coûts de l’offre à l’horizon 2025-26. Le plan
recommande des augmentations plus élevées pour les ménages que pour les clients
commerciaux ; toutefois, les niveaux peuvent être fixés en fonction de la consommation, ce qui
introduira un système de tarification plus progressif que celui qui est en place aujourd’hui10.
Réduire les pertes techniques et non techniques et accroître les taux de recouvrement. Le
plan vise à diviser par deux les pertes dues aux infractions d’ici 2025. Les réformes comprennent
l’installation de compteurs prépayés pour les entreprises du secteur public — car les entités
publiques avaient accumulé des arriérés de près de 1 000 milliards de GNF (près de 1 % du PIB)
à fin 2018, l’élargissement de l’infrastructure de suivi au secteur privé et aux ménages et
l’amélioration de la capacité de gestion et la capacité opérationnelle d’EDG.
9
Ibid.
10
En 2019, la Banque mondiale a réalisé une analyse d’impact social et pauvreté de l’augmentation des tarifs
envisagée et conclu qu’elle augmenterait la pauvreté des ménages de 0,1 %.
1
Préparée par Rachel Lyngaas (département Afrique) et Alejandro Badel (département de la stratégie, des politiques
et de l’évaluation).
2
Évaluation de la pauvreté en Guinée (Guinea Poverty Assessment), Banque mondiale, mars 2021.
3
Ibid.
4
Ibid.
2. La persistance d’une pauvreté élevée en Guinée peut en partie s’expliquer par le cycle
de faible capital humain, avec un soutien budgétaire limité, qui engendre la pauvreté,
laquelle freine l’accumulation de capital humain. Selon l’enquête auprès des ménages réalisée
en 2018/19, près de 60 % des ménages dont le chef de famille n’a pas d’instruction sont pauvres. En
outre, la part des pauvres est nettement plus faible parmi les ménages dont le chef de famille a un
niveau d’instruction élevé5. Les taux de morbidité élevés nuisent aussi à la productivité et aux
revenus. Selon l’indice du capital humain de la Banque mondiale, la Guinée se classe parmi les
12 pays du monde qui ont le plus faible capital humain et parmi les sept pays les moins bien classés
concernant le capital humain des femmes (graphique 2). En Guinée, un enfant sur dix mourra avant
l’âge de cinq ans, ce qui représente le cinquième taux de survie des enfants le plus faible du monde.
Le capital humain et le taux de survie des enfants demeurent très faibles en Guinée, même
comparativement à d’autres pays dont le PIB par habitant est similaire. En outre, ce taux de survie
des enfants extrêmement faible ne s’est pas amélioré depuis 2010. La Guinée est également à la
traîne des pays d’AfSS et des PDFR en termes de dépenses de santé et d’éducation et d’efficience
des dépenses.
Graphique 2a. Guinée : indice de capital Graphique 2b. Guinée : indice de capital
humain humain, femmes
Note : les graphiques comparent la Guinée aux pays à faible revenu et aux pays à revenu intermédiaire de la tranche
inférieure.
Sources : Banque mondiale, indice du capital humain.
3. Les pauvres ruraux en Guinée peinent également à accroître leurs revenus. Le manque
de qualifications et d’infrastructure routière pèse sur la productivité et sur l’accès au marché,
réduisant la capacité des ménages ruraux à améliorer et vendre leur production agricole. Pour ces
raisons, pauvreté et agriculture sont synonymes en Guinée ; 93 % des ruraux pauvres en Guinée
travaillent dans l’agriculture (culture et élevage)6.
5
Ibid.
6
Ibid.
7
Mogues, Tewodaj, « Mobilizing Mining Revenue in Guinea », Document de la série des questions générales du FMI,
juin 2021.
8
Badel et Lyngaas (2022), à paraître. Les résultats proviennent des simulations de politiques effectuées dans
l’application Guinea Multisector Incomplete Markets Macro Inequality développée par le département de la
stratégie, des politiques et de l’évaluation, qui comprend un modèle d’équilibre général dynamique avec des
marchés incomplets, des agents hétérogènes et de multiples secteurs calibrés de manière à correspondre aux
caractéristiques les plus pertinentes des marchés du travail, des inégalités entre zones urbaines et rurales, des
inégalités entre les ménages, du secteur extérieur et de la réaction des industries extractives aux variations de leurs
recettes marginales. On suppose que les politiques prévues dans les cinq scénarios sont conduites pendant 30 ans.
Ce sont les suivantes : 1) réduire le déficit d’imposition sur l’extraction minière en portant le taux d’imposition
effectif de 14,4 à 34,4 % ; 2) outre la politique 1), augmenter l’investissement en éducation de 0,5 % du PIB chaque
année ; 3) outre la politique 1), augmenter l’investissement en infrastructures de 1 % du PIB chaque année par
rapport au scénario de référence ; 4) associer les politiques 2) et 3) ; 5) outre la politique 4), transférer le supplément
de recettes minières sous forme de forfaits égaux à tous les ménages.
somme des améliorations que peut apporter chaque politique séparément. Cela montre la
complémentarité des investissements en infrastructures et en éducation. En outre, des
transferts monétaires en faveur des ménages venant en complément de la politique
d’investissement en infrastructures et en éducation peuvent accroître le rendement
économique de l’éducation en zone rurale, car ils augmentent la demande alimentaire et la
formalisation, améliorant ainsi la productivité du secteur agricole.
Effets sur la pauvreté et les inégalités. Les plus fortes réductions de la pauvreté et des
inégalités peuvent être également obtenues par des politiques combinant des investissements
en éducation et en infrastructures à des transferts (graphique 3b) ; cette triple politique peut
réduire le taux de pauvreté de 17,9 % à long terme. Les résultats mettent également en garde
les dirigeants politiques sur le fait que les investissements d’infrastructure à eux seuls n’ont pas
d’effet très sensible sur la pauvreté et les inégalités.
6. Ces constats confirment que des recettes minières supplémentaires, si elles sont
investies à bon escient, pourraient transformer la situation de la Guinée. Une amélioration du
capital humain résultant d’investissements plus conséquents dans l’éducation entraîne une
croissance plus forte du PIB et réduit davantage la pauvreté et les inégalités sur le long terme que
toute autre intervention isolée. Les investissements en éducation et en infrastructures sont
également complémentaires en termes de croissance économique, car l’effet positif de ces
politiques combinées est plus élevé que chaque politique individuelle. En outre, les investissements
d’infrastructure à eux seuls n’ont pas d’effet sensible sur la pauvreté ou les inégalités, mais ils
peuvent être très efficaces sur ce point lorsqu’ils sont combinés à des investissements en éducation.
Les dirigeants doivent donc envisager d’associer des investissements d’infrastructure à d’autres
investissements sociaux qui renforcent le capital humain de la Guinée, ce qui pourrait grandement
renforcer l’effet sur la croissance, la pauvreté et les inégalités.
Graphique 3a. Guinée : effet à long terme Graphique 3b. Guinée : effet à long terme
des réformes sur la croissance du PIB sur la pauvreté et les inégalités
(en points de pourcentage) (en points de pourcentage)
1. L’inflation en Guinée a été parmi les plus fortes d’Afrique subsaharienne (AfSS).
L’inflation en Guinée a été supérieure à 12 % en moyenne au cours des vingt dernières années. Bien
que sa dynamique ait été globalement maîtrisée et qu’elle ait été ainsi ramenée sous la barre des
10 % sur la période 2012-19, elle s’est maintenue dans le 10e centile supérieur en AfSS. Dans une
large mesure, cette situation tient à la forte hausse des prix alimentaires en Guinée, qui domine
l’inflation globale mesurée par l’IPC (bien que l’alimentation ne représente « que » 40 % du panier
de l’IPC, contre 45-50% dans des pays dont le revenu est comparable).
2. Le lent recul de l’inflation au cours des vingt dernières années se reflète aussi dans sa
très forte persistance relativement aux pays comparables d’AfSS. Selon une régression simple
de l’inflation mensuelle sur sa valeur retardée, après neutralisation de la variation des taux de
change, la Guinée apparaît comme le pays d’AfSS où l’inflation est la plus persistante sur la période
2005-21 ; avec un coefficient AR (1) estimatif d’environ 0,8, les chocs sur l’inflation se dissipent très
lentement (avec une demi-vie légèrement supérieure à 3 mois). L’estimation est globalement stable
dans le temps (sur la base de régressions sur des intervalles mobiles de 7 ans) et se compare à la
moyenne de 0,2 enregistrée dans les pays d’AfSS, qui est restée inchangée sur la même période.
1
Préparée par Sebastian Weber (département des marchés monétaires et de capitaux).
Sources : FAO, FMI, International Financial Statistics (IFS) et calculs des services du FMI.
1. Sur la base de régressions par pays analysant la relation entre la variation d’un mois sur l’autre du log IPC et du log IPC
Alimentation. Pour la Guinée, l’effet m1-m2 2007 du choc sur le taux de change est exclu.
2 Sur la base de la variation d’un mois sur l’autre (depuis m1 2005) et de la régression AR (1) par pays en neutralisant les
effets de la variation concomitante d’un mois sur l’autre du taux de change.
3 Sur la base d’un intervalle mobile sur 7 ans, régressions par pays de la variation d’un mois sur l’autre du log IPC et son
décalage en neutralisant les effets de la variation concomitante d’un mois sur l’autre du taux de change.
crédits totaux — est une des principales sources de financement de l’économie. Le marché du
crédit est peu profond, avec un ratio crédit au secteur privé/PIB inférieur à 10 %. La croissance
moyenne de la monnaie au sens large et de la monnaie centrale a été forte, de respectivement
17 % et 13 %, ce qui a contribué à l’inflation plus élevée en Guinée que dans les pays d’AfSS
comparables. Le crédit net de la banque centrale à l’État représentait environ 3/4 de la croissance
de la monnaie centrale, ce qui correspond à un régime de financement monétaire. Des
contributions similaires sont observées dans d’autres pays d’AfSS dotés de régimes de change
intermédiaires (contrairement aux régimes de ciblage de l’inflation dans lesquels la contribution du
crédit net à l’État à la croissance de la monnaie centrale est bien plus faible).
Sources : FMI, International Financial Statistics (IFS) et calculs des services du FMI. Le chiffre moyen de l’inflation mesurée par
l’IPC exclut le Zimbabwe, avec une valeur d’environ 35 %.
4. Parallèlement, une robuste relation apparaît entre les agrégats monétaires, le taux de
change et la dynamique de l’inflation, ce qui indique que la politique monétaire joue un rôle
important dans le pilotage de l’inflation. La contribution de divers chocs, y compris de la
politique monétaire, à la dynamique de l’inflation en Guinée peut être analysée par un modèle
d’autorégression vectorielle décrit par l’équation2 :
𝐴·𝑌 𝐿 𝐶·𝑋 𝐿 + ε
Où le vecteur des variables endogènes Y comprend 1) la monnaie centrale (BM) en tant que
principal outil de politique monétaire3 ; 2) la monnaie au sens large (M2) ; 3) le taux de change
effectif nominal (TCEN) ; 4) le prix du pétrole à la pompe (P@P) ; 5) l’inflation mesurée par l’IPC ; et
6) la croissance de la production (Y) ; et le vecteur des variables exogènes X contient l’indice Baltic
Dry et l’indice des prix mondiaux des produits de base hors carburants. Des restrictions sous la
forme de signe et de zéro imposés sont utilisées pour identifier des chocs de politique monétaire
(MP), de demande, ainsi que des chocs sur les taux de change, les prix du pétrole (intérieurs), les
prix extérieurs des produits de base (hors carburants) et les prix de transport. Un choc de politique
monétaire expansionniste est identifié par une augmentation simultanée de la monnaie centrale, de
l’agrégat M2, une dépréciation du TCEN et une augmentation de l’inflation intérieure (voir le
tableau du texte pour l’ensemble des hypothèses d’identification sur les chocs).
2
Le modèle est estimé pour les données trimestrielles sur la période T1 2004–T4 2021. On trouvera plus de détails
sur la méthode et d’autres résultats sur la nouvelle règle d’intervention sur le marché des changes et le taux de
répercussion du taux de change en Guinée dans Carrière-Swallow, Koumtingué et Weber (à paraître).
3
L’utilisation des créances nettes sur l’État au lieu de la monnaie centrale n’entraîne pas de variation.
1. La Guinée a l’un des paniers d’exportation les moins diversifiés et les moins
complexes du monde. Avec des exportations fortement concentrées dans le secteur minier —
principalement l’or et la bauxite (graphique 1a) — la Guinée se classe très bas dans l’indice de
diversification du FMI et au 131e rang (sur 133) de l’indice de complexité économique (Economic
Complexity Index, ECI) de 2020 élaboré par l’Université de Harvard. Ce piètre classement tient au fait
que non seulement la Guinée exporte peu de produits, mais aussi que ces produits sont peu
complexes2 (graphique 1b). La croissance des exportations enregistrée ces dernières années est
principalement attribuable aux exportations non complexes qui occupent une position dominante
dans le panier (graphique 1c). Les exportations sont également très concentrées sur le plan du
nombre de partenaires (graphique 1d).
Source : The Growth Lab, Université de Harvard. The Atlas of Economic Complexity.
1
Préparée par Jimena Zuniga (département de la stratégie, des politiques et de l’évaluation).
2
La complexité d’une économie est fonction du nombre de produits qu’elle exporte et de leur degré de complexité.
3
Pour plus de détails sur cette approche, voir l’atlas de la complexité économique (Atlas of Economic Complexity) à
l’adresse : atlas.cid.harvard.edu.
5. Cette approche pointe des opportunités possibles dans les liaisons amont du secteur
minier, ainsi que dans les liaisons aval. À titre d’exemple, alors que les autorités poursuivent un
bond coordonné dans l’alumine et l’aluminium dans le cadre de leur stratégie de développement à
moyen terme, d’autres produits recensés comme de possibles opportunités pour la Guinée
au graphique 3 et présentant des liaisons amont avec le secteur minier pourraient contribuer
davantage à la complexité, selon leur rang dans l’indice de complexité des produits
(graphique 4). Certains des produits conciliant la proximité, la complexité et l’opportunité pour la
Guinée pourraient être les « autres engins d’excavation mobiles », les « explosifs préparés » et les
« structures flottantes » ainsi que les services et la logistique.
et minerais étaient inférieures même à leur niveau de 1995 et représentaient à peine 5 % des
exportations totales classifiées en 2020, elles comprennent quelques produits relativement
complexes, notamment dans le secteur de la chimie (par exemple, les alcools acycliques, les acides)
et celui des machines (par exemple, machines pour travailler les minerais, bulldozers automoteurs,
etc., graphique 5). D’autre part, l’infrastructure minière et la situation géographique de la Guinée
pourraient bien la positionner comme un exportateur potentiel de services (par exemple, un centre
logistique dans la sous-région).
Source : The Growth Lab, Université de Harvard. The Atlas of Economic Complexity.
Bibliographie
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Giri, Rahul, Saad Noor Quayyum, and Joy Yin Rujun (2019) “Understanding Export Diversification:
Key Drivers and Policy Implications” IMF Working Paper 19/105
Hausmann, Ricardo, Jason Hwang, and Dani Rodrick (2005) “What you Export Matters.” CID
Working Paper 123/2005. Harvard University.
Hidalgo, Cesar and Ricardo Hausmann (2009) “The Building Blocks of Economic Complexity” CID
Working Paper 186/2009. Harvard University.
World Bank (2020) “Creating Markets in Guinea: Country Private Sector Diagnostic”
A. Contexte
2. Quoique chronique, l’insécurité alimentaire de la Guinée a été aggravée par les chocs
les plus récents et suscite des préoccupations de plus en plus vives. Sous l’effet de la hausse
des prix d’importation des denrées alimentaires et de celle des coûts de transports des aliments
dues à la COVID-19 et à la guerre en Ukraine, la proportion de la population en situation
d’insécurité alimentaire aiguë devrait être supérieure à 11 % (1,2 million de personnes) fin 2022,
contre 3,76 % en 2021, en dépit des mesures prises par les autorités concernant les prix
alimentaires. Évolution très inquiétante, le nombre de personnes dont la consommation alimentaire
est insuffisante a atteint 8,1 millions en novembre, soit 65,3 % de la population (graphique 1).
3. La récente hausse des prix des engrais pourrait compromettre la récolte et diminuer
l’offre d’aliments début 2023. Alors que la Guinée se classe déjà parmi les plus faibles utilisateurs
d’engrais à l’échelle mondiale (graphique 2), les prix des engrais ont augmenté de 300 % lors de la
campagne de plantation de 2022, si bien que seulement 14 % des besoins ont été couverts.
L’utilisation d’engrais inférieure à la normale pourrait présager une récolte inférieure à la moyenne
et nuire davantage à la disponibilité des aliments début 2023. Recourant à des financements non
concessionnels, le gouvernement a importé 50 000 tonnes d’engrais, qui ne couvriront qu’une
fraction des besoins totaux.
1
Préparée par Alexander Massara et Aristide Medenou (tous deux du département Afrique).
2
Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages, INS, 2018/2019.
3
Banque mondiale, note d’orientation pour accompagner la transition (Policy Notes to Support the Transition),
2022 ; estimations des services du FMI.
5. Les catastrophes liées au climat touchent avant tout les pauvres, dont le revenu est
plus dépendant de l’agriculture et pour lesquels l’alimentation représente une fraction plus
importante de la consommation totale. Avec les perturbations croissantes liées au climat,
principalement sous la forme de précipitations irrégulières et de températures plus élevées, la
Guinée sera confrontée, si des mesures ne sont pas prises, à des importations alimentaires plus
coûteuses et à des préoccupations plus vives quant à la sécurité alimentaire. La baisse de la
production agricole pourrait aussi entraîner une réduction à long terme du développement du
capital humain, ce qui s’accompagnerait d’une augmentation du taux de pauvreté et d’une inflation
durablement plus élevée6. Un pays à faible revenu (PFR) comme la Guinée devra dépenser une
somme estimée à 4,5 % du PIB par an d’ici 2030 pour atteindre ses objectifs d’état de préparation7.
4
Fonds international de développement agricole (IFAD), 2020, et Banque mondiale, « Creating Markets », 2020.
5
Seulement 11,4 % du crédit bancaire a été accordé au secteur agricole sur la période 2016-2020.
6
Climate Change and Food Insecurity in Sub-Saharan Africa, FMI 2022.
7
Strengthening Infrastructure Governance for Climate-Responsive Public Investment, FMI 2021.
(graphique 4). Les infrastructures insuffisantes et les capacités institutionnelles limitées réduisent
fortement la capacité du pays à faire face aux catastrophes liées au climat. Les précipitations
irrégulières réduiront les rendements agricoles et accroîtront l’incertitude. L’élévation des
températures moyennes pourrait également perturber et diminuer la production. Un choc
climatique réduirait le revenu des ménages déjà vulnérables, aggraverait encore l’insécurité
alimentaire, et pèserait sur les finances publiques.
Sources : Banque mondiale, Portail de connaissances sur Source : Tableau de bord des indicateurs du changement
le changement climatique ; calculs des services du FMI. climatique du FMI.
Notes : (*) = le calcul exclut la Guinée. Les projections Notes : l’indicateur Climate-driven INFORM Risk est une
sont extraites de la collection CMIP6, centile médian adaptation de l’INFORM Risk (indice pour la gestion des
(50e), dans un scénario SSP1-1.9, utilisant l’ensemble risques), ajusté par les services du FMI pour concentrer les
multimodèle. Ce scénario est le plus optimiste, reflétant risques liés au climat. Échelle de 0 à 10. Plus l’indicateur est
l’objectif de l’Accord de Paris. élevé, plus le risque est élevé. (*) =le calcul exclut la Guinée.
8
Les autorités estiment que la mise en œuvre du plan à moyen terme coûtera au moins 14 milliards de dollars (plus
de 70 % du PIB 2021) https://unfccc.int/sites/default/files/NDC/2022-06/CDN%20GUINEE%202021_REVISION_VF.pdf
L’expansion des filets de protection sociale existants amortirait les chocs. À court terme,
les aides temporaires pourraient comprendre des transferts en espèces et en nature. À long
terme, l’élargissement et l’approfondissement des programmes sociaux — y compris par un
ensemble de mesures visant de multiples aspects de la pauvreté — contribueraient à atténuer la
pauvreté et à améliorer plus durablement la sécurité alimentaire.
Les autorités pourraient envisager des investissements ciblés dans les technologies
agricoles et l’infrastructure liée à l’alimentation. Les dépenses publiques pourraient être
orientées vers : i) l’adoption de nouvelles technologies (climato-intelligentes, sensibles aux
questions de genre, nutrition) pour améliorer la productivité du secteur agricole et sa résilience
au changement climatique ; ii) la construction d’infrastructures de production et de distribution
de produits alimentaires (infrastructure d’adduction d’eau, routes en zone rurale, capacité
d’entreposage, etc.)9 et iii) le renforcement des capacités des producteurs, surtout les petits
producteurs. Les autorités pourraient également fournir des services de vulgarisation aux
agriculteurs et un lieu de dialogue et de partages des connaissances entre le secteur agricole et
le secteur financier. Il conviendrait en outre qu’elles poursuivent les investissements dans la
transformation numérique, qui aideraient à développer l’accès aux services financiers en zone
rurale.
9
Développer l’irrigation pourrait aussi accroître l’offre de services d’adduction d’eau et d’assainissement.
Actuellement, moins des deux tiers de la population ont accès à l’eau potable et moins d’un tiers a accès aux
services d’assainissement de base.
soutien doit être également orienté vers le renforcement des systèmes d’alerte précoce afin
d’anticiper les chocs et de réagir rapidement en cas de crise.
9. Le FMI apporte un soutien. Le guichet pour les chocs alimentaires permettra d’accéder au
financement d’urgence pour faire face à l’insécurité alimentaire aiguë. En outre, le FMI conduira l’an
prochain une mission d’assistance technique sur la nouvelle mission Climat-PIMA, qui utilisera une
version modifiée du cadre d’évaluation de la gestion des investissements publics du FMI afin de
recenser les améliorations à apporter aux institutions et aux processus pour construire des
infrastructures bas carbone et résilientes au climat10. Enfin, le FMI a élaboré un nouvel instrument, le
Fonds fiduciaire pour la résilience et la viabilité (FFRV), qui octroie d’autres financements à long
terme pour les réformes liées au climat sous réserve qu’un programme appuyé par le FMI soit en
place.
10
Strengthening Infrastructure Governance for Climate-Responsive Public Investment, FMI 2021.
2. L’assistance technique du FMI est alignée sur les objectifs des autorités. Les priorités en
matière de renforcement des capacités sont conformes au programme de réformes des autorités au
titre du Programme de référence intérimaire (PRI). Les mesures prévues dans le PRI visent à créer un
environnement propice à une croissance économique durable, plus forte, réductrice de la pauvreté
et créatrice d’emplois grâce à une politique budgétaire efficiente et à des mesures de politique
monétaire appropriées tout en développant le secteur privé et en attirant les investissements
étrangers. Par conséquent, les activités de renforcement des capacités s’attachent à augmenter les
recettes intérieures, en particulier dans le secteur minier, à accroître l’efficience des dépenses
publiques, à réduire les risques budgétaires, à renforcer la gestion de la dette, à renforcer le cadre
de politique monétaire tout en améliorant le contrôle bancaire, à conforter le cadre de gouvernance
y compris la LBC/FT, et à améliorer la collecte et la diffusion des statistiques macroéconomiques et
financières (tableau ci-dessous).
Priorités Objectifs
Élargir la base fiscale en réduisant les dépenses budgétaires et en
améliorant la gouvernance du service des impôts ; parachever la
dématérialisation de la collecte des recettes intérieures ; rationaliser
Augmentation des recettes les exonérations fiscales, notamment dans le secteur minier, fournir
intérieures une aide relative aux questions de prix de transfert, améliorer la
taxation du secteur minier. Renforcer les fonctions centrales de
l’administration des douanes. Établir un plan d’administration des
recettes à moyen terme, faisant suite à la mission TADAT.
Priorités Objectifs
Améliorer les pratiques en matière de gestion des finances
publiques et de gestion des investissements publics pour les aspects
liés au changement climatique.
Renforcer la capacité du ministère des Finances à planifier, mettre en
œuvre et soutenir les réformes de gestion des finances publiques,
améliorer le système d’information comptable, améliorer la
Gestion des finances publiques, budgétisation des investissements publics en introduisant des
gestion des investissements publics autorisations d’engagement pluriannuelles pour les dépenses
comprise d’investissement, renforcer l’exécution du budget et les contrôles,
améliorer la couverture et la qualité des rapports budgétaires, élargir
la couverture du compte unique du Trésor, améliorer l’exactitude et
la ponctualité des prévisions de trésorerie de l’administration
centrale, renforcer la capacité de gestion des risques budgétaires
découlant des entités publiques autonomes, améliorer la gestion des
investissements publics y compris les considérations liées au climat.
Priorités Objectifs
Terminer le changement de base, améliorer la collecte et la diffusion
des données sur le secteur minier (or artisanal) et non minier ; élargir
la couverture des données d’inflation au-delà de Conakry ; renforcer
les statistiques du secteur extérieur y compris la position extérieure
globale nette ; améliorer les sources de données sur les exportations
d’or.
Conakry, Guinée
8 décembre 2022
Kristalina Georgieva
Directrice générale
Fonds monétaire international
Washington
États-Unis
2. Le choc sur les prix aura probablement des incidences négative sur la balance des
paiements. Compte tenu de l’augmentation des importations d’engrais cette année et d’entrées
financières inférieures aux prévisions résultant du resserrement des conditions financières
mondiales, nous prévoyons un déficit de la balance des paiements de 72 millions de dollars en
2022. En outre, nous prévoyons que le choc sur les prix affectera aussi 2023, peut-être avec des
volumes d’importation de denrées alimentaires plus élevés pour compenser la production agricole
inférieure aux attentes. Ces évolutions abaisseraient notre taux de couverture des importations à
tout juste 2,3 mois d’importations, ce qui nous placerait sur une trajectoire divergente par rapport à
la trajectoire souhaitée, qui est de disposer d’au moins trois mois de couverture des importations.
3. Dans ce contexte, nous demandons une aide financière d’urgence au FMI au titre du
guichet pour les chocs alimentaires de la facilité de crédit rapide (FCR) d’un montant de
53,55 millions de DTS (25 % de notre quote-part) sous forme d’aide budgétaire. Le
décaissement du guichet pour les chocs alimentaires sera essentiel pour couvrir le besoin de
financement de la balance des paiements et permettre au budget de réagir à l’insécurité alimentaire
par un plan de riposte. Nous sommes également convaincus que le concours du FMI incitera les
partenaires du développement à fournir des aides financières et en nature pour surmonter la crise,
notamment la Banque africaine de développement, le Programme alimentaire mondial et la Banque
mondiale. En outre, nous recherchons activement d’autres financements auprès d’autres donateurs.
4. Nous prévoyons d’utiliser les ressources du guichet pour les chocs alimentaires pour
financer notre riposte au choc sur les prix, qui comprendra : 1) des aides et distributions
alimentaires d’urgence, 2) des achats d’engrais et 3) des transferts monétaires aux
communautés vulnérables.
Vingt-cinq millions de dollars seront distribués sous forme de transferts monétaires aux
communautés vulnérables. Cette distribution sera assurée par l’Agence nationale d’inclusion
économique et sociale (ANIES) en s’appuyant sur le registre social unifié, dont l’élargissement
est en cours par le Fonds de développement social et de l’indigence (FDSI). L’élargissement de
la couverture de notre registre social est un élément critique de la protection sociale en Guinée,
car il permettra d’identifier les ménages vulnérables qui bénéficieraient de futurs programmes
de transferts monétaires et d’une aide ciblée tout en profitant des fructueux investissements
dans la capacité institutionnelle de l’ANIES financés par la Banque mondiale. Nous nous
efforcerons de garantir une coopération et une coordination appropriées entre toutes les
parties intervenant dans l’exécution du plan de riposte.
Le solde de 4 millions de dollars sera alloué au FDSI pour la couverture financière, les
aides sociales et les soins de santé des personnes indigentes et des groupes vulnérables.
5. Nous adaptons nos politiques au choc sur les prix causé par la guerre en Ukraine afin
d’atténuer son impact sur la sécurité alimentaire en Guinée. Nous avons supprimé les droits de
douane sur les denrées de base (riz, huile végétale, sucre et farine de blé) afin d’atténuer l’impact
du choc sur les prix sur les ménages vulnérables. Nous travaillons également à accroître la
participation du secteur privé à la production agricole afin d’augmenter la superficie de terres
cultivables. Nous avons également recherché des financements auprès d’autres partenaires du
développement en vue d’obtenir des engrais et des intrants agricoles supplémentaires, et avons
obtenu un prêt de 55 millions de dollars auprès de la Banque arabe pour le développement
économique pour financer des importations d’engrais, qui pourtant ne couvriront qu’environ
37 % des besoins d’engrais estimatifs pour 13 millions d’hectares. Nous œuvrons également à la
conclusion d’un contrat de prêt de 17 millions de DTS (environ 22 millions de dollars) avec la
Banque africaine de développement pour financer des semences et des produits phytosanitaires.
Nous nous efforçons de maximiser les financements concessionnels pour couvrir nos besoins et
nous nous engageons à ne pas introduire de nouvelles politiques ou mesures qui aggraveraient nos
difficultés de financement de la balance des paiements, en particulier en continuant à laisser la
flexibilité des taux de change préserver un niveau adéquat de réserves, en respectant notre
politique d’intervention basée sur des règles et en maintenant le financement du budget par la
banque centrale dans les limites statutaires pour contenir l’inflation.
7. Nous avons récemment adopté le PRI pour répondre aux effets négatifs de la crise
alimentaire et mettre en place des mesures d’urgence, entre autres priorités. La politique
budgétaire est axée sur le renforcement de la protection des populations les plus vulnérables sans
intensifier les pressions inflationnistes et en soutenant le secteur privé. Un niveau raisonnable de
déficit budgétaire pourrait offrir une marge de manœuvre pour financer les mesures envisagées
dans le cadre de la riposte à la crise alimentaire.
soigneusement maîtrisées et des efforts sont relevés dans l’exécution des dépenses
d’investissement sur ressources propres. Nous avons limité notre recours au financement monétaire
par la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG) grâce à une politique budgétaire
prudente et à une politique monétaire adaptée à la nécessaire maîtrise de l’inflation.
9. Le gouvernement a pris des mesures pour atténuer les chocs. Les mesures prises pour
réduire les conséquences des chocs de la guerre en Ukraine ont entraîné une diminution des
ressources internes de 2 % du PIB qui ont été allouées pour subventionner les produits pétroliers et
ont retardé l’application de la réforme des tarifs d’électricité, ce qui a privé le budget de ressources
internes pour financer les importations d’engrais, dont le prix a triplé sur le marché international. En
outre, le coût du transport maritime a augmenté, ce qui a encore accentué l’inflation.
10. Malgré l’effet des chocs, principalement exogènes, sur la santé et les aliments, les
perspectives économiques de la République de Guinée en 2023 demeurent satisfaisantes. La
croissance économique devrait s’établir à 5,2 % grâce aux performances du secteur minier. Les
chocs externes ont nui aux progrès en cours dans le secteur non minier et menacent de ralentir les
efforts du gouvernement pour améliorer la productivité agricole. Cette situation indique que la
reprise économique sera graduelle.
11. Nous nous engageons à mettre en œuvre les mesures de transparence et de bonne
gouvernance dans l’utilisation des ressources allouées au titre du guichet pour les chocs
alimentaires de la FCR. À ce titre, le gouvernement s’engage :
À mettre en œuvre les recommandations de la Cour des comptes, qui préconise d’améliorer
rapidement les vulnérabilités de la gestion des finances publiques recensées dans le cadre de
l’audit du plan de riposte à la COVID-19. À cet effet, nous préparons un plan d’action pour le
30 juin 2023, avec une évaluation à fin décembre 2023.
À signer un accord avec la BCRG aux fins de l’ouverture d’un compte pour le fonds pour les
chocs alimentaires au sein du compte unique du Trésor. Cet accord définira les règles et
procédures comptables ainsi que les mesures appropriées de contrôle et de redevabilité.
À publier des rapports complets sur l’exécution du budget tous les mois, tous les trimestres et
une fois par an, au plus tard 30 jours suivant la fin du mois, concernant les dépenses exécutées
au titre du fonds pour les chocs alimentaires, outre les rapports trimestriels et annuels.
À ce que la Cour des comptes réalise un audit complet à la fin de l’exercice 2023 et en publie
les résultats. Ces rapports d’audit mettront en exergue les ressources reçues et leur utilisation
sur la base de la nomenclature budgétaire MSFP 2014.
À déposer les ressources sur le compte unique du Trésor et à décaisser toutes les dépenses y
afférentes à partir du compte unique du Trésor.
12. Nous nous engageons à conduire de solides politiques pour préserver la viabilité des
finances publiques et de la dette à moyen terme. La politique budgétaire vise à renforcer la
protection des plus vulnérables, à instaurer des mesures atténuant le choc sur les prix et à soutenir
le secteur agricole. Nous prévoyons aussi d’améliorer autant que possible les investissements
d’infrastructure. À ce titre, nous sommes déterminés à maintenir un niveau globalement raisonnable
de déficit budgétaire, tout en permettant une riposte appropriée et temporaire à l’urgence de
l’insécurité alimentaire. Lorsque les conséquences de la crise s’atténueront, nous orienterons notre
politique budgétaire de manière à préserver la viabilité de la dette et ciblerons une trajectoire de
déficit viable et réaliste — notamment en établissant un plan de suppression des coûteuses
subventions sur les carburants et en renforçant la protection sociale. Cette approche contribuera à
préserver un risque modéré de surendettement extérieur et public tout en couvrant nos besoins de
développement.
13. Nous sommes déterminés à poursuivre notre dialogue étroit avec le FMI, afin
d’envisager un futur accord. Nous reconnaissons que des réformes structurelles seront
nécessaires pour gérer les vulnérabilités de la Guinée aux chocs sur les prix internationaux et la
placer sur une trajectoire stable dans sa transition vers les élections. À ce titre, nous nous
engageons à poursuivre nos discussions avec le FMI, y compris par le biais des conseils et des
travaux d’assistance technique en cours et, à terme, par le biais d’un programme formel, afin que la
Guinée puisse relever des défis structurels à plus long terme.
14. Nous avons rédigé un protocole d’accord entre le ministère de l’Économie et des
Finances et la banque centrale (BCRG) afin de préciser leurs missions respectives concernant
les obligations financières liées au décaissement au titre du guichet pour les chocs
alimentaires de la FRC. Le protocole d’accord précise que la somme sera versée au compte unique
du Trésor. Les décaissements qui suivront seront versés à un sous-compte du compte unique du
Trésor. L’accès aux ressources du FMI apportera une aide à la Guinée dans le contexte du choc sur
les prix et de l’insécurité alimentaire qu’il entraîne en catalysant des aides additionnelles des
donateurs. À la réception des fonds, nous transférerons immédiatement 20 millions de dollars au
PAM afin que celui-ci nous aide à déployer rapidement la riposte.
15. Nous entreprendrons une évaluation des sauvegardes actualisée avant l’approbation
de tout nouveau décaissement du FMI. Nous sommes déterminés à avancer dans la mise en
œuvre des recommandations formulées à l’issue de l’évaluation des sauvegardes de 2021
auxquelles il n’a pas encore été donné suite. À cet égard, la BCRG accélérera l’exécution de toutes
Veuillez agréer, Madame la Directrice générale, l’assurance de notre très haute considération.
1 L’analyse de viabilité de la dette (AVD) a été rédigée conjointement avec la Banque mondiale et en collaboration
avec les autorités guinéennes. La présente AVD a été établie conformément au cadre révisé de viabilité de la dette
(CVD) pour les pays à faible revenu (PFR) et à sa note d’orientation (2017), en vigueur depuis le 1er juillet 2018.
L’indicateur composite de la Guinée s’établit à 2,47 sur la base de l’édition d’octobre 2022 des Perspectives de
l’économie mondiale et de l’indice d’évaluation de la politique et des institutions nationales (CPIA) de 2021, ce qui la
classe parmi les pays présentant une faible capacité d’endettement.
GUINÉE
2 La définition de la dette extérieure contractée ou garantie par l’État exclut les créances françaises au titre des
contrats de désendettement et de développement (C2D), qui ont été annulées dans le cadre de l’allégement de la
dette accordé au titre de l’initiative PPTE. Conformément au mécanisme C2D, la Guinée effectue un paiement au
créancier au titre du service de la dette, qui est ensuite reversé à l’État sous forme de dons destinés au financement
de projets de développement. Le budget de référence comptabilise les paiements effectués au titre de ce
mécanisme dans le service de la dette (voir le rapport pays n° 5/39 pour une analyse détaillée). On ne dispose pas
d’informations sur la dette en monnaie locale détenue par des non-résidents mais elle est jugée faible. Cela pourrait
donner lieu à une sous-estimation de la dette extérieure sur la base de la résidence.
3La politique de financement durable du développement de la Banque mondiale appuie les efforts déployés par le
gouvernement guinéen pour améliorer la gouvernance et la surveillance des entreprises publiques, notamment au
moyen de l’audit des états financiers et de la communication sur la dette des entreprises publiques.
4La politique de financement durable du développement de la Banque mondiale appuie les efforts déployés par le
gouvernement guinéen pour mettre en œuvre un système moderne d’enregistrement, de déclaration et de suivi des
données relatives à la dette et le FMI accompagne également les autorités par une assistance technique à la gestion
de la dette. Cela contribuera à améliorer l’exactitude et l’exhaustivité des données relatives à la dette et à renforcer la
gestion et la transparence de la dette.
5 L’élément don de l’emprunt au titre de Souapiti est estimé à 29 %.
6 La construction du barrage de Souapiti n’est pas prise en compte dans les investissements publics de
l’administration centrale car elle est assurée par une entité à vocation spéciale (EVS) détenue conjointement par l’État
guinéen (51 %) et la société China International Water & Electricity Corporation (49 %) qui n’est pas considérée
comme faisant partie de l’administration centrale. Toutefois, l’État contracte l’emprunt et rétrocède le financement à
l’EVS, qui gère et exploite le projet hydroélectrique sur une base commerciale et assure le service de l’emprunt pour
le compte de l’État. L’État est donc le débiteur et à ce titre responsable en dernier ressort du remboursement du
prêt. L’État est censé rembourser le prêt grâce aux recettes de l’EVS. Aucun autre bien n’a été apporté en garantie de
cet emprunt.
1 Couverture des données sur la dette publique du pays Dette de l’administration centrale, plus dette de la sécurité sociale, de la banque centrale, et dette garantie par l’État
Par défaut Utilisé pour l’analyse Raisons de s’écarter des paramètres par défaut
2
Autres éléments des administrations publiques non pris en compte dans 1. 2,9 Pourcentage du PIB 2,9
3
Dette des entreprises publiques (garantie et non garantie par l’État ) 1/ 2 Pourcentage du PIB 2
4
PPP 35 % du stock de PPP 1,33
5
Marché financier (la valeur par défaut de 5 % du PIB est la valeur minimale) 5 % du PIB 5
Total (2+3+4+5) (en pourcentage du PIB ) 11,2
1/ Le choc par défaut de 2 % du PIB est déclenché pour les pays dont la dette à garantie publique n’est pas pleinement saisie dans la définition nationale de la dette publique (1.). Si elle est déjà incluse dans la dette publique (1.) et si les risques
associés à la dette des entreprises publiques non garantie par l’État sont jugés négligeables, une équipe-pays peut réduire ce pourcentage à 0 %.
2. L’AVD comprend un test de résistance des passifs conditionnels visant à rendre compte
de l’exposition du secteur public aux entreprises publiques, aux PPP et à un choc sur les
marchés financiers, ainsi que des arriérés. En raison du manque de données et conformément à
l’AVD de 2021, ce test a été réalisé avec des hypothèses prudentes, les paramètres par défaut de l’AVD
impliquant que l’administration centrale de la Guinée serait confrontée à un choc sur son ratio de
dette de 11,2 % du PIB découlant des passifs conditionnels (liés à la dette des entreprises publiques
de 2 % du PIB), sur 35 % du stock de PPP (1,33 % du PIB), à des chocs sur les marchés financiers de
l’ordre de 5 % du PIB et à des arriérés de 2,9 % du PIB (tableau 1). Le stock de PPP a été calibré pour la
Guinée sur la base de son évaluation de la gestion des investissements publics (PIMA) de 2018.
T o t a l d e la d e t t e C G E 3 .4 8 1 4 .2 6 0 4 .5 4 2 5 .0 1 9 6 .3 9 6 6 .9 8 7 1 0 0 ,0 4 0 ,4
D e t t e in t é r ie u r e 1 .6 6 0 2 .2 4 5 2 .2 6 3 2 .3 9 7 2 .6 1 2 3 .0 3 4 4 3 ,4 1 7 ,5
B o n s d u T r é s o r ( < 1 2 m o is ) 28 8 34 1 47 0 5 1 7 7 2 6 8 2 7 1 1 ,8 4 ,8
In s tru m e n ts d u T ré s o r (1 - 3 a n s ) 4 0 7 6 4 6 1 6 0 2 0 9 1 2 6 1 ,8 0 ,7
D e t t e t it r is é e e n v e r s d e s f o u r n is s e u r s 13 7 8 1 16 0 1 9 4 2 5 6 1 3 7 2 ,0 0 ,8
B C R G (a v a n c e s à c o u r t t e rm e ) 4 7 14 1 -8 1 3 7 3 3 5 1 4 7 2 ,1 0 ,8
B C R G (o b lig a t io n s à lo n g t e r m e ) 83 2 1 .1 7 6 1 .1 6 2 1 .1 2 2 1 .0 2 8 9 4 9 1 3 ,6 5 ,5
D iv e r s (c r é d it s T V A ; a r r ié r é s in t é r ie u r s ) 31 6 43 1 43 2 2 6 7 5 8 8 4 9 1 2 ,2 4 ,9
D e t t e e x t é r ie u r e 1 .8 2 2 2 .0 1 5 2 .2 7 9 2 .6 2 2 3 .7 8 4 3 .9 5 2 5 6 ,6 2 2 ,8
C r é a n c ie r s m u lt ila t é r a u x 77 9 86 9 1 .1 1 6 1 .3 3 7 1 .7 3 7 1 .8 9 5 2 7 ,1 1 1 ,0
FM I 24 1 27 7 32 2 3 3 8 5 2 0 4 8 0 6 ,9 2 ,8
B a n q u e m o n d ia le 22 0 24 0 34 1 4 6 7 5 7 5 6 2 2 8 ,9 3 ,6
G ro u p e B A D 9 9 12 2 13 6 1 7 3 2 0 8 2 0 2 2 ,9 1 ,2
B a n q u e is la m iq u e d e d é v e lo p p e m e n t 10 6 11 3 18 4 1 9 5 2 1 7 3 1 0 4 ,4 1 ,8
U n io n e u r o p é e n n e 0 0 2 0 3 8 7 3 9 6 1 ,4 0 ,6
A u t r e s c r é a n c ie r s m u lt ila t é r a u x 11 3 11 7 11 3 1 2 5 1 4 3 1 8 5 2 ,6 1 ,1
C r é a n c ie r s b ila t é r a u x o f f ic ie ls 98 4 1 .0 8 3 1 .1 0 2 1 .1 8 1 1 .8 0 0 1 .7 6 6 2 5 ,3 1 0 ,2
M e m b r e s d u C lu b d e P a r is ( h o r s C 2 D ) 2 8 3 1 2 9 3 3 4 1 4 6 0 ,7 0 ,3
P a y s n o n m e m b r e s d u C lu b d e P a r is 95 7 1 .0 5 3 1 .0 7 3 1 .1 4 7 1 .7 5 9 1 .7 2 0 2 4 ,6 9 ,9
A n g o la 14 5 14 1 12 7 1 1 7 1 1 3 1 1 3 1 ,6 0 ,7
C h in e 52 5 60 0 63 0 6 5 0 1 .2 7 7 1 .2 4 5 1 7 ,8 7 ,2
d o n t: p r ê t p o u r le b a r r a g e d e S o u a p it i 0 0 0 0 5 7 5 5 7 5 8 ,2 3 ,3
K o w e ït 7 3 8 3 7 7 7 8 7 5 7 6 1 ,1 0 ,4
L ib y e 4 2 4 2 4 2 4 2 5 2 5 2 0 ,8 0 ,3
A r a b ie s a o u d it e 7 5 9 0 10 1 1 0 6 1 0 4 1 0 3 1 ,5 0 ,6
A u tre s 9 6 9 6 9 6 1 5 4 1 3 9 1 3 2 1 ,9 0 ,8
C r é a n c ie r s c o m m e r c ia u x 5 9 6 2 6 1 1 0 4 2 4 6 2 9 1 4 ,2 1 ,7
IC B C 0 0 0 4 4 2 0 2 2 5 9 3 ,7 1 ,5
P o s t e s p o u r m é m o ir e
A r r ié r é s e x t é r ie u r s 14 7 15 0 14 9 1 4 9 1 6 4 1 5 9 2 ,3 0 ,9
1/
S o ld e C 2 D 11 2 10 4 7 6 4 7 5 1 4 7
G N F p o u r u n d o lla r : t a u x o ffic ie l ( fin d e p é r io d e ) 9 .2 2 5 9 .0 0 6 9 .0 8 5 9 .4 0 1 9 .9 9 0 9 .1 1 4
5. Les avances de la banque centrale ont diminué en 2021, mais les arriérés intérieurs ont
augmenté. En 2021, l’encours de la dette en bons du Trésor a été ramené à 5,5 % du PIB contre
6,9 % en 2020, dont 87 % composés d’instruments à court terme. L’encours des avances à court
terme et celui des obligations à long terme à la banque centrale ont reculé respectivement à
0,8 % et 5,5 % du PIB (contre 2,5 % et 7,6 % respectivement en 2020), mais aux dépens d’une nette
accumulation d’arriérés intérieurs. Les arriérés auprès de fournisseurs accumulés sur la période
1982-2013 audités et validés ainsi que les arriérés intérieurs accumulés depuis ont été inclus dans le
scénario de référence, correspondant à un stock d’arriérés intérieurs d’au moins 2,9 % du PIB à fin
2021, le stock réel faisant l’objet d’un audit en cours pour la période 2014-2020, avec le risque d’une
augmentation de l’encours de la dette dans les années suivantes (comme il est mentionné dans le
test des passifs conditionnels au paragraphe 2). À l’issue de l’audit, l’auditeur recommandera une
stratégie de remboursement aux autorités. Pour les services du FMI, ces arriérés reflètent des
contraintes de capacité et, plus récemment, des gels de comptes liés au coup d’État, plutôt que des
problèmes de solvabilité ou de liquidité.
6. Les arriérés extérieurs à fin 2021 précèdent le point d’achèvement dans le cadre de
l’initiative PPTE de 2012 et sont dus à des créanciers bilatéraux officiels non membres du Club
de Paris (98,6 millions de dollars) et à des créanciers commerciaux (60,5 millions de dollars).
Ces arriérés continuent d’être ignorés dans le cadre de la politique du FMI sur les arriérés, dans la
mesure où l’accord sous-jacent avec le Club de Paris est suffisamment représentatif et où les
autorités font tout ce qui est en leur pouvoir pour les rembourser. S’agissant des arriérés extérieurs
de la Guinée envers des créanciers privés, les autorités poursuivent leurs efforts de bonne foi pour
parvenir à un accord de collaboration.
7. Les allègements du service de la dette consentis par le FMI et le Club de Paris en lien
avec la pandémie sont inclus. Les autorités ont reçu environ 69,2 millions de DTS au titre de
l’allégement du service de la dette consenti par le FMI en vertu du fonds fiduciaire d’assistance et
de riposte aux catastrophes afin d’assurer le service de la dette envers le FMI pendant la période
courant du 14 avril 2020 au 13 avril 2022. Sur ce montant total de dons, la présente AVD incorpore
les 22 millions de dollars reçus par les autorités en 2022 pour réduire les paiements au titre du
service de la dette envers le FMI. Les autorités ont également bénéficié de l’Initiative de suspension
du service de la dette (ISSD), soutenue par le G20 et le Club de Paris ; 89 millions de dollars au titre
du service de la dette venant à échéance à compter de 2020-21 ont été rééchelonnés sur la période
2022-25 en vertu de l’ISSD. Plus de la moitié de ces sommes correspond au rééchelonnement de
prêts au titre du C2D, qui ne sont pas pris en compte dans l’AVD (tableau 2, note 1).
8. L’allocation de DTS a été convertie et partiellement utilisée en 2022. Les autorités ont
converti leur allocation de DTS de 284,5 millions de dollars en dollars en janvier 2022, l’actif et le
passif ayant été tous deux vendus à l’État. De ce fait, les DTS sont inscrits au compte de patrimoine
de l’administration publique et entrent dans le périmètre de l’AVD7 . La dette extérieure due au FMI
a ainsi augmenté de 284,5 millions de dollars en 2022 (tableau 4) et la position nette de la Guinée
en DTS étant négative, son obligation nette au titre des intérêts est prise en compte dans les futures
charges d’intérêts et incorporée dans la valeur actualisée de la dette dans l’AVD. Les autorités
utilisent l’allocation de DTS pour des dépenses d’infrastructures ainsi que pour le remboursement
des avances de la banque centrale et de certains arriérés budgétaires de 2021. 8
La croissance du PIB réel est estimée à 4,3 % en 2021 et à 4,7 % en 2022 (tableau 3). Ces
chiffres tiennent compte de l’impact de la guerre en Ukraine et du choc consécutif sur les prix
qui a frappé la Guinée par de multiples canaux, ralentissant la reprise déjà fragile du secteur non
minier après la COVID-19. La croissance devrait rester vigoureuse à moyen terme, grâce à la
capacité de production accrue et aux investissements en cours dans de nouvelles mines, outre la
forte demande chinoise de bauxite. La croissance de la production d’or artisanal devrait rester
élevée jusqu’en 2024 avant de converger vers un taux à long terme d’environ 5 %, parallèlement
à la modération des prix mondiaux de l’or. Le secteur non minier devrait en outre se redresser
7 « Guidance Note for Fund Staff on the Treatment and Use of SDR Allocations », FMI, août 2021, para. 39
8Sur le stock d’arriérés intérieurs de 2,9 % du PIB à fin 2021, les autorités ont payé 1,2 % du PIB en utilisant une
partie de l’allocation de DTS (297 milliards de GNF)). Elles consacrent le solde de l’allocation de DTS à des projets
d’investissement en infrastructures.
Inflation. L’inflation devrait rester supérieure à 12 % en 2022 avant d’être ramenée autour de
11,5 % en 2023, après quoi elle diminuera progressivement au-dessous de 10 % sous l’effet
conjugué de la stabilisation des répercussions de la guerre en Ukraine sur les prix des produits
de base et de la résorption des perturbations des chaînes d’approvisionnement liées à la COVID.
Solde budgétaire. Un déficit global de 1,3 % du PIB est attendu en 2022, suivi d’une nouvelle
dégradation à 2,3 % en 2023. Le déficit budgétaire primaire devrait s’établir à 1,5 % du PIB en
moyenne sur la période 2023-27, reflétant des niveaux d’investissement public plus modérés
que ce qui était prévu avant la pandémie. La poursuite des efforts de mobilisation des recettes,
comprenant une réforme des prix de transfert et la modernisation de l’administration fiscale,
devrait accroître progressivement les recettes fiscales d’environ 2,8 % du PIB sur la période
2022-279. Les dons ont diminué pour avoisiner 0,4 % du PIB en 2021, contre 1,2 % en 2020, en
raison d’une pause dans le soutien des partenaires du développement intervenue après le coup
d’État. Ils devraient encore reculer à 0,2 % du PIB en 2023, puis à environ 0,1 % du PIB à long
terme en raison de l’orientation vers des prêts à long terme dans l’enveloppe allouée à la
Guinée au titre de l’IDA-20 et de l’absence d’autres dons identifiés.
Le déficit extérieur courant hors intérêts (transferts compris) a été réduit à près de 2 % du PIB
en 2021 grâce à la vigueur des exportations. Il devrait se creuser à 6,7 % du PIB en moyenne sur
la période 2022-23, avant de chuter à 4,1 % en 2024 et 2,6 % en 2025. S’il est vrai que la vigueur
des IDE, notamment pour les infrastructures nécessaires à l’exploitation des gisements de
minerai de fer de Simandou, contribuera grandement au financement des déficits anticipés, la
dynamique de la balance des paiements apparaît délicate à court terme.
9 La politique de financement durable du développement de la Banque mondiale soutient les efforts déployés par le
gouvernement guinéen pour mettre en œuvre un système fiscal interconnecté et renforcer la détermination des prix
de transfert pour les taxes des sociétés minières. L’assistance technique du FMI soutient également ces efforts. Ce
travail améliorerait l’efficience et la transparence de la gestion des impôts, augmenterait les recettes et contribuerait
ainsi à la viabilité des finances publiques.
Secteur extérieur
Réserves disponibles brutes (en mois d’importations)2 2,4 2,5 2,5 3,0 2,9 2,7 2,5 2,4 2,7 3,0 0,3 0,0 -0,1 -0,3 0,1
Dette publique brute 43,3 42,9 42,5 41,9 38,1 40,4 34,9 35,3 36,9 36,9 -2,9 -8,0 -7,1 -5,0 -1,2
Sources : autorités guinéennes ; estimations des services du FMI et de la Banque mondiale.
10 L’emprunt pour la première tranche du projet hydroélectrique de Souapiti, de 575 millions de dollars, a été
décaissé fin 2020. Les autres décaissements devraient inclure 300 millions de dollars en 2023 et 300 millions de
dollars en 2024.
o Créanciers bilatéraux officiels. Après avoir diminué dans le sillage du coup d’État de
2021, les décaissements de prêts bilatéraux officiels devraient progresser dans les
prochaines années jusqu’à représenter 20 à 50 % des financements extérieurs en
2023-26. Les créanciers du Club de Paris devraient fournir environ 17 % des prêts
bilatéraux officiels, le reste venant de créanciers non membres du Club de Paris, y
compris les décaissements liés au projet de Souapiti.
Emprunts intérieurs. Au premier semestre 2022, l’État a continué de rembourser les avances de
la banque centrale et une fraction significative d’arriérés intérieurs vérifiés, et s’est efforcé
d’allonger les échéances de la dette publique intérieure12. À moyen terme, il devrait poursuivre
l’apurement progressif du stock total d’arriérés vérifiés, et le financement intérieur devrait être
composé majoritairement de dette à court terme (75 % de bons du Trésor), le reste étant
constitué d’obligations à moyen terme.
11 Le guichet « chocs alimentaires » répondrait à un besoin urgent de financement de la balance des paiements
associé à une situation d’insécurité alimentaire aiguë découlant des chocs mondiaux sur les prix des produits
alimentaires et des carburants qui ont diminué les réserves au cours des derniers mois. Selon le rapport mondial sur
les crises alimentaires (Global Report on Food Crises), la Guinée enregistre une crise alimentaire, avec plus de
1,2 million de personnes souffrant d’insécurité alimentaire aiguë.
12 En avril 2022, les autorités ont émis leur première obligation à 5 ans.
10. Tous les outils de réalisme indiquent que les prévisions des services du FMI sont
réalistes. Premièrement, la contribution des flux générateurs de dette à l’évolution des ratios de dette
publique et de dette extérieure devrait rester similaire à ce qu’elle était au cours des cinq dernières
années. S’agissant de la dette extérieure (graphique 3, plage supérieure), le surfinancement du compte
courant par les IDE devrait contribuer à un nouveau recul de la dette, mais cette prévision se fonde sur
l’augmentation appréciable des flux d’IDE qui est attendue dans le cadre du projet d’exploitation du
minerai de fer à Simandou (qui comprend également une voie ferrée et un port), et elle est
compensée par un important résiduel générateur de dette, qui, selon l’interprétation des services du
FMI, représente au moins en partie une accumulation privée d’actifs extérieurs (pour lesquels il
n’existe pas de données disponibles). S’agissant de la dette publique globale (graphique 3, plage
inférieure), les prévisions des services du FMI relatives aux flux générateurs de dette sont plus
prudentes que par le passé13. Deuxièmement, le solde budgétaire prévisionnel sur trois ans se situe
bien à l’intérieur des ajustements plus prudents observés dans les PFR (graphique 4, plage supérieure
gauche). Troisièmement, bien
que ces hypothèses Tableau 5. Guinée : décomposition de la dette publique et du
budgétaires à elles seules service de la dette par créancier, 2021–231,2
n’expliquent pas le (fin de période ; en millions de dollars, sauf indication contraire)
Encours de la dette (fin de période) Service de la dette
D ette intérieure 2.612 37,39 15,09 257,07 259,91 207,99 0,02 0,02 0,01
13 Pour la dette extérieure comme pour la dette publique, les ratios de dette prévisionnels sont inférieurs à ce qui est
envisagé dans l’AVD de la Guinée de 2017, car les financements extérieurs effectifs – en particulier les prêts-projets –
se sont avérés inférieurs aux prévisions initiales des autorités, et ce facteur s’est combiné avec une croissance plus
forte du PIB nominal et l’appréciation de la monnaie.
14 Une visite de suivi de l’évaluation PIMA doublée d’une mission conjointe climat-PIMA est prévue en février 2023.
12. Outre les tests de résistance standards impliquant des chocs sur le PIB, la monnaie et
les conditions de financement, deux tests de résistance adaptés sont réalisés : i) le test de
résistance des passifs conditionnels décrit au paragraphe 2 (tableau 1), adapté pour tenir compte du
stock de PPP de la Guinée selon l’évaluation PIMA de 2018 et des risques liés à l(augmentation
potentielle du stock d’arriérés à l’issue de l’audit, et ii) le choc standard sur les prix des produits de
base, consistant en une chute de 31 % des cours des métaux et de 19 % du prix des minerais,
adapté au fait que la bauxite et l’or sont les deux premiers produits d’exportation de la Guinée.
13. La Guinée présente un risque modéré de surendettement extérieur, avec une certaine
marge d’absorption des chocs (tableau 7, graphique 1 et graphique 5). Dans le scénario de
référence, tous les ratios d’endettement extérieur restent au-dessus des seuils sensibles à l’action
des pouvoirs publics. Il est considéré que la Guinée dispose d’une certaine marge d’absorption des
chocs. La dynamique de la dette extérieure à moyen terme est globalement conforme à celle de
l’AVD de juillet 2021. La valeur actualisée du ratio dette extérieure/PIB devrait rester voisine de
19-20 % du PIB tout au long de l’horizon de prévision. Les ratios de liquidité devraient rester bien
au-dessous des seuils sensibles à l’action des pouvoirs publics (comme dans l’AVD de juillet 2021).
14. Selon divers tests de résistance, et selon un autre scénario reposant sur les indicateurs
historiques, plusieurs indicateurs de la dette extérieure franchissent leurs seuils sur l’horizon
de prévision (tableau 9, graphique 1). Les résultats montrent que face à la plupart de ces chocs, la
Guinée pourrait franchir les seuils de dette extérieure, notamment le ratio dette/PIB, les chocs sur
les exportations étant les plus néfastes, suivis d’un choc sur le PIB combiné à une dépréciation. Face
au choc le plus extrême, qui impliquerait un choc sur les exportations, la valeur actualisée du ratio
dette/PIB dépasserait 60 %, tandis que le ratio dette/exportations bondirait à plus de 300. Les ratios
de liquidité enregistreraient eux aussi une forte augmentation. Les ratios de dette dépassent les
seuils dans les scénarios historiques, excepté pour le ratio service de la dette/exportations15.
B. Dette publique
15. Le risque de surendettement public de la Guinée est jugé modéré lui aussi. Dans le
scénario de référence, la valeur actualisée du ratio dette publique totale/PIB reste inférieure au
repère de 35 % du PIB (tableau 816 et graphique 2). La valeur actualisée du ratio dette publique
totale/PIB a culminé à 37,7 % du PIB en 2021, mais elle devrait être ramenée à 32,1 % du PIB en
2022. Elle devrait ensuite légèrement augmenter pour atteindre 33,8 % en 2031 avant de chuter au-
dessous de 30 % du PIB à long terme. Dans plusieurs des tests de résistance examinés plus haut, la
valeur actualisée de la dette publique globale franchit le seuil de 35 % du PIB, le choc le plus néfaste
étant ici encore un choc sur les exportations, suivi d’un dérapage budgétaire et d’un choc sur les
prix des produits de base (tableau 10). La dynamique de la dette publique est généralement plus
favorable dans les scénarios historiques, car les prévisions du scénario de référence sont plus
prudentes, notamment en ce qui concerne le solde primaire.
15 Les scénarios historiques pour la dette extérieure reflètent d’importants déficits historiques du compte courant en
17. La capacité de la Guinée à rembourser le FMI est adéquate et étayée par ses solides
antécédents en matière de respect de ses obligations à l’égard du FMI. L’encours des
obligations à l’égard du FMI s’élève à 357 millions de DTS (environ 1,8 % du PIB). Les politiques
macroéconomique, budgétaire et financière prudentes recommandées par les services du FMI,
consistant notamment à maximiser le recours aux financements concessionnels, contribueraient à
réduire le risque relatif à la capacité de remboursement.
GUINÉE
Tableau 7. Guinée : cadre de viabilité de la dette extérieure, scénario de référence, 2019–42
(en pourcentage du PIB, sauf indication contraire)
FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL
Dette extérieure (nominale) 1/ 20,0 27,9 22,8 21,2 21,9 22,9 23,0 23,2 23,4 22,9 15,1 20,4 22,9 Définition de la dette extérieure/intérieure Sur la base de la monnaie
dont : contractée ou garantie par l’État (CGE) 20,0 27,9 22,8 21,2 21,9 22,9 23,0 23,2 23,4 22,9 15,1 20,4 22,9
Existe-t-il une grande différence entre les deux
Non
critères ?
Variation de la dette extérieure 0,6 7,9 -5,0 -1,6 0,7 1,0 0,1 0,1 0,2 -0,4 -1,2
Flux générateurs d’endettement net recensés -1,3 5,5 -11,8 -3,9 -3,6 -5,6 -7,9 -7,6 -6,7 -7,1 -6,5 3,5 -6,5
Déficit courant hors intérêts 15,4 16,0 1,9 6,9 6,4 4,1 2,6 2,1 1,5 1,3 2,4 14,7 2,7
Déficit de la balance des biens et services 12,0 7,9 -9,3 -1,8 -2,3 -4,2 -7,0 -7,5 -7,8 -7,6 -6,8 11,0 -6,3
Exportations 30,1 63,5 63,5 46,0 42,2 40,6 40,1 40,1 40,1 40,1 40,0
Accumulation de dette
Importations 42,0 71,3 54,2 44,2 39,9 36,4 33,1 32,5 32,2 32,5 33,2
3,0 40
Transferts courants nets (négatifs = entrées) -0,7 -2,0 -2,6 -2,5 -2,3 -2,2 -2,1 -2,0 -1,9 -1,5 -0,9 -1,9 -1,9
dont : officiels -0,2 -0,7 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 35
Autres flux extérieurs courants (négatifs = entrées nettes) 4,1 10,1 13,8 11,2 11,0 10,5 11,6 11,6 11,2 10,3 10,1 5,5 10,8 2,5
IDE nets (négatifs = entrées) -14,5 -9,6 -10,5 -10,4 -9,3 -8,9 -9,6 -9,0 -7,5 -7,5 -7,5 -9,5 -8,4 30
Dynamique endogène de la dette 2/ -2,1 -0,9 -3,2 -0,3 -0,7 -0,8 -0,8 -0,7 -0,7 -0,9 -1,4 2,0
Contribution du taux d’intérêt nominal 0,2 0,2 0,2 0,5 0,3 0,4 0,4 0,4 0,4 0,1 -0,6 25
Contribution de la croissance du PIB réel -1,0 -0,9 -1,0 -0,8 -1,1 -1,2 -1,2 -1,2 -1,2 -1,1 -0,8
1,5 20
Contribution des variations de prix et de taux de change -1,3 -0,1 -2,4 ... ... ... ... ... ... ... ...
Résiduel 3/ 1,8 2,4 6,8 2,3 4,3 6,6 8,0 7,8 6,9 6,7 5,3 -6,2 6,5 15
dont : financement exceptionnel 0,0 -0,3 -0,2 -0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 1,0
10
Indicateurs de viabilité 0,5
5
VA de la dette extérieure CGE/PIB ... ... 21,6 18,4 18,4 19,0 19,1 19,2 19,3 19,6 19,0
VA de la dette extérieure CGE/exportations ... ... 34,0 39,9 43,7 46,9 47,6 47,9 48,2 49,0 47,5 0,0 0
Service de la dette CGE/exportations 1,5 1,2 0,6 2,3 3,0 3,2 3,3 3,5 3,5 3,8 4,5 2022 2024 2026 2028 2030 2032
Service de la dette CGE/recettes 3,2 6,0 3,0 8,3 9,8 9,5 9,0 9,4 9,3 9,8 11,0
Besoin brut en financement extérieur (en milliards de dollars) 0,2 1,0 -1,3 -0,5 -0,4 -0,9 -1,6 -1,6 -1,4 -2,1 -2,9 Accumulation de dette
Financement équivalent don (% du PIB)
Principales hypothèses macroéconomiques
Elément don des nouveaux emprunts (%, éch. dr.)
Croissance du PIB réel (en pourcentage) 5,6 4,9 4,3 4,7 5,6 5,8 5,6 5,5 5,4 5,0 5,0 6,0 5,3
Déflateur du PIB en dollars (variation en pourcentage) 7,3 0,5 9,3 25,7 6,2 2,1 1,6 1,2 1,8 2,0 2,0 3,2 4,4
Taux d’intérêt effectif (en pourcentage) 4/ 0,9 0,9 0,8 2,8 1,7 1,7 2,0 2,0 2,0 0,7 -4,0 1,1 1,7 Dette extérieure (en % du PIB)
Croissance des exportations de biens & services ($, en %) -1,0 122,6 14,1 -4,6 2,8 4,0 6,0 6,7 7,2 7,1 7,1 25,9 5,2 dont : contractée ou garantie par l'Etat dont : Souapiti
Croissance des importations de biens & services ($, en %) -5,7 79,0 -13,4 7,3 1,3 -1,5 -2,3 4,9 6,2 7,3 7,5 17,7 4,7 25
Élément dons des nouveaux emprunts du secteur public (en %) ... ... ... 37,8 26,4 27,7 28,3 29,2 28,3 22,0 19,7 ... 27,4
Recettes publiques (hors dons, en pourcentage du PIB) 14,0 12,8 13,0 12,6 12,8 13,7 14,6 14,9 15,3 15,6 16,1 13,8 14,6
20
Flux d'aide (en milliards de dollars) 5/ 0,1 0,2 0,1 0,4 0,1 0,2 0,2 0,2 0,3 0,2 0,2
Financement équivalent don (en pourcentage du PIB) 6/ ... ... ... 1,7 1,1 1,1 0,8 0,8 0,8 0,6 0,5 ... 0,9
Financement équivalent don (en % du financement extérieur) 6/ ... ... ... 46,1 29,8 31,0 30,6 31,3 30,2 24,2 22,1 ... 30,3 15
PIB nominal (milliards de dollars) 13 14 16 21 24 26 28 30 32 45 89
Croissance du PIB nominal en dollars 13,4 5,5 13,9 31,7 12,2 8,1 7,3 6,7 7,2 7,1 7,1 9,3 9,9
10
Postes pour mémoire :
VA de la dette extérieure 7/ ... ... 21,6 18,4 18,4 19,0 19,1 19,2 19,3 19,6 19,0
5
En pourcentage des exportations ... ... 34,0 39,9 43,7 46,9 47,6 47,9 48,2 49,0 47,5
Ratio service de la dette extérieure totale/exportations 1,5 1,2 0,6 2,3 3,0 3,2 3,3 3,5 3,5 3,8 4,5
VA de la dette extérieure CGE (milliards de dollars) 3,5 3,9 4,4 4,9 5,3 5,7 6,1 8,8 16,8 0
(VAt - VAt-1)/PIBt-1 (en pourcentage) 2,6 2,3 2,2 1,5 1,4 1,5 1,4 1,0 2022 2024 2026 2028 2030 2032
Déficit courant hors intérêts stabilisant le ratio d’endettement 14,8 8,1 7,0 8,5 5,7 3,1 2,5 2,0 1,3 1,7 3,6
2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2032 2042 Historiques Projections
Dette du secteur public 1/ 38,2 47,1 40,4 34,9 35,3 36,5 36,6 36,9 37,3 36,3 23,8 38,8 36,6
Dont : dette extérieure 20,0 27,9 22,8 21,2 21,9 22,9 23,0 23,2 23,4 22,9 15,1 20,4 22,9
Dont : libellée en monnaie nationale
Variation de la dette du secteur public -0,4 8,9 -6,7 -5,5 0,4 1,2 0,1 0,3 0,3 -0,6 -1,9
Flux générateurs d’endettement recensés -4,3 0,8 -7,1 -3,6 -0,6 0,2 0,2 0,5 0,5 -0,6 -1,8 -7,3 -0,3
Déficit primaire -0,2 2,4 1,2 0,5 1,5 1,6 1,4 1,5 1,6 0,9 0,2 -1,0 1,3
Recettes et dons 14,5 13,9 13,4 13,1 13,0 13,9 14,7 15,0 15,3 15,7 16,2 17,7 14,8
dont : dons 0,5 1,2 0,4 0,5 0,2 0,2 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
Dépenses primaires (hors intérêts) 14,3 16,3 14,6 13,5 14,5 15,5 16,1 16,5 17,0 16,6 16,4 16,7 16,0
Dynamique automatique de la dette -4,1 -1,5 -8,2 -4,0 -2,1 -1,4 -1,2 -1,1 -1,1 -1,5 -2,0
Contribution de l’écart taux d’intérêt/croissance -3,5 -2,0 -4,4 -4,0 -2,1 -1,4 -1,2 -1,1 -1,1 -1,5 -2,0
dont : contribution du taux d’intérêt réel moyen -1,4 -0,3 -2,5 -2,2 -0,3 0,5 0,8 0,8 0,7 0,2 -0,8
dont : contribution de la croissance du PIB réel -2,1 -1,8 -1,9 -1,8 -1,9 -1,9 -1,9 -1,9 -1,9 -1,7 -1,2
Contribution de la dépréciation du taux de change réel -0,7 0,5 -3,8 ... ... ... ... ... ... ... ...
Autres flux générateurs d’endettement recensés 0,0 0,0 0,0 -0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 -2,7 0,0
Produit des privatisations (négatif) 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Comptabilisation des passifs conditionnels (par ex., recapitalisation bancaire) 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Allégement de la dette (initiative PPTE et autres) 0,0 0,0 0,0 -0,1 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Autres flux générateurs ou réducteurs d’endettement (veuillez préciser) 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Risque résiduel 3,9 8,1 0,3 -1,8 1,0 1,1 -0,1 -0,2 -0,1 0,0 -0,1 5,5 0,0
ndicateurs de viabilité
Ratio VA de la dette publique/PIB 2/ ... ... 37,7 32,1 32,4 33,3 33,3 33,5 33,7 33,6 28,2
Ratio VA de la dette publique/recettes et dons … ... 280,7 245,9 249,6 239,5 227,3 223,6 220,2 213,9 173,9
Ratio service de la dette/recettes et dons 3/ 74,2 81,2 79,1 80,6 67,6 74,2 75,6 77,5 78,1 70,6 45,6
FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL
Besoin brut de financement 4/ 10,6 13,7 11,8 10,9 11,5 13,0 12,5 13,1 13,6 12,0 7,6
GUINÉE
15
GUINÉE
80 350
70 300
60
250
50
200
40
150
30
20 100
10 50
Choc le plus extrême : exportations Choc le plus extrême : exportations
0 0
2022 2024 2026 2028 2030 2032 2022 2024 2026 2028 2030 2032
14 20
12
15
10
8
10
6
4
5
2
Choc le plus extrême : exportations Choc le plus extrême : exportations
0 0
2022 2024 2026 2028 2030 2032 2022 2024 2026 2028 2030 2032
Hypothèses d’emprunt sur les besoins de financement supplémentaires issues des tests de
Adaptation des paramètres par défaut résistance*
Paramètres
Ampleur Interactions Par défaut
personnalisés
60
50
40
30
20
Choc le plus extrême : Exportations
10
0
2022 2024 2026 2028 2030 2032
450
120
400
350 100
300
80
250
60
200
150 40
100
Choc le plus extrême : exportations 20 Choc le plus extrême : solde primaire
50
0 0
2022 2024 2026 2028 2030 2032 2022 2024 2026 2028 2030 2032
Hypothèses d’emprunt sur les besoins de financement supplémentaires issues des Par défaut Paramètres
tests de résistance* personnalisés
Part de la dette marginale
Dette extérieure CGE à moyen et long terme 23% 23%
Dette intérieure à moyen et long terme 21% 21%
Dette intérieure à court terme 56% 56%
Modalités de la dette marginale
Dette extérieure à MLT
Taux d’intérêt nominal moyen des nouveaux emprunts en dollars 2,5% 2,5%
Échéance moyenne (y compris différé d’amortissement) 25 25
Différé d’amortissement moyen 10 10
Dette intérieure à moyen et long terme
Taux d’intérêt réel moyen des nouveaux emprunts 2,1% 2,1%
Échéance moyenne (y compris différé d’amortissement) 2 2
Différé d’amortissement moyen 1 1
Dette intérieure à court terme
Taux d’intérêt réel moyen -0,2% -0,2%
* Note : dans ce modèle, le financement intérieur couvre les besoins de financement supplémentaires résultant des chocs dans
les tests de résistance relevant de l’AVD publique. Par défaut, les modalités de la dette marginale sont fondées sur les projections
de référence pour une période de 10 ans.
Ratio VA de la dette/PIB
Scénario de référence 18 18 19 19 19 19 19 19 19 20 20
A. Autres scénarios
A1. Principales variables à leur moyenne historique en 2022-2032 2/ 18 24 32 39 47 53 59 65 71 76 81
0 #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A
B. Tests paramétrés
B1. Croissance du PIB réel 18 19 21 21 21 21 21 21 21 21 21
B2. Solde primaire 18 20 24 25 26 26 26 27 27 27 27
B3. Exportations 18 35 62 60 60 59 58 57 56 55 55
B4. Autres flux 3/ 18 24 30 30 30 29 29 29 29 29 28
B5. Dépréciation 18 23 23 23 23 23 23 24 24 24 24
B6. Combinaison de B1-B5 18 31 35 35 35 34 34 34 33 33 33
Seuil 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30 30
Ratio VA de la dette/exportations
Scénario de référence 40 44 47 48 48 48 48 48 48 49 49
A. Autres scénarios
A1. Principales variables à leur moyenne historique en 2022-2032 2/ 40 58 78 98 116 132 147 162 176 190 202
0 40 50 58 64 68 71 73 75 76 78 78
B. Tests paramétrés
B1. Croissance du PIB réel 40 44 47 48 48 48 48 48 48 49 49
B2. Solde primaire 40 46 59 62 64 66 66 67 67 68 68
B3. Exportations 40 120 334 332 328 323 317 312 308 304 300
B4. Autres flux 3/ 40 57 74 74 74 73 72 72 71 71 71
B5. Dépréciation 40 44 46 46 47 47 47 47 47 48 48
B6. Combinaison de B1-B5 40 83 77 121 120 119 118 117 116 116 115
Seuil 140 140 140 140 140 140 140 140 140 140 140
Scénario de référence 2 3 3 3 4 4 4 4 3 4 4
A. Autres scénarios
A1. Principales variables à leur moyenne historique en 2022-2032 2/ 2 3 4 4 5 6 6 7 7 7 8
0 2 3 4 4 4 5 5 5 5 5 5
B. Tests paramétrés
B1. Croissance du PIB réel 2 3 3 3 4 4 4 4 3 4 4
B2. Solde primaire 2 3 3 4 4 4 5 4 4 4 5
B3. Exportations 2 5 12 16 16 16 17 16 15 15 16
B4. Autres flux 3/ 2 3 4 4 4 4 5 4 4 4 4
B5. Dépréciation 2 3 3 3 3 3 4 4 3 4 4
B6. Combinaison de B1-B5 2 4 6 7 7 7 7 7 7 7 7
Seuil 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
A. Autres scénarios
A1. Principales variables à leur moyenne historique en 2022-2032 2/ 8 10 11 12 13 15 16 17 18 18 20
0 8 10 11 11 12 12 14 14 13 13 14
B. Tests paramétrés
B1. Croissance du PIB réel 8 10 10 10 10 10 11 11 10 10 11
B2. Solde primaire 8 10 10 11 11 11 12 12 11 11 12
B3. Exportations 8 11 15 20 20 19 20 19 18 17 18
B4. Autres flux 3/ 8 10 11 11 12 11 12 12 11 11 11
B5. Dépréciation 8 12 12 11 12 11 13 12 11 11 12
B6. Combinaison de B1-B5 8 11 13 13 14 13 14 13 13 12 13
Seuil 14 14 14 14 14 14 14 14 14 14 14
Ratio VA de la dette/PIB
Scénario de référence 32 32 33 33 34 34 34 34 34 34 34
A. Autres scénarios
A1. Principales variables à leur moyenne historique en 2022-2032 2/ 32 32 32 30 29 27 25 24 22 21 20
0 #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A #N/A
B. Tests paramétrés
B1. Croissance du PIB réel 32 34 38 39 40 41 41 42 43 44 44
B2. Solde primaire 32 40 51 49 48 48 47 46 45 45 44
B3. Exportations 32 45 64 63 63 62 61 60 59 59 58
B4. Autres flux 3/ 32 38 45 44 44 44 44 43 43 43 42
B5. Dépréciation 32 35 35 34 33 32 31 30 29 28 27
B6. Combinaison de B1-B5 32 35 40 40 40 40 40 40 40 39 39
Ratio VA de la dette/recettes
Scénario de référence 246 250 239 227 224 220 220 219 218 217 214
A. Autres scénarios
A1. Principales variables à leur moyenne historique en 2022-2032 2/ 246 245 228 206 191 176 166 155 145 135 126
0 81 37 44 37 36 36 36 33 33 33 34
B. Tests paramétrés
B1. Croissance du PIB réel 246 265 272 263 264 265 270 273 276 279 280
B2. Solde primaire 246 311 364 337 324 311 306 299 294 288 282
B3. Exportations 246 345 462 431 417 404 399 391 384 377 369
B4. Autres flux 3/ 246 294 321 302 294 287 285 282 279 275 271
B5. Dépréciation 246 272 249 231 220 209 202 195 188 182 175
B6. Combinaison de B1-B5 246 269 285 270 265 260 259 257 255 253 249
Scénario de référence 81 68 74 76 77 78 79 75 73 71 71
A. Autres scénarios
A1. Principales variables à leur moyenne historique en 2022-2032 2/ 81 69 77 78 80 81 81 76 74 72 71
0 81 37 44 37 36 36 36 33 33 33 34
B. Tests paramétrés
B1. Croissance du PIB réel 81 70 80 82 88 92 96 94 94 94 95
B2. Solde primaire 81 68 104 130 123 114 109 99 93 89 86
B3. Exportations 81 68 77 82 84 84 84 80 78 76 75
B4. Autres flux 3/ 81 68 75 78 80 80 81 77 74 73 72
B5. Dépréciation 81 64 71 66 72 74 75 71 69 67 67
B6. Combinaison de B1-B5 81 66 77 80 82 83 84 80 78 76 75
GUINÉE
Graphique 3. Guinée : facteurs déterminants de la dynamique de la dette – scénario de référence – dette extérieure
FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL
Dette extérieure CGE nominale brute Flux générateurs de dette Variations inattendues de l’endettement 1/
(en pourcentage du PIB ; précédentes éditions de l’AVD) (en pourcentage du PIB) (5 dernières années, en pourcentage du PIB)
AVD actuelle
60
80 Résiduel 30
AVD précédente
Proj.
70 AVD 2017 40 Fourchette
20
interquartile (25-75)
Prix et taux de
60 change 20
10
50
Croissance du
PIB réel 0 0 Variation de la
40 dette CGE 3/
‐60 ‐30
0
Variation de la Variation Variations
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
2025
2026
2027
2028
2029
2030
2031
2032
dette CGE 3/ Contri bution des va riationsRépartition entre les PFR 2/
historique projetée à 5 ‐40 inattendues
sur 5 ans ans
Dette publique
Dette publique nominale brute Flux générateurs de dette Variations inattendues de l’endettement 1/
(en pourcentage du PIB ; précédentes éditions de l’AVD) (en pourcentage du PIB) (5 dernières années, en pourcentage du PIB)
Résiduel 40
AVD actuelle
AVD précédente Proj. 20
Fourchette
AVD 2017
80 Autres flux interquartile (25-
15 75)
générateurs de 20
70 dette
Dépréciation du 10
60 taux de change
réel
50 0 5
Croissance du PIB Variation de la
réel dette
40 0
30 Taux d'intérêt
‐20
réel ‐5
20
Déficit primaire ‐10
10 Médiane
‐40
0 Variation Variations ‐15
Variation de la
Contri bution des va riationsRépartition entre les PFR 2/
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
2025
2026
2027
2028
2029
2030
2031
2032
3/ Compte tenu du niveau relativement faible de la dette extérieure privée moyenne des pays à faible revenu, une variation en points de pourcentage de la dette extérieure contractée ou
garantie par l’État devrait s’expliquer en grande partie par les facteurs de l’équation de la dynamique de la dette extérieure.
GUINÉE
30 140
120
25
100
20
80
15
60
10
40
5
20
0 0
2022 2024 2026 2028 2030 2032 2022 2024 2026 2028 2030 2032
14
10
12
8 10
8
6
6
4
4
2 2
0
0
2022 2024 2026 2028 2030 2032
2022 2024 2026 2028 2030 2032
Une certaine
Seuil Référence Marge restreinte marge Marge importante
1/ Pour les seuils des ratios VA de la dette/PIB et VA de la dette/exportations, x est fixé à 20 % et y à 40 %. Pour les
seuils des ratios service de la dette/exportations et service de la dette/recettes, x est égal à 12 % et y à 35 %.
% de la quote-
Compte des ressources générales : Millions de DTS
part
Quote-part 214,20 100,00
Avoirs du FMI en monnaie nationale 187,35 87,47
% de
Département des DTS : Millions de DTS
l’allocation
Allocation cumulative nette 307,77 100,00
Avoirs 42,98 13,97
% de la quote-
Encours des achats et des prêts : Millions de DTS
part
Prêts FCR 117,81 55,00
Accords FEC 188,96 88,21
Montant tiré
Montant approuvé (en millions de
Type Date de l’accord Date d’expiration (en millions de DTS) DTS)
FEC 11 déc. 2017 10 déc. 2020 120,49 120,49
FEC 24 févr. 2012 7 nov. 2016 173,66 173,66
FEC1/ 21 déc. 2007 20 déc. 2010 69,62 24,48
1 Anciennement FRPC
Prêts directs :
Montant tiré
Date Date de Montant approuvé (en millions de
Type d’engagement décaissement (en millions de DTS) DTS)
FCR 19 juin 2020 23 juin 2020 107,10 107,10
FCR 26 sept. 2014 2 oct. 2014 26,78 26,78
(en millions de DTS ; sur la base de l’utilisation des ressources et des avoirs actuels en DTS) :
À échoir
2022 2023 2024 2025 2026
Principal 3,67 34,35 37,56 38,06 51,03
Commissions/intérêts 1,21 6,58 6,58 6,58 6,58
Total 4,88 40,93 44,14 44,63 57,6
1 Lorsqu’un pays membre a des obligations financières impayées pendant plus de trois mois, le montant de ces
correspond aux intérêts courus sur le montant engagé au point de décision mais non décaissé pendant la période
transitoire.
Le 4 février 2015, le fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes (fonds fiduciaire ARC) a remplacé le
fonds fiduciaire d’allégement de la dette après une catastrophe (ADAC).
Point de décision : point auquel le FMI et la Banque mondiale déterminent si un pays est admissible à une aide au
titre de l’initiative PPTE et décident du montant d’aide à engager.
Aide intérimaire : montant décaissé en faveur d'un pays entre le point de décision et le point d’achèvement, à
concurrence de 20 % par an et de 60 % au total de l’aide engagée au point de décision (ou 25 % et 75 %,
respectivement, dans des circonstances exceptionnelles).
Point d’achèvement : point auquel un pays reçoit le reliquat de l’aide engagée au point de décision, ainsi qu’un
complément au titre des revenus d’intérêts, tel que défini à la note 2 ci-dessus. La date du point d’achèvement dépend
de l’application de réformes structurelles clés préalablement convenues (c’est-à-dire du point d’achèvement flottant).
La dernière évaluation des sauvegardes s’est achevée en avril 2021. Les progrès réalisés dans la mise
en œuvre des recommandations précédentes en matière de sauvegardes ont été lents, en partie à
cause des perturbations liées au coup d’État. Seules quatre des 18 recommandations ont été mises
en œuvre à ce jour. Les services du FMI continueront d’accompagner la BCRG pour donner suite aux
recommandations restantes. Un récent exercice de restructuration à l’échelle de la banque devrait
accélérer la mise en œuvre des ces dernières. La priorité devrait également être accordée au
règlement du différend avec la société belge Affinor, qui affine une partie des réserves
internationales d’or de la BCRG.
Régime de change
Le régime de change de jure de la Guinée est le flottement dirigé, mais son régime de change de
facto est considéré comme un régime de parité mobile car plus d’informations sont nécessaires pour
modifier cette classification de facto. Le régime de change donne lieu à une pratique de taux de
change multiples, car le taux de référence est susceptible de s’écarter de plus de 2 % des taux
d’achat et de vente des banques commerciales sur un jour donné. La BCRG organise des
adjudications pour acheter (ou vendre) des devises lorsque le taux du marché est inférieur (ou
supérieur) à 0,25% de sa moyenne mobile à 5 jours. La BCRG publie régulièrement des données sur
les interventions sur le marché des changes.
Le conseil d’administration a achevé les dernières consultations au titre de l’article IV le 21 juin 2021.
Mme Clara Mira est cheffe de mission du FMI pour la Guinée depuis août 2020. M. Salifou Issoufou
est le représentant résident du FMI depuis juin 2019.
Banque mondiale :
https://www.banquemondiale.org/fr/country/guinea
QUESTIONS STATISTIQUES
(au 9 novembre 2022)
statistiques. Les services du FMI encouragent la Banque centrale à améliorer la qualité des statistiques de la balance des
paiements, notamment en ce qui concerne les importations, le compte d'opérations financières et le secteur de l'or
artisanal. Une mission d’assistance technique menée du 15 au 26 mars 2021 a permis d'examiner la cohérence entre les
données sur les importations de biens transmises au département Afrique et celles publiées par les autorités, et de se
pencher sur l’augmentation récente des exportations d'or. Elle a également permis d'évaluer l'intégration des données
sur les investissements directs dans la balance des paiements et les sources de ces données, en tenant compte des
transactions complexes relatives à la construction de la centrale hydroélectrique de Souapiti par une entreprise chinoise.
Les données douanières sur les exportations d'or sont fiables, même s'il faudrait s'assurer de l'origine de l'or exporté. En
outre, l'Institut national de la statistique (INS) a lancé une enquête sur l’or artisanal afin de mieux évaluer le volume de la
production nationale. Les exploitants d'or devraient également fournir des renseignements sur l'utilisation du produit
des exportations d'or. Le ministère de l'Économie et des Finances doit mettre à la disposition des statisticiens de la
balance des paiements et de la position extérieure globale la chronologie et les détails de toutes les transactions, ainsi
que les positions découlant de la mise en œuvre de l'accord de prêt pour la construction du barrage de Souapiti.
II. Qualité des données et normes correspondantes
La Guinée participe au système général de diffusion des Aucune donnée relevant du rapport sur l’observation
données amélioré (SGDD-a) et publie des données sur sa page des normes et codes (RONC) n’est disponible.
nationale récapitualtive des données depuis septembre 2019.
Le 22 décembre 2022
Introduction
Politique budgétaire
8. Les résultats fiscaux ont, dans l’ensemble, été satisfaisants tout au long de
l’année 2022, en raison d’un fort recouvrement dans le secteur minier. Les autorités sont
déterminées à passer en revue les contrats miniers existants, à rationaliser les
exonérations fiscales et à veiller à ce que les prix de transfert reflètent équitablement les
3
prix concurrentiels. Dans cette optique, les autorités ont signé, en juillet 2022, un décret
limitant les transferts de bénéfices résultant de prix de transfert erronés dans l’industrie
de la bauxite. Elles poursuivent leur travail avec le FMI et d’autres partenaires afin de
renforcer leurs capacités sur ces enjeux et de réduire l’écart disproportionné entre la
production minière et les recettes recouvrées dans ce secteur. Dans le secteur non minier,
l’administration des recettes et le respect des obligations fiscales se sont sensiblement
améliorés grâce à la numérisation des déclarations de revenus et la mise en place du
numéro d’immatriculation fiscale. De plus, en juin 2022, le prix des produits pétroliers a
été augmenté de 20 % pour tenir compte de l’évolution des cours internationaux du
pétrole et empêcher une augmentation excessive des coûts liés aux subventions.
10. Pour 2022, le déficit budgétaire global devrait s’établir à 1,3 % du PIB, soit un
peu moins que celui de 2021. Les autorités s’engagent à maintenir le déficit budgétaire
sur une trajectoire viable, tout en tenant compte des besoins en matière de secours
d’urgence et de développement.
11. De concert avec l’assistance technique du FMI, les efforts s’intensifient pour
renforcer la capacité de gestion des finances publiques et de la dette. Les principaux
domaines de réforme comprennent des mesures destinées à améliorer l’efficacité des
investissements et à renforcer la gestion de l’émission de dette intérieure ainsi que les
pratiques de comptabilisation et d’apurement des arriérés.
12. Les autorités que nous représentons se félicitent de l’évaluation par les
services du FMI dans l’analyse de viabilité de la dette (AVD) selon laquelle la
Guinée est exposée à un risque global modéré de surendettement. Pour l’avenir, elles
s’engagent à recourir principalement à des financements concessionnels afin de maintenir
la dette sur une trajectoire viable. Néanmoins, elles déplorent la rareté de tels
financements, alors que les besoins en matière de développement en Guinée demeurent
considérables.
4
13. Les pressions à la hausse sur les prix, imputables à l’augmentation des cours
internationaux des denrées alimentaires et du pétrole, ont été contrebalancées par
l’appréciation du franc guinéen et l’orientation suffisamment stricte de la politique
monétaire. En 2022, l’inflation est demeurée relativement contenue, s’établissant à
12,2 %. Les autorités ont lancé la première émission de titres de dette intérieure à moyen
terme pour élargir la part et allonger les échéances de cette catégorie d’emprunts publics
et pour développer les marchés financiers nationaux. Le secteur bancaire maintient sa
résilience et sa rentabilité après que la Banque centrale de la République de Guinée
(BCRG) a mis fin progressivement à l’assouplissement temporaire des mesures
prudentielles liées à la COVID-19. L’inclusion financière s’améliore également dans le
pays avec, notamment, la croissance continue de l’ouverture de comptes donnant accès à
des services d’argent mobile, à la fois dans les zones rurales et urbaines.
14. L’envolée des dépenses alimentaires et énergétiques obère les finances publiques
et les réserves de change de la Guinée, provoquant un creusement du déficit de la balance
des paiements en 2022. Selon toute attente, la balance des paiements de 2023 sera
également touchée par l’augmentation probable des importations de produits alimentaires
destinées à compenser les mauvaises récoltes, la couverture des importations par les
réserves devant baisser pour s’établir à 2,5 mois, contre 2,7 mois en 2021. En outre, la
BCRG a dû intervenir pour faciliter l’accès aux devises par la Société Nationale des
Pétroles (SONAP), seul importateur de combustibles en Guinée, afin d’éviter des
ruptures d’approvisionnement en combustibles. Pour constituer des marges de manœuvre
externes, la BCRG a, en janvier 2022, pris un arrêté exigeant la vente par les exportateurs
d’une part importante de leurs recettes en devises aux banques locales.
16. Malgré une conjoncture difficile, les autorités ont réagi de manière décisive et
rapide face à l’insécurité alimentaire croissante. L’inflation alimentaire accélérant,
elles ont adopté des mesures urgentes pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages,
notamment en supprimant les droits de douane sur les aliments de base (riz, huile
végétale, sucre et farine de blé) et en réduisant la TVA sur les importations de
combustibles. De plus, les autorités ont effectué des transferts en espèces aux ménages
les plus vulnérables au moyen de programmes ciblés déployés dans tout le pays par
l’Agence nationale pour l’inclusion économique et sociale (ANIES) avec l’aide des
compagnies de téléphone locales. L’État a également entrepris des mesures
supplémentaires destinées à maîtriser la hausse des prix de certains biens et services
essentiels, notamment les transports urbains et interurbains.
17. Afin de protéger la production agricole, les autorités ont maintenu les subventions
sur les engrais à hauteur de 50 % et ont obtenu un financement supplémentaire de la
Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) pour renforcer
l’appui au secteur. De même, les autorités sont en voie de conclure un accord de prêt avec
la Banque africaine de développement pour l’achat d’engrais supplémentaires et d’autres
intrants.
19. Les autorités que nous représentons continuent de prendre des mesures
destinées à favoriser la diversification économique et la transformation socio-
économique. À cet égard, elles renforcent les mesures permettant une mobilisation
accrue des recettes issues du secteur minier, y compris celles découlant du projet
d’exploitation du minerai de fer de Simandou, et elles exploitent les synergies qui
existent entre l’industrie minière et le reste de l’économie. Les pouvoirs publics invitent
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Conclusion
22. Les autorités guinéennes ont maintenu leur dynamique de réforme malgré une
conjoncture difficile. Elles ont déployé des efforts louables pour atténuer les effets de la
hausse des prix de la nourriture et de l’énergie sur la population. Une aide d’urgence du
FMI au titre du guichet de financement des ripostes aux chocs alimentaires constituerait
un levier supplémentaire de lutte contre l’insécurité alimentaire induite par les prix élevés
des aliments et des engrais. Il est en outre important de poursuivre le renforcement de la
politique budgétaire, qui contribuerait à la stabilité macroéconomique et donnerait un
élan supplémentaire à l’avancement des réformes structurelles. Compte tenu des vastes
besoins budgétaires des autorités et de leur engagement sans faille en faveur de la
stabilité macroéconomique et des réformes structurelles, nous apprécierions que les
administrateurs du FMI appuient la demande présentée par les autorités en vue d’obtenir
un soutien au titre du guichet « chocs alimentaires » de la facilité de crédit rapide.