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Rapport du FMI n° 19/393

BURKINA FASO
TROISIEME REVUE DE L'ACCORD AU TITRE DE LA
Décembre 2019 FACILITE ELARGIE DE CREDIT : COMMUNIQUE DE
PRESSE ET RAPPORT DES SERVICES DU FMI
Dans le cadre de la troisième revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit, les
documents suivants ont été publiés et figurent dans le présent dossier :

• Un communiqué de presse.

• Le rapport des services du FMI établi par une équipe des services du FMI en vue de
son examen par le conseil d’administration selon la procédure de défaut d’opposition.
Ce rapport a été établi à l’issue des entretiens qui ont pris fin le 6 novembre 2019 avec
les autorités burkinabè sur l’évolution et les politiques économiques du pays qui sous-
tendent l’accord conclu avec le FMI au titre de la facilité élargie de crédit. La rédaction
du rapport des services du FMI, qui repose sur les informations disponibles au
moment de ces entretiens, a été achevée le 5 décembre 2019.

• Une analyse de viabilité de la dette préparée par les services du FMI et de


l’Association internationale de développement.

Les documents énumérés ci-après ont été ou seront publiés séparément :

Lettre d’intention adressée par les autorités burkinabè au FMI*


Mémorandum de politique économique et financière des autorités burkinabè*
Protocole d’accord technique*

*Figure aussi dans le rapport des services du FMI

La politique de transparence du FMI autorise la suppression, dans les rapports des services
du FMI et autres documents publiés, d’informations délicates au regard des marchés et
d’informations qui divulgueraient de façon prématurée les intentions de politique
économique des autorités.

Ce document peut être obtenu sur demande à l’adresse suivante :

International Monetary Fund • Publication Services


PO Box 92780 • Washington, D.C. 20090
Téléphone : (202) 623-7430 • Télécopie : (202) 623-7201

© 20[xx] Fonds monétaire international


2

Courriel : publications@imf.org Site web : http://www.imf.org


Prix : 18 dollars l’exemplaire imprimé

Fonds monétaire international


Washington
Communiqué de presse n° 19/481 Fonds monétaire international
POUR DIFFUSION IMMÉDIATE Washington, D.C. 20431 USA
le 20 décembre 2019

Le conseil d’administration du FMI achève la troisième revue de l’accord en faveur du


Burkina Faso au titre de la facilité élargie de crédit et approuve un décaissement de
24,9 millions de dollars

 Les performances dans la mise en œuvre du programme appuyé par la facilité élargie de
crédit restent satisfaisantes.
 La croissance devrait se stabiliser à 6,0 % en 2019 et à moyen terme, mais les risques à la
baisse sont élevés, étant donné le contexte sécuritaire du pays.
 Le déficit budgétaire devrait rester ancré sur le plafond de 3 % du PIB fixé par l’Union
économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), tant en 2019 qu’en 2020.

Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé aujourd’hui la


troisième revue des performances du Burkina Faso dans le cadre du programme appuyé par
la facilité élargie de crédit (FEC) selon la procédure de défaut d’opposition 1. L’achèvement
de la revue permet de décaisser 18,6 millions de DTS (environ 24,9 millions de dollars), ce
qui porte le total des décaissements au titre de l’accord à 72,24 millions de DTS (environ
99,5 millions de dollars).

L’accord triennal au titre de la FEC en faveur du Burkina Faso a été approuvé le 14 mars
2018 (voir communiqué de presse n° 18/86) pour un montant équivalent à 108,36 millions de
DTS (environ 149,3 millions de dollars, ou 90 % de la quote-part du pays au moment de
l’approbation de l’accord). Le programme vise à créer un espace budgétaire pour les
dépenses prioritaires en accroissant les recettes, en maîtrisant les dépenses courantes et en
améliorant l’efficience de l’investissement public.

La mise en œuvre de la politique économique et des réformes dans le cadre du programme


appuyé par la FEC a été satisfaisante. Tous les critères de réalisation quantitatifs et objectifs
indicatifs pour fin juin 2019 ont été observés, de même que tous les repères structurels, à
l’exception d’un seul, jusqu’à fin novembre 2019.

En dépit des problèmes de sécurité, la croissance économique reste résiliente et devrait se


stabiliser à 6 % en 2019 et à moyen terme. L’inflation devrait être négative en 2019, du fait
de la déflation des prix des denrées alimentaires après les bonnes récoltes récentes, et

1
Le Conseil d’administration prend des décisions suivant la procédure dite du défaut d’opposition
lorsqu’il convient qu’une proposition peut être examinée sans une réunion formelle.
2

rebondir en 2020. Cependant, la crise sécuritaire représente un risque plus élevé pour les
perspectives de croissance et sur l’agenda de réforme des autorités.

La politique budgétaire devrait être ancrée, en 2019 et en 2020, sur le critère de convergence
de l'UEMOA, à savoir un plafond de 3 % du PIB pour le déficit budgétaire. En 2019,
l’exécution du budget a été globalement conforme aux objectifs du programme, en partie
grâce à des recettes non fiscales exceptionnelles. En 2020, la poursuite des efforts sur le plan
des recettes et des dépenses contribuera à partiellement compenser la réduction attendue des
recettes non fiscales exceptionnelles, afin de créer de l’espace budgétaire pour les
investissements publics critiques et les dépenses sociales et de sécurité. Les autorités sont
déterminées à redoubler d’efforts pour élargir l’assiette de l’impôt en continuant de simplifier
et d’informatiser le système fiscal, de mettre en place un compte unique du Trésor pour
améliorer la gestion de trésorerie, et de renforcer les capacités institutionnelles et la
coordination des reformes des finances publiques.

Les réformes visant à freiner la croissance de la masse salariale progressent dans certains
domaines, avec notamment la mise en œuvre de mesures transitoires de réduction du ratio de
la masse salariale par rapport aux recettes fiscales. À cet égard, les autorités s’engagent à ne
conclure aucun nouvel accord sur les salaires ou les indemnités en dehors du secteur de
sécurité qui augmenterait la masse salariale. Entre-temps, les travaux techniques sur le niveau
approprié de la rémunération dans le secteur public, ainsi que le dialogue avec les parties
prenantes seront accélérés afin dégager un consensus autour d’une réforme globale à moyen
terme.

Le mécanisme d’ajustement des prix des carburants sera mis en œuvre progressivement afin
de réduire la charge budgétaire des subventions aux carburants. Afin d’améliorer la capacité
de l’État à offrir une aide spécifique en temps voulu aux populations les plus vulnérables, les
autorités redoubleront d’effort pour rationaliser les programmes existants du dispositif de
sécurité sociale et améliorer le ciblage des bénéficiaires.

Il convient de mettre en œuvre des réformes structurelles plus larges afin d’accroître la
productivité et la compétitivité et de favoriser une croissance inclusive. A cet égard, les
autorités s’engagent à renforcer l’inclusion financière qui est importante pour réduire la
pauvreté et favoriser une croissance tirée par le secteur privé.
BURKINA FASO
TROISIÈME REVUE DE L’ACCORD AU TITRE DE LA FACILITÉ
5 décembre 2019 ÉLARGIE DE CRÉDIT

RÉSUMÉ

Contexte. La situation sécuritaire reste extrêmement délicate. Les autorités consacrent


davantage de ressources aux dépenses de sécurité et sollicitent une aide extérieure
supplémentaire pour endiguer la crise.

Perspectives et risques. La croissance économique est restée solide au premier


semestre de 2019 et devrait se stabiliser à 6 % en 2019 et à moyen terme. La baisse des
prix des denrées alimentaires après les récentes bonnes récoltes devrait maintenir
l’inflation à un niveau négatif fin 2019, avant un rebond en 2020. Les résultats
budgétaires au premier semestre de 2019 ont été globalement satisfaisants, même si
des recettes non fiscales exceptionnelles y ont contribué. Le programme de réformes de
la masse salariale a avancé sur certains points, dont les mesures de transition examinées
lors de la deuxième revue, mais le débat national sur les salaires dans le secteur public
n’a pas suffisamment progressé pour que l’ensemble du programme de réformes soit
adopté à court terme. Dans l’intervalle, les autorités se sont engagées à ne conclure
aucun nouvel accord salarial ou à n’accorder aucun nouvel avantage en dehors du
secteur de la sécurité. Les principaux risques qui pèsent sur le programme restent
inchangés, à savoir la montée des problèmes sécuritaires et de nouveaux conflits du
travail avant les élections de 2020.

Résultats et mesures du programme. Les résultats obtenus dans le cadre du


programme appuyé par la FEC demeurent satisfaisants. Tous les critères de réalisation à
fin juin 2019 ont été remplis. Tous les repères structurels jusqu’à fin novembre, à
l’exception d’un seul, ont été respectés.

Vues des services du FMI. Les services du FMI souscrivent à la demande par les
autorités du déblocage du quatrième décaissement en vertu de l’accord au titre de la
FEC pour un montant de 18,06 millions de DTS.
BURKINA FASO

Approuvé par Les entretiens se sont déroulés à Ouagadougou du 24 octobre au


Dominique Desruelle 6 novembre 2019. L’équipe des services du FMI était composée de
(département M. Ahokpossi (chef de mission), de M. Mpatswe et de M. Simione
Afrique) et Kevin (tous du département Afrique), de M. Gbohoui (département des
Fletcher (département finances publiques) et de M. Kass-Hanna (département de la
de la stratégie, des stratégie, des politiques et de l’évaluation). M. Jenkinson
politiques et de (représentant résident) et M. Ouattara (économiste local) ont
l’évaluation) apporté leur concours à la mission. M. Bah (bureau des
administrateurs) y a lui aussi participé. Mme Vibar et Mme
Ouedraogo (toutes du département Afrique) ont apporté leur aide
sur le plan administratif. L’équipe a rencontré M. Christophe Dabiré,
Premier ministre ; M. Lassané Kaboré, ministre de l’Économie, des
Finances et du Développement ; Mme Edith Clémence Yaka, ministre
déléguée au Budget ; M. Séni Mahamadou Ouédraogo, ministre de
la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale ; et
d’autres hauts représentants de l’État. La mission a aussi rencontré
M. Charles Luanga Ki-Zerbo, directeur national de la Banque centrale
des États de l’Afrique de l’Ouest ; et des partenaires au
développement.

TABLE DES MATIÈRES


CONTEXTE ET ÉVOLUTION RÉCENTE ___________________________________________________________ 4
A. Contexte _______________________________________________________________________________________ 4
B. Évolution récente_______________________________________________________________________________ 5

PERFORMANCE AU TITRE DE DE L’ACCORD FEC _______________________________________________ 6

PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES ET RISQUES____________________________________________________ 6

DISCUSSIONS DES POLITIQUES _________________________________________________________________ 7


A. Exécution du budget et perspectives ___________________________________________________________ 7
B. Accroître les recettes ___________________________________________________________________________ 9
C. Réforme des subventions à l’énergie __________________________________________________________ 10
D. Placer la masse salariale sur une trajectoire viable ____________________________________________ 11
E. Renforcer la discipline budgétaire et la gestion de trésorerie__________________________________ 12
F. Protection sociale et réduction de la pauvreté _________________________________________________ 13
G. Inclusion financière ___________________________________________________________________________ 13

SUIVI DU PROGRAMME ET AUTRES QUESTIONS ____________________________________________ 14

2 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

ÉVALUATION PAR LES SERVICES DU FMI ____________________________________________________ 15

GRAPHIQUES
1. Récents Développements l’économiques______________________________________________________ 17
2. Évolution des secteurs réel et extérieur ________________________________________________________ 18
3. Évolution des finances publiques ______________________________________________________________ 19

TABLEAUX
1. Principaux indicateurs économiques et financiers, 2016–24 ___________________________________ 20
2. Balance des paiements, 2016–24 ______________________________________________________________ 21
3. Situation monétaire, 2016–20 _________________________________________________________________ 22
4. Principaux indicateurs de solidité financière, 2012–2018 ______________________________________ 23
5a. Opérations consolidées de l’administration centrale, 2017–24 (milliards FCFA) ______________ 24
5b. Opérations consolidées de l’administration centrale, 2017–24 (en pourcentage du PIB) _____ 25
5c. Opérations consolidées de l’administration centrale, 2019 (milliards FCFA) __________________ 26
5d. Opérations consolidées de l’administration centrale, 2020 (milliards FCFA) __________________ 27
6. Besoins de financement extérieur, 2017–21 ___________________________________________________ 28
7. Calendrier des décaissements au titre de l’accord FEC triennal, 2018–20 ______________________ 29
8. Indicateurs de capacité à rembourser le FMI, 2017–33 ________________________________________ 30

ANNEXE
I. Matrice d’évaluation des risques _______________________________________________________________ 31

APPENDICE
I. Lettre d'Intention ______________________________________________________________________________ 32
Pièce jointe I. Memorandum de Politiques Économique et Financière d'Intention ____________ 35
Pièce jointe II. Protocole d'Accord Technique _________________________________________________ 63

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 3


BURKINA FASO

CONTEXTE ET ÉVOLUTION RÉCENTE


A. Contexte

1. La situation sécuritaire, sociale et politique du Burkina Faso demeure délicate. En juillet,


sur fond de menaces sécuritaires persistantes, les autorités ont étendu l’état d’urgence à plusieurs
régions administratives pour six mois supplémentaires 1. Face à la multiplication des incidents
sécuritaires, le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays a, selon des estimations,
augmenté de 267 000 au cours des trois mois clos en octobre pour atteindre 486 000. Sur le front
social, les négociations de longue date avec les syndicats portant sur les salaires dans le secteur
public ont repris en juillet, sous la houlette du Premier ministre Christophe Dabiré, mais le débat
national prévu sur la réforme des rémunérations dans le secteur public doit encore avoir lieu. Sur le
plan politique, des élections présidentielles et législatives sont programmées pour novembre 2020.

Graphique du texte 1. Burkina Faso : problèmes de sécurité, 2011–18

Terrorism in the Sahel Region, 2011- 2018 Social Unrest in the Sahel Region, 2011- 2018
(number of incidents) (number of incidents)
300 500
Burkina Faso
40 160
450
250 Mali
35 Burkina Faso 140
400
Niger Mali
350
200 G5 Sahel (RHS) 30 120
300 Niger
25 G5 Sahel (RHS) 100
150 250

200 20 80
100
150
15 60
100
50
50 10 40
0 0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 5 20

0 0

Sources : Control Risks ; estimations des services du 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

FMI.

2. Les autorités sollicitent une aide extérieure supplémentaire pour faire face à la
situation sécuritaire (MPEF, §38). Comme les problèmes sécuritaires sont persistants, la riposte
suppose un renforcement permanent des moyens sécuritaires et un accroissement des dépenses
sociales afin de répondre aux besoins liés à l’augmentation du nombre de personnes déplacées à
l’intérieur du pays. Dans ce contexte, en sa qualité de président du G-5 Sahel, le Président Roch
Kaboré a présenté des projets de nouveau Partenariat pour la sécurité et la stabilité au Sahel au
sommet du G-7 en août 2019. Ce nouveau partenariat vise à identifier les besoins en ressources et à
améliorer la coordination sécuritaire dans le groupe des pays du G-5 Sahel.

1
Les régions sont les suivantes : Hauts-Bassins, Boucle du Mouhoun, Cascades, Nord, Sahel, Est et Centre-Est.

4 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

B. Évolution récente

3. L’économie est restée résiliente, malgré les menaces sécuritaires, et les bonnes récoltes
ont créé des pressions déflationnistes (graphique 1). La croissance a été solide : elle s’est établie
à 6,4 % en glissement annuel au premier semestre de 2019, essentiellement sous l’impulsion du
redressement des services publics au deuxième trimestre, après les mouvements sociaux dans les
administrations publiques plus tôt dans l’année. Les récoltes particulièrement bonnes fin 2018 et
début 2019 ont accru l’offre nationale de produits alimentaires agricoles, ce qui a provoqué une
diminution des prix des denrées alimentaires et maintenu l’inflation globale annuelle à un niveau
négatif depuis le début de 2019. Le recul des prix des télécommunications, sous l’effet d’une
intensification de la concurrence, a aussi accentué les pressions à la baisse sur l’inflation.

4. Sur le plan budgétaire, les résultats du premier semestre de 2019 ont été satisfaisants.
Le déficit budgétaire global a atteint 0,9 % du PIB, soit moins que la projection du programme pour
le premier semestre de l’année (1,2 % du PIB). Ce résultat s’explique avant tout par les recettes
totales, qui ont dépassé le plancher du programme de 1,6 % du PIB, grâce à des recettes non
fiscales exceptionnelles (1,4 % du PIB) tirées de la vente de licences de télécommunication 4G. Les
dépenses totales ont été globalement conformes aux projections. Si l’exécution des transferts
courants a excédé 50 % de l’objectif annuel du budget, cela a été largement compensé par des
dépenses en biens et services inférieures aux projections.

5. La croissance du crédit au secteur privé s’est redressée après le ralentissement sensible


de la fin 2018 et du début 2019, tandis que le système bancaire est resté solide en 2018
(graphique 1, tableau 4). Après avoir atteint son point le plus bas depuis 8 ans en février 2019
(2,4 % en glissement annuel), la croissance du crédit au secteur privé (hors entreprises publiques)
s’est accélérée pour s’établir à 8,4 % en août. Toutefois, dans le contexte de l’adaptation des
banques à des seuils de contrôle plus stricts conformément aux règles de Bâle III, cette croissance
reste modérée par rapport aux dernières années. À la fin décembre 2018, la capitalisation du
système bancaire dans son ensemble restait solide, avec un ratio de fonds propres (12,0) supérieur
au minimum réglementaire (8,6) et un ratio des prêts improductifs qui a chuté de 8,8 % l’année
précédente à 7,4 %.

6. Le déficit des transactions courantes a été ramené de 5,7 % du PIB en 2017 à 4,7 % du
PIB en 2018, et s’est probablement creusé au premier semestre de 2019 (graphique 2,
tableau 2). Le solde des transactions courantes pour 2017 et 2018 s’est amélioré par rapport aux
estimations antérieures, à hauteur de respectivement 1,6 % et 1,1 % du PIB, principalement sous
l’effet d’une révision à la hausse des exportations pour tenir compte des exportations d’or artisanal.
Le premier semestre de 2019 a été marqué par un recul prononcé des exportations, imputable à une
moins bonne saison du coton les années précédentes et à une production aurifère décevante,
couplées à la baisse sensible des cours des matières premières agricoles et du bétail exportés.

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 5


BURKINA FASO

PERFORMANCE AU TITRE DE DE L’ACCORD FEC


7. Les performances de mise en œuvre du programme appuyé par la FEC demeurent
satisfaisantes (MPEF, tableau 1). Tous les critères de réalisation quantitatifs et objectifs indicatifs à
fin juin ont été atteints.

8. La mise en œuvre des mesures structurelles a été satisfaisante (MPEF, tableau 2). Tous
les repères structurels jusqu’à fin novembre, à l’exception d’un, ont été atteints. Le repère non réalisé
a trait à la mise en place du compte unique du Trésor (CUT). Des progrès sont néanmoins à signaler
sur le front de la réforme du CUT, dont l’adoption en octobre 2019 d’un décret définissant les
grands principes qui devraient régir le CUT. Le repère structurel lié à la prise en compte des PPP
dans le programme d’investissement public (repère de fin décembre) a aussi été respecté.

PERSPECTIVES ÉCONOMIQUES ET RISQUES


9. À moyen terme, la croissance devrait se modérer à 6 % et l’inflation devrait rebondir.
La croissance devrait se stabiliser à 6 % en 2019 et à moyen terme, étant donné que les effets des
récoltes vivrières particulièrement bonnes en 2018 disparaîtront progressivement et que l’impulsion
donnée par les services publics (qui représentent près d’un quart du PIB) s’estompera parallèlement
à la modération prévue des dépenses. L’inflation devrait rester négative à fin 2019 (-3,5 % en
glissement annuel) puisque les effets déflationnistes des récentes bonnes récoltes ont perduré plus
longtemps que prévu. Elle devrait se hisser à environ 2 % à moyen terme, soit un taux nettement
inférieur au critère de convergence de l’UEMOA fixé à 3 %.

10. Les perspectives budgétaires devraient rester ancrées au critère de convergence de


l’UEMOA (déficit de 3 % du PIB). Le budget pour 2020 prévoit des efforts supplémentaires pour
porter les recettes fiscales à environ 18,0 % du PIB, soit plus que 17,5 % du PIB prévu pour 2019 . Les
dépenses seront contenues grâce à la réduction des dépenses courantes, notamment des
subventions et de la masse salariale, qui devrait commencer à diminuer peu à peu en 2020 après
avoir culminé à 10 % du PIB en 2019.

11. Le déficit des transactions courantes devrait se creuser modérément, à 5,2 % du PIB
en 2019, mais retomber à 4,0 % du PIB en 2020. La hausse des cours de l’or au second semestre
de 2019 devrait atténuer le recul prononcé des exportations au premier semestre de l’année.
Toutefois, les services du FMI tablent sur un ralentissement de la croissance des exportations, à
1,9 % en glissement annuel, qui, conjugué à la diminution prévue des exportations de coton
(imputable à la chute de la production de coton en 2018) et à un essoufflement de la production
aurifère, provoquera un creusement modéré du déficit des transactions courantes en 2019. Ces
facteurs générateurs de déficit seront en partie compensés par un ralentissement de la croissance
des importations (sous l’effet de la baisse des prix des carburants) et par l’augmentation prévue des
transferts officiels. L’embellie prévue du solde des transactions courantes en 2020 repose sur la
persistance d’une évolution favorable des cours de l’or et du pétrole ainsi que sur une hausse de la
production d’or et de coton.

6 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

12. La balance de risques sur les perspectives économiques est négative (annexe 1). Les
principaux risques intérieurs ont trait à de nouveaux troubles sécuritaires et conflits du travail. Les
menaces sécuritaires pourraient peser sur les industries extractives, la production de coton, le
tourisme et les recettes et dépenses publiques. Ces dernières accentueraient les pressions en faveur
d’une augmentation des dépenses courantes, notamment dans le contexte des futures élections
en 2020. Sur le plan extérieur, le Burkina Faso serait pénalisé par les retombées d’une intensification
du protectionnisme et par les risques de ralentissement de la croissance mondiale.

13. L’analyse de viabilité de la dette (AVD) fait apparaître que le risque de surendettement
extérieur du Burkina Faso reste modéré, avec une marge confortable d’absorption des chocs
(voir l’annexe de l’AVD). Le Burkina Faso a une capacité d’endettement moyenne d’après
l’indicateur composite. Dans le scénario de référence, tous les indicateurs relatifs à la dette
extérieure et au service de la dette restent inférieurs aux seuils applicables. Cependant, dans un test
de résistance standard visant à simuler un choc sur la croissance des exportations, deux seuils des
indicateurs de viabilité de la dette extérieure sont dépassés. Aucun seuil n’est franchi s’agissant de
l’indicateur de la dette publique globale dans le scénario de référence et dans tous les autres
scénarios. Selon l’AVD, le risque de surendettement extérieur et le risque global de surendettement
public sont modérés, avec une marge confortable d’absorption des chocs.

DISCUSSIONS DES POLITIQUES


A. Exécution du budget et perspectives

14. Le budget 2019 a été révisé en septembre pour tenir compte des recettes
exceptionnelles (1,4 % du PIB) recouvrées au premier semestre de 2019 et des évolutions
récentes, tout en continuant à cibler un déficit de 3 %. Comme les projections datant de la
deuxième revue intégraient déjà les recettes exceptionnelles, le budget révisé est globalement
conforme aux accords conclus dans le cadre du programme. Toutefois, l’objectif de recettes fiscales
pour 2019 semble à présent trop ambitieux, compte tenu des résultats obtenus jusqu’en septembre
et des remboursements de TVA plus élevés que prévu. Le ratio recettes fiscales/PIB pour 2019
pourrait s’inscrire en hausse de 0,2 % du PIB par rapport à 2018, et non pas de 0,5 % du PIB comme
prévu auparavant. Les autorités ont redoublé d’efforts sur le plan des recettes au second semestre
de l’année. Néanmoins, cela ne suffira peut-être pas à compenser le manque à percevoir du premier
semestre de l’année, dû au mouvement social lancé par le personnel du ministère des Finances. En
particulier, les nouvelles mesures portant sur les recettes dans le budget 2019 ont été engagées à la
fin de l’année et des arriérés d’impôt se sont accumulés. En outre, si la création et la dotation d’un
compte spécial du Trésor pour les remboursements de TVA en juin 2019 permettent d’accélérer les
remboursements, elles réduiront aussi les rentrées fiscales nettes.

15. La masse salariale pour 2019 a été revue à la hausse afin de tenir compte des nouveaux
systèmes de primes destinés aux forces de sécurité, qui sont de plus en plus sollicitées.
Compte tenu de la mobilisation croissante des forces de sécurité et des risques grandissants
auxquels elles sont exposées (MPEF, §38), les autorités ont mis en place de nouveaux systèmes de
primes en juin 2019, avec effet rétroactif en 2018, et renforcé les dispositifs existants. Hormis le
paiement rétroactif pour 2018, les effets de ces primes étaient en grande partie anticipés et reflétés
FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 7
BURKINA FASO

dans les enveloppes de masse salariale 2019 et 2020 projetées lors de la première et deuxième
revue du programme. Par conséquent, la révision à la hausse de la masse salariale en 2019 est pour
l’essentiel liée au versement rétroactif pour 2018.

16. Les autorités projettent de freiner l’investissement si leurs prévisions fiscales se


révèlent irréalistes. Compte tenu de l’exécution relativement lente du budget d’investissement
jusqu’à fin septembre, une moins-value de recettes fiscales sera absorbée par une baisse de
l’investissement, qui est susceptible de se produire de toute façon.

17. Le budget 2020 maintient le déficit budgétaire à 3 % du PIB, en compensant la baisse


des recettes non fiscales exceptionnelles par une augmentation des recettes fiscales et par
une meilleure maîtrise des dépenses courantes (tableau du texte 1). Les recettes fiscales
devraient augmenter de 0,5 % du PIB par rapport à 2019. Cette hausse s’explique par l’impact en
année pleine des mesures fiscales figurant dans le budget 2019 et par l’introduction de nouvelles
mesures fiscales en 2020. Les recettes non fiscales devraient reculer de 1,0 % du PIB en raison d’une
baisse des recettes exceptionnelles. Les dons augmentent de 0,4 % du PIB sous l’effet de nouveaux
dons-projets. S’agissant des dépenses, l’investissement progresse de 0,9 % du PIB, alors que les
dépenses courantes fléchissent de 0,8 % du PIB. Cette baisse reflète pour l’essentiel à une
diminution des subventions et à la maîtrise de la masse salariale dans les limites des enveloppes
figurant dans le programme. Les dépenses sécuritaires globales (dépenses courantes et
investissement) devraient atteindre 4,0 % du PIB en 2020.

Tableau Texte 1. Burkina Faso : Opérations Consolidées de l'Administration Centrale,


2018-2020 (percentage du PIP)
2018 2019 2020
2ème Budget Proj.
Prel. 1er Rev. Proj. 2ème Rev. Proj
Rev. Rectificatif Budget
Total recettes et dons 22.2 22.8 24.4 24.7 24.2 23.1 24.5 24.2
Total recettes 19.5 19.9 21.3 21.5 21.1 20.4 20.9 20.6
Recettes fiscales 17.3 17.8 17.8 17.8 17.5 18.3 18.6 18.0
Recettes non fiscales 2.2 2.2 3.5 3.7 3.6 2.1 2.4 2.6
Dons 2.7 2.8 3.0 3.2 3.2 2.7 3.6 3.6

Dépenses et prêts nets 27.1 25.8 27.4 27.7 27.3 26.1 27.6 27.3
Dépenses courantes 17.6 18.8 18.9 19.0 19.2 18.0 18.1 18.3
Traitements et salaires 9.0 9.8 9.9 10.0 10.0 9.6 9.6 9.8
Biens et services 2.5 1.8 2.3 2.2 2.2 2.1 2.1 2.2
Charges d’intérêt 1.2 1.3 1.3 1.2 1.4 1.4 1.3 1.4
Transferts courants 4.9 5.8 5.5 5.7 5.7 4.9 5.1 4.9
Dépenses d'investissement 9.6 7.0 8.5 8.6 8.1 8.1 9.4 9.0

Solde Global -4.9 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0

Memo: Dépenses de sécurité 3.2 - 3.7 - 3.9 - - 4.0

Sources: Autorités burkinabè; estimations et projections des services du FMI.

8 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

18. Le programme prévoit des légères modifications dans la composition des dépenses
pour tenir compte de certains événements récents. Compte tenu des nouveaux systèmes de
primes destinés aux forces de sécurité qui ont été mis en place en 2019 et du probable recours
accru à ces forces à l’avenir, les services du FMI et les autorités ont convenu que la masse salariale
du secteur de la sécurité pourrait dépasser de 0,2 % du PIB la projection antérieure pour 2020. En
outre, étant donné l’application partielle du mécanisme d’ajustement automatique des prix des
carburants, les subventions pourraient être supérieures de 0,2 % du PIB à la projection dans le
budget. Afin de dégager une marge pour ces dépenses supplémentaires tout en veillant à ce que les
objectifs du programme soient atteints, les autorités s’engagent à contrôler les autres dépenses.
L’augmentation des dépenses d’investissement entre 2019 et 2020 pourrait en particulier être
quelque peu modérée. Par ailleurs, si la hausse des recettes fiscales projetée pour 2020 ne se
concrétise pas totalement, toute insuffisance imposera probablement une réduction des dépenses.
Dans ce cas, les autorités s’emploieront aussi à ajuster les investissements et dépenses en biens et
services faiblement prioritaires (MPEF, §67).

B. Accroître les recettes

19. Les autorités continuent à améliorer progressivement le recouvrement de l’impôt.


Toutefois, une mise en œuvre assidue des mesures fiscales qui figurent dans les budgets 2019
et 2020 est nécessaire. Les mesures portant sur les recettes qui figurent dans le budget 2019 ont
eu un impact limité jusqu’à présent en raison des arrêts de travail au ministère des Finances au
premier semestre de 2019 2. Les autorités sont intervenues pour que ces mesures entrent pleinement
en vigueur en 2020. En outre, elles sont déterminées à mettre en œuvre rapidement les nouvelles
mesures prévues dans le budget 2020. Ces nouvelles mesures sont notamment les suivantes
(MPEF, §64) :

• Révision des taux d’imposition. Relever le taux d’imposition sur les produits du tabac
conformément à la directive de l’UEMOA, qui fixe un taux minimum de 50 % (contre 45 %).

• Recouvrement de l’impôt. Améliorer le recouvrement de la retenue à la source sur les institutions


étrangères.

• Informatisation des procédures de déclaration et de paiement de l’impôt. Accélérer les réformes


portant sur la télédéclaration et le télépaiement de l’impôt, dont le lancement de la déclaration
en ligne obligatoire pour les gros contribuables concernés.

• Segmentation renforcée. Créer un service supplémentaire dédié aux entreprises de taille


moyenne à Ouagadougou.

2
Ces mesures englobent des taxes supplémentaires sur les boissons non alcoolisées, les billets d’avion et les armes à
feu ainsi que la mise en place de la télédéclaration et du télépaiement des impôts (Rapport du FMI n° 19/15,
EBS/18/125).

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 9


BURKINA FASO

• Suivi du recensement des contribuables. En s’appuyant sur l’examen de l’actuelle base de


données des contribuables, qui vient de s’achever, des révisions judicieuses des différents
dossiers devraient dégager des recettes supplémentaires.

Dans l’optique d’accroître les recettes douanières, les autorités projettent de prendre des mesures
supplémentaires en 2020 (MPEF, §64) :

• Améliorer l’efficience opérationnelle du Bureau des douanes de Bobo Gare (Bobo Inter) en le
scindant en trois bureaux chargés de la circulation routière, du trafic ferroviaire et des
carburants.

• Mettre en place un module de gestion des exonérations afin de réduire le délai de traitement
des dossiers et d’obtenir des statistiques rapides.

• Déployer le logiciel SYDONIA Word sur Internet pour permettre aux agents des douanes
autorisés de saisir et d’envoyer leurs déclarations partout et à tout moment.

• Lancer le télépaiement des droits et taxes de douane.

20. Tout en poursuivant les efforts d’accroître les recettes intérieures, les autorités
s’abstiendront d’accorder des exonérations fiscales superflues et consolideront celles qui
existent. Les services du FMI ont encouragé les autorités à poursuivre leur programme de réformes
dans le but d’élargir la base d’imposition en simplifiant davantage le système fiscal et en
l’informatisant. Il faudrait préserver la dynamique résultant de l’instauration récente de la
télédéclaration et du télépaiement pour les grandes entreprises dans l’optique d’étendre le
processus de dématérialisation à tous les impôts et à l’ensemble des catégories de contribuables.
Dans le même temps, les exonérations fiscales, qui provoquent une érosion de la base d’imposition,
doivent être évitées. Sur ce point, le budget 2020 contient une mesure qui exonère les transporteurs
de la TVA, ce qui va à l’encontre des efforts déployés pour rationaliser les exonérations et élargir
l’assiette fiscale. Si les autorités estiment que la perte de recettes qui en découle est faible (moins de
0,01 % du PIB), les services du FMI les ont mises en garde contre l’éventuelle multiplication
d’exonérations comparables à l’avenir. Les autorités ont réitéré leur détermination à rationaliser les
exonérations fiscales au cours de la période à venir.

C. Réforme des subventions à l’énergie

21. Les autorités ont partiellement repris la mise en œuvre du mécanisme d’ajustement
automatique des prix des carburants en agissant avec prudence au regard de l’actuel contexte
social, sécuritaire et politique (MPEF, §83-85). Pour la première fois depuis janvier 2019, les prix
ont été ajustés à la hausse en octobre 2019 pour l’essence (+13 francs CFA) et le diesel (+9 francs
CFA). Ces ajustements restent en deçà des montants requis en vertu du mécanisme d’ajustement
automatique et interviennent alors que deux ajustements des prix auraient dû avoir lieu en avril et
en juillet. En outre, l’application du mécanisme n’a pas été entièrement confiée à un comité
technique comme prévu au moment de la deuxième revue. Les autorités ont à présent l’intention
d’achever d’ici à juin 2020 les études pour réévaluer les effets des variations des prix des carburants
sur les consommateurs et le secteur des transports. Dans l’intervalle, elles projettent de continuer à
10 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL
BURKINA FASO

appliquer progressivement le mécanisme d’ajustement des prix des carburants. Elles ont toutefois
souligné la nécessité de compenser le coût social des hausses des prix des carburants en l’absence
d’un dispositif global de protection sociale.

22. Les autorités prévoient de prendre les mesures suivantes pour réduire les subventions
à l’énergie et améliorer les performances du secteur de l’énergie (MPEF, §83-86) :

• Intensifier la campagne de communication pour sensibiliser la population sur les coûts


budgétaires des subventions aux carburants, leur caractère régressif et les dépenses et
investissements prioritaires auxquels il a fallu renoncer.

• Constituer des provisions suffisantes dans le budget afin de couvrir les coûts budgétaires des
subventions à l’énergie et d’éviter une nouvelle accumulation d’arriérés de paiement envers la
compagnie pétrolière nationale (la SONABHY).

• Désigner la structure technique chargée d’appliquer le mécanisme d’ajustement des prix des
carburants et garantir son indépendance, tout en laissant au Premier ministre un pouvoir
d’appréciation lorsque les variations des prix dépassent un certain seuil.

• Mettre en œuvre des réformes pour renforcer l’efficacité des dispositifs de protection sociale
afin d’atténuer tout impact négatif de l’ajustement des prix des carburants sur les catégories les
plus vulnérables.

• Achever la vérification des états financiers de la SONABHY d’ici à fin mars 2020 (repère
structurel).

• Évaluer les performances de la SONABHY et de la SONABEL (compagnie nationale d’électricité)


par rapport à leurs contrats-plans actuels, qui arrivent à échéance fin 2019 (repère structurel) ;
engager des discussions autour des nouveaux contrats-plans.

D. Placer la masse salariale sur une trajectoire viable

23. Les réformes visant à maîtriser la masse salariale progressent sur certains points
(MPEF, §22). Le recensement administratif achevé début 2019 s’est traduit par le redéploiement de
18 000 enseignants de lieux où ils étaient en surnombre à des endroits qui étaient sous-dotés dans
tout le pays. Cela a permis de ramener le nombre de nouvelles embauches prévues dans le secteur
de l’éducation en 2019 à environ 1 000, contre quelque 5 000 les années précédentes. Le
recensement de la fonction publique qui doit accompagner l’audit de la base de données des
effectifs est en cours de préparation avec l’appui de la Banque mondiale. Le projet d’examen
fonctionnel avance aussi, même si une nouvelle analyse technique et un soutien financier de la
Banque mondiale sont encore attendus pour sa finalisation. Par ailleurs, les primes exceptionnelles
au personnel du ministère des Finances ont été remplacées par une « prime de motivation » dont le
coût budgétaire est moindre. Ces primes sont comptabilisées dans le budget 2020.

24. Cependant, le débat national prévu de longue date sur les salaires dans le secteur
public doit encore avoir lieu. Le dialogue en cours avec les partenaires sociaux n’a pas
FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 11
BURKINA FASO

suffisamment avancé pour organiser à ce jour la deuxième conférence des parties prenantes, qui
vise à obtenir une plus grande adhésion des syndicats et de la société civile au programme de
réformes de la masse salariale. Il demeure nécessaire d’adopter une loi organique pour définir les
grands principes de salaires et allocations qui devraient régir la fonction publique à l’avenir, y
compris s’agissant de l’harmonisation des définitions de poste, de la révision des barèmes des
traitements et indemnités et de l’actualisation de la méthodologie d’indexation des salaires
(MPEF, §23).

25. Compte tenu des difficultés à adopter l’ensemble du programme de réformes, les
autorités ont répété leur détermination à prendre les mesures de transition qui s’imposent
(MPEF, §81). Les autorités continueront à étudier les solutions politiquement réalistes pour
promulguer la loi organique, tout en prenant les mesures de court terme suivantes :

• Conférence des parties prenantes. Les autorités s’efforceront d’organiser une deuxième
conférence dès que possible afin d’obtenir une plus grande adhésion des parties prenantes pour
accélérer les réformes des salaires dans le secteur public.

• Masse salariale liée au secteur de la sécurité et globale. Les autorités se sont engagées à
rester dans les limites de l’enveloppe de masse salariale figurant dans le programme et à
n’accorder aucun nouvel avantage, en dehors du secteur de la sécurité, qui augmenterait la
masse salariale tant que l’ensemble du programme de réformes ne sera pas adopté (repère
structurel).

• Autres mesures. Les autorités s’emploient à relancer leurs efforts pour i) achever les simulations
des nouveaux barèmes des traitements et indemnités qui serviront de modèle pour préparer le
document stratégique relatif à la masse salariale à moyen terme ; ii) améliorer les projets de
recrutement et iii) terminer l’examen fonctionnel avec le concours de la Banque mondiale.

E. Renforcer la discipline budgétaire et la gestion de trésorerie

26. Les autorités ont engagé un ambitieux train de réformes pour renforcer la discipline
budgétaire et la gestion des finances publiques. Les réformes prévues sont axées sur
l’amélioration de la comptabilité et la mise en place d’un compte unique du Trésor (CUT)
conformément aux orientations qui figurent dans les directives correspondantes de l’UEMOA. Si les
directives elles-mêmes ont été en grande partie transposées dans la législation nationale à travers le
droit primaire et les décrets et décisions liés, leur application prend du retard.

27. Un décret adopté en octobre 2019 définit le périmètre du CUT (MPEF, §75). Ensuite, une
décision ministérielle devrait décrire précisément les règles de son fonctionnement. Dans le même
temps, les autorités ont l’intention d’adopter une feuille de route révisée pour la mise en œuvre du
CUT en s’appuyant sur la récente assistance technique de l’AFRITAC. Les grandes étapes requises
avant l’entrée en service du CUT sont les suivantes : finaliser et vérifier la cartographie des comptes
publics, lancer le processus de clôture des comptes obsolètes et garantir la connexion technique
entre le Trésor et la BCEAO.

12 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

28. Une hiérarchisation plus rigoureuse et une plus grande coordination sont
indispensables étant donné les multiples grandes réformes en préparation (MPEF, §77-79).
L’accumulation de réformes dans le domaine comptable risque de solliciter le personnel de manière
excessive ces prochains mois, à moins que celles-ci soient gérées avec soin. Le programme de travail
dans ce domaine englobe la création de réseaux distincts de comptables dans les administrations
des douanes, des impôts et du Trésor et le basculement en parallèle vers une comptabilité sur la
base des droits et obligations à compter de janvier 2020. Qui plus est, les autorités modernisent le
système comptable d’information financière (la comptabilité intégrée de l’État - CIE). Dans le même
temps, elles ont l’intention de commencer à produire un solde trimestriel du grand livre général à
rapprocher des comptes de la BCEAO. Les services du FMI ont encouragé les autorités à exploiter
rapidement les possibilités de formation offertes par les partenaires au développement.

F. Protection sociale et réduction de la pauvreté

29. Des mesures encourageantes ont été prises pour renforcer les dispositifs de protection
sociale. Néanmoins, il reste toujours nécessaire d’améliorer le ciblage et élargir la couverture
des bénéficiaires (MPEF, §93-94). Un mécanisme institutionnel de coordination et de contrôle a
été mis en place : il bénéficie de la large participation des principales parties prenantes. Des efforts
sont déployés actuellement pour harmoniser l’outil de recueil d’informations sur les populations
pauvres et vulnérables entre toutes les parties prenantes (y compris les partenaires techniques et
financiers). L’outil harmonisé devrait contribuer à accélérer les travaux en vue de créer un registre
national unique des bénéficiaires qui soit fiable, étape importante pour permettre un ciblage plus
efficace entre les divers dispositifs de protection sociale et programmes de réduction de la pauvreté.
Les services du FMI ont exorté les autorités à redoubler d’efforts pour consolider les dispositifs de
filets sociaux fragmentés, qui sont actuellement plus d’une centaine.

G. Inclusion financière

30. Renforcer l’inclusion financière demeure une priorité essentielle des pouvoirs publics
pour faire reculer la pauvreté et promouvoir une croissance tirée par le secteur privé. Le
secteur financier du Burkina Faso s’est développé rapidement ces dernières années et la proportion
d’adultes possédant un compte bancaire et d’autres comptes d’opérations financières a vite
augmenté (de seulement 13,4 % en 2014 à 43 % en 2017) grâce à l’essor des services de
microfinancement et à la croissance récente des services d’argent mobile. En avril 2019, les autorités
ont adopté un plan d’action pour porter l’inclusion financière à 75 % de la population adulte d’ici
à 2023. Pour ce faire, elles ont obtenu le soutien de la Banque ouest-africaine de développement
(BOAD, 20 milliards de francs CFA), de la Banque mondiale (87,6 millions d’euros) et d’autres
partenaires. La stratégie d’inclusion financière s’articulera autour de quatre principaux piliers : 1)
améliorer l’accès au crédit ; 2) promouvoir le financement de l’agriculture ; 3) accroitre l’utilisation
des services transactions financières en accélérant la transformation numérique du secteur financier
et 4) accroître les dispositifs réglementaires et de surveillance dans le secteur de la microfinance. En
concertation avec les partenaires au développement et les parties prenantes locales, les autorités
ont organisé en novembre 2019 une table ronde avec les parties prenantes, à la suite de quoi un
comité et un secrétariat chargés de coordonner et de contrôler la mise en œuvre de la stratégie
seront mis sur pied (MPEF, §90-92).
FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 13
BURKINA FASO

SUIVI DU PROGRAMME ET AUTRES QUESTIONS


31. Les services du FMI souscrivent à l’achèvement de la troisième revue de l’accord au
titre de la FEC. Les objectifs du programme ainsi que les nouvelles propositions de repères
structurels pour décembre 2019 sont présentés dans les tableaux 1 et 4 du MPEF. S’agissant des
mesures destinées à maîtriser la masse salariale du secteur public, les autorités se sont engagées à
contenir la masse salariale dans les limites des enveloppes figurant dans le programme. Pour ce
faire, elles ont pris l’engagement de ne signer aucun nouvel accord ou de n’accorder aucun nouvel
avantage, en dehors du secteur de la sécurité, qui augmenterait la masse salariale du secteur public.

32. L’achèvement de la revue permettra le déblocage d’un quatrième décaissement dans le


cadre de l’accord au titre de la FEC pour un montant de 18,06 millions de DTS, dans le respect
du calendrier des décaissements approuvé au début de l’accord (tableau 7). Les critères de
réalisation quantitatifs et objectifs indicatifs jusqu’à décembre 2020 figurent dans les tableaux 1 et 3
du MPEF. Les repères structurels pour appuyer les objectifs du programme sont indiqués dans les
tableaux 2 et 4 du MPEF.

33. Le programme est intégralement financé (tableau 6). Des assurances de financement
sont en place pour les douze prochains mois du programme et les perspectives de financement
pour le reste du programme sont encourageantes. Le besoin de financement extérieur sera couvert
par une aide budgétaire et des prêts-projets d’autres institutions financières internationales et
partenaires bilatéraux ainsi que par des emprunts non concessionnels limités. Si l’aide-projets (dons
et prêts) devrait rester solide durant la période du programme, l’aide budgétaire directe (prêts et
dons) devrait poursuivre sa tendance à la baisse.

34. La capacité du Burkina Faso à rembourser le FMI demeure adéquat (tableau 8). Les
engagements envers le FMI culmineraient en 2019 à 1,1 % des recettes publiques ou 0,2 % du PIB.

35. Questions liées aux données. Le 30 septembre 2019, les autorités ont publié la série de
comptes nationaux recalculée qui modifie l’année de base de 1999 à 2015 et la méthodologie
d’établissement des données du Système de comptabilité nationale (SCN) 1993 au SCN 2008. Dans
le cadre de la série révisée, le PIB nominal durant la nouvelle année de base est supérieur de 13,5 %
à celui de l’ancienne année de base. L’analyse quantitative et les avis des services du FMI aux fins de
la mission de la troisième revue seront ancrés au PIB nominal de l’année de base 1999. La série
révisée sera intégrée dans le cadre macroéconomique à compter de la quatrième revue
(MPEF, §102).

36. Développement des capacités. Les services du FMI et les autorités se sont entendus sur les
priorités en matière d'assistance technique dans le cadre du renforcement des capacités. Les
autorités ont bénéficié d'une assistance technique approfondie dans les domaines convenus,
notamment l’augmentation des recettes intérieures (douanières et fiscales), la gestion des risques
budgétaires, la maîtrise des dépenses courantes, en particulier les traitements et salaires, ainsi que
les réformes visant à améliorer l'efficience des dépenses, notamment de l’investissement public, la
gestion des finances publiques et la gestion de la dette. L'assistance technique destinée à renforcer

14 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


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les capacités dans ces domaines et à faciliter la mise en œuvre des recommandations devrait se
poursuivre.

37. Évaluation des sauvegardes. Selon l’évaluation actualisée des sauvegardes de la BCEAO qui
a été achevée en avril 2018, la banque centrale conserve un solide dispositif de contrôle, les
procédures d’audit sont globalement conformes aux normes internationales et les états financiers
sont établis dans le respect des normes internationales d’information financière (IFRS). La BCEAO a
récemment accentué le rôle de surveillance de son comité d’audit conformément aux
recommandations de l’évaluation.

ÉVALUATION PAR LES SERVICES DU FMI


38. L’économie reste résiliente, mais les risques liés à la crise sécuritaire qui pèsent sur les
perspectives de croissance se sont accrus. La croissance du PIB est restée vigoureuse et devrait se
stabiliser à environ 6 % à moyen terme. La crise sécuritaire fait aujourd’hui peser des risques plus
élevés sur l’activité économique qu’estimé précédemment.

39. Les performances du programme appuyé par la FEC demeurent satisfaisants. Tous les
objectifs quantitatifs et indicatifs à fin juin ont été atteints. Tous les repères structurels jusqu’à fin
novembre, à l’exception d’un seul, ont été respectés.

40. Les services du FMI saluent la volonté des autorités de dégager un déficit budgétaire
de 3 % du PIB dans les budgets 2019 et 2020. Des efforts louables en termes de recettes et de
dépenses sont prévus dans le budget 2020 pour compenser la perte partielle des recettes non
fiscales exceptionnelles de 2019. Les services du FMI ont encouragé les autorités à poursuivre leur
programme de réformes dans le but d’élargir la base d’imposition en simplifiant davantage le
système fiscal et en l’informatisant.

41. Les réformes visant à maîtriser la masse salariale avancent sur certains points mais
l’absence de mise en œuvre des grandes réformes législatives freine tout progrès décisif.
L’adoption de la loi organique globale, soit par le Parlement soit par référendum, demeure
politiquement irréalisable à court terme. Dans l’intérim, les autorités ont pour objectif de finaliser les
modalités techniques des nouveaux barèmes des traitements et indemnités qui serviront de base à
l’élaboration du document de stratégie relative à la masse salariale à moyen terme. Elles se sont
également engagés à ne signer aucun nouvel accord salarial ou à n’accorder aucun nouvel avantage,
en dehors du secteur de la sécurité, tant que l’ensemble du programme de réformes ne sera pas
adopté.

42. Les autorités continueront à appliquer progressivement le mécanisme d’ajustement


automatique des prix des carburants, même si l’absence de dispositifs de protection sociale
efficaces ralentit le processus. Les autorités ont ajusté les prix des carburants à la hausse en
octobre 2019. Elles prévoient à présent d’appliquer de manière progressive, fréquente et durable le
mécanisme d’ajustement des prix des carburants, tout en tenant compte de son coût social en
l’absence d’un dispositif global de protection sociale. Dans ce contexte, elles s’efforcent
actuellement de renforcer le dispositif de protection sociale en harmonisant l’outil de recueil

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 15


BURKINA FASO

d’informations sur les populations pauvres et vulnérables entre toutes les parties prenantes (y
compris les partenaires techniques et financiers). Cela devrait contribuer à accélérer les travaux en
vue de créer un registre national unique des bénéficiaires fiable, étape importante pour permettre
un ciblage plus efficace entre les divers dispositifs de protection sociale et programmes de
réduction de la pauvreté.

43. Les réformes de la gestion des finances publiques avancent mais appellent une
coordination renforcée. Les directives de l’UEMOA relatives à la gestion des finances publiques ont
pour la plupart été transposées dans la législation nationale via des décrets. Compte tenu des
multiples grandes réformes en préparation, les autorités ont l’intention d’adopter une feuille de
route révisée pour leur mise en œuvre. Cette feuille de route permettra d’assurer la coordination
entre les équipes qui pilotent les réformes tout en évitant de les surcharger.

44. Les services du FMI recommandent l’achèvement de la troisième revue et le


décaissement de 18,06 millions de DTS en vertu de l’accord au titre de la FEC. La lettre
d’intention et le MPEF des autorités décrivent les mesures à prendre pour atteindre les objectifs du
programme. La capacité du Burkina Faso à rembourser le FMI demeure adéquate et les risques qui
pèsent sur le programme sont gérables.

16 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

Graphique 1. Burkina Faso: Récents Développements Economiques


La croissance s'est accélérée pour atteindre ...et est resté résilient au premier semestre de 2019,
6,8% en 2018, malgré les problèmes de les services publics ayant suspendu les grèves.
sécurité et les troubles sociaux

Croissance réelle du PIB, 2000-18 Contribution à la croissance, 2014-19


(variation annuelle, pourcentage) (variation annuelle, pourcentage)
Services
Croissan ce réelle du PIB 25 In du stry et Minines
10
Moyen ne mobile sur 3 ans 20 Agricu lture
Croissan ce réelle du PIB
8 15
10
6 5
0
4
-5
2 -10
-15
0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018

La croissance du crédit a fortement baissée fin Les bonnes récoltes fin 2018 et début 2019 ont
2018, mais une reprise a commencée début 2019. maintenu l'inflation négative depuis début 2019.

Private Credit Growth, Inflation moyenne, 2016-19


2013-19 (variation en percentage)
5
(variation annuelle en pourcentagege)
40
35
30 0
25
20
15 -5 Inflation globale
10 Alimentaire
5 Non aliment
0 -10
Sep-16

Sep-17

Sep-18

Sep-19
Mar-16

Mar-17

Mar-18

Mar-19
Jun-16

Jun-17

Jun-18

Jun-19
Dec-16

Dec-17

Dec-18
Aug-13

Aug-14

Aug-15

Aug-16

Aug-17

Aug-18

Aug-19
Feb-14

Feb-15

Feb-16

Feb-17

Feb-18

Feb-19

La performance des recettes fiscales au premier ...alors que l'exécution d'investissements publics n'a
semestre 2019 est globalement conforme pas été à la hauteur des prévisions au premier
projections semestre of 2019.

Recettes fiscales, 2014-18 Dépenses d'Investment, 2011-18


(pourcentage du PIB) (pourcentage du budget)

140
5 Other Direct VAT
Sur ressources internes
4 120 Ressources externes
100
3
80
2 60
40
1
20
0 0
Source: Burkinabè authorities; and IMF staff calculations. 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017* 2018
201 4Q1
201 4Q2
201 4Q3
201 4Q4
201 5Q1
201 5Q2
201 5Q3
201 5Q4
201 6Q1
201 6Q2
201 6Q3
201 6Q4
201 7Q1
201 7Q2
201 7Q3
201 7Q4
201 8Q1
201 8Q2
201 8Q3
201 8Q4
201 9Q1
201 9Q2

Sources : autorités burkinabé et calculs des services du FMI.


Note : Les chiffres pour 2018 sont préliminaires.

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 17


BURKINA FASO

Graphique 2. Burkina Faso: évolution des secteurs réel et extérieur


La production et les volumes d'exportation d'or ...mais la hausse des prix moyens du coton en
atteignent un nouveau sommet alors que le secteur 2018 a permis d’atténuer les effets de cette
du coton se heurte à une crise de production... crise sur les exportations de coton.

Exportations de produits de base, 2011-18 Prix internationaux du coton et de l'or,


(coton en milliers des tonnes, Or en tonnes) mars-2016 - sep-2019
Or, dollar par once troy (éch. gauche)
400 Coton (éch. gauche) Or (éch. droite) 80
2000 Coton, cents de dollar par livre (éch. droite) 100

300 60

1500 50
200 40

100 20
1000 0
0 0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

Le secteur de l'extraction de l'or devient de ... alors que les importations portent principalement
plus en plus le principal moteur des sur le pétrole et les biens manufacturés.
exportations totales…

Composition des Exportations, 2011-18 Composition des importations, 2011-18


(en milliards de FCFA) (en milliards de FCFA)
3000
Autres Pétrole Autres biens primaires
Biens manufacturés Biens manufacturés
2500
Alimentation et animaux vivants
2000 Coton 2000
Or
1500

1000 1000

500

0 0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

Le taux de change réel s'est déprécié avant la fin


Le solde des transactions courantes a enregistré
de 2018, après avoir connu une appréciation au
une forte amélioration en 2018, à -5.8 % du PIB
début de l'année
Solde de transactions courantes, 2011-18 Taux de change, déc-2003 - déc-2018
(en milliards FCFA, sauf ind. contraire) (2000=100)
Exports des biens et services (éch. gauche) 170 TCER TCEN USD/FCFA
Imports des biens et services (éch. gauche)
3500 Compte courant (en % du PIB, éch. droite) 0
150
3000 -2
2500 130
-4
2000
-6
1500 110
-8
1000
500 -10 90
Ju n-03
Ju n-04
Ju n-05
Ju n-06
Ju n-07
Ju n-08
Ju n-09
Ju n-10
Ju n-11
Ju n-12
Ju n-13
Ju n-14
Ju n-15
Ju n-16
Ju n-17
Ju n-18
Ju n-19

0 -12
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

Sources : autorités burkinabé et calculs des services du FMI.


Note : Les chiffres pour 2018 sont préliminaires.

18 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

Graphique 3. Burkina Faso: Evolution des finances publiques


Les recettes intérieures sont retées stable en 2018. Les dépenses courantes ont diminué.

Recettes intérieures Dépenses courantes


(En % du PIB) (En % du PIB)
25 20 Transgerts courants
Biens et services
Traitements et salaires
15
20

10

15
Ben in Mali Togo
5
Senegal Bu rkina Faso Côte d'Ivoire

10 0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

La masse salariale est plus élevée que celle des Selons les données préliminaires, les dépenses
pays comparables . d'investissement ont diminué en 2018.

Masse salariale publique Dépenses d'investissements publiques


12 (En % du PIB)
(En % du PIB)

Burkina Faso WAEMU SSA 10 Sur ressources intérieures


10 Sur ressources extérieures
8

8 6

4
6
2

4 0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

...bien que la dette publique a augmenté due à


Le déficit budgétaire a nettement diminué...
la hausse continue de la dette intérieure.

Solde budgétaire Dette Publique Totale


(En % du PIB) (En % du PIB)
Total recettes et dons (éch. gauche) 50 Dette intérieure Dette extérieure
Dépenses et prêts nets (éch. gauche)
35 9
Déficit global (éch. droite) 40
30
6 30
25 20
3
20 10

15 0 0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

Sources: Autorités Burkinabè et calcul des services du FMI.

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 19


BURKINA FASO

Tableau 1. Burkina Faso: Principaux indicateurs économiques et financiers, 2016–24


2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
Act. Est. Prel. Proj. Proj. Proj. Proj. Proj. Proj.

(Variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)


PIB et prix
PIB à prix constants 5.9 6.3 6.8 6.0 6.0 6.0 6.0 6.0 6.0
Déflateur du PIB -1.3 4.8 2.4 1.8 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0
Prix à la consommation (moyenne annuelle) -0.2 0.4 2.0 -3.4 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0
Prix à la consommation (fin de période) -1.6 2.1 0.3 -3.5 2.0 2.0 2.0 2.0 2.0

Monnaie et crédit
Avoirs intérieurs nets ( système bancaire) 1/ -1.3 11.4 8.6 11.2 13.6 … … … …
Crédit à l'État (système bancaire) 1/ -4.5 5.9 -0.2 4.8 5.1 … … … …
Crédit aux Secteur privé 12.1 14.4 6.7 11.9 12.5 … … … …
Monnaie au sens large (M3) 11.8 21.6 10.4 12.7 15.4 … … … …
Crédit au secteur privé/PIB 30.5 31.3 30.5 31.7 32.9 … … … …

Secteur extérieur
Exportations (f.à.b., valeur en FCFA) 19.9 19.0 10.1 1.9 11.6 3.6 3.1 3.7 3.7
Importations (f.à.b., valeur en FCFA) 8.8 12.7 7.7 6.6 5.5 5.1 5.9 6.2 6.6
Solde des transactions courantes/PIB -7.2 -5.7 -4.7 -5.2 -4.0 -4.3 -4.6 -4.9 -5.3
Taux de change effectif réel -0.5 -0.3 2.5 … … … … … …

(Pourcentage du PIB, sauf indication contraire)


Finances de l'administration centrale
Recettes courantes 19.1 19.4 19.5 21.1 20.6 20.6 20.9 21.1 21.3
dont: recettes fiscales 16.7 17.3 17.3 17.5 18.0 18.4 18.7 19.0 19.3
Total dépenses et prêts nets 25.4 29.9 27.1 27.3 27.3 26.1 26.4 26.5 26.7
dont: dépenses courantes 17.4 18.4 17.6 19.2 18.3 17.8 17.5 17.1 17.1
Solde budgétaire global,dons incl. (engagements) -3.5 -7.8 -4.9 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0
Total dette publique 39.2 38.4 43.2 43.5 43.1 42.7 42.4 42.1 41.8
Dette publique extérieure 27.9 24.1 24.6 24.6 23.6 22.3 21.6 21.1 20.6

Pour mémoire :
PIB nominal (milliards de FCFA) 6,444 7,177 7,849 8,471 9,156 9,901 10,707 11,576 12,516
PIB nominal par habitant ($) 583 644 716 714 748 793 840 887 939

Sources: Autorités burkinabè; estimations et projections des services du FMI.


1/ Pourcentage de la monnaie au sens large en début de période.

20 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

Tableau 2. Burkina Faso: Balance des paiements, 2016-24


2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
Act. Est. Prel. Proj. Proj. Proj. Proj. Proj. Proj.

(Milliards FCFA, sauf indication contraire)

Solde des transactions courantes -462 -412 -369 -443 -371 -421 -491 -570 -662

Balance commerciale 0 105 161 68 207 179 117 59 -17


Exportations de biens 1,676 1,996 2,196 2,238 2,497 2,586 2,667 2,767 2,869
dont: coton 198 253 250 184 235 257 271 283 295
dont: or 1,092 1,387 1,492 1,645 1,840 1,891 1,942 2,013 2,083

Importations de biens -1,677 -1,890 -2,035 -2,170 -2,290 -2,407 -2,550 -2,708 -2,886
dont: pétrole -283 -356 -420 -420 -418 -419 -436 -460 -489

Services (net) -471 -518 -525 -542 -586 -615 -644 -675 -707

Revenu (net) -232 -230 -267 -246 -252 -258 -251 -257 -257

Transferts courants 241 232 262 276 260 273 287 303 318
dont: transferts officiels, net 111 100 123 131 108 114 121 128 136

Compte de capital 150 173 176 225 306 221 229 238 246
Dons projet 99 120 122 171 253 167 176 184 193

Compte financier 245 369 511 253 123 297 371 441 544
Investissements directs 202 -4 111 112 108 106 87 105 104
Investissements de portefeuille -236 70 279 86 95 118 110 113 113
Autres investissements 279 304 121 54 -80 73 174 224 327
0 -66 -79 69 -15 -14 -6 -6 -6 -6
0 145 77 76 90 78 88 130 149 170
Prêts-projets 82 124 103 131 124 125 141 159 180
Prêts programmes 63 0 28 20 15 27 52 56 60
Amortissement des prêts publics (hors FM -39 -50 -55 -60 -62 -64 -63 -67 -71
Autres, privés 200 305 -24 -22 -144 -9 49 81 163

Erreurs et omissions -3 -4 -4 0 0 0 0 0 0

Solde global -71 125 314 34 59 96 109 109 128

Variation nette des avoirs extérieurs de la banque 71 -125 -314 -34 -59 -96 -109 -109 -128
Financement net du FMI -7 11 5 -24 -13 16 13 10 11
Décaissements 19 4 14 44 29 0 0 0 0
Remboursement (hors commission) -12 -14 -19 -19 -17 -16 -13 -10 -11

Écart de financement 0 0 0 0 0 0 0 0 0

(Pourcentage du PIB, sauf indication contraire)


Pour mémoire:
Exportations de biens 26.0 27.8 28.0 26.4 27.3 26.1 24.9 23.9 22.9
Importations de biens -26.0 -26.3 -25.9 -25.6 -25.0 -24.3 -23.8 -23.4 -23.1
Balance commerciale (biens) 0.0 1.5 2.1 0.8 2.3 1.8 1.1 0.5 -0.1
Balance commerciale (services) -7.3 -7.2 -6.7 -6.4 -6.4 -6.2 -6.0 -5.8 -5.6
Balance commerciale (biens et services) -7.3 -5.8 -4.6 -5.6 -4.1 -4.4 -4.9 -5.3 -5.8
Solde des transactions courantes (– = déficit) -7.2 -5.7 -4.7 -5.2 -4.0 -4.3 -4.6 -4.9 -5.3
PIB aux prix courants (milliards de FCFA) 6,444 7,177 7,849 8,471 9,156 9,901 10,707 11,576 12,516

Réserves de la BCEAO:
Milliard de USD 10 13 15 17 17 19 20 24 28
En mois des importations de l'UEMOA (l'année p 3.9 4.1 4.5 4.8 4.5 4.6 4.5 5.0 5.2
En pourcentage de la monnaie au sens large 37.7 38.7 39.7 39.6 35.9 35.3 33.3 35.7 37.3

Sources: Autorités burkinabè et BCEAO; estimations et projections des services du FMI.

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BURKINA FASO

Tableau 3. Burkina Faso: Situation monétaire, 2016–20


2016 2017 2018 2019 2020
Act. Act. Act. Proj. Proj.

(Milliards FCFA, sauf indication contraire)

Avoirs extérieurs nets 1,051 1,334 1,442 1,518 1,617


BCEAO 1/ -139 3 309 343 402
Actifs 620 902 928 1,062 1,223
Passifs 758 899 619 719 821
Banques commerciales 1,189 1,331 1,133 1,175 1,215

Avoirs intérieurs nets 1,650 1,947 2,220 2,612 3,148


Crédit intérieur 2,064 2,444 2,731 3,184 3,720
Crédit net Bancaire à l'État -80 74 67 234 434
BCEAO -142 -48 -57 -33 -20
Banques commerciales 61 122 124 267 455
Crédit aux autres secteurs 2,144 2,370 2,665 2,950 3,286
dont: crédit au secteur privé 1,963 2,246 2,396 2,681 3,016
Autres postes (net) 18 33 40 101 101
Actions et autres titres de participation 396 464 471 471 471

Monnaie au sens large 2,700 3,282 3,662 4,130 4,765


Monnaie liquide 2,610 3,174 3,503 3,947 4,555
Monnaie non liquide 91 108 159 182 210

Variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire


Pour mémoire:
Avoirs extérieurs nets 42.5 27.0 8.1 5.2 6.5
Avoirs intérieurs nets 2/ -1.3 11.4 8.6 11.2 13.6
Crédit net à l'État 2/ -4.5 5.9 -0.2 4.8 5.1
Crédit aux Secteurs Privé 12.1 14.4 6.7 11.9 12.5
Crédit aux Secteurs Privé (pourcentage du PIB) 30.5 31.3 30.5 31.7 32.9
Masse monétaire 11.8 21.6 10.4 12.7 15.4
Vitesse de circulation de la monnaie (PIB/M2) 3/ 2.5 2.3 2.2 2.1 2.0

Sources: Autorités burkinabè; estimations et projections des services du FMI.


1/ Comprend uniquement les réserves actuelles de la BCEAO à Ouagadougou. Il n'inclut pas toutes les réserves régiona
2/ Variation annuelle en pourcentage de la masse monétaire au sens large par rapport à douze mois plus tôt.
3/ Moyenne de fin de période.

22 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

Tableau 4. Burkina Faso : Principaux indicateurs de solidité financière, 2012-18


(en pourcentage)

Déc-12 Déc-13 Déc-14 Déc-15 Déc-16 Déc-17 Déc-18


Solvabilité

Fonds propres régl./actifs pondérés par les risques 12.4 10.2 11.4 11.1 13.0 12.2 11.8

Qualité des actifs


Créances improductives brutes/total des crédits 10.3 9.9 8.6 8.9 8.9 8.8 7.4
Provisions/créances improductives 67.7 62.6 64.9 67.6 70.4 66.4 70.4

Concentration du crédit
5 plus gros clients/fonds propres 157.9 108.4 158.4 179.6 114.5 79.8 74.2
Par secteur: (part du total)
Agriculture 1.8 3.3 2.8 1.9 3.7 4.4 4.7
Industries extractives 1.0 1.1 2.0 2.3 1.5 2.0 2.9
Industries de transformation 9.8 13.9 16.1 15.2 13.2 13.6 12.5
Électricité, gaz, eau 1.9 1.3 1.3 1.0 0.8 1.2 1.0
BTP 13.2 14.6 13.6 16.6 16.2 16.9 17.8
Commerce (restaurants, hôtels) 38.3 33.2 26.0 28.3 25.6 23.9 23.6
Transports/communications 9.6 11.7 9.5 8.4 10.3 8.8 9.1
Assurances, immobilier, services aux entreprises 3.9 3.4 3.7 3.0 5.0 5.6 7.2
Autres 20.6 17.5 25.1 23.1 23.7 23.7 21.3
Liquidité
Crédits/dépôts 82.1 87.7 99.8 91.2 86.1 83.9 85.7
Actifs liquides/total des actifs 34.8 34.7 34.8 29.2 23.2 24.7 25.7

Sources: Banque centrale (BCEAO); estimations des services du FMI.


1/ First year of data reporting in accordance with Basel II/III prudential standards and the new banking chart of account (interim
data).

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 23


BURKINA FASO

Tableau 5a. Burkina Faso: Opérations consolidées de l'ádministration centrale, 2017-24


(milliards FCFA)

2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024


Act. Prel. 2nd Rev. Proj. Proj. Proj. Proj. Proj. Proj.

Total recettes et dons 1,584 1,746 2,069 2,054 2,217 2,286 2,503 2,720 2,961
Total recettes 1,389 1,531 1,811 1,783 1,888 2,036 2,238 2,439 2,664
Recettes fiscales 1,238 1,354 1,511 1,481 1,651 1,825 2,006 2,203 2,420
dont : impôt sur sociétés d'extr. or 39 49 51 51 64 76 87 101 115
Recettes non fiscales 151 177 300 302 237 211 232 236 244
dont: redevances or 51 62 46 46 74 76 78 81 83
Dons 194 215 258 270 329 250 265 280 297
Projet 120 122 164 171 253 167 176 184 193
Programme 74 93 93 99 77 82 89 96 104

Dépenses et prêts nets 1/ 2,146 2,128 2,326 2,311 2,496 2,587 2,828 3,072 3,341
Dépenses courantes 1,319 1,383 1,607 1,630 1,672 1,764 1,872 1,975 2,138
Traitements et salaires 618 705 836 846 898 935 965 990 1,070
Biens et services 174 196 194 187 197 213 231 249 269
Charges d’intérêt 70 97 113 117 127 141 157 174 190
Intérieurs 49 74 94 73 98 108 122 137 150
Extérieurs 20 23 19 44 29 33 34 37 40
Transferts courants 457 385 465 480 450 475 520 562 608
Dépenses d'investissement 831 754 719 690 823 822 956 1,097 1,204
Financées sur ressources intérieures 587 529 424 388 446 530 639 753 831
Financées sur ressources extérieures 244 225 295 302 377 292 317 343 373
Prêts nets -4 -10 0 -9 0 0 0 0 0

Solde global 1/ -563 -382 -258 -258 -278 -301 -325 -352 -380
Ajustement base caisse 75 -97 0 0 0 0 0 0 0

Solde global (base caisse) -488 -478 -258 -258 -278 -301 -325 -352 -380

Financement 483 470 258 258 278 301 325 352 380
Financement extérieur 74 76 78 90 78 88 130 149 170
Tirages 124 131 150 150 140 152 193 215 240
Prêts projets 124 103 131 131 124 125 141 159 180
Prêts programme 0 28 20 20 15 27 52 56 60
Amortissement (hors FMI) -50 -55 -72 -60 -62 -64 -63 -67 -71
Financement intérieur 408 395 180 167 201 213 196 203 211
Financement bancaire 108 142 180 167 201 213 196 203 211
Banque centrale 88 29 25 24 13 -16 -13 -10 -11
dont: Financement net du FMI -11 3 25 24 13 -16 -13 -10 -11
Décaissements 4 22 43 44 29 0 0 0 0
Remboursement -14 -19 -18 -19 -17 -16 -13 -10 -11
Banques commerciales 21 113 155 143 188 229 209 213 222
Financement non bancaire 300 252 0 0 0 0 0 0 0
Erreurs et omissions 6 8

Écart de financement 0 0 0 0 0 0 0 0 0

Sources: Autorités burkinabè; estimations et projections des services du FMI.


1/ Base engagements.

24 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

Tableau 5b. Burkina Faso : Opérations consolidées de l’administration centrale, 2017-24


(En pourcentage du PIB)

2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024


Act. Prel. 2nd Rev. Proj. Proj. Proj. Proj. Proj. Proj.

Total recettes et dons 22.1 22.2 24.4 24.2 24.2 23.1 23.4 23.5 23.7
Total recettes 19.4 19.5 21.3 21.1 20.6 20.6 20.9 21.1 21.3
Recettes fiscales 17.3 17.3 17.8 17.5 18.0 18.4 18.7 19.0 19.3
dont : impôt sur sociétés d'extr. or 0.5 0.6 0.6 0.6 0.7 0.8 0.8 0.9 0.9
Recettes non fiscales 2.1 2.2 3.5 3.6 2.6 2.1 2.2 2.0 2.0
dont: redevances or 0.7 0.8 0.5 0.5 0.8 0.8 0.7 0.7 0.7
Dons 2.7 2.7 3.0 3.2 3.6 2.5 2.5 2.4 2.4
Projet 1.7 1.6 1.9 2.0 2.8 1.7 1.6 1.6 1.5
Programme 1.0 1.2 1.1 1.2 0.8 0.8 0.8 0.8 0.8

Dépenses et prêts nets 1/ 29.9 27.1 27.4 27.3 27.3 26.1 26.4 26.5 26.7
Dépenses courantes 18.4 17.6 18.9 19.2 18.3 17.8 17.5 17.1 17.1
Traitements et salaires 8.6 9.0 9.9 10.0 9.8 9.4 9.0 8.6 8.6
Biens et services 2.4 2.5 2.3 2.2 2.2 2.2 2.2 2.2 2.2
Charges d’intérêt 1.0 1.2 1.3 1.4 1.4 1.4 1.5 1.5 1.5
Intérieurs 0.7 0.9 1.1 0.9 1.1 1.1 1.1 1.2 1.2
Extérieurs 0.3 0.3 0.2 0.5 0.3 0.3 0.3 0.3 0.3
Transferts courants 6.4 4.9 5.5 5.7 4.9 4.8 4.9 4.9 4.9
Dépenses d'investissement 11.6 9.6 8.5 8.1 9.0 8.3 8.9 9.5 9.6
Financées sur ressources intérieures 8.2 6.7 5.0 4.6 4.9 5.4 6.0 6.5 6.6
Financées sur ressources extérieures 3.4 2.9 3.5 3.6 4.1 2.9 3.0 3.0 3.0
Prêts nets 0.0 -0.1 0.0 -0.1 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0

Solde global 1/ -7.8 -4.9 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0
Ajustement base caisse 1.0 -1.2 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0

Solde global (base caisse) -6.8 -6.1 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0

Financement 6.7 6.0 3.0 3.0 3.0 3.0 3.0 3.0 3.0
Financement extérieur 1.0 1.0 0.9 1.1 0.8 0.9 1.2 1.3 1.4
Tirages 1.7 1.7 1.8 1.8 1.5 1.5 1.8 1.9 1.9
Prêts projets 1.7 1.3 1.5 1.5 1.4 1.3 1.3 1.4 1.4
Prêts programme 0.0 0.4 0.2 0.2 0.2 0.3 0.5 0.5 0.5
Amortissement (hors FMI) -0.7 -0.7 -0.8 -0.7 -0.7 -0.6 -0.6 -0.6 -0.6
Financement intérieur 5.7 5.0 2.1 2.0 2.2 2.1 1.8 1.8 1.7
Financement bancaire 1.5 1.8 2.1 2.0 2.2 2.1 1.8 1.8 1.7
Banque centrale 1.2 0.4 0.3 0.3 0.1 -0.2 -0.1 -0.1 -0.1
dont: Financement net du FMI -0.1 0.0 0.3 0.3 0.1 -0.2 -0.1 -0.1 -0.1
Décaissements 0.1 0.3 0.5 0.5 0.3 0.0 0.0 0.0 0.0
Remboursement -0.2 -0.2 -0.2 -0.2 -0.2 -0.2 -0.1 -0.1 -0.1
Banques commerciales 0.3 1.4 1.8 1.7 2.1 2.3 2.0 1.8 1.8
Financement non bancaire 4.2 3.2 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Erreurs et omissions 0.1 0.1

Écart de financement 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0

Pour mémoire:
PIB nominal (milliards FCFA) 7,177 7,849 8,484 8,471 9,156 9,901 10,707 11,576 12,516
Ratio masse salariale / recettes fiscales (po 49.9 52.1 55.3 57.1 54.4 51.2 48.1 44.9 44.2
Sources: Autorités burkinabè; estimations et projections des services du FMI
1/ Base engagements.

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 25


BURKINA FASO

Tableau 5c. Burkina Faso: Opérations consolidées de l'ádministration centrale, 2019


(milliards FCFA)

March June September December


Taux Taux Taux Taux
Out. A-e-A Out. A-e-A Prog. A-e-A Prog. A-e-A
d'exéc. d'exéc. d'exéc. d'exéc.

Total recettes et dons 432 21 16 982 48 22 1,430 70 19 2,054 100 18


Total recettes 408 23 22 930 52 27 1,361 76 23 1,783 100 16
Recettes fiscales 336 23 12 720 49 11 1081 73 9 1,481 100 9
Recettes non fiscales 72 24 120 210 69 154 280 93 148 302 100 71
Dons 23 9 -36 53 19 -25 69 26 -26 270 100 26
Projet 17 10 -26 46 27 -7 56 33 -12 171 100 40
Programme 6 6 -54 6 6 -69 13 13 -56 99 100 7

Dépenses et prêts nets 1/ 451 20 -4 1,106 48 24 1646 71 17 2,311 100 9


Dépenses courantes 334 20 -8 813 50 23 1263 77 25 1,630 100 18
Traitements et salaires 187 22 16 411 49 25 632 75 24 846 100 20
Biens et services 26 14 -46 83 44 -3 118 63 0 187 100 -5
Charges d’intérêt 12 10 -45 43 37 -16 71 60 8 117 100 20
Intérieurs 8 11 -57 31 43 -17 56 76 13 73 100 -1
Extérieurs 4 10 19 11 26 -13 15 34 -7 44 100 88
Transferts courants 109 23 -18 277 58 41 443 92 40 480 100 25
Dépenses d'investissement 118 17 6 298 43 24 394 57 -3 690 100 -9
Financées sur ressources intérieures 64 16 13 178 46 29 230 59 -14 388 100 -27
Financées sur ressources extérieures 54 18 0 120 40 16 164 54 17 302 100 34
Prêts nets -1 -4 -9

Solde global 1/ -19 -124 -216 -258


Ajustement base caisse -86 -26 -72 0

Solde global (base caisse) -106 -150 -288 -258

Financement 111 153 289 267


Financement extérieur 40 71 158 90
Tirages 45 82 173 150
Prêts projets 37 74 107 131
Prêts programme 8 8 65 20
Amortissement (hors FMI) -4 -11 -15 -60
Financement intérieur 71 82 131 177
Financement bancaire 47 -50 -2 167
Banque centrale 23 -81 4 24
Banques commerciales 24 31 -6 143
Financement non bancaire 24 132 133 10
Erreurs et omissions 5 4 10 -10

Sources: Autorités burkinabè; estimations et projections des services du FMI.


1/ Base engagements.

26 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

Tableau 5d. Burkina Faso: Opérations consolidées de l'ádministration centrale, 2020


(milliards FCFA)

March June September December


Taux Taux Taux Taux
Prog. A-e-A Prog. A-e-A Prog. A-e-A Prog. A-e-A
d'exéc. d'exéc. d'exéc. d'exéc.

Total recettes et dons 472 21 9 1,063 48 8 1,611 73 13 2,217 100 8


Total recettes 415 22 2 928 49 0 1,396 74 3 1,888 100 6
Recettes fiscales 376 23 12 814 49 13 1223 74 13 1,651 100 11
Recettes non fiscales 40 17 -45 114 48 -46 173 73 -38 237 100 -22
Dons 57 17 141 135 41 157 215 65 211 329 100 22
Projet 48 19 180 119 47 157 171 68 204 253 100 48
Programme 8 11 34 16 21 157 44 57 240 77 100 -23

Dépenses et prêts nets 1/ 474 19 5 1,164 47 5 1787 72 9 2,496 100 8


Dépenses courantes 351 21 5 806 48 -1 1222 73 -3 1,672 100 3
Traitements et salaires 210 23 12 427 48 4 661 74 5 898 100 6
Biens et services 36 18 42 96 49 17 140 71 19 197 100 5
Charges d’intérêt 13 10 7 54 42 25 72 57 2 127 100 9
Intérieurs 9 9 11 39 40 26 54 56 -2 98 100 33
Extérieurs 4 15 -1 14 48 25 18 60 19 29 100 -33
Transferts courants 92 21 -15 229 51 -17 348 77 -21 450 100 -6
Dépenses d'investissement 122 15 4 358 43 20 565 69 43 823 100 19
Financées sur ressources intérieures 45 10 -30 176 40 -1 306 69 33 446 100 15
Financées sur ressources extérieures 78 21 45 181 48 51 259 69 58 377 100 25
Prêts nets 0 0 0

Solde global 1/ -2 -101 -176 -278


Ajustement base caisse 0 0 0 0

Solde global (base caisse) -2 -101 -176 -278

Financement 2 101 176 278


Financement extérieur 19 34 52 78
Tirages 28 61 87 140
Prêts projets 28 61 87 124
Prêts programme 0 0 0 15
Amortissement (hors FMI) -9 -27 -35 -62
Financement intérieur -17 67 125 201
Financement bancaire 50 100 150 201
Banque centrale 3 6 9 13
Banques commerciales 47 94 141 188
Financement non bancaire -67 -33 -26 0
Erreurs et omissions 0 0 0 0

Sources: Autorités burkinabè; estimations et projections des services du FMI.


1/ Base engagements.

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 27


BURKINA FASO

Tableau 6. Burkina Faso: Besoins de financement extérieur, 2017-2021


(en milliards de FCFA)
2017 2018 2019 2020 2021
Out. Prel. Proj. Proj. Proj.

Besoin de financement -229 -78 -438 -458 -352


Solde du compte courant (sans transferts officiels) -512 -493 -574 -479 -536
Remboursement au FMI -14 -19 -19 -17 -16
Flux de capitaux privés 348 489 216 99 262
Amortization of public loans (excl. IMF) -50 -55 -60 -62 -64

Financement 230 67 394 429 352


Prêts-projets: 124 103 131 124 125
dont: Banque mondiale 40 20 30 34
BAD 14 20 12 34
Banque islamique de développement 19 24 33 34
BOAD 13 14 19 34

Prêts programmes (sauf FMI): 0 28 20 15 27


dont: Banque mondiale 0 28 16
BAD 0 0 4
Transferts officiels, net 100 123 131 108 114
dont: soutien budgétaire UE 52 58 68
Banque mondiale 0 14 13
Danemark 11 9 3
Suisse 4 4 4
France 7 7 4

AEN de la BCEAO (hors décaissements et


-115 -309 -58 -72 -81
remboursements éventuels du FMI)
Dons projet 120 122 171 253 167
Eurobond 0 0 0 0 0

Erreurs et omissions -4 -4 0 0 0

Résiduel -4 -14 -44 -29 0


Financement ECF du FMI (passé et futur) 4 14 44 29 0
Sources: Autorités burkinabè; estimations et projections des services du FMI.

28 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

Tableau 7. Burkina Faso : calendrier des décaissements au titre de l'accord FEC


triennal 2018–20

Montant Date de disponibilité Conditions for disbursement 1/

Approbation par le conseil d'administration d'un


18,06 millions DTS 14 mars 2018 nouvel accord au titre de la facilité élargie de
crédit

Observation des critères de réalisation continus


18,06 millions DTS 15 décembre 2018 et à fin juin 2018, et achèvement de la première
revue de l'accord

Observation des critères de réalisation continus


18,06 millions DTS 15 juin 2019 et à fin décembre 2018, et achèvement de la
deuxième revue de l'accord

Observation des critères de réalisation continus


18,06 millions DTS 15 décembre 2019 et à fin juin 2019, et achèvement de la troisième
revue de l'accord

Observation des critères de réalisation continus


18,06 millions DTS 15 juin 2020 et à fin décembre 2019, et achèvement de la
quatrième revue de l'accord

Observation des critères de réalisation continus


18,06 millions DTS 15 décembre 2020 et à fin juin 2020, et achèvement de la cinquième
revue de l'accord
Sources : Autorités burkinabè et estimations des services du FMI.
1/ En plus des conditions généralement applicables au titre de la facilité élargie de crédit.

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 29


30
Tableau 8. Burkina Faso : Indicateurs de capacité à rembourser le FMI, 2017–33 1/
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030 2031 2032 2033
Act. Act. Projections
BURKINA FASO

Obligations envers le FMI sur la base des crédits existants et


prospectifs (en millions de DTS)
Principal 17.8 24.1 23.3 19.0 21.2 18.3 14.2 16.3 24.1 25.3 24.4 18.1 16.3 5.4 0.0 0.0 0.0
Comissions et intérêts 0.0 0.0 0.3 0.3 0.3 0.3 0.3 0.3 0.3 0.3 0.3 0.3 0.3 0.3 0.3 0.3 0.3

Total obligations sur la base du crédit existant et prospectif


En millions de DTS 17.8 24.1 23.6 19.3 21.5 18.6 14.5 16.6 24.4 25.6 24.7 18.4 16.5 5.7 0.3 0.3 0.3
En milliards de FCFA 14.3 19.0 19.1 15.6 17.2 14.9 11.6 13.2 19.4 20.4 19.7 14.6 13.2 4.6 0.2 0.2 0.2
En pourcentage des recettes de l'État 1.0 1.2 1.1 0.8 0.8 0.7 0.5 0.5 0.7 0.6 0.6 0.4 0.3 0.1 0.0 0.0 0.0
En pourcentage des exportations de biens et de services 0.6 0.8 0.7 0.6 0.6 0.5 0.4 0.4 0.6 0.6 0.5 0.4 0.3 0.1 0.0 0.0 0.0
En pourcentage du service de la dette 2/ 18.1 19.3 15.6 14.5 15.4 13.4 10.2 10.8 13.9 13.1 11.7 8.1 6.8 2.2 0.1 0.1 0.1

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


En pourcentage du PIB 0.2 0.2 0.2 0.2 0.2 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.0 0.0 0.0 0.0
En pourcentage de la quote-part 14.8 20.1 19.6 16.0 17.8 15.4 12.1 13.8 20.2 21.3 20.5 15.2 13.7 4.7 0.2 0.2 0.2

Encours de crédit du FMI


En millions de DTS 141.9 135.8 166.3 183.4 162.3 144.0 129.8 113.5 89.4 64.1 39.7 21.7 5.4 0.0 0.0 0.0 0.0
En milliards de FCFA 114.2 106.7 134.3 147.9 130.3 115.3 103.8 90.5 71.3 51.1 31.7 17.3 4.3 0.0 0.0 0.0 0.0
En pourcentage des recettes de l'État 8.2 7.0 7.5 7.8 6.4 5.2 4.3 3.4 2.5 1.6 0.9 0.5 0.1 0.0 0.0 0.0 0.0
En pourcentage des exportations de biens et de services 5.0 4.3 5.3 5.2 4.4 3.8 3.3 2.7 2.1 1.4 0.9 0.4 0.1 0.0 0.0 0.0 0.0
En pourcentage du service de la dette 2/ 144.1 108.4 109.5 137.4 116.4 104.3 91.1 74.2 50.9 32.7 18.8 9.5 2.2 0.0 0.0 0.0 0.0
En pourcentage du PIB 1.6 1.4 1.6 1.6 1.3 1.1 0.9 0.7 0.5 0.3 0.2 0.1 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
En pourcentage de la quote-part 117.8 112.8 138.2 152.4 134.8 119.6 107.8 94.3 74.3 53.2 33.0 18.0 4.5 0.0 0.0 0.0 0.0

Utilisation nette du crédit du FMI (millions de DTS) -13.3 -6.1 30.6 16.8 -21.5 -18.6 -14.5 -16.6 -24.4 -25.6 -24.7 -18.4 -16.5 -5.7 -0.3 -0.3 -0.3
Décaissements 4.5 18.1 54.2 36.1 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Remboursements et rachats 17.8 24.1 23.6 19.3 21.5 18.6 14.5 16.6 24.4 25.6 24.7 18.4 16.5 5.7 0.3 0.3 0.3

Pour mémoire:
PIB nominal (milliards de FCFA) 7,177 7,849 8,471 9,156 9,901 10,707 11,576 12,516 13,532 14,631 15,819 17,104 18,493 19,994 21,618 23,373 25,271
Exportations de biens et de services (milliards de FCFA) 2,275 2,506 2,555 2,820 2,935 3,045 3,175 3,310 3,438 3,575 3,717 3,867 4,023 4,187 4,359 4,540 4,730
Recettes de l'État (milliards de FCFA) 1,389 1,531 1,783 1,888 2,036 2,238 2,439 2,664 2,908 3,192 3,485 3,770 4,080 4,416 4,758 5,128 5,528
Service de la dette (milliards de FCFA) 2/ 3/ 79 98 123 108 112 111 114 122 140 156 168 181 194 203 221 249 278
FCFA/DTS (moyenne sur la période) 805 786 807 806 803 801 800 798 798 798 798 798 798 798 798 798 798

Sources: Estimations et projections des services du FMI.


1/ Comprend les décaissements proposés de la nouvelle FEC de 90% du quota.
2/ Le total du service de la dette extérieur comprend les rachats et les remboursements au FMI.
3/ Inclut la dette des entreprises publiques.
BURKINA FASO

Annexe 1. Matrice d’évaluation des risques1

Probabilité
Source de risques Impact si le risque se concrétise Mesures que les autorités peuvent prendre
Relative

Risques extérieurs

Durcissement des
Forte Moyen
conditions financières
Limiter les besoins de financement intérieur en
Durcissement des conditions de
respectant les objectifs de déficit budgétaire.
financement sur le marché
régional

Montée du protectionnisme Forte Moyen


Mettre en oeuvre des mesures visant à
Difficultés sur le plan des améliorer la compétitivité et le climat des
exportations et de la affaires.
diversification
Croissance mondiale plus Respecter les objectifs de déficit budgétaire
Moyenne/Forte Elevé
faible que prévu pour préserver l’adéquation des réserves
Recul de la demande internationales ; mettre en oeuvre des mesures
d’exportations, baisse de l’aide visant à améliorer la compétitivité et le climat
extérieure des affaires.
Grandes fluctuations des
Moyenne Elevé
prix, notamment de Respecter les objectifs de déficit budgétaire
Baisse des exportations, hausse afin de constituer des marge de manœuvre
des prix à l’importation des contre les chocs. Assouplir les prix des
carburants, augmentation des carburants à la pompe.
besoins de subvention

Risques intérieurs

Pressions en faveur de
Forte Moyen/élevé
dépenses récurrentes plus Contenir les dépenses récurrentes, en
élevées, en particulier Éviction de dépenses particulier la masse salariale. Intensifier les
pour la masse salariale d’investissement; pression sur les efforts pour accroître les recettes intérieures.
objectifs de déficit budgétaire
Poursuite des attaques
Moyenne/Forte Moyen/élevé
terroristes
Poursuivre les efforts de renforcement des
Effets défavorables sur l'activité
services de sécurité ; participer aux dispositifs
économique, notamment le
de sécurité régionaux ; respecter les objectifs
tourisme, et les recettes publiques
de déficit budgétaire pour créer des marges
; répercussions à long terme sur
de manoeuvre en faveur des dépenses de
l'investissement étranger ; éviction
sécurité.
de dépenses productives et
d'investissement.
Retards dans le
Moyenne Elevé
recouvrement des
Poursuivre la politique fiscale et les réformes
Réduction de la marge de
de l'administration des recettes ; optimiser les
manœuvre budgétaire et risque
dépenses courantes et redéfinir l'ordre de
accru d'augmentation du déficit
priorité des investissements publics.
budgétaire et des besoins de
financement.
Mauvaises conditions
Moyenne Elevé Respecter les objectifs de déficit budgétaire
météorologiques;
pour pourvoir réagir en cas d’urgence
Baisse de la production agricole
alimentaire. À moyen terme, aider les
et des exportations, hausse des
agriculteurs grâce à de meilleurs semences,
prix des produits alimentaires ;
engrais et techniques d’irrigation.
augmentation de la pauvreté
1
La matrice d’évaluation des risques (MER) présente des événements susceptibles de modifier nettement le scénario de référence (le scénario le
plus probable selon les services du FMI). La probabilité des risques correspond à l’évaluation subjective des services du FMI quant aux risques qui
pèsent sur le scénario de base. La matrice d’évaluation des risques illustre les vues des services du FMI sur la source des risques et le niveau global
de préoccupation au moment des entretiens avec les autorités. Les risques qui ne s’excluent pas mutuellement.
peuvent provoquer des interactions et se matérialiser simultanément.

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 31


BURKINA FASO

Appendice I. Lettre d’Intention

Le Ministre de l’Economie,
des Finances et du Développement

A
Madame Kristalina Georgieva,
Directrice Générale du
Fonds Monétaire International
700 19th Street NW
Washington, DC 20431 (USA)

OBJET : Lettre d’intention de politiques économique et financière

Madame la Directrice Générale,

La mise en œuvre du programme économique et financier 2018-20 du Burkina Faso, appuyé par la
Facilité élargie de crédit (FEC), tout comme en 2018, a été marquée par une situation sécuritaire
difficile et la poursuite des revendications sociales en 2019. En dépit de ce contexte, l’économie
burkinabé est restée résiliente avec un taux de croissance du PIB réel qui se situerait à 6,0% et une
inflation en dessous de la norme communautaire de 3%. Pour 2020, la croissance maintiendra le
même rythme pour se situer à 6% et l’inflation sera toujours en dessous de la norme
communautaire.

En 2019, le déficit global serait de 3,0% du PIB en fléchissement de 1,9 point par rapport à son
niveau de 2018. Ce niveau du déficit se maintiendrait en 2020, conformément à nos engagements
dans le cadre de notre programme soutenu par la FEC ainsi qu’aux critères de convergence de
l’UEMOA. Il sera financé en 2019 et en 2020 par le recours aux appuis budgétaires, aux tirages sur
les ressources du FMI et à des émissions de titres sur le marché financier régional.

Les performances sous le programme ont été globalement satisfaisantes à fin juin 2019. Ainsi, tous
les critères de réalisation quantitatifs et tous les objectifs indicatifs ont été atteints à fin juin.

Quant aux repères structurels du programme, la majorité a été observée, avec des progrès très
significatifs pour ceux qui n’ont pas été atteints et ceux dont l’échéance n’est pas encore échue.

Dans le cadre de l’atteinte des objectifs du programme, le Gouvernement reste déterminé à


poursuivre la mise en œuvre de politiques économique et financière saines ainsi que les réformes

32 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

nécessaires y afférentes notamment l’accroissement de la mobilisation des recettes et le


renforcement du suivi des dépenses.

Concernant la maitrise de la masse salariale, le Gouvernement est toujours engagé dans la mise en
œuvre des mesures pour infléchir son évolution par rapport aux recettes fiscales à la baisse au cours
des prochaines années. C’est dans ce sens qu’il a élaboré une feuille de route pour le processus de
remise à plat du système de rémunération des agents de la Fonction publique assortie d’un
chronogramme de mise en œuvre. Aussi, le Gouvernement s’engage à ne pas dépasser les
enveloppes de masse salariale envisagées pour 2019 et 2020 au cours de cette revue du programme
et à ne pas conclure tout nouvel accord hors du secteur de la sécurité qui pourrait induire une
augmentation de la masse salariale.

Cependant, en raison de la situation sécuritaire, l’enveloppe globale de la masse salariale convenue


pour 2019 lors de la deuxième revue sera dépassée de 10 milliards FCFA dans la Loi des Finances
Rectificative (LFR). Ce relèvement a été rendu nécessaire en faveur notamment du personnel des
forces de sécurité (revalorisation de la charge paramilitaire, renforcement de la prise en charge du
risque professionnel et mise en place d'indemnités spéciales pour les unités d'intervention et de
couverture opérationnelle).

Au titre du mécanisme d’ajustement des prix des hydrocarbures à la pompe, le Gouvernement a


procédé à un réajustement des prix des hydrocarbures à la pompe le 21 octobre 2019. Les autorités
poursuivront prudemment les efforts pour améliorer l’opérationnalisation du mécanisme
d’ajustement des prix à la pompe adopté en novembre 2018 et réduire considérablement le poids
des subventions aux hydrocarbures sur le budget de l’Etat. A cet effet, les actions de communication
sur les coûts des subventions octroyés aux consommateurs et leur distribution inéquitable seront
également renforcées. Par ailleurs, il est envisagé la réalisation d’une évaluation de la performance
de la filière d’approvisionnement en hydrocarbures et l’audit des performances, organisationnel et
des charges de la SONABHY, pour apprécier la qualité de la gestion et explorer des pistes de
réformes qui pourraient être mises en œuvre afin d’alléger le poids de la subvention versée par
l’Etat.

S’agissant des filets sociaux, le Gouvernement compte intensifier les efforts pour consolider les
programmes fragmentés de protection sociale en mettant en place un mécanisme coordonné qui
permettra de faire face aux chocs potentiels : sécuritaires, climatiques, pétroliers et prix des produits
de première nécessité. Aussi, il s’attèlera à la poursuite de la constitution du registre unique des
personnes vulnérables avec le ciblage dans 63 communes à fin 2019 dans la perspective de couvrir
le territoire national en 2022.

Compte tenu de son engagement à préserver la stabilité macroéconomique et sur la foi des
politiques énoncées dans le mémorandum de politiques économiques et financières (MPEF) joint en
annexe, le Gouvernement demande au FMI la conclusion de la troisième revue de l’accord au titre
de la FEC. A cet effet, le Gouvernement sollicite le décaissement d’un montant de 18,06 millions DTS,
soit 14,27 milliards FCFA.

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 33


BURKINA FASO

Le Gouvernement estime que les mesures énoncées dans le MPEF permettront d’atteindre les
objectifs économiques et sociaux de son programme. Néanmoins, il reste déterminé à prendre
toutes mesures supplémentaires qui s’imposeraient à cet effet.

Le Gouvernement consultera le FMI sur l'adoption de ces mesures, et avant toute révision des
politiques énoncées dans le MPEF, conformément aux politiques du FMI en la matière. Il
communiquera par ailleurs au FMI toutes informations relatives à la mise en œuvre des mesures
convenues et à l’exécution du programme, comme prévu dans le Protocole d’accord technique
révisé ci-joint, ou à la demande du FMI.

Le Gouvernement autorise le FMI à publier comme par le passé, la présente lettre et les pièces qui y
sont jointes, ainsi que le rapport établi par les services du FMI, une fois que le Conseil
d’administration les aura approuvés.

Veuillez agréer, Madame la Directrice Générale, l’assurance de ma considération distinguée.

/s/

Lassané KABORE
Chevalier de l’Ordre National

Pièces jointes :

- Mémorandum de politiques économique et financière


Protocole d’accord technique

34 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

Pièce jointe I. Mémorandum de Politiques Économique et


Financière
I. INTRODUCTION

1. Le présent Mémorandum de Politiques Economique et Financière (MPEF) actualise les


informations relatives à la mise en œuvre du programme économique et financier du Burkina Faso
conclu avec le Fonds Monétaire International (FMI) dans le cadre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC)
pour la période 2018-2020.

2. Les objectifs du programme sont essentiellement orientés vers le maintien de la stabilité


macroéconomique tout en créant un espace budgétaire par une mobilisation accrue des recettes
intérieures et une amélioration des dépenses publiques. Ce programme s'inscrit en droite ligne des
engagements communautaires pris par le Burkina Faso, notamment celui de ramener le déficit
budgétaire à un niveau compatible, tout en préservant les dépenses sociales et celles des
investissements publics prioritaires.

3. Ce Mémorandum décrit les évolutions économiques récentes et la situation de mise en


œuvre des critères quantitatifs et des repères structurels à fin juin et septembre 2019. En outre, il
définit les principales orientations pour le reste de l’année 2019 et pour 2020.

II. EVOLUTION ÉCONOMIQUE RECENTE ET MISE EN ŒUVRE DU


PROGRAMME
4. L’activité économique nationale en 2019 se déroule dans un contexte marqué par une
situation sécuritaire difficile et une persistance des revendications sociales. Dans le cadre de la mise
en œuvre du programme, à fin juin 2019, tous les critères de réalisation quantitatifs et les objectifs
indicatifs ont été respectés. S'agissant des repères structurels, ils sont réalisés pour la plupart à fin
septembre 2019.

A. Evolution économique récente à fin juin et à fin septembre 2019

5. Sur la base de nos dernières estimations (août 2019), l’activité économique en 2019 resterait
soutenue malgré un contexte sociopolitique relativement difficile, marqué par la persistance des
attaques terroristes entrainant un déplacement interne de populations et par la poursuite des
revendications sociales dans le secteur public. En somme, au deuxième trimestre 2019, le PIB réel a
augmenté de 2,8% par rapport au trimestre précédent où un recul de 0,6% a été enregistré. Cette
hausse de l'activité économique au cours dudit trimestre résulte d’une bonne tenue de l’activité
dans les secteurs tertiaire (+5,7%) et primaire (+2,3%) en dépit d’un recul des activités dans le
secteur secondaire (-0,3%). Comparativement au deuxième trimestre 2018, le taux de croissance
économique est ressorti fortement élevé, en s’établissant à +9,0% après +7,3% à la même période
en 2018.

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 35


BURKINA FASO

6. A fin juin 2019, le taux d’inflation s’est établi à -3,9% en glissement annuel et à -0,4% en
moyenne annuelle contre respectivement 3,6% et 1,9% à fin juin 2018. La baisse en moyenne
annuelle de l’inflation est imputable principalement aux fonctions « communications » (-7,3%),
« loisirs spectacles et cultures » (-2,7%) et « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (-
1,5%). A fin septembre 2019, l’inflation a baissé de 5,4% en glissement annuel et de 2,2% en
moyenne annuelle, consécutivement à une détente des prix des fonctions « communications » (-
8,8%), « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (-3,7%) et « loisirs spectacles et
cultures » (-2,8%).

7. S’agissant des échanges extérieurs au premier semestre de l'année 2019, les transactions
internationales font ressortir un déficit commercial de 44,3 milliards FCFA contre un excédent de
87,6 milliards FCFA au premier semestre 2018. Cette détérioration du solde commercial s'explique
par une hausse des importations (+7,0%) conjuguée à une baisse des exportations (- 6,2%). Le repli
des exportations reflète la dynamique des exportations d'or et de coton. Concernant le compte des
services, il a été enregistré un déficit, en réduction de 1,8 milliard FCFA. Le compte de revenu
primaire s'est soldé par un déficit en dégradation de 19,3 milliards FCFA, en lien notamment avec la
progression des paiements d'intérêts sur la dette publique extérieure. Les aides budgétaires à
l'Administration se sont contractées de 14,0 milliards FCFA et les prélèvements communautaires ont
augmenté de 7,8 milliards FCFA, entraînant une aggravation du déficit des revenus secondaires de
57,0 milliards FCFA. En somme, le solde des transactions courantes est ressorti déficitaire de 249,1
milliards FCFA au premier semestre 2019 contre un déficit de 42,6 milliards FCFA au premier
semestre 2018.

8. La situation monétaire a été caractérisée, entre fin août 2018 et fin août 2019, par une
progression de la masse monétaire de 229,5 milliards FCFA (+6,4%). Cette expansion résulte
principalement de la hausse des Créances Intérieures de 272,3 milliards FCFA (+10,5%) et, des Actifs
Extérieurs Nets (AEN) de 60,8 milliards FCFA (+4,4%). S’agissant des AEN des Institutions monétaires,
ils sont ressortis à 1 431,3 milliards FCFA à fin août 2019 contre 1 370,5 milliards FCFA à fin août
2018. Cette évolution est exclusivement due à la consolidation des AEN des Autres Institutions de
Dépôts (AID) de de 35,0 milliards FCFA (+3,3%) que de ceux de la BCEAO de 25,8 milliards FCFA
(+8,6%). La hausse des AEN des AID (+3,3%) s'explique par une diminution de leurs engagements
bruts envers les non-résidents (-57,0 milliards FCFA, soit -12,8%) plus importante que celle de leurs
créances sur l'extérieur (-21,9 milliards FCFA, soit -1,4%). Le repli des engagements brutes des AID
envers les non-résidents est imputable principalement à la réduction de l'encours des dépôts (-104,7
milliards FCFA, soit -58,6%). Quant à l'augmentation des AEN de la Banque Centrale, elle est liée à
une diminution de ses engagements bruts envers les non-résidents (-42,1 milliards FCFA) plus
importante que celle de ses créances brutes sur les non-résidents (-16,4 milliards FCFA). Concernant
les créances intérieures, elles se sont établies à 2 869,7 milliards FCFA à fin août 2019 contre 2 597,4
milliards FCFA à fin août 2018, en progression de 10,5%. Cet accroissement est imputable à une
augmentation des créances sur l’économie de 364,5 milliards FCFA, les Créances Nettes sur
l'Administration Centrale (CN-AC) étant en repli de 92,3 milliards FCFA sur la même période. Les
créances sur l’économie sont ressorties à 2 907,6milliards FCFA à fin août 2019 contre 2 543,0
milliards FCFA à fin août 2018, soit une hausse de 14,3%.

36 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

9. Par rapport à fin décembre 2018, les AEN des Institutions monétaires ont connu une
contraction de 12,2 milliards FCFA (-0,8%), imprimée par les AEN des AID (-28,2 milliards FCFA, soit -
2,5%), ceux de la BCEAO s’inscrivant en amélioration (+16,0 milliards FCFA, soit +5,1%).

10. En matière de finances publiques, les recettes totales et dons mobilisés à fin juin 2019 se
sont situés à 982,3 milliards FCFA contre 803,0 milliards FCFA à la même période en 2018, soit un
accroissement de 179,3 milliards FCFA (+22,3%). Cette progression est due à la hausse des recettes
propres de 196,6 milliards FCFA (+26,8%), les dons ayant baissé de 17,3 milliards FCFA (-24.8%). Les
recettes totales et dons représentent 50,7% des prévisions de la Loi de finances initiale, exercice
2019. A fin septembre 2019, les recettes totales et dons mobilisés se situent à 1429,8 milliards FCFA
contre 1 198,5 milliards FCFA un an plus tôt, soit une progression de 19,3%.

11. Les recettes propres se sont établies à 929, 8 milliards FCFA à fin juin 2019, en hausse de
26,8% par rapport à fin juin 2018. Les recettes fiscales, d'un montant de 720,3 milliards FCFA, ont
connu une progression de 10,7%, soit 69,4 milliards FCFA, par rapport à fin juin 2018. Pour les
recettes non fiscales, par rapport au premier semestre 2018, elles ont connu une augmentation de
127,1 milliards FCFA (+154,4%) à fin juin 2019, dont 120 milliards FCFA au titre des licences 4G de
téléphonie mobile. A fin septembre 2019, les recettes propres mobilisées se sont établies à 1360,6
milliards FCFA contre 1 105,1 milliards FCFA à la même période en 2018, soit une progression de
23,1%.

12. Les recettes minières à fin juin 2019 ont été recouvrées à hauteur de 134,9 milliards FCFA
(dont 101,5 milliards FCFA de recettes fiscales) contre 122,5 milliards FCFA (dont 86,7 milliards FCFA
de recettes fiscales) au 30 juin 2018, soit une hausse de 12,4 milliards FCFA (+10,2%).
L’accroissement des recettes minières s'explique par l'évolution favorable des cours de l'once d'or.
Elles représentent 14,5% des recettes intérieures à fin juin 2019 contre 16,7% à fin juin 2018.

13. En dépit d'un contexte social et sécuritaire difficile, les performances réalisées au niveau de
la mobilisation des ressources propres sont principalement imputables aux mesures et actions
suivantes :

• le renforcement des actions en recouvrement par une approche personnalisée et ciblée des
contribuables reliquataires, en vue de négocier des plans de règlement, notamment à travers la
multiplication des visites pédagogiques (incitation au civisme fiscal) ;

• les opérations de contrôle sanction de la facture normalisée réalisées à Ouagadougou et Bobo-


Dioulasso;

• la consolidation des déclarations et paiements des impôts à travers les télé-procédures;

• la multiplication des sorties de recensement des contribuables ;

• le renforcement des actions de contrôle de l'exécution du service dans les offices par les
Directeurs régionaux et les audits de l'Inspection technique au niveau de la Direction générale
des douanes (DGD) ;

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 37


BURKINA FASO

• le renforcement de la vérification dans les offices par l'activation du module valeur de SYDONIA
: 22 produits ont été concernés et le nombre doit évoluer jusqu’à 32 produits à fin décembre
2019;

• le renforcement de l’interconnexion des systèmes informatiques douaniers du Burkina avec ceux


de la Côte d’Ivoire dont les marchandises circulent sous le couvert d’un document de transit
routier électronique unique ;

• la lutte contre la fraude dans les bureaux notamment les importations sans déclaration par le
scannage des chargements qui y arrivent ;

• le renforcement des actions de contrôle de l'exécution du service dans les offices par les
Directeurs régionaux et les audits de l'Inspection technique au niveau de la Direction générale
des douanes (DGD) ;

• le renforcement de la vérification dans les offices par l'activation du module valeur de


SYDONIA : 22 produits ont été concernés et le nombre doit évoluer jusqu’à 50 produits à fin
décembre 2019 ;

• l’amélioration des opérations de redressement des valeurs à travers l’interfaçage entre SYLVIE et
SYDONIA qui se poursuit ;

• le renforcement de l’interconnexion des systèmes informatiques douaniers du Burkina avec ceux


de la Côte d’Ivoire dont les marchandises circulent sous le couvert d’un document de transit
routier électronique unique ;

• l’élargissement du champ de la taxe sur les plus-values de cessions des titres miniers ;

• le rehaussement du taux de la taxe sur les boissons non alcoolisées de 10% à 15% ;

• le rehaussement de tarif de la taxe sur les emballages et sachets plastiques biodégradables et


non bio dégradables autorisés ;

• la poursuite des campagnes de recouvrement des Reste À Recouvrer (RAR).

14. En ce qui concerne les dons, la mobilisation est ressortie à 52,5 milliards FCFA à fin juin 2019
contre 69,8 milliards FCFA à fin juin 2018, soit une contraction de 17,3 milliards FCFA (-24,8%). Cette
évolution est imputable à la baisse des dons programmes de 14,0 milliards FCFA au cours de la
période. A fin septembre 2019, il est constaté une baisse de 24,3 milliards FCFA des dons par
rapport à leur niveau de 93,4 milliards FCFA enregistré à la même période en 2018.

15. Les dépenses totales et prêts nets ont été exécutés à hauteur de 1 106,4 milliards FCFA à fin
juin 2019 contre 895,6 milliards FCFA à la même période en 2018, représentant une progression de
210,8 milliards FCFA (+23,5%). Cette hausse est due à l’augmentation des dépenses courantes

38 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

(+23,0%) ainsi qu’à celle des dépenses en capital (+23,5%). Les niveaux d'exécution des dépenses
totales et prêts nets représentent respectivement 46,9% et 42,1% des LFR, exercices 2019 et 2018.

16. L’accroissement des dépenses courantes (+23,0% par rapport à fin juin 2018) est
essentiellement imputable à la hausse des dépenses de personnel de 25,2% (+82,5 milliards FCFA) et
des dépenses de transferts courants de 40,8% (+80,2milliards FCFA), les dépenses de
fonctionnement et les charges financières de la dette ayant régressé respectivement de 2,8% et
16,1% par rapport à fin juin 2018. La progression des dépenses de personnel s'explique par la
constatation financière des engagements pris par le Gouvernement vis-à-vis des partenaires sociaux
et par la régularisation des situations salariales des agents à travers des avancements statutaires et
des intégrations. Celle des dépenses de transferts courants est liée à l’augmentation des transferts
aux ménages ainsi qu’aux subventions aux entreprises publiques notamment les subventions du
secteur énergétique.

17. Quant à l'augmentation des dépenses en capital, qui se sont établies à 298,0 milliards FCFA
à fin juin 2019, elle s'explique notamment par la hausse des dépenses d’investissement financées sur
ressources propres (+40,5 milliards FCFA) et celles financées sur ressources extérieures (+16,7
milliards FCFA).

18. A fin septembre 2019, les dépenses totales et prêts nets ont été exécutées à hauteur de
1 645,5 milliards FCFA contre 1 410,4 milliards FCFA à la même période en 2018. Cette progression
est imputable essentiellement à l’augmentation des dépenses courantes de 252,2 milliards FCFA
(+20,0%). Les dépenses en capital ayant connu une contraction de 11,73 milliards FCFA (-2,9%).

19. Les dépenses courantes, en hausse de 24,9% par rapport à fin septembre 2018, ont été
exécutées à hauteur de 1 263,5 milliards FCFA à fin septembre 2019. Cette augmentation est
imputable aux dépenses de transferts courants (+126,1 milliards FCFA), aux dépenses de personnel
(+120,6 milliards FCFA), aux paiements des intérêts de la dette (+5,3 milliards FCFA) et aux dépenses
de fonctionnement (+0,2 milliards FCFA).

20. Les dépenses en capital, en baisse de 2,9% par rapport à fin septembre 2018, ont été
exécutées à hauteur de 393,9 milliards FCFA à fin septembre 2019. Cette diminution s’explique par la
baisse des dépenses d’investissements financées sur ressources propres de 35,9 milliards FCFA. Les
dépenses d’investissement financées sur ressources extérieures ayant connu une hausse de 24,2
milliards FCFA.

21. Le Gouvernement, conscient du poids de plus en plus important de la masse salariale et de


l’augmentation continue des ratios des dépenses courantes rapportées aux dépenses totales et aux
ressources propres, a pris des mesures en vue de maitriser les dépenses de personnel. C’est ainsi
que des mesures de gestion rationnelle et efficiente des effectifs et la réforme du système de
rémunération des agents publics ont été enclenchées.

22. A cet effet, le Gouvernement a réduit de 44,5% les effectifs à recruter en 2019, en recrutant
5 892 sur une prévision de 10 615. Aussi, le Gouvernement a-t-il enclenché la description des postes

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 39


BURKINA FASO

de travail et le processus connait une avancée significative. En outre, dans l’optique de disposer
d’une nomenclature stable et cohérente des emplois, asseoir des plans de carrière rationnels et
effectuer des recrutements efficients, le Conseil des Ministres en sa séance du mercredi 11
septembre 2019 a adopté un décret portant répertoire interministériel des métiers de l’Etat (RIME).
L’élaboration des textes d’organisation des emplois est en cours. En sus, un recensement
administratif des agents publics a été effectué et les résultats publiés sur le Site d’Information du
Gouvernement (SIG). Les résultats de cet exercice ont permis d’entamer le redéploiement d’environ
18 000 enseignants dont 10 498 déjà effectifs sur l’ensemble du territoire au niveau du ministère en
charge de l’éducation nationale et de l’alphabétisation.

23. En ce qui concerne la réforme du système de rémunération des agents publics, les réflexions
se poursuivent. Les travaux ont permis d’obtenir les projets de textes suivants :

• un avant-projet de loi organique fixant les principes et valeurs fondamentaux de la fonction


publique applicable à l’ensemble des agents publics de l'Etat. Son adoption permettra
d’harmoniser la gestion des agents publics ;

• des projets de grilles indiciaire et indemnitaire avec pour finalité la soutenabilité budgétaire et
l’équité.

• En attendant l’organisation de la Conférence des parties prenantes pour faire le point des
diligences accomplies, le Gouvernement poursuit le dialogue avec les partenaires sociaux et les
autorités coutumières et religieuses afin de recueillir un maximum d’adhésion à sa démarche.

24. S'agissant du déficit global base engagement, il s'est établi à 124,1 milliards FCFA à fin juin
2019 contre 92,6 milliards FCFA une année plus tôt. A fin septembre 2019, il est ressorti à 215,8
milliards FCFA en détérioration de 3,9 milliards FCFA par rapport à la même période en 2018 (211,8
milliards FCFA).

25. Dans le cadre de l'amélioration de la qualité des dépenses d'investissement, le


Gouvernement met en œuvre la nouvelle réglementation générale des projets et programmes de
développement qui est régie par le décret N°2018-0092/PRES/PM/MINEFID du 15 février 2018. Dans
cette dynamique, des séances de renforcement des capacités des DGESS sur la nouvelle
réglementation se poursuivent ainsi que la formation des gestionnaires de projets sur la plateforme
du Circuit intégré des financements extérieurs (CIFE). En outre, un comité national de validation des
documents de projets et des études de faisabilité a été mis en place par arrêté N°2019-
000366/MINEFID/SG/DGEP du 16 août 2019.

26. Dans le cadre du renforcement du dispositif législatif, réglementaire et institutionnel lié aux
partenariats public-privés (PPP), le Gouvernement reste engagé à relire la loi 020-13/AN du 23 mai
2013 portant régime juridique des PPP au Burkina Faso et ses textes d’application pour marquer,
entre autres, la différence entre un PPP et un crédit fournisseur classique. Le processus de relecture
est en cours avec la relecture de la stratégie PPP dont l’adoption est attendue pour fin 2019. Pour ce
qui concerne la nouvelle loi PPP, son adoption est envisagée pour 2020.

40 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

27. Dans le cadre de la poursuite de l'implémentation du budget programme, il est à signaler


une bonne avancée de la mise en œuvre des innovations majeures indispensables à l’élaboration et
à l’exécution du budget. Après la phase élaboration du budget en mode programme avec les projets
annuels de performances et la mise en œuvre du principe d’ordonnateurs multiples en 2017, l’année
2018 a vu le renforcement du dispositif, l’élaboration des outils et le format de la loi de règlement
ainsi que l’évaluation de la mise en œuvre du budget programme de 2017-2019 à travers les
rapports annuels de performance. Dans la plupart des ministères et institution, des responsables des
programmes budgétaires ont été nommés. L’année 2019 a été consacrée aux réformes comptables
et à la mise en place de la comptabilité de l’ordonnateur. En perspectives, il est prévu, l’effectivité de
la comptabilité de l’ordonnateur et l’ouverture du premier bilan de l’Etat à partir de 2020 en
attendant la finalisation de la mise en place du réseau des comptables publics.

B. Mise en œuvre du programme à fin juin et fin septembre 2019

28. A fin juin 2019, l’ensemble des cinq critères quantitatifs du programme a été atteint. Ainsi, le
financement intérieur net de l’Etat est ressorti à 83,50 milliards FCFA pour un plafond fixé à 100
milliards FCFA. La dette extérieure contractée ou garantie par l’Etat en valeur actuelle, quant à elle,
s’est établie à 121,42 milliards FCFA pour un plafond fixé à 370 milliards FCFA. Par ailleurs, l’Etat n’a
accumulé aucune garantie des prêts intérieurs aux fournisseurs et contractants, ni garantie de
préfinancement bancaire pour l’investissement public sur la période.

29. S’agissant des objectifs indicatifs, ils ont tous été atteints. En effet, à cette date: (i) aucun
arriéré intérieur n’a été enregistré ; (ii) le déficit budgétaire global dons compris a atteint 124,1
milliards FCFA pour un plafond de 130 milliards FCFA ; (iii) un dépassement dans le recouvrement
des recettes propres a été observé soit 929,83 milliards FCFA recouvrés pour un plancher fixé à 798
milliards FCFA; (iv) les dépenses sociales courantes en faveur de la réduction de la pauvreté s’élèvent
à 183,34 milliards FCFA pour un plancher de 95 milliards FCFA ; (v) le stock des demandes des
remboursements de la TVA certifiées et non payées de plus de 30 jours s’est situé à 33,4 milliards
FCFA pour un plafond de 40 milliards FCFA et (vi) la valeur nominale de 6 contrats PPP d’un
montant d’environ 140,6 milliards FCFA ont été signés en avril 2019 dans le domaine de l’énergie
renouvelable pour un plafond de 200 milliards FCFA fixé pour l’année.

30. A fin septembre 2019, les cinq critères quantitatifs du programme ont été atteints. En effet,
le financement intérieur net de l’Etat est ressorti à 139,4 milliards FCFA pour un plafond fixé à 146
milliards FCFA. La dette extérieure contractée ou garantie par l’Etat en valeur actuelle, quant à elle,
s’est établie à 205,5 milliards FCFA pour un plafond fixé à 370 milliards FCFA. De même qu’en juin,
l’Etat n’a accumulé aucun arriéré extérieur, ni garanti des prêts intérieurs aux fournisseurs et
contractants, ni garanti de préfinancement bancaire pour l’investissement public sur la période.

31. A fin septembre 2019, à l’exception du déficit budgétaire global dons compris, les quatre
autres objectifs ont été atteints. En effet, pour un plafond de 196,00 milliards FCFA pour fin
septembre 2019, il est ressorti à 215,8 milliards FCFA, d’où un dépassement de 19,8 milliards FCFA.
Les dépenses sociales courantes en faveur de la réduction de la pauvreté se sont élevées à 292,83

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 41


BURKINA FASO

milliards FCFA pour un plancher de 143 milliards FCFA. Le stock des demandes des remboursements
de la TVA certifiées et non payées de plus de 30 jours s’est situé à 38,2 milliards FCFA pour un
plafond de 40 milliards FCFA. La valeur nominale des PPP signés est la même qu’en juin 2019
(environ 140,6 milliards de FCFA) pour un plafond de 200 milliards FCFA fixé pour l’année. Quant à la
dette intérieure, aucun arriéré n’a été accumulé

32. Quant aux repères structurels, onze (11) ont été retenus dans le cadre du programme. Tous
les huit (08) repères prévus pour être réalisés à fin septembre 2019 l’ont effectivement été, à
l’exception d’un seul relatif au Compte Unique de Trésor (CUT). Les trois (03) autres devant être
réalisés entre novembre 2019 et mars 2020 connaissent un bon niveau d’exécution.

33. Les 7 repères réalisés sont ceux ci-après : (i) établir un compte spécial alimenté par une
partie des recettes de TVA et dédié aux remboursements des crédits TVA et produire
trimestriellement, un rapport sur la gestion opérationnelle de ce compte ; (ii) recruter un auditeur
externe indépendant pour procéder à l'audit des opérations financières et des pratiques comptables
de la SONABHY ; (iii) réduire le nombre des nouveaux agents de la fonction publique en 2019 par
rapport à la projection initiale de 10 615 recrutements ; (iv) réaliser une étude sur le système de
taxation des petites et micro entreprises ; (v) achever la révision des statistiques de comptabilité
nationale avec une nouvelle année de base et publier les séries révisées ; (vi) budgétiser et
comptabiliser dans les comptes budgétaires appropriés les recettes et les versements au titre de la
prime de motivation dans le budget 2020, et (vii) soumettre à l’Assemblée Nationale un projet de
budget pour 2020 pleinement alignée au cadre du programme soutenu par la FEC en matière de
masse salariale. Cependant, le repère structurel de rendre opérationnel le dispositif de
fonctionnement compte unique du trésor (CUT), n’a pas été réalisé.

34. Pour les trois autres repères restants, ceux relatifs à l’harmonisation de la fiscalité sur le
tabac en rapport avec la nouvelle directive de l’UEMOA en portant le taux à 50% minimum et
l’inclusion des PPP dans le programme d'investissements publics sont actés respectivement dans le
projet de Loi de finances 2020 et le PIP 2020.

35. S’agissant du repère concernant la dématérialisation des déclarations des biens des
personnes concernées par la loi et mettre en place une base de données consultable (déclaration en
ligne ; consultation en ligne), l’ensemble des activités programmées sont en cours. En effet, outre la
mise en place du site web de l’ASCE-LC, le développement de la plateforme de déclaration d’intérêt
et de patrimoine est à sa phase de finalisation. De même, la livraison des serveurs ainsi que la mise
en place de leur plateforme, la refonte du réseau local, la normalisation de la salle informatique et sa
sécurisation sont en cours. Un consultant est en cours de recrutement en vue de l’élaboration d’une
stratégie de communication et de la mise en œuvre d’une campagne d’information et de
communication.

42 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

III. MISE EN ŒUVRE DU PNDES


Le bilan de la mise en œuvre du PNDES au 30 juin 2019 fait ressortir des progrès présentés par axe
stratégique.

36. En matière de réformes des institutions et de modernisation de l’administration (axe 1), des
acquis majeurs ont été enregistrés :

• dans le cadre de la promotion des droits humains, le renforcement des capacités des acteurs de
développement sur l'approche basée sur les droits humains ;

• dans le domaine de la justice, l’assistance judiciaire accordée, par l’intermédiaire du Fonds


d’assistance judiciaire, à 138 personnes sur 300 identifiées comme nécessitant l’assistance
judiciaire de l’Etat et l’adoption le 21 juin 2019 de la Loi n°044-2019/AN portant nouveau code
pénal pour prendre en compte des nouvelles infractions en vue notamment du renforcement de
la lutte contre l’insécurité.

37. Concernant la gouvernance économique, les avancées portent sur : (i) l’adoption des 3
décrets pour l’opérationnalisation de la Loi sur le pilotage de l’économie et la gestion du
développement ; (ii) les prestations de serment du Directeur Général (DG) et du Caissier Général de
la Caisse de Dépôt et de Consignation (CDC). En outre, en matière de promotion de la bonne
gouvernance locale, il est à noter la tenue régulière des cadres de concertation et de pilotage
(première session 2019 du COS/PUS-BF et Cadres de concertation régionaux (CCR) du Nord et du
Sahel) et l’adoption de la stratégie d'extension du PUS-BF ainsi que son plan d’actions en Conseil
des ministres du 19 juin 2019.

38. Face aux défis sécuritaires, le Gouvernement poursuit d’une part, la réorganisation des forces
de défense et de sécurité, et d’autre part, le renforcement de leurs capacités opérationnelles à
travers l'augmentation des effectifs, l'acquisition d'équipements performants, l'intensification du
renseignement et le renforcement du maillage territorial (construction de commissariats de police
de district et de brigades territoriales de gendarmerie). Les efforts sont également poursuivis dans le
cadre du plan de réponse et de soutien aux personnes vulnérables en lien avec la situation
sécuritaire. En outre, depuis février 2019, le Burkina Faso assure la présidence tournante du G5
Sahel. Dans ce cadre, plusieurs actions ont été menées, il s’agit notamment de la réunion entre les
membres du Conseil de Sécurité et la Force conjointe du G5 Sahel tenue le 23 mars 2019 à Bamako
où il est ressorti qu’il y a des avancées significatives dans la voie de la pleine reprise des activités de
la Force conjointe, du rétablissement de la chaîne de commandement et de l’opérationnalisation
effective des bataillons, un début d’opérationnalisation de la composante police à travers la mise en
place et l’opérationnalisation des éléments de prévôté au niveau des bataillons ainsi que la
disponibilité des membres du conseil de sécurité à examiner l’extension de l’Arrangement technique
entre la MINUSMA et la Force conjointe. Un sommet extraordinaire s’est tenu 1er Mai 2019 à
Ouagadougou avec pour objectif l’amélioration de la coordination sécuritaire entre pays membres

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 43


BURKINA FASO

du G5 sahel qui a connu la participation de la chancelière allemande. En outre, la Commission de


consolidation de la paix s'est réunie le 16 mai 2016 à New York pour discuter de la situation au
Burkina Faso et a réitéré la nécessité de renforcer la cohérence, la coordination, les synergies et les
complémentarités des appuis des partenaires internationaux aux priorités nationales de
consolidation de la paix. Elle a encouragé le Secrétaire général à poursuivre rapidement l'exercice
de revue en cours visant à adapter l'appui de l'ONU sur le terrain à l'évolution des besoins de la
population, notamment dans les domaines du développement, de l’humanitaire, de la cohésion
sociale, de l'état de droit, des droits de l'homme et de la lutte contre le terrorisme et le
renforcement des capacités des forces de sécurité burkinabés, conformément aux priorités du
gouvernement du Burkina Faso. Le 13 septembre 2019, s’est tenue à Ouagadougou, la réunion
ministérielle des pays du G5 Sahel sur l’énergie.

39. Relativement au développement du capital humain (axe 2), des acquis sont engrangés dans
plusieurs domaines. En matière d’amélioration de l'accès des populations à la santé, la poursuite de
l'action publique a permis l'accroissement de l’offre sanitaire à travers la construction et/ou
l’équipement d’infrastructures de santé (CSPS, CHR, CHU et centre d’hémodialyse), le renforcement
du personnel et l’élargissement de l’éventail de la gratuité.

40. En vue de bénéficier du dividende démographique, la mesure de gratuité totale de la


planification est entrée en vigueur le 24 juin 2019 dans deux régions sanitaires (les Cascades et le
Centre-Ouest) et va s’étendre progressivement aux autres régions sanitaires.

41. Dans le domaine de l'éducation, les efforts de l'Etat se sont traduits par l’accroissement des
infrastructures éducatives, avec notamment la construction de quatre (04) nouveaux lycées
professionnels (Manga, Kaya, Tenkodogo et Zorgho) et une gestion rationnelle des effectifs
d’enseignants (10 079 enseignants en classe et 419 exerçant dans des bureaux ont été redéployés).
Pour juguler les effets du terrorisme sur le secteur, il a été ouvert des centres de regroupement des
élèves affectés par l’insécurité pour des cours intensifs et l’administration des examens scolaires.

42. En matière d’accès à l'eau potable et à l'assainissement, les progrès portent sur la
satisfaction durable des besoins en eau potable. En milieu rural ce sont 317 forages neufs qui ont
été réalisés et 158 réhabilités. Pour le milieu urbain, le nombre de nouveaux ménages desservis en
eau potable et assainissement s’est situé à 5 275 642 personnes au 30 juin contre 5 137 058
personnes pour toute l’année 2018.

43. En matière de promotion de l'emploi décent notamment pour les jeunes et les femmes, les
actions menées à fin juin 2019 ont concerné le financement de PME/PMI et de microprojets par les
Fonds nationaux de financement et le Programme d’autonomisation économique des jeunes et des
femmes (PAE/JF). Ainsi, la réforme de facilitation de l’accès au crédit pour les projets structurants a
permis de financer 07 projets à travers le fond de garantie placé à la SOFIGIB. En outre, 2898 projets
d’un montant d’environ 2,6 milliards FCFA ont pu être financés par le Fonds nationaux (FAPE, FASI,
FAIJ, et FBDES). Quant au PAE/JF, il a déboursé 4,5 milliards FCFA pour financés 9 956 projets dont
une partie à travers les fonds nationaux. Les acquis concernent également l’amélioration de
l’employabilité de la main d’œuvre avec le recrutement de 13 000 brigadiers pour les Travaux à

44 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

haute intensité de main d’œuvre (THIMO) en milieu urbain et de 7 500 brigadiers pour les THIMO en
milieu rural ainsi que la formation et l’insertion dans des entreprises de 2 000 jeunes.

44. Dans le cadre de la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois
(axe 3), des résultats substantiels sont également enregistrés.

Dans le domaine de l’agriculture :

• la poursuite de la mise à disposition des intrants à prix subventionnés aux producteurs (6 949,35
tonnes d’engrais minéraux ; 2 296,20 tonnes de semences de variétés améliorées ; 6 695
matériels de traitement ; 35 516 litres de pesticides et 122 kits de prospection et de surveillance
dans le cadre de la lutte contre les nuisibles) ;

• l’octroi de 3 918 équipements à traction animale (charrettes, charrues, semoirs, butteurs) aux
producteurs ;

• l’aménagement et la réhabilitation de périmètres et bas-fonds au profit de 94 057 producteurs


dont 30 463 femmes.

Dans le domaine de l'énergie :

• l’achèvement de la centrale thermique de Fada N’Gourma pour une capacité additionnelle de


7,5 MW ;

• le renforcement en cours des lignes 225 KV Pâ-Diébougou et Ziniaré-Kaya et 90 KV Wona-


Dédougou ;

• la construction et l’équipement en cours de trois postes sur les lignes Pâ-Diébougou, Ziniaré-
Kaya et Wona-Dédougou ;

• l’installation de 14 mini-centrales solaires avec stockage dans les Centres médicaux avec
antenne chirurgicale (CMA) ;

• la construction en cours des mini-centrales à Bontioli et Gongourou.

45. Concernant la promotion du développement communautaire durable dans les zones


minières, les acquis enregistrés se rapportent à : (i) l’installation des membres du comité national de
suivi de collecte, de la répartition et de l’utilisation du Fonds minier de développement local (FMDL)
et (ii) la prise d’un arrêté en vue de la formalisation du reversement des taxes aux collectivités.

46. En matière d’infrastructures de transports et de télécommunications :

• l’achèvement de 107 km de routes sur un linéaire de 620 km en travaux, portant à 26,2% la


proportion des routes bitumées ;

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 45


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• l’interconnexion des provinces en fibre optique, à travers le projet BackBone national


(déploiement de 736 km de fibre optique) ;

• l’amélioration de l’accès à l’internet avec le passage de la capacité du trafic interne de 2 150


Mbps à fin 2018 à 4 684 Mbps au 30 juin 2019.

IV. POLITIQUES ÉCONOMIQUES ET FINANCIERE POUR LE RESTE


DE 2019 ET POUR 2020

47. Le gouvernement entend maintenir ses efforts de soutien à la croissance tout en adoptant
les mesures nécessaires à la stabilité du cadre macroéconomique.

A. Cadre macroéconomique
48. Pour l’année 2019, l’activité économique maintiendrait sa croissance, en s’établissant à 6,0%
contre 6,8% en 2018, principalement sous l’impulsion des secteurs tertiaire et secondaire dont les
valeurs ajoutées progresseraient respectivement de 6,9% (après 6,7% en 2018) et 5,6% (3,6% en
2018). La croissance du secteur primaire, en décélération, s’établirait à 3,8% en 2019 après 9,9% en
2018. La croissance du secteur primaire serait principalement liée au dynamisme du sous-secteur de
l’agriculture (+4,4%) notamment celle de rente (+8,4%) à la faveur du rebond de la production de
coton de 14,0%, correspondant à une quantité de 554 651 tonnes. Concernant le secteur secondaire,
sa croissance en 2019 (5,6%) serait principalement impulsée par le dynamisme des BTP en lien avec
l’intensification de grands travaux d’infrastructures de transport. Quant au secteur tertiaire, son
accélération serait soutenue par la bonne orientation de l’activité des services marchands (+6,4%
contre 5,2% en 2018). Les services non marchands enregistreraient une croissance de la valeur
ajoutée de 7,4% contre 9,4% en 2018.

49. S’agissant de l’inflation en moyenne annuelle en 2019, les tarifs promotionnels au niveau de
la communication et les bons résultats de la campagne agricole 2018-2019, conjugués à la poursuite
des mesures gouvernementales de lutte contre la vie chère permettraient de la contenir dans la
norme communautaire de 3,0% au maximum. En effet, l’inflation ressortirait négative à fin décembre
2019.

50. L'activité économique en 2020 ressortirait résiliente avec une croissance qui atteindrait 6%,
en lien avec notamment une normalisation de la production cotonnière dans un contexte sécuritaire
maitrisée. S'agissant de l'inflation, elle devrait demeurer négative et respecter la norme
communautaire de 3% au maximum en 2020, sous l’hypothèse d’une bonne pluviosité et la
poursuite des actions de maitrise des prix des produits de grande consommation.

51. Les échanges extérieurs seraient marqués en 2019 par une baisse des exportations en terme
réel ; en lien avec le repli des expéditions de coton fibre à la suite de la diminution de la production
de coton fibre au cours de la campagne agricole 2018/2019. Les importations, quant à elles,

46 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

devraient croître, dégradant ainsi le déficit commercial qui passerait d'un excédent en 2018 à un
déficit en 2019. Parallèlement, il est prévu une amélioration des entrées nettes de capitaux et des
flux nets financiers avec le reste du monde. Dans l’ensemble, les transactions avec le reste du monde
se traduiraient par une accentuation du déficit des transactions courantes et par un excédent du
solde global de la balance des paiements en 2019.

52. Pour l'année 2019, les transactions courantes avec le reste du monde se solderaient par une
accentuation du déficit de 168,2 milliards FCFA. En pourcentage du PIB, le déficit du compte courant
serait de 6,3% en 2019 contre 4,7% en 2018, soit une dégradation de 1,6 point de pourcentage sur
un an. Hors dons, le déficit courant passerait de 8,8% en 2018 à 10,3% en 2019(hors dons public,
7,4% en 2019 contre 5,9% en 2018).

B. Politique budgétaire

Loi de Finances Rectificative (LFR) 2019

53. La revue à mi-parcours de l’exécution du budget de l’Etat, exercice 2019, réalisée


concomitamment avec la préparation de l’avant-projet de loi de finances pour l'exécution du budget
de l’Etat, exercice 2020 courant juin-juillet 2019, a permis d’anticiper sur les difficultés par la prise de
mesures correctives.

54. Au regard des performances enregistrées dans le recouvrement des recettes propres au
premier semestre 2019, les objectifs assignés aux régies ont été revus à la hausse (DGI : +10
milliards FCFA ; DGD : +5 milliards FCFA et DGTCP : +125,5 milliards FCFA). En particulier, le montant
additif de la DGTCP résulte du recouvrement des recettes exceptionnelles provenant des licences de
téléphonie mobile (120 milliards FCFA) et de recettes en atténuation des dépenses (5,5 milliards
FCFA). Ainsi, les prévisions révisées sont de l’ordre de 869,05 milliards FCFA pour la DGI, de 664,95
milliards FCFA pour la DGD et de 303,5 milliards FCFA pour la DGTCP.

55. Pour atteindre ces objectifs à fin décembre 2019, les régies envisagent de mettre en œuvre
les mesures et actions ci-dessous.

Pour la DGI :

• les contrôles ponctuels TVA ciblés sur les contribuables assujettis contribuant faiblement grâce
aux recoupements d’informations (statistiques douanières, marchés publics, dossiers de
remboursements TVA, enquêtes) ;

• les contrôles sur pièces ciblés dans les grandes et moyennes entreprises ;

• les contrôles de toutes les compagnies de transport aérien pour une application effective du
rehaussement du tarif des prélèvements sur les billets d’avion ;

• les contrôles et le reclassement des contribuables sur la base des données du recensement des
contribuables à Ouaga et Bobo;

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BURKINA FASO

• l’opérationnalisation de la 4e Direction des moyennes entreprises à Ouaga ;

• le traitement diligent des dossiers de recours déposés ;

• la poursuite de l’apurement des RAR assainis par l’organisation des campagnes de


recouvrements intensifs sur l’ensemble des 19 unités de recouvrement (UR).

Pour la DGD :

• l’extension du nombre de produits soumis au contrôle de la valeur d’ici à fin décembre 2019 de
22 à 32 et le suivi de ces produits ciblés par l’Equipe de contrôle de la valeur ;

• le renforcement des compétences des vérificateurs et des agents pour une meilleure évaluation
des marchandises selon la valeur OMC dans le cadre de la sortie du Programme de Vérification
des Importations (PVI).

• la sécurisation du transit par le suivi permanent des marchandises en transit par le système de
géolocalisation des camions ;

• l’intensification des contrôles après dédouanement, des contrôles d’apurement des manifestes
et un contrôle des acheminements sur site en suite des protocoles d’Accord.

56. La mise en œuvre de toutes ces mesures permettra la réalisation de la projection des
recettes et dons en 2019 estimée à 2098,8 milliards FCFA contre une réalisation de 1 745,9 milliards
FCFA en 2018, soit une progression de 20,2%. Le taux de pression fiscale est ainsi attendu à près de
18%.

57. Dans l’optique de poursuivre l’amélioration de la gestion des finances publiques, des efforts
ont été fait pour accélérer la liquidation à temps des remboursements de crédit de TVA. Dans ce
cadre, un Compte d’Affectation Spéciale (CAS) a été créé en [juin 2019] et a été alimenté à hauteur
de 45 milliards de FCFA en 2019. Cela réduirait les recettes nettes de l’année à hauteur de même
montant.

58. En ce qui concerne les dons, ils sont attendus à 270,4 milliards FCFA à fin décembre 2019
pour une prévision initiale de 257,6 milliards FCFA. Cette révision fait suite à celles opérées au
niveau des dons programmes (+6,6 milliards FCFA) et des dons projets (6,2 milliards FCFA).

59. Les prévisions d'exécution de dépenses totales et prêts nets sont révisées à la hausse pour
atteindre 2357,7 milliards FCFA à fin décembre 2019 contre une réalisation de 2 127,6 milliards FCFA
en 2018, soit +10,8% principalement imputable aux dépenses de personnel qui représenteraient
9,9% du PIB contre 9,0% en 2018. Au regard de la situation sécuritaire, les dotations allouées au
secteur sécurité et défense en 2019 ont augmenté de près de 33,93% par à rapport à 2018. Cette
augmentation substantielle s’explique par la prise en compte des actions prévues dans la loi de
programmation militaire 2018-2022. Les dépenses d'investissements sur ressources propres se

48 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

situeront à 5,2% du PIB. Les dépenses totales et prêts nets, en part du PIB, se situeraient à 27,7%, en
hausse de 0,6 point de pourcentage par rapport à 2018.

60. Le déficit global en 2019 serait de 3,0% du PIB en fléchissement de 1,9 point par rapport à
son niveau de 2018. Il sera financé par le recours aux appuis budgétaires, aux tirages sur les
ressources FMI et à des émissions de titres sur les marchés financier et monétaire.

Loi de Finances Initiale (LFI) 2020

61. Le projet de loi de finances 2020 soumis à l'assemblée nationale est dans l’ensemble
cohérent au programme appuyé par la FEC, notamment le niveau de déficit global rapporté au PIB
nominal de 3% maximum.

62. Les orientations qui ont prévalu à son élaboration s’inscrivent dans une logique de
consolidation des objectifs du budget 2019 à travers la finalisation de la mise en œuvre des grands
chantiers du Programme présidentiel et du PNDES. Les priorités du budget 2020 visent donc à
consolider les acquis engrangés depuis 2016 et à permettre le parachèvement des chantiers en
cours dans les secteurs sociaux et les autres secteurs de relance de l’économie nationale pour une
meilleure atteinte des objectifs à l’échéance. A ce titre, les priorités du budget 2020 s’inscrivent dans
la dynamique de l’augmentation du taux de croissance et, partant, des potentialités financières de
l’Etat, par des investissements publics appropriés et des actions de soutien à l’investissement privé,
dans un cadre macroéconomique et financier soutenable. Ainsi, ces orientations et choix
stratégiques reposent sur les défis liés au contexte économique, sécuritaire et social actuel. En
termes de grandes masses, Le projet de budget de l’Etat, exercice 2020 se chiffre à 2 217,28 milliards
FCFA en recettes et à 2 502,42 milliards FCFA en dépenses dégageant ainsi un solde budgétaire
global de -285,14 milliards FCFA correspondant à -3% du PIB nominal.

63. Le cadrage macroéconomique du programme envisage cependant des ajustements sur


certains postes de la loi de finance initiale, au regard des développements récents et anticipés de
l’environnement national et international. Ces ajustements concernent les subventions
additionnelles de 34 milliards pour la consommation d’énergie et d’une marge de 20 milliards sur la
masse salariale du secteur de la sécurité au regard des incertitudes sur les engagements projetés
pour le secteur en 2020. Ces ajustements et ceux qui se révèleraient nécessaires au regard des
développements au cours de 2020, seront reflétés dans la loi de finance rectificative au plus tard à
fin septembre 2020.

64. La mise en œuvre des nouvelles mesures de la loi de finances 2020 et des autres mesures de
recouvrement permettraient d'atteindre le niveau projeté pour 2020. Ce sont :

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 49


BURKINA FASO

Au titre de la loi de finances :

• l’augmentation du taux de la taxe sur les tabacs, cigares, cigarettes et cigarillos de 45% à 50% en
conformité avec la directive UEMOA n°01/2017/CM/UEMOA du 22 décembre 2017 qui prévoit à
son article 6 un taux minimum de 50% ;

• l’élargissement du champ des personnes redevables de la retenue à la source pour prendre en


compte les représentations diplomatiques et consulaires ainsi que les organismes internationaux
et assimilés qui versent des sommes à des prestataires de service en rémunération de prestation
fournie ;

• la promotion des téléprocédures notamment l’institution de l’obligation de télédéclarer à tous


les contribuables relevant du régime normal d’imposition ;

• le télépaiement par procédé électronique sera obligatoire pour les contribuables relevant de la
DGE ;

• l’institution de la mesure du forfait au titre des droits d’enregistrement des mutations de


propriété de biens immeubles à usage d'habitation dont la valeur n’excède pas vingt millions (20
000 000) francs CFA.

Au titre des autres mesures :

• la poursuite et le renforcement des capacités opérationnelles des directions des moyennes


entreprises pour une gestion optimale des dossiers ;

• le renforcement des actions de lutte contre la fraude, le faux et la corruption à travers la mise en
œuvre de l’analyse risque dans la programmation en matière de contrôle fiscal ;

• la généralisation des téléprocédures à l’ensemble des contribuables ;

• l’élargissement de l’usage de la facture normalisée à tous les segments de contribuables ;

• la poursuite de la création des antennes fiscales dans les communes à forte potentialité fiscale ;

• la poursuite de l’élargissement de l’assiette fiscale à travers le recensement permanent des


contribuables, les enquêtes et les recoupements d’informations ;

• la poursuite de la rationalisation des exonérations fiscales ;

• la poursuite de la mise en œuvre du projet cadastre fiscal ;

• la poursuite de la mise en œuvre de la stratégie de recouvrement des RAR ;

• l’opérationnalisation de l’infocentre de la DGI pour permettre la collecte, l’analyse, le partage et


l’archivage de données à caractère fiscal ;

50 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

• la poursuite de l’optimisation des logiciels métiers de la DGI (SINTAX, IFU, etc.) ainsi que de
l’interfaçage avec les bases de données des administrations partenaires ;

• la lutte contre la falsification des documents du commerce extérieur pour améliorer les
opérations de redressement des valeurs à travers l’interfaçage entre SYLVIE et SYDONIA ;

• la création des bureaux spécialisés de Bobo Gare, Bobo Hydrocarbures et Bobo Route pour
accroitre les recouvrements des recettes du fait de la spécialisation ;

• le renforcement de l’interconnexion des systèmes informatiques douaniers du Burkina avec ceux


du Togo et de la Cote D’ivoire pour sécuriser les informations sur les cargaisons en provenance
des pays d’expédition des marchandises ;

• l’intensification des contrôles après dédouanement notamment un suivi des régimes


économiques et des bénéficiaires des mesures de facilitation ;

• l’implémentation d’un module de gestion des exonérations afin de réduire le délai de traitement
des dossiers, de lutter contre la fraude et d’obtenir des statistiques en temps réel sur les
manques à gagner ;

• l’ouverture de SYDONIA WORLD sur internet pour permettre aux commissionnaires en douane
agrée de saisir et de transmettre leurs déclarations en tout lieu et à tout moment ;

• le télépaiement des droits et taxes de douane.

65. En matière de dépenses, les efforts de rationalisation des dépenses courantes et la réduction
du train de vie de l’Etat devraient se poursuivre afin de dégager des ressources pour financer les
projets structurants. En matière de réduction du train de vie de l’Etat, les mesures à mettre en
œuvre portent sur :

• la poursuite de la rationalisation des missions (tant à l’intérieur qu’à l’extérieur) afin de réduire
leur poids dans les dépenses publiques ;

• la poursuite de l’assainissement des consommations d’électricité, d’eau et de téléphone à travers


la résiliation des compteurs et lignes téléphoniques inactifs, l’ajustement des puissances
d’abonnement d’électricité par rapport au besoin réel de l’administration publique ;

• l’adoption et la mise en œuvre d’une politique d’optimisation du parc automobile de l’Etat;

• le renforcement de l’opérationnalisation de la comptabilité des matières pour une meilleure


gestion des biens meubles et immeubles de l’Etat ;

• la mise en place d’un mécanisme de suivi et de contrôle, au niveau régional, des réalisations
physiques sur le budget de l’Etat ainsi que l’application effective des politiques de subventions
et de gratuité au profit des populations ;

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 51


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• la gestion efficiente des entretiens et réparations du matériel roulant.

66. Dans le sens du renforcement de l’efficacité de la gestion budgétaire, des actions seront
menées et/ou poursuivies. Il s’agit notamment :

• de la poursuite du processus de dématérialisation des procédures de passation des marchés


publics ;

• de l’accompagnement des responsables de programme à travers le renforcement de leurs


capacités pour une plus grande efficacité du pilotage de l’action publique ;

• du renforcement du système d’ordonnateurs multiples à travers la dotation progressive des


ministères regroupés au sein d’une même Unité de vérification (UV) de leur propre UV ;

• de la rationalisation des charges des missions diplomatiques et postes consulaires pour plus
d’efficacité.

67. Tout en demeurant engagé à réaliser ses objectifs budgétaires pour 2020, le gouvernement
prendra des mesures de contingence, au cas où les recettes ne seraient pas à la hauteur attendue.
En particulier, le gouvernement contiendra davantage ses dépenses non-prioritaires en
investissement et en biens et services, pour compenser tout manque à gagner.

B. Politique de gestion de la dette

68. La stratégie de gestion de la dette du Burkina Faso a pour objectif principal de pourvoir aux
besoins de financement de l’Etat et de ses obligations de paiement au moindre coût possible tout
en maintenant les risques à un niveau satisfaisant en réalisant les autres objectifs tels que le
développement du marché financier sous régional. Il ressort de la mise en œuvre de stratégie
d’endettement pour l’année 2019 (recours de l’endettement intérieur pour pallier l’insuffisance des
ressources concessionnelles extérieures, les instruments de dette intérieure à longue maturité étant
privilégiés) que le risque de surendettement a demeuré à un niveau modéré.

69. Les tirages au 30 juin 2019, au titre de la dette intérieure se sont établis à 389,32 milliards
FCFA dont 223,02 milliards FCFA de Bons Assimilables du Trésor (BAT) et 166,30 milliards FCFA de
Obligations Assimilables du Trésor (OAT). Au niveau de la dette extérieure, un montant de 69,29
milliards FCFA a été mobilisé à la même date.

70. Au 30 juin 2019, l’encours de la dette publique se chiffrait à 3 559,08 milliards FCFA. Il
comprend 1 607,99 milliards FCFA de dette intérieure et de 1 951,08 milliards FCFA de dette
extérieure, soit respectivement 45% et 55%.

71. L’encours de la dette publique projeté à fin 2019 est de 3 738,69 milliards FCFA. Il est
composé de 1 863,76 milliards FCFA de dette intérieure et de 1 874,93 milliards FCFA de dette
extérieure, soit respectivement 49,85% et 50,15%. L’encours de la dette rapporté au PIB nominal au
31 décembre 2019 serait de 43,7% contre 42,9% à la même date en 2018.

52 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


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72. Le montant du plafond pour la dette extérieure contractée ou garantie par l’État en 2019 est
de 370 milliards FCFA en valeur actuelle. Pour 2019, l’Etat aura recours aux émissions de titres
publics sur le marché financier régional ainsi qu’à une combinaison d’emprunts concessionnels et
non concessionnels. En outre, le Gouvernement reste déterminé à atteindre les objectifs fixés dans le
programme pour le déficit budgétaire de 3% du PIB en 2019.

73. En matière de renforcement des capacités de gestion de la dette, des réflexions et actions
sont entreprises dans la perspective d’aligner le cadre institutionnel de gestion de la dette aux
bonnes pratiques et aux standards internationaux en la matière en s’inspirant notamment des
recommandations des missions d’assistance technique des institutions spécialisées. Dans ce sens,
une mission du Ministère de l’Economie, des Finances et du Développement s’est rendue à Dakar
(Sénégal) du 19 au 23 aout 2019 pour s’imprégner des processus, du cadre institutionnel et du
système d’information mis en place par la République du Sénégal en matière de gestion de la dette
publique pour améliorer et consolider la notation financière de sa dette souveraine par les agences
de notation. Par ailleurs, des actions sont en cours pour l’amélioration de la conception et la
publication du bulletin statistique de la dette.

74. En perspective, le gouvernement poursuivra une politique d'endettement prudente dans


l’optique de maintenir son risque modéré de surendettement extérieur. A cet effet, sa stratégie 2020
-2022 vise à (i) maintenir le recours aux ressources concessionnelles pour le financement des
besoins de l’économie. Les financements extérieurs libellés en Euro seront privilégiés compte tenu
de la parité fixe entre l’Euro et le FCFA ; (ii) recourir dans une proportion moins accrue à des
ressources extérieures non concessionnelles en conformité avec le programme FEC du FMI. Cette
option se justifie par l’importance des besoins à couvrir dans un contexte de mise en œuvre du
PNDES d’une part, et la nécessité de procéder à un reprofilage de la dette intérieure dans le sens de
diminuer son encours en faveur de la dette extérieure et (iii) ralentir la participation du pays au
marché financier régional. Les volumes émis devront être réduits et les maturités allongées. Avant
d’entreprendre une telle opération de gestion de la dette, le Burkina Faso s’engage à consulter les
services du FMI et à fournir des informations détaillées sur les conditions de financement.

V. REFORMES STRUCTURELLES POUR LE RESTE DE 2019 ET 2020

A. En matière de finances publiques

75. Le Burkina Faso a procédé aux évaluations suivant les méthodologies de l'instrument
d'Evaluation de la Performance en matière de Gestion de la Dette (DeMPA), de l'évaluation de la
gestion des investissements publics (PIMA), de l’évaluation du programme dépenses publiques et
responsabilité financière (PEFA) et de l'outil diagnostic d'évaluation de l'administration fiscale
(TADAT) entre 2008 et 2018 en vue d’améliorer la Gestion des finances publiques (GFP). Sur la base
des insuffisances relevées et recommandations faites par ces évaluations, des plans d’actions de
réformes ont été élaborés dans les domaines concernés. Toutefois, la pluralité de ces plans d’actions
ne permettant pas une vue d’ensemble desdites réformes, un plan d’actions intégré des réformes de

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 53


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finances publiques a été élaboré en vue de disposer d’un document fédérateur de l’ensemble des
réformes liées auxdites évaluations. Un dispositif de suivi de la mise en œuvre de ce plan d'actions
intégré a été mis en place par arrêté du Ministre en charge de l'économie.

76. En ce qui concerne la mise en œuvre d’un compte unique de trésor, un décret portant
création du compte unique du Trésor a été adopté et devrait être suivi par un arrêté ministériel
décrivant les modalités d’organisation et de fonctionnement du CUT devrait être adopté avant la fin
2019. Nous entendons adopter une feuille de route et un chronogramme détaillé actualisé pour
assurer le meilleur suivi de la mise en œuvre du CUT (Repère). Le suivi de la feuille de route sera
intégré aux activités du Comité de trésorerie et du Comité de suivi de l’exécution budgétaire et de la
trésorerie. Au titre de la réforme comptable, deux importants chantiers sont en cours à la DGTCP : (i)
la création du réseau des comptables au sein des administrations des Douanes, des Impôts et du
Trésor ; et (ii) la mise en œuvre de la comptabilité en droit constaté et patrimoniale ;

77. En ce qui concerne la création des réseaux des comptable, le décret créant les réseaux a été
adopté, cependant quelques préalables sont en cours et sont relatifs à la relecture des
organigrammes (décret portant organisation du MINEFID et arrêté organisant les régies (DGD, DGI,
DGTCP), à l’allocation et à la formation des ressources humaines, à la mise à jour des procédures et
à l’adaptation des du système d’information.

78. Pour la mise en œuvre de la comptabilité en droits constatés et patrimoniale, le projet de


bilan d’ouverture 2019 a été validé par le Comité de pilotage de la réforme, et les observations en
cours de prise en charge par les structures impliquées. Par ailleurs, une stratégie est en cours
d’élaboration pour son affinement sur un horizon de cinq ans.

79. Dans l’optique d’assurer la mise en œuvre de ces réformes de façon ordonnée, un comité de
pilotage a été mis en place et fonctionne régulièrement. Nous entendons poursuivre l’animation de
la réforme comptable au sein dudit Comité.

80. Dans le cadre de la poursuite de l'implémentation du budget programme qui a débuté en


2017, les actions à mener sont:

• la désignation des Responsables de Bureau Opérationnel de Programme (RBOP) et des


Responsables de l’Unité Opérationnelle de Programme (RUOP) ;

• la revue des canevas du Projet Annuel de Performance et du Rapport Annuel de Performance ;

• l’implémentation du Rapport Annuel de Performance et ;

• la mise en place des outils de programmation initiale de la dépense ainsi que de pilotage de la
performance.

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B. Maitrise de la masse salariale

81. Le Gouvernement prévoit des mesures visant à donner une bonne trajectoire à la masse
salariale en vue de la contenir dans des proportions soutenables. Ces mesures consistent à :

• disposer des outils capables d’estimer en temps réel le niveau exact de la masse salariale ;

• assurer un contrôle des effectifs réels en adéquation avec les paiements effectués ;

• renforcer les capacités des acteurs de la chaine de traitement des dépenses de personnel en vue
de réduire les marges d’erreurs sujet de trop perçus qui alourdissent le poids de la masse
salariale ;

• prendre en compte les orientations du Gouvernement visant à réduire progressivement le


rythme d’accroissement du niveau des effectifs additionnels de 40% ;

• poursuivre la redynamisation du système de redéploiement du personnel des zones de forte


concentration de travailleurs vers les zones où il y a déficit de personnel à l’effet de réduire
sensiblement les besoins en effectifs additionnels en attendant une description rationalisée des
postes de travail au sein de l’Administration Publique de l’Etat et l’élaboration d’une stratégie
nationale de gestion prévisionnelle des emplois et des effectifs par les professionnels en la
matière au sein de la fonction publique d’Etat ;

• opérationnaliser les plafonds d’emplois conformément aux dispositions de la Loi Organique


relatives aux Lois de Finances (LOLF) afin de rationaliser l’incidence des intégrations statutaires
par la mise en place d’une enveloppe globale qui servira dorénavant de base à la détermination
des effectifs limites à recruter par ministère en fonction de la capacité d’accueil des structures de
formation professionnelle et en lien avec les postes vacants (besoins exprimés) ;

• déconcentrer le traitement des CCP et ORI à travers l’implication des Directions Régionales du
Budget dans le circuit de traitement afin que les trop perçus au cours d’un exercice budgétaire
source de perte d’économie pour l’Etat puissent être recouvrés ;

• poursuivre la bancarisation intégrale des salaires ;

• la non conclusion de nouveaux accords – hors secteur sécurité – résultants en l’augmentation de


la masse salariale avant l’adoption de l’ensemble des reformes prévues pour contenir cette
dernière, y compris la loi organique sur la fonction publique et les textes d’application et
instruments y affèrent. (Repère structurel).

82. En outre, le Gouvernement a élaboré une feuille de route pour encadrer le processus de
remise à plat du système de rémunération des agents de la Fonction publique. Il s'attèle à la
finalisation et la mise en œuvre des actions qui y sont consignées. La mise en œuvre de certaines
actions est attendue d’ici la fin décembre 2019 et comprend notamment : (i) rencontre du comité de
suivi de la mise en œuvre des conclusions de la conférence sur la masse salariale de 2018, (ii)

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poursuite de la mise en œuvre des mesures de réduction du train de vie de l’Etat, et (iii) reprise des
travaux de l’équipe technique autour des choix financiers, et de la loi organique portant principes
généraux de la fonction publique.

C. Subvention des hydrocarbures et de l’énergie

83. L’application toujours partielle du mécanisme d’ajustement des prix à la pompe constitue
une précaution utile pour protéger les populations vulnérables des poussées inflationnistes des prix
à la consommation. En effet, la hausse des prix à la pompe induit une élasticité à la hausse des prix à
la consommation contre, une certaine rigidité de ces prix en cas de baisse des prix des
hydrocarbures.

84. Conscient de cette situation, le gouvernement poursuivra prudemment ses efforts pour
améliorer l’opérationnalisation du mécanisme d’ajustement des prix à la pompe adopté en
novembre 2018 et réduire considérablement le poids des subventions aux hydrocarbures sur le
budget de l’Etat. C’est dans cet objectif qu’un réajustement des prix des hydrocarbures à la pompe a
été opéré le 21 octobre 2019 à hauteur de +13 FCFA pour le Super, et +9 FCFA pour le gasoil. Afin
de veiller à la non-accumulation d’arriérés de subvention et au renforcement de la transparence
budgétaire, des allocations annuelles seront régulièrement prévues dans le budget de l’Etat pour
couvrir toutes les moins-values relatives aux subventions à la consommation des hydrocarbures.
Prenant en compte le contexte actuel miné par des revendications sociales, les efforts vont se
poursuivre dans le sens du renforcement des actions de communication sur les coûts des
subventions octroyés aux consommateurs et leur distribution inéquitable.

85. Les études spécifiques en cours, notamment sur (i) les effets des variations des prix à la
pompe sur les prix des produits à la consommation, (ii) les postes de charge de la structure des prix
et (iii) la subvention du Gaz Butane au Burkina Faso, seront finalisées d’ici à la fin juin 2020 et
devraient faciliter les concertations avec les acteurs clés sur la nécessité des reformes. Par ailleurs,
pour la structure chargée de suivre et de proposer les réajustements des prix à la pompe, une
réflexion est déjà en cours pour lui consacrer une certaine autonomie de décision pour les variations
de prix à l’intérieur d’un intervalle prédéfini.

D. Améliorer les résultats du secteur de l’énergie

86. Le protocole d’accord Etat-SONABHY-SONABEL signé en 2016 a été entièrement mis en


œuvre par la SONABEL. Sa mise en œuvre a eu des effets positifs sur la situation financière de la
SONABEL à travers : (1) l’augmentation des capitaux propres par l’apurement du report à nouveau
débiteur en fin 2015 de 40 milliards F CFA ; (2) le paiement d’une subvention d’équilibre de 26,9
milliards F CFA par compensation avec les arriérés de remboursement des prêts dus à l’Etat par la
SONABEL ; (3) la réalisation de résultats bénéficiaires en 2016, 2017 et 2018 ; et (4) la baisse
considérable des dettes d’exploitation par le rééchelonnement d’une partie de la dette envers la
SONABHY de 26,6 milliards F CFA. Le Gouvernement est conscient des efforts budgétaires à fournir
dans le cadre des activités de la SONABEL et de la SONABHY. Des efforts seront poursuivis pour
consolider ces gains à travers des réformes supplémentaires visant à renforcer les performances

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opérationnelles et financières de la SONABHY et de la SONABEL. Dans ce cadre, l’audit des


opérations financières et des pratiques comptables de la SONABHY sera finalisé avant fin mars 2020.
En outre, le gouvernement envisage réaliser une évaluation de la performance de la filière
d’approvisionnement en hydrocarbures et l’audit des performances, organisationnel et des charges
de la SONABHY qui permettra de faire le point et des recommandations.

E. Secteur coton et autres secteurs agricoles

87. Dans le secteur du coton, la mise en œuvre des recommandations de l’atelier national de
relance de la production cotonnière notamment dans le domaine de l’assainissement des
groupements de producteurs, l’implication de la recherche à un plus haut niveau dans la recherche
& développement, le suivi rapproché des producteurs de coton, ainsi que la mise à disposition aux
producteurs des intrants de qualité et l’apurement des impayés internes et externes des producteurs
devra accroitre la production, productivité et la qualité du coton. De plus, la mise en place d’un
Comité de Haut Niveau co-présidés par les Ministres en charge du Commerce, de l’Agriculture et
des Finances pour le suivi des mesures de relance durable de la production cotonnière, permettra
d’accroitre la production du coton et surtout les rendements.

88. Aussi, le Gouvernement, dans sa politique d’accompagnement des initiatives privées et


publiques pour la transformation locale de la fibre du coton, permettra de créer plus de richesses et
d’emplois pour les jeunes et les femmes.

89. Par ailleurs, pour assurer le développement d’un secteur agro-sylvo-pastoral, faunique et
halieutique productif et résilient, davantage orienté vers le marché, le Gouvernement a entrepris de
grandes actions portant entre autres sur (i) la mise en échelle des mécanismes innovants pour
améliorer la délivrance du conseil agricole ; (ii) la mise en place d’un nouveau mécanisme de
subvention des intrants ; (iii) la création d’un incubateur innovant d'entrepreneurs agricoles au
niveau de certains Centres de Promotion Rurale (CPR) et du Centre Agricole Polyvalent (CAP-
Matroukou) ; (iv) l’accélération du processus de mécanisation agricole par la mise à disposition à
prix subventionnés d’équipements agricoles ainsi que la réalisation d’une unité de montage de
tracteurs et de motoculteurs ; (v) la promotion et le développement de mécanismes innovants
d’accès aux crédits agricoles tels que l’assurance agricole, l’entreposage agricole et le warrantage ;
(vi) la poursuite de la mise en conformité des coopératives agricoles à l’acte uniforme OHADA ; (vii)
la déconcentration de la banque agricole du Faso pour une meilleure proximité de ses services avec
les producteurs ; (viii) aussi, des actions sont entreprises en vue d’améliorer le climat des affaires
dans le secteur agricole et la signature de convention d’assistance technique avec la Chine pour la
réalisation des grands aménagements hydro-agricoles et l’appui conseil agricole ; (ix) dans le cadre
de l’Agropole du Sourou, la poursuite de la mise en œuvre des projets d’aménagements hydro-
agricoles ; (x) la poursuite des travaux de réalisation du barrage de Sanghin dans le cadre du Projet
PVEN avec l'AGETER ; (xi) la mise en place d’unités de transformation des produits agricoles dans les
zones à forte production ; (xii) la mise en place d’infrastructures agricoles post récoltes (conserveries,
comptoirs, magasins) ; (xiii) la mise en place d’un fonds de développement agricole dont il ne reste
que l’adoption en conseil des ministres du décret portant création du fonds ; (xiv) la mise en place

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d’une unité de production d'engrais minéraux à base de phosphate naturel; (xv) la création d’un
centre de formation agricole dans chacune des régions du Centre, du Plateau central, du Nord, du
Centre-Est et des Cascades; (xvi) la mise en place de l’Agence Nationale des Terres Rurales (ANTR)
dont les documents préparatifs ont été élaborés et le processus suit son cours. Par ailleurs, la
promotion de l’agriculture contractuelle est en cours à travers des projets tels que le projet de
développement de la valeur ajoutée des filières agricoles sur financement UE (VAFA) et le
Programme agriculture contractuelle et transition écologique sur financement AFD et DANIDA
(PACTE) A terme, il est envisagé la mise en place d’un observatoire de l’agriculture contractuelle et
d’un fonds de développement de l’agriculture contractuelle. En matière de sécurisation foncière en
milieu rural, 209 communes sur les 351 communes rurales soit environ 60% disposeront de services
fonciers ruraux pour la délivrance des actes de possession foncière en milieu rural à l’horizon 2020.
Toute chose qui sécurise l’investissement et la promotion d’une agriculture durable.

F. Inclusion financière

90. La Stratégie nationale de l’inclusion financière (SNFI) vise à accroitre la proportion de la


population adulte Burkinabé ayant accès et utilisant des services financiers de 43% en 2017 à 75%
d’ici 2023 à travers des actions dans cinq axes stratégiques, à savoir : (1) l’amélioration de la
disponibilité et de la fourniture du crédit ; (2) la promotion de l’implémentation de la finance digitale
; (3) l’amélioration de la disponibilité du financement agricole; (4) l’amélioration des options de
couverture des risques ; et (5) le renforcement des politiques, de la réglementation et de la
supervision. Les promesses de financement en faveur de la SNFI sont à date répartis entre les
financements sur ressources propres de l’Etat (20.1 milliards FCFA), l’Association Professionnelle des
Systèmes Financiers Décentralisés (0.97 milliards FCFA), et les apports des partenaires au
développement notamment le Grand-Duché de Luxembourg (1.8 milliards FCFA), la Banque Ouest
Africaine de Développement (20.0 milliards FCFA) et la Banque mondiale (87.6 millions d’Euro). Une
table ronde a été organisée le 12 novembre 2019 pour affermir les engagements des différents
partenaires et acteurs de l’inclusion financières et ainsi lancer la mise en œuvre de la stratégie.

91. Pour améliorer l’accès au crédit, la loi n°013-2016/AN du 03 mai 2016 portant
réglementation des Bureaux d’Informations sur le Crédit (BIC) a connu une modification en son
article 53 le 14 mai 2019. Cette modification par la loi n°024-2019/AN dispense de l’obligation de
recueil de consentement préalable sur les crédits mis en place avant le 25 mai 2016.

92. Dans ce contexte, et en concertation avec les acteurs clés du secteur ainsi que les
partenaires techniques et financiers, le gouvernement entreprendra les actions suivantes au cours de
2020 : la dynamisation du Cadre National de Concertation des Acteurs de l’Inclusion Financière
(CNC-AIF), l’opérationnalisation du dispositif de suivi-évaluation, l’élaboration et la mise en œuvre
du plan de communication de la stratégie, l’élaboration et la mise en œuvre du Programme national
d’éducation financière, la mise en œuvre du plan d’action annuel 2020 dont les principales actions
sont : la sensibilisation et le renforcement des capacités des SFD sur de nouveaux produits de
crédits, la mise en œuvre du Fonds National de la Finance Inclusive (FONAFI) et le Projet de
Promotion de la Finance Inclusive.

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G. Stratégie du Gouvernement en matière de protection sociale et actions


phares réalisées (SP-CNPS)

93. La Politique nationale de protection sociale (PNPS) vise à fournir un système cohérent,
efficace et pérenne de protection sociale aux populations pauvres et vulnérables. Sa mise en œuvre
a permis d’engranger des acquis majeurs dans le cadre de la mise en place d’un système de
protection sociale des personnes pauvres et vulnérables au Burkina Faso dont les principaux sont
indiqués ci-après.

• La mise en place du dispositif institutionnel de suivi évaluation de la PNPS, qui permet une large
participation et un partenariat dynamique entre tous acteurs à travers un organe d’orientation et
de décision, présidé par le Premier ministre et des organes de coordination, tous fonctionnels
(Décret n° 2013-492/PRES/PM/MASSN/MFPTSS/MEF du 20 juin 2013). Les sessions des
différents organes sont tenues régulièrement.

• La constitution du registre unique des personnes vulnérables au Burkina Faso. Ce système


d’information globale sur les personnes vulnérables, identifiées dans le cadre des programmes
de protection sociale au niveau national, vise une meilleure coordination et efficacité des
interventions. A travers une méthodologie consensuelle de ciblage des personnes vulnérables au
Burkina Faso et un outil harmonisé de collecte des informations sur lesdites personnes
vulnérables, une base de données de 10.270 ménages (61.627 personnes) dont 5.727 ménages
vulnérables (48.067 personnes) est disponible et couvre 21 communes à fin juin 2019.
L’achèvement de la mise en place du registre unique à l’échelle de toutes communes du pays
requiert au préalable que soient mis en place dans les communes des services sociaux
communaux. Des efforts sont faits dans ce sens à travers des actions de plaidoyer auprès des
gouverneurs de régions en vue d’inciter les communes à mettre en place les services sociaux et
à demander la mise à disposition des travailleurs sociaux pour leur animation. La mise en place
du registre unique pourrait connaitre son achèvement d’ici à 2021 pour les 245 communes et
arrondissements restant à couvrir à raison de 100 communes en 2020 et 145 communes en
2021.

• Au 30 juin 2019, la mise en œuvre du programme national de réponse aux besoins des
personnes vulnérables a permis de soutenir les 5.727 ménages vulnérables (48.067 personnes)
par des transferts en nature (vivres : 1.074,7 tonnes ; semences améliorées : 51,045 tonnes) et
3.055 enfants issus de ces ménages vulnérables, par la prise en charge des dépenses liées à leur
scolarisation.

94. Les perspectives dans la mise en œuvre de la stratégie du Gouvernement en matière de


protection sociale, porteront sur (i) le renforcement du plaidoyer pour la mise en place des services
sociaux dans les différentes communes ; (ii) la poursuite de la constitution du registre unique des
personnes vulnérables avec le ciblage dans 60 communes à fin 2019 dans la perspective de couvrir
le territoire national en 2022 ; (iii) le plaidoyer pour la création d’une ligne budgétaire au sein des

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communes pour soutenir les actions de protection sociale ; (iv) le renforcement de la synergie
d’actions et la collaboration ; (v) la poursuite du renforcement des capacités des acteurs du
domaine ; (vi) la mise en place du fonds national de protection sociale ; (vii) la poursuite de la mise
en œuvre du programme national de réponse aux besoins des personnes vulnérables.

H. Réduction de la pauvreté

95. Le renforcement de la résilience des ménages agro-sylvo-pastoraux, fauniques et


halieutiques (ASPHF) aux risques, à travers les interventions des différents partenaires, a permis
d’enregistrer les résultats suivants : (i) 62 902 personnes vulnérables bénéficiant de cash ; (ii)1 073,73
tonnes de vivres distribuées dans le cadre de l’aide alimentaire et 2 500 tonnes de denrées
alimentaires distribuées aux personnes vulnérables malnutries. A cela s’ajoute, la mise à disposition
des producteurs de 543 tonnes d’aliments bétail, de 30 tonnes de semences fourragères et 1 812
tonnes de semences des producteurs, la dotation de 2 452 ménages vulnérables en petits ruminants
et volailles, 30 tonnes de semences fourragères et 1 812 tonnes de semences dans le cadre de
l’appui à la production dans les zones structurellement déficitaires.

96. Le stock de sécurité alimentaire et nutritionnelle s’est également renforcé. A ce titre, on a


enregistré pour le compte de ce produit, la construction de 25 magasins de stockage pour le
renforcement des capacités de stockage, l’augmentation du stock national de sécurité (SNS) au
cours du premier semestre pour le porter à 50 038,15 tonnes, permettant des sorties cumulées de
25 623,28 tonnes. Il a été également ouvert 135 boutiques témoins.

97. La population vulnérable a aussi bénéficié d’un appui pour la production agricole dans les
zones déficitaires. En effet, au cours du premier semestre, 93 sites ont été appuyés pour la
production maraîchère, 1765 producteurs ont été formés sur la confection des fosses fumières, 1320
producteurs vulnérables ont été formés sur les techniques de productions maraîchères, 346,33
tonnes d'engrais distribuée à prix subventionné au profit des personnes vulnérables en appui à la
production agricole, 27,65 tonnes d'engrais distribuée gratuitement au profit des personnes
vulnérables en appui à la production agricole et 106,31 tonnes de semences de variétés améliorées
ont été mise à la disposition des ménages vulnérables.

98. Concernant le soutien à la mise en œuvre des activités à Haute intensité de main-d’œuvre
(HIMO) au profit des populations vulnérables, au 30 juin 2019, 925,93 tonnes de vivres ont été
distribués gratuitement et 62 902 personnes vulnérables ont bénéficié de cash for work.

99. Dans le cadre des activités de cash transfert au profit des ménages vulnérables par le Projet
filets sociaux ‘‘Burkin-Naong-Sa Ya, Au 30 juin 2019, 81 857 bénéficiaires du Projet filets sociaux
‘‘Burkin-Naong-Saya" des régions de l’Est, du Centre-Est, du Centre-Ouest et du Nord ont bénéficié
d'un appui du projet en termes de cash transfert pour un montant de 13 628 580 000 F CFA. Ces
ressources leur ont permis de satisfaire leurs besoins sociaux de base (alimentation, soins de santé,
éducation, etc.). Une fois ces besoins primaires satisfaits au niveau des familles, certaines
bénéficiaires ont entrepris des AGR avec une partie des cash qu'elles ont pu épargner."

60 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


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100. En outre, 193 399 personnes (soit 50180 hommes et 14 3219 femmes) victimes de
catastrophes et crises humanitaires sur 40 000 prévues ont bénéficié d’une assistance au 30 juin
2019. Les conflits inter- communautaires et les attaques terroristes sont les facteurs explicatifs de ce
fort taux d’exécution physique.

101. Il est à noter également l’appui aux brigades vertes qui a consisté au recrutement
complémentaire de femmes issues des couches vulnérables ou défavorisées ayant plus de 40 ans.
Aussi, 3 000 femmes ont bénéficié du relèvement de leur pécule de 12 000 à 37 000 FCFA/mois
correspondant au montant payé pour les travaux HIMO. L’alphabétisation des bénéficiaires des
travaux HIMO et des brigades vertes avec l’ouverture de centres d’alphabétisation sur l’ensemble du
territoire et avec une majorité de femmes apprenants. En outre, pour la collecte et le traitement des
déchets plastiques : la mesure porte sur le lancement d’un projet national de traitement et de
valorisation des déchets plastiques. Le projet va consister à construire, en rapport avec les
communes, treize 13 centres de collecte et de valorisation des déchets plastiques et les équiper.
Outre la distribution de revenus à travers la collecte des déchets, le projet va permettre de créer
environ 10 000 emplois.

I. Amélioration des données macroéconomiques

102. Les travaux de révision des comptes nationaux avec pour nouvelle année de base 2015 ont
été entièrement achevés. Les résultats ont été publiés en décembre 2018 sur le site web de l’INSD.
Des travaux de rétropolation ont été réalisés sur la série des comptes nationaux de 1999 à 2014. A
l’issue de ces travaux, les séries révisées ont été validées par les principaux utilisateurs et l’on
dispose d’une nouvelle série des comptes nationaux de 1999 à 2017 conformes au SCN 2008. Cette
série a été également mise à la disposition des utilisateurs sur le site web de l’INSD (www.insd.bf) le
28 septembre 2019. La série révisée du PIB sera intégrée au cadre macroéconomique du programme
à partir de la quatrième revue du programme.

103. Dans le processus d’amélioration des prévisions macroéconomiques, il est engagé des
séances de travail permanent de l’équipe technique de modélisation et de prévision, en vue
d’assurer la mise à jour de l’IAP à l’horizon de la fin de l’année 2019, conformément au plan
d’actions élaboré à cet effet. En outre, un atelier technique restreint de mise à jour de l’IAP a été
organisé au cours du mois de septembre avec la participation des représentants des structures
membres du comité technique restreint notamment la BCEAO, de l’INSD, de la DDP et de la DSOFE.
A l’issue de cet atelier, les nomenclatures et les tableaux de l’IAP relatifs à la balance des paiements,
aux statistiques monétaires, aux TOFE et à la dette ont été arrêtés et sont conformes aux normes en
vigueur (MSFP 2014, 6ème révision du manuel de BDP, MSMF 2000, Dette). Quant au Tableau
Ressource Emploi (TRE) de l’IAP, la mise à jour est effective en grande partie à partir du TRE 2015
(nouvelle année de base). En perspective pour le reste de l’année, il s’agira d’assurer le bouclage de
l’ensemble et la cohérence d’ensemble du module en exploratoire. Les modes de calcul seront
également testés et par la suite, les TRE 2016, 2017, 2018 selon le format de l’IAP devront être
préparés et intégrés. Par ailleurs, un atelier technique de suivi et d'évaluation des travaux de mise à

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 61


BURKINA FASO

jour de l’IAP par les experts, notamment d’AFRITAC et de la GIZ, est programmé pour se tenue en
octobre 2019.

J. La gouvernance

104. L’ASCE LC reste engagé dans la lutte contre la corruption. En effet, dans ce cadre, elle a
réalisé des activités tels que (i) l’audit de la gestion financière et comptable exercice 2018 de la
Présidence du Faso, du Premier ministère et des ministères; (ii) la campagne de vulgarisation de la
loi n0004-2015/CNT du 03 mars 2015portant prévention et répression de la corruption au Burkina
Faso à travers les missions d'information et de sensibilisation des populations des communes rurales
de 12/13 régions sur la corruption; (iii) des conférences éducatives au profit des élèves des
établissements de l'enseignement secondaire des communes visitées; (iv) la poursuite des
déclarations d'intérêt et de patrimoine. En outre elle a procédé à l'ouverture de deux enquêtes pour
blanchiment de capitaux suite à des informations reçues de la CENTIF ; à l'ouverture de deux
enquêtes relatives à des cas de délits d'apparence mettant en cause des personnes politiquement
exposées; et à la poursuite des investigations sur les biens mal acquis par des personnes politiques
exposées.

105. En application de la loi n°016-2016/AN du 03 mai 2016 relative à la lutte contre le


blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme au Burkina Faso, le Gouvernement a
procédé à l’adoption d’un certain nombre de texte en vue d’une part, de rendre opérationnel le
Comité national de Coordination des activités de lutte contre le blanchiment de capitaux et le
financement du terrorisme (CNCA-LBC/FT) et d’autre part, de mettre en place un dispositif efficace
de supervision et de contrôle des assujettis du secteur non financier.il a en outre adopté la liste
complémentaire des personnes assujetties aux obligations de lutte contre le blanchiment de
capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) et de la prolifération des armes de destruction
massive.

K. Suivi du programme

106. Le gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires pour atteindre les objectifs et les
critères, tels que présentés dans les tableaux 1 et 3 du présent mémorandum. Le suivi du
programme sera effectué à travers des revues semi-annuelles sur la base de critère de performance
quantitatifs établis jusqu’en juin 2020 et de repères indicatifs jusqu’en décembre 2020
conformément au tableau 3, et de repères structurels décrits au tableau 4. Le programme sera
examiné conformément au protocole d’accord technique, qui définit les critères de performance
quantitatifs et les exigences en matière de communication des données aux services du FMI. Les
quatrième et cinquième revues du programme devraient s’achever à partir du 15 juin 2020 et du
15 décembre 2020, respectivement.

62 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


Tableau 1. Burkina Faso: Critères de réalisation quantitatifs et objectifs indicatifs pour l'accord au titre de la FEC, 2019-20
(milliards FCFA)
2019
Mars 1/ Juin Sept. 1/ Déc.
Prog. Out. Prog. Adj. Prel. Statut Prog. Prel. Prog.
Critères de réalisation quantitatifs
Plafond du financement intérieur net de l’État 2/ 3/ 4/ 5/ 0 71 100 159 82 Observé 146 139 200
Plafond du montant de la dette extérieure contractée ou garantie par l'État (VA) 2/ 6/ 7/ 370 6 370 370 121 Observé 370 206 370
Plafond du accumulation d'arriérés extérieurs 8/ 0 0.2 0 0 0.3 Observé 9/ 0 0 0
Plafond du montant garanti par l’État des prêts intérieurs aux fournisseurs et contracteur 8/ 0 0 0 0 0 Observé 0 0 0
Plafond du montant garanti par l’État sur le préfinancement bancaire pour l'investissement public 8/ 0 0 0 0 0 Observé 0 0 0

Objectifs indicatifs
Plafond du accumulation d'arriérés intérieurs 8/ 0 0 0 0 0 Observé 0 0 0
Plafond du déficit budgétaire global, dons compris 2/ 3/ 0 19 130 179 124 Observé 196 216 258
Plancher des recettes de l'État 2/ 376 408 798 798 930 Observé 1262 1361 1697
Plancher des dépenses sociales courantes en faveur de la réduction de la pauvreté 2/ 48 73 95 95 183 Observé 143 293 190
Plafond du stock des demandes des remboursements de la TVA certifié et non payées de plus de 30
45 44 40 40 33 Observé 40 38 40
jours 2/
Plafond du montant de valeur nominale des PPP contractés 2/ 200 0 200 200 141 Observé 200 141 200

Sources: Autorités burkinabè; estimations et projections des services du FMI.


1/ Objectif indicatif, excepté pour le critère de réalisation continu.
2/ Cumulatif à partir du 1er janvier 2019.
3/ Le plafond du financement intérieur net sera ajusté pour tenir compte du manque à gagner sur le décaissement des dons et des prêts par rapport au programme, tandis que le déficit global est ajusté pour tenir compte du manque à gagner sur le
décaissements des dons par rapport au programme.
4/ Le plafond du financement intérieur net sera ajusté à la hausse en fonction du montant de la titrisation des pertes de la SONABHY en raison de ventes de produits pétroliers inférieures au recouvrement des coûts à fin juin 2018 et plafonnées à 97 milliards
de FCFA, comme prévu dans le protocole d'accord technique.
5/ Le plafond du financement intérieur net sera diminué de l'intégralité du produit de tout appui budgétaire concessionnel lié aux operations de gestion de la dette comme prévu dans le protocole d'accord technique.
6/ La limite n'est pas liée à des projets particuliers.
7/ Le plafond du montant de la dette extérieure sera majoré de la valeur actuelle du montant total de tout appui budgétaire concessionnel lié aux operations de gestion de la dette comme comme prévu dans le protocole d'accord technique.
8/ À observer de manière continue.
9/ Une dérogation a été accordée par le conseil d’administration du FMI lors de la deuxième revue du programme, et ces arriérés ont été apurés.
Tableau 2. Burkina Faso: Repères structurels —2019
Benchmarks Objective Completion Date Status
Etablir un compte spécial alimenté par une partie des recettes de
TVA et dédié aux remboursements des crédits TVA et produire Renforcer l'intégrité du régime Réalisé
Juin 2019
trimestriellement, un rapport sur la gestion opérationnelle de ce de TVA
compte

Recruter un auditeur externe indépendant pour procéder à l'audit Réduire les risques budgétaires Juillet 2019
des opérations financières et des pratiques comptables de la et les coûts budgétaires liés aux (reprogrammé
Réalisé
SONABHY subventions des carburants d’avril 2018)

Septembre 2019
Achever la révision des statistiques de comptabilité nationale Accroître l'exactitude des
(reprogrammé de Réalisé
avec la nouvelle année de base et publier les séries révisées. statistiques nationales.
Décembre 2018)
Septembre 2019 Non Réalisé
Rendre opérationnel le dispositif de fonctionnement du compte Améliorer la gestion de la
(reprogrammé
unique du trésor (CUT). trésorerie
Décembre 2018)
Réaliser une étude sur le système de taxation des petites et Renforcer l’administration Réalisé
Septembre 2019
microentreprises fiscale
Réduire le nombre des nouveaux agents de la fonction publique Réalisé
Maîtriser davantage la masse
en 2019 par rapport à la projection initiale de 10 615 Septembre 2019
salariale
recrutements
Budgétiser et comptabiliser dans les comptes budgétaires Réalisé
Améliorer la transparence Septembre 2019
appropriés les recettes et les versements au titre des fonds
budgétaire
communs (pour prime de motivation) dans le budget 2020.
Soumettre à l’assemblée nationale un projet de budget pour Réalisé
Contenir la masse salariale du
2020 pleinement alignée au cadre du programme soutenu par la Septembre 2019
secteur public
FEC en matière de masse salariale
Harmoniser la fiscalité sur le tabac en rapport avec la nouvelle Réalisé
Accroître les recettes Novembre 2019
directive de l’UEMOA en portant le taux à 50% minimum
Atténuer les risques Réalisé
Inclure les PPP dans le programme d'investissement publics Décembre 2019
budgétaires
Tableau 3. Burkina Faso: Critères de réalisation quantitatifs et objectifs indicatifs pour l'accord au titre de la FEC, 2019-20
(milliards FCFA)
2020
Mars 1/ Juin 1/ Sept. 1/ Dec. 1/
Prog.
Critères de réalisation quantitatifs
Plafond du financement intérieur net de l’État 2/ 3/ 4/ 5/ 60 67 125 201
Plafond du montant de la dette extérieure contractée ou garantie par l'État (VA) 2/ 6/ 7/ 410 410 410 410
Plafond du accumulation d'arriérés extérieurs 8/ 0 0 0 0
Plafond du montant garanti par l’État des prêts intérieurs aux fournisseurs et contracteur 8/ 0 0 0 0
Plafond du montant garanti par l’État sur le préfinancement bancaire pour l'investissement public 8/ 0 0 0 0

Objectifs indicatifs
Plafond du accumulation d'arriérés intérieurs 8/ 0 0 0 0
Plafond du déficit budgétaire global, dons compris 2/ 3/ 0 141 176 278
Plancher des recettes de l'État 2/ 418 888 1332 1775
Plancher des dépenses sociales courantes en faveur de la réduction de la pauvreté 2/ 52 103 154 205
Plafond du stock des demandes des remboursements de la TVA certifié et non payées de plus de 30
40 40 40 40
jours 2/
Plafond du montant de valeur nominale des PPP contractés 2/ 200 200 200 200

Sources: Autorités burkinabè; estimations et projections des services du FMI.


1/ Objectif indicatif, excepté pour le critère de réalisation continu.
2/ Cumulatif à partir du 1er janvier 2019.
3/ Le plafond du financement intérieur net sera ajusté pour tenir compte du manque à gagner sur le décaissement des dons et des prêts par rapport au programme, tandis que le déficit global
est ajusté pour tenir compte du manque à gagner sur le décaissements des dons par rapport au programme.
4/ Le plafond du financement intérieur net sera ajusté à la hausse en fonction du montant de la titrisation des pertes de la SONABHY en raison de ventes de produits pétroliers inférieures au
recouvrement des coûts à fin juin 2018 et plafonnées à 97 milliards de FCFA, comme prévu dans le protocole d'accord technique.
5/ Le plafond du financement intérieur net sera diminué de l'intégralité du produit de tout appui budgétaire concessionnel lié aux operations de gestion de la dette comme prévu dans le
protocole d'accord technique.
6/ La limite n'est pas liée à des projets particuliers.
7/ Le plafond du montant de la dette extérieure sera majoré de la valeur actuelle du montant total de tout appui budgétaire concessionnel lié aux operations de gestion de la dette comme
comme prévu dans le protocole d'accord technique.
8/ À observer de manière continue.
Tableau 4 : Repères structurels – Reste de 2019 et 2020

Repère Objectif Date d'achèvement


Procéder à la dématérialisation des déclarations des biens des Lutter contre la corruption Mars 2020
personnes concernées par la loi et mettre en place une base de (reprogrammé de
données consultable. (Déclaration en ligne. Consultation en ligne) décembre 2018)

Ne pas conclure de nouveaux accords, hors secteur de sécurité,


résultant en l’augmentation de la masse salariale avant l’adoption de Maitrise de la masse salariale et
Continu
l’ensemble des reformes prévues pour contenir cette dernière. des dépenses publiques

Adopter une feuille de route, avec un chronogramme détaillé pour la Décembre 2019
mise en œuvre du CUT Améliorer la gestion de liquidité

Finaliser l’audit externe indépendant des opérations financières et des


Réduire les risques budgétaires Mars 2020
pratiques comptables de la SONABHY
Audit de performances opérationnelles de la SONABHY, et évaluation
Réduire les risques budgétaires June 2020
des Contrats-Plans de la SONABHY et de la SONABEL
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Pièce jointe II. Protocole d’accord technique

1. Ce protocole d’accord technique (PAT) définit les critères de réalisation quantitatifs, les
objectifs indicatifs et les repères structurels qui seront utilisés pour évaluer la performance dans le
cadre du programme appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC). Il établit le cadre et les délais de
communication des données qui permettront aux services du FMI d’évaluer l’application du
programme.

CONDITIONNALITÉ
2. Les critères de réalisation quantitatifs et les objectifs indicatifs sont établis dans le tableau 1
et 3 du MPEF. Les repères structurels définis dans le programme sont détaillés dans les tableaux 2 et
4 du MPEF.

DÉFINITIONS
3. État. Sauf indication contraire, on entend par «État» l’administration centrale du Burkina
Faso; sont exclues les collectivités locales, la banque centrale ou toute autre entité publique ou
appartenant à l’État dont le statut juridique est autonome et qui n’est pas incluse dans le tableau
des opérations financières de l’État (TOFE).
4. Définition de la dette. La définition de la dette est spécifiée au point 8 de la décision du
Conseil d’administration du FMI no 15688-(14/107), telle que publiée sur le site internet du FMI. La
«dette» s’entend comme toute obligation directe, donc non conditionnelle, résultant d’un accord
contractuel prévoyant la mise à disposition de valeurs sous forme d’actifs (y compris monétaires) ou
de services, et par lequel le débiteur s’engage à effectuer un ou plusieurs paiements sous forme
d’actifs (y compris monétaires) ou de services, selon un échéancier déterminé; ces paiements
libéreront le débiteur des engagements contractés en termes de principal et/ou d’intérêts. La dette
peut prendre plusieurs formes, dont notamment :

(i) des prêts, c’est-à-dire des avances d’argent effectuées au profit du débiteur par le
créancier sur la base d’un engagement du débiteur de rembourser ces fonds dans le futur
(notamment dépôts, bons (y compris les bons du Trésor), titres obligataires, prêts
commerciaux, crédits-acheteurs) et d’échanges temporaires d’actifs, équivalents à des
prêts totalement sécurisés, au titre desquels le débiteur doit rembourser les fonds prêtés,
et généralement payer un intérêt, en rachetant les actifs donnés en garantie au vendeur
dans le futur (par exemple, accords de rachats ou accords officiels d’échange);

(ii) des crédits fournisseurs, c’est-à-dire des contrats par lesquels le fournisseur accorde au
client un paiement différé jusqu’à une date postérieure à celle de la livraison des biens ou
de la réalisation du service; et

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 63


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(iii) des accords de crédit-bail, c’est-à-dire des accords donnant au preneur le droit d’utiliser
une propriété pour une ou plusieurs durée(s) donnée(s), généralement plus courte(s) que
la durée de vie des biens concernés mais sans transfert de propriété, dont le titre est
conservé par le bailleur. Pour les besoins de cette directive, la dette est la valeur actualisée
(à la création du bail) de tous les paiements anticipés du bail durant la période de l’accord
à l’exception des paiements nécessaires au fonctionnement, aux réparations et à
l’entretien des biens concernés.

5. Conformément à la définition de la dette énoncée ci-dessus, tout arriéré, toute pénalité, et


tout dommage et intérêt accordé par un tribunal à la suite du non-règlement d’une obligation
contractuelle est une dette. Le non-règlement d’une obligation contractuelle qui n’est pas
considérée comme une dette aux termes de la présente définition (par exemple, paiement à la
livraison) ne constitue pas une dette.

6. Garanties de la dette. On entend par garanties de la dette par l’État une obligation
juridique explicite d’assurer le service d’une dette en cas de non-paiement de l’emprunteur
(moyennant un paiement en espèces ou en nature).

7. Concessionnalité de la dette. Une dette est considérée comme concessionnelle si elle


comporte un élément don d’au moins 35 %. 3 La valeur actuelle (VA) de la dette au moment où elle
est contractée et calculée en escomptant les futurs paiements de l’emprunteur au titre du service de
la dette sur cette dette. 4 Le taux d’escompte utilisé est 5 %.

8. Dette extérieure. On entend par dette extérieure une dette contractée ou dont le service
est assuré dans une monnaie autre que le franc CFA. Les critères de réalisation s’appliquent à la
dette extérieure de l’État, des entreprises publiques qui reçoivent des transferts de l’État et des
autres entités publiques dont l’État détient plus de 50 % du capital ou à toute autre dette privée
pour laquelle l’État aurait offert une garantie qui constituerait un passif conditionnel.

CRITÈRES DE RÉALISATION QUANTITATIFS


9. Les critères de réalisation quantitatifs pour 2019 et 2020 sont les suivants :

(i) Un plafond du financement intérieur net de l’État;


(ii) Un plafond de la dette extérieure contractée ou garantie par l’État en VA;
(iii) Un plafond des arriérés de paiement au titre du service de la dette extérieure;
(iv) Un plafond des prêts intérieurs garantis aux fournisseurs et prestataires de services; et

3
La page ci-après du site Web du FMI offre un outil pour calculer l’élément don dans un large éventail de montages
financiers : http://www.imf.org/external/np/pdr/conc/calculator.
4
Le calcul de la concessionnalité tient compte de tous les aspects du contrat de prêt, y compris l’échéance, le différé
de remboursement, l’échéancier, les commissions d’engagement et les frais de gestion.

64 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


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(v) Un plafond du montant garanti par l’État sur le préfinancement bancaire


d’investissements publics.

A. Financement intérieur net de l’État

10. On entend par financement intérieur net de l’État la somme (i) du crédit bancaire net à l’État,
comprenant le crédit bancaire net à l’État comme défini ci-après à l’égard des institutions bancaires
nationales (les créances liées aux décaissements du FMI sont incluses) ; (ii) du stock non remboursé
des bons et obligations du Trésor détenus en dehors des banques commerciales nationales ; (iii) des
recettes de privatisation et autres créances et dettes de l’État à l’égard des institutions non bancaires
nationales. Le crédit bancaire net à l’État est défini comme le solde des créances et des dettes de
l’État à l’égard des institutions bancaires nationales. Les créances de l’État incluent les encaisses de
l’État burkinabè, les dépôts à la banque centrale, les dépôts dans les banques commerciales, les
obligations cautionnées et les dépôts de l’État aux Comptes chèques postaux (CCP). La dette de
l’État à l’égard du système bancaire inclut le financement de la banque centrale (y compris les
avances statutaires, les avances consolidées, le financement du FMI, et le refinancement des
obligations cautionnées), les titres de l’État détenus par la Banque centrale, les concours des
banques commerciales (y compris les titres de l’État détenus par les banques commerciales). Le
crédit bancaire net à l’État est calculé sur la base des données fournies dans le TOFE. Tous ces
éléments sont calculés sur la base du rapport d’exécution du budget de l’État, qui est présenté
chaque mois dans le tableau des opérations financières de l’État préparé par le Ministère de
l’économie et des finances.

Ajustement

11. Le plafond cumulatif du financement intérieur net sera ajusté à la hausse d’un montant
équivalent à la différence entre l’aide extérieure au programme effective et son montant projeté, si
l’aide extérieure au programme est inférieure au montant programmé, à concurrence de 80 milliards
de francs CFA. Cette différence sera calculée par rapport aux projections du tableau 1 ci-après. Le
plafond ne sera pas ajusté à la baisse au cas où l’aide extérieure au programme serait plus élevée
que le montant programmé.

Tableau 1. Projections de l’aide extérieure au programme


(cumulée, en milliards de FCFA)

Fin décembre
Fin juin 2020
2019

Dons et prêts programme 119 55


(dont : dons programme) 99 46

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 65


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12. Le plafond cumulatif du financement intérieur net sera ajusté à la baisse du montant total de
tout décaissement d’un emprunt concessionnel au titre d'appui budgétaire lié aux operations de
gestion de la dette visant à remplacer la dette intérieure relativement plus chère.

13. Le plafond du financement intérieur net sera ajusté à la hausse du montant de la titrisation
des pertes de la SONABHY en raison de ventes de produits pétroliers inférieures au recouvrement
des coûts à fin juin 2018, jusqu’à un maximum de 97 milliards FCFA. Cet ajusteur ne s'appliquera
qu'au produit de la titrisation de 2018 qui n'a pas encore été encaissé par SONABHY.

14. Le Ministère de l’économie, des finances et du développement transmettra les données sur
le financement intérieur net au FMI dans les six semaines suivant la fin de chaque trimestre.

B. Nouvelle dette extérieure non concessionnelle contractée ou garantie


par l’État et valeur actuelle de la dette extérieure contractée ou garantie par
l’État
15. Ce critère de réalisation s’applique à la dette extérieure telle que définie au paragraphe 4 du
présent protocole. Il utilise le concept de concessionnalité tel que défini au paragraphe 8 du présent
protocole. Ce critère de réalisation s’applique également à toute dette privée garantie par l’État qui
constitue une dette publique conditionnelle telle que définie dans les paragraphes 4 à 7 du présent
protocole. Aux fins de ce critère de réalisation, le terme «État» inclut l’administration centrale du
Burkina Faso, les entreprises publiques qui reçoivent des transferts publics, les collectivités locales et
d’autres entités du secteur public (y compris les organismes d’administration publique,
professionnels, scientifiques et techniques). Cependant, ce critère de réalisation ne s’appliquera pas
aux bons et aux obligations du Trésor émis en francs CFA sur le marché régional de l’UEMOA, aux
crédits fournisseurs normaux à court terme ou aux prêts du FMI. Il est mesuré sur une base cumulée
à partir de la date d’approbation de l’accord FEC par le Conseil d’administration du FMI, et aucun
facteur d’ajustement ne s’appliquera.

16. Pour 2019, le gouvernement s’engage à ne pas contracter ni garantir une dette extérieure
(concessionnelle ou non) avec un dépassement de la VA totale supérieure au plafond indiqué dans
le [tableau 3 du MPEF], mesuré de manière cumulée à compter du début de l’année (à savoir le 1er
janvier 2019). Dans le cas d'un prêt concessionnel au titre de l'appui budgétaire visé au paragraphe
12, le plafond sera relevé à concurrence de la VA du montant total du prêt. Toutes les autres
dispositions et définitions du paragraphe 12 continueront de s'appliquer.

17. Le produit de tout prêt d’appui budgétaire concessionnel visé au paragraphe 12 ne sera
utilisé que pour contribuer au financement des besoins de financement bruts du gouvernement qui
sont conformes aux plafonds globaux du déficit budgétaire fixés à 3% du PIB. Tout excédent de
ressources sera sauvegardé.

66 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


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Délais de communication des informations

18. Les détails sur tout prêt (conditions et créanciers) contracté par l’État doivent être
communiqués dans les quatre semaines suivant la fin du mois. La même obligation s’applique aux
garanties octroyées par l’État.

C. Non-accumulation de nouveaux arriérés de paiement extérieurs par


l’État
19. On entend par arriérés extérieurs les paiements extérieurs exigibles mais impayés. Dans le
cadre du programme, l’État accepte de ne pas accumuler d’arriérés de paiements extérieurs sur sa
dette, à l’exception d’arriérés découlant d’obligations de paiements extérieures en cours de
renégociation avec les créanciers, y compris les créanciers bilatéraux qui ne font pas partie du Club
de Paris. La non-accumulation d’arriérés extérieurs nouveaux de l’État est un critère de réalisation à
respecter de manière continue.

D. Garantie par l’État de nouveaux prêts intérieurs aux fournisseurs et


prestataires de services

20. L’État s’engage à ne pas fournir de nouvelles garanties sur les prêts intérieurs à ses
fournisseurs ou prestataires de services. Ce critère de réalisation doit être observé de manière
continue. Aux fins de ce critère de réalisation, le terme «État» inclut l’administration centrale, les
établissements publics à caractère industriel ou commercial (EPIC), les établissements publics
administratifs (EPA), les établissements publics à caractère scientifique et technique, les
établissements publics à caractère professionnel, les établissements publics de santé, les collectivités
locales, les entreprises publiques, les sociétés d’État, et les sociétés d’économie mixte (sociétés
publiques dotées d’une autonomie financière et dont l’État détient au moins 50 % du capital) et les
agences de l’État.

E. Garantie par l’État de nouveaux préfinancements bancaires


d’investissements publics

21. L’État s’engage à ne pas garantir de nouveaux préfinancements bancaires d’investissements


publics. Dans un accord de préfinancement, une entreprise privée à laquelle l’État octroie un contrat
de travaux publics obtient un prêt auprès d’une banque commerciale nationale ou d’un groupe de
banques commerciales. Le ministère des Finances garantit ce prêt et signe en même temps un
accord inconditionnel et irrévocable de substitution au débiteur pour s’acquitter de l’ensemble du
principal et des intérêts. Aux fins de ce critère de réalisation, le terme «État» désigne l’administration
centrale, les institutions publiques à caractère industriel ou commercial (EPIC), les organismes
publics à caractère administratif (EPA), les établissements publics à caractère scientifique et
technique, les établissements publics à caractère professionnel, les organismes publics de santé, les
collectivités locales, les entreprises publiques, les sociétés d’État, et les sociétés d’économie mixte
(sociétés publiques dotées d’une autonomie financière et dont l’État détient au moins 50 % du
capital) et les agences de l’État. Ce critère de performance doit être observé de manière continue.

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 67


BURKINA FASO

OBJECTIFS INDICATIFS QUANTITATIFS


22. Le programme inclut également des objectifs indicatifs quantitatifs pour :

(i) l’accumulation d’arriérés intérieurs ;

(ii) le déficit budgétaire global (base engagements, dons inclus);

(iii) le total des recettes de l’État;

(iv) les dépenses sociales courantes en faveur de la réduction de la pauvreté;

(v) les remboursements de la TVA ;

(vi) les partenariats public-privé.

A. Accumulation d’arriérés de paiements intérieurs par l’État

23. L’État n’accumulera pas d’arriérés de paiements intérieurs sur les obligations intérieures
pendant la durée du programme. Aux fins de cet objectif indicatif, le terme «obligation intérieure»
désigne une obligation remboursée en francs CFA, mais exclut les engagements de l’État envers les
collectivités locales et toute autre entité publique ou sous contrôle de l’État jouissant d'un statut
juridique autonome qui n’est pas incluse dans le tableau détaillant les opérations financières de
l'État (TOFE), sauf la banque centrale. Sauf dans les cas où les modalités de la transaction stipulent
une période plus longue, les paiements sont considérés comme des arriérés selon la définition ci-
après :

(i) Des dettes impayées plus de 30 jours après l’échéance inscrite dans la convention entre les
parties (créancier/débiteur).

(ii) Des salaires ou des pensions impayés 90 jours après leur échéance.

(iii) Des paiements de biens et services reçus plus de 90 jours après le traitement des pièces
transmises par les fournisseurs.

B. Déficit budgétaire global, dons inclus


Définition
24. Aux fins du programme, le déficit budgétaire global dons inclus est calculé sur la base des
engagements. Il est défini comme la somme du financement extérieur et intérieur net de l’État,
mesuré du côté du financement, plus un ajustement sur une base caisse. Le financement extérieur
net est la somme des nouveaux emprunts extérieurs moins l’amortissement. Le financement
intérieur net est défini aux paragraphes 10 et 11 ci-dessus. L’ajustement sur une base caisse est la
somme de i) toutes les variations des dépenses engagées non mandatées, (ii) la variation des
instances de paiement et (iii) la variation des dépôts des correspondants du Trésor.

68 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

Ajustement

25. Le plafond du déficit budgétaire global, sera ajusté à la hausse d’un montant équivalent à la
différence entre les dons extérieurs au programme effectifs et leur montant projeté, à concurrence
de 80 milliards de francs CFA. Cette différence sera calculée par rapport aux projections du
[tableau 1] ci-dessus. Le plafond ne sera pas ajusté à la baisse au cas où les dons extérieurs au
programme effectifs seraient plus élevés que le montant projeté.

C. Recettes de l’État

Définition

26. Les recettes de l’État sont calculées sur une base caisse. Elles incluent toutes les recettes
fiscales et non fiscales recouvrées par la Direction générale des impôts, la Direction générale des
douanes, le Trésor burkinabè et les autres cellules de recouvrement des recettes. Elles incluent aussi
les recettes des chèques trésor.

D. Dépenses sociales courantes de réduction de la pauvreté

Définition

27. Les dépenses sociales sont la somme des dépenses courantes incluses dans le programme
de dépenses sociales tel que défini dans la loi de finances. Le programme de dépenses sociales est
défini comme étant la somme des programmes du budget ou des parties de programmes qui
ciblent les ménages pauvres et : i) assurent l’accès aux services sociaux de base ; ii) facilitent l’accès
aux services de santé et aux programmes de nutrition ; iii) combattent le VIH/sida ; iv) facilitent
l’accès à l’eau potable ; v) améliorent les conditions de vie, y compris l’environnement et
l’assainissement ; ou vi) assurent la protection sociale. Seuls sont retenus les postes budgétaires de
ces programmes ou parties de programmes qui sont classés comme dépenses sociales.

E. Remboursements de la TVA certifiés et impayés de plus de 30 jours


Définition
28. Aux fins du programme, le stock des demandes de remboursement de la taxe sur la valeur
ajoutée (TVA) qui ont été certifiées mais restent impayées pendant plus de 30 jours est constitué des
montants des remboursements signés. Le délai de 30 jours commence à la date de signature du
certificat de remboursement par le directeur général des impôts.

F. Partenariats public-privé
Définition
29. Un partenariat public-privé est défini comme un contrat à long terme entre une partie privée
et une entité publique, en vue de la fourniture d’un bien ou d’un service public, dans lequel la partie

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 69


BURKINA FASO

privée assume un risque et des responsabilités de gestion considérables, et la rémunération est liée
aux résultats. Les accords de préfinancement et de crédits fournisseurs sont exclus.

Informations complémentaires pour le suivi du programme

30. Afin de permettre aux services du FMI d’évaluer les résultats obtenus dans le cadre du
programme, les autorités s’engagent à leur communiquer les données suivantes, sous forme papier
et/ou fichier électronique MS Excel, aux fréquences et dans les délais précisés ci-dessous.

70 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


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Tableau 2. Résumé des exigences en matière de communication de données

Information Institution Fréquence Fréquence de la


responsable des données communication
des données

Finances publiques
Tableau des opérations financières de l’État Ministère de Mensuelle 6 semaines
(TOFE) et tableaux annexes traditionnels (si les l’économie, des
données sur l’exécution des investissements finances et du
financés sur dons et prêts extérieurs ne sont développement
pas disponibles en temps voulu, une (MINEFID)
estimation linéaire de l’exécution fondée sur
les projections annuelles sera utilisée)

Financement intérieur du budget (crédit MINEFID/BCEAO Mensuelle 6 semaines


bancaire net à l’État et stock des bons et
obligations du Trésor non remboursés)

Données mensuelles sur le taux d’exécution MINEFID/DGD Mensuelle 6 semaines


par poste douanier par rapport aux
projections mensuelles

Rapport trimestriel sur les réalisations et les MINEFID Trimestrielle 6 semaines


mesures prises en vue d’améliorer le contrôle
et la supervision des contribuables en utilisant
le numéro d’identification fiscal unique pour
contrevérifier les informations entre la DGI et
la DGD, en commençant par les gros
contribuables

Données sur la mise en œuvre du Programme MINEFID Trimestrielle 6 semaines


d’investissement public, avec des détails sur
les sources de financement

Stock de la dette extérieure, le service de la MINEFID Trimestrielle 6 semaines


dette extérieure, la dette extérieure
contractée et le remboursement de la dette
extérieure

Dépenses sociales de réduction de la MINEFID Mensuelle 6 semaines


pauvreté sous forme de tableau

Prix, consommation et taxation des produits MINEFID Mensuelle 4 semaines


pétroliers, avec : (i) la structure des prix pour
le mois concerné; (ii) le calcul détaillé de la

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 71


BURKINA FASO

structure des prix, du prix f.à.b. au prix de


détail; (iii) les volumes achetés et distribués
aux fins de la consommation par la SONABHY,
avec distinction entre vente au détail et à
l’industrie; et (iv) une ventilation des recettes
fiscales tirées des produits pétroliers — droits
de douane, taxes sur les produits pétroliers
(TPP) et taxe sur la valeur ajoutée (TVA) — et
des subventions impayées

Rapport trimestriel, incluant des données SONABHY/ Trimestrielle 6 semaines


mensuelles, sur les comptes de la SONABHY,
MINEFID
y compris plus/moins-values sur les achats et
ventes des produits hydrocarbures par
produit, situation de trésorerie et compte de
résultat, compte tenu de toute subvention
reçue et titre d’État émis ou vendu au système
bancaire ou autre

Rapport trimestriel, incluant des données SONABEL/ Trimestrielle 6 semaines


mensuelles, sur les comptes de la SONABEL, y
MINEFID
compris situation de trésorerie et compte de
résultat, compte tenu de toute subvention,
don et prêt pour projets accordé par les
partenaires techniques et financiers

État mensuel des comptes auprès du Trésor,


ventilés par grande catégorie (services
administratifs, entreprises publiques,
entreprises parapubliques, entreprises MINEFID Mensuelle 6 semaines
d’administration publique, organismes
internationaux, déposants privés et autres)

Rapport d’activité trimestriel de la Direction DGI/DGD Trimestrielle 6 semaines


des enquêtes et des renseignements sur ses
activités, y compris le contrôle des
contribuables entre la DGI et la DGD au
moyen du numéro d’identification fiscal, en
commençant par les grands contribuables

Projections mensuelles des recettes DGD Mensuelle 6 semaines


douanières par poste de douane sur une base
annuelle et rapport comparant les résultats
mensuels aux prévisions

72 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


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« Champ 44 » maintenu actif pour la saisie DGD Mensuelle Continue


des références de l’avis d’inspection pour
toutes les déclarations en douane

Projections mensuelles (annualisées) des DGI Mensuelle 6 mois


recettes de la DGI par type et rapport
comparant les résultats mensuels aux
prévisions

Projections mensuelles (annualisées) des DGTCP Mensuelle 6 mois


recettes de la DGTCP par type et rapport
comparant les résultats mensuels aux
prévisions

Rapport trimestriel sur les remboursements DGI Trimestrielle 3 mois


de la TVA, y compris les virements reçus de
l’ACCT, le montant cumulé payé depuis le
début de l’année en cours, le stock des
demandes de remboursement certifiées
(régisseurs d’avance) et le total des demandes
de remboursement de la TVA traitées (DGE,
DLC)

Mise à jour mensuelle des bases de données DGCOOP/ 4 semaines


sur les PPP et les garanties souveraines
MINEFID

Situation mensuelle de la subvention implicite


CIDPH 4 semaines
des prix à la pompe

Bilan consolidé des institutions monétaires


Bilan consolidé des institutions monétaires Directeurs Mensuelle 6 semaines
nationaux de la
BCEAO

Données provisoires sur la situation BCEAO Mensuelle 6 semaines


monétaire

Données finales sur la situation monétaire BCEAO Mensuelle 10 semaines

Taux d’intérêt créditeur et débiteur BCEAO Mensuelle 6 semaines

Indicateurs usuels de contrôle bancaire pour BCEAO Mensuelle 6 semaines


les institutions financières bancaires et non
bancaires

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 73


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Balance des paiements


Données annuelles préliminaires de la BCEAO Annuelle 9 mois
balance des paiements

Statistiques du commerce extérieur INSD/MINEFID Mensuelle 3 mois

Révision éventuelle des données de la BCEAO Dès révision 2 semaines


balance des paiements (y compris les services,
les transferts privés, les transferts officiels et
les transactions en capital)

Secteur réel
Comptes nationaux provisoires et révision MINEFID Annuelle 2 semaines
éventuelle

Indices mensuels des prix à la consommation MINEFID Mensuelle 2 semaines


désagrégés
Réformes structurelles et autres données
Toute étude ou rapport officiel consacré à MINEFID 2 semaines
l’économie du Burkina Faso, à compter de sa
publication ou dès son entrée en vigueur

Toute décision, arrêté, loi, décret, ordonnance MINEFID 2 semaines


ou circulaire ayant des implications
économiques ou financières, à compter de sa
publication ou dès son entrée en vigueur

74 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO
TROISIEME REVUE DE L’ACCORD AU TITRE DE LA FACILITE
5 décembre 2019
ELARGIE DE CREDIT — ANALYSE DE VIABILITE DE LA DETTE

Approuvé par Préparé conjointement par les services du Fonds


Dominique Desruelle monétaire international (FMI) et de l’Association
(FMI) et Marcello internationale de développement (IDA)
Estevão (IDA)

Risque de surendettement extérieur Modéré


Risque global de surendettement Modéré
Décomposition de la notation du Grande marge d’absorption des chocs sur la
risque dette extérieure
Recours au jugement Non

La présente analyse de viabilité de la dette (AVD) a été préparée conjointement par les services de
la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre de la troisième revue
du programme triennal appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC) en 2019. Elle est basée sur les
données de 2018 relatives à l’endettement et sur la dernière méthodologie étayant le cadre de
viabilité de la dette (CVD) des pays à faible revenu. Le Burkina Faso est actuellement classé parmi
les pays présentant une capacité d’endettement jugée « moyenne » 1. Le risque de surendettement
extérieur du Burkina Faso reste modéré. Tous les indicateurs de l’endettement extérieur restent au-
dessous des seuils indicatifs dans le scénario de référence. En ligne avec le rapport des services du
FMI, le scénario de référence se fonde sur un déficit budgétaire global de 3 % du PIB à compter de
2019. Dans un test de résistance normalisé simulant un choc sur les exportations, deux des seuils
de la dette extérieure contractée ou garantie par l’État sont dépassés. La dette publique globale ne
dépasse le seuil correspondant dans aucun des scénarios mais le risque de surendettement public
du Burkina Faso a été jugé modéré car le risque de surendettement extérieur est modéré. Il
conviendrait que le Burkina Faso : i) conserve un cadre macrobudgétaire sain ; ii) mette en
œuvre des réformes structurelles afin de diversifier sa base d’exportations de biens et de
services ; iii) agisse sur les garanties de l’État et les passifs conditionnels ; et iv) limite les prêts
non concessionnels et renforce la mise en œuvre de sa stratégie d’endettement à moyen
terme afin de maîtriser son service de la dette et ses besoins de financement bruts, dans le
but d’éviter une détérioration de ses perspectives en matière de viabilité de la dette.

1
Sur la base de l’édition actuelle s’appuyant sur les PEM d’octobre 2019 et l’évaluation de la politique et des
institutions nationales 2018, ainsi que des deux dernières éditions.
BURKINA FASO

CONTEXTE : DETTE
1. La dette publique du Burkina Faso a augmenté au cours des dernières années après
plusieurs exercices consécutifs qui ont vu le déficit budgétaire se creuser (tableau 1 du texte).
L’encours nominal de la dette publique Table 1 du texte. Burkina Faso : encours de la dette
fin 2018 s’élevait à 43,2 % du PIB. Cette publique, 2014-18
forte augmentation en 2018 s’explique (En pourcentage du PIB)
en grande partie par un déficit 2014 2015 2016 2017 2018
Dette publique 29.9 35.6 39.2 38.4 43.2
budgétaire élevé, la titrisation intérieure Dette extérieure 23.0 26.3 27.9 24.1 24.6
des subventions publiques hors budget à part (en % de la dette totale) 77.1 73.9 71.1 62.8 57.0
Dette intérieure 6.8 9.3 11.3 14.3 18.6
la compagnie pétrolière nationale, la part (en % de la dette totale) 22.9 26.1 28.9 37.2 43.0

SONABHY, accumulées en 2017 et au Pour mémoire :


premier semestre 2018, et l’ajustement Solde budgétaire global -1.9 -2.2 -3.5 -7.8 -4.9
de trésorerie considérable qui a été Croissance du PIB (en %) 4.3 3.9 5.9 6.3 6.8

opéré en 2018, avec le paiement des Sources : autorités burkinabées et estimations des services du FMI.

dépenses engagées non ordonnancées


(DENO) accumulées en 2017. Comme dans les AVD précédentes, la part de la dette intérieure dans la
dette totale a continué d’augmenter, le marché régional ayant traditionnellement été disposé à
financer le déficit budgétaire à des taux concurrentiels. La dette extérieure représentait 57,0 % de
l’encours total de la dette fin 2018, contre 77,1 % fin 2014.

2. La dette publique du Burkina Faso englobe actuellement les engagements extérieurs et


intérieurs de l’administration centrale mais exclue les garanties et la dette non garantie des
entreprises publiques (tableau 2 du texte). Les autorités ont exprimé leur volonté d’étendre la
couverture de la dette afin d’y inclure les garanties aux secteurs privé et public dans la prochaine
édition. Selon les informations fournies par les autorités, les deux principales entreprises publiques,
dans lesquelles le secteur public est majoritaire, ne contractent pas d’emprunts à l’étranger 2. La dette
intérieure est définie comme la dette libellée dans la monnaie régionale, le franc de la Communauté
financière d’Afrique (FCFA). Ce choix de la monnaie, et non pas de la résidence, pour la couverture
s’explique par la difficulté à contrôler le lieu de résidence des créanciers de la dette négociée sur le
marché régional de l’UEMOA.

2Les deux entreprises publiques sont la SONABHY, l’entreprise publique en charge des importations de pétrole, et la
SONABEL, la compagnie d’électricité nationale.

2 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

Tableau 2 du texte. Burkina Faso : couverture de la dette du secteur public

Sous-secteurs du secteur public Sous-secteurs couverts


1 Administration centrale X
2 Administrations d'États fédérés et locales
3 Autres éléments des administrations publiques
4 dont : administrations de sécurité sociale
5 Fonds extrabudgétaires (FEB)
6 Garanties (à d'autres entités des secteurs public et privé, y compris entreprises publiques)
7 Banque centrale (emprunts effectués au nom de l'État) X
8 Dette non garantie des entreprises publiques

CONTEXTE : PREVISIONS MACROECONOMIQUES


3. Le tableau 3 du texte synthétise les principales différences entre les hypothèses
macroéconomiques de l’AVD précédente (janvier 2019) et celles de l’AVD actuelle 3. Les déficits
budgétaires actuels et futurs du Burkina Faso devraient respecter le critère de convergence de
l’UEMOA et être conformes à l’engagement pris par les autorités dans le cadre de leur programme
appuyé par la FEC. Le solde des transactions courantes a été fortement revu à la hausse afin de tenir
compte des exportations d’or artisanal et de l’amélioration des conditions du secteur extérieur à
l’avenir. D’une part, les prévisions relatives aux prix de l’or sont largement supérieures aux
projections de l’AVD précédente ; elles maintiennent une trajectoire à la hausse car l’expansion
robuste du secteur aurifère burkinabé se poursuit. D’autre part, les projections de prix de l’autre
principal produit de base à l’exportation du Burkina Faso, le coton, sont en baisse par rapport à l’AVD
précédente. Cependant, les perspectives restent favorables à l’amélioration de la production et de la
qualité.

3
Rapport pays no. 19/15 du FMI de janvier 2019.

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 3


BURKINA FASO

Tableau 3 du texte. Burkina Faso : évolution des hypothèses pour la présente AVD par rapport à
celle de janvier 2019

2018 2019 2020 2021 2025 2028


est.

AVD actuelle 1,269 1,400 1,531 1,558 1,619 1,619


Or (dollar/once)
AVD de janvier 2019 1,261 1,218 1,255 1,304 1,382 1,382

AVD actuelle 91 77 76 80 81 81
Prix du coton (cts/livre)
AVD de janvier 2019 93 91 87 83 83 83

Exportations de biens AVD actuelle 26.6 26.5 27.0 26.4 23.7 21.5
(en % du PIB) AVD de janvier 2019 23.5 23.1 22.1 21.4 16.2 14.4

Croissance du PIB réel AVD actuelle 6.8 6.0 6.0 6.0 6.0 6.0
(glissement annuel) AVD de janvier 2019 6.0 6.0 6.0 6.0 6.0 6.0

AVD actuelle -4.7 -5.2 -4.0 -4.2 -5.7 -7.2


Solde courant (en % du PIB)
AVD de janvier 2019 -8.1 -8.3 -7.0 -7.3 -9.5 -10.6

Solde budgétaire global AVD actuelle -4.9 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0
(en % du PIB) AVD de janvier 2019 -4.7 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0

Sources : estimations des services du FMI et projections des Perspectives de l'économie mondiale.

4 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

Encadré 1. Révisions des prévisions macroéconomiques et hypothèses relatives à la présente


édition de l’AVD
Les prix de l’or ont été revus à la hausse sur l’ensemble de la période de projection tandis que les
perspectives des prix du coton se sont légèrement détériorées. Les projections de prix de l’or contenues dans
les PEM ont été considérablement relevées depuis la dernière AVD afin de refléter la hausse de la demande
mondiale entraînée par la détérioration des perspectives de la croissance mondiale. D’autre part, les projections
de prix du coton se sont légèrement dégradées par rapport à l’AVD précédente.
La production d’or devrait augmenter modérément à moyen terme. De nouvelles mines achèvent leur phase
de développement et commencent à exporter, mais le contexte sécuritaire difficile empêche le secteur
d’atteindre son plein potentiel à moyen terme. La mise en service de nouvelles mines d’or industrielles ainsi que
la comptabilisation de l’or artisanal sécurisent les perspectives pour le secteur, mais la situation sécuritaire
pourrait entraver les activités d’exploration et limiter la prospection.
La croissance du PIB en 2018 a dépassé les prévisions de référence de l’AVD précédente. Sur la période de
projection, la croissance devrait rester à 6 % à partir de 2019, ce qui témoigne de la résistance face aux chocs
extérieurs. Cependant, des risques de taille persistent en raison de l’intensification des problèmes de sécurité et
de l’accroissement de la vulnérabilité aux chocs sur les prix des matières premières.
Le déficit budgétaire global devrait s’atténuer en 2019, sous l’effet principalement d’une augmentation des
recettes non fiscales exceptionnelles et d’une baisse de l’investissement public financé sur ressources intérieures
lors des trois premiers trimestres de l’année. Les autorités ont réaffirmé leur volonté de se conformer aux critères
de convergence de l’UEMOA, et elles jugent important de respecter les critères relatifs au déficit budgétaire et à
l’endettement. La présente AVD, comme la précédente, présuppose que les autorités auront atteint l’objectif de
déficit budgétaire à 3 % en 2019 et qu’elles maintiendront ce niveau par la suite.
La dette intérieure devrait continuer à augmenter constamment sur toute la période de projection. Cette
évolution reflète l’augmentation des besoins de financement des autorités à moyen terme, ainsi que les efforts
de développement du marché financier intérieur, en particulier le marché régional de la dette. En 2019, la dette
intérieure devrait se creuser de 0,3 % du PIB pour atteindre environ 18,9 % du PIB. Ce creusement risque d’être
encore plus marqué si les besoins de trésorerie de l’État augmentent et si un projet d’investissement public pour
lequel l’État a fourni des garanties de préfinancement en septembre 2018 est financé hors budget 4. À moyen
terme, on considère que la composition de la dette intérieure sera similaire à celle de 2019, à savoir 45 % de bons
du Trésor avec un taux d’intérêt moyen de 5 %, 30 % d’obligations de 3 à 5 ans avec un taux d’intérêt moyen
d’environ 6,25 % et 25 % d’obligations à 8 ans avec un taux d’intérêt moyen de 6,5 %. Il est supposé que le
restant du déficit (environ 20 %) est financé par la dette extérieure, mais à des conditions de moins en moins
généreuses afin de tenir compte de financements non concessionnels supplémentaires et d’hypothèses
prudentes concernant la disponibilité de financements concessionnels au cours des années à venir.
Le déficit des transactions courantes devrait atteindre 5,2 % du PIB en 2019 mais il devrait baisser aux
alentours de 4,0 % du PIB en 2020 sous l’effet du lancement des exportations de nouvelles mines d’or et
de prix extérieurs plus favorables. Les aléas qui peuvent influer sur le solde courant à la hausse ou à la baisse
sont la volatilité des prix des principaux produits à l’exportation (ex. : or, coton) et à l’importation (ex. : pétrole,
combustibles, machines), des déséquilibres croissants dans le commerce des services, et une escalade des
problèmes de sécurité dans la région du Sahel.

4
Pour des informations sur le préfinancement d’un projet d’investissement public, voir le rapport des services du FMI
dans le cadre de la première revue de l’accord au titre de la FEC publié en janvier 2019
(https://www.imf.org/en/Publications/CR/Issues/2019/01/22/Burkina-Faso-2018-Article-IV-Consultation-First-Review-
Under-the-Extended-Credit-Facility-46533).

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 5


BURKINA FASO

4. La présente mise à jour de l’AVD s’appuie sur le cadre macroéconomique ayant servi de
base au rapport des services du FMI préparé pour la troisième revue du programme triennal
au titre de la FEC (encadré 1). Le cadre macroéconomique table sur une stabilisation de la
croissance à 6 % en 2019 et à moyen terme, les autorités atteignant leur objectif de déficit
budgétaire lié à leur appartenance à l’UEMOA, à savoir 3 % à partir de 2019. De plus, les autorités
prévoient désormais des provisions pour les subventions à la compagnie pétrolière nationale et
limitent les ajustements de trésorerie, restreignant ainsi les flux générateurs d’endettement hors
budget.

5. Les outils de réalisme laissent apparaître que le scénario de référence est crédible en le
comparant avec les expériences d’autres pays et aux données rétrospectives du FMI
(graphiques 1 et 2).

a. Le graphique 1 montre que les contributions des flux générateurs d’endettement passés
restent relativement similaires sur la période de projection. Toutefois, les volumes
devraient se rétrécir à l’avenir, en raison de l’ajustement du solde courant. Les variations
inattendues de la dette extérieure sont proches de la médiane de la distribution entre les
pays à faible revenu. Les projections de la dette publique totale contrastent avec les
données rétrospectives du Burkina Faso. Cela s’explique principalement par un
ajustement budgétaire projeté qui vise un déficit à 3 % du PIB à compter de 2019, soit
bien loin des déficits budgétaires inhabituellement élevés des cinq dernières années, en
particulier en 2016 et 2017.

b. Le graphique 2 montre l’ajustement budgétaire prévu pour les trois prochaines années, à
environ 2 % du PIB. Cela reflète de nouveau le déficit budgétaire inhabituellement élevé
d’un point de vue rétrospectif : 7,8 % du PIB en 2017 et 4,9 % du PIB en 2018. Bien que
l’ajustement budgétaire anticipé ne soit pas négligeable, i) il se situe au milieu de la
distribution des ajustements passés des déficits primaires ; ii) l’ajustement budgétaire a
déjà commencé depuis 2018 et s’est révélé satisfaisant au premier semestre 2019 et iii) il
reflète la volonté des autorités de respecter le critère de déficit budgétaire de l’UEMOA
de 3 % du PIB à compter de 2019.

c. Le graphique 2 montre également l’impact potentiel de l’ajustement budgétaire projeté


sur la trajectoire de croissance possible en utilisant une série de multiplicateurs
budgétaires. Si le déficit budgétaire devrait être amené à 3 % du PIB en 2019, la
croissance devrait se stabiliser à 6 %, ce qui paraît très réaliste étant donné une série de
multiplicateurs budgétaires plausibles. De plus, la contribution des fonds publics à la
croissance du PIB réel est projetée conformément aux volumes enregistrés par le passé.

6. La présente AVD table sur une augmentation des financements non concessionnels sur
l’horizon prévisionnel. Le tableau 4 du texte et le tableau 5 du texte dressent la liste des projets
pour lesquels les autorités ont cherché à obtenir des prêts extérieurs en 2018 et 2019. Le montant
réel des nouveaux emprunts contractés, en particulier les emprunts non concessionnels, sera bien

6 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


BURKINA FASO

au-dessous des montants ciblés. L’histoire montre que le plan d’emprunt contient une part
d’ambition. La présente AVD inclut à la fois les emprunts déjà contractés et les emprunts anticipés
sur une base décaissement. La stratégie d’endettement des autorités privilégie l’étude de toutes les
possibilités de financement concessionnel avant d’explorer des options de financement non
concessionnel plus onéreuses, notamment auprès de banques commerciales. Cependant, dans la
mesure où les besoins de financement dépassent le montant des financements concessionnels
disponibles attendus, la présente AVD suppose que les emprunts non concessionnels avoisineront en
moyenne 20 % du total des emprunts extérieurs, leur part augmentant à compter de 2020 et sur
l’ensemble de l’horizon de l’AVD. En conséquence et partant de l’hypothèse d’une baisse du ratio
financement concessionnel/financement extérieur, il est supposé que l’élément de don des nouveaux
emprunts diminuera progressivement sur l’horizon de prévision.

CLASSEMENT DU PAYS ET ELABORATION DES TESTS


DE RESISTANCE
A. Classement du pays

7. La capacité d’endettement actuelle du Burkina Faso est jugée « moyenne » (tableau 4 du


texte). Le score du pays à l’indicateur composite (IC), calculé sur la base des PEM d’octobre 2019 et
du score CPIA 2018, est de 3,02, soit au- dessous du seuil de 3,05, ce qui correspond à une capacité
« moyenne ». Sur la base de l’édition précédente des PEM d’avril 2019, la capacité d’endettement
avait également été jugée moyenne. Par conséquent, la capacité d’endettement finale a été modifiée
et portée à « moyenne » 5. Cette détérioration tient principalement à des perspectives moins positives
pour la croissance de l’économie mondiale, à la diminution des envois de fonds en pourcentage du
PIB et aux perspectives moins positives concernant la couverture des importations par les réserves de
l’UEMOA. Les seuils indicatifs correspondant à cette capacité d’endettement moyenne sont les
suivants : 40 % pour le ratio VA de la dette/PIB, 180 % pour le ratio VA de la dette/exportations, 15 %
pour le ratio service de la dette/exportations, et 18 % pour le ratio service de la dette/recettes. Ces
plafonds sont applicables à la dette extérieure contractée ou garantie par l’État. Le repère pour la VA
de la dette publique totale correspondant à la capacité d’endettement à moyen terme est 55 % du
PIB.

5
Sur la base de la nouvelle « Note d’orientation sur le cadre de viabilité de la dette établi conjointement par la
Banque mondiale et le FMI pour les pays à faible revenu » (http://www.imf.org/en/Publications/Policy-
Papers/Issues/2018/02/14/pp122617guidance-note-on-lic-dsf).

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 7


BURKINA FASO

Tableau 4 du texte. Burkina Faso : capacité d’endettement et seuils indicatifs


correspondants
Capacité d'endettement Moyen

Classement d'après Classement basé sur Classement d'après les deux


Finale AVD actuelle l'AVD précédente dernières AVDs

Moyen Moyen Moyen Forte


3.02 3.04 3.05

Note: Le millésime actuel est basé sur les perspectives de l'économie mondiale (PEM) d'octobre 2019, le millésime
précédent est basé sur les PEM d'avril 2019 et la classification basée sur deux millésimes précédents est basée sur les
PEM d'octobre 2018. Toutes les classements utilisent également le CPIA disponible au moment de l'AVD précédent.

Seuils d'endettement extérieur Faible Moyenne Forte


Valeur Actualisée (VA) de la dette en %
Exprtations 140 180 240
PIB 30 40 55
Service de la dette en % de:
Exprtations 10 15 21
Recettes 14 18 23

Repère pour la dette publique totale Faible Moyenne Forte


VA de la dette publique totql en % du PIB 35 55 70

B. Élaboration des tests de résistance des scénarios


8. Compte tenu de la faible couverture de la dette publique, un test de résistance
reproduisant un choc combiné sur les passifs conditionnels de 8,5 % du PIB a été réalisé
(tableau 5 du texte). Un choc de 1,5 % du PIB est inclus à titre de passif conditionnel afin de tenir
compte des garanties octroyées au secteur privé. En l’absence de dette extérieure contractée par les
entreprises publiques, une dette normalisée de 2 % du PIB est intégrée en tant que passif
conditionnel supplémentaire afin de tenir compte de la dette intérieure garantie et non garantie des
entreprises publiques (ex. : SONABHY, SONABEL, SOFITEX). Les autorités ont également lancé des
procédures pour l’audit de la compagnie pétrolière nationale, la SONABHY. Aucun choc ne reproduit
les partenariats public-privé (PPP) car le stock représente encore moins de 1 % du PIB. La valeur par
défaut de 5 % du PIB est retenue pour représenter le coût moyen d’une crise financière pour l’État.

Tableau 5 du texte. Burkina Faso : choc combiné sur les passifs conditionnels

1 Couverture des données sur la dette publique du pays Administration centrale0


Utilisés pour
Défaut l'analyse Raisons de s'écarter des paramètres retenus par défaut
2 Autres dettes des administrations publiques non prises en compte dans 1 0 pourcentage du PIB 1.5 Guarantees to private sector
3 Dette des entreprises publiqes (garantie ou non par l'État) 1/ 2 pourcentage du PIB 2.0
4 PPP 35 pourcentage du stock e 0.0
5 Marché financier (la valeur par défaut de 5 % du PIB est la valeur minimale) 5 pourcentage du PIB 5.0
Totale (2+3+4+5) (en pourcentage du PIB) 8.5
1/ Le choc de 2% du PIB retenu par défaut sera appliqué aux pays dont la dette garantie par l'État n'est pas pleinement prise en compte dans la définition de leur dette publique (1.). Si elle est déjà incluse
dans la dette publique (1.) et si les risques associés à la dette des entreprises publiques non garantie par l'État sont jugés négligeables, une équipe-pays peut réduire ce pourcentage à 0%.

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9. Un test de résistance adapté reproduisant des chocs sur les prix des produits de base a
également été réalisé car ces derniers constituent environ 80 % des exportations totales du
Burkina Faso. Ce choc est appliqué à tous les pays où les produits de base représentent plus de
50 % des exportations totales de biens et de services au cours du cycle triennal précédent. Le
scénario reproduit l’impact d’une baisse soudaine d’un écart-type des prix à l’exportation de l’or, des
céréales et du coton en 2020, soit des chutes de prix de 12, 15 et 11 % respectivement.

VIABILITE DE LA DETTE
A. Analyse de viabilité de la dette extérieure
10. Dans le scénario de référence, tous les indicateurs de la dette extérieure contractée ou
garantie par l’État restent au-dessous des seuils sensibles à l’action des pouvoirs publics pour
les dix prochaines années (tableau 1 et graphique 1). Avec un seuil à 40 %, le ratio VA de la dette
extérieure/PIB devrait se maintenir à 17 % ou se situer au-dessous sur l’horizon de prévision, baissant
de 16,7 % en 2019 à 14,9 % en 2029. Cela s’explique par la consolidation du déficit courant en
pourcentage du PIB par rapport à ses niveaux historiques ainsi que par les effets de la croissance
continue du PIB réel 6. Le ratio VA de la dette/exportations devrait augmenter progressivement, de
55,2 % en 2019 à 68,7 % en 2029, tout en restant bien au-dessous au seuil de 180 %, ce qui tient aux
projections de croissance modérées des exportations à long terme. Aucun des indicateurs du service
de la dette ne donne lieu à un dépassement de seuil dans le scénario de référence. Le ratio service
de la dette/exportations reste aux environs de 4 % pendant l’essentiel des 10 prochaines années,
atteignant 4,8 % en 2029. Quant au ratio service de la dette/recettes, il diminue progressivement, de
6,9 % en 2019 à 4,8 % en 2029.

11. Les tests de résistance normalisés montrent qu’un choc sur les exportations provoque
l’impact négatif le plus fort sur la trajectoire de la dette, déclenchant de légers dépassements
de seuils pour deux des indicateurs de la dette extérieure contractée ou garantie par l’État
(tableau 2). Les ratios VA de la dette/exportations et service de la dette/exportations augmentent
fortement avec un choc sur les exportations, sous l’effet de la forte volatilité historique des recettes
libellées en dollars. Le premier atteint 181,7 % en 2021 et reste au-dessus du seuil de 180 % jusqu’au
bout de la période de projection. Le second n’atteint le seuil qu’en 2027 et y reste jusqu’au bout de
l’horizon de l’AVD, en 2029. Les tests soulignent la nécessité de déployer des efforts soutenus pour
améliorer le potentiel de l’économie à exporter des biens et des services. D'autres chocs, portant par
exemple sur la croissance du PIB réel et le solde primaire, une dépréciation ponctuelle de 30 % et les
tests adaptés (sur les passifs conditionnels et les prix des produits de base) ne provoquent pas de
dépassement des seuils d’endettement (tableau 3).

6
Les dynamiques de la dette extérieure sont fortement influencées par des flux générateurs d’endettement non
identifiés (comptabilisés dans les résidus du tableau 1). Ces résidus sont à la fois persistants et conformes aux
dynamiques rétrospectives, et ils s’expliquent en grande partie par la définition de la dette extérieure sur la base de la
monnaie de libellé, alors que le déficit courant est calculé sur la base de la résidence.

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B. Analyse de la viabilité de la dette du secteur public

12. Le scénario de référence prévoit une tendance à la baisse de la dette publique


contractée ou garantie par l’État après un pic à 43,5 % du PIB projeté pour fin 2019
(graphique 2). Une légère augmentation de la dette publique est prévue en 2019, entraînée par la
dette intérieure, pour financer un budget consolidé. Le ratio dette extérieure/PIB devrait être maîtrisé
progressivement et à un rythme plus rapide.

13. Dans le scénario de référence, le ratio VA de la dette publique/PIB ne dépasse pas le


repère de 55 % (tableau 3 et graphique 2). Le ratio reste aux alentours de 36 % sur l’horizon
prévisionnel, ce qui s’explique par les effets à long terme de l’ajustement budgétaire conforme aux
engagements pris auprès de l’UEMOA et par la limitation des opérations génératrices d’endettement
hors budget. Le ratio VA de la dette/recettes devrait atteindre son niveau maximal en 2021 à 155 %
avant de diminuer progressivement jusqu’à 150 % en 2029. Le ratio service de la dette/recettes et
dons grimpe rapidement de 30 % en 2019 à 42,5 % en 2021, du fait des échéances courtes du
financement intérieur. Ce dernier suscite des inquiétudes quant aux risques de liquidité à moyen et
long terme pensant sur le service de la dette publique totale.

14. L’analyse de sensibilité normalisée montre que les deux chocs les plus extrêmes
donnant lieu aux niveaux d’endettement les plus élevés sur la période de projection sont un
choc sur les exportations, un choc sur les prix des produits de base et le choc sur les passifs
conditionnels, mais ils n’engendrent pas de dépassement du repère de la dette publique
(graphique 2, tableau 4). Le ratio VA de la dette/PIB atteindrait son pic, à 51 % du PIB, en 2029
dans le test de résistance simulant un choc sur les prix des produits de base, à savoir le choc le plus
extrême, juste au-dessous du seuil de 55 %. Ce choc sur les prix des produits de base fait apparaître
la vulnérabilité du Burkina Faso aux chocs sur les termes de l’échange, qui tient à la volatilité des prix
de ses principaux produits de base à l’exportation, à savoir l’or, le coton et les produits agricoles. Un
choc sur les cours de l’or affecte également la situation budgétaire car une baisse des recettes
aurifères pèserait sur le déficit. Il est suivi de près par le choc sur les exportations, qui est aussi le
choc le plus extrême pour le ratio VA de la dette/recettes. Le test adapté simulant un choc combiné
sur les passifs conditionnels provoque également une détérioration de la viabilité de la dette,
engendrant le choc le plus extrême pour le ratio service de la dette/recettes.

RISQUES ET VULNERABILITE
15. Les risques budgétaires sont considérables. Le scénario de référence suppose que le
Burkina Faso aura réalisé l’ajustement budgétaire prévu pour respecter le critère de convergence de
l’UEMOA relatif au déficit budgétaire (3 % du PIB) en 2019 puis qu’il maintiendra le déficit à ce
niveau à moyen terme (voir le rapport des services). Bien que cet objectif semble réalisable en 2019,
grâce en grande partie à des recettes exceptionnelles d’environ 1,4 % du PIB au premier semestre de
l’année, il semble plus difficile à atteindre à moyen terme. L’ajustement budgétaire projeté est
ambitieux si l’on considère les données rétrospectives, s’établissant aux alentours du 75e percentile
(graphique 4). Cependant, l’absence de recettes exceptionnelles comparables en 2020, ainsi que

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l’augmentation des dépenses publiques associée à une détérioration potentielle de la situation


sécuritaire dans le contexte d’une année électorale, pourraient exercer des pressions accrues sur la
discipline budgétaire en 2020 et, dans une moindre mesure, au-delà. Par ailleurs, les exportations et
le PIB global pourraient suivre une évolution moins favorable que les prévisions du scénario de
référence au vu de la vulnérabilité des exportations de produits primaires (en l’occurrence le coton et
l’or) aux chocs sur les prix des produits de base, et d’une détérioration potentielle des conditions
sécuritaires, qui pourrait saper la croissance (voir encadré 1).

16. Le Burkina Faso gagnerait à diversifier sa base d’exportations de biens et de services.


Pour tous les indicateurs de la dette extérieure, le choc le plus extrême est un choc sur les
exportations. Ce constat souligne l’importance de diversifier les exportations de biens, qui sont
principalement composées d’or et de produits agricoles à l’heure actuelle. De plus, il pointe
l’importance de renforcer le secteur des exportations de services afin de remédier aux déséquilibres
du commerce des services. Les services du FMI ont précisé que la diversification constitue un objectif
à long terme qui nécessitera au préalable des investissements publics viables et efficients dans
l’infrastructure et l’éducation. Le Burkina Faso est exposé à un risque élevé de chocs sur la dette liés à
des passifs conditionnels (passés et futurs) associés à différentes activités hors budget, notamment la
dette des entreprises publiques, les subventions aux combustibles, le préfinancement de projets
d’investissement public et d’autres PPP potentiels. La concrétisation de ces coûts budgétaires
pourrait entraîner un écart par rapport à la trajectoire de référence. Les autorités prévoient de
soumettre la compagnie pétrolière nationale, la SONABHY, à un audit, de lancer le mécanisme
d’ajustement des prix des combustibles, d’inclure les futures subventions aux combustibles dans le
budget, et de constituer une base de données des garanties souveraines et des PPP. Toutes ces
mesures sont essentielles pour renforcer la capacité à analyser et à atténuer ces risques.

17. Le marché régional semble davantage enclin à absorber un montant supérieur de dette
émise par le Burkina Faso, car les grands pays de l’UEMOA recherchent de plus en plus des
financements extérieurs par émission d’euro-obligations. Cela permet aussi au Burkina Faso
d’émettre davantage d’obligations sur le marché régional, avec une échéance moyenne plus longue,
ce qui lui permettrait de diminuer progressivement le taux d’intérêt moyen de ses obligations
souveraines et d’atténuer les risques de refinancement. Parallèlement, les autorités étudient d’autres
sources de financement extérieur qui pourraient être semi-concessionnelles et contribuer à répondre
aux besoins croissants de financement brut.

CONCLUSION
18. Selon l’évaluation des services du FMI, le risque de surendettement extérieur du
Burkina Faso reste modéré. Le scénario de référence n’occasionne aucun dépassement des seuils
de surendettement dans les indicateurs de la dette et du service de la dette. Toutefois, dans un test
de résistance normalisé reproduisant un choc sur les exportations utilisé pour illustrer l’impact
potentiel des risques extérieurs, deux seuils de la viabilité de la dette extérieure contractée ou
garantie par l’État sont dépassés. Par conséquent, le risque de surendettement extérieur du Burkina
Faso est jugé « modéré ». La décomposition de la notation du risque (graphique 5) indique que le

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pays dispose d’une grande marge d’absorption des chocs sans risque de voir son risque de
surendettement être jugé « élevé ».

19. L’AVD indique que le risque global de surendettement public reste modéré. Bien que
l’on ne constate aucun dépassement de seuil pour la dette publique globale, le risque de
surendettement global reste modéré car le risque de surendettement extérieur est modéré. Pour
éviter une dégradation de la note du risque de surendettement, il convient de s’attaquer à plusieurs
risques et facteurs de vulnérabilité : i) les pressions qui pourraient pousser les autorités à ne pas
opérer l’assainissement budgétaire convenu, ii) le manque de diversification de la base
d’exportations et la faiblesse du secteur de l’exportation de services, iii) les coûts budgétaires
occasionnés par les passifs conditionnels liés à différentes activités hors budget, notamment des
accords portant sur l’éventuelle création de futurs PPP et iv) le risque de refinancement lié au
financement intérieur.

POINT DE VUE DES AUTORITES


20. Les autorités souscrivent aux résultats de l’AVD. Elles reconnaissent l’importance de
diversifier les exportations afin de limiter le risque de surendettement mais indiquent qu’il est difficile
d’atteindre cet objectif ; elles notent également le manque de renforcement des capacités et de
soutien dans ce domaine. Au vu de l’augmentation du service de la dette intérieure, les autorités
envisagent d’accroître leur financement extérieur tout en privilégiant les financements
concessionnels : elles sont disposées à envisager des financements semi-concessionnels, assortis de
conditions qui seraient évidemment plus favorables que celles du marché intérieur 7. Dans ce
contexte, les autorités ont réaffirmé leur volonté de maintenir l’endettement global à un niveau
prudent dans le but d’en améliorer la composition tout en continuant d’afficher un risque de
surendettement « modéré ».

7
Les prêts concessionnels sont définis comme des prêts dont l’élément don est supérieur à 35 %. Par prêts semi-
concessionnels, on entend des prêts qui présentent un élément don inférieur à 35 %.

12 FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


Tableau 1. Burkina Faso : cadre de viabilité de la dette ,scénario de référence, 2016–2039
(en pourcentage du PIB, sauf indication contraire)

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 13


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Tableau 2. Burkina Faso : cadre de vuabilité de la dette du secteur public, scénario de référence, 2016–2039
(en pourcentage du PIB, sauf indication contraire)
BURKINA FASO

FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL


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Graphique 1. Burkina Faso : indicateurs de la dette extérieure contractée ou garantie par l’État
dans différents scénarios, 2019–2029

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Graphique 2. Burkina Faso : indicateurs de la dette extérieure publique dans différents


scénarios, 2019–2029

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BURKINA FASO

Tableau 3. Burkina Faso : analyse de sensibilité pour les pricipaux indicateurs de la dette
contractée ou garantie par l’État, 2019–2029
(en pourcentage)

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Tableau 4. Burkina Fas : analyse de sensibilité pour les principaux indicateurs de la dette
publique, 2018–2028
(en pourcentage)

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Graphique 3. Burkina Faso : moteurs de la dynamique de la dette – Scénario de référence

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Graphique 4. Burkina Faso : outils de réalisme
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Graphique 5. Burkina Faso : critères de la qualification de risque modéré, 2019–2029 1/

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