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BURKINA FASO
TROISIEME REVUE DE L'ACCORD AU TITRE DE LA
Décembre 2019 FACILITE ELARGIE DE CREDIT : COMMUNIQUE DE
PRESSE ET RAPPORT DES SERVICES DU FMI
Dans le cadre de la troisième revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit, les
documents suivants ont été publiés et figurent dans le présent dossier :
• Un communiqué de presse.
• Le rapport des services du FMI établi par une équipe des services du FMI en vue de
son examen par le conseil d’administration selon la procédure de défaut d’opposition.
Ce rapport a été établi à l’issue des entretiens qui ont pris fin le 6 novembre 2019 avec
les autorités burkinabè sur l’évolution et les politiques économiques du pays qui sous-
tendent l’accord conclu avec le FMI au titre de la facilité élargie de crédit. La rédaction
du rapport des services du FMI, qui repose sur les informations disponibles au
moment de ces entretiens, a été achevée le 5 décembre 2019.
La politique de transparence du FMI autorise la suppression, dans les rapports des services
du FMI et autres documents publiés, d’informations délicates au regard des marchés et
d’informations qui divulgueraient de façon prématurée les intentions de politique
économique des autorités.
Les performances dans la mise en œuvre du programme appuyé par la facilité élargie de
crédit restent satisfaisantes.
La croissance devrait se stabiliser à 6,0 % en 2019 et à moyen terme, mais les risques à la
baisse sont élevés, étant donné le contexte sécuritaire du pays.
Le déficit budgétaire devrait rester ancré sur le plafond de 3 % du PIB fixé par l’Union
économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), tant en 2019 qu’en 2020.
L’accord triennal au titre de la FEC en faveur du Burkina Faso a été approuvé le 14 mars
2018 (voir communiqué de presse n° 18/86) pour un montant équivalent à 108,36 millions de
DTS (environ 149,3 millions de dollars, ou 90 % de la quote-part du pays au moment de
l’approbation de l’accord). Le programme vise à créer un espace budgétaire pour les
dépenses prioritaires en accroissant les recettes, en maîtrisant les dépenses courantes et en
améliorant l’efficience de l’investissement public.
1
Le Conseil d’administration prend des décisions suivant la procédure dite du défaut d’opposition
lorsqu’il convient qu’une proposition peut être examinée sans une réunion formelle.
2
rebondir en 2020. Cependant, la crise sécuritaire représente un risque plus élevé pour les
perspectives de croissance et sur l’agenda de réforme des autorités.
La politique budgétaire devrait être ancrée, en 2019 et en 2020, sur le critère de convergence
de l'UEMOA, à savoir un plafond de 3 % du PIB pour le déficit budgétaire. En 2019,
l’exécution du budget a été globalement conforme aux objectifs du programme, en partie
grâce à des recettes non fiscales exceptionnelles. En 2020, la poursuite des efforts sur le plan
des recettes et des dépenses contribuera à partiellement compenser la réduction attendue des
recettes non fiscales exceptionnelles, afin de créer de l’espace budgétaire pour les
investissements publics critiques et les dépenses sociales et de sécurité. Les autorités sont
déterminées à redoubler d’efforts pour élargir l’assiette de l’impôt en continuant de simplifier
et d’informatiser le système fiscal, de mettre en place un compte unique du Trésor pour
améliorer la gestion de trésorerie, et de renforcer les capacités institutionnelles et la
coordination des reformes des finances publiques.
Les réformes visant à freiner la croissance de la masse salariale progressent dans certains
domaines, avec notamment la mise en œuvre de mesures transitoires de réduction du ratio de
la masse salariale par rapport aux recettes fiscales. À cet égard, les autorités s’engagent à ne
conclure aucun nouvel accord sur les salaires ou les indemnités en dehors du secteur de
sécurité qui augmenterait la masse salariale. Entre-temps, les travaux techniques sur le niveau
approprié de la rémunération dans le secteur public, ainsi que le dialogue avec les parties
prenantes seront accélérés afin dégager un consensus autour d’une réforme globale à moyen
terme.
Le mécanisme d’ajustement des prix des carburants sera mis en œuvre progressivement afin
de réduire la charge budgétaire des subventions aux carburants. Afin d’améliorer la capacité
de l’État à offrir une aide spécifique en temps voulu aux populations les plus vulnérables, les
autorités redoubleront d’effort pour rationaliser les programmes existants du dispositif de
sécurité sociale et améliorer le ciblage des bénéficiaires.
Il convient de mettre en œuvre des réformes structurelles plus larges afin d’accroître la
productivité et la compétitivité et de favoriser une croissance inclusive. A cet égard, les
autorités s’engagent à renforcer l’inclusion financière qui est importante pour réduire la
pauvreté et favoriser une croissance tirée par le secteur privé.
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TROISIÈME REVUE DE L’ACCORD AU TITRE DE LA FACILITÉ
5 décembre 2019 ÉLARGIE DE CRÉDIT
RÉSUMÉ
Vues des services du FMI. Les services du FMI souscrivent à la demande par les
autorités du déblocage du quatrième décaissement en vertu de l’accord au titre de la
FEC pour un montant de 18,06 millions de DTS.
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GRAPHIQUES
1. Récents Développements l’économiques______________________________________________________ 17
2. Évolution des secteurs réel et extérieur ________________________________________________________ 18
3. Évolution des finances publiques ______________________________________________________________ 19
TABLEAUX
1. Principaux indicateurs économiques et financiers, 2016–24 ___________________________________ 20
2. Balance des paiements, 2016–24 ______________________________________________________________ 21
3. Situation monétaire, 2016–20 _________________________________________________________________ 22
4. Principaux indicateurs de solidité financière, 2012–2018 ______________________________________ 23
5a. Opérations consolidées de l’administration centrale, 2017–24 (milliards FCFA) ______________ 24
5b. Opérations consolidées de l’administration centrale, 2017–24 (en pourcentage du PIB) _____ 25
5c. Opérations consolidées de l’administration centrale, 2019 (milliards FCFA) __________________ 26
5d. Opérations consolidées de l’administration centrale, 2020 (milliards FCFA) __________________ 27
6. Besoins de financement extérieur, 2017–21 ___________________________________________________ 28
7. Calendrier des décaissements au titre de l’accord FEC triennal, 2018–20 ______________________ 29
8. Indicateurs de capacité à rembourser le FMI, 2017–33 ________________________________________ 30
ANNEXE
I. Matrice d’évaluation des risques _______________________________________________________________ 31
APPENDICE
I. Lettre d'Intention ______________________________________________________________________________ 32
Pièce jointe I. Memorandum de Politiques Économique et Financière d'Intention ____________ 35
Pièce jointe II. Protocole d'Accord Technique _________________________________________________ 63
Terrorism in the Sahel Region, 2011- 2018 Social Unrest in the Sahel Region, 2011- 2018
(number of incidents) (number of incidents)
300 500
Burkina Faso
40 160
450
250 Mali
35 Burkina Faso 140
400
Niger Mali
350
200 G5 Sahel (RHS) 30 120
300 Niger
25 G5 Sahel (RHS) 100
150 250
200 20 80
100
150
15 60
100
50
50 10 40
0 0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 5 20
0 0
Sources : Control Risks ; estimations des services du 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
FMI.
2. Les autorités sollicitent une aide extérieure supplémentaire pour faire face à la
situation sécuritaire (MPEF, §38). Comme les problèmes sécuritaires sont persistants, la riposte
suppose un renforcement permanent des moyens sécuritaires et un accroissement des dépenses
sociales afin de répondre aux besoins liés à l’augmentation du nombre de personnes déplacées à
l’intérieur du pays. Dans ce contexte, en sa qualité de président du G-5 Sahel, le Président Roch
Kaboré a présenté des projets de nouveau Partenariat pour la sécurité et la stabilité au Sahel au
sommet du G-7 en août 2019. Ce nouveau partenariat vise à identifier les besoins en ressources et à
améliorer la coordination sécuritaire dans le groupe des pays du G-5 Sahel.
1
Les régions sont les suivantes : Hauts-Bassins, Boucle du Mouhoun, Cascades, Nord, Sahel, Est et Centre-Est.
B. Évolution récente
3. L’économie est restée résiliente, malgré les menaces sécuritaires, et les bonnes récoltes
ont créé des pressions déflationnistes (graphique 1). La croissance a été solide : elle s’est établie
à 6,4 % en glissement annuel au premier semestre de 2019, essentiellement sous l’impulsion du
redressement des services publics au deuxième trimestre, après les mouvements sociaux dans les
administrations publiques plus tôt dans l’année. Les récoltes particulièrement bonnes fin 2018 et
début 2019 ont accru l’offre nationale de produits alimentaires agricoles, ce qui a provoqué une
diminution des prix des denrées alimentaires et maintenu l’inflation globale annuelle à un niveau
négatif depuis le début de 2019. Le recul des prix des télécommunications, sous l’effet d’une
intensification de la concurrence, a aussi accentué les pressions à la baisse sur l’inflation.
4. Sur le plan budgétaire, les résultats du premier semestre de 2019 ont été satisfaisants.
Le déficit budgétaire global a atteint 0,9 % du PIB, soit moins que la projection du programme pour
le premier semestre de l’année (1,2 % du PIB). Ce résultat s’explique avant tout par les recettes
totales, qui ont dépassé le plancher du programme de 1,6 % du PIB, grâce à des recettes non
fiscales exceptionnelles (1,4 % du PIB) tirées de la vente de licences de télécommunication 4G. Les
dépenses totales ont été globalement conformes aux projections. Si l’exécution des transferts
courants a excédé 50 % de l’objectif annuel du budget, cela a été largement compensé par des
dépenses en biens et services inférieures aux projections.
6. Le déficit des transactions courantes a été ramené de 5,7 % du PIB en 2017 à 4,7 % du
PIB en 2018, et s’est probablement creusé au premier semestre de 2019 (graphique 2,
tableau 2). Le solde des transactions courantes pour 2017 et 2018 s’est amélioré par rapport aux
estimations antérieures, à hauteur de respectivement 1,6 % et 1,1 % du PIB, principalement sous
l’effet d’une révision à la hausse des exportations pour tenir compte des exportations d’or artisanal.
Le premier semestre de 2019 a été marqué par un recul prononcé des exportations, imputable à une
moins bonne saison du coton les années précédentes et à une production aurifère décevante,
couplées à la baisse sensible des cours des matières premières agricoles et du bétail exportés.
8. La mise en œuvre des mesures structurelles a été satisfaisante (MPEF, tableau 2). Tous
les repères structurels jusqu’à fin novembre, à l’exception d’un, ont été atteints. Le repère non réalisé
a trait à la mise en place du compte unique du Trésor (CUT). Des progrès sont néanmoins à signaler
sur le front de la réforme du CUT, dont l’adoption en octobre 2019 d’un décret définissant les
grands principes qui devraient régir le CUT. Le repère structurel lié à la prise en compte des PPP
dans le programme d’investissement public (repère de fin décembre) a aussi été respecté.
11. Le déficit des transactions courantes devrait se creuser modérément, à 5,2 % du PIB
en 2019, mais retomber à 4,0 % du PIB en 2020. La hausse des cours de l’or au second semestre
de 2019 devrait atténuer le recul prononcé des exportations au premier semestre de l’année.
Toutefois, les services du FMI tablent sur un ralentissement de la croissance des exportations, à
1,9 % en glissement annuel, qui, conjugué à la diminution prévue des exportations de coton
(imputable à la chute de la production de coton en 2018) et à un essoufflement de la production
aurifère, provoquera un creusement modéré du déficit des transactions courantes en 2019. Ces
facteurs générateurs de déficit seront en partie compensés par un ralentissement de la croissance
des importations (sous l’effet de la baisse des prix des carburants) et par l’augmentation prévue des
transferts officiels. L’embellie prévue du solde des transactions courantes en 2020 repose sur la
persistance d’une évolution favorable des cours de l’or et du pétrole ainsi que sur une hausse de la
production d’or et de coton.
12. La balance de risques sur les perspectives économiques est négative (annexe 1). Les
principaux risques intérieurs ont trait à de nouveaux troubles sécuritaires et conflits du travail. Les
menaces sécuritaires pourraient peser sur les industries extractives, la production de coton, le
tourisme et les recettes et dépenses publiques. Ces dernières accentueraient les pressions en faveur
d’une augmentation des dépenses courantes, notamment dans le contexte des futures élections
en 2020. Sur le plan extérieur, le Burkina Faso serait pénalisé par les retombées d’une intensification
du protectionnisme et par les risques de ralentissement de la croissance mondiale.
13. L’analyse de viabilité de la dette (AVD) fait apparaître que le risque de surendettement
extérieur du Burkina Faso reste modéré, avec une marge confortable d’absorption des chocs
(voir l’annexe de l’AVD). Le Burkina Faso a une capacité d’endettement moyenne d’après
l’indicateur composite. Dans le scénario de référence, tous les indicateurs relatifs à la dette
extérieure et au service de la dette restent inférieurs aux seuils applicables. Cependant, dans un test
de résistance standard visant à simuler un choc sur la croissance des exportations, deux seuils des
indicateurs de viabilité de la dette extérieure sont dépassés. Aucun seuil n’est franchi s’agissant de
l’indicateur de la dette publique globale dans le scénario de référence et dans tous les autres
scénarios. Selon l’AVD, le risque de surendettement extérieur et le risque global de surendettement
public sont modérés, avec une marge confortable d’absorption des chocs.
14. Le budget 2019 a été révisé en septembre pour tenir compte des recettes
exceptionnelles (1,4 % du PIB) recouvrées au premier semestre de 2019 et des évolutions
récentes, tout en continuant à cibler un déficit de 3 %. Comme les projections datant de la
deuxième revue intégraient déjà les recettes exceptionnelles, le budget révisé est globalement
conforme aux accords conclus dans le cadre du programme. Toutefois, l’objectif de recettes fiscales
pour 2019 semble à présent trop ambitieux, compte tenu des résultats obtenus jusqu’en septembre
et des remboursements de TVA plus élevés que prévu. Le ratio recettes fiscales/PIB pour 2019
pourrait s’inscrire en hausse de 0,2 % du PIB par rapport à 2018, et non pas de 0,5 % du PIB comme
prévu auparavant. Les autorités ont redoublé d’efforts sur le plan des recettes au second semestre
de l’année. Néanmoins, cela ne suffira peut-être pas à compenser le manque à percevoir du premier
semestre de l’année, dû au mouvement social lancé par le personnel du ministère des Finances. En
particulier, les nouvelles mesures portant sur les recettes dans le budget 2019 ont été engagées à la
fin de l’année et des arriérés d’impôt se sont accumulés. En outre, si la création et la dotation d’un
compte spécial du Trésor pour les remboursements de TVA en juin 2019 permettent d’accélérer les
remboursements, elles réduiront aussi les rentrées fiscales nettes.
15. La masse salariale pour 2019 a été revue à la hausse afin de tenir compte des nouveaux
systèmes de primes destinés aux forces de sécurité, qui sont de plus en plus sollicitées.
Compte tenu de la mobilisation croissante des forces de sécurité et des risques grandissants
auxquels elles sont exposées (MPEF, §38), les autorités ont mis en place de nouveaux systèmes de
primes en juin 2019, avec effet rétroactif en 2018, et renforcé les dispositifs existants. Hormis le
paiement rétroactif pour 2018, les effets de ces primes étaient en grande partie anticipés et reflétés
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dans les enveloppes de masse salariale 2019 et 2020 projetées lors de la première et deuxième
revue du programme. Par conséquent, la révision à la hausse de la masse salariale en 2019 est pour
l’essentiel liée au versement rétroactif pour 2018.
Dépenses et prêts nets 27.1 25.8 27.4 27.7 27.3 26.1 27.6 27.3
Dépenses courantes 17.6 18.8 18.9 19.0 19.2 18.0 18.1 18.3
Traitements et salaires 9.0 9.8 9.9 10.0 10.0 9.6 9.6 9.8
Biens et services 2.5 1.8 2.3 2.2 2.2 2.1 2.1 2.2
Charges d’intérêt 1.2 1.3 1.3 1.2 1.4 1.4 1.3 1.4
Transferts courants 4.9 5.8 5.5 5.7 5.7 4.9 5.1 4.9
Dépenses d'investissement 9.6 7.0 8.5 8.6 8.1 8.1 9.4 9.0
Solde Global -4.9 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0
18. Le programme prévoit des légères modifications dans la composition des dépenses
pour tenir compte de certains événements récents. Compte tenu des nouveaux systèmes de
primes destinés aux forces de sécurité qui ont été mis en place en 2019 et du probable recours
accru à ces forces à l’avenir, les services du FMI et les autorités ont convenu que la masse salariale
du secteur de la sécurité pourrait dépasser de 0,2 % du PIB la projection antérieure pour 2020. En
outre, étant donné l’application partielle du mécanisme d’ajustement automatique des prix des
carburants, les subventions pourraient être supérieures de 0,2 % du PIB à la projection dans le
budget. Afin de dégager une marge pour ces dépenses supplémentaires tout en veillant à ce que les
objectifs du programme soient atteints, les autorités s’engagent à contrôler les autres dépenses.
L’augmentation des dépenses d’investissement entre 2019 et 2020 pourrait en particulier être
quelque peu modérée. Par ailleurs, si la hausse des recettes fiscales projetée pour 2020 ne se
concrétise pas totalement, toute insuffisance imposera probablement une réduction des dépenses.
Dans ce cas, les autorités s’emploieront aussi à ajuster les investissements et dépenses en biens et
services faiblement prioritaires (MPEF, §67).
• Révision des taux d’imposition. Relever le taux d’imposition sur les produits du tabac
conformément à la directive de l’UEMOA, qui fixe un taux minimum de 50 % (contre 45 %).
2
Ces mesures englobent des taxes supplémentaires sur les boissons non alcoolisées, les billets d’avion et les armes à
feu ainsi que la mise en place de la télédéclaration et du télépaiement des impôts (Rapport du FMI n° 19/15,
EBS/18/125).
Dans l’optique d’accroître les recettes douanières, les autorités projettent de prendre des mesures
supplémentaires en 2020 (MPEF, §64) :
• Améliorer l’efficience opérationnelle du Bureau des douanes de Bobo Gare (Bobo Inter) en le
scindant en trois bureaux chargés de la circulation routière, du trafic ferroviaire et des
carburants.
• Mettre en place un module de gestion des exonérations afin de réduire le délai de traitement
des dossiers et d’obtenir des statistiques rapides.
• Déployer le logiciel SYDONIA Word sur Internet pour permettre aux agents des douanes
autorisés de saisir et d’envoyer leurs déclarations partout et à tout moment.
20. Tout en poursuivant les efforts d’accroître les recettes intérieures, les autorités
s’abstiendront d’accorder des exonérations fiscales superflues et consolideront celles qui
existent. Les services du FMI ont encouragé les autorités à poursuivre leur programme de réformes
dans le but d’élargir la base d’imposition en simplifiant davantage le système fiscal et en
l’informatisant. Il faudrait préserver la dynamique résultant de l’instauration récente de la
télédéclaration et du télépaiement pour les grandes entreprises dans l’optique d’étendre le
processus de dématérialisation à tous les impôts et à l’ensemble des catégories de contribuables.
Dans le même temps, les exonérations fiscales, qui provoquent une érosion de la base d’imposition,
doivent être évitées. Sur ce point, le budget 2020 contient une mesure qui exonère les transporteurs
de la TVA, ce qui va à l’encontre des efforts déployés pour rationaliser les exonérations et élargir
l’assiette fiscale. Si les autorités estiment que la perte de recettes qui en découle est faible (moins de
0,01 % du PIB), les services du FMI les ont mises en garde contre l’éventuelle multiplication
d’exonérations comparables à l’avenir. Les autorités ont réitéré leur détermination à rationaliser les
exonérations fiscales au cours de la période à venir.
21. Les autorités ont partiellement repris la mise en œuvre du mécanisme d’ajustement
automatique des prix des carburants en agissant avec prudence au regard de l’actuel contexte
social, sécuritaire et politique (MPEF, §83-85). Pour la première fois depuis janvier 2019, les prix
ont été ajustés à la hausse en octobre 2019 pour l’essence (+13 francs CFA) et le diesel (+9 francs
CFA). Ces ajustements restent en deçà des montants requis en vertu du mécanisme d’ajustement
automatique et interviennent alors que deux ajustements des prix auraient dû avoir lieu en avril et
en juillet. En outre, l’application du mécanisme n’a pas été entièrement confiée à un comité
technique comme prévu au moment de la deuxième revue. Les autorités ont à présent l’intention
d’achever d’ici à juin 2020 les études pour réévaluer les effets des variations des prix des carburants
sur les consommateurs et le secteur des transports. Dans l’intervalle, elles projettent de continuer à
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appliquer progressivement le mécanisme d’ajustement des prix des carburants. Elles ont toutefois
souligné la nécessité de compenser le coût social des hausses des prix des carburants en l’absence
d’un dispositif global de protection sociale.
22. Les autorités prévoient de prendre les mesures suivantes pour réduire les subventions
à l’énergie et améliorer les performances du secteur de l’énergie (MPEF, §83-86) :
• Constituer des provisions suffisantes dans le budget afin de couvrir les coûts budgétaires des
subventions à l’énergie et d’éviter une nouvelle accumulation d’arriérés de paiement envers la
compagnie pétrolière nationale (la SONABHY).
• Désigner la structure technique chargée d’appliquer le mécanisme d’ajustement des prix des
carburants et garantir son indépendance, tout en laissant au Premier ministre un pouvoir
d’appréciation lorsque les variations des prix dépassent un certain seuil.
• Mettre en œuvre des réformes pour renforcer l’efficacité des dispositifs de protection sociale
afin d’atténuer tout impact négatif de l’ajustement des prix des carburants sur les catégories les
plus vulnérables.
• Achever la vérification des états financiers de la SONABHY d’ici à fin mars 2020 (repère
structurel).
23. Les réformes visant à maîtriser la masse salariale progressent sur certains points
(MPEF, §22). Le recensement administratif achevé début 2019 s’est traduit par le redéploiement de
18 000 enseignants de lieux où ils étaient en surnombre à des endroits qui étaient sous-dotés dans
tout le pays. Cela a permis de ramener le nombre de nouvelles embauches prévues dans le secteur
de l’éducation en 2019 à environ 1 000, contre quelque 5 000 les années précédentes. Le
recensement de la fonction publique qui doit accompagner l’audit de la base de données des
effectifs est en cours de préparation avec l’appui de la Banque mondiale. Le projet d’examen
fonctionnel avance aussi, même si une nouvelle analyse technique et un soutien financier de la
Banque mondiale sont encore attendus pour sa finalisation. Par ailleurs, les primes exceptionnelles
au personnel du ministère des Finances ont été remplacées par une « prime de motivation » dont le
coût budgétaire est moindre. Ces primes sont comptabilisées dans le budget 2020.
24. Cependant, le débat national prévu de longue date sur les salaires dans le secteur
public doit encore avoir lieu. Le dialogue en cours avec les partenaires sociaux n’a pas
FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 11
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suffisamment avancé pour organiser à ce jour la deuxième conférence des parties prenantes, qui
vise à obtenir une plus grande adhésion des syndicats et de la société civile au programme de
réformes de la masse salariale. Il demeure nécessaire d’adopter une loi organique pour définir les
grands principes de salaires et allocations qui devraient régir la fonction publique à l’avenir, y
compris s’agissant de l’harmonisation des définitions de poste, de la révision des barèmes des
traitements et indemnités et de l’actualisation de la méthodologie d’indexation des salaires
(MPEF, §23).
25. Compte tenu des difficultés à adopter l’ensemble du programme de réformes, les
autorités ont répété leur détermination à prendre les mesures de transition qui s’imposent
(MPEF, §81). Les autorités continueront à étudier les solutions politiquement réalistes pour
promulguer la loi organique, tout en prenant les mesures de court terme suivantes :
• Conférence des parties prenantes. Les autorités s’efforceront d’organiser une deuxième
conférence dès que possible afin d’obtenir une plus grande adhésion des parties prenantes pour
accélérer les réformes des salaires dans le secteur public.
• Masse salariale liée au secteur de la sécurité et globale. Les autorités se sont engagées à
rester dans les limites de l’enveloppe de masse salariale figurant dans le programme et à
n’accorder aucun nouvel avantage, en dehors du secteur de la sécurité, qui augmenterait la
masse salariale tant que l’ensemble du programme de réformes ne sera pas adopté (repère
structurel).
• Autres mesures. Les autorités s’emploient à relancer leurs efforts pour i) achever les simulations
des nouveaux barèmes des traitements et indemnités qui serviront de modèle pour préparer le
document stratégique relatif à la masse salariale à moyen terme ; ii) améliorer les projets de
recrutement et iii) terminer l’examen fonctionnel avec le concours de la Banque mondiale.
26. Les autorités ont engagé un ambitieux train de réformes pour renforcer la discipline
budgétaire et la gestion des finances publiques. Les réformes prévues sont axées sur
l’amélioration de la comptabilité et la mise en place d’un compte unique du Trésor (CUT)
conformément aux orientations qui figurent dans les directives correspondantes de l’UEMOA. Si les
directives elles-mêmes ont été en grande partie transposées dans la législation nationale à travers le
droit primaire et les décrets et décisions liés, leur application prend du retard.
27. Un décret adopté en octobre 2019 définit le périmètre du CUT (MPEF, §75). Ensuite, une
décision ministérielle devrait décrire précisément les règles de son fonctionnement. Dans le même
temps, les autorités ont l’intention d’adopter une feuille de route révisée pour la mise en œuvre du
CUT en s’appuyant sur la récente assistance technique de l’AFRITAC. Les grandes étapes requises
avant l’entrée en service du CUT sont les suivantes : finaliser et vérifier la cartographie des comptes
publics, lancer le processus de clôture des comptes obsolètes et garantir la connexion technique
entre le Trésor et la BCEAO.
28. Une hiérarchisation plus rigoureuse et une plus grande coordination sont
indispensables étant donné les multiples grandes réformes en préparation (MPEF, §77-79).
L’accumulation de réformes dans le domaine comptable risque de solliciter le personnel de manière
excessive ces prochains mois, à moins que celles-ci soient gérées avec soin. Le programme de travail
dans ce domaine englobe la création de réseaux distincts de comptables dans les administrations
des douanes, des impôts et du Trésor et le basculement en parallèle vers une comptabilité sur la
base des droits et obligations à compter de janvier 2020. Qui plus est, les autorités modernisent le
système comptable d’information financière (la comptabilité intégrée de l’État - CIE). Dans le même
temps, elles ont l’intention de commencer à produire un solde trimestriel du grand livre général à
rapprocher des comptes de la BCEAO. Les services du FMI ont encouragé les autorités à exploiter
rapidement les possibilités de formation offertes par les partenaires au développement.
29. Des mesures encourageantes ont été prises pour renforcer les dispositifs de protection
sociale. Néanmoins, il reste toujours nécessaire d’améliorer le ciblage et élargir la couverture
des bénéficiaires (MPEF, §93-94). Un mécanisme institutionnel de coordination et de contrôle a
été mis en place : il bénéficie de la large participation des principales parties prenantes. Des efforts
sont déployés actuellement pour harmoniser l’outil de recueil d’informations sur les populations
pauvres et vulnérables entre toutes les parties prenantes (y compris les partenaires techniques et
financiers). L’outil harmonisé devrait contribuer à accélérer les travaux en vue de créer un registre
national unique des bénéficiaires qui soit fiable, étape importante pour permettre un ciblage plus
efficace entre les divers dispositifs de protection sociale et programmes de réduction de la pauvreté.
Les services du FMI ont exorté les autorités à redoubler d’efforts pour consolider les dispositifs de
filets sociaux fragmentés, qui sont actuellement plus d’une centaine.
G. Inclusion financière
30. Renforcer l’inclusion financière demeure une priorité essentielle des pouvoirs publics
pour faire reculer la pauvreté et promouvoir une croissance tirée par le secteur privé. Le
secteur financier du Burkina Faso s’est développé rapidement ces dernières années et la proportion
d’adultes possédant un compte bancaire et d’autres comptes d’opérations financières a vite
augmenté (de seulement 13,4 % en 2014 à 43 % en 2017) grâce à l’essor des services de
microfinancement et à la croissance récente des services d’argent mobile. En avril 2019, les autorités
ont adopté un plan d’action pour porter l’inclusion financière à 75 % de la population adulte d’ici
à 2023. Pour ce faire, elles ont obtenu le soutien de la Banque ouest-africaine de développement
(BOAD, 20 milliards de francs CFA), de la Banque mondiale (87,6 millions d’euros) et d’autres
partenaires. La stratégie d’inclusion financière s’articulera autour de quatre principaux piliers : 1)
améliorer l’accès au crédit ; 2) promouvoir le financement de l’agriculture ; 3) accroitre l’utilisation
des services transactions financières en accélérant la transformation numérique du secteur financier
et 4) accroître les dispositifs réglementaires et de surveillance dans le secteur de la microfinance. En
concertation avec les partenaires au développement et les parties prenantes locales, les autorités
ont organisé en novembre 2019 une table ronde avec les parties prenantes, à la suite de quoi un
comité et un secrétariat chargés de coordonner et de contrôler la mise en œuvre de la stratégie
seront mis sur pied (MPEF, §90-92).
FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL 13
BURKINA FASO
33. Le programme est intégralement financé (tableau 6). Des assurances de financement
sont en place pour les douze prochains mois du programme et les perspectives de financement
pour le reste du programme sont encourageantes. Le besoin de financement extérieur sera couvert
par une aide budgétaire et des prêts-projets d’autres institutions financières internationales et
partenaires bilatéraux ainsi que par des emprunts non concessionnels limités. Si l’aide-projets (dons
et prêts) devrait rester solide durant la période du programme, l’aide budgétaire directe (prêts et
dons) devrait poursuivre sa tendance à la baisse.
34. La capacité du Burkina Faso à rembourser le FMI demeure adéquat (tableau 8). Les
engagements envers le FMI culmineraient en 2019 à 1,1 % des recettes publiques ou 0,2 % du PIB.
35. Questions liées aux données. Le 30 septembre 2019, les autorités ont publié la série de
comptes nationaux recalculée qui modifie l’année de base de 1999 à 2015 et la méthodologie
d’établissement des données du Système de comptabilité nationale (SCN) 1993 au SCN 2008. Dans
le cadre de la série révisée, le PIB nominal durant la nouvelle année de base est supérieur de 13,5 %
à celui de l’ancienne année de base. L’analyse quantitative et les avis des services du FMI aux fins de
la mission de la troisième revue seront ancrés au PIB nominal de l’année de base 1999. La série
révisée sera intégrée dans le cadre macroéconomique à compter de la quatrième revue
(MPEF, §102).
36. Développement des capacités. Les services du FMI et les autorités se sont entendus sur les
priorités en matière d'assistance technique dans le cadre du renforcement des capacités. Les
autorités ont bénéficié d'une assistance technique approfondie dans les domaines convenus,
notamment l’augmentation des recettes intérieures (douanières et fiscales), la gestion des risques
budgétaires, la maîtrise des dépenses courantes, en particulier les traitements et salaires, ainsi que
les réformes visant à améliorer l'efficience des dépenses, notamment de l’investissement public, la
gestion des finances publiques et la gestion de la dette. L'assistance technique destinée à renforcer
les capacités dans ces domaines et à faciliter la mise en œuvre des recommandations devrait se
poursuivre.
37. Évaluation des sauvegardes. Selon l’évaluation actualisée des sauvegardes de la BCEAO qui
a été achevée en avril 2018, la banque centrale conserve un solide dispositif de contrôle, les
procédures d’audit sont globalement conformes aux normes internationales et les états financiers
sont établis dans le respect des normes internationales d’information financière (IFRS). La BCEAO a
récemment accentué le rôle de surveillance de son comité d’audit conformément aux
recommandations de l’évaluation.
39. Les performances du programme appuyé par la FEC demeurent satisfaisants. Tous les
objectifs quantitatifs et indicatifs à fin juin ont été atteints. Tous les repères structurels jusqu’à fin
novembre, à l’exception d’un seul, ont été respectés.
40. Les services du FMI saluent la volonté des autorités de dégager un déficit budgétaire
de 3 % du PIB dans les budgets 2019 et 2020. Des efforts louables en termes de recettes et de
dépenses sont prévus dans le budget 2020 pour compenser la perte partielle des recettes non
fiscales exceptionnelles de 2019. Les services du FMI ont encouragé les autorités à poursuivre leur
programme de réformes dans le but d’élargir la base d’imposition en simplifiant davantage le
système fiscal et en l’informatisant.
41. Les réformes visant à maîtriser la masse salariale avancent sur certains points mais
l’absence de mise en œuvre des grandes réformes législatives freine tout progrès décisif.
L’adoption de la loi organique globale, soit par le Parlement soit par référendum, demeure
politiquement irréalisable à court terme. Dans l’intérim, les autorités ont pour objectif de finaliser les
modalités techniques des nouveaux barèmes des traitements et indemnités qui serviront de base à
l’élaboration du document de stratégie relative à la masse salariale à moyen terme. Elles se sont
également engagés à ne signer aucun nouvel accord salarial ou à n’accorder aucun nouvel avantage,
en dehors du secteur de la sécurité, tant que l’ensemble du programme de réformes ne sera pas
adopté.
d’informations sur les populations pauvres et vulnérables entre toutes les parties prenantes (y
compris les partenaires techniques et financiers). Cela devrait contribuer à accélérer les travaux en
vue de créer un registre national unique des bénéficiaires fiable, étape importante pour permettre
un ciblage plus efficace entre les divers dispositifs de protection sociale et programmes de
réduction de la pauvreté.
43. Les réformes de la gestion des finances publiques avancent mais appellent une
coordination renforcée. Les directives de l’UEMOA relatives à la gestion des finances publiques ont
pour la plupart été transposées dans la législation nationale via des décrets. Compte tenu des
multiples grandes réformes en préparation, les autorités ont l’intention d’adopter une feuille de
route révisée pour leur mise en œuvre. Cette feuille de route permettra d’assurer la coordination
entre les équipes qui pilotent les réformes tout en évitant de les surcharger.
La croissance du crédit a fortement baissée fin Les bonnes récoltes fin 2018 et début 2019 ont
2018, mais une reprise a commencée début 2019. maintenu l'inflation négative depuis début 2019.
Sep-17
Sep-18
Sep-19
Mar-16
Mar-17
Mar-18
Mar-19
Jun-16
Jun-17
Jun-18
Jun-19
Dec-16
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Aug-13
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Feb-14
Feb-15
Feb-16
Feb-17
Feb-18
Feb-19
La performance des recettes fiscales au premier ...alors que l'exécution d'investissements publics n'a
semestre 2019 est globalement conforme pas été à la hauteur des prévisions au premier
projections semestre of 2019.
140
5 Other Direct VAT
Sur ressources internes
4 120 Ressources externes
100
3
80
2 60
40
1
20
0 0
Source: Burkinabè authorities; and IMF staff calculations. 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017* 2018
201 4Q1
201 4Q2
201 4Q3
201 4Q4
201 5Q1
201 5Q2
201 5Q3
201 5Q4
201 6Q1
201 6Q2
201 6Q3
201 6Q4
201 7Q1
201 7Q2
201 7Q3
201 7Q4
201 8Q1
201 8Q2
201 8Q3
201 8Q4
201 9Q1
201 9Q2
300 60
1500 50
200 40
100 20
1000 0
0 0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Le secteur de l'extraction de l'or devient de ... alors que les importations portent principalement
plus en plus le principal moteur des sur le pétrole et les biens manufacturés.
exportations totales…
1000 1000
500
0 0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
0 -12
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
10
15
Ben in Mali Togo
5
Senegal Bu rkina Faso Côte d'Ivoire
10 0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
La masse salariale est plus élevée que celle des Selons les données préliminaires, les dépenses
pays comparables . d'investissement ont diminué en 2018.
8 6
4
6
2
4 0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
15 0 0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Monnaie et crédit
Avoirs intérieurs nets ( système bancaire) 1/ -1.3 11.4 8.6 11.2 13.6 … … … …
Crédit à l'État (système bancaire) 1/ -4.5 5.9 -0.2 4.8 5.1 … … … …
Crédit aux Secteur privé 12.1 14.4 6.7 11.9 12.5 … … … …
Monnaie au sens large (M3) 11.8 21.6 10.4 12.7 15.4 … … … …
Crédit au secteur privé/PIB 30.5 31.3 30.5 31.7 32.9 … … … …
Secteur extérieur
Exportations (f.à.b., valeur en FCFA) 19.9 19.0 10.1 1.9 11.6 3.6 3.1 3.7 3.7
Importations (f.à.b., valeur en FCFA) 8.8 12.7 7.7 6.6 5.5 5.1 5.9 6.2 6.6
Solde des transactions courantes/PIB -7.2 -5.7 -4.7 -5.2 -4.0 -4.3 -4.6 -4.9 -5.3
Taux de change effectif réel -0.5 -0.3 2.5 … … … … … …
Pour mémoire :
PIB nominal (milliards de FCFA) 6,444 7,177 7,849 8,471 9,156 9,901 10,707 11,576 12,516
PIB nominal par habitant ($) 583 644 716 714 748 793 840 887 939
Solde des transactions courantes -462 -412 -369 -443 -371 -421 -491 -570 -662
Importations de biens -1,677 -1,890 -2,035 -2,170 -2,290 -2,407 -2,550 -2,708 -2,886
dont: pétrole -283 -356 -420 -420 -418 -419 -436 -460 -489
Services (net) -471 -518 -525 -542 -586 -615 -644 -675 -707
Revenu (net) -232 -230 -267 -246 -252 -258 -251 -257 -257
Transferts courants 241 232 262 276 260 273 287 303 318
dont: transferts officiels, net 111 100 123 131 108 114 121 128 136
Compte de capital 150 173 176 225 306 221 229 238 246
Dons projet 99 120 122 171 253 167 176 184 193
Compte financier 245 369 511 253 123 297 371 441 544
Investissements directs 202 -4 111 112 108 106 87 105 104
Investissements de portefeuille -236 70 279 86 95 118 110 113 113
Autres investissements 279 304 121 54 -80 73 174 224 327
0 -66 -79 69 -15 -14 -6 -6 -6 -6
0 145 77 76 90 78 88 130 149 170
Prêts-projets 82 124 103 131 124 125 141 159 180
Prêts programmes 63 0 28 20 15 27 52 56 60
Amortissement des prêts publics (hors FM -39 -50 -55 -60 -62 -64 -63 -67 -71
Autres, privés 200 305 -24 -22 -144 -9 49 81 163
Erreurs et omissions -3 -4 -4 0 0 0 0 0 0
Variation nette des avoirs extérieurs de la banque 71 -125 -314 -34 -59 -96 -109 -109 -128
Financement net du FMI -7 11 5 -24 -13 16 13 10 11
Décaissements 19 4 14 44 29 0 0 0 0
Remboursement (hors commission) -12 -14 -19 -19 -17 -16 -13 -10 -11
Écart de financement 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Réserves de la BCEAO:
Milliard de USD 10 13 15 17 17 19 20 24 28
En mois des importations de l'UEMOA (l'année p 3.9 4.1 4.5 4.8 4.5 4.6 4.5 5.0 5.2
En pourcentage de la monnaie au sens large 37.7 38.7 39.7 39.6 35.9 35.3 33.3 35.7 37.3
Fonds propres régl./actifs pondérés par les risques 12.4 10.2 11.4 11.1 13.0 12.2 11.8
Concentration du crédit
5 plus gros clients/fonds propres 157.9 108.4 158.4 179.6 114.5 79.8 74.2
Par secteur: (part du total)
Agriculture 1.8 3.3 2.8 1.9 3.7 4.4 4.7
Industries extractives 1.0 1.1 2.0 2.3 1.5 2.0 2.9
Industries de transformation 9.8 13.9 16.1 15.2 13.2 13.6 12.5
Électricité, gaz, eau 1.9 1.3 1.3 1.0 0.8 1.2 1.0
BTP 13.2 14.6 13.6 16.6 16.2 16.9 17.8
Commerce (restaurants, hôtels) 38.3 33.2 26.0 28.3 25.6 23.9 23.6
Transports/communications 9.6 11.7 9.5 8.4 10.3 8.8 9.1
Assurances, immobilier, services aux entreprises 3.9 3.4 3.7 3.0 5.0 5.6 7.2
Autres 20.6 17.5 25.1 23.1 23.7 23.7 21.3
Liquidité
Crédits/dépôts 82.1 87.7 99.8 91.2 86.1 83.9 85.7
Actifs liquides/total des actifs 34.8 34.7 34.8 29.2 23.2 24.7 25.7
Total recettes et dons 1,584 1,746 2,069 2,054 2,217 2,286 2,503 2,720 2,961
Total recettes 1,389 1,531 1,811 1,783 1,888 2,036 2,238 2,439 2,664
Recettes fiscales 1,238 1,354 1,511 1,481 1,651 1,825 2,006 2,203 2,420
dont : impôt sur sociétés d'extr. or 39 49 51 51 64 76 87 101 115
Recettes non fiscales 151 177 300 302 237 211 232 236 244
dont: redevances or 51 62 46 46 74 76 78 81 83
Dons 194 215 258 270 329 250 265 280 297
Projet 120 122 164 171 253 167 176 184 193
Programme 74 93 93 99 77 82 89 96 104
Dépenses et prêts nets 1/ 2,146 2,128 2,326 2,311 2,496 2,587 2,828 3,072 3,341
Dépenses courantes 1,319 1,383 1,607 1,630 1,672 1,764 1,872 1,975 2,138
Traitements et salaires 618 705 836 846 898 935 965 990 1,070
Biens et services 174 196 194 187 197 213 231 249 269
Charges d’intérêt 70 97 113 117 127 141 157 174 190
Intérieurs 49 74 94 73 98 108 122 137 150
Extérieurs 20 23 19 44 29 33 34 37 40
Transferts courants 457 385 465 480 450 475 520 562 608
Dépenses d'investissement 831 754 719 690 823 822 956 1,097 1,204
Financées sur ressources intérieures 587 529 424 388 446 530 639 753 831
Financées sur ressources extérieures 244 225 295 302 377 292 317 343 373
Prêts nets -4 -10 0 -9 0 0 0 0 0
Solde global 1/ -563 -382 -258 -258 -278 -301 -325 -352 -380
Ajustement base caisse 75 -97 0 0 0 0 0 0 0
Solde global (base caisse) -488 -478 -258 -258 -278 -301 -325 -352 -380
Financement 483 470 258 258 278 301 325 352 380
Financement extérieur 74 76 78 90 78 88 130 149 170
Tirages 124 131 150 150 140 152 193 215 240
Prêts projets 124 103 131 131 124 125 141 159 180
Prêts programme 0 28 20 20 15 27 52 56 60
Amortissement (hors FMI) -50 -55 -72 -60 -62 -64 -63 -67 -71
Financement intérieur 408 395 180 167 201 213 196 203 211
Financement bancaire 108 142 180 167 201 213 196 203 211
Banque centrale 88 29 25 24 13 -16 -13 -10 -11
dont: Financement net du FMI -11 3 25 24 13 -16 -13 -10 -11
Décaissements 4 22 43 44 29 0 0 0 0
Remboursement -14 -19 -18 -19 -17 -16 -13 -10 -11
Banques commerciales 21 113 155 143 188 229 209 213 222
Financement non bancaire 300 252 0 0 0 0 0 0 0
Erreurs et omissions 6 8
Écart de financement 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Total recettes et dons 22.1 22.2 24.4 24.2 24.2 23.1 23.4 23.5 23.7
Total recettes 19.4 19.5 21.3 21.1 20.6 20.6 20.9 21.1 21.3
Recettes fiscales 17.3 17.3 17.8 17.5 18.0 18.4 18.7 19.0 19.3
dont : impôt sur sociétés d'extr. or 0.5 0.6 0.6 0.6 0.7 0.8 0.8 0.9 0.9
Recettes non fiscales 2.1 2.2 3.5 3.6 2.6 2.1 2.2 2.0 2.0
dont: redevances or 0.7 0.8 0.5 0.5 0.8 0.8 0.7 0.7 0.7
Dons 2.7 2.7 3.0 3.2 3.6 2.5 2.5 2.4 2.4
Projet 1.7 1.6 1.9 2.0 2.8 1.7 1.6 1.6 1.5
Programme 1.0 1.2 1.1 1.2 0.8 0.8 0.8 0.8 0.8
Dépenses et prêts nets 1/ 29.9 27.1 27.4 27.3 27.3 26.1 26.4 26.5 26.7
Dépenses courantes 18.4 17.6 18.9 19.2 18.3 17.8 17.5 17.1 17.1
Traitements et salaires 8.6 9.0 9.9 10.0 9.8 9.4 9.0 8.6 8.6
Biens et services 2.4 2.5 2.3 2.2 2.2 2.2 2.2 2.2 2.2
Charges d’intérêt 1.0 1.2 1.3 1.4 1.4 1.4 1.5 1.5 1.5
Intérieurs 0.7 0.9 1.1 0.9 1.1 1.1 1.1 1.2 1.2
Extérieurs 0.3 0.3 0.2 0.5 0.3 0.3 0.3 0.3 0.3
Transferts courants 6.4 4.9 5.5 5.7 4.9 4.8 4.9 4.9 4.9
Dépenses d'investissement 11.6 9.6 8.5 8.1 9.0 8.3 8.9 9.5 9.6
Financées sur ressources intérieures 8.2 6.7 5.0 4.6 4.9 5.4 6.0 6.5 6.6
Financées sur ressources extérieures 3.4 2.9 3.5 3.6 4.1 2.9 3.0 3.0 3.0
Prêts nets 0.0 -0.1 0.0 -0.1 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Solde global 1/ -7.8 -4.9 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0
Ajustement base caisse 1.0 -1.2 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Solde global (base caisse) -6.8 -6.1 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0
Financement 6.7 6.0 3.0 3.0 3.0 3.0 3.0 3.0 3.0
Financement extérieur 1.0 1.0 0.9 1.1 0.8 0.9 1.2 1.3 1.4
Tirages 1.7 1.7 1.8 1.8 1.5 1.5 1.8 1.9 1.9
Prêts projets 1.7 1.3 1.5 1.5 1.4 1.3 1.3 1.4 1.4
Prêts programme 0.0 0.4 0.2 0.2 0.2 0.3 0.5 0.5 0.5
Amortissement (hors FMI) -0.7 -0.7 -0.8 -0.7 -0.7 -0.6 -0.6 -0.6 -0.6
Financement intérieur 5.7 5.0 2.1 2.0 2.2 2.1 1.8 1.8 1.7
Financement bancaire 1.5 1.8 2.1 2.0 2.2 2.1 1.8 1.8 1.7
Banque centrale 1.2 0.4 0.3 0.3 0.1 -0.2 -0.1 -0.1 -0.1
dont: Financement net du FMI -0.1 0.0 0.3 0.3 0.1 -0.2 -0.1 -0.1 -0.1
Décaissements 0.1 0.3 0.5 0.5 0.3 0.0 0.0 0.0 0.0
Remboursement -0.2 -0.2 -0.2 -0.2 -0.2 -0.2 -0.1 -0.1 -0.1
Banques commerciales 0.3 1.4 1.8 1.7 2.1 2.3 2.0 1.8 1.8
Financement non bancaire 4.2 3.2 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Erreurs et omissions 0.1 0.1
Écart de financement 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Pour mémoire:
PIB nominal (milliards FCFA) 7,177 7,849 8,484 8,471 9,156 9,901 10,707 11,576 12,516
Ratio masse salariale / recettes fiscales (po 49.9 52.1 55.3 57.1 54.4 51.2 48.1 44.9 44.2
Sources: Autorités burkinabè; estimations et projections des services du FMI
1/ Base engagements.
Erreurs et omissions -4 -4 0 0 0
Utilisation nette du crédit du FMI (millions de DTS) -13.3 -6.1 30.6 16.8 -21.5 -18.6 -14.5 -16.6 -24.4 -25.6 -24.7 -18.4 -16.5 -5.7 -0.3 -0.3 -0.3
Décaissements 4.5 18.1 54.2 36.1 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Remboursements et rachats 17.8 24.1 23.6 19.3 21.5 18.6 14.5 16.6 24.4 25.6 24.7 18.4 16.5 5.7 0.3 0.3 0.3
Pour mémoire:
PIB nominal (milliards de FCFA) 7,177 7,849 8,471 9,156 9,901 10,707 11,576 12,516 13,532 14,631 15,819 17,104 18,493 19,994 21,618 23,373 25,271
Exportations de biens et de services (milliards de FCFA) 2,275 2,506 2,555 2,820 2,935 3,045 3,175 3,310 3,438 3,575 3,717 3,867 4,023 4,187 4,359 4,540 4,730
Recettes de l'État (milliards de FCFA) 1,389 1,531 1,783 1,888 2,036 2,238 2,439 2,664 2,908 3,192 3,485 3,770 4,080 4,416 4,758 5,128 5,528
Service de la dette (milliards de FCFA) 2/ 3/ 79 98 123 108 112 111 114 122 140 156 168 181 194 203 221 249 278
FCFA/DTS (moyenne sur la période) 805 786 807 806 803 801 800 798 798 798 798 798 798 798 798 798 798
Probabilité
Source de risques Impact si le risque se concrétise Mesures que les autorités peuvent prendre
Relative
Risques extérieurs
Durcissement des
Forte Moyen
conditions financières
Limiter les besoins de financement intérieur en
Durcissement des conditions de
respectant les objectifs de déficit budgétaire.
financement sur le marché
régional
Risques intérieurs
Pressions en faveur de
Forte Moyen/élevé
dépenses récurrentes plus Contenir les dépenses récurrentes, en
élevées, en particulier Éviction de dépenses particulier la masse salariale. Intensifier les
pour la masse salariale d’investissement; pression sur les efforts pour accroître les recettes intérieures.
objectifs de déficit budgétaire
Poursuite des attaques
Moyenne/Forte Moyen/élevé
terroristes
Poursuivre les efforts de renforcement des
Effets défavorables sur l'activité
services de sécurité ; participer aux dispositifs
économique, notamment le
de sécurité régionaux ; respecter les objectifs
tourisme, et les recettes publiques
de déficit budgétaire pour créer des marges
; répercussions à long terme sur
de manoeuvre en faveur des dépenses de
l'investissement étranger ; éviction
sécurité.
de dépenses productives et
d'investissement.
Retards dans le
Moyenne Elevé
recouvrement des
Poursuivre la politique fiscale et les réformes
Réduction de la marge de
de l'administration des recettes ; optimiser les
manœuvre budgétaire et risque
dépenses courantes et redéfinir l'ordre de
accru d'augmentation du déficit
priorité des investissements publics.
budgétaire et des besoins de
financement.
Mauvaises conditions
Moyenne Elevé Respecter les objectifs de déficit budgétaire
météorologiques;
pour pourvoir réagir en cas d’urgence
Baisse de la production agricole
alimentaire. À moyen terme, aider les
et des exportations, hausse des
agriculteurs grâce à de meilleurs semences,
prix des produits alimentaires ;
engrais et techniques d’irrigation.
augmentation de la pauvreté
1
La matrice d’évaluation des risques (MER) présente des événements susceptibles de modifier nettement le scénario de référence (le scénario le
plus probable selon les services du FMI). La probabilité des risques correspond à l’évaluation subjective des services du FMI quant aux risques qui
pèsent sur le scénario de base. La matrice d’évaluation des risques illustre les vues des services du FMI sur la source des risques et le niveau global
de préoccupation au moment des entretiens avec les autorités. Les risques qui ne s’excluent pas mutuellement.
peuvent provoquer des interactions et se matérialiser simultanément.
Le Ministre de l’Economie,
des Finances et du Développement
A
Madame Kristalina Georgieva,
Directrice Générale du
Fonds Monétaire International
700 19th Street NW
Washington, DC 20431 (USA)
La mise en œuvre du programme économique et financier 2018-20 du Burkina Faso, appuyé par la
Facilité élargie de crédit (FEC), tout comme en 2018, a été marquée par une situation sécuritaire
difficile et la poursuite des revendications sociales en 2019. En dépit de ce contexte, l’économie
burkinabé est restée résiliente avec un taux de croissance du PIB réel qui se situerait à 6,0% et une
inflation en dessous de la norme communautaire de 3%. Pour 2020, la croissance maintiendra le
même rythme pour se situer à 6% et l’inflation sera toujours en dessous de la norme
communautaire.
En 2019, le déficit global serait de 3,0% du PIB en fléchissement de 1,9 point par rapport à son
niveau de 2018. Ce niveau du déficit se maintiendrait en 2020, conformément à nos engagements
dans le cadre de notre programme soutenu par la FEC ainsi qu’aux critères de convergence de
l’UEMOA. Il sera financé en 2019 et en 2020 par le recours aux appuis budgétaires, aux tirages sur
les ressources du FMI et à des émissions de titres sur le marché financier régional.
Les performances sous le programme ont été globalement satisfaisantes à fin juin 2019. Ainsi, tous
les critères de réalisation quantitatifs et tous les objectifs indicatifs ont été atteints à fin juin.
Quant aux repères structurels du programme, la majorité a été observée, avec des progrès très
significatifs pour ceux qui n’ont pas été atteints et ceux dont l’échéance n’est pas encore échue.
Concernant la maitrise de la masse salariale, le Gouvernement est toujours engagé dans la mise en
œuvre des mesures pour infléchir son évolution par rapport aux recettes fiscales à la baisse au cours
des prochaines années. C’est dans ce sens qu’il a élaboré une feuille de route pour le processus de
remise à plat du système de rémunération des agents de la Fonction publique assortie d’un
chronogramme de mise en œuvre. Aussi, le Gouvernement s’engage à ne pas dépasser les
enveloppes de masse salariale envisagées pour 2019 et 2020 au cours de cette revue du programme
et à ne pas conclure tout nouvel accord hors du secteur de la sécurité qui pourrait induire une
augmentation de la masse salariale.
S’agissant des filets sociaux, le Gouvernement compte intensifier les efforts pour consolider les
programmes fragmentés de protection sociale en mettant en place un mécanisme coordonné qui
permettra de faire face aux chocs potentiels : sécuritaires, climatiques, pétroliers et prix des produits
de première nécessité. Aussi, il s’attèlera à la poursuite de la constitution du registre unique des
personnes vulnérables avec le ciblage dans 63 communes à fin 2019 dans la perspective de couvrir
le territoire national en 2022.
Compte tenu de son engagement à préserver la stabilité macroéconomique et sur la foi des
politiques énoncées dans le mémorandum de politiques économiques et financières (MPEF) joint en
annexe, le Gouvernement demande au FMI la conclusion de la troisième revue de l’accord au titre
de la FEC. A cet effet, le Gouvernement sollicite le décaissement d’un montant de 18,06 millions DTS,
soit 14,27 milliards FCFA.
Le Gouvernement estime que les mesures énoncées dans le MPEF permettront d’atteindre les
objectifs économiques et sociaux de son programme. Néanmoins, il reste déterminé à prendre
toutes mesures supplémentaires qui s’imposeraient à cet effet.
Le Gouvernement consultera le FMI sur l'adoption de ces mesures, et avant toute révision des
politiques énoncées dans le MPEF, conformément aux politiques du FMI en la matière. Il
communiquera par ailleurs au FMI toutes informations relatives à la mise en œuvre des mesures
convenues et à l’exécution du programme, comme prévu dans le Protocole d’accord technique
révisé ci-joint, ou à la demande du FMI.
Le Gouvernement autorise le FMI à publier comme par le passé, la présente lettre et les pièces qui y
sont jointes, ainsi que le rapport établi par les services du FMI, une fois que le Conseil
d’administration les aura approuvés.
/s/
Lassané KABORE
Chevalier de l’Ordre National
Pièces jointes :
5. Sur la base de nos dernières estimations (août 2019), l’activité économique en 2019 resterait
soutenue malgré un contexte sociopolitique relativement difficile, marqué par la persistance des
attaques terroristes entrainant un déplacement interne de populations et par la poursuite des
revendications sociales dans le secteur public. En somme, au deuxième trimestre 2019, le PIB réel a
augmenté de 2,8% par rapport au trimestre précédent où un recul de 0,6% a été enregistré. Cette
hausse de l'activité économique au cours dudit trimestre résulte d’une bonne tenue de l’activité
dans les secteurs tertiaire (+5,7%) et primaire (+2,3%) en dépit d’un recul des activités dans le
secteur secondaire (-0,3%). Comparativement au deuxième trimestre 2018, le taux de croissance
économique est ressorti fortement élevé, en s’établissant à +9,0% après +7,3% à la même période
en 2018.
6. A fin juin 2019, le taux d’inflation s’est établi à -3,9% en glissement annuel et à -0,4% en
moyenne annuelle contre respectivement 3,6% et 1,9% à fin juin 2018. La baisse en moyenne
annuelle de l’inflation est imputable principalement aux fonctions « communications » (-7,3%),
« loisirs spectacles et cultures » (-2,7%) et « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (-
1,5%). A fin septembre 2019, l’inflation a baissé de 5,4% en glissement annuel et de 2,2% en
moyenne annuelle, consécutivement à une détente des prix des fonctions « communications » (-
8,8%), « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (-3,7%) et « loisirs spectacles et
cultures » (-2,8%).
7. S’agissant des échanges extérieurs au premier semestre de l'année 2019, les transactions
internationales font ressortir un déficit commercial de 44,3 milliards FCFA contre un excédent de
87,6 milliards FCFA au premier semestre 2018. Cette détérioration du solde commercial s'explique
par une hausse des importations (+7,0%) conjuguée à une baisse des exportations (- 6,2%). Le repli
des exportations reflète la dynamique des exportations d'or et de coton. Concernant le compte des
services, il a été enregistré un déficit, en réduction de 1,8 milliard FCFA. Le compte de revenu
primaire s'est soldé par un déficit en dégradation de 19,3 milliards FCFA, en lien notamment avec la
progression des paiements d'intérêts sur la dette publique extérieure. Les aides budgétaires à
l'Administration se sont contractées de 14,0 milliards FCFA et les prélèvements communautaires ont
augmenté de 7,8 milliards FCFA, entraînant une aggravation du déficit des revenus secondaires de
57,0 milliards FCFA. En somme, le solde des transactions courantes est ressorti déficitaire de 249,1
milliards FCFA au premier semestre 2019 contre un déficit de 42,6 milliards FCFA au premier
semestre 2018.
8. La situation monétaire a été caractérisée, entre fin août 2018 et fin août 2019, par une
progression de la masse monétaire de 229,5 milliards FCFA (+6,4%). Cette expansion résulte
principalement de la hausse des Créances Intérieures de 272,3 milliards FCFA (+10,5%) et, des Actifs
Extérieurs Nets (AEN) de 60,8 milliards FCFA (+4,4%). S’agissant des AEN des Institutions monétaires,
ils sont ressortis à 1 431,3 milliards FCFA à fin août 2019 contre 1 370,5 milliards FCFA à fin août
2018. Cette évolution est exclusivement due à la consolidation des AEN des Autres Institutions de
Dépôts (AID) de de 35,0 milliards FCFA (+3,3%) que de ceux de la BCEAO de 25,8 milliards FCFA
(+8,6%). La hausse des AEN des AID (+3,3%) s'explique par une diminution de leurs engagements
bruts envers les non-résidents (-57,0 milliards FCFA, soit -12,8%) plus importante que celle de leurs
créances sur l'extérieur (-21,9 milliards FCFA, soit -1,4%). Le repli des engagements brutes des AID
envers les non-résidents est imputable principalement à la réduction de l'encours des dépôts (-104,7
milliards FCFA, soit -58,6%). Quant à l'augmentation des AEN de la Banque Centrale, elle est liée à
une diminution de ses engagements bruts envers les non-résidents (-42,1 milliards FCFA) plus
importante que celle de ses créances brutes sur les non-résidents (-16,4 milliards FCFA). Concernant
les créances intérieures, elles se sont établies à 2 869,7 milliards FCFA à fin août 2019 contre 2 597,4
milliards FCFA à fin août 2018, en progression de 10,5%. Cet accroissement est imputable à une
augmentation des créances sur l’économie de 364,5 milliards FCFA, les Créances Nettes sur
l'Administration Centrale (CN-AC) étant en repli de 92,3 milliards FCFA sur la même période. Les
créances sur l’économie sont ressorties à 2 907,6milliards FCFA à fin août 2019 contre 2 543,0
milliards FCFA à fin août 2018, soit une hausse de 14,3%.
9. Par rapport à fin décembre 2018, les AEN des Institutions monétaires ont connu une
contraction de 12,2 milliards FCFA (-0,8%), imprimée par les AEN des AID (-28,2 milliards FCFA, soit -
2,5%), ceux de la BCEAO s’inscrivant en amélioration (+16,0 milliards FCFA, soit +5,1%).
10. En matière de finances publiques, les recettes totales et dons mobilisés à fin juin 2019 se
sont situés à 982,3 milliards FCFA contre 803,0 milliards FCFA à la même période en 2018, soit un
accroissement de 179,3 milliards FCFA (+22,3%). Cette progression est due à la hausse des recettes
propres de 196,6 milliards FCFA (+26,8%), les dons ayant baissé de 17,3 milliards FCFA (-24.8%). Les
recettes totales et dons représentent 50,7% des prévisions de la Loi de finances initiale, exercice
2019. A fin septembre 2019, les recettes totales et dons mobilisés se situent à 1429,8 milliards FCFA
contre 1 198,5 milliards FCFA un an plus tôt, soit une progression de 19,3%.
11. Les recettes propres se sont établies à 929, 8 milliards FCFA à fin juin 2019, en hausse de
26,8% par rapport à fin juin 2018. Les recettes fiscales, d'un montant de 720,3 milliards FCFA, ont
connu une progression de 10,7%, soit 69,4 milliards FCFA, par rapport à fin juin 2018. Pour les
recettes non fiscales, par rapport au premier semestre 2018, elles ont connu une augmentation de
127,1 milliards FCFA (+154,4%) à fin juin 2019, dont 120 milliards FCFA au titre des licences 4G de
téléphonie mobile. A fin septembre 2019, les recettes propres mobilisées se sont établies à 1360,6
milliards FCFA contre 1 105,1 milliards FCFA à la même période en 2018, soit une progression de
23,1%.
12. Les recettes minières à fin juin 2019 ont été recouvrées à hauteur de 134,9 milliards FCFA
(dont 101,5 milliards FCFA de recettes fiscales) contre 122,5 milliards FCFA (dont 86,7 milliards FCFA
de recettes fiscales) au 30 juin 2018, soit une hausse de 12,4 milliards FCFA (+10,2%).
L’accroissement des recettes minières s'explique par l'évolution favorable des cours de l'once d'or.
Elles représentent 14,5% des recettes intérieures à fin juin 2019 contre 16,7% à fin juin 2018.
13. En dépit d'un contexte social et sécuritaire difficile, les performances réalisées au niveau de
la mobilisation des ressources propres sont principalement imputables aux mesures et actions
suivantes :
• le renforcement des actions en recouvrement par une approche personnalisée et ciblée des
contribuables reliquataires, en vue de négocier des plans de règlement, notamment à travers la
multiplication des visites pédagogiques (incitation au civisme fiscal) ;
• le renforcement des actions de contrôle de l'exécution du service dans les offices par les
Directeurs régionaux et les audits de l'Inspection technique au niveau de la Direction générale
des douanes (DGD) ;
• le renforcement de la vérification dans les offices par l'activation du module valeur de SYDONIA
: 22 produits ont été concernés et le nombre doit évoluer jusqu’à 32 produits à fin décembre
2019;
• la lutte contre la fraude dans les bureaux notamment les importations sans déclaration par le
scannage des chargements qui y arrivent ;
• le renforcement des actions de contrôle de l'exécution du service dans les offices par les
Directeurs régionaux et les audits de l'Inspection technique au niveau de la Direction générale
des douanes (DGD) ;
• l’amélioration des opérations de redressement des valeurs à travers l’interfaçage entre SYLVIE et
SYDONIA qui se poursuit ;
• l’élargissement du champ de la taxe sur les plus-values de cessions des titres miniers ;
• le rehaussement du taux de la taxe sur les boissons non alcoolisées de 10% à 15% ;
14. En ce qui concerne les dons, la mobilisation est ressortie à 52,5 milliards FCFA à fin juin 2019
contre 69,8 milliards FCFA à fin juin 2018, soit une contraction de 17,3 milliards FCFA (-24,8%). Cette
évolution est imputable à la baisse des dons programmes de 14,0 milliards FCFA au cours de la
période. A fin septembre 2019, il est constaté une baisse de 24,3 milliards FCFA des dons par
rapport à leur niveau de 93,4 milliards FCFA enregistré à la même période en 2018.
15. Les dépenses totales et prêts nets ont été exécutés à hauteur de 1 106,4 milliards FCFA à fin
juin 2019 contre 895,6 milliards FCFA à la même période en 2018, représentant une progression de
210,8 milliards FCFA (+23,5%). Cette hausse est due à l’augmentation des dépenses courantes
(+23,0%) ainsi qu’à celle des dépenses en capital (+23,5%). Les niveaux d'exécution des dépenses
totales et prêts nets représentent respectivement 46,9% et 42,1% des LFR, exercices 2019 et 2018.
16. L’accroissement des dépenses courantes (+23,0% par rapport à fin juin 2018) est
essentiellement imputable à la hausse des dépenses de personnel de 25,2% (+82,5 milliards FCFA) et
des dépenses de transferts courants de 40,8% (+80,2milliards FCFA), les dépenses de
fonctionnement et les charges financières de la dette ayant régressé respectivement de 2,8% et
16,1% par rapport à fin juin 2018. La progression des dépenses de personnel s'explique par la
constatation financière des engagements pris par le Gouvernement vis-à-vis des partenaires sociaux
et par la régularisation des situations salariales des agents à travers des avancements statutaires et
des intégrations. Celle des dépenses de transferts courants est liée à l’augmentation des transferts
aux ménages ainsi qu’aux subventions aux entreprises publiques notamment les subventions du
secteur énergétique.
17. Quant à l'augmentation des dépenses en capital, qui se sont établies à 298,0 milliards FCFA
à fin juin 2019, elle s'explique notamment par la hausse des dépenses d’investissement financées sur
ressources propres (+40,5 milliards FCFA) et celles financées sur ressources extérieures (+16,7
milliards FCFA).
18. A fin septembre 2019, les dépenses totales et prêts nets ont été exécutées à hauteur de
1 645,5 milliards FCFA contre 1 410,4 milliards FCFA à la même période en 2018. Cette progression
est imputable essentiellement à l’augmentation des dépenses courantes de 252,2 milliards FCFA
(+20,0%). Les dépenses en capital ayant connu une contraction de 11,73 milliards FCFA (-2,9%).
19. Les dépenses courantes, en hausse de 24,9% par rapport à fin septembre 2018, ont été
exécutées à hauteur de 1 263,5 milliards FCFA à fin septembre 2019. Cette augmentation est
imputable aux dépenses de transferts courants (+126,1 milliards FCFA), aux dépenses de personnel
(+120,6 milliards FCFA), aux paiements des intérêts de la dette (+5,3 milliards FCFA) et aux dépenses
de fonctionnement (+0,2 milliards FCFA).
20. Les dépenses en capital, en baisse de 2,9% par rapport à fin septembre 2018, ont été
exécutées à hauteur de 393,9 milliards FCFA à fin septembre 2019. Cette diminution s’explique par la
baisse des dépenses d’investissements financées sur ressources propres de 35,9 milliards FCFA. Les
dépenses d’investissement financées sur ressources extérieures ayant connu une hausse de 24,2
milliards FCFA.
22. A cet effet, le Gouvernement a réduit de 44,5% les effectifs à recruter en 2019, en recrutant
5 892 sur une prévision de 10 615. Aussi, le Gouvernement a-t-il enclenché la description des postes
de travail et le processus connait une avancée significative. En outre, dans l’optique de disposer
d’une nomenclature stable et cohérente des emplois, asseoir des plans de carrière rationnels et
effectuer des recrutements efficients, le Conseil des Ministres en sa séance du mercredi 11
septembre 2019 a adopté un décret portant répertoire interministériel des métiers de l’Etat (RIME).
L’élaboration des textes d’organisation des emplois est en cours. En sus, un recensement
administratif des agents publics a été effectué et les résultats publiés sur le Site d’Information du
Gouvernement (SIG). Les résultats de cet exercice ont permis d’entamer le redéploiement d’environ
18 000 enseignants dont 10 498 déjà effectifs sur l’ensemble du territoire au niveau du ministère en
charge de l’éducation nationale et de l’alphabétisation.
23. En ce qui concerne la réforme du système de rémunération des agents publics, les réflexions
se poursuivent. Les travaux ont permis d’obtenir les projets de textes suivants :
• des projets de grilles indiciaire et indemnitaire avec pour finalité la soutenabilité budgétaire et
l’équité.
• En attendant l’organisation de la Conférence des parties prenantes pour faire le point des
diligences accomplies, le Gouvernement poursuit le dialogue avec les partenaires sociaux et les
autorités coutumières et religieuses afin de recueillir un maximum d’adhésion à sa démarche.
24. S'agissant du déficit global base engagement, il s'est établi à 124,1 milliards FCFA à fin juin
2019 contre 92,6 milliards FCFA une année plus tôt. A fin septembre 2019, il est ressorti à 215,8
milliards FCFA en détérioration de 3,9 milliards FCFA par rapport à la même période en 2018 (211,8
milliards FCFA).
26. Dans le cadre du renforcement du dispositif législatif, réglementaire et institutionnel lié aux
partenariats public-privés (PPP), le Gouvernement reste engagé à relire la loi 020-13/AN du 23 mai
2013 portant régime juridique des PPP au Burkina Faso et ses textes d’application pour marquer,
entre autres, la différence entre un PPP et un crédit fournisseur classique. Le processus de relecture
est en cours avec la relecture de la stratégie PPP dont l’adoption est attendue pour fin 2019. Pour ce
qui concerne la nouvelle loi PPP, son adoption est envisagée pour 2020.
28. A fin juin 2019, l’ensemble des cinq critères quantitatifs du programme a été atteint. Ainsi, le
financement intérieur net de l’Etat est ressorti à 83,50 milliards FCFA pour un plafond fixé à 100
milliards FCFA. La dette extérieure contractée ou garantie par l’Etat en valeur actuelle, quant à elle,
s’est établie à 121,42 milliards FCFA pour un plafond fixé à 370 milliards FCFA. Par ailleurs, l’Etat n’a
accumulé aucune garantie des prêts intérieurs aux fournisseurs et contractants, ni garantie de
préfinancement bancaire pour l’investissement public sur la période.
29. S’agissant des objectifs indicatifs, ils ont tous été atteints. En effet, à cette date: (i) aucun
arriéré intérieur n’a été enregistré ; (ii) le déficit budgétaire global dons compris a atteint 124,1
milliards FCFA pour un plafond de 130 milliards FCFA ; (iii) un dépassement dans le recouvrement
des recettes propres a été observé soit 929,83 milliards FCFA recouvrés pour un plancher fixé à 798
milliards FCFA; (iv) les dépenses sociales courantes en faveur de la réduction de la pauvreté s’élèvent
à 183,34 milliards FCFA pour un plancher de 95 milliards FCFA ; (v) le stock des demandes des
remboursements de la TVA certifiées et non payées de plus de 30 jours s’est situé à 33,4 milliards
FCFA pour un plafond de 40 milliards FCFA et (vi) la valeur nominale de 6 contrats PPP d’un
montant d’environ 140,6 milliards FCFA ont été signés en avril 2019 dans le domaine de l’énergie
renouvelable pour un plafond de 200 milliards FCFA fixé pour l’année.
30. A fin septembre 2019, les cinq critères quantitatifs du programme ont été atteints. En effet,
le financement intérieur net de l’Etat est ressorti à 139,4 milliards FCFA pour un plafond fixé à 146
milliards FCFA. La dette extérieure contractée ou garantie par l’Etat en valeur actuelle, quant à elle,
s’est établie à 205,5 milliards FCFA pour un plafond fixé à 370 milliards FCFA. De même qu’en juin,
l’Etat n’a accumulé aucun arriéré extérieur, ni garanti des prêts intérieurs aux fournisseurs et
contractants, ni garanti de préfinancement bancaire pour l’investissement public sur la période.
31. A fin septembre 2019, à l’exception du déficit budgétaire global dons compris, les quatre
autres objectifs ont été atteints. En effet, pour un plafond de 196,00 milliards FCFA pour fin
septembre 2019, il est ressorti à 215,8 milliards FCFA, d’où un dépassement de 19,8 milliards FCFA.
Les dépenses sociales courantes en faveur de la réduction de la pauvreté se sont élevées à 292,83
milliards FCFA pour un plancher de 143 milliards FCFA. Le stock des demandes des remboursements
de la TVA certifiées et non payées de plus de 30 jours s’est situé à 38,2 milliards FCFA pour un
plafond de 40 milliards FCFA. La valeur nominale des PPP signés est la même qu’en juin 2019
(environ 140,6 milliards de FCFA) pour un plafond de 200 milliards FCFA fixé pour l’année. Quant à la
dette intérieure, aucun arriéré n’a été accumulé
32. Quant aux repères structurels, onze (11) ont été retenus dans le cadre du programme. Tous
les huit (08) repères prévus pour être réalisés à fin septembre 2019 l’ont effectivement été, à
l’exception d’un seul relatif au Compte Unique de Trésor (CUT). Les trois (03) autres devant être
réalisés entre novembre 2019 et mars 2020 connaissent un bon niveau d’exécution.
33. Les 7 repères réalisés sont ceux ci-après : (i) établir un compte spécial alimenté par une
partie des recettes de TVA et dédié aux remboursements des crédits TVA et produire
trimestriellement, un rapport sur la gestion opérationnelle de ce compte ; (ii) recruter un auditeur
externe indépendant pour procéder à l'audit des opérations financières et des pratiques comptables
de la SONABHY ; (iii) réduire le nombre des nouveaux agents de la fonction publique en 2019 par
rapport à la projection initiale de 10 615 recrutements ; (iv) réaliser une étude sur le système de
taxation des petites et micro entreprises ; (v) achever la révision des statistiques de comptabilité
nationale avec une nouvelle année de base et publier les séries révisées ; (vi) budgétiser et
comptabiliser dans les comptes budgétaires appropriés les recettes et les versements au titre de la
prime de motivation dans le budget 2020, et (vii) soumettre à l’Assemblée Nationale un projet de
budget pour 2020 pleinement alignée au cadre du programme soutenu par la FEC en matière de
masse salariale. Cependant, le repère structurel de rendre opérationnel le dispositif de
fonctionnement compte unique du trésor (CUT), n’a pas été réalisé.
34. Pour les trois autres repères restants, ceux relatifs à l’harmonisation de la fiscalité sur le
tabac en rapport avec la nouvelle directive de l’UEMOA en portant le taux à 50% minimum et
l’inclusion des PPP dans le programme d'investissements publics sont actés respectivement dans le
projet de Loi de finances 2020 et le PIP 2020.
35. S’agissant du repère concernant la dématérialisation des déclarations des biens des
personnes concernées par la loi et mettre en place une base de données consultable (déclaration en
ligne ; consultation en ligne), l’ensemble des activités programmées sont en cours. En effet, outre la
mise en place du site web de l’ASCE-LC, le développement de la plateforme de déclaration d’intérêt
et de patrimoine est à sa phase de finalisation. De même, la livraison des serveurs ainsi que la mise
en place de leur plateforme, la refonte du réseau local, la normalisation de la salle informatique et sa
sécurisation sont en cours. Un consultant est en cours de recrutement en vue de l’élaboration d’une
stratégie de communication et de la mise en œuvre d’une campagne d’information et de
communication.
36. En matière de réformes des institutions et de modernisation de l’administration (axe 1), des
acquis majeurs ont été enregistrés :
• dans le cadre de la promotion des droits humains, le renforcement des capacités des acteurs de
développement sur l'approche basée sur les droits humains ;
37. Concernant la gouvernance économique, les avancées portent sur : (i) l’adoption des 3
décrets pour l’opérationnalisation de la Loi sur le pilotage de l’économie et la gestion du
développement ; (ii) les prestations de serment du Directeur Général (DG) et du Caissier Général de
la Caisse de Dépôt et de Consignation (CDC). En outre, en matière de promotion de la bonne
gouvernance locale, il est à noter la tenue régulière des cadres de concertation et de pilotage
(première session 2019 du COS/PUS-BF et Cadres de concertation régionaux (CCR) du Nord et du
Sahel) et l’adoption de la stratégie d'extension du PUS-BF ainsi que son plan d’actions en Conseil
des ministres du 19 juin 2019.
38. Face aux défis sécuritaires, le Gouvernement poursuit d’une part, la réorganisation des forces
de défense et de sécurité, et d’autre part, le renforcement de leurs capacités opérationnelles à
travers l'augmentation des effectifs, l'acquisition d'équipements performants, l'intensification du
renseignement et le renforcement du maillage territorial (construction de commissariats de police
de district et de brigades territoriales de gendarmerie). Les efforts sont également poursuivis dans le
cadre du plan de réponse et de soutien aux personnes vulnérables en lien avec la situation
sécuritaire. En outre, depuis février 2019, le Burkina Faso assure la présidence tournante du G5
Sahel. Dans ce cadre, plusieurs actions ont été menées, il s’agit notamment de la réunion entre les
membres du Conseil de Sécurité et la Force conjointe du G5 Sahel tenue le 23 mars 2019 à Bamako
où il est ressorti qu’il y a des avancées significatives dans la voie de la pleine reprise des activités de
la Force conjointe, du rétablissement de la chaîne de commandement et de l’opérationnalisation
effective des bataillons, un début d’opérationnalisation de la composante police à travers la mise en
place et l’opérationnalisation des éléments de prévôté au niveau des bataillons ainsi que la
disponibilité des membres du conseil de sécurité à examiner l’extension de l’Arrangement technique
entre la MINUSMA et la Force conjointe. Un sommet extraordinaire s’est tenu 1er Mai 2019 à
Ouagadougou avec pour objectif l’amélioration de la coordination sécuritaire entre pays membres
39. Relativement au développement du capital humain (axe 2), des acquis sont engrangés dans
plusieurs domaines. En matière d’amélioration de l'accès des populations à la santé, la poursuite de
l'action publique a permis l'accroissement de l’offre sanitaire à travers la construction et/ou
l’équipement d’infrastructures de santé (CSPS, CHR, CHU et centre d’hémodialyse), le renforcement
du personnel et l’élargissement de l’éventail de la gratuité.
41. Dans le domaine de l'éducation, les efforts de l'Etat se sont traduits par l’accroissement des
infrastructures éducatives, avec notamment la construction de quatre (04) nouveaux lycées
professionnels (Manga, Kaya, Tenkodogo et Zorgho) et une gestion rationnelle des effectifs
d’enseignants (10 079 enseignants en classe et 419 exerçant dans des bureaux ont été redéployés).
Pour juguler les effets du terrorisme sur le secteur, il a été ouvert des centres de regroupement des
élèves affectés par l’insécurité pour des cours intensifs et l’administration des examens scolaires.
42. En matière d’accès à l'eau potable et à l'assainissement, les progrès portent sur la
satisfaction durable des besoins en eau potable. En milieu rural ce sont 317 forages neufs qui ont
été réalisés et 158 réhabilités. Pour le milieu urbain, le nombre de nouveaux ménages desservis en
eau potable et assainissement s’est situé à 5 275 642 personnes au 30 juin contre 5 137 058
personnes pour toute l’année 2018.
43. En matière de promotion de l'emploi décent notamment pour les jeunes et les femmes, les
actions menées à fin juin 2019 ont concerné le financement de PME/PMI et de microprojets par les
Fonds nationaux de financement et le Programme d’autonomisation économique des jeunes et des
femmes (PAE/JF). Ainsi, la réforme de facilitation de l’accès au crédit pour les projets structurants a
permis de financer 07 projets à travers le fond de garantie placé à la SOFIGIB. En outre, 2898 projets
d’un montant d’environ 2,6 milliards FCFA ont pu être financés par le Fonds nationaux (FAPE, FASI,
FAIJ, et FBDES). Quant au PAE/JF, il a déboursé 4,5 milliards FCFA pour financés 9 956 projets dont
une partie à travers les fonds nationaux. Les acquis concernent également l’amélioration de
l’employabilité de la main d’œuvre avec le recrutement de 13 000 brigadiers pour les Travaux à
haute intensité de main d’œuvre (THIMO) en milieu urbain et de 7 500 brigadiers pour les THIMO en
milieu rural ainsi que la formation et l’insertion dans des entreprises de 2 000 jeunes.
44. Dans le cadre de la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois
(axe 3), des résultats substantiels sont également enregistrés.
• la poursuite de la mise à disposition des intrants à prix subventionnés aux producteurs (6 949,35
tonnes d’engrais minéraux ; 2 296,20 tonnes de semences de variétés améliorées ; 6 695
matériels de traitement ; 35 516 litres de pesticides et 122 kits de prospection et de surveillance
dans le cadre de la lutte contre les nuisibles) ;
• l’octroi de 3 918 équipements à traction animale (charrettes, charrues, semoirs, butteurs) aux
producteurs ;
• la construction et l’équipement en cours de trois postes sur les lignes Pâ-Diébougou, Ziniaré-
Kaya et Wona-Dédougou ;
• l’installation de 14 mini-centrales solaires avec stockage dans les Centres médicaux avec
antenne chirurgicale (CMA) ;
47. Le gouvernement entend maintenir ses efforts de soutien à la croissance tout en adoptant
les mesures nécessaires à la stabilité du cadre macroéconomique.
A. Cadre macroéconomique
48. Pour l’année 2019, l’activité économique maintiendrait sa croissance, en s’établissant à 6,0%
contre 6,8% en 2018, principalement sous l’impulsion des secteurs tertiaire et secondaire dont les
valeurs ajoutées progresseraient respectivement de 6,9% (après 6,7% en 2018) et 5,6% (3,6% en
2018). La croissance du secteur primaire, en décélération, s’établirait à 3,8% en 2019 après 9,9% en
2018. La croissance du secteur primaire serait principalement liée au dynamisme du sous-secteur de
l’agriculture (+4,4%) notamment celle de rente (+8,4%) à la faveur du rebond de la production de
coton de 14,0%, correspondant à une quantité de 554 651 tonnes. Concernant le secteur secondaire,
sa croissance en 2019 (5,6%) serait principalement impulsée par le dynamisme des BTP en lien avec
l’intensification de grands travaux d’infrastructures de transport. Quant au secteur tertiaire, son
accélération serait soutenue par la bonne orientation de l’activité des services marchands (+6,4%
contre 5,2% en 2018). Les services non marchands enregistreraient une croissance de la valeur
ajoutée de 7,4% contre 9,4% en 2018.
49. S’agissant de l’inflation en moyenne annuelle en 2019, les tarifs promotionnels au niveau de
la communication et les bons résultats de la campagne agricole 2018-2019, conjugués à la poursuite
des mesures gouvernementales de lutte contre la vie chère permettraient de la contenir dans la
norme communautaire de 3,0% au maximum. En effet, l’inflation ressortirait négative à fin décembre
2019.
50. L'activité économique en 2020 ressortirait résiliente avec une croissance qui atteindrait 6%,
en lien avec notamment une normalisation de la production cotonnière dans un contexte sécuritaire
maitrisée. S'agissant de l'inflation, elle devrait demeurer négative et respecter la norme
communautaire de 3% au maximum en 2020, sous l’hypothèse d’une bonne pluviosité et la
poursuite des actions de maitrise des prix des produits de grande consommation.
51. Les échanges extérieurs seraient marqués en 2019 par une baisse des exportations en terme
réel ; en lien avec le repli des expéditions de coton fibre à la suite de la diminution de la production
de coton fibre au cours de la campagne agricole 2018/2019. Les importations, quant à elles,
devraient croître, dégradant ainsi le déficit commercial qui passerait d'un excédent en 2018 à un
déficit en 2019. Parallèlement, il est prévu une amélioration des entrées nettes de capitaux et des
flux nets financiers avec le reste du monde. Dans l’ensemble, les transactions avec le reste du monde
se traduiraient par une accentuation du déficit des transactions courantes et par un excédent du
solde global de la balance des paiements en 2019.
52. Pour l'année 2019, les transactions courantes avec le reste du monde se solderaient par une
accentuation du déficit de 168,2 milliards FCFA. En pourcentage du PIB, le déficit du compte courant
serait de 6,3% en 2019 contre 4,7% en 2018, soit une dégradation de 1,6 point de pourcentage sur
un an. Hors dons, le déficit courant passerait de 8,8% en 2018 à 10,3% en 2019(hors dons public,
7,4% en 2019 contre 5,9% en 2018).
B. Politique budgétaire
54. Au regard des performances enregistrées dans le recouvrement des recettes propres au
premier semestre 2019, les objectifs assignés aux régies ont été revus à la hausse (DGI : +10
milliards FCFA ; DGD : +5 milliards FCFA et DGTCP : +125,5 milliards FCFA). En particulier, le montant
additif de la DGTCP résulte du recouvrement des recettes exceptionnelles provenant des licences de
téléphonie mobile (120 milliards FCFA) et de recettes en atténuation des dépenses (5,5 milliards
FCFA). Ainsi, les prévisions révisées sont de l’ordre de 869,05 milliards FCFA pour la DGI, de 664,95
milliards FCFA pour la DGD et de 303,5 milliards FCFA pour la DGTCP.
55. Pour atteindre ces objectifs à fin décembre 2019, les régies envisagent de mettre en œuvre
les mesures et actions ci-dessous.
Pour la DGI :
• les contrôles ponctuels TVA ciblés sur les contribuables assujettis contribuant faiblement grâce
aux recoupements d’informations (statistiques douanières, marchés publics, dossiers de
remboursements TVA, enquêtes) ;
• les contrôles sur pièces ciblés dans les grandes et moyennes entreprises ;
• les contrôles de toutes les compagnies de transport aérien pour une application effective du
rehaussement du tarif des prélèvements sur les billets d’avion ;
• les contrôles et le reclassement des contribuables sur la base des données du recensement des
contribuables à Ouaga et Bobo;
Pour la DGD :
• l’extension du nombre de produits soumis au contrôle de la valeur d’ici à fin décembre 2019 de
22 à 32 et le suivi de ces produits ciblés par l’Equipe de contrôle de la valeur ;
• le renforcement des compétences des vérificateurs et des agents pour une meilleure évaluation
des marchandises selon la valeur OMC dans le cadre de la sortie du Programme de Vérification
des Importations (PVI).
• la sécurisation du transit par le suivi permanent des marchandises en transit par le système de
géolocalisation des camions ;
• l’intensification des contrôles après dédouanement, des contrôles d’apurement des manifestes
et un contrôle des acheminements sur site en suite des protocoles d’Accord.
56. La mise en œuvre de toutes ces mesures permettra la réalisation de la projection des
recettes et dons en 2019 estimée à 2098,8 milliards FCFA contre une réalisation de 1 745,9 milliards
FCFA en 2018, soit une progression de 20,2%. Le taux de pression fiscale est ainsi attendu à près de
18%.
57. Dans l’optique de poursuivre l’amélioration de la gestion des finances publiques, des efforts
ont été fait pour accélérer la liquidation à temps des remboursements de crédit de TVA. Dans ce
cadre, un Compte d’Affectation Spéciale (CAS) a été créé en [juin 2019] et a été alimenté à hauteur
de 45 milliards de FCFA en 2019. Cela réduirait les recettes nettes de l’année à hauteur de même
montant.
58. En ce qui concerne les dons, ils sont attendus à 270,4 milliards FCFA à fin décembre 2019
pour une prévision initiale de 257,6 milliards FCFA. Cette révision fait suite à celles opérées au
niveau des dons programmes (+6,6 milliards FCFA) et des dons projets (6,2 milliards FCFA).
59. Les prévisions d'exécution de dépenses totales et prêts nets sont révisées à la hausse pour
atteindre 2357,7 milliards FCFA à fin décembre 2019 contre une réalisation de 2 127,6 milliards FCFA
en 2018, soit +10,8% principalement imputable aux dépenses de personnel qui représenteraient
9,9% du PIB contre 9,0% en 2018. Au regard de la situation sécuritaire, les dotations allouées au
secteur sécurité et défense en 2019 ont augmenté de près de 33,93% par à rapport à 2018. Cette
augmentation substantielle s’explique par la prise en compte des actions prévues dans la loi de
programmation militaire 2018-2022. Les dépenses d'investissements sur ressources propres se
situeront à 5,2% du PIB. Les dépenses totales et prêts nets, en part du PIB, se situeraient à 27,7%, en
hausse de 0,6 point de pourcentage par rapport à 2018.
60. Le déficit global en 2019 serait de 3,0% du PIB en fléchissement de 1,9 point par rapport à
son niveau de 2018. Il sera financé par le recours aux appuis budgétaires, aux tirages sur les
ressources FMI et à des émissions de titres sur les marchés financier et monétaire.
61. Le projet de loi de finances 2020 soumis à l'assemblée nationale est dans l’ensemble
cohérent au programme appuyé par la FEC, notamment le niveau de déficit global rapporté au PIB
nominal de 3% maximum.
62. Les orientations qui ont prévalu à son élaboration s’inscrivent dans une logique de
consolidation des objectifs du budget 2019 à travers la finalisation de la mise en œuvre des grands
chantiers du Programme présidentiel et du PNDES. Les priorités du budget 2020 visent donc à
consolider les acquis engrangés depuis 2016 et à permettre le parachèvement des chantiers en
cours dans les secteurs sociaux et les autres secteurs de relance de l’économie nationale pour une
meilleure atteinte des objectifs à l’échéance. A ce titre, les priorités du budget 2020 s’inscrivent dans
la dynamique de l’augmentation du taux de croissance et, partant, des potentialités financières de
l’Etat, par des investissements publics appropriés et des actions de soutien à l’investissement privé,
dans un cadre macroéconomique et financier soutenable. Ainsi, ces orientations et choix
stratégiques reposent sur les défis liés au contexte économique, sécuritaire et social actuel. En
termes de grandes masses, Le projet de budget de l’Etat, exercice 2020 se chiffre à 2 217,28 milliards
FCFA en recettes et à 2 502,42 milliards FCFA en dépenses dégageant ainsi un solde budgétaire
global de -285,14 milliards FCFA correspondant à -3% du PIB nominal.
64. La mise en œuvre des nouvelles mesures de la loi de finances 2020 et des autres mesures de
recouvrement permettraient d'atteindre le niveau projeté pour 2020. Ce sont :
• l’augmentation du taux de la taxe sur les tabacs, cigares, cigarettes et cigarillos de 45% à 50% en
conformité avec la directive UEMOA n°01/2017/CM/UEMOA du 22 décembre 2017 qui prévoit à
son article 6 un taux minimum de 50% ;
• le télépaiement par procédé électronique sera obligatoire pour les contribuables relevant de la
DGE ;
• le renforcement des actions de lutte contre la fraude, le faux et la corruption à travers la mise en
œuvre de l’analyse risque dans la programmation en matière de contrôle fiscal ;
• la poursuite de la création des antennes fiscales dans les communes à forte potentialité fiscale ;
• la poursuite de l’optimisation des logiciels métiers de la DGI (SINTAX, IFU, etc.) ainsi que de
l’interfaçage avec les bases de données des administrations partenaires ;
• la lutte contre la falsification des documents du commerce extérieur pour améliorer les
opérations de redressement des valeurs à travers l’interfaçage entre SYLVIE et SYDONIA ;
• la création des bureaux spécialisés de Bobo Gare, Bobo Hydrocarbures et Bobo Route pour
accroitre les recouvrements des recettes du fait de la spécialisation ;
• l’implémentation d’un module de gestion des exonérations afin de réduire le délai de traitement
des dossiers, de lutter contre la fraude et d’obtenir des statistiques en temps réel sur les
manques à gagner ;
• l’ouverture de SYDONIA WORLD sur internet pour permettre aux commissionnaires en douane
agrée de saisir et de transmettre leurs déclarations en tout lieu et à tout moment ;
65. En matière de dépenses, les efforts de rationalisation des dépenses courantes et la réduction
du train de vie de l’Etat devraient se poursuivre afin de dégager des ressources pour financer les
projets structurants. En matière de réduction du train de vie de l’Etat, les mesures à mettre en
œuvre portent sur :
• la poursuite de la rationalisation des missions (tant à l’intérieur qu’à l’extérieur) afin de réduire
leur poids dans les dépenses publiques ;
• la mise en place d’un mécanisme de suivi et de contrôle, au niveau régional, des réalisations
physiques sur le budget de l’Etat ainsi que l’application effective des politiques de subventions
et de gratuité au profit des populations ;
66. Dans le sens du renforcement de l’efficacité de la gestion budgétaire, des actions seront
menées et/ou poursuivies. Il s’agit notamment :
• de la rationalisation des charges des missions diplomatiques et postes consulaires pour plus
d’efficacité.
67. Tout en demeurant engagé à réaliser ses objectifs budgétaires pour 2020, le gouvernement
prendra des mesures de contingence, au cas où les recettes ne seraient pas à la hauteur attendue.
En particulier, le gouvernement contiendra davantage ses dépenses non-prioritaires en
investissement et en biens et services, pour compenser tout manque à gagner.
68. La stratégie de gestion de la dette du Burkina Faso a pour objectif principal de pourvoir aux
besoins de financement de l’Etat et de ses obligations de paiement au moindre coût possible tout
en maintenant les risques à un niveau satisfaisant en réalisant les autres objectifs tels que le
développement du marché financier sous régional. Il ressort de la mise en œuvre de stratégie
d’endettement pour l’année 2019 (recours de l’endettement intérieur pour pallier l’insuffisance des
ressources concessionnelles extérieures, les instruments de dette intérieure à longue maturité étant
privilégiés) que le risque de surendettement a demeuré à un niveau modéré.
69. Les tirages au 30 juin 2019, au titre de la dette intérieure se sont établis à 389,32 milliards
FCFA dont 223,02 milliards FCFA de Bons Assimilables du Trésor (BAT) et 166,30 milliards FCFA de
Obligations Assimilables du Trésor (OAT). Au niveau de la dette extérieure, un montant de 69,29
milliards FCFA a été mobilisé à la même date.
70. Au 30 juin 2019, l’encours de la dette publique se chiffrait à 3 559,08 milliards FCFA. Il
comprend 1 607,99 milliards FCFA de dette intérieure et de 1 951,08 milliards FCFA de dette
extérieure, soit respectivement 45% et 55%.
71. L’encours de la dette publique projeté à fin 2019 est de 3 738,69 milliards FCFA. Il est
composé de 1 863,76 milliards FCFA de dette intérieure et de 1 874,93 milliards FCFA de dette
extérieure, soit respectivement 49,85% et 50,15%. L’encours de la dette rapporté au PIB nominal au
31 décembre 2019 serait de 43,7% contre 42,9% à la même date en 2018.
72. Le montant du plafond pour la dette extérieure contractée ou garantie par l’État en 2019 est
de 370 milliards FCFA en valeur actuelle. Pour 2019, l’Etat aura recours aux émissions de titres
publics sur le marché financier régional ainsi qu’à une combinaison d’emprunts concessionnels et
non concessionnels. En outre, le Gouvernement reste déterminé à atteindre les objectifs fixés dans le
programme pour le déficit budgétaire de 3% du PIB en 2019.
73. En matière de renforcement des capacités de gestion de la dette, des réflexions et actions
sont entreprises dans la perspective d’aligner le cadre institutionnel de gestion de la dette aux
bonnes pratiques et aux standards internationaux en la matière en s’inspirant notamment des
recommandations des missions d’assistance technique des institutions spécialisées. Dans ce sens,
une mission du Ministère de l’Economie, des Finances et du Développement s’est rendue à Dakar
(Sénégal) du 19 au 23 aout 2019 pour s’imprégner des processus, du cadre institutionnel et du
système d’information mis en place par la République du Sénégal en matière de gestion de la dette
publique pour améliorer et consolider la notation financière de sa dette souveraine par les agences
de notation. Par ailleurs, des actions sont en cours pour l’amélioration de la conception et la
publication du bulletin statistique de la dette.
75. Le Burkina Faso a procédé aux évaluations suivant les méthodologies de l'instrument
d'Evaluation de la Performance en matière de Gestion de la Dette (DeMPA), de l'évaluation de la
gestion des investissements publics (PIMA), de l’évaluation du programme dépenses publiques et
responsabilité financière (PEFA) et de l'outil diagnostic d'évaluation de l'administration fiscale
(TADAT) entre 2008 et 2018 en vue d’améliorer la Gestion des finances publiques (GFP). Sur la base
des insuffisances relevées et recommandations faites par ces évaluations, des plans d’actions de
réformes ont été élaborés dans les domaines concernés. Toutefois, la pluralité de ces plans d’actions
ne permettant pas une vue d’ensemble desdites réformes, un plan d’actions intégré des réformes de
finances publiques a été élaboré en vue de disposer d’un document fédérateur de l’ensemble des
réformes liées auxdites évaluations. Un dispositif de suivi de la mise en œuvre de ce plan d'actions
intégré a été mis en place par arrêté du Ministre en charge de l'économie.
76. En ce qui concerne la mise en œuvre d’un compte unique de trésor, un décret portant
création du compte unique du Trésor a été adopté et devrait être suivi par un arrêté ministériel
décrivant les modalités d’organisation et de fonctionnement du CUT devrait être adopté avant la fin
2019. Nous entendons adopter une feuille de route et un chronogramme détaillé actualisé pour
assurer le meilleur suivi de la mise en œuvre du CUT (Repère). Le suivi de la feuille de route sera
intégré aux activités du Comité de trésorerie et du Comité de suivi de l’exécution budgétaire et de la
trésorerie. Au titre de la réforme comptable, deux importants chantiers sont en cours à la DGTCP : (i)
la création du réseau des comptables au sein des administrations des Douanes, des Impôts et du
Trésor ; et (ii) la mise en œuvre de la comptabilité en droit constaté et patrimoniale ;
77. En ce qui concerne la création des réseaux des comptable, le décret créant les réseaux a été
adopté, cependant quelques préalables sont en cours et sont relatifs à la relecture des
organigrammes (décret portant organisation du MINEFID et arrêté organisant les régies (DGD, DGI,
DGTCP), à l’allocation et à la formation des ressources humaines, à la mise à jour des procédures et
à l’adaptation des du système d’information.
79. Dans l’optique d’assurer la mise en œuvre de ces réformes de façon ordonnée, un comité de
pilotage a été mis en place et fonctionne régulièrement. Nous entendons poursuivre l’animation de
la réforme comptable au sein dudit Comité.
• la mise en place des outils de programmation initiale de la dépense ainsi que de pilotage de la
performance.
81. Le Gouvernement prévoit des mesures visant à donner une bonne trajectoire à la masse
salariale en vue de la contenir dans des proportions soutenables. Ces mesures consistent à :
• disposer des outils capables d’estimer en temps réel le niveau exact de la masse salariale ;
• assurer un contrôle des effectifs réels en adéquation avec les paiements effectués ;
• renforcer les capacités des acteurs de la chaine de traitement des dépenses de personnel en vue
de réduire les marges d’erreurs sujet de trop perçus qui alourdissent le poids de la masse
salariale ;
• déconcentrer le traitement des CCP et ORI à travers l’implication des Directions Régionales du
Budget dans le circuit de traitement afin que les trop perçus au cours d’un exercice budgétaire
source de perte d’économie pour l’Etat puissent être recouvrés ;
82. En outre, le Gouvernement a élaboré une feuille de route pour encadrer le processus de
remise à plat du système de rémunération des agents de la Fonction publique. Il s'attèle à la
finalisation et la mise en œuvre des actions qui y sont consignées. La mise en œuvre de certaines
actions est attendue d’ici la fin décembre 2019 et comprend notamment : (i) rencontre du comité de
suivi de la mise en œuvre des conclusions de la conférence sur la masse salariale de 2018, (ii)
poursuite de la mise en œuvre des mesures de réduction du train de vie de l’Etat, et (iii) reprise des
travaux de l’équipe technique autour des choix financiers, et de la loi organique portant principes
généraux de la fonction publique.
83. L’application toujours partielle du mécanisme d’ajustement des prix à la pompe constitue
une précaution utile pour protéger les populations vulnérables des poussées inflationnistes des prix
à la consommation. En effet, la hausse des prix à la pompe induit une élasticité à la hausse des prix à
la consommation contre, une certaine rigidité de ces prix en cas de baisse des prix des
hydrocarbures.
84. Conscient de cette situation, le gouvernement poursuivra prudemment ses efforts pour
améliorer l’opérationnalisation du mécanisme d’ajustement des prix à la pompe adopté en
novembre 2018 et réduire considérablement le poids des subventions aux hydrocarbures sur le
budget de l’Etat. C’est dans cet objectif qu’un réajustement des prix des hydrocarbures à la pompe a
été opéré le 21 octobre 2019 à hauteur de +13 FCFA pour le Super, et +9 FCFA pour le gasoil. Afin
de veiller à la non-accumulation d’arriérés de subvention et au renforcement de la transparence
budgétaire, des allocations annuelles seront régulièrement prévues dans le budget de l’Etat pour
couvrir toutes les moins-values relatives aux subventions à la consommation des hydrocarbures.
Prenant en compte le contexte actuel miné par des revendications sociales, les efforts vont se
poursuivre dans le sens du renforcement des actions de communication sur les coûts des
subventions octroyés aux consommateurs et leur distribution inéquitable.
85. Les études spécifiques en cours, notamment sur (i) les effets des variations des prix à la
pompe sur les prix des produits à la consommation, (ii) les postes de charge de la structure des prix
et (iii) la subvention du Gaz Butane au Burkina Faso, seront finalisées d’ici à la fin juin 2020 et
devraient faciliter les concertations avec les acteurs clés sur la nécessité des reformes. Par ailleurs,
pour la structure chargée de suivre et de proposer les réajustements des prix à la pompe, une
réflexion est déjà en cours pour lui consacrer une certaine autonomie de décision pour les variations
de prix à l’intérieur d’un intervalle prédéfini.
87. Dans le secteur du coton, la mise en œuvre des recommandations de l’atelier national de
relance de la production cotonnière notamment dans le domaine de l’assainissement des
groupements de producteurs, l’implication de la recherche à un plus haut niveau dans la recherche
& développement, le suivi rapproché des producteurs de coton, ainsi que la mise à disposition aux
producteurs des intrants de qualité et l’apurement des impayés internes et externes des producteurs
devra accroitre la production, productivité et la qualité du coton. De plus, la mise en place d’un
Comité de Haut Niveau co-présidés par les Ministres en charge du Commerce, de l’Agriculture et
des Finances pour le suivi des mesures de relance durable de la production cotonnière, permettra
d’accroitre la production du coton et surtout les rendements.
89. Par ailleurs, pour assurer le développement d’un secteur agro-sylvo-pastoral, faunique et
halieutique productif et résilient, davantage orienté vers le marché, le Gouvernement a entrepris de
grandes actions portant entre autres sur (i) la mise en échelle des mécanismes innovants pour
améliorer la délivrance du conseil agricole ; (ii) la mise en place d’un nouveau mécanisme de
subvention des intrants ; (iii) la création d’un incubateur innovant d'entrepreneurs agricoles au
niveau de certains Centres de Promotion Rurale (CPR) et du Centre Agricole Polyvalent (CAP-
Matroukou) ; (iv) l’accélération du processus de mécanisation agricole par la mise à disposition à
prix subventionnés d’équipements agricoles ainsi que la réalisation d’une unité de montage de
tracteurs et de motoculteurs ; (v) la promotion et le développement de mécanismes innovants
d’accès aux crédits agricoles tels que l’assurance agricole, l’entreposage agricole et le warrantage ;
(vi) la poursuite de la mise en conformité des coopératives agricoles à l’acte uniforme OHADA ; (vii)
la déconcentration de la banque agricole du Faso pour une meilleure proximité de ses services avec
les producteurs ; (viii) aussi, des actions sont entreprises en vue d’améliorer le climat des affaires
dans le secteur agricole et la signature de convention d’assistance technique avec la Chine pour la
réalisation des grands aménagements hydro-agricoles et l’appui conseil agricole ; (ix) dans le cadre
de l’Agropole du Sourou, la poursuite de la mise en œuvre des projets d’aménagements hydro-
agricoles ; (x) la poursuite des travaux de réalisation du barrage de Sanghin dans le cadre du Projet
PVEN avec l'AGETER ; (xi) la mise en place d’unités de transformation des produits agricoles dans les
zones à forte production ; (xii) la mise en place d’infrastructures agricoles post récoltes (conserveries,
comptoirs, magasins) ; (xiii) la mise en place d’un fonds de développement agricole dont il ne reste
que l’adoption en conseil des ministres du décret portant création du fonds ; (xiv) la mise en place
d’une unité de production d'engrais minéraux à base de phosphate naturel; (xv) la création d’un
centre de formation agricole dans chacune des régions du Centre, du Plateau central, du Nord, du
Centre-Est et des Cascades; (xvi) la mise en place de l’Agence Nationale des Terres Rurales (ANTR)
dont les documents préparatifs ont été élaborés et le processus suit son cours. Par ailleurs, la
promotion de l’agriculture contractuelle est en cours à travers des projets tels que le projet de
développement de la valeur ajoutée des filières agricoles sur financement UE (VAFA) et le
Programme agriculture contractuelle et transition écologique sur financement AFD et DANIDA
(PACTE) A terme, il est envisagé la mise en place d’un observatoire de l’agriculture contractuelle et
d’un fonds de développement de l’agriculture contractuelle. En matière de sécurisation foncière en
milieu rural, 209 communes sur les 351 communes rurales soit environ 60% disposeront de services
fonciers ruraux pour la délivrance des actes de possession foncière en milieu rural à l’horizon 2020.
Toute chose qui sécurise l’investissement et la promotion d’une agriculture durable.
F. Inclusion financière
91. Pour améliorer l’accès au crédit, la loi n°013-2016/AN du 03 mai 2016 portant
réglementation des Bureaux d’Informations sur le Crédit (BIC) a connu une modification en son
article 53 le 14 mai 2019. Cette modification par la loi n°024-2019/AN dispense de l’obligation de
recueil de consentement préalable sur les crédits mis en place avant le 25 mai 2016.
92. Dans ce contexte, et en concertation avec les acteurs clés du secteur ainsi que les
partenaires techniques et financiers, le gouvernement entreprendra les actions suivantes au cours de
2020 : la dynamisation du Cadre National de Concertation des Acteurs de l’Inclusion Financière
(CNC-AIF), l’opérationnalisation du dispositif de suivi-évaluation, l’élaboration et la mise en œuvre
du plan de communication de la stratégie, l’élaboration et la mise en œuvre du Programme national
d’éducation financière, la mise en œuvre du plan d’action annuel 2020 dont les principales actions
sont : la sensibilisation et le renforcement des capacités des SFD sur de nouveaux produits de
crédits, la mise en œuvre du Fonds National de la Finance Inclusive (FONAFI) et le Projet de
Promotion de la Finance Inclusive.
93. La Politique nationale de protection sociale (PNPS) vise à fournir un système cohérent,
efficace et pérenne de protection sociale aux populations pauvres et vulnérables. Sa mise en œuvre
a permis d’engranger des acquis majeurs dans le cadre de la mise en place d’un système de
protection sociale des personnes pauvres et vulnérables au Burkina Faso dont les principaux sont
indiqués ci-après.
• La mise en place du dispositif institutionnel de suivi évaluation de la PNPS, qui permet une large
participation et un partenariat dynamique entre tous acteurs à travers un organe d’orientation et
de décision, présidé par le Premier ministre et des organes de coordination, tous fonctionnels
(Décret n° 2013-492/PRES/PM/MASSN/MFPTSS/MEF du 20 juin 2013). Les sessions des
différents organes sont tenues régulièrement.
• Au 30 juin 2019, la mise en œuvre du programme national de réponse aux besoins des
personnes vulnérables a permis de soutenir les 5.727 ménages vulnérables (48.067 personnes)
par des transferts en nature (vivres : 1.074,7 tonnes ; semences améliorées : 51,045 tonnes) et
3.055 enfants issus de ces ménages vulnérables, par la prise en charge des dépenses liées à leur
scolarisation.
communes pour soutenir les actions de protection sociale ; (iv) le renforcement de la synergie
d’actions et la collaboration ; (v) la poursuite du renforcement des capacités des acteurs du
domaine ; (vi) la mise en place du fonds national de protection sociale ; (vii) la poursuite de la mise
en œuvre du programme national de réponse aux besoins des personnes vulnérables.
H. Réduction de la pauvreté
97. La population vulnérable a aussi bénéficié d’un appui pour la production agricole dans les
zones déficitaires. En effet, au cours du premier semestre, 93 sites ont été appuyés pour la
production maraîchère, 1765 producteurs ont été formés sur la confection des fosses fumières, 1320
producteurs vulnérables ont été formés sur les techniques de productions maraîchères, 346,33
tonnes d'engrais distribuée à prix subventionné au profit des personnes vulnérables en appui à la
production agricole, 27,65 tonnes d'engrais distribuée gratuitement au profit des personnes
vulnérables en appui à la production agricole et 106,31 tonnes de semences de variétés améliorées
ont été mise à la disposition des ménages vulnérables.
98. Concernant le soutien à la mise en œuvre des activités à Haute intensité de main-d’œuvre
(HIMO) au profit des populations vulnérables, au 30 juin 2019, 925,93 tonnes de vivres ont été
distribués gratuitement et 62 902 personnes vulnérables ont bénéficié de cash for work.
99. Dans le cadre des activités de cash transfert au profit des ménages vulnérables par le Projet
filets sociaux ‘‘Burkin-Naong-Sa Ya, Au 30 juin 2019, 81 857 bénéficiaires du Projet filets sociaux
‘‘Burkin-Naong-Saya" des régions de l’Est, du Centre-Est, du Centre-Ouest et du Nord ont bénéficié
d'un appui du projet en termes de cash transfert pour un montant de 13 628 580 000 F CFA. Ces
ressources leur ont permis de satisfaire leurs besoins sociaux de base (alimentation, soins de santé,
éducation, etc.). Une fois ces besoins primaires satisfaits au niveau des familles, certaines
bénéficiaires ont entrepris des AGR avec une partie des cash qu'elles ont pu épargner."
100. En outre, 193 399 personnes (soit 50180 hommes et 14 3219 femmes) victimes de
catastrophes et crises humanitaires sur 40 000 prévues ont bénéficié d’une assistance au 30 juin
2019. Les conflits inter- communautaires et les attaques terroristes sont les facteurs explicatifs de ce
fort taux d’exécution physique.
101. Il est à noter également l’appui aux brigades vertes qui a consisté au recrutement
complémentaire de femmes issues des couches vulnérables ou défavorisées ayant plus de 40 ans.
Aussi, 3 000 femmes ont bénéficié du relèvement de leur pécule de 12 000 à 37 000 FCFA/mois
correspondant au montant payé pour les travaux HIMO. L’alphabétisation des bénéficiaires des
travaux HIMO et des brigades vertes avec l’ouverture de centres d’alphabétisation sur l’ensemble du
territoire et avec une majorité de femmes apprenants. En outre, pour la collecte et le traitement des
déchets plastiques : la mesure porte sur le lancement d’un projet national de traitement et de
valorisation des déchets plastiques. Le projet va consister à construire, en rapport avec les
communes, treize 13 centres de collecte et de valorisation des déchets plastiques et les équiper.
Outre la distribution de revenus à travers la collecte des déchets, le projet va permettre de créer
environ 10 000 emplois.
102. Les travaux de révision des comptes nationaux avec pour nouvelle année de base 2015 ont
été entièrement achevés. Les résultats ont été publiés en décembre 2018 sur le site web de l’INSD.
Des travaux de rétropolation ont été réalisés sur la série des comptes nationaux de 1999 à 2014. A
l’issue de ces travaux, les séries révisées ont été validées par les principaux utilisateurs et l’on
dispose d’une nouvelle série des comptes nationaux de 1999 à 2017 conformes au SCN 2008. Cette
série a été également mise à la disposition des utilisateurs sur le site web de l’INSD (www.insd.bf) le
28 septembre 2019. La série révisée du PIB sera intégrée au cadre macroéconomique du programme
à partir de la quatrième revue du programme.
103. Dans le processus d’amélioration des prévisions macroéconomiques, il est engagé des
séances de travail permanent de l’équipe technique de modélisation et de prévision, en vue
d’assurer la mise à jour de l’IAP à l’horizon de la fin de l’année 2019, conformément au plan
d’actions élaboré à cet effet. En outre, un atelier technique restreint de mise à jour de l’IAP a été
organisé au cours du mois de septembre avec la participation des représentants des structures
membres du comité technique restreint notamment la BCEAO, de l’INSD, de la DDP et de la DSOFE.
A l’issue de cet atelier, les nomenclatures et les tableaux de l’IAP relatifs à la balance des paiements,
aux statistiques monétaires, aux TOFE et à la dette ont été arrêtés et sont conformes aux normes en
vigueur (MSFP 2014, 6ème révision du manuel de BDP, MSMF 2000, Dette). Quant au Tableau
Ressource Emploi (TRE) de l’IAP, la mise à jour est effective en grande partie à partir du TRE 2015
(nouvelle année de base). En perspective pour le reste de l’année, il s’agira d’assurer le bouclage de
l’ensemble et la cohérence d’ensemble du module en exploratoire. Les modes de calcul seront
également testés et par la suite, les TRE 2016, 2017, 2018 selon le format de l’IAP devront être
préparés et intégrés. Par ailleurs, un atelier technique de suivi et d'évaluation des travaux de mise à
jour de l’IAP par les experts, notamment d’AFRITAC et de la GIZ, est programmé pour se tenue en
octobre 2019.
J. La gouvernance
104. L’ASCE LC reste engagé dans la lutte contre la corruption. En effet, dans ce cadre, elle a
réalisé des activités tels que (i) l’audit de la gestion financière et comptable exercice 2018 de la
Présidence du Faso, du Premier ministère et des ministères; (ii) la campagne de vulgarisation de la
loi n0004-2015/CNT du 03 mars 2015portant prévention et répression de la corruption au Burkina
Faso à travers les missions d'information et de sensibilisation des populations des communes rurales
de 12/13 régions sur la corruption; (iii) des conférences éducatives au profit des élèves des
établissements de l'enseignement secondaire des communes visitées; (iv) la poursuite des
déclarations d'intérêt et de patrimoine. En outre elle a procédé à l'ouverture de deux enquêtes pour
blanchiment de capitaux suite à des informations reçues de la CENTIF ; à l'ouverture de deux
enquêtes relatives à des cas de délits d'apparence mettant en cause des personnes politiquement
exposées; et à la poursuite des investigations sur les biens mal acquis par des personnes politiques
exposées.
K. Suivi du programme
106. Le gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires pour atteindre les objectifs et les
critères, tels que présentés dans les tableaux 1 et 3 du présent mémorandum. Le suivi du
programme sera effectué à travers des revues semi-annuelles sur la base de critère de performance
quantitatifs établis jusqu’en juin 2020 et de repères indicatifs jusqu’en décembre 2020
conformément au tableau 3, et de repères structurels décrits au tableau 4. Le programme sera
examiné conformément au protocole d’accord technique, qui définit les critères de performance
quantitatifs et les exigences en matière de communication des données aux services du FMI. Les
quatrième et cinquième revues du programme devraient s’achever à partir du 15 juin 2020 et du
15 décembre 2020, respectivement.
Objectifs indicatifs
Plafond du accumulation d'arriérés intérieurs 8/ 0 0 0 0 0 Observé 0 0 0
Plafond du déficit budgétaire global, dons compris 2/ 3/ 0 19 130 179 124 Observé 196 216 258
Plancher des recettes de l'État 2/ 376 408 798 798 930 Observé 1262 1361 1697
Plancher des dépenses sociales courantes en faveur de la réduction de la pauvreté 2/ 48 73 95 95 183 Observé 143 293 190
Plafond du stock des demandes des remboursements de la TVA certifié et non payées de plus de 30
45 44 40 40 33 Observé 40 38 40
jours 2/
Plafond du montant de valeur nominale des PPP contractés 2/ 200 0 200 200 141 Observé 200 141 200
Recruter un auditeur externe indépendant pour procéder à l'audit Réduire les risques budgétaires Juillet 2019
des opérations financières et des pratiques comptables de la et les coûts budgétaires liés aux (reprogrammé
Réalisé
SONABHY subventions des carburants d’avril 2018)
Septembre 2019
Achever la révision des statistiques de comptabilité nationale Accroître l'exactitude des
(reprogrammé de Réalisé
avec la nouvelle année de base et publier les séries révisées. statistiques nationales.
Décembre 2018)
Septembre 2019 Non Réalisé
Rendre opérationnel le dispositif de fonctionnement du compte Améliorer la gestion de la
(reprogrammé
unique du trésor (CUT). trésorerie
Décembre 2018)
Réaliser une étude sur le système de taxation des petites et Renforcer l’administration Réalisé
Septembre 2019
microentreprises fiscale
Réduire le nombre des nouveaux agents de la fonction publique Réalisé
Maîtriser davantage la masse
en 2019 par rapport à la projection initiale de 10 615 Septembre 2019
salariale
recrutements
Budgétiser et comptabiliser dans les comptes budgétaires Réalisé
Améliorer la transparence Septembre 2019
appropriés les recettes et les versements au titre des fonds
budgétaire
communs (pour prime de motivation) dans le budget 2020.
Soumettre à l’assemblée nationale un projet de budget pour Réalisé
Contenir la masse salariale du
2020 pleinement alignée au cadre du programme soutenu par la Septembre 2019
secteur public
FEC en matière de masse salariale
Harmoniser la fiscalité sur le tabac en rapport avec la nouvelle Réalisé
Accroître les recettes Novembre 2019
directive de l’UEMOA en portant le taux à 50% minimum
Atténuer les risques Réalisé
Inclure les PPP dans le programme d'investissement publics Décembre 2019
budgétaires
Tableau 3. Burkina Faso: Critères de réalisation quantitatifs et objectifs indicatifs pour l'accord au titre de la FEC, 2019-20
(milliards FCFA)
2020
Mars 1/ Juin 1/ Sept. 1/ Dec. 1/
Prog.
Critères de réalisation quantitatifs
Plafond du financement intérieur net de l’État 2/ 3/ 4/ 5/ 60 67 125 201
Plafond du montant de la dette extérieure contractée ou garantie par l'État (VA) 2/ 6/ 7/ 410 410 410 410
Plafond du accumulation d'arriérés extérieurs 8/ 0 0 0 0
Plafond du montant garanti par l’État des prêts intérieurs aux fournisseurs et contracteur 8/ 0 0 0 0
Plafond du montant garanti par l’État sur le préfinancement bancaire pour l'investissement public 8/ 0 0 0 0
Objectifs indicatifs
Plafond du accumulation d'arriérés intérieurs 8/ 0 0 0 0
Plafond du déficit budgétaire global, dons compris 2/ 3/ 0 141 176 278
Plancher des recettes de l'État 2/ 418 888 1332 1775
Plancher des dépenses sociales courantes en faveur de la réduction de la pauvreté 2/ 52 103 154 205
Plafond du stock des demandes des remboursements de la TVA certifié et non payées de plus de 30
40 40 40 40
jours 2/
Plafond du montant de valeur nominale des PPP contractés 2/ 200 200 200 200
Adopter une feuille de route, avec un chronogramme détaillé pour la Décembre 2019
mise en œuvre du CUT Améliorer la gestion de liquidité
1. Ce protocole d’accord technique (PAT) définit les critères de réalisation quantitatifs, les
objectifs indicatifs et les repères structurels qui seront utilisés pour évaluer la performance dans le
cadre du programme appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC). Il établit le cadre et les délais de
communication des données qui permettront aux services du FMI d’évaluer l’application du
programme.
CONDITIONNALITÉ
2. Les critères de réalisation quantitatifs et les objectifs indicatifs sont établis dans le tableau 1
et 3 du MPEF. Les repères structurels définis dans le programme sont détaillés dans les tableaux 2 et
4 du MPEF.
DÉFINITIONS
3. État. Sauf indication contraire, on entend par «État» l’administration centrale du Burkina
Faso; sont exclues les collectivités locales, la banque centrale ou toute autre entité publique ou
appartenant à l’État dont le statut juridique est autonome et qui n’est pas incluse dans le tableau
des opérations financières de l’État (TOFE).
4. Définition de la dette. La définition de la dette est spécifiée au point 8 de la décision du
Conseil d’administration du FMI no 15688-(14/107), telle que publiée sur le site internet du FMI. La
«dette» s’entend comme toute obligation directe, donc non conditionnelle, résultant d’un accord
contractuel prévoyant la mise à disposition de valeurs sous forme d’actifs (y compris monétaires) ou
de services, et par lequel le débiteur s’engage à effectuer un ou plusieurs paiements sous forme
d’actifs (y compris monétaires) ou de services, selon un échéancier déterminé; ces paiements
libéreront le débiteur des engagements contractés en termes de principal et/ou d’intérêts. La dette
peut prendre plusieurs formes, dont notamment :
(i) des prêts, c’est-à-dire des avances d’argent effectuées au profit du débiteur par le
créancier sur la base d’un engagement du débiteur de rembourser ces fonds dans le futur
(notamment dépôts, bons (y compris les bons du Trésor), titres obligataires, prêts
commerciaux, crédits-acheteurs) et d’échanges temporaires d’actifs, équivalents à des
prêts totalement sécurisés, au titre desquels le débiteur doit rembourser les fonds prêtés,
et généralement payer un intérêt, en rachetant les actifs donnés en garantie au vendeur
dans le futur (par exemple, accords de rachats ou accords officiels d’échange);
(ii) des crédits fournisseurs, c’est-à-dire des contrats par lesquels le fournisseur accorde au
client un paiement différé jusqu’à une date postérieure à celle de la livraison des biens ou
de la réalisation du service; et
(iii) des accords de crédit-bail, c’est-à-dire des accords donnant au preneur le droit d’utiliser
une propriété pour une ou plusieurs durée(s) donnée(s), généralement plus courte(s) que
la durée de vie des biens concernés mais sans transfert de propriété, dont le titre est
conservé par le bailleur. Pour les besoins de cette directive, la dette est la valeur actualisée
(à la création du bail) de tous les paiements anticipés du bail durant la période de l’accord
à l’exception des paiements nécessaires au fonctionnement, aux réparations et à
l’entretien des biens concernés.
6. Garanties de la dette. On entend par garanties de la dette par l’État une obligation
juridique explicite d’assurer le service d’une dette en cas de non-paiement de l’emprunteur
(moyennant un paiement en espèces ou en nature).
8. Dette extérieure. On entend par dette extérieure une dette contractée ou dont le service
est assuré dans une monnaie autre que le franc CFA. Les critères de réalisation s’appliquent à la
dette extérieure de l’État, des entreprises publiques qui reçoivent des transferts de l’État et des
autres entités publiques dont l’État détient plus de 50 % du capital ou à toute autre dette privée
pour laquelle l’État aurait offert une garantie qui constituerait un passif conditionnel.
3
La page ci-après du site Web du FMI offre un outil pour calculer l’élément don dans un large éventail de montages
financiers : http://www.imf.org/external/np/pdr/conc/calculator.
4
Le calcul de la concessionnalité tient compte de tous les aspects du contrat de prêt, y compris l’échéance, le différé
de remboursement, l’échéancier, les commissions d’engagement et les frais de gestion.
10. On entend par financement intérieur net de l’État la somme (i) du crédit bancaire net à l’État,
comprenant le crédit bancaire net à l’État comme défini ci-après à l’égard des institutions bancaires
nationales (les créances liées aux décaissements du FMI sont incluses) ; (ii) du stock non remboursé
des bons et obligations du Trésor détenus en dehors des banques commerciales nationales ; (iii) des
recettes de privatisation et autres créances et dettes de l’État à l’égard des institutions non bancaires
nationales. Le crédit bancaire net à l’État est défini comme le solde des créances et des dettes de
l’État à l’égard des institutions bancaires nationales. Les créances de l’État incluent les encaisses de
l’État burkinabè, les dépôts à la banque centrale, les dépôts dans les banques commerciales, les
obligations cautionnées et les dépôts de l’État aux Comptes chèques postaux (CCP). La dette de
l’État à l’égard du système bancaire inclut le financement de la banque centrale (y compris les
avances statutaires, les avances consolidées, le financement du FMI, et le refinancement des
obligations cautionnées), les titres de l’État détenus par la Banque centrale, les concours des
banques commerciales (y compris les titres de l’État détenus par les banques commerciales). Le
crédit bancaire net à l’État est calculé sur la base des données fournies dans le TOFE. Tous ces
éléments sont calculés sur la base du rapport d’exécution du budget de l’État, qui est présenté
chaque mois dans le tableau des opérations financières de l’État préparé par le Ministère de
l’économie et des finances.
Ajustement
11. Le plafond cumulatif du financement intérieur net sera ajusté à la hausse d’un montant
équivalent à la différence entre l’aide extérieure au programme effective et son montant projeté, si
l’aide extérieure au programme est inférieure au montant programmé, à concurrence de 80 milliards
de francs CFA. Cette différence sera calculée par rapport aux projections du tableau 1 ci-après. Le
plafond ne sera pas ajusté à la baisse au cas où l’aide extérieure au programme serait plus élevée
que le montant programmé.
Fin décembre
Fin juin 2020
2019
12. Le plafond cumulatif du financement intérieur net sera ajusté à la baisse du montant total de
tout décaissement d’un emprunt concessionnel au titre d'appui budgétaire lié aux operations de
gestion de la dette visant à remplacer la dette intérieure relativement plus chère.
13. Le plafond du financement intérieur net sera ajusté à la hausse du montant de la titrisation
des pertes de la SONABHY en raison de ventes de produits pétroliers inférieures au recouvrement
des coûts à fin juin 2018, jusqu’à un maximum de 97 milliards FCFA. Cet ajusteur ne s'appliquera
qu'au produit de la titrisation de 2018 qui n'a pas encore été encaissé par SONABHY.
14. Le Ministère de l’économie, des finances et du développement transmettra les données sur
le financement intérieur net au FMI dans les six semaines suivant la fin de chaque trimestre.
16. Pour 2019, le gouvernement s’engage à ne pas contracter ni garantir une dette extérieure
(concessionnelle ou non) avec un dépassement de la VA totale supérieure au plafond indiqué dans
le [tableau 3 du MPEF], mesuré de manière cumulée à compter du début de l’année (à savoir le 1er
janvier 2019). Dans le cas d'un prêt concessionnel au titre de l'appui budgétaire visé au paragraphe
12, le plafond sera relevé à concurrence de la VA du montant total du prêt. Toutes les autres
dispositions et définitions du paragraphe 12 continueront de s'appliquer.
17. Le produit de tout prêt d’appui budgétaire concessionnel visé au paragraphe 12 ne sera
utilisé que pour contribuer au financement des besoins de financement bruts du gouvernement qui
sont conformes aux plafonds globaux du déficit budgétaire fixés à 3% du PIB. Tout excédent de
ressources sera sauvegardé.
18. Les détails sur tout prêt (conditions et créanciers) contracté par l’État doivent être
communiqués dans les quatre semaines suivant la fin du mois. La même obligation s’applique aux
garanties octroyées par l’État.
20. L’État s’engage à ne pas fournir de nouvelles garanties sur les prêts intérieurs à ses
fournisseurs ou prestataires de services. Ce critère de réalisation doit être observé de manière
continue. Aux fins de ce critère de réalisation, le terme «État» inclut l’administration centrale, les
établissements publics à caractère industriel ou commercial (EPIC), les établissements publics
administratifs (EPA), les établissements publics à caractère scientifique et technique, les
établissements publics à caractère professionnel, les établissements publics de santé, les collectivités
locales, les entreprises publiques, les sociétés d’État, et les sociétés d’économie mixte (sociétés
publiques dotées d’une autonomie financière et dont l’État détient au moins 50 % du capital) et les
agences de l’État.
23. L’État n’accumulera pas d’arriérés de paiements intérieurs sur les obligations intérieures
pendant la durée du programme. Aux fins de cet objectif indicatif, le terme «obligation intérieure»
désigne une obligation remboursée en francs CFA, mais exclut les engagements de l’État envers les
collectivités locales et toute autre entité publique ou sous contrôle de l’État jouissant d'un statut
juridique autonome qui n’est pas incluse dans le tableau détaillant les opérations financières de
l'État (TOFE), sauf la banque centrale. Sauf dans les cas où les modalités de la transaction stipulent
une période plus longue, les paiements sont considérés comme des arriérés selon la définition ci-
après :
(i) Des dettes impayées plus de 30 jours après l’échéance inscrite dans la convention entre les
parties (créancier/débiteur).
(ii) Des salaires ou des pensions impayés 90 jours après leur échéance.
(iii) Des paiements de biens et services reçus plus de 90 jours après le traitement des pièces
transmises par les fournisseurs.
Ajustement
25. Le plafond du déficit budgétaire global, sera ajusté à la hausse d’un montant équivalent à la
différence entre les dons extérieurs au programme effectifs et leur montant projeté, à concurrence
de 80 milliards de francs CFA. Cette différence sera calculée par rapport aux projections du
[tableau 1] ci-dessus. Le plafond ne sera pas ajusté à la baisse au cas où les dons extérieurs au
programme effectifs seraient plus élevés que le montant projeté.
C. Recettes de l’État
Définition
26. Les recettes de l’État sont calculées sur une base caisse. Elles incluent toutes les recettes
fiscales et non fiscales recouvrées par la Direction générale des impôts, la Direction générale des
douanes, le Trésor burkinabè et les autres cellules de recouvrement des recettes. Elles incluent aussi
les recettes des chèques trésor.
Définition
27. Les dépenses sociales sont la somme des dépenses courantes incluses dans le programme
de dépenses sociales tel que défini dans la loi de finances. Le programme de dépenses sociales est
défini comme étant la somme des programmes du budget ou des parties de programmes qui
ciblent les ménages pauvres et : i) assurent l’accès aux services sociaux de base ; ii) facilitent l’accès
aux services de santé et aux programmes de nutrition ; iii) combattent le VIH/sida ; iv) facilitent
l’accès à l’eau potable ; v) améliorent les conditions de vie, y compris l’environnement et
l’assainissement ; ou vi) assurent la protection sociale. Seuls sont retenus les postes budgétaires de
ces programmes ou parties de programmes qui sont classés comme dépenses sociales.
F. Partenariats public-privé
Définition
29. Un partenariat public-privé est défini comme un contrat à long terme entre une partie privée
et une entité publique, en vue de la fourniture d’un bien ou d’un service public, dans lequel la partie
privée assume un risque et des responsabilités de gestion considérables, et la rémunération est liée
aux résultats. Les accords de préfinancement et de crédits fournisseurs sont exclus.
30. Afin de permettre aux services du FMI d’évaluer les résultats obtenus dans le cadre du
programme, les autorités s’engagent à leur communiquer les données suivantes, sous forme papier
et/ou fichier électronique MS Excel, aux fréquences et dans les délais précisés ci-dessous.
Finances publiques
Tableau des opérations financières de l’État Ministère de Mensuelle 6 semaines
(TOFE) et tableaux annexes traditionnels (si les l’économie, des
données sur l’exécution des investissements finances et du
financés sur dons et prêts extérieurs ne sont développement
pas disponibles en temps voulu, une (MINEFID)
estimation linéaire de l’exécution fondée sur
les projections annuelles sera utilisée)
Secteur réel
Comptes nationaux provisoires et révision MINEFID Annuelle 2 semaines
éventuelle
La présente analyse de viabilité de la dette (AVD) a été préparée conjointement par les services de
la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre de la troisième revue
du programme triennal appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC) en 2019. Elle est basée sur les
données de 2018 relatives à l’endettement et sur la dernière méthodologie étayant le cadre de
viabilité de la dette (CVD) des pays à faible revenu. Le Burkina Faso est actuellement classé parmi
les pays présentant une capacité d’endettement jugée « moyenne » 1. Le risque de surendettement
extérieur du Burkina Faso reste modéré. Tous les indicateurs de l’endettement extérieur restent au-
dessous des seuils indicatifs dans le scénario de référence. En ligne avec le rapport des services du
FMI, le scénario de référence se fonde sur un déficit budgétaire global de 3 % du PIB à compter de
2019. Dans un test de résistance normalisé simulant un choc sur les exportations, deux des seuils
de la dette extérieure contractée ou garantie par l’État sont dépassés. La dette publique globale ne
dépasse le seuil correspondant dans aucun des scénarios mais le risque de surendettement public
du Burkina Faso a été jugé modéré car le risque de surendettement extérieur est modéré. Il
conviendrait que le Burkina Faso : i) conserve un cadre macrobudgétaire sain ; ii) mette en
œuvre des réformes structurelles afin de diversifier sa base d’exportations de biens et de
services ; iii) agisse sur les garanties de l’État et les passifs conditionnels ; et iv) limite les prêts
non concessionnels et renforce la mise en œuvre de sa stratégie d’endettement à moyen
terme afin de maîtriser son service de la dette et ses besoins de financement bruts, dans le
but d’éviter une détérioration de ses perspectives en matière de viabilité de la dette.
1
Sur la base de l’édition actuelle s’appuyant sur les PEM d’octobre 2019 et l’évaluation de la politique et des
institutions nationales 2018, ainsi que des deux dernières éditions.
BURKINA FASO
CONTEXTE : DETTE
1. La dette publique du Burkina Faso a augmenté au cours des dernières années après
plusieurs exercices consécutifs qui ont vu le déficit budgétaire se creuser (tableau 1 du texte).
L’encours nominal de la dette publique Table 1 du texte. Burkina Faso : encours de la dette
fin 2018 s’élevait à 43,2 % du PIB. Cette publique, 2014-18
forte augmentation en 2018 s’explique (En pourcentage du PIB)
en grande partie par un déficit 2014 2015 2016 2017 2018
Dette publique 29.9 35.6 39.2 38.4 43.2
budgétaire élevé, la titrisation intérieure Dette extérieure 23.0 26.3 27.9 24.1 24.6
des subventions publiques hors budget à part (en % de la dette totale) 77.1 73.9 71.1 62.8 57.0
Dette intérieure 6.8 9.3 11.3 14.3 18.6
la compagnie pétrolière nationale, la part (en % de la dette totale) 22.9 26.1 28.9 37.2 43.0
opéré en 2018, avec le paiement des Sources : autorités burkinabées et estimations des services du FMI.
2Les deux entreprises publiques sont la SONABHY, l’entreprise publique en charge des importations de pétrole, et la
SONABEL, la compagnie d’électricité nationale.
3
Rapport pays no. 19/15 du FMI de janvier 2019.
Tableau 3 du texte. Burkina Faso : évolution des hypothèses pour la présente AVD par rapport à
celle de janvier 2019
AVD actuelle 91 77 76 80 81 81
Prix du coton (cts/livre)
AVD de janvier 2019 93 91 87 83 83 83
Exportations de biens AVD actuelle 26.6 26.5 27.0 26.4 23.7 21.5
(en % du PIB) AVD de janvier 2019 23.5 23.1 22.1 21.4 16.2 14.4
Croissance du PIB réel AVD actuelle 6.8 6.0 6.0 6.0 6.0 6.0
(glissement annuel) AVD de janvier 2019 6.0 6.0 6.0 6.0 6.0 6.0
Solde budgétaire global AVD actuelle -4.9 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0
(en % du PIB) AVD de janvier 2019 -4.7 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0 -3.0
Sources : estimations des services du FMI et projections des Perspectives de l'économie mondiale.
4
Pour des informations sur le préfinancement d’un projet d’investissement public, voir le rapport des services du FMI
dans le cadre de la première revue de l’accord au titre de la FEC publié en janvier 2019
(https://www.imf.org/en/Publications/CR/Issues/2019/01/22/Burkina-Faso-2018-Article-IV-Consultation-First-Review-
Under-the-Extended-Credit-Facility-46533).
4. La présente mise à jour de l’AVD s’appuie sur le cadre macroéconomique ayant servi de
base au rapport des services du FMI préparé pour la troisième revue du programme triennal
au titre de la FEC (encadré 1). Le cadre macroéconomique table sur une stabilisation de la
croissance à 6 % en 2019 et à moyen terme, les autorités atteignant leur objectif de déficit
budgétaire lié à leur appartenance à l’UEMOA, à savoir 3 % à partir de 2019. De plus, les autorités
prévoient désormais des provisions pour les subventions à la compagnie pétrolière nationale et
limitent les ajustements de trésorerie, restreignant ainsi les flux générateurs d’endettement hors
budget.
5. Les outils de réalisme laissent apparaître que le scénario de référence est crédible en le
comparant avec les expériences d’autres pays et aux données rétrospectives du FMI
(graphiques 1 et 2).
a. Le graphique 1 montre que les contributions des flux générateurs d’endettement passés
restent relativement similaires sur la période de projection. Toutefois, les volumes
devraient se rétrécir à l’avenir, en raison de l’ajustement du solde courant. Les variations
inattendues de la dette extérieure sont proches de la médiane de la distribution entre les
pays à faible revenu. Les projections de la dette publique totale contrastent avec les
données rétrospectives du Burkina Faso. Cela s’explique principalement par un
ajustement budgétaire projeté qui vise un déficit à 3 % du PIB à compter de 2019, soit
bien loin des déficits budgétaires inhabituellement élevés des cinq dernières années, en
particulier en 2016 et 2017.
b. Le graphique 2 montre l’ajustement budgétaire prévu pour les trois prochaines années, à
environ 2 % du PIB. Cela reflète de nouveau le déficit budgétaire inhabituellement élevé
d’un point de vue rétrospectif : 7,8 % du PIB en 2017 et 4,9 % du PIB en 2018. Bien que
l’ajustement budgétaire anticipé ne soit pas négligeable, i) il se situe au milieu de la
distribution des ajustements passés des déficits primaires ; ii) l’ajustement budgétaire a
déjà commencé depuis 2018 et s’est révélé satisfaisant au premier semestre 2019 et iii) il
reflète la volonté des autorités de respecter le critère de déficit budgétaire de l’UEMOA
de 3 % du PIB à compter de 2019.
6. La présente AVD table sur une augmentation des financements non concessionnels sur
l’horizon prévisionnel. Le tableau 4 du texte et le tableau 5 du texte dressent la liste des projets
pour lesquels les autorités ont cherché à obtenir des prêts extérieurs en 2018 et 2019. Le montant
réel des nouveaux emprunts contractés, en particulier les emprunts non concessionnels, sera bien
au-dessous des montants ciblés. L’histoire montre que le plan d’emprunt contient une part
d’ambition. La présente AVD inclut à la fois les emprunts déjà contractés et les emprunts anticipés
sur une base décaissement. La stratégie d’endettement des autorités privilégie l’étude de toutes les
possibilités de financement concessionnel avant d’explorer des options de financement non
concessionnel plus onéreuses, notamment auprès de banques commerciales. Cependant, dans la
mesure où les besoins de financement dépassent le montant des financements concessionnels
disponibles attendus, la présente AVD suppose que les emprunts non concessionnels avoisineront en
moyenne 20 % du total des emprunts extérieurs, leur part augmentant à compter de 2020 et sur
l’ensemble de l’horizon de l’AVD. En conséquence et partant de l’hypothèse d’une baisse du ratio
financement concessionnel/financement extérieur, il est supposé que l’élément de don des nouveaux
emprunts diminuera progressivement sur l’horizon de prévision.
5
Sur la base de la nouvelle « Note d’orientation sur le cadre de viabilité de la dette établi conjointement par la
Banque mondiale et le FMI pour les pays à faible revenu » (http://www.imf.org/en/Publications/Policy-
Papers/Issues/2018/02/14/pp122617guidance-note-on-lic-dsf).
Note: Le millésime actuel est basé sur les perspectives de l'économie mondiale (PEM) d'octobre 2019, le millésime
précédent est basé sur les PEM d'avril 2019 et la classification basée sur deux millésimes précédents est basée sur les
PEM d'octobre 2018. Toutes les classements utilisent également le CPIA disponible au moment de l'AVD précédent.
Tableau 5 du texte. Burkina Faso : choc combiné sur les passifs conditionnels
9. Un test de résistance adapté reproduisant des chocs sur les prix des produits de base a
également été réalisé car ces derniers constituent environ 80 % des exportations totales du
Burkina Faso. Ce choc est appliqué à tous les pays où les produits de base représentent plus de
50 % des exportations totales de biens et de services au cours du cycle triennal précédent. Le
scénario reproduit l’impact d’une baisse soudaine d’un écart-type des prix à l’exportation de l’or, des
céréales et du coton en 2020, soit des chutes de prix de 12, 15 et 11 % respectivement.
VIABILITE DE LA DETTE
A. Analyse de viabilité de la dette extérieure
10. Dans le scénario de référence, tous les indicateurs de la dette extérieure contractée ou
garantie par l’État restent au-dessous des seuils sensibles à l’action des pouvoirs publics pour
les dix prochaines années (tableau 1 et graphique 1). Avec un seuil à 40 %, le ratio VA de la dette
extérieure/PIB devrait se maintenir à 17 % ou se situer au-dessous sur l’horizon de prévision, baissant
de 16,7 % en 2019 à 14,9 % en 2029. Cela s’explique par la consolidation du déficit courant en
pourcentage du PIB par rapport à ses niveaux historiques ainsi que par les effets de la croissance
continue du PIB réel 6. Le ratio VA de la dette/exportations devrait augmenter progressivement, de
55,2 % en 2019 à 68,7 % en 2029, tout en restant bien au-dessous au seuil de 180 %, ce qui tient aux
projections de croissance modérées des exportations à long terme. Aucun des indicateurs du service
de la dette ne donne lieu à un dépassement de seuil dans le scénario de référence. Le ratio service
de la dette/exportations reste aux environs de 4 % pendant l’essentiel des 10 prochaines années,
atteignant 4,8 % en 2029. Quant au ratio service de la dette/recettes, il diminue progressivement, de
6,9 % en 2019 à 4,8 % en 2029.
11. Les tests de résistance normalisés montrent qu’un choc sur les exportations provoque
l’impact négatif le plus fort sur la trajectoire de la dette, déclenchant de légers dépassements
de seuils pour deux des indicateurs de la dette extérieure contractée ou garantie par l’État
(tableau 2). Les ratios VA de la dette/exportations et service de la dette/exportations augmentent
fortement avec un choc sur les exportations, sous l’effet de la forte volatilité historique des recettes
libellées en dollars. Le premier atteint 181,7 % en 2021 et reste au-dessus du seuil de 180 % jusqu’au
bout de la période de projection. Le second n’atteint le seuil qu’en 2027 et y reste jusqu’au bout de
l’horizon de l’AVD, en 2029. Les tests soulignent la nécessité de déployer des efforts soutenus pour
améliorer le potentiel de l’économie à exporter des biens et des services. D'autres chocs, portant par
exemple sur la croissance du PIB réel et le solde primaire, une dépréciation ponctuelle de 30 % et les
tests adaptés (sur les passifs conditionnels et les prix des produits de base) ne provoquent pas de
dépassement des seuils d’endettement (tableau 3).
6
Les dynamiques de la dette extérieure sont fortement influencées par des flux générateurs d’endettement non
identifiés (comptabilisés dans les résidus du tableau 1). Ces résidus sont à la fois persistants et conformes aux
dynamiques rétrospectives, et ils s’expliquent en grande partie par la définition de la dette extérieure sur la base de la
monnaie de libellé, alors que le déficit courant est calculé sur la base de la résidence.
14. L’analyse de sensibilité normalisée montre que les deux chocs les plus extrêmes
donnant lieu aux niveaux d’endettement les plus élevés sur la période de projection sont un
choc sur les exportations, un choc sur les prix des produits de base et le choc sur les passifs
conditionnels, mais ils n’engendrent pas de dépassement du repère de la dette publique
(graphique 2, tableau 4). Le ratio VA de la dette/PIB atteindrait son pic, à 51 % du PIB, en 2029
dans le test de résistance simulant un choc sur les prix des produits de base, à savoir le choc le plus
extrême, juste au-dessous du seuil de 55 %. Ce choc sur les prix des produits de base fait apparaître
la vulnérabilité du Burkina Faso aux chocs sur les termes de l’échange, qui tient à la volatilité des prix
de ses principaux produits de base à l’exportation, à savoir l’or, le coton et les produits agricoles. Un
choc sur les cours de l’or affecte également la situation budgétaire car une baisse des recettes
aurifères pèserait sur le déficit. Il est suivi de près par le choc sur les exportations, qui est aussi le
choc le plus extrême pour le ratio VA de la dette/recettes. Le test adapté simulant un choc combiné
sur les passifs conditionnels provoque également une détérioration de la viabilité de la dette,
engendrant le choc le plus extrême pour le ratio service de la dette/recettes.
RISQUES ET VULNERABILITE
15. Les risques budgétaires sont considérables. Le scénario de référence suppose que le
Burkina Faso aura réalisé l’ajustement budgétaire prévu pour respecter le critère de convergence de
l’UEMOA relatif au déficit budgétaire (3 % du PIB) en 2019 puis qu’il maintiendra le déficit à ce
niveau à moyen terme (voir le rapport des services). Bien que cet objectif semble réalisable en 2019,
grâce en grande partie à des recettes exceptionnelles d’environ 1,4 % du PIB au premier semestre de
l’année, il semble plus difficile à atteindre à moyen terme. L’ajustement budgétaire projeté est
ambitieux si l’on considère les données rétrospectives, s’établissant aux alentours du 75e percentile
(graphique 4). Cependant, l’absence de recettes exceptionnelles comparables en 2020, ainsi que
17. Le marché régional semble davantage enclin à absorber un montant supérieur de dette
émise par le Burkina Faso, car les grands pays de l’UEMOA recherchent de plus en plus des
financements extérieurs par émission d’euro-obligations. Cela permet aussi au Burkina Faso
d’émettre davantage d’obligations sur le marché régional, avec une échéance moyenne plus longue,
ce qui lui permettrait de diminuer progressivement le taux d’intérêt moyen de ses obligations
souveraines et d’atténuer les risques de refinancement. Parallèlement, les autorités étudient d’autres
sources de financement extérieur qui pourraient être semi-concessionnelles et contribuer à répondre
aux besoins croissants de financement brut.
CONCLUSION
18. Selon l’évaluation des services du FMI, le risque de surendettement extérieur du
Burkina Faso reste modéré. Le scénario de référence n’occasionne aucun dépassement des seuils
de surendettement dans les indicateurs de la dette et du service de la dette. Toutefois, dans un test
de résistance normalisé reproduisant un choc sur les exportations utilisé pour illustrer l’impact
potentiel des risques extérieurs, deux seuils de la viabilité de la dette extérieure contractée ou
garantie par l’État sont dépassés. Par conséquent, le risque de surendettement extérieur du Burkina
Faso est jugé « modéré ». La décomposition de la notation du risque (graphique 5) indique que le
pays dispose d’une grande marge d’absorption des chocs sans risque de voir son risque de
surendettement être jugé « élevé ».
19. L’AVD indique que le risque global de surendettement public reste modéré. Bien que
l’on ne constate aucun dépassement de seuil pour la dette publique globale, le risque de
surendettement global reste modéré car le risque de surendettement extérieur est modéré. Pour
éviter une dégradation de la note du risque de surendettement, il convient de s’attaquer à plusieurs
risques et facteurs de vulnérabilité : i) les pressions qui pourraient pousser les autorités à ne pas
opérer l’assainissement budgétaire convenu, ii) le manque de diversification de la base
d’exportations et la faiblesse du secteur de l’exportation de services, iii) les coûts budgétaires
occasionnés par les passifs conditionnels liés à différentes activités hors budget, notamment des
accords portant sur l’éventuelle création de futurs PPP et iv) le risque de refinancement lié au
financement intérieur.
7
Les prêts concessionnels sont définis comme des prêts dont l’élément don est supérieur à 35 %. Par prêts semi-
concessionnels, on entend des prêts qui présentent un élément don inférieur à 35 %.
Graphique 1. Burkina Faso : indicateurs de la dette extérieure contractée ou garantie par l’État
dans différents scénarios, 2019–2029
Tableau 3. Burkina Faso : analyse de sensibilité pour les pricipaux indicateurs de la dette
contractée ou garantie par l’État, 2019–2029
(en pourcentage)
Tableau 4. Burkina Fas : analyse de sensibilité pour les principaux indicateurs de la dette
publique, 2018–2028
(en pourcentage)