Rappot Annuel 2020 BCT
Rappot Annuel 2020 BCT
Rappot Annuel 2020 BCT
Juin 2021
Sommaire
Sommaire
Le mot du Gouverneur
GOUVERNANCE ET STRATEGIE
- Conseil d’administration
- Organisation et ressources humaines
- Coopération internationale
- Revue stratégique en temps de crise
- Initiatives de la BCT pour la promotion de l’innovation financière en Tunisie
- Audit interne, Management des risques et Conformité
accumulé des années durant dans la mise en œuvre des réformes indispensables
au redressement économique, et que la BCT n’a cessé de rappeler dans ces
rapports annuels successifs et ses diverses communications, au même titre que
les organismes financiers internationaux partenaires et les agences de notation.
A cet égard, l’année 2020 a connu la poursuite des pressions baissières sur la
notation souveraine du pays, qui se sont traduites par la dégradation par trois
agences (Fitch Ratings, R§I, et Moody’s) de la notation souveraine de la Tunisie
avec des perspectives négatives.
Ces agences motivent leurs dégradations de la notation par le contexte
institutionnel et politique marqué par de fortes pressions sociales, une instabilité
politique et une fragmentation parlementaire qui viennent s’ajouter à l’absence
d’un consensus national sur les grandes réformes et aux effets néfastes de la
pandémie sur l’économie.
Deux nouvelles dégradations en 2021 sont intervenues en février par
« Moody’s » (de B2 à B3) et en juillet par « Fitch » (de B à B-) avec des
perspectives négatives pour les deux notations.
Une nouvelle dégradation par l’une des deux agences fera basculer la notation
du risque souverain dans la catégorie « C » compromettant davantage l’accès
aux marchés financiers internationaux pour la mobilisation des ressources
extérieures nécessaires.
Aussi, les agences de rating sont-elles unanimes sur l’urgence d’un consensus
sur les principales réformes, ce qui permettra d’accélérer les négociations avec
le FMI, pour la mise en place d’un nouveau programme avant la fin de l’année
en cours.
A ce propos, les efforts de négociations déployés en 2020 par les autorités
tunisiennes ont permis l’accès aux ressources extérieures du FMI au titre de
l’instrument de financement rapide (IFR) et ont ouvert les discussions d’un
nouveau programme sous la forme d’un mécanisme élargi de crédit.
Ce nouveau programme vise à soutenir la Tunisie dans l’accélération de la mise
en œuvre de son plan de réformes en vue de rétablir ses équilibres financiers et
relancer l’activité économique.
Dans ce contexte ; et juste après l’achèvement des consultations au titre de
l’article IV qui se sont déroulées entre décembre 2020-janvier 2021, les
discussions entre les services du FMI et les autorités tunisiennes se sont
intensifiées à travers la tenue, à Washington au cours du mois de mai 2021,
d’une mission de négociation sur un nouveau programme de coopération
financière. Un document élaboré par les autorités tunisiennes couvrant
principalement les grands axes de réformes ayant trait aux entreprises publiques,
Rapport Annuel 2020 vi
à la politique fiscale, à la rationalisation des subventions et à la stimulation de
l’investissement et la relance de l’économie est en cours de discussion au niveau
des équipes techniques des deux parties.
Néanmoins, les réformes en question, dont le contenu est désormais connu de
tous, demeurent contraintes par la situation d’instabilité politique et sociale
récurrente, qui réduit la marge de manœuvre des autorités et restreint leur action
à la gestion du court terme, dont l’horizon ne dépasse guère le cycle annuel du
budget de l’Etat.
Plus concrètement, et dans de telles circonstances, des risques élevés pèsent sur
la capacité des autorités à relancer le processus de réformes concernant
notamment l’assainissement budgétaire et le redressement du secteur public, et à
assurer la mobilisation des ressources externes nécessaires à couvrir les besoins
de financement importants requis au cours des prochaines années, à des
conditions acceptables. De manière plus générale, la question reste posée quant
à l’instauration d’un climat des affaires propice à la relance de l’investissement
et de la croissance, clé de voûte du rétablissement des équilibres
macroéconomiques.
Ce sont là, pourtant, les enjeux vitaux dont la réussite exige la conjonction des
efforts de tous pour relever les multiples défis dans le cadre d’une initiative
fédératrice autour d’un programme de réforme solide qui remporte l’adhésion de
toutes les parties prenantes en vue de dépasser au plus vite les séquelles de la
crise sanitaire et renforcer la coopération avec les bailleurs de fonds et les pays
partenaires et de favoriser les conditions d’un rebond de l’économie nationale,
qui déjà prend du retard, dans une perspective de reprise de l’économie
mondiale en 2021.
La période post-COVID-19 peut être porteuse d’opportunités nouvelles pour la
Tunisie du fait de la prise de conscience de plusieurs pays dont ceux de l’U.E, en
raison des difficultés des chaines d’approvisionnement, des avantages de la
proximité, et des possibilités de repositionnement de leurs investissements
étrangers en conséquence. Egalement, et sur le plan régional, la normalisation
de la situation politique et économique en Libye pourrait offrir de grandes
opportunités mutuelles d’investissement et d’échanges commerciaux, dont il faut
se préparer à temps pour une coopération solide avantageuse pour les
deux pays.
Dans ce contexte et en perspective de la période post-COVID, la BCT,
consciente de l’importance des enjeux économiques et financiers du pays et des
défis à relever, continuera avec persévérance à jouer pleinement son rôle de
maitrise des prix et de consolidation de la stabilité financière mais aussi de
soutien de l’activité économique par le renforcement de la solidité et des
Marouane EL ABASSI
Gouverneur
1. Composition du Conseil
Au terme de l’année 2020 la composition du Conseil d’Administration de la BCT se présente
comme suit :
✓ Mr Marouane EL ABASSI : le Gouverneur, président ;
✓ Mme. Nadia AMARA GAMHA : le Vice-Gouverneur ;
✓ Mr Salah SAYEL : Président du Conseil du Marché Financier ;
✓ Mme Kaouther BABIA : chargée de la gestion de la dette publique au ministère chargé
des finances ;
✓ Mme Raja BOULABIAR : chargée des prévisions au Ministère chargé du
développement économique ;
✓ Mr Fethi Zouhair NOURI et Mme Leila BAGHDADI : Deux professeurs
universitaires ;
✓ Mme Selma BELLAGUA et Mr Abdelmoumen SOUYAH : Deux membres ayant
précédemment exercé des fonctions dans une banque.
A mentionner que Mme Raja BOULABIAR a été nommée en septembre 2020 en tant que
nouveau conseiller, en remplacement de Mr Lotfi FRADI.
2. Attributions
Conformément à l’article 63 de la loi n°2016-35 du 25 avril 2016, portant fixation du statut de
la BCT, le Conseil d’Administration exerce principalement les attributions suivantes :
✓ Définition de la stratégie et des politiques de la BCT dans les domaines de la politique
monétaire et de la stabilité financière ;
✓ Fixation des règles générales de placement des fonds propres de la BCT et de gestion
des réserves de change en devises et en or et le suivi des modalités de leur application ;
✓ Création, émission, retrait et échange des billets de banque et des pièces de monnaie ;
✓ Fixation des taux d’intérêt et des commissions perçus sur les opérations de la Banque
Centrale.
3. Activités
Au cours de l’année 2020, le Conseil d’Administration de la BCT a tenu neuf réunions
statutaires, dont les travaux ont donné lieu, notamment, aux décisions et actions suivantes :
✓ Baisse du taux d’intérêt directeur de la Banque Centrale de Tunisie de 100 points de
base à 6,75 %, le 17 Mars 2020 ;
✓ Création d’une nouvelle catégorie de financement éligible au refinancement pour
permettre aux banques d’accompagner les entreprises et subvenir à leurs besoins
exceptionnels afin d’assurer leur pérennité et ce, pour consolider le tissu économique et
préserver la stabilité financière, le 27 Mai 2020 ;
1. Le développement organisationnel
L’année 2020 a été marquée par l’achèvement des projets entamés en 2019, en l’occurrence :
▪ La refonte des instructions des caisses de la Banque ayant pour objectif la consécration des
principes directeurs pour une gestion optimale du cash et l’adaptation des textes aux
nouveaux processus automatisés,
▪ La mise à jour de la note de service relative à la liquidation et la clôture des comptes des
agents décédés ou ayant quitté la Banque dont l’objectif est d’arrêter les procédures de
traitement et d’optimiser les interactions entre les différents départements de la Banque,
▪ La mise à jour de la note de service régissant les opérations commerciales du Musée de la
Monnaie ayant pour objectif l’optimisation des processus, l’intégration des mesures de
sécurité et les principes de contrôle interne.
Lesdits projets contribuent également au développement d’une culture de la performance
organisationnelle de la Banque basée sur la qualité et la maîtrise des risques opérationnels.
Quant à la digitalisation des processus courants de la Banque, l’Organisation a été présente dans
les étapes de digitalisation des procédures de traitement des opérations de vente de l’or
commercial aux coopératives et aux artisans bijoutiers. Ainsi, elle a contribué à la consolidation
des besoins des différents départements et à l’élaboration d’un cahier de spécifications
fonctionnelles consolidées.
Par ailleurs, l’année 2020 a été également marquée par le lancement de la stratégie de
modernisation et de transformation digitale du Musée de la Monnaie ayant abouti à l’élaboration
du premier cahier des spécifications fonctionnelles.
Dans le but de consolider les métiers critiques de la Banque, les travaux d’élaboration des
manuels de procédures ont été lancés au cours du quatrième trimestre 2020 pour entamer le
manuel de procédures du « Service de la Rémunération ».
Par ailleurs, et compte tenu des contraintes de la crise sanitaire, l’Organisation a pu assurer
pleinement son rôle de coordination pour la conduite en ligne de ses réunions
interdépartementales, et ce, en utilisant les nouvelles technologies de communication à distance
adoptées par la Banque.
2. Ressources Humaines et Bilan Social
L’effectif de la Banque Centrale de Tunisie est revenu, d’une année à l’autre, de 924 à
888 agents, soit une diminution de 3,9% contre une hausse de 5,1% une année auparavant.
Cette baisse résulte, notamment, de l’effet conjugué du départ à la retraite de 33 agents et du
recrutement de 10 étudiants parrainés par la Banque, diplômés de l’Institut de Financement du
Développement du Maghreb Arabe (IFID).
L’année 2020 a connu, également, le lancement d’un concours externe pour le recrutement de
65 agents et ce, à l’effet de renforcer les ressources humaines aussi bien du siège de la Banque
que de ses succursales de l’intérieur.
Par genre, l’effectif de la Banque a connu, au terme de l’année 2020, un accroissement de la part
de la gent féminine par rapport à celle masculine, passant de 40,8% à la fin de 2019 à 41,3%
l’année suivante.
Ventilés par âge, 30,3% des agents de la Banque sont âgés de 50 ans ou plus, soit une légère
baisse par rapport à l’année 2019 où cette tranche d’âge représentait 31,3%. Également, la
tranche d’âge inférieure à 35 ans a enregistré un faible repli, revenant de 28,2% l’année écoulée
à 27,1% au terme de l’exercice sous-revue. La tranche d’âge du reste du personnel variant entre
35 et 49 ans représente 42,6% contre 40,5% une année auparavant.
Hommes Femmes
de 55 à 60 ans 111 50
de 50 à 54 ans 75 33
de 45 à 49 ans 69 38
de 40 à 44 ans 83 35
de 35 à 39 ans 87 66
de 30 à 34 ans 60 57
de 25 à 29 ans 30 78
moins de 25 ans 6 10
Les cadres de la Banque dotés de postes fonctionnels sont au nombre de 377 au terme de
l’année 2020 ; soit un taux de responsabilisation de 42,5% quasi-comparable à celui de l’année
écoulée.
2-1-2 Recrutement et mobilité
a) Recrutement
Au cours de l’année 2020, la Banque a recruté dix (10) étudiants de l’Institut de Financement du
Développement du Maghreb Arabe (IFID), et a parrainé seize (16) nouveaux étudiants qui
seront embauchés en 2022.
b) Mobilité
En matière de mobilité du personnel, une suite favorable a été donnée à 42 demandes de
mutation dont 36 entre les départements de la Banque et 6 ayant concerné l’effectif des
succursales de l’intérieur.
2-1-3 Activité de formation
La politique de la Banque en matière de formation du personnel a été sensiblement renforcée en
2020, comme en témoigne le net rebond du taux de participation à des actions qui a plus que
doublé passant, d’une année à l’autre, de 40% à 81% de l’effectif total. Ventilées par nature, ces
actions de formation sont réparties à hauteur de 65% en intra-Banque, 8% à l’étranger, 5% pour
la formation diplômante et 2% des formations dispensées par des cabinets de droit tunisien.
L’augmentation ainsi enregistrée est consécutive, notamment, au fait que plusieurs organismes
nationaux et internationaux ont opté pour des formations en ligne au détriment de celles en
✓ Formation de l’IFID
Durant l’année 2020 et au titre de la 39ème promotion de l’IFID, la BCT a parrainé seize (16)
étudiants qui sont inscrits en première année d’étude; alors que dix (10) étudiants de la 38 ème
promotion de l’IFID poursuivent leurs études en deuxième année.
2-1-3-3 Projets éducationnels
En 2020, la Banque a accepté soixante-seize (76) stagiaires dans le cadre de différents types de
stages, notamment, de doctorat, de PFE, etc.
2-2. Politique de rémunération
La masse salariale du personnel de la Banque a progressé en 2020 de 2,3% contre 7,4% une
année auparavant. Cette évolution traduit l’effet conjugué du recrutement de 94 agents en avril
de l’année 2019, les promotions en grade et en fonction et les gratifications de départ à la
retraite ; en l’absence d’augmentation salariale au titre de l’exercice en cours.
2-3. Politique sociale
2-3-1 Les prêts sociaux
Au 31 décembre de l’année 2020, le solde du Fonds Social s’est établi à 2,4 MDT contre un
montant de 1 MDT au terme de l’année 2019.
2-3-2 Retraite
En 2020, le nombre de personnel admis à la retraite a atteint 33 agents dont 24 agents par limite
d’âge et 9 agents admis à la retraite anticipée.
2-3-3 Prestations d’assurance et couverture sociale
2-3-3-1 Médecine curative
La couverture d’assurance maladie a touché, durant l’année 2020, près de 1.945 agents. Les
remboursements y afférents ont progressé au même taux de l’année précédente, soit 6%.
2-3-3-2 Médecine préventive et assistance sociale
Dans le cadre de la poursuite de son activité d’assistance médicale préventive et dans un
contexte pandémique, la Banque Centrale de Tunisie a réalisé au cours de l’année 2020 avec
l’assistance de deux médecins contractuels, l’un généraliste et l’autre cardiologue, une
infirmière et trois laboratoires conventionnés les prestations médicales suivantes :
Coopération Internationale
Graphique 1 : Nombre de projets appuyés par les Partenaires Techniques Internationaux en 2020
CWA 2
FMI 4 1
SECO 2 1
BERD 1
IFC 1 1
BM 4 3
GIZ 4 1
0 1 2 3 4 5 6 7 8
1. Contexte
Les circonstances liées à la propagation de la COVID-19 et ses retombées traduites par des
mesures de confinement total et d'activation du PCA1, ont exposé la Banque Centrale à des défis
extrêmement importants liés à la gestion de son portefeuille de projets stratégiques.
Dès lors que l'agilité soit aujourd'hui une compétence que toute la Banque se doit de développer,
il était indispensable de procéder aux ajustements nécessaires afin d’atténuer les effets d'une
telle crise sur la réalisation des objectifs stratégiques, notamment avec le manque de visibilité
qui l'accompagne, et en même temps de profiter du momentum pour accélérer le rythme de la
transformation digitale.
Gestion globale de
Crise opérationnelle Pilotage
la crise
stratégique
(Atteinte des
objectifs) Crise de
PCA visibilité
Processus,
risque, qualité, Communication
conformité, RH, de crise
communication.
▪ Collecter les informations et sonder les différentes parties prenantes des projets stratégiques,
▪ Capter de nouveaux signaux pour alimenter le système de veille notamment ceux relatifs au
dispositif de gestion de crise,
A traiter en
A planifier priorité
• Quadrant 2 • Quadrant 1
Urgence
A abandonner A déléguer
• Quadrant 4 • Quadrant 3
1 L'importance en réfère aux tâches qui permettent d'avancer. Elle se base sur les impacts de ces dernières sur
d'autres items, mais également sur la valeur ajoutée que sa réalisation apporte.
L'urgence fait référence aux tâches qui nécessitent l’attention immédiate et se base sur le temps nécessaire à la
réalisation de ces dernières ainsi que leurs échéances.
1. Audit interne
Compte tenu des exigences des mesures d’endiguement de la crise du COVID-19 et notamment
lors de la première vague de la pandémie, les efforts de la BCT ont été focalisés en 2020 sur les
métiers critiques pour la continuité de ses activités. L’audit interne a, cependant, continué ses
travaux pour donner avec l’objectivité requise une assurance raisonnable sur l’efficacité de la
gestion des risques par les départements et sur le système de contrôle interne dans la Banque.
Avec la deuxième vague du coronavirus, l’audit interne a été impliqué plus activement. Outre la
concrétisation de son plan d’audit 2020, un audit interne dynamique et flexible s’est
développé pour s’assurer, notamment, de la mise en œuvre des procédures et mécanismes
exceptionnels mis en place en réponse à la Covid-19, en relation avec les nouvelles actions
initiées par la Banque en interne et pour le secteur bancaire. Dans ce cadre, l’audit interne a
mené des missions additionnelles inopinées, instruites par le Gouvernement de la Banque.
En parallèle, l’audit a travaillé sur des choix structurants dans l’objectif de :
o formaliser le cadre de fonctionnent et de déploiement du processus de l’Audit Interne,
o renforcer davantage la compréhension de l’audit et de ses responsabilités dans la
Banque par des actions de sensibilisation sur les méthodes de l’audit, et
o améliorer les méthodes de travail de l’auditeur et les conditions et l’état des lieux
d’exercice de la fonction d’audit.
A cet effet, les principales actions menées ont porté sur:
o la mise à jour et la formalisation du manuel de procédures de l’Audit Interne,
o la mise en place d’une procédure de suivi des recommandations pour la maitrise des
risques et le développement du contrôle interne, et
o le choix et l’acquisition d’une solution dédiée de planification et de suivi des missions
de l’Audit.
L’audit a en outre consolidé le suivi de la mise en œuvre des recommandations issues des
missions d’audit internes et externes et en lieu et place de missions spécifiques, l’audit a
développé ses méthodes par une approche de suivi en continu permettant d’améliorer le
processus de gouvernance, de promouvoir les valeurs de l’institution et le processus de décision.
L’audit a également renforcé la coopération avec le comité permanent d’audit pour lui fournir
l’information adéquate concernant la vérification financière légale externe assurée par les
commissaires aux comptes, les résultats des missions d’audit et les réalisations des
recommandations pour la consolidation du contrôle interne.
L’audit interne a aussi assuré la coordination avec les Commissaires aux Comptes (CACs) dans
le cadre de leurs travaux de certification des états financiers de la Banque, et a accompagné la
mission du Fonds Monétaire International (FMI) dans ses travaux relatifs à l’évaluation des
dispositifs de sauvegarde de la Banque.
3. conformité
La fonction de conformité a été créée à la Banque Centrale de Tunisie en 2019, à l’occasion de
la mise en place du plan stratégique triennal de la Banque et la révision de son organigramme.
Cette fonction a pour mission prioritaire la mise en place d’un socle de mesures internes
complètes de conformité en se basant sur les exigences légales et règlementaires externes et sur
les normes de bonnes pratiques inhérentes à l’exercice des métiers d’une banque centrale.
A ce titre et pendant l’année 2020, les travaux de la fonction de conformité se sont poursuivis,
en exécution du plan d’actions arrêté en 2019 et ce, par la finalisation et la mise en œuvre du
dispositif approprié se rapportant aux différents domaines de conformité concernés et
notamment en matière de normes internes relatives à la lutte contre le blanchiment d’argent et le
financement du terrorisme, de procédures de passation des marchés et des règles de déontologie.
Brexit entre l'Union Européenne et le Royaume-Uni. Par conséquent, le billet vert a clôturé
l’année à 1,2216 dollar pour un euro, soit une dépréciation de 8,9%, d’une fin d’année à l’autre.
6,0 10,0
8,0 Croissance
4,0 6,0 mondiale
2,0 4,0
Inflation mondiale
2,0
En %
0,0 0,0
-2,0 Commerce mondial
-2,0 -4,0 de biens et services
en volume
-4,0 -6,0
-8,0
-6,0 -10,0
2016 2017 2018 2019 2020 2021*
Aux Etats-Unis, le choc pandémique a été plus important au cours du second trimestre de
l’année 2020, en relation avec les mesures d’endiguement imposées pour contenir le virus suite
à l’envolée du nombre de contaminations. Ceci a provoqué un arrêt quasi-total de l’activité
économique se traduisant par une contraction record de 9% au deuxième trimestre. Néanmoins,
la levée progressive des mesures de confinement, ainsi que les politiques de relance budgétaire
et monétaire massives adoptées par les autorités ont permis d’atténuer les retombées
économiques de la crise au cours du troisième et du quatrième trimestres. Au total, l’économie
américaine a connu, en 2020, sa pire récession depuis la seconde guerre mondiale, soit -3,5%
contre une croissance de 2,2% un an plus tôt, reflétant la baisse des dépenses de consommation
des ménages, principalement pour les services de restauration et d'hébergement, les soins de
santé et les services de loisirs, ainsi que le fléchissement des exportations et des investissements.
Pour sa part, la Zone Euro a été gravement impactée par les mesures de confinement stricts
appliquées dans la plupart des pays membres à partir du mois de mars 2020, ainsi que par le
durcissement de ces mesures à partir de septembre de la même année pour contrecarrer la
deuxième vague de la pandémie. Ces restrictions ont causé une forte baisse de la
consommation privée et des exportations, ainsi qu’une paralysie de l’activité dans la majorité
des secteurs, notamment ceux des services du tourisme et du transport. En conséquence, la
croissance économique de la Zone Euro a fléchit de 6,6% sur l’ensemble de l’année, contre
une progression de 1,3% une année auparavant. L'impact de la crise sanitaire a été
particulièrement dévastateur en Espagne (-11%), en Italie (-8,9%) et en France (-8,2%). Ses
répercussions ont été moins sévères en Allemagne (-4,9%).
En %
Selon les prévisions du FMI, l’année 2021 serait marquée par une reprise de la croissance
économique mondiale de 6% et ce, après avoir enregistré sa plus forte récession en 2020. Cette
hausse attendue est expliquée, principalement, par les attentes d'un redressement de l'activité
économique à la suite du lancement des campagnes de vaccination contre la Covid-19 ainsi que
des mesures budgétaires et monétaires supplémentaires mises en place par les pays avancés et
certains pays émergents et en développement. Cependant, cette reprise devrait varier
significativement d’un pays à l’autre en rapport avec la gravité de la situation sanitaire et la
facilité d'accès aux vaccins, de l’efficacité des politiques de soutien instaurées, de l’ampleur de
l’exposition aux retombées de la crise, ainsi que des caractéristiques structurelles des pays.
1-1-2 Commerce mondial
Les perturbations économiques et sociales provoquées par la pandémie du nouveau coronavirus
ont considérablement affecté les échanges commerciaux de biens et services en 2020. L’effet
pandémique a été d’autant plus important au cours du premier semestre en relation avec les
fermetures imposées par la plupart des pays, entraînant la perturbation des chaînes
d’approvisionnement et le fléchissement de l’offre et de la demande mondiales. Néanmoins, les
échanges ont connu un certain redressement au cours du deuxième semestre, suite à la levée
progressive des mesures d’endiguement. Cette reprise est due, principalement, au rebond des
échanges de biens, tandis que le commerce des services a été durement affecté par la pandémie.
Dans l'ensemble, le volume du commerce mondial de biens et services a enregistré, en 2020,
sa plus forte contraction depuis la crise financière de 2008, soit -8,5% contre une légère
progression de 0,9% une année auparavant.
En particulier, les échanges mondiaux de biens, se sont inscrits en baisse de 5,1% contre une
quasi-stagnation (0,3%) un an plus tôt, en relation avec la contraction des quantités échangées.
Exprimée en dollar américain, la valeur des exportations mondiales de marchandises s’est
établie à 17.191 milliards de dollars, en diminution de 7,4% par rapport à 2019.
En ce qui concerne les termes de l’échange, ils ont connu une légère amélioration dans les pays
développés (0,7% contre 0,2% en 2019), tandis qu’ils se sont détériorés dans les pays émergents
et en développement (-1,3% contre -1,2%) et ce, sous l’effet de la diminution de la plupart des
prix des produits de base.
Quant aux exportations mondiales de services, elles ont enregistré une plus forte contraction
(-19,5% contre 1,8% en 2019), totalisant 4.871 milliards de dollars. Cette chute est expliquée,
surtout, par la forte baisse de l’activité touristique et du transport aérien à l’issu des restrictions
de déplacement imposées par la majorité des pays.
Pour l’année 2021, le FMI prévoit un rebond des échanges commerciaux de biens et services
de 8,4% en relation avec la reprise de l'activité mondiale. Toutefois, le commerce mondial des
services devrait se redresser à un rythme plus lent que celui des marchandises.
1-1-3 Investissements internationaux
Les flux des investissements directs étrangers (IDE) dans le monde ont chuté de 42% en 2020
par rapport à 2019, pour s’établir à environ 859 milliards de dollars contre 1.489 milliards un an
plus tôt. Ce repli a touché considérablement les économies avancées et, à moindre degré, celles
en développement.
En effet, les flux des IDE ont accusé une forte baisse de 69% dans les pays industrialisés, pour
se limiter à 229 milliards de dollars, soit leur niveau le plus bas depuis 25 ans. Ceci s’explique
par la réduction des entreprises multinationales de leurs nouveaux placements en actions
combinée au fléchissement des activités de fusions et acquisitions d’entreprises.
Les flux de ces investissements vers l'Europe se sont inscrits en baisse (-4 milliards de dollars),
en raison des flux négatifs des investissements enregistrés dans certains pays à l’instar des Pays-
Bas (-150 milliards de dollars), la Suisse (-88 milliards) et le Royaume-Uni (-1,3 milliards).
Ceci est attribuable aux opérations de désinvestissement de capitaux propres et des prêts intra-
entreprises négatifs. Quant aux États-Unis, les investissements directs étrangers ont fléchi de
49% pour revenir à 134 milliards de dollars. Cette baisse s’explique par la chute des
investissements greenfield1 et des opérations de fusions et acquisitions transfrontalières.
1 Un investissement greenfield est une forme d'IDE qui se produit lorsqu’une société transnationale s’installe dans un pays en voie
de développement pour construire de nouvelles usines et/ou magasins.
Néanmoins, ce pays a pu occuper le deuxième rang des pays destinataires des IDE en 2020
après la Chine.
S’agissant des économies en développement, le repli des entrées des IDE s’est limité à 12%,
portant sur une enveloppe de 616 milliards de dollars contre 702 milliards une année
auparavant. Ainsi, la part de ces pays dans le total des flux des IDE dans le monde a atteint
72%, soit son plus haut niveau historique.
Encore faut-il noter que la baisse de ces flux a été inégale entre les pays de ce groupe, puisqu’ils
se sont contractés de 37% en Amérique latine et les Caraïbes contre 18% en Afrique, alors que
l’Asie de l'Est s’est montrée plus résiliente en matière d’attractivité des IDE, avec des flux en
progression de 12% portant sur 283 milliards de dollars, soit le tiers des flux mondiaux. La
Chine, en particulier, s’est accaparée une enveloppe de 163 milliards de dollars (en hausse de
4%) occupant, ainsi, le premier rang des pays hôtes des IDE. Cet accroissement est lié à
l’augmentation des opérations de fusions et acquisitions transfrontalières (54%) principalement
dans les domaines des TIC et des industries pharmaceutiques.
Quant aux opérations de fusions-acquisitions d’entreprises dans le monde, elles ont accusé
une baisse de 10% en 2020, pour revenir à 456 milliards de dollars. Ce repli a touché tous les
secteurs, surtout celui de l’énergie (-52%) pour revenir à 17 milliards de dollars, suivi par le
secteur manufacturier (-8%) avec une enveloppe de 225 milliards de dollars et le secteur des
services (-6%) totalisant 215 milliards de dollars.
Par région, les opérations de fusions-acquisitions se sont inscrites en hausse de 26% en Europe
et de 31% en Asie, tandis qu’elles se sont contractées de 43% en Amérique du Nord, de 67% en
Amérique latine et les Caraïbes et de 45% en Afrique.
Pour l’année 2021, la CNUCED s’attend à une poursuite de la tendance baissière des flux des
IDE dans le monde et ce, jusqu’à 2022. Une diminution qui s’explique par la réticence des
entreprises à investir dans un contexte marqué par de fortes incertitudes quant à l’apparition de
nouvelles vagues de la pandémie du Covid-19.
1-1-4 Inflation
Les taux d’inflation se sont orientés, principalement, à la baisse en 2020 en relation avec les
retombées pandémiques sur la demande mondiale de biens et services, ce qui s’est répercuté sur
les niveaux des prix, surtout ceux de l’énergie.
En effet, les taux d'inflation dans les pays avancés ont diminué pour s’établir à 0,7%, en
moyenne, contre 1,4% en 2019. Cette baisse a concerné, principalement, la Zone Euro, où le
rythme d’évolution des prix à la consommation a nettement décéléré en 2020, revenant à 0,3%
contre 1,2% un an plus tôt. Cependant, le rythme de la baisse des prix à la consommation aux
États-Unis a été moins prononcé (1,2% contre 1,8%) sous l’effet, surtout, des politiques
monétaires et budgétaires expansionnistes ayant soutenu la demande intérieure.
Quant aux pays émergents et en développement, les prix à la consommation ont accusé une
légère diminution, en 2020, pour revenir à 5%, en moyenne, contre 5,1% un an plus tôt.
Pour l’année 2021, l’inflation devrait connaître une certaine accélération en relation,
principalement, avec la reprise attendue de l’activité économique et la hausse des prix de
l’énergie. Dans les pays avancés, l’inflation devrait rester, généralement, au-dessous des
objectifs des banques centrales, soit de l’ordre de 1,6%, tandis qu’elle serait inférieure à la
moyenne historique dans les pays émergents et en développement, soit 4,9%.
1-1-5 Finances publiques
Au cours de l’année 2020, une pression sans précédent a été exercée sur les finances publiques
en rapport avec l’orientation budgétaire expansionniste dans l’ensemble des pays, notamment
les pays industrialisés, afin de gérer la crise pandémique et limiter son impact néfaste sur
l'économie. En effet, les plans de soutien ont atteint une enveloppe de 14.000 milliards de
dollars à l’échelle mondiale et, par conséquent, le déficit budgétaire global s’est envolé à 10,8%
du PIB mondial contre 3,6% une année auparavant.
S’agissant des pays avancés, disposant d'une marge de manœuvre financière plus importante,
ils ont vu leur déficit budgétaire se creuser à 11,7% du PIB contre 2,9% en 2019, suite,
principalement, à l’accroissement des dépenses surtout sous forme de dépenses supplémentaires
de soutien face à la diminution des recettes en raison du ralentissement de l’activité
économique.
Aux Etats-Unis, le déficit public a enregistré une forte hausse, atteignant 15,8% du PIB contre
5,7% un an plus tôt. Cette évolution est imputable au plan de soutien budgétaire d’envergure qui
a été déployé en mars et avril 2020, de l’ordre de 2.000 milliards de dollars ou environ 14,8%
du PIB. En outre, un nouveau plan de relance budgétaire de 4,3% du PIB a été adopté en
décembre 2020.
Pour sa part, le déficit des administrations publiques de la Zone Euro s’est envolé à 7,6% du
PIB contre 0,6% en 2019. Cette dégradation du solde budgétaire s’explique, en grande partie,
par la mise en place d’un important plan de relance doté d’une enveloppe globale de
750 milliards d’euros. Ce plan, axé sur des investissements verts et sur la transformation
numérique, a été conçu pour stimuler la reprise de l'économie européenne.
Quant aux pays émergents et en développement, le déficit budgétaire global s’est inscrit en
hausse de 5,1 points de pourcentage, en 2020, pour atteindre 9,8% du PIB contre 4,7% l’année
précédente. Le creusement du déficit est imputable, à la fois, à l’effondrement des recettes en
relation avec le ralentissement de l’activité économique et la baisse des recettes d’exportation
des produits de base face à l’assouplissement des politiques budgétaires dans la plupart des pays
de ce groupe.
En 2021, les déficits budgétaires devraient diminuer dans la plupart des pays, à mesure que les
revenus augmentent et que les dépenses diminuent dans le contexte de la reprise économique et
la fin des mesures temporaires liées à la pandémie.
1-1-6 Politiques monétaires
Dans un contexte de récession profonde de l’économie mondiale, la plupart des banques
centrales, notamment des pays industrialisés, ont adopté des politiques monétaires ultra
accommodantes et ce, dans le but de faciliter les conditions financières pour atténuer les
retombées de la crise sanitaire sur l’activité économique.
En effet, aux Etats-Unis, la Réserve Fédérale Américaine (FED) est intervenue en urgence en
baissant son taux d’intérêt directeur à deux reprises en un seul mois, à savoir mars 2020, de
50 points de base puis de 100 points de base, pour se situer dans une fourchette entre 0% et
0,25%. Etant signalé que le comité de la FED compte maintenir ces taux jusqu’à ce que
l’économie américaine se rétablisse et que les conditions du marché de travail soient
compatibles avec les objectifs de plein emploi, même si l’inflation dépasse temporairement son
objectif de 2%. Dans ce même contexte, la Réserve Fédérale a mis en place, au même mois, un
programme d’achat d’actifs mensuel à hauteur de 500 milliards de dollars de titres du Trésor et
de 200 milliards de dollars de titres hypothécaires résidentiels et commerciaux et ce, afin de
favoriser le bon fonctionnement des marchés et faciliter les conditions financières. En décembre
2020, la FED a procédé à l’augmentation de ses achats d’actifs de 120 milliards de dollars par
mois (80 milliards de dollars de bons de Trésor et 40 milliards de titres hypothécaires) jusqu'à
ce que l’économie se redresse durablement et ses objectifs de plein emploi et de stabilité des
prix soient atteints.
De même, la Banque Centrale Européenne (BCE) a décidé de maintenir son taux d’intérêt
directeur inchangé à 0%, mais elle a également mis en place, au mois de mars 2020, un
Après avoir fortement baissé en mars avec l’avènement de la pandémie, les indices boursiers
américains ont rebondi de plus de 18% sur l’année et ont surperformé par comparaison aux
autres places boursières, tirés par les valeurs technologiques et la faiblesse du dollar. Les
politiques américaines de riposte à la pandémie et les résultats des élections présidentielles ont
soutenu le marché des actions. L’indice S&P et l’indice Nasdaq ont ainsi enregistré des
sommets historiques en progressant respectivement de 16,3% et 43,6% sur l’année. Le Dow
Jones a, pour sa part, augmenté de 6%.
En Europe et après le krach boursier du mois de mars, en relation avec les mesures strictes de
confinement et une paralysie de pans entiers de l’économie, les Bourses, composées
principalement de valeurs cycliques et industrielles, ont pu atténuer leur perte pour finir l’année
2020 sur une note mitigée : Cac 40 (-8,1%), Dax (+2,48%), FTSE 100 (-15,04%).
En Asie, la capacité de la Chine à contenir la propagation de la pandémie et à sortir rapidement
de la crise sanitaire avec une croissance du PIB de près de +2,3% en 2020, a soutenu l’indice
MSCI chinois, regroupant les titres d’entreprises chinoises cotés à Wall Street, Hongkong et
Shanghai, qui a grimpé sur l’année de plus de 17%. L’euphorie du marché boursier chinois a
relancé dans son sillage l’ensemble des marchés boursiers asiatiques : Nikkei (+18,3%) et
Kospi (+31%).
1-2-2 Marchés obligataires
Valeurs refuges par excellence, les obligations souveraines des pays développés ont vu la baisse
de leurs rendements s’accélérer depuis les premières apparitions de la pandémie Covid-19, dans
un contexte de mouvement grandissant d’aversion au risque. En effet, au cours du mois de mars
2020, les taux de rendement obligataires ont atteint des plus bas historiques à 0,55% pour le
rendement américain à 10 ans et -0,86% pour le rendement européen à 10 ans. Cette tendance
dans les pays avancés a été également propulsée par les actions monétaires de grande envergure
introduites par les principales banques centrales pour éviter un choc économique mondial. En
effet, la BCE a annoncé un programme d’achats d’urgence face à la pandémie (Pandemic
Emergency Purchase Programme- PEPP) et la FED a décidé d’acheter en nombre illimité les
bons du Trésor et les titres adossés à des créances hypothécaires.
La relative maîtrise de la pandémie depuis le mois de mai et l’entame du déconfinement
progressif pratiquement partout dans le monde, ont contribué à apaiser les craintes sur le
marché, entraînant une légère hausse des rendements longs qui ont terminé le semestre à 0,66%
pour le 10 ans américain et à -0,45% pour le 10 ans européen.
Néanmoins, la deuxième vague de la pandémie a alimenté de nouvelles pressions baissières sur
les taux obligataires sur l’ensemble de la courbe. Les rendements américains et européens à
10 ans ont touché le 4 août 0,51% et -0,63% respectivement.
A partir du mois de novembre, les taux de rendements gouvernementaux se sont inscrits de
nouveau à la hausse, dans le sillage de l’euphorie sur les marchés des actions suite aux annonces
positives concernant le développement de vaccins et un résultat des élections américaines perçu
comme favorable. Les taux américains et européens à 10 ans ont terminé l’année à 0,91% et
-0,57% respectivement.
Graphique 1-4 : Evolution des taux de rendements américains et allemands à 10 ans en 2020
En %
0,00 2,50
-0,19
-0,20 -0,19 2,00
1,68 -0,33
1,92 1,58
-0,40 1,50
-0,51
-0,44 -0,51 -0,57
0,87 -0,42
-0,60 1,00
-0,54 0,73 -0,52
0,92
0,82 0,91
0,69 0,68
-0,80 0,63 0,50
-0,86
-1,00 0,00
les autorités monétaires japonaises de leur intention d’assouplir davantage leur politique
monétaire, a affaibli le yen qui s’est rapidement déprécié pour atteindre 111,21 face au dollar le
25 mars.
Après cette courte période de correction baissière, le yen a repris une tendance haussière face au
billet vert, profitant de la faiblesse généralisée du dollar et de l’escalade des tensions sino-
américaines. La monnaie nipponne a clôturé l’année à 103,25 face au dollar.
96,00 0,9600
USD/JPY EUR/USD
S’agissant de l’or, il a joué pleinement son rôle d’actif refuge dans un contexte de crise
généralisée et a été en outre propulsé par le rebond rapide de l’économie chinoise. Après avoir
débuté l’année à 1.517,29$ l’once, le métal jaune a enregistré un nouveau record en août à
2.063,54$ l’once avant de clôturer l’année à 1.898,36$ l’once.
1-4. Prix des produits de base
Marqués par une forte baisse au cours des premiers mois de l’année 2020, compte tenu de la
contraction de l’activité économique sous l’effet de la pandémie de la COVID-19, les prix
internationaux de la plupart des produits de base ont connu une hausse au cours du second
semestre. Cette reprise est due à l'amélioration des perspectives économiques mondiales, grâce
aux plans de soutien budgétaire instaurés dans les grandes économies, ainsi qu’à la poursuite
des campagnes de vaccination et l’assouplissement des mesures d’endiguement. A cet égard, les
cours pétroliers, qui avaient fortement chuté au cours des premiers mois de la crise sanitaire ont
enregistré une certaine hausse mais sans retrouver leurs niveaux antérieurs à la pandémie, tandis
que les prix des métaux et des matières premières agricoles, dont le repli avait été relativement
plus limité, ont renoué avec les niveaux précédant la crise sanitaire.
Ainsi, l’indice global des prix des produits de base, établi par la Banque Mondiale (BM), a
poursuivi sa tendance baissière en 2020 à un rythme plus accentué qu’une année auparavant
(-9% contre -5,5%). Cette évolution est attribuable, essentiellement, à la chute des prix de
l’énergie (-31,7% contre -12,7%) et, à moindre degré, de celui des métaux (-1,8% contre
-9,9%), tandis que l’indice des prix des produits alimentaires s’est inscrit en hausse de 6,3%
contre une contraction de 3,8% en 2019 et ce, en relation surtout avec la demande relativement
soutenue des produits agricoles de base face à la perturbation des chaines d’approvisionnement
et les fermetures des frontières.
Pour l’année 2021, les prix des produits de base devraient connaître, globalement, une hausse
soutenue par la reprise économique mondiale. Cependant, ces perspectives demeurent
incertaines et dépendent fortement de l’efficacité des mesures de lutte contre la pandémie, des
politiques de soutien dans les économies avancées, ainsi que de la vitesse à laquelle les vaccins
sont produits et distribués.
1-4-1 Produits alimentaires
L’évolution des prix des produits alimentaires a été marquée, en 2020, par une tendance
haussière, et ce en dépit de la baisse enregistrée au cours du premier trimestre de l’année, en
raison du fléchissement de la consommation mondiale sous l’effet des mesures d’endiguement
imposées par la plupart des pays pour contrecarrer la première vague de la pandémie. En effet,
le resserrement de l’offre mondiale, les achats importants effectués par la Chine, la dépréciation
du dollar américain, ainsi que des estimations de production et de stocks plus faibles que prévu
aux États-Unis d'Amérique, ont entrainé une appréciation des cours des denrées alimentaires.
En particulier, et selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture
(FAO), la production mondiale de céréales pour la campagne 2019-2020 s’est élevée à
2.710 millions de tonnes, en hausse de 1,5% par rapport à la campagne précédente. Cette
évolution est expliquée, principalement, par la progression de la production du blé en Australie,
au Kazakhstan et en Russie. En dépit de cette augmentation, les prix internationaux du blé ont
enregistré une hausse de 5,1% en 2020 en relation avec les incertitudes autour des chaînes
d’approvisionnement (craintes des restrictions d’exportations) et des prévisions de diminution
des ventes de la Russie lorsque sa taxe à l'exportation de blé doublera en mars 2021. En outre,
les grands pays importateurs comme l’Algérie, le Maroc, l’Egypte et l’Arabie Saoudite, qui
représentent à eux seuls plus d’un tiers des importations mondiales de blé, ont boosté leur
demande, ce qui a fait grimper les cours de blé.
Graphique 1-7 : Evolution mensuelle des prix mondiaux du blé (En dollars la tonne)
250
2018 2020
200
2019
150
100
S’agissant des prix internationaux des huiles végétales, ils ont suivi globalement une tendance
haussière, notamment pour l’huile de palme (+25%) et l’huile d’arachide (+18,8%). Cette
augmentation est encouragée à la fois par une forte demande d'huile de palme, surtout dans le
secteur des biocarburants, et par les inquiétudes face à la contraction des approvisionnements.
Pour leur part, les prix internationaux d'huile de soja ont augmenté en partie en raison des
grèves prolongées en Argentine.
Moyenne de Variations en %
Places de la période
Produits Déc.2019 Déc.2020 2020 Déc.2020
cotation
2019 2020 2019 Dec.2019
Ports du Golfe
Blé 201,7 212,0 210,9 217,3 5,1 3,0
des Etats-Unis
Riz Thaïlande 418,0 496,8 432,0 520,0 18,8 20,4
Huiles :
Ports
.Soja 765,4 837,8 833,5 1.026,2 9,4 23,1
hollandais
.Palme Malaisie 601,4 751,8 763,7 1.016,4 25,0 33,1
.Arachide Europe 1.407,4 1.672,4 1.450,0 1.937,5 18,8 33,6
Sucre Brésil 365,7 372,7 362,9 397,3 1,9 9,5
Source : Prix des produits de base de la Banque Mondiale
Graphique 1-8 : Evolution mensuelle des prix mondiaux du phosphate (En dollars la tonne)
150
2018
100
2020
2019
50
Janvier Fevrier Mars Avril Mai Juin Juillet Aout Septembre Octobre Novembre Décembre
mondiale de pétrole à l’issu des mesures d’endiguement strictes imposées par la plupart des
pays pour contenir la propagation de la pandémie.
Toutefois, et après avoir atteint leur plus bas niveau depuis une vingtaine d’années, soit
19,65 dollars pour le baril de Brent à la date du 21 avril 2020, les prix du pétrole ont
partiellement rebondi en réponse à la décision de l’Organisation des Pays Exportateurs de
Pétrole (OPEP) et ses alliés de réduire leur production afin de soutenir les cours. Cette réduction
a été accomplie sur deux phases à savoir, une première phase qui consistait à appliquer une
baisse de 9,7 millions de baril par jour (mb/j) en mai et juin 2020, puis de 7,7 mb/j à partir du
mois de juillet et jusqu’à la fin de l’année 2020. En outre, la reprise progressive de la
consommation mondiale suite à l’assouplissement des mesures de confinement a contribué à
tirer les cours à la hausse mais tout en restant en dessous de leurs niveaux de 2019.
Ainsi, sur l’ensemble de l’année 2020, le prix moyen du baril de Brent s’est inscrit en baisse
d’environ 34% pour revenir à 42,3 dollars contre 64 dollars une année auparavant, alors que
celui du léger américain s’est contracté de 31,1% en se situant à 39,3 dollars. Encore faut-il
signaler que le cours du Brent a clôturé le mois de décembre à 51,72 dollars le baril contre
66,03 dollars une année auparavant, en repli de 21,7%.
Pour l’année 2021, la demande devrait se raffermir dans un contexte marqué par l'amélioration
des perspectives économiques et l'accélération du déploiement de la vaccination, en particulier
dans les économies avancées et ce, outre l’assouplissement des restrictions liées à la pandémie.
L'offre devrait augmenter à son tour en relation avec la décision de l'OPEP et ses alliés
d’accroitre leur production de 0,35 mb/j en mai et juin 2021 et de 0,45 mb/j supplémentaire au
mois de juillet, sachant que l’Organisation pourra procéder à des réductions si nécessaire. De ce
fait, les prévisions de la Banque Mondiale (BM) tablent sur un cours moyen du pétrole de
56 dollars le baril en 2021 et de 60 dollars en 2022.
Tableau 1-5 : Evolution des prix moyens du pétrole brut sur le marché international (en dollars le baril)
Variations en %
Désignation 2018 2019 2020 Déc.2019 Déc.2020
2019 2020
2018 2019
Brent 71,1 64,0 42,3 65,9 49,9 -33,9% -24,3%
Au cours du premier trimestre de 2021, les prix du pétrole ont poursuivi leur tendance
haussière entamée au cours des derniers mois de 2020, soutenus par une reprise économique
rapide et le maintien de la réduction de la production de l’OPEP et ses alliés. Ainsi, le cours
moyen du baril de Brent s’est établi à 65,19 dollars en mars, soit en hausse de 30,7% par rapport
à la moyenne de décembre 2020, tandis que les prix du léger américain ont augmenté de 32,5%
pour atteindre 62,35 dollars le baril.
Graphique 1-9 : Evolution mensuelle des prix mondiaux du Brent (En dollars le baril)
90
80 2018
70
60 2019
50
40
2020
30
20
10
0
contre le virus. En conséquence, le taux de chômage s’est élevé à un pic de 18% au T2 contre
14,9% à fin 2019, avant de revenir à 17,4% au dernier trimestre de l’année 2020.
Dans ce contexte et afin d’atténuer les répercussions de la pandémie aussi bien sur les ménages
que sur le tissu productif, les autorités tunisiennes ont mis en œuvre un ensemble de mesures
économiques et sociales. En particulier, la Banque Centrale a réduit son taux directeur à deux
reprises en 2020, le ramenant de 7,75% à 6,25%, tout en accompagnant cette action par d’autres
mesures visant, essentiellement, à subvenir aux besoins des banques et de l’économie en
liquidité et à préserver la stabilité financière à travers, notamment, l’assouplissement des
conditions de crédit, et l’allègement des charges financières des entreprises et des particuliers.
Ces mesures ont été soutenues par un contexte de détente des pressions inflationnistes et d’un
apaisement des besoins en liquidité bancaire, qui sont le fruit de la politique monétaire
restrictive adoptée par la BCT durant la période 2017-2019. Cette détente s’est poursuivie en
2020 en relation, notamment, avec la faiblesse de la demande globale et la bonne tenue du taux
de change du dinar vis-à-vis des principales devises, outre la chute des prix internationaux des
produits de base et des matières premières. En effet, le taux d’inflation s’est établi à 5,6%, en
moyenne, contre 6,7% en 2019 et les besoins des banques en liquidité ont atteint 9,7 milliards
de dinars au terme de 2020 contre 11,5 milliards une année auparavant.
Par ailleurs, l’importance des dépenses effectuées par l’Etat tunisien pour endiguer les
retombées de la propagation de la pandémie et le repli des recettes de l’Etat suite à
l’affaiblissement de l’activité économique et de la demande, en plus des difficultés que
connaissent les entreprises publiques et la poursuite de la progression de la masse salariale, ont
lourdement pesé sur le budget de l’Etat. Il en est résulté une aggravation du déficit budgétaire
hors privatisations et dons pour s’élever à 10,4% du PIB contre 3,6% en 2019. Ce déficit ainsi
que l’importance du remboursement du principal de la dette ont été couverts en grande partie
par le recours au marché intérieur dans un contexte de difficulté d’accès au marché financier
international. Ainsi, la dette publique s’est élevée à 84,3% du PIB contre 72,5% en 2019.
Pour l’année 2021, la croissance économique devrait reprendre progressivement sur fond
d'accélération du déploiement de la vaccination en Tunisie et dans les pays partenaires.
Cependant, les perspectives de croissance restent entourées d’incertitudes liées à l’apparition de
nouvelles vagues de la pandémie et à la persistance de la crise politique et sociale. Ainsi, les
autorités sont confrontées à un défi de relancer l’activité économique tout en améliorant la
croissance potentielle affectée par la pandémie et par les difficultés structurelles, et de rétablir
les équilibres macroéconomiques, particulièrement, des finances publiques à travers la mise en
œuvre des réformes nécessaires pour soutenir l’investissement dans les secteurs productifs et
restaurer la confiance des opérateurs économiques afin d’accélérer le redressement économique.
Tableau 2-1 : Evolution des principaux indicateurs de l’économie Tunisienne (En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2018 2019 2020 2021* 2020 2021*
2019 2020
Comptes nationaux
-Croissance du PIB aux prix de l’année précédente 2,9 0,9 -8,8 3,9
*Agriculture et pêche 11,9 0,4 4,4 -2,9
*Hors agriculture et pêche 1,9 1,0 -10,4 4,9
-PIB (aux prix courants) 106.242 114.939 110.295 121.253 -4,0 9,4
-Revenu national disponible brut (RNDB) 108.385 117.581 112.326 123.233 -4,5 8,5
-RNDB par habitant (en dinars) 9.383 10.086 9.477 10.285 -6,0 8,5
-Consommation globale 97.283 106.801 107.880 115.308 1,0 6,4
*Consommation publique 21.003 23.711 24.620 26.016 3,8 4,8
*Consommation privée 76.280 83.090 83.260 89.292 0,2 6,9
-Propension moyenne à consommer
(consommation/RNDB) : en %1 89,8 90,8 96,0 93,6 5,2 -2,4
-Epargne nationale brute 11.102 10.780 4.446 7.925 -58,8 52,9
-Taux d’épargne nationale (en % du RNDB)1 10,2 9,2 4,0 6,4 -5,2 2,4
- Formation brute de capital fixe 19.554 21.059 14.648 17.003 -30,4 17,5
-Taux d’investissement (en % du PIB)1 18,4 18,3 13,3 14,0 -5,0 1,0
Prix
-Indice des prix à la consommation (base 100 en 2015) 117,1 125,0 132,0 5,6
.Produits alimentaires et boissons 116,4 124,4 130,2 4,6
.Produits non alimentaires et services 117,4 125,2 132,7 6,0
Emploi
-Créations d’emplois (en mille postes) 27,6 58,8 -133 -
-Taux de chômage en %1 15,5 14,9 17,4 2,5
Paiements extérieurs
-Taux de couverture (Export/Import en %)1 68,3 69,3 75,2 5,9
-Déficit de la balance commerciale (FOB-CAF) 19.023 19.436 12.758 -34,4
-Recettes touristiques 4.141 5.628 2.030 -63,9
-Revenus du travail 5.035 6.015 6.658 10,7
- Déficit courant2 11.761 9.606 7.116 -2.186
. En % du PIB1 11,1 8,4 6,5 -1,6
-Entrées nettes de capitaux2 13.414 14.914 11.378 -3.536
- Solde de la balance générale des paiements2 1.653 5.284 3.807 -1.477
-Coefficient du service de la dette extérieure
11,9 14,5 16,0 1,5
(en % des recettes courantes)1
-Taux d’endettement extérieur (en % du RNDB)1 73,7 64,3 69,2 -4,9
Finances publiques
-Pression fiscale (en % du PIB)1 23,2 25,4 24,4 24,6 -1,0 0,2
-Dépenses d’équipement et d’octroi de prêts 6.143 6.258 7.748 8.386 23,8 8,2
-Déficit budgétaire en % du PIB1/3 4,8 3,6 10,4 6,6 6,8 -3,8
Indicateurs monétaires4
-Agrégat M3 79.409 88.525 97.176 9,8
.Taux de liquidité de l’économie (M3/PIB): en %1 71,9 72,1 84,4 11,6
-Créances nettes sur l’extérieur2 -4.114 -373 902 1.275
dont : .Avoirs nets en devises2 13.974 19.521 23.099 3.648
.En jours d’importation5 84 112 162 50
-Créances nettes sur l’Etat2 20.805 23.868 27.863 3.995
-Concours à l’économie 89.215 94.811 101.182 6,7
Sources : BCT, INS et MEFAI
* Prévisions.
1 4
Variations en points de pourcentage. Système financier.
2 5
Variations en MDT. Variations exprimées en jours.
3
Hors amortissement de la dette, revenu de privatisation et dons.
négative à la croissance économique de 1,2 point de pourcentage contre +0,2 point en 2019.
Cette baisse reflète l'adoption des horaires administratifs exceptionnels au cours de certaines
périodes de l’année.
Tableau 2-2 : Evolution de la valeur ajoutée par secteur d’activité en termes réels et contributions à la
croissance économique
Contribution à la
Croissance de la valeur
croissance économique
Désignation ajoutée (en %)
(en points de pourcentage)
2019 2020 2021* 2019 2020 2021*
Agriculture et pêche 0,4 4,4 -2,9 0,0 0,5 -0,3
Industrie
Industries manufacturières -0,9 -9,3 4,2 -0,1 -1,4 0,6
dont :
- Industries agricoles et alimentaires 1,4 1,7 -1,9 0,0 0,1 -0,1
- Industries des matériaux de construction, de la
0,5 -11,6 4,4 0,0 -0,2 0,1
céramique et du verre
- Industries mécaniques et électriques -1,5 -13,2 6,4 -0,1 -0,7 0,3
- Industries textiles, habillement, cuirs et chaussures -4,1 -15,4 6,9 -0,1 -0,4 0,2
- Industries chimiques 2,0 -3,5 4,0 0,0 0,0 0,1
Industries non manufacturières -1,9 -8,8 6,7 -0,2 -0,7 0,5
dont :
- Mines 17,2 -12,0 7,3 0,1 -0,1 0,0
- Pétrole et gaz naturel -8,2 -3,2 12,1 -0,2 -0,1 0,3
Services marchands 2,6 -13,3 4,8 1,1 -5,7 1,9
dont :
- Commerce 1,1 -4,7 3,1 0,1 -0,4 0,3
- Transport -2,7 -28,0 4,8 -0,2 -1,9 0,2
- Communications 4,4 2,0 3,0 0,2 0,1 0,1
- Tourisme 6,5 -43,6 19,5 0,3 -2,1 0,6
- Organismes financiers 6,7 -0,3 2,7 0,3 0,0 0,2
Services non-marchands 1,1 -6,3 5,1 0,2 -1,2 1,0
PIB aux prix du marché 0,9 -8,8 3,9 0,9 -8,8 3,9
Sources : INS et Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Appui à l’Investissement
* Prévisions.
Les prévisions pour l’année 2021, tablent sur un rebond progressif de la croissance
économique, à l’exception du secteur de l’agriculture et pêche qui a souffert des conditions
climatiques défavorables. Le rebond attendu reste tributaire de la maîtrise de la crise sanitaire à
l’échelle nationale et internationale, notamment, européenne dont dépend fortement le secteur
extérieur de l’économie tunisienne.
2-3. Demande Globale
Les retombées de la pandémie de la COVID-19 et les mesures d’endiguement de sa propagation ont
lourdement pesé sur les différentes composantes de la demande globale, particulièrement, la
demande intérieure qui a chuté de 9,2% en termes constants, en 2020, après une baisse de 1,5%
une année auparavant, soit une contribution négative à la croissance de 10,1 points de pourcentage
contre -1,7 point en 2019. Pour leur part, les exportations de biens et services ont connu une nette
contraction qui a été compensée par la baisse des importations, se traduisant par une contribution
nette positive de la demande extérieure à la croissance à raison de1,3 point de pourcentage.
Graphique 2-1 : Contributions des différentes composantes de la demande globale à la croissance économique
6
-2
En %
-4
-6
-8
-10
-12
2018 2019 2020 2021*
Tableau 2-3 : Evolution des ressources et emplois aux prix de l’année précédente (En %)
Désignation 2017 2018 2019 2020 2021*
PIB aux prix du marché 1,9 2,9 0,9 -8,8 3,9
Importations de biens et services 3,5 1,7 -7,8 -16,5 4,0
Total ressources = Total emplois 2,4 2,4 -2,4 -11,7 4,0
Consommation finale 1,9 1,8 2,2 -5,0 1,5
- Publique 0,3 0,2 2,6 -4,3 1,3
- Privée 2,4 2,2 2,1 -5,2 1,6
FBCF 0,3 2,0 0,3 -33,8 11,9
Demande intérieure 1,6 1,7 -1,5 -9,2 3,6
Exportations de biens et services 4,6 4,4 -4,5 -17,3 5,1
* Prévisions. Source : MEFAI
Pour l’année 2021, les prévisions tablent sur une faible évolution de la demande intérieure qui
resterait affectée par les incertitudes quant à l’évolution de la pandémie et la réussite des
compagnes de vaccination.
La demande extérieure connaitrait, pour sa part, une certaine amélioration à la lumière des
perspectives économiques dans la zone euro qui demeurent positives en dépit des nouvelles
vagues du CORONA, ainsi qu’une reprise prévue des secteurs extractives. Parallèlement, il est
attendue une progression des importations liée à l’amélioration progressive du rythme de la
production et de l’investissement, ainsi qu’à la hausse des cours mondiaux de pétrole et des
matières premières.
2-4. Structure et financement des investissements
2-4-1 Structure des investissements
L’évolution de la FBCF a été caractérisée, en 2020, par une baisse dans la quasi-totalité des
secteurs, particulièrement, les industries manufacturières et les services qui accaparent une part
importante en dépit de sa diminution. Par contre, les secteurs qui ont connu une baisse moins
aigue que celle de l’investissement global, à l’instar de l’agriculture et pêche et les équipements
collectifs, ont vu leurs parts s’améliorer.
Tableau 2-4 : Evolution de la formation brute de capital fixe par secteur d’activité (Aux prix courants)
Variations
Valeur (en MDT) Structure (en %)
(en %)
Désignation
2020 2021*
2019 2020 2021* 2019 2020 2021*
2019 2020
Agriculture et pêche 1.463 1.332 1.487 -9,0 11,6 6,9 9,1 8,7
Industrie 6.715 4.416 5.366 -34,2 21,5 31,9 30,1 31,6
- Industries non manufacturières 2.565 1.480 1.572 -42,3 6,2 12,2 10,1 9,2
- Industries manufacturières 4.150 2.936 3.794 -29,3 29,2 19,7 20,0 22,3
Services marchands 9.910 6.580 7.620 -33,6 15,8 47,1 44,9 44,8
Equipements collectifs 2.971 2.320 2.530 -21,9 9,1 14,1 15,8 14,9
Total 21.059 14.648 17.003 -30,4 16,1 100 100 100
* Prévisions. Source : MEFAI
Tableau 2-5 : Financement intérieur des investissements (En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2018 2019 2020 2021* 2020 2021*
2019 2020
FBCF globale 19.554 21.059 14.647 17.003 -30,4 16,1
- En % du PIB 18,4 18,3 13,3 14,0
Variation des stocks 3.070 -654 -2.704 1.294
Total des besoins de financement
22.624 20.405 11.943 18.297 -41,5 53,2
(FBCF + variation des stocks)
Epargne nationale 11.102 10.780 4.446 7.925 -58,8 78,3
- En % du RNDB 10,2 9,2 4,0 6,4
Taux de financement intérieur
- Epargne nationale/FBCF (en %) 56,8 51,2 30,4 46,6
- Epargne nationale/total besoins
49,1 52,8 37,2 43,3
de financement (en %)
* Prévisions. Source : MEFAI
La baisse record du PIB et du RNDB a pesé sur l’épargne nationale, reflétant les pressions
qu’exerce la crise de la COVID-19 sur les revenus des différents agents économiques. En
particulier, l’Etat a subi l’impact de la crise aussi bien au niveau des recettes propres qui ont
baissé de 5,3% qu’au niveau des dépenses courantes en hausse de 13,4%. Ainsi, la différence
entre les ressources propres et dons et les dépenses courantes, y compris les intérêts de la dette
publique, a été négative de l’ordre de 3 milliards de dinars après un excédent, en 2019, qui a
permis de couvrir environ 45% des dépenses d’équipement, en se situant à 2.747 MDT.
Dans ces conditions, les ressources de l’épargne nationale n’ont assuré qu’environ 30,4% de la
FBCF et 37,2% des besoins de financement intérieur y compris la variation des stocks.
Néanmoins, l’écart de financement entre l’investissement et l’épargne nationale a baissé
revenant de 8,4% à 6,8% du PIB, d’une année à l’autre, reflétant l’importance de la contraction
de l’investissement. Cet écart a été couvert par des financements extérieurs, et ce en dépit d’une
baisse importante des tirages sur les capitaux d’emprunt à moyen et long termes et des flux des
IDE dans un contexte de difficulté d’accès au marché extérieurs compte tenu de l’impact de la
crise sanitaire et la détérioration de la notation souveraine de la Tunisie.
Pour l’année 2021, il est prévu une amélioration modérée de l’épargne sans pour autant
retrouver les niveaux historiques en relation avec la poursuite de la conjoncture difficile, ce qui
va se traduire par un élargissement des besoins de financement en relation avec la reprise
progressive attendue de l’investissement.
2-5. Marché du travail et salaires
Les ménages à faibles revenus et les emplois précaires dans les secteurs les plus touchés par la
crise sanitaire et les mesures d’endiguement y afférentes ont subi les effets induits de plein
fouet. Ainsi, l’année 2020 marquée par une forte contraction de l’activité économique a été
caractérisée par la montée du chômage, et ce malgré les mesures de soutien instaurées au profit
des entreprises sinistrées et des personnes impactées.
En conséquence, les créations nettes d’emplois ont été négatives, soit des pertes de 133 mille
emplois d’après les données de l’Institut national de la statistique (INS), se traduisant par une
aggravation du chômage qui a touché environ 725 mille personnes. De ce fait, le taux de
chômage a sensiblement augmenté passant de 14,9% en 2019 à 17,4 % en 2020, touchant en
particulier les diplômés de l’enseignement supérieur.
Dans ce contexte et face à l’ampleur de la récession économique et de la montée du chômage,
les autorités ont pris des mesures de soutien afin de préserver le tissu économique et surtout les
entreprises en difficulté qui ont été obligées de licencier tout ou une partie de leur effectif ou de
procéder à des fermetures temporaires ou même définitives.
2-5-1 Marché du travail
Dans le cadre de ses efforts visant la protection de l’emploi et la pérennité des entreprises, l’Etat s’est
engagé à avancer le remboursement des crédits d'impôts et à différer le paiement des obligations
fiscales. Aussi, pour faciliter l’accès au crédit des petites et moyennes entreprises (PME) en quête de
fonds de roulement et éviter les défaillances d’entreprises et limiter les licenciements, l’Etat a créé un
fonds de soutien aux PME, assorti d'un mécanisme de garantie de prêts.
Par ailleurs, et dans ce même cadre, la Banque Centrale de Tunisie a réduit son taux directeur à
deux reprises en 2020, le ramenant de 7,75% à 6,25%. Cette décision a été renforcée par
d’autres mesures telles que l’assouplissement des conditions de crédit et l’allègement des
charges financières des entreprises et des particuliers.
En dépit de ces mesures, la situation de l’emploi s’est durement ressentie des effets de
l’épidémie sanitaire sur l’activité économique et les investissements. En effet, l’année 2020 a
enregistré des créations nettes d’emplois négatives, principalement, dans les secteurs les plus
touchés par la crise à l’instar du secteur du tourisme suite à la chute de ses principaux
indicateurs d’activité avec des pertes de 30,5 mille postes d’emplois. Corrélativement, et suite
notamment au fléchissement du trafic aérien, le secteur du transport a également enregistré des
pertes d’emplois (-12,3 mille postes).
Pour leur part, les industries manufacturières ont enregistré des pertes considérables d’emplois,
surtout celles employant un nombre important de main-d’œuvre comme les industries
mécaniques et électriques (-7 mille postes), alors que pour le secteur du textile et habillement,
les pertes de postes d’emplois ont été moins accentuées (-1,8 mille postes contre -12,1 mille en
2019).
Également, le secteur des industries extractives (mines et énergie) a accusé des pertes
de 5,7 mille postes d’emplois en 2020, sous l’effet, notamment, des perturbations sociales
qu’ont connues ces secteurs.
Tableau 2-7 : Principaux indicateurs de l’emploi (En milliers sauf indication contraire)
Variations
en %
Désignation 2017 2018 2019 2020
2019 2020
2018 2019
- Population d'âge actif, 15 ans et plus 8.694 8.661 8.715 8.761 0,6 0,5
- Taux global d’activité (en %)* 47,4 47,9 48,1 47,5 0,1 -0,6
- Taux d'emploi (en %)* 39,8 39,7 40,9 39,2 1,2 -1,7
- Taux de chômage global (en %)* 15,5 15,5 14,9 17,4 -0,6 2,5
dont :
• Taux de chômage des diplômés de l’enseignement
29,9 28,8 27,8 30,1** -1 2,3
supérieur (en %)*
* Variations en points de pourcentage. Source : Institut National de la Statistique
** Au T3 2020.
Par ailleurs et étant donnée la légère augmentation de la population d’âge actif qui a atteint
environ 8,8 millions de personnes en 2020 conjuguée à la diminution de la population active
totale (4,2 millions), le taux global d’activité a enregistré une baisse passant, d’une année à
l’autre, de 48,1% à 47,5%. Aussi, sous l’effet des pertes d’emplois, la population active occupée
a diminué de 3,7% entraînant un repli du taux d’emploi qui est passé de 40,9% à 39,2%.
4500 19
4000
3500
(En milliers)
17
3000
(En %)
2500
15
2000
1500
1000 13
500
0 11
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Population active occupée (Axe G) Nombre de chômeurs (Axe G) Taux de chômage (Axe D)
Au premier trimestre de 2021, le taux de chômage a atteint 17,8% contre 17,4% au dernier
trimestre de l’année précédente. Selon le genre, ce taux a augmenté de 0,6 point pour les
hommes pour atteindre 15%, alors qu’il a diminué de 1,1 point pour les femmes, en revenant à
23,8%.
2-5-2 Salaires
Dans l’objectif de préserver le pouvoir d’achat des salariés, les négociations entre le
Gouvernement et les partenaires sociaux se sont poursuivies, en 2020, et ont abouti à des
majorations des salaires légaux des secteurs privé et public. Ainsi, deux décrets
gouvernementaux fixant le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) dans les
secteurs non agricoles régis par le code du travail et le Salaire minimum agricole garanti
(SMAG) ont été publiés dans le journal officiel de la République tunisienne (JORT) datant du 5
janvier 2021. Les deux décrets ont pris effet à partir du 1er octobre 2020.
Selon le décret gouvernemental n° 2020-1069 du 30 décembre 2020, le montant du SMIG pour
les travailleurs des deux sexes âgés de 18 ans au moins est fixé à 429,312 dinars par mois pour
les salariés du régime de 48 heures par semaine et à 365,732 dinars, pour les travailleurs du
régime de 40 heures par semaine.
Pour les salariés payés à l’heure, le salaire est fixé à 2,064 dinars pour les travailleurs du régime
de 48 heures par semaine et à 2,110 dinars pour les travailleurs du régime de 40 heures par
semaine. Il est également indiqué que les jeunes travailleurs âgés de moins de 18 ans ne peuvent
en aucun cas percevoir un salaire inférieur à 85% de celui de l’adulte.
Par ailleurs, le décret gouvernemental n° 2020-1070 du 30 décembre 2020 fixe le SMAG à
16,512 dinars par journée de travail effectif pour les travailleurs des deux sexes âgés de 18 ans
au moins. Aussi, il est octroyé aux travailleurs agricoles spécialisés et qualifiés une prime de
technicité dont le montant est uniformément fixé, quelle que soit l’ancienneté de l’ouvrier, à
0,880 dinar par journée pour les ouvriers spécialisés, et à 1,656 dinar par journée pour les
ouvriers qualifiés. Cette prime s’ajoute au montant du SMAG nécessitant une spécialisation ou
une qualification.
Tableau 2-8 : Evolution des salaires minimums légaux (En dinars sauf indication contraire)
Variations en %
Juin Août Mai Octobre
Désignation Août 2018 Oct.2020
2017 2018 2019 2020
juin 2017 Mai 2019
Salaire minimum interprofessionnel
garanti (SMIG)
-SMIG horaire en millimes
.Régime 48h par semaine 1,717 1,820 1,938 2,064 6,0 6,5
.Régime 40h par semaine 1,763 1,866 1,984 2,110 5,8 6,4
-SMIG mensuel
.Régime 48h par semaine 357,136 378,560 403,104 429,312 6,0 6,5
.Régime 40h par semaine 305,586 323,439 343,892 365,732 5,8 6,4
Salaire minimum agricole garanti
par journée de travail (SMAG)
13,736 14,560 15,510 16,512 6,0 6,5
Source : Journal officiel de la République tunisienne
1 Source : MEFAI
Tableau 2-9 : Equilibre du budget de l'Etat (En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2019 2020 2021* 2020 2021
2019 2020
Ressources propres et dons 32.366,8 30.652,9 33.209,0 -5,3 8,3
Recettes fiscales 28.900,9 27.147,0 29.825,0 -6,1 9,9
Recettes non fiscales 3.465,9 3.505,9 3.384,0 1,2 -3,5
Ressources d'emprunts et de trésorerie 9.907,6 18.166,1 18.595,0 83,4 2,4
Total ressources 42.274,4 48.819,0 51.804,0 15,5 6,1
Dépenses hors principal de la dette 35.877,4 41.427,0 40.303,0 15,5 -2,7
Fonctionnement 26.415,0 29.944,2 27.887,0 13,4 -6,9
Intérêts de la dette 3.204,5 3.735 4.030 16,6 7,9
Equipement et prêts nets du trésor 6.257,9 7.747,8 8.386 23,8 8,2
Amortissement de la dette 6.397,0 7.392 11.501 15,6 55,6
Total dépenses 42.274,4 48.819 51.804 15,5 6,1
Solde primaire hors privatisations et dons -855,2 -7.868,2 -3.914,0
en % du PIB -0,8 -7,1% -3,3%
Solde budgétaire hors privatisations et dons -4.059,7 -11.603,2 -7.944,0
en % du PIB -3,6 -10,4 -6,6
* Provisoires.
Source : MEFAI.
Tableau 2-10 : Ressources propres et dons (En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2019 2020 2021 2020 2021
2019 2020
Recettes fiscales 28.900,9 27.147,0 29.825,0 -6,1 9,9
- Impôts directs 12.648,4 12.068,3 12.905,0 -4,6 6,9
* Impôts sur les revenus 8.813,2 8.945,3 9.762,0 1,5 9,1
* Impôts sur les sociétés 3.835,2 3.123,0 3.143,0 -18,6 0,6
- Impôts et taxes indirects 16.252,5 15.078,7 16.920,0 -7,2 12,2
dont :
* Taxe sur la valeur ajoutée 7.797,4 7.200,9 7.553,0 -7,6 4,9
* Droits de consommation 2.872,2 2.889,1 3.711,0 0,6 28,4
Recettes non fiscales 3.465,9 3.505,9 3.384,0 1,2 -3,5
dont :
* Redevance gazoduc 322,7 332,2 306,0 2,9 -7,9
* Revenus des participations 1.067,7 933,0 800,0 -12,6 -14,3
* Privatisations, dons et revenus
549,1 829,1 850,0 51,0 2,5
confisqués
Ressources propres et dons 32.366,8 30.652,9 33.209,0 -5,3 8,3
Source : MEFAI.
Totalisant 3.506 MDT, les recettes non fiscales ont connu en 2020 une hausse de 1,2% par
rapport à l’année précédente grâce à la mobilisation d’importantes ressources provenant de dons
extérieurs dont l’enveloppe a atteint 779,1 MDT, des dons collectés pour le Fonds 1818 dans le
cadre de la lutte contre la pandémie de coronavirus qui ont atteint 200 MDT et 332,2 MDT des
recettes provenant de la redevance du gazoduc transcontinental contre 322,7 MDT mobilisé en
2019 et ce, en dépit de la baisse des revenus des participations en rapport avec la baisse des
bénéfices de l’ETAP de 372 MDT.
2-6-1-2 Ressources d’emprunt
La conjoncture économique et l’effet de la pandémie ont lourdement affecté la situation des
finances publiques, en témoigne l’amplification du déficit budgétaire entrainant un recours plus
accru aux ressources d’emprunt. Celles-ci ont augmenté de 83,4%, d’une année à une autre,
pour atteindre 18.166 MDT. La structure des ressources d’emprunt montre une substitution des
ressources intérieures qui ont augmenté de 321,5% aux ressources extérieures qui ont baissé de
32,4%. A cet égard, seulement 30% des ressources proviennent de l’extérieur, alors que le
reliquat a été mobilisé sur le marché domestique. Cette substitution est due, d’une part, aux
difficultés accrues de la Tunisie pour la mobilisation des ressources extérieures programmées,
notamment celles qui devraient être levées sur les marchés financiers internationaux,
conséquence de la dégradation de la notation souveraine, et d’autre part au ralentissement du
rythme des décaissements au titre de certains engagements bilatéraux, notamment ceux issus du
programme avec le FMI. Il est à noter que la mobilisation des ressources intérieures d’emprunt a
été assurée, principalement, par l’émission de bons de Trésor assimilables (BTA) qui ont
représenté environ 29,3% de l’enveloppe totale de ces ressources.
Dans ce contexte, il convient de signaler que l’avance exceptionnelle octroyée par la BCT au
Trésor atteignant 2.810 MDT a été conçue pour faire face à certaines dépenses prévues dans le
cadre de la loi de finances rectificative 2020, remboursable sur 5 ans et avec une année de grâce
pour faire face aux dépenses imprévues dues aux effets de la pandémie.
Tableau 2-11 : Ressources d'emprunt et de trésorerie (En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2019 2020 2021 2020 2021
2019 2020
Emprunts intérieurs 2.639,5 11.126,4 5.580 321,5 -49,8
- Bons du Trésor à 52 semaines 436,2 2.440,7 450 459,5 -81,6
- Bons du Trésor assimilables 1.014,4 3.261,1 3.000 221,5 -8,0
- Autres 1.188,9 5.424,6 1.530 356,3 -71,8
Emprunts extérieurs 7.053,0 4.770,6 13.015 -32,4 172,8
- Tirages budgétisés 6.284,1 3.801,6 12.065 -39,5 216,4
- Emprunts extérieurs affectés 668,9 849 850 26,9 0,1
- Prêts extérieurs rétrocédés aux entreprises publiques 100 120 100 20 -16,7
Ressources d’emprunts 9.692,5 15.897 18.595 64 17,0
- Ressources de Trésorerie 215,1 2.269,1 - 954,9 -
Total 9.907,6 18.166,1 18.595,0 83,4 2,4
Source : MEFAI.
Tableau 2-12 : Dépenses hors service de la dette (En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2019 2020 2021 2020 2021
2019 2020
Dépenses de fonctionnement 26.415 29.944,2 27.887 13,4 -6,9
dont :
Traitements et salaires 16.765 19.200 20.118 14,5 4,8
Compensation 4.788 4.486 3.101 -6,3 -30,9
- Produits de base 1.800 2.416 2.200 34,2 -8,9
- Carburants 2.538 1.470 401 -42,1 -72,7
- Transport 450 600 500 33,3 -16,7
Dépenses d’équipement 6.157,9 7.202,8 8.286 17,0 15,0
dont :
Investissement directs 2.713 3.019 3.135 11,3 3,8
Financement public 1.924 2.384 3.346 23,9 40,4
Prêts nets du Trésor 100 545 100 445,0 -81,7
Total 32.672,9 37.692,0 36.273,0 15,4 -3,8
Source : MEFAI.
Conditionnées principalement par des charges liées à la masse salariale, les dépenses de
fonctionnement se sont accrues de 13,4% par rapport à leur niveau une année auparavant pour
atteindre 29.944,2 MDT, soit environ 61,3% du Budget global de l’Etat.
Concernant les dépenses de compensation qui occupent le deuxième rang dans l’utilisation des
ressources du budget, elles ont connu un repli de 6,3% pour se situer à 4.486 MDT, grâce
notamment à la baisse du prix moyen du baril de pétrole qui est revenu de 64,03 dollars en 2019
à 42,3 dollars en 2020.
S’agissant des dépenses d’équipement, elles ont enregistré une hausse de 17% pour s’établir à
7.202,8 MDT représentant 48,2% de l’investissement global. Par rapport au budget de l’Etat,
ces dépenses représentent 14,8% en 2020 contre 14,6% en 2019.
Pour l’année 2021, les prévisions tablent sur une contraction des dépenses totales de
fonctionnement (-6,9%). En particulier, on s’attend à un ralentissement des dépenses allouées
aux traitements et salaires et la continuation du recul des dépenses de compensation.
En revanche, l’enveloppe allouée aux dépenses d’équipement devrait progresser de 15% pour se
situer à 8.286 MDT.
2-6-2-2 Service de la dette
Les dépenses engagées au titre du remboursement de la dette, en principal et en intérêts, au
cours de l’année 2020, ont atteint 11.127 MDT, en augmentation de 15,9% par rapport à leur
niveau de 2019. Cette évolution porte la marque de la hausse des remboursements de la dette
intérieure pour atteindre 5.269 MDT contre 2.784,8 MDT un an auparavant. En revanche, les
remboursements de la dette extérieure se sont atténués, revenant à 5.858 MDT contre
6.816,7 MDT un an auparavant.
Tableau 2-13 : Service de la dette (En MDT sauf indication contr aire)
Variations en %
Désignation 2019 2020 2021 2020 2021
2019 2020
Dette intérieure 2.784,8 5.269 7.184 89,2 36,3
Principal 1.163,1 3.108 4.995 167,2 60,7
Intérêts 1.621,7 2.161 2.189 33,3 1,3
Dette extérieure 6.816,7 5.858 8.347 -14,1 42,5
Principal 5.233,9 4.284 6.506 -18,1 51,9
Intérêts 1.582,8 1.574 1.841 -0,6 17
Total 9.601,5 11.127 15.531 15,9 39,6
Principal 6.397 7.392 11.501 15,6 55,6
Intérêts 3.204,5 3.735 4.030 16,6 7,9
Source : MEFAI.
S’agissant de l’année 2021, les paiements prévus au titre du service de la dette vont atteindre un
niveau record de 15.531 MDT dont 54% environ relatifs à la dette extérieure.
Il y a lieu de noter que les besoins de financement de l’année 2020 ont été arrêtés, à
11.603,2 MDT. Ces besoins de financement ont été assurés essentiellement par des emprunts
intérieurs de 11.126 MDT dont 2.800 MDT au titre de facilités accordées par la BCT.
Pour l’année 2021, le déficit budgétaire est estimé à 7.944 MDT ou 6,6% du PIB, un taux qui
reste relativement élevé malgré son léger fléchissement par rapport à celui de l’année
précédente.
Tableau 2-14 : Financement du déficit budgétaire (En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2019 2020 2021 2020 2021
2019 2020
Financement intérieur net 1.691,5 10.287,5 585 508,2 -94,3
Emprunts intérieurs (+) 2.639,5 11.126,4 5.580 321,5 -49,8
Remboursement (-) -1.163,1 -3.108 -4.995 167,2 60,7
Ressources de trésorerie (+) 215,1 2.269,1 - 954,9 -
Financement extérieur net 1.819,1 486,6 6.509 -73,3 1.237,6
Emprunts extérieurs (+) 7.053 4.770,6 13.015 -32,4 172,8
Remboursement (-) -5.233,9 -4.284 -6.506 -18,1 51,9
Privatisations, dons et revenus confisqués 549,1 829,1 850 51 2,5
Source : MEFAI.
Le recours de plus en plus massif à l’endettement pour financer le budget de l’Etat a engendré
une accentuation de la tendance haussière de l’encours de la dette publique en 2020, enregistrant
ainsi une augmentation de 11,6% par rapport à son niveau de 2019, pour se situer à
92.958,8 MDT. Cette enveloppe est constituée à hauteur de 65,9% de dette extérieure. En
conséquence, le taux d’endettement public a augmenté de 11,8 points de pourcentage du PIB,
passant de 72,5% en 2019 à 84,3% en 2020.
Tableau 2-15 : Encours de la dette publique (En MDT sauf indication contraire)
2019 2020 2021
Désignation En En % En % En En %
En MDT
MDT du Total du Total MDT du Total
Dette intérieure 24.727,3 29,7 31.681,8 34,1 35.024,0 32,1
En % du PIB 22,3% 28,7% 28,9%
Dette extérieure 58.606,3 70,3 61.277,0 65,9 74.212,0 67,9
En % du PIB 52,8% 55,6% 61,2%
Total 83.333,6 100 92.958,8 100 109.236,0 100
En % du PIB 72,5 84,3 90,1
Source : MEFAI.
Pour l’année 2021, les prévisions tablent sur un taux d’endettement public de 90,1% du PIB,
niveau en hausse de 5,8 points de pourcentage rapporté à 2020.
2-7. Endettement total
Après la forte décélération enregistrée en 2019, l’endettement total1 (ET) de la Tunisie a de
nouveau repris un rythme de progression soutenu (6,3% contre 1,7% en 2019 et 13,9% en 2018)
sous l’effet principalement de l’accroissement de l’encours de la dette intérieure et à un moindre
degré celui de la dette extérieure à moyen et long termes (MLT).
1 Agrégat large de financement, l’endettement total (ET) englobe tous les crédits (prêts traditionnels ou émissions sur
les marchés monétaire et/ou obligataire) obtenus par les agents économiques non financiers résidents, y compris
l’État, tant auprès des résidents que des non-résidents. Sont exclus de l’ET sur le marché des capitaux, les
financements par émission de titres de capital ou de renforcement de fonds propres.
Tableau 2-16 : Evolution de l’endettement total (En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Libellés *** 2019 2020 2018 2019 2020
2017 2018 2019
Endettement intérieur (EI) 117.471 128.105 7,7 5,1 9,1
- Etat 27.147 31.990 3,0 10,6 17,8
- Autres agents économiques non financiers 90.324 96.115 9,1 3,6 6,4
• Auprès du système financier 114.010 123.749 8,2 5,3 8,5
- Etat 23.868 27.863 4,3 12,7 16,7
- Autres agents économiques non financiers 90.142 95.886 9,2 3,5 6,4
• Sur les marchés de capitaux 3.461 4.356 -4,0 0,4 25,9
- Etat 3.279 4.127 -4,3 -2,1 25,9
- Autres agents économiques non financiers 182 229 6,9 89,8 26,1
* Marché monétaire 14 3 0,0 -6,7 -78,6
- Etat 0 0 - - -
- Autres agents économiques non financiers 14 3 0,0 -6,7 -78,6
* Marché obligataire 3.447 4.353 -4,1 0,5 26,3
- Etat 3 279 4 127 -4,3 -2,1 25,9
- Autres agents économiques non financiers 168 226 8,2 107,7 34,8
Endettement extérieur (EE) 67.470 68.409 25,2 -3,6 1,4
- Etat * 53.686 54.677 27,8 -1,6 1,8
- Autres agents économiques non financiers 13.783 13.732 16,6 -10,7 -0,4
Endettement total (ET) 184.941 196.514 13,9 1,7 6,3
- Etat ** 80.833 86.666 19,0 2,1 7,2
- Autres agents économiques non financiers 104.107 109.847 10,2 1,4 5,5
Sources : BCT, CMF et Ministère de l’économie, de finances et de l’appui à l’investissement.
(*) Endettement extérieur de l’Etat y compris les souscriptions aux bons du Trésor des non-résidents.
(**) Stocks de fin de période y compris les ressources de l’Etat logées dans ses comptes à la BCT et utilisées par le Trésor.
(***) Les chiffres sont des encours de fin de période.
Dans un contexte d’une crise sanitaire très grave, engendrant une récession économique sans
précèdent à l’échelle nationale et internationale, l’endettement intérieur s’est inscrit en accélération
en lien avec l’augmentation des besoins de financement de l’État induits notamment par des
dépenses publiques plus accrues afin de faire face aux répercussions de ladite crise, en sus du repli
des ressources de l’État composées pour l’essentiel de recettes fiscales. Dans ce même sillage, les
autres agents économiques non financiers ont eu recours à l’endettement intérieur à un rythme plus
rapide afin de faire face aux difficultés financières survenues suite à la régression de leurs activités.
Par ailleurs, l’endettement extérieur à MLT a légèrement augmenté en 2020, en raison
principalement de la contraction des mobilisations de ressources.
Par agent économique, l’endettement, aussi bien de l’État que celui des autres agents
économiques non financiers a repris une cadence plus accélérée en 2020 et ce, après la forte
décélération enregistrée en 2019, soit 7,2% et 5,5%, respectivement, (contre 2,1% et 1,4% en
2019). L’analyse par source d’endettement continue à faire apparaître une prédominance de
celui d’origine intérieure dont la part s’est davantage consolidée passant d’une année à l’autre
de 63,5%, à 65,2%.
Graphique 2-3 : Evolution de l’endettement total par origine Graphique 2-4 : Evolution de l'endettement
de financement intérieur par source de financement
130 000 20 30
120 000 18 18 25
110 000
16 20
100 000 14,6 15,0
90 000 12,8 14 14 13,1
13,8 15 11,0
13,1 9,1 9,3 9,7 9,1
80 000 12 7,8 7,7
En MDT
En %
2020
2009
2010
2011
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
Pour ce qui est de l’EI des autres agents économiques non financiers auprès du système
financier, il s’est affermi d’une année à l’autre (6,4% en 2020 contre 3,6% en 2019) alors que
les fonds levés sur les marchés de capitaux ont accusé une nette décélération (26,1% contre
89,8%) qui s’explique principalement par le repli du financement inter-entreprises sur le marché
monétaire. Cette situation reflète d’une part la baisse du niveau de la liquidité chez la plupart
des agents économiques et d’autre part, l’aversion au risque due à la montée des
incertitudes. Quant à l’encours des emprunts obligataires levés sur le marché financier, il a
atteint une enveloppe de 226 MDT contre 168 MDT en 2019. Ces fonds ont été l’apanage
exclusif des institutions de microfinance.
1 Avec trois différentes modalités de remboursement au choix, selon les contrats bilatéraux (État-banques) : soit au
terme de deux ans à un taux de 2%, soit au terme de trois ans à un taux de 2,25, soit au terme de cinq ans à un taux de
2,75%).
2 Modalité de remboursement : 257 MEUR à un taux de 2% et 130 MUSD à un taux de 2,75%.
35
28,0
30 25,2
25 19,9
20 14,9
13,1
15 11,6
8,7 8,8
En %
10 4,5 5,6
5 1,4
-3,6
0
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
-5
-10
-15
Tableau 2-17 : Evolution des principaux indicateurs de financement (En % sauf indication contraire)
Désignation 2019 2020
ET/PIB aux prix courants 160,9 177,2
* Etat 70,3 78,1
* Autres agents économiques non financiers 90,6 99,1
Endettement intérieur / PIB 102,2 115,6
* Etat 23,6 28,9
* Autres agents économiques non financiers 78,6 86,7
Endettement extérieur / PIB 58,7 61,6
* Etat 46,7 49,2
* Autres agents économiques non financiers 12,0 12,4
Endettement intérieur de l’Etat / EI 23,1 25,0
Endettement intérieur des autres agents économiques non financiers / EI 76,9 75,0
Endettement extérieur / RNDB 58,1 60,4
PIB aux prix courants (en MDT) 114.939 110.846
RNDB aux prix courants (en MDT) 116.103 113.309
15 000 14
13 000 12
11 000 10
9 000 8
7 000 6
5 000 4
( En MDT)
3 000
( En % )
2
1 000 0
-1 000
-3 000 -2
-5 000 -4
-7 000 -6
-9 000 -4,8 -6,5 -8
-11 000 -9,1 -10
-13 000 -8,4 -12
-15 000 -11,1 -14
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Tableau 3-1 : Principaux soldes de la balance des paiements extérieurs (En MDT sauf indication contraire)
Désignation 2016 2017 2018 2019 2020
Paiements courants -7.935 -9.870 -11.761 -9.606 -7.116
Déficit courant/PIB (en %) -8,8 -10,3 -11,1 -8,4 -6,5
Marchandises (FOB-FOB) -10.323 -12.841 -15.747 -15.955 -9.927
Services 687 739 1.897 3.470 60
Revenus de facteurs et transferts courants 1.701 2.232 2.089 2.879 2.751
Opérations en capital et financières 6.329 8.880 11.886 13.586 9.522
Opérations en capital 204 445 340 402 1.027
Investissements Etrangers 1.215 1.807 2.509 2.415 1.579
Autres investissements 4.910 6.628 9.037 10.769 6.916
Opérations d’ajustement (flux nets) 464 988 1.528 1.304 1.401
Solde général -1.142 -2 1.653 5.284 3.807
Avoirs nets en devises 12.935 12.885 13.974 19.521 23.099
En jours d’importation 112 93 84 112 162
Graphique 3-2 : Evolution du taux de couverture du déficit commercial (FOB-CAF) par les recettes
touristiques et les transferts des travailleurs tunisiens à l’étranger
5 000 25
( En MDT)
0 0
-5 000 -25
-10 000 -50
-15 000 -75
-20 000 -100
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Solde commercial (FOB-CAF)
Recettes touristiques et revenus du travail
Ratio des recettes touristiques et des revenus du travail par rapport au déficit commercial (FOB-CAF)
60000
50000
40000
30000
(En MDT)
20000
10000
0
-10000
-20000
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Exportations (FOB) Importations (CAF) Solde commercial (FOB/CAF)
par la régression des exportations (-14,3% contre +9,4% une année auparavant) et des
importations (-18,5% contre +5,9%). L’excédent commercial sous ce régime s’est replié de
810 MDT pour se situer à 11.003 MDT.
Evalués aux prix constants, les échanges commerciaux ont accusé une baisse aussi bien des
exportations que des importations (-11,1% et -15,2% respectivement). Il y a lieu de noter par
ailleurs que la baisse des prix à l’export à un rythme moins rapide que celui à l’import (-0,8% et
-4,1% respectivement) a entrainé une amélioration des termes de l’échange de 3,4% par rapport
à 2019.
D’un autre côté, l’atténuation du déficit commercial (FOB/CAF) de 6.678 MDT en 2020 par
rapport à 2019 s’explique par l’impact positif de chacun des trois effets1. En particulier, l’effet
volume favorable, estimé à 5.305 MDT en terme monétaire, résulte pour l’essentiel de la
régression du volume des importations de 10.377 MDT contre 5.073 MDT pour le volume des
exportations. Quant à l’effet change ayant découlé de l’appréciation du dinar tunisien vis-à-vis
des principales devises de règlement2, il a contribué à hauteur de 679 MDT dans la contraction
du déficit commercial. De sa part, l’effet prix, a eu une proportion comparable, soit 694 MDT.
En ce qui concerne la balance des voyages, son excédent a accusé une forte baisse, pour
revenir à 1.358 MDT en 2020 contre 3.869 MDT en 2019. En effet, les recettes à ce titre se sont
repliées à un rythme plus accéléré que celui des dépenses (-61,4% et -55,6%, respectivement).
Du côté des recettes, celles générées par l’activité touristique, principale composante au titre des
voyages, ont été fortement affectées par les retombées de la crise pandémique, accusant ainsi un
fort fléchissement (-63,9%) pour revenir à 2.030 MDT en 2020, soit 722 M$. Sans effet
change1, ces flux auraient diminué de 62,9%.
S’agissant des indicateurs réels, les entrées des non-résidents, qui ont porté sur un nombre de
1,4 million de personnes au terme de l’année 2020, ont accusé une forte régression (-82,1%),
ayant concerné toutes les nationalités (-85% européens et -80,8% maghrébins), faisant suite
notamment aux mesures strictes prises par la plupart des pays du monde pour limiter la
propagation de la pandémie (fermeture des frontières, décisions de confinement, restrictions de
déplacement, …). Parallèlement, les nuitées des non-résidents ont régressé de 88,4% en
comparaison avec leur niveau enregistré une année auparavant pour se limiter à 2,8 millions
en 2020.
35 000 6 000
30 000 5 000
25 000
En milliiers d'unités
4 000
En MDT
20 000
3 000
15 000
2 000
10 000
5 000 1 000
0 0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Corrélativement, les flux reçus au titre des soins médicaux se sont inscrits en baisse pour
revenir à 209 MDT en 2020 contre 350 MDT une année auparavant, évolution qui s’explique
surtout par la fermeture des frontières avec les pays limitrophes pendant l’essentiel de l’année.
Quant aux dépenses inhérentes aux voyages, elles ont accusé une baisse considérable (-55,6%)
pour revenir à 1.039 MDT en 2020 en lien, essentiellement, avec la forte régression des
dépenses touristiques (-63,2%) qui ont porté sur un montant de 515 MDT et celles au titre du
« pèlerinage et Omra » revenant de 270 MDT en 2019 à 48 MDT en 2020 suite à la décision de
l’Arabie saoudite de suspendre l’entrée sur son territoire pour l’accomplissement de ces rites.2
Concernant la balance des transports, son déficit s’est nettement creusé en 2020 pour se situer
à 1.519 MDT contre 850 MDT une année auparavant. Cette détérioration s’explique par la
régression des recettes à ce titre à un rythme plus accentué que celui des dépenses (-51,9% et
-25,3%, respectivement).
1 En termes de moyennes annuelles, le dinar tunisien s’est apprécié vis-à-vis de l’euro et du dollar US de 2,4% et
4,3%, respectivement.
2 A partir du 27 février 2020.
Du côté des recettes, elles ont accusé une baisse significative pour revenir, d’une année à
l’autre, de 3.314 MDT à 1.593 MDT et ce, corrélativement avec le fléchissement de l’activité de
voyages. En particulier, les recettes inhérentes aux billets de passage ont chuté de 73,8% pour se
limiter à 437 MDT et ce, en lien avec le net repli des entrées des non-résidents. Parallèlement,
les recettes au titre de fret se sont inscrites en régression (-23,5%) pour revenir à 333 MDT suite
à la réduction du trafic commercial. S’agissant de la redevance-gaz perçue par l’Etat tunisien au
titre du passage des gazoducs transcontinentaux reliant l’Algérie à l’Italie, elle a poursuivi sa
tendance baissière pour revenir à 317 MDT contre 384 MDT une année auparavant sous l’effet
de la baisse des approvisionnements gaziers de l’Italie auprès de l’Algérie en 2020 en relation
avec la récession économique.
Fret
21%
Autres transports
52%
Billets de passage
27%
S’agissant des dépenses au titre des transports, elles se sont inscrites en baisse (-25,3%) pour se
situer à 3.111 MDT en 2020, évolution qui trouve son origine, principalement, dans le
fléchissement des dépenses au titre de fret de 18,7% pour revenir à 2.548 MDT et ce, dans le
sillage du repli des importations. Pour les décaissements au titre des billets de passage, ils ont
enregistré, à leur tour, une régression de 60,5% pour se situer à 106 MDT en 2020 en relation
avec les restrictions de déplacement à l’échelle internationale.
Quant à la balance des autres services, son excédent a poursuivi sa tendance baissière pour
revenir, d’une année à l’autre, de 614 MDT à 388 MDT, évolution qui reflète la contraction, des
recettes à ce titre à un rythme plus accéléré que celui des dépenses (-23,3% et -19,4%,
respectivement).
Du côté des recettes, l’on note, en particulier, un fléchissement de celles ayant trait aux grands
travaux et services techniques, principale composante des flux perçus au titre des autres
services, de 36,1% pour revenir à 487 MDT en 2020.
En ce qui concerne les dépenses liées aux autres services, elles ont baissé de 19,4% en 2020
pour se situer à 1.714 MDT. Cette évolution est imputable, essentiellement, au repli des
dépenses engagées dans le cadre des services des grands travaux et services techniques de
28,2% pour s’établir à 539 MDT en 2020 en rapport avec le niveau réduit des investissements
notamment publics réalisés par des opérateurs étrangers.
3-1-1-3 Balance des revenus de facteurs et des transferts courants
L'excédent de la balance des revenus de facteurs et des transferts courants s'est inscrit en baisse
pour revenir à 2.751 MDT en 2020 contre 2.879 MDT une année auparavant, évolution imputable à
l’accroissement des dépenses à ce titre à un rythme plus accéléré que celui des recettes (+9,8% et
+4,2%, respectivement).
Graphique 3-6 : Evolution des principaux postes de la balance des revenus de facteurs et des
transferts courants
7000
6500
6000
5500
5000
4500
4000
En MDT
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Du côté des recettes, les flux reçus au titre des revenus du travail se sont affermis de 10,7% en
comparaison avec leur niveau enregistré une année auparavant pour s’élever à 6.658 MDT
représentant ainsi 6% du PIB. Pour les flux en espèces, ils ont continué à progresser à un
rythme soutenu (+13,6%) pour atteindre 5.876 MDT en 2020 ou 2.090 M$. Compte non tenu de
l’effet change, ils auraient augmenté de 16,9%. Il est par ailleurs utile de mentionner qu’en dépit
de la conjoncture défavorable impactée par les retombées d’une crise généralisée, les transferts
des tunisiens résidents à l’étranger se sont maintenus à un niveau appréciable qui a permis de
soutenir dans une large mesure l’économie du pays. S’agissant des apports en nature, ils ont
poursuivi leur régression (-7,1%) pour revenir à 782 MDT en 2020.
Concernant les recettes au titre des transferts courants, elles ont diminué de 26,8% pour revenir
à 652 MDT en 2020. Cette évolution est attribuable au repli des transferts au profit du secteur
public (-37,9%) sous l’effet de la baisse des paiements d’impôts par les sociétés étrangères
opérant dans le secteur de l’énergie, ainsi que la régression de ceux profitant au secteur privé
(-13,6%).
Du côté des dépenses, les transferts au titre des revenus du capital étranger se sont inscrits en
hausse de 11,3% en 2020 pour s’élever à 4.750 MDT en relation, essentiellement, avec
l’accroissement des dépenses au titre des revenus des investissements directs étrangers alors que
les paiements des intérêts de la dette à moyen et long terme ont connu une légère baisse.
Représentant plus de la moitié des dépenses totales au titre des revenus de capital, les revenus
des investissements directs étrangers ont progressé de 21% pour s’élever à 2.481 MDT en
2020, dont 1.024 MDT ont été effectués par les sociétés opérant dans le domaine énergétique et
1.457 MDT sont réalisés par les autres secteurs de l’économie.
S’agissant des dépenses engagées pour honorer les intérêts de la dette à moyen et long terme,
elles ont accusé une légère contraction (-0,4%) pour s’établir à 1.924 MDT en 2020. Celles
effectuées par l’Administration et l’autorité monétaire, qui ont représenté 78,2% du total des
paiements à ce titre, se sont établies à 1.505 MDT. Le reliquat, soit 419 MDT, a concerné les
règlements des entreprises.
3-1-2 Balance des opérations en capital et financières
La balance des opérations en capital et financières a dégagé en 2020 un excédent, qui s’est
inscrit en nette baisse, pour revenir à 9,5 milliards de dinars contre 13,6 milliards une année
auparavant. Cette évolution a porté la marque de la forte contraction de l’excédent de la balance
des prêts-emprunts et autres engagements et dans un degré moindre celui des investissements
étrangers.
Tableau 3-6 : Evolution des principaux soldes de la balance des opérations en capital et financières (En MDT)
Graphique 3-7 : Evolution des flux nets de capitaux extérieurs par type de financement
16 000
14 000
12 000
10 000
En MDT
Autres investissements
8 000
Investissements étrangers
6 000
Opérations en capital
4 000
2 000
0
2016 2017 2018 2019 2020
Concernant la balance des opérations en capital, elle a dégagé un excédent qui s’est nettement
affermi en 2020 pour passer, d’une année à l’autre, de 402 MDT à 1.027 MDT. L’essentiel des
recettes a concerné les dons accordés par la Commission européenne, portant sur une enveloppe
de 871 MDT, principalement, dans le cadre du programme d’appui budgétaire.
Quant à l’excédent de la balance des investissements étrangers, il a accusé un repli en 2020
pour revenir, d’une année à l’autre, de 2.415 MDT à 1.579 MDT suite, essentiellement, à la
régression des flux entrants au titre des IDE.
Tableau 3-7 : Recettes au titre des investissements étrangers (Engagements) (En MDT)
En effet, les flux d’investissements directs étrangers (IDE) bénéficiant à la Tunisie ont affiché
un repli de 26% en 2020 pour revenir à 1.834 MDT, soit 17,5% du total des financements
extérieurs à moyen et long terme et 1,7% du PIB (contre 16,7% et 2,2%, respectivement, en
2019). Cette régression est essentiellement imputable à l’impact de la pandémie « Covid-19 »,
qui a réduit considérablement les mouvements de capitaux à travers le monde sous forme
notamment des investissements directs étrangers (-42% en 2020).
Par ailleurs, les flux des investissements directs étrangers, hors secteur de l’énergie, ont
concerné la réalisation de 517 opérations d’investissement, dont 441 projets d’extension et 76
projets de création pour des valeurs respectives de 1.147 MDT et 66 MDT. Ces flux ont permis
la création de 9.630 nouveaux postes d’emplois en 2020.
2020
Energie
2019
Industries manufacturières
2018 Tourisme et immobilier
Télécommunications
2017
Financier
2016 Autres
L’analyse de la répartition sectorielle de ces investissements, fait ressortir une régression qui a
touché tous les secteurs. En particulier, les flux des IDE en faveur du secteur énergétique ont
fléchi de 31,8% pour revenir à 621 MDT en 2020, enregistrant leur plus bas niveau de la
décennie. Ainsi, leur part dans le total des flux est revenue, d’une année à l’autre, de 36,7% à
33,8%. Ils ont concerné, principalement, l’investissement dans le domaine du développement
(417 MDT ou 67,2%). Le reliquat, soit 204 MDT, a été réalisé dans le cadre des travaux
d’exploration.
Dans le même sillage, les flux des IDE bénéficiant au secteur des industries manufacturières se
sont inscrits en baisse (-17,8%) pour revenir à 1.027 MDT en 2020, représentant plus de la
moitié du total des flux d’IDE. Ces investissements ont contribué à l’extension de 402 projets
portant sur une enveloppe de 970 MDT et à la création de 51 nouveaux projets pour un montant
de 57 MDT. Les filières les plus attractives aux IDE en 2020, ont concerné, particulièrement, le
secteur des industries électriques et électroniques (409 MDT contre 518 MDT en 2019), celui de
l’agro-Alimentaire (201 MDT contre 103 MDT en 2019) et celui des industries mécanique,
métallique et métallurgique (164 MDT contre 214 MDT en 2019).
Parallèlement, les IDE au profit du secteur des services ont accusé une forte baisse (-44%) en
comparaison avec le niveau enregistré une année auparavant pour revenir à 169 MDT, faisant
suite au net fléchissement des flux d’IDE profitant au secteur du tourisme et immobilier
(-91,6%), secteur frappé de plein fouet par la pandémie « Covid-19 ».
De leur côté, les dépenses au titre des IDE ont progressé de 34,8% par rapport à leur niveau
enregistré une année auparavant pour s’élever à 205 MDT en 2020 (contre 152 MDT une année
auparavant) portant ainsi la marque de l’accroissement des investissements des tunisiens à
l’étranger.
Quant à la balance des investissements de portefeuille, elle s’est détériorée, dégageant un
déficit de 86 MDT en 2020 (contre +38 MDT une année auparavant) sous l’effet conjugué de la
nette régression des recettes (-69,5%) pour revenir à 52 MDT et de la hausse des dépenses
(+4,8%) pour s’élever à 138 MDT. Par ailleurs, l’activité boursière a clôturé l’année 2020 sur
une note défavorable, reflétée par le repli de TUNINDEX de 3,33% en lien avec les difficultés
conjoncturelles, freinant la dynamique de l’échange des titres par les étrangers sur la Bourse des
Valeurs Mobilières de Tunis.
En ce qui concerne la balance des autres investissements, son excédent a accusé une nette
contraction en 2020, revenant, d’une année à l’autre, de 10.769 MDT à 6.916 MDT.
Tableau 3-8 : Ventilation des tirages et de l'amortissement de la dette à MLT par unité institutionnelle (En MDT)
S’agissant des tirages sur les capitaux d’emprunt à moyen et long terme, qui ont représenté la
principale source de financement extérieur pour la Tunisie au cours de ces dernières années, ils
ont accusé un repli de 26,9% en 2020 pour revenir à 7.525 MDT, après avoir culminé à
10.290 MDT en 2019. Par bénéficiaire, les fonds levés par l’Administration ont enregistré un
net fléchissement (-46,2%) pour revenir à 3.945 MDT, dont l’essentiel s’est inscrit dans le cadre
du programme d’appui budgétaire. Ceux contractés dans le cadre multilatéral ont concerné,
principalement, un crédit de 180 millions d’euros (587 MDT) octroyé par la Banque Africaine
de Développement dans le cadre du programme d’appui à la réponse au COVID-19 (PARISE)
et un emprunt de 161 millions d’euros (528 MDT) accordé par la Banque mondiale dans le
cadre du programme d’appui à la politique de résilience et de relance. Sur le plan bilatéral, l’on
cite, particulièrement, un crédit de 100 millions d’euros (323 MDT) accordé par l'Allemagne
dans le cadre du programme d'appui aux réformes dans le secteur de l'eau, un emprunt de
50 millions d'euros (158 MDT) octroyé par l’Italie dans le cadre du programme d'appui au
secteur privé et inclusion financière et deux crédits pour une enveloppe globale de 256 MDT
(50 et 30 millions d’euros) obtenus de l’Agence Française de Développement, respectivement,
dans le cadre du programme de réforme de la gouvernance des entreprises publiques et du
programme d’appui budgétaire.
En revanche, les tirages bénéficiant à l’autorité monétaire (BCT) se sont nettement accrus en
2020, passant d’une année à l’autre, de 722 MDT à 2.242 MDT. L’essentiel de ces flux, soit
2.165 MDT (371 millions d’euros et 342 millions de dollars), correspond à la mobilisation d’un
emprunt accordé par le Fonds Monétaire International dans le cadre de « l’Instrument de
Financement Rapide» (IFR). Le financement du FMI a appuyé les mesures d’urgence prises par
les autorités pour freiner la propagation du virus et atténuer ses répercussions sur le plan social
et économique. Ces mesures consistent notamment à accroître les dépenses de santé, renforcer
les dispositifs de protection sociale et soutenir les petites et moyennes entreprises touchées par
la crise.
Quant aux tirages bénéficiant aux entreprises, ils ont régressé de 40,1% en 2020 pour revenir
à 1.338 MDT, représentant ainsi 17,8% du total des tirages à MLT contre 21,7% une année
auparavant.
12 000
10 000
En MDT
8 000
6 000
4 000
2 000
0
2015 2016 2017 2018 2019 2020
Entrées nettes de capitaux d'emprunt à MLT Tirages sur les capitaux d'emprunt à MLT
Amortissement de la dette à MLT
Du côté des dépenses, les remboursements du principal de la dette à moyen et long terme se
sont repliés de 11,1% en 2020 pour revenir à 6.508 MDT. Cette évolution s’explique par la
baisse des règlements effectués par l’Administration qui se sont établis à 3.764 MDT en 2020
contre 4.067 MDT une année auparavant. Il s’agit, essentiellement, du remboursement de la
deuxième tranche du principal de l'emprunt obligataire qatari, émis sur le marché financier
international en 2017 pour une enveloppe de 250 millions dollars (726 MDT) et du principal
d’un emprunt obligataire émis sur le marché financier international en 2005 pour un montant de
400 millions d’euros (1.281 MDT). En revanche, les remboursements de la dette à moyen et
long terme réalisés par les entreprises, ont augmenté de 6,6% pour s’établir à 2.249 MDT en
2020. De leur côté, les paiements effectués par l’autorité monétaire ont accusé un net repli
(-56,7%) pour revenir à 495 MDT en 2020.
Tableau 3-9 : Evolution des recettes et des dépenses au titre des paiements courants
(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
2017 2018 2019 2020
2019 2020
2018 2019
Solde courant* -9.870,6 -11.760,9 -9.606,5 -7.116,1 2.154,4 2.490,4
Solde des opérations gouvernementales* -280,3 -182,7 -162,8 -167,3 19,9 -4,5
Solde des autres services* 705,8 630,0 613,5 387,7 -16,5 -225,8
* Variation en MDT.
Tableau 3-10: Evolution des recettes et des dépenses au titre des opérations en capital et financières
(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
2017 2018 2019 2020
2019 2020
2018 2019
Solde des opérations en capital et financières* 8.880,6 11.885,8 13.586,5 9.522,1 1.700,7 -4.064,4
Solde des opérations en capital* 444,7 339,8 402,4 1.026,8 62,6 624,4
Solde des opérations financières* 8.435,9 11.546,0 13.184,1 8.495,3 1.638,1 -4.688,8
• Solde des investissements étrangers* 1.807,5 2.509,5 2.415,3 1.579,5 -94,2 -835,8
• Solde des autres investissements* 6.628,4 9.036,5 10.768,8 6.915,8 1.732,3 -3.853,0
Opérations d’ajustement (flux nets)* 987,8 1.528,1 1.304,1 1.401,1 -224,0 97,0
* Variation en MDT.
250 000
200 000
150 000
(En MDT)
100 000
50 000
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
3-2-1 Engagements
3-2-1-1- Investissements étrangers
Représentant 46% du total des engagements bruts, le stock des investissements étrangers s’est
inscrit en hausse de 6,6% pour atteindre 100.511 MDT (contre +9,4% et 94.314 MDT
respectivement à la fin de 2019), évolution ayant concerné les investissements directs, alors que
ceux de portefeuille se sont inscrits en légère baisse.
En s’élevant à 94.680 MDT au terme de 2020, les engagements bruts sous forme d’IDE ont
enregistré une hausse de 7%. Cet accroissement s’explique, à la fois, par les effets prix et
change, alors que l’effet volume, reflété par les flux nets d’IDE, s’est contracté de 26,7% pour
revenir à 1.752 MDT.
Cependant, les engagements bruts sous forme d’investissements de portefeuille se sont inscrits,
d’une fin d’année à l’autre, en légère baisse (- 0,6%) pour s’établir à 5.831 MDT. Cette
évolution s’explique par le repli de la valeur des actifs cotés sur la bourse de Tunis, marquée par
la régression de l’indice boursier TUNINDEX de 3,33% à la fin de 2020. Toutefois, la part des
étrangers dans la capitalisation boursière s’est légèrement améliorée pour se situer à 25,25%
(contre 24,73% en 2019).
3-2-1-2 Autres investissements
Au terme de l’année 2020, le stock des engagements bruts au titre des autres investissements
s’est inscrit en hausse de 7,1% par rapport à son niveau à la fin de 2019 pour s’élever à
117.846 MDT. Cette évolution est imputable, essentiellement, à l’accroissement, d’une fin
d’année à l’autre, du stock des engagements à court terme ainsi que de celui des engagements à
moyen et long terme.
Avec une part qui s’élève à 67% des engagements bruts au titre des autres investissements,
l’encours de la dette extérieure à MLT sous forme de prêts, s’est légèrement accru (+3,1%),
d’une fin d’année à l’autre, pour atteindre 78.996 MDT. Rapporté au RNDB, le stock de la dette
extérieure à MLT a représenté 70,3% à la fin de 2020 contre 65,2% une année auparavant. Cet
accroissement s’explique aussi bien par l’effet change que par l’effet volume. Toutefois, les
entrées nettes de capitaux d’emprunts à MLT se sont repliées, d’une année à l’autre, de
1.953 MDT, suite à la contraction des mobilisations des capitaux d’emprunts (-26%) malgré la
baisse des remboursements honorés au titre du principal de la dette à MLT (-11,1%).
La répartition de l’encours1 de la dette extérieure à MLT par secteur, fait apparaitre une
prédominance de celui de l’Administration qui a accaparé une part 69,9% du stock des
engagements de la dette extérieure à MLT pour s’élever à 55.209 MDT au terme de 2020, en
légère augmentation (+ 1,8%) par rapport à celui relevé à la fin de 2019. De son côté, le stock de
la dette à MLT des autorités monétaires s’est nettement consolidé (+28,2%) pour atteindre
6.761 MDT suite essentiellement à la mobilisation du prêt du FMI (Instrument de Financement
Rapide), soit 545 MDTS (ou 2.165 MDT). Néanmoins, le stock de la dette extérieure à MLT des
entreprises (financières et non financières), s’est inscrit en léger repli (- 0,6%) pour s’établir à
17.026 MDT au terme de 2020.
S’agissant du stock des engagements sous forme de numéraires et dépôts à MLT, il a enregistré
une légère hausse (+ 2%) pour passer d’une fin d’année à l’autre de 2.271 MDT à 2.316 MDT.
Encours de la dette à moyen et long termes 1 49.680 62.834 79.126 75.633 78.375
Taux d’endettement à MLT (en % du RNDB) 54,3 63,9 73,7 64,3 69,2
Tirages sur capitaux d’emprunt à MLT 5.359 10.958 8.921 10.290 7.525
Service de la dette à moyen et long termes 4.481 6.872 6.894 9.252 8.432
S’agissant des engagements à court terme, ils se sont accrus de 17,8% au terme de l’année 2020
pour s’élever à 35.479 MDT représentant ainsi 16,2% du total des engagements bruts. Cette
hausse a concerné aussi bien les engagements commerciaux que ceux financiers qui se sont
situés à 22.438 MDT et 13.041 MDT, respectivement.
Tableau 3-13 : Evolution des engagements et avoirs à court terme (En MDT sauf indication contraire)
Variations
Désignation 2017 2018 2019 2020 en%
2020/2019
3-2-2 Avoirs
Au terme de l’année 2020, les avoirs bruts se sont inscrits en hausse de 13% par rapport à leur
niveau enregistré au terme de 2019 pour s’élever à 29.939 MDT. En effet, les avoirs de réserve,
principale composante des avoirs bruts, avec une part de 82,3%, se sont affermis de 18,3% pour
atteindre 24.638 MDT à fin 2020.
S’agissant des avoirs en devises étrangères, ils se sont consolidés de 3.708 MDT ou de 18,8%
pour s’élever à 23.430 MDT au terme de 2020. Parallèlement, les avoirs en or monétaire et les
droits de tirage spéciaux ont augmenté de 18,6% et 52,1% respectivement pour atteindre
675 MDT et 51 MDT à la fin de 2020. En revanche, la position de réserves au FMI s’est repliée
de 4,7% pour revenir à 482 MDT au terme de 2020.
Corrélativement, le niveau des avoirs nets en devises s’est consolidé, d’une fin d’année à
l’autre, pour se situer à 23.099 MDT soit 162 jours d’importation à la fin de 2020 contre
19.521 MDT et 112 jours au terme de 2019.
De leur part, les avoirs à court terme, se sont inscrits en baisse par rapport à leur niveau
enregistré au terme de 2019 (-13%) revenant à 3.518 MDT en relation avec le net repli des
avoirs financiers à court terme (-25%) pour revenir à 1.818 MDT alors que les avoirs
commerciaux ont progressé de 4,8% pour s’élever à 1.700 MDT au terme de 2020.
Paiements extérieurs de la Tunisie : Evolution des recettes courantes et des entrées de capitaux
(5ème édition)
(En MDT)
Rubrique 2017 2018 2019 2020
A - Recettes courantes 48.431,6 57.768,3 63.807,0 52.754,9
Exportations de marchandises (FOB) 34.426,6 40.987,4 43.855,4 38.705,9
Services 8.320,5 10.637,8 12.668,4 6.462,5
Transports 2.363,3 3.023,4 3.313,7 1.592,6
Fret 328,6 381,5 436,0 333,4
Passagers 1.153,1 1.532,6 1.664,2 436,6
Autres transports 881,6 1.109,3 1.213,5 822,6
dont : Redevance-gaz 437,3 534,8 384,2 316,5
Voyages 3.156,8 4.608,6 6.210,0 2.397,1
Tourisme 2.831,0 4.141,2 5.628,4 2.030,3
Voyages à titres professionnel et officiel 71,2 106,2 139,0 55,4
Etudes et stages 49,2 56,3 64,4 74,3
Soins médicaux 191,5 283,0 350,0 208,7
Autres frais de séjour 13,9 21,9 28,2 28,4
Operations gouvernementales 373,5 416,8 404,3 371,5
Gouvernement tunisien 0,0 0,0 0,0 0,0
Gouvernements étrangers 373,5 416,8 404,3 371,5
Autres services 2.426,9 2.589,0 2.740,4 2.101,3
Primes et indemnités d’assurance 151,0 174,8 204,3 198,2
Frais de bureau 99,5 112,2 116,9 71,5
Frais commerciaux et négoce international 399,9 434,4 420,1 372,4
Grands travaux et services techniques 680,7 747,7 763,1 487,3
Services de communication 574,3 495,6 546,6 326,9
Services financiers 159,8 175,6 206,7 171,3
Services informatiques et d’information 165,8 222,5 252,5 307,6
Redevances et droits de licence 50,2 62,8 66,1 50,9
Services personnels et culturels 23,5 29,5 34,7 15,8
Divers 122,2 133,9 129,4 99,4
Revenus de facteurs 4.878,0 5.376,7 6.392,7 6.935,0
Revenus du capital 304,5 341,6 378,1 277,1
Intérêts sur prêts et placements 218,1 244,4 246,6 200,1
Dividendes et bénéfices 17,9 24,5 27,2 15,6
Revenus d’investissements directs 68,5 72,7 104,3 61,4
Revenus du travail 4.573,5 5.035,1 6.014,6 6.657,9
Economies sur salaires 3.734,2 3.990,9 4.786,2 5.262,4
Autres revenus du travail 839,3 1.044,2 1.228,4 1.395,5
Transferts courants 806,5 766,4 890,5 651,5
Secteur privé tunisien 383,0 412,9 404,4 349,6
Secteur public tunisien 423,5 353,5 486,1 301,9
(En MDT)
Rubrique 2017 2018 2019 2020
B - Opérations en capital & financières 16.450,7 18.209,6 22.150,6 16.472,5
Opérations en capital 485,9 383,3 445,6 1.048,8
Opérations financières 15.964,8 17.826,3 21.705,0 15.423,7
Investissements directs 2.157,2 2.789,6 2.529,3 1.870,2
Avoirs 25,7 47,6 50,2 35,9
Engagements 2.131,5 2.742,0 2.479,1 1.834,3
Participations 2.122,3 2.732,2 2.470,5 1.827,3
Autres 9,2 9,8 8,6 7,0
Investissements de portefeuille 116,2 124,1 169,1 51,6
Secteur public 0,0 0,0 0,0 0,0
Avoirs 0,0 0,0 0,0 0,0
Engagements 0,0 0,0 0,0 0,0
Secteur privé 116,2 124,1 169,1 51,6
Avoirs 0,0 0,0 0,0 0,0
Engagements 116,2 124,1 169,1 51,6
Autres investissements 13.691,4 14.912,6 19.006,6 13.501,9
Engagements 13.552,8 14.912,6 19.006,6 12.896,3
Engagements à MLT 10.957,9 8.921,1 11.906,1 7.524,7
Prêts et crédits commerciaux 10.957,9 8.921,1 10.290,3 7.524,7
Administrations publiques 7.786,8 5.025,2 7.334,4 3.945,4
Autorités monétaires 767,7 1.958,5 721,7 2.241,5
Secteur financier 742,4 744,5 492,4 281,9
Autres secteurs 1.661,0 1.192,9 1.741,8 1.056,0
Numéraires et dépôts 0,0 0,0 0,0 0,0
Administrations publiques 0,0 0,0 0,0 0,0
Autorités monétaires 0,0 0,0 0,0 0,0
Autres engagements à MLT 0,0 0,0 1.615,8 0,0
Engagements à court terme 2.594,9 5.991,5 7.100,5 5.371,6
Numéraires et dépôts 1.548,6 2.440,0 0,0 580,3
Administrations publiques 0,0 0,0 0,0 0,0
Autorités monétaires 0,0 467,7 0,0 115,6
Secteur financier 1.548,6 1.972,3 0,0 464,7
Autres secteurs 0,0 0,0 0,0 0,0
Crédits commerciaux 1.046,3 3.551,5 7.100,5 4.791,3
Autres secteurs 1.046,3 3.551,5 7.100,5 4.791,3
Autres engagements à CT 0,0 0,0 0,0 0,0
Avoirs 138,6 0,0 0,0 605,6
Avoirs à MLT 0,0 0,0 0,0 0,0
Avoirs à court terme 138,6 0,0 0,0 605,6
Numéraires et dépôts 138,6 0,0 0,0 605,6
Secteur financier 138,6 0,0 0,0 605,6
Crédits commerciaux 0,0 0,0 0,0 0,0
Autres secteurs 0,0 0,0 0,0 0,0
C - Opérations d’ajustement (flux nets) 987,8 1.528,1 1.304,1 1.401,1
Total général 65.870,1 77.506,0 87.261,7 70.628,5
Paiements extérieurs de la Tunisie : Evolution des dépenses courantes et des sorties de capitaux
(5ème édition) (En MDT)
Rubrique 2017 2018 2019 2020
A - Dépenses courantes 58.302,2 69.529,2 73.413,5 59.871,0
Importations de marchandises (FOB) 47.267,7 56.734,5 59.810,6 48.633,2
Services 7.581,9 8.740,6 9.198,7 6.402,5
Transports 3.282,7 3.894,5 4.163,3 3.111,2
Fret 2.475,9 2.971,7 3.131,6 2.547,5
Passagers 183,5 238,1 267,7 105,8
Autres transports 623,3 684,7 764,0 457,9
Voyages 1.924,3 2.287,6 2.341,4 1.038,9
Tourisme 1.107,1 1.374,3 1.398,4 514,9
Voyages à titres professionnel et officiel 228,7 262,0 282,0 102,1
Etudes et stages 359,4 383,9 366,4 362,6
Soins médicaux 19,3 21,8 19,9 8,9
Autres frais de séjour 209,8 245,6 274,7 50,4
Operations gouvernementales 653,8 599,5 567,1 538,8
Gouvernement tunisien 653,8 599,5 567,1 538,8
Assistance technique 86,1 60,0 58,3 28,0
Autres 567,7 539,5 508,8 510,8
Gouvernements étrangers 0,0 0,0 0,0 0,0
Autres services 1.721,1 1.959,0 2.126,9 1.713,6
Primes et indemnités d’assurance 443,3 459,4 470,2 433,6
Frais de bureau 9,5 13,0 9,2 5,9
Frais commerciaux et négoce international 203,3 227,0 256,6 171,5
Grands travaux et services techniques 567,4 670,2 750,6 539,0
Services de communication 118,6 161,6 174,7 86,9
Services financiers 158,2 193,7 202,4 226,1
Services informatiques et d’information 88,8 89,3 95,1 114,2
Redevances et droits de licence 40,1 46,9 60,2 49,8
Services personnels et culturels 39,5 34,6 37,6 29,2
Divers 52,4 63,3 70,3 57,4
Revenus de facteurs 3.433,0 4.022,2 4.345,9 4.814,9
Revenus du capital 3.362,2 3.950,8 4.268,8 4.750,4
Intérêts sur prêts à moyen et long termes 1.304,3 1.576,0 1.932,0 1.923,7
Intérêts sur prêts à court terme 144,3 170,4 206,7 254,3
Dividendes et bénéfices 73,1 115,4 78,7 91,1
Revenus d’investissements directs 1.840,5 2.089,0 2.051,4 2.481,3
Revenus du travail 70,8 71,4 77,1 64,5
Economies sur salaires 42,7 48,1 51,9 43,1
Autres revenus du travail 28,1 23,3 25,2 21,4
Transferts courants 19,6 31,9 58,3 20,4
Secteur privé tunisien 19,6 31,9 58,2 20,4
Secteur public tunisien 0,0 0,0 0,1 0,0
(En MDT)
Rubrique 2017 2018 2019 2020
B - Opérations en capital & Financières 7.570,1 6.323,8 8.564,1 6.950,4
Opérations en capital 41,2 43,5 43,2 22,0
Opérations financières 7.528,9 6.280,3 8.520,9 6.928,4
Investissements directs 195,2 172,0 151,9 204,8
Avoirs 138,8 90,0 63,9 122,0
Engagements 56,4 82,0 88,0 82,8
Participations 37,6 48,4 58,4 52,6
Autres 18,8 33,6 29,6 30,2
Investissements de portefeuille 270,7 232,2 131,2 137,5
Secteur public 0,0 0,0 0,0 0,0
Avoirs 0,0 0,0 0,0 0,0
Engagements 0,0 0,0 0,0 0,0
Secteur privé 270,7 232,2 131,2 137,5
Avoirs 0,0 0,0 0,0 0,0
Engagements 270,7 232,2 131,2 137,5
Autres investissements 7.063,0 5.876,1 8.237,8 6.586,1
Engagements 6.769,4 5.317,5 7.763,4 6.508,3
Engagements à MLT 6.726,1 5.317,5 7.320,0 6.508,3
Prêts et crédits commerciaux 5.567,7 5.317,5 7.320,0 6.508,3
Administrations publiques 3.012,2 2.000,1 4.067,4 3.764,3
Autorités monétaires 858,4 1.400,2 1.142,8 495,2
Secteur financier 579,5 656,3 508,7 754,2
Autres secteurs 1.117,6 1.260,9 1.601,1 1.494,6
Autres engagements à MLT 1.158,4 0,0 0,0 0,0
Engagements à court terme 43,3 0,0 443,4 0,0
Numéraires et dépôts 43,3 0,0 443,4 0,0
Administrations publiques 0,0 0,0 0,0 0,0
Autorités monétaires 43,3 0,0 416,7 0,0
Secteur financier 0,0 0,0 26,7 0,0
Autres secteurs 0,0 0,0 0,0 0,0
Crédits commerciaux 0,0 0,0 0,0 0,0
Autres secteurs 0,0 0,0 0,0 0,0
Autres engagements à CT 0,0 0,0 0,0 0,0
Avoirs 293,6 558,6 474,4 77,8
Avoirs à MLT 0,0 0,0 0,0 0,0
Avoirs à court terme 293,6 558,6 474,4 77,8
Numéraires et dépôts 0,0 368,7 374,5 0,0
Secteur financier 0,0 368,7 374,5 0,0
Crédits commerciaux 293,6 189,9 99,9 77,8
Autres secteurs 293,6 189,9 99,9 77,8
C - Opérations d’ajustement (flux nets) 0,0 0,0 0,0 0,0
Total général 65.872,3 75.853,0 81.977,6 66.821,4
Solde -2,2 1.653,0 5.284,1 3.807,1
Graphique 3-11 : Evolution de la part de marché de la Tunisie sur le marché de l’Union Européenne
(En %)
0,70
0,65
0,64 0,64 0,64
0,65
0,61
0,60
0,60 0,58 0,58
0,57
0,56 0,56
0,55 0,55
0,54 0,54
0,55 0,52 0,52 0,52
0,50
0,50
0,45
0,40
Par groupe de produits2, la part de marché des « Produits de base » s’est inscrite en hausse de
21 points de base, en 2020, pour atteindre 0,75% contre 0,54% une année auparavant. Ceci est
attribuable à la reprise des exportations tunisiennes de ces produits (36% contre -25,8%) en
relation, essentiellement, avec la récolte record d’huile d’olive (400 mille tonnes contre
140 mille en 2019). C’est ainsi que les exportations globales d’huile d’olive se sont accrues
d’environ 125% en volume et de 65,8% en valeur par rapport à l’année précédente, sachant que
l’Union Européenne a absorbé près de 80% des exportations tunisiennes de ce produit en
2020. Il en est de même pour les « Produits alimentaires, boissons et tabacs », dont la part de
marché a connu une légère augmentation passant de 0,29% à 0,30% d’une année à l’autre.
En revanche, la part de marché des « Combustibles minéraux, lubrifiants et produits annexes »
s’est contractée de 8 points de base, pour revenir à 0,10% sous l’effet de la forte baisse des
exportations tunisiennes en euros (-64,8% contre 2,5% en 2019). Ceci est imputable au
fléchissement des prix des hydrocarbures et ce, en dépit de la hausse des quantités exportées de
pétrole brut (16,7%) et de produits raffinés (59,6%).
1 La part de marché d’un pays sur l’UE (27 pays à partir de 2020) est mesurée par le rapport entre les
exportations de ce pays sur cette région et les importations extra-UE.
2 Selon la classification type pour le commerce international établie par les Nations Unies.
Pour leur part, les exportations des « Produits chimiques et produits connexes » se sont
détériorées de 16% en 2020, contre un léger repli des importations européennes (-0,9%)
reflétant, ainsi, la faiblesse du niveau d’activité de la branche du phosphate et dérivés
(3,1 millions de tonnes de phosphate en 2020 contre 3,9 millions en 2019 et 8,2 millions en
2010) .Cette situation est due à la succession d’arrêt de la production en raison des protestations
sociales, ce qui a empêché de suivre l’évolution de la demande extérieure. Ainsi, la part de
marché de cette catégorie de produits est revenue de 0,11% à 0,09% d’une année à l’autre contre
0,2% en 2010.
Pour ce qui est des « Autres articles manufacturés », leur part de marché a accusé une baisse
revenant à 0,84% contre 0,89% une année auparavant. Cette détérioration est liée au repli des
exportations du secteur des industries textile, habillement et cuirs « ITHC » de 15,9% en
volume, en relation, d’une part, avec les difficultés au niveau interne depuis 2011 et, d’autre
part, avec le fléchissement de la demande émanant de la Zone Euro sous l’effet de la pandémie
de la Covid-19.
Quant aux « Machines et matériels de transport », leurs exportations, qui représentent 45,4% des
ventes totales, ont diminué de 14,5% en 2020, réduisant ainsi la part de marché de la Tunisie
pour ce groupe de produits à 0,59% contre 0,64% un an plus tôt. Cette tendance baissière depuis
2015 s’est accentuée en 2020 avec les retombées de la Covid-19, se traduisant par une baisse
des exportations des industries mécaniques et électriques « IME » de 16,5% en volume.
Par ailleurs, l’analyse de la structure des exportations de la Tunisie par destination montre la
forte concentration sur le marché de l’Union Européenne qui absorbe 74,2% des ventes
tunisiennes totales, avec une part de 55% pour la France, l’Allemagne et l’Italie. D’ailleurs, ces
trois pays ont attiré à eux seuls, 72% des exportations tunisiennes des « ITHC » et 65,7% de
celles des « IME » en 2020. Ceci traduit la forte corrélation de l’activité industrielle tunisienne
avec celle de la Zone Euro.
Graphique 3-12 : Evolution des parts de marché des exportations tunisiennes par groupe de produits
(En%)
1,8
1,6
Produits alimentaires, boissons et
1,4 tabacs
1,2 Produits de base
En ce qui concerne les pays concurrents de la Tunisie sur le marché européen, la Chine, qui n’a
cessé d’intensifier sa concurrence, est demeurée le premier pays exportateur vers cette zone
géographique en 2020. En effet, la hausse des exportations chinoises en euros (5,6%), en dépit
de la crise sanitaire et ses répercussions sur l’activité industrielle et le commerce mondial,
contre une baisse des importations européennes (-11,6%), a permis de consolider sa part de
marché (22,37% contre 18,71% en 2019). Également, la Turquie et le Maroc, qui disposent
d’une structure des exportations similaire à la Tunisie, ont pu améliorer leurs parts de marché à
l’export, pour s’établir à 3,65% et 0,89%, respectivement, en 2020, contre 3,60% et 0,84%, une
année auparavant
Tableau 3-14 : Evolution de la part de marché de biens de la Tunisie et de ses principaux concurrents sur
l'UE (en %)
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Chine 12,45 14,06 13,92 15,49 16,69 15,36 14,69 14,65 15,78 17,96 18,65 18,21 17,92 18,71 22,37
Turquie 2,68 2,85 2,62 2,69 2,56 2,56 2,46 2,71 2,88 3,16 3,48 3,46 3,50 3,60 3,65
Inde 1,35 1,49 1,57 1,75 1,86 1,99 1,80 1,84 1,83 1,92 1,99 2,03 1,98 2,04 1,93
Bangladesh 0,31 0,28 0,28 0,40 0,40 0,46 0,48 0,56 0,64 0,77 0,86 0,80 0,80 0,84 0,80
Maroc 0,50 0,53 0,51 0,52 0,50 0,51 0,52 0,58 0,64 0,71 0,79 0,81 0,80 0,84 0,89
Tunisie 0,55 0,61 0,58 0,64 0,60 0,58 0,54 0,54 0,55 0,56 0,57 0,52 0,52 0,52 0,50
Egypte 0,51 0,44 0,48 0,47 0,45 0,53 0,46 0,44 0,47 0,39 0,37 0,42 0,40 0,43 0,37
Source : BCT
En rapport avec ces évolutions, le taux de change effectif nominal du dinar s’est déprécié de
2,5% en décembre 2020, par rapport au même mois un an plus tôt. En revanche, le taux de
change effectif réel s’est apprécié de 2,1%, en relation avec le différentiel d’inflation moyen
avec les pays partenaires qui avoisine 5%, et ce en dépit de sa décélération suite à la baisse du
taux d’inflation en Tunisie (5,6% contre 6,7% un an plus tôt).
Graphique 3-14 : Evolution des indices du taux de change du dinar (base 100 en 2010)
En %
145
135 Indice nominal
125
115
Indice des prix
105 relatifs
95
Indice réel
85
75
65
55
De son côté, l’évolution du niveau général des prix à la consommation a enregistré une détente
relative comme en témoigne le taux d’inflation moyen qui s’est établi à 5,6% (contre 6,8% en
2019 et 7,5% en 2018). Le volume global de refinancement des banques auprès de la BCT a
connu, à son tour, une certaine accalmie en 2020 après les niveaux élevés atteints au cours des
années précédentes. Toutefois des évolutions intra-annuelles assez erratiques ont été relevées
reflétant la situation de liquidité des banques affectée, notamment, par les retombées de la
pandémie. Ainsi, le volume global de refinancement des banques a clôturé l’année à un niveau
de 9.699 MDT contre 11.462 MDT à fin 2019.
1
Il s’agit d’une moyenne arithmétique simple.
En MDT En %
17 000 9
7,81 7,84 7,9 7,86 7,83 7,83 7,83 7,83 7,82 7,81 7,8 7,81
15 000 7,28 7,35 8
7,24
6,8 6,8 6,8 6,82 6,79 6,76
13 000 6,3 7
6,13 6,12
11 000 6
16 487
16 387
16 198
16 091
15 854
15 508
14 881
14 362
9 000 5
12 681
12 150
12 055
11 655
11 347
10 791
10 775
10 295
10 221
10 162
10 094
10 076
7 000 4
9 888
9 857
9 569
9 391
5 000 3
3 000 2
Avril
Juin
Octobre
Janvier
Février
Mars
Juillet
Novembre
Août
Septembre
Mai
Décembre
2019 2020 TMM 2019 TMM 2020
14,8 16
1700 12,5
12,7 13,9
En terme de glissement annuel %
12,9 9,8 14
12,7
Variation mensuelle en MDT
-1300 2
-1800 0
Tableau 4-2 : Evolution des ressources et contreparties du système financier (Chiffres de fin de période)
Variations en %
En MDT
sauf indication contraire
Désignation
Déc.2019 Déc.2020
Déc. 2019 Déc. 2020
Déc.2018 Déc.2019
Masse monétaire M3 88.525 97.176 10,0 9,8
dont : Billets et monnaie en circulation 13.508 15.750 8,5 16,6
Dépôts à vue auprès des banques 19.806 23.818 6,3 20,3
Dépôts à terme et autres produits financiers 15.752 15.106 18,8 -4,1
Certificats de dépôts 4.112 4.192 21,7 1,9
Comptes d’épargne1 28.026 31.745 8,4 13,3
Autres ressources 29.781 32.771 7,5 10,0
Total ressources = Total contreparties 118.306 129.947 9,4 9,8
Créances nettes sur l’extérieur2 -373 902 4.138 1.275
dont : Avoirs nets en devises2 19.521 23.099 5.547 3.578
(Nombre de jours d’importation)3 (112) (162) (27) (51)
2
Créances nettes sur l’Etat 23.868 27.863 2.637 3.995
dont : Bons du Trésor et emprunt national 2 9.362 10.282 266 920
2
Compte courant du Trésor 905 3.234 237 2.329
Concours à l’économie 94.811 101.182 3,6 6,7
dont : Crédits à l’économie 90.156 95.889 3,5 6,4
1 Cette rubrique englobe les comptes spéciaux d’épargne, d’épargne-logement, d’épargne-projet, d’épargne-investissement,
1
Circulaires aux banques et aux établissements financiers n°2020-06 et n°2020-07 du 19 et 25 mars 2020 relatives aux mesures
exceptionnelles de soutien des entreprises et des professionnels et des particuliers, respectivement.
d’huile d’olive ainsi que les dépôts effectués par les institutionnels et les entreprises individuelles ont
consolidé le niveau de ces dépôts particulièrement au cours des mois d’août (+1.002 MDT) et
décembre (+737 MDT). Toutefois, la baisse considérable de l’encours des dépôts à vue auprès du
Centre des Chèques Postaux (CCP) (-26,4% ou -674 MDT contre +27,8% ou +555 MDT), a freiné
la portée de l’amplification de cet agrégat.
Par ailleurs, les dépôts quasi-monétaires ont accusé en 2020 une forte décélération (6,1% ou
3.059 MDT contre 12,3% ou 5.415 MDT) expliquée, essentiellement, par l’accroissement
modéré des certificats de dépôts (1,9% ou 80 MDT contre 21,7% ou 739 MDT) et par le repli
considérable des dépôts à terme et autres produits financiers (-4,1% ou -646 MDT contre
+18,8% ou +2.429 MDT). Encore, faut-il souligner que ces évolutions étaient plus prononcées,
durant la seconde moitié de l’année, affectées notamment, par les retombées des mesures
fiscales instituées par le décret-loi n°2020-30 du 10 juin 20201. Pour les dépôts d'épargne auprès
des banques et du Centre d’épargne postale (CEP), ils se sont plutôt affermis affichant un
rythme de progression de 13,3% en 2020 contre 8,4% en 2019.
4-1-2 Sources de création monétaire
Les concours à l’économie et les créances nettes sur l’État ont davantage consolidé leur
contribution en 2020 dans la progression de la masse monétaire M3 à hauteur de 7,2% et 4,5%
(contre 4% et 3,3%, respectivement, en 2019). Toutefois, celle des créances nettes sur
l’extérieur a accusé un recul revenant d’une année à l’autre de 5,2% à 1,4%.
Graphique 4-3 : Contribution des contreparties à la Graphique 4-4 : Evolution de la structure des crédits
croissance de M3 * par institution financière
Glissement annuel en %
14000
7,6 5000
6,6 7,1 8 4000
En MDT
10000 3000
6 2000
6000 1000
4
0
2000 2 -1000
-2000
-2000 0 -3000
-4000
* M3 = Créances nettes sur l’extérieur + Créances nettes sur l’Etat + Concours à l’économie - Autres postes nets.
En particulier, les concours à l’économie se sont accrus de 6,7% ou 6.371 MDT en 2020 contre
3,6% ou 3.177 MDT une année auparavant. Répartis selon la nature des crédits, il ressort une
augmentation aussi bien des financements en portefeuille-escompte des banques (4.648 MDT
contre 638 MDT) que des créances immobilisées et douteuses (1.204 MDT contre 1.792 MDT),
conjuguée à la baisse de l’encours des comptes courants débiteurs (-188 MDT contre
+227 MDT).
Il appert de la structure des crédits par institution financière, à l’instar de l’année 2019, une
poursuite du fléchissement aussi bien du recours des banques aux ressources de la BCT
1
Institution d’une retenue à la source libératoire au taux plafond de 35% sur les revenus des capitaux mobiliers (contre 20%
auparavant) au titre des dépôts à terme et des produits similaires dont le niveau de rémunération est supérieur au TMM-100 pbs au
1er janvier de l’année concernée par le versement des intérêts.
(-2.590 MDT contre -2.971 MDT) que des crédits accordés par les organismes de leasing
(-221 MDT contre -233 MDT), en sus de la prédominance du financement de l’économie par le
secteur bancaire (8.554 MDT contre 6.130 MDT).
Par bénéficiaires, l’accroissement de l’encours des crédits dispensés aux professionnels1
(4.937 MDT en 2020 contre 3.215 MDT une année auparavant), a profité, au secteur des
services (4.011 MDT contre 2.529 MDT) suivi de l’industrie (745 MDT contre 524 MDT) et
l’agriculture et pêche (180 MDT contre 161 MDT). Parallèlement, ceux bénéficiant aux
particuliers ont nettement augmenté en 2020 (1.420 MDT contre 93 MDT) destinés,
essentiellement, au financement de l’acquisition et de l’aménagement des logements.
Concernant les créances nettes sur l’extérieur, elles se sont accrues au terme de l’année 2020 à
un rythme beaucoup moins important que celui de 2019 (1.275 MDT contre 4.138 MDT)
clôturant ainsi l’année à un niveau de 902 MDT. Cette évolution est, particulièrement,
imprégnée par l’amplification des engagements extérieurs du système financier (2.101 MDT
contre 1.588 MDT) outre le recul des ressources extérieures mobilisées au titre de 2020. Faut-il
signaler à ce propos que la mobilisation des emprunts extérieurs à MLT a concerné,
principalement, le crédit accordé par le FMI dans le cadre du mécanisme du financement rapide
pour faire face à la crise sanitaire de la Covid-19 (371 M€ et 342 M$) et ceux consentis par la
BAD (programme d'appui à la réponse à la Covid-19 : PARISE) et par la Banque Mondiale
(programme d'appui à la politique de résilience et de relance) pour des montants respectifs de
180 M€ et 161 M€. Du coté des remboursements, il s’agit, principalement, de la deuxième
tranche du principal de l’emprunt obligataire Qatari émis en 2017 (250 M$), de l’emprunt
obligataire émis sur le marché financier international en 2005 (400 M€) et des tranches des
crédits accordés par le FMI (Standby et EFF) (146 MDTS).
Ainsi, les avoirs nets en devises ont clôturé l’année 2020 à un niveau de 23.099 MDT, soit
l’équivalent de 162 jours d’importation contre 19.521 MDT et 112 jours, respectivement,
à fin 2019.
104
23099
84
20450
20099
15000
19521
78 84
74
18044
72 73 80
13000
14464
13974
12989
12894
12885
12626
12507
11044
60
11351
11000
11759
9000 40
M3 M6 M9 M12 M3 M6 M9 M12 M3 M6 M9 M12 M3 M6 M9 M12
2017 2018 2019 2020
la BCT dans le cadre des Opérations d’Open Market (1.365 MDT contre 296 MDT) que ceux en
portefeuille des banques (1.087 MDT contre 447 MDT). Également l’État a mobilisé en 2020
des ressources en devises sous forme de prêts syndiqués auprès de banques de la place (712 M€
et 130 M$) et ce, dans le cadre de l’appui budgétaire. Par ailleurs, une avance d’un montant de
2.810 MDT a été accordée par la BCT à l’État, au cours du mois de décembre, pour le
financement de son budget remboursable sur cinq ans avec une année de grâce. Ces fonds ont
permis de renflouer le Compte Courant du Trésor (CCT) dont le solde a atteint au terme de
l’année 2020 le niveau de 3.234 MDT contre 905 MDT à fin 2019.
Il est à signaler que le volume global des émissions des Bons du Trésor a enregistré une hausse
substantielle en 2020 atteignant 9.112 MDT dont 64% sous forme de bons de trésor à court
terme contre des remboursements au même titre de 5.472 MDT, soit des souscriptions nettes de
+3.640 MDT (contre 1.451 MDT, 702 MDT et +749 MDT, respectivement, une année
auparavant).
4-2. Financement de l’économie
4-2-1 Evolution des concours à l’économie
L’encours des crédits hors engagements par signature dispensés par les banques et les
établissements financiers à l’économie, tels que recensés par la Centrale des risques et la
Centrale des crédits aux particuliers, a atteint près de 98,6 milliards de dinars au terme de
l’année 2020, enregistrant une accélération, pour la première fois depuis 3 ans, en augmentant
de 6,8% contre 3,7% une année auparavant.
Graphique 4-6 : Evolution de l’encours total des crédits par catégorie de bénéficiaires
16
14
12
10
8
En %
0
déc.-15 déc.-16 déc.-17 déc.-18 déc.-19 déc.-20
En 2020, dans le cadre des mesures prises par les autorités en faveur des professionnels et des
particuliers touchés par la pandémie de la « Covid-19 », la Banque Centrale de Tunisie a pris
des mesures financières exceptionnelles1.
Tableau 4-3 : Répartition par bénéficiaire, par secteur et par terme de l’encours des crédits à l’économie
(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2018 2019 2020 2019 2020
2018 2019
Crédits aux entreprises et aux professionnels 65.028 68.242 73.098 4,9 7,1
Court terme 37.392 39.473 39.664 5,6 0,5
Moyen et long termes 27.636 28.769 33.434 4,1 16,2
- Agriculture et pêche1 2.745 2.910 3.090 6,0 6,2
Court terme 1.581 1.671 1.840 5,7 10,1
Moyen et long termes 1.164 1.239 1.250 6,4 0,9
- Industrie 24.510 25.017 25.785 2,1 3,1
Court terme 17.490 18.067 17.425 3,3 -3,6
Moyen et long termes 7.020 6.950 8.360 -1,0 20,3
- Services 37.773 40.315 44.223 6,7 9,7
Court terme 18.321 19.735 20.399 7,7 3,4
Moyen et long termes 19.452 20.580 23.824 5,8 15,8
Crédits aux particuliers 23.960 24.053 25.452 0,4 5,8
- Crédits à la consommation 12.889 12.774 13.750 -0,9 7,6
Court terme 3.142 3.168 3.564 0,8 12,5
Moyen et long termes 9.747 9.606 10.186 -1,4 6,0
- Crédits à l’habitat 11.071 11.279 11.702 1,9 3,8
Moyen et long termes 11.071 11.279 11.702 1,9 3,8
Total 88.988 92.295 98.550 3,7 6,8
Court terme 40.534 42.641 43.228 5,2 1,4
Moyen et long termes 48.454 49.654 55.322 2,5 11,4
1 Il s’agit de crédits consentis directement aux agriculteurs et aux pêcheurs.
Les entreprises et les professionnels ont poursuivi la consolidation de leur part dans l’encours
des crédits à l’économie aux dépens des crédits aux particuliers ayant subi un ralentissement de
leur rythme d’évolution. En dépit de la nette accélération de leurs encours, les crédits aux
particuliers ont subi une baisse en termes de part revenant de 26,9% à 26,1% puis à 25,8% au
cours des trois dernières années.
4-2-2 Evolution de l’encours des crédits aux professionnels
4-2-2-1 Répartition de l’encours des crédits aux professionnels
L’accélération de l’encours des crédits aux professionnels résulte de la hausse du rythme
d’évolution de l’encours des crédits accordés aux entreprises et administrations publiques de
14,6 points de pourcentage. En revanche, l’encours des crédits accordés aux entreprises privées
a accusé une décélération de son rythme d’évolution de 0,1 point de pourcentage.
1
Voir encadré consacré aux mesures exceptionnelles.
Tableau 4-4 : Répartition de l’encours des crédits entre entreprises et administrations publiques et
privées et par secteur (En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2018 2019 2020 2019 2020
2018 2019
- Agriculture et pêche 2 745 2 910 3 090 6,0 6,2
Entreprises et administrations publiques 116 112 143 -3,4 27,7
Entreprises privées 2 629 2 798 2 947 6,4 5,3
- Industrie 24 510 25 017 25 785 2,1 3,1
Entreprises et administrations publiques 1 679 1 592 1 602 -5,2 0,6
Entreprises privées 22 831 23 425 24 183 2,6 3,2
- Services 37 773 40 315 44 223 6,7 9,7
Entreprises et administrations publiques 4 551 6 422 9 846 41,1 53,3
Entreprises privées 33 222 33 893 34 377 2,0 1,4
Crédits aux entreprises et aux professionnels 65 028 68 242 73 098 4,9 7,1
Entreprises et administrations publiques 6 346 8 126 11 591 28,0 42,6
Entreprises privées 58 682 60 116 61 507 2,4 2,3
Graphique 4-7 : Evolution de la répartition de l’encours des crédits professionnels par secteur d’activité
100%
40%
37,7% 36,7% 35,3%
20%
4,2% 4,3% 4,2%
0%
2018 2019 2020
Tableau 4-5 : Encours des crédits accordés au secteur de l’agriculture et pêche (En MDT)
Crédits à moyen
Crédits à court terme Total
Désignation et long termes
2018 2019 2020 2018 2019 2020 2018 2019 2020
Crédits directs 1.581 1.671 1.840 1.164 1.239 1.250 2.745 2.910 3.090
Crédits indirects 1.474 2.549 3.956 299 306 294 1.773 2.855 4.250
- Organismes de commercialisation de
1.474 2.549 3.956 132 113 99 1.606 2.662 4.055
produits agricoles
dont : Office national de l’huile 112 144 158 31 26 21 143 170 179
Office des céréales 969 2.013 3.446 0 0 0 969 2.013 3.446
SMCSAB (ex. COCEBLE)1 10 0 1 4 4 3 14 4 4
2
SMCSAGC (ex. CCGC) 83 88 88 9 7 6 92 95 94
- Entreprises de commercialisation de
0 0 0 167 193 195 167 193 195
matériels agricoles
Total 3.055 4.220 5.796 1.463 1.545 1.544 4.518 5.765 7.340
1 Société Mutuelle Centrale des Services Agricoles de Blé (SMCSAB).
2 Société Mutuelle Centrale des Services Agricoles de Grandes Cultures (SMCSAGC).
Il convient de préciser que l’augmentation des crédits indirects s’explique par le nouveau mode
de financement de la collecte des céréales locales mis en place à partir de l’année 2019 ainsi que
par l’importance des arriérés de la CGC. En outre, des mesures ont été prises en faveur du
secteur d’agriculture et pêche à savoir :
Tableau 4-6 : Répartition de l’encours des crédits accordés au secteur industriel par branche d’activité
(En MDT)
Crédits à court Crédits à moyen
Total
Désignation terme et long termes
2018 2019 2020 2018 2019 2020 2018 2019 2020
- Industries agroalimentaires 5.211 5.356 5.579 1.623 1.811 2.011 6.834 7.167 7.590
- Construction 1.760 2.171 1.971 978 826 976 2.738 2.997 2.947
- Métallurgie et travail des métaux 2.262 2.208 2.132 517 559 750 2.779 2.767 2.882
- Fabrication d'autres produits
1.287 1.411 1.062 1.407 1.273 1.471 2.694 2.684 2.533
minéraux non métalliques
- Industries chimiques 1.210 1.346 1.502 609 668 867 1.819 2.014 2.369
- Industries du papier et du carton,
866 881 841 360 351 413 1.226 1.232 1.254
édition et imprimerie
- Industries textile et habillement 750 791 814 228 216 283 978 1.007 1.097
- Autres secteurs industriels 4.144 3.903 3.524 1.298 1.246 1.589 5.442 5.149 5.113
Total 17.490 18.067 17.425 7.020 6.950 8.360 24.510 25.017 25.785
1
La note aux banques n°2021-03 du 5 février 2021 relative à la fixation du montant des crédits
complémentaires pour la couverture des dépenses relatives au désherbage et à la fertilisation d’appoint
relatifs à la campagne des grandes cultures 2020-2021.
2
La circulaire aux banques n°2020-39 du 3 décembre 2020 relative au rééchelonnement des dettes des
agriculteurs touchés par la sécheresse durant la campagne agricole 2019-2020.
3
La circulaire aux banques n°2020-18 du 18 septembre 2020 relative à la révision des barèmes et
échéances des crédits de céréaliculture.
Tableau 4-7 : Répartition de l’encours des crédits accordés au secteur des services par branche d’activité
(En MDT)
Crédits Crédits à moyen
Total
Désignation à court terme et long termes
2018 2019 2020 2018 2019 2020 2018 2019 2020
- Commerce, réparation
automobiles et articles 10.353 11.573 12.678 3.795 3.861 4.466 14.148 15.434 17.144
domestiques
- Immobilier, locations et services
2.227 2.366 2.420 4.796 5.080 5.005 7.023 7.446 7.425
aux entreprises
- Hôtels et restaurants 1.971 2.041 1.945 2.577 2.416 2.654 4.548 4.457 4.599
- Transports et communications 1.323 1.575 1.430 2.785 2.725 2.805 4.108 4.300 4.235
- Activités financières 1.265 1.286 1.075 2.711 2.595 2.959 3.976 3.881 4.034
- Administration publique 389 49 27 842 1.782 3.562 1.231 1.831 3.589
- Santé et action sociale 161 197 205 1.021 1.083 1.188 1.182 1.280 1.393
- Services collectifs, sociaux et
494 507 465 617 692 728 1.111 1.199 1.193
personnels
- Education 41 42 50 202 229 325 243 271 375
- Autres services 97 99 104 106 117 132 203 216 236
Total 18.321 19.735 20.399 19.452 20.580 23.824 37.773 40.315 44.223
Passant de 9.851 MDT en 2019 à 10.485 MDT en 2020, l’encours des créances professionnelles
impayées ou en contentieux a connu, toutefois, une décélération de son rythme d’évolution de
4,4 points de pourcentage qui pourrait s’expliquer par les mesures exceptionnelles de report des
échéances décidées en faveur des différents opérateurs économiques. Cependant, compte tenu
de l’accélération des crédits professionnels le taux des créances impayées ou en contentieux a
très peu varié pour se situer à 14,3% en 2020 contre 14,4% en 2019.
100 20
18
80 16
Taux d'évolution en %
14
En %
Impayés ou Ctx
Impayés ou Ctx Encours sans impayés et Ctx Encours sans impayés et Ctx
Encours total
Tableau 4-8 : Répartition de l’encours des créances impayées (imp.) ou en contentieux (ctx.) par secteur
d’activité (En MDT sauf indication contraire)
Part des
Imp. ou Ctx.
2019 2020
dans le total
Désignation (en %)
Imp Part Imp Part
Total Total
ou (en ou (en 2019 2020
crédit crédit
Ctx. %) Ctx. %)
Secteur de l'agriculture et pêche 702 2.910 24,1 805 3.090 26,1 7,1 7,7
Secteur de l'industrie 3.312 25.017 13,2 3.641 25.785 14,1 33,6 34,7
Secteur des services 5.837 40.315 14,5 6.039 44.223 13,7 59,3 57,6
Total 9.851 68.242 14,4 10.485 73.098 14,3 100,0 100,0
L’endettement global des particuliers auprès du secteur bancaire a totalisé 25.452 MDT en 2020
contre 24.053 MDT l’année précédente, soit une progression de 5,8% contre 0,4% en 2019.
Cette accélération s’explique aussi bien par l’évolution rapide des crédits à la consommation
ayant surtout touché les crédits à l’aménagement de logements et les dépenses courantes que par
celle des crédits à l’habitat.
Tableau 4-9 : Répartition de l’encours des crédits accordés aux particuliers par objet de financement
(En MDT sauf indication contraire)
Variations en %
Désignation 2018 2019 2020 2019 2020
2018 2019
Crédits à l’habitat 11.071 11.279 11.702 1,9 3,8
Crédits à la consommation 12.889 12.774 13.750 -0,9 7,6
Aménagement de logements 9.367 9.139 9.833 -2,4 7,6
Dépenses courantes 1.467 1.373 1.512 -6,4 10,1
Découverts 1.030 1.132 1.277 9,9 12,8
Véhicules 314 311 344 -1,0 10,6
Autres 711 819 784 15,2 -4,3
Tableau 4-10 : Répartition de l’encours des créances impayées et en contentieux concernant les crédits
aux particuliers par objet de financement (En MDT sauf indication contraire)
Variations
Décembre Décembre Décembre 2019 2020
Désignation 2018 2019
2018 2019 2020
En En En En
MDT % MDT %
Contentieux 523 537 564 14,0 2,7 27,0 5,0
Total impayés 458 487 544 29,0 6,3 57,0 11,7
-Impayés logement 276 284 306 8,0 2,9 22,0 7,7
-Impayés consommation 182 203 238 21,0 11,5 35,0 17,2
dont :
Impayés aménagement de logement 110 130 159 20,0 18,2 29,0 22,3
Total (impayés + contentieux) 981 1024 1108 43,0 4,4 84,0 8,2
Circulaire aux banques et aux établissements financiers n°2020-06 du 19 mars 2020 relative aux
mesures exceptionnelles de soutien aux entreprises et aux professionnels :
• Report des tombées des crédits (en principal et intérêts) échues durant la période allant du 1er
mars jusqu’à fin septembre 2020 et la révision en conséquence du tableau d’amortissement. Cette
mesure concerne les crédits professionnels accordés aux clients classés 0 et 1 à fin décembre 2019
qui en font la demande.
• Possibilité d’accorder de nouveaux financements aux bénéficiaires du report des échéances.
• Possibilité d’étendre les mesures de report aux clients classés 2 et 3, au cas par cas selon
l’évaluation de la situation du client.
• Assouplissement des normes prudentielles, pour faciliter l’application de ces mesures et renforcer
la capacité du secteur bancaire à soutenir les entreprises à travers:
✓ La non prise en compte de la période du report dans le calcul de l’antériorité des impayés
et ne pas considérer les opérations de report comme une restructuration des crédits.
✓ Un mode de calcul et des exigences du ratio crédits/dépôts plus flexibles.
Circulaire aux banques n°2020-07 du 25 mars 2020 relative aux mesures exceptionnelles de
soutien aux particuliers :
• Report par les banques des tombées des crédits (en principal et intérêts) échues durant la période
allant du 1er mars 2020 jusqu’à fin septembre 2020 et l’allongement, en conséquence, de la durée
de remboursement des crédits. Sont concernés les crédits non professionnels accordés aux clients
dont le revenu mensuel net est inférieur à 1.000 dinars et qui sont classés 0 et 1 à fin décembre
2019.
• Possibilité d’extension des mesures de report aux clients dont le revenu mensuel net est inférieur à
1.000 dinars et qui sont classés 2 et 3 à fin décembre 2019 au cas par cas suivant l’évaluation de la
situation du client.
Circulaire aux banques n°2020-08 du 1er avril 2020 relative aux mesures exceptionnelles de
soutien aux particuliers :
• Report par les banques des tombées des crédits (en principal et intérêts) échues durant la période
allant du 1er avril 2020 jusqu’à fin juin 2020 et prorogation en conséquence, de la durée de
remboursement des crédits. Cette mesure concerne les crédits non professionnels accordés aux
clients dont le revenu mensuel net est supérieur à 1.000 dinars et qui sont classés 0 et 1 à fin
décembre 2019. Les clients ne voulant pas bénéficier de ses mesures doivent en faire la demande
par tout moyen laissant trace écrite.
• Possibilité d’extension des mesures de report aux clients dont le revenu mensuel net est supérieur
à 1.000 dinars et qui sont classés 2 et 3 à fin décembre 2019 et ce, au cas par cas suivant
l’évaluation de la situation du client.
Circulaire aux banques n°2020-12 du 28 mai 2020 relative aux mesures exceptionnelles de
soutien aux entreprises et aux professionnels :
• Possibilité pour les banques d’accorder aux entreprises et professionnels jusqu’à fin 2020 des
financements exceptionnels remboursables sur une durée maximale de 7 ans dont deux années de
grâce et destinés au financement des besoins justifiés du cycle d’exploitation.
• Assouplissement en matière de politique monétaire consistant à élargir la gamme des collatéraux
éligibles au refinancement à ces crédits exceptionnels pour les clients classés 1,2 et 3.
(suite)
Circulaire aux banques n°2020-14 du 18 juin 2020 relative à la fixation des conditions d’octroi et
de bénéfice de la ligne budgétaire de refinancement de 300 MDT pour le refinancement des
crédits de rééchelonnements accordés par les banques aux PME affectées par la "Covid - 19" :
• Fixation des aspects opérationnels relatifs à la ligne budgétaire de refinancement de 300 MD
allouée pour le refinancement des crédits de rééchelonnement accordés par les banques au profit
des PME dont l’activité est affectée par les répercussions de la propagation de la Covid-19 et ce,
dans l’objectif de soutenir les PME pour assurer la continuité de leur activité et la préservation des
postes d’emploi.
Circulaire aux banques n°2020-17 du 28 juillet 2020 relative à la fixation des conditions et
modalités de déblocage des montants relatifs au bénéfice de l'avantage de prise en charge par
l'Etat de la bonification du taux d’intérêt dans la limite de deux points pour les nouveaux crédits
de gestion et d’exploitation octroyés au profit des entreprises et des professionnels des secteurs du
tourisme et de l’artisanat y compris les sociétés de gestion touristiques :
• Fixation des aspects opérationnels relatifs au déblocage des montants relatifs au bénéfice de
l'avantage de prise en charge par l'Etat de la bonification du taux d’intérêt dans la limite de deux
points pour les nouveaux crédits de gestion et d’exploitation octroyés au profit des entreprises et
des professionnels des secteurs du tourisme et de l’artisanat y compris les sociétés de gestion
touristiques.
Circulaire aux banques et aux établissements financiers n°2020-21 du 30 décembre 2020 relative
à la prolongation des mesures exceptionnelles de soutien aux entreprises et aux professionnels :
• Prorogation de la période de report prévue par le premier paragraphe de l’article 2 de la
circulaire de la Banque Centrale de Tunisie n°2020-06 à fin septembre 2021 et ce, pour les
échéances des crédits obtenus par les entreprises et des professionnels
• Prorogation du délai maximum d’octroi des financements exceptionnels prévu par l’article 1 de la
circulaire de la Banque Centrale de Tunisie n°2020-12 à fin décembre 2021.
• L’octroi des financements exceptionnels et ce, jusqu’à fin décembre 2021 au profit des entreprises
non-résidentes installées en Tunisie conformément aux dispositions de la circulaire n°2020-12
susvisée dans le respect des conditions fixées par la circulaire n°1999-09 du 24 mai 1999, relative
à l’octroi par les Banques Intermédiaires Agréés résidentes de crédits à court terme en dinars au
profit des entreprises non-résidentes installées en Tunisie.
1
Aux prix de l’année précédente.
pressions provenant de la hausse des prix internationaux des produits de base et des matières
premières, en perspectives.
Dans ce contexte particulier très incertain, la politique monétaire demeurerait vigilante quant à
un éventuel retournement dans le cycle de l’inflation.
1-1-1 Gestion de la liquidité
La liquidité bancaire s’est fortement ressentie des répercussions de la crise sanitaire, tout au
long de l’année 2020, et même au début de 2021, en enregistrant une nette baisse des besoins
des banques en liquidité1 d’environ 30% en 2020, revenant de 14.632 MDT, en 2019, à
10.171 MDT en 2020, soit 4.461 MDT de moins (Cf. Graph.1-1).
Graphique 1-1 : Evolution du besoin des banques en liquidité (moyennes quotidiennes en MDT)
MDT 14632
16000 14524
0
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Total effets facteurs autonomes Réserves obligatoires requises Besoins en liquidité des banques
Il convient de signaler que deux facteurs majeurs ont contribué à cette évolution. Le premier
facteur est lié au retour important, pendant toute l’année 2020, des Billets et Monnaies en
Circulation (BMC) aux guichets des banques d’un montant estimé à 1.895 MDT, donnant lieu à
une amélioration du niveau de la liquidité bancaire à due concurrence. La hausse des BMC de
2.241 MDT observée en 2020 provient essentiellement des retraits en espèces auprès des guichets
de l’ONP. Le deuxième facteur trouve son origine dans l’intensification des opérations de ventes
nettes par les banques de leurs excédents en devises, sous forme d’opérations de change avec la
BCT et de la conversion en dinars des billets de banque étrangers collectés, en partie, par les
bureaux de change, qui ont amélioré leur liquidité d’environ 2.353 MDT. L’amélioration de la
trésorerie en devises des banques résulte essentiellement de la contraction du déficit courant qui
est revenu de 9.606 MDT en 2019 à 7.116 MDT en 2020 suite, particulièrement, à la diminution
substantielle, de l’ordre de 3.556 MDT, observée au niveau du déficit de la balance énergétique,
lequel a été favorisé par la chute brutale des prix mondiaux du pétrole2. Ces derniers ont été
fortement influencés par le repli sans précédent de l’activité économique mondiale.
En ce qui concerne le Solde du Compte Courant du Trésor, son impact était restrictif sur la
liquidité bancaire en 2020. En effet, la non-concrétisation du programme de mobilisation de
ressources extérieures s’est traduite par des pressions importantes sur la trésorerie de l’Etat,
1
Besoin des banques en liquidité = Effets des Facteurs autonomes + réserves obligatoires requises.
2
Le prix du baril de Brent est revenu de 64 USD en 2019 à 42 USD en 2020 en moyenne annuelle. (Source : Banque
Mondiale).
amenant le Trésor à intensifier son recours à la dette intérieure en vue de combler le gap de
financement, et de couvrir les dépenses additionnelles occasionnées par la crise sanitaire. Ce
recours aux émissions obligataires sur le marché domestique a engendré un effet restrictif sur la
liquidité bancaire de 3.473 MDT (Cf. Graph. 1-2).
22000
20000
18000 17655
16000 13452 13614 14182
12494
14000
12000 10238
9441
10000 8280
8000
6000
4000
2000
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
L’analyse infra-annuelle permet de dégager trois phases déterminantes dans l’évolution des
besoins des banques en liquidité, au cours de 2020 (Cf. Graph. 1-3) :
Graphique 1-3 : Evolution quotidienne des besoins des banques en liquidité (En MDT)
MDT
14000
13000
12000
11000
10000
9000
8000
7000
6000
5000
• La première phase s’est étalée sur les trois premiers mois de l’année, pendant laquelle le
besoin des banques a diminué à un rythme mensuel quasiment constant, revenant de
11.847 MDT en décembre 2019 à 10.122 MDT en mars 2020, soit une baisse de 1.725 MDT.
Cette évolution trouve son origine dans les ventes intensives par les banques des devises à la
BCT, apaisant ainsi leur besoin en liquidité. En effet, le net de ces opérations a totalisé
1.321 MDT, au premier trimestre de l’année, dont 649 MDT en janvier 2020, soit le montant
mensuel le plus élevé de toute l’année (Cf. Graph. 1-4). Faut-il préciser que l’aisance de la
trésorerie des banques en devises est due, en partie, à l’atténuation du déficit de la balance
commerciale au cours de ladite période.
• La deuxième phase a porté sur la période allant du mois d’avril au mois d’août 2020. Durant
cette phase une certaine stabilisation des besoins des banques en liquidité a été relevée à partir
du mois de mai, traduisant l’impact quasi-neutre des facteurs autonomes sur la trésorerie
bancaire, pendant cette phase. Faut-il noter que cette stabilisation cache des évolutions
divergentes, d’un mois à l’autre.
Ainsi, au cours du mois d’avril, le besoin des banques en liquidité s’est accru de
637 MDT, pour s’établir, en moyenne, à 10.759 MDT sous l’effet de deux facteurs. Le premier,
est lié à la préférence pour le cash après le confinement total décrété par le Gouvernement à
partir de mi-mars et qui a suscité des retraits massifs. Le deuxième facteur concerne les
souscriptions des banques aux soumissions du Trésor sous forme de BTCT, pour un montant de
773 MDT, et de BTA, d’une valeur nette de 355 MDT, respectivement au terme du mois de mars
et à mi-avril 2020.
En revanche, la chute des besoins des banques au mois de mai de plus de 700 MDT a pour
origine, d’un côté, le retour des BMC aux comptes des banques surtout après les nouvelles
mesures de déconfinement, et de l’autre côté, la vente nette de devises par les banques à la BCT
pour près de 242 MDT.
• La troisième phase a couvert les quatre derniers mois de l’année, pendant lesquels les
besoins des banques ont baissé pour revenir de 10.168 MDT en août 2020 à 9.355 MDT en
novembre, et ce, sous l’effet du retour d’un montant de 1.563 MDT des BMC au système
bancaire juste après la saison estivale. Toutefois, pendant le mois de décembre, le besoin moyen
des banques a grimpé de 474 MDT par rapport au mois précédent pour s’établir à
9.829 MDT, à la suite des souscriptions des banques à des émissions du Trésor pour un montant
de 1.853 MDT et sous l’effet restrictif des opérations d’achat de devises par les banques auprès
de la BCT contre des dinars, dont le montant net a atteint 274 MDT.
Graphique 1-4 : Evolution des ventes nettes de devises Graphique 1-5 : Effet estimé de la dinarisation des
par les banques à la Banque Centrale (en MDT) BBE sur la liquidité bancaire (en MDT)
800 250
649
564
600 202
200
400
242 150 136
163 136
200 108 105 106 100
17 38 14
100 80
0 73
-31 56 58
-40 48
50 33 34 28 38 33
-200
Dernières observations: mars Source: Banque Dernières observations: mars 2021 Source: Banque Centrale
2021 Centrale de Tunisie de Tunisie
En relation avec la baisse enregistrée au niveau des besoins des banques en liquidité, la BCT a réduit
ses interventions1 sur le marché monétaire en 2020, pour s’établir en moyenne à 9.906 MDT contre
11.999 MDT en 2019. (Cf. Graph. 1-6). Ces interventions sont constituées, essentiellement, des
opérations principales de refinancement qui accaparent plus de la moitié du total, avec une
enveloppe moyenne de 5.148 MDT, en baisse de 1.852 MDT par rapport à 2019, et des achats
fermes avec une part aux alentours de 32%, (3.130 MDT, en moyenne), en hausse de 1.220 MDT
par rapport à leur niveau de l’année précédente.
Graphique 1-6 : Evolutions annuelles des interventions de Graphique 1-7 : Excédents et déficits de liquidité
la BCT sur le marché monétaire (en MDT) sur le marché monétaire (en MDT)
13000 4000
11999
11334
11000 3000
9906
8558 2000
9000 3209 2690
1000 464
6474 102
7000 700
0
-25 -665 -265
5000 -1000
-3190 -2633
3000 -2000
-3000
1000
-4000
-1000 2016 2017 2018 2019 2020 2016 2017 2018 2019 2020
1
Les interventions de la BCT= opérations de la politique monétaire à l’initiative de la BCT, qui sont actuellement les
opérations principales de refinancement, les opérations de refinancement à plus LT (1 mois, 3 mois et 6 mois), les
opérations fermes, les swaps de change à des fins de politique monétaire et les opérations de réglage fin.
Quant aux opérations de swaps de change à des fins de politique monétaire et aux opérations de
refinancement à 6 mois, elles ont enregistré des baisses respectives de 1.066 MDT et de 564 MDT
en comparaison à 2019, pour s’établir en moyenne à 192 MDT et 1.267 MDT.
Par ailleurs, et afin de limiter les retombées de la crise de la COVID-19 sur le secteur bancaire,
surtout face au risque de défaut de paiement de certaines entreprises en difficultés, la BCT a mis en
place une opération de refinancement exceptionnelle d’une durée d’un mois et a élargi l’éventail
des actifs éligibles au refinancement. Cette opération a permis d’injecter, à partir du mois de mai
jusqu’à décembre 2020, une enveloppe supplémentaire de liquidité d’un montant moyen de
244 MDT.
Il convient de noter que le déficit de liquidité sur le marché monétaire1 a connu un net repli en 2020,
pour s’établir à 265 MDT contre 2.633 MDT en 2019, donnant lieu à un recours moyen beaucoup
moins important aux facilités de prêt marginales qui ont baissé de 2.226 MDT par rapport à l’année
antérieure et s’établir ainsi à 464 MDT. En revanche, le montant moyen des facilités de dépôt a
augmenté, en 2020, pour atteindre 164 MDT contre seulement 26 MDT une année auparavant.
Tableau 1-1 : Evolution des principaux indicateurs du marché monétaire (Données moyennes en MDT)
2019 2020 T1-2021
Opérations principales de refinancement 7.000 5.148 4.118
Opérations fermes 1.910 3.130 3.169
Swaps de Change à des fins de PM 1.258 192 91
Opérations de refinancement à plus LT (1 M) - 163 744
Opérations de refinancement à plus LT (6 M) 1.831 1.267 -
Opérations de Réglage fin (injection) - 6 89
Interventions de la BCT 11.999 9.906 8.211
Facteurs autonomes de la liquidité 14.458 9.972 8.243
Réserves Requises 174 199 227
Besoins des banques 14.632 10.171 8.470
Excéd (+) ou déficit (-) sur M.M -2.633 -265 -259
Facilités de Dépôt à 24h 26 164 290
Facilités de prêt marginal à 24h 2.690 464 605
Réserves Excédentaires 31 35 56
1
Excédent/déficit de liquidité sur le marché monétaire = Les interventions de la BCT - Besoin en liquidité
des banques.
2
Au sens de l’article 15 de la circulaire aux banques n°2017-02 du 10 mars 2017 relative à la mise en œuvre
de la politique monétaire, la Banque centrale accepte en contrepartie des opérations de refinancement des
garanties matérialisées par des titres négociables publics et privés et des créances bancaires saines.
3
Il s’agit des collatéraux éligibles à l’opération de refinancement à plus long terme d’un mois en application
des dispositions du nouvel article « Actifs éligibles en cas de circonstances exceptionnelles » introduit, en
date du 17 avril 2020, à la circulaire n°2017-02 sus-indiquée.
· S’agissant des collatéraux non standards (Cf. Graph. 1-9), ils ont augmenté
exponentiellement entre le 6 mai 2020 et le 7 avril 2021 témoignant de l’effort déployé
par les banques pour soutenir les entreprises contre les effets de la crise.
Graphique 1-8 : Structure des collatéraux éligibles au Graphique 1-9 : Évolution des portefeuilles de
refinancement (moyenne mensuelle en MDT) collatéraux non standards et du refinancement accordé à
l'ORLT 1 mois COVID-19 (en MDT)
20 000 2 500 2 320
2 196
18 000 2 090
2 018 2 086
16 000 2 000
8 651
8 498
8 701
8 918
8 508
14 000
9 104
9 181
8 316
8 481
1 598
8 393
8 743
8 984
8 339
8 728
8 008
8 659
12 000 1 500
1 193
10 000
945
8 000 807 864 821 863 867
1 000
686 721 783
584 557
6 000 9 803 498
9 763
9 672
9 257
9 073
426 422
8 837
8 701
8 706
8 653
8 546
8 560
8 556
8 473
8 388
8 362
8 239
337
4 000 500 217 227 278
101 108 125
2 000
0 -
déc-20
juin-20
avr-20
avr-21
janv-20
août-20
janv-21
févr-20
juil-20
sept-20
févr-21
mai-20
nov-20
oct-20
mars-20
mars-21
Dans la continuité des mesures et à partir du 15 avril 2020, la Banque centrale a procédé à la
modification de la règle de répartition des collatéraux de refinancement sous forme de bons du
Trésor et de créances bancaires à concurrence de 50% pour chaque catégorie, contre des quotités
initiales de 40% et de 60% respectivement. Il s’agit d’une décision circonstanciée pour donner
plus de latitude aux banques en matière de refinancement.
1-1-3 Activité du marché interbancaire
L’année 2020 a été caractérisée par un essor assez significatif de l’encours des transactions sur
les deux compartiments du marché interbancaire1, à savoir les opérations en blanc et celles de la
pension livrée. En effet, comparativement à l’année 2019, l’encours moyen des opérations
interbancaires est passé de 953 MDT à 1.404 MDT pour celles en blanc et de 637 MDT à
1.340 MDT pour celles sous forme de pension livrée, ce qui représente des augmentations de
l’ordre de 47% et de 110% respectivement.
Pour les opérations en blanc, cette augmentation a été soutenue, essentiellement, par un
apaisement des tensions sur la liquidité en dinar qui s’est matérialisé par un accroissement de la
part des transactions à terme contre un léger recul des opérations à vue de deux points de
pourcentage comparativement à l’année 2019. Ainsi, l’encours des opérations à terme a représenté
63% du total des transactions réalisées sur le marché interbancaire en blanc contre 61% une année
auparavant (Cf. Graph. 1-10).
1
Cf. Circulaire de la BCT aux Banques n°2018-12 du 28 novembre 2018, relative au marché interbancaire en dinar,
les échanges de liquidité entre les banques sont réalisés sous forme de transactions en blanc ou de pension livrées.
Graphique 1-10 : Evolution de l’encours moyen des opérations interbancaires en blanc (en MDT)
1200
1000
800
600
400
200
Encours moyen des opérations en blanc à vue Encours moyen des opérations en blanc à terme
Au cours de l’année 2020, le marché interbancaire a également été marqué par une dynamique
baissière du besoin en liquidité des banques, induisant un repli significatif du volume global de
refinancement pour s’établir, au 31 décembre 2020, à 9,7 milliards de dinars contre un volume de
11,5 milliards de dinars à fin 2019. Cet apaisement des tensions sur la liquidité bancaire s’est
poursuivi au premier trimestre de l’année 2021, se traduisant par une trajectoire nettement
baissière du volume global de refinancement, lequel a reculé à 8,5 milliards de dinars à fin mars
2021 avec un minimum de 7,6 milliards enregistré à la date du 24 février 2021, soit son plus bas
niveau depuis mars 2017.
En termes de ratio, l’encours des opérations interbancaires en blanc rapporté au volume global de
refinancement (VGR), s’élève à 13,9% en moyenne, contre uniquement 6,8% une année
auparavant. En dépit de cette augmentation significative, ce ratio témoigne de la faible dynamique
de l’activité sur le marché interbancaire et met en évidence la forte dépendance des banques à
l’égard des ressources de la Banque centrale (Cf. Graph. 1-11).
Ce ratio a poursuivi sa tendance haussière au premier trimestre de l’année 2021 pour s’établir à
16,7% en moyenne, favorisé notamment par un volume d’échange moyen plus important sur le
compartiment interbancaire en blanc.
Graphique 1-11 : Evolution du ratio « encours moyen des opérations interbancaires en blanc/VGR »
1600 20%
1500 18%
1400
16%
En MDT
1300
En %
1200 14%
1100 12%
1000 10%
900
8%
800
700 6%
600 4%
Encours moyen des opérations en blanc (axe gauche) Ratio (Encours des opérations en blanc/VGR) moyen (Axe droit)
En ce qui concerne la structure par terme de l’encours des opérations interbancaires en blanc, elle est
dominée par les transactions sur les maturités courtes, essentiellement celles au jour le jour et à une
semaine, représentant environ 79,4% de l’ensemble des transactions interbancaires à la clôture de
l’année 2020 contre 72,8% en 2019. Néanmoins, compte tenu de l’apaisement observé des pressions
sur la liquidité bancaire, un regain d’activité pour les transactions à un mois et à 6 mois, a été observé
en 2020 comparativement aux années antérieures, contre une quasi-absence de transactions
interbancaires sur les horizons au-delà de 6 mois (Cf. Graph. 1-12).
Graphique 1-12 : Structure par terme de l’encours interbancaire en blanc (Chiffres de fin de période)
60%
48%
50% 45%
41% 41%
40%
40% 34%
33%
30%
22%
20% 17% 17% 17%
14% 13%
10%
10% 5% 6%
3% 2%
0% 0% 0% 0% 2% 0%
0%
au jour le jour 1 semaine 1 mois 2 mois 3 mois 6 mois
Quant aux opérations sous forme de pension livrée, leur encours pour 2020 a atteint le niveau le
plus élevé depuis l’introduction de ce type d’opérations sur le marché tunisien, soit 1.340 MDT.
Concomitamment, la concentration en termes de maturités a sensiblement changé par rapport à l’année
précédente. Ainsi, la part des opérations effectuées pour des durées longues allant au-delà de 90 jours
représente seulement 69% de l’encours global des transactions garanties en 2020 contre 97,5% en
2019. La baisse de la part des opérations à des maturités plus longues peut être expliquée par une
moindre visibilité pour les intervenants sur ce marché qui ont tendance à écourter leurs positions au
vu, notamment, d’une incertitude plus grande liée aux retombées de la crise sanitaire.
En ce qui concerne le volume des transactions, il a poursuivi, en 2020, son ascension, pour s’établir
à 6.036 MDT contre 1.651 MDT en 2019, soit une augmentation de 265% par rapport à l’année
précédente. L’essor de ces opérations est expliqué notamment, par l’impact du décret-loi n°2020-
30 du 10 juin 2020 qui a porté la retenue à la source appliquée sur les dépôts à terme et instruments
financiers équivalents dont la rémunération est supérieure à (TMM-1%) de 20% à 35%, induisant
ainsi une migration vers les opérations de pension livrée non concernées par cette mesure fiscale.
L’engouement des acteurs du marché pour cet instrument s’explique aussi par la couverture qu’il
offre puisque ces opérations sont adossées à des garanties, ce qui leur confère une sécurité
supplémentaire dans un contexte d’incertitude.
En outre, l’apaisement des tensions sur la liquidité en dinar a été perceptible au niveau
des taux du marché monétaire. En effet, le TMM et le taux moyen pondéré (TMP) de
l’opération principale de refinancement ont évolué très proche du taux directeur
(Cf. Graph. 1-13).
8,75
8,25
7,75
7,25
6,75
6,25
5,75
5,25
4,75
4,25
3,75
Ainsi, le spread moyen entre le TMM et le taux directeur est revenu de 0,06% en décembre 2019
à -0,13% en décembre 2020 et celui entre le TMP de l’opération principale de refinancement et
le taux directeur est passé de 0% à 0,03%, respectivement. La baisse du spread entre le TMM et
le taux directeur est liée notamment, à l’apaisement des tensions sur la liquidité en dinar (Cf.
Graph. 1-14).
0,60
0,50
0,40
0,30
0,20
0,10
0,00
-0,10
-0,20
Il est à signaler que le marché des titres de créances négociables fait, actuellement, l’objet d’une
réforme, ayant pour objectif d’améliorer la transparence de ce marché et d’augmenter son
efficience. Un jalon important de cette réforme consiste à revisiter le cadre juridique actuel
régissant les TCN. La première phase de ce jalon s’est concrétisée à travers l’entrée en vigueur,
le 4 janvier 2021, de la circulaire aux banques n°2020-20 du 17 novembre 2020 relative à
l’exigence de codification et d’admission des certificats de dépôt et des billets de trésorerie auprès
du dépositaire central des titres. En effet, l’identification et la traçabilité des TCN, par le biais
d’un code ISIN, permettent de procurer une plus grande acceptabilité et négociabilité aux TCN et
de fournir à la Banque centrale une information fiable et complète sur l’ensemble des transactions
sur le marché, favorisant une véritable discipline de marché et contribuant à son essor. Dans sa
deuxième phase, la réforme vise la publication d’une loi qui donne explicitement l’habilitation à
la Banque centrale de contrôler ce marché et l’adoption d’une nouvelle circulaire qui veillera à
garantir plus de transparence, à conférer davantage d’efficience à ce marché, et à fixer les
conditions et les procédures d’émission, d’admission et de négociabilité des TCN.
Le projet de réforme du marché des TCN a pour objectif d’assigner à ce marché le rôle qui lui est
dévolu en termes de mobilisation de ressources et d’échange de liquidité. Cette réforme s’articule
autour de deux volets, à savoir :
1) Le volet juridique qui concerne la mise en place d’un dispositif légal à travers un texte de loi
fixant les principes généraux relatifs aux TCN, en termes de nature juridique et de négociabilité,
et une circulaire qui règlemente le fonctionnement du marché des TCN et qui garantira plus de
transparence et d’efficience à ce marché. Ce cadre va aussi conférer à la BCT explicitement la
mission de régulation dudit marché.
2) Le volet opérationnel consiste en la mise en place de deux plateformes, l’une interne pour
assurer les fonctionnalités de réception des documents électroniques requis et relatifs aux
émissions des TCN, d’archivage et de conservation numérique des documents, du contrôle à
priori de la complétude du dossier, du reporting. La deuxième sera professionnelle à travers les
plateformes financières et sera dédiée à l’affichage et à la négociation pour garantir plus de
transparence pour ce marché.
1-1-5 Evolution des taux d’intérêt et transmission des actions de la politique monétaire
Dès l’apparition de la pandémie, la Banque centrale a décidé de desserrer sa politique monétaire
à travers la réduction du taux directeur de 100 pbs en mars 2020, l’assouplissement du dispositif
de collatéraux, et le lancement d’une nouvelle opération de refinancement à plus long terme
(1 mois). Ces mesures ont été renforcées par une deuxième baisse du taux directeur, au mois de
septembre, pour 50 pbs. L’assouplissement monétaire a engendré une baisse du TMM à 6,12%,
en décembre 2020, contre 7,82% un an auparavant.
Le package de mesures prises en matière de politique monétaire a permis non seulement
d’apporter la liquidité nécessaire aux banques, comme en témoigne l’absence de tensions sur le
taux du marché monétaire (TMM), mais aussi de faire face aux perturbations générées par les
retombées économiques de la crise de la COVID-19.
Les résultats de l’enquête périodique, menée par la BCT auprès des plus grandes banques de la
place, font état d’une transmission à caractère généralisé et à des degrés différents du TMM vers
les conditions créditrices et débitrices des banques durant l’année 2020.
Au niveau des taux créditeurs, les taux servis sur les nouveaux contrats de dépôt à terme ont
diminué sensiblement en réponse à la baisse du TMM (Cf. Graph. 1-15). Du côté des ménages,
les taux d’intérêt appliqués sur les nouveaux dépôts se sont repliés en moyennes de -307 pbs pour
les maturités à moins d’un an, et de -225 pbs pour celles à plus d’un an, au terme de l’année 2020,
et ce, comparativement à une baisse du TMM de -169 pbs. Quant aux entreprises privées, les
baisses des rémunérations sont plus importantes, atteignant -312 pbs pour les dépôts à moins d’un
an et -406 pbs pour les dépôts à plus d’un an. En effet, la baisse plus que proportionnelle (par
rapport au TMM) des taux d’intérêt sur les dépôts en 2020 trouve son origine dans l’orientation
des banques vers la maitrise de leurs coûts de ressources afin de faire face à la baisse de l’activité
(crise sanitaire, report des échéances des crédits1, etc.), dont notamment les taux d’intérêt sur les
dépôts à terme, qui se sont établis au début de l’année à des niveaux historiquement élevés,
poussés par une forte surenchère en 2018 et 2019.
Malgré la baisse des taux de rémunération, les flux des dépôts, collectés en 2020, se sont accrus
de 15,7%, poussé exclusivement par la hausse importante des dépôts des entreprises privées, pour
les maturités inférieures à un an (Cf. Graph. 1-16). Cette évolution témoigne des effets du report
des échéances des crédits et de l’orientation vers le placement bancaire face à la baisse de l’activité
des entreprises, dans un contexte d’aggravation de la crise sanitaire et de durcissement des
restrictions sanitaires.
Graphique 1-15 : Evolution du TMM et des taux d’intérêt Graphique 1-16 : Contributions à la croissance des
des nouveaux dépôts (moyennes trimestrielles) nouveaux dépôts (moyennes trimestrielles)
11,0 40
10,0
30
9,0
Glissement annuel en %
20
En pourcentage
8,0
10
7,0
6,0 0
5,0
-10
4,0
2015 2016 2017 2018 2019 2020
-20
2015 2016 2017 2018 2019 2020
TMM
Dépôts des entreprises priv. (m >1an)
Dépôts des particuliers (m < 1an) Dépôts des entreprises priv. (m < 1 an)
Dépôts des particuliers (m >1an) Dépôts des particuliers (m > 1an)
Dépôts des entreprises priv. (m <1an) Dépôts des particuliers (m < 1an)
Dépôts des entreprises priv. (m >1an) Total des nouveaux dépots
Quant aux taux appliqués aux nouveaux contrats de crédits, ils ont affiché des baisses
généralisées, en 2020 (Cf. Graph 1-17 & 1-18). En effet, la transmission des baisses du TMM, en
2020, aux taux d’intérêt sur les nouveaux crédits des ménages a été relativement incomplète,
notamment pour les crédits de consommation (maturités inférieures à 3 ans) et de logement. En
effet, entre mars 2020 (1ère baisse du taux directeur) et décembre dernier, les taux d’intérêt sur les
crédits des ménages de maturités inférieures à 3 ans et supérieures à 7 ans ont baissé de
1
Cf. Circulaires de la BCT aux banques n°2020-6 et 2020-19 sur les mesures exceptionnelles de soutien
aux entreprises et aux professionnels.
-167 pbs et -118 pbs respectivement, et ce, contre une diminution du TMM de -172 pbs durant
ladite période.
Graphique 1-17 : Evolution du TMM et des taux Graphique 1-18 : Evolution du TMM et des taux
appliqués sur les nouveaux crédits des ménages (moyennes appliqués sur les nouveaux crédits des entreprises privées
trimestrielles) (moyennes trimestrielles)
11,5 10,5
11,0 10,0
10,5 9,5
10,0 9,0
9,5
9,0 8,5
En pourcentage
En pourcentage
8,5 8,0
8,0 7,5
7,5 7,0
7,0 6,5
6,5 6,0
6,0 5,5
5,5
5,0 5,0
4,5 4,5
4,0 4,0
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2015 2016 2017 2018 2019 2020
TMM TMM
Crédits aux particuliers (m < 3 ans) Crédits aux entreprises priv. (m < 1 an)
Crédits aux particuliers (3 ans< m < 7 ans) Crédits aux entreprises priv. (1 an < m < 3 ans)
Crédits aux particuliers (m > 7 ans) Crédits aux entreprises priv. (3 ans< m < 7 ans)
Crédits aux entreprises priv. (m > 7 ans)
Dernières observations: T4-2020 Dernières observations: T4-2020
Au niveau des crédits aux entreprises privées, le degré de la transmission des baisses du TMM a
été plus important, voire plus qu’unitaire pour les maturités de 1 à 7 ans. Ces derniers types de
crédits ont enregistré une baisse moyenne des taux d’intérêt de -226 pbs, entre mars et décembre
2020, contre une baisse du TMM de -172 pbs durant la même période. La baisse des coûts de
crédits bancaires a soutenu le redressement progressif et généralisé des flux des crédits, durant le
deuxième semestre de 2020 (Cf. Graph 1-19), et ce, après une régression amorcée en 2019
(durcissement de la politique monétaire) et exacerbée par la pandémie. Sur l’ensemble de l’année
2020, le volume des nouveaux crédits accordés a régressé de -2,1% en 2020.
40
Glissement annuel en %
30
20
10
-10
-20
2015 2016 2017 2018 2019 2020
Mis à part les crédits aux entreprises privées, de maturité de 3 à 7 ans, des baisses généralisées et
relativement importantes ont marqué les différentes catégories de crédits. Faut-il préciser que les
flux des crédits aux entreprises privées (de maturité de 3 à 7 ans) ont doublé, en 2020, portés par
la hausse des financements exceptionnels aux institutions et aux professionnels pour faire face
aux répercussions de la crise sanitaire1.
Ainsi, la transmission de l’assouplissement monétaire (notamment à travers les réductions du taux
directeur), vers les conditions de distribution des crédits a été relativement rapide et quasi-
complète.
1-2. Politique monétaire et inflation
1-2-1 Evolution de l’inflation
Après s’être stabilisée sur un palier relativement élevé, l’inflation mesurée par la variation sur un
an de l’indice des prix à la consommation (IPC) a subi, depuis le début de l’année 2019, un
changement radical de sa trajectoire, se traduisant par le maintien d’un trend baissier pratiquement
continu, sur l’ensemble des deux dernières années, revenant de 7,1% en janvier 2019 à 5,9% en
janvier 2020, puis à 4,9% vers la fin de l’année 2020.
En moyenne mensuelle, l’indice des prix à la consommation s’est accru de 0,4% en 2020, contre
0,5% en 2019. Sur l’ensemble de l’année, l’inflation moyenne s’est établie à 5,6% en 2020 contre
6,7% une année auparavant (Cf. Graph. 1-20).
Cette détente des pressions inflationnistes relève principalement de la bonne tenue du taux de
change du dinar vis-à-vis des principales devises et de la chute brutale de la demande globale et
des prix internationaux des produits de base et des matières premières, qui se sont conjuguées à
un effet de base favorable sur l’ensemble de l’année 2020. L’atténuation a été perceptible au
niveau de l’inflation sous-jacente et celle des produits alimentaires frais. En revanche, les produits
à prix administrés ont exercé des pressions à la hausse sur l’inflation globale (Cf. Graph. 1-21).
Graphique 1-20 : Evolution mensuelle de l’inflation Graphique 1-21 : Evolution des principales
globale en variation mensuelle (V.M) et en glissement composantes de l’inflation en glissement annuel
annuel (G.A) (G.A)
En % En %
8 3,2 14
7 7,3 12
2,4
6 6,7
5,3 4,8 10
4,6
5 4,4 5,6 1,6 5,9
8
4 3,6 0,5 5,7
0,4 0,3 0,6 0,5 0,4 0,8
6 5,6
3 0,3
4 5,6
2
0,0
2
1
0 -0,8 0
Inflation
V.M.de l'IPC (Axe D)
G.A.de l'IPC (Axe G) Inflation des produits à prix administrés
Moyenne annuelle Inflation des produits alimentaires frais
Inflation hors produits administrés et alimentaires frais
Dernières observations: Mars 2021
Dernières observations: 2020
Sources : INS et calculs BCT Sources : Institut National de la Statistique et calculs BCT
1
Cf. La circulaire de la BCT aux banques n°2020-12 du 28 mai 2020.
La décélération de l’inflation sous-jacente, mesurée par la variation de l’indice des prix hors
produits alimentaires frais et produits à prix administrés, (+5,6% contre +7,2% en 2019) a revêtu
un caractère généralisé, touchant les principaux groupes de produits, quoiqu’à des degrés
différents (Cf. Tab. 1-2). Le ralentissement le plus important a concerné le rythme de progression
des produits alimentaires transformés libres (+3,7% contre +7,2%), qui a résulté de l’effet
combiné de la baisse notable des prix de l’huile d’olive (-18,7% après -1,7%) occasionnée par
une campagne oléicole exceptionnelle, et du ralentissement du rythme d’évolution des prix du
café instantané (+14,1% après +23,6%) et ceux des conserves (+9,2% après +13,3%). Également,
le rythme de progression des prix des produits manufacturés libres s’est ralenti pour s’établir à
6,3% en 2020 après 8,2% une année auparavant, en relation avec la baisse des prix des voitures
(-0,9% après +5,4%), portant la marque d’une demande atone et d’une stabilité relative du taux
de change du dinar, et avec la décélération des prix des matériaux de construction et d’entretien
des logements (+6,6% après +10%), de l’habillement et des chaussures (+7,3% après +8,2%), des
équipements ménagers (+4,6% après +6,6%) et des pièces de rechange (+8,7% après +13,7%).
Du côté des services libres, les prix ont conservé le même rythme de progression de l’année 2019,
avec un taux de +5,3%.
L’inflation des produits alimentaires frais s’est également ralentie pour revenir de 8,3% en
moyenne, en 2019, à 5,9% en 2020 et ce, en dépit du choc exceptionnel au niveau de la chaine
d’approvisionnement survenu à la suite du confinement total décrété en mars 2020. Cette détente
a été soutenue par le fléchissement du rythme de progression des prix des œufs (+0,2% après
+22%) et de la viande rouge (+5,6% après +14,9%) et, à un moindre degré, par la décélération
des prix des légumes (+6,6% après +8,1%). L’effet modérateur de ces composantes a été,
toutefois, réduit par l’accélération des prix de la volaille (+4,6% après +1%) et des poissons frais
(+6,1% après +3,2%).
Du côté des produits administrés, l’inflation a enregistré une accélération en 2020 (+5,7% après
+4,7%), tirée principalement par le rebond des prix du sel (+33,8% après +21,3%), du tabac
(+19,9% après +3,6%), des tarifs postaux (+34,3% après +4,9%) et des services aux cafés
(+21,6% après +12,3%) et, dans une moindre mesure, par l’ajustement à la hausse des tarifs de
l’eau potable, en juin 2020 (+8,5% après +1,4%), des prix des produits pharmaceutiques (+9,3%
après +3,6%), des prix du sucre (+4% après +0%) ainsi que ceux du café (+2,4% après +0%). Ces
effets ont été, en revanche, quelque peu atténués par l’activation du mécanisme d’ajustement
automatique des prix à la pompe qui a induit une révision à la baisse des prix du carburant (-3%
après +8%) en relation avec la chute des prix internationaux du pétrole.
En termes de contribution à l’inflation globale (Cf. Tab. 1-3), l’inflation sous-jacente a
accaparé la part la plus importante en 2020 (+62% contre +67,1% une année auparavant). Quant
à la contribution des produits alimentaires frais, elle est revenue de 15,8% en 2019 à 13,7%
l’année suivante en faveur de la consolidation de la contribution des produits administrés (+24,3%
en 2020 contre +17,1% en 2019) qui a été tirée par la hausse de la contribution des services
administrés (+11,6% contre +7,6%) et celle des produits manufacturés (10,5% contre 7,9%) et ce,
malgré la contribution négative de l’énergie (-1,4% contre 5,2%) résultant des ajustements
successifs à la baisse des prix du carburant, au cours de l’année 2020.
Concernant les prix à l’importation, ils ont connu, en 2020, une baisse importante de 4,3% en
moyenne, après avoir progressé de 15,3% une année auparavant. Cette évolution a résulté
principalement de l’effondrement des prix de l’énergie et des lubrifiants (-23% contre +15,8%),
qui s’est conjugué à la baisse des prix au niveau des industries des mines, phosphates et dérivés
(-6,5% contre +19,2%), celles du textile, habillement et cuirs (-1,6% contre +13,9%), ainsi que
les prix du secteur agricole et agroalimentaire (-0,2% contre +12,6%). Pour leur part, les prix des
industries mécaniques et électriques et les prix des industries manufacturières diverses ont
progressé à un rythme faible, de l’ordre de +1,3% et +0,9% respectivement, contre +16,4% et
+14% en 2019. Cette détente notable des prix à l’import a induit un effet baissier sur les prix
domestiques, au cours de l’année 2020 (Cf. Graphs 1-22 & 1-23).
Graphique 1-22 : Evolution mensuelle des prix à Graphique 1-23 : Evolution mensuelle du prix du
l’import (En glissement annuel) Baril de Brent
S’agissant du taux de change, l’appréciation du dinar vis-à-vis des principales devises, amorcée
depuis avril 2019, s’est poursuivie jusqu’à la fin de l’année 2020 pour le Dollar américain et s’est
interrompue en juin 2020 pour l’Euro, cédant la place à une légère dépréciation au cours du second
semestre de l’année. En moyenne annuelle, le cours du dinar s’est apprécié de 4,3% par rapport
au Dollar et de 2,4% par rapport à l’Euro en 2020 (contre des dépréciations de 9,8% et 4,8%,
respectivement en 2019). La bonne tenue du taux de change du dinar et la baisse significative des
prix internationaux des produits de base, principalement, ceux de l’énergie, se sont rapidement
transmis aux différentes composantes de la chaine des prix et ont été très perceptibles au niveau
des prix à la consommation, notamment des produits manufacturés tels que les voitures (-0,9%
contre +5,4% en moyenne en 2019), les produits alimentaires transformés libres (+3,2% contre
+7,2%) et les prix du carburant (-3% contre +8%).
Sur un autre plan, l’année 2020 a été marquée par une contraction inédite de l’activité
économique, principalement attribuable aux retombées de la pandémie de la COVID-19,
ramenant la croissance du PIB à un niveau historique, de -8,6% aux prix constants de 2010 (contre
+1% en 2019). Cette contreperformance a sévèrement réduit la production potentielle, en 2020,
en relation avec la multitude de chocs d’offre (baisse de la capacité de production de plusieurs
secteurs, dégradation de la productivité…) et de demande (hausse du chômage, contraction de la
demande étrangère, dégradation du climat d’investissement…). Au vu de l’effondrement
historique de l’activité, en 2020, l’écart de production s’est nettement creusé, dénotant d’une
absence de pressions sur les capacités de production provenant de la demande. (Cf. Graphs 1-24
& 1-25).
Graphique 1-24 : Evolution du PIB aux prix constants Graphique 1-25 : Evolution de l’écart de production
2010 par rapport à sa tendance (Données annuelles)* (Données annuelles, en%)
Pour ce qui est des perspectives pour 2021, l’activité économique continuerait d’évoluer au
rythme de la pandémie de la COVID-19 et de la campagne de vaccination. L’alternance de
périodes de baisse et de rebond de l’économie pourrait se prolonger et freiner davantage le
rétablissement de l’activité, qui resterait à moyen terme sous son niveau d’avant-la-pandémie.
A court terme, il est attendu que, pendant quelques mois encore, les différents secteurs d’activité
continueraient d’être touchés de manière inégale par la pandémie et les restrictions visant à limiter
sa propagation. La dynamique de la croissance économique attendue pour le premier semestre
2021 serait soutenue essentiellement par l’activité industrielle, qui, malgré les restrictions
sanitaires, a affiché au dernier trimestre 2020, un rythme de production proche du niveau d’avant-
la-pandémie. Au-delà, l’hypothèse sur l’évolution épidémiologique future est que la vaccination
permettrait de juguler l’épidémie et de lever progressivement les restrictions tant à l’échelle
nationale qu’internationale. De ce fait, les activités les plus bridées par les mesures d’endiguement,
notamment les secteurs d’hôtellerie, de restauration et du transport, qui représentent plus de 11%
du PIB, pourraient se redresser graduellement à partir du second semestre 2021. Par ailleurs,
d’autres aléas ayant trait notamment à la persistance des troubles sociaux dans les zones
d’extraction et de production de phosphates et du pétrole, et les fortes contraintes financières sur
le budget de l’Etat, sont susceptibles de continuer à réduire le potentiel de reprise de l’économie.
Globalement, le scénario central de prévision laisse entrevoir un redressement graduel de la
croissance du PIB en perspectives, après une contraction historique en 2020. Ce rythme de
croissance ne permettrait pas de retrouver le niveau du PIB d’avant-la-pandémie sur l’horizon de
prévision à cause, notamment, de la baisse notable des perspectives de la croissance potentielle
qui a été significativement affectée par la forte contraction de l’investissement et la destruction
importante de postes d’emploi, induits par la crise sanitaire.
Pour sa part, l’inflation a poursuivi sa décélération au premier trimestre 2021 pour s’établir à
4,9% après 5,1% au trimestre précédent et 6% une année auparavant. Cette détente graduelle
du niveau général des prix à la consommation devrait céder la place à un revirement de tendance
de l’inflation au cours de la période à venir.
Contrairement aux crises précédentes, la crise de la COVID-19 est un choc exogène qui a affecté
simultanément l’offre et la demande globales, induisant une forte récession de l’économie réelle.
L’impact inflationniste de la chute de l’offre, qui est de nature à faire envoler les prix, a été
contrebalancé, dans une large mesure, par la contraction historique de la demande (restrictions sur
la mobilité des personnes, télétravail, baisses des revenus, pertes de postes d’emploi et hausse du
chômage).
En perspectives, les chocs négatifs du côté de l’offre et de la demande associés à la pandémie
devraient continuer à peser sur la dynamique de l’inflation. En effet, la révision à la baisse des
perspectives de l’offre mondiale des produits de base et des matières premières (sècheresses,
restrictions sanitaires, plafonnement de la production), conjuguée à un affermissement graduel de
la demande, ont poussé les contrats futurs de la plupart des produits importés par la Tunisie vers
la hausse pour s’établir, en 2021-2022, à des niveaux élevés comparativement aux années
antérieures. Également, les pressions sur le budget de l’Etat et l’orientation vers la réduction
progressive des dépenses de subvention devraient engendrer des ajustements à la hausse des prix
de plusieurs produits et services administrés prépondérants, dont certains ont été avancés dans la
Loi de Finances de 2021 (sucre, énergie, etc.). Aussi, le relèvement du salaire minimum garanti
SMIG, de 6,4% fin décembre 2020, devrait engendrer une hausse des coûts de la main d’œuvre
qui se transmettrait in fine aux prix à la consommation. Par ailleurs, les perspectives de la
production agricole ont été revues à la baisse, touchant notamment la production maraichère, sous
l’effet de la hausse des coûts de production et de distribution (hausse du salaire minimum agricole
garanti SMAG de 6,5% et des effets de second tour de la hausse des prix de l’énergie). Ces
perspectives haussières au niveau des conditions de l’offre, auxquelles s’ajouteraient les pressions
provenant du renforcement de la demande de consommation, devraient freiner la poursuite de la
tendance baissière aussi bien de l’inflation sous-jacente, mesurée par l’indice des prix hors produits
frais et administrés, que de l’inflation globale.
Les récentes prévisions tablent sur des taux d’inflation de 5,3% et 5,6%, en moyenne, en 2021 et
2022 respectivement, après 5,6% enregistré en 2020. De son côté, l’inflation sous-jacente,
connaitrait une certaine détente pour avoisiner 5,3% en moyenne en 2021 après 5,6% en 2020, et
ce, avant de passer à 5,8% en 2022.
Graphique 1-26 : Perspectives de l’inflation et de l’inflation Graphique 1-27 : Perspectives des contributions à
sous-jacente l’inflation totale
Glissement annuel en % Glissement annuel en %
9 9
8 8
7 7
6 6
5 5
4 4
3 3
2 2
1 1
0 0
Tableau 2-1 : Evolution des postes des réserves de change (En millions)
31/12/2019 31/12/2020
Postes des réserves
internationales
TND USD TND USD
Le renforcement des réserves en devises s’explique principalement par les excédents en devises
générés par les opérations du Trésor qui ont été accompagnés par une inversion de la dynamique
des flux de règlement des opérateurs économiques privés, dont le solde net a également affiché
un excédent.
Exprimés en jours d’importation (J.I.), les avoirs nets en devises ont atteint 162 J.I. à fin 2020
contre 111 J.I. à fin 2019, soit une hausse de 51 J.I, sachant que le coefficient d’importation a
baissé de 175,7 MDT par jour en décembre 2019 à 143 MDT par jour en décembre 2020, une
contraction qui a permis d’économiser environ 30 J.I. au niveau des avoirs en devises.
A fin décembre 2020, le taux de rendement global des avoirs en devises est ressorti à
55 points de base (pb), contre 79 pb pour le Benchmark composite. La performance du
benchmark par rapport au rendement affiché par le portefeuille des réserves est attribuable à la
hausse spectaculaire des marchés des titres gouvernementaux qui ont profité de leur statut de
valeurs refuges face à la propagation de la pandémie Covid-19 (le Benchmark composite est
constitué de 100% de titres gouvernementaux, contre 55% pour le portefeuille-titres de la BCT).
Par devise, les investissements en dollar et en livre sterling ont été les deux principales
locomotives de la performance (111 pb et 89 pb respectivement), grâce au niveau positif de
*
Les résultats chiffrés de la gestion des réserves sont précisés dans la partie « situation financière de la BCT».
leurs taux d’intérêt, comparativement à l’euro qui sert des taux d’intérêt négatifs sur la partie
courte et longue de la courbe des rendements (-13 pb).
2-3. Analyse des risques
2-3-1 Duration
Sur l’année 2020, la duration moyenne globale des réserves a été maintenue à un niveau bas,
soit aux alentours de 8 mois en moyenne, contre une duration maximale de 15 mois fixée dans
la Directive d’Investissement de 2020. Le niveau faible de la duration globale traduit le choix du
maintien d’un degré élevé de liquidité des réserves dans le contexte de la crise Covid-19.
2-3-2 Key Rate Durations (KRD) du portefeuille titres
Les Key Rate Durations (KRD) mesurent la sensibilité d’un portefeuille suite à une variation de
1% des différents rendements de la courbe des taux (exprimée en pourcentage de la valeur du
portefeuille).
A fin décembre 2020, les portefeuilles USD et EUR sont exposés pratiquement sur tous les
secteurs de la courbe 1-10 ans.
Graphique 3-1 : Evolution des moyens de paiements en Graphique 3-2 : Evolution des moyens de paiements en
nombre montants
180 155,5 156,4 250
160 143,0 192,4 187,4
140 200 176,1
Nombre en millions
Montants en MDT
120 97,6
92,6 150 178,0
100 82,3 164,2 172,1
80
100
60
40 60,7 62,9 58,8 50
11,9 14,4 15,3
20
0 0
2018 2019 2020 2018 2019 2020
Monétique Monétique
Autres moyens de paiements Autres moyens de paiements
Total des moyens de paiements Total des moyens de paiements
La part des transactions par cartes a progressé en nombre au dépend des autres moyens de
paiements dont la part en valeur demeure prépondérante. Ceci est en rapport avec le recours en
masse des usagers aux cartes pour les besoins de consommation, contrairement aux autres
moyens de paiement utilisés en outre dans les autres activités économiques.
Graphique 3-3 : Evolution annuelle du volume des Graphique 3-4 : Evolution annuelle de la valeur des
transactions transactions
100% 100%
40,4% 37,6%
80% 80%
60% 60% 92,5% 91,8%
40% 59,6% 62,4% 40%
20% 20%
7,5% 8,2%
0% 0%
2019 2020 2019 2020
Part des autres moyens de paiement Part des autres moyens de paiement
Part de la monétique Part de la monétique
Cette tendance s’explique certes par les mesures exceptionnelles de suspension des procédures
et délais de poursuites des chèques et lettres de changes mais aussi par la nature plus commode
des virements au contexte économique et sanitaire difficile lié à la pandémie ayant impacté les
voies de communication ordinaires et les capacités financières des opérateurs économiques.
Comparés aux autres moyens de paiement télécompensés, et depuis l’achèvement du projet de
digitalisation des salaires des fonctionnaires de l’Etat, les virements accaparent une part
prépondérante en termes de nombre ; alors que les chèques continuent à occuper la part la plus
importante en termes de montants.
Graphique 3-5 : Répartition en volume des valeurs Graphique 3-6 : Répartition en montant des valeurs
télécompensées télécompensées (En MDT)
Chèques
54%
Prélèvements
8%
L’activité des paiements télécompensés serait consolidée avec le dénouement des projets de
recouvrement par prélèvements des Télédéclarations pour le compte du Trésor, ainsi que des
paiements des droits et taxes douaniers par virements en sa faveur.
Les valeurs télécompensées ont marqué une évolution différenciée de leurs taux de rejet avec
une augmentation des rejets des prélèvements et des lettres de change atteignant respectivement
48,5% et 18,2% en lien étroit avec le contexte économique marqué par la COVID-19; tendance
non observée pour les chèques en relation avec la baisse de leur usage dans ce contexte.
Les principaux motifs de rejet sont les défauts de provisions pour les valeurs prélèvements,
chèques et lettres de change et les comptes clôturés pour les virements.
valeurs et ce, sur la base d’une convention signée en décembre 2020 à cet effet par toute la
communauté bancaire.
3-1-1-3 Système monétique
Les principaux indicateurs de l’activité monétique au cours de l’année 2020 ont enregistré une
décélération de leur rythme de croissance par rapport à 2019 aussi bien en matière
d’équipements de paiement que de transactions comme en atteste le tableau suivant :
En effet, l’activité monétique a continué en 2020 à marquer la préférence des porteurs pour
l’utilisation de la carte pour les retraits dont la part a ponctué à 74% en nombre et à 87% en
valeur.
Graphique 3-7 : Répartition du nombre des transactions Graphique 3-8 : Répartition de la valeur des transactions
monétiques (en %) monétiques (en %)
Paiements
Paiements 13%
26%
Retraits Retraits
74% 87%
Cependant, la crise sanitaire a suscité un recours plus accéléré aux paiements en ligne par
rapport aux paiements de proximité notamment pendant la période de confinement survenue de
la mi-mars jusqu’au mi-juin 2020, comme en témoigne le tableau suivant :
Ces performances ont été aussi à la faveur des mesures prises par la BCT ayant pour objectif de
limiter les effets de la propagation de la Covid-19 et d’adopter des prestations des services
bancaires qui encouragent les paiements électroniques et renforcent la distanciation physique.
En effet et en réponse à cette pandémie, la BCT a institué en vertu de la circulaire
n° 2020-05 une gratuité sur le paiement électronique de toute transaction inférieure ou égale à
100 dinars ainsi que sur le service de retrait interbancaire auprès des DABs ;
Bien que ces mesures revêtent un caractère exceptionnel et provisoire, un pic de croissance de
l’activité monétique nationale de 37,5%, a été enregistré entre le mois d’avril et juin 2020, soit
une hausse des paiements électroniques et des retraits de 46,5% et 36,2% respectivement. Ces
performances du paiement digital ont aussi été soutenus par la réussite du projet de
décaissement moyennant la carte virtuelle des aides sociales au profit de plus que 350 mille
bénéficiaires des familles nécessiteuses.
Variation en %
2019 2020
(2020/2019)
Nombre
Montant Nombre Montant Nombre Montant
unité
I- Opérations de la BCT 97.495 2.569,5 91.696 1.516,0 -5,9% -41,0%
II- Opérations des participants 105.362 393,6 104.900 523,1 -0,4% 32,9%
Total 202.857 2.963,0 196.596 2.039,0 -3,1% -31,2%
Moyenne quotidienne (*) 815 11,90 786 8,16 -3,5% -31,5%
(*) Année 2019 : 249 jours ouvrables ; Année 2020 : 250 jours ouvrables.
Valeurs 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
A l’issue de ces opérations de triage durant l’année 2020, qui ont couvert 71,5% des dépôts de
billets enregistrés durant l’année 2020, 274,5 millions de billets valides pour la circulation ont
été dégagés par l’ensemble des succursales, soit 71,2% du volume total des billets triés.
Par ailleurs, dans le cadre du contrôle de la qualité des billets remis en circulation, le nombre
des billets broyés a totalisé cette année 58,4 millions de billets dont 31,3% de 20 dinars type
2011 et 33,8% de 10 dinars type 2013, correspondant à la somme de 764,9 MDT, soit une
augmentation de 75,3 % par rapport au volume des billets broyés l’année précédente.
4-3. Approvisionnement, prélèvement et dépôt
En 2020, les opérations d’approvisionnement et de rapatriement de fonds par la BCT ont été
effectuées moyennant 106 convois vers les Succursales de l’intérieur et 48 remises directes à la
Succursale de Tunis qui a accaparé à elle seule 35% des envois de billets et 28% des envois de
pièces de monnaie.
Les prélèvements de billets effectués aux guichets des succursales ont augmenté de 2,6% en
valeur et de 9% en volume en 2020 par rapport à 2019 en cumulant 9.695,8MDT, soit la
contrevaleur de 708,9 millions de billets.
En revanche les dépôts de billets pendant la même période ont totalisé 7.389,1MDT, soit
539 millions de billets, enregistrant une diminution en valeur et en volume de 12,3% et 10%
respectivement par référence à l’année précédente.
S’agissant des mouvements de pièces de monnaies, l’année 2020 a connu, quant à elle, une
baisse aussi bien en valeur qu’en volume par rapport à 2019 notamment pour les prélèvements
qui ont reculé de 42,3% et 35,6% respectivement ainsi que pour les dépôts qui ont régressé de
12,7% et 9,7% respectivement.
Cela peut être relié notamment au ralentissement de l’activité économique occasionné par le
confinement général décrété en mars 2020 pour freiner la prolifération de la Covid-19, amenant
les ménages à se constituer une réserve de sécurité en monnaie fiduciaire par précaution d’une
part et pour faire face aux dépenses de consommation accentuées par cette crise sanitaire
d’autre part.
Graphique 4-1 : Mouvements des billets en Dinars 2020 Graphique 4-2 : Mouvements des pièces de monnaies 2020
12 000 90
80
10 000
70
8 000 60
Millions de dinars
Millions de dinars
50
6 000
40
4 000 30
20
2 000
10
0 0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
Graphique 4-3 : Décomposition du volume des billets en Graphique 4-4 : Décomposition du volume des pièces de
circulation monnaies en circulation
5 D 50 D 2M 1M 5D 2D 1D
1% 5% 2% 3% 1% 1% 7% 500 M 200 M
5% 2%
5M
10 D 22% 100 M
42% 16%
20 D
52%
10 M 50 M
12% 9%
20 M
20%
A fin 2020, le nombre de banques et établissements financiers agréés en Tunisie s’est maintenu
à 42 établissements. Ils sont répartis entre 23 banques résidentes, 8 établissements de leasing,
2 sociétés de factoring, 2 banques d’affaires et 7 banques non-résidentes.
L’activité de ces établissements a connu en 2020 une accélération de son rythme de progression
comparativement à l’année 2019, comme en témoigne la progression du total des actifs de 6,1%
en 2020 contre 4,6% en 2019.
Parallèlement, le réseau d’agences bancaires s’est consolidé en 2020 à travers l’ouverture
de 28 nouvelles agences pour compter 1.973 agences soit une agence pour 5.934 habitants
contre une agence pour 6.027 habitants à fin 2019.
Tableau 5-1 : Principaux indicateurs relatifs aux banques et aux établissements financiers
2018 2019 2020*
Structure et taille
Nombre 42 42 42
- Banques résidentes 23 23 23
- Banques non-résidentes 7 7 7
- Etablissements de leasing 8 8 8
- Sociétés de factoring 2 2 2
- Banques d’affaires 2 2 2
Total des actifs (en MDT) 128.391 134.234 142.418
Part des banques résidentes (en %) 91,4 92,2 92,2
Total des actifs/PIB aux prix courants (en %) 120,8 116,8 129,1
Crédits à la clientèle (en MDT) 88.597 91.281 96.742
Dépôts de la clientèle (en MDT) 70.974 77.663 85.434
Indicateurs de bancarisation
- Réseau d’agences bancaires 1.913 1.945 1.973
- Nombre d’habitants par agence bancaire 6.038 6.027 5.934
* Données provisoires.
certificats de dépôts ont enregistré une baisse de 3,9% contre une augmentation de 17,2% en
2019. Ce qui témoigne de la migration d’une partie des dépôts à terme vers les dépôts à vue et
les dépôts d’épargne.
Ces évolutions ont impacté la structure des dépôts avec une consolidation de la part des dépôts à
vue (+2,2 points de pourcentage) et des dépôts d’épargne (+1,5 point de pourcentage) contre
une baisse de la part des dépôts à terme (-3,3 points de pourcentage) et des certificats de dépôts
(-0,4 points de pourcentage).
100,0
Les ressources d’emprunts à moyen et long termes ont augmenté, en 2020, à un rythme plus
important que celui de 2019, soit 7% contre 6,5 %. Cette évolution est expliquée par la hausse
des emprunts obligataires de 278 MDT ou 15,8% et des autres emprunts de 268 MDT ou 33,8%
alors que les ressources spéciales ont enregistré une stagnation. Les principales émissions
d’emprunts obligataires en 2020 ont été réalisées par l’AB (140 MDT), ATB (100 MDT), BNA
(70 MDT), STB (50 MDT).
Tableau 5-2 : Ressources d’exploitation mobilisées (En MDT sauf indication contraire)
Variations
2019 2020
2018 2019 2020* 2018 2019
En En En En
MDT % MDT %
Dépôts de la clientèle 68.586 75.277 82.336 6.691 9,8 7.059 9,4
Dépôts à vue et autres sommes dues 28.526 30.227 34.918 1.701 6,0 4.691 15,5
Dépôts d’épargne 20.454 22.065 25.323 1.611 7,9 3.258 14,8
Comptes à terme 16.390 18.962 18.028 2.572 15,7 -934 -4,9
Certificats de dépôts 3.216 4.023 4.067 807 25,1 44 1,1
Ressources d’emprunts à moyen
7.303 7.776 8.319 473 6,5 543 7,0
et long termes
Ressources spéciales 4.717 5.224 5.221 507 10,7 -3 -0,1
Emprunts obligataires ordinaires 1.827 1.760 2.038 -67 -3,7 278 15,8
Autres emprunts 759 792 1 060 33 4,3 268 33,8
Total des ressources
75.889 83.053 90.655 7.164 9,4 7.602 9,2
d’exploitation
* Données provisoires.
Les emplois des banques résidentes ont enregistré une accélération de leur rythme de
progression qui a presque doublé passant de 3,9% en 2019 à 6,9% en 2020. Cette accélération a
concerné aussi bien les crédits à la clientèle (+6,4% en 2020 contre +3,8% en 2019) que le
portefeuille titres (+9,6 en 2020 contre +4% en 2019).
L’accélération des crédits s’explique par le report des échéances des crédits professionnels et
non professionnels, les crédits exceptionnels Covid-19 et l’amélioration de la mobilisation des
dépôts en dinars.
La hausse de l’encours du portefeuille-titres a concerné les titres de participations (369 MDT ou
18,6% contre 58 MDT ou 3% en 2019) en relation avec l’importance des bénéfices réinvestis en
fonds gérés par les SICAR, suite à la suspension de la distribution des dividendes décidée par la
BCT en 2020. L’accroissement important de l’encours des Bons du Trésor et autres titres de
l’Etat s’explique par l’importance des souscriptions par les banques aux émissions du Trésor en
2020.
Les banques affichent, à fin 2020, un ratio « Crédits/Dépôts » moyen1 de 117% contre 120% en
2019 et 130,7% en 2018.
Par rapport à 2019, les taux appliqués aux opérations de crédit ont connu une baisse
généralisée à toutes les catégories de crédit et ce, sous l’effet de la baisse du TMM.
1
Tel que prévu par la circulaire aux banques n° 2018-10 du 01 novembre 2018.
Tableau 5-4 : Evolution des taux effectifs moyens par catégorie de crédit *
Variations
2019 2020
Désignation 2018 2019 2020 2018 2019
En % En %
Suite à ces évolutions, la structure du PNB a été marquée par le maintien inchangé de la
contribution de la marge d’intérêts à 55,1% et la hausse de la contribution des revenus du
portefeuille titres d’investissements et des commissions de 1,0 et 0,4 point de pourcentage
respectivement contre la baisse de la contribution des revenus des gains sur portefeuille-titres
commercial (-1,4 point de pourcentage).
Marge d'intérêts
Sous l’effet de la baisse du TMM et le report d’échéances, le rendement moyen des crédits s’est
inscrit en baisse de 0,5 point de pourcentage par rapport à 2019. Conséquemment, la marge
nette d’intermédiation a baissé de 0,4 point de pourcentage pour s’établir à 3,8% à fin 2020.
8,7
7,9 8,2
4,5 4,4
En %
4,0
Rendement moyen des crédits Coût des dépôts Marge nette d'intermédiation
Le rythme de progression des charges opératoires a fortement baissé, soit 2% en 2020 contre
21% en 2019. Le coefficient d’exploitation de l’année 2020 est resté au même niveau que celui
de l’année précédente soit 45,7% et ce, suite à la baisse considérable du rythme de progression
du PNB.
* Données provisoires.
1*
$E.U désigne le dollar américain.
Graphique 5-4 : Ressources des banques non- Graphique 5-5 : Ressources des banques non-
résidentes à fin 2019 résidentes à fin 2020
Fonds
propres
Fonds 15,8%
propres
Autres Autres Provisions
Provisions 17,4%
ressources ressources 1,4%
1,6%
7,8% 7,7%
Graphique 5-6 : Emplois des banques non-résidentes Graphique 5-7 : Emplois des banques non-
à fin 2019 résidentes à fin 2020
Opérations Opérations
de trésorerie de trésorerie
65,0% 67,5%
Autres Autres
emplois emplois
4,1% 3,2%
Portefeuille- Crédits à la Portefeuille-
titres titres Crédits à la
clientèle
9,8% 7,9% clientèle
21,1%
21,4%
Tableau 5-10 : Indicateurs d’exploitation (En millions de $ E.U sauf indication contraire)
Variations Variations
En millions
2019 2020
$EU
Désignation 2018 2019
En En En En
2018 2019 2020*
M$E.U % M$E.U %
Marge d’intérêts 22,0 23,8 21,4 1,8 8,2 -2,4 -10,1
Produit net bancaire 66,7 74,3 68,0 7,6 11,4 -6,3 -8,5
Charges opératoires 25,1 24,7 27,8 -0,4 -1,6 3,1 12,6
* Données provisoires.
Tableau 5-11 : Indicateurs sur l’activité du factoring (En MDT sauf indication contraire)
Variation
2018 2019 2020* 2020
Désignation 2019
En MDT En %
Encours des financements 205,3 199,2 200,7 1,5 0,8
* Données provisoires.
Du coté des ressources, les sociétés de factoring se sont orientées en 2020 vers les emprunts
bancaires comme en témoigne l’augmentation de leur part de 7,4%.
Tableau 5-12 : Evolution des ressources (En MDT sauf indication contraire)
Variation
2018 2019 2020* 2020
Désignation 2019
En MDT En %
Fonds propres 61,8 67,1 74,5 7,4 11,0
Ressources d’emprunt 38,1 60,1 57,1 -3,0 -4,9
Emprunts bancaires (en %)** 55,0 79,6 87,0 - 7,4
Emprunts obligataires (en %)** 45,0 20,4 13,0 - -7,4
* Données provisoires.
** Variations en points de pourcentage.
En 2020, les risques d’aggravation des vulnérabilités inhérentes à la stabilité financière ont pu
être apaisés et ce, en dépit des difficultés économiques provoquées par la propagation de la
pandémie du coronavirus. Dans ce cadre, les risques macro-financiers ont pu être maîtrisés et le
marché financier a réussi à se redresser.
Ce résultat a été la conséquence de la réactivité des autorités publiques et des autorités de
régulation du système financier qui ont mis en place une panoplie de mesures exceptionnelles
visant à endiguer les répercussions sociales, économiques et financières de la pandémie.
En particulier, la Banque Centrale de Tunisie a décidé de baisser son taux directeur à deux
reprises de 100 points et de 50 points de base et a adapté son dispositif opérationnel de politique
monétaire pour soutenir la liquidité et la résilience du secteur bancaire. De surcroît, des mesures
de soutien aux particuliers et aux entreprises en vue de faire face aux retombées de la pandémie
ont été instaurées. La BCT a également invité les banques et les établissements financiers à
suspendre toute distribution de dividendes au titre de l’exercice 2019.
La résilience du secteur bancaire reflète particulièrement le renforcement du cadre prudentiel
qui a permis de consolider l’assise financière du système bancaire tunisien et une grande
adaptabilité aux réformes introduites au niveau du cadre réglementaire.
En effet, l’année 2020 a été marquée par une amélioration de la marge par rapport au ratio
réglementaire de solvabilité des banques et un apaisement des pressions sur la liquidité bancaire
reflété par le recul du recours au refinancement auprès de la BCT et par un meilleur respect par
le secteur des ratios de liquidité par comparaison à l’année 2019. Les indicateurs de rentabilité
bancaire se sont, toutefois, inscrits en baisse.
D’un autre côté, l’ensemble des mesures prises, dont en particulier la création de nouvelles
formes de financement exceptionnel et le déconfinement progressif ont permis de relancer
l’activité de crédit aux professionnels sachant que l’année 2020 a été marquée par un
accroissement exceptionnel des crédits octroyés aux entreprises publiques et au Trésor.
Sur un autre plan, les résultats du stress test du secteur bancaire ont mis en évidence la capacité
des banques à résister à un scénario de choc d’envergure dans le cas où le secteur suivrait une
politique de distribution de dividende prudente.
En ce qui concerne le marché financier tunisien, les mesures prises par les autorités de
régulation ont permis de limiter les répercussions négatives de la pandémie sur le marché.
L'indice TUNINDEX a pu, en effet, retrouver une tendance haussière depuis le mois de mai
2020 après avoir enregistré une chute au cours du premier trimestre. De même, la confiance des
investisseurs dans le marché financier a été maintenue et le niveau global des transactions pour
toute l’année 2020 n'a baissé que légèrement par rapport à son niveau enregistré en 2019. Les
émissions sur le marché primaire ont également affiché une augmentation significative des
émissions des bons du Trésor due aux pressions sur les finances publiques alors que les
émissions des entreprises par appel public à l’épargne (APE) se sont inscrites en légère baisse et
ont concerné essentiellement le marché obligataire.
Par ailleurs, il est à noter que l’apaisement des pressions sur la liquidité bancaire conjugué à la
révision, en juin 2020, de la retenue à la source sur les dépôts à terme et autres produits
financiers assimilables ont été à l’origine d’une migration de l’épargne bancaire vers les
OPCVM obligataires dont les actifs nets ont considérablement augmenté par rapport à 2019.
Il est à rappeler qu’en 2020, le Comité de Surveillance Macro-prudentielle et de Gestion des
Crises Financières a tenu deux réunions qui, outre l’examen de l’évolution de la conjoncture
économique et financière, a convenu de la nécessité de renforcer davantage la veille et le suivi
de l’impact de la crise sanitaire sur les opérateurs publics et privés, de soutenir l’activité
économique et d’œuvrer à garantir la stabilité et la solidité du secteur financier et ce, en plus de
la création d’un fonds de relance destiné à soutenir les entreprises fragilisées et à assurer les
conditions propices à leur reprise.
6-1. Risques macro-financiers1
Durant l’année 2020, trois facteurs de risque macro-financiers ont connu une amélioration, à
savoir ceux liés à la solvabilité, à la liquidité et à la qualité d’actifs. En revanche, les risques liés
aux conditions macroéconomiques, à la croissance excessive des crédits par rapport au PIB, et à
la rentabilité des banques ont affiché une dégradation comme illustré par la figure ci-après :
Graphique 6-1 : Evolution des risques macro-financiers
Conditions macroéconomiques
0,75
déc.-10
0,50
Liquidité bancaire Solvabilité
0,25 déc.-19
-
sept-20
1 Les risques macro-financiers sont évalués selon une méthodologie qui s’appuie sur six facteurs ayant
trait aux conditions macroéconomiques, à la croissance excessive du crédit, à la résilience du secteur
bancaire et à sa liquidité ainsi qu’à la qualité du portefeuille crédit.
Aussi, le déficit budgétaire s’est-il considérablement élargi passant de 3,6% du PIB en 2019 à
10,4% en 2020 sous l’effet de la diminution des recettes fiscales et de la hausse des dépenses
publiques nécessitant la mobilisation de financements complémentaires assurée en grande partie
par le recours aux émissions des bons de Trésor mais aussi par le recours à l’endettement
intérieur bancaire en devises1 ainsi que la mobilisation de ressources auprès de la BCT sous
forme d’une avance exceptionnelle2. Les vulnérabilités du secteur public ont été exacerbées en
2020 en raison de l’accroissement des difficultés financières rencontrées par plusieurs
entreprises publiques.
D’un autre côté et en dépit du contexte économique fragile, l’année 2020 a été marquée par une
maîtrise de l’inflation et une baisse des vulnérabilités du secteur extérieur corrélativement à la
contraction du déficit courant et la consolidation du niveau des avoirs nets en devises et ce, en
dépit de la faiblesse de l’épargne nationale et de l’investissement étranger. Ainsi, les pressions
sur la liquidité du système financier ont significativement reculé, évolution reflétée par la baisse
du recours au refinancement auprès de la BCT et un meilleur respect par le secteur bancaire des
ratios de liquidité.
Face à cette crise, la priorité de la BCT a été donnée aux considérations de stabilité financière en
adoptant une approche basée sur la sauvegarde des unités productives et la préservation des
emplois, tout en tenant compte de la nécessité de les préparer à la période post-crise.
6-1-2 Risque du crédit
En dépit de l’environnement économique défavorable qui a prévalu en 2020, l’encours des
crédits bancaires à l’économie a enregistré une hausse de 6,8% pour s’établir à 98.550 MDT
contre respectivement 3,7% et 92.295 MDT en 2019. L’accroissement a concerné aussi bien les
crédits aux professionnels (+7,1% contre +4,9% une année auparavant) que les crédits aux
particuliers (+5,8% contre +0,4% une année auparavant).
En ce qui concerne les crédits aux professionnels, la progression a été tirée, essentiellement, par
l’accroissement des prêts syndiqués en devises mobilisés par l’Etat auprès des banques. De
même, les engagements bancaires des entreprises publiques se sont consolidés de 27% en 2020
contre 23% en 2019, accentuant ainsi l’exposition directe des banques au secteur public.
Graphique 6-2 : Evolution des crédits à Graphique 6-3 : Evolution des engagements des
l’administration publique entreprises publiques
12 9 000 12
10,5 8 054
10 8 000 11,0
11,0 11
7,4 7 000
8 6 351
10
(En %)
(En MDT)
6 000
(En %)
5,4 5 151
6 5,1 4,9 9,3
5 000 4 583
9
4 3 770
2,7 4 000 3 553
2,1 7,9
1,8 1,9 7,8
1,5 8
2 3 000 7,3
0,8
0,5
0 2 000 7
Part des crédits à l'Administration publique dans Engagements bancaires des entreprises publiques (G)
les crédits professionnels
Part des crédits à l'Administration publique dans Part des entreprises publiques dans les crédits professionnels (D)
l'endettement intérieur de l'Etat
Quant aux crédits aux entreprises privées et en dépit des reports d’échéances et des crédits
exceptionnels COVID, leur taux de croissance s’est maintenu à 2,4% en 2020. Ces crédits ont
profité principalement, aux secteurs de l’industrie, du commerce, de la promotion immobilière
et du tourisme qui ont accaparé près de 80% des crédits octroyés au secteur privé.
D’un autre côté, les crédits aux particuliers ont enregistré en 2020 une accélération de leur
rythme d’accroissement avec une augmentation de leur encours de 1.399 MDT contre 93 MDT
une année auparavant. Cette augmentation provient essentiellement de la hausse des crédits à la
consommation de 976 MDT contre une baisse de 115 MDT en 2019 et de la reprise des crédits
logement de 423 MDT contre 208 MDT une année auparavant.
Aussi faut-il signaler que le rythme d’octroi du crédit à l’économie demeure relativement faible.
En effet, l’écart du ratio crédit sur PIB nominal par rapport à sa tendance de long terme est resté
dans une zone négative (-2,6 points en 2020 contre -5,9 points en 2019). Le ralentissement de la
croissance des crédits au secteur privé pourrait engendrer des risques latents inhérents à la
situation financière des entreprises privées et pourrait contribuer à une éventuelle dégradation de
la qualité du portefeuille crédits des banques.
Sur un autre plan, l’évolution de l’indice de concentration des crédits (IHH1) révèle une légère
diminution de la concentration sectorielle à fin 2020 avec une régression, de la part de
l’industrie (-0,9 point), de la promotion immobilière (-0,4 point), du transport et communication
(-0,4 point), de celle des particuliers (-0,3 point) et du tourisme (-0,1 point) au profit du secteur
des autres services (+1,5 point et ce, suite à la hausse des engagements de l’administration
publique de 1.758 MDT) et du secteur du commerce (+0,7 point tiré principalement par la
hausse des engagements de l’office des céréales de 1.433 MDT en 2020).
Parallèlement, les banques ont davantage diversifié leurs engagements sur les importants
consommateurs des crédits ; la part des cinq premiers consommateurs de crédits bancaires est en
effet revenue de 9,7% des crédits professionnels privés en 2019 à 9,3% en 2020.
1 Indice de Herfindahl-Hirschman.
Encadré 6-1 : Mesures adoptées par la BCT en 2020 face à la crise sanitaire COVID-19
1 Chiffres provisoires.
Graphique 6-4 : Répartition sectorielle des Graphique 6-5 : Répartition des créances classées
crédits (en %)
Anneau Interne 2018 / A-Central 2019/ A- A-interne 2018 / A-Central 2019 / A-Externe 2020
Externe 2020
3,1 Agriculture
11,6 5,3
25,8 Industries
3,2 5,2
26,2 8,1 11,3
26,1 Commerce
3,1 27,1 8,7 10,7 5,4
26,9 27,5 8,9 30,7 33,3
Hôtels et 7,1 6,9 28,9
6,7
restraurants 5,9
10,8
11,3 6,1 15,9 Transport et 4,4 5,9 18,0 15,4
4,65,1 communication
12,7 16,7
6,2 Promotion 15,0
4,7 4,8 16,4
17,4 immobilière 12,9
5,8 Autres services
4,3 4,7 17,4
Crédits aux
particuliers
En revanche, les indicateurs de rentabilité du secteur bancaire ont été affectés en 2020 par
plusieurs facteurs, notamment, l’accroissement de l’effort de provisionnement pour faire face à
la montée des risques d’impayés et les deux baisses successives du taux d’intérêt directeur de la
BCT.
Le produit net bancaire a ainsi affiché une nette décélération en 2020 en progressant de 1,7%
contre 13,3% une année auparavant et ce, corrélativement au ralentissement de la marge
d’intérêt, la décélération des revenus des commissions et la contraction des revenus du
portefeuille-titres.
Quant au résultat net du secteur, il s’est replié de 30% pour revenir à 927 MDT. Suite à ces
évolutions, le bénéfice cumulé a baissé de 25% en 2020 pour atteindre 1.112 MDT (contre un
bénéfice cumulé de 1.478 MDT en 2019). Par ailleurs, les pertes des banques déficitaires ont
atteint 185 MDT en 2020 (contre une perte de 165 MDT en 2019).
6-1-4 Liquidité
A fin 2020, les pressions sur la liquidité bancaire se sont atténuées, ce qui a engendré une baisse
notable du volume global de refinancement qui est revenu de 11.462 MDT en 2019 à
9.699 MDT à fin 2020, soit un repli de 15,4%. Ainsi, la part du refinancement auprès de la BCT
dans le total des ressources en dinars des banques est revenue au cours de la même période de
10,3% en 2019 à 8,5% en 2020. Cette tendance est reflétée également par l’amélioration du ratio
de liquidité LCR qui est passé de 129,6% en 2019 à 140% en 2020.
Après avoir enregistré une baisse de 10 points en 2019, le ratio « crédit/dépôts » a continué à
décroitre, en 2020 à un rythme moins soutenu. Cette évolution porte la marque des nouveaux
financements exceptionnels aux entreprises et aux professionnels permettant de faire face aux
dépenses liées à l’exploitation qui est conjugué au maintien du même rythme de croissance des
dépôts en 2020.
(En %)
119,1 124
30
112,2 118
20 111,3 110,6
9 112
10 5 4
4 2 106
1
0 100
Déc 2017 Déc 2018 Déc 2019 Mars 2020 Juin 2020 Sept 2020 Déc 2020
Ratio LTD du secteur bancaire (D) Nombre de banques ne respectant pas les exigences relatives au ratio LTD (G)
cote de la Bourse.
5
Fonds commun de placement à risque.
(*) Compte non tenu des adjudications d’échange de bons du Trésor.
Le marché primaire a été marqué, en 2020, par une hausse significative des émissions de l’Etat
qui ont atteint 8.279 MDT contre 1.132 MDT seulement en 2019. Le financement du déficit
budgétaire a été axé sur le recours aux ressources intérieures contre un net recul de la
mobilisation des ressources extérieures programmées dans le cadre du budget de l’Etat pour
l’année 2020. A cet égard, les bons du Trésor à court terme (BTCT) ont accaparé 71% des dites
émissions en 2020.
Par ailleurs, le Trésor a procédé à deux adjudications d’échange de bons du Trésor par d’autres
bons à échéances plus éloignées en 2020. La première intervenue en février a concerné la ligne
« BTA 5,5%-février 2020 » pour un montant de 328 MDT, alors que la deuxième opération
réalisée en octobre a visé la ligne « BTA 5,5%-octobre 2020 » pour un montant de 418 MDT.
En ce qui concerne les émissions des entreprises par APE, elles se sont inscrites en légère baisse
en revenant de 683 MDT en 2019 à 620 MDT en 2020. Contrairement à l’année écoulée, ces
émissions ont été concentrées sur les titres de créances qui ont accaparé 67% du volume global
des émissions contre 32,4% en 2019. Le volume global des emprunts obligataires émis par APE
a en effet augmenté de 87,3% en 2020 pour s’établir à 414 MDT.
Quant aux émissions de titres de capital par APE, elles ont totalisé 206 MDT ayant concerné
exclusivement l'opération d'augmentation du capital de la société "Carthage Cement".
Par ailleurs, le marché secondaire a été fortement affecté durant le mois de mars 2020, par la
première vague de la Covid-19 et la décision de confinement généralisé, où l’indice de référence
Tunindex a atteint son niveau annuel le plus bas, le 17 mars 2020 (6116,6 points) reflétant le
manque de visibilité et l’attentisme des investisseurs. Par la suite, le Tunindex a suivi un trend
haussier quasi continu pour clôturer l’année 2020 à 6884,93 points limitant ainsi ses pertes
à 3,3%.
La capitalisation boursière s’est, pour sa part repliée en 2020, de 2,7% par rapport à l’année
précédente pour s’établir à 23.092 MDT, soit 20,9% du PIB contre 23.724 MDT ou 20,6% du
PIB en 2019.
Aussi, le volume des échanges sur la cote de la bourse a-t-il légèrement baissé en revenant de
1.590 MDT en 2019 à 1.564 MDT en 2020. Néanmoins, le volume quotidien moyen des
échanges s’est stabilisé au même niveau enregistré en 2019, soit 6,3 MDT.
Graphique 6-8 : Variation des actifs nets des OPCVM et évolution de leur part dans l'épargne bancaire
1 100
22
900 21
20
700 19
18
500 17
En %
16
En MDT
300 15
14
100
13
-100 12
11
-300 10
9
-500 8
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 mars-
21
En vertu de la loi n°2016-35 du 25 avril 2016 portant fixation du statut de la Banque Centrale de
Tunisie, le législateur a confié à la BCT la mission d’œuvrer à la protection des usagers des
services bancaires. Une mission à travers laquelle la BCT entend promouvoir auprès des
opérateurs concernés des comportements et des pratiques commerciales loyales et équitables
préservant aussi bien les intérêts des clients que ceux des banques et des établissements
financiers.
7-1. Cadre conceptuel
La BCT s’est employée au cours de l’année 2020 à parachever l’exercice de cadrage de sa
mission en matière de protection des usagers des services bancaires.
Ainsi, telle qu’approchée par la BCT, cette mission consiste à renforcer le dispositif normatif et
de surveillance de la conduite du marché bancaire.
En effet, à travers le volet normatif, le régulateur œuvre à atténuer l’asymétrie d’information
caractéristique de la relation banque – client et fixe des règles faisant prévaloir notamment les
principes de la transparence et de l’équité.
De son côté, le dispositif de surveillance et de contrôle constitue le volet opérationnel de la
protection des consommateurs permettant à la BCT de garantir la bonne application des règles
édictées d’une part et d’assurer une veille sur le marché bancaire d’autre part.
Une fois cette conception arrêtée, la BCT a défini un programme de travail pour sa mise en
œuvre et a entamé ses travaux de réflexion et de benchmarking pour réformer le cadre
réglementaire en vigueur afin qu’il converge vers les bonnes pratiques internationales.
En outre, il est à noter que la pandémie de la COVID - 19 a confirmé l’importance des services
financiers digitaux et a induit des prémices de changements de comportement à l’égard de la
finance digitale et du commerce en ligne en général. De ce fait, consciente de ces mutations, la
BCT place la protection des usagers des services financiers digitaux au centre de ses
projets prioritaires.
Enfin et sur le plan international, la BCT en sa qualité de membre de l’Alliance pour l’Inclusion
Financière (AFI) a pris part aux différentes discussions engagées avec les pairs au niveau des
groupes de travail relevant de cet organisme.
Ayant été centrées sur les mesures prises par les banques centrales membres pour contrer les
effets économiques résultant de la crise sanitaire mondiale, ces discussions ont constitué une
opportunité intéressante tant pour pouvoir positionner la BCT par rapport à ses pairs que pour
l’échange et l’enrichissement des connaissances en matière de protection des consommateurs et
de supervision de la conduite de marché.
Encadré 7-1 : Bonnes pratiques en matière de protection des consommateurs des services financiers
Les bonnes pratiques, élaborées par la Banque Mondiale en 2012 et mises à jour en 2017, sont conçues à la
fois comme une référence complète et un outil d'évaluation pour les régulateurs dans le monde entier en
matière de protection des consommateurs de services financiers, inspiré des pratiques réussies observées des
différents pays.
Les bonnes pratiques recommandent lors de la mise en œuvre de la mission de protection des consommateurs
des services financiers de considérer principalement les éléments suivants :
• Le cadre juridique et réglementaire : Il doit inclure des dispositions établissant les responsabilités et les
pouvoirs de l'autorité de contrôle en charge de la protection des consommateurs ;
• La transparence : Toute forme de communication ou de divulgation d’information par le prestataire de
services financiers à un consommateur, qu'elle soit écrite, orale ou visuelle, doit être rédigée en termes
clairs, facilement compréhensibles ;
• Le traitement juste et équitable : À toutes les étapes de leur relation avec les consommateurs, les
prestataires de services financiers sont tenus de traiter les consommateurs équitablement et s’interdire
d'utiliser des termes et des conditions injustes dans un accord avec un client ;
• Le traitement des réclamations : Les consommateurs financiers doivent avoir accès à des mécanismes
efficaces de traitement des réclamations.
Les états financiers de la Banque Centrale de Tunisie, arrêtés au 31 décembre 2020, portent la
marque de la situation économique et financière du pays qui a prévalu en 2020, caractérisée
notamment par :
• la baisse des besoins des banques en liquidité.
• l’amélioration des équilibres extérieurs, et ce en relation avec le déficit courant lui-même
résultant du recul des échanges avec l’extérieur, et l’accroissement des avoirs nets en devises.
A la clôture de l’exercice 2020, le total du bilan de la Banque Centrale de Tunisie s’est élevé à
39.704,3 MDT contre 34.558,2 MDT, soit une hausse annuelle de 14,9%.
Au niveau de l’Actif, la hausse a été imputable, d’une part, à l’accroissement notable des avoirs
en devises qui se sont hissés de 3.707,7 MDT sur un an à la faveur notamment des tirages
effectués sur des crédits extérieurs, ainsi qu’à l’augmentation des revenus des travailleurs à
l’étranger, et d’autre part, aux facilités accordées par la Banque à l’Etat de 2.810 MDT.
Au niveau du Passif, la hausse a découlé essentiellement de l’évolution significative de la
rubrique « Compte Central du Gouvernement » de 3.181,9 MDT, et à un degré moindre aux
billets et monnaies en circulation, qui se sont accrus, d’une fin d’année à l’autre, de 2.241 MDT.
De son côté, le Résultat de l’exercice s’est situé à 621,7 MDT contre 1.049,2 MDT une année
auparavant, soit un fléchissement de 427,5 MDT imputable principalement au repli des produits
des opérations d’intervention sur le marché monétaire, qui continuent à constituer la principale
source de revenu de la Banque durant ces dernières années, de 404,5 MDT ou de 33,7%.
Tableau 1 : Bilan agrégé (En MDT)
Actif 2020 2019 Passif et capitaux propres 2020 2019
Avoirs en devises 23.430,1 19.722,4 Circulation fiduciaire 15.749,4 13.508,4
Refinancement
bancaire 9.631 10.950,9 Comptes du Gouvernement 6.195,4 2.752,3
Autres actifs 6.643,2 3.884,9 Engagements en devises 9.415,7 9.744,1
Autres passifs 2.024,6 7.152,1
Total passif 33.385,1 33.156,9
Capitaux propres avant résultat de
l’exercice 697,5 352,1
Résultat de l’exercice 621,7 1.049,2
Total actif 39.704,3 34.558,2 Total passif et capitaux propres 39.704,3 34.558,2
1
Y compris les avoirs en billets de banque étrangers, les fonds confiés pour mandat de gestion externe, les avoirs en chèques
étrangers, et les comptes étrangers en devises débiteurs.
16 000
Moyenne mensuelle
14 000
12 000
10 000
8 000
6 000
JANVIER MARS MAI JUILLET SEPTEMBRE NOVEMBRE
2019 2020
➢ La circulation fiduciaire
Les billets et monnaies en circulation se sont établis à 15.749,4 MDT à fin décembre 2020
enregistrant ainsi une hausse de 2.241 MDT par rapport aux 13.508,4 MDT enregistrés une
année auparavant, avec une part prépondérante des billets (97,4%). Cette hausse est attribuable
aux répercussions de la crise sanitaire de la COVID-19 qui se sont conjuguées aux effets
saisonniers (mois de Ramadan, fêtes religieuses et vacances estivales).
Il convient de signaler l’accélération du rythme de la circulation fiduciaire qui s’est établi à
16,6% pour la période entre fin 2019 et fin 2020, contre seulement 8,5 % pour la période entre
fin 2018 et fin 2019.
➢ Comptes du Gouvernement
La rubrique « Compte Central du Gouvernement » s’est accrue de 3.181,9 MDT, d’une fin
d’année à l’autre, en passant de 1.306 MDT à 4.487,9 MDT. La hausse provient,
essentiellement, des facilités de crédit accordées par la Banque centrale à l’Etat pour un montant
de 2.810 MDT le 18 décembre 2020 pour financer une partie du déficit budgétaire causé par les
retombées de la crise de la COVID-19.
Il convient de signaler qu’en enregistrant d’importants flux de recettes et de dépenses en cours
d’année, le compte courant du Trésor a connu de fortes fluctuations en 2020. En effet, son solde
a varié dans un intervalle allant de 98,3 MDT à 4.286,6 MDT.
Il importe de signaler que l’Etat a contracté deux prêts syndiqués auprès des banques de la place
destinés à l’appui du budget de l’Etat et en vue de faire face à la propagation de la COVID-19
(EUR 712 millions et USD 130 millions).
➢ Ecarts de conversion et de réévaluation
La réévaluation des comptes libellés en devises a généré, au titre de l’année 2020, une moins-
value nette de 155,1 MDT qui a été absorbée par la plus-value nette reportée de l’exercice 2019
d’un montant de 2.246,2 MDT. A cet effet, le montant des plus-values nettes latentes cumulées
a atteint 2.091,1 MDT.
Quant à la réévaluation des avoirs en lingots d’or, elle a généré une plus-value latente nette, au
titre de l’année 2020, de 105,8 MDT. Ainsi, les plus-values nettes cumulées, à ce titre, se sont
élevées, à la clôture de l’exercice, à 666,9 MDT contre 561,1 MDT en 2019.
De son côté, le réajustement des opérations avec le FMI et le FMA, au titre de l’exercice 2020, a
généré une moins-value latente nette de 23,6 MDT. En conséquence, le montant des plus-values
nettes cumulées, à ce titre, a atteint 183,1 MDT à la clôture de l’exercice 2020.
Globalement, la rubrique « Ecarts de conversion et de réévaluation » s’est repliée de 72,8 MDT,
passant d’une fin d’année à l’autre de 3.013,9 MDT à 2.941,1 MDT et ce principalement sous
l’effet de l’appréciation du dinar face au dollar américain courant l’année 2020.
2. Principales évolutions des postes de l’état de résultat
A la clôture de l’exercice 2020, le résultat d’exploitation de la Banque Centrale de Tunisie a
atteint 621,7 MDT contre 1.049,2 MDT un an auparavant, soit une baisse de 40,7% expliquée
principalement par le fléchissement du résultat des opérations d’intervention de la Banque
centrale sur le marché monétaire.
Les intérêts payés sur les opérations en devises, ont nettement chuté en revenant de 72,6 MDT à
la clôture de l’exercice 2019 à 32,3 MDT à fin 2020. Cette baisse est imputable, principalement,
aux intérêts payés dans le cadre de l’intervention sur le marché monétaire en devises qui ont
décliné de 40,8 MDT revenant de 48 MDT à fin 2019 à seulement 7,2 MDT une année
plus tard.
➢ Les charges d’exploitation
Les charges d’exploitation se sont inscrites en hausse annuelle de 5,7 MDT en passant de
121,9 MDT à 127,6 MDT.
Ces charges sont constituées à hauteur de :
• 77,5% des charges du personnel, qui sont affichées à 98,9 MDT à fin 2020 contre 96 MDT en
données comparables, soit un léger accroissement de 2,9 MDT attribuable à l’augmentation des
pensions et cotisations de retraite en rapport avec le nombre grandissant du personnel parti à la
retraite ainsi qu’à la hausse des charges salariales liées aux nouvelles recrues ayant intégré la
Banque.
• 22,5% des charges générales d’exploitation, qui ont augmenté de 2,8 MDT par rapport à
l’année dernière pour s’établir à 28,6 MDT.
Passif
Billets et monnaies en circulation 14 15.749.416.699 13.508.362.952
Comptes courants des banques et des établissements
335.614.698 281.734.236
financiers
Compte central du Gouvernement 15 4.487.941.937 1.306.050.686
Comptes spéciaux du Gouvernement 16 1.707.478.623 1.446.215.071
Allocations de Droits de tirage spéciaux 17 1.054.858.050 1.058.185.096
Comptes courants en dinars des organismes étrangers 18 1.683.562.014 1.763.691.849
Engagements envers les banques liés aux opérations de
19 25.000.000 120.000.000
politique monétaire
Engagements en devises envers les I.A.T 20 6.768.821.374 7.271.650.393
Comptes étrangers en devises 21 330.856.396 201.120.443
Autres engagements en devises 22 2.316.050.000 2.271.287.500
Valeurs en cours de recouvrement 23 5.497.022 7.543.600
Ecarts de conversion et de réévaluation 24 2.941.108.105 3.013.947.082
Créditeurs divers 25 174.163.426 142.174.801
Comptes d'ordre et à régulariser 26 804.734.687 764.940.246
28
Produits
Charges
1- Encaisse-or
Les avoirs en or de la BCT sont constitués de lingots et de pièces commémoratives. Les avoirs
sous forme de lingots sont réévalués le dernier jour ouvrable de chaque mois au cours du
marché en utilisant le fixing de Londres du matin. La plus-value latente résultant de cette
réévaluation est constatée au passif du bilan dans un compte d’écarts de réévaluation. Elle ne
peut en aucun cas être constatée dans les résultats de la Banque. La moins-value latente est
constatée au débit du compte précité.
A la clôture de l’exercice comptable, le solde débiteur éventuel du compte sus-indiqué est
constaté comme charge de l’exercice.
Les avoirs en or sous forme de pièces commémoratives sont évalués au cours officiel établi à
0,6498475 dinar pour un gramme d’or fin; cours en application depuis le 19 août 1986, en vertu
du décret n° 86-785 du 18 août 1986.
2020 2019
Euro 3,29280000 3,14095000
Dollar des Etats Unis 2,67860000 2,80325000
Livre Sterling 3,65535000 3,67675000
Franc Suisse 3,04081000 2,89656500
Dollar canadien 2,10095000 2,14800000
Dirham des Emirats Arabes Unis 0,72924500 0,76318000
Riyal Saoudien 0,71397500 0,74728500
Yen Japonais 0,02597475 0,02580000
Droits de Tirage Spéciaux 3,86712500 3,87932200
4- Immobilisations
La comptabilisation des immobilisations corporelles et incorporelles, s’effectue par l’application
de la règle du « coût historique ».
A l’exception des terrains et des œuvres d’art, les immobilisations sont amortissables d’une
manière linéaire sur la durée de vie estimée de l’immobilisation et ce, par l’application des taux
usuels pour chaque catégorie de bien immobilisé. Pour certains équipements spécifiques à la
BCT tels que les équipements de la caisse, la durée de vie et le taux d’amortissement appliqués
sont déterminés par référence à l’expérience de leurs utilisateurs.
Les immobilisations corporelles sont composées, notamment, des terrains, des constructions,
des équipements techniques, du matériel informatique, des équipements de la caisse, du matériel
de transport et des équipements de bureau.
Les immobilisations incorporelles sont constituées essentiellement des logiciels informatiques.
Les délais d’amortissement retenus, selon la nature de chaque immobilisation, sont les suivants :
Immobilisations Durées
• Logiciels 3 ans
• Constructions 20 ans
• Matériels et mobiliers de bureau Entre 3 et 10 ans
• Matériels de transport Entre 5 et 7 ans
• Matériels informatiques 3 ans
• Matériels de reprographie 3 ans
• Equipements de caisse Entre 5 et 10 ans
• Agencements et Aménagements Entre 3 et 20 ans
• Installations techniques Entre 3 et 10 ans
• Matériels et équipements techniques Entre 3 et 10 ans
5- Titres en devises
Les titres acquis dans le cadre de la gestion des réserves de change sont classés, dès leur
acquisition, en fonction de l’intention de leur détention, dans l’une des catégories suivantes :
titres de transaction, titres de placement ou titres d’investissement.
Le portefeuille-titres de transaction : est composé de titres acquis avec l'intention, dès
l’origine, de les revendre à brève échéance c’est à dire dans un délai ne dépassant pas trois mois
et dont le marché de négociation est jugé liquide. Ils sont comptabilisés à leur prix d'acquisition,
le cas échéant, coupons courus inclus. Les plus ou moins-values découlant de l'évaluation à
chaque date d’arrêté des comptes au prix de marché sont comptabilisées en résultat.
Le portefeuille-titres d’investissement : Les titres d'investissement sont des titres acquis avec
l'intention manifeste de les détenir jusqu'à leurs échéances. Ils sont inscrits au bilan selon les
règles suivantes :
✓ ils sont comptabilisés à leur coût d'acquisition,
✓ les différences dégagées entre le prix d’acquisition et la valeur de remboursement
(décote ou prime) sont amorties d’une manière linéaire sur la durée de vie résiduelle des
titres,
✓ les plus-values latentes ne sont pas comptabilisées,
✓ les moins-values latentes ne sont constatées que s’il existe un risque probable de
défaillance de l'émetteur ou lorsqu’il existe une forte probabilité que la Banque ne
conserve pas les titres jusqu’à l’échéance.
Le portefeuille-titres de placement : est composé des titres acquis avec l’intention de les
détenir durant une période supérieure à trois mois à l’exception des titres que la Banque a
l’intention de conserver jusqu’à l’échéance et qui satisfont à la définition des titres
d’investissement. Leur comptabilisation suit les règles suivantes :
✓ ils sont comptabilisés à leurs coûts d'acquisition,
6- Titres en dinar
Les titres en dinar achetés dans le cadre des opérations d’open market, sont évalués au prix du
marché à la date de clôture du bilan. Les moins-values latentes résultant de la différence entre la
valeur comptable et le prix de marché des titres donnent lieu à la constatation d’une provision
pour dépréciation de titres. Les plus-values latentes ne sont pas constatées.
7- Portefeuille-titres de participation
Le portefeuille-titres de participation de la BCT est composé des actions qu’elle a souscrites
dans le cadre de l’article 36 de ses statuts et qui représentent les parts lui revenant dans le capital
de certains organismes et entreprises non-résidents ainsi que des entreprises résidentes ayant
pour objet la gestion de services bancaires communs. Ces actions sont comptabilisées au prix de
leur acquisition.
A la date d’arrêté, il est procédé à l’évaluation du portefeuille à la valeur d’usage.
Les moins-values par rapport au coût font l’objet de provision. Les plus-values latentes ne sont
pas constatées.
Les actions attribuées gratuitement et n’ayant pas donné lieu à un flux financier, ne sont pas
comptabilisées.
8- Opérations avec le Fonds monétaire international et le Fonds monétaire arabe
8-1 Opérations avec le FMI
8-1-1 Les souscriptions
Les souscriptions afférentes à la quote-part régulièrement approuvée par l’Etat Tunisien au
capital du FMI, tant pour la partie payable en devises que pour la partie payable en dinar
tunisien, sont effectuées par la BCT, en sa qualité d’agent financier de l’Etat, au moyen d’une
avance au Trésor. Ainsi, ces souscriptions apparaissent à l’actif du bilan de la BCT en tant
qu’avance à l’Etat. Son montant est égal à la contrevaleur en dinars du montant de la
souscription exprimé en Droits de Tirage Spéciaux.
Du côté du passif, la partie de la quote-part souscrite en dinars est constatée au crédit du compte
n°1 du FMI. Elle fait l’objet d’un réajustement annuel pour tenir compte de l’évolution du taux
de change du DTS par rapport au dinar tunisien et ce, par référence aux cours fixés par le FMI le
30 avril de chaque année. En cas de dépréciation du dinar par rapport au DTS, cette opération de
réajustement se traduit par une augmentation du solde créditeur du compte n°1 du FMI, du côté
du passif, et par une augmentation de l’Avance à l’Etat, du côté de l’actif. Des opérations de
sens inverses sont enregistrées en cas d’appréciation du dinar.
Quant à la partie de la quote-part souscrite en devises, elle apparait également sous la rubrique
de l’actif « Position de réserve au FMI », en sus de la rubrique « Avance à l’Etat » comme ci-
dessus indiqué, et ce, pour mettre en exergue cette rubrique en tant que composante des réserves
internationales. A cet effet, un compte de contrepartie, logeant le même montant, est prévu au
passif du bilan parmi les comptes d’ordre.
Comptabilisée en dinar tunisien, la position de réserve fait l’objet d’un réajustement annuel pour
tenir compte de l’évolution du taux de change du DTS par rapport au dinar tunisien et ce, par
référence aux cours fixés par le FMI le 30 avril de chaque année. La plus-value latente qui en
résulte est constatée au passif du bilan dans un compte d’écarts de réévaluation et ce, en
application des dispositions de l’alinéa 5 de l’article 78 de la loi n° 2016-35 du 25 avril 2016
portant fixation du statut de la BCT.
8-1-2 Les facilités de crédit
Les facilités de crédit contractées auprès du FMI sont enregistrées sur les livres de la BCT au
bilan ou en hors bilan selon que ces facilités sont destinées à la BCT comme aide à la balance
des paiements ou au Gouvernement Tunisien comme appui budgétaire.
• Les facilités accordées à la BCT
Les engagements afférents à ces facilités sont constatés au passif du bilan de la BCT dans le
compte n°1 du FMI pour leur contrevaleur en dinars tunisiens et ce, par l’application du cours
DTS/TND fixé par le FMI le 30 avril de chaque année.
L’encours de ces engagements est réévalué annuellement par l’application du nouveau cours ci-
dessus mentionné.
La plus-value latente qui en résulte est constatée, dans le même compte d’écart de réévaluation
qui enregistre la plus-value latente découlant de la réévaluation de la position de réserve au
FMI.
• Les facilités accordées au Gouvernement Tunisien
Les engagements afférents à ces facilités sont constatés en hors bilan dans un compte titres au
nom du FMI pour leur contrevaleur en dinars tunisiens et ce, par l’application du cours
DTS/TND fixé par le FMI le 30 avril de chaque année.
L’encours de ces engagements est réévalué annuellement par l’application du nouveau cours ci-
dessus mentionné.
Cette réévaluation n’impacte ni le bilan, ni le résultat d’exploitation de la BCT.
8-1-3 Constatation des intérêts, commissions et rémunérations afférents aux opérations et
transactions avec le FMI
A l’exception des facilités de crédit destinées à l’appui budgétaire de l’Etat, tous les intérêts,
commissions et rémunérations afférents aux opérations et transactions avec le FMI sont
enregistrés, selon le cas, comme charge ou produit et impactent, de ce fait, le résultat
d’exploitation de la BCT et ce, en application des dispositions de la loi n°77-71 du 7 décembre
1977, fixant les relations entre la Banque Centrale de Tunisie d’une part et le Fonds Monétaire
International et le Fonds Monétaire Arabe d’autre part.
8-2. Opérations avec le FMA
8-2-1 Les souscriptions
Les souscriptions afférentes à la quote-part régulièrement approuvée par l’Etat Tunisien au
capital du FMA, tant pour la partie payable en devises que pour la partie payable en dinar
tunisien, sont effectuées par la BCT, en sa qualité d’agent financier de l’Etat, au moyen d’une
avance au Trésor. Ainsi, ces souscriptions apparaissent à l’actif du bilan de la BCT en tant
qu’avance à l’Etat. Son montant est égal à la contrevaleur en dinars du montant de la
souscription exprimé en Dinars Arabes de Compte (DAC)1.
11 DAC = 3 DTS.
l’intermédiaire agréé tunisien pour le remboursement de toutes les échéances des emprunts
concernés ainsi que le règlement de toutes les charges financières y afférentes.
Les avoirs en lingots d’or sont évalués au cours du marché à la fin du mois de décembre, en
utilisant le fixing de Londres du matin. L’augmentation de 105,8 MDT de ces avoirs est
principalement expliquée par l’évolution du cours de l’once d’or fin.
En effet, le cours de l’once a grimpé de USD 1.523 (ou 48,97 USD le gramme d’or fin) à fin
décembre 2019 à USD 1.891,1 (ou 60,80 USD le gramme d’or fin) un an plus tard, compensant
ainsi le fléchissement du cours de dollar par rapport au dinar qui a reculé de 4,4% en revenant
de 2,80325 à 2,6786 d’une fin d’année à l’autre.
Vu leurs caractéristiques spécifiques, les pièces commémoratives ne font pas l’objet de
réévaluation au prix du marché et demeurent valorisées au cours officiel de 0,6498475 dinar
pour 1 gramme d’or fin.
Il est à noter que l’augmentation de la quantité des pièces commémoratives de 45.117 grammes
est exclusivement expliquée par l’intégration de 2.665 pièces en or, précédemment
comptabilisées dans le compte « valeurs en dépôt », dans l’encaisse- or de la Banque.
Note 2 : Souscriptions aux organismes internationaux
Le montant enregistré au sein de cette rubrique, représente le total des sommes réglées par la
BCT au profit de certains organismes financiers internationaux, au titre des quotes-parts
souscrites en or ou en devises par la Tunisie au capital desdits organismes et ce, en vertu de lois
promulguées en la matière, autorisant la Banque Centrale de Tunisie à enregistrer lesdites
quotes-parts à l’actif de son bilan.
La date de la dernière opération effectuée dans ce cadre, remonte à l’année 1969 ; l’Etat a, depuis,
pris en charge toutes les opérations de souscriptions, aussi bien en monnaie locale qu’en devises.
Il s’agit des organismes ci-après :
(En dinars)
2020* 2019*
Souscriptions aux organismes internationaux 2.371.793 2.371.793
Banque internationale pour la reconstruction et le développement 215.408 215.408
Association internationale de développement 87.202 87.202
Société financière internationale 76.808 76.808
Banque africaine de développement 1.992.375 1.992.375
* Il s’agit de la contre-valeur en TND, aux cours de change historiques, des montants souscrits en or ou en devises.
2020 2019
En DTS En dinars En DTS En dinars
Position de réserve au FMI 121.779.253 482.259.693 121.779.253 506.101.907
Quota FMI 545.200.000 2.159.054.008 545.200.000 2.265.794.483
Solde global du compte n° 1 du FMI (423.420.747) (1.676.794.315) (423.420.747) (1.759.692.576)
(En dinars)
2020 2019 Variations
Avoirs et placements en droits de tirage spéciaux 50.801.338 33.376.336 17.425.002
Avoirs en droits de tirage spéciaux 41.668.716 24.214.910 17.453.806
Placements en DTS 9.132.622 9.161.426 -28.804
Les opérations enregistrées sur le compte en DTS ouvert au nom de la BCT sur les livres du
FMI sont détaillées comme suit :
1
1 TND = 0,252518 DTS selon la cotation du FMI en vigueur depuis le 30 avril 2020.
2
1 DTS = 3,867125 TND au 31/12/2020.
3
Fonds Fiduciaire pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance.
4
Pays Pauvres Très Endettés.
(En dinars)
2020 2019 Variations
Avoirs en devises 23.430.104.961 19.722.387.797 3.707.717.164
Avoirs en billets de banque étrangers 566.381.701 1.498.323.671 -931.941.970
Avoirs à vue 3.047.549.180 2.686.893.479 360.655.701
Avoirs en chèques étrangers 169.784 168.006 1.778
Avoirs en dépôts 6.178.063.315 9.714.482.978 -3.536.419.663
Titres 13.035.821.843 5.178.195.571 7.857.626.272
(Provisions) (1.851.789) (503.477) -1.348.312
Fonds en devises confiés pour mandat de gestion
597.982.174 602.950.403 -4.968.229
externe
(Provisions) (606.583) (322.622) -283.961
Comptes étrangers en devises débiteurs 6.595.336 42.199.788 -35.604.452
• EUR 100 millions relatif au prêt KFW au titre de programme de réformes du secteur d’eau,
débloqué le 28/07/2020 ;
• USD 59 millions au titre du prêt FMA de 14,381 M DAC dans le cadre du crédit automatique VII
du 20 mai 2020, débloqué le 03/06/2020 ;
• USD 58,9 millions au titre du prêt FMA de 23,986 M DAC dans le cadre de la facilité
d’ajustement structurel VII du 29 mai 2020, débloqué le 05/06/2020 ;
• EUR 50 millions représentant la deuxième tranche du prêt AFD de EUR 100 millions du
31 janvier 2018 dans le cadre du programme de gouvernance des entreprises publiques,
débloqué le 04/06/2020 .
Par ailleurs, il importe de signaler qu’au courant de l’année 2020, il a été procédé au
remboursement de :
• l’emprunt obligataire d’EUR 400 millions du 22 juin 2005, au mois de juin 2020.
• la deuxième tranche du placement privé qatari d’USD 1 milliard pour un montant égal à USD
250 millions, au mois d’avril 2020.
2020 2019
En devises En dinars En devises En dinars
Avoirs en Billets de Banque Etrangers 566.381.701 1.498.323.671
EUR 74.940.493 246.764.054 362.496.237 1.138.582.556
USD 36.711.064 98.334.256 50.081.568 140.391.156
SAR 115.783.079 82.666.224 136.445.865 101.963.948
CHF 16.076.480 48.885.521 14.888.550 43.125.653
Autres 89.731.646 74.260.358
• Les dépôts
✓ Ventilation selon la contrepartie
(En dinars)
2020 2019
Titres achetés dans le cadre des opérations d'Open Market 3.321.002.893 1.955.947.547
BTA achetés ferme 1.444.890.476 1.807.695.488
BTA 5,5% (février 2020) - 181.191.388
BTA 5,5% (octobre 2020) - 204.717.392
BTA 5,75% (janvier 2021) 175.072.397 174.295.275
BTA 6% (juin 2021) 97.652.022 97.106.397
BTA 6,1% (novembre 2021) 92.775.619 91.348.475
BTA 6% (février 2022) 226.139.517 224.013.136
BTA 6,9% (mai 2022) 221.714.905 218.273.398
BTA 5,6% (août 2022) 216.789.375 211.429.700
BTA 6% (avril 2023) 226.490.214 221.433.094
BTA 6% (juin 2023) 101.651.359 99.466.534
BTA 6,3% (décembre 2023) 86.605.068 84.420.699
BTC 1.876.763.274 177.958.092
BTC (mars 2020) - 177.958.092
BTC (novembres 2021) 235.837.591 -
BTC (décembre 2021) 1.640.925.683 -
(Provisions) (650.857) (29.706.033)
Taux de
31/12/2020 31/12/2019 31/12/2020* 31/12/2019
Institutions participation
en devises en devises en TND en TND
(%)
▪ Tunisian Foreign Bank 767.465,22 EUR 767.465,22 EUR 2.527.109 2.410.570 2,91
(Provision) (2.527.109) (2.410.570)
▪ La Société SWIFT 5.330 EUR 5.330 EUR 17.551 16.741 0,007
▪ Banque Africaine d’Import-Export 12.475.899 USD 10.000.000 USD 33.417.943 28.032.500 1,934
▪ Banque Maghrébine
d’Investissement 7.500.000 USD 7.500.000 USD 20.089.500 21.024.375 9,686
et de Commerce Extérieur
▪ Programme de Financement
2.065.000 USD 2.065.000 USD 5.531.309 5.788.711 0,275
du Commerce Interarabe
▪ SIBTEL 105.000 TND 105.000 TND 105.000 105.000 3
▪ Fonds de Garantie des Dépôts
2.500.000 TND 2.500.000 TND 2.500.000 2.500.000 50
Bancaires
TOTAL 61.661.303 57.467.327
* Selon les taux de change en vigueur au 31 décembre 2020 :
1 EUR = 3,2928 TND.
1 USD = 2,6786 TND.
(En dinars)
(En dinars)
(En dinars)
2020 2019
Billets en circulation 15.341.542.495 13.112.217.805
50 dinars 2.059.880.700 2.320.905.350
20 dinars 9.410.851.420 7.802.909.460
10 dinars 3.825.781.910 2.919.850.510
5 dinars 45.028.465 68.552.485
Monnaies en circulation 407.874.204 396.145.147
5 dinars 100.195.715 100.004.970
2 dinars 45.410.396 39.563.728
1 dinar 143.539.792 141.895.193
500 millimes 56.043.463 54.114.995
200 millimes 8.400.966 7.938.694
100 millimes 31.772.257 30.617.328
50 millimes 9.492.973 9.130.117
20 millimes 8.229.130 8.095.163
10 millimes 2.453.640 2.449.143
5 millimes 2.202.494 2.202.462
2 millimes 73.085 73.074
1 millime 60.293 60.280
(En dinars)
2020 2019 Variations
Comptes spéciaux du Gouvernement 1.707.478.623 1.446.215.071 261.263.552
Comptes spéciaux du Gouvernement tunisien en devises 1.331.913.626 1.121.946.503 209.967.123
Gouvernement tunisien - comptes de prêts 289.102.637 230.691.620 58.411.017
Gouvernement tunisien - comptes divers 52.325.425 45.876.312 6.499.113
dont :
Mécanismes conjoncturels de soutien aux entreprises 24.599.355 23.471.364 1.127.991
Compte central du programme premier logement 10.594.242 21.206.507 -10.612.265
Compte ligne de dotation pour la relance des PME 15.949.640 16.253 15.933.387
FOPRODI 21.930.692 34.040.114 -12.109.422
FONAPRA 6.323.802 7.823.774 -1.499.972
Gouvernement tunisien - comptes de dons 5.882.441 5.836.748 45.693
2020 2019
En devises En dinars En devises En dinars
Comptes spéciaux en devises 1.331.913.626 1.121.946.503
EUR 382.854.400 1.260.662.969 326.340.589 1.025.019.472
USD 5.597.576 14.993.666 11.065.078 31.018.180
JPY 1.552.364.530 40.322.281 2.067.155.481 53.332.611
Autres - 15.934.710 - 12.576.240
Par ailleurs, les flux des ressources et des emplois des Fonds « FOPRODI » et « FONAPRA »
constatés durant l’exercice, se présentent comme suit :
(En dinars)
FOPRODI FONAPRA
2020 2019 2020 2019
Solde Initial 34.040.114 11.125.255 7.823.774 21.388.874
Ressources 33.565.109 63.803.496 13.500.028 15.934.900
Dotations budgétaires 28.000.000 60.000.000 -
Recouvrements 5.565.110 3.803.496 13.500.028 15.934.900
Emplois 45.674.531 40.888.637 15.000.000 29.500.000
Solde Final 21.930.692 34.040.114 6.323.802 7.823.774
(En dinars)
2020 2019
Comptes du FMI 1.678.692.776 1.761.892.393
FMI-Compte n° 1 1.676.794.315 1.759.692.576
Quote-part au FMI souscrite en dinars 1.676.794.315 1.759.692.576
FMI-Compte n° 2 1.898.461 2.199.817
Il est à signaler que le compte titres du FMI tenu sur les livres de la BCT et dont le solde à fin
décembre 2020 s’élève à 6.684,6 MDT contre 5.274,5 MDT à la clôture de l’exercice écoulé,
figure dans l’état des engagements hors bilan au niveau de la sous-rubrique « Autres emprunts
extérieurs ». Il loge la contrevaleur en dinars des parties des crédits du FMI accordés dans le
cadre du mécanisme de la facilité élargie de crédit ainsi que le crédit débloqué au mois d’avril
2020 au titre de l’Instrument de financement rapide (IFR) pour un montant de 2.265,8 MDT,
destinés à l’appui du budget de l’Etat.
Note 19 : Engagements envers les banques liés aux opérations de politique
monétaire
Ce poste enregistre les opérations d’intervention de la BCT sur le marché monétaire sous forme
de ponction de liquidités. L’encours au titre de ces interventions s’est élevé à 25 MDT au
31 décembre 2020.
Il s’agit, précisément, d’un encours de ponctions de liquidités sous forme de facilités de dépôts à
24 heures.
Note 20 : Engagements en devises envers les I.A.T
Ce poste abrite les avoirs en devises à vue des intermédiaires agréés tunisiens (4.611,4 MDT),
d’une part, et l’encours des emprunts de la Banque Centrale sur le marché monétaire en devises
(2.157,4 MDT), d’autre part.
Ces engagements sont ventilés comme suit :
2020 2019
En devises En dinars En devises En dinars
Engagements en devises envers les IAT 6.768.821.374 7.271.650.393
EUR 1.198.662.945 3.946.957.346 1.426.491.139 4.480.537.343
USD 932.587.749 2.498.029.545 890.923.175 2.497.480.392
CHF 28.302.927 86.063.823 30.005.647 86.913.308
GBP 22.567.951 82.493.761 22.987.125 84.517.911
SAR 55.827.243 39.859.256 45.241.617 33.808.382
AED 23.803.473 17.358.563 22.036.136 16.817.538
CAD 15.793.979 33.182.359 10.749.203 23.089.287
Autres 64.876.721 48.486.232
(En dinars)
2020 2019 Variations
Créditeurs divers 174.163.426 142.174.801 31.988.625
Comptes de dépôts de fonds (comptes du personnel, compte de
29.130.569 24.655.367 4.475.202
l'Amicale,...)
Provision pour indemnité de départ à la retraite 8.614.593 9.009.721 -395.128
Provision pour congés à payer 8.223.836 7.622.550 601.286
Retenues d'impôts à la source, TVA collectée et autres impôts
2.437.454 6.710.335 -4.272.881
et taxes au profit de l'Etat
Montants des contributions au titre de la couverture sociale, en
834.679 1.839.738 -1.005.059
attente de paiement
Autres créditeurs divers 124.922.295 92.337.090 32.585.205
dont :
- Saisies arrêts 69.055.851 33.957.394 35.098.457
- Instance Supérieure Indépendante pour les Elections 27.420.253 4.837.390 22.582.863
- Fonds de Garantie des Dépôts Bancaires 25.236.747 23.227.076 2.009.671
(En dinars)
2020 2019 Variations
Comptes d'ordre et à régulariser (PASSIF) 804.734.687 764.940.246 39.794.441
Contrepartie de la position de réserve au FMI 482.259.693 506.101.907 -23.842.214
Charges de personnel à payer 16.117.538 18.175.080 -2.057.542
Charges à payer et produits divers perçus d'avance 16.298.574 15.759.126 539.448
Dépenses à régler à caractère spécifique et exceptionnel 3.931.683 3.130.272 801.411
Devises en attente d'affectation 19.189.808 1.521.698 17.668.110
Provision pour risques et charges 262.310.482 213.811.600 48.498.882
Autres comptes d’ordre et à régulariser 4.626.909 6.440.563 -1.813.654
(En dinars)
2020 2019
Capital 6.000.000 6.000.000
Réserves : 691.494.156 346.130.494
Réserve légale 3.000.000 3.000.000
Réserve spéciale 647.794.668 307.794.668
Réserve pour fonds social 40.699.488 35.335.826
Total des capitaux propres avant résultat de l'exercice 697.494.156 352.130.494
Résultat de l'exercice 621.704.337 1.049.156.252
Total des capitaux propres avant affectation 1.319.198.493 1.401.286.746
Les mouvements des capitaux propres, enregistrés au cours de l’exercice clos le 31 décembre
2020, se présentent comme suit :
(En dinars)
Réserve
Solde au Affectation Résultat de Solde au
Désignation pour fonds
31/12/2019 du résultat l’exercice 31/12/2020
social
Capital 6.000.000 - - - 6.000.000
-
Réserve légale 3.000.000 - - 3.000.000
Les ressources et emplois du Fonds social, arrêtés à fin décembre 2020, se présentent comme
suit :
(En dinars)
Ressources Emplois
Solde au Solde au
Désignation Rembour-
31/12/2019 Dotations Prêts 31/12/2020
sements
Ressources 35.335.826 5.000.000 363.662 - 40.699.488
Dotations 27.038.126 5.000.000 - - 32.038.126
Intérêts sur prêts à long terme 4.248.729 - 136.827 - 4.385.556
Intérêts sur prêts à moyen terme 4.048.971 - 226.835 - 4.275.806
Emplois (34.304.611) - 9.883.556 (13.870.835) (38.291.890)
Prêts immobiliers (16.458.438) - 1.560.152 (3.217.870) (18.116.156)
Prêts à moyen terme (8.382.705) - 2.492.310 (3.372.303) (9.262.698)
Prêts à court terme (9.463.468) - 5.831.094 (7.280.662) (10.913.036)
Ressources disponibles 1.031.215 5.000.000 10.247.218 (13.870.835) 2.407.598
(En dinars)
Désignation 2020 2019 Variations
Emprunts obligataires 22.766.042.461 25.547.257.048 - 2.781.214.587
Autres emprunts extérieurs 8.887.278.042 6.873.217.366 2.014.060.676
Emprunts extérieurs de l’Etat contractés dans le
1.357.549.214 1.128.703.097 228.846.117
cadre de la coopération économique bilatérale
Emprunts extérieurs contractés par la BCT et
845.166.540 470.055.572 375.110.968
rétrocédés aux intermédiaires agréés tunisiens
Crédits FMI destinés à l’appui du budget de l’Etat 6.684.562.288 5.274.458.697 1.410.103.591
(En dinars)
2020 2019 Variations
Produits des opérations d’intervention sur le marché 797.342.501 1.201.815.729 -404.473.228
monétaire
Intérêts sur interventions sur le MM sous forme d’achats sur 361.741.235 542.509.078 -180.767.843
appels d’offres
Produits sur titres achetés ferme 235.466.380 144.964.540 90.501.840
Intérêts sur facilités de prêts à 24 heures 36.616.055 232.896.889 -196.280.834
Reports sur opérations de swaps de change 16.981.905 103.987.780 -87.005.875
Intérêts sur intervention sur le M.M sous-forme d’opération de 10.969.430 - 10.969.430
refinancement à un mois
Intérêts sur intervention ponctuelle sur le M.M 383.778 - 383.778
Intérêts sur intervention sur le M.M sous-forme d’opération de 97.203.167 142.289.772 -45.086.605
refinancement à six mois
Autres produits 37.980.551 35.167.670 2.812.881
dont : intérêts de pénalisation 8.274.518 1.625.060 -7.350.542
Reprise de provision sur titres achetés fermes 29.706.033 19.542.610 10.163.423
(En dinars)
2020 2019 Variations
Intérêts sur placements à terme en devises 101.531.810 149.953.427 -48.421.617
Intérêts sur titres en devises 60.265.549 62.255.120 -1.989.571
EUR 32.788.004 36.114.979 -3.326.975
USD 22.864.999 22.897.046 -32.047
GBP 4.442.735 3.067.211 1.375.524
JPY 169.811 175.884 -6.073
Intérêts sur dépôts en devises 30.221.479 73.928.402 -43.706.923
USD 27.220.066 67.407.031 -40.186.965
GBP 2.982.841 6.146.073 -3.163.232
EUR - 305.461 -305.461
Autres 18.572 69.837 -51.265
Intérêts sur fonds en devises confiés pour gestion externe 11.044.782 13.769.905 -2.725.123
USD 11.044.782 13.769.905 -2.725.123
(En dinars)
2020 2019 Variations
Autres produits sur opérations en devises 50.934.343 86.756.220 -35.821.877
Commissions perçues sur opérations de change 8.071.172 10.068.837 -1.997.665
Gains de change sur opérations courantes - 28.560.556 -28.560.556
Intérêts sur avoirs en devises à vue 4.739.053 26.245.683 -21.506.630
Commissions sur billets étrangers de non-résidents 1.490.265 2.499.876 -1.009.611
Etalement de la décote sur titres en devises 10.850.006 3.079.860 7.770.146
Commissions sur cessions par les banques de billets de banque
3.369.339 3.703.631 -334.292
étrangers
Reprise de provisions sur fonds en devises confiés pour gestion
322.622 1.015.708 -693.086
externe
Plus-value réalisée sur fonds en devises confiés pour gestion
12.258.197 6.373.128 5.885.069
externe
Reprise de provisions sur titres de placement en devises 453.121 1.333.733 -880.612
Autres produits 9.380.568 3.875.208 5.505.360
(En dinars)
2020 2019 Variations
Produits des opérations avec les organismes internationaux 1.546.765 4.695.075 -3.148.310
Rémunération / position de réserve au FMI 1.275.140 3.955.199 -2.680.059
Intérêts sur avoirs en DTS au FMI 205.776 702.270 -496.494
Intérêts sur placement en DTS 65.849 37.606 28.243
(En dinars)
2020 2019 Variations
Produits divers 8.056.142 9.247.801 -1.191.659
Revenus des titres de participation 3.667.990 3.459.853 208.137
Récupérations de charges 671.755 686.518 -14.763
Produits des services SGMT 310.471 311.587 -1.116
Reprise sur dépenses budgétisées non utilisées 2.770.178 3.151.110 -380.932
Récupérations au titre des pensions complémentaires de retraite des
33.530 31.600 1.930
agents détachés
Commissions sur vente de l’or aux artisans bijoutiers 34.953 39.642 -4.689
Produits nets sur cession d’immobilisations et autres gains sur
18.100 322.521 -304.421
éléments non récurrents
Autres produits 549.165 1.244.970 -695.805
(En dinars)
2020 2019 Variations
Charges des opérations d’intervention sur le marché monétaire 10.180.528 31.659.808 -21.479.280
Charges sur titres achetés ferme 650.857 29.721.703 -29.070.846
Intérêts sur facilités de dépôts à 24 heures 9.484.167 1.789.125 7.695.042
Autres charges 45.504 148.980 -103.476
(En dinars)
2020 2019 Variations
Intérêts payés sur opérations en devises 32.280.731 72.640.002 -40.359.271
Intérêts sur intervention sur le marché monétaire en devises 7.163.490 48.041.739 -40.878.249
Charges d’intérêts sur devises placées à terme 11.885.326 10.040.043 1.845.283
Intérêts débiteurs sur devises à vue 9.105.762 12.712.001 -3.606.239
Intérêts sur le dépôt de la Banque Centrale de Libye 4.126.153 1.846.219 2.279.934
(En dinars)
2020 2019 Variations
Autres charges sur opérations en devises 58.941.566 36.514.267 22.427.299
Etalement de la prime sur titres en devises 36.593.387 26.587.097 10.006.290
Pertes de change sur opérations courantes 10.790.275 - 10.790.275
Dotations aux provisions pour dépréciation des fonds en devises
606.583 322.622 283.961
confiés pour mandat de gestion externe
Moins-value/ fonds en devises confiés pour mandat de gestion
467.662 3.672.714 -3.205.052
externe
Charges/titres à taux de rendement négatif - 965.971 -965.971
Dotations aux provisions pour dépréciation des titres de placement 1.801.433 408.374 1.393.059
Honoraires/services de mandat de gestion externe des réserves 757.918 858.333 -100.415
Charges de gestion des titres en devises 1.107.137 517.470 589.667
Moins-value / cession de titres de placement 21.219 463.887 -442.668
Frais de tenue de compte en devises 242.905 268.861 -25.956
Pertes sur titres de transactions en devises 6.391.023 1.349.756 5.041.267
Autres charges en devises 162.024 1.099.182 -937.158
(En dinars)
Charges des opérations avec les organismes internationaux 3.194.560 9.942.186 -6.747.626
Commissions FMI sur allocations de DTS 3.173.682 9.914.409 -6.740.727
Intérêts sur crédits FMA - 20.182 -20.182
Autres charges 20.878 7.595 13.283
(En dinars)
Il est à signaler que les pensions complémentaires de retraite sont comptabilisées en charge lors
de leur règlement aux agents retraités.
Note 39 : Charges générales d’exploitation
Les charges générales d’exploitation ont atteint 28,6 MDT à fin décembre 2020 contre
25,8 MDT en 2019. Elles se décomposent comme suit:
(En dinars)
(En dinars)
2020 2019
Monsieur le Président
du Conseil d’Administration
de la Banque centrale de Tunisie
Rapport sur l’audit des états financiers
Opinion
En exécution de la mission qui nous a été confiée, nous avons effectué l’audit des états
financiers de la Banque Centrale de Tunisie, qui comprennent le bilan et l’état des engagements
hors bilan au 31 décembre 2020, ainsi que l’état de résultat pour l’exercice clos à cette date, et
un résumé des principales méthodes comptables et d’autres notes explicatives. Ces états
financiers font ressortir un total net du bilan de 39 704 302 Mille Dinars, des capitaux propres
positifs de 1 319 198 Mille Dinars, y compris le résultat bénéficiaire de l’exercice s’élevant à
621 704 Mille Dinars.
A notre avis, les états financiers ci-joints sont réguliers et présentent sincèrement, dans tous
leurs aspects significatifs, la situation financière de la Banque Centrale de Tunisie au
31 décembre 2020, ainsi que le résultat de ses opérations pour l’exercice clos à cette date,
conformément aux principes comptables généralement admis en Tunisie et compte tenu des
spécificités de l’activité de la Banque Centrale.
Fondement de l’opinion
Nous avons effectué notre audit selon les normes internationales d’audit applicable en Tunisie.
Les responsabilités qui nous incombent en vertu de ces normes sont plus amplement décrites
dans la section « Responsabilités des auditeurs pour l’audit des états financiers » du présent
rapport. Nous sommes indépendants de la Banque Centrale de Tunisie conformément aux règles
de la déontologie qui s’appliquent à l’audit des états financiers en Tunisie et nous nous sommes
acquittés des autres responsabilités déontologiques qui nous incombent selon ces règles.
Nous estimons que les éléments probants que nous avons obtenus sont suffisants et appropriés
pour fonder notre opinion d’audit.
compte tenu des spécificités de l’activité de la Banque Centrale, ainsi que du contrôle interne
qu’il considère comme nécessaire pour permettre la préparation d’états financiers exempts
d’anomalies significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou d’erreurs.
Lors de la préparation des états financiers, c’est au Conseil d’administration qu’il incombe
d’évaluer la capacité de la Banque Centrale de Tunisie à poursuivre son exploitation, de
communiquer, le cas échéant, les questions relatives à la continuité de l’exploitation et
d’appliquer le principe comptable de continuité d’exploitation, sauf si le Conseil
d’administration a l’intention de liquider la Banque Centrale de Tunisie ou de cesser son
activité ou si aucune autre solution réaliste ne s’offre à elle.
Il incombe aux responsables de la gouvernance de surveiller le processus d’information
financière de la Banque Centrale de Tunisie.
Nos objectifs sont d’obtenir l’assurance raisonnable que les états financiers pris dans leur
ensemble sont exempts d’anomalies significatives, que celles-ci résultent de fraude ou
d’erreurs, et de délivrer un rapport de l’auditeur contenant notre opinion.
L’assurance raisonnable correspond à un niveau élevé d’assurance, qui ne garantit toutefois
pas qu’un audit, réalisé conformément aux normes internationales d’audit applicables en
Tunisie, permettra toujours de détecter toute anomalie significative qui pourrait exister. Les
anomalies peuvent résulter de fraudes ou d’erreurs et elles sont considérées comme
significatives lorsqu’il est raisonnable de s’attendre à ce que, individuellement ou
collectivement, elles puissent influer sur les décisions économiques que les utilisateurs des états
financiers prennent en se fondant sur ceux-ci.
Dans le cadre d’un audit réalisé conformément aux normes internationales d’audit applicables
en Tunisie, nous exerçons notre jugement professionnel et faisons preuve d’esprit critique tout
au long de cet audit. En outre :
- Nous identifions et évaluons les risques que les états financiers comportent des anomalies
significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou d’erreurs, concevons et mettons en œuvre
des procédures d’audit en réponse à ces risques, et réunissons des éléments probants suffisants
et appropriés pour fonder notre opinion. Le risque de non-détection d’une anomalie
significative résultant d’une fraude est plus élevé que celui d’une anomalie significative
résultant d’une erreur, car la fraude peut impliquer la collusion, la falsification, les omissions
volontaires, les fausses déclarations ou le contournement du contrôle interne ;
- Nous acquérons une compréhension des éléments du contrôle interne pertinents pour l’audit
afin de concevoir des procédures d’audit appropriées dans les circonstances ;
- Nous apprécions le caractère approprié des méthodes comptables retenues et le caractère
raisonnable des estimations comptables faites par le Conseil d’administration, de même que des
informations y afférentes fournies par cette dernière ;
- Nous tirons une conclusion quant au caractère approprié de l’utilisation par le Conseil
d’administration du principe comptable de continuité d’exploitation et, selon les éléments
probants obtenus, quant à l’existence ou non d’une incertitude significative liée à des
Le montant de 49 MDT, qui a été doté à la réserve spéciale afin de renforcer les fonds propres
de la Banque, se décompose comme suit :
Le mot du Gouverneur
GOUVERNANCE ET STRATEGIE
Conseil d’administration 7
Organisation et ressources humaines 9
Coopération internationale 15
Revue stratégique en temps de crise 19
Initiatives de la BCT pour la promotion de l’innovation financière en Tunisie 21
Audit interne, management des risques et conformité 23
I- SITUATION ECONOMIQUE, MONETAIRE ET FINANCIERE
Chapitre 1 – Environnement économique international 29
1-1. Conjoncture internationale 29
1-1-1 Activité économique 30
1-1-2 Commerce mondial 33
1-1-3 Investissements internationaux 33
1-1-4 Inflation 34
1-1-5 Finances publiques 34
1-1-6 Politiques monétaires 35
1-2. Marchés des capitaux 36
1-2-1 Marchés boursiers 36
1-2-2 Marchés obligataires 37
1-3. Marchés internationaux des changes et de l’or 38
1-4. Prix des produits de base 39
1-4-1 Produits alimentaires 40
1-4-2 Matières premières industrielles 42
1-4-3 Pétrole Brut 43
Chapitre 2 – Environnement économique et financier national 47
2-1. Vue d’ensemble 47
2-2. Analyse sectorielle de la croissance économique 50
2-3. Demande globale 51
2-3-1 Demande intérieure 52
2-3-2 Demande extérieure 52
2-4. Structure et financement des investissements 53
2-4-1 Structure des investissements 53
2-4-2 Financement des investissements 54
2-5. Marché du travail et salaires 55
2-5-1 Marché du travail 55
2-5-2 Salaires 57
2-6. Finances publiques 58
2-6-1 Ressources du Budget de l’Etat 58
2-6-1-1 Ressources propres et dons 59
1-1-5 Evolution des taux d’intérêt et transmission des actions de la politique monétaire 125
1-2. Politique monétaire et inflation 128
1-2-1 Evolution de l’inflation 128
1-2-2 Les déterminants de l’inflation 130
Chapitre 2 – Gestion des réserves internationales 135
2-1. Evolution des réserves 135
2-2. Performance des réserves 135
2-3. Analyse des risques 136
2-3-1 Duration 136
2-3-2 Key Rate Durations (KRD) du portefeuille titres 136
Chapitre 3 – Systèmes et moyens de paiement 137
3-1. Evolution de l’activité des paiements 137
3-1-1 Evolution de l’activité de paiements de masse 137
3-1-1-1 Compensation électronique 138
3-1-1-2 Compensation manuelle 139
3-1-1-3 Système monétique 140
3-1-1-4 Système des virements de gros montants de Tunisie (SGMT) 142
3-2. Evolution de l’environnement des paiements 142
3-2-1 Dispositif réglementaire 142
3-2-2 Modernisation des infrastructures techniques de paiement 142
3-2-3 Evolution de l’écosystème de paiement 143
Chapitre 4 – Circulation fiduciaire 145
4-1. Emission des billets et monnaies 145
4-1-1 Emission des billets 145
4-1-2 Emission de pièces de monnaie 145
4-2. Entretien de la monnaie fiduciaire 145
4-3. Approvisionnement, prélèvement et dépôt 146
4-4. Billets et monnaies en circulation 147
4-4. Gestion des devises 147
Chapitre 5 – Supervision bancaire 149
5-1. Banques résidentes 149
5-1-1 Activité 149
5-1-1-1 Evolution des ressources 149
5-1-1-2 Evolution des emplois 151
5-1-2 Résultats d’exploitation 152
5-2. Etablissements de leasing 154
5-2-1 Activité 154
5-2-2 Résultat d’exploitation 154
5-3. Banques non-résidentes 154
5-3-1 Activité 154
5-3-1-1 Ressources d’exploitation 154
5-3-1-2 Evolution des emplois 155
5-3-2 Résultat d’exploitation 156