Explication Linéaire N°14 DDFC
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Nous montrerons d’abord que ce texte est un préambule, puis les articles sont écrits
au féminin.
B. Article III et IV
Dans l’article III, Olympe de Gouges défnit la nation comme la réunion de la femme
et de l’homme. La négation restrictive « ne… que » (« la nation, qui n’est que la
réunion de la femme et de l’homme ») souligne cette nécessaire inclusion des
femmes dans la nation.
Dans l’article IV, la possibilité de « faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » (dans la
DDHC) est transformée en l’obligation de « rendre tout ce qui appartient à autrui »
signife que la femme a été privée injustement de son dû. L’accusation est soutenue
par un lexique violent : il s’agit de rendre aux femmes leurs « droits naturels » dont
elles ont été dépossédées par la « tyrannie perpétuelle » de l’homme. La domination
masculine apparaît ainsi comme le ferment de la division et de l’arbitraire.
Enfin, Olympe de Gouges réclame un changement en faveur des femmes : « ces
bornes doivent être réformées par les lois de la nature et de la raison ». En rajoutant
cette précision, Olympe de Gouges montre que la loi doit s’appuyer sur des principes
universels sous peine de continuer à exclure de son champ d’application les
femmes, les esclaves et toutes les marges de la société.
Conclusion:
un texte qui place les femmes en son cœur, soulignant de manière de plus en plus
explicite leur invisibilisation historique. Olympe de Gouges s’appuie sur le texte de
la DDHC presque mot pour mot, dans le but d’offrir aux femmes un texte défendant
leurs droits. On peut donc parler ici d’une réécriture critique, qui vise à souligner
l’exclusion des femmes, parfois malicieusement, mais le plus souvent avec
virulence. Olympe de Gouges n’a pas attendu la Révolution pour demander plus de
liberté pour les femmes, et pour proclamer leurs droits à être considérées comme
les égales des hommes. Même quand le pouvoir est placé entre les mains du peuple,
et même quand les femmes ont lutté à leurs côtés pour établir la république, son
texte montre que les hommes ne sont pas encore prêts à leur accorder une juste
place dans la vie politique et dans la société.